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Légionelles Laboratoire de Bactériologie CHU de Besançon

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Légionelles

Laboratoire de Bactériologie

CHU de Besançon

Introduction

Historique

1976 : congrès de l’American Legion à Philadelphie : épidémie de

182 malades, 16% de décès (pneumonie)

1977 : MacDade isole une nouvelle bactérie par inoculation au

cobaye, Legionella pneumophila

Rétrospectivement, la bactérie est impliquée dans diverses épidémies

survenues dans des bâtiments, hôtels...

Situation actuelle

40 espèces de légionelles identifiées

Une dizaine responsable d’infections chez l’homme

Pathologie largement dominée par L. pneumophila

2000 à 3000 cas annuels en France, 5-10% des pneumopathies

Bactériologie de L. pneumophila

Morphologie, culture

– Petits bacilles Gram- polymorphes à bouts effilés,

faiblement mobiles

– Culture exigeante nécessitant des milieux spéciaux à base

de charbon et avec de nombreux facteurs de croissance

(cystéine, Fer, pH légérement acide..: milieu BCYE) ;

incubation à 37oC

– Colonies en 2 à 15 j, blanches avec reflets bleutés et aspect

typique de verre frité

Pouvoir pathogène

Généralités

Notion de terrain ++

Prédominance de L. pneumophila groupe 1 (et 6) dans la pathologie

humaine (> 80% des infections)

Autres légionelles, surtout chez les malades immunodéprimés

Maladie des légionnaires

1. Forme clinique classique

Pneumopathie aiguë grave

Incubation courte (2 à 10 j), début pseudo-grippal avec toux sèche

Fièvre élevée (39-40oC), dyspnée, jusqu’à détresse respiratoire

Pneumonie atypique extensive parfois associée à un épanchement pleural

Pouvoir pathogène1. Forme classique (suite)

Altération de l’état général, 25% de troubles neuroméningés

(céphalées, confusion mentale), troubles digestifs fréquents

(vomissements, diarrhée), troubles rénaux possibles (hématurie,

insuffisance rénale)

Pronostic: létalité entre 10 et 15% (jusqu’à 40% chez les ID)

2. Formes bénignes

3. Formes inapparentes

10% des cas (?)

Fièvre de Pontiac (MI)

Due uniquement à L. pneumophila groupe 1

Syndrome pseudo-grippal sans atteinte pulmonaire

Epidémiologie (1)

Habitat / réservoirs

Bactéries ubiquitaires de l’environnement

L’eau : rivières, lacs, égouts, réseaux

d’adduction, systèmes de climatisation, robinets

(60%), douches... sols humides, boues...

survie dans les amibes libres de l’eau et divers

protozoaires, dans des biofilms polymicrobiens

présence favorisée par des températures douces

(20-40oC)

Epidémiologie (2)

Transmission

Inhalation

Contamination accidentelle à partir d’aérosolsfortement chargés en légionelles (risque surtout si >103 bact./l)

Pas de contamination interhumaine ! pas de portage sain !

Facteurs de risque

> 50 ans, homme (2/3), été/automne, tabac/alcool, terrain ID

Principaux sites de contamination

10%

Hôtel

camping

5%

Voyages 1% Etbs

thermaux

11%

maison

retraite

54% Lieu

inconnu

19%

Hôpitaux

Exposition florale

Tour aéroréfrigérante humidecontact direct air eau

TAR humides

chargé de vapeur d’eau

LÉGIONELLOSE : LA BELGIQUE

S'EXPORTE !

« Six cas de légionellose, dont un mortel, ont

été découverts chez des touristes. Tous avaient

séjourné dans un hôtel à Menen (Flandre

occidentale). Ce fait divers est intéressant pour

comprendre comment se déroule la maladie »…

Diagnostic biologique de la

légionellose

antigène

soluble urinaire

rapide, précoce

limite : Lp1

isolement de légionelles dans un prélèvement clinique

avant antibiothérapie et limite : lente, difficile

immunofluorescence directe

rapide, peu spécifique et peu sensible

séroconversion

tardive et

limite nombreux

antigènes

réactions croisées

CAS= pneumopathie associée à :

- confirmé isolement de Legionella (culture)présence d'antigène soluble urinaire augmentation du titre d'anticorps (x4) immunofluorescence directe positive

-Possible titre unique élevé > 256

CAS nosocomial

– certain : hospitalisation durant la totalité des 10 jours avant la date de début des signes cliniques

– probable : hospitalisation pendant une partie des 10 jours avant la date de début des signes cliniques

Définitions des cas

Dénombrement des

Légionelles dans l’eau

Norme NFT 90-431

1 Litre d’échantillon d’eau à

analyser (eau chaude sanitaire)

ou 500 ml pour les tours

aéroréfrigérantes

Ensemencement direct Concentration

Filtration de 1L ou 500 ml puis grattage

Ensemencement direct du

concentré sans traitementDécontamination de la flore

interférente

Traitement

thermique 30min

Traitement

acide 5min

Milieu sélectif GVPC avec L-cystéine

Recherche des Bactéries exigeantes en L-cystéine

sur milieu BCYE sans cystéine sur BCYE avec cystéine

Agglutination

Lectur

e tous

les 3

jours

pendan

t 10

jours

Traitement

H++Therm

Ensemencement directEnsemencement directEnsemencement direct

AUTRES TECHNIQUES

Recherche par PCR : norme NFT 90-471 :

– Détection et quantification de Legionella et ou

L.pneumophila par concentration et amplification

génique par PCR

Autocontrôle par ATPmétrie sur les circuits de

refroidissement :

ATP = indicateur de mesure des micro-organismes actifs

ATP + luciférine luciférase AMPP+PPi+oxyluciférine+lumière

Législation

Responsabilité de tout établissement recevant du public :

– Contamination par installations de climatisation

– Eau chaude sanitaire

Circulaire DGS 98/77& du 30.12.98 : recherche systématique si

pneumopathie chez un hospitalisé

Circulaire DGS 97 : eau stérile pour dispositifs respiratoires

Circulaire DGS 98 : garantir la qualité de l’eau aux points

d’usage, entretien régulier du réseau, autosurveillance de la

qualité de l’eau

Différencier l’infection nosocomiale de la communautaire (>10-

12jours d’hospitalisation)

– Si nosocomiale obligation d’indemnisation (OIV: office d’indemnisation

des victimes)

Législation (suite)

Pour tout établissement recevant du public : analyse 1fois/an

Tours aéroréfrigérantes : arrêté préfectoral

< 103 UFC Lsp /l

– Si >105 arrêt immédiat des tours

Population générale < 103 UFC Lp/l

Prévention obligatoire dans les hôpitaux :

– 2 points d’usage / tranche de 100 lits

– Minimum 10 Pvt /hôpital de – de 500 lits

Ballons d’eau chaude maintenus à 60°C

IL existe un réseau de surveillance des L acquises lors voyages : EWGLI

Textes législatifs 2010

Arrêté du 1er février 2010 relatif à la surveillance des légionelles dans les installations de production, stockage et distribution d’eau chaude sanitaire

Circulaire du 21 décembre 2010 relative aux missions des ARS dans la mise en œuvre de l’arrêté du 1er février 2010

Sont concernés : les ETS de Santé, ETS sociaux et médicaux sociaux, ETS pénitentiaires, hôtels, résidences de tourismes, campings, tout établissement recevant du public

Points d’usage à risque : points accessibles au public et produisant des aérosols d’ecs :

– Douches, douchettes, bains à remous ou à jets,

– Réseaux d’eau chaude sanitaire

Textes législatifs 2010 (2)

Circulaire du 27 juillet 2010 relative à la

prévention des risques infectieux et notamment de

la légionellose dans les bains à remous à usage

collectif

Guide des établissements touristiques (2010):

– Hôtels

– Résidences de tourisme

– campings

Notifications et signalements obligatoires

des légionelloses

La légionellose, maladie à déclaration obligatoire (MDO)

depuis 1987

– source : médecins et laboratoires

– signalement sans délai par téléphone à l’ARS

– interrogatoire du patient systématique par l’ARS

– notification à l'aide du formulaire ad hoc à l’ARS

centralisation à l’InVS des notifications

Signalements obligatoires des

infections nosocomiales

Le signalement des infections nosocomiales

– obligatoire depuis août 2001

– infections à signaler:

infections liées à l’environnement,

cas rare et particulier,

décès

MDO

un cas de légionellose nosocomiale est deux

fois à signalement obligatoire

Biofilm

Biofilms bactériens et infections

Biofilm à la surface d'une canalisation métallique industrielle (Donlan et al. CMR

2002)