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De« Miserere »a Led Zeppelin

Pelletier deploie un vaste registre

CHICOUTIMI - Bruno Pel­letier au nature!. Sans costu­mes, ni decors €labores. Sans !'obligation de tenir un rol e . Une proposition attrayante a laquelle ont repondu ses fa ns de Ia region bier soir a !'occa­sion d'un sp~ctacle pr~sente au Theatre Banque Nationale de Chicoutimi.

Les gens occupaient les deux tiers de Ia salle et !'invite de Diffu s ion Saguenay leur a montre a quoi <;a ressemble, un interprete de haut vol dont Ia f!amme est demeuree intacte. II etait heureux d'etr e Ia, ~a sautait aux yeux, et le public aussi avait du talent. Le contex­te ideal pom explorer tons les replis du repertoire populai­re en compagnie d 'un artiste clont l'€clectisme est vraiment etonnant.

Pas du genre a menager ses effe t s , Bruno Pelletier a fait l'un de ses classiques, Miserere, des Ia tr oisieme chanson. Ill 'a a borde en dosant ses effor ts, comme il se doit, avant de pui­ser dans ses reserves pour ajou­ter un surcroit de lyri sme au crescendo, salu€ par une ova­tion de bout. << On a !'impression qu'on cloit faire un rappel», a r €pondu le chan teu r av ec humour.

Sur un r egist re different, il a evoque la memoire de son pere par l'entremise de Coriace. S'accompagnant a la guitare acoustique, }'artiste a brosse le por trait d'un homme toUl·men-

te, dont le s dernieres annees fment diffici les, en faisait alter­ner cris du coeur et confidences, douleur et clouceur. On le com­prend d'integrer ce titre dans chacun de ses spectacles afin de «connecter '' avec le disparu.

Bien su r, on anticipait quel­ques ex t raits de s comed ies musicale s auxquelles Br uno Pelletier a prete son talent . C'est l'un de ses points fOl"ts et il l'a clemontre en reprenant deux pieces tirees de Notre-Dame-de­Paris, Lwze, choisie par le biai s d'un tirage au sort, ainsi que La fete des fous, oil !'hom me a habilement exprime le point de vue du narrateur, tout en don­nant sa voix a la foule clesireu­se de s'amuser aux depens de Quasimodo.

Ce que personne n'attenclait, hormis ceux qui avaient lu l'en­t r ev ue acco rd ee au confrere Roger Blackbum, c'est le ver­sant r ock de l'interprete . Lui et Ia clavieriste Julie Lamonta­gne ont campe les r oles de Peter Gabriel et Kate Bush pour sou­mettre une ver sion lumineuse de Don't Give Up, mais ce ne fut pas l'ext rait le plus surprenant de Ia soiree.

Un medley ser vant a presen­ter les musiciens a pousse le bouchon plus loin en jumelant une composition de Chick Corea a des bru lots tels le Higher Ground de Stev ie Wond er et le Without Love des Doobie Bro­thers. Sans attenclre, le gToupe a enchalne avec une autre surpri­se, Viens danser, ce qui lui a donne !'occasion de jouer de la batt erie. Les arrangements etaient diffe­rents de ceux de Fi01·i et Seguin, plus r ock, plus toniques, mais on avait quancl meme le gout de deterrer l'emegistrement origi­nal en sortant de la salle.

Tout en livrant quelques pla­ges de son clemier album, Ren­dus Ia, Bruno Pelletier a egrene d'autres perles temoignant de l'etendue de son regi stre. Le public a apprecie La Manic , intro­duite par un joli passage a cap­pella, sans se douter que I' artiste l'emmenerait encore plus loin, juste avant le rappel.

Apres avoir signale qu'il a fait

partie d'un g roupe rock a ses debuts, le chanteur ajumele avec succes l'une de ses compositions, S'en alle1; avec des airs de Deep Purple et Led Zeppelin. Impro­bable et pom·tant concluant, ce maillage a donne lieu a une finale loUl·de, authentiquement hard rock et coiffee par une pluie de notes emanant du guita ri ste Louis Cote.

La fin du celeb re Ka shmir resonnait encore clans les oreilles des spectateurs lorsque B1·uno Pelletier les a salu es avant de prendre conge. << Vous avez ete un public completement halluci­nant», a-t-il lance, en employant une for mule qu'on aurait eu le gout de lui retourner. 0

Photos Rocket Lavoie