électroniques pour les bibliothèques universitaires en france

Meacutem

oir

e d

e r

echerc

he

Juin

2017

Diplocircme national de master

Domaine - sciences humaines et sociales

Mention ndash sciences de lrsquoinformation et des bibliothegraveques

Speacutecialiteacute ndash archives numeacuteriques

Lrsquoarchivage des revues scientifiques

eacutelectroniques pour les bibliothegraveques

universitaires en France

Lore Metrat

Sous la direction de Cleacutement Oury Conservateur des bibliothegraveques Chef du service des donneacutees du reacuteseau et des normes ndash Centre ISSN international

METRAT Lore | Master 2 Archives numeacuteriques | Meacutemoire de recherche | Juin 2017 - 3 -

Remerciements

Je remercie mon directeur de meacutemoire Monsieur Cleacutement Oury pour lrsquoaide et

les conseils apporteacutes pour la reacutealisation de ce travail

Je suis tregraves reconnaissante envers mes parents pour mrsquoavoir permis de

continuer mes eacutetudes dans ce Master pour leur soutien ainsi que le temps qursquoils ont

accordeacute agrave la relecture de ce travail

Jrsquoadresse enfin un remerciement particulier agrave lrsquoensemble des personnes qui ont

accepteacute de reacutepondre agrave mes questions

Je remercie ainsi Madame Corinne Ballesio bibliotheacutecaire assistante speacutecialiseacutee agrave

lrsquoENSSIB gestionnaire des bases de donneacutees et Madame Odile Richaud bibliotheacutecaire

assistante speacutecialiseacutee responsable des ressources numeacuteriques au sein de la bibliothegraveque

Marie Curie de lrsquoINSA de Lyon que jrsquoai rencontreacutees dans un premier temps agrave

Villeurbanne

Je suis particuliegraverement reconnaissante envers Monsieur Renaud Fabre Directeur de

la Direction de lInformation Scientifique et Technique du CNRS et coordonnateur du

projet ISTEX pour ses preacutecieux contacts et les entretiens teacuteleacutephoniques que nous avons

meneacutes


Reacutesumeacute

Les reacutesultats de la recherche quel que soit le domaine drsquoeacutetude sont de plus en plus

publieacutes au format numeacuterique Les grands eacutediteurs proposent aux bibliothegraveques des

abonnements agrave des bouquets de revues indispensables aux chercheurs mais de plus en

plus chers Ainsi les bibliothegraveques universitaires payent des prix eacuteleveacutes sans aucune

garantie de conservation En effet le paiement des bouquets de revues consiste agrave

obtenir un droit drsquoaccegraves ne tenant pas compte de lrsquoarchivage de celles-ci Si une revue

venait agrave disparaicirctre lrsquoensemble de ce qui avait eacuteteacute acheteacute disparaitrait aussi Partant

de ce constat lrsquoenjeu reacuteside dans la neacutecessiteacute drsquoassurer la conservation des revues de

faccedilon peacuterenne tout en garantissant leur lisibiliteacute et leur intelligibiliteacute agrave long terme

Descripteurs Archivage ndash Revues scientifiques eacutelectroniques ndash Bibliothegraveques

universitaires ndash Editeurs scientifiques

Abstract

Scholarly outputs are more and more produced in an electronic format The main

publishers only give possibilities to the academic libraries to pay for access

through deals with e-journals These e-journals are essential for researchers but

are often quite expensive Libraries pay for access which doesnrsquot give any

guarantee about long term preservation We need to find solutions to guarantee

perpetual access to paid content which would provide readability and

intelligibility in the long term

Keywords E-Archiving - E-Journals - Academic journals - Academic libraries -

Publishers

Droits drsquoauteurs

Cette creacuteation est mise agrave disposition selon le Contrat

laquo Paterniteacute-Pas dUtilisation Commerciale-Pas de Modification 40 France raquo

disponible en ligne httpcreativecommonsorglicensesby-nc-nd40deedfrou par

courrier postal agrave Creative Commons 171 Second Street Suite 300 San Francisco

California 94105 USA


Sommaire

SIGLES ET ABREVIATIONS 7

INTRODUCTION 9

LES REVUES SCIENTIFIQUES ET LES BIBLIOTHEQUES

UNIVERSITAIRES EN FRANCE ACTUELLEMENT 13

Le marcheacute des revues scientifiques 13

Les diffeacuterents types drsquoeacutediteurs 13

Le modegravele eacuteconomique des revues scientifiques 19

Les bibliothegraveques universitaires franccedilaises sous lrsquoegravere numeacuterique 33

Lrsquoeacutevolution dans la gestion des peacuteriodiques du format papier au

format eacutelectronique 37

Le cadre leacutegislatif et reacuteglementaire 41

La loi pour une Reacutepublique numeacuterique 41

Le droit drsquoauteur dans le cadre des productions scientifiques 43

Le deacutepocirct leacutegal 45

La loi relative aux liberteacutes et responsabiliteacutes des universiteacutes et ses

conseacutequences sur les bibliothegraveques universitaires 47

LrsquoARCHIVAGE DES REVUES SCIENTIFIQUES A LrsquoETRANGER

QUELQUES PROJETS MENES 49

Eleacutements de deacutefinition 49

Les solutions drsquoarchivage existantes dans les pays anglo-saxons 54

Les solutions globales 55

Les solutions compleacutementaires fournies par les agreacutegateurs 73

Une solution proposeacutee par un consortium lrsquoOhioLink 76

Une solution pour un domaine scientifique PubMed Central77

Les organismes et institutions qui deacutefendent lrsquoarchivage des revues

eacutelectroniques 78

Les reacuteflexions meneacutees dans les pays europeacuteens les cas allemand

belge hollandais et suisse82

En Allemagne des licences nationales au projet coopeacuteratif

KOPALLUKII 82

En Belgique francophone une eacutetude meneacutee en vue drsquoun projet

drsquoarchivage des revues eacutelectroniques 85

Les Pays-Bas le modegravele de solution drsquoarchivage 86

En Suisse une reacuteflexion non aboutie 88

Les solutions mises en place par les eacutediteurs commerciaux 91

LES SOLUTIONS DrsquoARCHIVAGE DES REVUES SCIENTIFIQUES

ELECTRONIQUES EN FRANCE 95


Une multitude drsquoacteurs impliqueacutes pour un nombre de reacuteflexions assez

restreint 95

Les acteurs lieacutes agrave lrsquoIST 95

Des reacuteflexions principalement tourneacutees sur lrsquoOpen Access et les archives

ouvertes 101

Les projets deacuteveloppeacutes en France 108

Lrsquoarchive ouverte HAL 109

Le projet PANIST 111

Le projet ISTEX 111

La Plateforme drsquoArchivage du CINES 116

Quelques hypothegraveses de projets envisageables pour aller plus loin dans

la deacutemarche drsquoarchivage 120

Automatiser le deacutepocirct dans une archive ouverte 120

Imposer le deacutepocirct dans une archive ouverte 120

Mutualiser des projets drsquoarchivage entre les bibliothegraveques 121

Creacuteer un consortium deacutedieacute agrave lrsquoarchivage peacuterenne 122

Conserver les exemplaires papier des revues eacutelectroniques 123

CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES137

TABLE DES ILLUSTRATIONS 144

TABLE DES MATIERES 145


Sigles et abreacuteviations

ABES Agence Bibliographique de lrsquoEnseignement Supeacuterieur

ADBU Association des Directeurs et des personnels de direction des

Bibliothegraveques Universitaires et de la documentation

ARL Association of Research Libraries

BnF Bibliothegraveque nationale de France

BSN Bibliothegraveque Scientifique Numeacuterique

BU Bibliothegraveque Universitaire

CCSd Centre pour la Communication Scientifique directe

CINES Centre Informatique National de lrsquoEnseignement Supeacuterieur

CNRS Centre National de la Recherche Scientifique

CollEX Collection drsquoExcellence

COMUE Communauteacute drsquoUniversiteacutes et drsquoEtablissements

CRL Center for Research Libraries

CTLes Centre Technique du Livre de lrsquoenseignement supeacuterieur

DOAJ Directory of Open Access Journals

DOI Digital Object Identifier

ENT Environnement Numeacuterique de Travail

FUN France Universiteacute Numeacuterique

HAL Hyper Article en Ligne

IN2P3 Institut National de Physique Nucleacuteaire et de Physique des Particules

INIST Institut National de lrsquoInformation Scientifique et Technique

INSERM Institut National de la Santeacute et de la Recherche Meacutedicale

ISAAR International Standard Archival Authority Record

ISAD International Standard Archival Description

ISSN International Standard Serial Number

IST Information Scientifique et Technique

ISTEX Information Scientifique et Technique drsquoExcellence

JHOVE JSTOR Harvard Object Validation Environment

JISC Joint Information Systems Committee

LOCKSS Lots Of Copies Keep Stuff Safe

MESR Ministegravere de lrsquoEnseignement Supeacuterieur et de la Recherche

METS Metadata Encoding and Transmission Standard

MOOC Massive Open Online Course

OAI Open Archives Initiative

OAI-PMH Open Archives Initiative ndash Protocol for Metadata Harvester

OAIS Open Archival Information System



OCLC Online Computer Library Center

PAC Plateforme drsquoArchivage du CINES

PEB Precirct Entre Bibliothegraveques

PLN Private LOCKSS Network

PREMIS Preservation Metadata Implementation Strategies

SCD Service Commun de Documentation

SEDA Standard drsquoEchange de Donneacutees pour lrsquoArchivage

SHS Sciences Humaines et Sociales

SIAF Service Interministeacuteriel des Archives de France

STAR Signalement des Thegraveses Archivage et Recherche

STM Sciences Techniques Meacutedecine

UFR Uniteacute de Formation et de Recherche

UMR Uniteacute Mixte de Recherche

UNR Universiteacute Numeacuterique en Reacutegion


INTRODUCTION

La question des eacutediteurs de revues scientifiques eacutelectroniques imposant des

prix eacuteleveacutes agrave des bibliothegraveques universitaires qui ont des budgets en baisse srsquoest

inviteacutee discregravetement aux eacutelections preacutesidentielles eacutevoqueacutee par Nathalie Arthaud au

sein de son interview dans Archimag afin de preacutesenter son projet1 Pourtant crsquoest

un sujet drsquoimportance lorsque nous eacutetudions les sommes drsquoargent qui sont en jeu

Un chercheur publie des articles pour diffeacuterentes raisons pour faire avancer

la science en exposant les reacutesultats de sa recherche pour faire valider son travail

de recherche mais aussi pour obtenir plus de visibiliteacute et de notorieacuteteacute La revue

scientifique permet lrsquoeacutevaluation des chercheurs Elle valide les informations

publieacutees gracircce agrave un examen de lrsquoarticle effectueacute par les pairs au sein drsquoun comiteacute

de lecture Ces pairs se composent de scientifiques qui gratuitement mais par

prestige ou laquo obligation morale raquo font cette lecture2 Lrsquoeacutevaluation du travail drsquoun

chercheur se fait aussi par le nombre de citations de lrsquoarticle publieacute ensuite

effectueacutees Le chercheur obtiendra des financements en fonction de celles-ci

Actuellement on relegraveve une sur-importance donneacutee agrave la publication au deacutetriment

de la qualiteacute on preacutefegravere la quantiteacute (lrsquoeacutevaluation des chercheurs qui ne doit pas se

reacutesumer qursquoagrave lrsquoimpact de ses publications est un autre deacutebat dans lequel nous

nrsquoentrerons pas ici)3 Cependant il est incontestable que lrsquoeacutedition scientifique est

neacutecessaire pour partager lrsquoinformation faire connaicirctre des deacutecouvertes utiles pour

lrsquoavanceacutee de la science elles-mecircmes possibles par lrsquoaccegraves aux derniegraveres

recherches pour mener des eacutetudes compleacutementaires publieacutees ensuite et ainsi de

suite La science pour exister et avancer a besoin drsquoecirctre diffuseacutee Le sujet de ce

meacutemoire traite de son principal canal de diffusion

Le moyen de diffusion le plus utiliseacute de nos jours est celui de la publication

drsquoarticles dans des revues scientifiques laquo La revue repreacutesente une forme

institutionnelle inscrite dans un complexe drsquoinstitutions et une communauteacute

scientifique faite de pratiques reconduites sanctionneacutees objectiveacutees et leacutegitimeacutees

1 Cleacutemence Jost Bruno Texier laquo Election preacutesidentielle quels programmes pour nos meacutetiers raquo Archimag 303

avril 2017 p 6

2 Nathalie Pignard-Cheynel laquo Lrsquoeacutedition de revues scientifiques une forme de marchandisat ion de la diffusion

des connaissances raquo Sciences de la Socieacuteteacute 66 2005 p 3

3 Voir le rapport de lrsquoAcadeacutemie des Sciences Les nouveaux enjeux de lrsquoeacutedition scientifique 2014 p 26

Introduction


par les usages raquo4 La revue scientifique est laquo une publication peacuteriodique speacutecialiseacutee

dans un domaine scientifique et ayant vocation agrave diffuser sous forme drsquoarticles les

travaux des chercheurs raquo5 Elle peut ecirctre speacutecialiseacutee dans une discipline de la

science ou multidisciplinaire srsquoadressant agrave un public particulier Parmi les

pratiques reconduites figurent celles de la lecture et de la validation par les pairs

de la meacutethodologie et de lrsquoarticle mais aussi un respect de mise en page preacutecise

La revue scientifique est un bien culturel et scientifique mais aussi un bien

marchand6 En effet elle fait lrsquoobjet drsquoun achat et dans le domaine de la

recherche force est de constater que son prix est eacuteleveacute La revue nativement

eacutelectronique sujet de ce meacutemoire respecte geacuteneacuteralement les regravegles de la revue

papier en ce qui concerne le choix de lrsquoarticle publieacute son eacutevaluation Parmi les

premiegraveres revues eacutelectroniques il y a Surfaces publieacutee pour la premiegravere fois en

19917 Les revues scientifiques en libre accegraves (Open Access) sont eacutevoqueacutees mais

ne forment pas le cœur de la reacuteflexion de ce meacutemoire Une revue est publieacutee par

des socieacuteteacutes savantes des eacutediteurs commerciaux ou des maisons drsquoeacutedition agrave but

non lucratif Elle est actuellement le meilleur moyen drsquoanalyser et de reacutepertorier le

travail de recherche plus que la publication de monographies qui a derniegraverement

fortement diminueacute en Sciences Techniques et Meacutedecine mais qui demeure

importante en Sciences Humaines et Sociales Lrsquoimportance de la publication sous

forme drsquoarticles justifie la neacutecessiteacute de garantir le maintien de lrsquoaccegraves sur le long

terme

Il convient de ne pas faire de confusion avec lrsquoauto-publication qui consiste agrave ce

qursquoun chercheur publie sur sa propre page Web sur un blog sur un site de son

institution le reacutesultat de sa recherche sans eacutevaluation preacutealable par ses pairs

Dans le cadre de ce travail nous avons choisi drsquoeacutetudier tant les revues de

Sciences Humaines et Sociales que de Sciences Techniques et Meacutedecine bien qursquoelles

diffegraverent sur un certain nombre de points les recherches en STM ont de forts enjeux et

budgets sont publieacutees plutocirct au niveau international (donc en anglais) pour un public

4 Geacuterard Boismenu Guylaine Beaudry Le nouveau monde numeacuterique le cas des revues universitaires

Montreacuteal Les Presses de lrsquoUniversiteacute de Montreacuteal 2002 p 15-16

5 Caroline Bruley Claire NrsquoGuyen laquo Le panorama de lrsquooffre eacuteditoriale en sciences techniques et meacutedecine

(STM) raquo dans Pierre Carbone et Franccedilois Cavalier (dir) Les collections eacutelectroniques une nouvelle politique

documentaire Paris Electre 2009 p 58

6 laquo Lrsquoeacutedition de revues scientifiques une forme de marchandisation de la diffusion des connaissances raquo

Sciences de la Socieacuteteacute 66 2005 p 1

7 Disponible sur lt httpwwwpumumontrealcarevuessurfacesgt consulteacute le 20052017

Introduction


speacutecialiseacute En SHS les eacutetudes sont plutocirct locales ou nationales ouvertes agrave un public

plus large avec une eacutedition plutocirct dans la langue nationale Quand la diffeacuterence entre

les deux se veut marqueacutee nous la preacutecisons Par Sciences Humaines et Sociales nous

incluons toutes les disciplines scientifiques qui traditionnellement se rattachent agrave cette

branche se rapportant agrave lrsquoeacutetude de lrsquohomme et des socieacuteteacutes histoire psychologie

sociologie anthropologiehellip Nous eacutevoquons aussi les sciences juridiques Pour les

Sciences Techniques et la Meacutedecine nous regroupons toutes les disciplines de sciences

dites laquo dures raquo meacutedecine biologie physique chimie sciences de la vie sciences des

mateacuteriaux geacutenie eacutelectriquehellip En revanche la gestion des donneacutees issues de la

recherche (bilan drsquoexpeacuterimentation non publieacute bases de donneacuteeshellip) ne sont pas

traiteacutees au sein de ce travail

Le principal canal de diffusion des revues scientifiques est la bibliothegraveque

universitaire Une bibliothegraveque est laquo un eacutetablissement dans lequel sont conserveacutes en

vue de leur communication au public des documents et des objets mateacuteriels ou

numeacuteriques auxquels sont associeacutes des informations et des services raquo8 Le numeacuterique

ne doit pas empecirccher les bibliothegraveques de continuer agrave faire leur devoir de

conservation Dans le monde eacutelectronique un document deacuteteacuterioreacute retrouve

rarement sa forme originelle (agrave la diffeacuterence du monde physique ou une

restauration peut rendre lrsquoapparence) Des articles de revues si chers sont

vulneacuterables dans le temps et neacutecessitent une attention particuliegravere dans un contexte

de diminution des moyens des bibliothegraveques Or lrsquoarchivage peacuterenne des

documents eacutelectroniques a un coucirct Il est complexe car il consiste laquo agrave conserver le

document et lrsquoinformation qursquoil contient dans son aspect physique comme dans son

aspect intellectuel sur le tregraves long terme (trente ans et au-delagrave) et de maniegravere agrave

pouvoir le rendre accessible et compreacutehensible raquo9 Il neacutecessite la mise en place

drsquoune organisation la reacuteunion drsquoacteurs speacutecialistes en informatique en

archivistique et dans notre cas de bibliotheacutecaires Le stockage nrsquoest pas de

lrsquoarchivage Ce qui les distingue principalement est la temporaliteacute le stockage est

temporaire lrsquoarchivage vise le long terme et pour cela neacutecessite des preacutecautions

8 Direction geacuteneacuterale des meacutedias et des industries culturelles Ministegravere de la culture et de la communic ation

Charte de la conservation [en ligne] p 2 disponible sur lthttpwwwpatrimoineecritculturegouvfrconservation-

restaurationchartephpgt consulteacute le 20052017

9 Olivier Rouchon laquo PAC la plateforme drsquoarchivage peacuterenne de documents eacutelectroniques au CINES raquo dans

Corinne Leblond (dir) Archivage et stockage peacuterennes Enjeux et reacutealisations Paris Lavoisier 2009 p 23

Introduction


suppleacutementaires en termes de formats de meacutetadonneacutees de strateacutegies de migration

ou drsquoeacutemulation

La revue eacutelectronique eacutetant le media le plus utiliseacute pour diffuser les reacutesultats

de la recherche nous devons nous questionner sur les moyens existants pour

garantir lrsquoarchivage peacuterenne des revues scientifiques eacutelectroniques pour les

bibliothegraveques universitaires en France

Dans un premier temps nous tacirccherons de dresser un eacutetat des lieux de la

situation actuelle en France tant du marcheacute des revues eacutelectroniques scientifiques

que des bibliothegraveques universitaires sous lrsquoegravere numeacuterique et des eacutevolutions en

cours de la leacutegislation Dans un second temps nous analyserons les programmes

deacuteveloppeacutes agrave lrsquoeacutetranger par des fondations agrave but non lucratif par les eacutediteurs ou

encore par des organismes institutionnels Enfin dans un dernier temps nous

aborderons les acteurs et les projets meneacutes en France eacutevoquant des hypothegraveses de

projets possibles adapteacutes agrave notre situation


LES REVUES SCIENTIFIQUES ET LES

BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES EN FRANCE

ACTUELLEMENT

Afin de bien cerner les enjeux de lrsquoarchivage des revues scientifiques

eacutelectroniques il convient drsquoabord de preacutesenter le marcheacute actuel la situation des

bibliothegraveques universitaires en France et le cadre leacutegal qui reacutegit lrsquoensemble

LE MARCHE DES REVUES SCIENTIFIQUES1

Les revues scientifiques sont apparues au XVIIegraveme

siegravecle simultaneacutement en

France et au Royaume-Uni2 Drsquoun usage plutocirct reacuteserveacute agrave une communauteacute de

scientifiques restreinte la deacutemocratisation de lrsquoenseignement supeacuterieur a permis

leur deacuteveloppement croissant dans la seconde moitieacute du XXegraveme

siegravecle

Les diffeacuterents types drsquoeacutediteurs

En France les revues scientifiques proviennent agrave 64 drsquoeacutediteurs

commerciaux 30 de socieacuteteacutes savantes 4 de presses universitaires et drsquoautres

eacutediteurs (agrave 2)3

Les socieacuteteacutes savantes

Les socieacuteteacutes savantes sont les premiegraveres agrave publier des revues et demeurent

jusqursquoau deacutebut du XXegraveme

siegravecle les principaux eacutediteurs Elles forment des

associations ou des entreprises agrave but non lucratif Les socieacuteteacutes savantes sont des

laquo associations de scientifiques drsquoun domaine lieu drsquoeacutechanges et de partage des

reacutesultats de leur recherche raquo agrave la tecircte de revues tregraves speacutecialiseacutees Apregraves la seconde

guerre mondiale se deacuteveloppe une forte activiteacute scientifique et les socieacuteteacutes savantes

nrsquoont pu assurer le rythme de publication Les eacutediteurs commerciaux en ont alors

1 Nous nrsquoavons pas preacutetention ici de preacutesenter tous les eacutediteurs preacutesents sur le marcheacute

2 En France le Journal des Sccedilavans est creacuteeacute en 1665 par lrsquoAcadeacutemie des sciences la mecircme anneacutee au Royaume-

Uni est fondeacutee par la Royal Society la revue Philosophical Transactions Muriel Lefebvre laquo Lrsquoeacutevaluation des savoirs

scientifiques modaliteacutes et enjeux raquo dans Joachim Schoumlpfel (dir) La publication scientifique analyses et perspectives

Paris Lavoisier 2008 p 300

3 Pierre Carbone Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutuali sation des ressources eacutelectroniques eacuteleacutements de

comparaison internationale et propositions Rapport remis agrave la Ministre de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la recherche

octobre 2010 p 1

Les revues scientifiques et les bibliothegraveques universitaires en France actuellement


profiteacute pour se deacutemarquer4 Les socieacuteteacutes savantes ont la particulariteacute de reverser

une partie de leur profit aux chercheurs par lrsquoattribution de bourses Elles sont

assez nombreuses dans les domaines de la physique et de la chimie5 En revanche

elles sont tregraves rares en SHS6 Parmi les plus connues nous pouvons citer en

chimie ACS (American Chemical Society) et RSC (Royal Society of Chemistry)

en physique Institute of Physic American Institute of Physics et American

Physical Society en geacuteologie GeoScienceWorld en meacutedecine la Royal Society

of Medicine En France nous avons par exemple la Socieacuteteacute franccedilaise

drsquoheacutematologie la Socieacuteteacute franccedilaise de nutrition et la Socieacuteteacute franccedilaise de

physique7 La preacutesence de ces socieacuteteacutes est souvent cacheacutee par le fait que par souci

de visibiliteacute et de rentabiliteacute elles font publier leurs revues par des maisons

drsquoeacutedition reconnues Ainsi elles se comportent de plus en plus comme des socieacuteteacutes

commerciales changeant drsquoeacutediteurs dans lrsquoattente drsquoun profit plus grand8

Les presses universitaires

Les presses universitaires sont peu nombreuses mais elles sont doteacutees drsquoune

image prestigieuse et drsquoune certaine reacuteputation pour leur qualiteacute A lrsquoorigine

lrsquoobjectif des presses universitaires eacutetait la valorisation de la recherche de

lrsquoeacutetablissement dont elles eacutetaient issues Puis avec le temps elles se sont mises agrave

valoriser tout type de recherche quelle que soit lrsquouniversiteacute dont le chercheur

eacutemane Certaines ont migreacute sur des plateformes commerciales (tel The American

Association of University Press9)

Les presses universitaires les plus importantes sont University of Chicago Press

(la plus grande maison drsquoeacutedition universitaire ameacutericaine) Oxford University

Press (dont le chiffre drsquoaffaires srsquoeacutelegraveve agrave 640 millions drsquoeuros) et Cambridge

University Press En France nous avons les Presses Universitaires de France

4 laquo Lrsquoeacutedition de revues scientifiques une forme de marchandisat ion de la diffusion des connaissances raquo p 3

5 Les nouveaux enjeux de lrsquoeacutedition scientifique p 24 p 26

6 Odile Contat Anne-Solweig Gremillet laquo Publier agrave quel prix Etude sur la structuration des coucircts de

publication pour les revues franccedilaises en SHS raquo Revue franccedilaise des sciences de lrsquoinformation et de la communication

7 2015 p 6



documentaire Paris Electre 2009 p 59-60

8 Catherine Etienne laquo La formalisation de lrsquooffre des eacutediteurs et les modegraveles eacuteconomiques raquo dans Pierre

Carbone Franccedilois Cavalier op cit p 107108

9 Cheacuterifa Boukacem-Zeghmouri laquo Les opportuniteacutes eacuteditoriales du modegravele renouveleacute de la bibliothegraveque

acadeacutemique raquo dans Joachim Schoumlpfel (dir) La publication scientifique Paris Lavoisier p 157-158



(PUF) mais aussi des publications assureacutees par les Ecoles Normales Supeacuterieures

(ENS) lrsquoEcole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) les universiteacutes

(Presses Universitaires de Rennes) ou encore par de grands instituts de recherche

On deacutenombre cinquante presses universitaires publiant des revues en SHS en

France10

Les eacutediteurs commerciaux11

Les eacutediteurs internationaux

Les plus grands eacutediteurs actuels sont des eacutediteurs historiques Elsevier a eacuteteacute

fondeacute en 1880 agrave Amsterdam Springer en 1842 en Allemagne Wiley en 1807 agrave

New York et Taylor amp Francis en 1852 au Royaume-Uni Elsevier Springer

Taylor amp Francis et Wiley-Blackwell publient chacun plus de 1 000 titres Ces

grands eacutediteurs ne sont pas repreacutesentatifs de tout le monde de lrsquoeacutedition En effet

95 des maisons drsquoeacutedition dans le monde ne font paraicirctre qursquoune agrave deux revues12

Apregraves une seacuterie de rachats et de fusions le marcheacute de lrsquoeacutedition scientifique se

stabilise mais sous une forme drsquooligopole difficile agrave contourner Il semble

impossible drsquoimaginer qursquoun eacutediteur public reacuteussisse agrave rivaliser avec les grands

eacutediteurs internationaux actuels Parmi les fusions les plus importantes en 1993

Elsevier se lie agrave lrsquoeacutediteur anglais Reed devenant Reed Elsevier (que nous

simplifions par Elsevier) et srsquoapproprie aussi lrsquoAcademic Press et Pergamon

(eacutediteur consacreacute aux sciences et agrave la meacutedecine) Elsevier a ensuite racheteacute de

nombreux eacutediteurs franccedilais LexisNexis (eacutediteur juridique) en 1994 le Journal

des matheacutematiques pures et appliqueacutees en 1997 les Comptes-rendus de

lrsquoAcadeacutemie des sciences en 2000 ainsi que la maison Masson (deacutedieacutee

principalement agrave la meacutedecine) en 200513

Elsevier a eacuteteacute le premier eacutediteur agrave lancer

un portail drsquoaccegraves perfectionneacute pour la totaliteacute de ses revues Drsquoabord le projet

laquo TULIP raquo (The University Licensing Program) au cours des anneacutees 1990 se

reacuteveacutela infructueux car trop en avance sur son temps Il aboutit finalement en 1997

10

laquo Publier agrave quel prix Etude sur la structuration des coucircts de publication pour les revues franccedilaises en SHS

raquo p 4

11 Pour approfondir plus la maniegravere dont les revues scientifiques commerciales se sont imposeacutees voir lrsquoarticle

de Nathalie Pignard-Cheynel laquo Lrsquoeacutedition de revues scientifiques une forme de marchandisation de la diffusion des

connaissances raquo p1-17

12 Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 10

13 Jean Salenccedilon Rapport du Comiteacute IST Information Scientifique et Technique Rapport remis au Directeur

geacuteneacuteral de la recherche et de lrsquoinnovation et au Directeur geacuteneacuteral de lrsquoenseignement supeacuterieur 2008 p 17



au portail Science Direct Actuellement 12 millions de chercheurs lrsquoutilisent pour

avoir accegraves agrave 13 millions de documents14

De plus Elsevier a su diversifier son

activiteacute En plus de proposer deacutesormais des e-books en 2013 lrsquoeacutediteur acquiert la

start-up londonienne Mendeley qui creacuteeacute des systegravemes de gestion bibliographique

pour ameacuteliorer le partage des travaux de recherche15

En 2015 Reed-Elsevier

devient RELX Group Lrsquoentreprise est coteacutee dans trois bourses (Euronext

Londres New York)16

En 2016 elle rachegravete des archives ouvertes en sciences

sociales17

Sa filiale Reed Exposition organise deacutesormais des salons dont le salon

Livre Paris (nouveau nom pour le salon du livre agrave Paris)18

Actuellement le groupe

repreacutesente 23 des articles publieacutes dans le monde

Une autre fusion marquante est celle de Wiley et Blackwell en 2007 Enfin en

2014 Springer a fusionneacute avec le groupe Macmillan Science amp Education qui

deacutetient le groupe Nature Publishing Le rapport Salenccedilon recommandait deacutejagrave en

2008 qursquoaux prochaines fusions les autoriteacutes de la concurrence europeacuteenne les

examinent drsquoabord19

Mais il semblerait que cela ne soit pas le cas

En 2014 Reed Elsevier avait un chiffre drsquoaffaires propre agrave lrsquoIST de 2 540

millions drsquoeuros Plus de la moitieacute de son eacutedition est au format numeacuterique Le

deuxiegraveme plus gros eacutediteur mondial drsquoIST est Springer qui preacutesente un chiffre

drsquoaffaires de 972 millions drsquoeuros pour ses publications scientifiques (dont

lrsquoembleacutematique revue est Nature) Springer a eacuteteacute vendu en 2009 par le fonds

drsquoinvestissement Cinder amp Candover au fonds drsquoinvestissement sueacutedois EQT ce

qui teacutemoigne des speacuteculations sur les revues scientifiques et prouve la rentabiliteacute

de ces derniegraveres20

Le troisiegraveme eacutediteur mondial est Wiley-Blackwell avec 9415

millions drsquoeuros de chiffre drsquoaffaires Suit Thomson Reuters composeacute agrave 90 de

14

Claudette Buzon laquo Les peacuteriodiques en bibliothegraveque universitaire raquo Bulletin de psychologie 511 2011 p 61

Reportage reacutealiseacute par Henri Poulain laquo Priveacutes de savoir raquo DATAGUEULE 63[en ligne] France Teacuteleacutevisions 2016

disponible sur lthttpswwwyoutubecomwatchv=WnxqoP-c0ZEampfeature=youtubegt consulteacute le 19042017

15 Patrick Fridenson laquo En France au cœur de la reacutevolution numeacuterique internationale raquo Revue drsquohistoire moderne

et contemporaine mai 2015 62-4 bis p 87

16 Pierre-Carl Langlais laquo Amis chercheurs vous vous faites arnaquer trois fois (merci Elsevier) raquo Rue 89 [en

ligne] publieacute le 17 feacutevrier 2014 disponible sur lthttprue89nouvelobscomblogles -coulisses-de-

wikipedia20140217amis-chercheurs-vous-vous-faites-arnaquer-trois-fois-merci-elsevier-232350gt consulteacute le

06102016

17 Olivier Ertzscheid laquo Je ne publierai plus jamais dans une revue scientifique raquo Rue89 [en ligne] publieacute le 19

mai 2016 disponible sur lthttp rue89nouvelobscom20160519publierai -plus-jamais-revue-scientifique-264077gt

consulteacute le 06102016

18 Reed Expositions France lthttpwwwreedexpofrgt consulteacute le 24033017

19 Rapport du Comiteacute IST Information Scientifique et Technique p 13

20 Ghislaine Chartron laquo Sceacutenarios prospectifs pour lrsquoeacutedition scientifique raquo Hermegraves La Revue 57 2010 p 125

Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 9-10



publications eacutelectroniques avec un chiffre drsquoaffaires de 8965 millions drsquoeuros

Enfin Wolters Kluwer tregraves implanteacute en France dans le droit et la santeacute (par le

rachat de Lamarre Arnette Doin) avait un chiffre drsquoaffaires de 816 millions

drsquoeuros21

Les eacutediteurs preacuteceacutedemment citeacutes basent une grande partie de leur chiffre

drsquoaffaires sur les publications consacreacutees aux STM Les quatre plus grands eacutediteurs

deacutetiennent la moitieacute des revues ayant le plus fort facteur drsquoimpact dans le monde

En SHS on ne perccediloit pas une telle concentration Ainsi on deacutenombre en France

une vingtaine drsquoeacutediteurs priveacutes commerciaux qui leurs sont consacreacutes22

Les eacutediteurs franccedilais23

Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment les eacutediteurs franccedilais ont fait lrsquoobjet

de rachat par les grands groupes commerciaux internationaux Toutes disciplines

confondues la France eacutetait en 2015 le troisiegraveme pays de lrsquoUnion Europeacuteenne et le

septiegraveme mondial producteur de publications scientifiques24

Crsquoest surtout dans le domaine de la meacutedecine que les eacutediteurs franccedilais ont

une reacuteputation et une reconnaissance mondiale marqueacutees Si certaines de ces

grandes maisons telle Masson ont eacuteteacute racheteacutees drsquoautres demeurent Ainsi EDP

Sciences a eacuteteacute creacuteeacute par des socieacuteteacutes savantes en 1920 et se deacutedie aux STM Ces

soixante-dix revues sont disponibles au format eacutelectronique et ouvertes agrave

lrsquointernational25

Lavoisier est quant agrave lui un eacutediteur qui publie une trentaine de

revues en STM26

Enfin Edimark est un eacutediteur inteacutegralement deacutedieacute agrave la meacutedecine

qui publie des Lettres des Correspondances des Courriers et des Images En

2014 il affiche un chiffre drsquoaffaires de 143 millions drsquoeuros27

21

CNRS laquo Reacutesultats 2014 des grands eacutediteurs scientifiques une croissance satisfaisante des profits record Un

terrain favorable agrave de nouvelles concentrations raquo DISTinfo mars 2015 disponible sur lthttpwwwcnrsfrdistz-

outilsdocumentsDistinfo2Distinf14pdfgt consulteacute le 09062017

22 laquo Publier agrave quel prix Etude sur la structuration des coucircts de publication pour les revues franccedilaises en SHSraquo

p 4

23 Une eacutetude plus approfondie du marcheacute franccedilais aurait eacuteteacute neacutecessaire mais nous nrsquoen nrsquoavons pas trouveacute de

reacutecente Apregraves avoir commenceacute agrave analyser le Journal Citation Report de Thomson nous avons compris que la tacircche eacutetait

trop importante agrave effectuer pour pouvoir mener une eacutetude dans son inteacutegraliteacute

24 Rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supeacuterieures p 134

25 EDP Sciences lthttpswwwedpsciencesorgfra -propos-d-edp-sciencesgt consulteacute le 24032017

26 Lavoisier lthttpseditionslavoisierfrnouveautesaspgt lthttpwwwrevuesonlinecomportailindexjspgt


27 Edimark lthttpwwwedimarkfrqui-sommes-nousgt consulteacute le 20052017



La France beacuteneacuteficie aussi drsquoune renommeacutee dans le domaine juridique avec

lrsquoeacutediteur Lefebvre-Sarrut speacutecialiste du domaine au chiffre drsquoaffaires de 314

millions drsquoeuros en 200928

Crsquoest le premier eacutediteur fiscal et juridique franccedilais et le

quatriegraveme mondial Il deacutetient notamment les eacuteditions Dalloz les eacuteditions

Leacutegislatives ainsi que des eacutediteurs europeacuteens (Sdu le second eacutediteur juridique

hollandais Juris lrsquoeacutediteur numeacuterique allemandhellip)29

Un second eacutediteur juridique

franccedilais de renom est Lextenso30

Dans le domaine des sciences humaines et sociales la

plateforme laquo Cairninfo raquo regroupe depuis 2005 des eacutediteurs franccedilais et belges et

met agrave disposition 458 revues agrave 400 eacutetablissements supeacuterieurs pour un coucirct annuel

de 1 500 000 euros31

Armand Colin publie aussi vingt-six revues dont quelques

titres sont preacutesents dans laquo Cairninfo raquo32

La Deacutecouverte mais aussi Eregraves Edition

assurent aussi la publication de quelques peacuteriodiques Enfin lrsquoHarmattan fondeacute en

1975 publie des revues en SHS33

Le numeacuterique transforme le travail des eacutediteurs contraints de deacuteployer des

plateformes performantes avec des modules de renvoi direct de liens croiseacutes entre

articles (CrossRef)34

Une forme de concurrence apparaicirct avec les journaux en libre

accegraves et les eacutepijournaux Ces derniers sont gratuits (pour la publication et pour la

consultation) Le concept consiste au deacutepocirct drsquoarticles qui sont commenteacutes par des

speacutecialistes et valideacutes ou refuseacutes Srsquoils sont valideacutes ils sont deacuteplaceacutes sur leur

archive ouverte avec un label de certification Les eacutepijournaux existent

principalement dans les domaines des matheacutematiques et de lrsquoinformatique Leur

plateforme doit ecirctre supporteacutee par un centre de recherche ou une institution

publique35

Cependant le modegravele de lrsquoeacutedition nrsquoest pas le seul en eacutevolution celui

du systegraveme eacuteconomique est aussi toucheacute

28

Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectronique p 10

29 Editions Lefebvre-Sarrut lthttpwwwlefebvre-sarruteugt consulteacute le 24032017

30 Lextenso Editions lthttpwwwlextenso-editionsfrgt consulteacute le 20052017

31 laquo En France au cœur de la reacutevolution numeacuterique internationale raquo p 96 Cairn Infolt httpswwwcairninfogt


32 Armand Colin lthttpwwwarmand-colincomgt consulteacute le 24032017

33 LrsquoHarmattan lthttpwwweditions-harmattanfrindexaspnavig=catalogueampsr=4gt consulteacute le 20052017


35 Les nouveaux enjeux de lrsquoeacutedition scientifique p 27 Lrsquoexemple drsquoEpisciences est deacutetailleacute en annexe 4 du

rapport p 53-54



Le modegravele eacuteconomique des revues scientifiques36

En 2014 le marcheacute de lrsquoeacutedition scientifique repreacutesentait entre sept et dix

milliards drsquoeuros la moitieacute des beacuteneacutefices eacutetant concentreacutee sur un nombre restreint

de gros eacutediteurs Reed-Elsevier Springer Taylor amp Francis Thomson Reuters et

Blackwell-Wiley37

LrsquoIST en France repreacutesente 105 millions drsquoeuros deacutepenseacutes par

an pour acqueacuterir les revues et 100 000 publications de chercheurs franccedilais38

En

SHS les coucircts sont moins eacuteleveacutes Le prix moyen drsquoun abonnement agrave une revue en

STM est de 2 000 euros par an Une revue internationale en SHS coucircte quant agrave elle

en moyenne 370 euros par an et les revues SHS franccedilaises coucirctent encore moins39

Nous eacutevoquons dans cette partie principalement la situation des revues en STM ougrave

les excegraves sont les plus marqueacutes

Explication du modegravele

Un modegravele eacuteconomique se deacutefinit laquo comme une organisation durable de

creacuteation de valeur dans un environnement speacutecifique avec des contraintes propres

agrave la situation en question raquo40

Le modegravele eacuteconomique des revues scientifiques a

eacutevolueacute avec le passage au format eacutelectronique Si lrsquoabonnement traditionnel

consistait en lrsquoachat drsquoune revue reccedilue reacuteguliegraverement sous format papier faisant

lrsquoobjet drsquoun bulletinage puis drsquoun classement particulier et drsquoune conservation

propre agrave chaque eacutetablissement le format numeacuterique bouleverse ce modegravele La

peacuteriode transitoire a consisteacute au couplage drsquoun accegraves en ligne et drsquoun abonnement

papier Puis on assiste agrave un basculement vers lrsquoabonnement inteacutegral eacutelectronique

(e-only) Ce nrsquoest plus lrsquoachat drsquoune revue mais bien souvent celui du droit

drsquoaccegraves agrave une ou plusieurs revues heacutebergeacutees sur une plateforme de lrsquoeacutediteur

36

Sylvain Anheim remet en doute lrsquoexpression de laquo modegravele eacuteconomique raquo estimant celle-ci inapproprieacutee pour

les revues scientifiques car si lrsquoon considegravere un laquo modegravele eacuteconomique raquo comme un laquo eacutequilibre financier raquo les revues

institutionnelles (type celles issues des Editions de lrsquoEHESS) en France nrsquoen nrsquoont pas Le coucirct du travail est

principalement assureacute au moins en France mais probablement aussi ailleurs dans le monde par le domaine public qui

paie les chercheurs Lrsquoimpression ne repreacutesente deacutesormais que peu de coucirct Le veacuteritable coucirct concerne la mise en lign e et

le travail de la secreacutetaire de reacutedaction qui relit lrsquoarticle Drsquoautres revues deacutegagent des beacuteneacutefices On a donc plusieurs

modegraveles eacuteconomiques des revues scientifiques Sylvain Anheim laquo Le numeacuterique et lrsquoeacuteconomie eacuteditoriale des revues

scientifiques raquo Revue drsquohistoire moderne et contemporaine 20155 62-4 bis p 24

37 Les nouveaux enjeux de lrsquoeacutedition scientifique p 24 Pierre Carbone laquo La relation consortiums-eacutediteurs raquo dans

Joachim Schoumlpfel op cit p 229

38 Les nouveaux enjeux de lrsquoeacutedition scientifique p 34

39 Philippe Minard laquo Les revues agrave lrsquoacircge numeacuterique au peacuteril de lrsquoideacuteologie raquo Revue drsquohistoire moderne et

contemporaine 62-4 bis mai 2015 p 9-10

40 Hans E Roosendaal Kasia Kurek Peter A Th M Geurts laquo Modegraveles eacuteconomiques de lrsquoeacutedition scientifique et

processus de recherche raquo dans Joachim Schoumlpfel op cit p 335



regroupeacutees dans des bouquets Ces derniers sont le reacutesultat drsquoune seacutelection de titres

proposeacutee par lrsquoeacutediteur Le paiement pour lrsquoaccegraves agrave un bouquet de revues drsquoun

mecircme eacutediteur forme ce qursquoon appelle un Big Deal Il se caracteacuterise par un contrat

pluriannuel engageant lrsquoeacutetablissement au paiement pendant ces anneacutees-ci et

lrsquoeacutediteur agrave limiter lrsquoaugmentation des prix agrave un pourcentage annuel fixeacute Dans le

cadre du modegravele de Big Deal les abonnements annuels nrsquoexistent plus41

Pour fixer leur premier prix les eacutediteurs sont partis sur la base drsquoun abonnement

papier pour leurs abonnements eacutelectroniques car le papier eacutetait lrsquoabonnement

drsquoorigine dont lrsquoeacutelectronique eacutetait un compleacutement A cet abonnement papier ils

ont ajouteacute un surplus pour la version eacutelectronique Pour justifier les augmentations

ils mettent en place des fonctionnaliteacutes suppleacutementaires meacutetadonneacutees liens entre

articles directs42

hellip

Les Big Deals sont pratiqueacutes par les six plus grands eacutediteurs commerciaux

depuis le deacutebut des anneacutees 2000 Ces bouquets contiennent plusieurs dizaines

voire centaines de revues permettant drsquoaugmenter des prix deacutejagrave fortement

croissants Ils sont la seule maniegravere de srsquoabonner et ce mecircme si le trois quart des

revues du bouquet nrsquointeacuteresse pas lrsquoeacutetablissement en question Ainsi des eacutetudes

ont deacutemontreacute que 80 des consultations se concentrent sur 20 des revues drsquoun

bouquet43

Mais les eacutediteurs ne veulent pas adapter leur seacutelection Lrsquoaccegraves eacutetait au

deacutebut limiteacute agrave un nombre restreint avant de devenir illimiteacute Les bibliothegraveques ne

deviennent pas proprieacutetaires de ce qursquoelles paient Lagrave reacutesident le danger e t la

neacutecessiteacute de trouver un moyen drsquoarchiver ce qui a eacuteteacute acheteacute Lrsquoeacutediteur srsquoengage

cependant agrave maintenir un accegraves aux revues acquises auparavant tant que

lrsquoeacutetablissement reste abonneacute44

Le Big Deal permet drsquoavoir accegraves agrave plus de revues

et une possibiliteacute pour les chercheurs de consulter drsquoautres peacuteriodiques La

consultation srsquoanalyse par nombre de teacuteleacutechargement et ces derniers nrsquoont cesseacute de

croicirctre Le modegravele de tarification nrsquoest plus adapteacute de nouveaux moyens pour

eacutetablir les prix sont rechercheacutes par exemple par nombre de teacuteleacutechargements

drsquoarticles ou par revues Drsquoautres proposent de calculer la population eacutetudiante et

41

Franccediloise Vandooren laquo Evolution de lrsquoaccegraves aux publications scientifiques raquo dans Joachim Schoumlpfel op cit

p 130

42 laquo Les peacuteriodiques en bibliothegraveque universitaire raquo p 61

43 Pierre Carbone laquo Les consortiums franccedilais Couperin raquo dans Geacuteraldine Barron (dir) Geacuterer les peacuteriodiques

Villeurbanne Presses de lrsquoEnssib 2008 p 69 Cheacuterifa Boukacem-Zeghmouri laquo Les peacuteriodiques eacutelectroniques

eacutevaluation et usages dans les bibliothegraveques acadeacutemiques raquo dans Pierre Carbone Franccedilois Cavalier op cit p 205

44 laquo La relation consortiums-eacutediteurs raquo p 228-229



de chercheurs pour estimer un prix Crsquoest ce que les fournisseurs francophones

font La logique du campus est imposeacutee par le modegravele anglo-saxon qui ne

correspond pas agrave celui en France dans lequel une universiteacute est souvent disseacutemineacutee

sur plusieurs campus (par exemple agrave Lyon)

Lrsquoachat se fait soit aupregraves de lrsquoeacutediteur directement soit par lrsquointermeacutediaire

drsquoagences drsquoabonnement Dans ce secteur aussi nous pouvons remarquer une

certaine concentration entre quelques acteurs principaux En France les

principales agences sont EBSCO Information Services (maison-megravere aux USA)

Swets (siegravege au Pays-Bas) France Publications et Prenax-IS Abonnements

(entreprise sueacutedoise) Avec le deacuteveloppement des produits numeacuteriques elles se

sont adapteacutees pour ameacuteliorer leur offre de services (portail drsquoaccegraves gestion des

abonnements moteur de recherche feacutedeacutereacutee outils de statistiques de consultation)

et la gestion des abonnements Jusqursquoagrave 80 des abonnements en STM passent par

le biais drsquoune agence Les agences reprennent le travail administratif que lrsquoeacutediteur

aurait ducirc mener (suivi renouvellementhellip) Elles avancent le prix de lrsquoabonnement

agrave lrsquoeacutediteur

On aurait pu penser que leur rocircle diminuerait avec lrsquoapparition du numeacuterique

favorisant le contact direct avec les eacutediteurs mais finalement bien qursquoune

diminution soit effective les agences restent importantes Elles peuvent avoir un

rocircle de conseil et de meacutediation pour les neacutegociations entre eacutediteurs et institutions

En accord avec les eacutediteurs elles peuvent constituer des offres speacutecifiques plus

adapteacutees aux demandes des institutions Si la neacutegociation se fait sans les agences

drsquoabonnement celles-ci doivent ecirctre informeacutees du contenu afin de reacutepondre au

mieux aux attentes de lrsquoeacutediteur et des abonneacutes45

Lrsquoachat peut se faire aussi directement par un seul eacutetablissement ou par

diffeacuterents types de groupements La neacutegociation est meneacutee librement avec lrsquoeacutediteur

en question Au niveau local il existe depuis 2007 les vingt-six PRES (Pocircles de

Recherche et drsquoEnseignement Supeacuterieur) devenus depuis vingt -deux COMUE

(Communauteacute drsquoUniversiteacute et Etablissement) La COMUE a le mecircme rocircle que

lrsquoABES mais au niveau local elle peut porter la commande drsquoun abonnement

puis les eacutetablissements qui deacutependent drsquoelle lui reversent chacun sa quote-part Au

niveau reacutegional nous trouvons les UNR (Universiteacutes Numeacuteriques en Reacutegion)

45

Seacuteverine Maes laquo Agences drsquoabonnements un rocircle en eacutevolution les relations entre agences drsquoabonnem ents et

eacutediteurs raquo dans Joachim Schoumlpfel op cit p 265-267 p 270-276 p 278



apparues petit agrave petit dans les anneacutees 2000 Enfin au niveau disciplinaire il existe

des UNT (Universiteacutes Numeacuteriques Theacutematiques)46

Chacune peut former un

groupement drsquoabonnements47

Plusieurs offres tarifaires peuvent ecirctre obtenues par

les bibliothegraveques universitaires et mecircme cumuleacutees en fonction de la forme de

lrsquoachat Aussi un bibliotheacutecaire qui souhaite srsquoabonner agrave un bouquet recherche

drsquoabord srsquoil existe une neacutegociation Couperin Ensuite srsquoil y a eu neacutegociation la

copie de celle-ci peut ecirctre preacutesenteacutee agrave lrsquoeacutediteur si la bibliothegraveque se preacutesente seule

pour lrsquoachat

Les tarifs prohibitifs de ces Big Deals et les augmentations annuelles de 5 agrave

10 des prix sont agrave lrsquoorig ine de nombreux deacutesabonnements et des choix de

reacuteduction drsquoachat de monographies pour maintenir une part du budget suffisante

pour payer lrsquoaccegraves aux bouquets de revues48

Or si lrsquoeacutediteur perd en chiffre

drsquoaffaires il augmentera plus son prix drsquoabonnement pour combler ses pertes

laquo Les effets sont plus forts sur les revues les plus speacutecialiseacutees agrave diffusion

restreinte souvent de grande qualiteacute car elles sont contraintes de relever leurs

tarifs et que les bibliothegraveques preacuteservent en premier lieu des peacuteriodiques plus

geacuteneacuteralistes Les plus gros eacutediteurs maintiennent donc leur part de marcheacute tout en

augmentant les prix car les bibliothegraveques gardent en prioriteacute les titres phares qursquoils

publient et annulent drsquoautres abonnements raquo49

Ceci contribue agrave une

uniformisation des collections des bibliothegraveques universitaires au deacutetriment de

petits eacutediteurs ce agrave quoi srsquoajoute le fait que le precirct entre bibliothegraveque (PEB) de

revues eacutelectroniques est impossible agrave lrsquoheure actuelle ce qui ne leur permet pas de

se reacutepartir les abonnements50

Non seulement les BU payent cher mais elles nrsquoont aucun moyen de

seacutelectionner les revues srsquoabonnant agrave des bouquets entiers et instables Les

disparitions de revues ou les rachats par un concurrent ne sont pas rares et

compliquent la reacutecupeacuteration des archives Enfin les Big Deals posent la question

46

Merci agrave Odile Richaud pour toutes ces explications lors de notre entretien

47 Merci agrave Corinne Ballesio pour nous avoir expliqueacute tout le processus drsquoacquisition des ba ses de donneacutees


49 laquo La relation consortiums-eacutediteurs raquo p 224

50 ADBU laquo Recul historique des deacutepenses documentaires des BU en 2015 la reacuteussite eacutetudiante compromise la

recherche menaceacutee raquo Rapport 2015 [en ligne] disponible sur lthttp adbufrrecul-historique-des-depenses-

documentaires-des-bu-en-2015-la-reussite-etudiante-compromise-la-recherche-menaceegt consulteacute le 17112016

Bruno Racine Scheacutema numeacuterique des bibliothegraveques Rapport remis au Ministre de la culture et de la communication

eacutelaboreacute dans le cadre du Conseil du Livre mars 2010 p 26



de lrsquoaccegraves peacuterenne aux revues eacutelectroniques La recherche laquo est prise en otage par

ces pratiques raquo51

Apparition des consortiums

Pour parer aux prix des abonnements devenant de plus en plus prohibitifs

des universiteacutes et des bibliothegraveques universitaires prestigieuses ont commenceacute agrave se

reacuteunir aux Etats-Unis degraves la fin des anneacutees 199052

En France se creacuteeacute en 1999 le

consortium Couperin porteacute dans un premier temps par quatre universiteacutes Louis-

Pasteur Strasbourg 1 Henri-Poincareacute Nancy 1 Aix-Marseille 2 et Angers Il

devient une association de personnes morales loi 1901 en 2001 et regroupe agrave

lrsquoheure actuelle 240 membres (COMUE universiteacutes eacutecoles drsquoenseignement

supeacuterieur et autres institutions similaires organismes de recherche)53

Son but est

de neacutegocier pour plusieurs eacutetablissements un contrat avec les eacutediteurs

commerciaux pour faire diminuer le tarif et obtenir des garanties lorsque le contrat

est pluriannuel (pas plus de 3 drsquoaugmentation sur ces anneacutees-ci etchellip) Couperin

neacutegocie mais nrsquoachegravete pas Les groupements de commande se font principalement

par lrsquoABES La particulariteacute de Couperin est qursquoil ne reacuteunit pas des bibliothegraveques

en son sein mais bien laquo les eacutetablissements ou organismes publics ou priveacutes

exerccedilant des missions de service public drsquoenseignement supeacuterieur et de recherche

en France raquo Depuis 2010 les eacutetablissements publics de santeacute peuvent participer Il

est inteacuteressant de noter que le CNRS lrsquoInstitut national de la santeacute et de la

recherche meacutedicale et le Commissariat agrave lrsquoEnergie Atomique nrsquoen font pas partie

mais ils sont des partenaires Pour adheacuterer lrsquoeacutetablissement doit avoir des

compeacutetences documentaires et payer lrsquoacquisition des ressources neacutegocieacutees par le

consortium Il doit ensuite srsquoacquitter drsquoune cotisation annuelle en fonction du

nombre drsquoenseignants-chercheurs en son sein A titre indicatif les PRES devaient

payer 300 euros en 2010 Les membres sont repreacutesenteacutes par leur directeur

drsquoeacutetablissement ou son repreacutesentant54

Couperin est muni drsquoun Conseil

drsquoadministration composeacute de quinze membres neufs deacutesigneacutes par lrsquoassembleacutee

51

Rapport du Comiteacute IST Information Scientifique et Technique p 11

52 Pour une analyse comparative des consortiums agrave lrsquoeacutetranger voir le Rapport de Pierre Carbone intituleacute Coucircts

beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques eacuteleacutements de comparaison internationale et

propositions

53 Couperinorg lthttpwwwcouperinorgpresentationgt consulteacute le 27032017

54 Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 18 laquo La relation

consortiums-eacutediteurs raquo p227 p 229



geacuteneacuterale deux choisis parmi les eacutetablissements publics agrave caractegravere scientifique et

technologique et les eacutetablissements publics agrave caractegravere industriel et commercial

nommeacutes par lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale deux personnaliteacutes exteacuterieures deux

professionnels de la documentation Lrsquoorgane de gestion est le bureau

professionnel composeacute de douze professionnels de la documentation eacutelu par

lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale pour trois ans renouvelable une fois Un coordinateur assure

le suivi des activiteacutes Le consortium Couperin est composeacute de deux deacutepartements

le Deacutepartement Neacutegociations Documentaires (DND) et le Deacutepartement Services et

Prospective (DSP) Le DND comprend six pocircles sciences techniques et

pluridisciplinaires sciences de la vie et santeacute lettres et sciences humaines grands

comptes sciences eacuteconomiques et gestion sciences juridiques et politiques Ces

pocircles regroupent 90 neacutegociateurs volontaires55

Le DSP travaille sur les archives

ouvertes le libre accegraves les systegravemes de gestion des ressources eacutelectroniques

lrsquoaccegraves distant les statistiques drsquousage et lrsquoarchivage peacuterenne

Couperin conclut des groupements de commande et des accords-cadres avant

que les eacutetablissements deacutemarrent des abonnements avec les eacutediteurs En 2011 pour

la reneacutegociation du contrat Science Direct avec Elsevier Couperin a fait appel agrave un

prestataire externe pour neacutegocier aux frais du Ministegravere de lrsquoEnseignement

Supeacuterieur et de la Recherche (MESR) Les plus grands eacutediteurs en contrat avec

Couperin sont dans lrsquoordre croissant Elsevier Chemical Abstracts Thomson

Reuters IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) Springer puis

Wiley-Blackwell Encyclopedia Universalis (pour des livres eacutelectroniques) et

American Chemical Society Crsquoest le chiffre drsquoaffaires historique qui sert de base

pour reacutepartir les factures entre eacutetablissement excepteacute pour Elsevier Science Direct

ougrave la reacutepartition des coucircts se fait au prorata en fonction du nombre de chercheurs

et de leur secteur disciplinaire Les neacutegociations sont plus nombreuses pour des

bases de donneacutees Les moins nombreuses concernent les e-books Les

reneacutegociations en cours de contrat ne sont pas possibles

Des fiches drsquoaide agrave la neacutegociation sont eacutetablies par Couperin pour les

bibliotheacutecaires neacutegociateurs Une licence type est disponible sur leur site56

Une

licence est laquo un contrat de droit priveacute neacutegocieacute par des fournisseurs et des

55

Couperinorg lthttpwwwcouperinorgpresentationnotre-organisationdepartementsgt consulteacute le

27032017

56 Licence Type Couperinorg lthttpwwwcouperinorg148-couperinnos-activitesnegociationsboite-a-

outils1080-licence-type-couperingt consulteacute le 27032017



acheteurs raquo57

Le plus gros groupement de neacutegociation est pour Elsevier il

contenait 127 participants pour un montant de 34 millions drsquoeuros en 201058

Puis

Couperin a neacutegocieacute pour les anneacutees 2014-2018 une licence nationale pour lrsquoaccegraves

aux 2 399 revues du bouquet geacuteneacuteraliste laquo Freedom Collection raquo mis en ligne par

la plateforme Science Direct (deacutedieacutee aux STM) pour un montant de plus de 185

millions drsquoeuros pour les cinq ans Une licence nationale se deacutefinit comme

lrsquolaquo acquisition de contenus pour lrsquoensemble des institutions du pays dans un cadre

leacutegal commun raquo59

Cet accord est preacutesenteacute comme une reacuteussite dans le sens ougrave le

coucirct final annuel se veut moins eacuteleveacute que celui payeacute par les institutions en 2013

pour un accegraves eacutelargi agrave ce mecircme bouquet Ce contrat srsquoest obtenu avec le soutien de

la communauteacute scientifique et du MESR Crsquoest la premiegravere licence nationale pour

lrsquoensemble des acteurs de lrsquoenseignement supeacuterieur et de la recherche la BnF et

quelques centres hospitaliers (soit 642 eacutetablissements au total) pour un

abonnement courant eacutelectronique en France Lrsquoaccord preacutecise que lrsquoaccegraves peacuterenne

est garanti mecircme agrave la fin de lrsquoabonnement drsquoun eacutetablissement et que deux

exemplaires papiers pour ecirctre conserveacutes sont inclus Une reacutevision des tarifs la

derniegravere anneacutee est envisageacutee en fonction des eacutevolutions du bouquet La licence

nationale pour les abonnements courants permet une meilleure reacutepartition des coucircts

en fonction des utilisations reacuteelles des organismes de recherche Elle assure aussi

laquo une eacutegaliteacute drsquoaccegraves pour tous les chercheurs sur tout le territoire raquo Couperin a

assureacute la neacutegociation et lrsquoABES a signeacute le marcheacute Une clause de maintien des

titres les plus connus au sein du bouquet pendant la peacuteriode est inclue Une autre

clause vise agrave accompagner lrsquoOpen Access La licence nationale ne srsquoappuie pas sur

le modegravele de lrsquoabonnement papier pour fixer le prix60

Les consortiums facilitent la discussion avec les eacutediteurs qui ne srsquoadressent

plus agrave aux bibliothegraveques une par une pour neacutegocier Les consortiums assurent aussi

lrsquoacquisition et la conservation partageacutee la gestion et la preacuteservation des eacutetudes et

des outils drsquoaide Couperin effectue des eacutevaluations des systegravemes drsquoinformatio n

57

Claire Nguyen laquo Lrsquoart de la neacutegociation raquo dans Geacuteraldine Barron (dir) Op cit p 84

58 Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 21-23 p 27-28 p 30

p 60 p 65

59 Aude Alexandre Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires

eacutelectroniques en texte inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles Bibliothegraveque interuniversitaire de la Communauteacute

franccedilaise de Belgique 2014 p 91

60 laquo En France au cœur de la reacutevolution numeacuterique internationale raquo p 89 Couperin Communiqueacute

laquo Neacutegociation Elsevier un accord est signeacute raquo p 1 -5



documentaires construit un reacuteseau de compeacutetences nationales contribue au

deacuteveloppement drsquoune offre francophone et favorise la mise en place de systegravemes

non commerciaux61

Couperin participe aussi agrave des collaborations internationales

SELL avec lrsquoEurope du Sud lrsquoICOLC au niveau mondial62

Il convient de calculer quel est le beacuteneacutefice obtenu suite agrave la neacutegociation drsquoun

consortium pour lrsquoachat drsquoabonnements Crsquoest lrsquoobjet du rapport de Pierre Carbone

traitant de lrsquoimpact de la mutualisation des ressources eacute lectroniques sur les

bibliothegraveques universitaires et leur fonctionnement63

Les contrats neacutegocieacutes

Les contrats neacutegocieacutes doivent contenir la deacutefinition des utilisateurs autoriseacutes

le contenu des eacuteleacutements sous licence proteacutegeacutes par le droit drsquoauteur lrsquoautor isation

de reproduction agrave des fins de recherche ou pour un usage personnel pour les

bibliothegraveques publiques et la description de lrsquoaccegraves autoriseacute (agrave distance ou pas

authentification par adresses IP ou noms drsquoutilisateurs) Dans le cadre des

Bibliothegraveques Interuniversitaires et des groupements documentaires au sein des

COMUE la communauteacute drsquoutilisateurs est difficile agrave deacutefinir Le contrat doit aussi

deacutecrire lrsquousage autoriseacute (lecture teacuteleacutechargement impression PEB) preacuteciser les

droits drsquoarchivage (copie eacutelectronique locale possible accegraves aux titres souscrits

depuis le deacutebut de lrsquoabonnement garanti malgreacute un deacutesabonnement archivage par

le consortium moyennant ou non des frais suppleacutementaires en fonction de la

volumeacutetrie du formathellip) les restrictions drsquousage speacutecifique les obligations de

lrsquoeacutediteur (service en ligne continu assistance garanties en cas de changement du

bouquet rapport de statistiques sur lrsquoutilisation conforme au code COUNTER)64

et

les obligations de lrsquoabonneacute (garantir lrsquoaccegraves uniquement aux personnes autoriseacutees

informer les utilisateurs sur le droit de proprieacuteteacute intellectuelle)65

Il deacutefinit aussi les

61

Couperinorg lthttpwwwcouperinorgpresentationgt consulteacute le 27032017

62 LrsquoInternational Coalition of Library Consortia creacuteeacutee en 2000 reacuteunit 200 consor tiums du monde entier Elle se

reacuteunit deux fois par an pour faire des retours drsquoexpeacuterience eacutelabore des documents cleacutes fait des confeacuterenceshellip pour

eacutechanger des informations et aider Preacutecisons que la moitieacute des consortia qui appartiennent agrave lrsquoICOLC sont am eacutericains

un quart europeacuteens Des consortiums transnationaux sont aussi apparus tel le SELL Southern Europe Libraries Link

pour lrsquoEspagne le Portugal lrsquoItalie la Gregravece et laquo La relation consortiums -eacutediteurs raquo p 226-227 p 239

63 Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 1-81

64 COUNTER (Counting Online Usage of Networked Electronic Resources) est une norme qui homogeacuteneacuteise les

statistiques drsquousage des ressources eacutelectroniques afin que chaque eacutediteur ait la mecircme deacutefinition des donneacutees agrave prendre

en compte

65 Kareen Louembeacute Emilie Barthet laquo Les contrats de licence des ressources eacutelectroniques raquo dans Pierre

Carbone Franccedilois Cavalier op cit p 113-125



conditions de regraveglement des redevances la dureacutee et la reacutesiliation du contrat le

regraveglement en cas de litiges Le contrat doit ecirctre reacutedigeacute en franccedilais selon

lrsquoobligation imposeacutee par le Code des marcheacutes publics66

Des clauses peuvent ecirctre ajouteacutees en suppleacutement une clause drsquoimpossibiliteacute

de se deacutesabonner (ce qui deacutesavantage les bibliothegraveques) ou une clause drsquoaccegraves aux

eacuteditions anteacuterieures possibles sur une dureacutee preacuteciseacutee (accegraves aux collections depuis

1995 etchellip) moyennant compensation financiegravere suppleacutementaire ou eacutetant inclue

dans le prix fixeacute Par exemple Couperin a neacutegocieacute une clause lors de lrsquoeacutelaboration

de la licence nationale pour la Freedom Collection drsquoElsevier pour les anneacutees

2014-2018 laquo Les droits drsquoaccegraves et drsquoarchivage peacuterennes des contenus sur

lrsquoensemble des titres de la Freedom Collection sont accordeacutes agrave lrsquoensemble des

membres couverts par la licence nationale sur la peacuteriode 2014-2018 Au terme du

preacutesent contrat les membres pourront acceacuteder aux titres acquis via la plateforme

Elsevier ou via la plateforme deacuteveloppeacutee par les opeacuterateurs deacutesigneacutes par le

Ministegravere de lrsquoEnseignement Supeacuterieur et de la Recherche La BnF et lrsquoInst itut

Pasteur beacuteneacuteficient drsquoune extension des droits drsquoarchivage depuis 2001 raquo67

Cette

plateforme deacuteveloppeacutee rapidement est porteacutee par lrsquoINIST et srsquoappelle PANIST

(Plateforme drsquoArchivage National de lrsquoInformation Scientifique et Technique)68

Certains eacutediteurs indiquent aussi srsquoils participent agrave des projets tels CLOCKSS

ou Portico Une analyse plus pousseacutee sur quels eacutediteurs proposent quelles clauses

en terme drsquoaccegraves post-abonnement et drsquoarchivage serait agrave effectuer pour une

bibliothegraveque cibleacutee assez repreacutesentative de la situation des BU en France69

Pierre Carbone souligne qursquoil faudrait laquo introduire dans les contrats

pluriannuels de licence des modegraveles plus flexibles permettant des ajustements

annuels en fonction des contraintes budgeacutetaires et des usages constateacutes raquo70

Les tarifs eacutevoluent en fonction de lrsquoeacutetablissement et de la taille du bouquet

souscrit le nombre de ses lecteurs les prix qursquoil payait auparavant pour les

66

laquo La relation consortiums-eacutediteurs raquo p 233-235 Nous avons repris les contenus exacts sur ces pages-ci

67 Couperin Communiqueacute laquo Neacutegociation Elsevier un accord est signeacute raquo p 3

68 Voir le chapitre III p 111

69 LrsquoUniversiteacute de Liegravege a effectueacute une eacutetude sur les solutions drsquoarchivage ou drsquoaccegraves pe rpeacutetuel proposeacutees par

EBSCO en 2013 uniquement 34 des 259 eacutediteurs de lrsquooffre EBSCO analyseacutee proposait lrsquoune ou lrsquoautre des modaliteacutes

au sein de leur clause drsquoaccegraves peacuterenne Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources

documentaires eacutelectroniques en texte inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie -Bruxelles p 14-15 Ce chiffre est faible mais il

convient de preacuteciser que de nombreux eacutediteurs ne preacutecisent pas au sein drsquoune clause quelle est leur politique




abonnements (indiquant la laquo richesse raquo possible de lrsquoeacutetablissement) le nombre de

campus le statut de lrsquoinstitution gouvernemental acadeacutemique ou entreprisehellip

Plus le bouquet est gros et lrsquoabonnement sur une longue peacuteriode plus les prix sont

deacutegressifs Autre fait pris en compte par lrsquoeacutediteur la taille du consortium et srsquoil

paie en une facture unique pour lrsquoensemble La facture unique a eacuteteacute mise en place

par les groupements de commande lrsquoABES avance lrsquoargent puis reacutepartit en

fonction des membres du groupe combien ils doivent lui payer ensuite En 2010

elle assurait dix groupements de commande pour un montant de 20 millions

drsquoeuros (dont 155 millions drsquoeuros pour Elsevier)71

Les contrats entre eacutediteurs et bibliothegraveques sont confidentiels Cela permet

aux eacutediteurs de maintenir la pression sur les tarifs et de limiter la concurrence Par

les neacutegociations les prix varient drsquoun eacutetablissement agrave lrsquoautre Seules quelques

universiteacutes ameacutericaines financeacutees par les Etats par souci de transparence de leur

compte rendent accessibles au public les prix payeacutes En France ils sont rarement

publieacutes

Contestations du modegravele actuel et eacutevolutions agrave venir

Les consortiums ne suffisent pas agrave limiter les deacuterives du modegravele Des

mouvements contestataires sont apparus au fil des anneacutees En 2004 des universiteacutes

ameacutericaines (dont Cornell) ont voulu faire un boycott et se sont deacutesabonneacutees

drsquoElsevier ce qui a peacutenaliseacute leurs chercheurs72

En France des actions similaires

se sont passeacutees agrave lrsquoUniversiteacute Pierre et Marie Curie de Paris en 2010 et agrave

lrsquoUniversiteacute de Clermont-Auvergne agrave partir du 1er

janvier 2017 avec la collection

inteacutegrale de Wiley qursquoelle a abandonneacutee au profit drsquoun abonnement centreacute sur

quelques revues du bouquet73

LrsquoUniversiteacute de La Rochelle a abandonneacute un

abonnement agrave Springer et agrave ACS profitant que le CNRS assure aussi leur

acquisition74

Ce mouvement touche aussi le Canada avec lrsquoUniversiteacute de

Montreacuteal qui a renonceacute agrave 2 116 abonnements lrsquoanneacutee derniegravere75

Et la liste de par le

monde doit ecirctre encore bien longue Les deacutesabonnements devraient permettre

71

Ibid p 65


73 Olivier Legendre laquo Adieu big deal raquo LrsquoAlambic numeacuterique [en ligne] publieacute le 6 deacutecembre 2016 disponible

sur httpsalambichypothesesorg6245 consulteacute le 19042017

Voir lrsquoAnnexe 1 reprenant le tableau des deacutepenses rendues publiques par lrsquouniversiteacute

74 Les deacutepenses documentaires des universiteacutes p 49

75 laquo Je ne publierai plus jamais dans une revue scientifique raquo



drsquoinvestir dans des solutions tourneacutees vers le libre accegraves En 2012 Harvard appelle

ses chercheurs agrave publier en libre accegraves le reacutesultat de leur recherche et incite les

autres universiteacutes et centres de recherche agrave faire de mecircme76

Une peacutetition intituleacutee

laquo Le coucirct du savoir raquo a reacuteuni 16 571 signatures de chercheurs du monde entier

appelant agrave ne plus publier au sein des revues Elsevier77

Drsquoautres chercheurs (tel

Olivier Ertzscheid enseignant-chercheur en sciences de lrsquoinformation et de la

communication qui deacuteclare laquo Je ne publierai plus jamais dans une revue

scientifique raquo deacutenonccedilant un systegraveme inadapteacute au monde de la recherche actuel78

)

deacutenoncent les deacuterives des eacutediteurs et deacutecident par eux-mecircmes de ne plus publier

dans les revues Une autre manifestation de ce mouvement se fait par lrsquoapparition

des bibliothegraveques laquo clandestines raquo (shadows libraries) dont lrsquoexemple le plus

connu et le plus grand est Sci-Hub Cette bibliothegraveque contient plus de 45 millions

drsquoarticles et est geacutereacutee en partie par la chercheuse kazakhe en neuroscience

Alexandra Elbakyan attaqueacutee en justice par Elsevier Ces bibliothegraveques

concentrent des articles pirateacutes dans des pays ougrave lrsquoachat de bouquets de revues

Elsevier est impensable tant ils sont chers par rapport au niveau de vie (Inde Iran

Egypte Indoneacutesie Tunisiehellip)79

Le malaise est alleacute tregraves loin un jeune ameacutericain

deacutenommeacute Aaron Swartz sest suicideacute en 2013 apregraves avoir eacuteteacute accuseacute davoir pirateacute

48 millions darticles scientifiques80

Certains soulegravevent justement le fait que lrsquoEtat paye deux voire trois fois la

mecircme revue81

Stevan Harnad appelle ce double paiement le laquo pacte faustien raquo les

76

Anna Benjamin laquo Harvard rejoint les universitaires pour un boycott des eacutediteurs raquo Le Monde [en ligne]

publieacute le 25 avril 2012 disponible sur lthttpwwwlemondefrsciencesarticle20120425harvard -rejoint-les-

universitaires-pour-un-boycott-des-editeurs_1691125_1650684htmlgt consulteacute le 06102016

77 laquo The Cost of Knowledge raquo lthttpthecostofknowledgecomgt consulteacute le 27032017 Tristan Vey laquo Des

scientifiques se rebellent contre le monde de lrsquoeacutedit ion raquo Le Figaro [en ligne] publieacute le 21 octobre 2012 disponible sur

lthttpwwwlefigarofrsciences2012022101008 -20120221ARTFIG00547-des-scientifiques-se-rebellent-contre-le-

monde-de-l-editionphpgt consulteacute le 06102016

78 laquo Je ne publierai plus jamais dans une revue scientifique raquo Il srsquoen prend notamment aux chercheurs qui ne

font pas lrsquoeffort de publier leurs articles dans des archives ouvertes laquo quiconque affirme aujourdrsquohui qursquoen acceptant de

publier dans des revues scientifiques sans systeacutematiquement deacuteposer son texte dans une archive ouverte etou avec une

licence drsquoattribution non-commerciale ignore ou feint drsquoignorer sa part de responsabiliteacute dans la situation

catastrophique de privatisation de la connaissance que mettent en œuvre quelques grands groupes eacuteditoriaux agrave lrsquoeacutechelle

de la planegravete raquo

79 Ibid

80 Olivier Ertzscheid laquo La vente drsquoarticles scientifiques du laquo racket raquoraquo Rue89 [en ligne] publieacute le 7 novembre

2015 disponible sur lthttp rue89nouvelobscom20151107vente -darticles-scientifiques-racket-261982gt consulteacute le

17112016


ligne] publieacute le 17 feacutevrier 2014 disponible sur lthttp rue89nouvelobscom blogles-coulisses-de-


06102016

Pierre-Carl Langlais Rayna Stamboliyska laquo La France preacutefegravere payer (deux fois) pour les articles de ses cher cheurs raquo



scientifiques reacutedigent le reacutesultat de leur recherche cegravedent leurs droits drsquoauteur

contre aucune gratification Ils sont payeacutes par leurs institutions et ce sont elles qui

payent agrave nouveau pour acheter les revues reacutesultats de la recherche de leurs

chercheurs82

Lrsquoabsurditeacute du fait est reacutesumeacutee ainsi laquo racheter pendant cinq ans des

publications deacutejagrave payeacutees par le contribuable pour les rendre accessibles agrave leurs

auteurs raquo83

Jean Salenccedilon affirme mecircme que lrsquoEtat paye quatre fois le salaire des

chercheurs les abonnements eacutelectroniques la construction drsquoarchives ouvertes et

les frais de publications dans les revues de type auteur-payeur84

Mais Etienne

Anheim souligne bien que lorsque la revue est au format papier crsquoest la mecircme

chose lrsquoEtat subventionne les revues en SHS en France et ensuite les

bibliothegraveques universitaires achegravetent les abonnements85

De nouveaux modegraveles voient le jour En 2008 lrsquoAmerican Chemical Society

(ACS) propose des prix adapteacutes aux revues eacutelectroniques en fonction du type de

clients du contenu des revues et selon des facteurs mesurables Les critegraveres de

lrsquoACS sont le nombre drsquoeacutetudiants de lrsquoinstitution lrsquoimportance de lrsquousage (ce qui

est novateur lrsquoutilisation est enfin prise en compte) le deacuteveloppement

eacuteconomique et le niveau de publications scientifiques du pays Les remises sont

plus eacuteleveacutees pour le tiers le plus bas Le tout est recalculeacute agrave chaque ajout ou

suppression drsquoune revue86

Une autre alternative eacutemerge celle des revues en libre

accegraves qui augmentent chaque anneacutee mais ne repreacutesentent encore qursquoune faible

proportion de la production totale des revues (entre 2 et 46 en 200987

) Enfin il

existe aussi le laquo pay per view raquo au bout drsquoun certain nombre de consultation le

lecteur ou la bibliothegraveque universitaire paye des frais pour acceacuteder agrave un article

Les bibliothegraveques drsquoune mecircme ville se concertent afin de se reacutepartir dans la

mesure du possible lrsquoachat des revues A cause des prix eacuteleveacutes les BU doivent

Rue89 [en ligne] publieacute le 10 novembre 2014 disponible lthttp rue89nouvelobscom20141110france -prefere-

payer-deux-fois-les-articles-chercheurs-255964gt consulteacute le 17112016

82 laquo Lrsquoeacutedition de revues scientifiques une forme de marcha ndisation de la diffusion des connaissances raquo p 10

83 laquo La France preacutefegravere payer (deux fois) pour les articles de ses chercheurs raquo


85 laquo Le numeacuterique et lrsquoeacuteconomie eacuteditoriale des revu es scientifiques raquo p 28





faire des choix Le rapport Salenccedilon propose la fin des Big Deals et la creacuteation

drsquoun laquo New Deal raquo plus flexible avec une neacutegociation plus centraliseacutee (type licence

nationale) la possibiliteacute pour les chercheurs de deacuteposer leurs articles dans des

archives ouvertes et la portabiliteacute des revues en cas de changement drsquoeacutediteur

Lrsquoaccegraves peacuterenne doit ecirctre garanti mecircme en cas de rupture drsquoabonnement

(notamment par la reacuteception par les bibliothegraveques des archives dans un format

standard) Enfin chaque eacutediteur devrait ouvrir un site permettant lrsquoaccegraves libre88

Distinction avec les SHS

Les revues de SHS ne sont pas soumises agrave des prix aussi eacuteleveacutes que pour les

STM La BSN 7 a meneacute une enquecircte sur les coucircts de publication drsquoeacutedition et de

production une fois un article accepteacute srsquoappuyant sur 50 revues (sur 300

solliciteacutees) Cet eacutechantillon fut deacutenonceacute comme non repreacutesentatif du paysage

eacuteditorial dans ce domaine89

Elle deacutemontre tout de mecircme que le coucirct moyen

drsquoimpression et de diffusion drsquoune revue en SHS srsquoeacutelegraveve agrave 11 211 euros par an

Les coucircts de diffusion numeacuterique ne sont pas connus soit les plateformes de

diffusion ne communiquent pas le surcoucirct occasionneacute soit il y a une

meacuteconnaissance technique de la part des eacutediteurs qui font appel agrave elles Le revenu

des abonnements papier est en moyenne de 21 260 euros par an pour les 32 revues

ayant reacutepondu agrave cette question et le revenu numeacuterique moyen par an par revue ne

srsquoeacutelegraveve lui qursquoagrave 8 580 euros Le coucirct meacutedian drsquoun article de revue en SHS est de 1

330 euros (500 euros minimum et 4 000 euros maximum) Ces coucircts sont

majoritairement financeacutes par des budgets publics Lrsquoeacutediteur priveacute sert plutocirct agrave une

prestation drsquoimpression de diffusion de distribution de la revue qui elle est

preacutepareacutee par un personnel financeacute par lrsquoEtat90

Les SHS font aussi lrsquoobjet de

neacutegociation Couperin pour laquo Cairninfo raquo par exemple Lrsquoenquecircte de BSN 7 nous

le deacutemontre et Sylvain Anheim le souligne aussi le passage au format numeacuterique

permet moins de beacuteneacutefices dans les SHS La diminution des abonnements papier a

engendreacute des dizaines de milliers drsquoeuros de perte non combleacutee par les quelques

milliers drsquoeuros de beacuteneacutefices obtenus par les revues eacutelectroniques alors que le

88

Rapport du Comiteacute IST Information Scientifique et Technique p 14-15

89 laquo Les revues agrave lrsquoacircge numeacuterique au peacuteril de lrsquoideacuteologie raquo p 14

Pour lrsquoexplication de ce qursquoest la Bibliothegraveque Scientifique Numeacuterique voir le chapitre III p 96 -98


p 12 p 15-16



lectorat augmente Le format de bouquets en guise drsquoabonnement nrsquoa fa it

qursquoempirer la situation Il propose drsquoeacutelever le prix des bouquets en SHS et de

mieux reacutepartir entre les revues les beacuteneacutefices ou de deacutevelopper des portails propres

agrave chaque revues sans passer par les bouquets91

Le rapport de lrsquoAcadeacutemie des sciences deacutenonce le fait qursquoil y ait trop

drsquoarticles publieacutes dans le monde dans trop de revues le nombre drsquoarticles a eacuteteacute

multiplieacute par deux en quinze ans92

Cette forte augmentation ne cache pourtant pas

des mutations encore agrave venir Les moyens de lecture les financements vont

eacutevoluer Car les modegraveles actuels srsquoappuient sur les modegraveles drsquoabonnement papier

ce qui ne peut perdurer sur le long terme93

Autre limite agrave ce modegravele les bouquets

ne seront plus adapteacutes aux nouveaux modes de communication des chercheurs qui

peuvent passer par des blogs des formats drsquoarticles moins contraignants (plus

drsquoimages de tableauxhellip)94

Les chercheurs pensent laquo impact raquo et laquo qualiteacute raquo les bibliothegraveques

reacutefleacutechissent en termes de laquo budget deacutepenseacute pour reacutepondre aux besoins raquo les

eacutediteurs commerciaux veulent maximiser les profits et les eacutediteurs agrave but non

lucratif attendent un rendement suffisant pour mener agrave bien le reste de leurs

missions On peut parler de deux marcheacutes un commercial et un acadeacutemique ougrave

lrsquooffre et la demande srsquoeacutequilibrent par les eacutevaluations de la recherche et les

financements publics qui orientent les directions de la recherche LrsquoAcadeacutemie des

sciences deacutefend fortement lrsquoeacutevaluation par les pairs vue comme gage de qualiteacute de

la revue Les marcheacutes et le monde acadeacutemique nrsquoont pas la mecircme logique Il faut

donc creacuteer un nouveau modegravele eacuteconomique95

Il faut laquo reacutefleacutechir [hellip] au bon rapport

entre coucirct de fabrication des numeacuteros de revues et prix de leurs consultations ndash

autrement dit agrave un rapport qui garantit agrave la fois la peacuterenniteacute des revues en tant

qursquoinstances colleacutegiales de validation des reacutesultats de la recherche scientifique et

91

laquo Le numeacuterique et lrsquoeacuteconomie eacuteditoriale des revues scientifiques raquo p 25 p 29


93 laquo Le numeacuterique et lrsquoeacuteconomie eacuteditoriale des revues scientifiques raquo p 31

94 laquo Agrave la recherche de lrsquoaccegraves ouvert Revues et nouveaux formats numeacuteriquesraquo p 40

95 Thierry Chanier Archives ouvertes et publication scientifique Comment mettre en place lrsquoaccegraves libre aux

reacutesultats de la recherche Paris LrsquoHarmattan 2004 p 97



leur diffusion au plus grand nombre gracircce aux possibiliteacutes offertes par lrsquoeacutedition

eacutelectronique raquo96

Les mutations sont neacutecessaires mais longues agrave se faire

LES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES FRANCcedilAISES SOUS

LrsquoERE NUMERIQUE97

Les bibliothegraveques universitaires repreacutesentent entre 68 et 75 du chiffre

drsquoaffaire total des revues en STM (suivies par les entreprises agrave hauteur de 15 agrave

17 la publiciteacute pour 4 les cotisations agrave des socieacuteteacutes savantes et abonnements

individuels pour 3 et enfin par les auteurs agrave hauteur de 3)98

Nous deacutefinissons les BU comme des eacutetablissements publics rattacheacutes agrave une

universiteacute formant un lieu de consultation de documentation de conservation mais

aussi un reacuteseau drsquoinformation seacutelectionneacutee par les bibliotheacutecaires et en accegraves

depuis les locaux (ou par authentification agrave distance) agrave des bases de donneacutees des

ressources papier ou eacutelectroniqueshellip99

Pendant des anneacutees les BU nrsquoont fait

lrsquoobjet drsquoaucune politique particuliegravere Ce nrsquoest qursquoagrave la fin des anneacutees 1980 que la

France srsquoest rendu compte de son retard accumuleacute en la matiegravere En 1988 le

rapport Miquel est alarmant qualifiant les bibliothegraveques universitaires de laquo zones

sinistreacutees de lrsquoensemble universitaire raquo Le rapport de la cour des comptes de 2005

sur la politique meneacutee depuis une quinzaine drsquoanneacutees en France souligne encore

les nombreux retards Les budgets conceacutedeacutes aux BU entre 1990 et 2000 nrsquoont pas

permis drsquoatteindre jusqursquoalors les objectifs preacutevus Les plans Universiteacute 2000 et

U3M pour les bibliothegraveques se sont reacuteveacuteleacutes insuffisants manque drsquoacquisitions

manque de place et de personnels des heures drsquoouverture jusqursquoagrave 2016 pas assez

nombreuses

Cependant lrsquoeacutecart entre les bibliothegraveques universitaires peut se reacuteveacuteler tregraves

important chaque universiteacute deacutecidant drsquoaccorder plus ou moins drsquoimportance agrave

96

Guillaume Calafat Eric Monnet laquo Agrave la recherche de lrsquoaccegraves ouvert Revues et nouveaux formats numeacuteriquesraquo

Revue drsquohistoire moderne et contemporaine 2015 62-4 bis p 33

97 Nous nrsquoavons pas eu drsquoaccegraves aux chiffres preacutecis reacutecents car lrsquoESGB U (Enquecircte Statistique Geacuteneacuterale des

Bibliothegraveques Universitaires mis agrave jour chaque anneacutee) est disponible sur le Portail drsquoaide au pilotage de lrsquoEnseignement

Supeacuterieur et de la Recherche avec une authentification Nous nrsquoavons pas de compte ltwwwenseignementsup-

recherchegouvfrpapesrfrontidentificationConnexiongt consulteacute le 4 mars 2017


99 Cour des Comptes laquo Les bibliothegraveques universitaires raquo Rapport remis au Preacutesident de la Reacutepublique suivi des

reacuteponses des administrations collectiviteacutes organismes et entreprises 2005 p 406



leur politique documentaire100

Depuis la rentreacutee 2016 89 bibliothegraveques

universitaires de plus de cent places (sur 268) ouvrent plus de soixante heures par

semaine (65 heures eacutetant le standard europeacuteen)101

Le site du Ministegravere de lrsquoEnseignement Supeacuterieur et de la Recherche

reacutepertorie 480 implantations de bibliothegraveques universitaires diffeacuterentes avec en

moyenne sept sites par universiteacutes Il deacutenombre aussi onze bibliothegraveques

interuniversitaires Ces derniegraveres sont des eacutetablissements ouverts aux eacutetudiants de

plusieurs universiteacutes mais sont geacutereacutees par une seule qui en prend la

responsabiliteacute102

Les bibliothegraveques universitaires peuvent avoir diffeacuterents statuts

service commun de documentation (SCD) service inter-eacutetablissements de

coopeacuteration documentaire bibliothegraveque interuniversitairehellip Nous eacutevoquons au

sein de cette partie principalement les SCD

On distingue deux types de deacutepenses en BU en formation (pour les

eacutetudiants surtout de premier cycle licence) et en recherche (pour les eacutetudiants de

master ou pour les chercheurs) Rarement les universiteacutes deacutedient une part eacutegale agrave

chacune103

Nous avons des difficulteacutes agrave deacutecouvrir le montant exact des deacutepenses

documentaires eacutelectroniques Les budgets des BU ne sont pas le reflet de

lrsquoensemble de lrsquoeffort pour lrsquoacquisition de la documentation Les organismes de

recherche les Uniteacutes Mixtes de Recherche (UMR) participent aussi Elles peuvent

partager le coucirct de leurs abonnements entre les universiteacutes et leurs organismes de

recherches auxquelles elles sont affilieacutees Les achats des UMR devraient agrave terme

ecirctre pris en compte dans la politique globale du SCD Il faut mutualiser pour

acqueacuterir plus crsquoest ce qui se fait par les COMUE et les UNR qui financent des

ressources eacutelectroniques104

Enfin le MESR octroie des subventions aux

eacutetablissements pour mener leurs acquisitions

100

laquo Les bibliothegraveques universitaires raquo p 399-401 p 403

101 laquo Bibliothegraveques universitaires eacutelargissement des horaires drsquoouverture raquo disponible sur

lthttpwwwenseignementsup-recherchegouvfrcid50597bibliotheques-universitaires-elargissement-des-horaires-d-

ouverturehtmlgt consulteacute le 04 mars 2017

102 laquo Bibliothegraveques universitaires eacutelargissement des horaires drsquoouverture raquo consulteacute le 04 mars 2017

103 Voir le rapport de Pierre Carbone Les deacutepenses documentaires des universiteacutes Rapport remis au Ministre de

lrsquoeacuteducation nationale de la recherche et de lrsquoenseignement supeacuterieur juin 2016 p 21-24




Nous pouvons relever qursquoentre 1990 et 2000 les deacutepenses documentaires des

BU ont doubleacute coupleacutees agrave une hausse significative du nombre drsquoeacutetudiants et de

chercheurs Puis dans les anneacutees 2000 les deacutepenses documentaires stagnent avant

de diminuer agrave partir de 2010 Parallegravelement le nombre drsquoeacutetudiants continue

drsquoaugmenter Depuis 2013 agrave cause des baisses des dotations les bibliothegraveques

universitaires franccedilaises achegravetent moins drsquoouvrages imprimeacutes qursquoen 2002 Les

livres sont les variables des budgets en fonction de ce qursquoil reste apregraves avoir

notamment payeacute les revues Depuis 2011 les deacutepenses deacutedieacutees aux livres imprimeacutes

ont diminueacute drsquoun quart au total105

Entre 2011 et 2015 lrsquoachat de livres imprimeacutes

diminue de 3 globalement les livres eacutelectroniques nrsquoaugmentent que de 16

lrsquoachat de peacuteriodique papier diminue de 14 et celui des peacuteriodiques eacutelectroniques

augmentent alors de 9 Le nombre de titres papier diminue de 30 et le nombre

de titres eacutelectroniques augmente lui de 695106

Ce qui est marquant crsquoest

drsquoabord le fait que le nombre de peacuteriodique eacutelectroniques est bien supeacuterieur agrave celui

des peacuteriodiques papiers Pour quelques universiteacutes nous percevons en revanche

une baisse du nombre de titres acquis Cela peut srsquoexpliquer par le passage de

certains titres en licence nationale ou par la diminution des budgets qui impose une

coupe drastique dans les achats Quant au budget de fonctionnement de la BU

(masse salariale inclue) il varie en moyenne entre 3 et 5 du budget total de

fonctionnement drsquoune lrsquouniversiteacute107

LrsquoADBU avait meneacute une enquecircte en 2015 qui montrait sur 75 drsquoun panel

de bibliothegraveques universitaires cibleacutees au preacutealable que la baisse globale de leurs

budgets documentaires srsquoeacutelevait agrave 372 entre 2002 et 2015 soit 3 millions

drsquoeuros Depuis 2010 les deacutepenses pour les peacuteriodiques eacutelectroniques ont

augmenteacute de 48 et les deacutepenses pour les peacuteriodiques papiers ont diminueacute

drsquoautant En 2015 des BU ont eacuteteacute contraintes de suspendre leur achat de

peacuteriodiques la diminution des achats drsquoouvrages ne suffisant plus agrave pallier au

manque de moyens108

Les abonnements aux bouquets eacutelectroniques prennent la

globaliteacute des budgets de certaines BU qui se retrouvent dans lrsquoincapaciteacute de fournir

de nouvelle documentation pour les niveaux L1M1 Les plus petits eacutediteurs sont

105Les deacutepenses documentaires des universiteacutes p 1 p 3 p 7-9 p 19

106 Voir Annexe 1 laquo Deacutepenses drsquoacquisition documentaire des SCD de 2011 agrave 2015 hors Elsevier raquo

107 Les deacutepenses documentaires des universiteacutes p 20 p 26 p 32

108 laquo En France au cœur de la reacutevolution numeacuterique internationale raquo p 88



aussi peacutenaliseacutes 2014 a eacuteteacute une anneacutee difficile pour les BU agrave cause de la baisse

geacuteneacuterale de leur budget total Il y a eu aussi des conseacutequences pour le

personnel avec des embauches de contractuels geleacutees La BIU Santeacute en a appeleacute

aux dons aupregraves des eacutediteurs qui ont accepteacute109

Lrsquoeacutetude de lrsquoADBU a fait lrsquoobjet

drsquoun article alarmant sur lrsquoeacutetat des bibliothegraveques universitaires en 2015 deacutenonccedilant

laquo la reacuteussite eacutetudiante compromise la recherche menaceacutee raquo LrsquoADBU a constateacute

une baisse importante drsquoacquisition drsquoouvrages peacutenalisant en premier lieu les

eacutetudiants en SHS ou en matheacutematiques Or laquo ce qui nrsquoa pu ecirctre acquis agrave sa sortie

est tregraves difficile agrave se procurer a posteriori raquo110

Le rapport de Pierre Carbone sur les deacutepenses drsquoacquisitions documentaires

de 2016 fait suite agrave ce cri drsquoalarme de lrsquoADBU de 2015 La loi relative aux liberteacutes

et responsabiliteacutes des universiteacutes (LRU) a modifieacute le systegraveme de financement des

BU dont le budget est deacutesormais inclus dans les dotations globales de lrsquouniversiteacute

Une autre explication de leur appauvrissement reacuteside dans le fait que lrsquoABES

preacutelegraveve directement sur les dotations preacutevues le financement de la licence

nationale drsquoabonnement agrave la collection drsquoElsevier Freedom (preacutelegravevement qui ne

couvrait pas lrsquointeacutegraliteacute de la facture et qui fut compleacuteteacute par le paiement par

chaque membre du groupement drsquoachat de frais en compleacutement) Sur un

eacutechantillon de 24 eacutetablissements assez repreacutesentatifs de la situation des

bibliothegraveques universitaires actuelles le montant total des deacutepenses drsquoacquisition

documentaire hors cet achat drsquoElsevier a baisseacute de 1061 entre 2011 et 2015

Cette diminution srsquoeacutelegraveve agrave 17 millions drsquoeuros Certaines universiteacutes accusent une

chute de plus de 25 Mulhouse Paris 5 Versailles-Saint-Quentin et Toulouse 2

(cette derniegravere atteignant moins 43)111

A titre comparatif la France a un niveau de deacutepenses pour les ressources

eacutelectroniques bien infeacuterieur agrave lrsquoAllemagne lrsquoEspagne le Royaume-Uni et la

Suegravede Sa deacutepense documentaire par lecteur est mecircme deux fois moins importante

que le Royaume-Uni112

109

Claire NGuyen laquo Les bibliothegraveques universitaires se deacutesabonnent raquo Documentaliste Sciences de

lrsquoInformation 51 2014 p 9-11

110 laquo Recul historique des deacutepenses documentaires des BU en 2015 la reacuteussite eacutetudiante compromise la

recherche menaceacutee raquo

Voir Annexe 1 le graphique reacutecapitulant la diminution des acquisitions

111 Ces deacutepenses tiennent comptent des bibliothegraveques universitaires mais aussi des composantes (UFR) et des

services centraux Elles ne sont donc pas repreacutesentatives agrave 100 des bibliothegraveques universitaires bien que les deacutepenses

de ces derniegraveres repreacutesentent environ 80 des deacutepenses documentaires totales de lrsquouniversiteacute

112 Scheacutema numeacuterique des bibliothegraveques p 25



En 2017 les deacutesabonnements aux bouquets de revues srsquoamplifient113

La

question des tarifs est un sujet de tension entre les bibliothegraveques universitaires et

les organismes de recherche et les eacutediteurs

Il faut ecirctre optimiste quant agrave lrsquoavenir des bibliothegraveques universitaires Elles

sont au cœur des probleacutematiques de croissance eacuteconomique de rapport entre

deacutepenses qui leur sont consacreacutees et ce qursquoelles rapportent Les BU ont un avenir

assureacute par lrsquoeacuteconomie de la connaissance promue par les politiques europeacuteennes

Lrsquoeacuteconomie de la connaissance peut se deacutefinir comme une laquo nouvelle structure

eacuteconomique favorable agrave la production des savoirs raquo ces derniers eacutetant diffuseacutes

facilement par les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC)

pour une innovation permanente114

LrsquoEVOLUTION DANS LA GESTION DES PERIODIQUES DU

FORMAT PAPIER AU FORMAT ELECTRONIQUE

Entre 2008 et 2014 le nombre de consultation en ligne a eacuteteacute multiplieacute par six

et dans le mecircme temps les abonnements papier ont diminueacute de 25115

On a atteint

le cap deacutesormais il y a plus de lecture effectueacutee en ligne que via des documents

papier En 2008 96 des revues existantes en STM publiaient une version

eacutelectronique et 87 des revues en langues et SHS116

Cela teacutemoigne tout drsquoabord drsquoune eacutevolution dans les usages Nous assistons agrave

un nouveau mode de consultation des peacuteriodiques (bien que cela nrsquoempecircche pas

que des exemplaires papiers soient encore produits et lus) Aussi les lecteurs

consultent moins le sommaire pour rechercher un article que les moteurs de

recherche117

Ainsi Google Scholar qui existe depuis 2004 et qui ne reacutepertorie pas

tout et Academiaedu fondeacute en 2008 rencontrent un fort succegraves Les

bibliothegraveques doivent former leurs utilisateurs agrave ces nouveaux outils118

Avec lrsquoeacutelectronique deacutesormais lrsquoaccegraves peut se faire agrave distance En 2007 Couperin

113

Bruno Texier laquo Couperin ldquoLa tendance aux deacutesabonnements se poursuit et srsquoamplifierdquoraquo Archimag 302

mars 2017 p 30

114 Alia Benharrat laquo La bibliothegraveque universitaire dans lrsquoeacuteconomie de la connaissance raquo Documentaliste-

Sciences de lrsquoInformation 51 2014 p 71-72 p 77


116 Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p9

117 laquo Le numeacuterique et lrsquoeacuteconomie eacuteditoriale des revues scienti fiques raquo p 23




a reacutepertorieacute que sur 60 des membres du consortium la moitieacute avait mis en place

un accegraves distant Ce dernier se fait principalement par VPN (Virtual Private

Network) par authentification de lrsquoutilisateur avec ses codes drsquoaccegraves de

lrsquoeacutetablissement119

Si dans certains pays cela a entraicircneacute une baisse de la

freacutequentation des BU en France ce nrsquoest pas le cas La freacutequentation est en hausse

mais pour un nombre drsquoutilisateurs moindre On ne dispose pas drsquoeacutetude drsquoimpact

sur les lecteurs (temps gagneacute ) ni sur le gain de stockage du papier lineacuteaire par

rapport agrave lrsquoeacutelectronique ni sur les publications120

Jean Salenccedilon eacutevoque une

laquo deacutesintermeacutediation raquo comme laquo la premiegravere caracteacuteristique de la reacutevolution des

pratiques des utilisateurs raquo ils ont accegraves directement en ligne agrave leur document

recherchent par les moteurs de recherche et passent moins par lrsquointermeacutediaire drsquoun

professionnel de lrsquoinformation121

Lrsquoanalyse des usages veut que ce soit le nombre de teacuteleacutechargement drsquoarticles qui

prime Mais il est difficile agrave eacutetablir les statistiques sont incomplegravetes En 2009

Couperin deacutenombrait 20 656 471 teacuteleacutechargements pour les bouquets ACS ASCE

CAIRN Cell Press Elsevier Collection Freedom IOP JSOR RSC Springer Link

Wiley-Blackwell Sachant qursquoElsevier comptabilise 145 millions de

teacuteleacutechargements suivi de Wiley-Blackwell avec 16 millions ACS 11 million et

Springer Link 1 million ils repreacutesentent agrave eux quatre 94 du total de

teacuteleacutechargement Nous voyons encore la masse eacutecrasante des grands eacutediteurs122

Ensuite nous pouvons relever des transformations dans le meacutetier mecircme de

bibliotheacutecaire sur plusieurs niveaux Sur le plan du catalogage geacuteneacuteral les

ressources eacutelectroniques posent problegraveme pour leur indexation au sein du catalogue

national SUDOC Non seulement les liens vers les articles ne sont pas peacuterennes

mais en plus les bouquets ne sont pas stables LrsquoABES a pu inclure dans le

SUDOC les notices preacute-eacutetablies par les eacutediteurs reacutepertoriant lrsquoensemble des

ressources drsquoun bouquet de revues Les BU doivent ensuite signaler qursquoelles

deacutetiennent ces collections123

Du point de vue de la gestion les bibliotheacutecaires srsquooccupent deacutesormais des accegraves agrave

des revues et non plus des collections laquo on passe en quelque sorte drsquoune logique

119

Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 41

120 Ibid p 50-52



123 Ibid p 43



de stocks agrave une logique de flux raquo124

Les bibliotheacutecaires ont moins agrave couvrir mettre

des codes-barres ou des anti-vols Ils ont moins la neacutecessiteacute de prendre soin des

journaux en papier fragiles moins de journaux dans les magasins agrave fournir agrave la

demande ce qui permet un gain drsquoespace125

Le bulletinage demeure il cocirctoie la

gestion des bases de donneacutees Dans le monde numeacuterique le bibliotheacutecaire est en

effet gestionnaire de bases de donneacutees ces derniegraveres contiennent tant des revues

que des ouvrages Il nrsquoy a pas de formation agrave cette gestion126

Les bibliothegraveques

peuvent acqueacuterir un logiciel pour geacuterer les abonnements eacutelectroniques plus

facilement127

Cependant il se reacutevegravele bien souvent cher et mal utiliseacute Un

vocabulaire standard international nommeacute laquo XML ONIX-PL raquo (Online Information

Exchange) enregistre de faccedilon homogeacuteneacuteiseacutee lrsquoinformation contenue dans les

licences afin de faciliter le travail de gestion des abonnements des bibliotheacutecaires

vocabulaire identique qui uniformise les donneacutees entre systegraveme de gestion de

ressources comparaison entre les licences plus aiseacuteehellip128

Les Big Deals ont videacute de leur sens le travail des bibliotheacutecaires qui consistait agrave

analyser et seacutelectionner la production eacuteditoriale129

Les bouquets imposent une

quantiteacute de revues et sont peu modulables limitant les possibiliteacutes de seacutelection130

De plus les bibliotheacutecaires rencontrent des difficulteacutes dans le choix entre format

papier et format numeacuterique Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mis en place

des guides des outils et bases de donneacutees pour les accompagner dans la

deacutemarche131

Enfin le bibliotheacutecaire peut ecirctre nommeacute neacutegociateur pour le consortium Couperin

Si cette tacircche renouvelle son meacutetier elle peut se justifier par le fait que le

bibliotheacutecaire connaicirct ses besoins Il y a peu de neacutegociateurs et pas de formations

alors qursquoil y a un veacuteritable besoin Claire Nguyen donne des cours pour les

professionnels des conseils et bonnes pratiques pour bien neacutegocier faire de la

124

Florence Muet laquo Mutations de lrsquoenseignement supeacuterieur et perspectives strateacutegiques pour les bibliothegraveques

universitaires raquo Documentaliste-Sciences de lrsquoInformation 46 2009 p 4

125 Trust and Continuing Access for e-Journals p 11

126 Merci agrave Corinne Ballesio pour le temps consacreacute agrave notre discussion agrave ce sujet

127 Comme les solutions proposeacutees par PMB Services lrsquoun des leaders du marcheacute franccedilais

128 Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires eacutelectroniques en texte

inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 25

129 Greacutegory Colcanap laquo La place des documents eacutelectroniques en ligne dans une politique documentaire raquo dans

Pierre Carbone Franccedilois Cavalier op cit p 135

130 laquo Lrsquoeacutedition de revues scientifiques une forme de marchandisation de la diffusion des connaissances raquo p 12

131 Ibid p 25



veille repeacuterer les points neacutegociables (accegraves agrave distance avoir un prix par

eacutetablissement et non par campus pourcentage drsquoaugmentation annuelhellip) garder

une trace eacutecrite de toute la neacutegociationhellip Les contrats neacutegocieacutes contiennent des

clauses particuliegraveres dont Couperin fournit des exemples Si les personnels des

bibliothegraveques ont au sein de leur formation de plus en plus lrsquoaspect numeacuterique

eacutevoqueacute celui de la neacutegociation est inexistant132

Enfin quelques eacutediteurs proposent mecircme agrave des bibliotheacutecaires de participer agrave des

laquo advisory boards raquo (conseils drsquoorientation) pour adapter au mieux leurs produits

aux attentes des lecteurs et aux marcheacutes et eacutelaborer les bonnes strateacutegies133

Dans le monde numeacuterique comme dans le monde papier la bibliothegraveque reste

un laquo fournisseur raquo drsquoinformations mais aussi une laquo meacutemoire raquo de lrsquoinformation et

du savoir134

Pourtant la mission de conservation qui incombe aux bibliothegraveques

peut leur eacutechapper avec le numeacuterique Ces derniegraveres disposent de moyens pour

accaparer le sujet Des logiciels drsquoarchivage numeacuterique proprieacuteta ires mais aussi

Open Source (dont on dispose des codes sources pour le recreacuteer ou modifier) ont

vu le jour Archivematica ou DAITSS par exemple Archivematica est adapteacute pour

les museacutees les bibliothegraveques et les archives Il a eacuteteacute deacuteveloppeacute par Artefactual

Systems Les bibliothegraveques participent aussi agrave lrsquoeacutelaboration et la valorisation

drsquoarchives ouvertes ou de deacutepocircts institutionnels et assistent les chercheurs135

Les nouvelles technologies ont aussi bouleverseacute les services proposeacutes par les

bibliothegraveques universitaires formation agrave la recherche espace drsquoexpositions

participation aux numeacuterisations des collections inteacutegration des reacuteseaux sociaux

dans lrsquoactiviteacute de lrsquoeacutetablissement (notamment Facebook ou Twitter pour

communiquer sur lrsquoactualiteacute de lrsquoinstitution) La loi est aussi en train de modifier

son fonctionnement

132

Merci agrave Corinne Ballesio pour ses explications

Claire Nguyen laquo Lrsquoart de la neacutegociation raquo dans Geacuteraldine Barron op cit p 76-88


134 laquo E-archiving raquo - eacutetude preacuteliminaire p 75

135 laquo Mutations de lrsquoenseignement supeacuterieur et perspectives strateacutegiques pour les bibliothegraveques universitaires raquo

p 10



LE CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

Il convient drsquoeacutetudier le cadre leacutegislatif et reacuteglementaire entourant les

diffeacuterents acteurs concerneacutes les eacutediteurs de revues eacutelectroniques les chercheurs et

les bibliothegraveques universitaires Le passage au format eacutelectronique a priveacute les

bibliothegraveques drsquoun droit de proprieacuteteacute des revues qursquoelles achegravetent pour le

transformer en un droit drsquoaccegraves compliquant leur archivage

La loi pour une Reacutepublique numeacuterique

Le 7 octobre 2016 est adopteacutee la loi pour une Reacutepublique numeacuterique136

Lrsquoarticle 30 de la loi stipule que les eacutediteurs peuvent laquo mettre gratuitement agrave

disposition par voie numeacuterique raquo les articles financeacutes au moins pour moitieacute par des

fonds publics au bout de six mois pour les STM et un an pour les SHS

Art L 533-4-I-Lorsquun eacutecrit scientifique issu dune activiteacute de

recherche financeacutee au moins pour moitieacute par des dotations de lEtat des

collectiviteacutes territoriales ou des eacutetablissements publics par des subventions

dagences de financement nationales ou par des fonds de lUnion europeacuteenne

est publieacute dans un peacuteriodique paraissant au moins une fois par an son auteur

dispose mecircme apregraves avoir accordeacute des droits exclusifs agrave un eacutediteur du droit

de mettre agrave disposition gratuitement dans un format ouvert par voie

numeacuterique sous reacuteserve de laccord des eacuteventuels coauteurs la version finale

de son manuscrit accepteacutee pour publication degraves lors que leacutediteur met lui-

mecircme celle-ci gratuitement agrave disposition par voie numeacuterique ou agrave deacutefaut agrave

lexpiration dun deacutelai courant agrave compter de la date de la premiegravere

publication Ce deacutelai est au maximum de six mois pour une publication dans

le domaine des sciences de la technique et de la meacutedecine et de douze mois

dans celui des sciences humaines et sociales137

La loi pour une Reacutepublique numeacuterique se concentre sur les archives ouvertes

laissant laquo de cocircteacute un certain nombre drsquoenjeux essentiels drsquoun point de vue eacuteconomique

et politique en ce qui concerne le statut des productions scientifiques et leur diffusion

eacutelectronique Il faut voir lagrave la marque drsquoune transition technologique intellectuelle et

politique qui est loin drsquoecirctre acheveacutee et qui nrsquoa donc pas encore produit tous ses effets

surtout si lrsquoon compare avec des domaines comme la musique ou lrsquoaudiovisuel dans

136

Les articles 30 et 38 eacutetudieacutes ci-apregraves sont le reacutesultat de proposition de lrsquoADBU et de Couperin Couperinorg

lthttpwwwcouperinorg237-couperinpresentation3edito731-editogt consulteacute le 27032017

137 Loi ndeg 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une Reacutepublique numeacuterique Article 30 Leacutegifrance [en ligne]

disponible sur lthttpswwwlegifrancegouvfreliloi2016107ECFI1524250Ljotextegt consulteacute le 25032017



lesquels les conseacutequences de la mutation numeacuterique ont eacuteteacute beaucoup plus rapides et

profondes raquo138

En septembre-octobre 2015 le projet de loi pour une Reacutepublique numeacuterique

avait eacuteteacute soumis agrave une consultation publique Lrsquoarticle L 533-4 donnait alors le

droit aux auteurs financeacutes par la recherche publique de mettre en ligne une version

pas encore mise en forme dans sa version finale douze mois apregraves publication pour

les STM et vingt-quatre mois pour les SHS Le texte voteacute en 2016 affirme

finalement un deacutelai de six mois pour les STM et douze mois pour les SHS Il aurait

suivi les recommandations de la Commission europeacuteenne qui en juillet 2012

proposait qursquoau bout drsquoun an les articles des revues eacutelectroniques de SHS soient

accessibles agrave tous et au bout de six mois pour les articles de revues de STM Une

eacutetude concregravete de lrsquoimpact de lrsquoaccegraves ouvert sur le modegravele eacuteconomique des revues

aurait permis de justifier (ou drsquoinvalider) la dureacutee pour les SHS Il faut un accegraves

ouvert modulable adaptable et financeacute sur le long terme139

Les articles sont le

plus consulteacutes dans lrsquoanneacutee de leur publication particuliegraverement en STM En

revanche imposer un embargo140

que drsquoun an pour les SHS risque de mettre en

peacuteril lrsquoexistence drsquoun certain nombre de revues En effet les lectures en SHS se

font sur le long terme Autoriser un accegraves libre au bout de douze mois met en

danger les revues qui nrsquoauraient plus de raison drsquoecirctre les bibliothegraveques

universitaires ne srsquoy abonneraient plus141

Lrsquoarticle 33 de la loi pour une

Reacutepublique numeacuterique engage le gouvernement agrave remettre dans les deux ans agrave

venir un rapport sur les effets de lrsquoarticle L 533-4 peut-ecirctre dans un but de parer agrave

ce manque et de veiller agrave ce que la loi ne nuise pas agrave des petits eacutediteurs Cette

eacutetude reacutepondra aux diffeacuterentes inquieacutetudes actuelles

Certains eacutediteurs se sont sentis menaceacutes par lrsquoarticle 30 de cette loi Pourtant

drsquoautres comme EDP Sciences (qui travaille en collaboration avec Couperin) se

sont engageacutes dans lrsquoOpen Access Pour le Groupement Franccedilais de lrsquoIndustrie de

138

Eacutetienne Anheim laquo Le numeacuterique et lrsquoeacuteconomie eacuteditoriale des revues scientifiques raquo Revue drsquohistoire

moderne et contemporaine 2015 62-4 p 22


140 Embargo laquo dureacutee minimale de reacutetention demandeacutee agrave lrsquoauteur avant diffusion libre par auto -archivage (sur

HAL par exemple) raquo laquo Les revues agrave lrsquoacircge numeacuterique au peacuteril de lrsquoideacuteologie raquo p 17

141 laquo En France au cœur de la reacutevolution numeacuterique internationale raquo p 96 laquo Sceacutenarios prospectifs pour lrsquoeacutedition

scientifique raquo p 127



lrsquoInformation (GFII) lrsquoarticle 30 est trop vague ne deacutefinissant pas le peacuterimegravetre des

donneacutees concerneacutees Il manque des critegraveres142

Lrsquoarticle 38 de la loi pour une Reacutepublique numeacuterique autorise quant agrave lui les

laquo copies ou reproductions numeacuteriques reacutealiseacutees agrave partir dune source licite en vue

de lexploration de textes et de donneacutees incluses ou associeacutees aux eacutecrits

scientifiques pour les besoins de la recherche publique agrave lexc lusion de toute

finaliteacute commerciale raquo Il ouvre la voie aux fouilles de donneacutees et de textes143

Le droit drsquoauteur dans le cadre des productions

scientifiques

Jusqursquoen 1908 le droit de recopie pour les articles scientifiques eacutetait la regravegle

permettant aux chercheurs sous reacuteserve de citer leur source de copier traduire les

articles scientifiques alors consideacutereacutes comme des biens communs Mais le Congregraves

de Berlin de cette anneacutee-lagrave mit un terme agrave cette consideacuteration Les revues se sont

alors accapareacute lrsquoexclusiviteacute sur la science agrave des fins commerciales limitant toute

reproduction144

Ainsi lorsqursquoun scientifique reacutedige un article reacutesultant de ses recherches il

le propose aux eacutediteurs qui lui semblent correspondre agrave son domaine Apregraves

seacutelection par le comiteacute de lecture lrsquoauteur signe un contrat drsquoeacutedition avec la revue

stipulant les modaliteacutes de cession de ses droits drsquoauteurs et lrsquoexclusiviteacute de sa

recherche agrave lrsquoeacutediteur Ces derniers peuvent lui ecirctre restitueacutes au bout de quelques

mois ou anneacutees permettant agrave lrsquoauteur de pouvoir librement verser le fruit de sa

recherche agrave une archive ouverte Le scientifique ne touche pas de reacutemuneacuteration

pour la publication de son article Il attend en revanche lrsquoobtention drsquoun impact la

reconnaissance de son travail et la notorieacuteteacute Cet impact se mesure notamment par

le nombre de citations de lrsquoarticle publieacute Il deacutepend de la reacuteputation de la revue

mais aussi des moyens neacutecessaires pour y avoir accegraves le prix de celle-ci peut

deacutemotiver nombre drsquoinstitutions agrave son abonnement au profit de revues encore plus

prestigieuses et chegraveres Les auteurs ne peuvent espeacuterer un revenu car leurs eacutecrits

142

laquo Couperin ldquoLa tendance aux deacutesabonnements se poursuit et srsquoamplifierdquoraquo p 30-31

143 Voir le projet ISTEX mentionneacute dans le chapitre III p 111 -116

144 laquo Priveacutes de savoir raquo



sont trop speacutecialiseacutes pour un large public et les revues trop chegraveres pour ecirctre

diffuseacutees agrave tous Une exception reacuteside dans le fait de lrsquoappartenance du chercheur agrave

un comiteacute de seacutelection des articles Dans ce cas il obtient une reacutemuneacuteration pour

cette activiteacute

Bien qursquoil cegravede ses droits drsquoexploitation agrave lrsquoeacutediteur nous pouvons noter que

lrsquoauteur affirme la proprieacuteteacute intellectuelle de sa recherche en la publiant en la

rendant public et en la signant En revanche tout paiement drsquoun accegraves constitue un

obstacle agrave lrsquoimpact attendu145

Il faut distinguer deux types de copyright celui proteacutegeant lrsquoauteur et celui

proteacutegeant du piratage Celui proteacutegeant lrsquoauteur du plagiat devrait ecirctre limiteacute

lrsquoauteur veut rester le proprieacutetaire de sa deacutecouverte mais que celle -ci soit la plus

diffuseacutee possible Pour ce faire il veut pouvoir deacuteposer son article en libre accegraves

Ce que lrsquoauteur ne veut pas ce nrsquoest pas le vol de son texte mais le vol de sa

deacutecouverte par quelqursquoun drsquoautre qui se lrsquoattribuerait Le piratage concerne

directement les eacutediteurs qui sont leacuteseacutes par le vol du texte et donc ne beacuteneacuteficient pas

des retombeacutees commerciales attendues Dans le cadre du libre accegraves le piratage

disparaicirct lrsquoarticle eacutetant en accegraves libre Stevan Harnad conseille donc aux

chercheurs de deacuteposer leurs preacutepublications dans un systegraveme drsquoauto -archivage

avant de le soumettre agrave un comiteacute de lecture drsquoune revue scientifique Lrsquoauteur ne

doit pas craindre les menaces des eacutediteurs qui annoncent ne plus lire et publier des

articles ayant fait lrsquoobjet drsquoun accegraves au public au preacutealable Il restera maicirctre de sa

proprieacuteteacute intellectuelle srsquoil suit ces principes146

Le contrat entre lrsquoauteur et lrsquoeacutediteur devrait contenir des clauses autorisant

les auteurs apregraves une peacuteriode plus ou moins longue drsquoembargo imposeacutee par les

eacutediteurs agrave deacuteposer leurs articles en libre accegraves dans des archives ouvertes de

preacutefeacuterence institutionnelles car plus stables et peacuterennes Le rapport Salenccedilon

preacuteconise que les chercheurs soient guideacutes dans la signature de leur contrat avec

les eacutediteurs147

Depuis 2010 Couperin tente drsquointroduire dans les contrats qursquoil

neacutegocie une demande drsquoautorisation de versement de toutes les publications de

145

laquo Modegraveles eacuteconomiques de lrsquoeacutedition scientifique et processus de recherche raquo p 349 Stevan Harnad

laquo Lecture et eacutecriture scientifique dans le ciel une anomalie postgutenbergienne et comment la reacutesoudre raquo Colloque

virtuel organiseacute par la Bibliothegraveque publique drsquoinformation Institut Jean Nicod 2001 p 78-80 p 83

146 laquo Lecture et eacutecriture scientifique dans le ciel une anomalie postgutenbergienne e t comment la reacutesoudre raquo

p 80 p 90-91




chercheurs franccedilais dans lrsquoarchive institutionnelle nationale HAL apregraves une

peacuteriode drsquoembargo de six mois148

Des avenants peuvent ecirctre ajouteacutes au contrat-type par les chercheurs pour srsquoen

assurer Le libre accegraves ne veut pas dire que tout peut ecirctre fait avec lrsquoarticle Cela

signifie qursquoon peut le lire librement mais qursquoil peut ecirctre soumis agrave des licences

Creative Commons pour ecirctre proteacuteger contre le plagiat la modification ou

lrsquoutilisation commerciale149

Les licences Creative Commons sont apparues en 2001 creacuteeacutees par

Lauwrence Lessing agrave la Stanford Law School Elles se preacutesentent sous la forme de

licences simples adapteacutees agrave Internet et aux usages de lrsquoauteur et de lrsquoutilisateur

Ces licences srsquoappliquent pour la distribution et la reacuteutilisation de tout type

drsquoœuvres (musique images articleshellip) Lrsquoauteur choisit les modaliteacutes de la licence

qursquoil deacutesire parmi les eacuteleacutements suivants laquo pas de modification raquo laquo pas

drsquoutilisation commerciale raquo laquo partage des conditions init iales agrave lrsquoidentique raquo En

revanche la laquo mention de paterniteacute raquo est obligatoire en France Ces quatre

eacuteleacutements sont repreacutesenteacutes par un pictogramme reconnaissable disposeacute sur lrsquoœuvre

Ces licences laquo permettent une large diffusion de lrsquoinformation qui a vocation agrave

circuler librement tout en preacuteservant les inteacuterecircts de lrsquoauteur raquo150

Le deacutepocirct leacutegal

Le deacutepocirct leacutegal est mis en place en France en 1537 sous Franccedilois 1er

Son

objectif premier eacutetait le controcircle de la production litteacuteraire theacuteologique

scientifique en France dont la finaliteacute pouvait ecirctre la censure si les textes publieacutes

portaient atteinte agrave la royauteacute ou eacutetaient contraire agrave la penseacutee du royaume La loi

DADVSI (Droit drsquoauteur et droits voisins dans la socieacuteteacute de lrsquoinformation) ndeg2006 -

961 modifie en 2006 la deacutefinition du deacutepocirct leacutegal pour inclure les donneacutees du

Web au sein de lrsquoarticle L131-2 du code du Patrimoine

Les documents imprimeacutes graphiques photographiques sonores

audiovisuels multimeacutedias quel que soit leur proceacutedeacute technique de

148

Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 3 p 39

Voir chapitre III p 109-110

149 laquo Evolution de lrsquoaccegraves aux publications scientifiques raquo p 141 -142

150 Alain Jacquesson Jean-Philippe Schmitt laquo Les grands eacutediteurs face au mouvement open access raquo dans

Joachim Schoumlpfel op cit p 122-123 Marin Dacos Pierre Mounier Lrsquoeacutedition eacutelectronique Paris La Deacutecouverte

2010 p 21 Creative Commons France lthttpcreativecommonsfrlicencesgt consulteacute le 21052017



production drsquoeacutedition ou de diffusion font lrsquoobjet drsquoun deacutepocirct obligatoire

nommeacute deacutepocirct leacutegal degraves lors qursquoils sont mis agrave la disposition drsquoun public Les

logiciels et les bases de donneacutees sont soumis agrave lrsquoobligation de deacutepocirct leacutegal degraves

lors qursquoils sont mis agrave disposition drsquoun public par la diffusion drsquoun support

mateacuteriel quelle que soit la nature de ce support Sont eacutegalement soumis au

deacutepocirct leacutegal les signes signaux eacutecrits sons ou messages de toute nature qui

font lrsquoobjet drsquoune communication au public par voie eacutelectronique151

Dans notre cas crsquoest la BnF qui assure le deacutepocirct leacutegal des eacutecrits quel que soit

leur format Le deacutecret de 2011 deacutelimite lrsquoarchivage du Web qui concerne les sites

contenant lrsquoextension laquo fr raquo (ou laquo paris raquo laquo bzh raquohellip) les sites produits par une

personne domicilieacutee en France ou les sites produits sur le territoire franccedilais Ainsi

les revues eacutechappent au deacutepocirct leacutegal quand elles sont publieacutees par les plateformes

eacutetrangegraveres De plus les grands eacutediteurs mondiaux ont leur maison-megravere dans un

pays mais leurs bureaux eacuteditoriaux dans drsquoautres ce qui rend le deacutepocirct leacutegal

national difficile agrave appliquer

La consultation se fait au sein de la BnF ou sur des ordinateurs connecteacutes aux

serveurs au sein des bibliothegraveques de deacutepocirct leacutegal imprimeur reacutegionales Quant aux

revues franccedilaises deacutesormais publieacutees sous format numeacuterique nous avons contacteacute un

membre de la BnF en charge du deacutepocirct leacutegal afin de savoir si elles faisaient lrsquoobjet

drsquoune captation par la bibliothegraveque La reacuteponse fut que si la publication est

accessible sans mot de passe sa collecte est automatique Cependant vu la quantiteacute de

donneacutees preacutesentes sur le Web la BnF moissonne par eacutechantillonnage Lrsquoarchivage du

Web est aleacuteatoire deacutependant des eacuteveacutenements ou deacutedieacute agrave un corpus preacutec is Quant aux

revues accessibles avec une authentification elles ne font pas lrsquoobjet drsquoune collecte

Or elles repreacutesentent la grande majoriteacute des revues scientifiques eacutelectroniques

laquo Revuesorg raquo et laquo Cairninfo raquo font partie de collecte pour leur partie accessible

librement152

Au final les eacutediteurs eacutetant principalement baseacutes dans des pays eacutetrangers crsquoest

une uniformisation du droit international qui serait neacutecessaire pour utiliser des

exceptions au droit drsquoauteur153

151

Code du Patrimoine III Deacutepocirct leacutegal Art L 131 -2 Leacutegifrance [en ligne] disponible sur

lthttpswwwlegifrancegouvfraffichCodeArticledocidTexte=LEGITEXT000006074236ampidArticle=LEGIARTI00000

6845516gt consulteacute le 21052017

152 Nous remercions Geacuteraldine Camile et Peter Stirling chargeacutes de collection pour le deacutepocirct leacutegal numeacuterique agrave la

BnF pour leur reacuteponse par mails

153 Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentai res eacutelectroniques en texte




Il convient enfin de distinguer le droit drsquoarchiver crsquoest-agrave-dire de maintenir une

copie eacutelectronique drsquoune revue proteacutegeacutee et acheteacutee du droit drsquoaccegraves permanent qui se

deacutefinit comme un droit drsquoaccegraves perpeacutetuel agrave un contenu payeacute pendant une peacuteriode

donneacutee encadreacute par un contrat154

La loi relative aux liberteacutes et responsabiliteacutes des

universiteacutes et ses conseacutequences sur les bibliothegraveques

universitaires

La loi relative aux Liberteacutes et Responsabiliteacutes des Universiteacutes (LRU) voteacutee

en 2007 consacre plus drsquoautonomie de gestion pour les eacutetablissements

drsquoenseignement supeacuterieur Suite agrave la situation que nous avons eacutevoqueacutee auparavant

cette loi semble paradoxale quand la reacutealiteacute impose aux bibliothegraveques

universitaires de se grouper afin de pouvoir acheter leurs revues scientifiques La

loi LRU a provoqueacute la fin des dotations fleacutecheacutees directes pour les bibliothegraveques

universitaires Les budgets des BU sont deacutesormais inclus dans les dotations

globales de lrsquouniversiteacute Ceci a eu pour conseacutequence la baisse des financements

consacreacutes aux acquisitions documentaires les universiteacutes les prenant agrave leur charge

au sein drsquoun budget global Celui-ci peut faire lrsquoobjet drsquoun bonus si le projet

drsquoeacutetablissement est jugeacute bon155

Mais il est aiseacute de comprendre que le financement

drsquoun projet drsquoarchivage nrsquoest pas dans les prioriteacutes drsquoun eacutetablissement Les BU

sont dans lrsquoobligation de rechercher des sources de financement inteacuterieures agrave

lrsquouniversiteacute en faisant valoir les neacutecessiteacutes de leurs activiteacutes mais aussi

exteacuterieures agrave lrsquouniversiteacute156

Afin de mutualiser les coucircts et de coordonner les

politiques documentaires les universiteacutes et les organismes de recherche franccedilais

sont obligeacutes de mieux coopeacuterer157

De plus la loi LRU place les bibliothegraveques universitaires sous une double

tutelle celle de la MISTRD (Mission de lrsquoInformation Scientifique et Technique

154

Jim Stemper Susan Barribeau laquo Perpetual Access to Electronic Journals A Survey of One Academic

Research Libraryrsquos Licenses raquo Association for Library Collections and Technical Services 50 2006 p 92

155 laquo Les bibliothegraveques universitaires se deacutesabonnent raquo p 9

156 laquo La bibliothegraveque universitaire dans lrsquoeacuteconomie de la connaissance raquo p 79




et du Reacuteseau Documentaire) qui donnent les orientations strateacutegiques agrave suivre et

celle de lrsquouniversiteacute158

Les lois de ces derniegraveres anneacutees (loi LRU de 2007 et loi pour lrsquoEnseignement

Supeacuterieur et la Recherche de 2013) pour un rapprochement des universiteacutes ont

provoqueacute une veacuteritable reacuteflexion au sein des bibliothegraveques universitaires en termes

de politique documentaire Crsquoest lrsquooccasion pour les eacutetablissements de remettre agrave

plat les collections de deacutefinir des prioriteacutes de reacuteorganiser les collections de

mener un travail commun pour optimiser lrsquoutilisation du budget de penser une

meilleure adaptation des achats aux besoins des enseignants et chercheurs une

reacuteduction du nombre drsquoexemplaires un deacutedoublonnement des abonnements drsquoavec

le CNRS ou encore de supprimer des abonnements papier quand la version

eacutelectronique est inclue dans un bouquet deacutejagrave acquis159

Apregraves avoir eacutevoqueacute le contexte la situation eacuteconomique et juridique

encadrant le marcheacute des revues scientifiques nous pouvons analyser les solutions

drsquoarchivage mises en place agrave lrsquoeacutetranger Elles sont particuliegraverement importantes

aux Etats-Unis pays probablement le plus impliqueacute dans ce domaine

158

laquo La bibliothegraveque universitaire dans lrsquoeacuteconomie de la connaissance raquo p 73-74

159 Les deacutepenses documentaires des universiteacutes p 37 p 49


LrsquoARCHIVAGE DES REVUES SCIENTIFIQUES A

LrsquoETRANGER QUELQUES PROJETS MENES

Apregraves avoir eacutetabli un eacutetat des lieux de la situation de ces derniegraveres anneacutees

nous consacrons cette seconde partie aux projets meneacutes agrave lrsquoeacutetranger pouvant servir

drsquoexemples agrave la France Ce sont principalement des solutions mises en place dans

les pays anglo-saxons Cependant nous devons souligner les projets meneacutes aux

Pays-Bas et en Allemagne ainsi que les reacuteflexions faites en Belgique et en Suisse

ELEMENTS DE DEFINITION

Assurer la conservation des revues scientifiques numeacuteriques et leur

accessibiliteacute agrave long terme est un deacutefi qui exige une action concerteacutee

coordonneacutee et durable de la part de multiples intervenants et organisations

Cette diversiteacute a un grand inteacuterecirct ces approches diffeacuterentes permettent de

reacuteduire les deacutependances et de se preacutemunir contre la deacutefaillance drsquoun

deacutepositaire1

Cette citation reacutesume bien les enjeux et le rocircle que les bibliothegraveques doivent

jouer dans le deacutefi qursquoest lrsquoarchivage des revues scientifiques eacutelectroniques Il est

neacutecessaire que les bibliothegraveques universitaires coopegraverent avec les eacutediteurs bien

que leurs objectifs soient diffeacuterents Les eacutediteurs veulent que leurs archives de

revues soient conserveacutees sans mettre en peacuteril leur modegravele eacuteconomique et nous

pouvons dire que le fait que ce soit fait par un tiers leur permet de se deacutecharger de

cette mission Les BU veulent quant agrave elles garantir lrsquoaccegraves si possible sur le long

terme (ce qui nrsquoest pas encore de lrsquo laquo archivage raquo au sens propre)

laquo La conservation peacuterenne neacutecessite lrsquoaccegraves mais lrsquoaccegraves nrsquoest pas suffisant

pour assurer la conservation peacuterenne raquo2 Il convient de deacutefinir clairement la

distinction entre laquo accegraves post-abonnement raquo et laquo archivage peacuterenne raquo Les

diffeacuterents acteurs (archivistes informaticiens eacutediteurs et bibliotheacutecaires) doivent

partager un langage commun deacutefini au preacutealable Lrsquoaccegraves post-abonnement (ou

1 Collectif laquo Œuvre ensemble pour garantir la peacuterenniteacute des publications scientifiques numeacuterique raquo traduit par Gaeumllle

Beacutequet [en ligne] juillet 2016 disponible sur lthttp thekeepersblogsedinaacukfiles201608Oeuvrer-ensemble-pour-garantir-

la-pC3A9rennitC3A9-des-publications-scientifiques-numC3A9riquespdfgt consulteacute le 28032017

2 Kathleen Fitzpatrick Planned Obsolescence Publishing technology and the future of the academy New York

New York University Press 2011 p 146 -147 laquo Preservation requires access but access is not enough to ensure

preservation raquo

Lrsquoarchivage des revues scientifiques agrave lrsquoeacutetranger quelques projets meneacutes


laquo continuing access raquo) peacuterennise lrsquoaccegraves mais ne le garantit pas sur le tregraves long

terme Il srsquoagit souvent drsquoune clause garantissant lrsquoaccegraves aux contenus souscrits

par les bibliothegraveques universitaires agrave la fin drsquoun abonnement non reconduit Avec

lrsquoeacutedition papier la bibliothegraveque gardait lrsquoexemplaire payeacute et reccedilu et le mettait en

accegraves sans contrainte de dureacutee agrave ses lecteurs Dans le monde eacutelectronique cet

accegraves post-abonnement ne fonctionne souvent pas lorsqursquoil y a rupture de contrat

De plus le format est souvent diffeacuterent et figeant (PDF) ce qui limite lrsquoefficaciteacute

des hyperliens Enfin il se traduit soit par un accegraves maintenu sur la plateforme de

lrsquoeacutediteur soit par une remise des revues (au format eacutelectronique ou sur un support

physique type CD-ROM DVD) Ce dernier cas permet drsquoenvisager lrsquoarchivage

Cependant cet accegraves est parfois limiteacute aux revues historiques auxquelles eacutetaient

abonneacutees les bibliothegraveques ne couvrant pas tout le bouquet souscrit Lrsquoaccegraves agrave

long terme est donc laquo le droit et la possibiliteacute pratique drsquoacceacuteder agrave des contenus

une fois acquis mecircme apregraves expiration du contrat de licence ou de toute autre

convention comparable raquo Se posent alors les questions drsquoune part sur la maniegravere

dont lrsquoaccegraves agrave long terme est effectueacute (par une plateforme de lrsquoeacutediteur ou par

transfert des donneacutees) drsquoautre part des droits drsquousage autoriseacutes3

Lrsquoarchivage peacuterenne (ou laquo long term preservation raquo) srsquoenvisage quant agrave lui

sur le long terme et en dehors des clauses contractuelles tenant notamment compte

des probleacutematiques de format de support de mateacuteriels4 On traite ici de la

peacuterennisation de la ressource Crsquoest un ensemble de proceacutedures et de processus qui

assurent lrsquoaccegraves sur le tregraves long terme Il srsquoapplique aux revues en libre accegraves et

aux payantes et est souvent soutenu par des organismes autres que des eacutediteurs Il

a une dimension plus socieacutetale drsquoenjeu drsquoavenir pour la recherche Lrsquoarchivage

eacutelectronique induit une veille technologique perpeacutetuelle Elle consiste laquo agrave suivre

lrsquoeacutevolution des formats des logiciels et du mateacuteriel informatique et agrave planifier agrave

lrsquoavance et en temps utile certaines mesures comme les changements de supports

de formats de logiciels et de mateacuteriel raquo5 Lrsquoarchivage des revues eacutelectroniques

crsquoest de la gestion des risques6 Lrsquooutil DRAMBORA (Digital Repository Audit


4 Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources docume ntaires eacutelectroniques en texte

inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p9 p 18

5 laquo Ibid p 27 p 67

6 Neil Beagrie Julia Chruszcz Maggie Jones Terry Morrow A Comparative Study of e-Journal Archiving

Solutions A JISC Funded Investigation JISC Collections 2008 p 12



Method Based on Risk Assessment) deacuteveloppeacute au Royaume-Uni aide les

professionnels agrave eacutevaluer les risques qui pegravesent sur les documents numeacuteriques7

Finalement lrsquoarchivage est une sorte laquo drsquoassurance raquo sur le long terme8

Parmi les archives il faut distinguer les laquo light archives raquo des laquo dark

archives raquo Les premiegraveres sont consultables par les bibliothegraveques qui ont payeacute un

abonnement incluant un article archiveacute dont lrsquooriginal est indisponible mecircme

temporairement9 Les laquo dark archives raquo sont accessibles qursquoen cas laquo drsquoeacuteveacutenements

deacuteclencheurs raquo (ou laquo trigger events raquo) rendant inaccessibles la ressource arrecirct de

la publication drsquoune revue ou de lrsquoexistence drsquoun eacutediteur catastrophe naturelle ou

technique10

Certaines sont totalement inaccessibles et ne disposent pas drsquointerface

utilisateur pour faire des recherches Pour les bibliotheacutecaires il est difficile de

concevoir une conservation sans accegraves Ils preacutefegraverent les laquo lights archives raquo

Scheacutema des diffeacuterentes composantes de lrsquoaccegraves peacuterenne

laquo Scheacutematisation des diffeacuterentes composantes de lrsquoaccegraves peacuterenne des contenus souscrits ou acheteacutes raquo dans Aude Alexandre Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources

documentaires eacutelectroniques en texte inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles Bibliothegraveque

interuniversitaire de la Communauteacute franccedilaise de Belgique 2014 p 10

7 DRAMBORA disponible sur lthttpwwwrepositoryauditeugt consulteacute le 05052017

8 E-Journal Archiving Metes and Bounds A Survey of the Landscape p 54

9 Neil Beagrie Preservation Trust and Continuing Access for e -Journals DPC Technology Watch Report 13-04

September 2013 Digital Preservation Coalition 2013 p 35

10 Daniela Bone Peter Burns laquo An Overview of Content Archiving Services in Scholarly Publishing raquo

Suppleacutement ndeg 1 Allen Press 2011 p 1



Lrsquoobjectif drsquoun systegraveme drsquoarchivage est que lrsquoinformation reste accessible sur

le long terme aux utilisateurs11

Le numeacuterique a apporteacute un certain nombre de

contraintes pour mener agrave bien sa mise en place notamment des problegravemes de

format Actuellement les formats PDF et plus particuliegraverement le PDFA et XML

sont les plus recommandeacutes Le Journal Article Tag Suite fournit un scheacutema XML

adapteacute agrave la description drsquoun article de revue12

Pour les images le format TIFF est

preacuteconiseacute13

Le consortium des bibliothegraveques universitaires suisses met aussi en

garde sur le danger de ne plus pouvoir lire ces documents agrave cause de la

deacuteteacuterioration ou de lrsquoobsolescence du format et des technologies associeacutees

(mateacuteriel systegraveme drsquoexploitation logiciel) Sur le long terme il faut envisager soit

la migration soit lrsquoeacutemulation La migration laquo consiste agrave transfeacuterer peacuteriodiquement

lrsquoinformation eacutelectronique drsquoune configuration mateacuteriellelogicielle agrave une autre

drsquoune technologie informatique agrave lrsquoautre raquo14

Elle doit ecirctre controcircleacutee afin drsquoecirctre sucircr

qursquoelle nrsquoa pas alteacutereacute le contenu Garder lrsquooriginal est alors recommandeacute

Lrsquoeacutemulation preacuteserve le comportement et la preacutesentation du document en reacutecreacuteant

lrsquoenvironnement drsquoorigine par des programmes Elle peut srsquoappliquer au mateacuteriel

au systegraveme drsquoexploitation ou au logiciel Cependant elle pose un problegraveme de

droit pour la reacuteutilisation de logiciel proprieacutetaire

Un bon systegraveme drsquoarchivage eacutelectronique (SAE) doit controcircler le document agrave

lrsquoentreacutee de lrsquoarchive Lrsquooutil JHOVE (JSTOR Harvard Object Validation

Environment) rend automatique la validation des formats des fichiers Un audit

reacutegulier de tout le systegraveme doit ecirctre meneacute (controcircle des formats logiciels

mateacuteriels du reacuteseau de la lecture) Une veille sur les menaces en cours et agrave venir

et une strateacutegie de maicirctrise des risques (liste de risques degreacutes de graviteacute et de

probabiliteacute solution agrave apporterhellip) doivent ecirctre effectueacutees Cette maicirctrise des

risques engendre un besoin de duplications des archives sur des sites

geacuteographiques diffeacuterents et eacuteloigneacutes mais aussi une neacutecessiteacute de preacutevoir les

migrations ou eacutemulations Le systegraveme doit ecirctre transparent sur son organisation

pour inspirer la confiance Il doit privileacutegier des logiciels Open Source des

11

A propos du systegraveme drsquoarchivage eacutelectronique voir la norme NF Z 42-013 Voir aussi le modegravele conceptuel

OAIS norme ISO 14 721

12 Trust and Continuing Access for e -Journals p 13

13 laquo E-archiving raquo - eacutetude preacuteliminaire p 57-59

14 Jean-Michel Mermet Le rocircle des bibliothegraveques dans lrsquoarchivage des peacuteriodiques eacutelectroniques scientifiques

Villeurbanne Enssib 1997 p 16



protocoles interfaces et formats ouverts et libres Il doit favoriser une diversiteacute de

supports de logiciels pour limiter les risques de perte Chaque archive reacutepliqueacutee

est administreacutee seacutepareacutement lrsquoune de lrsquoautre15

Lrsquoarchivage sur le long terme neacutecessite un modegravele eacuteconomique pour le

soutenir une anticipation quant agrave lrsquoaccroissement de la volumeacutetrie ou des

potentielles eacutevolutions techniques Un systegraveme drsquoarchivage neacutecessite une vue sur

le long terme et induit une certaine incertitude quant aux coucircts agrave preacutevoir sur la

dureacutee Ce qui est inenvisageable pour les BU soumises agrave des budgets annuels16

Un bon projet drsquoarchivage crsquoest une mission avec des droits et obligations

deacutefinis clairement une neacutegociation avec les eacutediteurs pour garantir le long terme

ecirctre explicite sur ce qui est archiveacute et ougrave avoir un minimum de services associeacutes et

un systegraveme viable baseacute sur une certification des standards des bonnes pratiques

et un travail en reacuteseau Crsquoest une administration responsable et un modegravele

eacuteconomique durable17

Pour donner de la confiance dans les initiatives proposeacutees

il faut des accords des processus et des meacutecanismes clairement deacutefinis18

Se pose enfin la question de la responsabiliteacute de lrsquoarchivage agrave laquelle

reacutepond Jean-Michel Mermet ainsi

Le creacuteateur fournisseur ou proprieacutetaire de lrsquoinformation a la

responsabiliteacute initiale drsquoarchiver ses donneacutees et drsquoassurer la preacuteservation au

long terme de ses informations Il peut srsquoadresser agrave des tiers qui prendront en

charge tout ou partie de cette responsabiliteacute

Les organismes drsquoarchivage certifieacutes ont le droit et le devoir de sauvegarder

lrsquoinformation numeacuterique qui serait en danger de disparition si le creacuteateur

fournisseur ou proprieacutetaire de celle-ci nrsquoassumait pas ses responsabiliteacutes19

Il a fallu des siegravecles pour trouver les bons moyens de conserver les livres On

a besoin de temps aussi pour les donneacutees numeacuteriques Le paradoxe de

15

David Rosenthal Thomas Robertson Tom Lipkis Vicky Reich Seth Morabito laquo Requirements for Digital

Preservation Systems raquo D-Lib Magazine 11 Novembre 2005 p 4-10 p 14 p 16 p 22

16 Elsa Ferracci Marie-Madeleine Geacuteroudet Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et

perspectives Villeurbanne Enssib 2016 p 39 David Rosenthal Daniel Rosenthal Ethan Miller et al laquo The

economics of long-term digital storage raquo Memory of the World in the Digital Age Vancouver BC 2012 Lrsquoarticle

deacutetaille aussi les autres supports de conservation les bandes magneacutetiques les m eacutemoires flashhellip

17 Anne R Kenney Richard Entlich Peter B Hirtle Nancy Y McGovern Ellie L Buckley E-Journal Archiving

Metes and Bounds A Survey of the Landscape Council on Library and Information Resources 2006 p 50 p 60 En

2013 est neacutee la certification ISO 16363 laquo Audit and certification of trustworthy digital repositories raquo

18 Preservation Trust and Continuing Access for e-Journals p 1 p 4 A Comparative Study of e-Journal

Archiving Solutions p 10 E-Journal Archiving Metes and Bounds A Survey of the Landscape p 15-18

19 Le rocircle des bibliothegraveques dans lrsquoarchivage des peacuteriodiques eacutelectroniques scientifiques p 17



Kirschenbaum deacutemontre que les meacutedias numeacuteriques sont souvent plus peacuterennes

qursquoon ne le pense Crsquoest la faccedilon dont on comprend et traite le stockage des

donneacutees qui produit le caractegravere eacutepheacutemegravere de ces meacutedias20

LES SOLUTIONS DrsquoARCHIVAGE EXISTANTES DANS LES

PAYS ANGLO-SAXONS

En 2002 le modegravele OAIS est publieacute Crsquoest un modegravele de reacutefeacuterence

conceptuel qui deacutecrit le fonctionnement drsquoun SAE son organisation (ces acteurs

producteurs utilisateurs et management) son modegravele fonctionnel (baseacute sur six

entiteacutes entreacutees stockage gestion des donneacutees accegraves administration planification

de la preacuteservation) et ses principes techniques (paquets drsquoinformation paquets

drsquoarchives pour la soumission la diffusion et lrsquoarchive meacutetadonneacutees descriptives

techniques administratives et structurelles21

) Ce modegravele a eacuteteacute normaliseacute ISO

14721 en 200322

En 2005 lrsquoAssociation des Bibliothegraveques de Recherche (ARL) des Etats-Unis

a publieacute un communiqueacute pour alerter sur les dangers du modegravele eacuteconomique des

revues scientifiques eacutelectroniques et des problegravemes de peacuterenniteacute drsquoaccegraves

Lrsquoassociation srsquoinquieacutetait que lrsquoarchivage ne deacutepende alors que des eacutediteurs

commerciaux auxquels on ne peut se fier totalement Elle invitait les

bibliotheacutecaires eacutediteurs et chercheurs agrave travailler ensemble pour trouver une

solution Elle soulignait le fait que lrsquoarchivage doit se faire dans des formats non

proprieacutetaires veacuterifier lrsquointeacutegriteacute de ce qui entre ou sort du systegraveme drsquoarchivage et

limiter les accegraves en fonction du droit applicable Elle appelait les bibliothegraveques agrave

investir mutualiser leurs moyens en payant une participation agrave une solution

drsquoarchivage Elle demandait enfin agrave ce que dans les contrats neacutegocieacutes avec

lrsquoeacutediteur figure une clause preacutecise pour lrsquoarchivage23

Depuis des solutions ont eacuteteacute

mises en place En 2013 les bibliothegraveques universitaires de Cornell et de

Columbia ont meneacute un projet de dix-huit mois pour organiser et eacutetendre

20

Planned Obsolescence Publishing technology and the future of the academy p 123

21 Les meacutetadonneacutees sont des donneacutees neacutecessaires pour deacutecrire suffisamment un fichier et assurer sa lisibiliteacute dans

le temps

22 OAIS publieacute par le CCSDS (Consultative Committee for Space Data Systems ) a servi de modegravele agrave de

nombreux projets CEDARS en 2002 au Royaume-Unihellip

23Donald J Waters laquo Urgent Action Needed to Preserve Scholarly Electronic Journals raquo Communiqueacute de

LrsquoAssociation des Bibliothegraveques de Recherche 2005



lrsquoarchivage des revues eacutelectroniques24

Enfin en septembre 2015 srsquoest tenu un

congregraves agrave Edinbourg porteacute par Edina et lrsquoISSN pour identifier les prochaines

eacutetapes et les enjeux de lrsquoarchivage25

Les solutions globales

LOCKSS

Organisation

Le projet laquo Lots of Copies Keep Stuff Safe raquo a commenceacute agrave lrsquooreacutee de lrsquoan

2000 co-fondeacute par David Rosenthal Il a eacuteteacute porteacute par lrsquoUniversiteacute de Stanford

avec le soutien de la Fondation Mellon la Fondation National Science la

Fondation Soros et la Bibliothegraveque du Congregraves Crsquoest une solution coopeacuterative

accessible depuis 2004 orienteacutee plutocirct pour les bibliothegraveques Depuis 2005 le

projet est geacutereacute par la LOCKSS Alliance afin de lui donner une gouvernance La

LOCKSS Alliance est une organisation agrave but non lucratif qui reacuteunit des BU et

finance lrsquoeacutequipe technique composeacutee drsquoune dizaine de personnes de lrsquouniversiteacute de

Stanford Les eacutediteurs ont droit de participer gratuitement Adheacuterer agrave lrsquoAlliance

donne des avantages accegraves prioritaire aux documents ateliers intervention

faciliteacutee des eacutequipes de maintenance de Stanford Il existe aussi un LOCKSS

Alliance laquo Advisory Board raquo qui lance freacutequemment des deacutebats

LOCKSS est une laquo light archive raquo qui permet aux bibliothegraveques de creacuteer

leurs propres archives conserveacutees localement26

Ceci apporte agrave la bibliothegraveque

quoi qursquoil arrive une garantie drsquoaccegraves post-abonnement LOCKSS est original car

il deacutecentralise tout au sein des bibliothegraveques qui moissonnent De plus lrsquoaccegraves se

fait degraves que pour quelle que raison que ce soit la revue nrsquoest plus disponible sur le

site de lrsquoeacutediteur Le deacutebut de lrsquoarchivage deacutepend de lrsquoanneacutee agrave laquelle lrsquoeacutediteur

accepte de donner lrsquoaccegraves sur sa plateforme pour ecirctre moissonneacutee LOCKSS

24

Lisa Otty laquo E-Journal Archiving Progress and Future Challenges raquo The Keepers Registry Blog publieacute le 18

mai 2016

25 Le rapport de lrsquoensemble des confeacuterences est disponible sur

lthttpkeepers2015blogsedinaacukconference-report raquo consulteacute le 03042017 laquo E-Journal Archiving Progress and

Future Challenges raquo

Drsquoautres projets ulteacuterieurs ont eacuteteacute meneacutes en 2006 par exemple voir lrsquoarticle de Jim Stemper Susan Barribeau

laquo Perpetual Access to Electronic Journals A Survey of One Academic Research Libraryrsquos Licenses raquo Association for

Library Collections and Technical Services 50 2006 p 91-109

26 laquo An Overview of Content Archiving Services in Scholarly Publishing raquo p 2 A Comparative Study of e-

Journal Archiving Solutions p 16



permet une distribution des risques Ce qui est archiveacute ne peut ecirctre retireacute par

lrsquoeacutediteur LOCKSS respecte le modegravele OAIS

Depuis quelques anneacutees LOCKSS affiche un eacutequilibre financier La

participation est gratuite pour les eacutediteurs ce qui favorise les petits eacutediteurs En

revanche les bibliothegraveques ameacutericaines payent entre 2 489 et 12 460 dollars en

fonction de leur taille pour lrsquoanneacutee scolaire 2016-201727

LOCKSS augmente

chaque anneacutee de 2 agrave 3 la contribution pour les nouveaux arrivants Les anciens

adheacuterents payent eux toujours le mecircme prix agrave chaque renouvellement Les

bibliothegraveques peuvent neacutegocier le tarif de la souscription Ainsi le Consortium

JISC a obtenu des reacuteductions pour le Royaume-Uni Actuellement LOCKSS

archive plus de 12 700 revues issues de plus de 500 eacutediteurs au sein de plus de

150 bibliothegraveques28

En 2004 le LOCKSS Humanities Project voit le jour afin de

se deacutedier aux besoins en SHS

La liste des eacutediteurs participants est publique Ainsi nous retrouvons

Berkeley Electronic Press Blackwell Springer Taylor amp Francis BioOne

Cambridge University Press Oxford University Press pour ne citer qursquoeux (mais

pas Elsevier) Des eacutediteurs franccedilais sont preacutesents lrsquoAssociation Le Mouvement

social (qui publie une revue sous ce mecircme nom) lrsquoAssociation des Amis des

Cryptogames lrsquoEHESS pour sa revue Annales Histoire Sciences sociales

lrsquoInstitut National dEtudes Deacutemographiques pour sa revue Population (en version

anglaise) Le Museacuteum drsquoHistoire Naturelle pour ses revues Adansonia

Anthropozoologica Geodiversitas Zoosystema (publieacutees via BioOne dans leur

version eacutelectronique) et lrsquoUniversiteacute Charles-de-Gaulle Lille 3 pour la revue

Dictynna29

LOCKSS est la solution qui archive le plus de revues en Open Access

Il a principalement des revues issues de Hindawi Publishing Corporation et

BioMed Central qui repreacutesentent agrave eux deux 72 des revues en Open Access

archiveacutees30

Enfin le programme srsquoadapte deacutesormais aux e-books

Aucune bibliothegraveque franccedilaise ne participe En revanche de nombreuses

bibliothegraveques italiennes allemandes anglaises sont actives au sein du projet

27

LOCKSS disponible sur lthttpswwwlockssorgjoingt consulteacute le 29042017

28 Un fichier Excel deacutetailleacute est aussi disponible sur cette page lthttpswwwlockssorgcommunitypublishers-

titles-glngt consulteacute le 29042017 Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires

eacutelectroniques en texte inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 33

29 LOCKSS disponible sur lthttpswwwlockssorgcommunitypublishers-titles-glngt consulteacute le 01052017

30 laquo Archiving in the networked world  Open Access Journals raquo p 193



Technique

LOCKSS fonctionne sur de simples ordinateurs qui srsquoappellent des

laquo LOCKSS Box raquo Lrsquoordinateur doit de preacutefeacuterence nrsquoecirctre consacreacute qursquoau

programme LOCKSS Ce dernier fonctionne par lrsquoinstallation drsquoun logiciel Open

Source que les bibliothegraveques peuvent tester gratuitement en ligne Ce logiciel est

un robot qui moissonne les contenus des pages Web des eacutediteurs le plus tocirct

possible apregraves la mise en ligne drsquoarticles La captation se fait automatiquement

gracircce agrave un plug-in approprieacute La loi de copyright des Etats-Unis impose agrave

LOCKSS drsquoavoir lrsquoautorisation des eacutediteurs pour moissonner leur site Les

serveurs de lrsquoeacutediteur publient alors un laquo manifeste raquo autorisant le passage du robot

du logiciel sur telle ou telle ressource Le manifeste drsquoautorisation est neacutegocieacute avec

chaque eacutediteur et conserveacute par chaque laquo LOCKSS box raquo31

Pour les entrepocircts

compatibles avec lrsquoOpen Archives Initiative LOCKSS peut utiliser une requecircte

OAI-PMH pour reacutecupeacuterer les informations Chaque ordinateur a son propre robot

LOCKSS qui moissonne Ce dernier veacuterifie que tout ce qui devait ecirctre archiveacute a

bien eacuteteacute moissonneacute LOCKSS reacutecupegravere tout ce qui peut se trouver sur une page

(HTML images et autres meacutedias) et leur lien via les URL Le contenu moissonneacute

est mis en paquet sous forme de fichiers WARC de fichiers source de revues

eacutelectroniques ou drsquoarchives zip Ces robots sont capables de retourner sur les sites

des eacutediteurs et chargent tous les changements ou migrations de fichiers sans

supprimer les versions preacuteceacutedentes Plusieurs crawls sont effectueacutes pour srsquoassurer

que tous les eacuteleacutements ont bien eacuteteacute pris Puis des audits reacuteguliers et des

comparaisons avec lrsquoarchive drsquoautres ordinateurs du reacuteseau sont meneacutes Si un

fichier semble endommageacute il est corrigeacute Srsquoils semblent tous corrompus le robot

repasse sur la page pour moissonner agrave nouveau Quand un changement est fait sur

une copie toutes les copies des autres boxes sont mises agrave jour Un historique des

versions est gardeacute32

Le logiciel limite lrsquoaction humaine en automatisant les processus le plus

possible Le site de LOCKSS assure une aide pour les bibliotheacutecaires Des

extracteurs de meacutetadonneacutees sont utiliseacutes pour les donneacutees bibliographiques

LOCKSS sauvegarde lrsquoarticle dans sa forme originale avec ses meacutetadonneacutees Les

31

laquo Archiving in the networked world  LOCKSS and national hosting raquo p 713 32

Michael Seadle laquo Archiving in the networked world  LOCKSS and national hosting raquo Library High Tech vol 28

2010 p 714 laquo Requirements for Digital Preservation Systems raquo p 13-15



formats qursquoil privileacutegie sont XML HTML PDF Ils sont veacuterifieacutes agrave chaque

versement LOCKSS reprend les noms des fichiers qui sont sur les sites Web avec

les URL Si lrsquoeacutediteur change le contenu appeleacute par un URL LOCKSS repegravere le

changement et sauvegarde la nouvelle version Il ne supprime jamais de fichier33

La gestion du contenu des boxes peut ecirctre soit centraliseacutee soit chaque

ordinateur peut ecirctre parameacutetreacute pour choisir ce qursquoil preacuteserve Lrsquoadministration

seacutepareacutee des serveurs permet en cas de problegraveme que celui-ci ne se reacutepercute pas

sur les autres ordinateurs du reacuteseau Chacun dans le monde peut proposer des

modifications du logiciel traiteacutees par les membres de lrsquoAlliance LOCKSS qui

eacutevaluent leur faisabiliteacute

LOCKSS srsquoappuie sur des moyens de stockage directs gracircce agrave lrsquoutilisation du

logiciel drsquoexploitation Open Source Linux qui permet de srsquoaccorder avec des

disques RAID34

Un disque RAID de 4 To est actuellement recommandeacute Le

logiciel fonctionne bien et de faccedilon seacutecuriseacutee avec au moins sept laquo LOCKSS

boxes raquo Pour garantir le bon archivage lrsquoordinateur du reacuteseau agrave la meacutemoire la plus

petite est pris comme base pour deacuteterminer le maximum drsquoarchives qui peuvent

ecirctre conserveacutees en toute seacutecuriteacute La technologie reacutesiste aux attaques gracircce au fait

que le logiciel est configureacute suivant les recommandations de lrsquoUS Federal

Information Processing Standards Les mises agrave jour sont fournies par lrsquoeacutequipe

LOCKSS et sont par deacutefaut automatiques35

LOCKSS preacutevoit un plan de gestion

des risques en cas drsquoattaque de catastrophe naturelle ou de problegraveme de systegraveme

Il y a deux systegravemes LOCKSS un publicglobal (Gobal LOCKSS Network ndash

GLN) et un priveacute (Private LOCKSS Network - PLN) Les reacuteseaux priveacutes LOCKSS

doivent contenir au moins sept laquo boxes raquo pour ecirctre efficaces et sucircrs Dans ces

reacuteseaux priveacutes tous les membres ont les mecircmes droits et les mecircmes accegraves Ils

srsquoorganisent pour une communauteacute scientifique speacutecifique ou pour des contenus

que les bibliothegraveques veulent conserver sans deacutependre de LOCKSS On deacutenombre

actuellement quatorze PLN certains geacutereacutes par LOCKSS drsquoautres indeacutependants

33

laquo Archiving in the networked world  LOCKSS and national hosting raquo p 715

34 Collectif Final Report of the 2CUL LOCKSS Assessment Team Cornell University Library Columbia

University Library 2011 p 12

35 laquo Archiving in the networked world  LOCKSS and national hosting raquo p 712



(LukII MetaArchive Data-PASS)36

Les reacuteseaux priveacutes sont libres de deacutevelopper

leur propre structure Les reacuteseaux LOCKSS peuvent se lier entre eux37

Les reacuteseaux priveacutes LOCKSS et le stockage local au sein des bibliothegraveques

rendent possible lrsquoarchivage controcirc leacute sur le sol europeacuteen etou national

Accegraves

Pour pouvoir consulter une revue archiveacutee il faut faire la recherche au sein

drsquoune bibliothegraveque participant au projet LOCKSS Ce dernier privileacutegie ensuite

une migration lors de lrsquoaccegraves (laquo migration on access raquo) un outil est inteacutegreacute et

convertit le document en un format lisible degraves qursquoun utilisateur autoriseacute en

demande lrsquoaccegraves Cela permet de maintenir lrsquooriginal intact drsquoeacuteviter les pertes

drsquoinformations lieacutees agrave une migration et de proposer un format drsquoaccegraves adapteacute au

moment de la demande Si la migration et lrsquoeacutemulation sont eacutevoqueacutees dans le cadre

du projet pour peacuterenniser lrsquoinformation agrave lrsquoheure actuelle aucun test drsquoenvergure

sur les migrations nrsquoa eacuteteacute meneacute38

Les eacutediteurs autorisent deux types drsquoaccegraves un

transparent par lequel la laquo box raquo devient un proxy Web crsquoest-agrave-dire une interface

directe entre les serveurs et lrsquoutilisateur Lrsquoautre faccedilon est lrsquoaccegraves non-transparent

la laquo box raquo renvoie lrsquoutilisateur sur la plateforme de lrsquoeacutediteur Quand la revue drsquoune

plateforme nrsquoest plus disponible la laquo LOCKSS box raquo devient lrsquointerface de

recherche Lorsque les lecteurs ouvriront lrsquoarticle ils tomberont sur

lrsquoenvironnement dans lequel il eacutetait auparavant sur son site original mais sans que

les fonctionnaliteacutes du site ne reacutepondent

Lrsquoaccegraves se fait en fonction des licences acquises par la bibliothegraveque Ainsi pour

participer au projet la bibliothegraveque doit soit avoir un abonnement souscrit aux

revues qursquoelle commence agrave archiver soit moissonner des revues disponibles en

libre accegraves A la fin drsquoun abonnement la bibliothegraveque nrsquoa accegraves qursquoaux titres

auxquels elle eacutetait abonneacutee sur la peacuteriode pendant laquelle elle lrsquoeacutetait

Le seul eacuteveacutenement deacuteclencheur (laquo trigger eventraquo) qui importe dans le cadre

de la version globale de LOCKSS est la disparition mecircme momentaneacutee du serveur

de publication drsquoorigine Si une plateforme drsquoun eacutediteur faillit la laquo LOCKSS box raquo

36

Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires eacutelectroniques en texte


37laquo Archiving in the networked world  LOCKSS and national hosting raquo p 716


inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 44-45



peut prendre automatiquement le relais et livrer instantaneacutement le contenu sous sa

forme originale39

Pour les reacuteseaux priveacutes cela deacutepend des deacutecisions prises par les

dirigeants du PLN

Les droits drsquousage sont fixeacutes par les eacutediteurs En cas de rachat drsquoune revue

par un eacutediteur LOCKSS est le seul agrave garantir que son accegraves peacuterenne soit maintenu

LOCKSS fait de lrsquoaccegraves post-abonnement lorsqursquoune bibliothegraveque ne renouvelle

pas son contrat mais souhaite avoir immeacutediatement accegraves au contenu auquel elle

avait souscrit Il faut enfin noter lrsquoexception des titres de revues en Open Access

archiveacutes par LOCKSS qui sont accessibles agrave tous y compris aux bibliothegraveques qui

nrsquoappartiennent pas agrave lrsquoAlliance LOCKSS

Retour drsquoexpeacuterience et audit de la solution

Le projet LOCKSS redonne aux BU leur rocircle de conservation Des

bibliotheacutecaires teacutemoignent de sa simpliciteacute40

Les avantages du projet LOCKSS sont le controcircle par les bibliothegraveques de

lrsquoarchivage mais aussi la possibiliteacute de couvrir plus de petits eacutediteurs puisque

ceux-ci ne payent pas de contribution Lrsquoautomatisation maximale des processus

limite le risque humain Lrsquoarchitecture logicielle et mateacuterielle est simple le

logiciel Open Source est un atout Il est possible de lui ajouter des couches pour

apporter des fonctionnaliteacutes speacutecifiques suppleacutementaires (comme la migration) De

plus LOCKSS preacutesente un modegravele eacuteconomique viable41

Enfin il assure un accegraves

immeacutediat en cas de bug sur le site de lrsquoeacutediteur Parmi les inconveacutenients nous

retrouvons le problegraveme du support technique que la bibliothegraveque doit assurer pour

lrsquoentretien de ses serveurs et du logiciel ainsi que le fait que les collections ne

couvrent pas tous les titres drsquoun eacutediteur car ils ne sont pas tous moissonneacutes42

De

plus LOCKSS nrsquoattire pas tous les plus grands eacutediteurs43

Aussi il srsquoapplique au

contrat en cours et nrsquoinclut pas les numeacuteros anteacuterieurs au projet Le robot reacutecupegravere

les articles dans les formats qursquoil trouve et ce seront par deacutefaut ces formats qui

39

Preservation Trust and Continuing Access for e-Journals p 20

40 Karen G Schneider laquo Lots of Librarians Can Keep Stuff Saferaquo Library Journal publieacute le 15 aoucirct 2007




43 A Comparative Study of e-Journal Archiving Solutions p 16



feront lrsquoobjet drsquoun archivage Une autre difficulteacute reacuteside dans le fait qursquoil faut

reacuteunir au moins sept eacutetablissements pour mener un projet commun Enfin les

accords de LOCKSS avec les eacutediteurs ne permettent pas aux BU de faire une

seconde sauvegarde en local En 2007 un audit de LOCKSS souligne quelques

problegravemes Lrsquoenquecircte a mis en exergue que le logiciel a une interface qui nrsquoa rien

drsquolaquo user-friendly raquo listant des archives par eacutediteur sans hieacuterarchie LOCKSS nrsquoa

pas de plan de succession en cas de disparition mais les PLN et le logiciel Open

Source permettraient une reprise laquo facile raquo Enfin une inquieacutetude des BU en

termes de stockage a eacuteteacute perceptible44

Les universiteacutes de Columbia et Cornell ont participeacute au projet pilote de

LOCKSS Leurs bibliothegraveques listaient les revues agrave archiver en premier puis

contactaient les eacutediteurs pour obtenir leur permission Si elles lrsquoavaient lrsquoeacutequipe

LOCKSS de Stanford creacuteait le plug-in installeacute ensuite sur la plateforme de

lrsquoeacutediteur Rapidement les bibliothegraveques ont remarqueacute que beaucoup de maisons

drsquoeacutedition refusaient de participer Entre novembre 2010 et deacutecembre 2011 une

eacutequipe composeacutee de professionnels de lrsquouniversiteacute de Columbia et drsquoautres de

lrsquouniversiteacute de Cornell ont commenceacute agrave se poser des questions pour mieux

reacutepondre agrave leurs besoins drsquoarchivage conscients que LOCKSS ne pouvait reacutepondre

agrave tout45

En 2011 lrsquoenquecircte reacuteveacutelait que LOCKSS et Portico ne conservaient que

261 des revues eacutelectroniques de la bibliothegraveque de Cornell avec un identifiant

standard (ISSN e-ISSN) soit 13 de tous les e-journaux de Cornell

Les bibliothegraveques de ces universiteacutes sont finalement appeleacutees agrave user de leurs

influences pour que les eacutediteurs participent agrave des projets drsquoarchivage46

Exemples de reacuteseaux priveacutes LOCKSS

MetaArchive Cooperative est un reacuteseau priveacute de LOCKSS Crsquoest une

association ameacutericaine indeacutependante creacuteeacutee en 2004 qui srsquoappuie sur la technologie

LOCKSS pour archiver des documents numeacuteriseacutes sur des serveurs priveacutes Elle

preacuteserve le contenu de ses membres dans un reacuteseau deacutecentraliseacute Elle encourage les

BU agrave travailler ensemble agrave utiliser le reacuteseau priveacute de LOCKSS Pour adheacuterer ces

44


inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 43-44 A Comparative Study of e-Journal Archiving Solutions p 22

45 Final Report of the 2CUL LOCKSS Assessment Team p 4

46Ibid p 4-5 p 7 p 10-11 p 15 p 17



bibliothegraveques doivent payer une contribution47

Actuellement MetaArchive

Cooperative gegravere les archives de cinquante eacutetablissements la plupart ameacutericains

mais aussi un europeacuteen (Service Universitaire de Catalogne agrave Barcelone) et un sud-

ameacutericain (Universiteacute Catholique de Rio de Janeiro)48

En 2008 lrsquoUK LOCKSS Alliance est creacuteeacutee Ce projet national appartient au

LOCKSS Global mais reacuteunit quinze bibliothegraveques du Royaume-Uni pour

preacuteserver les revues eacutelectroniques suivant une gouvernance speacutecifique au niveau

national via le centre numeacuterique de lrsquouniversiteacute drsquoEdinbourg nommeacute EDINA

LrsquoUK LOCKSS Alliance fournit une aide sur la partie technique seacutelectionne les

titres agrave archiver Crsquoest elle qui a travailleacute avec les bibliothegraveques pour neacutegocier avec

les eacutediteurs le droit drsquoarchiver

CLOCKSS

Organisation

Le laquo Controlled LOCKSS raquo a eacuteteacute mis en place en 2006 Crsquoest une autre forme

de reacuteseau priveacute LOCKSS Crsquoest aussi une archive agrave but non lucratif Elle mecircle les

eacutediteurs et les bibliothegraveques CLOCKSS gegravere lrsquoarchive drsquoune faccedilon laquo semi-

centraliseacutee raquo Aujourdrsquohui douze bibliothegraveques sont membres actifs en tant que

nœud drsquoarchivage49

Le programme a pour volonteacute drsquoaugmenter leur nombre agrave

quinze reacuteparties dans le monde Crsquoest le conseil drsquoadministration (laquo CLOCKSS

Board raquo) de CLOCKSS qui prend les deacutecisions Il se compose de grands eacutediteurs et

des douze bibliothegraveques acadeacutemiques assurant lrsquoarchivage La gouvernance est

assureacutee par les membres qui peuvent envoyer un des leurs en tant que repreacutesentant

au laquo CLOCKSS Advisory Council raquo qui conseille le laquo CLOCKSS Board raquo sur les

politiques et les pratiques de conservation50

47

MetaArchive Cooperative Charter [en ligne] Educopia Institute janvier 2015 disponible sur

lthttpwwwmetaarchiveorgpublicresourcescharter_memberma_2015charterpdfgt consulteacute le 31032017

48 MetaArchive disponible sur lthttpmetaarchiveorgmembersgt consulteacute le 31032017

49 Editeurs ayant participeacute agrave lrsquoorigine du projet Elsevier American Physiological Society Nature SAGE

Springer Taylor amp Francis Wiley

Bibliothegraveques actuellement actives en tant que nœud drsquoarchivage Australian National University Edinburgh University

Humboldt-Universitaumlt zu Berlin Indiana University National Institute of Informatics (Japon) New York Public Library

(jusqursquoagrave 2009) OCLC Rice University Stanford University Universitagrave Cattolica del Sacro Cuore (Italie) University of

Alberta (Canada) University of Hong Kong University of Virginia CLOCKSS disp onible sur

lthttpsclockssorgclockssSupporting_Librariesgt consulteacute le 29042017





Un point sur lequel CLOCKSS se deacutemarque est le fait qursquoil srsquoagit drsquoune

laquo dark archive raquo qui a lrsquoambition drsquoarchiver la totaliteacute de la revue Lrsquoautre

diffeacuterence avec LOCKSS est son modegravele financier les contributions sont fixeacutees

pour cinq ans ce qui permet de construire un plan et reacuteduire les coucircts au fil du

temps La souscription pour lrsquoanneacutee 2017 pour les BU va de 455 agrave 15 150 dollars

selon le budget drsquoacquisition documentaire pour les eacutediteurs elle srsquoeacutetend de 227 agrave

26 765 dollars selon leur chiffre drsquoaffaires51

Les eacutediteurs payent aussi 025 dollars

par article au moment du versement Actuellement 31 titres ont eacuteteacute mis en accegraves

ouvert52

Ce sont 304 bibliothegraveques universitaires et 225 eacutediteurs qui ont adheacutereacute au

projet pour lrsquoarchivage de plus de 21 300 titres53

Tout comme LOCKSS la liste

des eacutediteurs et des titres est publique Nous retrouvons Elsevier Springer Taylor

amp Francis BioMed Central Wolters Kluwer Cambridge University Press Oxford

University Presshellip ainsi que quelques revues franccedilaises En revanche il nrsquoy a pas

de bibliothegraveque franccedilaise

Technique

CLOCKSS utilise le mecircme logiciel que LOCKSS mais lrsquoarchive ensuite nrsquoa

pas la mecircme utilisation CLOCKSS archive ce que veut lrsquoeacutediteur en termes de

format soit du PDF soit le fichier source Ce programme est aussi soumis agrave des

accords avec les maisons drsquoeacutedition Les douze bibliothegraveques qui moissonnent ont

chacune deux serveurs Lrsquouniversiteacute de Rice lrsquouniversiteacute drsquoIndiana et lrsquouniversiteacute

de Stanford veacuterifient les corpus moissonneacutes dans des laquo ingest boxes raquo54

Enfin la

migration se fait au fil des changements technologiques55

51

CLOCKSS disponible sur lthttpswwwclockssorgclockssContribute_to_CLOCKSSgt consulteacute le

29042017

Le budget drsquoacquisition documentaire afin drsquoecirctre normaliseacute reprend la deacutefinition de lrsquoAssociation of Research Library

pour les laquo Library Materials Expenditures raquo qui comprend les monographies les abonnements les archives cartes

documents audiovisuels acquis et les b ibliographies services de seacutecuriteacute des systegravemes drsquoinformationhellip

52 CLOCKSS disponible sur lthttpswwwclockssorgclockssTriggered_Contentgt consulteacute le 07042017

Nous avons aussi testeacute lrsquoaccegraves agrave la revue Jama Franccedilais publieacute par lrsquoAmerican Medical Association et celui -ci a bien

fonctionneacute lthttpsclockssorgclockssJAMA_FranC3A7aisgt

53 Liste des titres des revues disponible sur un tableau Excel derniegravere mise agrave jour des chiffres le 25 avril 2017

disponible sur lt httpswwwclockssorgclockssParticipating_Publishersgt

lthttpsclockssorgclockssSupporting_Librariesgt consulteacutes le 29042017

54 laquo An Overview of Content Archiving Services in Scholarly Publishing raquo p 4

55Ensuring that lsquoersquo doesnrsquot mean ephemeral A practical guide to e-journal archiving solutions Jisc Collections feacutevrier

2010 p 8-9 disponible sur lthttpwwwjisc-collectionsacukE-journal-archiving-solutionsgt consulteacute le 29042017



Accegraves

CLOCKSS est une laquo dark archive raquo Ainsi elle ne donne accegraves aux revues

qursquoen cas extrecircmes lrsquoeacutediteur etou la revue a disparu lrsquoaccegraves aux archives de

lrsquoeacutediteur est impossible une catastrophe eacuteconomique naturelle logicielle ou

mateacuterielle est survenue CLOCKSS deacutetecte les revues qui ne sont plus en ligne et

au bout de six mois les met en accegraves libre agrave la communauteacute Lrsquoaccegraves est soumis agrave

un vote du conseil drsquoadministration Srsquoil est autoriseacute une copie de la revue est

faite et mise agrave disposition sur des serveurs Web situeacutes agrave lrsquoEDINA Data Center de

lrsquouniversiteacute drsquoEdinbourg et agrave lrsquouniversiteacute de Stanford A la diffeacuterence de LOCKSS

et de Portico qui fournissent un accegraves qursquoagrave ce agrave quoi eacutetait abonneacutee la bibliothegraveque

CLOCKSS donne un accegraves agrave ce qursquoelle contient agrave tous suite agrave un laquo eacuteveacutenement

deacuteclencheur raquo Lrsquoaccegraves est total sous la forme de la mise en page du site drsquoorigine

et drsquoun format si possible similaire Il est gratuit et le contenu est sous licence

Creative Commons56

En revanche CLOCKSS ne gegravere pas lrsquoaccegraves post-abonnement et ne donne pas

drsquoaccegraves en cas de panne temporaire de la plateforme de lrsquoeacutediteur

Si CLOCKSS disparaissait les douze institutions maintiendraient leurs

archives acquises Enfin en cas de rachat drsquoune revue par un eacutediteur lrsquoaccegraves

peacuterenne agrave la revue nrsquoest pas garanti et deacutepend de la volonteacute de lrsquoeacutediteur

CLOCKSS a eacuteteacute auditeacute en 2014 et a reccedilu la certification des reacutefeacuterentiels

numeacuteriques de confiance pour sa technologie suivant les critegraveres de la Trusted

Repository Audit Certification Criteria and Checklist (TRAC)57

Pour conclure CLOCKSS preacutesente les avantages drsquoun travail col laboratif

drsquoun partage des risques et de lrsquoattrait pour de grands eacutediteurs qui perccediloivent ce

programme plus sucircr pour eux et peu cher Ses inconveacutenients reacutesident dans le fait

que ce projet ne donne pas drsquoaccegraves post-abonnement et que les coucircts sur le long

terme ne sont pas preacutevisibles58

56


57 Vicky Reich laquo Your Scholarship Our World Preserving The Long TailCLOCKSS ndash Whatrsquos on the

Horizonraquo Taking the Long View International Perspectives on E-Journal Archiving Confeacuterence du 7 septembre 2015

agrave Edinbourg disponible sur lthttpkeepers2015blogsedinaacukconference-reportgt consulteacute le 30042017 Les

critegraveres du Trusted Repository Audit Checklist reacutedigeacute par lrsquoOCLC en feacutevrier 2007 sont disponibles sur

lthttpwwwcrledusitesdefaultfilesd6attachmentspagestrac_0pdfgt consulteacute le 03052017 Ces critegraveres ont eacuteteacute

repris pour eacutelaborer la norme ISO 16363 laquo Audit and certification of trustworthy digital repositories raquo




Portico

Organisation

Portico est un projet lanceacute en 2002 par la Fondation Mellon et repris en 2004

par Ithaka une organisation agrave but non lucratif deacutedieacutee agrave la conservation des

documents issus de la recherche qui gegravere notamment JSTOR Une fois eacutetabli chez

Ithaka Portico a commenceacute les discussions avec un reacuteseau de bibliotheacutecaires de

plus de cinquante institutions et de dix eacutediteurs (commerciaux petits ou grands

universitaires) qui acceptegraverent de participer au projet En 2005 la plateforme est

mise en service Vingt membres drsquoIthaka se consacrent agrave Portico Le laquo Ithaka

Board of Trustees raquo (le conseil drsquoadministration) est composeacute de chercheurs et

drsquoeacutediteurs de fondations de compagnies commerciales drsquoorganisations agrave but non-

lucratif et drsquoagences gouvernementales Un laquo Advisory Board raquo (comiteacute de

conseil) composeacute drsquoeacutediteurs et de bibliotheacutecaires veille au respect des

engagements de Portico et diffuse les bonnes pratiques pour lrsquoarchivage

Portico est une laquo archive peacuterenne laquo tierce raquo raquo59

qui conserve sur le long

terme suivant les cinq eacuteleacutements basiques que sont une mission institutionnelle

avec pour objectif principal la conservation un modegravele eacuteconomique capable de

soutenir lrsquoeffort une infrastructure technologique eacutevolueacutee et robuste qui srsquoadapte agrave

la complexiteacute des ressources eacutelectroniques une relation avec les bibliothegraveques et

avec les eacutediteurs dont elle est agrave lrsquoeacutecoute des besoins et attentes60

Le projet se

preacutesente comme une laquo dark archive raquo car certains documents sont inaccessibles

sauf en cas drsquolaquo eacuteveacutenements deacuteclencheurs raquo comme la disparition totale de

lrsquoeacutediteur ou de la revue la fin de lrsquoaccegraves aux anciens numeacuteros assureacute par lrsquoeacutediteur

ou encore en cas de catastrophes (naturelle eacuteconomique technologique) Por tico

offre une possibiliteacute drsquoaccegraves post-abonnement en cas drsquoaccord avec lrsquoeacutediteur en

question Actuellement 84 des revues sont en accegraves post -abonnement61

Sa

technologie centraliseacutee et seacutecuriseacutee est reacutepartie entre plusieurs locaux de stockage

59

Amy Kirchhoff Eileen Gifford Fenton laquo Archiving Electronic Journals An Overview of Porticorsquos Approach raquo

Portico 1 2006 p 6 Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires


60 laquo Archiving Electronic Journals An Overview of Porticorsquos Approach raquo p 7

61 Aude Alexandre dit que crsquoest une laquo light archive raquo car Portico autorise lrsquoaccegraves post-abonnement Archivage

papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires eacutelectroniques en texte inteacutegral en Feacutedeacuteration

Wallonie-Bruxelles p 10



et respecte les normes et les standards courants62

Portico a reacutepliqueacute ses archives

sur drsquoautres meacutedias et agrave des endroits diffeacuterents une copie se situe au Michigan

Information Technology Center une est dans le Cloud Une troisiegraveme est neacutee de la

collaboration du programme avec des bibliothegraveques nationales pour qursquoelles

heacutebergent une copie hors-ligne des revues archiveacutees depuis 2008 Portico est

associeacute avec e-Depot (solution drsquoarchivage de la Bibliothegraveque nationale des Pays-

Bas) puis depuis 2015 avec la British Library qui contient plus de 3 000 de ses

titres63

Crsquoest son premier partenariat avec la bibliothegraveque nationale des Pays-Bas

qui a donneacute au projet plus de creacutedibiliteacute64

Aujourdrsquohui Portico crsquoest 957 bibliothegraveques de 21 pays diffeacuterents 354

eacutediteurs pour environ 27 000 revues archiveacutees 23 revues sont accessibles suite agrave

un laquo eacuteveacutenement deacuteclencheur raquo65

Il ne srsquoagit pas drsquoun accegraves libre puisqursquoil est

reacuteserveacute aux bibliothegraveques participantes Le modegravele eacuteconomique se basait drsquoabord

sur des fonds publics des agences gouvernementales et de la Bibliothegraveque du

Congregraves Puis ils furent remplaceacutes de plus en plus par les frais drsquoadheacutesion payeacutes

tant par les bibliothegraveques que par les eacutediteurs66

Ainsi pour participer les

bibliothegraveques doivent reacutegler chaque anneacutee une redevance en fonction des budgets

qursquoelles deacutepensent respectant la deacutefinition de lrsquoARL de laquo Library Materials

Expenditures raquo67

entre 25 et 35 millions de dollars deacutepenseacutes elles payent agrave

Portico 25 462 dollars Les plus petites bibliothegraveques ayant moins de 150 000

dollars de deacutepenses documentaires payent 103 du total de ses deacutepenses Les

consortiums peuvent neacutegocier des reacuteductions sur les frais imposeacutes aux

bibliothegraveques (le JISC lrsquoa fait pour le Royaume-Uni)68

Lrsquoaccord avec Portico se

renouvelle tous les trois ans avec une augmentation raisonnable des frais

drsquoadheacutesion Dans ce cas la bibliothegraveque peut abandonner si elle ne veutpeut plus

payer Le contrat stipule un deacutebut drsquoarchivage de la revue agrave partir de lrsquoanneacutee du

62


inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 33 laquo Perpetual Access to Electronic Journals A Survey of One Academic

Research Libraryrsquos Licenses raquo p 93

63 A Comparative Study of e-Journal Archiving Solutions p 8 Andrew MacEwan

laquo Building the Legal Deposit E-journal archive for the UK raquo Taking the Long View International Perspective s on E-

Journal Archiving Confeacuterence du 7 septembre 2015 agrave Edinbourg disponible sur

lthttpkeepers2015blogsedinaacukconference-reportgt consulteacute le 03052017

64 Ensuring that lsquoersquo doesnrsquot mean ephemeral A practical guide to e -journal archiving solutions p 10-11

65 Portico disponible sur lthttpwwwporticoorgdigital-preservationthe-archive-content-accessaccess-to-

archived-contentgt consulteacute le 01052017

66 laquo Perpetual Access to Electronic Journals A Survey of One Academic Research Libraryrsquos Licenses raquo p 94

67 Cf note de bas de page ndeg51 sur laquo Library Materials Expenditures raquo p 63

68 Preservation Trust and Continuing Access for e-Journals p 21



contrat Quant aux eacutediteurs les plus importants (ayant un chiffre drsquoaffaires total de

plus de 250 millions de dollars) payent 81 960 dollars et les plus petits fournissent

chaque anneacutee 250 dollars agrave Portico Les exemplaires de licences tant pour les

bibliothegraveques que pour les eacutediteurs sont disponibles sur leur site69

Le programme

Portico se veut totalement transparent Il a atteint depuis quelques anneacutees un

eacutequilibre financier

Cette transparence passe aussi par la publication en ligne des eacutediteurs et

revues concerneacutes par le programme Nous retrouvons Elsevier Brill Brepols

Wolters Kluwer Springer Taylor amp Francis SAGE mais aussi Oxford University

Press Cambridge University Press et le franccedilais EDP Science70

Portico archive

aussi quelques revues en Open Access issues agrave 96 des eacutediteurs Hindawi

Publishing Corporation Medknow Publications Copernicus Publication et

BioOne Aussi les revues Adansonia Anthropozoologica Geodiversitas et

Zoosystema du Museacuteum National drsquoHistoire Naturelle sont distribueacutees par BioOne

dans leur version eacutelectronique et donc archiveacutees par Portico Des critiques comme

quoi Portico srsquoadresserait plutocirct agrave des eacutediteurs ameacutericains importants ont pousseacute le

programme agrave eacutelargir son peacuterimegravetre Ainsi les responsables du projet se vantent

aujourdrsquohui que plus de la moitieacute des participants sont des petits eacutediteurs71

Enfin

Portico propose depuis 2011 des e-books moyennant des frais suppleacutementaires

Tout le contenu peut ecirctre auditeacute par un des membres du programme72

Technique

Ce sont les eacutediteurs qui fournissent agrave Portico leurs revues Le versement agrave

lrsquoarchive peut se faire selon diffeacuterentes modaliteacutes soit par envoi de la part de

lrsquoeacutediteur des revues stockeacutees sur un support physique soit par FTP (File Transfer

Protocol qui permet depuis un ordinateur de copier des fichiers sur un autre

ordinateur) soit par requecircte OAI-PMH soit via un logiciel proprieacutetaire deacuteveloppeacute

par Portico ou derniegravere option le contenu peut ecirctre chargeacute sur une zone de

69

Portico disponible sur lthttpwwwporticoorgdigital-preservationjoin-porticofor-librariesgt

lthttpwwwporticoorgdigital-preservationjoin-porticofor-publishersgt consulteacutes le 01052017

70 lthttpwwwporticoorgdigital-preservationwho-participates-in-porticoparticipating-publishersgt consulteacute le

01052017

71 Kate Wittenberg laquo Portico Current Work and Future Plans raquo Taking the Long View International

Perspectives on E-Journal Archiving Confeacuterence du 7 septembre 2015 agrave Edinbourg disponible sur

lthttpkeepers2015blogsedinaacukconference-reportgt consulteacute le 30042017 laquo Archiving in the networked

world  Open Access Journals raquo p 195

72 lthttpwwwporticoorgdigital-preservationgt consulteacute le 01052017



stockage Portico73

Lrsquoingestion est ensuite manuelle controcircleacutee normaliseacutee suivant

des formats limiteacutes et preacutedeacutefinis Le programme reacutecupegravere les meacutetadonneacutees

effectue les migrations et reconditionne le tout en un paquet drsquoarchives

Puis il assure lrsquointeacutegriteacute des fichiers Portico accepte les articles sous leur

format drsquoorigine tant qursquoils sont convertibles en XML et apregraves une veacuterification

lors du versement via le logiciel drsquoidentification de format JHOVE Portico migre

les fichiers sources en un nouveau format le NLM DTD (National Library of

Medicine Document Type Definition) qui garantit la peacuterenniteacute Il comprend la

copie de lrsquoarticle et ses composants utiliseacutes sur le Web Ces fichiers contiennent du

XML pour lrsquoen-tecircte qui deacutecrit le document et son contenu Le format a eacuteteacute inventeacute

par le National Center for Biotechnology Information (NCBI) de la National

Library of Medicine (NLM) Il conserve le contenu indeacutependamment de la forme

de la revue Cette homogeacuteneacuteisation limite la profusion de formats agrave geacuterer Le

fichier original et sa version homogeacuteneacuteiseacutee NLM DTD sont conserveacutes ensemble

dans lrsquoarchive En revanche Portico nrsquoeacutemule pas lrsquoenvironnement du site Web

drsquoorigine ce qui peut changer le ressenti et lrsquoaperccedilu de lrsquoarticle74

Ainsi Portico

reacutecupegravere le fichier source complet mais perd la preacutesentation originale

Portico normalise les fichiers et les meacutetadonneacutees Il preacuteserve celles des

eacutediteurs et en ajoute des speacutecifiques agrave la conservation Le programme utilise le

scheacutema standard METS (Metadata Encoding and Transmission Standard) pour

empaqueter ces meacutetadonneacutees descriptives administratives et structurelles en XML

Une version speacutecifique agrave Portico du scheacutema METS appeleacute PMETS a eacuteteacute

deacuteveloppeacutee reacutefeacuterenccedilant tous les composants du fichier source Portico travaille

aussi avec PREMIS qui deacuteveloppe un dictionnaire et des scheacutemas XML de

conservation75

Portico suit le modegravele OAIS et assure toute la documentation neacutecessaire

pour comprendre le contenu archiveacute76

Des controcircles reacuteguliers et automatiques de lrsquoarchive ont lieu aboutissant sur

les reacuteparations neacutecessaires Chaque anneacutee une analyse des besoins de migration

est effectueacutee Portico base sa meacutethode de conservation sur la migration au fil des

73

laquo Portico Current Work and Future Plans raquo

74 laquo An Overview of Content Archiving Services in Scholarly Publishing raquo p 4-5

75 laquo Archiving Electronic Journals An Overview of Porticorsquos Approach raquo p 12-13

76 Ibid p 11



eacutevolutions technologiques Cependant il existe un veacuteritable risque que les

migrations soient volumineuses et coucircteuses Enfin le programme a un plan de

gestion des risques en cas drsquoattaque de catastrophe ou de problegraveme technique

Accegraves

Portico ne donne pas drsquoaccegraves en cas de panne temporaire de la plateforme de

lrsquoeacutediteur Le projet propose un accegraves post-abonnement avec les eacutediteurs qui lrsquoont

autoriseacute Pour le reste les archives sont inaccessibles jusqursquoagrave un eacuteveacutenement

deacuteclencheur exceptionnel De plus suite agrave cet eacuteveacutenement lrsquoaccegraves est soumis agrave une

proceacutedure de demande aupregraves de lrsquoeacutediteur qui prend trois agrave quatre mois avant

drsquoaboutir Enfin les usages autoriseacutes semblent tregraves restreints les documents

archiveacutes eacutetant la proprieacuteteacute de Portico77

En cas de rachat drsquoune revue par un

eacutediteur lrsquoaccegraves peacuterenne agrave celle-ci nrsquoest pas garanti et deacutepend de la volonteacute de

lrsquoeacutediteur En revanche lrsquoaccegraves au contenu de Portico est reacutetroactif en cas de non-

reconduction annuelle de lrsquoadheacutesion

Lorsqursquoun accegraves est ouvert il se fait agrave lrsquoeacutechelle du campus pour les

bibliothegraveques participant agrave Portico Elles peuvent aussi avoir un accegraves reacuteserveacute pour

que leurs bibliotheacutecaires puissent auditer les fonds de Portico Les eacutediteurs avec

un accegraves aussi seacutecuriseacute (mot de passe) peuvent voir ce qui est fait de leurs

revues une fois archiveacutees78

Audit et retour drsquoexpeacuterience

En 2010 un audit de Portico a eacuteteacute meneacute Il a souleveacute un manque de

transparence de lrsquoorganisation ducirc agrave une documentation peu fournie agrave lrsquoeacutepoque des

deacutelais drsquoaccegraves en cas drsquo laquo eacuteveacutenement deacuteclencheur raquo trop longs et une capaciteacute

douteuse des serveurs de geacuterer une connexion en masse Etaient aussi souligneacutes

une solution qui ne couvre pas un ensemble assez repreacutesentatif ainsi qursquoune

relation avec JSTOR qui est certes une opportuniteacute mais qui peut preacutesenter un

risque (double contact avec les eacutediteurs) De plus la technologie est propr ieacutetaire

mais utilise de preacutefeacuterence des formats et des plug-ins Open Source Lrsquoaudit

pointait aussi le fait qursquoil nrsquoy ait pas eu de test de migration grandeur nature

77






effectueacute ce qui provoque un retour insuffisant sur lrsquoefficaciteacute du systegraveme Le

projet pecircche par le fait qursquoil ne preacutevoit pas de plan de reprise satisfaisant en cas de

problegraveme Portico ne dit pas qui pourrait assurer sa suite srsquoil venait agrave disparaicirctre

Aussi le projet est jugeacute comme une solution insuffisante en termes de garantie79

Des teacutemoignages sont disponibles sur le site officiel du projet Ils soulignent

sa capaciteacute agrave reacuteunir son efficaciteacute la qualiteacute de son contenu gracircce aux accords

obtenus avec tous les plus grands eacutediteurs80

Pour conclure Portico preacutesente lrsquoavantage de rassurer les eacutediteurs par le fait

que les copies conserveacutees ne soient pas diffuseacutees massivement et que leur

archivage est centraliseacute81

Portico est une assurance sur le long terme qui propose

un accegraves post-abonnement et collabore avec des bibliothegraveques nationales

prestigieuses En revanche nous pouvons reprocher son prix un manque

drsquoindeacutependance vis-agrave-vis des grands eacutediteurs et lrsquoinexistence drsquoun plan de

reprise82

Comparaison des trois solutions et croisement de leurs archives

Il est impossible de dire quelle technique entre LOCKSS ou Portico est la

meilleure En revanche nous pouvons les comparer et remarquer aussi leurs points

communs83

Ainsi LOCKSS preacutesente plus drsquoeacutediteurs adheacuterents agrave son projet mais

ce sont des plus petits eacutediteurs (publiant moins de cinq tit res) que Portico Ce

dernier couvre plus de titres que LOCKSS pour un nombre moindre drsquoeacutediteurs

Concernant les revues en Open Access LOCKSS et Portico assurent la mecircme

quantiteacute drsquoarchivage de revues reacutepertorieacutees dans le DOAJ (Directory of Open

Access Journals) entre 8 et 9 du DOAJ sont preacutesents dans lrsquoun et dans lrsquoautre

Nous remarquons que ce sont souvent les mecircmes BioMed Central BioOne

79

Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documen taires eacutelectroniques en texte

inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 43 p 48 p 52 p 73

80 Portico disponible sur lthttpwwwporticoorgdigital-preservationwho-participates-in-porticowhat-

participants-say-about-porticogt consulteacute le 01052017



83 Voir lrsquoAnnexe 2 Tableaux de comparaison des solutions LOCKSS CLOCKSS et Portico



Peacuterimegravetre commun couvert par les solutions drsquoarchivage eacutevoqueacutees

Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires eacutelectroniques en texte inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 57

Ce scheacutema souligne les redondances entre projets ce qui teacutemoigne drsquoune

strateacutegie agrave revoir En effet nous pouvons remarquer que certaines revues sont

archiveacutees par deux voire trois des solutions eacutevoqueacutees Par rapport au nombre de

titres conserveacutes par CLOCKSS la proportion similaire agrave LOCKSS et encore plus

agrave Portico est assez importante LOCKSS et Portico ne preacutesentent chacun que 35

de titres uniques archiveacutes Les plus gros eacutediteurs Taylor amp Francis John Wiley amp

Sons Springer SAGE Oxford University Press collaborent agrave la fois avec Portico

CLOCKSS et LOCKSS Si cela teacutemoigne de leur investissement pour lrsquoarchivage

cela remet aussi en cause lrsquoefficaciteacute des solutions qui srsquoadressent finalement au

mecircme profil Si lrsquoarchivage se veut le plus exhaustif possible une strateacutegie globale

doit ecirctre penseacutee

Les revues de Springer Elsevier Wiley et Taylor amp Francis repreacutesentent

533 des titres conserveacutes par Portico 788 chez CLOCKSS mais seulement

489 dans LOCKSS (qui nrsquoa ni Elsevier ni Wiley comme partenaire) Les titres

uniques de Portico proviennent principalement drsquoElsevier IEEE Wiley et Wolters

Kluwer Les plus grands eacutediteurs mondiaux (Blackwell Elsevier Springer Taylor

amp Francis et Wiley) participent agrave plus drsquoun projet drsquoarchivage chacun Les eacutediteurs

choisissent plusieurs solutions pour reacutepartir les risques LOCKSS et CLOCKSS

eacutetant baseacutes sur la mecircme technologie le choix se fait surtout sur la volonteacute drsquoun

accegraves assez ouvert ou plutocirct restreint A lrsquoheure actuelle il semblerait qursquoaucune

des trois solutions soient en mesure drsquoarchiver lrsquointeacutegraliteacute des collections des

grands bouquets souscrits



Si lrsquoon compare les solutions en termes de coucircts et notamment de temps de

travail pour le personnel des bibliothegraveques (choix de ce qui est agrave archiver

lancement du logiciel installation configuration accegraves maintenance souscription

agrave la solution prix du stockagehellip) LOCKSS se reacutevegravele plus coucircteux Mais il faut

faire cette analyse par rapport aux beacuteneacutefices que chaque solution rapporte Il

convient de noter aussi que si une bibliothegraveque est membre drsquoun PLN elle peut

mutualiser les deacutepenses et les actions avec drsquoautres eacutetab lissements La solution la

plus eacuteconomique est CLOCKSS mais lrsquoaccegraves est restreint et lrsquoaccegraves post-

abonnement nrsquoest pas pris en compte Enfin LOCKSS se reacutevegravele ecirctre la solution la

plus sucircre en termes drsquoaccegraves peacuterenne seacutecuriseacute84

Portico LOCKSS CLOCKSS assurent une qualiteacute de service similaire

moteur de recherche drsquoarticle liens internes descriptions de revues possibiliteacute

drsquoimprimer en fonction de lrsquoaccord avec lrsquoeacutediteur actualiteacutehellip

Les bibliothegraveques ont le choix laquo payer une sorte drsquoassurance externe

(Portico) ou srsquoinvestir dans la preacuteservation (LOCKSS) raquo85

On peut donc

imaginer un systegraveme adaptant la solution choisie par la bibliothegraveque en fonction

des types de revues et une reacutepartition des solutions existantes entre eacutetablissements

afin de partager les coucircts

Pour Michael Seadle les eacutediteurs ont inteacuterecirct agrave participer agrave plusieurs projets

parmi Portico LOCKSS CLOCKSS et e-Depot86

Cependant les petits et moyens

eacutediteurs communiquent peu sur leur possibiliteacute drsquoarchivage Peut -ecirctre parce que les

enjeux sont moins grands ou par manque de moyens ils semblent agrave la marge de ces

probleacutematiques De mecircme crsquoest plutocirct en STM que les projets srsquoappliquent

Hathi Trust

Le projet est neacute de la collaboration de bibliothegraveques universitaires

initialement ameacutericaines en 2008 Elles souhaitaient partager leurs archives et

collections numeacuteriseacutees au sein drsquoune bibliothegraveque numeacuterique commune Ce projet

concerne agrave la fois les e-books et les revues Il contient aussi du contenu issu

drsquoInternet Archive et de Google Books Ce deacutepocirct drsquoarchives a eacuteteacute certifieacute par le

84


inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 57-58 p 76-78

85 Ibid p 89




CRL en mars 2011 laquo Audit and certification trustworthy digital repositories raquo Son

conseil drsquoadministration est composeacute de membres issus des institutions fondatrices

et de membres eacutelus Lrsquoinfrastructure est heacutebergeacutee agrave lrsquouniversiteacute de Michigan Cette

derniegravere assure avoir un plan de reprise en cas de problegraveme Pour participer les

bibliothegraveques doivent payer des frais pour la maintenance de la plateforme Ces

derniers sont fixeacutes selon un calcul assez complexe tenant compte de la collection

apporteacutee par la bibliothegraveque au projet si celle-ci est proteacutegeacutee ou non par le droit

drsquoauteur et du nombre de partenaires Lrsquouniversiteacute Complutense de Madrid est la

seule universiteacute europeacuteenne agrave participer Un systegraveme de gestion des droits sur le

contenu baseacute sur un algorithme a eacuteteacute mis en place Hathi Trust respecte le modegravele

OAIS utilise le standard METS coupleacute au dictionnaire PREMIS La base de

donneacutees contient des fichiers au format XML des images TIFF ou JPEG Un

controcircle est effectueacute au versement puis reacuteguliegraverement pour veacuterifier lrsquointeacutegriteacute des

fichiers La plateforme utilise une migration en accegraves pour la consultation qui se

fait sous forme PDF ou drsquoune image Sa strateacutegie drsquoaccegraves sur le long terme est la

migration dans des formats ouverts libres87

Les solutions compleacutementaires fournies par les

agreacutegateurs

Nous eacutevoquons ces solutions mais devons signaler que les agreacutegateurs

proposent lrsquoaccegraves aux archives contre le paiement de frais drsquoabonnement mais ne

garantissent pas lrsquoaccegraves en cas de non-reconduction du contrat Ils ne servent que

pour lrsquoaccegraves courant agrave des textes laquo anciens raquo88

Ils agissent en tant que

laquo fournisseurs tiers raquo deacutefinis comme des laquo organismes qui ne sont ni des eacutediteurs

commercialisant leurs propres contenus ni des bibliothegraveques acqueacuterant les

contenus des eacutediteurs raquo89

JSTOR

Geacutereacute par Ithaka JSTOR (Journal Storage) est un agreacutegateur agrave but non lucratif

creacuteeacute en 1995 Le programme numeacuterise des journaux papier et reacuteunit les archives

des eacutediteurs Ces derniers reccediloivent des redevances en eacutechange de leur deacutepocirct au

sein de la plateforme et de la remise drsquoun droit drsquoaccegraves perpeacutetuel La licence

87

Hathi Trust disponible sur lthttpswwwhathitrustorggt consulteacute le 03052017





perpeacutetuelle drsquoaccegraves agrave lrsquoinformation couvre aussi le risque de disparition de JSTOR

qui pourrait remettre ses donneacutees de faccedilon deacutefinitive aux bibliothegraveques sans que

les eacutediteurs ne srsquoy opposent90

JSTOR seacutelectionne les revues en fonction de leur

historique de recommandation drsquoanalyse statistique de citations du nombre

drsquoabonnementshellip Les articles les plus reacutecents des eacutediteurs nrsquoy sont pas agrave cause de

la laquo barriegravere mobile raquo (moving wall) imposeacutee par les eacutediteurs qui est geacuteneacuteralement

de trois agrave cinq ans91

La plateforme contient actuellement les articles de 2 300

revues depuis leur premiegravere publication La plupart des eacutedit eurs participant sont agrave

but non lucratif ou des presses universitaires agrave lrsquoorigine surtout speacutecialiseacutes dans

les SHS Les frais varient en fonction de lrsquoeacutetablissement et sont payeacutes

annuellement 1 500 institutions sont abonneacutees Certaines revues numeacuteriseacutees

appartenant au domaine public sont en accegraves libre92

Lorsqursquoun abonnement agrave

JSTOR nrsquoest pas renouveleacute lrsquoaccegraves nrsquoest plus assureacute93

Les agreacutegateurs peuvent

effectuer des copies pour garantir la sauvegarde des informations Ils peuvent aussi

proposer des droits drsquoaccegraves post-abonnement en fonction des droits qui leur ont eacuteteacute

accordeacutes par les eacutediteurs mais ne peuvent assurer un accegraves peacuterenne94

JSTOR preacutesente lrsquoavantage drsquoecirctre indeacutependant et ouvert aux revues non

anglophones et tregraves speacutecialiseacutees En revanche la collection nrsquoest pas exhaustive

De plus lrsquoabonnement se fait pour des collections preacutedeacutefinies ou agrave lrsquointeacutegraliteacute

mais pas agrave la demande (revue par revue) JSTOR aurait lrsquoambition de creacuteer

parallegravelement une archive agrave long terme sucircre comprenant les contenus acquis95

OCLC

Online Computer Library Center (OCLC) est une organisation agrave but non

lucratif ameacutericaine qui fournit aux bibliothegraveques des services notamment en

termes drsquoaccegraves agrave long terme aux revues via des accords obtenus avec les eacutediteurs

LrsquoOCLC conserve des archives de publications au sein de son Electronic

Collections Online (ECO) plateforme neacutee en 1997 LrsquoOCLC donne un accegraves aux

90

Le rocircle des bibliothegraveques dans lrsquoarchivage des peacuteriodiques eacutelectroniques scientifiques p 19

91 laquo An Overview of Content Archiving Services in Scholarly Publ ishing raquo p 5-7

92 JSTOR disponible sur lthttpaboutjstororg10thingscid=dsp_jstor -10things_04_2017gt consulteacute le

01052017



inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 16 Le rocircle des bibliothegraveques dans lrsquoarchivage des peacuteriodiques

eacutelectroniques scientifiques p 20




articles anciens des revues participant au projet avec garantie drsquoaccegraves dans les

cinq anneacutees suivant la fin drsquoun abonnement96

La bibliothegraveque a le choix des titres

qursquoelle souhaite OCLC neacutegocie avec les eacutediteurs pour un accegraves perpeacutetuel garanti

avec migrations des archives si besoin La solution a fait ses preuves depuis

quelques anneacutees lrsquoarchivage est assureacute une collection conseacutequente srsquoest formeacutee

et des accords avec les eacutediteurs sont nombreux Les inconveacutenients sont que les

bibliothegraveques ne peuvent que consulter que de grands eacutediteurs nrsquoy participent pas

et que les eacutediteurs participant peuvent reacutesilier leurs accords Dans ce cas lrsquoOCLC

ne garderait que le contenu souscrit auparavant97

De plus lrsquoaccegraves deacutepend du

paiement de frais et lrsquoarchivage nrsquoest pas leur premiegravere mission Crsquoest plus un

service pour donner un accegraves direct La liste des eacutediteurs concerneacutes est publique

Les migrations sont effectueacutees afin de limiter les risques de perte Le programme a

un plan de gestion des risques en cas de catastrophe naturelle ou de problegraveme de

systegraveme Il promet un accegraves sur le long terme et assure qursquoune copie de la revue est

conserveacutee sur un site diffeacuterent La fin drsquoactiviteacute drsquoECO serait reacutesolue par un envoi

de CD DVD contenant des copies de ce qui eacutetait archiveacute98

Project Muse

Le Projet Muse est creacuteeacute en 1995 par lrsquoeacutediteur universitaire Johns Hopkins

University Press (premier eacutediteur universitaire des Etats-Unis) avec une aide

financiegravere accordeacutee par la Fondation Mellon Crsquoest un agreacutegateur pour des presses

universitaires des maisons drsquoeacutedition agrave but non lucratif et des socieacuteteacutes savantes

dans le domaine des SHS Il contient une collection de 238 revues issues de 260

presses speacutecialiseacutees dans les SHS reacuteparties en six sous-collections Le projet

acquiert ses contenus par achat beacuteneacuteficiant drsquoune importante remise ou par don

des maisons drsquoeacutedition Plus de 2 500 bibliothegraveques participent 90 jours apregraves la fin

drsquoun abonnement elles reccediloivent gracircce agrave Project Muse en accegraves ou graveacutes sur un

DVD les revues des douze derniers mois auxquelles elles eacutetaient abonneacutees et pour

lesquelles elles ont souscrit Lrsquoadheacutesion se fait moyennant le paiement de frais par

type de collection ou par titres de revues La consultation est ensuite possible pour

tout lrsquoeacutetablissement universitaire auquel est rattacheacutee la bibliothegraveque Ces derniers

96

E-Journal Archiving Metes and Bounds A Survey of the Landscape p 17 Le rocircle des bibliothegraveques dans

lrsquoarchivage des peacuteriodiques eacutelectroniques scientifiques p 17





peuvent consulter en ligne imprimer teacuteleacutecharger Aussi le projet autorise les

bibliothegraveques agrave conserver une copie sur le support qursquoelles veulent (DVD serveur

localhellip) Il a la particulariteacute de garantir lrsquoarchivage par le fait qursquoil participe agrave

LOCKSS et agrave Portico99

Depuis 2012 la plateforme propose aussi des e-books

Drsquoautres deacutepocircts de revues travaillent avec des archives en transfeacuterant leurs

collections HighWire Press participe massivement agrave LOCKKS BioOne est

membre de LOCKSS OhioLink et Portico100

Enfin SciELO la plateforme

internationale financeacutee par des fonds publics pour heacuteberger les revues souvent

eacutediteacutees par les socieacuteteacutes savantes contient 450 revues en espagnol et portugais et

participe au programme CLOCKSS101

Il pourrait srsquoaveacuterer eacutetonnant que JSTOR

issu drsquoIthaka ne verse pas au sein de Port ico ses contenus Mais il achegravete aux

eacutediteurs des droits et ne peut donc pas avoir une mission identique agrave Portico

Une solution proposeacutee par un consortium lrsquoOhioLink

LrsquoOhioLINK est un consortium de lrsquoEtat drsquoOhio qui garantit un accegraves

perpeacutetuel agrave des revues sous licence au sein drsquoune archive permanente lrsquoElectronic

Journal Center (EJC) depuis 1998 Les articles sont chargeacutes localement sur leurs

serveurs par les bibliothegraveques Ce systegraveme lourd agrave porter srsquoadresse qursquoagrave un petit

nombre de BU102

Pour les membres du Consortium lrsquoaccegraves est permanent ne

neacutecessitant pas drsquoeacuteveacutenement deacuteclencheur De plus quelques contenus sont aussi

accessibles agrave tous les habitants drsquoOhio La liste des eacutediteurs participant est

publique LrsquoEJC contient 24 millions drsquoarticles issus de plus de 10 000 revues

LrsquoEJC est une archive permanente pour le consortium Elle ne modifie pas le

document agrave lrsquoentreacutee La logique de peacuterenniteacute est assureacutee par une migration Le

logiciel agrave la base de lrsquoEJC srsquoappelle ScienceServer Le tarif drsquoadheacutesio n varie en

fonction de ce que paye lrsquoinstitution pour des abonnements de revues preacutesentes

dans lrsquoarchive Crsquoest lrsquoeacutediteur qui fournit le document dans une version

99

laquo Perpetual Access to Electronic Journals A Survey of One Academic Research Libraryrsquos Licenses raquo p 100

lthttpsmusejhuedu httpsmusejhueduaboutorderlicense_reviewhtmlgt consulteacute le 01052017

100 E-Journal Archiving Metes and Bounds A Survey of the Landscape p 29-30

101 Franccediloise Vandooren laquo Evolution de lrsquoaccegraves aux publications scientifique s raquo dans Joachim Schoumlpfel (dir)

op cit p 134


Preservation Trust and Continuing Access for e-Journals p 21 laquo E-archiving raquo - eacutetude preacuteliminaire p 117



normaliseacutee Cependant lrsquoacquisition eacutetant fluctuante certaines collections sont

incomplegravetes103

Une solution pour un domaine scientifique PubMed

Central

Il convient enfin drsquoeacutevoquer la solution qui consiste agrave reacuteunir des revues agrave

archiver par domaine scientifique104

Nous avons choisi lrsquoexemple de PubMed

Central qui est une archive ouverte de lrsquoInstitut National de la Santeacute (National

Institute of Health - NIH) Depuis 2008 les chercheurs financeacutes par le NIH sont

fortement inciteacutes agrave verser dans lrsquoanneacutee qui suit leurs articles dans lrsquoarchive

financeacutee par le gouvernement Ce serveur public heacuteberge des articles scientifiques

en anglais de sciences de la vie et biomeacutedecine Il est maintenu par la National

Library of Medicine et obtient des droits perpeacutetuels drsquoarchivage suite agrave des

neacutegociations avec les eacutediteurs Ces derniers choisissent de participer au projet soit

en versant leurs archives soit en soutenant lrsquoinitiative des chercheurs souhaitant

deacuteposer leurs articles Ce sont les versions deacutefinitives accepteacutees par un comiteacute de

lecture qui sont verseacutees Si crsquoest lrsquoauteur qui deacutepose sur laquo The NIH Manuscript

Submission raquo (NIHMS) il doit srsquoassurer drsquoen avoir le droit Certaines revues ne

proposent agrave la plateforme que leurs anciens numeacuteros laissant un deacutelai avant de

deacuteposer les reacutecents105

Des journaux en Open Access utilisent PubMed Central

comme moyen drsquoarchiver Ainsi la plateforme heacuteberge les articles de lrsquoeacutediteur

californien agrave but non lucratif neacute en 2003 fonctionnant sur le principe auteur-

payeur PLoS Lrsquoaccegraves en ligne est libre et direct respectant tout de mecircme une

barriegravere mobile Crsquoest aujourdrsquohui 43 millions drsquoarticles qui sont archiveacutes La liste

des eacutediteurs participant est publique Lrsquoaccegraves peacuterenne est assureacute selon un principe

de migration Les articles sont archiveacutes au format XML ou HTML Enfin il faut

noter qursquoil existe une version anglaise UK PubMed Central106

103

E-Journal Archiving Metes and Bounds A Survey of the Landscape p 110 OhioLink

lthttpswwwohiolinkeducontentohiolink_electronic_journal_centergt consulteacute le 25052017

104 Pour lrsquoarchivage effectueacute par les bibliothegraveques nationales que nous aurions pu eacutevoquer ici Library of

Congress mais aussi la British Library nous avons preacutefeacutereacute nous concentrer sur le modegravele laquo e-Depot raquo des Pays-Bas

consacreacute agrave lrsquoarchivage en masse des revues scientifiques eacutelectroniques Nous renvoyons le lecteur vers les sites

institutionnels de ces deux bibliothegraveques pour connaicirctre plus leur collection geacuteneacuterale drsquoarchives eacutelectroniques (presses

manuscritshellip) lthttpswwwlocgovcollectionsgt lthttpswwwblukgt consulteacutes le 03052017



lthttpswwwncbinlmnihgovpmcgt consulteacute le 03052017



Les organismes et institutions qui deacutefendent lrsquoarchivage

des revues eacutelectroniques

Le JISC et le projet laquo Keepers Registry raquo

Le JISC (Joint Information Systems Committee) est un organisme agrave but non

lucratif apparu au Royaume-Uni en 2006 pour neacutegocier des abonnements au nom

de la communauteacute scientifique et proposer des espaces partageacutes pour favoriser

lrsquoeacuteducation et la recherche

En 2006 le rapport Kenney deacutenonccedilait un manque de clarteacute pour savoir quel

titre de revues appartenait ou pas agrave telle ou telle archive107

Le JISC est agrave lrsquoorigine

du projet laquo Keepers Registry raquo qui reacutepond agrave ce problegraveme Il a ensuite eacuteteacute deacuteveloppeacute

par EDINA en collaboration avec lrsquoInternational Standard Serial Number (ISSN)

de Paris Il srsquoagit drsquoune base de donneacutees en ligne reacutepertoriant les journaux

eacutelectroniques archiveacutes avec leur numeacutero ISSN Se baser sur lrsquoISSN permet de bien

identifier les revues et de faccedilon peacuterenne En effet si les URL peuvent ecirctre soumis

agrave des modifications lrsquoISSN est stable108

Ce registre permet de veiller agrave la

conservation des peacuteriodiques eacutelectroniques et drsquoalerter ceux susceptibles drsquoecirctre

perdus Il localise les collections et quelles sont les conditions de consultation Les

organismes drsquoarchivage communiquent aux laquo Keepers raquo (les laquo Guardiens raquo)

chargeacutes de veiller agrave lrsquoarchivage dans le monde Le projet encourage les eacutediteurs agrave

soutenir les agences drsquoarchivage communiquer sur leurs actions fac iliter lrsquoaccegraves agrave

leurs contenus et fournir des meacutetadonneacutees normaliseacutees Il invite aussi les

bibliothegraveques agrave impliquer leur personnel informer Keepers des risques de

disparition de revues adheacuterer agrave des projets drsquoarchivage et neacutegocier les contenus

avec les eacutediteurs en incluant la question de lrsquoaccegraves peacuterenne Enfin pour Keepers

les bibliothegraveques nationales doivent coordonner lrsquoarchivage en priorisant et en

mutualisant les efforts Elles doivent aussi srsquointeacuteresser aux eacutediteurs locaux et

nationaux menaceacutes et communiquer aupregraves des gouvernements sur la neacutecessiteacute de

lrsquoarchivage et de son financement109

107

E-Journal Archiving Metes and Bounds A Survey of the Landscape p 3 p 29 p 32

108 Preservation Trust and Continuing Access for e-Journals p 15-16 p 22

109 laquo Œuvre ensemble pour garantir la peacuterenniteacute des publications scientifiques numeacuterique raquo



Enfin le JISC est aussi agrave lrsquoorigine du projet SHERPA RoMEO reacutepertoriant

les deacutecisions des eacutediteurs agrave propos du deacutepocirct de leurs articles dans des archives

ouvertes110

DPC

La Digital Preservation Coalition (DPC) est un organisme agrave but non lucratif

neacute au Royaume-Uni travaillant en partenariat avec Portico et lrsquoUK LOCKSS

Alliance Il se compose de membres drsquouniversiteacutes (Oxford Cambridge Hullhellip)

drsquoentreprise (Unilever) de banques (National Bank HSBC) de meacutedias (BBC) des

archives nationales du Royaume-Uni drsquoassociations (Archives and Records

Associationhellip) du JISC111

Son objectif est de rendre accessible la meacutemoire

numeacuterique dans le futur La DPC aide agrave choisir des solutions agrave long terme incite agrave

la collaboration veut sensibiliser les politiques et les institutions sur les enjeux de

la preacuteservation numeacuterique Ses membres megravenent des eacutetudes et publient des

rapports Ainsi DPC a tenu un forum pour deacutefinir la confiance en un systegraveme

drsquoarchivage112

La Fondation Mellon

La Fondation Andrew W Mellon est au centre des principaux projets

(LOCKSS Porticohellip) Creacuteeacutee en 1969 elle deacutetient ses ressources de la richesse de

la famille Mellon qui a bacircti un empire agrave partir de la fondat ion de la banque portant

son nom Cette fondation deacuteveloppe des initiatives pour lrsquoart et la culture la

conservation lrsquoenseignement supeacuterieur Elle a lanceacute un programme de recherche

sur sept anneacutees intituleacute laquo E-Journal Archiving Program raquo113

Lrsquoobjectif eacutetait de

tester des solutions agrave proposer aux bibliothegraveques et aux eacutediteurs solutions ayant un

modegravele eacuteconomique viable dans le temps garantissant sa peacuterenniteacute114

110

Voir le site deacutedieacute lt httpsherpaacukromeoindexphpgt consulteacute le 29042017

111 DPC disponible sur lthttpwwwdpconlineorgaboutmembersgt consulteacute le 31032017 JISC disponible

sur lthttpswwwjiscacukaboutgt consulteacute le 31032017

112 Preservation Trust and Continuing Access for e -Journals p 27 le systegraveme drsquoarchivage doit avoir une

mission claire la preacuteservation doit ecirctre sa prioriteacute il doit ecirctre transparent sur ce qursquoil conserve accepter drsquoecirctre auditeacute

par un tiers avoir une solution de secours en cas de problegraveme anticiper les besoins futurs et collaborer avec les

organismes de recherche

113 laquo Perpetual Access to Electronic Journals A Survey of One Academi c Research Libraryrsquos Licenses raquo p 93




Lrsquouniversiteacute de Cornell

Les universiteacutes anglo-saxonnes ont mis en place des politiques

drsquoarchivage115

Mais certaines se sont plus impliqueacutees que drsquoautres et ont fait

figure de veacuteritable pilote Ainsi lrsquouniversiteacute de Cornell a eacuteteacute pionniegravere dans la

recherche de solution drsquoarchivage eacutelectronique Dans les anneacutees 1980 le

deacutepartement des archives de lrsquoEtat de New York a voulu relire les bandes

magneacutetiques du projet LURN (Land Use and Natural Resources) meneacute dans les

anneacutees 1960 en partenariat avec lrsquouniversiteacute Cornell Il a ducirc se reacutesoudre agrave

abandonner Le logiciel lisant les plans numeacuteriseacutes drsquooccupation du sol de New

York nrsquoavait pas eacuteteacute conserveacute116

Lrsquouniversiteacute de Cornell a travailleacute sur la neacutecessiteacute drsquoavoir des formats

standards mais aussi sur le projet PRISM (Preservation Reliability

Interoperability Security Metadata) et le projet laquo Harvest raquo pour coordonner la

preacuteservation entre bibliothegraveques et eacutediteurs dans le domaine de la litteacuterature pour

lrsquoagriculture puis dans les matheacutematiques et la physique En 1998 Cornell lance

le programme Fedora Commons qui consiste agrave impleacutementer un logiciel Open

Source pour conserver tout type de contenu numeacuterique Ce logiciel sert de socle

aux SAE de nombreuses institutions ameacutericaines (bibliothegraveques museacutees

entreprises)117

Degraves 2002 Cornell participe agrave EMANI (Electronic Mathematics

Archives Network Initiative) reacuteunissant diffeacuterentes bibliothegraveques du monde entier

La BU de Cornell a mis en place lrsquoOAIS en 2008 pour geacuterer lrsquoarchivage des revues

du projet Euclid plate-forme de deacutepocirct pour les eacutediteurs de revues en

matheacutematiques et statistiques118

Enfin nous lrsquoavons vu Cornell participe autant

au projet LOCKSS que Portico

Une enquecircte a eacuteteacute effectueacutee par lrsquouniversiteacute de Cornell aux cocircteacutes de

lrsquouniversiteacute de Columbia entre 2013 et 2015 pour envisager une conservation des

revues eacutelectroniques plus geacuteneacuteraliseacutee Elle tacircchait de deacutefinir une strateacutegie

deacutevelopper des proceacutedures preacutecises et un moyen de prioriser pour augmenter la

115

Plus de detail dans laquo Perpetual Access to Electronic Journals A Survey of One Academic Research Libraryrsquos

Licenses raquo p 94

116 Le rocircle des bibliothegraveques dans lrsquoarchivage des peacuteriodiques eacutelectroniques scientifiques p15

117 Collectif laquo Dossier speacutecial archivage archivage numeacuterique peacuterenne raquo La Gazette du Cines numeacutero speacutecial

feacutevrier 2013 p 9

118 Leah Solla laquo Building Digital Archives for Scientific Information raquo Issues in Science amp Technology

Librarianship 2002 disponible sur lthttpistlorg02 -fallarticle2htmlgt consulteacute le 31032017

Projet Euclid disponible sur lthttpprojecteuclidorgaboutpoliciesgt consulteacute le 31032017



quantiteacute de revues conserveacutees (quelles revues sont exposeacutees agrave un risque de perte le

plus fort) Des consultations ont eu lieu avec LOCKSS CLOCKSS Portico the

Keepers Registry DOAJ the Public Knowledge Project et le Center for Research

Libraries (CRL) Lors du projet ils ont identifieacute cinq cateacutegories principales de

revues eacutelectroniques et ont tenteacute de savoir ce qursquoelles faisaient en termes

drsquoarchivage celles produites par les neufs plus grands eacutediteurs commerciaux

celles issues de cinquante petits eacutediteurs deux grands agreacutegateurs (EBSCO et

ProQuest) les presses universitaires et les revues en Open Access Lrsquoensemble

regroupait ainsi 30 000 revues actives neacutecessitant un archivage Les plus grands

eacutediteurs de par la quant iteacute de revues qursquoils proposent ne peuvent tout archiver

Vingt des plus petits eacutediteurs ne participent pas agrave des projets tels par manque

drsquoinformation ou pour des raisons financiegraveres ils nrsquoont pas de moyen pour

impleacutementer de nouvelles technologies Avec EBSCO une enquecircte a eacuteteacute meneacutee

aupregraves des eacutediteurs publiant via cet agreacutegateur 30 drsquoentre eux ont reacutepondu et

parmi eux la moitieacute se disait precircte agrave participer agrave la mise en place drsquoun systegraveme

drsquoarchivage EBSCO suite agrave lrsquoenquecircte nrsquoa pas proposeacute lrsquoarch ivage comme un

service suppleacutementaire mais a inclus dans ses contrats avec les eacutediteurs une clause

pour obtenir le droit drsquoarchiver 76 revues en Open Access ont eacuteteacute preacute-

seacutelectionneacutees et ont fait lrsquoobjet drsquoun moissonnage de la part de lrsquouniversiteacute de

Columbia Enfin les revues eacutelectroniques publieacutees par des presses universitaires

sont encore rares et aucune nrsquoavait alors reacutedigeacute de politique drsquoarchivage formelle

mais elles en envisageaient une De cette enquecircte il a eacuteteacute impossible de deacutefinir

combien de revues ont ensuite eacuteteacute archiveacutees mais il est sucircr que des eacutediteurs ont pris

conscience des enjeux de lrsquoaccegraves agrave long terme et sont entreacutes en contact avec

Portico par exemple Le Keepers Registry a ainsi enregistreacute une hausse de 4 000

titres archiveacutes par lrsquoune des solutions existantes entre le deacutebut et la fin du

projet119

Pour conclure nous pouvons distinguer deux types de conservation possibles

celle ougrave lrsquoarchive est captureacutee (maintenant lrsquoaspect original de lrsquoarticle) par un

logiciel et celle ougrave lrsquoarchive est remise par les eacutediteurs les auteurs les institutions

119

Robert Wolven Strategies for Expanding e-Journal Preservation Final Report to the Andrew W Mellon

Foundation p 1-8 disponible sur lthttpsconfluencecornelledudisplayculpubl icStrategies+for+Expanding+E-

Journal+Preservationpreview=237539718335435396Strategies20for20Expanding20eJournal20Preservation2

0FINAL20PUBLIC20REPORTpdfgt consulteacute le 03042017



sous forme de fichier source (plus complet)120

Pour les solutions moissonnant des

sites Web la probleacutematique de la peacuterenniteacute des URL doit ecirctre eacutevoqueacutee Lrsquousage

drsquoidentifiants peacuterennes tel le DOI ou lrsquoISSN aide agrave reconnaicirctre les revues mais ne

reacutesout pas tout le problegraveme Lrsquoattribution drsquoun DOI est soumise en contrepartie au

paiement par la revue en question drsquoune adheacutesion agrave la fondation DOI Le DOI est

actif tant que le contenu existe chez lrsquoeacutediteur et que la maintenance des liens est

assureacutee LrsquoICOLC a deacuteveloppeacute une autre solution mettant en application un

Persistent URL (PURL) il fonctionne gracircce agrave une deacuteviation vers un service de

reacutesolution intermeacutediaire comprenant un stockage drsquoobjets qui recherche par le

PURL lrsquoobjet demandeacute et le renvoie en reacuteponse sous son nouvel URL (les

navigateurs doivent avoir des logiciels suppleacutementaires pour le faire)121

On perccediloit une certaine diversiteacute dans le choix possible pour les

bibliothegraveques Une certification permettant de juger la qualiteacute des deacutepocircts aide agrave

eacutevaluer les possibiliteacutes le TRAC (Trusted Repository Audit Checklist) devenu la

norme ISO 16363 en 2012122

Ces projets sont majoritairement meneacutes avec des

grands eacutediteurs car ils coucirctent chers Ces derniers sont plus agrave mecircme de fournir un

support des informations et des meacutetadonneacutees preacutecises De plus lrsquoarchivage

concerne principalement de la litteacuterature scientifique anglophone Pourtant

quelques pays europeacuteens se deacutemarquent par leur engagement leurs reacuteflexions sur

lrsquoarchivage des revues eacutelectroniques scientifiques

LES REFLEXIONS MENEES DANS LES PAYS EUROPEENS

LES CAS ALLEMAND BELGE HOLLANDAIS ET SUISSE

En Allemagne des licences nationales au projet

coopeacuteratif KOPALLUKII

LrsquoAllemagne a lanceacute deux grands programmes en faveur de lrsquoarchivage des

revues scientifiques eacutelectroniques Le premier consiste en lrsquoacquisition de licences

nationales Le pays a eacuteteacute pionnier puisque degraves 2004 il en financcedilait Une licence

nationale consiste en lrsquolaquo acquisition de contenus pour lrsquoensemble des institutions

120

Trust and Continuing Access for e-Journals p 7

121 laquo E-archiving raquo - eacutetude preacuteliminaire Zurich 2005 p 48 p 50 p 52

122 Preservation Trust and Continuing Access for e-Journals p 27-28



du pays dans un cadre leacutegal commun raquo Elle contient souvent une clause drsquoaccegraves

peacuterenne123

Les collections se composent essentiellement des anciens numeacuteros de

grands eacutediteurs agrave partir du premier Lrsquoaccegraves est possible pour tout allemand apregraves

son authentification sur la plateforme si le contenu nrsquoest pas reacuteserveacute agrave la

communauteacute scientifique (telles les revues en pharmacologie)124

Cette initiative a

servi drsquoexemple pour le Breacutesil la Gregravece lrsquoEspagne la Suisse le Royaume-Uni les

Pays-Bas et la France125

LrsquoAllemagne dispose de six consortiums reacutegionaux et des

consortiums propres agrave des instituts de recherche Tous se coordonnent pour les

licences nationales126

Par ailleurs le consortium HeBIS garantit lrsquoaccegraves agrave long

terme de Science Direct pour les anneacutees souscrites en local pour les

bibliothegraveques moyennant une taxe neacutegocieacutee et verseacutee agrave Elsevier127

Le second programme concerne la Deutsche Forschungsgemeinschaft

(Fondation allemande pour la recherche) qui srsquoest interrogeacutee sur un moyen de lier

LOCKSS avec le systegraveme drsquoarchivage de la bibliothegraveque nationale drsquoAllemagne

nommeacute KOPAL en 2010-2012 crsquoest le projet LuKII Un rapport avait eacuteteacute

preacuteceacutedemment reacutedigeacute par Neil Beagrie pour dresser un eacutetat de lrsquoart des solut ions

drsquoarchivage existantes en 2010128

Ce rapport preacuteconisait de privileacutegier sur le

court-terme lrsquoaccegraves post-abonnement et sur le long terme de choisir entre Portico

ou une plateforme nationale

Afin de contextualiser la bibliothegraveque nationale allemande (Deutsche

Nationalbibliothek ndash DNB) degraves la fin des anneacutees 1990 collectait des publications

de presses acadeacutemiques En 2004 est lanceacute le projet KOPAL (Kooperativer Aufbau

eines Langzeit archivs digitaler Informationen129

) KOPAL est neacute drsquoun partenariat

entre la Deutsche Bibliothek (DDB) la bibliothegraveque drsquoEtat et de lrsquoUniversiteacute de

Goumlttingen (Staats und Universitaumltsbibliothek ndash SUB) et la Socieacuteteacute de traitement

123



124 Hildegard Schaeffler laquo Les licences nationales en Allemagne raquo dans Pierre Carbone Franccedilois Cavalier

(dir) Les collections eacutelectroniques une nouvelle politique documentaire p 261-275


126 Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisat ion des ressources eacutelectroniques p 38 p 54 Archivage

papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires eacutelectron iques en texte inteacutegral en Feacutedeacuteration



128 Charles Beagrie Limited Ensuring perpetual access establishing a federated strategy on perpetual access and

hosting of electronic resources for Germany [en ligne] Deutsche Forschungsgemeinschaft Feacutevrier 2010 disponible sur

lthttpswwwmpgde230683access__hosting_studie_epdfgt consulteacute le 25052017

129 Construction coopeacuterative dune archive dinformations numeacuteriques sur le long terme



des donneacutees scientifiques de Goumlttingen (Gesellschaft fuumlr wissenschaftliche

Datenverarbeitung ndash GWDG) Crsquoest un projet pour creacuteer un SAE respectant le

modegravele OAIS130

La loi de 2006 instaurant le deacutepocirct leacutegal des publications

eacutelectroniques acceacutelegravere alors le programme Pour les e-books la DNB a mis en

place un workflow automatique comprenant le versement drsquoarchives via trois

interfaces au choix avec meacutetadonneacutees extraites veacuterifieacutees harmoniseacutees sous trois

formats diffeacuterents possibles (dont XMetaDissPlus deacuteveloppeacute en Allemagne et

adaptable pour les revues eacutelectroniques) Un controcircle du format des archives est

effectueacute agrave lrsquoentreacutee et un identifiant peacuterenne leur est attribueacute sous forme drsquoURN

(Uniform Resource Name) Ce dernier assure la peacuterenniteacute car il est indeacutependant du

lieu de stockage de lrsquoobjet et il est propre agrave lrsquoobjet en lui-mecircme Reacuteguliegraverement

drsquoautres controcircles automatiques sont meneacutes afin de garantir lrsquointeacutegriteacute des

documents conserveacutes au sein de lrsquoarchive Cette solution est envisageable aussi

pour des revues eacutelectroniques131

La DNB signe des accords avec des eacutediteurs

volontaires pour le versement de leurs archives au sein de KOPAL Ainsi des titres

de Springer et Wiley sont inclus dedans132

Lrsquoaccegraves se fait uniquement suite agrave un

eacuteveacutenement deacuteclencheur pour nrsquoimporte quelle personne preacutesente dans les locaux

de la bibliothegraveque En revanche comme il nrsquoy a pas drsquointerface pour les

utilisateurs la demande de consultation neacutecessite un temps drsquoattente conseacutequent133

La DNB preacutefegravere srsquoappuyer sur une logique drsquoeacutemulation car agrave terme elle coucircte

moins chegravere que les migrations successives KOPAL repose sur le logiciel

proprieacutetaire drsquoIBM intituleacute DIAS (Digital Information and Archiving System) Le

projet reprenait lrsquoarchitecture du projet e-Depot des Pays-Bas mais se distingue

par son exploitation partageacutee Il a une copie de ses archives hors site et un plan de

gestion des risques en cas drsquoattaque de catastrophe naturelle ou de problegraveme

technique

Le projet LuKII est porteacute par lrsquoUniversiteacute Humboldt de Berlin tregraves impliqueacutee

sur les questions drsquoarchivage puisqursquoelle participe activement agrave CLOCKSS

130Ensuring perpetual access establishing a federated strategy on perpetual access and hosting of electronic

resources for Germany p 146

131 Cornelia Diebel laquo How to handle the masses ndash automated workflows as a solution for the collection and

preservation of e-books in the German National Library raquo IFLA Library WLIC Lyon 2014 p 2 p 5


133 Ibid p 105



formant un des nœuds drsquoarchivage depuis fin 2011134

LuKII vise agrave

lrsquointeropeacuterabiliteacute entre LOCKSS et KOPAL et a abouti agrave la creacuteation drsquoun PLN de

neuf laquo LOCKSS boxes raquo au sein du pays et drsquoun centre de compeacutetences LOCKSS agrave

lrsquoUniversiteacute Humboldt afin de remplacer lrsquoeacutequipe de Stanford pour le soutien

technique Cet exemple allemand met en pratique lrsquoaffirmation de Michael Seadle

qui explique comment LOCKSS peut reacutepondre agrave un besoin drsquoarchivage sur

serveurs nationaux135

Une derniegravere contribution allemande concerne la publication en libre accegraves

En 2007 lrsquoinstitut de recherche allemand Max-Planck Gesellschaft (lrsquoeacutequivalent

du CNRS) avait annonceacute dans un communiqueacute mettre un terme agrave toute neacutegociation

avec Springer Quelques mois plus tard en 2008 lrsquoeacutediteur accepte la condition de

lrsquoinstitut de recherche que les articles publieacutes dans ses revues par un chercheur de

lrsquoinstitut Max-Planck Gesellschaft soient accessibles par tous en accegraves libre136

Pour appuyer cette deacutemarche porteacutee sur lrsquoOpen Access le gouvernement vote en

2013 lrsquoexclusiviteacute scientifique pour les revues limiteacutee agrave un an137

En Belgique francophone une eacutetude meneacutee en vue drsquoun

projet drsquoarchivage des revues eacutelectroniques

Lrsquoeacutetude meneacutee par Aude Alexandre part drsquoun besoin de la Bibliothegraveque Inter-

Universitaire de la Communauteacute franccedilaise de Belgique (BICfB) drsquoeacutelaborer une strateacutegie

drsquoarchivage de ses revues eacutelectroniques Elle souligne qursquoagrave lrsquoeacutechelle drsquoun eacutetablissement

cela est difficile agrave mener et qursquoil y a une reacuteelle neacutecessiteacute agrave participer agrave des projets

mutualisant les moyens de nombreuses institutions Les critegraveres retenus par lrsquoauteure

pour deacutefinir ce agrave quoi doit reacutepondre impeacuterativement lrsquoarchive comportant des revues

eacutelectroniques agrave lrsquousage des BU sont que elle doit disposer laquo drsquoun mandat clair et drsquoune

mission deacutedieacutee agrave lrsquoarchivage des e-journaux raquo ecirctre laquo le reacutesultat drsquoune collaboration

entre les eacutediteurs et les bibliothegraveques pour la mutualisation des ressources et des

responsabiliteacutes et la deacutefinition de droits drsquoarchivage au beacuteneacutefice de tous raquo proposer

laquo des conditions drsquoaccegraves suffisantes crsquoest-agrave-dire accessibles en ligne aux usagers des

bibliothegraveques [hellip] et sans restriction drsquoembargo raquo enfin ecirctre laquo multidisciplinaire raquo

134



135 laquo Archiving in the networked world  LOCKSS and national hosting raquo p 710 Global and Private LOCKSS Network

disponible sur lthttpswwwlockssorgcommunitynetworksgt consulteacute le 27052017





La BICfB en 2014 ne souscrivait ni agrave LOCKSS ni agrave Portico Aude Alexandre eacutevoque la

possibiliteacute de combiner plusieurs solutions afin qursquoelles soient adapteacutees et donnent le

plus de garanties en couvrant un peacuterimegravetre le plus vaste possible Il faut avoir des

strateacutegies techniques et de gestion (redondance seacutecuriteacute controcircle formats ouverts

meacutetadonneacutees migration) et une strateacutegie organisationnelle (indeacutependance gouvernance

eacutequilibreacutee viabiliteacute solution alternative et eacutequilibre des acteurs BUeacutediteurs) Lrsquoeacutetude

souligne la neacutecessiteacute que lrsquoinstitution puisse controcircler le plus possible lrsquoarchivage bien

que cela ait un coucirct Ce controcircle peut se faire par lrsquoarchivage en local sur support

physique par lrsquousage de logiciel Open Source ou par la participation agrave son

deacuteveloppement Le coucirct est selon elle la premiegravere cause de reacuteticence des BU agrave

participer agrave lrsquoarchivage des revues eacutelectroniques crsquoest un coucirct sur le long terme

difficilement chiffrable Elle propose drsquoanalyser les abonnements des BU et repeacuterer

quelles revues sont concerneacutees par tel ou tel programme drsquoarchivage afin de cibler en

premier la solution la plus approprieacutee Ainsi pour la BU de lrsquoUniversiteacute de Liegravege

Portico couvre 75 de ses revues mais ces mecircmes revues sont accessibles via des

clauses en accegraves post-abonnement neacutegociables Les deux cas preacutesentent des serveurs

hors territoire national donc potentiellement non sucircrs La combinaison de LOCKSS et

CLOCKSS se reacutevegravele en revanche inteacuteressante et couvre 71 des revues auxquelles la

BU de Liegravege est abonneacutee Lrsquoeacutetude preacuteconise finalement que la BICfB favorise la

participation agrave LOCKSS pouvant controcircler lrsquoarchivage par le stockage en local Un test

de la solution est preacuteconiseacute Pour les revues non couvertes par lrsquoaccegraves post-abonnement

ou LOCKSS un PLN nouveau ou une solution institutionnelle faisant office de tiers

archivage type SPAR de la BnF ou un logiciel commercial sont envisageacutes138

Les Pays-Bas le modegravele de solution drsquoarchivage

Aux Pays-Bas depuis 2003 la bibliothegraveque nationale (Koninklijke

Bibliotheek) agrave La Haye supporte la plateforme e-Depot citeacutee comme modegravele pour

son archivage en masse des revues scientifiques eacutelectroniques139

Si e-Depot se

contentait au deacutebut du deacutepocirct leacutegal national lrsquoarchive ne se limite deacutesormais plus

aux journaux issus des maisons drsquoeacutedition hollandaises Elle est ouverte agrave tous les

eacutediteurs internationaux y compris aux journaux en Open-Access A partir de 2006

138


inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 27 p 37 p 39-40 p 47 p 56 p 67 p 73 p 102




e-Depot fonctionne comme un tiers-archiveur pour BioMed Central Blackwell

Elsevier Science Oxford University Press SAGE Springer Taylor amp Francis

Brill Kluwer140

En 2009 e-Depot et le DOAJ font un partenariat pour que les

journaux du DOAJ soient archiveacutes Lrsquoun des objectifs est drsquoavoir des accords avec

80 des eacutediteurs de revues en Open Access En 2013 e-Depot contenait 92 000

articles issus de 900 titres en Open Access141

Son objectif actuel est drsquoarchiver 30

revues par semaine Cependant le DOAJ enregistre 6 de croissance en deux mois

au sein de son reacutepertoire de revues il faudrait huit ans pour qursquoe-Depot absorbe

toutes les revues en Open Access dans son archive142

E-Depot est une laquo dark archive raquo semblable agrave CLOCKSS mais porteacutee par

une bibliothegraveque nationale Seulement deux revues eacutetaient accessibles en 2013 car

elles nrsquoeacutetaient plus disponibles sur une autre plateforme143

Son installation

centraliseacutee a neacutecessiteacute nombre drsquoefforts pour ecirctre deacuteveloppeacutee Lrsquoarchive se basait agrave

lrsquoorigine sur la technologie proprieacutetaire DIAS drsquoIBM En 2013 elle a changeacute

pour un logiciel deacuteveloppeacute en interne Il respecte le modegravele OAIS les standards

METS et PREMIS Lrsquoarchive est reacuteguliegraverement controcircleacutee afin de garantir

lrsquointeacutegriteacute des documents conserveacutes Cependant ces controcircles ne srsquoeffectuant que

sur un eacutechantillon certains critiquent lrsquoinsuffisance de ces derniers qui pourrait

ecirctre pallieacutee si les contenus eacutetaient plus accessibles Les utilisateurs pourraient alors

remarquer les anomalies les fichiers endommageacutes avant qursquoils ne soient

irreacuteparables144

A lrsquoissue drsquoun accord signeacute et renouveleacute reacuteguliegraverement lrsquoeacutediteur

fournit son contenu accompagneacute de meacutetadonneacutees speacutecifiques plutocirct sous format

PDF et XML Le renouvellement permet de srsquoadapter aux changements dus aux

rachats de revues ou agrave lrsquoeacutevolution des technologies Du point de vue de la seacutecuriteacute

les archives sont dupliqueacutees sur un lieu diffeacuterent et un plan de gestion des risques

en cas drsquoattaque de catastrophe naturelle ou de problegraveme de systegraveme est eacutetabli E-

Depot envisage lrsquoarchivage peacuterenne tant en utilisant la migration que lrsquoeacutemulation

140


E-Journal Archiving Metes and Bounds A Survey of the Landscape p 104

141 Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressour ces documentaires eacutelectroniques en texte

inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 36 Michael Seadle laquo Archiving in the networked world  Open Access

Journals raquo Library Hi Tech vol 29 2011 p 189-197




144 laquo E-archiving raquo - eacutetude preacuteliminaire p 148 e-Depot disponible sur

lthttpswwwkbnlenorganisationresearch-expertiselong-term-usability-of-digital-resourcese-depot-requirementsgt




Pour veacuterifier les fichiers lors du versement lrsquoarchive utilise JHOVE La

consultation se fait sur un format figeacute surtout sur place suite agrave un eacuteveacutenement

deacuteclencheur (sauf pour les publications en Open Access qui sont en permanence

accessibles) Ce sont des accords au cas par cas selon les eacutediteurs qui sont

neacutegocieacutes145

Enfin la plateforme preacutepare la certification ISO 16363 laquo Audit and

certification of trustworthy digital repositories raquo

Un nouveau modegravele eacuteconomique vise agrave demander une contribution aux

eacutediteurs puis agrave venir une contribution aux bibliothegraveques146

Lorsque lrsquoon sait

qursquoen 2005 e-Depot neacutecessitait 114 millions drsquoeuros de financement par an nous

pouvons imaginer que le deacuteveloppement et la maintenance de lrsquoarchive demandent

des moyens conseacutequents que lrsquoargent public ne pourra pas toujours fournir sur le

long terme147

Un projet hollandais teacutemoigne drsquoun partenariat possible entre bibliothegraveques

universitaires et bibliothegraveque nationale le projet DARE (Digital Academic

REpositories) Il reacuteunissait en 2005 treize universiteacutes hollandaises et trois

institutions acadeacutemiques en un reacuteseau de serveurs de documents numeacuteriques

regroupant les reacutesultats de la recherche scientifique du pays de maniegravere

uniformiseacutee Ces reacutesultats sont enregistreacutes directement dans e-Depot148

E-Depot beacuteneacuteficie drsquoune bonne reacuteputation Lrsquoarchive srsquoouvre agrave des projets

compleacutementaires enrichissant son peacuterimegravetre drsquoaction En revanche elle nrsquoest

accessible que rarement pour ses fichiers issus drsquoeacutediteurs priveacutes (actuellement il y

a peu de raison pour que ces derniers disparaissent ou suppriment lrsquoaccegraves aux

archives de leurs revues qursquoils font payer) Et si accegraves il y a celui-ci ne se fait

qursquoau sein de la bibliothegraveque149

En Suisse une reacuteflexion non aboutie

Si les Pays-Bas se sont ouverts aux grands eacutediteurs internationaux et ont

deacuteveloppeacute un projet de reacuteputation et drsquoinfluence internationales la Suisse tout

comme lrsquoAllemagne a drsquoabord eacutelaboreacute une strateacutegie nationale

145

laquo An Overview of Content Archiving Services in Scholarly Publishing raquo p 2 laquo E-archiving raquo - eacutetude

preacuteliminaire p63 p 150



148 Ibid p 194-195




Le Consortium des Bibliothegraveques Universitaires suisses (CBU) deacutepend de

lrsquoeacutecole polytechnique de Zurich Le comiteacute de pilotage se compose de

bibliotheacutecaires et drsquouniversitaires Il obtient son financement agrave travers les

contributions des membres et achegravete ainsi ses revues Une licence nationale pour

Century of Science de Thomson a eacuteteacute signeacutee en 2005 financeacutee par les membres

Pour ce qui est des questions drsquoarchivage CBU participe au projet Portico150

Le

consortium connaicirct les mecircmes probleacutematiques de revues de plus en plus chegraveres de

problegravemes pour payer ces abonnementshellip Aussi si une bibliothegraveque rencontre des

difficulteacutes financiegraveres une reacutesiliation des contrats a eacuteteacute neacutegocieacutee avec quelques

eacutediteurs

En 2005 le consortium effectue une eacutetude visant agrave faire des propositions

pour mener un projet laquo e-archiving raquo au sein des BU suisses Le rapport souligne

lui aussi que les bibliothegraveques seules ne peuvent assurer lrsquoarchivage de toutes les

revues eacutelectroniques Il preacuteconise de mettre en place une strateacutegie de laquo stockage

distribueacute raquo avec deux ou trois serveurs communs reacutepartie par eacutediteurs

commerciaux En parallegravele des eacutetudes pour eacutevaluer la possibiliteacute drsquoin teacutegrer les

backfiles (anciens numeacuteros des revues agrave payer agrave nouveau pour y acceacuteder anteacuterieurs

agrave une date preacutedeacutefinie par lrsquoeacutediteur) Ils envisagent aussi de tester le projet

LOCKSS Lrsquoeacutetude ne mentionne ni Portico (encore eacutemergent agrave lrsquoeacutepoque) ni

CLOCKSS (encore inexistant) Pour les suisses lrsquoaccegraves peacuterenne aux contenus

eacutelectroniques se rapportant agrave un pays doit ecirctre assureacute par la bibliothegraveque nationale

de ce pays Ils nrsquoenvisagent pas la creacuteation de nouvelles structures mais plutocirct un

travail partageacute entre celles existantes Le rapport preacuteconise de faire coopeacuterer les

institutions nationales existantes et de reacutepartir les rocircles entre elles Il propose que

les BU puissent deacuteposer leurs contenus acquis sous licence dans un SAE commun

laissant le choix agrave lrsquoeacutediteur drsquoaccepter la consultation ou pas Pour les petites

revues la bibliothegraveque devrait pouvoir neacutegocier avec lrsquoeacutediteur directement pour

conserver localement une copie et que lrsquoarchivage se fasse sur un serveur commun

geacuteneacuteral srsquoinspirant du projet DAREe-Depot Lrsquoeacutetude propose de reacutepartir la

conservation des revues entre eacutetablissements Si lrsquoun est encore abonneacute agrave une

version papier drsquoune revue il prendra en charge son archivage localement ou en la

150

Portico disponible sur lthttpwwwporticoorgdigital-preservationwho-participates-in-

porticoparticipating-librariescountryswitzerlandgt consulteacute le 01052017



deacuteposant au sein drsquoune archive centrale Il permet ainsi agrave ces confregraveres de ne

srsquoabonner plus qursquoagrave la version eacutelectronique sans se soucier de son archivage151

De ce rapport est neacute le portail drsquoaccegraves national agrave lrsquoinformation scientifique

laquo e-lib raquo Apregraves lrsquoenquecircte entre 2008 et 2011 se deacuteveloppe le projet pour

lrsquoarchivage des revues drsquoElsevier publieacutees entre 1995 et 2004 sur une plateforme

baseacutee sur la technologie DigiTools drsquoEx-Libris Ce test a eacuteteacute infructueux agrave cause

drsquoune masse de donneacutees trop importantes et la plateforme a fermeacute en 2011 Le site

laquo wwwe-libch raquo est depuis janvier 2015 inactif La page drsquoaccueil indique que les

diffeacuterents projets reacutepertorieacutes ont eacuteteacute clocirctureacutes ou transfeacutereacutes vers drsquoautres sites152

Par ailleurs il existe une laquo LOCKSS box raquo en Suisse et six bibliothegraveques

universitaires participent agrave Portico Enfin la Bibliothegraveque Nationale de Suisse

megravene un projet de base de donneacutees nommeacutee laquo e-Helveticaraquo qui contient tant les

archives du Web suisse que des collections numeacuteriseacutees des livres thegraveses et revues

eacutelectroniques153

Sur le plan leacutegislatif la Suisse a bien avanceacute Degraves septembre 2007 le fonds

national de la recherche scientifique exigeait que les projets de recherche qursquoil

finance soient publieacutes agrave terme en Open Access154

En 2008 la reacutevision partielle du

droit drsquoauteur visant agrave le restreindre sous certaines conditions a autoriseacute les

eacutetablissements culturels (bibliothegraveques inclues) agrave effectuer des copies drsquoobjets

numeacuteriques en vue de leur archivage sur le long terme En revanche lrsquoaccegraves agrave la

copie est restreint155

Nous notons que les consortiums des pays europeacuteens achegravetent des collections

reacutetrospectives sous forme de droit drsquoaccegraves ou de remises des titres conserveacutes en

local En Allemagne cela se fait avec de nombreux eacutediteurs dont Springer Wiley

Elsevier Le CBU en Suisse le fait avec Thomson et ACS Legacy Archives En

151laquo E-archiving raquo - eacutetude preacuteliminaire p 9 p 11 p 14 p 131 p 151 p 155 p 162 p 165 p 185 p 197

152 Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 20 p 24 p 31 p 39

p 45

Bibliothegraveque eacutelectronique suisse disponible sur ltwwwe-libchgt consulteacute le 03032017

153 E-Helvetica disponible sur

lt httpswwwe-helveticanbadminchpagesmainjsfBITfw2Ctx=GzPnYjEnTTOs2AlME -1gt consulteacute le 27052017

154 Alain Jacquesson et Jean-Philippe Schmitt laquo Les grands eacutediteurs face au mouvement open access raquo dans

Joachim Schoumlpfel (dir) op cit p 120

155 Article 24 Loi feacutedeacuterale sur le droit drsquoauteur et les droits voisins disponible sur

lthttpwwwwipointwipolexfrtextjspfile_id=171376gt lthttpswwwigechfrdroit-dauteurrevision-partielle-

2008htmlgt consulteacutes le 16042017



Belgique lrsquoacquisition drsquoIOP Archives a eacuteteacute meneacutee par le consortium francophone

VOWB156

Enfin nous devons eacutevoquer les initiatives de coopeacuterations internationales

Tout drsquoabord le deacuteveloppement drsquoun PLN entre lrsquoAllemagne la Belgique et le

Canada est neacute sous le nom de projet laquo SAFE raquo Ils recherchent drsquoautres

institutions pour collaborer avec eux Chacun garde le controcircle sur ses

collections157

Il existe aussi le projet NEDLIB (Networked European Deposit Library) qui

eacutemettait degraves 1998 des recommandations reprises par e-Depot158

Drsquoautres projets ont eacuteteacute meneacutes tant en Europe (au Danemark par exemple)

que par le monde la bibliothegraveque nationale drsquoAustralie a lanceacute le pro jet

PANDORA lrsquoinstitut drsquoinformation scientifique et technique du Canada archive

les revues eacutelectroniques la Chine deacuteveloppe aussi une archive159

hellip

LES SOLUTIONS MISES EN PLACE PAR LES EDITEURS

COMMERCIAUX

Bien qursquohistoriquement ce soient les bibliothegraveques et archives chargeacutees de

conserver les eacutecrits les eacutediteurs contribuent aussi agrave lrsquoarchivage

Lrsquoeacutediteur conventionnel se doit de garder un inventaire complet de ses

publications afin de reacutepondre agrave la demande de numeacuteros anciens voire eacutepuiseacutes

[hellip] Il doit srsquoassurer de la peacuterenniteacute de lrsquoinformation publieacutee et diffuseacutee et

prendre des dispositions garantissant lrsquoaccegraves agrave long terme au service offert

Cela deacutepasse largement sa pratique traditionnelle de gestion drsquo laquo archives

historiques drsquoentreprise raquo et le plonge dans une probleacutematique de

conservation160

Pour bien respecter la leacutegislation chaque solution eacutevoqueacutee dans ce travail

doit se mettre en place suite agrave un accord avec les maisons drsquoeacutedition Ce dernier

156


157 SAFE PLN disponible sur lt httpwwwsafeplnorggt consulteacute le 27052017


159 Voir Neil Beagrie Permanent Access to e-Journals in Denmark 3

egraveme version Charles Beagrie Consultancy

Report 2014 Pandora Archive disponible sur lt httppandoranlagovaugt consulteacute le 27052017 National Science

Library China disponible sur lt httpwwwlascascngt consulteacute le 27052017

160 Le nouveau monde numeacuterique le cas des revues universitaires p 53 p 55



doit mentionner les droits drsquoarchivage drsquoutilisation et les droits de modifications

(migrationhellip)

Les eacutediteurs contribuent agrave lrsquoaccegraves plus ou moins peacuterenne agrave leurs revues par

plusieurs biais Soit ils maintiennent un accegraves sur leur plateforme aux

bibliothegraveques pour le contenu auquel elles eacutetaient abonneacutees et au bout de quelques

anneacutees ce service devient payant soit ils remettent sur un support physique les

numeacuteros souscrits soit ils autorisent lrsquoheacutebergement en local dans au moins une

institution du pays soit ils versent agrave des agreacutegateurs (type JSTOR) qui facturent

lrsquoaccegraves ou agrave un programme type Portico LOCKSS CLOCKSS soit ils remettent

en vente le numeacutero soit ils versent agrave une bibliothegraveque nationale Enfin ils

peuvent proposer un paiement pour teacuteleacutecharger un article (laquo Pay-per-View raquo) Ces

solutions proposeacutees peuvent ecirctre gratuites sans condition ou gratuites sous

condition de maintenir un abonnement courant agrave au moins une revue de lrsquoeacutediteur

(Elsevier Springer Wiley AIP) ou payantes (ACS par exemple) En revanche les

coucircts ne sont pas preacuteciseacutes161

Taylor amp Francis propose en ligne un catalogue de

revues seacutepareacutees entre celles dateacutees de 1874 agrave 1996 (Classic Archives) et celles de

1997 agrave 2006 (Modern Archives) en accegraves payant162

Le problegraveme quand crsquoest

lrsquoeacutediteur qui heacuteberge crsquoest que la BU nrsquoa aucun moyen de controcircle163

Les grands eacutediteurs internationaux par souci de performance diffuse leurs

revues via des serveurs miroirs disposeacutes dans diffeacuterentes parties du monde164

Ceci

contribue agrave garantir une sauvegarde et un risque controcircleacute de perte des revues

Si nous prenons les deux principaux eacutediteurs que nous mentionnons

reacuteguliegraverement Springer et Elsevier nous constatons que tregraves tocirct ils se sont investis

dans la probleacutematique de lrsquoarchivage eacutelectronique

Springer est lrsquoeacutediteur commercial le plus actif Il a proposeacute un temps lrsquoaccegraves agrave ses

revues archiveacutees pendant les deux ans suivant le deacutesabonnement gratuitement

moyennant ensuite des frais pour les anneacutees suppleacutementaires (offre valable

jusqursquoen 2006 ndash depuis lrsquoaccegraves post-abonnement est toujours possible mais contre

161Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux ressources documentaires eacutelectroniques en texte


162 Taylor amp Francis disponible sur lthttpwwwtandfcouklibsiteproductInfojournalsonlineArchivegt



164 Ibid p 94



le paiement de frais suppleacutementaires)165

Lrsquoeacutediteur depuis 2004 un mis en place

une solution hybride nommeacutee laquo Open Choice raquo correspondant agrave la laquo voie doreacutee raquo

pour le deacutepocirct en archives ouvertes Elle permet agrave lrsquoauteur un rachat de sa

publication qursquoil peut ensuite auto-archiver sur un site institutionnel166

Drsquoautres

eacutediteurs ont ensuite repris ce modegravele Blackwell Taylor amp Francis Oxford

University Press Ce modegravele hybride semble plus adapteacute aux STM Car ces

sciences-lagrave beacuteneacuteficient de financements conseacutequents Les publications en SHS sont

plus souvent le fruit du travail drsquoun chercheur unique ne beacuteneacuteficiant pas

neacutecessairement de financement eacuteleveacute De plus les abonnements aux revues de SHS

sont moins chers et des initiatives telle laquo Revuesorg raquo ont fait preuve167

Aussi ce

modegravele est vivement critiqueacute car il provoque un double paiement avantageux pour

les eacutediteurs paiement drsquoun abonnement par la bibliothegraveque et paiement pour le

deacutepocirct par un chercheur Les eacutediteurs se deacutefendent en expliquant que crsquoest une

situation transitoire pour tester la solution168

Quant agrave Elsevier degraves 1991 il lanccedilait son projet TULIP (The University Licensing

Program) agrave la fois pour tester les usages des chercheurs mais aussi pour eacutetudier les

systegravemes permettant un accegraves permanent Lrsquoeacutediteur annonccedilait alors que les

bibliothegraveques geacutereraient les contenus acquis et qursquoil verserait agrave la B ibliothegraveque

nationale des Pays-Bas (son pays drsquoorigine) un exemplaire pour lrsquoarchivage169

Et

en effet Elsevier deacutepose par convention (et non pas par obligation) ses

publications eacutelectroniques agrave la Bibliothegraveque royale des Pays-Bas170

Enfin Elsevier et Springer ont numeacuteriseacute leurs anciens numeacuteros depuis le premier

et les proposent en accegraves avec leurs bouquets actuels soit en inteacutegraliteacute soit par

theacutematique Ce qui peut paraicirctre paradoxal crsquoest que pour numeacuteriser ces anciens

exemplaires ils ont eu parfois agrave faire appel aux bibliothegraveques qui les avaient

conserveacutes dans de meilleures conditions171

165

laquo Perpetual Access to Electronic Journals A Survey of One Academic Research Libraryrsquos License s raquo p 100

166 laquo Les grands eacutediteurs face au mouvement open access raquo p 118 p 119 laquo Evolution de lrsquoaccegraves aux

publications scientifiques raquo p 133 -134 laquo Lrsquoeacutedition de revues scientifiques une forme de marchandisation de la

diffusion des connaissancesraquo p 13 Springer Open Choice disponible sur lt httpwwwspringercomgpopen-

accessspringer-open-choicegt consulteacute le 27052017

Voir notre partie sur lrsquoOpen Access dans le III p 101-107

167 laquo Les grands eacutediteurs face au mouvement open access raquo p 126

168 laquo Evolution de lrsquoaccegraves aux publications scientifiques raquo p 144

169 Le rocircle des bibliothegraveques dans lrsquoarchivage des peacuteriodiques eacutelectroniques scientifiques p 18-19





Les eacutediteurs peuvent aussi fournir des garanties en cas de rachat Ainsi

Elsevier assure que la Bibliothegraveque Royale des Pays-Bas pourra fournir les

exemplaires de ses revues issues de Science Direct srsquoil nrsquoeacutetait plus en capaciteacute de

le faire par disparition ou suite agrave un rachat172

De plus le Code of Practice

TRANSFER propose des recommandations de garanties et des standards que doit

fournir lrsquoeacutediteur pour lrsquoeacutechange des donneacutees structureacutees drsquoune revue en cas de

rachat Il a eacuteteacute signeacute par de nombreux eacutediteurs internationaux173

Les plus grosses maisons drsquoeacutedition participent plus agrave lrsquoarchivage les

eacuteconomies drsquoeacutechelle sont rapidement atteintes et les processus drsquoarchivage sont

plus facilement implantables Elles ont inteacuterecirct agrave maintenir sur le long terme une

version de leurs revues Mais ce laquo long terme raquo nrsquoest pas aussi long que le nocirctre et

perd de lrsquoimportance plus le temps passe la revue perdant sa rentabiliteacute se

vendant moins Par leurs partenariats les eacutediteurs se deacutechargent de la tacircche174

Ils

ont la possibiliteacute de verser leurs archives agrave un tiers qui prend la responsabiliteacute de

la conservation et qui peut ecirctre tant commercial qursquoune bibliothegraveque nationale

Apregraves avoir eacutevoqueacute quelques solutions mises en place agrave lrsquoeacutetranger ainsi que

les acteurs majeurs de lrsquoarchivage des revues scientifiques eacutelectroniques dans le

monde il convient drsquoanalyser deacutesormais quelle est la situation en France

172


173 Voir United Kingdom Serials Group Transfer Code of Practice Version 30 2014 disponible sur

lthttpwwwuksgorgsitesuksgorgfilesTRANSFER_Code_of_Practice_3200_FINALpdfgt consulteacute le 29112016

174laquo Evolution de lrsquoaccegraves aux publications scientifiques raquo p 145


LES SOLUTIONS DrsquoARCHIVAGE DES REVUES

SCIENTIFIQUES ELECTRONIQUES EN FRANCE

Apregraves avoir eacutevoqueacute les projets deacuteveloppeacutes agrave lrsquoeacutetranger ainsi que la

participation des eacutediteurs notamment franccedilais au sein de diffeacuterents programmes

nous analysons dans ce dernier chapitre la situation en France tant en termes de

reacuteflexions que de projets meneacutes ou agrave envisager

UNE MULTITUDE DrsquoACTEURS IMPLIQUES POUR UN

NOMBRE DE REFLEXIONS ASSEZ RESTREINT

Le paysage de lrsquoIST en France est composeacute de nombreux acteurs dont les

missions ont eacuteteacute deacutefinies ces derniegraveres anneacutees afin qursquoils soient coordonneacutes et

qursquoils couvrent lrsquoensemble des activiteacutes neacutecessaires au travail des chercheurs et agrave

la mise en valeur des reacutesultats de la recherche

Les acteurs lieacutes agrave lrsquoIST

Les acteurs qui peuvent se questionner sur la probleacutematique de lrsquoarchivage des

revues scientifiques eacutelectroniques en France sont nombreux1

LrsquoABES

LrsquoABES (Agence Bibliographique de lrsquoEnseignement Supeacuterieur) a eacuteteacute creacuteeacutee en

1994 pour centraliser le catalogage des documents au sein de la plateforme SUDOC

Elle a ainsi contribueacute agrave lrsquooptimisation des politiques documentaires Elle est essentielle

laquo dans la mesure ougrave elle permet drsquoeacuteviter les duplications inutiles drsquoachats drsquoouvrages

drsquoidentifier tregraves preacuteciseacutement les ressources documentaires de faire progresser la

reacuteflexion commune sur la speacutecialisation documentaire des eacutetablissements et

drsquoencourager le dispositif du precirct entre bibliothegraveques raquo2 Nous nuancerons ce propos par

les difficulteacutes que lrsquoABES rencontre pour reacutefeacuterencer les revues eacutelectroniques issues des

bouquets des grands eacutediteurs

Les missions de lrsquoABES se sont preacuteciseacutees en 2013 lors de la signature de son premier

1 Nous les preacutesentons par ordre alphabeacutetique

2 laquo Les bibliothegraveques universitaires raquo p 408

Les solutions drsquoarchivage des revues scientifiques eacutelectroniques en France


contrat avec le MESR Elle maintient son activiteacute sur le catalogue numeacuterique des

bibliothegraveques mais aussi sur lrsquoapplication STAR (Signalement des Thegraveses

eacutelectroniques Archivage et Recherche) Son rocircle de porteur de groupements de

commandes est aussi poursuivi Enfin laquo elle est chargeacutee du rocircle de neacutegociateur des

licences nationales pour les acquisitions des ressources eacutelectroniques dans le cadre du

programme ISTEX raquo3

La BnF

La BnF achegravete des corpus et des archives eacutelectroniques compleacutementaires au

travail des BU4 Ainsi elle conserve les archives Elsevier qursquoelle a acquises sur son

propre serveur5 Elle a son systegraveme drsquoarchivage numeacuterique SPAR (Systegraveme de

Preacuteservation et drsquoArchivage Reacuteparti) qui fonctionne deacutesormais comme un tiers-

archiveur Mais celui-ci nrsquoest pas speacutecifique aux journaux eacutelectroniques La BnF assure

la preacuteservation numeacuterique pour les museacutees les bibliothegraveques municipales et des

archives tout ce qui deacutepend du Ministegravere de la Culture En revanche elle nrsquoassure pas

lrsquoarchivage pour les BU qui deacutependent du Ministegravere de lrsquoEnseignement Supeacuterieur et de

la Recherche Cependant certains rapports insistent sur le rocircle que les bibliothegraveques

nationales peuvent jouer dans lrsquoarchivage des revues eacutelectroniques Ainsi la BnF peut

ecirctre un laquo incitateur agrave lrsquoarchivage peacuterenne raquo par des conventions lrsquoimposant aux

bibliothegraveques qui collaborent avec elle pour numeacuteriser leur fonds6 Elle pourrait aussi

initier un mouvement national comme elle le fait avec lrsquoarchivage du Web dont lrsquoaccegraves

est possible via les bibliothegraveques de deacutepocirct leacutegal imprimeur

La BSN7

La BSN (Bibliothegraveque Scientifique Numeacuterique) a eacuteteacute creacuteeacutee en 2009 par le

MESR suite au rapport Salenccedilon de 2008 qui eacutevoquait la creacuteation drsquoune

bibliothegraveque numeacuterique scientifique pour acceacuteleacuterer la fusion des multiples

3 Rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supeacuterieures Annexe au projet de loi de

finances pour 2017 2016 p 105


5 Pierre Carbone laquo Lrsquoeacutedition eacutelectronique de peacuteriodiques eacutetat des lieux raquo dans Geacuteraldine Barron (dir) Op cit

p 36

6 Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et perspectives p 45

7 Voir le chapitre de Steacutephanie Groudiev laquo Politiques nationales la bibliothegraveque scientifique numeacuterique cadre

de coordination pour lrsquoenseignement supeacuterieur et la recherche raquo dans Geacuteraldine Barron Pauline Le Goff -Janton (dir)

Inteacutegrer des ressources numeacuteriques dans les collections Villeurbanne Presses de lrsquoEnssib 2014 p 21 -25



structures existantes8 La BSN coordonne les diffeacuterents acteurs de la recherche en

France (universiteacutes eacutecoles et organismes de recherche) et laquo fournit un cadre

national de mise en coheacuterence et drsquoimpulsion raquo9

Le comiteacute de pilotage se compose de sept directeurs drsquoorganismes de

recherche de huit membres de la confeacuterence des preacutesidents drsquouniversiteacute de quatre

membres de la confeacuterence des grandes eacutecoles et drsquoun repreacutesentant du Ministegravere de

la culture Il est preacutesideacute par le MESR Il prend les deacutecisions en fonction des

propositions remonteacutees par les diffeacuterents segments de la BSN10

La BSN traite des

formats drsquoeacutedition classiques mais aussi des nouveaux (eacutepijournaux sites Webhellip)

pour toutes les disciplines scientifiques Elle travaille en partenariat avec de

nombreux organismes parmi lesquels nous trouvons lrsquoAAF lrsquoABES lrsquoADBU

lrsquoAgence Nationale de la Recherche la BnF le CCSD le CNRS le CINES

Couperin lrsquoENSSIB (au sein de BSN 9) lrsquoINIST les TGIR11

hellip Elle se compose

de plusieurs bureaux12

Le bureau BSN 2 laquo Dispositifs drsquoaccegraves et drsquoheacutebergements raquo

a pour ambition drsquounifier les accegraves aux ressources eacutelectroniques qui se sont

multiplieacutes et ont rendu la recherche compliqueacutee Ainsi est neacutee la plateforme

ISIDORE deacuteveloppeacutee par le Tregraves Grand Equipement Adonis (aujourdrsquohui TGIR

Huma-Num) et le CCSd pour les SHS13

Le bureau BSN 6 laquo archivage peacuterenne raquo coordonne la politique nationale

drsquoarchivage Ce choix pour une politique agrave lrsquoeacutechelle du territoire srsquoexplique par le

coucirct eacuteleveacute de lrsquoarchivage Au sein de ce pocircle se discutent la typologie des

documents agrave conserver sur le long terme les moyens de rationaliser les pratiques

lrsquoajout dans les contrats des eacutetablissements de la notion drsquo laquo archivage peacuterenne raquo14

Le MESR deacutefinit les acteurs de lrsquoarchivage peacuterenne ainsi

- La BSN 6 pour les concertations et reacuteflexions



10 BSN disponible sur lt httpwwwbibliothequescientifiquenumeriquefrgouvernancegt consulteacute le

19052017

11 BSN disponible sur lthttpwwwbibliothequescientifiquenumeriquefrpartenaires-2gt consulteacute le

19052017

12 BSN 1 Acquisitions des revues (courant) et des archives BSN 2 Dispositifs drsquoaccegraves et drsquoheacutebergements

BSN 3 Dispositifs de signalement BSN 4 Open Access BSN 5 Numeacuterisation BSN 6 Archivage peacuterenne BSN 7

Eacutedition scientifique BSN 8 Fourniture de documents precirct BSN 9 Formation compeacutetences et usages et BSN 10

Donneacutees de la recherche

13 Sur lequel nous revenons dans la sous-partie consacreacutee au TGIR Huma-Num p 106-107

14 BSN 6 disponible sur lthttpwwwbibliothequescientifiquenumeriquefrcategorytravauxcrgt consulteacute le

19052017 Il nrsquoy a plus de compte-rendu mis en ligne depuis le 7 octobre 2015



- Le CINES comme opeacuterateur national pour lrsquoEnseignement Supeacuterieur et la

Recherche15

Les bibliothegraveques universitaires

Lrsquoarchivage peacuterenne nrsquoapparaicirct pas dans les politiques documentaires des SCD

mais il est perccedilu comme un moyen de valorisation des collections Le SCD tout comme

lrsquouniversiteacute peut impulser un projet drsquoarchivage souvent dans le cadre de la reacuteunion de

plusieurs eacutetablissements (comme lrsquoUNISTRA)16

La bibliothegraveque universitaire doit

mener une eacutetude de faisabiliteacute avant de contacter le CINES qui agit comme tiers-

archiveur

Nous pourrions solliciter les directeurs de BU dans le but de mener une enquecircte

comme le rapport de Anne R Kenney lrsquoa fait afin de voir srsquoils sont sensibiliseacutes agrave ces

questions et quel serait leur degreacute drsquoinvestissement dans un programme drsquoarchivage

mutualiseacute Un sponsor au sein de lrsquouniversiteacute serait alors neacutecessaire17

Le CINES

Baseacute agrave Montpellier le Centre Informatique National de lrsquoEnseignement Supeacuterieur

(CINES) est un eacutetablissement public national creacuteeacute en 2006 (il succegravede au Centre

National Universitaire Sud de Calcul creacuteeacute en 1980) Le CINES laquo rend des services

informatiques aux eacutetablissements publics drsquoenseignement supeacuterieur et de recherche raquo

Depuis 2004 il archive le patrimoine scientifique numeacuterique Ses deux missions selon

la lettre de cadrage du 12 feacutevrier 2008 sont lrsquoarchivage peacuterenne et le calcul intensif

pour les scientifiques gracircce agrave des eacutequipements agrave la pointe de la technologie Le CINES

co-pilote le pocircle BSN 6 deacutedieacute agrave lrsquoarchivage peacuterenne

Le CINES a servi drsquoabord de pilote pour lrsquoarchivage peacuterenne pour lrsquoESR Crsquoest

deacutesormais un tiers-archiveur Il signe des contrats sous forme de convention avec un

eacutetablissement incluant une contribution financiegravere Il contient des archives publiques

intermeacutediaires et deacutefinitives thegravese archives donneacutees scientifiques au sein de sa

Plateforme drsquoArchivage (PAC) Lrsquoarticle 25 de lrsquoarrecircteacute du 25 mai 2016 deacutesigne le

CINES comme centre drsquoarchivage pour les thegraveses eacutelectroniques Il est lrsquointerlocuteur

privileacutegieacute pour les BU Il est agreacuteeacute par le SIAF depuis 2010 tout comme la BnF et a

obtenu la certification hollandaise Data Seal of Approval pour la qualiteacute de lrsquoarchivage

15

Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et perspectives p 25

16 Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et perspectives p49




effectueacute18

Le CINES est perccedilu comme fiable par les SCD et preacutesentant plus

drsquoavantages que de se tourner vers un acteur priveacute Les BU contactent le CINES pour

des projets drsquoarchivage maicirctriseacutes ayant une volumeacutetrie de stockage peu eacuteleveacutee Le

CINES conseille en archivistique et technique mais les deacuteveloppements informatiques

sont du ressort de la bibliothegraveque en interne (qui est ameneacutee agrave collaborer avec les

Directions de Systegraveme drsquoInformation)

Le CNRS

Le Centre National de la Recherche Scientifique se compose de diffeacuterentes

infrastructures dont le CCSd (Centre pour la Communication Scientifique directe)

lrsquoINIST et les TGIR Le CCSd est une uniteacute mixte placeacutee sous la tutelle du CNRS de

lrsquoINRIA et de lrsquoUniversiteacute de Lyon creacuteeacutee en 2000 Il met en œuvre la strateacutegie

drsquoarchives ouvertes du CNRS Il est chargeacute du deacuteveloppement et de la maintenance de

la plateforme HAL proposeacutee aux universiteacutes Le CNRS est engageacute dans le libre accegraves

en teacutemoigne sa signature de la deacuteclaration de Berlin de 2003 pour le deacuteveloppement du

libre accegraves agrave la connaissance scientifique quelle que soit la discipline Une convention

de partenariat en faveur des archives ouvertes a aussi eacuteteacute signeacutee par 22 eacutetablissements

de recherche la CPU et lrsquoAMUE en 201319

De plus le CNRS regroupe deacutesormais certains abonnements agrave des bases de donneacutees

bibliographiques et agrave des outils drsquoanalyses bibliomeacutetriques drsquoeacutediteurs tel Elsevier

(Scopus) ou Thomson (Web of Science) Il a acquis un statut de laquo centrale drsquoachat raquo ce

qui permet agrave nouveau drsquoouvrir lrsquoaccegraves aux ressources agrave tous les chercheurs de France20

Le consortium Couperin

En 2007 parmi les missions du consortium figurait celle de la mise en place

drsquoune politique drsquoarchivage peacuterenne pour les revues acquises par les membres21

La

reacuteorganisation des missions des diffeacuterents acteurs de lrsquoIST a fait disparaicirctre cette

probleacutematique de son champ drsquoaction En revanche Couperin continue agrave contribuer agrave la

mise en place drsquoun accegraves peacuterenne agrave lrsquoinformation scientifique par deux moyens Le

premier consiste agrave inclure dans les contrats neacutegocieacutes pour des abonnements actuels des

18

Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et perspectives p 27-28 p 33

19 Ibid p 30-31

AMUE Agence de mutualisation des universiteacutes et eacutetablissements


21 Pour son organisation voir le chapitre I p 23-26

Pierre Carbone laquo Les consortiums franccedilais Couperin raquo dans Geacuteraldine Barron (dir) op cit p 64



clauses drsquoaccegraves peacuterenne garanti en fin de contrat22

Le second moyen concerne les

anciens exemplaires de revues qui font lrsquoobjet drsquoune seacutelection par Couperin et drsquoun

rachat par le biais de licences nationales dans le cadre du projet ISTEX23

LrsquoINIST

LrsquoInstitut National de lrsquoInformation Scientifique et Technique est une

section du CNRS chargeacutee entre autres de geacuterer la fourniture de documents rares

mais aussi drsquoune base de donneacutees (PASCAL) et de faire de la veille Dans les

anneacutees 2000-2010 il a effectueacute des eacutetudes afin de lancer un programme

drsquoarchivage des revues scientifiques eacutelectroniques Les solutions LOCKSS

Portico ainsi que des eacutediteurs de logiciels proprieacutetaires ont eacuteteacute eacutevalueacutees (Rosetta

drsquoEx Libris et Preservica de Tessella) LOCKSS srsquoest reacuteveacuteleacute peu attractif ne

disposant pas drsquointerface drsquoadministration pour geacuterer les donneacutees Lrsquooffre finale

choisie nrsquoa jamais eacuteteacute communiqueacutee et le projet nrsquoa pas abouti la mission

drsquoarchivage peacuterenne eacutetant remise au CINES par le MESR

Dans le cadre de projets mentionneacutes par la suite lrsquoINIST a deacuteveloppeacute une

plateforme pour les revues drsquoElsevier nommeacutee PANIST Il contribue aussi agrave

enrichir les textes de la plateforme ISTEX gracircce agrave la reconnaissance des termes

des entiteacutes des citations pour apporter de la valeur ajouteacutee aux documents24

Lrsquoinstitut travaille enfin sur le TEI format standardiseacute neacute drsquoun projet europeacuteen il y

a une vingtaine drsquoanneacutee pour structurer des documents texte en XML25

LrsquoISSN

Le centre international ISSN collabore au sein des initiatives drsquoarchivage en

partageant ses informations sur les revues et sur les meacutetadonneacutees pour une description

uniformiseacutee et de qualiteacute des journaux archiveacutes LrsquoISSN a repeacutereacute et donneacute un numeacutero agrave

environ 200 000 publications eacutelectroniques26

Une bonne identification par de bonnes

22

Voir lrsquoAnnexe 3 contenant les articles drsquoune licence type consacreacutes agrave ce sujet

23 laquo Couperin ldquoLa tendance aux deacutesabonnements se poursuit et srsquoamplifierdquoraquo p 31

24 CNRS Mieux partager les connaissances Une strateacutegie ouverte pour une information scientifique et

technique drsquoavenir 2014 p 46

25 Nous remercions Monsieur Fabrice Lecocq Responsable du service Ingeacutenierie de Production de lrsquoINIST pour

lrsquoentretien eacutevoquant les projets drsquoarchivage passeacutes

26 Number of records per medium disponible sur lt httpwwwissnorgwp-contentuploads201702Records-

per-Mediumpdfgt consulteacute le 26052017



meacutetadonneacutees garantie la peacuterenniteacute En 2015 sur toutes les donneacutees reacutepertorieacutees par

lrsquoISSN 17 des revues mondiales eacutetaient archiveacutees par au moins un programme27

Le groupe PIN de lrsquoassociation ARISTOTE

Le groupe de travail laquo Peacuterennisation des Informations Numeacuteriques raquo

membre de lrsquoassociation Aristote a eacuteteacute creacuteeacute en 2000 Lors de reacuteunions pleacuteniegraveres

theacutematiques (entre trois et quatre par an) les membres eacutechangent sur les solutions

drsquoarchivage les normes les questions juridiques organisationnelleshellip Cependant

la question de lrsquoarchivage des revues scientifiques eacutelectroniques assez preacutecise ne

semble pas avoir eacuteteacute eacutevoqueacutee

La TGIR Huma-Num

La Tregraves Grande Infrastructure de Recherche Humaniteacute Numeacuterique neacutee de la

fusion de diffeacuterentes uniteacutes est une Uniteacute Mixte de Service (UMS) associant le CNRS

lrsquoUniversiteacute Aix-Marseille et le Campus Condorcet deacutedieacutee aux SHS La TGIR propose

une production controcircleacutee des donneacutees de la recherche eacutemet des recommandations et des

bonnes pratiques Elle gegravere le portail de ressources numeacuteriques en SHS intituleacute

ISIDORE Ce dernier moissonne et indexe des bases de donneacutees des corpus des

collections de 5 362 sources de donneacutees numeacuteriques ce qui repreacutesente 1 449 660

articles mais aussi quasiment 28 000 fonds drsquoarchives et plus de 45 000 manuscrits

Crsquoest un moteur de recherche qui privileacutegie les articles en libre accegraves et assure la

collecte par le protocole OAI-PMH ISIDORE nrsquoarchive rien28

Enfin la TGIR Huma-

Num contribue agrave lrsquoeffort financier du CINES29

Des reacuteflexions principalement tourneacutees sur lrsquoOpen Access

et les archives ouvertes

LrsquoOpen Access

Le mouvement pour lrsquoOpen Access peut se deacutefinir comme laquo lrsquoensemble des

initiatives prises pour une mise agrave disposition des reacutesultats de la recherche au plus

grand nombre sans restriction drsquoaccegraves que ce soit par lrsquoauto -archivage ou par des

27

Conference Report disponible sur lthttpkeepers2015blogsedinaacukconference-reportgt consulteacute le

19052017

28 BSN 2 disponible sur lthttpwwwbibliothequescientifiquenumeriquefrbsn-2-les-dispositifs-dacces-et-

dhebergementsgt Isidore disponible sur ltwwwrechercheisidorefrgt consulteacutes le 19052017




revues en libre accegraves raquo30

En 2003 la deacuteclaration de Berlin deacutefendait non

seulement lrsquoOpen Access en tant que droit drsquoaccegraves libre mais aussi le deacutepocirct sur

des plateformes garantissant sur le long terme la conservation des revues par

lrsquoutilisation de standards porteacutees par une institution une agence gouvernementale

ou tout autre organisme garantissant lrsquoaccegraves sur le long terme lrsquo interopeacuterabiliteacute et

une consultation libre31

Le mouvement pour le libre accegraves est devenu un enjeu politique Lors drsquoun

discours tenu agrave lrsquooccasion des cinquiegravemes journeacutees de lrsquoOpen Access le 24 janvier

2013 Geneviegraveve Fioraso secreacutetaire dEacutetat chargeacutee de lEnseignement supeacuterieur et

de la Recherche a ainsi deacuteclareacute que laquo lrsquoinformation scientifique est un bien

commun qui doit ecirctre disponible pour tous raquo32

Les organismes de recherche

srsquoengagent aussi Le Wellcome Trust au Royaume-Uni demande aux auteurs

drsquoarticles dont il finance les recherches qursquoils publient dans des revues en Open

Access et en eacutechange srsquoengage agrave couvrir les frais de publication Aux Etats-Unis

lrsquoinstitut national de la santeacute (National Institute of Health) la fondation allemande

pour la recherche (Deutsche Forschungsgemeinschaft) et lrsquoorganisation

europeacuteenne pour la recherche nucleacuteaire (CERN) ont aussi mis en place des

systegravemes pour geacuterer le controcircle des publications issues de leur financement33

Lrsquoaccegraves ouvert se leacutegitime drsquoautant plus pour les SHS qui peuvent inteacuteresser un

public non speacutecialiseacute Ce qui permet aussi agrave ses auteurs drsquoecirctre plus visibles34

Il convient de distinguer laquo revues en libre accegraves raquo et laquo libre accegraves pour des

articles avant ou apregraves leur publication dans des revues commerciales raquo Dans ce

dernier cas on parle drsquoauto-archivage drsquoarticles par les auteurs Ils peuvent

deacuteposer leur preacutepublication (avant la relecture par les pairs) ou leur post-

publication (la version corrigeacutee et publieacutee)35

30

Yvon Lemay laquo Archives ouvertes et archivistique raquo dans Corinne Leblond (dir) Archivage et stockage

peacuterennes Enjeux et reacutealisations Paris Lavoisier 2009 p 93


32 laquo Discours de Geneviegraveve Fioraso lors des 5e journeacutees Open Access raquo disponible sur

ltwwwenseignementsup-recherchegouvfrcid66992discours-de-genevieve-fioraso-lors-des-5e-journees-open-

accesshtmlgt consulteacute le 26052017

33 laquo Les grands eacutediteurs face au mouvement open access raquo p 120 p 127





Les revues en Open Access

La revue en libre accegraves est directement concurrente des revues commerciales Le

libre accegraves signifie ici que ni le lecteur ni la BU ne payent drsquoabonnement pour lrsquoaccegraves

Lrsquoun des modegraveles de lrsquoOpen Access est le laquo Gold raquo la laquo voie doreacutee raquo Elle concerne les

articles (ou les revues dans leur inteacutegraliteacute) deacuteposeacutes en libre accegraves sur des plate-formes

deacutedieacutees aux revues scientifiques degraves leur publication (notamment dans les pays en

deacuteveloppement) Le coucirct de fabrication de la revue est supporteacute soit par lrsquoauteur soit

par des subventions par un financement participatif par des souscriptions payeacutees par

des organismes ou par la vente de services (accegraves aux statistiques drsquoutilisation par

exemple)36

Le CNRS affirmait en juin 2015 que ce modegravele ne pourrait pas ecirctre

supporteacute par les organismes de recherche franccedilais agrave cause de son coucirct trop eacuteleveacute et ce

malgreacute la diminution de leurs deacutepenses en termes drsquoabonnement37

Les plus connus sont

Biomed Central et Public Library of Science (PLoS) Le DOAJ reacutepertorie les revues en

libre accegraves Ces derniegraveres ne font pas toutes lrsquoobjet drsquoune lecture et drsquoune validation par

des speacutecialistes Il y a donc un reacuteel besoin de garantir la qualiteacute du contenu afin que de

faux articles ne puissent circuler38

Il existe en France un Centre de lrsquoEdition Electronique Ouverte (CLEO) qui

gegravere le portail Open Edition dont fait partie laquo Revuesorg raquo39

Lrsquoinitiative lanceacutee

en 1999 est soutenue par le MESR40

laquo Revuesorg raquo est une plateforme contenant

459 revues en SHS qui propose un abonnement au prix variable agrave des bouquets

de revues Chacune gegravere son site comme elle souhaite et peut si elle veut ne

donner accegraves qursquoaux reacutesumeacutes des articles Le portail de revues laquo Revuesorg raquo

utilise des licences Creative Commons pour les proteacuteger Pour les articles du

domaine public la consultation se fait librement Les derniegraveres publications elles

sont soumises agrave lrsquoabonnement Cependant nous ne sommes pas en mesure de

savoir comment est geacutereacute lrsquoarchivage41

36

laquo Le numeacuterique et lrsquoeacuteconomie eacuteditoriale des revues scientifiques raquo p 28 laquo Sceacutenarios prospectifs pour

lrsquoeacutedition scientifique raquo p 127



39 CLEO gegravere aussi OpenEdition Books Hypothegraveses Calenda Le CLEO est financeacute par le CNRS lrsquouniversiteacute

drsquoAvignon lrsquouniversiteacute drsquoAix-Marseille et lrsquoEHESS

40 Scheacutema numeacuterique des bibliothegraveques p 10 Revuesorg disponible sur lt httpwwwrevuesorggt consulteacute

le 28052017

41 laquo Les grands eacutediteurs face au mouvement open access raquo p 127 Archives ouvertes et publication scientifique

p 64



Il convient de distinguer lrsquoauto-publication de lrsquoauto-archivage ce dernier

concerne des articles preacute-publieacutes ou post-publieacutes qui ont ou vont faire lrsquoobjet drsquoune

revue par les pairs et drsquoune validation42

Lrsquoauto-publication peut se faire par le biais

drsquoun blog et ne beacuteneacuteficie pas de cette relecture Tout le monde peut publier ce qursquoil

veut ce qui peut provoquer de la deacutesinformation ou de lrsquoinformation erroneacutee43

Les archives ouvertes44

Les archives ouvertes (Open Archives) participent au mouvement du libre accegraves

Elles reposent sur le principe de lrsquoauto-archivage drsquoarticles Elles forment laquo un deacutepocirct

numeacuterique visant agrave recueillir sous format eacutelectronique des publications et travaux

scientifiques et agrave les rendre librement accessibles sur Internet raquo45

Les archives ouvertes

contiennent des articles scientifiques reacutedigeacutes preacutesentables agrave une revue ou agrave un congregraves

Ce nrsquoest normalement pas pour archiver des meacutemoires ou des thegraveses ni des e-book

Elles ne concernent pas non plus forceacutement une revue dans son inteacutegraliteacute Crsquoest

lrsquoarticle deacuteposeacute qui est au cœur de cette solution Il existe trois types drsquoarchives

ouvertes les archives theacutematiques consacreacutees agrave une discipline scientifique (ArXiv en

physique PubMed Central en sciences du vivant) les archives institutionnelles qui

contiennent tout ce qursquoune institution accepte de diffuser pour mettre en valeur la

production de son eacutetablissement (donc potentiellement pas que les articles de ses

chercheurs) et sans en donner lrsquoaccegraves libre agrave tout46

(OATAO de Toulouse) et les

archives centraliseacutees telle la plateforme nationale HAL47

Les archives ouvertes correspondent agrave la seconde modaliteacute agrave lrsquoOpen Access dite la

laquo voie verte raquo (Green) Suite agrave une peacuteriode drsquoembargo (de six agrave dix-huit mois) lrsquoarticle

publieacute dans une revue peut ecirctre deacuteposeacute en accegraves libre gratuitement Lrsquoinconveacutenient de

ce modegravele est qursquoil incite les universiteacutes agrave faible activiteacute de recherche agrave ne plus

srsquoabonner et agrave attendre lrsquoaccegraves libre quitte agrave ecirctre un peu en retard sur lrsquoeacutetat de la

recherche Bien que cette troisiegraveme modaliteacute soit un bon preacutetexte pour les eacutediteurs

42

laquo Lecture et eacutecriture scientifique dans le ciel une anomalie postgutenbergienne et comment la reacutesoudre raquo

p 81


44 Pour les archives ouvertes en SHS voir le livre de Thierry Chanier Archives ouvertes et publication

scientifique Comment mettre en place lrsquoaccegraves libre aux reacutesultats de la recherche Paris LrsquoHarmattan 2004



47 Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et perspec tives p 67



drsquoaugmenter leurs prix drsquoabonnement ce modegravele reste le preacutefeacutereacute en France48

Un modegravele hybride nommeacute laquo voie doreacutee intermeacutediaire raquo a eacuteteacute proposeacute par de grands

eacutediteurs commerciaux Le modegravele consiste agrave ce que lrsquoauteur paye (souvent une somme

importante ndash de 1 000 agrave 3 000 euros) pour la mise en accegraves libre de son article au sein

drsquoune archive ouverte Lrsquoinstitution de recherche doit assurer aussi lrsquoautre partie du

coucirct sous la forme drsquoun abonnement Cette solution induisant un double paiement est

peu appreacutecieacutee Springer notamment la propose agrave ses auteurs49

Lrsquoauto-archivage se fait souvent au sein de deacutepocircts accessibles agrave tous Les

universiteacutes peuvent srsquoappuyer sur le logiciel Open Source Eprintsorg mis agrave jour

reacuteguliegraverement interopeacuterable et compatible avec les normes sur les archives ouvertes

Lrsquoauto-archivage doit faire lrsquoobjet de promotion drsquoincitation aupregraves des chercheurs par

les universiteacutes Du personnel doit pouvoir srsquoy consacrer et proposer drsquoarchiver lui-

mecircme si le chercheur nrsquoen nrsquoa pas le temps50

Ce modegravele qui veut que ce soit lrsquoauteur

qui deacutepose son travail est de plus en plus pris en compte par les eacutediteurs qui partagent

leur politique agrave ce propos et notamment la dureacutee avant laquelle lrsquoauteur peut le faire51

La loi pour une Reacutepublique numeacuterique est en faveur de ce systegraveme Le ROAR (Registry

of Open Access Repositories) heacutebergeacute par lrsquoUniversiteacute de Southampton reacutepertorie plus

de 4 000 archives ouvertes existantes dont 90 en France52

La premiegravere archive ouverte creacuteeacutee est ArXiv un serveur de preacutepublications en

physique qui existe depuis 1991 aux Etats-Unis Mais elle nrsquoa pas vocation drsquoarchivage

agrave long terme Pour lrsquoINSMI il existe un risque trop eacuteleveacute laquo de deacutependance mal

controcircleacutee la publication scientifique ne peut pas ecirctre placeacutee dans les mains drsquoune entiteacute

indeacutependante comme ArXiv raquo qui nrsquoest pas heacutebergeacutee sur le sol europeacuteen Si lrsquoaccegraves

devient difficile le patrimoine scientifique est menaceacute Cependant le CCSd maintient

des copies miroirs pour les articles franccedilais deacuteposeacutes dans ArXiv (mais pas les autres)53

Pour les BU il faudrait privileacutegier le deacutepocirct des post-publications ayant fait lrsquoobjet

48

Les nouveaux enjeux de lrsquoeacutedition scientifique p 5 p 8 p 29

49 Voir le chapitre II p 92-93

50 laquo Lecture et eacutecriture scientifique dans le ciel une anomalie postgutenbergienne et comment la reacutesoudre raquo p

84-86

51 Voir le site Sherpa Romeo qui reacutepertorie les deacutelais avant possibiliteacute de publication en libre accegraves pour de

nombreuses revues dans le monde disponible sur lt httpsherpaacukromeoindexphpgt consulteacute le 29042017

52 ROAR disponible sur lt httproareprintsorggt consulteacute le 26052017

53 INSMI Institut national des sciences matheacutematiques et de leurs interactions CNRS Mieux partager les

connaissances Une strateacutegie ouverte pour une information scientifique et technique drsquoavenir 2014 p 39



drsquoune validation Mettre des serveurs agrave disposition ne suffit en revanche pas des

activiteacutes autour de lrsquoarchive telles la recherche la liste des publications les statistiques

drsquoutilisationhellip attirent les chercheurs54

Enfin un controcircle de ce qui est deacuteposeacute est

neacutecessaire afin que lrsquoarchive ne contienne pas de tout et surtout nrsquoimporte quoi Il faut

mettre en place un systegraveme de seacutelection ou certifier les contenus Crsquoest ce qui se fait

avec le label laquo HAL Archives Ouvertes raquo preacutesent par exemple sur la plateforme

Archive SIC55

Le retrait du document drsquoune archive ouverte est possible il nrsquoest plus

consultable mais demeure stockeacute sur les serveurs de la plateforme La production

intellectuelle auto-archiveacutee demeure la proprieacuteteacute intellectuelle de leurs creacuteateurs Ils

doivent ainsi ecirctre citeacutes en bonne et due forme Sur lrsquoarticle archiveacute figurent les

reacutefeacuterences de lrsquoauteur de lrsquoœuvre et la mention des droits Cependant les auteurs ne

sont pas reacutemuneacutereacutes quand ils laissent leur article en libre accegraves56

Les universiteacutes devraient creacuteer pour tous les chercheurs des archives

institutionnelles en faire la promotion les accompagner et se creacuteer ainsi un veacuteritable

patrimoine qursquoelles pourraient mettre en valeur et dont elles pourraient eacutevaluer les

utilisations et les impacts57

Lrsquointeropeacuterabiliteacute de lrsquoarchive ouverte permettrait aux

chercheurs drsquoavoir accegraves aux autres archives institutionnelles et lrsquoimpact pour leurs

articles se voudra plus fort car eux-mecircmes ouverts agrave drsquoautres archives

institutionnelleshellip Les BU doivent participer activement agrave ces projets soutien

maintenance de lrsquoarchive58

En revanche les archives ouvertes sont des laquo light

archives raquo qui ne garantissent pas forceacutement lrsquoaccegraves agrave long terme59

Le rapport Les nouveaux enjeux de lrsquoeacutedition scientifique de Jean-Franccedilois Bach et Denis

Jeacuterocircme recommande la reacuteorganisation des moyens de diffusion des publications

scientifiques sous la forme drsquoarchives ouvertes et drsquoun laquo Open Access institutionnel raquo60

54

laquo E-archiving raquo - eacutetude preacuteliminaire p 175

55 Archive ouverte en Sciences de lrsquoInformation et de la Communication disponible sur

lt httpsarchivesicccsdcnrsfrgt consulteacute le 26052017

Voir le chapitre III p 109-110

56 Archives ouvertes et publication scientifique p 139



94






Preacutecisons tout de mecircme que le libre accegraves ne concerne pas la majoriteacute des

articles Il demeure encore minoritaire

Et lrsquoarchivage des revues scientifiques eacutelectroniques

Si les reacuteflexions actuelles portent plus sur lrsquoOpen Access nous devons tout

de mecircme eacutevoquer lrsquoeacutetude en avance sur son temps de Jean-Michel Mermet qui

degraves 1997 se posait la question de lrsquoarchivage des peacuteriodiques eacutelectroniques

scientifiques Il se questionnait notamment sur le fait que ce ne serait peut-ecirctre

plus les bibliothegraveques qui assureraient cet archivage mais des eacutediteurs ou des

laquo centres speacutecialiseacutes internationaux raquo Il relevait enfin la question de lrsquoeacutevolution

des compeacutetences au sein du personnel des bibliothegraveques61

Au sein de son travail il deacutefinit la publication eacutelectronique comme laquo un acte

drsquoeacutedition dans lequel lrsquoinformation est encodeacutee rendue accessible et intelligible

gracircce agrave lrsquoutilisation drsquoun ordinateur Elle est mise agrave la disposition du public

gratuitement ou non Les donneacutees contenues dans les publications eacutelectroniques

peuvent ecirctre statiques ou dynamiques crsquoest-agrave-dire qursquoelles peuvent ecirctre sujettes agrave

des changements potentiels ou continus raquo62

Il souligne deacutejagrave agrave lrsquoeacutepoque la

probleacutematique des coucircts des abonnements de la multiplication des journaux

scientifiques Il est inteacuteressant de noter que peu de projets existaient deacutejagrave mais

beaucoup drsquoideacutees proposeacutees ont eacuteteacute reprises par la suite telle la mutualisation des

moyens ou encore lrsquoeacutevolution du cadre leacutegislatif

Pour Marie-Anne Chabin un article scientifique a trois eacutetapes dans son cycle de

vie Lrsquoeacutetape initiale correspondant agrave lrsquoarchive courante ou en production a une valeur de

diffusion maximale Lrsquoeacutetape intermeacutediaire est celle ougrave la publication peut faire lrsquoobjet

drsquoune diffusion en libre accegraves A lrsquoeacutetape finale se pose la question de lrsquointeacuterecirct de

conserver lrsquoarticle et de le verser comme archive deacutefinitive63

Aussi il faut souligner lrsquoexistence du laquo Dossier speacutecial archivage archivage

numeacuterique peacuterenne raquo publieacute par La Gazette du Cines en feacutevrier 2013 qui dresse

un eacutetat de lrsquoart de lrsquoarchivage en France pratiqueacute par le CINES Il contient de

61


62 Ibid p 14

63laquo Archives ouvertes et archivistique raquo p 111



nombreux retours drsquoexpeacuterience de projets meneacutes Il deacutefinit la preacuteservation de

lrsquoinformation numeacuterique par la mise en œuvre de laquo moyens neacutecessaires pour lutter

contre ces risques [obsolescence du mateacuteriel des formats disparition du logiciel et

perte de signification du contenu] crsquoest-agrave-dire conserver le document (garantir

son inteacutegriteacute et son authenticiteacute) le rendre accessible et en preacuteserver

lrsquointelligibiliteacute La complexiteacute de la tacircche deacutepend en grande partie de la dureacutee de

conservation du document raquo64

En dehors de ces exceptions nous pouvons affirmer qursquoactuellement peu de

reacuteflexions sont deacuteveloppeacutees sur la probleacutematique de lrsquoarchivage des revues

scientifiques eacutelectroniques en particulier Il est perccedilu comme un enjeu moindre

face au libre accegraves Alors que les contenus en accegraves libre sont justement menaceacutes

par un risque de leur perte leur archivage eacutetant souvent minimiseacute65

Lrsquoarchivage

eacutelectronique neacutecessite une vue sur le tregraves long terme que la France ne partage pas

encore complegravetement Pourtant nous allons voir que quelques projets contribuent agrave

sa preacuteparation ainsi qursquoagrave sa reacutealisation

LES PROJETS DEVELOPPES EN FRANCE

Un premier constat nous impose de souligner que les SCD eux-mecircmes ne

font pas de lrsquoarchivage mais du stockage seacutecuriseacute66

Un second constat est que la

France a abandonneacute lrsquoideacutee de participer agrave des projets tel LOCKSS alors que

lrsquoINIST srsquoeacutetait rapprocheacute un temps de lrsquoinitiative surtout pour des revues issues de

socieacuteteacutes savantes67

Etant une uniteacute propre du CNRS participant au projet national

BSN lrsquoINIST srsquoest vu retirer la question de lrsquoarchivage peacuterenne en 2010-2011 qui

a eacuteteacute confieacutee par le MESR principalement au CINES68

Une autre eacutetude a eacuteteacute meneacutee en 2014 pour la mise en place drsquoun reacuteseau CLOCKSS

avec les partenaires EuDML (European Digital Mathematics Library)69

En 2015

64

laquo Dossier speacutecial archivage archivage numeacuterique peacuterenne raquo p 5

65 laquo E-Journal Archiving Progress and Future Challenges raquo


67Coucircts beacuteneacutefices et contraintes de la mutualisation des ressources eacutelectroniques p 46

68 Merci agrave Madame Catherine Morel ingeacutenieur en ressources numeacuteriques agrave lrsquoINIST pour nos eacutechanges par mail

et son aide preacutecieuse pour nous mettre en contact avec Fabrice Lecocq Ces eacutechanges se sont tenus entre le 3 et le 14

mars 2017

69 Mieux partager les connaissances p 53



lrsquoinitiative composeacutee de diffeacuterents pays europeacuteens nrsquoavait pas abouti70

Le rapport

Salenccedilon en 2008 eacutevoquait deacutejagrave la neacutecessiteacute de mettre en place laquo une politique

nationale voire internationale drsquoarchivage raquo71

Qursquoen est-il neuf ans plus tard

A lrsquoorigine les achats drsquoarchives en France eacutetaient effectueacutes par les

bibliothegraveques de faccedilon totalement deacutecentraliseacutee pour environ un million drsquoeuros

par an principalement pour des archives Thomson Web of Science des archives

theacutematiques Elsevier Wiley et J-STOR selon une enquecircte de 200872

La profusion

de revues et les sommes drsquoargent en jeu ont imposeacute une coordination et une

centralisation des projets Il y a trois ans deacutejagrave eacutetait fait le constat de la laquo neacutecessiteacute

de mener un recensement national partageacute des besoins raquo73

Lrsquoarchive ouverte HAL

HAL (Hyper Article en Ligne) est une archive ouverte inspireacutee par ArXiv

Crsquoest une archive nationale franccedilaise pour la conservation des contenus

scientifiques eacutelaboreacutee en 2001 agrave lrsquoinitiative des physiciens de lrsquoENS et avec le

soutien de lrsquoIN2P3 Elle est financeacutee par le MESR HAL est une des prioriteacutes du

ministegravere Ainsi en 2015-2016 la plateforme a reccedilu quatre fois plus de

subventions qursquoauparavant74

Elle reccediloit agregravege les articles publieacutes avec lrsquoaccord

des eacutediteurs75

Crsquoest laquo une base de donneacutees drsquoarticles scientifiques libre drsquoaccegraves en

consultation et en deacutepocirct et visant la peacuterenniteacute raquo76

En dehors de rares exceptions

ce ne sont que les publications valideacutees qui sont deacuteposeacutees Elle est

multidisciplinaire et srsquoadresse agrave la recherche franccedilaise en geacuteneacuteral (issue de centres

de recherche ou des universiteacutes) HAL devrait contenir en theacuteorie tous les articles

issus de la recherche financeacutee par lrsquoEtat77

LrsquoINSERM en 2008 a deacutecideacute drsquoy

verser ses articles publieacutes ceux drsquoElsevier sont mis directement ceux issus de

70

Cellule Mathdoc Rapport drsquoactiviteacute 2010-2014[en ligne] janvier 2015 p 53 disponible sur lt httpwww-

mathdocujf-grenoblefrpublisums5638_ra2015-publicpdfgt consulteacute le 26052017





75 laquo Les opportuniteacutes eacuteditoriales du modegravele renouveleacute de la bibliothegraveque acadeacutemique raquo p 160





Nature sont deacuteposeacutes au bout de six mois78

LrsquoIN2P3 et lrsquoInSHS soutiennent aussi le

deacutepocirct dans HAL Lrsquoarchive contient 1 308 143 reacutefeacuterences Lrsquooutil est geacutereacute par le

CNRS-CCSd Depuis mars 2017 les articles deacuteposeacutes dans HAL sont visibles dans

PubMed qui les reacutepertorie comme ressources externes PubMed a en revanche

imposeacute que lrsquoarticle ait un identifiant PMID (PubMed ID) et qursquoil ne fasse pas

lrsquoobjet drsquoun embargo79

Les universiteacutes qui avaient une archive ouverte institutionnelle peuvent la

dupliquer sur HAL Les eacutetablissements peuvent demander un portail drsquoaccegraves

personnaliseacute et beacuteneacuteficient alors de lrsquoarchivage du CINES sans surcoucirct80

En effet

HAL est archiveacute de faccedilon peacuterenne par la plateforme PAC depuis mars 2010 Mais

toutes les universiteacutes ne participent pas au deacutepocirct dans HAL Elles preacutefegraverent avoir

leur propre portail en ligne leur archive institutionnelle contenant toute la

documentation lieacutee agrave la recherche en son sein les articles mais aussi les

documents peacutedagogiques les bases de donneacutees de photos81

hellip Cependant si

lrsquoarchive institutionnelle nrsquoest pas rattacheacutee agrave HAL dont lrsquoarchivage est assureacute par

le CINES crsquoest agrave lrsquoeacutetablissement de lrsquoassurer par ses propres moyens

Les articles sont deacuteposeacutes sous format PDF les meacutetadonneacutees en XML les

images en JPEG ou TIFF Le deacutepocirct est ensuite archiveacute au bout de trois mois Avant

le versement dans PAC la veacuterification des formats se fait avec lrsquooutil FACILE82

La plateforme doit avoir un systegraveme de deacutepocirct facile et faire lrsquoobjet drsquoune

campagne de sensibilisation aupregraves des chercheurs Promouvoir lrsquoOpen Access en

BU cela peut promouvoir lrsquoarchivage peacuterenne indirectement83

Le rapport Salenccedilon preacuteconisait aussi la creacuteation drsquoun label laquo Archives

ouvertes de la science franccedilaise raquo pour garantir la qualiteacute et la conformiteacute des

serveurs drsquoarchives ouvertes qui se multipliaient On retrouve ce label sur les

pages de certaines archives ouvertes (en haut agrave droite)84

78


79 CCSd disponible sur lthttpwwwccsdcnrsfr201705vos-depots-s-affichent-dans-pubmedgt consulteacute le

19052017


81 laquo Les opportuniteacutes eacuteditoriales du modegravele renouveleacute de la bibliothegraveque acad eacutemique raquo p 160 Scheacutema

numeacuterique des bibliothegraveques p 28

82 laquo Dossier speacutecial archivage archivage numeacuterique peacuterenne raquo p 24-25


84 Voir lrsquoexemple des archives ouvertes de lrsquoENS de Lyon disponibles sur lthttpshal-ens-lyonarchives-

ouvertesfrgt ou des archives ouvertes en SIC httpsarchivesicccsdcnrsfr consulteacutes le 28052017



Le projet PANIST

Les contrats de licence neacutegocieacutes par Couperin avec Elsevier Science Direct

Springer et Thomson Web of Science semblaient preacutevoir (car nous nrsquoy avons pas

eu accegraves) le versement des archives courantes agrave lrsquoABES pour les eacutetablissements

drsquoenseignement supeacuterieur et agrave lrsquoINIST pour les organismes de recherche Elsevier

ne devait autoriser lrsquoaccegraves agrave ses archives qursquoaux eacutetablissements ayant eu un

abonnement agrave Science Direct et lrsquoaccegraves devait ecirctre limiteacute agrave la peacuteriode pendant

laquelle ils avaient eacuteteacute abonneacutes Cela eacutetait le projet drsquoorigine Finalement lrsquoABES

nrsquoa pas mis en place de plateforme pour archiver ses revues En revanche lrsquoINIST

a deacuteveloppeacute le programme PANIST (Plateforme drsquoArchivage National de

lrsquoInformation Scientifique et Technique) pour les membres du consortium

Couperin ayant contribueacute agrave lrsquoachat des archives obtenues par lrsquoaccord Elsevier

2010-2013 lors drsquoun groupement de commande par lrsquoABES La mise agrave disposition

est bel et bien restreinte aux chercheurs issus drsquoeacutetablissements impliqueacutes dans

lrsquoachat de la licence nationale Elsevier85

Cependant PANIST nrsquoarchive pas sur le

long terme Elle met agrave disposition des documents issus drsquoElsevier stockeacutes et

sauvegardeacutes comme ISTEX Neacuteanmoins elle regroupe tout le neacutecessaire pour

finaliser le projet jusqursquoagrave une eacutetape drsquoarchivage peacuterenne

Le projet ISTEX

Le projet ISTEX reacutepond agrave un certain nombre de recommandations eacutemises

par les rapports de lrsquoAcadeacutemie des sciences Bruno Racine ou encore Pierre

Carbone86

Ce dernier proposait ainsi de laquo mettre en œuvre un programme

pluriannuel drsquoacquisition de licences nationales associant des financements de

lrsquoEtat et des opeacuterateurs de lrsquoenseignement supeacuterieur et de la recherche publics ainsi

qursquoeacuteventuellement de la recherche priveacutee raquo Un premier projet est lanceacute en 2011

repris lrsquoanneacutee suivante sous le nom drsquoISTEX (IST drsquoExcellence)87

ISTEX a pour

objectif de reacuteunir laquo des grandes revues scientifiques sur une plate-forme drsquoaccegraves

85

INIST disponible sur ltwwwinistfrPanist-183amplang=frgt consulteacute le 24052017

86 Les nouveaux enjeux de lrsquoeacutedition scientifique p 6 p 32 Scheacutema numeacuterique des bibliothegraveques p 49-51


87 Nous les avons contacteacutes via leur site internet entretien teacuteleacutephonique avec le DIST du CNRS



innovante raquo88

Le projet a obtenu 60 millions drsquoeuros de financement sur trois ans

dans le cadre du Plan drsquoInvestissements drsquoAvenir sur la peacuteriode 2013-2016 et a

eacuteteacute prolongeacute jusqursquoagrave deacutecembre 2017 Il est porteacute par le CNRS lrsquoABES Couperin

et lrsquouniversiteacute de Lorraine au nom de la CPU qui rendent compte ensuite au

comiteacute de pilotage BSN LrsquoABES neacutegocie les licences nationales avec le soutien

du CNRS et de Couperin Le projet est perccedilu comme une laquo reacuteussite raquo par lrsquoEtat

puisqursquoil a permis drsquoacqueacuterir laquo un grand nombre de ressources dans un peacuterimegravetre

de licences nationales raquo89

ISTEX doit rendre accessible en ligne pour tous les

lecteurs issus de lrsquoenseignement supeacuterieur et de la recherche des collections

reacutetrospectives de toutes les disciplines archives de revues bases de donneacutees

dictionnaires corpus de texte e-book Elles sont acquises sous forme de licences

nationales et seront mises agrave disposition sur une plateforme en ligne Une version

deacutemonstrative est disponible90

Le projet comporte diffeacuterents aspects

Le premier concerne lrsquoachat des backfiles de collections reacutetrospectives qui

devront agrave terme bien se coordonner avec celles acquises en ce moment afin qursquoil

nrsquoy ait pas de manque dans les collections de revues formeacutees Plus drsquoune vingtaine

de ressources ont eacuteteacute acquises agrave lrsquoheure actuelle consommant 54 millions drsquoeuros

du budget alloueacute au projet Elles sont en train drsquoecirctre chargeacutees sur la plateforme en

ligne Les collections se doivent drsquoecirctre exhaustives complegravetes coheacuterentes et de

qualiteacute91

Des achats meneacutes avant le projet ISTEX ont eacuteteacute faits pour cinq

ressources (dont Springer par exemple) Puis dans le cadre du projet ISTEX

lrsquoacquisition neacutecessite la participation de plusieurs partenaires Couperin intervient

pour lancer les appels drsquooffres et seacutelectionner les ressources qui font ensuite

lrsquoobjet de neacutegociations lanceacutees simultaneacutement et qui vont plus ou moins vite en

fonction de lrsquoeacutediteur Elles portent sur lrsquoaspect tarifaire (prix cible donneacute par

Couperin au-delagrave lrsquoachat ne peut pas ecirctre fait) sur le contenu sur les droits

(exclusiviteacute des droitshellip)

En vue de la seacutelection une premiegravere enquecircte a eacuteteacute lanceacutee entre aoucirct et octobre

2012 aupregraves des chercheurs et enseignants-chercheurs pour connaicirctre leurs

88

Rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supeacuterieures p 44

89 Ibid p 104

90ISTEX disponible sur lthttpwwwistexfrgt consulteacute le 19052017 Deacutemo disponible sur

lthttpdemoistexfrgt consulteacute le 19052017

91 ISTEX disponible sur lthttpwwwistexfrles-objectifsgt consulteacute le 19052017



attentes 7 167 personnes ont reacutepondu proposant 1 648 eacutediteurs distincts et 5 624

ressources diffeacuterentes principalement des collections reacutetrospectives de peacuteriodiques

de STM92

Ce sont des chercheurs de laquo sciences dures raquo qui ont le plus reacutepondu

Puis un premier appel drsquooffre a eacuteteacute lanceacute (auquel ont reacutepondu 52 eacutediteurs) et par

comparaison entre les eacutediteurs ayant proposeacute leurs collections et lrsquoenquecircte meneacutee

des prioriteacutes drsquoacquisitions sont ressorties Des indicateurs suppleacutementaires ont eacuteteacute

appliqueacutes telles les consultations des bases citationnelles (Web Of Science

Scopus) ou encore les listes de reacutefeacuterences du CNRS Pour les achats agrave venir les

statistiques drsquoutilisation de la plateforme ISTEX par les eacutetablissements seront

prises en compte pour voir ce qui les inteacuteresse le plus Par ailleurs un autre point

important reacuteside dans lrsquooptimisation de la deacutepense publique lrsquoachat de ses

archives doit permettre une eacuteconomie aux eacutetablissements Lrsquoideacutee est de ne pas

payer plus que si chaque eacutetablissement avait acheteacute individuellement la ressource

Un second appel drsquooffre a eacuteteacute lanceacute en 2015 auquel ont reacutepondu 35 eacutediteurs

et un troisiegraveme appel drsquooffre pour des ressources en langue franccedilaise a reccedilu 25

propositions La seacutelection de Couperin est en cours de validation par ISTEX93

Les

neacutegociations actuelles concernent lrsquoeacutediteur franccedilais EDP Sciences mais aussi

lrsquoAmerican Chemical Society Brepols Duke University Press En revanche

certaines neacutegociations nrsquoont pas abouti comme avec les eacutediteurs American

Medical Association American Physical Society et Annual Reviews94

Lrsquoachat via des licences nationales permet de preacutetendre agrave la reacuteunion de

collections complegravetes du premier numeacutero jusqursquoagrave la peacuteriode la plus reacutecente

autoriseacutee par lrsquoeacutediteur Ainsi Elsevier propose ses revues du premier article

jusqursquoagrave 2001 Wiley du premier article agrave 2013 Lrsquoachat comporte tant les donneacutees

que les meacutetadonneacutees des eacutediteurs Elles sont ensuite enrichies par lrsquoINIST

Il y a peu drsquooffres en sciences juridiques et SHS Lrsquoeacutequilibre entre

discipline est difficile Les choix de Couperin srsquoadaptent aux offres qursquoils

reccediloivent Les ressources sont acquises deacutefinitivement Elles sont issues de grands

92

ISTEX disponible sur lthttpwwwistexfrenquete-de-besoinsgt consulteacute le 19052017

93 Merci agrave Madame Valeacuterie Larroque membre de la cellule ISTEXCouperin en charge de leacutevaluation et de la

seacutelection des ressources pour le projet ISTEX pour lrsquoentretien teacuteleacutephonique

94 Licences nationales disponible sur lthttpwwwlicencesnationalesfristex-negociations-en-coursgt consulteacute

le 19052017



eacutediteurs tant commerciaux qursquouniversitaires95

Aujourdrsquohui ISTEX contient 18

millions drsquoobjets documentaires

Des eacutetudes sont en cours Lrsquoune traite drsquoun benchmark sur les plateformes

comparables agrave ISTEX dans le monde leurs services le public cibleacute96

La seconde

concerne les conditions agrave remplir pour que la plateforme ISTEX soit un outil

drsquoaide agrave lrsquoorientation des politiques publiques Une troisiegraveme analyse les services agrave

valeur ajouteacutee adapteacutes aux pratiques des chercheurs proposeacutes par drsquoautres

plateformes et la maniegravere dont ils sont mis agrave leur disposition La derniegravere eacutetude en

cours a pour objectif de proposer une politique de communication du projet ISTEX

aupregraves des chercheurs Il est preacutevu qursquoelles soient termineacutees pour septembre 2017

et publieacutees en partie le moment venu97

Le second aspect du projet ISTEX lieacute agrave certaines de ces eacutetudes est le

deacuteveloppement drsquoune plateforme qui centralise exploite et valorise les ressources

scientifiques98

La compatibiliteacute des ressources acquises avec la plateforme

ISTEX est neacutecessaire le document texte doit reacutepondre agrave des recherches (il faut

eacuteviter le PDF image et privileacutegier le PDF texte) Cependant lrsquointeacuterecirct scientifique

de la ressource doit toujours ecirctre privileacutegieacute sur lrsquoaspect technique Les donneacutees

doivent ensuite ecirctre homogeacuteneacuteiseacutees pour ecirctre interrogeables et enrichies Une

gestion des contenus geacuteneacutereacutes par les utilisateurs suivant leurs requecirctes constitue

le point cleacute en cours de deacuteveloppement Elle permettra un appui agrave la

recommandation en faisant des propositions de documents geacuteneacutereacutees en mecircme

temps que les nouvelles requecirctes Les reacutesultats des choix sont enregistreacutes de faccedilon

dynamique pour ouvrir le champ de recherche isoler partager valoriser Crsquoest

une innovation qui fait de lrsquooutil ISTEX un projet de pointe en Europe99

Il se

reacuteapproprie le mateacuteriel scientifique lrsquoobjet documentaire en normalisant les

meacutetadonneacutees stockant le texte dans diffeacuterentes versions avec ses informations sur

95

Brill British Medical Journal Cambridge University Press Classiques Garn ier Numeacuterique De Gruyter

Elsevier Emerald Gale Cengage Learning Institute of Physics Publishing Nature New Pauly Online Oxford

University Press ProQuest Recueils des cours de lrsquoAcadeacutemie de La Haye Royal Society of Chemistry Sage Springer

Wiley Taylor amp Francis disponible sur lthttpwwwistexfrressources-acquisesgt consulteacute le 24052017

96 Parmi ces plateformes utiliseacutees pour la comparaison il y a la Germany Nationallizenzen amp Allianzlizenzen le

projet Swissbib JSTOR Muse ScIELO

97 Merci agrave Monsieur Laurent Bouvier-Ajam membre du cabinet drsquoeacutetudes Ourouk pour lrsquoentretien teacuteleacutephonique et

agrave Marion Jean-Joseph chargeacutee drsquoeacutetudes et de veille scientifique pour le projet ISTEX pour nos eacutechanges par mail

98 Voir en Annexe 4 le scheacutema drsquoorganisation drsquoISTEX

99 Merci agrave Renaud Fabre Directeur de la DIST CNRS coordinateur du projet ISTEX pour ces entretiens



les pages de garde les annexes qui lui sont rattacheacutees et en lrsquoenrichissant Crsquoest

lrsquoINIST qui est chargeacute de mener agrave bien ces deacuteveloppements Lrsquoarticle 38 de la loi

pour une Reacutepublique numeacuterique autorise cet enrichissement mais le Conseil drsquoEtat

a rejeteacute les deacutecrets reportant son application100

Six millions drsquoeuros sont deacutedieacutes au

deacuteveloppement de lrsquooutil

ISTEX est un reacuteservoir commun heacutebergeacute sur le territoire franccedilais Crsquoest une

bibliothegraveque numeacuterique et un outil de recherche feacutedeacutereacutee capable de faire de

lrsquoextraction des productions de synthegraveses documentaires de la fouille de textes et

de donneacutees La plateforme reacutepond agrave deux types drsquousage un documentaire pour

consulter un article et un de recherche pour utiliser des sous-ensembles complets

de documents comme matiegravere premiegravere pour des travaux de fouilles de donneacutees par

exemple Les donneacutees sont stockeacutees agrave Nancy reacutepliqueacutees et sauvegardeacutees

reacuteguliegraverement par les membres de lrsquoINIST101

Lrsquoaccegraves est possible agrave lrsquoensemble de la communauteacute nationale

drsquoenseignement supeacuterieur et de la recherche mais aussi agrave une communauteacute

particuliegravere (drsquoune reacutegion ou drsquoune institution) notamment aux usagers drsquoune

bibliothegraveque publique (sur les ordinateurs de lrsquoeacutetablissement) Actuellement 338

universiteacutes centres de recherche grandes eacutecoles et bibliothegraveques municipales ont

communiqueacute leur adresse IP pour avoir un accegraves ouvert agrave la plateforme Lrsquoaccegraves agrave

distance est possible pour les membres des eacutetablissements autoriseacutes agrave le proposer

Lrsquoeacutequipe de deacuteveloppement agrave terme disparaitra Seules les eacutequipes de lrsquoINIST

resteront pour la geacuterer102

Couperin a lanceacute une enquecircte pour mesurer lrsquointeacutegration

drsquoISTEX au sein des organismes en mars 2017103

ISTEX preacutesente lrsquoavantage drsquoecirctre porteacute par de grandes institutions et drsquoecirctre

centraliseacute Il se fond dans lrsquointerface drsquoaccegraves existant des BU Il propose

lrsquoensemble des documents et pas seulement ceux auxquels lrsquoeacutetablissement eacutetait

abonneacute Lrsquoexemple de ce projet est repris agrave lrsquoeacutetranger Ainsi Aude Alexandre le

preacutesente et souligne la qualiteacute de la deacutemarche bien que pour elle le projet ne

100

Voir le chapitre I p 43

101 Merci agrave Monsieur Laurent Schmitt Chef du Deacutepartement Projets et Innovation (DPI) de lrsquoINIST pour

lrsquoentretien teacuteleacutephonique du mercredi 24 mai 2017 entre 13h30 et 14h

102 Merci agrave Catherine Morel ingeacutenieur en ressources numeacuteriques agrave lrsquoINIST pour nos eacutechanges par mail et son

aide pour nous mettre en contact avec Fabrice Lecocq Ces eacutechanges se sont tenus entre le 3 et le 14 mars 2017

103 Couperin disponible sur lthttpwwwcouperinorg261-couperinnos-activitesservices-et-prospectivea-la-

une1294-enquete-sur-l-appropriation-de-la-plateforme-istex-dans-les-etablissementsgt consulteacute le 20052017



pourra pas couvrir lrsquoensemble du peacuterimegravetre des revues eacutelectroniques

scientifiques104

De plus la plateforme ISTEX nrsquoa pas pour vocation premiegravere agrave

faire de lrsquoarchivage peacuterenne Cependant au vu des investissements effectueacutes il est

certain que la question de lrsquoarchivage sur le long terme de ces donneacutees enrichies se

posera La dimension drsquoarchivage peacuterenne est preacutegnante Le CINES est eacutevoqueacute

comme un interlocuteur probable mais cela nrsquoest pas encore acteacute

La Plateforme drsquoArchivage du CINES

La PAC (Plateforme drsquoArchivage du CINES) a pour mission lrsquoarchivage

peacuterenne Elle contient des articles numeacuteriseacutes de Perseacutee de lrsquoarchive ouverte Hal

des ouvrages numeacuteriseacutes de quelques bibliothegraveques universitaires en SHS des

thegraveses de la documentation numeacuteriseacutee et des donneacutees scientifiques Le CINES

heacuteberge aussi les MOOC de FUN Cette mission drsquoarchivage peacuterenne lui a eacuteteacute

confieacutee en 2004 par le MESR105

Le CINES agit comme un tiers-archiveur En

2013 PAC comprenait dix services versants plus de huit millions de fichiers

archiveacutes (chaque document est conserveacute en quatre exemplaires) et douze personnes

deacutedieacutees agrave son fonctionnement106

Cependant il convient de se questionner sur son

rocircle dans le devenir des revues scientifiques nativement numeacuteriques

La plateforme PAC repose sur le modegravele OAIS Ainsi pour toute

modification de meacutetadonneacutees le service producteur ou le service versant doivent

en faire la demande PAC effectue un rapport annuel pour les services versants Il

existe une possibiliteacute drsquoeacutelimination des archives ou de leur restitution mais cela

est rare Le service versant ou le producteur deacutecide de la communicabiliteacute de

leurs archives ou non et agrave qui Lrsquooutil respecte les normes internationales ISAD

(International Standard Archival Description) ISAAR (International Standard

Archival Authority Record) SEDA (Standard drsquoEchange de Donneacutees pour

lrsquoArchivage) et le format de description Dublin Core De plus PAC a lrsquoagreacutement

du SIAF pour les archives intermeacutediaires

104


inteacutegral en Feacutedeacuteration Wallonie-Bruxelles p 65 p 91-92


106 laquo Dossier speacutecial archivage archivage numeacuterique peacuterenne raquo p 10



La premiegravere version a eacuteteacute deacuteveloppeacutee en trois ans et mise en production en

2007 La deuxiegraveme version est exploiteacutee depuis 2008 pour des volumeacutetries plus

grandes Le systegraveme est composeacute de trois serveurs un de versement (ougrave sont

controcircleacutes les paquets drsquoarchives SIP) un second de stockage et un ultime drsquoaccegraves

La plateforme PAC v 2 est baseacutee sur le logiciel Arcsys (qui fournit notamment

lrsquointerface) avec un module interne et une base de donneacutees MySQL La plateforme

est preacutevue pour une volumeacutetrie de plus de 40 To Un module compleacutementaire

deacuteveloppeacute en interne intituleacute ArCheck veacuterifie la qualiteacute des archives Le

versement se fait par reacuteseau SFTP ou support amovible remis PAC autorise des

formats durables HTML PDF XML TXT pour les textes GIF JPEG PNG

TIFF et SVG pour les images Un identifiant unique est apposeacute agrave lrsquoarchive Le

document archiveacute dans le serveur de stockage est copieacute sur deux disques distincts

et deux bandes magneacutetiques Une copie disque est assureacutee sur un site distant agrave

Lyon agrave lrsquoIN2P3 Lrsquoaccegraves est soumis agrave un controcircle drsquoauthentification Le projet se

base sur la migration pour lrsquoarchivage agrave long terme ainsi que les meacutetadonneacutees et

les informations de repreacutesentation107

Lrsquooutil FACILE (validation du Format

drsquoArchivage du CINES par anaLyse et Expertise) veacuterifie les archives au versement

et valide les formats108

Enfin le CINES assure une veille technologique

Les premiers documents archiveacutes au sein de PAC furent les thegraveses du projet

STAR de lrsquoABES109

En 2015 on reacutepertoriait que sept SCD avaient signeacute une

convention pour lrsquoarchivage drsquoune partie restreinte de leurs fonds110

Ainsi depuis

feacutevrier 2011 la BU Pierre et Marie Curie deacuteverse des ouvrages numeacuteriseacutes en

neurosciences biologie geacuteologie et physique-chimie la BIU de droit Cujas des

ouvrages de droit fondamentaux numeacuteriseacutes la BIU Santeacute et la Bibliothegraveque Sainte-

Geneviegraveve des ouvrages numeacuteriseacutes En revanche pour les donneacutees publiques le

CINES sert pour lrsquoarchivage intermeacutediaire Ainsi les documents de la plateforme

Huma-Num du TGIR publics par deacutefinition car deacutependant du CNRS agissant

comme opeacuterateur de lrsquoEtat sont deacuteposeacutes au CINES pour lrsquoarchivage intermeacutediaire

puis aux Archives Nationales pour lrsquoarchivage deacutefinitif (en dehors des donneacutees

107

laquo Dossier speacutecial archivage archivage numeacuterique peacuterenne raquo p 11-14 CINES disponible sur

lthttpswwwcinesfrarchivagenos-solutions-darchivagepacarchitecture-techniquegt consulteacute le 12052017

108laquo Dossier speacutecial archivage archivage numeacuterique peacuterenne raquo p 29


Corinne Leblond (dir) Archivage et stockage peacuterennes Enjeux et reacutealisations Paris Lavoisier 2009 p 21-40




patrimoniales de publications ou photos archiveacutees par la TGIR lui-mecircme) La

qualiteacute de lrsquoarchivage et lrsquoaccompagnement sont souligneacutes par les SCD travaillant

avec le CINES Ils teacutemoignent de la techniciteacute des projets et la rigueur

neacutecessaire111

Le modegravele eacuteconomique de la PAC repose sur une participation selon le type

drsquoeacutetablissement interne au MESR partenaire (pour les autres eacutetablissements de

recherche hors MESR) ou externe Les internes payent un prix au To et une

participation pour lrsquoorganisation en fonction des coucircts de fonctionnement du

systegraveme Les partenaires payent environ 15 de plus que les internes Enfin les

externes payent tant lrsquoorganisation du deacutepocirct que lrsquoamortissement et le personnel

impliqueacute Leur adheacutesion est soumise agrave une acceptation par le directeur et le conseil

drsquoadministration Ainsi il nrsquoy a actuellement comme externe que la Cour des

comptes Les coucircts varient aussi en fonction du support cho isi (disque et bande ou

bande uniquement) et de la volumeacutetrie le premier Teacutera octet est cher puis le tarif

est deacutegressif Cependant force est de constater que les eacuteconomies drsquoeacutechelle ne sont

atteignables qursquoapregraves avoir atteint une masse conseacutequente drsquoarchives Globalement

les coucircts sont consideacutereacutes comme raisonnables au vu de la qualiteacute du service rendu

par le CINES Un travail de reacuteduction des coucircts a eacuteteacute meneacute ce qui rend la

plateforme attractive par rapport agrave des eacutediteurs commerciaux de solution Aucun

SCD ne srsquoest tourneacute encore vers ces derniers Cependant le fait de faire porter des

coucircts aux BU a eacuteteacute contesteacute car les plus petites nrsquoen nrsquoont pas les moyens112

Les projets drsquoarchivage impliquent plusieurs acteurs les bibliotheacutecaires des

SCD qui planifient lrsquoarchivage des informaticiens qui reacutepondent aux besoins le

CINES et parfois un prestataire externe (pour la numeacuterisation de fonds ou pour les

parties techniques de lrsquoarchivage meacutetadonneacuteeshellip)113

La BU signe une convention

avec le CINES deacutefinit des paquets drsquoarchives des informations mais aussi des

meacutetadonneacutees deacutecrivant le contexte du projet drsquoarchives fonds producteurs

service versant choix drsquoarchivage Elle les reacuteunit dans un fichier XML appeleacute

PPDI (Project Preservation Description Information Informations de

111Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et perspectives p 20 p 50

112 Ibid p 38 p 46

113 Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et perspectives p 47 Olivier Rouchon Le modegravele

drsquoeacutevaluation des coucircts de lrsquoarchivage numeacuterique au CINES disponible sur lthttppinassociation-

aristotefrlibexefetchphppublicpresentations2013pin20130412_6cout_cinespdfgt consulteacute le 02062017



peacuterennisation de niveau projet)114

Les principaux freins au projet reacutesident dans

lrsquoaspect financier mais aussi dans le manque de disponibiliteacute du personnel etou

dans le manque de compeacutetences informatiques En effet un projet drsquoarchivage

avec le CINES neacutecessite un travail long pour deacutefinir les meacutetadonneacutees mettre en

qualiteacute le fonds et construire les paquets drsquoarchives (fichiers et meacutetadonneacutees) via

un outil Ces projets monopolisent entre deux et quatre personnes agrave temps plein

tant pour le deacuteveloppement du projet qursquoensuite pour la maintenance et le suivi115

En ce qui concerne lrsquoarchivage des revues scientifiques le programme

Perseacutee travaille avec la PAC Neacute en 2003 il se caracteacuterise par lrsquoouverture drsquoune

plateforme publique de numeacuterisation de publications scientifiques en SHS (revues

livres actes de colloques) Il est porteacute par lrsquoUMS 3602 lrsquoUniversiteacute de Lyon

lrsquoENS de Lyon et le CNRS avec le soutien du MESR Lrsquoaccegraves peacuterenne est garanti

par le CINES depuis la signature drsquoune convention en 2007 Les premiegraveres revues

archiveacutees lrsquoont eacuteteacute fin 2008116

La diffusion est gratuite et non exclusive Perseacutee

contient tant des documents libres de droits que drsquoautres encore soumis au droit

drsquoauteur Aussi le programme fait figure drsquoexemple dans sa gestion de cet aspect

juridique reacuteunissant les informations neacutecessaires pour retrouver les ayants

droits117

En revanche la PAC ne contient pas un programme speacutecial drsquoarchivage

peacuterenne de revues scientifiques eacutelectroniques courantes Cependant par le biais

des archives ouvertes HAL de nombreuses institutions (universiteacute de Toulon ENS

de Lyonhellip) un archivage drsquoarticles deacuteposeacutes en libre accegraves par les chercheurs est

bien effectueacute118

Pour conclure sur les projets actuels meneacutes en France nous signalerons

plusieurs points Tout drsquoabord ils nrsquoutilisent pas de technique de moissonnage Ils

fonctionnent plutocirct par accord avec les eacutediteurs et par versement par ces derniers

de leurs archives sur une plateforme nationale Enfin lrsquoarchivage peacuterenne ne fait

pas partie drsquoun projet agrave part entiegravere Les chantiers actuels sont plutocirct tourneacutes vers

la fouille de donneacutees et la question de lrsquoarchivage des donneacutees de la recherche

114


115 Archivage peacuterenne en bibliothegraveque universitaire bilan et perspectives p 53 p 56

116 Ibid p 65

Merci agrave Alexia de Casanove archiviste au CINES pour les eacutechanges par mail en feacutevrier et mars 2017

117 Mieux partager les connaissances p 49-50




Pourtant il semblerait que la France ait les moyens en sa possession pour aller au

bout des deacutemarches ISTEX PANIST ou HAL et proposer un systegraveme drsquoarchivage

des revues scientifiques eacutelectroniques En effet le rocircle de chaque acteur est

deacutesormais bien deacutefini Les actions sur les meacutetadonneacutees et lrsquoenrichissement des

donneacutees drsquoISTEX entrent dans le travail preacutealable drsquoun projet drsquoarchivage La

France dispose des connaissances et compeacutetences pour le faire

QUELQUES HYPOTHESES DE PROJETS ENVISAGEABLES

POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA DEMARCHE DrsquoARCHIVAGE

Automatiser le deacutepocirct dans une archive ouverte

Pourrait-on envisager en France une plateforme institutionnelle qui

reacutecupeacutererait les articles au bout drsquoun temps donneacute et les

archiverait automatiquement Cette reacutecupeacuteration pourrait se faire par le versement

reacutegulier de la part des centres de recherche des fonds qursquoils deacutetiennent trieacutes au

preacutealable en fonction des droits accordeacutes par les eacutediteurs ou par moissonnage Les

institutions pourraient financer directement la publication ou racheter les articles

une fois publieacutes ou encore neacutegocier avec les eacutediteurs commerciaux pour mettre en

place des solutions communes La plateforme serait financeacutee par les eacutetablissements

sous forme drsquoune contribution calculeacutee en fonction des collections qursquo ils apportent

(tel Hathi Trust) Sinon cet archivage commun automatique pourrait srsquoenvisager

via la plateforme HAL qui se verrait enrichie par plus de contenus ce qui

permettrait par la mecircme drsquoassurer lrsquoarchivage via la PAC Drsquoautant plus qursquoHAL

devrait en theacuteorie archiver tous les articles issus de la recherche financeacutee par

lrsquoargent public

Imposer le deacutepocirct dans une archive ouverte

Une autre hypothegravese serait drsquoimposer le deacutepocirct leacutegal des articles reacutesultants

drsquoune recherche financeacutee par des fonds publics dans une archive ouverte ne

laissant ni le choix aux eacutediteurs ni aux chercheurs Cette solution plutocirct radicale

est deacuteconseilleacutee Philippe Minard estime qursquoon ne peut obliger un auteur agrave auto-

archiver son article ce nrsquoest pas son activiteacute premiegravere Il propose plutocirct la creacuteation

drsquoune bibliothegraveque numeacuterique agrave entreacutee unique qui regrouperait tous les articles des

chercheurs A nouveau la plateforme HAL pourrait reacutepondre drsquoune certaine



maniegravere agrave ce besoin agrave condition drsquoecirctre geacuteneacuteraliseacutee agrave tous les eacutetablissements de

recherche119

Par ailleurs le rapport Salenccedilon eacutevoquait aussi lrsquoimpossibiliteacute

drsquoimposer par la loi le deacutepocirct des articles dans HAL Il eacutevoque des pressions de la

part des eacutediteurs franccedilais surtout en SHS120

Mutualiser des projets drsquoarchivage entre les bibliothegraveques

Des projets locaux ou nationaux drsquoarchivage reacutepart is entre plusieurs BU

pourraient ecirctre envisageacutes Ils pourraient srsquoeacutetablir entre des SCD au sein de

COMUE ou via les anciens CADIST (Centre drsquoAcquisition et de Diffusion de

lrsquoIST) devenus CollEx (Collections drsquoExcellence) Les CADIST sont apparus au

deacutebut des anneacutees 1980 pour creacuteer des collections les plus complegravetes possibles

couvrant lrsquoensemble des besoins pour les chercheurs reacuteparties entre les

eacutetablissements speacutecialiseacutees dans un domaine scientifique preacutecis Les collections

sont geacutereacutees par les BU et constituent des pocircles drsquoexcellence dans leur discipline121

Les bibliothegraveques ont des plans de conservation pour les ressources papier

pourquoi pas pour le numeacuterique et pourquoi pas entre elles Un systegraveme de

conservation partageacutee via les CollEx existe deacutejagrave mais meacuteriterait drsquoecirctre geacuteneacuteraliseacute

Pour certaines revues des BU se sont reacuteparties la conservation des

exemplaires drsquoun abonnement ou plusieurs Un Private Lockss Network pour les

revues non concerneacutees par les licences nationales ISTEX ou PANIST serait

envisageable agrave condition de reacuteunir au moins sept bibliothegraveques Par domaine

scientifique et speacutecialiteacute de CollEx des projets prioritaires pourraient ecirctre meneacutes

Les eacutediteurs franccedilais ou les petits eacutediteurs ou encore les socieacuteteacutes savantes

pourraient faire lrsquoobjet drsquoune priorisation

Ce projet de PLN pourrait srsquoorganiser au niveau reacutegional reprenant lrsquoexemple du

plan de conservation partageacutee des peacuteriodiques papier deacutedieacutes agrave la meacutedecine mis en

place en Ile-de-France par la BIU de Meacutedecine et le Centre Technique du Livre de

lrsquoenseignement supeacuterieur (CTLes) Le projet lanceacute en 2002 rassemble toutes les

BU meacutedicales drsquoIcircle-de-France soit plus drsquoune vingtaine regroupant les universiteacutes

Paris 5 6 7 11 12 13 Versailles St-Quentin lrsquoAcadeacutemie Nationale de meacutedecine

la bibliothegraveque interuniversitaire de meacutedecine Lrsquoarchivage partageacute laquo est une

119

laquo Les revues agrave lrsquoacircge numeacuterique au peacuteril de lrsquoideacuteologie raquo p 17-18

120 Rapport du Comiteacute IST Information Scientifique et Technique p 24 ce rapport eacutevoque avoir eacuteteacute soumis lui-

mecircme agrave la pression des eacutediteurs pour son eacutelaboration




deacutemarche agrave multiples facettes qui combine archivage peacuterenne et politique de

deacuteveloppement des collections dans une perspective dynamique eacutevolutive

concerteacutee raquo Il demande de lrsquoengagement de la confiance et une communication

totale entre les eacutetablissements122

Un second exemple existe en Aquitaine et preacutesente deux particulariteacutes La

premiegravere est qursquoil a pu faire ses preuves ayant commenceacute en 1999 La seconde

reacuteside dans le fait qursquoil reacuteunit tant des bibliothegraveques universitaires que des

bibliothegraveques municipales pour coordonner lrsquoarchivage de revues papier laquo Le

plan de conservation des peacuteriodiques aquitain fort drsquoune existence consideacutereacutee par

ses pairs comme un modegravele doit maintenant neacutegocier le virage numeacuterique afin de

mieux assurer la conservation du papier Car contrairement agrave ce que lrsquoon pourrait

croire lrsquoun ne dispense pas de lrsquoautre bien au contraire raquo Une analyse de lrsquoajout

du numeacuterique au sein de leur probleacutematique serait inteacuteressante agrave mener123

Enfin les plus grandes BU franccedilaises pourraient srsquoimpliquer dans les projets

internationaux type Portico ou CLOCKSS afin que la France participe activement

au sein de la communauteacute mondiale scientifique Une aide financiegravere

suppleacutementaire de lrsquoEtat directe ou un financement par lrsquoABES qui refacturerait

ensuite toutes les BU au nom de lrsquoinvestissement occasionneacute par la participation agrave

ces projets internationaux pourraient ecirctre envisageacutes

Creacuteer un consortium deacutedieacute agrave lrsquoarchivage peacuterenne

Le Rapport intituleacute Scheacutema numeacuterique des bibliothegraveques dirigeacute par Bruno

Racine recommande la creacuteation drsquoun consortium national pour la conservation

numeacuterique en bibliothegraveque Il permettrait de mutualiser les coucircts assez importants

de peacuterennisation et de coordonner les diffeacuterents projets faire de la veille

documentaire Cette recommandation srsquoaccompagne de sous-recommandations

comme celle drsquoeacutelaborer un cahier de bonnes pratiques pour les bibliothegraveques de

faccedilon agrave sensibiliser les bibliotheacutecaires sur la conservation numeacuterique Certes le

rapport traite de toutes les bibliothegraveques dans leur ensemble mais il peut tregraves bien

srsquoappliquer aux BU124

Afin de sensibiliser plus il pourrait ecirctre bienvenu de

122

Guy Cobolet laquo Coopeacuteration theacutematique la conservation partageacutee des peacuteriod iques meacutedicaux en Icircle-de-

Franceraquo dans Geacuteraldine Barron (dir) Op cit p 124-131

123 Franccediloise Labrosse laquo Coopeacuteration reacutegionale plans de conservation partageacutee en reacutegion lrsquoexemple de

lrsquoAquitaine raquo dans Geacuteraldine Barron (dir) Op cit p 132-142

124 Scheacutema numeacuterique des bibliothegraveques p 7 p 54 p 56 p 58



diffuser un petit guide au sein des centres de recherche et des universiteacutes

preacutesentant les solutions existantes en France et dans le monde Ce guide

srsquoinspirerait du Guide Pratique du JISC qui en dix-sept pages preacutesente de faccedilon

claire LOCKSS CLOCKSS Portico UK LOCKSS Alliance et comment bien

choisir sa solution (se poser les bonnes questions les coucirctshellip)125

Conserver les exemplaires papier des revues eacutelectroniques

Maintenir des versions papier pour la conservation est aussi envisageable

Les bibliothegraveques pourraient geacuteneacuteraliser la deacutemarche et toutes se reacutepartir cet

archivage en reacutepertoriant toutes celles qui sont abonneacutees aux mecircmes revues et en

deacutesignant lrsquoune drsquoentre elles pour recevoir et conserver un exemplaire papier de la

revue eacutelectronique Certaines BU se reacutepartissent deacutejagrave les abonnements au sein des

COMUE ou des UNR Quelques eacutediteurs envoient aussi un exemplaire des

versions papier des revues qui peuvent ecirctre reacutepartis sur le territoire national Alors

que les grands eacutediteurs font lrsquoobjet drsquoacquisition via des licences nationales cette

solution srsquoappliquerait plutocirct agrave des moyens et petits eacutediteurs Cependant

lrsquoexemplaire papier peut varier ou avoir moins de contenu que la version en ligne

De plus agrave terme nous pouvons nous demander si la version papier ne va pas

disparaicirctre du modegravele eacuteconomique des eacutediteurs

Il existe donc diffeacuterents moyens drsquoarchiver les revues eacutelectroniques par

moissonnage des plateformes des eacutediteurs et archivage en local par contribution agrave

un programme se chargeant lui-mecircme de lrsquoarchivage des revues des eacutediteurs ou

par lrsquoachat de licences nationales et deacutepocirct des revues au sein drsquoune archive

nationale accessible agrave tous Le choix doit se faire en fonction de la quantiteacute de

contenus agrave archiver des coucircts des menaces qui pegravesent sur lrsquoaccegraves agrave ces revues de

la taille de lrsquoinstitution et des compeacutetences en informatique au sein des eacutequipes126

Par ailleurs il faut veiller agrave bien neacutegocier en cas de changement drsquoeacutediteur drsquoune

revue pour la reacutecupeacuteration des archives preacutesentes chez lrsquoeacutediteur preacuteceacutedent Il

convient de coupler les solutions et de les reacutepartir au sein du territoire pour couvrir

un peacuterimegravetre de la recherche le plus vaste possible Le rapport Salenccedilon de 2008

eacutevoque la neacutecessiteacute de mettre en place une strateacutegie nationale de lrsquoIST neuf ans

125Ensuring that lsquoersquo doesnrsquot mean ephemeral A practical guide to e-journal archiving solutions




plus tard malgreacute des efforts symboliseacutes par le projet ISTEX il semblerait qursquoil

faille continuer sur cette lanceacutee et maintenir une strateacutegie globale coheacuterente127

En

effet

sur une peacuteriode courte (trois agrave cinq ans) la question primordiale est

celle de savoir selon quelles modaliteacutes lrsquoinstitution pourra continuer agrave exercer

les droits qursquoelle a acquis en cas de changement de situation Pendant cette

peacuteriode la certitude de beacuteneacuteficier drsquoun archivage agrave long terme fiable preacutesente

peu drsquoavantages en termes daccegraves [hellip] Crsquoest apregraves cinq ans au plus tard

qursquoapparaissent les premiegraveres complications portant atteinte agrave lrsquoexploitabiliteacute

des contenus [hellip] Lrsquoaccegraves devient deacutependant de lrsquoarchivage et lrsquoarchivage

est faciliteacute par le fait que lrsquoaccegraves a eacuteteacute organiseacute degraves les premiegraveres eacute tapes du

processus de sauvegarde et de conservation128

Le numeacuterique preacutesente la particulariteacute de lier deux notions plus ou moins

antagonistes en fonction des eacutediteurs lrsquoaccegraves et la conservation Auparavant ce

qui eacutetait conserveacute eacutetait difficilement accessible ce qui tend agrave ne plus ecirctre le cas129

Cependant le monde numeacuterique change rapidement et nous impose de nous

questionner perpeacutetuellement Les solutions actuelles sont temporaires drsquoautres

devront ecirctre envisageacutees130

127

Rapport du Comiteacute IST Information Scientifique et Technique p 18 p 28





CONCLUSION

Le passage au numeacuterique a bouleverseacute lrsquoeacutedition scientifique Le nombre de

revues srsquoest accru le modegravele eacuteconomique des grands eacutediteurs a eacutevolueacute vers la

proposition drsquoabonnements pour un accegraves agrave un bouquet de revues contenant parfois

plusieurs centaines de titres La leacutegislation commence agrave srsquoadapter en France Les

activiteacutes et lrsquoorganisation des bibliothegraveques universitaires se sont renouveleacutees Et

le prix des abonnements srsquoest envoleacute alors que les organismes nrsquoacquiegraverent mecircme

pas le contenu Des agreacutegateurs et drsquoautres organismes proposent des archives

drsquoanciens numeacuteros de revues mais contre un nouveau paiement De plus ils ne

garantissent aucunement lrsquoarchivage peacuterenne Or crsquoest bien la peacuterenniteacute des

ressources qui est en jeu

Depuis plus de dix ans les pays anglo-saxons ont deacuteveloppeacute des projets qui

srsquoeacutelargissent agrave de plus en plus drsquoeacutetablissements dans le monde Des pays europeacuteens

font aussi office de modegravele pour les solutions entreprises qursquoelles passent par la

bibliothegraveque nationale ou par un investissement massif du gouvernement pour

lrsquoacquisition de licences nationales et le deacuteveloppement drsquoinfrastructure assurant

lrsquoarchivage Les investissements financiers techniques humains se reacutevegravelent

cependant trop importants pour que les bibliothegraveques universitaires seules

assument lrsquoarchivage des revues scientifiques eacutelectroniques En revanche les faire

participer aux diffeacuterents programmes est primordial Crsquoest pourquoi nous avons

changeacute lrsquointituleacute de ce meacutemoire qui eacutetait agrave lrsquoorigine laquo lrsquoarchivage des revues

eacutelectroniques scientifiques dans les bibliothegraveques universitaires en France raquo pour

devenir laquo lrsquoarchivage des revues eacutelectroniques scientifiques pour les bibliothegraveques

universitaires en France raquo

Si la France ne megravene pas directement de projet drsquoarchivage deacutedieacute aux revues

scientifiques eacutelectroniques elle dispose drsquoacteurs ayant des compeacutetences et des

rocircles suffisamment bien reacutepartis pour le faire Elle ne participe pas non plus aux

projets internationaux Cela peut-il lui ecirctre preacutejudiciable agrave long terme En effet

elle seule ne pourra assurer tout lrsquoarchivage neacutecessaire des revues scientifiques

eacutelectroniques Coopeacuterer et mutualiser les moyens est la cleacute des projets drsquoune telle

envergure impliquant autant drsquoinvestissements mateacuteriels et humains De plus les

bibliothegraveques neacutegocient des droits drsquoaccegraves et drsquoarchivage avec les mecircmes

Conclusion


principaux eacutediteurs ce qui justifie la mutualisation de la conservation Cette

derniegravere passe par des projets nationaux ou internationaux regroupant eacutediteurs et

bibliothegraveques plusieurs disciplines ou un seul domaine scientifique Mais pour

collaborer les bibliothegraveques doivent ecirctre informeacutees des solutions existantes

La France peut aussi adapter ce qui se fait ailleurs Les grandes bibliothegraveques

pourraient participer agrave au moins lrsquoun des grands projets anglo-saxons eacutevoqueacute ce

qui couvrirait une partie des revues des grands eacutediteurs commerciaux (en fonction

de la solution choisie) Coupleacute agrave une plateforme nationale au moins la moitieacute des

revues pourraient ecirctre couvertes par une solution drsquoarchivage Pour les plus petits

eacutediteurs des programmes disciplinaires reacutegionaux pourraient ecirctre envisageacutes entre

les eacutetablissements Parallegravelement la promotion du deacutepocirct des articles dans lrsquoarchive

ouverte nationale doit continuer afin qursquoelle devienne de plus en p lus reacutecurrente

Et chaque eacutetablissement impliqueacute dans un projet drsquoarchivage devrait participer agrave

une initiative tel le laquo Keepers Registry raquo

Nous nrsquoavons traiteacute ici que de lrsquoarchivage pour les bibliothegraveques

universitaires mais nous devons bien eacutevidemment reconnaicirctre que la

probleacutematique est la mecircme pour un centre de recherche priveacute ou une entreprise

devant maicirctriser lrsquoIST dans le cadre de son activiteacute Crsquoest sur un peacuterimegravetre plus

large que lrsquoon peut envisager lrsquoarchivage peacuterenne des revues scientifiques

Les solutions eacutevoqueacutees seront eacuteprouveacutees par le temps Cependant pour

Kathleen Fitzpatrick ce nrsquoest pas lrsquoobsolescence mateacuterielle qui est en jeu en ce

moment mais lrsquoobsolescence institutionnelle le monde de la recherche ne srsquoest

pas adapteacute au monde numeacuterique et crsquoest tout un systegraveme qui est agrave revoir1 La revue

scientifique telle que nous la connaissons commence agrave ecirctre remise en cause Et

bien qursquoelle persiste nous pouvons nous demander jusqursquoagrave quand 2 En attendant

les formats des articles vont encore eacutevoluer devenir plus dynamiques multimeacutedias

et le PDF ne sera plus adapteacute pour bien les restituer A long terme lrsquoarchivage des

hyperliens devra aussi se faire en mecircme temps que lrsquoarchivage de lrsquoarticle ce qui

complexifie encore le processus Drsquoautres formats tout comme drsquoautres modegraveles

eacuteconomiques vont apparaicirctre Et drsquoautres eacutetudes comme celles-ci seront agrave mener

tant que les bouleversements numeacuteriques ne seront pas finis

1 Planned Obsolescence Publishing Technology and the Future of the Academy p 14

2 Degraves 2002 Geacuterard Boismenu et Guylaine Beaudry se demandaient si la r evue eacutetait encore un mode pertinent de

communication scientifique Le nouveau monde numeacuterique le cas des revues universitaires p 21


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Fabre Renaud DIST ndash CNRS vendredi 19 mai 2017 et jeudi 8 juin

Larroque Valeacuterie membre ISTEXCouperin lundi 22 mai 2017

Lecocq Fabrice Service Ingeacutenierie de Production ndash INIST lundi 29 mai

Schmitt Laurent Deacutepartement Projets et Innovation ndash INIST mercredi 24 mai

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Couperin lthttpwwwcouperinorg gt

Solutions drsquoarchivage

CINES lthttpwwwcinesfrgt

CLOCKSS lthttpsclockssorgclockssHomegt

Hathi Trust lthttpswwwhathitrustorggt

LOCKSS lthttpswwwlockssorggt

Portico lthttpwwwporticoorgdigital-preservationgt

ISTEX httpwwwistexfr

Technistex lthttpblogistexfrgt

1 Les entretiens ont eacuteteacute meneacutes sans enregistrements Ils eacutetaient plutocirct sous la forme drsquoune discussion et au fil de

la conversation les questions eacutetaient adapteacutees Crsquoest la raison pour laquelle ils ne font pas lrsquoobjet drsquoune retranscription

preacutecise


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LANGLAIS Pierre-Carl laquo Amis chercheurs vous vous faites arnaquer trois fois (merci

Elsevier) raquo Rue 89 [en ligne] publieacute le 17 feacutevrier 2014 disponible sur

lthttp rue89nouvelobscomblogles-coulisses-de-wikipedia20140217amis-

chercheurs-vous-vous-faites-arnaquer-trois-fois-merci-elsevier-232350gt consulteacute le

06102016

LANGLAIS Pierre-Carl STAMBOLIYSKA Rayna laquo La France preacutefegravere payer (deux fois)

pour les articles de ses chercheurs raquo Rue89 [en ligne] publieacute le 10 novembre 2014

disponible lthttp rue89nouvelobscom20141110france-prefere-payer-deux-fois-

les-articles-chercheurs-255964gt consulteacute le 17112016


VEY Tristan laquo Des scientifiques se rebellent contre le monde de lrsquoeacutedition raquo Le Figaro

[en ligne] publieacute le 21 octobre 2012 disponible sur

lthttp wwwlefigarofrsciences2012022101008-20120221ARTFIG00547-des-

scientifiques-se-rebellent-contre-le-monde-de-l-editionphpgt consulteacute le 06102016


ANNEXES

Table des annexes

ANNEXE 1 DEPENSES DrsquoACQUISITION DOCUMENTAIRE DES

BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES EN 2015 138

ANNEXE 2 TABLEAUX DE COMPARAISON DES SOLUTIONS LOCKSS

CLOCKSS ET PORTICO 140

ANNEXE 3 LICENCE TYPE COUPERIN 142

ANNEXE 4 PLATEFORME ISTEX 143


ANNEXE 1 DEPENSES DrsquoACQUISITION

DOCUMENTAIRE DES BIBLIOTHEQUES UNIVERSITAIRES

EN 2015

EVOLUTION DES ABONNEMENTS AUX PERIODIQUES IMPRIMES ET

ELECTRONIQUES

Pierre Carbone Les deacutepenses documentaires des universiteacutes rapport remis au

Ministre de lrsquoEducation Nationale de la Recherche et de lrsquoEnseignement

Supeacuterieur juin 2016 p 27


RECUL HISTORIQUE DES DEPENSES DOCUMENTAIRES DES BU EN

2015

ADBU laquo Recul historique des deacutepenses documentaires des BU en 2015 la

reacuteussite eacutetudiante compromise la recherche menaceacutee raquo Rapport 2015 [en ligne]1

EXEMPLE DES PRIX DrsquoACHAT DE BOUQUETS DE REVUES LES

DEPENSES RENDUES PUBLIQUES PAR LrsquoUNIVERSITE DE CLERMONT-

AUVERGNE (EN EUROS TTC)

Olivier Legendre laquo Adieu big deal raquo LrsquoAlambic numeacuterique [en ligne]

publieacute le 6 deacutecembre 20162

1 Disponible sur lthttp adbufrrecul -historique-des-depenses-documentaires-des-bu-en-2015-la-reussite-

etudiante-compromise-la-recherche-menaceegt consulteacute le 17112016

2 Disponible sur httpsalambichypothesesorg6245 consulteacute le 19042017


ANNEXE 2 TABLEAUX DE COMPARAISON DES

SOLUTIONS LOCKSS CLOCKSS ET PORTICO

GOUVERNANCE MODELE ECONOMIQUE PLAN DE SUCCESSION

ACCES


ASPECT TECHNIQUE

Aude Alexandre Archivage papier etou eacutelectronique et accegraves peacuterenne aux



2014 p 46-47 p 49 p 52


ANNEXE 3 LICENCE TYPE COUPERIN

LICENCE-TYPE DISPONIBLE SUR LE SITE DE COUPERIN

LrsquoARTICLE 4 DEDIE AU laquo DROIT DrsquoARCHIVAGE raquo

42 [LrsquoAbonneacute] peut faire une (1) copie eacutelectronique de tous les Eacuteleacutements

sous Licence de mecircme qursquoune (1) copie imprimeacutee agrave partir des versions

eacutelectroniques des Eacuteleacutements sous Licence qursquoil gardera agrave des fins de sauvegarde ou

drsquoarchivage Ce droit drsquoarchivage en local est autoriseacute pour les Eacuteleacutements souscrits

eacutenumeacutereacutes dans lrsquoAnnexe 2

43 Dans lrsquoeacuteventualiteacute de lrsquoannulation de certaines parties des Eacuteleacutements

souscrits par [lrsquoAbonneacute] le contenu souscrit anteacuterieurement peut ecirctre mis agrave la

disposition de ses Utilisateurs autoriseacutes selon les mecircmes modaliteacutes et conditions

preacutevues par le preacutesent contrat Le Conceacutedant accepte de fournir eacutegalement un accegraves

continu au contenu souscrit anteacuterieurement tant que le Conceacutedant conserve les

droits de le faire et que [lrsquoAbonneacute] demeure partie agrave ce Contrat (crsquoest -agrave-dire que

[lrsquoAbonneacute] conserve lrsquoaccegraves souscrit agrave certaines parties des Eacuteleacutements sous Licence

au titre des conditions du preacutesent Contrat)

44 Dans lrsquoeacuteventualiteacute ougrave ce Contrat prendrait fin agrave expiration de sa dureacutee et

donc par une interruption du paiement de lrsquoaccegraves au Contenu publieacute par le

Conceacutedant celui-ci fournira un accegraves continu [agrave lrsquoAbonneacute] et agrave ses Utilisateurs

autoriseacutes agrave la partie des Eacuteleacutements sous Licence souscrits publieacutee pendant lrsquo(les)

anneacutee(s) drsquoabonnement pendant [X] anneacutees de plus sans frais suppleacutementaires Le

Conceacutedant fournira une copie numeacuterique drsquoarchive sur un support de stockage

numeacuterique dont il sera convenu de greacute agrave greacute pour un montant qui sera convenu

entre les parties Lrsquoaccegraves continu pour les contrats exclusivement eacutelectroniques ne

faisant eacutetat preacuteceacutedemment drsquoaucun fonds papier sera neacutegocieacute cas par cas Les

dispositions qui preacutecegravedent srsquoappliquent tant que [lrsquoAbonneacute] continue agrave respecter

ses obligations en ce qui concerne la seacutecuriteacute et les restrictions drsquousage stipuleacutees

dans ce Contrat et preacutevues aux termes du droit en vigueur

45 [LrsquoAbonneacute] pourra charger les eacuteleacutements drsquoarchives sur son propre

systegraveme et en assurer la diffusion aupregraves des Utilisateurs autoriseacutes dans le respect

des Annexes 1 2 et 3 raquo3

Lrsquoannexe 4 mentionne que le deacutepocirct se fait sur un serveur national mis en place par

le MENESR

3 Couperinorg disponible sur lthttpwwwcouperinorg148-couperinnos-activitesnegociationsboite-a-outils1080-

licence-type-couperingt consulteacute le 27032017


ANNEXE 4 PLATEFORME ISTEX

ORGANISATION DE LA PLATEFORME ISTEX4

Nous remarquons que lrsquoarchivage peacuterenne est deacutejagrave eacutevoqueacute et preacutepareacute

4 ISTEX disponible sur lthttpwwwistexfrwp-contentuploads201401image1pnggt consulteacute le

02062017


TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 Scheacutema des diffeacuterentes composantes de lrsquoaccegraves peacuterennehelliphelliphellip51

Figure 2 Peacuterimegravetre commun couvert par les solutions drsquoarchivage

eacutevoqueacuteeshelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip71


TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION 9





Les socieacuteteacutes savantes 13

Les presses universitaires 14

Les eacutediteurs commerciaux 15

Les eacutediteurs internationaux 15

Les eacutediteurs franccedilais 17


Explication du modegravele 19

Apparition des consortiums 23

Les contrats neacutegocieacutes 26

Contestations du modegravele actuel et eacutevolutions agrave venir 28

Distinction avec les SHS 31















LOCKSS 55

Organisation 55

Technique 57

Accegraves 59

Retour drsquoexpeacuterience et audit de la solution 60


Exemples de reacuteseaux priveacutes LOCKSS 61

CLOCKSS 62

Organisation 62

Technique 63

Accegraves 64

Portico 65

Organisation 65

Technique 67

Accegraves 69

Audit et retour drsquoexpeacuterience 69

Comparaison des trois solutions et croisement de leurs archives 70

Hathi Trust 72


JSTOR 73

OCLC 74

Project Muse 75


Une solution pour un domaine scientifique PubMed Central 77



Le JISC et le projet laquo Keepers Registry raquo 78

DPC 79

La Fondation Mellon 79

Lrsquouniversiteacute de Cornell 80


belge hollandais et suisse 82


KOPALLUKII 82









restreint 95


LrsquoABES 95


La BnF 96

La BSN 96

Les bibliothegraveques universitaires 98

Le CINES 98

Le CNRS 99

Le consortium Couperin 99

LrsquoINIST 100

LrsquoISSN 100

Le groupe PIN de lrsquoassociation ARISTOTE 101

La TGIR Huma-Num 101


ouvertes 101

LrsquoOpen Access 101

Les revues en Open Access 103

Les archives ouvertes 104

Et lrsquoarchivage des revues scientifiques eacutelectroniques 107




Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES 137




Remerciements

Je remercie mon directeur de meacutemoire Monsieur Cleacutement Oury pour lrsquoaide et

les conseils apporteacutes pour la reacutealisation de ce travail

Je suis tregraves reconnaissante envers mes parents pour mrsquoavoir permis de

continuer mes eacutetudes dans ce Master pour leur soutien ainsi que le temps qursquoils ont

accordeacute agrave la relecture de ce travail

Jrsquoadresse enfin un remerciement particulier agrave lrsquoensemble des personnes qui ont

accepteacute de reacutepondre agrave mes questions

Je remercie ainsi Madame Corinne Ballesio bibliotheacutecaire assistante speacutecialiseacutee agrave

lrsquoENSSIB gestionnaire des bases de donneacutees et Madame Odile Richaud bibliotheacutecaire

assistante speacutecialiseacutee responsable des ressources numeacuteriques au sein de la bibliothegraveque

Marie Curie de lrsquoINSA de Lyon que jrsquoai rencontreacutees dans un premier temps agrave

Villeurbanne

Je suis particuliegraverement reconnaissante envers Monsieur Renaud Fabre Directeur de

la Direction de lInformation Scientifique et Technique du CNRS et coordonnateur du

projet ISTEX pour ses preacutecieux contacts et les entretiens teacuteleacutephoniques que nous avons

meneacutes


Reacutesumeacute












Abstract









Publishers








Sommaire


INTRODUCTION 9




























KOPALLUKII 82










restreint 95



ouvertes 101




Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES137


























































INTRODUCTION





























avril 2017 p 6




Introduction






















terme
















Introduction




































Introduction



















ACTUELLEMENT










siegravecle





















octobre 2010 p 1
































7 2015 p 6














France10
























10


raquo p 4

















Londres New York)16


sociales17





















14









06102016













drsquoeuros21


















revues en STM26




21





p 4























de 1 500 000 euros31
















publique35



28










rapport p 53-54







Blackwell-Wiley37



En



















36





























articles directs42

hellip







bouquet43













41


p 130








































45














pour lrsquoachat






















46
























Son but est



















51




propositions





































Une


55


27032017





acheteurs raquo57



Puis




























57



p 60 p 65










non commerciaux61






















et




61










en compte





















Cette












66


























publieacutes














acquisition74





71

Ibid p 65



















)














mecircme revue81


76














79 Ibid



17112016




06102016







chercheurs82



auteurs raquo83




Mais Etienne















) Enfin il














































88





p 12 p 15-16
































91

































nombreuses



96





























chacune103












100








































manque de moyens108







































109













La















On a atteint








recherche117





113


mars 2017 p 30









































119


120 Ibid p 50-52



123 Ibid p 43














facilement127














deacutemarche131






124











131 Ibid p 25














du savoir134














son fonctionnement

132






p 10


































136








profondes raquo138





























138


















scientifiques






reproduction144














142









cette activiteacute



























145





p 80 p 90-91
























Son









148



































librement152




151
















universitaires






















154
























158

















deacutepositaire1



















preservation raquo

















































technique10

















































11




































15



















PAYS ANGLO-SAXONS









14721 en 200322
















20



le temps












LOCKSS

Organisation





















24


mai 2016

















LOCKSS augmente



















Dictynna29




archiveacutees30




27









Technique
































31


















disques RAID34


















33












Accegraves


























36









forme originale39


dirigeants du PLN























De





39



























agrave tout45












44




46Ibid p 4-5 p 7 p 10-11 p 15 p 17















CLOCKSS

Organisation













47
























ouvert52








Technique







Enfin la


51


29042017















Accegraves













Creative Commons56














56











Portico

Organisation




















Le projet se







Sa


59


















titres63
























62




















Le programme







Portico archive









Enfin



Technique







69




01052017








stockage Portico73

















Ainsi Portico









conservation75






73




76 Ibid p 11






Accegraves



























77




















reprise82




communs83








79



















































On peut donc










Hathi Trust






84



85 Ibid p 89





















agreacutegateurs









JSTOR





87































OCLC






90




01052017


























Project Muse














96



























nombre de BU102










99





op cit p 134






incomplegravetes103


Central

























103











































107








ouvertes110

DPC












drsquoarchivage112

La Fondation Mellon










110














drsquoarchivage115

















entreprises)117












115


Licenses raquo p 94



































projet119




119






















norme ISO 16363 en 2012122















120







peacuterenne123





Cette initiative a

























123


















modegravele OAIS130


























technique








133 Ibid p 105




LuKII vise agrave





























134




































Si e-Depot se




138








Brill Kluwer140












Son installation

















140



























long terme147

















145





148 Ibid p 194-195










Le




eacutediteurs






















150

































p 45












VOWB156





collections157







hellip


COMMERCIAUX









conservation160



156












(migrationhellip)





















Ceci














164 Ibid p 94








Drsquoautres







Aussi ce










Et








165




























Ils






172





















LrsquoABES





















La BnF















La BSN7








p 36















La BSN traite des























19052017


19052017











Recherche15








archiveur





Le CINES

















15






effectueacute18







Le CNRS


















La





18


19 Ibid p 30-31











LrsquoINIST

















LrsquoISSN






22




















La TGIR Huma-Num











Enfin la TGIR Huma-




LrsquoOpen Access




27


19052017

































30





















exemple)36





















36








le 28052017


p 64
































42


p 81




































48




84-86















Archive SIC55





















54








94



































61


62 Ibid p 14
















Lrsquoarchivage
















En 2015

64







mars 2017





Le rapport








La profusion












des eacutediteurs75










70






















En effet






hellip Cependant si













78



19052017










Le projet PANIST



















Le projet ISTEX



Carbone86






ISTEX a pour


85







innovante raquo88






















qualiteacute91











88


89 Ibid p 104








de STM92















Les













92





le 19052017








La seconde










scientifiques98












Il se



95











































100











scientifiques104





























104































Ainsi depuis









107












neacutecessaire111




























112 Ibid p 38 p 46

























droits117












114



116 Ibid p 65




























lrsquoargent public












recherche119






























119





































122












































En

effet
















127






CONCLUSION
































Conclusion





































SOURCES

Entretiens1

En preacutesentiel









Sites Web

Consortium












preacutecise


BIBLIOGRAPHIE



2008








Lavoisier 2009


Lavoisier 2008












2009 p 4-12













2015 p 33-42



















06112017









2014 disponible sur




















06112017



















le 07102016




29042017

















06112017













25042017























03042017















Textes officiels

o Loi










25032017

o Rapport
























29112016







Autres rapports











06112017


















06102016











ANNEXES

Table des annexes










EN 2015


ELECTRONIQUES






2015















ACCES


ASPECT TECHNIQUE




2014 p 46-47 p 49 p 52


































le MENESR








02062017







TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION 9






























LOCKSS 55

Organisation 55

Technique 57

Accegraves 59




CLOCKSS 62

Organisation 62

Technique 63

Accegraves 64

Portico 65

Organisation 65

Technique 67

Accegraves 69



Hathi Trust 72


JSTOR 73

OCLC 74

Project Muse 75






DPC 79






KOPALLUKII 82









restreint 95


LrsquoABES 95


La BnF 96

La BSN 96


Le CINES 98

Le CNRS 99


LrsquoINIST 100

LrsquoISSN 100




ouvertes 101








Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES 137




Reacutesumeacute












Abstract









Publishers








Sommaire


INTRODUCTION 9




























KOPALLUKII 82










restreint 95



ouvertes 101




Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES137


























































INTRODUCTION





























avril 2017 p 6




Introduction






















terme
















Introduction




































Introduction



















ACTUELLEMENT










siegravecle





















octobre 2010 p 1
































7 2015 p 6














France10
























10


raquo p 4

















Londres New York)16


sociales17





















14









06102016













drsquoeuros21


















revues en STM26




21





p 4























de 1 500 000 euros31
















publique35



28










rapport p 53-54







Blackwell-Wiley37



En



















36





























articles directs42

hellip







bouquet43













41


p 130








































45














pour lrsquoachat






















46
























Son but est



















51




propositions





































Une


55


27032017





acheteurs raquo57



Puis




























57



p 60 p 65










non commerciaux61






















et




61










en compte





















Cette












66


























publieacutes














acquisition74





71

Ibid p 65



















)














mecircme revue81


76














79 Ibid



17112016




06102016







chercheurs82



auteurs raquo83




Mais Etienne















) Enfin il














































88





p 12 p 15-16
































91

































nombreuses



96





























chacune103












100








































manque de moyens108







































109













La















On a atteint








recherche117





113


mars 2017 p 30









































119


120 Ibid p 50-52



123 Ibid p 43














facilement127














deacutemarche131






124











131 Ibid p 25














du savoir134














son fonctionnement

132






p 10


































136








profondes raquo138





























138


















scientifiques






reproduction144














142









cette activiteacute



























145





p 80 p 90-91
























Son









148



































librement152




151
















universitaires






















154
























158

















deacutepositaire1



















preservation raquo

















































technique10

















































11




































15



















PAYS ANGLO-SAXONS









14721 en 200322
















20



le temps












LOCKSS

Organisation





















24


mai 2016

















LOCKSS augmente



















Dictynna29




archiveacutees30




27









Technique
































31


















disques RAID34


















33












Accegraves


























36









forme originale39


dirigeants du PLN























De





39



























agrave tout45












44




46Ibid p 4-5 p 7 p 10-11 p 15 p 17















CLOCKSS

Organisation













47
























ouvert52








Technique







Enfin la


51


29042017















Accegraves













Creative Commons56














56











Portico

Organisation




















Le projet se







Sa


59


















titres63
























62




















Le programme







Portico archive









Enfin



Technique







69




01052017








stockage Portico73

















Ainsi Portico









conservation75






73




76 Ibid p 11






Accegraves



























77




















reprise82




communs83








79



















































On peut donc










Hathi Trust






84



85 Ibid p 89





















agreacutegateurs









JSTOR





87































OCLC






90




01052017


























Project Muse














96



























nombre de BU102










99





op cit p 134






incomplegravetes103


Central

























103











































107








ouvertes110

DPC












drsquoarchivage112

La Fondation Mellon










110














drsquoarchivage115

















entreprises)117












115


Licenses raquo p 94



































projet119




119






















norme ISO 16363 en 2012122















120







peacuterenne123





Cette initiative a

























123


















modegravele OAIS130


























technique








133 Ibid p 105




LuKII vise agrave





























134




































Si e-Depot se




138








Brill Kluwer140












Son installation

















140



























long terme147

















145





148 Ibid p 194-195










Le




eacutediteurs






















150

































p 45












VOWB156





collections157







hellip


COMMERCIAUX









conservation160



156












(migrationhellip)





















Ceci














164 Ibid p 94








Drsquoautres







Aussi ce










Et








165




























Ils






172





















LrsquoABES





















La BnF















La BSN7








p 36















La BSN traite des























19052017


19052017











Recherche15








archiveur





Le CINES

















15






effectueacute18







Le CNRS


















La





18


19 Ibid p 30-31











LrsquoINIST

















LrsquoISSN






22




















La TGIR Huma-Num











Enfin la TGIR Huma-




LrsquoOpen Access




27


19052017

































30





















exemple)36





















36








le 28052017


p 64
































42


p 81




































48




84-86















Archive SIC55





















54








94



































61


62 Ibid p 14
















Lrsquoarchivage
















En 2015

64







mars 2017





Le rapport








La profusion












des eacutediteurs75










70






















En effet






hellip Cependant si













78



19052017










Le projet PANIST



















Le projet ISTEX



Carbone86






ISTEX a pour


85







innovante raquo88






















qualiteacute91











88


89 Ibid p 104








de STM92















Les













92





le 19052017








La seconde










scientifiques98












Il se



95











































100











scientifiques104





























104































Ainsi depuis









107












neacutecessaire111




























112 Ibid p 38 p 46

























droits117












114



116 Ibid p 65




























lrsquoargent public












recherche119






























119





































122












































En

effet
















127






CONCLUSION
































Conclusion





































SOURCES

Entretiens1

En preacutesentiel









Sites Web

Consortium












preacutecise


BIBLIOGRAPHIE



2008








Lavoisier 2009


Lavoisier 2008












2009 p 4-12













2015 p 33-42



















06112017









2014 disponible sur




















06112017



















le 07102016




29042017

















06112017













25042017























03042017















Textes officiels

o Loi










25032017

o Rapport
























29112016







Autres rapports











06112017


















06102016











ANNEXES

Table des annexes










EN 2015


ELECTRONIQUES






2015















ACCES


ASPECT TECHNIQUE




2014 p 46-47 p 49 p 52


































le MENESR








02062017







TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION 9






























LOCKSS 55

Organisation 55

Technique 57

Accegraves 59




CLOCKSS 62

Organisation 62

Technique 63

Accegraves 64

Portico 65

Organisation 65

Technique 67

Accegraves 69



Hathi Trust 72


JSTOR 73

OCLC 74

Project Muse 75






DPC 79






KOPALLUKII 82









restreint 95


LrsquoABES 95


La BnF 96

La BSN 96


Le CINES 98

Le CNRS 99


LrsquoINIST 100

LrsquoISSN 100




ouvertes 101








Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES 137




Sommaire


INTRODUCTION 9




























KOPALLUKII 82










restreint 95



ouvertes 101




Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES137


























































INTRODUCTION





























avril 2017 p 6




Introduction






















terme
















Introduction




































Introduction



















ACTUELLEMENT










siegravecle





















octobre 2010 p 1
































7 2015 p 6














France10
























10


raquo p 4

















Londres New York)16


sociales17





















14









06102016













drsquoeuros21


















revues en STM26




21





p 4























de 1 500 000 euros31
















publique35



28










rapport p 53-54







Blackwell-Wiley37



En



















36





























articles directs42

hellip







bouquet43













41


p 130








































45














pour lrsquoachat






















46
























Son but est



















51




propositions





































Une


55


27032017





acheteurs raquo57



Puis




























57



p 60 p 65










non commerciaux61






















et




61










en compte





















Cette












66


























publieacutes














acquisition74





71

Ibid p 65



















)














mecircme revue81


76














79 Ibid



17112016




06102016







chercheurs82



auteurs raquo83




Mais Etienne















) Enfin il














































88





p 12 p 15-16
































91

































nombreuses



96





























chacune103












100








































manque de moyens108







































109













La















On a atteint








recherche117





113


mars 2017 p 30









































119


120 Ibid p 50-52



123 Ibid p 43














facilement127














deacutemarche131






124











131 Ibid p 25














du savoir134














son fonctionnement

132






p 10


































136








profondes raquo138





























138


















scientifiques






reproduction144














142









cette activiteacute



























145





p 80 p 90-91
























Son









148



































librement152




151
















universitaires






















154
























158

















deacutepositaire1



















preservation raquo

















































technique10

















































11




































15



















PAYS ANGLO-SAXONS









14721 en 200322
















20



le temps












LOCKSS

Organisation





















24


mai 2016

















LOCKSS augmente



















Dictynna29




archiveacutees30




27









Technique
































31


















disques RAID34


















33












Accegraves


























36









forme originale39


dirigeants du PLN























De





39



























agrave tout45












44




46Ibid p 4-5 p 7 p 10-11 p 15 p 17















CLOCKSS

Organisation













47
























ouvert52








Technique







Enfin la


51


29042017















Accegraves













Creative Commons56














56











Portico

Organisation




















Le projet se







Sa


59


















titres63
























62




















Le programme







Portico archive









Enfin



Technique







69




01052017








stockage Portico73

















Ainsi Portico









conservation75






73




76 Ibid p 11






Accegraves



























77




















reprise82




communs83








79



















































On peut donc










Hathi Trust






84



85 Ibid p 89





















agreacutegateurs









JSTOR





87































OCLC






90




01052017


























Project Muse














96



























nombre de BU102










99





op cit p 134






incomplegravetes103


Central

























103











































107








ouvertes110

DPC












drsquoarchivage112

La Fondation Mellon










110














drsquoarchivage115

















entreprises)117












115


Licenses raquo p 94



































projet119




119






















norme ISO 16363 en 2012122















120







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Cette initiative a

























123


















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technique








133 Ibid p 105




LuKII vise agrave





























134




































Si e-Depot se




138








Brill Kluwer140












Son installation

















140



























long terme147

















145





148 Ibid p 194-195










Le




eacutediteurs






















150

































p 45












VOWB156





collections157







hellip


COMMERCIAUX









conservation160



156












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Ceci














164 Ibid p 94








Drsquoautres







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Et








165




























Ils






172





















LrsquoABES





















La BnF















La BSN7








p 36















La BSN traite des























19052017


19052017











Recherche15








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Le CINES

















15






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Le CNRS


















La





18


19 Ibid p 30-31











LrsquoINIST

















LrsquoISSN






22




















La TGIR Huma-Num











Enfin la TGIR Huma-




LrsquoOpen Access




27


19052017

































30





















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36








le 28052017


p 64
































42


p 81




































48




84-86















Archive SIC55





















54








94



































61


62 Ibid p 14
















Lrsquoarchivage
















En 2015

64







mars 2017





Le rapport








La profusion












des eacutediteurs75










70






















En effet






hellip Cependant si













78



19052017










Le projet PANIST



















Le projet ISTEX



Carbone86






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85







innovante raquo88






















qualiteacute91











88


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Les













92





le 19052017








La seconde










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100











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Ainsi depuis









107












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112 Ibid p 38 p 46

























droits117












114



116 Ibid p 65




























lrsquoargent public












recherche119






























119





































122












































En

effet
















127






CONCLUSION
































Conclusion





































SOURCES

Entretiens1

En preacutesentiel









Sites Web

Consortium












preacutecise


BIBLIOGRAPHIE



2008








Lavoisier 2009


Lavoisier 2008












2009 p 4-12













2015 p 33-42



















06112017









2014 disponible sur




















06112017



















le 07102016




29042017

















06112017













25042017























03042017















Textes officiels

o Loi










25032017

o Rapport
























29112016







Autres rapports











06112017


















06102016











ANNEXES

Table des annexes










EN 2015


ELECTRONIQUES






2015















ACCES


ASPECT TECHNIQUE




2014 p 46-47 p 49 p 52


































le MENESR








02062017







TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION 9






























LOCKSS 55

Organisation 55

Technique 57

Accegraves 59




CLOCKSS 62

Organisation 62

Technique 63

Accegraves 64

Portico 65

Organisation 65

Technique 67

Accegraves 69



Hathi Trust 72


JSTOR 73

OCLC 74

Project Muse 75






DPC 79






KOPALLUKII 82









restreint 95


LrsquoABES 95


La BnF 96

La BSN 96


Le CINES 98

Le CNRS 99


LrsquoINIST 100

LrsquoISSN 100




ouvertes 101








Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES 137





restreint 95



ouvertes 101




Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES137


























































INTRODUCTION





























avril 2017 p 6




Introduction






















terme
















Introduction




































Introduction



















ACTUELLEMENT










siegravecle





















octobre 2010 p 1
































7 2015 p 6














France10
























10


raquo p 4

















Londres New York)16


sociales17





















14









06102016













drsquoeuros21


















revues en STM26




21





p 4























de 1 500 000 euros31
















publique35



28










rapport p 53-54







Blackwell-Wiley37



En



















36





























articles directs42

hellip







bouquet43













41


p 130








































45














pour lrsquoachat






















46
























Son but est



















51




propositions





































Une


55


27032017





acheteurs raquo57



Puis




























57



p 60 p 65










non commerciaux61






















et




61










en compte





















Cette












66


























publieacutes














acquisition74





71

Ibid p 65



















)














mecircme revue81


76














79 Ibid



17112016




06102016







chercheurs82



auteurs raquo83




Mais Etienne















) Enfin il














































88





p 12 p 15-16
































91

































nombreuses



96





























chacune103












100








































manque de moyens108







































109













La















On a atteint








recherche117





113


mars 2017 p 30









































119


120 Ibid p 50-52



123 Ibid p 43














facilement127














deacutemarche131






124











131 Ibid p 25














du savoir134














son fonctionnement

132






p 10


































136








profondes raquo138





























138


















scientifiques






reproduction144














142









cette activiteacute



























145





p 80 p 90-91
























Son









148



































librement152




151
















universitaires






















154
























158

















deacutepositaire1



















preservation raquo

















































technique10

















































11




































15



















PAYS ANGLO-SAXONS









14721 en 200322
















20



le temps












LOCKSS

Organisation





















24


mai 2016

















LOCKSS augmente



















Dictynna29




archiveacutees30




27









Technique
































31


















disques RAID34


















33












Accegraves


























36









forme originale39


dirigeants du PLN























De





39



























agrave tout45












44




46Ibid p 4-5 p 7 p 10-11 p 15 p 17















CLOCKSS

Organisation













47
























ouvert52








Technique







Enfin la


51


29042017















Accegraves













Creative Commons56














56











Portico

Organisation




















Le projet se







Sa


59


















titres63
























62




















Le programme







Portico archive









Enfin



Technique







69




01052017








stockage Portico73

















Ainsi Portico









conservation75






73




76 Ibid p 11






Accegraves



























77




















reprise82




communs83








79



















































On peut donc










Hathi Trust






84



85 Ibid p 89





















agreacutegateurs









JSTOR





87































OCLC






90




01052017


























Project Muse














96



























nombre de BU102










99





op cit p 134






incomplegravetes103


Central

























103











































107








ouvertes110

DPC












drsquoarchivage112

La Fondation Mellon










110














drsquoarchivage115

















entreprises)117












115


Licenses raquo p 94



































projet119




119






















norme ISO 16363 en 2012122















120







peacuterenne123





Cette initiative a

























123


















modegravele OAIS130


























technique








133 Ibid p 105




LuKII vise agrave





























134




































Si e-Depot se




138








Brill Kluwer140












Son installation

















140



























long terme147

















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148 Ibid p 194-195










Le




eacutediteurs






















150

































p 45












VOWB156





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hellip


COMMERCIAUX









conservation160



156












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Ceci














164 Ibid p 94








Drsquoautres







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Ils






172





















LrsquoABES





















La BnF















La BSN7








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La BSN traite des























19052017


19052017











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Le CINES

















15






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Le CNRS


















La





18


19 Ibid p 30-31











LrsquoINIST

















LrsquoISSN






22




















La TGIR Huma-Num











Enfin la TGIR Huma-




LrsquoOpen Access




27


19052017

































30





















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36








le 28052017


p 64
































42


p 81




































48




84-86















Archive SIC55





















54








94



































61


62 Ibid p 14
















Lrsquoarchivage
















En 2015

64







mars 2017





Le rapport








La profusion












des eacutediteurs75










70






















En effet






hellip Cependant si













78



19052017










Le projet PANIST



















Le projet ISTEX



Carbone86






ISTEX a pour


85







innovante raquo88






















qualiteacute91











88


89 Ibid p 104








de STM92















Les













92





le 19052017








La seconde










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Il se



95











































100











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104































Ainsi depuis









107












neacutecessaire111




























112 Ibid p 38 p 46

























droits117












114



116 Ibid p 65




























lrsquoargent public












recherche119






























119





































122












































En

effet
















127






CONCLUSION
































Conclusion





































SOURCES

Entretiens1

En preacutesentiel









Sites Web

Consortium












preacutecise


BIBLIOGRAPHIE



2008








Lavoisier 2009


Lavoisier 2008












2009 p 4-12













2015 p 33-42



















06112017









2014 disponible sur




















06112017



















le 07102016




29042017

















06112017













25042017























03042017















Textes officiels

o Loi










25032017

o Rapport
























29112016







Autres rapports











06112017


















06102016











ANNEXES

Table des annexes










EN 2015


ELECTRONIQUES






2015















ACCES


ASPECT TECHNIQUE




2014 p 46-47 p 49 p 52


































le MENESR








02062017







TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION 9






























LOCKSS 55

Organisation 55

Technique 57

Accegraves 59




CLOCKSS 62

Organisation 62

Technique 63

Accegraves 64

Portico 65

Organisation 65

Technique 67

Accegraves 69



Hathi Trust 72


JSTOR 73

OCLC 74

Project Muse 75






DPC 79






KOPALLUKII 82









restreint 95


LrsquoABES 95


La BnF 96

La BSN 96


Le CINES 98

Le CNRS 99


LrsquoINIST 100

LrsquoISSN 100




ouvertes 101








Le projet ISTEX 111









CONCLUSION 125

SOURCES 127

BIBLIOGRAPHIE 129

ANNEXES 137

