l'ecole valaisanne, juin 1965

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L'ECOLE fJALA/SAlYfYE BuHetin mensuel du Personnel enseignant du Va'lais romand IXe année Juin 1965 No 10 SOMMAIRE Partie générale J. Baruchet F. Pralong H. Pellegrini Initiation à , 1.a méthode Ward . 2 450 jeunes s, 'interrogent 'Sur l'eurs loi'sirs . 5 La boîte de couleurs la plus coûteuse que l'on ait jamais inventée . 9 F. Pralong M. Veuthey C. Gribling Comportement chrétien et catéchisme 14 Léonard de Vinci: La Joconde. 19 L'éducation d"enfants so' bres . 39 Bi1 bliographie .4 7 Table des matières' 1964-1965 50 Partie officielle et corporative A propos de la semaine pédagogi' que Cours de perfectionnement . R. Theux Lettre au , personnel enseignant . Course d'été en cabane Partie pratique E. M étrailler Avalanches et glaciers- R'E N SEI G N E MEN T S L'ECOLE VALAISANNE paraît à Sion le 15 de chaque mois, juHletet août ex,ceptés. Rédaction: P. Bourban, ODIS, Rawyl 47, Sion, té1. 2 93 65. Délai de rédaction: le 1er de chaque mois. Edition, administration et expédition: ODIS, Rawyl 47, Sion, tél. 29365. Impression: Fiorina & Burgener, Sion. Abonnement annuel: Fr. 10.-, C.C.P. 19 -12, Etat du Valais, Sion (pour le per- sonnel enseignant, l'abonnement est re- tenu sur le traitement du mois d'avri:l). Publicité: Publicitas, Avenue du Midi, Sion - Téléphone 244 22. Pages 3 et 4 de la couverture: (10 insertions) lit Fr. 700.- X Fr. 200.- Fr. 380.- Pages ordinaires, 1 insertion: 1/1 Fr. 60.- Fr. 33.- X Fr. 18.- l/S Fr. 10.- 5 insertions: rabais de 5 % 10 insertions-: rabais de 10 % 44 44 4,5 46 21 1

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Page 1: L'Ecole valaisanne, juin 1965

COURSES D'ECOLES liT 'OC§~TES Instituteurs, institutrices ... Voici de beaux buts pour vos promenades de classes et de sociétés 1

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P 30790 S

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L'ECOLE fJALA/SAlYfYE BuHetin mensuel du Personnel enseignant du Va'lais romand

IXe année Juin 1965 No 10

SOMMAIRE

Partie générale

J. Baruchet F. Pralong H. Pellegrini

Initiation à ,1.a méthode Ward . 2 450 jeunes s,'interrogent 'Sur l'eurs loi'sirs . 5 La boîte de couleurs la plus coûteuse que l'on ait jamais inventée . 9

F. Pralong M. Veuthey C. Gribling

Comportement chrétien et catéchisme 14 Léonard de Vinci: La Joconde. 19 L'éducation d"enfants so'bres . 39 Bi1bliographie .4 7 Table des matières' 1964-1965 50

Partie officielle et corporative

A propos de la semaine pédagogi'que Cours de perfectionnement .

R. Theux Lettre au ,personnel enseignant . Course d'été en cabane

Partie pratique

E. M étrailler Avalanches et glaciers-

R 'E N SEI G N E MEN T S L'ECOLE VALAISANNE paraît à Sion le 15 de chaque mois, juHletet août ex,ceptés.

Rédaction: P. Bourban, ODIS, Rawyl 47, Sion, té1. 2 93 65.

Délai de rédaction: le 1er de chaque mois.

Edition, administration et expédition: ODIS, Rawyl 47, Sion, tél. 29365.

Impression: Fiorina & Burgener, Sion.

Abonnement annuel: Fr. 10.-, C.C.P. 19 -12, Etat du Valais, Sion (pour le per­sonnel enseignant, l'abonnement est re­tenu sur le traitement du mois d'avri:l).

Publicité: Publicitas, Avenue du Midi, Sion - Téléphone 244 22.

Pages 3 et 4 de la couverture: (10 insertions) lit Fr. 700.­

X Fr. 200.­~ Fr. 380.-

Pages ordinaires, 1 insertion: 1/1 Fr. 60.­~ Fr. 33.­X Fr. 18.­l/S Fr. 10.-

5 insertions: rabais de 5 % 10 insertions-: rabais de 10 %

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~;,it;at;bl1 à ta méthode «Wdra» ____ _

2

_ )'1 r

Pour la prem~ere fois cette année, à: l' occasi,ol1 du cours de chant

prévu par le 12e cours cantonal de perfeêâôli~e-nient, la méthode Ward

sera présentée aux participants. A ce sujet~ , il Y' a lieu d'éviter toute

équivoque. Ce cours d'une semaine n'est pas , une session « Ward»

officielle. Ce n'est donc pas un cours de cadres lesquels seraient destinés

à enseigner à leur tour la Inéthode. Le titulaire du cours de chant n'est pas autorisé à donner un tel cours qui; d'ailleurs, ne 'pourrait être effi­

cace en si peu de temps. Pour enseigner légalement la méthode Ward il faut être en possession d'une licence d'enseignenl€nt délivrée par le

Centre Suisse Ward df!. Bulle que, diTige M. André C01'boz, licence qu'on ne peut obtenù; qu'après avoir suivi avec succès une session

pédagogique de 17 jours. La session 1965 aura lieu à Bulle du 26 juillet

au 9 août. Les maîtres désireux d'enseignér la méthode Ward dès cet automne devront donc s'inscrire à cette session (s'adresser ,à M. André

C01'boz, directeur du Centre Suisse Ward, rue de Gruyères, Bulle) et

non pas au cours de perfectionnement. Le but du cours cantonal est tout autre. Permettre à nos instituteurs

de découvrir la merveilleuse richesse éducative de ,la méthode Ward,

en connaître l'esprit et les principaux mécanismes pédagogiques tout en

revisant, par des applications pratiques,leurs conn~issances musicales

de base. Ils redeviendront en quelque ,sorte, élèves, pour quelques jours

en s'efforçant d'assimiler les connaissances du 1 el' degré « Ward» sans toutefois qu'ils puissent espérer enseigner à leur tour cette méthode. Le contraire ouvrir~it la p01:te à tous l~s ' dé'sordres et à toutes les fart­

taisies et ferait le plus grand tort à l'efficience de la méthode Ward elle-même. ' - ' ~,î '.

Notre cours cantonal voud~ait ouvrir des horizons, inf,é~'es~er les

maîtres à une méthode qui a fait ses preu,ves, les préparer à suivre '

avec le maximum de .chance de succès , les s.essions officielles « Ward ,».

Sont donc invités à natre cours de perfectionnemen.t surtout les maîÙ'es

les moins doués, ceux dont la formation de base est insuffisante ,et qui:

sentent la nécessité de combler cette lacune. Nous pensons que l,a di$: ' cipline Ward peut leur être d,'une gra~de lit-ilité grâce à sa valeû'r pé. . ) ;

1 dagogique' "exèepûonnelle. Comme ce fut le cas pour le soussigné, elle

leur apparaîtra comm,e une véritable révélation. C'est une méthode

cornplèie, ne négligeant aucun des éléments fondamentaux de la mu­:;ique : intonation, rythme, culture vocale, ' dynamique et , expression.

On y pr(;(,tique régulièrement la dictée mélodique et rythmique, les

exercices de conversation musicale, d'improvisation, de composition,

mê~ne, lesque~s sont orientés vers l'approche des formes musicales.

Elle utilise de manière systématique les procédés les plus nwdernes

de pédagogie : gestes phonomimiques, schémàs rythmiques binaires et

ternaires, notation chi ffrJe, langage' métrique etc... de sorte qu'elle

s'avère avoir été plus de trente ans en avance sur son époque. Elle est la seule: 'à ma 'connaLssance, qui donne aux enfants, non

seulement une formation toncile traditionnelle mais encore une véri­

table . forma't,ion 11'wdale et 'une éducation du ;ens rythmique profond bien plus riche que la simple acquisition métrique des mét/wdes tra­

ditionnelles. , Ce qui est admirable c'est l'art avec laquelle la méthode Ward réussit ,à relier or[janiquelnent tous ces éléments de la pédagogie musi­

cale avec une ~cienèc parfaite de let progression. Quatre livres du maître

ont été créés d cet effet comprenant non seulement la matière précise

à enseigner PQl.Lr chaque se11'uiine de scolarité mais encore une rigou­

reuse didactique pour chaque élément de connaissance nouvelle.

Gra.ce àcètte précaution pratique et moyennant une formation

pédagogique préalable pour chaque degré d'enseignement, une forma­

ti_on indJspensa~le ql~e donnent précisément les sessions officielles « Ward », la méthode peut être mise en ma'in de chaque instituteur avec

toutes les garanties d'efficacité et de rendement maximum. It1adame

Ward e,st persuadée - epe s'appuie sur trente ans d'expériences con­cluantes - que seuls les professeurs titulaires de classes prima{res '

peuvent atteindre le but qu'elle s'est fixée en éla,borant sa méthode,

à savoir: faire par~iciper tous les enfants, sal1~ e'xception, aux bienfaits

de la culture musicale tout en les préparant, au~si à l'exécution des chants" liturgiques: « Si la musique doit se transmettre de générations

en génération§ comme une part ~ssentielle de l' héritage culturel et reli­

gieux de l'enfance, on ne saurait la traiter comme un objet isolé ...

Page 3: L'Ecole valaisanne, juin 1965

C'est le p":ofesseur ordinaire qui tient en mains aussi bien l'avenir musical que l'avenir intellectuel et moral de l'enfant. »

Cette méthode musicale, complète, seule à posséder une didactique scolaire admirablement au point, basée en outre sur les principes ryth­miques du chant grégorien et sur les principes modaux qui retrouvent aujourd'hui un regain de faveur parmi les compositeurs contemporains les plus en honneur, est bien propre à satisfaire les exigences les plus sévères en même temps qu'elle convient parfaitement à l'enseignement musical à l'école primaire. Elle contibuera en outre à conserver chez nous le patrimoine et la tradition grégorienne propre à notre pays de vieille catholicité.

Bien appliquée, la méthode Ward constitue un instrument de travail de valeur exceptionnelle, ne laissant rien au hasard, parfaite­ment adaptée à la psychologie de l'enfant et à son besoin de mouve­ment. C'est une méthode active qui sans cesse provoque la volition de l'enfant lui permettant de se développer musicalement au maximum de ses possibilités.

C'est pourquoi je ne puis former qu'un seul vœu pour l'avenir musical de notre canton: que chaque maître conscient de ses responsa­bilités s'inscrive aux sessions du Centre Suisse Ward; il n'aura pas à le regretter, et pour sa formation personnelle et pour celle de ses élèves.

J. Baruchet

Machin .... 6crlr. à fr. 25.- par mois

Location - Vante - Réparatluns - Révisions - Echange Demandez nos conditions et prospectus

lIalten6arier Tél. (027) 21063 SION

450 jeunes s'interrogent sur leurs loisirs Pour leur 6e pèlerinage au Christ-Roi du 27 mai dernier, l es jeunes de divers

mouvements et institutions de Sion avaient choisi comme thème cle r éfl exion celui des loisirs. Que ce soit là un prohlème qui mérite l'attention des chrétiens, j eunes et éducateurs, on ne saurait en douter. Paul VI n'écrivait-il pas aux 1700 congressistes l'éunis à Almecy du 19 au 22 avril dernier pour réfléchir préci­sément sur la pastorale des loisirs, que «les chrétens, et en tout premier lieu leurs pasteurs, ne peuvent ni ne doivent se désintéresser d'un tel phénomène dont ['ampleur et la com plexité posent tant de problèmes à la morale des com­portements humains et imposent aussi aux apôtres la recherche de nouvelles formes de présence et d'annonce de l'Evangile ». (D.C. 1965. col. 891)

Ce prohlème des loisirs fut donc étudié lors de ce récent pèlerinage de l'As­cension par quelque 80 équipes de 5 ou · 6 garçons ou filles de 15-20 ans, selon la méthode classique du voir, juger et agir. Nous pensons que les conclusions de ces discussions, recueillies lors d'une mise en commun dirigée par M. l'ahhé Rossier, présentent un intérêt réel pour des éducateurs soucieux de compren­dre et d'aider les jeunes

J. Place et influ,ence des loisirs dans le monde moderne

Dans le message cité, le pape actuel. soulignait tout pariicul ièrement l'in ­fluence des loisirs modernes sur les enfants et les adolescents. « Quelle im pré­gnation profonde reçoivent souvent ceux-ci pour la vie, disait-il, à travers jeux, lectures et spectacles qui s'offrent à eux - à commencer par la télévision fa­nûliale - sans que parents et éducateurs en aient toujours une conscience suf­f isante, ni qu' ils cherchent assez à faciliter, ,à travers ces libres activités, la m eilleure af firmation de la personnalité naissante, par l'épanouissem ent de ses plus riches virtualités. »

Voici donc les conclusions de la première réflexion proposée à ces jeunes.

1. La gam me des loisirs modernes C'est un fait que les jeunes d'aujourd'hui ont des moyens de 'loisirs hien plus

variés que ceux de jadis. Aux loisirs traditionnels du jass, de l a promenade fa­n'lilial e en campagne ou en montagne, de la danse occasionnelle. se son t ajoutés l es sports (foothall, basket, volley, patinage, ski, natation ... ), les excur­sions à vélo, à vélomoteur ou en auto, les surprises-parties, l a lectu re des l11.aga­zines et des livres de poche, les audition$ de disques ou du t r ansistor, le th éâ­tre, le cinéma, la T.V., le hricolage et autres jeux d'intérieur (p ing-pong, foot­ball de tahle ... ) .

Chez les garçons, ces loisirs se prennent le plus souvent h ors de la famille, avec le groupe des «copains ». TI semble que les filles prennent plus souvent les l eurs dans le cadre familial, clans leur chambre personnelle ou alors avec un groupe plus restreint de « copines ».

Dans nos viHages et dans nos villes, les l oisirs des jeunes son t enCOl'e t r ès p eu organisés. Les groupes ou bandes les improvisent assez souvent sans longue

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préparation. Dans les instituts, ils sont généralement I?ieux organisé~, soit par l~s éducateurs soit par les élèves eux-mêmes: matches Inter-classes, seances de CI­néma, cinl-club, salle de lecture, salles de jeux, soirées récréatives, auditions de disques, cercles d'études, conférences, ' petits orchestres, groupes de chant ...

2. Les causes de la multiplicité des loisirs A quoi est ,dû cette prolifération des loisirs? Il y a d'abord le fait que

de nos jours les jeunes disposent de plus d'argent de poche pour s'acheter dis­ques, tl'ansistors, vélomoteul'S, pour se payer le cinéma ou des randonnées par­f ois assez coûteuses.

En outre, jeunes apprentis et même étudiants disposent de plus de temps libre que jadis: une à deux heures de récréation par jour, le jeudi et le diman­che après-midi parfois le week-end et surtout les longs moments des vacances où l'on n'est p'as astreint à un travail (que l'on s'impose d'ailleurs souvent li­brement en vue de gagner son argent de poche).

On a l'elevé également l'influence de la publicité, notamment celle des ma­gazines modernes, à laquelle les jeunes 'Obéissent assez facilement et servile-ment pour « être à la page »~ . ,

Il faut reconnaître enfin que dans notre ère suvoltée, le besOLn de se de tendre, de se distraire, de se divertir, de «changer d'air» ou de « changer les idees» se fait davantage sentir. On recherche donc dans les loisirs nouveaux une cer­taine compensation, nécessaire, reconnaissons-le, pour maintenir son équilibre ph ysique et psychique.

3. Les conséquences de ces loisirs Les jeunes qui réfléchissent reconnaissent volontiers que les loisi~'s les ~ar­

quent souvent pour la vie. Dans leur vie personnelle, ces occupatIOns ~Ibres peuvent être source d'enrichissement - comme nous le verrons plus lorn -mais aussi cause d'appauvrissement, parce que l'on est dispersé, écartelé. Le travail peut gagner du fait que ces moments nous ont per~is de nous. reposer ou nous ont donné l'occasion de compléter notre fOl'matIon profeSSIonnelle, mais il peut en souffrir également, parce que notre cœur accaparé n'est plus guère à l'ouvrage.

Pris en famille les loisirs deviennent un facteur d'union, de bonne entente, mais si chacun ve~t vaquer à ses propres occupations, il en résultera des tirail­lements et des discordes. Les relations sociales peuvent être renforcées par les loisirs collectifs. Mais par contre la vie paroissiale semble souffrir des déplace­ments occasionnés par les loisirs modernes: on comprend }',angoisse de certains pasteurs qui ne savent plus comment fai\re parvenir à leurs ouailles le message du Christ. '

II. Les valeurs et contre-valeurs des loisirs modernes

1. Le droit aux loisirs D'aucuns sont portés à ne tolérer les loisirs modernes ~'à leurs. corps dé­

fendant; de guerre lasse, ils veulent bien en accorder aux Jeunes qUI. leur s?nt confiés, mais cela ne saurait être - à leurs yeux - que des conceSSIOns faItes

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à la nature. Les jeunes, eux, ne sont pas de cet avis et ils savent citer la Bible en leur faveur. L'auteur inspiré ne dit-il pas qu'il «)' a le moment pour tout, et un temps pour tout faire sous le ciel: un temps pour planter et un temps pour bâtir; un temps pour pleurer et un temps pour rire; un temps pour gémir et un temps pour danser»? (Eccl. 3, 1-4) Le Christ ne s'accordait-il pas des moments de repos, après ses journées harrassantes ? ne prenait-il pas le temps de participer dur,ant plusieurs jours , aux joies d'une noce, en pleine mission de }né­dication? Le pape, d',ailleurs, dans son message aux congressistes d'Annecy, semble bien ;reconnaître que les losirs «perçus comme une valeur» puissent être « revendiqués comme un droit» par tout homme.

2. Le discernement des valeurs des loisirs

Toujours dans le même document, Paul VI convie prêtres et fidèles à discerner les valeurs et les dangers des loisirs qui nous sont actuellement pro­posés. «Si tout loisir signifie libération et plaisir, par le repos, le délassement et la culture qu'il permet, dit-il, il peut être la source de vraies richesses hu­maines ... Aussi bien plus qu'un non-travail, un simple repos, le loisir est-il une activité compensatrice qui, dans son ordre, aide l'homme à réaliser ses aspira­tions au mieux-être et au bonheur. » (loc. cit. col. 891-892)

Quelles sont donc les valeurs et les contre-valeurs des loisirs modernes? Avec les jeunes qui ont débattu cette question, reconnaissons que les sports, les excursions et d'autres loisirs de ce genre peuvent apporter un certain épa­nouissement physique ,et une saine détente qui nous allège de bien de fatigues nerveuses. Inutile d'ajouter que les excès, par contre? auxquels l es adolescents notamment sont particulièrement enclins, sont nuisibles à la santé physique et morale.

D'autres loisirs, appelés souvent culturels, comme la lecture, le téâtre, le cinéma, la T.V., le bricolage ... développent nos facultés esthétiques et intellec~ tuelles, élal'gissent nos horizons, nous font communier aux recherches et aux découvertes des savants du monde entier, 'aux conceptions et aux sentiments des autres peuples. Ces techniques modernes, certes, présentent aussi des dan­gers: attrait de la f acHité, culte des vedettes, goût de l'évasion ... , mais comme le disait Mgr Sauvage, évêque d'Annecy, cela ne doit pas nous faire oublier que «nous avons reçu mission, afin que ces techniques nouvelles soient utili­sées pour aider l'homme, l'affermir dans sa conscience et sa dignité d'image et de fils de Dieu. » (D.C. 1965, col. 896)

Les loisil'S collectifs présentent une grande valeur sociale. Ds développent les liens d'amitié, le sens de l'équipe, l'attention à l'al,ltre par le fair-play. Et toutes les relations créées ainsi ,dans le jeu, dans une ambiance de gratuité, de fraternité ne sont-elles pas un apport précieux pour le rapprochement des peuples?

Le loisirs peuvent aussi nous enrichir au point de vue moral et religieux. Ces rencontres avec d'autres hommes requièrent de notre part certaines vertus de renoncement, de franchise, de dévouement. Elles nous sortent de notre égoïsme f.oncier, stimulent nos efforts, rodent notre caractère. Certains loisirs nous met­tent en émerveillement dev,ant les beautés toujours nouvelles de la création et nous amènent ainsi à louer le Créateur. 'En outre, ces moments laissés à notre

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Page 5: L'Ecole valaisanne, juin 1965

liberté, ,nous p,el:me~tent de nous adon~er à A des lectures de fO~'n~ation spiri­tuell~, a la mechtat~on personnelle, voue meme de nous recueIllu plus pro­fondem~nt .dans le sIlence d'une retraite. Dans ce domaine, il y a aussi le revers de la medaIlle: on peut ~e laisser accaparer par le tourbillon des loisirs au point d'émousser ou même de dévoyer notre conscience morale et d'évacuer Dieu de notre vie.

Le loisir est donc bien, comme l e disait S. E. le cardinal Tardini « une valeur confiée à· la liberté de l'homme ». Ce qui revient à dire qu'il dépend de chacun de nous d'en faire une source de richesses ou une cause d'appauvrissement.

111. Notre comportement de chrétien en face des loisirs

« L'Eglise comme telle - écrivait encore Paul VI - n'a plus à exercer au­jourd'hui le rôle qui fut le sien à certaines époques dans l'inspiration et l'éla­boration des loisirs culturels. Alais elle exhorte ses fils, aujourd'hui comme hier, individuellement ou en groupes, ,à agir conformément au grave devoir qui leur incombe en ce domaine.» (loc. cit. col. 892) Comment donc un chré­tien peut-iJ assumer ses responsabilités dans ce secteur de vie si complexe?

1. Choisir ses loisirs

Dans le large évantail des loisirs qui s'offrent à nous, un choix s'impose, à travers lequel chacun oriente d'une manière souvent décisive pour sa personna­lité. Mais quels seront les critères de ce choix? Nos jeunes en ont retenu trois:

. a} Lc~ santé physique et psychique. Le temps libéré des habituelles occupa­tIOns d'Ült nous permettre de nous procurer le repos physique et la détente de l'esprit nécessaires à l'accomplissement de notre devoir d'état;

b} Le développement des valeurs personnelles et communautaires. En outre ces loisirs doivent garder des dimensions humaines: développer nos énergies et nos facultés spirituelles tout en favorisant les rapports avec nos semblables et non pas nous en isoler;

c} Le rapprochement de Dieu. Ces loisirs enfin ne doivent d'aucune ma­nière nous détourner de l'accomplissement de nos devoirs religieux, mais au contraire, les faciliter, en commençant par la sanctification du dimanche, la participation à la sainte messe et l'aùdition de la parole de Dieu.

2. Animer les· loisirs existants

Les jeunes chrétiens doivent s'efforcer d'entrer dans l'organisation des loi­sirs qui existent pour mieux les adapter aux besoins réels de leurs camarades. Il serait à souhaiter que tous les jeunes puissent prendTe certaines responsa­bilités dans ce domaine. N'est-il pas à la portée de tous, par exemple de signa­ler tel livre intéressant de la bibliothèque, de faire connaître telle émission de la radio ou de la T.V., tel fihn qui va passer prochainement sur l'écran? Ne peut-on pas demander à des jeunes c1uétiens de réagir en haut lieu - et cela est efficace -lorsque certaines émissions nous choquent?

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3. Créer de nouveaux loisirs utile~ Les jeunes doivent aussi prendre l'initiative de proposer de nouveaux loisirs

sains susceptibl.es d'apporter à tO~lS un « mieux-être» s.elon l'expression du pape. Ne pourraIent-Ils pas proposer l achat de nouveaux hvres, l'abonnement à une nouvelle revue, la création d'un «disco-forum» ou d'un ciné-club -lancer un nouveau sport pour ceux qui ne sont pas touchés par ce qui existe déjà ... ?

Conclusion

En terminant la présentation de ces réflexions de jeunes sur leurs loisirs, nous aimerions simplement poser cette question à l'adresse de tous les éduca­teurs: sommes-nous vraiment préoccupés, selon l'expression du pape, « de faci­li.ter, à travers ces libres activités (que sont les loisirs pour nos jeunes), la meil­lew'e affirmation de la personnalité naissante par l'épanouissement de ses plus riches virtualités» ?

F. Pralong sm.

CINÉMA

La boîte de couleurs la plus coûteuse

que l'on ait jantais inventée

En compagnie de quelques amis, je me trouvais récemment en butte aux attaques très vives de personnes cultivées et spirituelles au sujet du cinéma. Le théâtre, ce soir-là, lui était opposé, puis le roman et la peinture. Un argu­ment me frappa: aux dires de nos adversaires amicaux, le 7 e art ne comptait aucun grand créateur. Nous répondîmes tour à tour, Renoir, Eisenstein, Chaplin, Stroheim, Murnau, Welles, pour ne citer que les anciens.

Elie Faure, qui fut le premier esthéticien à célébrer l'art cinématographique à une époque où bien des gens doutaient que le Cinéma pût se considérer comme un art, parce que la part de la machine y était grande, voyait en Chaplin un créateur authentique. « Charlot, le premier entre tous les hommes, a su réaliser un drame cinéplastique - et rien que cinéplastique - où l'action n'illustre pas une fiction sentimentale ou une intention moralisante, mais fait un tout monumental, projetant du dedans de l'être, dans sa forme visible même et son miIieumatériel et sensible. même, sa vision propre de l'objet. C'est là, me sem­ble-t-til, une. très gr Çlnçl e· . ch9s~, un très grand événement, analogue à la can­centration en eux-mêmes ·de tous les éléùlents de l'espace par Titien, de tous les éléments sonores de la durée par Haydn pour en créer leur âme même et la sculpter devant nous.» (Elie Fa1..ue7 FONCTION DU CINEMA, BibliQ~hè­que Médi~tions).

Q.

Page 6: L'Ecole valaisanne, juin 1965

Il est juste de dire que l'argument mentionné ci-dessus sort ha.bituellement de la bou;he de pers~mnes q~lÏ ne vont presque jamais au cinéma ou pour qui Cha~'lot n est quun pItre ou Ignorent l'existence des cinémathèques, des rétros­p ectIves, des reprises si nécessaire à la présentation des chefs-d'œuvres anciens. Ces mêmes personnes, en revanche, se précipitent aux caisses des salles obscures qui affichent à l eur fronton les noms des stars consacrées, des grandes vedettes.

Attitude paradoxale et dont nous eûmes la confirmation en fin de notre soirée. L e F estival de Cannes déroulant ses séductions sur la Croisette nos ver­tueux interlocuteurs s'indignèrent de la conduite scandaleuse des 'starlettes en mal de publicité. L'an passé, le monokini, cette année, le sexykini ont affolé quel ques j ourn alistes et ravi de malheureux voyoux. Le cinéma ne serait-il qu'un véhicule de perversions et de turpitudes?

Ces deux objections si fréquentes méI"itent une réponse détaillée et je veux y consacrer cette chronique mensuelle. Le cinquantième anniversaire de 'la nais­sance d'Orson Welles m'en fournit d'ailieuTs l'occasion.

R églons d'abord leur compte aux demoisell:es de petirte vertu qui exhibent leur corps. Elles utilisent ces procédés scandaleux pour attirer l'attention des produ cteurs et gagner ainsi un engagement. De nombreuses grandes vedettes o.n cO?l1mencé d.e cette façon leur carrière. Je le signale aux admirateurs pas­s\onn e.s de SophIa Loren pal' exemple, le monstre sacré de l'année. De tout temps d aUSSI r egr ettables abus ont existé. Notre époque où le cinéma n'en ont pas le monopole, hélas !

En 1654, Thomas H all publia un pamphlet intitulé: «Les détestables che­veux longs », suivi d'un appendice: « Contre les douleurs, les mouches, ~es seins n us », etc .... Dans ce discours aux femmes, l'auteur suppliait les femmes de ne pas p rovoquer délibér ément la luxure dans le cœur des hommes. Le maquillage « est la m arqu e des putains ; les poteaux pourris sont peints, et les noix de mus­cade . do:ée~ son t gén éralement l es plus mauvaises ». 'En ce qui concerne les seins n us, Ils etaIent « des t entations et des provocations bien connues à la débauche: l es matr~ne~ pieu ses sont pudiques; seules les femmes légères, celles qui se vendent, InvItent l es clients en ouvrant la vitrine. »

On ne saurait mieu x dire! Et Ce texte aurait dû figurer, en lettres capitales, sous toutes l es photographies des starlettes offertes aux yeux concupiscents des l ecteurs de journaux et revues.

De plus, nous le savons depuis longtemps, le F de festival c'est aussi le F de fric et de fesse. Ces manifestations annuelles sont trop souvent des foires et rarement de vraies rencontres artistiques.

Il est. certain que, par bien des aspects, le cinéma est une industrie du spec­t acle, industrie faussée par le culte de la vedette. Sur le plan commercial, puis­que la vedette, grâce à sa célébrité, permet au producteur de «monter» son affa ire, elle aurait bien tort de ne pas avoir les plus grandes exigences. Elles sont . innom brables. Elles commenceront dès la discussion du sujet, pour se term Iner sur l e plat eau, où le pauvre metteur en scène n'aura qu'à bien se tenir. Ce dernier est pourtant le maître de l'œuvre, le créateur du film lorsqu'il est doué d 'un e solide p ersonnalité. Je néglige ici les innombrables faiseurs à la

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chaîne qui confectionnent de la série commercia'le selon des recettes épTou­vées.

Par cela seul en effet qu'il s'exprime par le truchement d'un art industriel, le cinéaste est le plus défavorisé des artistes. Condition peu enviable que R en é Clair a, un jour, soulignée en ces termes: «On ne dira jamais assez quel rôle capital joue l'argent dans la réalisation d'une œuvre cinématographique. Certains artistes du cinéma feignent de l'ignoI;er. J'envie leur bonheur. Pour moi, j'avoue que toute conception, toute innovation que je pense à réaliser dans un film se présente à mon esprit accompagnée d'un cortège de chiffres qui m'oblige trop souvent à renoncer à mes desseins les plus chers ...

Parlant au nom de ses confrères-parias - les artistes réduits à l'inactivité forcée, faute de bailleurs de fonds - tout autant qu'au sien propre, Orson Welles a bien défini ce drame du metteur en scène brimé:

«Nous tous qui travaillons dans cette industrie du divertissement, faisons un bluff prodi~ieux: nous prétendons toujours être les maîtres de notre destinée, et les journalistes, sérieux ou légeTS, collaborent à ce bluff. Le fait est que nous ne décidons pas de ce que nos allons faire: nous courons sans cesse autour du globe pour essayer de trouver des fonds afin de faire quelque chose ... J'en­visaf!,e sérieusement d'arrêter complètement toute activité cinématographique et théâtrale, d'en finir une fois pour toutes, cal' j'ai eu trop de désillusions. J'ai fourni trop de travail, trop d'efforts pour ce qui m'a été donné en retou r, je ne veux pas dire en argp.nt, mais en satisfaction. Cela fait maintenant cinq ans que Je songe A quitter le cinéma, car j'y passe 90 0/0 de mon existence et de mon énergie, sans y avoir une fonction d'artiste, et, tandis qu'il me reste encore un peu de jeunesse, je dois essayer de trouver un autre terrain où je puisse travailler, ar~'êter de gaspiller ma vie à tenter de m'exprimer par le ciné­ma: huit films en dix-sept ans, ce n'est pas beaucoup ... Maintenant, j'écris et .ie peins: je cherche quelque moyen de dépenser mon éneTgie, cal' j'ai passé la plus grande partie de ces quinze dernières années à chercher de l'argent, et si j'étais écrivain, ou surtout peintre, je n'aurais pas à le faire ... Je ne peux pas passer mon existence dans les festivals ou les restaurants à mendier des fonds .... Je pourrais faire des séries, mais je n'en ai aucune envie ... Puis-je atten­dre enocre quinze ans que quelqu'un veuille bien à nouveau me faire une con­fiance absolue? Non, il faut que je trouve un moyen d'expression meilleur marché ... comme ce magnétophone.

(CAHIERS DU CINEMA, No 84, juin 1958)

ORSON WELLES, UN GENIE PRECOCE

Cette déclaration a d'autant plus de prix qu'elle émane d'un des grands créateurs qui comptent dans l'histoire du cinéma. En fait, tout le monde lui doit quelque chose et bien des gens lui doivent leur amour du cinéma. TI n'est pas aujourd'hui un cinéaste américain de moins de cinquante ans qui n'ait une quelconque dette envers lui. TI manquerait quelque chose au cinéma s'il n'avait pas existé, cet enfant prodige qui vient de fêter ses cinquante ans. Né çl'lm père

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indu striel et d'une mère pianiste, le 6 mai 1915 à Kenosha (Wisconsin' il mani­festa t rès tôt les talents les plus divers. A cinq ans, il se passionnait pour Sha­k espeare dont il cOilllaissaÎt déjà plusieurs pièces par cœur. Il les mettait en scèn e avec des marionnettes pour le guignol que lui avait offert son tuteur, l e doct eur Bernstein.

A huit ans, il apprenait la tragédie, le dessin, l'illusionnisme - il avait 'r en­con tré le célèbr e Houdini - et pal'courait le monde: les U.S.A., l'Asie et l'Europe.

A p eine âgé de treize ans, il fondait dans un collège une troupe de théâtre et p r atiqu ait tous les sports. Deux ans plus tard, il recevait un prix de l'Asso­ciation dramatique de Chicago pour tille m ise en scène de Jules César. A l a m ême époque, il mesurait 1 m . 80, fumait d'impressionnants cigares et se coiffait toujours de feutres imposants.

Il aimait l es exploits et usait du bluff avec succès. A seize ans, en Irl ande, il essaya de s'intégrer aux grandes troupes théâtrales en se présentant comme un des plus grands comédiens d'Amérique. La même année, il jouait le rôle du duc Alexandre de Wurtemberg (80 ans) dans LE JUIF SUSS de Feuchwanger et le spectre dans HAMLET. Jean Cocteau a tracé ce portrait de cet enfant prodige qui aimait à se grimeT en vieillard: «TI est une manièr·e de géant au regard enfantin, un paresseux actif, un fou sage, une solitude entourée de mon­de, un étudiant qui dort en classe, un str atège qui fait semblant d'être ivre quand il veut qu'on lui foute la paix. Il semble avoir employé mieux que per­sonne cet air d'épave qu'il affecte parfois et d'ours ensommeillé. »

Il s'illustra ensuite dans la troupe de Kather in:e COl'nell et de John House­m ann avec qui il a fondé la PHOENIX THEATRE. Pour situer cette perfor­mance, il faut savoir que ce théâtr e est l'équivalent, en Amérique, des scènes européennes dirigées par Copeau, Dullin, Baty et Jouvet.

Le th éât r e connaissant une crise grave, il amena à la radio sa troupe et la radio allait bientôt lui ouvrir les portes d'Hollywood. Il fut d'abord responsable d'une émission quotidienne LA r/IARCHE DU TEMPS, une émission d'actu~lités dramatiques où Welles prêtait sa voix à des personnalités vivantes, HItler, Mussolini, l e Négus, par exemple. Le 30 octobre 1938, il provoqua une védtable panique ,en adaptant à sa manière et d'une saçon très réaliste LA GUERRE DES MONDES de H.-G. Welles. Les auditeurs américains ont eu réellement l'impression que l'Amérique était attaquée par les Martiens.

Le 30 juillet 1940, la RKO, séduite par la turbulence et le génie de ce jeune homme l'engagea. Alors commença, avec le tournage de CITIZEN lUNE, une ère nouvelle du 7e art. Ce fut un début fracassant, un coup de maître, un chef­d'œuvre, une révolution. « Si Dieu a créé le monde en sept jours, Orson W elles a inventé le cinéma en sept bobines» Rotait Edmond T. Gréville. Citizen Kane c'était le p or trait de l'artiste pal~ lui-même, 'mai saussi du ' milliardaire V/illiam Randolf H earst, magnat de la presse. Pour la première fois) le cinéma utilisait la fr agmentation temporelle, le retour en arrière, la non-chronologie du récit. Welles innova ,aùssi au niveau de la photographie et du montage: il employa les courts fo yers, l a m ise en scène en profondeur de , c.ham-p, les clécors plafonnés"

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les clairs-obscurs. De la radio lui ét ait venue une nouvelle conception de la piste sonore dont le rythme s'alliait à un montage d'image employant les res­sources les plus diverses.

Après quelques difficultés vite surmontées, Welles présenta son film au public. Ce fut un triomphe extraordinaire. Le critique français Jean Mitry, questionné sur ce film, a répondu ceci: « Bien qu'il ne produise plus guère p our les raisons que l'on sait, Orson Welles demeure pour moi la figure dominante de ces vingt dernières années de cinéma. A l'égal de Griffith, Eisenstein, Stroheim, Murnau, il Testera comme l'un des créateurs les plus importants qui se soient produits dans l'art du film. Si j'avais à choisir dix films exemplaires, CITIZEN KANE figurerait certainement parmi eux. »

Cette première récssite lui coûta cher. Nommé « tsar du 7e art »" il devint vite la terreur des producteurs qu'il avait la réputation de ruiner. Il dut aban­donner le cinéma et ne fit rien d'autre que donner de l'intérêt à des films qui sans lui n'en aurait aucun.

Il n'a vraiment donné que huit films importants: CITIZEN K ANE (1940), LA SPLENDEUR DES AMBERSONS (1942) , LA DAME DE SHANGHAI (1946), MACBETH (1947) , OTHELLO (1952), M. ARDADIN (1955), LA SOIF DU MAL (1957) et LE PROCES (1962).

Welles ne reconnaît comme entièrement siens que CITIZEN KANE, OTHEL· LO et DON QUICHOTTE. Il désavoue la fin postiche des Ambersons, les cou­pures de la Soif du mal, etc ...

Que fait-il aujourd'hui? Il partage son temps entre des besognes alimen­taires et l'activité vraiment créatrice:

« J'ai besoin d'argent pour faire des films: le cinéma est la boîte de couleurs la plus coûteuse que l'on ait jamais inventée. Si j'étais écrivain, ou peint re, je n'aurais à me payer qu'un stylo ou quelques tubes de couleurs. En tant que metteur en scène, j'ai besoin d'un à deux millions de dollars pour poser mon pinceau sur la paletrte. Par exemple, j'e suis en train de tourner DON QUICHOT­TE: comment ai-je réussi à faire Ce film? En le finançant avec l'argent que j'avais gagné pendant deux ans et demi. Maintenant, il me faut gagner l'argent nécessaire aux trois dernières semaines de tournage et le terminer. Ensuite, je n'aurai plus qu'à jouer dans beaucoup d'autres films pour faÎl'e de nouvelles économies, à moins que, par bonheur, on ne me pl'opose de faire un film ... Je n ' ai fait que huit films en près de vingt ans: par conséquent, j'ai des diffi­cultés car je n'ai jamais refusé une offre. Je trouve facilement du travail com­me acteur, le plus souvent pour interpréter des Tôles qui ne m'intéressent pas, et je n'ai aucun mal à gagner ma vie dans le cinéma. J'AI DU MAL A FAIRE CE QUE J'AIME, C'EST-A-DIRE METTRE EN SCENE. »

Il serait sans doute facile d'ajouter à ces doléances, celles d'autl'es metteurs en scène brimés et qui ne parviennent pas à s'exprimer dans le contexte h abi­tuel du cinéma commercial. Mais les déclarations d'Orson Welles, un Tésumé de sa biographie, suffisent amplement et démontrent que les vrais créateurs du 7e art œuvrent dans des circonstances difficiles, et parfois d'écourageantes.

H. P.

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Le but de toute catéchèse est de promouvoir et d'éduquer la foi chez le ca­téchisé. Cela implique certes la transmission des vérités de salut contenues dans la Bible, dans la Liturgie, mais aussi une initiation à un agir chrétien, réponse active et personnelle de l'homme à la Parole de Dieu.Comme l'affirmait le pape Jean XXIII dans son en cyclique Princeps Pastorum, «une instruction et une éducation chrétienne qui se croiraient quittes, après ,avoir enseigné et fait ap­prendre des formules du catéchisme et les préceptes fondamentaux de la mo· raIe chrétienne avec une casuistique sommaire et sans imprégner la conduite pratique, s'exposeraient au risque de gagner à l'Eglise de Dieu un troupeau pour ainsi dire passif.» (D. C., 1959. col 1548.1549)

Catéchèse et comportement chrétien sont donc étroitement liés en ce sens que l'attitude morale est comprise à l'intérieur même de l'acte de foi qui suit l'annonce de la Parole de Dieu, mais également du fait que l'initiation à l'agir chrétien nécessite la présence d'une communauté qui se comporte, réagit d'une manière chrétienne.

Que faut-il donc entendre par comportement chrétien, quelle en est l'Oloi· ginalité voulue par le Christ et comment le présenter à nos enfants pour qu'ils l'adoptent véritablement? Nous essayerons de répondre à ces questions en nous référant notamment à l'exposé de M. l'abbé Polaert lors de la session catéché­tique d'août dernier.

1. Ce qu'il faut entendre par «Comportement chrétien»

Cette expression nous fait penser spontanément à la mora,le, à une vie réglée par les préceptes du Décalogue. Cela est juste, certes, mais trop limité, trop superficiel. Le comportement chrétien implique des attitudes plus dynamiques et plus profondes.

1. Le comportement chrétien s'exprime d'abord dans la vie 'de prière

Pour un non· chrétien ce qui caractérise le chrétien, c'est sa vie liturgique, sa participation à la messe, l'observance des fêtes, sa manière de prier. Il en est de même des réunions conciliaires que la T.V. a fait connaître au monde en­tier: ce qui les distingue des autres réunions internationales, c'est précisément le cérémonial religieux dans lequel elles se déroulent: processions, prières so­lennelles, intronisation de la Bible ... D'ailleurs, l'Eglise réunie en concile pour « faire progresser la vie chrétienne chez les fidèles », s'est préoccupé.e d'abord de restaurer la liturgie et non pas de promulguer des décrets sur la VIe morale.

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Le moment de la prière est bien celui où l'Eglise s'exprime le mieux dans ce qu'elle est vraiment et d'une façon sûre. 'Elle s'y exprime dans son orien­tation vers Dieu: on sent qu'elle est faite d'abord pour louer le Seigneur, pour amener les hommes vers Dieu; elle s'y exprime aussi dans sa nature d'assemblée unie, grâce aux chants d'ensemble, aux prières et aux gestes faits en commun, et dans sa nature d'assemblée structurée, grâce aux diverses fonctions assuTées par des personnes distinctes. Par sa liturgie, l'Eglise initie S'es fidèles au comporte. ment de tous les jours: elle leur apprend à marcher ensemble vers le Seigneur, à mettre en commun tous les efforts pour progresser sans relâche.

2. Le comportement chrétien s'exprime aussi par le dialogue avec le monde moderne

Le langage est le moyen propre par lequel l'homme se communique aux autres, leur fait part de ce qu'il est, de ce qu'il croit. Par le dialogue, le chrétien parle de Dieu à ses semblables, dans un langage adapté, il rend compte de sa foi personnelle et non d'un manuel, il porte un témoignage de la Vérité. Relevons le fait que le Concile a également mis l'accent sur le dialogue avec le monde, dans l'ensemble de ses travaux et que le pape Paul VI a consacré sa première encyclique Ecclesim suam à cet aspect du comportement chrétien. On com. prend alors que le catéchiste accorde une large place au dialogue avec ses caté­chisés, plutôt que de les pétrifier par les questions impersonnelles d'un manuel, sans quoi ils n'apprendront jamais à dialoguer à leur tour avec le monde qui les entoure.

3. Le comportement chrétien s'exprime encore par une authentique vie de charité fraternelle

Le ,Christ ne disait-il pas à ses disciples: «C'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres, que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples. » ? (Jn 13.35) S. Luc décrit la vie des premiers chrétiens, qui impressionnaient si fortement les païens, par ces mots bien significatifs: « Tous les fidèles vivaient unis, et ils mettaient tout en commun », (Ac 2, 44) ou encore: «La multitude des fidèles n'avait qu'une âme ... il n'y avait pas d'indigents parmi eux. » (Ac 4, 32, 34) Peut·on encore douter que ce soit là un aspect important du compor­tement chrétien ?

4. Le comportement chrétien s'exprime enfin par une vie morale con­forme aux préceptes du Décalogue

C'est là le prolongemnet normal de la pnere vraie, du ' dialogue sincère, de la charité authentique, car «l'obéissance de la foi » (Rn 1,5) implique indis. solublement l'adhésion de 'l'intelligence à la vérité et la fidélité du cœur aux exigences de la conversion et du combat spirituel: «Vous êtes mes disciples -disait le Christ - si vous gardez mes commandements ». (Jn 15, 14) Mais cette loi morale précisée par le Christ présente une grande originalité par rapport aux autres obligations et cela mérite notre attention.

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Il. L'criginaliié de la morale chrétienne

De plus en plus, nous sommes entourés, dank nos milieux de vie quotidiens, d'incroyants qui ignorent tout du christianisme. Parmi eux, certains vivent d'une exemplaire droiture, sensibles à l'injustice, bienveillants pour les autres, rigoureux dans le contrôle de leurs passions. Nous voyons mal en quoi nous rend différents d'eux notre morale chrétienne. Qu'à donc ajouté le Christ à cette loi naturelle que d'aucuns observent sans même Le connaître.

1. Le Christ a maintenu intégralement la loi inscrite dans la nature et pro­mulguée au Sinaï, mais en la rapportant au Père et non plus à un impératif impersonnel. TI nous présente la Loi, non comme une série de barrières qui nous contraignent, mais comme la voie à suivre pour aller vers son Père, pour « devenir parfaits comme le Père céleste ». Pour le disciple du 'Christ, accomplir la Loi, ce n'est pas se soumettre à un ordre catégorique en vue d'éviter une sanction, mais répondre à l'amour d'un Dieu qui veut nous sauver, accepter d'entrer dans les mœurs divines, de vivl'e dans la logique de notre connaissanee du Père juste, bon, miséricordieux, dans la logique de notre baptême qui nous associe au mystère de la mort et de la résurrection du Christ et nous m'et sous la mouvance du Saint-Esprit.

2. En outre, le Christ demande à ses disciples, dans l'accomplissement de la loi, de dépasser l'observance purement extérieure et formaliste. «Ce n'est pas en me disant: Seigneur, Seigneur - déclarait-il à ses auditeurs - qu'on entrera dans le Royame des Cieux, mais en faisant 'la volonté de mon Père qui est dans les cieux.» (Mt 7, 21) et cette volonté du Père, TI veut que nous l'ac­complissions jusque dans nos désirs les plus secrets et dans nos pensées les plus intimes, car le Père sait ce qu'il nous faut avant même que nous le Lui deman­dions (Mt 6, 8) et Il voit dans le secret de nos cœUTS. (Mt 6,4) Combien de fois d' ailleurs le Christ n'a-t-il pas fulminé contre certaines pratiques méticuleuses des pharisiens, parce que le cœur en était absent! (Mt 15,8) Ainsi l'obéissance à la loi morale ne sera chrétienne que dans la mesure où elle exprime l'intention cachée du cœur.

3. Il est enfin une autre caTactéristique de la mOTale chrétienne, c'est que ses exigences d'amour sont tellement élevées que 'le plus grand saint se reconnaît incapable de les réaliser. «Sans moi, vous ne pouvez rien faire », disait le Christ : ce n'est pas là un vain mot pour le chrétien conscient de ses faiblesses humaines. Pourtant, la tentation est fOTte aujourd'hui de céder à la tendance pélagienne de surestimer les forces de l'homme dont la vertu se mue en tech~ique et la sainteté en conquête volontariste. Entrer dans ce courant, c'est pratIque­ment comme l'écrivait Frère Vincent, tourner le dos à la conception authen­tiquement chrétienne de la vie morale, selon laquelle nous sommes ~auvés ~e nos misères par l'initiative gratuite de Dieu, sanctifiés pal' Jésus-Chl'lst, doues de capacités dont l'exercice réclame, certes, notre active correspondance, mais qui ne sauraient venir de notre fonds.» (1)

(1) Monde 'technique et originalité de ,la morale chrétienne, dans Catéchistes, No 46. 1961, p. 120.

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III. Comment présenter cette loi du Christ?

Si nous avons compris quelles sont les exigences de la morale chrétienne, nou saurons qu'il est impossible d'introduire au cœur de cet agir évangélique quiconque n'est pas croyant, quiconque n'adhère pas sincèrement au Mystère chrétien. Une catéchèse équilibrée de la morale devra donc éviter certains déf ants de méthode ou d'optique en se référant sans cesse à la lumière du Christ Maître de vie. Voici, à titre d'exemples, certaines de ces déviations assez courantes qu'il nous faut corriger.

1. Moralisme. On exige l'observance de la loi pour la bonne conscience d'être en règle, comme si c'était la loi qui justifie. On est plus soucieux de faire éviter le péché et ses conséquences que de faire vivre dans le Christ. Une telle péda­gogie va à l'encontre de ce que faisait saint Paul, reprenant les Corinthiens dans le domaine de la chasteté, qui a tant prêté à ce moralisme: «Ne savez­vous pas que vos corps sont les membres du Christ? et j'irais prendre les mem­bres du Christ pour en faire des membres de prostituées? ... Ou bien ne savez­vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit qui est ne vous et que vous tenez de Dieu? Et que vous ne vous appartenez plus? Vous avez été bel et bien .achetés! Glorifiez donc Dieu dans votre corps» (1 Co 6, 15-20).

2. Particularisme. On restreint l'enseignement de la morale à certains points, importants san's doute, mais qui nous font oublier le reste. On s'étendra par exemple sur le 6e commandement et on passera sur la charité; on insistera sur le silence à tel p oint que nos enfants n'oseront plus s'exprimer devant les autres, ni affirmer leurs convictions religieuses. Certes, il ne s'agit pas d'éluder certaines questions qui nous sont posées et qui préoccupent nos enfants, mais dans notre l'éponse nous a~rons toujours le souci d'éclairer ces problèmes par­ticuliers par ce qui doit faire l'unité de notre comportement chrétien: notre amour pour le Christ.

3. Naturalisme. L'agir chrétien est motivé principalement par le souci de se conformer à la nature humaine, sans qu'interviennent, comme décisives, les l;éférences au Mystère. Comme si on était plus convaincant en faisant abstraction de la foi ... Lorsque saint Paul incite ses Corinthiens à venir en aide à leurs

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Page 10: L'Ecole valaisanne, juin 1965

frères de Jérusalem, il ne fait pas appel à des sentiments purement humani­taires, mais bien à la bonté du Christ qui s'est fait volontairement pauvre pour nous sauver. (2 Co 8,9)

4. Individualisme. Nous présentons trop souvent la morale comme la réponse à un idéal individuel ou comme l'exigence d'un salut personnel et non comme la participation aux mœurs du Royaum·e de Dieu. Nous inviterons 'ainsi nos enf ants à respecter la vérité pour développer en eux la vertu de franchise, au lieu de les inviter à entrer dans le mouvement du Christ qui est mort pour rendre témoignage à la Vérité, ou de répondre charitablement à l'attente de leurs frères.

5. Statisme. On oublie bien souvent que la loi du Christ est dynamique ; elle nous invite à la recherche; «cherchez quelle est la volonté du Seigneur»

(Ep. 5,17), au progrès constant: « soyez parfaits ». Une authentique catéchèse morale manifestera donc le caractère indéfiniment progressif de l'entrée dans la sainteté proposée par le Sermon sur la Montagne; elle rappellera toujours davantage les inspirations profondes que le détail des obligations, ne présen­tant jamais ce détail sans le re-justifier à partir des données toute premières de l'Evangile.

Conclusion

Ces brèves réflexions nous laissent déjà entrevoir que l'initiation de nos catéchisés à un comportement authentiquement chrétien n'est pas chose aisée. Il y a hien des écueils à éviter, mais ce qu'il nous faut éviter à tout prix, c'est le surmenage moral. Suivons l'exemple du Christ: c'était un Maître exigeant mais aussi un fin pédagogue qui savait attendre et demander à chacun ce dont il était capable.

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F. Pralong sm.

Session catéchétique du 16 au 22 août

Nous J'appelons au personnel enseignant que, cette année en­core, durant le cours de perfectionnement du 16 au 22 août, nous avons la chance de pouvoir participer à une session catéchétique organisée par des maîtres compétents de l'Institut catéchétique de Paris. Le thème de cette session a été choisi en fonction du pro­gramme que nous devons enseigner au cours de l'année 1965/66.

Nous engageons donc les maîtres à s'inscrire sans retard pour l'une des 3 sections de cette session.

LEONARD DE VINCI

La Joconde

la peinture italienne du XVe siècle

Les historiens italiens ont coutume de baptiser les siècles de notre millénaire p ar le nombre de centaines exprimé dans leur première année: ainsi, le Quat­t rocento (le «400») est le siècle commençant en 1400, donc notre XVe siècle. E t nous sommes actuellement dans le « Novecento ».

Ce Quattrocento est, en Italie, le siècle de la Renaissance. On sait en effet que ce mouvement intellectuel et artistique débuta dans ce pays avant de s'éten­dre à toute l'Europe, notamment en France au temps des guerres entreprises p ar Louis XII et François 1er dans le Milanais et le Royaume de Naples.

Mais les premiers signes annonciateurs de la transformation apparaissent longtemps avant le XVe siècle. Le sens de l'humain, le souci d'un retour à J'An­tiquité, l'amour de la nature animent, en littérature, l'œuvre de Dante (1265-1321). En peinture, Giotto représente un jalon capital de l'évolution qui, du h iératisme byzantin, conduit à la robuste musculature de Michelange et à la douceur expressive de Raphaël.

Toutefois, le grand pas entre le Moyen Age et la Renaissance s'accomplit dans la seconde moitié du XVe siècle. Dernier peintre médiéval, Fra Angelico m eurt en 1455 et, avec lui, la tradition de peinture spiritualiste et épluée de l'art giottesque. Déjà Botticelli (1445-1510) peint avec autant de bonheur des scènes évangéliques comme la Vierge du Magnificat et des sujets d'inspiration p aïenne comme l'Allégorie du Printemps où la Naissance de Vénus.

Evolution dans les thèmes, évolution dans la manière de peindre, la tech­nique picturale étant parvenue à l'habileté figurative, au sens des volumes et de l'espace, à l'équilibre classique qu'elle pressentait depuis plusieurs siècles.

Florence continue d'être le centre artistique principal de l'époque, Sienne étant restée plutôt stationnaire depuis le milieu du XIVe siècle. Mais l'intérêt des papes de la Renaissance pour la culture et l'art va faire de Rome une ri­vale imposante de Florence.

-Léonard de Vinci

Sa vie

1452 Naissance à Anchiano, près de Vinci (Toscane), le 15 avril. Fils naturel d'un notaire, Ser Pietro, et d'une paysanne nommée Catherine. Il est élevé chez son père.

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1470 Entre dans l'atelier d'Andrea Verrochio, à Florence, où son père s'est installé. Il y connaît le Pérugin et Boticelli.

1487 Milan, au service du duc Sforza (Ludovic le More): il y travaille comme peintre, mais aussi comme architecte et ingénieur.

1499 Prise de Milan par les Français de Louis XII; Ludovic le More est em­prisonné à Loches. Léonard de Vinci va successivement à Mantoue (chez Isabelle d'Este), à Venise, à Florence, puis chez Cesare Borgia. Revient ensuite à Florence. .

1504 Milan, où il est engagé par Louis XII.

1513 Les Français quittent le Milanais .après la bataille de Novare. Léonard de Vinci se rend à Rome, auprès du pape Léon X.

1515 Départ pour la France, sur l'invitation de François 1er. Habite Amboise. 1519 Mort près d'Amboise, au. Clos-Lucé, le 2 mai.

Oeuvres principales

Léonard de Vinci travaille lentement, car il est exigent; il préfère laisser une œuvre inachevée s'il ne se sent pas l'inspiration nécessaire pOll!" la mener à bien. Esprit curieux, il est parfois imprudent et essaie des méthodes nouvelles sans avoir les garanties de succès suffisantes: ainsi, une fresque exécutée à Florence ne parvient pas à sécher. Enfin, ses multiples occupations non pictu­rales ne lui permettent pas de consacrer à l'art le temps que la plupart des grands créateurs lui accordent.

Ces diverses raisons expliquent la production relativement restreinte de notre peintre.

Annonciation (Florence, Musée des Offices);

Adoration des Mages (Florence, Musée des Offices); Vierge aux rochers (Paris, Louvre); Joconde (P aris, Louvre); Divers autoportraits (Paris, Florence, Milan);

Cène (fresque peinte en 1497 dans le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie, à Milan) ;

S. Jérôme (Rome, Vatican);

Léonard de Vinci a exécuté en outre un certain nombre de sculptures et de très nombreux dessins, d'une très grande perfection.

D'autre part, il a laissé d'intéressants carnets, où il notait ses inventions et diverses observations, avec des dessins -et des croquis. A part son «Traité d'anatomie », il a écrit divers opuscules: «De la nature de l'eau », « Sur le vol des oiseaux », « Du mouvement et de la pesanteur ».

Sa personnalité et son art

Léonard de Vinci est un personnage très équilibré, serein, robuste et tra­vailleur. La nature l'a doté de talents multiples. Il excelle en peinture.-.et en

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E.V. No 10, juin 1965

AVALANCHE L'avalanche est une masse considérable de neige qui se détache de la montagne et roule vers la vallée en causant d'énormes dégâts aux habitations, aux forêts, laux personnes en détruisant tout sur son passage.

On distingue

1. Des avalanches poudreuses ;

2. Des avalanches de fond ou de neige mouillée.

Certaines avalanches utilisent régulièrement des dévaloirs appelés «couloirs d'avalanches ». Pour prévenir les avalanches ou pour en diminuer les dégâts :

1. On reboise certains versants abrupts en créant ainsi des forêts de protection ;

2. On construit des ouvrages préventifs tels que :

a} des pyramides de pieux ; b} des râteaux à neige ; c} des remblais ; d} des murs avec des fo~és ; e} des ponts à neige.

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Page 12: L'Ecole valaisanne, juin 1965

Apprenez aux enfants à épargner,

c'est un immense service

que vous leur rendez

,;<::AISSE' .··· . "D'S'PARGNE . DU VALAIS

. Société mu'tuellè . ,.' . . . .

27 agences et représentants dans le canton

Depuis 1876

E.V. No 10, juin 1965

P 1513 S

Page 13: L'Ecole valaisanne, juin 1965

E.V. No 10, juin 1965

QUESTIONNAIRE

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1. Quest-ce qu'une avalanche?

2. Quels dégâts causent les avalanches?

3. Quelles sortes d'avalanches connais-1u ?

4. Qu'est-ce qu'un couloir d'avalanche?

5. Comment lutte-t-on contre les avalanches?

6. Qu'est-ce qu'un chien d'avalanche? Rend-il de précieux ser-vices ? Lesquels ?

7. Qu'est-ce que le bulletin d'avalanches?

8. Qui le publie? A qui s'adresse-t-il particulièrement? Pourqoi ?

9. Quel nom donne-t-on à une avalanche de pierres, de rochers, ou de terre qui peut descendre du flanc d'une montagne ou d'une pente abrupte?

En connais-tu d'importants en Valais? en Suisse? En as-tu entendu parler?

E.V. No 10, juin 1965

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E.V. No 10, juin 1965

NOS GLACIERS Définition: Le glacier est un immense amas de glace alimenté par les névés.

Plus le cirque de réception est grand et vaste plus le glacier sera étendu. Aspect: En été la surface du glacier est fortement mamelonnée et sillon­

née de petits ruisselets qui se groupent et disparaissent dans des trous appelés moulins.

A la sUTf ace des glaciers les minces couchent de terre et les pierres plates s'enfoncent dans le glacier, tandis que les épaissent couchent de terre et les gros cailloux forment des mamelons appelés: cônes et tables glacières.

Marche du glacier: Le glacier avance d'une façon continue (30 cm par jour). Cette avance est plus forte: 1. En surf ace qu'au fond ; 2. Au milieu qu'au bord; 3. En été qu'en hiver.

Crevasses: Les crevasses sont des cassures dues à 'la marche des glaciers. On distingue :

1. Les crevasses transverales qui se produisent aux changements de pente; 2. Les crevasses longitudinales qui sont causées par la présence d'obstacles

dans le lit du glacier ; 3. Les crevasses margiales qui proviennent des coudes et de la marche plus

lente sUl' les bords ; 4. Les séracs qui se forment au croisement des fentes.

Le glacier forme la vallée. Après la fonte des glaces, il reste un lit de vallée en forme d'auge « U ».

Moraines. - Ce sont des amas de roches: gravier et boue accumulés par le glacier et qui lui sont fournis par les éboulements dus au gel et au dégel ainsi que par son travail érosif. 1. Les mOTaines latérales :Cornées par les matières rejetées par le glacier sur

ses rives et par la pierraille qui roule des pentes des montagnes; 2. Les moraines médianes résultant de la réunion de 2 ou de plusieurs mo­

raines latérales; 3. Les moraines fl'ontales ou terminales formées des matériaux que les glaciers

abandonnent à leur partie inférieure.

Autrefois les glaciers couvraient tout le Valais et une bonne partie de la Suisse: celui du Rhône s'étendait jusqu'à Lyon (France) ; ilr ont laissé des traces: moraines, blocs err.atiques, marmites glacières, roches nl0utonnées, lacs, etc ... Actuellement, en été ils alimentent les bisses et remplissent les grands barrages élevés au fond de nos vallées. Le Valais en possède de très beaux et de très importants et si admirés des nombreux touristes? hôtes de nQS $tations alpestres.

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E.V. No 10, juin 1965

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E.V. No 10, juin 1965

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E.V. No 10, juin 1965

QUESTIONNAIRE

Citez ou montrez · sur la carte du Valais les glaciers ~ue vous connaissez: Quel est le plus long glacier de la Suisse ?

A. quelle a~titude trouve-t-on les neiges éternelles dans les Alpes? à l'Equa­teur' ? en Suède? au Spitzberg? aux Pôles?

A q\lelle altitude trouve-t-on les glaciers dans les Alpes? Expliquez cette différence.

Pourqoi dit-on qu'un glacier est un fleuve de glace?

Comment pourriez-vous prouver qu'autrefois les glaciers étaient plus éten­dus, occupaient la vallée du Rhône et d'autres vallées de notre pays?

Pourquoi trouve-t-on sur certains glaciers des cônes de terre et des tables glacières? .

Pourquoi la marche du glacier est-elle plus rapide en surface qu'au fond? qu'est-ce qui le prouve?

Pourquoi après le recul des glaciers le flanc des rochers est-il lisse? remar­que-t-on ailleurs ce phénomène? Qu-est-ce que cela prouve?

Une crevasse de glacier peut-eUe se l'essouder ?

Si le glacier marche et avance, pourqoi dit-on alors que certains glaciers reculent?

Qu'est-ce qu'un bloc erratique? En connaissez-vous dans la région?

Les glaciers sont-ils utiles ? et comment ?

Trouve-t-on des glaciers aileurs qu'en Suisse? où ?

sculpture, comme écrivain et comme musicien, comme architecte, ingénieur et mathématicien. Ces multiples intérêts intellectuels ne l'empêchent pas de con­sacrer quelques heures de loisirs à la danse, à l'escrime et à l'équitation.

Cet évantail de goûts et de talents s'unifie dans son intense passion de con­naître, qui caractérise un véritable homme de la Renaissance. Toutes les scien­ces le passionnent: astronomie, optique, géologie, anatomie, botanique, méca­nique. Mais il ne se contente pas d'accumuler des connaissances: il est un génie créateur et invente de nombreux appareils. Sa «machine volante» s'inspire de principes qu'utilisera plus tard l'aviation.

Paul Valéry le définit ainsi: «Celui qui pouvait regarder le même spectacle ou le même ohjet, tantôt comme l'eût regardé un peintre et tantôt en natura­liste, tantôt comme un physicien et d'autres fois comme un poète. »

Mais, ici, Léonard de Vinci nous intéresse surtout comme peintre. Pour lui, on s'en doute, la peinture est une opération à la fois scientifique et artistique, Elle requiert une teclmique savante et consciente, comme toute réaIisaiton matérielle. Mais elle transcende le stade de la simple plastique des éléments ohservés, car elle doit livrer le mystère de la nature et de l'homme, mystère qui dépasse l'observation scientifique des phénomènes. Cette exigence explique sans doute l'atmosphère très particulière des tahleaux de Léonard de Vinci, due notamment à l'utilisation constante du «sfumato », ce dégradé, ce fondu situé entre les div-ers élélnents, le dessin précis étant consciemment voilé sous cette zone servant de transition.

La Joconde

Peinture sur hois (,077 x 0,53) exécutée sans doute vers 1503. Emportée en France par l'artiste, l'œuvre fut achetée par François 1er. Elle se trouve actuel­lement au Louvre, dans la Grande Galerie. Portrait d'une dame Florentine, nommée Mona Lisa Gherardini, femme de Francesco di Bartolomeo di Zanobi deI Giocondo. Ce dernier nom sert hahituellement à désigner l'œuvre dans les écrits en langue française, les auteurs allemands se servant plutôt des prénoms de la dame, Mona Lisa, pour désigner la Joconde.

Reproduction du cercle d'art: dimensions de l'image 0,565 x 0,395. Il s'agit, certes, d'un portrait. ,Mais p~us que l'exactitude de la ressem­

hlance par la reproduction scrupuleuse des divers traits du visage, c'est la traduc­tion de l'atmosphère intérieure du personnage qui intéresse le peintre, et donc aussi le spectateur.

Depuis longtemps, on avait acquis l'art de traduire plastiquement la joie et le rire, la ,crainte, la tTistesse et la douleur. Vinci veut aBer plus loin. Il s'at­tache ici à exprimer le mystère d'un être humain (fUi, précisément, « pose », ca­chant ses sentiments -réels sous le voile d'un visage souriant, impassible et énig­matique.

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Page 20: L'Ecole valaisanne, juin 1965

Plus qu'à la beauté du personnage représenté - qui est assez quelconque et empâté - la Joconde doit sa grande célébrité à cette réussite psycholo-gique. C'est certainement le premier point d'une observation attentive de l'œuvre.

Mais d'autres éléments méritent d'être observés, même s'ils paraissent se­condaires pal' l'apport à cette réussite principale.

Remarquons tout d'abord l'unité d'atmosphère dans laquelle baigne tout le tableau, et non pas seulement le personnage. Cette unité est due à la technique du «sfumato» dont nous avons parlé. On l'observera facilement à la limite des tempes ,et des joues, autour du menton, dans les zones d'ombre des doigts. Pourtant, la précision du dessin n'est pas absente: pour s'en convaincre, on regardera attentivement le contour du voile, à gauche, les motifs brodés sur le haut de la robe, les boucles de cheveux tombant sur les côtés de la gorge.

Si l'on peut aisément déterminer certains éléments du paysage, l'ensemble joue un rôle très secondaire, servant seulement à envelopper le personnage dans une atmosphère favorable à l'expression de son mystère. A cela concou­rent l'évocation de l'infini, les montagnes et les nuages de Têve visibles dans le fond, les golfes de la mer, les méandres fantaisistes du chemin.

On accordera une attention spéciale aux jeux de la lumière et des couleurs. Si l'ensemble de l'œuvre est sombre pour mieux évoquer le mystère, Léonard de Vinci l'anime habilement, par les rayons de lumière qui illuminent le visage et le haut de la poitrine de Mona Lisa, et, quoique plus discrètement 'déjà, ses mains, les plis de son vêtement sur l'épaule et sur les avant-bras. Un rappel de ces touches de lumière fait vivre certaines zones du paysage: parties basses du ciel, rivière à droite, route à gauche.

D'ne extraordinaire unité de couleurs caractérise ce tableau. Les touches de lumière que nous venons de remarquer sur les vêtements et dans le paysage rappellent la coul'eur des parties nues du personnage. M,ais ces parties elles­mêmes se dégradent, en vue du modelé, dans des demi-teintes conduisant vers la tonalité dominante de l'œuvre: le vert foncé. Certes, l'eau est bleue, mais d'un bleu si sombre qu'il se remarque à peine et ne cause aucun contraste. Quant au ciel, il utilise franchement le vert de l'ensemble, ce vert qu'on trouve aussi bien SUT la robe de la Joconde que dans le paysage situé à droite de sa tête. Mais, chose curieuse, presque partout, le vert foncé s'accompagne d'un brun sombre, sans qu'on puisse nettement déterminer le passage d'une teinte à l'au­tre. Ainsi, les manches de la robe sont ]Jrunes, les montagnes passent insensi­blement du vert au brun. Tout cela contribue à assurer la parfaite unité du tableau et" qùoique le spectateur n'en soit nullement incommodé, à perdre certaines portions de la surface dans un ton sombre indéfinissable, fonds com­mun où s'unissent les autres teintes. A dessein, nous employons le mot « incTéfi­nissable »: il nous aidera sans doute à comprendre avec quel art Léonard de Vinci utilise les éléments matériels d'un tableau pour en xprimer tout le contenu spirituel, même si ce contenu est, comme ici, 'Un mystère.

Michel Veuthey

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Réfexions initiales

sobres sensibles

L'éducation d'enfants au fil de périodes

La vieille génération des éducateurs a grandi dans l'usage du culte et du vin et consorts. Leurs enfants ont été touchés par de timides leçons antialcooliques et leurs petits-enfants peuvent se souvenir de certaines actions en faveur de l'éducation abstinente.

Mais la persistance des habitudes et des préjugés, sans cesse ranimée par une réclame psychologiquement très habile, nous avertit que la jeunesse reste très exposée et d'autant plus menacée que la prospérité matérielle ,et la surchauffe économique réciament une con­sommation croissante de moyens de jouissances dangereuses ou même directement nuisibles: un cycle inhumain !

L'avenir est d'autant plus menaçant que les indices, les symptômes d'habitudes invétérées apparaissent actuellement environ dix ans plus tôt. Les organes du relèvement des buveurs doivent s'occuper de jeunes alcooliques entre 20 et 30 ans.

Pour se faire une conviction à ce su jet, on pourrait consulter des statistiques. Il y en a d'éloquentes, de tragiques, d'effrayantes; le sang sur les routes rejaillit sur toute la vie du peuple. Mais j'invite la personne enseignante de bonne volonté à observer le cas d'une famille en détresse alcoolique, d'entrer dans les sentiments du père impUIssant en face du verre enivrant, dans ceux de la mère cherchant à atténuer le maUleur et dans la crainte des enfants privés de l'affection paternelle. Un cas \ noublié de ce genre observé dans ma classe en 1905 m'a ouvert les yeux sur cette misère.

Si nous négligeons l'éducation des enfants en vue de la vIe sobre, nous les privons' d'un bienfait auquel ils ont droit. Cette éducation doit commencer déjà chez les jeunès débutants parce que leur subconscient a beso in d'être débarrassé des préjugés dont les germes sont mêlés à leur héritage spirituel comme les mauvaises graines à la semence non sélectionnée.

Il faut partir dans cette tâche pédagogique avec des idées droites: l'hygiène infantile demande strictement un régime sans a'lcoo'l jusqu'à 16 ans. Les exigences de la psychologie sont plus catégoriques et à plus longue portée, ainsi que les conseils de la pédagogie. Aux Etats-Unis d'Amérique, ce qu'on peut appeler l'âge de ménagement s'étend jusqu'à 18 et au Japon jusqu'à 21 ans. Faisons notre possible pour exclure jusqu'à l'achèvement de l'évolution juvénile une matière, une boisson, une jouissance qui trouble même à dose modél'ée l'har­monie peu stable du développement humain.

Je ne parle pas d'enseignement anti-alcoolique parce qu'il s'agit avant tout de fairf;! estimer et pratiquer la sobriété conforme à la jeunesse, ce qui est une œuvre essentiellement posi­tive. Mais nous ne saurions pas faire- abstraction de la situation 'existan'te ' et devons redl'esser les iodées faUsses et faire -adopter une attitude conforme à 'la véritê pédagogique; :eI1 èe~i encore, nous fai.sons un travail positif, aussi bien CJue le médecin qui s'occupe des troubles physiologiques.

Toute l'action éducative en faveur de la vie sobre doit s'intégrer clans l'ensemhle de notre œuvre scolaire et en particulier de la formation de la personnalité et s'insérer au moment propice, à la période sensible dans la trame de la vie.

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Page 21: L'Ecole valaisanne, juin 1965

De 0 à 6 ans

L'existence familiale doit poser la base des ha·bitudes de sobriété. L'alcoolisme est un désordre dont la racine gît souvent dans des troubles de 'la première enfance qui se manifestent

plus tard sous la forme d'excès de boissons enivrantes. L'enfant qui grandit dans une atmosphère affectueuse où on lui inculque l'esprit d'ordre,

de propreté, d'obéissance, d'entraide, de mesure dans les jouissances orales, de retenue dans les repas, se prépare ainsi à la modération et au renoncement en face de plaisirs permis à son âge ou déconseillés en raison de son état d'inachèvement. Dans un cours universitaire donné à Fribourg en 1947, Mlle L. Dupraz a expliqué comment la famille doit donner à

ses enfants une première initiation même sans parler d'alcoolisme. On a dit: « Un bonbon refusé à trois ans, c'est une victoire remportée à 20 ans.» La fleur

de la sobriété doit être protégée avant son éc'losion.

De 6 à 9 ans

Lorsque le bambin ou la petite fille entre à l'école, les maîtresses et les maîtres surgissent à côté des parents et les surpassent sous certains rapports. Mais l'enfant se sent encore étroi­tement dépendant des grandes personnes et continue de suivre son instinct d'imitation. Il agit pour faire plaisir aux éducateurs et pour gagner leur affection; son obéissance n'est pas exempte de crainte.

A cette étape de son développement, il attend de leur part des consignes précises adaptées à son âge, des règles de conduite dont on peut indiquer brièvement la raison d'être sans dis­cuter ni ergoter. Dans le cadre de l'enseignement global, de centres d'intérêt, il est facile de

faire saisir à l'enfant des recommandations telles que celles-ci: - Le lait, pour tous, est excellent; il rafraîchit en nourrissant. (Voir affiches scolaires). - La bonne eau naturelle, délicieuse boisson! L'eau qui court et l'eau qui reste ...

Le calendrier des fruits suivants les saisons. - Le' cidre doux. - Le vin, la bière, l'eau-de-vie contiennent un poison pour l'enfant (Lettre des évêques

de la Suisse en 1894). Une phrase typique, un symbole, une image ou affiche rappellent aux 'enfants la leçon

concrète. Les jeunes ne manqueront pas d'avoir sous les yeux des scènes d'excès, d'ivrognerie même

(qoiqu'on dise qu'il n'y a plus de ces cas lamentables). Il faut leur montrer que ce sont de

pauvres gens qui, dans leur jeunesse, n'ont peut-être jamais entendu parler du danger de trop boire; les enfants éviteront de s'attrouper autour de ces malheureux et de s'en moquer; ils les .aideront si possible. (Soit dit une fois pour toutes, ces questions seront traitées avec la prudence et la délicatesse nécessaires pour ne pas toucher au respect que les enfants doivent

à leurs parents même peut-être oublieux de leur dignité). Pour ' promouvoir l'éducation abstinente à cet âge, on a créé le mouvement du Rayon de

Lumière et de l'Espoir. Des· ·enfants ·sont capables ,de pratiquer l'esprit de sacrifice 'sous la forme d'offrande. On peut, par exemple organiser une semaine: chaque jour, on adresse aux enfants un appel relatif au but de la semaine, on leur donne l'occasion d'ex'primer leurs pensées et leurs vœux; on peut aussi tenir une feuille de résolutions où ils inscrivent les résultats

de leur bonne vo'lonté. Ces exercices de spiritualité précoce rayonnent sur l'ensemble de leurs efforts moraux.

40

De 10 à 13 ans

Les garçons et les filles de cette période sont relativement sta'bles dans leur comporte­ment; ils se t,rouvent dans un ét.at ·de maturité provisoire et posent moins de problèmes aux éducateurs. Tout ·se passe comme si l'élan vital avait besoin d'une pause de repos et de calme, avant la crise de la puberté.

Cette disposition permet au jeune de résoudre les problèmes qui sont à sa taille. Les garçons parvenus à cet ,état admirent le déploiement de la force physique et aussi

l'effort moral. C'est ce qui permet de traiter avec eux des cas tels que ceux-ci:

On est plus fort sans alcool. Les boissons enivrantes ne favorisent pas le travail. Les bons sportifs considèrent l'alcool comme un obstacle au succès. Exemples de grands abstinents: Nansen, Lincoln ... Sans alcool, un garçon calcule plus sûrement, é;'it plus correctement, l'emporte plus

facilement au jeu ... - La pomme de dix heures, le cidre doux, le jus de raisin.

Les yeux et les oreilles des prépll'bères ont déj,à enregistré bien des impressions et re­cueilli de nombreuses observations au cours de leurs journées. Le maître peut les inviter à rendre compte de leurs souvenirs pour les amener à des réflexions judicieuses:

- Comment les gens passent leurs dimanches. - Ce qu'on voit dans les fêtes, les excursions, les fins de semaine.

Une conversation sur la façon d'étancher la soif fournit à la personne enseignante l'oc­casion de faire la distinction entre des boissons saines et les autres souvent dangereuses; on peut dresser le ta,bleau 'comparatif en colonnes parallèles.

Tous les enfants sont intéressés à la circulation routière, non seulement comme piétons, mais aussi comme occupants d'autos et même comme agents scolaires de la circulation. Un accident d'auto, traité suivant les riches ressources des méthodes actives, même en des scè­

nes dr-amatiques, permet d'inculquer dans les jeunes têtes la maxime: Qui va conduire, ne boit pas; qui ,a 'bu ne 'conduit pas. Il est facile d'illustrer cette sentence de sécurité avec des coupures de journaux, des films etc.

L'esprit de sacrifice déjà cultivé au degrê inférieur sera aussi repris à cet âge en mettant l'accent sur le caractère libre de l'abstinence. Les affiches du secrétariat antialcoolique de Lausanne (avenue de Cour 9) et d'autres illustrations servent avantageusement à fixer les résultats de la leçon dans la mémoire visuelle.

Après une leçon particulièrement impressionnante, on peut laisser à ces esprits extraver­tis quelques moments de recueillement pour que l'idée pénètre plus profondément.

De 14 à 1 6ans

La crise de l'adolescence marque la rupture du ,bel équilibre passé. Il se produit une profonde évolution physiologique et psychologique, l'amorce d'une nouvelle croissance qu'on a appelée une nouvelle naissance. L'enfant s'éclipse devant l'adulte qui va le remplacer.

A cette période les problèmes apparaissent sous un nouvel aspect. Le pubère prend pro­gressivement conscience de sa personnalité et s'achemine vers une indépendance accentuée.

Son attitude en ce qui concerne les mœurs de boissons ·se précise: poussé par le désir d'affirmer son indépend.ance, l'émancipé de l'école dirige un i·egard de convoitise et padois

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Page 22: L'Ecole valaisanne, juin 1965

un pas hésitant vers l'auberge: boire comme un grand, quel geste de libération de telle des parents et des maîtres!

Le sentiment de l'insécurité croit trouver un appui dans l'euphorie alcoolique. Un certain besoin d'évasion peut 'engager le pubère à imiter tel adulte qui cherche dans .le vin ou !J'eau­de-vie un paradis artificiel.

Le Dr O. Graf a observé que des garçons de cet âge sont plus exposés à des a'bus sexuels après avoir consommé de l'alcool. Une amitié, prélude de l'amour, entraîne fadlement le garçon dans une direction ou une autre, suivant ses relations.

Durant cette période de l'évolution juvéni1le, une informntion antialcoolique plus ample et même systématique est nécessaire pour que le pubère puisse se décider sérieusement, libre­ment, en connaissance de cause. La base de cet enseignement sera une vérité morale, sociale ou religieuse:

- Le respect du don de la vie: santé, vigueur, avenir. - La perspective d'une profession honorable. - La préparation d'une carrière.

Les leçons de sciences naturelles fourniss ent ample matLere pour une information ob jective: la valeur alimentaire des fruits, une alimentation rationnelle, le régime du travailleur, du sportif, la fermentation, les différentes boissons alcooliques.

Pour être réaliste, cet enseignement mettra en relief la beauté d'une vie adolescente com­plètement soustraite aux surprises des mœurs courantes et la déchéance du buveur; un franc

regard sur les loisirs des dimanches et ·des fêtes décèlera les pièges des mœurs encore en vigueur. II .faut ébranler ,les préjugés courants en faveur de l'alcool comme source de force,

de chaleur, de succès. En parlant du décalogue, le catéchiste peut exprimer en un dialogue dirigé ,la question:

Comment nos mœurs de boissons exposent les gens à 'transgresser les commandements de

Dieu. Il trouvera fa·cilement des exemples et des textes dans l'Ecriture sainte. La vie journa'lière offre à la personne enseignante une ample matière concrète pour des

leçons occasionnel'les gre4fées sur le vif. Il n'est évidemment pas ·question d'acca,bler les jeunes

de ces matières jusqu'à Ja .satiété, voire jusqu'à la nausée ; il f.aut choisir ·des cas typiques

et les présenter d'une manière assimilable. Deux ou trois leçons synthétiques vers la fin de la scolarité fournissent l'occasion de

formuler un jugement global sur nos mœurs de boissons. Pour que l'éducation pour la so­

briété . laisse dans les' jeunes âmes une trace ineHaçable, il me parait important de ménager après Il'une ou l'autre leçon impresionnante une pause de recueillement pour que l'idée­force . fasse choc et enracine une conviction au fond de l'adolescent tout tendu vers l'avenir:

C'est une belle chance qu'une vie parfaitement sobre. Les drames de la route et les drames de la vie. L'alcool, ennemi sournois de la liberté.

Dans ,I.a mesure ou nous avons le souci de faire œuvre solide et durable, nous reconnaî­trons dans les mœurs de boissons encore en vigueur et même en recrudescence une contre­école, le sabotage de nos efforts éducatifs q'ue le nicotinisme renforce à la façon d'un com­

plice sinistre. Lorsqu'il s'agit de jeunes filles de cette période de la vie, 12 il 15 ans, l'éducation pour la

sobriété mettra l'accent sur d'autres points:

- L'abstinence, gardienne de la santé, de la pureté_ - Les fruits dans la préparation des repas.

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1 Les boissons saines. La famille, première victime des excès de boissons.

L'enseignement ménager ne doit pas omettre de .signa,ler le moyen de détourner ,les hom­mes de l'auberge et aussi l'urgente nécessité de subs tituer au bar domestique d'autres sour­ces de satisfaction.

Que la jeune fille emporte d,e ces leçons ]a conviction: 1'1 y va de ton bonheur!

De 16 à 20 ans

Après la crise de la puberté, l e jeune homme doit conquérir un nouvel équi'libre. Vers 18 an .- , la personnalité se dégage dans ses lignes maîtresses. Cet âge est occupé en plein de la préparation professionnelle ou des études conduisant à une oarrière libémle. C'est dire que le sérieux s'impose comme une nécessité existentielle.

Comme traits dominants de cette période, on rencontre l'esprit d'indépendance qui s'affer­mit, mais généralement sans l'idée ,de s'opposer aux autorités. Cette disposition n'empêche pas le jeune homme d'être conformiste. L'ambition de servir naît chez ,les meilleurs jeunes hommes qui cherchent quelque noble cause à laquelle ils puissent se dévouer d'une façon désintéressée.

On a dit:

« Une grande vie, c'est une pensée de jeunesse réalisée dans l'âge mûr. » Il ne s'agit pas de taquiner les mœurs de boissons par quelques détails qui intéressent

les garçons. Il faut présenter au jeune homme quelques larges perspectives ouvertes sur la vie:

La plénitude de la vie adolescente. Le respect des jeunes énergies_ Le service social. Je suis le gardien de mon frère.

- Annuellement un milliard et demi, dépensé en grande partie au détriment de mOn peuple. La culture chrétienne est incompatible avec les excès.

Un puissant motif à 'l'entrée dans la vie, c'est la future paternité (ou une autre respon­sa,bili'Lé semblable). Sans entrer dans le détail de l'hérédité, il suffit de rappeler quelques faits comme illustration de la parole du Christ:

« Tout bon arbre porte de bons fruits; Tout mauvais arbre_o. » Si nous réussissons à créer chez le jeune homme une conviction à éveiller une idée-force,

à faire choc avec deux ou trois faits dans toute leur réalité dramatique, nous avons semé dans l'âme juvénile une semence féconde de sobriété... et une garantie précieuse pour la préparation du mariage. Le Dr van Ackeren, considérant l'influence de l'euphorie, de la simple euphorie SUl' la sexualité, donnait aux jeu nes gens le conseil: Jamais d'alcool au bal!

L'éducation des jeunes filles en vue de la sobriété n'est pas moins nécessaire que celle des jeunes gens; cal' l'alcoolisme féminin est une triste réalité moderne, une menace an­goissante pour l'avenir des famill es et de la société. Mais il me semble préférable de laisser ce chapitre à .}'intuition, à la 'sagesse et à la délicatesse des maîtresses chargées de la forma­tion et de la direction de ces personnes.

C. Gribling

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Page 23: L'Ecole valaisanne, juin 1965

PARTIE OFFICIELLE

A PROPOS DE LA S~MAINE 'fl[ËIl)AGOGIQUE

Lors de la discussion de la loi sur l'instruction publique au Grand Conseil, plusieurs députés ont demandé avec insistance que la fréquentation des cours de perfectionnement soit l"endue obligatoire pour le personnel enseignant. Le Chef du Département de l'Instruction publique s'y est opposé; il jugeait les maîtres assez conscients de leurs responsabilités pour se contraindre d'eux-mê­mes à de telles ohligations.

Les f.aits lui ont donné raison. Preuve en soit, à titre d'exemple, le tableau de participation à la seSSIOn

pédagogique 1964, publié dans le dernier numéro de 1'« Ecole valaisanne» et valable pour un arrondissement d'inspectorat.

Si le tableau avait englobé l'ensemble du Valais romand, le taux de parti­cipation aurait été un peu moins élevé (70 0/0).

C'est dire qu'un effort est encore à faire et doit être accompli cette année. La liste des cours publiée par le Département de l'Instruction publique est longue et variée. Elle offre des possibilités d'inscription pour toutes les catégories d'en­seignants primaires. Que chacun s'·efforce de ne pas maüquEi." une occasion aussi f.avorable de perfectionnement.

En rendant hommage aux maîtres et aux maîtresses qui suivent les cours organisés par le Département, les inspecteurs scolaires ne 'peuvent s'empêcher de penser à ceux ·et 'à ,celles qui négligent encore de participeT à une semaine . aussi enrichissante. Un appel spécial leur est adressé.

Mises à part les personnes qu'excusent la maladie, le service nl.ilitaire ou la poursuite d'autres études, tous les membres du corps enseignant primaire se doivent de consacrer une partie de leurs vacances au perfectionnement pro-f essionnel.

Les autorités scolaires de tous rangs, le Département de J'instruction pu­hlique qui prépar·e ·avec soin la semaine pédagogique, attendent un élan una­nime de tout le personnel enseignant.

Les Inspecteurs scolaires

Sion, le 2 juin 1965.

Dans son numéTo de mai notre organe pédagogique offre ,au P.E. un choix d'une riche gamme de COUTS d'un intéTêt éducatif indiscutable. Aussi pourquoi ne compléterions-nous pas harmonieusement notre formation professionnelle par un cours de perfectionnement... spirituel? La Direction des «ExeTcices

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suivant lAa méthode .de saint Ignace» présente à son tour aux hommes 'eunes gens, pretres, et relIgieux différentes possibilités de se retaper ... mor~lement dans les maIsons de retraites connues et appréciées de nombreux VI' N . a alsans.

e s~rlons-nous pas alors en brillante forme pour attaquer la nouvelle ' sI? Al l' . annee co aIre. , ors, c 10~sIssons et surtout n'attendons pas trop ... il y a toujours moyen de s arrangeT sIon le veut vraiment... n'est,ce pas?

Juillet Sion, Notre-Dame du Silence du lundi 12 midi au samedI' 17 'd' Cl l ' " , ml 1

Août

la )euIl, Nazareth (Drôme) du lundi 19, midi au samedi 24, midi

C~abeuil, Nazareth (Drôme) du lundi 2, midi au samedi 7 midi Fnbourg, Maristes, du mardi 10, midi au dimanche 15 ~idi Chabeuil, Nazareth (Drôme) du lundi 16, midi au samedi '21 midi Chabeuil, Nazareth (Drôme) du mal'Cli 31, 18 h. au diman'che 5 septembre, 18 h.

Septembre Sion, Notre~O.ame du Silence, du vendredi 3, 18 h. au mercredi 8 22 h. '

.. Chabeuil, Nazareth (Drôme) du hmdi 20, midi au samedi 25 midi lnscrtptwns: M. Joseph Cipolla, avenue de la Délèze, Martigny-Ville tél' (026)

60081. ' .

Secrétariat des Suisses à l'étranger de la Nouvelle Société Helvétique 3000 Bern, Alpenstrasse 26, téléphone (031) 446625 - 26

P.

V <;>s éc~lier~ se sont sûrement exprimés sur l'Expo durant l'.année passée . Nous allnenons rassembler des compositions et des dessins d'écoliers faits

sur l'Expo 64 et en pub'lier les plus inédits. Pouvons-nous compter sur votre c~mcours, c'est-à-dire recevoir des compositions et dessins sur l'Exposition na­tIOnale 64? (3, 4 et 5e c~a~ses primaires et secondaires). TI ne s'agit point de nous envoyer e~es cOmpOSItIOns modèles mais bien de nous faire parvenir des propos spontanes.

. Une autClrisation préalable nous a déjà été donnée par le Département de l'instruction publique.

, Nous ~vons ~'eçu du ma~ériel eles écoles suisses à l'étranger et nous espérons ~n recevoll' des ecoles en Smsse.

Nous restons à votre disposition pOUl' tout autre renseignement.

En vous remerciant d'avance de votre aimable concours nous vous prions ~le croire, chers membres de l'enseignement, à nos sentime~ts . distingués.

Secrétariat des Suisses à l'étranger Mai 1965. (A, Bisaz) . (J. Hatt)

Dernier délai d'envoi: début juillet 1965.

45 .

Page 24: L'Ecole valaisanne, juin 1965

A M G V R • OOURS'ES D'ETE EN CABANES

Pour les instituteurs et institutrices qui, à la fin d'une année scolaire haras­sante, désirent se regonfler dans la solitude et la splendeur de nos montagnes, une excursion de deux jours est organisée dans l'incomparable massif du, Trient, les samedi et dimanche 10 et Il juillet 1965.

1er jour: Champex, Cabane d'Orny, Cabane du Trient;

2e jour: Cabane de Saleinaz, Cabane Dufour, La Fouly.

Une magnifique course, à la portée , de chactm, qui n'exige aucune prépa­ration spéciale et qui s'effectuera sous la conduite d'un guide diplômé.

Inscriptions: auprès de Jacques Darbellay, professeur, Orsières, jusqu'au 25 juin 1965.

Les communications nécessaires seront transmises aux participants en temps opportun.

Le chef technique: Roger Theux

Succès du théâtre pour enfants aux Etats-Unis

Plus de mille m etteurs en scène américains consacrent leurs talents à la création de pièces

pour les enfants, spécialement adaptées aux goû'ts et aux intérêts d es jeunes. Une grande variété de formes dramatiques est employée, y compris une version d'opéra

du «Petit Chaperon Rouge », destinée à des enfants de 4 à 9 ans (montée pal' la compagnie Joseph Beinhorn à New York) et une adaptation chorégraphique des « Histoires comme ça»

de Kipling, réalisée à l'intention des jeunes de la région de Washington. Dans bien des cas, les enfants apprennent à connaître ie théâtre en jouant eux-mêmes.

Un groupe de jeunes de Sath Lake City, âgés de neuf à quatorze ans, donne une représen­tation annue}lle d'une œuvre de 'Shakespeare - écourtée, mais sans que pour cela la langue du poète -en soit altérée. A Minneapolis, Minnesota, le théâtre pour enfants des Moppet Players organise des cours d'art dramatique pour les jeunes ainsi que des représentations

pal' des acteurs professionnels. Dans certaines villes, le théâtre pour enfants est devenu une activité culturelle de grande

importance. A Nashville, Tennes,see, pal' exemple, l e théâtre pour enfants, construit avec des fonds provenant d'un emprunt municipal, a enregistré 16 429 a'bonnements pour la saison

1962-63. (INFORMATIONS UNESCO)

L'ODIS est fermé au public

du 15 juillet au 15 août 1965

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BI8LIOGRAPH I E

COLLECTION «YVES ET COLETTE» - Editions Saint-Augustin, St~Maurice

Des lectures saines, récréatives, instructives el édifiantes pour les enfants.

Pour 8 à 12 ans

LES PETITS ROBINSONS DU MODERNE-PALACE - Marcelle Pellissier

Histoire palpitante de deux enfants belges chassés de leur foyer pendant la guerre et réfugiés dans un palace en ruine. Là, ils font la connaissance d'un jeune prince l'Usse et d'~lI1e petite montagnarde du Valais. Quelles péripéties vivent nos quatre Robinsons du Moderne­Pa.lace ... Cette histoire est suivie d'autres p etites nouvelles groupées sous le titre « Histoires de l'an quarante ».

PAT ET POUF, MES DIABLES AUX YEUX CLAIRS - Marcelle Pellissier

Pat et Pouf? Deux jumeaux, h élas, bourrés de défauts ! Le lecteur les voit grandir, sous la sage égide maternel1e; il les suit au collège, placés sous une large et prudente direction. Et il n'es t pas étonné de voir la grâce s'épanouir librement, dans ces petites âmes foncière­ment droites, pour conduire même Pouf-l e-Peureux jusqu'à une action héroïque, qui l'achemi­nera vers le sacerdoce.

L'auteur affirme de plus en plus de r emarquables dons de narratrice: un tour de phrase léger, enjoué, un humour presq ue constant, mais contrôlé par un goût sûr.

LA CHAPELLE AUX LOUPS - A.-M. Hublet

Quelques contes inédits. Un tantinet narquois dans « Missionnaires », débordant la piété mariale dans la «Chapelle aux loups» qui donne son titre au volume, le P. Hublet fera un brin trembler d'émotion son auditoire dans la « Vieille chapelle» pour lui faire humer, en­suite, l'atmosphère quelque peu mystique du «Mystérieux remplaçant » ...

PIERROT ET LE RAYON DE LA MIRACULEUSE ETOILE - René Beauclair

A califourchon sur un rayon de soleil, Pierrot fait le tour du monde, rend visite à la June, revient nuitamment sur la terre, assiste au lever de l'aurore, au réveil des fleurs, au déploie­ment de l 'arc-en-ciel, plonge dans le monde des étoiles et va consoler le Petit Prince dans son astéroïde. Mais pourqoi le Rayon de la Miraculeu se Etoile? C'est un secret qui cache trois autres secrets ... Mystère, gai savoir, sagesse souriante, et des dessins ravissant·s.

LES PETITS NAINS DE LA MONTAGNE - Paul Clémence

Les enfant,s intrigués par le mystère des Petits Nains de la Montagne seront irrésistiblement tenus en haleine par ce récit hal erte. Grâce à l'amitié toute de délicatesse de Mélusin et de COl'aline, ils 'pénétreront enfin .le secret des Nains. I1s apprendront aussi que ee secret n'aura pas servi aux hommes et ils trembleront à la pensée d'une catastrophe heureusement sauvée par la générosité et la bonté! Récit émouvant, tout de bon sens et de finesse. '

SEPT PIEDS A LA RECHERCHE DE TULI - Gina Vaj Pedotti

Qu'on s'iInagine l'arrivée à Milan de ces sept pieds: Piero, Gigi (un pied et une béquiI1e) et leur chèvre Béré, tous trois à la recherche d e Tuli, placée dans cette grande ville où elle est malheureuse. Quelles aventures tout au. long du voyage, mais quelle joie aussi de retrou-

47

Page 25: L'Ecole valaisanne, juin 1965

ver leur petite sœur et des amis qui prendront soin de Gigi, et bientôt le guériront. Ce livre plein de charme et de délicatesse sera pour l'enfant un a'liment de générosité et de confiance en même temps' qu'il aidera à former son intelligence.

LES VIOLONS MAGIQUES - Berthe Franel

Dans la puszta hongroise vit la famille d'un riche propriétaire terrien. Père et fils, trop dissemblables, ne se comprennent pas. Lors de la fête des moissons, un tzigane envoûte, avec son violon maudit, tous les auditeurs. Douleur, deuil suivent son passage. Le fils du maître part à la recherche du second violon magique qui, lui, doit régénérer le monde. Il l'obtiel~t après maintes épreuves, grâce à ses hautes pualités morales. Il rentre chez lui, ayant acqUIs amour et amitié.

Ce récit est: le triomphe du bien sur le mal. Le deuxième conte « La fil1e de l'ogre» est aussi pal!pitant que le premier. Ce livre tiendra

en haleine nos petits lecteurs jusqu'au bout.

PATRICE WALTON - Paul Clémence

Cette histoire vraie nous montre en Patrice Walton un inventeur: mais, en même temps qu'dIe 'captive par Ises' aventures, elle nous donne un bel exemple de courage et de générosité. Naufragé en terre étrangère et dépouillé même de sa barque de pêche, tout autre que cet Irlandais se serait abandonné au désespoir. Lui se ressaisit, et nous assistons à la lutte intel1i­geme de l'homme contre les événements contraires.

Lui font suite: «Friedlin le généreux », ancienne légende demeurée populaire. et «Un repentir », captivante histoire de marin.

TOLLAR, L'HINDOU - Paul Clémence

A l'instant même où, ToIlar et sa mère vont atteindre la ville où une mystérieuse adresse va leur rendre un rayon de bonheur, l'enfant reste orphelin, livré à un monde inconnu.

Les jeunes lecteurs de ce récit alerte, tragique, dans le cadre féerique des Indes, ne se lasseront pas d'admirer le courage et la noblesse d'âme de Tollar, toujours à la recherche de la mystérieuse adresse.

Pour 11 à 15 ans

SERVICE DU ROY - A.-M. Hublet

C'est à 'l'époque follement héroïque de la Chevalerie et des Croisades que se situe ce roman.

Tout en suivant avec passion l'histoire attachante du jeune Alain, au service du Roy lépreux, les petits lecteurs prendront ·pied, sans peine aucune, dans l'HISTOIRE tout com:t. Et enfin, brochant sur ces aventures guerrières, une fraîche idylle apporte sa note sentImentale et tendre au milieu de cette gerbe de hauts faits.

ZOU - A.-M. Huhlet

A la fin d'une année scolaire, Zou, jeune collégien, part avec sa maman au Congo pour rejoindre ~on père. Le lecteur aimera cette silhouette alerte et souriante de gamin et ne résis­tera pas au charme avec le'qul .ill'entraînera ... Zou ... jusqu'au bout du livre.

LE CHEVALIER BLANC - A.-M. Huhlet

Ce roman d'aventures dont l'héroïsme s'accompagne de générosité et de sacrifice est basé' sur des faits histoi-iques. Il relate la «Croisade des Enfant·s », partis à la suite d'Alain et d'un mystérieux Chevalier défendre le tombeau du Christ dans la lointaine Palestine. Ce ne ser~ qu'après ,bien des souffrances' et presque seul qu'Al·ain parviendra enfin au tombeau du Sei­gneur où l'attend une récompemit1 que ~e~'on~ ht1ur~ux rle cQnr~aître l~s jeune~ lecteurs qU(j ce livre passion~era,

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. --- ' -

LA VILLA DES NARCISSES - A.JM. Hublet

Histoire captivante pour garçons et fiUes avec les aventures joyeuses et dramatiques de la famille Dorval. Récit alerte, où tous, du grand Charles ·à la petite Milou, sont pris sur le vif. On y sent la connaissance et l'immense affection de l'auteur pour la jeunesse.

ALERTE A ROME - A.-M. Hubiet

Arrivant en vacances à Rome, Piel'l'e ne songeait qu'à y trouver du repos en famille et à visiter à son aise la Ville éternelle. Au lieu de cela ... le voici entraîné d·ans une série d'aven­tures palpitantes et dangereuses, à la suite d'un petit pick-pocket italien qui se révèle bien vite un très honnête garçon et une figure fort attachante. A deux, il leur faudra lutter contre Paolo, le bandit sans cœur et sans scrupules. Une charmante petite Carla leur apportera d'ailleurs son aide précieuse.

Le récit tiendra en haleine 1es jeunes lecteurs tout au long des pages. Ils y retrouveront la verve et la psychologie avertie de leur grand ami, te P. Hublet, toujours désireux de les distraire et de leur ouvrir leur cœur.

AU SERVICE DE DON CARLOS - Gaëtan Bernoville

Lors d'un voyage en 'pays basque, deux enfants 'se passionnent pour l'histoire de don Carlos, l'homme prestigieux qui faillit être roi. Les deux garçons ont la chance de rencontrer un ancien soldat de cette époque qui leur en fait connaître des détails captivants . Nul n'était mieux qualifié que Gaëtan Bernoville, pour évoquer l'histoire de don Carlos.

SOPHIE S'EN VA-T-EN GUERRE - Marcelle Pellissier

Sophie est l,a cadetted'une famil1e un peu bohème, vivant à la petite semàine, et réduite à vendre Iles vieux ll11euhles de famille et les beaux ,bibelots pour payer 'les notes du cordon­nier, du laitier, ou ... les robes de bal des grandes sœur,s! Pleine d'espérance dans la chance et le hasard, Sophie achète un billet de loterie, comptant bien qu'il lui apportera la fortune ... Il lui apportera, du moins, une série d'aventures fort inattendues ...

MON AMERICAIN - Marcelle PeUissier

Les 1ecteurs de Sophie Is'en va.-t-en guerre retrouveront l'héroïne lSur le point de choisir sa carrière. Et ceux qui n'ont point connu Sophie à quinze ans se sentiront vite en sympa­thie avec ce joyeux lutin. Car les années n'ont guère mis de plomb dans le petit volcan qui lui tient ,lieu de cervelle!

Mais au contact des réalités de l'existence, son cœur s'ouvre, peu à peu, à l'amour des autres. Et cette Sophie, dont les réparties inattendues font rire son entourage, et font hausser les épaules aux gens sérieux qui gémissent: «Quelle enfant! » ... cette Sophie, donc, se pénètre cependant de ses· responsabilités.

C'est ainsi qu'eUe sauve la vie d'une camarade, qu'un échec dans ses études acculait au suicide, et sort un jeune couple du déshonneur et de sa ruine.

Un Américain lui fait des déclarations d'amour. Un deuxième lui laisse une fortune par testament. Mais, c'est dans ,les bras du troisième qu'eUe se jettera, après un accident auquel un hasard providentielle fait échapper.

HELENKA, UNE PETITE POLONAISE D'AUTREFOIS - E. Warginaire

L'histoire se passe en Pologne. Helenka, fillette de 12 ans, orpheline de mère, élève son frère et sa sœur et tient le ménage de son père. Elle dépasse ses forces, sa santé' s'altère et son père ,s'en inquiète. Invitée par un ami qui hahite la Tatra (hautes, altitudes /po.}onaises) toute la fami!.le part en vacances . Les enfants y jouissent d'un site féerique. Au cours d'une ex· cursion, un pâtre fait à Helenka ' le récit d'une apparition mystérieuse qui transforma sa vie. Cette narr·ation frappe ' la fiUette et l'aide à surmonter de dures épreuves. Car ,à la suite d'un accident, le père, violoniste, doit renoncer à sa profession et le malheur s'acharne sur la famille. Ils partent chez des parents en Si,lésie. Non loin de leur demeure s'élève un château. Helenka a le pressentiment que le bonheur leur viendra de cette terre seigneuriale. A l'insu des siens, eUe réussit à parler à la châtelaine. La noble dame, touchée de l'amour filial de la fillette, comble la f.amille au-delà de tout espoir.

' 49

Page 26: L'Ecole valaisanne, juin 1965

TABLE DES MATIÈRES 1964 - 1965

PARTI'E EDUCATIVE ET 'P,EDAGOGIQUE

Ayel, F. Vincent La causerie au catéchisme No Baruchet J. Initiation ,à la méthode Ward Biollaz L. 10 ans de méthode Cuisenaire en Valais Bourban P. Pour une initiation artistique à récole

» Ume heureuse initiative Curdy P. A propos d'installations de gymnastique

» Lutter contre la m.auvaise tenue » La surchauffe à l'école

Dm'bellay J. Ballade de Noël Deléglise M. Art dramatique: Une soirée d'amateurs

» 2e volet: Le jeu dramatique » Art dramatique: Par où commencer?

F. L. Les jouets cet égoïsme de caste » Insuffisances de la pédagogie

Gross M. M. Claret nous quiue Gribling C. Suite du dialogue sur la répugnance ali­

mentaire » » »

J. B.

Mathieu R.

Mudry P.

N. Pellegrini H.

»

50

»

» » »

Une race confite au sucre S.O.S. la nicotine menace croissante

Education d'enfants sobres Rien ne différencie tant les êtres que le cœur Races humaines: ni inférieures ni supé­neures La méthode Cuisenaire et les écoles sédu­nOIses Punitions et corrections Le bon usage de la télévision Cinéma: Les images animées et la santé mentale des euf ants L'attitude actueHe des jeunes devant le cinéma Le cinéma créateur de héros nl.ythiques Les musées du cinéma Le cinéma scientifique

4 10

7 2 9 2 8 9 4 6 8 9 3 5 l

2 4 7

10

3

5

7 8 2

3

4 5 6 8

décembre 64 juin 65 mars 65 octobre 64 nlal octobre avril

65 64 65

mal 65 décembre 64 février aVl.'il nl.al novembre janvier septembre

65 65 65 64 65 64

octobre 64 décembre 64 mars 65 juin 65

novembre 64

janvier 65

mars 65 avril 65 octobre 65

novembre 64

décembre 64 janvier 65 février 65 avril 65

» »

Périn Louis

Pignat P. Pralong F.

» » » » » » » » » »

Praplan M. Savary N. Sierra C. Veuthey M.

»

»

»

»

» » » » » »

Divers:

Le cinéma russe 9 La boîte de couleurs la plus coûteuse que l'on ait jamais inventée 10 Les caractères ·actifs exhubérants: les co-lériques l Sport ... quo vadis ... ? 8 Conclusions du cours de formation caté­chétique l Pour une campagne des bons illustrés 2 Le principe d'activité au catéchisme 2 La pratique des activités au catéchisme 3 Le rôle de 'l'image au catéchisme 5 Le geste et le dessin au catéchisme 6 La Bible dans l'enseignement religieux 8 Liturgie et catéchisme 9 Comportement chrétien au catéchisme 10 450 jeunes s'interrogent sur leurs loisirs 10 Ce qu'en pensent·les inspecteuTS 7 Et après ... ? 7 Ce qu'en pensent les inspecteurs 7 La musique à l'école: Igor Stravinsky l

» Claude Debussy 2

» Paul Dukas 3

» Arthur Honegger 4 Une source inépuisable de loisirs enrichis-sants: Les arts 5 Reproductions d'œuvres d'art 6 Delacroix: Chevaux sortant de la mer 7 Giotto: J oachin se réfugie chez les bergers 8 Vlaminck: Les chaumières . 9 Vinci: La Joconde 10 Une enrichissante sOI·tie d'autonme l Bulletin Cuisenaire No 14 3 Bulletin Cuisenaire No 15 5 Bulletin Cuisenaire No 16 7 Bulletin Cuisenaire No 17-18 l UNESCO: Les dauphins l

» Peut-on apprendre en dormant? 4

» Nouvelles applications de l'analyse radiochimique 4

Exposition Art Valaisan, Martigny 3 Campagne en faveur de l'hygiène dentaire 3

mai 65

juin 65

septembre 64 avril 65

septembre 64 octobre 64 octobre 64 novembre 64 janvier 65 février 65 avril 65 mai 65 juin 65 juin 65 mars 65 mars 65 mars 65

septembre 64

octobre 64

novembre 64

décembre 64

janvier févri'eT mars aVl.·il mai

65 65 65 65 65

juin 65 septembre 64 novembre 64 janvier 65 mars septembre .septembre

65 64 64

décembre 64

décembre 64 novembre 64 novembre 64

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Page 27: L'Ecole valaisanne, juin 1965

Géographie:

Le Varlais (E. IMétrailler) Le Valais suite (E. MétraiHer) Climat suite (E. Métrailler) Le Valais suite (E. MétraiHer)

Langue maternelle:

Etude de texte Poésies de Noël Etude fouillée de texte Vocabulaire: les nuages Vocabulaire: le vent Poésies pour la fête des mères

Travaux manuels:

Le chat (N. Carrupt)

PARTIIE PRATIQUE

Chouette en feuilles mortes (N. Carrupt) Travaux de Noël (N. Carrupt) Hibou avec pive et feutrine (N. Carrupt) Mobile avec des chats (N. çarrupt) Travaux pour Pâques (N. Carrupt) Travaux pour la fête des mères (N. Carrupt)

Divers:

Epreuves d'admission à l'Ecole normale: été 64 Liste des ouvrages en vente au dépôt scolaire Epreuves d'admission à l'Ecole normale: été 64 Programme du XXIIe cours de perfectionnement

Mardochée arrive sur les bords du lac d e

No 4 5 6

10

2 3 6 6 7 8

1 2 3 5 6 7 8

l 1 2. 9

décembre 64 janvier 65 février 65 juin 65

octobre 64. novembre 64 février 65 février 65 mars 65 'avril 65

septembre 64 octobre 64 novembre 64 janvier 65 février 65 mars 65 avril 65

septembre 64 septemhre 64 octobre' 64 mal 65

Tibériade. Il demande au passeur:

- Combien pour visiter le lac? Pour la volaille: - Mi'lle 'piastres, dit le 'passeur.

- ,Comment, mille piastres! pour .traver·

ser ce lac en bar'clue !

- Mais, dit le 'passeur, vous ne s·avez pas que c'est sur ce lac que Jésus a marché à

pied!

- Ce n'est pas étonnant, dit Mard.ochée,

avec des tarifs pareils.

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