l'ecole valaisanne, janvier 1964

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L'EOOLE VALA ISANNE Bul , letin mensuel du Personnel Enseignant du Valais Romand VIl le a nnée No 5, janvier 1964, !: SOMMAIRE Partie générale Cro cus Le Chef . E, Claret M. V euthey A propos du «Reportage National» La musique tl'éco1 le: Frédéric Chopin Bu1'letin Cuisenaire No 11 Partie pratique Géographie Langue maternelle T ravail manuel Les témoins de i l'époque g' ladaire à Monthey et environs Textes d'élèves Un mO'bHe avec ,des perroquets -cacahuètes' .' J. Follonier ,P. Pignat Partie officielle et corporative Nouvelles de la S.V.E. . Avec I le Choeur Mixte du Pers' onnel enseignant RENSEIGNEMENTS L'ECOLE V ALAISANrNE paraîlt Sion I le 15 de chaque mois, jui 1 Jilet et ' août exceptés. Rédaction: E. Olaret, ODIS, Rawyll 47, Sion. Délai de rédaction: I le 1er de chaque mois. Edition, administration et expédition: ODIS, Rawy'l 47, Sion. Impression: Fiorina & Burgener, Sion. Abonnement annuel: Fr. 10.-, C .. C.P. I1c 12, Etat , du Valais, Sion (Pour le per- sonnel ensei\ gnant, est re- rtenu sur I le traitement du mois d'avril). Publicité: IPU'biicitas, Avenue du Midi, Sion - T, éléphone 244 22. Pages 3 et 4 de la couverture (10 insertions) lit Fr. 700 : --,- 1/2 Fr. 380 .- 1/4 Fr. 200.- ,Pages ordinaires, 1 insertion:' l/t Fr. 60.- 1/2 Fr. 33.- 1/4 Fr. ! 18.- l/S ' Fr. , 10.- 5 insertions: rabais de -5 % 10 insertions: ra' bais de 10 % 5 8 31 1 15 21 27

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Page 1: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

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L'EOOLE VALAISANNE

Bul,letin mensuel du Personnel Enseignant du Valais Romand

VIlle année No 5, janvier 1964,

!:

SOMMAIRE

Partie générale

Crocus Le Chef .

E, Claret

M. V euthey

A propos du «Reportage National»

La musique là tl'éco1le: Frédéric Chopin

Bu1'letin Cuisenaire No 11

Partie pratique

Géographie

Langue maternelle

T ravail manuel

Les témoins de il'époque g'ladaire à Monthey et environs

Textes d'élèves

Un mO'bHe avec ,des perroquets-cacahuètes ' .'

J. Follonier

,P. Pignat

Partie officielle et corporative

Nouvelles de la S.V.E. .

Avec Ile Chœur Mixte du Pers'onnel enseignant

RENSEIGNEMENTS L'ECOLE V ALAISANrNE paraîlt 'à Sion Ile 15 de chaque mois, jui1Jilet et 'août exceptés.

Rédaction: E. Olaret, ODIS, Rawyll 47, Sion.

Délai de rédaction: Ile 1er de chaque mois.

Edition, administration et expédition: ODIS, Rawy'l 47, Sion.

Impression: Fiorina & Burgener, Sion.

Abonnement annuel: Fr. 10.-, C .. C.P. I1c 12, Etat ,du Valais, Sion (Pour le per­sonnel ensei\gnant, l~abonnement est re­rtenu sur Ile traitement du mois d'avril).

Publicité: IPU'biicitas, Avenue du Midi, Sion - T,éléphone 244 22.

Pages 3 et 4 de la couverture (10 insertions) lit Fr. 700:--,-

1/2 Fr. 380.-1/4 Fr. 200.-

,Pages ordinaires, 1 insertion:' l/t Fr. 60.-1/2 Fr. 33.-1/4 Fr. !18.­l/S 'Fr. , 10.-

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Le CHEF, c'est celui qui prévoit tout ce qui est censé devoir ou pouvoir se passer dans sa zone de juridiction, tout en sachant que rien - QU presquel rien - ne se passera comme il l'a prévu, mais qui agit de telle manière que ce qui ,arrive effectivement semble avoir été prévu.

L'admirable définition ! Je . l'ai lue, sous la signature de Robert Bazin, dans le numéro

de maL 63 de l'excellente revue française du second degré: LES CAHIERS PEDAGOGIQUES * dont s'inspire tout mon propos.

Je m'empresse de dire que cette définition ne concernait ni le Général de Gaulle, ni le Ministre de l'Education, ni le Préfet d'un Département, ni le Maire d'une quelconque cité tricolore.

L'auteur 'l'appliquait tout bonnemènt à un Directeur de lycéé ...

Avouez tout de même qu'elle peut fort bien s'appliq'uer à ùn chef d'état, à un chef d'entreprise, à un chef d'état-major voire au commandant des pompiers... '

Elle peut même convenir àun maître d'école.

Mais laissons ces chemins de traverse et revenons au sujet, c'est-à-dire au chef d'un étaqlissement scolaire.

Ce n'est pas une sinécure que d'être directeur, ou, comme on dit, proviseur d'un lycée en France. Certains de ces collèges d'Etat ont 800,. 1000, 2000, jusqu',à 3000 élèves.

Le proviseur s'estimera ,heureux de connaître la physionomie de ses cent cinquante professeurs pour ne pas les confondre avec les grands élèves et les interpeller durement lorsqu'ils fument dans un couloir.

Ajoutez encore au corps professoral le personnel des services admini~tratifs: vous aurez l'effectif d'une petite ville de chez nous, iinepetiteville à l'âge bête, instable, remuante turbulente exigeante et ingrate. "

Il faudra pour diriger cette ' jeunesse encagée une tête froide sur des épaules solides. :

Pas~e encore si les conditions matérielles étaient assurées et que le proviseur n'eût à s'occuper que d' instruction et d'éducation.

)

* Puhlicatjon ~ensueHe de ' l'Education nationa[e, 13, rue du Four, Pm'is 6e.

Mais il est voué aux Monstres et aux Chimères et passe le plus clair de son temps à se battre. Les Chimères sont le manque de locaux, le manque de personnel, le manque de crédits, tous les « m anques » quoi ! Quant aux Monstres, le plus redoutable s'appelle l'Ad - mi ­nis _ tret - tion, laquelle le noie sous des flots de circulaires, de déci­sions ministérielles ou rectorales, de rapports, de statistiques, de règlements, de listes nominatives et de fiches de service à remplir «pal' retour du courrier ».

« Pendant vingt ans, vous avez enseigné les déclinaisons latines d'une manière convenable, écrit Jean IVlalosse, Directeur d'un lycée de la région parisienne. Vos qualités vous ont désigné comme Provi­seur. C'est pourquoi, à partir de demain, vous allez appliquer les règlements, lois, décrets et arrêtés propres à l'administration d' un lycée. Ce n'est rien: quelques milliers de pages seulement, éparses dans sept ou huit cents bulletins officiels, deux manuels de légis­lation en grande partie périmée, une cinquctntaine de brochures bleues, puis jaunes ou bistres ... Vous aurez ct vous occuper des bourses nationales et départementales, à l'emplir le formulaire bleu Lcm devenu le fo rmulaire vert Ly en 6 exemplaires, à discuter avec la municipalité des constructions, réparations et subventions, à pré­senter un budget... Dès le jour de la rentrée, vous prenez en charge 900 enfants de 10 à 21 ans au sujet desquels vous devez être prêt à fournir tous renseignements tels que catégorie sociale des parents, origine et domicile, quotité de la bourse qui leur est attribuée, apti­tudes ph)/siques ( taille, poids) et intellectuelles, diplômes, noteS adresse, etc.

» Vous prenez aussi en charge vos 80 professeurs, 25 surveillants, les balayeurs de salle, cuisiniers, femmes de ménage, infirmières, garçons de laboratoire, assistants, etc., sur lesquels vous devez don­ner des renseignements encore plttS complexes et plus détaillés que sur les élèves. Ceci n'est qu'un aperçu succinct de vos occupations, infiniment plus diverses et plus nombreuses qu'il n'apparaî t ci­dessus. Vous ferez de tout, et ce tout va des additions interminables et des calculs de pourcentages jusqu'aux rondes de nuit, aux pre­miers soins à un accidenté, en passant par la prévision des dimen­sions d'un W.-C., au discours improvisé devant une réunion de pa­rents, aux visites, aux coups de téléphones, aux tentatives d'obtenir un rabais du boucher qui sert l'internat ... Mais pas d'enseignem ent, pas de recherche culturelle; vous n'aurez plus m ême le temps de pratiquer ce vice impuni, la lecture, sauf en ce qui concerne l'inter­ptétation - souvent périlleuse - de la circulaire 3j934 E.T. du 29 février 1947 publiée dans le B .O. du 31.6.1 947, page 123 de l'édition

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Page 3: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

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hebdo~a~aire, dont l' r:linéq, 3 du chapitre 8 prévoit neuf exceptions au pal agI aphe 6 du tLtre 4 du décret précédent! »

Ouf! De l'air, de l'air. Ouvrez la fenêtre ...

* ,E,st-ce une charge? A peine. A lire l'unanimité des doléances

on s eton ' ï ' , . d ne?u L y aLt encore place pour l'esprit dans notre civilisa-twn u papLer.

Chez ,,:OUS, Die~ merci! nous n'en sommes pas encore là (mdis nous y arnverons bLentôt! J.

A cet égard notre d' t· l' , d" , . ' ecen 1 a Lsatwn a mLnLstratwe notre canto-nalLsme ont du bon. '

~l n'en demeure pas moins que tout directeur d'établissement s~olau': est, ~utomatiquemeAnt un administrateur. En lui, l'adminis­tl atew et l educateur se genent continuellement.

l' . A peine nommé, il lui faut organiser un secrétariat assurer la ,L~Lson avec les, autori~és, les professeurs, les élèves, les ~arents des eleves, ~es s~rVLces SOCLaUX, médicaux, psychotechniques et avec les autres etablLssements similaires,

b Trouver des professeurs est actuellement le souci le plus urgent et 0z:che~' les trous quand il s'en produit durant l'année ce qui n~ rate ]amaLS. '

~ Les collaborateurs en place, le Directeur doit les contrôler sans les vexer sans se sub t' t 'L " l,: , s, L uer ,a eux, es soutenu' toujours et souvent ~U1 app" e,,:dre le metLe;. Assurer l'indispensable collaboration. Agir

et ,,:on s a~Lter, Penser l ensemble, car personne ne le fera à sa place

ImaLs aUSSL penser aux détails sans penser en détail Discernel' la' ettre d l' "A ,,' , l ,e eS?' Lt. ssurer s~:m prestLge et tenu' sa porte ouverte. Etre

a, ~ fOLS facdement accessLble et peu répandu. Ménager la suscepti­bdLt~ du professeur et celle de, l'élève d~ns un conflit où pertinem­~e,,:t les de,w'} ont tort. RecevOLr les doleances et encourager les ini­;;t:y,es. ~referer la méthode du « o~ti, mais» à celle du « non, car ». ~ Lguel l~s enc~uragements et s en passer totalement pour lui­

"!,e~~. Contm~er, a se former ou du moins le faire croire alors qu'on nh

a7 ~ we plu~ a I.Lre ?mq bouquins par an, etc., etc. Le cahier des c al ges est a peLne ebauché.

d !" ~aiment ce n'est pas facile d'être recteur, directeur animateur

a mLnLstrateur enfin chef d l h d' , d' , ,,' e que que c ose ou e quelqu'un. Et 1,1 e qu d y a encore tant de gens qui passent leur vie à courir après

ces places!

Crocus

A propos du il Reportage NationaL!

43500 écoliers et écolières suisses ont participé au REPORTAGE NA-TIONAL. .

Le Valais a aligné 2 500 partlCIpants et l'ODIS avait reçu, en fin décem­bre, 400 travaux provenant de toutes les parties du canton.

Ceux qui ont parcouru la salle où sont étalés textes et montages jusqu'au 20 janvier 64, ont été frappés par le travail considérable que représentent ces travaux scolaires.

P ermettez au coordinateur responsable d'en faire une, brève description. Mais au préalable, pardonnez-lui de ne pas tout citer, de mentionner ou de taire les ouvriers les plus méritants, de relever les œuvres qui attirent par leur présentation extérieure et d'ignorer peut-être celles dont le texte a exigé des recherches plus approfondies et un travail plus personnel. Il est prelsque forcé, en pareil cas, de faire des oublis et des mécontents.

L a participation haut-valaisanne totalise une centaine de travaux. Presque toutes les régions sont représentées, sauf les stations touristiques de Zermatt, Loèche-Ies-Bains, Riede,ralp, Grachen qui se passent de propagande.

Les classes de filles de la Realschule à Ste-Ursule de Brigue (Prof.: Sr Madeleine Zenhausern, Sr Pierre Marzetta, Mlles Monique Zenldusen et Marie­Thérèse Walker) ont présenté des travaux d'équipe d'un fini absolument remar­quable.

A Brigue encore, les classes inférieures du collège, les réales et les 3 pre­mières années du classique ont ·donné des compositions originales fort bien présentées sous l'intelligente impulsion du Prof. A. Bielander.

Les écoles secondaires de Viège, garçons et filles, sont à féliciter chaleu­reusement, ainsi que leurs professeurs Fidelis Imboden, Ed. Pfammatteil', Mlle Riedmatten et leurs collègues.

A noter dans ce groupe les écoles secondaires allemandes de SielTe et de Sion qui ont aussi participé au Reportage national.

Plus modestes sont les travaux des classe primaires: Obel'wald, Glis, Garn­sen, Brigue, Viège, Niedergesteln, Lalden, Eischoll. La présentation et la valeur du texte sont naturellement inférieures, comparées aux classes secondaires; mais il serait injuste de les classer selon les mêmes critères. Parmi les meilleures présentations primaires, il faut signaler celles des 6e et 7 e primaires des filles de Viège et celles de la classe supérieure des filles ·de Lalden (institutrice: Anita Vogel).

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Voici quelques-uns des thèmes traités :

Le -col du Simplon jadis et aujourd'hui Le château Stockalper Rarogne Le vieux Viège La maison t ypique haut-valaisanne Le vieux moulin Le pain de seigle Le païen, vin dei Visperterminen Vignerons d 'Eischoll à Salquenen Les bisses du H aut-Valais -Us et coutumes de l'Alpe L'ossuaire de Naters Les guides de St-Nicolas Les vieux costumes Les grenadiers du Loetschental Le barrage de Mattmark Les masques de Loetschen La St-Nicolas à Bellwald Ritz, Toi des hôteliers Le DT Goudron Le roi du Simplon, Gaspard Stockalper, etc.

Dans les districts romands, ce sont les districts du Centre, sous l'impulsion de M. l'Inspecteur Praplan, qui ont fourni la plus grosse participation. Outre les écoles p r imaires -de Sion et Sierre, je relève les noms de Vissoie, Ayer, St­J ean, Mission, Pinsec, Chippis, Chalais, Granges, Miège, VaasfFlanthey, Mon­tana, Crans, St-Léonard, Savièse, Conthey et La Sage.

Dans l'Entremont: Lourtier, Bruson, Villette et Levron. Dans le Bas: St-Maurice, Les Granges, Le Trétien, Vérossaz, Monthey et

Vouvr y.

Toutes ces classes ont fait preuve d'initiative, d'esprit de recherche et d'in­t ér êt marqué pour le sujet choisi. Parfois les textes manquent d'originalité et l a présentation est négligée. S'il fallait signaler les travaux les plus méritants, soit par l e volume des envois, soit par leur qualité, je signalerais Vissoie, Cha­lais, Savièse parmi les villages du Centre, Bagnes pour l'Entremont et Vouvry pour le Bas. Les ville,s ont naturellement des travaux d'équipe remarquables, des rep ortages vivants (Geiger, Olsommer, Georges Haenni, etc. ), ou des études approfondies comme ces «Témoins de l'époque glaciaire» dans la région de Monthey p ar l a classe de 6e primaire, B, que nous publions ci-après.

-Les écoles supérieures (secondaires, classiques, commerciales) ont des réali­sations de valeu r , dans une présentation presque parfaite, surtout les pension n ats _ féminins comme l a Ste-Famille à Sierre, l'école secondaire de Sion, Ste-Jeanne­Antide à Martigny, l a Tuilerie à St-Maurice et le Pensionnat St-Joseph à Mon­they. D ans cette catégor ie, l'école secondaire d'Hérémence se signale par des sujets originaux dans un habillage qui ne l'est pas moins. Mais ces formats

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inaccoutumés seront-ils acceptés p ar Lausanne ? C'est une question qui se pose pour bien des travaux, le format A 4 (210 x 297) ayant été .fixé comme form at à ne pas dépasser. De m ême, 'beaucoup ont p roduit des photos en couleurs, pro­hibées en principe pour ne pas défavoriser l es classes modestes.

Quant aux sujets traités, ils présentent un e im age quasi complète du Valais.

En géographie, Derborence" le St-Bernard, le V al des Dix, le V al d'Illiez, le l ac souterrain de St-Léonard, la Grotte-aux-f ées reviennent plusieurs fois .

'En économie: la vigne, le tabac, les barrages, les bisses, la laine, la poire William, l'irrigation, la vie à l'alpage.

En histoire: les châteaux, chapelles, églises, hôtels dei villes, ponts et autres monuments, les bains de Saxon, Mathieu Schinner, le Gros-B~llet, Ritz, etc.

La flore et la faune n 'ont pas été oubliées (les -bouquetins du Pleureur, la mante r eligieuse) ni les industries valaisannes comme Chippis, les Raff ineries du Rhône, la Lonza, Giovanola, sans compter les at elielrs locaux.

C'est dans la section «Folklore - Us et Coutumes » qu'on s'en est donné à cœur joie : les Dames de Sion, les vieux costumes de Salvan, d'Isérables, de Champéry, de St-Maurice ; l'habitation valaisanne, mazots et raccards, la ra­clette, les combats de r eines, les artisans -d'autrefois, etc.

Dans l'ensemble, les classes de filles ont fourni de m eilleurs travaux quant à la p résentation et à l'ornementation. Mais les classes de garçons sauvent lar­gement l'honneur sous le rapport :des textes travaillés et fouillés. C'est le duel traditionnel entre le fond et la forme !

'L'essentiel est que le Valais ait une représentation digne à Lausanne. Il faut dire aussi que les premiers bénéficiaires de ces travaux seront les enf.ants qui les ont produits et qui ont singulièrement enrichi leurs -connaissances en étudiant leurs sujets.

ECOLE VALAISANNE

Nous donnons à titre de curiosité cette divertissante boutade d'un médecin anglais, déclaration faite .à Wes tminster, par le doc­teur F. E. Lawson, lequel ne manque pas d'humour, et que nous relevons dans « Art et Sciences ».

Ce que contient le corps humain? Assez d'eau pour remplir un baril de 40 li tres; assez de graisse

pour fabriquer 7 barres de savon; assez de carbone pour fournir leur m ine à 9000 crayons; assez de fer pour fabriquer un clou de taille moyenne; assez de chaux poui- badigeonner un poulailler; assez de phosphore pour faire 2200 têtes d'allumettes; assez de soufre pour tuer les puces d'un chien.

Ceci est dans les mêmes proportions pour le corps du dernier des miséreux comme pour celui du plus haut personnage.

Page 5: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

La musique à l'école

FREDERIC CHOPIN 1810 -1849

BIOGRAPHIE

Chopin naquit près de Varsovie, à Zelawola-W ola, d'un père ongmaÎl'e sans doute de la Lorraine et d'une mère polonaise. Son père était précepteur dans une famille, avant de devenir professeur dans diverses écoles de Varsovie.

A l'âge de 8 ans déjà, Chopin se produit en public. Il ne tarde pas à éton. ner ses auditeurs par ses dons extraordinaires d'improvisateur et de compositeur. Mais c'est du public occidental qu'il désire ' recevoir sa consécration. Il part pour Vienne, où il arrive dans un moment peu favorable, en raison des événe. ments politiques qui ont ébranlé une fois de plus sa patrie. Il se dirige donc vers Paris, pensant poursuivre sa route vers Londres, mais c'est la France qui l'accueillera définitivement. Malgré ses succès mond·ains et musicaux à Paris, Chopin l'este profondément attaché à son pays natal, dont il a emporté avec lui un peu de terre. Très souvent, il re!grette d'être parti, songeant à la collabo. ration qu'il pourrait apporter à ses compatriotes pour hâter la libération de la Pologne. Exilé, il recrée sans cesse en lui les images des lieux de son enfance, les visages de sa mère et de ses sœurs.

A Paris, malgré son excessive timidité et sa frayeur à l'idée d'affronter le public, il connaît des fins de concerts enthQusiastes, préférant . top.tefois jouer dans les salons où il rencontre l'élite des écrivains et des artistes de l'époque: ' Balzac, Heine, Delacroix, Liszt, George Sand surtout avec laquelle il restera lié très longtemps. Malheureusement, il ne tarde pas à être miné par la phtisie!, ce qui ne l'empêche pas de passer un hiver dans une ancienne chartreuse des B.aléares, puis d'entreprendre un voyage en Angleterre. Soutenu par setS amis, en particulier par de nombreux compatriotes exilés comme lui, il meurt à Paris en 1849.

SA PERSONNE ET SON ART

Dans leur habitude de simplifier les choses il outrance e,t de fixer une étiquette sur les hommes célèbres en croyant les définir complètement, beau· coup font de Chopin le type de l'artiste romantique maladif, rêveur et senti· men.tql. Ün raconte à son sujet une foule d'anecdotes plus ou moins historiques

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ur illustrer cette définition, alors que! Chopin lui-même répugne à dévoiler fO fond de son âme. Il va jusqu'à donner ce conseil presque stoïcien à un ,ami: «eporte ton âme dans l'angoisse, laisse souffrir ton cœur, mais que personne, sur ta face, ne lise ta douleur ».

Il y a certes chez Chopin un côté la~goureux, digne de cett~ ,« comp?~c­tion» chère au XIXe siècle. Il y a ,ch~z I~I cet;-.e ~ro~on~e n?st;algle caract"en~­tique de l'âme slave, sans cesse e~ eveII des qu 11 s agIt d ~~ Idea~ abs~nt: etres chers, patrie, musique. Mais on Ignore trop souvent le cote paSSIOnne de. cette

ost algie qui se traduit en maintes pages de son œuvre par un souffle VIOlent n , . et tempétueux.

En signalant cela, on n'a pas encore tout dit. Si le côté ro~antique de la personne de Chopin peut nous paraître d'un autre âge, sa mUSIque est encor~ extrêmement proch{'j des auditeurs actuels, comme le sont les chefs-d'œuvre qUI dépassent le temps. Les anecdotes n'expliquent pas tout, elles laissent même da~s l'ombre l'essentiel de la musique, tous ses aspects formels et toute sa nouveaute. Ses œuvres se caractérisent d'abord par la richesse de l'invention mélodique, si exubérante qu'elle déborde constamment .en casc.ades de brode~'ies et de ~otes ornementales - ce que lui reprochent certaIns punstes trop SOUCIeux des regles. Ce style particulier à la mélodie ,de Chopin .lui confère u~ caractère esse~tielle­ment pianistique, irréalisable avec la technIque d'aut~'es mstrument~. Ajoutons l'amour du chromatisme (montées et descentes mélodIques par demI-tons).

Sur le plan rythmique, Chopin se disti'!-gu'e dan~ l'util~~ation de.s ~'ythmes populaires de son pays. Mais, à côté -de cela, Il donne a ses pleces une Inegalable fantaisie, par l'emploi de valeurs irrégulières (pal: exemfle, ~ro~~ement ~e 7 notes égrenées sur 2 temps) et par la souplesse! nee de l amblg~ute rythmIque (par exemple: 6 croches disposées .ta~tôt en 3 gro~pes de 2, tantot en 2 groupes de 3; superposition ·de rythmes bInaIreS et ternaIres).

Tout cela constitue un langage caractéristique f acilement reconnaissabl~, qui exige de l'interprète - et aussi de l'~uditeur - l~n certain. ra!.fineme~t, une libération des carrures de beaucoup d œuvres claSSIques. MalS IInterprete doit éviter l'excès, par le sens de la mes~re et le. bon goût: ~ho'pin n'aimait pas la grandiloquence, ni les abus de. sent~m~ntahsme. Les .planlstes act~els ont compris, en général, que cette mUSIque! etaIt assez expressIve en elle-meme sans qu'on la surcharge.

SON OEUVRE

A part quelques mélodies, une pièce pour piano et violoncelle, et un. trio, toute l'œuvre de Chopin est destinée au piano. De structure à peu près claSSIque, il écrivit 2 Concerti ,avec orchestre, mais on lui a reproché une orchestration défectueuse, qui fut remaniée! déjà de son vivant. Il écrivit en outre 3 Sonates, dont les 2 dernières (op. 35 et 58) sont très célèbres. L'œuvre la plus connue de Chopin est sans doute la transcription (qui la défigure terriblement) ·de la Marche funèbre constituant l'Andante de la Sonate opus 35.

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Page 6: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

Mais .c'est dans ,u?e série de formes musicales nouvelles que Chopin mani. feste le mIeux son genle. On peut les rattacher à trois sources d'inspiration diff'. rentes: e

A) Inspiration mondaine:

17 Valses: danses élégantes et gracieuses, parfois sentimentales.

4 Impromptus: pièces eiXigeant un jeu subtil et une grande dextérité;

4 S~herzi: c~ntrairement au Scherzo traditionnel, celui de Chopin n ~st pas l un des mouvements d'une Sonate, mais une œuvre pOUl' SOI, dans laquelle le compositeur manifeste une grande vitalité sur un rythme précipité. '

B) Inspiration nationale:

9 Polonaises: la Polonaise est une ancienne danse noble d'allure .lente et. m.ajestueuse; les Polonaises de Chopin expriment s~s élans de pa. tnotIsme.

- 51 Mazur~as: contrairement à la Polonaise, la Mazurka est une danse popula~re, deux fois plus rapide que l'autre, où Chopin laisse parfois se manIfester un caractère très rustique. Ses deux dernières œuvres furent des Mazurkas.

C) Inspiration personnelle:

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4 Ballades: les poètes romantiques utilisent souvent cette forme pour évoquer les exploits d'un héros. On a proposé des 'commentaires ana­logues .pour les Ballades de Chopin, mais il n'a laissé lui-même aucun canevas, et semble plutôt soucieux de suggérer une atmosphère. La Ballade se caractérise par la reprise d'éléments thématiques.

- 25 Préludes: petites esquisses, recherchant une grande simplicité d'écri­ture, dans chacune des 24 tonalités (avec une pièce, supplémentaire).

- 27 Etude.s: «le bréviaire du pianiste» (Cortot), où Chopin s'efforce d:attelndre les limites des possibilités techniques du piano. C'est ~lHe l:extr~m~ c~iffi~ulté de, ces diverses recherches. Malgré cette IntentIOn, Il s agIt d œuvre d une grande musicalité.

- 19 Nocturnes: musique très romantique, dans laquelle l'auteur évoque ses propres états d'âme. Cette attitude a beaucoup contribué à créer l'image simpliste qu'on se fait souvent de Chopin.

LIVRES ET DISQUES

Nous recomm.andons spécialement, parmi une abondante production, les deuX livres publiés par André Coeuroy (Plon) et Camille Bourniquel (Ed. du Seuil, coll. Solfèges). Nous signalerons aussi les «Aspects de Chopin» publiés par Alfred Cortot chez Albin Michel, ouvrage qui permet au profane d'entrer en contact avec l'œuvre de notre compositeur à travers l'âme de l'illustre pia­niste que fut Cortot.

Il est très difficile de proposer une sélection de disques. Nous indiquerons simplelment quelques noms d'interprètes reconnus actuellement comme des « spécialistes» de Chopin. Wilhelm Backhaus, allemand, a le souci de souligner l'architecture des pièces. Le français Alfred Cortot excelle au contraire à en livrer la substance poétique. Le roumain Dinu Lipatti sait allier, au dire des connaisseurs, la rigueur classique à la poésie, se rapprochant en cela des ten­dances fondamentales de Chopin. Nous mettrons à part, toutefois, trois noms de grands pianistes polonais, plus proches peut-être, par cela même, des sources auxquelles puisa le compositeur: Wladimir Horowicz, Witold Malcuzynski et Arthur Rubinstein.

Certaines maisons de disques ont édité des séries intégrales des Nocturnes, des Etudes, etc. Nous conseillons plutôt de choisir des disques présentant plu­sieurs aspects, pour tâcher de les mieux comprendre en les comparant. La briè­veté de beaucoup de pièces, le rythme 'caractéristique d'autres, le dynamisme puissant qui anime un mouvement comme le Rondo terminant la 3ème Sonate, le charme de chaque mélodie, tout ccJa permet une présentation relativement facile de Chopin.

Pour terminer, citons trois livres-rlisques avec texte et exemples musicaux: Chopin raconté aux enfants (Le Petit Ménestrel, album 15), Chopin raconté aux jeunes (Atlas 25-1022), Votrel ami Chopin (Guilde du disque E 27).

M.V.

RESERVATION EN QUATRE SECONDES

En -appuyant sur un bouton, l'employé d'une agence de voyages à Montréal peu.t, en 4 secondes, consulter une machine électronique située à Londres et connaître les places dispo­nibles sur ,les avions qui relient l'Angleterre au Canada. Ce système, utilisé pour les parcours aériens à l'intérieur du Royaume Uni, reliera ultérieurement Londres à Francfort, Düsse'ldorf, Rome et Zurich. Il consiste à introduire toutes Jes réservations enregistrées dans la machine qui, automatiquement, répond aux questions posées et indique les p'laces disponibles.

A .l'heure actuelle, quelque cent bureaux de location utilisent ce procédé. La ma'chine a donné jusqu'à 2500 réponses par heure, :mais elle est capable, dans le même délai, d'en fournir 7 600. (.Informations Unesco)

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Page 7: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

-

La bibliothèque scolaire

tIl flautf' par ~ous les moyens, lutter contre la carence de plus NIl plus alar'

man ecu rançaiS d ' IL-l, f A :ns nos eco es, a lecture adaptée au degré intellectuel d en ant nous paraIt etre u ' d ' e

b Il bl', d n reme e Important contre ce mal. M. Candi-de Dar-

e ay pu Iela ans cette l'ev " 0 jours possible de faire ue un rapp~rt a ce sUJet. n verra qu'il est tou-L" d quelque chose, meme avec des moyens fort modestes

Important est e se mettre en marche sans tarder. .

Ensevelissements Plusieurs collègues ne me " b' l . '1 d . paraIssent pas Ien au c aIr sur la manière dont

1 s oivent se ·comporter lors 1 d" d ' b 1 Il t dA' cu eces un mem re c u personnel enseignant peu . onc etre utIle de revenir sur ce sujet .

Lors du décès d'un memb , 1 .: . , l' lei cu COlpS enseignant encore en actlvité assistent a son enseve Issement tous les Il' 1 1" ' db. d ' , co egues ce son c ISt1"1Ct, accompagnés d'un ou

eux ~e~ l,es ,u Conll~e cant?nal et du chapeau. S Il s agIt d un enseIgnant a la retraite, les collègues de sa commune avec

udn, o~ deudx membres du comité du district et le drapeau, l'.accompagnen~ à sa elnlere emeure.

Lt dI:ape,a~ ded

la SV~ se trouve au Secrétariat dei l'Ecole Normale des gar­çons. a Journee e conge est officielle.

Une bonne nouvelle Répondant à un ' , lM' t d 1

'1 ,vœu ~enera , onSIeur Marcel Gross Chef du Départe-ln en e nstructIOn pubhqt ' '1 ' d' t ' l' . le, reorganlsera es conférences pédagogiques de

IS rIct, sous a presIdence de M, l'Inspecteur,

Prime La prime de 5 % après 25 d' t'" .

d. 0' ac IVlte, ceCI aux termes de la loi sera versée

aux ayants l'Olt dès que '] l Il f ' D' , pOSSI J e. aut comprendre que le Secrétariat du epadlteme~t est encore surchargé de travail et il convient de faire preuve d'un

peu e patrence.

Une autre bonne nouvelle ? ·Celle-ci il faut l' d est ossible' ue d" ,annoncer ave~ es trompettes en sourdine. Celpendant, il

d' P ',' ~l 's I?~ ~elqu~s mOlS, nous serons parvenus à la mise sur pied une ;eIlt~ e OCIete ValaIsanne d'Education, de la Furka au Léman La

comprehensIOn s~ fait )OUl: ,de plus en plus et l'idée approche de sa mat~rité. On aura encore l occ~sIOn cl en reparler d'ici peu. Cette introduction ne voulait que ~assurer ·ceux qUI ont peur de l'inactivité et de l'inertie

onne année et cordialement à vous tous, .

Jean F ollonier

12

Avec le "Chœur Mixte" du P.E. du Valais romand

Chanter au mieux ce qu'il y a de plus beau tant au point de vue religieux que profane, tel est le magnifique idéal que le « Chœur Mixte », sous la compé­tente et .aimable direction du professeur de musique J. Quinodoz, s'efforce de réaliser. Dans sa 7e année d'existence, notre groupel choral peut, à juste titre, contempler avec satisfaction le chemin parcouru. Les membres fondateurs qui se sont jetés avec foi dans une aventure que l'on jugeait au début téméraire ... pour n e pas dire plus ... et contre vent et marée ont lutté vaillamment, sont aujourd'hui récompensés de leurs d'forts désintéressés. Le modeste noyau initial montheysan s'est très heureusement accrû d'éléments de la « Capitale ». Tour à tour, à Monthey et à Sion, une fois par semaine, les Collègues se réunissent sous la b aguette du même Chef, artiste sensible, probe, ennemi de toute concession à la fa cilité, à la médiocrité. A Martigny, au Collège Ste-Marie, dans un local mis gracieusement à notre disposition, se tiennent les répétitions générales. Sans m'étendre complaisamment sur toutes letS manifestations pédagogiques, les assem­blées, les conférences auxquelles le « Chœur Mixte» a collaboré, je m'en vou­drais t outefois de ne pas relever quelques dates de ses concerts spirituels et

autres :

23 mai 1959

29 m ai 1960 4 février 1961

25 m ars 1961 24 m ai 1962 9 m ai 1963

19 m ai 1963 1 n ovembre 1963

17 décembre

Monthey:

Monthey: Radio-Lausanne:

Sion: Sion: Sion: Martigny:

Sion:

Sion:

Eglise paroissiale (au profit du Préventorium de Val d'Illiez)

Hôtel du Cerf pour l'émission «La joie de chanter» de l'abbé Pierre Kaelin

Aula du Collège Aula du Collège Aula du Collège

Hôtel de Ville Eglise du Sacré-Cœur (au profit des œuvres paroissiales) Aula du Collège (productions bénévoles lors de la dernière conférence œcumé~ nique de l'Avent)

Nos programmes ordinaires comportent toujours une partie religieuse: chant grégorien, pièces polyphoniques du Moyen Age, de la Renaissance, litur­gie orthodoxe, etc., et une autre, profane, où une place appréciable est réservée aux musiciens de chez nous dont les œuvres méritent une large audience. .

En vue de rehausser nos concell.'ts et de faire connaître au public des artistes de classe internationale, nous avons déjà sollicité le bienveillant concours de la pianiste Aline Baruchet, de l'organiste Georges Athanasiadès, des canta­trices Basla Re,tchitzka et Fanny Jones, des guitaristes José et Lupe de Azpiazu (ces trois derniers agrémenteront à nouveau notre prochain concert du 29 fé-vrier à Monthey), et l'Ense~ble Ars Antiqua de Genève.

Page 8: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

A' d' '. Joutons ~ue le <: Chœur Mixte» n'est pas un cercle fermé .. . tout Collè u eSldI.anlt eSn fane partIe sera reçu à bras ouverts. Il y règne une ambiance tgr,e

cor la e. es membr . . . d es . ,es unIs ne cIalgnent pas e consacrer de longues heur so~s lad~ond.Ulte d un Dire,cteur aimé, à r étude de la belle musique à la l'e' el~' satlOn un Idéal N' l" ,a 1· . commun. est-ce pas a aussI un excellent moyen d'enrich' ses co~n.alssances, de servir la cause du P. E. et celle du développement musi lr

l et artIstIque de notre ch el' canton. ca

HUMOUR - Sais-tu pourquo' on met d d' _ Non. 1 un coq au- essus un clocher?

- Si c'était une poule, elle casserait ses œufs en pondant!

*** Ces deux mamans kangourous sont inquiètes. En effet le temps se couvre. L'une d'elles dit: - Vous aimez ce temps-là ? - Oh ! non. Je déteste quand les enfants doivent jouer à l'intérieur.

***

P . ' Pignat

l, t,Ce sontffdeux gosses qui se rencontrent dans 'la rue. L'un d'eux promène un très beau chien au 1 e un a l'eux roquet, '

- Est;ce que le tien a un pedigree? s'informe le riche, - Q~ es~-ce que c'est que ça ? s'étonne l'autre, - ~e ble?, ~n arbre généalogique, - J en sais l'len, mais tu sais, le mien, il se contente de n'importe quel arbre !

*** A PRENDRE OU A LAISSER

Philippe est conservateur' t t ' Il' , cahiers scolaires, fai,t 'partie ,de ' ,lU?~lê)~:e, q~1 n:lp:u;~'eJOUl: a~p~rte~u, cartes pOhsta'les, ~i'lles autour de lui " ' l' n sepai el cal toutes ces c oses tIssent

" , "1 un eCI an ;JUl , ' ~ 'protege du mond.e extérieur. Dans- sa chambre environné de ses tlesols, 1 se sent en seCUl'Ite, '

Devan,t ,ce qu~en~ appe~,le du 'désordre, ,maman se lamente: C - Pluhppe, Je t en pne, mets de l'ordre dans tes tiroirs trie un peu tous ces papiers,

omment v~ux-tu retrouver quelque chose dans un pareil désol~dre ! Tu ne sais même p'lus ,ce que tu possedes !

Mais, Philippe assure 'qu'i'l a besoin de rtout, Un Jour, 'pendant 'le camp d'éclal'I'ellI's d' ' d d' ' L" , 'd ,1 ' , ' , ," A, ,', maman eCl e , agu'. ' egerement mquiète, el,le

t~l e tesd tudolIs" tIle, Jettel.ou bruIe 'ce qUI lUI a paru inutÏ'le et quitte 'la chambre avec Œe sen. Imen u eVOIr accomp 1.

el1le ~~e c:;:~~ passe. Maman se rassure jus'qu'au ,jour où, hors de lui, PhHippe ,bondit vers

- ,C'est dégoûtant 1 On th" ff' 1 J .,. , 1 l' . a ouc e a mes a au'es. e ne retrouve plus un papier sur leque~ J avalS ?o~e ' a so'. utIon ,d'un ,problème et le vieux stylo que grand-maman m'a donné Main-tenant Je enmeral ma cham'bre à dé et je garderai Œa clé dans ma poche ... ! '

(H.S.M. L'Ecoie des Parents - L'action familiale, septembre 1963) 14

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E,V. No 5, janvier 1964

REPORTAGE NATIONAL '64

LES TEMOINS DE L'EPOQUE 'GLACIAIRE A MONTHEY ET DANS SES PROCHES ENVIRONS

(Classe de 6e Primaire B à Monthey) "

1. Comment nous sont arrivés les blocs erratiques 2. La moraine de Monthey

3. Les grands rescapés 4. Quelques illustres disparus 5. La moraine, de Bex 6. La marmite glaciaire des Caillettes, près de Bex

COMMENT NOUS SONT ARRIVES LES BLOCS ERRATIQUES

Les magnifiques blocs erratiques aux dimensions impressionnantes qui ornent le coteau de Monthey, comment sont-ils arrivés jusqu'à nous? Ils ont tout simplement été transportés par les glaciers, il y a des milliers d'années. Un glacier encaissé dans une vallée descend comme un fleuve, mais avec une ex­trême lenteur: en moyenne de 90 à 100 mètres par année. Les glaciers sont for­m és par les névés des hautes altitudes. Leur glace granuleuse est moins compacte que la glace des ruisseaux, des patinoires. Elle contient des milliers de fissures invisibles dans lesquelles, pendant le jour, s'infiltre l'eau de pluie ou celle qui p rovient de la fontel de la partie supérieure du glacier. L'eau, ainsi absorbée gèle, se dilate et augmente le volume du glacier qui s'étend dans la direction où il rencontre le moins de résistance, c'est-à-din~ surtout dans le sens de la pente. Donc, les glaciers avancent. Pour le montrer on a planté des piquets, les uns dans le rocher et les autres, en face, sur le glacier. Une année après, les piquets du glacier étaient environ 100 mètres plus bas que les autres. Les glaciers qui avancent ont une force prodigieuse. Ils renversent et arrachent tout sur leur passage, même d'immenses blocs de rocher. Les rocs arrachés au flanc des mon­t agnes et ceux qui proviennent des éhoulements, le glacier les transporte par­fois très loin, à 50, 100 et même 200 kilomètres avant de les déposer sur ses hords ou bien de les abandonner lors de son recul, comme c'est le cas pour les blocs erratiques de la région de Monthey. Les traînées de gravier, de pierres et de blocs de rocher transportés par les glaciers loin de leur lieu d'origine s'appellent moraines.

LA MORAINE DE MONTHEY

La moraine de Monthey, longue de 2,5 kilomètres, large de 120 à 300 mètres, repose sur un terrain calcaire. Elle s'étend de la pierre des Marmettes

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Page 9: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

jusqu'à mi-c~emin entre Collombey elt Muraz, à la Barmaz où en 1900, 1947 et 1948 on a decouver~ 23 tombes datant de l'âge de la pierre polie et l'âge du bronze. Les rocs quI la composent viennent de la rive dr oit e du val Ferret à 45 kilomètres de Monthey. C'est du granit à gros cristaux de feldspath. Voici ce qu'a écri~ de cette morainel, en 1840, Jean de Charpentier (1786 -1855), d'irec­teur des ~ahn~s d~, ~.ex de 1813 à 1~46, puis diTect~uI' des mines du caJ:?ton de Va~d, qUI a etudIe, a fond les glaCIers et les terrams erratiques du bassin du Rhone: «J.e ne crOIS pas commettre une exagération en comptant la bande des blocs erratlques de Monthey parmi 'les objets les plus curieux, les plus remar­quab~es et les pl.us .i~structifs q~e l'on puisse trouver dans... les Alpes ... J'invite les geol~gu~s qUI VISItent la SUIsse occidentale à aller voir ce dépôt vraiment extraordll~aI~'e, .. ,» ~n effet, à, cette époque, le sol du coteau, de Monthey à la Bar~az, etaI~ ht~eralement Jonché det blocs erratiques de toutes grandeurs; plu~Ie~rs at~eIgnalent ~n ~olume ~e 1000 m:!, A l'endroit appelé « Montagnière », Ils etaI~~t SI ~?pproches 1 un de 1 autre qu'en touchant l'un on pouvait toucher son vOism. D Innombrables blocs de toutes grandeurs étaient enfouis dans le sol. Pendant plus de 75 ans, toutes 'ces pierres ont été exploitées systématique­ment par des hommes de métieI' appelés «graniteurs ». Ils travaillaient setùs ou groupés en petitet associations. La Société des carrières de St-Triphon y a ~gal~ment trava~llé de 1879 ,à 1932, surtout à la Barmaz, Tout ce granit a servi a fane des baSSIns de fontames et de pI'essoirs des soubassements de maisons et d'églises, des col,onnes d'une seule pièce (por~he de l'église de Monthey), des bordures de trotto11's, des encadI'emetllts de portes et de fe~lêtres, des marches d'escaliers qui ont été livrés dans la région et dans la Suisse romande. De cette si riche moraine d'il y a cent ans, que reste-t-il encore? Seulement quatre blocs erratiques renommés et l'un ou l'autre de moindre importance.

LES GRANDS RESCAPES

., ,Deux ,d.es beaux b!ocs erratiques qui nous restent appartiennent à la So­CIete helvetlque des SCIences naturelles: ce sont la pierre des Marmettes et le bloc Studer. Le plus remarquable de la moraine de Monthey et même de toute la Suisse est sans contredit la pierre des Marm~ttes qui a un volume de 1824 m!!. Il y en a de plus grands comme le « B]oc-Monstre » au-dessus de Bex et la Pierre­du-Tr~sor pr~s d'Orsières, mais c'est le plus connu, le plus beau, le mieux expose. La pIerre des Marmettes est située à six minutes de Monthey qu'elle do.mine. On l'appelle ainsi parce qu'elle sel trouve dans la région appelée autre­fOIS les Marmettes. Elle est surmontée d'une jolie maisonnette blanche au toit rouge, qui existait déjà du temps de Jean de Charpentier, avant 1840. Les des­sins lithog~'aphiés exposés au musée du «Vieux Month~y» et dont l'un repré­sente la pIeœre ,des Marmettes sans la maisonnette ont été faits d'après nature a.vant 1830, par ~onsieur Steinlen, professeur de dessin à Vevey. La partie supé­rIeure de cette pIerre est une plate-forme gazonnée sur laquelle poussent quelques arbustes. On y accède pal' un escalier dont les deI'nières marches sont taillées dans le roc. Chaque nuit, illuminée pal' un puissant projecteur, elle -ressemble à un gigantesque bloc d'or se détachant sur le fond sombre de la montagne.

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Ce merveilleux bloc erratique qui nous est si familier et auquel nous sommes si attachés, Monthey a failli le perdre. En 1904 il est vendu à un maître graniteur. Celui-ci s'apprête à l'exploitation. Tout Monthey s'en émeut. Le Conseil d'Etat du Valais est alerté et lui interdit de commencer le travail. Dans le p rocès-verbal de la séance du 23 mars 1905 du Conseil communal de notre ville nous pouvons lire: «Réunis d'urgence au sujet de la demande d'expropria­tion de la pierre des Marmettes. Une lette expresse est adressée au Conseil d'Etat lui demandant de prendre une décision urgente parce que le maître graniteur a déjà commencé à faire des trous de mine dans le bloc en qûestion, contraire­ment à la défense faite par le Gouvernement et qu'il paraît vouloir la faire sauter d'un moment à l'autre ». En réalité, un seul trou avait été pm'foré dans la paroi sud, mais un trou de grande dimension: 6 cm de diamètre et 5 --' à 6 mètres de profondeur. Le bloc devait d'abord être fendu en deux parties. '

C'est probablement cette année-là que se situe l'anecdote suivante: un soir, tout Monthey est en émoi. Des coups de mines sont entendus du' côté de la pierre des Marmettes. La police y accourt. Mais le bloc est intact et personne n e se trouve sur les lieux. Des farceurs avaient simplement voulu «faire mar­cher les gens» en faisant exploser des capsules det dynamite. Non seulement le Conseil d'Etat, mais ~ussi le Conseil fédéral fut alerté. Le docteur Sarrasin, p résident de la Société helvétique ,des sciences naturelles à Bâle, écrivit à ce sujet: «Le 24 avril 1905, le comité central reçut du Département de l'intérieur une invitation, le priant de s'intéresser à la conservation du «Bloc des Mar­mettes» qui, dans la glaciolgoie, jouit d'une célébrité sans égale ». Il ajouta un p eu plus loin: «Toutes les tentatives entreprises pour le rachat à l'amiable ont été directement accueillies par une fin de non recevoir ». La pierre des Mar­mettes est expropriée. Le maître graniteur ne s'avoue pas battu. Il s'adresse au Tribunal fédéral qui écarte son recours: «La Société helvétique des sciences naturelles prend à sa charge tous les frais découlant dei l'expropriation, sauf une somme de 2 000.- franc's à la charge de la commune de Monthey». L'acqui­sition du bloc seul est revenue à 28000.- francs, Sur ce montant, la Confédé,­ration a versé 12 000.- francs, l'Etat du Valais 5 000.- francs, la commune de Monthey 2 000.- francs. Le reste, -soit 9 000.- francs, a été couvert pal' une souscription nationale. Le prix de revient du terrain sur lequel repose le bloc s'est élelvé à 3500.- francs. Ainsi, grâce au versement de la somme de 31 500.­francs, nous pouvons encore admirer ce magnifique témoin de l'époque gla­ciaire.

L'affaire de la pierre des Marmettes décida la Société helvétique des sciences naturelles à créer, en 1906, une « commission suisse pour la protection de la nature» qui devint, en 1909, la «Ligue suisse pour la protection de la natul'e ».

Le bloc Stucler. A l'extrémité nord-ouest de la moraine de Monthey, à la Barmaz, se trouve un autre bloc enatique d'un volume dei 500 m 3

: c'es! le bloc Studer, ainsi appelé parce qu'en 1877 il a été dédié à Bernard Studer (1794-1887), professeur ,de minéralogie et de géologie à Berne, qui fut le premier à étudier la géologie des Alpes. Cette pierre appartient aussi à la Société helvé­tique des sciences naturelles. C'est un don de Monsieur Louis Bréganti (1824-1880), l'un des principaux graniteurs de la région de Monthey au siècle dernier.

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Page 10: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

LA PIERRE A DZO ET LA PIERRE A MUGUETS

A 200 mètres de la pierre des Marmettes se dresse la pierre ct Dzo. Elle est posée ou juchée sur Lme autre pierre: de là vient son nom. En effet: «à dzo », elll patois de la région, veut dire « juché, perché sur ». Aujourd'hui, cette expres­sion ne s'emploie plus que pour indiquer que les poules sont sur leur perchoir. La pierre à Dzo est scellée au moyen de ciment à un troisième hloc heaucoup plus petit.

Près de la carrière de chaux se trouve la pierre ct Muguets, appelée. autre­fois «pierre des Mourguets », vieux mot patois désignant les muguets, et qui n'est plus employé aujourd'hui. Elle est composée de deux hlocs dont l'un s'appuie sur la partie supérieure de l'autre, formant ainsi entre enx un couloir recouvert. Ils constituent comme. une seule masse d'un volume de 1 000 m:!. A la partie supérieure nord se trouve une plate-forme à laquelle on arrive pal' des marches taillées dans le roc. Autrefois, il y poussait des muguets: de là vient le nom de cette pierre.

En 1815, la pierre à Dzo et la pierre à Muguets sont dédiées à Je!an-Pierre Pen'audin (1767 - 1858), de Lourtier, qui, le premier a -expliqué comment ont été transportés les hlocs erratiques. L'Etat du Valais les a offertes à Jean de Charpentier, la pierre à Muguets en 1853 et la pierre à Dzo en 1855. En- 1875, elles furent toutes deux données à la Société vaudoise des sciences naturelles. Le 7 juillet 1875, pendant une séance de cette société « il est fait lecture d'une lettre de Monsieur Fayod, ingénieur, petit-fils du géologue de Charpentier: Monsieur Fayod, au nom de sa mère, Madame Fayod-de Charpentier, offre à la Société vaudoise des sciences naturelle,s la possession de deux blocs erratiques dits: la pierre à Muguets et la pierre à Dzo, situés près de Monthey, qui furent autrefois donnés au savant vaudois par le Gouvernement du Valais ». Dans la séance du 7 juin 1876, on met au point les préparatifs de la réunion générale qui se tiendra à Monthey le 28 juin: « Après le hanquet qui aura lieu à 2 hem'es, les membres de la Société et leurs invités se rendront aux blocs erratiques de la "pierre à Muguets et de la pierr e à Dzo dont il sera pris solennellement pos­session. Monsieur le professeur Renevier (président de la Société) a hien voulu se charger de faire graver sur leur principalè face une inscription qui consacre la cession de ces deux monuments à la Société vaudoise des sciences naturelles ».

Ainsi seront sauve3ardés pOUl' toujOUl'S ces quatre gl'ands rescapés de la moraine de Monthey.

La rive droite de la Vièze! possède aussi un bloc erratique entre Outre­Vièze et Choëx. C'est la pierre de Champian, nom de la région où elle se trouve. Son volume est de 80 ma.

QUELQUES ILLUSTRES DISPARUS

Parmi les géants de la moraine de Monthey, plusieurs portaient un nom. En voici quelques-uns:

1. La pierre ct Milan: elle se trouvait à 70 mètres au nord-ouest de la pierre à Mugnets, près de la carrière de chaux. Son volume était d'environ 1 000 ma. Elle était ainsi appelée parce qu'un ouvrier originaire de Milan logeait

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sous l'avancement formé par la partie supérieure du bloc. Elle! a été exploi­tée vers 1890.

2. La pierre du Four se trouvait aussi au-dessus de Monthey. Ce nom lui a été donné parce qu'à sa partie infél'ieure elle formait Lm grand vide ressem­blant à un four.

3. La pierre ct IJt[artin d'un volume d'environ 400 m 3 se trouvait à 200 mètres au-dessus du cimetière, à la Tonna, dans la boucle de la grand-route. Son propriétaire, Monsieur Martin, l'a vendue à deux graniteurs qui se sont partagé le hloc. La première partie a été exploitée en 1890 et l'autre quelqües années plus tard.

4. Aux Grands CCHfins, à 100 mètres du collège, au milieu d'une vigne, à l'endroit occupé actuellement par un immeuhle locatif, se dressait aussi un hloc erratique. Il devait être très grand à en juger sur ce que disait son propriétaire à lm maître graniteur: «Venez me débarrasser de cette pierre, je pourrai ainsi récolter deux brantes de plus! » Elle, a été exploitée entre 1860 et 1870. La région de Collombey-la Barmaz était aussi riche en gros blocs erratiques.

5. Il y a 60 ans, on pouvait en voir un de 900 m 3• Un couloir le traversait dans

lequel logeait un saisonnier étranger. TI en avait fermé les extrémités a~ec des planches et dormait sur un lit de feuilles sèches. Comme cet OUVrIer venait de « CardelScia » en Italie, on a appelé ce bloc la pierre ct Cardescia.

6. La pierre ct Muguets de la Barmaz, d'tm volume de 800 ma, était ainsi appe­lée uniquement parce que, comme la pierre à Muguets qui existe encore, elle etait formée de deux hlocs dont l'un s'appuyait sur l'autre. Elle a été exploitée après 1904.

7. Le plus petit des blocs disparus et portant un nom était la pierre au: Oreilles qui re,ssemhlait beaucoup à une oreille d'éléphant. Elle mesuraIt environ 250 mètres cubes et se trouvait sur Collombey.

LA MORAINE DE BEX

Bex, notre voisine vaudoise, possède aussi une moraine avec des blocs erra­tiques. Elle se trouve à peu de distance du bâtimen~ d~s s.a~ines, sur. le flanc nord de la jolie colline appelée le :Montet (nom patoIs sIgnIfIant: pe!tlt mont), qui s'avance vers la plaine entre l'Avançon et la Gryonne. Cette butte est for­mée de gypse. De loin on en aperçoit une carrière encore exploitée. Le,s blocs erratiques en calcaire noir qui composent cette moraine proviennent du flaIl-c deG montagnes qui bordent la vallée de l'Avançon. Deux d'entre, eux sont de véritables colosses. Le plus grand, le Bloc Monstre, a été ainsi nommé par Jea"n de Charpentier et lui est dédié. En 1877 il a été offert par J.-P. Rocheren~ à l~ Société vaudoise des sciences naturelles. C'est le plus grand des hlocs erratIques connus. Sa hauteur est de 20 mètres, son volume" le double de celui de la pier'r~ des Marmettes. La mousse le recouvre en gl'allcle partie. -

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Page 11: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

A 130 mètres au nard du Bloc Monstre se dresse, en forme de pyramide, un autre bloc, la Pierra-Bessa, nom patois encore employé en Valais et qui veut dire « pierre double» ou jumelle. En effet, il est fendu verticalement du som­met à la base. Cette fente est assez large pour permettre à un homme d'aller d'un côté à l'autre de la pierre. Un petit bloc est coincé à mi-hauteur de cette fissure. La hauteur de la Pierra-Bessa est d'environ 20 mètres. Son volume atteint 1 300 m 3

• Comme la pierre à Dzo, la pieœre à Muguet et le Bloc Monstre, elle appartient à la Société vaudoise des sciences naturelles à laquelle elle a été donnée en 1877 par G. Grenier et F. Chérix.

Des salines de Bex jusque près d'Ollon, au flanc de la montagne, on ren­contre plusieurs blocs erratiques de calcaire noir, mais de peu de volume, pro­venant aussi de la vallée de l'Avançon.

LA MARMITE GLACIAIRE DES C'AILtETT'ES, PRES DE BEX

Il existt'l encore d'autres témoins de l'époque glaciaire: ce sont ces cuvettes plus ou moins grandes, appelées marmites glaciaires, formées dans la roche par l'eau que le glacier n'a pas absorbée. Celle-ci, en tombant sur une roche plate y creuse des trous qui s'agrandissent petit à petit. Les pierres qu'elle a amenées y tournoient, entraînées par le courant. Elles en usent lea parois. Au bout de plusieurs centaines d'années, elles seront très larges et très profondes.

Entre Saint-Maurice et Bex, non loin du motel, à côté de la ferme des Cail­lettes, au pied ·d'un rocher de 25 mètres de hauteur, se trouve une de ces mar­mites glaciaires, la plus grande deI Suisse et peut-être de l'Europe. Son existence est connue depuis fort longtemps. Jean de Charpentiel' en parle déjà en 1840. Jusqu'en 1962, on ne la remarquait presque pas parce qu'elle était remplie de pierres et de teue. C'est en octobre 1962 qu'on a commencé à la mettre à jour, c'est-à-dire à la débarrasser de son contenu. Cel travail a été entrepris par un groupe de membres du Cercle des Sciences naturelles de Vevey-Montreux, sous la direction de leur président, Monsieur Jacques Martin. Chaque samedi, aidés d'une petite équipe d'ouvriers, ils s'adonnaient courageusement à cette pénible tâche qu'ils achevèrent en mai 1963. Cette marmite. glaciaire nous frappe par ses grandes dimensions. Sa profondeur totale était de huit mètres au moins, mais une partie a cédé sous le poids du glacier. Depuis le « goulot », la profon­deur est de 4,20 mètres. Son diamètre dépasse 5 mètres.

Cette marmite glaciaire n'est pas la seule dei notre région. Il en existe encore d'autres, mais .elles ne sont pas mises à jour. L~une se trouve à un kilomètres des Caillettes, près de la grand-route, à l'endroit appelé « Les Mûriers ». On en a découvert deux autres sur la rive gauche du Rhône, sur le coteau entre Saint­Maurice et MassongetX. Monsieur Kuonen, le propriétaire de la marmite glaciaire des Caillettes qui nous a si aimablement donné tous ces renseignements nous dit encore: «TI y avait une marmite glaciaire au-dessus de l'ancienne gendar­merie vaudoise près du pont de Saint-Maurice, mais elle a été détruite lors de l'élargissement du carrefour routier: c'est regrettable, mais le trace ·de la route était déjà établi. Personne auparavant ne connaissait son existence. Son dia­mètre était de 7 mètres et sa profondeur de 3 mètres ».

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E.V. No 5, janvier 1964

TEXTES D'ELEVES

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Un des premiers buts de f' école primaire est d'apprendre à écrire correctement. L'imprimerie Frei­net et la méthode du «Texte li­bre» sont autant de moyens con­

seillés pour y parverÛr. Plusieurs classes valaisannes sont actuellement dotées de l'imprime­rie scolaire Freinet. Les textes ci-après proviennent de l'école moyenne d' 1 sérables (instituteur: Alf. Monnet) et de la classe d'ap­plication de M. loris à Sion. Sans prétentions aucunes, ils re­présentent dan~ leur simplicité un résultat normal pour des élèves de

!Se primaire. Il faut avouer toutefois que beau­coup d'enfants de ce degré n'attei­

gnent pas ce résultat. E.V.

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Page 12: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

E.V. No 5, janvier 1964

Jeudi après-midi, je me suis déguisé en cow-boy.

Un foulard rouge de maman autour du cou, sur la tête, un vieux chapeau de papa, et me voilà roi du Far­West!

Juché sur mon «pur-sang» Flika (mon frère Be­noît), je m'apprête à me lancer à la poursuite d'un che­val sauvage (ma sœur Catherine). Brides et lasso en mains, un petit coup d'éperon, et départ ...

Après une course éperdue, adroitement, je jette mon lasso et je maîtrise la bête.

Je possède deux lapins. Bien sûr, c'est moi qui dois m'en occuper.

Tous les deux ont le poil luisant. L'un est noir, l'au­tre gris cêndré: ces couleurs s'accordent.

Pas gourmands, ils mangent tout ce que je leur donne: herbe fraîche, déchets de salade, son, restes de repas... J'aime beaucoup les nourrir, car, sitôt qu'ils m'aperçoivent, ils sautent d'un coin à l'autre du clapier.

C'est très amusant de les voÏl'.

Je voudrais les garder longtemps encore, mais mes parents préfèrent qu'ils soient gras pour Noël.

Pascal C., Isérables

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Bruno C., Isérables

E.V. No 5, janvier 1964

,L.es ~isea,,~ en hiver

Voilà le froid qui est là. Les oiseaux s'approchent des habitations. Ils viennent sur nos fenêtres pour nous demander un peu de nourriture.

Hier, je leur ai construit une maisonnette dans la­quelle j'ai déposé des grains de tournesol. Les oiseaux en sont friands, surtout les mésanges.

Placé derrière la vitre, je les vois venir en file in­dienne chercher un grain et repartir sur l'arbre voisin pour l'ouvrir et manger l'amande qui se trouve à Pinté­rieur. J'entends aussi leurs gazouillements plaintifs.

J'aimerais pouvoir leur offrir un peu de chaleur pour. les jours les plus rigoureux de l'hiver.

J'ai passé mes vacances d'été à Saubraz, dans le can­ton de Vaud. Le matin, je m'occupais des poules, des canards, des oies et des lapins. A partir de neuf heures, je coupais du bois ou j'allais travailler dans les champs.

Un soir, mon travail fini, je me reposais sur un banc, devant la maison. Un jeune homme passant par là avec deux chevaux attelés à un immense char de paille m'interpella:

- Veux-tu venir me donner un coup de main pour décharger ces botte.s de paille?

- Volontiers, lui répondis-je.

Vite, je m'agrippai au char ... En un clin d'œil tout fut déchargé.

Pour récompense, je reçus 2 fr. Ma tirelire s'est un peu plus alourdie.

lean-Bernard C., Isérables

François M., Isérables

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Page 13: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

E.V. No 5, janvier 1964

Je l'ai ' cueillie toute belle, La rose de Noël Pour fleurir la crèche En cette nuit fraîche,

Où, tremblant dans ses langes, L'Enfant sourit aux Anges; Les pâtres, près du berceau, Présentent quelques agneaux.

Les Mages sur leurs chameaux, Tl'aversèrent les hameaux, Portant leurs riches trésors L'encens, la myrrhe et l'or.

Je ne suis qu'un pauvre gars, N'ayant den de tout ça. l N'ai qu'une l'ose très belle A offrir pour Noël.

Charles V., Sion

Au retour de l'école, sur la grande table de la salle à manger, j'admire quatre bonshommes en chocolat qui excitent ma gourmandise.

D'abord, je les· caresse, je les palpe, ensuite on verra ... Je m'assure si personne ne m'épie.

Pas de témoins! Nerveusement, jer déchire l'enve­loppe du premier, et j'y mords à belles dents. Pouah ! ... \ mais c'est une attrape.

Ho !... Que ça pique! Je me demande quel est l'au­teur de cette farce.

C'est sans doute ma mère qui veut corriger mes vices.

La leçon est piquante car, pendant plus d'une heurer, je ne peux plus articuler lin mot.

Jean-Marc L., Sion

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E.V. No 5, janvier 1964

« Aïe! pitié! au secours! tu me fais mal, voyons appuie moins fort! » Si vous vous étiez rendus chez moi samedi à 15 h. 30, vous aul"Ïez entendu pareils cris. Mais laissez-moi vous expliquer que je joue au médecin avec _ ma petite sœur. J'avais eu un accident avec ma «deux chtwaux» et je me trouvais les deux jambes et les deux bras cassés, une fracture du crâne, quatre dents arrachées et quelques petites plaies. Les bras et les jambes plâtrées,

- les plaies désinfectées, il restait les bouts de dents coin­cés dans la gencive. Mais moi, je fais un boucan de tous les diables car je n'aime pas qu'on me «traficote» dans

la bouche surtout avec une tenailler. Enfin mon supplice

prend fin car ma sœur est découragée. Elle me dit «tu fais beaucoup trop de grimaces et tu cries trop fort ». Tout content, je m'éten~ls dans mon lit et j'appelle l'in­firmière pour qu'elle me donne à boire. Seulement, je nel puis trinquer assis à cause de mes bras. Alors elle prend

_un entonoir, me le glisse entre les ·dents et me) verse de l'eau dedans. Je bois un coup puis à bout de souffle, je colle ma langue contre l'ouverture. Seulement elle n'a pas arrêté de m'en verser et vous devinez facilement ce

qui est arrivé !

J.-B. Sch., Sion

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Page 14: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

E.V. No 5, janvier 1964

Une sœur institutrice m'a envoyé pour Noël un charmant mobile. Des petl'ro­quets-cacahuètes en équilibre sur un anneau. J'ai vite écrit à la donatrice pour lui demander quel était l'auteur de cette trouvaille et si je pouvais la reproduire dans l'ECOLE VALAISANNE. li me fut répondu que cela avait été confectionné p ar une ancienne élève de Suisse alémanique, qui avait apporté le modèle à une de ses maîtresses, laquelle l'avait montré à la susdite sœur, laquelle l'avait copié pour me l'envoyer ... Bref, impossible de rendre à César ce qui est à César, m algré toutel la probité artistique dont je voudrais faire preuve. Je me contente donc de remercier le créateur inconnu ou la créatrice inconnu el de ce mobile en souhaitant que nos classes en fassent leur profit en cette saison froide où les cacahuètes sont sur toutes les tables.

E.C.

Choisir une cacahuète de ligne harmonieuse et ayant un «bec» bien mar­qué. J'appelle «bec », l'endroit où le fruit était rattaché à la tige (pédon­cule) et qui a effectivement la forme d'un bec de perroquet (fig. 1).

Passer ce bec à la gouache ou à l'encre rouge. Pour les yeux, marquel' deux points noirs de chaque côté du bec.

En D, coller 4 brins de laine de couleurs différentes, à peu près de 12 cm de longueur; ils figureront les plumes de la queue (fig. 2).

Un peu plus haut que D, coller un morceau d'étoffe (feutrine) rouge, bleue, jaune, verte ou violette selon la fig 3. Ce sera les ailes.

Préparer ensuite un anneau en papier fort, noir ou de couleur sombre. Dia­mètre eoctérieur: 7-8 cm. Largeur de l'anneau: 5-7 mm. On peut aussi confec­tionner un almeau en rotin, en chenillette, en fil de cuivre, etc.

Fixer un fil au perroquet par un point de couture sur la feutrine, à la join­ture des ailes; puis suspendre l'oiseau à l'anneau de façon qu'il ait l'air perché (fig. 4).

li ne reste plus qu'à organiser le mobile de la façon habituelle.

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Q

Page 15: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

Un mobile Ô\vec 'Perroqueb-côc6hu~~e5

~ , Q

Page 16: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

les nombres J'anvier 1964 Il en couleurs Bulletin Cuisenaire

PARAIT 5 FOIS PAR AN - ABONNEMENT: FR. 3.- - CHEQUES POSTAUX 1 16713, GENEVE

REDACTEUR: S. ROllER, ECOLE DU MAil, GENEVE, S, RUE DU VillAGE SUISSE. TEL. (022) 247960

Ceux qui, en septembre 1962, virent apparaître Georges Cuisenaire sur le petit écran ont-ils supposé que cet homme si alerte fêterait le surlendemain son soixante elt onzième anniversaire? G. 'Cuisenaire est, en effet, né en Belgique, à Quaregnon, le 7 septembre 1891. Doué pour la musique, il obtient, à seize ans, les prix d'excellence en violon, solfège et harmonie du Conservatoire de Mons... et décide né­anmoins de se faire «maître d'école ». L'école normale de Mons lui ·décernera son brevet d'instituteur en 1911. G. Cuise­naire elst aussitôt nommé :à Thuin, la pe­tite ville médiévale des bords de la Sam­bre qui, jadis, vit passer Charles le Témé­raire.

V olontaire 'de guerre pendant la tem­pête 14-18, Georges Cuisenaire «gazé» (comme Célestin Freinet) reprend son poste à Thuin en 1919 portant sur sa poi­trine plusieurs distinctions honorifiques dont la Croix du Feu.

Pris par son métier de pédagogue et fortement nourri de la sève decrolyenne notre ami se donne corps et âme à ses élèves et à ses collègues. En 1935, il participe à l'Exposition universelle de Bruxelles et publie ses «Leçons Promenades », ouvrage sur l'étude du milieu que préface le regretté chanoine Dévaud de Fribourg. La même ,année une compo­sition musicale « La Ronde du Bonheur» est primée au tournoi pro-

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Page 17: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

vincial du Hainaut pour la Fête des Mères. D'autres publications ver­ront le jour attestant toute la vitalité de G. Cuisenaire et son inlassable dévouement à l'enfance.

Passée la seconde tempête, celle de 39-45, le «chef d'école» de la Ville Basse se remet à l'ouvrage plus vigoureusement que jamais. Un problème le préoccupe: comment aider les enfants - les doués et sur­tout les moins doués - à surmonter les difficultés qu'ils éprouvent en arithmétique ?

G. Cuisenaire, en musicien qu'il est, rêve de pouvoir munir les enf.ants d'un « clavier» mathématique qui leur permettel de jouer avec les nombres et de s'en rendre maîtres. C'est alors qu'apparaissent des bandelettes 'de carton coloré suivies bientôt - c'était en 1947 - par les premières «réglettes ». Les essais furent nombreux et Madame Cuisenaire - une épouse admirable, toute dei dévouement, de patient labeur et de tendresse m,aternelle - dut supporter, dans son logis, la présence ·de «bouts de bois» de toutes formes et de toutes couleurs. Un jour enfin, comme poUl' Edison, le problème se trouva résolu: avec leur clavier de dix réglettes les écoliers de Thuin faisaient, dans la joie, de la bonne, de la très bonne arithmétique.

En 1951, la Maison Duculot de Tamines fabrique les réglettes et les répand parmi les enseignants, alertés d'ailleurs par le professeur Natalis de Liège dont les articles publiés dans le « Moniteur des insti­tuteurs» ont largement contribué à faire connaître les Nombres en couleurs.

Ce fut enfin la rencontre avec Caleb Gattegno dirigé vers Thuin par Fernand Hotyat, directeur de l'Institut supérieur de pédagogie du Hainaut.

Ecoutons Gattegno: «L'idée est si merveilleusement simple qu'elle ne pouvait pas échapper à l'attention de tout le monde et attendre des circonstances exceptionnelles pour être saisie. Le génie d'Archimède s'est étonné de la poussée éprouvée par son corps dans le bain; celui de Newton que les objets tombent, ce que tout le monde éprouvait tous les jours sans s'y arrêter. Georges Cuisenaire a vu que la base de la mathématique était la relation ou les relations et il a produit un maté­riel qui existe de ce fait; il a coloré à l'aide de teintes proches ou loin­taines selon que leurs longueurs sont des rapports évidents ou pas. Si deux nombres sont le double l'un de l'autre, leurs couleurs sont très proches (l'ouges, verts, jaunes). Si, au contraire, ils n'ont rien de com­mun, ils sont fortement distincts (l'ouge et noir, ou jaune et bleu, etc.).

»Dix réglettes de couleurs différentes, de longueur croissant d'un centimètre chaque fois, de un à dix, mais en quantités suffisantes, per­mettent d'élaborer le développement de la plupart des questions d""

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programme de l'enseignement primaire et secondaire en ARITHME,-, TIQUE et en ALGEBRE. Certaines questions de GEOMETRIE me-trique également.» .

Georges Cuisenaire dire-cteur des écoles communales de ThuIn, a vu dès lors sa famille' s'agrandir immensément. Tous les ~ducateurs qui sont allés le voir travailler dans sa class.~, tous ceu~ - lI~nombra­bles - auxquels il a rendu visite (sa premlere ve?ue a Geneve d~te, je crois, de 1955) sont bien vite devenus ses fils, objets de sa plus bIen­veillante sollicitude.

GeorgelS Cuisenaire, maître d'école avant tout et. toujol~rs, a opi­niâtrement voulu le bonheur des enfants. Il les a f alto couru d~ns la campagne et observer la nature; il les a fait chanter; l~ le~ a faIt cal­culer et, chaque fois, il a su les rendre heureux. A cet lnst~tuteur mo­deste devenu pour des milliers de ses collègues un «m~ltre », nous adressons, en ce début d'année 1964, nos vœux et l'eXpl'cJslon de notre profonde gratitude.

MOYENNES ARITHMETIQUES

Soit les valeurs 5, 4 et 8 repré­sentéelS par les R j, c et m. Quelle est leur moyenne ?

Il faut partager la longueur to-tale (17) en 3 parts égales.

Essayons. 3 Rf..., c'est trop. 3 Rj ... , ce n'est pas assez. Il y a

encore 2 à partager en 3 parts égales.

Que faire? Rappelons-nous que nous pou­

vons toujours partir d'unités au­tres que la Rb.

Puisque, ici, il s'agira d'un par­tage en 3 parts égales, réalisons

S.R.

les valeurs 5, 4 et 8 avec des Rv. Disposons en ligne 5 Rv, puis

4 Rv, puis encore 8 Rv. Partageons ... et commençons par

des parts de 5 unités chacune. Nous trouvons encore un dépasse­ment de 2 unités. Or ces 2 unités étant constituées par 2 Rv sont « partageables» en 3 parts égales, chaque part valant 2/3 d'unité 'soit 1 RI'.

Composons alol"S avec précision les 3 parts égales. Chacune d'elles est constituée par 5 unités (Rv) + 2/3 d'unité (Rr).

Réponse: la moyenne des va­leurs 5, 4 et 8 est égale à

5 2/3 unités. S.R.

Page 18: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

------___ E N ECO UTANT __

Madete;;u: 4~lAtard Notes prises lors de son passage à Genève en novembre 1963

Principe de base: avoir une attitude non-enseignante.

Toute méthode a quelque chose de fini, de figé; le maître doit demeurer lui-même en état de créativité; ses élèves y seront aussi.

Cessons de vouloir leur apprendre quelque chose; donnons-leur plutôt l'occasion de tout inventer.

Cela vous paraît difficile? - Allez plus loin; faites-en plus ! Ne ralentissez pas; accélérez !

Pilier central: la création libre.

Dans la même classe, il ne devrait jamais y avoir deux leçons identiques; si cela était, c'est que vous n'auriez rien fait dans la première.

Si vous croyez manquer de temps pour faire usage des réglettes c'est que vous en perdez.

Critère de la qualité d'une classe: comment les élèves se débrouillent-ils en présence d'une situation absolument nou­velle? - Il faut les rendre capables de trouver très vite ce qu'ils ne savent pas. Leur donner pour cela des outils de recherche.

Penser d'abord, juger, puis vérifier. Ainsi s'établira leur triomphe sur la réalité. Aller de la pensée mathématique aux faits; non le contraire. Pensée anticipatrice.

Eviter qu'ils ne mettent leur confiance dans l'approbation des adultes; les aider plutôt à établir des critères intérieurs de vérité.

Connaître la physionomie d'un nombre, ce n'est pas connaître ce nom­bre. D'ailleurs connaître un nombre est inutile; ce qu'il faut c'est être en possession d'une méthode qui permette de les connaître tous.

Les connaissances ne valent qu'en tant qu'instruments ... pour aller plus loin.

Changer d'optique: ce ne sont pas les résultats qui comptent mais l'acte de la pensée.

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Dès qu'ils savent, ils ne font plus de mathématiques; le savoir bouche la pensée. Savoir peu, pouvoir beaucoup.

Peu suffit pour découvrir tout le reste. L'essentiel: leur donner des instruments pour penser.

Les entraîner, par exemple, au jeu des substitutions men­tales, p, la recherche des équivalences:

6 = 2 + 4

7 1

2 X 3

18 : 3

5/17 X 17 + 1/17 X 17

y36 1/2 (Il - 1) - 1 12 + Y 1/2 X 2 5

Les erreurs sont sans importance. Elles peuvent donner lieu à des dis­cusswns fécondes.

L'écriture: penser, puis objectiver sa pensée sur le papier. Ainsi, ne jamais écrire en présence des réglettes, à partir de ce qu'on voit; n'écrire que ce que l'on a, d'abord, pensé. L'écriture, alors, vient d'un jet.

Laisser les enfants dans le concret, c'est les retarder. C'est une erreur que de rechercher le concret.

L'excès des réglettes est nocif. Plus ils aligneront des réglettes, moins ils calculeront.

Les réglettes sont des modèles mathématiques. Elles sont très abstraites; elles ne « représentent» rien. Mais, à partir d'elles, on peut mathématiser.

Vouloir «illustrer» les faits mathématiques avec les réglettes, c'est faire de la pédagogie traditionnelle. Les réglettes ne servent qu'à « édi­fier» les mathématiques.

Ce qui importe: faire des expériences. Donc créer les condi­tions qui permettront que se produisent les expériences favorables.

18 noveInbre 1963. S.R.

Madeleine Goutard l'end compte des expenences faites par eUe, pendant trois ans, au Canada dans un ouvrage puissall't que quiconque emploie les réglettes de Georges Cuisenaire ne pourra pas ne pas avoir lu: «LES MATHEMATIQUES ET LES ENFANTS» - Neuchâtel, 1963, Delachaux et Niestlé, 189 pages.

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Page 19: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

DES EXERCICES QUALITATIFS ... POURQUOI?

Qu'est-ce, au juste, qu'un exercice qualitatif dans le domaine du calcul? C'est une opération faite sur des objets sans que cette opéra. tion ou ces .objets donnent lieu à une symbolisation numérique.

Ainsi je peux placer deux réglettes rune au-dessous de l'autre, les réglettes marron et jaune, par exemple, et constater que la réglette jaune étant plus petite que la réglette marron, il faut lui ajouter une réglette vert clair pour obtenir une iJ.ongueur égale à celle de la régiette marron. J'ai, qualitativement, «joué» une soustraction (que faut-il ajouter à 5 pour obtenir 8). Si maintenant j'ajoute à la réglette malTon et à 'la réglette jaune une autre réglette (une réglette carmin, par exem· pIe), je constate de nouveau une différence: le train marron-carmin est plus fong que le train jaune-carmin. De quoi est-il plus long? -De la valeur d'une réglette vert clair. Et si j'allongeais encore les trains précédents au moyen d'une réglette noire, que se passerait-il ? On ver· rait que le train marron-carmin-noir est plus long, de une réglette vert clair, que le train jaune-carmin-noir. Cet eXe1'cice serait l'Hlustration de la règle qui dit que la différence de deux grandeurs inégales reste la même quand on ajoute alLX deux grandeurs initiales des quantités égales.

La traduction numérique de ce qui vient d'être fait serait:

8 5

3

(8 + 4) (5 + 4)

12

9

3

(8 + 4 + 7) (5 + 4 + 7)

19 16

3

Cette traduction est utile. Elle n'est néanmoins que seconde par rapport à l'acte sous-jacent qui l'a précédée. Ce dernier, en effet, est primordial car on sait - et cela avec une netteté particulière depuis les travaux de Jean Piaget - que la pensée est faite d'actes, d'actes concrets d'abord, d'actes intériorisés ensuite. Il résulte de cela que la pensée abstraite - la pensée ràtionnelle, la pensée des mathématiques - ne peut se constituer valablem.ent que dans la mesure où l'enfant a eu l'occasion de « jouer» cette pensée sur le plan moteur avec ses nerfs, ses sens et ses muscles. Les exercices qualitatifs ne visent qu'à cela: provoquer ce «jeu» des actes de base et en assurer les justes coordi· nations.

Les exercices qualitatifs sont destinés, d'abord, aux très jeunes enf ants, ceux de quatre et de cinq ans. Ce serait cependant une erreur de croire qu'ils ne concernent pas des enfants plus âgés (7·10 ou 12 ans).

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--------~---- -

A tout âge des notions fondamentales gagnent à être d'abord jouées avec des objets concrets avant d'être pensées dans l'abstrait. Ainsi en va-t-il, par exemple, des progressions géométriques. On les .réalisera avec les réglettes en constituant des carrés (3 réglettes vert clair), des cubes (9 réglettes vert clair), des colonnes (27 réglettes vert clair).

GATTEGNO (Caleb), ROLLER (Samuel), LAEDERACH-HURNI (Germaine), EXCOFFIER (Evelyne) - Exercices qualitatifs - Ouvrage d'une trentaine de pages à paraître aux Editions Delachaux et Niestlé, Neuchâtel.

NOMBRES SYMETRIQUES 1E'ir ELEMENT NEUTRE

Les réglettes n'ont, en eUes· mêmes, aucune valeur numérique. Chacun sait cela et on ne le répè­tel'a jamais assez. Une réglette ne prend une valeur numérique que par référence à une autre réglette qui lui sert de mesure. Ainsi la réglette vert foncé ne vaut 6 que par référence à la régleue blan­che. Si cette même l'églette vert foncé est mesurée avec la l'églette rouge, elle vaut 3.

Représenter des nombres avec des réglettes suppose la formation de couples de réglettes, couples dans lesquels on distingue un me· surant et un mesuré; le rapport établi entre les deux étant la me­sure, le nombre lui-même.

Ainsi du cou pIe

f;r = 3 Chaque fois on peut inverser les

termes, le mesurant devenant le mesuré:

l';f = Ij3

Les deux nombres obtenus, en invell.'sant les l'apports, sont deux nombres symétriques. On peut aussi les appeler, dans le groupe multiplicatif, nombres inverses.

Si on considère les deux couples f;r et r;f

et qu'on utilise l'un des deux com­me opérateur pour agir sur l'autre, on obtiendra 1 qui est l'élément neutre du groupe multiplicatif.

Le tiers de f;r vaut fj3;r ou 1';1' ou 1.

Trois fois r;f vaut 3r;f ou ·f;f ou 1.

On peut aussi multiplier les deux couples l'un par l'autre en formant un produit en croix avec les deux mesurés et un autre pro­duit en croix avec les deux mesu­rants.

On a alors:

f X r 1

l' X f

S.R.

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Page 20: L'Ecole valaisanne, janvier 1964

LES REGLETTES DANS LE MONDE ••.

Madame Simone Bussières, di­rectrice adjointe des écoles élé­mentaires de Québec a entrepris une vaste enquête sur la diffusi~~ du matériel CuiseiIlaire.

Les réponses à un questionnaire adressé aux ministères ,de l'éduca­

tion proviennent des pays sui­v,ants: Canada, USA, Bermudes, Hawaï, Puerto Rico, Rhodésie, Australie, Nouvelle-Zélande, 'Egyp­

te, Israël, Angleterre, Ecosse, Ir­lande du Nord, Norvège, Grand­Duché du Luxembourg, France,

Suisse et Belgique.

Quelques extraits du rapport de Madame Bussières, daté du 22 mai

1963:

Saskatoon, SASKATCHEWAN: En juin dernier, nos six classes

expérimentales de 4e année ont accompli l'ouvrage d'une année au-dessus des conditions requises du programme actuel. Cette année, en 5e année, ils feront l'ouvr,age du début de la 7 e année et seront aussi initiés à la forme élémentairel de «l'Ensemble Théorique» qui est sollicité dans leurs études.

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H.C. Trout ,assistant secrétaire,

La Fédération des Instituteurs de la Saskatchewan

Perth, AUSTRALIE de L'OUEST: La méthode Cuisenaire est em­

ployée dans environ 100 ,de nos écoles primaires. Deux inspecteurs visitent celS écoles l-égulièrement pour conseiller les professeurs.

Hobart, TASMANIE: Les professeurs et les adminis­

trateurs tasmaniens sont très im­pressionnés par les progrès rapides que font les enfants qui étudient d'après cette méthode. Les mathé- . maticiens sont également impres­sionnés par l'entraînement de hase qu'elle donne et par le développe­ment des concepts mathématiques fondamentaux. L'eocpérience dé­montre clairement l'absolue néces­sité d'entraîner les professeurs à l'emploi du matériel Cuisenaire avant qu'il leur soit permis de l'adopter ·dans leur classe.

Wellington, NOUVELLE-ZELANDE:

Nous pouvons dire qu'en Nou­velle-Zélande, nous reconnaissons que les mathématiques sont struc­turelles, donc l'étude des mathé­matiques consiste à étudier leurs structures. Par conséquent, des ma­tériaux structureJs sont de plus en plus employés dans les écoles. Ce­pendant, nous n'acquérons pas ceICÏ par la méthode Cuisenaire seule­ment mais aussi par Stern-Adsum et Dienes. La méthode Cuisenaire est particulièrement valable à cause de la flexibilité dans son usage, et la découverte et vérifica­tion que les élèves peuvent faire par eux-mêmes.

mal L'asthme ,

meconnu un

Combien de famiJles en Suisse connaissent Il'angoisse de la 'prochaine crise, qui laissera leur enfant à demi étouffé et sans force? Cela commence parfois 'par une maladie d'enfance apparemment inoffensive, par une coque1luche ou une bronchite. Puis l'asthme apparaît subi­

tement : oies l èvres deviennent Meu es, les joues se gonflent, l'enfant cherche désespérément 'de l'air. La crise peut durer plusieurs heures, parfois ,des jours entiers, laissant tous 'les proches désemparés, l'asthme étant encore 'chez nous un ma] méconnu, en dépit de ses nombreuses

victimes - aduhes et enfants·. La science médicale ne se trouve <toutefois pas ,dans ~e même état d'ignorance. Elle connaît

les nombreuses formes que peut prendre le mail, des difficultés respiratoires occasionnelles aux trouh'les dm'aMes et profonds affectant non seU'lement la respiration, mais l'état général.

On a constaté que, même entre les 'périodes de crise, l'asthme peut continuer à entraver sensi­hlemen<t Ile fonctionnement de l'appareitl respiratoire, souvent sans que Ile malade en ait clai­rement conscience. On ,connaît les déformations de la cage thoracique, Ile dos rond de l'astma­tique et - ce qui est le plus grave - ,l'influence du mal sur son comportement psychologique, Les relations avec l 'enfant asthmatique sont difficiles. Son insta,bilité, sa susceptibi'lité e1 son

agressivité mettent souvent son entourage à rude épreuve. 111 a de <la peine à se faire compren­dre et à vivre en commun avec d'autres personnes·. H suffit d'être en honne santé pour être

cons'idéré 'par 'lui comme un ennemi. Pour queUe raison s'est-on si ,peu préoccupé ,des asthmatiques jusqu'à présent? Sans

doute à cause des autres ma1ladies qu'il était urgent de combattre, au 'premier rang desquelles nous citerons la tuberculose, qui n'est pas encore vaincue, le rhumatisme e1 ,le cancer. Une

autre raison peut être recherchée dans la difficu:lté de connaître 1e nombre des personnes atteintes d'asthme dans notre pays, Pro Juventute estime à 5000 environ le nombre des enfants

asthmatiques: Peut-être y en a-t-il en ,fait ,beaucoup p'lus, Nous s-avons qu'en Angleterre 30000

personnes environ meurent ,chaque année des suites de ~'asthme et de la bronchite. Comment soigne-t-on les asthmatiques? On doit tenir compte du fait que les, causes de

la maladie, surtout chez les enfants, peuvent être non seulement physiques, mais éga1lement psychiques. Il n'y a donc pas de traitement type, toujoursap,plicah'le. Le pédiatre choisira dans

chaque cas 'Particulier le traitement Je plus adéquat: changement d'air et de climat, soi<t 'cure en montagne ou séjour prolongé au bord de la

mer;

médicaments, thérapie «aérosol»; désensibilisation ,ayant pour but d'habituer .l'organisme aux a'gents ,provocateurs' d'asthme; gymnastique respiratoire ,destinee à décontracter tout l'appareil res'piratoire ainsi que -

chose ,particu<lièrement importante chez les enfants - à relâcher ,'la tension psychique;

traitement des voies respiratoires supérieures; traitement psychothéra'peutique, souvent nécessaire 'lorsqu'i'l s'agit d'enfants prédisposés à des névroses.

A côté du traitement par médicaments et de la psyohothérapie, les cures climatiques en haute montagne prennent toujours p'lus d'importance. Depuis nombre d'années, Pro Juventute y consacre plusieurs dizaines de miNiers de .francs. Son aide restera abso'lument indispensable tant que l'Etat et des caisses d'assurance-maladie ne mettront pas à disposition des moyens

suffisants pour les cures d'asthmatiques. Souvenons-nous de cette aide Ilorsque les timbres et

'les cartes de vœux Pro Juventute nous sont offerts PRO JUVENTUTE

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