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8/7/2019 Le rite
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Le rite
Synopsis : Fils dun croque-morts bien jovial, Michael Kovak fuit son destin de
thanatopracteur en sinscrivant au sminaire. Il compte bientt quitter la vocation o il stait
lanc reculons, mais son prof de thologie lenvoie se prouver sa foi incertaine Rome, aucours dexorcisme du Vatican. De l on lui fait suivre le pre Trevant, exorciste de talent aux
mthodes fantasques, avec qui il se verra prouver par la pratique que houlala, oui alors.
Oui, bon, pour le mme prix on peut se payer le dernier Electric Wizard.
Voir un inspir de faits rels sur la note dintention dun film fantastique, cest aussi
mauvais signe que de trouver un logo LJN sur une cartouche de jeu NES. Quand cest sur un
film contexte religieux, l cest carrment la tasse : le spectre de la propagande
bondieusarde plane toujours autour de linnocent spectateur, et les proccupations des plus
passistes badernes ratzingeriennes sexsudent le plus souvent du rcit. Le Rite ne fait
malheureusement pas exception, comme le prouvent trois lments pas tout fait piqus auhasard. Le contenu mme des sances dexorcismes voit ainsi toujours une sur-reprsentation
de cul dmonstratif (limit au mime habill et au langage, on reste PG13) comme lment
de choc cens horrifier le chaland. Alors oui, la lubricit est un lment incontournable des
satanismes, mais aprs Sade, Apollinaire ou Clive Barker, et lheure de la Rule 34*
accessible sur lInternet toute heure, se contenter de parler pipe, sodomie et viol pour
choquer Mm cest tout de mme petit bras en termes de cul malfique Sans compter que
le hros ayant toilett des morts pendant plusieurs annes, et ayant aid son pre embaumer
sa propre mre, yavait un boulevard pour tout dmon qui se respecte, pour balancer de la
vanne base de ncrophilie et dinceste. Pourquoi diable (hu hu hu) limaginaire de la
subversion sexuelle est-il aussi frustre, aussi peu labor, aussi bourgeois, chez les faiseurs de
films de possessions dmoniaques ? Et surtout en 2011, rougit-on encore pour si peu?
Autre squence qui loupe spectaculairement le coche, celle de lextrme onction de la cycliste
accidente, sous les yeux du gentil prof qui en parlera plus tard comme de la performance
scnique dune rockstar On jurerait voir, mais dans un premier degr un peu consternant,
les scnes de Team America o les persos se sortent des situations en jouant la comdie
comme tu nas jamais jou, petit! Ah cest sr, la liturgie du catholicisme dcomplex,
on entend nous la rendre hip et trendy, sexy mme via le perso de la journaliste qui regarde le
jeune prtre avec des grands yeux respectueux, tout en fondant pour lui, zavez vu les enfants,
engagez-vous, toutes les gonzesses aiment luniforme. Le summum de ce discours peu subtil
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est bien sr atteint dans les deux derniers cartons, dignes dun courtyard drama, nous clairant
aprs lexorcisme final sur le fait que les deux prtres sont dsormais de gentils et productifs
membres de la sainte glise pour laquelle ils extirpent victorieusement de vilaines bestioles
staniques de gentilles adolescentes aux heures de bureau. Cest dire si on sort de la projo mal
laise, avec le sentiment de stre fait vaseliner lentendement pendant une heure et demie.
On sera aussi circonspect face un script qui cherche nous faire croire la ralit et audanger des entits infernales, mais qui semblent navoir comme raison dtre que celle de
prouver lexistence de Dieu (et du bon, de prfrence) aux clampins en crise de foi qui passent
proximit. Rappelons que beaucoup de dmons du panthon de la chrtient sont des
divinits antrieures son existence, intgrs par celle-ci lorsquelle est devenue dominante
dans certaines rgions, et que les cultes rendus par exemple Baal sont encore considrs
dans certains pays comme des religions part entire
Le film en lui-mme se suit pourtant avec un plaisir distrait, comme un bon vieux HollywoodNight quon connait par coeur avant mme de lavoir vu. Ya pas de quoi se les taper au sol,
mais on sennuie peu, comme Hafstrom nous y a habitu. La mise en scne est agrablement
classique, et mme lgante par moments, les visions dmoniaques, dfaut dtre originales
(lne aux yeux rouges dans la neige), sont joliment faites et vocatrices, et le tout est servi
par un cast solide, dfaut dtre trs habit ( part Rutger Hauer mais ce type est dune autre
plante de toutes faons). Mis part une scne de pleurs dsesprs o on entrevoit sa vieille
gloire, Hopkins est en revanche sur pilote automatique, cest--dire quil cabotine en mode
Hannibal Lecter la plupart du temps, ce qui a certes le mrite dtre dans le ton, notamment au
troisime acte, mais commence quand mme tre agaant quand on sait le talent du
bonhomme. Quelques lments dimagerie sont amusants, comme les grenouilles ou les chats,
ou encore les clous ou limportance de pousser lentit se nommer pour la combattre. A parta? Tout est soigneusement balis, on est labri de toute surprise importante : lincrdule
oppose des thories psy aux arguments thologiques, un premier exorcisme savre tre un
chec, le dernier dchane des phnomnes indiscutables, etc, etc. H les mecs, tout a cest
bel et bon, mais lExorciste, ctait ya bientt 40 berges.
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Au final, un film pas enthousiasmant mais pas dsagrable, sympathique tout au plus,qui ne sera voir que si on est mort de faim niveau imaginaire traditionaliste, et si on ne
snerve pas trop face son discours ronge-tte, sous-jacent mais bien prsent dans unfiligrane trs trs marqu. Il marque nanmoins, si besoin tait (putain, LastExorcism), que la possession dmoniaque est un beau sujet, mais quil est urgent
darrter de la traiter la Papa.
*If it exists, theres porn of it.
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