le rendez-vous d’info du cluster … · la norme dans tous les pays du monde. ... compétitif...

12
SÉBASTIEN AGUETTANT, président du groupe de façonnage Delpharm ENJEUX “Nous devons avoir à cœur de promouvoir notre production européenne” P.02 Formation, rencontres et solutions industrielles au programme P.8 GRAND ANGLE Albéric de Montgolfier, président du conseil départemental d’Eure-et-Loir revient sur la place de l’industrie pharmaceutique P.6 POINT DE VUE POINT DE VUE LE RENDEZ-VOUS D’INFO DU CLUSTER POLEPHARMA 03 PRINTEMPS 2016 www.polepharma.com

Upload: dinhthuy

Post on 13-Sep-2018

212 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

SÉBASTIEN AGUETTANT, président du groupe

de façonnage Delpharm

ENJEUX

“Nous devons avoir à cœur de promouvoir notre production européenne” P.02

Formation, rencontres et solutions

industrielles au programme P.8

GRAND ANGLE

Albéric de Montgol�er, président du conseil

départemental d’Eure-et-Loir revient sur la

place de l’industrie pharmaceutique P.6

POINT DE VUE POINT DE VUE

LE RENDEZ-VOUS D’INFO DU CLUSTER POLEPHARMA

03 PRINTEMPS 2016

www.polepharma.comn°

C

édito ENJEUX

Un marquage Made in Europe, pour le maintien

d’une industrie pharmaceutique de premier plan

SOUTENU PAR L’ENSEMBLE DES ACTEURS DE LA FILIÈRE PHARMACEUTIQUE, LE PROJET DE MARQUAGE DES LIEUX DE PRODUCTION, EUROPÉENS OU NON,

SUR LES BOÎTES DE MÉDICAMENTS EST TOUJOURS D’ACTUALITÉ. IL A ÉTÉ REPRIS DANS L’ARTICLE 18 DU CONSEIL STRATÉGIQUE DES INDUSTRIES

DE SANTÉ (CICS1) QUI S’EST TENU LE 4 AVRIL 2016 À L’HÔTEL MATIGNON. LE POINT SUR UNE MESURE DÉTERMINANTE DESTINÉE À SOUTENIR

LA PRODUCTION DE MÉDICAMENTS EUROPÉENNE ET FRANÇAISE.

sommaire

C’est la mesure 35 du contrat de la filière industrielle et technologies de santé signé le 5 juillet 2013 entre l’État et les orga-nisations professionnelles de la santé « Transparence sur le lieu de production via un marquage européen. » De quoi s’agit-il ? Permettre aux entreprises qui le sou-haitent de rendre explicite, par la création d’un marquage européen sur les boîtes de médicaments, le lieu de production du principe actif, des excipients, de la fabri-cation et du conditionnement. Pour Sébastien Aguettant, président du groupe de façonnage Delpharm et vice-président du Leem : « L’objectif de cette mesure est clairement de promouvoir la production européenne. La France,

notamment, est un pays producteur doté d’importants savoir-faire et confronté à des exigences d’investissement, d’innovation et de compétitivité continuelles. Un de ses premiers défis est de maintenir ses capacités industrielles. Or, sans remettre en cause la qualité des médicaments produits en dehors des frontières de l’Europe, il existe une distorsion de concurrence. Soumises à des normes strictes et sans cesse évolutives, nos usines respectent de nombreuses contraintes sociales et environnementales qui sont loin d’être la norme dans tous les pays du monde. »En France, par exemple, les eaux de nettoyage des cuves doivent être chauffées puis refroidies et traitées avant rejet. Par ailleurs,

ENJEUX .02 Le marquage des lieux de production, un levier déterminant pour l’avenir

POINT DE VUE .06 Du Sénateur d’Eure-et-Loir, Albéric de Montgolfier

GRAND ANGLE .08 Les actus du cluster

PARTAGE D’EXPÉRIENCES .10 Deux workshops efficaces : Diag-by-Polepharma et Opex-by-Polepharma

REPORTAGE .12 Extension des laboratoires Chiesi, un chantier exemplaire

© Is

tock

les centrales de traitement de l’air doivent être les plus silencieuses possible ce qui génère d’importants investissements comme dans des caissons antibruit. De fait, si les usines françaises figurent parmi les plus productives du monde grâce à leur haut niveau d’automatisation, une boîte de médicaments peut finir par coûter entre 2 à 5 centimes de plus que dans un pays moins exigeant sur les plans social et environnemental. Pour la filière pharmaceutique, il est donc important de valoriser les qualités techniques et les engagements de production des usines sur le territoire national à travers un marquage volontaire et transparent du lieu de production.

Cap sur les biomédicaments !

L’industrie pharmaceutique vit une révolution avec le développement

considérable des médicaments biologiques ou biomédicaments. Aujourd’hui sept des dix médicaments les plus vendus dans le monde sont des biomédicaments. Les biosimilaires sont devenus une réalité avec 21 spécialités autorisées par l’Agence européenne des médicaments (EMA) MAIS seulement trois anticorps monoclonaux le sont à ce jour (Remsima, Inflectra, Flixabi : biosimilaires de Infliximab). Un guide spécifique aux anticorps monoclonaux biosimilaires décrivant les données requises pour l’obtention d’une AMM est en consultation depuis peu sur le site de l’EMA.

Dans ce contexte, le conseil régional a mandaté Polepharma pour contribuer au développement de partenariats public-privé et de projets industriels en signant, en février 2014, la convention du programme ARD 2020 pour dynamiser la recherche dans les biomédicaments, recherche déjà importante avec les travaux menés par le LabEx MAbImprove coordonné par le professeur Hervé Watier et avec la création du Bio3 Institute.

Reste ensuite à transformer l’essai au niveau des start-up en nombre insuffisant dans la région Centre-Val de Loire pour innerver positivement l’innovation dans le monde industriel, dans le domaine des biomédicaments et plus particulièrement des anticorps monoclonaux.

Les deux freins principaux à leur création sont le manque d’un fonds d’investissement en amorçage finançant de la preuve de concept jusqu’à la première administration à l’homme et l’absence d’une pépinière d’accueil de start-up associée à une halle technologique disposant des moyens de réaliser cette preuve de concept et de collaborer avec les CHU régionaux pour le volet clinique des études de preuve de concept.

Autant de chantiers répondant à des enjeux majeurs de la filière dont Polepharma s’est emparé avec énergie depuis deux ans.

DIDIER REQUIER, vice-président Innovation, Polepharma

2EFFERVESCENCE • N°3 • PRINTEMPS 2016

ENJEUX©

DR

Trois composantes économiques phares de la production pharmaceutique française

ENJEUX

Maintenir l’outil industrielAutre spécificité : la production française est constituée à 80 % sur des produits matures (deux tiers des références pro-duites sur le territoire national corres-pondent à des médicaments mis sur le marché depuis plus de 18 ans en moyenne) et des génériques, dont les perspectives de croissance sont limitées. Cette caractéristique ainsi que la forte pression exercée sur le prix du médi-cament par des États, et particulière-ment la France, soucieux de réduire leurs déficits publics et leurs dépenses de santé font peser un risque de déloca-lisation de la production des produits matures dans des pays « low cost », au Maghreb et en Asie du Sud-Est (Chine, Inde). Une réalité économique et indus-trielle porteuse d’enjeux majeurs, tant au niveau des emplois sur le territoire national, qu’en matière de dynamique de recherche et développement (la fer-meture d’usines de production risquant d’assécher l’innovation qui s’appuie sur les infrastructures industrielles exis-tantes) et d’indépendance sanitaire du pays. Si, aujourd’hui, l’importation des médi-caments en Europe reste marginale, il est primordial d’anticiper un proces-sus potentiel de désindustrialisation et d’agir pour que la production de

médicaments reste la colonne verté-brale de la filière pharmaceutique eu-ropéenne afin que celle-ci puisse atti-rer de nouvelles productions. Sébastien Aguettant souligne : « Le marquage pré-sente un intérêt particulièrement pour les produits “low cost” qui ne peuvent pas se démarquer par le prix. L’information sur leur production européenne dans le respect des normes et des contrôles pourrait justifier un surcoût des boîtes. »

Dans le sens de l’histoireCette démarche est en phase avec la tendance actuelle où les patients sont de plus en plus acteurs de leur consommation de médicaments et ont besoin d’information et de transparence pour faire leur choix. En France, l’acte d’achat du médicament est complexe car il est réparti entre quatre acteurs : le médecin qui prescrit, le pharmacien qui vend et peut substituer, l’État qui évalue les médicaments et en fixe le prix à travers différentes instances (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé – ANSM –, la Haute Autorité de santé, le Comité économique des produits de santé – CEPS), et les associations de patients qui influencent les choix. Traditionnellement, le médicament se vend sur prescription et remboursement sans tenir compte de son origine. Testée

il y a trois ans auprès de l’ensemble des acteurs de la filière, du site de fabrication jusqu’au point de vente, l’idée du marquage avait remporté l’adhésion de la majorité d’entre eux. D’un point de vue général, l’information présenterait l’intérêt de garantir au citoyen une connaissance éclairée sur le produit qu’il achète. Au regard de cette sorte de « label Made in Europe » sur le packaging (et non sur la notice intérieure), le consommateur aurait ainsi le choix de soutenir ou non la production européenne. Un élément différenciant soutenu par les associations de patients.

Une décision dans les mains de la Commission européenneCe projet qui a déjà fait l’objet d’une notification envoyée à Bruxelles en octobre 2015 est à nouveau suspendu à l’aval de l’Europe. Si la mesure est adoptée, les autorités françaises de santé créeront un article du code de la santé publique autorisant l’apposition sur le conditionnement extérieur des médicaments d’un marquage permettant d’indiquer la production sur le territoire de l’Union européenne ou non (voir encadré page 4). L’aval de la Commission est espéré dans l’année. Il est, bien sûr, très difficile de prévoir à ce jour une date de mise en œuvre du projet. À suivre.

(1) Placé sous l’égide du Premier ministre, le CICS est une instance de concertation et d’échanges entre l’État et les industries de la santé. Il permet aux pouvoirs publics de mieux comprendre les contraintes et les enjeux de l’industrie des produits de santé et aux industriels de la santé de mieux percevoir les exigences des politiques publiques pour adapter leur stratégie d’entreprise.

La création de valeur ajoutée

près de

52 Mds € de chiffre d’affaires

en 2014

2e marché européen après l’Allemagne

8 Mds de boîtes de médicaments

produites par an

224 sites de production

Un leadership sur plusieurs

aires thérapeutiques

Un

savoir-faire reconnu notamment

dans l’utilisation des biotechnologies

5 Mds € consacrés à la R&D

chaque année

Une bonne productivité des sites de production

Une production sur l’ensemble des

formes galéniques

6 Mds € d’excédent de la balance commerciale en 2014

Une structure performante

Des emplois de haute

technologie…

42 000 salariés en production

Une main-d’œuvre quali�ée

1er pays européen en termes d’effectifs dans le médicament

3 principaux bassins d’emplois : Normandie, Centre-Val de Loire

et Auvergne-Rhône-Alpes

… potentiellement menacés

80 % des emplois directs en production

dépendent de produits matures

1 Sources :étude L’emploi dans la production pharmaceutique en France, Arthur D. Little - 2012étude La production pharmaceutique en France, cabinet Roland Berger - 2012site Leem Les entreprises du médicament en France – Bilan économique – édition 2015

Une baisse de 5 000 à

10 000 salariés de production

estimée à horizon 2020

Une diminution en priorité

dans les laboratoires traditionnels

3N°3 • PRINTEMPS 2016 • EFFERVESCENCE

ENJEUX

3 questions àSÉBASTIEN AGUETTANT,

président du groupe de façonnage Delpharm

Comment le marquage Made in Europe peut-il contribuer à préserver la production pharmaceutique ?L’industrie pharmaceutique a besoin d’un territoire européen et national compétitif pour attirer la recherche et le développement, les essais cliniques… Aujourd’hui, nous avons des technologies matures sur lesquelles s’appuient les technologies nouvelles et innovantes comme la biotechnologie. Notre performance vient de notre terreau favorable que sont les usines et les hommes. Les sites industriels français sont reconnus pour la qualité de leur production et la compétence de leur main-d’œuvre. Or, les études montrent que si on enlève l’outil industriel productif traditionnel, on n’attire plus les investisseurs en innovation. Aussi, nous devons avoir à cœur de promouvoir notre production européenne et française. Cette transparence sur l’origine des produits est déjà proposée dans l’agroalimentaire et dans bon nombre de produits de la vie quotidienne. Pourquoi pas dans le médicament, qui est un produit de première nécessité même s’il reste un bien à part. Le déploiement de ce marquage sur le lieu de production du médicament vaut la peine d’être essayé car, derrière, les enjeux sont considérables. La pression sur les prix va se poursuivre et face au risque de délocalisation, c’est l’indépendance géosanitaire européenne que nous visons. L’Europe du médicament est une réalité avec pour chaque pays des atouts importants. En France, par exemple, nous bénéficions d’une énergie bon marché et d’infrastructures de transport très développées et fiables. Cela contribue à diminuer les coûts de production.

Quels impacts en attendez-vous pour le groupe Delpharm ?La France compte 224 sites de production dont 149 laboratoires et 75 sous-traitants (soit 1/3 de la production française). Nous projetons qu’à terme la sous-traitance va progresser pour représenter entre 50 % et 70 % de l’activité pharmaceutique. Le groupe Delpharm compte 10 usines en France et en Belgique. Il emploie 2 500 collaborateurs qui produisent pour 150 clients dans tous les pays du monde. 30 % de notre production part en France et 70 % part à l’export dont 25 % hors de l’Europe. Dans le façonnage, nous sommes compétitifs mais c’est un combat permanent. Les autorités sanitaires veulent à la fois de l’emploi, de la protection sociale, des normes et des médicaments à bas coût. Tous les ans, on nous demande plus et cela a un coût. Nous sommes sur un point d’équilibre et chaque mesure compte. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) qui contribue à redonner des marges aux entreprises, le crédit d’impôt à la production et le suramortissement, mesure exceptionnelle pour soutenir l’investissement sont des éléments positifs. Le marquage européen sur les boîtes de médicaments serait un élément de plus. C’est une étape dans un dispositif plus large pour valoriser la qualité de nos productions, faire reconnaître notre prise en compte de règles strictes et exigeantes.

Comment Polepharma accompagne et soutient ce projet ?Polepharma est un relais très important. Pour vivre, nous avons besoin d’une filière pharmaceutique solide et le cluster, à travers son influence sur les

régions Centre-Val de Loire, Normandie et Ile-de-France. est un vecteur précieux d’information. Engagée déjà depuis plusieurs années, la mesure est aujourd’hui entre les mains du politique. Une fois le principe d’un marquage européen adopté il faudra passer de la parole aux actes. Il y aura à mener un important travail pédagogique tant auprès de nos clients que des prescripteurs, des pharmaciens et des associations de patients. Les adhérents de Polepharma qui sont engagés dans le soutien du projet auront à jouer un rôle de communication et d’information.

Le mécanisme retenu aujourd’hui

est d’imprimer sur les boîtes

de médicaments quatre cases renvoyant chacune au lieu de production : des principes actifs,

des excipients, des médicaments,

des conditionnements. Si le lieu de production

est européen, la case serait colorée, s’il est hors Europe,

la case reste blanche. Les produits importés auraient donc les cases blanches. Une notice

explicative et une formation devront être réalisées

à destination des pharmaciens.

© Is

tock

Le principe du marquage

© T

hom

as D

eron

Notre performance

vient de notre terreau favorable

que sont les usines

et les hommes.

4EFFERVESCENCE • N°3 • PRINTEMPS 2016

ENJEUX

Contact :Gilles Hivet, directeur de la spécialité Génie Industriel appliqué à la cosmétique, la pharmacie et l’agroalimentaire.Tél. : +33 2 37 30 58 41

Polytech Orléans – site de Chartres, Pôle universitaire d’Eure-et-Loir - 21, rue Loigny La Bataille 28000 Chartreswww.univ-orleans.fr/polytech

© G

ast

Eure-et-Loir, territoire d’attraction, territoire de vos ambitions

Un cursus d’ingénieur-e-s à ChartresLa spécialité d’ingénieur-e-s « Génie industriel appliqué à la cosmétique, la pharmacie et l’agroalimentaire » de Polytech Orléans a ouvert en 2015. Elle forme des ingénieur-e-s capables de maîtriser et d’optimiser la production industrielle et les fonctions supports, de l’approvisionnement des matières premières jusqu’à la distribution des produits finis, en intégrant les référentiels règlementaires et de qualité des branches professionnelles visées.

Des conditions d’études exceptionnellesLe partenariat établi entre Polytech Orléans, la région Centre–Val de Loire, Chartres Métropole et le conseil départemental d’Eure-et-Loir offre sur le site du pôle universitaire d’Eure-et-Loir des conditions d’accueil idéales aux élèves ingénieur-e-s. La proximité de la région Ile-de-France est également un très gros atout, aussi bien en termes de recrutement que de débouchés professionnels.

Un partenariat gagnant-gagnant école/entreprisesImplantée au cœur du territoire de Polepharma, la formation d’ingénieur-e-s bénéficie de la richesse des entreprises de production pharmaceutique et cosmétique présentes sur le bassin d’emploi et qui recherchent des spécialistes de haut niveau. Les élèves de la première promotion obtiendront leur diplôme en septembre 2018, mais l’école propose déjà aux entreprises intéressées des élèves en stage industriel ou en contrats de professionnalisation.

UNE FORMATION D’INGÉNIEUR PHARMAPOLYTECH CHARTRES,

www.eurelien.fr

5N°3 • PRINTEMPS 2016 • EFFERVESCENCE

Un emplacement exceptionnelÀ moins d’une heure de Paris,

les avantages de l’Ile-de-France à des coûts moindres

Une accessibilité sans égaleLes services d’un maillage autoroutier et ferroviaire

parmi les plus denses au niveau national

Une dynamique industrielle enviéeDe grands noms internationaux et nationaux

ont choisi de s’y installer :Ipsen – groupe français ;

Novo Nordisk – groupe danois ; Expansciences (Mustela) – groupe français ;

Leo Pharma – groupe danois ; B.Braun – groupe allemand ;

Guerlain (groupe LVMH) – groupe français – Lancaster (groupe Coty) – groupe américain ;

Paco Rabanne (groupe Puig) – groupe espagnol ; Reckitt Benckiser – groupe anglais ;

Pacific Création (Lolita Lempicka, Castelbajac) – groupe coréen ; Andros – groupe français ;

Ebly (groupe Mars) – groupe américain ; Sealed Air – groupe américain

ENJEUX

LL’industrie pharmaceutique,

un des �eurons du département d’Eure-et-Loir

ALBÉRIC DE MONTGOLFIER

Sénateur d’Eure-et-Loir, rapporteur général du budget et

président du conseil départemental

Le bassin Polepharma (Centre, Normandie, Ile-de-France) pro-duit 50 % des médicaments en France. Cette production est très importante dans le département d’Eure-et-Loire. Albéric de Montgolfier, sénateur d’Eure-et-Loir, rapporteur général du budget et président du conseil départemental met l’accent sur la force du cluster pharmaceutique sur le territoire, son dyna-misme en termes d’investissements et d’emploi et plaide pour un développement plus conséquent de la R&D et des biotechs.

Qu’apportent, selon vous, les industriels de la production pharmaceutique au département de l’Eure-et-Loir ?En premier lieu, une image de dynamisme et donc de l’attractivité d’Ipsen, Leo Pharma, Novo Nordisk, Expanscience, Ethypharm sont autant d’exemples de réussites industrielles à s’être implantées en Eure-et-Loir, contribuant à l’image positive du département. C’est pour accompagner cette dynamique d’ensemble que le département a été à l’initiative de la création du cluster Polepharma en 2002 et n’a jamais manqué de le soutenir fortement depuis. Ces acteurs apportent un investissement massif et donc de l’économie « induite ». L’industrie pharmaceutique est un des fleurons, avec l’industrie cosmétique, de l’économie départementale. Elle tente de résister, d’ailleurs plutôt bien, à la crise. Les importants programmes d’investissement engagés ces cinq dernières années en témoignent. Pour exemple, les laboratoires Leo, à Vernouillet, ont installé une nouvelle ligne de remplissage en milieu aseptique et deux nouvelles lignes de conditionnement pour 35 M€. Contrairement à la tendance nationale qui se dégage, le secteur reste dynamique en termes d’emplois dans le département. Le meilleur exemple est Novo Nordisk qui

arrivera à plus de 1 100 salariés l’année prochaine et sera ainsi le premier employeur privé du département. L’Eure-et-Loir concentre ainsi un tiers de l’emploi pharmaceutique de la région. L’industrie pharmaceutique est la première industrie exportatrice d’Eure-et-Loir avec plus de 1,2 milliard d’euros, contribuant favorablement à la balance commerciale du département.

Comment se porte la production pharmaceutique dans le département ?Elle se porte bien comme l’illustrent les exemples précités ! La fabrication de médicaments constitue l’activité principale de l’industrie pharmaceutique en Eure-et-Loir. Novo Nordisk dispose à Chartres de la seule unité de production d’insuline à l’extérieur du Danemark et des États-Unis. Ce site compte depuis 1961 parmi les sites stratégiques du groupe. On peut également mettre en avant la réussite du laboratoire pharmaceutique français Ethypharm, qui a investi récem-ment 8 M€ pour augmenter sa production de génériques. Le territoire est également propice au développement d’une activité de sous-traitance pharmaceutique. Un façonnier comme Famar, qui a repris en direct les sites industriels de ses donneurs d’ordres, participe à l’essor de la filière et à la préservation des emplois industriels. Tout ceci pour dire que les enjeux liés aux moyens de production (maîtrise des technologies, capacités de production) sont bien pris en compte. Par rapport à d’autres secteurs industriels du département, l’industrie pharmaceutique reste un secteur affichant encore des taux de marge et de rentabilité positifs. Elle a une productivité apparente importante liée très certainement aux efforts d’investissement consentis dans l’optimisation de l’outil de production.

© A

rnau

d Lo

mba

rd

6EFFERVESCENCE • N°3 • PRINTEMPS 2016

POINT DE VUE

Albéric de Montgolfier lors des Polepharma Meetings 2013.

À quelles difficultés sont confrontés les acteurs euréliens de la filière ?Ils sont tout d’abord confrontés à la nécessité accrue de per-formance industrielle. Le contexte concurrentiel de plus en plus difficile met les sites de production sous pression constante pour produire les médicaments à des coûts compétitifs. Cela conduit à une spécialisation des sites pour devenir des « sites d’excellence », voués à des marchés géographiques impor-tants. On peut mettre en avant les actions de Polepharma que soutient le Département dans cet accompagnement vers la performance avec par exemple l’organisation de cycles de formation et/ou d’échanges : cycle Lean, workshops innova-tion industrielle, workshops compétitivité…

politique local, eu égard aux répercussions sur les volumes de production et donc sur l’emploi.L’absence de stabilité du cadre réglementaire fragilise également l’activité du secteur pharmaceutique, soumise à l’application de règlements spécifiques et légitimes dûs au caractère particulièrement sensible du produit fini qu’est le médicament. Cependant, le manque de visibilité sur l’évolution du cadre réglementaire est une vraie source d’inquiétude sur laquelle il convient d’agir, surtout dans un contexte de concurrence mondialisée soumise à des règles moins strictes.À mon sens, il conviendrait également d’accélérer le déve-loppement des biotechnologies. D’un territoire uniquement dédié à la production de médicaments issus de la synthèse chimique, il convient d’assurer la transformation vers les bio-techs avec un accroissement des fonctions de recherche sur le territoire.Enfin, le dernier levier est de maintenir un niveau de compétences élevé : en soutenant des programmes de qualification des salariés de production pour conserver l’attractivité du territoire et la compétitivité des sites de production et en affinant le travail sur la gestion des emplois et des compétences pour favoriser les mobilités avec le secteur de la cosmétique.

Il convient d’assurer

la transformation vers les biotechs

avec un accroissement des fonctions de recherche

bio

1995 : conseiller municipal de Terminiers.

1998 : conseiller général du canton d’Orgères-en-Beauce.

2001 : vice-président du conseil général en mars, puis président du conseil général en décembre, succédant à Martial Taugourdeau. Réélu en 2014, 2008 et 2015, il est également président de la communauté de communes de la Beauce d’Orgères.

2002 : création de Polepharma sous sa présidence et l’impulsion du CODEL. Le cluster est devenu le plus grand pôle de compétitivité français de production pharmaceutique regroupant les premières entreprises du secteur.

Depuis 2008 : sénateur d’Eure-et-Loir. Porte une attention particulière à la production pharmaceutique en sa qualité de rapporteur général du Budget.

© A

rnau

d Lo

mba

rd

Le renouvellement et la qualification des ressources humaines sont également un enjeu fort. Un poste sur cinq sera à remplacer d’ici 2022. L’amélioration de la performance industrielle sur l’ensemble du process de fabrication (qualité incluse) entraîne la mise en place de démarches spécifiques (5S, Lean, qualité globale) impactant les personnels en termes de formation et de modalités de travail. Ces enjeux se doivent d’être intégrés par les acteurs du territoire. On note une forte convergence des profils de poste entre les secteurs de la parfumerie-cosmétique et du médicament et en parallèle un manque de formation sur le territoire sur des profils d’ingénieur. Cet état de fait a conduit le département à ouvrir une antenne de Polytech spécialisée au pôle universitaire d’Eure-et-Loir. Le travail de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences initié par Polepharma doit s’intensifier pour que la puissance publique soit ainsi en mesure d’adapter l’offre de formation sur le territoire.Parmi les autres difficultés rencontrées par les acteurs euréliens, on peut regretter une R&D sous-représentée, l’éloignement des centres de décision et un positionnement sur les biotechs quasi inexistant.

Quels seraient, pour vous, les leviers économiques à actionner rapidement pour protéger le Made in France mais surtout le Made in Eure-et-Loir ? Il faudrait pouvoir agir et anticiper les décisions de déremboursement. L’industrie pharmaceutique française présente une singularité, les prix des médicaments étant pris en charge par l’assurance maladie. Certains médicaments peuvent faire l’objet de décision de déremboursement, partiel ou total. L’exemple du Tanakan® fabriqué par Ipsen à Dreux est une bonne illustration. Il a fait l’objet d’une décision de déremboursement début 2012. Cette question des déremboursements est un sujet d’inquiétude légitime pour les industriels du département et pour le pouvoir

7N°3 • PRINTEMPS 2016 • EFFERVESCENCE

POINT DE VUE

GRAND ANGLE GRAND ANGLE

26 février 2016 inauguration du Bio3 Institute

PORTÉ PAR LES UNIVERSITÉS DE TOURS, D’ORLÉANS, LE GROUPE IMT ET LES INVESTISSEMENTS D’AVENIR, L’INSTITUT DES BIOMÉDICAMENTS ET BIOACTIFS

COSMÉTIQUES (BIO3 INSTITUTE) A ÉTÉ INAUGURÉ À TOURS.Les acteurs industriels, académiques et institutionnels majeurs de la dy-namique Biomédicaments en région Centre-Val de Loire étaient là pour « couper le ruban » de l’Institut fran-çais pour le développement des for-mations sur les biomédicaments et les bioactifs cosmétiques. L’institut, dont l’objectif est de devenir l’institut de ré-férence dans le domaine des métiers de la bioproduction, est soutenu par la fondation partenariale Philippe Maupas dont Polepharma est membre fonda-teur. Sa construction s’inscrit dans la continuité de la dynamique de la ré-gion Centre-Val de Loire autour des biomédicaments et des bioactifs cos-métiques. Première région française de production de médicaments et de ressources mondiales en parfumerie

et cosmétiques, celle-ci bénéficie du dynamisme du cluster Polepharma, des pôles de compétitivité Cosmetic Valley et Vegépolys et du Groupement régional des établissements pharmaceutiques industriels du Centre (Grépic), qui pré-side la fondation Philippe Maupas.

Une mini-usine de bioproduction

Le Bio3 Institute est une passerelle entre l’enseignement théorique des biotechnologies appliquées à la santé et au bien-être et la pratique indus-trielle en bio production pharmaceu-tique et cosmétique. Il est conçu comme une mini-usine de bioproduction : sur 2 200 m2, ses équipements indus-triels et semi- industriels mutualisés mettent les étudiants en situations de

travail réelles. Respectant les flux et les contraintes, cette plateforme per-met d’aborder les procédés de fabrica-tion des biomédicaments et bioactifs cosmétiques, molécules issues du vi-vant. Le bâtiment s’articule autour de quatre laboratoires pilotes (contrôles et analyses, culture cellulaire, purifica-tion des produits et mise sous forme pharmaceutique – MSFP) alimentés par une zone de réception, un magasin, une centrale de pesée, un vestiaire. Un étage est dédié à l’apprentissage technique (centrale de traitement d’air – CTA –, traitement de l’eau). La péda-gogie du Bio3 Institute se conçoit sur l’encadrement de petits groupes (5 à 8 personnes). Elle est basée sur les mises en situations professionnelles (MESP) et les évaluations en situations

de travail (EST) de l’étudiant (niveaux diplômants I et II). Il s’agit d’une pré-ha-bilitation à la conduite des différents équipements de production dans un environnement où la rigueur, l’hygiène et la sécurité sont normées.

Contact : Christophe Duval, directeur du GIS Bio3 [email protected]

2 événements pour valoriser la bioproduction

POLEPHARMA, MABDESIGN ET MEDICEN PARIS REGION ONT UNI LEURS FORCES ET CONÇU L’OPÉRATION BAPTISÉE « BIOPRODUIRE EN FRANCE, OUI C’EST POSSIBLE ! ».

DESTINÉE À ACCOMPAGNER LES INDUSTRIELS DANS LEUR DÉMARCHE DE BIOPRODUCTION EN FRANCE. CELLE-CI SE DÉROULE EN DEUX TEMPS.

De nombreuses start-up, PME et équipes de recherche académique innovent dans le domaine des biotechnologies de santé et développent de nouvelles macromo-lécules destinées à devenir les biomédi-caments de demain. Or, elles se heurtent à la difficulté de trouver un industriel qui peut leur produire les quantités désirées en conditions pré-industrielles pour réa-liser les premiers essais cliniques. Deux rencontres abordent ces problématiques.

LUNDI 23 MAI À BIOCITECH (ROMAINVILLE)

La journée « Bioproduction des anticorps thérapeutiques en France » rassemble des sociétés françaises, des laboratoires de recherche ayant des candidats thérapeutiques et des entreprises développant des outils et services pour la bioproduction. L’objectif

est de valoriser les industriels qui offrent une expertise de bioproduction d’anticorps thérapeutiques en France et de comprendre quels sont les leviers qui permettront de maintenir la bioproduction en France. Au programme, sept interventions plénières pour présenter des approches et technologies spécifiques à la bioproduction d’anticorps thérapeutiques, une table ronde de plusieurs experts multidisciplinaires ; et enfin des rencontres BtoB pour faciliter les interactions entre les participants.

JEUDI 30 JUIN AU BIO3 INSTITUTE (TOURS)

Destiné aux directeurs de site de production pharmaceutique industrielle et aux responsables de production et de recherche et développement, le colloque « De la chimie vers la bioproduction : les

bonnes pratiques de la diversification » leur permet de rencontrer les leaders du marché de la bioproduction. Il vise à apporter des réponses concrètes et pragmatiques aux questions que se posent les entreprises pharmaceutiques souhaitant diversifier leurs activités vers la bioproduction. Conçu dans un esprit interactif, il est orga-nisé autour de conférences sur le thème « Produire des biomédicaments, enjeux et mode d’emploi », d’ateliers sur le thème « Diversification industrielle de la chimie vers la biologie : étape par étape » ainsi qu’une conclusion sur le thème « Diversification industrielle vers les biomédicaments, les bonnes questions à se poser ».

4e

Afterwork Biomédicaments à ne pas rater mercredi 29 juin de 18 h à 20 h à Tours

Cet événement est organisé dans le cadre du colloque Polepharma Bioproduction. Il rassemblera les acteurs académiques, industriels et institutionnels impliqués dans l’essor des biomédicaments en région Centre-Val de Loire.

http://bio3institute.fr/accueil/Pour en savoir +

www.polepharma.fr > inscription

aux événements

Pour en savoir +

8EFFERVESCENCE • N°3 • PRINTEMPS 2016

GRAND ANGLE GRAND ANGLE

FRANCK VILJIN directeur de l’usine Chiesi de La Chaussée-Saint-Victor (41) prend la présidence du Grépic. Il succède à Xavier Monjanel, président des laboratoires Chemineau.

PATRICE MARTIN directeur des établissements SERVIER du Loiret prend la présidence du groupe IMT à partir du 16 juin 2016.

AMEET NATHWANI est nommé vice-président exécutif et Group Chief Medical Officer de Sanofi. Il a précédemment exercé au sein du groupe GSK, puis de Novartis.

YANN MARCHE a été promu directeur général Opérations chez Expanscience. Il a longtemps exercé chez Galderma avant de rejoindre les laboratoires Expanscience en 2011 comme directeur général dermo-cosmétique et dermatologie.

SANDRA CORTÈS a été nommée directrice scientifique de Synthélis. Après un parcours académique à l’interface entre la biologie et la nanotechnologie, elle a rejoint la société Synthélis en 2012.22 mars 2016 :

la sérialisation au programme

ILS ONT REJOINT LE CLUSTER AU 1er SEMESTRE 2016

Laboratoires Thepenier Laboratoires GrimbergSynerlab DeveloppementSGS Life Science Bolloré LogisticsCognex INRA CRITTrilogiqCerb M2I Cepi AdentsMCSAF Allegory Pharma

Nouveaux adhérents

© D

DR

© J-

L D

ias

POLEPHARMA PACKAGING A ORGANISÉ À DREUX UN COLLOQUE SUR LA SÉRIALISATION, UNE RÉPONSE TECHNOLOGIQUE

AUX PROBLÈMES DE CONTREFAÇONS ET UNE VÉRITABLE ÉVOLUTION DANS LES MODES D’ACTIONS.

Jean-Marc Bobée, directeur industriel et stratégie anti-contrefaçon chez Sanofi, a ouvert le colloque par ses mots : « La sérialisation s’inscrit dans une série de mesures réglementaires visant à améliorer la sécurité de la dispensation des médicaments aux patients mais aussi à accroître la visibilité de la chaîne de distribution (le nombre de cas de contrefaçons dans le monde et en Europe s’est fortement accru au cours de la dernière décennie). L’objectif de ce colloque est triple : rappeler le rôle de la sérialisation du packaging (ses modalités de mise en œuvre, ses avantages, ses limites et ses challenges), présenter des solutions techniques de sérialisation, au niveau des lignes de packaging ainsi qu’au

niveau de l‘architecture des systèmes informatiques et de leurs interfaces et, enfin, échanger et répondre aux questions. Les avancées technologiques et leur accessibilité croissante rendent la contrefaçon de plus en plus facile. Assurer la sérialisation des produits et le suivi de ces numéros de série permet de sécuriser la Supply Chain et de rendre les flux de produits plus fiables, aussi bien à l’intérieur qu’aux frontières des pays européens. C’est également une évolution appelée à nous faire passer d’une traçabilité au lot à une traçabilité à la boîte. » Plusieurs intervenants, représentants du Leem, de Sanofi, de Sanofi Pasteur, d’ADMC, d’Actemium et de Cognex se sont ensuite succédé à la tribune.

NominationsMouvements

JEAN–MARC BOBÉE

Directeur industriel et stratégie anti-contrefaçon chez Sanofi

© D

R

9N°3 • PRINTEMPS 2016 • EFFERVESCENCE

1 approche mutualisée en réponse

aux ruptures de stocksPOLEPHARMA A CONSTITUÉ UN GROUPE DE TRAVAIL POUR ENGAGER

UNE RÉFLEXION SUR CE SUJET ET EXPLORER LES SOLUTIONS POUR PALLIER LE PROBLÈME DES RUPTURES DE STOCKS.

Entre mai 2015 et février 2016, le taux de médicaments en rupture dans le circuit ville serait passé de 1,1 % à 1,8 %. Quelles solutions envisager ? Le ministère des Affaires sociales et de la Santé prévoit un arrêté fixant les classes thérapeutiques des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Un décret établissant les modalités d’approvisionnement d’urgence ou de gestion de la pénurie est à l’étude. En parallèle, le cluster Polepharma a constitué un groupe de travail afin d’engager une réflexion vers une démarche mutualisée. En effet, les entreprises pharmaceutiques exploitant des médicaments doivent assurer un approvisionnement approprié

et continu de manière à couvrir les besoins des patients en France et prévenir toute rupture d’approvisionnement pouvant être imputable à une rupture de stock ou à une rupture dans la chaîne de distribution. Elles se heurtent parfois à des capacités de stockage limitées pouvant être à l’origine de l’absence ou de l’insuffisance de stocks de précaution. Pour rappel, des stockages déportés chez un prestataire sont possibles, y compris au sein du cluster.Trois groupes de travail de mutualisation sont en cours : pooling, température dirigée et pièces détachées.

SDANS LE CADRE DE SON TRAVAIL SUR LA COMPÉTITIVITÉ, POLEPHARMA PROPOSE À SES ADHÉRENTS DEPUIS 2015

LA TENUE DE WORKSHOPS DE GENRES NOUVEAUX, LE « DIAG-BY-POLEPHARMA » ET « OPEX-BY-POLEPHARMA », EN PARTENARIAT

RESPECTIVEMENT AVEC PROCONSEIL ET KLMANAGEMENT. DEUX APPROCHES COMPLÉMENTAIRES DE DIAGNOSTIC PARTAGÉ

ET D’OUVERTURE À L’EXCELLENCE OPÉRATIONNELLE AVEC DES EXEMPLES PUISÉS HORS DU SECTEUR PHARMACEUTIQUE.

QUATRE PARTICIPANTS TÉMOIGNENT.

Les workshops Polepharma, nouvelle génération pour

encore plus de compétitivité

Simpli�er les organisations et les processus, développer l’agilité et la �uidité, innover sur les produits, favoriser les approches

coopératives sont autant de thématiques nécessaires à la compétitivité et à l’attractivité des entreprises de Polepharma.

Le cluster s’est associé depuis trois ans avec le cabinet ProConseil pour faire béné�cier ses adhérents d’une expertise

expérimentée par des nombreux acteurs de la �lière, au sein de workshops Compétitivité. En 2015, Polepharma et ProConseil

ont lancé une nouvelle formule, Diag-by-Polepharma, des workshops organisés autour de diagnostics partagés, dans une

entreprise du cluster. L’enjeu ? Une mise en dynamique des participants autour d’un apprentissage concret qui permet d’évaluer les gains potentiels de la démarche particulière

étudiée. Deux thématiques ont déjà été étudiées : les relations production-qualité, un sujet de coopération connu mais toujours aussi crucial, en partenariat avec le Groupement régional des

établissements pharmaceutiques industriels du Centre (Grépic), et l’organisation libérée, un nouveau modèle d’organisation.

Suite à un échange au début de l’année 2015 avec Gilbert Lippmann de Pro Conseil, l’idée d’organiser un diagnostic partagé autour de l’organisation libérée m’a enthousiasmé. L’atelier a eu lieu le 19 janvier 2016, avec plusieurs entreprises pharmaceutiques représentées dans nos murs. Nous sommes engagés depuis longtemps dans une réflexion sur la qualité de vie au travail comme levier d’épanouissement et de performance. Ce Diag-by-Polepharma avait donc du sens pour moi, à la fois comme « prise de température » de notre culture d’entreprise face à cette question et comme partage d’informations après l’évaluation. Les intervenants étaient diversement avancés sur cette problématique, et les échanges ont été très riches, ne se limitant pas à des paroles d’experts. Nous avons de plus accueilli des industriels mais aussi des universitaires, des prestataires, des consultants RH, un beau panel d’expériences et de compétences ! La discussion théorique a d’abord porté sur la question de la transposition d’expériences hors milieu pharmaceutique à nos entreprises. L’exemple de Favi, entreprise de mécanique de l’industrie automobile, et l’une des premières en France à s’être engagée dans l’organisation libérée, a été particulièrement éclairant. J’ai ensuite présenté notre démarche et réparti les visiteurs qui sont allés rencontrer les équipes. Les retours ont permis de donner des axes de réflexion au comité de direction, surtout dans le domaine du management de proximité. Sur le thème de l’amélioration continue, nous allons visiter un autre site au mois de mai. Ce genre de journée est à refaire, l’entreprise accueillante en retire beaucoup. L’ouverture aux commentaires est une des clés de notre compétitivité et caractérise l’état d’esprit du cluster.

CHRISTOPHE ROBERGE

Directeur de site chez Ethypharm (Châteauneuf-en-Thymerais, 28)

ARNAUD GIRARD

Directeur de production chez Servier Industrie (Gidy, 45)

Notre entreprise est affiliée à Polepharma et au Grépic au

sein duquel j’interviens en tant que président de la commission

Production. L’an passé, sur site, nous avons beaucoup travaillé autour du décloisonnement entre production

et qualité. Il n’est pas toujours simple de faire travailler ensemble ces deux

univers et c’est un enjeu fort chez Servier. C’est donc tout naturellement

que nous avons décidé d’ouvrir les portes de l’usine le 29 septembre

2015, pour un Diag-by-Polepharma autour de cette question, co-organisé

par le cluster et le Grépic. L’objectif était d’analyser collectivement

la collaboration fructueuse entre production et qualité initiée dans

notre usine et d’identifier de nouveaux gisements de performance.

Quinze acteurs de l’industrie pharmaceutique, certains en binôme

production/qualité, ont assisté à ce diagnostic partagé. Nos bonnes

pratiques ont pu être confirmées. Un exemple à Gidy avec la prise de

décision en temps réel avec des responsables assurance qualité qui travaillent en horaires postés, tout comme les équipes de production.

Cela permet de garantir l’écoulement du flux même si une anomalie survient

en milieu de nuit. Les participants ont pu observer et expérimenter les

améliorations effectuées sur le terrain. Les échanges ont permis d’identifier

quelques axes d’amélioration, comme la communication des réclamations

au sein même des ateliers de production. Ce type de journée est un

bon exemple de donnant-donnant. Nous en avons tiré profit et d’autres

participants également, puisque je connais au moins deux sites

qui ont depuis enclenché des actions issues de ce diagnostic.

Nà Polepharma et au Grépic au Nà Polepharma et au Grépic au sein duquel j’interviens en tant Nsein duquel j’interviens en tant

que président de la commission Nque président de la commission

© D

R

© D

R

Autour du diagnostic avec Diag-by-Polepharma

10EFFERVESCENCE • N°3 • PRINTEMPS 2016

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

© D

R

J’En 2014, Polepharma s’est rapproché

de KLMANAGEMENT pour construire un parcours sur le thème de l’Excellence Opérationnelle.

Il n’existe pas aujourd’hui dans le monde pharma de référence d’excellence opérationnelle « Dantotsu – by far the best » –

comme peut l’être Toyota pour le secteur automobile, qui a su étendre son Toyota Management System à l’ensemble

de sa chaîne de la valeur, des fournisseurs aux concessions automobiles. Bien sûr de très nombreuses entreprises pharma

ont déjà fait de grandes percées ces dernières années et ont su formaliser des modèles d’excellence adaptés

à la réalité de leurs business et de leur culture. Elles restent encore cependant trop peu nombreuses

et leur maturité est encore très relative.

OPEX-by-Polepharma est construit sur un cycle de trois workshops (1) par an articulés autour des six axes majeurs de l’excellence opérationnelle : le management de la performance, la production agile, la qualité totale,

la maintenance et l’engineering, la supply chain et la logistique, le marketing et l’innovation. Ce sont plus de 60 entreprises représentées,

dont des grands témoins industriels hors pharma capables de transférer le meilleur de leurs expériences opérationnelles,

plus de 80 participants sur les 4 premiers workshops, 90 % de satisfaction des participants sur plus

de 32 heures de partages d’idées.

L’initiative OPEX-by-Polepharma a pour ambition de donner à chacun les clefs pour construire pas à pas son propre

référentiel d’excellence et de partager les meilleures pratiques dans un état d’esprit d’ouverture et d’échange.

J’J’ai été sollicité par le cabinet KLMANAGEMENT avec qui nous travaillons

de longue date pour intervenir sur la thématique de la production agile pour un public d’industriels pharmaceutique à Orléans. J’avais un grand intérêt pour

ce secteur que je ne connaissais pas, ayant un parcours dans l’automobile et l’aéronautique, et en même temps une grande appétence pour la transmission

de savoirs et l’amélioration continue. Les professionnels de la pharma sont à

juste titre focalisés sur la qualité mais peuvent avoir du mal à transformer les

organisations, à gérer au mieux le flux. Un changement de culture s’opère néanmoins.

C’est une problématique que je connais bien, puisque l’aéronautique a quinze ans de retard sur l’automobile où je travaillais

auparavant. Si la pharma est également très loin par rapport à l’aéronautique, il y a maintenant un vrai mouvement

de cette industrie pour s’ouvrir sur les bonnes pratiques. Lors du workshop,

KLMANAGEMENT avait prévu de faire ressortir trois ou quatre problématiques communes, comme les gestions de flux

sur les équipements communs. J’ai trouvé l’atelier très intéressant, j’ai beaucoup appris sur le monde pharmaceutique,

son contexte, ses contraintes, comme les effets des déremboursements sur le

business et la production.

J’ai réalisé l’essentiel de mon parcours dans l’industrie pharmaceutique, précédemment chez GSK avant le rachat du site de Notre-Dame-de-Bondeville par Aspen en mai 2014. Après des expériences en tant que manager en production, puis assurance qualité en production, je suis maintenant manager en excellence opérationnelle. Il était donc tout à fait logique que je participe au workshop management de la performance proposé par Polepharma sur le site Leo Pharma à Dreux avec KLMANAGEMENT. En plus, cet atelier était tout à fait en lien avec notre problématique locale. Depuis le rachat par Aspen, le site a opéré un changement de culture important, le focus sur le management de la performance est encore plus prédominant. Selon moi, il est primordial d’étayer son intelligence propre avec de la culture générale plus large. Nous étions dans une posture de curiosité, sans forcément espérer pouvoir ensuite appliquer des modèles extérieurs. J’ai été particulièrement attentif à la notion d’engagement des collaborateurs, puisque je suis confronté à deux difficultés courantes : motiver les gens pour qu’ils adhèrent à la démarche du changement de culture et transformer les concepts en pratiques quotidiennes. Plus précisément, le travail sur l’outil HOSHIN KANRI, que je connaissais déjà et qui permet de définir une stratégie et de la relier à différentes mesures de performances, m’a donné des clés pour son application à l’avenir. L’organisation m’a parue équilibrée, avec une partie théorique et un travail en groupes pour alimenter en bonnes pratiques.

FABRICE PREVOST

Manager senior en excellence opérationnelle chez Aspen pharma

(Notre-Dame-de-Bondeville, 76)

© D

R

JEAN-CHRISTOPHE HUSSON

Responsable Production chez Zodiac Aerospace (60)

© D

R

(1) 31 mars, 15 juin, 6 octobre 2016 - www.polepharma.com, rubrique « Inscriptions aux événements »

Autour de l’excellence opérationnelle avec Opex-by-Polepharma

© D

R

11N°3 • PRINTEMPS 2016 • EFFERVESCENCE

PARTAGE D’EXPÉRIENCE PARTAGE D’EXPÉRIENCE

Une activité : Spécialiste du conseil et de la conception de locaux d’activités pour les secteurs de la santé, du cosmétique, de la pharmaceutique et des biotechnologies.

Une localisation : La Chaussée-Saint-Victor (près de Blois)

Un concept fort : Le clé en main qui fait béné�cier le client d’une solution globale et sécurisée (étude architecturale, environnementale et technique) avec un interlocuteur unique et d’un engagement contractuel sur les prix, les délais et la qualité de l’ouvrage. Respect des spéci�cités métiers, BPF et ICPE.

Pharmadec,

du clé en mainPrès de 4 000 m2 d’extension, dont 600 m2 de salles sous atmosphère contrôlée, pour une surface totale de 8 200 m2. Un investissement de 23 millions d’euros dont plus de 10 pour le bâti et une création de 42 emplois à l’horizon 2017. Le laboratoire pharmaceutique italien Chiesi a lancé fin 2012 un projet de grande ampleur sur son unique site français de la Chaussée-Saint-Victor près de Blois. « Notre site, créé en 1992 suite au rachat de Promedica par Chiesi, avait connu une première extension des magasins en 2007 qui avait accru les capacités de stockage et de conditionnement. Là, il s’agit de s’intégrer dans la stratégie de développement industriel du groupe qui a besoin de capacités industrielles supplémentaires », raconte Franck Vilijn, le directeur du site, par ailleurs nouveau président du Grépic et vice-président de Polepharma. L’usine est spécialisée dans la fabrication et le conditionnement de poudres pour inhalation et le conditionnement de formes solides, comprimés et gélules, et de formes en spray.

« Le projet consistait en l’installation d’une nouvelle ligne de production d’un aérosol, Innover Nexthaler, contre les pathologies respiratoires. Cette nouvelle molécule est produite à hauteur de 3,5 millions de boîtes sur le site de Parme, et à terme, nous serons le site principal de fabrication, avec près de 7 millions de boîtes », détaille Franck Vilijn.

Dans le cadre d’une totale réorganisation Le projet a été l’occasion de faire complètement peau neuve. À la Chaussée-Saint-Victor, tout a été repensé en profondeur. « Nous souhaitions en profiter pour rénover tout l’ancien plateau de production, pour arriver au même niveau de BPF (bonnes pratiques de fabrication) partout dans le site », explique le directeur de l’usine. En clair, les travaux ont inclus aussi bien la construction d’un nouveau bâtiment de production que le réaménagement d’un bâtiment administratif et d’une partie bureautique, mais aussi de laboratoires et de la cafeteria, sans compter un

PPrès de 4PPrès de 4 000P000 mPmde salles sous atmosphère contrôlée, Pde salles sous atmosphère contrôlée, pour une surface totale de 8Ppour une surface totale de 8investissement de 23Pinvestissement de 23dont plus de 10 pour le bâti et une Pdont plus de 10 pour le bâti et une création de 42 emplois à l’horizon 2017. Pcréation de 42 emplois à l’horizon 2017.

Chiesi/Pharmadec, la force d’un

écosystème territorialEFFERVESCENCE REVIENT SUR L’AVENTURE D’UNE EXTENSION HORS-NORME :

CELLE DU LABORATOIRE PHARMACEUTIQUE CHIESI À LA CHAUSSÉE-SAINT-VICTOR PRÈS DE BLOIS, RÉALISÉE PAR PHARMADEC. OU COMMENT DOUBLER

SA SURFACE D’ACTIVITÉ EN HUIT MOIS, GRÂCE AU CONCEPT « CLÉ EN MAIN » DU MAÎTRE D’ŒUVRE.

© D

avid

Pio

le /

DPP

I pou

r ID

EC

© J-

L D

ias

agrandissement des zones de stockage et d’une chambre froide. La contrainte forte au niveau de la réalisation du nouveau bâtiment de production consistait en la réalisation de trois zones d’atmosphère contrôlée à humidité relative. « Nous avions aussi de forts besoins de confinement car nous manipulons un principe actif hautement réactif », poursuit Franck Vilijn. Pour ce projet de grande ampleur, Chiesi n’a pas hésité. Partenaire de longue date de Pharmadec, entreprise voisine localisée à moins de 200 m de l’usine Chiesi qui avait déjà réalisé la première phase d’agrandissement en 2007, il s’est naturellement tourné de nouveau vers ce prestataire. « Nous avions commencé à discuter depuis 2003 du plan stratégique de développement de notre site avec notre voisin Pharmadec, connu pour son savoir-faire et ses belles réalisations. Après la première intervention, nous avions été convaincus par l’expérience “clé en main”, qui pour une petite structure comme la nôtre offre une garantie de sécurité et de

réalisation », ajoute le directeur. Un bel exemple donc d’interactions positives sur un territoire.

Un flux maintenu pendant les travauxLes premiers bulldozers sont intervenus en décembre 2012 et le bâtiment a été livré le 25 février 2014, après une inauguration officielle le 29 novembre 2013 en présence d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif à l’époque, signe de l’ampleur du projet. Un an et demi plus tard, la production était lancée, après les nécessaires qualifications. Pendant la phase de travaux, l’objectif était de maintenir la production. « Au départ, le projet incluait des travaux par tranches pour maintenir l’activité, ce qui a été revu en cours de route. Nous avons finalement décidé d’installer des ateliers provisoires dans l’extension du magasin nouvellement construit. La rénovation a été ainsi plus cohérente et raisonnable, et le flux maintenu dans le respect des BPF », se souvient Franck Vilijn. Au-delà d’un pilotage du projet de A à Z, Pharmadec propose aussi un vrai SAV, avec une garantie de parfait achèvement (GPA). Une des raisons, selon Franck Viljin, qui ont fait de cette relation fournisseur-client une vraie relation humaine sur le long terme. « Ce que l’on pourrait craindre de prestataires indélicats avec une solution “clé en main”, à savoir un grignotage sur la qualité pour augmenter les marges, n’est absolument pas dans la philosophie de Pharmadec », souligne le directeur. Au final, des coûts et des délais respectés, et avec sa belle luminosité et une prestation technique irréprochable sur le confinement, un haut niveau de qualité atteint pour des installations à la pointe.

« La prestation nous a apporté une garantie

de sécurité et de réalisations. »

Franck viljin, directeur de l’usine Chiesi (41)

EFFERVESCENCE EST ÉDITÉ PAR POLEPHARMA, 11 RUE DU CARDINAL PIE, 28000 CHARTRES. 02 37 20 24 24. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :

GUILLAUME CLÉMENT. RÉDACTRICE EN CHEF : CAROLINE VILLEDIEU. RÉDACTION : NOËLLE GUILLON, CHRISTINE CORNEVIN. CONCEPTION ÉDITORIALE ET GRAPHIQUE : AGENCE ROUGE VIF. WWW.GROUPEROUGEVIF.FRIMPRESSION : SETAEL, CHARTRES - PHOTO DE COUVERTURE : THOMAS DERON

TERRITOIRES PARTENAIRES PARTENAIRES PRIVÉS

PARTENAIRE COMPÉTITIVITÉ PARTENAIRE RH PARTENAIRE RÉFÉRENTIEL OPEX

12EFFERVESCENCE • N°3 • PRINTEMPS 2016

REPORTAGE