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Louis Magiorani
Le prieuré grandmontain de Boulogne 1 (Tour-en-Sologne, Loir-et-Cher)
Sondage archéologique des 4 et 5 mai 2004.
Le grenier de la grange du XVIIe siècle.
Sondage archéologique.
Le désir de situer sur le terrain les bâtiments conventuels disparus avait conduit, en 2000, à
la transformation d’une vue cavalière2, datant de 1671, en un plan.
A la mi-avril 2004, des travaux d’implantation de clôtures agricoles (creusement de deux
tranchées perpendiculaires destinées à enterrer le bas des grillages), entrepris par le propriétaire, ont
mis à jour un carrelage et des fondations de l’ancien couvent.
Alerté par le propriétaire, le relais a été transmis au S.R.A.
Centre3. Mmes Hervé
4 et Schemmama
5 se sont déplacées sur le
site6 le 29 avril 2004, me mandatant verbalement pour le travail de
relevé ; pour, aussi, les représenter le lendemain lors l’ouverture
d’une tranchée transversale.
Ressortent de ce « sondage occasionnel » les points
suivants :
Les bâtiments conventuels occupaient une place plus
réduite (au moins dans le sens nord-sud) que celle déduite de la
vue cavalière. La longueur hors tout dans cette direction avait été
estimée à 37,5 m. La distance du pignon du bâtiment est de la
basse-cour (1671), actuelle chèvrerie, à l’axe de la semelle
supportant le mur sud de l’église ressort à 34,60 m, laissant
envisager une dimension hors tout de l’ordre de 35 à 36 m.
La vue cavalière de 1671 montre apparemment une
continuité (sans alignement) du mur extérieur du bâtiment est de la
basse-cour avec celui du bâtiment est du cloître (cellier, salle
commune, salle capitulaire, dortoir à l’étage). Des angles du
1 L. Magiorani, Le prieuré grandmontain de Boulogne : Etude topographique du bâti conventuel, …., Bull. du
G.R.A.H.S., t.24, n° 1, janvier-mars 2002, (La Sologne et son passé, n° 30), p. 1 – 28, 14 fig.
L. Magiorani, Le prieuré grandmontain de Boulogne : Un compte de 1656, Bull. du G.R.A.H.S., t.27, n° 1, janvier-
mars 2005, p. 10 – 12. 2 D’après des archives Arnal-Bégé, Blois.
3 Service Régional de l’Archéologie, dépendant de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.).
4 Alors responsable pour le département de Loir-et-Cher. 5 Chargée du dépouillement de mes documents de prospection. 6 Seule la tranchée nord-sud était ouverte à cette date.
Fig.1 : Moellons d’accrochage
à l’angle du pignon sud de la
chèvrerie.
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Fig. 4 : Coupes des fondations. Implantations selon fig. 3.
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pignon sud de la chèvrerie, débordent des moellons dont la fonction est de lier les deux bâtiments. Il
existait une salle carrelée proche de ce pignon. Or la semelle du mur (est de cette salle) est très en
retrait à l’ouest par rapport à l’angle sud-est du pignon. L’axe du mur toucherait le pignon à environ
2 m de son angle ouest. Il existe donc une contradiction physique entre ces différents constats qui
pourrait être levée par l’existence d’un élargissement du bâtiment est du cloître au plus près de la
basse-cour.
L’orientation de la vue cavalière (nord-ouest/sud-est) pourrait masquer cet élargissement.
La présence des moellons d’accrochage est un obstacle sérieux à tout autre hypothèse qui ne
remettrait pas en cause l’interprétation de la chèvrerie comme étant le bâtiment est de la basse-cour
de 1671.
A noter que le carrelage commence seulement à 50 centimètres des semelles des murs
limitant cette salle.
Le grenier de la grange.
Ce grenier conserve deux éléments dignes d’intérêt :
1. le long du mur sud, un fond de cheminée concave, bâti en tuileaux horizontaux, à la
manière de celle du chauffoir des moines, à l’abbaye de Noirlac7,
7 Henri Delétang soutient cette comparaison.
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2. dans la charpente, une
pièce de chêne en position de
poinçon semble être la réutilisation
d’un pilier du cloître détruit.
Il s’agit d’une pièce de bois
en un seul morceau, dans laquelle
un travail assez grossier a dégagé
un piédestal, une colonne, une
corniche et une partie basse de
chapiteau, tous octogonaux, ainsi
qu’un haut de chapiteau carré. Les
parties les plus larges (piédestal,
corniche, chapiteau) sont assez
abîmées : l’aubier du bois est
alvéolé.
Le haut du pilier est
mortaisé pour l’encastrement des
contre-fiches, et sa partie haute
disparaît entre des pièces de chêne
qui doublent la faîtière.
Mesures :
pilier : 1,715 m sous les
contre-fiches et 1,95 m dans sa
partie visible.
piédestal : hauteur de 25 cm ;
diamètre de 24 cm,
fût : 93 cm ; 20 cm
corniche : 6,5 cm ; 25 cm
partie tronconique du
chapiteau :
largeur de base : 15 cm ;
largeur en haut : 22 cm ;
hauteur : 25 cm
sommet carré du chapiteau :
largeur de base : 22 cm ;
hauteur visible : 45,5 cm .
Louis Magiorani, 2005