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Le numérique en action [ DIX ANS ] Paroles d’élus

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Le numérique a transformé les territoires

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Page 1: Le numérique en action

Le numérique

en action

[DiX Ans] Paroles d’élus

Page 2: Le numérique en action

Le numérique a transformé la vie des territoires. chaque partenaire

de “Paroles d’élus”, les associations et orange, en rend ici compte,

développant les incontournables utilisations que les collectivités

se sont appropriées.

Page 3: Le numérique en action

Paroles d’élus tome 1030

Avec ce nouveau tome, nos Paroles d’élus fêtent leur dixième anni-versaire. En dix ans, ce sont des centaines d’exemples de projets numériques illustrant, au plus près, le dynamisme de collectivités territoriales qui ont mis au cœur de leur développement le numé-rique et ses usages. Paroles d’élus en est le témoin et souhaite mettre à l’honneur les collectivités qui agissent partout en France – villes et intercommunalités de toutes tailles, métropoles, territoires ruraux ou de montagne, acteurs du développement économique, départements – pour innover dans leurs politiques publiques avec le numérique.Ce tome 10 célèbre aussi dix ans de l’aventure partenariale des 11 acteurs du dispositif “Paroles d’élus”. Nous l’avons voulu différent des éditions précédentes. Nous avons souhaité à la fois retracer ces dix années de révolution numérique, saluer aujourd’hui les utilisations incontournables, et nous projeter vers les tendances amorcées qui vont transformer dans les dix prochaines années encore davantage la vie des territoires et des citoyens français.

Bruno Janet, directeur des relations avec les collectivités locales Groupe orange

“Le nuMéRIque a BouLeVeRsé Les teRRItoIRes en PeRMettant L’exPRessIon des PoLItIques PuBLIques.”

[DiX Ans] Le numérique en action

La carte de déploiement de la fibre

Cet opus, le dixième du dispositif “Paroles d’élus”, témoigne de dix ans de partenariat d’Orange avec dix associations d’élus. Il retrace dix années de révolution numérique et se projette vers les enjeux et les tendances qui transformeront encore davantage demain la vie des territoires et des citoyens.

Le déploiement de la fibre vient également d’être engagé à Montluçon et à Nevers.

Page 4: Le numérique en action

parolesdelus.com 31

Ces pages soulignent à quel point le numérique a profondément bouleversé la vie des territoires en permettant une nouvelle expression des politiques publiques au bénéfice de tous les citoyens : de la jeunesse, avec l’e-éducation, à la vieillesse, avec la dépendance des personnes âgées, en passant par développement écono-mique, le tourisme, la sécurité, l’accessibilité aux services publiques, les transports, etc. Ainsi, la géolocalisation favorise une mobilité intelligente et contribue à la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique. Il importe de repen-ser nos modes de transports. Avec les smart-phones, les capteurs, la NFC et les réseaux sociaux, la mobilité passe nécessairement par un usage du numérique. Il concourt également à relever des défis cruciaux, comme le renfor-cement de l’attractivité de tous les territoires, favorisant le développement de nouvelles formes de tourisme et de valorisation de leur patrimoine culturel ou géographique. Le numérique joue aussi un rôle déterminant en matière d’innovation sociale. Il est l’occasion d’expérimenter des organisations innovantes : services nomades, plateformes collaboratives, télécentres et télétravail, qui, comme la visiocon-férence, devraient encore plus se développer et participer d’une gestion plus intelligente de l’énergie et du déplacement. Dans le domaine de l’acquisition des savoirs, le numérique est un support désormais indispensable. Paroles d’élus revient sur quelques réalisations particulièrement stimulantes et passionnantes. On y constate que le numérique joue dorénavant un rôle majeur au service de la réussite de tous les élèves. Ils permettent à chacun, indépendamment de sa localisation sur le territoire, d’accéder à la culture et à la connaissance. Comme dans les volumes précédents, la lecture de ce tome 10 nous invite à mesurer à quel point les questions liées à la santé ont pris dans nos sociétés une place

considérable, réalisant une révolution profonde des relations entre soignants et patients. Une nouvelle fois, les exemples mis en lumière attestent que l’innovation numérique est en capacité de répondre très concrètement aux questions qui se posent dans nos territoires. Le déploiement de ces nouveaux services s’appuie sur une stratégie qui nous permettra, à terme, de déployer, comme nous l’ avions fait pour le haut débit, le très haut débit pour l’en-semble de nos concitoyens. Au-delà des investissements réalisés en propre par le Groupe pour couvrir en FttH 60 % de la population, Orange investit aux côtés des collec-tivités qui souhaitent apporter le très haut débit à tous, dans un souci de complémentarité entre technologies et investissements publics et privés. C’est ainsi, et ensemble, que nous arriverons à relever le défi de faire de tous nos territoires des territoires numériques, et du digital une opportu-nité pour la France.

une décennIe du nuMéRIque2004 Charte des départements innovants pour le déploiement du haut débit. Plan très haut débit (THD) pour 2 000 ZAE.

2005 Plan 3 x 10, un bouquet de services innovants pour les collectivités.

2006 Couverture ADSL des zones d’activité.

2007 Le point visio-public (PVP) Auvergne couronné par le Broadband Awards à Bruxelles.

2007-2008 Lancement du programme NRA-ZO.

2009 Lancement du site Internet parolesdelus.com.

2010-2011 Déploiement du très haut débit par la fibre Investissement avec 2 milliards d’euros.

2012 Lancement de la 4G dans 10 villes. 21 millions de foyers abonnés à l’ADSL.

2013 10 millions de foyers raccordés à la fibre.

2014 Plus de 30 villes équipées en NFC. 70 % de la population couverte en 4G.

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Paroles d’élus tome 1032

62

320

en un an

DU CÔTÉ DES USAGES L’ÉCONOMIE DU SECTEUR

13 000 To2009

155 000 To2013

95 000 To2012

Données consommées(fixe et mobile)

Mobinautes

Outils connectés

FacebookSeulement 10,7 % de députésy sont présents (sur 577)

TwitterPlus de 50 % des députésont un compte

Le mobile le moins cher(moyenne du prix abonnement en euros, par mois)

Chiffre d’affaires des opérateurs(en 2012)

Mobile Triple play

60 % des salariés effectuentles ¾ de leur travail avec des outils connectés

En investissements Chiffre d’affaires

75 70

33 37

14,5 %

Une heure ou plussur smartphone ou tablette pour 80 % d’entre eux

45 40

20 32

49 46

39 37

+ 63 %

- 13 %

par jour

x 2

Plus de 2,3 millions d’abonnésau très haut débit (THD)

en un an

+ 30 %en un an (pour le THD)

en un an

ÉQUIPEMENT

AMÉNAGEMENT NUMÉRIQUEDU TERRITOIRE

Tablette

Internet

Télérèglement

Fibre

NFC

4G

un Français sur 3

N° 1des réseaux mobilespour la quatrième année

Plus de 30 villes équipéesde solutions de paiement sur mobile

des entreprises de plus de 20 salariés

8 millionsde foyerséquipés

25,4 millionsd’abonnés

Une intercommunalité sur 10 étaitéquipée de télérèglement en 2013,au lieu d’une sur 100 en 2008

80%

70 %de couvertureavec Orange

+ 69 %

Sources : zdnet, journaldunet, Challenges, Arcep, Azetone, baromètre AdCF, Sénat, Orange, ArthurDLittle – Réalisation : Studio V2

- 13 %

2014Si le développement des usages numériques en France se poursuit à un rythme dynamique, 2014 est aussi marquée par les transformations structurelles du secteur des télécoms, particulièrement dans le mobile, avec l’arrivée d’un quatrième opérateur, la fusion de deux d’entre eux et une guerre des prix intense. Avec, à la clé, la chute simultanée de la facture mensuelle du client, du chiffre d’affaires des opérateurs et du nombre d’emplois du secteur (- 4 200). Ailleurs dans le monde, le marché a plutôt enregistré un léger rebond de croissance.

La France numérique[DiX Ans] Le numérique en action

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en un an

DU CÔTÉ DES USAGES L’ÉCONOMIE DU SECTEUR

13 000 To2009

155 000 To2013

95 000 To2012

Données consommées(fixe et mobile)

Mobinautes

Outils connectés

FacebookSeulement 10,7 % de députésy sont présents (sur 577)

TwitterPlus de 50 % des députésont un compte

Le mobile le moins cher(moyenne du prix abonnement en euros, par mois)

Chiffre d’affaires des opérateurs(en 2012)

Mobile Triple play

60 % des salariés effectuentles ¾ de leur travail avec des outils connectés

En investissements Chiffre d’affaires

75 70

33 37

14,5 %

Une heure ou plussur smartphone ou tablette pour 80 % d’entre eux

45 40

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49 46

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+ 63 %

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par jour

x 2

Plus de 2,3 millions d’abonnésau très haut débit (THD)

en un an

+ 30 %en un an (pour le THD)

en un an

ÉQUIPEMENT

AMÉNAGEMENT NUMÉRIQUEDU TERRITOIRE

Tablette

Internet

Télérèglement

Fibre

NFC

4G

un Français sur 3

N° 1des réseaux mobilespour la quatrième année

Plus de 30 villes équipéesde solutions de paiement sur mobile

des entreprises de plus de 20 salariés

8 millionsde foyerséquipés

25,4 millionsd’abonnés

Une intercommunalité sur 10 étaitéquipée de télérèglement en 2013,au lieu d’une sur 100 en 2008

80%

70 %de couvertureavec Orange

+ 69 %

Sources : zdnet, journaldunet, Challenges, Arcep, Azetone, baromètre AdCF, Sénat, Orange, ArthurDLittle – Réalisation : Studio V2

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maires de France

“Cybercité rurale”, Bras-sur-Meuse n’a rien à envier aux plus grandes collectivités. Comme elles, cette petite commune de Lorraine de 800 habitants joue à fond les nouvelles technologies. Entretien avec son maire et éclairages en miroir sur trois collectivités qui exploitent les mêmes outils qu’elle : la formation numérique à Pont-Audemer, la webTV à Lille et l’e-concertation à Amiens.

Paroles d’élus Considérez-vous votre commune comme un territoire pilote en matière d’initiatives numériques ?Julien Didry Comme d’autres communes en France, je peux dire effectivement que Bras-sur-Meuse est un territoire pilote en termes d’initiative numérique. L’objectif est de démontrer qu’il est possible d’envisager socialement et économiquement un développement des territoires ruraux grâce au numérique. De multiples actions ont été entreprises par la mairie pour associer les citoyens aux décisions municipales : peut-on parler d’une e-démocratie à Bras-sur-Meuse ? Peut-elle, à terme, renouveler la politique et raviver l’intérêt des jeunes ? Le conseil municipal en direct, par exemple, est-il une infor-mation citoyenne et/ou un procédé de gestion communale ?Avec l’évolution des comportements, du mode de vie… les gens ne prennent plus ou n’ont plus le temps de se rendre aux conseils municipaux. Il y a deux façons de voir les choses. Soit nous n’ acceptons pas ces changements en pensant que les habitants n’ont qu’à se déplacer, soit nous mettons en place de nouveaux moyens adaptés pour que la démocratie vive. Le fait de proposer aux habitants de participer au conseil municipal “virtuel” contribue à ce qu’ils s’intéressent à leur commune. Mais la solution sera globale. Il faut se diriger vers encore davantage de transparence avec de l’open data simple, et endiguer cette défiance envers la politique.

Julien Didry, maire de Bras-sur-Meuse (Meuse)

“SanS Internet, je ne pourraIS paS être maIre !”

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté des

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parolesdelus.com 35

Au sujet du Numéripôle, pensez-vous que les enjeux de la formation numérique soient plus importants dans les ter-ritoires ruraux ? Est-ce parce qu’une telle formation par-ticipe à la lutte contre les inégalités face au numérique ? Par ailleurs, d’après vous, le modèle du Numéripôle, qui regroupe formations, services de télétravail et jeux, est-il exportable ? Encore une fois, le numérique est un enjeu de développement éco-nomique et social pour les territoires ruraux. Mais nous ne sommes pas en zone dense, donc le haut débit et le très haut débit (THD) pris en charge à 100 % par les opérateurs, ce n’est malheureu-sement pas pour nous… Ces technologies arrivent moins vite et ce décalage technologique a engendré un décalage d’usages. La formation – aux outils et usages – est donc essentielle dans nos territoires. Les perspectives sont dans le développement du rayon-nement du Numéripôle sur l’ensemble du bassin de vie de l’ag-glomération. Concernant le télétravail, notre espace de coworking (télécentre) a connu un succès rapide et l’objectif est de déployer la démarche sur l’ensemble du département. Parallèlement, nous voulons aussi développer le Numérifab (laboratoire de fabrication numérique), dernier né du Numéripôle. Les laboratoires de pro-totypage de cet ordre ont toute leur place chez les ruraux aussi.Pensez-vous augmenter la visibilité, à terme, du projet de webTV LNTV.fr de Bras-sur-Meuse, qui donne un moyen d’expression aux jeunes ? Est-ce un outil d’information citoyenne ? Une manière d’alimenter la vie de la commune ?L’un des objectifs de LNTV est bien d’atteindre les jeunes. Leur comportement évolue aussi et ils ne consomment plus l’information de la même manière. Avec des émissions thématiques, produites par des jeunes pour les jeunes, nous essayons de les intéresser aux sujets de société. Et une webTV va chercher ses auditeurs là où ils sont, c’est-à-dire sur les réseaux sociaux, etc. Comment envisagez-vous les perspectives du numérique dans le cadre d’un nouveau mandat ?Les perspectives vont au-delà des frontières de Bras-sur-Meuse. L’enjeu est de mener le combat d’égalité des territoires avec un plan THD pour la ruralité. L’avenir de nos territoires passera par leur capacité à être attractifs. C’est un enjeu d’aménagement du territoire en France car, urbains et ruraux, nos destins sont liés.u bras-sur-meuse.fr

u Lire sur parolesdelus.com : la table du conseil dans les nuages

Pont-Audemer

Lille

Amiens Métropole

Sur le terraIn

123

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Paroles d’élus tome 1036

maires de Francedu côté des

Pont-Audemer (Eure)

Former et accéder au numérIque

Depuis la fin 2000, la Ville de Pont-Audemer n’a cessé de développer les lieux d’accès gratuits à Internet, aux multimédias et aux nouvelles technologies, entre autres grâce à son service Net-Cité, qui met à disposition huit postes pour des consultations avec présence d’une animatrice.Elle a également proposé de nombreuses formations, individuelles ou en groupe, dispensées sous forme d’ateliers thématiques, en accord avec la charte NetPublic, pour encourager la découverte de l’informatique, d’Internet, des courriels, des logiciels de bureautique et outils numériques, etc. Les usagers ainsi que les associations et les agents de la collectivité les utilisent, en particulier via les ateliers spécifiques bureautique, quel que soit le support numérique ou le système d’exploitation.

À Pont-Audemer, la lutte contre la fracture numérique et l’inégalité des usages numériques est donc bien avancée, par exemple pour accompagner les demandeurs d’emploi, les seniors, ou monter des projets destinés aux jeunes avec la CAF, l’enjeu étant de doter gratuitement toute la population d’un niveau minimal. La collectivité permet ainsi une égalité d’accès aux technologies numériques pour les habitants de son territoire et une meilleure utilisation des outils informatiques pour son personnel. La plupart des formations sont organisées en petit groupe de cinq mais peuvent parfois être programmées en séances individuelles, avec une présence en continu d’animateurs. Régulièrement, les membres d’un groupe se consultent mutuellement afin de se retrouver lors de futures séances. C’est donc aussi

La Ville de Pont-Audemer se soucie des accès de l’ensemble de la population aux réseaux numériques mais aussi de sa formation dans un souci d’égalité devant le numérique.

1un moyen de développer le lien social et intergénérationnel sur le territoire. Le public et les associations qui ont bénéficié de ces formations en sont d’ailleurs très satisfaits. La principale difficulté est souvent de rassurer les apprenants, surtout les seniors, en démystifiant les outils numériques et informatiques. Quant à l’avenir, un atelier sur la sécurité des données personnelles, les droits et les usages sur Internet est en cours d’élaboration au sein de Net-Cité.u ville-pont-audemer.fr

Page 10: Le numérique en action

parolesdelus.com 37

Cela fait déjà longtemps que la Communauté d’agglomération d’Amiens Métropole a pris le tournant de l’ère numérique. Après l’e-concertation pour adapter le réseau de bus aux attentes des citoyens, en 2011 (lire tome 8, page 111), la Communauté a mis en place, en 2012, une concertation par un jeu pour évaluer les besoins à l’occasion d’un projet de construction de piscine.

L’enjeu de cette consultation numérique était de taille : il s’agissait de récolter l’avis des futurs utilisateurs de cette piscine, à commencer par ceux qui participent rarement aux réunions publiques. Et, notamment, les jeunes,

Comme LNTV à Bras-sur-Meuse, la webTV LM-TV a pour objectif de faire connaître Lille Métropole à travers des films, en informant sur ses compétences : culture, déchets, écologie, économie, eau, transports, nature, sport, habitat, voirie, etc. Chaque semaine, sont diffusés des reportages, des débats, des clips, etc. LM-TV informe sur toutes les actions menées par Lille Métropole, de la nouvelle politique des encombrants à l’actualité des parcs naturels.

Grâce à l’intervention de plusieurs agences de la métropole lilloise en charge de la production des contenus, cette webTV est un réel outil multimédia au service des citoyens. Lancé en 2013, ce portail a plusieurs objectifs : faire connaître l’activité de Lille Métropole et communiquer sur toutes ses actions, inciter les internautes à participer en envoyant leurs propres vidéos, permettre une complète

autonomie des personnels de Lille Métropole pour mettre à jour la webTV, etc.

Mais ce projet va bien au-delà d’une chaîne d’information classique. C’est un accès simple à l’information locale, avec des conseils de la Communauté et des informations en direct sur les événements de la Métropole. Après avoir créé leur compte, les internautes peuvent ajouter des vidéos à leur playlist pour les consulter ultérieurement. Ils peuvent aussi participer à la webTV en soumettant leurs propres vidéos au comité de rédaction de LM-TV. Les internautes découvrent les vidéos réalisées près de chez eux en sélectionnant leur commune ou leur territoire. De plus, LM-TV, connectée aux réseaux sociaux, permet aux internautes de partager les vidéos sur Facebook et Twitter, mais aussi sur leur blog en intégrant le lecteur dédié. u lm-tv.fr

qui adhèrent plus facilement aux consultations en ligne. La première phase de cette concertation a débuté sur Internet sous forme de jeu. L’initiative de la Métropole avait pour but de recueillir et de prendre en compte les attentes et les suggestions des citoyens sur cet aménagement de piscine.

La démarche, très plébiscitée, a favorisé le lancement d’une deuxième phase de concertation. En répondant à une série de questions concernant leurs habitudes, les internautes obtenaient un modèle 3D de leur piscine idéale.

Si le budget de développement (15 000 euros) représente un réel investissement pour la mairie, il constitue un moyen efficace et relativement économique de consulter les citoyens face au coût de réalisation de la piscine, estimé entre 15 et 20 millions d’euros.

Avec près de 2 500 participants, cette consultation fut un véritable succès. Par le nombre, mais aussi parce qu’elle a révélé les pratiques des futurs usagers. Par ailleurs, les nombreuses suggestions de citoyens ne résidant pas dans la Métropole, ont permis de démontrer toute l’attractivité de la capitale régionale. u amiens.fr/piscine

2 3Amiens Métropole (Somme)Un jeu en ligne pour construire sa piscine idéale

Lille (Nord)À l’heure de l’information numérique

Page 11: Le numérique en action

Paroles d’élus tome 1038

Les intercommunalités se soucient de mieux maîtriser l’outil numérique et de le diffuser, parce que, dynamique, il optimise la gestion des territoires, stimule leur aménagement, démultiplie les politiques d’économies, valorise le travail des élus – avec davantage de transparence – et renforce les pouvoirs du citoyen.

Daniel Delaveau

“le numérIque IrrIgue le quotIdIen deS populatIonS.”

Ancien maire de Rennes, président de Rennes Métropole de 2008 à 2014, Daniel Delaveau a présidé l’Assemblée des communautés de France, qui a contribué, dès 2004, au dispositif Paroles d’élus. Entretien sur les enjeux du numérique dans les territoires.

Daniel Nouaille

“le bon élu eSt un élu InFormé.”Daniel Nouaille, maire d’Aixe-sur-Vienne jusqu’en mars 2014, ancien

président de la Communauté de communes Val-de-Vienne et ancien vice-président de l’AdCF, a beaucoup œuvré en faveur de l’essor du numérique dans les collectivités territoriales.

intercommunalités

leS communautéS danS la révolutIon numérIque

Paroles d’élus Quelles sont depuis dix ans, selon vous, les avancées les plus caractéristiques en matière de moderni-sation des services publics ?Daniel Nouaille En premier lieu, l’accès des habitants à l’infor-mation et aux services proposés par les collectivités, avec la mise

Paroles d’élus Vous étiez encore récemment maire de Rennes, commune-phare en matière de ville numérique. Quelles avan-cées les plus prometteuses retenez-vous ?Daniel Delaveau Authentique révolution industrielle, l’essor du numérique touche de plein fouet, au-delà des domaines économique

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté des

Page 12: Le numérique en action

parolesdelus.com 39

en ligne du paiement de certains services, l’ins-cription sur les listes électorales, la consultation du PLU, etc. Ensuite, du point de vue de l’orga-nisation interne, la simplification administrative fait gagner un temps précieux. La télétransmis-sion de documents, dont le circuit a été réduit, notamment celui des contrôles de légalité dans les préfectures, permet d’éviter désormais de nombreux déplacements. En somme, l’impres-sion d’avoir quitté le Moyen-Âge pour vivre dans une ère moderne. Aujourd’hui, le bon élu est un élu informé.Les collectivités, en particulier les intercom-munalités, ont-elles suffisamment investi le champ et les outils du numérique ?Tout reste à faire, d’autant que le champ explose et que le monde entier communique : le nombre d’informations que les collectivités diffusent et reçoivent double chaque année. Ni compétents ni ouverts, certains élus ont freiné localement le

développement du numérique. Certaines col-lectivités aussi, de crainte de perdre du pouvoir. D’autres ont manqué de moyens… Il faut aider, accompagner les hommes et les femmes, les convaincre et recenser les bonnes pratiques : c’est là que se trouvent des gisements d’éco-nomies et de temps pour rendre les élus plus productifs et plus responsabilisés. L’innovation n’est pas toujours à Paris ou à Lyon, mais éga-lement en Ariège ou dans l’Aveyron.Quels sont les secteurs concernés par de telles progressions ?Nous signons encore des dizaines de kilos de papier. En matière de marchés publics, par exemple, pour des chantiers de métro ou de tramway. Dans les services, les relations entre usagers et prestataires peuvent être encore amé-liorées. Mais au-delà, nous devons continuer, sans cesse, de nous interroger sur ces outils numériques pour les faire évoluer.

et social, le champ démocratique, les outils numé-riques constituant de formidables atouts pour les collectivités territoriales, en particulier pour les ser-vices aux citoyens. De la plus petite communauté de communes à la métropole, l’innovation joue son rôle, avec la mise en place de nouveaux services, dans la gestion de l’état civil, l’accès aux cantines, à la crèche, à la médiathèque, etc. Le numérique offre des capacités d’innovation considérables, et les collectivités y contribuent largement en soute-nant les start-up, en incitant localement à la créa-tion et à l’innovation, comme dans le cas des can-tines numériques ou des fablabs. Tous les champs de la vie collective et publique sont concernés, de la crèche au cimetière ! Une illustration se dégage-t-elle de ce four-millement d’usages ? L’élément majeur est qu’aucun champ de la vie sociale et collective n’échappe aux atouts du numérique, lequel facilite le quotidien de toutes les populations.

Quels sont les principaux obstacles et que préconisez-vous pour les contourner ? L’accessibilité pour tous est l’objectif principal auquel nous devons nous consacrer, à travers l’éducation et la formation. La fracture entre les territoires existe aussi sur le plan social pour les gens démunis face à ces technologies. Je voudrais citer deux exemples émergents. D’abord, la ques-tion du vieillissement et l’ensemble de services que nous devons apporter pour faciliter le maintien à domicile et mieux vivre le grand âge. De l’adapta-tion du logement au lien entre la personne âgée isolée et les autres, nous attendons beaucoup du numérique. L’enjeu et le défi de société sont considérables : développer de nouveaux services et outils, créant ainsi des emplois. Autre exemple : l’apport du numérique dans la gestion globale de la cité, offrant un meilleur niveau de service à la population, tout en étant source d’économies pour les collectivités. C’est tout l’enjeu des smart cities et des smart grids : mieux faire vivre la ville.

Grand Cahors

Lamballe Communauté

Grand Autunois Morvan

Communauté d’agglomération dracénoise

Sur le terraIn

1234

Page 13: Le numérique en action

Paroles d’élus tome 1040

Depuis le printemps 2013, les habitants du Grand Cahors peuvent accéder aux équipements et aux services intercommunaux grâce à une carte appelée le Grand Pass. Difficile de faire plus simple !La création de la carte Grand Pass repose sur une démarche participative des citoyens et interne à la collectivité, via un processus de mutualisation important entre la Ville de Cahors et la Communauté d’agglomération.

Il en résulte un accès simplifié aux services publics. Les usagers fournissent leurs coordonnées pour obtenir leur Grand Pass. Ils sont ensuite facilement identifiés et accèdent sans inscription supplémentaire à la plupart des services intercommunaux. Dispensés de remplir de nombreux formulaires, les habitants bénéficient en outre de réductions tarifaires dans

Pour réduire la fracture numérique, la communauté de communes bretonne de Lamballe s’est dotée d’un réseau de cyberbases où des animateurs qualifiés accompagnent les usagers. Car simplifier le service public implique d’en garantir l’accès au plus grand nombre. Ce réseau, outil d’aménagement et de développement du territoire déployé depuis 2004, est devenu un service intercommunal en 2014.

Composé de six cyberbases réparties sur l’ensemble du territoire intercommunal ainsi que d’un Point étude et de l’espace multimédia de la bibliothèque, il offre gratuitement l’accès Internet aux habitants. Il compte aussi les équipements, par exemple

les piscines et le réseau de transports en commun. Pour l’accès au nouveau complexe aqualudique, la carte peut même être créditée. La carte Grand Pass simplifie les démarches des 43 400 Grands-Cadurciens, offre des avantages tarifaires auprès des services et favorise le sentiment d’appartenance l’intercommunalité autour de l’identité territoriale.u grandcahors.fr

les services communautaires du Point info jeunesse et info emploi, et le Point d’accès à la téléformation pour développer la formation à distance.

Chaque cyberbase est équipée de matériel performant, de cinq à huit postes informatiques munis des logiciels de bureautique, de matériel photo et vidéo. L’accès au numérique est en outre favorisé par la présence d’un réseau d’animateurs sur toute la communauté de communes. Ils proposent aux usagers des ateliers pour débutants ou utilisateurs confirmés. u lamballe-communaute.com

1 2Lamballe Communauté (Côtes-d’Armor)Révolution numérique : tous en profiter

Grand Cahors (Lot)Halte aux formulaires… carte Grand Pass !

“Le Grand Pass est une carte d’identité du territoire qui transforme l’usager en citoyen. Il constitue un véritable sésame pour tous les habitants de l’agglomération.”Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors, président du Grand Cahors

“Conscients que nous devons favoriser l’accès au numérique à tous nos concitoyens, nous recherchons constamment des partenariats, ouvrons nos cyberbases, et multiplions les événements autour du numérique.”Jean-Pierre Briens, maire de Morieux, vice-président de Lamballe Communauté

du côté des

intercommunalités

Page 14: Le numérique en action

parolesdelus.com 41

2La plateforme e-Marchés Dracénie réunit une vingtaine de structures publiques du territoire dracénois. Elle offre une meilleure visibilité des procédures de consultation et favorise l’accès de l’ensemble des acteurs économiques locaux à la commande publique.

Depuis la fin mars 2013, la plateforme en ligne voulue par la Communauté d’agglomération dracénoise centralise les offres de marchés publics des collectivités et des administrations de la Dracénie. Le dispositif améliore la visibilité des marchés publics, d’autant plus qu’une dizaine de collectivités ne disposaient pas de site web pour leurs marchés.

L’objectif affiché est de faciliter l’accès du tissu économique à l’offre de marchés publics et de faire de la commande publique un levier de développement territorial solidaire. Pour simplifier

En Bourgogne, le Grand Autunois Morvan a misé sur la dématérialisation pour simplifier les relations entre les multiples acteurs de son territoire. Il y avait là, pour lui, nécessité d’un fonctionnement intercommunal, mais aussi le souci d’envisager un travail collaboratif avec un objectif d’efficacité à la clé.C’est ainsi en 2008 que cette intercommunalité crée son réseau de communication intranet/extranet pour faciliter la communication et le travail avec les mairies éloignées, puis avec les élus communautaires. Aujourd’hui, l’outil est commun à tous les agents de la collectivité, qui continue de s’élargir géographiquement et étoffe ses compétences.

Munis d’un accès sécurisé, tous les intranautes peuvent consulter depuis un mobile les actualités, le carnet d’adresses mutualisé, leur agenda, et accéder au stockage et au partage de données en ligne. Le dispositif a généré des économies liées au zéro papier, tout en offrant rapidité et réactivité pour répondre aux usagers. Le Grand Autunois Morvan dispose ainsi d’un réseau intranet performant qui favorise le travail collaboratif entre les services et avec les élus. Ici, la dématérialisation a fait ses preuves au bénéfice des agents, des élus et de l’efficacité pour l’usager.u grandautunoismorvan.fr

la démarche dématérialisée et attirer les TPE/PME, le portail propose des fiches pratiques et un guide d’accompagnement. La solution technique garantit également une sécurité optimale pour le dépôt des réponses électroniques.u emarche.dracenie.com

3 4Communauté d’agglomération dracénoise (Var)Plateforme en ligne des marchés publics du territoire

Grand Autunois Morvan (Saône-et-Loire)Le travail collaboratif pour toujours plus d’efficacité

“L’intranet et la stratégie de dématérialisation de notre Communauté rendent le travail entre les élus, personnels et contacts externes d’une incroyable efficacité/simplicité, générant confort et gains de productivité.” Jean-Baptiste Pierre, maire de Sommant, vice-président de la Communauté de communes du Grand Autunois Morvan

“Dans un contexte de crise économique qui touche autant le secteur marchand que les collectivités, notre agglomération souhaite inscrire les dépenses publiques dans un cercle vertueux au service des acteurs de son territoire.”Olivier Audibert-Troin, président de la Communauté d’agglomération dracénoise, député du Var

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Paroles d’élus tome 1042

À l’heure de la réforme territoriale, le président de l’ADF témoigne du rôle pionnier des Départements dans le numérique qui “innerve leurs politiques publiques”. Il cite leur investissement dans le haut débit hier, dans le très haut débit aujourd’hui et demain, mais aussi dans l’e-administration, l’e-éducation, l’e-santé ou les SIG, qui en font des plateformes indispensables pour la modernisation de l’action publique.

“Rendre compte de dix ans d’inves-tissement des conseils généraux dans le numérique est ardu, parce qu’ils y ont été pionniers, aux avants postes de la lutte contre les fractures numériques territoriales, sociales et culturelles. Aujourd’hui, les politiques publiques des conseils généraux sont innervées par l’usage du numérique. Ce n’est pas d’un ou de dix usages numériques dont il faudrait parler ici, mais de 100, de 1 000…

Le très haut débit, après le haut débitPour rappel, les Départements ont été pour l’essentiel à l’origine de la moi-tié des 3 milliards d’investissements permettant d’apporter l’Internet haut débit dans les petites villes, les bourgs, les campagnes. En dix ans, plus de 2 500 zones d’activités et 13 000 éta-blissements publics, administratifs, intercommunaux, d’enseignement, de santé, d’action sociale et culturelle, ont été ainsi connectés au haut débit. En

prévoyant d’investir 3,3 milliards d’eu-ros sur fonds propres au cours des dix prochaines années, ils vont faire de même pour le très haut débit. Par ailleurs, les conseils généraux ont été parmi les principaux investisseurs dans les quelque 5 000 espaces publics numériques (EPN).

Des partenaires incontournables Ce que l’on sait moins, c’est qu’avec un budget informatique annuel de 790 millions d’euros, 22 000 ser-veurs, 60 000 techniciens, 620 spé-cialistes des systèmes d’information géographiques et une cinquantaine d’organismes intercollectivités de coopération informatique et numérique dont ils sont à l’initiative, les conseils généraux se sont positionnés comme des architectes et des partenaires incontournables de la modernisation de l’action publique. À maints égards, en partenariat avec les autres niveaux de collectivités, ils en sont devenus les laboratoires de proximité.

Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des Départements de France (ADF)

“aux avantS poSteS de la lutte contre leS FractureS numérIqueS…”

départements

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté des

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Au cœur des politiques publiques innovantesDans tous les domaines – des soli-darités sociales jusqu’au soutien à l’innovation et aux start-up du numérique, en passant par l’action éducative et culturelle ou l’aide aux communes – s’y invente la façon dont se conçoivent désormais grâce au numérique des politiques publiques innovantes centrées sur les attentes et les besoins des citoyens, des associations et des entreprises.Il est significatif que dans le domaine de l’éducation nous estimons à plus de 250 millions d’euros par an, depuis 2009, l’investissement des Départements dans la connexion, l’équipement informatique et les systèmes d’information et de pédagogie numérique des collèges (espaces numériques de travail, tableaux interactifs, ordinateurs portables, tablettes…). Il n’est pas anodin non plus que, depuis trois ans, 12 Départements se soient déjà portés aux avant-postes de l’open data ; 30 autres ont l’intention de s’y lancer.Ce qui se lit au travers de ce dynamisme numérique, c’est que la dimension départementale et sa gouvernance par les conseils généraux ont fait preuve d’une capacité d’adaptation d’autant plus remarquable qu’elle est deve-nue collaborative et partenariale.Les Conseils généraux sont désor-mais les artisans les plus créatifs des nouveaux territoires de projets dont notre pays a besoin. Sans doute serait-ce une grave erreur que de penser pouvoir s’en priver.”u departements.fr

Aube

Isère

Puy-de-Dôme

Calvados

Drôme

Sur le terraIn

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1L’Aube a choisi de faire de la dématérialisation de la chaîne comptable, des marchés publics et du contrôle de légalité les leviers essentiels de la modernisation de sa relation aux usagers et de sa transformation administrative.Mais, dans un contexte où les marges de manœuvre des collectivités se restreignent, le Département a senti un besoin pressant de regroupement de l’ingénierie : l’avènement du cloud computing et les nombreux projets de services en ligne poussent à promouvoir les logiques de mutualisation.

Proposée par l’Aube, cette logique a convaincu les Conseils généraux des Ardennes et de la Marne. Ainsi a été créée la société publique locale Xdemat, conçue à l’origine pour répondre à l’enjeu majeur de l’archivage électronique : si la conservation ne remplit pas les conditions exigées pour la reconnaissance d’un écrit électronique (authenticité et intégrité), elle perd sa valeur juridique.Rejointe rapidement par les Conseils généraux de l’Aisne,

AubeXdemat, l’Aube de la mutualisation…

de la Haute-Marne et de la Meuse, et par la Région Champagne-Ardennes, la SPL X-Demat étend aujourd’hui ses services pour ses actionnaires à l’ensemble de la chaîne de la dématérialisation. Elle aide les petites collectivités (à ce jour, 721) de chacun des départements et met à leur disposition “des outils simples d’utilisation, car développés en interne par des collectivités pour d’autres collectivités”.u spl-xdemat.fru cg-aube.fr/273-dematerialisation-et-e-services.htm

“À l’initiative de l’Aube, La SPL-Xdemat prouve que six Départements peuvent mutualiser leurs ressources pour mettre à disposition de toutes les collectivités des outils de dématérialisation simples d’utilisation, car développés en interne par des collectivités pour d’autres collectivités.”Philippe Adnot, président du Conseil général de l’Aube, sénateur

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Paroles d’élus tome 1044

3Agrilocal est une plateforme virtuelle de mise en relation de proximité entre exploitants agricoles et acheteurs de la restauration collective. Intuitive et rapide, cette plateforme, lancée à la fin 2012 par le Puy-de-Dôme et la Drôme – rejoints par neuf puis 15 Conseils généraux – offre un gain de temps précieux pour l’achat de denrées alimentaires en circuits courts.

Grâce à un module original de géolocalisation automatique de la filière, le site agrilocal.fr crée une liaison directe entre acheteurs publics (collèges, lycées, maisons de retraites, communes, communautés…) et producteurs.Le dispositif Agrilocal assure le respect du Code des marchés publics et permet aux exploitants agricoles d’accéder à de nouveaux débouchés en leur assurant un revenu complémentaire. Grâce à son effet de désintermédiation de la chaîne économique, le système permet aux producteurs de récupérer l’essentiel de la valeur ajoutée obtenue de

Le projet Autonom@dom®, lancé en Isère, a pour objectif de regrouper téléassistance, télésanté et télémédecine dans un seul bouquet de services adapté aux besoins des personnes en risque ou en perte d’autonomie, atteintes d’une pathologie chronique invalidante ou en convalescence, et de favoriser leur vie à domicile.

Il s’appuie sur les technologies numériques comme supports à des parcours de santé et de soins sans rupture, de décloisonnement du sanitaire et du médico-social, tout en répondant à plusieurs questions structurantes : quelle organisation optimale et quels types d’offres pour éviter des hospitalisations inutiles et garantir le retour rapide de l’hôpital ou le maintien à domicile ? Comment répartir les charges fixes d’une telle infrastructure ? Comment financer le volet télémédecine/téléassistance par la réallocation des ressources du système de santé ? Quelles évolutions dans

Puy-de-DômeLe numérique aide les circuits courts alimentaires

Isère Bien vieillir en réseaux et à domicile

l’allocation des ressources de santé pour créer un modèle économique public/privé pérenne ?

Associant des groupes industriels et PME, des entreprises de l’économie sociale et solidaire, des collectivités locales, des organismes publics et des usagers, l’expérimentation a commencé pour une durée de deux ans et demi avec près de 600 personnes.u isere.fr/social/personnes-ageesautonomadom

leur production, mais aussi, comme c’est le cas dans le Puy-de-Dôme, de stimuler la demande locale et de structurer l’offre en produits biologiques. 530 producteurs agricoles et la quasi-totalité des restaurateurs collectifs puydomois recourent déjà régulièrement à Agrilocal.u agrilocal.fru agrilocal63.fr

“Autonom@dom® a pour ambition, en Isère, de regrouper téléassistance, télésanté et télémédecine dans un seul bouquet de services adapté aux besoins et aux moyens des personnes en perte d’autonomie, et de répondre à leur demande de présence et de liens.” Alain Cottalorda, président du Conseil général de l’Isère

“Grâce au développement d’Agrilocal, le Conseil général du Puy-de-Dôme se donne les moyens de favoriser des achats de proximité de qualité et de développer les productions agricoles locales.” Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil général du Puy-de-Dôme, vice-président de l’ADF

2du côté des

départements

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3 4 5OASIS (Openly Accessible Services & Interacting Society) est une plateforme de services interactifs, grâce au partage de données, à destination des citoyens, des associations, des collectivités et des entreprises. Pour les collectivités et les institutions, c’est une nouvelle manière de rendre les services publics plus accessibles et de favoriser la participation citoyenne.

La vocation du projet est d’être le trait d’union entre les citoyens, les collectivités et les entreprises pour le développement local et la création d’un bien commun numérique. Basée sur une plateforme entièrement “open source”, OASIS peut accueillir tout type de logiciel dans le but de créer de l’interopérabilité grâce à des référentiels de données coconstruits avec les éditeurs et utilisateurs des services. L’objectif est de fournir aux administrations publiques un environnement de services mutualisés (applications métiers, télétransmission,

L’Educ de Normandie est un établissement numérique de travail (ENT), fruit d’un partenariat entre Départements, Région et autorités académiques, qui ont choisi une solution technique pour offrir un même outil à l’ensemble des collèges et lycées publics de leur territoire. Les collectivités financent la solution et veillent à sa mise en œuvre, tandis que les autorités académiques organisent la formation et l’accompagnement des personnels.

L’objectif est avant tout de favoriser l’élévation du niveau de formation de tous les jeunes

DrômeLa création d’un bien commun numérique au service de la transversalité

CalvadosL’école numérique,une ambition communeau bénéfice des jeunes

et de faciliter leur insertion sociale et professionnelle. L’Educ de Normandie vise à mettre à disposition des établissements du Calvados le même ENT que dans les autres départements de Basse-Normandie, sous forme d’un portail d’accès à des services éducatifs et à des ressources pédagogiques qui répondent aux enjeux spécifiques du territoire.

Le déploiement de cet ENT a débuté en 2013-2014 et se poursuivra sur une période de cinq ans, selon un calendrier défini par les partenaires du projet.u l-educdenormandie.fr

e-administration, archivage…) pour faciliter le déploiement de services interactifs ainsi que la création, la diffusion, et la réutilisation des données produites dans ces services par tout type d’utilisateur.

OASIS permet une approche transversale du territoire, car elle procure les conditions pour accueillir au fil du temps des services variés : touristiques, médico-sociaux, de transport, de gestion énergétique, etc. u pole-numerique.fr/index.php/le-projet-europeen-oasis

“Toute la communauté éducative normande est mobilisée pour offrir à chaque enfant les meilleures chances d’accéder au savoir et d’apprendre dans une relation de confiance solidaire, et non plus de manière solitaire.” Jean-Léonce Dupont, président du Conseil général du Calvados, sénateur

“Dans le domaine de l’économie numérique, OASIS est le parfait exemple d’une coopération européenne au service de l’innovation publique et citoyenne, du bien commun local et des solidarités de proximité.”Didier Guillaume, président du Conseil général de la Drôme, sénateur

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Paroles d’élus tome 1046

ruralités

Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) – près de 10 000 adhérents –, présente ici sa vision du numérique. L’AMRF s’engage au quotidien aux niveaux local et national pour défendre et promouvoir les enjeux spécifiques de la ruralité. Avec l’appui, notamment, du numérique.

Paroles d’élus Vous estimez-vous satisfait d’avoir obtenu la généralisation du très haut débit à l’ensemble du pays, alors que la feuille de route du Gouvernement prévoit un calendrier décalé du déploiement dans les villes et dans les campagnes ?Vanik Berberian Nous ne serons satisfaits que lorsque chaque habitant de chaque commune rurale aura effectivement accès au très haut débit et que la fracture numérique sera enfin résorbée. Le calendrier du Gouvernement était en retrait par rapport aux demandes urgentes des maires ruraux. L’AMRF avait fait du très haut débit la première de ses dix priorités pour le nouveau man-dat présidentiel. Nous n’en démordons pas. La feuille de route prévoit un calendrier en deux temps : d’ici 2017, déploiement du très haut débit dans les zones denses. Puis couverture de l’ensemble des foyers d’ici 2022. Rien ne garantit aujourd’hui le respect du calendrier pour ces deux phases : nous restons en alerte. Le développement très rapide de la dématérialisation dans de nombreux domaines risque d’exclure encore plus les territoires qui ne disposent pas d’un bon accès à Internet.

Vanik Berberian, président de l’AMRF

“nouS SeronS SatISFaItS quand chaque habItant deS communeS ruraleS aura accèS au thd.”

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté des

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À votre avis est-il nécessaire de passer par des phases d’expérimentation ? Et si oui, quelles leçons les maires ruraux peuvent-ils en tirer ?L’expérimentation de techniques ou d’usages demande des moyens que les communes rurales n’ont pas la plupart du temps. Ce que je reproche à l’expérimentation, c’est qu’elle s’ arrête sou-vent à l’expérience ponctuelle. Or, ce qui est important, c’est la généralisation à tout le pays. Sinon, cela crée de nouvelles frac-tures. Comme ce fut le cas avec l’opération Connect’Écoles, pré-décesseur du programme Écoles connectées du Gouvernement qui vise à généraliser le “vrai haut débit” aux écoles rurales.Y a-t-il une spécificité rurale des usages du numérique ?C’est une question très intéressante dont les chercheurs devraient s’emparer. Comme je ne suis pas un chercheur, mais un praticien, je vais répondre par d’autres questions : tout d’abord, en quoi le numé-rique est-il différent des autres objets technologiques ? Existe-t-il une spécificité des usages de l’électricité ou de la télévision dans les cam-pagnes ? Existe-t-il une culture rurale d’Internet, cette technologie qui fait passer de l’échelle mondiale à l’échelle locale à la vitesse d’un zoom dans Google Earth ? Il faudrait corréler les résultats avec la catégorie socioprofessionnelle, le niveau d’études… et l’âge du capitaine. À ce stade du développement du numérique dans notre société, je crois que ces facteurs prennent le pas sur beaucoup d’autres.Considérez-vous que les maires ruraux ont intégré le virage du numérique ?Impossible d’envisager les maires ruraux comme un ensemble homo-gène : plus de 30 000 individus, accompagnés de conseillers munici-paux et de secrétaires de mairie ! Le “virage du numérique” est une jolie expression, mais quel en est le “rayon” ? En tout cas, il n’y a pas de sortie de route des chemins ruraux sur les autoroutes de l’information. Pour prendre deux extrêmes, l’usage du courrier électronique est généralisé – au point de devenir une charge pour les élus ! À l’in-verse, l’usage de l’e-administration reste peu répandu. Comment s’en étonner lorsque la télétransmission des délibérations à la préfecture pour contrôle de légalité représente une charge pour la commune, notamment en coût d’équipement (abonnement à un tiers de télétransmission, achat d’un certificat électronique d’identification…). Je n’ai pas l’impression que l’administration d’État a complètement intégré le virage. Elle commence cepen-dant à prendre en compte nos mairies rurales. Quant à la page Facebook du village, certains élus se demandent si elle est bien indispensable dans une commune où le maire peut discuter avec ses administrés dans la rue ou au bistro… et pourtant…u amrf.fr

Campagnol

Connect’Écoles

Les tiers lieux

Sur le terraIn

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Paroles d’élus tome 1048

du côté des

ruralités

L’opération Connect’Écoles a été déployée par quatre partenaires – AMRF, NordNet, Eutelsat et Orange –, pour mieux faire connaître le haut débit par satellite aux écoles rurales : une trentaine de sites ont été gratuitement équipés et reliés en France métropolitaine au satellite KA-SAT d’Eutelsat.

Le projet Connect’Écoles, mené sur les années scolaires 2012-2014, a été l’occasion pour des enseignants d’une trentaine d’écoles rurales, dont plus de la moitié ne connaissait pas le satellite ou n’en avait pas une bonne image, de découvrir les apports de cette solution technologique qui ne nécessite que peu de matériel (une parabole et un décodeur pour un débit jusqu’à 20 Mbp/s en réception).

Après l’opération, les municipalités ont décidé, pour les trois quarts, d’équiper et d’abonner les établissements. En effet, la connexion a été autant appréciée comme un service pour la gestion administrative de l’école que pour les usages pédagogiques,

Le site Internet communal est souvent la première manifestation de l’intérêt du maire pour les usages du numérique et la première action engagée dans ce domaine par les communes. Pourtant, personne n’est à même aujourd’hui de fournir précisément le nombre de communes disposant d’un site web. Les estimations varient entre un tiers, la moitié, voire deux tiers… Quoi qu’il en soit, encore beaucoup de chemin à parcourir.

Trois mots pour caractériser campagnol.fr, service lancé en 2010 par l’AMRF : simplicité, simplicité et simplicité. Pour généraliser l’utilisation de cet outil, il fallait surmonter les

Connect’ÉcolesL’école rurale enfin à haut débit

CampagnolUn site web pour toutes les communes

obstacles propres aux petites communes. La simplicité se manifeste d’abord par un outil de création et de gestion de site ne demandant pas d’autres compétences que l’utilisation d’un logiciel de bureautique. Elle se retrouve également dans une formule imaginée par des maires : répondant aux besoins usuels d’une commune et suffisamment souple pour se conformer à son identité et aux choix des élus. Troisième dimension : la simplicité d’un pack complet regroupant en un même abonnement l’outil de gestion du site en ligne, l’espace d’hébergement, le nom de domaine et l’assistance téléphonique, pour un coût modique.

Avec ce service issu de la volonté de mutualisation d’une association d’élus, complété par les offres commerciales du marché, la généralisation du site Internet pour les communes de France est désormais une perspective réaliste. Qui est prêt prendre le pari avec l’AMRF qu’elle sera atteinte lors de ce nouveau mandat ?u campagnol.fr

de la petite section au CM2. Les enseignants l’ont souvent perçue comme un gain de temps, procédant depuis leur domicile à des formalités courantes (relation avec l’Académie…). Ils ont aussi découvert un accès à des ressources en ligne qui leur ont ouvert l’horizon des usages possibles avec le matériel informatique de la classe. Cette diversité des usages pédagogiques développés au cours de cette expérimentation témoigne également d’une appropriation de l’outil par les enseignants avec leurs élèves. Ils ont exprimé leur satisfaction pour un service qui a bien répondu à leurs besoins en termes de rapidité, de fluidité, de continuité et de volume de téléchargement.u amrf.fr

“Il ne suffit pas d’installer des tableaux numériques dans toutes les classes. Sans un débit suffisant pour y apporter de l’image et de l’interactivité, ça ne sert à rien. À l’outil, il faut associer le débit nécessaire.” John Billard, maire du Favril, vice-président de l’AMRF, membre du Conseil national du numérique

1 2

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Les tiers lieux

le maIllage deS “poSSIbleS”

Et demain, quelle innovation numérique serait susceptible de se généraliser à la campagne ? Celle-ci pourrait être sociale plutôt que technique. Entre Espaces publics numériques (EPN) et centres de “coworking” : des lieux dont les activités s’organisent en fonction des besoins. Plusieurs générations se sont déjà succédé. À l’origine se sont tout d’abord développés les Papis (Points d’accès à Internet), puis sont apparus les EPN, plus orientés vers la formation aux usages. Certains évoluent vers les centres de projets et de ressources, en intégrant éventuellement des “fablabs” (laboratoires de fabrication) qui mutualisent le matériel, tout particulièrement les imprimantes 3D. Enfin, le travail à distance reste l’objectif des cybercentres et cyberbases – dont un modèle uniforme n’est pas encore défini, tant ils dépendent des profils de travailleurs et d’entreprises présents sur le territoire.

Ces espaces sont connus sous l’appellation “tiers lieux”, fourre-tout sympathique dans lequel pourraient également entrer les Maisons de services publics (MSP) dopées au numérique où l’on pourrait, par exemple, entrer en contact avec des administrations par visioconférence. À condition que ces MSP se généralisent dans une version décentralisée et disséminée qui ne serait pas limitée à la ville-centre de l’intercommunalité. Pour cela, l’utilisation du maillage communal qui permet le contact pour tous est l’unique voie en faveur de la généralisation autour de cette richesse bien française des 36 000 communes !Le maire d’une commune rurale de Seine-et-Marne avait adopté pour son projet une appellation poétique et opérationnelle : le “relais des possibles”. Un bon résumé de l’ouverture sur l’avenir inhérente à ces réalisations.

Papis, EPN, fablabs, cybercentres, cyberbases, MSP, etc. Dans leur prolongement les tiers lieux sont appelés à se développer dans les territoires.

L’AMRF s’intéresse à de nouvelles structures, sortes de maisons de service public connectées, dont la création peut être suscitée par le numérique et ses usages. On les appelle des tiers lieux, espaces spécifiques ouverts aux usages numériques dans les territoires, en particulier ruraux.

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montagne

Symbole stratégique et économique de l’attractivité des territoires, le très haut débit est, tout particulièrement en montagne, la garantie pour les élus d’une juste cohérence territoriale et d’une répartition équitable des services numériques. L’objectif : la disparition des zones blanches… hormis la neige.

L’accès au très haut débit (THD) est un enjeu stratégique pour les territoires de montagne. Aujourd’hui plus que jamais, ils ont besoin d’une politique ambitieuse d’aménagement numé-rique de tous les territoires. Sans solution adaptée, le risque est grand d’assister à l’apparition d’une véritable fracture numérique. Les difficultés de déploiement du THD, liées à la topographie et à l’éloignement des centres urbains denses, ne doivent pas induire d’inégalité de traitement pour les citoyens. Il est indispensable de favoriser le déploiement rapide du très haut débit dans ces zones pour éviter la triple peine : enclavement routier, ferroviaire, et absence de couverture numérique. Le très haut débit constitue un facteur essentiel de développement et de compétitivité pour les entreprises implantées en montagne, en termes d’innovation, de productivité et d’accès à de nouveaux marchés. Il leur permet en effet de renforcer l’efficacité de leur fonctionnement et d’éliminer les barrières liées à la distance, notamment grâce à la visioconférence et au transfert instantané de données.

Laurent Wauquiez, député de la Haute-Loire, président de l’Anem, ancien ministre

“ne reStonS paS paSSIFS, maIS tentonS de réSorber au pluS vIte leS InégalItéS.”

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté des

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La généralisation de l’accès au très haut débit pour les citoyens constitue par ailleurs un levier d’innovation en permettant d’accé-der à des usages nouveaux (réalisations 3D, jeux en ligne, visio-conférence, open data…). Si la couverture intégrale du territoire en fibre optique est annoncée pour 2022, la priorité dans la période transitoire n’est pas de rester passif, mais bien de tenter de résor-ber au plus vite les inégalités.

Au sein de l’Anem, nous œuvrons pour la réduction rapide des dis-parités d’accès à Internet en conduisant des expérimentations de montée en débit dans les zones blanches, liées au développement du tourisme ou de l’éducation. J’insisterai particulièrement sur la problématique du financement, car nous n’avons pas d’autres choix que de réfléchir à des solutions de déploiement sous l’angle de la péréquation. La prise en considération de la ruralité au travers d’un coeffi-cient intégrant la faible densité de population et l’habitat dispersé démontre la nécessité de répartir les aides publiques en fonction du coût du déploiement. À ce titre, le financement du réseau élec-trique rural, dont l’État a subventionné 50 % des travaux engagés par les collectivités avec un taux majoré pour la desserte des zones les plus reculées, constitue un précédent à méditer. L’État doit donc organiser le déploiement du réseau selon le modèle économique et les options technologiques les plus appropriés aux spécificités locales. Nous avons trouvé une grande écoute de la part de la mission France Très Haut Débit. Mais au moment où s’intensifie le déploiement d’un réseau de communications à très haut débit, les moyens humains consacrés, aux niveaux national et local, à ce chantier gigantesque apparaissent encore insuffisants. Il est donc plus que jamais nécessaire de conforter la mission France Très Haut Débit en lui donnant les moyens de ses ambitions. La question de la cohérence territoriale du déploiement fera l’ob-jet de toute la vigilance des élus de la montagne, qui prônent la neutralité technologique : peu importe le support, dès lors que le même service est apporté en tout point du territoire. Les élus de la montagne ne resteront pas les spectateurs passifs du déploiement de la fibre optique dans les zones denses.u anem.fr

Pays de Murat

Saint-Girons

Olmi-Cappella

Sur le terraIn

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montagnedu côté de la

Pays de Murat (Cantal)

télécentre, télétravaIl et développement économIque

Implanté dans la Maison des services de Murat, le premier télécentre lancé par le Conseil général du Cantal en 2006 propose dix bureaux privatifs dotés d’outils informatiques, d’une connexion Internet haut débit, deux salles de réunion et un système de visioconférence. La salle multimédia permet d’animer des formations sur place.Ces formations, uniques en France, s’adressent à trois publics spécifiques : les télétravailleurs en activité ou en projet d’installation, qui s’y retrouvent en immersion totale pour apprendre, échanger, construire et progresser rapidement dans leur projet ; les responsables et salariés en entreprise ou en collectivité, qui y appréhendent les techniques à adopter, au côté d’un formateur spécialisé dans l’organisation du travail dans le secteur privé ou public ; les chargés de développement économique ou les élus, qui découvrent ainsi une méthode éprouvée

pour développer le télétravail dans leur territoire. Une formation gratuite au télétravail est proposée par la collectivité.La collaboration entre le Conseil général, le réseau national des télécentres (telecentres.fr), l’État et le Fonds social européen permet aujourd’hui d’accueillir une dizaine de Net-entrepreneurs. En 14 sessions, l’espace formation au télétravail indépendant a réuni plus de 200 candidats, issus de toute la France et aux profils variés (demandeurs d’emploi, secrétaires, comptables, traducteurs ou dessinateurs). Le télétravail contribue à la préservation de l’environnement, à la qualité de vie des salariés, et donc à la productivité de l’entreprise. Mais aussi à augmenter l’attractivité du territoire.u telecentres.cantal.fr

u paysdemurat.fr

u cybercantal.fr

“Face à la question prépondérante du télétravail, les territoires ruraux disposent d’un cadre de vie idéal. L’originalité du projet du Conseil général du Cantal est de proposer un véritable réseau de télécentres avec chacun ses spécificités.”Vincent Descoeur, président du Conseil général du Cantal, ancien président de l’Anem

Depuis plus de quinze ans, le Département du Cantal utilise le déploiement du très haut débit comme l’un des leviers de son développement économique. Les sept télécentres mis en place dans le cadre du plan CyberCantal, lancé dès 1998, favorisent le désenclavement et l’aménagement des territoires ruraux de moyenne montagne. Ils contribuent à l’attractivité des entreprises, au maintien de la population et au développement économique.

1

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2 3À Olmi Cappella, en Haute-Corse, les élèves de la classe unique ont été équipés, dès janvier 2010, d’ordinateurs, d’un tableau blanc interactif et d’une connexion Internet haut débit avec WiFi, venus supplanter les craies et le tableau noir. Le projet donne à l’enseignement une autre dimension, s’adaptant au monde auquel il faut préparer les enfants et contribuant à rompre l’isolement géographique.Répondant à l’appel à projet lancé dans le cadre du plan initié par le ministère de l’Éducation nationale, l’installation de la solution proposée par Orange, d’un coût total de 12 000 euros, a été financée à 80 % par l’État et à 20 % par les fonds propres de la commune.Grâce à l’équipement de cette classe unique au sein du dispositif ENR, les dix élèves ont l’opportunité de maîtriser très tôt les outils numériques, atout indispensable pour leur avenir. Mais au-delà de l’apprentissage technique de leur usage, le dispositif leur donne accès à un contenu pédagogique de haut niveau ainsi qu’à une multitude

Dans ces territoires, pour la plupart montagneux, l’important est de garantir un accès aux soins urgents et de premiers secours en moins de trente minutes pour les habitants. Le Pays Couserans, initiateur et pilote de l’opération, a associé au projet le Pays de Figeac, en Midi-Pyrénées, mais aussi des territoires espagnols (dans les régions d’Aragon, de Castille-et-León et des Asturies) et portugais (dans la région de l’Algarve).Cela s’est traduit notamment en Couserans, au travers du réseau Ville-Hôpital, par l’ouverture d’une maison médicale, la création de l’HAD – hospitalisation à domicile –, la mise en place

Olmi-Cappella (Corse)“As-tu fait tes devoirs numériques ?”

Saint-Girons (Ariège)Resater, au service de la santé et de la télémédecine

du dossier médical dématérialisé, une meilleure répartition et un meilleur suivi des dossiers de santé. Parmi les moyens mis en œuvre, neuf stations de télémédecine (visioconférence) dans sept Ehpad et dans deux centres hospitaliers, ainsi que l’installation de liaisons haut débit sécurisées. Résultats tangibles obtenus : la lutte contre la désertification médicale dans les zones de montagne, la diminution du temps d’accès aux prestations, l’augmentation du nombre de réseaux locaux de santé et une meilleure appropriation du numérique par la population. u pays-couserans.fr

de sources d’information et de documentation pour compléter les cours, comme si bibliothèques et centres de ressources se trouvaient au coin de la rue.Après quelques mois de fonctionnement, les élèves d’Olmi-Cappella étaient déjà familiarisés à la création d’un site Internet très documenté sur la vie à l’école. Cette activité pédagogique démontre leur maîtrise des outils de communication, à un niveau similaire des élèves des écoles publiques citadines. La réduction de la fracture numérique passe aussi par les chemins de l’école.u Paroles d’élus, tome 6, page 175

“Cette offre de soins adaptée, innovante et évolutive dans ces bassins de santé en difficulté, conforte leur attractivité et favorise notamment l’installation des jeunes médecins. Un moyen de lutter contre la désertification des territoires.”Olivier Rey, directeur du Syndicat mixte du Pays de Couserans

“L’école numérique rurale – ENR –, pour une commune située en zone de montagne, souvent isolée, permet de réduire la fracture numérique et offre ainsi aux élèves de la classe unique les mêmes chances de réussite.”Frédéric Mariani, maire d’Olmi-Cappella

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Paroles d’élus tome 1054

Conscientes des intérêts que peut apporter l’intégration du numérique dans les services urbains, de nombreuses petites villes se sont lancées dans l’installation de nouvelles technologies reliées aux services en réseaux. Suivi à distance des consommations muni-cipales d’eau, de gaz et d’électricité, mais aussi tarification adaptée en fonction de la quantité de déchets produits ou mise en place d’outils pour lutter contre la pollution visuelle sont autant d’innova-tions qui contribuent à réduire la dépense publique, à lutter contre le gaspillage énergétique, à protéger les paysages et à mieux répondre aux attentes des citoyens et des entreprises. Le concept de smart city, généralement employé pour les grandes villes, n’est donc pas l’apanage des agglomérations et se décline parfaitement dans ces petites communes qui, elles aussi, comptent sur la généralisation des technologies du numérique pour un développement durable de leur territoire.u apvf.asso.fr

Intégrer le numérique dans les services en réseaux des petites villes est une solution pertinente qui optimise la dépense publique, tout en contribuant à atteindre les objectifs environnementaux. La preuve par l’exemple, à travers quatre de ces bonnes pratiques.

le numérIque au ServIce du développement durable

petites villes

Villard-Bonnot

Lanton

Saint-Amand-Montrond

Joigny

Sur le terraIn

1234

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté des

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Villard-Bonnot (Isère)

une applI pour gérer la publIcIté extérIeure

En matière de publicité extérieure, la protection des paysages et la mise en valeur du patrimoine de la commune, en tenant compte des réalités économiques, ne peuvent s’effectuer sans une vision globale et précise de l’existant. L’application “ypy”, utilisée à Villard-Bonnot, facilite considérablement l’application de la politique municipale et du règlement local de publicité : elle fait partager leurs informations aux services d’urbanisme, aux services des finances et à la police municipale.

Le référencement des surfaces publicitaires (enseignes de commerçants et panneaux), la mise en place et la gestion de la taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE), ainsi que la négociation de contrats de mobilier urbain représentent des enjeux importants pour l’ensemble des collectivités. Soucieuse de bien maîtriser la publicité extérieure sur son territoire, Villard-Bonnot s’est récemment équipée d’une application facilitant le

référencement et l’audit de l’ensemble des surfaces publicitaires de la commune. Dotée de la plateforme “ypy”, la Ville a croisé les informations issues des référencements sur le terrain (collectées grâce à une application sur smartphone) et les données administratives détenues en mairie. Une carte précise de la publicité extérieure sur le territoire a ainsi été élaborée, ce qui a permis au service Urbanisme de repérer rapidement les emplacements illégaux et d’engager des procédures de mise en conformité des différents dispositifs publicitaires. La gestion quotidienne des demandes d’implantations d’enseignes et des déclarations préalables de pose de panneaux publicitaires est dorénavant grandement facilitée, et la taxe locale sur la publicité extérieure a pu être instaurée sans difficulté.u villard-bonnot.fru ypy.fr

“L’application ypy favorise une véritable maîtrise de la publicité extérieure sur notre territoire.”Frédéric Ceva, adjoint au maire de Villard-Bonnot, en charge de l’urbanisme

Élément indissociable de la vie économique, la publicité extérieure est présente dans toutes les communes de France : enseignes, pré-enseignes et panneaux publicitaires impactent le cadre de vie des habitants. À Villard-Bonnot, une application en optimise la gestion.

1

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Paroles d’élus tome 1056

La mairie de Saint-Amand-Montrond a mis en œuvre, avec la Communauté de communes Cœur de France et le Sivu, un suivi à distance des consommations municipales grâce à différents capteurs environnementaux intelligents installés sur des bâtiments communaux.

Capteurs de consommation d’eau, de niveau d’hygrométrie,

Le déploiement de la télérelève des consommations des compteurs d’eau des foyers de Lanton a été voulu par la municipalité comme un outil d’aide au suivi de consommation des citoyens, mais aussi comme une contribution à la protection de la ressource en eau. Grâce à ce dispositif, Lanton sera, à la fin 2015, la première ville de ce type entièrement connectée.

L’implantation de huit antennes, qui s’achèvera d’ici la fin 2015, permettra de communiquer automatiquement les relevés de consommation des compteurs d’eau privés équipés d’un

émetteur (4 210 au total). Ces émetteurs enverront deux fois par jour un signal de quelques millisecondes afin de moderniser le service public local de l’eau (suppression de la gêne liée à la relève pour l’usager, facturation plus fréquente, tarification innovante…), de proposer de nouveaux services aux usagers (alerte par SMS en cas de fuite, suivi en ligne de la consommation quotidienne d’eau…), et/ou d’améliorer l’efficacité de l’exploitation du réseau de distribution d’eau potable. Les données des consommations seront collectées automatiquement via un réseau radio basse fréquence ayant pour

particularité d’être ouvert et interopérable :

il pourra ainsi être utilisé pour

la collecte de données d’autres services urbains.u mairie-lanton.fr

de bruit, de consommation électrique et de gaz, de qualité de l’air : l’Internet des objets se met au service du développement durable de la ville. Fuites d’eau ou robinets mal fermés dans les vestiaires communaux sont de petits dysfonctionnements quotidiens qui finissent par coûter cher à la collectivité et qui sont préjudiciables à la protection de la planète.

Pour mesurer et optimiser la consommation d’eau et d’énergie, la municipalité s’est donc engagée en 2013 dans un projet de télégestion multifluides vers une diminution de la facture de 10 à 15 %. Toute anomalie est dorénavant signalée par SMS aux Services techniques, tandis que le capteur d’hygrométrie détermine la nécessité ou non d’arroser.

Grâce à ces systèmes innovants, la Ville de Saint-Amand-Montrond fait preuve d’exemplarité en œuvrant pour la maîtrise de son empreinte écologique.u ville-saint-amand-montrond.fru Paroles d’élus, tome 9, page 69

2 3Saint-Amand-Montrond (Cher)Capteurs environnementaux : optimiser et protéger

Lanton (Gironde)Télérelève pour une gestion intelligente de l’eau

“Il s’agit d’anticiper les nouveaux modes de consommation et de préparer concrètement les collectivités aux défis de la nature. Notre volonté est aussi d’optimiser les ressources financières et fiscales, car nos citoyens exigent de notre part de la rigueur et la garantie d’une qualité de vie maximale.”Thierry Vinçon, maire de Saint-Amand-Montrond

du côté des

petites villes

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3 Joigny (Yonne)

deS puceS Sur leS poubelleS

Réduire la production même des déchets, et en particulier des déchets ultimes, dans une logique de maîtrise des coûts et de construction d’un modèle plus durable pour l’environnement : tel est le double enjeu d’une ville en matière de détritus. Pour réduire la quantité de déchets et faire baisser la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, certaines villes, comme Joigny, innovent sur tous les fronts : collecte des déchets, ambassadeur du tri, redevance incitative, équipements intelligents, programme de prévention, mise en place de nouvelles filières, etc.

Pour encourager le compostage et éviter que les déchets fermentescibles ne viennent alourdir la collecte en finissant mélangés avec les ordures ménagères dans le centre d’enfouissement, la commune s’apprête à

mettre en place, au sein de la Communauté de communes du Jovinien, un dispositif permettant de faire payer l’enlèvement de ses ordures ménagères proportionnellement à la quantité produite par chacun. Des puces sur les poubelles et des badges personnels pour ouvrir des conteneurs d’ordures ménagères vont être installés en vue de la mise en place d’une redevance incitative : chaque foyer paiera selon la fréquence de ramassage de ses déchets.

Les élus de la Communauté de communes comptent ainsi faire baisser de 15 % la quantité d’ordures ménagères, bien au-delà des objectifs du programme de prévention signé avec l’Ademe, qui engageait à une réduction de 7 %.u ccjovinien.fr

u ville-joigny.fr

“Nous mettons tout en œuvre, en multipliant les initiatives, pour réduire la production de déchets des ménages et des entreprises et, le cas échéant, pour diminuer les coûts de collecte et de traitement.”Nicolas Soret, premier maire adjoint de Joigny, président de la Communauté de communes du Jovinien

La redevance incitative sera bientôt une réalité à Joigny, où tous les foyers seront équipés d’un système qui prend en compte la collecte annuelle de leurs déchets. La commune, avec le concours de sa Communauté, met tout en œuvre pour maîtriser les coûts de traitement des déchets et diminuer leur quantité, en appliquant un programme de prévention ou en favorisant la réutilisation ou le recyclage, dans une logique de développement durable.

4

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Paroles d’élus tome 1058

développement économique

Les principales marges de progrès économique se situent encore et toujours au niveau du développement des usages et de l’appropriation des outils numériques par les acteurs économiques. Interview de Pascal Allizard, président du Cner (Fédération des agences de développement et des comités d’expansion économique).

Paroles d’élus En quoi le numérique est-il devenu un fac-teur indispensable au développement économique des ter-ritoires ?Pascal Allizard Ces dernières années, le numérique a totalement bouleversé la donne en matière de développement économique pour les territoires. Les réseaux à haut débit sont aujourd’hui aussi nécessaires que les autoroutes, et ils sont la condition sine qua non du maintien et du développement de l’attractivité des territoires, pour les nouveaux investisseurs tout autant que pour les entre-prises déjà implantées. Pour les territoires ruraux en particulier, il s’agit d’un atout majeur afin d’attirer notamment de nouvelles populations, qualifiées et actives, à la recherche d’une meilleure qualité de vie. De même, c’est par le numérique que ces territoires ruraux et leurs entreprises peuvent se connecter aux marchés du monde entier et être insérés dans le jeu économique mondial au même titre qu’une métropole.Au-delà des infrastructures, quel a été l’impact du numé-rique sur les usages des professionnels du développement économique ?Le métier de développeur économique a profondément évolué, en particulier la promotion de l’attractivité du territoire via des actions de marketing ciblées. Aujourd’hui, le webmarketing permet aux territoires de diffuser des messages très finement adaptés à des

Pascal Allizard, président du Cner

“Se connecter au jeu économIque mondIal grâce au numérIque.”

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté du

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catégories de prospects très spécifiques. Au sens large, le marke-ting territorial (lire l’expérience d’OnlyLyon en page 63) s’appuie sur une vaste palette d’outils numériques qui vont de l’animation de communautés sur les réseaux sociaux à l’organisation de conven-tions d’affaires virtuelles, en passant par la détection en ligne de projets d’investissements.Pour prendre un autre exemple, le numérique permet de mettre en place des systèmes de veille très efficaces pour rassembler les offres de marchés publics européennes et internationales.Peut-on dire que le numérique a modifié le tissu économique des territoires ?Le numérique est structurant pour les entreprises, qu’il s’agisse d’outils de travail ou d’organisation, avec les possibilités de travail à distance, par exemple. Au-delà de son impact sur les entreprises et leurs salariés, le numé-rique a contribué à faire émerger de nouvelles filières économiques. Je prendrai l’exemple de la silver économie : l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie, dont les enjeux sont majeurs pour les collectivités, a été transformé par le numérique, avec le développement d’objets connectés, l’arrivée de la maison intelligente (lire l’expérience d’Ariège Expansion en page 62), etc. Les agences de développement économique accompagnent ces changements en détectant les porteurs de projets innovants et en les soutenant dans leur développement. Plus largement, le numérique met en contact potentiel n’importe quelle entreprise avec le marché mondial, lui offrant ainsi l’opportu-nité d’un développement internationalisé, quelle que soit sa localisa-tion (lire l’expérience de Lozère Développement en page 63). C’est pourquoi des agences de développement économique ont bâti pour les entreprises de leur territoire des places de marché virtuelles afin de rendre visibles leurs produits locaux partout sur le globe.Et demain ?La révolution numérique n’est pas près de s’achever ! L’impres-sion 3D et le développement de la robotique, pour ne citer que deux exemples, vont continuer à modifier les économies de nos territoires. Les agences de développement économique, grâce à leur expertise et à leur connaissance intime des entreprises de leur territoire, l’ont bien compris : elles ont ainsi déjà adapté leur accompagnement à ces changements majeurs par un fort investis-sement dans des services numériques aux entreprises de nouvelle génération, comme le crowdfunding, notamment. u cner-france.com

Ariège Expansion

Lozère Développement

OnlyLyon

Sur le terraIn

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“Le numérique a totalement bouleversé la donne en matière de développement économique pour les territoires.”Pascal Allizard, sénateur-maire de Condé-sur-Noireau, président du Cner, président de l’agence de développement économique Calvados Stratégie

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Paroles d’élus tome 1060

OnlyLyon (Rhône)

marketIng terrItorIal Sur le web et leS réSeaux SocIaux

La création et l’animation du réseau des ambassadeurs de Lyon, qui compte aujourd’hui plus de 15 500 membres, se sont appuyées dès le départ sur des outils digitaux. Ces ambassadeurs agissent comme une caisse de résonance pour la démarche de marketing territorial menée par OnlyLyon et contribuent à faire connaître, faire aimer, et faire venir à Lyon.

Facebook, Twitter, LinkedIn, Youtube… mais aussi Weibo et WeChat : OnlyLyon s’investit fortement sur les réseaux sociaux. Et cet engagement s’avère payant : 560 000 fans sur les pages Facebook Lyon et OnlyLyon, 17 000 followers sur Twitter… Et 12 millions de vues lors de la dernière campagne Emirates sur la nouvelle liaison aérienne Lyon-Dubaï.

Le digital est également un outil de comarketing pour OnlyLyon : le OnlyLyon buzz, opération menée en partenariat avec cinq écoles de communication, a abouti à la création de plusieurs dizaines de vidéos de grande qualité par les étudiants.

Enfin, les outils digitaux renforcent l’attractivité de la métropole lyonnaise auprès de ses cibles prioritaires via des campagnes internationales ciblées et géolocalisées. Sont ainsi en cours une campagne mondiale sur TripAdvisor afin d’attirer les touristes, une campagne sur LinkedIn pour les investisseurs, et une campagne sur les écrans digitaux des aéroports de Paris. u onlylyon.org

Créée en 2007, fédérant 19 partenaires institutionnels et économiques de Lyon la démarche OnlyLyon utilise tous les atouts du numérique pour mener à bien ses missions : promouvoir l’image et la notoriété du territoire lyonnais et renforcer son attractivité.1

du côté du

développement économique

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2 3Avec un tiers de sa population âgée de plus de 60 ans, l’Ariège est un territoire où la silver économie représente un enjeu majeur. Depuis trois ans, Ariège Expansion s’engage pour structurer la filière et faire émerger des solutions. Elle détecte et soutient les porteurs de projets proposant des technologies numériques ou des services pour le maintien à domicile ou l’autonomie des personnes âgées. Par exemple, le projet Sacha (Search and Computerize Human Acts) vise à réaliser un patch souple pour les personnes âgées atteintes d’Alzheimer afin de prévenir les fugues et de détecter les chutes. Dans le cadre du projet Madam (Maintien à domicile pour l’autonomie), une plateforme d’assistance 24 heures sur 24 a été mise en place : des capteurs domotiques et une caméra non intrusive couplée à une box et à une plateforme cloud en ligne transmettent une alerte en cas de chute, de gaz non éteint ou de fugue. Ces projets ont été réalisés grâce à la mise en réseau des divers acteurs de la silver économie : hôpitaux, Ehpad, gérontopole de Toulouse, sociétés

Les agences de développement sont des “laboratoires de projets”. La mise en réseau des entreprises et des acteurs économiques du territoire fait partie des missions des agences de développement. Lozère développement s’est ainsi dotée d’une solution originale et efficace : une plateforme de veille collaborative pour aider les acteurs économiques à mieux se connaître, à échanger des idées et à interagir avec leur environnement : ambassadeurs-lozerenouvellevie.com

Entrée en service en juin 2014, la plateforme ambassadeurs-

Ariège Expansion (Ariège)Silver économie : l’Ariège, territoire d’expérimentation

Lozère Développement (Lozère)Plateforme collaborative : une nouvelle vie pour les entreprises

lozerenouvellevie.com a été entièrement réalisée en interne par l’agence à partir du logiciel libre Wordpress. Elle permet de partager aisément avec ses partenaires les informations économiques que l’agence recueille, aussi bien que la veille économique qu’elle réalise.Autre avantage de cette solution : des échanges facilités sur des thématiques spécialisées de développement économique (écomatériaux, sous-traitance industrielle, agro-industrie…) via des groupes de discussion et des groupes de travail. Enfin, la plateforme permet de soutenir le Club des ambassadeurs économiques de la Lozère.

Une prestation de moins de 3 000 euros a été nécessaire pour finaliser les développements et installer la plateforme sur un serveur de production. Pour le reste, elle a demandé une vingtaine de journées de développement au webmaster de l’agence.u ambassadeurs-lozerenouvellevie.com u lozerenouvellevie.com

de services à la personne, laboratoires de recherche, etc. L’Ehpad Bellissen accueille ainsi une pépinière d’entreprises, au plus près des personnels de santé et des patients.Aujourd’hui, l’agence va plus loin avec e-Apy (e-autonomie en Ariège Pyrénées), pour faire de l’Ariège un territoire d’expérimentation et de démonstration avant la diffusion des solutions sur le plan régional, national ou international. Deux axes de travail ont été déterminés : se lancer dans des projets collaboratifs avec recherche de financements, en s’affranchissant, si possible, des procédures classiques d’appels d’offres ; développer de nouvelles solutions technologiques ou des services innovants répondant aux attentes par la mobilisation des partenaires ou des compétences en Ariège et au-delà.u e-apy.fr

“La démarche d’attractivité de la Lozère passe par l’affirmation d’atouts, de compétences, de ressources propres à notre territoire. Je souhaite que la Lozère soit identifiée et rayonne dans ses secteurs d’excellence.”Jean-Paul Pourquier, président de Lozère Développement, président du Conseil général de la Lozère

“Avec e-Apy, notre objectif est de faire de nos contraintes – vieillissement de la population, coût des dépenses sociales ou de santé – une action de développement économique contribuant à mieux utiliser les fonds publics aux besoins de soins et de prise en charge de la dépendance.”Alain Grenier, président d’Ariège Expansion

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Paroles d’élus tome 1062

entreprises publiques locales

Plus de 1 200 entreprises publiques locales étaient en activité début 2014, représentant plus de 74 000 emplois et un chiffre d’affaires actualisé de plus de 12 milliards d’euros. Ces entreprises publiques locales tiennent un rôle essentiel en matière de déploiement du numérique dans les territoires, comme le démontrent les quatre initiatives suivantes.

N’PY SEM Pyrénées

Week Me Up SEM Pau Pyrénées

Oppidea Blagnac

STGA Grand Angoulême

Sur le terraIn

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du côté des

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N’PY (Hautes-Pyrénées)

n’pY FaIt le buzz Sur leS réSeaux SocIaux

La société d’économie mixte des Pyrénées N’PY gère l’offre touristique de huit stations pyrénéennes (Peyragudes, Piau Engaly, Grand Tourmalet, Luz Ardiden, Cauterets, Gourette, La Pierre-Saint-Martin et le Pic du Midi). Présente sur Facebook, Twitter, Instagram et Google +, la marque N’PY se place dans le trio de tête des stations de ski françaises sur les réseaux sociaux. Depuis 2013, un site de réservation en ligne donne accès à plus d’une centaine de prestataires, de l’hébergement à la location de skis, en plus du forfait en ligne. Dernière application, N’PY Connection, sur Facebook, crée une communauté de skieurs pyrénéens pour favoriser le covoiturage et le partage d’hébergement. Simple et convivial !u n-py.com

“Classé dans le top 5 des domaines skiables français, N’PY compte plus de 60 000 fans et abonnés sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram…). Prochain challenge, devenir le premier opérateur de séjours dans les Pyrénées avec la marketplace.”Michel Pélieu, président de N’PY, président du Conseil général des Hautes-Pyrénées

Pionnière en matière de marketing et de commerce numérique, N’PY, la SEM des Pyrénées, utilise les réseaux sociaux pour fidéliser les skieurs sur son domaine skiable et créer des réseaux d’ambassadeurs sur la Toile.

1

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Paroles d’élus tome 1064

entreprises publiques locales

du côté des

2 3À Blagnac, la SEM Oppidea, chargée de l’aménagement de l’écoquartier Andromède pour le compte de Toulouse Métropole, réalise des logements évolutifs qui s’adaptent aux personnes âgées ou en situation de handicap. L’opération s’inscrit dans la démarche Autonomie de Toulouse Métropole et sera mise en œuvre lors de la construction d’un immeuble prévue en 2015. À partir des expériences en domotique menées par la Maison intelligente de l’IUT de Blagnac,

La SEM Pau Pyrénées, gestionnaire d’un pôle d’activités de 40 entreprises et 1 200 salariés, met à leur disposition une plateforme numérique. Appelée Week Me Up, la plateforme propose depuis 2012 un service de conciergerie (du pressing à la cordonnerie), un module de petites annonces, une boutique en ligne de produits locaux et livrés sur zone.

Les solutions offertes facilitent le quotidien des usagers et étoffent les missions d’intérêt général de la SEM, tout en développant de nouveaux usages porteurs d’emplois de proximité. Le dispositif crée, en outre, une communauté entre les membres, des liens entre les entreprises et de la solidarité. Convaincue de ces bienfaits, la SEM Pau Pyrénées propose des ateliers

Oppidea (Haute-Garonne)Logements adaptables au vieillissement

SEM Pau Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques)Saisir le potentiel des plateformes numériques

“des proximités augmentées”, destinés à d’autres entreprises publiques locales afin de tirer le meilleur parti du numérique dans les zones d’activité économique, mais aussi en matière de tourisme, de logement social et de loisirs.u sempp.fr

le projet met aussi en place des innovations en matière d’e-santé. L’enjeu est de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, qui ressentent la perte d’autonomie plus rapidement dans des logements inadaptés ou isolés. Outre la création d’une centaine de logements évolutifs, la SEM Oppidea intègre à l’environnement des commerces et services de proximité. Des solutions pour mieux vieillir à Blagnac !u oppidea.fr

“Notre premier objectif est d’exploiter le numérique comme une ressource locale ! Accessible notamment depuis l’appli Week Me Up, la plateforme de services vise à favoriser l’économie locale via une e-boutique réservée aux achats de proximité.”François Bayrou, maire de Pau, ancien ministre

“Oppidea est engagé au côté de Toulouse Métropole pour développer des logements évolutifs et adaptables, en lien avec les innovations d’e-santé.”Gilles Broquere, président d’Oppidea, président de la commission Développement économique et Emploi de Toulouse Métropole, maire de Fenouillet

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3sur les smartphones en 2010 grâce à des QR codes installés dans les abribus. Pour un service encore plus efficace et solidaire, l’application VocaBus utilise ces avancées technologiques et transmet les données vocalement.

Gratuite, l’application pour iPhone et Android géolocalise automatiquement l’utilisateur et détecte l’arrêt le plus proche, ainsi que le délai d’attente des deux prochains bus. Pour actualiser l’information, il suffit ensuite de secouer son téléphone. Très simple d’utilisation, cette innovation, développée en interne avec une association de malvoyants, fait l’objet d’une licence gratuite à disposition de toutes les agglomérations. Une innovation qui profite à tous.u stga.fr

La Société de transports du Grand Angoulême (STGA) a lancé en 2013 son application mobile VocaBus, dernier développement d’une série d’innovations numériques. Ainsi dès les années 1980, la SEM met en place un système de suivi des bus en temps réel. Il devient accessible

“Le développement du numérique est une priorité pour la STGA, tant vers l’information voyageurs que dans le fonctionnement interne du réseau. Pour les voyageurs malvoyants, la STGA a développé VocaBus, application qui annonce le temps d’attente des prochains bus à l’arrêt et guide le voyageur en utilisant les fonctions Voice Over des smartphones.”Michel Germaneau, vice-président du Grand Angoulême, chargé de l’aménagement durable du territoire et des politiques de mobilités, maire de Linars

4STGA (Charente)

vocabuS, applI vocale pour malvoYantS

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Les grandes métropoles doivent faire face à d’immenses défis, imbriqués, liés à la raréfaction de l’espace, à la concentration des populations, à l’engorgement des moyens de communication et à l’impérieuse nécessité de réduire leur empreinte environnementale. La “smart city” implique de passer d’une vision par “silo” à une approche intégrée, systémique des politiques publiques, où le numérique s’impose comme un moyen de fédérer et d’optimiser les infrastructures urbaines.

motS croISéSAntoine Picon, ingénieur et architecte, auteur de Smart Cities : théorie et critique d’un idéal auto-réalisateur, et David Lisnard, maire de Cannes et vice-président du Conseil général des Alpes-Maritimes, échangent leur point de vue autour du concept de smart city.

Paroles d’élus Quelle est votre définition de la smart city ?Antoine Picon La smart city est une ville actionnée par des capteurs, “monitorée” par des écrans qui suivent tout ce qui s’y passe en temps réel. On a souvent tendance à opposer deux visions de la smart city : l’approche “néo-cyberticienne” d’une ville pilotée depuis un centre de contrôle, défendue par des entreprises comme IBM ou Cisco ; à l’opposé, la smart city version Wikipédia, gérée par et pour les citoyens. En réalité,

tous les problèmes ne se règlent pas par des puces et des capteurs et on ne peut pas non plus gérer le métro sur le modèle de Wikipédia.Quels sont les domaines d’application de la smart city ?Les transports et la mobilité sont sans doute les domaines où les projets sont les plus aboutis. L’accès au trafic et aux délais d’attente en temps réel, la possibilité de combiner l’offre de transports pour ses déplacements, le parking intelligent… en sont quelques exemples. Viennent ensuite les réseaux : eau, assainissement, et surtout l’énergie, avec les “smart grids”. Puis, tous les projets destinés à simplifier les relations entre les citoyens et l’administration.

moins énergivore, plus efficiente et agréableLa smart city repose sur des infrastructures très haut débit performantes et, au-delà de la connexion des habitations et des entreprises, sur un maillage toujours plus fin de la couverture sans fil. Jardins et places publiques, parkings souterrains, métro, partout la connectivité est l’une des conditions premières de la ville intelligente. Ces réseaux servent à collecter d’énormes quantités de données qui constituent le véritable “carburant” de la ville intelligente. Issues de capteurs (présence, tem-pérature, pollution…), des objets connectés (valideurs de transports, compteurs, poubelles, véhicules…), ou fournies par les utilisateurs (réseaux sociaux, données de connexion…), les données sont compilées, corrélées et interprétées en temps réel, offrant aux collectivités la possibilité de mieux piloter la ville et d’informer le citoyen pour prendre les bonnes décisions.

territoires urbains

leS promeSSeS de la Smart cItY

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté des

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Mais la smart city, c’est aussi une administration plus ouverte sur le monde : mise à disposition des données publiques (open data), émergence de nouvelles formes de collaborations avec les entre-prises (living labs, concours d’applications…), usage quotidien des réseaux sociaux et coconcep-tion des politiques publiques avec les citoyens en sont également des caractéristiques essentielles.Aujourd’hui, l’ensemble des grandes villes fran-çaises ont initié des projets liés à la ville intelligente. Dans le domaine de la mobilité, par exemple, l’am-bition est de construire une offre intégrant transports en commun traditionnels, véhicules partagés et marche à pied pour faciliter les déplacements sans augmenter l’empreinte carbone. Cette “mobilité

intelligente” repose sur une billettique unifiée, un sys-tème d’information en temps réel et des solutions de mobilité électrique (billettique sur mobile à Caen, Nice et Strasbourg ; Autolib, le système d’autopar-tage parisien, a essaimé à Besançon, Grenoble et Lyon). La transition énergétique génère aussi de très nombreux projets liés aux compteurs (smart meter) et aux réseaux électriques intelligents (smart grids). Lyon et Grenoble s’intéressent à l’appropriation des compteurs intelligents par les utilisateurs, Nice teste un “quartier solaire intelligent”, alors qu’Issy-les-Moulineaux a initié un projet où les entreprises installées dans des bâtiments à énergie positive peuvent la redistribuer aux immeubles environnants.u grandesvilles.org

Quelle place du citoyen dans la smart city ?Grâce au numérique, le citoyen a plus de pouvoirs, avec l’émergence de formes de coopération iné-dites, comme la cartographie contributive (Open Street Maps). Mais sur Internet, on ne vote pas… on partage ! Les élus doivent en prendre conscience et chercher à “augmenter” la réalité démocratique par de nouvelles pratiques. Je suis convaincu que la ville est le laboratoire idéal pour ces nouvelles formes de coopération hommes-machines.

Paroles d’élus La smart city n’est-elle pas une utopie ?David Lisnard L’histoire déborde de supposées utopies qui ont changé le monde et transformé la vie des hommes. Comme la révolution numérique, qui ne cesse de s’amplifier au

gré des nouveaux moyens de communication. L’homme cherche intrinsèquement à être relié, à faire lien avec l’autre, une communauté, un terri-toire. Le développement des réseaux repousse les limites de la connexion. Il n’y a pas de prospérité sans échanges, partage, flux ; et la cité ne peut se priver de ce vecteur de prospérité sociale, culturelle, économique, environnementale.

Selon vous, quel est le périmètre de services de la smart city ?À Cannes, nous en avons déjà développé plusieurs aspects : le suivi des transports en temps réel, une vidéoprotection intelligente, une signalisation vocale pour la traversée des piétons malvoyants, des cap-teurs pour limiter la consommation d’énergie sur les espaces publics, le paiement à distance du sta-tionnement, etc. Nous allons développer les spots WiFi gratuits, les services en ligne accessibles à tout moment pour simplifier les démarches dans le cadre d’une mairie numérique, une application smartphone pour signaler une anomalie sur le domaine public. Avec un objectif : rendre notre ville toujours plus pratique et agréable.Quelle place du citoyen dans la smart city ?Le citoyen n’est pas un simple “consommateur de la cité”. La smart city, tout en contribuant à l’amélioration du cadre de vie, doit être un nouvel espace de démocratie participative. La gouver-nance numérique, qui s’intègre à la démocratie représentative et ne la remplace pas, doit viser à favoriser la participation citoyenne, catalyser le débat d’idées, partager l’information, fluidifier la communication et l’interaction citoyens-collecti-vité. L’e-citoyen doit devenir coproducteur de la politique municipale.

Toulouse

Nantes

Lyon

Sur le terraIn

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Paroles d’élus tome 1068

Toulouse (Haute-Garonne)

une Smart cItY en roSe

Toulouse sera la première ville à implanter l’Application billettique commune (ABC), un système qui doit permettre à n’importe quel détenteur de smartphone NFC de payer et de valider son titre de transport avec son mobile. L’application, coconçue avec des acteurs nationaux et une dizaine de réseaux de transports en France, aura la particularité de fonctionner sur les réseaux de transport toulousains, mais aussi dans toutes les villes équipées de l’ABC. En matière de données publiques, un portail offre la possibilité de télécharger près de 200 jeux de données de Toulouse Métropole et de ses communes membres : ces datas ont contribué à faire émerger des applications citoyennes pour faciliter les déplacements partagés à vélo (VélÔToulouse), pour valoriser les événements locaux, ou encore pour visualiser les données budgétaires par grands domaines d’intervention. La Ville préside, du

reste, depuis 2013 l’association OpenData France, qui fédère les collectivités locales engagées dans l’ouverture de leurs données. Dans le domaine des réseaux électriques intelligents, la Métropole accueille sur son territoire le projet SoGrid. Ce démonstrateur, qui réunit une dizaine de partenaires industriels, vise à améliorer la communication de l’ensemble des équipements installés sur le réseau électrique grâce à la technologie du courant porteur en ligne (CPL) et à des capteurs intelligents.Enfin, Toulouse expérimente des services de stationnement intelligent sur voirie avec des capteurs qui signalent aux automobilistes les espaces de stationnement disponibles en temps réelu toulouse.fr

“Toulouse, terre d’expérimentation et entrepreneuriale en termes de ville intelligente, réfléchit à la ville de demain pour le « mieux vivre et travailler ensemble » de ses citoyens.”Bertrand Serp, vice-président de Toulouse Métropole, conseiller municipal délégué en charge du numérique

Open data, mobilité 2.0, smartgrid…, la ville rose est engagée dans un ambitieux programme lié à la smart city.

territoires urbainsdu côté des

1

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Avec son programme Grand Lyon Métropole Intelligente, l’Agglomération fait le choix d’anticiper la ville de demain.

Une démarche simple pour rendre la vie en ville plus facile, plus fluide, plus agréable, et accroître, par l’innovation, le service rendu à ses citoyens. Depuis 2012, le Grand Lyon expérimente la ville intelligente avec une centaine de partenaires publics et privés autour d’une quarantaine d’expérimentations dans quatre domaines : • les nouvelles mobilités : avec une centrale de mobilité intermodale et prédictive baptisée Optimod’Lyon et l’application OnlyMoov’, le vélo et l’automobile électrique partagés avec Vélo’V, BlueLy et SunMoov’, la simplification du fret urbain et l’optimisation des plans de transports, le covoiturage avec une plateforme dédiée, etc.• Les services numériques : horodateurs à paiement sans contact, mobilier urbain interactif, services dématérialisés de la Ville, capteurs de l’état de la voirie, et, tout récemment, une application pour localiser d’un seul clic les grands parcs et sentiers nature de l’agglomération (Grand Lyon Nature) ;• l’énergie et les smart grids : le projet “Lyon Smart Community” du quartier Confluence (bâtiments à énergie positive, autopartage

À Nantes, ville intelligente rime avec aménagement urbain, développement durable et participation citoyenne. L’un des projets les plus emblématiques de la démarche de la Ville et de Nantes Métropole se développe dans le quartier de la Création, qui s’inscrit dans le cadre de la réhabilitation de l’île de Nantes (friche industrielle de 337 hectares au cœur de la métropole). À terme, ce quartier réunira 10 000 étudiants (école de beaux-arts), créatifs, chercheurs, artistes, start-upeurs… et mêler lieux de création, de production et d’espaces culturels pour faire émerger un pôle d’excellence d’envergure nationale dans

le domaine des industries culturelles et créatives. Ce sera aussi un écoquartier aux plus hauts standards de qualité environnementale, où le numérique sera discret mais omniprésent dans les infrastructures, les services, et l’animation même du projet.Loin d’une vision technologique, la particularité de la démarche nantaise en matière de smart city est son approche durable de l’innovation. “Les nouvelles technologies offrent un potentiel fort pour rationaliser la gestion des transports, partager des informations ou encore prendre des décisions. Mais derrière ces considérations techniques se pose une question politique : le partage de la connaissance, la question de notre modèle de société et de notre mode de gouvernance. Aujourd’hui, nous devons répondre à une demande toujours plus forte des citoyens en termes de services et éviter par-dessus tout la fracture entre les connectés et ceux qui ne le sont pas”, explique Johanna Rolland, maire de Nantes. u nantesmetropole.fr

de véhicules électriques alimentés à 100 % par énergie renouvelable, suivi des consommations d’énergie sur tablettes tactiles, suivi et pilotage des données énergétiques à l’échelle du quartier), le déploiement des compteurs intelligents Linky et la multiplication d’expérimentations adossées à ces compteurs qui permettent notamment le suivi et la réduction des consommations d’énergie, etc.• Les conditions de l’innovation : des programmes dédiés aux start-up, des pépinières et des espaces de coworking en lien avec les nouvelles technologies, une plateforme d’accès aux données numériques du territoire (Grand Lyon Smart Data), un “living lab urbain” autour de la donnée numérique pour faire émerger de nouveaux services de la ville intelligente, etc.u grandlyon.com

Lyon (Rhône)Expérimenter la ville de demainpar Karine Dognin-Sauze, vice-présidente de la Communauté urbaine de Lyon, adjointe au maire

Nantes (Loire-Atlantique)La smart city durable, culturelle et créative

“Nous avons l’ambition de déployer les technologies numériques pour rendre la ville plus facile grâce à une approche collaborative avec les acteurs de l’économie numérique, les entreprises, les services publics et les citoyens.”Johanna Rolland, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole

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Paroles d’élus tome 1070

Un seul mot d’ordre : faciliter la vie des habitants et des visiteurs ! Leur faire bénéficier du meilleur cadre de vie ; offrir des prestations publiques performantes et ajustées aux besoins ; renforcer l’attractivité des agglomérations, du centre-ville aux communes périurbaines et rurales qui les entourent : voilà les vœux que formule la présidente de Villes de France en matière de numérique.

Notre société vit une révolution numérique dans laquelle le rôle des élus est capital : pour impulser et diffuser l’innovation, pour accompagner le changement social qu’il induit, pour s’assu-rer que tous dans nos villes pourront s’approprier les opportunités nouvelles qu’il offre, quels que soient l’âge, le lieu de résidence et le niveau de vie des habitants.Il revient aux élus de promouvoir une utilisation moderne des outils numériques et d’Internet, et plus encore d’anticiper les innovations à venir et leur application future. Dans les villes, centres de bassins d’emplois et relais entre les métropoles et les territoires ruraux, le numérique est un outil aux mains des décideurs, leur permettant de s’assurer que leur territoire reste attractif, d’améliorer les condi-tions de vie des populations et la qualité des services publics. Mieux communiquer, mieux se déplacer, mieux se soigner où que l’on habite, accéder aux informations en temps réel, simplifier les démarches administratives, tels sont les services que les élus de Villes de France veulent offrir à la population urbaine de France, non pas demain, mais dès aujourd’hui. Dès aujourd’hui, les élus ont entrepris de transformer la ville, et avec elle l’école (Arras), le patrimoine (Albi), la vie des plus vulnérables (Vannes). Si le numérique peut transformer la vie des gens, il peut aussi transformer l’action publique locale, comme l’illustre le pro-jet mené par Lannion, anticipant les exigences de l’open data et associant les habitants à la création de leurs propres applications numériques. Les citoyens disposent ainsi d’outils parfaitement ajus-tés à leurs besoins.Par ces nouveaux projets dont les élus vous proposent ici quatre illustrations, Villes de France témoigne de son engagement pour promouvoir la ville numérique de demain, au service des 30 mil-lions d’habitants qu’elle représente.

Caroline Cayeux, maire de Beauvais, sénatrice de l’Oise, présidente de Villes de France

promouvoIr le numérIque et antIcIper SeS InnovatIonS

villes de France

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté des

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Arras

Albi

Lannion

Vannes

Sur le terraIn

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1La ville d’Arras s’est emparée du numérique pour simplifier et optimiser les services aux élèves et à leurs familles. Dans le contexte de réforme des rythmes scolaires, la Ville d’Arras a en effet décidé de mettre le numérique au service de l’éducation. Deux projets innovants ont été menés de front : le portail Internet Arras Famille et des visioconférences en direct du château de Versailles dans les écoles pendant le temps d’activité périscolaire (TAP).

L’objectif du portail Arras Famille est de simplifier les démarches des usagers, notamment pour l’inscription aux TAP, à l’école, dans les centres de loisirs, à la cantine, pour le paiement des factures de ces prestations, etc. Désormais, toutes les démarches relatives aux services éducation, jeunesse et petite enfance peuvent être effectuées en ligne.

La visite en visioconférence du château de Versailles pendant les TAP pour les classes de CM1 et de CM2 est le fruit d’un partenariat entre Orange, le

Arras (Pas-de-Calais)Portail famille et visite virtuelle du château de Versailles

château de Versailles et la ville d’Arras. Les élèves peuvent ainsi assister à une visite animée par un conférencier présentant le château en direct, en se connectant à une plateforme collaborative en ligne via un tableau numérique interactif. La classe et le conférencier échangent pendant une heure, grâce à l’installation de webcams. Cette innovation technologique inédite se met ainsi au service de l’accès à la culture pour les élèves des 14 écoles qui participent à cette expérience.u arras.fr

“Arras a placé la réussite éducative au cœur de ses priorités et se veut en phase avec les nouveaux usages. Au service de la collectivité, le numérique ouvre de nouvelles perspectives aux enseignants, aux élèves et aux familles.”Frédéric Leturque, maire d’Arras, secrétaire général de Villes de France

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Paroles d’élus tome 1072

du côté des

villes de France

Suite au classement Unesco de la cité épiscopale d’Albi en 2010, la Ville a développé en 2012 un site Internet spécialement consacré à la cathédrale Sainte-Cécile (construite à partir de 1282), qui propose une visite virtuelle en 3D de l’édifice et de ses environs.

C’est dans le cadre d’une politique de valorisation de son patrimoine par le numérique qu’Albi a développé cette visite virtuelle et interactive à 360 degrés qui donne la possibilité à l’internaute d’évoluer au-dessus et à l’intérieur de la cathédrale, d’écouter l’orgue, mais également de découvrir des points de vue insolites depuis le ciel sur la cité épiscopale. Grâce à cet outil multimédia puissant, le visiteur virtuel peut découvrir l’édifice dans ses moindres détails, s’instruire et s’informer. En effet, un travail particulier

a été effectué sur les voûtains peints de la voûte principale, chef-d’œuvre absolu de la peinture monumentale, grâce à un outil nommé “Zoomify”. Ce dernier offre une image dotée d’un degré de détail jamais atteint jusqu’alors, associée à des textes explicatifs pour donner à voir les voûtes. Ainsi, grand public comme professionnels et universitaires, Albigeois et internautes du monde entier peuvent découvrir et redécouvrir les richesses de la cathédrale.

En 2013, la volonté de pousser plus en avant cette technologie a permis d’ajouter une visite virtuelle du sentier de randonnée urbaine, “l’Échappée verte”, permettant la découverte sous forme de fiches interactives de la faune et de la flore que le marcheur peut y rencontrer.u cite-episcopale-albi.fr

u albi.fr

“Survoler le quartier, visiter la cathédrale d’Albi, contempler les fresques intérieures… Tout cela a été rendu possible grâce à un usage novateur du numérique.”Philippe Bonnecarrère, sénateur, président de la Communauté d’agglomération de l’Albigeois, conseiller municipal délégué au patrimoine et à l’inscription de la cité épiscopale d’Albi au patrimoine mondial

La visite virtuelle d’Albi, présente sur le site de la ville et sur le site cite-episcopale-albi.fr a été consultée plus de 60 000 fois depuis sa création en 2012.

2Albi (Tarn)

huIt SIècleS d’hIStoIre acceSSIbleS de chez vouS !

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parolesdelus.com 73

3 4Vannes propose à sa population de se familiariser avec le numérique dans un cybercentre, Médiacap, qui propose notamment des formations pour les personnes visuellement déficientes. Ville Internet labellisée @@@@@ depuis plusieurs années, Vannes a toujours été très engagée dans la société de l’information et l’usage du numérique au service de ses habitants. L’enjeu de l’accompagnement aux usages est facilité par la création d’espaces publics numériques, d’actions vers les écoles ou la mise en place de dispositifs pour les entreprises. Des tablettes numériques ont été déployées auprès du conseil municipal, dans le cadre de la modernisation de l’administration, et les écoles ont bénéficié

Dans le cadre d’Innov@Lannion, des habitants ont développé une quinzaine d’applications via la mise à disposition de la plateforme de développement open source d’Orange Emerginov, couplée à des données publiques de la ville. Innov@Lannion est un partenariat entre Orange, la Ville de Lannion, Lannion Trégor Communauté, l’Enssat et le fablab de Lannion, dont l’objectif est de permettre aux habitants de créer des microapplications SMS, vocales et web. Lannion a été retenue pour sa connaissance du tissu associatif et sa capacité à fournir des données aux développeurs. Les habitants ont profité de cette solution technique et des données gratuitement, à titre expérimental, pour permettre aux usagers (étudiants, associations) d’utiliser des services basés sur des accès voix, SMS et/ou web lors d’Innov@Lannion. Ont été orchestrés des rencontres et présentations du service, des formations au codage et un concours qui promeut l’élaboration d’applications utilisables au quotidien. Deux

Lannion (Côtes-d’Armor)Numérique et innovation au service du quotidien des habitants

Vannes (Morbihan)Médiacap : numérique pour tous et partout

concours de codage ont été organisés en 2013 et 2014, avec sept puis 15 applications, développées par des étudiants. Ces concours ont aussi accueilli des rencontres sur les thèmes de l’open data, de l’open street map, des objets connectés. La régularité des rencontres favorise une mise en relation efficace des différents acteurs du territoire. u ville-lannion.fr u facebook.com/pages/Innov-A-Lannion/443077515794238u fablab-lannion.org

du raccordement à la fibre, pour une plus grande diffusion des savoirs.

Le centre multimédia Médiacap propose une assistance personnalisée à l’utilisation des outils numériques – ordinateurs, tablettes, smartphones – mais aussi des ateliers d’initiation de premier niveau et à destination des seniors. Particularités de ce service, l’accès à la formation est basée sur les quotients familiaux, et des formations spécifiques ont été mises en place à destination des personnes visuellement déficientes. Depuis trois ans, les animateurs du centre travaillent directement avec les centres socioculturels et viennent dispenser leurs formations au cœur des quartiers, dans les endroits que les administrés fréquentent habituellement. Un nouvel axe d’actions va dorénavant être privilégié en plus des initiatives actuelles : les technologies en support du lien intergénérationnel. Le numérique, pour tous et partout ! u mairie-vannes.fr

“La Ville adapte l’accompagnement des publics aux usages du numérique. Nous déplaçons nos formations vers les quartiers, au plus proche des gens.”Anne le Dirach, adjointe au maire de Vannes, en charge de la communication, des systèmes d’information et du développement numérique

“La smart city collaborative est à la croisée de l’open source, de l’open data et de la production collaborative pour une ville plus ouverte, plus efficace et plus citoyenne.”Fabien Canevet, conseiller municipal chargé de la politique numérique

Page 47: Le numérique en action

Paroles d’élus tome 1074

Depuis la première parution de ces Paroles d’élus il y a dix ans, nous avons vu émerger, peu à peu, un monde hyperconnecté. À la fin 2014, plus de 40 % de la population mondiale aura accès à Internet. Au total, ce sont environ 3 milliards d’êtres humains qui seront connectés, dont plus des deux tiers via un terminal mobile, notamment grâce au succès du smartphone1. Le taux de pénétration d’Internet continuera à croître rapidement. En 2017, la moitié des habitants de la planète aura accès à la Toile.

Stéphane Richard, président-directeur général d’Orange

“être le premIer opérateur télécom de l’ère Internet au ServIce de touS leS cItoYenS.”

l’innovation

Le numérique joue désormais un rôle moteur dans les modes de communication, d’échange et de relations entre nos concitoyens et les collectivités. Ancrée au plus profond de l’histoire et de la culture d’entre-prise d’Orange, l’innovation est au cœur des enjeux numériques. Elle permet d’anticiper, au niveau mon-dial comme national, les besoins de nos clients. Paroles d’élus met à l’honneur depuis dix ans les initiatives des collectivi-tés territoriales et d’Orange dans le domaine de l’innovation numérique. “Orange Cash” à Strasbourg, le musée Soulages à Rodez, la télé-relève des compteurs au Havre, le musée Courbet à Ornans, ou bien encore “Ma Ville dans ma poche” à

Bordeaux sont autant d’exemples de ce que savent produire nos cher-cheurs, ingénieurs, développeurs, designers, techniciens et spécia-listes du service au client, à l’écoute des collectivités, pour répondre aux politiques publiques décidées et déployées par les collectivités terri-toriales. Et demain, dans un monde toujours plus connecté où la frontière entre le monde physique et le monde numé-rique sera devenue de plus en plus ténue, de nouvelles solutions verront le jour pour améliorer le bien-être de nos concitoyens, dans le domaine de la santé ou de l’éducation, par exemple.La mission d’Orange sur tous les ter-ritoires est de proposer à l’ensemble

[DIX ANS] Le numérique en action

du côté de

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parolesdelus.com 75

1Ornans

Grand Rodez

Bordeaux

Strasbourg

Communauté de l’agglomération havraise

Sur le terraIn

12345

de ses clients une expérience 100 % digitale, fondée sur la simplicité, la mobilité, la qualité et la transparence, afin de garantir à chacune et à chacun de nos concitoyens le meilleur accès aux services Internet, quel que soit le lieu où ils se trouvent et indépendamment du terminal utilisé. Orange leur propose des services faciles à utiliser, perti-nents et personnalisés, tout en veillant à la protection de leur vie privée et de leurs données personnelles, et rendant acces-sible au plus grand nombre les avantages du numérique et des services connectés. Ainsi, au plus près des terri-toires, s’inventent chaque jour de nouvelles façons d’innover, plus agiles, plus souples et plus ouvertes sur notre environne-ment : les collectivités, nos parte-naires industriels, les universités, les start-up, les PME, etc.Les innovations décrites dans ce tome 10 illustrent et reflètent l’ambition nouvelle que je donne au Groupe : être le premier opé-rateur télécom de l’ère Internet, au service de tous nos conci-toyens sur tous les territoires.

1. Constat dressé par la Commis-sion Internet pour le développement du numérique dans le monde, sous l’égide de l’ONU et de l’Union inter-nationale des télécoms (UIT). Lire le rapport annuel sur l’état de l’Inter-net dans le monde, en marge de la 69e session de l’assemblée générale des Nations unies.

Bordeaux (Gironde)Bouquet de services dans la poche

“La qualité des informations, des services disponibles et des infrastructures participe à l’attractivité d’une ville : leur intérêt est donc individuel, social et économique. J’invite les Bordelais et nos visiteurs à s’approprier cette appli et à participer ensemble à l’invention de la ville mobile.”Alain Juppé, maire de Bordeaux, ancien Premier ministre

Depuis plusieurs années, la Ville de Bordeaux s’attache, à travers sa politique numérique “Bordeaux, Cité Digitale”, à développer des services de proximité accessibles à tout moment, depuis la carte de vie quotidienne, un ordinateur ou, en mobilité, depuis un téléphone. Autant de nouveaux services qui facilitent la ville aux usagers et contribuent à optimiser les processus de gestion interne pour bâtir une e-administration toujours plus performante, économe et agile.C’est tout l’enjeu du développement du portail de services mobiles “Bordeaux, ma Ville en poche”. Ce bouquet de services permettra aux usagers, au-delà de la carte Ville et du portail bordeaux.fr, de gérer leurs services quotidiens directement depuis leur téléphone : emprunter des ouvrages à la bibliothèque, acheter des entrées piscine, payer leur stationnement depuis leur véhicule, abaisser les bornes d’accès aux voies piétonnes, et toute autre fonctionnalité utile en mobilité sur le territoire

de la ville et de la métropole. Les Bordelais accéderont à la première version de ce bouquet de services dès la Semaine digitale 2014 (13-18 octobre), suivie de nouvelles versions en 2015 et 2016. Orange IT&Labs, filiale d’Orange, a été retenue pour développer l’interface homme/machine de cette appli.u livetv.orange.com/fr/live-Orange-TV/innovation/ville-de-demain/ma-ville-dans- ma-poche-un-nouveau-paysage-urbain

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Paroles d’élus tome 1076

2 3La Communauté d’agglomération du Grand Rodez a reçu une importante donation d’œuvres de la part de Pierre et Colette Soulages. Elles sont accueillies depuis le 30 mai 2014 dans le musée Soulages, construit au cœur de Rodez, à quelques pas du centre historique et de la cathédrale.Au cœur d’un jardin totalement réhabilité, le musée est constitué, sur 5 000 m², de puissants volumes monolithiques bardés d’acier Corten. Doté d’un service éducatif, d’un atelier pour les enfants et d’une bibliothèque-centre de documentation, le musée Soulages est accessible au plus grand nombre et accueille des événements de portée nationale ou internationale.Il a pour vocation de s’ouvrir

Grand Rodez (Aveyron)Musée Soulages : innovations architecturales, scénographiques et numériques

à d’autres artistes et d’être un centre artistique dynamique où le processus créatif est mis en avant. Ce sera un véritable pôle d’attraction culturel favorisant la découverte de Rodez, de sa région et de son patrimoine. En juillet 2013, le Grand Rodez a confié à Orange la définition, a conception, la programmation et la mise en œuvre des solutions numériques pour accompagner le visiteur du musée. Une première application mobile est réalisée pour aider à la visite – accompagnement du visiteur dans le musée et outils ludiques pour le guider – et permettre au visiteur de préparer sa visite du musée et sa venue à Rodez.u grand-rodez.comu musees.grand-rodez.com

“Plus grande collection au monde des œuvres du maître de l’outrenoir, ce musée est à l’image de Pierre Soulages : ouvert à la création sous toutes ses formes, ouvert aux autres artistes pour mettre l’art et la culture à la portée de toutes les curiosités.”Christian Teyssèdre, président de la Communauté d’agglomération du Grand Rodez, maire de Rodez

du côté de

l’innovation

Le musée Gustave-Courbet, à Ornans, propriété du Département du Doubs, est installé dans un bâtiment entièrement rénové et arbore une architecture résolument moderne où il offre une exposition permanente autour du peintre ainsi que des expositions temporaires. Il a accueilli plus de 200 000 visiteurs depuis son ouverture en juillet 2011.

Le Département a initié un partenariat avec Orange pour mettre en œuvre une innovation numérique muséale et culturelle à l’occasion de l’exposition qui s’est déroulée entre la fin 2013 et le printemps 2014 sur le peintre Hanoteau, ami de Gustave Courbet, avec qui il a notamment peint

Ornans (Doubs)Médiation culturelle enrichie

Les Baigneuses. Des flashcodes et des tags NFC sans contact, disposés près de certaines œuvres, donnent accès à un site Internet dédié. Les visiteurs équipés de smartphones ou de tablettes peuvent y consulter des informations complémentaires sur le détail d’une œuvre ou des vidéos.

Face au succès de cet outil de médiation culturelle, le partenariat est reconduit pour les expositions temporaires. Il a notamment accompagné l’exposition estivale “Cet obscur objet de désirs”, proposée autour du célèbre tableau, L’Origine du monde. u www2.doubs.fr/courbet/index.php?option=com_content&view=frontpage&Itemid=1

“Parce que le Doubs veut offrir à ses habitants et ses visiteurs la possibilité de découvrir à la fois l’œuvre de Gustave Courbet et son pays, nous faisons le choix d’ouvrir nos modes de médiation culturelle aux technologies numériques.”Claude Jeannerot, président du Conseil général du Doubs

Page 50: Le numérique en action

parolesdelus.com 77

3 4 5Au Havre, le numérique simplifie déjà la vie des habitants en matière de services administratifs grâce à un compte en ligne, mais aussi pour les services urbains, avec le stationnement payé au temps réel par mobile, ou encore les prestations de service de l’eau, accessibles en ligne (notamment l’abonnement ou la consultation des factures).

La Communauté de l’agglomération havraise (Codah) équipe 100 000 compteurs d’eau de la technologie M2M (machine to machine) du télérelevé. Développé par m2ocity, filiale spécialisée de Veolia Eau, et Orange, le service de télérelevé repose sur des compteurs intelligents qui transmettent des données aux services de gestion de l’eau. Les usagers peuvent alors suivre leurs consommations d’eau en ligne et maîtriser leurs dépenses sans dérangement lié à la relève du compteur. Un SMS ou un courriel alerte l’usager en cas de fuite d’eau ou de dépassement d’un seuil de consommation prédéterminé. Pour la collectivité, un tel service

À Strasbourg, les habitants et les visiteurs disposent déjà de nombreux services liés à la technologie NFC (Near Field Communication), la technologie sans contact. La Ville et la Communauté urbaine figurent parmi les leaders en France dans ce domaine. En effet, les détenteurs d’un smartphone peuvent par exemple connaître l’horaire de passage du prochain tram, acheter leur ticket de transport en commun via leur

Communauté de l’agglomération havraise – Codah (Seine-Maritime)Télérelevés des compteurs d’eau au Havre, la smart city

Strasbourg (Bas-Rhin)Smartphone city, la révolution NFC

mobile ou payer le stationnement

automobile.

En 2014, Strasbourg est avec Caen la première à expérimenter dans les commerces Orange Cash, la solution de paiement mobile et sécurisée

développée avec Visa. Une simple application

à télécharger transforme le smartphone en porte-

monnaie, rechargeable avec sa carte bancaire. L’utilisateur paie en posant son téléphone sur un terminal compatible. Au-delà de 20 euros, il doit simplement taper son code confidentiel. Le solde du compte est mis à jour instantanément et consultable en temps réel. Fruit d’un fort partenariat entre les collectivités, les banques, Orange et les commerçants, ce nouveau service renforce l’image innovante de la métropole européenne.u strasbourg.euu orangecash.fr

optimise la performance et favorise la préservation de la ressource. En outre, le réseau de télérelevé est une infrastructure interopérable avec d’autres services.u codah.fru m2ocity.com

“Lancer Orange Cash en avant-première à Strasbourg prouve que nous avons réussi notre pari en matière de NFC. Avec tous les acteurs du territoire, nous avons constitué un puissant écosystème, terrain idéal d’expérimentation et de déploiement.”Robert Hermann, président de la Communauté urbaine de Strasbourg

“Le télérelevé est un réel progrès qui s’inscrit dans une politique forte de modernisation de la qualité du service public en termes de distribution d’eau potable. Son déploiement marque une nouvelle étape dans la modernisation des infrastructures.”Édouard Philippe, président de la Communauté de l’agglomération havraise, maire du Havre