le muscle crico-aryténoïdien postérieur et son innervation : adducteur ou abducteur du larynx ?

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86 ASSOCIATION DES MORPHOLOGISTES, 88 e CONGRÈS Le muscle crico-aryténoïdien postérieur et son innervation : adducteur ou abducteur du larynx ? PRADES JM (1, 2) , TIMOSHENKO AP (1, 2) , FAYE MD (1) , MARTIN CH (1) (1) Laboratoire d’Anatomie, Faculté de Médecine Jacques Lisfranc, Université Jean Monnet, 42023 Saint-Étienne. (2) Service d’ORL et Chirurgie Cervico-faciale et Plastique, CHU de Bellevue, 42055 Saint-Étienne cedex 2. E-mail : [email protected] Introduction – But de l’étude : le but de ce travail est l’analyse morphologique du muscle crico-aryténoïdien pos- térieur (MCAP) et de son innervation par le nerf laryngé inférieur (NLI). Ce muscle est considéré comme le seul ab- ducteur du larynx. Sa physiologie reste encore mal connue et objet de controverse. Matériels et méthodes : douze larynx adultes ont été pré- levés au Laboratoire d’Anatomie. Après fixation, les 24 hémi- larynx ont été disséqués sous microscope opératoire. Résultats : trois arguments morphologiques permettent de suggérer que le MCAP n’est pas uniquement abducteur du larynx : Le MCAP présente deux groupes de fibres musculaires d’orientation différente : des fibres supérieures et médiales d’orientation horizontale et mécaniquement adductrices ; des fibres inférieures et latérales d’orientation verticale et abductrices. L’innervation des 2 groupes de fibres musculaires provient de deux collatérales non anastomosées, à partir du NLI dans son segment vertical pour le groupe latéral et son segment géniculé pour le groupe médial. La terminaison de la branche nerveuse destinée à la partie horizontale du MCAP, se termine dans le muscle inter- aryténoïdien, adducteur puissant du larynx. Conclusion : ainsi, le MCAP semble bien posséder une fonction mixte, abductrice pour sa partie verticale latérale, adductrice pour sa partie horizontale médiale. Métrologie articulaire tridimensionnelle, déplace- ments et morphologie temporo-mandibulaires MESNARD (1) , BALLU (1) , COUTANT (1) , CID (1) , UZEL AP (2) , MONTAUDON M (2) , CAIX P (2) (1) Université Bordeaux 1, Laboratoire de Mécanique Physique, 351 cours de la Libération, 33405 Talence. (2) Université Bordeaux 2, Labo- ratoire d’Anatomie Médico-Chirurgicale, 146 rue Léo Saignat, 33076 Bordeaux. E-mail : [email protected] But : pour élaborer un modèle mécanique de l’ATM, une étude cinématique et une étude en quasi-statique s’avèrent nécessaires [1]. L’analyse vidéo 3D permet ici de quantifier tout déplacement de la mandibule par rapport au crâne et, localement, du centre d’un condyle mandibulaire par rap- port à la zone temporale. Méthode et matériels : le protocole de mesurage des dé- placements, associe des points de repérage aux maxillaires. Deux gouttières solidaires des arcades dentaires, plans squelettiques permanents, sont donc réalisées. Acquisition des images et détection des points exploitent des logiciels. Le calcul permet de tracer les déplacements articulaires ob- tenus ici avec un volontaire méso-divergent lors d’une étude statistique de trente cas [2]. Résultats : les mouvements d’ouverture et fermeture sont enregistrés entre l’intercuspidation et l’ouverture maximale. Dès le déverrouillage occlusal, le mouvement de la mandibule s’effectue par rotation et translation simultanées. Pour un déplacement du centre de l’ATM de 20 mm, l’ouverture se situe autour de 25°. Entre 25° et 35°, le déplacement de ce centre reste limité (2 mm). Dans le plan sagittal, la courbe de tendance reproduit le profil moyen de la zone temporale. La trajectoire quasi-circulaire du point inter incisives révèle une rotation autour de l’axe inter-condylien lorsque l’ouver- ture se poursuit au-delà de 25°. Conclusions : les résultats infirment la notion classique de mouvement de rotation pure jusqu’à une ouverture inter in- cisives voisine de 20 mm. Dès le déverrouillage occlusal, ils soulignent le couplage rotation-translation. Lors de l’ouver- ture maximale, la rotation quasi-pure génère un glissement aux contacts articulaires et augmente la sollicitation du ménisque. Rôle de l’artère auriculaire postérieure dans la vascularisation de la portion extra – crânienne du tronc du nerf facial TROST O (1, 2) , KADLUB N (2) , CHEYNEL N (1) , BENKHADRA M (1) , MALKA G (2) , TROUILLOUD P (1) (1) Laboratoire d’anatomie, Faculté de Médecine, Université de Bourgogne, 7 bd Jeanne d’Arc, 21000 Dijon. (2) Service de Chirurgie Maxillo-faciale et Stomatologie, CHU Dijon, 3 rue du Faubourg Rai- nes, 21000 Dijon. E-mail : [email protected] But de l’étude : plusieurs observations de paralysies faciales ont été rapportées lors de la cure d’oreilles proéminentes, technique impliquant le sacrifice du muscle et parfois de l’ar- tère auriculaires postérieurs. Le but de notre étude est d’évaluer l’importance de l’artère auriculaire postérieure dans la vascularisation de la portion extra-crânienne du nerf facial. Matériel et Méthodes : nous avons injecté sélectivement au bleu de méthylène 30 artères auriculaires postérieures sur 15 sujets frais. Le nerf facial était abordé par voie cervi- cale. Puis l’artère auriculaire postérieure était disséquée prudemment jusqu’au-dessus du pavillon de l’oreille en pré- servant toutes ses branches collatérales, dont les rameaux stylo-mastoïdiens. Nous avons colligé : la coloration du nerf facial, le nombre, la longueur, le diamètre et la topographie des rameaux stylo-mastoïdiens. Résultats : l’artère auriculaire postérieure vascularisait le nerf facial dans 73 % des cas : par deux rameaux naissant dans l’espace rétrostylien dans 60 % des cas, un seul dans 22 % des cas, trois dans 9 % des cas. Dans 9 % des cas, une branche supra-mastoïdienne était retrouvée, donnant un rameau à destinée auriculaire et un rameau stylo-mastoïdien toujours associé à des branches issues de la portion rétrostylienne de l’artère auriculaire postérieure. Conclusion : une partie de la vascularisation de la portion extra-crânienne du nerf facial procède dans 7 % de nos pré- parations d’un rameau issu de la portion supra-mastoïdienne de l’artère auriculaire postérieure dont le sacrifice peut ex- pliquer les paralysies faciales compliquant la chirurgie. Variations des rapports vasculaires de la paroi la- térale du sinus. Intérêt chirurgical dans les sinus-lift ELLA B, LAUVERJAT Y, SEDARAT C, DA COSTA N, CAIX P UFR d’Odontologie, Bordeaux 2, Laboratoire d’Anatomie Médico- Chirurgicale UFR3, Bordeaux 2. Objectif : pour leur faible densité et leur importante ré- sorption, la réhabilitation prothétique des os maxillaires a conduit à développer différents protocoles chirurgicaux qui font appel aux techniques d’élévation du plancher sinusien par voie créstale et latérale. Compte tenu des variations des rapports vasculaires de cette région, ce travail met en évidence, par une analyse radiographique et des dissections anatomiques,

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Page 1: Le muscle crico-aryténoïdien postérieur et son innervation : adducteur ou abducteur du larynx ?

86 ASSOCIATION DES MORPHOLOGISTES, 88 e CONGRÈS

Le muscle crico-aryténoïdien postérieur et son

innervation : adducteur ou abducteur du larynx ?

PRADES JM (1, 2), TIMOSHENKO AP (1, 2), FAYE MD (1), MARTIN CH (1)

(1) Laboratoire d’Anatomie, Faculté de Médecine Jacques Lisfranc,Université Jean Monnet, 42023 Saint-Étienne. (2) Service d’ORL etChirurgie Cervico-faciale et Plastique, CHU de Bellevue, 42055Saint-Étienne cedex 2. E-mail : [email protected]

Introduction – But de l’étude : le but de ce travail estl’analyse morphologique du muscle crico-aryténoïdien pos-térieur (MCAP) et de son innervation par le nerf laryngéinférieur (NLI). Ce muscle est considéré comme le seul ab-ducteur du larynx. Sa physiologie reste encore mal connueet objet de controverse.

Matériels et méthodes : douze larynx adultes ont été pré-levés au Laboratoire d’Anatomie. Après fixation, les 24 hémi-larynx ont été disséqués sous microscope opératoire.

Résultats : trois arguments morphologiques permettentde suggérer que le MCAP n’est pas uniquement abducteurdu larynx :

Le MCAP présente deux groupes de fibres musculairesd’orientation différente : des fibres supérieures et médialesd’orientation horizontale et mécaniquement adductrices ;des fibres inférieures et latérales d’orientation verticaleet abductrices.

L’innervation des 2 groupes de fibres musculaires provientde deux collatérales non anastomosées, à partir du NLI dansson segment vertical pour le groupe latéral et son segmentgéniculé pour le groupe médial.

La terminaison de la branche nerveuse destinée à la partiehorizontale du MCAP, se termine dans le muscle inter-aryténoïdien, adducteur puissant du larynx.

Conclusion : ainsi, le MCAP semble bien posséder unefonction mixte, abductrice pour sa partie verticale latérale,adductrice pour sa partie horizontale médiale.

Métrologie articulaire tridimensionnelle, déplace-

ments et morphologie temporo-mandibulaires

MESNARD (1), BALLU (1), COUTANT (1), CID (1), UZEL AP (2), MONTAUDON M (2), CAIX P (2)

(1) Université Bordeaux 1, Laboratoire de Mécanique Physique, 351cours de la Libération, 33405 Talence. (2) Université Bordeaux 2, Labo-ratoire d’Anatomie Médico-Chirurgicale, 146 rue Léo Saignat, 33076Bordeaux. E-mail : [email protected]

But : pour élaborer un modèle mécanique de l’ATM, uneétude cinématique et une étude en quasi-statique s’avèrentnécessaires [1]. L’analyse vidéo 3D permet ici de quantifiertout déplacement de la mandibule par rapport au crâne et,localement, du centre d’un condyle mandibulaire par rap-port à la zone temporale.

Méthode et matériels : le protocole de mesurage des dé-placements, associe des points de repérage aux maxillaires.Deux gouttières solidaires des arcades dentaires, planssquelettiques permanents, sont donc réalisées. Acquisitiondes images et détection des points exploitent des logiciels.Le calcul permet de tracer les déplacements articulaires ob-tenus ici avec un volontaire méso-divergent lors d’une étudestatistique de trente cas [2].

Résultats : les mouvements d’ouverture et fermeture sontenregistrés entre l’intercuspidation et l’ouverture maximale.Dès le déverrouillage occlusal, le mouvement de la mandibules’effectue par rotation et translation simultanées. Pour undéplacement du centre de l’ATM de 20 mm, l’ouverture sesitue autour de 25°. Entre 25° et 35°, le déplacement de ce

centre reste limité (2 mm). Dans le plan sagittal, la courbede tendance reproduit le profil moyen de la zone temporale.La trajectoire quasi-circulaire du point inter incisives révèleune rotation autour de l’axe inter-condylien lorsque l’ouver-ture se poursuit au-delà de 25°.

Conclusions : les résultats infirment la notion classique demouvement de rotation pure jusqu’à une ouverture inter in-cisives voisine de 20 mm. Dès le déverrouillage occlusal, ilssoulignent le couplage rotation-translation. Lors de l’ouver-ture maximale, la rotation quasi-pure génère un glissementaux contacts articulaires et augmente la sollicitation duménisque.

Rôle de l’artère auriculaire postérieure dans la

vascularisation de la portion extra – crânienne du

tronc du nerf facial

TROST O (1, 2), KADLUB N (2), CHEYNEL N (1), BENKHADRA M (1), MALKA G (2), TROUILLOUD P (1)

(1) Laboratoire d’anatomie, Faculté de Médecine, Université deBourgogne, 7 bd Jeanne d’Arc, 21000 Dijon. (2) Service de ChirurgieMaxillo-faciale et Stomatologie, CHU Dijon, 3 rue du Faubourg Rai-nes, 21000 Dijon. E-mail : [email protected]

But de l’étude : plusieurs observations de paralysies facialesont été rapportées lors de la cure d’oreilles proéminentes,technique impliquant le sacrifice du muscle et parfois de l’ar-tère auriculaires postérieurs. Le but de notre étude estd’évaluer l’importance de l’artère auriculaire postérieuredans la vascularisation de la portion extra-crânienne du nerffacial.

Matériel et Méthodes : nous avons injecté sélectivementau bleu de méthylène 30 artères auriculaires postérieuressur 15 sujets frais. Le nerf facial était abordé par voie cervi-cale. Puis l’artère auriculaire postérieure était disséquéeprudemment jusqu’au-dessus du pavillon de l’oreille en pré-servant toutes ses branches collatérales, dont les rameauxstylo-mastoïdiens. Nous avons colligé : la coloration du nerffacial, le nombre, la longueur, le diamètre et la topographiedes rameaux stylo-mastoïdiens.

Résultats : l’artère auriculaire postérieure vascularisait lenerf facial dans 73 % des cas : par deux rameaux naissantdans l’espace rétrostylien dans 60 % des cas, un seul dans 22 %des cas, trois dans 9 % des cas. Dans 9 % des cas, une branchesupra-mastoïdienne était retrouvée, donnant un rameau àdestinée auriculaire et un rameau stylo-mastoïdien toujoursassocié à des branches issues de la portion rétrostylienne del’artère auriculaire postérieure.

Conclusion : une partie de la vascularisation de la portionextra-crânienne du nerf facial procède dans 7 % de nos pré-parations d’un rameau issu de la portion supra-mastoïdiennede l’artère auriculaire postérieure dont le sacrifice peut ex-pliquer les paralysies faciales compliquant la chirurgie.

Variations des rapports vasculaires de la paroi la-

térale du sinus. Intérêt chirurgical dans les sinus-lift

ELLA B, LAUVERJAT Y, SEDARAT C, DA COSTA N, CAIX P

UFR d’Odontologie, Bordeaux 2, Laboratoire d’Anatomie Médico-Chirurgicale UFR3, Bordeaux 2.

Objectif : pour leur faible densité et leur importante ré-sorption, la réhabilitation prothétique des os maxillaires aconduit à développer différents protocoles chirurgicaux quifont appel aux techniques d’élévation du plancher sinusienpar voie créstale et latérale. Compte tenu des variations desrapports vasculaires de cette région, ce travail met en évidence,par une analyse radiographique et des dissections anatomiques,