le monde des artisans deux-sèvres n°92

48
Deux-Sèvres

Upload: cma79

Post on 07-Mar-2016

230 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

Le magazine des artisans en Deux-Sèvres.

TRANSCRIPT

Page 1: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

Deux-Sèvres

Page 2: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

(1) Consommations mixtes/urbaines/extra-urbaines de la gamme i30 Sport Wagon Nouvelle Génération (l/100 km) : de 4,3 à 6,0/de 5,3 à 7,5/de 3,9 à 4,9. Emissions de CO2 (en g/km) : 117 à 149.

Prix TTC au 01.09.2012, hors option de la nouvelle i30 SW 1.6 CRDi 110 PACK Inventive (21 900 - 2 200 de remise - 800 de reprise). Modèle présenté : Nouvelle i30 SW 1.6 CRDi 128 PACK Premium

à 24 400 (26 900 - 2 200 de remise - 800 de reprise + 500 de peinture métallisée). (2) Consommations mixtes/urbaines/extra-urbaines de la gamme i30 Nouvelle Génération (l/100 km) : de

3,7 à 6,0/de 4,1 à 7,9/de 3,5 à 4,9. Emissions de CO2 (en g/km) : de 97 à 145. Prix TTC au 01.09.2012, hors options de la Nouvelle i30 1.4 PACK Evidence (16 900 - 2 200 de remise - 800 de reprise).

Modèle présenté : i30 Nouvelle Génération 1.6 CRDi 128 PACK Premium à 23 400 (25 900 - 2 200 de remise - 800 de reprise + 500 de peinture métallisée). Offres réservées aux particuliers,

non cumulables et valables jusqu’au 31/12/2012 dans la limite des stocks disponibles. Voir les conditions de l’offre, de reprise et de garantie chez votre Distributeur Hyundai participant. TRIPLE

GARANTIE 5 ANS HYUNDAI : 5 ans de garantie kilométrage illimité - 5 ans d’assistance gratuite - 5 ans de contrôle annuel gratuit.

Toute la gamme existe en TVA récupérable et conditions particulières pour les artisans

Page 3: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

de compétitivité. Lui aussi accuse des coûts de production et de service que le consommateur aura de plus en plus de mal à absorber.

Si le manque de compétence pénalise l’emploi, le mode de financement de notre protection sociale y contribue tout autant.

L’intérêt de réduire la taxation du travail n’est plus à démontrer. Il faudrait substituer tout ou partie des cotisations sociales pesant sur les salaires par d’autres types de prélèvements, assis sur une assiette beaucoup plus large. Que certains financements sociaux qui relèvent de la solidarité nationale soient financés par des prélèvements fiscaux !

La solution du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, proposée par le gouvernement, présente tout de même un intérêt certain pour les entreprises de l’Artisanat et du commerce de proximité car elle est de nature à nous donner un peu d’air en allégeant le coût du travail de nos salariés. En revanche, les travailleurs indépendants ou l’artisan n’ayant pas de salarié, sont exclus du bénéfice de la mesure. Ne sont-ils pas les propres acteurs de leur emploi, donc de leur salaire !

À quel titre ceux-ci devraient-ils rester à l’écart d’un dispositif destiné à favoriser la compétitivité et l’emploi ? De plus, ne sont-ils pas déjà pénalisés par la hausse des prélèvements prévus par les textes budgétaires ?

Ces mesures de hausse seront difficilement supportables pour nos travailleurs indépendants, artisans, commerçants sur lesquels repose pourtant le dynamisme de nos territoires. Aurons-nous, longtemps encore, l’envie d’entreprendre ?

L’avenir ne se construira pas sans cette dynamique de l’entreprenariat que l’on étouffe au profit de l’assistanat, conséquence de cette résistance à changer un modèle social pourtant dépassé.

Dans ce monde qui change, et où souvent les problèmes demeurent, je formule le vœu que cette nouvelle année soit, pour vous, pleine de bonheur et, pour l’Artisanat, pleine de réussites professionnelles.

Bonne et heureuse année 2013 !

TEMA|presse

Page 4: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

u’ils participent à un concours départemental, régional ou national, ou qu’ils reçoivent un diplôme

officiel, les occasions de mettre en avant la réussite professionnelle des apprentis mais aussi l’investissement des maîtres d’apprentissage et des formateurs ne manquent pas. Alors quand ils réussissent, la CMA le fait savoir…Ces manifestations ont une impor-tance capitale pour les jeunes qui y participent. Loin d’être dépassées, elles suscitent même chez eux un regain d’intérêt. On constate en effet que certains candidats au concours gagnent en confiance, s’affirment et prouvent ainsi leur capacité à se surpasser. Les remises de prix sont souvent des moments privilégiés par-tagés en famille pour les apprentis les plus méritants dans leur spécialité. Reconnus pour leur implication, leur motivation, leur participation active en cours et dans l’entreprise ou encore pour leur parcours atypi-que, ces jeunes méritent tous un coup de projecteur.

Ces moments forts de l’apprentissage valorisent également le rôle fonda-

mental des maîtres d’apprentissage et des formateurs qui encadrent les jeunes et leur transmettent leurs com-pétences, leurs savoir-faire et leur passion. Au travers de leurs appren-tis et élèves primés ou diplômés, c’est le travail de tuteur des patrons et des enseignants, l’accompagnement au fil des mois et des années qui est ainsi reconnu et récompensé.

Les remises de prix permettent de donner à l’apprentissage une image de rigueur, de volonté et d’épanouis-sement. Elles confirment que rien n’est jamais acquis, qu’il faut se bat-

tre dans son domaine professionnel et que le challenge doit faire partie du mode de fonctionnement de celui qui sera certainement un jour chef d’entreprise. Le grand public, mais aussi les élus locaux et les parte-naires de l’artisanat, peuvent ainsi percevoir la force et les perspectives d’avenir du secteur des métiers et la qualité de l’enseignement en forma-tion professionnelle.Pour les apprentis comme pour les employeurs et les formateurs, être ainsi valorisés est primordial pour faire reconnaître l’apprentissage comme un secteur d’insertion et de réussite professionnelle.

Page 5: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

Les sélections régionales des concours « Meilleurs apprentis de France » pâtissier, charcutier trai-teur, métiers du bois et « Meilleur Jeune Boulanger » sont organisées par les organisations profession-nelles en collaboration avec les campus des métiers de la CMA. Les candidats doivent en règle générale réaliser un sujet sur une journée et le jury désigne un lauréat qui peut ainsi porter les couleurs de la région au niveau national. C’est le cas d’Édouard Boton, apprenti en CAP charcutier traiteur au moment du concours. Il a fini 3e du concours national qui s’est déroulé à Metz en avril 2012 (photo page 4).

Le 30 mai 2012, trois apprentis du campus des métiers de Niort mon-taient sur la 2e marche du podium du Prix Goût et Santé des Apprentis avec les lauréats de deux autres cen-tres de formation de France.Sept équipes finalistes, issues de CFA et sélectionnées par le pré-jury en mars 2012, présentaient leur création culinaire devant le jury de professionnels des métiers de bou-che, de la santé et de l’apprentis-sage, au Pavillon Élysée Lenôtre, à Paris. Au terme d’un après-midi de dégustation et de présentation des sept recettes sur le thème « Tartine Santé », le jury annonçait les lau-réats de cette première édition du Prix Goût et Santé des Apprentis : parmi eux, l’équipe du campus des métiers de Niort et sa « Plongée de saveurs méditerranéennes ».

Organisé par la Fédération des artisans du bois en collaboration avec la Fédération du bâtiment et le soutien de la CMA, le concours du meilleur apprenti bois a eu lieu en juillet 2012. Parmi seize apprentis en compétition, Korentin Clairgeau et Sylvain Anger, res-pectivement apprenti menuisier et apprenti ébéniste au campus des métiers de Parthenay ont été pri-més. Tous les deux passionnés, ils se destinent à un bel avenir dans les métiers du bois.

La 11e édition du Carrefour des métiers de bouche a permis de mon-trer une fois de plus, le savoir-faire et l’excellence de tout un secteur. Au-delà des démonstrations culinaires réali-sées devant le public, c’est devant un jury de professionnels que des appren-tis bouchers, boulangers, charcutiers, cuisiniers, serveurs et pâtissiers du campus des métiers de Niort ont pu afficher leur talent lors des concours de haut niveau inscrits au programme. Les trois lauréats de chaque catégorie ont été récompensés par une salière d’or, d’argent ou de bronze.

Page 6: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

Trente apprentis ont été mis à l’hon-neur en octobre dernier à l’occa-sion du 10e anniversaire du chal-lenge départemental des meilleurs apprentis du bâtiment. Organisé par la Capeb, en partenariat avec la CMA 79, ce concours récompense les trois meilleurs élèves de toutes les sections professionnelles de niveaux CAP. Les candidats ont été évalués par un jury composé de profession-nels et de professeurs qui, outre les notes obtenues à l’examen, ont tenu compte de l’assiduité, du travail personnel, de la motivation et de l’appréciation des maîtres d’appren-tissage. Découvrez le palmarès sur www.cma-niort.fr.

Les diplômés de l’artisanat ont lar-gement répondu présent à l’invita-tion de la CMA et de ses partenaires le 7 décembre dernier à l’occasion de la 12e édition de la soirée de l’excellence. Près de 400 apprentis et stagiaires en formation ont reçu

leur diplôme sous les applaudisse-ments du public. Une manifestation très attendue qui célèbre la réussite de toutes celles et ceux, formateurs et diplômés, qui s’investissent cha-que année et avec passion dans la formation et l’apprentissage d’un métier. Vous étiez présent et vous souhaitez garder un souvenir de cette soirée ? Téléchargez les photos sur www.cma-niort.fr.

Page 7: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

râce à vous, nous pouvons disposer d’équipements performants et développer

des actions de formation qui vous permettront de recruter dans votre équipe les apprentis dont la motivation et les compétences répon-dent à vos besoins.La CMA vous propose d’utiliser ses services pour sa collecte. La confiance que vous nous accordez est un gage précieux, qui témoigne de la force de l’artisanat, première entreprise de France.

Complétez le bordereau de versement de la CMA 79 qui vous sera adressé par courrier ou (éventuellement) utilisez le bordereau de votre choix en mentionnant nos centres de forma-tion comme bénéficiaires de votre taxe. Date limite de versement : le 28 février 2013.

Page 8: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

hefs d’entreprises artisanales, vous avez été touché fin 2012 par une augmenta-

tion importante de la cotisation foncière des entreprises (CFE). Sensible à votre mécon-tentement et pour défendre au mieux vos intérêts auprès des pouvoirs publics, la CMA vous a interrogé le mois dernier par courrier sur l’évolution de votre cotisation de 2011 à 2012. Nous vous remercions d’avoir répon-du à cette enquête qui va nous permettre de confirmer les actions à mettre en place.

Nous pouvons d’ores et déjà dire qu’un amendement adopté par les sénateurs, au cours des débats sur la loi de finances pour 2013, autoriserait les collectivités à revenir exceptionnellement, si elles le souhaitent, sur leur délibération prise au titre de 2012.

Ainsi, les communes et les établissements publics de coopération intercommunale

(EPCI) pourraient, par une délibération prise avant le 21 janvier 2013 et pour la part qui leur revient, prendre en charge, en lieu et place des redevables, tout ou partie de la fraction de la cotisation minimum de CFE due au titre de 2012 correspondant à la base minimum applicable sur leur territoire résultant d’une délibération prise en 2011.

Le président et les élus de la CMA se sont rapprochés des collectivités concernées pour que des modifications puissent être prises en compte et appliquées.

Vos nombreuses réponses à notre enquête nous ont permis de défendre au mieux vos intérêts. Sensibles à nos arguments, certaines structures intercommunales ont d’ores et déjà délibéré pour revoir à la baisse le montant de cette cotisation. Nous vous tiendrons informé des suites de nos démarches communes.

Page 9: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

rtisans d’art, partici-pez au prochain salon

« Tourisme et métiers d’art » organisé par la CMA à l’occasion de la 85e édition de la foirexpo de Niort. Du 27 avril au 5 mai, venez montrer votre savoir-faire et faites découvrir vos créations au public cette année sous les couleurs du Rugby et de l’Australie. Si vous souhaitez participer vous aussi à ce rendez-vous et réserver votre stand sur l’espace « Tourisme et artisanat d’art », contactez-nous !

ette initiative soutenue par M6 vous permet de bénéficier du réseau des chefs d’entreprise adhé-

rents au jury « Graines de Boss » afin d’accélérer le développement de votre entreprise, d’en accroî-tre la notoriété et enfin d’être accompagné par un parrain dans le cadre d’un suivi mensuel de deux ans. Les candidats peuvent concourir dans la caté-gorie « jeune créateur d’une entreprise des métiers et de l’artisanat » et doivent s’inscrire sur le site www.grainesdeboss.fr. Un jury étudiera les dos-siers à l’occasion d’une prochaine et dernière ses-sion : les 12 et 19 avril 2013 pour un envoi des dossiers de candidatures avant le 5 mars 2013. La remise des prix aura lieu le 23 mai prochain.

Page 10: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

n 2013, les Artisanales de Chartres fêtent leur 20e anniversaire, une année excep-

tionnelle à ne pas manquer ! Chaque année, la MNRA, partenaire officiel du Salon, améliore plus encore son opération Tremplins de l’Arti-sanat. Faire découvrir les jeunes talents de l’ar-tisanat français, voilà la volonté de la MNRA. C’est pourquoi ils offriront à 20 artisans issus de différentes régions et de tout type de secteur d’activité un stand tout équipé (cloison, élec-tricité, éclairage), sur un espace scénographié, pour une mise en valeur exceptionnelle au cœur de la plus grande vitrine de l’artisanat.

Le « village MNRA des jeunes entreprises », ce sera près de 400 m2 d’exposition scénographiée avec une signalétique dédiée, pour permettre aux jeunes entreprises dynamiques désireuses de se faire connaître de profiter d’un tremplin unique en son genre. Parmi les 20 entreprises tremplins sélectionnées par MNRA, un jury désignera le « Super Tremplin ». Une bourse complémentaire de 1 500 € viendra récompen-ser ce projet.

Pour poser sa candidature, l’artisan doit avoir créé son entreprise entre le 1er janvier 2010 et le 30 avril 2013. Il ne doit pas avoir participé aux Artisanales de Chartres précédemment et doit impérativement exposer durant les 4 jours s’il est retenu. Attention, n’est pas considéré comme jeune artisan : celui qui a arrêté son activité et l’a reprise plusieurs années plus tard en se réins-crivant au Répertoire des métiers ; celui qui a déménagé son entreprise en la réinscrivant dans la nouvelle CMA de son lieu de résidence.Saisissez cette occasion exceptionnelle ! Demandez votre dossier de participation en renvoyant le cou-pon ci-contre avant le 30 avril 2012.

#

Page 11: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92
Page 12: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

es campus des métiers, outils de formation de la CMA, n’ac-cueillent pas que des appren-tis ! En 2012 près de 500 chefs

d’entreprises, conjoints et salariés sont venus se former et se perfectionner dans les centres de Niort et de Parthenay. Pour répondre à vos besoins, la CMA a mis en place des formations adaptées dans quatre grands domaines

Gestion comptable et financière. Informatique et bureautique. Communication, commercialisa-

tion, vente, langue. Juridique, social , ressources

humaines management.Réservez dès maintenant les dates de formation du premier semestre dans votre agenda 2013.

Page 13: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

INTITULÉ LIEU DURÉE DATES

INFO

RMAT

IQUE

ET

BURE

AUTI

QUE

Initiation retouche d’images et montage photos avec Photoshop CMA Niort 2 jours Mercredis 6 et 13 mars

Optimiser son temps grâce à l’informatique

Savoir classer et archiver ses documents (devis…)Campus des métiers Parthenay

1 jour Lundi 8 avril

Gérer son planning de rendez-vous avec Outlook 1 jour Lundi 15 avril

Communiquer avec internet

Créer et animer son site WEB

Campus des métiers Parthenay

3 jours Lundis 4, 11, 18 marsLundis 3, 17, 24 juin

Comment bien référencer son site web 1 jour Lundi 13 mai

Intégrer les réseaux sociaux : comment et pourquoi faire ? 1 jour Mercredi 6 mars

Créer et gérer sa boutique en ligne 1 jour Mercredi 13 mars

Les nouveautés OFFICE 2010 Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundi 25 mars

Plateforme bureautique : formation à la carte

Word – Excel - Power point Campus des métiers Parthenay 40 heures par stagiaire

Vendredis (8h30-12h30)

Utiliser Google Sketchup Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundi 27 mai

EBP - Compta-informatique – Devis et facture Campus des métiers Parthenay 1 jour

COM

., CO

MM

ERC.

, VE

NTE,

LAN

GUE

Anglais Campus des métiers Niort 12 séances de 4 heures Vendredi matin

Communiquer efficacement avec ses salariés (en réunion et en entretien individuel) Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundi 25 mars

JURI

DIQU

E, S

OCIA

L, R

H, M

ANAG

EMEN

T De l’entrée au départ de mon salarié : quelles démarches administratives ? Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundi 3 juin

Réussir son premier recrutement Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundi 11 février

Savoir manager et motiver ses équipes Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundi 18 mars

Formation de tuteur, maître d’apprentissage Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundis 25 fév. ou 8 avril

Se former à une démarche environnementale pour son entreprise Antenne CMA Bressuire 1 jour Mercredi 12 juin

Se former à la prévention des risques professionnels CMA Niort 1 jour Mardi 5 mars

Évaluer ses pratiques professionnelles : hygiène, environnement, sécurité, accessibilité CMA Niort 1 jour Mercredi 25 avril

Bien démarrer en auto-entrepreneurCMA Niort 1 jour Lundi 25 février

Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundi 13 mai

EIRL ou société : bien choisir son statut juridiqueCMA Niort 1 jour Lundi 11 mars

Campus des métiers Parthenay 1 jour Lundi 17 juin

Page 14: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

oucher-charcut ier dans l’Eure-et-Loir depuis 24 ans – dont 15 à son compte –, Éric Bellanger pratique les

tournées depuis autant d’années. Les mercredi et vendredi, l’artisan lais-se les rênes du magasin d’Ymonvil-le, « boucherie, charcuterie, fruits et légumes, crémerie et épicerie de base » à son épouse Danièle et prend le volant de son camion pour des-servir 26 villages environnants. Soit près de 100 clients, en porte-à-porte. « Je les vois chaque semaine. À force, ils sont devenus des amis. Entre nous, il y a une véritable relation de confiance. Ils m’attendent impatiem-ment ! », se réjouit Éric Bellanger. Au point que certains n’hésitent pas à le tancer gentiment s’il a quelques minutes de retard. Dégainant mal-gré tout café et sucrier dès que le camion frigorifique pointe le bout de son capot. Bouche-à-oreille et publicité glis-sée dans la boîte aux lettres sont les outils de l’artisan pour se faire connaître. Même s’il avoue avoir eu la partie facile grâce à son père – dont il a hérité l’entreprise – qui a lancé les tournées dès 1967. Avaler des kilomètres chaque semaine deman-de à Éric Bellanger des efforts, « sur-tout en été, avec la chaleur », et de l’argent. L’artisan vient ainsi de réa-liser un investissement de 130 000 € pour remplacer son camion.

Ces dépenses en valent pourtant la peine, puisque les tournées génèrent jusqu’à 70 % du chiffre d’affaires

de la SARL Boucherie Bellanger. Le boucher-charcutier évoque toute-fois l’avenir avec inquiétude. « Mes clients sont des habitués. Les nou-veaux habitants n’adhèrent pas. Certains travaillent en journée, d’autres préfèrent se déplacer pour acheter. Le décès de certains clients fait que je dois couvrir de plus en plus de villages pour atteindre mon chiffre. » Heureusement pour Éric Bellanger, rares sont les habitués qui ne lui prennent rien lorsqu’il est de passage. « Ils se disent : tant qu’à faire ! », conclut-il en riant.Si Mickaël Dumenil, gérant depuis huit ans d’une boulangerie-bar-tabac-presse-épicerie à Boisville-la-Saint-Père (Eure-et-Loir), effectue lui aussi des tournées, c’est avant tout dans une optique de service. « Quand on a racheté le fonds, il

y avait déjà des tournées. Les gens avaient l’habitude », énonce l’arti-san. Pour rendre « ce service et les gens heureux », Mickaël Dumenil fait du porte à porte, et jusqu’à 100 km chaque jour. Conscient de la faible part de ces tournées dans son chiffre d’affaires global, l’arti-san envisage d’y mettre un terme, « sitôt que le véhicule nécessitera des investissements ».

Diplômée en coiffure, esthétique et maquillage, Valérie Morisseau sillonne les routes de Haute-Garonne avec son camion. Originaire de Sénarens, la jeune femme n’a pas hésité longtemps avant de faire de Beauté Créative un salon itinérant.

Page 15: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

« D’abord, par rapport à un salon traditionnel, le budget est moins conséquent, explique-t-elle ainsi. Ensuite, comme je suis en zone rura-le, c’est plus pratique. Et puis, je me démarque de la concurrence. De tous ces salons de coiffure franchi-sés dont les grandes villes alentour sont saturées. » Dernière raison – et non des moin-dres –, la qualité de la relation avec les clients. « Je me déplace à domi-cile, sans toutefois rentrer dans l’in-timité des gens. Je reste à leur porte, et ce sont eux qui viennent se faire chouchouter dans mon camion. Chez moi, pas de vitrine, pas de bavardages ! ». Pour alimenter son salon ambulant, Valérie Morisseau doit avoir une possibilité de bran-chement. Les mardi et jeudi, la jeune artisane se déplace au comité d’en-treprise de Thalès Alénia Space, une entreprise toulousaine. Le reste de la semaine, elle tourne dans plu-sieurs villages, proposant de la coiffure mixte et polyvalente, des soins esthétiques (visage et mains), des produits cosmétiques… Valérie Morisseau mesure bien la dureté de la vie qu’elle a choisie. « Se faire un nom est très difficile. Je suis pré-sente sur les réseaux sociaux, sur Internet. Je fais de la publicité dans les boîtes aux lettres. Je suis ins-crite sur un registre des mariages. »

Son avenir, la Haute-Garonnaise ne sait pas encore s’il sera fait de bitume ou de briques. Si elle restera nomade ou optera finalement pour la sédentarité.

Artisan boulanger en Isère, Fabrice Muzet reconnaît lui aussi avoir souffert pour se faire une place. « Honnêtement, sachant ce que j’ai vécu, je ne sais pas si je recommence-rais », confie-t-il. Après avoir exer-cé différents métiers – chef de rayon boulangerie, commercial, directeur adjoint – dans la grande distribu-tion (et passé son CAP de boulan-ger), Fabrice Muzet, qui se découvre allergique à ce milieu, décide d’in-tégrer la formation « Création de tourisme en milieu rural » de l’Afrat (Association pour la formation des ruraux aux activités du tourisme). « Là, j’ai hésité entre ouvrir un gîte sur le thème du pain ou une bou-langerie pédagogique itinérante. Comme je n’avais pas de gîte, j’ai opté pour la boulangerie », déclare-t-il avec humour. Fabrice Muzet achète un camion à Nantes, l’équipe d’un four à bois à Carcassone et loue un laboratoi-re de boulangerie à Grenoble. Le 19 juin 2004, il profite de la fête « Un dimanche à la campagne »

pour lancer son activité : La Flûte enchantée. « L’idée était de faire découvrir l’univers de la boulange-rie à des enfants, en lien avec des écoles, des MJC, des colonies de vacances… J’adore voir les enfants s’émerveiller devant la fabrication du pain ! » L’artisan réalise cepen-dant rapidement que la pédagogie ne nourrit pas son homme, et « com-mence à produire comme un boulan-ger ». En 2005, il achète une maison à Saint-Vincent-de-Mercuze, et ins-talle son laboratoire chez lui. Aujourd’hui papa de trois enfants qu’ i l a envie de voir grandir , Fabrice Muzet n’est plus aussi sou-vent sur les routes qu’avant. Celui dont la célébrité s’est construite sur les pains aux noix ou à la châ-taigne n’a qu’un maître : la liber-té. « Les horaires en boulangerie, je ne pourrais pas », lâche-t-i l . L’artisan consacre deux jours par semaine à la boulangerie pédago-gique auprès des écoles, des cen-tres de loisirs ou des maisons de retraite ; livre 200 familles via des Amap (Associations pour le main-tien d’une agriculture paysanne) ; accueille un après-midi par semaine des clients dans la boutique qu’il a aménagée chez lui ; propose 22 sortes de pain sur le marché du Touvet ; forme des cuisiniers en herbe à l’Afrat… Et projette d’ac-quérir une goélette pour sillonner le littoral et les îles de la Méditerranée dans son tablier de boulanger.

Marjolaine Desmartin

Page 16: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

arantir la compétitivité et donner un nouvel élan à l’entreprise c’est tout l’ob-jectif d’une démarche d’in-

novation. Elle passe parfois inaper-çue en dehors de l’entreprise mais elle apporte une véritable évolution. Jocelyn Niget, développeur de l’in-novation à la CMA, repère les pro-jets innovants, conseille les chefs d’entreprises artisanales en matière de propriété industrielle, de dépôt de marque et permet d’identifier les bons interlocuteurs, qu’ils soient partenaires techniques ou finan-ciers.

L’innovation technologique : c’est l’élaboration d’un nouveau produit ou d’un procédé de fabrication donc un savoir-faire à protéger.

L’innovation organisationnelle : c’est la mise en place d’une gestion plus efficace pour une meilleure production et gestion des ressources humaines.

L’innovation commerciale : c’est la

mise en place d’une approche diffé-rente du marché et du contact avec la clientèle.Vous avez un projet d’innovation, vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !

Page 17: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92
Page 18: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

es artisans ne sont pas encore sortis de la crise qu’un nou-veau fléau les menace déjà. Alors que la demande des

ménages peine à repartir et que les carnets de commandes se remplis-sent difficilement, les artisans du BTP doivent faire face à une forme grandissante de concurrence déloya-le : le dumping social. En cause, des entreprises et des travailleurs étran-gers qui franchissent nos frontières pour proposer leurs services. En soi, rien d’illégal. Les accords européens de libre-échange autorisent les entre-prises et les travailleurs de l’espace communautaire à travailler dans les autres pays membres, sous condition de respecter les règles en vigueur du pays concerné.

Néanmoins, les organisations patro-nales dénoncent des pratiques parfois douteuses qui fragilisent la compéti-tivité des entreprises artisanales fran-çaises. En effet, faute de contrôles réguliers, les entreprises étrangères se permettent des largesses vis-à-vis du Code du travail et du fisc français. Et si la concurrence déloyale venue de l’étranger n’est pas un phénomène nouveau, elle s’amplifie. « Quand l’ac-tivité se resserre, toutes les irrégulari-tés remontent à la surface. Vu qu’on fait partie d’un espace européen de plus en plus ouvert et que les pays qui nous entourent sont encore plus tou-chés que nous par la crise, la concur-rence déloyale s’accélère », déplore François Asselin, vice-président de la FFB en charge du dossier. Jusqu’ici,

seules les régions frontalières étaient touchées mais, aujourd’hui, pas un département français ne serait épar-gné. Surtout qu’avec l’ouverture des frontières européennes, d’autres pra-tiques se sont développées. Les entre-prises frontalières sont de plus en plus présentes mais on trouve égale-ment des sociétés venues de pays plus lointains.À cela viennent s’ajouter des entre-prises d’intérim généralement basées dans les pays de l’Est, qui proposent de la main-d’œuvre bon marché à des entreprises, françaises ou étrangè-res, travaillant en France. « La crise étant là, des entreprises font appel à de la main-d’œuvre low cost pour décrocher des marchés, et se démar-quer provisoirement de leurs cama-

Page 19: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

rades. Vu qu’il est difficile de tou-cher aux postes des frais généraux et du matériel, la seule variable d’ajus-tement est la masse salariale. Le pro-blème est que si certaines entreprises commencent à le faire, il y a un ris-que de généralisation », met en garde Jean-Jacques Planes, responsable de la FFB dans les Pyrénées Orientales.

Afin de proposer aux clients publics et privés des prix cassés, ces entre-prises ont recours à plusieurs pra-tiques à la limite de la légalité. En théorie, les salariés étrangers qui travaillent sur le sol français sont soumis aux mêmes règles que les autres. Dans la pratique, les choses se passent différemment. Les entre-prises déclarent leurs employés au salaire minimum et indiquent que celui-ci effectue 35 heures. « En réalité, les salariés font 15 heures de plus, explique François Asselin. Quant aux travailleurs indépendants étrangers, certains “débarquent” sur le marché du particulier sans aucu-ne déclaration. Dans cette situation, c’est du travail au noir total ». Des arrangements avec la loi qui permet-tent à ces entreprises de proposer des tarifs défiant toute concurrence. Nos interlocuteurs parlent de prix 30 % à 50 % plus bas que le tarif moyen. Surtout qu’au-delà des journées de travail à rallonge, des prix anorma-lement bas et des travaux non décla-rés, les conditions de travail sont discutables. « Pour travailler sur un toit, nous sommes obligés d’avoir

un échafaudage et de nombreux dis-positifs de sécurité. Eux travaillent avec deux échelles et un plateau. Les règles de sécurité ne sont pas res-pectées », se plaint Jean Delcasso, maçon et couvreur près de la frontiè-re espagnole. « Les conditions socia-les sont inimaginables, renchérit François Asselin. Certaines équipes dorment sur le chantier ou dans le camion. On se croirait dans un livre de Zola, sauf que les ouvriers sont heureux car les conditions sont pires chez eux ». Patrick Issaly, président de la Capeb Languedoc-Roussillon, fait également valoir que « ces tra-vailleurs intérimaires viennent avec leurs outils et leur caravane. Ils dor-ment sur place quand nous devons payer à nos ouvriers des indemnités kilométriques, l’hébergement. C’est un coût supplémentaire qu’ils n’ont pas à assumer. »

Et pour démarcher les clients, tous les moyens sont bons. « Les entre-

prises étrangères paient des annon-ces dans la presse régionale et ont recours au publipostage. Il y a même des rabatteurs qui propo-sent du travail pour les travailleurs indépendants étrangers dans les zones frontalières. On a l’impres-sion qu’ils ne courent aucun ris-que, certaines agences d’intérim envoient des documents avec le sigle de l’Union européenne », assure François Asselin. Les artisans fran-çais sont sollicités de toute part. « Il n’y a pas un entrepreneur qui n’ait reçu un fax, des mails ou des appels d’officines proposant de la main-d’œuvre à des tarifs incroya-blement bas. Quand on arrive à des taux horaires inférieurs à 10 euros, il ne peut s’agir que de méthodes déloyales. »La concurrence déloyale ne s’arrête pas là. Certaines entreprises étran-gères, notamment espagnoles, s’af-franchissent de toute TVA, soit en facturant en hors taxe au client, soit en lui facturant en TTC sans jamais reverser la TVA perçue. Jean-Jacques Planes ajoute que « les entreprises étrangères bénéficient d’un diffé-rentiel social qui leur est largement favorable. La différence de charges est par exemple de 23 % entre la France et l’Espagne ». Pour autant, les artisans et leurs organisations professionnelles se défendent de tout ostracisme. Pour beaucoup de tra-vailleurs et d’entreprises issues de pays durement frappés par la crise, « traverser la frontière est la seule solution. Humainement, on ne peut pas les accabler. Malheureusement, cela se fait au détriment de nos sala-riés et de notre économie », souligne Jean-Jacques Planes.

Page 20: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92
Page 21: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92
Page 22: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

a demande des ménages ayant tendance à se tasser, chaque chantier remporté par une entreprise étrangère représente

un manque à gagner pour les artisans français. Surtout que ceux-ci ne sont pas en mesure de s’aligner sur les tarifs incroyablement bas de leurs concur-rents. Pour Patrick Issaly, président de la Capeb Languedoc-Roussillon, c’est le différentiel de coût du travail qui permet à la concurrence étran-gère de proposer des prix cassés. « Il nous est impossible de lutter. L’heure de travail nous coûte 35 euros quand les entreprises roumaines propo-

sent de la main-d’œuvre à 2,5 euros de l’heure. Je ne réponds même plus aux appels d’offres publics, mes tarifs sont parfois 50 % supérieurs aux autres », explique cet artisan spécialisé dans le traitement et la prévention des pathologies du bâti-ment. Assez pessimiste, il estime que plus de 5 000 emplois seraient mena-cés en Languedoc-Roussillon. Une inquiétude partagée par tout le sec-teur du bâtiment. De l’avis des arti-sans comme de leurs représentants, la situation est plus grave qu’on ne le croit car le dumping déstructure com-plètement le tissu économique local.

Si rien ne change, nombre d’artisans français pourraient faire faillite ou recourir eux aussi à de la main-d’œu-vre venue d’Espagne ou d’Europe de l’Est. Ce que confirme Patrick Issaly : « un artisan est venu me dire qu’il transmettait son entreprise à son fils, mais qu’il licenciait ses salariés afin que ce dernier fasse appel à de la main-d’œuvre étrangère ». La situation pèse donc sur les arti-sans, mais aussi sur leurs employés. « Mes salariés ont 2 ou 3 enfants ; leur salaire est leur seule source de revenu. Si je mets la clé sous la porte, ils seront dans le pétrin. On fait donc ce que l’on peut pour conti-nuer à vivre », justifie Patrick Issaly. Et de s’interroger : « Si les entrepri-ses ferment, qui va payer les char-ges sociales, les impôts, financer les investissements ? » Certainement pas les entreprises étrangères dont l’ar-gent généré retourne en grande partie dans le pays d’origine.

Page 23: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

i le dumping social désempa-re les artisans, ils ne restent pas pour autant inactifs. Ils font remonter leurs doléan-

ces auprès de leurs syndicats, qui tentent de faire bouger les lignes au niveau national. « Les pouvoirs publics ne se rendent pas compte du fléau que représente la concur-rence déloyale. C’est une menace assez diffuse mais bien réelle. Ce n’est pas comme quand on ferme une usine PSA. Là, ça se passe tous les jours, un peu partout », alerte François Asselin, vice-président de la FFB. Pourtant, des lois existent, et des amendes sont prévues pour les salariés étrangers employés sur les chantiers sans êtres déclarés. Pour Me Rocheblave, avocat spécia-lisé dans le droit du travail, la situa-tion est claire : « Tout travailleur étranger qui travaille sur le sol français se voit appliquer le droit du travail français. Dans ce cas, il ne peut pas y avoir de concurrence déloyale. S’il y a une concurrence déloyale, c’est que le droit du tra-vail a été violé. » Il invite donc les artisans à se tourner vers les inter-locuteurs compétents. « Dès qu’un artisan a connaissance d’une prati-que illégale, il peut la signaler à la

gendarmerie, à l’Urssaf, à son syn-dicat, à sa chambre de métiers et de l’artisanat... Car si l’artisan ne veut pas porter plainte, il subit », avise-t-il.

Sauf que dans la pratique, les choses ne sont pas si simples. « Les servi-ces de l’État ne peuvent pas entrer sur les chantiers privés s’ils n’ont pas un mandat du procureur. Un docu-ment long à obtenir, alors qu’il fau-drait l’avoir du jour au lendemain. Les entreprises étrangères mettent des grilles aux fenêtres et ferment les portes du chantier à clé pour que personne ne puisse y accéder », note le président de la Capeb Languedoc-Roussillon. Il précise qu’avec « la Directive Bolkenstein [votée en 2006 par l’Union européenne, ndlr], en travaillant moins de trois mois en France, les ouvriers ne sont pas obli-gés de se conformer aux réglementa-tions locales. Du coup, les intérimai-res restent trois mois à Narbonne, trois mois à Strasbourg... Ils font le tour de France sans être inquié-tés ».Autre cheval de bataille des artisans et de leurs représentants : la néces-

Page 24: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

saire responsabilisation des clients. Car c’est en grande par-tie la course au low-cost qui permet à ce type d’entreprises de prospé-rer au détriment des entrepreneurs locaux. « L’acheteur a une énorme responsabilité quand il accepte un prix déraisonnable. Il est impor-tant de rééduquer notre conscience de consommateurs. Surtout dans le BTP, où les achats sont plus tech-niques, l’acheteur devrait se deman-der pourquoi une entreprise propo-se un tarif 30 ou 50 % moins cher qu’une autre ? », plaide François Asselin.

Patrick Issaly poursuit l’analyse. « Il faut que les acheteurs, notam-ment publics, se posent des ques-tions sur les êtres humains qui tra-vaillent sur ces chantiers. Les appels d’offres regorgent de critères tech-niques, sur la qualification ou les prix. Mais où est la valeur humai-ne dans tout ça ? On ne demande aucun compte aux entreprises qui remportent les appels d’offres sur le personnel qui travaillera sur le chantier. Du coup, les entreprises en profitent, il y a beaucoup d’op-portunistes », déplore-t-il. Pour

responsabiliser les acheteurs, cet artisan demande à ce que l’impli-cation sociale des entreprises soit prise en compte. « Si on veut que les entreprises embauchent du person-nel de proximité, en CDI, qu’elles fassent de l’insertion, de l’appren-tissage, il faut prendre en compte ces efforts, sinon nous ne pourrons plus les faire. Pourquoi ne pas créer une fiche d’identité de l’entreprise qui listerait ce qu’elle fait pour que son personnel soit qualifié et pro-tégé ? », propose-t-il.Si les représentants des artisans com-prennent qu’en temps de crise, les consommateurs se dirigent vers les prestations les moins onéreuses, ils les invitent donc à réfléchir aux consé-quences à long terme de ces achats opportunistes et lancent un appel à la solidarité. « La fin ne justifie pas les moyens. Où va-t-on pouvoir former nos petits jeunes s’il n’y a plus d’en-treprises ? Il doit y avoir des limites à la libre circulation. Nous entrepri-ses, ne sommes pas les seules à pou-voir lutter contre ce fléau », souli-gne François Asselin. Une chose est sûre : les décideurs publics, privés, les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œu-vre, tous les membres de la chaîne de construction, jusqu’au client final, doivent prendre conscience de la réa-lité du problème.

Emmanuel Daniel

®®®

Page 25: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

illiam Beaudouin ne sup-porte pas l’immobilisme. Ce boulanger-pâtissier installé à Moulins-sur-

Allier (03) ne cesse de réinventer son métier. Car pour lui, « la modernité n’en-lève rien à la tradition ». Dès le début de sa carrière, il met un point d’hon-neur à se perfectionner continuelle-ment. « Je changeais d’entreprises tous les ans ou tous les deux ans, par choix, pour acquérir une diversité de compé-tences », justifie-t-il. Avant d’ouvrir sa première boutique en 2006, cet entre-preneur novateur roule également sa bosse à l’étranger, notamment au Chili, où il travaille pour le Meilleur Ouvrier de France Christian Vabret. « Travailler pour les autres, c’est bien, mais quand on a des idées, on a envie de les mettre en application, de les faire vivre. » Et des idées, William Beaudouin en a « tous les jours à la pelle » !Il commence par modifier les horaires de travail. Il fabrique ses produits en pous-se lente, sans levain, ce qui permet à ses employés de gagner quelques heures de sommeil. « Je ne vois pas pourquoi je les

ferais travailler la nuit alors qu’on peut faire autrement », explique-t-il. Ce posi-tionnement stratégique subtil lui permet de fidéliser ses salariés, courtisés par la grande distribution, tout en proposant du pain chaud à toute heure pour ses clients. « Il faut s’adapter, sans pénali-ser le métier. Garder la compétence et le savoir-faire artisanal. »

Mais son succès ne repose pas unique-ment sur son art du management. Il a également développé une gamme de produits redoutable : « Un pain qui a du goût et qui se conserve ! Vous ache-tez ma baguette le matin, vous pouvez la manger le lendemain matin sans pro-blème », s’enorgueillit-il. Cette spécifi-cité lui a permis de diversifier sa clien-tèle et de toucher ainsi des restaurateurs. Stratégie payante, puisqu’il écoule 350 000 baguettes par an. Son chiffre d’affaires a ainsi été multiplié par six depuis 2006, tandis que l’entreprise est passée de trois à quinze employés.Fort de cette expérience concluante, et malgré la crise, il a ouvert une deuxième

boutique en juillet 2012. « Mon idée n’est pas de créer une chaîne, mais plusieurs boulangeries artisanales. Je ne veux pas centraliser ma production même si cela me permettrait de faire des éco-nomies d’échelle. Je pense que ce serait une erreur stratégique car ce qui fait la valeur de l’entreprise, ce sont les gens qui y travaillent. Quand ils sont impliqués, ils font un bon travail qui se ressent sur la qualité de produit fini », analyse-t-il.Et William Beaudouin ne compte pas s’arrêter là. Il pense déjà à l’ouverture de nouvelles boulangeries, c’est pour cela qu’il forme son personnel au fur et à mesure pour qu’il y ait des « cadres capables de me remplacer ». En effet, il aura besoin de se libérer du temps pour concrétiser son but : s’installer à l’étran-ger. « Je pense que les entreprises arti-sanales peuvent s’exporter et permettre le rayonnement international de notre pays et de notre culture », avance-t-il. En attendant, il fait tout pour pérenniser ses activités, afin de prouver aux jeunes qu’il « ne faut pas avoir honte d’être bou-langer ».

Emmanuel Daniel

Page 26: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

n détecteur de gaz, un sys-tème d’éclairage automati-que « chemin lumineux », un indicateur de varia-

tions anormales de température et un détecteur de fumée : autant de servi-ces qui constituent le pack domoti-que. À l’heure actuelle, l’entreprise Domocreuse SARL, groupement de 23 artisans électriciens et plombiers-chauffagistes créé en 2010, a équipé 500 logements de cette nouvelle tech-nologie. Un déploiement qui traduit la volonté du conseil général de la Creuse de participer à l’autonomie des person-nes âgées en favorisant leur maintien à domicile. Dans ce cadre, il a choisi comme titulaire d’une délégation de service public Sirmad Domocreuse Assistance, une plateforme de téléas-sistance de proximité 24 h/24 et 7 j/7. « Avant de répondre à l’appel d’of-fres, Sirmad Domo Creuse Assistance a contacté la chambre de métiers et de l’artisanat de la Creuse. C’est elle qui a initié l’idée du regroupement. La solu-tion idéale, au vu de la répartition des logements sur tout le territoire », com-mente Yannick Calvez, cogérant de Domocreuse SARL. Qui confie : « J’ai été enthousiasmé par l’aspect techni-

que et social du projet ». Si 60 artisans font part de leur intérêt au début, ils ne sont pourtant que 23 dans le grou-pement. « Beaucoup se sont rétractés par crainte de ne pas remporter l’ap-pel d’offres », explique le cogérant. D’autres n’ont pas passé le cap des for-mations. L’organisation mise en place reposant en effet sur la formation des artisans membres au contenu du pack domotique (par les entreprises parte-

naires Legrand et Intervox), mais aussi aux « bonnes pratiques pour un chan-tier occupé par une personne âgée » par le Centre national d’innovation santé, autonomie et métiers (Cnisam). « Il ne faut pas sortir son perforateur pendant Les Feux de l’Amour, sché-matise avec humour Yannick Calvez. Notre prestation doit être de qualité au niveau technique et psychologi-que. »

Page 27: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

C’est Sirmad Domo Creuse Assistance qui distribue le travail en fonction des secteurs et des disponibilités. Grâce à leur présence sur tout le département, les artisans, qui se retrouvent régulièrement pour des réunions d’information, peuvent intervenir rapidement chez les personnes âgées. « Chaque week-end, cinq d’entre nous sont de permanence pour répondre à des problèmes éventuels », souligne le cogérant. « Un groupement n’a que des avantages, estime François Dufayet, arti-san membre. D’abord, chacun peut amé-liorer ses techniques de travail au contact

des autres. Ensuite, nous sommes une force de frappe par rapport à la réacti-vité. Si l’un de nous est débordé et ne peut pas poser ses packs, il peut demander à un autre de le faire. Et puis, nous pesons plus lourds dans la balance. » Des atouts au prix de l’indépendance ? « Non, tranche François Dufayet. Bien sûr, il faut aller dans le même sens que les autres. Mais sans perdre son individuali-té. » « Nous sommes 23 entités distinctes. À la base concurrentes, nous fonctionnons à l’unisson pour ce projet », note Yannick Calvez. Enthousiasmés par les avantages du groupement, les deux artisans n’ex-cluent pas l’idée de renouveler le concept un jour. « Pourquoi pas répondre à un autre délégataire, même sur des installa-tions plus complexes ? », réfléchit le cogé-rant. Avant de préciser : « Pour l’instant, nous nous concentrons sur ce marché. Nous voulons faire de notre mieux ». Le 1er prix du concours « Les Lumières de l’inno-vation 2012 », catégorie « Démarches », décerné par la Confédération de l’arti-sanat et des petites entreprises du bâti-ment (Capeb), a été pour les membres de Domocreuse SARL une véritable fierté. Et la confirmation de la pertinence de leur initiative, soutenue par de nombreux par-tenaires. Grâce à cette victoire, le groupe-ment a remporté un chèque de 5 000 € ainsi qu’un kit de communication pour promouvoir sa démarche. « Ce prix, c’est une bouffée d’oxygène. Notre entreprise est jeune. Avoir un fonds de 5 000 € ne peut pas nuire ! C’est aussi une belle recon-naissance », se réjouit François Dufayet.

Domocreuse SARL sert tous ses acteurs. Le territoire, d’abord. « En Creuse, la

population vieillit. Maintenir une per-sonne chez elle coûte moins cher, à terme, que de l’envoyer dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes », souligne Yannick Calvez. « Une personne maintenue chez elle vit cinq ans de plus en moyenne, renchérit François Dufayet. L’y aider contribue donc à la vie économique en évitant la désertification. » S’ils bénéficient à l’évidence collectivement de leur grou-pement, les artisans en profitent aussi à titre individuel. « D’un, cela nous donne une nouvelle image de marque, argumen-te François Dufayet. De deux, cela nous fait connaître. La personne âgée n’a plus forcément d’électricien, par exemple. Si elle est satisfaite de notre travail, sachant qu’on procède aussi à la mise en sécu-rité des installations électriques lorsque c’est nécessaire, elle peut refaire appel à nous. Et là, ça fait boule de neige. Qui dit personne âgée, dit généralement enfants, puis les petits-enfants, puis les voisins... » « Ce sont tous des clients potentiels », conclut Yannick Calvez.

Marjolaine Desmartin

Page 28: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

RETROUVEZ-NOUS SUR gestelia.fr OU AU 0 820 090 191

Pour bien entreprendre, apprenez à faire la part des choses...

Entreprendre intelligemment ? Préserver votre patrimoine ? Pour cela, il existe des solutions. L’EIRL en fait partie.Prenez conseil auprès d’un expert Gestélia, et vous avancerez serein.

ENTREPRISE INDIVIDUELLE À RESPONSABILITÉ LIMITÉE

par

kere

tpar

ker.f

r -

Févr

ier

2012

- C

réd

its p

hoto

grap

hiq

ues

: Get

ty -

Fot

olia

Page 29: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

© P

ierr

e Sa

rran

Page 30: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

us aux idées reçues ! L’étude « Les expor-tateurs de l’artisanat : portrait et trajectoires

de développement sur les mar-chés internationaux » publiée par l’ISM en début d’année est venue tordre le coup au préjugé selon lequel les très petites entreprises ancrées dans la proximité ne seraient pas au niveau des enjeux du commerce extérieur. Cette étude fouillée révèle en effet que 36 000 entreprises artisa-nales exportent, soit 4 à 5 % du secteur artisanal, et qu’el-les représentent à elles seules 30 % des exportateurs fran-çais. Parmi elles, l’intensité de l’exportation est variable : si 46 % des entreprises artisa-nales exportatrices réalisent moins de 5 % de leur chiffre d’affaires à l’export, 37 % d’entre elles réalisent plus de 15 % de leur CA en com-merçant hors de nos frontiè-

res. 10 000 peuvent même être considérées comme des « spécialistes de l’exporta-tion », avec CA à l’export supérieur à 30 %. Si la contri-bution des artisans exporta-teurs reste faible en volume (de l’ordre de 4 milliards d’euros), il s’agit néanmoins d’un vivier méconnu de pépi-tes à l’export qui mérite d’être accompagné pour prendre toute sa place dans le grand

bal du commerce extérieur de la France. Marqué, rap-pelons-le, par un solde néga-tif qui s’élevait à -73,68 mil-liards d’euros en 2011.

Ce sont logiquement les entreprises artisanales du secteur de la production qui exportent le plus (17 %), cel-

les évoluant dans le domaine des services, de l’alimenta-tion et du bâtiment ayant de fait une activité plus ancrée dans la proximité. Les entre-prises artisanales expor-tatrices sont concentrées à 40 % dans les régions Ile-de-France et Rhône-Alpes, une part nettement supérieure à leur poids dans l’artisanat français (27 %). Elles sont de toutes tailles, même si le pourcentage d’exportateurs s’accroît avec la taille de l’entreprise. Ces entreprises évoluent dans un environne-ment « B to B », c’est-à-dire que leur clientèle est majo-ritairement constituée d’en-treprises (69 %), loin devant les particuliers (19 %). Autre fait marquant : un tiers ont démarré leur activité export dans les 2 ans qui ont suivi leur création ; ce sont des « born-exporters ».Quant à la longue liste des

Page 31: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

destinations vers lesquelles exportent ces entreprises, elle révèle que les produits et pres-tations de l’artisanat français intéressent de nombreux pays du globe. Bien sûr, comme pour l’en-semble des exportateurs fran-çais, les pays frontaliers domi-nent largement (67 %). Mais les artisans français abordent également des marchés plus éloignés, à l’image des États-Unis, vers lesquels exportent plus d’un artisan sur 5, des pays d’Afrique (Maghreb notamment) et d’Asie (Japon et Chine), l’étude de l’ISM pointant aussi « un poten-tiel de développement sur le marché russe, de même que dans les pays d’Europe orien-tale ». Preuve que la petite taille n’est pas incompatible avec des destinations lointaines !

La clé de cette présence « pla-nétaire » des productions et

prestations artisanales fran-çaises réside pour une large part dans le savoir-faire ainsi que dans la capacité d’adap-tation et d’innovation des

artisans. 66 % des entrepri-ses artisanales exportatri-ces détiennent en effet un savoir-faire rare. La même proportion d’artisans expor-

Page 32: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

tateurs déclarant délivrer des prestations sur mesure. L’étude ISM note par ailleurs que « ce savoir-faire est protégé dans un cas sur deux par le biais de marques, modèles ou brevets et que, comme pour les PMI et gran-des entreprises, il y a un lien entre innovation et exporta-tion ». Il y a donc à l’éviden-ce un fort potentiel d’export dans chaque entreprise arti-sanale, car l’artisanat fran-çais bénéficie d’un facteur de différenciation fort et d’une bonne notoriété pour aborder les marchés étrangers : des savoir-faire rares, recherchés internationalement, une qua-lité reconnue et l’image posi-tive du « made in France ». Preuve de cet engouement, c’est la sollicitation directe d’un client étranger qui est à l’origine de la première expor-tation dans 64 % des cas.

Auréolées d’une si bonne image sur le plan interna-tional, pourquoi les entre-prises artisanales françaises n’exportent-elles pas plus ? Certainement pas par manque de compétitivité, mais plutôt en raison de freins inhérents à la taille de ces entreprises, qui pâtissent de difficultés « structurelles » à s’organi-ser pour le développement à l’export. Ainsi, 67 % des diri-geants pilotent eux-mêmes la démarche export, qui vient s’ajouter à la longue liste des tâches d’une fonction déjà très prenante ; 77 % n’ont aucune expérience préalable

à l’international. 5 % seule-ment des entreprises artisa-nales exportatrices emploient un responsable export dédié – contre 80 % des PME expor-tatrices – et 94 % n’ont pas de budget spécifique consacré à l’export ! Dans trois quarts des cas, l’export est géré direc-tement depuis la France, sans intermédiaire. Une prédomi-nance de l’exportation direc-te qui s’explique en partie par la difficulté à repérer des agents ou distributeurs pour des prestations sur mesure. L’étude révèle en outre que seules un quart des entrepri-ses interrogées ont été proac-tives pour initier leurs premiè-res ventes à l’export (9 % ont commencé à exporter suite à une démarche de prospection et 9 % suite à un contact sur un Salon en France).

Au-delà de cette fragilité majeure que constitue le man-

que de temps et de moyens, l’étude pointe un autre frein à l’export : un problème d’ac-compagnement et de suivi. Un tiers des artisans exportateurs sont dans l’incapacité de citer un organisme susceptible de les accompagner dans leur démarche. 60 % n’ont béné-ficié d’aucun appui. Parmi les 40 % ayant bénéficié du concours d’un opérateur insti-tutionnel, le soutien porte pour moitié sur la participation à des Salons à l’étranger et pour une autre moitié sur des aides techniques. L’étude de l’ISM rappelle que « l’offre actuelle d’accompagnement est struc-turée autour de 5 types de prestations : le conseil, l’aide à la prospection, l’aide à la créa-tion d’un poste export, l’appui à l’implantation à l’étranger et la couverture des risques financiers ». Mais elle précise aussi que si l’État a program-mé différents dispositifs, en lien avec ses grands opérateurs Ubifrance, Coface et Oséo, cer-taines aides sont dans les faits non accessibles aux entreprises artisanales. Certaines excluent en effet les entreprises indivi-duelles. D’autres ont un coût ou bien des seuils planchers d’intervention trop élevés pour les très petites entreprises… On comprend alors aisément que les artisans exportateurs aient un avis partagé sur la qualité de l’accompagnement qui leur est proposé (56 % de juge-

ments positifs). À noter dans ce contexte la bonne appréciation des prestations apportées par les chambres de métiers et de l’artisanat, 65 % des artisans les jugeant adaptées (50 %) à très adaptées (15 %). Interrogés sur l’accompa-gnement idéal à l’export, les artisans exportateurs livrent des pistes d’amélioration : pouvoir bénéficier d’un suivi personnalisé dans le temps (et d’un interlocuteur uni-que), ainsi que d’un meilleur accès aux aides (en termes de fléchage, comme d’éligibilité). L’étude de l’ISM note pour sa part d’autres pistes à explo-rer, comme « un repérage sys-tématique des exportateurs occasionnels et des “born-exporters”, une adaptation des appuis au profil des entreprises et à leur taille ».

Page 33: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

btenir un diplôme profes-sionnel de l’artisanat sans formation ni examen, c’est

possible, en prouvant les compéten-ces que vous avez acquises au fil de vos années de pratique dans votre métier. Cela s’appelle la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). La CMA 79 vous guide dans vos démar-ches et vous propose un accompa-gnement dans la préparation de votre dossier.

À toute personne qui peut justifier de trois années d’expérience dans le métier (expérience professionnelle ou bénévo-lat), hors temps d’apprentissage et for-mation, en continu ou en discontinu, en rapport direct avec le diplôme visé.

Une VAE vous confère une qualification reconnue. Elle vous donne du recul : elle offre une opportunité de réflexion sur son parcours professionnel, de bilan de ses compétences, d’évaluation de ses points forts et faibles dans la gestion de son activité. L’obtention d’un diplôme permet d’encadrer des jeunes en alter-nance de niveau supérieur.Pour le chef d’entreprise, elle peut être

aussi utile dans la mise en place d’un plan de formation adapté aux besoins de l’activité.

Des diplômes spécifiques aux artisans, des qualifications reconnues au plan national

Brevet de maîtrise d’artisan (BMDA) Brevet technique de métiers (BTM) Brevet technique de métiers supérieur

(BTMS)

Un conseiller vous informe, par télépho-ne ou sur rendez-vous. En fonction de votre situation et de vos attentes :

Il vous explique les principes, les éta-pes, les délais et le coût de la démarche avec les possibilités de prise en charge et vérifie avec vous si vous pouvez vous engager dans une VAE.

Il s’assure que votre dossier de deman-de de VAE est complet.

Au besoin, il vous propose une méthode de travail pour analyser et exploiter votre expérience par rapport aux compétences demandées pour obtenir le diplôme. Il vous aide à constituer la preuve de vos acquis pour les faire figurer dans le dos-sier où vous décrivez votre expérience.

Vous déposez votre demande d’ob-tention du diplôme que vous souhaitez valider par la VAE.

Après acceptation de votre demande, vous constituez et présentez un dossier décrivant votre expérience.

Vous le présentez à un jury composé de deux chefs d’entreprises de votre métier et de deux techniciens généralistes.

Le délai de la démarche s’étend sur six mois à un an, selon le temps nécessaire à la constitution du dossier de preuves et les dates d’organisation des jurys pour l’oral final.

n novembre dernier, le campus des métiers de Niort a organisé pour douze apprentis en BP terminale coiffure, un voyage de découverte professionnelle à Swansea (Pays de Galles). Au

programme, cours d’anglais le matin et sorties l’après-midi. Ce fut ainsi pour eux l’occasion de découvrir dans un contexte linguistique et culturel différent, la pratique de leur métier dans des écoles et salons de coiffure locaux. Une grande partie du séjour a été financée par la Région Poitou Charentes dans le cadre du dispositif « Voyages responsables pour les lycéens et apprentis de Poitou-Charentes ».

Page 34: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

our décrocher le prêt néces-saire à la création ou à l’ac-quisition d’un fonds arti-

sanal, il faut d’abord connaître quelques règles. La première d’entre elles est de financer les immobilisa-tions du fonds (locaux, matériels…) par des capitaux permanents, c’est-à-dire par l’apport personnel et les emprunts à long terme. Ensuite, il faut prévoir le financement du besoin en fonds de roulement. Autant que faire se peut, celui-ci doit également être financé par des capitaux permanents.Troisième règle : prévoir le finance-ment des besoins de trésorerie, qui correspondent au décalage entre les dates d’achats de fournitures et les dates auxquelles les recettes sont perçues. Ces besoins de trésorerie sont financés par les crédits à court terme ou des découverts. Quatrième règle : il faut disposer d’une capa-cité d’autofinancement suffisante, qui doit permettre de rembourser les emprunts et de dégager des

bénéfices pour vivre. Enfin, on doit respecter certains ratios. Par exem-ple, le montant des emprunts à long terme doit en principe être limité à 60 % du montant hors taxes des besoins totaux.

Le projet financier à soumettre à la banque doit faire apparaître, fina-lement :

un compte de résultat prévision-nel : les recettes doivent être suffi-santes pour couvrir les charges ;

un bilan : il définit le patrimoine du fonds et montre comment celui-ci a été financé ;

un plan de financement : les res-sources doivent être équilibrées par rapport aux besoins ;

un plan de trésorerie présenté mois par mois : les encaissements doivent permettre de faire face aux dépenses.Il faut également faire apparaître le seuil de rentabilité de l’affaire (le « point mort ») selon trois hypothè-ses : haute, moyenne et basse. Au total, avant de solliciter un prêt, il est indispensable de bien identifier ses besoins et ses ressources, ne pas surévaluer les résultats escomptés et ne pas sous-estimer les dépenses et les investissements. Quand c’est possible, il est conseillé aussi de pré-senter le maximum de garanties.

Page 35: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

e projet de loi de finances pour 2013 vise une augmentation de la fiscalité de 20 milliards d’euros (10 milliards

d’euros sur les particuliers et 10 autres sur les entreprises). Il prévoit aussi une baisse des dépenses publiques de 10 mil-liards d’euros. Pour les particuliers et les entreprises soumises à l’impôt sur le revenu, le texte crée une nouvelle tranche marginale d’imposition de 45 % au-des-sus de 150 000 euros de revenus par part ainsi qu’une contribution exceptionnelle de solidarité sur les revenus les plus élevés. Dans le même temps, la décote applicable aux faibles revenus est revalorisée de 9 %, mais le bénéfice du quotient familial pour les familles les plus aisées est raboté. Enfin, le barème de l’impôt est gelé au niveau de 2012.Du côté des entreprises, les exploitants de sociétés seront davantage taxés. En effet, le prélèvement forfaitaire libératoire sur les dividendes est remplacé par une imposi-tion de ces dividendes au barème de l’IR. Ensuite, les plus-values sur les cessions de parts de société seront davantage imposées pour les dirigeants non exploitants (c’est-à-dire seulement investisseurs).Parmi les mesures fiscales favorables, on peut relever aussi la prolongation, jusqu’au 31 décembre 2017, du dispositif d’abatte-ment pour durée de détention applicable aux plus-values réalisées par les dirigeants de petites entreprises qui cèdent leur socié-té lors de leur départ en retraite. Les artisans en société, comme tous les dirigeants de PME, pourront bénéfi-cier de cette mesure.

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013, quant à elle, contient également une mesure importante qui

concerne les artisans : le déplafonnement des cotisations d’assurance-maladie des travailleurs non salariés. Jusqu’à présent, la cotisation maladie était fixée à 5,9 % du revenu professionnel pris dans la limite de cinq fois le plafond de la Sécurité sociale, plus 0,60 % dans la limite d’une fois ce même plafond, soit, au total, 6,5 %. Il faut y ajouter 0,70 % du revenu professionnel pris dans la limite de cinq fois le plafond de la Sécurité sociale au titre des indemnités jour-nalières. Or, les pouvoirs publics ont prévu que le taux de 6,5 % sera désormais appli-qué à la totalité du revenu professionnel, sans tenir compte du plafond de la Sécurité sociale. Les artisans non-salariés dont le bénéfice annuel dépasse 36 372 euros (une fois le plafond SS) paieront donc 0,6 % de plus sur la part dépassant ce plafond. Et, à partir de 181 860 euros (cinq fois le pla-fond SS), l’augmentation sera de 6,5 %.Inversement, il est prévu une réduction de la cotisation maladie minimale pour les non-salariés dont le revenu professionnel est inférieur à 40 % du plafond annuel (14 500 euros en 2012). Cette réduction sera dégressive et pourra aller jusqu’à 307 euros.

Page 36: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

’an dernier plus de 400 collégiens ont découvert les métiers de l’arti-sanat grâce aux entreprises artisa-

nales deux-sévriennes qui ont accepté de les accueillir dans le cadre de l’opération « Bravo les artisans ». Pour 2013, ils sont encore nombreux à formuler leur souhait de métier et à montrer de l’intérêt pour l’artisanat. Très prochainement la CMA va vous solliciter pour l’accueil de jeunes dans le cadre de cette opération très atten-due par les 40 collèges déjà mobilisés.

Votre participation à l’opération peut se tra-duire de deux façons. Accueil d’un collégien volontaire pendant ses congés scolaires ou partenariat dans le cadre de la remise des prix. N’hésitez plus à participer !

Une opération qui favorise l’orientation des jeunes de 4e et 3e de collèges et qui leur fait découvrir l’artisanat au cœur même des entreprises. Pendant 3 à 5 jours, ils obser-vent, participent aux travaux et découvrent ainsi la diversité des fonctions d’un chef d’entreprise, le travail de son équipe et la passion du métier qui l’anime. À l’issue du stage, les collégiens réalisent un reportage présenté devant l’ensemble de leur classe. En juin, les jeunes sont mis à l’honneur et le prix « Bravo les artisans » est délivré à une entreprise sélectionnée pour son investisse-ment et la qualité de son accueil.

in 2012, la CMA a enregistré sa centième entreprise sous statut d’Entrepreneur individuel à res-

ponsabilité limitée (EIRL). C’est bien mais encore insuffisant.En effet, tous les créateurs-repreneurs d’entreprises et les entreprises artisa-nales déjà inscrites, même depuis très longtemps, devraient désormais faire le choix de ce statut.Émilie Hutin, jeune chef d’entreprise en coiffure installée à Aiffres depuis octo-bre 2012, n’a pas hésité à opter pour l’EIRL. Une manière de bien dissocier son patrimoine professionnel, le salon de coiffure et son patrimoine person-nel, une maison, dans la construction de laquelle elle et son conjoint se sont investis.

Choisir l’EIRL a été pour elle la condi-tion sine qua non pour s’installer et reprendre une entreprise déjà existante.

L’EIRL modifie considérablement les conditions d’exercice des chefs d’entre-prise individuels.Il permet de créer ou reprendre une entreprise individuelle sans engager l’en-semble de ses biens personnels en cas de graves difficultés.L’EIRL répond à deux attentes majeu-res du secteur de l’artisanat : limiter le gage des créanciers professionnels au seul patrimoine affecté à l’activité pro-fessionnelle et donner la possibilité à l’entrepreneur d’opter pour le régime de l’impôt sur les sociétés sans être contraint de recourir à la forme socié-tale contribuant ainsi au renforcement des fonds propres de l’entreprise.

Page 37: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

Bye bye les fourgonnettes…

Le nouvel utilitaire urbain de Mercedes-Benz

Véhicule présenté en version de démonstration.*En option avec la fonction ECO-Start et pneumatiques à faible résistance.**Avec l’option pack BlueEFFICIENCY. Les valeurs indiquées ont été déterminées selon les procédés de mesure en vigueur (règlement (CE) n°715/2007, version actuelle). Ces valeurs ne se rapportent pas à un véhicule en particulier et ne font pas partie de l’offre ; elles ne sont mentionnées qu’à des fi ns de comparaison entre les différents types de véhicules. Mercedes-Benz France - Siren 622044287 RCS Versailles.

www.citan.frFlashez ce code pour connaître toute l’actualité du nouveau Citan.

Avec Citan, bye bye les fourgonnettes inconfortables.

Contactez votre distributeur Mercedes-Benz Utilitaires :

Page 38: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

i l’on perçoit une augmentation de l’inquiétude du grand public pour l’économie française (93 %), le

pouvoir d’achat (88 %) et l’avenir des commerces (83 %), les chefs d’entreprise de leur côté résument leur état d’esprit actuel par la négative (51 %) en étant découragés, moroses, fatigués, dépri-més… Toutefois, 58 % d’entre eux s’esti-ment satisfaits par l’activité économique de leur entreprise – un résultat équiva-lent à novembre 2008 au début de la crise financière – mais 43 % constatent depuis janvier 2012 une baisse de leur chiffre d’affaires. Les fêtes de fin d’année s’annoncent moroses d’un point de vue économique, avec 47 % du grand public qui consommeront moins cette année.

L’étude montre également une décep-tion vis-à-vis de la politique de François Hollande. 88 % des chefs d’entreprise interrogés constatent que les pouvoirs publics en place ne sont pas à leur écoute. 15 % seulement sont satisfaits de la poli-tique du nouveau chef de l’État en géné-ral, 19 % de sa politique sociale, 15 % de sa politique économique et 12 % de sa politique en direction des chefs d’entre-prise. Concernant les mesures mises en place ou à venir décidées par le gouverne-ment Ayrault, les chefs d’entreprise sont en désaccord, ils ne souhaitent pas :

le déplafonnement des cotisations

maladie pour les travailleurs indépen-dants (54 %) ;

l’intégration des dividendes dans le calcul des cotisations maladie (62 %) ;

la suppression de l’abattement fiscal pour les frais professionnels (68 %) ;

la suppression des exonérations de cotisations sociales pour les heures sup-plémentaires (76 %) ;

l’augmentation de la taxation sur les plus-values réalisées sur les cessions d’entreprises (78 %).

10e vague de l’Observatoire des commerces – Ifop pour Médicis – Novembre 2012.

Page 39: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

Garantie Sociale des Chefs et dirigeants d’entreprise

42 avenue de la Grande Armée - 75017 Paris

Tél. : 01 45 72 63 10 - Fax : 01 45 74 25 38

Vivre l’aventure d’entreprendre en toute sérénité.

Créée en 1979 par les instances patronales, l’Association GSC propose, à tous les Chefs d’Entreprise exclus du Régime UNEDIC, une garantie adaptée à chacun de leur statut :

deux niveaux d’indemnisation au choix : 55% ou 70% du revenu fiscal professionnel ou du BIC servi pendant 12, 18 ou 24 mois en cas de cessation d’activité,

un revenu professionnel pris en compte jusqu’à 8 plafonds annuels de la Sécurité sociale,

des taux de cotisation appliqués sur les tranches A, B et C du revenu net,

une souplesse dans le paiement des cotisations : mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel,

un abattement de 15% sur le tarif contractuel pour les chefs d’entreprise non exposés au risque de révocation (gérants majoritaires, artisans, entrepreneurs individuels…).

Calculez vos cotisations et prestations sur : www.gsc.asso.fr

© G

SC 2

00

9 -

Co

nce

ptio

n g

rap

hiq

ue

et c

réd

its p

ho

tos

: Re

or

Par ailleurs, tous les cas de cessation d’activité sont garantis lors de difficultés économiques : dépôt de bilan, dissolution à l’amiable, restructuration, fusion ou cession de l’entreprise ; également tous les cas de révocation touchant directement le dirigeant de société et la non reconduction du mandat.

Section spécifique créateur-repreneur.

Services associés :

Acquisition des points de retraite AGIRC/ARRCO,

Prise en charge, pour les TNS, d’une année d’assurance vieillesse souscrite après la radiation du RSI,

Assistance emploi pendant 12 mois et 18 mois pour les prestataires de plus de 50 ans,

Accompagnement en cas de création ou reprise d’entreprise.

GSC l’assurance chômage de l’entrepreneur et du mandataire social

”Salon Micro-Entreprises - Paris - octobre 2009”

Tout savoir sur la garantie GSC - Site Internet : www.gsc.asso.fr - E-mail : [email protected]

Page 40: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

CFCMO - S. A. Coop. de Crédit à Capital Variable - RCS La Roche/Yon - B 307 049 015 - Intermédiaire en opérations d’assurance n° ORIAS 07 027 974, consultable sous www.orias.fr - 34, rue L. Merlet - 85000 La Roche/Yon Cedex

Tél. 02 51 47 53 00 - Crédit Photo : Thinkstock - 12/2012.

VOUS SOUHAITEZ TRANSMETTRE VOTRE ENTREPRISE.AVEC PASS TRANSMISSION, LE CRÉDIT MUTUEL VOUS ACCOMPAGNE ET VOUS AIDE À PRÉPARER LA TRANSMISSION DE VOTRE ENTREPRISE. 

Page 41: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92
Page 42: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92
Page 43: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

tephan Hamache est un artisan militant. Sauf que ce tapissier spécialisé dans les rideaux et les fauteuils de style ne défile pas dans les rues en chantant des slogans. Son combat pour la survie de

son métier, il le mène dans son atelier. « Quand je me suis installé en 1997, nous étions 12 tapissiers, nous ne sommes plus que 3 aujourd’hui. Nous sommes obligés de nous adapter », explique-t-il. Pour ce faire, il part à la reconquête des clients qui, dit-il, « n’ont plus la culture de l’artisanat. Ils arrivent et me demandent si ça vaut le coup de restaurer le fauteuil de leur grand-père. Je leur rappelle que c’est un meuble qui a été fabriqué il y a 250 ans ! ». Pour les convaincre et se démarquer des produits low-cost et standardisés, Stephan Hamache a décidé de se concentrer sur la création, le sur-mesure et la vente directe afin que les « clients participent à l’élaboration de leurs produits ». Certes, les prix sont plus élevés mais « ses produits vont durer 20 à 30 ans », explique cet ancien Compagnon du devoir. Cuir, tissu, lin, soie brodée... L’éventail des matières proposées est assez large pour satisfaire les clients les plus exigeants : du simple amoureux du mobilier ancien à l’hôtel Mercure de Poitiers, en passant par Ségolène Royal. Son travail de

qualité lui a d’ailleurs permis d’obtenir le label artisan tapissier de France attribué aux artisans hautement qualifiés qui réalisent leurs travaux dans le respect des règles de l’Art. Et si ses ambitions dépassent le cadre départemental, Stephan Hamache met un point d’honneur à ce que ses productions soient estampillées « made in Poitiers ». La formule séduit. Pour preuve, l’artisan ouvre un nouveau showroom en janvier 2013 où il exposera également les œuvres de ses confrères ébénistes ou encore vitriers. Son but : réunir un réseau d’artisans de proximité avec un architecte d’intérieur afin de proposer une prestation complète de décoration intérieure. Cela afin que la clientèle haut de gamme, attirée par les offres groupées, ne lui échappe pas. Il espère ainsi redonner aux consommateurs le goût de l’artisanat et éviter de voir les sièges d’époque, notamment les fauteuils Louis XVI, « quitter la France pour les États-Unis par containers entiers ».

Emmanuel Daniel

Page 44: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

maginez les meilleurs jeunes sportifs français de chaque discipline réunis dans un lieu unique pour une compé-

tition nationale. C’est, à un détail près, ce qui s’est passé à Clermont-Ferrand du 21 au 24 novembre pour les Finales Nationales des Olympiades des Métiers. Un détail de taille, car les champions n’étaient ni footballeurs ni nageurs, mais boulangers, couvreurs ou graphistes ! Sur la ligne de départ, 832 candidats, concou-rant dans 52 métiers, dont 4 en démons-tration. À l’arrivée, pour les gagnants, un sésame pour intégrer l’Équipe de France des Métiers qui disputera la compéti-tion internationale, début juillet 2013 à Leipzig (Allemagne). Et pour les autres, « un avantage inestimable dans leur CV », considère Gérard Masselot, jury national.

Membre du syndicat des artisans bouchers charcutiers traiteurs du Nord, il rappelle que les candidats présents ont remporté les épreuves régionales avant d’arriver là et qu’ils sont « presque tous sélectionnés pour le concours des Meilleurs Apprentis de France ». Autant dire que la pression qui pèse sur les épaules de ces jeunes profes-sionnels de moins de 23 ans est énorme.

« Malgré le stress, la bonne entente règne entre les candidats », assure néanmoins Marc, qui a participé à la finale interna-tionale de couverture en 2009, à Calgary (Canada). « Depuis, je n’ai jamais quitté le monde des Olympiades, c’est une grande famille », confie celui qui entraî-ne aujourd’hui l’équipe de Champagne-

Page 45: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

Ardenne. Selon lui, rien n’est jamais gagné avant le coup de sifflet final. « On peut perdre la médaille d’or à trois secondes de la fin », prévient-il. Les médailles, Baptiste tente de ne pas y penser. Âgé de 21 ans, il vient tout juste de terminer son épreuve de pâtisserie/confiserie. « Je ne me suis pas fixé d’objectif, je n’ai rien à perdre. J’ai fait de mon mieux », confie-t-il, philosophe. Un peu plus loin, une mère de famille scrute avec anxiété l’épreuve de coif-fure. Elle est venue encourager sa fille, Mathilde, jeune espoir qui semble tout à fait à l’aise et se permet même de lancer un sourire à ses parents, comme pour les rassurer. « La mère est plus angoissée que la fille », ironise le père de la jeune compé-titrice, qui n’est pas arrivée là par hasard. « Elle a été inspirée par son frère qui a participé aux Olympiades il y a deux ans en mécanique automobile. Depuis toute petite, elle rêve de faire ce métier et n’a jamais changé d’avis », détaille la mère. Les arbitres sifflent la fin de l’épreuve,

sous les applaudissements nourris du public. Jordan, 18 ans, livre ses premières impressions : « Ça s’est bien passé, mais cette année ça va être dur. Ça me motive déjà à revenir ».

Si certains candidats sont tendus, dans les allées, l’ambiance est à la décon-traction. Les collégiens sont nombreux et courent de stand en stand. Robin, élève en qua-trième, est ébahi devant une jeune carreleuse affairée à la tâche. « C’est impressionnant. Ça donne une autre image du métier. En fait, c’est un tra-vail de précision et pas seulement phy-sique », réalise-t-il. La candidate elle, ne bronche pas. Comme de nombreux compétiteurs, elle porte un casque sur les oreilles pour ne pas se laisser déconcentrer par les visiteurs, plus de 70 000 en 3 jours ! « Ils sont imperturba-bles », s’amuse Franck, venu en famille

pour « ouvrir ses enfants aux métiers de l’artisanat ». Il s’émer-veille devant la maîtrise des can-didats : « on voit que la France a vraiment d’ incroyables

talents ».Concentré de jeunesse et de savoir-faire, l’Équipe de France des Métiers désor-mais constituée (lire notre

encadré) se prépare d’ores et déjà à l’ul-

time étape de ces 42es

Olympiades des Métiers : la compétition interna-

tionale. Pour permettre à ces jeunes talents « made

in France » de briller, trois sessions de formations tech-niques ainsi que trois stages de préparation physique et mentale sont prévus. De quoi arriver plus affûtés que jamais cet été en Allemagne !

Emmanuel Daniel

Page 46: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

L’image de l’artisanat est souvent res-treinte aux seules activités de l’économie résidentielle et de services à la popula-tion, domaine dans lequel son empreinte est effectivement prégnante. L’artisanat n’est jamais évoqué dans les débats sur la compétitivité de l’économie, alors que son poids dans la sphère productive est tout aussi important : dans les différents secteurs de l’industrie manufacturière, les trois quarts des entreprises sont artisana-les. Le ratio est le même dans les activités de sous-traitance industrielle. Ce facteur est tout à fait méconnu, car la théorie économique a pendant près d’un siècle annoncé la disparition inéluctable de cet artisanat de production, marquant dura-blement les esprits et les enseignements. L’artisanat producteur industriel a pour-tant réussi une extraordinaire mutation ces trente dernières années, en se posi-tionnant sur des marchés de niche et des savoir-faire de spécialité qui lui permet-tent d’exporter. Il faut donc mieux connaître ces entre-prises sources d’emplois pour mieux communiquer sur leurs caractéristiques. En ciblant le débat et les interventions économiques sur les seules moyennes et grandes entreprises, certains oublient que la plupart d’entre elles ont démarré dans l’artisanat. Ces « pépites » ont plus que jamais besoin d’être accompagnées dans leur croissance.

Ces débats s’appuient sur des publications dans lesquelles l’artisanat est totalement transparent, car les chiffres excluent généralement les entreprises de moins de 20 salariés. La mise en perspective de la contribution de l’artisanat passe donc par une phase incontournable d’étude, de chiffrage, dans laquelle nous sommes engagés en partenariat avec les organi-sations de l’artisanat. Ces études sont réalisées sur de larges échantillons d’en-treprises grâce au soutien de l’État.

Il s’agit de formidables débouchés pour les jeunes en quête d’emploi. Non seulement l’artisanat assure 11 % de l’emploi sala-rié du secteur marchand en France, mais un quart des salariés a moins de 25 ans. Pourtant, certains secteurs et métiers en tension souffrent d’un déficit d’image et peinent à recruter. Cette situation est tout à fait paradoxale à l’heure où le chômage des jeunes ne cesse d’augmenter et où un jeune actif sur quatre est sans emploi.

Par ses campagnes de communication nationale, le FNPCA contribue fortement à revaloriser l’image du secteur. Les men-talités évoluent, l’artisanat est perçu de façon plus positive par le grand public.

Mais certains stéréotypes persistent. Les choix d’orientation des jeunes dans l’ar-tisanat sont encore trop souvent synony-mes de choix par défaut. Pour donner aux jeunes le désir d’artisanat, il faut anticiper l’information sur les métiers dès les pre-mières classes du collège, leur rappeler cet immense potentiel de création d’en-treprise, de réussite professionnelle et d’épanouissement personnel. Il faut enfin un véritable apprentissage, une véritable éducation à ce que sont réellement les métiers de l’artisanat.

Page 47: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

Édi

té p

ar C

RCA

CMDS

- 39

9 354

810

RCS

Sai

ntes

– C

réat

ion :

Agen

ce k

iss –

Cré

dits p

hoto

s : G

raph

ic Ob

sess

ion -

Prép

ress

e SIG

MA (1

1/12

).

Caisse régionale de CRÉDIT AGRICOLE MUTUEL CHARENTE-MARITIME DEUX-SÈVRES - Société coopérative à capital variable, agréée établissement de crédit et société de courtage d’assurance - 12 bd Guillet Maillet, 17117 Saintes Cedex - 399 354 810 RCS SAINTES - N° ORIAS : 07 023 464

1

22/02/12 14:26:27

Page 48: Le Monde des Artisans Deux-Sèvres n°92

(1) Prix du L200 Single Cab 2.5 DI-D 136 ch Inform (sans peinture métallisée), déduction faite d’une remise de 4 066 € TTC. Modèle présenté : L200 Club Cab 2.5 DI-D 178 ch Intense à 26 135 € TTC (peinture métallisée incluse 570 €) déduction faite d’une remise de 5 235 € TTC. Garantie 3 ans ou 100 000 km : 1er des 2 termes échu dont 2 ans kilométrage illimité. Offres valables jusqu’au 31/12/2012,

réservées aux particuliers (et aux professionnels uniquement sur L200 Single Cab) et non cumulables avec d’autres offres en cours, chez les concessionnaires participants. Tarifs Mitsubishi

Motors maximum autorisés en vigueur en France métropolitaine au 20/09/2012 chez les distributeurs participants. M MOTORS AUTOMOBILES FRANCE SAS au capital de 10 000 000 € -

RCS PONTOISE n° 428 635 056 - 1, avenue du Fief - 95067 Cergy Pontoise Cedex.

Consommations mixtes gamme L200 (L/100 km) : de 8,0 à 9,1. Émissions CO2 (g/km) : de 212 à 240.

À DÉCOUVRIR ET ESSAYER CHEZ VOTRE CONCESSIONNAIRE.VILLE

www.mitsubishi-motors.fr

16 500 € HT (1)

Gamme à partir de

soit 19 734 € TTC

MITSUBISHI L200

10 Bd de l’Atlantique - 79000 NIORT - 05 49 77 08 08 - [email protected]

AGIR ENSEMBLE POUR SOUTENIR LES ENTREPRISES

© O

RDRE

DES

EXP

ERTS

CO

MPT

ABLE

S -

DIR

ECTI

ON

DE

LA C

OM

MU

NIC

ATIO

N -

Fot

ola

Banq

ue P

opul

aire

Aqu

itai

ne C

entr

e At

lant

ique

, So

ciét

é An

onym

e Co

ppér

ativ

e de

Ban

que

Popu

lair

e à

capi

tal v

aria

ble,

rég

ie le

s ar

ticl

esL.

512-

2 et

sui

vant

s du

cod

e m

onét

aire

et

fina

ncie

r et

l’en

sem

ble

des

text

es r

elat

ifs

aux

Banq

ues

Popu

lair

es e

t au

x ét

ablis

sem

ents

de c

rédi

t. S

Iren

: 7

55 5

01 5

90 R

CS B

orde

aux.

Siè

ge s

ocia

l : 1

0 qu

ai d

es Q

ueyr

ies

3307

2 Bo

rdea

ux C

edex

. In

term

édia

ire

d’as

sura

nce

imm

atri

culé

à l’

Ori

as s

ous

le n

umér

o 07

005

628

. N

umér

o d’

iden

tifi

cati

on in

trac

omm

unau

tair

e FR

6675

5501

590.

Cod

e AP

E 64

19Z.

La Banque Populaire et les experts comptables s’engagent ensemble, pouraccompagner et favoriser le développementdes entreprises en signant la première convention visant à faciliter le financement des investissements, des reprises ou transmissions et des besoins de trésorerie (1).

Pour en savoir plus :www.financement-tpe-pme.com (2)

ou www.bpaca.banquepopulaire.fr (2)

ou 0 820 079 000 (0,12 € TTC / min. depuis un poste fixe)

(1) Financement des investissements jusqu’à 30 000 � sans engagement personnel du dirigeant.Financement des reprises ou transmissions d’entreprise jusqu’à 150 000 avec engagement personnel du dirigeant limité à 25 %. Pour ces opérations, lesBanques Populaires s’appuient sur les SOCAMA (Société de Caution Mutuelle Artisanale) qui bénéficient d’une garantie au titre du programme cadre pour la compétitivité et l’innovation de la Communauté Européenne. Sous réserve d’acceptation du dossier.(2) Coût d’accès selon opérateur.