le message retrouvé

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L E

M E S S AG E R E T RO U V É

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LOUIS CATTIAUX

L E M E S S AG E R E T RO U V ÉOU L’HORLOGE DE LA NUIT ET DU JOUR DE DIEU

Préface de LANZA DEL VASTO

Présentation d’EMMANUEL et CHARLES D’HOOGHVORST

Introductions d’EH

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VII

La conjuration des imbéciles, des charlatans et des sages a parfaitementréussi.

Cette conjuration avait pour objet de cacher la vérité.

Les uns et les autres ont servi cette grande cause, chacun selon ses moyens :les imbéciles par le moyen de l’ignorance, les charlatans par le moyen du men-songe, les sages par le moyen du secret.

Les imbéciles ne veulent pas qu’on découvre la vérité. Ils soupçonnent,d’instinct, qu’elle les dérangerait. Si on la leur montrait, ils détourneraient lesyeux; si on la leur mettait dans la main, ils la laisseraient tomber ; si on les for-çait au face-à-face, ils hurleraient d’horreur et courraient se cacher sous terre.

Les charlatans ne veulent pas qu’on découvre la vérité car elle ruinerait leursartifices, empêcherait leur profit, étalerait leur honte.

Les sages, possédant la vérité, ne veulent pas qu’on la découvre. Ils l’ont tou-jours tenue cachée pour quatre raisons.

La première, c’est qu’ils savent que savoir c’est pouvoir et veulent en écarterles indignes. Car le savoir chez l’indigne devient malice, le pouvoir dangerpublic et fléau. C’est pourquoi les réserves de connaissance accumulées pen-dant des millénaires dans les temples d’Égypte demeuraient inaccessibles à celuiqui n’avait pas passé par tous les degrés des purifications et des épreuves. Plustard, les philosophes inconnus, les nobles voyageurs, les alchimistes, se sontlégué les restes du mystérieux héritage de la même manière, c’est-à-dire debouche à oreille, ou plutôt par la présence et par l’exemple, en symboles et enénigmes, et toujours sous le sceau du secret. S’ils ont vécu dans l’intimité desformidables puissances de la nature, ils se sont bien gardés d’en faire part auxétourdis.

Où êtes-vous, ô Sages qui savez vous taire? Vous méritez que tous les vivantsvous crient leur gratitude, ô Sages.

Ô Sages qui saviez vous taire, nous avons appris maintenant la valeur devotre prudence, la grandeur de votre humilité, la profondeur de votre charité.

PRÉFACE

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PRÉFACE

VIII

Maintenant que les profanes se sont avisés d’acquérir de la science et d’enrépandre tant qu’ils peuvent, maintenant qu’ils se glorifient de leurs découver-tes avec autant de zèle que vous en avez mis à cacher les vôtres, nous avons bienvu ce qu’il en est résulté.

C’est pourtant une bien petite science que la leur, extérieure, superficielle,précaire et limitée, et déjà nous voyons ce qu’il en est résulté.

Il en est résulté qu’ils ont empoisonné les sources, miné la terre, éclabousséle ciel, bouleversé et perverti les peuples, gâté la paix, déshonoré la guerre,fourni aux hommes du commun tant d’instruments de destruction etd’oppression que toute la famille des vivants en est menacée, tandis que conti-nue le progrès de ce chancre.

La seconde raison des sages pour tenir cachée la vérité c’est que connaître estune opération de vie et une manière de naître. Et rien ne peut naître que dansune enveloppe. Dans une enveloppe de chair ou d’écorce, de terre ou de mys-tère. Une graine, si vous l’ouvrez, elle ne germera plus ; un lézard, si vousl’ouvrez pour voir ce qui est dedans, vous n’y trouverez que les résidus ducadavre et non le dedans du lézard, et non le dedans qui est parti, le lézard étantmort. De même, la science ouverte, répandue, vulgarisée est science morte etfruit de mort. C’est un désert de sable et non une poignée de semences. Elle nepeut être approfondie mais seulement étendue, restant extérieure et la vie luiéchappe. Elle ne peut mener à la conscience qui est naissance à soi-même, ni àla vie intérieure. Mais la connaissance des sages est un gai-savoir qui a saveur dejoie et souffle d’esprit. Et comme tout être vivant, fût-ce une mouche, elledéfend sa forme et refuse de s’étaler.

La troisième raison des sages pour tenir cachée la vérité c’est leur respect dela dignité de la connaissance. Ils savent qu’elle est la voie royale qui mène auDieu de vérité. Elle doit conduire à la contemplation, à l’admiration de lanature, à l’adoration du créateur.

Elle doit apporter la lumière dans les âmes, la justesse dans les pensées, lajustice dans les actes. Elle doit apporter la santé et le salut. Les sages l’ont défen-due tant qu’ils l’ont pu contre les hommes vulgaires, de crainte qu’elle ne fûtdétournée de son but, dénaturée et avilie. Ce que n’ont pas manqué de faire leshommes vulgaires dès qu’ils ont mis la main sur elle. Ils l’ont renversée en l’uti-lisant. En se servant d’elle au lieu de la servir. Elle était là pour les délivrer deleurs désirs et ils l’ont attelée à leurs besognes, ils l’ont forcée à grossir leurspossessions. Elle était là pour leur donner la conscience et ils en ont tiré lamachine. Ils ont pris le ciboire pour s’en faire une tirelire ; ils ont pris le cruci-fix pour s’en faire une massue. Ils ont attelé la science à leurs moteurs, ils l’ontemprisonnée dans leur bombes. Mais les trop malins se sont pris à leurs proprespièges, se sont laissé happer par l’engrenage de la machine. Maintenant, elle lesrogne tout doucement en temps de paix, et les dévore à grands coups de gueuleen temps de guerre. Les sages ont tout fait pour éviter cela.

La quatrième raison des sages pour tenir cachée la vérité c’est qu’ils aimentla vérité et qu’il n’y a pas d’amour sans pudeur, c’est-à-dire sans voile debeauté. Voilà pourquoi ils ne veulent pas la découvrir mais la révéler,c’est-à-dire la recouvrir d’un voile lumineux. Aussi n’ont-ils enseigné qu’enparaboles, pour que ceux qui ont des oreilles pour ne pas entendre, demeurentà l’écart, mais aussi pour que ceux qui le méritent apprennent les tons et lesclefs de la musique totale. Car leurs allégories, leurs fables, leurs blasons

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PRÉFACE

IX

n’expliquent pas l’enchaînement mécanique des apparences mais les affinitéssecrètes et les analogies des puissances et des vertus, les correspondances dunombre avec le son, des figures avec les lois, de l’eau avec la plante, avec lafemme, avec l’âme, du feu avec le lion et l’homme armé, avec l’esprit, des astresavec les yeux, avec les fleurs, avec les cristaux des métaux et des gemmes, de lagermination de l’or dans les mines, avec celle de la vérité dans le coeur del’homme. Dans leurs textes obscurs, où les recettes du Grand Art sont entre-coupées d’avertissements pieux, les sentences solennelles de cris d’émerveille-ment et de prières, luisent les fils dont est tissé le manteau du roi des rois.

Les sages ayant caché leur savoir par scrupule, les charlatans en ont profitépour cacher leur ignorance sous les mêmes signes mystérieux. Les imbéciles lesont longtemps confondus, croyant aux uns comme aux autres.

Mais à présent a surgi, à mi-chemin entre les charlatans et les imbéciles, unenouvelle espèce qui assure le triomphe définitif de la conjuration.

La nouvelle espèce est celle des universitaires et savants officiels. Ceux-ci, lejour de leur avènement, ont déclaré nul et non avenu le mystère philosophal.Chimère, la recherche des anciens maîtres, jeu d’enfants leur science,attrape-nigauds leur art. Les imbéciles instruits par les nouveaux savants ontune fois de plus confondu les sages avec les charlatans, mais cette fois pour necroire ni aux uns ni aux autres.

Ils ne croient plus qu’à la science des nouveaux-venus, lesquels enseignenttout simplement que la vérité est dans leur science et que tout ce qu’ils ne peu-vent découvrir ni démontrer n’existe pas.

Or ils n’ont rien enseigné, rien découvert, rien démontré touchant la vie etla mort, le péché et le jugement, touchant l’amour, la douleur et le rachat, tou-chant la conduite de l’homme et le destin de l’âme, touchant le sens, l’essenceet le salut. À mesure qu’ils découvrent de nouvelles nébuleuses ou de nou-veaux électrons, de nouvelles vitamines ou de nouveaux explosifs, ils s’éloi-gnent et nous détournent de l’essentiel. Et maintenant la vérité est si biencachée qu’on ne la cherche plus.

Elle serait même tout à fait perdue, s’il ne survivait quelques simples d’espritpour qui la vérité existe. Ils ne peuvent se résigner à penser que personne nel’ait ou ne l’ait eue. Ils courent le monde interrogeant les gens, interrogeant lesastres et les herbes, interrogeant le grand livre de nature et feuilletant les textesoubliés, interrogeant leur coeur et Dieu dans la prière. Ils savent qu’ils n’ontpas la vérité mais ils savent qu’elle est. Ils en ont tant faim et soif qu’ils savent lasuivre à la trace et la reconnaître à l’odeur. Devant un homme diffamé, devantun événement absurde, devant un grimoire illisible ils se mettent en arrêt et ilscrient :

Elle est là!Ils goûteront ce livre. C’est pour eux qu’il est écrit, bien que leur confrérie

soit peu nombreuse.Et toi, Cattiaux mon ami, as-tu trouvé la Pierre?Assis dans la boutique où tu peins et médites entre les filtres et les fioles,

as-tu trouvé l’escarboucle et la violette?Assis entre ta femme et ton chat, Cattiaux mon ami, as-tu trouvé l’or vif et

l’élixir?

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PRÉFACE

X

As-tu visité les intérieurs de la terre, et rectifiant, trouvé l’occulte joyau et lavraie médecine?

Je ne sais et je ne peux pas dire si la substance des anciens textes se cachedans ces pages. Mais comment se fait-il qu’on en retrouve le parfum?

Dans quel oeuf et dans quel alambic, Cattiaux mon ami, as-tu distillé cetteessence subtile qui s’appelle le Parfum?

D’où vient cette poésie qui a nom Parfum de vérité?

LANZA DEL VASTONovembre 1945

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XI

La sagesse est aussi rare au Tibet qu’à Paris, disait Louis Cattiaux. Elle peutfleurir partout cependant, sans que nul ne s’en doute. Un homme semblable,mais pas pareil, à tant d’autres vivant dans la grande ville, a écrit ces pages qu’ilappartient au lecteur de juger. Elles ne sont pas pour tous, bien qu’elles soientdestinées à circuler parmi les hommes d’aujourd’hui qui, par négligence de larévélation ancienne, se sont laissé couler en ignorance profonde.

Ceux pour qui ce livre a été écrit le sauront bien en le lisant, car il leur estdonné, comme le dit l’auteur, de croire l’incroyable. Ceux-là sauront le lire etl’entendre, ceux-là appartiennent à la même famille spirituelle. Avant de quitterce monde, le 16 juillet 1953, l’auteur le leur a laissé comme un signe de rallie-ment et une raison d’espérer1 ; il l’a dédicacé plus spécialement aux peuplesnoirs, encore divisés et comme dans l’enfance, mais appelés à devenir puissantsdans le monde par le jeu d’une providence insouciante des intentions et destravaux des hommes.

Le Message Retrouvé est d’un abord difficile. Il contient, au dire de l’auteur,« une initiation et une mystique étroitement unies et présentées sous une formeconcentrée qui exige plus que la lecture ordinaire, les mots étant dépassés par larévélation et l’ouvrage se présentant comme de l’air liquide qui a acquisd’autres propriétés extraordinaires, mais invisibles au premier examen »2... Lesversets sont disposés sur deux colonnes, car il y a deux hommes en nous,l’homme charnel et l’homme spirituel, l’homme extérieur et l’homme inté-rieur, comme il y a aussi les ténèbres et la lumière, la justice et l’amour, le puret l’impur ; toutes choses sont disposées deux à deux3. Chacun des versetscomporte plusieurs sens en profondeur, la colonne de gauche donnant généra-lement les sens terrestres : moral, philosophique et ascétique; la colonne de

1. Cf. MR XXXII, 37 - 38 et XXXIII, 35. 2. L. Cattiaux, « Lettre à Chaissac », dans Le Fil d’Ariane, Walhain-St-Paul, 2001,

nos 67-68, p. 60.3. Cf. MR III, 98.

PRÉSENTATION

Beaucoup veulent ouyr et ne savent entendre.

FRANÇOIS DE FOIX

Page 12: Le message retrouvé

PRÉSENTATION

XII

droite donnant les sens célestes : cosmogonique, mystique et initiatique. Parfoisces versets sont complétés par un troisième placé au milieu de la page, accor-dant les deux autres dans le sens alchimique qui unit le ciel et la terre, touchantau mystère de Dieu, de la création et de l’homme; ce sens le plus profond, iln’appartient qu’à Dieu de le découvrir à l’homme pieux. On remarquera aussique chacun des XXXX livres porte un double titre, par exemple, pour le livre I,à gauche : VÉRITÉ NUE, à droite : LA POUSSE VERTE. Les quarante titres sur lescolonnes de gauche sont des anagrammes les uns des autres. Il est bien rare depouvoir faire quarante anagrammes au moyen de neuf lettres toujours lesmêmes. Le lecteur entendu s’apercevra qu’il n’y a pas un mot de ce livre quin’ait été mis sans intention.4

Le Message Retrouvé ne nous parle que d’une seule chose, en termes toujoursdifférents, aussi la multitude des versets n’est-elle pas une dispersion. Les igno-rants à la recherche d’une « nouvelle révélation » venant ajouter ou retrancherquelque chose à l’ancienne seront déçus. On ne trouvera ici qu’un témoignage5

en faveur de l’ancienne qui nous parle de la chute de l’homme dans ce mondebas, des conséquences physiques et morales de cette chute et du moyen de sarégénération corporelle et spirituelle, par la voie mystérieuse qui mène à larésurrection6.

Peut-être scandaliserons-nous plus d’un lecteur en affirmant ici que l’Espritd’Élie, toujours vivant, se manifeste d’âge en âge7 : que ceux-là s’abstiennent,car c’est ici le rocher de scandale. Bienheureux cependant, celui qui saura, dansles pages qui vont suivre, dégager cet esprit de sa rude écorce, en reconnaîtrel’authenticité et s’en nourrir pour une vie éternelle.

La dédicace générale du Message Retrouvé nous apprend qu’il est destiné « àla gloire de Dieu et pour le service des hommes qui liront avec les yeux del’esprit et du cœur les signes inscrits dans la chair du monde ». Les yeux de laraison charnelle ou de l’intellect ne nous enseigneront, en effet, rien, là où lelangage s’adresse aux yeux de l’esprit et du cœur. Les premiers ne nous livrentque l’écorce ou l’apparence changeante du monde; les seconds nous guidentvers l’Essence et la Substance, son support indestructible, et nous font recon-naître la lumière interne que Dieu alluma au commencement dans la nature etdans notre cœur8.

Il s’agit donc d’un ouvrage de méditation qui demande à être lu, relu, etétudié dans la simplicité de l’esprit et la pureté du cœur. N’est-ce pas la multi-

4. Louis Cattiaux développe sa pensée au sujet des versets disposés en colonnes dans sacorrespondance avec René Guénon (Paris-Le Caire, Correspondance entre Louis Cattiaux etRené Guénon, Editions du Miroir d’Isis, 2011, pp. 17 et 18).

5. Cf. MR XXIX, 36.6. Cf. MR XXIX, 33 et 45.7. Cf. MR XXXVI, 95. Nous nous sommes plus longuement exprimé sur ce sujet dans

une étude sur Le Message Retrouvé intitulée « Le Message prophétique de Louis Cattiaux »,parue dans la revue Inconnues, vol. 9, Lausanne, 1954. Ce texte a été republié dans Croirel’incroyable, Ed. Beya, Grez-Doiceau, 2006, pp. 81 et ss.

8. Cf. MR VIII, 50’.

Page 13: Le message retrouvé

PRÉSENTATION

XIII

plicité et l’agitation de l’esprit qui nous privent de la possession du Royaumedes Cieux, et l’impureté de nos cœurs qui nous éloigne de la vision de Dieu9?

Le témoignage des Écritures nous apprend que la connaissance de la lumièredivine doit procéder, non de l’extérieur, mais du dedans; réveillée et excitéepar son Origine libre, cette lumière enfouie germe alors, et, devenant la « justemesure » et la source de nos jugements, elle « paraît ensuite au-dehors et res-plendit pleinement dans l’union »10.

Un sourd jugera de la musique d’après la relation qu’on pourra lui en faire,parce qu’il manque de la jouissance de l’organe qui lui permette de l’expéri-menter par lui-même. Il en est de même pour les autres sens. La lumière luitdans les ténèbres, mais si l’homme est privé de l’usage de l’organe propre àappréhender cette lumière intérieure, celle-ci est pour lui ténèbres tant qu’iln’aura pas recouvré le regard de l’esprit et du cœur.

Si vous avez la foi et la patience, écrivait l’auteur au sujet du MessageRetrouvé, il s’éclairera de lui-même un peu à la fois, et tout ce qui vous sembleobscur vous paraîtra alors évident.

C’est ainsi que nous proposons au lecteur de se faire personnellement uneopinion sur l’œuvre proposée et de juger par lui-même si elle est identique ounon à l’enseignement traditionnel.

EMMANUEL et CHARLES D’HOOGHVORSTJanvier 1956

9. Cf. MR XIII, 32’.10.MR IX, 54’ ; cf. IV, 36’ et XII, 12’-13’.

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XIV

EN GUISE D’INTRODUCTION

u’est ce message en ce monde logé ?Écriture candide, l’Art lu en ce siècle,

À l’amour épelant son Hermès.Tel mot caché te fut le germe.

Fis mot d’exil, ce pur Hélie.Ô gel d’avare, vide d’Art pur !À ma funeste ruse, on dut, dit ce malin, Cet arbre en son hiver.

Là, l’homme erra en gel.L’Art rare au sot prêcha : L’exil rêva son dol.Que palpe cet éveil ?

En ta savante manneT’est le printemps montréQui Frère Mat réveilleÀ l’âge créateur.

Qu’écrit ici ce livre lu d’étude vive ?Un pur Ave.Dot à cet Art :

Pot de sel d’or guérissant tout.

Oh ! quel message retrouvéÀ lire ici, en notre école !En tel livre, l’or nié, En une étude du sens pur s’épelant longuement.

Ô pur Soleil, ô saint destin d’un Osiris !

Janvier 1978

Q

Page 15: Le message retrouvé

XV

À PROPOS DU MESSAGE RETROUVÉ

Quand le vin entre, le secret sort.

SENTENCE RABBINIQUE

C e livre est le message d’un vin bu sagement en riant. C’est une mancie pas-teur des amis d’un vivant. Isis, lumière cachée à la science sans cuisson,s’enfanta ce fruit.

L’Âge neuf m’a béni, s’écria cet élu enfermé en silence, et mon livre lié parHermès se lira l’Art saisi. Tel est le secret de ce livre parlant pudiquementde l’Art qu’il tait à l’avarice.

O idole détestée donnant stupeur qui marque cet âge de fer sans étoiles niprophètes bénis ! Ô péché mortel gelant l’âge d’or en sinistre passion !Qu’un bon Ave t’amène Soleil couvé ! Salut ! Siècle neuf annoncé par celivre rare en Sagesse chimique !

Quel Poète, osant se bénir d’un bon vin l’enivrant ainsi d’un sens qui sonnenet !

Octobre 1995

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L E M E S S AG E R E T RO U V ÉO U L’ H O R L O G E D E L A N U I T E T D U J O U R D E D I E U

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Page 19: Le message retrouvé

À la gloire de Dieu* et pour le service des hommes quiliront avec les yeux de l’esprit et du cœur les signes inscritsdans la chair du monde.

« Rentre et repose, ou sors et brille, mais demeure tou-jours en un. »

Ce livre n’est pas pour tous, mais seulement pour ceux àqui il est donné de croire l’incroyable.

* LVI: le feu secret qui suscite les univers, qui les entretient, et qui les consume.

Page 20: Le message retrouvé

Pèredoré qui

êtes partoutet qui reposez

dans le soleil etdans la terre sainte.

Donnez-nous l’intel-ligence de vos formes

et l’amour de votre Être.Effacez notre tache, tirez-nous

de la boue où nous sommestombés. Faites-nous semblables à

la sainte Mère et engendrez-nousdans l’amour parfait. Père caché et très

évident. Possesseur de la lumière éternelle.Créateur magique des mondes. Guérissez nos

corps, apaisez nos âmes, libérez nos esprits.Faites-nous héritiers de la gloire où brillent

vos enfants bien-aimés. Faites-le, Seigneur.

Page 21: Le message retrouvé

Mère brillante qui êtes en tout et qui transformezles étoiles et la mer. Accordez-nous le secret devotre lumière et l’amour de votre pureté.

Baptisez-nous dans l’eau et dans le feudivins, et recevez-nous dans votre seinvivant. Mûrissez-nous jusqu’à la per-

fection de l’amour. Mère lumineuseentourée de ténèbres. Substance de

la vie et source du bonheur.Semence bénéfique de Dieu.

Nourrissez nos corps, dé-saltérez nos âmes, éclairez

nos esprits. Montrez-nous la route qui

mène au Soleilbien-aimé. La-

vez-nous,M è r e

sainte.

Page 22: Le message retrouvé

6

LA LUMIÈRE

Comme une terre promise abreuvée d’innocence je melivre à celui qui débrouille ma nuit, et mon cœur se décantedans le repos, et luit.

Ô Sulamite, ma seule amie, je suis ton Salomon seul aumonde. Sol et Séléné en Sel unis. Salut des mythes et Salamdes monts !

Antique solitude des forêts primordiales où brille l’éme-raude émanée des étoiles ! Celui qui vous trouva possède lesecret divin qu’un maître certain nous légua dans le pain et levin !

Page 23: Le message retrouvé

7

LIVRE I

La pluie rend la vie à la terre stérile,image de la résurrection.

CORAN

Jour de ténèbres et d’obscurité, Jour de nuages et de sombres nuées.

JOËL

VÉRITÉ NUE

1. Celui qui est dans l’erreur essaiede l’imposer aux autres.

Celui qui possède la vérité s’efforcede l’appliquer à lui-même.

C’est la marque qui ne trompe pas.

2. Les hommes purs arrivent jus-qu’à Dieu sans clercs et sans savants,car ils sont déjà saints dans le Seigneurqui les instruit comme il veut, quandil veut et où il veut.

3. L’homme supérieur évite auxautres le mal qu’il a vaincu.

L’homme inférieur inflige à tous lemal qui l’a assujetti.

4. On peut nuire à quelqu’un con-tre son gré.

On ne saurait lui faire du bien con-tre sa volonté.

5. Celui qui peut faire revivre aseul le droit de tuer.

6. Dieu reconnaît ses fils à l’accom-plissement de son œuvre.

LA POUSSE VERTE

1’. La vérité qui sépare et qui unit.Uns. Deux. Un et rien de plus.

« Quelle que soit la chose que nousavons décidé de faire, persévérons jus-qu’à ce que l’absurde ou la lumière deDieu nous délivre et nous rende libresdans l’acte et dans le repos. »

2’. La fin est comme le commence-ment, mais le milieu nous illumine.

« La Prière, l’Étoile, la Pierre. »

3’. La mort sépare ce que la vie auni, et l’eau délivre le prisonnier deses chaînes.

4’. La pierre déliée ne revient pasvisiblement, cependant elle brille com-me la lune dans tout son éclat.

5’. On arrose ce qui doit refleurir.

6’. Il trie les semences et fait paraî-tre le fruit magique.

Page 24: Le message retrouvé

LIVRE I

8

7. Il n’y a pas de salut collectif, c’estune croyance des médiocres et des pa-resseux.

8. Celui qui n’a rien à défendre n’apersonne à combattre.

9. Le sage est seul avec Dieu com-me Dieu est seul avec lui-même.

10. Les morts se rassemblent pourprier.

Les vivants s’isolent pour s’entrete-nir avec Dieu.

11. Le sage enseigne seulement leshommes de sa trempe.

12. Le plus simple à enseigner est leplus difficile à comprendre.

13. Celui qui est strict pour lui-même est indulgent avec les autres.

14. Celui qui est intelligent exami-ne la création afin de connaître lecréateur.

15. « Fou au monde, sage enDieu. »

Telle est la devise des vivants.

16. La confusion et la contradictionde l’esprit sont l’image même de lamort.

« Spectateur immobile, attentif etsans passion, tel est l’éveillé. »

17. Beaucoup sont arrivés et nesont jamais partis.

Ils se trompent et trompent lesautres.

18. Le fou interroge les autres.Le sage s’interroge lui-même, dit-

on. Tous les deux sont près de Dieu,mais un seul le sait.

19. Le sage voile la vérité en lamettant en évidence.

7’. Celui qui surnage se nomme levivant.

8’. La nudité du Père.

9’. Tout repose dans le cercle del’or lumineux.

10’. Le cri qu’on n’entend pas etqui arrive.

La réponse qui jaillit du sein del’abîme.

11’. Le feu s’allie au feu pour durcirle sang de la terre.

12’. La boue nourricière demeureabandonnée sur le chemin.

13’. La perfection de la sphère en-gendre une moindre friction.

14’. En consumant tout, on obtientla fumée et les cendres et quelquefoisaussi la lumière de Dieu.

15’. Manger, boire, travailler etdormir n’est pas la vie du croyant.

16’. L’excès du malheur et l’excèsdu bonheur procurent l’oubli de soipour un temps.

L’union divine l’engendre pourtoujours.

17’. Les vases de terre renfermentune chose précieuse, mais ils ne du-rent pas longtemps quand la chose lesabandonne.

18’. Qui peut différencier le feu dufeu? Qui peut incarner le soleil dansl’étoile du matin issue de la terreténébreuse?

19’. Ce qui touche l’œil n’est pas vu.

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LIVRE I

9

20. Disputer avec des ignorants,c’est agiter la boue pour qu’elles’éclaircisse.

21. Toutes les œuvres du mondene sauraient être comparées à la plusinfime créature de Dieu.

22. Le mal et la haine sont telle-ment associés à la mort qu’ils devien-nent inconscients par la faiblesse et lamédiocrité de nos cœurs.

Mais le bien et l’amour sont si bienattachés à la vie qu’ils subsistent seule-ment dans la conscience en éveil etdans l’activité d’un cœur aimant.

23. La science des hommes est laviolation des lois naturelles et divines.

Elle tue tout et ne ressuscite rien.

24. L’intuition associée à la bonnevolonté engendre la puissance del’amour qui mène à la perfection del’union dans la paix.

25. Il faut observer patiemment lanature avant d’agir, sinon on devientinsensé devant Dieu, insupportableaux autres et finalement odieux à soi-même.

26. La sagesse vraie, la connaissanceultime isole l’homme de ses sembla-bles plus sûrement que ne pourrait lefaire n’importe quel crime, n’importequelle lèpre, n’importe quelle mort.

L’union avec Dieu est la vraie ré-compense du parfait.

27. Ce qui tue le faible fortifie lefort.

Ce qui décime l’impie multiplie lecroyant.

20’. La terre demeure au fond. Lavie va en haut.

Dieu seul peut les séparer et les unirà nouveau.

21’. La plus petite fleur représentel’Univers.

Mais l’homme seul le contient en-tièrement.

22’. Nous devons nous détacherdes formes créées, mais c’est afin deposséder la création dans sa substancepremière et dans son essence cachée.Ainsi, plus le repos augmente, plusl’attention doit grandir afin de survi-vre à la dissolution de l’eau et à lacoagulation du feu.

« On ne choisit rien quand on estmort. »

23’. Beaucoup de travail pour malfaire, et beaucoup de travail pour dé-faire.

24’. L’eau et le feu multiplient etperfectionnent toute la création visi-ble et toute la création cachée.

25’. Le jardinier est le plus savantdes hommes, mais il ne le sait pas,parce qu’il travaille sur des semencesobscurcies et sur une terre mélangéede mort.

26’. Le noyau est caché dans lachair, l’amande se tient sous le bois etle germe repose dans l’eau nourricière.

« Qui séparera la lumière des ténè-bres, et qui manifestera le feu cachédu Seigneur?

Qui transformera le lait virginal enla consistance corporelle du Filsnouveau-né? »

27’. L’épreuve dénude la vérité etla fait resplendir pleinement.

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LIVRE I

10

28. Les chiens aboient après ce quiles domine, ou après ce qui leuréchappe.

29. La condition essentielle de tou-te cure, c’est la volonté de guérir ; onne saurait sauver ceux qui ont choisila mort et qui s’y maintiennent volon-tairement.

30. Le plus petit atome est commele plus grand Univers, et la masse deshommes, comme une parcelle deDieu.

31. Tout est dans Tout ;Lumière dans Lumière.

32. Tout est dans Rien;Lumière dans l’Ombre.

33. Rien n’est dans Rien;Ombre dans l’Ombre.

34. Celui qui méprise l’enseigne-ment des anciens sages, se condamneà l’ignorance pour toujours.

35. La nature met toute lumière enévidence et amène toute chose à saperfection.

36. Les sages disent aux insensés :Vous détruisez les corps, mais nous

sauvons l’esprit ; nous retourneronstous dans la terre, mais nous ne la pos-séderons pas également.

37. Arroser les pierres pour obtenirdu fruit est une opération plus aiséeque de parler de Dieu aux railleurspour les instruire.

38. On ne peut être esclave dumonde et ami de Dieu.

39. Dieu par lui-même produit laMère, Dieu par la Mère engendre leFils, le Fils par la Mère multiplieDieu.

Ainsi Dieu n’a ni commencementni fin.

28’. La montagne se rit du vent,mais elle reçoit l’eau et le feu qui lafécondent.

29’. L’eau fait tout refleurir, et lefeu mûrit le monde nouveau jusqu’àla terre sainte promise aux sages.

« Ô lumière cachée! »

30’. Le sperme est caché dans lecorps de la terre et dans celui de lapluie.

31’. Le germe se tient dans le sper-me.

32’. Le mixte universel.

33’. La mort enveloppe le ciel et laterre.

34’. Ceux qui cultivent la terremanquent souvent du principal ali-ment céleste qui est la bénédiction deDieu.

35’. Le sage dispose la semence etDieu l’ouvre par le moyen de l’eau etdu feu.

36’. Le monde a été fait avec l’eauet avec la terre.

Il redeviendra comme un limonavant d’être refait comme une terre.

37’. Dieu connaît l’intérieur detoute chose. Il est Juge par le tempsdans l’éternité.

38’. On nettoie le flacon avant d’ymettre le vin céleste.

39’. Les opérations divines sont ins-tantanées et soumises à la foi.

Les opérations naturelles sont lenteset soumises à l’espérance.

Les opérations humaines sont aveu-gles et soumises à la charité.

Page 27: Le message retrouvé

LIVRE I

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40. Celui qui est instruit ne mépri-se aucune religion ni aucun enseigne-ment des anciens sages.

41. L’homme doit passer par lamortification et les ténèbres de lamort, avant de parvenir jusqu’à Dieu.

42. Le clairvoyant loue Dieu pourla perfection de son œuvre.

43. Se fier à un impie, c’est lancerune pierre et croire qu’elle ne retom-bera pas.

44. L’eau qui lave et qui donne lavie est un esprit très délié qui vient duciel et qui se fixe dans la terre.

45. La vraie sagesse consiste à sépa-rer ce qui est bon de ce qui est mau-vais, et à unir ce qui est bon avec cequi est meilleur.

46. Celui qui est intelligent compa-re minutieusement les paroles des sa-ges pour découvrir le lieu où ilss’accordent tous.

47. La rage venimeuse et raison-nante des ignorants sanctionne toutesles œuvres saintes.

48. Incapables d’atteindre ce qui lesdépasse, ils essaient de tout rabaisserjusqu’à eux.

Ne pouvant souffrir la beauté, ilss’efforcent de souiller tout ce qui lesentoure.

Impuissants à saisir la vérité, ils ten-tent de déformer tout ce qu’ils voientet entendent mal.

49. Les hommes révoltés sont com-me des rats pris au piège.

Dans leur confusion délirante, ilss’entre-déchirent et entament leurpropre chair par l’effet d’une rageaveugle et désespérée.

40’. La terre recouvre le diamantsublime.

41’. Le feu et l’eau purifient la terre,mais c’est Dieu qui l’anime à nouveau.

42’. Les vers vivent du feu, mais ilsne le voient pas.

43’. La planche pourrie n’enrichitque le fumier.

44’. Le feu qui anime et qui mûritest une âme très pure qui vient du so-leil et qui unit le ciel et la terre.

45’. L’eau et le feu purgent la créa-tion mixte jusqu’à l’étoile du renou-vellement et jusqu’au soleil del’achèvement.

46’. Il faut rentrer par où on estsorti si on veut reposer dans la paix duParfait.

47’. La nature donne des leçons,elle n’en reçoit pas.

48’. « La mort dans la boue, l’enferdu mélange. »

Les médiocres ne pourront pas tou-jours enterrer la vérité de Dieu. Lescroyants l’ébruiteront à nouveau jus-qu’aux extrémités de la terre et la fe-ront germer jusqu’aux cieux.

49’. Ils se disputent les excrémentset délaissent le baume. Ils transfor-ment les pierres en fumée, mais quitransformera la fumée en pierresainte?

Page 28: Le message retrouvé

LIVRE I

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50. Ceux qui envisagent la viecomme la recherche du pouvoird’anéantir tout ce qui existe autourd’eux, ne récoltent que la mort.

51. Le propre de l’ignorant, c’estde vouloir à tout prix convaincre lesautres de systèmes qui le rassurentmomentanément.

52. La vraie philosophie est baséesur la connaissance de la réalité divineparfaitement éprouvée, qui libère detoutes les servitudes du monde.

53. La fausse science est cet écha-faudage de pensées délirantes bâti dansl’ignorance des lois naturelles, et quis’écroule constamment dans le déses-poir, la folie et la mort.

54. L’une édifie dans la vie aumoyen de la mort,

l’autre bâtit dans la mort au moyende la vie.

55. Ceux qui s’attribuent les titresde savants et de philosophes, sont sou-mis aux effets du mal qu’ils portenten eux et qu’ils ne savent pas rejeter.

Ils ignorent la cause de leur chuteet le moyen de leur délivrance.

56. Ils fabriquent et distribuent lamort sous le prétexte hypocrite de re-chercher la vie, mais leurs œuvresprouvent en définitive leur orgueil etleur démence.

57. C’est parce que l’humanité a lecœur affaibli et obscur qu’elle repous-se les fortes émotions de l’amour di-vin.

58. Tout est esprit, Tout est matiè-re, selon que l’Unique se dilate ou secondense.

50’. La vérité ne peut être saisieque par le sage et elle ne peut êtrecuite que par lui.

51’. « Dans les limbes, tout est con-fondu et à naître. » Dieu attend denous la mort intellectuelle et la nais-sance spirituelle du cœur.

52’. La mort est une lumière voiléede terreur ; le sage la considère avecsérénité et l’expérimente avec intelli-gence et profit.

53’. L’habit devient guenille, et laguenille redevient habit ; celui qui lesporte et qui les rejette ne change pas.

54’. Ce qui paraît impossible s’ac-complit quelquefois aisément, et ce quisemble facile est souvent irréalisable.

55’. La MORT sert a tous, mais unseul l’emploie comme il faut.

« Bien peu savent que la richessepremière et dernière est cachée dansle cœur des hommes exilés. »

56’. Une seule graine renfermetout le mystère du monde.

Qui la fera reverdir? Et qui la ferafructifier?

« La vie est pour ceux qui la respec-tent, qui l’aiment, qui l’aident et quil’accouchent. »

57’. La perle est cachée dans l’abî-me, et le soleil demeure dans la perle.

58’. Dieu habitera le limon de laterre purifiée.

Page 29: Le message retrouvé

LIVRE I

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59. La science divine se sert des loisnaturelles comme moyens.

Elle transforme tout et ne tue rien.Elle consolide le sperme et multi-

plie le germe.Elle manifeste la vie en se servant

de la mort.

60. Les hommes vivants font telle-ment peur aux morts qu’on attendleur disparition pour annoncer qu’ilsexistent.

61. Les paroles des sages sont excel-lentes, mais ceux qui prétendent lesexpliquer sont souvent mauvais.

62. Trop de complications et tropde subtilités amènent l’anarchie et lamort.

63. Les hommes vulgaires haïssentle sage, mais lui ne méprise pas les ins-truments de son travail.

64. Ce qui passe pour fou, ce quiressemble à un rêve, ce qui paraît in-croyable.

Voilà ce que le sage étudie avecamour.

65. Ce que le monde méprise, cequi est rejeté par tous, ce qui paraît vilet sans valeur.

Voilà ce que le sage examine avecsoin.

66. Celui qui sait se passer de l’ap-probation des hommes, n’est pas tentéde faire un travail inutile.

67. Il n’y a pas de plus grande puni-tion que d’ignorer Dieu dans le mon-de et il n’y a pas de plus grande joieque de le connaître dans son cœur.

59’. La création de Dieu s’accom-plit avec aisance, comme tout ce quis’épure et se perfectionne par le va-et-vient de la grâce délivrante et del’amour unifiant.

60’. L’eau céleste entame tout etn’est entamée par rien; c’est elle quinous délivre du tombeau.

61’. La nourriture trop fortementchauffée est morte et impropre à l’en-tretien de la vie cachée.

62’. La nature enseigne celui qui laregarde en face et qui l’explore jus-qu’au fondement secret.

63’. Dans l’homme le plus corrom-pu subsiste une lumière sublime et vi-vante.

64’. La vie dans l’ombre de la mort.La pierre cubique et la pierre trian-

gulaire cachées dans la sphère du chaos.

65’. La boue de l’abîme, l’humilitéde la terre, le voile de la mort.

« La pierre fondamentale et l’eau dela résurrection. »

66’. La liberté se conquiert sur lespassions, sur les désirs et sur la mort.

67’. Entre le sage et la brute, il y aun abîme que Dieu seul peut com-bler.

« Pardonnons l’incompréhension etprions pour la conversion de nos en-nemis et de nos persécuteurs. »

Page 30: Le message retrouvé

LIVRE I

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68. Par l’homme on arrive plus fa-cilement à Dieu que par l’Universtout entier.

69. Celui qui s’imagine être fort aumilieu des hommes, est le plus faibledes êtres dans la solitude.

70. Personne ne cherchera Dieupour nous.

C’est une croyance des paresseux etdes lâches.

71. Les religions se combattentquand Dieu est mal servi et mal aimé.

72. Quand nous repoussons un sa-ge, un saint, un artiste ou un poète,nous augmentons sa gloire et nousmultiplions nos maux.

73. Ce sont toujours les mêmes quienseignent le monde et qui sont leplus méprisés pendant leur vie et le plustrahis après leur mort.

Ce sont toujours les mêmes quitrompent l’humanité et qui sont leplus honorés de leur vivant et le plusrespectés après leur mort.

74. Les plus mauvais vengent lesmeilleurs sans le savoir, et tous con-courent à l’illumination de l’hommepar l’homme qui aboutit à la naturedivine.

« Celui qui connaît le sens cachédes Écritures saintes, n’utilise pas leverbe de Dieu pour maudire les hom-mes égarés dans la mort. »

68’. En scrutant l’image on recon-naît facilement le modèle.

69’. Celui qui est véridique aveclui-même n’est injuste envers personne.

70’. On ne profite bien que de lanourriture qu’on choisit en soi-même.

71’. Les disputes font paraître l’inté-rêt véritable.

72’. L’arbre produit ses fruits sans sesoucier de celui qui les mangera, maisil lui faut la pluie et le soleil comme àtous les vivants.

73’. Le monde préfère le poison fa-briqué plutôt que l’eau naturelle dusoleil et de la lune.

« Ô individus endormis des foulesagonisantes, votre égarement lamen-table ne saurait réjouir les simples en-fants de Dieu; vous réveillerez-vous àla voix du Seigneur qui vous pried’amour? »

74’. Notre frère,c’est ce sage ou bien ce fou,c’est ce saint ou bien ce criminel,c’est ce chef ou bien ce mendiant,c’est cet enfant ou bien ce mort.« Ô splendeur enterrée! Eau sainte

qui délivre nos âmes de la terreétrangère. »

L’élan de la foi qui touche les cœurs estardu pour les mortels et méprisé par eux.

EMPÉDOCLE

Quand la foi n’est pas totale, ce n’estpas la foi.

LAO T’SEU

Page 31: Le message retrouvé

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LIVRE II

Il est dur de quitter les voies familièreset présentes pour retourner aux anciennes,car les apparences sont délicieuses etl’invisible est incroyable.

HERMÈS TRISMÉGISTE

Malheur à vous, scribes et pharisienshypocrites, parce que vous courez la mer etla terre pour faire un prosélyte, et quand ill’est devenu, vous faites de lui un fils de lagéhenne deux fois plus que vous !

JÉSUS

ÈVE TRI UNE

1. Les hommes nouveaux font tou-jours scandale.

2. Instruire les hommes vulgairesdes secrets de Dieu, c’est susciter ledésir et l’orgueil délirants, c’est en-gendrer le désordre et le malheurpour toujours.

3. Il y a un travail qui lie dans lamort, c’est celui du monde.

Il y en a un autre qui délie de lamort, c’est celui de Dieu.

4. Le premier s’accomplit difficile-ment et ne produit que la tristesse etla mort.

Le second s’exécute facilement etengendre la joie et la vie éternelle.

5. Il faut être intelligent et instruitpar Dieu pour reconnaître l’évidencede la création.

6. La science des hommes est unfumier recouvert de clinquant.

La science de Dieu est un or recou-vert de boue.

LA VIE PURE

1’. Le réveil brutal rend toute cho-se effrayante.

2’. Les joyaux divins ne parent queles hommes purs et que les femmesnettes.

« Ceux qui resplendissent le plus enDieu paraissent souvent les plus obs-curs dans le monde. »

3’. Les hommes font paraître lamort par le moyen du feu.

La nature fait paraître la vie par lemoyen de l’eau.

4’. L’esprit droit et simple pénètrefacilement jusqu’au centre de la terreoù repose l’or vivant.

« C’est la pauvreté du vide totalqu’il nous faut atteindre afin d’êtreemplis de Dieu exactement. »

5’. La malice des hommes les égaredans le nombre, et l’orgueil les scelledans la boue.

6’. La croûte terrestre égare les plussubtils observateurs, mais la mer inté-rieure illumine l’homme simple etcroyant.

Page 32: Le message retrouvé

LIVRE II

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7. Le propre de la vérité, c’estqu’elle suffit à elle-même; celui qui lapossède n’essaie de convaincre per-sonne.

8. N’accusez pas l’outil si vous êtesle mauvais ouvrier, et ne criez pas aumeurtre si vous livrez votre vie à lamort.

9. Un seul peut avoir raison contremille, et un saint dire vrai contre lemonde entier.

10. Il y a autant de mérite à se tairequand on a trouvé qu’il y en a à cher-cher quand on ne connaît rien.

11. La simplicité et l’amour deve-nus étrangers aux hommes font que laparole la plus claire est la plus délais-sée.

12. Réduisons par notre exemple lamédiocrité et l’hésitation des cœurstièdes.

13. L’aiguillon de la mort est làpour obliger les hommes à rechercherle pourquoi de toutes choses et d’eux-mêmes.

14. Le travail qui augmente les be-soins est vain.

Celui qui les diminue est sacré.Le monde pratique le premier.Les sages aident au second.

15’. Quand on leur offre l’eau pureils répondent : « Rendez-nous le poi-son auquel nous sommes habitués ».

16. Combien réfléchissent à l’œu-vre générale de Dieu?

Combien sont enseignés par le re-nouvellement de toutes choses?

Combien accomplissent l’œuvreparticulière du Seigneur?

7’. Celui qui est rassasié ne disputepas aux chiens l’ordure du chemindont il connaît l’origine et la fin.

8’. La grande bataille élimine lacrasse morte et fait paraître la lumièremouvante de Dieu.

9’. Un tas de boue ne renfermequ’un grain d’or pur.

10’. Dieu ouvre les yeux à ses en-fants, et ferme la bouche à ses amis.

11’. Quoi de plus méprisé que levêtement de Dieu?

Quoi de plus méconnu que la lu-mière du soleil ?

12’. Faire ce qu’on ne prêche pas etprêcher ce qu’on a fait seulement.

13’. Peu d’hommes méditent leschangements du monde jusqu’au cen-tre secret de la nature illuminante etilluminée.

14’. Dieu fait surgir les fruits de laterre par le moyen de l’eau et du feuunis en un.

« Ô miracle de résurrection! »

15’. Oublier sa misère pendant uninstant, c’est la retrouver grandie detoute une éternité.

16’. Le grand travail qui fait peur,celui qui libère de l’ombre de la mort,celui qui nivelle les montagnes, celuiqui fait germer la terre, celui qui faitbriller la vie et qui la fixe dans le Sei-gneur glorieux.

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LIVRE II

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17. Il n’y a personne au-dessus decelui qui connaît Dieu, excepté Dieului-même.

18. Celui qui n’est pas stupéfait eten admiration devant le mystère del’homme et devant les miracles de lanature, ne découvrira jamais Dieu.

19. Les ignorants parlent beaucoupet n’observent rien.

Le sage se tait et examine tout pourdécouvrir l’Unique.

20. L’ignorant prétend instruireceux qui ne demandent rien.

L’homme savant se tait et attendqu’on l’interroge.

21. Honoré ou méprisé, le sage de-meure égal à lui-même.

22. Tout le temps qui n’est pasconsacré à Dieu est un temps perdu.

Tout travail qui n’aboutit pas à luiest un travail inutile.

23. Ils croient follement créer avecleurs mains, sans comprendre qu’ilsne savent même pas faire des mains.

24. Le premier devoir pour le pluspetit comme pour le plus grand, c’estacquérir l’intelligence en priant Dieu,pour connaître l’évidence de la créa-tion.

25. La plus grande bataille et la plusgrande victoire, c’est acquérir la géné-rosité du cœur envers tous les êtres endécouvrant Dieu en soi.

26. Tous les savants du monde ju-gent stupidement de l’œuvre de Dieu,parce qu’ils considèrent seulementl’ouvrage et pas l’ouvrier.

27. Ont-ils vu comment la terreproduit l’eau?

Savent-ils par quelle voie l’eau en-gendre la terre?

17’. Il nage sur la grande eau, le vi-vant d’éternité, l’Unique.

18’. Les yeux neufs et innocentsvoient Dieu dans sa première nuditéet revêtu de la splendeur dernière.

19’. La connaissance de Dieu est laseule réalité qui sauve de la mort.

20’. Dieu prodigue tout ce qui estprécieux.

Le monde accapare tout ce qui estsans valeur.

21’. L’or qui sommeille dans laboue est aussi pur que celui qui brilledans le soleil.

22’. Les égarés regimbent ici, parcequ’ils préfèrent l’agitation qui lesmaintient dans la paresse de la mort.

23’. La science de la science consis-te à préparer les choses et à laisser faireDieu.

24’. L’amour de l’or le fait recher-cher jusque dans l’ordure, mais peud’hommes sont capables de le saisirdans le ciel et de le fixer dans la terre.

25’. Le soleil visible et le soleil in-visible mûrissent toutes choses jusqu’àla perfection aurée du fruit très parfait.

26’. La matière moyenne donne laconnaissance des essences extrêmes.

27’. Le brouillard condense la pluie,et les ténèbres couvent la lumière.

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LIVRE II

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28. Diront-ils dans quelle propor-tion l’eau amollit la terre?

Et ensuite comment la terre conso-lide l’eau?

29. Et de quelle façon tout retour-ne enfin en terre par le moyen dufeu?

30. Ils demeurent ignorants, or-gueilleux et stupides, Dieu se moqued’eux et ils trompent le monde.

31. Ils se flattent d’être les maîtresdu monde, mais aucun n’ose avouersa misère.

32. Leur vaine suffisance ne les em-pêche pas de tomber lourdement à lafin et de retourner au chaos boueux.

33. Leur science est née des inter-prétations sinistres de l’enseignementdes anciens sages.

34. Elle varie comme l’ombre etcomme le vent.

35. La science de Dieu est immua-ble comme le soleil et comme l’or.

« Nous passerons par le feu et parl’eau, et le soleil de Dieu nous embra-sera pour toujours. »

36. La partie ne peut juger la totali-té de l’Être, et celui qui est à la péri-phérie ne peut voir comme celui quise trouve au centre.

37. Il appartient maintenant àl’homme d’accomplir le premier pasvers Dieu, puisqu’il a aussi fait le pre-mier pas vers l’ombre.

38. Comme un aimant, Dieu feraaussitôt parcourir à l’homme le dou-ble du chemin.

28’. L’arc-en-ciel annonce les no-ces du ciel et de la terre.

29’. Le fruit rouge capable de sau-ver le monde.

30’. Les sages proclament leurignorance devant Dieu.

31’. Le fils de Dieu surmonte lamort en trois jours.

32’. Les limbes sont l’antichambrede Dieu, qu’il faut traverser pour par-venir au Père nouveau-né.

33’. La complication engendre lafolie et la mort inextricables.

34’. Le feu revêt toutes les formes,mais demeure fixe dans son intérieur.

35’. Tous les sages professent lemême enseignement.

L’eau dans la terre, et Dieu dansl’homme.

36’. Le feu n’est visible qu’au mi-lieu du ciel. Il demeure caché dans lecentre de la terre et dans l’eaumoyenne.

37’. La liberté accordée à l’hommelui permet toutes les folies et toute lasagesse.

La curiosité qui l’a perdu peut aussile sauver.

38’. La lumière descend sur la terreet remonte au ciel pour rassembler enDieu la poussière d’humanité disper-sée aux abîmes.

Page 35: Le message retrouvé

LIVRE II

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39. Il n’y a de véritable force et devraie faiblesse que du cœur.

Tous les secrets du monde sontcontenus en lui.

40. La plus grande récompensec’est éclairer un autre homme aprèsavoir découvert la lumière en soi.

41. L’imagination est l’outil qui dé-couvre Dieu.

La patience est celui qui le met enévidence.

42. C’est au milieu de la corruptionque la vérité apparaît clairement.

43. La création de l’Univers s’ac-complit dans la solitude acceptée etsuffisant à elle-même.

44. Quand le symbole est une réali-té, il est impossible de le découvrirsans l’aide de Dieu.

45. L’aveuglement et l’orgueil deshommes sont devenus tels qu’ilstransforment tous les biens en mauxau nom de la science et du progrès.

46. La vraie réussite s’accomplit auprofit de tous et aux dépens de per-sonne.

47. Lorsque les églises et les étatss’appuient sur la force du monde, ilsse soumettent à la mort parce que lapuissance de Dieu les abandonne.

48. Nous voudrions que votre peinene soit pas d’accuser celui qui vous re-prend, mais plutôt d’être fâché de prê-cher la vérité et de ne pas l’observer.

49. Ceux qui repoussent la fille etl’enfant se condamnent gratuitement àla mort.

39’. L’eau dans la graine et le feudans l’eau sont comme l’eau de lapierre et comme la pierre de l’eau.

40’. Peu de disciples savent profiterde la leçon des hommes sages, et dé-couvrir le don naturel de Dieu.

41’. L’eau dissout toute sorte dechose, mais le feu n’en coagulequ’une seule.

42’. La sainte Mère brille au milieudes ténèbres du monde.

43’. Il n’est rien ajouté à l’eau vier-ge si ce n’est le feu pour la mûrir.

44’. L’évidence du mystère aveugleles plus savants.

45’. Ce qui est trop fortement cuitne recèle que la mort et n’engendreque la mort.

46’. Dieu comble ses enfants sansprivation pour quiconque.

47’. Ceux qui possèdent le vraipouvoir spirituel contrôlent sans effortla puissance temporelle; cependant lacontrainte et la violence leur demeu-rent étrangères.

48’. En suscitant des saints plutôtque des savants, nous mériterons enfinun sage.

49’. Ils sont abandonnés dans lechemin et couverts par l’ordure.

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LIVRE II

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50. Dieu n’attend pas leur approba-tion pour mettre au jour ce qu’il lui aplu de créer.

51. Le sage recueille la mère et laloge jusqu’à ce que l’enfant paraisse aujour.

52. Dieu se moque des sciences,des lois et de la morale des hommes.

53. Tous les événements bons oumauvais sont utiles pour celui qui lesfait servir à son instruction.

54. Que sont même les livres saintscomparés au mystère de vie qui sub-siste dans le soleil et dans la terre? Ce-pendant, ils renferment la clef quiouvre et qui ferme la source de l’abî-me et le sceau qui couvre le germe duSeigneur des mondes.

55. La vérité suffit à elle-même.Tout ce qu’on y ajoute l’obscurcit.

56. Dieu ouvre les yeux à qui luiplaît sans l’aide d’aucun savant.

57. Les sciences professées par leshommes exigent de la subtilité etbeaucoup de peines pour être possé-dées en partie.

La science enseignée par Dieu de-mande la simplicité et la patiencepour être connue dans sa totalité.

58. L’injustice qui nous écrase est làpour nous rappeler que Dieu nous at-tend avec sa justice.

59. Celui qui est vraiment dévouéà Dieu ne porte aucune marque spé-ciale pour le signaler à la vénérationdes foules.

Il est nu et pauvre au monde.

50’. L’eau sainte vole au ciel ets’enfonce dans la terre pour mouvoirtoutes choses.

51’. Seul celui qui a acquis la con-naissance de Dieu sur les trois plans dela création peut être nommé délivrépour toujours.

52’. Les hommes passent, mais ladoctrine de l’Esprit demeure éternel-lement.

53’. Le monde entier aide l’hommequi cherche Dieu, mais rare est celuiqui comprend et qui accepte la leçonmystérieuse.

54’. Celui qui comprend loue leSeigneur dans son cœur.

Celui qui croit entendre et celuiqui ne saisit rien doivent prier et setaire.

55’. C’est dans les lieux communsqu’apparaît l’évidence du mystère.

56’. L’Esprit opère devant tous. Peule voient. Un seul le saisit et le fixe.

57’. La connaissance de l’arbre estmoins importante que celle du fruit,et celle-ci est moins utile que la con-naissance du noyau. Enfin c’estl’amande qu’il nous faut connaîtredans sa pureté et c’est le germe qu’ilnous faut manifester dans sa perfec-tion.

58’. La mort chasse la mort et faitparaître la vie cachée.

59’. La terre pure séparée de samort.

La lune blanche sortie de son om-bre.

Le soleil rouge lavé de ses taches.

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LIVRE II

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60. Les hommes ignorants mépri-sent la terre et le ciel qui les ont faitnaître et qui les nourrissent.

Les hommes sages s’efforcent d’unirce qui est bas avec ce qui est hautpour ne faire qu’une seule chose.

61. Il n’y a pas de nouvelle vérité. Ily a seulement des formes et des ex-pressions nouvelles de l’éternelle vietrès cachée et très évidente.

62. Il faut être très instruit et trèspuissant pour redevenir simple ethumble comme un petit enfant.

63. Dieu permet la tentation afinque nous soyons équitablement jugéspar nous-mêmes.

C’est une justice telle que toutecontestation augmente notre peine.

64. Le signe du mensonge, c’est lechangement, celui de la vérité, c’estl’immutabilité.

65. La plus grande joie que l’hom-me puisse éprouver, c’est la parfaitemanifestation de sa force en Dieu.

66. Dieu qui est la perfection de lascience et de l’amour, n’offre et n’ac-cepte que la science et l’amour parfaits.

67. La réflexion doit nécessaire-ment précéder toute expérimentationpour parvenir à la vraie connaissance.

68. La liberté, c’est tout savoir et setaire,

Tout avoir et ne rien posséder, Tout pouvoir et reposer.

69. Le naturel et le surnaturel sontmêlés si intimement que Dieu seulpeut les séparer et les réunir.

60’. L’eau sort de terre et retourneen terre jusqu’à l’épanouissement dela fleur blanche et jusqu’au mûrisse-ment du fruit pourpre.

61’. Celui qui m’incarne, ditl’homme céleste, connaît la voie sain-te des anciens sages de Dieu.

62’. Dieu : le fou que nous aimons,le sage qui nous épouvante !

63’. Celui qui est en Dieu com-mande même aux astres, car il possèdele corps et l’esprit purs unis dans l’âmeparfaite.

64’. Le feu jugera le monde pourri,mais les vivants de Dieu sortiront sainset saufs de l’épreuve terrifiante. Euxseuls !

65’. Le soleil fixe et parfait issu dela pure et vivante lumière qu’il en-gendre au commencement.

66’. Le trésor enseveli dans la terre.Le grand concentré de l’Univers.

67’. La fin du doute :L’expérience de Dieu par la con-

naissance de la nature et de l’homme.

68’. La quintessence du ciel et de laterre, qui produit le soleil et qui le re-çoit en mariage.

69’. En retournant la terre REA,nous découvrirons l’AER céleste quifait l’ERA divine.

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70. Celui qui travaille plus que nel’exigent les besoins naturels, épousel’enfer et la mort.

71. La recherche de la science deDieu est le seul travail qui se passe detoute approbation humaine.

Elle comble tellement ceux quil’atteignent qu’ils sont en état de toutdonner, alors que le monde ne peutplus rien leur offrir.

72. Quand les meilleurs hommessemblent perdus pour le monde, ilssont gagnés à Dieu qui possède tout.

73. Le maître peut libérer des pri-sonniers repentants, mais il ne délivrepas les esclaves volontaires de la mort.

74. Dieu a créé le monde qui seperpétue en soi-même.

Là se trouve l’enseignement unique.

75. Les hommes préfèrent leurspropres systèmes qui s’écroulent, leursinventions qui tuent et leur travail quienchaîne.

76. Dieu se moque des savants dumonde parce qu’ils le considèrentcomme étranger à son propre ouvrage.

Ainsi plus ils voient de merveilles,plus ils deviennent insensés.

77. Dieu est tout-puissant.Il renouvelle toutes choses sans effort.

78. On peut tout comprendre avecson inspiration.

On peut tout examiner avec son aide.On peut tout épurer avec sa science.On peut tout perfectionner avec

son art.Il possède tous les noms et n’en a

aucun.

70’. La nature produit tout parl’eau et par le feu.

Le sage perfectionne le monde dela même manière.

71’. La mère universelle existantpar Dieu qui la modèle à son gré.

La fécondante du ciel.La fécondée de Dieu.La féconde de la terre.« La vérité est une malédiction

pour ceux qui l’approchent et qui nela reçoivent pas. »

72’. La réunion des quatre élémentsforme la cinquième essence, racine dela lune et du soleil.

73’. Sous la bête, le Dieu secret, etdans la boue, la perle cachée.

74’. Le corps-esprit accomplit aisé-ment toute chose, car il est déjà entout depuis le commencement.

75’. Le monde mixte, trompeur ettrompé.

La roue qui ne se repose pas.

76’. L’extrême humiliation de lamort est l’entrée obligatoire à lasplendeur de la vie céleste, car la sépa-ration terrestre est le commencementdu ciel manifesté.

77’. Le commencement dans la terre.Le milieu dans l’eau du ciel.La fin dans le soleil.

78’. La terre produit l’eau et senourrit de l’eau.

L’eau engendre l’air et se vivifie del’air.

L’air devient feu et s’alimente dufeu.

Le feu tourne en terre et sort de laterre.

Page 39: Le message retrouvé

LIVRE II

23

79. Rien ne fait jamais défaut à ce-lui qui s’appuie sur Dieu.

80. Celui qui a obtenu l’amitié deDieu n’est ni gai ni triste. Il demeuredans la paix du Parfait et il aide leshommes réconciliés dans la Mèreaimante.

81. La plus grande volonté, c’est laplus grande patience.

La plus grande patience, c’est laplus grande acceptation.

La plus grande acceptation, c’est laplus grande sagesse.

La plus grande sagesse, c’est la vo-lonté et la voie de Dieu.

82. C’est en confrontant les doctri-nes de tous les livres saints qu’on peutdécouvrir la vérité de l’Unique.

83. Étudions les triples mystèresanciens.

Révérons les doctrines et les fablessacrées.

Cherchons le bien qui subsiste dansle mal.

Méditons les ouvrages des prophè-tes et ceux des saints philosophes.

Comprenons qu’il n’y a qu’un seulDieu, une seule science, et une seulecréation partout et toujours.

84. Heureux celui qui se tait jus-qu’au temps de la connaissance, parceque son ignorance ne se retournerapas contre lui pour l’accabler au jourde la séparation.

85. Celui qui se décourage à la pre-mière ou à la millième tentative, n’estpas digne de posséder le don de Dieu.

86. L’unique voie qui mène à lapossession de Dieu, c’est la connais-sance de la nature et de l’homme.

79’. Le camphre d’or où réside tou-te la vertu de la terre et du ciel.

80’. Le poète fou et saint qui en-tend Dieu et qui le traduit.

Il flambe en éclairant le monde etparle de la vie aux rochers de la terrejusqu’à les éveiller de leur mort soli-taire. Sa joie et sa peine sont incom-municables.

81’. Mille noms et mille visages, surl’unique pureté contenue dans notrecœur.

«Ô lumière universelle des mondes! »«Ô feu très secret de l’Unique! »«Ô perfection très sainte de l’Union! »

82’. Le Père au centre.Le Fils à la périphérie.L’Esprit Saint entre deux.Tous en Un toujours.

83’. Toute humidité sera chassée dela terre, et le feu consumera la crasseimmonde jusqu’à ce que le sel virginalparaisse, auquel sera rendue l’eau cé-leste pour former le nouveau mondede Dieu.

« Qui nous fera entendre cette pa-role du commencement et de la findes temps? Qui nous montrera le ger-me dénudé de la création parfaite duSeigneur? »

84’. Quand on cherche Dieu, onn’a pas le temps de s’occuper du mon-de, comme lorsqu’on court après lemonde, on ne peut pas reposer dansl’Unique.

85’. L’eau de la terre et la terre del’eau, voilà le mystère du Seigneur in-carné dans la chair du monde.

86’. Les métamorphoses du mondeenseignent le clairvoyant et le ramè-nent à la source universelle de la vie.

Page 40: Le message retrouvé

LIVRE II

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87. Le don exige le commande-ment, la médiocrité demeure dansl’obéissance.

Quand la règle est violée, les socié-tés sombrent dans le chaos.

88. Connaître les trois fondationshéréditaires de l’homme, c’est possé-der la science.

L’âme qui vient de Dieu, l’espritqui vient des astres, le corps qui vientde la terre.

89. Les querelles proviennent de laconfusion des esprits, de l’emporte-ment des passions, et de l’inexactitudedu langage.

90. L’homme fort commande sansparler et il est obéi.

Le faible crie sans cesse et personnene l’écoute.

91. Il n’y a pas de plus grande ma-lédiction que d’être verrouillé dansl’orgueil de l’esprit et dans la grossiè-reté du sentiment.

87’. Le feu domine finalement l’eaudans la création cachée et transformetout en terre sainte.

88’. Celui qui délivre l’homme en-seveli, reçoit tout du Père, par lemoyen de la Mère et du Fils manifes-tés clairement.

« Nous ne prêchons ni le vent, ni lafumée, ni la cendre, nous prêchons lavie sauve en âme, en esprit et en corpsressuscités. »

89’. La terre couve l’aigle lumi-neux. Qui le saisira à sa sortie del’œuf ? Et qui l’élèvera jusqu’à son re-tour à la terre sainte?

90’. Écouter et regarder en soi pourconnaître Dieu dans l’Univers, c’est lavoie directe.

91’. La folie apparente du secret deDieu exclut les orgueilleux, les cupi-des et les impies.

Nous sommes enfants des saints et nousattendons cette vie que Dieu doit donner àceux qui ne lui retirent jamais leur fidélité.

TOBIE

Beaucoup paraissent hors de l’Église quisont dedans ; beaucoup paraissent dedansqui sont dehors.

AUGUSTIN

Page 41: Le message retrouvé

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LIVRE III

Je suis dans le Père, et le Père est enmoi.

JÉSUS

Ô Père, tu es dans mon cœur et nul nete peut connaître si ce n’est moi ton fils.

AKHENATON

UN ÊTRE VIE

1. La prière est le moyen le plus ac-compli du développement de la vo-lonté en Dieu.

2. Dominer les autres est une facileillusion.

Dominer soi-même est une dureréalité.

3. Qui est assez grand pour demeu-rer caché?

Qui est assez connu pour resteranonyme?

Qui est assez généreux pour toutposséder?

Qui est assez puissant pour ne rienexiger?

4. Toute la science des hommesleur a-t-elle jamais fait repousser uncheveu? Effacé une ride? Redonné lajeunesse? Les a-t-elle sauvés de lamort, comme fait l’amour de l’Uni-que pour ses amis secrets?

5. La dispersion et l’agitation en-gendrent la triste folie du monde.

GLOBE SANS TACHE

1’. L’eau qui jaillit de la terre sainteretombe en pluie d’or sur le mondeenténébré.

2’. L’étude du monde moyen don-ne la connaissance du grand Univers.

3’. Tous voient l’ancêtre, quelques-uns le reconnaissent, un seul le ré-veille et délivre le monde du péché.

« Donne-nous ton NOM secret, ôSeigneur, si tu juges que nos cœurssont assez purs pour ne pas enmourir. »

4’. Liquéfier la terre et concentrerl’eau, puis marier la terre à l’eau etjouir de la paix du Seigneur dans lapierre sanctifiée par l’Union.

5’. L’amour s’emparera de la vertudu soleil, et la multipliera jusqu’au re-pos du Seigneur ultime.

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LIVRE III

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6. Demeurons silencieux et solitai-res, scrutons attentivement la naturemouvante, prions Dieu avec amour etdépassement, ainsi nous arriveronsaisément à la lumière qui enfantel’Univers.

7. Quand un saint guérit un mala-de, il lui apprend ensuite à aider lesautres. Ainsi il le guérit deux fois.

8. Comment saisirons-nous le mys-tère des choses cachées, si nous necomprenons pas l’évidence de cellesqui nous aveuglent?

9. De l’œuf couvé sort un poulet,mais personne n’y prend garde.

10. L’accoutumance à la mort del’esprit nous masque les miracles deDieu et de la nature.

11. Il est superflu d’attaquer lascience des hommes, puisqu’elle sedétruit elle-même.

12. On ne peut se débarrasser d’unméchant qu’en essayant de l’amender.

Le temps et le malheur en viennentfacilement à bout et séparent en lui cequi est bon de ce qui est mauvais.

13. À force d’intransigeance et derigueur imbéciles, on écarte les hom-mes droits des choses saintes.

14. La simplicité et la paresse desfoules font du dieu vivant une idole,et de la religion la peur.

15. Disputer avec un ignorant, c’estdevenir plus faible que lui.

16. Le sage repose dans la plénitudede l’unique lumière.

Le fou s’agite dans le vide des ténè-bres multiples.

6’. Les noces célestes font jaillir laclarté des étoiles.

Les noces terrestres manifestent lepoids et la vertu de l’or lumineux.

7’. De Saturne à la lune et au soleil,il n’y a qu’une voie qui est l’épurationpatiente du corps brut jusqu’à l’unionde l’esprit net avec l’âme parfaite.

8’. L’astre externe se joint au soleilinterne pour engendrer l’unique clarté.

« Ô beauté secrète! »

9’. La lumière des astres brille auciel et à l’intérieur de la terre.

10’. C’est elle qui libère la fontainede vie où sommeille le germe du cielet de la terre.

11’. Tout ce qui s’accomplit en de-hors des lois naturelles est mort et en-gendre la mort.

12’. La vraie nature de l’homme estla lumière céleste couverte par l’om-bre de la mort.

« Le chercheur d’idéal est un foudangereux. Le chercheur de réalitétranscendante est un sage bénéfique. »

13’. Celui qui demeure pauvre enDieu peut posséder le monde sansdanger de mourir.

14’. La vie du soleil est visible auciel, et sensible sous l’écorce de la terre.

15’. La corruption met toute puretéen évidence.

16’. Nous devinons Dieu dans letemps d’un souffle, mais lui nous con-sidère pendant l’éternité.

Page 43: Le message retrouvé

LIVRE III

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17. La vérité se cache sous le voiledes fables et des paraboles, il faut unesprit très droit et très pénétrant pourla découvrir, comme il faut un œilbien exercé pour reconnaître le dia-mant sous l’enveloppe qui le protège.

18. Les philosophes divins, lessaints, les poètes, les artistes et les en-fants, pensent et agissent souvent enDieu.

19. Cependant, quand les premiersparlent, tous doivent écouter humble-ment et se taire.

20. Les hommes grossiers ne sontjamais étonnés devant la création stu-péfiante de Dieu.

Ils ne voient rien, n’admirent rien,n’aiment rien, ne comprennent rienet ne trouvent rien.

21. La force de la véritable philoso-phie, c’est de considérer ce qui est etnon pas ce qu’on croit être.

22. Peu d’hommes sont capablesd’agir en Dieu dans la veille, dans lerêve et dans la mort.

23. Les fonctions de l’homme su-périeur sont parfaites et complètes, etc’est en cela qu’il se rapproche deDieu.

24. La plus infime partie de l’Uni-vers est une image du tout, et suffit àelle-même.

25. La naissance et la mort, l’actionet le repos, la lumière et les ténèbres,l’union et la séparation, viennent dumouvement des quatre qui font leschangements du monde.

26. Le repos de Dieu s’établit dansla pureté, lorsque les éléments sontunis dans un équilibre parfait.

17’. Dans le centre de l’Univers etdans le cœur de l’homme, sont conte-nus les mystères de Dieu.

Qui creusera l’abîme? Qui mani-festera la vie de la terre? Et qui conso-lidera la rosée du ciel?

18’. L’oubli de soi grandit l’hommejusqu’à l’origine sans limite dont estrevêtu l’Inconnu.

19’. La connaissance fait reposerl’homme dans le centre immuable quiporte la mer mouvante du monde.

20’. Les sens privés de l’esprit ram-pent misérablement sur la croûteterrestre; mais l’esprit sans les sens pé-nètre jusqu’au tréfonds du ciel et de laterre. Cependant, c’est l’amour quinous fait reposer dans l’unique clarté.

21’. La lumière du bois présage leDieu dans l’homme, et le fruit de no-tre terre nous fait héritiers du Pèremagnifique.

22’. Ceux qui sont morts à l’eausainte sont doublement privés du feucéleste.

23’. Il ne suffit pas d’atteindre la lu-mière pendant quelques instants ; ilfaut pouvoir s’y maintenir durant toutel’éternité.

24’. Le cœur du ciel et de la terreest comme un œuf caché dans la merdu monde.

25’. L’imagination du Seigneur vitsous la terre et vole dans le ciel pouranimer les mondes. Qui la saisira dansses mains? Et qui la fixera dans soncœur?

26’. La joie et l’étonnement de ce-lui qui se découvre en Dieu, n’ont pasde fin.

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LIVRE III

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27. On ne tue pas les morts pourles instruire ni pour les sauver, on lesbaptise de feu et d’eau et on les confieà la terre et au ciel.

28. Le monde est pluriel, maisl’homme est singulier.

29. La vérité ne perd jamais leshommes, ce sont eux qui la délaissent.

30. L’homme sage ne demanderien à ceux qui croient tout avoir etqui ont peur de tout perdre.

31. Ceux qui, réduits au pain et àl’eau, sont encore joyeux, viennentplus facilement à bout du monde quele monde ne vient à bout d’eux.

32. La haine est le point extrêmede la faiblesse dans la séparation, com-me l’amour est le point culminant dela puissance dans l’union.

33. Les hommes soupirent après lesétoiles sans savoir que le soleil roulesous leurs pieds et repose quelquefoisdans leurs mains d’aveugles.

« La pierre brute deviendra prière,et la prière deviendra pierre précieuse. »

34. La nature enseigne le sage, et lesage aide la nature afin que le fruit pa-raisse à la vie et devienne parfait.

35. Un simple berger peut être plusinstruit que cent mille savants réunisdans le monde, et un misérable idiotpeut montrer au sage la lumière duParfait.

36. Dieu est présent aussi long-temps que nous sommes là.

27’. La patience de la grâce nousdélivre des plus sombres prisons.

La douceur de l’amour fait fleurirnotre vie cachée.

28’. La grande connaissance de-meure au fond de nous.

29’. Dans les ténèbres, la lumièreest une avec Dieu depuis le commen-cement.

30’. Celui qui connaît l’issue detoute chose est sage parmi les sages,dieu parmi les dieux et fou au milieudes hommes vulgaires.

31’. On ne peut vaincre la folie dela mort dans le monde qu’en prati-quant la sagesse de la vie en Dieu.

32’. La dureté et la sécheresse de laterre pour la mort.

La souplesse et l’humidité de l’eaupour la vie.

Le combat des deux fait paraître lagloire du tout.

33’. Tous voient le ciel à découvert.Quelques-uns utilisent l’influence

des étoiles.Une poignée capte la lumière de la

lune.Mais un seul incarne la vie du soleil

très parfait.

34’. Celui qui sait unir les contrai-res de même nature possède la science.

35’. Celui qui possède le sel de laterre assaisonne le monde à son goût,il saupoudre tout mal jusqu’à le fairedisparaître en témoignage de la glo-rieuse vertu de Dieu.

36’. La perfection qui s’accompliten secret ne suscite aucune entrave.

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LIVRE III

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37. Ce qui paraît absurde et in-croyable, est souvent une barrièredestinée à arrêter les hommes remplisd’orgueil et de malignité.

38. Celui qui sait tout est commecelui qui ne sait rien.

Cependant, l’un repose et l’autres’agite, l’un se connaît, l’autre est con-nu, l’un crée, l’autre est créé.

39. L’ange et le démon nous sontincompréhensibles, mais la nature hu-maine nous éclaire merveilleusement.

40. La voie de la sagesse, de la sain-teté et du génie, c’est la solitude inté-rieure où couve l’étoile de notrenaissance divine.

41. Chaque terre produit au jour ceque Dieu y a enfermé dès le com-mencement et rien d’autre.

42. Il est aussi vain de vouloir sepasser de tout que d’essayer de toutposséder dans ce monde.

43. Celui qui sait tout ne discute derien.

Celui qui a tout ne refuse rien.Celui qui peut tout ne se flatte de

rien.Celui qui a l’amour ne méprise rien.

44. Nous sommes souvent fautifsquand nous croyons les autres coupa-bles. Il faut une grande lucidité et unegrande loyauté pour découvrir cela.

45. Il vaut cent mille fois mieuxêtre le dernier devant Dieu que lepremier parmi les hommes.

37’. En élevant la terre jusqu’au cielet en abaissant le feu jusqu’au tom-beau, nous obtiendrons la gloire deDieu par le moyen de l’eau et de l’airmoyens.

38’. Tous les deux sont en un, maisun seul se connaît au-dedans et au-dehors et subsiste dans la gratuité dudon perpétuel.

39’. « L’homme épuré engendre lemonde parfait. »

Fuyons les méchants et leurs œu-vres, car tout est impie en eux et va àla mort.

40’. Celui qui sème et qui récolte lalumière du soleil, possède la plus hau-te vertu et le plus grand trésor dumonde total.

41’. La vérité apparaît d’abord crue,il faut ensuite la cuire pour l’offrir auxhommes.

42’. L’homme instruit demandetout à Dieu, mais il n’imagine aucunmoyen, afin de ne pas entraver le dondu ciel.

43’. Le soleil tout-puissant éveille lavie jusque dans la terre morte et la faitgermer jusqu’au ciel de résurrection,mais c’est l’eau mère qui fait fructifierla semence de l’or pur.

44’. Le sage voit le défaut et la ver-tu de toute chose, mais il est trop oc-cupé à rejeter l’un et à glorifier l’autre,pour en parler.

45’. L’homme intelligent élimineles envieux, en proclamant sa nullitédevant tous.

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46. La sagesse de Dieu dépasse debeaucoup notre courte vue et notrefaible intelligence.

47. La puissance première, suprêmeprincipe, créateur et pivot du monde,est comme Dieu reposant dans la vieau milieu de la mort.

48. L’Univers est le cadre del’homme, et l’homme est le cadre deDieu.

49. Le plus facile et le plus difficile aumonde, c’est savoir qui nous sommes.

50. Quand le monde nous repous-se, c’est parce que Dieu nous attire ;mais combien répondent à l’amourpar l’amour?

51. Aucune parole ne doit être ac-ceptée sans un examen rigoureux etlong, afin de séparer le vrai du faux.

52. Dans l’œuvre de Dieu, le mou-vement et le temps sont les juges quifont paraître la vérité.

53. Celui qui n’augmente pas letravail nécessaire à sa vie, est un hom-me sage et libre.

54. Quand nous croyons perdre ouacquérir quelque chose ici-bas,offrons-le à Dieu. Ainsi nous seronstoujours heureux en tout.

55. Dieu rêve les créations pour saconnaissance et pour sa joie.

56. Le sage est seul avec Dieu,comme Dieu est seul avec lui-même.

46’. C’est la prière jaillissante detout l’être qui rompt les frontières ducorps et nous fait un avec Dieu.

47’. Le commencement des com-mencements, le mystère des mystères,le voile protecteur de l’éternité.

48’. Le centre du centre est commele feu au milieu de la grande eau.

49’. Celle qui nous délivre de touteobscurité.

Celui qui perfectionne toute pureté.

50’. Celui qui est digne de recevoirl’instruction, se désigne à Dieu par laforce de son désir et par la puissancede son amour.

51’. L’aboutissement de la science,c’est l’expérimentation de Dieu dansla sainte Mère.

52’. Concentré, il se dilue;dilué, il se concentre.

53’. Pour un saint qui atteint Dieu,des millions de morts retombent dansla fosse commune.

54’. Celui qui convoite l’Universne s’embarrasse pas de l’ombre dumonde.

55’. L’oiseau qui sort du rocher re-tourne à la pierre.

56’. La lumière se dilate jusqu’àl’éther impondérable, et se concentrejusqu’au soleil fixe et pesant.

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57. Les mystères de Dieu ne doi-vent être proposés qu’aux hommessaints. C’est un crime d’en parler àceux qui demeurent volontairementdans la mort immonde.

58. L’Univers et l’atome forment lecorps unique de Dieu. Qui les cuiraau feu doux de l’amour?

59. Appliquer uniquement notrevolonté à trouver Dieu en nous-mêmes, c’est abréger au maximum letemps de notre exil.

« Efforçons-nous à ne rien faire afinque Dieu puisse nous parler et afinque ses anges puissent nous servir sansentraves. »

60. La nuit contient le jour. Lemort couvre le vif. Le dur reçoit lemou. Ainsi Dieu manifeste la vie, et lavie manifeste Dieu.

61. L’ignorant parle toujours de cequ’il ne connaît pas.

– L’homme instruit s’entretientquelquefois de ce qu’il connaît.

– Le sage écoute et se tait.

62. La plus parfaite joie, c’est adorerDieu.

La plus haute science, c’est imiterson œuvre.

Le plus grand trésor, c’est le décou-vrir et le conserver en soi.

63. L’amour inexprimable n’admetrien autre que lui-même.

64. Le repos contient le mouvement.Le mouvement engendre le chan-

gement.Le changement purge la création.

57’. La nuée qui vole au-dessus desmontagnes, niche dans les cavernes dela terre où elle couve l’unique clarté.

58’. Le sage brille au-dedans et pa-raît obscur au-dehors.

Il ressemble à l’origine du mondequi repose ignorée de tous.

59’. Le froid et le sec paraissent au-dehors.

Le chaud et le sec se manifestentau-dedans.

L’humide relie le ciel et la terre.

60’. En plaçant le dedans au-dehors, nous ferons paraître l’invisibledans le visible et la lumière de Dieuilluminera la terre des hommes.

61’. Entre les deux faces de Dieu, iln’y a que la différence de la pierre à lapierre, mais l’une est obscure etl’autre brille magnifiquement.

62’. Si tu veux connaître le com-mencement, étudie la fin et si tu veuxparvenir à la fin, prends le commen-cement.

« Désunir n’est pas disperser. Réu-nir n’est pas ajouter. »

63’. L’eau qui sort de la terre re-tourne à la mer vivante du grandmonde.

64’. La création épurée manifesteDieu en trinité une et en unité triple.

« Consumer n’est pas tuer. Cuiren’est pas détruire. »

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65. Celui qui a trouvé Dieu n’obli-ge personne à croire.

La plénitude de l’amour et de laconnaissance lui suffit.

66. Celui qui sait et qui peut estcomme celui qui est.

67. La honte est l’unique châtimentde celui qui reconnaît son ignorance.

Dieu est réellement grand et géné-reux.

68. Quand un peuple méprise,maltraite ou tue ses sages, ses saints,ses enfants, ses poètes et ses artistes, lanation est près de sa fin.

69. En se présentant aux autrescomme ignorant et incapable, on ob-tient facilement la paix nécessaire à laquête de Dieu.

70. Celui qui fait le bien, ne se metpas en peine du mal qu’on fait autourde lui.

71. Celui qui instruit les foules estrejeté par tous, ensuite il attire tout lemonde; c’est la justice de Dieu.

« Les sophistes nous amusent bienun temps, mais ils nous laissent lecœur et les mains vides, à la fin. »

72. Le saint est seul avec Dieu aumilieu des hommes vulgaires, commele mercure et l’or sont unis parmi lesdéchets de la terre.

73. Il existe des esprits faits pour serencontrer et pour communier entreeux; leur nombre varie peu à traversles âges.

74. Les marques extérieures du mé-rite sont la preuve de l’impuissance etla juste compensation offerte aux mé-diocres.

65’. Tout ce qui est véridique au-dedans est aussi valable au-dehors, carles deux ne font qu’un en trois.

66’. Le feu central mûrit la lumièrecéleste.

67’. Il n’y a rien dans l’Univers quine soit aussi dans l’homme.

Le grand monde peut donc délivrerle petit et le petit peut aussi rassemblerle grand.

68’. La haine que les médiocresportent à la connaissance, à l’amour, àla vie, à la grandeur, à la beauté, n’apas de borne.

69’. La réalité la mieux éprouvéepar le saint paraît justement absurdeau plus grand nombre.

70’. La vie instinctive domptée, ca-nalisée et sublimée dans sa sourcemène à la sainteté.

71’. Dieu, qui est vie et feu, mani-feste l’Esprit Saint par la mort et par larésurrection de son Fils.

« Parmi tous ces intelligents quinous décrivent le monde où noussommes prisonniers, quel est celui quis’en sort et qui nous en délivre? »

72’. L’acceptation et le détache-ment guérissent toutes les folies, parcequ’ils mènent à l’oubli de soi qui estla sagesse de Dieu.

73’. Les combinaisons du perpé-tuel devenir sont infinies. Dieu seuldemeure inchangé dans son vêtementde vie.

74’. Celui qui cherche Dieu enpensée et en action doit écarter les ap-parences de la mort, qui s’opposent auretour de l’or céleste.

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75. La médiocrité assure contre lestrop grandes douleurs et contre lestrop grandes joies.

76. Les saints ne sont pas aimés dumonde parce qu’ils exigent trop desgens vulgaires.

77. Quand un bon enseignementest donné à des hommes médiocres,ils le rendent plus néfaste que l’igno-rance même.

78. Tout ce qui est public s’avilit etse perd.

Tout ce qui demeure secret gardesa vertu et son prix.

79. L’imbécillité est un frein appli-qué à la malfaisance, car elle empêchele choix systématique de ce qui estmauvais pour les autres et pour soi.

80. La limitation des désirs et l’ac-ceptation du changement engendrentle détachement, la liberté et le reposnécessaires à la recherche du Parfait.

81. Sans la volonté de guérir, il n’ya pas de cure possible ; il faut donc in-terroger tout malade avant de rien en-treprendre.

82. La femme désagrège l’hommejusqu’à l’eau de l’air.

L’homme consolide la femme jus-qu’au feu de la terre.

De ces deux jaillit l’infini de lacréation parfaite qui manifeste la gloi-re de l’Unique sur la terre des vivants.

83. Il faut faire en sorte que chacunsoit jugé par ses actes et par sespensées ; c’est le vrai jugement deDieu que personne ne saurait contes-ter sans se condamner davantage.

75’. La précaution inutile et la mortmitoyenne.

76’. Une seconde d’intuition révèlece que mille ans de travaux ne per-mettent pas d’entrevoir.

77’. L’eau est universelle, les se-mences sont particulières.

L’une dissout, les autres consoli-dent, mais une seule chose contientDieu en secret.

78’. Sublime vierge revêtue de ter-reur.

Aliment vivant du monde.Nourrice du soleil.Sainte Mère des hommes.

79’. La nature se dévoile devant leshommes simples et patients, maisaucune contrainte ne saurait l’obligerà se montrer nue aux sots et aux or-gueilleux.

80’. Celui qui veut entrer en Dieudoit devenir comme Dieu, c’est-à-dire très pur et très parfait commel’eau et comme le feu célestes.

81’. La prudence du sage consiste àinstruire ceux qui le demandent et àne forcer personne à croire ou à sa-voir.

82’. La liquéfaction et la végétationde la terre sont le premier mystère.

La solidification et l’animation del’eau forment le second mystère.

L’alliance de la première eau avecla seconde terre constitue le troisièmemystère.

83’. Si notre chance semble êtretrop mauvaise, consacrons-la à Dieuqui la fera devenir excellente, car leSavant sait délivrer et mûrir notre lu-mière enfouie dans la mort.

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LIVRE III

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84. Le don inné, qui vient du passé,détermine l’état présent, qui prépare àson tour le don à venir.

85. Il est plus aisé d’abaisser unegrande œuvre jusqu’à soi que de s’éle-ver jusqu’à elle, mais il est indispensa-ble de croître et de mûrir après avoirgermé.

86. Savoir, c’est comprendre que laplus petite chose créée par Dieu vautmieux que toutes les œuvres humai-nes réunies.

87. Le seul but utile ici-bas, c’estatteindre Dieu; tout le reste est com-me un rêve, comme la poussière etcomme la mort.

88. La projection patiente et réso-lue de la volonté vers un but choisi,est le secret de la réalisation du désir.

89. Le sage ne condamne pas la fo-lie des hommes, parce qu’il se sou-vient d’en être sorti depuis peu.

90. Le bonheur, c’est adorer Dieuen paix et user du monde comme enrêve.

91. Effacer le malheur et pardonnerles offenses n’est pas les oublier, c’estles dominer seulement, afin de ne pastomber dans l’ornière de la haine.

92. Si la vérité réjouit et éclairel’homme sage, elle blesse et égarel’ignorant ; c’est pourquoi elle de-meure voilée dans le monde.

84’. Aucune injustice dans l’état dechacun, par conséquent le silence etl’acceptation conviennent égalementà tous.

85’. Dans les limites où l’eau monteet descend, et là où la lumière des as-tres et le feu central se joignent, la vieprend corps : sous terre, sur terre,dans l’eau et dans l’air.

86’. Quand nous serons préparés àsuivre la mort sans nous retourner,nous pourrons jouer avec le mondesans crainte de mourir.

87’. Vivre, aimer, désirer, souffrir,expérimenter, connaître, choisir, arriverau repos, c’est le destin de l’homme.

88’. La prière inspirée constitue lemoyen, et Dieu est le but.

« Sens aiguisés, muscles abandon-nés, jambes pliées, bouche fermée,souffle coupé, sang purifié, tête vidée,cœur apaisé. »

89’. Dans le meilleur homme,quelque chose de mauvais demeure,et dans le plus mauvais subsiste uneétincelle de lumière.

90’. Nous verrons le monde sans il-lusion quand nous aurons trouvéDieu.

91’. Épargnons la vie qui nous en-toure, ainsi nous augmenterons cellequi subsiste au-dedans de nous.

92’. Celui qui cherche le secret deDieu trouvera la vie s’il demeure sim-ple et droit, sinon la folie et la mort ledisperseront aux abîmes.

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LIVRE III

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93. L’homme supérieur accomplittout solitairement.

Les hommes inférieurs corrompenttout en commun.

94. L’épreuve confirme les saints etenseigne les impies.

« Celui qui accepte est vite délivréde la pression du malheur, car il reçoitaussitôt le remède divin. »

95. Si l’obéissance des inférieursdoit être basée sur le désir de se per-fectionner, l’autorité des supérieursdoit se justifier par la volonté d’aideret d’instruire.

96. Si le livre aide un homme àparvenir jusqu’à Dieu ou à l’appro-cher, il n’aura pas été écrit en vain.

97. La lumière du monde sort desténèbres universelles pour engendrerle jour de Dieu.

98. Il y a deux enseignements etplusieurs sens. Dieu les mettra en évi-dence, ou les voilera à son gré.

99. En bénissant ceux qui croientnous dépouiller et nous contraindre,nous ne perdrons rien de plus, mais aucontraire, nous deviendrons plus ri-ches de leurs dépouilles et plus assurésde leur défaite ultime ou de leur con-version imprévue.

100. Donner la forme à la nature,c’est le propre de Dieu.

– Détruire l’apparence, c’est l’œuvredes fous et quelquefois, celui des sages.

– Imiter les procédés naturels, c’estle travail de l’artiste.

– Contrefaire les aspects du monde,c’est la folie de l’ignorant.

93’. Le feu et l’eau séparent ce quiest mêlé dans le monde, et concen-trent ce qui est uni par Dieu.

94’. Celui qui a vaincu le monde,dans le monde et par le monde, estdéclaré vainqueur devant Dieu.

« La première charité, c’est penseraux autres, la dernière, c’est penser àDieu uniquement. »

95’. Seuls les hommes sages con-naissent l’art d’enseigner le monde parl’absurde, mais nul ne les entend plus.

« Fais bien ce que tu as à faire parmiles hommes, mais n’en escompte rienet n’y crois surtout pas. »

96’. Chaque chose émerge de sonchaos et se perfectionne en soi-même.

97’. Elle sera trouvée par peud’hommes qui en valent beaucoup.

98’. La vierge resplendissante et sonfils doré reparaîtront sur la terre desvivants.

99’. Tous ceux qui prêchent Dieuparlent la même langue, mais nous lesentendons différemment.

100’. N’expliquons rienà personne. Efforçons-nousplutôt de trou-ver et de mani-fester la véritéde vie qui en-seignera tout àtous.

La création,

La science,

L’art,

L’artifice.

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LIVRE III

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101. Le plus grand parmi les hom-mes, c’est celui qui peut accorderl’enseignement de la nature avec celuides livres saints pour ne faire qu’uneseule chose.

102. Les religions, les arts, les scien-ces et les lois ne doivent pas être sou-mis aux hommes médiocres quidégradent tout.

103. Si nous entendons directe-ment l’enseignement du Seigneur,abandonnons-nous à lui et laissons leslivres aux suivants qui le cherchent àtâtons.

103’’. Les intelligents expliquenttout, mais ils entrent dans la fosse etils n’en ressortent pas. Alors à quoibon toute leur science ?

101’. Confier la direction des hom-mes à ceux qui en ont le plus grandamour et la plus grande connaissance,c’est honorer Dieu et le servir utile-ment.

102’. La terre redeviendra commela boue, comme la vie et comme l’orsous le souffle du Très-Haut.

103’. Tout appartient à Dieu, mêmela mort, qui le dissimule sagement.

« Ceux qui disent à présent : “C’estobscur”, s’écrieront au jour du juge-ment : “C’était aveuglant et nous n’avonsrien vu”. »

Il en est du royaume de Dieu commed’un homme qui jette la semence en terre :qu’il dorme ou qu’il veille, la nuit et lejour, la semence germe et croît sans qu’ilsache comment, car la terre produit d’elle-même son fruit.

JÉSUS

La vérité germera de la terre, et notreterre donnera son fruit.

DAVID

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LIVRE IV

La pierre rejetée par ceux qui bâtissaientest devenue la pierre angulaire du faîte.C’est l’ouvrage du Seigneur et c’est unemerveille devant nos yeux.

DAVID

Oh ! que je sois régénéré, que mon es-prit soit purifié et sublimé, que souffle enmoi l’Esprit d’en haut, que je voie le feudivin.

PRIÈRE ÉGYPTIENNE

VERTU NIÉE

1. L’admiration et l’étude des œu-vres naturelles mènent à l’amour et àla connaissance de Dieu.

2. Les alternatives de la foi et dudoute font tout le drame de notrequête divine.

3. L’abandon à la volonté divine,c’est l’aveu difficile de notre ignoran-ce et de notre impuissance.

4. Le sage qui perd un ami demeu-re sans surprise et sans tristesse, parcequ’il est depuis longtemps seul avecDieu.

« Les vrais amis demeurent toujoursunis dans le Seigneur doré. »

5. Il faut examiner attentivementtous nos désirs terrestres pour com-prendre qu’ils sont vains, et quel’amour et la connaissance de Dieusont la seule fin désirable.

6. La connaissance du bien et dumal provoqua la chute du premierdieu créé.

LE VOILE

1’. La terre noire endormie.La vivante lumière du monde.Le Sauveur rouge très parfait.

2’. Tout ce qui s’éloigne de la na-ture va à la mort, et tout ce qui pénè-tre l’homme aboutit à Dieu.

3’. Donnons et recevons tout avecdétachement, afin de connaître l’unitédes hommes en Dieu.

4’. L’amour nous délivre de la soli-tude, en nous faisant un avec les hom-mes sur la terre, et il nous mène à laconnaissance, en nous faisant un avecDieu dans le ciel.

5’. La voie de la connaissance résidedans la confiance de l’amour, qui estla foi parfaite dans le pouvoir de l’Es-prit saint en action.

6’. L’étude de la nature et del’homme mène à la connaissance del’Univers divin.

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LIVRE IV

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7. Emprisonné dans la mort, il nepeut être délivré que par sa partie de-meurée pure et libre en Dieu.

8. La connaissance du secret divinlibère du monde moyen. Le nouvelétat de pureté sera conscient et plusaccompli que le premier.

9. On évite les troubles en faisantparticiper les hommes doués et vi-vants aux charges et aux bénéfices dela nation.

10. Le juste qui est enterré vivantbrise tout ce qui s’oppose à sa résur-rection.

11. Celui qui médite sur la fin detoutes choses acquiert la vraie science.L’aspect en est disgracieux, mais lefruit est doré et vivant.

12. Le sage parle peu, observe toutet agit rarement. Il connaît l’inanitéde tout ce qui n’aboutit pas à Dieu.

13. Tout homme doit faire bénéfi-cier ses semblables des dons qu’il a re-çus de Dieu, afin de participer à ladélivrance générale et particulière del’Univers mixte.

14. Toute joie, tout amour et toutevie sont dans la contemplation, dans laconnaissance et dans la possession deDieu.

« Témoignons notre foi en Dieupar la vérité du Livre qui manifeste lalumière dans nos cœurs. »

15. Toute désolation, toute haineet toute mort se trouvent dans lessoucis du monde, dans la fréquenta-tion des hommes vulgaires, et dans lapossession extérieure.

7’. C’est dans l’eau qui a baigné le lé-preux que se cache la clarté des étoiles.

8’. Elle offre l’argent et l’or, le dia-mant et le rubis, mais tous repoussentsa main parce qu’elle est noire.

9’. Les morts mêmes enseignent lesaint que les hommes repoussent stu-pidement de leurs vies obscurcies.

10’. Celui qui aide un homme endétresse secourt sa propre vie.

11’. La triple vie et la double mortengendrent l’Univers moyen.

Qui devancera le partage de la findes temps?

12’. La sagesse, c’est ne rien préju-ger du monde, mais considérer ce quile transforme, afin de découvrir ce quiest.

13’. Celui qui lit dans les âmes estvéridique envers tous, mais bien peusont à l’aise devant lui, car il dénonceles fardeaux secrets de nos vies obs-curcies.

14’. Ceux qui ont trouvé l’Uniqueoublient tout, comme ils se sontoubliés en tout.

« Celui qui dit un mot à son Sei-gneur a gagné sa journée, mais celuiqui entend un mot de son Seigneur agagné sa vie. »

15’. Dieu fait secrètement envie àceux qui l’ont perdu, parce que toutle reste leur fait toujours défaut.

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LIVRE IV

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16. Il est aisé d’imposer sa loi par laforce, il est difficile de la propager parl’exemple.

17. Ne méprisons aucune pensée niaucun travail de notre père, car c’estpar eux que nous sommes vivants.

« Le voyant de Dieu contempleémerveillé la mer cubique où parais-sent et où s’évanouissent les universdu rêve divin. »

18. La vérité gît dans la parole dé-laissée des anciens sages.

Qui la mettra au jour? Et qui l’en-fouira de nouveau?

19. Les fils de Dieu sont envoyéspar l’amour pour ramener à leur sour-ce les hommes égarés dans les immo-biles ténèbres de la mort.

Chasser ou tuer un de ces messa-gers, c’est renvoyer à Dieu son pardonet se condamner à l’exil pour tou-jours.

20. La justice secrète veut que leshommes remplis de Dieu soient ja-lousés et persécutés par ceux qui enmanquent le plus.

21. Le sage enseigne le monde dansle repos et le silence.

Le fou trouble tout par son agita-tion et par ses cris.

22. Seigneur, accorde-nous l’amouret la connaissance que nous pouvonssupporter sans mourir et pardonne ànotre aveuglement lamentable.

23. Injuste et menteur avec leshommes, on acquiert les biens de cemonde.

Simple et droit devant Dieu, onobtient la vie éternelle de son règne.

16’. La loi endigue l’homme, le de-voir le grandit, la servitude l’avilit,mais l’amour le dresse jusqu’à Dieu.

17’. Tout est en corps et en esprit.Tout est en bas et tout est en haut.Cela vit et se transforme perpétuel-

lement.Tout est triple et double et cepen-

dant unique.Cela monte et cela descend.Tout est femelle au-dehors et mâle

au-dedans.

18’. L’ancêtre des jours nous sourità travers la mort, mais il demeure sansnom et sans figure dans l’éternité.

19’. La lumière du soleil, de la luneet des étoiles féconde perpétuellementl’eau du ciel qui porte la semence jus-que dans les profondeurs de la terred’où surgit la vie des êtres et des choses.

20’. Prions le Seigneur pour qu’iléclaire nos ennemis comme nos amis,car si nous devons tout aimer enDieu, hors de lui, nous devons toutredouter.

21’. Méditons Dieu jusqu’à ce quetoute réflexion disparaisse et que no-tre lumière devienne une avec lui.

22’. Aidons discrètement ceux quisouffrent, afin d’éviter les remercie-ments ou les insultes des ignorants,qui croient acquérir ou perdre quel-que chose ici-bas.

23’. Quand la mort dominera sur lemonde, la vie sainte sera bien près deparaître.

« Ce qui se fait au grand jour nes’accomplit pas nécessairement augrand air. »

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LIVRE IV

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24. L’orgueilleux est vomi parl’Univers tout entier.

Il demeure seul enfoui dans la bouemorte.

25. Le mélange général a été pro-duit par l’arrêt infime de la contem-plation de Dieu par l’homme quivoulut connaître le Rien et le Tout,en mangeant le fruit mélangé demort.

26. Ainsi naquit l’être moyen par lachute d’une parcelle de l’être lumi-neux dans le non-être ténébreux.

27. La séparation et la réunion s’ac-compliront par le rassemblement desparties vivantes et par le rejet de laportion morte.

L’accomplissement et le perfection-nement s’opéreront par la concentra-tion de la lumière et par le mariageultime du ciel et de la terre.

28. L’amour accomplira la délivrancetotale; ceux qui en sont privés demeu-reront dans la mort.

29. Dieu attire ce qui lui ressembleet repousse ce qui lui est étranger.

Il ne saurait s’unir qu’à une choseparfaitement épurée.

30. La variété du mélange d’unepartie de l’Être avec le non-être pro-duit la hiérarchie des créatures depuisle ciel jusqu’à l’enfer.

31. L’Être s’enterre et ressuscitepour sa seule connaissance et pour saseule perfection.

24’. au-dehorsMort. Orgueil. Ignorance.

au-dedansMare. Occultum. Igneum.

25’. Avant le commencement, toutdemeurait dans le repos des dures té-nèbres de la mort.

Le feu en s’éveillant dans l’eau or-donna le chaos, et les quatre élémentsengendrèrent l’esprit vivant de l’Uni-vers.

26’. Le chaud et le sec animèrentau-dedans la jeune lumière de Dieu,et le froid et l’humide la manifestèrentau-dehors ; sept fois le feu intérieurdivisa l’Unique, et les étoiles parurentdans leur rang.

27’. En dernier lieu, tout reposadans le soleil parfait.

Ainsi la lumière divine manifesta sanoble origine.

Dieu se contempla dans l’hommeet lui donna son âme. Il leur recom-manda alors de ne pas chercher à con-naître leur limite, afin de demeurerimmortels.

28’. Personne ne saurait parvenirjusqu’à Dieu sans passer par la sainteMère universelle.

29’. Celui qui aime vraiment n’aaucune étroitesse d’esprit ; c’est pourcela qu’il est haï des médiocres.

30’. Celui qui possède la sainte lu-mière est complet et vivant commeson Père céleste et comme sa Mèreterrestre.

31’. Le premier sage qui reconnutDieu n’avait pas de livres.

La nature l’enseignait, et il aidait lanature.

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32. Ami de Dieu, instruit de sonœuvre.

– Consacré à Dieu, le cherchant ensoi-même.

– Artiste, faisant paraître la naturesainte.

– Guérisseur, soulageant ses frères.– Instructeur, dirigeant les hommes

vers leur perfection.– Producteur, accomplissant patiem-

ment le travail nécessaire à la vie.– Pacificateur, en paix avec ses sem-

blables, maintenant l’ordre dans samaison.

33. Toute tristesse vient de l’impor-tance qu’on attribue à soi-même etaux autres.

Toute joie vient de la confiancequ’on a en Dieu.

34. Le malheur est venu par l’abusde la liberté que Dieu nous a accordée.Le bonheur se retrouvera dans l’obser-vance des lois qu’il nous a données.

35. Le mal spirituel et corporel ap-paraît par la diminution de l’Être purqui subsiste en nous, et par l’augmen-tation du non-être impur qui nousenserre de toutes parts.

36. La prière spontanée, le repossolitaire, la méditation profonde, lanourriture simple et le mouvementmesuré entretiennent l’âme, l’esprit etle corps du sage.

37. Les sages, amis de Dieu, possè-dent la perfection du monde dans uneseule chose méprisée de tous.

38. Plus l’ascension est élevée, plusle risque de tomber devient grand.Fixons donc toujours le Seigneur etne regardons pas en arrière.

32’. « Révérons nos instructeurs di-vins comme les plus belles images deDieu ici-bas. »

Notre vie dans ce monde est un jeuperpétuel de déguisements, tantôt at-tirants et tantôt repoussants, comiquesou tragiques, qui mettent la perspica-cité de chacun à l’épreuve.

Heureux celui qui découvri-ra, sous l’écorce de l’ombre, la nuditétriomphante du Seigneur intangible.

33’. Les hommes peuvent biens’oublier en Dieu, puisque lui-mêmen’a pas craint de s’oublier dans l’hu-manité.

34’. C’est en passant par la mort hi-deuse que nous rejoindrons la vie su-blime du Parfait.

« L’eau du ciel et la lumière de Dieunous feront germer certainement. »

35’. L’embrasement du monde pré-cédera la bénédiction et la venue duSeigneur, mais combien seront prépa-rés à faire face à la tempête du feu?Ceux qui auront mangé l’incombus-tible !

36’. Le centre de l’Univers reposedans le cœur de l’homme, mais pourle délivrer, il faut premièrement quel’esprit libre vienne au secours de l’es-prit prisonnier des ténèbres.

37’. C’est la bénédiction de Dieuqui envoie l’eau de vie, et c’est sonamour qui incarne le feu saint.

38’. Acceptons les échecs qui nousrapprochent de Dieu et défions-nousdes réussites qui nous maintiennentdans la mort.

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39. L’Être et le non-être sont lespôles du tout entre lesquels paraissentles mélanges de l’Univers mixte.

40. Les ténèbres recèlent la lumière.Le mal couvre le bien, et la mort

masque la vie.

41. Le point le plus éloigné deDieu est une absence complète deDieu, et le point le plus proche estune présence totale de Dieu.

Les points moyens forment l’Uni-vers gradué.

42. Quand la première séparationse fera, il ne subsistera que l’Être et lenon-être, qui sera rejeté.

Quand la seconde séparation s’ac-complira, il demeurera l’Être en uni-té, qui sera exalté.

43. Quand nous mourrons, nousnous réveillerons en Dieu et nousnous souviendrons de notre vie com-me d’un rêve absurde.

44. Il est plus efficace de vaincre lemonde en l’affrontant que de ne pasêtre vaincu en se dérobant. Mais lesdeux victoires ont leur récompensepropre.

45. Toutes les habitudes mènent àla mort.

Le ronronnement et l’assoupisse-ment des cloîtres sont autant à crain-dre que les tentations du monde.

46. Les sages naturels ont instituéles sociétés, les religions et les arts.Inclinons-nous devant eux, comme ilssont agenouillés devant Dieu.

47. Le blanc dans le noir et le rou-ge dans le blanc, voilà toute la créa-tion présente.

39’. La femme qui a introduit lamort dans le monde, est destinée àl’effacer dans l’homme, avec l’aide deDieu.

40’. Il n’y a rien dans le monde quine soit entaché de boue, sauf la glo-rieuse vêture du Seigneur dans le ciel.

41’. Tout ce qui est au-dedans doitrejoindre ce qui est au-dehors, et toutce qui est au-dehors doit rejoindre cequi est au-dedans pour engendrer lesoleil de la résurrection glorieuse.

42’. Pensons à Dieu au moment dela mort et nous serons avec lui àl’heure de la vie pour le perfectionne-ment ultime et pour la multiplicationdernière.

43’. Éventrons les mondes et ras-semblons leur lumière dans le soleil depierre.

« Le très pesant rubis du Seigneur. »

44’. On peut tout espérer d’un ré-volté, d’un meurtrier, même d’unfou. On ne saurait rien attendre d’unmédiocre.

45’. Celui qui regarde trop le ciellaisse brûler son dîner, et celui qui nevoit que la terre oublie sa pureté.

46’. Les fils du Seigneur sont lesfrères du soleil éternel, ils brillent déjàde l’éclat des joyaux célestes et possè-dent la densité de l’or épuré.

47’. Celui qui connaît la Mère déli-vre l’homme et pénètre jusqu’à Dieu.

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48. Dieu est comme un feu fixe etsec, caché dans un feu mouvant ethumide.

Celui qui le découvre possède lamaîtrise de la vie.

49. Dieu est incompréhensible pourtout autre que lui-même.

La science opère extérieurement.La connaissance accomplit tout en

dedans.

50. L’étude des transmutations est lecommencement et la fin de la sagesse.

« Qui rendra consistant l’espritmoyen du ciel et de la terre? »

51. Il faut reconnaître humble-ment la loi du monde et conformernotre vie à la sagesse de Dieu qui atout établi pour notre perfectionne-ment ultime.

52. C’est en étudiant l’œuvre qu’onarrive à connaître le maître qui l’a faite.

53. Il appartient à chacun d’imiterDieu et de séparer le vrai du faux.

54. Le plus grand mal est comme leplus grand oubli de Dieu, et le plusgrand bien est comparable à sa plusgrande présence.

55. La correction du malheur estsans objet pour celui qui va au pluscourt vers Dieu.

Celui-là éprouve volontairementpar la pensée toutes les joies et toutesles souffrances des hommes.

Il a une immense bonne volontéenvers Dieu et se confie à lui totale-ment.

56. Le travail consacré à la recher-che de Dieu apporte seul la délivrancedes liens du monde.

48’. Le sage parle et se tait dans lemême instant.

Il découvre tout, mais ne vilipenderien.

49’. Quand je pense à lui, moncœur se fond dans l’eau, et mon espritvole dans son immensité, mais lepoids de l’amour me fixe dans la paixdu centre secret.

50’. Le sperme est la partie la plusconcentrée et la plus pure du corps.Le germe est la portion la plus parfaiteet la plus fixe du sperme.

51’. L’eau est unique dans toutl’Univers, mais elle se différencie danschaque création dont l’homme est laplus accomplie.

52’. La vérité repose dans l’intérieurde chaque terre.

53’. L’esprit éclaire manifestementl’homme épuré, car l’Unique Splen-deur habite en nous depuis le com-mencement.

54’. Il vaut mieux ne pas être ensei-gné par Dieu que s’obstiner à ne pasl’entendre.

« Repose-toi et tu seras animé, vide-toi et tu seras rempli. »

55’. Celui qui possède l’amour et laconnaissance agit sans pécher, car ilcoopère avec la puissance du Sei-gneur, qui est toute pureté et touteforce dans la vie éternelle et libre.

« L’humilité parfaite ne peut allersans la pauvreté totale, et l’amour saintne peut paraître sans ces deux-là. »

56’. La parole de vie vient de laconnaissance par le canal de l’amour.

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57. Aucune créature ne saurait êtrepréférée à Dieu, même si cette créatu-re porte Dieu en soi.

58. Il est plus sage d’obéir à la vo-lonté divine qui nous connaît, qued’essayer d’échapper à la loi que nousne comprenons pas.

59. L’homme impatient affiche sonignorance;

celui qui sait attendre voit son désirse réaliser.

60. Les mille et mille univers quinous submergent sont comme la mil-lionième partie d’une goutte du sangdivin.

Le plus infime atome renferme desmondes inconcevables. Ainsi l’Uni-vers est en Dieu, et Dieu est dansl’Univers.

61. Dieu par la nature refait sanseffort tout ce que les hommes s’imagi-nent détruire avec beaucoup de peine.

Ainsi Dieu par la nature enseignesubtilement l’observateur clairvoyant.

62. La gloire du monde rendl’homme triste et vain ; c’est une fu-mée qui aveugle les plus clairvoyants.Celui qui la cueille change sa vie con-tre le vent.

63. Les esprits montent et descen-dent pour laver la terre de ses souillu-res afin que Dieu puisse venirl’habiter à nouveau.

64. Celui qui met sa confiance enDieu acquiert la paix de l’esprit et ducœur qui rend les tribulations dumonde indifférentes.

65. Celui qui se tient au-dessus deslouanges et des reproches, a vaincu lemonde présent, car il communie déjàavec Dieu.

57’. Du Dieu total et caché émanel’Être visible et parfait.

58’. Les échecs du monde nous ra-mènent sagement dans la voie deDieu.

« Ce qui n’a jamais été perdu entiè-rement, ne saurait être oublié tout àfait. »

59’. La faux du temps sépare toutevérité, mais c’est le feu secret qui lamet en évidence et qui la mûrit.

60’. Il vaut mieux regarder en soi etse taire.

Ô germinative lumière !Ô fruit très pesant du soleil !Ô mariage secret des identiques

contraires !Ô splendeur fructifiante de l’uni-

que beauté!

61’. De « un total » qui sont cinq,par « un secret » qui sont quatre, estfait « un vivant » qui sont trois. Mâleet femelle en deux qui engendre le« un vainqueur » qui est le point dansle cercle.

62’. La gloire de Dieu est une nuéequi illumine et vivifie celui qui l’atteint.

Ô bénédiction!

63’. Il est sorti de la mort et s’estfixé dans le soleil glorieux.

Ô rédemption!

64’. Ceux qui savent aller nus pui-sent dans le trésor de Dieu.

Ô pureté !

65’. La douceur du feu fait jaillir lasource des étoiles.

Ô germination!

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66. C’est Dieu seul qui procure lasauvegarde et la consolation, et toutfait défaut à l’heure de la mort s’il estabsent de nous-même.

67. Ceux qui méprisent l’enseigne-ment des anciens sages, entassent lafolie sur l’ignorance et provoquent lamort de tous.

68. Le travail du monde est illusoireet de peu de profit, mais le tempsconsacré à la recherche de Dieu n’estjamais perdu pour personne.

69. Le détachement des chosescréées est la condition de l’amour deDieu.

70. Ce qui paraît impossible au dé-but, semble aisé à la fin.

Ce qui est dur et mort, redeviendrasouple et vivant.

71. La méconnaissance des lois na-turelles enfonce l’homme dans le dé-sordre et la douleur d’une révolteinutile.

L’observation de cet enseignementuniversel libère sa vie des liens de lamort.

72. Il y a un sens caché et une pa-role claire. Dieu ouvrira l’entende-ment à celui qui est simple, aimant etfidèle.

73. Reprendre un savant ignorant,c’est s’en faire un ennemi et l’enfon-cer dans son erreur pour toujours, caril raisonne sur tout, il explique lesmystères et dévoile les Écritures, maisil ne possède rien en vérité, pas mêmel’écorce des choses.

74. Il vaut mieux agir par l’exemplesans vouloir convaincre personne,ainsi tous peuvent se convertir sansparaître céder à quiconque.

66’. La pureté de l’eau porte lesouffle de vie au-delà de la mort.

Ô transfiguration!

67’. Le chemin de la délivrance estpartout visible dans ce monde.

Ô pluie fécondante!

68’. La foi approche la merveille dumonde.

La patience la met en lumière.L’amour multiplie sa vertu.

69’. Celui qui est en Dieu recon-naît aisément l’unité de l’Univers.

70’. Prions Dieu afin qu’il nouspermette d’entendre, de voir et degoûter ce qui est en lui.

71’. Qui redeviendra élève de lanature et enfant de Dieu, afin quel’eau du ciel et de la terre délivre no-tre vie et nous fasse semblables à laMère sainte, ensuite au Fils très saintet très parfait?

72’. Qui saisira la clarté qui monteau ciel? Et qui fixera la lumière quidescend sur la terre?

73’. Celui qui s’attache à l’écorcedes choses ne perçoit que la mort.

Celui qui découvre l’essence del’Univers, atteint la vie éternelle.

« Le repos de la sagesse, c’est êtresorti de la mort et c’est ne plus yrentrer. »

74’. Aimer la création, la pénétreret se taire : telle est la sagesse du sage,et telle est la prudence du saint.

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LIVRE IV

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75. Comment croire ce que lessaints voient en nous, quand nousn’entendons pas ce qui se passe au-dedans de nous-même?

76. Éloignons-nous des fous ,abandonnons-les à leurs agitationscontraires. Le malheur va les instruiregratuitement et les calmer pour long-temps.

77. Recherchons celui qui bougepeu, qui parle peu et qui méditebeaucoup.

Dieu l’éclaire et le délivrera pourtoujours.

78. Ne répondons ni à la raillerie,ni à la grossièreté, ni à l’injure.

Plaignons dans notre cœur celui quise montre inférieur à l’amour.

79. La plus sage réponse peut pro-voquer la plus grande fureur, et lemeilleur enseignement peut engen-drer les pires folies.

80. Dieu vit et attend dans chacunde nous.

Il suffit de mourir au monde et àsoi-même pour l’entendre et pour levoir aussitôt.

81. La mort sépare ce qui est mau-vais et rassemble tout ce qui est bon,mais il lui faut l’aide de la vie céleste.

82. Quelques sages inconnus possè-dent la terre sainte et mystérieuse deDieu.

83. Celui qui voit et aime Dieu àtravers toutes les apparences du mon-de, est seul à ne pas s’étonner et à nepas souffrir quand tout s’évanouit.

84. L’homme qui aide la nature sus-cite la vie.

Quand il la torture, il engendre lamort.

75’. Le feu central vit actuellementdans l’eau céleste, sous le voile de laterre étrangère.

76’. C’est au moment du conflitavec soi-même ou avec les autres qu’ilfaut surtout recourir à Dieu, parcequ’il est l’amour et la paix inaltéra-bles.

77’. Ceux qui affichent la sainteténe la portent pas toujours en eux, carle dehors dans ce monde est rarementidentique au dedans.

78’. Remettons nos ennemis dansles mains de Dieu, afin qu’il les ins-truise comme nous-mêmes, par la mi-sère, le deuil, la maladie, la vieillesse,l’abandon et la mort.

79’. Consacrons nos pensées et nosactions à Dieu, afin qu’aucun maln’en résulte pour personne.

80’. Le feu et l’eau délivrerontl’Univers des ténèbres de la mort et leglorifieront jusqu’au noyau vivant del’unité première et dernière.

81’. Quand le corps est vaincu,l’esprit paraît pur et libre, et l’âmesainte les unit en Dieu pour toujours.

82’. Personne ne les écoute, et ilsne parlent presque plus.

83’. La lune et le soleil ressortirontde la mer à la fin de la longue nuit, etje louerai le secret de mon Seigneurdans l’éternité de son don magnifique.

84’. La fin verra le feu pur transfor-mer l’eau du monde en sa propre nature.

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LIVRE IV

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85. Celui qui reconnaît son igno-rance, son impuissance et ses fautes,n’a pas de concurrent à redouter, etDieu peut lui parler sans entrave.

86. Chaque persécution que lemonde inflige au sage rapprochecelui-ci de Dieu, et l’éloigne de lamort.

87. C’est l’humilité qui prendconscience de notre ignorance et denotre impuissance d’hommes égarés.

C’est l’orgueil qui croit en notrescience et en notre pouvoir de dieuxdéchus.

88. Il est risqué de rechercher lascience pour soi-même, mais il est en-core plus dangereux d’instruire leshommes de ce qu’ils ne veulent pasentendre.

89. Rien ne peut être dit claire-ment sans provoquer l’incrédulité, oula cupidité, ou la haine, ou la mort.

90. La création est comme l’actua-lisation du pouvoir imaginatif deDieu, qui, par une extension de lui-même, manifeste la vie jusqu’aux li-mites de la mort.

91. La nature enseigne le secret desêtres et des choses ; peu d’hommes sa-vent comprendre ce qu’ils voient.

92. Il n’y a qu’un Dieu, qu’une vé-rité, qu’un enseignement; mais laconfusion des mots et la subtilité despensées masquent l’évidence de la vieéternelle et mouvante.

93. L’esprit de vérité est un don deDieu; l’étude des lois naturelles et laméditation des livres saints le dévelop-pent jusqu’à l’entendement de l’incom-préhensible.

85’. Celui qui part de ce qui est,arrive rapidement à ce qui sera.

Et celui qui accepte tout avecamour, reconnaît vite le secours mira-culeux de la Providence cachée duSeigneur.

86’. Chaque méchanceté augmen-te le vêtement de mort de celui qui lapense ou qui la commet.

87’. La faiblesse de l’eau se meutdans le ciel.

La force du feu demeure dans laterre.

De ces deux réunis émane l’Êtreparfait.

88’. Ne nous lassons pas de l’obscu-rité apparente des livres saints.

Essayons plutôt de la pénétrer jus-qu’à la nuée de l’amour et jusqu’ausoleil de la connaissance.

89’. Le connaisseur conserve évi-dente et secrète la clef du ciel et de laterre.

90’. Le corps-esprit est sans com-mencement et sans fin. Quand il sedédouble, les univers naissent dansl’amour ; c’est le temps du mouve-ment. Quand il se réunit, les mondesdisparaissent dans la connaissance;c’est le temps du repos.

91’. Le temps fera éclater les pierresjusqu’au ciel et les ramènera en terresainte.

92’. L’eau monte de l’abîme demort et descend du ciel de vie par lapuissance de l’amour qui unit toutepureté en Dieu.

93’. Instruire ceux qui ne recher-chent rien, c’est troubler l’ordre dumonde, et lire ceci sans méditer, c’estsemer et ne pas arroser.

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94. Le sage qui s’est donné à Dieun’éprouve aucune peine à se prêteraux hommes.

95. Il cultive la terre féconde etabandonne les malins à leur orgueilleu-se ignorance.

96. Conservons dans nos cœurs lesouvenir de ceux qui nous ont apprisà aimer Dieu.

Évoquons-les avec le père.Bénissons-les avec le vivant.Prions Dieu pour qu’il les comble

de son amour dans l’éternité du grandsouffle alterné.

97. Le saint vit sur la terre commeen prison.

L’heure de la mort marque la fin deson exil.

98. Chacun se forge une fausseimage du monde et s’efforce vaine-ment de la faire coïncider avec la véri-table.

« L’éducation convient à tous, maisl’instruction n’est profitable qu’àquelques-uns et la révélation ne sertqu’à un seul. »

94’. Si nous ne trouvons pas leDieu qui vit caché au-dedans de nous,nous ne connaîtrons jamais celui quidemeure libre au centre de l’Univers.

95’. Celui qui ne cherche à con-vaincre personne ne craint aucunedispute.

96’. Notre vie est éternellementgrosse de Dieu.

Qui le fera paraître avant le termede la mort et de la résurrection dugrand monde?

« La nature délivrera la nature, etl’enfant mystérieux naîtra de l’uniquemère. »

97’. Celui qui sourit à la désolationdu malheur, voit bientôt paraître lalumière de Dieu.

98’. Dieu a manifesté la nature etcréé l’homme.

L’homme accouche la nature.La nature accouche l’homme.Ainsi la nature et l’homme repro-

duisent Dieu.

La vérité vient de Dieu. L’homme estlibre de croire ou de persister dansl’incrédulité.

CORAN

C’est Dieu qui révèle les choses profon-des et cachées, qui sait ce qui est dans lesténèbres, et la lumière demeure avec lui.

DANIEL

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LIVRE V

Le feu ne fondait pas cet aliment célestesemblable au givre et fusible comme lui.

SAGESSE

Car ce qui résistait à l’action destructricedu feu se fondait aisément, échauffé par lemoindre rayon de soleil.

SAGESSE

TRÊVE UNIE

1. Celui qui a placé sa confiance etson amour en Dieu, peut tout perdreou tout acquérir ici-bas ; il ne s’ensoucie plus.

2. L’homme supérieur illumine etvivifie tout ce qui l’approche.

L’inférieur obscurcit et tue tout cequi le touche.

3. Menons les guerriers devant lesossements des morts et demandons-leur : « Placez vos amis à droite etmettez vos ennemis à gauche; ensei-gnez-nous la justice ».

4. Dieu seul peut réunir ce que lamort a dispersé. Il placera les terresmortes au-dehors et réunira les soleilsdans son cœur.

À lui le jugement, la lumière et lagloire.

5. L’envoyé de Dieu n’éprouveaucune prudence quand le feu du Sei-gneur le possède.

6. L’ami de Dieu est toute réservequand la lumière du ciel est sienne.

LA MÈRE CÉLESTE

1’. Le Seigneur reconnaît ses fils àla folie de leur amour qui fait la sages-se de leur vœu.

2’. L’eau purifie la souillure dumonde.

Le feu perfectionne la vertu del’eau.

3’. Derrière les changements dumonde, demeure l’essence éternellede la vie.

Qui peut la reconnaître à présent?

4’. Le feu créateur reposait dansl’eau vive, et tout était caché sous lemanteau de la mort ténébreuse.

5’. Le saint épargne l’existence desautres en sacrifiant la sienne.

6’. Le sage aide tous les hommes enmenant sa vie vers la perfection.

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LIVRE V

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7. Ceux qui tentent Dieu se ver-rouillent dans la mort.

8. La victoire s’obtient sur la bêtequi vit en nous et ne veut pas céder.

9. Prions pour que la mort noustrouve louant Dieu en vraie poésie etl’adorant en pur amour.

10. La perfection serait de penser etd’agir comme si le monde nous ap-partenait et que nous l’ayons remis àDieu.

11. Le Krist1, invité à la noce, s’yrendait sans façon et participait auxagapes sans déchoir.

« La perfection dans l’amour, lasimplicité dans l’accomplissement. »

12. La méditation tue les morts etéclaire les vivants.

Les vaines discussions égarent toutle monde.

13. On ne peut s’entretenir avecDieu que dans la paix intérieure,comme on ne peut converser avec leshommes que dans le calme extérieur.

14. La pensée de la mort n’est plusun frein à la folie des hommes, parceque le monde devenu ignorant et fai-ble repousse cette vision avec horreur,ou s’y livre avec passion et aveugle-ment.

15. La misère, l’esclavage, la mala-die, la vieillesse et la mort nous ramè-nent constamment vers la seule réalitéqui est Dieu.

16. La plus grande révolte contre lemonde doit aboutir à la plus totalesoumission envers Dieu.

7’. Le héros tue tout le monde et setue.

8’. Ce qui force Dieu détruitl’homme, et ce qui brime l’hommeefface Dieu.

9’. Celui qui a obtenu l’eau de laterre doit chercher la terre de l’eaupour parfaire l’œuvre du Seigneur.

10’. Le voyageur du ciel et de laterre pèse au plus bas de l’enfer, etvole au plus haut firmament.

11’. Entre l’eau et le vin, il y a pla-ce pour le sang de la terre et entre laboue et le froment, il y a place pour lecorps du soleil.

12’. Celui qui possède l’or ne dis-pute avec personne pour affirmer sarichesse.

13’. La lumière du ciel jaillit dugrand silence de la mort par l’effet dela grâce et de l’amour agissants.

14’. On reconnaît l’ignorant à l’en-nui, au mépris ou à la colère qu’iléprouve devant l’enseignement natu-rel de Dieu.

15’. Celui qui ne détourne pas leregard de la fin misérable de toutechose, voit bientôt resplendir la gloiredu Seigneur.

16’. L’absurdité du malheur nousdémontre clairement la vanité de nosjugements et de nos actes.

1. N.d.l.r.: Dans les douze premiers livres, l’ auteur a écrit « Krist » et dans les suivants, « Christ ».

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17. Dieu délivre seulement ceuxqui l’implorent avec un désir furieuxet un amour insensé.

18. Les saints sont haïs par les hom-mes vulgaires, comme étant les vi-vants exemples de ce qu’ils ne sontpas.

19. Dieu communique sa science etinfuse son amour à ceux qu’il recon-naît pour ses fils.

20. Les doigts de la main suffisent àdénombrer les élus d’un moment dela terre.

« Ô vivants joyaux cachés parmi lafoule éteinte des hommes aveugles ! »

21. La connaissance originelle com-porte une immense tentation pourl’homme mortel.

Elle n’est révélée qu’aux cœurspurs, humbles et fidèles.

22. Ceux qui possèdent la sciencedemeurent soigneusement cachés,sauf un seul qui enseigne la voie auxhommes purs.

23. Prions Dieu pour qu’il nousfasse rencontrer un instructeur véridi-que avant le jour du jugement etprions-le afin de reconnaître son en-voyé quand il se présentera à nous.

24. Retournons à Dieu les louangesqui nous sont adressées, puisque lesdons qui les motivent proviennenttous de lui.

25. C’est dans le malheur et au mo-ment de la mort que l’homme révèlece qu’il porte en lui.

26. La prière vécue une minutevaut mieux que la leçon morte rumi-née pendant toute une vie.

17’. Celui qui renonce à la terre etau ciel reçoit Dieu sans entrave.

18’. L’or se sépare de la boue parson propre poids, et quelquefois par sagrande légèreté.

19’. Les enfants de l’amour sont en-gendrés par le feu céleste ; c’est pour-quoi ils sont vivants dans l’éternité.

20’. Il n’y a aucun encouragementici-bas pour les sages et pour les saints.

Les persécutions qu’ils subissentdans ce monde ajoutent à leur prixdevant Dieu.

21’. Dieu est comme un trésor en-foui dans la terre que nous foulonsaux pieds et comme un secret cachédans la pluie qui tombe sur nos têtes.

22’. Celui qui possède l’amour et lasagesse ne juge rien ni personne.

23’. Tout ce qui est patiemmentsouhaité est facilement obtenu. Il suf-fit de bien choisir au commencement,afin de ne pas récriminer à la fin.

24’. L’eau céleste engendre l’Uni-vers, qui la manifeste à son tour dansla pierre sainte et parfaite.

25’. L’eau vivante d’éternité est lesingulier pluriel des mondes visibles etinvisibles.

26’. Le saint qui prie Dieu dans soncœur est plus efficace que toutes lesarmées du monde réunies.

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27. Prêcher la renonciation et s’ac-crocher aux richesses, c’est se con-damner à la double mort.

28. Il vaut mieux user discrètementdes choses du monde et louer Dieupour les occasions qu’il nous offre.

29. Celui qui s’occupe seulementde ses affaires, évite les ennemis gra-tuits et la dispersion aveugle.

30. Celui qui collabore à l’œuvrede Dieu acquiert la vie substantielle etla paix pour toujours.

31. Celui qui se plaint des hommesou de Dieu affiche son ignorance ousa présomption.

32. Il n’y a ni paix, ni sécurité pourpersonne dans ce monde. Le malheurnous tient constamment éveillés ; c’estpar excellence l’instructeur des hom-mes égarés.

33. Les remèdes souverains sontsouvent les plus amers au goût.

34. L’homme vulgaire est commeun bouchon dans la mer démontée dumonde.

Celui qui a l’amour de Dieu de-meure ferme en tous lieux et en toutesoccasions ; c’est un sujet d’étonne-ment pour ceux qui l’entourent.

35. L’épreuve trempe les forts etenseigne les faibles.

C’est la loi du monde.

36. Celui qui parvient à la véritédivine rit, pleure, admire, loue et bé-nit éternellement.

27’. Celui qui possède le feu secretpeut tout acquérir et tout renoncersans dommage.

28’. La sainteté des peuples paraîtau détachement et à la simplicité desmaîtres.

29’. En demeurant inconnu dans lemonde, on échappe à la malveillancedes médiocres, des envieux et desfourbes.

30’. Le sage joint son action à celledu ciel et de la terre, car il connaît lecommencement, le milieu et la fin detoute chose ici-bas.

31’. Celui qui plaint les hommes etqui loue Dieu, prouve son amour etsa connaissance.

32’. Tout ce qui est venu de laboue retournera en boue, jusqu’à ceque le soleil s’empare de toute la pu-reté du monde et la fixe dans la nou-velle terre de Dieu.

33’. La pénétration de la pensée dessages mène l’homme le plus ordinairejusqu’à Dieu.

34’. Le saint aide la foule des hom-mes, mais ceux-ci ne peuvent rienpour ou contre son avancement, carc’est le Seigneur qui nous éveille ouqui nous endort à son gré.

35’. Tout ce que nous envoyonsnous revient augmenté, et nous deve-nons ce que nous avons choisi d’être.

36’. L’étoile du matin nous guidejusqu’à la lune de douceur et jusqu’ausoleil de force.

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37. L’idolâtrie de soi-même con-duit à la folie dans la mort.

L’amour de Dieu mène à la sagesseultime dans la vie impassible.

38. En évitant les compétitionsmondaines, on acquiert facilement laliberté de prier et de chercher Dieu.

39. L’ignorant torture la nature partous les moyens et dans tous les do-maines.

Celui qui est instruit la découvrepar une seule voie et dans un seullieu.

40. Celui qui découvre la vérité deDieu sourit même au malheur et à lamort.

41. Celui qui obéit à Dieu déplaîtaux hommes vulgaires.

42. Nos joies et nos douleursn’intéressent pas le monde; offrons-les à celui qui accueille amoureuse-ment ses enfants, parce qu’il est lasomme de tous les ancêtres.

43. S’il faut parler, louons la per-fection des œuvres de Dieu. Si nousdevons nous taire, prions-le dans notrecœur afin de le connaître mieux.

44. L’entrée de la science, c’est ob-server le monde sans préjugé et étu-dier comment il se perpétue dans lavie et dans la mort.

45. Plus on appartient à l’Être, plusle monde devient irréel ; plus on sedonne au monde, plus Dieu sembleinexistant.

46. La limitation des désirs assure laliberté et le repos de l’homme intelli-gent.

37’. L’homme qui relie la lumièreaux ténèbres participe au monde total.

38’. N’imposons rien par la violen-ce, pas même la vérité si cela doit pro-voquer la dispute et la haine.

39’. La grâce et l’amour nous déli-vrent des immondices et nous unis-sent à Dieu dans le secret de lasubstance et de l’essence premières.

40’. Quand nous posséderons la vé-rité unie, aucune contradiction niaucun acquiescement ne pourrontébranler notre jugement.

41’. Dieu aimante ses fils jusqu’à lesdélivrer de l’exil avant le temps mar-qué.

42’. L’amour saint est comme unva-et-vient qui relie entre eux et àleur source les hommes égarés dans lamort.

43’. La connaissance est comme laréunion de l’homme avec son origineéternelle, vivante et libre.

44’. La sagesse n’a pas commencéet elle ne finira pas, tout commel’Unique qu’elle couve dans son sein.

45’. L’amour a commencé avec lapremière séparation; il reposera avecla dernière réintégration dans l’identi-fication de l’union totale.

46’. Prions devant Dieu, afin qu’ilnous réengendre dans la sainteté del’amour parfait.

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47. L’union avec Dieu engendre lajoie et la paix sans mélange.

48. La force et la sécurité du saint,c’est être ignoré par le monde cor-rompu.

49. La gloire de la sagesse est deconverser avec Dieu et de ne jamais seconfier aux hommes impies.

50. Notre plate raison nous dérobel’évidence de la science divine.

51. Dieu possède le don de l’hu-mour parfait. Il se joue des or-gueilleux, des malins et des cupides.

52. Celui qui a acquis la maîtrise desoi-même peut seul commander auxautres hommes.

53. Pensons d’abord à Dieu, et ilpourvoira à nos besoins ordinaires etextraordinaires.

54. La santé, la richesse, la gloire etla science des hommes sont des fu-mées vite dissipées par le malheur.

55. La puissance et la grandeur véri-tables s’accompagnent toujours d’unegrande tolérance.

56. Celui qui est instruit considèrele monde comme le voile qui couvrela réalité vivante de Dieu.

57. Si le monde nous méconnaît ounous repousse, tournons-nous versDieu, qui nous connaît et qui nousaime depuis toujours.

58. Passer pour fou, incapable, pa-resseux ou idiot et ne pas s’en affliger,ressemble à de la sagesse.

47’. Il n’y a aucun point communentre l’œuvre de Dieu et la sciencedes hommes révoltés.

48’. La vertu de chaque être est ca-chée dans sa semence.

49’. Les quatre éléments formentl’alphabet avec lequel Dieu enseigneles hommes clairvoyants.

50’. Dieu moque les savants dumonde d’une façon inouïe.

51’. Combien se détournent de lafutile agitation du monde?

Combien se penchent sur les ago-nies et sur les résurrections de la terre?

52’. L’homme qui possède la con-naissance de l’amour se perpétue éter-nellement.

53’. Le silence, le repos et le déta-chement entretiennent l’énergie dusage.

54’. Le secret de la vraie réussiteconsiste à suivre toujours la plus gran-de pente de l’amour.

55’. La pierre sainte n’écrase que lesimpies et les profanateurs.

56’. Derrière les changements dumonde se meut la sainte Mère deshommes, et en elle repose le Pèremystérieux.

57’. Quelle différence subsiste-t-ilentre le fleuve et la goutte de rosée,quand ils ont rejoint l’océan primor-dial?

58’. Le sage sourit même à la mort.Il sait qu’aucune parcelle de Dieu nepeut être détruite.

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59. Ce qui fait le plus défaut auxhommes vulgaires, c’est de ne pas ad-mirer, de ne pas aimer et de ne pasconnaître Dieu.

60. On ne saurait sauver quel-qu’un contre son gré, mais on peut leperdre sans son consentement.

61. User du monde comme d’unprêt consenti par Dieu, et l’en remer-cier en toute circonstance : voilàl’intelligence.

62. N’accepter aucune parole sansen avoir fait mille fois le tour, et neparler que de ce qu’on connaît bien :voilà la prudence.

63. Il faut une grande perspicacitéet une droiture absolue de l’espritpour voir le monde tel qu’il est, etnon pas tel que nous l’imaginons.

64. Il y a plus de profit et de joie às’entretenir pendant une minute avecDieu que de disputer durant touteune vie avec les hommes.

65. La raison d’être de toutes cho-ses, c’est Dieu qui est sans raisond’être.

66. Dieu nous a suscités pour êtreles témoins de sa splendeur, et pourpartager sa gloire au commencementet à la fin de la création.

67. Il vaut mieux subir mille injus-tices que d’en commettre une seule.

68. Dieu dans le centre de la vie.La vie au milieu de la mort.Ainsi tout est exposé à la vue de

chacun.

59’. Il est comme le point centralde la sphère lumineuse épurée.

60’. La chute de l’homme fut pro-voquée par le froid de la mort.

L’assomption de la Mère est libredans la chaleur de l’amour.

61’. Accomplissons parfaitement ceque nous avons décidé de faire, maisne considérons aucune chose de cemonde comme définitive.

62’. Celui qui fixe le feu au-dedansde la terre épurée devient maître desoi et du monde total.

63’. La mort fait paraître le renou-vellement de toute chose par la viequi sort et qui rentre sans que nous sa-chions la saisir et la fixer.

64’. Celui qui atteint Dieu perfec-tionne l’humanité tout entière, car ilattire alors comme un aimant sa pro-pre substance enfouie dans la tombe.

65’. L’Être demeure toujours maî-tre de la création fractionnée.

66’. L’Esprit Saint fait paraîtrel’âme pure et exalte le corps net.

« Ô sainte trinité, soleil admirablede la grâce, de l’amour et de laconnaissance! »

67’. Imaginer est plus troublant quefaire ou que subir.

68’. Le mystère de Dieu est un tré-sor qu’il faut soigneusement garder ensoi-même, jusqu’au temps du juge-ment universel, sous peine d’être tuépar le monde ou de tuer le monde.

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69. L’intelligence de l’eau et lapossession de la terre font l’hommemodeste et silencieux.

70. Celui qui croit en Dieu n’éco-nomise rien.

Celui qui le connaît ne possèderien.

71. C’est l’amour qui unit la par-celle à la totalité, et c’est la connais-sance qui maintient le tout en un.

72. L’un est comme l’eau mouvan-te.

L’autre est comme l’or impassible.

73. La volonté divine n’est pas vio-lente, et sa perfection ne se hâte ja-mais.

74. La plus dangereuse folie, c’estobliger à vivre ceux qui n’en ont pasenvie et instruire ceux qui ne le de-mandent pas.

75. La loi du perfectionnements’accomplit dans l’épreuve, dont laplus excellente est la vie incarnée.

76. Celui qui reçoit le plus de cra-chats sans s’essuyer, est déclaré vain-queur sur la terre et dans le ciel.

77. Peu d’hommes sont capables desubir victorieusement l’épreuve del’humiliation.

78. Celui qui s’éprouve et qui s’hu-milie volontairement, éloigne le mal-heur et la honte.

79. La réussite isole l’homme de sescompagnons terrestres.

L’échec le renvoie à la masse com-mune, cependant celui qui atteintDieu n’est plus jamais seul.

69’. Ce qui est obscur au commen-cement paraît lumineux à la fin.

70’. En se retirant de ce qui estvain, on parvient rapidement à la soli-tude et à la liberté nécessaires à laquête de Dieu.

71’. Le rejet des passions du mondeest la condition de l’union divine.

72’. De l’union de l’homme et dela femme naîtra l’Univers glorieux.

73’. Celle-ci ouvre la terre jusqu’aumilieu de l’enfer.

Celle-là édifie la lumière jusqu’auciel.

74’. Tout ce qui contraint l’hommerépugne à Dieu.

75’. Du mouvement au repos et durepos au mouvement, il n’y a que letemps du jugement de Dieu.

76’. Celui qui a maîtrisé les passionsvoit à travers la nuit du monde res-plendir la lumière du Parfait.

77’. Les maîtres se servent de lasubtilité de la grâce pour faire paraîtrela fidélité de l’amour.

78’. La victoire secrète sur le mon-de se parfait dans la solitude de Dieu.

79’. La destinée des hommes estinscrite dans les astres et se résorbe eneux; mais celui qui a fixé sa vie enDieu échappe aux alternatives du des-tin.

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80. Le victorieux porte la lumièredu monde.

Le vaincu demeure honteusementdans l’ombre.

« Qui recevra la couronne glorieuseet vivante des mains du Seigneur dejustice? »

81. La fonction du ciel et de la ter-re est d’abaisser ce qui est haut etd’élever ce qui est bas pour accomplirl’œuvre de Dieu.

82. On peut tout détruire dans lemonde, excepté l’origine du monde.

83. Tout ce qui est extraordinaireet beau s’accomplit dans la solitude dela création divine.

84. Sortir de Dieu, c’est tomberdans le nombre de la mort. Rentreren Dieu, c’est renaître à l’unité de lavie.

85. L’homme instruit recherche lecontenu de toute chose et aide auxchangements du monde.

L’ignorant ne perçoit que l’écorcedes choses et contrecarre les transfor-mations de la nature.

86. Celui qui admire et qui aimevéritablement Dieu, n’a qu’un désir :retourner à lui.

87. Celui qui a rejoint la Mère et lePère n’est plus troublé par les appa-rences du monde.

Il use avec détachement des chosesde la terre et se plie avec indifférenceaux nécessités de la vie incarnée.

88. L’âme prisonnière ne peutéchapper à la désolation de la mortsans le secours de sa source demeuréevivante et libre.

80’. Celui qui explique n’a pascompris.

Celui qui a compris cherche l’eaude la terre et du ciel.

Celui qui a l’eau de la terre et duciel y sème le soleil.

81’. La perfection de l’or célestemanifeste la gloire et la puissance deDieu dans sa création épurée.

82’. Il se dérobe dans la boue téné-breuse et figée.

83’. Le travail forcé n’engendre quela tristesse et la mort.

84’. Celui qui cherche à plaire ou àdéplaire aux hommes, ne pénétrerajamais jusqu’à Dieu.

85’. Les amis de Dieu ne sont pasaimés du monde, tout comme lesamis du monde ne sont pas aimés deDieu; cependant tous subsistent dansla main du divin connaisseur.

86’. Ceux qui disputent au sujet deDieu ne sont pas en lui.

87’. En considérant les êtres et leschoses sans désir, on voit ce qu’ilssont véritablement, et celui qui nebrime personne connaîtra la liberté etle repos de Dieu.

88’. La multitude mouvante desétoiles accomplit sa destinée dans lafixité du soleil ultime.

Page 74: Le message retrouvé

LIVRE V

58

89. Dieu peut délivrer notre vie dela boue qui l’enserre de toutes parts etqui l’étouffe jusqu’à la mort.

Lui seul peut la féconder et l’ame-ner jusqu’à la perfection d’une géné-ration infinie.

90. La méditation délie l’esprit, li-bère l’âme et purifie le corps dessaints ; mais elle épouvante et tue leshommes vulgaires.

91. Ne rejetons pas la plus infimeleçon du malheur, dans la crainte d’enrecevoir aussitôt une plus grande.

92. Le malheur ne poursuit paslongtemps celui qui fait face et quisourit sans contrainte, car la constancede l’amour efface nos taches et dé-charge des fardeaux de la mort.

93. La recherche de Dieu engendreune telle passion et procure un si grandcontentement que tous les ennuis dumonde en sont comme effacés.

94. La science de Dieu revêt unmasque terrifiant afin d’éloigner leshommes pusillanimes.

95. L’évidence de la création et lemystère de l’enseignement des sagesne peuvent être entendus sans l’aidede Dieu.

89’. Extraire le parfum et rejeter lepoison.

Réduire la terre en eau et refairel’eau en terre.

Cuire le ciel et la terre jusqu’à l’en-fantement du soleil très parfait.

90’. Celui qui flotte dans le mondecomme le bois dérive sur le fleuve,baigne vite dans l’océan divin.

91’. Travailler à se connaître, c’estaider toute l’humanité à renaître.

92’. En nous abstenant des œuvresde mort et en participant à celles de lavie, nous diminuerons la somme dumalheur nécessaire à notre instruction.

93’. Fuyons les médiocres qui nousparlent de Dieu, car les morts ne sontpas qualifiés pour présenter le vivant.

94’. Sous la puanteur de la mort secache le parfum de la rose.

95’. L’eau qui sort de la terre en-gendre le soleil de résurrection par lapuissance de l’amour fécondant duTrès-Haut.

Qui donc pourrait vivifier une chosemorte en lui donnant le mouvement ?

LAO T’SEU

Ils meurent avant d’avoir connu la Sa-gesse.

JOB

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59

LIVRE VI

Si la femme a été tirée de l’homme,l’homme aussi naît de la femme, et toutvient de Dieu.

PAUL

Je me révèle à toi qui es marié plutôtqu’au célibataire.

ZARATHOUSTRA

UNITÉ RÊVE

1. Si nous sommes intelligents,prions Dieu pour devenir intelligents.

2. Celui qui connaît le corps, l’âmeet l’esprit, la façon dont ils se séparentet comment ils se rejoignent, est seuljuge parmi les hommes. Cependant, iln’intervient pas dans leurs querelles.

3. Mourir à soi-même, c’est naîtreà Dieu ; peu savent cela et quelques-uns à peine l’osent.

4. Imaginons toutes les joies et tousles malheurs, afin d’abréger le tempsde notre expérience et pour arriverplus rapidement au repos désiré.

5. La croix unit le feu et la terre quisont au centre, et le cercle unit l’air etl’eau qui les entourent.

6. La plus utile et la plus hautefonction de l’homme, c’est examinerl’œuvre qui le contient, afin d’y re-connaître Dieu, de le rendre évidentet de le glorifier dans son être.

LE CERCLE ÉTERNEL

1’. L’ignorance du sage est commela science de Dieu.

2’. Le malheur et la mort départa-gent efficacement tous les hommes,mais peu d’entre eux achèvent le tra-vail de la grande épuration.

3’. C’est l’eau sainte et la terre purequi formèrent l’amalgame premier.

4’. Cherchons premièrement l’aban-don dans la grâce, et tout le reste fleu-rira et mûrira à son heure.

5’. Tout ce qui va au ciel part dupied de la croix, et tout ce qui va enterre provient du ciel le plus élevé.

6’. La voie du retour mène à notreseigneur le soleil et au soleil de NotreSeigneur, qui est au centre du centre.

Page 76: Le message retrouvé

LIVRE VI

60

7. Voilà le véritable travail d’affran-chissement. Tout le reste est une im-mense illusion de la nécessité.

8. Les pratiques extérieures ne sau-raient à elles seules élever l’hommejusqu’à Dieu, mais elles l’empêchentde tomber jusqu’à la bête.

9. Les religions les plus sublimeslaissent les hommes entre la vie et lamort, parce que personne ne chercheà les pénétrer et à les éprouver.

10. La guerre, l’épidémie et la fa-mine réveillent les hommes de leurtorpeur. Combien peu comprennentla vanité de ce monde prisonnier de lamort !

11. Il vaut mieux risquer la folie etla mort en cherchant Dieu dans lenombre que de croupir dans cette sté-rile agitation qu’est la fainéantise spiri-tuelle du monde.

12. Quand tout se disloquera ets’écroulera en nous, Dieu agira dansnos cœurs, et la désolation de la mortse changera en lumière de vie.

13. L’amour et la connaissance deDieu font oublier tout ce qui n’est paslui, au-dedans et au-dehors de nous-mêmes.

14. Le malheur conserve l’hommeéveillé au milieu même de la mort.

15. Nous ne voyons rien, nous necomprenons rien de ce qui est ennous et hors de nous.

Accorde-nous, Père des eaux, l’in-telligence de tes lois, l’amour de toi-même et la connaissance de ton œuvre.

7’. Plus nous serons intelligents enDieu, plus nous paraîtrons idiots dansle monde.

8’. Il y a un grand enseignementcaché dans les sacrements de l’Églisede Krist. Qui le découvrira ? Qui leréalisera ? Et qui l’appliquera ànouveau ?

9’. C’est l’or céleste qu’il nous faut,car la maladie de la mort n’épuise pasnos désirs.

10’. Celui qui possède en soi la se-mence de Dieu, la verra germer dansla pureté de son âme libérée ; mais ce-lui qui n’a pas ce feu dessécheramême au contact de l’eau de la grâce.

11’. Notre raison est le mur quinous fait douter du ciel.

L’absurde est celui qui nous fait re-noncer à l’exil sur la terre.

12’. Ce qui descend au plus bas estcela même qui monte au plus haut,pour rassembler l’Univers épars.

13’. Quand la désolation et l’abo-mination de la mort seront parvenuesà leur comble, la pureté de la vie sain-te brillera sur un monde réconcilié.

14’. Nous sourirons de nos agoniesquand nous aurons rejoint celui quiféconde la vie et qui la concentre jus-qu’à lui.

15’. Il est bon que la jeunesse re-pousse la pourriture du monde.

Il est excellent que l’âge mûr consi-dère les deux faces de l’Univers.

Il est saint que la fin atteigne la pu-reté cachée.

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LIVRE VI

61

16. On ne peut être en mêmetemps orgueilleux avec les hommes etsimple devant Dieu.

17. En nous accusant du mal quiarrive et en remerciant Dieu du bienqui se présente, nous sommes assurésde ne jamais nous tromper.

18. La vraie philosophie, c’est la re-cherche de l’origine et de la fin detoutes choses.

19. La nature et les anciens sagesenseignent presque à découvert les se-crets divins, mais c’est Dieu seul quien donne la compréhension.

20. Nous sommes tombés dans laterre étrangère par désobéissance à lavie intérieure.

Nous retournerons à notre sourcepar renoncement à la mort du dehors.

« Dieu ne nous a pas mis un coute-las dans une main et une torche dansl’autre pour tout tuer et pour toutconsumer ici-bas. »

21. Le sage n’impose rien à personne.Il perfectionne constamment sa

science dans la contemplation deDieu, et communique prudemmentson enseignement à ceux qui sont ca-pables de le recevoir.

22. Les livres saints inspirés sont lesguides de l’humanité et forment l’hé-ritage le plus précieux des ancêtres.

23. Les poètes chantent le désespoirdu Dieu déchu, mais aucun n’apportele remède au mal qui nous terrasse.Les artistes prodiguent les œuvres ad-mirables, mais aucune ne nous trans-porte jusqu’au feu vivant.

16’. Faire notre soumission et reve-nir à Dieu, c’est échanger notre cha-rogne morte contre la pierre céleste.

17’. Impossible de rejoindre Dieuet sa grâce sans retraverser les ténèbresfranchies lors de la première sépara-tion.

18’. La sainte quête de Dieu s’ac-complit dans les ténèbres de la natureet dans l’humilité de l’homme.

19’. La connaissance procédera au-dedans par trois fois : l’eau paraîtra lapremière, le feu ensuite, enfin l’eau etle feu s’uniront en Dieu.

20’. C’est notre liberté divine quipermet de nous enfoncer dans la mortou de revenir vers la lumière, sansautres limites que la raison de l’absur-de qui nous fait repentir et la folie del’amour qui nous fait connaisseurs etpossesseurs.

21’. Ils offrirent au sage connaisseurdes monceaux de pièces d’or, des sacsde pierres précieuses, puis des champs,des villes et des armées, enfin les con-tinents et les océans de la terre, maislui réclama un peu de boue pour pré-parer sa moisson.

22’. Ceux qui connaissent le mou-vement et le repos de l’Être, les ténè-bres et la mort du non-être, peuventseuls enseigner sans vieillir et sansfaillir.

23’. La femme épurée délivreral’homme, et celui-ci la mènera jus-qu’au repos de Dieu dans le soleil trèspesant de la fin des temps.

« Ô pyramidale beauté de la pierreangulaire ! »

Page 78: Le message retrouvé

LIVRE VI

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24. On ne peut approcher l’uniquesoleil sans éprouver l’admiration,l’amour et la reconnaissance pour ce-lui qui se donne aussi entièrement ànous.

25. Celui qui est simple avec Dieuet avec les hommes, sera comblé dansce monde et dans l’autre.

26. Le sommet de l’amour, c’estdécouvrir Dieu dans l’homme et lefeu dans l’eau.

Le sommet de la science, c’est unirles contraires de même nature jusqu’à laperfection concentrée du rubis solaire.

27. Il faut beaucoup de temps et depeines pour apprendre que nous nesavons rien, que nous ne pouvonsrien, que nous ne sommes rien parnous-mêmes, mais que nous savonstout, que nous pouvons tout et quenous sommes tout en Dieu.

28. Celui qui a trouvé Dieu saitque le monde actuel est comme uneboue puante, et que le monde à venirsera comme une terre parfaitementpurifiée.

29. User sagement des biens et sup-porter les maux de ce monde permetde recueillir l’eau du ciel et d’amasserle sel de la terre.

30. Celui qui n’aspire pas désespé-rément au royaume secret, sera tôt outard écrasé par le monde sans profitpour personne.

31. Quand nous découvrirons l’œu-vre étonnante, nous serons écrasés parla surprise et par l’admiration, trèshonteux de notre souillure ; et quandnous obtiendrons la grâce, l’amour etla connaissance, nous serons anéantiset transformés en Dieu.

24’. Le chemin qui mène à Dieuest parsemé de terreur, de désolationet de mort, qui sont les vêtements ex-térieurs de l’unique clarté.

25’. L’Art de Dieu est exempt detout effort et de tout ennui, car la pa-tience du Seigneur est infinie et sonamour est doux et parfait.

26’. Celui qui aide à sauver un seulhomme fait plus que celui qui tentede les consoler tous.

« Puissions-nous arriver devant no-tre Seigneur, croulant sous le poids dela moisson et de la vendange ! »

27’. Celui qui atteint le Seigneurne sait plus se conduire ; c’est Dieuqui le mène vers la vérité cachée dansl’humilité première méprisée par lesignorants et par les savants du monde.

28’. Le sage n’est ni poli ni grossier,il est véridique ; c’est pour cela quepeu de personnes peuvent supporterde l’entendre.

29’. Le maître enseigne les disci-ples, mais c’est Dieu qui donnel’intelligence des paroles précieuses.

30’. Tout ce que nous demanderonsà Dieu dans la douceur et dans la vio-lence de l’amour nous sera accordé,car c’est la clef qui ouvre et qui fermele trésor mystérieux de la vie.

31’. Quand nous l’aurons pressentidans notre cœur, rien ne pourra ja-mais nous le faire oublier. Mais quandnous l’aurons goûté dans notre corps,rien ne pourra jamais nous en séparer,car nous serons en lui en esprit, et luisera en nous en acte.

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LIVRE VI

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32. Plus le ciel nous confère dedons, plus l’occasion de nous éleverou de tomber devient grande.

33. L’ignorant qui se tait fait aussibien que l’homme instruit qui parle.

34. Celui qui a trouvé Dieu et sonamour ne peut plus être oublié, carDieu est la vie, l’amour et l’union.

35. Celui qui persiste dans l’imbécilealliance de la mort, demeure séparédu Seigneur pour toujours.

36. Qui est Dieu ? Qui sommes-nous ?

Voilà la quête, voilà la sagesse etvoilà le repos.

37. Dieu est tout, l’homme estmoyen, l’ombre n’est rien.

« C’est bien la mort qui pue, etc’est bien la vie qui exhale ce parfuminoubliable. »

38. Tout ce que fait la lumière,l’ombre le défait et tout ce que défaitcelle-ci, la première le refait.

Ainsi l’homme est comme un mortqui vit, et Dieu comme un vivant quimeurt.

39. La séparation est le commence-ment du travail secret qui mène àDieu. La réunion en est le terme.

40. Le fils de Dieu peut voir etcomprendre ce que nul autre ne sau-rait même entendre ou soupçonner,car celui qui est instruit par l’Uniqueentend avec les oreilles et voit avec lesyeux de l’Esprit Saint.

32’. Prions Dieu afin de savoir ceque nous devons demander, avantd’être confondus avec les morts.

33’. Celui qui maîtrise les stimulidu corps, du cœur et de l’esprit, de-vient maître du dedans et du dehors.

34’. Personne ne saurait naître à lalumière sans transformer sa conditionprésente.

35’. La porte étroite est commeune fente à ras de terre ; quelques-unsla découvrent bien, mais peu d’hom-mes se trouvent assez nus pour y pas-ser sans entrave.

36’. L’analyse psychologique faitparaître Dieu dans la conscience,l’analyse physique le montre en actiondans le monde.

37’. Ne rejetons pas ce qui est bonà cause de ce qui est mauvais, mais sé-parons patiemment chaque chose etexaltons la meilleure.

38’. Attelons-nous aux mystères deDieu dès le premier temps, car la pu-rification est douloureuse, le perfec-tionnement est long et l’union divineest très secrète.

39’. Celui qui se séparera de l’im-monde trouvera Dieu concentré danssa vie.

40’. Laissons les stupides à leur stu-pidité et les intelligents à leur intelli-gence, car nous ne paierons pas poureux au jour du règlement descomptes ; mais embrassons la Mèreancienne, afin d’être faits un avec lePère nouveau-né.

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41. Toute espérance, toute vie,tout amour et toute science sont enDieu seul, et lui est en nous toujoursattentif et toujours vivant.

42. La femme a brouillé l’hommeavec le monde entier, cependant ellele réconciliera avec Dieu.

43. Celui qui se tient au dernierrang n’a pas à lutter contre ceux quiaspirent aux premières places, et lasortie lui est grandement facilitée à lafin.

44. Celui qui atteint l’Être est seulà goûter la paix au milieu du mondeen folie.

45. Chacun répondra pour soi aujour du jugement. Pourquoi nous oc-cuper des fautes du voisin et pourquoinégliger les nôtres ?

46. C’est au moment où nous nouscroyons forts que nous découvronsnotre faiblesse ; c’est quand nous pen-sons être arrivés que nous nous aper-cevons n’être jamais partis.

47. Celui qui repousse les hommesne doit pas s’étonner s’il n’est pas se-couru par eux, et celui qui se retire deDieu ne doit pas se plaindre s’il estabandonné de tout.

48. La sagesse permet de tout ac-quérir et de tout perdre sans êtretroublé. Elle possède une grande puis-sance cachée.

49. On peut s’entendre avec tousles hommes en ne parlant pas.

On peut se fâcher avec sonmeilleur ami en prononçant un seulmot.

50. L’homme illuminé aime Dieujusqu’à s’oublier en lui.

L’homme aveuglé s’admire jusqu’àne plus se reconnaître en rien.

41’. Celui qui a séparé le ciel et laterre les réunira à nouveau et les mul-tipliera dans la perfection de l’or vi-vant.

42’. Quand nous aurons trouvé lerefuge de la Mère, il nous faudrachercher l’impassible repos du Père.

43’. Il nous faut descendre l’échel-le de la création avant de pouvoir re-monter jusqu’à Dieu et nous fixer enlui.

44’. Le vrai repos est dans le centrede la lumière où demeure le Seigneurtrès parfait.

45’. Le Livre départagera beaucoupd’hommes dans le monde, car certainsseront confirmés dans la vie, etd’autres seront enfoncés dans la mort.

46’. Celui qui ne descend pas vo-lontairement dans la grande eau, y estprécipité un jour ou l’autre et se noiemisérablement.

47’. Le malheur et la corruption sé-pareront la pureté de la boue, et cha-que chose se rassemblera dans sapropre sphère soit pour être exaltée,soit pour être rejetée.

48’. La vraie révolte contre cemonde ne se fait connaître qu’à Dieu,qui la rend muette et patiente à l’ex-trême.

49’. Le premier homme venu, s’illaissait paraître sa lumière, enseigneraitcomme un dieu et resplendirait com-me un astre.

50’. Ayant reçu son Dieu, il fut re-vêtu de la splendeur première et parti-cipa dans son corps glorieux à la fêteéternelle du Père et de la Mère.

Page 81: Le message retrouvé

LIVRE VI

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51. En jugeant mal les hommes, onse prive à coup sûr de tout ce qu’ilsont conservé de bon.

52. L’homme, semé dans le monde,ne peut germer sans l’aide de la grâceet de l’amour demeurés libres.

53. L’homme intelligent et instruituse avec prudence du feu et de l’eaunécessaires à la vie.

54. Le sage sait que Dieu accomplittoutes ses œuvres sans effort, et quenous exécutons les nôtres avec beau-coup de peines.

55. Le saint accepte de vivre et demourir sans récriminer, afin de mieuxentendre l’enseignement secret duSeigneur.

56. L’homme prodigieux est celuiqui aime Dieu, celui qui le découvreen soi et celui qui devient un avec leParfait.

Aussi le saint agit-il dans ce mondecomme si rien n’était séparé par lamort du péché.

57. La prière est l’art parfait decommuniquer avec Dieu. Elle mène àl’amour qui console, à la connaissancequi illumine et à l’union qui sauve.

58. Il est dangereux de renoncer aumonde sans l’avoir expérimenté, par-ce que la tentation subsiste longtempsencore.

59. Il est aventureux d’éprouver lemonde avant d’y renoncer, car le ris-que de s’y perdre est grand.

60. Il est prudent de tout posséderet de tout renoncer en esprit, afin dene pas être surpris par l’événement.

51’. C’est la grâce du Seigneur quinous délivre de la mort et qui nouslave de toutes nos souillures.

52’. Qui débondera les sourcesd’eaux ? Qui fera germer la terresainte ? Qui moissonnera la Providen-ce du Seigneur ?

53’. Il assemble les contraires avecpoids et mesure, car il faut beaucoupde ciel pour mélanger avec un peu deterre.

54’. Le sage vénère également lecommencement, le milieu et la fin dutravail fécondant du ciel et de la terre.

55’. Nous savons que tout change,excepté l’immuable qui meut l’Uni-vers.

56’. Parler de Dieu, aimer Dieu,connaître Dieu et posséder Dieu sontdes choses différentes. La premièreédifie, la seconde excite, la troisièmeinstruit, la dernière délivre et fait re-poser pour toujours.

57’. La reine de l’Univers est faibleet molle comme la vie, cependant elledétruit tout ce qui est fort et durcomme la mort.

58’. Pour tout avoir il faut d’abordsavoir se passer de tout et ensuite re-noncer à tout, quand on a obtenutoute chose.

59’. Quand nous nous connaîtronspleinement, nous saurons que nous nepossédons plus rien, pas même nous.

60’. Chercher hors de soi, c’est sefractionner indéfiniment dans lamort ; chercher en soi, c’est augmen-ter infiniment jusqu’à l’unité de la vieessentielle.

Page 82: Le message retrouvé

LIVRE VI

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61. Il est saint de considérer attenti-vement le bien et le mal avant de rienentreprendre, et il est sage de ne pasforcer le feu quand on a bien choisi.

62. Trop de gens prétendent nousenseigner le sens caché des Écrituresalors que visiblement ils ne jouissentpas des bénédictions que procure unetelle connaissance, car les œuvres devie doivent sanctionner les parolessaintes et sages, à l’exemple de la créa-tion qui manifeste la vertu du verbedivin.

« Si nous sommes ignorants, étu-dions les livres saints et si nous nouscroyons instruits, devenons simples enDieu. »

61’. Le sage s’accorde avec le con-tenu unique de toutes choses ; il portele monde visible comme un vêtementpassager.

62’. Beaucoup de savants croientnous révéler le secret des êtres et deschoses, mais aucun n’est capable denous communiquer la lumière du cielqui importe seule, étant la vérité et lavie de Dieu.

« Ils se disputent et se battent stupi-dement au sujet de la coquille, mais lesage possesseur se tient éloigné de laconfusion des mots vides et savourel’amande en secret. »

Pour rétablir la piété, je prends naissan-ce à divers âges.

KRISHNA

Négliger la racine et soigner les ra-meaux, c’est impossible.

KHONG T’SEU

Page 83: Le message retrouvé

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LIVRE VII

C’est la bénédiction de Dieu qui procu-re la richesse, et toute la peine qu’on prendn’y ajoute rien.

SALOMON

Ta parole, Seigneur, est une rosée delumière.

ISAÏE

VU ET RENIÉ

1. L’ouvrage de Dieu s’accomplitdans le temps, et la lumière est la ré-compense du patient imitateur.

2. Le sage admirable est celui quidénude la terre, qui dispose la semen-ce et qui attend la moisson.

3. Nos pensées et nos démarchessont vaines si Dieu ne les approuvepas.

C’est lui qui les dirige mystérieuse-ment, par la joie ou par la tristesse del’esprit, par la plénitude ou par la dé-solation du cœur, par l’euphorie oupar la souffrance du corps brut.

4. L’amour de Dieu, qui faitl’illumination de l’homme, mène à laconnaissance unique. Tout le reste estalors comme une boue inutile qui nerecèle que la mort.

5. Pauvre ou riche, méprisé ou glo-rieux, l’homme intelligent et instruitadore Dieu sans plus considérer ce quil’entoure.

LE SAUVEUR

1’. Nous chercherons Dieu, pre-mièrement avec une grande fatigue etfinalement dans un grand délassement.

2’. C’est l’âme du grand monde quidélivrera et qui recevra l’âme del’homme, avec sa semence particulière.

3’. Quand la mort invite le sage àfaire un pas avec elle, celui-ci en ac-complit deux, et la mort se trouvebientôt dépassée et seule.

« Ô jeu mystérieux et divin del’oubli et de la connaissance de soi ! »

4’. Il nous faudra tout rendre à laterre et au ciel. Prions seulement pourque cela ne se produise pas avant quenous ayons accompli volontairementce sacrifice en nous-mêmes.

5’. Prions pour arriver à la mort dumonde, déjà morts au monde.

Page 84: Le message retrouvé

LIVRE VII

68

6. Le génie manifeste l’appel in-conscient vers Dieu à travers les dou-leurs et les ténèbres de l’exil.

La sainteté est l’offrande volontairede soi dans la joie du retour à l’originede la vie.

La sagesse est la possession détachéede l’Univers et de soi-même.

7. Tout le secret, c’est vouloir cequ’on désire, et désirer Dieu jusqu’àne plus savoir ce qu’on désire.

8. On ne comprend la vanité dumonde qu’en expérimentant ses mira-ges et en méditant ses revers.

9. Il faut beaucoup d’études, beau-coup de temps, beaucoup de dou-leurs, beaucoup d’amour et beaucoupde savoir pour redevenir simple et na-turel, mais c’est alors une simplicitéqui se connaît et qui se garde.

10. La vérité est nue et simple, leshommes la voient plus ou moins net-tement selon la pureté, selon l’amouret selon la connaissance de chacun.

11. Ceux qui viennent de Dieuemploient le même langage et setransmettent l’enseignement véridi-que à travers les âges.

12. Celui qui connaît Dieu suppor-te facilement de passer pour ignorant.Il demeure dans sa joie et fait preuved’indulgence envers tous les êtres.

13. La méditation amène d’abordun grand vertige, puis une immensedésillusion et la solitude poignantecomme la mort. Ensuite elle mène àl’admiration intense de la Mère et àl’amour ébloui du Père. Enfin elledonne la paix dans l’union qui engen-dre le Fils très parfait.

6’. Celui qui renonce au mondeextérieur de son propre mouvementou sous les coups du sort, conquiertfinalement le monde intérieur de lagrâce, de l’amour et de l’union.

« Le repos qui aime, qui connaît,qui possède et qui peut. »

7’. Le mouvement qui engendre lacréation n’ajoute et ne retranche rienà l’Être.

8’. Le mal est comme la face exté-rieure du Dieu total, et le bien estcomme l’Être intérieur dans sa chair.

9’. Nous trouverons au-dehors millechoses pour nous distraire, mais nousn’en découvrirons pas une qui soit ca-pable de nous contenter vraimentcomme la paix du dedans.

10’. C’est la grâce qui sauve cequ’il y a de bon en nous.

C’est l’amour qui le perfectionne,mais c’est la connaissance qui accom-plit l’union mystérieuse et dernière.

11’. La bénédiction du ciel multi-pliera le généreux et illuminera lecroyant.

12’. Le soleil ne peut habiter qu’uneterre pure séparée de toute fèce.

13’. Éloignons toute passion et toutattachement pour le monde. Appro-fondissons la mort jusque dans ses abî-mes ténébreux.

Purifions notre vie jusqu’à la lu-mière première.

Aimantons Dieu jusqu’à ce qu’ilengendre en nous le soleil de perfec-tion.

Page 85: Le message retrouvé

LIVRE VII

69

14. Celui qui se confie aux hom-mes ignore tout de ceux-ci et mécon-naît Dieu.

« La médiocrité, c’est tout attendredes autres et rien de Dieu ni de soi-même. »

15. Présentement, Dieu ne juge etne condamne personne, mais nous de-meurons redevables pour nos pensées,pour nos paroles et pour nos actes.

16. Celui qui veut plaire aux hom-mes évince Dieu, car on ne peut con-tenter la multitude et l’Unique.

17. Celui qui peut se connaître ets’amender devient facilement maîtrede soi-même et du monde.

18. La connaissance de soi-mêmepermet de supporter tous les juge-ments et tous les abandons en silence.

19. S’il paraît inutile de nous vain-cre, demandons-nous au moins s’il estpossible de nous commander.

20. Il est plus aisé d’entraîner tousles hommes à la conquête du mondeque d’en amener un seul à la posses-sion de soi-même.

« Le saint pleure sur les égarés etfuit les hypocrites. Le sage patienteavec les ignorants et sourit même auxméchants. »

21. Celui qui se prépare à la mortavec application ne sera pas surpris aujour de la séparation et de la réunion.

22. Il est difficile de se plier à la vo-lonté de l’Être, parce qu’il est dur dereconnaître notre ignorance et notreimpuissance actuelles.

14’. C’est dans l’abjection terrestreque nous connaîtrons le mieux lasainteté, mais c’est seulement dans lagloire céleste que nous reproduironspleinement Dieu.

15’. Ce qu’il a décidé pour chacun,nul ne peut le savoir avant le terme del’accomplissement.

16’. La grâce de Dieu est commeune eau immaculée qui délivre lesunivers et les ramène au Seigneur ul-time et premier.

17’. Il n’y a qu’un petit nombred’hommes capables d’apprécier l’obs-cure origine du ciel et de la terre.

18’. Celui qui se lèvera à la fin destemps commandera au ciel et à la ter-re, et tous lui obéiront comme lecœur se soumet à l’amour.

19’. Tout ce que nous repoussons ettout ce que nous retenons nous écrase,mais tout ce que nous acceptons ettout ce que nous donnons nous délivre.

20’. La nature enseigne le monde,mais les hommes préfèrent déraison-ner avec subtilité pour n’aboutir àrien, plutôt que la suivre pas à paspour connaître ce qu’ils sont.

21’. Le sage est comme un noyauqu’on abandonne avec indifférence, etcomme un os qu’on jette avec mépris.

22’. L’enfant de Dieu pénétreraaisément dans les détours du Livre etsuivra fidèlement la voie qui mène auplus que Parfait.

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23. La mort étonne douloureuse-ment ceux qui ignorent la pérennitéde l’âme divine et la discontinuité dusupport terrestre.

24. La grâce de Dieu est commel’eau céleste qui fait tout reverdir.

25. La Mère ne se montre nuequ’aux âmes pures et simples ; ainsicelui qui s’endormira en Dieus’éveillera en sa présence.

26. Comme il nous faudra un jourtout abandonner, il est sage de nousexercer à ne plus rien posséder dèsmaintenant.

27. Les désirs qui ne sont pas orien-tés vers Dieu accentuent notre deuilet nous enfoncent dans la mort.

28. Le désir fervent dirigé par unevolonté patiente, devient une forcequi peut séparer et unir, tuer au mon-de et vivifier en Dieu.

29. La mort est un phénomènequ’il faut étudier longtemps avant depouvoir le dominer réellement par lapuissance du Dieu vivant incarné ennous.

30. Que notre dernier souffle, quenotre ultime pensée soient en Dieu,afin que nous jouissions de la déli-vrance tant attendue.

31. L’homme a été créé libre, maisil ne le sait plus, sinon il retourneraitimmédiatement à sa source qui estDieu.

32. Celui qui est instruit éloignel’illusion et fait paraître la réalité divi-ne. Il sait que tout sort de l’Unique etque tout rentre en lui. Il se connaît

23’. L’égout du monde exhale pourtous la pourriture, mais le sage est seulà déceler l’antique parfum ensevelidans la mort.

24’. Bénissons la sainte Mère, car sinous sommes sortis par elle, nous ren-trerons aussi par son ministère.

25’. Quand nous aurons conquisl’immortalité particulière, il nous fau-dra y renoncer pour pénétrer dans lerepos de Dieu.

26’. Efforçons-nous à devenir com-me l’or, qui est incorruptible et sou-ple à l’extrême dans sa précieusepureté.

27’. Voir toujours Dieu derrière lesapparences qui s’offrent à nous, per-met d’user du monde sans devenir sonesclave.

28’. Le mal n’est pas ce qui nouscontrarie, c’est ce qui nous empêched’être simples et purs. Le bien n’estpas non plus ce qui nous flatte, c’estce qui nous rapproche de Dieu et cequi nous unit à lui.

29’. Celui qui s’ouvre à Dieu ger-mera comme un noyau qu’on arrose,mais celui qui se ferme à la vie de-viendra comme une pierre qu’onécarte du chemin.

30’. Communier, c’est faire passerDieu en nous et passer en lui, c’estabsorber la vie et être absorbé par elle.

31’. Suivons ceux qui nous ensei-gnent la générosité, et nous auronsl’abondance en tout.

32’. L’eau précieuse paraît méprisa-ble dans sa simplicité, c’est pourquoile monde la délaisse, mais la terremorte qui semble ornée de tant de

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pleinement et devient vivant et librecomme son Père et comme sa Mèreéternels.

33. Ainsi tout ce qui est entré dansl’homme universel doit nécessaire-ment en sortir, car il est lui-même lacause et l’effet, et ceci fait que tout cequi est sorti doit rentrer en lui etl’amener à la perfection d’une nouvel-le génération parfaitement accomplie.

34. Tout ce que l’homme sème ille récolte, et tout ce qu’il reçoit il lerestitue.

Ainsi la vie cachée n’a ni commen-cement ni fin.

35. La nature moyenne de l’hom-me ne lui permet pas de débrouiller levrai du faux sans l’aide de Dieu.

36. La multitude des expériencesdécevantes accomplies dans le mondeamène rarement l’homme à recher-cher Dieu en lui-même.

37. Il y a des hommes immensescomme l’Univers, et d’autres qui sontaussi petits qu’un atome. L’amouraugmente les généreux par l’unionavec Dieu. La haine diminue les mé-diocres par le fractionnement dans lamort.

38. L’ange est tombé pour avoirdétourné sa face de son dieu, etl’homme est mort pour avoir vouluconnaître les limites de son être.

39. La patience de l’amour consisteà tout remettre dans les mains de Dieuet à demeurer éveillé dans la nuit dece monde.

37’’. Une mort engendre l’autre,et une vie présage la suivante ; c’est lajustice de Dieu.

promesses coûte la vie aux hommessoumis à l’apparence.

33’. Il faut avoir la patience de bri-ser l’os pour en goûter la moelle, etprendre le temps d’examiner la terreavant d’explorer le ciel, afin de ne pasoublier la vie à force de courir aprèsson ombre.

34’. Tournons-nous vers la pierresainte qui nous a engendrés au com-mencement, et nous connaîtrons lagrâce, l’amour et la gloire de Dieu.

35’. Trop de subtilités mènent à lafolie, et trop de désirs conduisent àl’esclavage.

36’. L’art du jardinier, l’art du po-tier et celui du médecin s’unissentdans l’art du sage, pour manifester lalumière de Dieu dans le monde.

37’. Sois comme celui qui EST, sanslieu, sans espace et sans temps dansl’éternité du mouvement, et devienscomme celui qui NAÎT avec corps,avec mesure et avec poids dans l’éter-nité du repos.

« Seul celui qui a rejoint le cœur del’Unique n’est plus sujet au change-ment. »

38’. La sagesse, c’est préférer la qua-lité cachée de chaque chose plutôtque le vêtement ténébreux du monde.

39’. L’homme sage emploie le feupour mûrir ; les autres s’en serventpour tuer.

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LIVRE VII

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40. Commander aux hommes, c’ests’identifier à eux par l’amour et agircomme on le désire.

41. La première prière d’un hom-me exige une grande générosité ducœur et un grand courage de l’esprit.Elle peut être aidée par la joie ou par ladouleur, mais il est préférable qu’ellesoit le fruit d’une claire méditation.

42. Le Sauveur s’incarne dans laneige du nord et se manifeste dans lesable du midi.

43. La lumière du soleil est commela vie secrète des semences que modè-le le feu du Seigneur.

44. Celui qui rejette le noyau obéità la loi sans le savoir, et quelque chosepeut être recueilli par le monde, maiscelui qui plante collabore avec Dieu,et le fruit n’appartient qu’à lui seul.

45. Partager les joies et les douleursdes autres, c’est augmenter notre ex-périence au-delà de toute limite ; c’estconverser avec la folie ; c’est appren-dre à aimer le repos.

46. La partie est l’image du tout, etl’homme est comme l’Univers, ce-pendant l’un est à demi voilé tandisque l’autre l’est entièrement.

47. Tout ce que l’homme désirepeut être obtenu par le ministère duPère et de la Mère qui veillent en luicomme dans l’Univers.

48. Le bonheur, c’est rassemblernos désirs dans la grande lumière, afinde demeurer libres en Dieu.

49. Chaque chose est imprégnéepar celui qui l’a possédée. Ainsi enchaque homme persiste le parfum deDieu.

40’. Le vivant est obéi par toutl’Univers, et la grande eau même estsa servante.

41’. Dieu fait briller sa lumière dansles plus sombres abîmes et l’amourfortifie ensuite l’être secret, selon lafoi de l’esprit et selon la générosité ducœur.

42’. Un saint vaut mieux que la na-tion qui le rejette, et un sage vaut plusque le monde qui l’ignore.

43’. La grande eau alimente l’Uni-vers et demeure entière. Le grand feusauve le monde et repose dans sa pro-pre unité.

44’. Celui qui sait d’où sort la vieet où elle rentre, abandonne le mondeet médite en adorant l’Unique.

45’. Saisissons la vérité du Livreavant l’heure de la mort, car il seraitalors trop tard pour l’appliquer utile-ment.

46’. Le sage est comme une pépited’or cachée dans une poche de selqu’enferme une montagne de pierredressée au milieu du désert.

47’. L’homme inspiré mènera la na-ture à son terme qui est Dieu.

« Nous n’avons pas achevé notredemande et nous voilà exaucés au-delà même de notre vœu. »

48’. Considérons l’eau de notre ro-cher et nous verrons briller les étoiles,la lune et le soleil en nous-mêmes.

49’. C’est la grande eau qui mènerale ferment de l’homme jusqu’à Dieu.

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50. Qui mettra en vue le vivant, letrès pur, le plus que Parfait ?

51. L’homme a été créé libre pourdemeurer avec Dieu, il expérimente àprésent qu’en dehors du feu créateur,il n’y a que ténèbres palpables etmort.

52. L’innommable est comme l’uniondes trois puretés cachées dans les ténè-bres du commencement.

53. Les âmes et les corps alourdistombent facilement dans l’orgie.

Les âmes et les corps épuisés dé-raillent vite dans le délire.

Les âmes et les corps épurés se sou-tiennent aisément dans la vérité.

54. Le sage préfère l’actualité divi-ne à tous les passés, à tous les présentset à tous les futurs du monde.

55. L’extérieur est multiple, appa-rent et illusoire. L’intérieur est uni-que, caché et réel. Le tout n’a pas denom.

56. La connaissance de l’Unique estcomme la sagesse et comme la foliedes sages.

La recherche du multiple est com-me la folie et comme la sagesse dumonde.

57. Les trois émanations de l’Êtrefurent comme émulsionnées dans lenon-être et formèrent la hiérarchiedes mondes.

58. Tout ce qui existe comportedonc une partie divine si diminuéesoit-elle.

59. Ainsi il faut tout examiner at-tentivement avant de rien rejeter ou derien accepter dans l’œuvre proposée.

50’. La grâce ne peut ouvrir que lescœurs généreux déjà pourvus d’eaucéleste.

51’. La vie de ce monde est commeun jeu caché, destiné à éprouver laperspicacité des enfants de Dieu.

52’. La nature sort de terre et seperfectionne en soi-même jusqu’à lapaix de Dieu.

53’. « Aider la nature ne signifie ja-mais la priver ou la forcer. »

C’est en expérimentant l’œuvre deDieu et sa promesse sainte que nousserons sauvés ici-bas, et non pas en ycroyant sans rien disposer, sans rienépurer et sans rien mûrir.

54’. « L’ignorance qui se connaîtest une sagesse qui se tait. »

La volonté de Dieu, c’est l’absencede tout jugement préconçu dansl’homme.

55’. L’origine de la lumière sainteest un secret que Dieu révèle aux élusde son cœur.

56’. Aucun être ne saurait disparaî-tre tout à fait dans la mort, mais touspeuvent y croupir et s’y enfoncer in-définiment, ou au contraire en sortirpour renaître à la totalité de la vie li-bre et pure.

57’. La nature cachée sera délivrée,épurée et magnifiée jusqu’à son origi-ne divine, pour devenir l’épouse duSeigneur magnifique.

58’. Le mal a fragmenté l’homme àl’infini, mais il ne saurait le tuer com-plètement.

59’. Dieu ne peut se nommernéant, comme disent certains espritsconfus et mal instruits, qui jettent ain-si le trouble chez ceux qui cherchentla vérité.

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60. Plus une créature se trouveéloignée de sa source, plus elle est im-parfaite, impure et proche de la mort.

61. Le Livre est consacré à la gloirede Dieu, pour la délivrance des hom-mes et pour la plénitude des saints etdes sages.

« Une grande doctrine présentéepar des médiocres peut paraître uneineptie. »

62. L’intelligence des livres saintssera accordée aux enfants de Dieu se-lon la capacité de leur amour pour lui.

63. Certains hommes recevront iciune magnifique révélation et pleure-ront de joie.

D’autres n’y verront qu’une absur-dité sans nom et ricaneront de mépris.

64. L’impureté, l’orgueil et l’avariceaveuglent tellement les hommes per-vers, qu’ignorant toujours leur propreégarement, ceux-ci s’enfoncent deplus en plus dans la mort très opaqueet très puante.

60’. Confier le Livre à un railleur,c’est l’enfoncer dans son égarement etajouter à son fardeau secret.

61’. La connaissance ultime s’exer-cera au-dedans et au-dehors, car ellerejoindra un lieu unique comme lefeu divin, qui se meut dans le tempsinfini de la grande eau.

62’. Celui qui demeure dans l’ado-ration secrète, est porté par l’eau duSeigneur.

63’. Dieu nous instruit avec amouret avec patience, mais le malheursanctionne sa parole infaillible.

Ne nous séparons donc jamais deslivres saints qui filent le lien qui nousunit au Seigneur de toute sagesse.

64’. Instruire une brute ou lui té-moigner de l’intérêt avant qu’elle nele sollicite, c’est s’exposer inutilementaux injures et aux coups.

« Seule la grâce divine fait fleurirnotre vie cachée, et seul l’amour duSeigneur la fixe dans l’éternité. »

Ô terre, je dépose cet homme dans tonsein. Puisses-tu me le rendre restauré lorsde la triomphante régénération dumonde !... Puissions-nous faire partie deceux qui aideront à la régénération dumonde !

ZARATHOUSTRA

À moi qui veux vous adorer, ô Seigneursage, avec la bonne pensée, donnez-moiselon la justice, les succès de l’un et del’autre monde, le corporel et celui de lapensée, pour me soutenir par eux et memettre dans la félicité.

ZARATHOUSTRA

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LIVRE VIII

Le Seigneur fait produire à la terre sesmédicaments, et l’homme sensé ne les dé-daigne pas.

ECCLÉSIASTIQUE

Et Dieu le fit sortir du jardin d’Édenpour qu’il cultivât la terre d’où il avait étépris.

MOÏSE

TRIÉ EN VUE

1. La spiritualisation du corps faitparaître l’eau et l’air qui nous animentet qui nous entretiennent.

La corporification de l’esprit en-gendre la terre et le feu qui nous sou-tiennent et qui nous multiplient.

Qui pèsera la part de chaquechose ?

2. La connaissance de l’homme in-térieur procure l’illumination et lapossession de Dieu.

« Qui saurait marcher comme unaveugle confiant en la seule voix duTrès-Haut ? »

3. Le Père du monde qui habite laMère universelle est inaccessible à lasouillure des ténèbres du dehors.

4. La sainte Mère demeure cachéedans le centre de la terre, ou bien res-plendit au ciel selon la volonté du Père.

5. La mortification du corps doitpréparer la purification de l’esprit et larégénération de l’âme.

L’AMOUR

1’. L’homme sans la femme estcomme une pierre dans le fond dessé-ché d’un torrent ; et la femme sansl’homme est comme un nuage égarésur la mer.

« Qui fera l’union des contraires aumoyen du semblable ? »

2’. « Tout sort de Dieu et tout ren-tre en lui. »

Celui qui connaît cela ne fait plusattention ni au monde ni à lui-même.

3’. Ainsi ceux qui regardent tou-jours au-dehors demeurent dans lamort.

4’. La création peut changer de for-me, elle ne saurait changer d’être.

5’. Celui qui se détourne du mystè-re de la mort, ne connaîtra jamais lapuissance et la gloire de Dieu.

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6. Quand les pieds seront sains, lesyeux verront clair.

7. Quand les railleurs seront sub-mergés dans la fange de la mort, nousleur demanderons : « Où en êtes-vousde vos bons mots ? » et il n’y aura quedes hurlements de bêtes pour touteréponse.

8. Nous sommes tous des figura-tions plus ou moins voilées du Sei-gneur. Personne ne saurait donc seprésenter comme étant son imageparfaite, ni comme étant son ombreabsolue.

9. Ceux qui ont vu le Seigneur àdécouvert peuvent seuls enseigner leshommes et rétablir leurs lois, mais ilsne violentent aucune créature àl’exemple de Dieu, leur père.

10. Dieu est comme un soleil cachédans le centre de chaque terre, etcomme un soleil visible dans le milieude chaque ciel.

11. La nature lumineuse est la pre-mière et la plus belle manifestation duSeigneur. L’homme pur est la derniè-re et la plus parfaite création de Dieuet de la nature.

Là est le résumé de l’Univers.

12. À quoi bon dénoncer et répri-mer les erreurs des autres, si noussommes incapables de découvrir et decorriger nos propres fautes ?

13. Personne ne peut s’examiner ex-térieurement sans rencontrer l’obscuritédu mensonge. Comment quelqu’unpourrait-il se connaître intérieurementsans trouver la lumière véritable ?

6’. L’homme descend dans la terreet monte au ciel, afin de connaître latotalité mystérieuse de son être.

7’. Si nous ne pouvons être commecelui qui instruit, efforçons-nous aumoins de ne pas ressembler à ceux quiégarent.

« Seigneur, délivre-nous de l’espritrebelle qui nous mange le cœur. »

8’. Celui qui connaît l’inanité dumonde apparent, sourit aux miragesde l’eau qui l’anime et recherche lapierre qui le soutient.

9’. Les grands sages et les grandsprophètes sont les bergers des immen-ses troupeaux d’hommes qui appar-tiennent à Dieu.

10’. La sagesse véritable ressemble àla folie de Dieu, qui est la sauvegardede la vie dans la mort.

11’. Quarante est le chiffre de l’es-pérance, du dépouillement, de latransformation et du mûrissement.

« Impossible de séparer Dieu del’humanité présente, aussi ce que nousdemandons au ciel nous est souventoffert par les hommes. »

12’. Celui qui est intelligent et ins-truit, tait son savoir et déplore sonignorance, mais celui qui connaît etqui possède la vie pure est déjà établidans la paix du Parfait.

13’. Celui qui pacifiera la mer dumonde reposera dans le noyau vivantde l’or pur.

« Ô splendeur, ô miracle de l’eau etdu feu unis en Un ! »

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14. Demandons à Dieu ce qui peutnous servir à l’atteindre, soit la grâce,soit l’amour, soit la connaissance, soitle repos ; et ne nous occupons pas desmoyens qu’il emploie pour nous sauver.

Le Seigneur ne refuse rien auxcroyants.

15. Celui qui semble abandonnéproduira un trésor inestimable, etl’être apparemment déshérité se révé-lera beau comme un dieu.

La douceur de la grâce et la puis-sance de l’amour accomplissent tousles miracles.

16. Celui qui a la connaissance deDieu est rempli d’amour pour tous lesêtres, car il perçoit la lumière qui lesanime depuis le commencement.

17. L’homme corporel meurt avectristesse.

L’homme astral passe avec courage.L’homme spirituel rejoint Dieu avec

joie.

18. La vraie possession, c’est lascience de Dieu éprouvée dans le se-cret du cœur.

La possession illusoire, c’est lascience des hommes pratiquée dans lemonde.

19. On peut connaître l’Universsans bouger, en s’identifiant à celuiqui le contient et qui l’anime.

20. Le savoir sans le pouvoir estcomme une graine sans eau, commel’esprit sans le corps et comme le Sei-gneur sans sa création.

14’. La puissance première étaitdans l’eau vierge.

La puissance dernière sera dans laterre sainte.

« L’homme habile met en évidencela lumière de chaque chose et de cha-que être. »

15’. Ne confondons pas le repos del’Être avec le néant du non-être, com-me font les ignorants qui se trompentsur les mots, parce qu’ils ne connais-sent pas la nature secrète des choses.Ainsi beaucoup d’intelligents célè-bres bâtissent sur cette erreur et abou-tissent au désespoir des apparences del’absurde.

16’. Chaque fils de Dieu qui ensei-gne dans le monde revient au Père,démesurément grandi par la multitudedes êtres conquis dans l’amour.

17’. Avant de pouvoir sauter dansle vide divin, il faut gravir longtempsles chemins de l’ascèse, sous peine desombrer dans la boue du chaos.

18’. L’ignorant parle de supprimerle mal, le sage se contente de le sépa-rer et de le rejeter, afin de glorifier lebien sans entrave.

19’. Les hommes intelligents selonle monde n’aboutissent qu’au doute,au désespoir, à la mort ; c’est la mar-que de l’ignorance dans laquelle l’hu-manité demeure prisonnière.

20’. Il vous a été dit : « Ne parlezpas contre l’esprit », et nous ajou-terons : « Ne blasphémez pas la ter-re », car vous ne connaissez ni l’un nil’autre dans leur union intégrale.

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21. Celui qui cherche Dieu hors desoi ne rencontre que la confusion desténèbres infinies et la mort.

22. Celui qui se réfugie en Dieuéchappe aux hallucinations du mondetransitoire.

23. Tous les mystères se réduisent àune terrifiante et admirable réalité :« Dieu en nous, nous en Dieu ».

24. Celui qui s’examine dans lamort et dans la vie, apprend à connaî-tre Dieu.

25. Celui qui connaît la Mère pé-nètre toutes les choses du monde etdélivre aisément celui qu’il aime.

26. Les hommes souhaitent bien lalumière et la paix, mais à la conditionque cela ne dissipe pas leurs ténèbreset n’entrave pas leur agitation.

27. Dieu se cache dans les ténèbresde la mort et se manifeste dans la lu-mière de la vie.

28. Celui qui le voit partout, quil’aime en tout et qui le manifeste enlui-même, est vraiment éclairé.

29. La connaissance et la maîtriseparfaites de soi-même font la fin duchangement.

30. La foi est comme la certitudede Dieu en nous-mêmes, et la con-naissance est comme la preuve de saprésence intime.

31. Celui qui n’a pas la soif de l’eauvive et celui qui ne prend pas le tempsnécessaire pour la puiser, ne seront ja-mais sages.

32. Faire paraître l’unité divine ca-chée sous la diversité du monde, c’estl’œuvre de la nature. Incorporer leplus haut esprit avec le corps le plusbas et les amener à la perfection abso-lue, c’est l’œuvre de l’art.

21’. La grande nuit protège lenoyau de lumière où le feu se délecteéternellement.

22’. Le Seigneur se maintient enlui-même, par lui-même, pour lui-même.

23’. La vie dans le repos mène aurepos dans la vie.

24’. La paix du centre commandeau mouvement éternel de la roue cé-leste.

25’. Elle paraîtra nue dans le cielpour recevoir la gloire du soleil bien-aimé.

26’. L’abstention du poison mitigéest le fait des saints, mais sa séparationest le travail du sage.

27’. D’un regard l’amant a pénétrél’aimée, et celle-ci a reproduit l’amant.

28’. Le soleil nichera dans nos âmesdévoilées, et nous serons faits uns dansl’Unique.

29’. L’émeraude terrestre présage lediamant lunaire et le rubis solaire.

30’. Les ténèbres secrètes couventla lumière immortelle du Parfait.

31’. La fontaine qui jaillit de la ter-re de Dieu vivifie l’Univers tout en-tier.

32’. L’amour obéit à Dieu, et Dieuconsent tout à l’amour, mais c’est parle moyen de la grâce qu’il nous délieet qu’il nous enlace.

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33. La nature nous fournit tout cequi est nécessaire à la vie ; il suffit delui venir en aide sans rien forcer nidétruire.

34. Le sage est seul à pouvoir con-sidérer ses deux faces, sans reculerd’effroi.

35. Les fous s’entretiennent de cequi n’est pas ou de ce qui ne les regar-de pas ; ils n’aiment personne et sonten désaccord avec tous les hommes, etavec eux-mêmes.

36. L’insensé donne asile à la multi-tude anarchique de l’enfer.

Le saint habite dans l’unité paci-fiante de Dieu.

Le sage aime tout, connaît tout,possède tout et remet tout.

37. Celui qui sait tout et celui quine sait rien savent se taire, mais celuiqui est à demi instruit ne peut se rete-nir de parler.

« Faire de grandes œuvres et lesconsidérer comme un néant, voilàl’intelligence devant Dieu. »

38. La sainte Mère est légère com-me l’air et changeante comme l’eau.

Le Père sacré est pesant comme laterre et immuable comme le feu.

L’union des quatre engendre le tri-ple Fils, qui manifeste la création pro-digieuse de l’Unique.

39. J’ai demandé l’impossible àl’Innommé, et lui s’est donné aussitôt.Cependant, je n’ai aucun mérite et jene possède pas d’intelligence, mais jel’aime au-delà de toute raison et detoute science.

40. Le moyen pour connaître etpour être connu, c’est prier en soi-même ; c’est mettre en évidence la se-mence particulière en se servant del’eau universelle.

33’. Ceux qui se contentent del’ombre du monde, sont bien peu exi-geants envers Dieu.

34’. L’entrée dans la nuit est lecommencement de l’illumination.

35’. La connaissance spéculative estau savoir possédant comme une jam-be de bois est à un membre sain.

36’. Tout repose dans notre cœur,dans notre esprit et dans nos mains.Peu le croient, quelques-uns le pres-sentent, un seul l’expérimente.

37’. « La vérité de Dieu ne coïncidejamais avec les passions du monde. »

Il faut une audace inouïe pourécouter la voix intérieure qui nouscontrarie toujours, mais il faut uncourage d’idiot pour obtempéreraveuglément à ses injonctions saintes.

38’. Ceux qui méprisent la naturetout en louant Dieu, sont comme desânes chargés de cailloux qui foulent l’ordu chemin. Ils se fatiguent inutilementet n’aboutissent à rien de durable.

39’. « L’étonnement de l’étonne-ment. »

Le plus beau titre qu’un sage puissedésirer après « fils de Dieu », c’est ce-lui d’« accoucheur d’âmes ».

40’. Le rien enveloppe le tout quidemeure en soi.

« Le noyau, l’amande, le germe. »

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41. À quoi pourraient nous servirles multiples connaissances extérieu-res, si nous ignorons le centre qui lesrésume toutes ?

42. Le sage s’entretient avec Dieuet ne dispute avec personne.

« Comme ils sont beaux cependantet comme ils resplendissent, ceux quise lèvent pour prêcher la vérité deDieu avant l’éclair foudroyant de lafin ! »

43. La grâce, la persévérance etl’amour mènent à la connaissance detoutes choses.

44. On commence par aimer cequ’on possède et on finit par être pos-sédé par ce qu’on aime.

45. Celui qui se fait obéir sans par-ler est digne du pouvoir, car il com-munique par le cœur et commandepar l’esprit.

46. Tout ce qui n’est pas vivementressenti, ardemment désiré et animépar la foi, est nul et sans effet.

47. Le monde est un équilibre en-tre la vie et la mort, c’est l’expressiondu plus grand mystère visible.

48. Ainsi le bien et le mal formentla totalité qu’on ne peut nommer quepar le silence.

« Il est vain d’essayer de lutter con-tre Satan, il vaut mieux prier pour saconversion et pour la nôtre. »

49. La mort ressemble à l’immo-bilité des ténèbres dans le froid.

La vie est comme le mouvement dela lumière dans le chaud.

Le monde est un mélange qui sub-siste par le désir et par le changementdans l’éternité.

41’. Le feu qui anime l’Univers de-meure caché dans la terre et resplenditdans le ciel.

42’. Celui qui reçoit Dieu dans soncœur, dans son esprit et dans soncorps, est élu parmi les élus et il mar-che sur la mer des mondes.

43’. Il est difficile de voir et d’en-tendre ce qui existe en soi-même.

44’. L’accumulation du travail ex-térieur est une proie offerte au mal-heur. L’accumulation de l’amourintérieur est un trésor qui sauve de lamort.

45’. Bénis soient les maîtres quinous mènent jusqu’à la racine secrètedu feu. Leur mémoire se perpétueradans les cœurs reconnaissants.

46’. Ô feu coulant qui dissout et quicoagule, notre Seigneur fécondant !

47’. La nature est profondémentenfouie dans la terre, et hautementplacée dans le ciel ; mais il existe unlieu particulier où elle est plus cachéeet plus évidente que partout ailleurs.

48’. Il y a ici une grande perditionpour les malins, mais aussi une granderécompense pour les cœurs simples etdétachés.

49’. Celui qui a dépouillé le mondede son vêtement d’illusion, sourit aubien suprême qui paraît dans le centrede l’immensité mouvante de la vie.

« Et nul n’a été violenté, pas mêmesoi ! »

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LIVRE VIII

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50. L’amour de Dieu mène à la ré-pulsion terrestre et à l’attraction céles-te. Ainsi Dieu et l’homme s’unissentdans un certain milieu, qui constituele mystère de la terre et du ciel.

51. Être Dieu, c’est être un avecsoi-même dans la totalité de l’être, au-dedans et au-dehors.

52. La volonté divine s’accomplitdu dedans au dehors et se parfait dudehors au dedans.

53. Ainsi Dieu libère sans détruireet perfectionne sans forcer.

Il commande et tout lui obéit.Il paraît et tout lui sourit.Il repose et tout rentre en lui.

54. Toute délivrance et toute per-fection s’accomplissent donc dans lecœur de l’homme par le ministère dela grâce et de l’amour de Dieu, et nonpas brutalement sur les corps par lacontrainte des individus.

55. Pour qu’un homme puisse êtrerempli de Dieu, il faut nécessairementqu’il se vide de toute l’immondiceterrestre qui l’obscurcit. Alors l’unions’accomplit aussitôt.

56. Les hommes vulgaires affectentde l’orgueil pour le travail qui leur estimposé et pour celui qu’ils se don-nent, afin de masquer la pauvreté spi-rituelle qui les accable. Ils se trompentet trompent les ignorants.

« Seul le précieux sang du Fils cé-leste et terrestre peut nous délivrer dupoison antique introduit par la femmedévoyée dans le monde présent. »

57. La misère, la maladie, la vieil-lesse, le doute et la mort devraientnous précipiter dans les bras de celuiqui nous propose la richesse, la santé,la jeunesse, la connaissance et la vie.

50’. Celui qui veut parvenir jusqu’àDieu doit abandonner tous les préju-gés du monde et toutes les certitudesde la raison humaine, pour ne suivreque la nature illuminative cachée dansles ténèbres de la création primordiale.

51’. Le sommet de tout, qui est lapossession de tout, aboutit au renon-cement à tout, qui est la profondeurde tout.

52’. L’eau sort de la terre et retour-ne en terre pour séparer le monde del’immonde.

53’. La grâce et l’amour de Dieu semanifestent mystérieusement par leséchecs que nous essuyons dans lemonde, et son redoutable jugements’exerce étonnamment par les réussitesqu’il nous permet ici-bas.

54’. Le feu de Dieu édifie la vie.Celui des hommes la consume. Ce-pendant la douceur du second peutmanifester la vertu du premier.

55’. Le sage en Dieu est comme unignorant parmi la multitude des sa-vants, cependant il est seul à connaîtrele commencement et la fin de touteschoses.

56’. Le sage se glorifie uniquementd’être en Dieu, c’est-à-dire qu’il re-pose et qu’il se tait le plus souventpossible, car l’union des hommes enDieu ne peut s’accomplir que sur lamontagne sainte dans l’unité du silen-ce reposant.

57’. Peu d’hommes détestent véri-tablement le mal qui est dans la mort,et bien peu recherchent le bien quiest avec la vie.

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LIVRE VIII

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58. Dieu se manifeste à l’hommequand il est désiré, aimé et reconnupar celui-ci, dans le silence del’union : « Là où le vide de l’esprit en-gendre la plénitude de l’âme ».

59. Tout est possible pour lecroyant, rien ne réussit pour celui quidoute.

60. Le fait d’être Dieu et hommedépasse toute science, parce que c’estla plus complète expérimentation dutout dans le tout.

61. L’action divine est proportion-née à la pureté de la créature, qui s’ac-quiert par la mortification, c’est-à-dire par l’eau de la grâce et par le feude l’amour.

62. La lettre est peu de chosequand on veut bien considérer l’espritqui l’illumine et l’âme qui l’anime.

63. La vie éternelle, c’est la sortiede soi-même et la rentrée en Dieu.

« La Mère lumineuse est la substan-ce de tout ce qui vit. Le Père brillantest l’essence de tout ce qui se meut. »

58’. Rejetons tout ce qui est com-pliqué et tout ce qui est mal commo-de, afin de ne pas multiplier lestentations qui nous éloignent del’Unique.

59’. Ils sont devant la créationcomme des bêtes devant une porteverrouillée qu’aucune main ne saitmanœuvrer.

60’. Celui qui veut être grand dansla vie doit devenir imperceptible dansle monde et ne plus exister dans lamort.

61’. Sainte Mère qui paraissez aumilieu de la détresse du monde, ac-cordez-nous la délivrance et l’oubli denos maux.

62’. L’ignorance rampe sur la croû-te de la terre, la connaissance pénètrejusqu’au centre de la mer du grandmonde.

63’. Le saint peut sembler idiot etle sage peut paraître égaré, mais nil’un ni l’autre ne sont jamais médio-cres dans le monde et en Dieu.

Seul celui qui n’est pas exclusivementaccaparé par la lutte pour l’existence, peutsagement apprécier la vie.

LAO T’SEU

Ceux qui me comprennent sont rares,c’est la mesure de ma valeur, certes.

LAO T’SEU

Page 99: Le message retrouvé

83

LIVRE IX

Toute notre œuvre, c’est vous, Sei-gneur, qui l’avez faite pour nous.

ISAÏE

Il élèvera la pierre du sommet au milieudes acclamations.

ZACHARIE

VUE TRI NÉE

1. Dieu est comme un océan infinid’essence lumineuse et vivante, danslequel tout se pénètre et se connaîtpar l’amour.

2. S’il plut à Dieu de se faire hom-me, il appartient maintenant à l’hom-me de se refaire Dieu.

3. Le monde présent est comme unmélange intime de lumière et de té-nèbre.

4. Les choses créées sont irréellespar rapport à Dieu, mais elles sontréelles entre elles, pendant le temps deleur apparition.

5. Le monde actuel n’est ni réel, niirréel, ni bon, ni mauvais.

Il est formé par une portion de lalumière divine fractionnée à l’infinidans les ténèbres du non-être.

6. Voilà la chute de Lucifer et l’exild’Adam.

7. Le retour à Dieu est comme laséparation d’avec les ténèbres et com-me la réunion avec la lumière primor-diale.

L’ACCOMPLISSEMENT

1’. La grâce et l’amour présagent lechemin de la connaissance et du repos.

2’. J’ai cherché la vérité jusque dansla corruption du monde et j’ai séparéla vie de la mort.

3’. Celui qui libérera sa vie sera dé-livré par elle.

4’. Les yeux de l’esprit perçoiventaisément l’évidence de l’éternité, etles mains de la connaissance la mani-festent sans effort.

5’. Dieu subsiste éternellement au-dedans et au-dehors, sans pourquoi nicomment.

Tel est le mystère de l’éternité.

6’. Qui sauvera son âme de laboue ? Qui la délivrera de la prison dela mort ?

7’. La grâce libère sans effort ce quela plus grande violence ne saurait en-tamer à la longue.

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LIVRE IX

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8. Voilà la rédemption d’Adam.

9. Les saints demeurent dans laboue pour aider leurs frères qui sontune partie d’eux-mêmes, comme ilssont une parcelle de Dieu.

10. Toute connaissance qui n’est pasexpérimentée est nulle, parce que sanseffet.

11. L’homme redoutable est celuiqui veut faire obligatoirement le bon-heur des autres ; ensuite vient celuiqui veut faire leur malheur.

12. Le crâne poli d’un mort nousreflète la vérité mieux que n’importequel miroir magique.

13. Tout vient du dedans. Tout re-tourne à l’intérieur. Tout se maintientdans le centre.

14. Vivre, c’est communiquer avecDieu sans obstacle ; mourir, c’est êtreséparé de lui par l’immondice.

15. La confusion mentale, l’inaptitudeau discernement et au choix, l’absen-ce du pouvoir de synthèse et de clartésont les marques de la médiocrité desêtres vulgaires.

16. La lumière du soleil contienttoutes les autres lumières, elle estcomme l’essence de la vie.

17. Réduire sa nature, l’épurer et laperfectionner, c’est se connaître et de-venir comme Dieu.

« Il nous faut semer si nous voulonsrécolter un jour. »

8’. Qui présentera la vierge sainteau soleil fécondant ?

9’. Celui qui s’expose pour lesautres reçoit mille crachats pour unefleur. C’est la loi du rachat.

« Qui ne s’exposerait pour le Sei-gneur d’amour ? »

10’. Les fils de Dieu délivrent de lamisère, de la maladie, de la vieillesse,du doute et de la mort. C’est la mar-que qui ne trompe pas.

11’. Les discussions sont des igno-rances qui s’affrontent dans la mort ;et les disputeurs, des fantômes qui sebattent dans le vide.

12’. Les saints peuvent aider lemonde entier, mais personne ne lesinterroge, et quand ils parlent nul neles écoute.

13’. L’examen du monde circulai-re ramène l’homme clairvoyant jus-qu’à Dieu.

14’. La beauté du génie, la puretéde la grâce et la sainteté de l’amourfont enrager les médiocres jusqu’à lamort.

15’. La sainte Mère de Dieu se-court les hommes purs et généreux,cependant les ignorants disent :« Dieu ne nous donne pas à manger »,car ils ne reçoivent pas ce qui leur estenvoyé, ou bien ils le reçoivent avecingratitude.

16’. Quand nous serions secs com-me des pierres, la grâce du Seigneurnous ferait encore germer jusqu’auciel.

17’. Celui qui atteint la Mère de-meure dans la joie, et celui qui pénè-tre jusqu’au Père se fixe dans la paix.

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LIVRE IX

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18. Le bonheur est tout avoir et nerien posséder ; n’être attaché à rien,pas même à soi ; c’est tout faire et toutsupporter pour l’amour de l’Unique.

19. Nous ne renonçons efficace-ment qu’à ce que nous possédonsréellement ou à ce que nous pouvonsavoir certainement.

20. Les pensées et les visions subli-mes ou atroces doivent être acceptéeségalement et réduites au même prin-cipe divin par la méditation parfaite.

21. Dieu enseigne ceux qui dési-rent apprendre, mais seulement jus-qu’à la limite où ils osent connaître,afin que nul ne périsse.

22. La paix du cœur et de l’esprits’obtient en offrant à Dieu tout ce quinous comble et tout ce qui nous vide.

23. L’assemblée des astres est com-me la mer lumineuse où Dieu se meutentre les commencements et les fins,et où il repose entre les fins et lescommencements.

24. En remettant tout à Dieu, nousnous débarrasserons aussi de nous-mêmes.

25. Il n’est rien qui déplaise tantaux hommes que la vérité sur eux-mêmes, parce que la nudité de l’es-prit, comme celle du corps, n’est sup-portée avantageusement que par ceuxqui sont parfaits.

26. La création des univers estcomme l’expérimentation d’une par-tie de Dieu par lui-même.

18’. Celui qui rejoint Dieu ne peutplus se perdre, car le Seigneur estcomme une garde à soi-même et auxsiens.

19’. Quand nous serons brisés, pu-rifiés, vidés et nus, nous verrons Dieuclairement, et il pénétrera en noussans obstacle.

20’. Celui qui est avancé ne prieplus Dieu, il le loue ; enfin il se tait enlui pour toujours.

21’. Le croyant retourne à sa sourcecomme le grain enfoui va vers la lu-mière, et ceci est un grand exemple del’amour céleste et de la foi terrestre.

22’. Nous ne gagnerons ni terre niciel en écrasant d’autres hommes,mais nous récolterons certainement lamalédiction de Dieu.

23’. Les hommes sages ne se déso-lent ni ne se réjouissent des boulever-sements du monde, car ils savent quele Père et le Fils demeurent immuable-ment unis au sein de la Mère mouvante.

24’. Le vivant qui pénètre la grandeeau flotte et vogue sans effort.

25’. Il ne suffit pas que Dieu soitcaché en nous, il faut aussi qu’il ybrille démesurément, comme l’étoilede notre naissance nouvelle.

« Dieu ne va pas aux médiocres, etles médiocres ne vont pas à Dieu. »

26’. Nous prions pour être brisés etpour que nos lumières soient réuniesdans l’amour de l’Unique.

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LIVRE IX

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27. Il n’y a pas d’instruction possi-ble et il n’y a pas de paix certainepour celui qui s’occupe des affaires dumonde.

28. Krist dut chasser les marchandsdu temple avant de pouvoir s’y faireentendre. Ferons-nous pas aussi levide en nous pour entendre la voix duSeigneur ?

29. Aider à vivre ceux qui nous en-tourent est une façon intelligente etprudente de s’enrichir.

30. Tout ce qui se détruit rapide-ment est du monde.

Tout ce qui est immuable est deDieu.

31. La lumière nous vient des astreset retourne aux astres qui la restituentà Dieu.

32. Le mélange des lumières fait ladiversité infinie de la création et ma-nifeste l’unité du créateur.

33. Le repos alterne avec le mou-vement dans l’œuvre de Dieu. Celuiqui unit ces deux en un, n’a plus depassion pour le monde transitoire.

34. L’eau sainte délivre, épure, élè-ve et bénit.

La terre de Dieu nourrit, unit, fixeet consacre.

Les deux travaillent sous la direc-tion du feu premier et dernier.

35. Dieu comble l’amour obéissant,au-delà de toute limite.

– C’est le baptême dans l’eau de lagenèse qui nous donne le glorieuxcorps du pardon.

– C’est la communion mystérieusedu vrai sang et du vrai corps de l’Uni-

27’. Le plus sage des hommes nesaurait s’empêcher de pleurer sur lasouffrance de tous les êtres.

28’. Si nos cœurs savaient commu-nier avec Dieu et avec les hommes,nos lèvres demeureraient closes.

29’. Celui qui s’attache à trois cho-ses, alors que deux suffisent et qu’uneseule est vraiment nécessaire, préparepour tous le désordre et la ruine.

30’. Pour atteindre la vie essentiel-le, il nous faudra premièrement deve-nir absents comme des morts.

31’. L’homme pur et parfait est lepoint d’équilibre le plus accompli del’Univers.

32’. Hors de nous, c’est encorenous, car nous sommes une parcellede celui qui contient la création visi-ble et invisible.

33’. La grâce libère tout sans rienforcer et sans rien détruire ; c’est ellequ’il nous faut au commencement.

34’. L’enseignement des sages est àl’image du monde moyen, où la lu-mière subsiste sous une croûte obscu-re.

« Ne discutons pas, exerçons-nousplutôt jusqu’à la parfaite connaissancede notre Art. »

35’. Nous n’avons plus d’honneur,plus de fierté, plus de courage et plusde vertu ; nous sommes sans savoir etsans intelligence ; nos talents sontcomme la fumée, et notre force res-semble à de l’eau répandue. Notrepiété demeure comme une boîte vide,

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LIVRE IX

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que qui nous communique l’âme di-vine de la rédemption.

– C’est l’onction par l’huile saintede la pierre qui nous confirme dans lapaix de la réconciliation.

– C’est la bénédiction secrète dumariage ultime qui nous lie et quinous multiplie dans la gloire del’union.

36. L’homme est le principal fer-ment de la régénération du monde ;son action sur la terre est comparableau travail du levain sur toute la massed’une pâte.

37. Celui qui aime les hommesmalgré leurs faiblesses, sera aimé deDieu malgré ses taches.

38. Qui sera assez audacieux pourdemander l’impossible à Dieu ?

Qui sera assez saint pour l’obtenirsans dommage ?

39. Le mensonge, la lâcheté, la tra-hison et la haine sont les marques spé-cifiques de la faiblesse des hommesvulgaires.

40. Ce qu’il y a de meilleur dansl’homme et dans le monde, est ce quis’y trouve de plus simple.

41. Rien ne procure autant de joieque d’aimer tous les hommes enDieu, après avoir reconnu le Seigneuren chacun d’eux.

« Le crime unique, c’est être séparéde Dieu. »

42. On ne peut aimer Dieu et dé-tester les hommes, mais on doit crain-dre l’un et les autres pendant tout letemps de notre exil.

et nos jours sont devenus insensiblessous l’ardeur du regard divin. Mais lagrâce multiplie l’amour secret qui ha-bite notre cœur, et nous goûtons déjàla douceur du feu transcendant.

36’. Il y a ici plus qu’une morale etplus qu’une ascèse, plus qu’une philo-sophie et plus qu’une mystique. Il y ala clef de la restitution de l’homme etdu monde en Dieu.

37’. Si nous obéissons une fois à lahaine, elle commandera cent fois et sesouviendra mille.

38’. La grâce de Dieu nous imbibe-ra de nouveau, et nous deviendronscomme de la boue avant d’être refaitscomme de l’or.

39’. L’amour vrai et la connaissanceultime supportent tout, pardonnenttout, accordent tout.

40’. En rejetant tout ce qui nousencombre et tout ce qui compliquenotre vie, nous atteindrons rapidementle désert où Dieu se fait entendre.

41’. Nous pouvons rapidement at-teindre Dieu en mourant au monde età nous-mêmes, et éviter ainsi les ex-périences absurdes qui vont du bon-heur déguisé au malheur très certain.

42’. Que les paroles du Livre nesoient jamais une condamnation pourles croyants, mais qu’elles ajoutent en-core, si possible, à la gloire de Dieu,en les faisant devenir enfants de lagrande eau !

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LIVRE IX

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43. La connaissance vraie s’accom-pagne de modestie et de silence.

44. Quand ce qui est supérieurabandonne ce qui est inférieur, lecorps se décompose tout entier.

Mais quand ce qui est supérieurs’unit à ce qui est inférieur, le corps serecompose dans son intégrité.

45. Il n’y a personne aussi librequ’un sage, et personne aussi occupéqu’un fou.

46. Il faut supplier et tromper leshommes pour conserver le droitd’agoniser dans ce monde, alors qu’ilsuffit de prier et d’aimer Dieu pourobtenir la vie éternelle.

47. Tout ce qui nous paraît indis-pensable et urgent présentement,nous semblera inutile et vide à l’heurede la mort.

48. Exerçons-nous dès à présent àtout abandonner et à nous tournervers Dieu, avant que tout nous délaisseet se retourne contre nous.

49. Celui qui connaît sa solitudedevant Dieu n’éprouve aucune appré-hension à l’heure de la mort.

La goutte de rosée est comme lamer qui la produit et qui la recueille.

50. La folie des hommes consistedans la recherche de l’infini dans lamort.

La sagesse de Dieu réside dansl’examen de l’unité de la vie. Ainsil’homme savant est celui qui interrogeson Seigneur, qui entend sa réponse etqui y conforme sa vie.

43’. Acceptons de paraître idiots,pauvres et inutiles, afin de demeurerlibres en Dieu.

44’. L’eau nous soutiendra lorsquenous aurons abandonné toute terre, etle feu nous affermira jusqu’à l’île sain-te de l’amour et de la connaissance.

45’. C’est au-delà des prières, dansle repos de l’esprit, que Dieu manifes-tera sa gloire en nous.

46’. Un seul mot, un seul fait peu-vent engager l’homme le plus enterrédans la voie de la réconciliation et dela délivrance.

« N’ayons jamais raison contre qui-conque, communiquons seulement lavérité à ceux qui l’aiment. »

47’. La raison et la folie du mondes’effacent rapidement devant la sagessede Dieu qui pénètre tout.

48’. Il n’y a qu’une séparation,qu’une solitude et qu’une mort re-doutables, qui sont l’absence de Dieuet l’oubli de son amour.

49’. La volonté de Dieu consiste àramener l’homme jusqu’à la perfec-tion de sa propre personne.

« Il se propulse par le verbe.Il repose par le silence.»

50’. L’Innommé ne saurait suppri-mer le mal, cette nuit qui l’entoure etqui le cache, comme il ne sauraitcréer le bien, cette lumière qui l’ha-bille et qui le garde ; mais il peut mé-langer ou séparer la lumière et lesténèbres extérieures, pour la connais-sance des puissances et des limites deson Être et de son non-être.

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51. La misère et la richesse s’oppo-sent également à la recherche de Dieuet à la paix de l’âme.

52. La prière est comme un entre-tien secret entre le Dieu créé et leDieu incréé, c’est-à-dire comme lelien d’amour qui unit le fini à l’infiniet qui permet à la totalité de se con-naître en Un.

53. L’art consiste à faire paraître lesurnaturel caché dans le naturel.

54. Plus le ciel est vu d’en bas, plusil paraît beau et profond.

Ainsi dans l’humiliation et dans lemalheur, peut-on souvent mieuxapercevoir Dieu qu’au milieu desplaisirs et de la gloire du monde.

55. La nature fournit l’aliment, etc’est le feu intérieur qui le digère etqui le transmue. Celui qui prétendfaire mieux n’est qu’un présomptueuxignorant.

56. L’enseignement du sage déplaîtaux hommes vulgaires, parce qu’ilmet en évidence la fin de chaque êtreet l’ombre de chaque chose.

57. La meilleure vengeance, c’estde prier Dieu pour qu’il enseigne nosennemis comme nous-mêmes.

58. Le dégoût du monde et le re-pentir de notre égarement forment lechemin ordinaire du retour à Dieu.

59. La grâce et l’amour accompa-gnent ensuite le chercheur sur la routeroyale des élus.

51’. Il y a plusieurs voies qui mè-nent à la sainteté ; mais il n’y en aqu’une qui conduit à la sagesse.

52’. Nous savons que nous appro-chons Dieu, quand nous sommes ma-gnifiquement soutenus dans le malheuret quand nous parvenons à sourire à lavie, à travers les fumées de la mort.

53’. Dans tout ce qu’il entreprend,le sage ne compte que sur Dieu et surlui-même.

54’. Dieu médite sa voie dans lagrande nuit de l’homme ; c’est pour-quoi la foi doit accompagner jusqu’aubout celui qui accomplit son œuvre,car la purification se fait première-ment au-dedans, ensuite elle paraîtau-dehors et resplendit pleinementdans l’union.

55’. L’homme devient son propreinstructeur, son propre juge et sonpropre sauveur, quand il pénètre jus-qu’au centre secret de son cœur.

56’. Si nous sommes résolus à croî-tre en Dieu, rien de mauvais ne nousretardera dans ce monde.

57’. Il n’y a qu’une vie universelle,qui est comme un jeu d’ombres et delumières sur la surface mouvante deseaux de l’abîme.

58’. L’esprit orgueilleux s’enfonceratoujours plus et demeurera scellé dansla terre et dans l’eau mortes.

59’. Il n’y a qu’une connaissance,qu’une union et qu’un repos vérita-bles, qui sont dans la fixité accompliedu feu céleste.

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LIVRE IX

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60. Personne ne nous demande delibérer la grâce.

Personne ne nous implore de par-faire l’amour.

Personne ne nous requiert de dé-voiler l’union.

Personne ne nous somme de mani-fester l’Unique.

Si nous faisons quelqu’une de ceschoses, que ce soit gratuitement et ànos risques et périls, pour l’amour descroyants.

61. Beaucoup bénéficieront de lalumière du Seigneur au grand jour dela réunion, et les saints habiteront sonsoleil au jour de l’accomplissement.Mais il n’y aura que quelques sagesqui connaîtront l’origine secrète dutout et du rien.

60’. L’origine de la vie et de lamort doit être tenue secrète, afin quela majesté divine ne puisse être profa-née par le premier venu, comme celas’est produit une fois déjà en Adam.

« Ô bienfaisante douleur de l’exil ! »« Ô multipliante vertu du soleil ! »« Ô sublime accomplissement de

l’innocence qui sait ! »

61’. L’esprit est caché dans le corps,et l’âme se manifeste par la séparationet par l’union de ces deux dans l’éter-nité de l’Unique.

Dieu a choisi les choses viles du mondeet les plus méprisées, celles qui ne sontpoint, pour réduire à néant celles qui sont,afin que personne ne se glorifie devantDieu.

PAUL

Celui qui sanctifie et ceux qui sontsanctifiés sont tous issus du même Père.

PAUL

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LIVRE X

Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens,ma colombe qui te tiens dans la fente durocher.

SALOMON

S’ils arrosaient d’un tel vin la terred’un tombeau, le mort retrouverait sonâme, et son corps serait revivifié.

OMAR IBN AL FÂRIDH

IVRE ET NUE

1. Le commencement de la révolteest le rejet de tout ce qui blesse ; la fin,est l’acceptation de tout ce qui tue.

2. L’ignorant brime la vie et cons-truit dans la mort.

Le sage sépare la mort et perfec-tionne la vie.

3. Ce qui paraît trop simple dissi-mule souvent une vérité sublime, etce qui est compliqué cache presquetoujours le mensonge et la mort.

4. Aucune religion ne détient lemonopole de Dieu, puisqu’il est uni-que et qu’elles sont diverses.

5. Celui qui recherche Dieu n’aque lui-même à dépouiller et à con-naître.

6. Celui qui a trouvé le bonheurpeut seul en indiquer le chemin, maispeu l’écoutent, et personne ne lecroit.

LA SAGESSE

1’. L’abandon de soi, l’acceptationdes remèdes et la pratique de l’amourdivin délivrent l’homme des contrain-tes du monde.

2’. Il vaut mieux tenter de sortir denotre prison plutôt que d’essayer del’aménager et de nous y installer.

3’. Quoi de plus léger que la lu-mière du soleil ?

Cependant c’est elle qui donne lepoids à toutes les choses du monde.

4’. Tout sert à celui qui a la volontéd’apprendre : la mort comme la vie.

5’. La foi aveugle obtient de Dieuce que la raison n’ose pas concevoir.

6’. Le détachement du monde etl’abandon en Dieu engendrent unedélivrance rapide.

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LIVRE X

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7. Toute science, toute religion ettoute juridiction qui s’éloigne des loisnaturelles et divines, est fausse etmène à la mort.

8. Celui qui connaît et qui possèdela lumière de la terre sainte, ne s’agiteplus, n’étudie plus, ne parle plus ; ilcommunique avec le ciel et enseignele monde par son exemple.

9. Les savants du monde masquentleur ignorance par des mots insenséset par des subtilités folles.

Ils ne parviennent à rien de vrai nide durable.

10. Personne n’est aussi attaché auxrichesses et à la gloire apparente de cemonde que les mauvais pasteurs qui lemènent à la mort, par la haine, par lemensonge et par la cupidité.

11. Celui qui a rejeté la mort et af-fermi sa vie en Dieu, lira le Livre entremblant de surprise et en pleurantde joie.

12. L’intelligence tortueuse, lessubtilités délirantes, la ruse, la maliceet le rapt ne serviront ici à rien.

13. La modestie et l’amour sont laparure et la sauvegarde du sage.

14. Nous naissons maître ou escla-ve selon les dons de Dieu, mais leshommes faussent la justice divine parleur orgueilleux et cupide aveugle-ment.

« Apprends-nous, Seigneur, notrepropre désir, afin que nous ne soyonspas tentés de demander ce qui nenous convient pas. »

7’. Par la nature, on pénètre jusqu’àl’homme, et par l’homme, on arrive àDieu.

8’. La paix est comme la fixation dela vie dans la pureté de la terre deDieu.

« Ô perfection rénovatrice des mon-des, tu montes et tu descends sanseffort. »

9’. Tout ce qui est ennuyeux etcompliqué n’est pas de Dieu. Mais labonne volonté utilise au mieux toutce qui se présente sans discuter et sansjuger témérairement la vie qui est en-core voilée.

10’. Honorons dans le tabernacle denotre cœur la mémoire de ceux quinous conduisent vers Dieu, et bénis-sons-les dans le Parfait.

11’. L’inaccessible se meut sous nosyeux, et repose dans nos mains. Qui lerendra visible ? Et qui lui donnera lepoids de l’incarnation divine ?

12’. Aucune main d’homme nesaurait forcer l’entrée du jardin deDieu.

13’. Qui admirera la partie la plusbelle de soi-même ?

Qui s’humiliera devant Dieu ?

14’. Nous pouvons railler lescroyances, corrompre les églises,compliquer les lois, renverser les pou-voirs, violenter la nature et boulever-ser les nations ; nous ne changeronsainsi rien aux ténèbres de nos cœursoù patiente la lumière du monde.

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LIVRE X

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15. La vraie connaissance est ac-tuelle et vivante, silencieuse et cachée.

16. Celui qui promet est fêté.Celui qui donne est méprisé.Celui qui prend est admiré.Celui qui reçoit est humilié.Celui qui remet est délivré.Celui qui bénit est comblé.Celui qui trouve est aimé.

17. Celui qui aime bien n’est atta-ché à rien, parce qu’il aime en Dieuet non pas pour lui-même.

18. La médiocrité, la haine, l’or-gueil, l’avarice et la malice sont desobstacles insurmontables à la grâce, àl’amour, à la connaissance, à la posses-sion et au repos en Dieu.

19. Acceptons également le bon etle mauvais et laissons à la méditationdu temps le soin de les séparer ennous, car les sages ont dit :

« La patience est l’échelle des philo-sophes, et l’humilité est la porte deleur jardin secret ».

20. Il nous faut nécessairement toutabandonner, tout retrouver et tout re-mettre à Dieu pour être comme leParfait qui, après s’être fractionné dansle nombre, se retrouve dans l’unité.

21. La ruse de l’ignorant, c’est ex-pliquer l’inexplicable avec des motsinsensés, jusqu’à ce que la confusionsoit devenue telle que personne n’osecontredire, dans la crainte de paraîtrearriéré et stupide.

22. Il est ridicule de parler de cequ’on ne connaît pas, surtout avec desmots inconnus ou empruntés.

15’. Le sage voit la nature dépouilléede ses voiles et contemple l’hommedans sa gloire céleste.

16’. Les sages ont parlé sans détours,mais les hommes ont bouché leursoreilles.

Les saints ont opéré devant tous,mais les foules ont détourné les yeux.

Dieu consumera la pierre dans la-quelle l’humanité a enseveli son cœur.

17’. La haine emprunte souvent levisage du devoir et se réclame del’amour de l’humanité pour mieux sé-duire les hommes.

18’. Devenons purs et transparentscomme le cristal, et les rayons divinsnous illumineront et nous féconde-ront pleinement.

19’. Ne nous laissons pas entraînerpar les jugements et par les passionsaveugles du monde vulgaire.

Consacrons plutôt notre temps etnotre force à rechercher celui qui per-siste à travers la douleur et la mort,dans la joie de la vie délivrée.

20’. Ceux qui se passionnent enco-re pour le monde après avoir connu leLivre, sont aveuglés ou faibles à l’ex-trême, cependant Dieu ne les aban-donnera jamais complètement.

21’. Les méchants et les fous peu-vent devenir saints et sages, en setournant vers le Dieu qui sommeilledans leur cœur depuis le début de leurégarement.

« Celui qui mange la vie héritera lavie. Celui qui mange la mort hériterala mort. »

22’. Renonçons à être compris, en-couragés ou admirés par le monde,car il n’y a que la réussite en Dieu quicompte vraiment.

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23. Accepter ce qui vient et laisseraller ce qui part, c’est la sagesse au-delà du désir et de la renonciation.

24. Les seules défenses efficacesdont nous disposons contre les tenta-tions du monde, sont celles que nousédifions en nous-mêmes, et non pascelles que nous empruntons auxautres.

25. Le comble de la folie, c’est despéculer sur l’avenir, regretter le passéet ignorer le présent qui repose ennous.

26. La femme douce et nette estune bénédiction odorante du Sei-gneur.

La femme acariâtre et souillée estune malédiction puante de l’enfer.

27. Celui qui sait maintenir sa viedans la grâce, dans l’amour et dans lasagesse, plaint ceux qui parlent tantpour ne rien dire, ceux qui s’agitenttant pour ne rien faire, ceux qui étu-dient tant pour ne rien savoir et ceuxqui travaillent tant pour ne rien possé-der.

28. Le saint demeure inconnu par-mi les hommes déchaînés et cupides,comme Dieu reste caché aux yeux desorgueilleux et des brutes qui violen-tent tout.

29. Ce qui ne peut être réalisé na-turellement et surnaturellement estvain, parce que sans fondement et sansêtre.

30. Les faux prophètes abusent lesignorants, mais ils sont dénoncés parleurs œuvres qui n’aboutissent qu’à laconfusion et à la mort.

31. Les sages enseignent les hom-mes doués et perspicaces ; leur œuvreest reconnue par les illuminés du Sei-gneur.

23’. Fuyons le malheur, il nouspoursuivra.

Faisons-lui face, il s’effacera.

24’. Celui qui agit avec détache-ment n’est souillé par aucune action.

Celui qui médite sans désir n’estterni par aucune pensée.

25’. L’homme intelligent repoussetout travail et toute agitation inutiles.Il concentre ses pensées en Dieu et lerecherche en lui-même.

26’. La vie et la mort se rient denotre stupide aveuglement qui ne saitni séparer ni unir la merveilleuse lu-mière du Seigneur.

27’. Tous peuvent étudier le Livre,mais ceux qui n’entendent rien ou quientendent peu, doivent aimer et croi-re simplement dans leur cœur, afinque la fidélité de l’amour contrebalan-ce en eux les effets de l’ignorance.

28’. La nature grossière et butée decertains individus ne peut être amen-dée que par les coups répétés dumalheur.

Prions Dieu afin de n’être ni jugesni exécuteurs.

29’. C’est par la grâce de la Mèreque le Fils multiplie l’amour du Père.

30’. Celui qui est instruit se main-tient dans la solitude, dans le dé-pouillement et dans la paix de l’Êtreparfait.

31’. La sainte adoration méprise lesvêtements, les postures, les rites et leslangages conventionnels.

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32. L’amour de Dieu et des hom-mes ne doit jamais aller jusqu’à la dé-mence, qui est une destruction de soiet des autres.

33. Notre recherche consiste à dé-couvrir la vie, notre but est de nousfondre en elle et de la fixer en nous.Tout le reste est un rêve sans impor-tance.

34. L’homme pur et parfait ne re-cevra pas plus de neuf femmes netteset pas moins de trois.

35. Depuis l’instant de la concep-tion jusqu’au moment de l’enfante-ment, la vierge demeurera sous lagarde du sage.

36. L’or divin est le corps le plusaccompli du monde. Qui saura lelaver ? Et qui saura le cuire ?

37. Celui qui connaît les deux facesde la création et qui invoque Dieudans son cœur, commande aux mira-ges du monde, dans la veille, dans lerêve et dans la mort.

38. Le fou ignore le sage, mais ce-lui-ci connaît son égarement et peutle délivrer s’il en est prié saintement.

« Ne mentons jamais pour flatter lemonde, car de toute façon, le mondenous abandonnera finalement. »

39. La parole de Dieu engendre lajoie, et sa possession procure le bonheur.

40. Quand un croyant nous re-prend, examinons premièrement s’iln’y a pas une petite part de vérité dansce qu’il nous dit, et nous finirons pardécouvrir que l’image présentée esttrès en dessous de la réalité.

32’. L’illumination est souvent ex-pansive.

La sagesse n’est jamais fanatique.

33’. La grâce et l’amour de Dieudélivrent de toute faute.

La connaissance et la possession duSeigneur libèrent de toute servitude.

34’. Un saint envoyé de Dieu justi-fie, équilibre et féconde tout un peu-ple de croyants unis par la grâce et parl’amour.

35’. Les changements du mondepurgent la création ; le perfectionne-ment intérieur conduit au repos dansla paix éternelle.

36’. L’aide apportée à l’humanitéest un baume répandu sur soi-même.

37’. Ceux qui ne comprennent riens’écrient : « Personne ne sait rien quivaille » et les voilà rassurés dans leurnuit.

38’. Le défaut apparent des êtres etdes choses, trompe beaucoup d’hom-mes intelligents, et la beauté secrète dumonde ne se manifeste qu’aux sages etaux saints.

39’. L’union sainte nous fait échap-per aux enchantements et aux désola-tions du monde.

40’. Celui qui adore Dieu en pen-sée et en action, ne saurait pécher, carc’est le Seigneur qui parle et agit enlui.

« Soyons entièrement nous-mêmesdans la liberté de l’Unique sans soucides contingences de notre prisonterrestre. »

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41. Il vaut mieux arriver en mor-ceaux jusqu’à Dieu plutôt que de-meurer entier dans la mort.

42. Tout perfectionnement s’ac-complit par la mort, par la résurrec-tion et par la multiplication de l’Être.

43. Acceptons tout patiemment,usons de tout modestement, aban-donnons tout sagement. Ainsi nousaurons tout et nous ne serons possédéspar rien, nous goûterons au monde etnous ne serons pas empoisonnés, nousmanierons le feu et nous ne serons pasconsumés.

N’enfonçons personne dans la mortpar des reproches tardifs, ni par desexclusions vaines, ni par des condam-nations hasardeuses. Offrons l’amourqui comprend tout, qui excuse tout,qui réconforte, qui éclaire et qui ra-mène sans contrainte dans la voie dela vérité de l’Unique.

« Ne prenons jamais le ton d’unmaître avec quiconque, afin de ne pasheurter la liberté de Dieu qui som-meille en chacun de nous. »

44. L’ignorant détruit les créaturesfurieusement, il disperse et rassemblemille choses au hasard.

45. Le sage délie le monde douce-ment, il sépare et conjoint une seulechose selon la nature.

46. Dieu est ce que nous possédonsde plus clair et de plus caché en nous-mêmes.

47. La multitude des lumières dis-persées dans le ciel et dans la terre estcomme une parcelle plus ou moinsconcentrée de la substance de la vie.

48. Celui qui recule devant la ter-reur et la puanteur de la mort, demeu-re dans les ténèbres de l’ignorance.

41’. Le destin de l’homme, c’estDieu, et Dieu est comme l’unité del’Être dans l’immensité de la vie.

42’. Le sage expérimente tout avecpatience et avec détachement, jus-qu’à ce qu’il ait découvert l’uniqueclarté et multiplié la semence divine.

43’. L’humanité égarée ne sait plusse nourrir, ni se reposer, ni se repro-duire. Elle a oublié la prière, la médi-tation et les jeux. Ses hommes neconnaissent plus la terre, leur peau aoublié le soleil, le vent et la pluie, etleurs yeux ne voient plus les étoiles.Leurs bouches ne goûtent plus auxherbes salutaires, leurs nez sont enfu-més et leurs oreilles ne résonnent plusque du bruit de la mort. Ils ont perdula simplicité et l’intelligence de leurnature première. Ils ont émoussél’étonnement qui les portait jusqu’àDieu, et la vision du monde qui lesentoure ne les instruit plus. Ils sontdevenus insensés et malheureux parleur orgueilleuse folie. Ils se déchirentet dépècent le monde avec l’obstina-tion d’une folie aveugle.

44’. La façon dont tout disparaîtnous enseigne clairement comment lemonde se renouvelle.

45’. L’homme instruit connaît l’es-sence générale de l’Univers et le ger-me particulier de chaque être.

46’. Connaissant et possédant l’eauet le feu dans la terre sainte, l’hommesage ne redoute rien et ne désire rien.

47’. Quand les soleils s’uniront, lesmondes seront éclaboussés d’une lu-mière qui les aimantera jusqu’à Dieu.

48’. Vous monterez dans ma lu-mière et vous plongerez dans mes té-nèbres jusqu’à ce que vous m’ayezretrouvé, dit le Seigneur Dieu.

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49. Il faut rompre le noyau pourdégager la semence, et il faut consu-mer l’homme pour libérer sa lumière.

50. Le plus grand don offert oureçu est comme la plus grande épreu-ve de fidélité envers Dieu.

51. Dieu nous a donné la vie et laliberté, et nous nous sommes offertl’emprisonnement et la mort.

52. Si un homme faiblit après avoirapproché Dieu, il retombe dans unemort encore plus opaque.

53. L’homme saint et sage ne jugepersonne, il instruit par l’exemple,comme fait la nature du Seigneur.

54. Nous retenons les fèces dumonde et nous laissons échapper no-tre vie dans le temps, voilà la stupiditéqui nous fait héritiers de la mort.Abandonnons le filtre plein d’ordureset sublimons patiemment notre vie enDieu jusqu’à la perfection de la paixéternelle.

55. Celui qui travaille à unir leshommes met la main à la restitutionde l’unité de l’être.

56. Les doutes, les sarcasmes, lestentations et les persécutions du mon-de sont des obstacles difficiles à sur-monter. Mais la foi, la prière, la grâceet l’amour viennent à bout de toutesles écorces ténébreuses.

57. Nous pouvons sans danger êtreriches en dons dans le monde, si nousdemeurons pauvres en esprit devantDieu.

49’. Là où l’eau et le feu n’agissentpas, les hommes travaillent en vain.

50’. Les soleils ajoutent à leur per-fection en condensant la lumièreéparse jusqu’à la fixité de leur êtreglorieux.

51’. Nous redeviendrons comme lalumière qui nous a donné naissance,et comme la lune et comme le soleilqui nous font croître et multiplier.

52’. Là où il n’y a pas mélange dechoses contraires, la mort est impuissante.

53’. Le mystère de Dieu est telle-ment à découvert dans le monde queles sages sont muets d’étonnement etfrappés de stupeur.

54’. Nous divisons par le feu de laterre.

Nous épurons par l’eau moyenne.Nous unissons par le feu céleste.Nous multiplions par l’eau et par la

terre saintes.

55’. C’est dans nos cœurs que re-pose la sagesse cachée du Seigneur.

56’. Le sage ne se détourne pas dela corruption du monde, il sépare cequi est bon et le perfectionne en soi-même. Ainsi, le saint se sépare aussidu monde pour mieux atteindreDieu.

57’. Il y a celui qui cherche, celuiqui aime, celui qui connaît, mais celuiqui possède est seul comme celui quiest.

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58. Le dévouement envers lesautres est la meilleure charité poursoi-même.

59. Nous prierons efficacementdans le désir, dans l’imagination etdans l’amour ; et non pas avec les lè-vres, avec les gestes et avec la peur.

60. Ne pouvant plaire à tous, effor-çons-nous au moins de ne pas contra-rier le Père et la Mère qui nous ontengendrés au commencement et quisubsistent en nous mystérieusement.

« Le sage médite sur la lumière dumonde jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée.Ensuite, il médite sur son contenujusqu’à ce qu’il l’ait manifesté. »

61. Celui qui est comblé des biensapparents de ce monde, est connu etaimé de Dieu pour sa fidélité unique ;ou bien il est abandonné comme in-curable et comme étant déjà mort.

62. Dieu comble ceux qui sont as-sez sages pour obéir aux lois de lacréation par amour pour lui, mais ilne dédaigne pas d’exaucer parfoisceux qui sont assez fous pour osercommander au monde en son NOM.

63. Les fils de Dieu rassemblent lavie du milieu même de la mort et laglorifient ici-bas.

64. Tous perdent leur temps et leurvie devant Dieu : croyants et impies,honnêtes gens et criminels, travailleurset fainéants, intelligents et idiots, ascè-tes et débauchés, savants et ignorants,génies et médiocres, glorieux et igno-rés, doués et maladroits, jeunes etvieux, riches et pauvres, civilisés et sau-vages, tous ! excepté celui qui cherchefollement son Seigneur ici-bas sans dis-traction et sans repos, excepté celui quimet la main au limon premier et quifait l’œuvre de Dieu.

58’. La grâce est comme l’eau quidélivre, et l’amour est comme le feuqui unit.

59’. Dieu est comme l’eau qui ras-semble les univers, et comme le feuqui les mûrit.

60’. Nous vous adorons, Eau, mèredes eaux, car le feu vivant est dans vo-tre centre, et vous êtes excellente surtoutes les autres lumières. Le soleil estvotre production magnifique. SainteMère du feu, secourez-nous à présentet à l’heure du passage difficile. Qu’ilsoit fait ainsi !

61’. Dieu ne châtie personne, c’estnotre alliance avec le mal et son extir-pation qui nous font endurer tant demaux ici-bas.

62’. Il nous faut prendre le baumeavec le poison, puis les séparer l’un del’autre pour avoir la vérité pure.

63’. Celui qui modèle la lumière àsa voix et qui l’anime

de son souffle,est comme

Dieu.

64’. Les savants et les intelligentsseront ridiculisés devant Dieu et chas-sés loin de sa lumière ; seuls les sim-ples et les croyants trouveront grâcedevant lui. Quant aux sages et auxsaints, leur cœur est depuis toujoursavec le Seigneur de sagesse etd’amour.

« Le Livre où Dieu a écrit son se-cret, c’est le ciel et la terre. Aussi,l’homme saint et sage étudie la scien-ce du Seigneur dans la paix du jardind’Éden. »

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65. Nous ne changerons pas la na-ture des êtres et des choses par nos pe-tits travaux et, si nous la contenons unmoment, elle surgira ensuite plus forteque jamais.

Mais Dieu est tout-puissant, car ilchange même les ténèbres en lumièrede vie.

65’. Oh ! qui nous donnera la foiabsurde et la persévérance folle ?

Oh ! qui nous apprendra la simpli-cité dérisoire et l’humilité toute nue ?

Oh ! qui fera briller devant nous lasainte lumière de Dieu afin que nousdevenions comme l’or du Parfait ?

À celui qui vaincra, je donnerai à man-ger du fruit de l’arbre de vie qui est dans leparadis de Dieu.

JEAN

C’est moi l’origine, la dissolution, lelieu, le dépôt, la semence, l’inaltérable.C’est moi le berceau et le sépulcre de toutle monde... C’est la science des sciences, lesecret des rois, la lustration suprême.

KRISHNA

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Tu es une terre qui n’a pas été purifiée,qui n’a pas été lavée par la pluie.

ÉZÉCHIEL

Ce livre a été composé par Isis pour sonfrère Osiris, afin de faire revivre son âme,de ranimer son corps et de rendre la vi-gueur et la jeunesse à tous ses membres di-vins, afin qu’il soit finalement réuni auSoleil, son père.

SAHU

RIVE TÉNUE

1. L’homme le plus fou peut deve-nir sage si Dieu l’éclaire, mais le sagene saurait devenir insensé, parce quec’est le Seigneur qui le soutient.

2. Le travail qui convient aux igno-rants et qui les maintient dans l’obéis-sance et dans l’ordre, ne sauraits’appliquer aux hommes instruits etmaîtres d’eux-mêmes.

3. Les subtilités intellectuelles sontpiètres choses eu égard à la connais-sance du monde total.

4. Le sage et le fou ne doutent pas,cependant l’un possède et l’autre estpossédé.

5. La vie en Dieu est d’abord dou-ceur, allégresse et libération, ensuiteelle se perd dans la contemplation del’Être sans analyse possible.

6. La grande révolte, c’est chercherDieu sans arrêt.

La vraie réussite, c’est l’atteindresans retour.

TERRE VIVANTE

1’. Il vaut mieux paraître idiot enlouant Dieu que passer pour intelli-gent en niant l’évidence de la vie.

2’. Si nous ne trouvons pas Dieupendant notre veille, nous ne le pos-séderons pas davantage durant notresommeil.

3’. Jetons notre science au feu, etelle nous produira enfin quelque cho-se de bon, comme la simplicité descendres.

4’. Abandonnons toute vaine mali-ce, et Dieu paraîtra nu devant nosyeux éblouis.

5’. Celui qui atteint Dieu en espritet en corps est comme la quintessencedu ciel et de la terre.

6’. Dans le lieu caché, le joyau lu-mineux vit actuellement.

« En faisant le bien, le mal disparaîtde lui-même. En combattant le mal,on risque fort de s’y enliser encoreplus. »

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7. Celui qui s’imagine mal faire oubien faire selon les hommes, pèchepar ignorance.

Celui qui est instruit dispose leschoses et laisse à Dieu le soin d’ac-complir son œuvre.

8. La joie de Dieu est dans l’uniondes sages et dans la prière des saints,comme elle est dans l’inspiration desartistes, dans les jeux des enfants etdans les chants de toute la nature.

9. Le Livre est poussière et cendrecomparé à la vivante réalité de Dieu.Cependant, il donne le moyen de re-connaître la source du ciel et de la terre.

10. La morale des hommes sages neviole pas les lois naturelles.

11. Ce qui flatte la brute peut tor-turer le saint, et ce qui plaît au sagepeut répugner au vulgaire.

12. Une vie de travail, de plaisir, derepos, de souffrance, de résignation oude révolte ne vaut pas une minute con-sacrée à chercher Dieu en soi-même.

13. La résignation est comme le re-noncement à Dieu, car elle nousmaintient dans la crasse qui nous séparede lui.

14. Le bonheur est là où il n’y a niséparation, ni changement, ni mort.

15. Celui qui sait où mène la morta bien rempli sa vie.

16. Le bon médecin aide la nature, etle sage patiente avec tous les hommes.

17. Aucune croyance ne sauraitêtre rendue obligatoire.

Dieu hait les persécuteurs et lesmédiocres.

7’. Il n’y a pas de loi pour celui quihabite la loi, car il est déjà la loi etl’amour avec l’Unique.

« Que les ignorants n’expliquentrien, et la vie ne sera plus divisée. »

8’. Celui qui est véridique est rapi-dement délivré du monde des médio-cres, car la lumière se sépare par elle-même des ténèbres qui l’environnent.

9’. La connaissance libère le sage, etla foi sauve le saint ; mais c’estl’amour qui les unit en Dieu.

10’. Ce sont nos mains qui prépa-rent la terre, mais c’est la bénédictiondu Seigneur qui lui fait produire sonfruit.

11’. J’oublierai ceux qui ne se sontpas souvenus de moi, dit l’Unique.

12’. Celui qui franchira la barrièredu feu liquide, atteindra la vraie con-naissance de l’amour.

13’. Remettons tout à Dieu, et nousposséderons le monde sans dommage.

14’. Comment pourrait-il y avoirun repos pour le sage tant qu’uneportion de l’Être demeure exilée dansla mort ?

15’. Dieu offre la lumière et ne reçoitqu’elle.

16’. Il faut se servir de la fin de toutpour connaître le commencement detout.

17’. Si vous rencontrez Dieu, ne lecriez pas sur les toits et surtout n’es-sayez de convaincre personne.

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18. Le sage et le fou ignorent lapeur, cependant l’un domine la mort,et l’autre en est l’aliment.

19. Quand on voudra faire de vousdes héros, vous ne serez pas loin dedevenir des morts.

20. Le malheur sauve ceux que laroutine entraînait vers la mort.

21. Le sommeil, la prière, l’amour,le travail et la drogue font oublier lemalheur pour un temps ; mais seule laconnaissance de Dieu nous en délivrepour toujours.

22. Reprendre un insensé, c’estl’enfoncer dans sa folie et se faire unennemi gratuitement.

23. Discuter avec un inférieur c’esttomber à son rang et perdre toutechance d’être entendu.

24. Celui qui a vraiment raisonn’entreprend jamais de le prouver, caril sait que le malheur même n’est pasentendu.

25. La ronce et le méchant s’écartentavec le bâton ; celui qui y met la mains’empêtre et se déchire inutilement.

26. C’est la connaissance premièreet dernière qui fait l’enseignement detous les livres saints.

« Ô trésor inestimable foulé auxpieds par les hommes ignorants ! »

27. Peu d’hommes se perfection-nent dans la paix, car beaucoup s’yennuient et s’y amollissent ; et peusont enseignés par le malheur, parceque presque tous s’y raidissent ou s’ydésespèrent.

18’. C’est l’absurde qui délivre desprisons de l’esprit.

19’. Détache avant qu’on arrache.

20’. C’est l’excès de l’amour quinous ramène à Dieu, jamais la médio-crité satisfaite d’elle-même.

21’. Tout ce que l’homme a entraî-né dans sa chute sera réhabilité aveclui, et la création revivra apaisée dansle sein de l’Unique Splendeur.

22’. Ne frappons que par compas-sion et seulement pour instruire quandle Seigneur l’exige formellement.

23’. Le vivant va aux morts pourles sauver, mais ceux-ci essaient stupi-dement de le tuer, car ils ne recon-naissent pas la lumière qui habitel’Univers.

24’. La sainteté, c’est la confianceen Dieu, c’est la générosité enverstous, c’est l’abondance en tout, c’est lajoie pour soi.

25’. La sagesse dernière est commel’innocence première, avec cette seuledifférence que l’une se connaît et quel’autre s’ignore.

26’. Que les croyants qui aiment leLivre prient dans leurs cœurs etdisent : « Que celui qui nous a parléde ta grâce, de ton amour et de tascience, soit ivre de toi à jamais, ôSeigneur ! »

27’. Nous jouons avec tout ce quenous croyons être, mais nous ne con-serverons que ce qui est véritablement.

« L’incombustible pureté. »

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28. Qui libérera son âme de la terreétrangère ? Et qui fera descendre leSeigneur dans la terre sainte ?

29. C’est par la folie de l’amourque nous approchons Dieu, et c’estpar la raison du monde que nous nousen éloignons.

30. Dieu vit et se meut au-delà detoute raison humaine.

31. Si nous voulons parvenir jus-qu’au Père et recevoir l’héritage pro-mis, il nous faut premièrement neplus être orphelins dans les ténèbresde la mort, et secondement nous fixerdans la Mère sainte où l’amour nousmûrira.

32. Le mal n’a pas d’existence in-trinsèque, il apparaît comme le ralen-tisseur de toute parcelle de vie quis’éloigne de la source du bien éternelqui est l’Être Dieu.

33. Les soleils meurent et renaissentdans l’eau et dans la terre nourricières.

34. Ne nous engageons pour per-sonne. Dieu seul peut assumer un telfardeau, car il sait délivrer des rets dela mort.

35. Trop de liberté mène l’ignorantà l’esclavage de la mort.

36. Celui qui est sorti de la mortconnaît seul la valeur du repos dans lavie retrouvée.

37. Ne violons pas les limites queDieu nous a fixées, afin de ne pasnous enfoncer dans une mort plusopaque.

28’. Quand la forme disparaît, lasubstance de l’eau émerge du chaos etmanifeste l’essence du feu divin.

29’. Observons le spectacle dumonde jusqu’à rire ou à pleurer, maisn’y participons jamais sérieusement,sous peine de nous perdre dans sanuit.

30’. La plus petite expérience deDieu vaut mieux que toutes les théo-logies du monde.

31’. Le propre de l’amour, c’est laconfiance et le don illimité de soi-même dans la liberté de l’Être. Maisquand paraît la moindre contrainte,disparaissent aussitôt l’amour et la li-berté.

32’. Correction pour les autres, in-justice pour soi-même ; tel paraît lemalheur pour les ignorants.

33’. Ce qui a été désuni par le feune peut être réuni que par lui.

34’. La malice nous a perdu, la sim-plicité nous sauvera, et nous habite-rons à nouveau le jardin de délices.

35’. Si quelque chose nous ennuie,examinons si cela est utile aux autresou à nous-mêmes.

36’. Ô splendeur, ô vie, ô noyau,c’est toi que nous adorons, ô Éterneldes éternités !

37’. Soyons devant Dieu commeun cadavre dans les mains de l’embau-meur qui prépare la résurrection.

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38. La fin de notre révolte sera lafin de notre agitation. Le malheurnous lassera un jour, et nous noussouviendrons de Dieu, et nous re-tournerons à lui.

39. Dieu sourit à la révolte deshommes, car il sait qu’ils reviendrontplus sages et plus aimants après leurmigration dans les ténèbres de lamort.

40. Nous pouvons nous perdreéternellement si l’absurde ne nous ar-rête pas sur le chemin de l’égarementet si l’amour ne nous ramène pas ànotre origine sainte.

41. Dieu ne punit personne, lemalheur est seulement l’effet de notreéloignement de la source première.

42. Celui qui remet tous ses dons àDieu rejoint la simplicité divine, quiest comme l’humilité parfaite.

43. Le malheur est illusoire par rap-port à l’Être, cependant c’est lui quiramène l’homme à sa source.

44. Le savant connaît beaucoup dechoses, mais n’en possède aucune.

Le sage n’en possède qu’une seuleet connaît toutes les autres.

45. Ne prenons parti pour rien nipour personne ; cherchons Dieu quiest plus urgent que tout le mondeensemble.

46. L’homme prend consciencedans la séparation, dans l’absence etdans le retour.

47. C’est Dieu qui commande, etc’est la déité qui exécute.

C’est l’homme qui ensemence, etc’est la femme qui accouche.

38’. Les sages de ce monde s’humi-lieront devant le simple qui possèdeDieu et sa lumière.

39’. Celui qui connaît et qui possè-de la vérité, ne se fatigue pas à avoirraison contre quiconque.

40’. Pour certains, Dieu est une su-blime réalité.

Pour d’autres, il semble être unefolie incroyable.

« Les intelligents ont repoussé le Li-vre, et les savants du monde n’y ontrien compris. »

41’. La vérité resplendit éternelle-ment, mais son vêtement terrestre estobscur.

42’. Quand nous donnerons etquand nous recevrons sans souci, nousserons près de Dieu.

43’. Les lois de Dieu et celles de lanature oppriment ceux qui les violent,et délivrent ceux qui les observent.

44’. C’est en montant et en descen-dant que nous découvrirons le mou-vement et le repos de Dieu.

45’. Le sage agit gratuitement parcequ’il sait que tout est en Dieu.

46’. Nous demeurons unis enDieu, mais nous sommes plusieursdans le monde, selon les lieux et selonles temps.

47’. Comme l’eau a servi à formertoutes choses, ainsi toutes choses re-deviendront comme l’eau.

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48. En détruisant les êtres et leschoses, nous ne trouverons jamaisDieu, mais nous nous fractionneronset nous nous enfoncerons davantagedans la mort.

49. Les dialectiques habiles n’éga-rent pas les connaisseurs, car la lumiè-re sainte oriente toutes leurs penséesvers l’Unique.

50. Notre foi est comme le parfumet comme le souvenir de l’invisiblemer du monde, où repose le Parfait.

51. L’amour de Dieu est comme lesouvenir intense de notre liberté et denotre unité première dans la puretédu ciel.

52. La lumière de nos cœurs crievers Dieu à travers les ténèbres ducorps qui l’emprisonnent, et le Pèredélivre l’égarée, et le Fils paraît dans lasplendeur de l’union.

53. L’ignorant méconnaît l’instruc-tion ancienne et brouille la vérité pré-sente.

54. Quand on ne peut amenderl’arbre stérile, le feu le rend aux cen-dres nourricières et à l’eau fécondante.

55. Personne ne viendra à bout decelui qui dit non, si ce n’est l’absurdi-té de ce non devenue évidente dans lamort.

56. J’ai admiré la patience lumineu-se de la vie et j’ai loué celui qui lamûrit jusqu’au repos de Dieu.

57. Appliquons-nous à devenir im-menses, afin de recevoir Dieu dans satotalité.

48’. Les enfants de l’Unique imi-tent l’œuvre du Père et vivent déjà enpaix dans le monde présent.

49’. C’est l’œuvre qui provoque lesdiscussions, et non pas celles-ci quiengendrent celle-là.

50’. Le sage et le saint ne se lassentpas d’admirer et de louer la créationde Dieu.

51’. La réalisation du souhait estfonction de la précision de l’imageconçue, de la puissance de projectiondu désir et de la régularité patiente dela prière.

52’. Il y a une grande beauté et unegrande vertu dans l’œuvre duSeigneur ; c’est pour cela qu’il tra-vaille toujours par-dessus et ne la re-jette pas.

53’. Il y a de l’intelligence à recon-naître l’origine du malheur qui nouscouche jusqu’à terre.

54’. La seule perfection est ascen-sion, descension et repos.

55’. La sainteté est comme une ma-lédiction pour ceux qui l’ont vue, quil’ont entendue et qui ne l’ont pas re-connue.

56’. L’intelligence de l’eau et lamémoire de la terre forment lecorps-esprit de l’Univers, mais c’estl’amour du feu qui lui confère l’âmevivante.

57’. Il n’y a rien à comprendre làoù tout doit être senti.

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58. La connaissance vraie impliquela possession, l’absorption et la trans-mutation.

59. Celui qui a tout laissé venir etqui a tout laissé partir peut se tournerutilement vers Dieu, car il est déjà enlui.

60. Les amis de Dieu sont puissants,mais ils paraissent comme des vers. Ilspossèdent toutes choses, et on les trai-te en misérables. Ils habitent avec lasagesse, et le monde les croit fous. Ilsdébordent d’amour, et ils paraissentdurs.

61. La meilleure pensée, la plusbelle action, sont celles qui nous rap-prochent le plus de la gratuité divine.

62. L’amour de Dieu est le com-mencement du savoir, et sa possessionest la fin de la science.

63. La timidité est presque toujoursun orgueil qui ne dit pas son nom.

Qui mendiera sa vie au Très-Haut ?

64. Celui qui se contient est un sa-ge, mais celui qui se brime est un fou.

65. Tous les maîtres ont été traitésd’orgueilleux par ceux qui ne pou-vaient les suivre, mais ils sourient sansrépondre, car ils savent qu’ils se sontoubliés en Dieu pour toujours.

66. C’est la grâce qui délivre, c’estl’amour qui rassemble, c’est la con-naissance qui perfectionne et c’estl’union qui fait reposer.

67. Quand la bouche s’agite, écou-tons les paroles du cœur et nous con-naîtrons la vérité sur ceux qui nousentretiennent.

58’. C’est la nature divine qui nousconsole, qui nous guérit, qui nousinstruit et qui nous sauve.

59’. La bénédiction de Dieu coule-ra sur celui qui est nu, et la grâce dudedans et celle du dehors ne ferontqu’une seule eau.

60’. L’expression la plus accompliede l’amour est la générosité et la pa-tience envers tous les êtres de la créa-tion.

À l’exemple du Seigneur que nousmangeons et qui nous mange, le sagemontre la lumière de vie aux êtreségarés dans la mort.

61’. L’acceptation, le détachementet l’oubli de soi sont la perfection del’amour en Dieu.

62’. Le premier devoir, c’est faireparaître Dieu en soi ; le second, c’estcontribuer à le manifester dans lesautres.

63’. Celui qui s’est délivré de la vo-lonté de bien faire et de la peur demal faire, est près de la liberté deDieu.

64’. Le saint qui veut aller à Dieudoit se libérer des liens du péché et deceux de la vertu.

65’. Observons les morts de cemonde pour comprendre à quel rêveinsensé ressemble leur ignorance deDieu.

66’. La sagesse n’a pas commencéet ne finira jamais. En elle se manifestel’amour en unité.

67’. Le faible qui dit oui et quin’agit jamais, amasse le mépris deshommes et se sépare de Dieu, car laplanche pourrie n’est bonne ni à l’eauni au feu.

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68. Les obligations du monde sem-blent bien peu urgentes à celui quicherche Dieu.

69. Peu d’hommes ont été favorisésici-bas par la connaissance possessive,car peu de saints parmi les meilleurssont capables d’acquérir la puissancedivine sans dommage pour eux-mêmes et pour les autres.

70. Quand nous atteindrons Dieu,n’omettons pas de tout lui remettre,sinon nous le perdrions aussitôt.

71. Le langage peut changer, l’es-prit du Livre ne vieillira pas, car il en-seigne le commencement et la fin dela création apparente et cachée.

72. Vaincre le monde en le com-battant ou en le fuyant, telle est l’al-ternative apparente qui s’offre à tous,si nous voulons éviter les écrasements,les déchirements et l’enlisement.

Cependant le sage connaît unetroisième solution qui délivre de toutmal, de toute servitude et de touteignorance, car c’est elle qui sépare pa-tiemment en nous la vie de la mort.

68’. Celui qui est instruit demandeà Dieu.

Celui qui ne l’est pas demande auxhommes.

69’. Être possédé de Dieu, c’estêtre saint.

Posséder Dieu, c’est être sage.Mais pénétrer Dieu, c’est être in-

sensé et c’est devenir comme Dieuqui est le sens premier et dernier.

70’. Notre amour et notre connais-sance se fondront dans l’union divine,et le repos vivant sera notre récom-pense éternelle.

71’. Le Livre est pour le plus subtilet pour le plus épais, car il participedu ciel et de la terre. Chacun y puise-ra selon sa capacité.

72’. La perfection de l’Un manifes-té émane de l’union du joyau d’or etdu lotus lumineux, issus par la puis-sance du souffle divin du chaos téné-breux et caché.

« Le dernier-né est l’enfant chéri duPère et de la Mère, et le frère bien-aimé des grandes âmes. »

Insensé, ce que tu sèmes ne reprend pasvie si d’abord il ne meurt... Le corps estsemé corruptible, il ressuscite incorruptible ;il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ;il est semé infirme, il ressuscite plein deforce ; il est semé corps animal, il ressuscitecorps spirituel.

PAUL

Ce qui est en bas est comme ce qui esten haut et ce qui est en haut est comme cequi est en bas pour faire le miracle d’uneseule chose.

HERMÈS TRISMÉGISTE

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C’est une source fermée, une fontainescellée.

SALOMON

Je suis tout ce qui a été, tout ce qui estet tout ce qui sera, et mon voile jamaisaucun mortel ne l’a encore soulevé. Lefruit que j’ai engendré a été le Soleil.

ISIS

NUIT RÊVÉE

1. C’est la connaissance parfaitequi nous démontre notre ignoranceabsolue.

« Celui qui préjuge du choix deDieu, se retranche de l’amour de sonSeigneur. »

2. Notre gloire, c’est laisser Dieuopérer en nous sans entrave.

« L’intellect est l’épée flamboyanteet tournoyante qui nous défend l’en-trée du jardin d’Éden. »

3. L’arbre de vie est planté au cen-tre du jardin de paradis, mais l’arbrede la connaissance du bien et du malpousse à cheval sur le mur de clôture.

4. L’homme est le terme moyen del’Univers gradué et l’expression deson plus grand mystère.

5. L’homme a été fait de la meilleu-re partie du ciel et de la terre, et s’ilétait nettoyé de sa crasse, on le verraitresplendir comme les étoiles, commela lune et comme le soleil.

LA SOURCE

1’. C’est par la pure gratuité de nospensées et de nos actes, que nous ac-querrons et que nous conserverons lapaix du cœur.

2’. L’amour saint est comme un va-et-vient qui relie entre elles et à leursource divine, les créatures égaréesdans la mort.

3’. Le sage médite sur le rien d’oùest sorti le tout.

Il est gardien de la sagesse issue duciel et de la terre.

4’. C’est dans la lumière céleste quedemeure la vie du monde, mais elleagit aussi quelquefois dans l’ombreterrestre.

5’. Le Livre enseigne à sortir de lamort et à reposer dans la vie, maiscombien parmi les croyants se pas-sionnent pour ce mystère ?

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6. La contrainte est une chose tota-lement étrangère à Dieu et au sage,car ils habitent la liberté où il n’y a niobscurité ni mort.

7. Commandons une fois à notreagitation et nous jouirons de la vie, aumilieu même de la mort du monde.

8. Le sage est comme la pierre pré-cieuse cachée sous sa gangue.

9. Ceux en qui ne se trouvent nibassesse ni médiocrité, sont repoussés etmaintenus à l’écart par le monde, quiles renvoie ainsi à Dieu sans le savoir.

10. L’accommodation au monde estcomme l’oubli de Dieu.

11. Nous souffrirons dans les mon-des pendant des temps immenses,nous jouerons dans la mère durant deséternités, mais nous reposerons seule-ment en Dieu pour toujours.

12. Il y a un état plus haut que tou-te prière, qui est l’absence, la présenceet l’union. Ce degré appartient auxmaîtres.

13. Quand nous éprouverons unegrande fatigue pour l’agonie de cemonde, nous serons prêts à vivre enDieu.

14. Celui qui s’est oublié en Dieudemeure indifférent aux promesses etaux menaces de ce monde.

15. La sagesse du sage est commeune ignorance qui se connaît et qui setait.

16. Lorsque nous aurons tout obte-nu dans l’esprit, dans le cœur et dansles mains, nous comprendrons qu’iln’y a de désirable que le repos dans lecentre du centre.

6’. Les médiocres croupiront dansla mort, jusqu’à ce qu’ils s’ouvrentdans l’abandon de la grâce et dans lagénérosité de l’amour.

7’. Conservons le détachement etl’allégresse de la sainteté, et tout nousdeviendra aisé et simple.

8’. Que notre vertu secrète soitl’union avec Dieu.

9’. Soyons riches au point de neplus rien posséder.

Soyons aimants jusqu’à pouvoirtout donner.

Soyons fidèles jusqu’à lasser les té-nèbres.

10’. La désunion et l’union font pa-raître l’impassible.

11’. L’amour commença avec lapremière séparation. Il reposera avecla dernière réintégration, dans la con-naissance possessive et unitive du Sei-gneur des mondes.

12’. Le cœur de l’homme est com-me une pierre qui scelle l’entrée dutrésor de Dieu.

13’. Dissous dans l’eau de la grâceet dans le feu de l’amour, il manifestela lumière sainte où tous se meuvent,et où quelques-uns reposent.

14’. La grande purification, c’estaimer, contempler, connaître, possé-der et reposer.

15’. Le silence permet de tout en-tendre et de tout dire, sans exciterl’incrédulité ou la colère des médiocres.

16’. Celui qui ne rugit pas dans soncœur et qui ne verse pas les larmes dudésespoir au milieu de la mort de cemonde, ne peut être instruit de Dieu.

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17. Considérons l’instabilité dumonde présent et tournons-nous versDieu, avant que le changement aitbrisé nos volontés et nos attachementsparticuliers.

18. Sans les leçons du malheur etsans les échecs de ce monde, combiend’hommes seraient pour toujours en-foncés dans la mort ?

19. Nous honorerons Dieu en fai-sant connaître le Livre à ceux quicherchent une issue à leurs peines.

20. Le Livre est puissant comme lefeu et conciliant comme l’eau, subtilcomme l’air et fidèle comme la terre.

21. Les médiocres pensent avoirpeur de la mort, mais c’est la viequ’ils redoutent par-dessus tout enréalité.

22. L’art de guérir est noble, car ilpréfigure l’art de la régénération, quiest saint.

23. Aucune joie ni aucune douleurde ce monde ne sauraient nous faireoublier l’agonie de la terre.

24. Nul ne peut changer la nature,mais quelques-uns savent la purifier etla mûrir pleinement.

25. Considérons la paix intérieureet demeurons le plus possible absentsde ce monde.

26. Dieu fait mouvoir les mondesen attirant ce qui est lumineux et enrepoussant ce qui est obscur.

27. Un peu de poussière ternit unemasse d’or, et un petit défaut masquequelquefois une grande sainteté.

17’. Triples fous qui croyez pou-voir vous organiser définitivementdans la boue mouvante du monde ; lagrande marée va effacer vos ouvrageset vous ramener à l’humilité nue.

18’. Il nous faut vivre en esprit deplus en plus, sous peine de demeureresclaves sur la terre étrangère pendantl’éternité.

19’. Rien n’est plus urgent que larecherche de Dieu, et rien n’est plusvain que la dispute humaine.

20’. Dieu ne parle qu’à Dieu etn’est entendu que par Dieu.

21’. Offrons chaque jour unelouange à l’Unique, afin que sa joiedemeure avec nous.

22’. Il est plus avantageux d’êtresauvé par un simple rempli d’expé-rience, plutôt que d’être tué par unsavant bourré de science.

23’. La clairvoyance envers soi-même est la forme la plus accompliedu courage.

24’. Dieu est partout, mais il n’esttrouvé que par ceux qui le cherchentdans les limbes du monde.

25’. La sagesse est comme l’unionavec le centre vivant, éternel et libre.

26’. Le soleil féconde la vie quimonte et qui descend. Il est comme lecentre de chaque monde, soit infini-ment grand, soit infiniment petit.

27’. Peu d’hommes goûtent les bel-les choses du monde, et moins encoreadmirent celles qui sont sages.

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28. Il n’y a qu’un malheur véritableici-bas, c’est ignorer Dieu et son re-pos.

« Ô Père mystérieux et caché ! »« Ô Mère lumineuse et vivante ! »« Ô Fils rayonnant et parfait ! »

29. Celui qui croit parvenir jus-qu’à Dieu sans connaître l’homme etla nature, est plus ignorant qu’un verde terre.

30. La médiocrité, c’est ne pas don-ner et ne pas recevoir librement ; c’estne pas aimer et ne pas augmenter ;c’est n’avoir ni générosité ni don ;c’est haïr la grandeur, la beauté, le gé-nie, la sainteté et la pureté ; c’est êtreséparé de la grâce et privé de l’amour ;c’est penser et agir bassement ; c’estêtre faible et lâche dans toutes les cir-constances de la vie cachée ; c’est op-primer le dedans et être écrasé par ledehors.

31. On peut être médiocre, on nesaurait s’en glorifier.

32. Pas de repos sans connaissance.Pas de connaissance sans amour.Pas d’amour sans la grâce.Pas de grâce sans abandon.

33. La lumière première fut tiréedu chaos par Dieu et quintessenciéeen Adam. Celui-ci ne fit que remé-langer cette lumière sublime avec lesténèbres extérieures du non-être ; parcuriosité, présomption, vanité et dé-sobéissance.

34. Le nouvel Adam, vrai fils deDieu qui est venu, qui vient et quiviendra, sépare à nouveau la lumièredes ténèbres par humilité, amour etobéissance à la loi de l’Unique.

28’. Profitons du plus petit répitque nous accorde le monde pourconverser avec celui qui est toujoursattentif au-dedans de nous-mêmes.

29’. Tout ce qui tombe du ciels’accumule dans nos âmes jusqu’à ceque la lumière nous délivre de lamort.

30’. Démasque-toi, dépouille-toi, etla Mère t’apparaîtra sans voile ; maisprends garde que nul n’ajoute ou neretranche sous peine de troubler la vé-rité qui t’éclaire et qui t’anime.

« Si nous pouvions voir le monde àdécouvert, nous serions pétrifiés par lasurprise et écrasés par la honte de no-tre exil volontaire, car Dieu est laconscience de la vie, et la vie est lecorps de Dieu. »

31’. Tout ce que nous accomplis-sons avec amour est exempt de l’ennui.

32’. Celui qui féconde se tient dansle soleil.

Celle qui nourrit demeure dans laterre.

Celle qui délivre se meut dans leciel.

Celui qui unifie repose dans lecœur.

33’. L’union de l’eau et de la terrefait paraître la pureté du vêtement lu-mineux du Seigneur, et le feu mani-feste la vertu secrète du trésor deDieu.

34’. C’est la femme et l’homme in-térieurs qu’il nous faut faire émergerdu chaos, par le secours divin de lagrâce ouvrante et de l’amour fécon-dant.

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35. La première révolte exila l’hom-me sur la terre étrangère. La secondele porte à s’y organiser confortable-ment. La troisième le fait renoncer àce monde et le ramène vers Dieu.

36. La volonté particulière del’homme ne fait qu’accentuer toujoursplus la faillite de sa révolte contreDieu.

37. Celui qui a expérimenté l’hu-miliation et la tristesse de la mort ex-térieure, apprécie comme il faut lajoie de la vie retrouvée et la gloire duSeigneur reconnu.

38. Il appartient à chacun de nousde susciter Dieu en soi avec sa foi par-ticulière, soit patiente, soit douce, soithardie, soit volontaire, ou mêmeviolente ; mais toujours animée dufeu de l’amour.

39. Dieu peut demeurer sourd àtoutes sortes de prières, mais il ne sau-rait résister longtemps à la générositéde l’amour.

40. La science des hommes a mis lemonde à feu et à sang. Que serait-cesi la science de Dieu tombait dans lesmains des méchants ?

41. Même le sage, qui connaît lapérennité du support du monde, pleu-re quelquefois comme un petit enfantdevant la douleur des séparations.

42. N’attendons pas d’être hébétéspar le malheur pour nous tourner versDieu.

43. Les vanités du monde ne sontici d’aucune utilité, car il ne s’agit pasd’être surchargé de mémoire ou gon-flé d’importance, mais plutôt d’êtresimple et nu comme au dernier jourde la création et comme au premierjour de notre naissance.

35’. La mortification qui prépare àla vie nouvelle s’accomplit dans les té-nèbres de la foi et dans la vacuité del’être.

36’. Dieu ne nous demande pas deplaire, il nous demande d’être simpleset vrais.

37’. C’est l’abandon, la grâce etl’amour qui délivrent des prisons de lamort et qui nous font accéder aux de-meures du ciel ; mais c’est la connais-sance possessive qui nous fixe dans lecentre secret.

38’. Le saint qui prie pour connaîtreson Seigneur se garde bien d’imaginerle lieu, le moment et l’ordonnance dela rencontre, afin de ne pas faire obsta-cle à l’union mystérieuse de l’Unique.

39’. L’intention profonde détermi-ne les moyens de l’accomplissement,soit au bien, soit au mal.

40’. L’intelligence sans l’amour estcomme un engrenage sans huile qui,malgré sa perfection, finit par grincerinsupportablement.

41’. La vérité possède mille habits,mais elle n’a qu’un seul corps, qu’unseul esprit et qu’une seule âme enl’Un.

42’. Quand une tentation devienttrop violente, offrons-la à Dieu quirend tout supportable.

43’. Nous rejoindrons le trésor deDieu et nous demeurerons dans sasplendeur et dans sa paix, pour tou-jours.

« Il n’y a que l’eau sainte qui puissenous laver de la crasse ténébreuse etnous faire revivre dans la lumière duSeigneur. »

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44. Les médiocres au pouvoir abat-tent un peuple plus certainement quene sauraient faire tous ses ennemiscoalisés.

« Le Seigneur s’obscurcit dans lacoque, mais il demeure lumineuxdans le centre secret de sa création. »

45. Là où la tentation n’existe pas,il n’y a ni combat, ni défaite, ni vic-toire, mais plutôt repos pour les élus,stagnation pour les médiocres et mortpour les rebelles.

46. C’est tout de suite qu’il nousfaut Dieu et son royaume, afind’échapper au vertige de l’abîmeouvert dans ce monde.

47. Dépouillons ceux qui nous re-commandent la misère et assommonsceux qui nous prêchent la résignation,pour voir s’ils disent vrai.

48. Soutenons ceux qui cherchentl’Unique, afin qu’étant parvenus à lavie, ils nous aident à gravir l’échellede la création.

49. Mon Nom est comme un pointd’or dans le tabernacle des ancêtres.Qui le fera briller sur la terre ? dit leSeigneur. Et qui le fera resplendirdans le ciel ? demande l’Unique.

50. Il y a une chose que Dieu nesaurait faire : c’est se détruire.

51. Celui qui ne peut atteindreDieu dans l’extase, tente de s’en ap-procher par l’ivresse vulgaire, car cha-cun essaie à sa façon de trouver lerepos de l’Unique.

52. Le propre du saint est de se prê-ter aux hommes et de se donner àDieu.

53. Faites à autrui ce que vous dési-rez qu’on vous fasse, et la rosée du so-leil fera refleurir toute la terre deshommes.

44’. Celui qui est au sommet del’amour et de la connaissance, estcomme un vase rempli du nectar desdieux où tous les êtres s’abreuvent ;mais celui qui demeure à mi-chemindu savoir, est comme une cruche plei-ne de cendres qui ne sert à personne.

45’. Utilisons modestement les biensde ce monde afin de ne pas nous pri-ver du nécessaire, d’une part ; et afinde ne pas être exclus de la surabon-dance de Dieu, d’autre part.

46’. Dieu est plus proche de l’hom-me que d’aucun autre corps terrestre,excepté le sel de la terre.

47’. C’est l’identification avec Dieuqui donne la toute-puissance et la gra-tuité parfaites.

48’. Celui qui possède la lumièredans sa pureté première, est coadju-teur de Dieu.

49’. Celui qui n’a pas la patience del’eau, la constance de la terre, la subti-lité de l’air et la pureté du feu, qui sé-parent et qui unissent, n’entrera pasdans la gloire du Seigneur.

50’. Matière. Matrice. Matras. Ma-ter. Patrie. Partie. Pâtre. Pater.

51’. C’est dans l’apparente folie deDieu que subsiste la raison profondede l’Univers, comme l’étincelle dufeu demeure cachée dans la pierrebrute.

52’. L’étude de la création ne sau-rait se passer de l’amour du créateur.

53’. Il n’y a que la pureté de l’en-fance, celle de la sainteté et celle del’amour qui puissent approcher Dieu.

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54. Les sages renonceront à leur sa-gesse pour s’unir à Dieu, et les saintsoublieront leur sainteté pour rejoin-dre l’unique clarté.

55. Le passé est comme le temps dela folie.

Le présent est comme le temps del’ignorance.

Le futur est comme le temps del’illusion.

Seule la vie en Dieu est comme lasagesse éternelle.

56. Nous devons nous reconnaîtredans tous ceux qui souffrent et quimanquent de secours, et leur offrirl’eau nécessaire à la purification et lefeu indispensable à l’union.

57. Tout ce qui nous ennuie estprécisément ce qui nous est inutilepour l’instant ; c’est pourquoi cha-cun va vers ce qui l’attire le plus, afind’expérimenter le monde avec lemeilleur profit.

58. Le travail est une chaîne et unboulet imposés à l’orgueil et à la ré-volte de l’homme déchu.

La douleur est un mors et une bridepassés au mensonge et à la désobéis-sance de la femme infidèle.

59. Il vaut mieux devenir incons-cient dans la vérité que demeurerconscient dans le mensonge.

60. L’orgueilleux ne doit ni seplaindre, ni pleurer, ni maudire,puisqu’il a choisi de vivre seul au mi-lieu des ténèbres de la mort.

61. C’est la faculté d’expansion, dedon et d’amour qui nous fait un avecDieu.

54’. Ce monde est comme unemaison de fous, et nous n’en sortironsqu’en devenant plus fous que les plusfous, c’est-à-dire sages en Dieu.

55’. Attachons-nous à Dieu dès letemps présent, afin que lorsque lemalheur arrivera, il passe sur nouscomme l’eau glisse sur les plumes ducanard.

« Ô vérité brillante qui efface toutesouillure de mort ! »

56’. Le fou tue et disperse ce quivit.

Le sage vivifie et concentre ce quisemble mort.

« Une seule substance, une seuleessence.

Une seule nourriture, un seulbreuvage. »

57’. Il vaut mieux bégayer le Nomde Dieu dans notre cœur plutôt que lenommer savamment par les lèvres desautres.

58’. Il faut être fou pour s’enor-gueillir d’une plaie et dément pourl’entretenir dans l’espoir d’obtenir unsoulagement, car il n’y a que le médi-cament du ciel et de la terre qui déli-vre de tout mal et de toute mort.

59’. La voie tortueuse est fatigante,et la voie droite si aisée.

« La sagesse ne violente rien, ce-pendant elle découvre toute chose. »

60’. L’air pur et les herbes amèresfont le sang propre.

Le détachement et l’oubli de soifont l’âme nette.

61’. L’anarchie de l’amour préparela voie du Seigneur.

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62. L’orgueil considère le dehors.L’humilité regarde en soi.La sagesse fixe Dieu.

63. Prions pour devenir simples etsouples à l’extrême, afin de posséderla joie qui ne finit jamais.

64. Il vaut mieux dissiper dans lacharité, plutôt qu’économiser pour ladestruction.

65. Tout ce qui vient de l’hommeest humain, même ce qui semble in-humain.

66. Toute la création est précieusedevant Dieu, car son changement faitparaître le sel de la vie.

67. Prions d’abord avec humilité etavec persévérance dans les ténèbres dela foi. Ensuite, nous louerons avecabandon et avec reconnaissance dansla lumière de l’amour. Enfin, nousadorerons avec dépassement et avecintégration dans l’unité de la connais-sance.

68. La puissance de l’homme résidedans la générosité de la justice.

Celle de la femme est dans la grâcede la vertu.

69. Celui qui a bouclé le cercle dela création, sait qu’il n’existe rien endehors de l’essence première et der-nière, où repose le germe des créa-tions merveilleuses de l’éternité.

70. La violence peut terrasser lemonde pour un temps, elle ne sauraitconvaincre personne.

71. La création est comme un déli-re dont le générateur conserve le con-trôle de justesse.

62’. Sans l’épreuve, personne ne seconnaît ni ne se possède vraiment.

63’. Notre sauvegarde réside dansla générosité envers tous les êtres etenvers nous-mêmes.

64’. Commençons par donner, afinde recevoir sans pécher.

65’. Ne nous raidissons devant rienet nous ne serons brisés par rien.

66’. L’homme ne subsiste que parses échanges avec Dieu à travers lacréation.

67’. Celui qui est révolté par la fai-blesse et par l’égarement des hommes,doit s’efforcer à la sainteté, afin d’effa-cer en lui ce qui lui déplaît tant chezles autres.

« Quand notre rêve sera commenotre veille et quand notre veille seracomme l’absence du monde et com-me la présence de Dieu, l’unité seraréalisée en nous. »

68’. Celui qui observe les com-mandements de son cœur, peut igno-rer ceux des hommes vulgaires, car illes dépasse déjà tous dans l’amour deDieu.

69’. L’équilibre des contraires s’éta-blit dans l’accomplissement de l’amourparfait et dans le repos de la connais-sance ultime.

« Nous mangerons le soleil glorieuxet nous serons vivants à jamais. »

70’. Quand nous craindrons pournos vies comme nous craignons pourcelle d’une fourmi, nous serons prèsd’être instruits.

71’. En joignant le ciel et la terre,nous obtiendrons la gloire de Dieu.

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LIVRE XII

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72. Être absent n’est pas s’enivrergrossièrement : c’est demeurer videde désirs afin que Dieu puisse nous vi-siter librement.

73. Accepter n’est pas se coucher etattendre : c’est bien faire ce qu’ondoit, et ne pas considérer le résultat.

74. Être détaché n’est pas devenirinsensible à la création : c’est tout lais-ser venir, et tout laisser aller sans con-trainte.

75. S’oublier n’est pas se retrancherdu monde et de l’humanité : c’est sefondre en eux jusqu’à pouvoir toutaimer, et ne rien juger.

76. Reposer n’est pas demeurerdans la mort : c’est vivre en Dieu, etne pas s’immiscer dans la marche dumonde ni dans les affaires des hommes.

77. Après s’être perdu en Dieu, laplus grande joie consiste à s’y retrouver.

« Qui se présentera pur et entierdevant le Seigneur afin d’être fait unavec l’Unique? »

72’. LA GRÂCEqui ouvre.

73’. L’AMOUR quifait germer.

74’. LA PURETÉ qui éclaire.

75’. LE SAVOIRqui unit.

76’. LA PAIX qui équilibre.

77’. LA GRATUITÉqui perpétue.

Confie-toi de tout ton cœur en Dieu etne t’appuie pas sur ta propre intelligence.

SALOMON

Pour recevoir le royaume, l’uniquemoyen est de ne rien faire pour cela. Tantque l’on agit pour y parvenir, on ne peutgagner le royaume.

LAO T’SEU

Il y a trois so-lutions possiblespour les hommesici-bas :

Compter uni-quement sur soi,comme font lesignorants égarésdans la nuit dumonde.

Compter sursoi et sur Dieu,comme font lescroyants qui ontentendu parlerde la lumière ducommencement.

Compter surDieu seulement,comme font lessages et les saintsqui connaissentou qui appro-chent l’origine etla fin de toutechose.

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LIVRE XIII

Maudit soit l’homme qui se confie enl’homme ! Béni soit l’homme qui se confieen Dieu !

JÉRÉMIE

N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisezpas les prophéties, éprouvez toutes choseset retenez ce qui est bon.

PAUL

VUE... ET RIEN

1. Celui qui parle au-dehors de-meure dans l’ignorance. Celui qui setait au-dedans habite avec la sagesse.

2. L’identification avec Dieu engen-dre la puissance et la liberté parfaites.

3. Le conquérant des trois mondesreposera pour toujours dans la mertranslucide du commencement descommencements.

4. C’est la pacification de tout l’êtrequi mène à la vision intérieure et àl’union divine.

5. C’est la contemplation de l’unitépremière et dernière qui engendrel’union et la paix véritables.

6. Espérons sa présence nuit etjour, sans jamais nous lasser, car lors-que nous serons mûrs, nous tombe-rons de nous-mêmes dans ses bras.

7. Si nous aimons vraiment Dieu,rejetons tout ce qui n’est pas lui, afinqu’il se manifeste en nous sans entra-ve. Oublions sectes et sectaires, scien-

LE MILIEU

1’. N’abandonne pas ton Dieu, etlui ne te quittera pas, et vous serez enun toujours.

2’. L’illumination transfigure celuiqui devient vide après avoir cherchélongtemps.

3’. J’ai fait une absence de ma priè-re et une hébétude de ma louange.Ah ! quand saurai-je faire une mort demon amour afin d’être rétabli dans tavie impérissable ?

4’. Pleurons d’être si pleins dumonde et si vides de l’Unique.

5’. Nous sommes tous en Dieu,mais peu le savent et quelques-uns àpeine l’expérimentent dans ce monde.

6’. Toutes nos pensées et tous nosactes sont ineptes ou menteurs. Lesage le sait, le saint le croit, le poète lesoupçonne quelquefois.

7’. C’est dans la foi et dans la pa-tience que la Mère est trouvée, et elleagit aussitôt. C’est elle qui délivre etqui guérit. L’eau du ciel fait germer la

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LIVRE XIII

120

ces et savants, lois et juristes, patries etpolitiques, esclaves et maîtres, et neservons que notre paix intérieure enprenant seulement conseil de notreconscience profonde.

8. Laissons aller et venir la vie, carelle est mouvement et changement ;celui qui l’habite ne varie pas.

9. Ne soyons pas trop scrupuleuxsur ce qui nous vient, afin de ne pasl’être trop non plus sur ce qui nousquitte.

10. Nul ignorant ne saurait blas-phémer le Nom de Dieu, puisquepersonne ne le connaît sauf celui quivit déjà l’éternité.

11. Méditons Dieu et sa lumière ensortant de la nuit, et pensons-y en yentrant afin que le lien ne soit pasrompu entre nous et lui.

12. Il joue à nous faire peur dans lemonde, mais quand nous nouséveillons en lui, il rit avec nous de nosvisions délirantes.

13. Abandonnons nos droits et nospossessions et nous serons délivrés denos devoirs et de nos charges.

14. Laissons Dieu parler et agir ànotre place et ne nous occupons pasdu résultat.

15. Ne nous confions en rien ni enpersonne, sauf en Dieu, et nous ne se-rons déchirés par rien ni par personne,car le Seigneur est seul à ne pas déce-voir ceux qui se donnent à lui.

16. Enseigne-nous les prières vi-goureuses comme les ruts de l’amour.

– Procure-nous les élans qui porte-ront nos âmes au-delà de l’abîme.

– Chante-nous le NOM qui forceles portes de la mort.

terre, mais tous demeurent sourds etaveugles devant le miracle de Dieu,car ils se croient plus intelligents etplus savants que le créateur des mon-des innombrables.

8’. Celui qui s’endurcit dans lecombat, comment fera-t-il ensuitepour être pénétré par l’amour ?

9’. Un voleur qui donne est plusprès de Dieu qu’un juste qui conservece qu’il a reçu.

10’. Il n’y a rien de tragique dans lemonde, excepté l’idée que nous nousfaisons des choses du monde.

11’. Aimons sans autre espoir quel’amour, que la connaissance et que lerepos dans la paix du Parfait.

12’. C’est le dédoublement infinide l’Unique qui fait la création, etc’est la réunion des parties qui fait lerepos.

13’. Celui qui dit : « Dieu n’existepas » affirme la réalité de la création.

14’. Interrogeons le Seigneur entoute circonstance et nous connaî-trons la vérité sur tout.

15’. Ne nous questionnons pas, in-terrogeons-le plutôt. Ainsi nous nenous encombrerons pas de ce quinous fait envie, mais nous accompli-rons ce qui nous est utile.

16’. Quand notre raison, notre vo-lonté et notre intelligence seront an-nihilées par la longueur et par la vio-lence de notre quête, l’innocence, lagrâce et l’amour nous livreront alorsle secret tant recherché de l’Unique

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LIVRE XIII

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– Nourris-nous de l’essence quecharrie l’or vivant.

– Offre-nous le soleil rédempteurde nos vies égarées.

17. La pire fainéantise, c’est déses-pérer de Dieu et de soi-même.

18. Nous aurons beau croire, beauvoir et même toucher, si nous ne pos-sédons pas la Mère éternelle et le Pèredivin, nous n’atteindrons jamais le Filssaint.

19. L’aimantation de l’amour secommunique à ceux qui sont assezpurs pour lui livrer passage. Ainsid’aimantés, ils deviennent aimants àleur tour, et la chaîne de la réintégra-tion qui se forme dans le monde sefond en Dieu.

20. L’aventure extraordinaire n’estpas d’accomplir des actions périlleu-ses dans des pays étranges. C’est plutôtrechercher la Mère et le Père divinscachés derrière la banalité apparentedes choses de ce monde.

21. Quand le monde jugera notrepatience comme une stupidité, notrefoi comme une idiotie et notre amourcomme une folie, nous serons prochesde la perfection.

22. Nous apprendrons que noussommes prêts pour la quête divinequand nous serons las de nous fuir, lasde nous passionner, las de nous men-tir, las de nous égarer, las de nous ré-volter, las de nous distraire, de nousagiter et de nous disperser dans lemonde.

Alors nous ne considérerons plus laplace que nous occupons ici-bas, maisplutôt le vide ou la plénitude de noscœurs, qui importe seulement. Alors

Splendeur.« Ô pauvre idiot, il suffit de te taire

et de ne plus t’agiter pour que le Par-fait t’anime à nouveau dans ta perfec-tion première. »

17’. Prospectons notre cœur etnous serons éclairés par notre proprelumière.

18’. La vertu du lion maîtrisé l’em-porte sur la douceur naturelle del’agneau, et ces deux réunis engen-drent la perfection du Seigneur ultime.

19’. Notre curiosité du Seigneur estune grâce ignorée, mais notre amourpour lui est une bénédiction confir-mée.

La porte et la clé.« Ô sainte lumière qui brille dans la

grotte mystérieuse d’Adam ! »

20’. Il y a peu de croyants dans lemonde qui sont réellement dégoûtéspar la lèpre qui les couvre et qui lesempoisonne toujours plus. Tout cequ’on pensera et tout ce qu’on dirad’eux n’ajoutera et ne retrancherarien à ce qu’ils sont réellement.

21’. Notre révolte contre le mondecorrespond à la condamnation de no-tre propre égarement, mais peu saventcela.

22’. Bâtis ta maison, cultive ton jar-din, tisse ton vêtement, couds tachaussure, coupe ton bois, fais tonpain, enterre le mort, arrose la terre,accouche la femme, élève l’enfant.Mets la main une fois à cela et méditele commencement et la fin du mondemoyen, afin de connaître le début dumonde inférieur qui s’unit à la perfec-tion du monde supérieur. Ainsi tu tesouviendras d’où tu viens, tu com-prendras où tu es et tu sauras où tu

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LIVRE XIII

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la foi sera en nous comme la surabon-dance des puissances de la vie divinequi déborde nos limites étroites sousla poussée irrésistible de l’amour.

23. Peu d’hommes se rendent di-gnes du don de Dieu qui est la libertéde l’être dans la vie éternelle ; c’estpourquoi tant de créatures se débat-tent ou languissent dans les entravesde la mort. Faisons donc de notre vieune perpétuelle action de grâce, et sa-chons que tout ce que nous imagi-nons et que nous nommons avec foiet amour, est réalisé dans le ciel et serabientôt manifesté sur la terre.

24. Chacun de nous doit supporterjusqu’au bout sans récriminer la char-ge qu’il a choisie en s’enfonçant dansles ténèbres du dehors. Car c’est lagermination solitaire qui trie le bongrain et qui prépare la moisson fruc-tueuse.

25. En haïssant et en condamnantceux qui sont égarés, nous les enfon-çons dans l’erreur. En les aimant sansles juger, nous les aidons à sortir duchaos de la mort.

26. Même ceux qui savent qu’onflotte sur la mer sans bouger, n’osentpas se lancer nus en Dieu.

27. Agissons gratuitement le plussouvent possible afin de ne pas nouslaisser prendre aux pièges de l’appa-rence des nombres et des comptes.

28. La crasse extrinsèque et la subs-tance intrinsèque de l’Univers sontincréées, infinies et contiennent celuiqui ne peut être nommé que par le si-lence. Mais les formes émanées ducentre secret sont créées, finies ettemporelles dans le monde mixte.

vas, et la délivrance de la paix habiteraen toi pour toujours.

23’. Il faut nécessairement que lesmalins, les orgueilleux et les violentsexpérimentent l’absurdité de leurs sys-tèmes. Malheureusement, cela se faitd’abord sur le dos des innocents avantde se retourner contre eux. Cessonsdonc d’être si intelligents dans lemonde afin de devenir toujours plussimples en Dieu.

« La pire tromperie, c’est avoir lesmains propres et le cœur sale. »

24’. Quand nous nous sentons ten-tés au-delà de nos forces, ou de notreintelligence, ou de notre amour,prions en nous-mêmes pour que lerévolté se soumette et revienne àDieu comme un fils prodigue recueilliet introduit par l’amour maternel.

25’. Exerçons-nous à pratiquer lesvertus opposées aux vices qui nous ré-pugnent tant chez les autres. Ainsi lemal visible servira à nous ramener aubien caché.

26’. Briser premièrement les barriè-res du dedans afin de devenir un ensoi, et secondement briser celles dudehors afin d’être fait un dans la tota-lité de l’Être.

27’. Essayons d’acquérir le détache-ment des formes temporelles afin d’at-teindre la connaissance du dedans, quinous fera jouir pleinement de la viecachée.

28’. Toutes les vagues de la créa-tion passent et s’effacent, mais la merdu grand monde et celui qui l’animesubsistent éternellement.

« Le comble du repos aboutit à l’ac-te créateur, le comble du mouvementmène au repos régénérateur. »

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LIVRE XIII

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29. Ne nous émouvons de rien,mais soyons attentifs à tout ce qui sur-vient au monde et à nous-mêmes, afind’apprendre à distinguer la réalité di-vine des apparences de la créationmélangée.

30. Si nous ne rencontrons pas lemaître, devenons le maître en libérantnotre Dieu au-dedans et au-dehors denous-mêmes.

31. Le saint amour se rit des systè-mes, des méthodes, des logiques, descomplications, et même de la mort ;car il enjambe du même pas folie etraison, ténèbres et lumière pour sefixer dans la paix de l’Unique.

32. N’accusons personne des diffi-cultés qui surviennent, ne serait-ceque pour ne pas les augmenter inuti-lement.

Demeurons le plus possible dans lerepos et dans le silence de Dieu jus-qu’à ne faire qu’un avec l’Un ; ainsinous commanderons aisément auxêtres et aux choses du monde totalsans rien violenter.

Le sage et le saint sont seuls vérita-blement dégoûtés par la crasse del’immonde ; le premier la sépare et larejette ici-bas, le second patiente avecelle jusqu’au temps du jugementgénéral.

33. Quand nous saurons demeurerabsents de nous-mêmes au point queDieu puisse nous emplir entièrement,tout nous sera possible sans effort etsans peine.

34. Considérons en nous-mêmes eten chacun des êtres l’image enseveliedu Seigneur afin d’aimer tout selon laréalité de la vie, au lieu de haïr selonles apparences de la mort.

29’. Prions Dieu en nous-mêmesafin de reconnaître le moyen qui per-met de découvrir la substance cachéesous la croûte de la terre étrangère.

30’. Conversons uniquement avecnotre âme, elle nous apprendra toutce que nous désirons connaître.

31’. L’aimée se soumet au désir del’amant, et l’amant accomplit le désirde l’aimée.

Ainsi manifestent-ils l’unité del’amour parfait.

32’. Notre lumière se sépare elle-même des ténèbres qui l’emprison-nent. Il suffit que nous n’y mettionspas obstacle par notre agitation dans lemonde et par notre volonté particu-lière, qui s’opposent à la décantationsecrète du chaos de l’abîme ; car la sa-gesse est comme notre union intimeavec l’essence et avec la substancepremières, qui forment le support in-destructible de la création changeante.

« Il y a une chair sur le noyau, maisil y a une chair bien plus précieusedans le noyau, et dans cette chair pré-cieuse il y a aussi un autre noyau trèssecret et très saint. »

33’. Quand nous aurons pacifié etclarifié le dedans, le dehors nous obéirade même et nous paraîtra aussi lucide.

34’. Par leur louange intime, lessaints produisent une harmonie quiréjouit toute la création, mais par leuropération secrète, les sages concou-rent à la réintégration de l’Univers enDieu.

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LIVRE XIII

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35. Mille petites simplifications surmille petits ennuis font une vie touteremplie de lumière.

36. La véritable perspicacité, c’estdéceler Dieu sous son vêtement delumière après avoir découvert la viesous son enveloppe de ténèbres.

37. Nous obtiendrons du Seigneurtout ce que nous lui demanderons.Faisons donc bien attention à ce quenous choisissons afin de ne pas de-meurer ridiculement au-dessous dudon de Dieu.

38. L’ignorance est comme la forceau-dehors et comme la faiblesse au-dedans. La sainteté est comme la fai-blesse au-dehors et comme la forceau-dedans. La sagesse est comme laforce au-dedans et au-dehors, et quel-quefois aussi comme la faiblesse au-dehors et au-dedans ; c’est-à-direcomme Dieu dans la sainte ignorancede l’amour, qui se garde ou qui seperd à son gré.

« Ô mystère du choix et du don del’Unique ! »

39. Quand nous verrons notre en-nemi abattu et demandant du secours,précipitons-nous pour l’aider ; carc’est l’occasion unique qui s’offre ànous pour en faire un ami. En atten-dant, prions en nous-mêmes pour saconversion, ainsi il nous laissera viteen paix.

40. Quand nous aurons tout séparé,tout classé, tout étiqueté et tout em-paillé, il nous faudra finalement toutréunir et tout unifier dans la vie, souspeine de rester scellés dans la lettre etdans le nombre de la mort.

41. Dans ce monde tout n’est quevêtements qui nous isolent et posses-

35’. L’amour envers tous les êtresengendre la clairvoyance et la paixpour soi-même.

36’. Quand nous croirons l’avoirvu, nous n’aurons aperçu que l’ombrede son habit, et quand nous penseronsl’avoir touché, nous n’aurons effleuréque la poussière de ses pas.

37’. Celui qui pénètre la connais-sance risque la mort, la folie oul’aveuglement, mais s’il ressort indem-ne protégé par l’amour, Dieu l’établitdans son éternité et dans sa royauté.

38’. Celui qui lira jusqu’au bout leLivre des contraires et qui saura lesunir dans le NOM unique, double,quadruple et octuple, paraîtra sage auxsages, saint aux saints et fou aux fous.

Ainsi beaucoup ont discouru ma-gnifiquement sur Dieu, sur ses attri-buts et sur sa création, mais combienont entrevu le bout de sa robe etcombien ont baisé la trace de ses pas ?Mais combien donc alors ont con-templé la splendeur de son corps, etcombien, ô stupeur, ont goûté les dé-lices de son cœur ?

39’. La malédiction de Dieu estcomme l’ignorance ou comme lerenvoi de sa bénédiction. Ainsi cen’est jamais lui qui condamne, maisc’est nous qui demeurons stupide-ment et orgueilleusement ensevelisdans la solitude de la mort.

40’. Celui qui peut joindre à la pé-nétration de l’esprit l’élan du cœur etla pureté de la vie, ne connaîtra ni ledoute, ni le désespoir, ni la mort ; carDieu l’abreuvera à la source des vivants.

41’. Nous possédons tous la mêmelumière, mais elle est plus ou moins

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sions qui nous enchaînent. C’est pourcela qu’il nous faut devenir nus etpauvres, afin de pénétrer sans obstaclesdans le sein de la Mère éternelle, oùrepose le vivant secret de l’Unique.

42. L’amour le plus direct et le plusdénudé donne la paix. La nourriturela plus simple et la mieux préparéedonne la santé. La connaissance la plushumble et la plus unifiée donne la ri-chesse.

43. Si chacun se simplifiait sans at-tendre que le voisin commence, toutel’humanité serait vite resplendissantede beauté et de sainteté.

44. Celui qui s’ouvre entièrement àl’amour n’est plus sujet à l’enseigne-ment de l’absurde.

45. Toutes les choses créées serventde véhicules pour remonter à la sour-ce ou pour s’en éloigner. Abandonnons-les de bonne grâce à chaque étape duvoyage divin.

46. L’intelligence des nourriturescorporelles et celle des nourrituresspirituelles, c’est non seulement bienchoisir ce qui nous convient, maisc’est aussi rejeter ce qui ne nous con-vient pas, afin de conserver unique-ment en nous ce baume qui entretientet qui perfectionne le corps et l’esprit,jusqu’à la glorification de l’âme dansle Seigneur merveilleux.

46’’. « Les élus monteront habiterle soleil de vie. Les réprouvés descen-dront habiter la pierre morte. » Cecin’est pas une fable.

voilée et ralentie selon l’épaisseur desécorces ténébreuses qui nous séparentde l’aimant premier. Mais la vie incar-née décante et éclaire l’homme attentifet reposé.

42’. Abstenons-nous de rêver lemonde dans le monde et par le mon-de si nous voulons palper la vérité del’Unique.

« Il n’y a pas de vide universel. Iln’y a qu’un plein total, mais c’est unplein translucide qui fait croire auvide. »

43’. Méditer, c’est cuire doucementle corps et l’esprit jusqu’à la glorifica-tion de l’âme.

44’. Ceux qui savent séparer maisqui n’ont pas appris à conjoindre, nereposeront jamais dans l’unité de l’es-sence cachée.

45’. C’est seulement dans la solitu-de, au milieu du malheur et à l’heurede la mort, que nous mesurerons l’as-surance de notre foi et la pureté denotre amour en Dieu.

46’. C’est la douce et longue médi-tation qui rend toutes choses fixes etparfaites, car elle sépare au commen-cement pour mieux conjoindre à lafin. C’est donc en devenant simples etnus que nous verrons Un en tout, etTout en Un.

La bonne volonté en Dieu utiliseau mieux tout ce qui se présente, maisne désire rien. Elle est comme l’atten-tion très soutenue au milieu de laquiétude la plus parfaite.

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LIVRE XIII

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47. La paix du sage est commel’unification des trois mondes ; c’estune réintégration particulière de lacréation, c’est le repos des formesdans le centre de l’essence pacifiée, etnon pas leur destruction.

48. Ceux qui par l’amour et par laconnaissance enseignent la voie du re-tour à l’Unique, sont sages parmi lessaints, mais ceux qui pénètrent le se-cret du Seigneur par le silence del’adoration, sont saints parmi les sages.

Ainsi les biens de la terre par les af-faires terrestres, les biens du ciel par lecommerce céleste, mais Dieu parDieu seulement.

49. Il y a l’Être, il y a l’acte, il y a lerepos, et il y a tous ceux qui essaientd’expliquer l’un ou l’autre parce qu’ilsne sont pas en cette unité qui se suffità elle-même.

50. Dans la création, tout n’est queprêts et que restitutions. Ainsi aprèsavoir remis nos corps à la terre et nosesprits au ciel, il nous faudra finale-ment remettre aussi nos âmes à Dieu,qui réunira tout pour la pureté oupour l’immondice, au jour du juge-ment.

51. Tous les mystères sont conte-nus dans la sueur de la terre et dans larosée du ciel.

52. Seul le sage ne se déguise ni au-dehors, ni au-dedans, car il sait que lemanteau de l’ombre protège naturel-lement la lumière du Seigneur.

53. C’est le feu divin qui manifestela lumière sainte et c’est lui qui pro-pulse les formes dans la vie ; et quandquelque chose s’égare dans la mort,c’est encore lui qui l’en délivre.

47’. Si nous sommes dérangés parle monde, c’est parce que nous nesommes plus en Dieu. Rien ne sauraiten effet brimer celui qui baigne dansla lumière du commencement et de lafin des temps.

48’. Les mots du Livre ne sont rien,c’est la lumière palpable de l’Uniquequi est tout. Quand nous la posséde-rons dans notre tête, dans notre cœuret dans nos mains, nous n’aurons plusbesoin ni de l’enseignement, ni de laconsolation, ni du travail, ni des soinsde quiconque, car c’est le Seigneur enpersonne qui sera en nous et qui nousfera vivre en lui.

49’. C’est le verbe qui diversifie lasubstance première, et c’est le silencequi l’unifie à nouveau. Ainsi l’art quidonne la forme à la matière est unenoble fonction de l’homme parcequ’elle le rapproche de son créateur.

50’. C’est Dieu qui crée et qui ani-me les formes, et c’est la nature qui lesentretient et qui les multiplie jusqu’autemps du retour à leur source initiale.

51’. L’oiseau divin fait son nid dansla poussière de la terre des hommes.

52’. La naissance du monde estcomme l’expansion de l’Unique. Lafin de la création sera comme le reposde l’UN.

53’. Les œuvres des hommes sontdevenues une tentation formidablepour ceux qui ne s’aperçoivent pasqu’elles ne recèlent que la mort.

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LIVRE XIII

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54. Chaque prêtre, chaque chef,chaque juge, chaque législateur doi-vent expérimenter la condition hu-maine des plus humbles pourconnaître les besoins de chacun, afinde maintenir vivants l’amour, la justi-ce et la paix parmi les enfants deshommes.

55. La folie de la sagesse et de lasainteté, c’est ne plus prendre au sé-rieux les mirages du monde ; c’est ac-cepter les crachats et dire merci parcequ’ils lavent, et recevoir les coupsavec reconnaissance parce qu’ilsouvrent ; c’est avoir le respect de laboue et clouter ses sandales avec l’or ;c’est sourire de l’absurde et apprendreaux autres à en pleurer. C’est pressen-tir au-delà de toute raison la libertéparfaite et le repos absolu dans le seinlumineux de l’Unique.

56. C’est notre Dieu qu’il faut li-bérer au-dedans, et non pas celui desautres qu’il faut prier au-dehors.

« Le centre du centre. »

57. Remercions et louons Dieu entoutes circonstances, ainsi il nous déli-vrera des maux de l’immonde et ilnous comblera des biens célestes etterrestres. La chose est certaine.

58. Il ne faut jamais perdre de vuela pérennité de l’essence de la créa-tion, afin de ne pas être égaré par lesformes montantes et descendantes dumonde transitoire.

59. C’est la vie mélangée au non-être du dehors qui est souffrance, carla substance pure des commence-ments demeure jouissance éternelleen soi.

54’. Au commencement, notre cu-riosité indiscrète nous a coûté la liber-té du ciel ; à présent, notre scienceextérieure pourrait bien nous ôter cequi nous reste de vie dans ce monde.

« Le Seigneur réserve ses dons lesplus grands pour ceux de ses enfantsqui subissent les revers du monde enriant. »

55’. Supporter les injustices, les in-jures et les brimades personnellesn’empêche pas de relever celles faitesaux faibles et aux saints.

« Le tentateur et le tenté se réuni-ront un jour dans le tentant, commel’amant et l’aimée subsisteront finale-ment dans l’Amen. »

« Nous n’entendons que l’écho deta voix, nous n’apercevons que le re-flet de ta clarté, et nous voilà toutabasourdis, tout aveuglés et sans forcedevant ta grandeur. »

56’. Apprenons à bien faire avecnotre cœur, ensuite avec notre esprit,enfin avec nos mains ; et demeuronssilencieux et en repos jusqu’au tempsde l’union.

57’. Quand quelque chose nouscontrarie ici-bas, recherchons si notredésir est encore en Dieu. Ainsi nousreprendrons la bonne route au lieu denous débattre inutilement dans lesmarécages de la mort.

58’. Celui qui pacifiera et qui dé-cantera la mer intérieure, reposerapour toujours dans la paix de la lu-mière du Seigneur.

« En corrigeant l’aigreur des hu-meurs, on corrige aussi l’aigreur del’esprit. »

59’. Ce qui n’est pas est ce qui nepeut se transformer en soi-même, parsoi-même, pour soi-même. Néant,ténèbres et mort extérieure.

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LIVRE XIII

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60. Le plus infime abandon de no-tre volonté particulière est comme lepremier gage de notre couronnementcéleste.

60’. Ne nous agitons au sujet derien, car la mort même ne saurait plusalors nous calmer.

Celui qui tombera sur cette pierre serabrisé, et celui sur qui elle tombera, ellel’écrasera.

JÉSUS

Tous suivent leur propre chemin, cha-cun selon son profit, du premier jusqu’audernier.

ISAÏE

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LIVRE XIV

Né avec un corps composé, vous êtessoumis à la loi de la dissolution.

LIE T’SEU

La dissolution est inhérente à toutes lesformations ; travaillez sans relâche à votredélivrance.

BOUDDHA

ENIVRE TUE

1. Quand nous serons instruits parle Seigneur, notre crasse nous ferahorreur et celle des autres nous cause-ra de l’épouvante. Alors nous prieronspour que notre tache soit effacée etpour que le fardeau de tous soit allégé.

2. Nous observerons les comman-dements de Dieu et nous réjouironspar nos dons secrets le cœur des pau-vres et des malheureux.

3. « Ne jamais désespérer de Dieuet de soi », telle est la loi du salut.Nous devons donc persévérer, faireconfiance au Seigneur et agir selon saloi, car c’est l’acte de foi du semeur etl’acte d’amour du ciel et de la terrequi nous sauvent de la mort. Maiscombien pénétreront ce mystère, etcombien l’accompliront avant l’heuredu jugement ?

4. C’est par la lecture et par la mé-ditation des livres saints que nous en-tretenons et que nous développons ennous le feu sacré du Seigneur.

LA PRÉSENCE

1’. Quand nous connaîtrons quenous sommes aveugles, sourds et stu-pides, la crainte de Dieu ne sera pluspour nous une énigme. Et quandnous verrons sa lumière, l’amour duSeigneur nous illuminera et nous vi-vifiera pour toujours.

2’. « Le grain semé meurt et renaîtà la vie, mais nul ne s’étonne et per-sonne n’admire le miracle de Dieu. »

3’. Le Livre est de Dieu et il re-tournera à Dieu, et nous, qui sommesde la terre, nous retournerons aussi àla terre, et nul ne pourra rejoindre leSeigneur sans avoir été lavé par sa bé-nédiction et sans avoir été réanimépar son Esprit Saint, car c’est là le ju-gement tant espéré par les uns et tantredouté par les autres.

4’. Celui qui lit le Livre aux siensréveille la vie dans leurs cœurs et lesfait germer devant Dieu. Rien n’ensera perdu, car les croyants seront con-firmés et les railleurs seront éprouvés.

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5. Qui se chargera du Livre et quile présentera aux croyants ? La béné-diction de Dieu coule sur ceux-là.

« Nous chercherons au-dehors, puisnous chercherons au-dedans. »

6. La persévérance dans la pratiquedes lois divines et naturelles procurel’immunité et mène à la liberté de lavie pure et sainte.

7. Faire la queue aux spectacles dela folie, croupir devant les guichets dela famine, se bousculer aux portillonsde la mort, s’épuiser au service desmachines, végéter dans des trous sanslumière et sans air, écouter, lire, respi-rer, boire et manger la mort, voilà ceque les hommes appellent à présent« vivre librement ».

8. Le Seigneur a ensemencé et nousavons produit le Livre pour tous leshommes de dessus la terre, pour tousceux qui sont et pour tous ceux quiviennent, de toutes races et de toutesnations. Pour tous ceux qui ont del’intelligence et qui ont mis leur foidans la toute-puissance de Dieu.

9. Et nous n’avons réclamé de salai-re à quiconque ici-bas, car le don duvivant d’éternité sera notre lot prodi-gieux et réel.

10. Dieu est véritablement magna-nime, car il nous délivre de la mort. Ilest véritablement patient, car il attendque nous revenions à lui.

11. Laissons donc là amour-pro-pre, intelligence, raison et volontéparticulière, pour aller vers le Sei-gneur comme l’enfant retourne à samère quand il est las de jouer avecl’eau fangeuse du ruisseau.

5’. Ce n’est pas un devoir d’aller àDieu, c’est le plus grand des plaisirs.

« Nous manifesterons au-dehors, maisnous garderons au-dedans. »

6’. Le Seigneur enverra ses ondéessur la semence qu’il a cachée en terre.Il la fera germer certainement.

7’. Plus l’homme s’éloigne deDieu, plus il lui faut travailler et crain-dre, entasser et manquer, souffrir etdouter, s’agiter et se détruire. Insenséqui prétend vivre sans l’aide du Sei-gneur, il perd son eau comme un osqui se dessèche, et nulle main d’hom-me ne le délivrera du désert et del’ombre de la mort où il agonise.

8’. La sagesse de Dieu est voilée parune obscurité et par un chaos sansnom, mais elle brille quelquefoiscomme une lumière très pure. La sa-gesse de l’homme est comme un cré-puscule et comme une aurore quigravite entre ces deux pôles.

9’. Souvenons-nous que le cultedes saints ancêtres complète le cultede Dieu, qui est le vivant d’éternité.

« Adorons le soleil de vie et ne mé-prisons pas les cendres des ancêtres. »

10’. Quand nous pourrons subir lesabandons, les trahisons, les reproches,les moqueries, les injures, les coups etla mort sans murmurer, nous seronsproches de Dieu et de son salut.

11’. Limitons nos soins au main-tien de la vie incarnée et nous dispo-serons du temps nécessaire à la quêtedu Parfait.

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12. Pouvons-nous lire le Livre et nepas louer Dieu dans notre cœurlorsqu’il nous inonde de lumière ?Pouvons-nous recevoir la paroleinouïe et ne pas bénir le Seigneur quinous offre la vérité qui affranchit ?Pouvons-nous entrevoir la délivrancede la mort et ne pas pleurer de joie ?

13. Dirons-nous aux fils d’unmême Père et d’une même Mère quel’un est légitime et que l’autre estbâtard ? Ou que l’un est blanc et quel’autre est noir ? Ou bien que celuiqui garde le patrimoine est plus esti-mable que celui qui recouvre lescréances anciennes ?

14. Redoutons le moment de con-fusion où le Père, la Mère et le Fils neratifieront pas nos jugements aveugles,l’instant stupéfiant où nous ne verronsqu’un Dieu là où nous aurons cru dis-cerner la pluralité, le temps cruel oùcelui que nous aurons méconnu et re-jeté ne nous reconnaîtra pas et nousrejettera à son tour.

15. Il y a eu le Livre des sacrifices etdes rites, le Livre des morts et de l’at-tente, le Livre de la voie et de l’eau, leLivre du feu et de la purification.

16. Il y a eu le Livre de la révéla-tion et du commencement, les Livresde la loi et de la justice, les Livres dela grâce et de l’amour, le Livre du ju-gement et de la fin, le Livre de l’ense-mencement et du renouvellement.

17. Il y a eu le Livre de la foi et dela résurrection, le Livre du secret et dela connaissance, le Livre de l’obéissan-ce et de l’imitation.

12’. Nous aimanterons en nous lalumière du Parfait pour la sauvegardeet pour le renouvellement de toute lacréation.

Qui peut vérifier cette chose àprésent ?

Qui peut éprouver la vérité du Li-vre ici-bas ?

Qui peut tenir dans sa main lepoids de la hauteur ?

13’. Ne voyons-nous pas que c’estla lumière qui éclaire les hommes et lemonde, et que les astres ne sont queles instruments de sa manifestation ?

– Quand la torche s’éteint, il ne de-meure qu’un tison de bois mort.

14’. Confondrons-nous encore long-temps l’outil avec l’ouvrier ? Et ren-drons-nous un culte profane auxpropagateurs de l’Unique ?– Lui seul a droit à notre hommage età notre don.– Ses fils qui lui ont tout remis le sa-vent bien. Ils le proclament haute-ment depuis le commencement, etnul parmi eux ne s’est fait passer pourDieu.

15’. Avons-nous des oreilles pourentendre la parole ?

Avons-nous des mains pour puri-fier la terre ?

Avons-nous des yeux pour voir lalumière ?

16’. Avons-nous des narines pourhumer le parfum ?

Avons-nous un palais pour goûterle nectar ?

Avons-nous une bouche pour bai-ser la pierre sainte ?

17’. Avons-nous une langue pourlouer Dieu ?

Avons-nous un corps à purifier ?Avons-nous un esprit à simplifier ?Avons-nous une âme à incarner ?

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18. Dieu nous envoie à présent leLivre de la science et de l’union et lesuivant qui est le Livre de l’accomplis-sement et de la multiplication.

19. Mais dans chacun d’eux, lesautres sont déjà contenus en entier, etce que l’un dit en secret l’autre le pro-clame devant tous.

20. Si nous demeurons tellementsourds et aveugles pour le bien, efforçons-nous d’être également muets et inertespour le mal.

21. Et si nous sommes si stupidesdevant la création de Dieu, n’expli-quons pas aux autres la parole quenous ne comprenons pas.

22. Examinons le bien et le mal quiarrivent aux autres et à nous-mêmes,et louons le Seigneur pour la façonmagistrale dont il enseigne les aveu-gles et les clairvoyants.

23. Les vagues de la mer n’ont pasd’existence particulière permanente,cependant la mer existe bien dans sesparties et dans son ensemble.

24. Travaillons pour entretenir no-tre vie, n’œuvrons jamais pour amas-ser des richesses.

25. Soyons intelligents pour tout cequi concerne l’amour et le bien, maisdevenons idiots pour tout ce qui serapporte à la haine et au mal.

26. Fuyons l’illusion du passé etcelle de l’avenir en nous établissantdans la présence divine, qui est com-me l’actualité de l’éternité.

27. Ce qui fait enrager le plus lescuistres, c’est de ne pouvoir intégrer

18’. Avons-nous un tout à glorifier ?Avons-nous une intelligence pour

manifester la fleur et le fruit ?

19’. Avons-nous un amour pour lesmultiplier ?

Avons-nous une sagesse pour lesrecueillir et pour les faire servir à lagloire du Tout-Puissant ?

20’. Celui qui jure par un livre saintet qui rejette les autres écrits des pro-phètes, nie les membres de l’Unique.

21’. Il est préférable d’arriver entierjusqu’à Dieu plutôt que d’y parveniren morceaux. Cependant, il vautmieux y arriver en pièces que pas dutout.

22’. Efforçons-nous d’être commeDieu qui unit en lui avec fruit lescontraires de même nature.

« Les sages et les saints de Dieu bé-nissent le Livre qui confirme et quihonore leur parole inspirée. »

23’. L’Absolu est inconnaissable danssa totalité, mais il peut être approchédans ses parties qui sont comme desimages du tout.

24’. Soyons satisfaits de ce que nouspossédons, et pensons que c’est enco-re beaucoup de superflu.

25’. Les gens qui vantent leur puretésont mille fois plus pourris que les pé-cheurs qu’ils dénigrent habituellement.

26’. Si tu cherches le monde,cours après lui ; mais si tu désiresDieu, attends qu’il vienne à toi.

27’. Les fils de Dieu fraternisent dansle centre de l’« Unique Merveille », car

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les sages et les saints dans leur plateraison de médiocres incurables.

« L’obscurité de la plénitude n’estpas l’obscurité du vide, car la lumièrehabite la première, et les ténèbrespeuplent la seconde. »

28. On ne sert pas Dieu en contrai-gnant les hommes, en torturant lesbêtes et en forçant la nature ; maisplutôt en aimant l’Être incréé à traverstous les êtres créés et en accomplissantson œuvre cachée.

29. Les puissants et les riches s’op-posent généralement aux sages et auxsaints parce que ces derniers exigent laliberté pour tous les hommes et la gé-nérosité envers tous les êtres.

« Il nous appartient uniquement delabourer, car c’est le Seigneur qui faitgermer et qui mûrit la semencesainte. »

30. Pratiquons notre propre règleet ne nous occupons pas de celle duvoisin, si ce n’est pour emprunter cequi nous semble utile à l’obtention età la conservation de la paix en Dieu.

31. Le véritable sage est celui quivoit les deux faces de Dieu et quicontemple ce qui est caché au-dedans.Car c’est dans l’union des contrairesque paraît la vérité de l’Unique.

32. Les hommes soumis à la vied’exil, à la faim, au froid, à la douleur,à la maladie, à la décrépitude, au dou-te, à l’apparence, à la solitude, au dé-sespoir et à la mort, doivent s’entraiderpour vivre et espérer, sans oublier tou-tefois de chercher la voie de la puretédivine qui mène là où rien ne fait dé-faut à personne.

leurs enseignements sont Un pourceux qui pénètrent saintement la pa-role divine, au lieu de l’examiner cu-rieusement du dehors.

28’. Les sages n’inventent rien, ilsremettent seulement les hommes dansla voie de la lumière et de l’amour quiaboutit à Dieu.

« Qui purifiera son corps ? »« Qui simplifiera son esprit ? »« Qui incarnera son âme ? »

29’. Il n’y a qu’un crime devantDieu : être médiocre et ne rien aimerlibrement, pas même soi. Il n’y a aussiqu’un péché : le manque de vie pure,odorante et lumineuse en nous. Et iln’y a qu’une sanction : la mort puanteet ténébreuse qui nous enserre detoutes parts.

30’. C’est l’agitation dans le mondequi fait l’enfer temporel, et c’est le re-pos en Dieu qui fait le ciel d’éternité.

« Qui nous donnera le pain de laterre et du ciel ? Qui nous donnera levin de l’eau et du feu ? Qui nous don-nera le sang du vivant d’éternité ? »

31’. Le secret des sages, c’est Dieuet sa lumière placés à la portée ducœur et de la main de l’homme sanc-tifié par l’amour.

32’. Ceux qui ne disposent pas duconseil secret de Dieu et qui ne pui-sent pas directement dans sa Provi-dence cachée, sont obligés de recourirà l’opinion et à la science des hommespour se gouverner, pour s’entreteniret pour se guérir ici-bas. Mais là n’estpas la vérité du Seigneur.

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33. Accomplissons ce qui est néces-saire pour entretenir nos vies terres-tres, mais quand nous devons mourir,offrons-nous joyeusement et sainte-ment à Dieu qui accueille, qui par-donne, qui console et qui rénove au-delà de toute limite.

34. Ceux qui, recevant le Livre, nele lisent pas et ceux qui, l’ayant lu, nerépondent pas dans leur cœur, se pro-clament satisfaits dans la mort puantede l’immonde. Ils se jugent eux-mê-mes et leurs plaintes ultérieures ne se-ront pas reçues.

35. Les sages qui connaissent le de-dans des êtres et des choses, sont tou-chés par la disparition de ceux quileur sont chers. Comment les hom-mes ordinaires qui ne connaissent quele dehors du monde, n’en seraient-ilspas cruellement déchirés ?

36. Gloire au Père qui l’engendremystérieusement. Louange à la Mèrequi le manifeste clairement. Amourau Fils qui s’offre à tous.

Reconnaissance aux sages qui le re-cueillent, qui l’élèvent et qui l’abais-sent pour le salut du monde, dans laterre des vivants.

37. Nous demanderons première-ment à vivre afin d’apprendre à louerDieu. Ensuite nous demanderons àmourir pour mieux nous taire en lui.

38. Le divin don de liberté veutque l’homme égaré dans la mort nepuisse rejoindre la source vivante etpure que par cet autre don divin queconstitue l’aimantation réciproque del’amour.

39. Quand nous mettrons en balan-ce les œuvres de toute notre vie avecles minutes qui précèdent la mort,nous serons terrifiés par la légèreté despremières, comparées au poids des se-condes.

33’. Nous ne sommes réellementfrères qu’en Dieu, car c’est le seul lieuoù il n’y a ni séparation, ni obscurité,ni mort. Aussi la révélation des fils deDieu ne se fait entendre clairementqu’aux cœurs épurés par l’amour.

34’. L’amour, qui est la nourriturede l’âme, n’a pas besoin d’être digérécomme la grâce et comme le manger,qui sont les nourritures de l’esprit etdu corps, car il est déjà comme le feudivin : accompli et parfait.

35’. Le mal a pris corps par l’égare-ment de l’homme, et une partie de lacréation s’est perdue avec lui.

Le mal cessera par le retour del’homme à sa source, et celui-ciaimantera à nouveau le monde jusqu’àla pureté du vivant d’éternité.

36’. Le soleil de Dieu rassemblerales lumières égarées dans la mort, et lavie concentrée manifestera la gloirede l’Unique, pour la communionmystérieuse des sages et des saints,dans le corps, dans le sang et dans l’es-prit unis du Très-Parfait.

37’. Quand on nous offrirait le cielet la terre et toute la création intermé-diaire, nous demanderions toujoursLUI, LUI, LUI, parce qu’il est la se-mence sans laquelle rien ne serait.

38’. Les fils de Dieu possèdentl’Unique et sont possédés par lui dèsce monde. Ainsi l’amour secret réalisepour quelques élus le don total del’UN à l’Un en l’Un, avant la sépara-tion et avant le jugement universels.

39’. C’est dans la privation seule-ment que nous mesurerons notreamour pour Dieu, car dans l’abon-dance nous ne saurions que louer lesien envers nous.

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40. En nous considérant commeresponsables de toutes les difficultés etde tous les maux qui nous brimentdans ce monde, nous serons délivrésdu souci de les attribuer aux autres, eten les supportant patiemment nous enserons bientôt délivrés, si nousn’abandonnons pas le Seigneur desâmes.

41. Celui qui a tout remis à Dieu ycompris lui-même, n’éprouve plus latentation de rien violenter pour affir-mer un isolement auquel il a définiti-vement renoncé.

« Par sa vision dénudée et par sondétachement inhumain, le saint est unobjet de scandale pour ceux qui de-meurent soumis aux apparences et li-vrés aux attaches de ce monde. »

42. Quand nous serons las de lepourchasser avec notre raison, il faudrabien que nous nous décidions à l’atti-rer par la folie de notre amour, souspeine de nous éteindre pour toujoursdans la cendre et dans l’eau mortes.

43. La grande douleur du saint ici-bas, c’est de se heurter à l’aveugle-ment stupide des impies aussi souventqu’au sectarisme vaniteux des croyants.

44. Les médiocres ensevelissentDieu au plus profond de leur mort ;c’est pour cela qu’ils haïssent tant laliberté de la vie qui manifeste l’espritdu Seigneur, et qu’ils étiquettent lalettre de toutes les Écritures saintes,croyant clouer les prophètes commeils fixent des insectes dans leurs collec-tions de poussières éventées.

40’. Le silence et le jeûne absorbentefficacement les stimuli de l’impatienceet de la colère, comme l’amour deDieu et l’oubli de soi étouffent les se-mences de la cupidité et de l’orgueil.

« La vie éternelle est comme la fixi-té du feu de la conscience parmi lescréations mouvantes de l’eau mère. »

41’. C’est par l’étude assidue des li-vres sacrés que la grâce et que l’amourdu Seigneur sont éveillés en nous, etc’est par la pratique des œuvres saintesqu’ils sont manifestés dans le monde ;aussi nous ne pouvons légitimementêtre fiers ici-bas que de notre bonnevolonté envers tout et tous.

42’. Où sont les fils bien-aiméstoujours repoussés par les hommes ettoujours attirés par l’amour ? Là oùl’absurde de la raison va engendrer laraison de l’absurde. Là où l’antiquesouche va refleurir et donner son fruitdoré.

43’. L’amour de Dieu ne sauraitjustifier aucune violence envers soi-même ou envers les autres créatures.

« Il ne s’agit pas de refouler les pas-sions, ce qui provoque des accidentsfunestes ; il faut plutôt leur ôter l’oc-casion de naître. »

44’. Ils tentent vainement de se ras-surer dans leur nuit, mais la pourriturede la confusion et la sécheresse de lamort sont leur héritage assuré.

« Le saint possède seul la conscien-ce exacte de son égarement et de saresponsabilité anciens et présents.C’est pour cela qu’il pleure et qu’ilquête tous les jours de sa vie, la lu-mière perdue par l’ancien. »

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45. Que celui qui ne voit et quin’entend rien dans le Livre, regarde etécoute dans le monde ; et s’il ne voitet n’entend rien dans le monde, qu’ilregarde et qu’il écoute en lui-même ;et s’il ne voit et n’entend rien en lui-même, qu’il se couche dans la mort ;mais surtout qu’il se taise afin den’entraîner personne dans sa solitudeaveugle et sourde.

46. Ceux qui louent Dieu dans lesecret de leurs cœurs sont seuls admisdans la création intérieure ; tous lesautres sont des parasites qu’il tolèresur sa peau par l’effet de sa miséricor-de infinie.

47. Nous ne sommes grands ni parles dons reçus ni par les privations en-durées, mais seulement par leur dé-passement en Dieu.

48. L’ignorant juge tout inconsidé-rément parce qu’il ne perçoit quel’écorce des choses qui le maintientdans le chaos apparent de l’absurde.L’homme éveillé ne condamne rienni personne mais il recherche le bienqui est en chaque créature et l’exaltejusqu’au repos du Seigneur.

49. Tous sont utiles à quelque cho-se ou à quelqu’un ici-bas, mais noussemblons inutiles aux autres et à nous-mêmes. C’est donc pour nous conso-ler que Dieu consent quelquefois ànous dire un petit mot.

50. Le plus avancé parmi les pas-sants de ce monde est celui qui sup-porte sans murmurer les vicissitudesde la vie incarnée et qui ne se poseplus jamais cette question : comment ?et pourquoi ? car la foi qui reposedans la Providence de Dieu, n’inter-roge pas.

45’. La tristesse vient du regret in-conscient de la vie libre en Dieu.

L’amour naît par l’approche de lasource aimée.

La connaissance paraît par l’unionavec l’Impassible.

« Nous recevons tous le mêmeamour, mais nous ne le reconnaissonspas tous de la même façon ni aumême moment. »

46’. Celui qui est éclairé s’intitule« fainéant, idiot et inutile », car c’estsa seule justification devant « le Paisi-ble, le Saint et le Gratuit ».

47’. Ô mon Seigneur secret, toutmon progrès en toi c’est toi-mêmequi l’accomplis en moi, et ma nuditédemeure mon seul ornement devantta splendeur.

48’. Nous étions comme des bêtesaveugles et enragées enfermées dansune cage étroite et sordide, et nousvoilà libres et en repos, baignant dansla lumière de l’Unique Père et Mère.

« Ô merveille du Parfait ! Ô béné-diction du Généreux ! Ô amour duGratuit ! »

49’. Si nous ne vidons pas le corpspar le jeûne, l’esprit par la prière etl’âme par la contemplation, commentle Seigneur pourra-t-il nous comblerde sa présence, triple et unique ?

50’. Celui qui connaît le dessous dela création ne se scandalise d’aucuneinjustice, ne se heurte à aucune appa-rence et ne s’émeut d’aucun boule-versement dans le monde, car il saitque tout se conforme en nous etautour de nous à la vision intérieure.

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51. Les poètes et les artistes sont desamoureux qui ne consentent pas às’entretenir avec Dieu sans signes etsans témoins, comme font les sages etles saints.

« Ô pudeur extrême des amourssaintes ! Ô douce lumière de l’uniondivine ! »

52. La récompense et la joie dessaints et des sages, c’est offrir à Dieules remerciements, les louanges etl’amour de ceux qu’ils ont retirés dela mort par leur enseignement, parleur exemple et par leur sacrifice.

53. Que notre vertu cachée soit lafréquentation journalière de l’Uniquedans l’oubli de nous-mêmes.

54. Nous sommes ici-bas constam-ment en péril d’aveuglement et demort définitifs, comme nous seronslà-haut en perpétuelle menace de vieéternelle esseulée, si nous ne nousfixons pas dans le cœur de l’Unique.

55. La poésie ultime de l’amour etde la connaissance paraît dans le silen-ce de Dieu.

« Aujourd’hui je vais à tous, maisqui m’accueille et qui m’écoute ? De-main tous viendront à moi, mais quirecevrai-je ? et qui entendrai-je ? » ditle Seigneur de la grâce et de l’amour.

56. Quand nous aurons comprisavec notre tête, nous serons commedes morts dans la vie. Quand nousaurons senti avec notre cœur, nous se-rons comme des vivants dans la mort.Mais quand nous aurons palpé avecnos mains et goûté avec notre bou-che, nous serons comme des dieuxdans l’Unique.

57. Celui qui adore Dieu dans soncœur, qui aime l’humanité dans lemonde et qui respecte les êtres vi-vants, justifie toute la création présen-te parce qu’il est déjà seul justifiédevant Dieu.

51’. Le retour de l’âme à sa sourceest comme la préfiguration de la findes temps, car tout s’accomplit selonune progression géométrique ; c’est-à-dire avec l’accélération des corpspurs rejoignant leur centre primordial.

52’. Les fous travaillent contre lacréation et la desservent, mais ils ne lesavent pas. Les sages délivrent la créa-tion et l’accouchent, mais ils connais-sent le but de leurs efforts.

53’. Le saint qui sert fidèlement sonSeigneur ne sera pas étonné d’êtreservi par son Seigneur.

54’. Celui qui se complaît dans laprison de ce monde, comment fera-t-il pour découvrir la liberté de l’autre ?Et celui qui s’installe dans cette pléni-tude, comment fera-t-il pour entrerdans le repos de l’union très secrète ?

55’. Il nous délivre de la mort etensuite il nous retire de la vie, afinque nous demeurions avec lui dans lesecret de son secret pour toujours.

« Ô repos très saint dans le centredu centre ! »

56’. Être possédé par la multitudede l’Universel, c’est être fou. Êtrepossédé par l’Unicité de l’Un, c’estêtre saint. Posséder l’Unité de l’Uni-que, c’est être sage.

Mais pénétrer la plénitude de la va-cuité, c’est être Dieu avec Dieu.

57’. Si nous libérions ce qui est ca-ché dans l’homme, nous deviendrionscomme le Seigneur de lumière etnous bénirions l’humanité et la créa-tion tout entière au milieu même desténèbres de la mort.

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58. Il se chante en chacun de sespoètes.

Il s’annonce en chacun de ses pro-phètes.

Il se joue en chacun de ses enfants.Il se loue en chacun de ses croyants.Il s’aime en chacun de ses saints.Il se connaît en chacun de ses sages.Il brille en chacun de ses fils.

59. En nous fuyant toujours plus,nous n’obtiendrons qu’un surcroîtd’esclavage, tandis qu’en nous oubliantpatiemment, nous atteindrons la liber-té de l’Unique.

60. La connaissance intellectuellequi n’aboutit pas à l’amour unifiant età la possession transformante du Sei-gneur, est aussi illusoire que le refletde la lune dans un verre d’eau agitée.

61. La puissance de Dieu ne peutêtre accordée qu’à celui qui a renoncéà toute démonstration, à toute com-pétition, à toute approbation, à toutepossession et à toute vengeance, c’est-à-dire qui a renoncé à lui-même.

62. Ceux qui lisent le Livre et quine choisissent pas dans leur cœurl’amour et la quête du Parfait, sontplus retranchés que ceux qui s’agitentaveuglément dans le monde sans riensoupçonner de la vérité de l’Unique.

63. Les sages et les saints véritablesaimantent tous les hommes de bonnevolonté jusqu’à Dieu, et c’est en celaqu’ils sont les fils uniques et les servi-teurs fidèles de leur Seigneur.

58’. Pénétrons la folie apparente del’enseignement des saints et des sageset considérons leur intention profon-de, qui est le rassemblement de tousles êtres en Dieu. Ainsi, nous pour-rons rire de tout ce qui arrive commed’une farce continue autant qu’illusoire,jusqu’à ce que tout cesse de nous ras-surer ou de nous épouvanter ici-bas etailleurs.

59’. Il passe en nous, nous passonsen lui, et nous voilà fécondés et re-nouvelés par le seul mérite de notremort en lui, et de sa naissance ennous.

60’. À quoi bon tous nos travauxmerveilleux, si nous ne découvronspas et si nous n’incorporons pasl’Unique Splendeur de la viesanctifiée ? À quoi bon les magnifi-ques discours sur la lumière de Dieu,si nous ne la voyons pas et si nous nela mangeons pas saintement ?

61’. Quand nous le contempleronsémerveillés, que pourrons-nous luidemander d’autre que lui ? rien quelui ? toujours lui ? Car quel est leconnaisseur qui ne désirerait pas con-templer la splendeur et habiter enelle ?

62’. Dieu seul nous offre un amoursans déception parce que toujours plusgrand que notre propre don.

« Le vivant témoignera devant tousde la vérité du Livre, mais peud’hommes possèdent les yeux de l’es-prit qui permettent d’approcher l’évi-dence de la vie dénudée. »

63’. Celui qui ne sait pas tirer sa viedu ciel et de la terre, ne connaît riende Dieu, ne possède rien de Dieu,n’est rien en Dieu.

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64. Celui qui ne s’émeut plus desgrimaces de la mort, voit briller par-tout le sourire de l’unique clarté.

65. NON. NON.

OUI. NON. OUI. OUI.

OUI. OUI. OUI.

66. Si tu m’aimes et si tu me cher-ches de tout ton esprit, de toute tonâme et de tout ton corps, je mettraiun esprit de discorde entre toi et lemonde afin qu’aucune consolationétrangère ne te détourne de ma voiedroite ; tes proches te haïront et te re-pousseront, tu leur seras odieux et ilste seront insupportables et opposés entout, dit le Seigneur caché ; ta com-pagne même se dressera contre toi, ettes enfants te moqueront à cause demoi.

Paroles cruelles pour le mondeignorant ; amour saint et parfait pourcelui qui sait, car lorsque nousl’aurons trouvé, tout nous sera renduselon notre désir et bien plus encore.

Le commencement

Le milieu

La fin

64’. Préparons la terre, soyons sim-ples, soyons confiants, soyons patients,demeurons en paix, et Dieu nous feravoir son salut.

65’. OUI. OUI. OUI.

OUI. NON. OUI.NON. OUI. NON.

NON. NON.

66’. Qu’ils soient humbles et timi-des ceux qui enseignent les mystèresde Dieu qu’ils ne connaissent que parouï-dire, et qu’ils demeurent cachésceux qui les ont expérimentés dansleurs cœurs et qui les ont tenus dansleurs mains de vivants.

Ô - TOI - MOI - NOUS - UN QUIEST - PAR SOI - EN SOI - POUR SOI -TOUJOURS - AMANT - AIMÉ -AMOUR - AMEN.

Tous les livres qui ne reposent pas surla sainte Écriture, sont sortis de la maindes hommes et périront.

LOIS DE MANOU

Toute parole vraie, quel qu’en soitl’auteur, est dite par le Saint-Esprit.

AMBROISE

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LIVRE XV

Les verrous de la terre étaient tirés surmoi pour toujours, et vous avez fait re-monter ma vie de la fosse, IEVE monDieu.

JONAS

Lorsque les hommes ressusciteront, laterre deviendra blanche, unie et pure.

CORAN

NUÉE REVIT

1. Un travailleur, un inutile, unpaysan, un vagabond, un commer-çant, un pauvre, un penseur, un sim-ple, un croyant, un impie ont lespremiers lu et aimé le Livre. Ô déri-sion sur les savants, sur les lettrés et surles religieux officiels qui ne l’ont pasreçu !

2. Celui-ci s’intitule fondateur dereligion et il n’entend même pas cellede ses pères. Celui-là se nomme sageet ne sait ni semer ni moissonner. Cetautre prend le titre de savant et ilignore comment il subsiste et pour-quoi il meurt.

3. Quelqu’un se dit religieux etsaint parce qu’il porte une robe ;comme un autre se proclame intelli-gent et courageux parce qu’il arboreun diplôme ou une médaille.

4. Quand nous commentons uneÉcriture sainte, un rite ou un symbo-le, ajoutons pour les auditeurs et pournous-mêmes : « Voici une des nom-breuses interprétations de la véritéUne. Dieu est seul maître du vête-ment et de la nudité. »

LA SORTIE

1’. Combien la voie de Dieu estoriginale et simple, combien elle estsecrète et exposée aux yeux de tous,combien elle est noble et communecependant ! Qui saisira à présent lesens premier et dernier de la paroleinspirée ?

2’. C’est parce que nous sommestrop occupés de nous-mêmes et pasassez de Dieu que le Seigneur ne sefait plus entendre et qu’il ne se mani-feste plus en nous.

3’. Le règne du Seigneur viendraquand la semence de Dieu joncheratoute la terre, et nul n’arrivera à Dieus’il ne passe par la créature de Dieuqui est la création excellente du Sei-gneur.

4’. Celui qui entend, qui voit, quihume, qui goûte et qui palpe la véritésans voiles, ne peut que se taire etadorer dans l’Unique Splendeur. Ce-lui-là peut bien paraître insensé de-vant tous puisqu’il est seul à êtreinstruit devant Dieu.

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LIVRE XV

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5. L’Amen est le verbe de Dieumanifesté, la droite du Tout-Puissant,l’exécuteur des jugements du Juste. Ilne discute pas, il agit. Malheur à ceuxqui ne l’auront pas reconnu et reçu autemps marqué, car ils seront balayésau jour du jugement général commela poussière est charriée par la tempêted’équinoxe.

6. Dieu est le créateur éminent etl’ordonnateur excellent. Il ébaucheson œuvre par une touche lumineuseet il l’achève par une architecture im-périssable. Il est unique certainement.

7. Aussi les prophètes et les sagesqui se glorifient en Dieu se considè-rent personnellement comme incapa-bles et comme inintelligents devant leSeigneur, car ils croient, ils entendent,ils voient, ils palpent et ils goûtent vé-ritablement l’unique lumière. Euxseuls !

8. Ne nous faisons pas justice, carnous perdrions le bénéfice de nosépreuves et nous effacerions l’iniquitédu méchant. Remettons-nous au ju-gement du Seigneur, qui sait discernerles intentions profondes et les butséloignés.

9. Bénissons l’égaré et le révoltéafin de bénéficier de sa conversiontoujours possible.

7’’. Les sages et les saints, qui pos-sèdent Dieu en eux-mêmes, ressorti-ront indemnes de la nuée ardente, carle Seigneur Dieu, qui est l’essence dufeu, est incombustible. Les méchantsseront réduits en cendres et ils servi-ront d’engrais pour la nouvelle plan-tation de Dieu.

5’. Les religions peuvent bien arri-ver à se confondre avec les moralesmortes, et les initiations saintes peu-vent bien ressembler à des mascarades ;la science de Dieu renaîtra toujours deleurs cendres refroidies, et les gardiensde nécropoles feront place à nouveauaux bâtisseurs de vie. C’est la loi durenouvellement de toutes choses.

6’. Il a commencé son ouvragecomme en se jouant et il le termineen montrant son excellence et sa per-fection sur toutes les œuvres du mon-de. Au jour du jugement, la splendeursera sur ses saints, mais les railleurs se-ront plongés dans la consternation etrejetés dans l’anarchie de la mort.

7’. Ô moment cruel où une parcel-le de nous-même va croupir dans lenéant ! Mais le Seigneur est miséri-cordieux, il remet son jugement et ilpardonne à nos âmes égarées quandnos cœurs de pierre s’ouvrent à sa grâ-ce agissante et à son amour transfor-mant.

8’. C’est la bonne volonté en Dieuqui nous sauve de la mort, et c’est labonne volonté en nous-mêmes quinous y précipite. En effet, si toutes lesdeux sont aveugles, la première ce-pendant est guidée et elle devient ré-ceptrice et organisatrice, tandis que laseconde est errante et devient anar-chique et destructrice.

9’. On pense s’arranger avec le mal,mais c’est toujours le mal qui nous ar-range. On croit pactiser avec la mort,

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« Si nous tuons les méchants, com-ment ferons-nous ensuite pour lesconvertir ? Et si les méchants noustuent, comment feront-ils pour êtresauvés ? »

10. Exerçons-nous à lâcher les peti-tes choses afin que lorsque les grandesnous lâcheront, nous demeurions se-reins parce que riches en Dieu.

11. Celle-là a été une compagnecourageuse et dévouée, ensuite elleest devenue rebelle et aveugle, car ellea jugé le Livre comme une inutilitésans jamais l’avoir ouvert. Enfin elle aaccepté la voie de Dieu par amourpour nous.

« Sommes-nous pas tous stupidesdevant la vérité de Dieu qui nousaveugle ? »

12. En effet, nous ne connaissons niles anges qu’il suscite pour garder nosvoies, ni les démons qu’il autorisepour éprouver nos cœurs. Dieu déli-vre ceux qui suivent sa voie sans ré-volte et pardonne à ceux qui serepentent sincèrement.

À lui le jugement et la gloire.

13. Un jeune ignorant est naturel-lement porté à mépriser tout ce quiparaît faible, vieux, abandonné etmort dans le monde ; et sa cécité estexcusable.

14. Mais un vieillard instruit qui nereconnaît pas la Providence et lascience de Dieu en action dans l’Uni-vers et dans son cœur, est aussi stupidequ’une souche pétrifiée.

15. Dieu ne nous oblige pas à reje-ter nos parents, nos femmes, nos en-fants, nos amis et nos biens pour luiplaire. Il demande que nous ne nousattachions pas aveuglément aux choses

mais c’est toujours la mort qui noussurprend.

10’. Dieu exauce de préférencel’énormité de la demande de ses fils,parce que celle-ci est plus en rapportavec sa magnanimité et avec sa toute-puissance.

11’. Ne nous prévalons ni de notresanté, ni de notre intelligence, ni denotre savoir, ni de notre beauté, ni denotre fortune, ni de notre travail, nide notre famille, car ce sont des prêtsconsentis par Dieu que le malheur etla mort ont rapidement transformésen fumée et vite résorbés en cendres.

12’. Prévalons-nous plutôt de notrefoi en Dieu et en sa toute-puissance,qui nous rendra la vie éternelle etpure si nous sommes trouvés tels quenous devons être, c’est-à-dire fidèles,purs, simples et aimants.

13’. Quand nous prendrons cons-cience du passage difficile qui nous at-tend, nous réformerons nos pensées,nos jugements et nos actes, et nous nejouerons plus à contrefaire l’histrionparmi les insensés.

14’. Faites, Seigneur, que nos yeuxet nos oreilles s’ouvrent avant le com-mencement de la fin ou, tout aumoins, avant la fin de la fin.

15’. Dieu n’exige pas que nous vio-lentions notre nature ni celle desautres êtres pour lui être agréables. Ildemande au contraire que nous l’épu-rions, que nous la décantions et que

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passagères de ce monde afin que nousne soyons pas trompés et déchiréscruellement au jour de la séparation ;car la vraie pauvreté est en esprit, et lavraie richesse est en Dieu seulement.

16. Cependant nul ne peut êtrejugé coupable d’abandonner le mon-de pour aller à son Seigneur, car c’estce qu’il nous faudra bien tous faire àla fin.

17. Le sage et le saint rassemblenttoute leur attention pour la quête deDieu et sont comme absents aux oc-cupations ordinaires des hommes.

18. Si nous pouvions lire le Livre àdécouvert, nous serions frappésd’épouvante et nous demeurerionscloués par la stupeur, puis nous cour-rions le cacher dans la tombe dans lacrainte que les impies n’abusent dudivin mystère et ne profanent la lu-mière de Dieu à jamais. Mais le Sei-gneur a justement prévu cela, car il estsage parmi les sages.

19. Ainsi les savants et les intelli-gents, les rusés et les cupides demeu-rent-ils stupides devant la serrure et laclef sans pouvoir rien ouvrir. Remar-quons comme ils affectent ensuite dedénigrer ou de ridiculiser ce qu’ilsn’ont pu dérober ou violenter.

20. La morale est une barrière etl’ascèse est un garde-fou. La loi estune digue et les rites sont un guide.Les sacrements sont un mémento, lessymboles sont des images parlantes etles livres saints montrent la voie, maisla science de Dieu annule tout parcequ’elle surpasse tout.

nous la mûrissions doucement, afinqu’il soit manifesté en nous pleine-ment.

Ce ne sont ni la répression violenteni le travail forcé qui comptent pourle salut, mais plutôt l’attention éveilléeet la quête persévérante.

16’. Tout comme les gens du mon-de, les saints oublient ce qu’ils possè-dent et déplorent ce qu’ils n’ont pas,mais il ne s’agit pas des mêmes choses.

17’. Ce qui vous semble vide nousapparaît plein, et ce qui vous sembleplein nous apparaît vide. Car le mondeest comme retourné pour ceux quivoient le dedans des êtres et des choses.

18’. Beaucoup de livres géniauxcontiennent la sagesse des hommes,mais combien renferment la sagessede Dieu ? Beaucoup d’hommes ânon-nent les Écritures saintes ou en fontdes commentaires aveugles, maiscombien entendent directement laparole de Dieu ? Combien la transcri-vent clairement ? Et combien l’expé-rimentent dans leur cœur ici-bas ?

19’. « Dieu cherche des fous pouren faire des sages. Il se moque desgens raisonnables. Voilà qui ne plaîtpas à tous. »

– Ce ne sont pas des conférencierssavants qu’il nous faut, mais des pro-phètes remplis du Saint-Esprit.

20’. Chaque fois que nous avons lule Livre, nous avons appris à nousconduire en Dieu et nous nous som-mes souvenus de la voie du Seigneur.Alors nous avons béni son sacré Nomet nous avons adoré sa Personne sain-te, cachée dans la lumière du com-mencement et de la fin.

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21. Qui serait assez ignorant cepen-dant pour mépriser les marches quinous font accéder au tabernacle duSeigneur de vie ?

22. Si Dieu abandonnait ses en-fants, ce serait tant pis pour Dieu etpour nous, mais le Seigneur n’est nioublieux envers lui-même ni ingratenvers les siens.

23. C’est pour cela que nous de-vons espérer en lui contre toute appa-rence dans ce monde mélangé,jusqu’au jour de la balance des comp-tes et de l’élimination de la mort.

24. Tout ce que le Christ a dit surles pharisiens est encore vrai pour laplupart des croyants actuels. Ôdérision ! Ô cruauté ! Ô pénitence !

« Ô dérision ! » Nous avons rejetéle secret de la science de Dieu et àprésent nous voilà adorant la sciencede Satan dans la crainte de paraître ar-riérés. Nous nous sommes réservé lesacrement de la connaissance et depuisce temps-là nous sommes devenusaveugles et sourds à la volonté deDieu. Nous sommes conciliants avecla mort et arrangeants avec le malpour de l’argent, et nous haïssonsceux qui le dénoncent et qui ne s’enaccommodent pas.

25. « Ô cruauté ! » Nous noussommes retirés des simples et des pau-vres, et ceux-ci ont même oublié leNom de Dieu. Nous avons rejeté lessages et les saints, et notre science etnotre foi se sont volatilisées en dis-cours raisonnables. Nous avons hisséles drapeaux des nations sur la maisonde Dieu pendant que les peupless’égorgeaient, et nous portons fière-ment les décorations du meurtre.

21’. Combien davantage appren-dront ceux qui lisent le Livre et quine l’ont pas écrit ?

22’. Ah ! combien les poètes, lespauvres et les simples sont proches deDieu, et combien ils ignorent leurproximité !

23’. Les pieds de l’humanité sontencore sains, mais la tête est pourrie etaveugle. Il faut donc ensemencer cequi est en bas afin que ce qui est enhaut soit guéri et renouvelé, commeautrefois ce qui était en bas a été sauvéet blanchi par ce qui brillait en hautdans la pureté.

24’. « Ô pénitence ! » À présent,nous allons rentrer dans la poussière etnous finirons comme nous avonscommencé, en nous cachant sous ter-re, dans les tombes, dans les caves etdans les carrières abandonnées ; etnous redeviendrons un petit nombredevant Dieu, car les médiocres et leslâches nous auront quittés, comme lesbranches mortes que la tempête arra-che. Quand le chef aura passé l’eau,nous saurons que le temps de la péni-tence va commencer pour nous.Quatre chiffres suffiront pour nom-brer les rescapés de la fin, mais nousserons comme une semence sainte quiproduira un fruit magnifique devantle Seigneur.

25’. C’est le Livre de la hauteur etde la profondeur qui nous unira en unseul corps devant le Parfait, car unreste de chaque foi et de chaquecroyance se reconnaîtra en Dieu etfusionnera dans l’amour par l’appro-chement de l’unique racine, et l’hom-me de l’eau et du feu sera notre guideet notre sauveur, car la voie de Dieuqui est la sienne sera aussi la nôtre ence jour-là.

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Considérons d’où vient l’avertis-sement : d’un homme inconnu maisaimé, d’un pauvre mais comblé, d’unlaïc mais relié.

26. Reconnaissons l’amour et l’hu-mour du Seigneur qui nous rappelleainsi à l’ordre saint qu’il a instituépour ses amis et pour ses disciples. Carl’or ne nous sauvera pas, ni la diplo-matie, ni les alliés, ni les gémisse-ments, mais plutôt notre foi, notreespérance et notre charité en action,et par-dessus tout la connaissance dela toute-puissance de Dieu qui retirede la mort.

Comprendrons-nous enfin ?

27. La révolte du rebelle, c’est sonéchec qui l’a endurci au lieu del’instruire.

28. La cruauté du méchant, c’est sasouffrance qui l’a fermé au lieu del’ouvrir.

29. L’enfer de tous, c’est le refusd’accomplir bénévolement le pacteque nous avons signé avec la mort.

30. Si nous considérions d’abord lemal apparent ou caché qui ronge cha-que être ici-bas, nous deviendrionsplus attentifs à ses plaintes, plus pa-tients à ses cris, plus pitoyables à sesfaiblesses et plus secourables à sesdouleurs.

31. Nous sommes sans méritescomme des petits enfants qui ne peu-vent compter que sur l’amour de leursparents pour l’entretien de leur vie.Envoie-t-on les petits enfants au tra-vail ou à la guerre ? Les traîne-t-on enjustice ou en prison ? Les condamne-t-on à la torture ou à la mort ? Ne lesgarde-t-on pas plutôt précieusementdans le sein familial pour les jeux,

Alors la souche antique refleurirasecrètement et manifestera son fruitsaint dans un monde réconcilié.

26’. Les méchants verront la béati-tude des saints, et cela constituera leurplus grand tourment, car l’amour seraalors derrière eux sans espoir, au lieud’être devant comme il est encore àprésent avec l’espérance.

« L’innocence retrouvée peut toutcontempler, car elle seule ne s’étonnede rien, ne juge rien et ne profanerien. »

27’. La sauvegarde du sage, c’estfuir les assemblées des hommes et secomplaire dans la solitude de Dieu.

28’. La sanctification du saint, c’estdonner dans l’indigence et c’est bénirdans la souffrance.

29’. La foi du croyant, c’est effacerla désolation de la mort à force d’es-pérer la résurrection et la joie de la vienouvelle.

30’. Si nous pensions d’abord à lalumière du Seigneur enfouie au fondde chaque être, nous supporterionsplus aisément les contradictions etl’aveuglement de ses ténèbres extérieu-res, et nous serions confondus de notrepropre obscurcissement intérieur.

31’. À quel sommet et à quelle pro-fondeur ne peut-il espérer atteindre,le révolté qui se soumet à Dieu ?

– À quelle récompense et à queldon ne peut-il prétendre, l’indigentqui se donne au Seigneur ?

– À quelle consolation et à quelledouceur n’est-il pas promis, le violentqui recherche la paix de l’Unique ?

– À quelle bénédiction et à quelle

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pour la joie, pour l’amour et pour lavie future ?

32. Imaginons nos contradicteurs etnos ennemis comme ils seront bien-tôt, c’est-à-dire comme des morts :ainsi nous n’éprouverons plus à leurendroit ni ressentiment ni haine, caron ne peut que prier pour les mortsen espérant le temps de leur résurrec-tion et de leur illumination.

33. Nos dons conviennent plutôt àla quête de Dieu qu’à la conquête dumonde, car ce qui vient de l’Uniquedoit aller à l’Unique, comme ce quivient du monde doit retourner aumonde.

34. Les échecs dans le monde sontla sauvegarde des bénis de Dieu, afinqu’ils ne soient pas distraits de la quê-te du Parfait et qu’ils ne soient rede-vables de rien à quiconque ici-bas,mais qu’au contraire les hommes leursoient débiteurs pour la révélation del’amour et de la connaissance deDieu.

35. Tous s’épuisent, et nul ne repo-se.

Tous se précipitent, et nul n’arrive.Tous entassent, et nul ne profite.Tous s’efforcent, et nul n’obtient.Tous s’inquiètent, et nul ne voit.Tous expliquent, et nul n’entend.Tous prêchent, et nul ne pratique.Tous luttent pour la vie, et nul ne

sauve la sienne.

36. Où est l’intelligent qui attendtout de Dieu et rien du monde ? Oùest le laboureur ? Où est le mois-sonneur ? Où est le comblé de Dieu ?

– Là où germe la lumière duParfait !

union n’est-il pas destiné, l’abandon-né qui espère en l’amour du Parfait ?

32’. Ils sont aussi ignorants que ceuxqui demandent de l’argent pour expli-quer la parole qu’ils n’entendent pas.Au moins ces derniers transmettent-ilssans le savoir la science aux enfants deDieu, qui savent bien la reconnaîtretoujours identique à elle-même parmitoutes les Écritures saintes.

33’. Ne nous tuons ni au travail niau plaisir, tuons-nous plutôt à recher-cher Dieu et son salut, qui sont dansla vie éternelle, évidente et cachée.

34’. Les saints qui sont actuelle-ment ignorés ou repoussés serontconnus et recherchés par la suite, carsi le monde les traite comme des nul-lités et comme un néant, ils serontétablis maîtres par Dieu sur ceux quiles ont méconnus et sur leur descen-dance. « C’est la justice du Seigneurque nul ne peut fausser. »

35’. Si nous nous trouvons faibles :secourons.

Si nous nous sentons repoussés : ac-cueillons.

Si nous nous estimons pauvres :donnons.

Si nous souffrons : soulageons.Si nous sommes désolés : réconfor-

tons.Si nous sommes haïs : bénissons.Si nous sommes tentés : prions.Si nous sommes esseulés : louons

Dieu.

36’. Où est l’Amant ? Où estl’Aimé ? Où est l’Amen ?

– Dans notre cœur de pierre d’où ilnous faut l’extraire et le manifesterclairement !

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37. N’attendons pas d’être terrasséspar le malheur, la souffrance ou lamort pour nous souvenir du Dieu denotre enfance et pour lui parler sanstémoins et sans retenue.

38. Nos travaux les plus utiles etles plus admirables seront comptéspour rien au jour du jugement. Seulsl’amour de Dieu, l’observance de saloi et la pratique de sa voie nousouvriront les portes de la vie sansmélange.

39. Si nous pouvions nous contem-pler après avoir médité le Livre, nousserions surpris devant notre proprespectacle. Combien, dans ce cas-là, lesautres ne doivent-ils pas être troubléspar ces mêmes apparences ? Ainsi c’estuniquement l’Esprit de Dieu qui dé-mêle, en nous et dans le monde, lavérité du mensonge, et c’est pour cet-te raison que nous devons demanderavec insistance la lumière qui nouséclairait au commencement et quinous illuminera à la fin.

40. « Qui pourrait croire, sansl’avoir vu, qu’un ver méprisable etobscur se transforme en un papillonresplendissant de lumière ? »

41. La lumière qui recèle le Sei-gneur est comme le vêtement et com-me l’ombre lumineuse du Parfait dontnous devons être couverts si noussommes trouvés simples, fidèles,aimants et purs, comme au dernierjour de la création et comme au pre-mier temps de notre nouvelle vie.

41’’. Ainsi, si le Livre nous étaitpesé au poids de notre or, s’il nousétait compté au nombre de nos jourset s’il nous était mesuré à la quantitéde notre sang, ce serait encore peu dechose eu égard au don du Seigneur.

37’. Chacun accomplit ici-bas untravail utile ou agréable aux hommeset à lui-même, mais quel est celui quimet la main en secret à l’œuvre deDieu ?

38’. L’intelligence et la raison hu-maine sont d’humbles servantes quine doivent jamais usurper la place del’inspiration et de l’amour qui sont lesmaîtres de la maison de Dieu.

39’. Les apparences de ce mondesont étrangement trompeuses et trou-blent les plus avertis, comme elleségarent les mieux préparés. C’est pourcela qu’il est préférable de réservernotre jugement jusqu’au temps oùtoutes les choses et tous les êtres nousseront manifestés sans voiles et sansdéguisements.

« Beaucoup critiquent tout et pro-pagent le découragement et la haine.Bien peu consolent et offrent leuraide et leur amour. »

40’. Fuyons les méchants qui en-fantent le mal, qui le nourrissent eneux-mêmes et qui le répandent dansles autres ; et recherchons le conseilde ceux qui n’ont pas d’intérêts dansle monde et pas de passions dans lecœur.

41’. Une fois, dix fois, cent fois, leLivre ne nous dira rien, mais croyonsbien qu’à la millième il nous parleraun peu, et qu’à la fin il nous apparaîtratrop clair et trop évident, c’est-à-direimprudent à l’excès.

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42. Celui qui mesure sa faiblessedans le monde et sa force en Dieu, nese compte plus pour grand-chose ici-bas.

43. Dieu ne se réjouit ni de notreagonie ni de notre mort dans ce mon-de. C’est pourquoi il nous propose lavie délivrée de la souffrance et de lamort pour toujours.

44. C’est la secrète révélation deDieu qui nous fait rentrer dans lapoussière et qui nous illumine tout àla fois.

Ainsi celui qui reconnaît son Sei-gneur devient humble parmi les hum-bles, cependant il resplendit comme lalune qui reflète la lumière du soleil.

45. Un travail long et solitaire,l’indifférence ou la méfiance de tous,les refus, l’hostilité, la pauvreté, le si-lence et la solitude pour compagnons.

– Telle l’œuvre sainte offerte auxmorts, tel le salaire des morts qui ne lareçoivent pas.

46. Mais quelle importance cela a-t-il pour celui qui a la vision de lapromesse étonnante du Parfait ? Carsa progéniture sera comme les étoilesdans le ciel, et ses fils peupleront laterre sainte.

47. Il est apparemment logique,pour ceux qui ne perçoivent pas plusloin que leurs sens extérieurs, de nierle salut de Dieu et de préconiser le sa-lut de l’homme par le travail del’homme.

« Pauvre travail, pauvre salut,avant-goût de l’enfer ! »

48. Ne disons pas à présent : « Sinous avions connu le Livre, nousl’aurions honoré et fait connaîtreautour de nous », car beaucoup ont luet presque tous se sont abstenus.

42’. Que peut offrir le monde à ce-lui que Dieu a déjà pourvu de sonamour ? à celui qui suit sa voie ? à ce-lui qui accomplit son œuvre ?

43’. Si les livres saints sont si beauxet si profonds, c’est parce qu’ils reflè-tent directement la splendeur de la lu-mière divine et qu’ils nous entretien-nent du mystère insondable del’œuvre de Dieu.

44’. Celui qui a la pleine conscien-ce de sa faute devant Dieu, est préci-sément celui qui s’efforce le plus àl’effacer.

– Que sera donc le remords de ce-lui qui s’est oublié dans le mondequand l’heure solennelle et imprévuesonnera pour lui ?

45’. Ce n’est pas l’amphitryon quisera privé, mais bel et bien les convi-ves qui s’abstiennent volontairement.

– Quant à celui qui est chargéd’annoncer le festin de l’union sainte,il bénéficiera avec ses amis de la partdes absents.

46’. Leur lot sera formidable etcomme absurde, car au-dehors ce seraalors la famine, la souffrance, le déses-poir et la mort, et nul ne pourra fer-mer la porte de l’enfer, et nul nepourra ouvrir la porte du ciel.

47’. Comment condamner ceuxqui n’entendent pas la vérité du Sei-gneur, quand il nous a fallu tant depeines pour pénétrer dans le templede Dieu et tant de temps pour décou-vrir son cœur vivant ?

48’. Semons le Livre comme noussemons nos cœurs, afin que la semen-ce de Dieu soit multipliée dans lemonde et que le règne du Parfait soitainsi avancé pour tous.

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49. Remercions plutôt Dieu de nepas être tentés par une apparencecommune, car celui qui écrit n’estrien, mais celui qui dicte est tout.

50. Aucune parole d’Écriture saintene contredit en fait la parole d’uneautre Écriture sainte. Ainsi Dieu ap-paraît multiple en personnes, mais ilest cependant unique en acte et en re-pos, comme étant l’Être par excellen-ce, c’est-à-dire le premier et le dernieren tout.

51. C’est tout de suite qu’il fautcesser de nous faire de nouveaux en-nemis, et c’est à présent qu’il fautnous réconcilier avec nos anciens en-nemis. C’est tout de suite que nousdevons ménager et aider tous les êtresde la création. C’est à présent qu’ilnous faut combler le déficit énormede nos actes d’amour envers le créa-teur et envers les créatures.

« Remarquons que ce qui nous ar-rive est précisément ce que nous sou-haitons aux autres ou ce que nous leurfaisons subir. »

52. Les pauvres, les simples, lespoètes, les artistes et les saints vérita-bles ont-ils jamais maudit et extermi-né leurs semblables au nom desÉcritures saintes, ou de la charité, oude l’amour, ou de la beauté, ou aunom de Dieu et de sa justice ?

53. « Les sectaires, les tortionnaireset les criminels ne sont pas de Dieucertainement. »

54. Célébrant les mystères de Dieudans un langage mort, pouvons-nousnous étonner de ne pas être entenduspar les croyants et de ne plus êtreécoutés par les simples ? Peut-êtrecela indiffère-t-il les pasteurs et lestroupeaux à présent ?

49’. Il suffit que le laboureur labou-re, car c’est Dieu qui sème, qui arrose,qui fait germer, qui fait fleurir, qui faitfructifier et qui multiplie la semence.

50’. Il nous faut donc connaîtretoutes les Écritures saintes et les étu-dier jusqu’à ce que nous ayons décou-vert l’identité première et dernière dela parole inspirée.

« Penser à Dieu et méditer sur sacréation, c’est prier et louer Dieu. »

51’. Les impies ont pris à leurcompte la doctrine de fraternité queles croyants ont rejetée, et à présenttous se combattent au lieu de se con-vertir, soit à la patience et à la dou-ceur pour les uns, soit à l’humilité et àla générosité pour les autres ; c’est-à-dire, à l’amour de Dieu pour tout lemonde. Quand beaucoup serontmeurtris, dépouillés et réduits à rien,les survivants reconnaîtront peut-êtrela sagesse de la loi de Dieu et la sauve-garde de sa voie sainte ? Ayant toutperdu, peut-être seront-ils alors sanscupidité et sans haine ?

52’. Ceux qui aident secrètementleur prochain en pensée et en action,reçoivent sans retard l’inspiration deDieu et le secours des humains, maissouvent ils ne les perçoivent pas.

53’. Comment disputer avec lemonde et entendre la voix du Sei-gneur en soi-même ou remarquerl’occasion qui s’offre ?

54’. Il faut toute une équipe pourécrire un livre sur Satan, et les curieuxse précipitent et admirent. Il faut unseul croyant pour écrire un Livre surDieu, et nul ne bouge et personne nedit mot.

« Ô comme les intelligents sont de-venus idiots à force d’intelligence ! »

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55. Pourquoi ceux qui font profes-sion d’enseigner la loi de Dieu, detransmettre sa parole, voire de parleren son nom ou de le représenter ici-bas, pourquoi ignorent-ils les collabo-rateurs qui ne sont pas de leur bord ?Pourquoi repoussent-ils les croyantspauvres ou indépendants ? Pourquoitraitent-ils leurs confrères qui prê-chent l’Unique Dieu comme des con-currents, et leurs fidèles comme desindésirables ? Dieu lui-même cepen-dant, juge nos cœurs et non pas nossituations ni nos appartenances.

« Qu’ils soient bénis les saints prê-tres qui prêchent le salut de Dieu de lafin des temps ; mais qu’ils soient com-blés les sages prêtres qui enseignent ladélivrance de Dieu dès ce tempsd’exil ! »

56. Qui donc parmi ceux-là con-seille le Seigneur sur le choix de sesenvoyés, de ses inspirés, de ses élus, deses saints et de ses sages ?

« Nous devons nous convertir,c’est-à-dire nous retourner et, au lieude regarder le dehors où se disperse lepassé, contempler le dedans où reposel’éternel Présent de la vie. »

57. Ô Seigneur, combien enten-dent ta voix ?

Combien reçoivent ton ondéevivifiante ?

Combien entrouvrent leur cœur depierre ?

Combien fructifient devant toi ?Combien rejoignent ta terre pro-

mise ?Combien multiplient en toi ?Combien moissonnent ta récolte ?Combien revêtent ta vie, ô

Seigneur ?« Ne réponds pas à présent, afin

que la stupeur et le désespoir ne nousrenversent pas à terre irrémédiable-ment. »

55’. Qui parmi nous peut juger del’œuvre de Dieu, et combien connais-sent sa voie cachée ? Qui parmi nouspeut préjuger du choix et de la déci-sion du Seigneur ? Nous sommes de-venus comme des aveugles qui sebattent pour de la fausse monnaie etcomme des sourds qui s’injurientpour des guenilles. Hélas ! ceux quenous avons stupidement abandonnéset oubliés vont nous mettre d’accord.Les incroyants vont nous ramener àl’humilité de notre condition d’exilés,car nous allons être couchés dans lamort, sans distinction et sans pardon,empilés comme du gibier abattu, dis-persés comme la balle du grain, jetés àla fosse comme la viande avariée.

56’. Il n’y aura plus alors de dispu-tes subtiles, plus de préséances dérisoi-res, plus de salaires d’hommes, plus desavants et plus de sermonneurs. Seule-ment des tas d’ossements humbles etanonymes, et le silence éloquent desmâchoires béantes de la mort.

Comprendrons-nous alors ?

57’. Allons à ceux qui pleurent etnon à ceux qui se réjouissent.

Allons aux humbles et non auxpuissants.

Allons à ceux qui souffrent et non àceux qui dominent.

Allons à ceux qui se perdent et nonà ceux qui se sauvent.

Allons à ceux qui manquent et nonà ceux qui regorgent.

Allons à la semence et non au fruitsec.

Allons à la terre sainte et non à l’orfaux.

Allons à la mort afin de sauver no-tre vie.

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58. Tout cela est difficile et presqueau-dessus de nos forces, mais faisonsau moins quelque chose pour la com-munion sainte de l’amour ; et si misé-rable et si pitoyable que cette chosesoit, qu’elle demeure néanmoins se-crète et gratuite.

59. Prenons un métier d’homme li-bre et abandonnons nos déguise-ments. Officions et prêchons dans lalangue du pays où nous nous trou-vons. Faisons en sorte que rien nenous distingue ni ne nous sépare descroyants, si ce n’est la vertu et l’exem-ple de la sainteté.

60. Ne tendons la main que pournous-mêmes et pas pour les autres. Ilsuffit que nous signalions en secret ladétresse d’un fidèle pour que tousaillent à son secours si nous sommestels que nous devons être, c’est-à-diresanctifiés par l’amour.

– Il vaut mieux obéir à Dieu seulplutôt qu’aux hommes et au monde,comme font beaucoup à présent.

61. Soyons donc imprudents etgratuits comme de vrais poètes.

– Soyons libres et insouciants pournos vies comme de véritables artistes.

– Soyons simples et confiants com-me des enfants de Dieu.

– Soyons bons et secourables com-me l’ancien samaritain.

– Soyons détachés et clairvoyantscomme les sages antiques.

– Soyons attentifs et humbles com-me des ignorants qui se connaissent.

– Soyons assurés et consolantscomme des sauvés de Dieu.

– Soyons inspirés et convaincantscomme des prophètes remplis duSaint-Esprit.

62. Ne nous inquiétons pas trop decomment nous vivrons, car Dieu y

58’. Celui qui cherche Dieu peutparaître tourmenté et être difficile àfréquenter, mais celui qui a trouvéDieu est serein et demeure patientavec tous les hommes et avec lui-même, car il ne quitte plus la compa-gnie de l’Unique.

59’. Officions et prêchons dans lamaison commune à Dieu et aux hom-mes, et prêchons et officions chez lescroyants qui nous reçoivent. Accep-tons du pauvre et méfions-nous du ri-che pour nous-mêmes, car ce sont lespauvres que nous devons enrichir etnon pas les riches qui doivent nouscorrompre.

60’. Il suffit pour eux qu’ils portentdirectement secours à ceux que nousleur désignons en secret ou qu’ils dé-couvrent eux-mêmes.

– Ainsi ne nous éloignons pas dessimples et des pauvres et ne négli-geons pas la racine des peuples où secache la gloire de Dieu.

– Ce sera pour nous la joie du cœurqui paraît dans la fraternité des hum-bles, les véritables enfants de Dieu.

61’. Semons donc et nous vivronsdans l’abondance du Seigneur.

« Il y a parmi nous plus d’endormisque de morts, plus de prudents que delâches, plus de timides que d’hypocri-tes. »

Réveillons-nous donc avant que lamort nous endorme tout à fait.

Relisons les livres sacrés et prati-quons la voie sainte comme des im-prudents et comme des fous de Dieu,car nous sommes là pour avertir, poursecourir, pour excuser, pour consoler,pour pardonner, et certainement paspour injurier, pour dénoncer, pourjuger, pour condamner ni, surtout,pour exécuter notre prochain.

62’. Notre Dieu est un Dieu qui semange, qui se boit, qui communique

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pourvoira par l’inspiration et par lesecours, si nous le lui demandons avecconfiance, car il surveille, il inspire etil soutient ses enfants en toutes occa-sions.

63. Il permet aussi qu’ils soienttentés très souvent afin qu’ils s’affer-missent dans sa voie. Ainsi le mieuxest de demeurer dans la confiance duParfait sans nous poser d’inutilesquestions sur le monde.

64. Il est donc recommandé deprier, de louer et de se taire en atten-dant que la révélation nous soit deve-nue claire et perceptible, car c’est dansnotre cœur que réside le mystère deDieu, et c’est lui-même qui accompliten nous notre délivrance.

65. Éveillons-nous avec le Livreafin de commencer notre journée parune pensée salutaire.

– Déplaçons-nous avec le nobleoutil afin d’œuvrer utilement entrenos occupations futiles.

– Endormons-nous avec le messageafin de l’avoir sous les yeux au jour dujugement.

66. Ainsi nous pourrons vérifierpoint par point l’œuvre prodigieusedu Très-Haut, la vérité de sa loi etl’excellence de sa voie.

67. Nous sommes dépassés par labeauté de l’ouvrage du Seigneur, nousdemeurons stupides devant sa profon-deur et nous sommes muets devant sagrandeur.

– Certains ricanent pour se donnerune contenance, la plupart feignentde l’ignorer afin de ne pas découvrirleur aveuglement. Le trou qui va lesrecevoir est déjà entrouvert, mais celane les instruit même pas.

la vie, qui l’entretient, qui la délivre etqui la restitue dans sa primauté admi-rable. C’est un Dieu qui se donnepour sauver en nous ce qui subsiste devie égarée dans la mort.

63’. Ainsi possédant en nous-mêmes les arrhes de Dieu, nous de-vons nous ouvrir à sa bénédiction et àson amour, afin d’être délivrés del’exil de la mort et afin d’être faits unavec l’Unique.

64’. Nous devons tout espérer del’ensemencement, de la germinationet de la maturation naturelles ; et nousdevons tout redouter de la contrainte,de l’impatience et de la violence designorants bien intentionnés.

65’. Tous verront le jugement deDieu.

– Beaucoup vivront de la vérité del’Unique.

– Un petit nombre habitera le cœurdu Seigneur.

– Quelques-uns contempleront l’œu-vre secrète du Parfait.

– Mais combien connaîtront lemystère des origines et des fins quifont l’éternité des éternités ?

66’. Ô épouvante mortelle du se-cret dévoilé ! Qui résistera au vertigede la connaissance et de l’amour unisen Un ?

67’. Comme sa prudence est admi-rable, et comme son audace est folle !

– Comme sa science est impénétra-ble, et comme son amour resplendit !

– Comme sa grâce est subtile, etcomme son cœur est fidèle !

– Comme sa voie est obscure, etcomme son salut est lumineux !

– Comme ses coups sont miséricor-dieux, et comme sa paix est parfaite !

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68. Refais la boue.

69. Nous rechercherons l’œuvre duTrès-Haut comme une chose curieuseet comme un jeu sans importance.Ensuite, nous étudierons le travail del’Unique avec une savante assuranceet avec une conscience aiguisée. En-fin, nous serons pris au piège du Par-fait sans savoir comment la chose s’estproduite, et nous serons, tantôt appe-lant au secours dans ses ténèbres mys-térieuses et tantôt aussi, goûtant lerepos de son amour divin.

70. Mais le Seigneur est miséricor-dieux avec ses enfants terribles, il leurfera voir à la fin son salut et sa gloirepour qu’ils vivent à jamais devant lui.

70’’. C’est par un sage jugementde Dieu que les brutes et les impiesfoulent aux pieds les perles de sa cou-ronne, et que les malins et les cupidesne peuvent les voir dans la boue oùelles sont cachées ici-bas.

68’. Et cuis-la.

69’. Nous ne pleurerons plus dedésespoir et de souffrance, nous pleu-rerons de joie et de reconnaissance, etce sera cependant la même eau et lemême sel ; mais le cœur se sera ouvertsous l’ondée du Seigneur, et l’esprit sesera illuminé par le miracle de Dieu.

70’. Ô combien la voie du grandGuérisseur est mystérieuse, combienelle est assurée, combien elle est puis-sante, combien elle est transformanteet combien elle est salvatrice !

Toutes choses se résolvent en feu et lefeu se condense en toutes choses, de mêmeque les marchandises se convertissent en oret l’or en marchandises.

HÉRACLITE

Tout sera jugé et dévoré par le feu quisurviendra.

HÉRACLITE

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Et l’eau leur fut donnée d’un rocher etd’une pierre, l’apaisement de leur soif.

SALOMON

Qui est une pierre si ce n’est notreDieu ?

SALOMON

RÉUNIT ÈVE

1. Examinons bien ce qui nous estdit ou demandé par chacun et voyonssi la chose est conforme à la loi deDieu et non pas aux lois des hommes,et Dieu nous répondra dans notrecœur. Mais peu d’entre nous écoutentla voix du Seigneur, car elle boulever-se nos habitudes, contredit nos pas-sions et détruit notre fausse tranquilli-té d’agonisants aveugles et sourds.

« Qui bouchera ses oreilles pourmieux entendre et qui fermera sesyeux pour mieux voir ? »

2. Ne savons-nous plus reconnaîtrele ton de la vérité de Dieu ni le langa-ge de la poésie sainte ? Ne serait-cepas parce que notre misérable raison,notre petite intelligence et notre mé-diocrité assurée ont étouffé en nousles voix de l’humilité, de l’inspirationet de l’amour, qui ne trompent pas lesvrais enfants de Dieu ?

3. Rends-nous humbles, patients,aimants, innocents et purs, afin quenous soyons pleinement fécondés parton amour et menés jusqu’à ta gloireimpérissable, Seigneur magnanime etparfait.

LE ROCHER

1’. Celui qui ne possède pas l’Espritde Dieu jugera le Livre comme unechose ennuyeuse, obscure et inutile,car trop de médiocres ont discrédité laparole inspirée en émasculant le verbede Dieu, en propageant des écrits im-béciles, en fabriquant des images mor-tes et en faisant des commentaireserronés. En un mot, en faisant servirles Écritures saintes à leurs petitessesd’hommes au lieu de servir la gran-deur des révélations divines.

2’. En mutilant nos antennes récep-trices, nous nous coupons de l’inspirationet nous devenons sourds. En suppri-mant nos antennes émettrices, nousnous privons de notre virilité et nousdevenons aveugles. C’est alors que noscompagnes se rebellent, et qu’ellesnous méprisent quand il leur faut as-sumer nos rôles défaillants.

3’. Ce sont enfin nos enfants quinous traitent comme des nullités dansnos propres foyers, puis l’anarchie quigagne les nations et enfin l’esclavagequi s’établit dans le monde.

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4. Quand nous rencontrerons uncroyant, nous lui dirons : « Parle-nousde Dieu ». Ainsi nos conversations se-ront toujours intéressantes, belles etutiles. Cependant, le silence en Dieul’emporte encore sur le bruit dans lemonde.

5. « Nous n’avons à être patients etcourtois ni avec les méchants, ni avecles hypocrites, ni avec les médiocresqui sollicitent notre approbation pourleurs méchancetés et pour leurs plati-tudes. Qu’ils se retirent devant nous,comme nous nous retirons devanteux ! »

6. Ceux qui sont instruits par Dieureconnaissent les religions et les initia-tions des hommes, car ce sont eux quiles instituent quand elles manquent etqui les redressent quand elles dévient.

7. L’agriculture est certainement laconnaissance la plus utile à l’humani-té, cependant beaucoup l’ignorent, etpresque tous la méprisent. « Étrangeaveuglement ! »

8. Ensemencement, mortification,germination, ablution, floraison, fruc-tification, multiplication : tels sont lesétats successifs de notre perfectionne-ment en Dieu.

9. La communion s’accomplit ennous par le mariage du pain et du vin,qui s’unissent au moyen de l’eau quiest contenue en tout. Ainsi ils entre-tiennent et ils développent la vie quinous habite depuis le commence-ment, et ils la délivrent mystérieuse-ment des griffes de la mort.

10. Tant que nous serons ignorantsde la voie de Dieu et privés de sa lu-mière sainte, nous pourrons nousimaginer être seuls à posséder la vérité

4’. Celui qui dévoilerait à quicon-que le mystère de Dieu, et celui qui lerecevrait indûment, seraient retran-chés sans pardon pour l’éternité.

5’. En effet, Dieu seul dénude savérité devant celui qu’il a choisi, car ilest seul juge de nos cœurs et seul maî-tre de son secret. Les sages, les pro-phètes et les saints de Dieu ne peuventque le révéler en images aux croyantsavec crainte et avec tremblement.

6’. Si nous n’attirons pas en nousl’Esprit de Dieu, nous demeureronsici-bas comme des bêtes misérablesbornées à leurs sens extérieurs et stu-pides devant la création vivante del’Unique.

7’. On nous nommera « planteurd’hommes, et jardinier de Dieu ». Cesont des titres prestigieux et glorieuxpour ceux qui comprennent.

8’. La vérité de Dieu repose dansnos cœurs obscurcis. Seuls la grâce etl’amour du Seigneur peuvent la mani-fester clairement au-dedans de nous-mêmes et au-dehors dans le mondeténébreux.

9’. Celui qui a reçu la vie directe-ment de Dieu peut aussi la donner àqui lui plaît. Cependant, il préfère lais-ser au Seigneur le soin de ce choix re-doutable, car seul Dieu est leconnaisseur parfait. Il sait ce que recè-lent nos cœurs. Il connaît ce que pro-duit le temps. Il possède ce qui faitl’éternité.

10’. Ainsi nous devons confronterles paroles et la pensée des livres saintsde l’humanité afin d’accéder à l’unitétranscendante qui accorde entre eux

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et à pratiquer la vraie religion. Maisquand nous pénétrerons le mystère del’unité des saints en Dieu, nous seronsstupéfaits de reconnaître en mêmetemps l’unité des enseignements deDieu dans le monde.

11. Les rationalistes ressemblent àdes fourmis qui ne voient que leurfourmilière, ignorant le ciel qui lesabrite, la terre qui les contient etl’homme qui les observe. Car ilscroient vaniteusement être les maîtresde leurs travaux et de leur destin, sansprévoir l’inondation, l’incendie ou lecoup de pied du promeneur distraitqui les dispersera.

12. Un dieu attentif les regarde euxaussi, et ils ne le savent pas.

« Tombés dans l’ordure, ils s’y or-ganisent au lieu d’en sortir. Intelligen-ce malheureuse, courage inutile envérité. »

13. Il y a l’essence qui féconde, il ya la substance qui est fécondée, il y ale milieu qui est né, il y a la matièrequi est créée.

Il y a inversement la matière qui estsolide, il y a le milieu qui est aqueux,il y a la substance qui est gazeuse, il ya l’essence qui est fluidique. Car cequi descend est comme ce qui montedans le sein de l’Unique.

14. Nous pleurons à présent notreagonie dans le monde, mais un journous pleurerons en voyant le sort deceux qui nous renient et qui nous ac-cablent ici-bas.

15. Hélas ! la pitié et l’amourmême des sauvés ne pourront rienpour ceux qui auront choisi les excré-ments de la mort.

tous les sages illuminés de Dieu depuisle commencement jusqu’à la fin. Sou-venons-nous bien cependant que laplate raison des hommes exilés s’op-pose formellement à l’inspiration et àla révélation du Seigneur de lumière.

11’. Les temples sont devenus deslieux publics que les profanes foulentaux pieds et traversent comme desplaces désertes, et les fidèles s’y ren-dent comme ils vont à une gare, à unmarché ou à une corvée ; et les des-servants y sont installés derrière descomptoirs de vente et de mendicité.

12’. Il n’y a plus de candidats à lascience de Dieu parce qu’il n’y a plusde croyants en la toute-puissance deDieu.

Ainsi les initiés de Dieu sont deve-nus imperceptibles dans le monde, etses adeptes ont disparu tout à fait.

13’. Il nous faut premièrement pa-tienter dans la terre de la foi.

– Il nous faut secondement être pu-rifiés par l’eau de la grâce.

– Il nous faut troisièmement êtrefécondés par l’air de l’Esprit Saint.

– Il nous faut quatrièmement êtremûris par le feu de l’amour.

– Il nous faut cinquièmement êtremultipliés par la mort et par la résur-rection dans l’Unique, car tout finitcomme tout a commencé.

14’. Prenons garde que la mort nenous tombe pas dessus comme la fou-dre et qu’elle ne nous trouve pas nuset vides comme des calices déjà bus.

15’. Celui qui veut faire sa paixavec Dieu doit premièrement faire sapaix avec les hommes et avec lui-même.

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16. L’aide nous vient de Dieu parl’inspiration des anges et par le minis-tère des hommes.

Qui sera assez stupide pour repous-ser le conseil des saints et pour refuserl’aide des hommes après avoir sollicitéle secours du Très-Haut ? Qui sera as-sez ignorant pour louer l’instrumenten négligeant l’artiste ?

Qui sera assez intelligent pour re-monter jusqu’à l’ouvrier en passantpar l’outil et par l’œuvre ?

17. Les méchants seront contraintspendant tout le temps de leur mé-chanceté, d’avaler leur vie mélangée àl’ordure. Car l’éternité de l’enfer estfaite de l’obstination de la révolte dansl’ignorance, dans l’orgueil et dans laméchanceté.

18. C’est l’absurdité du travail forcéet inutile, c’est le péché de la vie mêléeà la mort, c’est l’infection et l’horreurde la pourriture toujours agonisante ettoujours renaissante.

19. Efforçons-nous chaque jourd’affermir notre foi dans la promesseétonnante du Tout-Puissant. Efforçons-nous d’augmenter notre amour pourle généreux qui nous alimente. Efforçons-nous de supporter sans faiblir lesépreuves de nos vies obscurcies. Nenous lassons pas de solliciter le secoursde la Providence du Très-Haut. Nenous rebutons jamais dans notre quêtedu trésor saint.

20. Le seul travail qui compte véri-tablement est le travail sur nous-mêmes.Le reste est un pis-aller provisoireconsenti aux nécessités de nos viesprisonnières.

16’. Celui qui est invité au banquetdu Seigneur reçoit la promesse de lavie.

– Celui qui mange à la table duSeigneur bénéficie du don de la vie.

– Celui qui boit à la coupe du Sei-gneur obtient la connaissance de lavie.

Mais celui qui baise le Seigneur auxlèvres repose dans le sein de la vie etcommande avec le Parfait.

« Qui peut donner sans se sentirimportant ? Et qui peut recevoir sansse sentir diminué ? Celui qui vit enDieu seulement ! »

17’. Ô croyants de Dieu, réjouissez-vous dans vos larmes et riez dans lessouffrances de l’exil, car vous vivrezun jour dans la lumière de Dieu etvous deviendrez transparents et purs.

18’. Tout vous sera donné sans mé-lange infâme et sans travail mercenai-re, vous boirez à la source sacrée etvous sucerez la pierre sainte, vous ha-biterez la splendeur, vous louerez etvous bénirez le Seigneur magnifiquependant l’éternité de l’union.

19’. À présent, mon Dieu, si nousavons parlé selon ta vérité sainte et sinous avons agi selon ta voie droite,laisse couler ta bénédiction et faispleuvoir ton amour sur tes enfantsbien-aimés. Accorde ton repos à tesserviteurs obéissants. Procure ta paix àtes héros dévoués. Communique tasagesse à tes amis fidèles. Multiplie tonamour dans tes fils aimants. Fais écloreta vie pure dans tes images assombries.Envoie ton salut à tes os endormis.

20’. À présent, Seigneur, que nousavons labouré et que nous avons pré-paré ta moisson, accorde-nous les pré-mices de ton abondance et donne-nous les gages de ta gloire sans pareille.

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21. N’y a-t-il plus parmi nous quedes chasseurs de nuages et que descollectionneurs de fumées ? N’y a-t-ilplus que des conquérants de poussiè-res et que des conservateurs de mort ?

22. N’y a-t-il plus que des coquesvides que le vent agite en passant ?N’y a-t-il plus que des vaniteux stéri-les et que des bêtes abruties ? N’y a-t-il plus que des délirants égarés dans lesténèbres du dehors, et que des porcsvautrés dans leurs excréments ?

23. Quand le vent souffle, le désertsemble animé, mais lorsqu’il cesse,tout retombe en poussière. Quand lespassions s’élèvent, le monde paraît enmouvement, mais quand elles s’apai-sent, on ne voit plus que la platitudedu doute et on n’entend plus que lesborborygmes de l’agonie des bêtes.

24. Le malin paraît doucereux etflatteur, aimable et prudent, promet-teur et facile, séduisant et sucré, dé-guisé et habile, éludant et vague,complaisant et charmant, empressé etservile. Le monde le recherche ettombe aisément dans ses filets ; son sa-laire, c’est la tromperie, la désolation,le tourment et la mort.

25. Ô tentation, ô piège ! les im-pies accaparent tous les biens appa-rents du monde et délaissent le trésorde la vie.

26. Ne prenons pas des airs de sau-vés et n’affectons pas la sainteté, car laboue qui nous couvre des pieds à latête nous rendrait encore plus grotes-ques et plus risibles aux yeux de tous.

– Ne nous arrêtons pas non plus ànos chutes et ne nous endormons passur nos petites victoires. Marchonsvers le centre, car c’est cela qui comp-te seulement, et non pas les quolibets

21’. Honorons les saints et souvenons-nous des croyants fidèles qui ont illus-tré la parole de foi et d’amour et quinous ont montré la voie de l’accepta-tion et de la patience en toutes choses.

22’. Louons et bénissons dans noscœurs les fils de Dieu, les sages et lesprophètes qui nous ont transmis lapromesse ancienne du Seigneur de vieet qui nous ont révélé la voie saintequi sauve de la mort.

23’. Adorons dans nos cœurs leDieu tout-puissant qui nous arrose desa grâce, qui nous réchauffe de sonamour et qui nous fait germer jus-qu’au ciel de résurrection.

« Les faillites renouvelées des cher-cheurs d’arts, de systèmes, de scienceset de lois devraient nous ouvrir lesyeux et nous ramener dans la voie dela quête intime du Parfait. »

24’. Le saint semble dur et grossier,décevant et sévère, rugueux et brutal,maladroit et blessant, exigeant et in-traitable, scandaleux et outré, rebutantet amer. Tous le fuient comme la pes-te. Son cadeau, c’est la vérité, la con-solation, la paix et la vie en Dieu.

25’. Ô tentation, ô sauvegarde ! leschercheurs de Dieu doivent mendierleur subsistance, alors qu’ils possèdentl’or qui ne s’épuise pas.

26’. N’entendons-nous pas la paro-le qui sonne vraie ?

– Ne reconnaissons-nous pas le tonqui vibre juste ?

– Ne sommes-nous pas frappés parle verbe inspiré de Dieu ?

– Ne sommes-nous pas remués parla voix intérieure de celui qui nousparle ?

– Ne sommes-nous pas réveillés par

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ou les acclamations des foules igno-rantes.

« Faisons premièrement notre sou-mission à Dieu dans le secret de noscœurs, ensuite il ne nous en coûteraplus de le publier devant tous. »

27. Rions des railleurs en pensant ànotre récompense, et pleurons sur euxen songeant à leur salaire. Ô tristesse,ô douleur du refus des morts et desagonisants !

28. Celui qui regarde humblementson Seigneur laisse au temps le soin dedécanter la boue du péché dans la-quelle il languit misérablement, carceux qui veulent orgueilleusementl’analyser, ne font que la rendre enco-re plus opaque et plus malodorante.

29. Les saints de Dieu ressemblentplus à des mendiants errant sur la terrequ’à des puissants établis dans leurspalais, mais les sages de Dieu peuventse rencontrer partout, car les tenta-tions du monde ne sauraient plus ja-mais leur faire oublier leur Seigneurmagnifique.

30. À l’exemple des germes qui sedéveloppent longuement dans l’obs-curité et qui jaillissent d’un seul coupà la lumière pour mûrir et pour fructi-fier dans le don d’eux-mêmes...

31. Ainsi notre amour en Dieucouve longtemps dans les ténèbres dela foi, pour paraître au jour de l’espé-rance et se réaliser pleinement dans lavertu multiplicative de l’amour. « Telleest la mort, et telle est la vie en Dieu. »

32. Tout peut nous faillir et nousabandonner, car nous pouvons nous-mêmes tout renier et tout délaisser,mais le Sauveur ne saurait égarer uneparcelle de sa chair ni oublier unegoutte de son sang dans le monde.Telle est la promesse et tel est l’amourde Dieu.

les clameurs des envoyés de Dieu ?– Ne sommes-nous pas chavirés par

les plaintes des crucifiés innocents ?– Ne sommes-nous pas épouvantés

par les appels du Très-Haut qui nousprie d’amour ?

27’. Il vaut mieux secourir uncroyant que d’être enrichi par un im-pie. Combien il est préférable alorsd’aider un seul croyant plutôt qued’enrichir mille impies !

28’. La connaissance de l’œuvresainte, c’est l’obtention de la grâce,c’est la possession de l’amour, c’estl’entrée dans la gloire et dans le règnede Dieu.

29’. En mettant la main à la semen-ce, nous aurons de la pâte, en mettantla main à la pâte, nous aurons du le-vain, en mettant un peu de levaindans beaucoup de pâte, nous auronsl’abondance du pain qui guérit et quinourrit les enfants de Dieu.

30’. nous ressortirons de la terre,nous marcherons sur l’eau, nousvoyagerons dans l’air et nous repose-rons dans le feu, à l’étonnement detous et de nous-mêmes.

31’. Car le Seigneur est un compa-gnon merveilleux qui sauve de la dé-tresse, de l’abandon, de la chute et dela dispersion dans la mort. « Libèreton Dieu, nourris ton amour et tu neseras jamais triste ni abandonné. »

32’. Ô sauvegarde de l’amour cru-cifié !

Ô mémoire du sang dispersé !Ô puissance du centre éclaté !Ô vertige du moyeu aimanté !Ô miracle de la vie retrouvée !Ô splendeur de l’or épuré !Ô stupeur de l’unité gardée !

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« Bénéficier du sacrement de vien’est pas nécessairement en disposer,et en disposer n’est pas obligatoire-ment le connaître. »

33. À quoi bon prier hypocrite-ment Dieu dans ses temples, si nousviolons sa loi dans nos maisons, sinous nous écartons de sa voie dansnos vies, si nous entravons son œuvredans nos cœurs ?

34. Un croyant sincère qui prie,qui loue et qui adore Dieu dans soncœur, vaut mieux devant le Seigneurque tous les bien-pensants qui s’exhi-bent complaisamment sur ses parvis.

35. Allons-nous encore longtempsrefuser ou feindre d’ignorer le Livrequand nous nous intitulons croyantsde Dieu ?

Qui parmi nous peut le prendre endéfaut et qui peut le réfuter devantDieu et devant les hommes ?

Ô ingratitude, ô hypocrisie ! nousnous taisons et nous tentons d’enseve-lir à nouveau le talent de Dieu.

Ô ignorance malheureuse ! nous nesavons pas encore que la vérité de Dieubrise toutes les serrures de la mort etqu’elle brille finalement au grand jourdevant tous les hommes de la création,afin qu’ils puissent choisir librement etque le jugement de Dieu soit ainsirendu irrévocable et sans appel.

36. Quel sort malheureux que celuides timorés, mais quel sort lamentableattend les opposants à la lumière duSeigneur !

« Notre crime est impardonnable,car nous avons raison contre les im-pies et contre les hypocrites, contreles savants et contre les ignorants,contre les intelligents et contre lesmédiocres. »

Ô ferveur du cœur extasié !Ô terreur de l’union exaltée !Ô mort dans la vie du Bien-Aimé !Ô paix dans le sein de celui qui

EST !

33’. Pourquoi ne pas dire la vérité ?Seuls les hypocrites et les méchants laredoutent, parce qu’elle dérange leursmachinations, qu’elle dénude leursmensonges et qu’elle met leurs mal-honnêtetés en relief.

34’. L’illusion du mensonge seratôt ou tard cruellement dissipée par lemalheur et par la mort qui seront lepartage des trompeurs et des trompés.

35’. Nous sommes tous doués pourles jouissances matérielles parce qu’el-les flattent la bête et ne demandentaucun effort. Un grand nombred’hommes sont doués pour le travailparce qu’il permet de ne pas penser etde s’oublier dans le monde. Une égalequantité d’individus sont doués pourles affaires parce qu’elles s’arrangentdu mensonge et qu’elles encouragentla cupidité. Beaucoup sont douéspour les sciences parce qu’elles exci-tent la curiosité et la dispersion.

Un petit nombre est doué pour leslois parce qu’elles demandent de la sub-tilité et de la réflexion. Une minoritéest douée pour les arts parce qu’ils exi-gent de l’intuition et du renoncement.

36’. Quelques-uns sont doués pourla recherche de la sainteté parce qu’el-le nécessite l’amour du prochain etl’oubli de soi-même. Il n’y a presquepersonne qui soit doué pour le mystè-re de Dieu, parce qu’il faut y méditerlongtemps et acquérir l’entière con-naissance de la nature et de l’homme.Cependant l’amour de Dieu suffit àchacun, et tous peuvent l’acquérir fa-cilement.

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37. L’artiste est un perpétuel nouveau-né qui s’étonne de la création appa-rente.

Le savant est un perpétuel curieuxqui cherche le ressort de la créationprésente.

Le saint est un perpétuel agonisantqui espère le repos dans la création ca-chée.

Le sage est un perpétuel vivant quis’active et qui repose avec le Parfaitdans le sein de la création épurée.

« Dans la semence de l’homme estcaché un germe qui consolide la subs-tance de la femme. Ainsi la conscien-ce de Dieu est comme un point quicoagule l’Univers et qui lui donne laforme. »

38. C’est la lecture assidue des livressaints qui engendre et qui entretientnotre foi et notre courage en Dieu.C’est la fréquentation journalière desÉcritures sacrées qui fait naître et quimaintient notre ferveur et notre espé-rance en l’Unique. C’est l’étude répé-tée des paroles révélées qui éclaire etqui augmente notre science et notreamour de Dieu et des hommes.

39. C’est la pratique patiente et at-tentive des enseignements sacrés quidélivre et qui perfectionne notre vieen Dieu.

40. Les commentateur s bien-intentionnés sont souvent sinistres,mais la fréquentation directe du Sei-gneur n’est jamais ennuyeuse.

41. Ce sont les saints et les anges deDieu qui accoucheront les vraiscroyants quand ceux-ci renaîtrontdans le monde glorieux du Parfait, etce sont les méchants et les démons quiaccoucheront les impies et les hypo-crites dans le monde des bêtes brutes.

37’. Il y a les promis par la révéla-tion du Seigneur de charité. Il y a lesengagés par la foi dans le vivantd’éternité. Il y a les liés par la grâce duTout-Puissant. Il y a les enchaînés parl’amour du Bien-Aimé. Il y a lescloués par l’union avec le Très-Parfait.Il y a les agonisants par l’intégration àl’Unique Splendeur. Il y a les mortspar la connaissance du Très-Caché.Ceux-là ne parlent plus et n’agissentplus personnellement, car ils demeu-rent en repos et en acte avec l’Incon-naissable qui EST.

38’. Si nous abandonnons, ou mê-me, si nous négligeons les livres saints,nous retomberons rapidement dans lechaos de l’enfer et de la mort. Si nousles étudions patiemment et si nous lespratiquons dans nos cœurs, Dieu nousfera accéder à sa vie magnifique et ilnous mènera à sa paix sans mélange.

39’. Prions le Seigneur pour qu’ilnous permette d’atteindre le fond deschoses et de nous-mêmes, afin depouvoir accéder à sa grandeur divineet à son repos très saint.

40’. La lumière nous habite et nousenvironne, mais nous demeurons dansles ténèbres du doute, du désespoir oude la foi, tant que le Seigneur ne lèvepas le voile ténébreux qui nous enser-re étroitement de toutes parts.

41’. Non, la promesse fantastiquedu Seigneur n’est pas un conte devieille femme ni une histoire pouramuser les enfants. C’est une réalitéque tous verront de leurs yeux, quebien peu toucheront de leurs mains etque quelques-uns seulement connaî-tront dans le secret de leur cœur.

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42. Tous les livres sages et saintssont du verbe, ils rentrent dans le ver-be, ils demeurent dans le verbe et ilsressortent du verbe pour l’instructionet pour la sauvegarde de certains etpour la condamnation des autres.C’est l’épreuve imposée par Dieu, quiprépare ainsi le jugement de la fin destemps et la hiérarchie de sa nouvellecréation.

43. Ainsi parmi les croyants qui ser-vent actuellement beaucoup serontservis, et beaucoup parmi ceux quicommandent devront obéir.

« Remarquons que les envoyés deDieu se sont toujours proclamés servi-teurs de Dieu et des hommes. »

44. Ne méprisons rien ni personne,car tout ce que nous méprisons nenous apporte plus rien de bon et finitmême par se retourner contre nous.Alors la haine et le malheur succèdentau mépris et à la privation. En effet,celui qui se retranche de la vie et del’amour est finalement retranché parles hommes et par Dieu. Ainsi nousdevons prendre garde à ne jamais mé-priser les êtres et les choses qui nousfont vivre, mais au contraire nous de-vons les estimer et les aimer toujoursplus, afin qu’eux aussi deviennent deplus en plus bénéfiques et aimants.

45. Combien donc ne devons-nouspas aimer d’amour celui qui nous adonné la vie, qui l’entretient, qui ladélivre et qui la restitue dans sa splen-deur primitive, quand nous l’enprions saintement !

46. Les grands sages, les grandssaints et les grands artistes sont desexemples merveilleux qui ne doiventpas nous décourager de jouer notrepetite partie personnelle, car ils sont làcomme exemples et comme guidesvers la perfection à laquelle nous pou-vons tous atteindre, par la simplicitéet par la pureté des opérations de noscœurs.

42’. Il y a un certain nombre de fi-dèles parmi les nations. Il n’y a qu’unpetit nombre de croyants parmi les fi-dèles. Il n’y a qu’un petit nombre desaints parmi les croyants. Il n’y aqu’un petit nombre de sages parmi lessaints. Il n’y a qu’un petit nombre defils de Dieu parmi les sages. Et il n’y aqu’un seul verbe de Dieu parmi les filsdivins.

43’. C’est lui qui fait tout, car toutvient de lui et tout retourne à lui.C’est lui qui inspire les Écritures sain-tes, c’est lui qui les anime, c’est lui quiles propage, c’est lui qui les garde etc’est lui qui les renouvelle à son gré.

44’. Ne nous disputons au sujetd’aucune religion ni d’aucune doctri-ne. Étudions assidûment toutes lesÉcritures saintes.

– Observons la loi de l’Unique, quiest l’amour de Dieu et de sa créationtout entière.

– Pratiquons sa voie, qui est le re-tour à la vie pure et sainte des tempsanciens.

– Accomplissons son œuvre, qui estla fixation de nos vies dans le centretrès parfait. Ainsi toutes choses serontaccomplies dans la splendeur dernièreet première.

45’. Les élus de Dieu le perçoiventen essence, ils le contemplent en subs-tance, ils le palpent en naissance et ilsle goûtent en corps ressuscité. Ô mys-tère saint et parfait de la totalité del’Être !

46’. Ne désespérons jamais de Dieudans cette vie et ne nous abandon-nons jamais dans le monde. Deman-dons plutôt le secours du Seigneur etremettons-nous entre ses mains habi-les, car il délivre notre vie de l’im-monde, il la purifie merveilleusementet il la mène jusqu’à la perfection deson Être admirable.

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47. Allons visiter les morts, les ma-lades, les prisonniers, les malheureux,les abandonnés et après les avoir se-courus, considérons en nous-mêmesle répit dont nous jouissons encore etmettons-nous aussitôt en quête deDieu avant qu’il ne soit trop tard.

48. Nous désirons collaborer à laréhabilitation et à la réintégration enDieu de toutes les créatures égaréesdans la mort. Tel est notre vœu, carc’est le plus noble travail devant Dieuque séparer avec lui la lumière des té-nèbres et cuire sa vérité jusqu’à lasplendeur fixe et parfaite.

49. Il y a beaucoup plus de fidèlesbien-intentionnés que de croyantséclairés.

– Il y a beaucoup plus de gens debonne volonté que d’hommes ins-truits. Et il y a beaucoup plus d’égarésque de méchants dans le monde.

50. Chacun dénonce le voisin aunom de la morale des hommes, aulieu de rechercher l’amour de l’Uni-que pour soi-même et pour les siens.

« C’est la nature qui nous fait con-naître l’homme, et c’est l’homme quinous fait connaître Dieu. »

51. Comment se fait-il que ceuxqui se recommandent le plus de Dieu,se dénoncent et se déchirent, au lieude s’aimer et de s’entraider commedes frères issus du même Père et de lamême Mère ?

52. C’est qu’ils ont plus confianceen eux-mêmes qu’ils n’en ont enDieu et en sa sainte loi d’amour.

« Ils se battent comme des chiens etils aboient stupidement après les hom-mes sages et saints. Mais le fouet divinva les calmer bientôt. »

47’. Le Livre peut paraître facile oudifficile, mais il n’est jamais obscur niéloigné pour celui qui choisit de se-courir et d’aimer sans juger.

« Dans la tentation, prions pour no-tre conversion et pour celle del’ennemi. »

48’. Il nous faut une grande audacepour bénir nos ennemis, mais c’est leseul moyen assuré de nous en délivreren les libérant du mal qui obscurcitleurs cœurs et qui les maintient dansla mort aveugle.

Dieu ne fait-il pas aussi refleurirtoutes choses par sa bénédictionsainte ?

49’. Si nous ne comprenons rienaprès avoir étudié et médité le Livre,c’est parce que nous sommes encoreenténébrés par la crasse du péché quinous empêche de voir le miracle deDieu en action dans le monde et ennous-mêmes.

50’. Il n’y a qu’une réponse à laméchanceté : prier dans nos cœursafin que le méchant se convertisse etqu’il cesse de nous tourmenter et dese tourmenter.

« Dieu écrase les rebelles et pardon-ne aux repentants. »

51’. Certains par leur attitude vani-teuse et hypocrite rendent le culte deDieu suspect ou même odieux àbeaucoup. D’autres par l’effet d’unzèle aveugle en sortent avec fracas etle fractionnent à l’infini.

52’. Tous ces gens-là ne vivent quede l’écorce des Écritures et ils nesoupçonnent pas l’amande précieusequ’elles renferment.

« Celui qui étudie les livres saints etqui parle au Seigneur dans son cœur,pratique la vraie religion. »

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53. Ils ignorent le sens caché de laparole inspirée, leurs explications mo-rales en sont la preuve attristante. S’ilscomprenaient, ils remonteraient à lasource au lieu de se perdre dans desjustifications oiseuses et dans des dis-putes imbéciles.

« Dieu effacera les patries, les idéo-logies, les confessions et les sectes, carles croyants sont tous frères dans l’uni-té de l’Unique. »

54. Ne craignons pas d’être commedes solliciteurs acharnés et comme desmendiants importuns devant le Sei-gneur, car il n’accorde ses trésors qu’àceux qui l’en prient avec humilité,avec persévérance et avec amour.

55. Dans toutes les occasions oùnous sommes tentés, prions avecamour pour la conversion du malin,c’est-à-dire pour sa soumission etpour son retour à Dieu. Ainsi ou bienil se convertira, ou bien il s’éloigneraet de toute façon nous serons délivrés.

56. La fréquentation intime du Sei-gneur nous enlève toute timidité etrend notre foi agissante et notreamour miraculeux ; c’est elle qui nousdonne le nécessaire et qui nous com-ble du superflu, afin que nous soyonsles vivants témoins de la bénédictiondu Tout-Puissant.

57. Beaucoup d’hommes et dechoses passeront, et le Livre sera tou-jours neuf et scellé comme au jour desa naissance, dans la pauvreté, dansl’anonymat et dans l’abandon.

58. Dieu ne regarde pas beaucoup ànos situations dans ce monde. Il con-sidère plutôt l’état de nos cœurs, carc’est de lui que provient notre sauve-tage ou notre perdition, et la couleurde nos peaux n’ajoute ni ne retrancherien à cela.

53’. Dieu nous propose l’aventureinouïe et il nous offre le lot incroya-ble. Il nous présente les clefs de lamort et de la vie et il nous indique lavoie qui sauve du chaos de l’absurde.Mais nous nous acharnons stupide-ment dans la poursuite de la pourritu-re agonisante et nous crions àl’injustice. Serons-nous toujours aussiimbéciles et aussi incurables ?

54’. Nous sommes cousus de dettesdevant le Très-Haut, mais nous lui de-mandons toujours plus, afin d’éprou-ver sa générosité sans borne et afind’approfondir son amour sans fond.

55’. Ce n’est pas en maudissant lemaudit que nous le ramènerons aubercail et ce n’est pas en luttant aveclui que nous nous en délivrerons ;c’est en demandant pardon à Dieupour lui et pour nous.

56’. Quand nous sommes tour-mentés, prions pour le tourmenteur.Quand nous sommes comblés, louonsle Généreux, mais quand nous som-mes abandonnés, faisons humblementl’inventaire de notre nudité et de no-tre nullité et efforçons-nous de réta-blir le contact par la méditation deslivres saints.

57’. Non, nous n’avons pas écrit leLivre en vain, car des multitudes decroyants en seront confirmés dans leurfoi, fortifiés dans leur amour et éclai-rés dans leur quête. Et notre récom-pense brille déjà dans les mains et vitdans le cœur du Seigneur magnifique.

58’. Tous gagnent leur vie en tra-vaillant, en trafiquant, en jouant ou envolant. Seul celui qui cherche Dieuest contraint de mendier son paincomme un inutile. « Ô merveilleuxhumour du Très-Haut pour celui quisait ! »

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59. Imbéciles et incurables, ces sa-vants confondent Dieu avec un idéalet la réalité vivante avec la cendremorte.

60. Laissons le monde à ses affairesqui lui apparaissent si sérieuses et siimportantes, et occupons-nous des af-faires de Dieu qui semblent si irréelleset si lointaines au monde, et souvenons-nous du proverbe qui dit : « Rira bienqui rira le dernier », car l’écho de cerire envahira le monde et couvrira leshurlements des réprouvés.

61. Pourquoi toujours mendier au-près des hommes qui ne donnentqu’en rechignant et ne jamais rien de-mander à Dieu qui nous comble sigénéreusement ?

62. La violence du désir empêchefinalement sa réalisation. Aussi, aprèsavoir bien prié, est-il sage de nous enremettre à Dieu du soin de nousexaucer, en demeurant simplementtrès attentif à ce qui se passe en nouset autour de nous.

63. Qui pourrait éteindre le mou-vement de la vie ? La mort elle-mêmele masque, mais ne le supprime pas.

64. Donnons tout au nom de Dieuafin que les remerciements, les louan-ges et les bénédictions aillent à lui etreviennent ensuite sur nous par l’effetde sa grâce débordante.

« Les saints aiment ceux qui aimentDieu avant d’aimer ceux qui leshonorent. »

65. Labourons patiemment le Livre,et sa moisson nous enrichira et nousnourrira dans la paix de l’Unique.

« Le propre des savants du monde,c’est la profanation. Le propre des sa-ges de Dieu, c’est la révélation. »

59’. Imitons fidèlement les procédésde la nature, mais ne copions pas stupi-dement ses apparences trompeuses.

60’. La raillerie des intelligents, lagrossièreté des brutes, la malice desméchants, l’avarice des cupides, l’or-gueil des puissants, la vanité des sa-vants, l’aveuglement des sectaires,l’hypocrisie des habiles, l’indifférencedes ignorants, la satisfaction des mé-diocres éloignent du divin trésor quirecèle la vie sans mélange.

61’. Quelques-uns ont trouvé enreposant ce que des multitudes n’ontpas approché en travaillant durement.

« Ô mystère insondable du don di-vin ! »

62’. Il faut toujours laver pour sé-parer l’amande de la crasse qui l’en-toure, et c’est un grand secret que lanature met journellement en évidencedevant tous. Seulement, il faut l’inspi-ration de Dieu pour comprendrel’évidence de la science divine.

63’. Tout demeure dans l’unité del’Un, rien ne persiste indéfinimentdans les nombres.

64’. Nous sommes unis à tous lescroyants, à tous les hommes et à tou-tes les femmes de bien comme à dessœurs et à des frères jumeaux qui par-tagent le même corps et le même es-prit dans l’unité transcendante del’Unique.

65’. Le faussaire peut contrefairel’apparence de la parole sainte, il nesaurait imiter son contenu mystérieuxet vivant. Oh ! qu’ils se taisent tousceux qui nous décrivent la lumièresainte qu’ils n’ont pas vue et qu’ilsn’ont pas touchée.

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66. Nous n’avons pas un géniepoétique ou littéraire pour attirer leshommes à Dieu, nous ne connaissonset nous ne prêchons que la véritésainte.

« Faible appât : terrible hameçon ! »

67. En exigeant beaucoup de soi-même et très peu des autres, on rem-porte toutes les victoires désirées.

68. Les philosophes rationalistes etles faux prophètes délirants ne sont-ilspas comme les épines qui couronnentle Seigneur et comme celles qui en-tourent la rose mystique ?

69. CHOISIRA QUI VOUDRA.COMPRENDRA QUI POURRA.

66’. Notre but doit coïncider avecle but de Dieu qui est notre conver-sion et notre restitution intégrale,c’est-à-dire le rachat de la bête et detoute la création dans l’unité recon-quise du corps, de l’âme et de l’espritdivins.

67’. En s’examinant naturellementjusqu’au cœur et en reposant dans lemonde, on arrive vite jusqu’à Dieu.

68’. La vérité luit bien dans le puits,mais l’entrée est couverte de roncesenchevêtrées inextricablement.

69’. PRENDRA QUI OSERA.REVOILERA QUI DIRA.

La division n’est pas la mort, c’est laséparation du mélange. Les corps sont di-visés non pour être abolis, mais pour êtrerenouvelés.

HERMÈS TRISMÉGISTE

Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur,nous ressuscitera aussi par sa puissance.

PAUL

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Mais une vapeur montait de la terre etarrosait toute la surface du sol.

MOÏSE

À lui le précieux don du ciel, la rosée.MOÏSE

ÈVE NUE RIT

1. Comme les impies raillent cruel-lement les hypocrites, et comme leshypocrites condamnent férocementles impies ! Car n’étant ni les uns niles autres enfants de Dieu, leur sort estde se détruire mutuellement.

2. Les prédicateurs vantent à pré-sent dans le lieu saint les savants etleurs poisons pour flatter l’ignorancedu monde et pour ne pas paraîtrearriérés ; car la foi, l’amour et la scien-ce de Dieu leur semblent trop puérilset trop démodés et ils ont honte de lasimplicité de nos premiers pères.

3. Qui inspire ces pasteurs qui nousvantent le siècle, l’usine, la machine,le poison, la politique, le patriotisme,le social, l’intelligence, le travail et lavanité des hommes, au-dessus de laconnaissance et de l’amour de Dieu ?

Qui inspire ces panégyristes de l’or-gueil et de l’aveuglement humains ?

4. Les intelligents sont vexés car ilsne peuvent retourner le Livre comme

LA JOIE

1’. Les vrais croyants ne s’exhibentpas, ils ne jugent pas et ne se troublentpas ; car ayant l’esprit constammentfixé sur Dieu, ils n’ont pas le loisir des’occuper beaucoup du monde ni deses affaires.

2’. Satan a pris une telle avance queles sanctuaires de Dieu lui servent àprésent de banques et d’agences depropagande sans le savoir.

« Ô Seigneur compatissant, quinous sauvera de l’enfer si tu ne vienspas à notre secours rapidement ? »

3’. Ô prêtres, ô moines, ô laïcs quicroyez encore à Dieu dans vos cœurs,rejetez le levain de la science or-gueilleuse de Satan. Comprenez qu’ilest vain de vouloir organiser ici-bas lapourriture du péché de mort. Souve-nez-vous de la parole du maître qui adit : « Les œuvres du monde sontmauvaises » et ne craignez pas plusque lui la haine du monde en portantce témoignage devant tous.

4’. Les méchants nous couvrirontd’ordure comme nous les avons cou-

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on fait d’un doigt de gant, et leur in-telligence est humiliée.

Satan leur soufflera-t-il pas une mi-sérable explication et ne voilera-t-ilpas leur nullité avec quelque défroquesordide ?

5. Et puis les méchants et les hypo-crites ne viendront-ils pas à leur se-cours comme des alliés naturels ?

6. Prions Dieu saintement, et ilnous fera connaître d’une façon oud’une autre la vérité du Livre etl’authenticité de son inspiration, sinous avons encore un doute.

7. Beaucoup ont cru bien faire enrecherchant la mort de Jésus, maisaucun ne l’a suivi dans la résurrectionqui justifie seule la passion du beauSeigneur et qui confirme notre déli-vrance à venir.

8. Les grands sages et les grandssaints sont leur propre moule et ilsn’ont que faire de celui des autres, carils entendent Dieu directement. Maisil est bon et même excellent pour lesplus faibles de suivre les voies tracéespar les plus forts.

9. Nous n’avons rien à expliquer,rien à démontrer et surtout, personneà convaincre ; car l’amour et la paixde l’Unique suffisent à notre conten-tement.

10. La preuve de l’origine divine dela création, c’est sa révolte devant lamort et son accoutumance innée à lavie qui ne périt pas.

5’’. Quand l’eau virginale nous bai-gnera à nouveau, nous nous redresse-rons dans nos tombes, lavés de lacrasse de la mort, et nous louerons leSeigneur Dieu d’une seule voix etd’un seul cœur.

verts de pardon, mais le Seigneurnous délivrera pour toujours de lapuanteur de la mort et de la compa-gnie des mauvais.

5’. Eux demeureront à tout jamaisavec la compagne infâme et pourris-sante, et son feu dévorant les consu-mera sans répit.

6’. Celui qui fréquente l’ordure fi-nit par sentir mauvais, et celui quihante les Écritures saintes finit partranspirer le parfum de Dieu.

7’. Ne souhaitons pas devenir desmartyrs, afin que nos successeurs nesoient pas tentés d’être des bourreaux.

« La méchanceté, c’est l’absence deDieu ; la sainteté, c’est sa présenceassurée. »

8’. Découvre-toi prudemment,Seigneur, afin que nous ne soyons paspulvérisés par ta gloire, mais pour quenous vivions de plus en plus devant tasplendeur, pour que tes saints habitentta lumière et pour que tes sages attei-gnent ton centre très secret.

9’. Tout a été dit, tout est redit ettout sera répété jusqu’à ce que les élusdu Seigneur soient entrés dans le se-cret lumineux de la parole de vie.

10’. Le mal est ce qui nous détruitet ce qui détruit les autres. Le bien estce qui nous anime et ce qui conserveautrui dans la liberté de Dieu.

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11. Prions Dieu follement afin deconnaître le moyen de notre délivran-ce immédiate, ou tout au moins afinde bénéficier de cette délivrance aujour du grand jugement seigneurial.

12. Un riche peut devenir pauvreet humble et un criminel peut se con-vertir à l’amour, mais comment unmalin pourra-t-il jamais devenirsimple ? Et comment un pourceaupourra-t-il devenir pur ?

13. Ceux-ci accumulent les livresrares et poursuivent les connaissancescachées, mais ils renient Dieu et lessaintes Écritures, qui pourraient seulsleur donner l’intelligence des textesvoilés et la clef des trésors ensevelis.

14. Nous prenons trop souventpour nous ce qui ne nous est pas des-tiné et nous adressons aussi trop fré-quemment aux autres ce qui ne leurest pas dû, car nous considérons trople dehors du monde et nous négli-geons le dedans de l’homme.

15. Les religieux et les impies nousignorent, les savants et les ignorantsnous méprisent, les intelligents et lesstupides nous moquent, les travailleurset les débauchés nous repoussent.

Si un ami nous reconnaît, c’est en-core superflu, car notre consolationest en Dieu seulement.

16. Les plaisirs du monde vont dis-paraissant pour celui qui vieillit, car lecorps diminué ne peut plus lessupporter ; mais la douceur del’amour de l’Unique augmente pourle croyant, car l’âme se dégage desliens du corps brut et communique de

15’’. Faut-il pas laver une grandequantité de terre pour découvrir unepetite émeraude?

11’. Celui qui est suffisamment dé-taché du monde peut tout voir et toutentendre sans trouble et sans domma-ge, mais celui qui n’est pas parfaite-ment dénudé peut mourir même de lavérité de Dieu.

12’. Les trop simples prennent ledoré pour l’or et les trop intelligentsrejettent l’or à cause du doré, maistous mangent la crasse du péché sansle savoir.

13’. Ils croient orgueilleusementdérober le secret de la création sans ledemander au créateur, et leur subtileintelligence et leur grand savoir sontdevenus comme la plus grande stupi-dité qui soit, car toutes leurs œuvressont mortes et engendrent la mort.

14’. Répondons aux accusations,aux insultes et aux persécutions dumonde en nous rapprochant toujoursplus du Seigneur de vie qui nous épu-re dans la fournaise de la solitude et del’amour saints.

15’. On ne peut convertir un hy-pocrite, un impie, un méchant ou unégaré en mettant son mal en évidenceet en le lui reprochant véhémente-ment, mais on peut l’améliorer encultivant le bien qui est demeuré enlui, en l’encourageant et en l’aimanttel qu’il est, si défiguré soit-il.

16’. La sagesse et la sainteté en Dieune dépendent ni des opinions mon-daines, ni des obédiences générales ouparticulières, ni des rites figuratifs, nides situations sociales, ni des patriotis-mes, ni du nombre de femmes oud’enfants, ni de la quantité des biens,

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plus en plus avec son Seigneur. Ainsi,pour certains, la vieillesse est une tris-te déchéance et pour d’autres, c’estune douce illumination.

17. Celui qui approche la vérité deDieu ne dispute plus de rien avec per-sonne, car il est trop occupé à se re-mémorer la parole délaissée.

18. Se convertir, c’est se retournerdans la grande eau et contempler lalumière du ciel face à face.

19. Les prophètes nous auraient-ilstrompés en annonçant la résurrection,et le Christ lui-même nous aurait-ilabusés en ressuscitant le premier ?

Comment les croyants peuvent-ilsalors se désoler devant la mort desleurs ?

20. Devraient-ils pas plutôt se ré-jouir dans l’espérance de la vie nou-velle et de leur réunion prochaine enDieu, si leur foi n’est pas vaine et sileur amour n’est pas mort ?

21. Seuls les ignorants se plaignentet revendiquent ici-bas, car les saintsbénissent dans la pauvreté et les sagesreposent au milieu même du chaos del’absurde.

22. Une petite charité vaut mieuxqu’un grand savoir.

Un petit amour vaut mieux qu’unegrande richesse.

Une petite paix vaut mieux qu’unegrande puissance. Mais alors, que va-lent la grâce, l’amour et la connaissan-ce du Parfait ?

23. Quand la mauvaise parole etquand le mauvais coup sont partis, quipourra les retenir et qui pourra les effa-cer ensuite ?

mais plutôt de la connaissance de lacause première et de l’effet dernier.

17’. Si nous ne sommes pas assezforts pour convertir la mauvaise com-pagnie, fuyons-la avant qu’elle nousait pervertis et gâtés entièrement.

18’. La relation d’un aveugle sem-blera toujours plus sensée aux autresaveugles que la description d’un clair-voyant.

19’. Défendons le joyau, mais nedéfendons pas la crasse qui le re-couvre ; rejetons-la plutôt hardimenten prenant bien garde toutefois de nepas rejeter le joyau en même temps.

20’. Nous nommerons notre espé-rance avec foi contre toute apparencecontraire et contre toute raison oppo-sante, éliminant ainsi le doute et lapeur qui tuent l’âme.

21’. Exerçons-nous journellementaux actes de foi en nommant sainte-ment la chose désirée jusqu’à cequ’elle se réalise devant nos yeux.

22’. Quand nous bénirons nos en-nemis de bon cœur, nous serons pro-ches du Seigneur qui est la source del’amour jaillissant. En attendant,efforçons-nous de bénir et d’aimernos amis comme il convient à descroyants de Dieu.

23’. Le saint Nom du Seigneur estune magie toute-puissante dans labouche de celui qui croit et qui aimevéritablement.

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24. Quand nous serons dégoûtésdes vanités du monde, nous revien-drons au Livre qui nous redonnera legoût de la foi et de la paix si nécessai-res à la manifestation de l’amour divin.

25. La sobriété, la simplicité et lacharité sont les trois grands médecinsdu corps, de l’esprit et de l’âme, maisl’amour divin est le seul remède à lamaladie de nos vies exilées.

26. Nous agirons avec une foi ab-surde dans la veille jusqu’à ce quenous agissions de la même façon dansle rêve, alors l’unité sera réalisée ennous.

27. Comme les hommes violen-tent leurs corps ! Comme ils torturentleurs esprits et comme ils brimentleurs âmes !

« Remercions Dieu pour la bonnecréature et louons-le pour le fruitexcellent. »

28. Ils ont astucieusement et crimi-nellement substitué leurs paroles pro-fanes aux paroles saintes, et à présent,les médiocres suivent aveuglémentleurs mots d’ordre, sans même con-naître l’enseignement du maître divindont ils se recommandent avec impu-dence.

29. Comment croire quand l’injusticeet la mort nous sapent ?

– Comment bénir quand la misèreet le désespoir nous écrasent ?

– Comment être vertueux quandtout nous manque et comment êtredétaché quand le monde nousopprime ?

30. Il vaut mieux avoir à faire àmille incroyants qu’à un seul sectaireaveugle et ignorant.

24’. Chaque imagination paraît ab-surde jusqu’à ce qu’elle soit réaliséedans le monde, chacun s’étonne alors,puis tout le monde s’accoutume auprodige et finalement nul n’y fait plusattention.

25’. En éliminant le doute de la rai-son par l’exercice constant de la foi enaction, nous arriverons non seulementà ne plus tenir compte des apparencescontraires, mais encore à les modifiermiraculeusement.

26’. Comment celui qui est fauxdevant les hommes pourrait-il êtrevrai devant Dieu ? Et comment celuiqui s’est livré aux passions du mondepourrait-il encore entendre sonSeigneur ?

27’. En délaissant les mirages dumonde et en se consacrant à la quêtede l’unité divine, le sage évite biendes complications, bien des excès etbien des douleurs inutiles.

28’. Les chargés d’âmes ont délaisséla moisson de vie pour la moisson demort.

Trompeurs et trompés seront reje-tés, et il y aura de la stupéfaction, despleurs et un désespoir affreux commela fange du bourbier où ils seront relé-gués avec les méchants.

29’. La sainteté est vraiment uneépreuve d’endurance et de force quebien peu d’hommes peuvent subirsans succomber.

« Paraître ceci ou paraître cela, setrouver ici ou se trouver ailleurs,quelle importance pour celui qui s’estoublié en Dieu ? »

30’. La pire ignorance n’est-elle pasde se prendre au sérieux et de croire àsa propre intelligence ici-bas ?

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31. Beaucoup prétendent avoir lemonopole exclusif de Dieu, et enconséquence, chacun excommunie levoisin au nom de la grâce, de l’amouret de la connaissance qu’il ne possèdemanifestement pas.

32. Ne nous affublons ni de diplô-mes, ni de décorations, ni de titres, nide grades, ni d’aucun déguisementpour faire illusion au monde et ànous-mêmes.

Demeurons plutôt dans la vérité deDieu qui suffit à tout.

33. Les méchants qui se disent reli-gieux ont seulement troqué leur im-piété naturelle contre l’hypocrisiesociale, et leur méchanceté s’est mul-tipliée au-dedans d’eux-mêmes, lesempoisonnant irrémédiablement.

34. Ceux qui observent extérieure-ment la loi font bien. Ceux qui viventdans leur cœur l’amour du Parfait fontmieux.

35. Ceux qui éprouvent une défai-te ou une peur en conservent ungrand ressentiment et exercent unegrande vengeance, et ceux qui se li-vrent aux passions du monde sontperdus pour Dieu.

36. Comme ils se croient en sûreté,les médiocres qui ne vivent que poureux !

– Comme ils se croient habiles,ceux qui frustrent leurs frères !

– Comme ils se croient intelligents,ceux qui dominent les malheureux !

– Comme ils se croient forts, ceuxqui écrasent les faibles !

Ô croyants, considérez la fin deceux qui disent « MOI » et jamais« DIEU ».

31’. Ne nous laissons ni marquer,ni dénombrer, ni mener, ni exploitercomme du bétail. Répondons auxoppresseurs par la sobriété, par la sim-plicité, par la charité de nos vies etproposons-leur la liberté des croyantsdans le sein de l’Unique.

32’. Ne préparons ni discours nisermons d’hommes. Parlons de Dieuuniquement quand l’Esprit Saint nousinspire, ou taisons-nous humblementafin de n’être trouvés ni ennuyeux nimenteurs.

33’. La prétention de certains fauxcroyants n’a d’égale que leur aveugle-ment lamentable. Quelle cruelle désil-lusion sera la leur quand paraîtra lavérité du Très-Haut ! Combien ils re-gretteront leurs vains jugements etcombien ils pleureront sur leur amourabsent !

34’. Qui oserait s’exposer commeun chien devant tous ? Et qui pourraits’entretenir d’amour en public avec leBien-Aimé ?

35’. Celui qui menace disparaîtsoudainement avant d’avoir pu frap-per, et celui qui promet se dérobeavant d’avoir rien donné.

« Seules les promesses du Seigneurs’accomplissent certainement. »

36’. Ô comme ils ont bien réussi,les puissants et les malins !

– Ô comme ils sont fiers, les intelli-gents et les pourvus !

– Ô comme ils sont assurés, lestroupeaux de médiocres et d’hypo-crites !

La terre est déjà entrouverte pourles recevoir et ils ne comprennent pas,car le contentement d’eux-mêmes lesaveugle, et tous vont à la fosse donton ne revient pas.

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37. Comment se débrouilleront-ilsdans le bourbier de la mort ?

– Comment fausseront-ils la justi-ce dans les ténèbres éternelles ?

– Comment s’approprieront-ils labonne part dans la fosse d’immondices ?

– Comment seront-ils astucieux etmenteurs parmi les démons déchaînés ?

– Comment seront-ils féroces et im-pitoyables au milieu des bêtes fauves ?

– Comment digéreront-ils en paixdans les abattoirs de l’enfer ?

38. Nous ne plions pas la vie à noslois ; c’est la vie qui s’accommode denos lois et qui persiste malgré elles.

39. Ô Seigneur, pardonne auxignorants, aux égarés et à tous les pé-cheurs repentants, mais frappe les hy-pocrites qui affectent publiquement lapiété et la vertu et qui sont remplis dehaine, de dissimulation et d’orgueil.

40. Ceux qui comptent unique-ment sur leur savoir, sur leur intelli-gence, sur leur courage ou sur leurhabileté ici-bas, se condamnent sans lesavoir aux travaux forcés à perpétuité,et toute leur peine demeure vaine etstérile devant Dieu.

« Nos pères qui ont reçu l’EspritSaint n’étaient pas fous, et ce qu’ilsenseignent est la vérité. »

41. Prouvez-nous ceci, faites-nousvoir cela, disent les incroyants avec laprétention vaniteuse de fainéants quiveulent tout connaître sans rien re-chercher.

42. Un miracle même ne saurait lessatisfaire, alors que le spectacle dugrain qui germe illumine l’esprit ducroyant.

37’. Ô croyants de Dieu, changezvotre façon de vivre alors qu’il en esttemps encore et recherchez avecacharnement les clefs qui ouvrent lesportes du séjour de vie, de joie,d’amour et de paix.

Abandonnez vos encombrants ba-gages aux avides et demandez au Sei-gneur d’amour et de connaissance laroute ainsi que le viatique, commedes enfants égarés et repentants, carc’est l’inouï, l’incroyable, l’énormeque nous devons demander à Dieuqui est tout-puissant pour nous satis-faire.

38’. Heureux celui qui reconnaîtson incapacité et sa nullité ici-bas, carcelui-là ne craint pas de mendier jour-nellement sa vie à Dieu !

39’. Il n’est pas question d’être gra-cieux et aimable avec les méchants etavec les hypocrites. Il est plutôt ques-tion de les fuir quand on les rencontreet de les éviter ensuite par tous lesmoyens.

40’. Remarquons bien commentles ignorants et les impies repoussentsystématiquement tout ce qui pourraitles aider, les soigner, les consoler et lessauver, car leur ignorance et leur refusde Dieu font obstacle à l’aide deshommes saints et à celle de la Provi-dence du Seigneur.

41’. Comme les vaniteux sont sus-ceptibles, comme ils se vexent de ne pascomprendre l’évidence, comme ils sepunissent d’être cuistres et ignorants !

42’. Comment pourrait-on délivrerceux qui s’enferment volontairementdans la grossièreté spirituelle et dans leculte d’eux-mêmes ?

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43. Ce n’est pas la robe qui fait lesage ni la barbe qui fait le prophète,mais seulement l’inspiration du Sei-gneur qui visite ses vivants en secretcomme il veut et quand il lui plaît.

44. Une poignée de scribes in-croyants ou hypocrites pourront-ilsenterrer le talent de Dieu pour tou-jours ? Les croyants ne publieront-ilspas un jour le témoignage de leursyeux, de leurs oreilles et de leurscœurs ?

45. L’argent des méchants brûlecomme l’enfer, car leur méchanceté yest attachée comme la mauvaise odeurest attachée à l’ordure.

46. Tous ont un métier, un emploiou une pension qui les font vivre etprospérer. Seul celui qui s’est consacréà la quête et à la louange du Très-Haut ne reçoit aucun salaire ici-bas.Mais sa récompense n’est-elle pas déjàvisible dans le ciel et n’est-elle pas ins-crite sur la terre des saints ?

47. Beaucoup de riches disent :« Nous nous moquons de l’argent »,et leur vie est remplie de bassesses etde rapines pour l’acquérir.

48. D’autres se vantent de leursbonnes œuvres et font, sous le couvertde la charité, travailler les misérablespour la moitié du salaire qui leur estdû. Comme ils se saluent gravementsur les parvis des temples de Dieu, etcomme ils festoient joyeusement dansles lieux infâmes !

49. Ô comme ceux qui mendientleur vie aux riches sont humbles devantl’argent, comme leur dos est souple etcomme leurs mains sont bénisseusesdevant l’hydre triomphante !

43’. Celui qui n’essaie pas de se fai-re passer pour ce qu’il n’est pas et quiaccepte même de passer pour autreque ce qu’il est, possède déjà unegrande paix.

44’. Nous reconnaîtrons les hypo-crites et les impies à ce que les uns etles autres demeurent cois quand on lesinvite à parler spontanément du Sei-gneur de vie. « Toujours attristants ettoujours sinistres comme des morts. »

45’. Mais le champ transforme lefumier en moisson, et la grâce deDieu transfigure le péché en lumièrede vie.

46’. Celui qui aura supporté sansfaiblir la pauvreté et l’abandon pour lagloire de son Seigneur, sera un jourcomblé des richesses de l’Univers et ilsera chargé de distribuer la manne devie aux croyants charitables et fidèles.

47’. Comment celui qui possède laliberté et l’amour divins, pourrait-ilencore oublier son Seigneur pourcourir après le vent et après la mortdans le monde ?

48’. Ô comme les pourvus trou-vent le monde présent agréable, justeet bien ordonné, comme ils sont satis-faits de leurs superstitions, de leurs va-nités, de leurs hypocrisies et commeils se sentent bien installés dans leurcloaque pourrissant !

49’. Si le salaire des hypocrites etdes méchants est l’enfer, quelle sera lapunition de ceux qui les encouragentet qui les bénissent au nom du Sei-gneur d’amour et de justice ?

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50. Comme ils sont accommo-dants avec les crimes des gagnants,comme ils sont résignés devantl’injustice qui écrase les malheureux,et comme ils patientent avec le déses-poir des abandonnés !

51. Les sages ne guident plus les na-tions, parce qu’ils semblent trop igno-rants dans ce monde.

Et les saints n’inspirent plus leséglises, parce qu’ils ne paraissent pasassez « bien-pensants ».

52. Certains jouent aux sages etne répondent qu’en hochant grave-ment la tête ou en se dérobant sub-tilement, mais c’est le plus souventpour cacher leur ignorance, leur im-puissance et leur platitude de mé-diocres incurables.

53. Chacun refait sa petite expé-rience d’aveugle et chacun proposeson petit système d’agonisant, sanss’apercevoir de l’immensité de lacréation de Dieu et sans soupçonnerla présence de la doctrine unitive desmaîtres.

54. C’est une sûreté pour tous derefuser d’introduire et d’entretenir lamort dans soi-même et dans lesautres, quel que soit le motif invoquépar les marchands de mort.

55. Il n’y a pas de hasard pour lescroyants, le hasard est pour ceux quidemeurent volontairement égarés dansle bourbier de la mort ténébreuse etpuante.

56. Le monde n’accorde ses suffra-ges qu’aux destructeurs et aux empoi-sonneurs professionnels, aux criminelset aux brutes de métier, aux oppres-seurs et aux voleurs patentés ; et lesnoms des saints et des justes sont par-tout remplacés par ceux des méchants.

50’. Nul croyant ne peut y pensersans avoir le poil qui se lève de ter-reur. « L’homme pur est seul à ne pascourber l’échine devant l’argent, etc’est le signe rare et précieux entretous. »

51’. Si les doués occupaient ici-basles places qui leur reviennent, que de-viendrait la multitude des médiocreset des ratés qui s’agitent dans leurs en-treprises vaines ?

52’. D’autres vantent la vie bestialedont ils jouissent présentement, etmoquent la vie spirituelle qu’ils igno-rent.

Au lieu de dire humblement :« Nous ne voyons rien », ils affirmentorgueilleusement : « Il n’y a rien ».

53’. Ne nous cassons pas la tête surle Livre, cassons-nous y plutôt lecœur, afin que notre âme précieusegerme et fructifie devant Dieu dans lesecret du commencement et de la finde toute chose.

54’. Aucune foi, aucun secours,aucun médicament, aucun aliment,aucune assurance ne doivent être im-posés de force à quiconque sous le fal-lacieux prétexte de le sauver.

55’. Les méchants sont les instru-ments de la destruction des impies,comme les saints sont les instrumentsde la délivrance des croyants.

56’. Ceux qui sèment préparent larésurrection, et ceux qui prient fontdescendre la bénédiction de Dieu.Ainsi les plus utiles et les plus estima-bles parmi tous les hommes paraissentles plus inutiles et les plus méprisablesdans le monde aveugle et sourd.

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57. La quantité des croyants impor-te peu devant Dieu, c’est leur qualitéqui compte seulement. Ainsi ceux quine brillent pas dans la nuit ne rejoin-dront pas la lumière de la splendeurpremière.

58. La liberté parfaite serait de nepas avoir de besoins et pas de désirs.« Ce qui scandalise les hypocritesn’étonne même pas le saint de Dieu ;quant au sage, il lui suffit de considé-rer attentivement ce qu’il possèdepour se trouver comblé. »

59. Le malin ne saurait être opposéà Dieu comme un égal, car c’est en-core une partie du tout qui travaillesans le savoir à la purification hiérar-chique de la création dispersée.

60. Les saintes Écritures ne sont pasimbéciles, et les églises ne sont pasidiotes, car ce qu’elles enseignent estpréférable pour l’homme et ce qu’el-les défendent lui est dangereux. L’ex-périence le prouve bien, car l’intel-ligence ne suffit pas ici pour se proté-ger des effets du péché primordial.L’obéissance aux lois de Dieu, voilàl’intelligence qui éclaire et qui sauve !

61. La sobriété, la simplicité etl’étude attentive des Écritures saintessont la sauvegarde du sage enquêteurde Dieu.

« Comme les climats chaleureux etcomme les lieux paisibles facilitent laquête du Seigneur de vérité ! »

62. Ce sont nos mauvaises pensées,nos mauvaises paroles et nos mauvai-ses actions qui donnent entrée ennous aux démons du malheur, du dé-sespoir et de la mort et par-dessustout, la curiosité imprudente de nospremiers parents.

57’. Comme les saints de Dieu sontjoyeux et vivifiants, et comme les mé-chants sont sinistres et mortels !« Celui qui a remplacé son intelligen-ce par l’amour de Dieu et des hom-mes, est un maître. »

58’. L’Esprit Saint s’unira premiè-rement au corps pour le réanimer ;ensuite l’âme divine unira ces deuxdans la splendeur pour les glorifierdans le sein du Seigneur magnifique.

59’. L’abondance et la paix descen-dent sur les saints de Dieu, comme ladésolation et le malheur s’abattent surles méchants.

Ainsi tous sont diversement ensei-gnés ici-bas, mais les apparences sonttrompeuses.

60’. Ceux qui, habillés, voyagenten bateau ne doivent pas mépriserceux qui nagent nus dans la grandeeau ; et ces derniers ne doivent pasmoquer ceux qu’on mène en barque.Car beaucoup des premiers font nau-frage et plusieurs des derniers sont dé-vorés par les bêtes de la mer, avant depouvoir parvenir au but.

61’. Quant à ceux qui demeurentsur la terre étrangère, ils se détruisentmutuellement et sont séparés de la vieessentielle aussi longtemps que dureleur exil volontaire.

« Les méchants sont quelquefois lesoutils de Dieu sans que nul ne s’endoute. »

62’. Ce sont nos bonnes pensées,nos bonnes paroles et nos bonnes ac-tions qui nous sauvent du mélange in-fâme et de la mort pourrissante. Maispar-dessus tout, c’est l’amour de Dieuqui nous illumine et qui nous purifiedu poison antique.

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63. Si Satan plaçait une fois l’amourde Dieu au-dessus de sa propre intelli-gence et de sa propre estime, il seraitsauvé et réintégré dans l’unité vivantede l’Unique.

64. Comme les méchants sont ha-biles pour déchirer et pour détruire,et comme ils sont pauvres pour en-courager et pour secourir !

65. Ceux qui auront soutenu lesœuvres destructrices de Satan, soit pargoût du lucre, soit par penchant natu-rel, ne devront pas récriminer à l’heu-re du règlement des comptes, car nulne les aura obligés à augmenter le dé-sordre de la mort.

66. La justice du Seigneur sera mi-nutieuse et implacable pour les mé-chants et pour les hypocrites, soyons-en assurés et tremblons d’être à notregrand étonnement comptés parmi eux.

67. Les sages ont pénétré et révéléle mystère de la chute et de la réinté-gration de l’homme et de toute lacréation en Dieu. Cependant, pourles croyants, il s’agit de se sauver plu-tôt que comprendre et qu’expliquer lesecret divin.

67’’. Tout ici-bas est comme l’ombremouvante de l’unique réalité divine.

63’. Il ne s’agit pas pour nous deconvaincre le monde, il s’agit plutôtd’aider les hommes de bonne volonté,comme a fait notre beau Seigneur enmontrant la sortie de l’enfer mitigé.

64’. Plutôt des racines crues, dupain grossier et de l’eau claire avec lapaix du Seigneur que toutes les ri-chesses de la terre avec la rage veni-meuse des méchants !

65’. Beaucoup aboient après lesjuifs par entraînement ou par jalousie,sans savoir que ce sont eux qui nousont transmis la lumière de Dieu héri-tée de la terre d’Égypte et qu’ils enont été privés à cause de leur mauvaiseconduite comme il nous arrive aussiprésentement.

66’. Le malheur frappe durementles rebelles et les impies, mais le par-don et la bénédiction du Seigneurdescendent en abondance sur les gé-néreux et sur les croyants.

67’. La vraie philosophie ne reposepas sur les subtilités délirantes de l’es-prit, ni sur les principes rigides d’unemorale, ni sur l’observance minutieu-se de rites, mais plutôt sur la connais-sance du contenu du noyau de toutechose.

Il y a diversité de dons, mais c’est lemême Esprit ; diversité de ministères, maisc’est le même Seigneur ; diversité d’opéra-tions, mais c’est le même Dieu qui opèretout en tous.

PAUL

Ton jugement, c’est la lumière qui selèvera.

OSÉE

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Ah ! les pasteurs sont stupides. Ils n’ontpas cherché IEVE, aussi n’ont-ils pas pros-péré et tout leur troupeau a été dispersé.

JÉRÉMIE

Et moi à mon tour, je vous ai rendusméprisables et vils pour tout le peuple par-ce que vous ne gardez pas mes voies et quevous avez égard aux personnes en appli-quant la loi.

MALACHIE

VIE NEUTRE

1. Ce jour-là, nous serons plusieursen un même corps et en un même es-prit, et le mystère de la communiondans le sein de l’Unique sera révéléaux croyants, sans qu’ils sachent lepourquoi ni le comment de l’unionsainte.

2. C’est une grande délivrance qued’être prêt à quitter cette vie àn’importe quel moment, dans l’espé-rance du jour du Seigneur.

3. Certains travaillent comme desforcenés dans des endroits sinistrespour fabriquer la mort qui les estro-piera, qui les empoisonnera ou qui lesvolatilisera, et ils ricanent quand onleur parle de l’enfer, car leur petite in-telligence et leur orgueil dérisoire lesont aveuglés totalement.

4. Vivant d’artifices dans un mondetruqué, ils collectionnent les maladiesphysiques et mentales les plus horri-bles et ils parlent de leur science quisauvera l’humanité, car leur vieux

L’ATTENTE

1’. La sagesse, c’est reposer en paixet observer attentivement le renou-vellement de la création du Seigneur.La sainteté, c’est se taire et écouter ensoi la voix de l’Unique.

2’. Il est dur de croire sans avoir vu,et cependant qui peut voir sans avoircru follement l’incroyable ?

3’. Satan est comme nous-mêmesune lumière occultée et tarée, maisqui essaie par tous les moyens d’attirerdans sa malheureuse compagnie lesâmes égarées ici-bas, au lieu de faire sasoumission et de retourner dans lesein très pur de la splendeur divine,comme l’espèrent les sages, les saintset les croyants de Dieu.

4’. Qui pourrait juger le rebelle sice n’est le Seigneur juste et clair-voyant ? Pour nous, il suffit de faire lebien et de mettre notre confiance enDieu seul.

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fond de révolte les a rendus sourds à lavoix de la sagesse divine.

5. Le malin ne dit jamais son nomfranchement, il préfère se cacher sousune fausse identité ou bien il dit« MOI ».

« L’écorce. »

6. Les croyants postulent l’âme di-vine, les saints et les sages l’incubentet la manifestent ici-bas ; mais les mé-chants et les brutes stagnent dans leslimbes de l’oubli et s’amenuisent dansla périphérie ténébreuse.

7. Il nous faut devenir indifférentsaux biens matériels et comme absentsaux dons spirituels, afin de pouvoirgoûter pleinement la béatitude del’union divine. « Voilà la pauvreté aumonde, et voilà la richesse en Dieu. »

8. Si nous voulions développer sys-tématiquement l’enseignement desÉcritures saintes, nous nous aperce-vrions finalement que toute la créa-tion est comme la prodigieuse biblio-thèque du verbe incarné.

9. Celui qui commence à voir clairen soi n’est vraiment pas fier de sa viedans ce monde, ensuite il n’en estmême plus honteux, quand il connaîtla faiblesse de sa condition de créatureincarnée dans la boue ténébreuse etmalodorante.

4’’. Rien pour l’homme révolté contre Dieu.Rien pour la femme révoltée contre l’homme.Rien pour l’enfant révolté contre la femme.Rien pour le monde révolté contre l’enfant.

« L’enfer est rempli de feu, de ma-chines, de puanteur et de cris. Le pa-radis est plein de lumière, de fleurs, deparfums et de chants. »

5’. Je suis l’essence, je suis la subs-tance et je suis le nœud, dit le Sei-gneur du centre.

« L’amande. »

6’. Les âmes divines tendent parleur nature à se séparer de la croûte dupéché et à rejoindre leur centre éter-nel pur et vivant. « Les prophètes sontvenus collecter la poussière d’or dis-persée dans la boue de ce monde. »

7’. Les écorces innombrables de lacréation attirent les hommes bienmieux que l’amande substantielle quiy est enfermée. Ainsi beaucoup préfè-rent les explications subtiles et super-ficielles qui les égarent dans lenombre, plutôt que la pensée conciseet profonde qui les centrerait dans lalumière de l’Unique.

8’. L’intelligence nous a été donnéeafin que nous la chevauchions etqu’elle serve à notre délivrance, et nonpas pour qu’elle nous écrase et nousenchaîne dans ce monde mélangé.

9’. Le péché est ce qui engendreen nous la puanteur de la misère, ducrime, de la maladie, de la décrépitu-de et de la mort.

« Qui peut se glorifier d’habiter lefumier ici-bas ? Et qui peut se vanterde s’être purifié de sa mauvaiseodeur ? »

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10. Qui est le plus grand parmi lesprisonniers de la geôle ténébreuse etpuante ?

– Qui est le plus estimable parmiceux qui pourrissent dans le cul-de-sac de la mort ?

– Quel est le plus connu, mais quelest le meilleur ?

– Quel est le plus honoré, maisquel est le plus utile ?

– Quel est l’intelligent, mais quelest le saint et quel est le sage ?

– Quel est le sauvé, et quel est lesauveur ?

– Qui sert, et qui est servi vérita-blement ?

11. Les poètes et les artistes chan-tent la beauté perdue, mais bien peusavent qu’ils pleurent leur Seigneurrenié.

« Le mal n’EST pas, mais il demeurecomme l’enveloppe de ce qui EST. »

12. Tous se demandent ce qu’enpenseront les autres, mais nul ne son-ge jamais à ce qu’en dira Dieu.

13. Il n’y a qu’une réponse auxtentations attirantes ou repoussantes età l’absurde du monde présent. C’est laprière du saint, le repos du sage, oubien le rire de l’absent !

14. Les sages et les saints de Dieusont aussi intelligents que quiconque,mais ils ont plus de confiance dans laconnaissance et dans l’amour de leurSeigneur que dans leurs capacités par-ticulières.

15. Si nous repoussons l’œuvred’un homme, tant pis pour lui ; maissi nous rejetons l’œuvre de Dieu, tantpis pour nous. Ainsi il vaut mieux nepas avoir connaissance de la parole duSeigneur plutôt que la refuser quandelle se présente à nous.

10’. Celui qui partage son pain, oucelui qui le fait pour tous ?

– Celui qui nettoie la geôle, ou ce-lui qui l’organise ?

– Celui qui console, ou celui quisoigne ?

– Celui qui prie pour la délivrancede tous, ou celui qui souffre avec lesdamnés ?

– Celui qui se révolte dans l’escla-vage, ou celui qui s’y installe ?

– Celui qui prêche la bonne con-duite, ou celui qui montre l’issuecachée ?

– Celui qui veut forcer les serruresde la mort, ou celui qui recherche laclef qui les ouvre toutes ?

11’. Même quand Dieu inspirel’homme sage et saint, le mystère de lacréation, celui de la chute et celui dela régénération demeurent encore à sataille et le résultat de sa quête n’est pasassuré !

12’. La pire tentation, c’est vouloirréformer et sauver le monde au lieude faire son propre bonheur et sonpropre salut.

13’. Ô piège subtil, ô fantasmagoriedu monde des images ! Il suffit quenous ayons raison en Dieu une foisseulement, et les contradictions et lesapprobations du monde ne nous tou-cheront plus.

14’. Celui qui croit en Dieu estcomme celui qui ne croit plus à riendans ce monde, mais avec cette diffé-rence que le premier est joyeux, alorsque le second est désespéré.

15’. Comme les hypocrites se ca-brent devant la vérité et devant lasimplicité de la parole de Dieu quandils ne peuvent pas la faire servir à leurplatitude de lâches et à leur sécuritéde moribonds aveugles ! Les vers sontplus intelligents certainement !

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16. Nous pourrons indifférem-ment agir ou reposer quand nous ri-rons également de nos savants travauxet de nos déguisements ridicules.

17. Aux inspirés, la révélation.Aux intelligents, l’instruction.Aux habiles, le travail.À tous, l’éducation.Aux brutes endurcies et aux voyous,

le fouet.Aux dénonciateurs, la mort.

18. Qui peut mordre dans un fruitjuteux sans remercier le divin jar-dinier ?

– Qui peut contempler la courbureparfaite d’un sein de femme sans louerle magnifique artiste ?

– Qui peut reposer nu sur le sablechaud sans sourire à son Seigneur ?

19. Qui peut se sentir vivant et sainsans chanter un hymne d’amour à soncréateur ?

Et que faisait d’autre notre pèreADAM dans le jardin d’Éden ?

20. Aucun méchant n’entrera dansla paix du Seigneur et aucun malin nedécouvrira l’arbre de vie, car les mé-chants seront écrasés par leurs mé-chancetés et les malins seront enlacéspar leurs ruses. C’est la justice de Dieuqui ne brime personne, mais qui rendà chacun son propre salaire.

21. La création est comme l’imagi-nation de Dieu coagulée par le verbe.Le repos est comme l’imagination di-vine liquéfiée par l’Esprit Saint.

22. La vraie sagesse ne consiste pasà vivre, en aveugle prudent, une vietransitoire dans ce monde mélangé ;c’est plutôt chercher, découvrir etmanger la vie purgée de la mort afinde devenir comme elle, immortel etpur.

16’. C’est notre absence qui permetsa présence, et c’est notre dépouille-ment qui fait notre royauté.

17’. Le Seigneur connaît seul lerang et la qualité de chacun de ses en-voyés et il les fait luire différemmentpour l’enseignement des ignorants,pour la sauvegarde des croyants, pourl’illumination des saints et pour la ré-surrection des sages.

18’. Hélas ! à présent le ver est dansle fruit, le parasite est dans le sable, lamalice est dans la femme et la mortnous habite.

– Qui nous délivrera de l’infectionde la pourrissante étrangère ?

– Qui nous rendra l’entière jouis-sance de la vie sans mélange ?

19’. Ô beau Seigneur de compas-sion, viens à nous qui te prions déses-pérément et follement dans nos cœursexilés.

– Délivre tes petits enfants bien-aimés avant que l’horreur les englou-tisse entièrement.

20’. Celui qui est violenté parautrui peut trouver un défenseur bé-névole ou même, fuir ou apitoyer sonbourreau ; mais celui qui se violentelui-même, par qui sera-t-il défendu etpar qui sera-t-il délivré ?

« Celui qui est éveillé et fort enDieu paraît endormi et faible dans lemonde. »

21’. La vie mange la vie et la vies’unit à la vie ; quoi d’irrémédiable, etquoi de triste à cela ?

22’. La sagesse des hommes n’estqu’un accommodement forcé avec lapourriture de la mort.

– La sagesse divine est la possessionde la vie éternelle et la délivrance dela mort.

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23. Les livres saints et sages sontbien nécessaires pour connaître le Sei-gneur, mais une bêche et un arrosoirne sont pas inutiles pour approcher lasainte Mère.

24. Ceux qui sèment l’amour serontdélivrés par l’amour. Ceux qui sèmentla haine seront écrasés par la haine.Avec un peu de patience la chose estfacile à vérifier dans le monde.

25. Celui qui s’occupe de son pro-pre bonheur et de son propre salut,n’est pas tenté de troubler le mondesous le fallacieux prétexte de sauverles hommes et de leur donner sonbonheur et sa paix, qui se nommenten réalité pour les autres « violence,contrainte, esclavage, misère, déses-poir et mort ».

26. Celui qui ne se violente pas estun homme sage, heureux et aimé, caril n’est pas tenté non plus de forcer lanature ambiante ni les autres créatures.

27. Ô croyants de Dieu, reconnais-sez l’authenticité de la voix qui vousappelle à la régénération terrestre et àl’union céleste. « Approcherons-noustoujours Dieu et ses saints pour men-dier sordidement et jamais pour louergratuitement ? »

28. La plus grande erreur pourl’homme est comme le plus granddoute et comme la plus grande timi-dité envers Dieu ; et la plus grandevérité inversement est comme la plusgrande foi et comme la plus grandefamiliarité avec lui.

29. La création est un secret deDieu que bien peu ont connu ouconnaîtront clairement, et cela humi-lie les intelligents du monde qui nepeuvent parvenir à le percer avec leurpetite intelligence.

23’. Il y a une grande différence en-tre l’intelligence des hommes et cellede Dieu, mais peu comprennent cela.

24’. La réalité est ce que l’hommeincarne assez nettement pour le ren-dre sensible dans le monde.

– L’idéal est ce que l’homme n’in-carne pas assez puissamment pour luidonner vie et corps ici-bas.

25’. Les seules occupations sérieu-ses ici-bas ne sont pas le travail, leplaisir, le gain, la puissance ou la gloi-re, mais bien certainement, la con-templation, la prière, l’amour et la viequi germe en nous et autour de nousconstamment.

26’. La vraie chance, c’est être as-sez reposé, assez gratuit et assez videpour entendre la voix intérieure deDieu et pour recevoir sa bénédictionsans entrave.

27’. Les ignorants et les hypocritesse présentent en pions tristes, sévèreset ennuyeux, alors que les saints deDieu sont passionnants, joyeux et li-bres. Autant les uns sont compliquéset sinistres, autant les autres sont sim-ples et droits.

28’. Celui qui a usé le Livre com-mence à vivre avec Dieu.

– Celui qui l’a compris commenceà vivre en Dieu.

– Celui qui l’a expérimenté com-mence à vivre Dieu.

29’. Il y a aussi beaucoup d’in-croyants, mais il y a bien peu de filsde Dieu disposés à manifester l’in-croyable ; car où serait alors le méritede notre quête ? Et comment s’établi-rait la hiérarchie du monde futur ?

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30. Le sage véritable est comme unpetit enfant qui suit la nature divine etqui se fait obéir des éléments sans enêtre autrement étonné.

31. Si nous tombons ou si nouscroyons tomber, conservons les yeuxfixés sur notre beau Seigneur d’éterni-té au lieu d’analyser la boue où nousnous débattons lamentablement de-puis la première chute, car ce n’est nil’intelligence ni la main de l’hommequi séparent le vrai du faux et qui sau-vent de la mort, mais plutôt la grâce etl’amour du Seigneur très savant ettout-puissant qui pardonne et qui dé-livre ses enfants bien-aimés.

32. La générosité envers les autreset envers soi-même est le meilleurplacement qu’on puisse faire dans cemonde et dans l’autre ; donnons doncun peu de notre bien avant qu’on nenous prenne tout et ne refusons pasnotre secours aux humbles chercheursde Dieu.

33. Rien à espérer au milieu desimpies et des médiocres.

Rien à espérer non plus parmi lesintelligents et les savants du monde.

Rien à faire, surtout, dans la com-pagnie des hypocrites et des mé-chants.

34. N’importunons pas constam-ment les sages enfants de Dieu par desquestions indiscrètes et vaines ;efforçons-nous plutôt de percevoir si-lencieusement la pensée de leur cœurqui nous mènera à la vie et au reposde la splendeur de l’Unique.

35. Recherchons imprudemment levivant qui peut nous sauver de la fossed’immondices et fuyons les agonisantset les morts qui nous entraînent dansleurs ténèbres imbéciles et satisfaites.

« Combien de sages mondains surlesquels on a oublié de placer l’éti-quette “factice” ! »

30’. Dieu s’est reposé dans l’hom-me pur pour jouir de sa propre créa-tion si merveilleuse et si variée.

31’. Ayant renoncé à la boue dudehors, mon Seigneur me donna uneperle ; ayant renoncé à la perle, ilm’offrit un diamant ; ayant renoncéau diamant, il me présenta un rubis ;mais comme je n’avançais pas la maincupidement, il se donna lui-même, etje mangeai mon Bien-Aimé avec pru-dence afin de ne pas mourir de sagrande perfection.

« Ô saveur unique du vivantd’éternité ! »

32’. Chacun n’aura finalement àfaire qu’aux images bonnes ou mau-vaises de sa foi particulière. Seul celuiqui aura espéré Dieu sans rien imagi-ner, jouira pleinement du repos et dela liberté de l’Unique.

33’. Notre prochain est celui quis’éveille à la réalité de Dieu et non pascelui qui s’endort dans le rêve de labête. « Qui peut se vanter d’entretenirson Seigneur parmi la mauvaisecompagnie ? »

34’. Qui nous mènera à la demeuredu sage de Dieu et qui nous introduiraauprès de lui ? Qui nous montrera lelieu saint et qui nous découvrira la lu-mière qui l’habite en secret ? Ô crèchecachée, ô secret premier et dernier !

35’. Beaucoup sont endormis aupoint de s’oublier dans des occupa-tions vaines ou sinistres, et bien peusont assez éveillés pour se chercherdans les livres saints et pour se trouversous le voile de la création mélangée.

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36. Ce ne sont pas des savants et despenseurs qu’il nous faut, mais plutôtun seul sage connaisseur et un seulsaint possesseur du secret de Dieu.

37. Il ne nous appartient pas dedévoiler devant tous la secrète beautéde la création de Dieu, il nous appar-tient seulement d’affirmer son exis-tence dans le cœur de l’homme et del’Univers.

38. Comme tout nous devient égalet léger quand nous goûtons l’amouret la liberté de l’Unique, et commetout nous déchire et nous écrasequand nous nous attachons passionné-ment aux êtres et aux choses du mon-de transitoire.

39. Procure-nous l’absence de nous-mêmes, Seigneur, afin que nous jouis-sions de ta présence sainte et afin quenous trouvions ta vérité cachée quisauve de la mort.

40. Il ne suffit pas d’étudier, il fautaussi comprendre ce que nous étudions ;et à quoi bon comprendre si nousn’expérimentons pas en nous-mêmesla vérité de Dieu ?

41. Beaucoup sont devenus sinis-tres à force de se prendre au sérieux ;prions donc le Seigneur afin qu’ilnous apprenne à rire de nous-mêmesavant que le piège du monde se soitrefermé sur nous pour toujours.

42. Les religions des larmes et durepentir sont pour les êtres égarés dansla mort. La religion de la joie et de laliberté est pour les fils de Dieu retrou-vés dans la vie.

43. Qui aurait l’intelligence d’écou-ter en soi la voix du Très-Haut, et quiaurait la sagesse de s’y conformer ? Ce-lui-là verrait que la plus grande sou-

36’. Ô sainte lumière de vie qui luisdans les ténèbres de la fin, combienont vu ton salut ? Et combien le ver-ront avant le jugement définitif ?

37’. Ô vie fugitive, le Seigneur duciel te fécondera et te fixera dans lapaix de l’or saint, et ta gloire illumi-nera les mondes et ta vertu désaltérerales croyants de l’Univers grandiose !

38’. Ne craignons pas tellement depécher en détail, craignons plutôt dene pas aimer Dieu et ses créaturescomme il faut et redoutons de nousconduire comme des hypocrites satis-faits dans ce monde divisé et obscurci.

39’. Fais que nous n’entendionsque ta voix véridique, fais que nousne voyions que ta face rayonnante,fais que nous ne recevions que tonsouffle vivifiant, ô beauté sainte etvoilée !

40’. La prière et la louange ne sontpas des fins en elles-mêmes, mais plu-tôt l’apprentissage du silence en Dieu,qui seul nous instruit pleinement.

41’. Dieu est libre et vivant, c’estpourquoi il entend aussi, comme ilfaut, l’humour absurde de la mort etla liberté stupéfiante de la vie. « Vivenotre Seigneur le feu qui s’incarnedans notre maîtresse l’eau ! »

42’. Nous n’obtiendrons ici-bas etailleurs que ce que nous pourrons en-tendre, voir et goûter sans danger depérir, car le Seigneur ne violente per-sonne, fût-ce par le don inestimablede la vie éternelle.

43’. La bonne volonté en Dieu neviolente rien, pas même soi. La bonnevolonté en soi violente tout, mêmeDieu.

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mission à Dieu engendre la libertéparfaite dans ce monde et dans l’autre.

44. Les prudents qui repoussent àprésent l’Écriture deviendront les gar-diens des paroles précieuses. Ô hu-mour très subtil du Parfait, qui faitgarder par les aveugles la lumière desenfants du ciel !

45. Il a fallu dix ans pour écrire leLivre ; qui donc refuserait de le lirependant le même temps avant de po-ser des questions inutiles ?

« Plus nous agiterons la boue, pluselle se troublera et plus nous la laisse-rons reposer, plus elle se décanteranaturellement. »

46. L’utilité de la souffrance est denous dégoûter de notre exil dans cemonde mélangé de mort.

47. Quand on demandera à celuiqui a vécu saintement sur cette terreen union avec Dieu : « Qu’as-tu faitde bien ? », il répondra : « Rien », carseuls les méchants s’excuseront dans levain espoir de cacher leurs crimesinnombrables.

48. Grimpons à l’échelle de l’amouret de la connaissance sans vaines dis-cussions sur la façon d’empoigner lesbarreaux et sans vains regrets sur ceque nous laissons en bas.

46’’. Les interdictions, les sépara-tions, les limitations et les jugementsaveugles sont dans nos têtes et dansnos cœurs avant d’être dans nos mai-sons et dans le monde.

« Qui dénude l’amande et qui faitgermer la semence ? N’est-ce pas l’es-prit du Seigneur tout-puissant ? »

44’. La vraie liberté est comme unesainte folie qui se connaît et qui segarde en Dieu.

« Qui pourrait empêcher les fils deDieu d’entrer en possession de leurhéritage saint ? »

45’. En voulant aller directement àla lumière de vie, nous risquons denous épuiser contre la vitre de la rai-son humaine et de ne pas sentir lecourant d’air de l’inspiration divinequi vient de la porte étroite, cachéedans l’ombre de notre prison terrestre.

46’. Celui qui sait tout est commecelui qui ne sait rien, avec cette diffé-rence que le premier est libre, alorsque le second est esclave.

47’. C’est notre silence qui permetà Dieu d’énoncer en nous sa véritésainte et c’est notre repos qui lui per-met d’accomplir en nous sa perfectionultime.

« Sobriété, Simplicité, Solitude,Salut, Sainteté. »

« Solution, Sel, Santé, Secours,Sagesse. »

48’. Nous voilà submergés par lessavants et par les intelligents du mon-de, qui nous expliquent toutes choses,mais qui ne nous donnent rien de lavie impérissable.

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49. Le grand homme est celui quiattire Dieu dans son cœur, qui le fixeen corps et qui le manifeste en soi etdans le monde.

50. Soyons des pécheurs qui fontquelquefois le bien plutôt que des dé-vots qui font souvent le mal.

51. Nul ne saurait haïr ceux pourlesquels il prie devant Dieu, car ilssont comme les arrhes de sa victoiresur la mort qui nous a dispersés ici-bas.

52. Quand nous aurons atteint lapérennité de la vie cachée, nous sup-porterons tout en silence et nous assis-terons aux catastrophes de l’absurdeen souriant.

53. Nous devons aimer Dieu et sescréatures pour eux-mêmes et pour cequ’ils sont réellement, et non pas pournous-mêmes et pour ce qu’ils sem-blent être. Tel est le véritable amour.

54. Le Livre n’est pas pour les sa-vants du monde, ni pour les satisfaits,ni pour les agités, ni pour les vendus,ni pour les impies, ni pour les sectai-res. Il n’est surtout pas pour les hypo-crites.

55. Enfoncés dans la boue, nousdevons nous laver journellement.Tournant en rond, nous devons per-sévérer dans notre marche vers Dieu.Aveugles et sourds, nous devons re-chercher la lumière du Parfait etécouter sa parole sainte.

56. Beaucoup croient ruser avecDieu sans voir que c’est Dieu qui sejoue d’eux.

« Lamentable aveuglement, triom-phe dérisoire ! »

49’. Il ne s’agit pas ici de disputersur des mots ; il s’agit plutôt de trou-ver le Dieu qui nous délivre de lamort.

50’. Tout ce qui est noble, géné-reux et grand effraie les êtres médio-cres et suscite leur haine. « L’amourseul pourrait encore les sauver. »

51’. Remarquons bien que l’actionde Dieu tend à unir doucement, alorsque l’action du démon tend à séparerbrutalement.

52’. Nous serons illuminés par ceque nous n’aurons pas inventé, etnous serons sauvés par ce que nousn’aurons pas fait. (Parole étrange pourles intelligents et pour les savants dece monde.)

53’. La vérité scandalise les igno-rants, c’est pour cela qu’elle demeurevoilée dans le monde et qu’elle n’estmontrée qu’à celui qui a renoncé àtoute passion et à tout jugement hu-mains.

54’. N’y a-t-il plus sur la terre quedes hommes satisfaits de leur petite in-telligence et rassurés par leur miséra-ble raison ? N’y a-t-il plus ici-bas quedes ruminants d’ignorance et que desrepus de vanité ?

55’. Le repos, le silence, la prière, laméditation, l’oubli de soi sont lesmoyens d’arriver à la présence divineet à la communion avec Dieu, quinous procurera tout ce que nous luidemanderons.

56’. Ajoutons toujours ceci aprèsavoir prié le Seigneur généreux :« Exauce mon désir, Père tout-puissant, si cela ne doit pas me nuireou nuire à tes enfants. »

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57. Celui qui retient sa langue évitela plus fréquente occasion de pécherqui soit.

58. La liberté et la puissance pre-mières sont comme la sortie de laconscience individuelle et commel’immersion dans la conscience divineoù Dieu agit et repose éternellement.

59. La foi véritable en Dieu et enson salut ne peut naître et grandir quedans l’absolue liberté du choix parti-culier.

60. Devenons assez pauvres et assezsimples afin que nul ne puisse nousdérober ni nous humilier, ou bien de-venons assez riches et assez instruitspour que personne ne soit capable denous appauvrir ni de nous décevoir.

61. Il faut une générosité folle et unamour insensé pour pardonner etpour bénir nos ennemis, mais il fautune sainte humilité pour leur deman-der pardon d’avoir raison contre leurhaine et contre leur aveuglement.

62. Que chacun honore Dieu dansle tabernacle secret de son cœur etque chacun écoute le prophète inté-rieur qui le mènera au Très-Unique,au Très-Parfait, au Très-Vivant, auTrès-Pur.

63. L’amour, la beauté et le don ré-pugnent aux médiocres et aux hypo-crites, car eux-mêmes sont haineux,laids et plats, et c’est pour cela qu’ilstentent de souiller et d’étouffer toutce qui les dépasse.

57’. L’homme de poids et la femmeélevée engendrent le monde parfait.

58’. Toutes les disputes de motssont piètres choses eu égard à la réalitétangible du Seigneur incarné que nosyeux voient, que nos mains touchent,que notre bouche goûte et que notrecœur abrite secrètement.

59’. Le Père est caché dans le Filscomme le Fils est caché dans la Mèreet comme la Mère est cachée dans lesténèbres de nos cœurs.

60’. Si Dieu habite en nous et noussubmerge, nous ferons aussi les œu-vres de Dieu comme des fils bien-aimés comblés par l’amour. « Qu’ilfait bon écouter notre Dieu, et com-me son verbe nous féconde mer-veilleusement quand nous sommestrouvés purs, simples et croyants ! »

61’. Si Dieu ne passe pas en nous etsi nous ne passons pas dans notre pro-chain, nous ne pourrons pas recevoiret transmettre la bénédiction qui sau-ve de la mort.

« Les méchants se punissent de leurméchanceté en repoussant le secoursdu Seigneur et celui des hommessaints et sages. »

62’. Tout nous est possible, Sei-gneur, quand tu parais en nous, maislorsque tu te retires, nous voilà plusimpuissants et plus stupides que lespierres du chemin.

63’. C’est le Seigneur qui nousrend saints et vivants à jamais, maisc’est nous qui accordons ou qui refu-sons l’entrée secrète de nos cœurs.

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64. C’est Dieu qui nous marquepour la quête de la vie et c’est lui quinous mène au but quand nous som-mes humbles, aimants et obéissants àsa loi d’amour.

« L’union du ciel et de la terre faitparaître la lumière du Parfait. »

65. Nos mains sont impuissantes àtrier la vie de la mort, et l’humbleconnaissance de cette vérité permetseule à Dieu et à la nature d’accomplirnotre délivrance ici-bas.

66. L’amour pénètre, l’amour ani-me, l’amour exalte, l’amour multiplie,l’amour unifie dans la splendeur.

67. Les savants et les intelligents dumonde seront bien déçus en lisant leLivre et ils diront : « Ça n’a ni queueni tête », car, justement, le Livre estun cercle qui garde l’âme et qui luiparle au-dedans.

68. Qui présentera au Très-Haut unmiroir d’amour et de pureté, afin qu’ilhabite à nouveau parmi nous dans lasplendeur première et dernière ?

69. Il n’y a plus de hasard et il n’y aplus de doute pour celui qui fixe Dieuen esprit et qui l’héberge dans soncœur. Il n’y a plus ni tribulations nimort pour celui qui est un avec leParfait dans sa lumière sainte.

70. Si nous désirons demeurer vi-vants, nous devons aimanter en nousla vie céleste afin qu’à son tour ellenous attire jusqu’à elle, où il n’y a plusde place pour la mort.

65’’. Soyons pieux et croyants,soyons simples et patients, soyons so-bres et paisibles, et cultivons la terredu jardin d’Éden avec l’aide du Sei-gneur tout-puissant.

64’. Les sages et les saints transpi-rent Dieu malgré eux, et c’est en celaseulement qu’ils ont de la vertu.« Ainsi ce que nous faisons n’est rien,c’est ce que Dieu fait en nous qui esttout. »

65’. Le saint Nom de Dieu est uneréalité vivante et palpable qui peuttout. C’est un mystère que bien peuont connu ou connaîtront.

66’. C’est par la pureté de la grâceque nous aimantons l’amour divin etque nous incarnons Dieu en nous.

67’. La parole de Dieu humilied’abord notre raison, ensuite ellecommunique secrètement sa lumièreà l’âme avant d’illuminer l’esprit, sinous sommes attentifs et persévérantsdans notre quête sainte.

68’. Notre vierge a conçu sous lesregards du Très-Haut et elle nous adonné un fils qui a vaincu la mort etqui perfectionnera tous ses frères es-tropiés.

69’. Celui qui a vu le Seigneur, quil’a touché et qui l’a goûté, n’a plus nifoi, ni crainte, ni espérance, car lapossession de la vie l’illumine et l’ani-me pleinement dans la certitude ex-périmentale de l’Unique.

70’. Qui a vu la lumière de Dieubriller sur la terre des morts ?

– Qui a vu l’or du Seigneur fécon-der la terre des hommes ?

– Qui a vu le Sauveur très parfait semultiplier dans la terre des vivants ?

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71. Beaucoup ont la nostalgie etl’envie secrète de Dieu et ils en sontprofondément troublés et désolés, carils ne savent pas à qui leur amours’adresse.

71’. C’est l’amour sincère de Dieuet le désir ardent de sa connaissancequi provoquent les conditions de no-tre rencontre et de notre union avecle glorieux vivant.

Et que servirait-il à un homme de ga-gner le monde s’il perdait son âme ?

JÉSUS

En tout et par-dessus tout, repose-toi enDieu, ô mon âme, parce qu’il est le reposéternel des Saints.

IMITATION DE J.-C.

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LIVRE XIX

Oui, dans ces jours-là, je répandrai demon Esprit sur mes serviteurs et sur messervantes, et ils prophétiseront.

JÉSUS

Celui qui est de Dieu entend la parolede Dieu, c’est parce que vous n’êtes pas deDieu que vous ne l’entendez pas.

JÉSUS

NUE VITRÉE

1. Les prophètes nous ont parlé dela substance et de l’essence de Dieu, etnous épluchons leurs textes pour ydécouvrir l’histoire, la morale, la poé-sie ou la divination !

Ô stupide aveuglement des intelli-gents et des savants !

Ô médiocrité satisfaite des croyants !

2. Qui saura piéger la vie du Très-Haut ? Qui saura la mûrir et qui saurala manger afin de devenir comme ellepur, libre et éternel ?

3. Si nous fréquentons les brutes,les méchants, les malins ou les impies,nous deviendrons comme eux. À plusforte raison, si nous fréquentons Dieuet ses amis véritables, nous serons aussifaits à leur image et nous goûterons aubreuvage de vie pure.

4. Les sages et les saints authenti-ques attribuent à Dieu seul le mériteet la louange de tout ce qu’ils font enson NOM.

« Ô parfaite humilité de la connais-sance vraie ! »

LE MIROIR

1’. N’adaptons pas les Écrituressaintes à nos petites pensées, car toutira mal à la fin pour nous. Plions plu-tôt nos désirs à la parole de Dieu afinde jouir de la protection et de l’aidedu Tout-Puissant.

« Si nous nous accrochons aveuglé-ment à nos opinions, comment Dieupourra-t-il nous instruire dans lavie ? »

2’. Ce sont de belles pensées, disentles gens superficiels en feuilletant leLivre, mais ceux qui sont instruitspensent : « Ce sont les serrures et cesont les clefs de la porte de la vie ».

3’. Le Livre parle à l’intuition, àl’amour et à la mémoire profonde, etnon pas à l’intelligence, à la volonté età la raison superficielle des hommes.« Ce que dit le Livre est grand, maisce qu’il induit en chacun de nous estincommensurable. »

4’. La science de la nature mène àla connaissance substantielle, et lascience de Dieu mène à la connaissan-ce essentielle. Celui qui possède cesdeux trésors est héritier du Seigneuréternel et vivant.

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5. La religion et l’initiation trans-mettent un enseignement précieux ;il nous appartient de le ressusciter parnotre foi, de l’animer par notreamour et de le manifester par notreconnaissance.

« Les faux croyants sont mille foisplus repoussants que les brutes impies. »

6. Le Livre peut bien recéler la vé-rité, si nos cœurs n’y participent pasc’est comme un trésor inutile devantlequel tous meurent de faim et desoif.

7. Puisque nous ne supportons pasla vérité simple, nue et parfaite, il fautbien que le Seigneur la pare defeuillages et de fleurs pour nous con-tenter. Seulement il y a aussi mis desépines afin d’éloigner les superficielset les inconstants.

« La couronne du Seigneur peutbien éborgner les imprudents et lesprésomptueux qui se jettent inconsi-dérément à sa tête au lieu d’adorer àses pieds saints et parfaits. »

8. Le Livre confirme les Écrituressaintes comme un enfant dévoué ré-pond pour ses parents bien-aimés.

9. « Plus nous donnerons et plusnous recevrons. » Ainsi l’enrichisse-ment vient de la libre circulation desbiens, et l’appauvrissement vient deleur immobilisation.

10. Celui qui espère s’asseoir aubanquet divin ne doit pas s’étonner dene pas recevoir ici-bas les miettes quicomblent les passants étrangers àl’amour.

6’’. Ne nous attablons pas devantune multitude de mets et de boissonscompliqués ; disposons plutôt un pla-teau avec un mets et un breuvagesimples comme le pain et le vin quicontentèrent nos sages pères.

5’. Que diront les hypocrites de ce-lui qui nomme Jésus-Christ son frèreaîné ?

« Le silence, ensuite la calomnie,puis la persécution s’il leur est permis ;car Dieu les ayant quittés, c’est le dé-mon qui les inspire à présent. »

6’. Ne pensons pas : « Nous devien-drons riches, ensuite nous cherche-rons Dieu ». Mais disons plutôt :« Nous chercherons Dieu, ensuitenous serons riches ».

7’. Si nous sommes pusillanimesdans notre quête et si nous craignonsd’examiner le fondement de toutes leschoses créées, nous ne trouverons etnous ne goûterons jamais Dieu ici-bas.

« Comme nous sommes faibles,tristes et pauvres quand le Seigneur estabsent de nous-mêmes, et commenous voilà animés, réjouis et comblésquand il habite à nouveau dans noscœurs ! »

8’. Dieu s’est fait homme dans lachair d’Adam afin que nous soyonsfait Dieu dans l’or de Christ.

9’. Celui qui aime Dieu et sa créa-tion sera aussi aimé par tous les êtres,car en aimant nous sauverons et nousserons sauvés.

10’. Celui qui maudit les riches etles puissants s’interdit de jamais deve-nir comme eux sous peine d’êtremaudit par lui-même, mais celui quiméprise les pauvres s’est déjà condam-

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LIVRE XIX

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« Ô fidélité de la première et de ladernière heure ! »

11. Qui que nous soyons et quoique nous fassions, gardons l’esprit et lecœur fixés en Dieu afin de ne pasnous perdre dans les ténèbres de cemonde.

12. Celui qui adore Dieu en espritet en acte est assuré de ne pas se trom-per ici-bas et ailleurs.

13. Il n’y a pas d’obstacle infran-chissable pour celui qui cultive labonne volonté en Dieu, car les ter-reurs de la nuit s’évanouissent devantla lumière du Parfait.

14. Si les médiocres peuvent encoregermer, ce ne peut être que par lachaleur de l’amour fraternel. Qui nevoudrait tenter de sauver les plus dés-hérités des humains ?

15. Celui qui reconnaît ses tortsdésarme ses ennemis et les transformeen alliés.

16. Dieu nous recherche bien mal-gré nous quand nous nous cachons delui. Pourquoi ne le rechercherions-nous pas malgré lui quand il se dérobeà nous ?

17. Des légions d’ignorants nous ex-pliquent la sagesse profane. Des nuéesde savants nous imposent la scienceétrangère. Des foules d’intelligents nousdévoilent les secrets de la création. Unemultitude de courageux nous promet lebonheur pour demain. Des millions dedélirants multiplient la folie de tous. Desmilliers de faux prophètes nous décri-vent leurs ténèbres.

né à la solitude de la mort.« Ô comme le don secret lave la

souillure du péché ! »

11’. Faisons en sorte que notrepensée ultime soit toujours en Dieuafin de purifier nos visions pendant lerecueillement de la veille, pendant ce-lui du sommeil et pendant celui de lamort.

12’. Celui qui cherche Dieu va à lasolitude de la nature. Celui qui atrouvé Dieu revient à la société deshommes.

13’. Notre Seigneur qui habite la viene nous abandonnera pas à l’heure dif-ficile de la séparation et du dépouille-ment, pourvu que nous brillions aumoins comme des vers luisants dans lanuit du monde.

14’. Que les sages et que les saintsqui nous ont mis sur la voie de Dieusoient bénis à jamais dans le sein trèspur et très vivant de l’UniqueSplendeur !

15’. Tout ce que nous aimons noussert et nous libère. Tout ce que noushaïssons nous échappe et nous oppri-me à la fin.

16’. Le baptême de l’eau nous déli-vre et nous purifie, mais le baptêmedu Saint-Esprit nous féconde et nousanime pleinement.

17’. Et vous, pauvres révoltés quivous agitez, qui hurlez et qui maudis-sez dans l’exil de la mort, on vousprête du génie et vous n’avez pasmême l’intelligence de rechercher ensilence et avec patience la sortie devotre prison ténébreuse et glacée.

Vous vous heurtez à la surface desmots et des choses et vous lancez inu-tilement des mots et des choses à lasurface du monde.

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18. Et nous continuons tout aba-sourdis de leurs cris et de leurs gesti-culations, à périr dans l’ignorance etdans la peur, dans le doute et dans lahaine, dans la solitude et dans le dé-sespoir, dans l’esclavage et dans la mi-sère, dans la vieillesse et dans lamaladie, car nous avons perdu commeeux la connaissance divine et répudiéla conscience de Dieu, croyant stupi-dement ordonner le chaos avec notreintelligence, avec notre raison et avecnotre volonté dérisoires.

19. C’est la puanteur du péché quinous a menés à la fosse. Mais c’est labénédiction de Dieu qui nous sauverade la mort, et c’est l’amour réchauf-fant du Seigneur qui nous confirmeradans la splendeur de la vie.

20. Il appartient à chacun de cher-cher Christ, de le trouver et de l’hé-berger pour être sauvé, transformé etperfectionné en lui.

21. Les stupides et les ignorantsveulent toujours avoir raison en toutparce qu’ils se fient à eux-mêmes ouaux autres.

Les sages et les saints acceptent aisé-ment d’avoir tort, car ils s’en remet-tent à Dieu qui connaît exactement lefondement de toutes choses.

22. Beaucoup sont remplis de bon-nes intentions envers les saintes Écri-tures, mais ils sont également pleinsd’ignorance en ce qui concerne leursignification essentielle.

23. Les étoiles, la lune et le soleilbrillent sur le monde pendant que lesintelligents et que les savants disputentet délirent sur le Dieu invisible quienvoie la vie et qui la tire à soi.

23’’. L’Esprit de Dieu, en revenantsur lui-même, produit la lumière.

18’. Vous êtes aussi peu perspicacesque votre conseiller le démon, qui ju-gea stupidement sur l’apparence lepremier homme que Dieu lui présen-ta. Vous qui glorifiez journellement lahaine, Dieu vous a déjà retranchés dela terre des vivants et vous vous haïreztoujours plus jusqu’à l’éparpillementfinal.

« Comme la chute des méchants estbrutale et inattendue ! Et commeDieu pardonne à ceux qui reviennentà lui librement ! »

19’. Notre semblable et nous-même formons le même être et ren-fermons la même lumière. C’est unsecret de Dieu que bien peu appro-chent et que quelques élus seulementpossèdent en entier, car les âmes de-meurent distinctes même dans le seinde l’Unique.

20’. C’est l’or céleste que nous de-vons incarner (après nous être débar-rassés de la pourriture du péché), afind’être affermis dans la vie éternelle.

21’. Consultons le Seigneur etobéissons-lui en tout si nous voulonsconserver la vie, la santé, la paix,l’honneur et les biens qu’il nous aconsentis ici-bas.

« Les saints de Dieu rayonnentl’amour pour toutes ses créatures. »

22’. Si nous possédions une simpli-cité et une foi capables d’expérimenterl’invraisemblable, nous pénétrerionsdans le secret des paroles divines etnous retrouverions l’immortalité dujardin de Dieu.

23’. Celui qui est pur, lumineux etvivant ne s’en soucie pas, cependant iléclaire dans l’épaisseur de la nuit.

« Être et l’oublier. »

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24. Quand nous aurons saisi le Sei-gneur par sa chevelure dorée, quand ilaura transfiguré en palais notre misé-rable chaumière, quand il sera devenunotre compagnon victorieux et indé-fectible, alors nous bénirons en con-naissance de cause les Écritures saintesde toutes les nations et nous loueronsDieu et son œuvre sans livres et sansinstructeurs.

25. Toute la création nous est offer-te par Dieu ; il suffit que nous choisis-sions et que nous semions pourrécolter en abondance, soit les œuvresde vie, soit les œuvres de mort.

26. La terre est noire et va devenirencore plus noire, ensuite elle blanchi-ra peu à peu et les astres reparaîtront,les étoiles innombrables, la lune pureet blanche et le soleil vivant et doré,qui seront les signes de l’incarnationtriomphant sur la mort.

27. Devenons bienveillants et cour-tois avec nos prochains et envoyons debonnes pensées même à nos ennemis,afin qu’ils se convertissent à Dieudans leur cœur. Car les malédictionsne peuvent que les enfoncer dansleurs opinions et dans leurs hainesobscures.

Gardons-nous d’eux cependant tantque leur méchanceté n’est pas éteinte.

28. Ô dérision ! le Seigneur nous adonné le Livre en premier, et lesétrangers le reçoivent avant nous, carnous croyant intelligents dans le mon-de, nous sommes devenus stupides de-vant Dieu.

28’’. Qui se lavera dans le feu etdans l’eau afin de redevenir pur etblanc comme le sel de la vie ?

24’. Il est aisé de reprendre les pé-cheurs, de fustiger les hypocrites etd’assommer les impies, mais il est dif-ficile de les convertir par l’exemple etde les sauver par l’amour, quand on neconnaît pas visiblement l’unité dont ilssont issus et où ils retourneront.

« Celui qui connaît le mystère deDieu aime naturellement son pro-chain sans hésitation et sans effort. »

25’. Partout des savants qui éplu-chent les saintes Écritures, partout desintelligents qui profanent les mystèresde Dieu, et pas un saint qui purifie lecorps terrestre, et pas un sage qui ac-complisse l’incarnation divine.

26’. C’est la main de l’homme quidispose la terre, mais c’est la naturequi opère et c’est Dieu qui anime.

« Si nous aimons et si nous bénis-sons constamment Dieu et sa création,celui-ci nous aimera et nous béniraaussi toujours à travers elle. »

27’. Les méchants viennent de no-tre manque de bonté, les pauvresviennent de notre manque de charité,les incroyants viennent de notre man-que de foi, les révoltés viennent denotre manque d’obéissance, et ainsipour tout le reste. Voilà pourquoic’est toujours notre faute et jamaiscelle des autres, contrairement à ceque nous croyons communément.

28’. Mieux nous connaîtrons notreindignité et plus nous serons épou-vantés par l’immensité de la miséri-corde du Seigneur et par la grandeurdu don qu’il nous accorde.

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29. Si Dieu est mal servi, éloignons-nous des mauvais serviteurs, mais nerejetons pas le Seigneur comme fontles ignorants qui jugent grossière-ment du dedans sur les apparences dudehors.

30. Nous devons nous efforcerd’imiter Dieu qui ne contraint rien nipersonne au nom de sa vérité et de sajustice, mais qui mûrit tout patiem-ment par la douceur de sa grâce et deson amour.

31. La sagesse des hommes n’est pasla sagesse de Dieu, car l’une regarde ledehors tandis que l’autre considère lededans.

32. Ne condamnons et ne repous-sons pas les égarés, car il n’y a paslongtemps encore que nous étionsparmi eux. Prions plutôt afin qu’ilsviennent avec nous par la grâce déli-vrante et par l’amour unissant duTrès-Haut.

33. La grâce, l’amour et la foi en-gendrent les œuvres vivantes ; quandils disparaissent, le devoir, la loi et lacontrainte font les œuvres mortes.

34. Si nous bénissons Dieu et sacréation, la vie s’ouvrira à nous etnous recevra dans son sein. Si nousmaudissons tout, la vie se fermera ànous et nous demeurerons abandon-nés dans la mort.

35. Qui ira jusqu’au bout de la pa-role du Seigneur ? Qui pénétrera lavérité lumineuse des écrits saints ?Qui pratiquera la science divine sur laterre ? Qui entrera vivant dans leroyaume de l’éternité ?

36. Si nous possédons la grâce etl’amour et si nous les pratiquons en-vers tous, nous pouvons ignorer la loi

29’. Celui qui se sent libre et richeen Dieu ne se désole plus de sa pau-vreté ni de l’esclavage de ce monde,car il goûte déjà les arrhes de la vieéternelle.

« Enivrante promesse ! Incroyabledonation ! »

30’. La bonne volonté en Dieu nousdélivre des contraintes du monde, carelle nous permet d’entendre l’ensei-gnement du Seigneur et elle suscitel’action de sa Providence cachée.

31’. L’eau vient du corps et le corpssemblablement vient de l’eau et cesdeux s’unissent dans la gloire du Sau-veur très parfait.

32’. Quand le Seigneur nous visi-te, nous voilà comme des dieux illu-minés, mais quand il nous quitte, nousvoilà comme des bêtes stupides. Quipeut prévoir le moment de sa venue,et qui peut prédire le temps de sondépart ?

33’. Nos désirs sont dix mille cho-ses éparpillées et mortes ; la volontéde Dieu est une seule chose concen-trée et vivante.

34’. Nos saints maîtres spirituelssont les instruments de la bénédictionde Dieu. Honorons-les et prions-lesdans le Seigneur afin qu’ils nous mè-nent jusqu’à la sainte lumière de Dieuqui nous fait tant défaut ici-bas.

35’. Seigneur, nous baisons ta terresanctifiée, nous semons ton cœur ca-ché et nous recueillons précieusementta gloire incomparable qui nous faitvivre éternellement.

36’. La prière et la louange quimontent vers Dieu retombent surnous en bénédictions multipliées,

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et le devoir, mais si nous ne vivons pasencore en Dieu, la loi et le devoir doi-vent nous guider comme la canne dureet sèche guide les pas de l’aveugle.

37. Un seul verset éclairera celui-cialors qu’un autre ne verra rien danstout le Livre.

« Il n’y a pas de pourquoi ni decomment pour cela qui EST. »

38. Soyons ceux qui ne se dé-brouillent pas, mais qui ont foi dans leDieu qui ordonne le chaos.

– Soyons ceux qui n’exigent rien,mais qui cherchent la vie éternelle.

– Soyons ceux qui ne s’emparentpas, mais qui prient celui qui comblede bénédictions.

– Soyons ceux qui n’envient pas,mais qui se réjouissent des dons duDieu d’amour.

– Soyons ceux qui ne s’agitent pas,mais qui œuvrent avec le Dieu de ré-surrection.

– Soyons ceux qui ne condamnentpas, mais qui demandent pardon àDieu pour tous.

– Soyons ceux qui n’entassent pas,mais qui imitent le Dieu de charité.

– Soyons ceux qui ne se battentpas, mais qui patientent avec le Dieuqui sépare et qui unit.

– Soyons ceux qui ne tuent pas,mais qui manifestent la vie de Dieu enunissant le ciel et la terre.

39. Examinons en quoi les autresont raison et en quoi nous avons tort.Ainsi l’accord se fera aisément parl’approchement des semblables et parl’éloignement des contraires.

40. Les hypocrites, les orgueilleuxet les méchants se détruisent mutuel-lement et blasphèment le verbe deDieu, soit en bénissant le crime, soiten maudissant l’amour, car ceux quise sont enflés vont être vidés par latempête, et ceux qui se sont endurcis

comme les bonnes pensées que nousenvoyons aux vivants et aux disparus,nous reviennent en dons inattendus.

37’. Comme la parole du Seigneurfait germer le croyant et comme elleendurcit l’impie !

« Ô profondeur, ô mystère, ô juge-ment secret du Parfait ! »

38’. Les ingrats et les impies ne sontpas auprès de Dieu, mais les flatteurset les hypocrites non plus.

– Les débauchés et les paresseux nesont pas auprès de Dieu, mais les mo-ralistes et les travailleurs non plus.

– Les ignorants et les stupides nesont pas auprès de Dieu, mais les sa-vants et les intelligents non plus.

– Les révoltés et les blasphémateursne sont pas auprès de Dieu, mais lesrésignés et les récitants non plus.

– Les jouisseurs et les prodigues nesont pas auprès de Dieu, mais les re-foulés et les économes non plus.

– Les méchants et les furieux nesont pas auprès de Dieu, mais les bienintentionnés et les pleurnicheurs nonplus.

– Les justes et les connaisseurs sontauprès de Dieu, mais les charitables etles simples le sont aussi, et par-dessustout, ceux qui ont la bonne volontéen Dieu.

39’. Tout ce que nous pensons,nommons et faisons prend corps et seprécipite vers nous. Faisons donc bienattention à nos pensées, à nos paroleset à nos actions, afin de ne pas créernotre propre malheur sans le savoir.

40’. Le Seigneur n’abandonne pasles siens, ceux qui l’aiment dans leurcœur et sont soumis à la sagesse ca-chée. Le filet du malheur et de l’ex-termination ne se refermera pas sureux, car l’humilité de leur amour etde leur connaissance passera même à

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vont être écrasés sous la meule. Fauxfrères contre frères ennemis. Faux dé-vots contre dévots de science morte.

41. Beaucoup veulent faire croirequ’ils en savent plus que quiconquesur les mystères de Dieu en citant àtort et à travers les magnifiques paro-les des prophètes et des sages, et en lesinterprétant selon leurs misérablespensées du moment.

42. Ainsi l’un moralise, et l’autreémascule. Celui-ci dissèque, et celui-là empaille ; et tous ressemblent à despingouins qui expliqueraient l’Écritu-re sainte à d’autres pingouins.

43. Tout ce que nous demanderonsavec foi et persévérance se réalisera unjour devant nos yeux ici-bas.

44. Faisons tout pour plaire à Dieuet supportons patiemment les juge-ments aveugles du monde, sans défi etsans justification profane.

45. Ô comme la bonne pensée, labonne parole et la bonne action effa-cent le péché du monde !

Ô comme la louange, la prière et lacharité en Dieu délivrent l’âme ducroyant !

46. Quel sera le ridicule de tousceux qui nous auront expliqué la pa-role de Dieu sans l’avoir compriseeux-mêmes ? Et quelle sera leur assu-rance devant l’évidence manifestée audernier jour ?

47. Les incroyants nous ont nommé« homme heureux », car l’amour duSeigneur nous a fait luire même de-vant les aveugles !

travers les mailles resserrées de lamort.

« Comme notre amour pour le Sei-gneur est misérable, et combien notrefoi en sa Providence est nulle ! »

41’. Ô dérision : ils se battent avecla lumière des paroles saintes et sages,et cependant ils croupissent dans lesténèbres.

Ô cruauté : ils s’assomment à coupsde sentences de vie, et ils pourrissenttoujours plus dans le fumier ; car lessourds nous font à présent la leçon, etles aveugles nous montrent la voiesainte !

42’. C’est la pratique de la parole etde la science de Dieu qui nous sauve-ra de la mort, et non pas nos bonnesintentions, nos belles paroles ou nosgrands travaux.

43’. Surveillons donc attentivementtout ce qui entre et tout ce qui sortafin de ne pas être pris au piège desapparences trompeuses de ce monde.

44’. Le Livre sera encore neuf etprésent quand toutes les orgueilleusesproductions du monde seront retour-nées au néant.

45’. Celui qui nous a donné l’êtrepeut aussi tout nous reprendre et toutnous redonner.

Qui peut croire cela dans son cœuravant de l’avoir vu avec ses yeux ?

46’. Celui qui a semé le bon grainattend avec confiance le temps de lamoisson. (Ne croyons pas pénétreraisément la parole inspirée de Dieu sielle-même ne nous a pas première-ment pénétrés.)

47’. Le temple du Seigneur, c’est sagrâce dans notre cœur ; et le sacrifice,c’est son amour pour nous et c’est no-tre amour pour lui.

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48. On voudra nous affilier à deséglises, à des sectes ou à des sociétéssecrètes pour expliquer l’inexplicable ;car même les croyants ne croient plusque Dieu soit encore capable de parlerdirectement à ses enfants.

49. La sagesse de Dieu, c’est la li-berté et l’abondance de la vie offertegratuitement aux hommes simples etdroits.

La sagesse du monde, c’est le bruitet la vanité des mots creux avec les-quels les aveugles se rassurent dansleur nuit.

50. Il vaudrait mieux ne jamais êtrené plutôt que mépriser la vie qui nousa été donnée par Dieu et que nousavons stupidement obscurcie.

51. Pas un sou et la réprobation detous pour la vérité nue.

L’argent et l’aide du monde entierpour le mensonge déguisé.

52. Les brutes procurent au moinsle repos de l’esprit, tandis que les hy-pocrites détruisent la foi, et les déli-rants communiquent la folie dudémon. Heureux celui qui trouve uncroyant de Dieu et qui s’entretient del’Unique avec lui ; et bienheureuxcelui qui arrive jusqu’à un saint deDieu et qui l’écoute parler du Sei-gneur d’amour.

Très heureux surtout celui qui dé-couvre un sage de Dieu et qui de-meure dans son silence divin.

53. Satan est là pour perdre les mé-chants, mais il est là également pourrenvoyer à Dieu les âmes éclairées parl’amour et par la connaissance.

48’. Nous ne cherchons ni esclaves,ni sectateurs, ni ouailles, nous cher-chons des hommes et des femmes ca-pables de vivre saintement et librementen Dieu. Car le temps des troupeauxest passé et celui de la liberté arrive.

49’. L’athée pense survivre par sontravail et par son intelligence.

Le religieux croit se sauver par sonespérance et par sa résignation.

Un sage ou deux à peine par siècleopèrent le miracle de Dieu ici-bas etentrent vivants dans l’éternité.

(Nous exagérons leur nombre àdessein.)

50’. La raison de Dieu est au-delàde l’absurde, la raison des hommesdemeure toujours en deçà.

51’. Être comblé par Dieu et vivreignoré du monde, et non pas, êtrecomblé par le monde et vivre ignoréde Dieu.

52’. Seigneur, apprends-nous l’hu-milité de ta sainte quête, mets-nousun poids pesant sur le dos et de la ter-re dans la bouche jusqu’à ce que nousconsidérions la souche d’où nousavons été pris, et jusqu’à ce que ta bé-nédiction nous délivre de la puanteurdu péché et de l’obscurité de la mort.

Seigneur, par compassion, fais quenous nous taisions et que nous n’ex-pliquions rien profanement et vaine-ment à personne.

53’. Il n’y a rien d’obscur ni de ca-ché dans l’amour de Dieu, mais danssa science, tout est profondeur etmystère.

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54. Savons-nous qui est ce petit en-fant qui meurt présentement devantnous de la peste ?

N’est-ce pas l’affameur ancien quifit périr de misère un quart de laville ?

Qui juge ici la justice de Dieu avecla vue perçante d’une taupe ?

Qui condamne la sagesse du Très-Haut avec l’assurance inébranlabled’une bûche ?

55. Ô comme le malin est subtil,comme il est raisonneur et comme ilest bien renseigné sur le monde !

Ô comme le trompeur se déguise,comme il s’insinue et comme il esthabile pour piéger les créatures deDieu !

56. Tentateur bien nommé, commetu nous éprouves dans la fournaise del’envie et de l’orgueil !

Tu dis « MOI », mais nous répon-dons « DIEU ».

Ô ennemi, qui nous sauvera duvertige de ta face enténébrée, si cen’est l’amour de notre Seigneur res-plendissant et très pur ?

57. Celui qui poursuit les choses dumonde est bien déçu à la fin de sacourse, mais celui qui ne cherche riendessèche dans sa triste médiocrité.

58. Confions-nous au Seigneur quieffacera notre peine et qui multiplieranotre joie, et ne nous confions pas aumonde qui enviera notre joie et quirepoussera notre peine.

59. Après que tout sera consumé, lagrâce, la justice, la simplicité, l’obéis-sance, le pardon et l’amour germerontà nouveau et notre Dieu reposera vi-siblement dans ses saints, et tous lessauvés se donneront le baiser de paixsur une terre blanchie et réconciliéepar la résurrection.

54’. Ô malheur ! les aveugles sesont érigés en juges sévères, et lessourds sont devenus des exécuteursimpitoyables. Aussi la foi et la charitése sont éloignées de tous, et le mal-heur et la confusion culminent à pré-sent dans un monde défiguré par lepéché, par la haine et par la peur.

« Qui peut croire fermement dansla protection de l’Unique ? Et quipeut espérer follement son don trèssaint ? »

55’. Soyons des aimants de vie etnon des aimants de mort et sachonsque tout ce que nous pensons prendcorps en nous et autour de nous ets’alimente de nos paroles et de nosactes.

56’. Faisons donc bien attention àce que nous pensons et à ce que nousdisons, car si c’est le bien, le bien pa-raîtra, et si c’est le mal, le mal viendrasemblablement.

« Il n’y a que l’amour de Dieu quinous comble et nous satisfasse vrai-ment. Tout le reste nous déçoit etnous ennuie rapidement. Mais c’estbien aussi sa sainte science qui noussauve de la mort ici-bas. »

57’. Celui qui cherche inlassable-ment Dieu et sa vérité, a une chancede les trouver ici-bas et la sainte assu-rance de les approcher dans le ciel.

58’. Si nous aimons Dieu dansl’humanité et dans la nature, Dieunous aimera aussi dans les hommes età travers toute sa création.

59’. Le Livre pourrait s’étendre àl’infini ; il suffit qu’il nous ait faittoucher la racine sacrée du commen-cement et entrevoir la sainte lumièredu Parfait, car le Seigneur en person-ne sera le vivant mot de la fin pour sessages et pour ses saints.

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60. Le monde essentiel et substan-tiel sera séparé du monde excrémen-tiel et le premier sera glorifié avec lessaints de Dieu, alors que le secondsera rejeté avec les rebelles et les mé-chants.

61. Nous ne trouverons Dieu ni parles spéculations de l’intelligence ni parle travail de nos mains. Nous trouve-rons Dieu uniquement en imitantDieu, car l’ensemencement de notremort prépare la moisson de notre vie.

62. Notre raison, notre courage etnotre travail sont impuissants à nousouvrir les portes de la vie si la béné-diction et l’inspiration divines ne lesaccompagnent pas.

63. Pourquoi travailler durement etpourquoi combattre férocement pourobtenir l’ombre de la vie, alors que leSeigneur nous offre généreusement laréalité divine qui ne s’épuise jamais ?

64. Il est bon d’offrir un présent aumaître spirituel, mais quel est le disci-ple intelligent qui enverra une bonnepensée d’amour ?

65. Soyons comme des orphelinsqui cherchent fiévreusement leur Sei-gneur le jour et la nuit, et puis deve-nons comme des outres vides quiattendent d’être emplies du nectar descieux.

66. Nous sommes tombés dans lafosse d’immondices et nous avonsavalé l’ordure ténébreuse.

Qui nous délivrera à présent de lapuanteur du péché qui nous submer-ge de toutes parts ?

Qui nous guérira du poison viru-lent qui ronge nos cœurs et qui éteintnotre esprit ?

Qui séparera la sanie de la chair duDieu vivant ?

60’. Dans le commencement cré-pusculaire de la fin, les étoiles serontrassemblées pour former avec le soleil,la lune et les saints, la terre des vivantsfécondée de Dieu ; et ce sera ensuitele milieu ténébreux de la fin.

61’. Puis la lumière reviendra peu àpeu et la reine et le roi du ciel paraî-tront dans la splendeur divine, et cesera la fin éclatante de la fin, annoncéeet bénie par les prophètes du SeigneurDieu.

62’. Le Seigneur ouvre l’entende-ment de celui qui est docile à sa voixet tout lui réussit sans effort, mais ilaveugle l’insensé qui n’écoute que sonpropre conseil et il le mène à sa perte.

63’. Ne force pas la Désirée, monami, car si elle doit venir à toi elle semanifestera par elle-même.

Le Seigneur sait ce qu’il fait et toi,tu l’ignores encore.

64’. Celui qui bénit dans son cœurDieu et ses saints, fait briller visible-ment une parcelle du vêtement del’Unique.

65’. On pardonne tout à un vivant,excepté d’être présent parmi les ago-nisants de ce monde.

« Ô sacrifice très saint des fils del’Unique ! »

66’. Ô Seigneur miraculeux, ouvrenos cœurs à ta sainte rosée et viensnous habiter à nouveau dans la splen-deur première, sinon nous sommesperdus à jamais et nul ne compatira ànotre plainte désolée ici-bas.

« Lave-nous, pluie des cieux, etensemence-nous, soleil glorieux. »

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67. C’est bien notre présomptionimbécile qui nous empêche de recon-naître l’œuvre grandiose du Seigneurde vie et de lumière, et c’est bien no-tre attentive et sainte humilité quinous permet de la découvrir dans lemonde.

68. Le péché et la chute, c’est avoirmangé le fruit empoisonné de l’arbredouble, c’est avoir absorbé la substan-ce vivante avec la crasse morte et c’estcontinuer à le faire.

67’. Nous admirerons première-ment les œuvres des hommes pendantnotre sommeil ; ensuite, nous admire-rons les œuvres de la nature quandnous commencerons à voir clair. En-fin, nous admirerons celles de Dieuquand nous serons tout à fait éveillés.

68’. La régénération et la rédemp-tion, c’est découvrir et c’est manger lefruit pur de l’arbre unique qui chasse-ra hors de nous la puanteur, l’obscuri-té et l’inertie fatale de la mort.

Il y aura une réunion de sauvés commel’a dit IEVE.

JOËL

Cherchez Dieu, vous tous humbles dupays qui avez pratiqué sa loi. Recherchezla justice, recherchez l’humilité. Peut-êtreserez-vous à l’abri au jour de la colère deDieu.

SOPHONIE

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LIVRE XX

On te jeta par dégoût de toi sur la facedes champs le jour de ta naissance.

ÉZÉCHIEL

Si tu sépares ce qui est précieux de cequi est vil.

JÉRÉMIE

VÊTE RUINE

1. Celui qui ne perçoit que l’enve-loppe des êtres et des choses, est sépa-ré de l’unité essentielle et substantiellede Dieu jusqu’à ce que sa cécité cessedans la naissance de la lumière duSauveur.

2. Les saintes Écritures sont aucomplet depuis leur commencement,et chaque nouveau livre révélé ne faitque les confirmer sans rien ajouter etsans rien retrancher au mystère de l’es-prit incarné qui fait leur fondementsacré.

3. Qui peut dire ceci sans blasphé-mer et qui peut l’entendre sans êtrescandalisé ? Nos sacrifices et nos cri-mes sont également illusoires devantDieu. Nos bénédictions et nos malé-dictions sont pareillement vaines de-vant sa grandeur.

4. Nos pensées d’amour ou de hai-ne sont tout à fait dérisoires devant sasplendeur ; seuls notre repos et notrebonne volonté en lui sont agréés parl’Unique.

LE SEL

1’. C’est la pureté de la substancede la Mère qui nous permettrad’incarner la splendeur de l’essencedu Père et de devenir ainsi vrais fils deDieu pour l’éternité.

2’. Apprends-nous à t’entendre et àt’obéir.

Apprends-nous à t’aimer et àt’imiter.

Apprends-nous à te recevoir et à temûrir.

Apprends-nous à te conserver et àte multiplier, ô Seigneur de la vieimpérissable !

3’. Pourquoi tenter d’avancer etpourquoi craindre de reculer ? Pour-quoi s’efforcer à monter et pourquoiredouter de tomber ? Puisqu’il suffitque la grâce de l’Unique nous dénudedu péché vénéneux et que son amournous vête de la splendeur dorée.

4’. Suffit-il pas de notre bonne vo-lonté du cœur envers le Seigneur etenvers sa création pour être pardonnéde la faute imbécile et pour être sauvéde la mort de l’immonde à la fin destemps ?

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5. Car même notre amour pour leSeigneur n’est que le reflet de sa gloireet il ne nous appartient pas en propre,tandis que l’obéissance et l’acceptationsont les offrandes acceptables d’uncœur enseveli dans la mort et brisé parl’exil.

6. Nous sommes tous indignes de re-cevoir la parole de Dieu. Aussi n’omet-il pas de nous le rappeler miséricordieu-sement afin que nous n’oubliions jamaisl’humilité de la créature et la gloire ducréateur.

7. Comme je demandais un jour àmon Seigneur : « Que dois-je fairepour te plaire ? », il me répondit :« Rien, surtout rien, afin que je puisset’arroser en toute tranquillité et afinque je puisse te mûrir en toutesécurité ».

8. Il y a deux façons de sortir detoute chose, soit par le haut, soit parle bas. Celui qui sort du monde par lehaut est saint et sauvé. Celui qui ensort par le bas est fou et damné.

9. Comme le singe qui demeureprisonnier de la calebasse, la mainobstinément refermée sur l’appât, ilsuffit aussi pour nous de lâcher la poi-gnée de boue que nous étreignonsstupidement dans ce monde pour êtrerendus à notre liberté première. Ce-pendant, tous se moquent des singes,et nul n’entrevoit sa propre cupidité.

10. Qui voudrait encore disputeravec des créatures ignorantes quandDieu nous entretient si merveilleuse-ment dans nos cœurs ?

11. Ô musique des musiques !Ô parfum des parfums !Ô saveur des saveurs !

5’. Apprends-nous, ô Très-Pur, ànous conduire selon ta volonté sainteet donne-nous l’intelligence de tonenseignement sublime ainsi que lacompréhension de ton œuvre sacrée.

6’. Si le monde repousse nos travauxet nos dons, tournons-nous vers Dieuet offrons-lui notre silence attentif etnotre nullité reposée qui seront certai-nement mieux accueillis et mieux ap-préciés par l’Unique Connaisseur.

7’. Nous cesserons nos ablutionsquand nous reluirons de pureté etc’est alors que le soleil de Dieu nousfécondera pleinement, car c’est uncœur virginal et léger que nous offri-rons au Seigneur, et c’est un cœur en-semencé et dense qu’il nous donneraen échange.

8’. Nous l’espérerons afin d’être es-pérés. Nous le chercherons afin d’êtrecherchés. Nous le trouverons afind’être trouvés. Nous reposerons danssa paix afin d’être unifiés en lui.

9’. Mon Seigneur me demanda unefois : « Que m’apporteras-tu au jourdu jugement ? » et je répondis : « Toidans ton secret en moi ». Alors il dit :« C’est bien. Va donc, germe, mûriset porte du fruit pour ma moisson » etje pleurai amèrement d’être encorerecouvert par la boue de la terreétrangère.

10’. Ordonner la boue du mondeest un pis-aller ; en sortir, voilà l’intel-ligence !

11’. La science des hommes organi-se la fosse de la mort, mais la sciencede Dieu nous en délivre pour tou-jours.

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12. Comment se détendra-t-il leressort qui n’a pas été bandé ? Et com-ment rencontrera-t-il en lui-mêmeson Seigneur celui qui ne l’a pas cher-ché follement dans le monde ?

13. Nous prierons afin d’apprendreà louer, et nous louerons afin d’ap-prendre à nous taire devant lui.

14. Celui-ci nous explique l’incar-nation de Dieu en détail, sans mêmeconnaître la nature virginale de lasainte Mère ; celui-là nous démontrele mystère du Christ, sans même con-naître la vertu du soleil qui l’éclaire.

15. Ainsi trop de savants nous as-somment de leur science, alors qu’ilsn’entendent rien, qu’ils ne voient rienet qu’ils ne goûtent rien de l’uniquevérité, car leur connaissance de Dieuest intellectuelle et livresque, au lieud’être expérimentale et vécue.

16. Un jour rentrant dans le mondeaprès un entretien avec mon Sei-gneur, j’eus une nausée subite etj’éprouvai une tristesse affreuse. Ainsije connus que ma grande douleurcommençait ici-bas, alors que je lacroyais finie.

17. Nous croirons faire un sacrificeen renonçant au monde pour noustourner vers Dieu. Ensuite, nouscomprendrons que c’est le Seigneurqui se sacrifie en se tournant versnous.

18. Comment croire en Dieu dansce monde absurde quand on n’a pasvu luire la lumière du Parfait ?

12’. Le jugement de Dieu n’est pasle jugement de l’homme, et ce quel’un exalte l’autre le méprise.

13’. « Quand vous vous aimerezcomme je vous aime, vous serez unavec moi », dit le Seigneur de l’unitéde l’amour.

14’. À la fin, les huissiers sont venuset ils ont chassé tous ceux qui faisaientantichambre dans la maison du Très-Haut, mais j’ai continué d’attendresur les marches de son perron jusqu’àce que le sommeil soit venu calmermon désespoir et voiler ma solitude.

15’. Et c’est là qu’il m’a trouvé etqu’il m’a pris dans ses bras pour meconsoler, et quand je me suis éveilléj’étais dans son propre lit. Lui me sou-riait comme une mère attentive etheureuse qui a retrouvé son enfantperdu.

16’. Quand nous aurons trouvé leSeigneur au-dedans de notre cœur,peut-être se fera-t-il voir aussi au-dehors dans le monde ?

Ô rareté insigne ! Ô confiancesuprême ! Ô épreuve terrifiante dudon total !

Combien ont pu supporter sansmourir ta présence visible et ta splen-deur incarnée ?

17’. « Nous ne choisissons pasDieu, c’est lui qui nous choisit. » Ennous tenant en repos et en demeurantattentifs, peut-être l’entendrons-nouset peut-être le verrons-nous un jourici-bas ?

18’. Ô miséricorde infinie de la foiaveugle ! Ô sécurité étonnante del’amour divin !

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19. Il n’y a ni compétitions, ni ju-rys, ni examens, ni prix, ni médailles,ni diplômes qui comptent dans laquête du Très-Haut.

20. Seulement un cœur brisé dontle Seigneur sépare doucement la véri-té du mensonge, afin de venir l’habi-ter dans toute sa gloire retrouvée.

21. La meilleure voie vers Dieu,c’est la plus grande attention dans leplus grand abandon, après la quêtelongue et ardue dans les ténèbres de lafoi.

22. Nous nous passerons aisémentdu monde extérieur le jour où nousne pourrons plus nous passer du Sei-gneur intérieur.

23. Si le monde se révèle à nouscomme une planche pourrie, appuyons-nous sur le Seigneur qui ne se dérobejamais quand un bien-aimé vient re-poser sur son sein.

24. La meilleure façon de servirDieu, c’est être pour les autres hom-mes comme un poteau indicateur quimontre le chemin de l’UniqueSplendeur.

25. Contempler son Seigneur etorganiser le monde, c’est impossible.Il faut choisir au commencement afinde ne pas hésiter à la fin.

26. Celui qui aura approché sonSeigneur ici-bas dira : « Ma vie a étéune fête perpétuelle » et les autresajouteront : « C’était un saint », aprèsavoir craché sur lui. Quant au sagepossesseur de l’unité de l’Unique,bien peu le reconnaîtront sous sonenveloppe mortelle.

19’. Ce sont les fainéants et les bé-nis de Dieu qui gagneront le célesteenjeu, et non les travailleurs et les in-telligents de ce monde.

20’. Celui qui tient les yeux fixéssur son Seigneur avance d’un pas égalà travers l’or et à travers la boue de lacréation mélangée.

21’. Comme il est difficile de re-trouver la joie de son Seigneur quandon a sollicité le monde et quand on areçu en paiement ses fleurs ou sescrachats !

22’. Deux choses nous désolent :notre éloignement du Seigneur et no-tre stupidité devant sa création, maisune troisième nous épouvante : lacrasse qui nous masque la lumière duParfait.

23’. Nous pourrons d’autant plusaimer les hommes que nous ne leurdemanderons rien, et nous pourronsd’autant mieux aimer notre Seigneurque nous lui demanderons tout.

24’. Comme la présence du Sei-gneur est merveilleuse, et comme sonabsence est terrible !

Compagnon très secret. Compa-gnie très sainte. Accompagné trèsaimé.

25’. Ni les joies ni les douleurs dece monde ne doivent nous faireoublier le refuge de l’unique candeur.

26’. Les fainéants de Dieu reçoi-vent tout des mains de leur Seigneur,alors que les travailleurs du mondepeinent durement pour manquer detout ici-bas.

« Ces fainéants peuvent travaillercomme les travailleurs, mais quel tra-vailleur pourrait fainéanter commeces fainéants ? »

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27. Ayant repoussé leur Seigneur,ils se sont plongés dans l’horreur pouroublier leur chagrin, mais ils n’ont faitque le décupler. Qui leur rendra àprésent la paix du Parfait ?

28. Le Seigneur ne nous a pas don-né des recettes pour nous débrouillerdans la boue du monde, mais il nous afait voir comment nous pouvons ensortir tout entiers.

29. Le saint n’est ni distant, ni im-portant, ni supérieur avec personne,mais il est véridique avec tous, et c’estpour cela qu’il fait enrager les hypo-crites et les médiocres.

30. Combien, parmi les meilleurs,ont été éloignés de Dieu par la mé-diocrité de ceux qui enseignent sonsalut ! Quelle sera la confusion deségarés qui auront rejeté le Seigneur àcause des mauvais serviteurs ! Maisquel sera le sort des serviteurs médio-cres qui auront fait obstacle aux hom-mes de bonne volonté !

31. La mort nous fauche inopiné-ment et elle nous ratisse en un clind’œil, et voilà tous nos petits soucis ettoutes nos petites pensées volatiliséesdans l’instant.

Oh ! qui aura l’intelligence dechercher assidûment son Seigneur ici-bas afin d’obtenir la victoire de la vie ?

32. Ô croyants épars sur la terre,vous ressusciterez et vous vous em-brasserez un jour au nom de Dieu enpleurant de joie, comme des frères etcomme des sœurs qui se retrouventdans le lieu de leur naissance, et voushabiterez la pureté où il n’y a pas demort.

27’. Comment l’amour de Dieu etdes saints pourrait-il se détournerd’un être, si défiguré soit-il par lachute ? Satan lui-même n’est-il passusceptible de rejoindre son Seigneurs’il le désire une fois ?

28’. Celui qui contemple son Sei-gneur peut rire franchement de soi-même après en avoir longtemps pleu-ré. Celui-là n’a plus rien à redouter dela misère ni rien à espérer de la riches-se du monde.

29’. Quelques-uns ont persévérédans l’amour de leur Seigneur au mi-lieu des chagrins et des douleurs, maiscombien se sont souvenus de lui par-mi les joies et les biens de ce monde ?

30’. N’importe quel fils de Dieu,s’il en recevait l’ordre, révélerait le se-cret de l’Unique, et toute la créationrevivrait dans la splendeur première.L’insuffisance des médiocres et la ma-lice des méchants s’y opposent seules,mais le Seigneur du centre connaîtl’heure du jugement.

31’. Ne nous endormons pas sur leLivre, mettons aussi la main à la résur-rection et à la transfiguration du mon-de enténébré ; ainsi nous aurons la vieimmortelle et pure du commence-ment qui comble les enfants de Dieu.

32’. Aie de l’intelligence, et la lu-mière illuminera ta voie.

Aie de la pureté, et le Très-Hautensemencera ton champ.

Aie de la patience, et ta terre pro-duira le salut.

Aie de la simplicité, et le ciel multi-pliera ta vertu.

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33. Entrons dans le repos et éloignons-nous des affaires du monde, car c’estle seul moyen pour obtenir le loisir etla paix indispensables à la quête deDieu qui nous fera beaux, riches, glo-rieux, puissants et immortels, quandnous aurons trouvé l’unique trésor.

34. Ce que nous paraissons auxyeux du monde importe peu, c’est ceque nous sommes devant le Seigneurde vérité qui compte uniquement.

« Les insultes et les crachats des mé-chants n’ajouteront rien au vêtementde boue qui nous couvre, comme ilsne retrancheront rien au noyau de lu-mière qui nous habite. »

35. Pas une pensée, pas un regard,pas un mot, pas un geste pour le mal ;ainsi il ne prendra corps et vie ni ennous ni autour de nous, et s’il paraîtpar l’effet de la faute antique, nouspenserons le bien, nous verrons lebien, nous nommerons le bien etnous accomplirons le bien, afin que lalumière de vie nous envahisse et sub-siste seule en nous et autour de nous.

36. Les travaux nécessaires à l’en-tretien de nos vies sont peu de chosepour ceux qui pensent à Dieu plusqu’au travail de leurs mains.

« La délivrance de la malédiction dela mort vole vers celui qui prie sonSeigneur avec amour et avec dépas-sement. »

37. Que les intelligents et que lessavants du monde ne se vexent pass’ils demeurent à la porte du Livreavec toute leur intelligence et avectout leur savoir, et qu’ils nous pardon-nent ce qui leur paraît obscur, carnous ne désirons ni les convaincre niles instruire malgré eux.

34’’. MARANATHA.Il vient certainement.

33’. Aie du cœur, et tu posséderasle trésor des enfants de Dieu.

Aie de la sobriété, et tu nagerasdans la richesse qui ne tarit jamais.

Aie la foi, et le Seigneur lui-mêmetravaillera pour toi.

34’. Les intelligents du monde nousrailleront et ils nous couvriront d’in-jures à cause de la parole du Seigneurde vie, mais il suffit pour notre joiequ’un cœur simple et avisé entende etpratique ici-bas la voie de Dieu avantle temps du grand jugement qui con-sumera toute crasse et qui sépareratoute fèce du corps glorieux.

35’. Attachons les bonnes parolesautour de notre cou et vivons avec el-les jusqu’à ce qu’elles soient entréesen nous.

Comptons premièrement sur laProvidence du Seigneur, ensuite, œu-vrons saintement afin de donner corpsà sa bénédiction transformante.

« Qui mangera le verbe issu du cielet de la terre afin d’avoir la vie qui nepérit pas ? »

36’. Associons Dieu à nos travauxet à nos peines, mais associons-le éga-lement à nos loisirs et à nos plaisirs,afin que le mal ne puisse s’introduireen nous pendant l’absence du Parfait.

37’. Nous devons apprendre à nosfrères à prier Dieu afin qu’ils obtien-nent sa grâce et son secours, plutôtque les porter sur notre dos, ce qui nesaurait leur apprendre à marcher dansla foi, et ce qui ne saurait nous avan-cer dans le chemin de la liberté desenfants de Dieu.

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38. Si nous sommes forts dans no-tre faiblesse, c’est parce qu’alors la for-ce de Dieu nous habite entièrement etagit à notre place.

39. Ne nous livrons à aucune com-pétition dans ce monde, car nos per-formances sont ridicules devant Dieu.

40. Celui qui sait que Dieu seulopère tout en tout, n’est pas tenté dese glorifier de ses œuvres ici-bas. Es-pérons donc en la Providence du Sei-gneur plus qu’en les œuvres de nosmains. Parole dure pour les intelli-gents, pour les courageux et pour lesraisonnables de ce monde.

41. Celui qui a appris à tomber saitaussi se relever sans dommage, maiscelui qui n’a pas appris risque de se bri-ser un membre ou même tout le corpsà cause de sa trop grande rigidité.

42. Ne faisons rien que nous n’osionsaussi accomplir en la présence de Dieu.

43. Ceux qui auront été nettoyéspar le feu de la géhenne, devront êtrepurifiés par l’eau moyenne et réaniméspar l’esprit céleste afin d’acquérirl’incorruptibilité du royaume deDieu.

44. Qui étudiera le Livre et quiparcourra la voie de l’Unique ?

« Dans le doute, remettons-nous-en à Dieu qui nous parle par la voixintérieure et faisons sa volonté, car ilconnaît parfaitement la droite, la gau-che et le milieu de l’homme. »

43’’. Ô humbles cendres de la mortification!Ô vive eau de la bénédiction!Ô pur sel du baptême!Ô sainte huile de la résurrection!

38’. La prière et la louange à Dieufont la joie des saints et des sages, maisc’est l’absence et le silence qui font laprésence du verbe de Dieu et l’uniondes parfaits.

39’. Si nous ne pouvons nouspousser jusqu’à Dieu, tirons-le hardi-ment jusqu’à nous. Cela ira peut-êtremieux ainsi.

40’. Nos travaux sont inutiles sansla bénédiction du Seigneur rayonnant,car ils ne peuvent rien sans elle alorsqu’elle peut tout sans eux ; cepen-dant, en les unissant par un moyennaturel, nous obtiendrons le repos etla gloire de Dieu.

41’. Nul ne connaît l’épaisseur dumanteau de crasse qui nous recouvre,excepté le saint qui le consume, et nulne connaît le poids de la lumière quinous habite, sauf le sage qui la mûriten secret.

42’. Celui qui associe Dieu à toutesses pensées et à tous ses actes, devientun avec le Parfait.

43’. L’huile s’unit au sel par lemoyen de l’eau et l’eau se fixe dans lesel par le moyen de l’huile et tout de-meure en Un.

44’. Dégageons notre reine virgina-le, et elle nous donnera un fils quisauvera le genre humain et qui le res-tituera dans sa splendeur première.

I. N. R. I.

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45. Manifestons le dedans au-dehorscomme a fait notre beau Seigneurdescendu du ciel.

« Bénédiction et malédiction pro-cèdent de la vision intérieure de l’es-prit et de la foi en action par leverbe. »

46. La Providence de Dieu se ma-nifeste de préférence par l’intermé-diaire des croyants de bonne volonté ;mais elle peut exceptionnellementagir par le moyen des esprits, oumême directement en combinant leséléments primordiaux.

47. Dieu forme et dissout des ima-ges, mais il en sauve quelques-unespar le Fils, qui est semblable au Père.

48. Tout est en puissance dans lasubstance cachée, et ce sont nos pen-sées qui manifestent le désirable oul’indésirable.

49. C’est notre vision intérieurequ’il faut exercer et animer jusqu’à cequ’elle paraisse dans le monde vivanteet pure.

50. N’imaginons pas et ne nom-mons pas l’indésirable afin de ne paslui donner corps et vie en nous etautour de nous.

51. Allons là où la Providence deDieu nous sourit et quittons les voiesoù elle nous contrecarre.

52. Tout ce qui ressemble à un tra-vail d’homme n’est pas de Dieu etdisparaîtra dans le monde nouveau.

53. L’enfer, c’est la mort entrete-nue en nous perpétuellement ; c’est lavie toujours agonisante et toujoursrenaissante ; c’est la puanteur et l’hor-reur de la crasse pourrissante mélan-gée à la lumière de vie.

45’. Le désir donne la substance.L’imagination donne la forme.Le verbe donne le poids.La foi donne la vie, mais c’est la

pureté du cœur qui permet seulel’union avec le Dieu créateur et réno-vateur de toutes choses.

46’. N’imaginons pas les moyensde réalisation de notre prière, car lesvoies de la Providence du Seigneursont imprévisibles, déroutantes et im-pénétrables à notre petite raison.

47’. Ce qui est nettement établi au-dedans est déjà en voie de réalisationau-dehors dans le monde.

48’. C’est le monde du dedans quichangera premièrement, ensuite lemonde du dehors sera aussi fait clair etbeau.

49’. La foi vivante est folle et ab-surde, car elle ne tient même pascompte des apparences raisonnablesde la mort.

50’. Il est plus assuré d’être avecDieu que d’être contre quiconque,car de cette façon, nous sommes cer-tains de ne jamais nous tromper etd’aller au plus court.

51’. Allons là où la vie célestes’incarne dans la terre pure et sainte.

52’. Il engendre sa Mère, et saMère l’engendre dans le monde pourla sauvegarde des saints et des sages.

53’. Travaillons tous les jours denos vies à séparer et à rejeter la crassede la mort qui nous envahit depuis lachute première, car c’est un travailagréable et saint aux yeux du Sei-gneur, qui nous viendra en aide ennous délivrant complètement de lapourrissante étrangère.

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54. Si nous nous sentons abandon-nés et tristes, si nous sommes tentés etagités, plongeons-nous dans la lectureet dans la méditation des sages Écritu-res qui nous nimberont de la joyeuselumière du Très-Pur.

55. Celui qui a trouvé la lumière duSeigneur peut abandonner le Livre ;Dieu l’établira dans la paix par sonamour, de la même façon qu’il l’a in-troduit dans la grâce par sa bénédiction.

56. L’obstination orgueilleuse del’homme est telle que la faiblesse de sachair et la fragilité de sa condition neparviennent pas à le ramener à l’hu-milité libératrice et rénovatrice où re-pose le secret de Dieu.

57. Certains reçoivent directementet entièrement la parole de résurrec-tion et de vie, mais d’autres ne peu-vent l’absorber que peu à peu et avecbeaucoup de difficulté.

Ceux qui la rejettent sont déjà re-tranchés sans le savoir.

58. Aussi s’il nous est permis depleurer de joie au sujet des premiers,il nous est recommandé de patienteravec les seconds, et surtout de ne pasles rebuter par une intransigeanceaveugle et sourde.

« Les prêtres ont condamné Jésus ausupplice et les soldats l’ont cloué sur lacroix. »

59. Louons le Béni pour tout ceque nous avons et remercions-le pourtout ce qui nous vient. Ainsi nous se-rons toujours comblés et riches dansle Seigneur.

55’’. Car le comble de la mortifica-tion manifeste la vie céleste, qui en-gendre à son tour l’éternité de la paixde Dieu.

54’. Que le désir et la volonté denotre créateur et donateur, Père trèssaint et très sage, s’accomplisse ennous parfaitement, et que la pure uni-té retrouvée des trois mondes nousintroduise dans la présence éternelledu vivant qui EST.

55’. La pureté du Seigneur envahi-ra toute la terre et consumera la crassede la mort, effaçant notre péché par lemiracle inouï de la séparation et del’union sainte.

56’. Celui qui cultive son jardin etqui fouille sa propre terre accomplitun travail agréable à Dieu. Certaine-ment, la neige du Seigneur consume-ra son péché et il resplendira devanttoutes les nations et sa parole aura ladensité de l’or fermenté.

57’. Ne nous égarons pas dans ladispersion de nos cœurs, ni dans l’agi-tation de nos esprits, ni dans les tra-vaux de nos mains. Demeurons plutôtdans la persévérance de la quête del’Unique, qui nous comblera bien au-delà de nos désirs.

58’. Qui rejoindra le Seigneur ducentre dès ce monde ?

Qui retournera au Père inépuisableet pur avant le jugement universel ?

Qui retraversera les ténèbres del’exil terrestre ?

Qui surmontera l’épreuve de lachute mortelle ?

Qui suivra le Seigneur de résurrec-tion ici-bas ?

59’. Une bonne rencontre vautmieux que mille bonnes idées, et lafréquentation du Seigneur vaut mieuxque toutes les richesses de la terre.

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60. Quand les ignorants de cemonde nous traiteront d’inutiles, defainéants et de lâches à cause de notrequête du divin trésor, nous pourronsnous estimer bien heureux parce queassurés d’être dans la voie de l’UniqueSplendeur.

61. Les âmes des croyants et le sangdes impies ne s’élèveront pas contrenous au jour du règlement des comptes,car le Livre sera notre témoin devantle Très-Haut et tous demeurerontcois devant la révélation prodigieusede l’Unique, mais les uns se réjouirontpendant que les autres pleurerontamèrement.

62. Remettons nos causes entre lesmains du Seigneur de justice, et notresommeil sera paisible et aucune tachen’assombrira la lumière de nos cœurs.

63. Soyons exigeants envers nous-mêmes, mais ne violentons rien au-dedans ni au-dehors, demandons plu-tôt le secours du Tout-Puissant, quinous tend constamment une main se-courable.

64. Les ignorants du monde mo-queront la science de Dieu ainsi queceux qui la recherchent et diront :« Si la chose était véritable tout lemonde le saurait ». Ainsi ils se retran-chent du secret seigneurial pour tou-jours, et leur lumière demeureenfouie dans les ténèbres de la mort.

65. Si nous ne savons pas prier, di-sons seulement : « Mon Seigneur etmon Dieu » et le vide ténébreux denos cœurs se changera en la plénitudede la sainte lumière des élus, et nousentendrons la voix du Très-Secret etnous ferons sa volonté sans discutervainement.

60’. Le rebelle et ceux qui le ser-vent se démènent dans la dispersionaveugle et dans le travail forcené. LeSeigneur et les siens se complaisentdans l’unité du cœur et dans le saintrepos de l’accomplissement de touteschoses.

61’. Ô intelligents, où seront vos astuces?Ô savants, où seront vos lumières ?Ô travailleurs, où seront vos ouvrages ?Ô médiocres, où seront vos jugements ?Ô importants, où seront vos assurances ?Ô hypocrites, où seront vos déguisements?Ô railleurs, où seront vos bons mots ?

62’. Ô Tout-Béni, enlève le sac et lacendre morte qui nous aveuglent afinque nous voyions ta lumière de sagesseet afin que nous louions à jamais tonsaint NOM dans ta gloire retrouvée.

63’. Ce que nous avons fait avecnos mains chancelle et s’écroule déjàderrière nous, mais ce que nous avonsà faire avec notre cœur peut devenirimpérissable comme la pierre céleste.« Les ignorants séparent brutalementce que le sage dénoue avec patience. »

64’. Quand tout sera devenu évidentet clair, mais là où nulle main ne pour-ra s’avancer pour saisir la vie resplendis-sante des enfants de Dieu, qui pleureraet qui se réjouira véritablement ?

65’. Le dehors est peu de chosepour celui dont la lumière brille au-dedans, car il voit à travers les écorceset pénètre au-delà de la mort.

« Plus nous consumerons nos écor-ces, plus notre lumière resplendirasous les regards du Très-Haut. Voilàce que les méchants ne comprendrontpas. »

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66. Nous nous nommerons incapa-bles, inutiles et stupides quand nousreposerons dans la contemplation del’Unique ; ou bien nous nous nom-merons charlatans, bateleurs et pitresquand nous enseignerons sa sainte loidans le monde.

67. Ainsi nul ne pourra nous inju-rier ni nous salir, et la porte demeure-ra fermée aux orgueilleux, auxhypocrites et aux médiocres.

68. La multitude des biens engen-dre la multitude des soucis, et trop dechoses dérangent de la quête del’Unique ; mais la pauvreté n’est pos-sible que là où le ciel et la terre sontgénéreux et doux.

69. Nous nous croyons intelligents,honorables et importants, et cela nousempêche de vivre agréablement dansla simplicité et dans la joie des enfantsde Dieu.

70. Il n’y a pas de réussite dans lemonde pour celui qui cherche Dieu,mais seulement des échecs et descoups renouvelés, des ténèbres trèsopaques et la solitude qui fait pleurersur soi-même ; mais quelle récom-pense à la fin quand la lumière del’Unique illumine la voie des enfantsde Dieu.

71. L’état le plus évident de l’Uni-que Splendeur, c’est la vie libre et pu-re. Ainsi ne brimons rien ni personnesoit en pensée, soit en parole, soit enacte, si nous désirons que le Très-Subtil établisse sa demeure dans noscœurs purifiés.

72. La compagne rebelle à la saintequête de son compagnon serait rejetéeà la fin et son remords serait très cruel,

66’. Il ne nous appartient pas denous prendre au sérieux ni d’exigerque les autres nous y prennent. Celarevient à Dieu, qui seul voit claire-ment le dedans des créatures.

67’. Pour nous, il suffit que noscœurs germent dans les ténèbres dumonde, qu’ils fleurissent dans la lu-mière de l’Unique et qu’ils se fixentdans son soleil glorieux.

68’. Liquidons le superflu afin de nepas être dispersé dans le nombre, et vé-rifions constamment par l’inspirationde l’Unique la nécessité de notre ac-tion et la droiture de notre quête dansle monde.

69’. Il vaut mieux passer pour unfou en parlant des choses de Dieu,que passer pour un sage en parlant deschoses du monde.

70’. Il faut être fou de Dieu pourcroire au-delà des apparences sinistresqui nous aveuglent, qui nous écrasentet qui nous désespèrent ici-bas. Qu’ilnous rende donc fous afin que nousdevenions sages et que nous trouvionsla lumière de vie qui ne manque ja-mais à ceux qui l’ont connue unefois !

71’. Ô Seigneur compatissant, éloi-gne de nos os l’affreuse puanteur quitue ; ôte de nos cœurs la crasse téné-breuse qui nous aveugle et fais brillerta lumière de vie sur tes enfants ré-conciliés.

Ô Rénovateur très sage et trèssaint ! Ô Sauveteur tout-puissant etcaché !

72’. Ô femmes, votre malice dansle monde est grande, mais votre intel-ligence en Dieu est petite. Retenez

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car sa chance aurait été la plus grandedans ce monde.

« Le sort de chacun repose dans soncœur, et le Seigneur d’équité est seuljuge. »

73. Qui se souvient de Dieu aime Dieu.Qui aime Dieu entend Dieu.Qui entend Dieu obéit à Dieu.Qui obéit à Dieu imite Dieu.Qui imite Dieu connaît Dieu.Qui connaît Dieu embrasse Dieu.Qui embrasse Dieu devient un avec

Dieu.

73’’. Il y a une prière importante eturgente que nous devons répéter tousles jours de notre vie exilée :

« Délivre-nous, Père tout-puissant,de la crasse immonde qui nous sub-merge de toutes parts, afin que nousresplendissions à nouveau dans ta pu-reté, et féconde-nous de ton saintamour afin que nous soyons fixés entoi pour l’éternité.

AMEN ».

donc vos pensées et vos jugements ence qui concerne votre prochain et neméprisez pas les chercheurs de Dieu,afin de ne pas brûler un jour dans lefeu dévorant des regrets tardifs.

73’. Gloire éternelle au Seigneurvivant et splendide qui inspire ses sageset ses saints et qui les sauve de la mort.

M. O. I. O. M.

« La foi parfaite est simple etabsurde ; c’est pourquoi elle est toute-puissante. »

La pierre cachée dans les ténèbres etl’ombre de la mort.

JOB

Il y aura là une voie qu’on appellera lavoie sainte. Nul impur n’y passera...Ceux qui la suivront, les simples mêmes,ne s’égareront pas.

ISAÏE

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LIVRE XXI

Il y en a beaucoup qui seront purifiés,blanchis et éprouvés, et les méchants ferontle mal, et aucun méchant ne comprendra,mais les intelligents comprendront.

DANIEL

Ils ont péri parce qu’ils n’avaient pas lavraie science. Ils ont péri à cause de leur fo-lie.

BARUCH

VUE NITRÉE

1. Un seul verset déclenchera desvocations, et un seul mot ramènerades âmes à Dieu. Que ne fera doncpas le Livre tout entier dans l’esprit etdans le cœur des croyants ?

2. Dieu nous a engendrés de sasubstance et de son essence pures, etnous nous sommes jetés stupidementdans le bourbier de la mort.

3. Satan a été trompé par l’apparen-ce d’Adam, c’est pourquoi le Seigneura permis qu’Adam soit trompé par Sa-tan au moyen des apparences dumonde et que les fils d’Adam subis-sent la même épreuve troublante.

4. Les incroyants disent : « Ce Livren’est rien », mais nous disons ceci :« C’est un monument que les croyantsdu ciel et de la terre visiteront avecvénération, alors que le nom des né-gateurs aura disparu pour toujoursdans la mémoire de Dieu et deshommes ».

Ne nous lions pas avec des impies,car ils ne deviendront pas croyants,mais ils nous rendront impies.

LE GIVRE

1’. Le plus pauvre est comme leplus riche dans ce monde devant lesecret de Dieu. Cependant, le pauvren’est pas tenté de se disperser dans lescomplications onéreuses qui égarentle riche chercheur.

2’. Si nous le lui demandons avecténacité et avec amour, le Seigneurpeut nous retirer de la fosse de perdi-tion où nous agonisons ici-bas.

3’. Ceux qui sont tombés dans lesténèbres et qui se relèveront dans lalumière, seront établis pour toujoursdans la gloire de Dieu.

4’. Confessons-nous ainsi au Très-Haut : « Je m’accuse d’être tombé ici-bas par ma faute et de me trouverdans l’état lamentable où tu me vois,mais veuille me délivrer de l’horribleboue du péché de mort et veuille merevêtir de ta sainte lumière de vie, ôMiséricordieux, dont le cœur est unefournaise de pardon et d’amour, toiéternel Amant des âmes aimées ».

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5. Un balayeur est plus considéréqu’un prophète dans ce monde aveu-gle, car il semble moins inutile quecelui qui annonce aux hommes la vé-rité de Dieu. Celui-là est méprisé parles siens et passe pour un fainéant in-curable aux yeux de tous.

6. Le Christ veut nous délivrer dela fosse d’immondices où nous som-mes tombés, alors que l’antéchristveut nous y installer pour toujours.Voilà l’action de Dieu et voilà celle deSatan, il y a là une différence fonda-mentale qui doit départager une foispour toutes les vrais croyants qui es-pèrent en l’action de la nature divine,d’avec les impies endurcis qui necomptent que sur le travail de leursmains pour se sauver.

7. Comment le Seigneur nousentretiendra-t-il si nous ne soignonspas les êtres dont nous nous sommeschargés ici-bas ? Comment la main denotre ange nous déchargera-t-elle desfardeaux trop pesants si nous char-geons les autres sans mesure ?

8. Les machines sont stupides etleur stupidité nous entraînera toujourstrop vite et trop loin de la contempla-tion de l’Unique et de sa quête sainte.

9. Tous mes amis se souviennentde moi et me réjouissent par leursdons et par leurs bonnes pensées sansque je fasse rien pour eux. Ainsi leSeigneur, qui me comble de sa joie etde son amour, me rappelle-t-il aima-blement que je suis également indignede ses grâces et de ses ris.

10. Gardons-nous bien de nousidentifier aux choses défectueuses que

5’. J’ai douté des soins et de l’aidede mon Seigneur, et lui m’a généreu-sement exaucé au lieu de me repren-dre et de me punir pour ma foivacillante. Ô comme tu soignes mafaiblesse, ô comme tu patientes avecma stupidité, ô comme tu illuminesmon bourbier, Seigneur attentif etcaché !

6’. Ô Seigneur tout-puissant et mi-séricordieux, ôte le sac qui nous aveu-gle et qui nous assourdit, brise lacangue qui enserre nos cous et nosmains, et dénoue les liens qui entra-vent nos pieds afin que nous mar-chions dans ta lumière de vie enpubliant tes bontés et en élevant nosmains en offrande vers ta très sainteface. Louanges à toi qui nous délivresdu dehors par le dedans, ô Vivant, cartu ridiculises toute mort à jamais !

7’. Celui qui maltraite ou qui né-glige un enfant, une bête ou uneplante, se retranche de la bénédictionde Dieu et tombe au hasard de lapierre et de la fosse. Cependant l’en-fant qui nous frappe sera fouetté, labête qui nous attaque sera abattue, laplante qui nous déchire sera coupée etbrûlée.

8’. Ne récriminons pas continuelle-ment contre ce qui nous déplaît :abandonnons-le plutôt et contentons-nous du pain de la terre et de l’eau duciel avec le repos et la joie du Parfait.

9’. Longtemps j’ai séché sur le sablemort, mais lorsque la rosée du Sei-gneur m’a béni, j’ai refleuri dans le se-cret aérien de la neige et j’ai mûridans le poids de l’or épuré.

« Si l’Esprit de Dieu est avec nous,qui pourra s’opposer à notre prédica-tion dans le monde ? »

10’. Les prophètes du Seigneur ontété honnis par leurs proches et ils ont

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nous faisons journellement afin de nepas être amenés à défendre l’indéfen-dable ni à justifier l’injustifiable.

11. Ne discutons jamais vainementpour avoir raison ; interrogeons plutôthumblement et ensuite éprouvons lavérité de la réponse dans notre espritet dans notre cœur.

12. Quand les clercs laissent tomberle flambeau de Dieu, il appartient auxcroyants de le ramasser et de le repla-cer sur l’autel afin qu’il éclaire à nou-veau le monde enténébré.

13. Et les clercs qui sont demeuréséveillés et fidèles à leur Seigneur, doi-vent aider ces croyants à restaurer levrai culte de Dieu qui s’accomplitdans le cœur des hommes, au lieu defaire corps avec la frigidité envahissan-te des pierres mortes.

14. Par leur médiocrité satisfaite etpar leur hypocrisie repoussante, cer-tains « bien-pensants » dégoûtent mêmeles impies. Comment ne répugneraient-ils pas aussi aux chercheurs de l’Unique ?Et comment pourraient-ils être connusde Dieu ?

15. Quels que soient nos égare-ments et nos fautes, revenons sans ces-se à la quête de l’Unique sans nousdécourager et sans douter de la fin.

16. Cessons de combattre dans lemonde pour entasser des richesses, carl’heure vient, et elle est déjà venue,où nous devrons tout abandonner etoù nous n’aurons pour paraître en jus-tice que nos bonnes pensées, nos bon-nes actions et notre repos dansl’Unique.

été persécutés par leur peuple unique-ment parce qu’ils n’ont jamais transi-gé en ce qui concerne la vérité révéléede Dieu.

11’. Ô Très-Précieux, donne-nousl’intelligence des sentences mystérieu-ses énoncées par les sages de ta maisonet fais fleurir notre vie cachée.

12’. Il est plus intelligent et plusavantageux pour ceux qui sont aupouvoir, d’éprouver et d’adopter ceuxqui ont l’inspiration et qui les repren-nent, plutôt que d’étouffer leur voixpar le silence ou de les faire disparaîtrepar la violence.

13’. Car la vérité de Dieu ressorttoujours triomphalement de la prisonténébreuse où les pusillanimes la relè-guent, et elle germe toujours irrésisti-blement des cendres dont les méchantsla recouvrent.

14’. Si nous « aimons » véritable-ment, nul mal ne nous atteindra et laliberté, la joie et la paix de l’Uniquehabiteront en nous pour toujours.« Les enfants de Dieu fleuriront dansla paix du Seigneur, tandis que les re-belles y dépériront et y sécheront sansretour. » Voilà la marque et voilà lejugement.

15’. Ô mon Seigneur, tu parles àmon âme et tout le reste s’efface, carta plénitude s’établit en moi et envahitle ciel et la terre.

16’. Dans la quête de Dieu, nousne rencontrerons que des frères quinous aideront aimablement, tandisque dans la poursuite du monde, nousn’aurons affaire qu’à des concurrentsqui nous combattront durement. Re-marquons bien ceci et tenons-nouséloignés des polémiques vaines.

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17. Examinées du dehors, les rosa-ces des cathédrales ne laissent voir queleur ossature, mais vues du dedans,leur éclat illumine le croyant. Ainsi laparole de vie entendue du dehors nelaisse apercevoir que l’os de la vérité,tandis que cette même parole perçuedu dedans, fait goûter la moelle nour-rissante du créateur de toute chose.

18. Le Livre a germé dans un hom-me réputé par certains comme : inuti-le, paresseux, révolté, orgueilleux,voire impie, car l’humour du Parfaitse plaît à accomplir de grandes chosesavec des instruments dérisoires.

19. Nous cherchons les deux co-lonnes du Temple et nous les avonssous nos yeux et sous nos mains, maisnos cœurs sont obscurcis par le péchéde la chute et la vérité de Dieu s’estretirée dans le puits de l’abîme.

20. La reconnaissance envers lecréateur est la chose la plus rarementrencontrée dans l’humanité déchue ;les bêtes sont unanimes à saluer sonimage, mais nous ne rougissons pas dehonte d’être les seuls à la mépriser ici-bas.

21. Les symboles des mystères deDieu peuvent être proposés à tous lescroyants, mais les mystères de Dieudoivent être réservés uniquement auxhommes saints et sages. Les femmes ysont opposées par nature.

22. Les incroyants n’entendent pasle Seigneur parce qu’ils ne parlent pasles premiers à Dieu. Comment leurouvrirons-nous le cœur et la bouchesi le Seigneur ne nous aide enpersonne ? Car l’orgueil est une cui-rasse impénétrable sous laquelle la vieagonise, et nul autre que Dieu nepeut la briser du dehors ou la fondredu dedans.

17’. Ô importants, ô puissants, ôriches, ô savants, ô intelligents,qu’apportez-vous au Seigneur quevous discutez avec tant de jactance ?Ou bien, qu’offrez-vous à l’humanitédont vous vous recommandez avectant d’impudence ?

Des paroles vaines qui rejoignent lesilence de la mort, et des œuvres videsqui pourrissent à la surface de la terre.

18’. Le Livre brillera sur le mondecomme un soleil, et quand il sera re-tourné à l’Unique, sa lumière et sachaleur seront encore longtemps per-ceptibles dans le cœur des hommes.

« Prions pour que celui qui nous l’adonné repose dans la paix adorable ducentre de l’Unique. »

19’. Sépare ce qui est uni, et les té-nèbres te feront voir le commence-ment de l’œuvre. Conjoins ce qui estséparé, et la lumière te mènera à la finde l’ouvrage divin qui est le soleilglorieux.

20’. Si nous n’allons pas audacieu-sement au Seigneur les yeux fermés,le Seigneur ne viendra pas à nous, et iln’enlèvera pas le bandeau qui nousaveugle et qui protège notre approchede la lumière stupéfiante de l’Unique.

21’. L’inconstance d’Ève a tiré Adamhors de l’Éden. La constance d’Adamramènera et convertira Ève dans lesein de Dieu.

22’. Ô tentation incompréhensi-ble, ô mystère vertigineux, nous nousrefusons à juger et nous nous cou-chons à terre, pleurant nos frères per-dus jusqu’à ce que le Seigneur nousretire par la seule puissance de sonamour, car nous ne pouvons qu’espé-rer en gémissant la conversion deségarés et le pardon de Dieu.

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23. Prions afin que l’ange de lamort nous trouve louant et bénissantDieu à l’heure de la séparation et de laréunion.

24. Quand nous flotterons sans ef-fort dans la lumière de vie, nous nousréjouirons en Dieu, mais nous pleure-rons en nous souvenant de nos com-pagnons et de nos compagnes incrédulesqui croupiront dans l’agonie des bêtes.Seul le sort des hypocrites nous laisse-ra indifférents.

25. Nos cœurs sont impatients de-vant la réussite des impies, mais nousavons choisi la récompense de vie duSeigneur et notre espoir ne sera pastrompé.

« Les insensés servent le monde quileur débite la mort, les croyants ser-vent Dieu qui leur prodigue la vie. »

26. Nous n’avons proposé que lavérité de Dieu, mais les médiocres etles pusillanimes ont pris peur devant lacrudité de la chose et ils se sont retran-chés derrière leur jugement aveugle.

27. Ceux qui sont capables de scru-ter la vérité de Dieu, fût-ce à traversl’horreur de la mort, méritent seuls devoir briller la lampe du Parfait.

28. Ne craignons pas de développerlonguement nos racines dans les ténè-bres de la foi nourricière, car lorsquenous germerons dans la lumière deDieu, aucune tempête ne pourra nousabattre et le poids de notre croissancedans le ciel ne pourra pas nous fairebasculer dans l’abîme.

27’’. Ô divin soleil de Dieu, tunous ensemences dans la mort, tunous fais croître dans la vie, et tu nousétablis pour toujours dans ta gloiresans pareille !

23’. Louons Dieu et confessons-nous dans nos cœurs devant le Sei-gneur afin qu’il nous lave de la boueenvahissante du péché de mort.

24’. Ô frères aimés qui lisez ceci,convertissez-vous dans vos cœurspendant que le temps vous est encoremesuré. Cessez de vous agiter dans levent de la nuit et considérez attenti-vement la fin de toute chose afin dene pas vous laisser séduire par les ap-parences de ce monde.

25’. L’ange du Seigneur était enmoi et me pressait de toutes parts afinque je proclame la vérité de l’Unique,« car, me disait-il, beaucoup d’oreillessont à présent attentives dans l’Égliseet hors de l’Église ».

26’. Il ne nous appartient pas d’ha-biller la vérité de Dieu pour séduireles incapables. Il nous appartient seu-lement de la présenter dans sa nudité,afin qu’ils se jugent eux-mêmes en sescandalisant et en la repoussant loind’eux.

27’. Qui liera l’esprit ?Qui incarnera l’âme ?Qui purifiera le corps ?

28’. Le serviteur fugitif et mépriséqui nourrit mystérieusement le mon-de, est devenu le maître fidèle et trèsprécieux qui nourrit en secret les élusde Dieu. Qui verra luire le verbe ?Qui palpera la lumière ? Qui goûterale parfum ? Qui ? Qui ? Ô qui incar-nera son Seigneur dans un cœurépuré ?

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29. Fuyons les gens pressés et agi-tés, car leur cœur est fermé à la voixdu Très-Haut et leur folie est ingué-rissable.

30. Il suffit d’un charbon ardentpour enflammer une montagne decombustible, comme il suffit d’unsaint pour faire germer une multitudede croyants et comme il suffit d’unseul fils de Dieu pour rénover et poursauver la création exilée.

31. L’orgueil, c’est être comblé dedons et de richesses et ne pas louerDieu, ou bien c’est crever de misèreet de désespoir et ne rien demander àDieu. Le premier orgueil peut encorerecevoir la leçon du malheur, mais lesecond ne saurait céder, même devantl’abondance des dons du Seigneur.

32. Tous les prudents éditeurs ontrepoussé le Livre, car la parole deDieu ne paie pas, paraît-il. Hélas ! ilsont raison, car le nombre des amantsde Dieu est devenu imperceptibledans le monde. Hélas ! ils ont tort, carla parole du Seigneur paie plus quetout puisqu’elle donne la vie aux in-telligents de Dieu.

33. Le Seigneur est cruel, car il sejoue même de ses saints. Il les plongedans les ténèbres, il les ridiculise, il leshumilie jusqu’à ce qu’ils soient com-me des cadavres entre ses mains mira-culeuses qui donnent la vie aux morts.

34. Quelle malchance pour ceuxqui méprisent le Livre et qui jugentsordidement celui qui l’a écrit sous lesouffle du Seigneur. Que penser deceux qui déchirent l’âme et de ceuxqui perdent patience et qui frappent ?

29’. Si notre vie intérieure ne croîtpas dans la mesure où notre vie exté-rieure décroît, nous n’aurons commehéritage que la crasse de la mort aujour du jugement.

30’. Le petit caillou de Dieu vautinfiniment plus que toutes les monta-gnes de la terre et que tous les nuagesdu ciel. Qui le découvrira avant quele voile ne se déchire sur la créationcachée ?

31’. Les impies déclarés et les reli-gieux déguisés traitent le Livre de« sottises » et de « blasphèmes », maisque diront-ils quand ils seront irrémé-diablement écrasés sous le poids de lapierre manifestée ?

Hélas ! la bouillie d’hommes neparle pas.

32’. Nous ressortirons de la terrecomme des champignons sous l’ondéecéleste et le Seigneur cueillera les unspour les établir dans son jardin, et ilabandonnera les autres à la pourriturede la terre étrangère, comme fait unjardinier judicieux qui sait distinguerce qui est bon de ce qui est mauvais.

33’. Prenons garde aux méprisés,aux faibles et aux simples, car souventle Seigneur se meut en eux et il y ger-me mystérieusement.

« Ô sainte humilité, ô sainte bouede l’abîme, ô saint chaos du commen-cement! »

34’. Les croyants libres sauverontl’Église de Dieu que les religieux lais-sent sombrer misérablement dans lesaffaires et dans les passions du monde.Ils la rétabliront dans sa pureté frater-nelle avant le jugement de Dieu.

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35. Le Seigneur réglera leur diffé-rend, et son jugement sera un exem-ple pour ceux qui croient.

36. Satan ne pardonne pas et il nenous lâche pas d’une semelle, et lafemme rebelle demeure le principalinstrument dont il se sert pour nousdésespérer et pour nous damner ici-bas. Malheureux bourreau, malheu-reux supplicié, malheureux instru-ment de supplice !

Ô Seigneur, aie pitié de nous etdélivre-nous de la malice et des coupsdu démon irréductible. Sauve-nouspar la grâce de la Mère céleste soumi-se à ton amour fécondant.

37. Ne nous associons jamais avecdes créatures sans générosité et sansgrandeur d’âme, car à la fin nous se-rons méprisés et opprimés à mort sansprofit pour personne, et forcés de fuirleur méchanceté aveugle et sourdesous peine de tomber dans l’esclavagede la Bête.

38. Pas de gros lot de la fortune ici-bas pour les rescapés du Seigneur,mais seulement le mépris, les injures,les coups et la pauvreté dans l’exil.

39. La souffrance est un aiguillonqui actionne les intelligents de Dieuvers la paisible demeure de l’Unique,mais où souffler sur cette routeescarpée ?

40. Les saints du Seigneur sontseuls à voir luire sa justice dans le ciel ;pour nous, il nous faut marcher selonla boussole de la foi dans les ténèbresdu monde et nous sommes souventtentés de nous demander si les impies

39’’. Veux-tu voir les méchants ju-biler en brisant nos os? Veux-tu lesvoir triompher en insultant ton saintNom?

35’. Si la richesse du Seigneur noushabite, notre pauvreté dans le mondenous sera légère et salutaire.

36’. Satan nous ramène vers Dieusans le savoir à coups de pied dans lederrière, et c’est pour cela que, mêmedéchirés et culbutés dans la boue,nous devons nous tourner avec con-fiance vers le Seigneur de pardon, quinous sauvera et qui nous rétablira dansson royaume de paix par la grâce deson amour, qui est incommensurableet fou.

37’. Ô Seigneur tout-puissant, éloi-gne de nous les cœurs misérables quisécrètent la haine et qui suintent labassesse de l’enfer. Délivre-nous del’infâme petitesse des médiocres et del’envie corrosive des méchants.

38’. Ce qui est assuré, c’est peu dedésirs, peu de soucis et peu de soinsdans le monde, avec en soi la présenceconsolante du Seigneur de vérité et devie.

39’. Ô mon Seigneur, nos défaitessont trop persistantes ici-bas et si tu neviens à notre secours, nous nous cou-cherons dans la poussière et nousmourrons devant ta face.

40’. Satan nous aveugle par toutessortes de ruses et de mirages et il nousdécourage par toutes sortes de coupset de chutes. Demeurons donc dans lasainte communauté des enfants deDieu et tenons-nous à la chaîne de

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qui nous moquent et qui vivent la vieprésente, ne sont pas plus avisés quenous qui espérons l’impossible et quicroyons l’incroyable.

41. Nous accepterons tout ce quis’offre et qui se donne, et nous laisse-rons tout ce qui se refuse et qui résis-te. Ainsi nous accomplirons la volontéde Dieu qui ne violente jamais rien nipersonne.

« Celui qui s’empare est un crimi-nel, celui qui ramasse n’est qu’un pa-rasite de Dieu. »

42. Nous vous disons clairementceci : vous êtes tombés dans la fangeet vous avez été revêtus d’une peau debête. Si vous agissez comme les angesqui sont demeurés dans la patrie céles-te, Dieu vous ramènera à lui et vousjouirez de son saint repos dans sa lu-mière de vie ; mais si vous vous con-duisez comme des rebelles, Satan vousenfoncera pour toujours dans la bes-tialité aveugle et sourde, et vos hurle-ments de damnés ne traverseront pasla couche de mort qui vous entourerade toutes parts.

43. Quand les impies et les mé-chants du monde nous découragent,relisons le Livre de l’Unique, et lavoie triomphale brillera dans noscœurs.

Alors le rire de notre joie étonneraet scandalisera les aveugles remplis del’assurance de leurs ténèbres, et lesprestiges de la mort même nous sem-bleront vains.

44. Le cœur stérile est jaloux detoute amitié, même de l’amour de

42’. L’Unique se divise et l’Uniquese rassemble, et chacun émet son petitjugement sur le pourquoi et sur lecomment qu’il ne connaît pas, au lieude rejoindre l’unité de l’Un et de de-meurer en elle jusqu’au jour du choixde l’Unique.

l’amour afin que le tueur d’âmes nenous trouve pas isolés et exposéscomme des brebis errantes.

41’. Brisé de coups, fou de douleur,enivré de désespoir, me voici commeun homme stupide qui adore son Sei-gneur en pleurant dans la poussière.Scandaleuse stupidité, désarmante stu-pidité, troublante stupidité, bienheu-reuse stupidité, triomphante stupiditéqui fait jaillir la lumière des ténèbres.

42’. Quelle joie d’avoir écrit le Li-vre et quelle assurance d’entendre lavoix du Seigneur qui nous approuve !

Oh ! quelle récompense débordan-te sera nôtre quand la multitude desâmes bénies viendra vers nous afinque nous les remettions en hommagedans les mains du Parfait. Lui choisiraet mangera celles qui l’auront mangéafin que l’unité du cœur unique s’ac-complisse en Un. Quant aux autres, illes établira dans son jardin de délicescomme des étoiles dans le ciel.

43’. Quand nous aurons placé unsaint livre chez un cœur généreux,nous aurons semé le grain d’or quigermera et qui embrasera le ciel et laterre, mais si le cœur est sec, nous nedevons pas nous décourager, car dansceux qui l’avoisinent la lumière duSeigneur repose peut-être, attendantla libre rosée de l’Unique pour fleuriret pour paraître au monde de l’amour.

44’. Ton père, ta mère, tes frères,tes sœurs, ta compagne, tes enfants,

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Dieu, car il embrasse comme la pieu-vre qui suce la vie jusqu’à la dernièregoutte et qui rejette la dépouille vi-dée. Fuyons donc les méchants quiaiment pour eux seuls et jamais pourDieu, car ceux-là prennent tout et ilsne donnent rien.

45. Quand j’eus frappé la compa-gne rebelle à la voie du Très-Haut, jepensais être privé de mon Seigneurpour longtemps, mais lui déborda aus-sitôt dans mon cœur en révélationsmagnifiques et en amoureuses conso-lations ; et mon étonnement fut grandqu’ayant ainsi frappé, mon cœur futencore plus ouvert au-dedans.

« Le Seigneur peut même convertirles pierres si cela lui plaît. »

46. Quand j’eus renoncé à mes pe-tits biens dans le monde, mon Sei-gneur m’inonda de richesses dansmon cœur, et je connus qu’ayant toutperdu sur la terre, j’avais tout gagnédans le ciel.

« Faut-il pas jeter le lest mort pourque le ballon s’envole dans la liberté descieux et rejoigne l’île du bonheur ? »

47. Prions pour que les méchantsqui nous entourent se convertissentdans leur cœur et s’ils persistent dansleurs jugements misérables, fuyons-leset prions pour ceux qui cherchent àtâtons le Seigneur dans leurs cœursdouloureux et inquiets, afin que la lu-mière du Très-Saint germe en eux et

44’. Après les larmes corrosives del’amertume, voici les douces larmes dela joie débordante, car l’abondance dudon de notre Seigneur fait couler l’eauprisonnière de nos cœurs, et sonamour la condense en une pierre sainteet précieuse.

tes amis peuvent se tourner contreDieu et t’accabler de leurs mauvaisespensées et de leurs sarcasmes. Il net’appartient pas de les juger, mais tupeux les fuir aussi vite et aussi loinque te porteront tes deux jambes, carle Seigneur t’accompagnera et il rem-placera avantageusement ta famille devanité.

45’. J’entends la voix de mon Sei-gneur et je transcris la parole de monSeigneur.

Quelle plus merveilleuse récom-pense ?

– Je vois la lumière de mon Sei-gneur et je mange la vie de mon Sei-gneur.

Quel plus adorable don ?– Je nage dans l’amour de mon Sei-

gneur et je repose sur le cœur de monSeigneur.

Quel plus divin état ?

46’. Les noms des héros du mondeet les noms des croyants s’effacerontdes pierres, des monuments et de lamémoire des hommes, mais les nomsdes saints prophètes et des sages amisde Dieu demeureront gravés à jamaisdans la pierre céleste et vivront l’éter-nité dans le cœur de l’Unique.

47’. S’il nous arrive de suspendrenotre travail dans le monde pour prieret pour louer notre Seigneur magnifi-que, aucun mal n’en résultera pournous malgré les menaces des impies etmalgré les coups des méchants, car laplus petite louange au Très-Haut vautplus que tous les travaux des hommes

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pour qu’elle illumine leur route jus-qu’au bout de leur quête.

48. Qui a trouvé le saint calice ?Qui a ouvert le vase scellé ?Qui a regardé dans le secret ?Qui a bu à la source ?Qui est tombé dans le ciel ?Qui est mort dans la vie ?Qui est ressuscité dans l’amour ?Qui est établi dans la connaissance ?Qui repose dans la paix du Parfait ?Qui est devenu UN avec celui qui

EST ?

49. Ô mon Seigneur, tu es monpère et ma mère, tu es mes frères etmes sœurs, tu es ma compagne et mesenfants, tu es le bien et l’ami indéfec-tible qui se souvient de ses bien-aimésdans ce monde.

50. Combien de femmes auraientpleuré de joie en découvrant un com-pagnon qui cherchait assidûment sonSeigneur, et l’auraient aidé et serviavec amour et reconnaissance ?

51. Celle que Dieu nous a donnéea douté de notre quête et elle s’est ré-voltée dans son cœur.

« Le Seigneur est jaloux de sesbien-aimés et il ne permet pas queleur amour s’égare dans le monde,mais quiconque peut se convertir à luis’il le désire dans son cœur. »

52. Nous reconnaîtrons les impiesendurcis à ce qu’ils sont durs aveceux-mêmes et avec les autres, à cequ’ils sont remplis de courage pourles choses du monde et à ce qu’ils necomptent que sur eux et sur le travailde leurs mains pour s’installer et pours’organiser ici-bas.

réunis ici-bas. « Le Livre a bien étéjugé comme une fainéantise par lesaveugles et par les sourds de cemonde ! »

48’. Montre-nous celui-là, Sei-gneur miséricordieux, afin que nousbaisions ses pieds et ses mains et quenous le suivions aveuglément jusqu’àton jardin secret, jusqu’à ta maison ca-chée et jusqu’à ton cœur virginal ettrès saint, où la joie de vie danse éter-nellement autour de ton amour im-muable.

49’. Nous voilà aux yeux du Sei-gneur comme une cendre qu’il nedédaigne pas de féconder et d’amenerà l’éternité de sa paix. « Qui com-prendra l’amour du Tout-Puissantpour sa créature naissante ? »

50’. Ce que nous aurons nié etcombattu ne pourra jamais nous ap-partenir. Prenons bien garde à ce quenous penserons et à ce que nous di-rons de la résurrection et du jugementannoncés par les prophètes.

51’. Car l’accomplissement de lachose fermera irrémédiablement lesportes de la sortie et celles de l’entrée.Pensons-y bien avant le fracas des ver-rous et des barres qui marquera letemps du choix irrévocable !

52’. Ô puissent-ils un jour tendre lamain humblement et méditer leur fai-blesse ainsi que la puissance de la Pro-vidence de Dieu, qui fait tout croîtreet mûrir sans le travail des hommes !

Mais comprendraient-ils ?

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53. Méfions-nous des impies qui,ayant nié Dieu toute leur vie, mépriséses enseignements et craché sur lessiens, prennent peur dans leur vieilles-se et tentent de souscrire une assuran-ce en dotant des œuvres religieuses ouen construisant et décorant des cha-pelles, car c’est encore leurs nomsqu’ils tentent d’imposer orgueilleuse-ment à Dieu et aux hommes, et nonpas leurs cœurs qu’ils offrent avec re-pentance au Seigneur clairvoyant.

54. Leur ruse et leur hypocrisie neles sauveront pas s’ils n’entrent hum-blement et sincèrement dans le che-min de la pénitence qui leur est offertpar le Miséricordieux.

55. Certains poursuivent en secretla quête de Dieu au-delà des symboleset des figures, car ils ont soif de la réa-lité qui se voit, qui se touche et qui semange. Qui pourrait les reprendre etqui oserait les exclure de l’Église uni-verselle du Seigneur très savant ?

56. « Ils sont disciples de Jésus, maisen secret, par crainte des prêtres », ditEmmanuel. Mais cela n’existait-il pasdéjà du temps de Jésus ? Et ces disciples-là n’étaient-ils pas en Dieu avantd’être dans l’histoire ?

57. Tout s’écroulait en moi et au-tour de moi, mais dans mon cœur leSeigneur me faisait signe de rire aveclui et de ne pas croire au malheur, etmon étonnement et ma joie étaientsans limite comme le désespoir envolé.

58. Les travailleurs et les débrouil-lards réussissent quelquefois dans lemonde, mais peu de personnes sem-blent remarquer que c’est pour abou-tir au même point d’ignorance et depauvreté que les fainéants et que les

53’. Si nous n’avons pas l’intelli-gence de faire autrement, accomplis-sons nos sottises dans le monde, maisau moins remercions quelquefois Dieudans nos cœurs pour la vie qu’il nousconsent ici-bas dans sa patience et danssa générosité, et quand nous voyonsquelque chose de beau, de grand et denoble dans le monde, abandonnonsnos chétives pensées et louons le Sei-gneur pour ce petit reflet de l’œuvreadmirable et secrète qui s’accomplitdevant nos yeux d’aveugles.

54’. Qu’importe que nos mainssoient vides des œuvres du monde,pourvu que nos cœurs soient remplisde l’amour de Dieu !

55’. Si nous n’incarnons pas leTrès-Haut dans la pureté de noscœurs, nous ne palperons pas le corpsdu Seigneur ici-bas et nous n’entre-rons pas vivants dans son éternité etdans sa paix magnifiques.

56’. Peut-être n’ont-ils rien dit par-ce qu’ils savaient trop de choses surDieu et pas assez sur le monde ? Oubien leur Seigneur ne leur a pas com-mandé de parler et de se faire con-naître ? Mais certainement ils n’ontjamais disparu tout à fait.

57’. Les intelligents et les savants dumonde ne voudront-ils pas aussi nousexpliquer le Livre que nous avonsécrit sous l’inspiration du Seigneur dehaute science et de grand amour ?Histoire de faire rire les anges et lessaints dans le ciel.

58’. Même brisés et désespérés, oùirons-nous si ce n’est à notre Seigneurde compassion ? Car quel est celui quinous acceptera dans cet état lamenta-ble, si ce n’est le Généreux et le Misé-ricordieux qui console, qui comble et

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incapables devant la mort et la vie fu-ture, car l’impiété les aveugle touségalement et elle les cloue à l’écorcedes choses.

59. Au jour de la révélation du ju-gement, nous verrons avec étonne-ment que toutes les Écritures saintesdifféraient par les mots, mais qu’ellesenseignaient le même mystère de ré-surrection et de vie éternelle en Dieu.

60. Il a fallu des siècles et des lé-gions de chercheurs pour faire paraîtrela science des hommes dans le monde,mais il ne faut qu’un moment etqu’un seul inspiré pour rappeler lascience et l’amour de Dieu dans lecœur des croyants.

Ne remarquerons-nous pas la choseet ne serons-nous pas étonnés et tou-chés par le rappel du Seigneur ?

61. Nous ne sommes pas « amusant »,disent les impies du monde. Maiscomment pourrions-nous l’être quandnous voyons l’enfer béant ouvert sousleurs pas d’aveugles rassurés ?

62. Le temps approche et il est déjàlà, où les croyants s’occuperont ànouveau des choses de Dieu et où ilslaisseront les choses du monde auximpies.

63. Nous rechercherons les hom-mes les plus doués et les plus capablesselon leurs œuvres et selon leurs réus-sites dans le monde pour gouverner etpour organiser le peuple et la nation ;et nous éliminerons impitoyablementles incapables et les médiocres quiprétendent accomplir pour tous cequ’ils n’ont pu réussir pour eux-mêmes.

qui guérit de la mort ?« Si nous nous effaçons sincère-

ment, Dieu nous mettra en lumière,mais si nous prétendons briller, il nousplongera dans les ténèbres de l’oubli. »

59’. Seigneur, nous pleurons dejoie en écoutant ta musique qui parleà nos âmes et qui les console de l’exilde la mort, mais c’est ta sainte roséequi nous délivre de l’abîme de perdi-tion et qui nous fait refleurir dans talumière merveilleuse où la joie célestehabite pour l’éternité.

60’. Celui qui plonge dans la saintelumière du Seigneur de vie, oublie saraison et son jugement dans ce mon-de, tout comme celui qui tombe dansles ténèbres de la folie. Mais le pre-mier avance avec assurance vers l’uni-té de l’Unique, alors que le second sedisperse dans la mort très opaque del’écorce.

61’. Nous ne sommes pas « facile »,disent les croyants de ce monde. Maiscomment pourrions-nous l’être quandnous annonçons les mystères de la tri-ple résurrection et ceux du jugementéquitable ?

62’. L’action de Satan ne se bornepas à éloigner les croyants de la foi etde l’amour de Dieu, elle consiste aussià les éloigner de la recherche des mys-tères et de la science de Dieu.

63’. Nous rechercherons les hom-mes les plus sages et les plus saints se-lon leurs prédictions et selon leurs viesdans le monde pour diriger et pourmaintenir le peuple et la nation ; etnous éliminerons impitoyablement lesaveugles et les sourds qui prétendentimposer à tous ce qu’ils n’ont ni vu nientendu pour eux-mêmes.

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64. Nous n’avons pas choisi d’écrirele Livre ni de prêcher la vérité deDieu ; c’est le Seigneur qui nous achoisi et qui a fondu sur nous sans pré-venir comme l’aigle qui enlève saproie et qui l’élève dans le ciel. Si leSeigneur lâchait prise à présent, nousretomberions lourdement à terre et iln’y aurait plus qu’un sac d’os entremê-lés, muets et stupides. Réellement,nous sommes tous dans la main deDieu ; quelques-uns le croient, maisbien peu l’expérimentent ici-bas.

65. Comment aurions-nous songéde nous-même à écrire un Livre quinous a pris les douze meilleures an-nées de notre jeunesse selon le mon-de, qui a exigé mille soins et le retraitde la vie ambiante, qui a provoqué lejugement et la rébellion des nôtres,qui nous a coûté la pauvreté, que nulne veut accepter, qui indiffère lemonde, qui ennuie nos proches, quifroisse les religieux, qui nous fait pas-ser pour déséquilibré, et qui n’engen-dre jusqu’à présent que le silence etl’abandon ? Comment aurions-noussongé de nous-même à perdre notrevie dans ce monde afin de la gagneren Dieu ?

66. Comment pourrions-nous en-core maintenant persévérer de nous-même dans l’achèvement d’un telouvrage au milieu du désert de cetemps d’impiété et de mort ? Cela nefera-t-il pas réfléchir les croyants ? Celane les amènera-t-il pas à examiner avecles yeux du cœur les paroles inscritesdans le Livre ? Cela ne les incitera-t-ilpas à augmenter la part de leur Sei-gneur généreux et compatissant ?

67. Les juifs croyants sont les plussoumis à Dieu et ils seront rétablis lespremiers avec consolation et avechonneur par le Seigneur.

64’. Aujourd’hui même s’il le veut,Dieu peut nous déjuger et nous humi-lier jusqu’à la poussière en nous ridicu-lisant devant tous, croyants et impies,savants et ignorants, intelligents etbrutes ; mais nous demeurerions tour-né vers sa sainte face, et même recou-vert de boue, nous louerions son saintNOM sans douter de sa sagesse et de samiséricorde, car l’amour qu’il a im-planté en nous n’est pas de ceux donton se défait aisément.

65’. Ô Seigneur de miséricorde etde paix, permets qu’à présent nousnous cachions et que nous disparais-sions derrière toi ; permets que nousachevions ton œuvre dans le secret etdans le repos avant que les imbécilesqui laissent mourir de misère tes en-fants inspirés, ne viennent nous félici-ter et nous serrer la main ; avant qu’ilsne se ruent avaricieusement sur cequ’ils ont toujours refusé d’acheterpour un morceau de pain ; avantqu’ils se saisissent de notre ombre etqu’ils l’affichent dans leurs spectaclesde cirque ; avant qu’ils dépècent no-tre vie stupidement et férocementcomme ils font des bêtes pour y sur-prendre l’âme.

66’. Avant qu’ils nous pourchassentpour obtenir ce qu’ils n’ont jamaisvoulu donner eux-mêmes à quicon-que ; avant qu’ils nous couvrent d’or-dures pour rassurer leur bassesse etleur lâcheté. Enfonce-les dans leurméchanceté et dans leur stupidité,Seigneur, et souviens-toi de ceux quinous ont aidé et qui ont cru en ta pa-role sainte afin qu’ils reçoivent ta viemagnifique et sans mélange promiseaux cœurs fidèles et généreux.

67’. Le comble de l’intelligence,c’est être idiot devant Dieu, comme lecomble de l’idiotie, c’est se croire in-telligent devant lui.

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68. Les juifs incroyants sont les plusrévoltés contre Dieu et ils seront chas-sés et exterminés les premiers de des-sus la terre des vivants. Il y a là unedistinction que doivent bien noter lescroyants afin de ne pas repousser nibrimer leurs frères dans la foi en Dieu.

69. Qui peut ne pas se sentir apaiséet consolé après avoir lu le Livre ? Etqui peut ne pas se sentir illuminé etconduit après l’avoir médité tant soitpeu ?

70. Nous ne sommes ni légiste nijuge pour vous mâcher des lois etpour vous les faire respecter, et nousne sommes ni politique ni technicienpour vous gouverner et pour vous or-ganiser dans ce monde.

71. Nous sommes seulement char-gé de vous rappeler la résurrection an-noncée par les prophètes ainsi que lejugement de Dieu où vous serez triés,soit pour la joie, soit pour la douleur.

72. Qu’ont-ils gagné les médiocresqui ont condamné l’œuvre qu’ils necomprenaient pas ? Une platitude en-core plus irrémédiable et leur proprecondamnation par celui qui a inspirécette œuvre.

73. Imbéciles et rebelles, allez à lapoussière, au malheur et à la solitudede la mort réservés aux stupides ado-rateurs du monde enténébré, ou biensoumettez-vous au Seigneur alorsqu’il en est encore temps et ne jugezpas ce qui vous dépasse et ne vous op-posez pas au souffle de l’Esprit quevous ne connaissez pas.

68’. Remarquons combien la viedes impies est agitée, inquiète et mal-heureuse, et comment leur rébellionles précipite dans la dispersion aveugleet dans la folie destructrice.

69’. Vite, vite, encore un peu detemps pour le lire. Encore un peu detemps pour le comprendre. Encoreun peu de temps pour l’entreprendre.Encore un peu de temps pour l’ache-ver. Mais alors, toute l’éternité pouren jouir.

70’. Remarquez que nous ne récol-tons que des ennuis pour ce Livre etque notre volonté n’y est pour rien.

Il nous serait sans doute plus agréa-ble de pouvoir souffler un peu et denous reposer dans le monde.

71’. Mais le jugement de Dieupresse à présent et sa proclamationn’attend pas, car le tribunal du justes’impatiente. Ne le comprenons-nouspas aux signes de la décompositiongénérale des nations ?

72’. Comme la rosée change la ter-re morte en prairies pleines de fleursodorantes, ainsi la grâce céleste fait re-fleurir nos cœurs desséchés et brûlés.

73’. Dieu peut transformer les pier-res mortes en moisson de vie, mais illes choisit selon un jugement secretqui nous demeure incompréhensible.

Peut-être comprendrons-nous quandle voile sera ôté.

Hélas ! il sera trop tard pour se con-vertir.

Il vaut mieux interroger le Seigneuret puis écouter sa réponse dans noscœurs et nous plier à sa loi sans juger.

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74. Peut-être est-il vrai que le Livresoit inutile pour ce peuple dégénéréde la voie de Dieu : ses intelligents etses bien-pensants le repoussent, carleur abrutissement dans le monde res-semble à la mort. Nous le remettronsdonc dans les mains de Dieu d’où ilest venu afin que les anges s’en ré-jouissent premièrement.

75. Ô Seigneur de prévoyance,nous aurais-tu donné la semence troptard, alors que le cœur de ces hommesétait déjà endurci comme la pierremorte ? Il suffit cependant de ta béné-diction pour que la mort même re-fleurisse magnifiquement.

75’’. Sinon la dispersion, le malheuret la mort vont s’abattre sur ce peupleimpie et tiède.

Et un petit reste sera sauvé et ger-mera à nouveau dans la simplicité etdans l’amour de l’Unique.

74’. Aie pitié des rescapés de tonpeuple et groupe-les dans ta sainte lu-mière de vie afin qu’ils embrasent lamontagne des morts qui les entourentet qui les oppriment misérablement.Permets que tes saints attirent ta béné-diction sur ces ossements inertes afinqu’ils vivent à nouveau devant toidans la repentance, dans l’obéissanceet dans la joie de l’amour retrouvé.

75’. Ô Seigneur, si tu le veux, tontalent sera enterré ou bien il illumine-ra le monde à nouveau, et nos chantsde reconnaissance renverront tonNOM jusqu’aux étoiles.

En vérité, je te le dis, si un homme nenaît d’eau et d’esprit, il ne peut entrerdans le royaume de Dieu.

JÉSUS

Malheur à vous, docteurs de la loi, par-ce qu’ayant pris la clef de la Science, vousn’êtes point entrés vous-mêmes et ceux quivoulaient entrer vous les en avez empê-chés.

JÉSUS

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Dieu vous a tirés de la terre. Il vous yfera rentrer et sortir de nouveau... Le jouroù les tombes s’ouvriront et où les secretsdes cœurs seront divulgués.

CORAN

Garde ton cœur avant toute chose, carde lui jaillissent les sources de la vie.

PROVERBES

ÉVITE EN UR

1. Nous étouffons sous les vainesexplications des intelligents du mon-de, et leurs ouvrages augmentent laconfusion des esprits et l’impiété descœurs.

2. Leurs livres et leurs noms retour-neront à la poussière, mais l’œuvre duSeigneur demeurera à jamais, et sa pa-role traversera les siècles et affronteravictorieusement les assauts des cuistresdiplômés de toutes les nations.

3. L’artiste nous fait passer un mo-ment, et l’artisan nous fait durer untemps, mais qui nous délivrera de lamort ? Et qui nous donnera l’éternitéde la vie si ce n’est la science del’Unique ?

4. Affichons la loi du Seigneur dansnos maisons afin qu’elle pénètre dansnos têtes et afin qu’elle germe dansnos cœurs. Ainsi sa voie nous apparaî-tra lumineuse et facile, ô combien !

5. Vous jugez avec votre malicecroyant surprendre la vigilance duSeigneur, mais votre malice vous

LE SAGE

1’. Les déjections des mouches in-nombrables ne sauraient ni entamerni recouvrir la grande pyramide deDieu.

2’. « Perdons » notre temps à cher-cher Dieu et n’écoutons pas ce qu’endiront les impies, car leurs cœurs sontobscurcis, leurs yeux sont aveugles etleurs mains sont impuissantes à vio-lenter la sainte lumière du Seigneurde vie.

3’. Celui qui loue le Seigneur dansson cœur, fût-ce pour une petitefleur, n’est ni médiocre ni impie. Etcelui qui le cherche, fût-ce à traversune pierre morte, n’est ni fainéant niincapable.

4’. Étudie le Livre et mendie tonpain si c’est le plus court pour toi, carseule la précieuse trouvaille du Sei-gneur compte, et seule la science del’Unique donne le poids de la vie quine périt pas.

5’. À présent, nous parlons claire-ment et nul n’écoute, mais quandtous interrogeront, nous demeurerons

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aveugle et elle vous mène à la fosse deperdition, et vous ricanez stupide-ment quand on vous parle de la sim-plicité toute droite qui engendre lalumière de vie.

Votre raison est devenue commeun poison mortel, et votre intelligen-ce est comme un scorpion quis’inocule son propre venin.

6. Saints et sages prophètes deDieu, venez à notre aide, entourez-nous de votre cohorte étincelante etsoutenez-nous afin que nous ne fai-blissions pas dans la voie du Seigneur.Priez le Très-Saint pour qu’il nousconsole dans son cœur à la fin de no-tre peine.

Suppliez le Seigneur qu’il retienneson bras armé du glaive de la sépa-ration ; le temps que les ignorantspuissent lire et entendre la paroleinspirée ; le temps que les hésitantspuissent choisir dans leurs cœurs et serepentir devant Dieu ; le temps queles rebelles puissent se livrer encoreplus à la folie du monde.

7. Nous ne sommes pas venu pourdétourner quiconque de sa foi, de sonculte ou de sa secte. Nous sommesvenu pour rassembler les croyants quicherchent le Seigneur vivant, dans lagrâce, dans l’amour et dans la connais-sance de l’Unique Splendeur.

8. Nous sommes venu pour refairel’Église sans monuments, sans barriè-res, sans grades, sans vanités et sans fi-nances. Pour refaire l’Église fondéesur la pierre sainte du commencementet de la fin. Pour refaire l’Église dessaints qui parlent à Dieu dans leurscœurs.

9. Cinq minutes avec des hypocri-tes et nous voilà tristes, découragés,inutiles, jugés, condamnés et chassés,à moins que la colère de Dieu nes’empare de nous et ne maudisse lesméchants après avoir dénoncé leursturpitudes.

muet comme une souche, et ceux quidédaignent maintenant seront furieuxde ne pas obtenir de réponse, car ledanger sera là qui les pressera de tou-tes parts, et l’angoisse de la peur lesportera à s’intéresser aux choses qu’ilsméprisaient dans le temps de leur as-surance impie.

6’. Le temps que les impies puissents’organiser orgueilleusement dans laboue du mélange ; le temps que lessavants et que les travailleurs puissenttriompher dans leurs œuvres vaines ;le temps que les croyants puissent re-venir à la simplicité de la foi et del’amour de Dieu.

Alors, que son bras tombe et queson glaive sépare sans pitié et sans par-don les brebis des boucs ! Que ses en-fants voient briller sa lumière et qu’ilshabitent dans son soleil ! Que ses en-nemis soient frappés dans la confusiondes ténèbres et qu’ils se déchirentcomme des bêtes au milieu des ruinesfumantes de leur science fausse !

7’. Nous ne sommes pas venu pourabattre ce qui chancelle, ni pour tuerce qui se meurt, ni pour dissoudre cequi se défait seul. Nous sommes venupour donner forme à ce qui se cher-che, pour donner corps à ce quis’incarne, pour accoucher ce qui naît.

8’. Nous sommes venu pour refairel’Église des sages qui font briller Dieudans leurs cœurs. Le Seigneur connaîtles siens et il soutient ceux qui obser-vent sa loi, ceux qui aiment sa foi,ceux qui suivent sa voie et ceux quiaccomplissent son œuvre.

9’. Sans la grâce et sans l’amour deDieu, nous serions aussi stupides queles impies. Ainsi nous devons être re-connaissants au Seigneur qui nous afaits croyants, mais nous ne pouvonscertainement pas en être fiers !

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10. Les hypocrites se maudissenteux-mêmes, ce qui est le comble de lapunition pour leur hypocrisie. Pas depardon pour ceux-là qui pensent sejouer de Dieu et qui trompent leshommes sciemment.

« Toutes leurs ruses s’en iront enfumée quand la nuée incandescenteles approchera. »

11. Ô Seigneur très bon et très sa-ge, délivre-nous des brutes, des crimi-nels, des fous et des rusés, et fouetteles médiocres satisfaits d’eux-mêmes ;culbute dans la poussière l’ignorantevanité des raisonnables du monde ;frappe sur la bouche les imbécilestriomphants qui nous expliquent toutce qu’ils n’entendent pas.

12. Ô ingratitude mortelle, nous li-sons les livres saints et sages et nous nelouons pas dans nos cœurs le Seigneurde grâce et d’amour qui nous offre lavie sans mélange.

13. Si quelqu’un ne vous dit pasqu’une œuvre est belle, et si plusieursne vous affirment pas qu’elle a de lavaleur, vous demeurez stupides etaveugles devant elle, et vous vous dé-tournez du joyau et vous vilipendezl’artiste, comme ces porcs qui foulentaux pieds les perles et qui déchirentles imprudents qui les leur offrent.

14. Contrairement à ce que pen-sent beaucoup de gens, les vrais réalis-tes sont les croyants qui recherchent lavie substantielle et essentielle qui nepérit pas ; alors que les délirants abs-traits sont ceux qui s’attachent à lamatière périssable.

Peut-être cela fera-t-il réfléchir unintelligent qui aime Dieu et qui le re-cherche dans son cœur ?

10’. Ô Seigneur, qui vois dans lescœurs, délivre-nous des rebelles et deleur malignité qui tue la grâce, la foiet l’amour qui nous font vivre en toi ;et fais-nous connaître les croyants quit’aiment et qui te louent dans leurscœurs, mais par-dessus tout, fais-nousrencontrer ceux à qui tu parles en se-cret.

11’. Quand le Seigneur souffle dansl’homme et quand il empoigne l’ins-trument de sa colère, plus de sérénitéet plus de sentences, car tout vole enéclats dans le ciel et tout tombe enpoussière sur la terre, et voilà le servi-teur brisé par l’action terrible, plongédans les ténèbres de la solitude et re-poussé de tous.

12’. Ô voile épais qui nous enlace,nous voilà comme des momies qui nepeuvent atteindre l’eau de la résurrec-tion, qui ne savent pas tendre la mainvers celui qui l’offre gratuitement etqui ne voient même pas sa lumièresainte !

13’. Vous êtes doublement mauditsquand vous payez très cher au tempsdu succès, ce que vous avez repousséet méprisé au temps de l’abandon, carvous n’agissez que mus par la plus stu-pide et par la plus avaricieuse spécula-tion qui vous laissera le cœur et lesmains vides au jour du jugement.

14’. Dieu en soit béni : les Écritu-res saintes sont toujours là, et il nousappartient de les lire et de les méditersans nous laisser berner par les hypo-crites qui les font servir à leurs inté-rêts, sans nous laisser circonvenir parles imbéciles qui les adaptent à leurmédiocrité aveugle et sourde, et sansnous laisser induire par les bien-intentionnés qui les limitent à leurcompréhension historique et morale.

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15. Certains se sont chargés dessaintes Écritures comme des ânes quiportent un trésor qu’ils sont incapa-bles d’utiliser, ou comme des chiensqui gardent un os dont ils ne peuventavoir la moelle, mais qui empêchentjalousement quiconque d’approcher.

16. Arrière, médiocres satisfaits etpontifiants ! Nous prions le Seigneurmiséricordieux qu’il veuille bien vousréveiller si c’est encore possible, àcoups de fouet plombé car il vautmieux pour vous être déchiquetés etsauvés que de périr dans la fausse assu-rance de vos ténèbres insensibles.

17. La simplicité n’est pas l’igno-rance.

18. Si le Livre est une chose quel-conque qui n’intéresse personne oupresque, comment pourra-t-il devenirune chose passionnante et recherchéede beaucoup, sans condamner cruelle-ment ceux qui l’enterrent à présent ?

19. Il n’est pas à la mode du temps,et ce n’est pas une littérature pouranesthésier les agonisants de ce mon-de, voilà le défaut !

20. Nous avons dissous et purgénos humeurs dans la boue humide, etnous les avons confortées et perfec-tionnées dans la lumière du ciel.

21. Ta quête est trop ardue, Sei-gneur, et si tu ne viens pas à notre se-cours, nous échouerons certainement,car nos oreilles sont sourdes, nos yeuxsont aveugles, nos mains sont impuis-santes et ton salut est proprementincroyable !

22. C’est quand nous renonçons àcomprendre que nous commençons àcomprendre réellement.

– C’est quand nous renonçons à

15’. Ceux-là se reconnaissent toutde suite en feuilletant le Livre etleur rage déborde aussitôt, car ilsont monopolisé les mystères deDieu pour les exploiter profane-ment, et au lieu de devenir instruitscomme leur Seigneur, ils sont deve-nus stupides et vaniteux comme ledémon qu’ils servent en secret.

16’. Ils s’accommodent de la bouequi les recouvre entièrement et ils ré-pandent la laideur sur le monde. Ilsnivellent tout en eux et autour d’eux,et les voilà comme des bêtes qui ru-minent tranquillement dans l’abattoiroù ils sont entassés pour la mort !

17’. La sagesse n’est pas l’insensi-bilité.

18’. Devenons les frères cadets deChrist en Dieu, et nous entendrons laparole de Dieu et nous ferons ses œu-vres et nous vivrons dans l’Unique.

19’. « Tous les aimés ne sont-ils pasde Dieu ? Et tous les amants ne sont-ils pas en Dieu ? »

20’. Nous verrons le sperme paraî-tre et croître comme la rosée du ma-tin, et nous verrons le germe s’in-carner dans sa pureté et la changer ensa propre nature fixe et parfaite.

21’. C’est le dedans du dedans qu’ilnous faut découvrir et faire paraîtredans la pureté ; et c’est le dedans de cededans-là qu’il nous faut enfin mani-fester dans la fixité.

22’. Celui qui baigne dans la clartédu feu intérieur, est comme idiot dansle monde, cependant il est seul vrai-ment éclairé.

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rien expliquer que nous commençonsà nous faire entendre et à être comprisréellement.

23. Ne sois que toi-même, n’inter-roge que toi-même, ne pénètre quetoi-même, ne te perds qu’en toi-mê-me, ne te trouve qu’en toi-même, nerepose qu’en toi-même et tu appro-cheras le Seigneur du dedans, qui ac-complit toutes choses en toi sans toi.

24. La semence des astres est cachéedans la terre.

25. La vision juste, c’est voir leschoses telles qu’elles furent et tellesqu’elles seront, c’est-à-dire tellesqu’elles sont en réalité dans l’unitépremière.

26. Il faut une grande générosité del’âme pour reconnaître le premierqu’une œuvre inconnue est belle.

27. Que l’esprit de l’artiste soit aus-si haut que les étoiles, et que sa viesoit aussi humble que la poussière !

28. Tout ce qui s’oppose à la viemanifeste celle-ci d’autant plus claire-ment, et tout ce qui la reçoit y partici-pe magnifiquement.

29. Nous ne pouvons pas plaire àtous, car nous sommes rempli de dé-fauts et de faiblesses et encore recou-vert par la crasse étrangère, mais leLivre est déjà un jugement qui dépar-tage secrètement les cœurs éclairés etpurs, des agonisants satisfaits et aveu-gles de ce monde.

23’’. Supporte-toi, Aide-toi, Cherche-toi, Découvre-toi, Connais-toi, Accomplis-toi,

avec l’aide du Seigneur du ciel.

« Pour approcher la vérité, il fautêtre nu comme elle. »

23’. La création, l’homme, l’art nesont pas perfectibles, en ce sens qu’ilssont seulement dévoyés et que leurplus parfait accomplissement n’est quele retour à leur perfection initiale.

« Il y a mieux que saisir l’évidencede la vie, c’est participer à sa puretéprimitive. »

24’. Le limon de la terre est la pre-mière créature.

25’. Le plus grand travail dans laplus grande aisance, voilà l’ART. Leplus grand amour dans la plus grandepureté, voilà la sainteté. La plus gran-de liberté dans le plus grand repos,voilà la sagesse.

26’. Celui qui explore son ignoran-ce, son impuissance et sa mort, con-naît seul la folie et la sagesse de l’ART.

27’. Celui qui fait peu de différenceentre les choses du monde, perçoitbientôt l’unité qui les anime.

28’. Le propre de la vie, c’est lemouvement, le changement, la diver-sité, la liberté, la pureté, la joie, la fé-condité, la gratuité et la louange.

29’. Puisse-t-il redonner à beau-coup le désir et le goût d’étudier lesÉcritures saintes et sages de toutes lesnations !

Puisse-t-il être pour beaucoupl’étendard de la victoire et de la liber-té en Celui qui EST !

Puisse-t-il illuminer les cœurs deceux qui espèrent la lumière de vie !

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30. Tout ce qui prétend diriger ouforcer l’ART, le stérilise et le tue.

31. L’artiste, le croyant, le saint, lesage est celui qui se hausse jusqu’à labeauté illuminante de la création dé-gagée de sa gangue de mort.

32. Pourquoi discourir quand toutest si magnifiquement diversifié par lalumière de Dieu ?

33. L’artiste véritable ne connaîtque la terre et le ciel ; la science, lamorale et la politique des hommesl’ennuient et le tuent.

34. Le prochain, c’est celui quisouffre et qui s’ouvre, et non pas celuiqui se ferme et qui fait souffrir.

35. On n’est pas croyant parcequ’on assiste aux cérémonies religieu-ses, et on n’est pas incroyant parcequ’on n’y va pas ; car le vrai culte deDieu se pratique dans le cœur, et sasainte quête s’opère par l’étude des sa-ges Écritures et par les opérations dela foi en action dans le monde.

36. Beaucoup sont ignorants deschoses de Dieu, mais le comble estque ces ignorants jugent et condam-nent à présent ceux qui sont instruitsdes mystères de l’Unique.

Prions afin que le fouet divin les ra-mène au silence, à l’obéissance et àl’humilité qui conviennent à leurcondition de sourds et d’aveugles in-curables.

« L’agitation du monde est si gran-de, Seigneur, et notre voix est si faibleque nous mesurons tristement la foliede notre prédication. »

30’. La modération est le propre dusage, la tyrannie est le fait du fou,l’insensibilité est le lot des brutes.

31’. Il n’y a qu’un ART véritable,c’est celui qui manifeste l’esprit libre,qui est la lumière de l’Univers. Il n’y aqu’une science vraie, c’est celle quifixe cette lumière divine dans le reposde Dieu.

32’. Celui qui ne porte pas sa joieen soi ne la verra pas se refléter dans lemonde et il ne la verra pas fleurir enDieu.

33’. Seuls les astres morts ne tour-nent pas de joie sous le souffle del’Unique.

34’. On apprend à aimer en cher-chant à pénétrer et à vivre l’état desautres.

35’. Nous devons nous interrogersincèrement au sujet du Livre et choi-sir de nous-mêmes dans nos cœurssans tenir compte des avis de ceux quiont une place à défendre et à exploiterici-bas.

« Le Seigneur ne respire-t-il pas etne se promène-t-il pas ici même ? »

36’. Condamnés ici-bas à subir leshypocrites dans le monde, dans nosmaisons et dans nos cœurs, nous aspi-rons de plus en plus à la communiondes saints où les enfants de Dieu nousaccueilleront aimablement, et où nulne s’élèvera contre nous à cause denotre amour de l’Unique, mais aucontraire, là où tous s’associerontspontanément à nos louanges, à nosbénédictions et à notre joie dans leSeigneur du centre.

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37. Il vaut mieux une église tiède,branlante et profanée, que pas d’églisedu tout, car un paralytique aveuglepeut encore parler, tandis qu’un mortne peut plus rien faire pour quiconque.

38. Nous n’avons pas de visions,nous n’entendons pas de voix, nousne faisons pas de miracles et le ciel de-meure fermé devant nos yeux ; maisla grâce du Très-Haut a ouvert notreentendement, et son amour a confir-mé notre mission ici-bas. Notre lotest entre ses mains. Il fera comme illui plaira. Car depuis que nous noussommes offert et qu’il nous a choisi,nous ne nous appartenons plus réelle-ment.

39. Certains qui croient servir leSeigneur le desservent, et d’autres quipensent le desservir le servent sans lesavoir.

40. Nous pouvons nous soutenir enchantant ou en récitant en commundes prières, des cantiques ou des ver-sets et en communiant dans la grâce etdans l’amour du Seigneur de vie. Maisnul ne doit juger ni condamner ceuxqui préfèrent la solitude et la prière si-lencieuse du cœur dans le secret del’Unique.

41. Prenons-y bien garde, car cen’est pas ce qui reluit le plus au-dehors dans le monde qui est le pluspur et le plus précieux au-dedans enDieu.

37’’. Le Seigneur ne peut-il pluscompter que sur les croyants cachésdans le monde? C’est bien possibleaprès tout, car lui seul juge les cons-ciences et les cœurs sans erreur possible.

37’. Les communautés devraientbien produire des saints capables d’en-thousiasmer les derniers croyants.Peut-être leur faudrait-il commencerpar ne pas exiler l’Esprit Saint de leursmurs ?

38’. Nous acceptons d’être repous-sé, vilipendé et abandonné par lesgens en place, mais au moins que lesplus intelligents en Dieu prennent lapeine d’examiner et de peser attenti-vement les paroles du Livre ; et queles plus simples en Dieu aient le soucide s’interroger dans leurs cœurs ausujet de l’authenticité de l’ouvrage quileur est présenté.

39’. Consacrons nos loisirs au Sei-gneur, et le Seigneur multipliera nosloisirs.

40’. Quand nous serons vraimentpris par la quête de notre Seigneurmystérieux, les affaires du monde etles gens qui s’en occupent nous paraî-tront fastidieux, vides et insuppor-tables ; et ceux-là nous considérerontcomme incapables, inutiles et fous.

41’. Nous sommes comme des in-sensés qui ont joué tout leur avoirdans le jeu de Dieu, et cela semblescandaleux à ceux qui comptent seu-lement sur le travail de leurs mainspour vivre et pour prospérer dans lemonde.

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42. L’opposition et la réprobationdu monde sont désolantes et découra-geantes, mais le jugement et la con-damnation de nos proches sont cruels,même quand le Seigneur nous sou-tient dans notre sainte entreprise.

43. Il y a des aiguillons qui ne per-mettent pas aux plus paresseux des’endormir, fût-ce le temps d’un sou-pir, quand le service de Dieu et le ser-vice des hommes pressent également.

C’est une chose difficile à compren-dre et bien dure à accepter ; cependantnous nous estimons privilégiés parmiles agonisants de ce monde.

44. Hep ! Hep ! Hep !Quoi ? Quoi ? Quoi ?Ton sang coule, et ta vie s’envole !

45. Venez, hommes de toutes lesnations, mangez, buvez, réjouissez-vous et vivez, car le Livre vous estdonné de préférence à ce peuple ma-lin, finaud et impie, dont l’intelligenceest devenue la plus grande stupiditéqui soit.

46. Race imbécile qui héritez le Li-vre du renouvellement de toutes cho-ses, vous l’échangez contre un plat delentilles, et même, vous vous en dé-barrassez en offrant le plat de lentillesen dédommagement à ceux qui veu-lent bien se charger de l’ouvrage.

47. Que vos yeux demeurent bou-chés, que vos oreilles demeurent fer-mées, ô superintelligents, et que lesétrangers mangent votre pain et qu’ilsboivent votre vin en se moquant devous ; qu’ils vous dépouillent de vo-tre héritage et qu’ils se partagent vosrichesses ; qu’ils vous réduisent en es-clavage et qu’ils vous fassent travaillerpour rien sur votre propre terre, afinque nous écoutions vos bons mots etafin que nous goûtions vos fines plai-santeries sur Dieu et sur son salut, surDieu et sur sa colère, si vous l’osezencore.

42’. Ô Seigneur miséricordieux,rachète au moins les instruments denotre supplice quand tu nous laisserasenfin souffler avant de nous recevoirdans ton sein bienheureux et très glo-rieux si tu le veux.

43’. « La foi en Dieu et en sa résur-rection paie tout de suite, car ellenous aide à supporter ce qui désespèreet ce qui écrase les impies. Nourris-laet fortifie-la en nous jusqu’au jour lu-mineux de la fin et du commence-ment, Seigneur de bonté. »

44’. En arrosant notre mort, nousvivrons. En dissipant notre vie, nousmourrons certainement.

45’. Ô patrie bénie de Dieu etnourrie par la Vierge sainte, te voilàdevenue comme une prostituée quidéshonore la famille des vivants et quipréfère le ruisseau plein d’orduresétrangères à la table de son Seigneur etmaître !

46’. Tu as tourné en dérision les re-montrances de tes saints, et ta rébelliona engendré les coups et les blessuresempoisonnées. À présent, un temps derépit t’est accordé dans le ciel et sur laterre afin que tu réfléchisses et que tureviennes à la sainte famille.

47’. Si tu refuses, ce sera ta fin. Sa-pée, émiettée, calcinée et disperséepar le vent, sans retour et sans pardon.Sans nom, sans souvenir et sans prièrepour toujours. Mais si tu te relèves dela boue, si tu vides tes abcès, si tu telaves dans l’eau de la grâce, si tu revêtsla robe nuptiale et si tu te soumets àton Seigneur magnifique, tu refleuri-ras la première parmi les nations,comme tu étais tombée la première ;et ta lumière éclairera le monde et tapaix charmera tous les cœurs. On tenommera bienheureuse, née de l’es-prit et du cœur, et tu régneras sansviolence sur les peuples assagis.

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48. Ô ville de la naissance, te voilàcomme un tas de cadavres qui se re-froidissent, et ta prétention ancienneagonise avec toi. On n’entend plusdans tes murs que le bruit des bestiauxqui ruminent pesamment, et on nerespire plus que l’odeur du fumier quipourrit en toi. Le saint Cordon ne t’apas sauvée de la peste des médiocres,et les coups ne t’ont pas ouvert l’en-tendement.

49. Ce qui EST est bien plus fantas-tique et bien plus formidable que toutce que nous pouvons imaginer, maisquand ce qui EST est fixé en SOI-MÊME, les yeux sont éblouis, et labouche reste muette.

50. Inutile de courir en rond et denous agiter à droite et à gauche afind’éviter d’avoir à résoudre l’énigmede la vie et de la mort qui nous estproposée ici-bas, car l’énigme subsisteet elle dévore finalement ceux quin’ont pu la résoudre.

51. Les gains, les récompenses, leshonneurs et les nominations des hom-mes sont une dérision pour celui qui atrouvé l’Unique. C’est aussi une déri-sion pour ceux qui ne l’ont pas trou-vé, mais comme ils ne le savent pas, ilsse consolent en jouant avec le vent dela vanité. Dans ce cas-là, il vaudraitmieux simplement jouer de la flûte,car il n’en résulterait rien de trompeurpour eux ni pour les autres.

52. Ouvre-nous le cœur et purifie-le, Seigneur, afin que nous puissionste recevoir en entier, et renforce no-tre amour afin qu’il puisse s’unir autien sans être aboli dans ta gloire.

48’. Ô capitale très spirituelle, on tedit la plus avancée, mais il faut l’en-tendre comme d’une viande corrom-pue qui transpire déjà la pourriture ducharnier de la mort. Toujours miracu-leusement sauvée, la patience du Sei-gneur se lassera un jour et tu nagerasdans les larmes et dans le sang et tudessécheras dans les cendres avantd’être renouvelée par la grâce céleste.

49’. Plus de questions et plusd’énigmes pour celui qui approche lalumière vivante qui contient le Sei-gneur d’éternité.

50’. Plus de lettres, plus de chiffres,plus de serrures, plus de portes, plusde murs, plus de prisons, plus de tom-beaux et plus de morts pour celui quitrouve, qui mûrit et qui mange l’unitéde l’Unique.

51’. Fais-nous connaître la joie par-faite dans notre découverte en toi.

Fais-nous connaître la liberté par-faite dans notre obéissance à ta saintevolonté.

Fais-nous connaître la sécurité par-faite dans notre observance de ta sainteloi.

Fais-nous connaître la paix parfaitedans notre abandon en toi.

Fais-nous connaître la vie parfaitedans notre amour en toi.

Fais-nous connaître le contente-ment parfait dans notre repos en toi.

52’. Là où ayant tout abandonné etrenoncé à tout, nous nous trouvonscomblés au-delà de toute expression.

Là où la prière et la louange fontplace à la jubilation muette de l’unionsainte.

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53. Les contradictions apparentesdes livres saints n’existent que pourceux qui ne connaissent pas l’unité del’Unique Seigneur. Il vaut mieuxpour eux ne pas juger et surtout nepas condamner ce qu’ils n’entendentqu’en images et non en vérité nue.

54. Quand nous sommes tristes àmourir sans savoir pourquoi, c’estparce que nous nous vidons des cho-ses du monde et que nous ne nousremplissons pas de celles de Dieu.

En effet, le plein du monde résiste àDieu par son poids mort, et le pleinde Dieu résiste au monde par sonpoids vivant, tandis que le vide dumonde et de Dieu se trouve écrasé in-supportablement entre le ciel et la ter-re, qui se rejoignent alors sans béné-diction et sans fécondation.

55. Les hypocrites se délectent ensecret de ce qu’ils dénoncent publi-quement, mais les noms qu’ils se sontdonnés les dénoncent publiquementsans qu’ils s’en doutent.

56. Il vaut mieux une prostituéequi aime pour l’amour, plutôt qu’unefemme irréprochable qui aime pourelle-même, car la première connaît lacharité de l’amour et elle ne juge nine violente rien au nom de son amourhonteux ; tandis que la seconde neconnaît que la jalousie de la cupiditéet elle condamne et brime tout sanspitié au nom de son amour dévorant.

57. Quel croyant véritable oseraitse prévaloir devant son Seigneur etdevant ses frères en Dieu de décora-tions, de titres, de grades ou de diplô-mes, toutes choses dérisoires au regardde l’Unique et aux yeux des cher-cheurs de Dieu ?

53’. Nous devons commencer pardemander le secours du Seigneur quiaccomplit son œuvre en nous, car denous-mêmes, nous sommes impuis-sants à rien changer dans notre naturecorrompue. Et nous devons aussi finiren laissant toute liberté au Seigneurpour perfectionner ce qu’il a lui-même dégagé de la boue du péché demort.

54’. Quand nous aurons rejoint lalumière de l’Unique, tous ceux quiont des désirs les verront s’accompliret ils nageront dans la plénitude deDieu. Mais ceux qui n’auront pas dedésirs verront Dieu, ils entreront enDieu et Dieu pénétrera en eux, et ilsreposeront dans le vide de Dieu quiest le moyeu de la plénitude de Dieu.Mais cela est réservé à un petit nom-bre d’élus, qui possèdent l’huile del’amour et de la connaissance.

55’. Ainsi dans hypocrisie « bien-pensante », on trouve « panse bénite »et dans hypocrisie « puritaine », il y a« putainerie », car chaque pièce quibrille dans le monde a un revers cachéoù est gravé son vrai nom.

56’. S’il existe des femmes irrépro-chables qui aiment selon l’amour quise donne et non pas selon celui quiprend tout, fais-nous-les connaître,Seigneur clairvoyant, et donne-les-nous en héritage, afin que nos enfantssoient faits à ta sainte ressemblance.

« Donne-nous, Seigneur, celle quiest os de nos os et chair de notre chairselon ta science sainte. »

57’. Ferait-il pas mieux de se cou-vrir entièrement de la robe noire despénitents, afin de se souvenir de lacrasse immonde du péché qui l’enlacede toutes parts et afin de rester dansl’humilité qui convient aux fidèles deDieu ?

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58. C’est l’eau de la grâce qui faitfondre le cœur mortifié et qui sépareen nous la vie pure de la crasse de lamort.

C’est le feu de l’amour qui fécondele cœur épuré et qui le multiplie dansla gloire de Dieu.

59. Celui-là nous connaît à peineet il nous alimente en secret depuisdes années sans rien demander en re-merciement que la parole du Livre.Dieu a donné à un boucher plusd’intelligence et plus d’inspirationheureuse qu’à toute la multitude desimportants qui plastronnent dans laville immense.

60. N’est-ce pas là une double bé-nédiction de Dieu manifestée d’unemanière plaisante ? Qui goûtera l’hu-mour étonnant du Très-Haut ? Et quireconnaîtra sa propre imbécillité de-vant l’Unique ?

Ô qui pleurera sur soi et qui en riraaussi ?

61. Les ouvrages vulgaires nous par-lent de la sagesse extérieure entenduedu dehors.

– Les livres de philosophie nousparlent de la sagesse extérieure vue dudedans.

– Les livres saints nous parlent de lasagesse du dedans connue au-dedans.

– Les livres sages nous parlent de lasagesse du dedans éprouvée au-dehors.

62. L’enthousiasme pour le mondeet le scepticisme pour Dieu mènentquelquefois les plus intelligents auscepticisme pour le monde et à l’en-thousiasme pour Dieu, mais ils mè-nent plus souvent les gens ordinairesau dégoût et au ressentiment d’eux-mêmes et des autres et à la mort pourtous.

58’. Plus nous serons pauvres entout, plus le Seigneur nous comblerade sa foi, de sa joie, de son amour, desa paix et de sa connaissance qui nepérissent pas.

59’. Celui qui sert le serviteur duSeigneur sera servi par le Seigneur enpersonne. Ce sera une dure leçonpour les intelligents, pour les savantset pour les puissants de ce monde. Unjour, ils la comprendront pleinementmais il sera alors trop tard pour qu’ilsl’utilisent et pour qu’ils se sauvent dela mort qui les mine.

60’. Ici c’est le noble ascète quipréface le Livre de son nom presti-gieux après avoir pressenti la vérité dumessage. Là c’est le simple instituteurqui donne de son nécessaire pourtranscrire les derniers versets du Livre.Enfin ce sont les croyants de Pallandtqui présentent l’ouvrage en entier.

61’. Qui connaît le mieux le divinSeigneur de vie ? Les simples bergers ?Les savants mages ? Les fidèlesadorateurs ? Les disciples bénis ? Lescroyants dévoués ? Ou bien celui quigarde la Vierge sainte, qui l’accoucheen secret et qui élève le petit enfantvenu du ciel ?

Ô très intelligents, ô très savants, ôtrès importants, répondez, si vous êtescapables de comprendre la question.

62’. La parfaite soumission à la vo-lonté de Dieu n’est pas une résigna-tion abrutie ou béate qui subit tous lesdésordres sans réagir. C’est plutôt uneacceptation attentive et joyeuse quiutilise au mieux tout ce qui se présen-te sans rien désirer en particulier.

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63. Nous dénonçons les malins etles médiocres qui forment des comitéssous le couvert de l’entraide et de labienfaisance, alors qu’ils ne serventhypocritement que leur vanité et queleur cupidité au détriment des faibleset des pauvres qui sont isolés dans lemonde.

64. Demain il fera sombre, demainil fera froid, demain nous serons morts,demain la résurrection et le jugement.Ne voyez-vous pas que demain senomme aujourd’hui ? Ne voyez-vouspas qu’aujourd’hui vous empoigne etvous tue sans que vous fassiez riend’autre que courir devant lui dans l’es-poir stupide de le distancer ?

65. Celui qui commence en se vio-lentant s’endurcit dans l’orgueil etdans l’hypocrisie au lieu de s’ouvrir àla grâce qui délie dans l’abandon del’humilité première.

66. Ceux qui pensent pouvoir ob-server par leurs propres forces lescommandements de Dieu ainsi que lamultitude des interdictions des hom-mes, croulent sous la charge fantasti-que et rampent misérablement dans laboue du péché en affectant des airssupérieurs devant ceux qui ne dissi-mulent pas leurs faiblesses. Ainsi pren-nent naissance et se fortifient l’hypo-crisie, l’orgueil et la dureté, par tropde confiance en soi-même et pas assezde foi en Dieu.

67. Les parents qui font tout l’ou-vrage dans la maison laissent croireaux petits enfants que leur aide est in-dispensable alors que ceux-ci ne fontque les entraver et que les retarderdans leur besogne. Et les parents lais-sent même croire à leurs enfants qu’ilsont fait tout l’ouvrage à eux seuls ; etla fierté des petits enfants fait sourireles grandes personnes qui savent bien

63’. Celui qui a trouvé la chose duLivre peut brûler le Livre pour cuirela chose, car ce qu’il obtiendra à la finvaut plus que le Livre et que la chose.

« Aucun malin ne pénétrera la sim-plicité ni n’approchera la pureté de lachose, car la malice les colle à l’écorceet elle les empêche de voir le dedansqui vit. »

64’. Qui demeurera en repos et quifera le mort afin qu’aujourd’hui passesur lui sans se baisser pour le ramasseret pour l’épingler dans le temps ? Quimettra à profit le répit d’aujourd’huipour fondre les hiers dans la seule réa-lité vivante de l’unique aujourd’hui deDieu ?

65’. Il faut imbiber et dissoudreavant de sécher et de cuire, car celuiqui commence par cuire fixe la crassedu péché au lieu de l’éliminer.

66’. Nous devons commencer pardemander le secours de Dieu sans tropnous occuper de l’état dans lequelnous sommes, car il mettra lui-mêmede l’ordre dans sa maison si nous lelaissons faire à sa guise sans l’entraverpar nos efforts aveugles. L’observancede ses lois nous deviendra alors uneœuvre légère au lieu de nous être unfardeau insupportable, et nous nage-rons naturellement dans sa saintetésans effort et sans fatigue comme celuiqui flotte dans la grande eau.

67’. Ainsi Dieu fait tout le travailen nous et quand par nos efforts nouscroyons l’aider, nous ne faisons que lecontrarier et que le retarder mais luiaussi sourit paternellement et il nouslaisse croire que nous sommes utilesafin de ne pas décourager notre bonnevolonté naissante ; car lorsque nousaurons grandi dans la foi et dansl’amour de Dieu, nous pourrons

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dans quel chaos tomberait la maisons’ils n’étaient pas là pour la mainteniren ordre.

68. Nous ne vous disons pas de nepas prier, de ne pas louanger, de nepas reposer et de ne pas agir. Nousvous disons de vous effacer de plus enplus et de laisser Dieu prier, louanger,reposer et agir en vous, afin que vousflottiez dans sa joie constructive aulieu de sombrer dans votre tristesseimpuissante.

69. Quoi de scandaleux pour lescroyants instruits à apprendre que leculte du Seigneur s’accomplit en réa-lité dans nos cœurs sans intermédiai-res, et non pas en image sur les autelsde pierre par le truchement defonctionnaires ? Ceux-ci sont pour-tant nécessaires pour garder et pourtransmettre la révélation des saintesÉcritures.

70. Certains croient tout entendreet se vexent, car ils ne saisissent quel’écorce de la parole, qui ainsi les ac-cable au lieu de les libérer s’ils la per-cevaient dans son intérieur.

71. Les agités, les cupides et les vio-lents ont envahi le monde, et la placede ceux qui cherchent véritablementDieu est devenue minuscule et bien-tôt elle aura tout à fait disparu.

72. Nous n’avons déjà plus de placedans ce monde où les cœurs se durcis-sent comme le fer et comme le ci-ment des temples morts.

73. Les révolutionnaires sont brû-lés par Dieu, mais ils ne le savent pas.Qui leur révélera la proximité éton-nante de l’Unique ? Qui les mettraface à face avec le feu divin afin qu’ilsreconnaissent leur Seigneur ? Qui lesramènera vers la justice divine quipeut seule les contenter pleinement ?

l’aider en écoutant sa parole dans noscœurs et en la manifestant dans lemonde.

68’. Tirons et poussons dans le sensde Dieu et jamais dans notre sens per-sonnel, et tout ira exactement commenous le voudrons sans entrave etmême avec une aisance stupéfiante,car la main toute-puissante agit pournous et nous n’avons qu’à la suivrehumblement au lieu de nous y oppo-ser vaniteusement.

69’. Ceux qui éprouvent le vertigese trouvent mieux d’avoir un bandeausur les yeux, et ceux qui sont infirmesont avantage à se servir de béquilles,mais à la condition que ceux qui lesguident n’aient ni bandeau ni béquilleset qu’ils n’en imposent pas à ceux quivoient le fond des choses et qui mar-chent seuls vers le salut de Dieu.

70’. Soyons simples et libres dansnos cœurs et nous ne serons pluscompliqués ni esclaves dans le monde.

71’. C’est alors que le Seigneur ras-semblera les siens dans le royaume im-périssable et paisible et qu’il abandon-nera les réprouvés à la ronde forcenéede l’enfer dans la poussière morte.

72’. Plus ils deviendront durs et fé-roces, plus ils seront frappés et plus ilsseront émiettés dans la mort.

73’. Il est plus difficile de convertirceux-là dans leurs cœurs que d’entre-tenir les troupeaux de médiocres etd’hypocrites dans la tiédeur de leur foiagonisante. Mais quelle récolte ma-gnifique et dense à offrir au Très-Haut, plutôt que cette paille sansgrain que le vent éparpille dans lapoussière du monde !

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74. Les religieux et les croyants ontfini par confondre la réalité vivante deDieu avec les symboles et avec les fi-gures historiques qui la voilent, ce quiles plonge dans l’idolâtrie sans qu’ilss’en rendent compte.

« Qui est coupable ? Celui qui faitbriller la vérité de Dieu, ou ceux quine la reçoivent pas ? »

75. Les uns et les autres sont deve-nus des spéculatifs, et il n’y a plusd’opératifs parmi eux pour s’opposer àla marée envahissante de la science dudehors qui submerge le monde.

76. Enfin les incroyants, ne voyantque l’idolâtrie des images et des indi-vidus, ont repoussé tout pêle-mêle,mais ils sont tombés dans une idolâtrieencore pire qui est celle de la matière,qui les scelle dans la mort sans retour.Car l’essence, la substance et la crassey sont confondues inextricablement,et s’ils parviennent à utiliser la matièrebrute, ils ne peuvent néanmoins arri-ver à la séparer élémentairement, ets’ils parviennent à la séparer, c’estavec une telle violence et un tel épar-pillement, qu’ils ne peuvent la réunirà nouveau dans la pureté, car elle adisparu devant leurs yeux remplis demalice et de science profane.

74’. Comprenons-nous pourquoi touscourbent l’échine devant la malice durebelle et pourquoi tous adhèrent àprésent au dogme impie du progrèsscientifique et du bonheur matérieldans ce monde déchu ? Pourquoi tousmettent aujourd’hui la main à l’instal-lation de l’humanité dans l’enfer sansissue ?

75’. Le Seigneur enseigne la scien-ce en secret, et ils la profanent publi-quement. Le Seigneur guérit lesmalades, et ils empoisonnent les bien-portants. Le Seigneur ressuscite lesmorts, et ils tuent les vivants.

76’. Le Seigneur simplifie la loi, etils la compliquent inextricablement.Le Seigneur marche sur l’eau, et ilss’enfoncent dans la terre. Le Seigneurdonne gratuitement, et ils vendentmême la mort. Le Seigneur ressusciteglorieusement, et ils pourrissent igno-minieusement. Les intelligents sontdevenus une calamité pour le monde,car leur intelligence s’applique à lasurface des choses ou bien elle tournevertigineusement en rond sans avan-cer, et quand elle cherche le dedansdes choses, c’est pour le volatiliser.Mais elle ne détruit rien en réalité, etc’est ainsi qu’ils s’enfoncent de plusen plus dans l’enfer qu’ils se sont créé.

L’esprit du sage est dominé par une idéeunique et fixe : ne pas intervenir, laisseragir la nature et le temps.

LAO T’SEU

Toutes choses sous le ciel naissent de cequi se meut, et ce qui se meut de ce qui re-pose.

LAO T’SEU

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LIVRE XXIII

Il en viendra de l’Orient et de l’Occi-dent, du Nord et du Midi qui se mettrontà table dans le royaume de Dieu.

JÉSUS

Les ténèbres se changeront en aurore, tuseras plein de confiance et ton attente nesera pas vaine.

JOB

UNE ÈRE VIT

1. Les besoins naturels doivent de-meurer séparés du culte de Dieu jus-qu’à ce qu’ils soient absorbés en luisans effort. Ainsi nous éviterons la di-vision du péché principal et sa multi-plication en péchés particuliers, quifinissent par décourager de la foi et del’amour de Dieu.

2. Mieux vaut un croyant véritablequi crie au secours vers son Seigneuren nageant dans la boue, que centmille hypocrites qui affectent la piétéet qui se sont installés à demeure dansleur fumier caché.

3. Nous ne devons, en aucun cas,imiter artificiellement les vertus en-gendrées par l’amour de Dieu, carnous empêcherions l’amour de naîtreet de croître et nous demeurerionsprisonniers de l’hypocrisie, qui est pireque l’impiété la plus grande.

4. Si quelqu’un est tenté par lemonde au point d’abandonner sonétat religieux, ou même, les pratiques

L’UNITÉ

1’. Nous devons consentir une cer-taine tolérance envers nous-mêmes etenvers les autres comme fait le Sei-gneur avec tous, mais nous devonsdemeurer très éveillés dans la quête etdans la fréquentation du Parfait, carc’est lui uniquement qui nous délivre-ra des pièges et des tentations dumonde si nous le lui demandons sansjamais nous lasser.

2’. Prions notre beau Seigneur sansnous décourager et demandons-luiaide et assistance, car il nous éloigneradu péché et, à la fin, il empêcheramême le mal de nous approcher.C’est une merveille qui lui est facile.

3’. Ainsi il vaut mieux prier le Sei-gneur dans nos cœurs avec toutes nosfaiblesses, car de cette façon elles s’ef-faceront peu à peu, tandis qu’en es-sayant de les supprimer de nous-mêmes, nous ne ferons que les refou-ler et que les nourrir dans la boue dupéché malodorant.

4’. Celui qui peut demeurer horsdu monde fait aussi bien, à la condi-tion qu’il ne se violente pas, car, dans

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LIVRE XXIII

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de sa foi, qu’il aille hardiment dans lemonde pourvu qu’il demeure secrè-tement en contact dans son cœur avecson Seigneur ; car lorsqu’il aura re-connu, par expérience personnelle, levide, la vanité et l’agonie du monde, ilreviendra guéri à jamais dans le seinde l’Unique ; et son Seigneur l’ac-cueillera aimablement. Celui-là n’auraplus jamais envie d’aller voir au-dehors ce qui s’y passe.

5. Si, par accident, un impie ou unhypocrite jette les yeux sur le Livre, ille lâche comme s’il s’était brûlé et ille repousse loin de lui.

6. Si un croyant sincère vient à lirequelques lignes de l’ouvrage, il neveut plus le lâcher et il l’emporte chezlui afin de le connaître en entier.

Si un médiocre ouvre le Livre, il lerepose en ricanant stupidement et ilquête autour de lui une opinion qui lerassure dans sa mort.

7. Chaque mot du Livre peut êtretourné en dérision par les ignorants.Quelle punition pour eux ! Ils ne lesavent même pas. Ils avancent versl’abattoir avec un voile noir sur la têteet ils moquent ceux qui les appellent àla liberté de la vie.

8. Ô Miséricordieux, viens à notresecours malgré nous, puisque notrestupidité nous empêche même decrier vers toi. Ô Tout-Puissant, ré-veille en nous la foi dans l’immortalitéet oriente nos cœurs vers ta sainte faceafin que nous soyons réengendrés dansta pureté et dans ton incorruptibilité.

9. Celui qui a reconnu l’unité de lavie n’éprouve pas de honte à secourirun ver de terre, car il sait à n’en plus

ce cas, c’est un démon enragé quiprospère sous la peau d’une brebis, etla dernière chute sera pire que la pre-mière au jour du jugement, quand lesécorces voleront en éclats et que seramanifesté le dedans de tout être et detoute chose.

« Seigneur, délivre-nous de la stu-pidité triomphante des imbéciles ;délivre-nous de la compagnie des re-belles irréductibles ; délivre-nous ducontentement aveugle et béat desmédiocres. »

5’. N’importe quelle troupe d’hy-pocrites ou de truqueurs peut s’établiret prospérer sous le couvert des saintesÉcritures sans que celles-ci s’en trou-vent diminuées pour autant.

6’. Seulement beaucoup de genssimples qui ne savent pas discerner lebon outil des mauvais ouvriers, con-damnent tout en bloc et se retirentpour toujours de la foi et de l’amourde Dieu. Le sort des imbéciles n’estpas enviable certainement, mais celuides trompeurs est inexorablement ins-crit dans la puanteur de l’enfer.

7’. Il n’y a que des fous qui échan-gent leur vie contre des choses misé-rables et passagères, au prix d’untravail fantastique dans ce monde. Iln’y a plus de sages qui échangent leurmort contre la vie éternelle, au prixd’un repos attentif ici-bas.

8’. Celui qui remet sa vie terrestre àDieu pour obtenir la vie éternelle, estun saint qui est sage. Celui qui remetsa vie éternelle à Dieu pour obtenirDieu, est un sage qui est saint.

9’. Ouvre la main, ouvre l’esprit,ouvre le cœur et la vie te baignera detoutes parts. Ferme la main, ferme

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douter qu’il s’aide lui-même en se-courant quiconque vit.

10. Comment ne pas désirer folle-ment les écorces des choses qui sontles biens de ce monde ? Mais il fauttrop de travaux, trop de mensonges ettrop de crimes pour les acquérir, etquand on les a obtenus, ils sont com-me une fumée qui se dissipe dans lanuit.

11. Il y a de quoi devenir imbécileà chercher les secrets du monde, maisil y a de quoi devenir fou réellement àcourir après le secret de Dieu. Ô Sei-gneur, rends-nous la pureté, l’incor-ruptibilité et la paix de ton jardind’Éden.

12. Nous voilà comme des bêtesenragées qui se déchirent dans lebourbier où nous sommes tombés, etles bons sont égorgés pêle-mêle avecles méchants dans le grand abattoir dela mort. Qui ne serait terrifié tous lesjours de sa vie épargnée ?

13. Qui peut persuader la stupiditéet la rébellion associées ? Qui peutvaincre la petitesse de l’âme unie à lapetitesse de l’esprit ? Qui peut espérerquelque chose de la malice au servicede l’avarice ? Qui peut obtenir grâcedevant le préjugé obtus nourri par leressentiment morose ? Le Seigneurpeut tout changer s’il le veut en unclin d’œil ! Il est tout-puissant pourfaire germer la semence céleste en-fouie dans la tombe.

14. Celui qui ne sait pas pleurer surle malheur des autres comme sur lesien, celui qui ne sait pas se réjouir dubonheur des autres comme du sien, etcelui qui ne sait pas rire de ses mésa-

l’esprit, ferme le cœur et la mort t’en-serrera de tous côtés.

10’. Celui qui exploite ses sembla-bles en les trompant, quel mépris il apour eux, mais quel mépris il a pourlui-même et quelle tristesse et quellesolitude aussi ! Il vaut encore mieuxmourir et c’est ce qu’ils font en défi-nitive, car il y a beaucoup de manièresde se tuer par désespoir et par dégoûtde soi-même.

11’. Purifie nos cœurs par le feu depurgation et féconde-nous de tonamour céleste, par le moyen de ta grâ-ce voyageuse, ô Magnanime donneurde vie.

12’. Beaucoup sont comme desbouchons flottant dans la mer de cemonde qui sont aussi, malheureuse-ment, comme des cailloux morts dansla mer de Dieu. Mais quelques-unssont comme des rochers inébranla-bles dans la mer de ce monde qui sontaussi, heureusement, comme des pois-sons nageant dans la mer de Dieu.

13’. Celui-là qui aime véritable-ment Dieu dans son cœur, n’est niimbécile, ni rebelle, ni vil, ni rusé, niavare, ni buté, ni haineux. Il lui appar-tient de fuir les méchants et de recher-cher soigneusement son prochain, afinde l’aimer comme lui-même dansl’unité de l’Unique Seigneur d’amouret de vie.

« Miracle ! les rebelles viennent àDieu dans leurs cœurs quand les hy-pocrites ne les condamnent plus dansle monde. »

14’. Nous ne sommes pas seuls etabandonnés dans ce monde, il suffitque nous écoutions la voix qui chu-chote dans nos cœurs et que nousexaminions attentivement ce qui vient

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ventures comme il rit de celles desautres, ne peut être enseigné par Dieu,car il est encore séparé de l’unité del’Unique.

15. Nous ne cacherons pas à nosenfants qu’ils sont revêtus d’une peaude bête et nous ne leur cacherons pasnon plus les appétits et les besoins dela bête, et nous les leur présenteronscomme des fonctions naturelles indis-pensables au maintien de la vie incar-née, fonctions dont nul ne doit êtrefier et dont nul ne doit avoir honte,car elles sont passagères.

16. Et surtout, nous ne les mêle-rons pas aux mystères de Dieu, afind’éviter les refoulements honteux, lescomplexes délirants, les dévoiementsmisérables, l’hypocrisie unanime et legâchis épouvantable auxquels aboutitla confusion imbécile de l’ange et dela bête, que nous devons séparer net-tement et non pas ridiculiser en niantl’un et en avilissant l’autre du mêmecoup.

17. Les sages accomplissent tout enDieu, car il n’y a plus de séparationpour eux, mais cela se fait naturelle-ment, sans violence, comme lorsquele ciel s’unit saintement à la terre pourprocréer toutes choses.

Celui qui aime véritablement Dieune se cache jamais de lui.

18. Ceux-là seuls peuvent conjoin-dre qui ont d’abord séparé, car la puri-fication s’accomplit dans la séparationet la conjonction se fait dans la pureté.

19. Dieu nous dissoudra et il nouscoagulera à nouveau dans la pureté.Malheur à ceux qui auront choisi des’installer dans le bourbier de la mort,car cette fois-ci, ils n’en ressortirontplus.

à nous et ce qui s’éloigne de nous enfaisant taire nos volontés et nos juge-ments personnels.

15’. Ainsi l’ange n’étant plus sujet àla bête, pourra demeurer fermementtourné vers le Seigneur, et la bêten’étant plus honnie par l’ange, n’auraplus de révolte ni de vice et le Sei-gneur pourra nous délivrer sans lutteinsensée et sans déchirement de l’uneou de l’autre partie de notre composédéchu et provisoire.

16’. Car la bête ira en diminuantdans les ténèbres du monde et l’angeira se fortifiant dans la lumière deDieu et la séparation ultime s’accom-plira sans déchirement. Beaucoup re-viendront à Dieu quand les hommesde Dieu ne s’occuperont plus que deschoses de Dieu, c’est-à-dire quand ilslaisseront les choses de la bête à la bêteet celles du monde au monde.

17’. Qui comprendra l’affranchisse-ment que procure l’acceptation intel-ligente et humble de notre étatdéchu ? Qui comprendra qu’il nousfaut regarder d’abord vers notre Sei-gneur avant de vouloir organiser oumême contenir artificiellement laboue du péché où nous agonisons ?

18’. Un jour, l’ange reviendra ani-mer la bête purifiée par le feu, et toutle composé ressuscitera dans la glorieu-se et incorruptible unité de l’Unique.

19’. Il n’y aura plus jamais de reposni de bonheur pour eux dans la puan-teur perpétuellement agonisante etperpétuellement renaissante de l’enfer.

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20. Non, non, non, il n’y a pas depaix, pas de stabilité et pas d’organisa-tion possibles dans ce monde mélangéde mort. Ceux qui prétendent le con-traire sont aveugles et stupides. Leurintelligence et leur courage sont im-puissants à ordonner la pourriture de lamort. Ne le voient-ils pas clairement ?

21. Oui, certainement, la bénédic-tion du Seigneur nous lavera du pé-ché de mort et son esprit nousredressera dans nos tombes, et nouslouerons son saint Nom pour tou-jours.

22. Nous pouvons nous installerdans ce monde passager, mais nousdevons le faire comme des voyageursqui s’abritent dans une salle d’attente.

23. Tout ce qui est sujet au feun’est pas de Dieu, car Dieu est l’essen-ce même du feu.

24. Il y a trop de littérateurs desmystères de l’Unique, et pas assez desaints illuminés et pas assez de sagesopératifs.

25. Certains meurent de faim dansce monde parce qu’ils ne savent nimentir, ni voler, ni tuer, et d’autressont comblés de richesses jusqu’à l’ab-surde parce qu’ils servent le démondestructeur et homicide. De même,dans la vie future, certains serontcomblés jusqu’à l’absurde des bienscélestes parce qu’ils auront fidèlementservi leur Seigneur, et d’autres crève-ront dans la désolation de la mort avecles démons qu’ils auront suivis imbé-cilement. C’est une chose qui étonne-ra beaucoup de malins et beaucoup desimples.

20’. Ce monde déchu n’est qu’unpetit échantillon de l’enfer, et cepen-dant nul n’y peut reposer en paix pen-dant le temps de sa courte vie. Quedoit donc être l’enfer d’où la bénédic-tion de Dieu est tout à fait absente ?N’avons-nous pas raison mille foisd’orienter les hommes vers le Seigneurde vie plutôt que de les encourager àbâtir dans la boue avec de la boue ?

21’. Faut-il pas que nous brûlionsd’abord la puanteur agressive qui nouslie et qui nous empoisonne de toutesparts ? Car c’est elle qui fait obstacle àl’union de l’amour divin.

22’. Le but final de l’humanité n’estpas son installation dans le monde,c’est sa transfiguration et sa fixation enDieu.

23’. Ô densité de l’or pur en repos !Ô chaleur du pur métal en fusion !Ô éclat de la splendeur volatilisée !

24’. Les choses du ciel et celles dela terre s’ajoutent ou se retranchent.Seul le Seigneur peut les diviser et lesmélanger sans confusion et sans dom-mage.

25’. Chaque parole de notre languen’est-elle pas comme un blasphèmedevant le verbe du Très-Haut ?

Chaque souffle de notre bouchen’est-il pas comme une exhalaisonpuante de l’enfer devant la pureté del’incorruptible ?

Chaque geste de nos mains n’est-ilpas comme une grimace simiesquedevant l’ART du Très-Savant ? Etpourtant quelle splendeur demeure ennous et patiente sous la boue de lamort ! Puisse-t-elle s’éveiller enfin, etnous faire héritiers de la gloire deDieu.

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26. Beaucoup qui servent le Sei-gneur avec les lèvres et non pas avecle cœur, ont placé leur amour-propreau-dessus de la vérité de Dieu. Aussiexcluent-ils des églises ceux qui lesreprennent au lieu de se convertir.Croyant se sauver, ils s’enfoncent dansl’hypocrisie et dans le culte de leurspropres personnes.

27. Ô riches imbéciles, ne reconnaîtrez-vous pas ce qui est beau, ce qui est bonet ce qui est véritable, alors que lachose naît devant vos yeux d’aveugles ?

« C’est bien l’argent que représen-tent les choses qui vous attire, et pas lachose elle-même. »

28. Le Seigneur s’étant mis à couleren moi, nous chantâmes ensemble unepetite chanson, comme fait le ventdans les feuilles naissantes un matin deprintemps.

29. Ô mon Seigneur, réjouis-toi enmoi et tout sera bien ainsi, car ta joiesubmerge toute anxiété et elle faitmême rire de la mort.

30. Celui qui a compris le Livren’explique rien à personne, mais ilpeut manifester quelque chose de bonet il peut communiquer quelque cho-se d’excellent certainement.

31. Un peuple intelligent honoreles hommes doués et instruits et lesemploie à de grandes choses.

Un peuple imbécile les méprise etles laisse croupir dans la pauvreté etdans l’exil.

32. Si nous sommes fatigués, reposons-nous en Dieu et si nous nous en-nuyons, recherchons le mystère del’Unique. Ainsi Dieu sera notre guideet notre soutien en toute occasion.

33. Qui passera sa vie à être recon-naissant de sa condition afin d’être

26’. Si vous attachez à présent ungrand prix à ce que vous avez refuséjadis pour une bouchée de pain, vousêtes maudits dans votre intelligence,dans votre cœur et dans vos biens, carvous enrichissez des morts et vouslaissez mourir de faim les vivants quivous entourent.

27’. Gens avares et stupides, vousdemeurerez enfoncés pour toujoursdans la boue de la mort, car le poidsde votre argent pollué vous entraîne,et vous collez à lui alors qu’il ne collepas à vous.

28’. Le poète qui tient l’étoile dumatin dans ses mains, chante commeun petit enfant joyeux. Ceux qui netiennent que la boue du monde pleu-rent amèrement leur vie perdue.

29’. Purge, arrose, féconde, lie,brille, coule.

Cuis, sépare, unis, fixe, sème, loue,repose.

30’. Le sage véritable ne fait pas dediscours dans le monde. Il bêche, ilarrose sa terre et il goûte le fruit duciel et de la terre, qui est la seule vraierichesse.

31’. La décomposition générale jet-te finalement le peuple à terre avec lesmédiocres qui le mènent, et les sagesémergent à nouveau du chaos pourrétablir la loi de Dieu dans le cœur dela petite troupe gardée.

32’. Si le Livre ne nous fait pas tou-cher le Seigneur d’amour et de vie,alors le Livre peut être jeté au fumieravec toute la littérature qui délire dansle vide.

33’. Qui attachera à son cou les pa-roles du Livre ? Qui les affichera dans

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toujours secouru par Dieu, l’Uniquevivant ?

34. Qui fait mieux : celui qui cachesa sagesse, ou celui qui cache sonignorance ?

35. Ô croyants de toutes les reli-gions, de toutes les races et de toutesles nations, reconnaissez-vous commeles enfants du Dieu unique et soutenez-vous parmi la marée montante desimpies.

36. Inutile de courir après l’auteur,nous ne trouverions que le vide habi-tant un idiot en Dieu, qui ne nous ap-prendrait rien. Le Livre suffit à tousles travaux et à tous les repos.

37. Comment ceux qui ont trans-formé la formidable révélation des sain-tes Écritures en une morale hypocriteet fangeuse, pourraient-ils reconnaître àprésent, sous les figures symboliques deleur foi, la vérité incroyable de l’Uni-que Dieu et Principe ?

38. Ceux-là font bien de transmet-tre aveuglément les mystères dont ilsne connaissent plus le fondement,mais comment peuvent-ils juger de lavérité d’une Écriture dont ils n’ontpas la clef ?

39. Certains parmi eux qui secroient plus éclairés que les autres, di-sent du Livre : « C’est un rêve », car,vivant dans un rêve, ils prennent lerêve pour la réalité et inversement, laréalité pour le rêve. Qui peut les ré-veiller de leur assoupissement mortelavant le jugement sidérant de la fin ?

sa maison ? Qui les fera germer dansson cœur ?

34’. Celui qui ne violente rien au-dedans et au-dehors, voit tout croîtreen lui et autour de lui sans effort.

35’. Acceptons de nous tromper etsachons le reconnaître. Apprenons ànous corriger et sachons nous mainte-nir dans la voie sans violence, et Dieunous enseignera tout ce que nousvoudrons savoir.

36’. Efforçons-nous d’être les ins-truments de la Providence, qui nour-rit les sages, les saints et les simples, carc’est une manière aisée de participer àla bénédiction croissante de l’Unique.

37’. Les voilà comme des illettrésqui défendent farouchement des livresque nul parmi eux ne peut lire, maisque tous connaissent par les imagesqui les illustrent ; et les voilà qui re-poussent aveuglément celui qui aréappris à lire et qui veut leur faireconnaître le moyen de leur sauvetage.

38’. Certainement Dieu les punitde leur vaniteuse prétention. Quelhumour étonnant de faire ainsi garderet transmettre son trésor par des fana-tiques aveugles, pour l’offrir en secretà ceux qu’il aime et qui le vénèrentdans leur cœur !

39’. Une bonne correction a bienramené la compagne rebelle dans lasainte voie de Dieu. L’absurdité de lasouffrance amènera peut-être un jourles raisonnables de la foi à ne plus dé-lirer en esprit ! Un tel miracle est faci-le au Seigneur, nous en avons unexemple sous les yeux.

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40. La souche a refleuri, la fleur adonné son parfum et le fruit a mûripesamment sans que nul s’en doute.

« Qui mangera le don de Dieu ? Etqui sera pénétré par sa splendeur ? »

41. La dénomination de « bien-pensant » est devenue synonyme d’hy-pocrite et de médiocre dans le monde.Faisons que le nom de « croyant » de-vienne synonyme d’homme libre etdétaché de tout dans l’amour de Dieu.

42. Que notre quête et que notrevie soient premièrement pour nous-mêmes, ainsi nous ne serons ni mé-connus, ni déçus par les médiocres,nous ne serons ni trompés ni briméspar les puissants, et nous ne serons pasdévoyés par le monde.

43. Petits intelligents, reposez-vousun moment, regardez la grande natu-re, contemplez le grand ART, avantque la mort ne vous disperse commeon mêle des cartes à jouer. Ainsi vosesprits et vos âmes s’ouvriront aumystère de la création et à l’amour ducréateur et se fixeront en lui pourtoujours.

44. Combien sont ressortis de leurstombes parmi tous les sages et parmitous les saints dans le monde ? Et mê-me, combien parmi eux n’y sont pasentrés du tout ? La parole de ceux-làest précieuse entre toutes pour les in-telligents qui cherchent au-delà descréatures particulières.

45. Seule l’innocence retrouvée peutréconcilier les hommes avec Dieu, avecla nature et avec eux-mêmes.

40’. Dieu plaisante bien avec unpauvre idiot sans instruction et sansdiplômes, comment ne voudrait-il pass’entretenir sérieusement avec les in-telligents remplis de savoir et couvertsde titres ?

41’. Avant de faire bouillir le lingesale, il faut le faire tremper, sinon oncuit la crasse au lieu de l’enlever, et ledernier état est pire que le premier,car la saleté est fixée dans le tissu et nepeut plus être ôtée.

42’. Il y a les saints selon le mondequi refoulent leur nature instinctive etil y a les sages selon le monde qui sui-vent leur nature instinctive. Il y a lessaints selon Dieu qui suivent leur na-ture intuitive et il y a les sages selonDieu qui incarnent leur nature céleste.Ceux-là sont les seuls survivants !

43’. Pensez-vous sérieusement rem-placer par des compliments la nourri-ture, le vêtement et le chauffage quiont manqué à ceux qui ont cherchétoute leur vie la délivrance pour tous ?Hypocrites, secourez plutôt ceux quicherchent librement leur Seigneur ici-bas alors qu’il en est temps encorepour eux et pour vous.

44’. Quelques sages ont deviné leprincipe des commencements, maiscombien parmi eux l’ont conçuclairement ? Combien l’ont incarnévisiblement ? Combien l’ont tenudans leurs mains ? Combien l’ont fixédans leur cœur ? Combien se sontunis à lui pour la vie éternelle ?

45’. Seule la connaissance de Dieupeut les sauver de l’alternance de lavie et de la mort s’ils le désirent.

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46. Laissons le Livre et contentons-nous de la chose dont parle le Livre,car elle seule peut nous contenter dé-finitivement si nous la possédons dansson intégrité.

47. C’est la possession joyeuse etpaisible de ce qui est, de ce qui semeut et de ce qui repose qui faitl’illumination et le bonheur du sage.

48. Pensez-vous faire quelque chosede bon sans le soleil, sans la lune, sansles étoiles, sans l’air, sans l’eau et sansla terre ? Alors vous ignorez l’agricul-ture qui est la science de Dieu.

49. Nous n’avons pas écrit un telLivre dans un tel temps pour être en-suite submergé de questions oiseuses.

50. Qui enseigne sans profaner ?Qui tranche sans juger ?Qui vit le présent ?Qui dort dans la tempête ?Qui enrichit sans s’appauvrir ?

51. Si nous désirons la richesse,commençons par donner de notrepauvreté et continuons en donnant denotre superflu.

52. Si nous désirons la puissance,commençons par soutenir quelquesfaibles et continuons en les protégeanttous.

53. Si nous désirons acquérir unebonne réputation, commençons pardire du bien de nos amis et conti-nuons en louant même nos ennemis.

54. Si nous désirons l’instruction,commençons par étudier mille choseset continuons en étudiant une seulechose.

46’. Avant d’être séparés, la terre etle ciel ne formaient qu’une seule cho-se. Ainsi en les unissant à nouveau,nous formerons la chose unique ducommencement des commencements.

47’. Plus nous rechercherons l’ap-probation des hommes, moins nousobtiendrons celle de l’Unique.

48’. Rien de bon dans tout le Livre,excepté quelques petites phrases insi-gnifiantes que tout le monde lit, maisque personne n’entend ni ne pratiqueréellement.

49’. Si une sagesse quelconqueaboutit à un travail forcé, c’est assuré-ment la pire des folies.

50’. Qui manifeste le ciel en soi ?Qui reçoit et qui donne sans mesure ?Qui agit sans troubler ?Qui repose sans éteindre ?Qui est un avec l’Unique ?

51’. Si nous désirons la sécurité,commençons par devenir humble etcontinuons en devenant invisible entout.

52’. Si nous désirons la liberté,commençons par ne pas violenter lanature des autres êtres et continuonsen laissant notre propre nature reposeren elle-même.

53’. Si nous désirons le bonheur,commençons par accaparer tout cequi est du monde et continuons en yrenonçant entièrement.

54’. Si nous désirons la sainteté,commençons par penser aux autres etcontinuons en ne pensant qu’à Dieu.

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55. Si nous désirons les arts, com-mençons par éduquer sévèrement no-tre esprit et nos mains et continuonsen les laissant aller librement.

56. Si nous désirons la science im-mortelle, commençons par étudier lanature et continuons en l’imitant auplus près.

57. Si vous avez trouvé l’unité del’Unique, déchirez les pages du Livreet laissez-les s’envoler dans le vent enfredonnant une joyeuse chanson.

58. Plus nous nous débattrons, plusnous coulerons dans le monde.

Plus nous nous reposerons, mieuxnous flotterons dans le ciel.

59. N’ayons pas la vaniteuse pré-tention d’accaparer Dieu pour nousseuls, car le Père est à tous ceux quil’aiment dans leurs cœurs, et non pas àceux qui sermonnent profanementdans le monde.

60. Comment les disciples dégéné-rés du maître peuvent-ils juger del’amour du maître pour quiconque ?Et comment peuvent-ils admettre ouretrancher quiconque de l’amour dumaître saint et sage, puisqu’ils ne con-naissent ni la volonté ni l’amour secretdu maître ?

61. Nous avons pris l’habit de char-latan, car le mépris désintéressé dumonde est moins dur à supporter queson admiration intéressée.

62. Le métier qui nous fait vivre enaidant les autres à vivre, est un métierbéni, quel qu’il soit.

63. Le charmeur d’oiseaux n’en sai-sit aucun, et c’est pour cela que tousviennent à lui sans crainte. De même,le sage n’appréhende personne, etc’est pour cela que tous se confient àlui sans méfiance.

55’. Si nous désirons la sagesse,commençons par regarder le mondeet continuons en regardant en nous-mêmes.

56’. Le fait d’une certaine perfec-tion, permet seul d’atteindre la grandeperfection et d’y demeurer pourl’éternité.

57’. Sinon ne les quittez ni le journi la nuit jusqu’à ce qu’elles pénètrentvotre entendement, et jusqu’à cequ’elles vous mènent à la boue qui nemouille et qui ne salit rien.

58’. Ce n’est pas l’ouvrage quicompte ni l’ouvrier, mais la chosedont parlent l’ouvrage et l’ouvrier.

59’. Chaque homme et chaquefemme est prêtre et prêtresse de Dieudans son propre foyer, pour la conser-vation et pour la transmission dessaintes Écritures et de leurs mystèresrévélés.

60’. Leurs jugements sont devenusune dérision parce que leur amour-propre s’est profanement substitué àl’amour de Dieu. Ils ont les clefs duroyaume en images mais non en réali-té, et ils ne tolèrent pas qu’un autre lesreçoive des mains de Dieu sans leurapprobation.

61’. Le Livre est comme l’arche quiporte et qui transmet le secret del’Unique. Beaucoup le porteront,mais peu le pénétreront.

62’. Le métier qui nous fait vivreen menaçant la vie des autres, est unmétier maudit, quel qu’il soit.

63’. Le sage amorce son travail,mais il laisse la nature l’accomplir à saplace ; aussi il travaille en reposant ettout lui réussit sans effort, car il ne faitobstacle à rien.

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64. Le mélange des éléments quiforme les combinaisons multiples dela création, est comme le mélange descartes à jouer qui forme les combinai-sons multiples du jeu ; et les élémentsretournent à la masse et sont ensuitecombinés à nouveau, comme les car-tes à jouer retournent au paquet etsont redistribuées sans augmentationet sans diminution réelles, car iln’existe ni gain ni perte pour l’im-muable qui EST.

65. La science de Satan violente lesêtres et les choses et mène à l’esclava-ge dans la mort abjecte.

66. Si nous ne renonçons pas à nosœuvres et à nous-mêmes, et si nousne devenons pas vides et libres au-dedans et au-dehors, pas de délivran-ce, ici-bas ou ailleurs, pour quicon-que.

67. Accepter de bon cœur unéchec, c’est déjà préparer une victoire.

68. La révélation de notre Dieu delumière et de vie fait la base de toutesles religions et de toutes les philoso-phies véritables enseignées par Dieu.

69. Honte à vous, clercs aveugles,parce que vous vous êtes dressés or-gueilleusement comme un mur entreDieu et les hommes, au lieu de vousabaisser humblement comme un pontdevant eux !

70. Ceux qui ont la bonne volontéen Dieu et non pas la bonne volontéen eux-mêmes, travailleront à rétablirla pureté, la simplicité, l’amour et la

65’’. Chacun peut juger aisémentoù se trouve la complication mortellede l’enfer, et où se trouve la simplicitévivifiante du ciel.

64’. Seigneur magnifique qui habi-tes la terre sainte et qui la purifies dupéché de mort, envahis-moi et inspiremon esprit et mon âme afin que jesois soumis à ta grâce délivrante et àton amour fécondant, comme toutesles créatures angéliques qui chantenttes louanges éternellement, ô Très-Pur, ô Très-Parfait, ô Très-Gracieux,ô Très-Savant, ô Très-Bon, ô Très-Doux, ô Très-Aimant qui ES.

65’. La science de Dieu perfection-ne les êtres et les choses et mène à laliberté dans la vie odorante.

66’. Ne nous accrochons à rien ni àpersonne, ainsi nous éviterons les far-deaux pesants et la noyade finale, carnous flotterons aisément sur l’océandivin où le Seigneur nous recueilleradans son arche sainte.

67’. Remettons tout et nous-mêmes dans les mains de Dieu et nousserons joyeux et libres.

68’. Comme l’ivrogne ne peut plusse passer de vin, le saint ne peut plusse passer de Dieu, et l’ivresse de l’unet de l’autre fait sourire les gens rai-sonnables.

69’. Ils ont fait un fromage person-nel du lait universel de la sainte Église,et ils se sont installés au-dedans sanssouci des chercheurs, des fidèles et desabandonnés. Le Seigneur les observe àtravers la croûte ténébreuse du péché.

70’. Ceux que Dieu choisit et à quiil envoie son Esprit Saint, sont néces-sairement supérieurs à ceux que leshommes élisent dans leurs conseils,

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connaissance de l’Église dans leurscœurs et dans leurs maisons, sans s’oc-cuper des prérogatives ni des exclusi-ves illusoires des pasteurs enorgueillis.

71. L’énormité de la révélation deDieu ne peut être entendue que desfils de Dieu ; les médiocres en sontexclus irrémédiablement.

72. Les hommes peuvent bien ex-clure d’autres hommes de leurs orga-nisations humaines. Nul d’entre euxne peut exclure quiconque de l’amourde Dieu.

73. Faisons dans nos vies une largepart au Seigneur, et le Seigneur nousfera dans la sienne une part incom-mensurable.

74. Aimer la vie, c’est aider la vie etc’est accepter le mouvement et lechangement qui sont inhérents à lavie.

75. Les prophètes n’ont pas besoinde prières toutes faites, car l’Esprit deDieu les inspire surnaturellement.

76. C’est une erreur de maintenirle nez des hommes dans leurs péchésinnombrables, car ils se découragentet abandonnent la religion devenueimbécile par la faute des médiocres etdes ignorants bien-intentionnés eneux-mêmes et non pas en Dieu.

77. Le saint lie l’âme et l’esprit enDieu et il surmonte la seconde mort.

car ceux qui voient la lumière sontau-dessus de ceux qui palpent les té-nèbres. Ne comprenons-nous pas quele don reçu de Dieu prime la leçonapprise des hommes, et que la lumièredu ciel accomplit l’Écriture ici-bas ?

71’. Celui qui aura mangé Dieu, lamort sera impuissante contre lui, carla lumière de vie habitera en lui pourtoujours.

72’. Ainsi nous ne devons pas crain-dre le jugement des hommes qui sefait dans le monde, et nous ne devonspas douter de l’amour de Dieu qui pa-tiente, même avec les plus égarés.

73’. La plus grande prière, c’estécouter.

La plus grande louange, c’est se taire.La plus grande méditation, c’est ne

plus penser.La plus grande action, c’est reposer

en Dieu.

74’. Le coup qui nous frappeaujourd’hui prépare peut-être la béné-diction qui nous comblera demain,qui sait ?

75’. La crasse puante sera détruitepar le feu, et la crasse obscure seraséparée par l’eau.

76’. Il vaut mieux orienter lescœurs des pécheurs vers le Seigneurdont la grâce et l’amour les délivre-ront de leurs ténèbres plus sûrementque tous leurs efforts réunis. La con-fiance en Dieu vaut mieux que laconfiance en soi pour survivre.

77’. Le sage lie l’âme, l’esprit et lecorps en Dieu et il surmonte la pre-mière et la seconde mort.

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78. La fin verra la lutte des prati-quants de la science de Dieu, qui estintégration de vie, contre les prati-quants de la science de Satan, qui estdésintégration mortelle.

79. Les ennemis de Dieu combat-tent contre les églises temporelles, quisont compliquées, multiples, passagè-res et particulières.

79’’. Ainsi tous travaillent à l’unitéde l’Unique.

78’. Les faiseurs de vie seront éta-blis dans la vie, et les faiseurs de mortseront refoulés dans la mort sans ré-mission. Que chacun considère atten-tivement son travail, alors qu’il estencore temps d’abandonner les œu-vres mauvaises.

79’. Les amis de Dieu combattentpour l’Église spirituelle, qui est sim-ple, unique, éternelle et universelle.

J’ai frappé tout le travail de vos mains,et vous n’êtes pas revenus à moi.

AGGÉE

N’est-ce pas la volonté de Dieu que lespeuples travaillent pour le feu, et que lesnations se fatiguent pour le néant ?

HABACUC

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LIVRE XXIV

Va, observe et interroge le laboureur etapprends de lui que ce qui est semé est cequi est récolté.

ISIS

Il sait ce qui entre dans le sein de la ter-re et ce qui en sort. Il sait ce qui descenddes cieux et ce qui y monte.

CORAN

RÉTIVE NUE

1. Celui qui nous nourrit ne nouscritique pas, mais ceux qui nous lais-sent périr nous prodiguent leurs juge-ments et leurs condamnations sansmesure, car ils se croient supérieursdans le monde.

2. Il n’est pas comme nous, donc ilest fou, disent les impies.

3. En cherchant le monde agoni-sant, nous deviendrons des aimants demort et nous mourrons.

4. Ô mon Seigneur, n’entends-tupas les pasteurs ignorants qui, pourflatter les médiocres et les hypocrites,acclament dans le lieu saint la scienceprofane et ses savants mercenaires ?

La violence, l’ignorance et la vanitéont envahi leurs mains, leurs esprits etleurs cœurs, et les voilà qui égarent etqui corrompent les troupeaux confiésà leur garde.

Éclaire ces aveugles, bon Seigneur,ou rends-les muets, afin que la violen-ce de la science impie ne détruise pastes images saintes et précieuses.

Ô viens, saint Seigneur, avec ton

LE PUITS

1’. Hypocrites qui jugez, vous vousgardez bien d’aider à vivre ceux quevous condamnez. Vous serez jugés demême. Dieu vous ôtera toute chancede salut, et vous croupirez dans le dé-sespoir de la mort.

2’. Ils ne sont pas comme moi,donc ils sont morts, dit le Seigneur devie.

3’. En cherchant l’Unique vivant,nous deviendrons des aimants de vieet nous vivrons.

4’. S’il y a encore des hommes in-telligents et inspirés de Dieu parmi leséglises, ceux-là examineront leursÉcritures jusqu’au fondement secretoù brille la pierre inébranlable et im-périssable établie par Dieu, établie deDieu, établie en Dieu.

Ceux-là liront le Livre avec atten-tion, et la louange de leurs cœursmontera vers le Très-Haut comme lapure flamme de l’offrande sainte.

Ceux-là dénonceront sans craintela science maudite qui violente la na-ture, les êtres et les choses et qui vendchèrement la mort à tous. Ceux-là

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LIVRE XXIV

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fouet et ta crosse, avec ta verge et tonépée, avec ton van qui trie et qui sé-pare le bon grain de l’ivraie.

(Ceci est le verset de la réunion etde l’avertissement qui sera répété troisfois.)

5. Les derniers saints ne flatterontpas les médiocres et les rebelles quifont pression sur eux, car la qualitédes derniers vivants leur sera plus pré-cieuse que la multitude des morts in-curables.

6. Les hommes peuvent bien se dis-traire quelquefois avec leurs œuvres,mais ils ne doivent jamais les prendreau sérieux, car elles sont vaines etmortes. Seule l’œuvre de Dieu est vi-vante à jamais.

7. Recherchons les lieux bénits oùle soleil, la lune et les étoiles brillent,et où les éléments et la terre secoura-bles encouragent les humbles cher-cheurs de Dieu.

8. Plus de solitude, plus de tristesseet plus d’abandon pour celui qui s’en-tretient dans son cœur avec le Parfait.

9. Dieu patiente avec l’impatiencede ses prophètes, car il veut donner àtous les égarés le plus grand nombrepossible de chances de revenir à lui.

10. Combien se préparent à entrerdans le repos de Dieu en abandonnantl’agitation fallacieuse du monde et sessoucis renouvelés à l’infini ?

11. Combien se retirent sur lamontagne sainte afin de connaître lecompagnon impérissable, l’ami indé-fectible, l’Unique Seigneur du ciel quidonne la vie sans mélange ?

rappelleront la science de Dieu qui neviolente rien ni personne et qui don-ne la vie gratuitement à tous.

Qu’ils soient bénis, les vrais servi-teurs du Très-Haut !

5’. Suffit-il pas qu’une voix de Dieus’élève dans le monde pour dénonceret pour démonter les entreprises pres-tigieuses du malin ? Ou alors, n’y a-t-il plus de vivants pour l’entendre ?

6’. Quand la science de Dieu seramanifestée, tous les travaux et toutesles inventions des hommes serontabandonnés comme inutiles. Seuls lesréprouvés demeureront soumis auxtravaux serviles à cause de leur orgueilaveugle.

7’. La misère dans le froid n’est quepauvreté au soleil et elle peut devenirrichesse infinie devant Dieu si nousrécoltons l’or que le Seigneur verse àfoison sur le monde enténébré.

8’. Si nous désirons que Dieu nouschoisisse, n’omettons pas de le choisiraussi, et si nous voulons qu’il nous éli-se dans son royaume, n’oublions pas del’élire premièrement dans nos cœurs.

9’. Il a été dit : « Mille annéesd’homme sont comme un jour pourDieu, et un jour de l’Unique est com-me mille ans pour les hommes ».

10’. Combien entrent dans la soli-tude de leur cœur, afin de prier, delouer et de contempler le Dieu vivantqui suffit à tout ?

11’. Combien cuisent en secret lamystérieuse et sainte rosée qui vientdu ciel, afin de manifester le Sauveuradmirable qui délivre de la mort ?

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LIVRE XXIV

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12. Nous essayons d’émerger du tasdes agonisants devant Dieu, non pourenfoncer nos frères dans le cloaque,mais bien pour les aider à sortir aussides ténèbres de la mort.

« Viendront-ils pas avec nous versla splendeur qui brille dans le ciel ? »

13. C’est la parole essentielle etsubstantielle transmise par le maîtrequi nous fait héritiers du Très-Haut, àla condition que nous la recevionssaintement avec gratitude et non pasprofanement avec malice.

14. Les troupeaux sauvages sontdécimés par les fauves, mais les trou-peaux gardés finissent à l’abattoir.

Que les croyants se soutiennentdonc individuellement en Dieu, sanss’exposer inutilement dans le monde.

15. Les impuissants qui récitent desprières toutes faites, croient vaniteuse-ment être les seuls à prier comme ilfaut, car ils ignorent la louange à Dieuqui jaillit spontanément du cœur dusaint inspiré.

« Dieu jugera les moribonds qui re-poussent ses vivants, et il repousserales morts qui briment ses envoyés. »

16. Nous serons connus et vivantsdans le ciel grâce à l’œuvre de Dieuqui ne périt pas, car nos œuvres per-sonnelles disparaîtront avec le mondetransitoire et notre souvenir ici-baspérira avec le temps.

« Le royaume du Parfait est immua-ble, et son Seigneur ne ment pas. »

17. Ne jouons ni aux importants,ni aux méprisants, ni aux sauvés, niaux purs, afin de ne pas être odieuxdevant le Seigneur, et surtout, afin dene pas rendre le Seigneur odieux dansle monde.

12’. Toutes nos œuvres sont déri-soires devant l’œuvre de vie du Très-Haut.

Aurions-nous pas mieux fait del’adorer en silence plutôt qu’écrire leLivre pour l’ignorante vanité de cetemps faussement intelligent et fausse-ment savant ?

13’. Quelques saints dévoués et unsage connaisseur pourraient montrer ànouveau aux croyants le chemin quisauve de l’exil et de la mort de cemonde, si les cœurs des hommesn’étaient pas si profondément enseve-lis sous la crasse du péché.

14’. Délivre-nous, bon Seigneur,de la sordide bataille pour une vieagonisante dans un monde pourri, etfais-nous héritiers de ta lumière incor-ruptible, vivante et éternelle, afin quenous t’adorions dans la folie del’amour qui donne et qui reçoit sansmesure.

15’. L’eau jaillit quelquefois du ro-cher dans le désert, mais c’est plussouvent un mirage trompeur qu’uneréalité palpable et vivifiante. Ne nousendormons pas dans le ronronnementdes églises et des cloîtres ; luttons-ypour notre libération en nous unissantde cœur avec le Seigneur d’amour, depoésie et de science vraie.

16’. Le Livre n’est ni pour les mou-tons bêlants, ni pour les loups ravis-sants. Il est pour les libres enfants deDieu qui bénissent le Seigneur dansleurs cœurs, et qui recherchent fié-vreusement sa grâce, son amour etson salut avant la fureur de la nuée in-candescente qui consumera toutes leschoses impures.

17’. Plus nous serons proches duSeigneur de vie, plus nous le cache-rons dans le monde, afin de ne pasprofaner l’amour de l’Unique.

« Les gens “bien” selon le monde nesont pas les gens “bien” selon Dieu. »

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18. Les sermonneurs ont réussi àdégoûter le monde de Dieu, et lesbien-pensants ont réussi à le faireprendre en haine. Belle réussite, envérité, dont ils se félicitent imbécile-ment comme des mauvais serviteursqui ont renvoyé les invités de leurmaître en pensant s’attabler à leur pla-ce. Ils seront ignominieusement chas-sés et remplacés par de nouveauxaides plus fidèles et plus intelligents.

19. Recevons avec humilité, maisaussi avec transport et amour, ceuxqui viennent nous demander des ren-seignements sur Dieu et sur son salut,et recommandons-leur la lecture assi-due des Écritures saintes et sages, aulieu de les rebuter par des sermons en-nuyeux et par des avis supérieurs.

20. Un bon exemple de vie dansl’amour du Seigneur vaut mieux quetous les discours préparés et que tou-tes les platitudes débitées sans inspira-tion.

21. Le Livre est pour ceux à qui ilest donné de le recevoir. C’est la jus-tice de Dieu, qui dépasse l’entende-ment des hommes.

22. Les hypocrites, les médiocres etles athées peuvent bien repousser leLivre, les croyants libres le propage-ront avec l’aide de l’Esprit Saint quil’a inspiré, et leur multitude couvriratoute la terre s’ils demeurent unis enDieu dans leurs cœurs, et s’ils ne fontviolence à personne dans leur foi.

23. À quoi bon triompher ici-bas,si c’est pour triompher dans la bouede la mort qui nous tue finalement ?Triomphe dérisoire après lequel les

18’. Les médiocres et les hypocritessubmergent les églises, et les athéesdominent sur le monde. Comment lescroyants véridiques vont-ils subsister,si le Seigneur ne vient pas rapidementà leur secours ?

Qui a jamais vu une bonne mois-son germer et croître d’un champ depierres ? Tout est cependant possiblepour le Seigneur de vie et d’amour,qui ensemence sans compter, même lacendre morte.

19’. Serviteur de Dieu, ami deDieu, enfant de Dieu, amant de Dieusont des titres enviables, véridiques,uniques et secrets. Tous les autres sontcomparativement comme des titres derepris de justice, dont il n’y a pas lieud’être fier.

20’. Ceux qui rejettent le Livre re-jettent leur propre vie sans le savoir.Qui leur débouchera les oreilles s’ilsne veulent pas entendre ? Et qui leurouvrira les yeux s’ils ne veulent pasvoir ? L’évidence de l’œuvre célestene s’impose-t-elle pas d’elle-mêmeaux croyants éclairés ?

21’. Avant toute chose, les prophè-tes nous rappellent celui qui est, celuiqui vit, celui qui demeure immuableen soi-même pour l’éternité.

22’. La Mère lave nos scories et lePère s’allie à notre pureté, car sa gloi-re est flamboyante et pure commecelle du soleil. Ainsi nous devonsconsumer en nous tout péché et lavertoute souillure afin qu’il puisse noushabiter et nous ressusciter dans sasplendeur céleste.

23’. Quelle douloureuse surprise àla fin des temps, quand ils verront ceuxqu’ils méprisaient à cause de leur foi,obtenir la vie éternelle alors qu’eux-

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malins et les imbéciles courent éper-dument dans ce monde.

24. La liberté des enfants de Dieuest une liberté intérieure qui dit toutet qui fait tout dans l’innocence re-trouvée et gardée.

25. Demandons notre droit, maisne l’exigeons pas, afin de ne pas faireobstacle au jugement de Dieu.

26. Si nous cherchons le monde,travaillons le plus possible. Si nouscherchons Dieu, reposons-nous leplus que nous pouvons.

27. Nous n’avons sollicité la sou-mission ni l’admiration de quiconqueet nous ne nous sommes imposé àpersonne.

« Qui nous suivra librement jus-qu’au Seigneur de résurrection ? »

28. Que celui qui connaît un livresemblable à celui-ci, le publie devantDieu et devant les hommes, s’il peut.Sinon qu’il publie ce qu’il a entenduet ce qu’il a vu dans son cœur aprèsl’avoir lu.

29. Quoi de plus absurde et quoide plus tragique, que le sort des im-pies qui refusent de rien demander àDieu dans leurs cœurs endurcis parl’orgueil ?

23’’. Ô riches imbéciles qui mépri-sez les saints et les pauvres de Dieu enles laissant périr de misère dans lemonde, vous mendierez un jour vosexcréments comme nourriture, et lapourriture vous servira de couche etde vêtement.

mêmes ne récolteront que l’agonieparcimonieusement entretenue !

24’. Ô toi le Resplendissant, per-mets que nous te trouvions et quenous te mangions, afin que nous vi-vions dans ton éternité et dans tagloire sans pareilles.

25’. Celui qui vit innocemment lavérité de Dieu, n’est contredit parpersonne.

26’. Chacun admire sa petite per-sonne et chacun est fier de ses petitstravaux, sans voir que Dieu et son œu-vre sont seuls immortels et admirables.

27’. C’est le renoncement parfaitqui nous ouvre les portes du royaumede Dieu. C’est le dénuement parfaitqui nous comble de la bénédiction deDieu. C’est le vide parfait qui nousemplit de l’amour de Dieu.

28’. Ce qui est fixe vient de la terre.Ce qui est mouvant vient de l’eau.Ce qui est fumeux vient de l’air.Ce qui est gras vient du feu.

29’. Ils se proclament forts et libresdans le monde, mais ils meurent com-me les bêtes dans l’abandon et dans ladéchéance sans espoir.

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30. Pourquoi ceux qui nous parlentde Dieu se croient-ils obligés d’adop-ter ces tons de cuistres ou ces trémo-los de chiens battus ?

31. Le propre de l’homme est des’étonner de la création et de chercherle créateur.

Le propre de la bête est de ne pass’en préoccuper et de ne chercherqu’elle-même.

32. Notre honneur est d’avoir rap-pelé la promesse de Dieu, garantie parson amour, et réalisée par sa sciencedans sa gloire transformante.

33. Ni les croyants ni les athées nesoupçonnent la science de Dieu, ca-chée derrière les symboles, les écrits etles figures des religions révélées. Ceuxqui y croient essaient de se l’appro-prier par la ruse et par la violence.Quelques-uns la demandent à Dieudans leur cœur et un ou deux à peinel’obtiennent dans le siècle.

34. Plus de corvée, plus de déses-poir et plus de défaite pour celui quiobtient l’aide du Seigneur dans lesembarras de ce monde.

35. Comment ne pas douter deDieu dans ce monde mélangé demort ? Et comment échapper à la dé-solation de cet exil dans l’esclavage,dans la misère et dans l’agonie perpé-tuellement renouvelés ?

36. Si Dieu ne nous donne pas decroire, nous ne pouvons croire parnous-mêmes ni surtout demeurerdans la foi en la vie sauve et impérissa-ble qu’il nous a promise en récom-pense pour notre fidélité à sa loi.

30’. Improvisons notre prédica-tion, afin qu’elle soit vécue en Dieu,ou alors taisons-nous humblementdans le monde.

31’. Beaucoup nient, beaucoupdoutent, beaucoup croient, quelques-uns cherchent, quelques-uns com-prennent, quelques-uns trouvent, unou deux vivent et rejoignent l’unitéde l’Unique dans le ciel.

32’. Le Livre qui exalte la gloire,l’amour et la science de Dieu, sera lasauvegarde des croyants. Ceux qui lerejetteront périront dans la vaine at-tente de celui qui s’incarne sous leursyeux d’aveugles.

33’. Le maître visitant la demeuredu disciple, cassa tout sauf une bou-teille, puis il brûla ce qui pouvait brû-ler, excepté les saintes Écritures,ensuite il éteignit les cendres avec del’eau, excepté un tison. Enfin il ouvrittoutes les fenêtres, excepté celle quiregardait vers le Nord, puis il sortitpar le Sud sans dire un mot.

34’. Il vaut mieux tendre la main etjouir de la liberté et de la joie des en-fants de Dieu, plutôt que posséder lesbiens du monde et manquer du prin-cipal aliment céleste.

35’. Les incroyants comptent sureux-mêmes pour s’organiser ici-bas.Les croyants comptent sur Dieu pourse sauver de l’exil de ce monde. Voilàtoute la différence entre la raison dessens et la folie de la foi.

36’. Nous pouvons pleurer sur lesimpies, nous ne pouvons pas les jugeret encore moins les condamner, carc’est le Seigneur qui nous choisit etqui nous habite selon son gré et nonpas selon le nôtre.

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37. La marque véritable des enfantsde Dieu, est qu’ils demandent tout àleur Père sans hésiter et sans douter.

38. Trop de soucis, trop d’ennuis ettrop de tentations nous assaillent ici-bas pour que nous puissions nous con-sacrer en paix à l’étude de la parole deDieu et à la recherche de son salut.

39. Quelle que soit notre assuranceet quelle que soit notre détresse,remettons-nous tous les jours de notrevie, avec nos affaires, entre les mainsdu Seigneur de sagesse, qui peut seulnous donner la victoire et la paix quine périssent pas.

40. Vous qui avez soif de justice etd’honnêteté, vous qui recherchez lapaix et l’amitié, vous qui espérez la li-berté et l’amour, venez librement auSeigneur et à son salut, sans vous pré-occuper des obstacles, dressés par lesmorts, entre Dieu et les hommes.

41. Échangeons pieusement nosprières afin que le Seigneur les bénissedoublement.

42. Puisque la crasse, la pourriture,l’esclavage, la souffrance, le mensongeet la mort sont inextricablement liés àce monde, que pouvons-nous espérerd’autre que l’absurde à vouloir nous yorganiser, à vouloir y dominer, oubien à accepter d’y croupir, ou à at-tendre d’y périr, fût-ce saintement ?

43. La décadence des religions etdes initiations vient de ce que les gar-diens, les croyants et les chercheursprennent les symboles, les figures etles rites pour le mystère même, alorsqu’ils n’en sont que les images et queles rappels.

37’. Ô saint Géniteur, consume ennous la pourrissante étrangère etdélivre-nous des scories ténébreuses,afin que nous luisions dans la lumièrede vie où tu fais ton nid.

38’. Prions donc premièrement afinque Dieu aplanisse les sentiers de no-tre quête et afin qu’il nous déchargedes soucis étrangers, en rendant notrefoi plus forte que l’évidence de notreraison aveugle.

39’. Ne repoussons pas ce qui noussemble obscur au commencement, carc’est sans doute ce qui nous illumineraà la fin.

« Ô sainte lumière, qui veut bienhabiter notre mort afin de ressusciternotre vie ! »

40’. Nous ne sommes pas là pourattendre que les hommes viennent ànous dans des temples morts, noussommes là pour aller aux hommes etpour y installer Dieu dans leurs cœursvivants.

41’. « Résignez-vous et mourez »,c’est la parole de l’ennemi.

« Cherchez-moi et vivez », c’est laparole de l’ami.

42’. La seule solution efficace n’est-elle pas de rechercher uniquement lesalut de vie, transmis par le Seigneurdescendu du ciel et incarné parminous pour notre réintégration dans lavie éternelle et pure ? N’est-il pas dit :« Cherchez premièrement le royaumede Dieu et son juste emploi, et tout lereste vous sera donné par surcroît » ?

43’. Le royaume de Dieu n’est niune abstraction, ni une image, ni unvague idéal. C’est la seule réalité vi-vante et palpable qui sauve de la mort,dès à présent, ici-bas.

Comprendrons-nous enfin ?

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44. Il vaut mieux croire stupide-ment à l’invraisemblance de la révéla-tion divine plutôt que démontrerintelligemment son impossibilité ap-parente.

45. Les impies croient vainementacquérir par la force ce qu’ils refusentde demander humblement à Dieu.Certainement, ils finiront émiettés parleur propre violence.

46. Nous désirons que nul ne seserve du Livre pour juger ou pourcondamner du dehors, car il est tou-jours inutile d’avoir raison contre qui-conque et c’est souvent dangereux.

47. Si la révélation du salut s’égaraitou cessait ici-bas, qui nous délivreraitde l’agonie du monde ?

48. Unissons-nous un petit nombrede triés par le cœur et promettons-nous devant Dieu : secours, amour etfidélité dans ce monde exilé. Ainsi leSeigneur en personne bénira nos en-treprises et guidera notre quête.

« Si nous sommes frappés, revenonsà Dieu et si nous sommes comblés,bondissons vers lui. »

49. Les orgueilleux du mondesoupçonnent bien la vérité de Dieu,mais ils affectent de s’en moquer enpublic alors qu’ils s’efforcent à la vio-lenter en secret par leurs machinationsténébreuses et criminelles.

50. Toutes les explications et toutesles expériences du monde et de nous-mêmes sont illusoires, car elles nouslaissent ignorants, misérables et agoni-sants comme avant.

Seuls l’amour et la science du Très-Haut peuvent nous sauver des ténè-bres de la mort.

44’. La science profane accomplittous les jours des prodiges incroyables,et la science de Dieu serait impuissanteà nous sauver de la mort ?

45’. Le moment est peut-être venude nous préparer à traverser la four-naise du feu déchaîné ? Qui en ressor-tira indemne comme la semence deDieu ?

46’. Nous signalons comme in-complets tous les commentaires desparoles inscrites dans le Livre, car lesreflets de la chose ne sont pas la choseelle-même.

47’. Sauvons nos saintes Écrituresde la disparition, afin qu’elles noussauvent aussi de la mort étrangère.

48’. Si nous ne cherchons pas le sa-lut de Dieu avec constance, avec per-sévérance, avec obstination, avecstupidité, avec délire, nous n’obtien-drons que l’écorce des choses saintes.

« Ne devons-nous pas supplier lemonde pour obtenir une parcelle deschoses mortes qu’il vend si chèrementà tous ? »

49’. Ô super-intelligents qui vousadmirez complaisamment dans la cras-se du péché, votre malice et votre or-gueil vous excluent pour toujours dela lumière de vie où habite le Seigneursaint !

50’. Tous les savants et tous les gé-nies du monde n’examinent que lemonde et ne connaissent que le mon-de ténébreux, aussi se contentent-ilsdes récompenses dérisoires du mondeet vont-ils à l’oubli et à la mort dumonde, comme les bêtes qu’ils mé-prisent et qu’ils exploitent.

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LIVRE XXIV

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51. Tout ce que les orgueilleuxpensent des humbles chercheurs deDieu et tout ce qu’ils leur font subir,est comme une pierre tombale qu’ilsfixent sur leur propre dos de maudits.

52. Tous veulent améliorer leursort d’agonisants, mais bien peu ten-tent d’échapper définitivement à cettecondition lamentable.

53. Les saintes Écritures, qui ensei-gnent à sortir de la mort, ennuientmortellement les morts. Par contre,tout ce qui les enfonce dans la mortles passionne et les enthousiasme sansmesure.

54. Peu d’humains sont curieux dela révélation du mystère de la chute etde la rédemption, car peu d’hommesont conservé le souvenir et le goût dela vie impérissable et pure du com-mencement.

55. Il nous a été commandé decroire et d’aimer. Il ne nous a pas étédéfendu de chercher et de connaître,bien au contraire.

56. Malheur à ceux qui s’installentdans la boue de ce monde et qui s’en-dorment dans sa crasse, car ils ne ver-ront pas luire la lumière du Parfait.

51’. C’est la désobéissance et l’ab-sorption d’un fruit mélangé qui nousont précipités dans la mort. C’estl’obéissance et l’absorption d’un fruitpur qui nous rétabliront dans la vie.

52’. Tous se passionnent pour lesaffaires du monde impermanent, bienpeu pensent à étudier la révélationprodigieuse des fils de Dieu.

53’. Les passionnés de Dieu trouve-ront Dieu et sa vie. Les passionnés dumonde trouveront le monde et samort agonisante.

« C’est la fréquentation de Dieu quinous fera trouver la paix de la maisonde Dieu. »

54’. Nous n’obtiendrons que ceque nous désirerons et ce que nousdemanderons vraiment, mais nous neserons comblés que par la vie éternellecorporifiée en Dieu.

55’. La foi et l’amour nous gardentsûrement jusqu’au jour du pardon.L’enquête et le savoir nous mènentdès ici-bas à la vie éternelle, ou bien àla mort sans retour.

56’. Malheur à ceux qui s’oublientdans l’oisiveté ou dans le travail, dansle plaisir ou dans le désespoir, car leurlot sera la mort dont on ne revientpas.

Cherchez-moi et vivez. AMOS

Oh! qui me donnera de savoir où letrouver, d’arriver jusqu’à son trône?

JOB

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LIVRE XXV

Le livre que tu as reçu du ciel augmen-tera l’aveuglement de beaucoup d’entreeux, mais ne t’alarme point sur le sort desinfidèles.

CORAN

Je suis venu dans ce monde pour un ju-gement afin que ceux qui ne voient pasvoient, et que ceux qui voient deviennentaveugles.

JÉSUS

VIT EN URÉE

1. Celui qui rejoint le Seigneur devie ici-bas est comme un fainéant quetous les travailleurs du monde ne sau-raient égaler avec tous leurs travaux.

2. Toutes les réalisations intellec-tuelles sont illusoires, car elles nechassent pas l’agonie de la mort quinous étreint ici-bas.

3. Un doigt écrasé, et voilà toutesnos belles philosophies qui explosenten cris de douleur et en gesticulationsfolles.

4. Oh ! les beaux discours. Oh ! lessubtiles pensées. Oh ! le savant édifi-ce. Oh ! la vacuité de l’esprit. Oh ! lasagesse du vide. Oh ! la transcendancedu néant.

5. Un coup de pied au derrière ju-dicieusement appliqué ramène heu-reusement les hommes des pireségarements de l’abstraction.

LA PIERRE

1’. Quel travailleur celui qui n’a derépit ni jour ni nuit dans la quête de lavie impérissable ! Quel fainéant celuiqui repose dans l’unité vivante del’Unique !

2’. Seule l’incarnation palpable duSeigneur de vie peut nous délivrer detout mal et de toute mort.

3’. Quand on lui plantait des clousdans les mains et dans les pieds, iln’analysait rien et il n’enseignait rien ;mais il pardonnait encore.

4’. Le soleil et la lune nous éclai-rent, la pluie et la rosée nous arrosent,mais nul ne comprend la prodigieusedoctrine de Dieu qui suffit à tout.

5’. Comme les singes savants quicaquettent sur le vide sont satisfaitsd’eux-mêmes ! Rien que l’ombre dubâton, et les voilà tous regrimpés dansl’arbre de l’objectivité.

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LIVRE XXV

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6. Les religions établies par leshommes nous proposent la désincar-nation dans l’éternité des limbes.

7. Puisque toute la création essaiede se survivre constamment, pour-quoi chercherions-nous seuls l’annihi-lation dans la mort ?

8. Malgré toutes les philosophiesdes hommes, une jambe cassée est unejambe cassée.

9. Comme la nature est généreuse,comme elle est libre, comme elle estvariée, comme elle est simple, etcomme elle est cachée !

10. Très malins, vous avez trouvéle savon pour décrasser la peau, maisla crasse du dedans demeure sans re-mède devant votre malice.

11. Certains hypocrites nous prê-chent l’humilité avec une telle pré-tention que nous ne pouvons nousempêcher de rire en les voyant se dé-battre dans la boue où ils jouent lesmagisters triomphants.

12. Hypocrites vaniteux, gardezvos leçons pour vous-mêmes etmettez-les en pratique, ainsi vousn’aurez plus à les prêcher aux autres.

13. Nul ne doit se servir du Livrepour faire la leçon à quiconque oupour le reprendre, s’il ne le demandepas.

14. Il est cruel que la révélation deDieu ait finalement engendré chez lescroyants un sectarisme tellementaveugle qu’il fait obstacle à la révéla-tion même.

« Plus ils se croient instruits, plus ilsdeviennent ignorants. »

6’. La religion révélée de Dieu nouspropose l’incarnation dans l’éternitéde la vie manifestée.

7’. Il est bon d’espérer le salut futuren priant Dieu avec persévérance. Ilest meilleur de chercher le salut im-médiat en demandant l’aide de Dieujour et nuit.

8’. Avec le salut de Dieu, un mortmême peut redevenir vivant. Voilàqui est proprement incroyable !

9’. Trop de règles dans nos têtes,trop de compas dans nos mains, tropde balances dans nos cœurs.

10’. Comment pourrait-il disposerdu pouvoir divin, celui qui n’est pasredevenu comme un petit enfantinoffensif ?

11’. Ensuite, nous ne rions plus, caril transpire de ces faux humbles unefausse douceur, une fausse assurance,une fausse humilité et une fausse sou-mission, qui sont la puanteur du dé-mon cachée sous le voile de la faussesainteté.

12’. Nous reconnaîtrons les hypo-crites à ce qu’ils ne confessent jamaisleurs fautes et à ce qu’ils ne rient ja-mais d’eux-mêmes.

13’. La voie suffit à elle-même, carson odeur est suave et sa lumière estpersuasive.

14’. C’est une dure punition quede garder l’écorce et d’ignorerl’amande à cause d’une fidélité aveu-gle et sourde.

« L’idolâtrie des personnes empê-che la compréhension profonde dumystère divin et sa réalisation ici-bas. »

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LIVRE XXV

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15. Pénétrer, c’est un bon com-mencement.

Être pénétré, c’est une bonne fin.

16. Ceux qui disent : « Patientez etmourez » sont des criminels s’ilsn’ajoutent pas : « Triomphez et vivez ».

17. Les gens d’église ont obscurci larévélation prodigieuse de l’UniqueSplendeur de vie, mais ils l’ont con-servée intacte, tandis que les ignorantsqui sont sortis d’elle ont amputé etdéfiguré la révélation profonde du se-cret de l’incarnation salvatrice.

« Il appartient aux croyants de creu-ser le trésor gardé au lieu de se coucherdessus. »

18. Le saint se désincarne de lamort du monde. Le sage se réincarnedans la vie de Dieu.

19. Beaucoup d’esprits faibles s’ar-rêtent à la mort du Seigneur et neconçoivent pas clairement sa résurrec-tion glorieuse. Ils sont sincères, maisils sont aussi sinistres à l’extrême.

20. L’humilité précède.

21. La sainteté prépare.

22. Les ténèbres couvent.

23. La mort sépare.

24. L’exil nous instruit.

25. Nul ne peut aller à Dieu sansrenoncer volontairement à la part dumonde mélangé qu’il a reçue en par-tage.

26. Le mystère de Christ, c’est lemystère de Dieu fait homme et lemystère de l’homme refait Dieu.

15’. Ouvrir, c’est un meilleur com-mencement.

Être ouvert, c’est une meilleure fin.

16’. Ceux qui disent : « Triomphezet vivez » sont des criminels s’ils nedisent pas avant : « Patientez etmourez ».

17’. Les philosophies d’hommes nesont que des accommodements avecle monde où nous agonisons ; ellessont incapables de nous redonner lavie pure du commencement. Il vautmieux être ignorant de tout plutôtque faire obstacle par de prétentieusesexplications à la doctrine du ciel quinous ressuscite miraculeusement.

18’. Quel est l’ignorant qui les op-pose ?

Quel est le connaisseur qui lesunit ?

19’. Nous devons suivre le Sei-gneur au-delà de la mort sur la croixdu monde, jusqu’à la résurrection glo-rieuse et jusqu’au couronnement cé-leste. Est-ce clair ?

20’. Le triomphe suit.

21’. La sagesse accomplit.

22’. La lumière jaillit.

23’. La résurrection réunit.

24’. Le retour nous fixe.

25’. Celui qui ne meurt pas aumonde ne peut pas ressusciter enDieu, c’est la loi qui tranche, mais quine partage pas.

26’. Celui qui prétend parvenir ausecret de la résurrection divine sans pas-ser par la mort du monde mixte, courtau crime et au désastre irréparable.

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LIVRE XXV

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27. La vie du sage sort de la mortdu saint comme la vie du papillon sortde la mort de la chenille qui devientchrysalide et ensuite, miracle de résur-rection.

28. Les simples disciples nous mon-trent du doigt le mystère de l’incarna-tion divine.

29. Les saints disciples proclamentdans le monde le mystère de la mortdivine.

30. Nous avons quitté la vie célesteen traversant les ténèbres de la mort.

31. Il ne nous appartient pas decouper le bois mort qui encombre legrand arbre de vie planté dans lemonde. Le sang nouveau qui vient duciel en sacrifice saint fera reverdir cequi est demeuré vivant, et le boismort tombera de lui-même.

32. Celui qui parle à Dieu dans soncœur ne dispute pas dans le monde ausujet de la personne de ses envoyés.

33. Ouvrirons-nous la vue à ceuxqui se sont appliqué un bandeau surles yeux ?

34. Ouvrirons-nous l’ouïe à ceuxqui se sont enfoncé des boules dans lesoreilles ?

35. Ouvrirons-nous l’esprit à ceuxqui se sont mis un sac sur la tête etplacé un poids sur le cœur ?

36. À présent, nous crions sur lestoits ce qui se chuchotait jadis àl’oreille, car toute prudence est deve-nue inutile. L’ignorance des hommesen ce qui concerne les choses sainteset sages n’est-elle pas venue à soncomble ?

27’. Nos vies ressortiront sembla-blement du chaos de la lyse ténébreu-se où se renouvelle le divin mystèrede la création de Dieu. Que ceux quisavent réfléchir se penchent sur cemiroir obscur !

28’. Les fidèles disciples nous mè-nent patiemment au mystère de lanaissance divine.

29’. Les sages disciples nous mur-murent à l’oreille le mystère de la ré-surrection divine.

30’. Impossible de rejoindre la viecéleste sans retraverser les ténèbres dela mort.

31’. L’idolâtrie et le sectarisme, c’estprendre les apparences de la révélationpour la réalité du mystère de vie régé-nérée.

« Tous les prophètes approuvent leLivre qui les confirme, et le Seigneurbénit le Livre qui le consacre. »

32’. À force de disputer sur la préé-minence des coupes, les croyantsoublient de goûter l’ambroisie divinequ’elles contiennent.

33’. Nous parlons des croyants quiregardent aux personnes et pas auxmystères.

34’. Nous parlons des croyants quis’accrochent à la lettre et qui oublientl’esprit.

35’. Nous parlons des croyants quis’endorment dans les rites et dans leslois en négligeant l’amour et la con-naissance de Dieu.

36’. Parle-t-on pas ouvertementdes secrets de Dieu devant les bêtesbrutes ? À présent, les porcs s’écartentd’eux-mêmes de la plus petite gouttede rosée, et les chiens ne flairent plusl’odeur des choses saintes.

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LIVRE XXV

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37. Dieu ne demande pas des escla-ves établis dans la mort, mais des filslibérés dans la vie. Que ceux qui sesentent esclaves se conduisent en es-claves, mais qu’ils ne condamnent pasceux qui, se sentant fils, se conduisenten fils !

38. Beaucoup de croyants nous ré-citent leur belle leçon au sujet du sangde Christ qui sauve de la mort, maissavent-ils de qui ils parlent et de quoiil s’agit réellement ? Qu’ils cherchentpremièrement le Seigneur et quand ilsl’auront trouvé, ils agiront au lieu dedisputer vainement.

39. Les incroyants ont envie de leurouvrir le crâne, ce qui est grave.

40. Christ est vivant et il revientquelquefois sur la terre, mais peu levoient, peu le reçoivent et peu legoûtent en vérité.

Révélation incroyable, qui nousfait trembler de joie et d’espérance.

41. Les croyants orgueilleux ontcloué le maître doré au nom de la loiancienne qu’il expliquait et qu’il réa-lisait devant eux.

42. Oh ! malédiction de l’aveugle-ment des croyants trop savants de lalettre.

43. Plus nous nous rapprochons deDieu, plus nous nous éloignons dumonde ; c’est la marque qui ne trom-pe pas, car plus nous nous rappro-chons du monde, plus nous nouséloignons aussi de l’Unique.

44. Les passions mondaines s’oppo-sent catégoriquement à la quête duSeigneur de vie.

39’’. Le Seigneur Dieu ouvrirapeut-être le cœur à quelques-uns?

37’. Sont-ce les morts et les agoni-sants installés dans ce siècle qui lirontle Livre de la rénovation de la vie ?Non ! mais leurs enfants qui désirentle don palpable et non pas les promes-ses lointaines.

38’. Feraient-ils pas mieux de cher-cher le sang de ce roi du ciel et de vi-vre, au lieu de s’arrêter aux habits dela vérité et de croupir dans la mort ?

« Prêcher la formule de l’eau n’estpas donner à boire à ceux qui ontsoif. »

39’. Les connaisseurs ont envie deleur ouvrir l’esprit, ce qui est encoreplus grave.

40’. Les croyants libres peuvent lerecevoir et vivre, les autres crient auscandale et repoussent le don divin,car ils se sont établis dans la mort et ilsont relégué l’actualité du Seigneurdans les limbes de l’oubli.

41’. Les croyants vaniteux ne re-marqueraient même pas le maîtresaint et sage s’il expliquait et s’il réali-sait à nouveau l’évangile devant eux.

42’. Oh ! double malédiction del’aveuglement des croyants trop igno-rants de l’esprit.

43’. Nous ne prêchons pas unedoctrine d’abandon et de dissolutiondans la mort ; nous prêchons unedoctrine de purification et de coagu-lation dans la vie.

44’. Arrière de Dieu, politiques etpatriotes, financiers et savants, sectai-res et moralistes, conquérants et do-minateurs !

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LIVRE XXV

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45. Nulle violence ne doit être faiteà quiconque refuse de reconnaîtreDieu, car ce serait l’enfoncer dans unemort encore plus opaque.

46. Ce que nous disons des repré-sentants actuels des églises est pour lebien de tous ; il suffit de lire attentive-ment le Livre, car notre quête est legage de notre amour du mystère sei-gneurial.

47. L’Église du Seigneur de vienous est chère et précieuse comme lapierre sur laquelle elle est fondée, etnous prions Dieu afin que ses repré-sentants reviennent à la simplicité decelui qui l’a établie.

48. Le sang du Bien-Aimé est unsang qui sauve et qui se sauve. Nevoyons-nous pas, n’entendons-nouspas la sainte cohorte des transfigurés etdes ressuscités qui bénissent Dieu dansleur cœur pour l’éternité ?

49. La chute de l’homme a un butdivinement élevé, qui est l’acquisitiond’un corps bas et sa glorification enDieu.

50. Laissons vivre librement parminous ceux qui se vouent à l’étude desmystères de Dieu, et entretenons-lesmodestement, afin que la bénédic-tion de Dieu déborde aussi sur nous.

51. Ceux qui transmettent le de-hors de la révélation divine ne doi-vent pas jalouser, ni renier, nipersécuter ceux qui transmettent lededans, car ils sont frères dans l’unitédu secret de l’Unique.

52. Celui qui possède l’esprit de viecondensé dans le sang rutilant du Sau-veur céleste, identifie les symboles, lespersonnes et les rites dans l’unique vé-rité de vie.

45’. Les échecs et les privations neservent utilement que ceux qui ont lavolonté de chercher Dieu, car celaleur évite de se perdre dans le monde.

46’. Nous ne sommes pas là pourenchaîner les prisonniers ni pourachever les malades, mais plutôt pourles libérer et pour les guérir dansl’amour du beau Seigneur de résur-rection.

47’. Cela doit ouvrir les yeux àbeaucoup de ceux qui se crampon-nent vainement aux ruines mortes etqui ne voient pas le cœur vivant deleur fondation.

48’. Les doux chercheurs serontsauvés, mais les violents aussi, car lesang du Seigneur de vie réchauffe oubrûle tour à tour comme le feu du cielqui féconde, et comme le feu de laterre qui purge.

49’. Ceux qui prêchent le rejet ducorps perdent aussi l’esprit, et il leurfaut subir à nouveau l’incarnationdans des ténèbres encore plus opaques.

50’. Christ a laissé à ses disciplesconnus la garde de sa parole sainte,mais il a aussi laissé à ses disciples se-crets la garde de sa parole sage.

51’. L’une et l’autre parole se com-plètent dans l’unité de la révélationdivine, comme les disciples connus etinconnus se complètent dans l’unitéde la communion de vie.

52’. Nous voudrions ne pas scanda-liser les croyants en dépassant les ima-ges, les personnes et les rites quicachent le mystère de la régénérationde l’humanité et de la création égarées.

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LIVRE XXV

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53. Pas de salut pour les brutes quise complaisent dans la bestialité etdans les excréments du monde.

54. Qu’importe si nous ne savonsni le pourquoi ni le comment dumystère de vie, pourvu que nous goû-tions son fruit saint qui sauve de lamort. « Il y a les croyants. Il y a lespossesseurs, et il y a les connaisseurs. »

55. Celui qui ne croit pas à Dieun’approchera pas Dieu.

56. Dieu tend les mains à tous sesenfants, mais ceux qui se croient par-venus au faîte de l’échelle de la révé-lation ne tendent plus les leurs verslui, et ainsi ils demeurent arrêtés dansleur ascension et font des discourspour prêcher aux autres ce qu’ils neconnaissent pas eux-mêmes en réalité.

57. Nous vous proposons de mon-ter et d’approfondir. Nous ne vousproposons pas de vous endormir dansle monde, fût-ce sur l’oreiller de lafoi. Que ceux qui veulent dormirdorment et qu’ils nous épargnentleurs vaines explications et leurs vainssermons !

58. Les RACINES de l’arbre de vie...

53’. Cela est réservé pour les sim-ples enfants de Dieu qui suivent savoie droite.

54’. Un seul connaît le pourquoi,c’est celui qui EST. Quelques-unsconnaissent le comment, ce sont ceuxqui opèrent. Un petit nombre connaîtla saveur, ce sont ceux qui reçoivent.Beaucoup connaissent la chaleur, cesont ceux qui croient.

55’. Celui qui ne croit pas à lascience de Dieu ne trouvera pas Dieu.

56’. Nul ne peut accéder à unéchelon supérieur s’il ne le voit ou s’ilne le sent assez nettement pour oserabandonner l’échelon inférieur, sansrisquer de se trouver dans le vide et deretomber dans la mort. Ainsi nous nedevons forcer ni violenter quiconquedans le dépassement des images de safoi, sous peine de le stériliser ou de lefaire tomber.

57’. Le maître n’a-t-il pas dit :« Nul ne peut venir au Père si le Pèrene l’attire pas à lui » ? Eh bien ! nousvous disons à présent : « Nul ne peuttrouver le Seigneur du ciel s’il ne l’in-carne en soi-même ».

58’. sont comme le TRIO VIL quiunit le ciel et la terre.

Je suis noire mais belle, filles de Jérusa-lem, comme les tentes de Cédar, comme lespavillons de Salomon.Ne prenez pas garde à mon teint noir,c’est le soleil qui m’a brûlée.

SALOMON

Sans nom, il est à l’origine du ciel et dela terre ; avec un nom, il est la mère detous les êtres.

LAO T’SEU

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LIVRE XXVI

Nous avons créé l’homme du noir li-mon de la terre.

CORAN

S’ils avaient eu la connaissance deschoses cachées, ils n’auraient pas été sou-mis si longtemps à un travail servile.

CORAN

VIENT RUÉE

1. Ceux qui ignorent les livressaints vivent et meurent comme desbêtes qui passent et qui disparaissentdans le bourbier de la mort. Ceux quiles repoussent finiront dans un enfermille fois pire.

2. Ton salut est difficile à approcher,Seigneur, et il est impossible à attein-dre si nous nous heurtons aux compli-cations de ceux qui le prêchent et àl’ignorance de ceux qui l’enseignent.

3. Nous devons persévérer dans no-tre quête jusqu’à la fin avec une con-fiance aveugle, car celui qui a parléune fois au Seigneur dans son cœur,n’est plus jamais abandonné ni solitai-re dans ce monde.

4. Oh ! le bouton de rose. Oh ! les feuilles à terre.

5. Plus de sac sur la tête, plus decoups aveugles, plus de douleurs etplus de cris.

L’ÉLECTION

1’. Les belles et les bonnes chosesde ce monde ne sont appréciées quepar quelques-uns. Comment les cho-ses saintes et sages pourraient-ellesêtre connues par la multitude designorants satisfaits d’eux-mêmes ?

2’. Les églises seraient bien néces-saires pour transmettre le saint flam-beau de l’amour, et les monastèresseraient bien utiles pour garder le feusaint de la connaissance.

3’. C’est la sainte fainéantise quinous rend attentifs et libres au verbede Dieu, et c’est la sainte ignorancequi nous rend transparents et réceptifsà son rayon de vie.

4’. J’ai dormi hors de lui dans lamort, mais lui ne s’oublie jamais nullepart.

5’. Qui peut marcher parmi lesmorts sans les heurter et sans se laisserheurter par eux ?

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LIVRE XXVI

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6. Le soleil est venu après les bru-mes du long hiver, et je lui souris entendant les bras comme un petit enfantqui salue la lumière de sa naissance.

7. Celui qui EST redevient sansavant et sans après, sans pourquoi etsans comment.

8. Il arrive qu’une fleur reçoive lafiente d’un oiseau, mais la pluie lanettoie bientôt ; quand un croyant re-çoit une distinction du monde, il estrare que l’humilité le nettoie aussi ra-pidement.

9. Le Livre n’est pas pour les gensdiplômés qui se prennent au sérieuxet qui s’organisent dans l’agonie dumonde avec l’aide des brutes.

10. Le fait d’absorber la scienceprofane du monde engendre l’aveu-glement qui éloigne de Dieu et de sarévélation prodigieuse.

11. Pour ne plus avoir ni craintes nisoucis, il faut être devenu capable detout demander à Dieu et de tout ob-tenir de lui. Mais cela n’est donnéqu’à très peu d’enfants de Dieu, àcause de l’impureté de nos cœurs.

12. Rien pour les morts qui de-meurent dans la mort. Tout pour lesvivants qui se fixent dans la vie.

13. Il y a deux voies de retour enDieu : soit la dissolution dans la vieuniverselle et libre, soit la coagulationen elle.

13’’. Celui qui les sépare est ignorant.Celui qui les unit est sage.

6’. Qui pourrait me séparer de monSeigneur, à présent ? Et qui pourraitobscurcir sa lumière dans mon cœur ?Les nuages passent encore, mais ils nedemeurent pas.

7’. Qui peut flotter dans le grandocéan sans s’agiter et sans crier ausecours ?

8’. La vie mélangée de mort estagonie et souffrance, mais la vie pureest liberté infinie en soi-même, et lavie fixée dans l’Unique est joie etgloire éternelles.

9’. Qu’il leur tombe des mains, etque leurs yeux et leurs oreilles de-meurent bouchés par leur vaniteuseprétention !

10’. Nous nous abandonnons dansles mains de Dieu, non pas pour nousétablir dans l’inaction de la mort, maispour recevoir le don magnifique de lavie impérissable et pure.

11’. Les mortels passent commel’herbe qui naît et qui meurt, mais lesimmortels demeurent comme le soleilbien-aimé dans l’éternité de la viefixée en Dieu.

12’. Qui naîtra à la gloire impéris-sable de Dieu ? Qui ? Qui ? Si peu !Si peu ! Quel poids ! Quel poids !

13’. La première voie est ensei-gnée par beaucoup et réalisée parquelques-uns. La seconde voie est en-seignée par quelques-uns et réaliséepar bien peu.

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LIVRE XXVI

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14. Redevenir non né ou naîtredeux fois, sinon demeurer prisonnierdes alternatives des morts et des nais-sances dans les mondes mixtes.

15. L’Église est une bonne chose,mais ceux qui la compliquent, qui ladivisent et qui l’obscurcissent sontune mauvaise chose que nous ne de-vons pas confondre avec la bonne.

« Le Seigneur reconnaît les siensdans le secret de leurs cœurs. »

16. Quelle défaite et quelle faussepaix que l’abandon de soi dans cemonde corrompu par la mort !

17. Notre but n’est pas de cesserd’être par la dissolution dans l’origineni de nous contenter d’agoniser sansfin dans l’impermanence de la créa-tion mélangée, mais plutôt, de deveniréternels dans la stabilité que rien nepeut entamer. Voilà qui est clair !

18. Tout est inutile et vain ici-bas,excepté le salut de Dieu, mais qui s’enpréoccupe valablement à présent ?

19. Tout l’or du monde pour ceuxqui cherchent la science de mort.

Pas un secours pour ceux qui cher-chent la science de vie.

20. Que les gardiens qui ne peuventtranscender les figures, les symboles etles rites de leurs religions, n’empê-chent pas ceux qui cherchent le salutde Dieu d’aller au-delà des apparencesdestinées à contenir les profanes.

21. Les églises chargent les croyantsjusqu’à l’absurde et finissent par dé-courager les meilleurs et par éliminerles vivants, à force de réglementationsmortes et d’exigences imbéciles.

14’. Vaincre ou mourir, telle estl’alternative qui nous est proposée parDieu. Le ciel salue par ses chants lesrenoncés-libérés, mais il adore lesvainqueurs-incarnés.

15’. C’est l’Église du dedans, im-mortelle et pure par l’union des saintsen Dieu, que nous devons honorerdans nos cœurs et non pas l’Église dudehors, temporelle et souillée par leshommes, que nous devons idolâtrerdans le monde.

16’. La paix des bêtes préconiséepar certains ne saurait jamais être lapaix de Dieu proposée par Dieu.

17’. Notre repos, notre renonce-ment et notre ignorance ne sont vala-bles que s’ils nous permettent de voir,de comprendre et de palper le mystèrede l’incarnation divine, qui nous sau-ve seul de l’abrutissement de la mort.

18’. Qui est assez sage pour aban-donner les vaines occupations dumonde ? Qui est assez fou pour seconsacrer à la quête du Seigneur devie ?

19’. Si les sanctuaires ne peuventplus enseigner la science de Dieu àceux qui en ont vraiment faim et soif,c’est parce qu’ils sont devenus destombeaux habités par des morts.

20’. Il suffit déjà bien des in-croyants qui, ne pouvant dépasser lesapparences du monde transitoire, ten-tent de tout violenter pour découvrirson contenu en niant le salut del’Unique Splendeur.

21’. Les prophètes déchargent lescroyants et libèrent les vivants dans lagrâce et dans l’amour de Dieu. C’estpourquoi ils sont haïs par les mortsinstallés dans la lettre morte.

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LIVRE XXVI

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22. Sans les savants et sans lesouvriers, les livres de science sontinutiles.

23. La résurrection recommence etelle est déjà recommencée, commeune nouvelle promesse de Dieu. Voilàun signe merveilleux pour ceux quicomprennent.

24. Dieu n’est pas une abstractiondélirante de l’esprit humain, commeles descriptions de certains croyantspourraient le faire croire. C’est uneréalité vivante qui se voit, qui se sent,qui se palpe, qui se goûte et qui don-ne la vie impérissable. N’est-ce passuffisant et n’est-ce pas merveilleux ?

25. Seule l’évidence de la vie n’estpas vue et n’est pas crue ici-bas. Il estvrai que l’évidence de la mort n’estpas mieux entendue.

26. Tout ce que nous disons deDieu et tout ce que nous en pensons,est faux. Seul ce que Dieu est et seulce que Dieu fait, est véritable.

27. Dieu n’est pas une hypothèse,c’est une nuée incandescente, c’estune pierre translucide, c’est une réali-té vivante à jamais.

28. Il y a des imbéciles qui tententde prouver, par des mots, l’existenceou la non-existence de Dieu. C’est as-surément la chose la plus drôle dumonde, ou la plus triste.

29. Retourner à la vie incondition-née et inconsciente, ou parvenir à lavie conditionnée et consciente.

30. Le monde n’a jamais été aussiarriéré qu’à présent. Cela paraîtraétrange à beaucoup, mais c’est uneterrifiante réalité.

22’. Sans les sages et sans les saints,les livres de salut sont vains.

23’. Le temps de la purification parle feu arrive et celui de la purificationpar l’eau suit, et le temps de la fécon-dation céleste est caché entre eux.

24’. Quelqu’un a dit : « Personnen’a jamais vu Dieu », mais nousdisons : « Tous voient Dieu journelle-ment, mais nul ne le reconnaît ». Oh !stupeur de l’évidence éclatante quenul ne voit ! Oh ! humour trop crueldu Parfait qui resplendit ! Oh ! stupi-dité maudite de notre orgueilleusemalice qui nous aveugle totalement !

25’. Même les simples ne voientplus et n’adorent plus le Seigneur devie. Qui nous enverra un missionnairesauvage pour nous convertir à l’évi-dence et à l’amour du Très-Haut ?

26’. Ceux qui se représentent Dieuà leur image, sont tout à fait aveugleset ignorants. Ils recréent vainementsur la terre ce qui les éblouit dans leciel.

27’. Aucune image ne saurait nousdonner une idée de la beauté vivantede l’Unique Splendeur céleste.

28’. Comment peut-on démontrerl’eau aux poissons, si ce n’est en les enretirant momentanément ? Et com-ment peut-on démontrer la lumièreaux hommes, si ce n’est en les plon-geant un temps dans les ténèbres ?

29’. Suprême mystère : un jour lesdisparus dissoudront les retrouvés, etles retrouvés coaguleront les disparus.

30’. Ceux qui sont devenus insen-sibles à la beauté de la création deDieu, ne peuvent plus être sensibles àla beauté directe de Dieu.

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31. Le Seigneur du ciel nous voit.Il nous entend et il nous approuve.

Que ferons-nous donc de l’appro-bation ou de la désapprobation deceux qui se sont chargés de transmet-tre sa doctrine publique dans le mon-de et qui ne l’observent pas ?

32. Nous n’avons traité aucunétranger de « chien » et nous n’avonsréservé la table du Seigneur pouraucun peuple en particulier. Touspeuvent s’y asseoir, s’ils le désirentsincèrement dans leurs cœurs. N’est-ce pas la pensée de la sainte Église deDieu à présent ?

33. Il y a des assoiffés et des affamésde Dieu dans tous les peuples et danstoutes les nations. Ceux-là se choisis-sent et se trient eux-mêmes, et le Sei-gneur leur ouvre la porte du banquetde vie quand ils se présentent sainte-ment à lui.

34. Le Livre de la lumière est offertaux noirs dans un temps obscur ; nosfrères les mineurs ne le recevront-ilspas aussi ?

35. À présent, nous offrons le Livrede la résurrection aux humbles, auxhumiliés, aux repoussés, aux noirs,afin que les maîtres deviennent escla-ves et afin que les esclaves deviennentmaîtres.

« Le don de Dieu ne doit plus êtreoffert aux repus qui le repoussent,mais plutôt aux affamés qui en atten-dent le salut. »

36. Les héritiers peuvent bienignorer ou repousser leur héritageparce qu’ils se croient assez instruitsde leur religion ou assez savants deleur science. Leur orgueil et leur ma-lignité ne forceront pas le don de viedu Très-Haut, et leur intelligence serahumiliée, et leur liberté sera retirée àla fin.

Reviendront-ils pas humblement à

31’. Le Seigneur du ciel nous voit.Il nous inspire et il nous féconde.

Que ferons-nous donc de l’appro-bation ou de la désapprobation deceux qui se sont chargés de transmet-tre sa doctrine secrète dans les cœurset qui ne l’entendent pas ?

32’. Les étrangers fidèles sont deve-nus des enfants de Dieu aimés, et lesenfants rebelles sont devenus desétrangers haïs ; c’est une dure leçonqui doit nous garder soigneusementde tout reniement et de tout oubli duSeigneur de vie.

33’. Les inspirés de Dieu cherche-ront ce qui s’accorde dans les saintesÉcritures et ils vivront. Les inspirés dudémon chercheront ce qui se contre-dit et ils périront. Car chacun serajugé par son propre œil et par sonpropre cœur.

34’. Le Livre savant est à présentdonné aux simples, comme autrefoisle Livre de la simplicité a été donnéaux savants.

35’. Vous étiez sans Livre, sans pro-phète et sans Écriture et vous languis-siez comme le rebut de l’humanité.Dieu vous envoie le fleuron de sacouronne et la perle de son trésor par-ce que vous voilà humbles parmi leshumbles et pauvres parmi les pauvres.Ne les recevrez-vous pas avec trans-port et avec amour, et ne vivrez-vouspas saintement devant lui ?

36’. Les puissants, les savants, les ri-ches et les intelligents du monde ontméprisé et repoussé le don du ciel.Serez-vous pas plus avisés et plus re-connaissants envers le Seigneur quivous offre gratuitement la vieimpérissable ? Oh ! la face des puis-sants quand ils se découvriront sansforce ! Oh ! la tête des savants quandils se découvriront imbéciles ! Oh ! la

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LIVRE XXVI

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Dieu dans leurs cœurs plutôt que de-meurer esclaves sur une terre étrangère ?

37. Les croyants vaniteux repous-sent le nouveau message, car ils n’ontpas encore compris l’ancien qu’ilsconservent stérilement enterré dans lamort des lettres et des pierres au lieude l’incarner dans la vie des esprits etdes cœurs.

38. Vous deviendrez glorieux etvous dominerez vos anciens maîtres,car le règne de l’Esprit Saint approche.

Traitez-les bien, en souvenir de ce-lui qui vous a donné le Livre de lagloire.

39. Les Sémites esclaves ont héritédes Égyptiens orgueilleux le secret deDieu, et ils sont devenus libres et glo-rieux. Les Occidentaux ont hérité desSémites orgueilleux le secret de Dieu,et ils sont devenus libres et glorieux.

40. Nous voilà tombés dans laboue, mais nous pouvons choisir derevenir à l’eau libre ou de nous fixerdans la pierre précieuse.

41. « Pas de crasse dedans, mais pasde crasse dehors non plus. » Il vautmieux un saint purifié recouvert deboue, qu’un méchant parfumé remplid’ordure, mais le sage se tient net au-dedans et au-dehors.

42. Il t’a plu, Seigneur Dieu, denous envoyer au peuple des humbleset des doux, au peuple des simples en-fants qui croient en ton saint Nom devérité et qui t’aiment dans leurscœurs. Les feras-tu pas briller au-dessus de l’orgueil des rebelles qui en-terrent ta parole inspirée ? Lesabreuveras-tu pas à ta source sacréequi sauve de la mort ?

figure des riches quand ils se décou-vriront misérables ! Oh ! le chef desintelligents quand ils se découvrirontstupides !

37’. Étanchez votre soif, simplesenfants de Dieu, et baignez-vous dansl’eau de vie qui ne tarit jamais, pen-dant que les orgueilleux et que les ras-surés du monde agonisent dans lapuanteur de la mort.

« Chacun choisit son lot, et nul nepourra récriminer à la fin. »

38’. Recevez parmi vous commedes égaux ceux qui l’auront adoptédans leur cœur, car beaucoup parmieux ont aussi reçu comme des égauxceux d’entre vous qui ont adoptéleurs Écritures dans leurs cœurs.

39’. Les Noirs esclaves héritent àprésent des Occidentaux orgueilleuxle secret de Dieu, et ils vont devenirlibres et glorieux. Sauront-ils demeu-rer humbles devant Dieu afin de gar-der l’amour du Très-Haut ?

40’. Ainsi les délivrés vont à l’eaumère et les sauvés vont à la pierresainte, mais les maudits demeurerontdans la boue puante.

41’. Tout est venu du rouge pouraller au noir en passant par le jaune etle blanc. Tout retournera au rouge enpartant du noir et en passant par leblanc et le jaune.

42’. Quelle surprise pour les peu-ples rebelles qui croient tout s’appro-prier par la force et la violence, quandils se verront renversés sur la terre aumilieu de leurs ruines fumantes ! Quelétonnement pour eux quand ils ver-ront le peuple choisi de Dieu ressortirindemne du brasier mouvant del’extermination ! Et quelle épouvantequand ils verront les flammes les pour-suivre et les engloutir sans pardon !

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LIVRE XXVI

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43. Nous avons écrit le Livre sousl’inspiration de Dieu, sans savoir à quiil était destiné. Le Seigneur nous l’arévélé au dernier moment et notreétonnement a été grand, et notre ad-miration a été sans borne, car si lesvoies du Seigneur sont impénétrables,sa logique est éclatante et elle illuminel’esprit des croyants.

« Il donne aux pauvres véritable-ment. »

44. Les repus du monde nous ontlaissé sans secours, car leurs cœurs sontdemeurés clos en échange du messa-ge, et leurs mains sont demeurées fer-mées en échange de notre travail.

Qu’il leur soit donc fait comme ilsnous ont fait, et qu’ils manquent unjour du nécessaire au milieu del’abondance des ralliés de Dieu !

45. L’Esprit Saint est meilleur quetous les diplômes et que tous les gra-des de vanités distribués par le monde.Entretenons-le donc parmi nous et nenous laissons pas séduire par la scienceprofane qui éloigne de l’amour et dusalut de Dieu.

46. Réjouissons-nous de la bonnenouvelle, car le cent dixième jour dusoleil et le septième jour de la lune, unprophète nous a été donné et un Livrenous a été offert pour nous guidervers le Seigneur de vie et pour nousréconforter dans ce monde obscur.

47. La foi, la simplicité et la sobrié-té nous conserveront en vie plus sûre-ment que la science, que le progrès etque l’abondance du monde profanequi va à la mort sans le savoir.« Recevrons-nous le don de Dieuavec intelligence ? »

43’. Les peuples qui nous entourentse croient trop forts pour recevoir leLivre de la grâce de Dieu, mais enréalité ils sont trop malades et troppervertis. Ils se croient trop justespour recevoir le Livre de l’amour deDieu, mais en réalité ils sont trop pé-cheurs et trop infidèles. Ils se croienttrop savants pour recevoir le Livre dela connaissance de Dieu, mais en réa-lité ils sont trop orgueilleux et tropignorants.

44’. Le Livre de la plénitude est en-levé aux repus et il est donné aux affa-més, afin qu’ils soient comblés, maisnon rassasiés.

Ô pauvres, ô humbles, ô simplesenfants de Dieu, offrirez-vous pas lepain et le vin à celui qui vous offre lasubstance et l’essence de la vie céleste ?

45’. Entraidons-nous de toutes lesmanières possibles et gardons-noussoigneusement des incroyants qui re-jettent le Livre qui nous est donné, enprônant la science impie.

Demeurons un peuple de saints li-bres, consacrés à Dieu.

46’. Ainsi nous ne sommes plus or-phelins ni abandonnés dans l’exil de lamort, et la porte du salut nous estouverte en particulier après tantd’autres. Saurons-nous pas y pénétreren grand nombre, en demeurant fidè-les à notre héritage saint ?

47’. Nous vous donnons la pierredu couronnement qui achève l’édificesaint et sa lumière illuminera les na-tions, car la pierre de fondation estcomme la pierre de faîte, et la pierrede faîte est comme la pierre de fonda-tion dans l’unité de l’Un.

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LIVRE XXVI

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48. Les savants et les intelligentsnient l’évidence du miracle de Dieu,et les croyants orgueilleux le clouentdans le temps sans voir qu’il se renou-velle constamment sous leurs yeuxd’aveugles.

49. Beaucoup ont été brisés à causede l’impureté de leurs cœurs qui les aempêchés de reconnaître la pierre defondation plantée en terre.

50. La pierre de fondement est unepierre cubique, et la pierre de faîte estune pierre pyramidale. Le saviez-vous ?

51. Quand nous serons redevenusinnocents et purs comme de petits en-fants, nous regarderons aussi tout faceà face et nous verrons luire la véritédu Parfait, car nous serons transpa-rents et précieux comme le diamant.

52. La malédiction qui pesait sur lesfils de Cham est levée pour ceux quireçoivent le Livre du pardon et qui legardent dans leurs cœurs.

53. Obéissant à la voix de Dieu,nous vous ramassons pieusementcomme un don très saint, malgré l’op-probre dont vous êtes enveloppés, etnous vous lavons dans les larmes de lajoie du Seigneur retrouvé.

54. Le Livre neuf pour le peupleneuf.

L’abondance du ciel pour les affa-més et pour les assoiffés de la terre.

55. Gardons-nous de la multitudedes drogues et des médicaments destrop savants qui tuent le corps.

56. Gardons-nous des jeux de ha-sard et de l’alcool des trop cupides quituent l’esprit.

48’. Le maître n’a-t-il pas dit :« Celui qui tombera sur la pierre defondement sera brisé, et celui sur quila pierre de faîte tombera, ellel’écrasera » ?

L’entendons-nous plus ?

49’. Beaucoup seront écrasés par lapierre du faîte à cause de l’impuretéde leurs yeux qui les empêchera de lavoir tomber du ciel.

50’. Nous n’avons rien ajouté etnous n’avons rien retranché. Le voyez-vous ?

51’. Seuls les fils de Dieu attirent lesenfants innocents et lisent dans leursyeux, et seuls les enfants innocents at-tirent les fils de Dieu et lisent dansleurs cœurs. C’est une marque qui netrompe pas.

52’. Dieu nous a donné la part laplus méprisée de l’humanité, maisn’est-ce pas aussi la plus cachée et lameilleure ? N’est-ce pas la plus fidèleet la plus reconnaissante ?

53’. Dieu ne regarde pas à la cou-leur de vos peaux, mais seulement à lapureté de vos cœurs. Ne viendrez-vous pas à lui qui se donne à vous sansmesure ? « Ô royauté de l’amour in-nocent, tu attires l’innocence et tu lafixes dans la pureté de l’amour. »

54’. Pour les gorgés de nourritures,pour les repus de savoir et pour lesdébordants de malice, la purge de lamort suffit bien.

55’. Mangeons et buvons modéré-ment en remerciant le Seigneur quinous donne la vie et qui l’entretient.

56’. Chantons et dansons plutôt etréjouissons-nous avec nos épouses,sans hypocrisie, dans le Seigneur.

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LIVRE XXVI

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57. Gardons-nous des radios et desjournaux des trop malins qui tuentl’âme.

58. Les peuples repus ont repousséle message et le messager.

59. Pas le prix d’un canon, pas leprix d’un obus, pas le prix d’une car-touche pour le Livre qui plaide de-vant Dieu la vie de tous les hommesperdus dans le monde.

59’’. Mais comment ce peuple im-bécile et rebelle sera-t-il sauvé, malgrél’ahurissante patience du Très-Haut?

57’. Lisons le Livre de la délivrancequi nous est dédicacé, et composonsdes louanges au Seigneur qui nousl’envoie.

58’. Les peuples affamés les rece-vront peut-être plus généreusement ?

59’. Si nous louons Dieu à cause duserviteur de Dieu, c’est une grandejoie, un grand honneur et une granderécompense pour lui et pour nous.

La voie du ciel est semblable à l’archerqui, en tendant son arc, abaisse ce qui esthaut et élève ce qui est bas.

LAO T’SEU

Le pur paraît couvert de honte.Ce qui est précieux a pour origine ce qui

a peu de valeur, et ce qui est élevé est fon-dé sur ce qui est bas.

LAO T’SEU

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LIVRE XXVII

Il se trouve sur la terre des prêtres char-gés de célébrer un culte qui n’est quel’image et l’ombre des choses célestes.

PAUL

Voici un mystère que je vous révèle,nous ne mourrons pas tous, mais tous nousserons changés.

PAUL

UN IVER ÉTÉ

1. Tout malheur qui nous frappeici-bas est une merveilleuse occasiond’ascèse pour retourner en Dieu sinous savons l’accepter allégrement aulieu de le repousser. Mais beaucouppréfèrent retourner se vautrer dans laboue du monde.

2. Combien peuvent comprendrecela sans se scandaliser dans leurs es-prits et dans leurs cœurs d’aveugles etde sourds ?

3. Nous n’avons pas à juger ce quinous arrive. Il nous appartient seule-ment de nous en servir sans discuter,afin d’atteindre Dieu et son salut leplus vite possible.

4. S’attacher à sa maison, à son bu-reau, à son atelier, à sa caserne ou àson monastère, c’est la même chose.

5. Les saints séparent et unissent leschoses dans le ciel.

Les savants séparent et unissent leschoses sur la terre.

LE TEMPS

1’. Si l’orgueil aveugle des organi-sateurs de ce monde et l’atrocité ab-surde de la mort ne nous ramènentpas vers Dieu, comment les paroles duLivre pourront-elles jamais être en-tendues par les hommes exilés sur cet-te terre obscure ?

2’. Ne nous endormons pas dans lespetits bonheurs de ce monde, car ilspassent vite et le malheur qui suitsemble sans fin.

3’. Prenons bien garde à utiliserimmédiatement tout ce qui nous arri-ve pour notre sauvetage en Dieu, ain-si nous éviterons la révolte qui nousenfonce dans l’absurdité de la mort, etla résignation qui nous y fait stagner.

4’. S’accoutumer à la prison ous’accoutumer au monde déchu, c’estla même chose, car la meilleure orga-nisation ne nous en sauvera pas.

5’. Il est difficile par-dessus tout deséparer et d’unir les choses du cielavec celles de la terre. Seuls les sages yparviennent, avec l’aide de Dieu.

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LIVRE XXVII

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6. Il n’y a aucun danger à prier afinde recevoir le don de Dieu, mais il yen a un considérable à essayer de dé-couvrir le secret de l’Unique. Beau-coup y ont trouvé l’impiété, la folieou la mort.

7. Laissons les croyants orgueilleuxqui veulent faire la leçon aux autres etqui se croient automatiquement sau-vés par les formules et par les symbo-les de leur religion, qu’ils confondentstupidement avec la réalité vivante dudon de Dieu.

8. Beaucoup parmi ceux qui ontvu, qui ont entendu et qui ont touchéle Seigneur, n’ont pas connu sa doc-trine cachée. Comment ceux quinous prêchent à présent par imagespourraient-ils soupçonner le secret vi-vant qui les anime toutes ?

9. Les cendres des impies et desméchants qui meurent ancrés dansleur méchanceté et dans leur négationde Dieu, seront dispersées dans les sixdirections ou elles seront abandonnéesdans la terre, avec défense de revenirparmi les croyants soumis à Dieu.

10. Nous cherchions la pierre glo-rieuse du couronnement dans le ciel,mais le Seigneur nous a fait voir lapierre humble du fondement qui setrouvait à nos pieds, afin que nous laramassions dans les ténèbres de la mortet que nous l’amenions à la lumière dela vie.

11. La pierre du fondement est laplus méprisée, parce qu’elle est obscu-re, mais c’est la plus précieuse, cartoutes les autres sont cachées en elle.

6’. Il y aura beaucoup d’aimés quiseront sauvés, mais il y aura peu depossesseurs qui seront établis dans lagloire et presque pas de connaisseursqui seront unifiés dans l’UniqueSplendeur.

7’. Considérons leurs sermons, maisconsidérons aussi la boue qui les cou-vre de la tête aux pieds et nous enten-drons qu’ils ne prêchent pas commedes sauvés, mais qu’ils crient commedes perdus. Ils illustrent, sans le savoir,la parabole des aveugles conduisantd’autres aveugles.

8’. Que ceux-là soient prudents,qu’ils soient humbles et qu’ils soienttimides en nous faisant la leçon sur leSeigneur qui sauve de la mort ; careux-mêmes ne sont encore ni sauvésni éclairés en Dieu.

9’. Les cendres des croyants et descharitables qui meurent confirmésdans leur foi et dans leur amour enDieu, seront réunies afin d’être hono-rées dans chaque foyer, sur l’autel depierres brutes consacré à Dieu.

10’. Serons-nous pas reconnais-sants envers le Seigneur qui nous re-garde amoureusement malgré notrenoirceur ?

Serons-nous pas confus d’être l’ob-jet de l’amour fécondant du Très-Haut ?

Serons-nous pas ressuscités dans lagloire par la parole de vie du Tout-Puissant qui nous désire comme en-fants surnaturels ?

11’. Ainsi le peuple noir est le plusméprisé, mais c’est aussi le meilleur,car il fera briller tous les autres dans leSeigneur retrouvé.

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12. Le Livre n’est pas pour ceuxqui se croient sauvés, mais pour ceuxqui veulent être sauvés.

13. Nous ne sommes pas venudonner l’eau à ceux qui croient stupi-dement se désaltérer en récitant la for-mule de l’eau et qui repoussent lacoupe de la vie.

14. Nous laisserons nos morts qua-tre jours au tombeau afin qu’ils puis-sent ressusciter en particulier. Aprèsquoi, nous les brûlerons afin que leurscendres rejoignent les cendres des an-cêtres jusqu’au grand jour de la résur-rection générale.

15. Que les pères instructeurs et ju-ges aient au moins soixante ans, queles frères conseillers et gardiens aientau moins quarante ans et que lescroyants qui choisissent librement lejoug léger du Seigneur, aient aumoins vingt ans. Mais le Saint-Espritn’a pas d’âge.

16. Nous croyons courir après Dieu,mais Dieu court encore bien plusaprès nous.

17. Les blancs qui reçoivent le Livresont héritiers en premier, mais ils nesont supérieurs en rien aux noirs.Considérons-les tous comme des frè-res égaux dans l’amour de Dieu etrecevons-les en toute affection, maisne les mélangeons pas entre eux.

18. C’est parce que le Livre a étérefusé par les bien-pensants que leSeigneur l’a offert aux simples. Re-

14’’. Seuls les corps corrompus se-ront consumés par le feu ou enterrés àmême la terre. Les corps saints qui de-meurent en bon état seront conservésprécieusement jusqu’au temps de la ré-surrection.

12’. Nous ne sommes pas venudonner à boire à ceux qui se noient,ni donner à manger à ceux qui vomis-sent leur trop-plein.

13’. Le Seigneur nous décharge desobligations minutieuses, afin qu’ayantété les plus esclaves dans la mort, nousdevenions les plus libres dans la viesainte.

14’. Que celui qui désire participerà la figure des sacrements au milieu deses frères, le fasse librement, et quecelui qui désire y participer en secretdans le Seigneur, le fasse aussi libre-ment, sans que nul juge le choix del’un ou de l’autre.

15’. La loi est à présent gravée dansnos cœurs et non plus dans la pierre,car nos cœurs connaissent ce qui estbien et ce qui est mal. Ainsi la libertédu choix nous est donnée afin quenotre récompense ou notre punitionsoient un exemple salutaire pour lemonde qui nous regarde.

16’. N’est-il pas avec nous jusquedans l’égout du monde pour nous enretirer ?

17’. N’ayez pas honte de la couleurnoire que Dieu a choisie pour vous,car c’est en celle-là que sont cachéestoutes les autres. Ne savez-vous pasque la lumière est sortie des ténèbresau commencement, et qu’à la fin ellereposera dans la splendeur dorée ?

18’. L’humour du Seigneur estgrand et il moque les trop intelligentset les trop savants d’une façon inouïe.

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LIVRE XXVII

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mercions donc le Seigneur pour ledon qu’il nous fait et remercions lesbien-pensants qui nous l’ont ainsi en-voyé sans le savoir.

19. C’est la liberté noire qui éclai-rera le monde et c’est le peuple noirqui manifestera à nouveau la lumièrede Dieu dans le monde, car l’âge noircouve la clarté céleste.

20. Si nous acquérons des titres, desgrades et des diplômes de vanité dansle monde, Dieu nous fermera aussitôtl’esprit et le cœur à sa révélation gran-diose, et il nous laissera croupir dansl’orgueil et dans la mort sans secours.

21. Dieu ne parle qu’aux simplesqui croient en son NOM et il n’inspireque ses enfants qui obéissent à sa VOIX.

22. Dieu nous réserve une surprisequi sera bien douce pour certains etbien cruelle pour d’autres, car les sau-vés de Dieu marcheront paisiblementà travers la fournaise en louant sonsaint NOM, tandis que les réprouvés sedéchireront mutuellement, sans pitiéet sans pardon, dans les flammes dévo-rantes de l’enfer.

23. Conservons précieusement no-tre foi dans le Seigneur de vie etgardons-nous des impies, car au der-nier jour, les savants et les intelligentsdu monde hurleront sous les coups dela mort.

24. L’aristocratie chrétienne de laconnaissance a été décapitée dès lecommencement, et les symboles, lespersonnes, les rites et les sacrements sesont substitués à la réalité transcen-dante du mystère divin.

Les peuples héritiers de la doctrinedu ciel qui sont tombés dans l’orgueill’ont tous expérimenté en leur temps.

19’. C’est une promesse du Sei-gneur qui se réalisera devant nos yeuxsi nous recevons son héritage sansdouter, car il choisit qui bon lui sem-ble pour faire briller sa gloire sur laterre.

20’. Fuyons les savants et les intel-lectuels impies plus que quiconque,car ils ne se contentent pas d’êtremorts d’esprit et de cœur, ils répan-dent aussi, autour d’eux, la mort dansl’esprit et dans le cœur des croyants.

21’. Celui qui se glorifie, fût-ce dela révélation de Dieu, perd la révéla-tion et il se perd lui-même.

22’. Imaginons quelle sera la rageimpuissante des méchants quand ilss’apercevront que la pourriture n’aplus de prise sur le corps des élus, alorsqu’elle aura redoublé d’efficacité ence qui les concerne ! Les sauvés nepenseront même pas à rire en voyantce spectacle, et les réprouvés ne pen-seront pas à pleurer, tellement la stu-peur de tous sera grande.

23’. Les simples enfants de Dieu lesregarderont avec étonnement, careux-mêmes demeureront indemnesdans les flammes du feu dévorant et lemalheur ne les atteindra plus jamais.

24’. Ainsi ceux qui se sont crus or-gueilleusement les plus éclairés, sont-ils devenus idolâtres, aveugles et su-perstitieux sans le savoir et, en exi-geant la foi aveugle pour tous, ils ontreplacé la lumière de Dieu sous leboisseau et ils s’en sont privés eux-mêmes.

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25. Les incroyants peuvent se con-vertir et s’approcher du mystère devie pour être sauvés, mais commentles croyants qui se sont enfermés dansles images mortes du secret de Dieu,pourront-ils découvrir la réalité tangi-ble du Seigneur descendu du ciel etqui sauve de la mort ?

26. Plus un homme est fâché de sacondition de bête exilée dans le mon-de déchu, plus il est considéré par lesautres hommes comme un être anor-mal et dangereux, mais plus il est rési-gné à sa condition d’esclave asservi àla mort, plus il est considéré ici-bascomme un être normal et raisonnable.

27. Le courage, l’ingéniosité et letravail des hommes peuvent bien lesprolonger quelque temps dans le ba-gne du monde, mais tout cela ne sau-rait leur redonner l’immortalité, quicompte seule en définitive.

28. Les incroyants sont ceux quiécrasent leurs frères dans le monde enrecherchant leur propre amour, leurpropre liberté, leur propre justice,leur propre profit et leur propre assu-rance.

29. Les circonstances cruelles quinous régissent dans ce monde sontconditionnées par notre état mortel. Ilsuffirait que nous acquerrions le corpsintangible et glorieux du Seigneur cé-leste pour être délivrés du malheur àjamais.

30. Il est aussi vain, devant Dieu,d’agoniser ici-bas dans le désespoir oudans le contentement de soi, dans larévolte ou dans la résignation, dans laréussite ou dans l’échec, car la fin estla mort pour tous.

25’. Il vaut mieux ne rien connaîtreplutôt que connaître quelque chose àmoitié et y demeurer obstinémentfixé, en se croyant instruit du tout. Siparfaite qu’elle puisse être, l’imaged’une fleur n’a pas de parfum, et celled’un pain ne rassasie pas.

26’. Le pire révolté peut être sauvé,s’il est instruit et aidé fraternellementau lieu d’être réprimé et détruit aveu-glément. Et le pire criminel peut seconvertir, s’il est secouru par le donde l’esprit et du cœur des hommes aulieu d’être exterminé dans son corpsbrut.

27’. Ce qui doit nous intéresserpar-dessus tout, n’est pas de luttercontre quiconque dans ce monde pri-sonnier des ténèbres, mais plutôt desurvivre le temps de trouver le salutpalpable de Dieu qui sauve seul de lamort.

28’. Les croyants sont ceux qui re-cherchent dans le ciel l’amour, la li-berté, la justice et le don de Dieu, afinde les manifester sur la terre pour lasauvegarde de tous.

29’. Celui qui examine ce qui est etnon ce qu’il croit être, est vite éclairépar Dieu, s’il le lui demande humble-ment et simplement dans son cœur,car sans l’inspiration divine, l’éviden-ce même de la vie n’est pas perçueici-bas.

30’. Seul celui qui cherche et quitrouve le Seigneur incarné, n’est plusvain devant Dieu, car il acquiert lasubstance divine et il n’est plus sujetaux accidents de la mort qui écrasentl’homme déchu.

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31. Qu’ils soient maudits les es-prits méchants qui nous trompent, quinous entravent et qui nous nuisentpendant le temps de notre quête !Qu’ils soient précipités dans l’enfer etqu’ils se détruisent les uns les autrescomme ils nous déchirent à présent !

32. Tiédeur, humidité et ténèbresprécèdent.

33. N’est-ce pas la vierge noire lapremière et la plus mystérieuse detoutes les mères ? N’est-ce pas elleque Dieu a regardée amoureusementdès le commencement ? N’est-ce paselle qui a accouché la lumière quiéclaire le monde ?

34. À présent, il y aura une com-munauté noire héritière de la saintepierre du fondement posée par l’ointde Dieu, car, pour la première fois, unLivre et un prophète sont donnés auxpeuples des noirs en particulier, alorsqu’auparavant, la révélation divineleur avait été offerte comme on jetteun os aux chiens, afin de mieux leurpasser le collier de l’esclavage.

35. Le Seigneur ne vous envoie pasun homme glorieux, riche et puissant.Il vous envoie un homme inconnu,pauvre et méprisé. Remarquez biencela, afin de ne jamais devenir or-gueilleux du message qui vous estdonné et afin de ne jamais en perdrel’esprit vivant et caché.

« Gardez-le dans vos cœurs, et res-plendissez en Dieu. »

36. Le Seigneur nous a donné pourhéritage en dernier, tous les peuplesnoirs de la terre. Ô merveilleux Sei-gneur, ô précieux héritage qui nouscomblent au-delà de toute espérance !

31’. Qu’ils soient maudits les phi-losophes, les intellectuels et les savantsqui prêchent leurs propres systèmesqui mènent les hommes au désespoiret à la mort ! Qu’ils soient réduits enpoussière et dispersés au vent, les lâ-ches et les hypocrites qui font périr lessaints de Dieu et qui étouffent leursvoix dans le monde !

32’. Chaleur, sécheresse et lumièreachèvent.

33’. Ô vous qui avez la peau noireet le cœur rouge, ferez-vous pas aussibriller sur le monde la pureté de votreœil et la blancheur de votre lumière ?Recevrez-vous pas saintement le Sei-gneur parmi vous et ferez-vous pasune place à ses envoyés ?

34’. Remercierez-vous pas le Sei-gneur qui prend soin à présent de cas-ser l’os pour vous offrir la moellenourrissante ?

Recevrez-vous pas en pleurant dejoie le saint don de l’UniqueSplendeur ?

Baiserez-vous pas pieusement le Li-vre qui vous place au-dessus des sa-vants et des intelligents de ce monde ?

35’. Le Livre ne révère-t-il pas lesprophètes de Dieu et ne vénère-t-ilpas les fils de Dieu ?

Le Livre ne proclame-t-il pas lapréciosité de la chair et du sang dugrand Roi immolé pour tous sur laterre ?

Le Livre ne nous fait-il pas héritiersde la gloire du Seigneur ressuscitédans la transcendance de la vieimmortelle ?

36’. Le Seigneur vous a donnésemblablement en dernier, le messageet le prophète retrouvés. Que direz-vous de votre Seigneur, et que direz-vous de votre héritage qui vous com-blent aussi magnifiquement ?

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37. Le prophète a dit : « Et la lu-mière luit dans les ténèbres et les té-nèbres ne l’ont point reçue », mais cesténèbres étaient comme un crépuscu-le qui s’achevait dans la mort de la let-tre. À présent, nous pouvons dire :« Et la lumière luira dans les ténèbreset les ténèbres la recevront », car cesténèbres nouvelles sont comme uneaurore qui se prépare dans le secretdes cœurs purifiés et fécondés deDieu.

38. Il faut bien le dire, les mé-chants sont ceux qui veulent organi-ser et sauver le monde par leur travailou par celui des autres. Ceux-là seposent en sauveurs des hommes, alorsqu’ils enterrent toute l’humanité avecallégresse.

39. Un jour Dieu dira aux porcs :« Ne jetez pas de perles aux hommes »,car ceux-ci se seront placés eux-mêmesen-dessous des bêtes.

40. Tirons nos représentants au sortparmi ceux qui ont juré obéissance àDieu et fidélité à leurs frères dans lafoi, car le choix du hasard est moinsaveugle que celui des hommes.

41. Un simple qui croit dans soncœur à l’intelligence, à la puissance età l’amour de Dieu, vaut mieux quetous les savants qui croient à leur pro-pre intelligence, à leur propre savoiret à leur propre supériorité dans lemonde.

42. Ce sont les pauvres qui font vi-vre les riches, et ce sont ceux qui pro-duisent de leurs mains qui font vivreles marchands. Les exploitants endur-cis perdront leur superbe assurance aujour du règlement des comptes.

37’. Un petit nombre de blancs re-crachent le poison de la science impieafin de survivre, mais un petit nombrede noirs l’avalent et ceux-là sont déjàmorts à la révélation divine.

Finalement, l’idiotie paraîtra com-me une chose reposante et désirableen comparaison de la folie raisonnantedes savants et des intelligents du mon-de, qui agonisent dans leur vaniteuseignorance.

38’. Dieu possède vraiment un hu-mour merveilleux, car il cache son se-cret aux savants et aux intelligents quinous expliquent l’Univers, et il le ré-vèle aux simples enfants de Dieu quimettent leur confiance dans sa lumièrede vie plus que dans leur propre savoir.

39’. Et la terre secouera ses parasi-tes, et le ciel les dissoudra dans le feude la colère divine.

40’. Faisons de même pour les se-cours et pour les offrandes destinéesaux chercheurs de l’Unique, car, decette façon, un saint pourra être aidéde Dieu alors qu’autrement, il seraittoujours ignoré par les hommes.

41’. Chantons des hymnes d’amourau Seigneur tout-puissant qui nagedans le ciel et dans nos cœurs, afinqu’au milieu même de nos joies et denos peines, notre foi demeure tournéevers celui qui console de tout exil etqui sauve de toute mort.

42’. Si Dieu nous disait au jour dujugement : « Arrière, tu n’es pas ins-crit dans le Livre de vie », nous loue-rions quand même son saint Nomparmi les damnés et nous chanterionsses louanges dans la folie de notreamour qui ne peut pas périr.

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LIVRE XXVII

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43. Comme artiste, nous avonsreçu de la capitale un secours de chô-mage. Mais comme auteur du Livre,nous n’avons eu droit qu’au mépris etau silence de la grande ville et du paystout entier.

« La récompense des prophètesfrappera le monde de stupeur. »

44. Avons-nous recherché la gloiredu monde ?

Avons-nous essayé de dominerquiconque ici-bas ?

Avons-nous amassé les biens de laterre pour notre usage unique ?

45. Incapable de gagner notre vieterrestre avec notre travail, commentpourrons-nous gagner notre vie céles-te avec notre seul mérite si Dieu nenous aide pas bénévolement ?

46. Que chaque nation noire con-serve saintement la parole révélée deDieu dans son cœur et qu’elle gardeprécieusement le Livre de la délivran-ce qui lui est donné, comme elle gar-derait un talisman unique où seraitécrit le secret de la délivrance de l’es-clavage et de la mort.

47. Le plus petit consolateur et li-bérateur en Dieu vaut plus que tousles grands conquérants et organisa-teurs du monde. Voilà ce que nous nedevons jamais oublier.

48. Serons-nous pas plus avisés queceux qui nous exploitent et qui nousbriment ?

Recevrons-nous pas pour nous-mêmes le Livre qu’ils rejettent loind’eux avec mépris ?

49. C’est un miracle de Dieu quenous ayons pu écrire le Livre dans un

43’. Nos travaux et nos écrits n’ontplu ni aux savants, ni aux intelligents,ni aux marchands de ce temps, carl’impiété des uns s’est accouplée avecl’hypocrisie des autres pour engendrerle jugement qui ne reconnaît rien dece qui vient des enfants de Dieu.

44’. Nous avons recherché la seulegloire du Seigneur de vie.

Nous nous sommes fait serviteur deDieu et des hommes.

Nous avons recueilli les dons duciel et nous les offrons gratuitement àtous.

45’. Les hommes ont bien voulunous faire la charité d’un peu denourriture, et Dieu a bien voulu nousfaire l’aumône d’un peu de lumière ;c’est pour cela que nous nous esti-mons privilégié et comblé dans l’un etdans l’autre monde.

46’. Selon que le NOM de Dieumonte ou selon qu’il descend, c’estune bénédiction ou une malédiction ;car il a un endroit et il possède un en-vers. Ainsi le même NOM peut pro-duire la vie ou il peut faire paraître lamort selon la façon dont il se présenteà nous, et aussi selon la façon dontnous nous présentons à lui.

47’. Celui qui aime Dieu au-delàde la raison humaine, fait brillerl’intelligence divine qui illumine lesmondes et qui fait briller les cœurspurifiés.

48’. La parole de Dieu peut noussauver de l’esclavage et de la mort oùnous agonisons, comme elle peut yprécipiter les hypocrites et les impiesqui nous accablent de leur assuranceet de leur suffisance impies.

49’. Nous soumettant d’avance aujugement de Dieu, au jugement des

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LIVRE XXVII

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pareil moment sans mourir de faim etsans être jeté à la rue ; certainement,ceux qui nous ont secouru auront leurrécompense matérielle et spirituelledans ce monde et dans l’autre.

Comme leur nombre est petit ! Etcomme il deviendra grand !

50. Honorons la langue du Livre etconservons-la en souvenir du don quinous est parvenu par elle. Honoronsaussi les étudiants du Livre et aidons-les en souvenir de celui par qui nousest venu le message.

51. Lanza a raison, au commence-ment du Livre, quand il prétend qu’iln’y a qu’un petit nombre d’affamésqui cherchent la vérité dans le monde.

52. Quels que soient sa valeur, sontalent et son utilité, l’homme seul estcondamné à périr par la société deshommes, car étant faibles, médiocreset lâches par nature, ceux-ci ne peu-vent vivre qu’en troupeaux où touts’échange sordidement et où rien nese donne gratuitement.

53. Les malins et les intelligents dumonde qui ont placé leur confiancedans leur astuce et dans leur habileté,seront un jour dispersés dans les ténè-bres de la mort et ils crieront vaine-ment au secours dans l’abomination etdans la désolation qui seront leur lotpour toujours.

Ils ne se réjouiront plus comme àprésent.

54. Fréquentons le monde et nousrécolterons le salaire du monde qui estla mort.

52’’. L’homme marié est double-ment béni de Dieu cependant.

fils de Dieu, au jugement des amis deDieu et au jugement des prophètes deDieu, nous ne pouvons craindre le ju-gement des intelligents du monde, nicelui des puissants du monde, ni celuides savants du monde, ni celui des hy-pocrites et des ignorants qui nous en-terrent à présent.

50’. La faute, c’est laisser dansl’abandon et dans le dénuement leschercheurs de Dieu. Mais le crime,c’est de les contraindre aux travaux dumonde sous le prétexte hypocrite deles utiliser ou de les sauver.

51’. Hélas ! nous ne sommes effec-tivement qu’une poignée devant Dieuet nous ne nous connaissons mêmepas pour nous aider dans notre quête.

52’. Ce qui paraît avantageux dansle monde ne l’est pas devant Dieu.Ainsi l’homme seul est aimé et sauvépar Dieu alors qu’il est méprisé et re-jeté par le monde, tandis que les trou-peaux d’assurés et d’habiles s’en vontcontents de leur réussite aux abattoirsde la mort.

53’. Les esseulés qui cherchent leurSeigneur ici-bas seront un jour réunisdans le giron de Dieu et ils se recon-naîtront et ils se congratuleront et ilss’embrasseront en pleurant de joie, cartout leur sera alors donné gratuite-ment dans l’éternité de l’amour duParfait et leur joie n’aura pas de fin.

Ils ne pleureront plus comme àprésent.

54’. Fréquentons Dieu et nous re-cevrons le salaire de Dieu qui est lavie sauve.

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LIVRE XXVII

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55. Ô Seigneur, pourquoi tantd’hommes indifférents à ta grâce quis’installent dans l’agonie du monde ?Et pourquoi si peu d’enfants qui techerchent avec amour et avec dépas-sement dans la vie éternelle ?

56. Ceux à qui nous avons toutdonné ne nous offriront-ils pas le painet le vin nécessaires à la figuration ter-restre de la communion des sages etdes saints de Dieu dans le ciel ?

57. Nous ne sommes pas venu dansune famille riche, et nul ne nous ainstruit des mystères de Dieu. Il nousa fallu découvrir tout seul les sages etsaintes Écritures et il nous a fallu lesétudier dans la pauvreté et dansl’abandon, afin que nul ne se croieoublié, quel que soit son état ici-bas.

55’. Parce que, dit le Seigneur, jedésire pour chacun de mes choyésune multitude d’esclaves pour le ser-vir. Et comme j’ai choisi mes sauvésparce qu’ils se sont choisis eux-mêmes, ainsi j’ai condamné les ré-prouvés parce qu’ils se sont aussi con-damnés eux-mêmes.

56’. « Mon amour n’est pas aveugleet ma justice ne boite pas, dit le Sei-gneur, et l’un ne va jamais sansl’autre. »

57’. Nous n’avons pas écrit le Livredans la paix et dans la sécurité d’unesainte retraite. Nous l’avons écrit debout en bout au milieu du cloaque enfermentation de la grande ville, afinque nul ne se croie abandonné, quelleque soit sa situation ici-bas.

Nous honorons la splendeur royale quirestaure le monde, le rendant immortel,sans vieillesse, incorruptible, sans infection,toujours vivant, toujours prospérant, pos-sédant la puissance à son gré, pour que lesmorts ressuscitent et que vienne l’immor-talité de l’être vivant qui restaure le mondeà souhait.

ZARATHOUSTRA

Ô rayonnant en haut du ciel ! Accordeque je parvienne en haut du ciel pourl’éternité... Tous les visages sont en joie àta vue... Incomparable est ton éclat.

LIVRE DES MORTS ÉGYPTIEN

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LIVRE XXVIII

Le corps se dissout, c’est la voie du ciel. LAO T’SEU

Il vous a tous formés de terre. Il vous yfera retourner et vous en retirera de nou-veau.

CORAN

NI REVÊTUE

1. Que ceux qui nous reprochentd’écrire le Livre et que ceux qui nousmaudissent à cause de lui ou qui lemaudissent à cause de nous, soienteux-mêmes retranchés et maudits aujour du jugement de Dieu !

2. Ceux qui s’effacent constam-ment devant Dieu et ceux qui procla-ment leur néant devant Dieu,peuvent-ils être les ennemis de Dieu ?

Répondez, ô hypocrites qui feignezd’adorer le Seigneur et qui vous faitespasser sournoisement en toutes occa-sions avant la priorité de l’Unique !

3. N’avons-nous pas lavé les piedsdu Sauveur quand il s’est incarné surcette terre d’exil ? Et n’avons-nouspas recueilli ses larmes et son sangquand il a expiré pour nous sauver ?N’avons-nous pas placé la couronned’or pur sur sa tête royale quand il estressuscité ? Et ne nous sommes-nouspas prosterné à ses pieds reluisants etsaints ?

LA BOUE

1’. Que ceux qui nous louentd’écrire le Livre et que ceux qui nousbénissent à cause de lui ou qui le bé-nissent à cause de nous, soient eux-mêmes sauvés et bénis au jour du ju-gement de Dieu !

2’. Ne nous sommes-nous pas sou-mis autant que notre faiblesse le per-met aux commandements de Dieu ? Etsi nous reprenons la faiblesse des servi-teurs de Dieu, n’est-ce pas afin de ren-dre la parole de Dieu plus éclatante etplus pure dans le monde enténébré ?

3’. N’avons-nous pas reposé surson sein très pur et ne nous a-t-il pasbaisé saintement aux lèvres ? Nesommes-nous pas son ami et sonfrère ? Et qu’est-il que nous ne soyonspas en puissance ? Et que sommes-nous qu’il ne soit pas en acte ?

Ne nous sommes-nous pas effacéen toutes circonstances devant lasplendeur de la lumière de l’Uniqueafin de ne pas faire ombre au salut deDieu ?

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LIVRE XXVIII

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4. Qui nous lancera le SeigneurChrist à la tête comme une massue,avec les yeux perspicaces d’unaveugle ? Que celui-là soit écrasé parson propre aveuglement et qu’il péris-se sous son propre coup, car l’Esprit deDieu n’est pas avec lui ! Qu’il se brisedonc sur la pierre ou qu’il soit écrasépar elle !

5. Partout des intrigues, des platitu-des et des lâchetés pour obtenir uneplace dans le monde qui périt, et pasune démarche du cœur et de l’espritpour obtenir une place dans le mondequi ne périt pas.

6. Ils se battent pour le fumier et ilsdélaissent la perle qui resplendit au-dessus d’eux. Quelle pire malédictionque celle-là ?

Sont-ils pas à plaindre malgré leurbelle réussite dans ce monde transitoire ?

Sont-ils pas déjà maudits de Dieu etretranchés de son salut ?

7. Les nôtres ont été les premiers àaider et à recevoir les noirs qui ve-naient à eux. Les noirs seront-ils pasaussi les premiers à recevoir et à aiderles nôtres qui vont vers eux àprésent ?

8. Ne nous laissons pas distraire denotre quête par les images du mondeet encore moins par les images desimages du monde, qui sont commeune vanité de la vanité. Contemplonsplutôt l’image du Seigneur dans noscœurs purifiés, jusqu’à ce que nousl’incarnions triomphalement dans lavie qui ne périt pas.

9. Celui qui est fort en Dieu ne sevenge pas et n’humilie personne, caril pardonne même à ses ennemis et ils’en fait des amis.

4’. Celui-là défend-il la sainte paro-le de Dieu ou bien défend-il le petitfromage où il s’est installé au nom deDieu ? Voilà ce que nous voulons sa-voir et voilà ce qu’il doit se demanderen toute vérité.

« Il y a encore des gens honnêtes etsincères parmi les croyants qui espè-rent et parmi ceux qui cherchent lesalut de Dieu. »

5’. Les intelligents et les habiles dece monde sont vraiment stupides,mais ils ne le savent pas encore. Quel-le sera la rumeur de leurs cris et deleurs lamentations inutiles quand ils severront dénudés par le jugement deDieu et exposés à la vue de tous !

6’. Chaque verset du Livre nous acoûté un peu de notre pain et un peude notre vie terrestre, mais n’avons-nous pas fait un placement fabuleuxsans le savoir ? Dieu et les croyants ré-pondront comme ils voudront. Pournous, notre don demeure gratuit de-vant Dieu et envers les hommes debonne volonté.

7’. Les peuples noirs sont encoredivisés et comme dans l’enfantement,mais ils seront un jour unis et forts,s’ils reçoivent le Livre de l’union et del’amour dans leurs cœurs.

8’. Défendons-nous courageuse-ment contre la crasse du monde quinous envahit, mais défendons-nousfarouchement contre la crasse du pé-ché qui nous tue et consumons-la,afin de pouvoir recevoir le baptêmed’eau et d’esprit qui nous fera vivredans l’éternité de l’Unique.

9’. Notre joie déborde quand leSeigneur nous sourit, et notre cœurest triste quand il se cache de nous.

Qui nous donnera d’habiter à ja-mais son amour magnifique ?

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LIVRE XXVIII

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10. Quel que soit le désordre dessociétés dans lesquelles nous noustrouvons, il suffit que nous demeu-rions fidèles à la parole de Dieu et quenous l’accomplissions dans le mondepour être sauvés.

11. Quand les sourds et les aveuglesdominent dans le monde, les métho-des grossières prennent le pas sur lesméthodes subtiles. Ainsi les bêteséprouvent d’abord la création en met-tant le nez dessus, tandis que les hom-mes supérieurs voient premièrementles astres qui éclairent le ciel et enten-dent la voix de Dieu qui les instruit.

12. Non, cela n’est pas une réjouis-sance d’être envoyé pour prêcher laparole de Dieu aux hommes révoltéset perdus, car la loi de Dieu est inexo-rable et le cœur des hommes est en-durci comme une pierre brute.

Non, il n’est pas agréable d’amortirle choc de la colère de Dieu ni de sau-ver la pierre refroidie du feu du justejugement. Non, il n’est pas avanta-geux de servir d’écran à la colère deDieu quand la paille a remplacé legrain dans le silo du monde.

13. La terre se couvrira des os blan-chis et des cendres de sa création et lepremier bruit qui surviendra sera lebruit de la pluie des cieux, et le pre-mier cri qui s’entendra sera le cri dupremier ressuscité de Dieu.

14. Quand les oiseaux ressortirontde la terre libres et joyeux, reprendsconfiance, mon fils. Quand les bicheset leurs faons bondiront dans l’herbedu renouveau, réjouis-toi, mon enfant.

14’’. Mais quand ton cœur rejoin-dra mon cœur, tais-toi, mon unique.

10’. Apercevoir qu’on perd sontemps, même en travaillant ici-bas,donne envie de ne plus perdre sontemps, même en se reposant dans lemonde.

11’. Oui, un petit reste sera trié,comme on ramasse la nuit les braisesencore vivantes dans un tas de cendresmortes, et ceux-là seront nourris dusoleil de Dieu et ils éclaireront le cielpour toujours.

Quant aux cendres, elles servirontd’engrais pour nourrir la vigne oùs’abreuveront les élus de Dieu.

12’. Un jour (quel jour alors !),Dieu se lassera et aucun intercesseurne descendra ni ne montera plus entrelui et les rebelles, car les premiersauront alors paru en dernier. Il y auraun vide et un délire étrange dans lemonde, car les hommes seront livrés àleur propre folie et le feu du ciel pa-raîtra proche et cruel sans l’écran pro-tecteur de la prière des saints. Le bruitde la lumière couvrira même les crisdes nations apeurées.

13’. Ô jour de gloire et dejugement ! Ô jour d’amour et depardon ! Certains contempleront at-terrés leur nudité accusatrice, tandisque d’autres chanteront les louangesde Dieu à cause de leur vêtement delumière.

14’. Quand les fleurs des prairiesboiront la rosée des cieux, danse, monélu.

Quand le soleil et la lune repose-ront dans tes mains, chante, monbien-aimé.

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15. Fais-je pas bien en contemplantla face de mon Seigneur ?

Fais-je pas bien en m’exposant àl’amour de l’Unique Splendeur ?

16. Ô divine aisance de toute créa-tion, tu œuvres et tu ne te fatigues pas.Tu reposes et tu ne t’ennuies pas. Tu teris de la mort, car ton rire, c’est la vieimpérissable de l’éternelle jeunesse.

Ô Seigneur Père, donne-moi ta pu-reté, donne-moi ton innocence, don-ne-moi ta liberté, donne-moi tagrâce, donne-moi ton amour, donne-moi ta puissance, donne-moi ta lu-mière, donne-moi ta générosité,donne-moi ta beauté, donne-moi tavie, donne-moi ton éternité, s’il plaîtà ton saint pardon.

17. Qui ose enterrer toute l’huma-nité au nom du salut de Dieu ? Et quiose rejeter le salut de Dieu à cause del’ignorance de ceux qui transmettentla parole de Dieu ?

Qui, parmi eux, possède la con-naissance de l’actualité toute-puissantede l’Unique ?

18. Confessons nos fautes et ré-glons avec générosité toute dette ettout litige envers quiconque, de façonà ne pas augmenter dangereusementle fardeau de la mort qui nous écrasedéjà tant.

19. Tous ceux qui dérobent gros-sièrement ou subtilement, devrontrendre compte de leurs malhonnêtetésau jour du règlement des comptes.

20. Celui-là est vraiment fort quine craint pas de paraître faible en s’ac-cordant avec son adversaire avant letemps du jugement.

15’. Donne-moi, Seigneur, le corpsimpérissable et pur qui peut seul sou-tenir sans dommage ton regard amou-reux et pénétrer jusqu’au repos de tasainte profondeur.

16’. Entends ma prière, toi dont lalumière est toute intelligence, toutamour et toute-puissance de vie.Viens à moi sur ton rayon pénétrantet réveille ma vie endormie dans lesténèbres de l’exil. Anime-moi à nou-veau et sauve-moi de l’horreur de lamort, ô merveilleux Père qui prodi-gues ta sainte semence inlassablement.

« Ceux qui donnent au Seigneurun autre nom que l’Unique issu deCelui qui EST, se trompent et trom-pent le monde. »

17’. Hypocrites ignorants et rebel-les vaniteux, Dieu vous sape les uns etles autres et la fosse commune vousréconcilie dans votre commun néant.

Suffit-il pas de la lumière des livressages et saints pour éclairer la voie descroyants qui cherchent Dieu ?

18’. À présent, Seigneur, nouspleurons devant toi, mais c’est de joie,car nos cœurs se fondent dans les lar-mes célestes afin que tu les coagulesen rubis précieux dans ton éternitéimmuable.

19’. Efforçons-nous de ne pas êtretrouvés débiteurs envers quiconque,car il n’y aura aucun recours, aucunepitié ni aucun sursis pour les filous.

20’. Chaque mauvaise pensée etchaque malédiction que nous susci-tons dans le monde, est comme unepierre ajoutée au fardeau invisible quinous courbe vers le malheur et vers lamort.

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21. Allons à notre adversaire et nenous lassons pas de l’entendre, jusqu’àce que nous nous soyons mis d’accordavec lui, plutôt que d’échanger desécrits aveugles qui ne font qu’aug-menter le ressentiment et la confusionde tous.

22. Les super-intelligents impiesqui jouent aux révolutionnaires dansle monde, et les hypocrites bien-pensants qui jouent aux conserva-teurs, nous ont enterré parce que lenom de la Bête qu’ils servent n’est pasimprimé sur nos mains ni sur notrefront où brille le Nom de l’UniqueSeigneur de vie.

23. N’avons-nous pas travaillé pourDieu, pour ses croyants et pour seséglises ?

N’avons-nous pas défendu, rénovéet propagé la foi en l’UniqueSplendeur ?

24. L’impie reçoit mais il ne remer-cie pas, il profite mais il n’aime pas, ilabonde mais il ne loue pas. Son sortest déjà décidé, car il deviendra com-me un bois mort qu’on brûle pourfaire de l’engrais.

25. Une nation se survit par ses sa-ges et par ses saints.

26. Pour approcher le Seigneur desalut, pas besoin de relations, ni deprésentations, ni de recommandations,ni d’introductions. Pas besoin de diplô-mes, ni de certificats, ni d’inscriptions,ni d’immatriculations.

26’’. Seulement un cœur purifiépar le feu et par l’eau et fécondé parl’Esprit Saint.

21’. Plus nous ruserons, plus nousserons trompés.

Plus nous calculerons, plus nous se-rons volés.

Plus nous chargerons, plus nous se-rons écrasés.

Plus nous machinerons, plus nousserons détruits.

22’. Heureuse réprobation, heu-reux retranchement, heureuse solitu-de, heureux silence, heureuse prisonqui confirment notre héritage saint,car les méchants ne reçoivent que leurpropre fumier qu’ils reconnaissent àl’odeur sans jamais se tromper.

23’. N’avons-nous pas rappelé àtous les chercheurs de salut la voiehumble et simple du royaume divin ?

N’avons-nous pas confirmé et re-nouvelé les sages et saintes paroles dela révélation première ?

24’. Le croyant éprouve de la re-connaissance pour la vie qu’il a reçue,il a de l’amour pour celui qui la lui adonnée, et il loue celui qui la perpé-tue et qui la sauve miraculeusement.Celui-là refleurira dans le jardin deDieu.

25’. Elle périt par ses malins et parses impies.

26’. Pas besoin de passeports, nid’exeats, ni de combines, ni de pour-boires, ni de bassesses, ni de menson-ges, ni de lâchetés, ni de vols, ni decrimes, comme pour approcher lesgens en place dans le monde.

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27. Si on nous demande ce qu’estle Livre, répondons : une pierre surlaquelle les croyants s’appuient ferme-ment, et une source à laquelle ils pui-sent sans cesse.

28. Peu d’hommes sont capables desupporter sans mourir la liberté deDieu, et peu d’hommes sont capablesde supporter sans faiblir le libre arbitrequi leur a été conféré ici-bas.

29. La science des hommes est unpis-aller qui leur redonne artificielle-ment et avec beaucoup de peines, unepetite partie de ce qu’ils perdent irré-médiablement par l’effet de la chutedans la mort.

30. Remarquons bien les hainessordides qui empoisonnent les rap-ports des hypocrites entre eux, et re-marquons l’affection dont s’entourentles véritables enfants de Dieu. C’estune marque qui doit faire réfléchir leshésitants.

31. On nous poursuit à présent eton nous condamne parce que nousguérissons les malades abandonnés, àl’exemple du Seigneur de pardon etd’amour qui nous montre la voiesainte.

32. Ne recevons parmi nous aucunde ceux qui ont choisi de servir laBête en faisant un métier de bête sau-vage ou un métier de bête domesti-que qui menace la liberté ou la vie desinnocents, des pauvres et des saints.

33. Que deviendrait le monde si larévélation de Dieu disparaissait sousl’action des impies et si elle cessait des’y manifester par la disparition des

27’. 36 opinions connues simulta-nément.

36 métiers appris en une fois.36 choses faites en même temps.36 lumières vues tout à coup.36 désirs réalisés en un seul.36 religions réunies en une foi.

28’. C’est pour cela que tantd’hommes qui ne peuvent vivre qu’entroupeaux ou comme des lapins declapier dans le monde, réclament l’es-clavage du tyran ou de l’État.

29’. Celui qui sait rire du monde etde lui-même avec le Seigneur, estvraiment éclairé par Dieu.

« Le saint n’est-il pas divinementaverti des catastrophes suscitées par leshommes révoltés contre Dieu ? »

30’. Quelle plus douce récompensedans ce monde que les remerciementsaffectueux de ceux que nous bénis-sons et que nous aidons à approcher lavérité du Dieu de vie ? Quelle plusbelle moisson à offrir à l’uniquemoissonneur ?

31’. Bientôt, on nous poursuivraaussi parce que nous consolons les dé-sespérés et on nous condamnera parceque nous les convertissons au salut devie de l’Unique Dieu, car l’hypocrisieet la méchanceté culminent dans lemonde.

32’. Que les égarés prennent unmétier d’homme libre qui ne menacepersonne et qu’ils se convertissent àl’amour de Dieu et à l’entraide deleurs semblables, s’ils désirent effacerla malédiction du ciel qui pèse sur euxet participer à la bénédiction des en-fants de Dieu.

33’. Aucune joie, aucune sécurité,aucun repos, aucune paix pour nous,tant qu’un croyant pleurera dans cemonde de misère, tant qu’un égaré tâ-

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prophètes ? On n’y verrait plus quedes troupeaux de bestiaux exploités etréduits en esclavage par une poignéede bêtes fauves.

34. Il n’y a pas d’enfants illégitimesdans le monde ; il n’y a que des pour-vus hypocrites qui font passer leur in-térêt avant celui de Dieu, car l’Uniquefait grâce à tous ceux qui le cherchentd’un cœur aimant et sincère.

35. Nous voilà comme des petitesmines du Seigneur du ciel, et voilà leSeigneur du ciel comme une petitemine de l’immensité de l’UniqueSplendeur. Ainsi tous sont en Uncomme les monnaies d’or sont en l’or.

36. L’union de l’homme et de lafemme est sainte et sacrée devantDieu. Malheur à ceux qui la profane-ront, car ils deviendront comme desbêtes au lieu d’être faits comme desdieux.

37. C’est la foi qui permet d’appro-cher la connaissance de l’amour quisauve de l’exil de la mort.

38. L’Unique nous a envoyé la lettredu Père gravée dans la pierre d’Israël.

Puis il nous a envoyé la parole duFils prêchée dans tout l’Occident.

À présent, il nous envoie la penséede l’Esprit qui va couvrir le mondeentier.

36’’. Que celui qui peut s’unir aufeu céleste le fasse et vive! Car là sontle sauvetage et l’union qui ne péris-sent pas.

tonnera dans ces ténèbres de l’exil,tant qu’un malade agonisera dans cecharnier de la mort, tant qu’un cruci-fié gémira sur cette croix de rançon.

34’. Nous préférons risquer d’êtretrompé par tous les hommes plutôtque d’en juger un seul prématuré-ment en risquant ainsi de nous trom-per nous-même.

« Nous ne voyons pas le ciel trans-parent, mais le Seigneur voit à traversles écorces ténébreuses. »

35’. Ainsi la poussière d’aimant re-joindra la masse de l’aimant et se fon-dra en elle, et tout demeurera en Un,comme avant le cri explosif de la joiequi émulsionna les mondes sur la facede l’abîme ténébreux.

36’. Nous nous unirons saintementà nos compagnes pour demander labénédiction de la grâce et la confir-mation de l’amour de Dieu, qui nerefuse jamais son salut à ses enfantsbien-aimés.

37’. Celui qui est dans les ténèbresvoit Dieu hors de lui, mais celui quiest dans la lumière voit Dieu en soi-même.

38’. N’est-ce pas la même et uni-que révélation depuis le commence-ment jusqu’à la fin ? N’est-elle passortie de la terre noire ? Et ne rejoint-elle pas à présent la terre noire ?

« Les sombres enfants qui étaient lesderniers dans le monde deviendront-ils pas les premiers en Dieu ? »

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39. Le Fils nous est venu du Pèrepar l’Esprit. À présent, l’Esprit nousvient du Fils qui est retourné au Père.

40. Tout ce que nous disons duSeigneur de salut est vain si nous neconnaissons pas le Seigneur incarné,car nous nous égarons dans le vide desténèbres au lieu de rejoindre la pléni-tude de l’Unique.

41. Que ceux qui viennent ou quireviennent à Dieu dans leurs cœursaprès avoir lu le Livre, le témoignentdans le monde, afin que chacun soitconfirmé, soit dans la foi librementconsentie, soit dans l’impiété libre-ment choisie.

42. Celui qui reçoit le Livre dansson cœur est béni de Dieu, mais celuiqui le rejette se retranche du salut del’Unique Splendeur.

43. La révélation du salut de Dieucomporte une Église pour la perpé-tuer et une École pour l’enseigner, etl’une ne peut aller sans l’autre, souspeine de la disparition finale des deux.

44. Les croyants choisiront la paro-le qui les aide le plus, et les chercheurschoisiront celle qui les instruit lemieux.

45. Un misérable qui loue Dieudans son cœur vaut mille fois plusque tous les grands de la terre qui nepensent qu’au monde et qu’à leursaffaires.

40’’. Suffit-il pas du poids de lasplendeur cachée pour éveiller notreattention? Et suffit-il pas de son in-combustibilité pour confirmer notreespoir secret?

39’. Qui peut reconnaître le Sei-gneur incarné sous ses haillons depauvre ? Celui-là est bien heureux,car c’est Dieu en personne qui l’éclaire.

40’. Ainsi nos disputes au sujet duSeigneur de vie sont-elles imbécilescomme celles de mendiants aveugleset sourds qui ne savent pas reconnaî-tre la couleur et le son de l’or pur.

41’. Nous vous demandons de prierDieu librement dans vos cœurs etd’étudier les saintes Écritures, et nonpas de vous afficher dans les églisespour faire croire à votre sainteté et àl’impiété des autres.

42’. Le Seigneur nous approuve,car ne suivons-nous pas sa trace lumi-neuse ? Ne confirmons-nous pas saparole sainte ? Et ne rappelons-nouspas sa voie sage ?

43’. Car la foi endormie et la scien-ce orgueilleuse mènent à la mort spi-rituelle et corporelle, c’est-à-dire àl’effacement de la révélation divine età l’effacement de l’humanité incarnée.

44’. Tous peuvent entrer dansl’Église de Dieu, tous ne peuvent pasentrer dans l’École de Dieu.

45’. Ô sainte boue de l’abîme mé-prisée par les intelligents du monde,c’est en toi que se cache l’or précieuxqui anoblit les simples enfants deDieu.

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LIVRE XXVIII

307

46. Ceux qui font profession de re-présenter Dieu sur la terre des hom-mes, doivent nécessairement entendrece que Dieu leur dit quand ils leprient humblement de les instruire.

47. Tous les gardiens des saintesÉcritures ne sont pas endormis dansune sinécure. Il y en a encore qui es-pèrent et qui cherchent le salut deDieu ici-bas.

48. N’avons-nous pas mis le Seigneurdu ciel au-dessus de toute créature ?

N’avons-nous pas mis sa révélationterrestre au-dessus de toute Écriture ?

49. N’avons-nous pas mis son Écolecachée au-dessus de toute instruction ?

N’avons-nous pas mis son Église ré-vélée au-dessus de toute communion ?

50. Sommes-nous pour le Seigneursaint ?

Sommes-nous du Seigneur saint ?Sommes-nous avec le Seigneur saint ?

51. Renions le messager si celanous convient, mais au moins, rece-vons le message qui glorifie le Sei-gneur et reconnaissons la parole quiouvre les esprits et les cœurs, afin querien ne nous soit remis inutilement.

52. Quiconque revient au Seigneursincèrement, est reçu à cœur ouvert,car le Seigneur n’a pas de rancune et ilpardonne même à ceux qui lui ontstupidement préféré la mort.

52’’. Sommes-nous pas là aussipour pardonner, pour consoler etpour sauver à l’exemple du vivantd’éternité?

46’. Ceux-là nous diront sincère-ment ce que le Seigneur leur a révéléau sujet du Livre, mais peut-être neles entend-il pas ou ne leur répond-ilpas ? Alors comment peuvent-ils seprévaloir de l’Unique ?

47’. Nous faisons confiance à laperspicacité des vrais amants de l’Uni-que et nous faisons confiance à leurbonne foi, car ils sont voyants et audi-teurs de Dieu.

48’. N’avons-nous pas mis notrepersonne en dernier ?

N’avons-nous pas mis sa parole enpremier ?

49’. N’avons-nous pas remis à jourla chair et le sang du Seigneur ?

N’avons-nous pas remis le pain etle vin en honneur ?

N’avons-nous pas remis la pierre etl’huile saintes en évidence ?

50’. Que disent nos exhortations ?Que disent nos prédications ?Que disent nos adorations ?Répondez, ô voyants qui entendez

aussi !

51’. Le Seigneur qui était innocentet véridique a bien subi les sarcasmes,les injures, les coups et la mort sans sefâcher. Combien donc, nous qui som-mes mauvais et pécheurs, devons-nouspas tout supporter sans murmurer ?

52’. Chacun n’a-t-il pas reçu unepart d’intelligence afin de savoir cequ’il fait ? Et ceux qui l’ont perdue,n’est-ce pas pour l’avoir méprisée sys-tématiquement en faisant le mal ?

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LIVRE XXVIII

308

53. Les noirs attendent leur hérita-ge saint depuis qu’un sage des leursdécouvrit l’étoile qui le mena jusqu’àla vierge mère et jusqu’à l’enfant roi.

54. Les morts dissoudront le vivantmais le vivant coagulera les morts ettous reposeront dans l’unité de l’Uni-que, si les morts reçoivent le vivanttoutefois !

53’. Le recevront-ils à présent qu’illeur est offert en particulier ? L’or-gueil arrogant de leurs frères les avan-tage divinement, mais ni les uns ni lesautres ne le savent encore.

54’. Car si les morts sont comme lapâte, le vivant est comme le levain quil’anime et qui la transforme pour lacuisson céleste qui fait le pain doré deDieu.

On fera croire à un noir bien des choses,mais on ne lui fera jamais croire qu’il n’ya pas de Dieu.

ANONYME AFRICAIN

Voici que tu appelleras la nation que tune connaissais pas, et les nations qui ne teconnaissaient pas accourront à toi.

ISAÏE

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309

LIVRE XXIX

J’accomplis la parole de mon serviteur etj’exécute le conseil de mes envoyés.

ISAÏE

Chaque nation a nié la mission de sonprophète. Elles ont disparu les unes aprèsles autres.

CORAN

URNE ET VIE

1. Nous reconnaîtrons les serviteursde la Bête à l’esprit de mépris, d’op-pression et de meurtre qu’ils manifes-tent envers les hommes libres entoutes occasions.

2. La Bête dévore les hommes afinde subsister dans son cloaque de mortténébreux et puant.

3. Ceux qui se livrent à la Bête etqui donnent ainsi l’être au mal, sontdamnés parmi les damnés et nul par-don ne les délivrera jamais, car ils tra-hissent sciemment le Seigneur de vieet d’amour.

4. Il suffit que nous ôtions notrepoutre, car en dénonçant la paille quiaveugle notre informateur nous n’en-lèverons ni l’une ni l’autre, mais nousles enfoncerons encore plus.

3’’. Seul le Seigneur peut changerdans l’ Innocente Immaculée Innéela Fangeuse Femelle Fantômeen Certaine Cendre Celéequ’il Aida Avant Art.

L’ŒUF

1’. S’étant donnés à la Bête, ilsl’adorent avec une dévotion qui neregarde même pas au sang de leursfrères humains.

2’. Dieu consume la crasse qui nousaveugle et qui nous tue afin de nousétablir dans la vie éternelle et pure.

3’. Le nom de la Bête s’écrit avecdes initiales qui sont les signes de laBête, et ces signes sont un chiffrepour ceux qui comprennent, car ilscaricaturent le Nom de Dieu sans lereproduire véritablement.

4’. Le sage écoute même l’avertis-sement de l’ignorant.

L’ignorant n’écoute même pasl’avertissement du sage.

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LIVRE XXIX

310

5. Les vrais croyants supportent lescontradictions de ceux qui ne croientpas comme eux et celles de ceux quine croient pas du tout, car leur espé-rance n’est pas vaine et leur foi n’estpas meurtrière.

6. Nous sommes envahis et commedépassés par le verbe de Dieu afin quenous disparaissions de plus en plus de-vant lui et afin qu’il soit manifesté demieux en mieux en nous.

7. Pas un verset du Livre qui n’aitété l’objet d’une réprobation de lapart du monde profane. Pas une lignedu Livre qu’il n’ait pris en aversion àcause du temps passé à l’écrire et, sur-tout, à cause de l’Esprit qui l’anime.

8. Le Seigneur n’a-t-il pas tout sup-porté pour l’amour de l’Unique etpour l’amour des hommes égarés dansla mort ?

9. La sainte Mère coulait en moi, etle sage Seigneur y nageait dans sa bar-que dorée.

10. Tandis qu’aveuglé par les cra-chats du monde, j’errais miraculeuse-ment guidé.

11. Le discours n’est rien, et le dis-coureur non plus. Seul le sujet du dis-cours est intéressant et mérite d’êtreatteint.

12. Le Seigneur d’avant les com-mencements demeure caché dans lesein de la grande mer, mais la grandemer le manifeste visiblement afin quetoute la création paraisse dans la lu-mière de l’Unique.

13. Quoi de commun entre la lu-mière et les ténèbres ?

5’. La tolérance est le propre deDieu et de ceux qui lui appartiennent,comme l’intolérance est le propre dela Bête et de ceux qui la servent. C’estune marque infaillible qui transcendetoutes les étiquettes particulières.

6’. Le Seigneur nous choisit et il sesert de nous pour le bien de tous. Cen’est pas nous qui le choisissons et quinous servons de lui pour notre bienparticulier.

7’. Peut-être a-t-il raison ? Et peut-être avons-nous stupidement perdunotre temps à écrire le Livre, au lieude gagner notre vie comme tout lemonde ? Dieu est seul juge, et lescroyants répondront dans leurs cœurs.

8’. Devons-nous pas nous soumet-tre de plus en plus à la volonté deDieu et à la réprobation du monde ?

9’. Et le ciel et la terre contem-plaient à genoux le spectacle inouï.

10’. Dans la jubilation sans nom ducœur fondu en l’unité de l’UniqueSplendeur.

11’. Puissions-nous au moins repo-ser aux pieds du Seigneur de vie.C’est un lieu saint et béni pour ceuxqui savent.

12’. Tout est parti du liquide sansmélange pour aller vers le solide sansmélange. Tout repartira du solide mé-langé par la chute pour aller au liquidesans mélange du commencement, ettout repartira enfin du liquide sansmélange pour se fixer dans le solidesans mélange de l’éternité stable.

13’. Rien en substance ! Les mon-des mixtes en mélange !

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LIVRE XXIX

311

14. Une portion de la lumière peutbien se trouver momentanémentémulsionnée dans les ténèbres, elle nes’y trouve cependant ni confondue niperdue pour toujours.

15. Nous voilà ici-bas dans un ter-rible champ de bataille, et il ne peutêtre aucunement question de nous yreposer et encore moins de nous yinstaller.

16. Dieu veut une Église vivanteavec le Seigneur d’amour en actiondans les cœurs des croyants, et non pasune Église morte remplie d’hypocritesqui ne s’occupent que de leurs affaireset de celles du monde. Les médiocreset les hypocrites seront découragésafin que l’Église subsiste en qualitéplutôt qu’en quantité.

17. Beaucoup seront sauvés, maisbien peu connaîtront le comment etquelques-uns à peine approcheront lepourquoi.

18. Partout des savants critiques etdes savants historiens qui épluchent etqui étiquettent la poussière de mortqui recouvre la parole de Dieu.

19. Nous ne sommes pas ici pournous retrancher de l’humanité égarée.

20. Il faut bien le dire, même si celane fait pas plaisir à tous : les croyantsisolés ont plus fait pour la vie del’Église que les clercs qu’elle nourritdans son sein.

21. Rien de plus mort que ces ti-mides orgueilleux qui ne demandentrien à Dieu ni aux hommes, et qui nedonnent rien non plus à personne.Ténèbres, froideur, viscosité etpuanteur ! Ils pourrissent en vase clos !

« Qui réchauffera leurs cœurs audoux feu de l’amour ? »

14’. À la fin des temps, elle sera ànouveau rassemblée dans le sein del’Unique Splendeur, et les enfants deDieu reposeront dans la victoire assu-rée de l’amour.

15’. Les mondes mixtes seront sé-parés et délivrés de la crasse des ténè-bres et ils seront réunis à la puretélumineuse de l’Unique Splendeur.

16’. Il appartient aux vrais croyantsde refaire l’Église dans sa pureté pre-mière. Que tous ceux qui placent leSeigneur de vie et son salut au-dessusde leurs personnes et de leurs biens,viennent au Seigneur dans leurs cœursafin de refaire l’unité de l’amour dansla liberté des enfants de Dieu !

17’. Notre quête est ardue et vouéeà l’échec sans l’inspiration du Sei-gneur. Mais suffit-il pas que nous re-cevions le salut des mains des élus deDieu ?

18’. Pas un saint, pas un prophèteet pas un sage pour la dégager de sagangue durcie et pour l’animer à nou-veau dans le cœur des hommes ?

19’. Nous sommes là pour aller àelle et pour l’éclairer dans la voie dulibre retour à l’Unique Amour de vie.

20’. Le bon berger vit au jour lejour parmi son petit troupeau commefaisait le maître saint, sans vaines sépa-rations et sans vaniteuses restrictions.

21’. Se retirer dans la solitude deDieu n’est pas se retrancher du cœurde l’humanité, mais bien s’y plongerentièrement par le canal de l’amourdivin qui baigne toute la création. Lu-mière, chaleur, amour et vie ! Ils ger-ment dans le Seigneur !

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LIVRE XXIX

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22. Le doute et l’impiété nous sonttransmis par simple contact comme lesmaladies contagieuses, et nous mou-rons comme des pestiférés dans l’hor-reur et dans la puanteur. La foi dequelques-uns ne nous sauvera-t-ellepas de même ?

23. N’est-ce pas Melchior, le roinoir, qui offrit l’or de la royauté et del’amour au Seigneur nouveau-né ? Etn’est-ce pas le Seigneur glorifié quienvoie aux noirs l’or de la libérationet de l’amour ?

24. La dédicace du Livre aux noirsest éclatante et nul ne peut en douter,pas même les blancs qui le reçoiventen premier.

25. Nous vous avons connus avantque vous ne nous connussiez.

26. Les blancs nous ont reçu com-me des aveugles.

27. S’il en était ainsi, que le Livredemeure caché dans le sein de l’Uni-que jusqu’au temps du jugement !

28. Seigneur, laisse-nous à nouveauentrevoir ton salut afin que noussoyons consolés dans notre détresse.

29. Partout des indifférents, desabrutis, des sectaires, des hypocritesou des rebelles qui repoussent le donde Dieu.

30. Étrange moisson, où il nousfaut chercher un à un les épis de bongrain, noyés dans les champs d’ivraie !Étrange quête, où il nous faut rassem-bler quelques grains d’or perdus dansla montagne de sable mort !

31. Quelques-uns qui croient etqui cherchent et qui demandent àDieu leur salut, pour une multitude

22’. Les premiers viennent-ils pasen dernier à présent, et les derniersviennent-ils pas en premier ? Ouvri-rons-nous les yeux et comprendrons-nous la leçon du Très-Haut ? Ver-rons-nous la lumière luire et seredresser ?

23’. Ô toi le meilleur des peuplesqui sais aimer et te réjouir sans hypo-crisie, le Seigneur t’envoie ce qu’il ade meilleur, car il t’aime et il se ré-jouit en toi sans contrainte. Délaisse-ras-tu son trésor comme les autrespeuples fous ?

24’. Le Seigneur nous ouvrira l’en-tendement du cœur si nous nousouvrons à son amour saint et parfait.

25’. Savez-vous cela ? Et l’entendez-vous comme il faut ?

26’. Les noirs nous recevront-ilscomme des sourds ?

27’. Suffit-il pas d’un seul enfant deDieu pour justifier tout le vide de laterre ?

28’. Seigneur, laisse-nous à nou-veau entrevoir ta victoire afin quenous soyons réconfortés dans notrefaiblesse.

29’. Ô croyants qui voulez vivredevant le Seigneur, où êtes-vous ?Répondez à l’appel avant l’incendiequi va nettoyer la terre de ses ronces.

30’. Le Seigneur a déjà allumé satorche afin de réduire en cendre lesmultitudes inutiles, et nous le sup-plions d’attendre encore un peu, dansl’espoir de découvrir quelques épisisolés, car nous ne pensons même plusrencontrer un champ de bon grain ouune pièce entière de son trésor.

31’. N’êtes-vous pas plantés com-me une semence pour faire germertoute la terre devant le Seigneur ? Et

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LIVRE XXIX

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de morts et d’agonisants qui dorment !Ô Seigneur, est-il possible que tu temoques aussi cruellement de tes en-fants en les isolant ainsi dans lemonde ?

32. Ô aveuglement malheureux !Savons-nous pas qu’un seul enfant deDieu pèse plus dans la balance du ju-gement que tous les royaumes de laterre, que tous leurs rois et que tousleurs sujets réunis ?

33. Le maître n’est-il pas considérépar le monde profane comme le roides charlatans pour avoir annoncé lesalut déclaré incroyable ?

34. C’est notre joie d’avoir négligénotre vie ici-bas pour rappeler auxcroyants découragés le salut de Dieuet son pardon.

35. Nous partirons léger au mondeparce que nous serons devenu dense enDieu. Qui comprend cela à présent ?

36. Nous sommes venu confirmerles révélations anciennes et nous som-mes venu les renouveler dans le mon-de avant le choix décisif de la fin.

37. Tant que nous travaillerons pournous-mêmes, nos œuvres nous paraî-tront pénibles et tristes.

38. Le Seigneur dessert ceux quiœuvrent pour eux seuls.

39. Nous devons nous efforcer àtout subir et à tout supporter ici-bassans récriminer, car rien ne nous ap-partient, pas même notre corps, et rienne nous est dû, pas même notre vie.

33’’. Serons-nous pas honorésd’être aussi traités de charlatans et debateleurs à cause de notre confirma-tion dans le monde du salut divin etde la résurrection glorieuse?

n’êtes-vous pas mis comme un levainpour faire lever toute la masse descréatures jusqu’au salut de Dieu ? ditl’Unique Connaisseur.

32’. N’est-ce pas la densité, n’est-cepas le poids, n’est-ce pas la bonneodeur et n’est-ce pas la constance duseul trésor divin qui comptent plus quel’éparpillement et que la multitude desécorces vides ?

33’. Le maître n’est-il pas considérépar le monde profane comme le roides bateleurs pour avoir manifesté larésurrection réputée impossible ?

34’. C’est notre gloire de ne pasavoir travaillé pour nous ici-bas, maisplutôt d’avoir œuvré pour toutes lescréatures de Dieu.

35’. Ce qui semblera comme unecatastrophe à beaucoup, paraîtra com-me le prélude du salut de Dieu àquelques-uns.

36’. Toutes occasions auront étédonnées à chacun d’entendre et decroire, de voir et de toucher, afin quenulle réclamation ne s’élève au juge-ment dernier.

37’. Dès que nous travaillerons pourDieu, nos œuvres nous sembleront lé-gères et joyeuses.

38’. Tandis qu’il travaille en per-sonne pour ceux qui le servent.

39’. Parole dure pour ceux quicroient pouvoir s’installer dans cemonde d’exil, et qui pensent pouvoiry triompher par leur travail ou par ce-lui des autres.

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LIVRE XXIX

314

40. Après que le Seigneur nous avisités en famille, n’est-il pas bon quenous le visitions aussi en particulier ?

41. Certains Noms de Dieu consu-ment et d’autres arrosent ; certainsNoms de Dieu tuent et certains autresdonnent la vie ; certains Noms de Dieumontent et certains autres descendent.

42. D’un mot, le Seigneur pouvaitdissoudre le monde dans les limbes del’oubli, mais il a préféré souffrir les in-jures, les coups et la mort plutôt quemaudire une parcelle de la création del’Unique.

Quelle leçon pour tous !

43. Celui qui passe son temps àprier et à chercher Dieu, est le seulqui ne soit pas inutile ici-bas.

44. Celui qui n’est pas vivifié duciel ne ressuscitera pas de la terre.

« Inconnu. Incroyable. Incarné.Impassible. »

45. Nous ne désirons pas abandon-ner notre corps pour nous dissoudredans les limbes du commencement.Nous désirons le purifier et l’affermiravec l’aide de Dieu afin de pouvoirl’habiter pour l’éternité.

46. Serge, l’Algérien, croit au mes-sage qui vient du maître du messager.Le Seigneur l’établira-t-il pas serviteurdes croyants à cause de sa fidélité et lecouronnera-t-il pas fou de Dieu àcause de sa foi ?

« Il aime au-dedans, il brillera doncau-dehors. »

47. Bryan, le diplomate, étouffedans ce monde agonisant en espérantla brise du jardin d’Éden. Le Seigneurl’humectera-t-il pas de son EspritSaint et le fera-t-il pas flotter sur samer cachée ?

« Il espère et il patiente. »

40’. La prière en commun descroyants aimante Dieu jusqu’auxhommes. La prière solitaire du saintaimante l’homme jusqu’à Dieu.

41’. Ces Noms divins s’écrivent, ilss’épellent, ils se nomment et ils sechantent pour donner les formes etpour les défaire ; c’est un secret queDieu ne confie qu’aux renoncés quipréfèrent mourir plutôt que tuer.

42’. Le Seigneur nous enseigne àne pas rejeter sa création si défiguréesoit-elle, car derrière la désolation dela mort subsiste encore l’étincelle de lavie divine. Qui éprouvera la sagessedu sage ? Et qui la verra briller sur laterre ?

43’. Même si les hommes le re-poussaient de tous leurs biens, les an-ges de Dieu le serviraient comme unprince du ciel.

44’. Il y a là une condition que re-marqueront les intelligents de Dieu,car c’est ici le degré ultime réservéaux seuls fils élus de Dieu.

45’. Il y a là une différence que re-marqueront les intelligents de Dieu,car si l’union partielle avec Dieu estdigne de louange et d’admiration,seule l’union totale en esprit, en âmeet en corps est digne d’adoration.

46’. Lanza, le poète, prêche dessourds et il enseigne des aveugles. LeSeigneur lui donnera-t-il pas un peu-ple à instruire et à conduire sainte-ment ? N’est-ce pas la chaleur ducœur qui compte plus que la couleurde la peau ?

« Il pénètre et il garde. »

47’. Emmanuel, le forestier, quêtela bonne odeur de vie avec un flairdéveloppé. Le Seigneur le mènera-t-ilpas vers la sainte rosée qui embaumele monde de Marie ?

« Il cherche et il fouille. »

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LIVRE XXIX

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48. Charles, dit le Zou, chantecomme un oiseau et il aime commeun fou. Le Seigneur l’arrosera-t-il pasde sa précieuse ondée de perles et derubis ?

« Il muse et il trouve. »Robert, l’ingénieur, est inquiété

par le Livre. Il se réserve et il attend.Le Seigneur lui dira-t-il pas un petitmot pour le rassurer ?

« Il hésite et il doute. »

49. Le pain du ciel doit être déten-du dans le vin de la terre pour être ad-ministré aux enfants de Dieu, car lacommunion du vivant d’éternité pos-sède une force qui peut tuer notre fai-blesse.

50. Dieu nous a donné le Livre dela nature, mais nous ne l’avons pas lu !

51. Il a accompli devant nous lemystère de l’incarnation et celui de larésurrection, mais nous ne les avonspas vus !

52. Il y a une bénédiction pour ce-lui qui propage le Livre, et il y a unebénédiction pour celui qui le reçoit.

53. Il y a une bénédiction pour ce-lui qui étudie le Livre, et il y a unebénédiction pour celui qui l’applique.

53’’. Il y a aussi une bénédictionpour celui qui a entendu le Livre etqui l’a écrit, soyons-en assurés. Celle-là brille comme la lune du soir etcomme le soleil du matin.

48’. Tous sont dans la main deDieu, mais ils s’y débattent encoretrop pour être réengendrés dans la viequi ne périt pas. Qui cessera le pre-mier de subsister au-dehors, afind’être refait au-dedans ?

« Celui qui mourra et qui ressusci-tera. »

49’. Tout ce qui est beau et bonici-bas n’est que le reflet de la beautéet de la succulence de la pure substan-ce de la vie, et tout ce qui est laid etmauvais n’est qu’une image de la lai-deur et du poison de la crasse téné-breuse de la mort.

50’. Il nous a envoyé le Seigneurpour nous l’épeler, mais nous nel’avons pas entendu !

51’. S’il nous imprime sa voie blancsur noir, la remarquerons-nous,l’étudierons-nous et la suivrons-nous ?Ou bien dira-t-on que nous nel’avons pas reçue non plus ?

52’. Il y a une bénédiction pour ce-lui qui lit le Livre, et il y a une béné-diction pour celui qui l’écoute.

53’. Il y a une bénédiction pour ce-lui qui expérimente le Livre, et il y aune bénédiction pour celui qui le réa-lise.

Si vous avez fait ou si vous faites unemauvaise action, vous n’échapperez pas àla douleur, si loin que vous fuyiez.

BOUDDHA

Ce que vous faites de bien et de mal,vous le faites à vous-mêmes.

CORAN

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LIVRE XXX

Nous réduirons en poussière tout ce quidécore la terre.

CORAN

Que la poussière retourne à la terre se-lon ce qu’elle était, et que l’esprit retourneà Dieu qui l’a donné.

ECCLÉSIASTE

VUE TERNIE

1. Comment penser au Seigneur etcomment le prier, le louer et le bénirquand nous sommes en butte aux ré-criminations, aux grincements, auxcris, voire aux hurlements du mondeprofane ?

2. Un petit filet des grandes eauxarrive à peine jusqu’à nous à présent,et nous agonisons dans le monde endemandant grâce.

3. Tout ce qui vient du ciel et quin’est pas reçu par les hommes, erre surla terre et déborde sur la nature.

4. Celui qui est avec Dieu n’a pas letemps d’être contre quiconque.

5. C’est l’esprit de possession, de ré-crimination, d’oppression et d’agressionqui engendre la misère, la haine, l’escla-vage et le malheur dans le monde.

6. Nul n’a le droit de prospérer ici-bas s’il ne fait profession d’athéismeimpie ou s’il n’affiche une foi hypo-crite, car chaque groupe s’occupe deses propres affaires et méprise celles deDieu.

LES TÉNÈBRES

1’. Celui qui peut se retirer dansune chambre ou dans un lieu tran-quille, connaît-il sa chance et sonbonheur ?

« L’enfer n’est pas propice aux priè-res, certainement. »

2’. Un jour, nous nagerons dansl’immensité de la mer céleste, et toutnous sera donné à profusion, avantmême que nous l’ayons demandé.

3’. La bénédiction qui n’est pas re-çue et absorbée déborde et se changeen malédiction pour les ingrats.

4’. Toute parole de haine qu’onnous soufflera, même contre les enne-mis de Dieu, n’est pas de Dieu. Voilàqui est clair et précis.

5’. Dieu punit les méchants quis’emparent injustement de la vie desêtres et des choses. Notre vue estcourte, mais la mémoire du juge estinexorable.

6’. Tous ceux-là portent les initialesde la Bête comme marque et commedrapeau et ils se détruisent finale-ment, car ils sont ennemis de Dieu,soit qu’ils le nient publiquement, soitqu’ils le trahissent en secret.

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LIVRE XXX

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7. Il n’y a plus de place dans lemonde pour les croyants de Dieu quiadorent son saint Nom dans leurscœurs.

8. Les croyants restaureront la pu-reté de l’Église de Dieu, et les prêtresdemeurés fidèles à Dieu dans leurscœurs seront avec eux pour l’œuvrede résurrection.

9. Le secret de Dieu est saint certai-nement, mais les églises qui le gardentne le sont plus, hélas ! par la faute deceux qui les composent.

10. Notre devoir est également derestituer ces églises dans la pureté etdans la simplicité premières, prochesde la volonté de Dieu et éloignées despassions du monde.

11. Le passant de Dieu ouvre lesaint flacon que la vieille prostituéeconservait caché sous ses oripeaux.

12. À la première gorgée, elle rede-vient jeune et belle, et tous ceux quila fuyaient avec horreur reviennent àelle pleins d’amour et de respect.

13. À la deuxième lampée, tout lecorps de sa beauté resplendit de ladouce lumière de Dieu et ses haillonsgisent consumés à ses pieds.

14. À la troisième prise, elle chanteavec les anges les louanges de soncréateur et, voilée par sa cheveluredorée, elle danse avec les vierges lepas de la vie libre et sainte.

15. Le souffle de l’Esprit Saint estun souffle de vie et de lumière quichasse la mort et ses ténèbres.

16. C’est un souffle qui donne lavie aux croyants, mais qui peut frap-

7’. La vie leur est parcimonieuse-ment mesurée et bientôt elle leur seratout à fait contestée.

8’. Les hypocrites et les impies se-ront rejetés hors du paradis de Dieu,et ils s’accuseront et ils se déchirerontmutuellement sans pitié et sans par-don dans les ténèbres de l’exil.

9’. Notre devoir est de dénoncerl’intrusion des affaires mondaines dansle sein des églises de Dieu.

10’. Les hypocrites, les tièdes et lesimpies seront chassés, et tout sera re-nouvelé dans le Seigneur de vie et devérité pour le bien de sa création fidèle.

11’. Et après avoir bu le premier, illui tend la fiole remplie de la liqueurdorée des dieux.

12’. Tandis que ceux qui l’entrete-naient dans ses vices et qui l’exploi-taient honteusement, tombent à terresous le poids de leurs iniquités reve-nues sur eux-mêmes.

13’. Un parfum divin s’exhale detoute sa splendeur jusque sur ses en-fants retrouvés qui hument la bonneodeur de vie.

14’. Ses enfants entrent dans la ron-de et joignent leurs chants d’allégres-se, sous les regards amoureux du Père,qui se réjouit dans sa famille retrouvéeet sauvée.

15’. C’est un souffle d’amour quiconsole les humbles, mais c’est aussiun souffle de justice qui brise les or-gueilleux.

16’. C’est l’Esprit de Dieu qui faittout en nous et hors de nous. Ainsi

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LIVRE XXX

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per de mort les impies, car c’est lesouffle de Dieu qui descend et quimonte, qui repose et qui palpite, quisouffle où il veut, sans que personnepuisse deviner d’où il vient ni où il va.

17. Les imbéciles triomphants peu-vent bien se tordre de rire en lisant leLivre du secret, nous ne devons pasnous vexer ni nous fâcher pour cela.

18. Tout ce que les cuistres hypo-crites pourront inventer et racontersur le Livre et sur nous, ne doit pasnous attrister ni nous révolter.

19. Les deux témoins seront expo-sés aux yeux de tous sur la place pu-blique et ils seront gardés par lasoldatesque comme le fut le Seigneursur la croix.

20. Quand ils se redresseront sousle souffle de l’Esprit Saint, ils se trou-veront face à face, l’un à genoux etl’autre assis.

21. La terreur des méchants seraalors à son comble et leur jactance,qui triomphait, deviendra muette defrayeur, car leur eau les abandonneraet ils sécheront sous les regards duTrès-Haut, qui les réduira en cendres.

22. Le Père-Dieu, c’est le NOM deDieu inexprimé dans le secret del’Eau-Dieu.

23. L’Eau-Dieu, c’est le NOM deDieu qui descend et qui monte ensoi-même.

nous ne devons être fier de rien, carnous nous attribuons alors ce qui nousest confié, mais qui ne nous appartientpas.

« L’ART, la GLOIRE et le JUGE-MENT appartiennent à Dieu seul. »

17’. Nous devons plutôt rire aveceux, car si stupides et si prétentieuxqu’ils soient, le ton différent de notrejoie leur fera vite comprendre quenous ne rions pas de la même chosequ’eux.

18’. Quelle que soit la perfidie deleurs calomnies et quelle que soit lavirulence de leur venin, ils ne pour-ront effacer la parole inspirée du cœurdes croyants et ils ne pourront noussalir devant Dieu.

19’. L’un sur le ventre et l’autre surle dos, trois jours et deux nuits, ainsiseront exposés les premiers qui vien-nent en dernier.

20’. Afin d’être aussi témoins l’unpour l’autre du miracle de Dieu etafin que leurs louanges montent d’unseul élan vers le Seigneur de vie et derésurrection.

21’. La joie des croyants sera aussi àson comble et l’assurance de leur foideviendra insensée, après avoir défaillià l’extrême, car l’eau de la grâce cou-lera en eux avec abondance, etl’amour du Très-Haut les établira dansla vie impérissable.

22’. Dieu est caché dans son NOM.

23’. Et son NOM est la vie.

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24. L’Esprit-Dieu, c’est le NOM deDieu qui se meut en tous sens surl’Eau-Dieu.

25. Le Corps-Dieu, c’est le NOMde Dieu qui se manifeste et qui se fixedans l’Eau-Dieu.

26. Avec Dieu, nous voilà au-dessus de tout. Sans Dieu, nous voilàen-dessous de tout.

27. Ce sont les bienfaits de Dieuqui rendent l’orgueilleux aveugle etvain.

28. Ainsi l’ignorant vaniteux s’at-tribue la gloire dérisoire du monde.

29. Nous pouvons aimer Dieu detout notre cœur et demeurer tournévers lui le plus que nous pouvons dansce monde agité et cupide.

30. Ainsi la fréquentation spirituellede l’Unique nous comble de joie spi-rituelle, mais elle nous laisse dans ledénuement matériel.

31. Beaucoup reçoivent les donsintellectuels du monde.

32. Quelques-uns seulement reçoi-vent les dons spirituels de Dieu.

33. La richesse sans le soleil deDieu est une malédiction qui engen-dre la misère et la désolation.

34. Qui peut approcher la couped’immortalité ?

35. Qui possède le nectar desimmortels ?

25’’. Ainsi Dieu est celui qui EST,par ce qu’il EST, dans ce qu’il EST,pour ce qu’il EST.

24’. Et son NOM est vivant.

25’. Et son NOM se nourrit de lavie.

26’. La chose est facile à vérifier ennous et autour de nous.

27’. Ce sont les dons de Dieu quifont mesurer à l’intelligent sa pauvre-té en tout.

28’. Ainsi le croyant instruit attri-bue à Dieu seul la gloire de toutecréation.

29’. Nous n’obtiendrons pas pourcela le secours matériel qui nous déli-vrerait du souci tyrannique de gagnerou de mendier notre subsistance jour-nalière.

30’. C’est seulement la possessionspirituelle et substantielle du Seigneurd’abondance qui nous comblera dansle ciel et sur la terre.

31’. Et un grand nombre reçoit lesbiens matériels du monde.

32’. Et un ou deux, à peine, reçoi-vent les biens palpables de Dieu.

33’. La pauvreté avec le soleil deDieu est une bénédiction qui engen-dre la richesse et la joie.

34’. Et qui peut tremper ses lèvresdans le breuvage divin ?

35’. Et qui connaît la provenancedu vin de Dieu ?

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36. L’incroyant compte uniquementsur lui-même dans ce monde, mais lecroyant compte avant tout sur Dieudans le ciel.

37. Ainsi les saints bénissent les flotsdébordants de la grâce céleste qui lescomblent, tandis que les impies mau-dissent le trop-plein qu’ils n’ont pasreçu et qui les engloutit.

38. Il faut être profondément en-foncé dans l’état bestial pour se trouverbien de la puanteur de la mort quinous habite et qui suinte de tous côtés.

39. N’est-ce pas à cause de l’hérita-ge divin qui subsiste miraculeusementen nous sous l’ignominie de la crasseétrangère ?

40. Celui qui loue le Seigneur pourtout ce qu’il reçoit et pour tout ce quile quitte, pour tout ce qui lui arrive etpour tout ce qui ne lui arrive pas, estvraiment éclairé de Dieu et sa déli-vrance de l’exil de la mort est assurée.

41. Tous se battent pour des mots,pour des idées, pour des prééminen-ces ou pour des biens, qui sont com-me les ombres de la chose, au lieu dechercher la chose qui est la seule réali-té substantielle de l’Être qui reposedans son sein et qui l’anime.

42. Il ne suffit pas que nouscroyions bien faire, il faut, de toutenécessité, que nous fassions bien pourêtre sauvés.

43. Connaître tous les noms del’eau ou se baigner dans la grande eausont deux choses bien différentes.

36’. Quand l’un maudit, l’autre bé-nit pour la même cause. C’est un si-gne que nous devons bien remarquer.

37’. Les saints bénissent semblable-ment le feu de l’amour céleste qui lesmûrit et qui les consolide, tandis queles impies maudissent la surabondancede l’amour qu’ils n’ont pas hébergé etqui les consume.

38’. Comment peut-on y demeu-rer à l’aise ? Comment peut-on s’yinstaller confortablement ? Commentpeut-on y reposer tranquillement ?Comment peut-on s’y cramponnerfrénétiquement ?

39’. Ferions-nous pas mieux de sé-parer ces deux, dans la sainte contem-plation de Dieu, plutôt que lesmélanger toujours plus dans la vaineagitation du monde ?

40’. Qui nous donnera l’intelligencede ne plus juger avec nos yeux aveu-gles, et qui nous donnera la prudencede ne plus récriminer avec nos languesimbéciles ? Qui nous donnera l’intelli-gence de puiser notre vie dans le ciel,et qui nous donnera la patience de lamûrir sur la terre ?

41’. Les hommes saints désignent lachose sous une multitude de noms etde figures, mais la chose est unique etelle demeure égale à elle-même danssa virginité ou dans sa maternité etelle manifeste son centre très saint ettrès secret, qui est le Seigneur de vie.

42’. Il n’est pas nécessaire d’expli-quer la vie et son mouvement, il suffitde posséder la vie et l’unité doréequ’elle recèle.

43’. Connaître toutes les propriétésde l’or ou posséder le trésor de viesont aussi deux choses bien différentes.

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44. Ceux qui nous parlent de lachose et qui ne l’ont pas, devraientbien s’effacer humblement.

45. C’est notre prétentieuse suffi-sance qui nous ferme les portes del’amour et de la connaissance.

46. C’est le repos qui se tient dansle mouvement et qui l’anime.

47. Nous avons cru à notre intelli-gence, à notre travail, à notre volontéet à notre savoir dans ce monde, maisà présent nous voilà à tes pieds, Sei-gneur saint et parfait.

48. Toutes nos fautes et tous noscrimes dans le monde sont insigni-fiants au regard de notre reniement etde notre oubli de Dieu.

49. Jour de ténèbres et de déses-poir, tout nous semblera perdu etnous serons comme anéantis par lechagrin.

50. Ô les cris de douleur, ô les la-mentations déchirantes de ceux quiauront librement choisi de s’établirdans les ténèbres du dehors !

44’’. Hélas ! c’est tout le contrairequi se produit, tellement notre préten-tion est aveugle et tellement noscœurs sont envieux.

44’. Ceux qui taisent la chose etqui la possèdent, devraient bien semontrer prudemment.

45’. Et c’est notre méchanceté im-pie qui nous éloigne des élus de Dieuqui transmettent la parole de vie.

46’. Comme c’est l’essence qui setient dans la substance et qui y faitémaner les formes.

47’. Comme des agonisants, dé-pouillés de tout, qui sombrent dans lagrande nuit, ta lumière gracieuse etton amour précieux sont notre seulespoir dans cet état lamentable.

48’. C’est pour cela que le Seigneurpardonne tout à ceux qui reviennent àlui avec un cœur repentant et brisé,qui se fond dans les larmes du saintamour retrouvé.

49’. C’est alors que la lumière duParfait percera la grande nuit et queson jour brillera sur ses sauvés pourtoujours.

50’. Ô les cris de joie, ô les louan-ges amoureuses de ceux qui aurontchoisi dans leur cœur de se fixer dansla lumière du dedans !

Il s’unit à sa poussière, oh ! qu’il estpur !

LAO T’SEU

Il accomplit son ouvrage en lui soufflantune portion de son esprit.

CORAN

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LIVRE XXXI

Toi qui de tout le monde corporel, esl’être le plus parfait que j’aie vu, par cecorps à toi brillant immortel.

ZARATHOUSTRA

Chaque âge dira au suivant la louangede tes œuvres, on publiera tes prodiges.

DAVID

NEUVE TRIE

1. Nous aspirons à la place la plushumble et la plus décriée dans lemonde afin que, chacun se jugeantau-dessus de nous, nul ne soit scanda-lisé dans sa foi par notre personne oupar notre situation.

2. C’est l’amour de Dieu qui paraîtsi dérisoire aux malins de ce monde,qui nous sauvera au jour du jugement.

3. Que les pauvres vivent un jourcomme des riches et que les riches vi-vent un mois comme des pauvres, afinque chacun connaisse l’état des autres.

4. Cela ne veut pas dire : expéri-mentez le vice ou la crasse.

5. Savons-nous sous quelle figure leSeigneur se présentera à nous ? Etsommes-nous assurés de le reconnaî-tre à temps ?

6. C’est une grande charité de per-mettre aux pauvres que nous assistonsde nous rendre service en remercie-

LA LUMIÈRE

1’. Le Livre compte plus que celuiqui l’a écrit, et la chose dont parle leLivre compte plus que le Livre. Ainsinous ne devons pas oublier que le sa-lut de Dieu compte plus que lesmoyens du salut.

2’. Car nous ne nous présenteronspas le cœur et les mains vides.

« Ô surprise extrême du poids de lalumière de vie ! »

3’. Les croyants qui liront le Livreseront transportés de joie et ils propa-geront autour d’eux la nouvelle, car leSeigneur disparu dans le ciel revientsur la terre et son règne approche cer-tainement.

4’. Cela ne veut pas dire : ne priezplus ou ne cherchez plus.

5’. Toutes les formes lui appartien-nent par excellence, car il les manifes-te et il les dissout sans effort dans sacréation continue.

6’. Ceux qui sont de Dieu et ceuxqui sont à Dieu, se reconnaissent à cequ’ils placent Dieu avant eux en tou-

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ment, car nous leur donnons ainsil’assurance de leur dignité d’hommeslibres.

7. Il n’est pas bon de triompher, nide briller, ni même d’avoir raisoncontre quiconque dans ce monde té-nébreux, empoisonné par la jalousieet par la haine.

8. Un jour, les orgueilleux dumonde se réveilleront dans la bouemorte, et leur étonnement, leur rageet leur désespoir seront affreux.

9. Les élus du Seigneur baignerontdans la douce lumière qui embaumela bonne odeur de vie et ils se congra-tuleront sans fin.

10. Ainsi les méchants verrontl’unité de la sainte lumière qui bai-gnera les enfants de Dieu, et celaajoutera à leurs tourments, car ils nepourront y participer en aucune autrefaçon.

11. Repoussons les choses laides etcompliquées et consacrons tous nosloisirs à la quête de l’unique beauté.

12. La vérité de Dieu court au-devant de celui qui la cherche avec uncœur humble et purifié.

13. Que celui qui se sent solitaire etabandonné dans le monde, prennecourage ; qu’il prie le Seigneur et sessaints dans son cœur, et il recevra cequ’il aura demandé.

14. Nous devons éviter soigneuse-ment tout contact avec les sceptiquesmondains qui dénigrent tout, dansl’incapacité où ils sont de rien rece-voir des vérités de Dieu.

tes occasions et à ce qu’ils ramènenttout à lui et rien à eux-mêmes. Voilàun signe excellent entre tous.

7’. Il vaut mieux vivre caché et in-connu, et faire le bien en secret auxpauvres et aux humbles qui ne mor-dent pas la main qui les secourt.

8’. Ils se découvriront plus vils quela vermine grouillante dans un cada-vre en décomposition, car ils mange-ront la mort avec vomissement.

9’. Pas une goutte de la rosée céles-te ne s’égarera dans le bourbier de lamort, car un mur de verre les séparerades damnés.

10’. Ils ne pourront ni se faire en-tendre ni se faire voir des élus à causede leurs ténèbres qui les confondrontavec la crasse de la mort. Mais ils sedéchireront au milieu des hurlementsde leur agonie toujours renouvelée.

11’. Rejetons les vêtements étroitset consumons la crasse du péché quinous maintient dans les ténèbres de lamort.

12’. Mais elle fuit ceux qui croientpouvoir la violenter, elle se cache deceux qui la dédaignent et elle aban-donne ceux qui la desservent.

13’. Qu’il réfléchisse bien à sa de-mande, afin de ne pas recevoir desécorces vides au lieu de l’amandesubstantielle qui comble seule les en-fants de Dieu.

14’. Se croyant très fins, ils sont de-venus comme des imbéciles quitriomphent dans le vide de leurs cœurset de leurs esprits. Leur rôle est de salirtout ce qui n’est pas taré comme eux.

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15. En face des méchants, des ma-lins, des médiocres, des hypocrites etdes impies, nous déclarerons ne riensavoir, ne rien avoir et ne rien pou-voir, ce qui est véridique.

16. C’est un péché devant Dieu etc’est un danger pour tous, qued’instruire un méchant, et c’est unefolie et un danger pour soi-même, del’aider tant que persistent sa méchan-ceté et sa malice.

17. Celui qui reconnaît Dieu pourPère, qui l’adore dans son cœur et quiobéit à sa voix, est enfant de Dieu etpratique la vraie religion.

18. Un savant ignorant qui parleouvertement de ce qu’il ignore dansle fond, paraîtra toujours plus instruitaux autres ignorants qu’un sage con-naisseur qui voile l’unique fondationde tout ce qui est.

19. Au jour du jugement, chacunsera placé dans la nouvelle hiérarchie, làoù il se sera mis lui-même sans le savoir.

20. Dans chaque religion, les pré-destinés liront le Livre de la science deDieu et l’ayant reconnu dans leurscœurs, ils le mettront en œuvre dansle monde. Ce jour-là marquera laproximité de la fin de la mort et durenouvellement de la vie.

21. Serons-nous obligé, pour vivredans ce monde, de mendier notre vieen sollicitant une place de la toute-puissance des églises, ou de celle dessectes, ou de celle des partis, ou decelle des associations secrètes ?

22. Le Seigneur ne dispose-t-il pasde la nourriture des mondes ? Etn’est-il pas capable de nous faire vivredirectement s’il le veut ?

15’. Notre prudence, notre silenceet notre absence seront notre sauve-garde devant ceux qui veulent con-naître sans étudier, voir sans croire, etjuger sans aimer.

16’. En face des simples croyants,enfants de Dieu, nous manifesteronsla bonté de la lumière sainte, afin queleurs cœurs soient confirmés dans lafoi de Dieu et afin que leurs espritssoient pénétrés d’un rayon céleste.

17’. Ceux qui vivent du travail desautres et qui se sont installés dans lareligion comme dans un fromage, neseront pas d’accord avec nous ; mais lesont-ils avec le Seigneur de vérité ?

18’. Christ est unique en Dieu cer-tainement, mais ses formes sont multi-ples dans la création. Ainsi nous lereconnaîtrons, premièrement, à l’œu-vre et au poids, ensuite, à la parole ;mais jamais à l’apparence.

19’. Tous peuvent aimer et croire ;quelques-uns seulement peuvent com-prendre et trouver.

20’. Un jour, les miracles des en-fants de Dieu répondront aux prodi-ges des enfants du démon, et lespremiers démasqueront et abattrontles œuvres de mort des impies, alorsque ces derniers ne pourront mêmepas entamer les œuvres de vie des filsde l’Unique.

21’. Le Seigneur reculera-t-il indé-finiment l’heure de sa grâce et de sondon secret ? Serons-nous toujourssoumis à la marée envahissante desimpies, et serons-nous toujours re-poussé par le mur aveugle deshypocrites ?

22’. Devrons-nous encore long-temps œuvrer profanement pour ga-gner notre subsistance ici-bas, au lieude louer et d’adorer Dieu comme no-tre cœur le désire ?

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23. Ou bien a-t-il résolu de nousfaire subir le sort de Job, malgré notrefaiblesse et notre pauvreté actuelles ?

24. Peut-être enfin, a-t-il décidé denous réduire à la mendicité, afin quenous soyons entièrement à lui ?

25. Comment notre compagne etles gens de notre entourage nedouteraient-ils pas de notre mission ?

26. Comment pourrions-nous ju-ger et condamner quiconque pourson manque de foi, alors que la nôtreest si chancelante ?

27. Si le Seigneur le permet, notreexemple sera un grand réconfort pourtous les croyants qui espèrent le salutde Dieu.

28. Beaucoup de croyants enrégi-mentés en sont arrivés à refuser dechercher le salut de Dieu ici-bas, dansla crainte inavouée de le trouver, etde perdre ainsi l’espérance de l’obte-nir un jour lointain tout en s’accom-modant du monde actuel. Ceux-làmaintiennent le Seigneur dans la tom-be afin de s’organiser confortablementdans le monde.

29. Les profanes se sont infiltréspartout et ils commandent à présentdans le monde, dans les églises et dansles sociétés initiatiques.

30. Il importe peu que le Livrenous paraisse confus et abstrait ; l’es-sentiel est que nous parvenions à lachose précise et concrète dont parle leLivre.

31. Ceux qui nous préconisent lesauvetage par la volonté et par le tra-vail de l’homme, sont des profanesqui se croient vaniteusement initiésaux secrets de Dieu.

23’. Notre foi et notre travail seront-ils constamment engloutis, sans résul-tat, par l’apathie des agonisants dumonde qui s’éteint ?

24’. Serons-nous encore longtempsmaintenu ici-bas comme inutile etbon à rien, malgré notre quête folle etmalgré notre amour insensé ?

25’. Ne nous est-il pas arrivé dedouter de la vigilance et de la protec-tion du Seigneur pour nous-même ?

26’. Les croyants reprendront-ilspas courage en considérant notre caset en voyant notre sauvetage ultime ?

27’. Cela sera pour nous une gran-de récompense et une grande joiepour un petit travail et pour une peti-te peine dans le monde.

28’. C’est comme s’ils refusaient des’asseoir à la table du Seigneur, préfé-rant au banquet de la vie, la promessed’un sauvetage ultérieur. N’est-ce pas,en réalité, parce qu’ils préfèrent s’or-ganiser dans ce monde de mort plutôtque s’établir dans la vie de Dieu ?

29’. C’est un signe redoutable dudésordre des esprits, et bientôt ce seraune odeur de décomposition des na-tions qui envahira le monde.

30’. Les deux voies n’y sont-ellespas sagement entremêlées pour for-mer l’arbre de vie, au lieu d’être pro-fanement séparées pour faire desbéquilles mortes ?

31’. Seigneur, nous voici brisé etgisant à tes pieds, comme un tas decendres où brille seule la foi de notreamour pour toi, mais où plus rien nese meut de soi-même.

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32. Alors qu’ils ne sont que lesjouets du malin qui violente tout bru-talement, mais qui ne dénoue riendoucement et qui n’unit rien sainte-ment.

33. Ô peuple de Dieu qui as tantbrillé dans le monde, relèveras-tu pasle flambeau de l’esprit qui s’éteint surla terre ?

34. Ô peuples visités de Dieu, vousrelèverez-vous pas de la boue où vousorganisez votre agonie ? Et reviendrez-vous pas au Seigneur de vérité ?

35. Qui, parmi vous, tendra unemain secourable et fraternelle auxpeuples noirs nouveau-nés, afin qu’ilsaccèdent à la révélation de l’UniqueSeigneur de vie ? De qui donchériteront-ils le joyau ?

36. Il est vain d’essayer de nousamender et de nous sauver par nous-mêmes, car nous n’aboutirons qu’àl’orgueil d’une réussite illusoire et qu’àl’assurance d’une sécurité trompeuse.

37. Ainsi il est préférable pour nousde demander le conseil et le secoursdu Seigneur en toutes circonstances,et de nous remettre avec foi entre sesmains miraculeuses...

38. Il nous faut passer par l’humilitéde la mort avant d’atteindre la gloirede la résurrection.

39. Il faut dissoudre avant de coa-guler.

40. Le Seigneur agira première-ment sur nous et ensuite, nous agironssur le monde en son NOM, sans jamaisnous attribuer le pouvoir qui nousaura été donné par lui.

32’. Si tu ne viens nous réanimerpar ta sainte incarnation, nous voiciendormi jusqu’au jour de ton juge-ment, beau Seigneur de miséricorde.

33’. Et replaceras-tu pas les livressaints sur l’autel de la splendeur céles-te descendue jusqu’à toi ?

34’. À celui qui vous a suscités, quivous garde encore et qui vous sauverasi vous renoncez aux œuvres de mort,à la convoitise et à la haine qui vousempoisonnent toujours plus.

35’. Sinon, sauront-ils pas vous dé-passer avec l’aide du Seigneur de foiet d’amour, et vous laisser croupirdans le bourbier de la mort avec votreorgueilleuse intelligence, avec votrevaine science et avec votre aveugleraison ?

36’. Et notre état final sera millefois pire que le premier, car nousaurons adroitement accumulé et mas-qué la boue qui nous empoisonne aulieu de l’avoir éliminée tout à fait.

37’. qui séparent doucement ennous la vie du poison qui l’étouffe etqui la tue de plus en plus, car le Sei-gneur sait rejeter le péché et il sait in-fuser en nous son salut saint et parfait.

38’. Cependant, certains élus deDieu seront transformés sans passerpar la mort, car ils mangent le Sei-gneur de vie dès à présent.

39’. C’est la loi du ciel et de la terre.

40’. Les véritables enfants de Dieuse reconnaissent dans ce monde à cequ’ils rapportent constamment à Dieula gloire de ce qu’ils font en sonNOM.

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LIVRE XXXI

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41. La lumière de vie n’est-elle pasissue de l’union du ciel et de la terre ?Et les deux voies de Dieu ne setrouvent-elles pas miraculeusementunies en elle seule ?

42. Connaissons-nous une doctrineplus complète et plus belle que celledu Livre de la révélation éternelle ?

43. Rien de nouveau ni de chan-geant en elle, car elle est éternelle etparfaite dès le début des temps.

44. La parole de Dieu procède deson NOM et elle revient à son NOM.Elle part fluide et elle revient solide.

45. Même le un fait partie desnombres et des lettres, tandis que l’ac-cent les anime secrètement sans êtreattaché ni soumis à aucun.

46. Nous devons renoncer à notrevolonté devant Dieu, mais à la condi-tion de bien savoir avant ce que nousdésirons de lui.

47. Devrons-nous nous contenterlongtemps encore du regret du paradisterrestre et de l’espoir de la résurrec-tion tout en agonisant dans la boue ?

48. Serons-nous encore longtempslivrés à notre seul conseil et à nos seu-les ressources pour subsister dans cemonde enténébré et cruel ? Et rede-viendrons-nous tous orphelins de Pèreet de Mère ?

49. Le Seigneur n’enverra-t-il pas unsigne que tous puissent voir et enten-dre, afin que les meilleurs reviennent àlui ?

41’. Les profanes les ignorent toutesdeux, les demi-instruits les séparent etles opposent ; seuls, les sages les as-semblent et les unissent dans l’unitéde Dieu.

42’. N’est-ce pas la doctrine duSeigneur de résurrection issue de lacréation de Dieu et perpétuée jusqu’ànous ?

43’. Et elle subsistera, même aprèsque les temps seront révolus, car c’estla doctrine de la vie qui ne périt pas.

44’. Le Seigneur des mondes prendcorps à son tour !

Ô miracle, ô mystère, ô perfection,ô tout qui mûrit !

45’. C’est le cinquième qui estavant le premier. C’est celui qui semeut et qui meut invisiblement et vi-siblement.

46’. Le renoncement sans objetnous ramènerait à l’inconscience et àla dissolution des limbes mouvants,tandis que le renoncement avec l’ob-jet, nous mènera à la conscience et àla coagulation de la création fixe.

47’. Serons-nous longtemps enco-re soumis à la crasse du péché demort, sans secours effectif, avec la seu-le consolation de l’espérance de lafoi ?

48’. Les plus courageux d’entrenous n’ont-ils pas déjà perdu la foidans le salut de Dieu ? Et ne prêchent-ils pas le sauvetage de l’homme parl’homme et son organisation définiti-ve dans l’exil du monde déchu ?

49’. Et afin qu’ils entraînent lesmasses à se convertir à lui dans leurcœur, avant le jugement de la fin ?

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LIVRE XXXI

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50. Le Livre est un signe pour ceuxqui voient et qui entendent encore unpeu dans le crépuscule de la fin, maiscombien le connaissent-ils et combienle transmettent-ils ?

51. Ô Ami des hommes, vas-tunous abandonner et nous laisser nousorganiser dans la crasse de la mort quimène au chaos de l’absurde ?

52. Ô Miséricordieux qui pardon-nes même notre choix imbécile de lamort, nous renverras-tu pas un filsbien-aimé avant l’éclat insoutenablede ton jugement ?

53. Nous enverras-tu pas encoreune fois ton essence et ta substancesaintes qui sont tout toi ?

54. Car nos ténèbres s’épaississentet elles deviennent de plus en plusopaques, comme l’annonce de la findes temps.

55. L’enfer, c’est vivre éloigné deDieu, au prix d’un éternel travail deforçat avec pour nourriture, des bribesde lumière enterrée dans l’ordure.

50’. Prions le Seigneur miséricor-dieux afin qu’il manifeste aussi un si-gne public pour ceux qui ne voient etqui n’entendent plus rien dans lemonde malade et agonisant.

51’. Nous voilà abandonnés et li-vrés à nous-mêmes dans les ténèbresde l’exil, et ton étoile s’est cachée denous, et tu t’es retiré dans le ciel.

52’. Afin qu’il manifeste à nouveauparmi nous ta sainte lumière de viecomme le gage de ton pardon, etcomme les prémices de ta gloire sanspareille.

53’. Afin que nous soyons illumi-nés, consolés et rassurés en ton mer-veilleux salut.

54’. Mais nous savons que ton jourest proche, car nous sentons ta lumiè-re remuer en nous comme l’enfantqui va naître.

55’. Le salut, c’est vivre près deDieu dans la miraculeuse abondancede sa pure et sainte lumière, qui est laliberté des enfants de Dieu.

Nous honorons le Soleil immortel,brillant, aux coursiers rapides.

ZARATHOUSTRA

Dieu est le patron des croyants. Il lesconduira des ténèbres à la lumière.

CORAN

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LIVRE XXXII

Il n’y a pas de joie pour la terre qui gîtlongtemps sans culture.

ZARATHOUSTRA

Tu ne connais pas l’œuvre de Dieu quifait toutes choses.

ECCLÉSIASTE

VIRE NE TUE

1. Les défauts et les insuffisances duLivre doivent être imputés à notre fai-blesse et à notre indigence excrémen-tielles, qui appartiennent au néantboueux.

2. Ainsi notre individualité tempo-relle ne doit-elle pas faire obstacle àquiconque, soit en le repoussant, soiten l’attirant.

3. Ne nous sommes-nous pas effa-cés afin de ne pas faire ombre à la lu-mière de Dieu ? Et n’avons-nous pasœuvré gratuitement ?

4. Nos maîtres ne sont-ils pas lesvivants d’éternité ?

5. Le désir ardent du salut de Dieuaimante le Seigneur du ciel jusquedans nos cœurs.

6. Ce que nous faisons par nous-même est illusoire et mort.

LES COULEURS

1’. Les qualités et les beautés del’ouvrage doivent être attribuées à no-tre lumière substantielle et à notre ins-piration essentielle, qui appartiennentà Dieu.

2’. Car la parole de Dieu et son sa-lut comptent seuls en définitive, etseuls ils doivent faire l’objet de toutesnos pensées et de tous nos soins ici-bas.

3’. Dans la pauvreté, dans la solitu-de et dans la réprobation du monde,pour la communauté de nos frèreshumains ?

4’. Et notre maître n’est-il pas leSeigneur de la vie éternelle ?

5’. Ferons-nous pas aussi dans lemonde ce que nous accomplissonsdans nos cœurs ?

6’. Ce que nous faisons avec Dieuest réel et vivant.

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7. Les commentaires des saintes etsages Écritures sont des images del’image de la chose, mais pas la choseelle-même assurément.

8. La curiosité extérieure des profa-nes est la barrière la plus efficace quiles maintient dans l’ignorance du se-cret de la parole révélée.

9. L’ignorance, c’est prouver par desmots l’inexistence du salut de Dieu.

10. Beaucoup écrivent et parlent dusalut de Dieu.

11. Qui a écrit le Livre véritablement ?

12. Le même.

13. LVI.

14. Beaucoup sortent de leur reli-gion et vont à la mort dont on ne re-vient pas.

« Le dehors. »

15. La vie profane, c’est la vie sépa-rée de Dieu.

16. N’oublions pas que le Livre aété écrit malgré l’hostilité aveugle dumonde, et que tous les décourage-ments, toutes les réprimandes et tou-tes les oppositions nous ont étéprodigués...

17. Il y a une justice divine certai-nement, et ceux qui ont combattu leLivre n’y pénétreront jamais, et aujour du jugement, aucun bon témoi-gnage ni aucun secours ne leur vien-dra de lui.

18. La religion est comme l’enve-loppe du secret de Dieu.

15’’. La vie sage, c’est la vie resti-tuée en Dieu.

7’. Ainsi ce que certains savantsécrivent des relations de la parole ins-pirée est bien illusoire et bien éloignéde la vérité de Dieu.

8’. Ainsi c’est la malice de notre œildu dehors qui nous maintient dans lesténèbres extérieures, et c’est la puretéde notre œil intérieur qui nous faitapprocher la lumière de Dieu.

9’. La sagesse consiste à prouver sanature réelle par des faits.

10’. Bien peu agissent et le palpenten vérité.

11’. Et qui le lit en vérité ?

12’. Le même.

13’. LVI.

14’. Quelques-uns pénètrent tou-tes les religions et ils vont à la vie quine périt pas.

« Le dedans. »

15’. La vie sainte, c’est la vie reliéeà Dieu.

16’. journellement, avec une conti-nuité et avec une ténacité qui sont lamarque de l’esprit rebelle acharné àrepousser le ciel qui l’a vu naître etd’où il s’est exilé stupidement.

17’. Il sera comme une pierre quipèsera sur leur dos et qui les tiendracourbés vers la terre morte, qu’ilsauront tant prônée et qui les empê-chera de voir le ciel qu’ils auront tantméprisé. Ils avaleront leurs regrets avecla pourriture où ils se seront complu.

18’. En elle, la lumière de la vie.Hors d’elle, les ténèbres de la mort.

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19. La religion est comme le pontqui nous relie au salut de Dieu.

20. Nous traverserons le pont pouratteindre la cité sainte du Seigneur devie, d’amour et de paix.

21. La vie profane envahit le mon-de sous prétexte de liberté, mais ellenous mène en réalité à l’esclavage leplus atroce qui soit.

22. La femme est devenue profanedepuis qu’elle a introduit le péché enelle et depuis qu’elle l’a communiquéà l’homme.

23. L’homme, qui est tombé par lafemme, relèvera la femme et aprèsl’avoir purifiée, il la ramènera à Dieu.

24. Un signe de la fin des tempssera la désobéissance, l’émancipationet la rébellion renouvelées de la fem-me en ce qui concerne la parole deDieu et l’homme qui en a la garde.

25. Le salut de Dieu viendra à la findes temps, pour beaucoup qui sontréservés.

26. Si nous joignons le plus bas avecle plus haut, par l’intermédiaire duplus moyen, nous obtiendrons l’origi-ne et la fin de tout ce qui a été, de toutce qui est et de tout ce qui sera.

27. SCIENCE SAINTE et SAGE.

27’’. SEULS SOL et SÉLÉNÉ.

19’. S’endort-on sur un pont, ous’y établit-on ?

20’. Ou nous le quitterons pournous établir dans la jungle hostile.Ainsi, de toute façon, nous n’obstrue-rons pas le passage précieux.

21’. Esclavage de la vie des bêtes etde la mort spirituelle. Ceux-là serontbrûlés à la fin comme des ronces inu-tiles et ils serviront d’engrais pour lemonde nouveau.

22’. Aucun des secrets de Dieu nedoit donc lui être confié, afin de nepas exposer l’humanité à une plusgrande chute.

23’. Ainsi l’autorité, le commande-ment et la décision appartiennent àprésent à l’homme, afin que tout soitrestitué dans l’état premier.

24’. La dissolution se fera par le feu,à la grande surprise du monde, et ellesera ainsi radicale et définitive ; et lacoagulation se fera par le feu et parl’eau unis dans l’unité de l’Un.

25’. La délivrance de Dieu vient entous temps, pour quelques-uns quisont choisis.

26’. Ainsi nous nous taisons ennommant, nous voilons en montrantet nous reposons en agissant, et celane peut gêner que les profanes animéspar l’esprit de haine, de violence et deténèbres.

27’. SEL SACRÉ et SECRET.

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28. Les profanes vaniteux nous ex-pliquent et nous dissèquent les saintesÉcritures, les rites et les symboles,comme ces savants docteurs qui expli-quent et qui dissèquent un cadavre re-froidi.

29. Un jour, Dieu jugera le mondedevenu incurable, et il consumera parle feu la puanteur de sa plaie maligne.

30. La prière en commun amèneles biens matériels, et les dons à lacommunauté les entretiennent.

31. L’une fait couler la grâce.

32. Les églises croient encore auSeigneur descendu parmi nous, maiselles ne le connaissent plus, elles ne levoient plus, elles ne le touchent plus etelles ne le mangent plus qu’en image.

33. Ô beau Seigneur de compas-sion et d’amour, te manifesteras-tu pasà tes enfants bien-aimés avant les té-nèbres de la fin ? Leur tendras-tu pasune main secourable et rassurante ?

34. Ô beau Seigneur de miséricor-de, nous donneras-tu pas encore unefois les arrhes de ton salut, afin quenous soyons réconfortés dans ton saintamour avant l’écroulement de la finqui vient ?

35. Ceux qui se complaisent dans labassesse de ce monde déchu, sont en-ragés de voir certains êtres travailler ày échapper, et toute leur méchancetés’applique à les troubler, à les décou-rager et à les détourner de leur salut etde leur délivrance.

28’. Les uns et les autres sont tout àfait incapables de découvrir la vie sousson enveloppe obscure, et ils sont en-core bien plus incapables de la fixerdans son noyau secret.

29’. Il réunira les restes et il les pé-trira avec l’eau du ciel, pour en faireune nouvelle création odorante etsans tache.

30’. La prière solitaire mène auxbiens spirituels, et les dons particuliersles confirment.

31’. L’autre fait flamber l’amour.

32’. Leur fidélité, leur foi, leur es-pérance et leur amour sont miracu-leux et méritent la grande récompensede la vie éternelle promise par le Sei-gneur à ceux qui auront cru en luijusqu’à la fin.

33’. Permettras-tu pas à un de tesfils choisis de manifester ton saint par-don qui ôte le péché de mort, quidonne la santé aux agonisants, la foiaux incroyants et la vie aux morts ?

34’. Permettras-tu pas à un de tesfils délivrés de manifester ta sainte lu-mière de vie qui éclaire les esprits etqui sauve les âmes et les corps ?Manifesteras-tu pas un petit éclat de tatoute-puissance au bénéfice de tes en-fants décimés ?

35’. Il appartient à ceux qui espè-rent le salut de Dieu ou qui cherchentsa délivrance, de fuir l’hostilité décla-rée ou cachée des profanes ignorantsqui les entourent et qui les étouffentstupidement.

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36. Non seulement les profanes re-poussent la révélation de Dieu, maisencore ils persécutent ceux qui l’étu-dient.

37. Les médiocres sont comme desbêtes seulement inquiètes du boire etdu manger, mais qui ignorent celuiqui les leur prépare et qui les leurdonne.

38. Ceux qui s’opposent à notre es-pérance du salut de Dieu ou à notrequête de son secret de vie, ne sont ninos frères, ni nos sœurs, ni nos maris,ni nos épouses, ni nos enfants, ni nosparents, ni nos amis, ni nos alliés.

39. Les sauverons-nous et noussauverons-nous en demeurant aveceux, en vivant leur vie aveugle et enadoptant leurs pensées profanes, fût-ce par charité ou par amour poureux ?

40. Les profanes nient le salut deDieu et ils repoussent aveuglément sadélivrance.

41. Chercher le monde et servir leSeigneur, c’est impossible.

42. Quelques-uns atteignent ici-basl’illumination spirituelle du Seigneurde vie, et nous les nommons bienheu-reux.

43. Les plus intelligents et les plusavancés dans l’étude et dans la con-naissance des mystères de Dieu ne pé-nètrent que la réalisation spirituelle.

40’’. Ce sont des signes que nousdevons bien remarquer.

36’. Quelle pire malédiction querepousser la promesse de la vie et ques’opposer à la quête de la vie ?

37’. Aucune autre qualité ne sauraitremplacer l’amour de Dieu, la foi enson salut et la quête de sa délivrance.

38’. Ceux-là sont comme des bêtesqui se vautrent dans le fumier dumonde et qui prétendent nous reteniravec eux dans l’esclavage de la mort,plutôt que venir avec nous vers la li-berté de la vie.

39’. Ferons-nous pas mieux de lesfuir et de suivre le beau Seigneur devie et de vérité comme il nous l’a jus-tement conseillé ? Ils seront libres denous suivre quand leurs yeux s’ouvri-ront sur la vanité du monde périssable.

40’. Car ils croient se sauver parleur travail, et ils pensent forcer le se-cret de Dieu par leur science.

41’. Servir le monde et chercher leSeigneur, c’est plus impossible encore.

42’. Mais où sont ceux qui parvien-nent à la connaissance corporelle del’Unique Splendeur ? Et comment lesnommerons-nous ?

43’. C’est le retour à l’état libre,mouvant et inconditionné en Dieu.Ce sont les délivrés de Dieu.

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44. Quelques-uns parmi ceux-làobtiennent la connaissance de lascience divine, et ils dépassent la réali-sation spirituelle pour pénétrer la réa-lisation substantielle.

45. Si nous désirons accéder à laconnaissance et à la possession de larévélation de Dieu, nous recracheronssoigneusement l’instruction du mon-de profane et nous en préserveronsnos enfants.

46. Les difficultés, les embûches etles misères du monde sont aussi làpour le croyant, mais c’est lui qui sub-siste et qui s’affermit dans sa foi, tandisque les tentations du monde s’effacentde plus en plus.

47. Nous serons tentés, épurés, pas-sés au creuset et éprouvés de toutesfaçons, mais nous ne serons ni oubliés,ni abandonnés, ni rejetés.

48. L’impie faiblit à la fin et il suc-combe dans les ténèbres du doute etdu désespoir.

49. Même si nous ne comprenonspas ce que nous faisons, n’omettonspas de toujours remercier le Seigneurpour tout ce qui nous vient et pourtout ce qui nous quitte.

50. Nous devons obéir à la voix duSeigneur qui nous guide vers le salut,et nous devons accepter les coups quinous éloignent du bourbier de lamort.

49’’. Bénissons l’Unique pour ledon de vie très secret qui unit le bas etle haut dans l’humilité et dans lasplendeur du vivant qui sauve de lamort.

44’. C’est l’accès à l’état libre, fixeet manifesté en Dieu. Ce sont les res-suscités de Dieu.

45’. Les écoles religieuses et lesécoles initiatiques ne doivent pas limi-ter leur enseignement à la recherchespirituelle ; elles doivent conserverl’échelon ultime qui est la quête subs-tantielle oubliée de tous.

46’. La Providence du Seigneur nenous a-t-elle pas toujours nourri etsauvé de justesse ? Et son amour nenous a-t-il pas toujours inspiré etcomblé au-delà de toute espérance ?

47’. Car le Seigneur est un bon jar-dinier, qui nous taille, qui nous arro-se, qui nous éclaire et qui nousféconde selon son ART qui est parfait.

48’. Le croyant s’affermit de plus enplus dans sa foi, qui l’éclaire et qui leprotège.

49’. Louons le Seigneur dans les as-semblées pour les biens matériels qu’ilnous envoie, et louons-le dans le se-cret pour les biens spirituels qu’il nousdonne.

50’. Car nous marchons avec unsac sur la tête et avec une pierre sur ledos, et nous sommes sourds et aveu-gles à la vérité de Dieu.

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51. Nous écouterons dans les as-semblées les commentaires et les ex-plications des saintes Écritures quinous réconforteront dans notre atten-te ou qui nous aideront dans notrequête.

52. Nous fréquenterons le Seigneurdans les assemblées, premièrementpour recevoir, ensuite pour donner.

.

52’’. Mais nous n’omettrons jamaisde le louer, en public et en particulier,pour son incarnation sainte et parfaite.

51’. Et nous étudierons les saintesÉcritures dans la solitude de notrechambre et dans le secret de notrecœur, afin que la lumière du Parfait semanifeste en nous.

52’. Nous fréquenterons de mêmele Seigneur dans le secret de noscœurs, premièrement pour offrir etensuite pour recevoir.

Tout lui a été donné. À son royaumeappartiennent l’intégrité et l’immortalité.Il donne à ce monde la puissance et la force.

ZARATHOUSTRA

Dieu seul connaît les mystères, il ne lesdécouvre à personne, à moins qu’il n’ac-corde cette faveur au plus chéri de ses en-voyés qu’il fait accompagner d’un cortèged’anges.

CORAN

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Le soleil visite l’armée des astres dansles hauteurs des cieux, mais tous les hom-mes sont terre et cendre.

ECCLÉSIASTIQUE

Car tout ne peut pas se trouver dans leshommes, le fils de l’homme n’étant pasimmortel.

ECCLÉSIASTIQUE

ÉRIN VÊTUE

1. Il y a bien des choses cachéesdans le Livre, pour celui qui réfléchit.

2. Qui parviendra au dernier degréde la sainte pyramide de la hiérarchiedivine ?

3. Le Seigneur Dieu nous a inspiréun Livre prodigieux et magnifique,nous ne craignons pas de le dire.

4. Ceux qui reçoivent l’instructiondu monde se ferment à l’instructionde Dieu.

5. C’est en mangeant le corps deDieu que nous serons rénovés ettransformés dans la vie sainte.

6. Aucune force des ténèbres quis’appesantissent à présent sur le mon-de, ne pourra étouffer pour toujoursla révélation des fils de Dieu.

7. Tout le bien que nous nous attri-buons vaniteusement est un vol enversDieu, qui nous ridiculise d’abord, quinous écrase ensuite, et dont nous de-vrons rendre compte finalement aujour du jugement.

LES FLEURS

1’. Mais il y en a une qui contienttoutes les autres, pour celui qui com-prend.

2’. Qui sera identifié avec la pierrecéleste qui la couronne et qui latermine ?

3’. Car beaucoup espéreront à nou-veau le salut de Dieu, et quelques-unsentreront dans sa délivrance grâce àlui.

4’. Et ceux qui se donnent à lascience du monde sont perdus pour lascience de Dieu.

5’. C’est en buvant le sang de Dieuque nous serons élevés et illuminésdans la vie glorieuse.

6’. La lumière enterrée surgira unjour à nouveau, et elle éclairera le ju-gement des nations, et elle vêtira lesralliés du Seigneur Dieu.

7’. Dieu seul mérite notre adora-tion, notre reconnaissance et notrelouange. Aussi les saints et les sagesremettent-ils à Dieu le moindre hom-mage qui leur parvient.

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8. La suprême intelligence pourl’homme, c’est faire briller Dieu ensoi.

9. Celui qui est intelligent fréquen-te la maison de Dieu et nourrit sesserviteurs.

10. Celui qui est inspiré prie Dieuen secret et il nourrit le pauvre sans lefaire savoir à quiconque.

11. Ce n’est pas une chétive ré-compense que nous espérons de la fo-lie de notre amour et de notre quêteinsensée dans ce monde.

12. Les astucieux et les habiles ga-gnent largement leur vie, et les cher-cheurs de Dieu sont réduits à lamendicité.

13. Les saints et les croyants repose-ront un jour dans l’abondance de lavie éternelle en louant le saint NOMde Dieu.

14. Celui qui ne donne rien de lui-même ou de son bien, celui qui nerend pas service au prochain...

15. Il n’y a rien de médiocre, riend’étroit et rien de buté dans le Sei-gneur Dieu.

16. Nous paraissons misérables enparlant de la gloire de Dieu.

17. Le secours que nous avons vai-nement demandé aux hommes, noussera un jour offert par eux des milliersde milliers de fois sans que nous lesollicitions.

18. Nous avons supplié pour rece-voir afin de pouvoir donner ; ainsivous supplierez pour donner afin depouvoir recevoir aussi, mais votre dondemeurera dans vos mains comme dela cendre morte.

8’. Qui comprend cela ? Quil’entreprend ? Et qui le manifeste dansle monde ?

9’. Ainsi l’abondance du ciel coulesur lui et sur les siens.

10’. Ainsi Dieu l’attire à lui et il ledélivre de la mort.

11’. Car il s’agit de la vie impérissa-ble en laquelle presque plus personnene croit encore sincèrement et sim-plement.

12’. Quel spectacle étonnant ettroublant pour les croyants qui espè-rent le salut de Dieu !

13’. Quel spectacle étonnant ettroublant pour les impies qui désespé-reront alors du salut de Dieu !

14’. celui-là se maudit et il se con-damne à l’abandon, au dépérissementet à la mort.

15’. Il ne doit donc y avoir aucunepetitesse dans les croyants.

16’. Mais nous ne devons pas deve-nir grotesques en parlant de lui sansnaturel.

17’. Mais nous ne le recevrons pas,car Dieu l’aura alors remplacé en nouspar sa grâce descendante et par sonamour remontant, et notre richessesera infinie.

18’. Car celui qui ne reçoit pas nepeut pas donner, et celui qui ne don-ne pas ne peut pas recevoir non plus.Que chacun secoure donc le pauvrequi craint Dieu avant que Dieu nel’ait enrichi pour toujours !

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19. Si nous n’avons pu pendant silongtemps gagner notre vie par notretravail, la honte ne nous en revientpas ; elle est pour ceux qui nous ontexclu et pour ceux qui nous ont re-poussé sans jugement.

20. Quel scandale pour tous lesmédiocres qui nous jugent à présentcomme fou, quand ils verront à dé-couvert le choix du Seigneur en cequi nous concerne !

21. Ils se frapperont la bouche et ilsse mordront la langue, car leurs juge-ments impies les accableront et leurscris de dépit ne feront qu’accroîtreleurs regrets de s’être trompés aussigrossièrement.

22. Les croyants doivent pratiquerleur religion régulièrement, et les in-telligents doivent l’étudier patiem-ment.

23. C’est un grand peuple celui oùun tel Livre peut être publié.

24. Serons-nous encore longtempsseul à dénoncer la pourriture qui en-vahit le monde et à nous élever contrela mort qui va le figer ?

25. Ne pénétrant pas l’enseignementde notre foi, comment pénétrerons-nous les enseignements des doctrinesétrangères ?

26. Nous prêchons vraiment dansun désert d’égarement, de vanité et demort.

27. Ô miracle de Dieu, beaucoupse rassembleront et, recouverts de leurchair de vie, ils loueront son saintNOM, et le désert des hommes de-viendra comme le jardin d’Éden.

28. Il n’appartient à aucune femmede nous reprendre et encore moins denous juger, en ce qui concerne notrequête de Dieu.

19’. Les artistes, qui devraient êtreles plus fraternels et les plus charitablesdes hommes, sont devenus exclusifs etméchants ; cela n’est pas un bon si-gne, car les incroyants dominent par-mi eux à présent.

20’. Quelle stupeur pour tous lespourvus qui nous repoussent à pré-sent, quand ils verront la grâce deDieu déborder de nos mains, et sonamour briller dans notre cœur !

21’. Leur prudence, leur raison etleur jugement seront étendus à leurspieds comme un tas d’ordures, et leurnudité paraîtra devant tous comme untas d’ossements desséchés.

22’. Les inspirés doivent pénétrerleur religion profondément, et les élusdoivent la réaliser pleinement.

23’. Mais c’est un bien plus grandpeuple celui où il est reçu.

24’. Serons-nous encore longtempsseul à prêcher le retour au Seigneur devie et à montrer à nouveau la voie dusalut ?

25’. Savons-nous plus que toutnous est présenté sous le voile dessymboles sages et des personnagessaints ?

26’. L’Esprit de Dieu viendra-t-ilpas animer les ossements à qui nousnous adressons ?

27’. L’eau de vie coulera de soncentre secret, et la beauté de la créa-tion seigneuriale se mirera dans l’im-mortalité retrouvée.

28’. Celle qui nous a fait chasser dujardin d’Éden, doit s’abstenir de faireopposition à notre retour tant espéré.

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29. Où est l’intelligent inspiré deDieu qui recueillera la vierge errante ?

30. Les méchants ignorants pour-ront bien se moquer de lui et le tour-ner en dérision.

31. Eux demeureront exilés dans lemonde ténébreux et ils se déchirerontcomme des bêtes féroces.

32. Celui qui refuse d’écouter unserviteur de Dieu, et celui qui refusede l’aider à faire connaître la parole deDieu, se retranchent de la bénédictionde Dieu et de l’aide des hommes.

33. Celui qui lit le Livre du renou-vellement au moins une fois entière-ment, est déjà béni de Dieu et il n’estplus orphelin dans ce monde.

34. Ceux qui se sont retirés dumonde profane et qui prient Dieudans leurs cœurs en étudiant les saintesÉcritures, ne connaissent ni leur chan-ce ni leur bonheur. Qu’ils louent leSeigneur qui leur a accordé la grâcede le chercher ici-bas !

35. La fin approche, et nul ne peutplus s’opposer aux ténèbres qui enva-hissent les nations, sous peine d’êtredétruit par les impies.

36. Beaucoup doutent à présent deleur religion, et chacun en sort à sa fa-çon, comme on quitte une maisonqui menace de s’écrouler.

37. Quand les savants intelligentsnous ignoreront, nous nous réjoui-rons de ne pas être connus avec eux.

29’. Celui-là est béni de Dieu, caril verra la naissance du roi du ciel etson héritage ne lui sera plus jamaisôté.

30’. Le Seigneur le consolera dansson cœur pour l’éternité, et son lotsera impérissable.

31’. L’élu du Seigneur Dieu habi-tera son soleil glorieux, et il reposeradans son sein très pur.

32’. Ceux-là déclinent rapidementdans le monde ainsi que leurs entre-prises, et ils deviennent misérables ethonteux, même s’ils étaient riches etglorieux.

33’. Il est véritablement difficile dedevenir libre en Dieu, c’est-à-diresans désirs et sans soucis mondains,afin d’entendre l’enseignement deDieu sans obstacle.

34’. Le divin paraît inhumain, maisc’est en se retirant du monde, tandisque le démoniaque est inhumain en leviolentant. Quant à l’humain dans lemonde, c’est une agonie entretenueau prix d’un travail de forçat.

35’. Dieu permettra aux dernierscroyants éclairés de se rassembler afinqu’ils soient sauvés du désastre écla-tant.

36’. Quel est l’intelligent qui plon-gera jusqu’aux racines de sa foi afind’être affermi dans la révélation deDieu ?

37’. Quand les profanes ignorantsnous moqueront, nous nous réjoui-rons de ne pas être confondus aveceux.

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38. Quand les sectaires aveuglesnous repousseront, nous nous réjoui-rons de ne pas dessécher avec eux.

39. Les malins se réclament à pré-sent de la vierge sainte et de Dieu,mais c’est afin de mieux imposer leursnoms et leurs œuvres de mort dans lemonde.

40. Visitons les agonisants et lesmorts afin de prendre conscience de lavanité de nos désirs, de nos soucis etde nos travaux dans le monde.

41. Ô sagesse insondable du Sei-gneur Dieu, qui nous fait voir quemême les impies servent au salut deses bien-aimés dans le monde.

42. Nous parlons un nouveau lan-gage, mais nous redisons l’unique ré-vélation ancienne, car nul n’inventerien dans l’ART de Dieu.

43. Nous ne dirons jamais assez auxvaniteux ignorants que le repos del’Être n’est pas le non-être ni, parconséquent, le néant avec lesquels ilsle confondent régulièrement.

44. Ô dérision, le Livre de la foi estrepoussé par les croyants aveugles etvaniteux qui pensent tout connaîtrede la révélation ancienne, alors qu’ilsne sont même pas établis sur l’écorcede leurs Écritures.

45. Chacun ne se trouve-t-il pas aumieux tel qu’il est ? Et chacun nedésire-t-il pas vivre si diminué soit-il ?

46. Ferions-nous pas mieux dechercher le Seigneur de vie qui peutseul nous sauver de la mort, etd’abandonner les vanités du mondequi nous font perdre le peu de tempsqui nous est accordé ici-bas pour ré-soudre l’énigme redoutable ?

38’. Quand les politiques impiesnous persécuteront, nous nous réjoui-rons de ne pas être jugés avec eux.

39’. Ils se démasquent ainsi eux-mêmes en se mettant avant Dieu, carle véritable croyant s’efface devant leSeigneur et devant ses mystères.

40’. Peut-être un intelligent inspi-ré pensera-t-il alors à chercher Dieuet son salut alors qu’il en est encoretemps ?

41’. Qui peut comprendre cela àprésent sans avoir approché le mystèredu Très-Haut ?

Oh ! qui baptisera le désert brûlé dela mort afin que le Seigneur y envoieson Esprit Saint ?

42’. La vérité de Dieu peut bien re-vêtir tous les visages et tous les pluma-ges, sa sainte nudité demeure toujourségale à elle-même.

43’. Ainsi la graine n’est pas la plan-te exacte, mais elle la contient touteen puissance, et nul ne saurait la con-fondre avec la mort sans afficher sonignorance.

44’. Les esseulés, les égarés, les ré-voltés et les impies le recevront avanteux avec transport et reconnaissanceet ils hériteront le royaume de Dieu àla place des bien-pensants momifiésdans la lettre morte de leurs Écritures.

45’. Puisque nous devons mourir ettout abandonner, que nous sont doncles richesses de la terre et tout le tra-vail des hommes ?

46’. L’acceptation, la solitude et leloisir nous sont utiles par-dessus toutpour rechercher le joyau qui noussauvera de la dispersion de la mort,car l’une nous délivre des soins dumonde, l’autre nous évite ses tracas etle dernier nous donne le temps néces-saire à la sainte quête de la vie.

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47. Croire une chose, c’est bien.La pénétrer, c’est mieux.La posséder, c’est parfait.

48. Les arts des hommes peuventbien nous distraire et nous consolerici-bas.

49. Nul ne doit s’y tromper : lacréation de Dieu est magnifique, elleest splendide, elle est parfaite et elleest unique en substance et en essence.

50. Il ne nous suffit pas d’être déli-vrés de la mort et d’être refaits espritslibres en Dieu.

51. Un intelligent a voulu toucherle corps d’immortalité de notre beauSeigneur, et grâce à lui nous savonsqu’il s’agit d’une réalité palpable etnon pas d’une vaine apparence.

« Satan a été rejeté pour ne pasavoir rendu hommage à la sainte etmystérieuse trinité d’Adam. »

51’’. C’est un secret merveilleuxque nous mettons en évidence devanttous. Cela fera peut-être réfléchir ceuxqui ne se sont pas installés et endormisdans la crasse du monde déchu.

47’. Ô mon Seigneur, commentobtiendrons-nous le loisir et la paix sinécessaires à la quête de ton évidencesainte ?

48’. Seul l’ART de Dieu peut nousdélivrer de l’infamie pourrissante dupéché de mort.

49’. Car même déchue et mélangéeà la boue du dehors, elle est encorebelle et elle nous enseigne la voie duretour à l’Unique Splendeur.

50’. Nous désirons par-dessus toutressusciter dans le glorieux corps duSeigneur de vie.

51’. C’est grâce à ce corps de gloireque les fils de l’Unique sont supé-rieurs à toutes les créatures de Dieu,même aux esprits angéliques, et c’estainsi que tout genou fléchit devant lagloire d’Adam et que Satan ne pourraêtre réintégré dans le ciel avantd’avoir adoré le très saint corps deChrist ressuscité.

Ce que j’enseigne est la doctrine tradi-tionnelle, poutre faîtière que la mort n’at-teint pas. Je m’applique à agir selon lesPères de la tradition.

LAO T’SEU

Pourquoi, ô hommes nés de la ter-re, vous êtes-vous livrés à la mort alors quevous avez puissance de participer àl’immortalité ?

HERMÈS TRISMÉGISTE

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LIVRE XXXIV

De ce parfum vient, s’avançant vers lui, sapropre nature sous la forme d’une jeune fillebelle, brillante, noble, de race illustre, plusbrillante de corps que les plus brillantescréatures.

ZARATHOUSTRA

Étant inondé de lumière, on paraîtignorant.

LAO T’SEU

TIRE EN UVE

1. Dès que nous nous tourneronssincèrement vers le Très-Haut, nospéchés nous seront pardonnés.

2. Avons-nous pas œuvré pour lagloire de Dieu et pour le salut descroyants ?

3. La voie du Très-Haut est unevoie qui lave et qui ensemence. Lesaviez-vous ?

4. Oh ! Seigneur resplendissant, tesprophètes ont-ils parlé en vain de tasainte science qui donne la vie et deton saint amour qui l’accomplit ennous ?

5. Tes fils peinent durement ici-baspour faire entendre ton salut auxhommes exilés.

6. Ceux qui prêchent profession-nellement la parole de Dieu dans lemonde, doivent le faire avec amour etavec humilité, car ils ne possèdentmanifestement pas l’esprit et le corpsdu Seigneur de vie.

LA NEIGE

1’. Et dès que nous l’atteindrons,en vérité, ils nous seront miraculeuse-ment ôtés.

2’. Le Seigneur du ciel et de la terrefera-t-il pas croître et multiplier la se-mence qu’il sème dans le cœur deshommes droits ?

3’. C’est aussi une voie qui faitcroître et qui multiplie dans l’incor-ruptibilité de l’Unique.

4’. N’y a-t-il plus d’intelligence at-tentive et n’y a-t-il plus de cœur épu-ré parmi nous pour réaliser ton unitésainte et parfaite ?

5’. Mais ils sont attablés dans tonsoleil où ils fêtent ton éternité commeun jour de joie qui ne finit pas.

6’. Sinon les sourds entendraient ànouveau, les aveugles verraient, les pa-ralytiques marcheraient, les morts res-susciteraient, et tous rendraient grâceà la toute-puissance de l’Unique.

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LIVRE XXXIV

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7. Chaque croyant lira-t-il pasjournellement pour les siens et pourlui-même, une page des saintes Écri-tures où la voie de Dieu est figuréesagement ?

8. Beaucoup d’incroyants serontconvertis, et beaucoup de révoltés se-ront sauvés, mais pas un seul hypocri-te ne sera pardonné s’il ne revient à lasincérité de l’amour de Dieu.

9. Nous supporterons avec patiencenotre sécheresse et nous l’humecte-rons par la lecture des Écritures révé-lées qui délivrent du doute.

10. Écoutons l’insensé de Dieu quinous parle : « Au jour de la restitutionde toutes choses, les élus de Dieu neconnaîtront plus la crasse de la mort,ni la douleur, ni la maladie, ni le tra-vail servile, ni la saleté, ni la pauvreté,ni le doute, ni la peur, ni la haine, niles ténèbres de l’exil ».

11. Examinons soigneusement ceque disent les prophètes de Dieu, etméfions-nous de ce que les interprètesleur font dire.

12. Ceux qui pèsent la nourriturede leurs serviteurs, et ceux qui retien-nent une partie de leurs gages, serontaussi rationnés un jour, car ils men-dieront humblement la boue puantede l’enfer qui sera leur nourriture etleur salaire.

12’’. Il y a une marque qui les faitreconnaître sans erreur, c’est qu’ils re-poussent aveuglément les vrais disci-ples du Seigneur, comme les ténèbresrepoussent aveuglément la lumière deDieu.

7’. Qu’il n’y ait pas dans notre es-prit d’exclusive contre aucune Écritu-re inspirée de Dieu, mais au contrairequ’elles soient toutes honorées dansnos maisons et dans nos cœurs.

8’. L’adoration du Seigneur d’éter-nité ne saurait être ni un sacrifice, niun devoir, ni une corvée, car c’est unejoie incommunicable que l’amour en-gendre dans la liberté de Dieu.

9’. Les tombeaux des fils de Dieusont des tombeaux vides ; nel’oublions jamais afin que notre foisubsiste dans le miracle de vie.

10’. Leurs vêtements seront d’unblanc immaculé, et leurs visages res-plendiront comme l’or en fusion ;leurs désirs seront exaucés avantmême qu’ils soient formulés, et la joiede leur paix sera unanime dans l’Uni-que Splendeur. Ce n’est pas une vainepromesse qui nous est faite ici.

11’. Savons-nous pas que les der-niers viennent en premier, et que lespremiers viennent en dernier dans cemonde ?

12’. Les bien-pensants composentavec le monde en continuant à se ré-clamer de celui qui a condamné lemonde et ses œuvres. Ainsi sont-ilsdevenus les pires hypocrites qui soientsur la terre, et les ennemis déclarés dumaître qu’ils affectent d’aimer commedes Judas qu’ils sont en réalité.

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LIVRE XXXIV

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13. Nous continuons à prêcher lavoie de Dieu dans le désert, car noussavons que sa parole germe en secretet que nous verrons la moisson formi-dable transformer le désert en uneterre d’abondance.

14. Nous recevons ici-bas les pro-messes de Dieu spirituellement et enimage, avant de les recevoir corporel-lement et en vérité au jour de la ré-surrection générale et du jugementinéluctable.

15. Quelques élus de Dieu ont re-çu, dès ce monde, le don spirituel etcorporel du Très-Haut avant la fin destemps.

16. Nous pouvons nous servir desmachines pour nous soulager, maisnous ne devons ni les adorer ni croirequ’elles nous sauveront définitive-ment de la mort.

17. Le royaume de Dieu ne seconstruit pas avec des pierres et dumortier, car c’est la pierre et c’est l’orpar excellence qui n’a besoin ni demortier ni de taille.

18. Nulle contrainte dans l’appren-tissage de la voie de Dieu qui est toutamour et toute liberté.

« Ceux qui violentent les jeunesâmes préparent des suppôts à l’enfer. »

19. Celui qui refuse l’aumône auchercheur de Dieu n’est pas béni,mais celui qui lui refuse le pain estcertainement maudit.

20. Nous reconnaîtrons les médio-cres à ce que la générosité du cœur lesoffense et à ce que la vérité de Dieules blesse, car le bourbier ténébreuxest le lot qu’ils ont choisi.

13’. Qui redeviendra assez simpleet assez pur pour croire, pour enten-dre et pour voir la vérité du mystèrerévélé ?

« Ô Seigneur magnanime, multi-plie tes fils et tes filles, et donne-leurta terre sainte où rien ne périt. »

14’. Ainsi ceux qui croient avoirtout reçu en recevant la parole d’en-seignement, tombent dans l’orgueilqui les exclut de la possession palpablede l’amour de Dieu.

15’. Ceux-là sont les enfants chérisde Dieu en qui il a mis toute sa con-fiance, et les grands témoins de sonjugement.

16’. S’organiser dans la porcheriede l’exil, c’est en définitive vouloirs’organiser dans la puanteur du fumierde la mort.

17’. Quoi de plus beau et quoi deplus haut que la famille unie dans leSeigneur, qui communique à ses en-fants l’amour et l’intelligence deDieu ?

18’. L’amour et la charité ne peu-vent être entendus et pratiqués quepar ceux qui ont d’abord entendu etpratiqué la tolérance envers eux-mêmes et envers les autres.

19’. Ainsi l’insensé refuse tout, leprudent offre le pain, le croyant don-ne le repas et l’aumône, mais le sage yajoute l’hospitalité pour la nuit.

20’. Un jour, les insensés seront dé-couragés par leurs propres folies, carelles reviendront sur eux multipliées àl’infini et elles les écraseront avec uneférocité aveugle et sourde dont rien nepourra les délivrer.

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LIVRE XXXIV

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21. Nous vivons dans un état telle-ment précaire et tellement soumis à lamort que nous devrions implorerDieu tous les jours de nos vies, afinqu’il nous enseigne le moyen de notredélivrance et de notre restitution dansla splendeur première.

22. Nous devrions implorer notresauvetage auprès de Dieu avec unetelle ténacité qu’il soit contraint denous l’accorder afin de se débarrasserde notre insistance folle.

23. Comment pourrions-nous êtrepatients dans ce monde de mort alorsque nous sommes si impatients dumonde de vie ?

Vite, vite, Seigneur, viens à nous etmontre-nous ta lumière sainte !

24. Peut-être serons-nous renvoyésà coups de fouet par le Seigneur aujour de la confrontation, car notreœuvre est infime ici-bas et nous per-dons beaucoup du temps qui nous estalloué, dans les soins du monde.

« Épargne-nous la confusion desméchants, ô bonté sainte et parfaite. »

25. Ne nous laisse pas agoniser dansle monde et ne nous livre pas à la mo-querie des ignorants qui te repoussent,Seigneur de compassion.

26. Tout ce qui nous distrait du sa-lut de Dieu dans le monde est mau-vais, et tout ce qui nous le fait oublierest mortel.

27. Qu’importent les modalités denotre quête et de notre agonie dans cemonde, pourvu que nous renaissionsheureusement à la vie qui ne périt pas !

21’. Hélas ! presque tous les hom-mes se sont accoutumés à la mort aupoint de la croire inévitable et irrémé-diable, et beaucoup l’ont oubliéecomme les bêtes qui n’en reprennentconscience qu’au dernier moment deleur vie.

22’. La patience des saints n’est pasl’abrutissement des bêtes, et la quêtedes sages n’est pas l’agitation dumonde.

23’. Ceux qui se sont résignés àl’exil terrestre peuvent bien s’organiserici-bas, mais pour nous qui espérons lavie éternelle, comment pourrions-nous nous installer dans l’agonie de cemonde ?

24’. Oh ! Seigneur de bonté et depardon, accorde-nous le temps néces-saire à la quête de ton saint secret etpermets que nous goûtions ici-bas lesprémices de la vie éternelle que tunous as promise dès le commence-ment. Oh ! viens pour notre salut,Très-Saint, et descends dans noscœurs purifiés.

25’. Car notre foi vacille sous lescoups de la mort, et notre amour lan-guit dans les ténèbres de l’exil.

26’. Hélas ! les hommes tombés duciel se sont accoutumés au mal de lamort, et à présent ils n’y font plusattention du tout.

27’. La loi du monde est une dureloi de meurtre, d’exil et de souffrance.

La loi du ciel est une douce loid’amour, de liberté et de joie.

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LIVRE XXXIV

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28. Nous reconnaîtrons les vraischercheurs de Dieu à ce que l’ennuine les habite pas, ni même, ne les ap-proche dans le monde.

29. Rien ne nous sauvera de la mi-sère, de la crasse, de la maladie, de lasouffrance, de l’ignorance, de la peur,de la haine, du désespoir, de la solitu-de et de la mort, que la science deDieu très savant.

30. Les vrais croyants de Dieu su-bissent le monde, mais ils ne compo-sent pas avec lui, car leur but n’est pasde s’y installer, mais plutôt d’y cher-cher l’entrée cachée du royaume quine périt pas.

31. Nous saurons que nous appro-chons la vérité de Dieu quand nousserons de moins en moins d’accordavec le monde, et quand le mondenous rendra la pareille.

32. Présentons le Livre à chaqueporte et à chaque cœur. Ceux qui lerecevront et ceux qui le repousserontse jugeront eux-mêmes.

33. Au lieu de tout violenter et detout torturer comme des rebelles quipensent s’installer dans le monde grâ-ce à leur astuce...

34. Les riches et les forts en Dieuassument l’aide et le soutien des pau-vres et des faibles en Dieu, afin que leroyaume céleste soit repeuplé jusquedans les plus infimes places.

35. Les saints et les sages prophètesne nous ont-ils pas annoncé envers etcontre tout le monde, notre sauvetageet notre résurrection en Dieu ?

28’. Les vrais enfants de Dieu nesont jamais seuls ni abandonnés, car laquête du Père les occupe nuit et jour.

29’. Et rien ne nous la transmettraque l’amour de ceux qui la possèdentpar héritage depuis la création del’homme, car leur parole c’est l’amourde Dieu qui vient à nous jusque sur laterre d’exil.

30’. Ce que nous penserons et ceque nous ferons dans le monde im-porte peu en définitive, c’est ce quenous y trouverons de Dieu qui comp-tera seul pour notre sauvetage final,voilà qui est dur pour beaucoup derassurés.

31’. Et nous saurons que nousavons atteint la vérité de Dieu quandnous aimerons les hommes sans lessuivre, et quand les hommes nousaimeront en nous suivant.

32’. La volonté de Dieu est commeun fleuve qui coule vers un océand’amour. C’est une folie de vouloirs’y opposer jusqu’à l’épuisement del’absurde.

33’. cherchons à découvrir l’uniquesecret de vie avec l’aide de Dieu,comme des enfants aimants et soumisà leur Père très savant.

34’. Même les médiocres peuventêtre sauvés, mais à la condition de nepas s’opposer stupidement aux saintsqui ont accepté de répondre poureux.

35’. Et notre beau Seigneur de par-don n’a-t-il pas tout enduré de nousafin de nous sauver de l’exil téné-breux où nous agonisons ?

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36. Ô la sublime pauvreté de celuiqui a tout !

Ô la sublime simplicité de celui quisait tout !

Ô la sublime faiblesse de celui quipeut tout !

Ô la sublime paix de celui qui aimetout !

37. Ceux qui s’accommodent dumensonge et de la mort du monde,sont finalement dévorés par le men-songe et par la mort dans ce monde.

38. Devons-nous pas flamber dedésir et d’impatience dans notre quêtedu trésor divin si nous voulons avoirune chance de le découvrir ici-bas ?

39. À quoi bon prolonger astucieu-sement notre agonie dans le monde sice n’est pas pour y chercher le salut deDieu qui délivre de toute mort ?

40. Pour un saint qu’on reconnaîtici-bas, combien demeurent incon-nus et prient pour le salut des âmes ?

41. Ceux qui ne supportent pasd’être repris et corrigés par les hom-mes, n’apprendront rien des hommes.

42. C’est par la substance de la vir-ginité et c’est par l’essence de la fé-condité que notre vie sera rétabliedans l’unité triomphante de l’Unique.

42’’. Ô Très-Saint, permets quenous entendions et que nous accom-plissions ton grand mystère avant lejugement général qui mettra tout àdécouvert.

36’. C’est un sel, mais c’est aussi unsucre.

C’est une terre, mais c’est aussi unfeu.

C’est une eau, mais c’est aussi unair.

C’est une lumière, mais c’est aussiun abîme.

37’. Ô comme ta vérité de vie, Sei-gneur, est merveilleuse et incroyable !Et combien peu parmi tes enfants sontcapables d’y croire et de la rechercherici-bas !

38’. Car là est notre espérance in-sensée et notre désir fou, qui sauventdu doute, du désespoir et de la mort.

39’. Suffit-il pas que nous transmet-tions le flambeau de Dieu dans cemonde obscurci sans nous préoccuperde celui qui le recevra ? Car le reçoitqui veut, et non pas qui nous voulons !

40’. Pour un fils de Dieu qui semanifeste dans le monde, combienœuvrent en secret pour le sauvetagedes âmes et des corps ?

41’. Ceux qui ne supportent pasd’être repris et corrigés par Dieu,n’apprendront rien de Dieu.

42’. Abreuve-nous, Seigneur duciel, de ta sainte rosée qui régénère lesâmes, les esprits et les corps désunispar le jugement de la mort du monde.

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43. Oh ! Seigneur de connaissance,pourquoi tant d’hommes s’endorment-ils dans la boue du monde ? Et pour-quoi ceux qui demeurent un peu pluséveillés cherchent-ils ton secret endehors de toi ?

44. Parce que ceux-là n’ont pas ger-mé en moi, dit le Seigneur du secret.

45. Le Livre sera comme une chaî-ne d’or vivant qui reliera les enfantsde Dieu dans la quête de sa saintelumière de vie.

46. Certainement, nous serons prèsde ceux qui nous invoqueront dansleur cœur pour les mener dans la voiede Dieu.

47. Les tièdes qui abordent la quêtedu divin secret se lassent vite, et ils re-tournent aux vaines occupations dumonde comme les chiens retournent àleurs vomissements.

48. Les églises composent avec lemonde afin d’entretenir des multitu-des de tièdes dans l’observance aveu-gle des mystères révélés.

49. Le monde préfère la quantité àla qualité.

50. Tous se sont endormis sur lapromesse divine, et chacun vaque ras-suré à ses affaires dans le monde, en secroyant sauvé automatiquement par laquête et par le don d’un seul.

51. On vous reprochera, peuplesde couleur, d’avoir reçu le Livre de ladélivrance des mains d’un hommeblanc.

43’. Oh ! Seigneur de justice, pour-quoi tant d’hommes s’endorment-ilsdans ta parole ? Et pourquoi ceux quidemeurent un peu plus éveillés techerchent-ils avec tant de peine ?

44’. Parce que ceux-là n’ont pascherché la bonne amande qui estcachée sous l’écorce, dit le Seigneurdu mystère.

45’. Ceux qui se rencontreront leLivre à la main, se donneront le baiserde paix et communieront dans le Sei-gneur de vie.

46’. Quand nous nous réunironspour lire le Livre, celui qui l’a inspirésera aussi certainement au milieu denous.

47’. Ceux qui ont soif et qui ontfaim de la vie de Dieu, sont pris par lasainte quête comme par un puissantaimant qui ne leur laisse même plus leloisir de tourner les yeux vers lemonde.

48’. C’est une grande charitéhumaine, mais c’est aussi un granddanger, car cela éloigne les meilleursde la quête effective du mystère saintet sage.

49’. Mais Dieu préfère la qualité àla quantité.

50’. Et ceux qui tentent d’actualiserla promesse de Dieu, passent aux yeuxdes médiocres endormis pour fous etpour hérétiques, tellement le don deDieu leur paraît vague et lointain.

51’. Répondez : « Nous sommeshonorés pour avoir reçu ce don, etvous êtes déshonorés pour l’avoirrepoussé ».

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52. Les vrais chercheurs de Dieuaboutissent ou meurent à la tâche,mais ils ne reculent jamais, car ils ontdeviné l’énormité divine du but qu’ilspoursuivent.

53. Les pusillanimes, les médio-cres, les ignorants et les bien-pensantsnous prodigueront leurs décourage-ments, leurs reproches, leurs sarcasmeset leurs empêchements de toutes sor-tes dans notre quête du divin trésor.

54. Nous n’adorerons ni les figureshumaines, ni les figures animales, niles symboles, ni les images qui sont làpour nous remémorer les mystères di-vins, mais qui ne sont rien par eux-mêmes.

55. Ô cohorte étincelante des sageset des saints de Dieu, qui avez endurévictorieusement les sarcasmes, les in-jures et les coups dans la quête du Sei-gneur de vérité...

56. Tous ceux qui ne prient pasDieu et qui ne cherchent pas son salutnuit et jour, ou qui ne l’espèrent pas,perdent leur temps ici-bas.

57. Le fanatisme aveugle est de-vant Dieu comme l’incroyance etcomme l’impiété, car il empêche deconnaître la source de la grâce, et dedécouvrir l’océan de l’amour.

58. Ceux qui parviennent jusqu’àDieu demeurent d’abord stupéfaits,ensuite ils rient et ils pleurent, enfinils admirent et ils louent pendantl’éternité.

59. Ô croyants du message, on re-connaîtra votre profondeur et votreunité si vous reconnaissez la légitimitéet la continuité des Écritures révélées.

52’. Rien ne sera perdu de la quêtesainte et sage des enfants de Dieu, carle Seigneur est miséricordieux enversceux qui ont mis leur foi, leur amouret leur bonne volonté en lui.

53’. Car c’est le mauvais démonqui parle et qui agit par eux afin denous éloigner du royaume de Dieu oùil n’a plus aucun pouvoir sur nous.Fuyons-les sans nous retourner et neles associons pas à notre salut.

54’. L’idolâtrie, c’est confondre lesapparences de la chose de Dieu avec lachose elle-même, et c’est demeurerégaré par les écorces qui cachentl’amande substantielle et pure de lavie impérissable.

55’. inspirez-nous la patience quivaincra l’opposition du monde profa-ne où nous agonisons en cherchant lesalut de Dieu, qui est la délivrance desgriffes de la mort.

56’. Ceux qui en doutent n’ontqu’à visiter un ossuaire, et s’il demeureen eux un reste d’intelligence, ils n’endouteront plus en ressortant de là.

57’. Quand nous connaîtrons l’ori-gine et la base de la vie divine, nousserons reconnaissants et humbles pourtoujours dans le Seigneur retrouvé.

58’. La prudence du Seigneur estunique, et son secret est d’un humourétonnant et parfait. Les voyants deDieu en témoignent dès à présent.

59’. Les religions de vérité sont cel-les qui nous annoncent la résurrec-tion, le jugement et la vie en Dieupour les élus, ou hors de Dieu pourles réprouvés.

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60. Tous les enseignements qu’onnous prodiguera pour bien nous con-duire dans le monde, n’empêcherontpas que nous y mourrons ignorants etimpuissants du salut de Dieu, si nousne le cherchons pas tous les jours denotre vie.

61. Dieu fera voir son salut seule-ment à ceux que le monde ne con-tente pas, à ceux qui ne s’y agitentpas, à ceux qui ne s’y installent pas.

62. Croyants de Dieu, ouvrez vosoreilles et ouvrez vos cœurs alors quevous êtes encore vivants sur la terre,car bientôt il sera trop tard pour re-chercher le salut de Dieu.

63. Pas de paix pour les chercheursdu monde, même quand ils ont trou-vé le monde, car alors quelle tristesse,quelle solitude et quel esclavage !

64. Christ a ridiculisé la mort et il aridiculisé les méchants. La parole d’untel maître est une parole de vie certai-nement, qui doit nous garder du dé-couragement et du doute en toutescirconstances.

65. Le Livre est magnifique et celuiqui l’a inspiré resplendit dans leciel. Ne le voyons-nous pas ? Nel’entendons-nous pas ?

66. Si pauvres et si abandonnés quenous paraissions dans le monde, nousdevons conserver notre foi et notreespérance en la miséricorde de l’Uni-que, qui nous observe pour voir com-ment nous réagissons dans l’exil de lamort.

67. Notre état dans le monde n’aaucune importance devant Dieu, carce qui compte à ses yeux est ce quenous croyons, ce que nous cherchonset ce que nous trouvons ici-bas.

60’. Il n’y a qu’un but véritablepour l’homme ici-bas, c’est de sortirde la mort avec l’aide de Dieu, com-me a fait le beau Seigneur de résur-rection. Mais le secret de Dieu luiappartient en propre et il le commu-nique à qui il veut sans que personnepuisse le violenter.

61’. Car nous obtiendrons tout se-lon la mesure de notre cœur, et nonpas selon la malice de notre esprit niselon l’adresse de nos mains.

62’. Ô croyants de Dieu, n’atten-dez pas d’être retombés en poussièrepour vous pencher sur le secret de voscœurs, car il sera alors trop tard pourrien manifester dans la vie.

63’. Pas de paix pour les chercheursde Dieu tant qu’ils n’auront pas trou-vé Dieu, mais alors quelle joie, quelleunion et quelle délivrance !

64’. Qui ressortira du tombeau à lasuite du Seigneur de résurrection, afind’être un nouvel exemple de la toute-puissance de Dieu et une confirma-tion éclatante de la foi des croyants ?

65’. Dieu nous cachera sous sonvêtement de lumière, ou bien il nousfera briller dans les ténèbres du mon-de. À lui la gloire et le pardon.

66’. Reconnaîtrons-nous pas la pa-role inspirée qui retentit dans la pléni-tude du verbe, d’avec les parolesdélirantes qui retentissent dans le videdu monde profane ?

67’. Le mendiant couvert de bouequi cache dans son cœur et dans samain le joyau de Dieu, vaut plus quetout le monde qui le repousse.

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68. À présent que nous avons lu leLivre, il n’y aura plus jamais d’excusepour nous, si nous négligeons le salutde Dieu.

69. Ô croyants de Dieu, reprenezcourage, car le Seigneur voit voscœurs à découvert sans avoir honte devotre état misérable dans le monde.

70. N’avons-nous pas donné unfruit merveilleux, comme un bon ar-bre planté par le Seigneur dans la terred’exil ?

71. N’avons-nous pas produit leLivre dans l’abandon et dans la solitu-de du monde, sans fléchir et sans dou-ter de Dieu ?

72. Que nos réunions soient sainteset joyeuses en l’honneur du Seigneurqui préside dans nos cœurs aimants !

73. Ô la joie des ralliés de Dieu !Ô la fidélité des amants de l’Uni-

que !Ô la passion des chercheurs de vie !

74. Ô simples enfants de Dieu, nerepoussez pas le Seigneur à cause deceux qui le défigurent et qui le trahis-sent dans sa propre maison.

75. Ainsi vous serez reçus dans sonroyaume, tandis que les hypocrites se-ront rejetés dans les ténèbres du de-hors.

76. Une fois encore, la promessedu salut est donnée aux exilés quisouffrent et qui prient Dieu pour leurdélivrance.

68’. Car le Livre est comme unaimant qui ramasse les âmes égaréesdans la mort pour les offrir à Dieu.

69’. Ô croyants de Dieu, que votreespérance germe et que votre foi re-fleurisse, car le Seigneur vous voitbriller à travers l’exil de la mort.

70’. Ceux qui mangeront de cefruit retourneront dans le paradis deDieu, et ils n’en ressortiront plus grâ-ce à leur expérience de la mort.

71’. N’avons-nous pas accompli lavolonté de Dieu, malgré l’oppositionobstinée du monde profane ?

72’. Il est là qui communie avecnous, ne le voyons-nous pas à traversl’écorce obscure qui nous recouvreencore ?

73’. Ô la douceur des enfants deDieu !

Ô la sécurité des saints sauvés !Ô l’éclat des fils de Dieu !

74’. Allez à lui en toute confiancedans vos cœurs, servez-le et aimez-lecomme le meilleur de vous tous.

75’. Presque plus personne ne croitau jugement de Dieu, cependant nousle verrons tous, et la surprise nouslaissera sans voix et sans mouvement.

76’. Une fois encore, la porte duroyaume est ouverte pour ceux quiont soif de la vie pure et impérissablequi resplendit en Dieu.

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LIVRE XXXIV

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77. Il est bien naturel que nous lut-tions de toutes nos forces et avec nospropres moyens contre la misère,contre la maladie et contre la mortqui nous menacent constamment ici-bas.

78. Ceux qui nous prêchent le cielet qui s’enterrent dans les petitesses dece monde, sont des hypocrites qui sè-ment la haine de Dieu dans le cœurdes humains exilés, au lieu d’y fairefleurir son amour saint et parfait.

78’’. N’ayons jamais honte d’aban-donner une opinion limitée et vaguepour adopter une idée plus précise etplus large du salut de Dieu, car ainsinous nous ouvrirons et nous germe-rons en Dieu, au lieu de stagner et denous décomposer dans le monde.

77’. Mais nos efforts ne doivent pasnous faire oublier la quête du salut deDieu, qui peut seul nous délivrer pourtoujours du joug et de l’exil de lamort.

78’. Le salut de Dieu n’est pascomme certains l’enseignent uneéventualité éloignée et vague. C’estune réalité immédiate et palpablepour celui qui l’atteint ici-bas. Voilàce que nous devons tous savoir.

Il est deux extrêmes que doivent éviterceux qui ont renoncé au monde. Une vievouée aux plaisirs et aux passions, avilis-sante, sensuelle, grossière, sans noblesse,sans profit ; et une vie employée aux mor-tifications, douloureuse, sans noblesse,sans profit.

BOUDDHA

Nous avons bu l’ambroisie, nous som-mes devenus immortels, nous avons vu lalumière, nous avons trouvé les dieux.

VEDAS

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LIVRE XXXV

Ô combien le nombre des croyants estpetit !

CORAN

Sont infidèles tous ceux dont le corps estpénétré d’impureté.

ZARATHOUSTRA

VÊTE EN URI

1. Ô notre Seigneur et notre Dieu,confirme dans le ciel notre parole etnotre vision terrestres, comme nousconfirmons ici-bas ton saint Nom etta sainte présence célestes.

2. Les fidèles pieux entendent par-ler de la chose sous le voile des saintesÉcritures, selon leur attention et selonleur entendement. Ceux-là sont audi-teurs et promis au salut de Dieu.

3. Les élus de Dieu reçoivent lachose des mains des fils de Dieu, selonleurs prières et selon la pureté de leurvie. Ceux-là sont dépositaires et con-servateurs de Dieu.

4. Que chacun pratique la religionde ses pères ou celle de son choix etque chacun pénètre sa foi particulièreavant de la confronter avec celle desautres.

5. Quelques bons enfants reçoi-vent parfois d’un fils de Dieu la chosecachée dans tous les temps, et ils laperfectionnent selon ses instructions.

LE SANG

1’. Qui oserait intervenir dans lesaffaires profanes des hommes, alorsque même le Seigneur Dieu n’y metpas la main ? Chacun doit-il pas croi-re, prier, chercher et trouver pour lui-même ?

2’. Les saints croyants de Dieu bé-néficient de la chose grâce aux élus deDieu, selon leur charité et selon leurfidélité. Ceux-là sont secourus et sau-vés de Dieu.

3’. Les fils de Dieu font la chose deleurs mains, selon la grâce et selonl’amour de Dieu, et ils la communi-quent selon sa volonté sainte. Ceux-làsont connaisseurs et possesseurs deDieu.

4’. Ainsi pénétrant jusqu’au centresecret, chacun sera unifié dans l’unitéde l’Unique et deviendra « MessagerRetrouvé ».

5’. Mais bien peu de sages enquê-teurs obtiennent de Dieu la grâce dedécouvrir l’origine du chaos où se ca-che la sainte lumière de vie.

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6. Ceux-ci secourent leur prochainet ils rappellent dans le monde obs-curci la voie sage et sainte qui sauvede la mort.

7. Ainsi il y a ceux qui entendentparler de la chose ou qui en voient leseffets.

8. Puis il y a ceux qui reçoivent lachose et qui en usent selon les com-mandements de Dieu pour le bien despauvres et des abandonnés.

9. Qui atteindra la connaissance del’Unique Splendeur ?

10. Ô riches vaniteux et stupides,nous vous avons mendié un peu depain contre les richesses de Dieu, etvous nous avez repoussé sans mêmeregarder ce que nous vous offrions !

11. Ceux qui méprisent et qui re-poussent à présent les croyants pau-vres, seront un jour méprisés et re-poussés par le Seigneur à cause de lapauvreté de leurs cœurs.

12. Nous vous avons visité du de-hors, avec remontrances et rappel à lagrâce, à l’amour et à la connaissancedu Seigneur de vie.

13. Celui qui ne sait pas prier seuldoit prier avec la communauté descroyants, afin de s’entraîner à la prièreparticulière qui jaillit en tous temps eten tous lieux dans la joie de l’uniondivine.

14. Il faut donner pour recevoir.

15. Je te remets ton péché qui est tamaladie, m’a dit mon Dieu, afin qu’aulieu de t’élever contre mon NOM etcontre ma création, tu loues ma grâce

6’. Ceux-là demeurent générale-ment cachés, se contentant de susciterdes porte-lumière qui manifestent lavérité de Dieu dans le monde.

7’. Ensuite il y a ceux qui bénéfi-cient de la chose sans la connaître etsans la posséder.

8’. Enfin il y a ceux qui connaissentla chose et qui la font, avec l’aide deDieu, pour leur salut et pour celui desleurs.

9’. Et qui sera unifié avec lesHéloym dans l’Unique Dieu ?

10’. Un jour, vous nous mendierezaussi un peu d’eau du ciel contre tou-tes vos richesses terrestres, mais nousvous repousserons sans même jeter unregard sur votre fumier.

11’. Ne pensons pas trouver le Sei-gneur et ensuite quitter le monde. Ilnous faut d’abord quitter le monde etensuite nous trouverons le Seigneur.

12’. À présent, nous vous visitonsdu dedans, avec encouragements etconfirmation dans la grâce, dansl’amour et dans la connaissance duSeigneur Dieu.

13’. Celui qui sait prier seul se suffità lui-même, car le Seigneur est uncompagnon tout-puissant et parfait.Cependant, il ne dédaigne pas deprier aussi quelquefois avec la com-munauté des croyants dans la joie del’union fraternelle.

14’. Et il faut suer pour être arroséde la douce rosée du ciel.

15’. Mes amis, n’allez pas aux fêtesdes hommes dont on revient le cœurtriste et le corps las. Allez visiter lesmalades et les prisonniers et invitez les

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et mon amour dans mon éternité.Comprends-tu, mon enfant, qui criesvers ton Père ?

16. Les coups qui nous arriventnous éclairent merveilleusement, maisbien peu le comprennent, et bien peuen tirent profit dans ce monde.

17. Nous appelons au secours versnotre Dieu dans la prison où nousagonisons, mais lui nous observe sansdire un mot et il nous laisse nous dé-chirer aux ronces qui l’encombrent.

18. Que celui qui est vivant lancedes cris de joie et de reconnaissancevers le Seigneur qui nourrit l’Uni-vers ! Et que celui qui souffre deman-de pardon, afin que son péché lui soitôté par le Magnanime !

19. Tu nous plonges dans la géhen-ne avec les damnés, mon Dieu, et puistu nous en retires de même, afin quenous comprenions qu’il nous fautaussi les visiter et les réconforter enton NOM.

20. On ne prie pas en enfer, on yhurle avec les maudits. Permets quenous comprenions la leçon, Seigneur,avant que nous y soyons précipitésbrutalement.

21. Les bons enfants de Dieu reti-rent un avantage de tout ce qui leurarrive, car ils s’accordent avec la vo-lonté du Père qui les conduit ; tandisque les autres, qui suivent leur volontéparticulière, sont aveuglés et se déchi-rent de plus en plus aux ronces dumonde mélangé.

pauvres, afin que votre contentementsoit parfait et pour que le Seigneurvous envoie sa bénédiction, qui sauvede la mort.

16’. Nous connaîtrons avec certitu-de que nous sommes proches du Sei-gneur, quand nous aimerons toutel’humanité et toute la création d’unmême élan et d’un même cœur.

17’. À présent, Seigneur, nous voi-ci réconciliés avec tous les êtres tom-bés dans la boue du péché, sansdistinction, et notre cœur est à jamaisuni aux cœurs des malheureux quisouffrent dans la géhenne.

18’. Ô Seigneur de vie, donne-nous la santé du corps et le contente-ment du cœur, mais, par-dessus tout,donne-nous l’amour de ton être,c’est-à-dire l’amour fou qui noustransporte dans ta sainte éternité.

19’. Tes leçons sont dures, Sei-gneur, et beaucoup ne les compren-nent pas, mais pour tes enfants, c’estun enrichissement sans fin. Ô bonSeigneur, enseigne-nous doucementet avec patience, car ce monde estmauvais et la douleur l’habite.

20’. Seigneur clairvoyant, montre-nous ceux qui t’aiment en vérité afinque nous baisions leurs mains d’oùémane l’excellente odeur d’amour etde charité.

21’. L’humilité, c’est toujours noussouvenir que nous sommes en équili-bre instable sur le bord de l’abîme, oùnagent la souffrance, la folie et lamort.

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22. Quand nous serons devenuspauvres au point de nous sentir com-me des invités dans nos propres mai-sons, nous serons libres et en paixpartout dans le monde.

23. Nos fils et nos filles peuplerontà nouveau la terre perdue par Adam,et leurs louanges à Dieu retentirontjusqu’aux cieux les plus élevés.

24. Le Livre n’est pas fait pour êtrelu dans un monde emballé. Il est des-tiné aux rescapés pour le temps deleur convalescence parmi les ruinesfumantes.

25. Tu nous mêles avec les damnéset tu te retires de nous afin que nousmesurions notre néant. Réellement,nous ne sommes pas fiers de nous ici-bas, Seigneur.

26. Si tu nous abandonnes, Sei-gneur, nous voilà perdus, car nous nepouvons même plus crier au secoursvers toi, tellement notre faiblesse estdevenue grande.

27. La meilleure façon de prierDieu et de le servir ici-bas, c’est assis-ter les malades abandonnés, c’est visi-ter les prisonniers sans famille, c’estsecourir les pauvres, les veuves et lesorphelins qui sont dans le besoin.

28. Ô croyants en l’unique Père,n’attendez pas que les malheureuxvous tendent la main.

29. Une seule visite aux abandon-nés des prisons, des hôpitaux ou destaudis vaut mieux que toute une viede prières édifiantes dans les églisesmondaines.

30. Le Seigneur chasse brutale-ment ses bien-aimés des lieux de va-nité où les belles paroles résonnentdans le vide des cœurs.

22’. Si nous ne prenons pas la me-sure de la souffrance du monde dé-chu, comment connaîtrons-nous notreexil ? Et si nous ne prenons pas la me-sure de la joie de la vie divine, com-ment connaîtrons-nous le sens denotre sauvetage ?

23’. Notre joie et notre repos se-ront un jour en Dieu seul, car Dieuest notre joie et notre repos pourl’éternité.

24’. N’avons-nous pas prêché jus-qu’au bout dans un désert d’ossements ?Le Seigneur voudra-t-il pas à présentle transformer en un jardin parfumé etresplendissant de vie ?

25’. Dès que la souffrance nousempoigne, toutes nos prières s’étran-glent dans les hoquets de la douleur,et notre intelligence sombre dans lescris de la bête.

26’. Ne nous livre pas au mal, beauSeigneur de vie, mais délivre-nousavant que nos cœurs soient marquéspar le doute qui tue l’âme.

27’. Quelle plus magnifique prièreau Très-Haut que l’entraide fraternel-le de la charité ? Et quelles prémicesplus assurées de notre union dansl’Unique Amour ?

28’. Cherchez-les et secourez-les,car beaucoup n’ont plus le courage nila force de venir jusqu’à vous.

29’. Dieu réserve une terrible sur-prise aux hypocrites qui prient publi-quement et qui font le mal en secret.

30’. Car il les préfère là où la chari-té console activement les hommessouffrants et malheureux.

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31. Quand Dieu nous abandonne,c’est afin de nous faire mesurer l’infinide notre faiblesse et de notre néant.

32. Un impie qui secourt ses frèreshumains est plus près de Dieu qu’uncroyant qui prie publiquement sansrien faire pour quiconque.

33. Le Livre n’est-il pas pour leségarés qui cherchent en pleurant lechemin de la vie, plutôt que pour lescroyants qui se sont installés dans lamort de ce monde ?

34. La fin des méchants sera un en-seignement pour ceux qui croientdans leurs cœurs et pour ceux quivoient avec leurs yeux.

35. Celui qui mord la main qui lenourrit et qui l’élève à la vie spirituel-le est maudit, et sa mémoire sera ana-thème parmi les siens comme celled’un Judas.

36. Comment échapperons-nous sanston aide, Seigneur du ciel, à l’abrutis-sement des nécessités de la vie exiléesur la terre ?

37. Les fils de Dieu ne possèdentrien dans ce monde périssable, carleur royaume est dans le soleil bien-aimé.

38. L’homme est ingénieux pours’organiser sur cette terre d’exil, maisil ne peut en sortir sans l’aide de Dieu.

39. La mendicité est une déchéancepour celui qui cherche le monde,mais c’est le plus noble état pour celuiqui cherche Dieu.

31’. Ainsi les intelligents appren-nent qu’ils ne sont rien sans lui.

32’. Ainsi celui qui aime et qui res-pecte la création de Dieu, marchedéjà dans la voie sainte qui mène à lavie qui ne périt pas.

33’. Quand le Seigneur miséricor-dieux nous réveille à coups de pied,ce n’est pas pour plaisanter, mais plu-tôt parce que nous ne sommes pas oùil faut et parce que nous ne faisons pasce qu’il faut.

34’. À cause des hypocrites, la prio-rité du Livre est retirée aux bien-pensants, et elle est donnée à ceux quil’accueillent sans esprit de meurtre nid’exclusivité.

35’. Noués des pieds à la tête dansle sac noir, brisés en morceaux, ré-duits en cendres et dispersés dans lessix directions, tel sera le sort des per-sécuteurs des prophètes de Dieu.

36’. Ce monde est une terrifiantebataille de bêtes brutes qui ne con-vient pas aux pacifiques enfants deDieu.

37’. Aussi nous prêchent-ils le dé-tachement du monde terrestre et leretour au monde céleste, où la vien’est pas contaminée par la mort.

38’. Vraiment le royaume de Dieun’est pas de ce monde, c’est pourquoiles fils de Dieu paraissent errants etpauvres sur la terre.

39’. Une seule terre, une seule mer,un seul feu, un seul mot, un seulDieu.

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40. Bon Seigneur de charité, délivre-nous de ce monde où tout s’achète, etse vend, ou s’échange sordidement.

41. Non, ceci n’est pas un Livrepour les repus du monde qui se sontinstallés à demeure dans le cloaque dela mort.

42. Quelle tête feront-ils, les assu-rés de ce monde, quand on leur de-mandera au jour du jugement :« Avez-vous lu le Livre de la délivran-ce qui vous a été proposé enparticulier ? »

43. Il faut un don génial pour exer-cer les beaux-arts dans ce monde.

44. Il faut toujours tuer pour vivreici-bas. Aussi nous réputons ce mondemauvais et nous ne voulons pas nousinstaller dans le crime.

45. Les impies, qui ne comptentque sur eux-mêmes, semblent pluscourageux et plus résistants au malque nous, qui croyons dans le Sei-gneur et qui espérons son salut jour etnuit.

« Ils rejettent la révélation qu’ilsn’ont pu percer ni par la ruse ni par laviolence. »

46. Que notre foi dans la toute-puissance de Dieu soit aveugle etidiote, afin qu’elle devienne clair-voyante et spirituelle par l’incarnationdu verbe divin qui délivre des ténè-bres de la mort.

43’’. Mais il faut un don divin pourpratiquer le grand ART du Tout-Puis-sant ici-bas.

40’. Reçois-nous dans la vie géné-reuse de ton saint amour qui nes’épuise jamais.

41’. C’est un Livre pour les affamésdu ciel qui cherchent en pleurant leurpatrie perdue.

42’. Retournez à la boue puantedans laquelle vous vous êtes complus,leur sera-t-il dit, ainsi qu’aux lecturesqui vous y ont enfoncés et que vousavez préférées à toute autre.

43’. Et il faut un don angéliquepour prier et pour louer le Seigneurdu ciel et de la terre.

44’. Au jour de la restitution detoutes choses, les élus de Dieu mange-ront la sainte rosée du ciel, et les dam-nés n’auront pour nourriture que lapourriture de l’enfer.

45’. Au jour du terrible jugement,il n’y aura plus d’ennemis et il n’yaura plus d’amis, mais seulement desmalheureux qui auront librementchoisi la boue puante de l’enfer, et desbienheureux qui auront aussi libre-ment choisi la vie odorante et purequi ne tarit pas.

46’. Ceux qui reçoivent la parolede vie participent à la grâce de Dieuqui délivre de l’esclavage du monde.Nul travail servile ne leur sera imposéet la mort même sera rejetée loind’eux, car leur lot est la vie libre etimpérissable où demeure le Seigneurd’éternité.

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47. La méchanceté de ceux qui sedisent fidèles de Dieu est devenue tel-le que les vrais croyants ne franchis-sent plus le seuil des lieux consacrés,et que les abandonnés rejettent Dieucomme une dérision ou comme unboulet intolérable.

48. Certains disent de notre prédi-cation : « C’est trop beau pour êtrevrai », car la mort qui s’est introduitedans le monde par leur faute, leurmasque à présent la vie odorante etpure qui ne finit pas.

49. Où est l’intelligent qui se pros-terne devant le Seigneur du ciel et quireçoit sa bénédiction très sainte et trèsvivante ?

50. Il y a déjà un lot de retranchéspar la foi et par l’amour dans le monde.

51. Beaucoup de gens qui se mon-trent intelligents et courageux dans lesaffaires du monde, se révèlent stupideset impuissants dans les affaires deDieu.

52. Nos pires ennemis ne sont pasau-dehors, mais bien parmi nouscomme des loups revêtus de peaux debrebis.

53. Ils se disent fidèles de Dieu,mais ils violent journellement sescommandements.

54. Ils se disent disciples du Sei-gneur, mais ils s’installent dans lemonde sur le dos des malheureux.

55. Fuyons comme la peste ceuxqui déchirent leurs amis, car demainnous serons aussi déchirés par leurslangues empoisonnées et méchantes.

47’. Il y a une pourriture affreuseparmi les bien-pensants et il y a unemort endurcie parmi les athées, maisla pire méchanceté est bien dans leshypocrites satisfaits d’eux-mêmes.

48’. La contrefaçon habite partoutdans le monde, et nous devons pren-dre garde journellement à ne pas laconfondre avec la vérité de la parolesage et sainte qui sauve seule de lamort.

49’. Où est l’inspiré qui prépare letabernacle saint où reposera l’UniqueSplendeur de vie ?

50’. Et il y a déjà un lot de choisispar la foi et par l’amour en Dieu.

51’. Les jugements qu’ils portentinconsidérément sur les unes et sur lesautres, ne font qu’afficher leur vani-teuse ignorance.

52’. Pour ceux-là, il n’y aura nipardon des hommes ni pardon deDieu, car les traîtres et les hypocritessont vomis par le ciel et par la terre.

53’. Ils se prétendent bien-pensants,mais ils disent et ils font le mal tous lesjours de leur vie.

54’. Tous ceux-là sont déjà mauditset retranchés du salut de Dieu, car ilsrendent le Nom divin odieux aux fai-bles et aux petits.

55’. Si nous ne prions pas pour lesméchants, qui viendra à leur secourspour les sortir de leur méchanceté ?

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56. Le Seigneur et tous les sagesprophètes de Dieu ne nous baiseront-ils pas aux lèvres comme un des leursqui a proclamé et manifesté la véritéde Dieu dans le monde ?

57. Ceux qui enterrent la parole deDieu au lieu de la faire circuler dans lemonde, seront frustrés à la fin, car ilsne récolteront rien et même ils per-dront le dépôt caché.

58. Nous ne devons pas répondre àla médisance par la médisance, car ilsuffit déjà bien que la méchanceté desméchants les écrase finalement sansque nous y ajoutions rien.

59. À présent, ceux qui prêchentencore la vérité de Dieu et qui trans-mettent sa parole de vie, ne croientplus à la toute-puissance du verbe quiresplendit dans le ciel.

60. Dieu n’a pas soumis l’hommeaux bêtes, et surtout pas aux chiens.

61. Nous ne devons jamais déses-pérer dans les ténèbres de notre quêtedu Seigneur de vie.

62. L’œuvre du Seigneur est impé-rissable, tandis que les œuvres deshommes passent comme la fumée.

63. Celui qui loue Dieu dans soncœur vaut-il pas mieux que ceux quitravaillent dans le monde profane ?

64. Un jour, Dieu nous renseigneraen personne, mais il sera alors troptard pour réformer notre jugement etpour changer notre conduite dans lemonde.

56’. Ceux-là n’ont-ils pas aussi étécalomniés, repoussés, brimés et com-battus injustement par les hypocritesinstallés dans le monde sous le couvertdu nom de Dieu ?

57’. Le Seigneur du ciel combatvictorieusement la pourriture de lamort, et ses sages sont les connaisseursde son amour, et ses saints sont les dis-tributeurs de sa grâce.

58’. Il nous suffit de prier pour laconversion des méchants, sans juger etsans condamner, avant le grand jourdu règlement des comptes qui appar-tient au Seigneur de justice et de par-don.

59’. Comment ranimeront-ils lesagonisants, si eux-mêmes agonisent, etcomment ressusciteront-ils les morts,s’ils demeurent dans la mort ?

60’. Les chiens qui menacentl’homme seront bâtonnés, et ceux quile mordent seront abattus.

61’. Car nous sommes proches desa sainte lumière, mais nous ne savonsni le jour ni l’heure de sa manifesta-tion.

62’. Le temps travaille pour le sage,tandis qu’il détruit l’insensé.

63’. Et celui qui capte sa bénédic-tion vaut-il pas plus que ceux quis’enrichissent des biens mortels ?

64’. Voyons-nous pas que le Sei-gneur nous avertit toujours à temps ?Sortirons-nous pas à présent du bour-bier de nos soucis et du piège de nosoccupations mondaines ?

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65. Qu’importent les jugements dumonde, puisque ce n’est pas le mondequi nous jugera finalement ?

66. Ceux qui s’organisent riche-ment et confortablement dans lemonde pour prêcher le royaume deDieu, sont des hypocrites qui préfè-rent tenir l’ombre plutôt qu’espérer salumière.

67. Ceux qui prêchent la voie duSeigneur et qui s’installent dans lemonde avant de s’installer en Dieu,sont des hypocrites qui trompent lessimples et qui ne satisfont que les mé-diocres.

68. Quand nous verrons les grandsmots d’amour et de charité impudem-ment affichés dans le monde, noussaurons qu’il s’agit d’entreprises quivisent notre liberté et notre bourse.

69. Les spirituels seront confondusdevant le tribunal de Dieu et ils de-meureront muets d’étonnement.

70. Quelle surprise pour ceux quiprêchent la parole de Dieu sans enconnaître le sens ultime, quand ilsverront de leurs yeux et quand ils pal-peront de leurs mains la vérité del’Unique.

71. Celui qui mange le simulacre deDieu demeure dans la mort du mon-de, c’est une chose facile à vérifier.

72. Ce sont nos bonnes penséesd’amour et notre saint repos qui nousouvrent l’esprit aux mystères de la pa-role de Dieu, et non pas les savantesconférences parmi les foules de mé-diocres agonisants.

65’. Celui qui marche avec Dieudans la voie de Dieu, ne se préoccupepas d’être approuvé par le monde.

66’. Il n’y a qu’un temple de Dieu,c’est le cœur de l’homme. Tout lereste est comme un déguisement quine contente que les médiocres aveu-gles et incurables.

67’. Celui qui aime n’affiche pas lemot « amour » au-dessus de sa portepour se justifier auprès du monde, etcelui qui donne n’y écrit pas le mot« charité » pour publier sa bienfaisancedevant tous.

68’. Le Seigneur, qui possédait etqui était la vérité palpable de Dieu, nedemandait rien à personne ; il donnaittout à tous et il se donnait lui-mêmesans mesure.

69’. Seuls les opératifs loueront leTout-Puissant sans s’étonner de rien.

70’. Nous devons prêcher la véritéde Dieu, mais sans supériorité et sansarrogance, car seuls quelques raresélus la connaissent spirituellement etquelques rarissimes fils de Dieu la pos-sèdent corporellement.

71’. Celui qui mange Dieu encorps et en esprit devient commeDieu. C’est une chose qui ne trompepas non plus.

72’. La vérité de Dieu va secrète-ment à ceux qui l’aiment et qui lacherchent dans leurs cœurs. Celles quiviolentent le monde à coups de publi-cité, ne peuvent jamais être la véritéde Dieu.

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73. Le goût et la beauté ne coûtentpas plus cher que la vulgarité et que lalaideur. Quant à la vérité de Dieu,elle est gratuite pour tous.

74. Que font-ils, mais que font-ils,tous ceux qui dorment dans le mon-de ?

75. Que font-ils, mais que font-ils,tous ceux qui s’agitent dans le mon-de ?

76. Perdrons-nous toujours notrevie à chercher le monde qui nousabandonne finalement ?

77. Ô vous qui espérez le salut deDieu, réveillez-vous dans le monde.

78. Ni la morale du monde ni sa li-cence ne nous délivreront de la mort.

79. La science de Dieu ne connaîtpas de progrès, car elle est parfaite dèsle commencement.

80. L’immensité de la promesse di-vine dépasse l’esprit des hommes etelle donne le vertige aux saints deDieu.

73’. Si la beauté du monde nouséchappe, comment la beauté de celuiqui l’a fait nous deviendra-t-elle ja-mais perceptible ?

74’. Mais où sont-ils donc, les veil-leurs de Dieu ?

75’. Mais où sont-ils donc, leschercheurs de l’Unique ?

76’. Et ne risquerons-nous riendans la quête de l’Unique Splendeurqui nous comble pour l’éternité ?

77’. Et cherchez la lumière secrètedes paroles de vie au lieu de vouscontenter de leur vêtement d’ombre.

78’. Seulement, l’amour incarné duParfait qui règne dans le ciel.

79’. Et sa lumière illumine lecroyant qui accorde le ciel et la terre.

80’. Oh ! qui croira l’incroyable, etqui recevra dans son cœur le don ma-gnifique de Dieu ?

Ceux qui, rebelles à Dieu et à ses en-voyés, veulent mettre de la différence entreeux, croyant aux uns et niant la missiondes autres, se font une religion arbitraire.

CORAN

Ils allèrent dans les chemins et rassem-blèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mé-chants et bons, et la salle de noce fut pleinede convives.

JÉSUS

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Aucun de ceux qui avaient été invitésne goûtera de mon souper.

JÉSUS

On refuse la dernière place et on perdainsi la première.

LAO T’SEU

REINE VEUT

1. Courageux dans la quête deDieu. Fainéant dans celle du monde.

2. Celui qui cherchera le mystèred’union et de vie sans la bénédictionet sans l’amour de Dieu, ne trouveraque la dispersion et la mort. Cette pa-role est véridique certainement.

3. Ô croyants qui agonisez dans cemonde d’exil, cherchez le SeigneurDieu de toutes vos forces et entraidez-vous de toutes les façons possibles,afin que le monde ne vous enterre pasavant la venue du Sauveur.

4. Les intelligents du monde consi-dèrent l’enseignement du Livre com-me une chose abstraite, alors qu’ils’agit de la chose la plus concrète del’Univers, qui est l’union du ciel et dela terre.

4’’. Dieu se moque d’eux et il lesridiculise devant les simples enfantsau-delà de toute expression.

ROI SAUVE

1’. N’ignore pas ton fondement etne le méprise pas quand tu l’auras re-connu.

2’. Prenons donc bien garde afin dene pas imiter les profanes qui pensentviolenter impunément le secret deDieu, comme font à présent les peu-ples égarés et révoltés dans le monde.

3’. Quand nous aurons unifié la pa-role de Dieu dans la connaissance deDieu, il n’y aura plus que silence ad-miratif et que jubilation intense ennous-mêmes.

4’. S’ils connaissaient l’enseignementdes autres Écritures, ils connaîtraientaussi la signification de celle-ci ; maisleur vaniteuse prétention les aveugletotalement.

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5. Les décorations profanes nousfont reconnaître les enfants du dé-mon, car elles sont ténèbres dans lesténèbres.

6. Remarquons combien les gensde cette nation se sont montrés aveu-gles et sourds en ce qui concerne labeauté et la vérité du Livre révélé.Remarquons combien ils sont de-meurés stupides et muets devant l’évi-dence de la lumière manifestée.

7. Celui qui croit savoir se ferme àtoute instruction, et l’orgueilleux seretranche de la grâce et de l’inspira-tion de Dieu.

8. Si au moins nous avions ignorél’existence du message, nous serions àdemi coupables, car la parole duVivant s’était effacée et comme voiléepour nous dans la nuit de l’oubli, di-ront les damnés au jour du jugement.

9. Attendrons-nous d’être une mul-titude à croire au Livre de la vérité devie pour être rassurés dans notre foirenouvelée ?

10. Ne nous donnons pas au travaildu monde comme des esclaves force-nés pour satisfaire des désirs toujoursrenaissants, car nulle main d’hommeou de Dieu ne saurait plus alors nousdélivrer de l’abrutissement de la mortspirituelle.

11. Celui-ci peut débuter dans lecrime et finir dans la sainteté, et celui-là peut commencer par la foi en Dieuet finir dans la révolte meurtrière.

12. Ô pusillanimes de toutes les na-tions, apprenez de votre cœur à con-naître la beauté et la vérité de Dieu làoù elle paraît, et non pas seulement làoù on vous dit qu’elle est.

5’. Les manifestations saintes nousfont reconnaître les enfants de Dieu,car elles sont lumière dans la lumière.

6’. Prenons donc bien garde à cequi paraît en nous et autour de nous,afin de ne pas fouler aux pieds commedes bêtes brutes le salut de Dieu quiparaît dans le monde sous le voile dela création seigneuriale.

7’. Pour certains, le Livre sera unepierre qui scellera leur tombeau, maispour d’autres il sera une pierre qui re-nouvellera leur vie.

8’. Mais elle s’est manifestée à nou-veau sous nos yeux et elle a retenti ànos oreilles avec une clarté éclatante,et nous l’avons stupidement repousséecomme notre dernière chance de sa-lut. Hélas ! nous avons pris les ténè-bres pour la lumière et nous avonspris la lumière pour les ténèbres.

9’. Le grand nombre des croyantsou des incroyants est une assuranceaveugle et vaine en ce qui concerne lavérité de Dieu.

10’. Entretenons-nous dans la suffi-sance de la pauvreté et nous auronstout le temps nécessaire à la quête duParfait, qui s’incarne dans la mer-veilleuse vierge révélée aux simples etaux sages enfants de Dieu.

11’. Qui connaît l’itinéraire de lalumière à travers l’homme salé par lefeu ? Et qui connaît la voie des ténè-bres dans l’homme dessalé par l’eau ?

12’. Un jour, nous goûteronsl’âme, l’esprit et le corps du SeigneurDieu unis en UN et nous sortirons del’exil de ce monde mortel en louantet en bénissant son saint NOM pourl’éternité.

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13. Les plus instruits parmi les étu-diants des saintes et sages Écritures in-terprètent les mystères divins commeles symboles de la rénovation spirituel-le de l’homme égaré dans ce monde.

14. Nous n’avons pas suivi le filscéleste incarné sur la terre. Suivrons-nous le fils terrestre établi dans leciel ?

15. Seigneur miséricordieux, accorde-nous le nécessaire, afin que nous puis-sions aussi donner le nécessaire à ceuxqui nous le demandent.

16. S’il se trouve un incapable, uninutile, un vagabond, un idiot, un mi-sérable que le monde repousse, qu’ilvienne sans crainte vers le SeigneurDieu, qu’il lise le Livre de la délivran-ce et qu’il s’attable au banquet de lavie qui ne périt pas.

17. Certainement le salut de Dieuque nous annonçons et que nous pro-posons aux hommes exilés, paraît in-croyable parce que trop beau et troppur dans ce monde obscurci par lamort.

18. Sommes-nous pas venu prêcheren premier les peuples les plus malins,les plus incroyants et les plus rebelles,afin que, rejetant le Livre de la scien-ce, leur sort soit décidé par eux-mê-mes sans récriminations possibles aujour du jugement ?

19. N’y a-t-il pas un petit reste àréveiller, à grouper et à sauver parmiceux-ci ?

13’. Combien parmi ceux-là com-prennent que ces saints mystèresdécrivent aussi la régénération corpo-relle de l’homme crucifié ici-bas ?

14’. Comprendrons-nous que c’estl’Unique qui descend et qui montetoujours, afin de nous montrer le che-min de la vie qui ne périt pas ?

15’. Seigneur généreux, accorde-nous la surabondance de la vie, afinque nous puissions donner sanscompter en ton NOM.

16’. Car les habiles, les travailleurs,les savants, les intelligents et les pour-vus du monde s’excluent par leurs va-niteuses prétentions, par leurs créa-tions mortes, par leur savoir profane,par leur estime d’eux-mêmes et parleur contentement du monde déchu.

17’. Ainsi les intelligents le repous-sent en ricanant selon leur plate etaveugle raison. Seuls, les simples et lesinnocents peuvent le recevoir, car ilsne font pas obstacle au miracle renou-velé de Dieu.

18’. Et sommes-nous pas venu prê-cher en second les peuples les plussimples, les plus croyants et les plussoumis à Dieu, afin que recevant leLivre du salut, leur sort soit assuré pareux-mêmes sans erreur possible aujour du jugement ?

19’. N’y a-t-il pas une grande mas-se à éveiller, à grouper et à sauver par-mi ceux-là ?

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20. Les plus savants et les plus intel-ligents prennent les Écritures révéléespour des traités d’histoire et de morale.

21. Si nous n’écoutons pas la voixqui nous appelle à nouveau dans lavie, nous serons réveillés à coups depied et nous serons égorgés dansl’abattoir de la mort malgré nos hurle-ments de bêtes brutes. L’enfer n’estpas une fable pour les enfants, hélas !

22. Nous avons dû vendre auxhommes le vin de la terre pour subsis-ter dans ce monde, et ils nous l’ontpayé son prix en nous remerciant.

23. Les incroyants et les intelli-gents du monde demeurent hébétés etstupides devant la parole de l’Unique,et ils la rejettent comme étrangère àleur nature maligne.

24. Ô Tout-Puissant qui demeuresen unité pendant l’éternité des éterni-tés, donne-nous des enfants innom-brables et précieux comme les étoilesde ton ciel de gloire.

25. C’est le Père qui nous donnetout de sa surabondance, et le Fils estson prodigieux don de vie manifestéjusque dans ce monde d’exil.

26. Ainsi l’homme surmonte lanourriture terrestre et la transforme enlui. Mais il est surmonté par la nourri-ture céleste qui le transforme en Dieu.

20’’. Où sont les sages illuminés deDieu qui savent y reconnaître aussi lascience cachée de l’Unique Splen-deur qui sauve de la mort?

20’. Les plus saints et les plus inspi-rés prennent ces mêmes Écritures ré-vélées pour des traités d’ascèse et demystique.

21’. Au jour du jugement, nous se-rons tous interrogés sur l’enseigne-ment unique des envoyés de Dieu.Ceux qui l’auront repoussé, négligé,méprisé ou combattu, en porteront lapeine. Ce que nous vous annonçonslà n’est pas une vaine plaisanterie,soyez-en assurés.

22’. Nous leur avons aussi offertgratuitement le vin du Seigneur duciel, mais ils l’ont repoussé en se mo-quant de nous.

23’. Les croyants et les inspirés deDieu reconnaissent la parole sage etsainte et ils s’établissent en elle afind’accomplir leur nature divine pourl’éternité.

24’. Afin qu’ils peuplent à jamaiston royaume réservé aux enfants re-trouvés qui font ta sainte volonté etqui manifestent ton saint amour.

25’. Le Père n’attire à lui que sapropre essence et que sa propre subs-tance. Il nous faut donc nécessaire-ment devenir fils de Dieu pourrejoindre l’unité de l’Un.

26’. C’est un grand mystère quenous redisons ici à tous les croyants,car c’est le mystère de Dieu qui habitela pureté de la vie délivrée de la mort.

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27. Il ne nous reste donc qu’à trou-ver le merveilleux Seigneur descendudu ciel qui a dit : « Mangez, ceci estma chair ; buvez, ceci est mon sang ».

28. Car nous ne connaissons etnous ne recevons qu’en images dansce monde obscurci par la mort, enpréfiguration du grand jour du juge-ment où nous connaîtrons et où nousrecevrons la réalité sainte et palpable.

29. Ainsi comprenons-nous pour-quoi il est dit que le Seigneur Dieujugera les vivants et les morts, les vi-vants en premier et les morts ensuite ?

30. Ô terrifiant mystère du sauveta-ge ou de la perdition de l’hommeégaré dans la crasse de la mort !

31. Ce Livre ne nous apprend rien,disent les éternels renseignés du siècle,car cherchant des recettes, ils n’entrouvent pas ici ; ou bien délirant dansl’abstraction du vide, ils butent sur lapierre de fondation que leur myopieles empêche de voir.

32. La foi de Dieu est repoussée parles impies, mais la science de Dieu estaussi repoussée par les croyants dansce monde enténébré.

33. Quelques intelligents de Dieusubsistent parmi la multitude des intel-ligents du monde, comme la braise de-meure cachée sous les cendres mortes.

33’’. Ceux-là, qui sont les messa-gers bénis de Dieu, ne seront-ils pasaussi les messagers bénissant les peu-ples de couleur appelés à Dieu?

27’. Ou bien à obtenir d’un prêtresecret de Dieu la communion de ceprodigieux Seigneur qui sauve de lamort.

« Ordre de Melchisédech. »

28’. Dieu a cependant permis àquelques-uns de ses sages de le con-naître dans ce monde et il a permis àquelques-uns de ses saints de le rece-voir dès ici-bas comme étant les pré-mices de la résurrection annoncée àtous.

29’. Car même la grâce du don dela vie dès ce monde, ne nous dispensepas du jugement ultime de Dieu trèsjuste.

30’. Nous fondons de terreur, etnos dents s’entrechoquent, et notrepoil se hérisse malgré notre espérancefolle.

31’. Ainsi ils demeurent finalementprisonniers dans la fosse de la mortcomme des bêtes qui errent à tâtons,en récitant les sentences des sages eten se parant de leurs maximes qu’ilsne comprennent pas et qu’ils n’appli-quent pas.

32’. Ainsi tous s’excluent de la déli-vrance immédiate de Dieu, exceptéles enfants de Dieu qui le cherchentdès ce temps obscur.

33’. Ainsi quelques blancs demeu-reront les héritiers de la doctrinecéleste parmi la multitude des mortsorgueilleux.

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34. Ne nous servons pas des armesdes méchants pour les combattre etpour les rejeter. Servons-nous de la foi,de la prière et de la charité de l’amourqui les gagneront à notre cause ou quiles détruiront miraculeusement.

35. Prions donc pour ceux quinous oppriment, afin que la parole deDieu soit pour eux comme un juge-ment qui les fasse germer ou qui lesdessèche ici-bas.

36. Que chaque communauté priedonc, en se relayant nuit et jour, pourses persécutés et pour ses persécu-teurs, jusqu’à ce que le miracle deDieu devienne évident pour tous.

37. Répondons à la méchancetépar la charité, mais tenons-nous sépa-rés des méchants et de leurs doctrinesde mort tant que durent leur méchan-ceté et leur orgueil.

38. Si un conflit s’élève entre nous,c’est parce que l’Esprit de Dieu n’estplus en nous, et si nous jugeons ceconflit hors de nous, c’est parce quel’amour de Dieu n’est plus en nous.

39. Prions donc le Seigneur Dieudans nos cœurs avant de rien juger etaccordons-nous un long délai avant derien retrancher, car nos cœurs sontdevenus sourds et nos mains sont de-venues aveugles dans ce monde voiléde ténèbres.

40. Toute prétention à la sciencedivine qui n’est pas justifiée par lesœuvres saintes, est une dérision et unetromperie devant Dieu et devant leshommes.

34’. La bénédiction de vie qui n’estpas reçue se change en malédiction demort pour les méchants. Ainsi nousdominerons les méchants en étantmeilleurs qu’eux en tout et pour tout.

35’. Si notre foi et notre amour enDieu sont parfaits, nous convertironsnos persécuteurs, ou bien le feu duciel les consumera devant nous.

36’. Bénissons nos persécuteurs dansnos cœurs au nom de Dieu, car selonce qu’ils sont en réalité, la sainte pier-re les illuminera et les élèvera, ou bienelle les aveuglera et elle les écrasera.

37’. Les enfants deviendront escla-ves et les esclaves deviendront enfantschéris de Dieu, car les enfants mépri-sent à présent l’héritage saint que lesesclaves reçoivent avec reconnaissance.

38’. Ainsi c’est la voix secrète denos cœurs que nous devons écouter,et c’est le jugement de Dieu que nousdevons espérer, car l’amour est un va-et-vient qui sépare en nous la lumièrede vie des ténèbres de mort.

39’. C’est la science de Dieu quinous délivrera de l’emprise de la Bêteet de l’exil de la mort, et rien autrechose. Mais c’est la bénédiction etc’est l’amour de Dieu qui accomplis-sent en nous la résurrection et la glori-fication espérées des croyants.

40’. Ainsi la prétention sans bornesde ceux dont la science profane écraseet enchaîne l’humanité, est-elle lapréfiguration de leur dispersion dansla mort.

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41. La vanité de ces insensés seraitrisible si elle ne les avait pas retranchésde leurs frères qu’ils oppriment et deDieu qu’ils bafouent dans le monde.

42. Tenons-nous éloignés des or-gueilleux et ne les imitons en rien,car, à cause de leur mépris des hum-bles, leur sort est déjà décidé parDieu.

43. C’est un blanc qui annonce ceschoses, un blanc dont les blancs ontrepoussé le message en ricanant etdont ils ont méprisé l’avertissement ense gaussant.

44. Prions Dieu afin qu’il ouvrenos yeux et prions-le afin qu’il dé-bouche nos oreilles.

45. La Vierge végète jusqu’à cequ’elle ait reçu l’influx céleste quil’anime en lui insufflant l’âme divine,et cette âme organise sa substance,s’en revêt et paraît dans le mondecomme le Sauveur et le Rénovateurdes hommes égarés dans la mort.

46. Dieu a permis que ceux qui seréclament orgueilleusement de lacouleur de leur peau, aient leur cœurobscurci par les ténèbres de la mort.

47. Gardons-nous des savants ratio-nalistes qui enfouissent la révélationde Dieu dans la tombe.

48. Ni les uns ni les autres ne pos-sèdent l’unique connaissance des en-fants de Dieu, et leur sort sera réglé aujugement dernier. Mais auront-ils en-core une excuse après avoir connu leLivre du moyen ?

41’. Ô suprême dérision, ceux quise sont organisés dans la boue dumonde se croient un peuple élu etune race supérieure, alors que leurhéritage saint leur est enlevé à causede leur orgueil aveugle !

42’. Leur descendance ou ce qui enrestera, deviendra esclave des esclaves,et nulle main d’homme ni de Dieu neles en délivrera de longtemps.

43’. Nous sommes différents com-me les enfants d’un même Père, maisnous ne saurions nous diviser et nousopposer sans perdre notre héritagesaint.

44’. Mais prions-le surtout afinqu’il délie nos cœurs de la crasse de lamort et qu’il les lie dans sa lumière devie.

45’. Ainsi vous étiez dans l’attentede l’Esprit Saint qui vous féconde etqui vous donne accès à la filiation deDieu. Reconnaîtrez-vous pas l’im-mensité du don de Dieu et serez-vouspas reconnaissants dans vos cœurs en-vers lui qui vous choisit à présent pourhéritiers et pour enfants privilégiés ?

46’. Dieu a semblablement permisque ceux qui n’affichent pas la cou-leur de leur peau comme un drapeau,aient leur cœur fécondé de son or vi-vant.

47’. Mais gardons-nous égalementdes délirants abstraits qui la pulvéri-sent hors de notre portée dans le ciel.

48’. Aucun de ceux-là n’entreradans le trésor de Dieu dès ce monde,car les uns nient son existence dans leciel et son incarnation sur la terre, etles autres ignorent que la chose s’ac-complit encore sous leurs yeuxd’aveugles.

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49. Dieu nous envoie un prophèteavant le coup qui va nous enfoncerdans l’abrutissement aveugle et sourdde la mort.

50. Où sont les intelligents de Dieuqui cherchent le Seigneur à corps per-du dans le monde, afin de sortir in-demnes de la fournaise qui s’allume ?

51. Ainsi le jugement est déjà com-mencé sans que nul ne s’en doute, etle Livre ne fera que précipiter le choixde chacun en ce qui concerne la foien Dieu et en sa résurrection.

52. Notre famille terrestre n’a-t-elle pas refusé de lire le Livre de la vé-rité incarnée, et ne l’a-t-elle pas re-poussé et ignoré à cause de sa bonnevolonté dans le monde et de sa mau-vaise volonté en Dieu ? Sont-ils pasdes braves gens dans le mondecependant ?

53. Ainsi nos parents et nos alliés seconduisent comme des aveugles de-vant la révélation du Très-Haut, carils éprouvent bien les affections de laterre et ils sont aimants à leur façon,mais ils n’éprouvent pas les affectionsdu ciel et ils n’aiment pas Dieu et sonsalut en vérité !

54. L’inhumanité apparente du Sei-gneur dans le monde est faite de lacertitude de la vie retrouvée en Dieu,tandis que l’humanité des profanes estfaite de la perte d’eux-mêmes dansl’abrutissement de la mort.

54’’. N’est-ce pas aussi le Seigneurdescendu du ciel qui s’incarne dans lafemme et qui nous redonne la vie ense livrant à la mort qui nous habite?

49’. Où sont les croyants de Dieuqui se convertissent à l’amour de Dieuet des hommes afin d’échapper àl’anéantissement qui vient ?

50’. Car le jugement de Dieu estdécidé et le grand jour approche, maisles méchants se moquent et font lemal encore plus, tandis que lescroyants abandonnent les œuvresmauvaises et reviennent à Dieu dansleur cœur.

51’. Nous ne saurions forcer person-ne à croire au message nouvellementparu, car l’évidence même de la grâceet de l’amour de Dieu est niée par lesignorants établis dans le monde.

52’. Si nous ne prions pas assidû-ment le Seigneur Dieu de nous inspi-rer et de nous guider par son EspritSaint, nous demeurerons prisonniersdans les ténèbres, et l’esprit des ténè-bres nous soufflera mille mauvaisesraisons pour nous y installer définiti-vement avec lui.

53’. Le Seigneur a raison de nousconseiller de tout quitter pour le sui-vre, car ainsi nous abandonnons lesmorts pour aller au vivant, et lesmorts qui demeurent avec le mondeont déjà choisi la mort, comme les vi-vants qui suivent le vivant ont déjàchoisi la vie.

54’. N’est-ce pas la femme qui adonné entrée au mal en se livrant àlui ? Et n’est-ce pas ainsi que la mort apénétré en nous par le canal de lavie ?

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55. N’est-ce pas un signe de la findes temps que la femme écoute ànouveau le mauvais conseiller qui l’aséduite au commencement et quiveut la perdre tout à fait à la fin ?

56. Ô peuples noirs, vous étiez jus-qu’à présent soumis aux prestiges dumonde, mais le Seigneur descend jus-qu’à vous par sa parole vive.

57. N’est-ce pas en recevant le dé-mon que la femme a donné entrée àla Bête qui nous a exilés dans la mortdu monde ?

58. Nous vous révélons le mystèrede la chute et celui de la rédemption,de façon que vous ne vous enor-gueillissiez pas du choix que Dieu faità présent de vous. Car il vient à vousavant que vous alliez à lui, et il quitteles orgueilleux avant qu’ils le renient.

59. Christ vint enfin et fut fait dorécomme provenant uniquement de lalumière de Dieu ainsi qu’Adam avantla chute.

60. Ainsi ceux qui sont du monderetournent au monde, et ceux quisont du ciel retournent au ciel.

61. Recevrons-nous pas comme unfrère le Seigneur descendu du ciel etle suivrons-nous pas hors du bourbierde la mort, puisque c’est la volonté deDieu ?

62. Nous sommes dans ce mondecomme des naufragés perdus depuislongtemps sur une île désolée que lamort habite en priorité.

55’. Car elle suspecte le message etle messager envoyés de Dieu. Qu’elleprie donc dans son cœur afin d’enten-dre la voix de Dieu au lieu de consul-ter le monde pour entendre la voix dudémon !

56’. Recevrez-vous pas saintementle don prodigieux de la vie sansmélange ? Et serez-vous pas recon-naissants à celui qui vous apporte lesalut de Dieu ?

57’. Et n’est-ce pas en recevantDieu que la femme donne entrée auSeigneur qui nous réintègre dans lavie de Dieu ?

58’. En effet, Caïn vint en premieret il fut fait noir comme provenantprincipalement des ténèbres du mon-de, tandis qu’Abel vint en second etfut fait blanc comme provenant prin-cipalement de la lumière de Dieu,mais les ténèbres ne reçurent pas lalumière.

59’. Mais les ténèbres ne reçurentpas encore la lumière, malgré que lalumière ait reçu les ténèbres en pre-mier.

60’. Mais Dieu veut ramener à luiles hommes tombés dans le monde, etle démon veut faire tomber ceux quisont demeurés dans le ciel.

61’. Au lieu de le repousser profa-nement et de l’immoler criminelle-ment, comme font les méchantsconseillés et aveuglés par Satan ?

62’. Ceux qui s’y installent croientbien faire, et beaucoup les admirent etles encouragent sans comprendrequ’ils s’organisent dans la mort qui nepardonne pas.

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63. Ceux qui se souviennent deleur patrie perdue et qui cherchentnuit et jour le chemin de retour à lavie qui ne périt pas, sont moqués etbrimés par beaucoup, car ils semblentfous au monde, étant seuls réellementsages en Dieu.

64. L’incroyance, l’orgueil et l’ava-rice sont les principaux obstacles quis’opposent à notre quête de Dieu etde son salut dans le monde. Qui nousdélivrera et qui nous accouchera dansla vie pure si nous ne donnons pas, enpremier, le coup qui entamera du de-dans notre enveloppe de mort ?

65. Tous peuvent se retirer de nousà tout moment, soit pour un intérêtsordide, soit pour une mauvaise pen-sée, soit pour une parole mal enten-due. Le Seigneur Dieu demeureranotre compagnon indéfectible et vi-vant, car sa lumière nous éclaire pourtoujours.

66. Les méchants offrent leurs biensà ceux qui les enfoncent dans la mortdu monde, et ils refusent même lepain à ceux qui les appellent à la viede Dieu.

67. Riches et pauvres ont repousséle don qui leur était offert gratui-tement ; désormais les riches le paie-ront au prix de leur richesse et les pau-vres l’acquerront au prix de leurpauvreté car le trésor de Dieu est uni-que et il n’a pas de prix dans le monde.

68. Le trésor de Dieu nous a étéoffert gratuitement jusqu’à présent,mais nous l’avons méprisé et repoussé,sans même examiner ce qui nous étaitoffert.

69. Ceux qui auront fait obstacle auLivre en porteront la peine, et ceuxqui l’auront aidé en auront la récom-pense, car tout sera jugé et pesé aujour du règlement des comptes.

63’. Ainsi les sages et les saints deDieu qui travaillent au sauvetage deshommes exilés dans la mort, sont-ilshonnis et repoussés par les savants etpar les intelligents du monde quiinstallent l’humanité dans la fossecommune.

64’. Prions afin d’obtenir la foi dansla révélation de Dieu à la place de noscroyances illusoires. Prions afin de re-cevoir l’intelligence de la révélationde Dieu à la place de nos connaissan-ces vaines. Prions afin de recevoir ladélivrance de la révélation de Dieu àla place de nos biens périssables.

65’. Ceux qui se retirent des en-fants de Dieu se retranchent du salutde Dieu et ils se privent eux seuls, carles enfants de Dieu sont déjà comblésdu don divin pour l’éternité et leursort dépend de Dieu et non pas desrebelles ignorants.

66’. Nous nous retirerons d’eux ounous les réduirons à la mendicité s’ilsveulent entrer dans la parole de Dieu.

67’. Pour ceux qui tourneront ouqui forceront la parole du Livre, le Li-vre deviendra une malédiction qui lesaveuglera et une pierre qui les perdra ;mais pour ceux qui entreront danscette parole, le Livre sera une bénédic-tion qui les illuminera et une pierrequi les sauvera.

68’. À présent, tout nous seracompté et pesé dans le monde, et lepoids du trésor de Dieu nous dé-pouillera jusqu’à la tombe avant denous enrichir jusqu’au ciel d’éternité.

69’. C’est une promesse qui se réa-lisera et qui étonnera beaucoup decroyants et beaucoup d’incroyants lejour où la parole de Dieu sera dévoi-lée dans les cœurs.

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70. Nous demeurerons silencieux,comme a fait le Seigneur de vérité,devant ceux qui, se croyant supé-rieurs, se travestissent d’une façon oud’une autre pour nous persécuter,pour nous juger et pour nous con-damner ici-bas.

71. Nous rejetterons tous unifor-mes et toutes distinctions profanes quisont les marques de la servitude dumonde de Satan.

72. Nul ne s’éloignera de sa foi envenant au Livre révélé, mais tous aucontraire se trouveront confirmésdans leur révélation, et quelques-unspénétreront dans la profondeur etverront luire la lumière de Dieu.

73. Beaucoup d’intelligents dumonde nous expliqueront noir surblanc les pourquoi et les comment duLivre, et nous brillerons à notre tourdevant tous, de l’intelligence dumonde.

74. Ceux qui reçoivent le messagedans leur cœur sont les survivants dumonde qui agonise. Le malheurs’éloignera d’eux, et le désespoir neles atteindra plus.

75. Beaucoup ne comprennent pastoujours ce qu’ils disent, mais les en-fants de Dieu savent ce dont ils par-lent, car ils voient de leurs yeux et ilstouchent de leurs mains.

76. Les méchants et les intelligentsdu monde veulent être les maîtresavant Dieu, chez eux et chez lesautres ; ce qui engendre les catastro-phes de l’absurde en eux-mêmes etdans le monde, car ils forcent tout etne laissent rien aller et venir librement.

77. Toute distraction dans ce mon-de qui agonise est comme un mor-ceau de notre vie que nous jetonsallégrement dans la fosse de la mort.

70’. Nous prierons dans nos cœursafin qu’ils se convertissent à la simpli-cité des enfants de Dieu, car le justejuge les traitera selon sa justice qui nese laisse égarer par aucun déguisement.

71’. Et nous revêtirons la robe im-maculée des enfants de Dieu pourprier, pour louer et pour communierdans le Très-Haut.

72’. Le Livre ne nous disperse pasdans la multitude des branches, car ilnous mène à l’unique racine.

Le Livre ne nous disperse pas nonplus dans la multitude des racines, caril nous mène à l’unique sommet.

73’. Mais où est l’intelligent deDieu qui trouvera blanc sur noir lepourquoi et le comment du Livre, etqui brillera pour soi seul de la saintelumière de Dieu ?

74’. Leur espérance ne sera pas dé-çue, car les saints de Dieu les accou-cheront dans le royaume de l’Unique,et le Seigneur en personne les intro-duira dans les demeures célestes.

75’. Et cela ne peut pas être conçupar les intelligents du monde, telle-ment la chose leur paraît incroyable etfolle, à travers les ténèbres de leurscœurs.

76’. Si nos échanges extérieurs sontlibres et généreux, nos échanges inté-rieurs seront aussi libres et généreuxet le malheur s’éloignera de nous, carla bénédiction de Dieu circulera ennous sans entraves et son amour mûri-ra dans nos cœurs.

77’. Nous entendons par distrac-tion, tout ce qui n’est pas consacré àl’unique quête spirituelle et substan-tielle de Dieu ici-bas.

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78. Nous ne nous sauverons, ni parle travail de nos mains, ni par le travailde notre volonté, ni par celui de notreintelligence.

79. La vie et la mort sont inextrica-blement mêlées dans le monde déchu,et nos sciences profanes sont impuis-santes à les séparer et à exalter la viepure jusqu’au repos de Dieu.

80. Et nos yeux ne le voient pas, etnos oreilles ne l’entendent pas, telle-ment la malédiction de la chute s’estappesantie sur nous.

81. À présent, le Livre est aussidonné aux peuples jaunes qui le re-çoivent dans leurs cœurs, et les rougesen entendront parler afin que le cyclesoit accompli. Car les noirs serontgardiens de la lumière que les blancsont manifestée dans le monde.

82. Ô enfants de la sagesse, si vousconsidérez le contenu et le contenantséparément, votre sagesse demeureraboiteuse et vous n’entrerez pas dans letrésor de Dieu.

83. Les ignorants stagnent dans cemonde mixte, car ils s’accommodentde l’abrutissement du malheur dansl’exil de la mort.

82’’. Qu’il en soit ainsi pour lesvrais enfants de Dieu qui font sa saintevolonté et qui aiment leurs frères dansle Seigneur!

83’’. Les sages incarnent Dieu et ilsle manifestent d’une seule façon.Ceux-ci achèvent la création pours’accomplir ; ils avancent.

78’. C’est la bénédiction de Dieu etc’est l’opération de son saint amourdans nos cœurs purifiés qui accompli-ront l’œuvre de délivrance et de ré-surrection.

79’. Ainsi toutes nos subtiles pen-sées, toutes nos belles paroles et tousnos grands travaux vont à la mort, carnos esprits, nos cœurs et nos mainssont obscurcis par le mélange infâme.

80’. Ô Seigneur de lumière, délivretes enfants qui te prient saintementdans leurs cœurs et ouvre-leur lesyeux et les oreilles afin qu’ils recon-naissent ton salut qui sauve de lamort.

81’. Le Livre a été écrit dans les té-nèbres du monde, à la lueur de la lu-mière de Dieu qui brille dans le cœurdes hommes ensemencés du Seigneurd’amour et de science.

82’. Mais si vous savez séparer lecontenu du contenant et si vous savezles réunir en Dieu, vous entrerez dansl’éternité de l’Unique pour l’éternité.

83’. Les intelligents désincarnentl’homme et ils le dématérialisent demille façons. Ceux-là détruisent lacréation croyant se libérer ; ils reculent.

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84. La femme qui croit et qui necomprend pas, est au-dessus del’homme qui ne croit pas et qui croitcomprendre.

85. Ceux qui sont oublieux deDieu dans la pénurie de l’exil, le se-raient encore plus dans l’abondancede la splendeur.

86. Ferons-nous pas en petit ce quele Père et la Mère font en grand ? Etn’accomplirons-nous pas l’œuvre duSeigneur du commencement jusqu’àla fin ?

87. La coupe d’iniquité est pleineou presque et bientôt elle sera répan-due sur la terre comme un feu quiconsumera toutes les œuvres deshommes, et il ne demeurera que desruines fumantes. Les survivants com-prendront-ils alors ?

« Faisons bien ce que nous avons àfaire dans ce monde, n’y croyons paset n’en attendons rien. »

88. Le comble de l’orgueil et del’aveuglement des savants et des intel-ligents du monde n’est-il pas de pré-tendre chercher Dieu en dehorsd’eux-mêmes, et de vouloir à touteforce le réduire à une équation ou àune puissance exploitable par eux-mêmes et pour eux-mêmes ?

89. Ceux-là sont perdus, car ils vontà la dispersion de la folie destructrice.

90. La folie du monde, c’est doncse placer en dehors de Dieu et s’ymaintenir afin de l’examiner curieuse-ment du dehors, avec l’espoir insenséde le surprendre et de l’appréhender.

86’’. Notre courage, c’est croire en Dieu.Notre intelligence, c’est prier Dieu.Notre savoir, c’est louer Dieu.Notre salut, c’est manger Dieu.

84’. Nul ne sera instruit s’il necherche l’instruction. Nul ne seraguéri s’il ne cherche la guérison. Nulne sera sauvé s’il ne cherche la régé-nération.

85’. C’est pourquoi les médiocresde cœur croupissent dans l’agonie dece monde, sans espoir et sans pardon.

86’. Cherche le cœur, cuis le cœur,sépare le cœur, unis le cœur, sème lecœur. Ainsi tu auras le cœur qui nepérit pas.

87’. Ce que nous prenons pour lesqualités qui nous font vivre et nousorganiser dans ce monde, sont en réa-lité les défauts qui nous éloignent deDieu et de son salut. Qui comprendracela, et qui y remédiera avant le juge-ment qui réduira tous nos travaux encendres ?

« Faisons bien ce que nous avons àfaire en Dieu, croyons à son fruit etattendons-en le salut. »

88’. Le savoir et l’intelligence véri-tables sont l’expérience de notre im-puissance, l’acceptation de notrefaiblesse et la conscience de notre nul-lité hors de Dieu. Ce sont aussi l’espé-rance dans le secours de Dieu, la foidans sa toute-puissance et l’amour desa brillante pureté.

89’. Ceux-là sont sauvés, car ilsvont à l’union de la sagesse créatrice.

90’. La sagesse divine, c’est doncaussi attirer Dieu en nous afin qu’il serévèle lui-même à nous et en nous,selon son bon vouloir et non pas selonle nôtre.

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91. Jamais les savants et les intelli-gents du monde ne le surprendrontau-dehors dans sa création, car il semoque des rebelles et des impies, et illes mène à la mort aveugle et sourde.

92. Lucifer a voulu juger la créa-tion de Dieu, et il a été précipité dansl’enfer.

Adam a désobéi à Dieu, et il a étéenvoyé en exil dans la mort.

93. Les impies et les fourbes dumonde s’enfoncent et pourrissent deplus en plus dans leurs crimes, qui lesmaintiennent dans l’enfer de l’agoniede la mort.

94. Les Noms de Dieu défont enmontant ce qu’ils ont fait en descen-dant. Ainsi il ne faut pas les tordre niles étaler, comme font les ignorantsqui ne connaissent pas ce qui descendsur la terre ni ce qui monte au ciel.

95. Sommes-nous pas envoyé deDieu et chargé de préparer la voieroyale de l’avènement très saint duSeigneur victorieux et glorieux, qui

92’’. L’heure du jugement appro-che certainement, préparez-vous, en-fants, et priez, afin que votreaccouchement soit achevé en ce jour-là ; car il n’y aura plus de délai pourpersonne et la nuée du feu consumeratoute crasse, et la nuée de l’eau sépa-rera toute fèce de l’unique pureté.

93’’. Seuls les croyants de Dieu de-mandent l’aide du Seigneur dans tou-tes les circonstances de leur vie exiléeici-bas ; mais ils la demandent avechumilité, avec foi, avec amour, avecpersévérance, avec violence, avec dé-sespoir, avec anéantissement, qui est lavraie humilité que le Seigneur fécon-de et relève dans la vie éternelle.

91’. Dieu ne se livre visiblement etcorporellement qu’à ses fils très sou-mis, en lesquels il a mis tout sonamour et toutes ses complaisances, carils sont les bien-aimés de son cœur vi-vant et éternel.

92’. Quel sort est donc réservé auxsavants et aux intelligents du mondequi prétendent analyser Dieu et le ré-duire à leur service ?

93’. Les bien-intentionnés et lesbien-pensants du monde s’appuientsur leur propre intelligence et sur leurpropre volonté pour réformer lemonde et eux-mêmes ; ainsi ils s’en-foncent dans l’infection de l’orgueilou de l’hypocrisie qui tuent l’âme.

94’. Les enfants de Dieu sont ensei-gnés par Dieu. Les enfants du mondesont enseignés par le monde. La diffé-rence est énorme, mais nos yeux sontaveugles, et nos cœurs sont obscurcispar la chute.

95’. N’avons-nous pas en nousl’Esprit d’Élie et sommes-nous pasprécurseur du Seigneur ressuscité danssa gloire, qui vient dans le monde en-

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va soumettre toute la terre à sa loid’amour et de paix ?

96. Incapables de nous battrecomme des chiens pour approcher lapoubelle du monde, commentsubsisterons-nous ici-bas si le Sei-gneur ne nous tend pas sa mainsecourable et toute-puissante ?

97. Les impies et les hypocrites sontexclus de ce Livre et rien de bon neleur en adviendra, car leur malice nele pénétrera jamais, mais elle retom-bera sur eux et elle les écrasera à la fin.

98. Nous n’avons circonvenu per-sonne et nous ne nous sommes empa-ré de quiconque, mais nous avonsrappelé à tous le Seigneur qui patientedans nos cœurs obscurcis.

99. Ô Dieu des vivants, aide tes en-fants à secourir et à consoler les pauvreset les abandonnés qui croient en tonsaint Nom et qui espèrent ton salut.

100. Beaucoup se scandalisent, carles apparences sont trompeuses dansce monde et ils négligent de deman-der humblement conseil au Seigneurdans leurs cœurs.

95’’. Nous appelons les croyants deDieu et nous rappelons les enfants deDieu, mais nous n’avons personne àconvaincre dans le monde.

Que celui qui hésite et qui doute,demande donc à Dieu un signe dansson cœur qui l’éclairera pleinement!

97’’. Ô Seigneur saint et parfait,permets que tes croyants soient ré-confortés dans leur attente et confir-més dans leur foi par le Livre de tesrévélations, et permets que tes enfantssoient guidés dans leur quête et con-solés dans leur espoir par le Livre detes merveilles.

ténébré pour le jugement, tant redou-té des uns et tant espéré des autres ?

96’. La pauvreté garde bien les en-fants de Dieu, mais la misère tue toutle monde. « La Providence du Sei-gneur veille sur les siens, jour et nuit,sans jamais se lasser. »

97’. Ô Seigneur de justice, fais quele sac de ténèbres les enveloppe étroi-tement de toutes parts et que la boueinfecte les rende aveugles, sourds etstupides, jusqu’au temps de leur re-pentir sincère.

98’. Et nous les avons guidés versl’Unique Splendeur qui illumine lescœurs purifiés. C’est un signe excel-lent pour ceux qui comprennent.

99’. C’est une récompense magni-fique que secourir les pauvres deDieu, mais bien peu le savent, hélas !

100’. Ils se condamnent de plus enplus sans le savoir, et les coups redou-blés du malheur et de la mort ne lesramènent pas au Seigneur de vie quis’incarne dans le monde.

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101. Nous ne pouvons rien parnous-mêmes, nous ne connaissonsrien, nous n’entendons rien et nousne voyons rien, car la crasse du péchéde mort nous enveloppe de toutesparts et le démon nous souffle l’envie,la vanité, la peur et la haine sans selasser.

102. Si nous n’abdiquons pas entiè-rement devant le Seigneur de grâce etde pardon, comment habitera-t-iljamais en nous ? Et s’il n’est pas établien nous, comment prierons-nouspour nos ennemis et comment nousdélivrerons-nous des liens du péchéqui nous maintiennent dans la mort ?

103. N’est-ce pas ici l’enseigne-ment traditionnel et complet de laparole seigneuriale, transmise à traverstous les âges, depuis la révélationpremière ?

104. Ceux qui ne voient que la let-tre des Écritures révélées, demeurentdans les ténèbres de la foi aveugle etils combattent aveuglément, au nomde Dieu, la vérité de Dieu qui fleuritsur la terre pour le salut des hommes.

105. Ils repoussent les enfants deDieu au nom du Père qu’ils ne con-naissent pas, et ils les condamnent aunom du Fils qu’ils ne possèdent pas.

106. Les croyants se lassent d’espé-rer un salut problématique et lointain,alors que les nécessités de la vie lespressent de toutes parts dans cemonde, car ils ne savent plus que leursauvetage est réalisable dès à présentavec l’aide du Seigneur incarné.

107. Sommes-nous pas d’origineobscure, faible, pauvre et méprisédans le monde ?

101’. Sommes-nous pas faibleparmi les faibles, pauvre parmi lespauvres, errant parmi les errants etaveugle parmi les aveugles ? Car notrevolonté, notre savoir, notre intelli-gence et notre jugement ont été ridi-culisés au-delà de toute expression, etnotre impuissance devant le mal s’estrévélée totale.

102’. Ô mystère de vie, nous voilàensemencés et fécondés du Tout-Puissant à partir de notre anéantisse-ment devant sa Splendeur ; et nousremuons déjà de sa vie merveilleuseen attendant l’heure de notre renais-sance dans sa lumière impérissable etglorieuse.

103’. La parole divine n’ajoute etne retranche rien à sa création magni-fique, mais elle se confirme elle-même dans tous les temps et dans tousles lieux.

104’. N’est-ce pas évident pourceux qui font la volonté de Dieu etqui accomplissent son œuvre ici-bas ?Car ils pénètrent la parole sainte etsage, et la parole divine les pénètre etles illumine pleinement.

105’. Car ceux qui pactisent avec lemonde, n’entendent plus la voix del’Esprit, et les raisonneurs ont rem-placé les prophètes de Dieu, et lesintelligents ont chassé ses sages et sessaints.

106’. Ô énormité de la propositiondivine à nouveau révélée aux hommesdéchus ! Combien abandonneront lapoursuite du monde enténébré pourchercher la lumière qui engendre leSauveur saint et parfait ?

107’. Et n’est-il pas d’origine divi-ne, tout-puissant, ruisselant de riches-ses et adoré dans le ciel et sur la terre ?

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108. Nous sommes malades de taquête, Seigneur, et nous agonisons deton absence, car le monde et ses dis-tractions nous dégoûtent, et notredésir est en toi seul à présent.

Tout l’Univers et nous-mêmes som-mes ténèbres et mort sans ton amour,Seigneur.

108’’. Relisons sans nous lasser lesparoles saintes et sages, car chaquetemps sera pour nos cœurs commeune rosée toujours plus abondante ettoujours plus nourrissante.

Ô mon Seigneur et mon Dieu, parton amour pour nous qui est infailli-ble, permets que jamais notre amourpour toi ne défaille. Ô mon Roi, faisque nos faces ne se détournent plus deta face jusqu’à ce que tu entres ennous et jusqu’à ce que nous péné-trions en toi pour toujours.

AMEN.

(Ceci est le verset du chien ou de la fidé-lité qui nous remémore l’humilité, la foi etl’amour dans le Seigneur.

C’est aussi le verset de la bénédiction etde l’acquisition qui procure l’abondance deDieu.)

108’. Pleus, pleus, Seigneur de bé-nédiction, afin que nous resplendis-sions de ta lumière de vie et afin quenous soyons refaits à ton image sainteet parfaite.

Alors que sans notre amour, tu de-meures vivant et resplendissant à ja-mais devant notre agonie misérable.

C’est en vous approchant de lui, commede la pierre vivante rejetée par les hommes,mais choisie et précieuse devant Dieu, quevous aussi, comme des pierres vivantes,vous formez une maison spirituelle.

PIERRE

Ô peuples, hommes nés de la terre,vous qui vous êtes abandonnés à l’ivresse,au sommeil et à l’ignorance de Dieu,soyez abstèmes, cessez de vous vautrerdans la crapule, ensorcelés que vous êtespar un sommeil de brute.

HERMÈS TRISMÉGISTE

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La multitude des hommes se rend utile ;moi seul suis inapte, semblable à un paria.Moi seul diffère des autres hommes parceque je vénère la Mère nourricière.

LAO T’SEU

Le pain de Dieu est celui qui descenddu ciel et qui donne la vie au monde.

JÉSUS

ÉTUVE RIEN

1. Celui qui étudie le Livre est pro-mis à la vie, quelle que soit son appa-rence dans le monde.

2. Quand nous approcherons leSeigneur et sa sainte vérité de vie,nous serons retournés et secoués com-me des sacs, et tout notre savoir ettoute notre prétention tomberontdans le néant.

3. La sagesse du monde est un jeude l’esprit de l’homme.

4. Quand nous commencerons laquête de Dieu, nous serons impru-dents et exposés comme des oiseaux.Quand nous achèverons la quête deDieu, nous serons prudents et cachéscomme des serpents.

2’’. L’esprit rebelle et ceux qui lesuivent préfèrent demeurer dans lamort et périr, plutôt que se soumettreen obéissant à l’amour. Réussirons-nous là où le Seigneur a échoué ? Etdemeurerons-nous là d’où il s’est retiré?

LE COMMENCEMENT

1’. Celui qui repousse le Livre estpromis à la mort, quelle que soit sonassurance dans le monde.

2’. Car la plénitude de la révélationdivine exige notre pauvreté totale etnotre entière liberté d’esprit et decœur.

3’. La sagesse de Dieu est un jeudes éléments naturels.

4’. Il y a une solution à tout pourcelui qui a le courage d’attendre, cartout ce qui se défait d’un côté se refaitaussi de l’autre côté par la patience desactes de la foi.

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5. Ô prêtres du Seigneur incarné, ôfidèles de la Mère bien-aimée, venezau Livre du renouvellement qui vousfera pénétrer dans les profondeurs, etqui vous mènera dans les hauteurs devos religions, où brille l’unique lu-mière de l’Unique Amour.

6. Le Seigneur nous comblera dansnotre solitude, et nous entraîneronsles peuples dans notre sillage jusqu’à sagloire éclatante et parfaite, afin quesoient remis entre ses mains ceux quilui appartiennent de toute éternité :les aimés de son cœur qui viennent àlui dans leurs cœurs.

7. Ô amis, le Seigneur est caché envous, et il attend de la foi de votre in-telligence et de la bonne volonté devotre amour que vous le laissiez deve-nir le compagnon tout-puissant quidélivre des mains de la mort. Vouslaisserez-vous pas accoucher dans lavie par les mains très expertes del’Unique ?

8. Les puissants du monde refusentnotre travail et ils repoussent le Livre,croyant nous décourager en nous lais-sant périr ; mais le Seigneur nouscomble en secret de son art et de sonamour, et nous voilà plus riche que lesplus riches, et voilà ces mêmes richesplus démunis que les plus misérables.

Ô miracle du don qui ne s’épuisepas !

9. Nous voilà malades, vieillissantset penchant de plus en plus vers latombe, mais notre âme espère folle-ment ton secours et ta faveur, ô Ma-gnanime qui distribues l’or de la vie àtes bien-aimés.

10. Ton humour n’est pas si cruel,Seigneur de justice, car les cœurs deshommes sont fermés par leur bonne

5’. Nous vous proposons follementla grâce et l’amour de Dieu, et noussemons sans mesure sa vérité et sonpardon. Vous lèverez-vous pas com-me une sainte manne engendrée deDieu ? Et remplirez-vous pas ses brastendus vers vous ?

6’. Ô mon Dieu, moi pauvre hèreignorant et faible entre tous, tu mecombles au-delà de toute limite, carc’est ta façon merveilleuse de te mo-quer et de rire de moi, qui pleure tantet tant ta beauté et ta bonté enseveliesdans le cœur de mes frères exilés.

7’. Nous préférons demeurer in-connus des hommes sur la terre et êtrereconnus du Seigneur dans le ciel ; carla gloire du monde est une fumée quise disperse dans les ténèbres, tandisque la gloire de Dieu est une fuméequi se condense dans la lumière.

Qui sait cela à présent ?

8’. Ô mon Seigneur, ta joie m’en-vahit comme une digue qui se rompt,et me voilà balayé, marchant sur la tê-te, toute ma raison sombrée et titu-bant comme un ivrogne au grandscandale des bien-pensants qui me re-gardent avec mépris.

Et nous rions tous les deux sansmême pouvoir nous dire un mot !

« Un jour nous refuserons, pourtous les biens du monde, ce que nousoffrons gratuitement à présent. »

9’. Toi l’Impeccable et le Parfait,rends-nous la santé, la jeunesse etl’immunité de nos corps afin que, re-vêtus de ta gloire, nous te louionssaintement dans ton éternité !

10’. Seigneur de l’amour fou, tu tedonnes sans mesure, et nous devonsnous taire et attendre ton grand juge-

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volonté à expliquer et à organiser lemonde sans ton amour, sans ton œu-vre, sans toi, et la cendre des ruinesrecouvre leur intelligence et englou-tit leur courage sans qu’ils se lassentde t’ignorer.

11. Devenons aveugles, sourds, muetset paralytiques, afin que le Seigneur devie qui sommeille en nous entre dansson domaine et que nous soyons faitsvoyant, entendant, parlant et œuvranten lui, par lui et pour lui, sans nousoccuper du monde aveugle, sourd,hurlant et agité.

12. Nous n’avons espéré et cherchéni disciples, ni communautés, ni égli-ses, car nous sommes demeuré tournévers Dieu tout le temps de notre quê-te, et si les disciples viennent, si lescommunautés paraissent et si les égli-ses essaiment, c’est parce que nousnous effaçons de plus en plus devantle Seigneur qui vient tout resplendis-sant du salut de Dieu.

13. Ceux qui ignorent le serviteurde Dieu, ceux qui l’oublient et ceuxqui le renient, sont retranchés du con-seil de Dieu et de son salut.

14. La communauté des enfantsde Dieu est dans chaque foyer soumisà Dieu.

15. Nous prierons ainsi pour le re-pas :

« Merci Seigneur qui te livres pournotre nourriture sous le voile téné-breux des créatures terrestres. Fais quela digestion s’accomplisse en nousparfaitement, afin que nous recevionsta vie précieuse et que nous rejetionsle poison de la mort. »

16. Si tu ne me connais pas quandje suis volage...

ment comme des impuissants et com-me des pauvres, en portant ton secretqui nous comble au-delà de toute ex-pression. Et nous resplendissons déjàde ta lumière, mais les ténèbres ne levoient pas.

11’. Celui qui connaît, qui possèdeet qui touche la vérité de Dieu, n’aplus de systèmes, plus de recettes, plusd’explications et plus d’organisations àproposer à quiconque, car la connais-sance possessive de l’amour divin af-franchit celui qui l’atteint au-delà detoute limite connue ou inconnue.

12’. Ainsi notre offrande sera deplus en plus agréable à Dieu, car elles’accroîtra constamment des âmes descroyants qui espèrent sa lumière devie et qui incarnent son cœur inépui-sable et bon ; car c’est Dieu seul quis’humanise en nous et qui nous divi-nise en lui par sa grâce et par sonamour.

13’. Ceux-là tombent dans l’abîme,car ils coupent stupidement le lien quiles relie au ciel d’éternité.

14’. Et chaque foyer saint est dansla communauté du Seigneur Dieu.

15’. Nous prierons ainsi pour lacommunion :

« Merci Seigneur qui te donnes ànous pour notre salut sous le voile lu-mineux de la créature céleste. Faisque ta vie glorieuse resplendisse ennous pour toujours après avoir anéantil’abomination du péché de mort quinous maintient dans l’agonie del’exil. »

16’. tu ne me trouveras pas quandje suis sage.

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18. Nous serons traités en parasitesdans nos propres familles, et nous su-birons les reproches des raisonnables àcause de notre quête du Seigneur devie.

19. Tout ce que nous faisons pourle monde ne nous donne aucun droitsur le monde, mais cela augmente nosdevoirs et nos charges envers lui.

20. Nous sommes tous tombés surun tas d’immondices où les brutescampent à même et que les plus intel-ligents tentent d’organiser vainement.

17. Nous sommes ignorant devant les savants triomphants.Nous sommes égaré devant les imbéciles triomphants.Nous sommes inutile devant les travailleurs triomphants.Nous sommes fou devant les raisonnables triomphants.Nous sommes misérable devant les riches triomphants.Nous sommes réprouvé devant les bien-pensants triomphants.Nous sommes perdu devant les assurés triomphants.Nous sommes méprisable devant les puissants triomphants.Nous sommes obscur devant les intelligents triomphants.Nous sommes enseveli devant les agités triomphants.Nous sommes honteux devant les hypocrites triomphants.Nous sommes stupide devant les illuminés triomphants.Nous sommes incapable devant les bricoleurs triomphants.Nous sommes muet devant les discoureurs triomphants.Nous sommes idiot devant les malins triomphants.Nous sommes lâche devant les héros triomphants.Nous sommes déserteur devant les engagés triomphants.Nous sommes déplacé devant le monde triomphant.Peut-être est-ce aussi parce que nous sommes véridique et salu-

taire devant les enfants de Dieu triomphant?

18’’. Nous nous retirerons des in-sensés qui n’ont que découragements,que reproches et que sarcasmes à op-poser à notre recherche du salut deDieu, et nous les laisserons dans lesmains de Satan qu’ils ont choisi pourconseiller et pour maître, car l’absurdemême de leur condition ne leur révèlepas l’état lamentable où ils agonisentsans espoir.

18’. Si nous sommes méprisés, dé-couragés et brimés dans notre saintequête, n’est-ce pas la marque de Satanqui nous détourne de la voie dusalut ?

19’. Tout ce que nous faisons pourDieu nous soumet toute sa création etnous rend libres en elle.

20’. Les saints nous proposent lapatience et le détachement en vue denotre délivrance future. Seuls les sagesnous enseignent à séparer la vie de lamort, afin de revivre dans la libertédes enfants de Dieu.

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21. Les hommes ignorants de Dieunous proposent des recettes mirifiquespour accommoder l’ordure où nousagonisons. Mais hélas ! l’ordure de-meure ce qu’elle est, et son odeur estinsupportable, et son goût est mortelmalgré tous les systèmes dont ils la re-couvrent habilement.

22. Si le Seigneur se retire de nouset si nous déraillons dans nos visionset dans nos propos comme les sourdset comme les aveugles du monde pro-fane, nous nous retirerons dans le si-lence et nous deviendrons élèves dessourds et des aveugles, qui nous ensei-gneront l’humilité et la prudence parleur ignorance et par leur témérité.

23. Nous éviterons pour notrenourriture tout ce qui se corromptviolemment avec infection, tout cequi est fabriqué et falsifié par les hom-mes, et tout ce qui se refuse à nous enne s’offrant pas de soi-même. Ainsinous n’augmenterons pas stupidementen nous et hors de nous le pesant far-deau de la mort.

24. Éléonore vient au Livre toutepetite, mais le Livre la fera toute gran-de. Le Seigneur la couvrira-t-il pas deson parfum exquis ?

Elle entend et elle voit.

25. Notre passage ici-bas n’aura pasété inutile si nous avons réussi à re-donner aux humains exilés dans l’ago-nie de ce monde, l’espoir du salut deDieu et le goût de sa quête immédiate.

26. Nous avons mis l’accent sur lamort qui tient le monde dans ses grif-fes aveugles, mais nous avons aussi misle doigt sur la vie qui se renouvelleconstamment à travers elle.

26’’. Ainsi avons-nous délibérémentperdu notre vie dans ce monde mé-langé, afin de la sauver dans le royau-me de Dieu.

21’. Le Seigneur Dieu a tracé unevoie mystérieuse et très évidente, afinque nous puissions tous sortir de laboue où nous sommes tombés par dé-sobéissance à son saint commande-ment. Il la révèle à ses enfantsrepentants qui font sa volonté et quiaccomplissent son œuvre.

22’. Et si le Seigneur nous visite ànouveau, nous demeurerons silencieuxet secrets afin de ne pas nous exposer àêtre démentis publiquement par desévénements différés. Et si le Seigneurnous pousse à prophétiser dans lemonde, nous résisterons jusqu’à la li-mite de nos forces, afin d’être bien as-surés que c’est lui qui parle en nous, etnous-mêmes qui parlons en lui.

23’. Nous rechercherons pour no-tre nourriture tout ce qui se conservenaturellement sans pourrir, tout cequi est direct et naturel, et tout ce quis’offre de soi-même, venant de la ter-re et du ciel, afin d’augmenter ennous la bonne odeur de vie qui ne pé-rit pas. Ainsi nous préparerons intelli-gemment le jour de la résurrection.

24’. C’est un merveilleux état quecelui d’enfant de Dieu, mais qui peuts’y maintenir ici-bas sans faiblir et sansfaillir ?

25’. Le Seigneur témoignera pournous en personne au jour du grandjugement, et il confirmera notre en-treprise filiale ; et ses rescapés nousloueront pour notre œuvre fraternelle.

26’. Nous avons rappelé la serrureterrestre et la clef céleste qui ouvrentla porte du séjour de la vie bienheu-reuse où les enfants de Dieu se ré-jouissent pour l’éternité de la joie del’Unique Splendeur.

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27. Les simples conservent leur religion, en attendant d’être sauvésmiraculeusement.

Les malins moquent leur religion, en attendant d’être ridiculiséspar leurs propres systèmes.

Les médiocres dessèchent leur religion, en attendant de retournerà la poussière.

Les révoltés combattent leur religion, en attendant d’être détruitspar leur propre révolte.

Les bien-pensants flattent leur religion, en attendant d’être louéspar elle.

Les incroyants méprisent leur religion, en attendant de se niereux-mêmes.

Les habiles ornent leur religion, en attendant d’être écrasés par lepoids de leurs complications.

Les hypocrites corrompent leur religion, en attendant de pourriren enfer.

Les fidèles entretiennent leur religion, en attendant d’êtresoutenus par elle.

Les infidèles abandonnent leur religion, en attendant d’êtrelâchés par celles qu’ils se font.

Les savants suppriment leur religion, en attendant d’êtrepulvérisés par leur science profane.

Les intelligents expliquent leur religion, en attendant d’êtredémentis par l’absurde.

Les laïcs oublient leur religion, en attendant de se perdre dans lemonde.

Les clercs s’installent dans leur religion, en attendant d’être établisdans le ciel.

Les saints vivent leur religion, en attendant de goûter son sucspirituel.

Les sages fouillent leur religion, en attendant de trouver sasubstance corporelle.

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28. Le Seigneur nous pardonne et ilnous fait voir son salut malgré notreégarement et malgré nos crimes.

Quel pardon et quel salut le Sei-gneur propose-t-il ainsi aux hommeségarés dans la mort ?

29. Hélas ! le chaos de la mort n’estpas une illusion.

Hélas ! l’esprit rebelle n’est pas uneillusion.

Hélas ! le péché mortel n’est pasune illusion.

Hélas ! le mal qui nous habite n’estpas une illusion.

Hélas ! l’agonie du monde déchun’est pas une illusion.

30. Il y aura un jugement généralqui rétribuera chacun selon sa foi etselon les œuvres de sa foi, et tout cequi ne résistera pas au feu, sera réduiten cendres et compté pour rien avecson auteur.

31. Nous chercherons le Seigneurde sagesse avec une patience de fou,sans nous laisser distraire par le mondedéchu et par ses œuvres vaines.

32. Ni les orgueilleux ni les déli-rants qui adhèrent aux fausses doctri-nes du monde, ne pourront recevoirl’intelligence du Livre, ni s’emparerde lui, ni se recommander de lui.

33. Nous demandons trois fois par-don à ceux que nous avons offensésou lésés pendant le temps de notre fo-lie, et nous demandons mille fois par-don à Dieu pour nos offenses et pournos crimes commis pendant notreégarement.

30’’. Les enfants de Dieu et ses sau-vés seront témoins de la ruine des ma-lins et de leur engloutissement final.

28’. Chaque égaré et chaque crimi-nel peut espérer obtenir le pardon et lesalut du Seigneur, s’il les lui demandesincèrement et tenacement. Quelle es-pérance et quel réconfort proposons-nous donc ainsi à nos frères humains ?

29’. Heureusement, la terre promi-se n’est pas une illusion.

Heureusement, le Seigneur de vien’est pas une illusion.

Heureusement, l’incarnation duvivant n’est pas une illusion.

Heureusement, le remède de vien’est pas une illusion.

Heureusement, le salut du monderepentant n’est pas une illusion.

30’. Ceux qui auront triomphédans les œuvres du monde, seront at-terrés et muets de stupeur, et leur sur-prise n’aura d’égal que leur désespoirde s’être trompés si lourdement.

31’. Nous entrerons dans le cœurde nos Écritures révélées afin de trou-ver la perle cachée, au lieu de flottersur elles et de nous échouer dans lemonde profane.

32’. Où sont les noirs, où sont lesblancs, où sont les jaunes, où sont lesrouges demeurés simples et croyants,qui recevront le royaume promis parle Seigneur et qui entreront dans leurhéritage saint ?

33’. Ô miracle de l’amour divin !Les bien-pensants refusent trois foisleur pardon, mais le Seigneur de com-passion accorde le sien à la premièredemande, car il est là comme unmendiant à la porte de notre cœur, at-tendant que nous voulions bien luiouvrir.

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34. C’est un pécheur qui parle, unhomme ordinaire qui cherche Dieu aumilieu des inconvénients du monde,avec un métier misérable, sans encou-ragement et sans aide de quiconque.

35. Nous ne chercherons pas àcombattre nos persécuteurs, car nousnous enfoncerions avec eux dans laboue puante de la mort. Nous les pu-blierons, nous les prierons, nous leurpardonnerons, nous les fuirons etnous les oublierons.

36. Ceux qui cherchent unique-ment à s’organiser toujours mieuxdans ce monde déchu, oublient leroyaume promis par Dieu, et ils s’en-foncent toujours plus dans l’exil del’agonie et de la dispersion où ils de-meureront pendant l’éternité.

37. Il y a une grande délivrance àdevenir comme un mort dans lesmains de Dieu.

38. Nous devons le proclamerhautement :

La foi, sans l’espérance du salut deDieu, est vaine.

L’humilité, sans la recherche du sa-lut de Dieu, est vaine.

La patience, sans la pratique du sa-lut de Dieu, est vaine.

Car elles aboutissent à la fosse de lamort tout comme l’incroyance, toutcomme l’orgueil et tout comme laviolence, dans ce monde habité par lemal qui ne pardonne pas.

39. Toutes les étiquettes que les sté-rilisateurs de vie voudront nous collerdessus, n’ajouteront et ne retranche-ront rien à la formidable propositiondu Livre, qui s’adresse à tous les hu-

34’. Afin que les plus emprisonnés,les plus abandonnés et les plus dému-nis prennent courage et ne désespè-rent pas de parvenir au royaumecaché qui délivre de toute tristesse, detoute misère et de tout mal.

35’. Prions également Dieu afinqu’il nous délivre de leurs persécu-tions en nous ouvrant les portes dujardin secret où la haine et la mortn’ont pas accès, car là où est la vie pu-re, là aussi est l’amour pur.

36’. Voyons-nous pas la vanité dela bonne volonté des hommes et l’ab-surdité de leurs efforts pour organiserce monde mélangé de mort ? Ah ! siles croyants avaient la folie de croirevraiment, ils emploieraient leur bonnevolonté à rechercher le salut de Dieu,et le règne de l’Unique serait bienproche !

37’. Mais il y en a une bien plusgrande à devenir comme un vivantdans son cœur resplendissant.

38’. Ainsi nous ne proposons pasune résignation passive devant l’ago-nie du monde ni un abrutissementbestial devant la mort qui l’habite,comme font certains ascètes qui ontmesuré la vanité des œuvres humai-nes, mais qui ne savent pas que le salutde Dieu est le médicament céleste quisauve de la mort et de son cortège demisères et de désespoirs infinis. Leprophète n’a-t-il pas dit : « Cherchez-moi et vivez » en laissant parler Dieu ?

39’. Hélas ! le jugement est com-mencé et le Livre naît à peine dans lemonde, alors que les hommes refusentle pardon et le salut de Dieu qui leurest proposé dans les Écritures saintes,

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mains doués par Dieu de l’intelligen-ce nécessaire à l’accomplissement deleur sauvetage ici-bas.

40. Cherchons assidûment le Sei-gneur de vie, alors qu’il en est tempsencore pour nous, car lorsque nousnous heurterons à l’absurde, il seratrop tard. Et malgré nos déguise-ments, nous ne trouverons que lafausse porte de l’ivresse, ou le mur dudésespoir, ou l’abîme de la folie.

41. L’inspiration sans l’action estimpuissante, et l’action sans l’inspira-tion est aveugle. Les deux réunies fontla perfection de l’œuvre humaine.

42. La punition des méchants serade voir que leurs méchancetés ontservi au salut des croyants sans qu’ilss’en doutent, et qu’elles n’ont nuiqu’à eux-mêmes.

43. Un verset du Livre éclairera levéritable enfant de Dieu, alors quetout le Livre aveuglera les enfants dumonde profane. C’est la justice deDieu qui fait que chacun se juge soi-même sans le savoir.

44. Les optimistes triomphants quiveulent organiser le monde en niantle malheur et la mort qui l’habitent,nous font froid dans le dos, car ils ontpris le pas de course pour arriver plusvite à la fosse d’où on ne revient pas,et la foule des aveugles les acclame etleur emboîte le pas en chantant unhymne de victoire qui couvre la voixdes prophètes envoyés de Dieu.

39’’. Alors que le monde camouflede plus en plus hypocritement le mal-heur et la mort, mais que nul ne nousen délivre véritablement.

alors qu’ils se détournent de leurs re-ligions révélées où ils ne voient quesuperstitions et que morales mortes.

40’. Quand le malheur et la morttomberont sur nous, les bonnes paro-les et le secours des nôtres nous paraî-tront vides et inutiles, car notresolitude sera telle que nos proprespensées et nos propres œuvres noussembleront insensées et vaines.

41’. L’art sans la nature est impuis-sant, et la nature sans l’art est aveugle.

Les deux réunis font la perfectionde l’œuvre divine.

42’. La récompense des enfants deDieu sera de voir que leurs secoursont servi autant à leur propre salutqu’à celui de ceux qu’ils aidaient sansespoir de récompense.

43’. Un mot, un geste enseignentcelui qui héberge en soi l’Esprit deDieu, alors que toute la création n’ap-prend rien à ceux qui comptent surleur propre intelligence. Ils se ridiculi-sent eux-mêmes et ils ne le saventpas !

44’. Nous sommes pessimiste quandnous rappelons la vanité des efforts deshommes pour s’organiser et pour sesauver dans ce monde déchu, maisnous sommes optimiste en rappelantle salut de Dieu promis aux hommessimples et croyants. Hélas ! combiencroient encore au sauvetage spirituelet corporel de l’homme exilé ici-bas,puisque plus personne ne croit mêmeà la chute antique ?

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45. « À quoi joue-t-on aujourd’huidans le monde ? » questionnent lesprofanes curieux du vide.

Et les vrais croyants répondent :« Nous ne savons pas, car la quête dusalut de Dieu nous empêche de nousoccuper de savoir à quoi le mondejoue présentement ».

46. Ô femmes obtuses et ignares,prenez bien garde de ne pas vous op-poser à la quête du salut de Dieu, aunom de vos petites raisons profanes,qui prolongent votre agonie dans cemonde, mais qui ne vous en délivrentpas !

47. Tout nous sert si nous servonsDieu et sa création droitement.

48. Il faut le dire et le répéter : larévélation la plus authentique, la plusprécise et la plus accomplie du mystè-re de vie et du salut de Dieu, se trou-ve dans les livres connus desprophètes de Dieu et dans les livresinconnus des sages de Dieu. Notre re-ligion n’est-elle pas un symbole vivantdu mystère caché dans tous lestemps ? Ne le voyons-nous plus ? Nel’entendons-nous plus ?

49. C’est une nouvelle et immenserévélation que nous faisons ici, afinque chaque croyant prenne courageet entreprenne hardiment la quête dusalut de Dieu toujours présent et tou-jours possible dans ce monde.

50. Les incroyants qui tentent deforcer le secret de Dieu, et ceux quiessaient de violer la sainte nature, se-ront détruits du dedans et du dehorspar leur propre malice et par leur pro-pre révolte.

45’. Ceux qui négligent la quête dusalut de Dieu, commettent un crimeenvers eux-mêmes ; mais ceux quipersécutent les chercheurs du salut deDieu, commettent un crime contretous. N’est-ce pas là aussi, le péchéqui ne sera pas pardonné ? Et ne sont-ce pas là aussi, les maudits qui serontjetés dans les ténèbres extérieures ?

46’. Ô femmes raisonnables etaveugles, ne vous opposez pas stupi-dement à la sainte quête de vos com-pagnons, car vous seriez retranchéesdu salut de Dieu dès ce monde, et vo-tre châtiment serait irrémédiable.Aidez-les plutôt avec amour, afin departiciper à leur récompense et à leursauvetage.

47’. La lumière paraîtra comme unpoint dans les ténèbres et grandira jus-qu’au jour de Dieu.

48’. Le Seigneur de vie s’est bienincarné une fois universellement pourle salut de tous, et il reviendra bienaussi une fois universellement pour lejugement de tous ; mais nous devonssavoir à présent qu’il est venu dès lecommencement, qu’il vient présente-ment et qu’il viendra encore en parti-culier pour le salut de quelques-uns.

49’. Hélas ! ici aussi, il y aura beau-coup d’appelés et peu d’élus, car laplupart des croyants préfèrent demeu-rer dans le regret du salut passé et dansl’espoir du salut à venir, plutôt qu’en-treprendre la quête du salut présent.

50’. Les croyants qui entendent laparole de Dieu et qui l’accomplissenten aidant la sainte nature, seront sau-vés au-dedans et au-dehors par leurpropre simplicité et par leur propreobéissance.

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51. Dieu a donné à chacun assezd’intelligence et assez de simplicitépour qu’il accomplisse aisément sonpropre sauvetage ici-bas en pénétrantla parole révélée.

52. Prions, afin que l’urgence terri-fiante de la quête du salut de Dieunous devienne évidente avant qu’ilsoit trop tard pour l’entreprendre.

53. Le salut de Dieu est la science laplus expérimentale qui soit, car c’estla science du Dieu qui a créé le mon-de et les univers qui l’entourent, etcelui-là ne délire pas abstraitementdans le vide !

54. Sans la bénédiction de Dieu,nous sommes tout à fait impuissantspour manifester ici-bas la vie du Sei-gneur de résurrection.

55. Toute la création de Dieu peutparticiper au salut de Dieu par l’entre-mise des fils de Dieu. Ainsi les ani-maux, les végétaux et les minérauxmême, peuvent être restitués dans lagloire et dans l’immortalité del’Unique ; nul ne doit l’ignorer nil’oublier.

56. Réjouissons-nous d’être plu-sieurs pour nous entraider dans laquête du salut de Dieu, car celui quinous le rappelle présentement a étéseul pour retrouver le chemin antiqueenvahi par les ronces de l’ignorance etde l’oubli.

53’’. Considérons NOËL. PénétronsNOËL. Imitons NOËL. Adorons NOËL.Chantons NOËL.

51’. Hélas ! beaucoup méprisentleur part d’intelligence et deviennentcomme des brutes devant l’enseigne-ment de l’Unique. Beaucoup aussiméprisent leur part de simplicité etdeviennent comme des singes vani-teux devant la parole de Dieu.

52’. Car l’enfer sera fait de ce regret-là, et plus encore, de l’aisance stupé-fiante du salut qui nous aura été pro-posé vainement dans ce monde.

53’. Nous redisons la révélationénorme parce qu’incroyable : Dieuenvoie son essence très sainte quis’incarne dans la très pure substancedu monde pour le salut de toute lacréation déchue.

Comprenne qui pourra.Expérimente qui voudra.

54’. La lumière de Dieu féconderapremièrement nos ténèbres intérieures ;ensuite nos ténèbres manifesteront lalumière de Dieu.

55’. N’est-ce pas l’effet de la grâcedu Tout-Puissant que le Livre soitdonné aux hommes simples et debonne volonté en Dieu ? Et n’est-cepas l’effet de sa justice que le Livresoit repoussé et moqué par les mé-chants, par les malins et par leshypocrites ?

56’. Considérons l’état de celui quinous montre le chemin et qui écartepour nous les ronces et les épines ac-cumulées par la négligence des gar-diens de la voie de Dieu. Considéronsson pas qui marque mystérieusementla route que nous devons suivre.

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57. Si le monde nous ignore ou s’ilnous repousse, ne luttons pas contre lemonde pour être reconnu ou pourêtre accepté par lui. Tournons-nousplutôt vers le Père céleste et vers laMère terrestre qui nous comblerontdes biens très réels de la vie.

58. Beaucoup parmi les saints mê-mes n’ont pas vu ni touché le Sei-gneur incarné dans ce monde ; maisils sont bienheureux, car ils ont crusans voir ni palper, et leur récompensebrille enfin dans le ciel.

59. La malice des méchants leurpermet de tromper et de voler leshommes pendant un temps, mais ellene leur permettra jamais de tromperni de voler Dieu, fût-ce une seconde.Voilà qui est tout à fait assuré.

60. Les impies et les morts qui dé-bordent d’énergie pour nier la révéla-tion des fils de Dieu et pour s’opposerobstinément au salut de Dieu, s’écrou-lent lamentablement quand le mal-heur les effleure de son aile sombre etquand la maladie les habite un peu detemps.

61. Fuyons les gens sinistres, ternes,sans enthousiasme et sans encourage-ment, car ils ne sont certainement pasde Dieu, et nous ne parviendrons pasà les animer, alors qu’ils sauront trèsbien nous désespérer et nous entraînerdans leur agonie aveugle et sourde.

62. Fuyons le monde et ses soinsmultiples, car la lutte pour avoir ledroit d’y agoniser misérablement esttrop épuisante et trop distrayante de laquête du salut de Dieu, qui importeseule en vérité.

57’. Ainsi en nous ignorant ou ennous repoussant des biens apparentsde la vie profane, le monde nous sau-ve de l’impasse de la mort et nousoriente vers les biens éternels de la viesans mélange, où le Seigneur reposeavec ses bien-aimés.

58’. Bien peu parmi les saints mê-mes ont vu et touché le Seigneur in-carné dans ce monde ; mais ils sontbienheureux, car ils ont cru avant devoir et de palper, et leur récompensebrille déjà sur la terre.

59’. La stupidité des malins leurpermet de moquer la révélation du sa-lut de Dieu et de s’opposer à elle,mais elle ne leur permettra jamais d’enbénéficier, fût-ce une seconde. Voilàqui est tout à fait certain.

60’. Toute leur force est faite de lanégation de la vie divine et du rejetdu salut de Dieu qui leur sont propo-sés ici-bas. Aussi sont-ils comme desloques quand le démon les abandon-ne, car la vie divine s’est retirée d’eux,et ils sont comme des pantins vidés detoute substance qui agonisent dansl’abandon de tous.

61’. Recherchons nos frères dans lafoi et dans l’espérance du salut deDieu, et entretenons-nous avec euxdes saints mystères qui justifient notrequête journalière, et réjouissons-nousensemble de l’énormité de la promes-se de Dieu qui justifie notre espoir etnotre enthousiasme présents.

62’. Retirons-nous dans la paix etdans la solitude de nos saintes com-munautés, afin de pouvoir concentrertoute notre attention sur la quête dusalut de Dieu. Quand nous l’auronstrouvé, nous pourrons retourner aumonde, si cela nous convient.

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63. Le monde déchu est, en réalité,l’immonde sous lequel est caché levrai monde que nous devons retrou-ver et magnifier en Dieu.

64. Une chose est certaine : si nousnous croyons plus intelligents queDieu et si nous pensons être au-dessusde ses envoyés, nous sommes égarés etperdus sans rémission dans l’exil de lamort.

65. Nous sommes tous perdus dansce monde mélangé de mort, et notrefin est inscrite dans l’ordure qui noushabite.

67. Vous croyez voir ce que noussommes et vous vous en réjouissezpour nous et pour vous.

« Si tu ne me connais pas dans mabassesse...

68. Celui qui contemple son Sei-gneur et qui l’appelle humblement àson aide en toutes circonstances, estplus saint que toute l’humanité qui es-saie courageusement de se réformer etde s’organiser dans le monde sans yparvenir.

63’’. Nous désirons le royaume uni, le royaume complet,

le royaume de Dieu.

66. N’est-ce pas notre fondateurqui nous dit cette parole étonnante,bouleversante, stupéfiante : « Tout ceciest présent devant vos yeux et à la por-tée de vos mains, tous les jours de vo-tre vie. Veillez donc pour voir, et priezpour connaître, avant d’être engloutispar la mort »?

63’. Nous prêchons le ciel terrestreet la terre céleste, et non pas le cieldésincarné ni la terre exilée, commefont les extrémistes qui séparent, maisqui ne savent pas unir.

64’. N’est-ce pas notre révélateur,notre fondateur, qui nous proposeavec la permission de Dieu, le médi-cament céleste qui est le Sauveur in-carné miraculeusement pour le salutdes enfants de Dieu ?

65’. Ainsi, perdus pour perdus, querisquons-nous à consacrer notre petitsursis de vie à rechercher le salut deDieu, qui peut seul nous sauver de ladispersion de la mort ?

67’. Mais nous voyons ce que nousne sommes pas et nous nous en attris-tons pour vous et pour nous.

tu ne me trouveras pas dans manoblesse. »

68’. Nous ne devons pas nous épui-ser à lutter inutilement contre nous-mêmes ni contre le monde, mais plu-tôt rechercher sans répit Dieu et sonsalut, qui nous délivreront de l’agoniede la mort perpétuellement entrete-nue ici-bas.

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69. Le Livre a été écrit sous l’inspi-ration de l’Esprit. L’auteur est aussiignorant et aussi démuni en l’achevantqu’il l’était en le commençant.

69’’. La quête de Dieu et de son sa-lut est bien longue et bien décevante,et les hommes préfèrent compter rai-sonnablement sur le travail de leursmains pour subsister et pour s’organi-ser ici-bas.

Car il faut être fou pour croire enDieu et en son salut, et il faut être dé-ment pour les chercher dans ce mon-de. Et pourtant ils sont là qui nousattendent ! Tout n’est-il pas enseignéclairement dans notre sublime et pro-fonde religion révélée?

69’. Tout est peut-être obscur ?Tout est peut-être clair ?Tout est peut-être clair-obscur ?Dieu seul le sait !

Connaissent-ils les mystères de laNature ? Cependant ils écrivent.

CORAN

Ceux qui savent la Nature n’essaientpas de l’exprimer en paroles, et ceux quil’essaient montrent par là qu’ils ne la sa-vent pas.

TCHOANG-T’SEU

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Si cette entreprise ou cette œuvre vientdes hommes, elle s’effondrera d’elle-même ; mais si elle vient de Dieu, vous nesauriez l’abattre. Ne courez pas le risquede lutter contre Dieu même.

GAMALIEL

On doit obéir à Dieu plutôt qu’auxhommes.

PIERRE

UNE VÉRITÉ

1. Notre seul mérite, notre seul sa-voir et notre seule intelligence, c’estlaisser le Seigneur de vie agir à sa gui-se en nous et hors de nous.

2. Si quelqu’un prétend nous ex-communier au nom de Dieu ou aunom de la vérité de Dieu,

si quelqu’un nous exècre ou nousmaudit...

3. Les vrais enfants de la parole deDieu sont ceux qui ne sont ni enrégi-mentés, ni endormis, ni étiquetés, niémasculés, ni rassurés, ni habitués, niesclaves, ni morts dans le monde.

4. N’avons-nous pas annoncé avecprécision et longtemps à l’avance lachute et la faillite du régime sansDieu ?

1’’. Toutes nos lois et toutes nosdéfenses ne sont qu’hypocrisies et queméchancetés si nos cœurs ne sont passoumis à la loi d’amour du Parfait.

LA FIN

1’. N’avons-nous pas ranimé lescendres de la foi pour des multi-tudes ? Et n’avons-nous pas remis envue l’origine du salut pour quelques-uns ?

2’. nous lui demanderons s’il possè-de véritablement la communion deDieu, c’est-à-dire s’il la voit, s’il lapalpe et s’il la goûte, non pas en ima-ge, mais en réalité substantielle.

3’. Les vrais enfants de la parole deDieu sont ceux qui demeurent libres,éveillés, aimants, sobres, croyants, etqui cherchent le tout en toutes cho-ses, fût-ce en rien.

4’. N’avons-nous pas averti les en-dormis des catastrophes géologiquesqui commencent à travailler le mondeégaré ?

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5. Ne prévoyons-nous pas les catas-trophes cosmiques qui suivront et quiébranleront le monde révolté ?

6. Ô mon Seigneur et mon Dieu,sauve au moins tes enfants aimants etobéissants, rassemble-les sous ton aile,et donne-leur en partage les dé-pouilles des impies et des insensés quite défient présentement !

7. Si les bien-pensants se plaignentde ne pas entendre le Livre, nous leurdemanderons s’ils entendent mieuxles paroles de leurs Écritures révélées.

8. Élizabeth était endormie, mais leprince la réveille et elle chantera uncantique nouveau. Ne lit-elle pas déjàà découvert dans le Livre ?

« Elle fouille la mine et trouve desjoyaux qui éclairent. »

9. Ô bien-pensants qui vous don-nez aux autres en exemple de sainteté,pouvez-vous nous dire pourquoi Jésusa préféré les illettrés, les buveurs, lespercepteurs, les prostituées et les vo-leurs à la compagnie des pharisiens,vos anciens modèles ? N’est-ce pas àcause de la puanteur qui est demeuréeaussi la vôtre à présent ?

10. Ne parlant pas de la nécessitédes choses mondaines ni de l’urgencedes choses du siècle, le Livre ne serani reçu ni entendu par ceux qui s’or-ganisent dans l’agonie du monde, nipar ceux qui y croupissent.

6’’. Ô mon Seigneur et mon Dieu,ouvre l’esprit et le cœur des rebelles etdes fous qui pillent stupidement tacréation et qui la violentent sans pitié,avant le coup qui va les émietter dansla mort sans retour!

5’. N’entrevoyons-nous pas, hélas !la destruction et la fragmentation dumonde rebelle par sa science maudite ?

6’. Ô mon Seigneur et mon Dieu,ouvre l’esprit et le cœur de tes enfantsaimants et obéissants, afin qu’ils re-connaissent leur Mère et leur Père trèssaints unis dans le Sauveur et qu’ils vi-vent devant toi !

7’. S’ils entendaient les paroles deleurs Écritures saintes, ils entendraientaussi les paroles de l’Écriture à nou-veau révélée.

8’. L’homme sage ne violente aucu-ne nature, mais il permet à chacund’accomplir la sienne le plus heureu-sement possible sur cette terre d’exil.

9’. La vanité, l’hypocrisie et l’avari-ce forment le mélange puant et dé-tonnant qui vous dispersera dans laboue de l’enfer, où votre place estmarquée depuis le commencement devotre méchanceté triomphante ; carvous vous êtes placés avant Dieu etvous avez substitué vos paroles profa-nes à sa parole révélée.

10’. Parlant de la nécessité des cho-ses célestes et de l’urgence de la choseéternelle, le Livre sera reçu et entendupar ceux qui cherchent l’issue de leurprison obscure et par ceux qui espè-rent le salut de Dieu.

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11. Quelle est cette famille dePallandt douée de la grâce de l’EspritSaint ? Granny Marthe ne vient-ellepas aussi au Livre après avoir douté ?Et ne se fait-elle pas apôtre de la véritédu Seigneur incarné dans le monde ?

« Elle sera rassurée, car elle acraint. »

12. Tout est illicite et va à la malé-diction pour ceux qui agonisent dansl’oubli et dans l’absence de Dieu.Ceux-là sont comme des charbonsmorts et ils sont légion, hélas ! dans lemonde.

13. Les maîtres savants n’ont-ils paségalement repoussé le Livre commeétranger à leurs révélations, à leurstraditions et à leurs sciences ?

14. Le Livre n’est donc ni chair nipoisson, ni pierre ni plante, et cepen-dant il est.

15. Les misérables, les faibles, lesimbéciles, les affligés, les abandonnés,les désespérés, les excommuniés vou-dront peut-être jeter un regard frater-nel sur le Livre, afin qu’il serve aumoins les plus déshérités en les aidantà supporter leur agonie dans ce mon-de assuré et savant ?

16. Ô croyants, ayez le cœur et l’es-prit de soutenir secrètement les vraispauvres qui prient Dieu dans leurscœurs pour leurs bienfaiteurs, si vousavez l’intelligence de les chercher etde les découvrir dans le monde où ilssont cachés.

16’’. Les hypocrites qui donnentorgueilleusement reçoivent leur salai-re qui est la malédiction des mauvaispauvres qu’ils humilient publiquement.

11’. Thérèse, Molly et Margueritegerment en secret dans leurs cœurs,mais quelle floraison le Seigneurn’est-il pas capable de produire à nosyeux ? Elles viennent en dernier, maiselles seront en avant, et nul ne pourraébranler leur foi longuement mûriedans le secret.

« Elles couleront comme les sourcesdes grands fleuves. »

12’. Tout est licite et va à la béné-diction pour ceux qui vivent dans lesouvenir et dans la présence de Dieu.Mais où sont ceux-là dont le cœurbrille et réchauffe comme le soleil duprintemps ?

13’. Hélas ! nous voilà comme unmaître ignorant parmi les savants dumonde, et comme le plus infime frèreparmi les croyants qui cherchent leSeigneur et son royaume ici-bas.

14’. Quelle est donc la chose quin’est ni chair ni poisson, ni pierre niplante, et qui cependant EST ?

15’. Comme le Seigneur Dieu nousramène sagement à la boue et à la liedu monde où est cachée la perle pro-mise à son amour !

Ô miracle de la sagesse vraie qui sejoue des orgueilleux et des triom-phants qui dominent ici-bas !

16’. Donnons en secret en consolantles vrais pauvres de Dieu et recevonsfraternellement ce qu’ils nous offrenten retour, afin que leur âme se réjouis-se aussi du don librement consenti.

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17. La possession de la gloire et desrichesses terrestres brille et s’étale dansle monde profane.

18. Le Seigneur nous instruit aujour le jour par mille rencontres, parmille événements et par mille occa-sions, si nous sommes assez éveilléspour entendre ses leçons et assez in-telligents pour en profiter, car mêmela cendre nous enseigne quand notreœil est ouvert.

19. Notre foi ne tient pas dans uneidée abstraite, ni dans un idéal insaisis-sable, ni dans le grand nombre des fi-dèles, ni dans les œuvres humaines, nidans les biens de ce monde, ni dans leshonneurs religieux ou profanes, nidans les sciences des hommes, ni dansles pouvoirs des ascètes.

20. Sainte MÈRE de DIEU, guideznotre quête et illuminez notre voiedans les ténèbres de ce monde d’exil,afin que nous accédions par votre grâ-ce jusqu’au Seigneur incarné, quinous délivrera du péché de mort oùnous agonisons misérablement !

21. Réjouissons-nous si le mondenous déçoit, s’il nous délaisse, s’ilnous repousse, s’il nous ruine, s’ilnous affame, s’il nous hait, s’il nousbrime, s’il nous afflige, s’il nous spo-lie, s’il nous emprisonne, s’il nouscrucifie, car c’est le Seigneur qui nousfait signe de chercher son salut et savoie.

22. Celui qui adore le Seigneur devie est nourri par le Seigneur de vie,c’est une merveille qui lui est naturel-le, mais peu le comprennent ici-bas.

17’. La possession de la gloire et desbiens divins brille et se cache dans lesecret de Dieu.

18’. Si un travail nous répugne ounous abrutit, ayons le courage d’enchanger plutôt que de subir le dégoûtet l’abrutissement qui tuent l’âme. Laprière et la louange à Dieu avec lepain et l’eau, valent mieux que l’abê-tissement avec la mangeoire pleine.

19’. Notre foi tient dans la certitu-de de la nature divine incarnée dans lachair du monde.

Notre foi se nourrit de l’espérancede retrouver cette nature divine en-fouie dans le péché de mort.

Notre foi s’anime de l’effusion del’Esprit Saint qui féconde la nature di-vine et nous refait ainsi enfants deDieu, à l’image de Dieu même.

20’. Sainte MÈRE de DIEU, veuillezvous révéler à vos enfants aimants etcandides en entrouvrant pour euxseuls, avec la permission de notre Sei-gneur Dieu, le voile obscur qui égareles méchants et les orgueilleux secta-teurs du monde enténébré !

21’. Ne sommes-nous pas resté jus-qu’au bout soumis aux devoirs, auxtentations et aux persécutions dumonde profane, afin que nul ne puisses’excuser de ne pas chercher Dieu etson salut, quel que soit son état ici-bas ?

Heureux ceux qui ont vaincu lemonde en le fuyant, et bienheureuxceux qui ont vaincu le monde en lesubissant !

22’. Les livres saints nous paraîtrontvides et ennuyeux au début de notrequête, mais à la fin ce sont les seulsque nous trouverons précieux et pas-sionnants entre tous.

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23. Ma joie déborde comme untorrent vivant et le désir de tonamour subsiste seul en moi, car lemonde est comme noyé par ta lumiè-re qui monte de partout, ô Seigneurde résurrection.

24. Ah ! Seigneur, je coule.

25. Tu commences.

26. C’est une grande obscurité.

27. J’étais mort.

28. Pleurez, agonisants du monde.

29. Car la grâce est encore cachée.

30. Battons des mains, dansons etrions devant le Seigneur Dieu quinous voit.

31. Allons ! réveillons-nous et en-tendons ce qui nous est dit.

32. Ici un grand silence, comme lafrontière secrète du royaume promis.

33. C’est beaucoup d’eau...

34. Le déluge de la grâce...

35. Chacun, s’il le désire, peut ex-primer son désir dans nos saintes réu-nions plénières, afin que si le Seigneurl’entend et l’approuve, il soit exaucé.

36. Les hypocrites, les bien-pensants,les sectaires aveugles et les profiteursétablis repousseront le Livre qui lesdénonce et qu’ils ne pénètrent pas,n’ayant pas en eux l’Esprit qui l’a ins-piré.

34’’. fêtée dans l’éternel banquet.

23’. Ma joie, c’est ma conformitéavec ta volonté sainte, ô Seigneur dela vie envahissante. Ainsi ma joie estta joie, ma volonté est ta volonté,mon amour est ton amour et me voi-ci en toi, par toi, pour toi inexprima-blement.

24’. Ô Seigneur, j’émerge.

25’. Et tu achèves.

26’. Et c’est une grande lumière.

27’. Et je vis.

28’. Et puis réjouissez-vous !

29’. Mais l’amour illumine déjàtoute la terre.

30’. Car la mort a été engloutie parla vie, et l’immonde est retourné aunéant.

31’. Pleurons de joie de la victoirede Dieu qui efface notre tache mor-telle.

32’. Et puis le chant des anges quine finit jamais.

33’. et c’est un peu de terre.

34’. prépare la moisson céleste

35’. Celui qui reçoit ainsi une grâcedu Seigneur, doit aussi la confesserdevant ses frères et remercier le Sei-gneur en particulier, et ensuite lelouer avec eux.

36’. Les vrais croyants, les religieuxde cœur, les simples et les pauvres deDieu recevront le Livre qui les sert,car l’Esprit qui les habite se reconnaî-tra lui-même dans le Livre.

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37. Les hypocrites, les desséchés, lessectaires, les assurés et les triomphantsrépondront au jour du jugement pourles dégoûtés, pour les rebutés, pour lesrévoltés, pour les désespérés et pour lesécrasés ; et leur étonnement sera im-mense en apprenant qu’ils sont res-ponsables pour ceux qu’ils aurontsuscités par leur fausse conduite, c’est-à-dire par leur malhonnêteté, par leuravarice, par leur cruauté, par leur or-gueil et par leur aveuglement criminel.

38. Si nous ne sommes pas avecDieu, qui sera avec nous ?

39. Tout ce qui ne va pas à Dieuaboutit à l’absurde, dont la mort est ladémonstration la plus évidente.

40. Emportons le Livre en prison, àl’hôpital, à la caserne, où nous avons letemps nécessaire pour nous réconcilieravec Dieu et avec son salut ; mais em-portons-le aussi pendant nos congés etassocions-le à nos distractions domini-cales afin que le jour du Seigneur noussoit doublé et même triplé.

41. Me suis-je égaré en te priantdans le dedans, Seigneur ?

42. Me suis-je trompé en te louantdans le dedans, mon Dieu ?

43. Me suis-je fourvoyé en te cher-chant dans le dedans, ô Vivant ?

37’. Efforçons-nous à ne jamais re-buter quiconque de la quête du salutde Dieu, soit par notre exigence, soitpar notre négligence, soit par notreprétention, soit par notre jugement,soit par notre intolérance ; maisefforçons-nous plutôt d’être desexemples vivants pour tous ceux quin’entendent pas la voix de Dieu ouqui hésitent dans leur cœur, et surtoutpour ceux qui sont révoltés par l’atti-tude des faux croyants qui pullulent àprésent dans le monde dégénéré.

38’. Et si nous sommes avec Dieu,qui sera contre nous ?

39’. Tout ce qui va à Dieu aboutità la pérennité de la vie, dont la résur-rection est la démonstration la plusévidente.

40’. Le Livre répond merveilleuse-ment à ceux qui savent l’interrogerdans la simplicité de leur cœur. C’estun sujet d’étonnement pour lescroyants qui se souviennent de la pa-role délaissée, et c’est un sujet d’admi-ration pour ceux qui l’entendent unpeu au-dedans.

41’. Non, mon ami, car seuls s’éga-rent ceux qui prient mes apparencespour obtenir mes écorces.

42’. Non, mon enfant, car seuls setrompent ceux qui louent mes créatu-res en remerciement des miettes dema table.

43’. Non, mon fils, car seuls sefourvoient ceux qui me cherchent au-dehors pour trouver mon dedans.

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44. Pourquoi nous laisses-tu dans lapauvreté ici-bas, Seigneur débordant ?

45. Pourquoi nous laisses-tu dans latristesse ici-bas, Seigneur compatissant ?

46. Pourquoi nous laisses-tu dansl’ignorance ici-bas, Seigneur savant ?

47. Pourquoi nous laisses-tu dansl’abandon ici-bas, Seigneur aimant ?

48. Pourquoi nous laisses-tu agoni-ser dans ce monde déchu, Seigneurvivant ?

49. Pourquoi nous laisses-tu pé-rir dans la mort ici-bas, Seigneurpuissant ?

50. En nous faisant grâce, le Sei-gneur encourage toute l’humanité àpersévérer vers lui, car nous sommesentièrement recouvert par le péché,notre aveuglement est total et notremérite est nul dans ce monde obscurcipar la chute.

51. Prenons le temps nécessairepour la quête de Dieu et de son salut,ainsi la cupidité aveugle et sourde nenous maintiendra pas dans l’esclavagedu monde.

52. Que notre demeure reste leplus possible inconnue aux riches etaux puissants du monde, que notre ta-ble les rebute par sa frugalité et par sasimplicité, et que nul d’entre eux n’ypénètre comme dans un moulin avecl’insolence qui les caractérise !

44’. C’est pour mieux vous comblerdans mon royaume, enfants ingrats.

45’. C’est pour mieux vous consolerdans mon royaume, enfants méchants.

46’. C’est pour mieux vous instruiredans mon royaume, enfants malicieux.

47’. C’est pour mieux vous chérirdans mon royaume, enfants oublieux.

48’. C’est pour mieux vous rani-mer dans mon royaume, enfants dé-sobéissants.

49’. C’est pour mieux vous instruirepar l’absurde de l’exil, enfants révoltés.

50’. Ceux qui parleront de nousavec orgueil seront dans l’erreur, etceux qui parleront de nous avec mé-pris seront aussi égarés.

Le Seigneur nous connaît, et nousreconnaissons le Seigneur.

51’. Travaillons pour notre néces-saire et arrêtons-nous quand paraît lesuperflu, car c’est un don de Dieu quidoit se manifester naturellement.

52’. Que notre maison soit tou-jours ouverte aux simples et aux pau-vres de Dieu, que notre table soitaccueillante à leur fraternité naturelle,et que nul d’entre eux n’ait jamais àattendre à notre porte !

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53. Seuls les ignorants perdent leurvie à devenir célèbres, ou à faire fortu-ne, ou à organiser la boue, ou à de-meurer esclaves, ou à devenir clochardsdans ce monde.

54. La plus grande intelligence ensoi-même est comme la plus grandesagesse dans le monde et comme laplus grande folie en Dieu.

55. Les intelligents, les savants, lesrévoltés, les triomphants qui pensentparvenir au secret de Dieu sans leconsentement de Dieu, demeurentdans le pire aveuglement, car c’est laplus grande illusion qui soit.

56. Les médiocres, les rassurés, lesahuris, les bestiaux qui pensent repo-ser et ruminer tranquillement dans lemonde sans la paix de Dieu, demeu-rent dans la pire ivresse, car c’est laplus grande précarité qui soit.

57. Ah ! si nous comprenions unefois l’urgence de notre sauvetage, rienni personne ne saurait plus nous dis-traire de la quête du salut de Dieu, etnous romprions avec le monde sanshésitation et sans regret, d’une maniè-re totale et définitive.

58. Les arts ne sont-ils pas à présentdévoyés, ridiculisés et avilis par lamultitude des médiocres et des inca-pables qui les ont envahis et polluéssans vergogne ?

58’’. Les intelligents et les imbécilesse sont rejoints pour ridiculiser les artsdu monde et l’ART de Dieu, avilis parles incapables, au lieu de repousser lesincapables et d’examiner les arts quileur sont proposés par les vrais artisteset par les vrais prophètes de Dieu.

53’. Le seul nécessaire suffit pouravoir le superflu, et le superflu suffitpour avoir le seul nécessaire. Et lesdeux ensemble suffisent pour avoir lavie sauve.

54’. La plus grande intelligence enDieu est comme la plus grande sagesseen Dieu et comme la plus grande foliedans le monde.

55’. Les conquérants, les financiers,les travailleurs, les organisateurs quipensent s’établir et prospérer dans lemonde sans le secours de Dieu, de-meurent dans la pire erreur, car c’estla plus grande désillusion qui soit.

56’. Les hypocrites, les malins, leshabiles, les retors qui pensent se dé-brouiller et se sauver dans le mondesans la bénédiction de Dieu, demeu-rent dans le pire égarement, car c’estla plus grande tromperie qui soit.

57’. Les paroles des prophètes sontvraies, vraies, vraies. Les paroles duSeigneur sont vives, vives, vives. Maishélas ! nous sommes bêtes, bêtes, bê-tes, car nous préférons la perpétuelleagonie de la mort à la vie des élus deDieu qui ne finit pas.

58’. L’ART de Dieu n’est-il pas leplus dévoyé, le plus ridiculisé et leplus avili par les médiocres et les inca-pables qui l’ont envahi et pollué dansle monde ?

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59. La chose vient du dedans audehors, mais elle vient aussi du dehorsau dedans, et elle demeure en elle-même pour l’éternité.

60. Le don de Dieu demeure soli-taire dans notre cœur et dans nosmains, car ce peuple est devenu imbé-cile à force de croire à sa propre intel-ligence, et il se repaît des œuvres demort, et il repousse l’œuvre de vie quilui est gratuitement offerte.

61. Ô très saints seigneurs de résur-rection, fils de Dieu l’Éternel, consi-dérez notre bonne volonté et notreobéissance dans cette affaire, et consi-dérez la mauvaise volonté des ânes quirefusent l’eau qui leur est offerte avecvotre aide et par la permission deDieu.

62. Nous ne molesterons pas lesimpies qui sont parmi nous, mais nousles quitterons s’ils sont plus nom-breux, ou bien ils nous quitteront sinous sommes plus nombreux. Et detoute façon, nous éviterons de nousétablir parmi eux et nous éviteronsqu’ils s’établissent parmi nous.

63. Ce peuple se croit devenu tel-lement intelligent qu’il refuse mêmed’examiner l’évidence de ce qui lui estproposé. Ainsi il est devenu le plusstupide, et son héritage sera donné

60’’. Si le Seigneur est avec cettenation, nous serons retranché certai-nement ; mais s’il est avec nous, cettenation ne sera-t-elle pas retranchéeaussi? Que le Seigneur s’arrange doncdirectement avec elle, ou qu’il l’arran-ge avec ses trop intelligents et ses tropmalins, et que nos mains soient nettesde son sang corrompu et rebelle!

59’. Les choses disent le mot, maisle mot n’est pas dit par les choses.

Les mots disent la chose, mais lachose n’est pas dite par les mots.

60. Nous nous retirerons donc decette nation à qui nous sommes en-voyé, mais qui ne veut pas de nous,afin que notre prédication ne soit unobjet de scandale ou de malédictionpour personne, puisqu’elle ne peutêtre un objet d’édification et de béné-diction pour quiconque parmi elle.

61’. Ô très saints seigneurs de la vieéternelle et vicaires de Dieu tout-puissant, considérez le refus et la mali-ce de ces gens qui croient vaniteuse-ment pouvoir se débrouiller seuls dansle chaos de la mort, et donnez-nousdes âmes capables de recevoir la se-mence de Dieu.

62’. Les peuples, les familles et lesindividus qui renieront et qui per-dront la révélation de leur filiation di-vine, croupiront dans la vie des bêtes,ils deviendront esclaves de l’absurde etils disparaîtront dans le désespoir etdans l’abrutissement de la mort pourtoujours. On les prendra pour uncommencement alors qu’ils serontune fin.

63’. La valeur, la probité, la justice,le don, la piété, la charité, la sainteté,la sagesse doivent être considérés etplacés avant la richesse, car ce sonteux qui font la richesse et non pas la

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aux autres peuples qui ont conservé lafoi dans le salut de Dieu, et il sera es-clave parmi eux jusqu’à ce qu’il ait re-tranché les impies qui le mènent à ladégradation, à l’abrutissement et à lamort.

64. Si nous cherchons véritablementet exclusivement l’unique nécessairequi est le salut de Dieu et son royaumebéni, le monde aveugle ne nous aiderapas, mais bien au contraire, il nousharcèlera et nous découragera par tousles moyens qui sont en son pouvoir.

65. Notre quête du divin trésorexige un tel effort et un tel travailpendant si longtemps, nuit et jour,que tous les courageux et tous les tra-vailleurs du monde renoncent mêmeà l’entreprendre, et c’est pour cela quenous passons pour fainéants et pourinutiles aux yeux du monde qui nepeut ni croire ni comprendre que lagloire de Dieu repose en nous seuls.

66. Quand le mur implacable del’absurde et du désespoir se dresseradevant nous dans le monde, nousavancerons quand même, par l’effetde la foi absurde et désespérée, jusqu’àtoucher l’obstacle de nos mains et ain-si nous constaterons, à notre immensesurprise, que c’est un mirage dressépar le malin pour nous décourager depersévérer jusqu’au royaume de Dieu.

67. Nous venons au Seigneur dansle dénuement et dans la désolation,mais le Seigneur nous comble de sonamour et de sa joie qui ne s’épuisentjamais, si nous sommes trouvés netsau-dedans et au-dehors.

richesse qui les fait. Ne perdons pasnotre temps à devenir célèbres, richesou puissants dans le monde, car nousserions trompés et retranchés à la fin.Exerçons-nous plutôt à chercher lesalut de Dieu, qui donne la vie à ceuxqui le trouvent ici-bas.

64’. Et si nous persévérons dans laquête de la porte, de la serrure et de laclef de la délivrance, nous serons inju-riés par le monde qui nous traitera enfainéants, en lâches, en fous, en enne-mis, et finalement nous réduira au dé-sespoir et à la mendicité afin que nousn’ayons plus d’autres recours qu’auSeigneur de vie.

65’. Notre quête sera solitaire, lon-gue et pénible dans les ténèbres de cemonde, afin que soient éprouvés no-tre foi, notre constance et notre cou-rage, avant que nous soit accordé ledon de Dieu ; nous ne devrons atten-dre aucune aide ni aucun conseil dumonde profane, mais seulement l’aideet le conseil de Dieu et de ses fils quivivent en lui pour toujours.

66’. Quand le corps merveilleux duSeigneur triomphant paraîtra à nosyeux éblouis, nous avancerons sainte-ment nos mains purifiées, par l’effetde la foi reconnaissante et folle, afinde constater, pour notre immensejoie, la réalité tangible du glorieuxressuscité qui vit au-delà de toutemort.

67’. Le Livre est un canal, maisc’est aussi un pont. C’est une mer,mais c’est aussi une arche. C’est unvent qui souffle, mais c’est aussi unsoleil terrestre qui éclaire.

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68. Il faut bien en convenir, hélas !la femme, égarée et rebelle par nature,paraît radicalement opposée à la quêtedu salut de Dieu, et celui qui la traînedans sa quête traîne un boulet qui ledécourage et qui le meurtrit sans pro-fit pour personne.

69. Le travail des hommes et dumonde assemble la diversité avec ledivers, c’est pourquoi il est toujours àrefaire, même quand il est accomplimille et mille fois soigneusement.

68’’. Leur travail et leur dévoue-ment sont une bénédiction s’ils nousdéchargent des soins du monde et s’ilsnous aident ainsi à mieux nous consa-crer à la quête du salut de Dieu. Maissi leur jugement superficiel et miséra-ble nous condamne et nous persécutedans notre sainte quête, c’est une ma-lédiction que nous devons fuir sansesprit de retour ; car il vaut mieuxpour nous chercher la vie dans le dé-sert et vivre, plutôt qu’être servi dansle monde et mourir.

69’’. Quand la fumée montera de laterre et couvrira le sol en s’accumu-lant, il sera temps pour les choisis derallier les lieux réservés par Dieu, et ilsera plus que temps pour les appelésde se souvenir de nos avertissements,mais il sera trop tard pour les impiesqui se heurteront dans les ténèbres en-vahissantes.

68’. Les Marthe courageuses et aveu-gles sont légion dans le monde. Cesont elles qui nous maintiennent à no-tre place étiquetée dans la mort, cesont elles qui organisent le chaos sanss’apercevoir que c’est toujours à refai-re, ce sont elles qui ornent notre pri-son et qui oublient qu’on peut ensortir.

69’. Le travail de Dieu assemblel’unité avec l’unique, c’est pourquoi iln’est jamais à refaire quand il est ac-compli une fois entièrement par unsage enfant de Dieu.

Et ils frappèrent d’aveuglement les gensqui étaient à l’entrée de la maison, depuisle plus petit jusqu’au plus grand, et ceux-ci se fatiguèrent inutilement à chercher laporte.

GENÈSE

Sauve-toi à la montagne, de peur quetu ne périsses.

GENÈSE

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La ruine vient. Ils chercheront la paix,et il n’y en aura point. Il arrivera malheursur malheur, et nouvelle sur nouvelle.

ÉZÉCHIEL

Au premier coup de son épée fou-droyante, les montagnes et la terre entièretrembleront d’épouvante parce que les dé-sordres et les crimes des hommes percent lavoûte des cieux.

NOTRE-DAME DE LA SALETTE

VERTE UNIE

1. Le Seigneur Dieu nous est té-moin ainsi qu’Emmanuel et sa famille,que nous avons patiemment, humble-ment et gratuitement offert son salut aumonde qui nous repousse sans mêmeexaminer ce que nous lui proposons.

2. Mais le Seigneur nous interditmême de rire ainsi, et nous demeu-rons dans la main de Dieu commeserviteur de Dieu, comme enfant deDieu, comme ami de Dieu, commefils de Dieu jusqu’à ce que le mondeéprouve la colère de Dieu et pleuredans l’épouvante de la fumée et despierres, du sang et des os, du feu et del’eau. Jusqu’à ce que le monde appelleau secours, et qu’il hurle, et qu’ilsupplie, et que nul ne réponde excep-té le rire dément de la mort.

3. Thierry, le laveur, a été lavé ;Thierry, le hérissé, a été lissé ;Thierry, l’attardé, a dépassé tout lemonde, et à présent sa foi en Dieu sertd’exemple aux autres. Le Seigneur leconfirmera par les biens de la terre et

L’ÎLE

1’. À présent, nous devrions rire etnous moquer du monde, et lui propo-ser les œuvres délirantes et vides dumonde pour le prix de l’or et de l’ar-gent pesants du monde, que nous lan-cerions ensuite à la tête du mondeimbécile.

2’. Quand le Seigneur nous donnerales pouvoirs de sa maison, nous attire-rons beaucoup de croyants nouveaux,mais ceux qui viennent à présent dansles ténèbres et dans la solitude, serontétablis les premiers parmi tous, et nulne leur enlèvera leur récompense sain-te. Ô vous qui venez au Seigneur devie et de pardon, bénissez ceux par les-quels vous venez à lui et vous serez bé-nis du Père, de la Mère et des enfants !

3’. Le vicaire a reçu la révélation dusecret seigneurial comme un saint sa-crement, qu’il porte à présent dansson cœur, et il brille même pour lesaveugles qui viennent à lui de partout.Le Seigneur visite ses vrais prêtres et il

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par les biens du ciel certainement.Celui-là a acquis l’intelligence vérita-ble qui ne lui sera pas ôtée.

4. Ô mon Seigneur et mon Dieu,tu nous éprouves cruellement jus-qu’au bout de notre quête et jusqu’aubout de notre égarement, car noussommes dévoyés, et nous te cherchonsau-dehors dans le monde au lieu de techercher au-dedans de nous-mêmes.

5. L’homme seul ou la femme seulene font rien, mais les deux réunis mul-tiplient selon l’ordre de Dieu, et les en-fants sont l’image visible dans le mondede l’image cachée dans les parents.

6. Si nous essayons d’obtenir pournous-mêmes et comme en fraude, lesbiens de ce monde, nous ne récolte-rons que sa lèpre. Mais si nous deman-dons honnêtement à notre Seigneur etmaître ce qui nous est nécessaire, nousle recevrons sans dommage.

7. Les saints de Dieu sont célibatai-res, mais les sages de Dieu sont mariés.

8. Ô pure essence incluse dans lapure substance qui gémis avec l’hom-me déchu, permets que le Livre quiparle à nouveau de ton amour paraissedans le monde, afin que tes enfantsendeuillés perçoivent encore une foiston appel avant le terrifiant jugementqui vient.

8’’. Ô Père – Mère – Fils très saints,veuille éclairer tes agonisants avantqu’il soit trop tard.

les éclaire par ses prêtres vrais. Celui-là qui reçoit découvre celui qui don-ne, et se tait.

4’. « Si vous êtes unis à deux enmon nom, vous me trouverez », dit leSeigneur. Ceci est une grande paroleque nous devons examiner attentive-ment, car il est dit aussi : « Que nul nesépare ceux que Dieu a unis ». Et ainsil’homme et la femme seront unis sain-tement pour la quête de Dieu.

5’. Cette parole est véridique pourtout ce que nous faisons ici-bas, etnous devons bien la remarquer, afinque les actions de notre foi produisentle fruit espéré.

6’. Ne nous éloignons pas des biensqui dépendent directement de la bé-nédiction de Dieu, afin que nous nesoyons jamais séparés du Seigneurd’abondance et afin que nous necroyions jamais nous suffire à nous-mêmes, comme font les insensés desvilles.

7’. Heureux ceux qui remarque-ront cette différence, et bienheureuxceux qui la comprendront !

8’. Ô Aimée qui contiens l’Aimé,permets que le Livre de ta splendeuraimante à nouveau la multitude de tesenfants tombés dans la boue, et quierrent misérablement en se rassurantde ta promesse ancienne sans rien fairepour la pénétrer ni pour la mettre enœuvre véritablement.

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9. Revivant la tristesse et l’abandondu Seigneur à Pâques, le Livre nenous a-t-il pas sorti des ténèbres parles versets 28’ et 28 du LIVRE XXXIV ?

10. Notre compagne voulant uneconfirmation de la voie de Dieu, n’a-t-elle pas été enseignée par les versets14’ et 14 du LIVRE XXIV ?

11. Ainsi notre foi dans le secoursdu très haut Père et de la très digneMère est minable et chancelante mal-gré les marques constantes de leuramour, qui nous entoure et qui noussoutient aimablement.

12. Comment notre propre indi-gnité que ne dédaigne pas de consolerl’amour du Seigneur de pardon, neserait-elle pas un immense encourage-ment pour tous ceux qui errent dansles ténèbres et dans la désolation de cemonde d’exil ?

13. Tes serviteurs et tes enfants sontdans la gêne, Seigneur, et ils peuventà peine entretenir leur maison commepar un miracle toujours à renouveler,bien qu’ils observent ta loi et qu’ilstravaillent pour la vie de tous.

9’’. Doutant encore qu’il faille aban-donner notre métier dans le mondepour servir Dieu, le Livre ne nous a-t-il pas confirmé par les versets 3 et 3’du LIVRE XXIV?

10’’. Enfin devant notre obstina-tion à vouloir bien faire selon le mon-de, n’avons-nous pas reçu un sévèreavertissement par les versets 56’ et 56du LIVRE XXIV?

9’. Nous demandant s’il fallait œu-vrer dans le monde pour entretenirnotre maison, ne nous a-t-il pas ensei-gné par les versets 34’ et 34 du LIVREXXIV ?

10’. Et doutant encore, n’a-t-ellepas été convaincue par les versets 64’et 64 du LIVRE IV ?

11’. Et notre honte est totale, carnotre faiblesse est insigne. Sommes-nous pas incapable de supporter victo-rieusement la moindre tribulationpour l’amour de Dieu ? Et notre mi-sère n’est-elle pas complète en celamême ?

12’. Comment nos doutes et nosrécriminations que ne dédaigne pasd’exaucer le Seigneur d’abondance,ne seraient-ils pas un réconfort uniquepour tous ceux qui désespèrent dansl’agonie de ce monde embourbé ?

13’. Tandis que les impies inutileset stériles sont grassement entretenuspar le monde à proportion de leurinutilité et même de leur nocivité, carles meilleures prébendes sont réser-vées pour ceux qui travaillent à lamort de tous.

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14. Ô Seigneur d’intelligence, jus-ques à quand laisseras-tu passer pouridiots et incapables ceux qui te serventet qui te cherchent ici-bas dans les lar-mes de l’agonie et de l’espoir ?

15. Dans tout ce que nous semonset dans tout ce qui croît et se multi-plie, pensons à la part des serviteurs etdes pauvres de Dieu, et nos bienscroîtront et se multiplieront en pro-portion de cette part accordée aux en-fants du Très-Haut.

16. Offrons tous les jours de notrevie une nouvelle louange au Seigneurde vie, comme nous placerions ungrain de blé dans un sac ; et nous seronsétonnés de nous être fait un tel trésor,aussi aisément et aussi rapidement.

17. Tu nous plonges dans les ténè-bres et dans la désolation, Seigneur,mais c’est parce que nous t’abandon-nons, parce que nous te renions etque nous te trahissons ; car tu es toutegrâce et tout amour, ô Resplendis-sant, et tu nous consoles, tu nous se-cours et tu nous illumines au moindreélan que nous avons vers toi.

14’’. Ô Seigneur de justice, jusquesà quand laisseras-tu fouler aux pieds etréduire à rien ceux qui préfèrent teprier et te louer plutôt que se dé-brouiller dans ce monde infecté par lamort?

15’’. Nous disons d’aider les pro-phètes de Dieu, les prêtres de Dieu,les enfants de Dieu, les pauvres deDieu, dont la bénédiction nous puri-fiera de nos péchés. Mais nous ne di-sons pas d’aider les prophètes dumonde, les prêtres du monde, les en-fants du monde, les pauvres du mon-de, dont la malédiction nous cou-vrirait d’ordures.

14’. Ô Seigneur tout-puissant, jus-ques à quand abandonneras-tu à lamendicité ceux qui négligent d’assu-rer leur fortune dans ce monde pourmieux te chercher en eux-mêmes ?

15’. Quant à l’argent et à l’or quenous recevons, que nous gagnons etque nous volons, donnons-en uneportion généreuse aux enfants deDieu, afin que la malédiction et la lè-pre qui y sont attachées ne viennentpas sur nous et ne fassent pas leur de-meure en nous.

16’. Car nos cœurs seront vite dé-bordants de l’amour de Dieu, et sa lu-mière nous guidera dans la nuit dumonde vers l’unité de la vie miracu-leuse qui ne nous défaudra plus jamais.

17’. C’est notre bonne volonté entoi qui déclenche ton secours dans leciel. C’est notre foi en toi qui le ma-nifeste dans le monde. C’est notreamour en toi qui le reconnaît dansnos cœurs et qui le loue dans nosbouches, ô Très-Saint qui te livrespour nos vies défaillantes et perdues.

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18. Nous n’amènerons par aucunmoyen les rebelles et les médiocres àla révélation des fils de Dieu, car lachose les ennuie et les rebute par na-ture.

19. Tout le Livre n’est-il pas uncantique au Seigneur Dieu et commeune fontaine de jouvence où les âmespieuses se retrempent pour l’amour etpour la vie qui ne finissent pas ?

20. À présent, nous achevons le Li-vre grâce au secours des croyants dePallandt. Ceux-là se font un trésor quiles étonnera et qui stupéfiera le mon-de, mais nul ne le sait encore, pasmême eux.

21. Parce que ceux-là n’ont pasjugé notre apparente inutilité dans lemonde, le Seigneur ne jugera pas deleur utilité dans son royaume.

22. Parce que ceux-là ne se sontpas scandalisés de notre apparente fai-blesse dans le monde, le Seigneur lesfortifiera pour toujours dans sonroyaume.

23. Car le Seigneur accomplit la pa-role de ses envoyés parce qu’ils ac-complissent aussi la parole duSeigneur.

24. Ceux qui ont bandé leurs yeuxpour ne pas voir ma lumière, devien-dront de plus en plus aveugles.

25. Ceux qui ont bâillonné leurbouche pour ne pas interroger messerviteurs, deviendront de plus en plusstupides.

18’. Notre prédication leur sembleirréelle et inutile dans ce monde defausse réalité et de fausse utilité qui leslâchera bientôt.

19’. Hélas ! les religieux et les im-pies repoussent également le MessageRetrouvé de Dieu, et le monde re-pousse le serviteur de Dieu qui ne tra-vaille pas dans le monde à la manièredu monde profane.

20’. Leurs enfants en bénéficierontet ils en témoigneront, sans que lesenfants du monde qui le verront puis-sent s’en emparer, à cause de leur ma-lice et de leur méchanceté, quicuisent dans leur sang.

21’. Parce que ceux-là n’ont pasméprisé notre apparente fainéantisedans le monde, le Seigneur ne mépri-sera pas leurs travaux pour son royau-me.

22’. Parce que ceux-là n’ont pas re-poussé notre apparente pauvreté dansle monde, le Seigneur les établira dansla richesse débordante de son royau-me.

23’. Et le Seigneur fait la volontéde ses enfants parce qu’ils font aussi savolonté qui est sainte et parfaite.

24’. Ceux qui ont bouché leursoreilles pour ne pas entendre ma pa-role, deviendront de plus en plussourds.

25’. Ceux qui ont appesanti leurcœur pour ne pas secourir mes dé-voués, deviendront de plus en plusdurs et morts.

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26. Je leur fermerai les yeux, je leurboucherai les oreilles, je leur mettraiun bâillon sur la bouche et je poseraiune pierre pesante sur leurs cœurs, ditle Seigneur, afin qu’ils ne voient pasmes envoyés, qu’ils ne les entendentpas, qu’ils ne les interrogent pas etqu’ils ne les reconnaissent pas.

27. Notre origine, notre personneet notre existence ne seront cachées àquiconque, afin que le scandale desuns et l’édification des autres leur ser-vent de témoignage au jour du juge-ment.

28. Les savants officiels, héritiers etdescendants des souffleurs enragés quiforcèrent les premiers le feu, la nature,les êtres et les choses, sont honorés etrécompensés plus que quiconque àprésent, car ils sont les prêtres de lascience du maudit qui tient le mondedans ses griffes...

29. Ce n’est pas par hasard que lesdémons de l’enfer sont représentés ac-tionnant sans arrêt des soufflets de for-ge qui forcent le feu où brûlent lesdamnés.

30. Quoi de plus bête que la ma-chine ? Et ne sommes-nous pas sousle règne de la machine aveugle etsourde ? Et n’adorons-nous pas la ma-chine qui nous mâche bestialement ?

30’’. Les magiciens officiels de Pha-raon sont plus forts que jamais dans lemonde. Ils ont seulement changéd’apparences et d’astuces, de noms etde méthodes, mais leurs prodiges stu-péfient toujours le monde et le main-tiennent dans l’esclavage de la mort.

26’. Car ma vengeance sera aveuglecomme ont été leurs yeux pour mesprophètes, elle sera sourde commeont été leurs oreilles pour mes en-voyés, elle sera muette comme ont étéleurs bouches pour mes saints, et ellesera pesante comme ont été leurscœurs pour mes pauvres.

27’. Car les prophètes serviteurs deDieu sont comme des pierresd’achoppement qui font tomber lesuns, et comme des pierres de fonda-tion qui affermissent les autres.

28’. qui l’enchaîne sous le prétextede l’affranchir, qui l’empoisonne sousle masque de la bienfaisance, quil’abrutit sous la promesse de le distrai-re, qui le plonge dans les ténèbres enlui promettant la lumière, qui le sèvredu Dieu de vie en se faisant passerpour lui et en imposant la mort à tous.

29’. Nous y voici, mais notre situa-tion est tellement identique à l’imageancienne que nous ne pouvons plusconnaître l’état où nous a précipités lascience du malin.

30’. Quoi de plus bête que l’Étatanonyme ? Et ne sommes-nous passous le règne de la Bête aveugle etsourde ? Et n’adorons-nous pas la Bêtequi nous broie aveuglément ?

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LIVRE XXXIX

417

31. La science profane a conquismême le cœur des religieux qui fontalliance avec elle, sans s’apercevoirqu’elle les dévore sans pardon.

32. Le temps des machines com-mence à peine et tous sont séduits,sans s’apercevoir que les machinessont des œuvres mortes qui ne pro-duisent que la mort.

33. Tous plaident la cause du rebel-le à présent et vantent sa science mau-dite. Prêtres et incroyants, moines etlaïcs, savants et ignorants, artistes etouvriers, riches et pauvres, bien-portants et malades, bien-pensants etimpies, chefs et manœuvres, tous ap-plaudissent le feu qui va les dévorer.

34. Ô douleur ! Notre voix estétouffée par la multitude des infirmesqui s’enfoncent allégrement dans lamort puante de l’enfer, et nous de-meurons seul, sans moyens et sans se-cours, pour faire entendre l’avertis-sement ultime du Seigneur de justicequi nous envoie dans le monde, com-me le grain sous la meule.

35. Ô qui dira avec nous l’urgencede la repentance ? Et qui viendra nousaider à rassembler la semence dumonde nouveau ?

36. Ô qui s’aidera à survivre ennous aidant dans notre mission deve-nue impossible par l’indifférence detous ?

37. Comment notre Seigneur nousrecevra-t-il si nous ne parvenonsmême pas à faire entendre sa semoncedans ce monde agonisant et profana-teur ?

31’. Car ils ont méprisé la sciencede Dieu qui s’est retirée d’eux, et ilssont ridiculisés à présent par la sciencedu démon qu’ils adorent publique-ment.

32’. Et tous croient se servir desmachines, sans s’apercevoir qu’ils ser-vent eux-mêmes les machines commedes esclaves abrutis par la mort.

33’. Les impies disent : « Nousavons remplacé Dieu par notrescience » et les croyants ajoutent :« Dieu a donné la science à l’hommepour se libérer », mais ni les uns ni lesautres ne voient l’abîme ouvert sousleurs pieds ni la fumée qui monte etqui va les ensevelir pour toujours.

34’. Ô punition cruelle ! Le Livrede la délivrance demeure inconnu,alors que l’ordure même est royale-ment financée par les riches du mon-de, alors que la foi morte regorge desdons des bien-pensants, alors que lesœuvres de mort sont encouragées parles bien-intentionnés qui servent ledémon sans vouloir le savoir.

35’. Ô qui poussera avec nous le crid’alarme avant que l’absurde englou-tisse le monde ? Et qui priera le Sei-gneur de pardon, afin que le Livreparaisse avant le coup étincelant de safoudre qui gronde ?

36’. Et qui se sauvera en se réfu-giant sous les ailes du Très-Haut pen-dant que la porte est encore entrou-verte ?

37’. Prenez garde, vous qui lisezceci, car notre caractère est naturelle-ment gai et enjoué, et les menacesque nous vous communiquons vien-nent comme par-dessus nous et à tra-vers nous, sans que nous y soyonspour rien.

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LIVRE XXXIX

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38. Nous vous supplions humble-ment au nom de la création de Dieuqui agonise et qui va périr. Nous vousdemandons votre aide afin que le Li-vre paraisse dans le monde et afinqu’il soit diffusé avant le coup mortelqui va tout réduire en cendres.

39. Nous mendions à genoux votreaide fraternelle pour le monde qui vapérir, mais par-dessus tout, pour ceuxqui espèrent encore et qui croient enla toute-puissance du Parfait, au mi-lieu de la marée montante des impies,des hypocrites, des traîtres et des ré-voltés, qui empestent la mort.

40. À présent, nous voilà responsa-bles chacun devant le Seigneur, pournous-mêmes, pour nos enfants, pournos parents, pour nos amis, pour nosserviteurs et pour notre entourage, sinous négligeons de les avertir de lamenace et de la promesse du Livre dela dernière heure.

41. Un seul verset attirera l’enfantchoisi de Dieu, et un seul verset ferafuir le méchant qui s’est déjà condam-né dans son cœur.

42. Depuis qu’on nous menace dela fin prochaine du monde et que rienn’arrive, disent les impies, nous necroyons plus à cette mauvaise plaisan-terie. Fichez-nous la paix à présent, etlaissez-nous nous organiser nous-mêmes dans ce monde qui nous ap-partient.

39’’. Ces deux versets ne seront lusqu’après l’acquiescement formel deceux qui écoutent, car ils engagentquiconque les lit ou les entend, fût-ceune seule fois.

38’. Nous vous demandons votreappui, ô croyants de Dieu qui êtesépars dans le monde, afin que notretémoignage ne soit pas vain et afinque l’avertissement ultime du Sei-gneur de justice parvienne à tous ceuxqui croient encore se sauver par leurspropres moyens.

39’. Nous frappons à vos cœurs, ôcroyants qui surnagez dans la boue dumonde, afin que vous transmettiez leLivre qui appelle les enfants de Dieudans les îles hautes où la colère deDieu passera sur leurs têtes sans lestoucher.

40’. À présent, nous voilà commeliés au travail et comme placés sous lejoug du Seigneur qui rétribue lesouvriers de sa vigne, et nous ne pou-vons reculer sans tomber dans la fossed’où on ne revient pas. Avançonsdonc courageusement, car le repos duSeigneur est proche, et son salaire estle salut éternel qui ne déçoit pas.

41’. Car la parole inspirée de Dieuaimante ou repousse selon ce qui estcaché en chacun de nous.

42’. Hélas ! ils ne savent pas que lesprières, les larmes et le sacrifice dessaints et de leur patronne ont seuls re-tenu jusqu’à présent le bras de la colè-re de Dieu, mais le poids augmente enproportion de notre reniement deDieu, et à présent il est énorme et ildevient insoutenable même pour lesplus forts.

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LIVRE XXXIX

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43. Même les craquements de lacolère de Dieu, qui balance avant des’abattre sur le monde, ne seront pascompris par les hommes révoltés con-tre Dieu.

44. Les croyants comprendront, maisil sera trop tard pour beaucoup d’entreeux parce qu’ils auront négligé l’aver-tissement de Dieu.

45. Mes amis, ne voyez-vous pasl’agitation de l’absurde qui s’entassedevant vous partout dans le monde enun équilibre impossible ?

46. Mes amis, ne voyez-vous pas lenombre et l’énormité de vos maladiesdans le monde, et ne voyez-vous pasl’épuisant labeur de vos travaux tou-jours à recommencer ?

47. Beaucoup passent pour impiesparce qu’ils ne fréquentent pas leséglises, mais ils sont reliés à Dieu par-ce qu’ils accomplissent les préceptesde la charité divine.

48. Il y aura certainement despleurs, des cris et des grincements dedents au jour de la rétribution, et lasurprise de ce jugement multiplierasingulièrement les cris de ceux qui severront repoussés et damnés, alorsqu’ils s’estimaient justifiés et sauvés.

49. Qui est celui-là qui nous re-prend et qui nous menace, diront lesbien-pensants, et de quel droit et parquelle autorité s’occupe-t-il de nous,alors que nous ne le connaissons pas ?

48’’. Ceux qui ont de l’intelligenceremarqueront ces versets et ils change-ront leur conduite, faisant ce qu’ils nefaisaient pas, sans cesser de bien fairece qu’ils faisaient déjà.

43. Même les grondements de lacolère de Dieu qui bouillonne avantde submerger le monde, ne seront pascompris par les hommes occupésd’eux-mêmes.

44. Les enfants de Dieu compren-dront, et ils verront de leurs yeux, etils entendront de leurs oreilles, mais lemalheur ne les atteindra pas, car ilsauront gagné les îles terrestres du refuge.

45. Ne voyez-vous pas le renie-ment universel du vrai Seigneur devie, au profit de celui qui truque etqui désincarne toute vie pour s’enrepaître ?

46. N’êtes-vous pas fatigués deconstruire dans la boue, sans fonde-ment assuré, et n’êtes-vous pas las depourrir dans l’agonie de la mort de-puis si longtemps ?

47. Beaucoup passent pour pieuxparce qu’ils observent les cérémoniesextérieures, mais ils sont retranchés deDieu parce qu’ils négligent d’accom-plir les vrais préceptes divins.

48. Il y aura aussi des cris et des lar-mes de joie, et des bonds inattendus aujour de la pesée et du dénuement desâmes ; et l’étonnement de ce verdictmultipliera également d’une manièreimprévue les louanges de ceux qui severront admis et justifiés, alors qu’ilss’attendaient à être fustigés et bannis.

49’. Qu’est-il de plus que nouspour nous faire la leçon, et que vaut-ilde plus que nous pour nous reprendreaussi grossièrement ? Fait-il mêmepartie de notre confrérie, car nous nele voyons pas à nos réunions ni à nosprocessions publiques ?

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LIVRE XXXIX

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50. C’est un laïc parmi les laïcs, etil n’est ni clerc ni prêtre pour nousenseigner la voie de Dieu, que nousconnaissons mieux que lui. Il n’est nimandaté ni autorisé par personnepour nous parler.

51. Hélas, trois fois hélas ! nous neplaisons pas aux « bien-pensants », etles « bien-pensants » ne nous plaisentpas. Et si nous les reprenons, c’est parl’ordre de Dieu et comme en nousbouchant le nez, car, de nous-même,nous n’aurions jamais eu ce courageni cette charité. Les impies et les ré-voltés sentent bon à côté d’eux, et ilsparaissent droits aussi.

52. Nous nommons « b ien-pensants » ceux qui s’affichent dans leséglises avec l’insolence méprisanteque leur donnent leurs situations so-ciales et mondaines, leur argent, leurstitres, leurs diplômes, leurs décora-tions, leurs vanités, leurs dévotions etleur fausse assurance de sauvés.

53. Nous nommons « b ien-pensants » ceux qui, sous le couvertde la religion et de la dévotion, ex-ploitent les malheureux sans vergo-gne ; ceux qui s’engraissent de lasueur et des larmes des abandonnés ;ceux qui par leur hypocrisie chassentles derniers croyants des églises ; ceuxqui par leur égoïsme et par leur mé-pris, suscitent et entretiennent la ré-volte et la haine des malheureux.

53’’. Nous nommons « b ien-pensants » la plus insolente, la plus hy-pocrite et la plus féroce des canailles :la canaille de caste, qui domine l’hu-manité comme les scories surnagentsur le métal en fusion, afin qu’onpuisse aisément la recueillir et la jeteraux ordures.

50’. Qui est celui-là qui, recouvertpar la boue du péché, se lève pournous fustiger publiquement ? S’il étaitprophète de Dieu et envoyé de Dieu,nous le saurions, car Dieu l’aurait depréférence choisi parmi nous, puisquenous sommes réservés en premierpour son salut.

51’. Oui, Dieu nous a fait chiffon-nier malgré nous, et nous ne sommespas fier de fouiller dans les poubellesde ce monde. Mais n’y trouve-t-onpas quelquefois parmi les immondices,de l’argenterie abandonnée là par desserviteurs négligents ? Et cette argen-terie, une fois nettoyée, ne brille-t-elle pas à nouveau sur la table dumaître ?

52’. Nous nommons « bien-pensants » ceux qui écrasent les pau-vres, qui méprisent les simples, quicorrompent les prêtres et qui leur for-cent la main dans le sens qui leur con-vient, se servant ainsi de l’Église pourcouvrir leurs turpitudes et pour dé-fendre leurs causes de damnés.

53’. Nous nommons « bien-pensants » ceux qui s’emparent deslieux saints pour de l’argent et qui yfont leur volonté, et non pas la volon-té de Dieu ; ceux qui occupent lespremières places, alors qu’ils ne sontpas dignes des dernières ; ceux quienterrent la parole de Dieu ou qui latournent à leur profit ; ceux qui seservent de l’Église pour prospérerdans le monde, au lieu de servirl’Église pour prospérer en Dieu.

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LIVRE XXXIX

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54. Si nous nous sommes mis à laplace de Dieu, nous nous boucheronsles yeux et les oreilles et nous demeu-rerons dans la mort des idoles aveugleset sourdes.

54’. Si nous aimons le Seigneur,nous reconnaîtrons sa parole et nousreviendrons humblement à lui, quinous reçoit amoureusement dans soncœur.

J’appelle les apôtres des derniers temps,les fidèles disciples de Jésus-Christ...Combattez, enfants de lumière, vous, pe-tit nombre, car voici le temps des temps, lafin des fins.

NOTRE-DAME DE LA

SALETTE

Les apôtres des derniers temps serontpartout la bonne odeur de Jésus-Christ auxpauvres et aux petits, tandis qu’ils serontune odeur de mort aux grands, aux richeset orgueilleux mondains.

LOUIS-MARIE DE

MONTFORT

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LIVRE XXXX

Il y a pour l’argent un lieu d’où onl’extrait, pour l’or un lieu où on l’épure.

JOB

VÉNÈRE ITU

1. J’irai à toi, les mains remplies deta vendange et le dos courbé par lepoids de ta moisson, et ma joie sera derecevoir ton baiser de vie et de lecommuniquer aux enfants que tum’as confiés, ô Seigneur qui comblesla sainte obéissance.

2. Ô Seigneur de liberté, donne-nous l’intelligence suprême qui estl’obéissance à ta sainte volonté, afinque ta création nous soit soumise parl’amour que nous avons pour elle,comme nous te sommes soumis parl’amour que tu as pour nous.

3. Va, prends le Livre de l’avertisse-ment ultime et prêche le monde quis’endort dans sa crasse, car l’heure ap-proche où son temps va finir et elleest déjà commencée sans que nul nes’en doute.

4. Souvenons-nous des méfaits quenous commettons, et oublions ceuxque nous subissons.

5. Hélas ! ceux qui se sont chargésde guider les croyants ne pénètrentpas leurs propres Écritures et ils n’en-tendent plus leur propre Seigneur, car

LA FONTE

1’. J’irai à toi, le cœur purifié etl’esprit clair dans ton corps ressuscité,si tu m’envoies ton salut dès ce mon-de, Seigneur d’amour et de connais-sance vrais ; car seule ta splendeur estreçue par ta splendeur, et seule tasainte unité se fond dans l’Unique.

2’. Ô Seigneur de fondation, donne-nous la foi toute-puissante qui coagu-le et qui dissout ta sainte lumière devie, afin que nous soyons établis sei-gneurs et gardiens fidèles de ta créa-tion merveilleuse dans l’éternité de tagloire.

3’. Va, prends le Livre de la derniè-re chance et prêche ma venue enmendiant ta vie terrestre, car rienn’appartient déjà plus ici-bas à qui-conque, mais nul ne le sait encore.

4’. Souvenons-nous des bienfaits re-çus, et oublions ceux que nous faisons.

5’. Que répondront-ils au jour dujugement quand on leur redemande-ra le talent qu’ils ont enterré ? Leurtrop grande prudence est devenue

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LIVRE XXXX

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ils sont devenus comme des fonction-naires aveugles et sourds, enfermésdans des règlements morts et aban-donnés de l’Esprit Saint qu’ils haïssentpar-dessus tout.

6. À présent, nous expérimentonsla cruelle vérité de la parole seigneu-riale, et nous voyons ceux qui se sontchargés de transmettre la parole deDieu, l’enterrer et s’asseoir dessus,pour le cas où un curieux voudraitl’examiner de trop près.

7. Les idoles de ce monde semblentcombler ceux qui les servent et qui lesencensent, mais en réalité, elles dévo-rent leur substance la plus intime quiest leur âme, et elles offrent la mort àleurs adorateurs en récompense ultime.

8. Ceux qui se sont établis dans lalettre aveugle et sourde des Écrituresrévélées, ne peuvent plus rien rece-voir de la profondeur et de la hauteur,car leur orgueil les empêche de rienaccepter de l’Esprit Saint qui enseigneles cœurs humbles et ouverts.

9. Nous pratiquerons aveuglémentet stupidement les conseils du maîtrequi nous dit de prier pour nos enne-mis et de bénir nos persécuteurs,d’aimer, de secourir et de supporterles autres et nous-mêmes, de ne pasjuger et de ne pas condamner, de de-mander notre vie à Dieu tous les jourset de le remercier et louer pour cedon inestimable, pardonnant à tous etfaisant le bien en secret sans trop noussoucier des affaires du monde.

6’’. Ceux-là corrompent la parolede Dieu subtilement par leurs petitsjugements, d’autres la méprisent ou-vertement dans le monde et tous latournent plus ou moins adroitementselon leurs intérêts du moment.

comme la pire ignorance, comme lapire lâcheté et comme la pire mort.Ceux-là aussi se sont emparés des clefsde la science de Dieu et, ne l’ayant paspénétrée, ils empêchent à présent lesautres d’y entrer.

6’. Tous les riches d’argent, d’hon-neurs, de diplômes, de grades, desciences, de castes, de rangs, de placeset d’emplois, sont empêchés par laprétention et par l’orgueil, de recevoiret de pénétrer la parole révélée deDieu.

7’. Nous irons aux humbles, auxpauvres, aux déshérités, aux abandon-nés, aux ignorants, aux simples, auxpetits, aux vagabonds, aux opprimés,aux infirmes afin qu’ils soient enrichis,libérés, honorés, instruits, guéris etressuscités dans le Seigneur qui vient.

8’. Après nous avoir ignoré, repous-sé, enterré, rejeté, condamné et hon-ni, les bien-pensants nous pillerontsans vergogne, sans nous reconnaître.

« La médiocrité et la lâcheté déro-bent l’écorce, mais elles ne reçoiventpas l’amande cachée. »

9’. Nous pratiquerons aveuglémentet stupidement la parole du Seigneurafin que notre raison aveugle et sourdene fasse pas obstacle à la réalisation desœuvres de la foi, afin que notre juge-ment superficiel ne nous prive pas desfruits des œuvres de la foi, et afin quenotre intelligence déchue ne nous en-traîne pas dans la sordide bataille desbêtes brutes qui ne finit pas.

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LIVRE XXXX

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10. Ô terreur, ô tristesse ! le mondea tué pêle-mêle les incroyants, intelli-gents ou imbéciles, savants ou igno-rants, car les uns et les autres repous-sent le Livre comme une chose inutileet vaine, après y avoir jeté un coupd’œil aveugle ou après l’avoir ouï sanscomprendre.

11. Quant aux bien-pensants quiont émasculé et tué la parole de Dieupour la mettre en conserve, la révéla-tion vivante qui leur est offerte à nou-veau les épouvante et les fait fuir,comme la lumière fait rentrer les clo-portes sous la pierre aveugle.

12. Nous nous réjouirons dans no-tre récompense sainte.

13. Ceux qui nous repoussent, se-ront repoussés au jour du jugement.

14. Notre triomphe en Dieu seratellement éclatant que les damnés sedemanderont par quel miracle ilsn’ont pas entendu notre voix.

15. Ceux qui aiment l’ancienne ré-vélation, aimeront aussi la nouvelle.

16. Beaucoup de pasteurs sont debonne volonté, mais ils ont perdu lesel de la sagesse, et les plus instruitsparmi eux ne le connaissent plus quepar symbole et par ouï-dire, sans sa-voir de quoi il s’agit en vérité.

17. Si nous sommes ignorés et re-poussés par le monde à cause de notrequête de Dieu, c’est parce qu’unegrande récompense nous est réservée,mais peu savent cela.

10’. La malédiction qu’ils ont atti-rée sur eux par leur reniement et parleur abandon de Dieu, s’alourdit en-core de leur délirante vanité, et lesvoilà aveugles et sourds à la parole devie. Leur abrutissement les condamnetoujours plus sans qu’ils s’en doutent,et leur fausse assurance les mène à lafosse.

11’. Ils sont incapables de discernerle vrai du faux, le beau du laid, le bondu mauvais, la vie de la mort, et il leurfaut des conseillers diplômés et paten-tés, aussi aveugles et aussi sourdsqu’eux-mêmes, pour les guider dansleurs ténèbres vaniteuses.

12’. Et ils hurleront avec les bêtes,sans même comprendre ce qui leurarrive.

13’. Et ceux qui nous enterrent, se-ront enterrés pour toujours.

14’. Ceux que nous aimons le plussont ceux-là qui aiment le plus Dieuet sa création merveilleuse, car nesommes-nous pas enfant et prépara-teur de Dieu ?

15’. Ceux qui entendent la nouvel-le révélation, entendront aussi l’an-cienne.

16’. Heureux ceux qui se souvien-nent que le Seigneur est né dans unehumble étable, bienheureux ceux quiretrouvent sa trace dans ce monde, ettrès heureux ceux qui le réchauffent ànouveau comme des ânes savants.

17’. Les anges de Dieu montentune garde vigilante autour des promisau salut, afin qu’ils ne s’égarent pasdans les possessions illusoires de cemonde passible.

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LIVRE XXXX

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18. Beaucoup sont intelligents etbeaucoup sont raisonnables selon lemonde aveugle et sourd, mais bienpeu possèdent l’Esprit divin qui seuléclaire et instruit sur la parole deDieu, qui enseigne la science de la vieéternelle.

19. Autant mes avances envers vousauront été pressantes et nombreuses,dit le Seigneur Dieu, autant mon re-fus sera total et définitif au jour du ju-gement si vous ne les avez pas reçuesen leur temps ni reconnues dans voscœurs.

20. Quant à vous, les bénis de moncœur, qui avez respecté ma loi, obser-vé mes commandements et accomplimon œuvre, vous serez habillés deneuf et vous serez revêtus de ma gloi-re pour l’éternité, et votre joie ne fi-nira jamais, dit le Juge silencieux.

21. Le dédain que le monde nousmarque est notre sauvegarde.

22. Notre grande intelligence etnotre subtile malice nous éloignent dusalut de Dieu aussi sûrement que lastupidité et la grossièreté des brutesétablies ici-bas.

18’. Nous ne sommes pas à la mo-de, et les intelligents et les savants dumonde nous ignorent volontairement,ou bien ils nous considèrent en rica-nant ou avec pitié. Un jour nous lesignorerons aussi, malgré leurs hurle-ments de bêtes traquées.

19’. Vous vous mordrez les doigtset la langue, et vous vous déchirerezmutuellement dans la confusion etdans la rage de vos ténèbres aveugleset sourdes, en apprenant votre proprecondamnation imbécilement choisie.

20’. Votre surprise sera muette,mais ensuite vos louanges et voschants de victoire couvriront même lebruit de l’enfer où pourriront lesdamnés, et vous vivrez dans la recon-naissance de mon amour sans jamaisvous lasser, dit le Seigneur de justiceet de pardon.

21’. L’attention que nous portons àla création de Dieu est notre sauvetage.

22’. À ta vue, Seigneur, nous tom-berons à terre, à ta voix nous roule-rons de joie, à ton odeur nous nousredresserons et à ton baiser tu passerasen nous, et nous vivrons en toi pourtoujours.

En ce jour-là, les sourds entendront lesparoles « d’ un Livre », et sortant des té-nèbres et de l’ obscurité, les aveugles ver-ront.

ISAÏE

Les paroles des sages sont comme desaiguillons, et leurs recueils comme des clousplantés. Elles sont données par un seulPasteur.

ECCLÉSIASTE

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LITANIES DE LA MÈRE ET DU FILS

REINE VEUT ROI SAUVE

1 Œuf de Dieu. 1 Secret du secret.2 Mer de lait. 2 Semence du feu.3 Secret lumineux. 3 Poids de la lumière.4 Fraîcheur des os. 4 Unité de l’Unique.5 Terre vivante. 5 Soleil de pierre.6 Joyau lucide. 6 Or fixe et rouge.7 Baume radieux. 7 Point dans le centre.8 Ève odorante. 8 Essence victorieuse.9 Déluge de grâce. 9 Animateur des astres.

10 Matrice du soleil. 10 Créateur des formes.11 Lune de pureté. 11 Habitant de la vie.12 Mère des dieux. 12 Moyeu du ciel.13 Eau resplendissante. 13 Œil immobile.14 Remède sublime. 14 Beauté perçante.15 Auréole des saints. 15 Mystère d’union.16 Pulpe nourrissante. 16 Force de la vie.17 Lumière palpable. 17 Fixité parfaite.18 Santé du corps et de l’âme. 18 Rubis très précieux.19 Amante diaphane. 19 Lui dans Elle.20 Berceau des mondes. 20 Puissance indomptable.21 Chair de Dieu. 21 Congélateur de la mer.22 Nourrice des astres. 22 Âme du sel.23 Ondée germinative. 23 Donateur généreux.24 Vie bondissante. 24 Douce cuisson de la vie.25 Baptême de résurrection. 25 Trésor sans égal.26 Multiplicatrice des germes. 26 Géniteur infatigable.27 Source intarissable. 27 Lion éveillé.28 Entrée obligée. 28 Résurrection des semences.29 Éternelle jeunesse. 29 Condensateur des sèves.30 Maison de Dieu. 30 Fécondateur universel.31 Moelle de l’Univers. 31 Bénédiction transformante.32 Tunique aimée. 32 Créateur des mondes.33 Douce lampe allumée. 33 Sauveur de vie.34 Miel très parfumé. 34 Berger des lumières.35 Gelée du ciel. 35 Densité de l’amour.36 Blanche oiselle. 36 Pourpre royale.37 Dame d’honneur. 37 Couronne d’or.38 Merveilleuse ivresse. 38 Germe premier et dernier.39 Extase de l’abîme. 39 Colonne érective.40 Vierge débordante. 40 Jet puissant.

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LITANIES DE LA MÈRE ET DU FILS

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41 Rose d’oubli. 41 Transfiguration des vivants.42 Guérisseuse insigne. 42 Envie secrète des ténèbres.43 Breuvage de joie. 43 Immortel repos.44 Immortelle amie. 44 Solitaire flottant.45 Sainte oasis. 45 Dieu fixe et vivant.46 Refuge ailé. 46 Seigneur qui comble.47 Île de salut. 47 Largesse insigne.48 Riche mamelle. 48 Roi magnanime.49 Colombe aux rouges entrailles. 49 Feu transformant.50 Argile première. 50 Lumière aveuglante.51 Plancton des cieux. 51 Chaleur de vie.52 Flambeau élevé. 52 Vainqueur de la mort.53 Succulente rosée. 53 Concentration de vie.54 Bénédiction de Dieu. 54 Essence du vin.55 Nuage opalescent. 55 Ultime vertu.56 Odeur de santé. 56 Nombre premier.57 Insaisissable fée. 57 Rayonnante beauté.58 Fruit caché. 58 Inaltérable santé.59 Enceinte réservée. 59 Aimant des étoiles.60 Source très secrète. 60 Assembleur d’univers.61 Matrice épurée. 61 Cuiseur d’astres.62 Aliment fondant. 62 Virtuose saint.63 Reine de lumière. 63 Modeleur de dieux.64 Communion des vivants. 64 Vide obscur.65 Hostie volante. 65 Plénitude claire.66 Arbre de vie. 66 Régent de la grande mer.67 Nectar des dieux. 67 Mâle unique.68 Quintessence sainte. 68 Enterré victorieux.69 Lavandière miraculeuse. 69 Crucifié remembré.70 Clarté des cieux. 70 Dispersé qui unit.71 Réconciliatrice amène. 71 Éternel ressuscité.72 Refuge de paix. 72 Fournaise du feu.73 Perle cachée. 73 Sang incorruptible.74 Nacelle errante. 74 Regard insoutenable.75 Miroir de Dieu. 75 Pureté consumante.76 Puits très profond. 76 Droite invincible.77 Dame d’amour. 77 Serein constructeur.78 Huile de douceur. 78 Briseur de chaînes.79 Reine des grottes. 79 Douceur explosive.80 Dormante du rocher. 80 Brasier vivant.81 Réserve cachée. 81 Affranchisseur d’esclaves.82 Manne rassemblée. 82 Cœur éclatant.83 Sueur de la pierre. 83 Consumeur de crasse.84 Épouse du soleil. 84 Débordant de semence.85 Mère d’éternité. 85 Force renversante.86 Énigme qui brille. 86 Justice tranchante.87 Vérité innée. 87 Flèche perçante.88 Eau préservée. 88 Brûleur de ronces.89 Reine assoupie. 89 Amour qui rassemble.90 Beauté voilée. 90 Globe d’or pur.91 Confiture des sages. 91 Quintessence fixe.92 Savon des purs. 92 Rocher inébranlable.

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LITANIES DE LA MÈRE ET DU FILS

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93 Balance des justes. 93 Pierre victorieuse.94 Reposoir de Dieu. 94 Tourbillon immobile.95 Rose embaumée. 95 Destructeur de prisons.96 Substance du pain. 96 Renverseur de murailles.97 Trésor de la neige. 97 Nœud des mondes.98 Amande espérée. 98 Feu concentré.99 Luciole adorée. 99 Coagulateur des eaux.

100 Voyageuse désirée. 100 Éventreur des tombeaux.101 Secret tout premier. 101 Sauveur des vivants et des morts.102 Mère et Fille, Épouse et Sœur. 102 Fin de toute fin.103 Entrée retranchée. 103 Consistance de l’amour.104 Lumière des voyants. 104 Diffuseur et rassembleur d’âmes.105 Étoile triée. 105 Fruit mûr.106 Terre liquéfiée. 106 Vérité cuite.107 Eau congelée. 107 Concentration merveilleuse.108 Air coagulé. 108 Âme de la création.109 Barque du soleil. 109 Arc bandé.110 Nourriture des élus. 110 Aigle niché.111 Sauvegarde des saints. 111 Père manifeste et caché.112 Grande mer des sages.113 Clarté unifiante.114 Réalité vivante.115 Rénovatrice des morts.116 Vivandière des anges.117 Nymphe dévouée.118 Bien-aimée des poètes.119 Chérie des enfants de Dieu.120 Amante inspirée.121 Rosée du ciel et de la terre.122 Alphabet des prophètes.123 Pardon de Dieu.124 Résurrection cachée.125 Maîtresse des chrétiens.126 Œil très pur des croyants.127 Assemblée des étoiles.128 Or pâle et vif.129 Mystère substantiel.130 Banquet de Dieu.131 Tabernacle du feu très saint.132 Coupe du Seigneur.133 Encens incombustible.134 Pierre ailée.135 Eau sèche et mouvante.136 Secret des cœurs.137 Gisante animée.138 Secret qui contient le secret.139 Phare des égarés.140 Salut des embourbés.141 Aimant du Seigneur.142 Lessive de douceur.143 Amie des exilés.144 Mère recherchée de tous.

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PRÉFACE DE LANZA DEL VASTO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII

PRÉSENTATION D’EMMANUEL ET CHARLES D’HOOGHVORST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX

INTRODUCTIONS D’EH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIV

LE MESSAGE RETROUVÉ

DÉDICACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

PÈRE DORÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

MÈRE BRILLANTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

LA LUMIÈRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

LIVRE I VÉRITÉ NUE LA POUSSE VERTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

II ÈVE TRI UNE LA VIE PURE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

III UN ÊTRE VIE GLOBE SANS TACHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

IV VERTU NIÉE LE VOILE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

V TRÊVE UNIE LA MÈRE CÉLESTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

VI UNITÉ RÊVE LE CERCLE ÉTERNEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

VII VU ET RENIÉ LE SAUVEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

VIII TRIÉ EN VUE L’AMOUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

IX VUE TRI NÉE L’ACCOMPLISSEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

X IVRE ET NUE LA SAGESSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

XI RIVE TÉNUE TERRE VIVANTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

XII NUIT RÊVÉE LA SOURCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

XIII VUE... ET RIEN LE MILIEU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

XIV ENIVRE TUE LA PRÉSENCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

XV NUÉE REVIT LA SORTIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

XVI RÉUNIT ÈVE LE ROCHER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155

XVII ÈVE NUE RIT LA JOIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169

XVIII VIE NEUTRE L’ATTENTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181

XIX NUE VITRÉE LE MIROIR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193

XX VÊTE RUINE LE SEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205

TABLE DES MATIÈRES

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XXI VUE NITRÉE LE GIVRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217

XXII ÉVITE EN UR LE SAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233

XXIII UNE ÈRE VIT L’UNITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247

XXIV RÉTIVE NUE LE PUITS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261

XXV VIT EN URÉE LA PIERRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271

XXVI VIENT RUÉE L’ÉLECTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279

XXVII UN IVER ÉTÉ LE TEMPS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289

XXVIII NI REVÊTUE LA BOUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299

XXIX URNE ET VIE L’ŒUF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309

XXX VUE TERNIE LES TÉNÈBRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317

XXXI NEUVE TRIE LA LUMIÈRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323

XXXII VIRE NE TUE LES COULEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331

XXXIII ÉRIN VÊTUE LES FLEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339

XXXIV TIRE EN UVE LA NEIGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 345

XXXV VÊTE EN URI LE SANG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 357

XXXVI REINE VEUT ROI SAUVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367

XXXVII ÉTUVE RIEN LE COMMENCEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385

XXXVIII UNE VÉRITÉ LA FIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 399

XXXIX VERTE UNIE L’ÎLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411

XXXX VÉNÈRE ITU LA FONTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423

LITANIES DE LA MÈRE ET DU FILS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 427