le mangoustanier. ses possibilites de culture en cote...

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Fruits - Vol . 25, n° 4, 197 0 LE MANGOUSTANIER . SES POSSIBILITE S DE CULTURE EN COTE D'IVOIR E ET A MADAGASCA R par J . BOURDEAUT et C . MOREUI L Institut français de Recherches fruitières Outre-Mer - 22 3 LE MANGOUSTANIER, SES POSSIBILITES DE CULTURE EN COTE D'IVOIRE ET A MADAGASCA R par J . BOURDEAUT et C . MOREUIL (IFAC ) Fruits, Apr . 1970, vol . 25, p .223-245 . RESUME :Après avoir souligné le goût et l'as - pect remarquables du mangoustan, qui justi - fient ]es études entreprises par 1'IFAC sur l e mangoustanier, les auteurs rappellent le posi- tion botanique de cette essence fruitière,le s caractéristiques générales des principale s espèces du genre Garcinia et celles, spécifi - ques,du GarCinia mWIGOStana L . (mangoustanier) . Ils rapportent ensuite les conditions éco- logiques et culturales sous lesquelles croî t le mangoustanier dans différentes régions d u monde en leur comparant celles des Stations d e Recherches fruitières d'Azaguié (Côte d'Ivoi - re) et de l'Ivoloina (Madagascar) où ils on t conduit leurs travaux et effectué leurs obser - vations .Ils insistent h ce sujet sur les pro- blèmes de multiplication et signalent que l e bouturage sous brouillard a donné, contraire - ment au marcottage, des résultats satisfai - sants en Côte d'Ivoire . Ils indiquent auss i une méthode de greffage et des espèces voisi - nes compatibles comme porte-greffe éventuels . Un dernier chapitre est consacré au rende - ment, au stade de maturité de cueillette et è la commercialisation des produits ainsi qu'a u compte rendu d'essais de conservation, d e transport et de vente sur le marché français . Ils concluent à l'intérêt de la région fo- restière de basse Côte d'Ivoire et de la côt e est de Madagascar comme zones de culture,mai s soulignent que la lenteur de mise h fruit d u mangoustanier pose encore un problème qui n e peut être résolu que par un mode de multipli - cation hâtant ce phénomène et par une amélio- ration des techniques culturales, singulière - ment de fertilisation . Le fruit du mangoustanier, couramment ap- pelé "mangoustan", est unanimement reconn u comme un des meilleurs fruits tropicaux . L e Dr David FAIRCHILD qui s'y est intéressé, e n fait certainement une des meilleures descrip- tions : "Ce fruit délicieux est à peu près de la taill e d'une mandarine, rond et légèrement aplati à chaque extrémité . Son écorce épaisse, lisse , est d'une couleur rouge pourpre avec, ici et là , une goutte durcie, brillante, de liquide jaune , marque de quelques lésions de l'écorce quan d il était jeune . C'est seulement quand le fruit est ouvert que sa réelle beauté apparaît . L a peau est épaisse et résistante etpour atteindre la pulpe intérieure, il faut faire une coupe cir- culaire et soulever la moitié supérieure com- me une coiffe . Alors les segments blancs ap- paraissent au nombre de 5-6 ou 7, reposan t détachés dans leur coupe . La surface de l a coupe de l'écorce est du rose le plus délicat e t piquée de petits points jaunes formés par le s gouttes de jus suintant . On enlève de leur cou- pe, un par un, les segments qui ont la forme et la grosseur de ceux d'une mandarine . Les pa - rois internes de la coupe sont d'un rose bril - lant et l'on y voit des veines blanches et jaunes . Les segments détachés sont de couleur blan c neige à ivoire et couverts d'un fin réseau d e fibres . Le côté de chaque segment, à l'endroit

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Fruits - Vol . 25, n° 4, 197 0

LE MANGOUSTANIER. SES POSSIBILITE SDE CULTURE EN COTE D'IVOIRE

ET A MADAGASCAR

par J . BOURDEAUT et C . MOREUI LInstitut français de Recherches fruitières Outre-Mer

- 22 3

LE MANGOUSTANIER, SES POSSIBILITES DE CULTUREEN COTE D'IVOIRE ET A MADAGASCA R

par J . BOURDEAUT et C . MOREUIL (IFAC )

Fruits, Apr . 1970, vol . 25,

p .223-245 .

RESUME :Après avoir souligné le goût et l'as-pect remarquables du mangoustan, qui justi-fient ]es études entreprises par 1'IFAC sur l emangoustanier, les auteurs rappellent le posi-tion botanique de cette essence fruitière,le scaractéristiques générales des principale sespèces du genre Garcinia et celles, spécifi -ques,du GarCinia mWIGOStana L . (mangoustanier) .

Ils rapportent ensuite les conditions éco-logiques et culturales sous lesquelles croî tle mangoustanier dans différentes régions dumonde en leur comparant celles des Stations d eRecherches fruitières d'Azaguié (Côte d'Ivoi -re) et de l'Ivoloina (Madagascar) où ils on tconduit leurs travaux et effectué leurs obser -

vations .Ils insistent h ce sujet sur les pro-blèmes de multiplication et signalent que lebouturage sous brouillard a donné, contraire -ment au marcottage, des résultats satisfai -sants en Côte d'Ivoire . Ils indiquent auss iune méthode de greffage et des espèces voisi-nes compatibles comme porte-greffe éventuels .

Un dernier chapitre est consacré au rende -ment, au stade de maturité de cueillette et èla commercialisation des produits ainsi qu'aucompte rendu d'essais de conservation, d etransport et de vente sur le marché français .

Ils concluent à l'intérêt de la région fo-restière de basse Côte d'Ivoire et de la côteest de Madagascar comme zones de culture,mai ssoulignent que la lenteur de mise h fruit dumangoustanier pose encore un problème qui n epeut être résolu que par un mode de multipli -cation hâtant ce phénomène et par une amélio-ration des techniques culturales, singulière-ment de fertilisation .

Le fruit du mangoustanier, couramment ap-pelé "mangoustan", est unanimement reconn ucomme un des meilleurs fruits tropicaux. LeDr David FAIRCHILD qui s'y est intéressé, e nfait certainement une des meilleures descrip-tions :"Ce fruit délicieux est à peu près de la taill ed'une mandarine, rond et légèrement aplati àchaque extrémité . Son écorce épaisse, lisse ,est d'une couleur rouge pourpre avec, ici et là ,une goutte durcie, brillante, de liquide jaune ,marque de quelques lésions de l'écorce quan dil était jeune . C'est seulement quand le fruitest ouvert que sa réelle beauté apparaît . Lapeau est épaisse et résistante etpour atteindre

la pulpe intérieure, il faut faire une coupe cir-culaire et soulever la moitié supérieure com-me une coiffe . Alors les segments blancs ap-paraissent au nombre de 5-6 ou 7, reposan tdétachés dans leur coupe . La surface de l acoupe de l'écorce est du rose le plus délicat e tpiquée de petits points jaunes formés par le sgouttes de jus suintant . On enlève de leur cou-pe, un par un, les segments qui ont la forme etla grosseur de ceux d'une mandarine . Les pa -rois internes de la coupe sont d'un rose bril -lant et l'on y voit des veines blanches et jaunes .Les segments détachés sont de couleur blan cneige à ivoire et couverts d'un fin réseau d efibres . Le côté de chaque segment, à l'endroit

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où il est pressé contre son voisin, est transpa-rent et légèrement avivé de vert pâle . La tex-ture de la pulpe du mangoustan ressemblebeaucoup à celle d'une prune bien mûre mai selle est si délicate qu'elle fond dans la bouch ecomme un morceau de glace . La saveur estabsolument et indescriptiblement délicieuse . Iln'y a rien qui gâte la perfection de ce fruit saufsi le jus de l'écorce a fait une tache indélébil esur la pulpe blanche . Même les graines son tpartiellement ou complètement absentes et ,quand elles sont présentes, elles sont très fine set petites" .

L'apparence et le goût si remarquable dumangoustan ont conduitl'IFAC à s'intéresser àla culture d'un arbre dont les fruits devraientavoir, sur les marchés, la place que justifientleurs qualités .

Les études entreprises par l'IFAC dans le spays où le mangoustanier pouvait, a priori ,trouver des conditions écologiques favorable ssont effectuées sur un matériel végétal d'âg evariable :

En Côte d'Ivoire, à la Station IFAC d'Aza-guié, des plantations de mangoustaniers, grou -pant près de 300 arbres, ont été établies, a ucours des années 1958 et 1960, par V . FURON .Ces arbres ontpour origine des semences pro -venant du jardin Gillet à Kisantu (Congo Kin-shasa) . Les premiers résultats de production ,enregistrés ces deux dernières années, per -mettent déjà d'avoir une certaine connaissance

de ce fruitier dans les conditions de milieu dela Côte d'Ivoire ,

Dans la partie occidentale de l'Océan Indien ,il fut introduit de Manille à l'île de Bourbon (LaRéunion) en 1753, par SURVILLE . Un piedplanté en 1797 à Saint-Benoît existe toujours etfructifie en avril ,

Mais à Madagascar, il ne fut introduit qu'en1901 par E. PRUDHOMME, directeur del'Agri -culture, qui rapporta les jeunes plants de Java .A la Station de 1'Ivolofna près de Tamatave, 2 3arbres plantés à cette époque sont actuellementétudiés par l'IFAC ,

A Brickaville, à 100 km au sud de Tamatave ,une vingtaine d'arbres sont de même origine .Un plant est signalé à Maroantsetra (nord d eTamatave), quelques plants à Mananjary (su dde Tamatave) et un à Ilaka (sud de Tamatave) .

Tous ces arbres connus, situés sur la côteest de Madagascar, sont en production .

Depuis son installation à la Station de l'Ivo -lotna, l'IFAC a complété la petite plantationexistante par 25 arbres . Un verger d'une cen-taine de sujets étant prévu , En outre, l'IFACa multiplié cette essence et cédé 150 plants auxServices de l'Agriculture pour Manakara (10 0plants) et à l'Armée Malagasy pour la régio nde Tamatave (50 plants) .

Tous ces arbres sont issus de semis .

BOTANIQUE ET DESCRIPTION

Le mangoustanier ou Garctnia mangostanaLINNE, appartient à la famille des Guttiféra-cée's .

C'est le Dr GARCIN (1688-1751), botanist efrançais, qui le premier, publia une descrip-tion botanique de ce fruit . Aussi, LINNE, en1737, a-t-il, en son honneur, donné le nom d eGarcinta au genre auquel appartient cett eplante .

Le genre Garetnta comprend plus de 400 es-pèces, de l'Asie, de l'Afrique tropicale et de l aPolynésie . 141 espèces sont des plantes de srégions tropicales d'Afrique, 60 espèces sontoriginaires d'Asie, 247 de Polynésie et 2 seu-lement d'Amérique .

Un certain nombre de ces espèces portentdes fruits comestibles et L . PYNAERT a établ ila liste de quelques-unes d'entre elles :

En Côte d'Ivoire, quatre espèces de Garetnt aont été décrites par AUBREVILLE : le Garcintakola HECKEL et le Garctnia polyantha OLIV,qui sont de grands arbres pouvant atteindre 2 0à 30 m de hauteur ; le Garcinta menfiensi sENGL, et le Garcinta gneto'des HUTCH e tDALZ = Xanthochymus quadri farius, OLIV, quisont des arbustes ou petits arbres .

Ces Garctnia ont les feuilles typiques de sguttifères avec des lignes ou des points rési -neux plus ou moins visibles . Les fleurs, ordi-

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Espèce s

G . atrovtridts Gr .G . bancana

MIQ .G . bartert OLIV.G . benthamt t PIERREG . beccarrt t PIERRE

G . cambodgta DEST.G .G .

G .

celebtca L .dtotca BL .

dulcis (ROXB,) KURZG. ell pt ca CHOISYG . epunctata STAPF .G . fusca PIERREG . gtadidt DE WILD .G . globulosa RIDIG . grt fft thitT . ANDERS .G . harmandLt PIERREG . hombroniana PIERREG . hutlensts WELW .G . i nd i ca L. CHOISY

G . javanica BL .G. kola HECKE LG . lancaefolia ROXB .G . latert fol taBL,G. l tutngstonei ANDERS.G . loureirt PIERRE

G. macrophylla , MIQ.G . mang os tan a L L.

G . merguensts WIGH TG . mestoni BAILLONG . morella (GAERTN . )DESROU S

G. nervosa MIQ .G . ol tveri PIERRE

G . pantculata ROXB .

G . parut fol ta MIQ .G. pedunculata ROXB .G . pictôrta (ROXB,) ENGL.G. planchonti PIERRE

G. polyantha OLIV .G. pratntana KING.G. spectosa WALL .G . stigmacantha PIERREG . stipulataT, AND.G . SyZatrolta PIERREG . xanthochymus HOOK F .

Habitat

Malaisi eMalaisi eTog oCambodg eBornéo

MalabarIndonésieAsie

AsieIles Moluque sCongoCambodg eBas Cong oMalaisi eMalaisi eCochinchineSingapourAfrique tropical eIndes orientale s

IndonésieAfrique occidental eRég . hymalayienn eIndonésieAfrique tropical eCambodg e

SumatraIndonésie

Cambodg eQueensland

CeylanMalaisi eCochinchine

Inde s

Malaisi eBengal eAsie tropical eIndochine

Afrique occidental eAsie tropical eBirmani eBornéoRég, hymalayienn eAsi eMalaisie

Caractéristiques principales d'utilisatio n

fruits très acides utilisés en compot efruits consommés à Sumatrasaveur agréable de la pulpe blanchefruits consommés localementdigestifs, galactagogues, entrant dan s

la préparation des currie s

comestible srappelant les mangoustans, asse z

apprécié sconsommés à l'état frais ou en gelée spropriétés antiscorbutique spulpe succulent epulpe à saveur acidepulpe très acid econsommés crus ou cuit strès acides, consommés cuit spulpe à goût sucré, agréabl epulpe acide à saveur de pêchefruits aciduléssuc du fruit en boisson, fébrifuge ; pulpe

acide en gelée ou limonade ,antiscorbutiqu e

fruits intéressant spulpe ayant le velouté de la pêch efruits antiscorbutique scomestible sboisson fermenté efruits alimentaires ou remplaçant l e

vinaigr efruits assez acide sconsommés crus, propriété s

médicinale sfruits estimés au Cambodg egros fruits acidulés, rafraîchissant s

comestible sfruits mûrs comestible spulpe acide recherchée ; fruits coupés

en tranches mises au selantiscorbutiques, saveur semblabl e

à celle du mangoustanfruits consommés avec le ri zcomestibles et antiscorbutique scomestible sacidulés, entrent dans les curries

après dessiccation au soleil avec se lou sans sel

comestible scomestible spulpe très acid ecomestible scomestible spulpe acide agréabl epulpe acidulé e

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nairement petites, sont fasciculées, axillaire sou terminales, ou parfois en très courts racè-mes ou cymes. Elles sont ordinairement uni -sexuées et tétramères, exceptionnellement pen-tamères pour le G . enetoldes• ,

Les fleurs mâles ont des étamines en nom-bre indéfini,groupées en 4-5 faisceaux opposé saux pétales . Les filets sont plus ou moins sou -dés, parfois presque libres, ou au contraire ,étroitement soudés en phalanges entières, a usommet desquelles s'insèrent des anthère ssessiles, libres ou soudés entre eux .

Les fleurs femelles ont des staminodes va-riables : l'ovaire a 2 ou plusieurs loges unio-vulées. Les stigmates sessiles sont lobés . Le sfruits sont bacciformes .

GARCINIA NANGOSTATA L .L'arbre est laticifère à croissance lent e

mais peut atteindre, à l'âge adulte, une hau-teur de 10 à 25 m avec un tronc de 25 à 35 cmde diamètre . Son port est le plus souvent élan-cé et de forme conique (photos n° 1 et 2) .

Son système racinaire est assez peu déve-loppé, si l'on se base sur les observations ef-fectuées à la Station d'Azaguié . Elles montrenten effet que, sur des arbres de 11 ans d'un ehauteur de 3,80 m et d'un diamètre defron-daison de 2, 50 m, la plus grande partie de sracines est située à une profondeur compriseentre 5 et 30 cm. Ces racines comprennen ttoujours au moins un pivot et parfois même u ndouble pivot de 70 à 85 cm. Les plus longue sracines ne s'étendent guère à plus d'un mètr edu tronc soit à peine jusqu'au niveau de lafrondaison. Ce système racinaire est presqu edépourvu de chevelu . Il est possible toutefois ,qu'il en soit autrement dans des sols différents .

Les feuilles, à court pétiole, sont opposées ;de forme ovale, elliptique, oblongue ; la baseest aiguë, obtuse ou arrondie ;le sommet, res-serré ou pointu et obtus. Elles sont entières ,épaisses, glabres et coriaces. La face supé-rieure est brillante, de couleur vert foncé àvert jaunâtre, tandis que la face inférieure es tmate, vert jaunâtre à jaune verdâtre . Elle smesurent de 12 à 23 cm de long et de 4, 5 à 1 0cm de large et ont une nervation pennée .

La nervure est robuste, obtuse sur le côt ésupérieur, aiguë et proéminente dessous ; le s35 à 50 paires de nervures latérales son tépaisses .

Les fleurs sont produites à l'extrémité de

rameaux provenant de pousses d'un an ou de l asaison passée . Elles sont le plus souvent soli-taires, ou par paires, larges d'environ 5 à 7, 5cm, ont 4 sépales bisériés dont les 2 intérieur ssont enfermés dans le bouton par les 2 exté-rieurs, et 4 pétales légèrement plus larges qu eles sépales, d'un vert jaunâtre avec une nuanc erose au centre, rose vermeil vers la périphé-rie. Elles sont presque plates ou légèremen tconcaves .

Les sépales extérieurs sont vert jaunâtre e ttrès concaves ;les sépales intérieurs sont plu spetits, jaunâtres, bordés de rouge ou presqu eentièrement rouges .

L'ovaire est supérieur et très large, oval eou globuleux. Il a 4 à 8 cellules, le plus souvent5 ou 6 . Au moment de l'ouverture, sa surfac ecomprend de légères dépressions, est d'unjaune pâle ou crème, légèrement rosâtre à l abase ; le stigmate, en croix, est sessile ; l enombre de lobes correspond au nombre de cel-lules de l'ovaire . Les staminodes sont au nom-bre de 8 à 20 et même davantage, réunis pa rgroupes de 1 à 3 .

La distribution des sexes dans le mangousta-nier a été l'objet de différentes interprétations ;c'est ainsi que ROXBURGH en 1832 et KING e n1890, décrivaient des fleurs mâles, ce qui, e nl'occurrence, n'est pas certain . PIERRE (1882 )a examiné plus de 1500 plants de G . mangosta-na sans trouver une seule fleur mâle . BACKERen 1911, rapportait le fait qu'aucune fleur mâl ede mangoustanier n'a été trouvée .

Les fleurs seraient, en fait, incomplètes ,hermaphrodites en apparence, mais ne pro-duisant fonctionnellement que des fleurs femel-les, les staminodes portant des anthères avor-tées dépourvues de pollen .

Il n'a pas été observé, àla Station d'Azaguié ,la présence de pollen, ni au stade avancé d el'ouverture du bourgeon floral, ni après l'ou-verture complète de la fleur (photo n° 3) .

Le fruit est une baie sphérique de 5 à 7 cmde diamètre pesant de 50 à 150 g, au calic epersistant ; les lobes stigmatiques sont égale -ment persistants, sessiles, en forme d'étoile .Avant maturité,le fruit est d'une couleur allantdu vert pâle au jaune ; mûr, il est violet foncé .Il contient 4 à 8 carpelles blanc neige de gros-seur différente selon la présence ou non d egraine. Le péricarpe est épais, 0, 8 à 1 cm ,pourpre vineux à l'intérieur, astringent et d esaveur amère (photos n° 4 et 5) .

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1 Photo n° 2 - Arbre de 8 ans (onremarquera la plante de couvertur ePu e rari a .

A Photo n° 3 - Fleur du mangoustanie r

+r}.T-~e!'xi~:l~ sly

A Photo n° 1 - Plantation de 8 et 10 an s(station d'Azaguié)

A Photo n° 4 - Fruit du mangoustanie ret présentation intérieure .

Photo n° 5 -Fruits coupés renferman t1 -2 et 3 graines .

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Les graines lorsqu'elles sont bien dévelop-pées, sont de forme subsphérique ou oblongue ;leur nombre varie de 0 à 3 ; les autres sonttrès petites ou avortées . Elles sont entourée sd'un tégument externe auquel adhère la pulpequi est charnue et juteuse . L'amande propre -ment dite est de couleur jaune lorsqu'elle es tfraîche, mais prend rapidement une teinte bru-nâtre lorsqu'elle est exposée trop longtemps àl'air libre (photos n° 6 et 7) .

En Côte d'Ivoire, il a été observé 2 cycle sde poussées foliaires : l'un en décembre-jan-vier, l'autre en juin-juillet .

La période de floraison a lieu en février -mars et la récolte est située au cours des moi sde juin-juillet et août .

Des observations sur l'évolution de la fleu ret du fruit ont montré que, de l'apparition d ubourgeon floral à la chute des pétales de l afleur, il y a 25 à 30 jours, et de la chute de spétales de la fleur à la récolte du fruit, 100 à120 jours .

Les variété sFAIRCHILD a établi qu'il n'y avait pas d e

variétés différentes de mangoustanier et qu eles plantes portaient des fruits curieusementuniformes.

Toutefois, BURBIDGE, en 1887, a vu à Bor-néo ce qu'il considérait comme une forme indi-gène du mangoustanier . Les fruits de celui-ci

étaient différents des fruits du mangoustanie rcultivé, ayant 4 carpelles et chaque carpell eayant une graine bien développée, alors que le sfruits cultivés ont de 4 à 8 carpelles et rare -ment plus de 1 ou 3 graines développées .

WESTER constate également que le man-goustanier 'Jolo' des Philippines portent de sfruits plus larges que ceux des arbres de Sin-gapour et de Saigon. La chair est plus acide e tla saveur plus riche que celles des fruits d eMalaisie et de Java ; les graines sont auss iplus grosses .

OBERTI observe au Nicaragua une asse zgrande hétérogénéité entre les arbres et le sclasse en deux types e les arbres à grande sfeuilles et à fruits de taille variable, et le sarbres à petites feuilles et à petits fruits .

En Côte d'Ivoire, il y a une certaine hétéro-généité dans le développement des arbres d emême âge, mais l'aspect végétatif est trè ssemblable . D'autre part, 1 millier de fruitsrécoltés sur un certain nombre d'arbres furen tobservés, et l'on peut dire que le poids de sfruits, leur grosseur, le nombre de carpelles ,le nombre de graines, le poids des graines mê-me, sont très différents sur un même arbre .

Néanmoins, malgré ces différences (poids ,nombre de graines, de carpelles), ces fruit sont une grande uniformité quant à la forme gé-nérale et à la saveur et cette uniformité seraitdue, d'après WINTERS et RODRIGUEZ-COLON,au fait que les graines du mangoustanier son tasexuées .

AIRE DE CULTURE

ORIGINE ET DISPERSION

Originaire de Malaisie et de la partie équa-toriale des îles de la Sonde et des Moluques, s aculture est surtout courante au sud Viet-Nam ,en Thai7ande, au Cambodge, en Indonésie, a usud des Philippines, en Inde péninsulaire et àCeylan .

HAVARD DUCLOS indique que les plus im-portantes plantations du monde se trouvent auViet-Nam du sud, dans la région de Lai-Thie uau nord de Saigon .

KRISHNAMURTHI et RAO signalent le bo ncomportement du mangoustanier dans l'état d eMadras en Inde péninsulaire, principalemen tsur deux stations de recherches,celles deBur-liar et de Kallar qui possèdent chacune de splantations âgées de 30 à 83 ans . Ils précisentencore qu'en Inde la croissance du mangousta-nier laisse à désirer au-dessus du 20e degr éde latitude nord. Des essais, faits par ROX-BURGH, afin d'établir cette plante à Bombay e tau Bengale occidental, ont échoué .

Aux Philippines, principalement dans le sud,à Mindanao, les surfaces plantées et en pro-

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duction atteindraient 50 hectares .

Au Queensland, de nombreux essais ont ét éfaits pour introduire le mangoustanier au cour sdu siècle dernier, mais sans succès,De ce fait ,il n'y a pas de production commerciale auQueensland ni dans les autres Etats austra-liens . Il n'y a que quelques arbres considéré scomme curiosité horticole .

Des vergers importants ont été égalementimplantés dans l'hémisphère occidental, e nAmérique centrale, tel celui de l'United Frui tCompany au Honduras à Lancetilla et celui d ujardin d'introduction des plantes du départe -ment de l'Agriculture des Etats-Unis à Ser-mint dans la zone du canal de Panama . Au Ni -caragua, OBERTI a pu faire des observation ssur une plantation de 2 ha âgée de 20 à 25 an sdont la production est bonne .

Aux Etats-Unis, en Floride du sud, le man-goustanier peut pousser si l l on prend soin de l eprotéger contre le froid .

On trouve également des plantations à Cub aet à Porto-Rico .

En Afrique, il fut introduit dans les jardin sbotaniques de divers pays, notamment au jar -din Gillet à Kisantu au Congo Kinshasa, au Ga -bon et au jardin botanique de Bingerville enCôte d'Ivoire où plusieurs arbres ont été plan -tés en 1916 . Rappelons que, dans ce dernierpays, la Station IFAC à Azaguié compte près

de 300 arbres âgés de 9 à 11 ans qui viennentd'entrer en production .

A Madagascar, dans la région de Tamatave ,des arbres âgés de 34 à 68 ans permettent d'é-tudier son comportement .

HUME signale l'intérêt particulier de la cul-ture du mangoustanier dans les plantations Fi-restone au Libéria .

ECOLOGI EClimatLe mangoustanier est un arbre des climat s

équatoriaux. Il est exigeant en chaleur et hu-midité, tant du sol que de l'atmosphère ; c'es tun arbre de basse altitude (0 à 100 m) . Néan-moins, on le trouve à 450 m à Ceylan et à 100 0m à Java, mais sa végétation est beaucoup plu slente. Dans certaines régions favorisée,il croitet produit dans les zones intertropicales telle sque la côte orientale de Madagascar .

Un climat chaud et humide, une bonne répar-tition des pluies au cours de l'année sont le sconditions idéales pour la croissance du man-goustanier . Des pluies dépassant 1000 mm, unetempérature oscillant entre 25 et 35°C et un ehygrométrie supérieure à 80 p . cent sont sou-haitables .

Au-dessous de 20°C sa croissance est ralen-tie et il ne supporte pas de températures in-férieures à 5°C .

Climatologie de la Station d'Azaguié * (Côte d'Ivoire )

Températures Hygrométrie Pluie shauteur

moyennes maximum minimum 7 h 12 h 17 h en mm

26, 0 31, 1 20, 9 95, 8 68, 8 81, 9 64, 927, 0 32, 8 21, 2 96, 0 62, 7 75, 0 65, 027, 2 32, 9 21, 6 96, 5 63, 9 78, 1 176, 227, 3 32, 9 21, 8 97, 5 68, 7 81, 8 164, 026, 8 31, 7 22, 0 97, 2 70, 1 88, 3 232, 425, 5 29, 5 21, 5 97, 4 77, 3 89, 2 301, 824, 5 28, 3 20, 8 97, 7 76, 5 84, 5 237, 824, 0 27, 8 20, 3 97, 4 76, 4 83, 4 52, 425, 0 29, 2 20, 8 97, 1 74, 0 81, 6 127, 125, 7 30, 2 21, 2 97, 1 72, 2 81, 2 146, 326, 2 31, 2 21, 2 97, 1 68, 4 85, 7 182, 125, 7 30, 8 20, 7 98, 1 69, 3 85, 4 73, 8

1823, 8

* moyenne sur quatre annees .

janvie rfévriermar savri lmaijuinjuille taoûtseptembreoctobr enovembr edécembre

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Photo n° 6 - La position de la grainedans le sol n'influence pas la germi-nation .

r Photo n° 7 - Polyembryonnie de la graine .

0

t

3~ s K

T 8 9•

A

Photo n° 9 - Plant de semis de 1 0mois .

t Photo n° 10 - Système racinaire d'u njeune plant de 10 mois .

Photo n° 8 - Pépinière de jeunes plantsde semis (10 mois) .

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Fruits - Vol . 25, n° 4, 1970

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Sol

Composition granulométriqu eLes sols les plus propices à la culture du

mangoustanier sont profonds, riches en matiè-res organiques, meubles, frais et bien drainés .

Les terres d'alluvions riches et meubles ,présentant une nappe phréatique à faible pro -fondeur, lui conviennent . On doit éviter les sol slatéritiques .

Argil eLimon finLimon grossie rSable finSable grossie rGraviers

Oà20cm14 %1 01 82 729

4

20 à 40 cm15 %1 01 82 530

6Au Nicaragua cependant, un sol contenant 6 0

à 75 p . cent d'argile, mais perméable et res-suyant bien, parait s'être révélé favorable aumangoustanier .

HAVARD DUCLOS recommande une terr eargileuse, très humide, basse mais non inon-dée, celles dont le plan d'eau est à 1,80 m se -raient les meilleures .

HUME indique que le drainage est indispen-sable aux jeunes plants, mais toutefois, i lsignale que des plantations de la zone du cana lde Panama ayant un bon comportement, étaientfaites sur un sol trop humide pour la cultur edes autres arbres fruitiers, et qu'un autr everger était planté dans un marais où il avai tété nécessaire d'établir, entre les rangée sd'arbres, des fossés de drainage .

Le rappel de ces conditions met en évidenc ele succès de la croissance du mangoustanie rsur des terrains très humides mais correcte -ment drainés .

Le climat et certains sols de la côte est d eMadagascar, de Sambava à Manakara, sem-blent convenir à la culture du mangoustanier .

A la Station d'Azaguié, une plantation d emangoustaniers de 11 ans est située dans unbas-fond étroit sur un sol hydromorphe moyen-nement désaturé . Malgré un drainage dens e(distance des drains 10 m, profondeur 60 cm) ,le sol reste très humide pendant toute la pé-riode pluvieuse.

La texture est argilo-sablo- limoneuse de 0 à40 cm :

Du point de vue chimique, le sol est carac-térisé par un niveau moyen en matière organi-que, une faible teneur en cations échangeable set un complexe absorbant moyennement à for-tement désaturé en profondeur .

Le pH indique une réaction fortement acide .Les teneurs en phosphore assimilable son tbonnes en raison des apports d'engrais phos-phatés effectués régulièrement depuis 3 ans .

Composition chimiqu e

Oà20cm 20 à 40 cmEléments organiques :Carbone total (p . cent) 1, 4 0, 6Matières organique s

(p,

cent) 2, 4 1, 0Azote total (p . mille) 1,

1 0, 5Rapport C/N 13, 0 12, 0Complexe absorban t

en meq . p. 100 g d eterre :

Calcium échangeable 2, 4 1, 1Magnésium échangea -

ble 0, 3 0, 0 3Potassium échangeable 0, 2 0, 1Somme des cation s

échangeables 2, 9 1, 2Capacité de fixation 6, 0 3, 7Coefficient de satura -

tion (p, cent) 48, 0 32, 0pH (pâte saturée) 5, 4 5, 1Phosphore assimilabl e

(p . mille) P2O5 ci -trique) 0, 29 0, 07

TECHNIQUES CULTURALE SMULTIPLICATION exempte de difficultés et de nombreux auteur s

La multiplication du mangoustanier n'est pas

la considèrent comme délicate ,

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Fruits - Vol . 25, n° 4, 197 0

La principale méthode de reproduction utili -sée est celle du semis . Cependant, étant donn éle nombre d'années qu'il faut attendre avant qu efructifient ces arbres de semis,des essais sontréalisés afin d'obtenir des mangoustaniers pa rbouturage et greffage, Ces méthodes jusqu' àprésent n'avaient pas donné de résultats trè ssatisfaisants .

SEMIS

Rappelons ici que les graines de mangousta nsontformées sans l'intervention de pollen, au-trement dit sans fécondation de l'ovule .

HUME citant les travaux de SPRECHER su rla nature de la graine du mangoustanier, mon-tre que celle-ci n'est pas véritablement un egraine au sens botanique du terme, mais untubercule hypocotyle ou un embryon adventic eprovenant de la paroi intérieure de l'ovaire .Elle assurerait donc une forme de reproduc-tion végétative .

La germination commence par deux renfle-ments sur les côtés opposés de la graine, d'u ncôté se développent les premières racines e tde l'autre, la tige . Puis, après 8 à 10 jours ,apparaît un nouveau système racinaire qui s edéveloppe à la base de la tige, formant un pivo tqui est dépourvu de radicelles . Les première sracines cessent alors de fonctionner .

Il arrive parfois que la graine ait 2 et mêm e3 embryons . Toutefois, des observations faite sà la Station d'Azaguié, montrent que sur 120 0graines germées, 4 p . cent seulement étaientpolyembryonnées (photo n° 7) .

La grosseur de la graine est très variabl eet son poids varie de 0, 1 à 2, 8 g . Les travauxde HUME et CORBIN sur l'influence de la gros-seur de la graine sur la première croissanc edu mangoustanier, ont été confirmés à Aza-guié . Ces travaux montrent que les plus gros -ses graines sont préférables pour obtenir debeaux plants et un meilleur pourcentage degermination.

Nombre degraine ssemées

Poids de lagraine(en g)

Germination(p . cent)

Hauteur d ela tige à 2mois (cm)

30 0300

0, 7 à 1, 31, 3 à 2, 0

7 897

3, 05, 2

Le pouvoir germinatif de la graine est très

court quand elle est extraite du fruit . Elle peu ttoutefois être conservée 3 à 4 semaines aprè sextraction, si elle est tenue à l'abri de toutedéshydratation, aussi la conserve-t-on dans unmilieu humide en utilisant du charbon de bois ,de la mousse ou du coton.

Pour obtenir des plants de semis,la méthod epratiquée actuellement à la Station IFAC d'Aza-guié est la suivante :

Dans des petits pots de polyéthylène de 18 x10 cm, contenant un mélange par moitié d etourbe et de sable et placés sous ombrage, le sgraines sont semées à une profondeur d'uncentimètre au fur et à mesure de la récolte de sfruits . La position de la graine dans le pot n' apas d'influence sur la germination .

Copieusement arrosée, la graine commenc eà germer 10 jours environ après le semis .Après un mois, la première paire de feuille sest entièrement développée . A leur sortie, le stiges et les feuilles sont rouges et passent pro-gressivement au vert .

3 ou 4 mois après le développement de l adeuxième paire de feuilles, aura lieu le repi-quage dans un pot plus grand de 30 x 19 c mdans lequel on aura apporté un mélange plu sriche : 1/3 de bonne terre, 1/3 de tourbe, 1/ 3de sable. Cette seconde intervention perme td'homogénéiser le lot de plants et d'élimine rceux qui sont trop chétifs ( photos n° 8, 9 et 10) .

L'ombrage et l'arrosage sont les deux fac-teurs importants pour le développement de sjeunes plants de mangoustanier .

Après le repiquage, des applications de so -lutions nutritives et des apports supplémentai-res de fumier de ferme sont effectués .

Il n'y a pas eu de résultats marquants ave cles applications de solution nutritive mais enrevanche, les apports de fumier ont provoqué ,après 10 mois, un gain de 4 à 8 cm sur la hau-teur du plant, par rapport au témoin .

Elevés dans de bonnes conditions, les jeune splants de semis atteignent une hauteur moyen -ne de 30 à 35 cm après un an de végétation .

La présence de vitamine B aurait pour effe td'augmenterla croissance des jeunes plants demangoustanier . HORN obtient 75, 8 p . centd'accroissement sur des semis de 10 moi straités à la levure de bière .

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- 23 5

MARCOTTAGE ET BOUTURAG E

La méthode de marcottage, qui consiste àfaire une incision annulaire sur des jeune sbranches de mangoustanier et à enveloppe rsous de la mousse humide la partie incisée, n' apas donné de résultat .

A Azaguié, des tentatives de marcottage se-lon cette méthode sont restées sans succès ,Toutefois, il y a eu formation de cals mai saucune émission de racine, même après 2 an sde présence du dispositif sur l'arbre .

Le bouturage dans du sable à l'étouffée ,d'après EVANS, aurait été essayé avec succè sdans l'île de la Trinité .

Les premiers résultats de bouturage d emangoustanier effectués en Côte d'Ivoire sou sbrouillard artificiel sont très satisfaisants .Les essais se poursuivent actuellement et por-tent principalement sur le développement de l abouture après l'enracinement (photos n° 11 e t12),

GREFFAGE

OLIVER a prouvé que le mangoustanier peutêtre greffé par approche. Pour cela il a effec-tué un semis de mangoustanier dans le mêm epot qu'un plant de G . tinctoria . D'autres essai sfurent tentés sur un certain nombre de 'Garct-nta et autres guttifères telles que Calophyllumtnophyllum et Platonta tnstgnts, sans grandsuccès .

GONZALEZ et ANOOS signalent qu'aux Phi-lippines des plants d'espèces de la famille de sGuttiféracées (Calophyllum tnophyllum., Rhee -lita edults) n'étaient pas compatibles pour l egreffage avec le mangoustanier et que sur le s13 espèces de Garctnta essayées, 3 seulementavaient donné des résultats satisfaisants (G.kydta, G. venulosa et G . morella) .

OSCHE indique de bons résultats obtenus su rG . hombroniana et G . xanthochymus

Des résultats intéressants ont été obtenus àla Station d'Azaguié par greffe sur jeune splants de 1G. mangostana . Ce système a permi sde mettre au point une méthode de greffe et d eprélèvement du greffon . Il s'agit d'une greff een fente de côté, utilisant un greffon court (4 à5 cm) prélevé sur un rameau terminal de l'an -née, en période pré- végétative (photo n° 13) .

Des résultats ont été également obtenus su rune autre espèce de Guttifère, originaire de

Côte d'Ivoire : Pentadesma butyracea .

Ces essais se poursuivent également sur G.kola, G. polyantha et G. menfiensts, qui sontdes Garctnta originaires de la zone forestièr ede Côte d'Ivoire et aussi sur des Garctnta d'in-troduction, G . spicata et G . xanthochymus .

CULTURELe jeune mangoustanier de semis, d'un an e t

demi à deux ans, sera alors planté et devr aavoir, s'il a été élevé dans de bonnes condi-tions en pépinière, 40 à 60 cm.

L'écartement des jeunes arbres, générale -ment adopté est de 10 x 10 m. Des essais d edensité de plantation effectués à Azaguié ave cun écartement des arbres de 6 x 7 m, 9 x 9 met 10 x 7 m, montrent qu'au bout de 9 et 11 an sde plantation, les arbres ne se gênent pas en -core entre eux, le diamètre moyen de la fron-daison étant de 2, 50 à 3 m .

La trouaison sera particulièrement soignée .Les trous de plantation devront avoir entre 0,8 0et 1 m en tous sens, selon la texture du sol .

Une bonne fumure de fond sera nécessaire .On utilisera du fumier de ferme ou du compos t80 à 100 kg par trou) . On pourra y ajouter 1 kgde dolomie et 1 kg de scories de déphosphora-tion.

Le jeune plant, une fois mis en place, devr aêtre ombragé pendant 2 à 3 ans et régulière -ment arrosé .

Après plantation, le sol peut être, soit ense-mencé d'une plante de couverture telle que l ePueraria phaseoloides , soit laissé en végéta -tion herbacée naturelle. Dans les deux ans, unrabattage périodique de la plante de couvertur eest nécessaire .

On peut également envisager de faire de scultures intercalaires pendant les première sannées . Il est signalé que, dans des plantation sde Porto-Rico, l'ananas est cultivé en interli -gne .

La fertilisation du mangoustanier n'est pa sbien définie .

HUME recommande des applications occa-sionnelles de purin mais mentionne que le man-goustanier est apparemment incapable d'utili -ser defortes concentrations de matières nutri-tives .

OSCHE affirme que la très longue période

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Fruits - Vol . 25, n° 4, 1970

végétative avant l'entrée en production, peutêtre raccourcie considérablement par de forte sapplications de nitrate.

KRISHNAMURTHI indique que, sur les Sta-tions de Kallar et de Burliar, les jeunes plant sreçoivent des engrais liquides et que,lorsqu'il ssont en production, un mélange de 1, 300 kg d esulfate d'ammoniaque, 2, 200 kg de superphos-phate et 130 kg de, compost, est apporté àchaque arbre .

HAVARD DUCLOS signale que la plante de -mande surtout des engrais organiques, 30 à 4 0kg de fumier ou terreau par pied et par an . AMayaguez, on utilise la formule 6-8-9 en en-grais minéraux .

En Côte d'Ivoire, la fumure annuelle appli-quée sur des arbres entrant en production aété de 600 g d'urée, 300 g de sulfate de potas-se, 1 kg de scories de déphosphoration et 1 k gde dolomie .

A Madagascar, sur des arbres en production ,une fumure complète NPK après récolte, sem-ble pouvoir assurer la production suivante, ré-duire l'alternance et augmenter la grosseu rdes fruits .

La taille est généralement peu pratiquée.Toutefois, il est recommandé d'enlever le boi smort et de couper les gourmands . A la StationIFAC d'Azaguié, les petites branches de la ba-se du tronc touchant terre ont été taillées, afi nde permettre une meilleure aération à l'inté-rieur de l'arbre . Il ne faut cependant pas dé -garnir la base, car la forme pyramidale d el'arbre interdit l'emploi d'une échelle pour l arécolte .

L'irrigation est un facteur très important ,même dans des régions humides et pluvieuses,mais comportant une saison sèche relativementcourte, en Côte d'Ivoire par exemple . Dansces régions, si l'irrigation est matériellementirréalisable, un bon paillage peut y suppléer .

A Ceylan, le paillage est fait avec des bour-res de cocos . A la plantation Firestone, auLibéria, on utilise, pendant les 3 mois de sai-son sèche, un paillage d'herbe sur une épais-seur de 30 cm .

INSECTES ET MALADIE S

Il n'est généralement pas signalé d'impor-tants dégâts causés par des insectes ou de schampignons sur cette plante . Toutefois, àKallar et à Burliar, des chenilles s'attaquent

aux feuilles mais sont facilement détruites pa rdes pulvérisations de Parathion .

Des chenilles sont observées également e nMalaisie, aux Philippines et en Côte d'Ivoire .

En Malaisie, ces chenilles (Sttctoptera sp . )laissent apparaître d'abord des traces qui fontpenser à des attaques de champignons . Elle ss'attaquent surtout aux jeunes feuilles, princi-palement durant la nuit . Dans la journée, elle sse tiennent sur la nervure des feuilles et son tpeu visibles .

Aux Philippines, le Dr CENDANA identifi aune chenille qui se nourrissait de jeunes pous-ses de mangoustanier comme étant un OrO asp . de la famille des Lymantridées .

En Côte d'Ivoire, il y a aussi des attaques d echenilles sur jeunes pousses et même sur jeu-nes fruits . En l'absence de traitements, le sdégâts peuvent être graves .

Des piqûres de punaises Capsidae (Helopel tt set pachypeltts) sur jeunes pousses et sur jeu-nes fruits, provoquent des déformations foliai-res et l'avortement des jeunes fruits (photon° 15) .

A Azaguié, des piqûres sur fruits faites pa rdes insectes non identifiés, sont à l'origin ed'exudation de gomme jaune .

D'autre part, des exudations de gomme ap-paraissent aussi, principalement en fin de ré-colte, sans piqûres visibles d'insectes (phot on° 14) . A ce propos, on observe en Inde qu el'exudation de gomme jaune des fruits est u nennui habituel et particulièrement grave dan sles régions recevant des pluies importantes e tcontinuelles pendant les 2 à 8 semaines précé-dant la maturité . Les fruits récoltés pendan tla mousson de juillet et août sont particulière -ment atteints, tandis que ceux récoltés durantles autres mois sont relativement peu tachés .Les causes exactes de ce phénomène n'ont ja-mais été déterminées .

En ce qui concerne les champignons,quelque sattaques d'anthracnose ont été observées dan sles plantations de l'IFAC à Azaguié sur le sjeunes poussées foliaires . Des pulvérisationsd'oxychlorure de cuivre sont un traitement ef-ficace dans ce cas .

BELGRAVE cite un champignon (Ztgnoell agarctnide.) apparaissant d'abord sur les jeune stiges puis sur des branches plus âgées provo -quant une défoliation importante pouvant en -traîner la mort de l'arbre .

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–sit Photo n° 11 - Bouture racinée .

yPhoto n° 12 - Bouture (l'enracinement) .

yPhoto n° 14 - Fruits piqués (exudationyde gomme jaune) .

A Photo n° 13 - Méthode de greffage .

1Photo n° 15 - Fruits déformés (lésion s

A au stade jeune) .

Photo n° 16 - Chenille défoliatrice .

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1

{

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OBERTI, au Nicaragua, mentionne une sort ede "scab" sur les fruits .

A Madagascar, MONTAGNAC signale u ncharançon qui blesse l'écorce des fruits, mai sque nous n'avons pas retrouvé . Toutefois, le sobservations effectuées à 1'IFAC, portent sur :- la fumagine, sur feuilles ,- des piqûres d'insectes, sur fruits, qui pro -

voquent une exudation de gomme jaune ; cesgouttelettes, enlevées après récolte à l'aid ed'un chiffon, ne laissent aucune trace ,- l'homme, qui n'est pas le moindre ennemi d umangoustanier, puisqu'il arrache systémati-quement et intégralement toute l'écorce d utronc et parfois des branches ; cette écorce,après décoction, servant de médication contr ela dysenterie et certaines fièvres ,

PRODUCTION ET UTILISATION

RECOLTE

Sous les conditions climatiques de Madagas-car, on observe quatre flux végétatifs par ansur le mangoustanier . La floraison a lieu troi smois avant la récolte .

Il y a, sauf alternance, deux époques de ré-coltes par an (de février à mai et d'octobre àdécembre), soit une production moyenne pos-sible de 5 à 6 mois par an, les deux récolte sn'étant jamais complètes une même année .

Le mangoustanier peut vivre très âgé : de sarbres de l'Ivolofna de 68 ans produisent abon -damment . Ils auraient résisté aux cyclones d e1927 et 1943 (MONTAGNAC) .

A Java, des arbres, dont on ignore s'ils sontissus de semis, fructifieraient dès la quatriè-me année dans de bonnes conditions de milieu .

Cependant, HAVARD DUCLOS rapporte qu e"dans de bonnes conditions", l'arbre entre enfructification vers 6 ou 8 ans et, à la limite d el'aire de végétation, cette période peut êtr eportée à 18 ou 20 ans" .

D'autre part, HUME signale que le temps demise à fruits le plus court rencontré était d e8 à 9 ans, dans des plantations de Ceylan ;d'autres auteurs parlent de 10 à 20 ans .

Enfin, à la Réunion, un arbre aurait com-mencé à produire à 40 ans .

A Madagascar, la production commence en-tre la 10e et la 15e année. En Côte d'Ivoire, le spremiers fruits furent récoltés sur une plan-tation de 7 ans .

La cueillette se fait à la main, en ayant soi nde conserver le pédoncule entier .

La détermination du stade de maturité es tgrandement facilitée par la colorationprogres-sive du fruit : rose en début de maturité, pour -pre en phase intermédiaire et violet foncé àcomplète maturité .

Ces 3 stades d'évolutionpeuvent se succéde rtrès rapidement (2 à 4 jours, du premier autroisième) .

Après la cueillette, le mangoustan est sen-sible aux attaques de Dtplodta natalensts . C eparasite peut en effet provoquer une pourritur ecomplète des fruits .

RENDEMENT

Au Viet Nam, on l'estime à une dizaine d efruits par arbre à 7 ans, 40 à 8 ans, 100 à 9ans, de 600 à 800 fruits vers la 15e année .Cette production s'accroît jusqu'à 50 ans, mai sà partir de 30 ans, les fruits deviennent trè spetits et très nombreux (1200 à 1500 par ar-bre) . On compte en moyenne une bonne récolt esur trois .

Les productions enregistrées ces deux der-nières années à la Station d'Azaguié, sont rap -portées dans les tableaux de la page 240,tandi sque page 241, on trouvera les résultats à Ma-dagascar, obtenus sur 22 arbres .

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Fruits - Vol . 25, n° 4, 1970

Période deproduction

Nombre d efruits

Poids total(kg)

Poids moyen(g)

P . cent no ncommercialisable *

Production 196 8Plantation

de juin 407 43 107 910 ans juillet 2667 289 108 1 7

Plantation de juin 80 7 109 38 ans juillet 873 96 110 6

Production 196 9Plantation de juin 564 57 101 0, 8

11 ans juillet 3297 265 80 3 0août 1055 83 78 2 8septem . 321 25 77 4 1

Plantation de juin 877 82 93 09 ans juillet 4578 406 88 2 3

août 1213 83 68 2 8septem . 88 7 79 3 4

Plantation d e18 ans

juinjuillet 428 35 81 1 4août 1018 74 72 1 7septem . 15 1 66 6 0

- fruits piqués par des insectes ou exudations de gomme jaune important e

Production moyenne par arbre ayant fructifi é

Nombre totald'arbres

Arbres enproduction

Poids de fruits Poids moyen pararbre en produc-

tion (kg)récoltés (kg )

Production 196 8Plantation d e

10 ans 11238 soi t34 p . cent 333 8, 7

Plantation d e8 ans 168

46 soi t47 p . cent 104 2, 2

Production 1969Plantation de

18 ans 55 soi t10 p, cent 110 2 2

Plantation d e11 ans 112

81 soi t72 p . cent 430 5, 3

Plantation de9 ans 168

125 soi t74 p . cent 578 4, 6

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Fruits - Vol. 25, n° 4, 1970

- 24 1

Année Dates de récolte Nombre d'arbre sayant produit

Nombre de fruit stotal

Poids tota l(en

kg)Poids moyen

(en g )Début Fin

65-66 28 .

1 .66 23 .

4 .66 20 618 63, 507 102, 066-67 17.10.66 31 .12 .66 15 7 .429 579, 373 77, 966-67 7 .

2 .67 22 .

5 .67 19 10.097 1125, 290 111, 467-68 1 .12.67 28 .12 .67 5 251 27, 770 110, 667-68 29 .

5 .68 2 38 5,200 136, 068-69 27.11 .68 24 .

2 .69 21 17 .321 1750, 514 101, 035. 754 3551, 654 99, 3

Ce tableau récapitulatif montre que pour le sannées connues, le mangoustanier est sujet àl'alternance.66-67 = 17 . 526 fruits (deux récoltes)67-68 = 289 fruits (deux récoltes)68-69 = 17 .321 fruits (une seule récolte) .

COMPOSITION DU FRUI T

La partie comestible représente 30 p. cen tenviron du poids du fruit et se compose de :(en p . cent)

eau

84, 9protéines

0, 5graisse

0, 1matières minérales

0, 2hydrates de carbone

14, 3calcium

0, 01

acides organiques (acidecitrique)

0, 4 2sucre réducteur

3, 8 6sucres totaux (saccharose ,

glucose, lévulose)

16, 4 2Les graines contiennent 45p. cent de matiè-

re grasse .

La peau constitue les 2/3 du fruit et contient13 p. cent de tanin. En 1855, SCHMID en sé-para un pigment jaune brillant qu'il appelamango stine .

Le fruit est généralement utilisé frais . Ilpeut également être conservé dans un sirop d esucre à 40 p . cent, stérilisé pendant 5 minutes .

Le mangoustan a un certain nombre d'usa-ges, notamment en médecine, que résume l etableau ci-dessous,établi d'après L .PYNAERT :

Organes Composition Utilisatio n

Ecorce (arbre )

Boi sFruit (pulpe )

Fruit (écorce )

Graines

Tanin

Mango stipeAmiliasineLourd, noir, durabl e1, 2 p . cent lévulos e1, 0 p . cent dextros e

Mangostanstérivephyto sté rine13 p. cent tanin45 p. cent matière

grasse

astringent, teinturerie . (avec ajoutde fruits de badamier )

Dysenterie amibienne, entérite sEbénisterieFièvre bilieus ePurgatif, antidysentérique ,Confitures, gelée sAntidysentérique (avec ajoutd'écorce de grenade )

Stéarineri e

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POMOLOGIE ET CONSERVATIO N

En 1967, quelques essais ont été entrepris àMadagascar (Ivoloiha) pour juger des qualité sd'aspect et de goût des fruits .

Une série de mesures a permis d'établir le scaractéristiquesbiométriques suivantes de ce sfruits :

épaisseur de l'écorc e(en mm)

nombre moyen de grai -nes par fruit *

nombre moyen de tran -ches par frui t

poids moyen des fruit s(en g )

* -le maximum trouvé dans les gros fruits estde 3 graines . De très nombreux petits fruit sn'ont pas de graines .

En 1968, d'autres tests sont venus complé-ter les résultats recueillis en 1967 .

Des fruits ont été cueillis aux stades rose ,rouge et violet (coloration de la coque) et con-servés à température ambiante . Le fruit rosedevient violet et donc mûr entre 7 et 10 jours .Le fruit rouge peut se conserver 7 à 10 jours ,mais la coque vire au violet en 24 ou 48 heures .Le fruit violet peut se conserver 7 jours, mai squelques uns sont abîmés .

Passé ces délais, le fruit est trop mûr, laou les tranches contenant les noyaux prennentun aspect translucide, cependant la saveur d ufruit reste bonne . Il existe un autre inconvé-nient : il se produit une induration de la coqu equi rend impossible l'ouverture du fruit dan sdes conditions normales .

Durant la période de maturation, la pert emaxima de poids n'a jamais dépassé 7 g, quelque soit le stade de coloration à la cueillette .

La détermination du point de coupe posanttoujours le même problème à l'arboriculteur ,le premier élément à déterminer concernai tles pourcentages exacts de fruits sains et d efruits abi3nés : 10 fruits violets, rouges e troses ont été récoltés, par arbre . Ces fruit sont été conservés 7 jours, puis ouverts . Dan sles fruits abîmés, deux altérations sont alor sconstatées :

• toute tranche contenant un noyau, a pris u naspect translucide, la tranche adhère à la co -que, la qualité gustative du fruit n'est pas di-minuée, mais la présentation laisse à désirer ,• une induration peut se former dans la coqu eà l'endroit situé près d'une tranche contenantun noyau, dans ce cas elle est translucide o unon . Si cette induration est au niveau d'un eseule tranche (un seul noyau), le fruit peut êtr eouvert, mais si l'anomalie intéresse plusieur stranches (plusieurs noyaux), le fruit ne peu têtre ouvert par des moyens normaux .

Les petits fruits, qui ne possèdent jamais d enoyau, ne présentent ni tranche translucide, n iinduration, à moins de conserver le fruit au -delà des limites convenables de maturation ( 7ou 10 jours) . A ce stade, la coque devient auss idure qu'une coloquinte et l a pulpe n'est plus co-mestible .

Le tableau suivant indique les résultats d enos observations :

TT% CI% FN %

Fruits roses 23, 3 8, 6 68, 0Fruits rouges 10, 6 12, 0 77, 4Fruits violets 13, 3 38, 6 48, 1

TT = tranche translucide, CI = coque indurée ,FN = fruits normaux

De ces observations, il ressort que :. le fruit violet ne convient pas pour la conser-vation en raison de l'apparition rapide de l'in-duration,

• le fruit rose semble le siège de la formatio nde tranches translucides, peut-être due à u nmanque de maturité de la coque ,

• le fruit rouge représente, d'après ce test, l epoint de coupe le plus favorable .

A la suite d'essais de conservation par l efroid, réalisés à la Station IFAC de l'Ivololna,il semble bien que le mangoustan est un fruittrès fragile, ne supportant pas la surgélatio net devant par conséquent être exporté par a-vion .

Il peut être conservé pendant 7 jours en con-ditions ambiantes, avec néanmoins, un risqu ede voir apparaître une induration partielle d ela coque, ou une décoloration des tranche scontenant les noyaux .

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TRANSPORT ET COMMERCIALISATION

Le mangoustan est un fruit très savoureu xqui doit pouvoir trouver sur le marché euro-péen la place qu'il a déjà sur les marchés desEtats-Unis .

L . PYNAERT écrit : "Après une mise aupoint faite en Birmanie et aux Etats-Unis, i lsemble que la meilleure méthode de transpor tpar bateau soit la suivante : les fruits sontcueillis à maturité et maintenus à + 8 0 C, sanslatex, dans des caisses en bois léger, envelop-pés dans du papier huilé et de la fibre de bois .C'est le procédé utilisé actuellement par l'Uni-ted Fruit Cie" .

SRIVASTAVA rapporte que selon SPOON ,plusieurs essais d'envois de mangoustanspa rbateau avaient été faits durant les années 192 7et 1929, de Java vers la Hollande . Les fruit sétaient transportés à la température de + 30° Cet étaient restés en excellent état pendant 2 4jours .

D'autres essais faits de Birmanie àLondres,à une température de + 9 à + 12 ° C, ont été sa -tisfaisants pour un transport de 33 jours.

Les expéditions de Côte d'Ivoire en Franc eont été faites par avion . Ces envois rapide sn'ont évidemment subi aucun dommage.

Les qualités gustatives du mangoustan e nfont un fruit apprécié et recherché . Considér éencore comme un fruit de luxe, son prix d evente est très élevé .

Les essais pour commercialiser les man-goustans de Côte d'Ivoire ont été effectués su rde petites quantités . Les fruits ont été vendu s700 F CFA le kg, localement, et 15 et 20 F e nFrance .

l'IFAC à Madagascar (Ivolofna) a procédé àtrois envois expérimentaux en 1968, en décem-bre-janvier . Ces envois furent faits par avionpour un mandataire aux Halles de Paris .

Les fruits étaient triés par stade de matu-rité (rouges ou violets) et calibrés (gros o umoyens) . Les petits fruits étaient éliminé sparce qu'ayant moins de présentation pour u nenvoi expérimental, mais le petit fruit a legrand avantage d'être très souvent asperme .

L'emballage était particulièrement soigné ,chaque fruit enveloppé d'une papillote jaune ,ouverte ; 35 fruits disposés sur un seul lit parcolis, pour le gros calibre ; 40 fruits sur unseul lit pour le calibre moyen. La vente aprouvé que les gros fruits se vendaient mieux .Prix moyen au kg : gros fruits, 23 F

fruits moyens, 18 F .Il est à noter que de la récolte à la vente, il

ne s'est jamais passé plus de 48 heures .Selon M . AZOULAY, spécialiste de la vent e

de fruits exotiques en France, la qualité étai tsatisfaisante, mais cependant ces prix élevé sn'ont pu être obtenus qu'en raison de la faibl equantité commercialisée (154 kg au total) . Le sgros fruits sont plus appréciés, mais il fautavoir bien présent à l'esprit que le mangous-tan est encore presque inconnu en Europe .

CONCLUSION

Les premiers résultats obtenus sur le com-portement du mangoustanier à la Station IFA Cd'Azaguié, permettent d'envisager l'extensio nde cette culture en Côte d'Ivoire .

D'après les études faites à Azaguié et dan sles divers pays ou ce fruitier est déjà cultivé ,il apparaît que :• les conditions climatiques de la zone fores-tière de basse Côte d'Ivoire sont favorables àson développement,. des techniques culturales améliorées, prin-cipalement pour la fertilisation, doivent per -mettre de raccourcir cette longue période vé -

gétative sans production et d'avoir des rende-ments plus élevés .

D'autre part, nous avons vu que la côte es tde Madagascar offre une des meilleures aire sde culture pour le mangoustanier . Climat etsols y sont favorables .

Les arbres vivent très vieux, ont des ren-dements satisfaisants et produisent un fruit d ehaute qualité .

Ce fruit peut facilement trouver place sur l emarché local, en outre, il sera apprécié enEurope. Le planteur, s'il soigne et entretient

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ses arbres, peut donc tirer de cette cultured'appréciables bénéfices .

La lenteur de mise à fruit représente u ninconvénient économique notable, mais la mul-tiplication végétative est probablement la tech -nique qui permettra de le réduire .

Toutefois, il existe un problème important ,celui du parasitisme des fruits, qui mérite la

plus grande attention.La propagation est maintenant facilitée puis -

qu'il y a, sur place, un matériel végétal inter-ressant . Ce matériel permet également d epoursuivre les recherches déjà commencée ssur la multiplication par greffage et bouturag eafin de définir s'il est possible d'obtenir de splants ayant une production plus précoce .

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