le magazine du personnel de l’administration cantonale

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7 heures Vigilance verglas Bien que passionné de hockey sur glace, Christophe Seuret doit faire en sorte que le réseau routier cantonal ne se transforme pas en patinoire. Il s’étonne que les automobilistes veuillent rouler toute l’année avec des pneus d’été. Page 12 Le magazine du personnel de l’administration cantonale N o 1 / février 2021 Patrimoine Comment le canton protège-t-il son site palafittique du lac de Bienne inscrit au patrimoine mondial? Les explications des archéologues. Page 2 Page 6 BEinfo www.be Transformation BEinfo fait sa mue numérique. Vous tenez entre les mains la dernière édition papier. A partir d’avril, le magazine paraîtra uniquement en ligne.

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Page 1: Le magazine du personnel de l’administration cantonale

7 heures

Vigilance verglas Bien que passionné de hockey sur glace, Christophe Seuret doit faire en sorte que le réseau routier cantonal ne se transforme pas en patinoire. Il s’étonne que les automobilistes veuillent rouler toute l’année avec des pneus d’été.

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Le magazine du personnelde l’administration cantonale

No 1 / février 2021

PatrimoineComment le canton protège-t-il son site palafittique du lac de Bienne inscrit au patrimoine mondial? Les explications des archéologues.

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TransformationBEinfo fait sa mue numérique. Vous tenez entre les mains la dernière édition papier. A partir d’avril, le magazine paraîtra uniquement en ligne.

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Après l’achèvement des travaux dans le lac, on distingue nettement le remblai déposé devant le brise-lame (zone claire). Les blocs de calcaire qui le forment mettront fin à l’érosion de la rive.

Edition: Communication du canton de Berne (ComBE), Postgasse 68, 3000 Berne 8, 031 633 75 91, [email protected], ISSN 1662-467X | Rédaction: Catherine Arber (car) | Collaboration: Eduard Fiala, Alissa Hänggeli, Massimo Oberti, Lukas Reinhardt, Manuel Schär | Photos: Adrian Moser | Illustrations: Peer Fankhauser (pages 9, 14 et 15) Révision: Simon Koch, Massimo Oberti | Traduction: Renato Folli, Catherine Kugler, Gabrielle Rivier, Isabelle Schröder | Mise en page: Polyconsult AG, Berne | Impression: W. Gassmann SA, Bienne Annonces: Gassmann Media SA, Chemin du Long-Champ 135, 2501 Bienne, 032 344 83 44, [email protected], www.gassmannmedia.ch | Tirage: 21 500 exemplaires

Impressum

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Le magazine du personnel de l’administration cantonale

Mise à l’abri d’une station palafittique dans le lac de Bienne Le canton a sécurisé un site bernois inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO: depuis fin 2020, un brise-lame et un enrochement protègent la station palafittique de Sutz-Lattrigen, dans le lac de Bienne, vieille de 4750 ans.

© Service archéologique du canton de Berne, Carlos Pinto, 2020

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Le lac de Bienne cache un trésor à Sutz, à la pointe du domaine Rütte. Il y a 4750 ans vivait là une communauté lacustre. On trouve encore des vestiges de son habitat au bord de l’eau. Le lac de Bienne compte une cinquan-taine de stations palafittiques, mais celle de Sutz-Lattrigen a des qualités particulières qui lui ont valu d’être inscrite au patrimoine mon-dial de l’UNESCO. En effet, au cours de ses 80 ans d’existence, ce village néolithique a été détruit au moins une fois par le feu, ce qui a eu pour effet de conserver les possessions matérielles des personnes qui vivaient là. «Nous pouvons ainsi en apprendre énormé-ment sur la vie quotidienne à cette époque, autant que sur certaines époques pour les-quelles nous avons des sources écrites», se réjouit Marianne Ramstein, directrice adjointe de la section Archéologie préhistorique et suba-quatique au Service archéologique du canton de Berne. Et d’ajouter: «Nous savons ce que les lacustres mangeaient, avec quoi ils fabri-quaient leurs habits et nous avons aussi trouvé des restes de leurs animaux familiers. Voilà ce qui rend toute cette histoire très spéciale.»

Mais ce précieux trésor est en danger. Depuis que le niveau du lac a été abaissé lors de la première correction des eaux du Jura, il y un siècle et demi, la forte houle que provoque le vent d’ouest détruit lentement mais sûrement les vestiges de l’habitat lacustre. «Comme il est difficile d’empêcher le vent d’ouest de souffler à cet endroit, nous avons dû trouver une méthode pour protéger les couches ar-chéologiques de l’érosion naturelle», expli que Marianne Ramstein. C’est ainsi qu’à la fin des années 1990, une palissade a été posée pour faire barrière aux vagues. Mais les espoirs ont été déçus: elle n'a pas résisté longtemps à la force de l’eau. Elle a donc été enlevée pour éviter qu’elle ne cause des dommages sup-plémentaires au site et les archéologues ont recommencé à se creuser les méninges. Et ils ont trouvé: une simulation de l’action des vagues réalisée dans le cadre d’échanges in-ternationaux a permis à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) de modéliser les mesures de protection possibles et de mettre au point une solution pour mieux protéger le site palafittique de l’érosion.

Des travaux de protection complexes Dans un premier temps, un relevé des couches archéologiques à découvert sur le fond du lac a été établi durant l’été 2020 pour réaliser un modèle en trois dimensions documentant l’état du site avant les travaux. L’équipe de plongée du Service archéologique a ensuite récolté les objets situés en surface avant de déposer des nattes en fibre de coco sur toute la surface à protéger, isolant ainsi les couches archéolo-giques encore inexplorées. Ce dispositif permet de bien séparer l’ancien du nouveau, explique Marianne Ramstein: «Nous avons choisi à des-sein une fibre non indigène mais naturelle. Nous voulions que les archéologues qui procéderont à des fouilles dans 20, 50 ou 100 ans ne prennent pas cette installation pour un élément du site néolithique.» Les nattes ont ensuite été recou-vertes de galets pour ralentir voire commencer à briser les vagues avant qu’elles n’approchent de la rive. La taille des galets a été choisie afin qu’ils ne soient pas déplacés, ou seulement de manière négligeable, par des vagues même fortes. A l’automne 2020, un brise-lame formé de gros blocs de calcaire a été installé devant la rive pour protéger celle-ci de l’effet de sape des vagues et du courant, qui entraîne la chute des arbres en bordure du littoral.

Avant la construction des ouvrages de protection, on distinguait par temps calme les pieux d’une maison du Néolithique. Depuis la fin 2020, ils sont protégés par des nattes en fibre de coco et des pierres.

© Javier Alberich, Bâle, 2018

© Service archéologique du canton de Berne, Daniel Steffen, 2013, 2020

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Protéger au lieu de fouiller Ces travaux de protection ont coûté un peu plus d’un million de francs, dont 350 000 francs sont pris en charge par la Confédération. Mais une fouille aurait coûté au moins dix fois plus, tempère Marianne Ramstein. En outre, ce site fait partie d’une série de 111 stations palafit-tiques situées dans l’arc alpin qui ont été pla-cées sous la protection de l’UNESCO dans le but déclaré d’être préservées pour les généra-tions futures. Son intégrité doit donc être conservée, ce qui exclut une fouille. Cela n’em-pêche pas les scientifiques d’avoir envie de découvrir ce qui peut encore se cacher autour de cette zone. La directrice adjointe de la sec-tion Archéologie préhistorique et subaquatique rappelle que le Service archéologique du canton de Berne a pour mission non pas de procéder à des fouilles aussi étendues que possible, mais de documenter les vestiges avant leur destruction. «Et si nous pouvons empêcher la destruction des sites, c’est toujours leur protec-tion qui passe avant», précise-t-elle. Sans comp-ter que la recherche fait des progrès fulgurants: «Lorsque nous mettons au jour des vestiges actuellement, nous pouvons faire beaucoup plus d’analyses et obtenir de bien meilleurs ré-sultats qu’il y a dix ans. Comme ces progrès ne s’arrêteront pas, les outils à disposition seront

encore meilleurs dans dix ans!», s’enthousiasme Marianne Ramstein. D’où l’importance de pro-téger les sites archéologiques pour pouvoir les étudier plus tard, avec des méthodes de re-cherche qui nous en révèleront bien davantage sur ces trésors du passé.

Une partie du voile est levéeOn a néanmoins aujourd’hui déjà une idée assez précise de la configuration du village néolithique. Des études ont été entreprises en bordure des constructions palafittiques, soit sur environ 20% de la surface occupée. Elles permettent d’ex-trapoler la taille effective du village, explique Marianne Ramstein. Cela fait vingt ans que l’équipe de plongée explore le site après les épisodes de vent fort et recueille les objets dé-gagés par la houle. «Nous avons fait de belles découvertes, par exemple une chaussure en raphia. Nous avons aussi trouvé très régulière-ment des ustensiles en bois de cerf et en os, des haches en pierre et de la céramique. Mais le but est de laisser un maximum d’objets enfouis et de les protéger.» Grâce à la dendrochronologie, on connaît les différentes phases d’occupation du site. Après les mesures de protection qui viennent d’être mises en place, il va falloir s’ar-mer de patience avant de pouvoir procéder à une étude exhaustive de la station lacustre.

Un patrimoine mondial qui n’attire pas tant de touristesLe site archéologique reste donc à l’abri sous une couche de pierres et de fibre de coco, au profit des futures générations. Pour l’homme de la rue, cela ne change quasiment rien, relève Marianne Ramstein: «Il s’agit d’une station sous-lacustre et les visiteurs n’en voient pas grand-chose.» Le site de Sutz-Lattrigen est d’ailleurs très peu connu, bien qu’il soit inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Contraire-ment à des monuments prestigieux comme les pyramides égyptiennes ou le Taj Mahal, il n’at-tire pas les foules. «Il n’y aura jamais de cars qui s’agglutinent à Sutz pour déverser des visi-teurs, et c'est tant mieux!» Car plus un site est fréquenté, plus il est en danger.

Lukas Reinhardt

Le village néolithique de Sutz-Larttrigen pourrait avoir ressemblé à cette reconstitution d’un village lacustre au bord du Moossee.

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BEinfo passe au tout numérique en avril

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Vous tenez entre les mains la dernière édition papier de BEinfo. A partir d’avril, notre magazine paraîtra uniquement en ligne. Vous retrouverez sur www.be.ch/beinfo la plupart des rubriques que vous connaissez, complétées pour certaines par des vidéos. Tous les deux mois, une lettre d’information vous signalera la parution de la nouvelle édition, avec un lien vers la page Internet de la revue.

Reportages d’actualité, une journée dans la vie d’un collaborateur ou d’une collabo-ratrice du canton, trucs et astuces en lien avec le monde du travail ou nouvelles du personnel: vous retrouverez ces rubriques et les autres dans la version numérique de BEinfo. Ce qui changera, c’est d’abord la forme. A partir d’avril, vous ne recevrez plus le magazine du person-nel sur papier, mais en ligne. Tous les deux mois, une lettre d’information envoyée à votre adresse électronique cantonale vous présen-tera la nouvelle édition et vous dirigera vers le site www.be.ch/beinfo, où vous trouverez également l’ensemble des BEinfo Flash envoyés au personnel.

Dans sa version numérique, BEinfo pourra s’adapter aux nouveaux modes d’utilisation des médias tout en contribuant à préserver la pla-nète. C’est un souhait de notre lectorat, comme le montrent les messages de plus en plus nom-breux reçus ces derniers mois.

Nous exploiterons aussi les nouvelles possibilités de narration et de présentation que nous offre ce nouveau support. Accompagnez-nous dans cette aventure et n’hésitez pas à nous faire part de vos réactions et de vos souhaits.

Alors que nous produisions ce dernier numéro papier, nous avons travaillé en parallèle sur la

formule numérique. Nous avons ainsi fait des simulations pour voir à quoi aurait pu ressem-bler l’édition imprimée de février si elle avait été publiée en ligne. Les illustrations accompagnant cet article vous donnent un avant-goût de ce qui vous attend pour les prochaines éditions.

Nous sommes impatients de franchir le pas du numérique avec vous et nous vous donnons rendez-vous dans deux mois, pour la toute pre-mière version uniquement en ligne de BEinfo!

La rédaction de BEinfo

p

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de travail!

Nous par contre ne nous laissons pas infl uencer et

vous aidons toujours en cas d'injustices relevant

du droit du personnel!

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BEinfo 01 20218 Brèves

Les quelque 2000 bâtiments cantonaux sont en bonne place dans la lutte contre le changement climatique. Depuis 2004, leur part aux émissions de CO2 a été réduite de moitié. C’est le fruit d’une stratégie qui repose sur un ensemble de mesures.

Le choix du site d’implantation est un premier facteur essentiel. Si le site est atteignable uniquement en automobile, cela générera des émissions de CO2 importantes. En revanche, s’il est facilement accessible à pied, à vélo ou par les transports publics, les émissions seront nette-ment inférieures.

Des matériaux de construction respectueux de l’environnementLes normes énergétiques appliquées jouent également un rôle, de même que l’utilisation de matériaux de construction respectueux de l’environ-nement, comme le bois ou le béton recyclé. Des bâtiments, et non des moindres, ont été réalisés en bois ces dernières années. On peut citer les locaux de la voirie à Loveresse ou le Centre de sport et de sciences sportives à Berne.

A l’heure actuelle, les bâtiments cantonaux sont conformes à la norme Minergie, sur un cinquième environ de leur surface de plancher. Ce choix exigeant porte ses fruits: la consommation d’énergie pour les chauffer est en baisse depuis des années.

Déjà 70 installations solairesLa manière dont les bâtiments sont chauffés ou refroidis est importante également. Un tiers environ de la chaleur nécessaire provient aujourd’hui de sources renouvelables, comme le bois, la géothermie ou le solaire. Pour protéger ses bâtiments de la chaleur en été, le canton évite les surfaces en verre trop étendues et prévoit des dispositifs pour faire de l’ombre. Il a en outre profité de travaux de construction ou de rénovation pour faire poser une septantaine d’installations solaires sur les toits de ses bâtiments ces dernières années.

BATIMENTS CANTONAUX

Contribution à la réalisation des objectifs climatiques

Le Centre d'entretien de Loveresse, dans le Jura bernois, est un bon exemple

de construction moderne en bois.

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Le magazine du personnel de l’administration cantonale Amuse-Bouche 9

L’adaptation continuelle des règles visant à endiguer la pandémie de coronavirus a suscité beaucoup d’interrogations et de com-

mentaires sur le portail du canton.

Sortie avec des alpagas, un sport en extérieur?

Bonjour,D’après les nouvelles mesures, pouvons-nous continuer à proposer nos balades avec des al-pagas?

Il s’agit de promenades individuelles, c’est-à-dire à deux ou en famille, sans guide ni tierce

personne, juste avec les animaux et en pleine nature.

Cette activité peut-elle être poursuivie en tant que «sport» d’extérieur ou est-elle in-terdite en tant que loisir?

Merci d’avance de votre réponse.

Cher Monsieur,Il n’y a pas d’interdiction puisqu’il s’agit

d’une activité de plein air en petit comité (promenade à deux ou en famille, sans guide,

dans la nature). Ce n’est ni une manifestation, ni un sport (au sens propre). Si vous louez un alpaga pour vous balader, vous n’avez cepen-dant pas le droit de le sortir entre 19 heures et 6 heures, le dimanche et les jours fériés. Les installations d’équitation ne sont pas soumises aux mêmes règles, parce que les animaux doivent être sortis aussi le dimanche.

Cordialement

Championnat de lapins interdit

Bonjour,Nous organisons le championnat national du Club suisse du lapin Bélier français et nous avons déjà adapté trois fois nos conditions de participation. Nous nous efforçons de respec-ter au mieux les directives de lutte contre le coronavirus et d’assurer la protection de nos membres et de nos experts.

Le conseiller fédéral Alain Berset ayant dit que les activités culturelles en petits groupes res-taient autorisées, nous comptons maintenir notre événement mardi 29 décembre 2020. Le championnat national est en effet l’aboutisse-ment de notre travail d’éleveurs!

Avec nos meilleures salutations

Cher Monsieur,Le championnat du Club suisse du lapin Bélier français est une manifestation. Or, les manifes-tations sont interdites, à l’exception des célé-brations religieuses (50 personnes au plus), des funérailles (famille et cercle proche) et des assemblées législatives. Le championnat des lapins béliers ne relève d’aucune de ces excep-tions.

Cordialement

Le virus soulève de nombreuses questions

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BEinfo 01 202110 Questions & Réponses

Dans le canton de Berne, les premiers vaccins contre le COVID-19 ont été administrés le 11 janvier. Pour un démarrage réussi de cette campagne, il a fallu non seulement disposer de doses vaccinales, mais aussi encadrer un important travail de préparation. Frank Neff, membre de l’état-major spécial coronavirus de la DSSI, nous explique ici les enjeux de cette vaccination.

«La vaccination est lancée. Nous avons franchi

une étape importante!»

La vaccination anti-COVID-19 a débuté comme prévu le 11 janvier. Etes-vous soulagé? Côté ressources humaines et logistiques, tout était prêt à temps et tout a bien fonctionné, un véritable exploit de la part de toutes celles et de tous ceux qui y ont participé, y compris en travaillant dur pendant les fêtes. L’ouverture des inscriptions à la vaccination le 8 janvier et le lancement de la campagne le 11 janvier sont deux mesures phares dans la lutte contre la pandémie.

Déployer la logistique de vaccination, c’est une opération d’envergure. Com- ment s’y prend-on?A la DSSI, nous nous sommes lancés à partir de novembre dans l’élaboration d’un plan que nous avons commencé à mettre en œuvre en décembre, une fois le personnel nécessaire recruté. Dans un projet comme celui-ci, il y a toutes sortes d’aspects qui doivent être pris en compte: cela va de la gestion des ressources humaines à la mise en place des infrastruc-tures en passant par la fourniture du matériel

médical et la disponibilité du vaccin. Ce qu’il faut aussi, c’est un outil informatique qui enregistre toutes les données utiles à la documentation des actes vaccinaux. Nous avons tout de suite su que cela se ferait sous forme numé-rique, c’était l’une des premières étapes.

Avec le recul, de quoi êtes-vous le plus fier?En informatique, nous sommes parvenus très vite à une bonne structuration du projet. Grâce à de solides partenaires qui nous ont écoutés et ont considéré nos idées d’un œil critique, nous avons pu passer rapidement à l’action. Quant au personnel, il a accompli des prouesses lui aussi. Certains employés de la DSSI qui sont en contact direct et actif avec les fournisseurs de soins comme les hôpitaux ont été intégrés à son état-major spécial corona-virus selon une hiérarchie différente de leur hiérarchie habituelle. Cette démarche a été décisive et nous a parfaitement réussi, si bien que nous avons pu mener ce projet à bien

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Le magazine du personnel de l’administration cantonale 11

avec l’aide des collaborateurs de la DSSI. D’une manière générale, j’ai été impressionné par l’énergie dont ils ont fait preuve pour ap-porter leur contribution au déploiement de la logistique de vaccination.

Pour les inscriptions à la vaccination, le canton de Berne s’appuie sur une solution numérique autre que celle de la Confédération. Pourquoi?Cela ne s’est pas fait d’entrée de jeu. En novem bre, quand nous avons commencé à planifier la vaccination, nous ne savions pas à quoi ressemblerait la solution numérique de l’OFSP. Pour nous, l’informatique devait jouer dès le départ un rôle central dans cette campagne. Nous avons donc déve-loppé en parallèle une solution nu-mérique qui nous était propre. Et au bout du compte, celle-ci s’est ré-vélée mieux adaptée à la vaccination chez nous. Car enfin, une solution numérique ne sert pas qu’à saisir quelques lettres en vue d’obtenir un rendez-vous, elle doit permettre de repro-duire et de comprendre le processus vaccinal. A cet égard, il nous est apparu que la nôtre était plus appropriée à la situation question timing. Nous n’en sommes pas moins très at-tachés à des solutions numériques nationales, d’où notre décision d’offrir aux Bernois et aux Bernoises, sur le modèle fédéral, la possibilité de créer un carnet de vaccination électronique sur myCOVIDvac.

A titre personnel, quels nouveaux défis avez-vous eu à relever sur ce projet?Jusqu’ici, je n’avais encore jamais travaillé pour le canton, c’est une grande première. En septem-bre, j’ai intégré l’état-major spécial coronavirus de la DSSI, mais en temps normal, je travaille comme anesthésiste à l’Hôpital de l’Île, où je suis chargé de la gestion des situations sanitaires exceptionnelles et responsable de la cellule de crise. Pendant la première vague, j’ai été en bonne logique membre de la task force COVID-19 de l’Hôpital de l’Île. Dans le mana-gement de projets, on commence toujours par analyser le problème et évaluer la situation. Au

canton, cette évaluation a d’autres implications qu’à l’Hôpital de l’Île, notamment en ce qui concerne les bases juridiques. Pour une entre-prise, celles-ci ne sont pas aussi importantes que pour le canton. Le canton, lui, a tout un arsenal législatif à appliquer qu’il enrichit sans cesse de nouvelles dispositions et dont il doit tenir compte quand il évalue la situation.

Y a-t-il, selon vous, des choses qui auraient pu mieux se passer?Il est toujours possible de faire mieux. Dans un grand projet, toute la difficulté réside dans le passage de la planification à la réalisation. Ce ne sont pas tant les différents volets du projet

qui sont délicats, mais bien plutôt leur syn-chronisation. Et s’agis- sant du déploiement de la logistique, on aurait sans doute en-core pu l’améliorer. Il n’a jamais été ques-tion, cela dit, de vac-ciner plus tôt, sinon

nous n’aurions pas été en mesure de garantir le bon déroulement de l’opération.

Il y a beaucoup de candidats à la vaccination, mais peu de doses vacci-nales. Comment faites-vous face?Le vaccin est un bien extrêmement précieux dans la lutte contre la pandémie. A l’évidence, il y a encore un abîme entre ceux qui veulent se faire vacciner et ceux qui le peuvent. L’OFSP a adopté en la matière une stratégie bien définie qui consiste à vacciner en priorité certains groupes cibles, et c’est précisément ce que fait le canton. Ces groupes cibles permettent de déterminer qui doit être vacciné et quand.

Est-il recommandé au personnel cantonal de se faire vacciner?Dans le canton de Berne, nous ne faisons de recommandation à personne pour la vaccina-tion, c’est une affaire strictement personnelle. Mais si nous avons un conseil à vous donner, c’est de vous informer en vous fiant à des sources officielles et fiables. Il y a beaucoup de désinformation et nous craignons qu’elle gagne du terrain. Si vous décidez de vous faire vacciner, vous pouvez vous inscrire afin d’obte-nir un rendez-vous dès que ce sera le tour de

votre groupe cible. Pour un maximum d’effica-cité dans la distribution du vaccin, nous vous demandons instamment de venir au rendez-vous que vous avez pris.

Vous êtes responsable de la vaccina-tion dans le canton de Berne jusqu’en mars, après quoi vous retournerez à l’Hôpital de l’Île. Qu’est-ce que cela vous fait d’être remplacé par une autre personne à ce poste?Je savais dès le départ que mon activité au sein de l’état-major spécial coronavirus de la DSSI serait limitée à six mois. En mettant au concours le poste de responsable vaccination en décembre, nous avons fait preuve de pré-voyance pour qu’il puisse y avoir une période de mise au courant entre moi et cette per-sonne. Avec le lancement de la campagne de vaccination, nous avons franchi une étape importante, même si nous sommes encore loin du but: d’ici à l’été, nous aimerions pouvoir proposer le vaccin à tous les volontaires.

Interview: Alissa Hänggeli

«A l’évidence, il y a encore un abîme entre ceux qui veulent se faire vacciner et ceux qui le peuvent.»

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12 7 heures BEinfo 01 2021

Cantonnier à l’Inspection des routes du Jura bernois, Christophe Seuret (51 ans) travaille en plein air, loin des écrans d’ordinateur. Ce passionné de hockey sur glace veille à ce que le réseau routier cantonal ne se transforme pas en patinoire.

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Après l’hiver, j’ai d’autres tâches qui m’attendent. Notre secteur compte une centaine de kilomètres de routes. Il faut boucher les nids-de-poule, réparer les bornes routières endommagées et les jalons à neige, changer les glissières de sécurité, nettoyer le bord des routes et les drainer, vider les pierres des filets de sécurité, abattre des arbres … Certains travaux sont un peu ingrats, comme le ramassage des déchets. Au moins on bosse dehors, dans une région magnifique. Bien sûr, il fait souvent frais, mais les vêtements fournis sont de qualité. La variété est ce que j’aime le plus dans mon travail. Je suis maçon de formation, depuis treize ans au service du canton. Comme nous nous entendons bien dans l’équipe, on s’arrange entre nous pour le boulot. Je peux donc organiser mes loisirs plus facilement. J’ai fait du hockey sur glace pendant une quarantaine d’années. Je ne suis pas devenu profes-sionnel, alors j’ai entraîné les petits et j’assiste maintenant l’entraîneur des U13 team Jura. En hiver, je fais du patin sur l’étang de la Gruère ou alors je chausse mes raquettes pour une escapade de geocaching.

C’est un jeu qui utilise le GPS. On place des gadgets dans une boîte que l’on dissimule dans un lieu que l’on souhaite faire découvrir. La per- sonne qui la trouve prend un gadget et le remplace par un autre de son choix. Elle note aussi son passage sur un carnet qui se trouve dans la boîte et camoufle celle-ci à son tour. Il y a plusieurs de ces endroits dans le Jura bernois et partout en Suisse.

Le coronavirus n’a pas changé grand-chose à mon travail, parce que je suis toujours dehors. Je porte un masque et je respecte les consignes de sécurité. On nous demande par exemple de désinfecter la camionnette quand on la passe à un collègue. Pandémie ou pas, mon métier change. Il va falloir laisser les chantiers aux entreprises et travailler davantage avec la nature. Je vais devenir encore plus poly-valent!

Propos recueillis par Massimo Oberti

Le matin, je n’ai pas envie de me lancer dans de grandes discussions: je me lève au dernier moment, une tartine et un café, et j’y vais. Mon service commence à 7 h 30 en hiver, un peu plus tôt en été. Si j’ai une urgence à deux heures de la nuit, je n’avale rien! Ça arrive quand je suis de garde dans notre équipe. La personne qui l’assure suit la météo et décide s’il faut appeler un chauffeur pour passer la dénei-geuse. Cette personne se charge aussi du présalage. Si les chutes de neige sont abondantes, on contacte une entreprise privée de la région. Nous connaissons bien ses employés, nous travaillons ensemble depuis longtemps. La route est praticable toute l’année, c’est une obligation légale. Nous dégageons seulement les routes cantonales, qui doivent être «noires», comme on dit, c’est-à-dire avec le goudron bien visible. Certains secteurs peuvent cependant rester blancs, comme aux Écorcheresses, où il y a peu de circulation. Les communes s’occupent de leurs routes et des trottoirs. On ne met pas du sel n’importe où sur la chaussée, car s’il fait fondre la glace, il la fait aussi refroidir. Mieux vaut en répandre préventivement si le gel est annoncé, car le véhicule de La Poste passe à quatre heures déjà, les camions de certains magasins du coin aussi. La police nous appelle s’il y a des accidents. On peut dire que les auto-mobilistes sont choyés. Ils voudraient pouvoir rouler toute l’année avec des pneus d’été! Et croyez-moi, les plaintes sont nombreuses. C’est pourquoi nous avons équipé nos véhicules d’un GPS pour pouvoir prouver si nécessaire que nous avons bien fait notre travail. Le métier n’est pas sans danger. Je pense surtout aux plaques de glace. A mes débuts, je faisais ma tournée seul, à 2 heures du matin. Un jour, trois chevreuils sont passés devant moi. J’ai planté les freins et ma camionnette a dérapé. Aujourd’hui, je ralentis à certains endroits car je sais qu’il y a des chamois, des lièvres, des blaireaux. Ma hantise c’est de devoir ramasser un cadavre d’animal sur la chaussée, même tout petit. Et puis, il y a les comportements dangereux des auto mobilistes, qui essaient de dépasser la déneigeuse et qui risquent la sortie de route. Certains vont jusqu’à nous provoquer en lançant des objets au moment de nous doubler.

Les automobilistes voudraient pouvoir rouler toute l’année avec des pneus d’été!

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14 Anna Log

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Qui peut bEnEficier des offres d’abonnement privE de telephonie mobile pour le personnel cantonal?

Ou puis-je prendre un abonnement mobile prive?

Puis-je bEnEficier de l’offre si je n’ai ni adresse electronique du canton ni identifiant a quatre caracteres?

Qu’est-ce qui est inclus dans l’abonnement de telephonie mobile prive de Swisscom?

Combien d’abonnements de telephonie mobile prives puis-je prendre?

Que devient mon abonnement si je quitte l’administration cantonale ou si je veux revenir a un autre modele de telephonie et gerer mon numero de portable moi-meme?

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BEinfo 01 2021

Page 15: Le magazine du personnel de l’administration cantonale

Guttannen − le point culminant du canton

Habituellement paisible, Guttannen a été, à la fin du XVIIIe siècle, victime de faits de guerre: les troupes napoléo-niennes y ont battu les troupes autrichiennes qui s’étaient retranchées sur le Grimsel. Après la victoire, les Français ont poursuivi leur marche en direction du Gothard, au grand soulagement de la population locale.

Guttannen doit sa richesse en eau à de nombreux glaciers, dont celui de l’Unteraar, qui est, avec celui de l’Oberaar, à l’origine de l’Aar. Tout comme les sols gelés, ces glaciers peuvent être dangereux, car en fondant sous l’effet du réchauffement climatique, ils provoquent de plus en plus souvent des coulées de boue. Pour s’en protéger, le canton s’est doté en 2015 au Spreitgraben, près d’Innertkirchen, d’un dispositif d’alerte qui barre automatiquement la route du col du Grimsel en cas de danger.

Un petit pan de

l’histoire mondiale

Trois sommets de

plus de 4000 mètres L’impact du réchauffement climatiqueLe Finsteraarhorn culmine à 4274 mètres, ce qui en fait le plus haut

sommet bernois. Situé sur la frontière entre Berne et le Valais, il est reconnaissable à sa forme en aileron de requin. Deux autres sommets de plus de 4000 mètres sont présents sur le territoire de la commune de Guttannen: le Schreckhorn et le Lauteraarhorn.

Guttannen abrite le Finsteraarhorn, le plus haut sommet bernois. C’est là que la plus longue rivière du canton prend sa source: l’Aar. La commune joue également un rôle important dans l’approvisionnement en électricité.

Jusqu’en 2014, Guttannen était non seulement la commune la plus haute du canton, mais aussi la plus vaste. Sa voisine, Innertkirchen, lui a depuis ravi la première place du podium. Reste qu’avec ses 200 kilomètres carrés de superficie, Guttannen dépasse toujours en taille le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures. Situé en haute montagne, le sol, composé de rochers, d’éboulis et de glaciers, y est infertile à 90%.

Guttannen se trouve sur la route du col du Grimsel, qui relie Berne au Valais. Dans ce village alpin constitué de deux hameaux, Guttannen et Boden, on recense moins de 300 habitants. Jusqu’au XXe siècle, on y vivait principalement de l’élevage du bétail et le fromage local s’exportait jusqu’en Italie du Nord via le Grimsel. Aujourd’hui, les Forces motrices de l’Oberhasli sont, et de loin, le premier employeur et contribuable de la région.

De l’élevage du bétail

à la production d’énergie

Quelle localité bernoise compte le plus de jeunes? Où se trouve la plus petite commune

du canton? Où enregistre-t-on le plus d’heures d’ensoleil- lement? «BEinfo» sillonne le canton et vous fait visiter ses communes.

là! Guttannen c’est

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© Hanni Huber