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Le Festival au quotidien PUBLICATION OFFICIELLE DU VERBIER FESTIVAL WWW.VERBIERFESTIVAL.COM infos services t. +41 (0)27 775 41 60 | billetterie t. +41 (0)848 771 882 Sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit, la figure la plus célèbre de l’histoire musicale suisse est peut-être... Rossini, par la grâce d’une tempête célèbre suivie d’une cavalcade non moins fameuse contenues dans l’ouverture de Guillaume Tell, que chacun connaît, parfois depuis la plus tendre enfance – souvenez-vous, Mickey Mouse et son Band dès 1935 ! Plus sérieusement, on souligne insuffisam- ment les apports de la Suisse en matière musicale. Certes, il faudrait consentir un effort considérable pour explorer les hautes époques, encore inconnues même si on découvre actuellement l’œuvre importante de Ludwig Senfl (1486-1542), né à Zurich, maître de chapelle de l’empereur Maximilien I er , même si également on évoque de plus en plus le Genevois Jean-Jacques Rousseau dans ses atours musicaux. Mais c’est légitime- ment le 20 e siècle qui occupe les esprits, avec des compositeurs de la stature d’Ernest Bloch (1880-1959), Othmar Schoeck (1886-1957) ou Frank Martin (1890-1974). Arthur Honegger (1892-1955) était un Parisien d’adoption mais n’abandonna jamais son passeport suisse. Parmi les compositeurs vivants, Klaus Huber (né en 1924) ou Heinz Holliger (né en 1939) comptent parmi les «mammouths» de l’avant- garde atonale, alors que leur cadet Michael Jarrell (né en 1958) a été, depuis longtemps, adoubé par ce courant esthétique. Surtout, il faut rappeler le rôle de la Confédération helvétique comme pôle créatif, en particulier au 20 e siècle où la Suisse fait figure de havre de paix au milieu des turbulences politiques. On ne compte pas les grands artistes qui trouvèrent refuge dans les Alpes. La période suisse (1914-1920) d’Igor Stravinsky est célèbre et c’est sur les bords du Lac Léman que le génie russe opéra la transition vers ce néo- classicisme tant critiqué mais nous valant plus tard de très grandes partitions – la Fondation Igor Stravinsky est d’ailleurs installée à Genève. S’agissant de Stravinsky, le nom qui vient immédiatement à l’esprit est celui d’Ernest Ansermet (1883-1969), l’un des plus grands chefs du 20 e siècle, le fondateur de l’Orchestre de la Suisse romande, qui exerça une formidable influence sur la vie musicale de son temps. Proche de Berg et de Webern, il créa les partitions de Stravinsky mais aussi de Falla, Honegger ou Britten, assumant un temps la direction musicale des Ballets Russes sur l’invitation de Diaghilev. Ernest Ansermet, rappelons-le, fut l’un des mentors de Charles Dutoit, Directeur musical du Verbier Festival Orchestra. Comment ne pas évoquer aussi la personnalité de Paul Sacher (1906-1999), chef d’orchestre et mécène éclairé, commanditaire de centaines d’œuvres. Pour lui rendre hommage, son ami Rostropovitch commanda en 1976 un cycle de pièces courtes écrites «sur le nom de Sacher» (c’est à dire mi bémol, la, do, si, mi, ré) à un aréopage de musiciens donnant le vertige : Ginastera, Henze, Dutilleux, Lutoslawski, Berio, Britten, Holliger, Boulez, pour ne citer que les plus fameux. La Fondation Paul Sacher est pour sa part installée à Bâle. La musique de Richard Dubugnon (né en 1968 à Lausanne) semble s’inscrire durablement dans les programmes du Verbier Festival : après la belle Janine Jansen et Itamar Golan, le Verbier Festival Orchestra sous la direction de Kent Nagano créera une commande du Festival, Vol alpin, un volet de la «symphonie- tableau» répondant au titre de Helvetia. Il était sans doute grand temps qu’un compositeur rende ouvertement hommage à la Suisse ! Yutha Tep Helvetia jeudi 1 er août © Delphine Renardet

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Le Festivalau quotidien

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Sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit, la figure la plus célèbre de l’histoire musicale suisse est peut-être... Rossini, par la grâce d’une tempête célèbre suivie d’une cavalcade non moins fameuse contenues dans l’ouverture de Guillaume Tell, que chacun connaît, parfois depuis la plus tendre enfance – souvenez-vous, Mickey Mouse et son Band dès 1935 !

Plus sérieusement, on souligne insuffisam-ment les apports de la Suisse en matière musicale. Certes, il faudrait consentir un effort considérable pour explorer les hautes époques, encore inconnues même si on découvre actuellement l’œuvre importante de Ludwig Senfl (1486-1542), né à Zurich, maître de chapelle de l’empereur Maximilien Ier, même si également on évoque de plus en

plus le Genevois Jean-Jacques Rousseau dans ses atours musicaux. Mais c’est légitime-ment le 20e siècle qui occupe les esprits, avec des compositeurs de la stature d’Ernest Bloch (1880-1959), Othmar Schoeck (1886-1957) ou Frank Martin (1890-1974). Arthur Honegger (1892-1955) était un Parisien d’adoption mais n’abandonna jamais son passeport suisse. Parmi les compositeurs vivants, Klaus Huber (né en 1924) ou Heinz Holliger (né en 1939) comptent parmi les «mammouths» de l’avant-garde atonale, alors que leur cadet Michael Jarrell (né en 1958) a été, depuis longtemps, adoubé par ce courant esthétique.

Surtout, il faut rappeler le rôle de la Confédération helvétique comme pôle créatif, en particulier au 20e siècle où la Suisse fait figure de havre de paix au milieu des turbulences politiques. On ne compte pas les grands artistes qui trouvèrent refuge dans les Alpes. La période suisse

(1914-1920) d’Igor Stravinsky est célèbre et c’est sur les bords du Lac Léman que le génie russe opéra la transition vers ce néo- classicisme tant critiqué mais nous valant plus tard de très grandes partitions – la Fondation Igor Stravinsky est d’ailleurs installée à Genève. S’agissant de Stravinsky, le nom qui vient immédiatement à l’esprit est celui d’Ernest Ansermet (1883-1969), l’un des plus grands chefs du 20e siècle, le fondateur de l’Orchestre de la Suisse romande, qui exerça une formidable influence sur la vie musicale de son temps. Proche de Berg et de Webern, il créa les partitions de Stravinsky mais aussi de Falla, Honegger ou Britten, assumant un temps la direction musicale des Ballets Russes sur l’invitation de Diaghilev. Ernest Ansermet, rappelons-le, fut l’un des mentors de Charles Dutoit, Directeur musical du Verbier Festival Orchestra.

Comment ne pas évoquer aussi la personnalité de Paul Sacher (1906-1999), chef d’orchestre et mécène éclairé, commanditaire de centaines d’œuvres. Pour lui rendre hommage, son ami Rostropovitch commanda en 1976 un cycle de pièces courtes écrites «sur le nom de Sacher» (c’est à dire mi bémol, la, do, si, mi, ré) à un aréopage de musiciens donnant le vertige : Ginastera, Henze, Dutilleux, Lutoslawski, Berio, Britten, Holliger, Boulez, pour ne citer que les plus fameux. La Fondation Paul Sacher est pour sa part installée à Bâle.

La musique de Richard Dubugnon (né en 1968 à Lausanne) semble s’inscrire durablement dans les programmes du Verbier Festival : après la belle Janine Jansen et Itamar Golan, le Verbier Festival Orchestra sous la direction de Kent Nagano créera une commande du Festival, Vol alpin, un volet de la «symphonie-tableau» répondant au titre de Helvetia. Il était sans doute grand temps qu’un compositeur rende ouvertement hommage à la Suisse !

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La doubLe personnaLité de Francis pouLenc

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Francis Poulenc (1899-1963) n’a jamais manqué d’expressions pittoresques pour se dépeindre en plaisantin frivole. «Je compose ce que bon me semble quand l’envie me prend», clamait-il à qui voulait l’entendre. C’était sans compter sur sa manie de reprendre ses partitions (ce qui, de Debussy à Boulez, semble être une manière très française de composer) et sa mélancolie rampante qui le conduira en 1954 dans une clinique du sommeil en pleine composition des Dialogues des Carmélites. Moine et voyou comme il le disait lui-même ?

En réalité, Francis Poulenc était issu d’une famille pharmaceutique (la future compagnie Rhône-Poulenc) et vécut dès son plus jeune âge aux contacts des plus grands artistes du Paris de l’entre-deux guerres, Jean Cocteau en tête. Dans cet univers protégé, il épouse les thèmes à la mode : l’art nègre, le jazz, le cirque, la musique de Satie, soit tout ce qui de près ou de loin s’éloigne des brumes wagnériennes. Mais s’il brille dans ce monde moderniste, Poulenc est déjà ce caractère anxieux qui lui fait reprendre des études musicales aux côtés du vénérable Charles Koechlin. Le versant

«sombre» de Poulenc s’accentuera avec l’âge, parallèlement à une hantise de la mort et une religiosité croissante, causées dans une certaine mesure par des besoins affectifs contrariés.

Le Sextuor est à la charnière de la vie de Poulenc. Le compositeur écrit une première version de l’œuvre en 1932, mais la jugeant «mal fichue», il la réécrit en 1939, pour lui conférer un meilleur équilibre et une plus grande clarté. La formation fait appel à des vents (flûte, hautbois, clarinette, basson et cor) et un piano qui joue à égalité avec les autres instruments. L’influence de Stravinsky dans le Sextuor est incontestable, mais la sauvagerie propre au compositeur russe est contenue dans une forme toujours classique chez Poulenc.

Le Sextuor se compose ainsi de trois mou-vements traditionnels : vif-lent-vif. L’Allegro initial est selon les dires du Poulenc rapide et emporté. Il consiste en une toccata à deux thèmes endiablée, parfois interrompue par des épisodes plus rêveurs. Le Divertissement central lorgne, par sa légèreté et sa douce mélancolie, du côté du meilleur Mozart. Quant au Finale, il retrouve une acidité de café-concert, atteignant un volume sonore presque symphonique grâce à l’ingénieux entrelacement des lignes instrumentales. Mais soudain, imperceptiblement, la musique bascule dans une angoisse des plus diffuses. Poulenc jette soudain son masque frivole : la tonalité se fait plus lointaine et le rire se fait grimace. Les dernières mesures s’achèvent cependant dans un étrange et inattendu do majeur. La lumière l’emporte encore mais la solennité de l’opéra carmélite de Poulenc s’annonce.

laurent vilarem

Fest’off

Mardi Gras bbFormé en 1992 sous le nom mardi gras brass Band, le groupe mené par deux personnages de fiction, Doktor Wenz, chant, et le Révérend Krug, hélicon, perpétue la tradition et a sa place dans la famille des groupes kitsch de bon goût qui arrivent toujours au moment où on ne les attend pas.

Renommé par la suite, Mardi Gras BB est un ensemble de cuivres allemand originaire de Mannheim, composé de dix musiciens, au style de musique atypique, mêlant au jazz classique un big band du blues, du funk, de la soul. Après plus de neuf albums et 100’000

discovery

A product of the incredible Norwegian string school, violinist vilde frang has participated in the Verbier Festival Academy four times, more than any other young musician. Her career as a solo artist is going from strength to strength: she has played in many of the world’s most important music centres, she has recorded for EMI Classics (winning an Edison Award, a Classical BRIT and a Diapason d’Or along the way) and she just made her debut with the Vienna Philharmonic under the baton of Bernard Haitink. She is an original and creative musician, someone who has a clear idea of doing things her own way and giving vivid and imaginative performances.

Come to Chalet Orny today at 2.15 pm to hear Vilde Frang in conversation with Academy Director Christian Thompson about her life, her inspirations and her future plans.

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vendus, le Mardi Gras BB frappe fort avec son dixième album «Crime Story Tapes», ce n’est pas juste un enregistrement, c’est un film ! On pourra y entendre un mélange

foutraque de soul, de big band et de funk. Des contrées inexplorées de l’Inde à la musique française des années 30, Mardi Gras BB vous convie avec enthousiasme à un tour du monde musical plutôt sympa-thique, tout en gardant une personnalité et une identité forte.

Retrouvez-les ce soir à 19h00, Place centrale dans le cadre de la Kermesse.

Mais avant cela, partez en randonnée décou-verte avec vos bambins. Plus qu’une simple marche, cette randonnée sera ponctuée par la conteuse ariane woringer qui leur fera découvrir un conte merveilleux. Départ à 9h45 de la place Médran.

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a u p r o g r a m m e a u j o u r d ’ h u i

Live sur medici.tvConcert de leonidas Kavakos et Yuja wang, Eglise, 11h00.

Live sur medici.tv & espace 2Concert du Verbier Festival Orchestra, dirigé par gianandrea noseda, Salle des Combins, 19h00.

Live

rétrospective

“Entrée des artistes”

Sponsor du Verbier Festival 2013www.nespresso.com

discovery - enfants

ateLier «opéra»Au cours de ce nouvel atelier, animé par Ariane Woringer, les enfants découvriront l’opéra, et plus précisément le livret du Barbier de Séville par le biais de jeux. Un chanteur de l’Academy leur présentera les possibilités de la voix humaine. Enfin, ils feront des travaux pratiques afin de participer à la représentation donnée par les chanteurs de la Verbier Festival Academy dimanche 4 août.

The children will be given an introduction to opera and they will discover the Barber of Sevilla through guessing games and a singer from the academy will show them the possibilities of the human voice. They will do practical work to get involved in the show given by the singers of the Academy.

Samedi 3 & dimanche 4 août / Salle de La Fanfare – École de la Comba10h00 à 12h00 (6-9 ans) 14h00 à 16h00 (10-13 ans)L’inscription est obligatoire: [email protected]

academy

Jeune femme à peine sort ie de l’adolescence, Ziyu Chen n’en revient toujours pas d’être à Verbier : «Le Verbier Festival est tellement célèbre en Chine, si bien que quand j’ai reçu le mail de confirmation, j’ai été la première surprise. Tout le monde dans mon école voulait entrer dans l’Academy et c’est moi qui ai eu cette chance !». Agée de 16 ans, Ziyu a commencé le violon à quatre ans mais c’est vers l’alto qu’elle s’est ensuite perfectionnée «pour la profondeur du son, mais aussi pour les opportunités profes-sionnelles qui sont plus faciles à l’alto qu’au violon». A Verbier, elle suit les master class de deux maîtres de l’instrument : «Antoine Tamestit et Yuri Bashmet sont tellement différents ! Antoine Tamestit a une façon de faire et de dire : il pose beaucoup de questions pour nous aider à ressentir la musique et à faire sortir quelque chose de clair en nous. Je n’ai pas encore étudié avec Yuri Bashmet mais j’imagine que ce sera très différent et que nous étudierons de la musique russe». Après son diplôme en Chine, Ziyu Chen songe à étudier en Europe ; à voir les étoiles dans ses yeux, nul doute que son passage à la Verbier Festival Academy lui ait beaucoup appris.

Dès le premier Festival, les grands solistes invités sont aussi les maîtres de l’Academy. Leur enseignement ne se fait pas seulement au cœur des ateliers, mais sur scène, en pleine lumière. Martin T:son Engstroem met ainsi tout de suite en place une transmission de très haut-niveau qui se poursuit toujours aujourd’hui !

Ainsi frans helmerson, le grand soliste suédois, entame dès 1995 une longue collaboration avec le Verbier Festival et l’Academy. Il est cette année encore fidèle au poste, discret sur la réussite de ses élèves qu’ils poussent à chercher «le story telling du morceau qu’ils interprètent, et les couleurs pour y parvenir». Parmi «les personnalités hors du commun» qui sont

passés par ses cordes sensibles : jakob Koranyi en 2006, soliste et chambriste (à Verbier en 2007, 2010) ; maximilian hornung, premier violoncelle solo de l’Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise depuis 2009 ; et pablo ferrandez, encore à l’Académie Kronberg. Tous les trois ont obtenu le Prix Nicolas Firmenich de Violoncelle de la Verbier Festival Academy !

Autre grand maître depuis 2006, celui de l’atelier de Musique de chambre, gábor takács-nagy. Les quatuors qu’il a révélés au Chalet d’Adrien devant un public de fans qui se bousculent pour bénéficier un peu de sa culture, sont rien moins que le badke string Quartet et le Quatuor ebène, dont le violoncelliste raphaël merlin admire «l’éternel esprit d’enfance et l’exigence de la culture hongroise, un cocktail détonant»...

En 2006 également, au Forum du Centre culturel du Hameau, l’immense menahem pressler débute une collaboration fantastique à l’atelier piano, ou plutôt à celui du cœur et du romantisme. Par sa jeunesse, son humour il stimule toute une jeune génération qui, à son tour, commence à donner des conseils aux plus jeunes. Et c’est ça le plus beau à Verbier, le dynamisme et l’excellence de la passation …

Ziyu cHen, des étoiLes pLein Les yeux

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Quand elle apparut – comme un astre, un soir de juin 2008 à Paris, en remplaçant au pied levé Murray Perahia, Yuja Wang dut tout de suite se battre contre les préjugés. Des Cassandre mal inspirées lui prédisaient une carrière en feu de paille que l’expérience du concert allait bientôt éteindre. Il n’en fut rien: Yuja Wang est peut-être belle et virtuose, mais elle n’est en rien l’un de ces phénomènes médiatiques qui nous arrivent parfois de

l’Empire du milieu. Si Yuja appartient bien à une tradition, c’est moins à celle de son pays d’origine, la Chine, qu’elle a quittée à quatorze ans, qu’au grand piano américain. Qu’on se le dise, Yuja est une new-yorkaise dans l’âme.

Le monde du piano l’a surnommée «The flying fingers», expression mi-figue mi-raisin, en raison de ses capacités digitales exceptionnelles. Mais si la virtuo-

sité de son jeu soulève l’enthousiasme du public, son insatiable curiosité a convaincu jusqu’aux sceptiques. Honnête, humble, la jeune pianiste n’a de cesse d’apprendre, de découvrir un répertoire dont elle sait parfaitement l’immensité. Le Verbier Festival est ainsi devenu l’une de ses escales préférées : les heureux mélomanes se souviennent sans doute de sa mémo-rable apparition en 2008, qui apparut comme une consécration dans la foulée de son triomphe parisien. Depuis, elle n’a cessé d’enchanter le public bagnard par les propositions diverses offertes à chacun de ses concerts. Rien que pour cette édition, Yuja s’est faite accompagnatrice de Gautier Capuçon, et ce matin à 11h00 à l’Eglise, elle jouera avec le violon sublime de Leonidas Kavakos dans les sonates d’un de ses compositeurs favoris : Brahms. Et on n’a qu’une hâte : celle de la voir se produire aux côtés de Menahem Pressler ce prochain samedi dans un concerto pour deux pianos de Mozart. A priori, tout sépare le serein nonagénaire de la bouillonnante demoiselle, et pourtant, c’est bien un même amour et une même humilité face au texte musical qui réunit ces deux monstres sacrés du piano. Deux belles occasions pour découvrir ou redécouvrir cette merveilleuse artiste.

laurent vilarem

Coup de cœur

Gianandrea noseda, L’itaLianité

i l s v o u s f o n t r ê v e r

de continuer à avoir ses idées et ses visions, parce que de nos jours, nous avons besoin de personnes comme lui, des personnes avec des idées et avec la volonté de les accomplir».

Ce soir, à la Salle des Combins, il est presque certain que le Requiem de Verdi, l’une des partitions les plus émouvantes de l’histoire de la musique, avec ces fulgurances cataclysmiques mais aussi ses moments d’angoisse étreignantes, trouvera un interprète inoubliable.

Yutha tep

Gianandrea Noseda arrive tout juste du Festival lyrique d’Aix-en-Provence où, selon bien des commentateurs, sa direction a littéralement enflammé le Rigoletto de Verdi, prenant même le pas sur une mise en scène davantage discutée. A Verbier, il ne quitte cependant pas son cher Verdi, dont il propose cet été l’incroyable Requiem : «A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Verdi, je suis très heureux de pouvoir présenter ici ce Requiem avec le Verbier Festival Orchestra, le chœur du Teatro Regio de Turin dont je suis le Directeur musical, et un quatuor fantastique de chanteurs. Nos deux chanteuses, Maria Agresta et Daniela Barcellona, sont italiennes et le Requiem fait partie intégrante de la musique avec laquelle un chœur italien grandit. Piotr Beczala et Ildar Abdrazakov ne sont pas italiens mais ils ont une connexion avec l’Italie qui est exceptionnelle. Je pense que tous les ingrédients sont réunis pour réussir un plat très goûteux ! Je dois dire que les spectateurs à Verbier sont très gâtés, dans le bon sens du terme, puisque tous les grands artistes sont présents. Il faut donc que nous fassions de notre mieux pour être à la hauteur, mais nous sommes bien armés pour apporter un supplément d’italianité !»

A vrai dire, la partition possède des qualités justifiant à elles seules que l’on se déplace : «Je ne dis pas que Verdi n’est pas un homme spirituel, mais sa façon d’approcher la mort est tout à fait unique. Son œuvre commence dans le silence et finit dans le silence, au terme d’un grand voyage. Entre les deux, il y a toutes les émotions humaines, angoisse, colère, tristesse etc. Et au bout du voyage, après la mort, le fait est qu’on ne sait pas ce qu’il y aura. J’espère que tous les auditeurs entendront et ressentiront ces sentiments».

L’enthousiasme de notre chef pour ses solistes se déverse aussi sur le Verbier Festival Orchestra : «J’ai toujours été amoureux de cet Orchestre. C’est un instrument fantastique, avec des talents très jeunes, et ils obtiennent pourtant des résultats similaires à ceux des très grands orchestres symphoniques internationaux. C’est une joie de faire de la musique avec eux ». Il profite de l’occasion pour rendre hommage au maître des lieux : « Martin T:son Engstroem est un ami proche depuis plusieurs années et la réussite du Verbier Festival dépasse toutes les attentes. Je ne peux que souhaiter au Festival de se développer encore plus et à Martin de s’amuser,

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températures

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Maximum 25°

vendredi

Ensoleillement 50 - 80%

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le festival au QuotidienPublication officielle du Verbier Festival 2013

ÉditeurFondation du Verbier Festival

rédactionYutha Tep (rédacteur en chef), Laurent Vilarem, Michèle Larivière, Marion Grossiord et Claire Reigneau Desproges

photographieAline Paley & Nicolas Brodard

conceptionBlossom Communication, Genève

réalisationPIM Sportsguide SA

impressionImprimé à Verbier par Publiprint

Impressum

Météo

Tél. 043 810 91 91www.interhome.ch - [email protected]

Tél. 027 771 67 [email protected]

Tél. 027 771 11 66www.agence-eugster.ch - [email protected]

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souvenirs de La 20e édition

coffret cd Pour sa 20e édition, le Verbier Festival a créé une compilation inédite des concerts qui ont marqué son histoire depuis 1994. Ces enregis-trements live sont réunis dans un coffret exclu-sif de 14 cds.CHF 50.- prix Amis / CHF 70.- prix public

t-shirts Un nombre limité de T-shirts de la 20e édition est à disposition cette année. Si vous souhaitez en acquérir un, il vous suffit de faire une donation aux Amis de CHF 25.-

des vins d’exception Pour célébrer le 20e anniversaire du Festival, la maison Bonvin 1858, partenaire du Festival, vous propose de découvrir les cépages d’excep-tion du Valais, avec la cuvée rouge clos du château, habillée d’une étiquette spéciale en l’honneur du Festival. Panier de cave de 2 bouteilles: CHF 40.-

Disponibles à la Billetterie du Verbier Festival

6 | le festival au quotidien

n o s pa r t e n a i r e s & a m i s

vivons aujourd’Hui La téLécoMMunication de deMain…

Fondé en 1996 sous l’impulsion de deux frères, Laurent et Maurice Viscomi, Viscom System S.A. a érigé le sérieux et la simplicité en philosophie d’entreprise. Résolument tourné vers les technologies de télécom-munication du futur, Viscom System S.A. n’a pas hésité à consentir d’importants investissements dans ses infrastructures afin d’assurer un service à la clientèle

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Certains se souviennent du camion américain aux couleurs d’Axius qui traversait le Valais pour présenter ses produits et se faire connaître! Voilà 20 ans que l’entreprise est présente sur le marché.

Axius profite de cet évènement pour confirmer son ADN : la passion du métier, le sens du service et la créativité. L’entreprise valaisanne s’est éten-due à l’Arc lémanique pour offrir à ses clients une véritable proximité et un service personnalisé.

Tout le team Axius vous remercie pour votre confiance et se réjouit de continuer cette bonne collaboration.

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Nous nous réjouissons de vous accueillir dans notre succursale de Verbier, rue de la Poste 25

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Commune de Bagnes

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jeudi 1er août 2013

a u p r o g r a m m e d e m a i n

retours à verbier

Voici une journée qui prouve (si besoin est !) l’hallucinante fidélité des musiciens au Verbier Festival.

Premier Prix d’honneur 2007 de la Verbier Festival Academy, le Quatuor ebène n’a jamais cessé de revenir sur les pentes de la station, et ce malgré une carrière désormais stratosphérique. Pour leur concert à 11h00 à l’Eglise, le quatuor français partage la scène avec le calidoré string Quartet, qui interprète de son côté une création du compositeur en résidence de l’Academy, le prometteur edward nesbit.

A 19h00, on se réjouit du retour d’une des figures phares du Verbier Festival : monty alexander, présent depuis les premières éditions. Le flamboyant pianiste de jazz jamaïcain nous arrive à la Salle des Combins avec son groupe harlem-Kingston express, pour une soirée en hommage au regretté Claude Nobs, le directeur du Montreux Jazz Festival.

A 20h00, retour encore de deux des plus magnifiques figures du Verbier Festival. L’Eglise accueille en effet la rencontre entre le violoniste maxim vengerov (premier chef attitré du Verbier Festival Chamber Orchestra) et le pianiste menahem pressler (auteur d’un mémorable récital mardi dernier). Trois chefs-d’œuvre de Beethoven, Schubert et Franck sont au programme.

Points fortsvendredi 2 août

* Entrée Libre

maxim vengerov

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Des billets pour la plupart des concerts sont encore disponibles ! La Billetterie du Verbier Festival est ouverte au Chalet Mascotte (Rte de Verbier 88) tous les jours de 9h30 à 12h30 et 14h00 à 19h00. Vous pouvez acheter vos billets aux guichets ou par téléphone au t +41 (0) 848 771 882.Un guichet du soir vous attend également entre 18h00 et 19h00 devant la Salle des Combins (retrait des billets et achat des billets pour le concert du soir).

service smsLe Verbier Festival vous propose son ser-vice SMS gratuit (annulation, changement de programme, etc).pour vous inscrire, envoyez VF START par SMS au numéro 723.pour vous désinscrire, envoyez VF STOP au numéro 723.Pour être toujours informé des dernières nouvelles concernant le Verbier Festival, inscrivez-vous à notre e-newsletter sur: www.verbierfestival.com

Informations

jeudi 1er août 2013

09h30 | Hameau * aCaDemY

Master class de piano avec ferenc rados

09h30 | téléverbier * aCaDemY

Master class de violoncelle avec frans helmserson

10h30 | beetHoven * DisCoverY

Atelier «Discovery Babies» (jusqu’à 5 ans)

11h00 | église

Quatuor Ébène calidoré string QuartetJoseph Haydn (1732 - 1809) edward nesbit (1986 -) felix mendelssohn (1809 - 1847)

14h00 | église * aCaDemY

Master class d’opéra avec tim carroll

14h15 | CHalet ornY * DisCoverY

Conversation : daniel harding with christian thompson (in English)

15h00 | téléverbier * aCaDemY

Master class de musique de chambre avec gábor takács-nagy

16h30 | Cinéma * aCaDemY

Verbier Festival Academy présente…

17h30 | PlaCe Centrale * fest’off

Apéro musical avec miss lizzy

18h00 | Café sCHubert * DisCoverY

Présentation du programme de la soirée avec michèle larivière

19h30 | le CHâble * fest’off

Dîner musical avec miss lizzy au restaurant le Châble Bleu

19h00 | salle Des Combins

monty alexander piano hassan jj wiggins shakur basse obed calvaire, Karl wright percussions leon duncan basse électrique earl appleton claviers électroniques courtney panton guitaremonty alexander’s Harlem-Kingston express

20h00 | église

maxim vengerov violon menahem pressler pianoludwig van beethoven (1770 - 1827) franz schubert (1797 - 1828) César franck (1822 - 1890)

23h00 | église * orCHestras

Fenêtre sur l’Orchestre

monty alexander

© S

heila

Roc

k

1ère édition de la verbier festival golf cup – vainqueur en brut: m. alex roman