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L’une des terrasses de Bourbon Street, point de vue idéal sur l’animation du quartier français. Lonely Planet Magazine mai-juin 2013 62 Deux siècles après la vente de la Louisiane aux États-Unis, que reste-t-il de la présence française outre-Atlantique ? En route de La Nouvelle-Orléans au pays cajun à la recherche d’un héritage culturel trop souvent méconnu. TEXTE JULIEN VITRY l PHOTO LAURENT HAZGUI LE DERNIER CARRÉ FRANÇAIS

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Page 1: Le dernier carré français - Audubon Cottages · 2018. 8. 20. · de ne plus pratiquer leur langue natale dans les écoles. Et ce jusqu’à la fin des années 1960. Un organisme,

L’une des terrasses de Bourbon Street, point de vue idéal sur

l’animation du quartier français.

Lonely Planet Magazine mai-juin 201362

Deux siècles après la vente de la Louisiane aux États-Unis, que reste-t-il de la présence française outre-Atlantique ?

En route de La Nouvelle-Orléans au pays cajun à la recherche d’un héritage culturel trop souvent méconnu.

TExTE JuLien Vitry l PhOTO Laurent Hazgui

Le dernier carré français

Page 2: Le dernier carré français - Audubon Cottages · 2018. 8. 20. · de ne plus pratiquer leur langue natale dans les écoles. Et ce jusqu’à la fin des années 1960. Un organisme,

À La nouvelle-Orléans, on vit et on meurt au tempo du jazz.

Le Spotted Cat dans Frenchman Street ; rue Dauphine dans le quartier français ; russel Desmond ; brunch au Brennan’s.

d ans la série produite par HBO, Treme, les voyageurs qui débarquent à l’aéroport Louis Armstrong reçoivent toujours un accueil en fanfare, au sens premier

du terme. Un cliché ? Pas vraiment. C’est en particulier vrai après le passage de l’ouragan Katrina. La Nouvelle-Orléans, Nola pour les intimes, si singulière, tant de fois raillée pour sa nonchalance, ne fait jamais rien comme les autres. Patrie des brass bands, des fêtes débridées à l’image de son Mardi gras haut en couleur, des clubs de jazz où se croisent esthètes du genre, âmes errantes, étudiants en état

d’ébriété avancé et voyageurs émerveillés, Nola cultive même sa différence avec fierté.

Il ne faut pas longtemps pour prendre le pouls de cette ville à part, du moins celui de son épicentre, le french quarter (quartier français). C’est ici que, généralement, tout débute. Et que tout a débuté. Durant l’hiver 1718, les colons français, qui cherchaient un point stratégique à proximité de l’embouchure du Mississippi, jetèrent leur dévolu sur cet emplacement qu’ils baptisèrent en l’honneur du régent, le duc d’Orléans. Le french quarter est né.

Près de trois cents ans plus tard, il reste toutefois peu de constructions de la période

française. Après le grand incendie qui détruisit la quasi-totalité des maisons et des édifices en bois en 1788, la ville fut reconstruite dans le style colonial espagnol – la Louisiane étant alors brièvement sous occupation de la couronne d’Espagne. Les bâtiments d’un ou deux étages, aux larges balcons en fer forgé, aux volets brinquebalants et aux façades colorées évoquent tout de suite l’Amérique latine.

Restent ces rues qu’aucun gouverneur américain n’a osé renommer : Bourgogne street, Dauphine, Chartres, Iberville, Saint-Louis, Toulouse, etc. Puis, au coin d’une rue, la maison du pirate Jean Laffitte, toujours debout dans Bourbon Street. Cette

dernière abrite depuis 1772, entre ses quatre murs rafistolés, l’un des plus vieux bars des États-Unis. Dans Chartres street, le couvent des Ursulines est considéré comme le plus ancien bâtiment de la vallée du Mississippi (1745). Édifié sous l’ordre de Louis XIV, il accueille aujourd’hui un petit musée sur l’histoire de la ville et de l’archiduché. Avec un peu de curiosité, les détails de l’influence française à La Nouvelle-Orléans sautent aux yeux : là, une vitrine ; ailleurs, une pâtisserie proposant croissants et pains au chocolat ; ici, une statue de Jeanne d’Arc.

Au détour de Royal Street, on est soudain attiré par un petit écriteau en français punaisé à la porte d’une drôle de maison.

Il marque l’entrée de la Librairie d’Arcadie, tenue par Russell Desmond, un francophile intarissable. Le regard rêveur et le verbe délié, il œuvre sans relâche à la promotion de la littérature française, en proposant ouvrages importés de l’Hexagone comme ceux d’auteurs louisianais, du pays cajun. « Le cajun est une langue surtout transmise à l’oral, explique-t-il. La liste des livres écrits en Louisiane est dominée par la poésie comme Évangeline, le texte fédérateur d’Henry Longfellow », raconte-t-il. Un livre que vous trouverez à coup sûr ici pour peu que vous ayez le courage de fouiner sur des étagères qui ne tiennent en équilibre que par miracle.

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« Patrie des brass bands, des fêtes débridées, des clubs de jazz, Nola cultive sa différence avec fierté »

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Les plantations de bananes et les masques vaudou illustrent l’influence créole en Louisiane.

P our en savoir plus sur l’héritage français en Louisiane, direction le pays cajun, à l’ouest de La Nouvelle-Orléans. Pour y accéder, il faut prendre

l’autoroute sur pilotis qui longe tout d’abord le lac Pontchartrain pendant de longs kilomètres, puis remonte jusqu’à Bâton-Rouge en suivant le cours du Mississippi.

Au XIXe siècle, ces rives virent l’essor des grandes plantations de coton et de canne à sucre, immortalisées dans Autant en emporte le vent. Leur histoire est aujourd’hui indissociable de celle de l’esclavage. De 1719 à la fin de la guerre de Sécession en 1865 en effet, des hommes et des femmes furent « importés » d’Afrique par les négriers français pour travailler dans les plantations. Mais, à l’inverse des États contrôlés par les Anglais, la Louisiane appliquait un code noir moins sévère dans le traitement de ses esclaves. Les relations entre Blancs et Noirs étaient plus fréquentes et donnaient naissance à de nombreux mulâtres, des métisses libres.

Toutes les plantations qui se visitent aujourd’hui n’abordent pas avec la même clarté cette période tragique. L’une d’elles s’y attarde plus que les autres avec une vraie justesse. Loin de l’image des demeures prestigieuses bardées de colonnades, la Laura Plantation a pratiquement conservé son aspect d’origine (1805). Légèrement surélevée, elle ne comporte qu’un niveau, posé sur une structure en briques qui la

protégeait des crues du fleuve. Plus étonnant, les cases d’esclaves elles aussi ont survécu aux inondations, aux ouragans et à l’usure du temps. La découverte de ces maisonnettes en bois portant encore les traces du quotidien de ces hommes privés de droits offre un témoignage rare et émouvant.

À quelques kilomètres de là, une autre plantation mérite également le détour. La Oak Alley doit sa notoriété – les touristes y débarquent par cars entiers – à son allée de chênes tricentenaires donnant sur l’entrée de la bâtisse principale. Le colon français qui planta ces 28 arbres au début du XVIIIe siècle avait-il en tête l’effet spectaculaire qu’ils provoqueraient des années plus tard ? Le résultat est en tout cas réussi ! Dans le plus pur style greek revival, la demeure s’avère à l’intérieur toutefois moins intéressante que la Laura Plantation. Mais si la visite, menée par des Afro-Américaines déguisées en Scarlett O’Hara, surprend au premier abord, elle n’en

demeure pas moins sérieuse et dénuée de toute ambiguïté concernant l’histoire du lieu. La plantation s’est d’ailleurs engagée en 2013 dans la reconstruction de cases d’esclaves afin de compléter la visite.

Un bateau à aubes viendra également cette année accoster sur les rives qui bordent la Oak Alley. Ces navires occupaient une place essentielle dans le transport des marchandises avant d’être remplacés par le chemin de fer. Avec la création des digues qui domptent le lit du Mississippi, on peine à imaginer aujourd’hui l’animation qui régnait sur les bords du fleuve il y a encore un siècle. Le sud de la Louisiane, comme l’a rappelé l’ouragan Katrina, est avant tout une terre de marais, de milliers de boyaux créés par le débit de ce cours d’eau qui prend sa source à la frontière canadienne. Et c’est dans cette région, à l’ouest du Mississippi, que se sont installés les Cajuns. Le bayou est aujourd’hui l’un des derniers bastions de la francophonie aux États-Unis.

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« La Oak Alley doit sa notoriété à son allée de chênes tricentenaires donnant sur l’entrée de la bâtisse »

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une case d’époque à la Laura Plantation.

La Oak alley dans le plus pur style « greek revival ».

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P assé l’Atchafalaya Basin, la plus grande zone marécageuse de l’État, les noms des villes paraissent soudainement familiers. Lafayette, Saint Martinville,

Abbeville, Thibodaux, Meaux, Broussard… Étalées sur des kilomètres, sans véritable centre, coupées par des nationales où se succèdent centres commerciaux et drive-in, les principales agglomérations sont pourtant bien agencées sur le modèle américain. En pénétrant en fin de semaine dans l’un des nombreux « cafés » des centres-ville, on s’aperçoit vite que, derrière les apparences, se cache une identité tout autre.

À une vingtaine de kilomètres de Lafayette, la « capitale » du pays cajun, la petite ville de Breaux Bridge sort de sa torpeur tous les samedis matin. Dès 7 heures, qu’il pleuve ou qu’il vente, tout le monde se retrouve à deux pas du vieux pont métallique qui enjambe le bayou Teche, au bien nommé Café des Amis. Difficile de le rater. En milieu de matinée, il n’est pas rare que la queue pour y entrer fasse une centaine de mètres.

À l’intérieur, la fête bat son plein au rythme du zydeco, la version rock de la musique cajun traditionnelle. Les papys s’en donnent à cœur joie pour faire danser les jolies touristes. Les oreilles de cochon

(beignets de boudin), gumbo (soupe de légumes) agrémenté de crabes, d’épices, et de chevrettes (crevettes), voire de crocodie (alligator), valsent de table en table. Sans oublier l’écrevisse, fierté de la région. « Nous sommes la capitale mondiale de l’écrevisse, lance avec aplomb Dona Degatur, directrice de l’office de tourisme de la paroisse. Nous avons été les premiers à les commercialiser aux États-Unis et on en trouve dans tous les restaurants du pays, comme celles de Bubba dans Forest Gump. »

Au Café des Amis, comme dans tous les cafés des environs de Lafayette, vous serez immanquablement interpellés en français à un moment ou un autre. Et le tutoiement sera de rigueur ! Le parler cajun vous décontenancera sans doute, mais « lâchez pas la patate » comme on dit ici, vous vous habituerez rapidement à l’accent. La discussion se transformera vite en invitation à danser. Et plus qu’une simple rencontre, vous aurez l’impression d’avoir retrouvé de vieux cousins longtemps oubliés.

Les Cajuns ne sont pas rancuniers. L’histoire ne les a pourtant pas épargnés. Après qu’ils furent expulsés du Canada à partir de 1755, la Louisiane fut leur seule terre d’accueil sur le continent américain. Leurs biens leur furent intégralement confisqués à l’exception de ce qu’ils pouvaient prendre à la main comme leurs

instruments de musique. De nombreuses familles furent séparées. Près de la moitié périrent de froid, de faim et de maladie dans les bateaux qui les déportaient. Si bien qu’en 1785, on ne dénombrait plus que 4 000 âmes dans le sud des États-Unis.

Leur malheur ne s’arrêta pas là puisqu’au début du XXe siècle, on leur intima l’ordre de ne plus pratiquer leur langue natale dans les écoles. Et ce jusqu’à la fin des années 1960. Un organisme, le Codofil, est alors créé pour la promotion du français en Louisiane, avec l’aide du gouvernorat. « Aujourd’hui, il y a une réelle dynamique pour préserver la culture cajun, raconte le souriant Joël Savoy, un jeune musicien natif d’Eunice. On importe des professeurs de France. Les cours d’immersion fonctionnent bien. Il y a beaucoup de shops où les vendeurs demandent qu’on leur adresse la parole en français. Et nous possédons même une émission de radio : La tasse de café. »

La musique, la gastronomie, voilà les deux piliers de la culture cajun. Bien plus qu’un parler qui ne se transmet presque plus entre les générations, et qu’un sentiment d’appartenance à une sorte de jardin d’Éden qu’aurait été l’Acadie canadienne. Et puis, il y a ce bayou. Leur terre. Ce méandre aquatique, au taux d’humidité de plus en plus étouffant à mesure que l’été se rapproche.

DanS Le SenS DeS aiguiLLeS Du MOntre : la paroisse de St Martinville, cœur de la région acadienne ; le po’boy, sandwich à base de fruits de mer frits ou de poulet ; la chef Shirell Parfait-Dardar dans la paroisse de terrebonne ; les rues

du centre de Lafayette sont systématiquement traduites en français ;

concert de musique cajun dans l’un des cafés de Breaux Bridge ; au Pont Breaux’s

Cajun restaurant, le français reste la première langue ; beignets sucrés au Café

des amis à Breaux Bridge ; Joël Savoy.

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« Au Café des Amis, vous serez immanquablement interpellés en français à un moment ou à un autre »

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Le pont de Breaux enjambe le boyau teche depuis le XiXe siècle.

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Les cyprès, typiques du bayou, recouverts de leur « barbe espagnole ».

Sous ses airs gouailleurs, robert Leblanc s’avère très pédagogue au sujet de la faune comme de la flore.

e ntre Breaux Bridge et Saint Martinville, le Lake Martin offre un condensé de cet environnement. L’endroit semble ignoré des agences de tourisme. On n’y trouve pas

même une bicoque pour se rassasier. Juste un embarcadère pour les chasseurs et deux bateaux, le premier au nom de Champagne, le second de Leblanc. Une personnalité que ce Norbert Leblanc ! La barbe blanche comme du coton, l’œil espiègle et la silhouette svelte, il a vécu toute sa vie ici. Il a capturé des alligators et tiré des canards sauvages à l’âge où Elvis était encore sur les bancs de l’école de Tupelo. « J’ai beaucoup chassé le gator dans ma jeunesse, mais aujourd’hui, ça ne vaut plus rien, peste-t-il. Avant d’ajouter avec humour : un alligator va vivre jusqu’à 120 ans sauf s’il rencontre un Cajun ! »

Norbert Leblanc connaît bien la faune du bayou. Il sait quand les alligators émergent pour se faire dorer au soleil. Entre mars et septembre, il est facile d’en voir avachis sur les rondins du lac. En automne, il faut avoir le coup d’œil pour repérer ces prédateurs de plus de deux mètres de long.

Idem pour les tortues, les serpents ou les ratons laveurs qui se cachent sous les eaux calmes. Au printemps, l’animation se passe aussi dans les arbres. Avec le retour des spatules, des hérons, des aigrettes ou encore des ibis, un manteau de plumes colorées pare les vieux cyprès.

Cet arbre est un autre symbole du bayou. Avec sa mousse (appelée espagnole en référence à la barbe grise des conquistadors) qui dégringole de ses branches, il alimente depuis des siècles les récits fantastiques, des histoires de vampires aux maisons hantées en passant par celles des prêtresses vaudou. Le cyprès a surtout longtemps servi aux Cajuns. « La mousse était utilisée dans le temps pour rembourrer les matelas ou les fauteuils. L’arbre, lui, apportait le matériau nécessaire pour les charpentes des maisons ou la coque des bateaux », explique Norbert Leblanc.

Plus au sud, un autre bayou vaut la visite, le Terrebonne. À l’ouest de la ville de Houma, il jouxte le golfe du Mexique et ses larges canaux offrent la possibilité de le parcourir en airboat (hydroglisseur). Dans le Terrebonne, plus de 10 % de la

population parlent le français en première langue. Les Cajuns bien sûr, mais également et plus étonnant, les Indiens. C’est au contact des coureurs des bois venus de France et grâce à des relations pacifiques que les tribus locales apprirent cette nouvelle langue. De nombreux Houmas, Chitimachas et Choctaws portent même de nos jours des noms français comme la chef Shirell Parfait-Dardar. Cette dernière nous parle des difficultés à vivre dans cette région proche de la mer et souvent malmenée par la montée des eaux, ainsi que des maux qui découlent de leur ancien soutien à la France contre les Anglais. Comme si cette histoire avec la patrie du général Lafayette, à l’instar de celle des Cajuns, n’était pas tout à fait refermée. Car si la Louisiane française appartient bel et bien au passé, les Louisianais, eux, continuent de porter un peu de la France dans le Nouveau Monde.

Laurent Hazgui est photojournaliste indépendant. Passionné de NBA et par la beat generation, il rêve désormais de découvrir Portland.

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« Chasser le gator, ça ne vaut plus rien. Un alligator va vivre jusqu’à 120 ans sauf s’il rencontre un Cajun !»

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BON À SAVOIRQuand y aller ?Évitez les mois d’été chauds et humides et septembre, période des ouragans. L’automne et le début du printemps sont beaux et secs. Les températures dépassent encore les 20° en novembre. Pour faire la fête : en février, La Nouvelle-Orléans vit au rythme du Carnaval, tandis qu’en avril, Lafayette accueille un grand festival francophone.Quels papiers emporter pour entrer aux usa ?Remplissez impérativement avant votre départ le formulaire ESTA, payant et valable deux ans, disponible sur le site de l’ambassade des États-Unis. Tout voyageur étranger entrant sur le territoire américain devra présenter un passeport valide au moins six mois après la date de la fin du séjour.y a-t-il des problèmes d’insécurité en louisiane ?Si le taux de criminalité est relativement élevé à La Nouvelle-Orléans, il s’agit juste d’être un peu

prudent. Prenez un taxi la nuit pour circuler dans les quartiers périphériques du Vieux Carré. Évitez les bars un peu truculents de Bourbon Street passé une certaine heure.l’ouragan Katrina a-t-il laissé des traces ?Le Vieux Carré a été peu touché par Katrina en 2005. Le Lower Ninth Ward et les quartiers proches du lac Pontchartrain portent eux encore les stigmates de la catastrophe, mais la vie y reprend peu à peu ses droits.le Français est-il beaucoup parlé ?De moins en moins et très peu à La Nouvelle-Orléans. Dans le pays cajun, entre Eunice, Lafayette et Houma, il persiste toujours. Certaines rues possèdent même une double signalétique en anglais et en français.la vie est-elle chère ?Tout dépend en fait du cours du dollar. Actuellement bas, il permet aux voyageurs européens de faire de belles économies.

LÉGENDES DU PLAN

À VOIR & À FAIRE Louisiana State Museum (Cabildo) Couvent des Ursulines St Louis Cathedral Historic New Orleans Collection

SE RESTAURER Palace Café Brennan's Restaurant Court of Two Sisters Arnaud's Restaurant

PRENDRE UN VERRE Spotted Cat

Irvin Mayfield's Club Lafitte's Bar SE LOGER Audubon Cottages

louisianeÀ vous de Jouer ! nouvelle-orléans

LA LOUISIANE EN 9 ÉtAPES

4 Si vous ne devez visiter qu’une seule plantation,

optez pour la Laura Plantation (à gauche). La visite est menée par des guides qui fourmillent d’anecdotes sur la famille qui exploita le domaine… et quelques centaines d’esclaves (entrée 14 € ; à Vacherie ; lauraplantation.com).

5 La Oak Alley, célèbre pour son allée de chênes

centenaires, propose quelques cottages en pleine nature. Idéal pour profiter de la plantation en fin de journée quand les lumières sont les plus belles. Dîner servi au cottage sur demande (cottage à partir de 100 € ; à Vacherie ; oakalleyplantation.com).

6 Rendez-vous le samedi matin au Café des

Amis, à Breaux Bridge, pour un brunch cajun dans une ambiance trépidante au son de la musique zydeco. À voir aussi pour les œuvres d’artistes locaux exposées en permanence (brunch 15 € ; 140 Bridge Street ; tous les jours, sauf lundi et dim et mar après-midi).

9 Pour une immersion dans la communauté

francophone de Houma, direction le réseau de B&B géré par la pétillante Audrey Georges. À Terrebonne, dans le bayou ou près de la mer, des familles ouvrent leurs portes aux voyageurs (double à partir de 50 € ; cajunbedandbreakfast.com).

8 Les plus grands noms de la musique cajun

sont passés par le Pont Breaux’s restaurant (ancien Mulate) et ses tables ont accueilli des fans comme Bob Dylan, Paul Simon et Joe Cocker. Venez tôt pour profiter de l’ambiance (plats 10-15 € ; 325 Mills Avenue à Breaux Bridge ; tél. : 337 332 4648).

7 À deux pas de Breaux Bridge, Norbert Leblanc

organise des tours de 2 h dans le petit Lake Martin : découverte de la biodiversité et rencontres avec les alligators (qui, comme les touristes, se montrent plus facilement au soleil). Le tout en français (environ 15 € par personne ; tél. : 337 332 6546).

1 En plein cœur du quartier français, le

Audubon Cottages est constitué de 7 bungalows de charme, avec mobilier rétro et courette pour prendre son petit déjeuner au soleil. Piscine et bar à disposition des clients (cottage à partir de 130 € ; 509 Dauphine Street ; auduboncottages.com).

2 Pour écouter de la musique live, préférez

cent fois Frenchmen street dans le Faubourg Marigny aux strass et paillettes de Bourbon street. Succès garanti au Spotted Cat que les amateurs de la série Treme reconnaîtront (entrée libre ; 623 Frenchmen Street ; spottedcatmusicclub.com).

De La Nouvelle-Orléans au pays cajun, sillonnez le Pelican State sur les traces des colons français, des derniers chasseurs d’alligators et des amateurs de brunch.

3 Splendide brasserie sur deux niveaux dans

le style Art déco, le Palace Café (à droite) ne désemplit jamais. Sur les murs : affiches rétro vantant les produits made in France et fresques à la gloire des jazzmen locaux. Dans l’assiette : cuisine 100 % cajun (menu environ 35 € ; 605 Canal Street).

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L’ESSENtIEL y aller

Delta Airlines propose plusieurs vols quotidiens au départ de Paris avec escale à Atlanta avant d’arriver à La Nouvelle-Orléans. Pour rejoindre le centre-ville depuis l’aéroport Louis Armstrong, comptez 25 € en taxi. Nombreux loueurs de voitures sur place.

se déplacerLa Nouvelle-Orléans possède un réseau de bus et de tramways efficace. Si vous sortez tard le soir, optez plutôt pour un taxi. Et pour circuler dans le pays cajun, louez une voiture (Hertz : 901 convention CTR Blvd).

pour en savoir plusLe guide Lonely Planet L’Essentiel des États-Unis. Pour un voyage organisé : Equinoxiales (equinoxiales.fr ; tél. : 01 77 48 81 00).

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