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Bimensuel de l’économie et de la finance 33 L’éco n°120 /du 1 er au 15 octobre 2015 Dossier DOSSIER Le débit à vitesse réduite Internet, entre qualité de service et performances L’ Algérie se maintient à la 114ème place mondiale, sur 166 pays étudiés, selon « Mesurer la société de l’information », un rapport de référence annuel de l'Union internationale des télécommunications (UIT), publié en 2014. Un classement qui laisserait toutefois entrevoir une légère amélioration de l’indice de développement observé ces dernières années. Lequel développement reste encore en deçà des attentes pour répondre aux besoins des opérateurs notamment qu’ils soient simples consommateurs ou fournisseurs de haut débit. Le secteur sur lequel les pouvoirs publics comptent beaucoup pour soutenir la croissance, affiche grise mine car faisant défaut en matière d’équipements de pointe pouvant améliorer le service et assurer la rentabilité. Selon les experts, sans un Backbone, Datacenter et Cloud, la rentabilité de la 3G serait vaine. L’ECO s’est intéressé au sujet. Dans cette édition, la rédaction a tenté de voir plus clair dans les aléas causés, au demeurant relevés avec force dans ce dossier par les utilisateurs, à savoir un débit aléatoire dans bien des cas, un réseau saturé, un manque de lignes et des coupures à n’en plus finir pénalisant les utilisateurs. Le problème est d’autant plus important du fait de l’absence d’accès aux données de l’internet mobile, un véritable blackout y est instauré. Aucun des trois opérateurs mobiles, ni l’autorité de régulation n’ont jugé utile de répondre à nos questions officiellement n L’Eco

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Bimensuel de l’économie et de la finance 33

L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Dossier

DOSS

IER

Le débit à vitesse réduite

Internet, entre qualité de service et performances

L’Algérie se maintient à la 114ème

place mondiale, sur 166 pays étudiés,

selon « Mesurer la société de

l’information », un rapport de référence

annuel de l'Union internationale des télécommunications

(UIT), publié en 2014. Un classement qui laisserait

toutefois entrevoir une légère amélioration de l’indice de

développement observé ces dernières années.

Lequel développement reste encore en deçà des attentes

pour répondre aux besoins des opérateurs notamment

qu’ils soient simples consommateurs ou fournisseurs de

haut débit. Le secteur sur lequel les pouvoirs publics

comptent beaucoup pour soutenir la croissance, affiche

grise mine car faisant défaut en matière d’équipements

de pointe pouvant améliorer le service et assurer la

rentabilité. Selon les experts, sans un Backbone,

Datacenter et Cloud, la rentabilité de la 3G serait

vaine.

L’ECO s’est intéressé au sujet. Dans cette édition, la

rédaction a tenté de voir plus clair dans les aléas causés,

au demeurant relevés avec force dans ce dossier par les

utilisateurs, à savoir un débit aléatoire dans bien des

cas, un réseau saturé, un manque de lignes et des

coupures à n’en plus finir pénalisant les utilisateurs.

Le problème est d’autant plus important du fait de

l’absence d’accès aux données de l’internet mobile, un

véritable blackout y est instauré. Aucun des trois

opérateurs mobiles, ni l’autorité de régulation n’ont jugé

utile de répondre à nos questions officiellement n

L’Eco

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L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Bimensuel de l’économie et de la finance34

Le nombre global d'abonnés àla téléphonie fixe en Algériea atteint 3,098 millions en

2014 contre 3,595 millions en 2013,en baisse de plus de 13%, alors quele nombre d'abonnés à internet étaitde près de 1,6 million durant lamême période, en hausse de24,64%, relève l'Autorité de régula-tion de la Poste et des télécommuni-cations (ARPT) dans son rapportannuel établi dans le cadre de samission d’observatoire officiel desmarchés de la poste et des télécom-munications. La tendance baissièredes abonnés à la téléphonie fixe estobservée pour la deuxième annéeconsécutive, avec un taux négatifplus accentué par rapport à l'annéeprécédente, -13,82% contre -5,11%une année auparavant, précisel’ARPT. Après avoir enregistré uneévolution positive en 2012 de l'ordrede 23,87%, le parc abonné de la télé-phonie fixe a évolué négativement

en 2013 (-5,11%), poursuivant cettetendance en 2014 (-13,82%). Ladensité téléphonique a enregistré lamême tendance baissière passant de9,29% en 2013 à 7,85% en 2014, aumême titre que la proportion desménages disposant d'une ligne fixequi est passée de 47,68% en 2013 à40,04% en 2014.

Plus de 2 millions d’abonnés auréseau filaire

S'agissant de la répartition desabonnés par type de réseau, l'ARPTfait remarquer que le segment filairese taille la part du lion avec 2  825827 abonnés, soit 91,79% contre272 960 abonnés pour le radioélec-trique, soit 8,81%. Le trafic télé-phonique a été estimé à 3 862 mil-lions de minutes en 2014 contre 4345 millions de minutes en 2013. Lesecteur de la téléphonie fixe agénéré, ainsi, en 2014, un chiffred'affaires de 81,51 milliards dedinars, en hausse de 11,12% par rap-port à 2013 (73,36 milliards de

dinars). Par ailleurs, le nombred'abonnés à internet en Algérie aatteint près de 1,6 million à fin2014, en hausse de 24,64% compa-rativement à 2013. Le parc desabonnés à internet est passé de 1 283420 en 2013 à 1 599 692 abonnés en2014, a précisé le régulateur dumarché dans son rapport. Selon cedocument, le taux de la densitéinternet est passé de 3,32% en 2013à 4,05 % en 2014, alors que la pro-portion des ménages disposant d'unaccès internet a connu une progres-sion plus importante, passant de19,65% à 24% durant la mêmepériode. Le haut débit fixe (ADSL)compte 1 518 629 abonnés en 2014,soit 94,93% du nombre total desabonnés contre 80 693 abonnés(5,04%) au haut débit sans fil enmode fixe (4G LTE), une nouvelletechnologie introduite en avril der-nier dans le pays et a concerné, dansun premier temps, les entreprises etles cybercafés avant de s'étendre auxparticuliers. Le reste des abonnés àl'internet concerne le Wimax (stan-dard de communication utilisé sur-tout comme mode de transmission etd'accès à internet haut débit sur unezone géographique étendue) avecseulement 370 abonnés, soit 0,02%.

Téléphonie mobile : 3,66millions d'abonnés en 2014Le nombre d'abonnés à la télé-

phonie mobile en Algérie a atteint43,3 millions de clients en 2014,dont 8,51 millions au réseau de la3G, en hausse de 9,26% par rapportà 2013. Le parc global de la télé-phonie mobile a enregistré une évo-lution de 3,66 millions d'abonnés aucours de l'année 2014, passant de39 630 347 clients en 2013 à 43 298174 fin 2014, soit un taux de crois-

Par Lynda Mellak

L’Algérie compte près de 1,6 million d’abonnés ADSL

Une haUsse de 24,64% en 2014

Le nombre global d'abonnés à la téléphonie fixe enAlgérie était de plus de 3 millions en 2014 en baissede 13% par rapport à l’année d’avant. Le nombred'abonnés à internet, quant à lui, atteint près de 1,6million durant la même période, en hausse de 24,64%.Le segment filaire se taille la part du lion avec 2 825827 abonnés contre 272 960 abonnés pour leradioélectrique. Le haut débit fixe (ADSL) compte,pour sa part, 1 518 629 abonnés en 2014 contre 80693 abonnés au haut débit sans fil en mode fixe (4GLTE), en 2013.

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L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

sance de 9,26% par rapport à l'annéeprécédente, précise le régulateur dumarché dans son rapport.L'observatoire du marché de la télé-phonie mobile en Algérie en 2014fait ressortir que, sur les 43 millionsd'abonnés, 39,79 millions sont desabonnés au réseau GSM, soit80,35% contre 8,51 millionsd'abonnés au réseau de troisièmegénération (3G), soit 19,65%. Leparc d'abonnés GSM avec ses 39,79millions d'abonnés est en baisse de11,53% par rapport à l'année précé-dente. Une baisse due essentielle-ment à la migration vers les réseauxde troisième génération (3G),explique l'ARPT. En termesd'abonnés (GSM +3G), Djezzy vienten tête avec 18,612 millions, suivide Mobilis avec 13,022 millions etOoredoo avec 11,663 millions qui aenregistré le plus important taux decroissance en 2014 (+22,69%).

Néanmoins, Mobilis compte le plusgrand nombre d'abonnés à la 3Gavec 3,816 millions, suivi parOoredoo (3,438 millions) et Djezzy(1,254 million). Pour ce qui est desparts de marché, l'opérateur Djezzy,avec 49,89%, reste leader dans lesegment GSM, suivi de Mobilisavec 26,46% et Ooredoo avec23,64%. Dans le segment 3G, c'estl'opérateur Mobilis qui arrive en têteavec 44,85%, talonné par Ooredoo(40,41%), alors que Djezzy, qui acommencé à commercialiser ses ser-vices en juillet 2014, détient 14,74%des parts de marché.

Croissance de plus de 8% duCA des opérateurs en 2014Le trafic voix généré sur les

réseaux de télécommunicationsGSM et 3G a atteint 87,67 milliardsde minutes en 2014 dont 68,98 %réalisées en on-net, selon l'ARPT,

soit une hausse de 3% par rapport à2013. La consommation moyennemensuelle par abonné en minute est,quant à elle, de 176 minutes en2014 contre 184 minutes en 2013,soit une diminution de 4,25%,ajoute le rapport. Quant au chiffred'affaires généré en 2014 par lestrois opérateurs activant dans ledomaine de la téléphonie mobile,estimé à 324 milliards de dinars, il aconnu une croissance de plus de 8%par rapport à 2013, précise le rap-port de l'opérateur de régulation dumarché. La densité téléphoniquemobile (GSM+3G) a connu une évo-lution nette de 7,21%, passant de102,40% à 109,62%, soulignel'ARPT qui explique cette crois-sance essentiellement par l'introduc-tion de la 3G. En 2014, un total de83,32% des abonnés 3G sont pre-paid contre 16,68% postpaid n

L. M.

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Le haut débit fixe (ADSL) compte 1 518 629 abonnés en 2014

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Tarif ADSL le moins cher dans le monde arabe

L’ALgérie Arrive à LA 4e position

La Tunisie arrive à la deuxième

place dans ce classement. En

troisième position, on retrouve

l’Egypte suivie de l’Algérie, la

Jordanie, le Yémen, la Palestine, le

Koweït, Oman, la Mauritanie, la Syrie,

le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Libye,

Bahreïn, les Emirats arabes unis, le

Soudan, le Liban. Intitulé «ADSL Rates

in the Arab World : A Regional

Comparison 2015», l’étude a été faite

dans 19 pays arabes et s’est basée sur

les tarifs affichés par les fournisseurs

d’accès Internet en fin juillet dernier par

les pays concernés. Selon les auteurs du

rapport, le choix de l’ADSL comme

technologie de référence s’explique par

le fait que «  les technologies de fibre

Internet ont fait leur apparition dans larégion et que l’ADSL reste la techno-logie à large bande fixe en vigueur dansle monde arabe», soulignent-ils. Pourréaliser son étude, le cabinet a analyséles prix pour une connexion de 4 mbps( mégabits par seconde) et cela n’est pasanodin. «Dans le cas où cette vitesse deconnexion n’est pas offerte dans unpays, la vitesse supérieure la plusproche a été prise en considération.Quand, par contre, aucune vitesse deconnexion supérieure n’est disponible,la plus haute vitesse, inférieure à 4Mbps, a été prise en considération »,précise le cabinet. De cette compa-raison, il ressort que les prix varienténormément, d’un pays à l’autre, pourle même service. Ainsi, selon lesauteurs du rapport, pour une connexionrésidentielle de 4 Mbps, le coût total des

services ADSL est de 145 dollars par anau Maroc. Une somme 20 fois moinscher que les 2 652 dollars par an qu’ilfaut débourser pour la même connexionau Soudan. Selon l’étude, le pays pré-sentant les tarifs les plus élevés, estl’Irak et que la vitesse de connexion 2Mbps est la plus offerte par les fournis-seurs de service internet dans la région.Le coût moyen annuel pour uneconnexion de 2 Mbps dans la régionvarie entre 173 dollars en Tunisie et 9097 dollars par an en Irak. En revanche,lorsque le classement prend en comptele salaire moyen par habitant, les paysdu golfe détrônent ceux du Maghreb. Lerapport précise à cet effet que le pouvoird’achat devrait être considéré commeun facteur déterminant. Le cabinetprend comme exemple le cas du Yémenoù les prix restent assez bas comparés àceux proposés dans les autres paysarabes, mais sont considérés commeétant exorbitants pour les familles desclasses moyennes. Le rapport révèleégalement que les fournisseurs d’accèsInternet ont tendance à renoncer auxfrais de connexion ADSL dans le cadredes promotions qu’elles mettent régu-lièrement en place pour attirer de nou-veaux clients n M. A.

Par Mourad Allal

Le cabinet international d’études Arab Advisors vient de publier un rapport suite àune analyse détaillée des tarifs ADSL à large bande résidentielle dans 19 pays.Selon cette étude, c’est au Maroc que les coûts de connexion Internet sont les plus

abordables en Afrique du nord.

L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Bimensuel de l’économie et de la finance36

Il ressort que les prix varient énormémentd’un pays à l’autre pour le même service

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145 dollars Le coût total des servicesADSL est de 145 dollarspar an au Maroc.

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Pour ce qui est de l’Algérie, elle semaintient à la 114ème place mon-diale (sur 166 pays étudiés), avec

une légère amélioration de son index dedéveloppement des TIC (IDI) qui passe à3,42 en 2013, contre 3,30 en 2012.Réalisant de meilleurs IDI, la Tunisie et leMaroc ont perdu respectivement 3 et 4places dans le classement général. LaTunisie s'est classée à la 99ème place en2013 malgré une amélioration de son index(IDI) à 4,23 contre 4,04 en 2012 (96èmeplace). Même constat pour le Maroc dontl'IDI est passé de 4,09 en 2012 à 4,27 en2013, mais avec une perte de quatre placesau classement général passant du 92e au96e rang durant la même période.

54% des écoles connectées enAlgérie en 2013

Le pourcentage des écoles connectées àInternet en Algérie est d'environ 54%, alorsqu'en Tunisie, il est supérieur à 80%, etmoins de 5% au Maroc. Mais sur d'autresparamètres, le Maroc surpasse ses voisinsdu Maghreb. Ainsi, dans le sous-indiced'accès aux TIC, le Maroc est passé à 5,63en 2013 contre 5,39 en 2012. Ce qui apermis au pays d'améliorer son classement(par rapport à ce même sous-indice) pas-sant de la 82ème place en 2012 à la 80ème

en 2013. Dans le même chapitre de l'accèsaux TIC, la Tunisie perd quatre places (dela 96ème en 2012 à la 100ème en 2013),avec un même sous-indice de 4,56 pour lesdeux années. L'Algérie qui améliore sonsous-indice d'accès aux TIC, passé de 4,22à 4,46, garde le même classement à la107ème place. C'est dans le sous-indice"utilisation des TIC" que le Maroc reculeconsidérablement en perdant 8 places(84ème en 2012 à 92ème en 2013),malgré l'amélioration de son score passant2,30 à 2,50. La Tunisie perd aussi une place(88ème à 89ème) et ce, malgré une impor-tante amélioration de son sous-indice passéde 2,18 à 2,59 entre 2012 et 2013.

L'Algérie dont le sous-indice usage desTIC est passée de 0,67 à 0,73 entre les deuxannées, a perdu une place au classement(130 à 131). L'unique explication de cetteapparente contradiction (recul dans le clas-sement malgré une amélioration du sous-indice), c'est que parmi les 166 pays étu-diés, certains ont fait encore mieux enmatière de l'usage des TIC.

Usagers de l'Internet en Algérie : le plus faible taux au Maghreb

Le taux de pénétration des ordinateursdans les foyers en Algérie est passé de24,2% en 2012 à 26% en 2013. Quant autaux de connectivité dans les foyers, il étaitde 23,8% en 2013, contre 19,4% en 2012.Le pourcentage d'usagers de l'Internet enAlgérie, le plus faible au Maghreb, est de16,5% en 2013 contre 15,2% en 2012. Anoter que les données de l'internet mobileen Algérie sont inexistantes du fait que ledémarrage de la 3G n'a été effectif qu'àpartir de la mi-décembre 2013 n M. A.

26% en 2013

Le taux de pénétration des ordinateurs dans les foyers enAlgérie est passé de 24,2% en 2012 à 26% en 2013.

Par Mourad Allal

Légère amélioration de son index de développement des TIC

La 114e pLace maintenue

Selon le rapport de référence annuel de l'Union internationale des télécommunications(UIT), « Mesurer la société de l’information », publié en 2014, plus de 3 milliards de

personnes sont désormais en ligne et les technologies de l’information et de la communication(TIC) continuent de croître à un rythme soutenu dans presque tous les pays du monde.

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Le pourcentage d'usagers de l'Interneten Algérie est de 16,5% en 2013

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Bien que le secteur soit très souf-frant, la ministre reste optimisteet vise loin dans ses projets de

restructuration d’Algérie Télécom etl’introduction de l’itinérance dans sonnouveau projet de loi. Des solutionsimpératives et appropriées pour laconjoncture actuelle. Faute de moyenset de compétences, le secteur des TIC,en Algérie, est resté à la traîne depuisplusieurs années. Aujourd’hui, les exi-gences de la mondialisation et lamodernisation imposele développementde ce secteur. Cequi a incité leg o u v e r n e m e n talgérien a injectédes sommesi m p o r t a n t e spour la généra-lisation de lafibre optique etle lancement de la3G. Cependant, leproblème du débitet de l’interconnec-tivité est, toujours, d’actualité.Les citoyens, les entreprises et les ISP(internet service provider) ont toujoursposé cette problématique aux autoritésconcernées. Pour apaiser les tensions etleurs inquiétudes, la nouvelle ministre,Houda Imane Feraoun, essaie d’ap-porter des solutions et de répondre auxproblèmes à travers le dialogue et laconcertation avec les parties concer-nées. Lors de son intervention au forumde liberté, fin septembre, la ministres’est attardée sur la question du débitou d’accès à Internet, en Algérie. « Jereconnais que le débit en Algérie esttrès mauvais, en dépit des effortsfournis par le gouvernement pour le

déploiement de la fibre optique. Maisle résultat reste maigre », estime-t-elle,expliquant que les raisons principalesde ce problème sont reliées au manqued’investissement dans les infrastruc-tures techniques, insuffisance du finan-cement et l’incapacité de l’opérateurhistorique Algérie Télécom à gérer sonréseau internet car elle est confrontée àdes dysfonctionnements techniques et àla mauvaise gestion de ses structures.Sans oublier la pénurie de modem 4Gqui pose problème pour son redéploie-ment. D’après elle, AT peine à gérer à

elle seule,plus de 2

m i l l i o n sd’abonnésen raisonde sons o u s -e f f e c t i f

qui nedépasse pas22 000 per-sonnes. Pour

corriger, aupréalable, le

problème de lagestion de son réseau Algérie

Télécom, la ministre compte procéder àla restructuration du service des res-sources humaines de l’AT, en atten-dant, elle recommande à cet opérateurde « savoir cohabiter et collaborer avecles autres opérateurs téléphoniques afinde minimiser l’impact de ces pro-blèmes sur la gestion des réseauinternet et former des cadres répara-teurs de pannes, dans des cas éventuels.Malgré ces défaillances, Houda ImaneFeraoun reste très optimiste est consi-dère que « le progrès arrivera au fur età mesure de la mise en place de plans etprogrammes efficaces visant à amé-liorer le service internet et télépho-

Par Bourbia Samira

Houda Imene Feraoun l’a déclaré

« Nous Ne sommes pas prêts

à accueillir uN quatrième opérateur »

Aujourd’hui, l’usager ne

se contente plus de se

connecter pour des

recherches, il cherche un

débit plus puissant pour

faire son travail. Un

problème soulevé par la

ministre de la Poste, des

technologies de

l'information et de la

Communication

(MPTIC), Houda Imene

Feraoun qui estime que le

développement de ce secteur

et la résolution de ce

problème réside dans la

détermination de

l’investisseur algérien et

des autorités concernées à

investir dans le

développement de

l’infrastructure technique

et l’acquisition d’un

Datacenter local.

Dossier

«Je reconnais que le débitest très mauvais, en dépitdes efforts fournis par legouvernement pour ledéploiement de la fibre

optique»

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nique, mais surtout à développer denouvelles structures qui accompagne-ront le développement du e-paiement etle e-commerce. « Avec le problème dela liquidité qui revient à chaque occa-sion de fête, nous sommes obligés detrouver de nouvelles solutions tellesque le e-paiement. Il est temps d’ap-prendre et d’éduquer l’algérien sur lepaiement en ligne». Elle a insisté, entreautres, sur le développement de l’as-pect technique et sécuritaire pour per-mettre au client d’accéder à un débitplus conséquent pour pouvoir effectuerleurs opérations sans contraintes.

Le Hardware doit se faire en Algérie

Concernant les ISP, la ministre aindiqué que leurs revendications serontprises en charge par le ministère de latutelle qui prévoit de réviser certainesdispositions relatives à leur exercicedans le nouveau projet de lois sur lesTIC. Dans le même registre, la ministrea tenu à préciser que l’autorité de régu-lation (ARPT) ne lèse personne etessaie de faire son travail en tant querégulateur et contrôleur, uniquement.« Son rôle est d’appliquer la loi » sou-ligne-t-elle. Ainsi, la ministre profitede l’occasion pour lancer un appel auxproviders afin de les inciter à investir,davantage, dans le développement desinfrastructures techniques des TIC pour

éviter le recours aux entreprises étran-gères qui proposent des services trèsonéreux. L’objectif de la ministre estde conforter les efforts du ministèreavec ceux des investisseurs à travers.« La taxe des 30% imposés sur le maté-riel informatique importé introduite parla loi de finance 2015 est une solutionpour inciter les investisseurs algériensà réaliser eux-mêmes leurs propresprestations et structures informa-tiques  », explique-t-elle. Il est dudevoir des investisseurs algériens, pourHouda Imane Feraoun, de réaliser leurpropre Hardware et Software. C’est undéfi de taille, mais qui n’est pas impos-sible, selon la ministre qui voit en lacompétence et startup algérienne, unpotentiel inégalé qu’il faut exploiter.Ces structures sont encouragées parl’Etat et doivent concevoir de nou-velles approches innovatrices dansl’avenir. Avec leur savoir et le finance-ment des entreprises publiques et pri-vées, l’Algérie peut avoir unDatacenter local et le service du Cloud.Des centres de données importantspour que l’Algérie ait sa propreconnexion. Par conséquent, la collabo-ration entre les opérateurs télépho-niques et les investisseurs s’impose.Par ailleurs et concernant l’applicationdu cahier des charges relatif à la 3G etson déploiement par les trois opéra-teurs nationaux, Djezzy, Mobilis et

Ooredoo, la ministre estime que,jusqu’à lors, les trois opérateurs télé-phoniques n’ont pas manifesté ouexprimé de défaillances, néanmoins, àson niveau. Mise à part la plainte descitoyens et de Djezzy et Ooredooconcernant le déploiement de leursréseaux dans les zones non couvertes,aucune autre plainte n’est enregistrée.A ce propos, Houda Imane Feraoun ditavoir soumis une demande auprès del’ARPT avec laquelle elle a obtenu unaccord de principe et ce, en attented’une suite pour la révision du cahierdes charges. Contrairement à ce qu’es-timent certains experts et les citoyenssur l’importance d’avènement d’unquatrième opérateur mobile qui devraitamortir l’effet de la concurrence etremédier à la baisse des prix, laministre explique que dans la conjonc-ture actuelle et en absence d’infrastruc-ture solide, l’introduction d’un qua-trième opérateur n’est pas envisa-geable.

Les experts invités « Le projet de loi sur les TIC ne doit

pas être le monopole du ministère desTIC, mais doit se faire de concert avecles consultants et experts du domaine »précise-t-elle. La ministre se dit prête àse battre pour que le projet soitapprouvé. Sur ce, elle invite toutes lesparties concernées à participer à sonélaboration et à la révision de certainesdispositions inappliquées depuis leurpromulgation. Pour éviter le bricolage,la ministre appelle à la rigueur et àl’implication de tous. L’itinérance, éga-lement, figure parmi les projets que laministre compte introduire via la nou-velle loi. Elle dira à ce propos : “Nousvoudrons arriver à instaurer de par laloi l’obligation aux opérateurs d’opterà chaque fois que possible pour l’itiné-rance et autant que nécessaire pourl’utilisateur. Cela permettra d’opti-miser le réseau et les zones qui ne sontpas couvertes et d’aller, dans un avenirproche, vers l’itinérance globale enrecourant aux meilleurs moyens tech-niques et réglementaires. Concernant,l’ouverture du capital d’AlgérieTélécom, la ministre estime que cetopérateur historique doit garder sa sou-veraineté comme partout dans ledomaine, néanmoins, ce projet n’estpas la priorité, actuellement n S. B.

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Houda Imene Feraoun, ministre de la Poste, des technologies de l'information et de la Communication

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Bejaïa couverte à hauteur de 94,43%

Mobilis détient

le plus grand réseau Mobile

Avec les trois réseaux, la population

est déjà couverte à quelque 94,43%.

En revanche, OTA Djezzy compte

250 BTS ou base transceiver station (station

de transmission de base ou station émettrice-

réceptrice de base), qui est un des éléments

de base du système cellulaire ou de télé-

phonie mobile GSM, appelé plus communé-

ment antenne-relais GSM. Mobilis ne dis-

pose que de 146 BTS et Ooredoo 137, a sou-

ligné le directeur de la Poste et des TIC de

Béjaïa. S’agissant des points de vente,

Ooredoo arrive en tête avec quatre points

commerciaux, suivi de Mobilis (trois) et

Djezzy (deux). Mais en termes d’abonnés,

Djezzy comptabilise le plus grand nombre,

454  857; il est suivi par Ooredoo avec406 505; Mobilis arrive dernier avec seule-ment 267  461. Les trois opérateurs tra-vaillent aujourd’hui en priorité pour ledéploiement des réseaux de troisième géné-ration, dits 3G ou UMTS (Universal MobileTelecommunications System), qui permet-tent la diffusion de données en grande quan-tité, notamment pour la vidéo et l’internetmobile. Il faut savoir qu’une zone de terri-toire est considérée comme couverte par unréseau mobile lorsqu’il est, expliquera-t-on,possible « de passer un appel téléphonique etde le maintenir durant une minute, à l’exté-rieur des bâtiments et en usage piéton.» Plusencore, une zone est déclarée couverte si laprobabilité est suffisamment forte de pouvoiraccéder au réseau. En clair, la couverture doitpouvoir s’apprécier à un niveau local et

nécessite que soit fixée une configuration deréférence. Un technicien de la téléphoniemobile, aujourd’hui en retraite, a expliquéque la notion de couverture mobile fait appelà des indicateurs objectifs (taux de réussited’appels ou de connexion au réseau), et à desconditions bien identifiées (à l’extérieur desbâtiments, en usage piéton). Quant à lanotion de qualité de service, elle constitue,ajoutera-t-on, une information destinée àrendre compte des performances variablesperçues par un utilisateur des services offertsdans la zone de couverture de son opérateur.Elle complète ainsi la notion de couverture etconstitue une information destinée à fournirun comparatif des performances globalesattendues, entre les différents opérateursmobiles, au sein de leur zone de couverture.Le retraité de la téléphonie mobile, qui tra-vaille en freelance pour les trois opérateurs, aexpliqué que les expériences de chaque utili-sateur sont très variables, en fonction de lalocalisation et du moment, et dépendent dechoix propres à l’utilisateur comme son ter-minal et l’offre qu’il utilise. Mais pourrendre compte de manière objective, compa-rable et reproductible de la qualité offertepour un service donné, il est nécessaire,insistera-t-il, de définir, d’une part, plusieursindicateurs permettant de rendre compte decette qualité (par exemple, le taux de com-munications de qualité vocale parfaite pourle service voix, ou le débit médian pour leservice de transfert de fichiers) et, d’autrepart, la configuration d’utilisation danslaquelle celle-ci est mesurée n

S. A. S.

Par Salim Aït-Sadi

Les trois opérateurs de la téléphonie mobile activant en Algérie couvrent quasimenttout le territoire de la wilaya de Béjaïa. L’opérateur historique, Mobilis, couvre 98%

du territoire, a indiqué le Directeur de wilaya de la Poste et des TIC. Il est suivid’Ooredoo, avec 93,7%, qui a profité du retard accusé par Djezzy dans lelancement de la 3G. Ce dernier couvre néanmoins 91,6% du territoire.

L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Bimensuel de l’économie et de la finance40

Mobilis ne dispose que de 146 BTS

Dossier

DOSS

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Page 9: Le débit à vitesse réduite - leconews.com · portion des ménages disposant d'un accès internet a connu une progres- ... (5,04%) au haut débit sans fil en mode fixe (4G LTE),

Bimensuel de l’économie et de la finance 41

L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Avant la fin de l’année 2016, la fibreoptique et la 4G seront généraliséesaux 52 communes que compte la

wilaya. Mais en vérité, les cadres et dirigeantsd’Algérie télécom travaillent dans la discré-tion la plus absolue en vue de réaliser cetobjectif avant la fin de l’année en cours, soitau 31 décembre prochain. Le nouveau wali deBéjaïa et le PDG d’Algérie Télécom insistentpour le respect des délais mais surtout pourachever les projets avant l’échéance fixée.Mais le directeur, plutôt prudent, a préféré seréserver une marge de manœuvre et s’en tenirtoujours à l’échéance fixée, soit « avant la fin2016 bien qu’il serait très satisfait si le défi estrelevé avant les délais», reconnaîtra-t-il.Algérie télécom compte, à mi-août 2015, plusde 51 000 clients à l’Internet : 45 900 (ADSL)et 5200 (4G). Pour l’année en cours, «nousavons prévu la mise en place d’une centained’équipements MSAN (nouvelles technolo-gies, ndrl) » : la moitié en vue du remplace-ment (modernisation) des anciens équipe-ments ; l’autre moitié pour le développementcomprend la diffusion du haut débit, vecteurd’une nouvelle révolution technologique,mais aussi de changements économiques etsociaux importants.

Un plan d’action de 15 à 20 stations 4G en cours

L’objectif étant de relier les quartiers et vil-lages qui n’ont que le téléphone feeder. Etpour ce qui est des zones avec des habitationsdispersées, comme c’est le cas dans la zonerurale de Béjaïa, le directeur annonce un pland’action de 15 à 20 stations 4G en cours. Pourréaliser ce programme, cela nécessitera, aajouté M. Khemis, le déploiement de la fibreoptique qui possède des avantages incontes-tables sur les autres technologies : une largeur

de bande passante très élevée, une durée devie très longue (supérieure à 20 ans), un poidset un volume très faibles par rapport auxautres technologies filaires (câble et paire decuivre) et enfin, une bonne résistance auxconditions climatiques et une insensibilité auxinterférences électromagnétiques. Le DOT deBéjaïa, M. Khemis, a rappelé qu’au début decette année 2015, 19 communes sur les 52 quecompte la wilaya, n’étaient pas dotées de fibreoptique. Le défi à relever est celui d’en dotertoutes les communes avant fin 2016. Les tra-vaux ont été lancés et sont en phase de finali-sation pour les communes et daïras suivantes :Chemini, Tifra, Beni Maouche, Ighil Ali, Tizin’Berber et Draa el Gaïed. «J’ai programmésix autres localités, programme 2015 toujours,qui sont respectivement  : Beni Maouche,Tibane, Akfadou, Semaoune, Feraoun etTamridjt. Il va nous rester sept communes  :Beni Djellil, Tamokra, Bouhamza,

Boukhelifa, Barbacha, Kendira et Beni

Ksila», nous a expliqué M. Khemis. Lequel a

affirmé dans la foulée que les études sont ter-

minées ; elles devraient être reliées à la fibre

optique, s’il n’y a pas de problème bien sûr,

avant la fin de l’année 2016. Algérie Télécom

a prévu en outre des sorties vers les wilayas de

Jijel, Sétif, Bordj Bou Arreridj et Tizi Ouzou

via respectivement les communes frontalières

Melbou, Kherrata, Beni Maouche et Adekar.

Et du moment qu’elle sera reliée par des

artères débits de grandes importances, la

wilaya de Béjaïa ne pourra pas être isolée.

«Techniquement, elle ne pourra pas être isolée

du monde extérieur», a indiqué avec insis-

tance le DOT de Béjaïa. Toujours au chapitre

des investissements, il a indiqué qu’Algérie

Télécom a installé 50 équipements par des

MSAN auxquels ont été ajoutés 17 autres n

S. A. S.

Par Salim Aït-Sadi

Le haut débit se diffuse plutôt bien à Béjaïa

La wiLaya est couverte à 80%

A Béjaïa, près de 80% du territoire de la wilaya est couvert par le réseau ADSL.Il a même progressé de 10% en moins d’une année, a confirmé M. Khemis Hand,

le DOT (Directeur opérationnel des Télécommunications) de Béjaïa, que nous avonsinterrogé dans le cadre de cette enquête.

Dossier

DOSS

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Un plan d’action de 15 à 20 stations4G est en cours de réalisation

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L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Bimensuel de l’économie et de la finance42

Les entreprises évoluent dansun climat de plus en pluscomplexe. Dans un tel envi-

ronnement, la compétitivité desentreprises dépend de plus en plusde leur flexibilité et de leur capacitéd'innover, tant dans leur structureorganisat ionnel le ,leur mode deproduction quedans leur moded'échange avecles clients et lesfournisseurs.L’entreprisesuppose l'inté-gration desp r i n c i p a u xprocessus et lamise en placed'un système d'in-formation et decommunication cohérent.Particuliers ou entrepreneurs viventtous, aujourd'hui, dans une sociétéde la communication électronique,plurielle et immédiate. Les techno-logies de l'information et de la com-munication (TIC) englobent unelongue liste de biens et services,

notamment les technologies tradi-tionnelles comme le téléphone et latélévision ainsi que les technologiesplus récentes comme le téléphonecellulaire et l'Internet. La concep-tion et l'implantation de ces solu-tions s’intègrent dans le milieu desaffaires ainsi que dans la gestion duchangement organisationnel. Ces

techno lo -gies per-

mettent der e c e v o i rInternet àdomicile.D e r r i è r el ’ A D S L ,

de loin lap l u srépandue, laf i b r e

optique, lecâble et, dans

une moindre mesure, le satelliteont aussi leurs atouts. La fibreoptique est considérée comme unetechnologie d'avenir pour bénéficierd’un débit cohérent avec l’évolutiondes usages en entreprise comme à lamaison. Le xDSL (HDSL, SHDSL,ADSL, RADSL, VDSL) reste, poursa part, la plus répandue au sein des

ménages et entreprises. Dans son

programme de développement et

d’amélioration des prestations,

Algérie Telecom s’est focalisé sur le

déploiement du réseau de la fibre

optique dans les zones isolées, l’ex-

tension de la 4G et le développe-

ment des contenus internet proposés

comme la mise en ligne de biblio-

thèques numériques et du streaming

qui contribuent fortement à l’amé-

lioration des nouvelles technologies

en Algérie.

«Plus l’infrastructure estperformante, plus le haut débitest meilleur»

Selon Carla Dea-Koffemba,

Ingénieur des télécommunications

et consultante réseaux, « l’économie

numérique de nos jours est un volet

très important. Les sociétés ne doi-

vent pas perdre de vue le secteur des

télécommunications. Ce dernier est

un secteur très porteur de l’éco-

nomie numérique et des autres sec-

teurs.  Le secteur des télécommuni-

cations constitue un élément facteur

très déterminant dans le développe-

ment de toutes les activités que nous

menons à l’échelle nationale et

internationale (santé, éducation et

Par Lynda Mellak

Investir dans les infrastructures numériques portées vers la fibre optique

Un avantage

poUr le secteUr privé

Carla Dea-Koffemba, Ingénieur des télécommunications et consultante réseaux, estconvaincue que l’investissement dans l’économie numérique permet de booster le

développement des affaires. C’est tout un avantage pour le secteur privé d’investiraussi dans le développement de l’économie numérique et particulièrement les

infrastructures numériques portées vers la fibre optique.

Dossier

Mettre un budget importantpour l’économie numérique

permet de booster ledéveloppement de leurs

affaires.

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Bimensuel de l’économie et de la finance 43

L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

commerce …etc)  ». Et encore, lehaut débit, détaille-t-elle, dépenddes technologies qui ont étédéployées. Ceci ne constitue pas unetechnologie à part mais il est réaliséà partir des infrastructures deréseaux que nous avons. D’ailleurs,précise-elle, plus l’infrastructure estperformante, plus le haut débit sefait mieux. Mme Dea-Koffembainsiste sur le développement desinfrastructures vu l’impact impor-tant sur l’économie. Certes, note-elle, le développement de l’éco-nomie numérique à partir de la fibreoptique est encore coûteux et oné-reux. La mutualisation des investis-sements dans le secteur privé pourle continent africain pourra arriver àrévolutionner ses atouts et amorcerun réel décollage. Donc, poursuitnotre interlocutrice, «  mettre unbudget important pour l’économienumérique permet de booster ledéveloppement de leurs affaires. En

utilisant certains réseaux sociaux,les sociétés font beaucoup d’éco-nomie sur les appels téléphoniquespar exemple. C’est tout un avantagepour le secteur privé d’investir aussidans le développement de l’éco-nomie numérique et particulière-ment les infrastructures numériquesportées vers la fibre optique  ». Parailleurs, cette consultante en réseauxne néglige pas le rôle que devraitassurer l’Etat comme étant acteurgarant dans le développement de lafibre optique. «  L’Etat a des prio-rités qui ne sont pas les mêmes quecelles du secteur privé. Raison deplus pour inciter le secteur privéd’investir lui-même dans la réalisa-tion et l’achèvement des infrastruc-tures portées sur la fibre optique eten tout moment l’Etat pourra leurvenir en appui », recommande-elle.Dans une entreprise, les fonctionssont interconnectées et interagissententre elles pour essayer d'atteindre

l'objectif final préalablement fixé.La multitude des technologies del’information viennent supporterplusieurs orientations organisation-nelles et stratégiques. Et pour déve-lopper, Mme Dea-Koffembaindique qu’à côté de la fibreoptique, les autres technologiesqu’offrent les infrastructures de latélécommunication, ne sont pas for-cement mauvaises. Ceci dépend desobjectifs que chaque secteur veutatteindre. Et encore plus, dit-elle,« selon les objectifs visés, il faudraitavoir les moyens  à mettre à profit.Plus une entité met les moyens pourles infrastructures des télécommuni-cations, plus il aura un résultatdavantage performant. Comme noussavons que la fibre optique n’est pasaccessible à tous, il revient à chaquesecteur de miser sur l’infrastructurequi est à sa portée et la portée de sesmoyens n

L. M.

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Plus l’infrastructure est performante,plus le haut débit se fait mieux

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Bimensuel de l’économie et de la finance44

L’Eco : L’entreprise algérienne chercheencore la maîtrise des nouvellestechnologies, ce qui est difficile face auxdifférentes failles techniques etjuridiques que représente ce secteur.Pourquoi l’accès à Internet posetoujours problème ? Mohamed Lamine Belbachir : Je pré-

sente, brièvement, notre entreprise et notreactivité sur le marché pour mieux com-prendre notre intérêt à la question. Ayrade estune société spécialisée en hébergement webprofessionnel en Algérie. Leader dansson domaine, elle propose aussi pourparticuliers et entreprises la locationde serveurs dédiés, l’enregistrement de nomsde domaines et le développement de sites etapplications web. Le professionnel commele particulier souffre, en Algérie, du pro-blème d’accès à l’Internet, et ce, en raison deplusieurs facteurs qui font que l’accès àl’Internet est très faible, souvent perturbé etprovoque des latences en permanence. Il fautsavoir que le fournisseur d’Internet, lui-même, acquiert Internet et se soumet auxconditions d’accès régissant le marché desTIC, affaiblie par le manque d’infrastruc-tures d’Internet. Si nous avons une seule dor-

sale Internet (backbone) qui est un réseauinformatique qui fait partie des réseauxlongue distance de plus haut débit d'Interneou un centre névralgique d’un réseauInternet haut débit, de fibre optique, tousagrégés vers ce centre de données, allant del’extérieur à l’intérieur et passe par plusieursautres accès et permettra un accès faible auconsommateur final. Par exemple, un opéra-teur ayant un giga de volume de connexionne pourra permettre que 1 000 accès, soit unméga par client.

Comment se calcule le partage et lacapacité d’accès à Internet? En effet, nous pouvons citer plusieurs

facteurs dont la gestion de l’infrastructureInternet concernant le matériel, à savoir, lecuivre, la perte de données, les câbles…etc.Ensuite intervient le backbone qui supportele gros du trafic, en utilisant les technologiesles plus rapides et une grande bande pas-sante. En Europe, chaque pays possède sonpropre backbone, du coup, ils stockent leursdonnées chez eux et héberge leurs sites webchez eux, contrairement à ce qui se passechez nous où les entreprises recourent à deshébergeurs web étrangers afin d’hébergerleur site. Pourquoi les sites algériens sont-ilshébergés à l’extérieur  ? Tout simplementparce qu’il n’existe pas beaucoup d’héber-geurs web et d’infrastructures web cheznous. Ceci est dû au problème de la fibreoptique ainsi que l’accès à Internet qui esttrès cher et inaccessible. La réalisation d’unDatacenter est excessivement cher, ce qui serépercute, également, sur le coût de l’accès àInternet.

L’Algérie n’a-t-elle pas essayé de réglerle problème de la connectivité à traversle redéploiement et de la généralisationde la fibre optique sur le territoirenational ?

Réalisé par Bourbia Samira

Mohamed Lamine Belbachir, Co-gérant de l’entreprise Ayrade

«Pour faciliter l’accès à l’internet,

il faut déveloPPer le datacenter local»

Tandis que certains fournisseurs d’accès à l’Internet boudent l’application de la loisur les TIC, d’autres appellent à la nécessité d’avoir un Datacenter local pour

internaliser la connexion et limiter le recours aux pays étrangers pour accéder auweb. Avec un Datacenter local, l’Algérie peut avoir sa propre connexion et amortirla facture d’accès à l’Internet, notamment pour les professionnels qui paient pour un

giga, plus de 2 millions de dinars par mois. Dans cet entretien, le co-gérant de lastartup Ayrade, M. Bebachir, activant sur le marché depuis 2007, explique les

véritables contraintes et expose les solutions adéquates à la question.

Dossier

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«La fibre optique permettra debaisser les coûts d’accès à Internet»

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L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

L’objectif de généraliser la fibre optiqueest de permettre la baisse des coûts d’accès àInternet. Ce qui n’est pas le cas chez nous.Par exemple, si un particulier achète Internetà 2000 dinars pour un (1) méga, le coût d’un(1) giga (1000 mégas) pour un professionnellui reviendrait à 2 millions de dinars parmois. C’est exubérant car le coût d’accès àl’Internet ne devrait pas être le même quecelui d’un particulier. C’est un standard etprincipe international. A titre d’exemple, auxEtats-Unis, les professionnels acquièrent ungiga d’Internet à 600 dollars par mois, équi-valent de 70 000 dinars chez nous. En com-paraison avec le coût chez nous qui est de 2millions de dinars par mois pour un profes-sionnel, nous constatons une différenceimportante. De plus, c’est un chiffre illustra-teur à un taux maigre. Par conséquent, cetarif démesuré se répercute, automatique-ment, sur le coût final du site web. C’estl’une des raisons qui font que les entreprisesnationales préfèrent effectuer l’hébergementde leur site à l’étranger pour amortir le coupet assurer le suivi.

Les frais de la maintenance du site sont-ils inclus dans le tarif initial ? Le suivi et la maintenance du site se fait

par étapes ou couches. La première coucheconcerne le Datacenter, la sécurité physiqueet ensuite les serveurs. Dans ces derniers,nous trouvons la deuxième couche liée àl’installation des systèmes d’exploitation,celui qui héberge les données et les interpré-teurs et en dernier, nous avons la gestion dusite ou du serveur qui veille à la correctiondes failles, à intervenir sur le site pourassurer la sécurité du site. Dans ce cas, c’estl’hébergeur qui prend en charge ces troiscouches et l’utilisateur final n’aura accèsqu’à son site web hébergé sur le contenu.Concernant les prix d’hébergement de sitesen Algérie, ils peuvent aller de 10 000 dinarsjusqu’à 50 000 dinars par an. Ce qui repré-sente, approximativement, entre 1 000dinars à 5000 dinars par mois, selon la capa-cité souhaitée, le nombre de mails, l’espacedisc, l’accès, le support technique et le pac-kaging sur l’hébergement.

En plus de la gestion de l’aspecttechnique, qu’est-ce qui dérangeréellement les fournisseurs d’accès àInternet, en Algérie ? En Algérie, il y a deux types de fournis-

seurs d’accès à Internet et d’hébergeurs  :privés et publics. Les fournisseurs publicsabusent de leur position et de plus en plusbureaucrates, notamment vis-à-vis de l’inter-prétation des lois. Indépendamment d’eux,ils sont contraints de se soumettre à ces lois.Pour le privé, la gestion n’est pas standard.

C’est une gestion par performance carchaque entreprise applique sa propre poli-tique. Donc, les fournisseurs d’accès àInternet boudent beaucoup plus l’aspectréglementaire ainsi que les systèmes de ges-tion. Même cas pour les hébergeurs, commeje l’ai déjà dit. Donc, il faut que les pouvoirspublics se rapprochent des sociétés spéciali-sées afin de développer la base des TIC,notamment, du Datacenter. Dès quel’Algérie aura ses propres Datacenter, laconnexion deviendra locale et l’utilisateurne sera pas obligé de recourir à l’étranger.Même la facture des professionnels seraallégée et se répercutera, positivement, sur leterme macro économique. Donc, il nous fautdes Datacenter en boucle et de la fibreoptique afin d’avoir une bande passantestable et de faciliter l’accès à Internet etsatisfaire le client final. En ce qui concerneAyrade, elle prend en charge l’hébergementdes sites en Algérie et même en France avecsa filiale et applique la même grille tarifaire.Cependant, l’Algérie peut faire mieux entermes des nouvelles technologies et d’accèsà Internet.

Mis à part l’aspect juridique qui poseproblème, que peut-on faire pouraméliorer l’accès à l’Internet ? Il faut améliorer l’aspect infrastructurel

car, logiquement, le Datacenter en Algériecoûterait moins cher étant donné que c’est

un pays producteur d’énergie, ce qui n’estpas le cas de tous les pays du monde. Il y a,également, les ressources humaines quireviennent moins chères chez nousqu’ailleurs. Aux Etats-Unis, un ingénieur estcomptabilisé à 2 000 dollars, tandis que cheznous, en moyenne, à 50  000 dinars.Cependant, ce n’est pas évident, étant donnéque l’accès aux services du Datacenter, à lafibre optique et au backbone revient beau-coup plus cher aux fournisseurs et auconsommateur.

L’accès à la connexion sans fil (3G etWifi) subit-il les mêmes pressions quecelles d’accès à la connexion fixe(ADSL) ? L’accès à la connexion fixe ou par la

fibre optique nécessite un Datacenter perfor-mant. Celui-ci a des pré-requis pour qu’ilsoit fonctionnel, comme la fibre noire et laredondance des fibres qui font que si un liense coupe, celle-ci bascule vers une autre.Egalement, la redondance électrique commeles électrogènes pour assurer sa fonctionna-lité. Cependant, la 3G est une connexiondestinée à un particulier et non à un profes-sionnel. Elle ne nécessite pas un Datacenterpour se connecter car elle est limitée par rap-port à la connexion par Datacenter dont lacapacité de données est très importante etétablit des connexions simultanées n

S. B.

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La réalisation d’un Datacenter est excessivement cher

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Le dynamisme que connaît lemarché de la 3G en Algérie, apermis une forte concurrence

entre les trois opérateurs du marché.Grâce à un investissement importantde 2 milliards de dollars qui s’étalesur cinq ans dans cette nouvelle tech-nologie, les objectifs fixés sont large-ment atteints, suivant les investisse-ments qui se sont chiffrés à 5 milliardsde dinars au 1er trimestre 2014 enhausse de 161% par rapport au 1,8milliard de dinars consentis durant lamême période de 2013. Le PDG del'opérateur public de la téléphoniemobile Mobilis, Saad Damma, s'estfélicité de la position de leader de songroupe de la technologie 3G enAlgérie, suite aux résultats publiés parl'observatoire du marché de la télé-phonie mobile en Algérie et édités parl'ARPT.

En effet, sur les 43,3 millions declients à la téléphonie mobile enAlgérie en 2014, dont 8,51 millions auréseau de la 3G, Mobilis détient 3,816millions d’abonnés, soit 44,85% desparts de marché, précise le rapport del’ARPT. Un leadership auquelMobilis compte entériner « ce leader-ship, dès la fin de cette année 2015,une fois que les 48 wilayas seronttotalement couvertes par la 3G++ deMobilis », a indiqué M. Damma dansune déclaration à la presse. Il s’estdéclaré «  fier et heureux d’être leleader de la 3G en Algérie avec une

part de marché considérable autour de45% ».

Evoquant les données rapportéespar l’observatoire, le PDG de Mobilisestime que «  les chiffres démontrentque le marché algérien n’est pasencore saturé mais plutôt très porteur,enregistrant une évolution de plus de9% sur le parc global, et une densitémobile qui passe de 102,4 à plus de109% ». Il a relevé que « cette dyna-mique enregistrée sur le marchénational fait que notre segment d’acti-vité est l’un des plus actifs sur laMéditerranée, ce qui explique l’intérêtporté par les différents équipementierset fournisseurs de terminaux  ». Parailleurs, Mobilis détenait également àfin 2014, le plus grand réseau de télé-

phonie mobile de 3G avec au total 35wilayas couvertes. Il faut noter que,depuis le lancement de la 3G, Mobilisa diversifié ses offres Internet mobileen proposant exclusivement une nou-velle gamme Internet wifi destinéeaux entreprises avec l'ouverture denouveaux points de vente dédiés àcette catégorie de clients. Le premierresponsable du groupe a tenu, à cetteoccasion, à « remercier tous les clientsdu groupe pour leur confiance, lescompétences de Mobilis (technicienset commerciaux) pour les efforts qu'ilsconsentent », réitérant « l'engagementdu groupe à couvrir les 48 wilayas àfin 2015 » n

K. L.

Par Khelifa Litamine

Mobilis garde sa place de leader de la 3G

Une part de marché de 45%

L’opérateur public de la téléphonie mobile, Mobilis, maintient sa place de leader dumarché de la 3G avec une part de 44,85%, selon un rapport de l'Autorité de

régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) publié en août dernier.

Mobilis compte 8,51 millionsd’abonnés au réseau de la 3G

L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Bimensuel de l’économie et de la finance46

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Karim Embarek, Gérant de la startup xmedia

«L’ALgérie doit Avoir

son propre dAtAcenter»

L’Eco : Que pensez-vous de l’évolutiond’Internet dans notre pays et de sonimpact au niveau de la société et dusecteur économique, en considérant lescontraintes d’accès à Internet?Karim Embarek : Je pense que l’évo-

lution se fera progressivement et avec le

recul, nous pouvons corriger les erreurs. Si

nous n’analysons pas les choses de près,

nous ne pouvons pas avoir une bonne vision

et avancer. Nous avons réalisé beaucoup de

choses depuis quelques années. L’Algérie a

fourni beaucoup d’efforts pour développer

les nouvelles technologies et l’amélioration

d’accès à Internet, ces dernières années.

Cependant, je dois reconnaître que la situa-

tion n’est pas des meilleures, vu qu’il reste

beaucoup de contraintes et de questions à

régler. Concernant l’entreprise spécialisée

dans ce domaine, elle est active selon la

conjoncture du marché. Sur le plan écono-

mique, activer dans la prestation numérique

est rentable, mais enclave l’entreprise dans

cette option car elle n’a pas d’autres choix

de développement. L’entreprise ou la

startup ne peut évoluer davantage si elle ne

trouve pas l’écosystème encourageant.

Notre société n’est pas très connectée, nous

n’avons pas encore de réseaux de paiement

électronique pour, au moins, encourager le

lancement du projet e-commerce. Nous uti-

lisons toujours les modes classiques, paie-

ment à la livraison ou par des cartes d’abon-

nement. Si nous souhaitons lancer une véri-

table économie numérique, il faut que les

investisseurs et clients puissent profiter des

services internet pour développer la vente et

achat en ligne etc. Pour le moment, la tran-

saction doit et peut se faire par la monnaie

nationale, pas obligatoirement en devises.

Au final, il reste beaucoup à faire pour

développer les services internet en Algérie.

Après la 3G, aujourd’hui, les autorités

concernées parlent, déjà, d'accès à

l'Internet fixe à grand débit 4G LTE.

Est-ce le moment opportun pour cette

transition 3G-4G ?

Je pense qu’il n’existe pas de moment

opportun pour le développement et l’amé-

lioration des services internet. En ce

moment, je constate qu’il y a énormément

d’efforts et d’engagements entrepris par les

autorités concernées pour développer ce

secteur. Pour rappel, le débit d’internet, il y

a juste quelques années, était très faible

accompagné d’une qualité de service simi-

laire. Maintenant, avec la généralisation et

le redéploiement de la fibre optique, la cou-

verture internet est en train de s’élargir et la

connexion à 8 Mo augmente davantage. Ce

qui est encourageant pour développer les

différentes offres sur le marché et cela nous

permettra d’aller loin dans le service

internet, 3G et même 4G, si ce n’est pas le

problème de manque d’infrastructures tech-

niques.

Les services Cloud sont-ils assezdéveloppés chez nous ? De même pourle Data Center ? Quelle est ainsi lacontrainte majeure d’accès à Internet ? Pour parler du Datacenter, il faudrait que

l’Algérie ait, déjà, son propre Datacenter.

Pour parler du service Cloud, il faudrait,

également, que l’Algérie possède une

boucle de Datacenter. A ma connaissance,

l’Algérie n’a pas encore de Datacenter.

L’installation de ce dernier nécessite des

normes et standards internationaux stricts.

L’initiative existe chez l’entreprise

publique et privée, mais sans résultat pro-

bant. Le jour où nous aurons ce centre de

données, nous pourrons régler le problème

d’accès à Internet et d’hébergement des

sites web n

S. B.

Réalisé par Bourbia Samira

L’entreprise et la société n’est pas assez connectée, d’après les experts, et ce, pour demultiples raisons, à savoir, selon, Karim Embarek, Gérant de xmedia, le manque

d’infrastructures techniques solides, absence de Datacenter et des services Cloud propres àl’Algérie. Malgré l’amélioration du débit en comparaison avec les années précédentes, il restebeaucoup de choses à faire pour révolutionner le secteur des nouvelles technologies, en Algérie

et permettre à l’algérien d’être connecté à plein temps.

«Il reste beaucoup à faire pour développer

les services internet en Algérie»

Bimensuel de l’économie et de la finance 47

L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Dossier

DOSS

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L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

Bimensuel de l’économie et de la finance48

L’Eco : Vous êtes intégrateur desolutions téléphoniques, spécialitétéléphonie internet protocole (IP).Parlez-nous de vos services ? Fouzia Hasnaoui  : Spécialisé en

couplage téléphonique informatique(CTI) et centre de contacts,Compusave-it propose des solutionsclés en main, adaptables aux infra-structures existantes. Des solutionstéléphoniques simples et modernes,de la gestion de la téléphonie de l’en-treprise et la mise en place de centrede contact, tout en valorisant lavitrine téléphonique du service client.Nous offrons des solutions pour lescentres d’appels et la gestion de latéléphonie de l’entreprise avec descentres de contacts intégrés. Il s’agitde solutions adaptées généralement àdes sociétés commerciales. Les solu-tions de centres d’appels (émission et

réception d’appels) sont des servicesrelations client qui peuvent aller jus-qu’à 120 appels en simultané. Nousproposons également dess o l u t i o n sAudiotext àv a l e u ra j o u t é e( n u m é r o scourts sur-taxés) ouencore des ser-vices profes-sionnels diversi-fiés. Le coût (ins-tallation et mise enservice et appels enIP illimités) d’unesolution effectuéepour un centred’appel, via des lignes AlgérieTélécom, d’une capacité de 8 appelssimultanés, est calculé à 320  000dinars. Le prix de la solution pour uncentre d’appel de 24 appels en simul-

tané est estimé à 600 000 dinars. Dessolutions d’enregistrement gratuites,des statistiques des appels et d’inter-face de visualisation en temps réel,sont également des services que nouspouvons fournir. Le prix diffère selonle besoin. Pour un client qui envisaged’effectuer des lignes en plus, iln’aura qu’à payer la différence.

Vous avez introduit une nouvellesolution de centre de contactbaptisé CSBox-Call. Dites-nousun peu plus sur ce service.

C’est une solution de centre decontacts émission/réception d’appelsclé en main (appels en mode preview,ACD, SVI, supervision en temps réel,mesure de la performance des agents),idéal pour booster la productivité etl’efficacité des agents tout en assu-rant un monitoring précis et perma-nent de l’ensemble des activités.

C’est une solution intro-duite via le moduleSMS (automatisationde l’envoi des SMS).Grâce à une base dedonnées, le module

permet d’envoyerdes SMS envoyéspar un seul clic.Utilisée générale-ment lors d’uneconfirmation debon de com-mande, date delivraison oubien lors d’un

lancement d’un nouveauproduit. La solution est solli-

citée par des entreprises privées(sociétés de distributions), à savoiraussi les sites de recrutements(emplois Partner). Cette solution estcompatible avec tous les opérateurs

Réalisé par Lynda Mellak

Fouzia Hasnaoui, Chef de projet chez Compusave-it

« CSBox-Call permet la réduCtion

du Coût de la CommuniCation à 40% »

Compusave-it, une entreprise spécialisée dans les CTI.A travers ses services, elle conseille et accompagne leclient dans le choix de la solution la plus optimale pourson entreprise et assure la flexibilité nécessaire afin derépondre efficacement aux contraintes économiques etstratégiques. C’est donc une entreprise qui carbure audébit faisant face quotidiennement à la cherté du prixde la connexion, 100 fois moins à l’étranger. Pour 2Mega, un opérateur paie 70 000 DA/le mois. Ceci,en plus de la saturation du réseau et les coupures deconnexion pénalisantes pour le client.

Dossier

«Nous avons enregistré

des plaintes de chefs

d’entreprises qui jugent

le prix de l’abonnement

pour le haut débit

excessivement cher»

DOSS

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Page 17: Le débit à vitesse réduite - leconews.com · portion des ménages disposant d'un accès internet a connu une progres- ... (5,04%) au haut débit sans fil en mode fixe (4G LTE),

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L’éco n°120 /du 1er au 15 octobre 2015

(analogique, mobiles et IP). Il s’agitd’un système intelligent qui permetde réduire les coûts de la facturation(-40%) en utilisant le lien le moinscher de la communication.L’application est simple et fait gagnerbeaucoup en gestion.

Quel est l’avantage qu’offre uneconnexion effectuée via IP ? Quand nous parlons d’internet,

nous parlons de la téléphonie IP. Ceciveut dire également la communica-tion vers l’international, entre deuxou plusieurs sites. La connexioneffectuée entre plusieurs sites néces-site la Wimax (acronyme pourWorldwide Interoperability forMicrowave Access) à une connexioninternet à haut débit. Ceci permet uneconnexion en interne (avoir toutes lescommunications en gratuit). Dans latéléphonie IP, la voix dépend princi-palement de la qualité de connexion àinternet (la qualité de la connexioninflue directement sur la qualité de lavoix). La IP dispose du réseau télé-phonique du moment que son installa-tion ne nécessite pas de câblage.

Quelles sont les contraintesenregistrées et que pensez-vous dela qualité du haut débit et quelleest votre stratégie de déploiement,notamment pour faire face à laconcurrence ? Le problème rencontré est la cherté

du haut débit fourni par les fournis-seurs d’accès à internet. Nous avonsenregistré des plaintes de chefs d’en-treprises qui jugent le prix de l’abon-nement pour le haut débit excessive-ment cher et ce, en plus du réseauinstable et émaillé de coupures inces-santes. Cela vient essentiellementd’Algérie Télécom (ADSL), Ecosnet,Annouar Net et SLC pour le hautdébit. La saturation des lignes posepar ailleurs un problème aux usagers.Malgré ces problèmes, notre entre-prise a prouvé son potentiel de crois-sance et la rude concurrence enregis-trée, nous ne baisserons pas les bras.Nous espérons toujours faire pro-gresser nos services. Notre stratégiese résume par la différentiation etl’adaptation. Nous proposons dessolutions et applications de qualité et

qui sont généralement trop compli-quées ou moins adaptées pour l’utili-sateur algérien. Nous offrons, parailleurs, des solutions sur mesures desorte que chaque client peut l’adapterà son propre besoin. Nous assurons lapromotion «  open source  » avecpérennité assurée.

Nous envisageons d’ouvrir uncentre d’appel propre à nous et avoirégalement davantage de marchés dansle secteur public. Dans ce genre desolutions, le problème qui se posegénéralement, c’est celui du serviceaprès-vente. Nous sommes confrontésà la concurrence des multinationales.Sur le marché algérien, il existe dessolutions via des centres d’appels ouvia la téléphonie IP.

Mais il s’agit de sociétés multina-tionales qui assurent des servicesaprès-vente jugés excessivementchers. De l’autre côté, nous offrons lemême service et la même qualitétechnique. Certes, étant donné quenous sommes une entreprise natio-nale, nous avons l’avantage sur lemarché algérien n

L. M.

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«Le problème est la cherté du haut débitfourni par les fournisseurs d’accès à internet»