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Accès et sécurité pour l’Afrique et l’Europe
Le défi énergétique:
Partenariat Afrique-UE pour l’énergie
3 | AEEP
Commission de l’Union africaine
Ministère des Énergies renouvelables et des Services publics, République de Maurice
LES CO-PRÉSIDENTS ET
LES PARTENAIRESPRÉFACE: RELEVER LE DÉFI ÉNERGÉTIQUE Le défi énergétique sera la question centrale du 21e siècle. Comment pouvons-nous répondre aux besoins de ceux pour qui, faute
d’électricité, l’avenir semble morne ? D’où viendra l’énergie nécessaire pour assurer le développement économique et améliorer le niveau
de vie ? Pouvons-nous éviter les guerres de l’énergie ? L’utilisation que nous faisons de l’énergie va-t-elle détériorer la planète ?
L’Afrique et l’Europe, en raison de leurs liens historiques et de leur proximité géographique, se sont engagées dans une aventure
commune consistant à relever le défi énergétique, main dans la main. C’est ainsi que les chefs d’États et de gouvernements africains
et européens se sont engagés, en décembre 2007, à Lisbonne, à lancer le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE) dans le cadre
des huit partenariats stratégiques constituant la Stratégie conjointe Afrique-UE. Le PAEE est un cadre à long terme de dialogue
politique structuré et de coopération entre l’Afrique et l’Union européenne sur les questions énergétiques présentant une importance
stratégique et refl étant les besoins africains et européens. Dans le cadre de ce partenariat, l’Afrique et l’Europe collaboreront pour
élaborer un projet commun, trouver des réponses stratégiques communes, stimuler l’exécution d’actions spécifi ques visant à élargir
l’accès à l’énergie, assurer une plus grande sécurité énergétique et optimiser la contribution des énergies renouvelables et de
l’effi cacité énergétique.
Le PAEE va renforcer le dialogue actuel entre l’Afrique et l’Union européenne sur l’accès à l’énergie et la sécurité énergétique au niveau
local, national, régional, continental et mondial. Il vise à mobiliser des ressources fi nancières, techniques et humaines accrues pour
soutenir le développement énergétique de l’Afrique, et à accroître les investissements européens et africains dans l’infrastructure et les
interconnexions énergétiques en Afrique d’une part, et entre l’Afrique et l’Union européenne d’autre part.
Unissons nos efforts pour faire de ce partenariat un cadre effi cace nous permettant de nous attaquer à ces questions, de relever des défi s
communs et de garantir des énergies sûres et la sécurité énergétique aux citoyens africains et européens.
Commission européenne
Dr. Elham M.A. Ibrahim
Commissaire à l’Infrastructure et à l’Énergie,
Commission de l’Union africaine
Andris Piebalgs
Commissaire au Développement,
Commission européenne
4 | AEEP 5 | AEEP
LE PARTENARIAT AFRIQUE-UE POUR L’ÉNERGIELe Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE) est un des huit
partenariats constituant la Stratégie conjointe Afrique-UE adoptée par les
chefs d’États et de gouvernements africains et européens à Lisbonne,
en décembre 2007. Pour réaliser le plan d’action de Lisbonne pour le
PAEE, les équipes africaines et européennes de mise en œuvre n’ont
pas ménagé leurs efforts. Un groupe conjoint d’experts africains et
européens s’est réuni trois fois à Addis-Abeba, à Bruxelles et au Caire.
Pour mieux identifi er nos besoins et les lacunes de notre approche du
problème énergétique, le PAEE a dressé un inventaire des projets et
programmes énergétiques en cours et prévus. Ce document fait une
synthèse de nos besoins énergétiques et présente les priorités des
actions futures.
Groupe conjoint d’experts, Le Caire 2010
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NOS BESOINS ÉNERGÉTIQUES: SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE, ACCÈS À L’ÉNERGIE
Figure 1 – Indicateur de dépendance aux importations de combustibles fossiles.
Sécurité énergétique
Tous les pays sont confrontés au problème
consistant à garantir des services
énergétiques sûrs et fi ables dans les
décennies à venir. Ces dernières années,
presque tous les pays africains et européens
ont connu des interruptions d’une forme ou
d’une autre de leur approvisionnement en
énergie. Beaucoup d’entre eux dépendent
fortement des importations d’énergie,
notamment en ce qui concerne les
combustibles utilisés dans les transports.
La tension sur les marchés du pétrole et du gaz,
l’évolution des régimes pluviaux, la croissance
de la demande, ainsi que des problèmes
techniques, administratifs et fi nanciers internes,
ont entraîné une crise de la disponibilité des
combustibles ou de l’électricité. La nécessité
de réduire les émissions de gaz à effet de
serre est une contrainte croissante pour le
développement du secteur énergétique.
La diversifi cation des approvisionnements
en énergie grâce au recours croissant
aux sources d’énergies locales (souvent
renouvelables) est le principal moyen
d’améliorer la sécurité énergétique. Le
partage des solutions technologiques et des
ressources entre l’Afrique et l’Europe peut
jouer un rôle majeur dans ce domaine. Figure 1 Indicateur de dépendance aux importations de combustibles fossiles
NORWAY
SUÈDEFINLANDE
DANEMARK
ROYAUME-UNI
IRLANDE
FRANCE
BELGIQUE
PAYS-BAS
LUXEMBOURG
ALLEMAGNE
ESTONIELETTONIELITUANIE
RUSSIA
POLOGNEBELARUS
ESPAGNEPORTUGAL
RÉP. TCHÈQUE
AUTRICHE
ITALIE
MALTE
SLOVÉNIE
SLOVAQUIE
HONGRIE
BULGARIE
ROUMANIE
GRÈCE
CHYPRE
MAROC
SAHARA OCCIDENTAL
A L G É R I E L I B Y E
TUNISIE
MAURITANIE
SÉNÉGAL
GAMBIEGUINÉE-BISSAU
GUINEA
SIERRA LEONE
LIBERIA
M A L I
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CÔTE D'IVOIRE
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MALAWI
ZIMBABWE
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MOZAMBIQUE
MADAGASCAR
SWAZILAND
LESOTHO
AFRIQUE DU SUD
MAURICE
GHANA
DJIBOUTI
CAP-VERT
SAO TOMÉ-ET-PRINCIPE
SEYCHELLES
COMOREStrès haut
haut
modéré
bas
Pour l’Afrique, le niveau de dépendance aux importations de combustibles fossiles est obtenu en calculant le rapport entre les importations de produits pétroliers bruts et raffi nés et la consommation totale. Pour l’Europe, le niveau de dépendance tient également compte des importations de gaz naturel.
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Accès aux services énergétiques
De nombreux pays d’Afrique s’efforcent d’étendre l’accès aux services énergétiques modernes, notamment aux combustibles de
cuisson sûrs et durables, à l’ensemble de leur population.
En effet, l’insuffi sance de l’infrastructure énergétique et le manque d’accès (à l’électricité, à la force motrice, aux combustibles utilisés
dans les transports ou à l’amélioration des systèmes de cuisson) constituent des obstacles majeurs à la réalisation des objectifs de
développement durable exprimés dans les plans nationaux ainsi que dans les Objectifs du millénaire pour le développement.
Dans de nombreux pays africains, moins de 10
% de la population rurale à accès à l’électricité.
La majorité des ménages africains utilise
encore les méthodes traditionnelles consistant
à brûler du bois ou du charbon pour cuire les
aliments et leurs membres ont souvent des
problèmes de santé dus à la pollution de l’air
intérieur. En Afrique rurale, la plupart des écoles
et des cliniques ne disposent pas de services
énergétiques modernes. Dans les zones rurales,
les activités de production sont gravement
handicapées par le manque de services
énergétiques.
Les pays africains et les Communautés
économiques régionales (CER) se sont fi xé des
objectifs ambitieux relativement à l’accès aux
énergies modernes. Pour atteindre ces objectifs,
il faudra bénéfi cier de l’apport de ressources
privées et publiques et utiliser des modèles
innovants pour faire en sorte que la prestation de
services énergétiques dans les régions pauvres
et peu peuplées soit économiquement viable.
L’amélioration de l’accès à l’énergie nécessitera des solutions centralisées et décentralisées, la mise en pratique d’exemples de réussites
connus et l’élaboration de nouveaux modèles techniques et institutionnels novateurs pour la fourniture des services énergétiques,
l’utilisation effi cace et raisonnée des combustibles fossiles, ainsi que l’expansion rapide des sources d’énergies renouvelables.
L’ingéniosité humaine permet de
transformer les sources d’énergie
(force hydraulique, combustibles,
énergie solaire, etc.) en services
énergétiques, par exemple:
• la cuisson est vitale pour la vie
humaine dans la mesure où la
plupart des aliments ne peuvent
être consommés crus ;
• la réfrigération facilite le
stockage des aliments et est
indispensable à la conservation
des vaccins ;
• le transport est l’élément vital
du commerce ;
• la force mécanique est utilisée
pour scier le bois, broyer les
aliments, pomper l’eau ou
façonner le métal ;
• les services de communication
et d’information basés sur
l’utilisation de téléphones et
d’ordinateurs ont une importance
croissante dans la vie moderne.
Tableau 1: Services énergétiques ayant une utilisation productive
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Figure 2: Accès à l'électricité en Afrique (pour cent)
51-100%
26-50%
11-25%
0-10%
Figure 2: Accès à l'électricité en Afrique (pour cent)
MADAGASCAR19,0
LESOTHO16,0
N A M I B I E34,0
B O T S WA N A45,4
A N G O L A26,2
ZIMBABWE41,5
MOZAMBIQUE11,7
Z A M B I E18,8
RD CONGO11,1
CONGO-BRAZZAVILLE
TANZANIE11,5
SWAZILAND29,7
K E N Y A15,0
OUGANDA9.0
E T H I O P I A15,3
S O U D A N31,4
TCHAD3,5
CENTR-AFRIQUE
5,1
N I G E R I A46,8
CAMEROUN29,4
EQUATORIAL GUINEA27,0 G A B O N
36,7
CÔTE D'IVOIRE
47,3
GHANA54,0
TOGO20,0
BÉNIN24,8
BURKINA FASO10,0
M A L I17,4
M A U R I TA N I E30,1
SÉNÉGAL42,0
GAMBIE8,3
GUINÉEBISSAU
11,5
G U I N E A20,2
SIERRALEONE
5,1 LIBERIA3,3
SAHARA OCCIDENTAL
M A R O C97,0
A L G É R I E99,3 L I B Y E
99,8
TUNISIE99,5
N I G E R9,3
É G Y P T E99,4
S O M A L I Ena
ÉRYTHRÉE32,0
DJIBOUTI49,7
RWANDA6,0
BURUNDI2,8
MALAWI9,0
MAURICE99,4
SAO TOMÉ-ET-PRINCIPE
48,5
COMORES41,0
SEYCHELLES96,0
A F R I Q U E D U S U D75,0
CAP-VERT 70,4
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2010)
51-100%
26-50%
11-25%
0-10%
8 | AEEP 9 | AEEP
Énergies durables
Assurer la sécurité énergétique et l’accès à l’énergie est un formidable défi à relever. C’est aussi une chance exceptionnelle: un secteur
énergétique effi cace et non polluant est une condition essentielle au développement durable, en Afrique comme en Europe.
❑✘ Progrès économique. La disponibilité d’une énergie abordable et fi able contribuera à assurer un développement économique continu,
en Europe et en Afrique. La mise en place et l’exploitation de nouveaux systèmes énergétiques (à partir de sources d’énergies locales
et renouvelables) créeront des emplois. La prestation de services énergétiques à tous créera de nouveaux débouchés commerciaux
pour les entrepreneurs africains.
❑✘ Progrès social. L’amélioration des services sociaux essentiels passera obligatoirement par l’amélioration de l’accès à des services
énergétiques modernes: matériel d’éclairage et de réfrigération dans les centres médicaux ; ordinateurs dans les écoles ; pompes
pour l’approvisionnement en eau ; service téléphonique pour les entreprises. L’amélioration de la communication favorisera
l’intégration politique. Par ailleurs, la sécurité offerte par les nouveaux appareils de cuisson évitera des milliers de morts inutiles.
❑✘ Protection de l’environnement. Les systèmes d’énergie durable, notamment ceux qui sont basés sur les énergies renouvelables,
contribueront à lutter contre les problèmes environnementaux dus à l’utilisation de l’énergie: déboisement ; pollution de l’eau, de
l’atmosphère et de l’intérieur des habitations ; changement climatique.
ÉLÉMENTS DE NOTRE CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE: CE QUE NOUS ALLONS FAIRE Alors que les besoins énergétiques non satisfaits sont considérables, les ressources énergétiques disponibles sont plus que
suffi santes et notre volonté commune de surmonter les diffi cultés est encore plus grande.
Les leaders africains et européens ont identifi é les domaines dans lesquels la conjugaison des efforts sera particulièrement utile. Lors
de sa réunion, en février 2010, au Caire, le groupe conjoint d’experts du Partenariat a élaboré des recommandations d’objectifs dans
les domaines suivants à atteindre dans le délai jusqu'en 2020:
Accès à l’énergie:
Pour contribuer à la réalisation de l’objectif africain qui est d’assurer, à l’échelle du continent, un taux d’accès aux énergies
modernes et durables d’environ 50 %, ce qui concerne 250 millions de personnes supplémentaires, l’Afrique et l’Union
européenne vont agir de concert pour:
• assurer l’accès à des services énergétiques modernes et durables à au moins 100 millions d’Africains
supplémentaires en mettant l’accent sur des modèles durables: assurer l’approvisionnement des services de base (santé,
éducation, eau, communication) en énergie ; alimenter en énergie les activités de production ; et assurer aux ménages des
services énergétiques sûrs et durables.
Sécurité énergétique:
L’Afrique et l’Union européenne vont prendre des mesures conjointes pour améliorer la sécurité énergétique en:
• doublant la capacité des interconnexions électriques transfrontalières, au sein de l’Afrique et entre l’Afrique et
l’Europe, ce qui accroîtra le commerce de l’électricité tout en assurant des niveaux appropriés de capacité de production ;
• doublant l’utilisation du gaz naturel en Afrique et en doublant les exportations de gaz africain vers l’Europe, grâce
à la mise en place d’une infrastructure de gaz naturel, notamment pour mettre le gaz torché sur le marché.
Énergies renouvelables et effi cacité énergétique:
L’Afrique et l’Union européenne prendront des mesures conjointes pour améliorer l’effi cacité énergétique et l’utilisation des
énergies renouvelables en Afrique en:
• construisant de nouvelles installations hydroélectriques d’une capacité totale de 10 000 MW, en tenant compte des
normes sociales et environnementales;
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Investissements infrastructurels majeurs: intégration des régions, liens entre les continents
Le partage et le commerce des sources
d’énergies (au moyen d’infrastructures telles
que les gazoducs et les oléoducs, les lignes
électriques, les installations de stockages
et d’expédition) constituent le moyen le
plus effi cace d’améliorer la disponibilité
des services énergétiques et d’assurer leur
fi abilité. Pour l’Afrique et l’Europe, l’intégration
régionale et intercontinentale des systèmes
énergétiques est fortement prioritaire.
L’intégration est souvent une étape nécessaire
pour exploiter diverses sources d’énergies
telles que l’énergie éolienne et l’énergie
hydraulique. Les fl ux d’électricité, de gaz et de
pétrole entre l’Afrique et l’Europe jouent déjà un
rôle majeur dans la sécurité énergétique et le développement économique.
Ainsi, en Afrique comme en Europe, l’intégration physique et économique des marchés de l’énergie progresse, grâce à la mise en place
d’une infrastructure énergétique et à une meilleure convergence des cadres législatifs et réglementaires dans le secteur de l’énergie.
Les conditions de base (infrastructures et mécanismes réglementaires) sont progressivement réunies pour la mise en place de systèmes
d’échanges d’énergie électrique au niveau régional.
La mise en place de l’infrastructure énergétique nécessaire à la liaison intra-africaine et à la liaison entre l’Afrique et l’Europe doit
s’accélérer. Par exemple, en Namibie, le Fonds fi duciaire UE-Afrique pour les infrastructures fi nance la construction de l’interconnexion de
Caprivi, une ligne électrique clé de 1 250 km de longueur et d’une capacité de 400 MW renforçant le pool énergétique d'Afrique australe
(SAPP). Pour attirer plus d’investissements et faire en sorte que le coût de l’énergie soit abordable, il faut mettre en place des conditions
d’ensemble favorables, harmoniser les normes techniques et adopter des tarifs appropriés.
Sous-station du Zambèze dans la région de Caprivi, Namibie.
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• construisant un parc éolien d’une capacité minimale d’au moins 5 000 MW ;
• construisant des installations d’énergie solaire de toutes formes et d’une capacité de 500 MW ;
• triplant la capacité de production des autres installations d’énergies renouvelables comme la géothermie et la
biomasse moderne ; et en
• améliorant l’effi cacité énergétique dans tous les secteurs africains, à commencer par le secteur de l’électricité, pour
contribuer à atteindre les objectifs continentaux, régionaux et sectoriels de l’Afrique.
Pour atteindre ces objectifs, l’Europe compte peser de tout son poids et de toute son expérience sur le développement du secteur
énergétique de l’Afrique. Les mesures prises par l’Europe dans le cadre du PAEE compléteront les propres efforts de l’Afrique ainsi
que le soutien assuré par les autres partenaires au développement de l’Afrique. Des mesures conjointes appropriées seront prises
dans les domaines suivants:
Politique et planifi cation
L’infrastructure de production et d’exploitation de l’énergie (par
exemple les barrages, centrales électriques, lignes électriques,
raffi neries, bâtiments, trains, camions, etc.) coûtent cher et leur
durée de vie est importante. Les forces du marché ne tiennent
pas suffi samment compte des priorités importantes pour le public
en matière d’énergie: sécurité énergétique, accès à l’énergie,
environnement, etc. L’infrastructure énergétique a besoin d’être
soigneusement planifi ée et doit encourager les investissements
privés sur la base de politiques fi ables.
Les leaders africains et européens on rédigé des documents
directeurs majeurs sur l’énergie. Par exemple, les leaders de la
CEDEAO et les services publics d’Afrique de l’Ouest ont analysé leurs
besoins actuels et futurs et ont conclu que la meilleure solution pour
répondre aux besoins croissants consistait à relier entre eux les
réseaux électriques d’Afrique de l’Ouest. Cette politique régionale
de l’électricité a posé les bases du Système d’Echanges d’Energie
électrique ouest africain (EEEOA). Les politiques africaines et
européennes doivent évoluer et s’adapter à des réalités changeantes, notamment pour attirer plus d’investissements privés.
MALI
SIERRA LEONE
GUINÉE
GUINÉE-BISSAU
GAMBIE
SÉNÉGAL
BÉNIN
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BURKINA FASO
Coastal Trans Backbone Sub-program
Inter-Zonal Trans Sub-program
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LSG System Redevelopment Sub-program
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07
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Figure 3: Feuille de route de mise en œuvre du Système d’Echanges
d’Energie électrique ouest africain (EEEOA)
12 | AEEP 13 | AEEP
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A N G O L A
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MADAGASCAR
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DEMOCRATICREPUBLIC OF CONGO
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SEYCHELLES
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Orange
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Zanzibar I.
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TanaRiverdams
MalkaWakena dam
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Victoria Falls
Kafue dams
Copperbelt
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MAPUTO
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LUSAKA
LUANDA
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BRAZZAVILLE
NAIROBI
LILONGWE
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YAOUNDÉ
BANGUI
KAMPALAMOGADISHU
ADDISABABA
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ABUJA
NIAMEY
OUAGADOUGOU
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LOMÉ
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YAMOUSSOUKROMONROVIA
FREETOWNCONAKRY
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BAMAKO
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NOUAKCHOTT
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Johannesburg
Durban
Port Elizabeth
Bloemfontein
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Mwanza
Dar es Salaam
Mombasa
Nacala
Ndola
Lubumbashi
Kisangani
Mbuji-Mayi
Benguela
Douala
Berbera
Port Sudan
El Fasher
Lagos
Kano
Port Harcourt
Abidjan
Alexandria
Luxor
Benghazi
Casablanca
Marrakech
Oran
Francistown
WalvisBay
East London
Tangier
Agadez
Abéché
Wau
Timbuktu
Nouadhibou
El Ayoun
La Skhira
Atar
Tamanrasset
Constantine
Tobruk
Al-Kufra
NémaSt-Louis
Kayes
Kankan
Gao
Kumasi
BoboDioulasso
Ibadan
Arlit
Zinder
Enugu
Maiduguri
Sarh
Juba
SuezPort Said
Safaga
Minya
Atbara
RabakAssab
MassawaKassala
Kismayo
Mtwara
Pointe-Noire
Matadi
Kuito
Namibe
Tsumeb
Livingstone
Blantyre
Toliara
Mahajanga
Antsiranana
Toamasina
Inhambane
Kimberley
TSHWANE(PRETORIA)
Cape Town
Dodoma
ARUSHA
Bulawayo
Sabha
OujdaFès
BordjMokhtar
AbuSimbel
WadMedani
Hargeysa
Boosaaso
Sokoto
Kaduna
Kisumu
GuluButa
Isiro
Bunia
Bukavu
Port-GentilMbandaka
Kananga Tanga
Songea
Mbeya
Pemba
MORONI
Tolanaro¨
PORT LOUIS
VICTORIA
Huambo
PRAIA
Luena
Mongu
Maun
Lüderitz MBABANE
Pietermaritzburg
MosselBay
MALABO
BUJUMBURA
KIGALI
BANJUL
SÃO TOMÉ
Asyut
Halaib
Taba
DamiettaIdkuMisratah
MarsaAl-Brega
Az-Zawiya
Ras LanufGhadames
Bizerte
Gabès
Skikda
Biskra
In SalahAdrar
Béchar
Arzew
Saïda
Agadir
Ségou
Tema
Ferkessédougou Tamale
San-Pedro
Ajaokuta
Kribi
Maroua
Ngaoundéré
Gedaref
DireDawa
Harer
Mekele
Garowe
Moyale
Dolo OdoYabelo
Mbarara
Iringa
Kihansidams
Kigoma
Soyo
Bandundu
Kolwezi
Menongue
Sumbe
Kalemie
Rundu
Keetmanshoop
Ghanzi
Quelimane
Lichinga
Tete
Selebi-Phikwe
Orapa
SecundaSasolburg
Richards Bay
MASERU
AlexanderBay
TUNIS
National boundary
Major oil/gas fields
Oil pipeline
Gas pipeline
Major hydroelectricscheme (see table)
Power transmission line
Maghreb ElectricityCommittee (Comelec)
West African PowerPool (WAPP)
Central AfricanPower Pool (CAPP)
East AfricanPower Pool (EAPP)
Southern AfricanPower Pool(SAPP)
Power Pools:
GULF OF SUEZ
OFFSHORENILE DELTA
WESTERNDESERT
GHADAMESBASIN
GULF OF GABÈS
SIRTEBASIN
HASSIR’MEL
HASSIMESSAOUD
BERKINE BASIN
ILIZZIBASIN
SAHARAFIELDS
CHINGUETTI
DOME FLORE
TANO NIGER DELTA
DOBA
OKUME
OGOOUÉ DELTA
ETAMÉ
MUGLADBASIN
FULA
ADARYALE
CABINDA
LOWER CONGO BASIN
L.ALBERT BASIN
SONGO SONGO
MNAZI BAY
PANDE;TEMANE
KUDU
IBHUBESI
BREDASDORP BASIN
Africa’s energyinfrastructure
© African Energy 2009(www.africa-energy.com)
NAME RIVER CAPACITYA Afourer Oued Day 463 MWB Abdelmoumen Issen 400 MWC Aswan High Nile 2,100 MWD Kajbar Nile 300 MWE Merowe Nile 1,250 MWF Tekeze Tekeze 300 MWG Tana-Beles Beles 460 MWH Tis Abay Blue Nile II: 80 MWI Roseires Blue Nile 300 MWJ Koka, Awash II & III Awash 107 MWK Gilgel Gibe Omo II: 420 MW
III: 1,870 MWHalale-Werabesa Omo 640 MW
L Bujagali Victoria Nile 250 MWOwen Falls Victoria Nile 300 MW
M Sondu Miriu Sondu 60 MWN Manantali Senegal 200 MWO Garafiri Konkouré 75 MWP Kossou Bandama 180 MWQ Akosombo Volta 1,200 MWR Kainji Niger 800 MWS Mambilla Donga 2,600 MWT Edea Sanaga 264 MW
Song Loulou Sanaga 384 MWU Grand Poubara Ogooué 400 MWV Inga Congo I: 351 MW
II: 1,424 MWIII: 4,320 MW
Grand / IV: 40-50 GWW Zongo Inkisi II: 160 MWX Nzilo Lualaba II: 120 MWY Ruzizi I-IV Ruzizi 474 MWZ Ruacana Cunene 240 MW1 Kariba North & South Zambezi 1,320 MW2 Cahora Bassa Zambezi 2,075 MW
Cahora Bassa extension Zambezi 850 MWMpanda Nkuwa Zambezi 1,300 MW
3 Project Lima PS Steelpoort 1,500 MW4 Ingula PS (Braamhoek) Wilge 1,333 MW
Kilburn Mnj. Tugela 1,000 MW5 Lesotho Highlands Water Project 182 MW
(Outputs: I & II are maximums;III & Grand / IV are estimates)
Selected major hydroelectricschemes Existing and future
100%–76%
75%–51%
50%–26%
25%–11%
10% &under
% of populationwith access toelectricity 2008
Libya 99.8Tunisia 99.5Egypt 99.4Mauritius 99.4Algeria 99.3Morocco 97.0
South Africa 75.0Ghana 54.0
Côte d’Ivoire 47.3Nigeria 46.8Botswana 45.4Senegal 42.0Zimbabwe 41.5Gabon 36.7Namibia 34.0Eritrea 32.0Sudan 31.4Rep. of Congo 30.0Cameroon 29.4Angola 26.2
Benin 24.8Togo 20.0Madagascar 19.0Zambia 18.8Lesotho 16.0Ethiopia 15.3Kenya 15.0Mozambique 11.7Tanzania 11.5D.R.of Congo 11.1
Burkina Faso 10.0Malawi 9.0Uganda 9.0
Source:WorldEnergyOutlook2009
Figure 4: Carte de l’infrastructure énergétique africaine, 2009
Mobilisation pour l’accès aux services énergétiques
Les services énergétiques modernes étant indispensables au développement, de nombreux pays et régions africains se sont fi xé des
objectifs ambitieux d’amélioration de l’accès à l’énergie, notamment dans les zones rurales et périurbaines.
Régig on
(Como mum nauté économique
réégionnale)
Cuisson des aliments Force motrice Électricité
Afriiquq e de l’Ouest (CEDEAO)
100 % de la population –
amélioration de la cuisson:
dont environ 200 %% avavec du
GPL
60 % de la population rurale a
accès à la force motrice pour
dedess acactitivivitétéss dede p prorodud ction et
des services de base
66 % de la population
Afrique centrale ((CECEMAMAC)C)
808080 %% % d de e lala p popopulu ation a accès
à des cocombmbusustitiblblesese ménagerrss
améliorés (GPL oou u foouru s de
cuisson amaméléliorérés)s)
50 % de la population
Afrique e dede l’E’ st (CAE)
Au moins 50 % de la popupulalation de la CAEAE a accès à des services énergétiques modernes
Cuisson améliiorée pour 50 %
AcAccès s à la force mécanique
aaux x fifi ns de production pour
totoutes les communautés
100 % de la popupulalatition –
service indivividuduelel en zones
urbaineses.
100 0 % % dede la population –
seservrvice au niveau du village
(écoles, cliniques, hôpitaux et
centres communautaires) en
zones rurales.
Tableau 2: Objectifs d’accès pour 2015 pour trois stratégies régionales
14 | AEEP 15 | AEEP
Les améliorations technologiques, les
mécanismes novateurs de fi nancement et
les nouvelles structures institutionnelles
contribuent tous à faire en sorte que l’accès
universel devienne progressivement une
réalité.
L’aide publique au développement (APD) de
l’Union européenne joue déjà un rôle majeur.
Par exemple, la première Facilité ACP-UE pour
l’Énergie a offert plus de 180 millions d’euros
pour le fi nancement de projets d’accès à
l’énergie dans 36 États africains ; l’effet de
levier a plus que doublé cette somme. La
deuxième Facilité Énergie a assuré un nouveau
fi nancement de 200 millions d’euros au titre du
10e Fonds européen de développement (FED).
L’accès à l’énergie doit considérablement s’accélérer pour favoriser la croissance économique et améliorer le niveau de vie d’une
population africaine en pleine croissance. Pour accroître les investissements consacrés à l’accès à l’énergie, l’action publique doit viser à
attirer des opérateurs privés.
APD de l’UE à l’Afrique pour l’énergie
0
500
Mill
ion
euro
s
■ Pays membres du CAD, total
■ Pays membres de l’UE■ Commission européenne■ CE + UE, total
20062007
2008
1000
Figure 5: L'aide publique au développement (APD) de l’UE pour l’énergie en Afrique
Diversifi cation des sources d’énergie: énergies renouvelables et effi cacité énergétique
Malgré la richesse considérable de l’Afrique en sources d’énergies, pour la majorité des Africains la consommation d’énergie se limite
à l’utilisation traditionnelle du bois pour cuire les aliments. Pour relever les défi s de la sécurité énergétique et de l’accès à l’énergie, il
faudra exploiter ces richesses, notamment les énergies renouvelables qui
sont insensibles aux fl uctuations des marchés de l’énergie.
Énergie hydraulique. Seuls, 7 % de l’énorme potentiel de l’Afrique en
énergie hydraulique (1 750 TWh, soit plus ou moins la consommation
totale de la France, l’Allemagne et l’Italie) sont actuellement utilisés.
Cette source d’énergie bon marché et non polluante pourrait répondre
à tous les besoins électriques de l’Afrique pendant des années tout en
respectant les normes environnementales mondiales.
L’UE soutient la construction de l’installation hydroélectrique (250 MW) de
Bujagali en Ouganda.
Énergie géothermique. 1 % seulement du potentiel géothermique
d’Afrique est exploité, au Kenya et en Éthiopie. Cette source d’énergie
non polluante et fi able pourrait faire une différence considérable,
notamment en Afrique de l’Est.
Par exemple, la centrale géothermique d’Olkaria, au Kenya, fait
actuellement l’objet de travaux d’agrandissement soutenus par l’UE.
L’installation hydroélectrique de Bujagali en Ouganda
La centrale géothermique d’Olkaria au Kenya
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16 | AEEP 17 | AEEP
Biomasse. Les nombreuses formes de biomasse peuvent répondre
à divers besoins énergétiques: cuisson, électricité, combustible pour
les transports. Des quantités considérables de biomasse non utilisée
pourraient être converties en énergie. L’utilisation du vaste potentiel
agricole de l’Afrique pour la production d’énergie doit soigneusement
tenir compte de l’impact éventuel sur la production alimentaire et sur les
ressources en eau.
Dans l’île Maurice, la centrale thermique mixte bagasse-charbon montre
comment l’utilisation de la biomasse peut contribuer à atteindre les
objectifs énergétiques, agricoles et environnementaux.
Énergie éolienne. L’énergie éolienne devient rapidement une source
d’énergie majeure dans le monde entier. Les interconnexions électriques
entre l’Afrique et l’Europe permettraient de faire un meilleur usage de
ressources éoliennes variables et contribueraient au développement du
secteur de l’énergie éolienne en Afrique et en Europe.
Par exemple, l’Égypte a une capacité installée de 425 MW d’énergie
éolienne et prévoit de passer à 850 MW d’ici à 2010 et à 3 000 MW d’ici
à 2020.
La centrale thermique mixte bagasse-charbon de Belle Vue
dans l’île Maurice
Parc éolien de Zafarana, Égypte
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Énergie solaire. Il est possible d’exploiter l’énergie du soleil au
moyen de cellules photovoltaïques, d’installations de concentration de
l’énergie solaire et de chauffe-eau solaires. Ces technologies deviennent
rapidement rentables et pourraient être largement utilisées en Afrique où
le soleil fait rarement défaut.
Cellules solaires photovoltaïques en Ethiopie
L'intensité énergétique ratio de la consommation d'énergie à la production économique
30%
25%
20%
15%
10%
5%
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Des valeurs élevées de l'intensité énergétique indiquent une utilisation ineffi cace de l'énergie
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Figure 6: L’intensité énergétique dans toutes les régions
Effi cacité énergétique. Partout dans le
monde, les gens apprennent à tirer le meilleur
parti possible d’une moindre consommation
d’énergie. En Afrique, les économies
potentielles, dont on estime qu’elles pourraient
atteindre 40 %, pourraient rapidement
contribuer à atténuer les crises énergétiques.
De fait, l’Afrique consomme plus d’énergie
par unité de production économique que
toutes les autres régions (voir fi gure 6). Des
économies rapides sont possibles à faible coût,
par exemple en utilisant des ampoules et des
réfrigérateurs modernes à haut rendement.
Afrique États-Unis Chine Brésil UE-27
18 | AEEP 19 | AEEP
Ingénieurs de l'énergie effectuant une vérifi cation
énergétique
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Pour exploiter le potentiel des énergies renouvelables et de l’effi cacité
énergétique, les politiques de l’énergie et les outils stratégiques doivent
viser à diversifi er les approvisionnements en énergie en exploitant les
sources d’énergies locales et en utilisant le plus effi cacement possible
l’énergie disponible.
Dans le cadre du PAEE, un programme Afrique-UE de coopération
en matière d’énergies renouvelables va être lancé. Compte tenu de
l’intérêt commun de l’Afrique et de l’Europe pour l’utilisation accélérée
des énergies renouvelables et pour la réduction de la dépendance
aux combustibles fossiles, ce programme mobilisera des ressources
humaines, technologiques et fi nancières pour encourager l’innovation en
Afrique. Il contribuera à mettre en place un nouveau domaine important de
coopération industrielle et commerciale entre l’Afrique et l’Europe.
Réduction du torchage et de la mise à l’air libre du gaz
Le gaz naturel, le combustible fossile le moins polluant, est une
ressource précieuse. Néanmoins, chaque année, environ 50 milliards de
m3 de gaz naturel africain partent littéralement en fumée par manque
d’infrastructure capable de capter ce gaz.
L’Afrique et l’Europe vont collaborer pour réduire
considérablement le torchage du gaz en mettant en
place une infrastructure permettant de commercialiser
le gaz actuellement torché. Le gaz capté contribuera à
répondre aux besoins énergétiques de l’Afrique et sera
exporté vers l’Europe.
Le gazoduc Medgaz actuellement en cours de
construction reliera l’Algérie à l’Espagne sur 210 km.
Il permettra d’acheminer 8 milliards de m3 de gaz par
an et est un exemple d’infrastructure qui facilitera le
commerce du gaz naturel.
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Le gazoduc Medgaz Algérie-Espagne
Figure 7: Les pays africains du torchage de gaz
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gaz,
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MADAGASCAR
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B O T S WA N A
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ZIMBABWE
MOZAMBIQUE
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CENTR-AFRIQUE
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CAMEROUN
EQUATORIAL GUINEA
G A B O N CONGO-BRAZZAVILLE
CÔTE D'IVOIRE
GHANATOGO
BÉNIN
BURKINA FASO
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SÉNÉGAL
GAMBIE
GUINÉEBISSAU G U I N E A
SIERRALEONE
LIBERIA
SAHARA OCCIDENTAL
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TUNISIE
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BURUNDI
MALAWI
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COMORES
SAO TOMÉ-ET-PRINCIPE
AFRIQUE DU SUD
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20 | AEEP 21 | AEEP
Un environnement favorable aux investissements privés
Pour répondre aux besoins énergétiques, la solution consiste à attirer des
capitaux privés dont le secteur de l’énergie a besoin pour assurer notre
avenir énergétique. Les efforts du PAEE vont plus particulièrement porter
sur la suppression des obstacles aux investissements privés dans le
secteur de l’énergie et sur la mise en place de partenariats public-privé.
L’Union européenne intensifi era ses efforts visant à faciliter la coopération
entre les investisseurs européens et africains du secteur privé et
s’attachera plus particulièrement à attirer des investissements européens
et internationaux en Afrique. Cette dernière s’efforcera d’améliorer
la rentabilité et la viabilité de ses services publics, par exemple en
améliorant l’effi cacité de la gestion, en appliquant des tarifs optimums ou
en attribuant des subventions mieux ciblées.
Le développement de la coopération entre le secteur privé et le secteur
public est une des priorités du PAEE. Pour accroître les investissements,
il est nécessaire de réduire les goulets d’étranglement institutionnels,
d’élaborer et de réaliser des études de faisabilité, le cas échéant,
d’améliorer les processus de passation de marchés et d’adopter une
budgétisation pluriannuelle à moyen terme au lieu d’une budgétisation
de projets à court terme et au coup par coup. La Banque africaine de
développement, avec le soutien de la commission sur l’effi cacité de la
coopération au développement avec l’Afrique, met en place un mécanisme
visant à renforcer le rôle des petites et moyennes entreprises et à stimuler
le marché des énergies renouvelables décentralisées.
Renforcer le rôle des petites et moyennes entreprises
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Développer et réaliser des études de faisabilité
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Renforcement des capacités institutionnelles et techniques
Sans les capacités nécessaires, les investissements, quel qu’en soit le montant, ne suffi ront pas pour relever le défi énergétique. Les
capacités institutionnelles et humaines doivent progresser au rythme du développement des systèmes énergétiques.
Le renforcement des capacités des institutions nationales, régionales et continentales de l’Afrique doit essentiellement porter sur
les systèmes informatiques, les bases de données, la planifi cation, la standardisation, etc. À titre d’exemple, le Regional Centre for
Renewable Energy and Energy Effi ciency (centre régional pour les énergies renouvelables et l’effi cacité énergétique) installé au
Caire, aidera à formuler et diffuser des politiques favorisant les énergies renouvelables et l’effi cacité énergétique et constituera une
plateforme d’échanges régionaux sur les questions stratégiques et technologiques.
22 | AEEP 23 | AEEP
Dialogue and exchange
Les pays africains et européens ont conscience de la nécessité
d’améliorer l’effi cacité du dialogue et de la coopération, notamment
en ce qui concerne l’accès à l’énergie et la sécurité énergétique. Le
Partenariat Afrique-UE pour l’énergie va encore renforcer ces objectifs.
Le dialogue sera élargi à la société civile, au secteur privé, aux
organisations de recherche, ainsi qu’au système des Nations Unies et à
d’autres partenaires au développement de l’Afrique.
Pour tirer le meilleur parti de l’exploitation des ressources
complémentaires de l’Afrique et de l’Europe, il faut impérativement
approfondir et élargir le dialogue, aussi bien au niveau politique qu’au
niveau technique. À cet effet, la CUA et la CE organiseront des réunions
de haut niveau où seront débattues les principales questions auxquelles
nous sommes confrontés: sécurité énergétique, accès à l’énergie et
fi nancement de l’infrastructure.
Réunion d’octobre 2008 qui a rassemblé les collèges de la
CUA et de la CE
Sommet UE-Afrique, Lisbonne 2007 Konaré, CUA et Barroso, CE au sommet de Lisbonne 2007 ©
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Mentions légales
Éditeur
European Union Energy Initiative - Partnership Dialogue Facility (EUEI PDF)
au nom des équipes de mise en œuvre africaines et européennes du Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE)
Rédaction
European Union Energy Initiative - Partnership Dialogue Facility (EUEI PDF), www.euei-pdf.org
GTZ AgenZ, Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH, Allemagne
Mise en œuvre
GTZ AgenZ, Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH, Allemagne
Conception graphique et mise en page
Druckfertig, Klepp & Partners GmbH, Autriche
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Impression
Offsetdruck Ing. Kurz GmbH
Photos de couverture – droits, de gauche à droite:
Photo: Peter Scott, Photo: GTZ, © laif, © laif
Photos, page 3 – droits:
Photo Dr. Elham M.A. Ibrahim - © Commission de l’Union africaine
Photo Andris Piebalgs - © Commission européenne