le défi énergétique: accès et sécurité pour l’afrique et … · d'ivoire ogo somalie...

12
Accès et sécurité pour l’Afrique et l’Europe Le défi énergétique: Partenariat Afrique-UE pour l’énergie

Upload: trinhtruc

Post on 12-Sep-2018

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

Accès et sécurité pour l’Afrique et l’Europe

Le défi énergétique:

Partenariat Afrique-UE pour l’énergie

Page 2: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

3 | AEEP

Commission de l’Union africaine

Ministère des Énergies renouvelables et des Services publics, République de Maurice

LES CO-PRÉSIDENTS ET

LES PARTENAIRESPRÉFACE: RELEVER LE DÉFI ÉNERGÉTIQUE Le défi énergétique sera la question centrale du 21e siècle. Comment pouvons-nous répondre aux besoins de ceux pour qui, faute

d’électricité, l’avenir semble morne ? D’où viendra l’énergie nécessaire pour assurer le développement économique et améliorer le niveau

de vie ? Pouvons-nous éviter les guerres de l’énergie ? L’utilisation que nous faisons de l’énergie va-t-elle détériorer la planète ?

L’Afrique et l’Europe, en raison de leurs liens historiques et de leur proximité géographique, se sont engagées dans une aventure

commune consistant à relever le défi énergétique, main dans la main. C’est ainsi que les chefs d’États et de gouvernements africains

et européens se sont engagés, en décembre 2007, à Lisbonne, à lancer le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE) dans le cadre

des huit partenariats stratégiques constituant la Stratégie conjointe Afrique-UE. Le PAEE est un cadre à long terme de dialogue

politique structuré et de coopération entre l’Afrique et l’Union européenne sur les questions énergétiques présentant une importance

stratégique et refl étant les besoins africains et européens. Dans le cadre de ce partenariat, l’Afrique et l’Europe collaboreront pour

élaborer un projet commun, trouver des réponses stratégiques communes, stimuler l’exécution d’actions spécifi ques visant à élargir

l’accès à l’énergie, assurer une plus grande sécurité énergétique et optimiser la contribution des énergies renouvelables et de

l’effi cacité énergétique.

Le PAEE va renforcer le dialogue actuel entre l’Afrique et l’Union européenne sur l’accès à l’énergie et la sécurité énergétique au niveau

local, national, régional, continental et mondial. Il vise à mobiliser des ressources fi nancières, techniques et humaines accrues pour

soutenir le développement énergétique de l’Afrique, et à accroître les investissements européens et africains dans l’infrastructure et les

interconnexions énergétiques en Afrique d’une part, et entre l’Afrique et l’Union européenne d’autre part.

Unissons nos efforts pour faire de ce partenariat un cadre effi cace nous permettant de nous attaquer à ces questions, de relever des défi s

communs et de garantir des énergies sûres et la sécurité énergétique aux citoyens africains et européens.

Commission européenne

Dr. Elham M.A. Ibrahim

Commissaire à l’Infrastructure et à l’Énergie,

Commission de l’Union africaine

Andris Piebalgs

Commissaire au Développement,

Commission européenne

Page 3: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

4 | AEEP 5 | AEEP

LE PARTENARIAT AFRIQUE-UE POUR L’ÉNERGIELe Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE) est un des huit

partenariats constituant la Stratégie conjointe Afrique-UE adoptée par les

chefs d’États et de gouvernements africains et européens à Lisbonne,

en décembre 2007. Pour réaliser le plan d’action de Lisbonne pour le

PAEE, les équipes africaines et européennes de mise en œuvre n’ont

pas ménagé leurs efforts. Un groupe conjoint d’experts africains et

européens s’est réuni trois fois à Addis-Abeba, à Bruxelles et au Caire.

Pour mieux identifi er nos besoins et les lacunes de notre approche du

problème énergétique, le PAEE a dressé un inventaire des projets et

programmes énergétiques en cours et prévus. Ce document fait une

synthèse de nos besoins énergétiques et présente les priorités des

actions futures.

Groupe conjoint d’experts, Le Caire 2010

© A

EE

P

NOS BESOINS ÉNERGÉTIQUES: SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE, ACCÈS À L’ÉNERGIE

Figure 1 – Indicateur de dépendance aux importations de combustibles fossiles.

Sécurité énergétique

Tous les pays sont confrontés au problème

consistant à garantir des services

énergétiques sûrs et fi ables dans les

décennies à venir. Ces dernières années,

presque tous les pays africains et européens

ont connu des interruptions d’une forme ou

d’une autre de leur approvisionnement en

énergie. Beaucoup d’entre eux dépendent

fortement des importations d’énergie,

notamment en ce qui concerne les

combustibles utilisés dans les transports.

La tension sur les marchés du pétrole et du gaz,

l’évolution des régimes pluviaux, la croissance

de la demande, ainsi que des problèmes

techniques, administratifs et fi nanciers internes,

ont entraîné une crise de la disponibilité des

combustibles ou de l’électricité. La nécessité

de réduire les émissions de gaz à effet de

serre est une contrainte croissante pour le

développement du secteur énergétique.

La diversifi cation des approvisionnements

en énergie grâce au recours croissant

aux sources d’énergies locales (souvent

renouvelables) est le principal moyen

d’améliorer la sécurité énergétique. Le

partage des solutions technologiques et des

ressources entre l’Afrique et l’Europe peut

jouer un rôle majeur dans ce domaine. Figure 1 Indicateur de dépendance aux importations de combustibles fossiles

NORWAY

SUÈDEFINLANDE

DANEMARK

ROYAUME-UNI

IRLANDE

FRANCE

BELGIQUE

PAYS-BAS

LUXEMBOURG

ALLEMAGNE

ESTONIELETTONIELITUANIE

RUSSIA

POLOGNEBELARUS

ESPAGNEPORTUGAL

RÉP. TCHÈQUE

AUTRICHE

ITALIE

MALTE

SLOVÉNIE

SLOVAQUIE

HONGRIE

BULGARIE

ROUMANIE

GRÈCE

CHYPRE

MAROC

SAHARA OCCIDENTAL

  A L G É R I E  L I B Y E

TUNISIE

MAURITANIE

SÉNÉGAL

GAMBIEGUINÉE-BISSAU

GUINEA

SIERRA LEONE

 LIBERIA

M A L I

BURKINAFASO

 CÔTE D'IVOIRE

TOG

O B

ÉNIN

N I G E R I A

N I G E R T c h a d

 ÉGYPTE

S O U D A N

ÉRYTHRÉE

É T H I O P I ECENTRA-FRIQUE

CAMEROUNEQUATORIAL

GUINEAGABON

CONGO-BRAZZAVILLE

R D C O N G O

RWANDABURUNDI

OUGANDAKENYA

SOMALIE

A N G O L A

NAMIBIE

Z A M B I E

TANZANIE

MALAWI

ZIMBABWE

BOTSWANA

MOZAMBIQUE

MADAGASCAR

SWAZILAND

LESOTHO

AFRIQUE DU SUD

 MAURICE

GHANA

DJIBOUTI

 CAP-VERT

SAO TOMÉ-ET-PRINCIPE

 SEYCHELLES

COMOREStrès haut

haut

modéré

bas

Pour l’Afrique, le niveau de dépendance aux importations de combustibles fossiles est obtenu en calculant le rapport entre les importations de produits pétroliers bruts et raffi nés et la consommation totale. Pour l’Europe, le niveau de dépendance tient également compte des importations de gaz naturel.

Cré

dit

ph

oto

: su

r la

base d

e d

on

nées d

e l’E

nerg

y I

nfo

rmati

on

Ad

min

istr

ati

on

, In

tern

ati

on

al E

nerg

y S

tati

sti

cs (

20

06

, 2

00

8)

Page 4: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

6 | AEEP 7 | AEEP

Accès aux services énergétiques

De nombreux pays d’Afrique s’efforcent d’étendre l’accès aux services énergétiques modernes, notamment aux combustibles de

cuisson sûrs et durables, à l’ensemble de leur population.

En effet, l’insuffi sance de l’infrastructure énergétique et le manque d’accès (à l’électricité, à la force motrice, aux combustibles utilisés

dans les transports ou à l’amélioration des systèmes de cuisson) constituent des obstacles majeurs à la réalisation des objectifs de

développement durable exprimés dans les plans nationaux ainsi que dans les Objectifs du millénaire pour le développement.

Dans de nombreux pays africains, moins de 10

% de la population rurale à accès à l’électricité.

La majorité des ménages africains utilise

encore les méthodes traditionnelles consistant

à brûler du bois ou du charbon pour cuire les

aliments et leurs membres ont souvent des

problèmes de santé dus à la pollution de l’air

intérieur. En Afrique rurale, la plupart des écoles

et des cliniques ne disposent pas de services

énergétiques modernes. Dans les zones rurales,

les activités de production sont gravement

handicapées par le manque de services

énergétiques.

Les pays africains et les Communautés

économiques régionales (CER) se sont fi xé des

objectifs ambitieux relativement à l’accès aux

énergies modernes. Pour atteindre ces objectifs,

il faudra bénéfi cier de l’apport de ressources

privées et publiques et utiliser des modèles

innovants pour faire en sorte que la prestation de

services énergétiques dans les régions pauvres

et peu peuplées soit économiquement viable.

L’amélioration de l’accès à l’énergie nécessitera des solutions centralisées et décentralisées, la mise en pratique d’exemples de réussites

connus et l’élaboration de nouveaux modèles techniques et institutionnels novateurs pour la fourniture des services énergétiques,

l’utilisation effi cace et raisonnée des combustibles fossiles, ainsi que l’expansion rapide des sources d’énergies renouvelables.

L’ingéniosité humaine permet de

transformer les sources d’énergie

(force hydraulique, combustibles,

énergie solaire, etc.) en services

énergétiques, par exemple:

• la cuisson est vitale pour la vie

humaine dans la mesure où la

plupart des aliments ne peuvent

être consommés crus ;

• la réfrigération facilite le

stockage des aliments et est

indispensable à la conservation

des vaccins ;

• le transport est l’élément vital

du commerce ;

• la force mécanique est utilisée

pour scier le bois, broyer les

aliments, pomper l’eau ou

façonner le métal ;

• les services de communication

et d’information basés sur

l’utilisation de téléphones et

d’ordinateurs ont une importance

croissante dans la vie moderne.

Tableau 1: Services énergétiques ayant une utilisation productive

© G

TZ

/Ulr

ich

Lau

man

ns

© laif

© G

TZ

/ M

ich

ael Ts

eg

aye

© laif

© laif

© laif

Figure 2: Accès à l'électricité en Afrique (pour cent)

51-100%

26-50%

11-25%

0-10%

Figure 2: Accès à l'électricité en Afrique (pour cent)

MADAGASCAR19,0

LESOTHO16,0

N A M I B I E34,0

B O T S WA N A45,4

A N G O L A26,2

ZIMBABWE41,5

MOZAMBIQUE11,7

Z A M B I E18,8

RD CONGO11,1

CONGO-BRAZZAVILLE

TANZANIE11,5

SWAZILAND29,7

K E N Y A15,0

OUGANDA9.0

E T H I O P I A15,3

S O U D A N31,4

TCHAD3,5

CENTR-AFRIQUE

5,1

N I G E R I A46,8

CAMEROUN29,4

EQUATORIAL GUINEA27,0 G A B O N

36,7

 CÔTE D'IVOIRE

47,3

GHANA54,0

TOGO20,0

BÉNIN24,8

 BURKINA FASO10,0

M A L I17,4

M A U R I TA N I E30,1

SÉNÉGAL42,0

GAMBIE8,3

GUINÉEBISSAU

11,5

G U I N E A20,2

SIERRALEONE

5,1 LIBERIA3,3

SAHARA OCCIDENTAL

M A R O C97,0

A L G É R I E99,3 L I B Y E

99,8

TUNISIE99,5

N I G E R9,3

É G Y P T E99,4

S O M A L I Ena

ÉRYTHRÉE32,0

DJIBOUTI49,7

RWANDA6,0

BURUNDI2,8

MALAWI9,0

 MAURICE99,4

SAO TOMÉ-ET-PRINCIPE

48,5

COMORES41,0

SEYCHELLES96,0

A F R I Q U E D U S U D75,0

CAP-VERT 70,4

Cré

dit p

ho

to: su

r la

ba

se

de

do

nn

ée

s f

ou

rnie

s p

ar

l’A

IE, W

orl

d E

ne

rgy O

utl

oo

k (

2009),

PN

UD

/OM

S (

2009),

GT

Z (

2010)

51-100%

26-50%

11-25%

0-10%

Page 5: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

8 | AEEP 9 | AEEP

Énergies durables

Assurer la sécurité énergétique et l’accès à l’énergie est un formidable défi à relever. C’est aussi une chance exceptionnelle: un secteur

énergétique effi cace et non polluant est une condition essentielle au développement durable, en Afrique comme en Europe.

❑✘ Progrès économique. La disponibilité d’une énergie abordable et fi able contribuera à assurer un développement économique continu,

en Europe et en Afrique. La mise en place et l’exploitation de nouveaux systèmes énergétiques (à partir de sources d’énergies locales

et renouvelables) créeront des emplois. La prestation de services énergétiques à tous créera de nouveaux débouchés commerciaux

pour les entrepreneurs africains.

❑✘ Progrès social. L’amélioration des services sociaux essentiels passera obligatoirement par l’amélioration de l’accès à des services

énergétiques modernes: matériel d’éclairage et de réfrigération dans les centres médicaux ; ordinateurs dans les écoles ; pompes

pour l’approvisionnement en eau ; service téléphonique pour les entreprises. L’amélioration de la communication favorisera

l’intégration politique. Par ailleurs, la sécurité offerte par les nouveaux appareils de cuisson évitera des milliers de morts inutiles.

❑✘ Protection de l’environnement. Les systèmes d’énergie durable, notamment ceux qui sont basés sur les énergies renouvelables,

contribueront à lutter contre les problèmes environnementaux dus à l’utilisation de l’énergie: déboisement ; pollution de l’eau, de

l’atmosphère et de l’intérieur des habitations ; changement climatique.

ÉLÉMENTS DE NOTRE CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE: CE QUE NOUS ALLONS FAIRE Alors que les besoins énergétiques non satisfaits sont considérables, les ressources énergétiques disponibles sont plus que

suffi santes et notre volonté commune de surmonter les diffi cultés est encore plus grande.

Les leaders africains et européens ont identifi é les domaines dans lesquels la conjugaison des efforts sera particulièrement utile. Lors

de sa réunion, en février 2010, au Caire, le groupe conjoint d’experts du Partenariat a élaboré des recommandations d’objectifs dans

les domaines suivants à atteindre dans le délai jusqu'en 2020:

Accès à l’énergie:

Pour contribuer à la réalisation de l’objectif africain qui est d’assurer, à l’échelle du continent, un taux d’accès aux énergies

modernes et durables d’environ 50 %, ce qui concerne 250 millions de personnes supplémentaires, l’Afrique et l’Union

européenne vont agir de concert pour:

• assurer l’accès à des services énergétiques modernes et durables à au moins 100 millions d’Africains

supplémentaires en mettant l’accent sur des modèles durables: assurer l’approvisionnement des services de base (santé,

éducation, eau, communication) en énergie ; alimenter en énergie les activités de production ; et assurer aux ménages des

services énergétiques sûrs et durables.

Sécurité énergétique:

L’Afrique et l’Union européenne vont prendre des mesures conjointes pour améliorer la sécurité énergétique en:

• doublant la capacité des interconnexions électriques transfrontalières, au sein de l’Afrique et entre l’Afrique et

l’Europe, ce qui accroîtra le commerce de l’électricité tout en assurant des niveaux appropriés de capacité de production ;

• doublant l’utilisation du gaz naturel en Afrique et en doublant les exportations de gaz africain vers l’Europe, grâce

à la mise en place d’une infrastructure de gaz naturel, notamment pour mettre le gaz torché sur le marché.

Énergies renouvelables et effi cacité énergétique:

L’Afrique et l’Union européenne prendront des mesures conjointes pour améliorer l’effi cacité énergétique et l’utilisation des

énergies renouvelables en Afrique en:

• construisant de nouvelles installations hydroélectriques d’une capacité totale de 10 000 MW, en tenant compte des

normes sociales et environnementales;

Page 6: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

10 | AEEP 11 | AEEP

Investissements infrastructurels majeurs: intégration des régions, liens entre les continents

Le partage et le commerce des sources

d’énergies (au moyen d’infrastructures telles

que les gazoducs et les oléoducs, les lignes

électriques, les installations de stockages

et d’expédition) constituent le moyen le

plus effi cace d’améliorer la disponibilité

des services énergétiques et d’assurer leur

fi abilité. Pour l’Afrique et l’Europe, l’intégration

régionale et intercontinentale des systèmes

énergétiques est fortement prioritaire.

L’intégration est souvent une étape nécessaire

pour exploiter diverses sources d’énergies

telles que l’énergie éolienne et l’énergie

hydraulique. Les fl ux d’électricité, de gaz et de

pétrole entre l’Afrique et l’Europe jouent déjà un

rôle majeur dans la sécurité énergétique et le développement économique.

Ainsi, en Afrique comme en Europe, l’intégration physique et économique des marchés de l’énergie progresse, grâce à la mise en place

d’une infrastructure énergétique et à une meilleure convergence des cadres législatifs et réglementaires dans le secteur de l’énergie.

Les conditions de base (infrastructures et mécanismes réglementaires) sont progressivement réunies pour la mise en place de systèmes

d’échanges d’énergie électrique au niveau régional.

La mise en place de l’infrastructure énergétique nécessaire à la liaison intra-africaine et à la liaison entre l’Afrique et l’Europe doit

s’accélérer. Par exemple, en Namibie, le Fonds fi duciaire UE-Afrique pour les infrastructures fi nance la construction de l’interconnexion de

Caprivi, une ligne électrique clé de 1 250 km de longueur et d’une capacité de 400 MW renforçant le pool énergétique d'Afrique australe

(SAPP). Pour attirer plus d’investissements et faire en sorte que le coût de l’énergie soit abordable, il faut mettre en place des conditions

d’ensemble favorables, harmoniser les normes techniques et adopter des tarifs appropriés.

Sous-station du Zambèze dans la région de Caprivi, Namibie.

© A

BB

• construisant un parc éolien d’une capacité minimale d’au moins 5 000 MW ;

• construisant des installations d’énergie solaire de toutes formes et d’une capacité de 500 MW ;

• triplant la capacité de production des autres installations d’énergies renouvelables comme la géothermie et la

biomasse moderne ; et en

• améliorant l’effi cacité énergétique dans tous les secteurs africains, à commencer par le secteur de l’électricité, pour

contribuer à atteindre les objectifs continentaux, régionaux et sectoriels de l’Afrique.

Pour atteindre ces objectifs, l’Europe compte peser de tout son poids et de toute son expérience sur le développement du secteur

énergétique de l’Afrique. Les mesures prises par l’Europe dans le cadre du PAEE compléteront les propres efforts de l’Afrique ainsi

que le soutien assuré par les autres partenaires au développement de l’Afrique. Des mesures conjointes appropriées seront prises

dans les domaines suivants:

Politique et planifi cation

L’infrastructure de production et d’exploitation de l’énergie (par

exemple les barrages, centrales électriques, lignes électriques,

raffi neries, bâtiments, trains, camions, etc.) coûtent cher et leur

durée de vie est importante. Les forces du marché ne tiennent

pas suffi samment compte des priorités importantes pour le public

en matière d’énergie: sécurité énergétique, accès à l’énergie,

environnement, etc. L’infrastructure énergétique a besoin d’être

soigneusement planifi ée et doit encourager les investissements

privés sur la base de politiques fi ables.

Les leaders africains et européens on rédigé des documents

directeurs majeurs sur l’énergie. Par exemple, les leaders de la

CEDEAO et les services publics d’Afrique de l’Ouest ont analysé leurs

besoins actuels et futurs et ont conclu que la meilleure solution pour

répondre aux besoins croissants consistait à relier entre eux les

réseaux électriques d’Afrique de l’Ouest. Cette politique régionale

de l’électricité a posé les bases du Système d’Echanges d’Energie

électrique ouest africain (EEEOA). Les politiques africaines et

européennes doivent évoluer et s’adapter à des réalités changeantes, notamment pour attirer plus d’investissements privés.

MALI

SIERRA LEONE

GUINÉE

GUINÉE-BISSAU

GAMBIE

SÉNÉGAL

BÉNIN

TOGO

GHANA

CÔTE D'IVOIRE

LIBERIA

NIGER

NIGERIA

BURKINA FASO

Coastal Trans Backbone Sub-program

Inter-Zonal Trans Sub-program

North-core Trans Sub-program

OMVG/OMVS Development Sub-program

LSG System Redevelopment Sub-program

Cré

dit

ph

oto

: ad

ap

tati

on

de d

on

nées d

u s

ecré

tari

at

du

EE

EO

A (

20

07

)

Figure 3: Feuille de route de mise en œuvre du Système d’Echanges

d’Energie électrique ouest africain (EEEOA)

Page 7: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

12 | AEEP 13 | AEEP

A

B

C

D

E

F

G HI

JK

L

M

N

O

PQ

R

S

T

U

V W

X

Y

Z1

2

3

4

5

A N G O L A

S O U T HA F R I C A

MADAGASCAR

BOTSWANA

ZIMBABWE

ZAMBIA

SWAZILAND

LESOTHO

MALAWI

TANZANIA

KENYAUGANDA

RWANDA

BURUNDI

DEMOCRATICREPUBLIC OF CONGO

GABON

NAMIBIA

DJIBOUTI

ERITREA

E T H I O P I A

S U D A NC H A D

N I G E R

CENTRALAFRICAN REPUBLIC

EQUAT. GUINEA

SÃO TOMÉ & PRÍNCIPERE

P.O

FC

ON

GO

CAMEROON

M A L I

A L G E R I A

L I B YA E G Y P T

T UNISIA

MOROCCO

MAURITANIA

CAPEVERDE

MAURITIUS

Réunion(Fr.)

SENEGALGAMBIA

GUINEA-BISSAU GUINEA

SIERRA LEONE

LIBERIA

CÔTED’IVOIRE

TOG

O

BENIN

MO

ZAM

BIQUE

S OM

AL I

A

COMOROS

Mayotte(Fr.)

Annobón(Eq. Guinea)

BURKINAFASO

GHANA

(BRA

ZZAV

ILLE

)

Western Sahara (under UNmandate)

SEYCHELLES

N I G E R I A

L.Tana

LakeTanganyika

LakeVictoria

LakeMalawi

L.Kivu

L. Volta

L.Chad

L.Nasser

L.Turkana

S a h a r a

Niger

Benue

Nile

Blue Nile

White

Nile

Uele

Cong

o

Kasaï

Zambezi

Va

al

Orange

Pemba I.

Zanzibar I.

Mafia I.

Sinai

Gariep & Vanderkloof dams

TanaRiverdams

MalkaWakena dam

Turkwel Dam

JebbaDam

Victoria Falls

Kafue dams

Copperbelt

Koeberg nuclear power plant

MAPUTO

WINDHOEKGABORONE

HARARE

ANTANANARIVO

LUSAKA

LUANDA

KINSHASA

BRAZZAVILLE

NAIROBI

LILONGWE

LIBREVILLE

YAOUNDÉ

BANGUI

KAMPALAMOGADISHU

ADDISABABA

ASMARAKHARTOUM

N’DJAMENA

ABUJA

NIAMEY

OUAGADOUGOU

ACCRA

LOMÉ

PORTO-

NOVO

YAMOUSSOUKROMONROVIA

FREETOWNCONAKRY

BISSAU

DAKAR

BAMAKO

CAIRO

NOUAKCHOTT

TRIPOLI

ALGIERS

RABAT

DJIBOUTIVILLE

Johannesburg

Durban

Port Elizabeth

Bloemfontein

Beira

Mwanza

Dar es Salaam

Mombasa

Nacala

Ndola

Lubumbashi

Kisangani

Mbuji-Mayi

Benguela

Douala

Berbera

Port Sudan

El Fasher

Lagos

Kano

Port Harcourt

Abidjan

Alexandria

Luxor

Benghazi

Casablanca

Marrakech

Oran

Francistown

WalvisBay

East London

Tangier

Agadez

Abéché

Wau

Timbuktu

Nouadhibou

El Ayoun

La Skhira

Atar

Tamanrasset

Constantine

Tobruk

Al-Kufra

NémaSt-Louis

Kayes

Kankan

Gao

Kumasi

BoboDioulasso

Ibadan

Arlit

Zinder

Enugu

Maiduguri

Sarh

Juba

SuezPort Said

Safaga

Minya

Atbara

RabakAssab

MassawaKassala

Kismayo

Mtwara

Pointe-Noire

Matadi

Kuito

Namibe

Tsumeb

Livingstone

Blantyre

Toliara

Mahajanga

Antsiranana

Toamasina

Inhambane

Kimberley

TSHWANE(PRETORIA)

Cape Town

Dodoma

ARUSHA

Bulawayo

Sabha

OujdaFès

BordjMokhtar

AbuSimbel

WadMedani

Hargeysa

Boosaaso

Sokoto

Kaduna

Kisumu

GuluButa

Isiro

Bunia

Bukavu

Port-GentilMbandaka

Kananga Tanga

Songea

Mbeya

Pemba

MORONI

Tolanaro¨

PORT LOUIS

VICTORIA

Huambo

PRAIA

Luena

Mongu

Maun

Lüderitz MBABANE

Pietermaritzburg

MosselBay

MALABO

BUJUMBURA

KIGALI

BANJUL

SÃO TOMÉ

Asyut

Halaib

Taba

DamiettaIdkuMisratah

MarsaAl-Brega

Az-Zawiya

Ras LanufGhadames

Bizerte

Gabès

Skikda

Biskra

In SalahAdrar

Béchar

Arzew

Saïda

Agadir

Ségou

Tema

Ferkessédougou Tamale

San-Pedro

Ajaokuta

Kribi

Maroua

Ngaoundéré

Gedaref

DireDawa

Harer

Mekele

Garowe

Moyale

Dolo OdoYabelo

Mbarara

Iringa

Kihansidams

Kigoma

Soyo

Bandundu

Kolwezi

Menongue

Sumbe

Kalemie

Rundu

Keetmanshoop

Ghanzi

Quelimane

Lichinga

Tete

Selebi-Phikwe

Orapa

SecundaSasolburg

Richards Bay

MASERU

AlexanderBay

TUNIS

National boundary

Major oil/gas fields

Oil pipeline

Gas pipeline

Major hydroelectricscheme (see table)

Power transmission line

Maghreb ElectricityCommittee (Comelec)

West African PowerPool (WAPP)

Central AfricanPower Pool (CAPP)

East AfricanPower Pool (EAPP)

Southern AfricanPower Pool(SAPP)

Power Pools:

GULF OF SUEZ

OFFSHORENILE DELTA

WESTERNDESERT

GHADAMESBASIN

GULF OF GABÈS

SIRTEBASIN

HASSIR’MEL

HASSIMESSAOUD

BERKINE BASIN

ILIZZIBASIN

SAHARAFIELDS

CHINGUETTI

DOME FLORE

TANO NIGER DELTA

DOBA

OKUME

OGOOUÉ DELTA

ETAMÉ

MUGLADBASIN

FULA

ADARYALE

CABINDA

LOWER CONGO BASIN

L.ALBERT BASIN

SONGO SONGO

MNAZI BAY

PANDE;TEMANE

KUDU

IBHUBESI

BREDASDORP BASIN

Africa’s energyinfrastructure

© African Energy 2009(www.africa-energy.com)

NAME RIVER CAPACITYA Afourer Oued Day 463 MWB Abdelmoumen Issen 400 MWC Aswan High Nile 2,100 MWD Kajbar Nile 300 MWE Merowe Nile 1,250 MWF Tekeze Tekeze 300 MWG Tana-Beles Beles 460 MWH Tis Abay Blue Nile II: 80 MWI Roseires Blue Nile 300 MWJ Koka, Awash II & III Awash 107 MWK Gilgel Gibe Omo II: 420 MW

III: 1,870 MWHalale-Werabesa Omo 640 MW

L Bujagali Victoria Nile 250 MWOwen Falls Victoria Nile 300 MW

M Sondu Miriu Sondu 60 MWN Manantali Senegal 200 MWO Garafiri Konkouré 75 MWP Kossou Bandama 180 MWQ Akosombo Volta 1,200 MWR Kainji Niger 800 MWS Mambilla Donga 2,600 MWT Edea Sanaga 264 MW

Song Loulou Sanaga 384 MWU Grand Poubara Ogooué 400 MWV Inga Congo I: 351 MW

II: 1,424 MWIII: 4,320 MW

Grand / IV: 40-50 GWW Zongo Inkisi II: 160 MWX Nzilo Lualaba II: 120 MWY Ruzizi I-IV Ruzizi 474 MWZ Ruacana Cunene 240 MW1 Kariba North & South Zambezi 1,320 MW2 Cahora Bassa Zambezi 2,075 MW

Cahora Bassa extension Zambezi 850 MWMpanda Nkuwa Zambezi 1,300 MW

3 Project Lima PS Steelpoort 1,500 MW4 Ingula PS (Braamhoek) Wilge 1,333 MW

Kilburn Mnj. Tugela 1,000 MW5 Lesotho Highlands Water Project 182 MW

(Outputs: I & II are maximums;III & Grand / IV are estimates)

Selected major hydroelectricschemes Existing and future

100%–76%

75%–51%

50%–26%

25%–11%

10% &under

% of populationwith access toelectricity 2008

Libya 99.8Tunisia 99.5Egypt 99.4Mauritius 99.4Algeria 99.3Morocco 97.0

South Africa 75.0Ghana 54.0

Côte d’Ivoire 47.3Nigeria 46.8Botswana 45.4Senegal 42.0Zimbabwe 41.5Gabon 36.7Namibia 34.0Eritrea 32.0Sudan 31.4Rep. of Congo 30.0Cameroon 29.4Angola 26.2

Benin 24.8Togo 20.0Madagascar 19.0Zambia 18.8Lesotho 16.0Ethiopia 15.3Kenya 15.0Mozambique 11.7Tanzania 11.5D.R.of Congo 11.1

Burkina Faso 10.0Malawi 9.0Uganda 9.0

Source:WorldEnergyOutlook2009

Figure 4: Carte de l’infrastructure énergétique africaine, 2009

Mobilisation pour l’accès aux services énergétiques

Les services énergétiques modernes étant indispensables au développement, de nombreux pays et régions africains se sont fi xé des

objectifs ambitieux d’amélioration de l’accès à l’énergie, notamment dans les zones rurales et périurbaines.

Régig on

(Como mum nauté économique

réégionnale)

Cuisson des aliments Force motrice Électricité

Afriiquq e de l’Ouest (CEDEAO)

100 % de la population –

amélioration de la cuisson:

dont environ 200 %% avavec du

GPL

60 % de la population rurale a

accès à la force motrice pour

dedess acactitivivitétéss dede p prorodud ction et

des services de base

66 % de la population

Afrique centrale ((CECEMAMAC)C)

808080 %% % d de e lala p popopulu ation a accès

à des cocombmbusustitiblblesese ménagerrss

améliorés (GPL oou u foouru s de

cuisson amaméléliorérés)s)

50 % de la population

Afrique e dede l’E’ st (CAE)

Au moins 50 % de la popupulalation de la CAEAE a accès à des services énergétiques modernes

Cuisson améliiorée pour 50 %

AcAccès s à la force mécanique

aaux x fifi ns de production pour

totoutes les communautés

100 % de la popupulalatition –

service indivividuduelel en zones

urbaineses.

100 0 % % dede la population –

seservrvice au niveau du village

(écoles, cliniques, hôpitaux et

centres communautaires) en

zones rurales.

Tableau 2: Objectifs d’accès pour 2015 pour trois stratégies régionales

Page 8: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

14 | AEEP 15 | AEEP

Les améliorations technologiques, les

mécanismes novateurs de fi nancement et

les nouvelles structures institutionnelles

contribuent tous à faire en sorte que l’accès

universel devienne progressivement une

réalité.

L’aide publique au développement (APD) de

l’Union européenne joue déjà un rôle majeur.

Par exemple, la première Facilité ACP-UE pour

l’Énergie a offert plus de 180 millions d’euros

pour le fi nancement de projets d’accès à

l’énergie dans 36 États africains ; l’effet de

levier a plus que doublé cette somme. La

deuxième Facilité Énergie a assuré un nouveau

fi nancement de 200 millions d’euros au titre du

10e Fonds européen de développement (FED).

L’accès à l’énergie doit considérablement s’accélérer pour favoriser la croissance économique et améliorer le niveau de vie d’une

population africaine en pleine croissance. Pour accroître les investissements consacrés à l’accès à l’énergie, l’action publique doit viser à

attirer des opérateurs privés.

APD de l’UE à l’Afrique pour l’énergie

0

500

Mill

ion

euro

s

■ Pays membres du CAD, total

■ Pays membres de l’UE■ Commission européenne■ CE + UE, total

20062007

2008

1000

Figure 5: L'aide publique au développement (APD) de l’UE pour l’énergie en Afrique

Diversifi cation des sources d’énergie: énergies renouvelables et effi cacité énergétique

Malgré la richesse considérable de l’Afrique en sources d’énergies, pour la majorité des Africains la consommation d’énergie se limite

à l’utilisation traditionnelle du bois pour cuire les aliments. Pour relever les défi s de la sécurité énergétique et de l’accès à l’énergie, il

faudra exploiter ces richesses, notamment les énergies renouvelables qui

sont insensibles aux fl uctuations des marchés de l’énergie.

Énergie hydraulique. Seuls, 7 % de l’énorme potentiel de l’Afrique en

énergie hydraulique (1 750 TWh, soit plus ou moins la consommation

totale de la France, l’Allemagne et l’Italie) sont actuellement utilisés.

Cette source d’énergie bon marché et non polluante pourrait répondre

à tous les besoins électriques de l’Afrique pendant des années tout en

respectant les normes environnementales mondiales.

L’UE soutient la construction de l’installation hydroélectrique (250 MW) de

Bujagali en Ouganda.

Énergie géothermique. 1 % seulement du potentiel géothermique

d’Afrique est exploité, au Kenya et en Éthiopie. Cette source d’énergie

non polluante et fi able pourrait faire une différence considérable,

notamment en Afrique de l’Est.

Par exemple, la centrale géothermique d’Olkaria, au Kenya, fait

actuellement l’objet de travaux d’agrandissement soutenus par l’UE.

L’installation hydroélectrique de Bujagali en Ouganda

La centrale géothermique d’Olkaria au Kenya

Cré

dit

ph

oto

: K

fW

Cré

dit

ph

oto

: G

TZ

Ken

ya

Cré

dit

ph

oto

: su

r la

base d

e d

on

nées f

ou

rnie

s p

ar

l’O

CD

E.

Sta

t. 2

01

0

Page 9: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

16 | AEEP 17 | AEEP

Biomasse. Les nombreuses formes de biomasse peuvent répondre

à divers besoins énergétiques: cuisson, électricité, combustible pour

les transports. Des quantités considérables de biomasse non utilisée

pourraient être converties en énergie. L’utilisation du vaste potentiel

agricole de l’Afrique pour la production d’énergie doit soigneusement

tenir compte de l’impact éventuel sur la production alimentaire et sur les

ressources en eau.

Dans l’île Maurice, la centrale thermique mixte bagasse-charbon montre

comment l’utilisation de la biomasse peut contribuer à atteindre les

objectifs énergétiques, agricoles et environnementaux.

Énergie éolienne. L’énergie éolienne devient rapidement une source

d’énergie majeure dans le monde entier. Les interconnexions électriques

entre l’Afrique et l’Europe permettraient de faire un meilleur usage de

ressources éoliennes variables et contribueraient au développement du

secteur de l’énergie éolienne en Afrique et en Europe.

Par exemple, l’Égypte a une capacité installée de 425 MW d’énergie

éolienne et prévoit de passer à 850 MW d’ici à 2010 et à 3 000 MW d’ici

à 2020.

La centrale thermique mixte bagasse-charbon de Belle Vue

dans l’île Maurice

Parc éolien de Zafarana, Égypte

Cré

dit

ph

oto

: G

EC

/Win

d P

ow

er

Wo

rks

Cré

dit p

ho

to: M

auritius S

ug

ar

Pro

ducers

’ A

sso

cia

tio

n (M

SP

A)

Énergie solaire. Il est possible d’exploiter l’énergie du soleil au

moyen de cellules photovoltaïques, d’installations de concentration de

l’énergie solaire et de chauffe-eau solaires. Ces technologies deviennent

rapidement rentables et pourraient être largement utilisées en Afrique où

le soleil fait rarement défaut.

Cellules solaires photovoltaïques en Ethiopie

L'intensité énergétique ratio de la consommation d'énergie à la production économique

30%

25%

20%

15%

10%

5%

0%

Des valeurs élevées de l'intensité énergétique indiquent une utilisation ineffi cace de l'énergie

Cré

dit

ph

oto

: su

r la

base d

es d

on

nées f

ou

rnie

s p

ar

l’A

IE -

A

nn

uair

e d

es s

tati

sti

qu

es d

e l’é

nerg

ie 2

00

7C

réd

it p

ho

to:

GT

Z E

thio

pie

Figure 6: L’intensité énergétique dans toutes les régions

Effi cacité énergétique. Partout dans le

monde, les gens apprennent à tirer le meilleur

parti possible d’une moindre consommation

d’énergie. En Afrique, les économies

potentielles, dont on estime qu’elles pourraient

atteindre 40 %, pourraient rapidement

contribuer à atténuer les crises énergétiques.

De fait, l’Afrique consomme plus d’énergie

par unité de production économique que

toutes les autres régions (voir fi gure 6). Des

économies rapides sont possibles à faible coût,

par exemple en utilisant des ampoules et des

réfrigérateurs modernes à haut rendement.

Afrique États-Unis Chine Brésil UE-27

Page 10: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

18 | AEEP 19 | AEEP

Ingénieurs de l'énergie effectuant une vérifi cation

énergétique

Cré

dit

ph

oto

: P

ho

to:

Cen

tre f

or

En

erg

y E

ffi c

ien

cy a

nd

C

on

serv

ati

on

, K

en

ya A

sso

cia

tio

n o

f M

an

ufa

ctu

rers

Pour exploiter le potentiel des énergies renouvelables et de l’effi cacité

énergétique, les politiques de l’énergie et les outils stratégiques doivent

viser à diversifi er les approvisionnements en énergie en exploitant les

sources d’énergies locales et en utilisant le plus effi cacement possible

l’énergie disponible.

Dans le cadre du PAEE, un programme Afrique-UE de coopération

en matière d’énergies renouvelables va être lancé. Compte tenu de

l’intérêt commun de l’Afrique et de l’Europe pour l’utilisation accélérée

des énergies renouvelables et pour la réduction de la dépendance

aux combustibles fossiles, ce programme mobilisera des ressources

humaines, technologiques et fi nancières pour encourager l’innovation en

Afrique. Il contribuera à mettre en place un nouveau domaine important de

coopération industrielle et commerciale entre l’Afrique et l’Europe.

Réduction du torchage et de la mise à l’air libre du gaz

Le gaz naturel, le combustible fossile le moins polluant, est une

ressource précieuse. Néanmoins, chaque année, environ 50 milliards de

m3 de gaz naturel africain partent littéralement en fumée par manque

d’infrastructure capable de capter ce gaz.

L’Afrique et l’Europe vont collaborer pour réduire

considérablement le torchage du gaz en mettant en

place une infrastructure permettant de commercialiser

le gaz actuellement torché. Le gaz capté contribuera à

répondre aux besoins énergétiques de l’Afrique et sera

exporté vers l’Europe.

Le gazoduc Medgaz actuellement en cours de

construction reliera l’Algérie à l’Espagne sur 210 km.

Il permettra d’acheminer 8 milliards de m3 de gaz par

an et est un exemple d’infrastructure qui facilitera le

commerce du gaz naturel.

d

Le gazoduc Medgaz Algérie-Espagne

Figure 7: Les pays africains du torchage de gaz

© M

ed

gaz,

S.A

.

MADAGASCAR

LESOTHO

N A M I B I E

B O T S WA N A

A N G O L A

ZIMBABWE

MOZAMBIQUE

Z A M B I E

RD CONGO

TANZANIE

SWAZILAND

K E N Y AOUGANDA

É T H I O P I E

S O U D A N

TCHAD

CENTR-AFRIQUE

N I G E R I A

CAMEROUN

EQUATORIAL GUINEA

G A B O N CONGO-BRAZZAVILLE

 CÔTE D'IVOIRE

GHANATOGO

BÉNIN

 BURKINA FASO

M A L IM A U R I TA N I E

SÉNÉGAL

GAMBIE

GUINÉEBISSAU G U I N E A

SIERRALEONE

LIBERIA

SAHARA OCCIDENTAL

M A R O C

A L G É R I EL I B Y E

TUNISIE

N I G E R

É G Y P T E

S O M A L I E

ÉRYTHRÉE

DJIBOUTI

RWANDA

BURUNDI

MALAWI

T

COMORES

SAO TOMÉ-ET-PRINCIPE

AFRIQUE DU SUD

Cré

dit

ph

oto

: su

r la

base d

e d

on

nées f

ou

rnie

s p

ar

le p

art

en

ari

at

mo

nd

ial p

ou

r la

réd

ucti

on

du

torc

hag

e d

e g

az -

Le G

rou

pe d

e la B

an

qu

e m

on

dia

le (

20

08

)

Page 11: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

20 | AEEP 21 | AEEP

Un environnement favorable aux investissements privés

Pour répondre aux besoins énergétiques, la solution consiste à attirer des

capitaux privés dont le secteur de l’énergie a besoin pour assurer notre

avenir énergétique. Les efforts du PAEE vont plus particulièrement porter

sur la suppression des obstacles aux investissements privés dans le

secteur de l’énergie et sur la mise en place de partenariats public-privé.

L’Union européenne intensifi era ses efforts visant à faciliter la coopération

entre les investisseurs européens et africains du secteur privé et

s’attachera plus particulièrement à attirer des investissements européens

et internationaux en Afrique. Cette dernière s’efforcera d’améliorer

la rentabilité et la viabilité de ses services publics, par exemple en

améliorant l’effi cacité de la gestion, en appliquant des tarifs optimums ou

en attribuant des subventions mieux ciblées.

Le développement de la coopération entre le secteur privé et le secteur

public est une des priorités du PAEE. Pour accroître les investissements,

il est nécessaire de réduire les goulets d’étranglement institutionnels,

d’élaborer et de réaliser des études de faisabilité, le cas échéant,

d’améliorer les processus de passation de marchés et d’adopter une

budgétisation pluriannuelle à moyen terme au lieu d’une budgétisation

de projets à court terme et au coup par coup. La Banque africaine de

développement, avec le soutien de la commission sur l’effi cacité de la

coopération au développement avec l’Afrique, met en place un mécanisme

visant à renforcer le rôle des petites et moyennes entreprises et à stimuler

le marché des énergies renouvelables décentralisées.

Renforcer le rôle des petites et moyennes entreprises

Cré

dit

ph

oto

: H

elm

ut

Vie

rtel

Développer et réaliser des études de faisabilité

© G

TZ

, E

oP

SD

Renforcement des capacités institutionnelles et techniques

Sans les capacités nécessaires, les investissements, quel qu’en soit le montant, ne suffi ront pas pour relever le défi énergétique. Les

capacités institutionnelles et humaines doivent progresser au rythme du développement des systèmes énergétiques.

Le renforcement des capacités des institutions nationales, régionales et continentales de l’Afrique doit essentiellement porter sur

les systèmes informatiques, les bases de données, la planifi cation, la standardisation, etc. À titre d’exemple, le Regional Centre for

Renewable Energy and Energy Effi ciency (centre régional pour les énergies renouvelables et l’effi cacité énergétique) installé au

Caire, aidera à formuler et diffuser des politiques favorisant les énergies renouvelables et l’effi cacité énergétique et constituera une

plateforme d’échanges régionaux sur les questions stratégiques et technologiques.

Page 12: Le défi énergétique: Accès et sécurité pour l’Afrique et … · D'IVOIRE OGO SOMALIE BÉNIN NIGERIA NIGER Tchad ÉGYPTE SOUDAN ÉRYTHRÉE CENTRA- ÉTHIOPIE FRIQUE CAMEROUN

22 | AEEP 23 | AEEP

Dialogue and exchange

Les pays africains et européens ont conscience de la nécessité

d’améliorer l’effi cacité du dialogue et de la coopération, notamment

en ce qui concerne l’accès à l’énergie et la sécurité énergétique. Le

Partenariat Afrique-UE pour l’énergie va encore renforcer ces objectifs.

Le dialogue sera élargi à la société civile, au secteur privé, aux

organisations de recherche, ainsi qu’au système des Nations Unies et à

d’autres partenaires au développement de l’Afrique.

Pour tirer le meilleur parti de l’exploitation des ressources

complémentaires de l’Afrique et de l’Europe, il faut impérativement

approfondir et élargir le dialogue, aussi bien au niveau politique qu’au

niveau technique. À cet effet, la CUA et la CE organiseront des réunions

de haut niveau où seront débattues les principales questions auxquelles

nous sommes confrontés: sécurité énergétique, accès à l’énergie et

fi nancement de l’infrastructure.

Réunion d’octobre 2008 qui a rassemblé les collèges de la

CUA et de la CE

Sommet UE-Afrique, Lisbonne 2007 Konaré, CUA et Barroso, CE au sommet de Lisbonne 2007 ©

Co

mm

issio

n e

uro

péen

ne

© C

om

mis

sio

n e

uro

péen

ne

© C

om

mis

sio

n e

uro

péen

ne

Mentions légales

Éditeur

European Union Energy Initiative - Partnership Dialogue Facility (EUEI PDF)

au nom des équipes de mise en œuvre africaines et européennes du Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE)

Rédaction

European Union Energy Initiative - Partnership Dialogue Facility (EUEI PDF), www.euei-pdf.org

GTZ AgenZ, Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH, Allemagne

Mise en œuvre

GTZ AgenZ, Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH, Allemagne

Conception graphique et mise en page

Druckfertig, Klepp & Partners GmbH, Autriche

www.druckfertig.at

Impression

Offsetdruck Ing. Kurz GmbH

Photos de couverture – droits, de gauche à droite:

Photo: Peter Scott, Photo: GTZ, © laif, © laif

Photos, page 3 – droits:

Photo Dr. Elham M.A. Ibrahim - © Commission de l’Union africaine

Photo Andris Piebalgs - © Commission européenne