- Bombina variegata - Linné, 1758 Amphibiens Anoures Bombinatoridés

Dans la nature, ces couleurs vivent dites aposématique ont un but précis : informer les prédateurs de la toxicité de celui qui les arbore. En effet, cet amphibien dispose de glandes muqueuses et granuleuses qui sécrètent chacune un venin cutané différent mais relativement puissant. Le venin muqueux, en particulier, est très irritant lorsqu’il entre en contact avec les muqueuses humaines.

Le Sonneur à ventre jaune est un amphibien de petite taille 4 cm à 5 cm de longueur pour une masse corporelle adulte variant de 2,5g à 15g.

Sa coloration est très typique avec la face dorsale terne, d’un brun gris à un verdâtre qui le rend mé-connaissable dans les eaux troubles qu’il fréquente. Tandis que la face ventrale, est colorée d’un jaune vif, parfois orangé, alternant avec des taches noires ou grisâtres.

Son dos est couvert de verrues souvent rehaussées de petites épines noires. Le corps est aplati, le mu-seau de profil est très arrondi. De plus, ses pupilles sont triangulaires ou arrondies souvent proche d’une forme de cœur.

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L’espèce se reproduit de mai à juillet dans des pièces d’eau peu profondes souvent peu végétali-sées et bien ensoleillés. C’est à cette époque que les mâles « sonnent », ils émettent des petits ap-pels plaintifs de jour comme de nuit, qui peuvent se traduire par une succession de « hou, hou ». Le chant est très musical mais peu puissant car le Sonneur est dépourvu de sacs vocaux.

La femelle peut pondre une cen-taine d’œufs mais pas en une

seule fois. Elle fractionne ses pontes ainsi on trouvera quelques grappes d’une dizaine d’œufs accrochés à une brindille ou à une plante aquatique. Les têtards éclosent environ 1 semaine après la ponte. La période larvaire dure de 34 à 131 jours après l’éclosion selon les conditions climatiques et du milieu.

Les jeunes ressemblent aux adultes, mais ne présentent pas de tâches. Elles apparaissent qu’au printemps suivant.

L’une des particularités de ce petit crapaud c’est qu’il peut vivre très longtemps (une vingtaine d’année), en contrepartie, il n’est mature qu’à partir de sa 3ème année et il ne pond pas beaucoup d’œufs.

Dès qu’un prédateur fait mine se d’approcher, le sonneur, poussé par son instinct de survie, se cambre pour placer ses mains et ses pieds au dessus de son corps et dévoiler les taches jaunes qui sont censées faire fuir l’ennemi. Il peut même se retourner complètement et montrer toute sa face ventrale. Ce comportement particulier est nommé « catalepsie ».Le dessin de la face ventrale est propre à chaque individu et permet une identification certaine .

Ces particularités font que les Sonneurs à ventre jaune adultes ont très peu de prédateurs, ce qui favorise leur survie.

Le Sonneur est largement répandu dans l’Est et dans le Limousin. Partout ailleurs, bien qu’il puisse exister des noyaux de populations présentant des effectifs importants ses populations sont beaucoup plus dispersées et ce, plus particulièrement en limite d’aire de répartition.

Dans tout le pays, le Sonneur à ventre jaune est essentiellement rencontré en plaine et plus particulièrement dans les zones de collines. Plus de 80% des localités de présence se situent à une altitude inférieure à 500 mètres, le maximum étant atteint dans les Alpes.

Cette espèce relativement rare, considérée comme vulnérable n’est pas la plus exigeante en terme d’habitat : une simple flaque forestière peut faire son bonheur. Il occupe parfois des milieux forte-ment liés à l’homme comme des fossés, des abreu-voirs et même des lavoirs. Il apprécie les eaux stagnantes et tolère même les eaux boueuses.

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Son habitat

Le Sonneur se nourrit de petits invertébrés, insectes, vers de terre, mollusque, qu’il trouve dans le milieu aquatique où il vit presque exclusivement durant l’été. Il hiverne en forêt sous des souches, des racines ou des vieux murs.

La répartition

Les principales causes de son déclin sont : - la destruction directe volontaire de l’espèce

- la perte et fragmentation des habitats dues à l’aménagement du territoire (modification du réseau hydrographique, perte des petites pièces d’eau) - la dégradation ou les modifications des habitats dues à l’évolution des pratiques agricoles et sylvicoles. (disparition des prairies au profit des cultures, drainage des zones humides,...) - la faiblesse des populations en limite d’aire de répartition - les pollutions et maladies ....

Le Sonneur à ventre jaune est en régression en Europe. L’espèce est quasiment éteinte aux Pays-Bas, en Belgi-que et au Luxembourg. En France, la présence du cra-paud était signalée dans de nombreux département au 19ème siècle et au début du 20ème siècle.

Une espèce à forte valeur

patrimoniale, avec de nombreux statuts de protection: - Liste rouge des espèces en France (arrêté du 23 juillet 1993) - Annexe II de la Directive « Habitats » - Annexe II de la Convention de Berne - Classée « vulnérable » sur la liste rouge des amphibiens et reptiles de France

Une espèce en danger

Répartition de Bombina variegata avant 1900.

L’état de conservation du Sonneur est défavora-ble mauvais sur l’en-semble de son aire de répartition d’après un rapport fait à la Com-mission Européenne.

Du milieu du XIXème siècle à 2005, au moins 32 stations de Sonneurs ont disparu en Poitou-Charentes pour un total connu de 59. Environ 40% ont subi des évolutions paysagères (mise en culture, comblement des sites de reproduction, urbanisation...).

Les effectifs sont généralement de petite taille dans les pièces d’eau : une ou deux dizaines d’individus. A noter qu’en Lorraine,

une population de 3000 individus dans une carrière a été évaluée grâce à la méthode de Capture-Marquage-Recapture (CMR). Il est important de noter que le taux de mortalité est relativement élevés aux stades aquatiques (œufs et larves) et que le taux de survie est de 4 % de la ponte jusqu’à la maturité sexuelle.

La faible fécondité du Sonneur à ventre jaune et la forte mortalité des stades larvaires et juvéniles sont néanmoins compensées par une longévité et une survie importante des adultes. Ainsi le facteur clé de la régulation de la dynamique de population est la survie adulte. Cependant ce petit crapaud est une espèce en voie de disparition.

Dynamique de population

Il a malheureusement disparu de la région méditerranéenne et ses populations sont majoritairement en ré-gression. En 100 ans, on note un recul de l’aire de répartition de plusieurs centaines de kilomètres dans certaines régions.

Les causes du déclin

Une espèce protégée

Répartition de Bombina variegata après 2000.

Le Muséum National d’Histoire Naturelle, Natureparif et Noé Conservation ont mis en place un programme de sciences participatives sur le milieu forestier. Le Sonneur à ventre jaune est concerné par ce programme ainsi que 23 autres espèces forestières. Les données recueillis permettront d’avancer sur la compré-hension du fonctionnement des écosystèmes boisés et de mieux connaitre les mécanismes en jeu sur les populations. Mobilisez vous et participez à ce projet en envoyant vos données sur: www.biodiversite-foret.fr !!!

Problématique de conservation Des programmes de conservation ainsi que des actions sont mis en place pour préserver cette espèce et ses habitats.

Des programmes d’actions internationaux : - Interreg Illa est un programme franco-suisse qui a initié un plan d’actions en faveur du Sonneur dans le bassin genevois. - 8 Life Nature dont 4 en France (1 en Franche-Comté, 1 en Bourgo-gne et 2 en Alsace) présentent des actions en faveur du crapaud.

Des programmes d’actions nationaux et régionaux: - un plan national d’action en faveur du Sonneur (2011-2005) qui a pour objectifs de restaurer les populations et leur habitat. - un programme d’action en Lorraine pour la survie du Sonneur et des milieux aquatiques temporaires opéré entre 2008 et 2010. - un plan de sauvegarde du Sonneur en Poitou-Charentes - dans le cadre de Natura 2000, des actions contractuelles en faveur du Sonneur à ventre jaune.( Ex: création ou rétablissement de mares forestières, restauration des zones humides…)

Vous aussi participez à la protection et à la préservation du Sonneur à ventre jaune grâce à quelques gestes simples :

Une espèce à protéger

Bibliographie

Un projet de sciences participatives

BANNWARTH C. (2011).Etat des lieux du Sonneur à ventre jaune Bombina variegata en Franche‐Comté. LPO Franche‐Comté, DREAL

Franche‐Comté & Union européenne : 26p.

CHEMIN S. (2010). Plan National d’Actions en faveur du sonneur à ventre jaune (Bombina variegata). Ministère de l’Ecologie, de l’Energie,

du Développement durable et de la Mer. Coordination Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Lor-raine. Réalisation ECOTER. 198 pages.

INPN. Bombina variegata - Sonneur à ventre jaune, Crapaud sonneur à ventre jaune - Présentation. [En ligne]. Disponible sur  : < http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/212 > (consulté le 1 octobre 2012)

LESCURE J. et al (2011). Régression de Bombina variegata en France par l’analyse de sa répartition passée et présente. Bull. Soc. Herp. Fr., 137 : 5-41

MNHN. 50 000 observations pour la forêt. [En ligne] Disponible sur  : < http://www.biodiversite-foret.fr/ > (consulté le 1 octobre 2012)

PICHENOT J. (2008). Contribution à la biologie de la conservation du sonneur à ventre jaune (Bombina variegata L.) - Écologie spatiale et approche multi-échelles de la sélection de l’habitat en limite septentrionale de son aire de répartition. Université de Reims Champagne-Ardenne. 191 pages.

SORDELLO R. (2012). Synthèse bibliographique sur les traits de vie du Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata (Linnaeus, 1758)) rela-tifs à ses déplacements et à ses besoins de continuités écologiques. Service du patrimoine naturel du Muséum national d’Histoire naturelle. Paris. 8 pages.

ne détruisez pas les petites zones humides mais préservez les ne prélevez ni les adultes, ni les œufs évitez les travaux sur les zones de pontes durant la pé-

riode de reproduction essayer de recréer des petites zones humides préser-

vées des activités humaines, à proximité des sites où le Sonneur est observé.

en communiquant vos observations notamment grâce au programme : 50 000 observations pour la forêt.