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LE BAISER DU LION ÉLIZABETH TURGEON Extrait de la publication

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Le baiserdu Lion

ÉlizAbeth turgeon

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LE BAISER DU LION

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Turgeon, Élizabeth, 1951-Le baiser du lion(Collection Atout ; 138)Pour les jeunes de 12 ans et plus.ISBN 978-2-89723-140-8I. Titre. II. Collection : Atout ; 138.

PS8639.U728B34 2013 jC843’.6 C2012-942844-2PS9639.U728B34 2013

Les Éditions Hurtubise bénéficient du soutien financier des institutions suivantes pour leurs activités d’édition :– Conseil des Arts du Canada ;– Gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du

Canada (FLC) ;– Société de développement des entreprises culturelles du Québec

(SODEC) ;– Gouvernement du Québec par l’entremise du programme de crédit

d’impôt pour l’édition de livres.

Conception graphique : Fig communicationPhoto de la couverture : Ravl, shutterstock.comMise en pages : Martel en-tête

Copyright © 2013, Éditions Hurtubise inc.

ISBN 978-2-89723-140-8 (version imprimée)ISBN 978-2-89723-141-5 (version numérique PDF)ISBN 978-2-89723-151-4 (version numérique ePub)

Dépôt légal : 1er trimestre 2013Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada

Diffusion-distribution au Canada : Diffusion-distribution en Europe :Distribution HMH Librairie du Québec/DNM1815, avenue De Lorimier 30, rue Gay-LussacMontréal (Québec) H2K 3W6 75005 Paris FRANCEwww.distributionhmh.com www.librairieduquebec.fr

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ÉLIZABETH TURGEON

LE BAISER DU LION

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ÉLIZABETH TURGEON

Élizabeth Turgeon est née à Amos. Avocate de formation, elle pratique d’abord le droit à Québec puis œuvre dans le milieu des affaires à Montréal pendant plus de vingt ans. Parallèlement, elle se consacre à l’écri-ture, au théâtre et à la peinture. Elle puise son inspiration au cours de ses voyages à travers le monde. Le Baiser du lion est son quatrième roman jeunesse.

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PROLOGUE

Depuis la mort de son frère Jérémie, de Sarah, d’Alicia et de Vincent, il ne trouvait aucun repos. Plusieurs fois par jour, Gab visionnait sur son téléphone portable l’enre-gistrement vidéo de l’accident qu’il avait tourné. La nuit, d’épouvantables cauchemars le ramenaient au jour du drame. Il revivait alors chaque moment de la journée et tentait en vain d’inverser le cours des évènements :

« Et si Jérémie n’avait pas reçu la vieille voiture de ses parents pour son anniversaire ?

« Et s’il avait dit non à son frère lorsqu’il lui avait proposé de se rendre à Saint-Sauveur le soir de son anniversaire ?

« Et s’ils n’avaient pas écouté la musique à tue-tête ?

« Et s’il n’avait pas encouragé Jérémie à aller toujours plus vite ?

« Et s’il n’avait pas tourné en vidéo la course folle pour enregistrer un souvenir des dix-huit ans de son frère ?

« Et si… ? »

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Mais, chaque nuit, Jérémie, Sarah, Alicia et Vincent mouraient de nouveau.

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LA TRILOGIE DU VIDE

Assis à la table de la salle à manger, Gab regardait les trois grandes toiles qui occu-paient le mur du fond. Jérémie les avait peintes deux ans plus tôt et baptisées : La Trilogie du vide. Elles représentaient une suc-cession d’escaliers courant d’une toile à l’autre, sans qu’on puisse en deviner le début ou la fin. Des personnages colorés déambu-laient à travers son œuvre.

« La Trilogie du vide », se répétait Gab. C’était presque une prophétie. Le départ de son frère avait laissé un vide immense. Un véritable trou noir qui n’arrêtait pas de les aspirer, lui et ses parents.

Heureusement, Jo, sa grand-mère, était là pour les visiter régulièrement. Elle tenait à perpétuer la tradition du souper familial du dimanche soir chez son fils, même s’il manquait trois personnes à l’appel : Jérémie, décédé le 5 septembre dernier, à l’âge de dix-huit ans, son grand-père, Charles Vaillancourt, qu’il aimait bien appeler Opa, et Jean, le frère de Jo. Opa et Jean avaient disparu quelque

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part en Afrique… On avait perdu leur trace… Tellement que, lorsque Jérémie était mort deux mois plus tôt, on avait été incapable de les joindre pour leur annoncer la terrible nouvelle.

Gab adorait son grand-père. Opa était un colosse aux cheveux abondants et blancs comme la neige. Il avait un visage qui expri-mait à la fois sa bonté et sa grande vivacité intellectuelle. Il portait une barbe toujours bien taillée qui lui donnait à la fois une allure de sage et de grand explorateur.

Son grand-père aimait par-dessus tout communiquer aux autres sa passion d’ap-prendre. Il était curieux. À peu près tout l’intéressait : les sciences, la peinture, le théâ-tre, la littérature… et même les courants musicaux qui émergeaient des groupes de jeunes musiciens. Tout le monde l’adorait. On aurait dit qu’il puisait dans chaque per-sonne le meilleur d’elle-même et lui ren-voyait cette image en miroir. On se sentait bien avec lui.

C’était aussi un paléontologue reconnu pour sa personnalité excentrique et son acharnement à démontrer que la théorie de l’évolution expliquait la naissance du genre humain. Combien de fois avait-il raconté à Gab et à Jérémie que l’être humain n’était

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pas arrivé spontanément sur la Terre comme un poussin sort de son œuf ! Au contraire, « l’évolution des espèces vivantes » s’était poursuivie pendant des millions d’années. Il aimait se référer à Charles Darwin qui, le pre-mier, avait expliqué comment s’étaient trans-formées et diversifiées les espèces vivantes.

Malgré le fait qu’il fût très occupé entre ses recherches et les cours qu’il donnait à l’université, il trouvait toujours le temps d’avoir des activités avec ses petits-enfants.

Gab se rappelait avec nostalgie son voyage de pêche en Abitibi-Témiscamingue en compagnie de Jérémie, de Jean et de son grand-père. Ils avaient eu du bon temps tous les quatre, à pêcher le brochet et le doré au lac Preissac. C’était en juillet dernier, tout juste un mois avant le départ de son grand-père et de Jean pour l’Afrique, et deux mois avant la mort de son frère.

Gab regardait son assiette pleine… Il était incapable d’avaler quoi que ce soit. Il jeta un coup d’œil à ses parents et à Jo qui man-geaient en silence. On était loin des soirées animées en compagnie de Jérémie, de Jean et de Charles.

« Pourquoi se forcer ? » pensa-t-il en se levant pour quitter la table. « De toute façon, ce ne sera plus jamais comme avant. »

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Il interrompit son mouvement quand son père prit la parole et demanda à sa mère :

— Jo, tu as des nouvelles de papa et d’oncle Jean ?

François ne s’était pas trop inquiété de la disparition de son père. Il savait par expé-rience que ce n’était pas la première fois que ça se produisait. Quand Charles Vaillancourt travaillait sur un terrain de fouilles, il perdait passablement le sens des réalités. Jean avait sans doute adopté son rythme de travail. Car lui aussi avait omis de donner de ses nouvelles.

Jo avait posé sa fourchette sur la table, mais elle ne répondait pas.

Gab l’examinait. La tragédie des derniers mois l’avait vieillie. Ses cheveux gris et noir avaient carrément tourné au blanc. Son visage était inquiet. Une grosse ride barrait son front.

— Maman, insista le père de Gab, tu as du nouveau ?

Elle fit non de la tête.François tira sa chaise tout près de la

sienne et lui prit les mains.— Vous avez déjà tellement de pro-

blèmes… murmura Jo en songeant à la perte de Jérémie.

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Elle savait bien que les parents de Gab n’arrivaient pas encore à surmonter l’épreuve.

— Allez, Jo, raconte-nous ! l’encouragea Isabelle, la mère de Gab.

Elle aussi avait changé. On pouvait lire dans ses yeux l’absence de Jérémie.

— Bien… commença Jo en prenant une grande inspiration, le 11 août dernier, Charles a reçu un coup de téléphone. Je crois qu’il vous en avait parlé… L’homme qui l’appelait voulait absolument qu’il se rende en Afrique avec Robert Cohen, un confrère paléonto-logue…

— Je le connais, s’exclama François. J’étais au collège avec son fils Samuel. On a fait des travaux d’équipe ensemble chez lui et j’ai rencontré son père. Lui et papa ont eu souvent l’occasion de travailler sur les mêmes sites, toujours à la recherche du plus vieil ancêtre de l’homme…

— Oui, ils sont tous deux très déterminés et Robert Cohen est l’un des paléontologues avec qui ton père aime beaucoup travailler. Il prend soin des ossements déterrés, con-trairement à d’autres scientifiques peu consciencieux.

— Tu connais le nom de la personne qui leur a demandé d’aller en Afrique ? s’informa François.

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— Non ! C’est terrible ! Je ne sais pas où j’avais la tête. Je l’ai demandé à Charles, mais il était trop occupé pour me répondre. Il a dit : « Plus tard ! », et j’ai finalement oublié. J’ai interrogé Samuel, le fils de Robert Cohen, et il ne sait pas non plus qui les a invités à se rendre en Tanzanie. Mais c’est un paléon-tologue… c’est certain ! Parce qu’il disait avoir découvert quelque chose d’extraordi-naire qui les intéresserait au plus haut point.

Elle expliqua qu’après le coup de télé-phone, Charles et Robert Cohen avaient aussitôt commencé les démarches pour se rendre en Afrique.

Puis, Jean Tremblay, le frère de Jo, avait offert de les accompagner. Il était en année sabbatique et, comme il ne connaissait pas l’Afrique, c’était pour lui une occasion en or de découvrir le continent. Il désirait aussi que Charles l’initie aux fouilles archéologi-ques. Il pensait écrire un article pour son journal advenant le cas où Charles ferait une découverte.

— Où devaient-ils se rendre exactement ? demanda le père de Gab. La Tanzanie est un grand pays !

— Je ne sais pas, répondit Jo d’une voix étouffée, Charles ne me l’a pas dit. Et tu le sais bien, François : quand on découvre

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quelque chose, on garde le secret le plus longtemps possible pour la préservation du site, car il y a souvent plusieurs ossements au même endroit.

Ils restèrent un moment silencieux, mesu-rant la gravité de la situation.

Puis, Jo continua :— Le 14 août, Charles et Jean ont pris

l’avion pour la Tanzanie.— Ça, on le sait, dit François, on est tous

allés les conduire à l’aéroport.— En effet, acquiesça Jo en passant une

main sur son front. Elle ne pouvait plus cacher son angoisse

face à la disparition de son frère et de son mari. Plus le temps passait et plus il devenait évident qu’ils étaient en danger.

— Le 20 août, poursuivit-elle, j’ai reçu un courriel m’informant qu’ils étaient bien arri-vés. Charles mentionnait que son confrère Robert Cohen devait les rejoindre à la fin du mois. Il disait aussi qu’ils prévoyaient visiter le site des fouilles au début de septembre. Il devait m’écrire quelques jours plus tard ou me téléphoner pour me mettre au courant de la découverte. Mais il ne l’a pas fait.

Elle regarda la date sur sa montre.— Nous sommes le 4 novembre. Charles

et Jean n’ont donné aucune nouvelle depuis

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plus de deux mois. Quant à Robert Cohen, il a communiqué pour la dernière fois avec son fils le 2 septembre. Il disait se trouver à Arusha en compagnie de Charles et de Jean. Puis, plus rien ! Tout porte à croire qu’il a lui aussi disparu mystérieusement.

À mesure qu’elle parlait, sa voix s’étei-gnait.

François tenta de la rassurer.— Dans mes souvenirs d’enfance, je

me rappelle que papa est parti à plusieurs reprises sans donner signe de vie. Tu étais souvent inquiète… comme aujourd’hui !

— C’est vrai. Mais maintenant, je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Jamais son silence n’a duré aussi longtemps. En règle générale, il demande à un confrère de me contacter. Mais cette fois-ci… rien. Et Jean n’a donné aucune nouvelle à ses amis…

— Est-ce que tu as parlé à Samuel, le fils de Robert Cohen ? l’interrogea Isabelle.

Jo se redressa. — Non ! Pas depuis deux semaines. Mais

je vais le faire… C’est une bonne idée. Il a peut-être eu des nouvelles et oublié de m’en faire part.

— Appelle-le donc tout de suite, suggéra Isabelle.

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Gabriel, un adolescentmontréalais, a perdu le goût

de vivre après l’accident qui lui avolé son frère aîné et trois de ses amis. Lorsque Josiane, sa grand-mère,

lui demande de l’accompagner en Tanzanie à la recherche de deux proches disparus, le petit-fils accepte sans enthousiasme de l’aider.

Or, le jeu de piste entrepris par Gab à travers l’Afrique pour retrouver son grand-père paléontologue lui permet de nouer des liens d’amitié avec de jeunes Massaïs, et cetteexpérience le transforme profondément.

Malheureusement, Gab et Jo ne sont pas au bout de leurs peines. Une obscure organisation les prend en chasse. Arriveront-ils à sauver ceux qu’ils sont venus secourir ?

Un touchant roman d’aventures qui se déroule dans la fabuleuse steppe africaine.

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