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C a t y D E t H y

L’art-thérapie et l’EFT

pour transformer votre vie

À la découverte de votre puissance créatrice

© 2016 - Éditions Quintessence

Rue de la Bastidonne - 13678 Aubagne Cedex - France

Tél. (+33) 04 42 18 90 94 - Port. (+33) 06 32 54 27 10

www.editions-quintessence.eu

Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays.

ISBN 978-2-35805-191-0

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IntroductionLe but de ce livre est de vous permettre de découvrir le potentiel

créatif qui est en vous, et que vous ignorez peut-être. Par des créations, vous pouvez amorcer un chemin vers la possibilité de résoudre vous-même ce qui est bloqué, douloureux, angoissant. Ce chemin peut être poursuivi avec l’aide d’un art-thérapeute si vous n’arrivez pas à débloquer seul vos difficultés.

En effet, il est illusoire, voire dangereux, d’espérer résoudre seul des troubles graves sans faire appel à un thérapeute compétent. Il est possible de vous aider vous-même dans une certaine mesure, mais la présence d’un thérapeute qui vous accompagne sur ce chemin permet d’amplifier le processus. L’art-thérapeute accompagne la personne en souffrance le temps nécessaire, avec pour objectif de lui permettre de poursuivre ensuite seule son chemin. L’art-thérapie vise à développer l’autonomie de la personne en renouant avec la notion de jeu et de plaisir.

Après avoir donné quelques éléments théoriques, j’illustrerai ce livre par de nombreux exemples qui vous permettront de saisir tout le potentiel créatif qui est en vous, ainsi que les nombreuses difficultés qui peuvent être résolues grâce à lui. Tous les prénoms utilisés dans ce livre sont d’emprunt pour préserver la confidentialité des personnes qui m’ont autorisée à utiliser les photos de leurs créations.

Je vous parlerai ensuite de l’EFT, qui est une technique énergétique qui peut s’utiliser en combinaison avec le dessin, et permettre ainsi des transformations encore plus rapides et efficaces.

Je terminerai par donner des pistes pour vous aider vous-même et aider vos enfants. Puisse ce livre vous mener à la découverte d’une belle aventure : la rencontre avec vous-même et votre potentiel de développement personnel. Telle une graine qui n’a pas encore germé, chaque personne détient en elle la capacité de s’épanouir et de croître dès que les conditions favorables lui sont fournies.

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Qu’est-ce que l’art-thérapie ?Définition

L’art n’est bien sûr pas thérapeutique en soi. L’histoire nous montre de nombreux artistes malades. L’art devient thérapeutique quand quelqu’un (art-thérapeute) accompagne un client (adulte ou enfant) dans la démarche artistique. L’art-thérapie se déroule dans le cadre d’une relation thérapeutique dans laquelle le processus créatif et la création même sont utilisés comme moyen de communication premier.

L’art-thérapeute est garant du cadre : il garantit un espace sécurisant, un espace de création, un espace de confidentialité sans jugement. Cela signifie que le cadre permet, par son effet contenant, de proposer une enveloppe rassurante au client. Cette sécurisation est apportée par les médias utilisés, par les paroles, les attitudes et le climat du local de thérapie.

L’art-thérapeute n’interprète pas, à l’inverse d’autres formes de psychothérapies. Son rôle à travers une relation transférentielle est d’accompagner le sujet. C’est l’attention du thérapeute, sa présence et sa capacité à contenir qui donnent toute l’épaisseur émotionnelle à la rencontre. C’est ce lieu de reconnaissance qui permet au client de se poser, d’être et de devenir un lieu de transformation dans un parcours symbolique de production en production 1.

J’utilise le terme « client » plutôt que celui de « patient » car en art-thérapie, la personne n’est pas passive, elle est invitée à être active dans sa prise en charge ; car l’objectif est qu’elle devienne autonome. Cette vision est différente de celle à laquelle nous sommes habitués dans d’autres formes de thérapies dans lesquelles le malade pense que le praticien détient un savoir que lui, n’a pas.

En dessinant, peignant ou manipulant de l’argile, nous avons directement accès à l’inconscient qui ressort dans le travail. L’art-thérapie est un moyen d’expression doux car les systèmes de défense se mettent moins facilement en place qu’avec la parole.

1. Cours d’art-thérapie de Geoff Troll au centre Rhapsodie.

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q u ’ e s t - c e q u e l ’ a r t - t h é r a p i e ?

À qui s’adresse l’art-thérapie ?

Tout le monde peut en bénéficier, à tout âge. En voici quelques exemples.

L’art-thérapie avec les enfants

En art-thérapie, les enfants démarrent souvent en exprimant leur souffrance à travers la création de personnages fictifs. Ils commencent à raconter une histoire sur leur souffrance. Puis l’enfant va démarrer un parcours symbolique de création en création dans lequel il va produire un double imaginaire qui va faire le travail de guérison à sa place. En art-thérapie, nous utilisons une stratégie de contournement, nous n’affrontons pas directement ses problèmes et ses résistances, nous contournons par l’imaginaire. L’enfant parle rarement en « JE », il parle en « IL », au nom de ce que vivent ses personnages, ses créations.

L’art-thérapeute est là pour l’accompagner ; et les objets créés vont servir de témoins de l’évolution et de points de repère dans sa restructuration.

Mathieu et l’art-thérapie comme méthode d’aide à la résilience

Le concept de résilience a été développé par Boris Cyrulnik. Il s’agit de la capacité à réussir à vivre positivement, de manière socialement acceptable, en dépit d’une adversité qui comporte normalement le risque grave d’une issue négative.

C’est un concept utile car il permet de penser que le passé ne détermine pas toujours l’avenir, et qu’à tout âge, une trajectoire de vie négative peut être modifiée.

Selon Boris Cyrulnik, le moyen le plus efficace de resocialiser un enfant passe par la métamorphose du traumatisme. « Dès l’instant où l’on peut parler du traumatisme, le dessiner, le mettre en scène ou le penser, on maîtrise l’émotion qui nous débordait ou nous glaçait, au moment du choc 1. »

Boris Cyrulnik utilise le terme de « retricoter » pour parler de cette démarche de reconstruction de l’identité. Pour de nombreuses personnes, c’est l’expression artistique qui sert de

1. cyrulniK Boris, Un merveilleux malheur, Odile Jacob, 1999.

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l ’ a r t - t h é r a p i e e t l ’ e f t p o u r t r a n s f o r m e r v o t r e v i e

véhicule pour y parvenir. Que ce soit par le dessin, l’écriture ou la musique, l’expression est nécessaire car elle permet de devenir actif et de reprendre sa place au centre de sa vie, y compris dans l’expérience traumatique elle-même. Dans ce sens, l’art-thérapie peut être considérée comme une méthode d’aide à la résilience.

L’histoire de MathieuMathieu est un garçon de dix ans que j’ai suivi au centre

de soins. Cet enfant souffre d’un syndrome carentiel, ce qui signifie qu’il a vécu de nombreuses ruptures avec sa mère et son entourage familial. Sa mère a fait de nombreux séjours en hôpital psychiatrique et l’a mis en danger. Comme le père n’était pas à même non plus d’assumer son fils, Mathieu a été confié aux grands-parents paternels. Mais, malheureusement, son grand-père est décédé quand il avait cinq ans. Cette discontinuité a entraîné une grande blessure narcissique et de graves perturbations dans la construction même de son identité. À son arrivée dans l’institution, il présente des troubles du comportement, il agresse les autres enfants puis s’étonne de recevoir l’agressivité en retour.

La première séanceJe montre à Mathieu le matériel à disposition dans le local :

papier, marqueurs, peinture, terre, papier mâché… Je lui explique qu’il peut dessiner, peindre, modeler la terre, fabriquer des marionnettes…

C’est lui qui choisit ce dont il a envie, il est libre de sa propre création. Les productions réalisées restent stockées dans le local et seront revues ensemble lors des séances de relecture.

À chaque séance, il peut réaliser une ou plusieurs productions, finir à la séance suivante ce qui ne l’est pas, voire revenir sur des choses faites précédemment. Il n’y a aucun jugement de valeur esthétique sur les productions. Les séances durent quarante-cinq minutes à raison d’une fois par semaine.

Mathieu veut essayer le modelage de la terre qu’il ne connaît pas et réalise une maman poule en train de couver un œuf. Il fait un nid dans lequel il place sa poule. Puis il ajoute deux ailes à la poule qui entoure l’œuf « pour bien le protéger » dit-il. J’ai l’impression que c’est un peu comme s’il installait une base sécurisante pour commencer la thérapie, lui qui justement a manqué d’une maman capable de le protéger et de s’occuper de lui.

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Les quatre premiers mois de la thérapieMathieu réalise une série de dessins et de modelages. Certains

ne sont pas achevés. Les productions se succèdent sans lien et avec de nombreuses coupures. C’est un peu comme s’il me faisait vivre dans la thérapie les nombreuses ruptures qu’il a vécues lui-même au cours de son histoire.

Il dessine et réalise en terre des fusées dont le sens s’éclairera plus tard.

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Séance de relecture des créations

Nous revoyons à deux tout ce qu’il a produit depuis le début de la thérapie.

Mathieu décide de terminer une marionnette qu’il avait laissée inachevée. Elle s’appelle « Papier Journal ». Il colorie le visage au marqueur, il ne le peint pas car il veut ab solument que l’on puisse voir le papier journal par transparence pour que ce ne soit pas comme tout le monde. Il commence à progresser en thérapie à partir du moment où il peut exprimer et reconnaître sa « différence » par la création de cette marionnette.

À partir de maintenant, il devient acteur de ses productions.Il joue avec sa marionnette et d’autres se trouvant à disposition

dans le local. Papier Journal vit différentes aventures et rencontre notamment une jeune fille qui s’appelle Love You et qui devient son amie.

Nous avons tout le temps travaillé dans la métaphore : Mathieu parlait en « IL » au nom de ses personnages, et je n’ai jamais fait explicitement le rapport entre ces jeux et son histoire, je n’ai jamais dévoilé que c’est de son histoire qu’il a bâti tous ses scénarios, selon la stratégie du contournement propre à l’art-thérapie. Ce respect de la fiction a permis à Mathieu d’inventer des scénarios de plus en plus résolutifs.

Le travail de réparation commence par la transformation de la maison de sa mamy.

Lors d’une séance de relecture au cours de laquelle nous revoyons ensemble ses différentes créations, il veut dessiner les briques sur la maison de sa mamy. Cela ne va pas bien avec les marqueurs. Je lui propose d’utiliser la peinture, ce qu’il accepte.

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Il voudrait peindre l’intérieur mais le toit est fixé aux murs. Il décide de peindre le sol en blanc à travers les fenêtres, mais ce n’est pas facile avec les barreaux. Un premier barreau se casse en passant avec le pinceau et il finit par casser tous les barreaux des fenêtres pour avoir plus de facilité à peindre. Il dit que la peinture blanche, cela fait un peu comme si on lavait la maison. En peignant de la sorte, il accroche l’escalier qui se démonte. Il secoue la maison dans tous les sens pour le faire sortir par une fenêtre et le toit se détache des murs à son plus grand plaisir. Il peut ainsi mieux peindre le sol de la maison. Il dessine également un tableau coloré sur le mur pour que ce soit plus beau. Il est très satisfait du résultat et le dit plusieurs fois pendant qu’il peint.

On peut dire que la maison représente le corps, le contenant, l’abri plus ou moins solide, l’image de soi et de la personnalité en train de se construire. Cette maison qui s’ouvre, qui perd ses barreaux, qui est nettoyée et décorée correspond vraiment à l’ouverture que je constate chez Mathieu. Lui aussi s’ouvre aux autres et devient plus souriant. Il commence une phase de réparation par rapport à son histoire.

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La boîte à colèreUn jour, Mathieu arrive fâché à sa séance de thérapie, mais ne

sait rien dire de cette colère qui l’habite. Je lui propose alors de réaliser une boîte à colère en terre, ce qu’il accepte. Il s’agit de prendre une motte de terre, de l’emballer dans un tissu et de frapper cette terre sur le sol pour décharger la colère. Ensuite il faut retirer le tissu, couper un couvercle et creuser l’intérieur de la terre pour en faire une boîte.

Je lui propose de dessiner ce qui le met en colère pour le placer ensuite dans la boîte à colère. Il accepte. Il dessine son papa en noir et sa maman en rose, ils se donnent la main. Puis il trace une ligne et un cœur barré pour les séparer. Il se dessine issu de ce couple. Il dessine ensuite le compagnon de sa maman et les deux enfants issus de cette union. Puis la compagne de son papa et les deux enfants issus de cette union-là.

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« Mais heureusement qu’il y a mamy qui est toujours là pour moi », dit-il en la dessinant. « Mais papy est mort et elle est triste », ajoute-t-il en faisant de même. Mathieu enchaîne en disant qu’il se croyait responsable de la mort de son papy jusqu’à ses onze ans.

Puis il dessine son oncle, le fils de mamy, ainsi que ses trois compagnes successives. La dernière, celle avec qui il vit maintenant, a deux enfants d’une autre union. Il me dit qu’il s’entend bien avec ces deux enfants-là. Il termine par dessiner le frère de son papa.

Il dessine ensuite une maison autour du personnage qui le représente, lui, Mathieu onze ans. Il plie son dessin et le place dans la boîte à colère. Il termine par me parler longuement de tout ce que sa mamy fait pour lui.

Il me parle de son papy qui est tombé malade car il a trop fumé. Papy est emmené à l’hôpital, et mamy et lui vont le voir. Et un jour, mamy se réveille à côté de son papy qui est mort. Son papy est brûlé puis les cendres sont placées dans une urne funéraire. Mais lui, appelle cela une fusée, ainsi il peut imaginer qu’il est monté au ciel.

C’est la première fois que Mathieu me parle directement du décès de son papy. Je pense que c’est grâce à la succession des créations évoquant ce papy sous différentes formes – modelage d’un papy en terre, différents jeux évoquant le lien entre un garçon et son papy, la fusée dessinée et celle modelée… – que Mathieu a pu exprimer ses conflits intérieurs d’une autre façon et remettre en mouvement, à travers la création, quelque chose qui s’était figé, sans que je lui dise à aucun moment le lien que je percevais entre ses productions et son histoire.

ConclusionÀ travers ses créations, Mathieu a mis en scène ses origines et

sa différence. Car comment peut-on exister sans origines et sans acceptation de celles-ci ? C’est seulement à partir de là qu’une identité peut se construire. Je pense que cette art-thérapie a permis à Mathieu de mieux saisir son questionnement intérieur, d’approcher ce qui fait nœud, même si tout n’est pas dénoué pour autant. Il devient plus sujet en se réappropriant son histoire.

Je pense que Mathieu a aussi pu constater le fait qu’il ne s’est pas construit que dans la souffrance. Il s’est aussi construit avec

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de bonnes choses, comme en témoignent les créations de la maison de sa mamy, ainsi que tout ce qui se passe de bon dans cette relation. Contacter cela est rassurant et peut permettre un début de réconciliation avec lui-même et avec son histoire.

Arthur et la boulimieArthur est un enfant de onze ans. Il présente des difficultés

scolaires. Mais ce qui l’amène en thérapie chez moi est sa boulimie, ce qui entraîne une obésité. Il est suivi par une diététicienne qui lui a donné un régime mais vit très difficilement les restrictions alimentaires qui lui sont imposées.

Lors de sa thérapie, la question de la nourriture et de l’agressivité orale va revenir sous différentes formes, et c’est par la création et le jeu qu’il pourra évoluer vers une transformation positive.

Il réalise une marionnette ayant une tête à deux faces : c’est une sorte d’animal qui peut ouvrir une grande bouche : la face rouge représente le côté vorace, qui a tout le temps faim et veut dévorer un bon repas goulûment, la face verte, son côté raisonnable qui sait qu’il doit faire régime pour des questions de santé.

Arthur joue plusieurs séances avec cette marionnette réalisée en papier mâché, la tournant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre pour exprimer toute son ambivalence par rapport à ce régime qu’il sait nécessaire mais qu’il a des difficultés à respecter.

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Arthur invente aussi un jeu de société avec lequel nous allons jouer beaucoup. Ce jeu ressemble au jeu de l’oie. Il dessine des cases sur un carton et crée des pions et des dés en pâte à modeler. Son personnage est très grand et fort. Quand il gagne la partie, il s’imagine transformer mon pion en chocolat et le dévore ! Quand il perd, ce qui est difficile pour lui, il agresse mon pion avec un cure-dents, puis en reconstruit un nouveau.

Grâce à l’art-thérapie, Arthur va beaucoup mieux, il réussit en classe et termine bien ses primaires. Il a le projet de faire des études de cuisine l’année suivante. Il a aussi perdu 10 kg et se sent mieux dans sa peau.

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Serge et la perte de sa sœur jumelleSerge est un garçon de cinq ans. Il est en troisième maternelle

et, depuis quelque temps, il se sent nul et mal à l’aise par rapport aux autres garçons de sa classe. Il est particulièrement mal à l’aise avec les garçons plus sportifs et plus offensifs que lui. Il avait une sœur jumelle qui est décédée à l’âge de trois mois et ses parents viennent d’adopter une petite fille africaine qui a trois ans. L’attente de la petite sœur a été très stressante pour les parents et sa venue a changé la dynamique familiale. Serge semble en souffrance et en difficulté pour trouver sa place dans la nouvelle configuration familiale.

Serge passe trois séances à faire des trous de façon agressive dans une motte de terre avec un couteau, tout en me parlant des enfants qui sont méchants avec lui en classe. Progressivement, son jeu évolue. Il me dit qu’il réalise une île. Il invente différentes histoires, notamment avec des monstres et des méchants qui attaquent. Puis il y a des sorcières sur cette île comme dans les cauchemars qu’il fait. Vient ensuite une histoire avec une tête de dragon. Ensuite, des pirates ont mis un trésor dans les trous et il réalise une sorte de montagne ou de fort au sommet duquel il place un drapeau en signe de victoire.

À travers ces jeux, Serge exprime sa souffrance, ose extérioriser sa colère et se montrer agressif. Au fil de quelques séances, le jeu évolue spontanément vers une solution, sans que je n’intervienne à aucun moment. Je n’ai jamais dit à Serge qu’il y avait un lien entre son jeu et ses difficultés.

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Serge raconte une histoire avec un ours et un papillon. Je lui propose la réalisation d’un livret avec cette histoire. Lui dessine et moi j’écris le texte qu’il me dicte. C’est l’histoire d’un ours qui s’appelle Groseille et fait plein de bêtises. Il essaie d’attraper un papillon qui finira par devenir son ami. Tous deux deviendront également l’ami du dragon noir et feront la fête tous ensemble.

La maman m’annonce que Serge va mieux, il est plus épanoui et va à l’école avec plaisir.

Le jeu de sableÀ partir de maintenant, et pour la suite de la thérapie, Serge

choisit d’utiliser le jeu de sable.Le jeu de sable est une méthode qui a vu le jour en Angleterre. Il

fut créé par une pédopsychiatre, le docteur Margareth Lowenfeld, et s’est répandu ensuite grâce à Dora Kalf. C’est une technique ludique, symbolique, régressive, un moyen d’expression du conscient et de l’inconscient. Elle permet souvent d’accéder aux souvenirs amnésiés de la petite enfance et de la vie néonatale.

Elle peut s’utiliser aussi bien avec des adultes qu’avec des enfants, mais dans ma pratique je constate que ce sont principalement les enfants qui sont attirés par le jeu de sable.

Cette technique peut être utilisée de différentes façons. Pour ma part, je m’en sers de la même façon que les autres médias

l’art-thérapie et l’eft - editions-quintessence.eu · boris cyrulnik utilise le terme de «...

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