l’appui a la planification villageoise dans le cadre de …

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L’APPUI A LA PLANIFICATION VILLAGEOISE DANS LE CADRE DE LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES Approche et outils méthodologiques développés au PASP Dorith von Behaim Conseillère technique, PASP Juillet 2003 République du Niger La Coopération Allemande au Développement Ministère du Développement Agricole PROJET PROTECTION INTEGREE DES RESSOURCES AGRO-SYLVO-PASTORALES DANS LE DEPARTEMENT DE TILLABERI-NORD

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L’APPUI A LA PLANIFICATION VILLAGEOISE DANS LE CADRE DE LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

Approche et outils méthodologiques développés au PASP

Dorith von Behaim

Conseillère technique, PASP

Juillet 2003

République du Niger La Coopération Allemande au Développement

Ministère du Développement Agricole

PROJET PROTECTION INTEGREE DES RESSOURCES

AGRO-SYLVO-PASTORALES DANS LE DEPARTEMENT DE

TILLABERI-NORD

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PASP 2 Planification villageoise

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PASP 3 Planification villageoise

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES .................................................................................................................... 3

LISTE DES FIGURES, TABLEAUX ET PHOTOS.......................................................................... 4

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................................................... 4

APERCU SUR LE PROJET ................................................................................................................ 5

SITUATION DE REFERENCE DE LA ZONE D’INTERVENTION............................................. 6

DOMAINES D’APPUI DU PROJET .................................................................................................. 7

PLANIFICATION-ORGANISATION-VILLAGEOISE................................................................................... 7 MESURES ANTI-EROSIVES CES/DRS .................................................................................................. 7 AMENAGEMENTS AGRO-SYLVO-PASTORAUX ..................................................................................... 8 ECONOMIE DES RESSOURCES NATURELLES......................................................................................... 8

EVOLUTION DES TERROIRS PENDANT LA COLLABORATION .......................................... 9

CATEGORIES DE TERROIRS .................................................................................................................. 9 CLASSIFICATION DES TERROIRS ........................................................................................................ 10

PROCESSUS DE PLANIFICATION VILLAGEOISE................................................................... 10

DIAGNOSTIC PARTICIPATIF ............................................................................................................... 11 DELIMITATION DU TERROIR .............................................................................................................. 11 REFERENTIEL DES MESURES TECHNIQUES ........................................................................................ 12 PLAN PLURIANNUEL DE RECUPERATION ET D’EXPLOITATION DES TERRES (PRET) ......................... 13 ELABORATION DES REGLEMENTS DE GESTION.................................................................................. 17 SCHEMA D’AMENAGEMENT ANNUEL ................................................................................................ 18 AUTO-EVALUATIONS ANNUELLES..................................................................................................... 18 VALIDATION DU PLAN....................................................................................................................... 18

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PASP 4 Planification villageoise

LISTE DES FIGURES, TABLEAUX ET PHOTOS

PAGE GARDE : ATELIER DE PLANIFICATION PRET…………..………………………………………… 1

FIGURE 1 : CARTE DE LA ZONE D’INTERVENTION ………………………………………………… 6

TABLEAU 1 : REPARTITION DES UNITES PHYSIOGRAPHIQUES DANS LA ZONE………………….….… 6

FIGURE 2 : EVOLUTION DU TERROIR DANS LE TEMPS ET DOMAINES D’APPUI TECHNIQUE DU PROJET……………………………………………………………………………… 7

FIGURE 3 : APPUI AU PROCESSUS DE PLANIFICATION VILLAGEOISE………………………………………….………………………………. 10

FIGURE 4 : STRUCTURE DE PRESENTATION ET ELEMENTS D’INFORMATION DU REFERENTIEL…………………………………………………………………………. 13

PHOTO 2 : REMPLISSAGE DU TABLEAU SYNOPTIQUE LORS D’UN ATELIER DE PLANIFICATION PRET…………………………………………………………………………………. 15

TABLEAU 2 : DEMARCHE D’ELABORATION ET DE LA MISE EN ŒUVRE D’UN PRET………………. 16

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

BDL Bureau de liaison

CES Conservation des eaux et des sols

CGTV Comité de gestion de terroir villageois

CSE/SIG Cellule suivi-évaluation et système d’information géographique

DED Deutscher Entwicklungsdienst Service allemand au développement

DP Diagnostic participatif

DRS Défense et restauration des sols

GRN Gestion des ressources naturelles

GTZ Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit Coopération technique allemande

KFW Kreditanstalt für Wiederaufbau Coopération financière allemande

MARP Méthodes accélérées de recherches participatives

PASP Projet Protection Intégrée des Ressources Agro-Sylvo-Pastorales dans la Région de Tillabéri-Nord

PRET Plan pluriannuel de récupération et exploitation des terres

SAA Schémas d’aménagement annuels

SAP Schéma d’aménagement provisoire

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PASP 5 Planification villageoise

APERCU SUR LE PROJET

Nom du Projet : « Projet Protection Intégrée des Ressources Agro-Sylvo-Pastorales dans la Région de Tillabéri-Nord » (PASP)

Cadre institutionnel : Projet de la coopération nigéro-allemande (GTZ, KFW et DED) sous la tutelle du Ministère du Développement Agricole

Zone d'Intervention : Départements de Téra, Tillabéri, Ouallam, Filingué. La superficie est de 70.000 km². La population est estimée à 1.400.000 habitants en 2002.

Situation de départ : La dégradation accélérée et continue de ressources naturelles sape les bases productives de la population et compromet la vie dans la zone.

Groupe cible : Les populations rurales dans la zone d'intervention. Le PASP touche environ 400.000 habitants soit 33% de la population de la zone (2002).

Son objectif global est « Les populations gèrent efficacement et de façon durable les ressources naturelles de leur terroir. »

Le PASP se trouve actuellement dans sa quatrième phase de quatre ans (1999-2003).

L’objectif du projet au cours de cette phase est :

« Les populations des départements de Téra, Tillabéri, Ouallam et Filingué appliquent et affinent les méthodes qui ont fait leur preuve pour une gestion durable des ressources agro-sylvo-pastorales. »

Les résultats escomptés sont :

1. Les structures villageoises et supra-villageoises sont encadrées pour renforcer leurs compétences en organisation, planification et mise en œuvre des mesures de gestion de ressources naturelles.

2. Des mesures anti-érosives adaptées aux différentes unités physiographiques sont développées, diffusées et leur réalisation est appuyée.

3. Les populations sont conseillées et appuyées dans l'entretien des aménagements et la mise en valeur des terres aménagées.

4. Des stratégies concernant la privatisation, l'auto-encadrement et l'autofinancement sont élaborées et mise en œuvre.

Principes d'intervention :

La base d’intervention du projet est l’approche participative. Les populations sont appuyées dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans de gestion de ressources naturelles. Des stratégies concernant la privatisation et l’autonomisation durable des activités sont envisagées.

Evolution du projet :

Phase 1 (1986-1991) : Phase d'orientation, test des concepts, techniques, stratégies Phase 2 (1991-1995) : Elaboration et consolidation de la démarche gestion de terroirs Phase 3 (1995-1999) : Extension des réalisations du projet à très grande échelle Phase 4 (1999-2003) : Aménagement et gestion de ressources naturelles à grande échelle,

pérennisation des acquis obtenus et capitalisation des expériences

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PASP 6 Planification villageoise

SITUATION DE REFERENCE DE LA ZONE D’INTERVENTION

Le PASP intervient dans la zone de Tillabéri-Nord soit les quatre arrondissements du département de Tillabéri : Téra, Tillabéri, Filingué et Ouallam. La superficie est d’environ 70.000 km2 dont seulement environ 26% (18.200 km2) se prêtent à la production agricole.

Il s’agit d’une région peuplée essentiellement d’agro-pasteurs d’ethnies principales de zarma/songhaï, haoussa, peul et touareg. Le nombre d’habitants est d’environ 1.400.000 en 2002 et le taux de croissance dépasse 3% par an malgré la forte migration vers les centres urbains et des pays limitrophes.

La région comprend deux zones climatiques distinguées par la variation interannuelle des précipitations : une zone à climat saharo-sahélien avec une pluviométrie entre 200 mm et 350 mm (elle couvre toute la partie septentrionale) et une zone à climat sahélien au Sud avec des précipitations supérieures à 400 mm.

L’irrégularité des précipitations, l’appauvrissement des sols, la perte du couvert végétal et l’accroissement vertigineux de sa population sont autant de facteurs limitant pour un développement équilibré de la zone d’intervention. La conjugaison de tous ces facteurs fait que les systèmes agro-sylvo-pastoraux existants ont atteint leurs limites écologiques. Les populations ne disposent pas d’instruments et des modes d’organisation adaptés pour faire face à cette situation. De plus, il existe un potentiel de conflits du fait d’intérêts divergents des différents utilisateurs des ressources naturelles.

C'est dans ce contexte que le problème central a été défini de la façon suivante : « La dégradation accélérée et continue des ressources naturelles sape les bases productives de la population et compromet la vie dans la zone. » Une aggravation significative de la pauvreté rurale se manifeste.

D’une part la région est menacée par les phénomènes dévastant de la désertification, d’autre part, elle apporte une contribution déterminante à la production agricole du pays. Par conséquent, la zone d’intervention représente un potentiel important de promotion.

Depuis la création du projet, le projet a touché environ 400.000 habitants soit 33% de la population de la zone. 239 terroirs ont été appuyés et environ 245.000 hectares de terres dégradées ont été aménagés avec l’appui du projet. Pendant la campagne 2001-2002, le projet intervient dans 149 terroirs choisis suivant des principes et une démarche bien connus par les populations de la zone.

Tableau 1 : Répartition des unités physiographiques dans la zone

Unités physiographiques de la zone Superficie Pourcentage Les glacis 3.197.899 ha 46,50% Les dunes et complexe dunaires 1.385.430 ha 20,15% Les versants 752.812 ha 10,95%

• Les vallées 728.166 ha 10,59% Les plateaux 700.556 ha 10,19% Les collines et crêtes rocheuses 72.937 ha 1,06%

• Les mares et dépressions 29.599 ha 0,43% • Les autres unités 7.190 ha 0,10% • Les terrasses alluviales 2.422 ha 0,04%

Total 6.877.011 ha

La superficie des terres exposées à l’érosion (glacis, plateaux, versants et complexes dunaires, collines) représente environ 90% de la superficie globale de la région de Tillabéri-Nord.

Figure 1 :

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PASP 7 Planification villageoise

DOMAINES D’APPUI DU PROJET

L’appui à la gestion durable des ressources naturelles se réalise sous forme d’information, de formation et d’une subvention dégressive. Les prestations du projet s’étendent sur quatre domaines dont chacun vise à atteindre un

résultat définit. Les domaines d’appui sont complémentaires ; les éléments stratégiques et les outils développés par domaine sont liés les uns aux autres.

Figure 2 : Evolution du terroir dans le temps et domaines d’appui technique du projet

Appui aux aménagements agro-

sylvo-pastoraux

Appui à la planification-organisation

villageoise

Appui à la réalisation des mesures

anti-érosives

Appui à la gestionéconomique des res-

sources naturelles

Suivi-évaluation des réalisations physiques et des dyna-

miques organisationnelles

M i

s e

e

n œ

u v

r e

d e

s a

c t

i v i

t é s

G

R N

Evolutiondu terroir

dans le temps

Terroir autonome

Terroiractif

Nouveau terroir

Autonomie après5 ans d’appui

« Age » du terroir,année d’inter-

vention0

1

2

3

45

Appui àla mise enœuvre des activités degestion durabledes ressources naturelles sous forme d’informa-tion, formationet subvention dégressive

PLANIFICATION-ORGANISATION-VILLAGEOISE Résultat 1 : « Les structures villageoises et supra-villageoises sont encadrées pour renforcer leurs compétences en organisation, planification et mise en œuvre des mesures de gestion de ressources naturelles. »

Les éléments stratégiques :

• Formation des structures villageoises et supra-villageoises en méthodes et outils d’organisation et de planification dans le contexte de la GRN,

• Appui au processus de planification, à l’élaboration et à la mise en œuvre des

plans pluriannuels et annuels de GRN au niveau terroir villageois,

• Appui à l’élaboration des règlements de gestion de ressources naturelles,

• Implication des femmes dans le processus de planification et de mise en œuvre des activités.

MESURES ANTI-EROSIVES CES/DRS Résultat 2 : « Des mesures anti-érosives adaptées aux différentes unités physiographiques sont développées, diffusées et leur réalisation est appuyée. »

Page 8: L’APPUI A LA PLANIFICATION VILLAGEOISE DANS LE CADRE DE …

PASP 8 Planification villageoise

Les éléments stratégiques :

• Capitalisation des expériences en matière de CES/DRS faites depuis le début du projet,

• Elaboration d’une démarche et des outils de diffusion des mesures,

• Formation initiale des villageois(es), formation et recyclage des agents de base et des personnes ressources locales (l’auto-encadrement) en techniques CES/DRS,

• Organisation de la mise en œuvre des mesures sur la base des planifications villageoises,

• Suivi-évaluation des réalisations.

Sur la base des expériences de quatre phases d’intervention dans la zone, un référentiel des mesures techniques appropriées a été élaboré. Ce référentiel sert de base pour la formation et la démultiplication des mesures. Il est également un élément important dans le processus de planification au niveau terroir villageois.

AMENAGEMENTS AGRO-SYLVO-PASTORAUX Résultat 3 : « Les populations sont conseillées et appuyées dans l'entretien des aménagements et la mise en valeur des terres aménagées. »

Les éléments stratégiques :

• Information et conseil aux paysans et paysannes visant à pérenniser et rentabiliser les investissements au niveau des terres récupérées et aménagées avec l’appui du projet,

• Appui et subvention aux groupements féminins afin de mieux les intégrer dans les

activités de mise en valeur des terres aménagées,

• Sensibilisation et formation en entretien des aménagements et en techniques de mise en valeur des terres aménagées, sur la gestion des sites sylvo-pastoraux, la matérialisation des couloirs de passage, la conduite des troupeaux, la gestion des pâturages et une meilleure utilisation des ressources naturelles.

ECONOMIE DES RESSOURCES NATURELLES Résultat 4 : « Des stratégies concernant la privatisation, l'auto-encadrement et l'autofinancement sont élaborées et mises en œuvre. »

Les éléments stratégiques :

• Politique d’une subvention dégressive favorisant la génération et la mobilisation des fonds locaux et leur réinvestissement dans la GRN,

• Stratégie d’un désengagement progressif qui est liée au processus d’autonomisation des terroirs.

Dès le début de la collaboration entre le projet et le terroir, les populations sont informées sur la durée maximale de l’appui du projet. Des réflexions sont menées avec les paysans et paysannes sur les possibilités de mobiliser, de gérer et de réinvestir des ressources internes nécessaires pour assurer et continuer des activités GRN à moyen et à long terme après le retrait du projet. Le retrait du projet des terroirs les plus avancés se base sur une classification régulière des terroirs d’intervention selon une liste de critères prédéfinis.

La politique de subvention au regard de la durabilité des actions

La politique de subvention de la phase IV du PASP se base sur l’hypothèse suivante : Une gestion durable des ressources naturelles est seulement possible, si les mesures techniques proposées par un projet sont suffisamment intéressantes et rentables pour les populations pour qu’elles investissent leurs propres moyens dans la mise en œuvre et l’entretien de ces mesures.

Dans ce cas, un équilibre entre l’offre du projet (l’appui technique, les mesures appropriées proposées) et la demande des populations (leurs besoins en appui technique à la mise en œuvre des mesures) peut être atteint.

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PASP 9 Planification villageoise

La politique de subvention du projet respecte les principes de durabilité suivants : • Dégressivité : Les subventions mises à la disposition pendant la période d’intervention doivent

être dégressives et se limiter dans le temps et dans l’espace. Les subventions à la fin de la phase sont inférieures aux subventions au début de la phase et par rapport aux phases antérieures. Le principe de la dégressivité s’applique également pendant la période d’intervention limitée au niveau de chaque terroir.

• Subsidiarité : Les subventions ne doivent pas entraver le développement d’un esprit d’autopromotion et les initiatives des populations de mobiliser leurs propres moyens pour la mise en œuvre des activités. Les subventions sont ainsi subsidiaires aux potentialités locales existantes. Elles consistent en l’appui en petits matériels et en l’appui en moyens logistiques notamment pour les travaux mécaniques.

• Spécificité : Des modalités spécifiques sont à définir pour des différents cas d’application de subvention et par mesures proposées. Les subventions sont ciblées à une certaine gamme de mesures et pour chaque mesure des conditions adaptées sont définies.

La situation du projet à la fin de sa phase IV se présente ainsi : Les mesures proposées ont fait preuve de leur efficacité et leur rentabilité. Une partie importante du groupe cible est convaincue de leurs opportunités écologiques et économiques. Les populations conscientes des opportunités des mesures proposées sont motivées à les réaliser en fonction de la disponibilité de leurs propres moyens et sur la base des planifications participatives et réalistes.

Dans une telle situation il serait donc contre-productif d’apporter encore des incitatifs (appui vivre, food-for-work, etc.) à la population. Les expériences des phases antérieures et les réalisations d’autres intervenants dans la zone ont montré que des telles subventions créent souvent une fausse demande. Appliqué sur une période prolongée, l’appui vivre favorise une mentalité d’attentiste et entrave ainsi le développement d’un esprit d’autopromotion. – Au cours de la campagne 2001-2002 l’appui vivre n’a plus été appliqué par le PASP.

EVOLUTION DES TERROIRS PENDANT LA COLLABORATION

La durée de collaboration entre projet et terroirs villageois est limitée à six ans au maximum. Pendant cette période, les terroirs parcourent d’une façon évolutive des différents stades dont le stade butoir est - comme l’objectif global du projet le définit - que les populations ciblées « gèrent efficacement et de façon durable les ressources naturelles de leur terroir ». CATEGORIES DE TERROIRS Le projet distingue selon leur évolution trois différentes catégories de terroirs : les « nouveaux terroirs », les « terroirs actifs » et les « terroirs autonomes ».

Terroirs d’intervention en 2001/2002 : 24 « nouveaux terroirs »

125 « terroirs actifs » 90 « terroirs autonomes »

239 terroirs touchés depuis le début du projet

1. « Nouveaux terroirs » : Les terroirs sont considérés « nouveaux » pendant la première année de collaboration avec le projet. Avant toute intervention du projet, les populations des villages/terroirs formulent une demande qui est examinée par un cadre de concertation. Un diagnostic participatif est effectué qui révèle les potentialités et contraintes du terroir à l’issue desquels la collaboration avec le projet se précise. Pendant la première campagne, des activités sont réalisées sur la base d’un Schéma d’aménagement provisoire.

2. « Terroirs actifs » : Ce sont les terroirs en plein processus de planification et de mise en œuvre des activités de gestion des ressources naturelles et qui bénéficient d’un appui du projet sous forme d’information, de formation et de subvention dégressive. Cette phase de collaboration intense peut durer quatre ans en moyenne.

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PASP 10 Planification villageoise

3. « Terroirs autonomes » : Après cinq ans de collaboration, les terroirs ont acquis en général des bonnes compétences en gestion des ressources naturelles. Ils sont jugés être capables de continuer d’une façon autonome le processus de planification et de mise en œuvre des activités démarrées avec l’appui du projet.

CLASSIFICATION DES TERROIRS Un système transparent de classification a été mis en place, qui permet d’apprécier les terroirs en collaboration avec le projet, les terroirs « actifs », en fonction de leur état d’avancement et de faire à la fin de chaque campagne un choix de terroirs à autonomiser. L’appréciation est faite par des groupes d’agents de base (3 à 5 personnes) pour éviter le risque de subjectivité qui peut entraîner des relations individuelles, et

en utilisant un questionnaire comprenant les cinq groupes de critères suivants : 1. Capacité organisationnelle des structures de

GRN 2. Maîtrise du cycle et des outils de

planification 3. Performance de l’auto-encadrement 4. Participation des femmes à la GRN 5. Mise en valeur et entretien des

aménagements

Les réponses données par indicateurs sont transférées en une grille de notation. La « note » moyenne de chaque terroir permet son classement en catégories. Les terroirs les plus avancés sont recommandés d’être autonomisés en campagne suivante (au minimum 25 terroirs par campagne). Le cycle d’intervention annuel prévoir une information de ces terroirs à temps et certaines sessions d’animation préparatoires à l’autonomisation.

PROCESSUS DE PLANIFICATION VILLAGEOISE

Figure 3 : Appui au processus de planification villageoise

Autonomie après5 ans d’intervention

« Age » du terroir,

année d’inter-vention 0

1

2

3

45

Appui au processus de planification villageoise

M i

s e

e

n œ

u v

r e

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a c

t i v

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s

G R

N

Evolutiondu terroir

dans le temps

Terroir autonome

Terroiractif

Nouveau terroir

Elabortionschémas

d'aménagement annuels

Autoévaluations

annuelles

Validation des plans villageois et leur prise en compte dans des planifications

à l’échelle supérieure

Atelier de planification

Formation sur le référentiel des mesures techniques

Délimitation du terroir : carte des unités paysagiques

Diagnostic participatif : analyse caractérist. socio-économiques, écologiques, spatiaux et fonciers

Elaboration d’un plan pluriannuel de récupération et d’exploitation durable des

terres PRET

Outils métho-dologiques appliqués

dans le temps

Elabortiondes règle-ments de gestion

Page 11: L’APPUI A LA PLANIFICATION VILLAGEOISE DANS LE CADRE DE …

PASP 11 Planification villageoise

La planification villageoise dans le contexte de la gestion de ressources naturelles est comprise comme processus circulaire qui se structure en quatre phases principales : la phase préparatoire à la planification, l’élaboration du plan, la mise en œuvre du plan et le suivi-évaluation. Pendant ce processus les terroirs d’intervention évoluent des « nouveaux terroirs » qui parcourent la phase préparatoire aux « terroirs autonomes » qui peuvent d’une façon indépendante du projet continuer la mise en œuvre des activités planifiées et entamer un nouveau cycle de planification.

L’appui du projet au processus de planification villageoise pour soutenir cette évolution et les outils méthodologiques appliqués dans le temps sont présentés dans la figure ci-dessus.

DIAGNOSTIC PARTICIPATIF Le diagnostic participatif est la porte d’entrée pour la collaboration entre le projet et un terroir et une étape indispensable pendant la phase préparatoire à la planification. Il traite l’ensemble des éléments du milieu à savoir : les caractéristiques socio-économiques, écologiques, spatiales et foncières du terroir. Il est réalisé en impliquant tous les différents groupes d’utilisateurs des ressources naturelles du terroir. Il consiste à inventorier les contraintes et les potentialités du terroir, à les hiérarchiser et à prospecter les solutions possibles pour une gestion durable des ressources. Il permet aux communautés d’avoir un regard critique sur leur environnement et de faire une relation entre leur comportement et l’état de cet environnement.

La méthodologie du diagnostic participatif est basée sur un apprentissage mutuel entre équipe d’animation et les populations du terroir. Le rôle des animateurs et animatrices du diagnostic est surtout un rôle de facilitateurs du processus. Ils introduisent aux populations un certain choix d’outils d’analyse et de collecte d’informations de la catégorie MARP. Ils guident les participants à travers les différentes étapes du diagnostic et sont sensés appuyer d’une façon souple les

réflexions et modérer les discussions. Une de leurs tâches importantes est aussi de structurer et de rapporter les informations collectées. Un canevas-type de documentation facilite l’élaboration d’un rapport du diagnostic.

Les résultats du diagnostic sont la base pour la planification de toute activité à entreprendre pendant la collaboration avec le projet et doivent être pris en compte dans les différentes étapes du cycle de planification.

La partie cruciale du diagnostic en vue d’une gestion durable des ressources naturelles constitue l’analyse des unités paysagiques du terroir. Elle est appuyée notamment par les outils suivants : le transect, les visites et lectures du terroir, l’élaboration et l’interprétation de la carte de ressources et de la carte des unités paysagiques du terroir.

DELIMITATION DU TERROIR La délimitation du terroir a pour objectif principal d’aboutir à l’identification des limites du terroir afin d’élaborer la carte des unités paysagiques. Cette carte est utilisée comme outil de sensibilisation et de planification. Elle met à l’évidence la superficie globale du terroir et celles de toutes les unités paysagiques et/ou physiographiques contenues à l’intérieur du terroir. La participation à la délimitation permet aux paysans et paysannes d’approfondir la lecture du terroir et apprendre l’utilisation de la carte pour la planification spatiale des activités sur la base des superficies réelles identifiées. La délimitation du terroir se fait en concertation avec des représentants des terroirs voisins afin de prévenir des conflits éventuels entre les villages concernant des questions foncières.

La population du terroir concerné se charge de l’organisation de la délimitation qui consiste à la fixation de la date, l’information à l’intérieur du terroir et l’information des terroirs voisins, l’accueil et l’hébergement des leaders des terroirs voisins et de la mission. L’équipe d’appui du BDL informe les cadres des services techniques d’arrondissement devant être impliqués dans la délimitation.

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PASP 12 Planification villageoise

Les étapes de réalisation de la délimitation sont les suivantes :

• Recherche par l’équipe d’appui des informations cartographiées sur la zone du terroir à délimiter (cartes topographique ou, si disponible, photos aériennes et images satellites)

• Préparation de la logistique nécessaire

• Organisation de la rencontre de délimitation

• Désignation d’un groupe de paysans/paysannes et personnes ressources pour accompagner la mission sur le terrain

• Déplacement sur le terrain

• Identification et énumération des différents repères naturels définissant les limites du terroir

• Prise des coordonnées additives aux repères naturels et identification de ces derniers avec un GPS

• Restitution des informations collectées à la population concernée

Cartographie

Sur la base des coordonnées géographiques des limites du terroir collectées, la cellule suivi-évaluation et système d’information géographique (CSE/SIG) du projet saisit les données et les convertit en données géographiques. Une extraction des unités physiographiques correspondant aux limites des coordonnées collectées est faite à partir de la carte de base élaborée par la cellule. Un complément d’information hydrographique est numérisé sur la table à digitaliser et est projeté sur la carte extraite précédemment. D’autres informations complémentaires sont recherchées sur les photographies aériennes et les images satellites. Une extraction des superficies pour chaque unité physiographique est faite pour besoin d’élaboration de la fiche des statistiques spatiales du terroir.

REFERENTIEL DES MESURES TECHNIQUES

Le référentiel est un document de travail qui donne une description détaillée de toutes les

mesures techniques de récupération, de protection et d’exploitation durable des terres à démultiplier pendant la phase actuelle du projet et qui ont été testées et adaptées en collaboration avec les populations de la zone depuis le début du projet. Il est conçu comme outil à consulter et exploiter pendant des différentes phases d’intervention au niveau terroir. Dans le processus de planification villageoise, le référentiel est indispensable et y contribue de façon suivante :

1. Dès les premiers contacts avec les populations des nouveaux terroirs, le référentiel sert de base d’information sur les domaines possibles d’intervention du projet et ses principes d’appui. Le cadre de collaboration entre projet et populations est discuté et délimité à partir de ces informations.

2. Pendant la période préparatoire de la planification, les populations sont informées et formées sur les aspects techniques, économiques et organisationnels des mesures techniques. Cette formation les rend capables d’apprécier les opportunités des mesures proposées et de comparer les avantages et inconvénients des différentes alternatives.

3. Lors de l’élaboration d’un plan, les participants, conscients de tous ces aspects, sont en mesure de choisir la meilleure alternative par unité écologique du terroir. Les informations du référentiel leurs permettent d’estimer les besoins en ressources (main d’œuvre, matériels locaux, etc.) nécessaires par hectare et par activité envisagée et de définir les superficies à aménager en fonction de la disponibilité de leurs ressources.

4. Pendant la mise en œuvre des activités planifiées, les agents de base et les groupes de populations concernés peuvent se servir du référentiel comme guide pratique à travers les étapes de réalisation des mesures techniques. Des renvois à des actions complémentaires recommandées sont donnés, par exemple l’importance de l’élaboration des règlements de gestion pour certaines mesures et des conseils par rapport à l’organisation des travaux.

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PASP 13 Planification villageoise

Le référentiel est actualisé au moins une fois par an. Sa version actuelle donne des éléments d’information détaillée sur 16 différentes mesures techniques.

La démarche pédagogique pour assurer un transfert de compétences sur les mesures techniques aux paysans et paysannes repose sur :

• la sensibilisation et la conscientisation des populations sur les causes et conséquences de la dégradation des ressources naturelles à travers les observations concrètes faites sur le terrain (transect, lecture de terroir, analyse des phénomènes de dégradation, etc.)

• l’utilisation des supports visuels (figurines) développés par l’équipe technique et par les agents de base pendant leur travail d’animation et sur la base du référentiel ; cela facilite une compréhension et une discussion de tous les aspects techniques, économiques et organisationnels importants pour la mise en œuvre des mesures,

• l’organisation de voyages d’étude permettant un échange entre paysans des différents terroirs,

• l’implication et la formation des personnes ressources locales qui sont prédestinées d’être des encadreurs villageois pendant la collaboration avec le projet et après son retrait.

Figure 4 : Structure de présentation et éléments d’information du référentiel

Cordons de pierres

Scarifiage

Tranchées Valarani – Nardi

Tranchées manuelles

Bande enherbée

Muret ou ceinture en pierres

Zaï

Demi-lunes agricoles

Demi-lunes forestières

Matérialisation couloirs de passage

Haie-vive / brise vent

Protection de la régénération naturelle

Fertilisation des sols par l’emploie de mulching

Fertilisation des sols par la matière organique

Coupe et conservation de foin

Production et plantation de plants ligneux

Mesures techniques présentées dans le référentiel :

Eléments d’information donnés par mesure technique :

Objectif de la mesure

Conditions techniques :

- Normes techniques

- Unités paysagiques

Mise en œuvre :

- Période / calendrier

- Travaux préparatoires

- Etapes de réalisation

- Autres recommandations techniques

Entretien et mise en valeur

Appréciation économique :

- Coûts (apport population – apport projet)

- Rendements supplémentaires

- Bénéfices nets

- Bénéfices par personne / jour

Aspects organisationnels

PLAN PLURIANNUEL DE RECUPERATION ET D’EXPLOITATION DES TERRES (PRET)

Au début de la collaboration entre projet et populations de terroir qui se limite à une durée

maximale de six ans, les deux partenaires se mettent d’accord sur l’objectif global de leur collaboration, la gestion durable des ressources naturelles. Pour au mieux atteindre cet objectif dans le temps, une planification temporelle et spatiale des activités est

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PASP 14 Planification villageoise

indispensable. L’outil de planification développé dans ce contexte au sein du PASP est le « Plan pluriannuel de récupération et d’exploitation des terres – PRET ».

Un PRET constitue la base de planification, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des combinaisons de mesures techniques de récupération et d'exploitation des terres

adaptées. Ce n'est que dans ces domaines définis dans le référentiel du PASP que le projet dans sa phase actuelle peut offrir un appui technique aux terroirs villageois. Un PRET d'un terroir délimite ainsi également le cadre de collaboration entre les populations du terroir et le projet.

Un PRET …..

………….. est un outil simple de planification qui, après une certaine période de formation et d'exercice, est maîtrisé par les populations et leurs structures d'une façon autonome.

………….. intègre des aspects temporels. Il s'agit d'une planification sur une période de 4 ans qui définit les champs d’actions prioritaires du terroir dans leur globalité et pour chaque année. Elle est élaborée au début de la collaboration avec le projet et complétée par des schémas d'aménagement annuels, qui sont à élaborer et à adapter campagne par campagne et qui concrétisent les détails de la planification des actions dans le temps.

………….. intègre des aspects spatiaux. Une vision du terroir dans son intégralité est développée qui tient compte des interrelations entre les différentes unités spatiales (écologiques). Le support le plus important pour développer cette vision spatiale est la carte des unités paysagiques du terroir.

………….. se base sur les résultats du diagnostic participatif du terroir notamment l’identification des groupes d’utilisateurs, l’analyse des problèmes et potentialités, l’identification des alternatives.

………….. est élaboré lors d'un atelier dans lequel tous les différents groupes d’utilisateurs des ressources du terroir sont représentés d'une façon adéquate.

………….. définit sur la base de décisions consensuelles les rôles et responsabilités des différents acteurs et actrices impliqués dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des activités planifiées. Pour approfondir ces aspects, des règlements de gestion des ressources mises en valeur sont à définir en complément au plan.

………….. est capitalisé sous forme écrite enrichie par des support visuels, des designs des différentes activités planifiées, en suivant un schéma de documentation simple, adapté et maîtrisable par les populations du terroir et leurs structures.

………….. est lié à un système de suivi et auto-évaluation réalisé par les populations des terroirs et leurs structures. Sur la base des observations et appréciations sortant des auto-évaluations annuelles, le contenu du plan peut être modifié et adapté, si un changement des conditions cadre et des priorités définies le nécessite.

Une équipe d’animateurs/animatrices du projet introduit la démarche d’élaboration et de mise en œuvre du PRET au niveau terroir.

Trois phases sont à distinguer dans cette démarche :

1. la phase préparatoire avant l’atelier d’une durée de deux semaines durant lesquelles tous les différents groupes d’utilisateurs sont impliqués,

2. l’atelier de planification pendant lequel le document PRET est élaboré et dont la

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durée peut varier en fonction des conditions naturelles et socio-démographiques de deux à trois jours,

3. et la phase après l’atelier de planification pendant laquelle le plan est mis en œuvre.

Il est important que les membres de l’équipe d’animation comprennent leur rôle surtout comme facilitateurs du processus. Dès le début, la responsabilité pour l’élaboration du PRET et toutes les étapes du cycle de planification devrait être assumée par les populations concernées et leurs structures.

L’équipe du projet guide les participants de l’atelier d’une étape à l’autre en expliquant la démarche et les principes. Néanmoins, certaines étapes interpellent les connaissances et conseils techniques des animateurs/animatrices au service des populations.

Les populations de leur part désignent un groupe de représentants qui a pour responsabilité de participer activement à

l’organisation et l’animation de l’atelier de planification. En général, ce groupe de personnes se compose du chef de village et d’autres leaders traditionnels, des responsables du comité de gestion de terroir villageois (CGTV) et d’autres structures villageoises, ainsi que des jeunes dynamiques lettrés des villages. Les animateurs et animatrices du projet encouragent la participation active des représentants de tous les différents groupes dans cette équipe d’animation villageoise.

Lors de l’atelier, tous les différents groupes d’utilisateurs du terroir devraient être représentés d’une façon adéquate. Le taux de représentativité par groupe dépend de la structuration socio-démographique du terroir. Dans les cas des grands terroirs avec plusieurs villages et des hameaux éloignés, il peut être nécessaire de tenir des sous-ateliers (sous-unités de planification) dont les résultats sont intégrés dans la planification globale au niveau terroir.

Photo 2 : Remplissage du tableau synoptique lors d’un atelier de planification PRET

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Tableau 3 : Démarche d’élaboration et de mise en œuvre d’un PRET

Etapes du cycle de planification

Activités réalisées par les populations du terroir avec l’appui de l’équipe d’animation

Avant l’atelier PRET

1. Identifier et impliquer tous les groupes d’utilisateurs des ressources naturelles du terroir

• Rappeler tous les groupes d’utilisateurs identifiés lors du diagnostic participatif, contacter et informer leurs représentants

• Approfondir certains aspects de l’analyse sociale (notamment : possibilités d’implication des populations transhumantes, représentation des femmes)

• Définir un mécanisme et un taux de représentativité adéquate par groupe • Former / recycler tous les groupes d’utilisateurs sur le référentiel de mesures

techniques 2. Se concerter sur

l’importance du plan et définir les objectifs

• Discuter l’importance du PRET dans le cadre de la collaboration entre populations du terroir et projet

• Développer une vision commune • Définir les objectifs globaux lors d’une assemblée générale du terroir

3. Définir les objectifs spécifiques et identifier les actions menant vers les objectifs

• Définir les objectifs spécifiques pour chaque unité paysagique et par site • Rappeler les mesures proposées décrites dans le référentiel - L’équipe

d’animation met à la disposition des populations toutes les informations importantes sur les mesures réalisables.

Durant l’atelier PRET

4. Analyser les contraintes et potentialités

• Rappeler et approfondir les résultats de la lecture du terroir du diagnostic et de la délimitation du terroir en se basant sur les documents élaborés (schéma du transect, cartes du terroir et des unités paysagiques)

• (Re-)visiter les sites en sous-groupes représentatifs 5. Apprécier les

différentes unités du terroir par rapport à leur aptitude aux actions proposées

• Apprécier et discuter les possibilités de réussite des actions proposées par unité et par site – L’équipe d’animation donne son conseil technique.

• Trier les sites par ordre d’importance et en fonction des possibilités de réussite des actions

6. Apprécier les alternatives

• Comparer les avantages et inconvénients des mesures proposées - Il est important, que les populations et structures responsables concernées développent leur propre appréciation !

7. Choisir la meilleure option pour chaque unité du terroir

• Se baser sur les appréciations faites en étapes 5. et 6. • Développer un consensus en assemblée villageoise • Prendre des décisions

8. Elaborer le plan dans l’espace et dans le temps

• Elaborer et documenter le PRET qui consiste notamment en un tableau synoptique de planification se référant à la carte des unités paysagiques du terroir, complété par des schémas d’aménagement annuels et des règlements de gestion des ressources naturelles

Après l’atelier PRET

9. Valider le plan • Restituer le PRET d’une façon large au sein du terroir et aux terroirs limitrophes • Faire signer le document PRET par les représentants des différents groupes

d’utilisateurs du terroir • Soumettre une copie du document aux autorités locales et administratives

10.Mettre en œuvre le plan

• Réaliser les activités sur la base du PRET, du schéma d’aménagement annuel et des règlements de gestion définis

11.Suivre et évaluer la mise en œuvre

• Réaliser des sessions d’auto-évaluation annuelles qui se réfèrent aux schémas d’aménagement annuels et au PRET

12.Réviser le plan et réajuster le selon besoin

• Modifier le contenu du PRET sur la base des résultats du suivi-évaluation, si nécessaire

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ELABORATION DES REGLEMENTS DE GESTION Certaines mesures de récupération et exploitation des terres nécessitent l’élaboration des règlements de gestion.

Les règlements de gestion des ressources naturelles élaborés et mis en vigueur au niveau d’un terroir sont des éléments complémentaires au PRET et annexés à ce document. Il est recommandé de les élaborer lors de l’atelier PRET. En cas de contraintes de gestion du temps durant l’atelier, il est indiqué que les groupes d’utilisateurs des ressources concernés et l’équipe d’animation se fixent des dates limites rapprochées pour aborder ce sujet indispensable.

La structure responsable pour la mise en vigueur et le suivi d’un règlement au niveau d’un terroir doit être définie. Ca peut être le CGTV ou un sous-comité autorisé, comme aussi une autre structure représentant les groupes d’utilisateurs concernés.

Certains aménagements appuyés par le projet qui requiert des investissements importants demande comme préalable l’élaboration d’un règlement écrit de gestion des ressources naturelles à mettre en valeur. La définition et le respect des droits et responsabilités de gestion sont des facteurs importants pour la réussite et la durabilité des actions de mise en valeur.

Un règlement de gestion des ressources naturelles …

………….. se réfère à des ressources communes ou appartenant à des différents utilisateurs ou groupes d’utilisateurs,

………….. est élaboré par tous les utilisateurs sur la base d’un consensus. - Tous les groupes d’utilisateurs y participent ou sont représentés d’une façon adéquate.

………….. définit les objectifs que la communauté veut / les utilisateurs veulent atteindre à travers la gestion des ressources naturelles,

………….. définit les différents modes de gestion des ressources naturelles (mesures de préservation et d’exploitation),

………….. définit les droits et les responsabilités des différents utilisateurs ou groupes d’utilisateurs concernant la gestion des ressources,

………….. définit les sanctions à appliquer en cas de non-respect du règlement.

Exemples pour droits de gestion : • La répartition des terres communautaires récupérées ou protégées entre les intéressés

• Les conditions d’utilisation des terres aménagées ou parties de terre par les intéressés

• La répartition des bénéfices créés par un aménagement et mise en valeur de ressources (répartition de la récolte, des revenus, etc.)

Exemples pour responsabilités de gestion : • La répartition des travaux de mise en œuvre et d’entretien des ouvrages

• La réparation des coûts d’investissement et d’entretien des ouvrages

• Les responsabilités de participer à des réunions de concertation et de planification d’activités

Il est recommandé qu’un règlement de gestion des ressources naturelles soit ….

………….. documenté sous forme écrite,

………….. signé par tous les groupes d’utilisateurs (leurs représentants),

………….. soumis et approuvé par une structure ou autorité externe (projet, autorités locales ou administrative). Ceci souligne le caractère quasi officiel voire impératif d’un règlement et facilite sa mise en vigueur et le suivi.

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SCHEMA D’AMENAGEMENT ANNUEL Une planification plus détaillée des activités dans le temps se fait à travers l’élaboration des schémas d’aménagement annuels (SAA) qui sont complémentaires au PRET. Ils permettent une précision et une quantification des activités et leur programmation dans le temps et dans l’espace. Un schéma d’aménagement annuel se présente sous forme d’un tableau qui se compose des éléments suivants :

• les activités planifiées par unité paysagique et par site,

• la quantification de cette planification,

• la définition de la participation des populations et de l’apport du projet par activité planifiée,

• le calendrier d’une campagne.

L’élaboration du SAA se fait en général à la fin de l’atelier PRET en se référant scrupuleusement au tableau synoptique de planification et à la carte des unités paysagiques du terroir. L’équipe d’animation appuie ce processus de quantification par des rappels des conditions techniques et des besoins en ressources nécessaires pour la réalisation des mesures indiquées dans le référentiel.

Un cas spécifique présente les « nouveaux terroirs » dans lesquels un atelier PRET n’a pas encore été réalisé. Dans ces terroirs un schèma d’aménagement provisoire (SAP) est élaboré suite au diagnostic participatif. Le SAP est valable pour la première campagne de collaboration entre terroir et projet.

AUTO-EVALUATIONS ANNUELLES Le PRET et les schémas d’aménagement sont liés à un système de suivi et auto-évaluation maîtrisé et réalisé par les populations des terroirs et leurs structures. Des réunions et appréciations mensuelles et des sessions d’auto-évaluations à la fin de chaque campagne sont des éléments importants du système de suivi et auto-évaluation.

Les sessions d’auto-évaluation et de replanification, notamment l’élaboration d’un nouveau schéma d’aménagement pour chaque campagne donne lieu à une révision et réajustement du plan. Le contenu du PRET

peut aussi être modifié et adapté, si un changement des conditions cadre et des priorités définies le nécessite. VALIDATION DU PLAN Après finalisation de la documentation par les représentants villageois désignés et l’équipe du projet, le PRET devrait être restitué d’une façon large au sein du terroir. Il incombe aux représentants villageois d’organiser cette restitution qui a pour but de valider le plan par les populations du terroir. Le document du PRET est à partager et présenter :

• sur le plan horizontal : discuter avec les populations des terroirs voisins afin d’atteindre une concertation et harmonisation par rapport aux actions qui ont des répercussions dépassant les limites du terroir concerné,

• sur le plan vertical : soumettre aux autorités locales et services de développement compétents pour approbation et, si possible, pris en compte à des échelles de planification supérieures.

Le but de la validation du plan est d’obtenir un document d’un caractère quasi-officiel signé par des représentants des différents groupes d’utilisateurs du terroir et des représentants du projet. Des copies du document doivent être disponibles au niveau terroir et dans les structures décentralisées du projet.

Dans le processus entamé de la réforme de la décentralisation et régionalisation au Niger, un fort besoin en planification des actions à mettre en œuvre au niveau régional et local existe. Des plans de développement devraient être élaborés au niveau des futures communes ; l’élaboration des schémas d’aménagement foncier est prévue au niveau département, etc.

Dans ce contexte, les plans élaborés au niveau village et terroir constituent une base importante pour les planifications à l’échelle supérieure. La conception d’une démarche pour assurer leur prise en compte dans des plans de développement communaux et départementaux serait une perspective méthodologique intéressante.