lanjou laïque - fol 49 – fédération des Œuvres laïques de … · 2017-07-05 · ... histoire...
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Anjou laïqueL''N° 1 1 9 journal de la Fédération des Œuvres Laïques de Maine et Loire - 3 € Avri l , mai, juin 201 7
Élections, des angevins engagés
SommairePage 2 : Portrait, Pierre MichelPage 3 : ÉditoPage 4 : Laïcité, AlsaceMosellePage 5 : Germaine CanonnePage 6 : Anniversaire du Planning
familialPage 7 : Carbay, un village gauloisPage 8 : Un curé particulierPage 9 : Aimer le solPage 10 et 11 : Paroles de politiquesangevinsPage 12 : Assassinat de l’écolePage 13 : Islam modéré
Page 14 et 15 : Histoire de laConstitutionPage 16 : Deux visions de la sciencePage 17 : Octave MirbeauPage 18 : Fin de l’Europe, D. CaylaPage 19 : Courrier des lecteursPage 20 : Humeurs et rumeurs
Tu es reconnu comme " le" spécialiste d’Octave Mirbeau sur le planinternational. Pourquoi cette passionpour ce personnage ?Dans les années 1960, je ne connaissaisque ses œuvres littéraires comme Le journal d’une femme de chambre, Les affairessont les affaires qui sont les plus connues.
J’ai découvert qu’il était également journaliste et pamphlétaire de grand talent,qu’il avait écrit des milliers de pages surde nombreux sujets : politiques, artistiques, sociétaux. Ma vie professionnelle et militante (j’ai été au PSU, à AnjouEcologieAutogestion, aux Verts…)m’a aidé à mieux comprendre ce personnage fascinant et m’a permis d’enlever lesfausses étiquettes que certains avaient pului coller. Mirbeau, c’est le type même de" l’intellectuel éthique". Il transgresse lescodes.
Parlenous du parcours de cet hommeque tu connais si bien.Durant la deuxième moitié du 19e siècle etau début du 20e, Octave Mirbeau seconfronte à de nombreux sujets de société.C’est un contestataire de l’ordre établi,même s’il écrit dans des journaux dits" bourgeois" (le Journal, le Figaro, le Gaulois…). Il qualifiera d’ailleurs cette présence de " journalisme à gages". Il rédigedes articles remarqués sur Camille Claudel, Rodin, Monet, Van Gogh dont ilachète deux tableaux à bas prix àl’époque : Les Iris et Les Tournesols. En
1884, à 36 ans, il fait sa transition. Ilchange de vie. Il publie son premier livre à38 ans : Le calvaire, au titre significatif.Puis viendront d’autres ouvrages : L’abbéJules, Sébastien Roch, sur un sujet tabou :le viol d’adolescents par des prêtres. PuisLe Jardin des supplices, Le Journal d’unefemme de chambre, Les affaires sont lesaffaires. Ni naturalistes ni érotiques,contrairement aux affirmations del’époque, il s’agit d’œuvres d’avantgardeoù il rompt avec les règles du roman. Ilprocède par collages, par fragmentations.Son intérêt, c’est de voir le " beau monde"par le trou de la serrure. Il nous fait pénétrer dans les coulisses de cette bourgeoisieet ça sent mauvais. Il arrache le masque derespectabilité de ces gens honorables. Mirbeau nous montre un univers chaotique,nous dirions aujourd’hui absurde.
C’est un révolté ?Tout à fait. Il écrit pour défendre lesfaibles, les exploités. En 1890, il se rallie àl’anarchie. Il met sa plume au service deses idéaux et de ses valeurs libertaires. Ils’engage à fond dans l’affaire Dreyfus auxcôtés de Zola et Clémenceau pour dénoncer l’antisémitisme et les atteintes à la dignité humaine. Il écrit une cinquantained’articles dans L’Aurore pour défendreDreyfus. Il paiera même l’amende de Zolalorsque celuici sera condamné par les tribunaux. Il écrit également dans L’Humanité, en 1904. Il est antimilitariste, antipatriotique, anticolonialiste.
Il n’aimait pas beaucoup l’Église nonplus ?Pour lui, l’Église est une association demalfaiteurs. Il veut réduire son influencesur la société. Il estime que la loi de Séparation de 1905 ne va pas assez loin. Ilpense que l’Église "empoisonne" le cerveau des enfants. Pour lui, l’Église enseigne la haine du corps, la culpabilité, lasoumission. Dans les discussions autour dela loi de 1905, il soutient Émile Combes etsouhaite un enseignement matérialistepour les enfants.
Selon toi, il pourrait aujourd’huicontinuer ce combat ?Bien sûr ! Je suis atterré par ce que nousvivons en ce début de 21e siècle. Le retourdes idées rétrogrades me renverse. L’élection de Trump me désespère, tout commela montée de l’islam intégriste. La grande
majorité des musulmans est bien sûr pacifique, mais cela ne doit pas nous empêcherde lutter contre ces croyances, notammentauprès des enfants. Quant à l’islamogauchisme, il me sort par les yeux. Il a fallucinq siècles d’évolution chez les catholiques pour arriver à une déchristianisationde la société. Il n’y a malheureusementpas d’équivalent en terre d’Islam car lesLumières y ont peu d’échos.
2017, c’est le centenaire de la mortd’Octave Mirbeau. Beaucoup de travail donc pour la Société Mirbeauque tu as créée ?Oui, énormément. Il y aura de nombreuxcolloques où nous parlerons de multiplesthèmes et des milliers de pages que notreSociété a publiées depuis près de 25 ans.Des rencontres auront lieu en France, biensûr, notamment au Sénat le 27 janvier, àMorlaix le 11 février, à la Sorbonne le 25mars et à Angers les 31 mars 1er avril.Mais aussi en Belgique, en Espagne, àChicago, en Hongrie, en Tunisie. Un regret pour cette commémoration, et detaille : le musée d’Orsay, à Paris, a refuséde s’associer à cet hommage. Quand onconnaît le travail de Mirbeau en faveur desimpressionnistes, c’est un scandale !
Propos recueillis par JeanPierreThuleau et Patrick Tharrault
Portrait
Pierre Michel est né à Toulon, en1942. Son père, historien renomméet grand résistant, s’installe avectoute sa famille à Paris en 1947.Elève à Condorcet, Pierre sepassionne pour les tragédies en vers(il en écrivit plusieurs enalexandrins). Reçu premier àl’agrégation de Lettres à la Sorbonneen 1964, il est nommé professeur aulycée Chevrollier à Angers où il feratoute sa carrière. Il soutient en 1992sa thèse sur Octave Mirbeau,journaliste et écrivain engagé.Docteur es Lettres et Habilité àDiriger les Thèses, il crée la SociétéOctave Mirbeau, rédige de nombreuxarticles, multiplie les conférences etles colloques.Grand voyageur, révolté et indignécomme son « modèle », il continue àétudier et à présenter l’œuvre deMirbeau, anarchiste et libertaire, dontil nous parle avec chaleur
Une passion pour Mirbeau, " intellectuel éthique "Pierre Michel
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Les militants laïques s’intéressent à la politique. En général, esprits critiques, ilss’informent sur les programmes et les déclarations d’intention. Mais, l’engagementlaïque des candidats n’étant pas le seul critère de choix, leurs votes sont divers. Ils sesituent toutefois en majorité à gauchemême si des personnes comme FrançoisBaroin, en qualité de président de l’association des maires de France, peuvent surla laïcité tenir des discours structurés. Lagauche donc, emporte la plupart de leurssuffrages. C’est un attachement historique.Ils approuvent tous une République qualifiée de démocratique, laïque et sociale,mais ils peuvent se différencier sur lesmoyens d’y advenir.
L’EuropeC’est certainement le point de désaccord leplus important entre les militants laïques.Certes, même ceux qui y sont favorablesreconnaissent sa nature libérale, mais affirment qu’elle peut se transformer de l’intérieur. L’Europe sociale tant promise passerait par un renforcement de sesstructures. L’aboutissement serait une Europe fédérale des nations et même, pourcertains, une Europe des régions. Il peutêtre objecté que cette fédération supra nationale impliquerait une solidarité des nations ou des régions les plus riches vers lesplus pauvres. Il est loin d’être certain quel’Allemagne et ses lands accepteraient cestransferts. Pour certains économistes (Lordon, Sapir, notamment), c’est non. Paradoxalement, si des mesures tendaient àunir une Europe solidaire, l’Allemagne, figure de proue de l’Europe de maintenant,pourrait quitter le navire.Pour les eurosceptiques, de plus en plusnombreux, malgré le discours culpabilisantde l’oligarchie relayé par les médias dominants, ce rêve d’une nation européenne estprématuré. Le peuple européen, aujourd’hui est une utopie qui tend à estomper les souverainetés nationales. Elle se fe
rait à marche forcée contre les peuples.D’ailleurs, refroidis par le résultat du référendum de 2005 sur le projet de traitéconstitutionnel, les femmes et hommes politiques proeuropéens se promettent de neplus consulter le peuple sur le sujet. Cependant, bien que l’expérience n’y encourage pas, des laïques de bonne foi peuventtoujours penser que les promesses pour réorienter l’Europe seront cette fois tenuesou tentées de l’être. Peutêtre pensentilqu’il n’y a pas d’autre voie, que la mondialisation y oblige.Tout aussi sincèrement, d’autres laïquespeuvent prétendre que les institutions européennes en vigueur bloquent toute évolution en déterminant une politique libérale.Ils opteront plus facilement pour une sortiealliant souveraineté nationale et coopération internationale.
Les institutionsCe sujet divise sans doute moins que leprécédent. Les avis divergent cependantsur la constitution de la Ve République, enfant du général De Gaulle. De la logiquedu régime présidentiel accompli découlel’élection du Président de la République ausuffrage universel et le scrutin majoritairepour le choix des députés. La nomination àla fonction suprême doit être la rencontred’une femme ou d’un homme avec lepeuple. Le scrutin majoritaire pour les législatives vise à renforcer le choix. Ledécalage entre un septennat présidentiel etun quinquennat législatif pouvant provoquer des cohabitations était un gros grainde sable à la cohérence du système. Lesdeux grand partis de gouvernement se sontmis d’accord pour l’éliminer. Les deuxélections coïncident désormais dans letemps et la durée. Au nom de la stabilitéd’un exécutif fort et légitime (puisque éluau suffrage direct), des laïques ont approuvé cet alignement. D’autres, opposés au régime présidentiel, ont dénoncé cetteconnivence. Ces approches différentes des
laïques peuvent se retrouver sur les primaires. Certains argueront qu’elles sontdémocratiques en dévoilant publiquementles options des prétendants. D’autres, penserons qu’elles affaiblissent les partis entant qu’espaces de réflexion, qu’ellesaccentuent la dimension d’écurie à lacourse présidentielle et qu’en cela ellesrenforcent le système en place. Ils pourraient ajouter qu’elles visent autant à exclure qu’à choisir. Sur le mode de scrutin,devant le décalage énorme entre la représentation à l’assemblée nationale et levote des électeurs, des laïques préconisentune dose de proportionnelle tout enmaintenant la logique présidentielle.D’autres, favorables au régime parlementaire et à des majorités d’idées à l’assemblée nationale, aspirent à un scrutin proportionnel intégral.
La laïcitéCette question nous unit. Les laïquesadeptes d’une laïcité sans qualificatif sontcertainement déçus de la législature qui setermine. Certes, la charte de la laïcité àl’école peut être estimée comme un rayonde soleil. Mais le compte n’y est pas.L’ivraie l’emporte sur le bon grain. Le statut d’AlsaceMoselle ne fut pas remis encause hors la suppression du délit deblasphème votée par le Sénat. L’enseignement religieux reste intégré à l’horairescolaire. Et, naturellement, les prêtres sonttoujours payés sur des fonds publics. L’esprit concordataire a la vie dure. C’est bienlui qui en 1959 a présidé à la loi Debré.C’est bien lui qui a conduit le Ministre del’intérieur Cazeneuve à demander davantage d’écoles musulmanes pour que l’Islamsoit mieux reconnu. La vitalité de l’espritconcordataire se nourrit d’un consensusteinté d’électoralisme.Les laïques pour qui les articles 1 et 2 sontindissociables1, audelà de leurs différentesappréciations sur les sujets au cœur desélections, devront interpeller les candidats.Nous ne devons pas laisser aux fauxamisde la laïcité, partisans d’accommodementsforts déraisonnables, l’occupation du terrain électoral.
Jack Proult
1 Article 1 : « La République assure la libertéde conscience. Elle garantit le libre exercicedes cultes ». Article 2 : « La République ne
reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte".
Audelàde nos
différencespolitiques
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La laïcité est un principeconstitutionnel, ni contre
les religions, ni avecelles, explique Eddy Khaldi
Après les divers attentats dramatiques depar le monde et sur le sol français, en particulier, on ne peut sacrifier la laïcité desinstitutions pour la légitime émotion surl’autel du terrorisme.On ne peut abandonner nos principesconstitutionnels pour un retour à une logique concordataire. L’État ne sauraitimposer à tous les citoyens un œcuménisme réducteur et trompeur autour dela « Conférence des responsables de cultesen France ». La vie politique et civile detous les citoyens ne peut se réduire à laseule appartenance présupposée à six religions. Sur 66 millions d’habitants, oncompte moins de 4 millions de pratiquantsréguliers, toutes religions confondues.Près de la moitié de la population se déclare sans religion. On ne saurait, sauf àexclure ou communautariser, enfermer ladiversité des citoyens dans ce seul domaine religieux.
Pour une cohésion nationaleDans cette dérive politique construite àpartir des religions, l’émergence de laquestion de l’Islam conduit à la tentationde consentir des assouplissements sous
formes « d’accommodements raisonnables » à nos principes pour remettre encause non seulement la lettre mais aussil’esprit de la loi du 9 décembre 1905. Lesreligions plus anciennement établies enFrance, en perte de vitesse, n’attendentque ces concessions faites à l’Islam pourentériner ou réformer leur rapport à l’Étatlaïque dans une reconnaissance institutionnelle qui préfigure un remariage concordataire. C’est l’occasion inespérée de revenirà la situation antérieure à la loi de séparation des Églises et de l’État en conviantl’Islam à ces épousailles entre politique etreligion ?Une telle idée conduirait à rétablir unordre social ancien élaboré autour dequelques « cultes reconnus » où le citoyenserait assigné à résidence dans « son » origine, « sa » culture et affecté implicitement à une religion pour mieux lui êtresoumis. Un retour à l’ordre moral tel quel’entendait Adolphe Thiers, pour lequel« un curé valait cinquante gendarmes ».Seule l’union de tous les français, indépendamment de leurs convictions oucroyances permettra d’assurer la cohésionnationale. L’obligation de respecter leprincipe constitutionnel de laïcité dechaque citoyen et non de quelques groupesou religions arbitrairement choisies est lameilleure assurance que l’émancipation, laliberté, les droits et la sécurité de chacund’eux soient garantis de manière effective.
La laïcité c’est refuser tout privilège àl’athéisme comme aux religions.
Égalité républicaineLe rôle de l’État est d’assurer la sécurité etla liberté de culte et non de l’organiser.L’Islam en France doit rester l’affaire desmusulmans. Ce n’est pas exclusivement la« liberté religieuse » que la laïcité garantitmais d’abord la liberté de conscience, laquelle permet le droit de choisir sa religion,n’en pas avoir ou d’en changer. Voire demiliter contre toute religion.Les institutions publiques doivent demeurerincompétentes en matière de religion, nereconnaître institutionnellement aucunculte, aucune croyance. Cette séparation etcette stricte neutralité garantissent l’égalitédes citoyens au regard de toutes les convictions.La laïcité, pour l’État et les institutions publiques, n’est ni l’inclusion, ni l’exclusiondes convictions ou des religions. La Laïcité,principe constitutionnel, n’est ni contre lesreligions, ni avec elles, mais sans elles. Lalaïcité c’est la neutralité, la séparation.Seule la neutralité effective de l’État et celledes institutions concrétise le primat de la liberté de conscience et garantit la liberté deculte pour ne placer aucune opinion audessus des autres. Ainsi l’État est le gardien del’égalité républicaine.
Eddy Khaldi
Ne pas sacrifier la laïcité sur l’autel du terrorisme
Extrait d'un article del'UFAL1
(Union, des Familles Laïques)
Un théologien catholique président del’Université de Strasbourg: une atteinte à laliberté de conscience, de recherche et d’enseignement.L’UFAL dénonce l’élection du professeurde théologie catholique Michel Deneken àla présidence de l’Université publique deStrasbourg.Si rien ne paraît empêcher un prêtre d’exercer des fonctions publiques dans l’enseignement supérieur, encore fautil qu’il aitles qualités et diplômes requis — ce qui futle cas d’illustres savants, en astrophysique,biologie, ou préhistoire, notamment. Or Michel Deneken ne peut se prévaloir que deses diplômes en théologie catholique, etd’un titre de professeur d’université, qu’ilne doit qu’au cadre unique et dérogatoire dela « faculté de théologie catholique deStrasbourg ». Cet établissement, seulexemple en France, est intégré à l’Universi
té publique de Strasbourg grâce au « statutlocal des cultes » d’AlsaceMoselle .(. . .)La faculté de théologie catholique de Strasbourg délivre notamment des « diplômes endroit canonique » Or ce « droit » strictement privé ne s’applique qu’à l’intérieur del’Église catholique, et ne peut qualifier queses prêtres et ses agents laïcs. Il n’a aucunevaleur d’intérêt général. Fondé sur desdogmes spirituels particuliers et placé sousle contrôle idéologique de la hiérarchie ecclésiale, il ne saurait être considéré commeun savoir objectif et rationnel, contrairement aux disciplines universitaires. Tout auplus méritetil d’être étudié et comparécomme objet de savoir par les (vraies)sciences sociales et humaines. (. . .)Encore plus grave, c’est la Constitutionapostolique « sapientia christiana » du 29avril 1979 sur les Universités et facultés ecclésiastiques, qui s’impose aux établissements tels que la « faculté de théologie catholique de Strasbourg » et conditionne leurreconnaissance par le Pape.C’est la négation de la liberté de l’enseignement et de la recherche, et l’infraction
permanente à la loi française qui dispose(art. L1416 du Code de l’éducation) : « Leservice public de l’enseignement supérieurest laïque et indépendant de toute emprisepolitique, économique, religieuse ou idéologique».En clair : si les activités de la faculté dethéologie de Strasbourg ne respectent pasles ordres du Vatican, ses diplômes ne seront plus reconnus ni labellisés « catholiques ». Voilà les orientations idéologiquesauxquelles M. Deneken, nouveau présidentde l’Université de Strasbourg, est obligé dese soumettre en tant que « professeur dethéologie catholique » ! Il se trouve enconflit d’intérêts permanent.L’UFAL dénonce cette nouvelle atteinte auprincipe de laïcité, à la liberté deconscience, de recherche et d’enseignement. Cette élection d’un théologien à laprésidence d’une Université publique doitêtre annulée comme illégale.
1article intégral sur le blog :http:/anjoulaique.blogspot.com
Société
Un théologien catholique président d'université publiqueAtteinte au code de l'éducation
Après des décennies de re-vendications suffragistesles françaises obtiennentenfin l'égalité politiqueavec l'ordonnance de 1 944qui met fin au retard fran-
çais
En 1945 les femmes participent enfin auxélections : G. Canonne est une de ces pionnières qui entrent en politique. Née en avril1909 dans un milieu modeste qui l'a sensibilisée aux idées humanistes et socialistes,angevine d'adoption par son mariage avecJean Canonne, elle est avantguerre professeur d'anglais au collège Joachim maisaussi bénévole sociale, affirmant avoir suivi l'exemple de sa bellemère engagée dansde nombreuses œuvres sociales. C' estdonc naturellement et avec l'encouragement de sa famille qu'elle accepte en 1945d'être sur la liste S.F.I.O, elle est éluecomme Conseillère municipale. De mai1945 à 1947 elle est la 3e adjointe deM. Allonneau, chargée des affaires sociales, fonction qu'elle poursuivra dansl'opposition. En septembre 1945 elle devient la première femme Conseillère générale au milieu de 33 hommes et devientmême vice présidente du Conseil général.Elle n'est pas élue aux législatives elle aaccepté seulement la 3e place sur la listeafin de concilier vie familiale et vie politique !
Une œuvre avant tout socialeAngers marquée par la guerre « la pénurieétait maîtresse dans tous les domaines »mais aussi par un retard dans l'aménagement urbain depuis la fin du XIXe avecbeaucoup de taudis. G. Canonne s'attelle àla tâche : accueil des déportés, prise en
charge des orphelins et est à l'initiative deplusieurs réalisations qui vont marquer laville. Dès le début 1946, elle est à l'originede la fermeture des maisons closes à Angers avant que la loi Marthe Richard nesoit appliquée au niveau national : « cen'est pas par pudibonderie, une femme estlibre de son corps mais à cause de la férocité des proxénètes qui pouvaient mutilerou assassiner les récalcitrantes ». Elle affirme que ses préoccupations sont « les bébés et les vieux ». Elle organise la distribution de lait pour les bébés mal nourris « Lagoutte de lait ». En mai 1946, elle ouvre lepremier foyer de « vieux travailleurs » LeLutetia avenue Pasteur, ce qui lui donneune certaine notoriété. Viceprésidente duCongrès National de la Protection de laVieillesse, elle y présente toutes les municipalités de France. En 1949, elle ouvre lapremière crèche publique d'Angers lacrèche Marie Placé. En tant queconseillère d'opposition elle participe à lacommission Enseignement et Culture etcritique la gestion de la municipalité surson manque d'investissement dans le social. Après 16 ans de mandat municipal etson mandat de Conseillère générale, sonbilan est unanimement reconnu dans lemonde angevin.
Une femme politique dansun milieu essentiellement masculinÀ la fin de sa vie elle revient sur son parcours. Refusant d'être qualifiée de féministe elle dit pourtant avoir toujours étésensible au sort des femmes, défend l'égalité des sexes tout en considérant que lesfemmes ont une approche différente : « lafemme a un sens pratique et un sens desréalités que n'ont pas les hommes, avec lesenfants et la maison nous sommes toujoursdans le concret ». Mère de 3 garçons elle
leur apprend à faire la vaisselle, le ménagela cuisine : « mes belles filles m'ont toujours remerciée ». Son expérience politiquelui fait dire que les hommes sont misogynes : aux réceptions de la mairie l’huissier ne savait pas comment l'annoncer ; auConseil général : « j'étais seule parmi 30mâles, ils attendaient de moi que je signeles dossiers de subventions les yeux fermésje ne me suis pas laissée faire ». En juillet1950, elle reçoit une lettre du nouvelévêque s'excusant de ne pouvoir l'inviter aurepas du sacre comme les autres élus : « cen'est pas l'usage que les déjeuners quisuivent les sacres des évêques comportentune participation de femme ». Lesconseillers généraux l'ont également faitsortir d'une séance pour la projection d 'undocumentaire sur l'insémination du bétail,« nous allons demander à Mme Canonnede sortir nous ne pouvons pas la laisser regarder ces images ». Elle commente :« mère de trois enfants je ne pouvais voir,sans être offensée, un taureau en érection ». Elle dit être fière d'avoir voué sacarrière publique à l'avancée sociale et déplore que la place de la femme en politiquereste très insuffisante. Après la percée desfemmes en politique à la libération il y eutun recul jusqu'en 1970. Il fallut attendre1986 pour avoir la première femme députée socialiste du Maine et Loire.Ce n'est qu'en 1990 qu'elle reçoit la décoration Chevalier de l'ordre national du mérite des mains du maire d'Angers M.Antonini.Toujours dynamique jusqu'à la fin de savie, bénévole à l'U.A.T.L. Elle est décédéeen avril 2009.
MarieAnne Guéry
Histoire
Germaine PouillartCanonne première femmeélue en MaineetLoire en 1945
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Créé en septembre 1 967, ilfête ses 50 ans cette
année. Un an après les 60ans du Planning Familial
nationalNous avons interviewéÉlizabeth Rat-Morrisprésidente du PlanningFamilial 49, depuis mai
201 3.
C. B : Élizabeth vous étiez déjà militanteau Mouvement Français du Planning Familial en 1974, parlez nous de l'association à cette époque.É. RM : Les locaux de l'associationM.F.P.F se trouvaient alors Montée StMaurice. Nos actions militantes concernaient principalement la contraception etl’avortement. En décembre 1967 la loiNeuwirth avait théoriquement donné lelibre accès à la contraception pour lesfemmes majeures. Pour les mineures, il
fallait une autorisation parentale la majorité alors à 21 ans, passée à 18 ans en juillet1974. La loi de 1967 n’a été appliquéequ’à partir de 1972, avec la parution desdécrets d’application. La société et certainsmédecins et pharmaciens se montraientpour le moins frileux dans l’application dela loi, à Angers comme ailleurs. La publicité sur la contraception étant interdite,nous étions un lieu où les femmes et leshommes pouvaient s’informer sur lasexualité et nous pouvions faciliter l'accèsà la contraception. La contraception étantpeu accessible et l’avortement interdit, denombreuses femmes devaient recourir à unavortement clandestin, qui présentait unréel danger pour leur santé. Nous militionspour l’avortement, avec le MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement etde la Contraception, 19731975), avec desmédecins généralistes pratiquant des avortements clandestins sur Angers, selon laméthode Karman par aspiration. Nousavons accompagné, en les informant en les
soutenant, les femmes qui pouvaient partirà l'étranger (Grande Bretagne et Pays Bas),où l'avortement était légal, celles quiavaient les moyens. En 1975 la Loi Veilsur la dépénalisation de l'avortement a étéune avancée, mais qui a rencontré des oppositions vives de la part de médecins arguant de leur clause de conscience. Là encore entre la date de la loi et sa mise enœuvre, le temps a été bien long. Nous pratiquions le plus souvent des accueils collectifs, qui permettaient une mise en sécurité des personnes par rapport à l’illégalité,un partage des expériences, une construction collective de l’accès au droit et du militantisme, nous envisagions la sexualité entermes de classes et luttions contre l'inégalité économique et sociale : le Planning Familial est un mouvement d’éducationpopulaire.C. B. : Qui étaient cesmilitantes du MFPF ?É. RM : Nous étions toutes des militantesbénévoles, en lien fort avec d'autres associations d'éducation populaire comme laFOL, la MGEN. Les hommes étaient plusnombreux que maintenant. Pourquoi sontils plus rares parmi nous aujourd’hui ?Peutêtre pensentils que c'est une affairede femmes maintenant que les lois sont votées. Pourtant l'objectif de nos jours c'estde faire appliquer ces lois, un combat quel'on doit mener, femmes et hommes ensemble.
C. B. : Quels changements voyez vousdans l'association MFPF qui maintenantporte le nom de Planning Familial?É. RM : Après quelques décenniesd'absence j'ai rejoint à nouveau le PlanningFamilial en 2012, dans les locaux du 35rue Saint SaintExupéry. Par rapport auxannées 70, deux changements importantsm’apparaissent : d'une part la professionnalisation, d’autre part l'élargissement desdomaines d'intervention. L'associationcomprend une équipe de 4 salariées (3conseillères conjugale et familiale et unedirectrice) et une quinzaine de bénévolesactives formées au sein du planning. Laformation était déjà importante mais elleest devenue plus structurée, plus professionnelle. Elle est nécessaire pour répondreà des missions exigeantes auprès de publics divers, et est indispensable pour cer
taines actions auprès des publics scolaires.Les domaines d'intervention sont toujourscentrés sur les droits des femmes, lacontraception et les problèmes de santécomme la prévention des InfectionsSexuellement Transmissibles ; et aussiavec les prises de conscience dans la société : lutte contre les violences sexuelleset sexistes faites aux femmes, préventiondes stéréotypes de la maternelle à l'université, parole des femmes en milieu précaire(migrant, gens du voyage), reconnaissancede la sexualité des personnes en situationde handicap, reconnaissance de toutes lessexualités. Les lieux d’intervention se sontdiversifiés, à Angers et sur tout le département.
C. B : Comment fêterez vous vos 50 ans ?É. RM : Notre anniversaire sera un filconducteur tout au long de l'année par diverses manifestations publiques. Nousavons commencé par l'envoi de nos vœux2017 dans la lignée des Simone Iff, deBeauvoir, Veil, femmes dont les combatsont compté dans la vie des Femmes. Lenom de Simone Iff a été choisi pour l'appellation d'une rue et d'un espace jeune àChalonnessurLoire en novembre dernier.En février et mars, à l'institut municipal àAngers nous invitons à suivre les portraitsde 3 angevines qui se sont distinguées parleur action hors du commun dans la cité ausiècle dernier : Marie Talet, GeorgetteBoulestreau, Germaine Canonne. Cesconférences sont données par Marie AnneGuéry. Le 8 mars journée internationaledes femmes....et d'autres temps forts àvenir qui seront communiqués dans lapresse.
C. B : et l'avenir comment le voyez vous ?É. RM : Par l'affirmation de nos valeurs etde nos droits dans un contexte national etinternational inquiétant. Par le renforcement des actions régionales avec les cinqdépartements des Pays de la Loire au seinde notre Fédération régionale. Par la volonté d'accueillir des jeunes, femmes ethommes, parmi nos militant.e.s, ensemblenous devons garantir les droits acquis et lesfaire évoluer : « Liberté, Égalité,SexualitéS ».
Catherine Battreau
PS : Janine Sellier militante au Planning dès1972 est décédée le 25 janvier 2017.
Anniversaire
Le Planing familial de MaineetLoire
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La commune de Carbay arefusé d’intégrer lacommune nouvelle
d’Ombrée-d’Anjou. Faitd’indépendance rare dans
le Maine-et-Loire,département de pointedans les fusions. En
interrogeant le maire,Laurent Cadou, nous
avons voulu en savoir plussur les raisons des élusde ce village. C’est un
citoyen en colère qui nousa répondu.
Estce que vous refusez d’intégrer lacommune nouvelle d’Ombréed’Anjou,pour ne pas vous diluer dans la nouvelleintercommunalité de Segré qui absorbecelles de Pouancé et de Candé ?Oui. Notre étions très attachés à notre ancienne communauté de communes autourde Pouancé qui regroupait quatorze communes. C’était un vrai principe de subsidiarité démocratique. Cette communautégérait tout un ensemble de compétence quia disparu au profit d'une intercommunalitébureaucratique d'administration basée àSegré. Nos voisins ont choisi, pour 10d'entre eux, de fusionner en une communenouvelle (Ombréed’Anjou) pour s’y faireadmettre. Mes collègues élus, que j'estimebeaucoup, sont assurément tous de bonnefoi quand ils évoquent le souci de continuer à assurer collectivement les servicespublics. En devenant commune déléguée,la loi leur a donné l'illusion de gagner surdeux tableaux : les avantages de la fusionet la conservation de la commune sous uneforme particulière qui leur donne encore lesentiment d'exister. Mais le vrai pouvoirqui est d'abord d’établir un budget à partirdes impôts levés afin de décider des in
vestissements estdésormais entre lesmains de la commune nouvelle intégrée dans unevaste intercommunalité. Le nouveaupouvoir ne garantitrien des réalisationsde chacun. De plusdes communespauvres ensemble(c’est le cas d’Ombréed’Anjou) n'ontjamais fait unecommune riche. Leréveil risque d'êtrebrutal quand lesbénéfices financiersà court terme seront derrière eux. En 2020il n’y aura plus de communes déléguées.Le réveil électoral va s'annoncer difficileau vu de ces mariages faits dans le dos dela population.
Vous refusez que la population de Carbayn'ait plus de commune en 2020 ?Oui. Les élus le refusent. L'échelonmunicipal est le plus apprécié des français.C’est là où il y a le moins d'abstention auxélections. Qu'en seratil demain ? Pourl'heure en tout cas, rien dans la loi ne nousforce à entrer en commune nouvelle, et ànous saborder ! Absolument rien ! Carbayn'a pas de changement d'adresse à faire,pas de numéro d'INSEE à perdre. Nouslèverons ou baisserons si besoin les impôtsque nous jugerons justes et profitables àtous. Nous établirons encore des budgetset continuerons à élaborer et mener nospropres projets. La vraie richesse de nosterritoires ce sont aussi nos différences,notre diversité. La France des 36 000 clochers n'est pas qu'un cliché mais bien uneréalité unique dans le monde liée à unehistoire et une géographie d'exception quine sont pas celles de l'Allemagne ou del'Angleterre. Mais l'Europe technocratiqueet libérale en a décidé autrement.
Pensezvous alors que la loi de la nouvelle organisation territoriale (loiNOTRe) a un rapport avec une Europetechnocratique ?Assurément oui, d'ailleurs qu'estce quel'Europe actuelle ne dicte pas ? Par la loiNOTRe, après les fusions de régions, l’èredes grosses structures intercommunales etcommunales paraît enclenchée. Dans notredépartement, cette nouvelle organisationfut impulsée par des conseillers départementaux souvent des Présidents de comcom. Ils sont aujourd’hui à la tête de communes nouvelles, ou de plus grosses com
coms. Le prétexte était les économies générées. À voir ! La Loi Notre a lancé lesfusions des communautés de communesrendues obligatoires pour atteindre 15 000habitants. Il en a découlé des créations decommunes nouvelles à taille XXL pourcertaines. Transformation à vitesse grandV, sans débats de fond et sans informationsaux citoyens des tenants et aboutissantsréels, sans argumentations autres quecelles des carottes financières !Qu’importe la représentativité et la légitimité douteuse de ceux qui ont poussé àcela en balayant ainsi 200 ans de démocratie communale, née de la Révolution,sans y associer ceux à qui ils doivent toutleur pouvoir ! À savoir les citoyens ! Vanter le tous ensemble et sacrifier tous lesconseillers municipaux des communeshistoriques au profit d’élus professionnalisés et politisés, c’est plus que paradoxal !Vanter le tous ensemble et pousser les gensà n’être que des consommateurs de services au lieu d’être de vrais acteurs de leurterritoire, c’est aussi paradoxal ! Acceptercela comme de simples moutons n’est pasl’âme de notre village et de ceux qui lecomposent. On nous chante "du territoire,du ensemble" à toutes les sauces pourmieux digérer ces bouleversements. Il vautsurtout mieux être libre ensemble, qu’êtreensemble sans liberté.Si notre Président Hollande n’a pas réusside façon significative à faire baisser lechômage, il aura au moins réussi à baisserle nombre de communes. En répondantaux critères de Bruxelles, en fusionnant lescommunes et les régions avec descompétences élargies, il aura donné l'illusion que le pays se réforme. Moi, humblemaire de Carbay, je vois surtout un déficitdémocratique. Je suis en colère..
Propos recueillis par Jack Proult
Carbay, un village gaulois ?Insoumission
QoatesseLa cybernétique constitue un moyen deconnaissance. Elle est vue comme unescience «de régulation et de communicationdans les systèmes aussi bien naturels qu'artificiels ». Elle est transdisciplinaire, sa racinegrecque renvoie à piloter, gouverner. C'est lecreuset de l'intelligence artificielle (dont la robotique est une application). Sa matière première est numérique. Cela permet d'organiserdes échanges, mais aussi de les contrôler, demanipuler les personnes, le consommateurd'abord mais aussi les masses1. Le numérique peut être pris en main par des vulgarisateurs, journalistes béats, techniciens demême acabit, politiciens, voire truands quis'abritent derrière la SCIENCE (la majuscules'impose). Rappelons la fameuse formule«science sans conscience n'est que ruine del'âme ». Pensons aux chercheurs nazis. Ainsides commerçants sans scrupule peuventmanipuler le marché d'aujourd’hui'hui à l'aided’algorithmes2, fausser délibérément lesrègles de la concurrence. L'intelligence artificielle peut parfaitement manipuler les prix à lahausse et cela dans tous les domaines faisantusages algorithmes financiers: l'hôtellerie, lesmoyens de transports, le commerce « enligne », de santé, bref, tous les biens deconsommation d'algorithme permet en effetde modifier artificiellement, et à toute vitesse,l'offre et la demande. Au bénéfice de qui ?
J. P. B
1Qu'on se réfère à la polémique autour dessondages et des communications échangées
par une des candidates à l'élection présidentielle aux États Unis.
2Algorithme résout un problème posé. Ilmultiplie les opérations et les instructionspermettant, grâce à un ordinateur, de ré
soudre un problème, d'obtenir un résultat.
Mémoire sélectiveLorsqu'il était président de la région PaysdelaLoire, François Fillon rappelait de manièrerécurente à chacune de ses conférences depresse, son regret d'avoir opté pour lapolitique plustôt que pour le journalisme. Unmétier qui, disaitil, qu'il aurait beaucoup aimépratiquer…Comme les temps changent ! Aujourd'hui ilconspue la presse et la rend responsable deses maux. Comment ne pas reprocher auxjournalistes du "Canard" d'avoir dévoilé cequ'il ne dément pas ?Fillion devrait se souvenir de ce que disaitWinston Churchill : "se plaindre de la presse,c'est comme conspuer la météo ". À méditerpour le candidat qui rémunère si largementses collaborateurs…
Endeuxmots
Il naît en 1537 (semble til) d'un pèremétayer à ChaudefondssurLayon. Déluré, il est pris sous l’aile protectrice du curé de la paroisse, qui lui apprend à lire àécrire, à compter. Il entre au petit séminaire et voilà le jeune Bidoneau destiné àdevenir prêtre par le Grand Séminaired'Angers. Ordonné, il se livre le soirmême à une beuverie au Layon. Ce qui luivaut une sévère admonestation del’évêque. Pour sa pénitence, il est envoyéprendre en charge des ouailles de Cornilléles Caves, aux portes du Baugeois. Cetterégion est en proie à un anticléricalismerampant : en effet l’église s'y révélaitpleine de zèle au service du comte deMontgeoffroy, maître de la terre.
EmprisonnéEntre temps une petite communauté protestante a fait son trou en Anjou. À partirde l'édit royal de 1562 elle peut pratiquerson culte ouvertement. Déjà, lors de lapréparation des États Généraux de 1560,elle avait été dénoncé publiquement, parle porteparole du Tiers État, la corruptiondes ecclésiastiques, la richesse du clergé,l'ignorance des clercs, et il avait été demandé une réforme de l’église. Bidoneaupour sa part reproche à l'église dont il estun des servants, de ne guère s'occuper deses ouailles et de ne pas même assurer laconsolation spirituelle promise. À CornillélesCaves en 1562, le curé Bidoneauest confronté à une manifestation iconoclaste. Accusé de ne pas avoir réagi, il estarrêté et emprisonné au Château d'Angers.C'est alors que la ville est prise par les huguenots qui libèrent Bidoneau. Angers estrepris par le camp catholique et notre curéqui craint d'être pendu comme huguenot,s'enfuit à Saumur, tenu par des protestantssous la houlette de Théodore de Beze. Etlà Bidoneau assiste à des prêches en plein
air, en plein jour, sous les halles, il est devenu sensible à la réforme de Calvin.
ConversionQue devintil alors ? Que faitil ? On nesait pas, sauf qu'en 1572 après la SaintBarthélémy à Paris, le duc d'Anjou organise un massacre de protestants dans saprovince, en particulier à Angers et àSaumur. Bidoneau peut s'échapper. Il estacquis à priori au calvinisme, mais l'appelde Calvin à la réforme religieuse aurait dûnécessairement avoir des implications sociales. (comptetenu du poids social del'église, principal propriétaire du foncier du royaume). Jules Bidoneau voudraitque les « pasteurs » soient désignés démocratiquement, que le servage soit aboli,ainsi que toutes les redevances seigneuriales. Il constate que Calvin (après Luther) s'attaque à l'ordre religieux, non àl'ordre sociopolitique, au motif que si lesévangiles sont marqués par la notion depéché originel l'ordre religieux existant estnécessairement un ordre répressif. MaisJules Louis Henri Bidoneau est devenuprogressivement athée. Pour lui les religions couvrent de leur autorité spirituelleun ordre fondé sur l'injustice, l'exploitation de l'homme par l'homme. Et l'idéed'un sauveur suprême dans le ciel (et deson réputé infaillibilité sur terre) n'est pasplus recevable que l'idée des seigneurslocaux.Ces prises de position sont pour la majorité de son entourage, à Saumur où il vit,pures divagations. Cependant il est dénoncé et ramené à Angers. Torturé, il estcondamné à mort et refuse l'absolution. Ilest pendu place du Tertre en 1587.
Premier avril 2017J. P. Brachet (sources personnelles)
Religion
JulesLouisHenri Bidoneau, curé
8
9
Plus le votant est proche géo-
graphiquement d’un candidat,
plus il vote pour celui-ci. La va-
riable kilométrique l'emporte
ici sur d’autres considérations.
Le milieu, le terrain est pre-
mier.
Le 19 novembre 2016, au premier tour desprimaires de la droite en vue des électionsprésidentielles, François Fillon obtint 90%des suffrages à Sablé, 76% à La Flèche,68% à Baugé, 60% à Beaufort, 55% àGennes.Certes qui habite Niort ou SaintEtienneest plus enclin à voter selon des idées queselon un rapport au territoire. Cependant ilsemble que l’attachement au sol reste déterminant. Autant dire que les penchantsdont chacun a hérité, évolutifs comme toutce qui tient à une nature crue à tort immobile, sont rapportables à ce qu’on observechez les mammifères ou les oiseaux fortement attachés à une défense territoriale.Ces observations peuvent être rapprochéesde ce qu’on entend après deux ans de communications et de travaux historiques sérieux et profonds, après de consciencieuxparcours dans les musées et sur le terrain àVerdun, en Artois, en Champagne, cequ'on entend de la bouche des touristes à lafois assoiffés de connaissances et de compassion. On attendrait une conclusion surle versant décidément repoussant de laguerre. Illusion !
Propos navrantsLe touriste, en résumé, retient, et pas si ra
rement, que « les Français se sont bienbattus ». On accepterait ces propos encour de récré de maternelle ou lors decommentaires de matchs de rugby. Proposici navrants : la variante territoriale neparait pas être affectée par l’étude ou par letourisme de compassion mais au contrairefortifiée. Ce qui induit une mélancolieprofonde chez tel citoyen décidément minoritaire. Encore que l’optimisme de lavolonté le pousse à dénoncer encore ettoujours des comportements martiaux soidisant innés. Un paisible cheflieu de canton, un crime massif, Sablé et Verdun,deux lieux que rien ne semblait rapprocher,nous confirment dans l’apparentement dela guerre et de la politique, autour de l’attachement au sol qu’on ait en vue son petitclocher ou bien la garde aux frontières quiaujourd’hui fait partie diton des fondamentaux comme les conservateursaiment à le répéter. Espérons une métamorphose de ce qu'on appelle naturel maisqui heurte souvent le bon sens. On estcertes dans la répétition. Pas tout de mêmedans l'éternel retour, ce serait trop et sansespoir. La militance universaliste a toujours sa place face aux frénétiques montéesidentitaires accrochées au sol.Si l'idéologie du droit du sang a eu des effets ravageurs au siècle précédent, le cultedu sol quand il s'éloigne des bien sympathiques souvenirs d'enfance, inquiète. Inquiète moins certes, mais tout de mêmesonne comme un petit air de clairon.
Gérard Balesme
Avec les connaissances acquises au collègeou au lycée, parfois avec un simple raisonnement logique, vous pouvez répondre à laquestion posée. La solution dans le prochain numéro.Pouvoir calorifique du boisQuestion de saison. Pour faire des économies d'énergie vous vous chauffez au bois.Expliquez pourquoi le bois vert dégagemoins de chaleur que le bois sec.Réponse de la devinette précédente :Gravité et force électromagnétiqueSi vous tenez un clou au dessus du sol etque vous le lâchez, il tombe. Scientifiquement, on dit que la force de gravité exercéepar la Terre entraîne le clou vers la Terre.
Si vous tenez le clou par l'intermédiaired'un petit aimant de couturière, il ne tombeplus. Qualitativement, nous pouvons direque la force électromagnétique exercée parl'aimant sur le clou est supérieure à la forcede gravité exercée par toute la Terre sur lemême clou ? Pour plus de précision, comparons quantitativement l'attraction gravitationnelle et l'attraction électromagnétiqueentre deux particules élémentaires identiques, deux électrons par exemple. Notrerésultat qualitatif est largement confirmé.La force électromagnétique est incommensurablement plus forte. Le rapport entre lesdeux forces est égal au nombre 1 suivi de42 zéros.
Y.M.M.
Devinettes
Aimer le solÉlections
AlerteOn sait que les pollinisateurs des végétauxsont essentiellement des insectes butineurset, pour l'essentiel, des abeilles qui assurentleur alimentation pour 1/3 : pommes,asperges, brocolis, oignons, dépendent à90%, avec des arbres fruitiers de la pollinisation. Ce serait à 85 % pour lesconcombres. Les espèces florales sont doncle berceau de cet insecte butineur. Mais les
abeilles ne sont pas seulement des insectesbutineurs : elles produisent du miel. Mais
dans le même temps, la mortalité desabeilles ne cesse pas non plus d'augmenterpartout dans le monde. La France est ainsidésormais importatrice de miel (en provenance de Chine surtout). La production demiel a été en France divisée par deux en 15ans. Pourquoi ? Il y a bien sûr, l'accaparement de l'espace naturel avec l'extensiondes métropoles, l'édification en campagned'hypermarché avec leurs parkings. Lenombre d'hectares consacrés à une seuleculture en France ne cesse d'augmenter.Mais il faut aussi mettre en cause l'usageintensif des herbicides, fongicides et pesticides par une agriculture de plus en plusindustrielle, dont les OGM sont le flambeau.Cela sous la tutelle des géants de l'agrochimie comme Monsanto associé désormais àFASB et qui fabrique des pesticides... Au total la mortalité des abeilles en France et enEurope, est en hausse constante selon leMinistère de l'Agriculture. Observons qu'uncertain nombre de plants résistent naturellement pour 1/3 d'entre eux aux parasites enproduisant naturellement leur propre insecticide.
J.P Brachet
Endeuxmots
L’Anjou laïque a demandéà des personnes angevinesimpliquées dans les élec-tions au titre de leurs
partis ou mouvement de ré-pondre à ses questions.
Furent sollicités le Partisocialiste, France insou-mise, Les républicains, leParti communiste. Pour les
Républicains,M. Taugourdeau a répondufavorablement, mais n'apas fait parvenir son
texte. Le secrétaire fédé-ral du Parti communiste,malgré plusieurs rappels,n’a pas répondu. Nous leregrettons et tenions à eninformer les lecteurs.
J.P.
Social : chômage et pouvoir d’achat,comment réduire le premier et augmenter le second ?Amélioration de la compétitivité de laproduction nationale ; un protectionnisme solidaire et coopératif, transformer l’Europe de l’intérieur ; sortirde l’Europe pour la reconstruire,interventionnisme de l’État ; librecours des marchés et de laconcurrence ?Quels sont vos choix et vos options ?
France Insoumise, Manon Cantin :Comment se faitil que tant de genss’épuisent au travail quand les autress’épuisent à en chercher ? Le phénomène
de burn out n’est plus une nouveauté. Lesvisites médicales devraient être systématiques à l’embauche et renouvelées chaqueannée. Il est primordial de mettre un termeà ce malaise. JeanLuc Mélenchon soutientl’application réelle des 35 heures pour arriver à 32 heures tout en revalorisant leSMIC. Il faut éradiquerla précarité en réaffirmant le CDI commenorme du contrat de travail. Aujourd’hui, tropde grandes entreprisesprivilégient les CDD,dévalorisent le travail etne permettent pas devivre dignement.« L’avenir en commun »propose de soutenird’avantage les petites etmoyennes entreprises etl’économie réelle plutôtque les actionnaires, de soutenir la créationde coopératives de consommation en liendirect avec la production. Nous pouvonscréer 300 000 emplois dans le secteur del’agriculture et 900 000 dans les énergiesrenouvelables. Le numérique et les énergies vertes nous offrent une opportunité derelancer l’activité et de vivre mieux !L’Europe est soumise à la dictature desbanques et de la finance. Nous devons,non pas quitter l’Union mais sortir destraités européens qui imposent une austérité budgétaire, en luttant contre la privatisation, contre l’évasion fiscale et bien sûr ens’opposant aux traités de libreéchange(TAFTA/CETA) qui sont un désastre sur leplan environnemental, social et économique avec une perte de 130 000 emplois.La France est un pays fort qui a toute saplace au sein de l’Europe, si les négociations n’aboutissent pas, alors il reviendraau peuple de décider par référendum saparticipation ou sa sortie de l’Union Européenne.
Fédération du parti socialiste 49Suite aux primaires citoyennes en janvierdernier, c’est Benoît Hamon qui est le candidat du Parti Socialiste et de ses partenaires de la Belle Alliance Populaire. Ilpropose immédiatement le relèvement de10% des minimas sociaux, l'augmentationdu SMIC et la revalorisation du pointd’indice des fonctionnaires afin d’augmenter le pouvoir d’achat.Pour maîtriser la révolution numérique, lararéfaction du travail et lutter contre lessouffrances au travail et la pauvreté, il propose la mise en place d’un revenu univer
sel d’existence. Pour la première étape,dès 2018, le RSA sera augmenté de 10% àhauteur de 600€ et versé automatiquementà tous les ayantdroits. La même année, unrevenu d’existence sera versé à tous les1825 ans quel que soit leur niveau de ressources. Une grande conférence citoyenne
sera ensuite lancée. Elle permettra de fixerle périmètre du revenu universel (montant,financement, articulation avec les autresallocations sociales, calendrier de mise enœuvre). Ce revenu sera ensuite étendu àl’ensemble de la population. A terme, il atteindra la somme de 750 €.
Démocratie : « gouvernement dupeuple, pour le peuple et par lepeuple », comment y advenir ?Une souveraineté populaire nationaleimpérative ou pratiquée dans unespace européen ; démocratie représentative délégataire ou sous lecontrôle des citoyens ; démocratieparticipative et/ou démocratie directe ; mandats limités dans le tempset l’espace politique ou cumul desmandats pour lier local, national etEurope ; régime parlementaire ouprésidentiel ; scrutin majoritaire ouproportionnel ?Quelles sont vos préférences ?
Fédération du parti socialiste 49Benoît Hamon plaide pour une 6e République et pour cela il propose notamment :un 49.3 citoyen, un pouvoir réel, concret,qui mettra fin à la démocratie intermittente. Il permettra à 1% du corps électoral : d’imposer au Parlement d’examinerune proposition de loi proposée par les citoyens (droit d’initiative citoyenne), desuspendre l’application d’une loi adoptéepar le Parlement pour que celleci soitsoumise à référendum (référendum d’initiative citoyenne). Le principe du 49.3 serasoumis à référendum dès le second tour
Des politiques angevins s'exprimentÉlections
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des législatives.La participation des citoyens à l’élaboration de la loi de manière collaborative parl’écriture d’amendements citoyens sur lemodèle du projet de loi pour une République numérique.La reconnaissance du vote blanc pour cequ’il est : un geste civique. Si le voteblanc est majoritaire, l’élection doit êtreannulée et un nouveau scrutin doit êtreprogrammé. La reconnaissance du voteblanc est un des moyens de passer d’unedémocratie intermittente à une démocratieactive.Limiter le cumul dans le temps des mandats. Il faut limiter la professionnalisationde la politique et donner plus de diversitéet de représentativité à nos élus (3 mandatsidentiques consécutifs maximum).Une dose de proportionnelle dans l’élection des députés. La démocratie ne doit
pas être défendue seulement lorsque celanous arrange : tous les partis représentatifsdoivent pouvoir s’exprimer pour qu’il y aitun véritable débat sur les idées.
France Insoumise, Manon CantinL’abstentionnisme bat des records car lesdeux quinquennats précédents ont éloignémassivement le peuple du pouvoir démocratique. Il doit retrouver ce pouvoir. Celacommence par le vote en avril 2017. JLMsera peutêtre le dernier président de la 5e
République. Dans le cas d’une 6e République nous proposerons la convocationd’une Assemblée Constituante, qui avec laparticipation des citoyens, sera chargée derédiger une nouvelle constitution. Lesmembres ne pourront pas se présenter s’ilsont exercé un mandat sous la 5e République. L’A.C sera refondée tous les 2 anset chacun ne pourra y participer qu’unefois. Il sera nécessaire d’agir tout au longde sa création. Le peuple est le mieux placé pour garantir ses droits et les inscriredans la constitution. Nous ne devons plusêtre tenus à l’écart des décisions qui nousconcernent. Réveillonsnous et changeonsnotre quotidien. Ce que nous souhaitonspour nos enfants, la transition écologique,l’amélioration des conditions de travail,l’égalité et la laïcité, rien de tout cela ne
pourra se mettre en place si nous ne fermons pas le rideau sur cette 5e Républiquepoussiéreuse. La France étant membre del’UE, il paraît logique que les citoyensaient leur mot à dire. Nous ne devons pasabandonner nos idéaux au prétexte desexigences de la Commission européenne.La France doit être un pays fraternel faisant partie intégrante de l’Europe. Promouvoir la coopération et non pas lacompétition. Il y a de multiples secteursque l’on pourrait développer tous ensemble : l’éducation, les énergies renouvelables, le numérique ! Ce serait d’ailleursun bond de géant dans l’ère du numériqueque de pouvoir se prononcer sur une loi deson domicile. On pourrait même débattrevia des hologrammes.
Laïcité et Loi 1905 : Article 1er : « La République assure la liberté de conscience.Elle garantit le libre exercice des cultes ».
Article 2 : « La Républiquene reconnaît, ne salarie nine subventionne aucunculte.Si l’accent est mis sur ladeuxième partie de l’article1 au détriment de l’article 2,n’y atil pas le risque d’unedérive communautariste ouconcordataire; si ces deuxarticles forment un bloc, lescrédits publics à l’enseignement confessionnel sontilslégitimes ?Qu’en pensezvous ?
France Insoumise, Manon Cantin : La loi 1905, c’est la séparation de l’Église et de l’État. La FranceInsoumise se veut laïque et universelle.Chaque être humain est le bienvenu, peuimporte son origine, sa religion, son orientation sexuelle ou sa couleur de peau.Nous devons refuser que les réserves publiques servent à financer la constructiond’édifices religieux. Des députés les utilisent pour rénover des églises, pourquoipas aussi des temples oudes mosquées ? Qui fontaussi partis du patrimoineaprès tout. La Républiquerespecte toutes lescroyances mais ne doitsubventionner aucunculte. Il existe encore desdérives puisque leconcordat AlsaceMosellen’a toujours pas été aboli.La République assure laliberté de conscience etgarantit le libre culte.Faisons appel à notre bonsens pour que nos pratiques ne dérangent pas les autres. À l’inverse, cessons d’avoir peur des autrescultures. Cela ne doit pas nous empêcherde vivre ensemble !Il y a eu une grosse médiatisation autour
du burkini mais personne ne parle de lacongrégation religieuse catholique, « LesAugustins de l’Assomption ». Propriétairedu groupe « Bayard Presse », ils détiennent près d’une trentaine de périodiques à destination de la jeunesse. Onpropose même des abonnements très officiellement dans les écoles ! Et que dire dupoisson le vendredi ? Mettraiton un repasHallal au menu dans les cantines scolaires ?S’ouvrir à la culture d’un étranger, c’estouvrir une porte sur un monde nouveau.Les enfants se livrent plus facilement à cejeu et c’est là que naît tout leur épanouissement. Le rôle de la République est de lesaider à accéder à toutes les cultures, toutesles différences pour lutter contre la discrimination qui sévit aujourd’hui. Les religions ne doivent plus être un tabou, aucune ne doit être pointée du doigt, ségréguée ou financée de quelque manière quece soit par l’État. Abordonsles commefaisant partie de notre histoire. En toutelaïcité...
Fédération du parti socialiste 49Benoît Hamon ne veut pas de nouveau légiférer à ce sujet : « Je serai le garant delaïcité telle qu’elle a été pensée en 1905.Une laïcité qui visait à ce que ceux quicroient et ne croient pas puissent librementle faire et en assurant la neutralité de lapuissance publique et de l’État, ni plus nimoins », expliquaitil sur France 3, le18 décembre dernier. Il ajoutait : « Ce quime choque c’est l’usage et l’instrumentalisation de la laïcité à tous égards (…)Certains sortent des glaives pour en faireune arme contre une religion ou uneautre. »Il avait aussi expliqué sur France Inter,lundi 23 janvier que, ce qu’il « n’acceptepas, c’est que derrière ce mot, communautarisme, il y ait finalement une volonté dedire que l’islam est incompatible avec laRépublique. Ça n’est pas vrai. C’est insupportable que l’on continue à faire de lafoi de millions de nos compatriotes un
problème dans la société française ».Pour Benoît Hamon, il faut revenir à uneconception apaisée de la laïcité, en évitantde monter les Français les uns contre lesautres.
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Et si on tuait l’éducation nationale ?Bernard Toulemonde, ancienrecteur, et son comparseSoazic Le Névé, journaliste« spécialiste » de l’éducationont écrit à charge un livresur l’éducation nationale.
Il s’intitule « Et si l’on tuait le mammouth ». Il faut entendre le service publicd’éducation et l’éducation nationalePour qui s’intéresse aux réformes del’éducation nationale et aux préconisationsénoncées par des groupes de réflexion(think tank) libéraux ou carrément réactionnaires, les recommandations avancéespar les deux « experts » n’étonnent pas.Même s’ils poussent le bouchon très loin.Quelques exemples des mesures àprendre : profilage des postes vacants etentretiens d'embauche avec les candidats,allouer les dotations des établissements eneuros et non plus en heures d'enseignement, régionalisation du recrutement desenseignants du second degré, transfert total aux régions des formations professionnelles et agricoles, de l'orientation scolaireet de la carte des formations des lycées,création d'un statut des écoles primaires àdisposition des communes et des intercommunalités. Nous en passons et desmeilleures. C’est bien à un assassinat enrègle auquel invite le livre. En matièred’innovation, l’ancien recteur qui a hantéles couloirs du ministère de l’éducationnationale pendant toute sa brillante carrière, nous ramène à l’école de Guizot.
L’école était alors contrôlée par le maire etle curé. Dans le système éducatif de Bernard Toulemonde, à côté des autorités locales, le prêtre n’est pas loin. L’enseignement privé y est présenté comme unecommunauté éducative exemplaire autourdu chef d’établissement (un saint patron).Les caciques locaux, pilotes des projetsd’établissements, pourraient en se référantau libelle de l’ancien fonctionnaire, recruter les conseillers pédagogiques auprès desdiocèses ou sous leurs recommandations.En effet l’enseignement privé confessionnel, comme beaucoup le demandent, seraintégré à des services d’éducation locauxet territoriaux.Autonomie, concurrence, décentralisationinspirent les auteurs. En cela, ils ne sontpas originaux. Libres de leurs expressions,ils en proposent seulement un fonctionnement libéral très inégalitaire. À défautd’être originaux, ils sont brutaux à l’égarddes syndicats enseignants. Le syndicatvoilà l’ennemi.Révoltant et inquiétant que la presse nationale ait loué ce livre. Nous le pardonnonsau journal La Croix. Il peut être reconnaissant. Le Monde, lui, autrefois de référence,se discrédite une nouvelle fois en leconseillant comme livre de chevet aux ministres de l’éducation nationale. Pas étonnant que ce quotidien ait toujours refusé des’intéresser au collège public de Beaupréau.
. J. P.
Si de la politique, nous ne nous occuponspas, la politique, elle, s’occupera de nous.Aussi fautil choisir ses mandataires.Oui, mais vous pouvez estimer que l’offrene vous convient pas. À la présidentielle,dès le premier tour, vous pouvez considérer que le candidat auquel vous auriezaimé donner votre suffrage fut injustementmis horsjeu. Vous pouvez aussi juger quechoisir avalise un mode de scrutin quevous désapprouvez. Au deuxième tour,vous pouvez récuser un choix par défautpour seulement exclure. Aux législatives,au premier tour, l’offre est théoriquementplus large. Mais, vous pouvez ne plus avoirconfiance dans la démocratie représentative et ne pas vouloir entrer dans son jeu.Et, là encore, vous pouvez camper sur vospositions en refusant de légitimer un modede scrutin majoritaire à deux tours. Le refus de choix au second tour est encore plus
compréhensible.Certes, nombre de citoyens insatisfaits desoffres et opposés au régime présidentielainsi qu’au mode de scrutin majoritaireiront voter. Ils opteront pour ce qu’ilspensent être le moindre mal. D’autres, pardevoir civique, se déplaceront, mais voteront blanc. Pour ces derniers, les votes seront comptés, mais non comptabiliséscomme exprimés. Leurs insatisfactions neseront pas prises en compte. Estce biendémocratique ? Estce bien légitime ?Un vote blanc a du sens.
J. P.
Pour la reconnaissance du vote blanc
Livre
Expression
Endeuxmots
De la prédication à la copulePetit rafraîchissement grammatical : Oùest le prédicat? Consultons undictionnaire de la langue française :prédiquer vient du latin praedicare etsignifie annoncer, proclamer ; a donné« prêcher ». Ne pas confondre avecpraedicere : prédire. De praedicaredérivent prédication, prédicateur,prédicable et prédicat. Le prédicat est lachose déclarée avec force. D’où la notiongrammaticale définie dans le Grévisse§100 : le prédicat est ce que l’on dit dusujet. Cette notion sera désormaisapprise en CM1. Ex : elle promène sonchien. Elle est le sujet, promène sonchien est le prédicat. On n’apprendraqu’au collège, 5e ou 4e que son chien estun COD. Dans la phrase : elle sepromène tête nue, /se promène tête nue /est bien le prédicat. Mais si on dit : à lacampagne elle se promène tête nue, /à lacampagne / ne fait pas partie du prédicat.Pourquoi ? Parceque ce n’est pasobligatoire pour comprendre la phrase. Iln’est pas question non plus d’y repérer lafonction d’un complément circonstanciel,c’est beaucoup plus simple, et beaucoupplus facile en CM1 d’y voir uncomplément de phrase. À quandl’introduction de la copule, c’estàdirel’élément verbal, (cf. Grévisse §100 b) ?
Monique Bellanger
Les Pénéloped'Ulysse et de FrançoisLa Pénélope d'Ulysse avait promis qu’ellerépondrait aux avances de sesprétendants seulement lorsque sa toileserait terminée. Aussi, fidèle à son bienaimé, elle défaisait la nuit ce qu'elle faisaitle jour. Il doit en être de même pour laPénélope de François Fillon. Seul, sonmari savait. Et, considérant que faire etdéfaire, c'est travailler, il la rémunérait enconséquence. Mais, des travaux, il nepouvait en faire état. En effet, la qualitédes productions, comme la beauté de laPénélope d'Ulysse, aurait attiré une foulede parlementaires prétendant s'attacherles services de sa dulcinée. Nous lesavons, François n'est pas du genrepartageux.
J. P.
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L'expression Islam modérésemble antinomique. Et pour-tant, cet Islam existe dansau moins un pays, l'Ouzbé-
kistan.
Cette ancienne république soviétique d'Asiecentrale, compte 30 millions d'habitants surune surface équivalente à celle de la France.Elle devient indépendante en 1991. Entièrement enclavée, entourée d'autres anciennesrépubliques d'URSS, elle possède aussi unefrontière commune au sud avec l'Afghanistan.Les deux grands fleuves, l’AmouDaria et leSyrDaria, se jettent dans la mer d'Aral. Celleci a vu sa superficie diminuer de plus de lamoitié, conséquence des prélèvements d'eaupour irriguer les champs de coton. On dénombre 2500 000 habitants à Tachkent, lacapitale et 400 000 habitants à Samarcande,ancienne capitale historique, classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCOen 2007.
L'Islam ouzbekObservé sur place pendant un voyage en2008, nos impressions ont depuis été confirmées par d'autres touristes et lors de conversations récentes avec des Ouzbeks rencontrésà Angers. Les citoyens vivent leur islam sun
nite, moins de 1% de chiites, un peu à lamanière dont beaucoup de français vivent leurcatholicisme aujourd'hui. On fréquente leslieux de culte occasionnellement, principalement lors des grands événements de la vie,mariage, enterrement, plus par tradition quepar véritable foi dans le dogme religieux. Quichez nous respecte encore le carême ets'abstient religieusement de manger de laviande le vendredi ? En Ouzbékistan on boitde la vodka, souvent sans modération pendantles repas de mariage, et on mange du porc. Lerespect du ramadan laissé à la libre appréciation de chacun est minoritaire. Dans la ruevous ne rencontrez pas de femmes voilées.L'école est mixte, filles tête nues et garçonsdans la même classe, assis côte à côte. Dansun pays à 98% musulman vous pourrez visiter, comme à Tachkent et Samarcande, en plusdes nombreuses et remarquables mosquées etmedersas souvent transformées en restaurantou lieu de vente d'objets artisanaux, deséglises orthodoxes et catholiques ouvertes àtous. Même si la rigueur du pouvoir soviétique contribua sans doute beaucoup à restreindre l'influence de la religion, ses successeurs ont eu la sagesse de ne pas modifier lasituation ce qui, au moins sur ce plan, fait del'Ouzbékistan un pays qui pourrait servir demodèle à beaucoup d'autres.
YMM
L'Islam modéréReligion Nécrologie
JeanMathieuCodani
Il avait succédé à Marcel Paquereauau secrétariat du SNI. Sa faconde etsa générosité étaient appréciées partous les syndiqués. Très tôt le matin,il préparait ses interventions et sestextes qu'il soumettait ensuite à sesamis. Très prolixe, il admettait qu'ilssoient raccourcis. Mais son lyrisme ydemeurait. JeanMathieu avait unstyle. Il fut un ardent défenseur del'école publique laïque. Pour sacause, il savait mobiliser. Lamanifestation à Andrezé, pour lapremière ouverture de l'écolepublique, l'attesta. Ferme et tolérant,il aimait convaincre en écoutant.Comme son prédécesseur, il marquaune génération d'institutrices etd'instituteurs. Mais, son auradépassait le cercle syndical. Àl’époque des élections, il était trèssollicité. Son humanisme reconnupouvait représenter une valeurajoutée.Retiré dans sa Corse natale, ilcontinua à militer. Il fut le fondateurde l’association « Accès libre auxplages et défense du littoral ». Il eutune rubrique matinale sur une radiolocale pour la promouvoir. Enfant dupays, il aimait recevoir ses amiscontinentaux et leur faire découvrirles charmes de l’ile de beauté.Sagace et républicain dans l’âme, ilétait un Corse critique. Si tous lesCorses étaient comme JeanMathieule fut, leur ile serait encore plusattirante.
C’est quiqui ?
Le premier tour des primaires de la BelleAlliance Populaire fut l’occasion de déclarations d’élus locaux. Nous vous invitons àune réflexion fortement secondaire afin deretrouver qui a dit quoi.1) « Je n’apporterai mon soutien à aucun
des candidats, mais je n’exclus pas de mepositionner au second tour.2) « Je ferai mon choix à l’issue du dernierdébat, mais ce ne sera certainement pasManuel Valls. Je regrette le refus deMacron de participer à la primaire ».3) « Manuel Valls, Vincent Peillon et Emmanuel Macron sont les moins éloignés ».4) « C’est Valls, les propositions des autrescandidats renforcent ce choix. Par contre,si c’est Hamon ou Montebourg, je prendraima liberté pleine et entière ».5) « Valls est le seul dont la candidature estcelle d’un homme d’état. Mais ça ne veut
pas dire qu’il sera mon choix au momentde l’élection présidentielle. L’objectif prioritaire c’est d’éviter un second tour entreFillon et Le Pen ».6) « Soit on accepte ces règles du jeu,(celles des primaires : se rallier au gagnant) soit on ne se prononce pas, mais ilfaut être cohérent ».Marc Goua A) Grégory Blanc B) Luc Belot C) Daniel Raoul D) Jeanlouis BelliardE)Réponses dans votre prochain AnjouLaïque.
A. P
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Ses principes furentédictés dès 1 946. Elle
fut élaborée etadoptée en 1 958 dansun contexte politiquechaotique avant deconnaître de pro-fondes évolutions àplusieurs reprises
En octobre 1945, un référendum actaitl'ouverture d'une procédure constituante etl'assemblée élue le même jour sera constituante. Un premier projet est soumis à référendum en mai 1946 et rejeté par 53%de non. En juin suivant une nouvelle assemblée constituante est élue. C'est dans lecadre du débat sur un nouveau projet quele Général De Gaulle formule ses propositions dans un discours prononcé à Bayeuxle 16 juin 1946. Il y avance un certainnombre de principes qui serviront de fondement à la rédaction de la constitution de1958. Pour lui « il est nécessaire que nosinstitutions démocratiques nouvelles compensent, par ellesmêmes, les effets denotre perpétuelle effervescence politique », ce qui implique que « soit établiun arbitrage national qui fasse valoir lacontinuité au milieu des combinaisons. ».Par conséquent, « C'est donc le chef del'Etat, placé audessus des partis, élu parun collège (...) que doit procéder le pouvoir exécutif. Au chef de l'État la charged'accorder l'intérêt général quant au choixdes hommes avec l'orientation qui se dégage du Parlement. ». Il précise encore saconception du rôle du pouvoir exécutif etdu Président de la République : « À lui lamission de nommer les ministres et,d'abord, le Premier qui devra diriger la politique et le travail du Gouvernement.(...)À lui l'attribution de servir d'arbitre audessus des contingences politiques. ». Lecadre était tracé, il aura fallu que le général attende 12 années pour le matérialiser.
Un contexte politique chaotiqueOn a peine à imaginer aujourd'hui lecontexte dans lequel est née la constitutionde 1958. Le 1er novembre 1954 éclatel'insurrection algérienne. En 1955 y estdécrété l'état d'urgence. Au début 1956, lenouveau président du Conseil –l'équivalent actuel du Premier Ministre –Guy Mollet obtient les pouvoirs spéciauxet décide l'envoi en Algérie des soldats ducontingent1. Pendant que se poursuit cequ'on appelait alors la « lutte contre la rébellion » ou les « opérations de maintiende l'ordre », puisqu'il ne pouvait êtrequestion de guerre, le débat politique sur
l'issue du conflit s'exacerbe d'autant que laFrance est condamnée par l'ONU et quel'affaire algérienne s'internationalise. Lesgouvernements se succèdent sans qu'unesolution politique émerge. Un nouveaugouvernement dirigé par Pierre Pflimlinest investit le 13 mai 1958. Le même jour,une partie de la population européenned'Algérie avec la complicité de l'armées'empare du siège du Gouvernement général à Alger et constitue un comité de salutpublic, composé pour partie de militairesde haut rang comme Salan et Massu, décidé à défendre l'Algérie française. Le 24
mai, un commando de parachutistes occupe la Corse est met en place un comitéde salut public, une opération de parachutage à Paris est envisagée pour le 27 ou 28mai. On passe ainsi d'une crise politique àune crise institutionnelle provoquée parune rébellion d'une partie des plus hautsresponsables de l'armée.Le 28 mai, le président du Conseil démissionne et René Coty, président de la République propose au général De Gaulle dediriger le gouvernement.Celuici accepte et est investi le 1er juin.Le lendemain, l'Assemblée nationale luidonne les pleins pouvoirs. Trois lois sontalors votées. La première accorde les pouvoirs spéciaux en Algérie, la seconde luipermet de légiférer par ordonnances pendant six mois. La troisième loi modifie laprocédure en vigueur de révision constitutionnelle (article 90 de la constitution de1946) et confie au gouvernement le soind'élaborer une nouvelle constitution quisera soumise à approbation par référendum. Certains y voient un coup d'étatinstitutionnel puisque l'Assemblée nationale est privée de son principal pouvoir etque le projet constitutionnel est élaboré
par un petit nombre d'experts et d'hommespolitiques.Finalement un compromis est trouvé entreles principes exprimés par le général deGaulle lors de son discours de Bayeux etles parlementaires pour déboucher sur laconstitution de 1958 qui instaure un régime semiprésidentiel. Le référendumpour l'adoption de la nouvelle constitutionest fixé au 28 septembre 1958. Le oui obtient 79,25% avec une faible abstention à15%.Tous les partis d'alors ont appelé àvoter oui sauf le parti communiste etl'UFD lequel regroupe l'aile gauche de la
SFIO, une partie des radicaux derrièrePierre Mendès France et une partie del'UDSR de François Mitterrand.Une constitutionen constante évolutionDepuis son adoption, la constitution aconnu pas moins de 24 modifications d'inégale importance et à un rythme irrégulier.On compte ainsi trois modifications dansles années 60, 2 dans les années 70, aucune dans les années 80, 9 dans les années90 et 10 dans les années 2000. En fait cinqmodifications sont d'importance s'agissantdes évolutions institutionnelles significatives. Deux d'entre elles sont en rapportavec l'évolution de l'Union européenne :en 1992 il s'agissait d'intégrer le traité deMaastricht et en 2008 celui de Lisbonne.Les trois autres portent sur l'organisationmême des institutions. La première modification instaure l'élection du président dela République au suffrage universel. Laprocédure utilisée soit un recours à l'article 11 de la constitution est alors fortement contestée. En effet la procédure normale de révision figure à l'article 89 sousle titre XVI « De la révision ».L'article 11 indique lui que « Le Président
Brève histoire de la constitution de 1958Histoire
de la République (...) peut soumettre auréférendum tout projet de loi portant surl'organisation des pouvoirs publics (...) »,mais ne fait pas expressément mention dela constitution. Pour protester contre cetteprocédure, une motion de censure sera votée provoquant une dissolution de l'Assemblée nationale et des élections législatives fin novembre 1962. Soumise à référendum, cette modification recueille
62,25% de oui. Là encore cette consultation s'inscrit dans un contexte très agité.Elle intervient un peu plus d'un an après leputsch militaire d'Alger le 23 avril 1961 etsix mois après le référendum sur les accords d'Evian (8 avril 1962) mettant fin àla guerre d'Algérie. Cette modification affecte profondément l'équilibre institutionnel et s'apparente à une véritable refondation du régime, conforte la prééminencedu chef de l'Etat, sa légitimité étant supérieure à celle des députés. De plus le chefde l'Etat dispose du droit de dissolution del'Assemblée nationale alors que sa responsabilité politique ne peut être mise encause par le Parlement. C'est à partir de làque s'est imposée la notion de majoritéprésidentielle. La seconde modificationd'importance vise à modifier la durée dumandat présidentiel. Cette durée est alorsde sept ans depuis 1875. Le projet de loiconstitutionnelle visant à instaurer le quinquennat est voté à l'Assemblée nationalepar une large majorité de 466 voix pour et28 voix contre. Se sont prononcé pour leRPR, le PS et l'UDF, seul le PCF s'y estopposé. Le projet soumis à référendum estvalidé par 73,2% de oui. A noter que cetteconsultation n'a pas beaucoup mobilisé lecorps électoral puisqu'on enregistre
69,81% d'abstention et 16,09% de bulletins blancs et nuls. Ainsi le oui n'a recueillique 18,5% des inscrits. C'est pourtant unemodification qui amplifie encore le caractère présidentiel du système institutionnel,liant étroitement les élections législativesà l'élection présidentielle. La loi organiquedu 15 mai 2001 parachève le dispositif eninversant le calendrier électoral : désormais l'élection présidentielle précèdera lesélections législatives dont la fonction se limite à fournir une majorité parlementaireau Président préalablement élu. La troisième modification d'importance en 2008n'a pas fait l'objet d'un référendum.Elle comporte diverses dispositionscomme la limite à deux mandats présidentiels, la création d'un référendum à « initiative partagée » qui peut être mis enœuvre à la demande conjointe de parlementaires et de citoyens, la possibilité desaisine individuelle du Conseil constitutionnel et la modification de la composition et des attributions du Conseil économique et social qui devient le Conseil économique, social et environnemental.
Et maintenantEn novembre 2014 a été mis en place ungroupe de travail de l'Assemblée nationaleportant sur l'avenir des institutions. Coprésidé par C Bartolone, Président de l'Assemblée nationale et M Winock historien,composé de parlementaires, historiens, juristes et personnalités de la société civile,ce groupe de travail a rendu ses conclusions dans un rapport en date du 2 octobre2015. En introduction, l'historien M Winock fait le constat suivant : « Il est apparu à la plupart d'entre nous que notre viepolitique était altérée notamment par troismaux, auxquels je me bornerai ici : l'excèsde pouvoir dont dispose le Président de laRépublique, le défaut de représentativitédes instances dirigeantes et les carences dedémocratie participative. ».C'est à partir de ce constat partagé que legroupe de travail a formulé 17 propositions. Il ne s'agit pas d'écrire une nouvelleconstitution mais de modifier profondément le texte actuel. Parmi les plus marquantes on note : le non cumul des mandats dans le temps pour les parlementaires(3 mandats successifs maximum), le scrutin proportionnel, le référendum d'initiative populaire, le retour au septennat maisnon renouvelable, la réduction du nombrede députés et sénateurs, la fusion du Sénatet du Conseil économique, social et environnemental. Nul doute que la question del'avenir des actuelles institutions prendraune place significative dans les débats àl'occasion des prochaines échéances électorales.
Jean Louis Grégoire
1À l'époque le service militaire était obligatoire.Pendant toute la durée de la guerre d'Algérie 1,5 millions de jeunes appelés ont participé aux combats, 15 583 d'entre eux ysont morts .
Du froid dansles relations francorussesLe mois de janvier 2017 révèle jour aprèsjour les turpitudes, maléfices et traitrises durégime moscovite. La France grelotte. Noussommes obligés d’interrompre nos activitéssportives. En effet les pauvres, en constanteaugmentation sans doute du fait des mesures économiques de rétorsion prises parles alliés occidentaux à l’encontre des envahisseurs de l’Ukraine, de la Crimée, de la Syrie et des ÉtatsUnis dont le président est désormais une marionnette du Kremlin, sontabrités sur le parquet couvert des terrains debasket. Il n’existe plus aucun logement décent libre pour accueillir femmes, enfants,jeunes et vieux sans le sou. Et d’où vient cefroid ? De Moscou. « Les agents du FSB auraientils vraiment élaboré un moyen de déstabiliser le climat du vieux continent en riposte aux multiples sanctions antirusses ? »s’interroge le site spoutnik. À vérifier.
Alain Paquereau
Pas de vagueDepuis le départ de son maire mégalomaneet condmané pour escroquerie, SaintAugustindesBois vit des heures pluspaisibles. Pour autant la municipalitéremplaçante qui trouve que la tempête aassez duré, n'entend plus faire d'autresvagues. À tel point qu'elle refuse jusquelà deremettre en place sur la façade de l'écolepublique une citation d'AlbertJacquartindiquant "que la matière était à l'origine del'esprit ". Citation arrachée par le tyran sousprétexte de conotation anticatholique. Lamême municipalité, décidément timorée, aparallèllement bien laissé en place le calvaireimplanté par l'ancien maire sans aucun avisfavorable de son conseil municipal, et que lecurté a même refusé de bénir…Municipalité qui a même été jusqu'à attribuerla présidence du CCAS à une ancienneadjointe qui à l'aplomb de soutenir sansvergogne le regard de ceux qu'elle acontribué à endetter, par une attitude aveugleet complice, pendant des décennies. Il estvrai qu'une autre exadjointe, aujourd'huiresponsable de la bibliothèque locale, nesemble pas non plus éprouver la moindrehonte au regard du gouffre financier creusépar son exmentor.Pourquoi de la honte d'ailleurs ? Puisque lamairesse leur donne sa bénédiction…
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Suivant la couleur poli-tique, la vision de la
science et de la techniquediffère fondamentale-
ment. A l'approche d'élec-tions qui détermineront
l'avenir de la France pourles prochaines années,donnons quelques points
de repère.
Sans surprise les écologistes, généralementclassés à gauche, ont une opinion globalement négative de la science et de la technique. Ils en rejettent souvent les avancées.Par contre sur ce sujet, droite, LR, etgauche, PS, partagent étonnement uneopinion commune. Ils en défendent l'impact positif qu'ils estiment essentiel au futur de notre pays. Illustrées par des action,des déclarations et de prises de positionrécentes, les différences d'approche apparaîtront clairement.
Des choix verts contestablesLa députée européenne verte française Michèle Rivasi, ex dirigeante de Greenpeace,a organisé, le 9 février dernier, uneconférence à Bruxelles pour propager lesthèses du mouvement antivaccination(http://initiativecitoyenne.be/2017/01/vaccinsleursureteenquestion9fevrierauparlementeuropeenavecmichelerivasiprlucmontagniermephilippevanlangendoncksen). Principal intervenant recruté , Andrew Wakefield qui publia en 1998une étude frauduleuse visant à montrer laresponsabilité du vaccin ROR (Rougeole,Oreillons, Rubéole) dans l’apparition decas d’autisme. Depuis le lien entre autismeet vaccination a été complètement invalidéet les autorités britanniques interdirent àWakefield d’exercer la médecine auRoyaume Uni. Mais comme souvent, lafausse alerte a plus marqué les esprits queses démentis. La baisse du taux de vaccination conduisit à une augmentation sensible des cas de rougeole pouvant entraînerdes complications graves et des décès.Yannick Jadot candidat vert à l'électionprésidentielle, lui aussi ex dirigeant deGreenpeace, affiche comme première proposition de son programme la sortie définitive du nucléaire dans moins de vingt ans,dès 2035, (http://avecjadot.fr/lafrancevive/#listemesures) pour le remplacer pardes énergies renouvelables. Cette crainte etce refus des progrès de la science et destechniques se double d'une illusion sur lescapacités des solutions de remplacement.L'Allemagne qui a mis en œuvre cette politique a du ouvrir de nouvelles centrales àcharbon, grosses émettrices de gaz à effetde serre, pour couvrir ses besoins en
électricité. On peut s'interroger sur lacontradiction existant entre la premièreproposition de Yannick Jadot et la volontédes verts de sauver la planète.
Sciences et progrèsdans la RépubliqueDeux députés, JeanYves Le Déaut (PS) etBernard Accoyer (LR) viennent chacun dedéposer à l'Assemblée Nationale, en destermes identiques, une proposition de résolution portant sur les sciences et le progrèsdans la République, http://www.assembleenationale.fr/14/propositions/pion4417.aspet http://www2.assembleenationale.fr/de
putes/fiche/OMC_PA230 . Ils s’inquiètentque la place des sciences régresse dans nossociétés, que ce soit à l'école, dans les médias et au sein même de nos institutions.Leur résolution appelle à avoir foi dans unprogrès maîtrisé et partagé. Des extraits del'exposé des motifs clarifieront leurs motivations : La culture scientifique est en recul dans les médias où, trop souvent, desraisonnements simplistes, constituant avanttout des coups de communication et ne respectant pas les règles éthiques, sont présentés comme des informations incontestables, lesquelles sont souvent démultipliées par les réseaux sociaux. La pratiquede la méthode scientifique est en recul dansnos écoles, comme l’apprentissage dessciences qui contribue pourtant à la formation des futurs citoyens. La démarchescientifique régresse enfin dans les assemblées et les ministères, là même où seprennent des décisions non suffisammentfondées engageant l’avenir de notre payset de nos compatriotes. Des responsables
politiques n’hésitent pas à contredire desavis ou des recommandations émis par descomités scientifiques et des agences crééspar l’État ou par l’Union européenne pourles éclairer dans leurs décisions. Depuisdes décennies, les crédits budgétaires enfaveur de la Recherche ont trop souvent étérognés...... En leur temps, des hommesd’État comme Pierre Mendès France, legénéral de Gaulle ou François Mitterrandavaient élevé la recherche scientifique etses applications au rang de priorité nationale. Ce n’est plus le cas aujourd’hui etc’est la nature même du progrès qui est re
mise en cause...... Celuici doit bien sûrêtre maîtrisé et partagé mais la Républiquedoit avoir foi dans le progrès scientifique,qui a été et reste le principal facteur deprogrès économique, sanitaire, social etenvironnemental. Plus que jamais, la République a besoin de savants.
Au moment du choixBien entendu, à lui seul le critère de la vision de la science ne suffira pas à déterminer la couleur de votre bulletin vote. Biend'autres aspects tout aussi importants méritent d'être pris en compte : Europe, démocratie, économie libérale ou économierégulée, chômage, place de la France dansle monde, ... . Sans oublier bien sûr la laïcité dont les différents candidats donnentdes interprétations différentes voire divergentes, ne correspondant pas toujours auxpositions fermes de l'Anjou Laïque sur cesujet sensible.
Yves Mulet Marquis
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Science et technique
Deux visions selon la couleur politique
Cette année est fêtée lecentenaire de la dispari-tion d’Octave Mirbeau.Pierre Michel, grand
spécialiste mirbellien, estla cheville ouvrière desmultiples manifestationsqui vont se tenir tout au
long de ces mois. Le calen-drier est sur le site :
http://www.mirbeau.org/ca-lendrier.html
Ce Normand fut probablement l’un des plusconnus des écrivains de l’articulation entreXIXe et XXe siècles. Sa renommée contemporaine est notamment assise sur la plus célèbre de ses œuvres : le Journal d’unefemme de chambre (1900), porté au cinémapar Luis Buñuel en 1964, avec Jeanne Moreau dans le rôle de Célestine, la femme dechambre.Journaliste très en vue et auteur à l’influence certaine, il fut, aussi, un pamphlétaire qui développa des idées imprégnéespar l’individualisme. Pourtant, sa vie futmarquée par un constant engagement politique, au service de l’autre. Il fut un dreyfusard de la première heure, préoccupé de lacondition humaine avant tout : « L’injusticequi frappe un être vivant fûtil ton ennemi te frappe du même coup » écrivaitil dansL’Aurore, en 1898. Mettant sa notoriété auservice de l’Homme et de la Paix, il ouvraitun chemin qui sera suivi, au XXe siècle, parLouis Lecoin et Albert Camus.Son engagement esthétique fut, également,important : il défendit les artistes novateurs,Rodin, Gauguin et Cézanne, contre les salons officiels qui exposaient les peintres à lamode, Bouguereau et Cabanel. En littérature, il promut Léautaud et Jarry et prit la
défense d’Oscar Wilde.Si ses textes littéraires innovent et bouleversent les conventions, pour autant il nes’y enferme pas. Il écrit, en 1890, dans uncourrier au peintre Claude Monet : « La littérature m'embête audelà de tout. J'arrive àcette conviction qu'il n'y a rien de plus vide,rien de plus bête, rien de plus parfaitementabject que la littérature. »Ses idées libertaires – il fut pacifiste, athée,antimilitariste et individualiste – se retrouvent, dans un petit ouvrage bien connu :La Grève des électeurs (paru dans Le Figaro, en 1888). Il y écrit : « Les moutons vontà l’abattoir, ils ne disent rien, eux, et ilsn’espèrent rien. Mais, du moins, ils nevotent pas pour le boucher qui les tuera, etpour le bourgeois qui les mangera. Plusbête que les bêtes, plus moutonnier que lesmoutons, l’électeur nomme son boucher etchoisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »L’influence libertaire, à cette époque, ne sesclérose pas dans une organisation ; il s’agitd’un mouvement d’idées qui imprègne milieux artistiques et populaires. Octave Mirbeau évolue dans la famille d’Ibsen, deNietzsche, de Darien, de Palante, de Zod’Axa. Pour eux, le combat social n’a guèrede sens s’il ne s’appuie, au préalable, sur ladimension individuelle. Aucun grand changement n’adviendra sans que l’homme devienne individu c’estàdire sans qu’ilprenne conscience de la servitude dans laquelle l’enferme l’État et sans qu’il trouve,en lui, les ressources afin de s’en débarrasser. Car pour Mirbeau, l’ennemi principalreste l’État : « L’État, c’est le plus grand, leseul criminel, l’État qui opprime, qui écrasel’individu » (dans Le Gaulois, 1894).
Michel Perraudeau
Octave Mirbeau (18481917)Évocation
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L’Europe et lestravailleurs pauvresL'institut statistique de l'UE Eurostatvient de publier une enquête (8.12.2016)sur les travailleurs à bas salaire.Il ressort de cette enquête qu'untravailleur sur six dans l'UE est untravailleur à bas salaire, c'est à dire qu'ilperçoit un salaire égal à deux tiers oumoins du salaire horaire national brutmédian.Ces données concernent l'année 2014.À noter que 21,1% des femmessalariées percevaient un bas salairecontre 14% des salariés hommes. Enoutre, près d'un tiers (30,1%) dessalariés de moins de 30 ans percevaientun bas salaire contre 14% pour lestranches d’âge entre 30 et 59 ans. Defortes disparités apparaissent selon lespays membres. On peut distinguer deuxgroupes.Premier groupe où la proportion des bassalaires est élevée : Lettonie (25,5%),Roumanie (24,4%) Lituanie (24%),Pologne (23,6%), Estonie (22,8%),Allemagne (22,5%), Irlande (21,6%),RoyaumeUni (21,3%). Deuxièmegroupe où la proportion est sensiblementplus faible : Suède (2,6%), Belgique(3,8%), Finlande (5,3%), Danemark(8,6%), France (8,8%) Italie (9,4%). Onobservera que l'Allemagne et leRoyaumeUni qu'on nous présentecomme des modèles de réussiteéconomique en terme de compétitivitéfigurent dans le groupe où le taux detravailleurs pauvres est le plus élevé encompagnie de la Pologne ou laRoumanie. Cette enquête livre un autreélément intéressant. Il s'agit de ladifférence entre les pays de l'UE enterme de salaire horaire brut médian.Ainsi, c'est au Danemark qu'il est le plusélevé (25,5 euros) et en Bulgarie le plusfaible (1,7 euros).Parmi les états membres, le salairenational horaire brut médian exprimé eneuros le plus élevé était 15 fois plusimportant que le plus faible. D'autrespays connaissent des taux très faibles :Roumanie (2 euros) Lituanie (3,4euros);Hongrie(3,6 euros). On le voit, ledumping social au sein de l'UE a encorede beaux jours devant lui.
J.L G
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1818
Coralie Delaume et DavidCayla viennent de publierun livre "Le fin de l'Unioneuropéenne". L'anjou
laïque a interrogé DavidCayla à ce sujet.
Quels sont les éléments essentiels quivous permettent d'affirmer que l'on arriveà « La fin de l'Union européenne » ?
L’Union européenne c’est d’abord uneconstruction juridique qui délègue unepartie de la souveraineté des Étatsmembres à des institutions supranationalesindépendantes. Cellesci – la Commissioneuropéenne, la Cour de justice de l’Unioneuropéenne et la Banque centrale européenne – sont chargées de faire respecterles règles de l’Union et disposent pour celad’un arsenal de sanctions et de prérogatives uniques.Dès le départ, le processus d’intégrationeuropéen a pris la forme d’une uniformisation « par le haut ». On a empilé un ensemble de plus en plus complexe de nouvelles règles, ce qui n’a été possible qu’enrenforçant parallèlement le pouvoir desinstitutions supranationales. Or, on arriveaujourd’hui aux limites de cette logique. Àmesure que les règles se sont renforcées,les États se sont engagés dans des stratégies pour les dépasser ou les contourner.Pour éviter cela, l’Union aurait dû organiser un véritable « saut fédéral », mais elleen est incapable en raison des conflits politiques très forts qui opposent les 28. Ducoup, les règles européennes ne cessentd’être transgressées. Or, si les règles européennes ne sont pas respectées par lesÉtats membres de l’Union, que restetil decette construction juridique qu’on appelleUnion européenne ?
Face à ceux qui critiquent les fondementsde l'UE dans sa forme actuelle, ses défenseurs prédisent les pires catastrophes sielle venait à disparaître. Une déconstruction suivie d'une reconstruction en douceur estelle possible selon vous ?
Il est très difficile de dire comment la déconstruction européenne va se produireconcrètement. Le plus vraisemblable c’estqu’il n’y aura pas de départ dans les règlessur le modèle britannique. Organiser un référendum national, puis activer l’article 50des traités qui ouvre deux ans de négociation implique un processus d’au moinstrois ans. C’est très long à l’échelle de lavie politique !Le scénario de déconstruction le plus probable est que l’UE va lentement se décomposer à mesure que de plus en plus d’Étatsen transgresseront les règles. On l’a vu lors
de la crise des migrants pendant laquelle laCommission a été incapable d’empêcherles décisions unilatérales des uns et desautres. Dans le cas grec, si les institutionseuropéennes ont remporté la premièremanche elles n’ont rien réglé sur le fond etun plan de sortie unilatéral de la zone euroest toujours possible. En Italie, la crisebancaire pourrait aussi amener le pays àrompre avec les règles européennes. L’Irlande pour sa part n’entend pas respecterl’amende record de 13 milliards d’eurosinfligée par la Commission à Apple.L’éclatement de l’UE est donc déjà engagé. Mais il se fait sans référendum, sans
décision spectaculaire, au gré des crises,via la désobéissance des États. C’est évidemment un processus très coûteux. Maisle coût du statu quo est aussi très élevé etles factures se cumulent. Il arrivera doncforcément un moment où la rupture apparaîtra comme un moindre coût. Or, pluselle sera engagée tôt, plus il sera facile dereconstruire une Europe viable. À l’inverse, plus l’échéance sera repoussée etplus les pays risquent de se replier dans unnationalisme destructeur.
(Suite page 19)
Recension du livre
Dès le prologue de leur essai "La fin de l'Unioneuropéenne", les deux auteurs, CoralieDelaume et David Cayla annoncent la couleur.Pour eux « De toute façon, il n'est plus tout àfait temps de se demander s'il faut sortir del'Union européenne. A la vérité, c'est l'Unioneuropéenne ellemême qui est en train desortir. Elle sort de l'Histoire. Par la toute petiteporte. ». Démonstration en est faite en sixchapitres fortement documentés ethistoriquement contextualisés. L'UE s'avère« structurellement dysfonctionnelle » sur leplan démocratique « comme le Marché uniquel'est sur le plan économique. ». Qui plus est,« sa fédéralisation de fait a consisté àconstitutionnaliser des éléments de politiqueéconomique, ce qui rend impossible l'exercicenormal de la démocratie, puisque celleciconsiste précisément à pouvoir changer par le
vote, les politiques publiques menées dès lorsqu'elles semblent ne plus convenir aux besoinsdu moment. ».Les auteurs en concluent qu'il faut rompre avec« L'Europe allemande » et sortir de la logiqued'affrontement. Car « si l'Europe tient encore,ce n'est pas en dépit mais au contraire enraison de son caractère non démocratique. ».Et pour que le message soit très clair, l'essais'achève par ces quelques mots :« S'il reste encore un peu de temps avant quetout s'effondre, si demeurent des bribesd'amitié entre ces peuples d'Europe qu'on atant violentés et tant poussés às'affronter.alors, courage, fuyons !" .Aux lecteurs d'apprécier si la démonstration setient ou pas. En tout état de cause cette lecturearmera le citoyen pour y voir clair dans lesdébats qui ne manqueront pas d'advenir lorsdes prochaines échéances électorales.
JeanLouis Grégoire
« La fin de l'Union européenne » par Coralie Delaume et David Cayla
L'autopsie d'un grand corps moribond
Lecture
Courrier des lecteursChers camarades,Je viens de lire dans le numéro dedécembre 2016 un article de BernardCassen intitulé : " prononcer le mot protectionnisme sans rougir ".Il y a quelque chose de vrai dans ce titre :le protectionnisme n'a rien de rouge, bienau contraire. C'est même une idéologie
réactionnaire qui a plongé l'humanitédans deux guerres mondiales. (. . .). Dansle manifeste communiste, Marx et Engelsécrivaient à propos du système capitaliste : " Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisieenvahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établirpartout des relations ". Ils ajoutaient :"au grand désespoir des réactionnaires,elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. (…)"Après un conflit aigu entre les propriétaires terriens, partisans du protectionnisme, qui refusaient l'importation du bléaméricain et les industriels, en plein essor et sans concurrents, qui réclamaientau contraire le libreéchange, la GrandeBretagne devint en 1846 et pour desdécennies la championne du libre
échange. Au cours de ce conflit, Marx etEngels, raisonnant sur l'avenir en se plaçant du point de vue du prolétariat en développement, ne se contentaient pas derenvoyer dos à dos la bourgeoisie industrielle et les propriétaires terriens, leslibreéchangistes et les protectionnistes.Marx concluait ainsi, en janvier 1848, un" Discours sur le libreéchange" : " Engénéral, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libreéchange est destructeur. Ildissout les anciennes nationalités etpousse à l'extrême l'antagonisme entre labourgeoisie et le prolétariat. En un mot,le système de la liberté commerciale hâtela révolution sociale. C'est seulementdans ce sens révolutionnaire, Messieurs,que je vote en faveur du libreéchange".Le mouvement ouvrier rejetait leprotectionnisme, par internationalismemais aussi parce qu’il augmentait le coûtde la vie pour les ouvriers.La seule perspective valable aujourd'hui,comme hier, n'est ni de proposer une"bonne politique" à la bourgeoisie ni des'opposer à ce qu'elle investisse des capitaux à l'étranger. C'est de la combattre.C'est de permettre au prolétariat, àl'échelle nationale puis à l'échelle internationale, de s'unir et de s'organiser politiquement pour contester le pouvoir à labourgeoisie et prendre le contrôle de lasociété. (. . .).Mais pour se fixer cette perspective, ilfaut être révolutionnaire. Bernard Cassenet tous ceux qui partagent ses idées ne lesont pas. Ils sont en réalité des réformistes. Et il est vain d'espérer les voirrougir un jour.
Philippe Lebrun
NDLR : intégralité de l’article sur le blog :
http:/anjoulaique.blogspot
Suite de la page 18
N'y atil pas contradiction entre votreannonce de la fin de l'UE et votre constatque l'UE perdure « en raison de son caractère non démocratique » ?L’Union n’est pas démocratique, mais lesÉtats européens le sont encore un peu. Or,c’est justement cette tension qui est àl’origine des dysfonctionnements actuels.À mesure que les prérogatives des Étatss’affaiblissent, les citoyens de l’Unionapparaissent de plus en plus frustrés et finissent par élire des responsables souverainistes. Ces candidats, souvent qualifiées de « populistes », sont en phased’émergence partout. En Hongrie parexemple, le président Viktor Orbàn n’a
pas hésité à réformer la constitution afinde neutraliser le pouvoir de la Cour dejustice de l’Union. En France, la plupartdes candidats à l’élection présidentielleincluent dans leur projet un volet de désobéissance aux règles de l’Union, notamment celles relatives aux déficits publics.Seul Emmanuel Macron affiche pourl’heure une posture d’européiste radical. Iln’y a donc pas de contradiction. L’absencede démocratie à l’échelle de l’Union, qui aété une condition pour la faire émerger, estaujourd’hui le facteur principal qui explique son explosion.
Propos receuillis parJeanLouis Grégoire
19
L’Anjou Laïque N°119
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Comité de rédaction : Gérard Balesme,JeanPaul Brachet, Rémy Barbier,Catherine Batreau, JeanLouis Grégoire,JeanClaude Michineau, Yves MuletMarquis, Alain Paquereau, PatrickTarreault, JeanPierre Thuleau.
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Du plomb dans l’aileInauguré en 1998 et géré par la société Keolisnotre aéroport d’Angers Marcé n’a jamais décollé. Sa fréquentation reste englué aux environs de 18% de sa capacité et les atterrissages
sont toujours tributaires de lourdes subventions. En septembre 2010 Daniel Loiseau(sourions un peu), viceprésident PS d’AngersLoire métropole affirmait: « Notre aéroport a savocation et son utilité ». En 2012 il se réjouissait de l’arrivée de British Airways. Cependantle président du conseil général de l’époque,M. Christophe Béchu UMP, refusait de verser43 000 euros. Il affirmait: « Ce n’est pas le rôlede la collectivité de financer une partie duvoyage d’un touriste souhaitant se rendre auxjeux olympiques de Londres ». 2017, le président du conseil départemental désengage, luiaussi sa collectivité et le maire d’Angerssemble bien se souvenir de sa position passée.En 2016,12 000 sièges auraient été vendus.Mais 393 000 € de subventions furent exigéespar les compagnies aériennes pour se posersur les belles pistes du Loirevalley international airport of Marcé ! Cela fait 32,75 € d’argentpublic angevin par passager. Il est plus quetemps de prendre le train pour Nantes Atlantique ou encore de proposer le déménagement de NotreDamesdesLandes à Marcé.
A. .P
L’homélie de FrançoisRégis HutinAncien directeur général d’OuestFrance, François Régis Hutin se consacre désormais auxéditoriaux du samedi. Un ami catholique me disait que leur lecture le dispensait d’aller à lamesse le dimanche matin, que jamais curépourrait être plus persuasif. Au dernier Noël,François Régis s’est surpassé. Il a commentéune image pieuse (les troisquarts de la une).
C’était Marie, pourchassée, juchée sur sonâne, cherchant un abri. L’errance de la mère detous les lecteurs (notre homme ne doit pas endouter) se termine dans une grange et naît ledivin enfant. Jésus, par miracle, échappe au tyran fou assassin. L’éditorialiste file l’histoiresainte pour illustrer la triste actualité des migrants, d’Alep et les malheurs du monde. Simon ami catholique a lu l’homélie, il pouvaitpour plusieurs dimanches se dispenser demesse. Et, accompagné d’un mécréant égaré,mais humaniste (ce n’est pas un oxymore),faire du sport pour la santé de son corps.
J P..
Electricité, l'hypocrisie du choixChacun peut aujourd'hui choisir son fournisseurd’électricité. Choix véritable ou escroquerie
intellectuelle ? Supposons que j'opte pour lefournisseur bleu et mon voisin pour le rouge.Doiton penser que des électrons bleus arriveront à mes prises et uniquement à mes prises,alors que des électrons rouges arriveront àcelles de mon voisin ? L’histoire se compliquecar des électrons peints en verts sont aussidisponibles, à un prix plus élevé bien entendu.Les électrons bleus, rouges ou verts n’existentpas. Ils sont les mêmes pour tout le monde.Seule la facture relie le fournisseur supposé etl’utilisateur connecté au réseau commun dedistribution. Pour EDF, producteur qui injecte lamajorité de l’énergie sur le réseau, l’opérationrevient en fait à soustraiter de multiples facturations et encaissements à des entreprises privées. Entreprises qui en profitent pour empocher de substantiels bénéfices sur le dos desconsommateurs privant ainsi EDF de ressources pour ses investissements futurs. Au final cette libéralisation s'analyse donc commeune publicité mensongère et un détournementde fonds publics vers des profits privés. Pour
mettre fin à cette tromperie, une seule solution,le retour à un grand service public national del’énergie.
Y. M.M.
Macron perd le Nord !Pour M. Macron ex ministre de l’économiede M. Hollande, président qui sembletilqualifiait les pauvres de « sans dents » leNord serait cette région où: « l’alcoolismeet le tabagisme se sont peu à peu installés… » Déclaration faites à NœuxLesMines le 13.01.2017. Décidément lespauvres ont toutes les tares, assistés, ilsboivent ! Jacques Sapir sur son blog corrige le banquier aux préjugés bien ancrés.Il propose une série de cartes et statistiques fiables sur l’alcoolisme en Franceoù Il apparaît que l’usage mensuel del’alcool pour la tranche d’âge de 17 ans serait de 12% en moyenne. Or et c’est unemauvaise surprise pour nous, elle n’estque de 10% dans le nord contre 22% dansles Pays de la Loire…région la plus touchée. Comme diraient nos responsableslocaux: « l’avenir s’invente en Anjou »! LeNord est une région abandonnée par lesgrandes industries qui laissent derrièreelles un environnement sévèrement polluéet un tissu social déchiré véritables responsables de la surmortalité nordique.Le mépris du peuple est au programme.Macron est à l’ouest !
A. P.
Fonds publicset enseignement privéUne intéressante étude de la FédérationNationale de la Libre Pensée transmiseavec ses vœux pour 2017 dénonce près de7.5 milliards d’euros détournés pour le financement de l’enseignement privé dupremier et second degré dans le budget duministère de l’Education nationale. Ce détournement n’est qu'une infime partie d’unfinancement public de plus en plus difficileà identifier. Il faudrait ajouter aux 7.5milliards du budget de l’Education nationale, plus de 11.5 milliards de fonds publics et parapublics soit un total de subven
ti
ons qui représentent plus 19 milliards d’euros par an. Taxes professionnelles, obolesdéfiscalisées, réserves parlementaires . . ycontribuent
J. P
Endeux mots