l’euro space center sera à la fête on marchait · bord:neil armstrong, michael col-lins et buzz...

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(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune 40 ans, Lune Fascinante Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong était le pre- mier homme à fouler le sol lunaire. Un évè- nement historique, sans doute le plus grand exploit technologique et scientifique jamais réa- lisé. Le fruit d’une incroyable lutte entre les Etats- Unis et l’URSS. Quarante ans plus tard, la Lune fait toujours autant rê- ver. Pour preuve, personne n’a oublié ces instants vé- cus en direct à la télé. Au fil de ces pages, nous vous proposons de revivre l’épopée de la Mission Apollo, de la décoder, et de mieux comprendre la fascination du satellite naturel de la Terre. (c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Aurélie Moreau Q uarante ans, c’est un cap. À Transinne, on n’a pas man- qué de marquer le coup. À l’occasion du 40 e anniver- saire des premiers pas de l’homme sur la lune, l’Euro Space Center a mis sur pied diffé- rentes activités. Parmi celles-ci, une exposition. « Nous organisons régulièrement des expos. Cette année, il était natu- rel que nous nous attardions sur cet anniversaire. Nous avons rassem- blé des objets de l’époque. La plu- part appartiennent à Pierre-Em- mannuel Paulis, un collection- neur privé », confie Dominique Gering, coordinateur pédagogi- que de l’Euro Space Center de Transinne. L’exposition retrace l’histoire de cette épopée extraordinaire au travers de toute une série de produits dérivés sortis à l’épo- que, surtout aux États-Unis. « Au travers des objets, nous retraçons le voyage des trois astronautes, ajoute le coordonnateur. Nous avons rassemblé des coupures de presse datant des 21 et 22 juillet 1969, les 33 et 45 tours, des objets miniatures, toute une série de cho- ses en rapport avec ce voyage lu- naire. » À l’intérieur de l’exposition, la fusée Apollo 11 reproduite à l’échelle 1/50 e est également à dé- couvrir. « Il faut bien se rendre compte que ce projet était énorme. Pour la première fois, des grosses so- ciétés bien distinctes ont travaillé en- semble pour faire aboutir un seul et unique projet », ajoute le coordon- nateur qui ne manque pas de rap- peler les avancées technologi- ques que ces explorations spatia- les ont apportées. « Sans cela, par exemple, nous n’aurions jamais eu les systèmes radio que nous connais- sons aujourd’hui. Il faut savoir qu’1investi dans le spatial en rap- porte 4 ou 5 à long terme. Au ni- veau électronique mais aussi au ni- veau de la médecine, ces explora- tions ont permis des avancées consi- dérables. » Trois BD pour l’occasion Pour marquer le coup et s’insé- rer par la même occasion dans l’année de la BD, une bande des- sinée a été éditée en trois tomes sous le nom : « le complexe du chimpanzé ». Quinze planches couleur et des dessins originaux issus des trois albums de la série sont à découvrir dans l’exposi- tion. Dessinée par Jean-Michel Ponzio et scénarisée par Richard Marazano, cette BD relate une histoire surréaliste mais qui fait réfléchir… « Nous sommes en fé- vrier 2035. Un mystérieux engin pé- nètre dans l’atmosphère et touche les flots à proximité d’un porte-avi- ons américain. On se précipite… in- croyable ! Il s’agit d’une capsule spa- tiale, une capsule Apollo ! À son bord : Neil Armstrong, Michael Col- lins et Buzz Aldrin, l’équipage d’Apollo 11… », raconte Domini- que Gering qui laisse la suite de l’histoire en suspens pour ne pas dévoiler l’intrigue. Une BD spéciale de Stam et Piou, dont l’histoire se déroule à l’Euro Space Center, est égale- ment sortie à l’occasion de cet anniversaire. Découvrir les Clubs Tout l’été, l’Euro Space Center ouvre ses portes aux différents clubs wallons. « L’objectif de l’Euro Space Center est avant tout de faire découvrir les clubs aux gens et de leur transmettre cette pas- sion pour l’astronomie. D’ailleurs, après avoir discuté avec des passion- nés, beaucoup de visiteurs nous de- mandent où ils peuvent s’adresser pour entrer dans un club », ajoute encore Dominique Gering. Très régulièrement, l’Euro Space Cen- ter ouvre ses portes à des stages pour enfants. Des « semaines de l’espace » sont organisées tout au long de l’année scolaire. Objec- tif : apprendre en s’amusant. Notons encore qu’outre toutes ces activités mises en place pour les 40 ans, d’autres modules sont toujours à (re)découvrir à l’Euro Space comme la salle de contrôle, le multi-axe ou encore le moonwalk, un engin qui per- met de simuler la marche lu- naire (en pesant six fois moins que sur terre). > Plus d’infos : [email protected] ou www.eurospacecenter.be. Quinze planches d’une BD conçue spécialement à l’occasion du 40 e anniver- saire sont à découvrir. L e Pass, Parc d’aventures scientifiques, à Frameries, va lui aussi proposer une série d’animations, principalement lors de la Nuit des étoiles, les 25 et 26 juillet. Ce week-end-là, Pass et le Cer- cle d’Astronomie de l’UMons in- viteront les visiteurs à découvrir l’incroyable aventure humaine de la mission Apollo 11 et à ob- server le spectacle du ciel étoilé. Parmi les animations figurent : - Le film « Magnificient desola- tion » retraçant la mission histo- rique Apollo 11. - Une grande nocturne d’obser- vation guidée par les membres du Cercle d’Astronomie de l’UMons. - Un Café Science avec Didier Moreau sur le thème « Quel ave- nir pour l’homme dans l’es- pace ? » - Une conférence « Mars ou le futur de la conquête de l’es- pace » par Francesco Lobue. Plusieurs ateliers de décou- verte sont aussi programmés. La tête dans les étoiles tout cet été ! L’astronomie est à l’honneur tout cet été au Pass, dans le ca- dre de l’Année Mondiale de l’As- tronomie, du 400 e anniversaire de l’utilisation de la lunette as- tronomique par Galilée et des 40 ans du premier pas sur la Lune. Au programme : Des exposi- tions passionnantes et interacti- ves : D’où viennent les saisons ? Comment mesurer le temps ? Comment nous orienter sur Terre ?…. À toutes ces questions, l’homme a trouvé des réponses grâce à l’observation du ciel. Plongez dans cette conquête de l’espace par l’Homme et décou- vrez ses efforts, ses succès, ses er- reurs et les outils imaginés et dé- veloppés pour explorer l’Uni- vers. Découvrez la diversité des représentations du ciel à travers les âges, les cultures et l’évolu- tion des connaissances astrono- miques et prenez conscience du regard que notre société porte sur ce monde fascinant de l’es- pace. Des animations ludiques et éducatives sont également au programme pour une décou- verte amusante de l’astronomie. Réalisation de fusées à eau, ob- servation du ciel et des astres dans un planétarium, contes pour les plus petits autour des couleurs du ciel… L’Euro Space Center fête aussi les 40 ans. À Transinne, une exposition a été mise sur pied ainsi que des activités spéciales durant l’été. L’Euro Space Center sera à la fête Hommage au génie de Galilée Les Nations unies et l’Unesco ont déclaré l’année 2009 Année Internationale de l’astronomie. Cette année marquera le 400e anniversaire des premières observations avec une lunette astronomique par Galilée. www.astronomie2009.be 13 août Le 13 août, c’est la nuit des étoiles. Cette époque de l’année est un moment idéal pour observer le ciel. Les moniteurs de l’Euro Space Center et des astronomes amateurs seront présents pour informer et initier à l’astronomie et aux instruments d’observation. De nombreux télescopes seront mis gratuitement à disposition par les associations et clubs d’astronomie présents sur le site. Des expériences comme Frank De Winne Tout au long de l’année, des ateliers d’animation autour des expériences « les 3 » gérées par Frank De Winne dans le cadre de la mission OASIss à bord de ISS concernant la flottabilité, la solubilité et la polarité de l’eau seront proposées au public jusqu’au congé de Toussaint. Pour Frank De Winne, Ambassadeur bénévole d’Unicef Belgique, se préoccuper de l’eau est essentiel. Et oui… Pour information, notons qu’un astronome sur trois est… une femme. Etoiles, Lune et espace au Pass VITE DIT « Nous avons rassemblé une série d’objets en rapport avec le voyage lunaire. » Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune 16

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Page 1: L’Euro Space Center sera à la fête on marchait · bord:Neil Armstrong, Michael Col-lins et Buzz Aldrin, l’équipage d’Apollo 11…», raconte Domini-que Gering qui laisse

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

Il y a 40 ans, on marchaitsur la Lune

40 ans,

Lune

Fascinante Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong était le pre-

mier homme à fouler le sol lunaire. Un évè-

nement historique, sans doute le plus grand

exploit technologique et scientifi que jamais réa-

lisé. Le fruit d’une incroyable lutte entre les Etats-

Unis et l’URSS.

Quarante ans plus tard, la Lune fait toujours autant rê-

ver. Pour preuve, personne n’a oublié ces instants vé-

cus en direct à la télé. Au fi l de ces pages, nous vous

proposons de revivre l’épopée de la Mission Apollo,

de la décoder, et de mieux comprendre la fascination

du satellite naturel de la Terre.

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

� Aurél ie Moreau

Q uarante ans, c’est un cap. ÀTransinne, on n’a pas man-qué de marquer le coup. Àl’occasion du 40e anniver-

saire des premiers pas del’homme sur la lune, l’EuroSpace Center a mis sur pied diffé-rentes activités.

Parmi celles-ci, une exposition.« Nous organisons régulièrementdes expos. Cette année, il était natu-rel que nous nous attardions sur cetanniversaire. Nous avons rassem-blé des objets de l’époque. La plu-part appartiennent à Pierre-Em-mannuel Paulis, un collection-neur privé », confie DominiqueGering, coordinateur pédagogi-que de l’Euro Space Center deTransinne.

L’exposition retrace l’histoirede cette épopée extraordinaireau travers de toute une série deproduits dérivés sortis à l’épo-que, surtout aux États-Unis. « Autravers des objets, nous retraçons le

voyage des trois astronautes,ajoute le coordonnateur. Nousavons rassemblé des coupures depresse datant des 21 et 22 juillet1969, les 33 et 45 tours, des objetsminiatures, toute une série de cho-ses en rapport avec ce voyage lu-naire. »

À l’intérieur de l’exposition, lafusée Apollo 11 reproduite àl’échelle 1/50e est également à dé-couvrir. « Il faut bien se rendrecompte que ce projet était énorme.Pour la première fois, des grosses so-ciétés bien distinctes ont travaillé en-semble pour faire aboutir un seul etunique projet », ajoute le coordon-nateur qui ne manque pas de rap-peler les avancées technologi-ques que ces explorations spatia-les ont apportées. « Sans cela, parexemple, nous n’aurions jamais eules systèmes radio que nous connais-sons aujourd’hui. Il faut savoirqu’1€ investi dans le spatial en rap-porte 4 ou 5 à long terme. Au ni-veau électronique mais aussi au ni-veau de la médecine, ces explora-tions ont permis des avancées consi-dérables. »

Trois BD pour l’occasionPour marquer le coup et s’insé-

rer par la même occasion dansl’année de la BD, une bande des-

sinée a été éditée en trois tomessous le nom : « le complexe duchimpanzé ». Quinze planchescouleur et des dessins originauxissus des trois albums de la sériesont à découvrir dans l’exposi-tion. Dessinée par Jean-MichelPonzio et scénarisée par RichardMarazano, cette BD relate unehistoire surréaliste mais qui faitréfléchir… « Nous sommes en fé-vrier 2035. Un mystérieux engin pé-nètre dans l’atmosphère et toucheles flots à proximité d’un porte-avi-ons américain. On se précipite… in-croyable ! Il s’agit d’une capsule spa-tiale, une capsule Apollo ! À sonbord : Neil Armstrong, Michael Col-lins et Buzz Aldrin, l’équipaged’Apollo 11… », raconte Domini-

que Gering qui laisse la suite del’histoire en suspens pour ne pasdévoiler l’intrigue.

Une BD spéciale de Stam etPiou, dont l’histoire se déroule àl’Euro Space Center, est égale-ment sortie à l’occasion de cetanniversaire.

Découvrir les ClubsTout l’été, l’Euro Space Center

ouvre ses portes aux différentsclubs wallons. « L’objectif del’Euro Space Center est avant toutde faire découvrir les clubs auxgens et de leur transmettre cette pas-sion pour l’astronomie. D’ailleurs,après avoir discuté avec des passion-nés, beaucoup de visiteurs nous de-mandent où ils peuvent s’adresser

pour entrer dans un club », ajouteencore Dominique Gering. Trèsrégulièrement, l’Euro Space Cen-ter ouvre ses portes à des stagespour enfants. Des « semaines del’espace » sont organisées tout aulong de l’année scolaire. Objec-tif : apprendre en s’amusant.

Notons encore qu’outre toutesces activités mises en place pourles 40 ans, d’autres modules sonttoujours à (re)découvrir à l’EuroSpace comme la salle decontrôle, le multi-axe ou encorele moonwalk, un engin qui per-met de simuler la marche lu-naire (en pesant six fois moinsque sur terre).> Plus d’infos : [email protected]

ou www.eurospacecenter.be.

Quinze planches d’une BDconçue spécialement àl’occasion du 40e anniver-saire sont à découvrir.

L e Pass, Parc d’aventuresscientifiques, à Frameries, valui aussi proposer une série

d’animations, principalementlors de la Nuit des étoiles, les 25et 26 juillet.

Ce week-end-là, Pass et le Cer-cle d’Astronomie de l’UMons in-viteront les visiteurs à découvrirl’incroyable aventure humainede la mission Apollo 11 et à ob-server le spectacle du ciel étoilé.

Parmi les animations figurent :- Le film « Magnificient desola-

tion » retraçant la mission histo-rique Apollo 11.

- Une grande nocturne d’obser-vation guidée par les membresdu Cercle d’Astronomie del’UMons.

- Un Café Science avec DidierMoreau sur le thème « Quel ave-nir pour l’homme dans l’es-

pace ? »- Une conférence « Mars ou le

futur de la conquête de l’es-pace » par Francesco Lobue.

Plusieurs ateliers de décou-verte sont aussi programmés.

La tête dans les étoilestout cet été !

L’astronomie est à l’honneurtout cet été au Pass, dans le ca-dre de l’Année Mondiale de l’As-tronomie, du 400e anniversairede l’utilisation de la lunette as-tronomique par Galilée et des 40ans du premier pas sur la Lune.

Au programme : Des exposi-tions passionnantes et interacti-ves : D’où viennent les saisons ?Comment mesurer le temps ?Comment nous orienter surTerre ?…. À toutes ces questions,l’homme a trouvé des réponses

grâce à l’observation du ciel.Plongez dans cette conquête del’espace par l’Homme et décou-vrez ses efforts, ses succès, ses er-reurs et les outils imaginés et dé-veloppés pour explorer l’Uni-vers. Découvrez la diversité desreprésentations du ciel à traversles âges, les cultures et l’évolu-tion des connaissances astrono-miques et prenez conscience duregard que notre société portesur ce monde fascinant de l’es-pace.

Des animations ludiques etéducatives sont également auprogramme pour une décou-verte amusante de l’astronomie.Réalisation de fusées à eau, ob-servation du ciel et des astresdans un planétarium, contespour les plus petits autour descouleurs du ciel… ■

L’Euro Space Center fêteaussi les 40 ans. ÀTransinne, une expositiona été mise sur pied ainsique des activitésspéciales durant l’été.

L’Euro Space Center sera à la fête

Hommage au géniede Galilée Les Nationsunies et l’Unesco ont déclarél’année 2009 AnnéeInternationale de l’astronomie.Cette année marquera le 400eanniversaire des premièresobservations avec une lunetteastronomique par Galilée.www.astronomie2009.be

13 août Le 13 août, c’est lanuit des étoiles. Cette époquede l’année est un momentidéal pour observer le ciel. Lesmoniteurs de l’Euro SpaceCenter et des astronomesamateurs seront présentspour informer et initier àl’astronomie et auxinstruments d’observation. Denombreux télescopes serontmis gratuitement à dispositionpar les associations et clubsd’astronomie présents sur lesite.

Des expériencescomme Frank DeWinne Tout au long del’année, des ateliersd’animation autour desexpériences « les 3» géréespar Frank De Winne dans lecadre de la mission OASIss àbord de ISS concernant laflottabilité, la solubilité et lapolarité de l’eau serontproposées au public jusqu’aucongé de Toussaint. PourFrank De Winne, Ambassadeurbénévole d’Unicef Belgique, sepréoccuper de l’eau estessentiel.

Et oui… Pour information,notons qu’un astronome surtrois est… une femme.

Etoiles, Lune et espace au Pass

VITE DIT« Nous avons

rassemblé

une série d’objets

en rapport avec

le voyage lunaire. »

Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune16

Page 2: L’Euro Space Center sera à la fête on marchait · bord:Neil Armstrong, Michael Col-lins et Buzz Aldrin, l’équipage d’Apollo 11…», raconte Domini-que Gering qui laisse

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

Ont réalisé ce supplément : Bruno Lapierre, Véronique Guillaume, Denis Petit,Stéphane Lecaillon, Delphine Perin, Hélène Quintens, Sophie Mignon, Aurélie Moreau.Coordination : Vincent Etienne.Avec la collaboration de la rédaction du magazine français «Science & Vie».

� Aurél ie MOREAU

T out qui avait au moins cinqans à l’époque a gardé ces ima-ges en tête. Dans la nuit du 20

au 21 juillet 1969, Neil Armstrongest le premier homme à poser lepied sur la Lune, permettant auxÉtats-Unis de s’imposer dans laconquête naissante de l’espace faceà la Russie.

Ces moments magiques ont étésuivis, en direct et en noir et blanc,à la télévision par des centaines demillions de téléspectateurs. Etd’Armstrong, on a aussi retenucette phrase devenue légendaire :« C’est un petit pas pour l’hommemais un bond de géant pour l’huma-nité ».

L’aventure du programme Apollo,qui a permis, de 1969 à 1972, à sixmissions et 12 hommes de foulerla Lune, avait commencé huit ansplus tôt avec l’annonce du prési-dent John Fitzgerald Kennedy faiteen mai 1961, « de mettre un Améri-cain sur la Lune avant la fin de la dé-cennie ».

À l’époque, l’Union Soviétique de-vançait les États-Unis dans lacourse spatiale. En 1957, les Russessont en effet les premiers à mettreun satellite (Spoutnik), en orbite.Mais ils ne s’arrêtent pas là. Le12 avril 1961, le Russe Youri Gaga-rine est le premier homme à êtreenvoyé dans l’espace et à effectuerune révolution complète autour dela terre.

Le programme Apollorapidement lancé

En pleine guerre froide, et fortsde leur prospérité et de leurs capa-cités scientifiques et technologi-ques, les États-Unis mettent rapide-ment en route le programmeApollo, estimé à 25 milliards de dol-lars en 1969, équivalantaujourd’hui à environ 115 mil-liards soit six fois et demi le bud-get annuel actuel de la Nasa.

Mais Apollo connaît des revers. En1967 un accident au sol coûte lavie à trois astronautes. La premièremission importante a lieu en dé-cembre 1968 avec Apollo 8 qui mar-que le premier vol habité autourde la Lune. Cette mission histori-que est suivie six mois plus tardd’Apollo 10, deuxième vol de recon-naissance lunaire avec égalementtrois astronautes à bord.

Le 16 juillet 1969, Neil Arms-trong, Edwin Aldrin et Michael

Collins s’installent dans le modulede commande Columbia du vais-seau Apollo 11 juché au sommet dela fusée Saturn V.

L’énorme fusée de 111 mètres dehaut s’arrache du pas de tir du Cen-tre spatial Kennedy (Floride) à13 h 32 (heure belge). Quatre joursplus tard, à 20 h 18, Neil Arms-trong pose manuellement et de jus-tesse le module lunaire, dans laMer de la Tranquillité.

Le 21 juillet, à 2 h 50, Neil Arms-trong sort du module lunaire enempruntant une échelle tropcourte et doit faire un petit sautpour atteindre le sol lunaire qu’iltouche très exactement à 2 h 56 et48 secondes. Vingt minutes plustard Edwin Aldrin le rejoint.

Les deux hommes passeront 21heures sur la Lune et ramèneront21 kilos de roches. Ils laisseront undrapeau américain et une plaqued’acier avec un message de paix.

Le module décollera ensuite pourrejoindre en orbite lunaire le mo-dule Columbia dans lequel les at-tend Michael Collins, avant de ren-trer sur Terre où leur capsule amer-

rit dans l’océan Pacifique le24 juillet.

Des avancées considérablesDepuis la conquête spatiale, des

avancées technologiques considéra-bles ont été réalisées dans de nom-breux domaines. Le développe-ment des satellites permettant la té-léphonie mobile, la météo, le gui-dage automobile par GPS maisaussi l’accès à des centaines de chaî-nes TV, l’invention de l’Air bag, lescouches-culottes et l’améliorationde l’imagerie médicale découlentdirectement de cette conquête spa-tiale.

Le retour des Américains sur laLune est attendu pour 2020. Ce pro-gramme s’articule autour du projetd’exploration spatial annoncé en2004 par l’ancien président GeorgeW. Bush dans le but de préparerdes missions d’exploration habitéevers Mars.

Près de quarante ans après Apollo,La Lune attend toujours un nou-veau visiteur. Manque d’ambition,de moyens financiers, d’une riva-lité stimulant le défi, on ne saittrop pourquoi l’homme tarde à re-prendre le chemin de la Lune. Et sic’était pour maintenir intacts lesinstants magiques du 21 juillet1969 ■ …

21 juillet 1969 : et le rêve de

R É A L I S A T I O N

Aldrin et Armstrong resteront un peu plusde deux heures sur le sol lunaire. Le tempsd’effectuer plusieurs expériences et deramasser des pierres et de la poussière.

16 juillet 13 h 32 : DécollageCompte à rebours... La fuséeSaturn V décolle. À son bord,se trouvent Neil Armstrong,Edwin Aldrin et Michael Collins.

19 juillet 17 h 21 : Entrée en orbiteAprès trois jours de voyagedans l’espace, le vaisseau estplacé sur orbite lunaire.

20 juillet 18 h 11 : Séparation des modulesLe module de contrôle, dirigépar Michael Collins, reste enorbite autour de la Lune, NeilArmstrong et Edwin Aldrinmènent le module lunaire versle satellite de la Terre.

20 h 18 : Alunissage«Eagle», la capsule duCommandant et de son pilote,se pose dans la Mer de laTranquillité.

21 juillet2 h 56 : Premiers pas sur la LuneLe Commandant Neil Armstrongest le premier à poser le piedsur la Lune : « C’est un petit paspour l’homme, un bond degéant pour l’humanité».Il fait ses premiers pas etobserve les traces qu’il faitdans la poussière. «Mon piedne pénètre que d’un huitièmede pouce, dit-il. Il ne mesemble pas qu’il y ait dedifficulté à marcher. »

3 h 15 : Aldrin rejoint ArmstrongDès leur arrivée sur la Lune, lesastronautes veillent à laisserune preuve de leur passage.Armstrong et Aldrin plantent ledrapeau américain sur le sollunaire. Ce rectangle composéde deux couches d’aluminiumest spécialement conçu pourflotter dans un environnementsans air.Les deux hommes laissentaussi une plaque d’acier surlaquelle est gravé un messagede paix dédié à l’univers.

3 h 48 : Contact avec le présidentL’équipe reçoit un coup detéléphone de la part du 37e

président des Etats-Unis.Richard Nixon considère cetteconversation comme « l’appel leplus historique qui ait jamaisété fait depuis la MaisonBlanche».

5 h 11 : Fin de la sortieLes deux cosmonautes rentrentaprès cette «activitéextra-véhiculaire» de plus de2 h. Neil Armstrong et EdwinAldrin ont ramassé 22 kg depierre et de poussière. Ils ontaussi mis en place unréflecteur lunaire, une machinequi permet de calculer ladistance entre la Terre et laLune à l’aide d’un laser.

16h54 : Départ de la LuneLe module «Eagle» quitte laLune . Armstrong et Aldrinrejoignent la capsule deMichael Collins à 21 h 34.

22 juillet4h54 : Début de la descenteLes deux modules serejoignent. La navette entamesa descente vers la Terre.

24 juillet 16h50 : AmerrisageApollo 11 amerrit dans l’OcéanPacifique. Sophie MIGNON

En 1969, les quotidiens pu-bliaient déjà des sondages.Dans Vers l’Avenir, le 20 juillet(donc à la veille de l’alunissage),on pouvait découvrir en pre-mière page les résultats d’unsondage de l’institut Gallupauprès de 200 Belges.

Les spéculations allaient bontrain quant à ce que les astro-nautes trouveraient sur la Lune.Pour la majorité, le satelliteterrien était inhabité : descailloux (58 %), de la poussièreet du sable (35 %), du verre(2 %). 17 % croyaient y découvrirde la vie : plantes, insectes,bactéries et animaux. Parmi eux,1 % pensait que des hommeshabitaient la Lune.

Même si toutes les précautionsétaient prises, 59 % des sondésBelges craignaient que l’équi-page ne rapporte des maladiessur Terre. Une majorité écra-sante (95 %) prédisait tout demême que la mission serait unsuccès.

Le prestige devantle développement technique

Quant aux différentes raisonsqui poussaient les États-Unis

dans ce grand voyage, leprestige (63 %) figurait en têtedevant le développementtechnique (62 %), l’envie debattre l’Union Soviétique (33 %)et la défense (13 %), plusieursréponses étant possibles.Plus étonnant, 60 % des sondésestimaient que l’on pouvait êtreopposé aux voyages intersidé-raux pour des motifs religieux,mais 89 % ont affirmé qu’en cequi les concernait, ce n’était pasle cas.

L’astronaute européen,qu’on attend toujours

Plus surprenantes, les probabili-tés de voir un astronauteeuropéen durant les décenniessuivantes : 3 % pensaient voirun Européen sur la Lune en1970, 13 % en 1975, 17 % en 1980,7 % en 1985, 9 % en 1990, 20 %en l’an 2000, 11 % plus tard et2 % jamais.

29 % estimaient qu’il ne seraitjamais possible de visiter laLune comme le ferait untouriste, 21 % pensaient que desvoyages touristiques seraientpossibles en l’an 2000 et 16 %plus tard. S .M.

Les Belges n’étaient pas totalement rassurés

LE DÉCOMPTED’APOLLO 11

Il y a quarante ans,l’homme posait le pied surla Lune, en pleine guerrefroide. Un événementhistorique qui abousculé l’humanité.

Nas

a

Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune

Le GPS, les

couches-culottes,

l’airbag découlent

de la conquête

de l’espace.

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(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

Êtes-vous capable de nommer et de reconnaître l’équipage d’Apollo11? Tout le monde connaît Neil Armstrong (à gauche), Edwin Aldrin(à droite) et, plus difficile, le pilote Michael Collins (au centre).

Nas

a

� Vincent ET I ENNE

D e tous les astronautes, c’estNeil Armstong qui est le pluspopulaire, pour avoir été le

premier à poser le pied sur la lune.Pourtant, c’est celui que l’on voit lemoins en photo sur le sol lunaire.

En effet, les photos les plus specta-culaires de la mission Apollo 11(toutes prises avec des appareils dela marque suédoise Hasselblad),que ce soit celle avec le drapeauaméricain, celle où l’on voit un as-tronaute descendre du module lu-naire Eagle et surtout, la plus célè-bre où l’on distingue le moduledans le reflet de la visière du cas-que, il s’agit à chaque fois de pho-tos mettant en scène Aldrin. Et,donc, des photos couleurs prisespar Neil Armstrong. Il y en a quel-ques dizaines, dont les meilleurespeuvent être téléchargées gratuite-ment sur le site internet de laNasa.

On ne compte en fait que six pho-tos montrant Armstrong sur lalune, presque toutes de mauvaisequalité. Outre celle où on le voitavec son appareil dans le reflet ducasque d’Aldrin et une autre où ils’est pris lui-même par erreur, ex-pliqua-t-il, quatre photos ont étéréalisées par Aldrin. Une photo le

représente de pied en cap, mais ilest de dos est se dirige vers l’Eagle.Sur les autres photos, on ne le voitque son dos et ses jambes.

Pourquoi Aldrin n’a-t-il pas plussouvent déclenché lorsque son coé-quipier effectuait ses premiers passur la lune ? Il n’a jamais précisé-ment répondu à la question. Onpeut penser qu’il était suffisam-ment préoccupé par la réussite dela mission pour oublier cette tâche« superflue ».

La théorie la plus plausible pour-rait être une sorte de vengeance

d’Aldrin qui souhaitait être lui-même le premier homme à poserle pied sur la lune. A-t-il dès lorsvoulu se venger d’Armstrong ? Ilaurait apparemment été très dé-pressif plusieurs années après sonretour sur terre.

Images TV balbutiantesCe n’est cependant pas au travers

de ces photos que la Terre suivral’aventure d’Apollo 11 – elles n’ontété développées et présentéesqu’une fois la mission de retour –mais grâce aux retransmissionstélé en direct. Et là, la technologieétait encore balbutiante. L’équi-page disposait en fait d’une caméraTV noir et blanc dont la qualitélaissait à désirer : elle ne proposaitque 325 lignes et seulement 10 ima-ges par secondes. On disposait cer-tes de matériel plus sophistiqué àl’époque, mais trop lourd et tropcomplexe à embarquer. De plus,les images devaient être retransmi-ses en direct, ils ne pouvaient fonc-tionner avec un système d’enregis-trement et de stockage d’image.

Le spectacle pour le téléspecta-teur au sol n’était pas des plus ré-jouissant, de nombreux plans nemontrent en effet que le LM, les as-tronautes étant souvent horschamp. ■

D R A P E A U U S E N A L U M I N I U M

E X P É R I E N C E S L U N A I R E S

D E R E T O U R , E N Q U A R A N T A I N E

T R I O M A G I Q U Evint réalité

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Dans la visière d’Aldrin, on devinela silhouette du photographe...Armstrong

P H O T O G R A P H I E

Pourquoi voit-on si peu Armstrong?

3MARDI 14 JUILLET 2009

Page 3: L’Euro Space Center sera à la fête on marchait · bord:Neil Armstrong, Michael Col-lins et Buzz Aldrin, l’équipage d’Apollo 11…», raconte Domini-que Gering qui laisse

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

20 mètres

Neil ArmstrongCommandant

Parachutes

Panneau de contrôle

Caméra près du sol

Sismomètre passif (passive seismic experiments package)a permis d'étudierplusieurscaractéristiques de l'atmosphère, du sol et du sous-sol lunaire. Cet instrument a contribué à améliorer la connaissance de la Lune

Réflecteur lunaireDispositif optique qui, en renvoyantles rayons lumineux, permet d’obtenirdes informations concernant par exemple l’orbite ou la rotation de la Lune.Il montre par exemple que la Lune s’éloigne de la Terre à hauteur de 3,8 cm par an

Le drapeau estrenversé lors du décollage

Le premier pas est filmé par la caméra située en haut

de l’échelle

Un échantillon estcollecté immédiatement au cas où les astronautes devaient redécoller précipitamment

Les astronautes dévoilent une plaque, déploient un drapeau, parlent au président Nixon, installent des instruments scientifiques, prennent des photos et collectent des échantillons de sol et de roche

La feuille d'aluminium collectant le vent solaire retourne sur Terre pour être analysée

L’étage de descente sert de plate-forme de lancement pour l’étage de retour

L’étage de retour du module lunaire permet aux astronautes de regagner le CSM en orbite lunaire

Temps passé sur la Lune*Armstrong : 2 h 13 min

Aldrin : 1 h 41 min

Mer de la tranquillité

Doublecratère

Petit cratèrede l’ouest

Caméra

Drapeau

Alunisseur Champ de visionde la caméra

Zone agrandie Surface modifiéepar les astronautes

N

Le 16 juillet 1969, le vaisseau Apollo 11, avec trois astronautes à son bord, décollaitvers la Lune. L’homme allait poser le pied sur la Lune pour la première fois de son histoire

A P O L L O 1 1

12h32 GMT - La fusée à troisétages Saturn Vdécolle

111 m

Poids2 910tonnes(avec soncarburant)

Le premier étage se détache. Allumage du deuxième étage

Le deuxième étage se détache. Allumage du troisième étage

Après s’être libéré de l'orbite terrestre, le module de commande et de service (CSM) se détache du troisième étage et effectue une rotation

Le CSM s’amarre au module lunaire (LEM)

Letroisième se détache

Neil Armstrong et Buzz Aldrin prennent place dans le LEM, Michael Collins reste dans le CSM. Allumage du propulseur du CSM

Le LEM se sépare et entame sa descente

17h54 GMTDécollage du LEM

20h17 GMTAlunissage

Le LEM s’amarre au CSM et l’équipagegagne le CSM

Le LEM se détache. Allumage du propulseur du CSM

Poussée du moteur pour se positionner sur la bonne trajectoire vers la Terre

L’équipage regagne le module de commande

Séparation des modules de commande et de service

Le module de commanderentre dans l’atmosphèreterrestre

Ouverture des parachutes et amerrissage dans le Pacifique

16 juillet 1969

17 juillet

20 juillet

21 juillet

24 juillet 22 juillet

Sources : Nasa, Moon Landing : The Race for the Moon (Dorling Kindersley), The Space Atlas (DK)

De l’air frais circule à l’intérieur de la combinaison afin de

réguler la température du corps de l’astronaute. Elle permet

également de s'affranchir de la faible pression de l’air

L’équipage abandonneplusieurséquipements dont un sismographe

Alunissage

Module lunaire

Lancement

Combinaison spatiale

CasqueEquipé d’une double-couche avec filtre protecteur

BottesLes bottes protègentd’autres chaussuresplacées à l’intérieur

GantsPossèdent une structure renforcée

Michael CollinsPilote de Columbia

Edwin «Buzz» AldrinPilote de l’Eagle

Module decommandementde «Columbia»

Modulede service

Module decommande«Columbia»

Module lunaire«Eagle»Protégé pardes panneaux

Site d’alunissage d’Apollo 11

Réservoir pour le moteur de descente

Moteur de descente

Moteurd’ascension

Entrée etsortie

«Eagle»

Réservoir pour le moteur d’ascension

384 400 km

TERRE

LUNE

*Activité hors du véhicule

4

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� Sophie MIGNON

Apollo 1a, 3 et 4Aucun humain n’était présent

à bord des capsules lors des troispremières missions de la Nasa.

La mission AS-201, renommée« Apollo 1a » par la suite, est lepremier essai du lanceur SaturnIB. Le 26 février 1966, la capsuleeffectue 37 minutes de vol avantde s’écraser dans l’Océan Atlanti-que.

Apollo 3 a pour but d’évaluer letroisième étage du vaisseaudans des conditions de vol aéros-patial. Le lancement a lieu le5 juillet 1966.

Apollo 4 poursuit le même ob-jectif et vole durant 1 h 33 le25 août 1966.

Apollo 1 - 27 janvier 1967La première mission Apollo est

interrompue par un tragique ac-cident. Une étincelle jaillit sousles sièges des astronautes et pro-voque un incendie à l’intérieurde la capsule. Virgil Grissom, Ed-ward White et Roger Chaffee dé-cèdent en huit secondes, as-phyxiés.

« La course à la Lune » à la-quelle se livrent les États-Unis etl’URSS, alors en pleine guerrefroide, a eu raison de certainesnormes de sécurité. Par manquede temps, les câbles électriquesne sont pas isolés. Plusieurs pro-blèmes étaient déjà survenuslors des répétitions.

La Nasa hésite à arrêter le pro-gramme. Apollo ne recommen-cera qu’après une révision com-plète du vaisseau spatial.

Apollo 4 - 9 novembre 1967La fusée Saturn V est inaugurée

dans le cadre de la mission nonhabitée Apollo 4. Lors de son dé-collage, le vaisseau provoqueune forte onde de choc. À telpoint que la Nasa prévoit un sys-tème d’isolation sonore pour lesmissions suivantes.

Apollo 4 permet de tester le bou-clier thermique ainsi que la com-patibilité entre le vaisseau et lafusée.

La mission, satisfaisante, re-donne confiance à l’équipe de laNasa après le terrible incidentd’Apollo 1.

Apollo 5 - 22 janvier 1968Apollo 5 est emportée par la fu-

sée Saturn IB, celle qui devait en-voyer l’équipe d’Apollo 1 dansl’espace.

Le module lunaire est testédans des conditions spatiales. Ilest ensuite brûlé dans l’atmos-phère terrestre. Les résidus tom-bent dans l’océan Pacifique le12 février.

Apollo 6 - 4 avril 1968

Le second vol effectué par la fu-sée Saturn V est décevant, mêmesi les principaux objectifs techni-ques sont atteints.

Deux des cinq moteurs dudeuxième étage du vaisseau spa-tial s’arrêtent. Le seul et uniquemoteur du troisième étage re-fuse de redémarrer après deuxtours de la terre.

Apollo 6, mission non habitée,ne rejoint pas l’orbite circulairede la Lune, proche du satelliteterrien. La capsule se contentede voyager en orbite elliptique,plus éloignée.

Apollo 7 - 11 octobre 1968Walter Schirra, Donn Eisele et

Walter Cunningham, effectuentune mission de plus de dix joursdans l’espace. Apollo 7 étudie lafaisabilité d’un voyage lunaire.Le Commandant nomme cettemission Phoenix en hommage àApollo 1, l’oiseau qui renaît deses cendres.

Apollo 7 est la première mis-sion à être filmée et montrée àla télévision. C’est aussi la pre-mière fois qu’il y a de la nourri-ture chaude dans l’espace. Maisles repas ne sont pas très bons etl’humeur de l’équipe devientvite maussade.

Walter Schira attrape unrhume après quinze heures devol. Les deux autres astronautestombent rapidement malades.Un coup de froid très désagréa-ble qui durera jusqu’à leur re-tour sur Terre, le 22 octobre.

Apollo 8 - 21 décembre 1968Franck Borman, James Lovell

et William Anders sont les pre-miers hommes à voir la face ca-chée de la Lune, « essentiellementgrise, sans couleur, d’après JamesLovell, cela ressemble à une sortede sable gris et profond ».

L’équipage repère les environs

pour les futures missions d’alu-nissage. Les cosmonautes pren-nent de nombreuses photos dela Lune et de la Terre. Notre pla-nète est pareille à « un disque »,selon le Commandant Borman.

La mission est retransmise à latélévision. L’équipe souhaitealors un « joyeux Noël » aux habi-tants de « cette bonne vieilleTerre ». Une fête que les astro-nautes ont pu célébrer avec troispetites bouteilles de whisky.

Apollo 9 - 3 mars 1969La mission Apollo 9 a pour but

de contrôler le module lunaireen orbite. Les astronautes tes-tent leurs combinaisons spatia-les lors d’une sortie hors du vais-seau. À bord, James McDivitt,Randolph Scott et RusselSchweickwart. Un équipage pastrès en forme…

Après le petit-déjeuner,Schweickwart vomit tout àcoup. McDivitt a la nausée. Lesdeux hommes ne distinguentplus le haut du bas pendant plu-sieurs heures. Ils ont le « mal delune », un malaise fréquent chezles astronautes pendant les pre-miers jours du voyage.

Apollo 10 - 18 mai 1969Apollo 10 détient le record du

monde de la plus grande vitessejamais atteinte par l’homme, àsavoir 39 897 km/h. Le voyage deThomas Stafford, Eugene Cer-nan et John Young constitue ladernière préparation avant lespremiers pas sur la Lune.

Petite particularité du vaisseauspatial : le module lunaire portele nom de Snoopy, célèbre per-sonnage de bande dessinée. Lesaventures du « premier beagle surla Lune » ont été publiées quel-ques mois avant la mission.

Apollo 11 - 16 juillet 1969Alors que les prévisions les

plus optimistes ne leur donnent

qu’une chance sur deux de réus-sir, Neil Armstrong et Edwin Al-drin alunissent le 21 juillet1969, à 2 h 56 (heure belge). Mi-chael Collins reste à bord du mo-dule de contrôle.

Les astronautes installent un ré-flecteur lunaire sur la surface po-reuse de la Lune. Cet appareilpermet de mesurer la distanceentre la Terre et son satellite.

Les Américains laissent,comme traces de leur passage,un drapeau américain et une pla-que d’acier où l’on peut lire :« C’est ici que des êtres humains dela planète Terre posèrent pour lapremière fois le pied sur la Lune, en1969 après J-C. Nous sommes ve-nus en paix pour toute l’Huma-nité ».

Apollo 12 - 14 novembre 196936 secondes à peine après son

décollage, la navette d’Apollo 12est frappée deux fois de suitepar la foudre. Presque tout le sys-tème du vaisseau est touché. Ladécision est prise de se rendretout de même sur la Lune.

Le but de cette mission, emme-née par le CommandantConrad, est de prouver que l’alu-nissage est une procédure pré-cise. Le module lunaire se poseexactement à l’endroit voulu.

Charles Conrad et Alan Beansortent de la capsule à deux re-prises. Le Commandant, unhomme de petite taille, fait allu-sion à Armstrong en sortant duvaisseau : « C’était peut-être un pe-tit pas pour Neil, mais c’en est ungrand pour moi ».

Apollo 13 - 13 avril 1970Le 17 avril 1970, Apollo 13 amer-

rit dans l’Océan Pacifique. L’équi-

page a eu de la chance !En route vers la Lune, le réser-

voir d’essence explose. Le mo-dule de commande perd toutepuissance et tout oxygène. JamesLovell, Fred Haise et John Swigeutilisent le module lunairecomme canot de sauvetage.

Ce mini-vaisseau n’est pasprévu pour accueillir trois per-sonnes. Les astronautes doiventrationner eau et électricité.Après quatre jours de suspense,la capsule rejoint la Terre.

Après cette mésaventure, lesAméricains inventent leconcept d’« échec réussi » : la mis-sion est ratée, mais les astronau-tes sont vivants…

Apollo 14 - 31 janvier 1971« C’était un long chemin, mais

nous sommes là. » Dans les motsd’Alan Shepard, la fin d’une at-tente longue de dix ans. L’astro-naute avait effectué un vol de

quinze minutes en 1961 dans lecadre du programme Mercury.Le Commandant Shepard de-vient le premier homme à jouerau golf dans l’espace.

Pour effectuer leur mission, ilsdisposent d’un « pousse-pousse lu-naire », petite brouette dans la-quelle ils transportent outils etéchantillons.

Coyote et Bip Bip sont les mas-cottes d’Alan Shepard, Edgar Mit-chell et Stuart Roosa. Les deuxpersonnages de dessin animésont représentés dans une ver-sion caricaturée du logo officield’Apollo 14. Cette image est colléepartout dans la navette spatiale…et même sur la Lune.

Apollo 15 - 26 juillet 1971Pour Apollo 15, l’équipage tro-

que le pousse-pousse contre la

jeep. Le « rover lunaire » peut par-courir 65 km avec ses batteries.

Le commandant Scott réaliseune petite expérience sur laLune, où il n’y a pas d’air. Dansses mains, il tient un marteau etune plume qu’il lâche au mêmemoment. Les deux objets tou-chent le sol en même temps :« M. Galilée avait raison. »

L’équipage amerrit sain et saufle 7 août même si un des troisparachutes ne s’est pas ouvert.Àprès ce séjour dans l’espace, lescosmonautes sont les premiers àne pas être mis en quarantaine.

Apollo 16 - 16 avril 1972Alors que Thomas Mattingly,

le pilote du module de com-mande, reste en orbite autourdu satellite terrien, John Younget Charles Duke effectuent troissorties sur le sol lunaire. Ils par-courent 27 km et rapportent96 kg de roche.

Ces échantillons n’apportentpas de réponse aux interroga-tions des scientifiques, mais denouvelles questions.

Apollo 17 - 7 décembre 1972La sixième et dernière mission

humaine emporte Eugene Cer-nan, Harrison Schmidt et Ro-nald Evans sur la Lune. Les astro-nautes y découvrent, à l’étonne-ment des géologues, de la pous-sière orange.

Les derniers mots prononcéssur la Lune sont ceux du Com-mandant Cernan, le dernierhomme à y avoir posé le pied :« Je crois que l’Histoire se souvien-dra que le défi américaind’aujourd’hui a forgé la destinée del’homme de demain ».

Apollo 18, 19 et 20Les trois dernières missions

Apollo sont annulées à cause derestrictions budgétaires. ■

NAS

A

NAS

A

Dix-sept missions Apollo en cinq ans

Entre juillet 69 et décembre 72,les Américains fouleront à cinqreprises le sol de la Lune.

Apollo 13 a frôlé la catastrophe.

Apollo 15 et son célèbre tout-terrain.

Apollo, nom de code del’extraordinaire défi queles États-Unis s’étaientlancés. 5 ans, 17 missions6 alunissages : fulgurantecourse à la Lune.

Nas

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Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune5

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U n bond de géant pour l’hu-manité : des premiers pasdes astronautes américains

sur la Lune, la postérité semblesurtout retenir, quarante ansplus tard, la dimension histori-que et l’exploit technologique.L’empire soviétique ayantaujourd’hui sombré corps etâme, la guerre froide passant dé-sormais pour de l’histoire an-cienne, on oublie parfois l’im-portance de l’événement re-placé dans la compétition spa-tiale entre les deux superpuis-sances de l’époque.

Surtout, on imagine mal sonimpact psychologique en URSScar il n’y eut guère pour les diri-geants soviétiques de nouvelleplus consternante, cette an-née-là, que la réussite de la mis-sion Apollo. Ils perdaient en ef-fet brutalement aux yeux dumonde l’avance qu’ils avaient

acquise depuis Spoutnik, le pre-mier satellite artificiel de laTerre, lancé en 1957. La sondeLuna 2, qui atteignit la lune en1959, leur avait permis de creu-ser encore l’écart. Puis, ce furentYouri Gagarine, premierhomme dans l’espace, en 1961,les sondes vers Mars et Vénus,les nouvelles sorties de cosmo-nautes.

À chaque nouvel exploit, lapropagande soviétique clairon-nait la « supériorité du commu-nisme » sur le « capitalismepourrissant ». Dans la compéti-tion exacerbée entre les deux su-perpuissances, la conquête del’espace était devenue un enjeupolitique et idéologique majeur.« Notre planète de tir, affirmaitKhrouchtchev, c’est le socia-lisme ! »

Mais, en ce 21 juillet 1969,l’URSS était battue. Comble demalheur : alors même que lescosmonautes américains ache-vaient leur promenade, la sondeautomatique Luna 15 se fracas-sait sur le sol lunaire, dans laMer des crises, à la suite d’unedéfaillance de son moteur. L’en-gin devait rapporter sur Terredes échantillons de sol lunaire.

Jusqu’à la dernière minute, on

avait espéré au Kremlin que lasonde reviendrait sur Terre endevançant les Américains.

Seule une centaine de hauts di-rigeants soviétiques put voir, àla télévision les Américains fou-leur le sol de la Lune. Le reste dela population n’eut droit qu’àde courts extraits, plus tarddans la nuit, et à une brève dansla Pravda.

Quelques semaines plus tard,Leonid Brejnev assura que « sonpays n’avait jamais eu le projetd’envoyer un homme sur la lune :nous avons notre propre voie pourla conquête de l’espace. »

Rien n’était plus faux. Mais ilfallait sauver la face. En réalité,l’URSS n’avait pas un projet lu-naire, mais plusieurs.

Celui du « constructeur princi-pal », Sergueï Korolev avait im-pliqué, de près ou de loin, unmillion de personnes aux qua-tre coins du plus grand pays dumonde. Mais, contrairement àApollo, il était tenu dans le plusgrand secret. La plupart des per-sonnes employées ne savaientmême pas qu’elles travaillaientpour un projet lunaire.

Le personnage central de cetteconquête soviétique fut assuré-ment Serguei Pavlovitch Koro-lev, père des premiers missilesstratégiques russes et du pre-mier Spoutnik. En 1959, Korolevpropose au gouvernement demettre au point un lanceurd’une masse de 1 000 à 2 000 ton-nes, capable d’emporter dansl’espace une charge utile 10 foissupérieure. Il s’agit de satisfaireles besoins de l’armée, de la mé-téo et des communications.

Mais il n’a pas oublié son rêvede jeunesse : la Lune.

Pour se diriger vers la Lune, ilenvisage une fusée à trois, voireà quatre étages, un système dedirection de grande précision,des dispositifs de protection desappareils de bord, sans oublierun système de télécommunica-tions adapté pour des distancessupérieures à 400 000 km.

En 1960 – un an avant l’exploitde Gagarine – Korolev, aussi sur-nommé le « constructeur princi-pal », présente son avant-projetde lanceur, baptisé N-1, capablede propulser vers la Lune unvaisseau chargé de deux cosmo-nautes. Une fois l’engin en or-bite lunaire, une capsule desti-née à alunir avec un cosmo-naute s’en détacherait.

Risque élevépour les cosmonautes

Mais Korolev se heurte rapide-ment au problème des moteurs.Pour soustraire la fusée à l’at-traction terrestre, les moteursfonctionnent à l’hydrzaine, lecarburant classique des fusées,au peroxyde d’azote et àd’autres composés hautementtoxiques. Les risques sont doncélevés en cas d’accidents. Koro-

lev demande alors à Glouchko,spécialiste des moteurs, d’élabo-rer des moteurs à combustiblenon toxique, tel l’hydrogène etl’oxygène liquide, comme la fu-sée américaine Staunr. MaisGlouchko refuse catégorique-ment : le processus de combus-tion risquerait d’être trop insta-ble. Bref, N-1 est retardée.

Pendant ce temps, les Améri-cains progressent. Après le volstupéfiant de Gagarine et la vic-toire de Castro dans la Baie descochons, à Cuba, Kennedy veutdéfier les Communistes. Le25 mai 1961, il assigne aux États-Unis une priorité nationale :« Faire atterrir un homme sur laLune et le ramener sur Terreavant la fin de la décennie. » Etceci malgré le retard considéra-ble, voire rédhibitoire de laNasa qui n’avait encore envoyéaucun homme autour de laTerre, n’avait pas encore choisile lanceur, ni la procédure duvol… Pourtant, elle avait déjàconçu dans ses grandes lignes lacapsule Apollo, et ses premiersmoteurs F1 d’une poussée de680 tonnes.

Surtout, les Américains saventleurs adversaires encore incapa-bles, en dépit de leurs premierssuccès, d’envoyer un hommesur la Lune.

L’Amérique gardait toutes seschances, d’autant plus qu’elle fo-calisait toutes ses énergies surle programme Apollo : en 1965,le budget de la Nasa atteignait5,2 milliards de dollars, soit 10fois plus qu’en 1960. Dans lemême temps, les Soviétiques sedispersent dans plusieurs pro-

jets d’importance secondaire.Pressé par les dirigeants, Koro-

lev envoie ses sondes vers laLune, Mars et Venus. Le battagemédiatique est énorme, maisl’intérêt scientifique ou techni-que est faible.

En 1961, un constructeurconcurrent de Korolev, Vladi-mir Tchelomeï, le concepteurdes premières fusées balistiquesailées de l’Armée rouge proposeà Khrouchtchev un projet devols habités autour de la Lune.La construction du lanceurUR-500 et du vaisseau LK-1 com-mence sans tarder.

Korolev, face à cette nouvelleconcurrence et soutenu par leministre de la Défense, tented’empêcher la progression destravaux de Tchelomeï. En 1962,il propose en vain un pro-gramme concurrent. Plus tard,il affirmera aux dirigeants sovié-tiques qu’il dispose d’un projetde vaisseau orbital plus avancéque celui de Tchelomeï alorsqu’il n’en avait même pas en-core dressé les plans !

En dépit du bon sens, Koroleveffectue des choix de moteursaventureux pour sa fusée ets’entoure de spécialistes auxcompétences douteuses.

Le 12 avril 1961, Gagarin devenait le premier homme à voyager dans l’espace,durant 108 minutes. À ce moment, les Américains possédaient un retardénorme sur les Russes en matière spatiale.Re

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Les Russes possédaientune longueur d’avance surles Américains au débutdes années 60. Ils ontpourtant perdu labataille de la Lune. Encause, deux programmesmenés simultanément.

Pourquoi les Russes n’ont pas déc

Korolev, le père du premier Spoutnik, possédaitl’étoffe du héros. Mais l’URSS a coupé sesélans en menant plusieurs projets de frontet en changeant régulièrement de cap.

« Notre planète

de tir, c’est

le socialisme ! »,

affirmait Nikita

Khrouchtchev.

Korolev vantait

son vaisseau

orbital, mais ne

disposait pas

du moindre plan !

Gagarine

et Castro, c’était

trop : Kennedy

voulait défier

les communistes.

Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune6

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

De son côté, Tchelomeï pro-gresse. En 1963, il dévoilel’avant-projet de son lanceurUR-700, destiné lui aussi à en-voyer des hommes sur la Lune.Son projet semble très sérieux.Mais il n’a ni la sanction, ni lesoutien du gouvernement. Sonengin pourrait emmener deuxcosmonautes sur la Lune pourun seul à Korolev.

En 1966, Leonid Brejnevfait le ménage

Yanguel, spécialisé dans lesmissiles de croisière, débarquelui aussi avec un projet, qui né-cessiterait deux fusées pour re-joindre la Lune.

C’en est trop pour les diri-geants soviétiques qui compren-nent enfin en 1964 qu’à force dese disperser, l’URSS sera dépas-sée par la Nasa.

C’est finalement Leonid Bre-jnev qui fera le ménage en octo-bre 64, deux mois après avoirrenversé Khroutchtchev. Il plé-biscite le projet de Korolev plu-tôt que celui de Tchelomeï.

En dépit du décès de Korolev,en janvier 66, le programme lu-naire soviétique s’accélère. Ilfaut à tout prix devancer lesAméricains. Vassili Michine,successeur de Korolev, doit com-poser avec une bureaucratie féo-dale : 500 établissements dépen-dant de 26 ministères, partici-pent à son programme. Il estpourtant très ambitieux.

Faute de temps, les Soviéti-ques sautent des étapes essen-tielles. Le nombre d’essais est ré-duit ou alors ils sont groupés,ce qui ne facilite rien. Seul l’es-

prit de sacrifice de centaines demilliers de personnes qui tra-vaillent au projet permet de gar-der l’espoir de devancer lesAméricains. Convaincu que Mi-chine court à l’échec, Tchelo-meï relève alors la tête.

En septembre 66, le ministredes Constructions générales, res-ponsable des programmes spa-tiaux examine enfin son projetUR-700 : il souligne la justessedes choix techniques de Tchelo-meï. Son lanceur est simple etmoins couteux que la fusée N-1de Korolev, maintenant entreles mains de Michine.

Mais il faudra encore un anavant que les Soviétiques com-prennent que Michine ne tien-dra pas ses promesses. Tchelo-meï est remis en piste en 67, aumême moment où les Améri-cains sont en proie au doute :l’incendie du véhicule Apollosur le pas de tir a coûté la vie àtrois astronautes et Saturn Vmultiplie les imperfections.Tout s’accélère pourtant trèsvite. Le 9 novembre 67, le pre-mier essai de Saturn V est unsuccès total. Moins d’un an plustard, Apollo 8 envoit trois hom-mes survoler la lune. Au début69, dans une tentative désespé-rée de rattraper les Américains,Michine et les siens procèdent àdeux essais de leur engin. Le21 février, la N-1 atteint 34 kmd’altitude lorsqu’un moteurs’enflamme. Le 9 juillet, elle nevole que 9 secondes. Lorsqu’elleretombe sur le champ de tir,Baïkonour croit qu’il s’agit de latroisième guerre mondiale…L’amertume et les reproches

ont eu raison de l’enthousiasmedes constructeurs, mais le pro-gramme continue. Les deux ten-tatives suivantes, en 71 et 72, se-ront autant d’échecs pour leN-1. Fin 72, le gouvernement so-viétique décide de mettre unterme à ce programme ruineux.« Nous avions donné à Michinetout ce qu’il demandait, dira unhaut fonctionnaire. Davantagemême qu’à Korolev, mais il a toutgaspillé ! »

Nommé à la place de Michine,Glouchko ordonne de détruireles derniers exemplaires de N-1.La démesure de l’engin et la dif-ficulté de synchroniser les dizai-nes de moteurs sont, selon lui,des vices rédhibitoires. Les re-cherches sont réorientées versle projet Energia-Bouran, une na-vette qui ne parviendra jamais àconcurrencer les Américains.

Trente ans plus tard, Michineet les siens considéraient queleur lanceur était fiable : « Sansles pressions incessantes et les inco-hérences du pouvoir, N-1 aurait puvoler. » Et si leur programme,sur le point d’aboutir, n’avaitpas été interrompu, la Russieaurait sans aucun doute vu sondrapeau flotter sur la Lune. ■

D .R , Sc ience & Vie

� Vincent ET I ENNE

Q uarante ans après, la ques-tion taraude encore cer-tains farfelus ? Qui, à lamoindre objection, vous

ressortent la théorie du complotplanétaire et de la manipulationdes médias. « Timisoara, 20 ansplus tard, c’était la même chose ».

Leur récit voudrait donc quel’homme ne soit jamais allé surla Lune et que toutes les images,d’Apollo 11 et des missions ulté-rieures, sont un pur montage dela Nasa, que tout ait été filmédans des hangars hollywoodiensou dans l’un ou l’autre désert.

Le film « Capicorn One », para-phé « Le plus grand mensonge detous les temps » a encore évoquéce thème en 1978. Il racontaitl’envoi par la Nasa des premiershommes sur Mars. Mais, quel-ques minutes avant le décollage,l’équipage était invité à descen-dre de sa capsule. Incrédules, lesastronautes étaient emmenésdans un endroit situé en plein dé-sert. Dans un hangar, un décormartien avait été reconstitué :« Un échec de la mission serait catas-trophique, leur expliquait-on. Parsécurité, « l’amarsissage » sera filméen studio. »

Comment expliqueque le drapeau flottait ?

Aujourd’hui encore, pareillethéorie circule au sujet d’Apollo11. Et Internet est un convoyeuridéal pour cette théorie, entrete-

nue par un flou magistral : « Desdocuments époustouflants écrits ano-nymement par des militaires améri-cains qui sont dans le secret révèlentdes choses que les Hommes ne peu-vent même pas imaginer dans leurspires cauchemars… », peut-on lire.

Les partisans du complot ali-gnent dès lors les multiples ques-tions : « Pourquoi Armstrong a-t-iltoujours fui la presse ? Comment laNasa peut-elle déclarer qu’elle a ré-cemment perdu les originaux de sesfilms de voyage sur la Lune ? Pouréviter toute étude scientifique desbandes ? Comment expliquer que ledrapeau américain flottait puisquela Lune ne possède pas d’atmos-phère ? Pourquoi les sondes japonai-ses qui ont photographié la Lunesous toutes ses coutures n’ont jamaisvu la moindre trace des véhicules etdu matériel abandonnés sur la lunepar les missions Apollo ? »

Tant la Nasa que les plusgrands scientifiques, améri-cains, européens ou russes, ontbeau multiplier depuis des an-nées les explications les plusclaires, il se trouvera toujoursquelques illuminés répétantqu’il n’y a là que machina-tion. ■

Repo

rter

s

Spoutnik 1 fut le premier satellite artificiel aumonde, en 1957. Il consistait en une balled’aluminium de 58 cm de diamètre. Sonlancement fut suivi, quatre mois après parExplorer-1, le premier satellite américain.

roché la Lune

P O L É M I Q U E

A-t-on vraiment marchésur la Lune?

Rêveur ou visionnaire? Alexan-dre Chargueï n’a pas 20 anslorsqu’il rédige dans son lycéede Poltava, en Ukraine, un essaiintitulé «La conquête desespaces interplanétaires».

Un petit bijou de l’histoire dessciences et des techniques danslequel Chargueï y définit, enparticulier, la trajectoire optimaled’un vol de la Terre à la Lune.Pour économiser l’énergie,démontre-t-il, il faudra prévoirun vol orbital autour de la Lune.De là, un module se détacheraitet irait s’y poser.

Survient la révolution d’Octobre :Chargueï fait le «mauvaischoix». Le jeune officier del’armée tsariste défaite devrapasser le reste de sa vie sousune fausse identité : IouriVassilievitch Kondratiouk. Bienvite, il retrouve sa passion

astronautique et publie, àcompte d’auteur, son essai. En1929, 500 exemplaires en sonttirés.

Accusé de sabotage au débutdes années 30, Kondratioukcroupit trois ans dans lesgeôles et camps de travail. Enfinlibéré, il ne reviendra jamais àses travaux d’astronautique, depeur que sa véritable identiténe soit découverte.

Mais son génie sera finalementreconnu. au lendemain dutriomphe de Neil Armstrong, lechef du programme lunaireaméricain révèle, lors d’uneconférence de presse, le nom decelui à qui la nasa doit le plande vol emprunté par Apollo..C’est à grand-peine, explique-t-il,qu’un exemplaire de l’ouvragede Kondratiouk a pu êtreretrouvé…

De la pure fiction, ces images dupremier homme sur la Lune?Certains en sont persuadé.

Et si Apollo 11 n’avaitjamais aluni?Et si les pas d’Armstrongn’étaient qu’un montagede studio? Certainsle prétendent encore.

Un Russe blanc à l’origine du programme Apollo

« Sans les pressions

incessantes et

les incohérences

du pouvoir, N-1

aurait pu voler. »

L’équipage de Soyouz, avant son lancementen juin 1971. Les trois cosmonauteseffectuèrent un voyage de 23 joursà bord de la station spatiale Salyut 1.Mais ils furent découverts asphyxiésà leur retour sur Terre, ne disposantpas suffisamment d’oxygène dansleur cabine.

7MARDI 14 JUILLET 2009

Page 5: L’Euro Space Center sera à la fête on marchait · bord:Neil Armstrong, Michael Col-lins et Buzz Aldrin, l’équipage d’Apollo 11…», raconte Domini-que Gering qui laisse

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Sabine Laruelle, « Mon souvenir le plus ancien »

Ministre de la Politique scientifi que, 4 ans en 1969. « J’étais très petite à l’époque. Pourtant, j’ai un sou-

venir fl ou et vague. C’est peut-être mon souvenir le plus ancien. J’avais compris qu’il se passait quel-que chose d’inhabituel. Nous avions regardé ça en famille, pendant la nuit. En tant que ministre de la Politique scientifi que, je suis convaincue que la découverte de l’espace est bénéfi que. En

plus des avancées scientifi ques que cela compor-te, la politique spaciale est une politique de paix. Des pays très différents comme la Russie, les USA, le Ja-pon ou encore le Canada travaillent ensemble dans un seul et unique but. C’est un projet extraordinaire. Le 21 juillet prochain, nous avons le projet d’avoir un contact avec Frank De Winne. Nous espérons que, techniquement, ce sera réalisable.»

Les souvenirsdes BelgesIl y a quarante ans, l’homme posait le pied sur la Lune. Un évé-nement historique qui a marqué toute une génération. Quelques personnalités belges ont fait travailler leur mémoire pour nous raconter comment elles ont vécu l’événement à l’époque...

Il y a 40 ans, on marchait

Jacques Mercier, « Je me suis endormi, j’ai honte ! »

Animateur radio et télé, écrivain, 26 ans en 1969. « Ce soir-là, je m’étais promis de regarder la télé-

vision. Nous étions donc en famille, chez moi, à Braine-l’Alleud. Mes enfants étaient encore tout petits. L’événement était magistral. Cette époque était une période de show-biz pour moi avec des enregistrements tous les jours. J’étais très fatigué du travail mais aussi des fêtes qui suivaient. Le

soir de l’événement, je me suis endormi dans le di-van, c’est un peu idiot. Il m’a fallu un petit temps pour

l’avouer car j’avais honte. Mon épouse ne l’a pas remarqué tout de suite. À l’époque, avec les Golden Sixties, mai 68, tout semblait possible. Avec la po-pulation qui se multiplie, on peut imaginer qu’une partie de la population partira un jour s’installer ailleurs. Ce sont desidées de rêveurs mais

qui sait...»

Jean-Luc Fonck, «Il y avait une mode universelle »

Chanteur de Sttellla, 12 ans en 1969. « C’était un événement mondial. Les gens ne par-

laient que de ça. À la télé, nous n’avions qu’une ou deux chaînes en noir et blanc. C’était cou-rant de regarder la télé en famille. Ce soir-là, nous avions regardé et je me souviens que nous ne voyions quasi rien. La qualité était très mauvaise. À l’époque, il y avait une espèce

de mode universelle par rapport à la lune. Les stations essences distribuaient des images représen-tant la conquête de la Lune. N’oublions toutefois pas que le même jour, Eddy Merckx gagnait son premier tour de France. À l’époque il gagnait tout. Les Belges ont donc eu droit à deuxgros événements cette année-là. »

Jacques Br« Tintin reste le premi

à avoir marché surAncien présentateur de la RTBF, 33 an« Je m’en souviens très bien. AutantFrance n’était pas mon trip, autant cem’a marqué. En juillet 69, j’étais een Tunisie. Heureusement, nous étioamis qui avaient quelques connais

télé tunisienne. Nous avons donc puder l’événement dans les studios de la tésienne. Ces années-là, c’était un véritabtennis entre les Russes et les Américavoulait envoyer un homme sur la Luncela relève plus de la blague, le premiavoir marché sur la Lune, pour moi, rL’invention d’Hergé était géniale. »

8

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sur la Lune

edael,ier hommer la Lune ». ns en 1969 .t le Tour de

et événement en vacances ons avec des ssances à la aller regar-lévision tuni-

ble match de ins. Chacun

ne. Même si ier homme à reste Tintin.

Raoul Cauvin, « Le plus bizarre : regarder la lune après ! »

Scénariste de BD, 30 ans en 1969. « J’étais en vacances à la Pointe du Raz, en Breta-gne. Nous avions presqu’oublié que cela allait se produire. Ça se disait dans le cantonnement où nous étions et les gens nous disaient « venez vite, venez vite ». Nous avons donc regardé l’événement en famille dans le camping. Ça fout

un choc. Ce qui m’a fait le plus bizarre, et c’est un peu con à dire, c’était de regarder la Lune après. C’est impressionnant de se dire qu’il y a des mecs assez fous furieux pour entrer dans une capsule et se retrouver là au-dessus. Voir la terre du dessus, ça doit être féerique. Mais il faut oser... chapeau ! »

Roger Laboureur,« Le plus important : la victoire d’Eddy Merckx »

Ancien commentateur sportif RTBF. « Cette année-là, je commentais les huit derniers jours du Tour d’Eddy Merckx. Le jour où il a ga-gné, le soir même l’homme marchait sur la Lune. Après la victoire, j’ai été invité à aller manger avec Eddy et avec le Premier ministre Paul Van den Boeynants. Ils m’ont ensuite proposé de ren-

trer en avion avec eux. Je suis donc arrivé en Belgi-que vers minuit. Je suis allé dormir ensuite car une lon-gue journée de montage m’attendait le lendemain. Je n’ai donc pas suivi l’événement en direct à la télé. Mais qu’importe. Pour moi, le plus important était la victoire d’Eddy Merckx et le fait que je suivais le Tour de France en tant que commentateur pour la première fois, c’était un rêve d’enfant. C’est un des meilleurs souvenirs de ma vie. »

Robert Waseige,« Tout le monde s’est endormi, sauf mon père et moi »

Ancien entraîneur des Diables rouges, 30 ans en 1969. « Je garde un souvenir grandiose de cette époque, quel-

que chose d’imprimé à tout jamais dans ma mémoire. En 1969, j’ai suivi la victoire d’Eddy Merckx. Je dois bien avouer que pour moi, grand sportif, émotionnel-lement, la victoire de Merckx reste numéro un. Les premiers pas de l’homme sur la Lune arrivent ensuite. Mais c’était deux moments très excitants. J’ai suivi les

événements en direct à la télévision. Entre les deux, j’ai essayé de grignoter un peu de sommeil. Nous avions dé-cidé de regarder cela en famille. Mon fi ls de 4 ans pen-sait que ça allait être comme dans Tintin. Avant de voir les images en direct, nous avons eu droit à de longues explications sur l’importance de l’événement. Finalement tout le monde s’est endormi, sauf mon père et moi. »

9MARDI 14 JUILLET 2009

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adopter des architectures peuoptimisées.

La longue hésitationde Barack Obama

Celles-ci sont fortement criti-quées à l’intérieur même de laNasa, où une véritable« fronde » s’est organisée pourdéfendre clandestinement unconcept alternatif : le projet Di-rect, basé sur un seul lanceurmodulaire – baptisé Jupiter etréutilisant également des tech-nologies de la navette –, dontl’architecture rappelle celled’Ariane 5 en trois fois plus

gros. Selon ses promoteurs, il se-rait capable de remplacer lesdeux Ares à moindre coût etplus rapidement.

Dans ces conditions, la Nasa,pour laquelle Barack Obama amis cinq mois à choisir un admi-nistrateur, peine à tenir son ca-lendrier. Alors qu’Orion devait àl’origine prendre la relève de laNavette pour la desserte de laStation spatiale internationaledès 2012, la première missionhabitée n’est plus prévue quepour 2015, forçant les astronau-tes de la Nasa voler sur desSoyouz russes pendant quatre

ans.

2018, 2020 ?Le vol lunaire, prévu pour

2018, a glissé à 2020. quant à labase lunaire internationale, elle

pourrait être réduite à la por-tion congrue : « un peu moinsqu’un avant-poste », selon les ter-mes de Christopher Scolese, ad-ministrateur intérimaire de laNasa.

Une commission indépen-dante a été nommée en maipour passer l’ensemble du prio-gramme en revue. Elle rendrases conclusions en août.

D’ici là, la préparation descontrats sur Altaïr et Ares 5 estsuspendue. La Lune s’éloigne-rait-elle à nouveau ? Le pro-gramme s’autodétruira-t-il dansles cinq prochaines années ? ■

ochaines années? Quasi impossibleAssez incroyablement, il paraîtdifficile de relancer la produc-tion des Saturn 5 parcequ’une grande partie de ladocumentation technique aété perdue.Quand le programme a étéarrêté, la documentationdétaillée était dispersée chezles multiples contractants. Etla Nasa ne l’a pas récupéréepour la conserver...

Le vol lunaire

prévu pour 2018

a été retardé. La

Lune s’éloignerait-

elle à nouveau ?

Où sont les plansde Saturn V ?

Alunir, oui mais pour travailler et s’installerTrès exigu (6,6 mTrès exigu (6,6 m3), le LM n’emportait), le LM n’emportait que 2 astronautes pour 3 joursque 2 astronautes pour 3 jours maximum à la surface. Presque troismaximum à la surface. Presque trois fois plus vaste,fois plus vaste, AltaïrAltaïr doit permettre à 4 doit permettre à 4 astronautes de travailler 7 jours surastronautes de travailler 7 jours sur place. Décliné en plusieurs versions, ilplace. Décliné en plusieurs versions, il doit aussi livrer du matériel en automa-doit aussi livrer du matériel en automa-tique, notamment des modules pourtique, notamment des modules pour construire une base près du pôle sudconstruire une base près du pôle sud de la Lune, dans une zone éclairée ende la Lune, dans une zone éclairée en continu (ce qui facilite l’alimentationcontinu (ce qui facilite l’alimentation par panneaux solaires). Pour la relèvepar panneaux solaires). Pour la relève des équipes de la base, il pourra resterdes équipes de la base, il pourra rester au sol jusqu’à 210 jours.au sol jusqu’à 210 jours.

LM, mission ApolloLM, mission Apollo (1969)(1969)

Altaïr, missionAltaïr, mission Constellation (2020)Constellation (2020)

Base lunaireBase lunaire

EmporteraEmportera 4 hommes4 hommes avec 7 jours d’autonomieavec 7 jours d’autonomie sur la Lune.sur la Lune.Hauteur :Hauteur : 9,75 m 9,75 mDiamètre :Diamètre : 8,8 m 8,8 mVolume habitable :Volume habitable : 17,5 m 17,5 m3

Masse :Masse : 43,2 t (dont 6,1 t 43,2 t (dont 6,1 tpour la remontée)pour la remontée)

Emportait 2 hommes avec 3 joursEmportait 2 hommes avec 3 jours d’autonomie sur la Luned’autonomie sur la LuneHauteur :Hauteur : 7 m 7 mDiamètre :Diamètre : 4,2 m 4,2 mVolume habitable :Volume habitable : 6,65 m 6,65 m3

Masse :Masse : 16,5 t 16,5 tEtage de remontée :Etage de remontée : 4,8 t 4,8 t

Des objectifs bien plus ambitieux que ceux d’Apollo !

64,4 tonnes en route vers la LunePropulsés par le dernier étage dePropulsés par le dernier étage de Saturn 5,Saturn 5, les modules de commande et les modules de commande et de service d’Apollo (CSM) et le modulede service d’Apollo (CSM) et le module lunaire (LM) mettaient trois jours àlunaire (LM) mettaient trois jours à atteindre la Lune. Ce sera pareil pour laatteindre la Lune. Ce sera pareil pour la capsulecapsule OrionOrion et le module et le module Altaïr,Altaïr, pro- pro-pulsés sur la même trajectoire parpulsés sur la même trajectoire par l’étage translunaire d’l’étage translunaire d’Ares 5.Ares 5. A l’ar- A l’ar-rivée, le moteur du CSM effectuait larivée, le moteur du CSM effectuait la manœuvre d’injection en orbitemanœuvre d’injection en orbite lunaire. A l’avenir, celui d’lunaire. A l’avenir, celui d’AltaïrAltaïr s’en s’en chargera. Si un astronaute restait àchargera. Si un astronaute restait à bord d’bord d’ApolloApollo pendant la descente du pendant la descente du LM, les quatre membres d’équipageLM, les quatre membres d’équipage d’d’OrionOrion descendront à bord d’ descendront à bord d’AltaïrAltaïr et et laisserontlaisseront OrionOrion voler en automatique. voler en automatique.

Emportait 3 hommes.Emportait 3 hommes.Autonomie :Autonomie : 14 jours14 joursAlimentation :Alimentation : pile à combustible pile à combustibleDiamètre :Diamètre : 3,9 m 3,9 mVolume habitable :Volume habitable : 5,9 m 5,9 m3

HauteurHauteur 11 m11 mMasse :Masse : 30,3 t30,3 t

Emportera 4 hommes.Emportera 4 hommes.Autonomie :Autonomie : 21 jours 21 joursAlimentation :Alimentation :panneaux solairespanneaux solairesDiamètre :Diamètre : 5 m 5 mVolume habitable :Volume habitable : 9 m 9 m3

Hauteur :Hauteur : 8,1 m 8,1 mMasse :Masse : 21,2 t21,2 t

OrionOrion

AltaïrAltaïr

Apollo LMApollo LM

Apollo CSMApollo CSM

Module Apollo (LM)

Capsule Orion

Capsule Apollo (CSM)

Module Altaïr

WW

W.I

LLU

STR

ER.F

R

11MARDI 14 JUILLET 2009

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840

� Stefan BARENSKYSc ience & Vie n o1 102

D ans la nuit du 20 au21 juillet 1969, les bottesdes Américains Neil Arms-

trong et Buzz Aldrin foulaientpour l’éternité le régolite lu-naire. Il s’agissait là de l’aboutis-sement d’une course à la Lunelancée 8 ans plus tôt.

Or, aussi incroyable que celapuisse paraître, en ce début detroisième millénaire, aucunepuissance spatiale n’estaujourd’hui en mesure de re-tourner sur la Lune, et encoremoins dans un délai si bref.Alors que les États-Unis ont re-lancé un programme lunaire en2004, celui-ci ne devrait aboutir

qu’en… 2020. Soit un délai deseize ans ! Au minimum, car per-sonne ne peut jurer quel’agenda sera tenu.

L’enthousiasme de 1961n’est plus d’actualité

Quatre décennies après la mis-sion Apollo 11, malgré l’avance-ment des sciences et des techno-logies, la révolution informati-que et celle des matériaux, unetelle incapacité à réitérer l’ex-ploit d’envoyer rapidement deshommes sur notre satellite appa-raît, sinon insensée, du moinsdifficile à comprendre. C’estoublier que si les temps ontchangé, ce n’est pas forcément

au profit d’une reconquête de laLune devant se dérouler commeune formalité. Loin s’en faut.

Prenons le contexte géopoliti-que : quel contraste aujourd’huiavec celui qui régnait il y a qua-rante ans ! Il n’y a plus ni guerrefroide, ni rivalité exacerbée avecla Russie, ni la promesse de Ken-nedy de faire atterrir un hommesur la Lune. « Apollo est allé tropvite, estime aujourd’hui l’histo-rien du spatial Jacques Villain.D’une certaine manière, il a tué laconquête spatiale. »

La ressusciter, telle est la tâcheque, le 15 janvier 2004, le prési-dent George W. Bush a confiée àla Nasa. Il est en fait question depallier le prochain départ à la re-traite des navettes, icônes de lasupériorité technologique améri-caine dans l’espace, jugées dan-gereuses après la désintégrationde Columbia, en 2003. Pour fairepasser la pilule, George W. Bushpropose donc, en plus du retoursur la Lune, l’établissementd’une base lunaire en prélude àdes missions habitées vers Mars.L’instrument de ce retour est leprogramme Constellation com-posé de deux éléments princi-paux : la capsule Orion et le mo-dule lunaire Altaïr. Orion pren-dra place sur le lanceur Ares 1,et Altaïr sera mis en orbite sanséquipage sur un lanceur géantAres 5, dont l’étage supérieurservira aussi au transfert vers laLune. Mike Griffin, ancien admi-nistrateur de la Nasa, décrit l’en-semble comme un « Apollo sousstéroïdes ».

Mais cette ressemblance avecApollo est en réalité trompeuse.Là où celui-ci privilégiait les vé-hicules dédiés à une tâche uni-que, les véhicules de Constella-tion sont nettement plus ambi-tieux : ils doivent faire preuved’adaptabilité et d’une capacitéd’emport améliorée.

un environnementéconomique défavorable

La capsule Orion a un diamètresupérieur de 30 % à celuid’Apollo pour emporter quatreastronautes au lieu de trois. Lemodule lunaire était quant à luiun vaisseau minimaliste, conçu

pour se poser sur terrain platprès de l’équateur lunaire etdans lequel deux hommes pou-vaient tenir trois jours dans desconditions très spartiates. Altaïrest un véritable « camping-carde l’espace » dans lequel quatreastronautes pourront passersept jours n’importe où sur laLune et qui pourra stationnersept mois à proximité d’unebase lunaire.

L’utilisation de deux lanceursau lieu d’un est imposée par lebesoin de pouvoir lancer les vais-seaux séparément – Orion pourassurer la desserte de la Stationspatiale internationale, et Altaïrpour des missions de logistiquelunaire automatiques – maisaussi pour des raisons de sécu-rité.

Plus ambitieux qu’Apollo d’unpoint de vue opérationnel,Constellation voit également lejour dans un environnementéconomique bien moins favora-ble. Au début des années 1960,les États-Unis bénéficient d’unedes plus grandes périodes deprospérité économique et indus-trielle de l’histoire. Or, le pro-gramme Constellation représen-terait, toutes proportions gar-dées, un investissement doubleà celui d’Apollo. Impossibledans le contexte de crise mon-diale actuelle.

Techniquement,il faut repartir de zéro

Même si les avancées dans ledomaine des matériaux rendentpossible la production de struc-tures à la fois plus grandes, pluslégères et plus robustes, conce-voir un lanceur géant compara-ble à Saturn V demeure un défid’ingénierie. Certes, l’informati-que a envahi le spatial et vientaujourd’hui renforcer la robus-tesse et la fiabilité des systèmesen les dotant de capacités d’auto-nomie et de diagnostic. Maiscette médaille a un revers : le dé-veloppement et la qualificationde systèmes « intelligents » pren-nent de plus en plus de temps etcoûtent de plus en plus cher. Le« débogage » informatiqued’Ariane 5 après l’échec de sonpremier vol en 1996 avait prisun an. La qualification du « cer-veau » du cargo européen ATVen a pris quatre…

La vie des astronautesne peut être menacée

Or, la recherche de fiabilité estdevenue le cœur de la définitionde véhicules destinés à opérersouvent et longtemps, sur etautour de la Lune. Dans lemonde d’Apollo, où il ne s’agis-sait que d’une « expédition lu-

naire » et d’une logique d’affron-tement Est-Ouest, la perte d’unéquipage – comme celuid’Apollo 1 en janvier 1967 –était héroïquement envisagea-ble. Elle ne l’est plus dans celuide Constellation. Comme laguerre, la conquête spatiale nedoit plus faire de victimes. Selonles standards actuels, une mis-sion comme Apollo 8 paraît niplus ni moins suicidaire car uneseule panne moteur auraitcondamné les astronautes à ago-niser en orbite lunaire.

Cinq ans après son lancementofficiel, le programme Constella-

tion est donc mal en point. Lesoutien populaire est inexistantet, dans une économie en réces-sion, il ne bénéficie que d’unsoutien politique faible, basésur des considérations stratégi-ques et économiques le plus sou-vent locales. Car l’une de ses rai-sons d’être est aussi d’assurer lapérennité des outils industrielsexistants et la sauvegarde dequelque 17 000 emplois. C’estpour cette raison que les lan-ceurs Ares 1 et Ares 5 font large-ment appel à des technologiesde la navette, notamment sespropulseurs solides, quitte à

Cela semble insensé etpourtant ! Quarante ansaprès l’exploit d’Apollo11, personne ne saitquand on retournerasur la Lune.

Retourner sur la Lune dans les dix pr

Depuis qu’elle a lancé sonpremier homme dans l’espaceen 2003, la Chine est présentéeaux États-Unis comme unconcurrent sérieux pour unenouvelle «course à la Lune». Enmai, Christopher Scolese,administrateur intérimaire de laNasa, a estimé que la Chinepourrait déposer des astronau-tes sur la Lune avant que laNasa n’y retourne. De fait, levaisseau Shenzhou a étédéveloppé à partir de la techno-logie du Soyouz russe, conçuinitialement pour des volscircumlunaires. Par ailleurs, desofficiels chinois ont cité la Luneet Mars comme des objectifs

logiques après l’établissementd’une station en orbite terrestre.Mais le pragmatisme quiprévaut dans le spatial chinoisdepuis l’époque de DengXiaoping s’accorde assez peuavec l’idée d’une «course». Lesvols habités chinois se succè-dent prudemment, avec un 2e

en 2005 et un 3e en 2008. Uneaccélération est attendue pourla prochaine décennie avec lamise en place d’une stationmodulaire. Des missions lunai-res sont aussi prévues avec dessondes automatiques. Le volhabité suivra logiquement,quand la Chine s’estimera prête.Un concept de fusée géante anéanmoins déjà été évoqué.

La Chine est-elle dans la course ?

Le programme

Constellation repré-

senterait un inves–

tissement double

à celui d’Apollo.

« Apollo est allé

trop vite. D’une

certaine manière,

il a tué la

conquête spatiale. »

Très exigu (6,6 m3), le LM n’emportaitque 2 astronautes pour 3 joursmaximum à la surface. Presque troisfois plus vaste, Altaïr doit permettre à 4astronautes de travailler 7 jours surplace. Décliné en plusieurs versions, ildoit aussi livrer du matériel en automa-tique, notamment des modules pourconstruire une base près du pôle sudde la Lune, dans une zone éclairée encontinu (ce qui facilite l’alimentationpar panneaux solaires). Pour la relèvedes équipes de la base, il pourra resterau sol jusqu’à 210 jours.

LM, mission Apollo(1969)

Altaïr, missionConstellation (2020)

Base lunaire

Emportera 4 hommesavec 7 jours d’autonomiesur la Lune.Hauteur : 9,75 mDiamètre : 8,8 mVolume habitable : 17,5 m3

Masse : 43,2 t (dont 6,1 tpour la remontée)

Emportait 2 hommes avec 3 joursd’autonomie sur la LuneHauteur : 7 mDiamètre : 4,2 mVolume habitable : 6,65 m3

Masse : 16,5 tEtage de remontée : 4,8 t

Deux lanceurs au lieu d’un seul

Une stratégie du double rendez-vous

Propulsés par le dernier étage deSaturn 5, les modules de commande etde service d’Apollo (CSM) et le modulelunaire (LM) mettaient trois jours àatteindre la Lune. Ce sera pareil pour lacapsule Orion et le module Altaïr, pro-pulsés sur la même trajectoire parl’étage translunaire d’Ares 5. A l’ar-rivée, le moteur du CSM effectuait lamanœuvre d’injection en orbitelunaire. A l’avenir, celui d’Altaïr s’enchargera. Si un astronaute restait àbord d’Apollo pendant la descente duLM, les quatre membres d’équipaged’Orion descendront à bord d’Altaïr etlaisseront Orion voler en automatique.

Emportait 3 hommes.Autonomie : 14 joursAlimentation : pile à combustibleDiamètre : 3,9 mVolume habitable : 5,9 m3

Hauteur 11 mMasse : 30,3 t

Emportera 4 hommes.Autonomie : 21 joursAlimentation :panneaux solairesDiamètre : 5 mVolume habitable : 9 m3

Hauteur : 8,1 mMasse : 21,2 t

Orion

Altaïr

Apollo LM

Apollo CSM

Crédit illustration: Christophe Martin / Science & Vie n°1102, juillet 2009

Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune10

Page 7: L’Euro Space Center sera à la fête on marchait · bord:Neil Armstrong, Michael Col-lins et Buzz Aldrin, l’équipage d’Apollo 11…», raconte Domini-que Gering qui laisse

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� Alexandre DOROZYNSKISc ience & Vie n o907

D e nombreux cycles chrono-biologiques rythment la viedes plantes et de certains ani-

maux. Différentes fleurs ouvrentleurs corolles et les referment àdifférents moments de la journée,les oiseaux migrent en telle outelle saison, et des variétés de bam-bou ne fleurissent qu’une foistous les 30 ans.

Chez l’homme, le rythme lemieux connu est le rythme circa-dien (du latin circa, autour et dies,jour) d’une périodicité de 24 heu-res. On a également observé, de-puis l’antiquité, que la période ducycle menstruel moyen de lafemme correspond à peu près à lalunaison, ou mois lunaire, de29,53 jours.

Jusqu’au XVIIIe siècle, on pensaitque les rythmes biologiques résul-taient d’une synchronisation pas-sive de l’organisme à des indica-teurs périodiques tels que l’alter-nance entre le jour et la nuit, lefroid et le chaud, une saison et unautre, une phase de la Lune et lasuivante.

On sait aujourd’hui que le

rythme circadien de l’hommeobéit, lui aussi à une horloge in-terne. Il est renforcé par de nom-breux indicateurs externes – lejour et la nuit, les horaires de tra-vail et de repas, la sonnerie du ré-veil matin, les bruits de la rue, lejournal de 20 h.

Mais de nombreuses expériencesont montré que ce cycle de 24 heu-res ne correspond pas à celui denotre horloge interne. Des spéléo-logues isolés pendant des semai-nes du monde extérieur, des volon-taires enfermés dans des piècesisolées, insonorisées, sans montre,ni radio, changent de rythme. Lapériode du rythme circadien ral-longe pour se stabiliser aux alen-tours de 25 heures, proche du« jour lunaire » qui rythme les ma-rées. Ce rythme en « libre cours »quasiment lunaire de notre hor-loge biologique doit donc être re-tardé de près d’une heure par jourpour rester synchrone avec notremonde de 24 heures.

Cela n’est peut-être pas sansconséquences, car les rythmes bio-logiques connus chez des ani-maux sont puissants et d’une sur-prenante précision. En voici unexemple éclairant : Au printemps,

les grunions, sorte d’éperlans na-tifs des côtes californiennes, se jet-tent sur les plages le jour des gran-des marées de vives-eaux, lorsquel’attraction du soleil se conjugueavec celle de la Lune. Les poissonsrecouvrent alors le sable d’unecouche de vif argent et y déposentleurs œufs. Ces derniers restenthors de portée des marées de plusfaibles amplitudes, jusqu’à la pro-chaine grande marée une quin-zaine de jours plus tard. Les œufssont alors éclos et les alevins en-traînés dans l’océan.

Une série d’expériences réaliséespar le Dr F.A. Brown de la Nor-thwestern University, à Evanston(Illinois), a montré sans ambi-guïté que les créatures de la mern’avaient pas l’exclusivité de ce

rythme lunaire. Brown a constatéque le métabolisme d’organismestrès différents, en libre cours dansson laboratoire, suivaient des cy-cles non pas circadien, mais lunai-res. Des pommes de terre, des ca-rottes, des vers de terre, des al-gues, des salamandres, enfermésdans des réceptacles rigides souspression et température constan-tes consomment l’oxygène selondes rythmes lunaires – consomma-tion minimale à la nouvelle Lune,maximale au troisième quartier.

Intrigué, Brown entreprit des ex-périences pour tenter de décelerdes rythmes comparables chez desmammifères. Il constata que lesrats, isolés de tout repère tempo-rel, étaient plus actifs lorsque laLune était en dessous de l’horizonet vice et versa.

Plusieurs études ont tenté de dé-celer des effets d’un rythme lu-naire chez l’homme. La coïnci-dence du cycle lunaire et du cyclemenstruel féminin, ainsi que –plus drôle – le rapprochement en-tre les formes de la lune crois-sante et celles de la femme en-ceinte, ont conduit de nombreuxpenseurs depuis l’Antiquité àconclure que la Lune influençaitles naissances. Depuis le début dusiècle, plusieurs études ont été me-nées pour tenter d’établir une rela-tion entre le nombre de naissanceet les phases lunaires, mais les ré-sultats rendent perplexe.

« À travers les résultats de ces en-quêtes, il semble que le maximum denouveau-nés ne se situe pas toujoursdans la même partie du cycle lunaireselon les lieux et les époques », souli-

gnent les auteurs d’une étude ba-sée sur 5 millions de naissancesen France.

En outre, les causes d’une rela-tion possible entre la Lune et lafertilité restent du domaine deshypothèses : S’agit-il d’une actionpsychologique des phases de laLune sur le comportementsexuel ? D’un effet biologique surles organes reproducteurs ? Sur lanidation ? Sur le système neuro-en-docrinien ? Faut-il impliquer l’ef-fet gravitationnel ? Ou encore lesvariations du magnétisme terres-

tre, comme le fit, en 1962, le physi-cien français Yves Rocard, qui ex-pliquait le talent des sourciers parleur sensibilité aux faibles varia-tions du magnétisme ?

L’implication de la gravité pour-rait paraître plus vraisemblable,puisque l’effet gravitationnelexercé par la Lune sur la Terre estdeux fois plus important que ce-lui du Soleil. Après tout, la Lunene provoque-t-elle pas le déplace-ment de millions de tonnes d’eaupendant les marées ? Mais la forcede son attraction sur de petits « ob-jets » tel que l’homme est in-fime. ■

ÉdA

re la Terre et un projectile

29,53059 jours : telest l’intervalle entredeux pleines lunes.

Distance Lune - Terre : 384 402 km

Diamètre moyen : 3 474 km

Rayon équatorial (du centre àla surface) : 1737,4 km

Pensanteur en surface : 1 kg sur terre pèse 166 g surla Lune

Mois sidéral (durée d’unerévolution autour de la terre) : 27,32166 jours

Mois synodique (intervalle entredeux pleines lunes) 29,53059 jours

Vitesse orbitale moyenneautour de la terre : 1,03 km/seconde

Température maximale à lasurface : 123 ˚C

Température moyenne à lasurface : -77 ˚C

Température minimale à lasurface : -233 ˚C

Faut-il voir un lien entre les formesd’une femme enceinte et cellesde la Lune croissante?

LA LUNE

Vivons-nous au rythme de la Lune?On croit depuislongtemps que les cyclesde la Lune rythmentnotre vie, influent surles naissances. Qu’enest-il en réalité?

Les créatures

de la mer

n’ont pas

l’exclusivité

du rythme lunaire.

L’effet gravitationnel

exercé par la Lune

est deux fois plus

important

que celui du Soleil.

13MARDI 14 JUILLET 2009

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� Bor is BELLANGERSc ience & Vie HorsSér ie n o237

3 septembre 2006, 7 h 42. Lasonde européenne Smart-1s'écrase sur le sol lunaire

dans un nuage de poussière. Unimpact désiré qui clôt la der-nière mission en date de carto-graphie de la surface lunaire,dont le but est d’affiner nosconnaissances sur le satellite na-turel de la terre. Connaissancesqui ont connu une révolutiondans les années 1970 grâce auxsondes automatiques Luna et,surtout, aux succès des vols ha-bités des missions Apollo. Cel-les-ci ont en effet permis de rap-porter sur Terre 382 kg de ro-che et de sol lunaires, qui ontprofondément bouleversé lesconceptions de l’époque.

« Un des premiers résultats desmissions Apollo a été la mesure del’âge de la Lune, rappelle Fran-çois Robert, directeur du labora-toire d’études des matériaux ex-traterrestres, au Muséum natio-nal d’histoire naturelle. Avec lesincertitudes des mesures que l’onavait au début des années 1970, laLune avait le même âge que laTerre et les météorites, soit 4,5 mil-liards d’années. Ensuite, l’analysedes roches prélevées dans les mon-tagnes et les mers lunaires a per-mis d’identifier leur origine.

Ainsi, les roches sombres consti-tuant les mers lunaires sont des ba-saltes mis en place lors d’épanche-ments magmatiques dans les bas-sins d’impact créés par l’intensebombardement météoritique qu’aconnu la Lune.

La datation des cratères de laLune a d’ailleurs permis de cali-brer une chronologie de la cratéri-sation de la Lune, et utiliser cettecratérisation a permis de dater lessurfaces cratérisées d’autres planè-tes du système solaire.

Les roches composant les monta-gnes sont plus anciennes et compo-sées d’anorthosite, un minéral quitraduit un phénomène de cristalli-sation fractionnée : lorsque lemagma refroidit, l’anorthosite cris-tallise en premier et, du fait de safaible densité, a tendance à flotter,formant une croûte solide recou-vrant le magma fondu. La pré-

sence généralisée de ce minéral per-met d’envisager qu’un vaste océande magma recouvrait la surface dela Lune après sa formation.

La Terre aussi possédait proba-blement aussi un océan de magmaà ses débuts, mais il n’existe plusde roche contemporaine de cet épi-sode. »

Depuis les missions Apollo, onsait aussi que la Lune présente undéficit en fer métallique. Elle n’enpossède qu’environ 5 % contre30 % pour la Terre. Ce qui donneune forte contrainte pour distin-guer les différents scénarios envisa-gés pour la formation de la Lune.

Ceux-ci sont au nombre quatre :l’éjection d’un morceau de la terredue à une rotation trop rapide, lacapture gravitationnelle d’uncorps déjà formé, la formation si-multanée de la Terre et de la Lunepar accrétion, ou la collisiongéante. C’est cette théorie du grandimpact, en vogue depuis 30 ans,qui résiste le mieux. Elle met enscène une violente collision entrenotre planète et un impacteur quiaurait éjecté en orbite des débris is-sus des manteaux silicatés, pau-vres en fer métallique, des deuxcorps, dans des proportions plus oumoins égales. Ces débris se se-raient ensuite agglomérés jusqu’àformer la Lune. « Cette théories’inscrit dans un contexte normalet ne constitue pas un scénario ca-tastrophe, rappelle Willy Benz,astrophysicien de l’universitéde Bern (Suisse), auteur des pre-mières simulations numéri-ques de cette collision. Les planè-tes elles-mêmes ont accrété leursmasses par le jeu d’une multitudede collisions, de plus en plus violen-tes vers la fin, car il ne restait plusque des gros corps. »

Selon les derniers modèles, le pro-

jectile devait avoir la taille deMars et il a percuté la Terre 30 à50 millions d’années après le dé-but de sa formation, alors qu’elleavait atteint 90 % de sa taille ac-tuelle.

Toutes les observations cosmochi-miques ne sont pas encore expli-quées, comme la similitude de com-position isotopique de l’oxygène, vé-ritable empreinte digitale, entre laLune et la Terre. « Le processusqui a conduit à obtenir des compo-sitions identiques nous échappe,constate Willy Benz.

Soit, le « compteur » a été remis àzéro lors de la collision entre laProtoTerre et l’impacteur. Soit leprojectile avait une composition enoxygène identique à celle de laTerre, ce qui implique qu’il se soitformé dans l’environnement immé-diat de la Terre. Mais alors, pour-quoi est-ce que ce corps-là a at-tendu si longtemps pour entrer enen collision avec la Terre, alorsque de nombreux autres l’avaientpercutée avant pour qu’elle attei-gne 90 % de sa masse…

Si les contraintes dynamiques quel’on possède sur la Lune sont main-tenant bien reproduites par simula-tions numériques, la grande ques-tion demeure de savoir si on arriveaussi à reproduire sa chimie. Lavraie clef pour déterminer si laLune s’est formée à la suite d’unecollision réside dans le couplage de

modèles dynamiques et cosmochimi-ques. Mais pour le moment, nousn’avons pas assez de puissance decalcul. »

La théorie semble manqueraussi pour régler ce problème :« Nous connaissons mal le compor-tement de la matière pour les ni-veaux de pression et de tempéra-ture engendrés lors de l’impact,avoue François Robert. Lescalculs thermodynamiques s’appli-

quent mal car ce qui domine, c’estle déséquilibre !

Les expériences en laboratoiresont nécessaires mais il est difficilede contrôler le comportement d’unplasma de quelques dizaines demilliers de degrés. Nous touchonsà la limite de nos connaissances. »

La Lune préserve donc unepart du mystère qui a fait soncharme depuis des millénai-res. ■

La Lune, née d’une collision ent

Les innombrables impacts météoritiques quiont ponctué l’histoire de la Lune ontfortement modifié sa surface, en creusantde profonds cratères dans la croûte.

La Lune serait née dela collision entre notreTerre en formationet un projectile de lataille de Mars. Il y a plusde 4,5 milliards d’années.

Belg

a

Nas

a

La Lune préserve

donc une part du

mystère qui a fait

son charme depuis

des millénaires.

Quatre scénarios

différents sont

envisagés

pour la formation

de la Lune.

Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune12

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P endant que l’ami Pierrotpleure d’ennui tout seul là-haut, gnomes, vampires,

sorcières, revenants et diablotinsn’aiment rien tant se promenerà la pleine Lune. Une traditionqui remonte à la plus haute Anti-quité, où notre blonde célesteavait déjà une réputation malé-fique. Pas étonnant. Avantl’invention de l’électricité,cette reine de la nuit tenaitseule la chandelle dans lenoir. Quand elle brillaitrondement, c’était l’oc-casion rêvée pour lesmesses noires, les réu-nions secrètes, les ren-dez-vous amoureux, lescrimes.

Sous la lueur blafarde,avec un brin d’imagination,même un honnête citoyen pou-vait passer pour un monstre. Pre-nez les loups-garous, par exem-ple. Ces hommes qui, tous poilset crocs dehors, se métamor-phosaient en loups, ne sor-taient pas tout droit decerveaux illuminés. Unemaladie de peau, le lupusérythémateux, provoque des lé-sions formant un loup (le mas-

que de carnaval) sur le visage.Comme les malheureux atteintsde lupus ne supportent pas lesrayons solaires, ils préfèrent sor-tir la nuit ; C’est assez pour flan-quer une peur bleue aux pas-sants impressionnables. ■

L e 19 juin 1989, un hommeplutôt banal comparaît de-vant les assisses de la Dor-

dogne. Francis Leroy a encoretué et commis des agressionsinexplicables, comme il l’avaitdéjà fait vingt ans plus tôt, pen-dant la pleine Lune. Une sim-ple coïncidence ou la Luneétait-elle complice ?

Paracelse, médecin suisse duXVIe siècle, avançait en effetque la belle noctambule exacer-bait la folie. La législation an-glaise, jusqu’au XIXe siècle dis-tinguait d’ailleurs les maladesmentaux chroniques des luna-tics (qui a donné « lunatique »en français), dont les crises dedémence étaient déclenchéespar la pleine Lune.

Aujourd’hui encore, on ac-cuse notre pâle satellite desplus sombres méfaits. Sa mau-vaise influence pousserait leshommes au crime, au suicide,aux actes de violence ou d’hys-térie et les empêcherait de fer-mer l’œil de la nuit. En 1972,Arnold Lieber, psychiatre amé-ricain, lance un pavé dans lamare. Sur quelque 2 000 cri-mes recensés entre 1956et 1970 en Floride, il relève une

forte proportion de meurtreslors des phases de nouvelles etde pleine Lune. C’est aussitôtle coup d’envoi d’une fouled’études statistiques sur les pré-tendus pouvoirs de la Lune surnotre état mental. Mais les ré-sultats sont si divers et contra-dictoires qu’il est impossibled’en tirer la moindre conclu-sion. Alors, faute de pouvoirprouver le contraire, on a ten-dance à y croire.

Une enquête réalisée en 1990par la planétarium de Cha-rente auprès de quelque 300 po-liciers, pompiers, psychiatres,médecins et agents de santé ré-vèle que plus de la moitié d’en-tre eux sont convaincus de l’in-fluence de la Lune sur nos com-portements. Illusion ? Réalité ?Après tout, peu importe.

À la seule façon dont ellenous fascine et titille notreimagination, c’est une évi-dence : la Lune nous fait de l’ef-fet. ■ > L’influence de la Lune sur la

violence humaine : étudecritique, Thèse pour le doctoraten droit (1994), par NathaliePineaud-Sanchez, université dePoitiers. ■

Pourquoi les loups-garouspréfèrent-ils la pleine lune ?

Séries noireset nuits blanches

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15MARDI 14 JUILLET 2009

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� Betty MAMANESc ience et Vie Junior

L e rendez-vous a lieu chaque mois. Les loups-garous ont affûté leurs canines, les coif-feurs leurs ciseaux, les commissariats sont sur le qui-vive et les tomates rougissent d’ex-citation. Ce jour-là, comme elle le fait une fois par mois, la Lune sera pleine. Elle affi-

chera sa face radieuse à quelque 400 000 kilomètres au-dessus de nos têtes. Et nous nousprendrons à rêver de ses mille et un pouvoirs. Idées fausses, vrais effets ? Sept mystèresdévoilés pour tenter d’y voir plus clair. ■

T ous les êtres vivants sontsoumis à des rythmes bio-l o g i q u e s .

Les saisons, leclimat, la tem-pérature, le jouret la nuit fontsouvent peserleur influencesur ces cyclesde la vie. Alorspourquoi pas laLune ?

Des cher-cheurs rappor-tent sur ce sujetquelques obser-vations éton-n a n t e s d umonde animal. Certains pois-sons et crustacés migrent ou

se reproduisent en harmonieavec certaines phases de la

Lune.L’un des exem-

ples les plus frap-pants est celuidu palolo. Ce pe-tit ver des mersdu Sud se repro-duit avec une ré-gularité d’hor-loge pendant lesdeux jours dudernier quartierde Lune, en octo-bre et en novem-bre. Dans leurqueue Mais onne sait toujours

pas pourquoi il choisi cettedate. ■

D ans de nombreuses civili-sations, la lune est unedéesse, symbole de ferti-

lité et de féminité. Le cyclemenstruel de la femme estd’environ 28 ou 29 jours. Àpeu de choses près comme ce-lui de la Lune. aussi, la tenta-tion est forte de leur trouverun lien. Un certain nombre defemmes ont un cycle qui coïn-cide avec la lunaison, mais

aux dernières estimations cen’est que la loi du hasard. Dela même façon, s’il semble denotoriété publique que lesnaissances sont beaucoup plusnombreuses les nuits depleine lune, les statistiquesn’ont jamais rien prouvé. Pour-tant, la plupart des services dematernité se disent débordés àces dates. Il suffit peut-être des’en persuader... ■

L ’eau de Javel, les lessives an-ticalcaires et autres enzy-mes ne sont que des appren-

tis blanchisseurs. Pour les la-vandières d’autrefois, rien nevalait un bon clair de lunepour raviver l’éclat des vieuxdraps gris ou jaunis. Il suffisait,disait-on alors, d’étendre lelinge dans l’herbe à la pleineLune pour fournir des chemi-ses blanches immaculées à nosarrière-grands-pères. Une re-cette de bonne femme, sif-flaient dans leur barbe les es-prits savants. Pensez donc ! Si

le soleil, en frappant très fort,est tout juste capable de décolo-rer légèrement une étoffe, l’as-tre de nos nuits, dont la lu-mière est 400 000 fois moinspuissante, pourrait s’acharnerdes siècles durant sans réussirà éclaircir un mouchoir de pou-pée.

Pourtant, cette vieillecroyance a du vrai, parole d’as-tronome. Selon Jean-Paul Pari-sot, chercheur à l’observatoirede Bordeaux, nos ancêtresétaient témoins d’un simplephénomène chimique. Quand

la Lune se fait bien voir, c’estqu’il n’y a pas de nuages. Privéde cette couverture douillette,l’air se rafraîchit et du coup lacondensation est plus impor-tante. L’ozone qui se promènedans l’atmosphère profite decette situation pour s’associer àla vapeur d’eau et produire cer-tains composés. L’un d’entreeux est l’eau oxygénée. Ce pro-duit, connu pour ses propriétésdécolorantes, se cache notam-ment dans les gouttes de rosée.Un tissu peut ainsi blanchirdans l’herbe mouillée ! ■

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A griculteurs, cultivateursou jardiniers, ceux quiont la main verte gardent

souvent un œil sur la Lune. Etdes principes bien établis cou-rent les campagnes. Blé, maïs,poireaux, tomates ou hari-cots, semés pendant la Lunecroissante, assurent, dit-on,une fructueuse récolte. Lescueillettes, coupes d’arbres etmoissons sont recommandéesau contraire de la Lune dé-croissante. Tandis que selonun dicton populaire « à laLune rousse, rien ne pousse ».

Cette redoutable rousse estla première pleine Lune aprèsPâques. Ces nuits printanièressont souvent très claires etdonc aussi très fraîches dulait de l’absence de nuages. Iln’est pas rare alors que des ge-lées tuent les jeunes pousses.En fait, la Lune n’est qu’un in-dicateur. Rien n’a encoreprouvé son effet direct sur lesvégétaux.

Cependant, des météorolo-gues américains, en se pen-chant sur les températures re-levées à la surface de la Terredurant les quinze dernièresannées, ont fait une lumi-neuse découverte : la tempéra-ture du sol varie en fonction

des phases de la lune. Le mer-cure grimpe en Lune crois-sante et dégringole quand elledécroît.

Explication : plus notre satel-lite est radieux, plus il ren-voie de rayonnement solairevers le Terre et chauffe l’am-biance. Le thermomètre ga-gne ainsi 3 centièmes de de-gré à la pleine Lune. Pas dequoi faire pousser une carotteà la vitesse de la lumière... ■

O ffrez-vous une coupe à lapleine Lune et votre ti-gnasse gagnera en lon-

gueur de 2 à 3 cm par mois aulieu d’un seul. Tel est l’argu-ment commercial de DjelaniMaachi. Ce coiffeur parisien, in-venteur de la « coupe lunaire »,a bien les pieds sur Terre. De-puis plus de onze ans, ses nuitsde travail sont plus belles queses jours au moment de lapleine Lune. Et pourcause. Si certains sontconvaincus que laLune agit sur les poussesdes plantes, pourquoi nepas en imaginer autantpour nos cheveux, nosongles ou nos poils ?

Sous prétexte que le corps hu-

main est constitué à 75 % d’eau,on a vite fait de conclure que luiaussi subit des fluctuations ana-logues à celles des marées. Unehypothèse qui fait sourire lesscientifiques. Certes, l’attraction

conjuguée du Soleil et la Luneest capable de déplacer des mon-tagnes d’eau et de déformer leglobe terrestre (c’est ce qu’on ap-pelle les marées terrestres, voir

SVJ n˚ 50).Mais ce phénomène rap-

porté à l’échelle minuscule del’homme n’a qu’un effet ridi-cule. Jean-Paul Parisot, astro-nome à l’observatoire de Bor-

deaux, a évalué que l’effet gra-vitationnel exercé par la

Lune sur un bébé est50 000 fois moindre

que celui de la mère penchéà 1 mètre au-dessus du ber-

ceau. De là à croire la Lunecapable de nous secouer de la

tête aux pieds… ■

Enquête au clair de lune

Des layettes et des lunes

Comment la Lune lave plus blanc Les petites bêteset la Dame blanche

Coupes branchées sur la Lune

Les carottes n’aiment-ellespas la Lune rousse ?

Il y a 40 ans, on marchait sur la Lune14