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LE CARDIOLOGUE N° 306 FMC - NOVEMBRE 20073

e Comité de Lutte contre l’Hypertension Artérielle (CFLHTA) a été créé en 1972.

Son objectif est de diffuser des informations relatives à l’HTA auprès du grandpublic et des professionnels de santé.

Il travaille en collaboration étroite avec la Société Française d’Hypertension (filiale de laSociété Française de Cardiologie) et la Ligue mondiale contre l’Hypertension artérielle (WorldHypertension League).

Il s’appuie sur des experts régionaux de l’HTA qui relaient ses actions.

Sa production a été particulièrement riche au cours des dernières années :• réalisation de 6 livrets à l’usage des patients hypertendus : « Paroles d’hypertendus »

en 2001, « Hypertension et stress » en 2002, « Je me dépense pour soigner matension » en 2003, « Je suis hypertendu et je me soigne ! » en 2005, « Mieux soignerson hypertension par l’automesure » en 2006 et « Vivre Sans Hypertension » en 2007 ;

• élaboration de plusieurs séries de conseils et recommandations : « Les 10 recommandationsdu Comité Français de Lutte contre l’HTA », « Les 5 conseils pour mieux soigner sonhypertension par l’automesure », « Les 7 Conseils aux hypertendus qui souhaitent sedépenser pour soigner leur hypertension », « Les 6 conseils aux patients hypertendusstressés », « Les 8 conseils de patients hypertendus aux autres patients »... ;

• conduite de plusieurs études épidémiologiques descriptives, les études « FLAHS » (FrenchLeague Against Hypertension Survey), en partenariat avec TNS SOFRES Médical : surle nombre des hypertendus traités en France et la perception de la population françaisesur les relations entre le stress et l’hypertension artérielle (FLAHS 2001), sur le nombredes hypertendus traités en France et la pratique des activités physiques et sportivesdans la population française (FLAHS 2002), sur le nombre des hypertendus traités enFrance et l’utilisation des appareils d’automesure dans la population française (FLAHS2004), sur les chiffres de l’HTA en France (FLAHS 2006) ;

• un certain nombre de brochures ont également été éditées, éclairant l’hypertendu surla pratique de l’automesure, lui permettant de relever clairement les résultats de sesmesures, lui fournissant des informations sur l’alimentation, l’activité physique, le stress...

Tous ces documents sont facilement accessibles sur le site du CFLHTA : www.comitehta.orget les membres du comité constatent avec une grande satisfaction que ce site est trèsassidûment visité, avec un taux de fréquentation régulièrement croissant.

Le présent numéro du Cardiologue donne un aperçu des données épidémiologiques quele CFLHTA a recueillies au cours des 6 dernières années et fournit en outre l’opportunitéà quelques-uns de ses membres de s’exprimer sur des sujets aussi variés que la prise encharge des états préhypertensifs, l’information des patients et du grand public, l’apportréel des dernières recommandations...

Puisse la communauté cardiologique apprécier l’utilité de ces informations et faire connaîtrelargement à ses patients l’existence du CFLHTA et de son site. ■

L

L’éditorial de Daniel Herpin et Jean-Jacques Mourad

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sommaire

Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit expressément la photocopie à usage collectifsans autorisation des ayants droit. En application de la loi du 11 mars 1993, il est interdit de reproduireintégralement ou partiellement la présente publication sans autorisation de l’éditeur ou droits de reproductionversés à celui-ci.

Les articles publiés dans la revue « Le Cardiologue » le sont sous la seule responsabilitéde leurs auteurs. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction par tousprocédés réservés pour tous pays.

Spécial HTAComité Français de Lutte contre l’Hypertension ArtérielleCoordinateur : Daniel Herpin

• Éditorial ............................................................................................... 03Daniel Herpin et Jean-Jacques Mourad

• Études FLAHS : un tableau de bord de l’épidémiologie de l’HTAen France.............................................................................................. 26Xavier Girerd et Michel Murino

• Dépistage et prise en charge des préhypertendus ................................. 10Jean-Jacques Mourad, Dulce Lameira et Marilucy Lopez-Sublet

• Comment parler d’hypertension au public et à nos patients ? .......... 14Nicolas Postel-Vinay

• Les nouvelles recommandations européennes 2007pour la prise en charge de l’hypertension artérielle ........................... 18Pascal Poncelet

• Automesure tensionnelle : état des lieux en France(enquête FLAHS 2006) ....................................................................... 24Daniel Herpin

• Réponses aux QCM du n° 305 ........................................................ 17

• QCM d’évaluation de FMC n° 306.................................................. 27

ÉDITEUR

ÉDITEUR DÉLÉGUÉ

RÉDACTION

CARDIOLOGUE PRESSE13, rue Niepce, 75014 ParisTél. : 01.45.43.70.76Fax : [email protected]

Président et directeurde la publicationDr Christian AviérinosDirecteur Adjoint :Dr Serge RabenouRédacteur en chef :Dr Gérard JullienRédacteur en chef adjoint :Dr Christian BretonComité scientifique :Dr Victor AboyansPr Jean-Paul BounhoureDr Thierry DenolleDr François DiévartDr Jean-Louis GayetPr Daniel HerpinPr Jacques MachecourtDr Marie-Christine MalergueDr François PhilippeDr Bernard SwynghedauwComité de lecture :Dr Christian Aviérinos, Dr Jean-François Thébaut Dr Christian Ziccarelli

Abonnement annuel (10 numéros)– France.......................................................... 80 €– CEE, hors France......................................... 100 €– Tous autres pays .......................................... 275 €

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Régifax45-47, rue d’Hauteville, 75010 ParisTél. : 01.47.70.00.96Fax : 01.48.24.15.05DirecteurRenaud SamakhPublicitéFrançois BonduAssistante PublicitéMaud MazanielloCoordination de la rédactionBenoît ArmengaudMaquetteFlavio Bonomo

TARIFS 2007

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Études FLAHS : un tableau de bordde l’épidémiologie de l’HTA en FranceXavier Girerd, Hôpital de La Pitié, ParisMichel Murino, TNS Healthcare, Montrouge

A u début des années 2000, lesdonnées épidémiologiques quipermettaient de connaître la

prévalence de l’hypertension artérielle enFrance étaient issues d’un rapport publiépar le CREDES en 1999 indiquant quel’hypertension artérielle était déclarée par16,5 % des individus âgés de 20 ans etplus. Ces chiffres étaient basés sur l’en-quête INSEE sur la santé et les soins médi-caux réalisée par auto-questionnaire surun échantillon représentatif de la popula-tion des ménages vivant en France métro-politaine en 1991-92 [1]. Afin d’obtenirdes données actualisées sur la prise encharge de l’hypertension artérielle enFrance, le Comité Français de Lutte contrel’hypertension artérielle a entrepris depuisl’année 2002, la réalisation d’enquêtesportant sur un échantillon de ménages,représentatifs de l’ensemble de ceux quirésident en France Métropolitaine. Cesenquêtes nommées FLAHS (French LeagueAgainst Hypertension Survey) ont utilisé laméthode de l’interrogation par voie pos-tale d’un panel constitué par TNSHealthcare issu de la fusion des activitésmédicales de TNS Sofres et de Louis Harris.

■ La méthodedes études FLAHS

Les études FLAHS ont été menées sur unéchantillon de 20.000 foyers, représenta-tifs de la population des ménages ordi-naires Français, et issu de la base de son-dage permanente de TNS Healthcare (sontexclus les sujets vivants en institutions ousans domicile fixe). Le panel a été consti-tué selon la méthode des quotas au niveau

foyer, après une double stratificationrégion/habitat. Au sein de ces foyers(famille vivant sous un même toit ouvivant seule), les personnes sont interrogéesgrâce à un questionnaire auto-administré,adressé par voie postale. Les questionnai-res retournés ont été soumis à une relectureindividuelle puis à une double saisie, defaçon à écarter les questionnaires inex-ploitables.

Pour chaque étude FLAHS, 4.500 ques-tionnaires ont été envoyés chez des sujetsde 35 ans et plus. Le taux de retour a étéen moyenne de 70 %. Un redressementdes données a été effectué sur les critèresde représentativité : sexe, âge, région, habi-tat, profession du chef de famille, nom-bre de personnes au foyer.

Depuis 2002, pour chaque étude FLAHS,le questionnaire, dont le contenu a été éla-boré par le comité scientifique duCFLHTA, a conduit à poser des questionsidentiques portant sur les données bio-métriques, les antécédents médicaux, lavaleur de la dernière mesure de la pres-sion artérielle, la prise actuelle de médi-caments pour traiter l’hypertension arté-rielle, le cholestérol, le diabète, lapossession d’un appareil d’automesure dela tension, les habitudes alimentaires etde la pratique de l’activité physique. Enplus de ces questions permettant de réali-ser un tableau de bord de la prise en char-ge de l’hypertension artérielle, chaqueenquête a cherché à obtenir des informa-tions complémentaires sur un thème spé-cifique. Ainsi, entre 2002 et 2007, les thè-mes du stress, de l’activité physique etsportive, des traitements médicamenteux,

du dépistage de l’HTA par l’automesure etde l’hypertension au sein des couples ayantune vie commune ont été explorés. Pourpermettre une estimation pour l’ensem-ble de la population vivant en Francemétropolitaine du nombre des sujets ayantles prévalences observées, il a été utiliséles données de l’INSEE sur les recense-ments réalisés en 1999 et 2005. Le calculdu nombre de sujets a été réalisé selon lesexe et par tranche d’âge de 10 ans enappliquant la proportion moyenne obte-nue par le sondage au nombre d’indivi-dus donnés par le recensement.

■ La prévalencede l’hypertensiontraitée en France

À partir de FLAHS 2002, il a été estiméla prévalence des hypertendus traités dansla population des sujets âgés de 35 ans etplus et vivant en France métropolitaine.

Alors qu’en 2002, 24 % des sujets sondésdéclaraient prendre un traitement pourtraiter l’hypertension artérielle il a été notéune augmentation de ce pourcentage quien 2007 a atteint 31 %. Il a été observéque la prévalence des hypertendus traitésaugmentait avec l’âge et que 70 % deshypertendus traités avaient plus de 60 ans.La prévalence est plus importante chezl’homme que chez la femme avant l’âgede 65 ans, mais le nombre total d’hyper-tendus traités est plus important chez lesfemmes car la population féminine estsupérieure à la masculine au-delà de65 ans. En appliquant ces prévalences auxrésultats des recensements de la popula-

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tion française, il est estimé que le nom-bre total des hypertendus traités était enFrance en 2002 de 8.036.000 [1] et en2007 de 10.470.000 sujets.

La figure n° 1 ci-contre détaille la préva-lence des hypertendus traités selon l’âgeet compare les données obtenues parFLAHS 2002 et FLAHS 2007.

La figure n° 2 ci-contre détaille la préva-lence des sujets traités pour une HTA, unedyslipidémie, un diabète, dans la popula-tion des sujets âgés de 60 ans et plus, àpartir des données de FLAHS 2007. Dansce groupe de population, 53 % des sujetssont traités pour une HTA, 38 % sont trai-tés pour une dyslipidémie et 14 % pourun diabète. Chez les diabétiques, 71 % dessujets sont traités pour une HTA. Dans lapopulation des plus de 60 ans, 26 % dessujets sont traités de façon concomitantepour une HTA et pour une dyslipidémie.

■ La prévalencedes hypertendus en France

Connaître la prévalence des hypertendusnon dépistés et/ou non traités impose laréalisation d’enquêtes de mesure de la pres-sion artérielle dans la population générale.L’étude FLAHS 2005, a évalué le niveau dela pression artérielle en réalisant un relevéd’automesures tensionelles dans une popu-lation générale et chez des sujets non trai-tés par des médicaments antihypertenseurs.Un échantillon de 795 sujets a été sélec-tionné à partir de la base de sondage per-manente de TNS Healthcare pour repré-senter toutes les tranches d’âge etcomporter 40 % de sujets qui ne décla-raient prendre aucun traitement antihy-pertenseur. Un relevé d’automesures(18 mesures sur 3 jours) avec un appareilvalidé (OMRON M4-I) a été réalisé et sesvaleurs reportées sur un formulaire papiera permis une exploitation satisfaisante (aumoins 12 valeurs reportées) de 688 enre-gistrements (86 %). Une moyenne de

PAS/PAD > 135/85 mmHg a fait consi-dérer le sujet comme hypertendu nondépisté ou comme hypertendu traité noncontrôlé chez les sujets déclarant prendreun antihypertenseur. Les données du recen-sement 1999 ont permis d’estimer le nom-bre de sujets par tranche d’âge. Sur la popu-lation des sujets ne prenant pas detraitement antihypertenseur et âgé de plusde 35 ans, la prévalence des hypertendus est

de 27,8% soit une estimation de6.798.000 individus. Le tableau n° 1 pagesuivante indique les prévalences selon l’âge.

Les hommes représentent 57 % de lapopulation des hypertendus non traitéset/ou non dépistés. Après 65 ans l’élévationisolée de la PAS > 135 mmHg avec unePAD < 85 mmHg est à l’origine de 80 %des diagnostics d’HTA.

Études FLAHS : un tableau de bord de l’épidémiologie de l’HTA en France

Figure n° 1

Figure n° 2

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Ainsi, les enquêtes FLAHS 2005 et 2007qui apportent une estimation du nombredes hypertendus non traités et/ou nondépistés et des hypertendus traités par desantihypertenseurs permet d’estimer le nom-bre total des hypertendus en France. Dansla population vivant en France et âgée de35 ans et plus, 17 millions de sujets sonthypertendus et 10,5 millions sont traitéspar des médicaments antihypertenseurs.Ainsi, l’hypertension artérielle concerne50 % des sujets de ce groupe de populationqui comptait 33,6 millions de sujets en2005. En France, près de 60 % des hyper-tendus sont traités par des médicamentsantihypertenseurs.

■ Possession et utilisationd’un appareil de mesurede la tension

Estimer la possession des appareils d’au-tomesure de la tension dans la populationgénérale en France a été un des objectifsdes études FLAHS [2]. L’évolution de lapossession des appareils d’automesure aété rendue possible par l’analyse comparée

de FLAHS 2004 et FLAHS 2006 [3]. En2006, 19 % de la population des sujetsâgés de plus de 35 ans possédaient unappareil d’automesure mais ce taux est de36 % chez les hypertendus traités vs. 11 %dans le reste de la population (p < 0,001).En 2004, les taux de possession étaientrespectivement de 24 % et 7 % dans cespopulations. Il est estimé qu’en 2006, prèsde 6 millions d’autotensiomètres sont pos-sédés soit une augmentation de 2 millionsd’appareils par comparaison à 2004. En2006, 53 % des autotensiomètres étaientde type « brassard au bras » (33 % en2004). En 2006 chez l’hypertendu, l’achata été réalisé en pharmacie (39 %), engrande surface (7 %), par Internet (3 %)ou a été un cadeau (39 %). Une utilisa-tion régulière est décrite par 30 % deshypertendus mais par 23 % du reste de lapopulation. Une utilisation du tensiomè-tre dans le passé sans utilisation actuelleest décrite par 7 % des hypertendus et par15 % du reste de la population.

Le tableau n° 2 ci-dessous reprend les don-nées principales relatives à la possessiondes tensiomètres en France.

■ Évolutionsdans les traitementsde l’hypertension artérielle

FLAHS 2004 a évalué le mode de vie actuelet ses modifications au cours de l’année ayantprécédé l’enquête chez des sujets traités pourune hypertension artérielle et dans la popu-lation non traitée pour hypertension, enFrance en 2004 [4]. Un tabagisme actuelétait observé chez 11 % des hypertendus trai-tés et chez 21 % de la population des sujetsâgés de plus de 35 ans et non traitée pourune hypertension artérielle. Une perte depoids de plus de trois kilos a été signalée par12 % des hypertendus traités et par 9 % dela population non traitée pour hypertension.

L’augmentation de la consommation defruits et légumes a été observée chez 41 %des hypertendus traités et chez 34 % de lapopulation non traitée pour hypertension.Une diminution de la consommation defromage ou de charcuterie est observée chez41 % et 21 % respectivement de la popu-lation des hypertendus traités. Dans lapopulation non traitée pour hypertension,ces pourcentages sont de 17 % et de 34 %.

Études FLAHS : un tableau de bord de l’épidémiologie de l’HTA en France

Âge (ans) 35-44 45-54 55-64 65-74 ≥ 75

PAS/PAD en automesure(valeur de la médiane 119/73 122/74 127/75 134/74 138/74en mmHg)

Prévalence des hypertendusnon traité et/ou non dépisté 14,7 % 27,4 % 28,3 % 48,5 % 52,0 %

Estimation du nombredes hypertendus non traité 1.210.000 1.920.000 1.040.000 1.526.000 1.248.000et/ou non dépisté

Tableau n° 1

Estimation en 2004 Estimation en 2006

Nombre de tensiomètres possédés en France 4.001.000 5.954.000

Type de tensiomètre possédé (tensiomètre avec brassard sur le bras) 33 % 53 %

Pourcentage des hypertendus traités qui possèdent un tensiomètre 24 % 36 %

Tableau n° 2

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Une augmentation de l’activité physiquen’est précisée que chez 7 % de la popula-tion des hypertendus traités, et ce pour-centage n’est pas statistiquement différentde celui observé dans la population nontraitée pour hypertension (9 %).

L’analyse des prescriptions des familles d’an-tihypertenseurs a été réalisée au cours dechaque enquête FLAHS. La figure n° 2 pageprécédente indique l’évolution de la répar-tition dans l’utilisation des classes de médi-caments antihypertenseurs chez des sujetstraités pour une hypertension artérielle entre2002 et 2007. Ce sont les associations fixesdont l’utilisation a été le plus en croissan-ce passant de 13 % des prescriptions à21 %. Les bêtabloquants, les diurétiquesen monothérapie et les IEC ont vu leurprescription diminuer entre 2002 et 2007.Les antagonistes calciques sont restés sta-bles et les ARA2 utilisés en monothérapiesont passés de 11 % à 15 %.

La figure n° 3 ci-dessus indique la réparti-tion dans l’utilisation des classes de médi-caments antihypertenseurs chez des sujets

traités pour une hypertension artérielleentre 2002 et 2007.

Études FLAHS : un tableau de bord de l’épidémiologie de l’HTA en France

Figure n° 3

■ Bibliographie

[1] Girerd X, Mourad JJ, Vaïsse B, Poncelet P, Mallion JM, Herpin D. Estimation of the number of patients treated for hypertension, diabetes or hyperlipidemiain France : FLAHS study 2002. Arch Mal Cœur Vaiss. 2003 ; 96 (7-8) :750-3.

[2] Mourad JJ, Herpin D, Postel-Vinay N, Vaïsse B, Poncelet P, Mallion JM, Murino M, Girerd X. Use of home blood pressure devices in France in 2004.Arch Mal Cœur Vaiss. 2005 ; 98 (7-8) : 779-82.

[3] Herpin D, Mourad JJ, Postel-Vinay N, Pannier B, Vaïsse B, Girerd X; Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle. Number and use of home bloodpressure devices in France in 2004 and 2006 (FLAHS 2006). Arch Mal Cœur Vaiss. 2007 ; 100 (8) : 620-4.

[4] Girerd X, Herpin D, Postel-Vinay N, Vaïsse B, Poncelet P, Mallion JM, Murino M, Mourad JJ. Changes in life style and drug therapy for treatment ofhypertension in France between 2002 and 2004. Arch Mal Cœur Vaiss. 2005 ; 98 (7-8) : 813-6. ■

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Dépistage et prise en chargedes préhypertendusJean-Jacques Mourad, Dulce Lameira et Marilucy Lopez-Sublet Mots clés : préhypertension, prévention, CHU Avicenne et Université Paris XIII , 93009 Bobigny syndrome métabolique, génétique, environnement

■ Résumé

L a préhypertension se définit sur labase de chiffres tensionnels et d’unenvironnement propices à la surve-

nue à court ou moyen terme d’une hyper-tension artérielle essentielle permanente(HTA). Les sujets préhypertendus présen-tent un agrégat de facteurs de risque géné-tiques et environnementaux expliquantl’augmentation de l’incidence de l’HTA.De nombreuses études épidémiologiquesont pu discriminer ces facteurs, modifia-bles ou non, et recoupant pour certainsceux du syndrome métabolique. Dépisterla préhypertension est rentable en termesde santé publique en raison de sa préva-lence importante au sein de la populationgénérale. En l’absence d’approche phar-macologique efficace, le dépistage per-met une action de sensibilisation plusciblée dans ses messages dont les thé-matiques principales devraient insister surla reprise de l’activité physique, la réduc-tion du surpoids et de la surconsomma-tion de sel, ces 3 facteurs ayant démontréleur efficacité à court ou moyen termedans la prévention de la survenue d’uneHTA chez les préhypertendus.

■ Introduction

La « préhypertension » a acquis ses lettresde noblesse en 2003, avec l’incorporationde ce terme dans les recommandationsnord-américaines du JNC 7 [1]. Il ne s’agiten fait que d’une autre appellation de cequi était considéré auparavant commel’hypertension artérielle limite. Quel quesoit le terme utilisé, les médecins recon-

naissaient dès les années 40 que les patientsprésentant des valeurs tensionnelles sesituant entre des valeurs strictement nor-males ou optimales (pression artérielle sys-tolique strictement inférieure à 120mmHg et pression artérielle diastoliquestrictement inférieure à 80 mmHg) et desvaleurs en permanence supérieures à140/90 mmHg, avaient un risque impor-tant d’installation d’une authentiquehypertension artérielle permanente à unhorizon de quelques années. Le risque car-diovasculaire associé à ce statut a égale-ment été établi et se situe de manière inter-médiaire entre celui des sujets à pressionartérielle dite optimale et celui des sujetshypertendus. Ceci n’est pas étonnant dansla mesure où le risque cardiovasculaireassocié à l’hypertension artérielle est unrisque continu sans seuil inférieur établià ce jour. Ce statut de préhypertension seretrouve fréquemment chez des patientscumulant d’autres facteurs de risque car-diovasculaire, se regroupant parfois dansle cadre nosologique du syndrome méta-bolique. Les révolutions actuelles de nosmodes de vie et d’alimentation ont entraî-né une augmentation impressionnante dela population des préhypertendus aussibien dans les pays développés que dans lespays en voie de développement : aux États-Unis, plus de 30 % des adultes seraientpréhypertendus. Ces valeurs sont retrou-vées dans des populations asiatiques etapprochent les 50 % selon certaines don-nées chinoises ou israéliennes. En France,la prévalence doit être très proche mêmesi elle n’a pas été évaluée de manière spé-cifique. Dans l’étude IPHAF, l’incidenceannuelle de l’hypertension artérielle étaitde 3 % environ chez les hommes actifs.

Dans cette étude, deux déterminants prin-cipaux avaient pu être mis en évidence :l’âge et l’index de masse corporelle [2].

■ Risques associés au statutde préhypertension

À l’échelon individuel, le risque de sur-morbidité et de surmortalité cardiovascu-laire apparaît pour les seuils de pressionartérielle dépassant 110 mmHg et doublepour chaque incrément de 20 mmHgpour la systolique ou 10 mmHg pour ladiastolique. Ainsi, un sujet présentant unepression artérielle à 135/85 mmHg a unrisque doublé de mortalité cardiovascu-laire par rapport à un individu de mêmeâge et de même sexe dont la pression arté-rielle serait à 115/75 mmHg. D’autre part,90 % des sujets hypertendus permanentsont été préhypertendus dans les 5 ans quiont précédé le diagnostic d’hypertensionartérielle [3]. Le diagnostic de préhyper-tension confère ainsi un risque élevé desurvenue d’HTA et d’avoir à subir lacontrainte d’une prise en charge pharma-cologique à vie.

À l’échelon collectif, l’hypertension arté-rielle est le facteur de risque modifiable leplus prévalent, concernant un quart de lapopulation française et un milliard desujets dans le monde [4], avec une inci-dence épidémique induite d’une part parle vieillissement de la population et d’au-tre part par la sédentarisation et l’aug-mentation du surpoids chez les jeunesgénérations. L’hypertension artérielle estassociée à une réduction de l’espérance devie de 7 ans environ et à une augmentation

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de la survenue de maladies cardiovascu-laires handicapantes [5]. Ainsi, à l’éche-lon collectif, l’augmentation nette de l’in-cidence de la préhypertension pose unproblème médico-économique certain.

■ Dépistage des sujetspréhypertendus

Plusieurs travaux se sont intéressés à ladétermination de critères prédictifs d’uneHTA incidente. À quelques nuances près,les facteurs les plus constamment retrou-vés sont l’âge, le poids, l’existence d’unehérédité familiale, le niveau actuel de laPAS et la sédentarité. La consommationd’alcool et l’intoxication tabagique nesemblent pas impacter ce risque. Laconsommation de sel et l’adiposité viscé-rale, quand elles sont mesurées, sont despuissants prédicteurs du risque de surve-nue d’une HTA [6-8]. Sur la base de cesdonnées, le Comité Français de luttecontre l’HTA a établi en 2007 un ques-tionnaire destiné au grand public (cf enca-dré ci-contre) destiné à le sensibiliser surce risque, en invitant les sujets à risque àmesurer leur pression artérielle et à adop-ter les mesures hygiéno-diététiques ayantdémontré leur capacité de réduire l’inci-dence de l’HTA chez ces sujets.

■ Prise en chargede la préhypertension

La prise en charge des sujets préhyper-tendus peut se résumer en deux phrases :aucune indication d’un quelconque trai-tement pharmacologique n’a été démon-trée ; c’est dans cette population qu’uneperte modérée de poids, qu’une reprised’une activité physique et qu’une réduc-tion modérée de la consommation de selont démontré l’efficacité la plus flagran-te [9, 10].

Face à l’épidémie de préhypertendus, etsur la base d’expériences plus ou moins

probantes de traitements précoces et tran-sitoires dans des modèles animaux d’HTA,des essais cliniques d’intervention phar-macologique (essentiellement basés surdes bloqueurs du système rénine-angio-tensine) ont tenté de démontrer qu’untraitement de quelques mois, secondaire-ment interrompu, permettait de réduireà moyen terme la survenue d’une HTA.Les résultats de ces essais sont globalementnégatifs [11, 12], le traitement actif nesemblant avoir aucune efficacité préven-tive. Plusieurs explications peuvent êtreavancées pour étayer ce résultat décevant :le traitement antihypertenseur n’a qu’un

effet hémodynamique passif (baisse de laPA) sans modification structurale ou fonc-tionnelle durable du système vasculaire ;l’intervention pharmacologique survienttrop tardivement dans l’histoire des indi-vidus (48 ans en moyenne dans l’étudeTROPHY). Quoiqu’il en soit, ces résultatsdoivent encourager les praticiens à se réin-vestir dans l’application des règles hygié-no-diététiques particulièrement efficaceschez ces patients. En effet, une perte depoids, même modeste, de 5 à 6 kg (envi-ron 5 % du poids corporel), pérenne 3 ans,permet de diminuer de 60 % à 5 ans lerisque de développer une HTA. Sur des

Dépistage et prise en charge des préhypertendus

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Dépistage et prise en charge des préhypertendus

périodes plus courtes, un régime modé-rément salé ou l’activité physique ont éga-lement fait la preuve de leur efficacité. Au-delà de leur effet bénéfique sur laprévention primaire de l’HTA, ces actionsont un impact positif sur la préventiond’autres pathologies comme le diabète etl’ostéoporose. D’un point de vue médi-co-économique, elles ont un rapport coût-efficacité bien meilleur que toute approchepharmacologique disponible.

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Comment parler d’hypertension au publicet à nos patients ?Nicolas Postel-VinayHôpital Européen Georges-Pompidou, Paris

■ Information, éducationà la santé, éducationthérapeutique : un continuum

L’information en santé participe àl’éducation des patients, laquel-le se décline, selon l’OMS, en

trois niveaux complémentaires allant duplus large au plus spécifique : éducationà la santé, éducation du patient à sa mala-die puis éducation thérapeutique. Cesapproches sont complémentaires et sou-vent intriquées car les actions d’informa-tion et d’éducation procèdent d’un conti-nuum. Le premier niveau s’adresse « à toutpublic » et les lieux d’information sont lesplus larges possibles : école, famille,médias, professions de santé. Dans ce cas,les messages véhiculés portent par exem-ple sur les dangers du tabac ou de l’alcool,la lutte contre l’obésité et la sédentarité,l’hygiène dentaire. Le deuxième niveauvise l’acquisition de connaissances plusspécifiques par les patients (consomma-tion de sel et lien avec l’HTA, associationdélétère des facteurs de risque cardiovas-culaire ; danger des efforts par temps froidpour un coronarien, arrêt du tabac dans lepostinfarctus par exemple). Là encore lesmédias peuvent être utilisés, mais l’inter-médiaire des professionnels pour la remi-se des documents est également pertinente.Le troisième niveau est celui de l’acquisi-tion de compétences par un patient : savoirdoser son insuline, mesurer sa pressionartérielle par exemple. Pour ces dernierséléments, le recours à de la documenta-tion est recommandé mais les messageséducatifs doivent être délivrés par l’équi-pe soignante car, à ce stade, soins et infor-mations sont totalement intriqués.

■ Une professionnalisationnécessaire

Les démarches d’information du publicsur les questions de santé, et notamment enmédecine préventive, sont anciennes(XVIIIe siècle) mais la pathologie cardio-vasculaire est devenue un sujet public bienaprès les maladies infectieuses (lavage desmains, des biberons, hygiène des aliments,vaccins) et le cancer. Aujourd’hui un deséléments nouveaux est l’exigence croissantedu public et des patients, tant du point devue juridique du droit à l’information quede la compétence grandissante des consom-mateurs de soins dotés de technologiesmodernes, dont bien sûr l’internet. Aussila démarche d’information en santé doitgagner en exigence et se professionnaliser.Elle doit s’adapter à un changement de larelation médecin-malade où le paternalis-me cède le pas au partenariat en prenantacte du fait que les patients ont grandi etne reviendront pas en arrière » [1]. L’enjeuest que le public, les patients et leurs famil-les aient accès à des informations de qua-lité, ce qui n’est pas toujours le cas [2, 3].

■ Quels chiffres de PAindiquer au public ?

La communication sur l’hypertension arté-rielle (HTA) s’inscrit dans un périmètre plusou moins grand suivant que l’on intègre oupas la notion de risque cardiovasculaire glo-bal. Concernant l’HTA seule, l’informationporte sur la définition de l’HTA, les métho-des de mesure, les complications, l’étiolo-gie. Le premier message consiste à faireconnaître les dangers de l’HTA.

Expliquer au public ce qu’est l’hyperten-sion artérielle n’est pas sans difficulté etchaque jour en consultation on constateque de nombreux patients confondent élé-vation temporaire des chiffres tensionnels(par exemple sous l’influence d’une dou-leur ou d’une émotion) et élévation per-manente ; d’autres comprennent mal lesnotions de systolique et diastolique,confondant les unités (cm et mmHg) ous’égarant avec les approximations (« vousavez quatorze et demie »). Le fait que lesdéfinitions de l’hypertension varient au fildu temps et des techniques ne facilite pasles choses, le normal d’hier étant parfoisl’anormal d’aujourd’hui [4]. Les conceptsde tension optimale, normale ou élevée,de préhypertension, la notion de seuil detraitement tension cible (différente par-fois suivant l’âge, l’existence d’un diabèteou d’une atteinte rénale), les variantestechniques (mesure ambulatoire, à domi-cile, à l’effort) font que les non-profes-sionnels peuvent facilement se perdre.À cette complexité s’ajoute encore d’au-tres écueils, tels les pièges de l’hypertensionblouse blanche et de l’HTA masquée, ouencore les idées fausses sur les liens entrestress et HTA ou sur l’hypotension, pourne citer que ces exemples.

En conséquence de ces difficultés, certainsdocuments destinés aux patients renoncentà préciser une valeur définissant une nor-male, d’autres optent pour des choix quideviennent inexacts à force de simplifica-tion, enfin ceux qui ambitionnent d’êtrecomplets se heurtent à un problème deconcision sachant que trop d’info tue l’info.

Il n’existe pas de solution unique, chaque mes-

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sage devant être adapté au support (affiche,dépliant, internet, radio, télévision) et auxcapacités de compréhension du public, les-quelles varient en fonction de l’âge, du niveaud’études, du degré de motivation. En pratiquequels chiffres choisir ? Faut-il botter en toucheen préférant ne pas donner d’indication chif-frée et proposer des formules du type « parlez-en avec votre médecin » ? Ou bien faire preu-ve d’audace en placardant dans les villes120/80 est la pression optimale (cf. encadrésci-contre) ? Quels que soient les choix, deuxrègles doivent êtes suivies : d’une part l’in-formation délivrée doit être en concordanceavec les chiffres des recommandations de pra-tique clinique (HAS, SFHTA, ESH) ; de l’au-tre l’interprétation des chiffres relève in fined’un acte médical, ce qu’il faut bien indiquerau public. Même en cas d’usage adéquat del’automesure (appareil validé, brassard adap-té, position, périodes de mesures et restitu-tion des résultats correctes) le patient doit êtreinvité à ne pas interpréter seul ses résultats.Cela dit, remarquons qu’à l’avenir la place del’infirmière ou du pharmacien dans le cadred’une délégation de tâches pourrait évoluer.

■ Décrire les complicationsde l’HTA : faire de laphysiopathologie ou délivrerdes messages concrets ?

L’hypertension est un danger : il faut doncpréciser au public les maladies encourues,leurs conditions et délais de survenue etles moyens d’y remédier ; en d’autres ter-mes mettre en œuvre un principe de pré-vention. Le public devrait connaître lesprincipales complications de l’HTA (acci-dent vasculaire cérébral, infarctus du myo-carde, insuffisance rénale, artérite, etc.).Autant qu’on puisse le savoir, il sembleque le public connaisse mieux l’accidentsoudain qu’il sait qualifier avec son voca-bulaire (« l’attaque », « l’infarctus », « lacrainte de se retrouver en chaise roulan-te ») que celui de voir s’installer à bas bruitun athérome ou une insuffisance rénale.De cette dernière on ne parle guère et le

Comment parler d’hypertension au public et à nos patients ?

La pression optimale s’afficheÀ Milan, pendant que se déroulait le congrès de l’ESH (15-19 juin 2007), tous les murs de la villeétaient placardés par ces chiffres : 120/80. Mais faut-il annoncer à la population des valeurs aussibasses alors même que la proportion des patients traités non contrôlés est importante (les enquê-tes les plus pessimistes évoquent jusqu’à 2/3 de sujets non strictement contrôlés) et que l’hypotensionorthostatique est toujours possible, notamment chez les sujets âgés ? En France, nous parlons peu (ou pas) de pression optimale, car au pays des recommandationsde la Haute Autorité de Santé (HAS) les grades d’hypertension sont plus volontiers mis en avant.Pour mémoire, l’HTA de grade 1 désigne une pression artérielle systolique (PAS) comprise entre140-159 mmHg et une pression diastolique (PAD) entre 90-99 mmHg. Les recommandations del’ESH s’appuient sur les mêmes définitions que l’HAS. Toutefois, l’ESH se distingue avec lesconcepts de pression « normale » (120-129 et/ou 80-84) et de « normale haute » (130-139et/ou 85-89) que nous n’utilisons pas couramment en France, sans doute dans un compréhensi-ble souci de simplicité. Bien sûr, ces différences ne constituent pas des contradictions puisquel’on sait qu’il n’existe pas de frontière marquée entre le normal et le pathologique. Le risque liéà l’HTA est en effet continu (« high the pressure, high is the risk ») et il faut réaliser que l’augmentationdu risque débute tôt : dès une PAS de 115-110 mmHg et une PAD de 75-70 mmHg. Voici pres-que vingt ans que cela a été démontré par MacMahon et collaborateurs (Lancet 1990) commele rappellent bien les nouvelles recommandations de l’ESH (1). Une campagne grand public menée en France en 2006, sous l’égide de la Fédération Françaisede Cardiologie et la Société Française Neuro-vasculaire avait misé sur le slogan « HTA : resterau-dessous de 140/90 » (2. Lors de la préparation de cette campagne, les discussions d’expertsavaient été contradictoires et les tenants de l’automesure tensionnelle au domicile avaient unepréférence pour apprendre aux patients le seuil de 135/85, lequel correspond à la fois à ladéfinition de l’HTA mais aussi à celui du contrôle de l’HTA traitée (hors diabète et insuffisance réna-le). Le classicisme l’avait emporté et les valeurs de 140/90 furent choisies. Cette campagne decommunication avait été testée et seuls 2 % des médecins ont jugé qu’il ne fallait pas communi-quer de chiffres aux patients et qu’il n’était pas justifié de les informer sur l’importance de main-tenir ses chiffres de PA au-dessous de 140/90 (normes au cabinet médical). À Milan en 2007,les chargés de communication de l’ESH ont fait un autre choix en placardant dans toute la ville :« 120/80 est la pression optimale ». Certes c’est très bas, et seule une minorité de personnes âgéesde plus de cinquante ans se trouve dans cette situation. Pourtant, à l’heure de l’automesure ten-sionnelle, c’est-à-dire une époque où les patients connaissent les chiffres de pression artérielleavant le médecin, il n’est sans doute pas inutile de faire passer le message que des chiffres« bas » sont en fait bien « normaux ».

(1) ESH Guidelines for the management of arterial hypertension J Hypertens 2007 ; 25 : 1105-87.(2) Impact de la campagne grand public “HTA : rester au dessous de 140/90”. HTA-Info 2006 ; 21 : 18.

Dépistage dans les grands magasinsLa communication sur l’hypertension artérielle ne saurait revendiquer un passé médiatique aussi richeque celui d’autres fléaux sociaux, tels la tuberculose, la syphilis ou le cancer puisque l’identifica-tion des facteurs de risque cardiovasculaire ne s’est affirmée qu’au milieu du XXe siècle. En 1939, le public français pouvait trouver en librairie un livre apportant ses « Clartés sur la ten-sion artérielle » (1). Cet ouvrage signalait des expériences de dépistage de l’hypertension dans lesgrands magasins. Favorisées par un esprit mercantile, elles furent jugées inappropriées par l’au-teur : « la vulgarisation d’une méthode médicale, d’un instrument, comporte presque toujours desexcès qu’il faut corriger ». À son tour la tension artérielle est parvenue à la situation de grande vedet-te. On en parle partout, à la ville et à la campagne, dans les salons et dans les maisons ouvriè-res, le plus souvent à tort et à travers. Bien pis. Voilà que se sont installés, au cours des derniersmois, dans les expositions, les magasins et les carrefours, des empiriques qui offrent aux passantsde « leur prendre leur tension ». (...) : « La vulgarisation a répandu dans le public bien des notionsmédicales, à l’aide des merveilleux moyens de diffusion qui multiplient ses possibilités. Mais lapropagande commerciale en a souvent, à son profit, déformé les aspects. Ce sont les sollicitationspar la T.S.F. à l’égard des drogues et des méthodes de traitements. C’est l’invite, dans les carrefours,à faire mesurer sa pression artérielle. La santé ne gagnera pas grand chose à ces pratiques ».

(1) Legrand C. Clartés sur la tension artérielle. J. Oliven éditeur. 1939 Paris (cité par 4).

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risque d’insuffisance rénale n’est peut-êtrepas suffisamment exposé dans les docu-ments remis aux patients ; sans doute fau-drait-il mieux expliciter les termes créati-nine et protéinurie. Le diagnostic troptardif d’insuffisance rénale est d’ailleursun sujet de communication grand public ;on estime qu’il existe en France cinq mil-lions d’insuffisants rénaux dont la plupartignorent leur situation ; pallier cetteméconnaissance est un des objectifs de lasemaine du rein [5].

La plupart des auteurs s’accordent sur l’in-térêt d’expliquer au public le caractère le plussouvent asymptomatique de l’hypertension,caractéristique à l’origine de la désignation de« silent killer » (avec ce terme Google dirigeen premier lien sur High Blood Pressure dusite de l’American Heart Association ; Visite17/10/2007). Cependant on voit encore desdocuments évoquant les épistaxis commesigne de découverte de l’HTA : ce qui étaitpertinent dans les années cinquante, reste-t-il conforme aux réalités cliniques d’au-jourd’hui ? [4].

Concernant la présentation des informa-tions sur les complications de l’HTA, undébat de forme est possible : est-ce vrai-ment pertinent de détailler la physiopa-thologie (par exemple mécanisme de lapompe cardiaque) avant d’aborder lesexplications cliniques ou les conseils deprévention ? À notre connaissance, il nenous paraît pas démontré que les schémasanatomiques soient d’un grand renfortpédagogique pour éclairer les patients surl’intérêt du dépistage et de la surveillancede la pression artérielle. Il faut parfois pré-férer aller droit au but pour conseiller lespatients de façon très concrète, ce que fontpar exemples les « 10 recommandationsdu CFLHTA » [6].

■ Informationet comportement d’alerte

Concernant une meilleure gestion de l’in-

farctus du myocarde, l’information dupublic sur les signes annonciateurs estessentielle. Plusieurs enquêtes ont souli-gné les progrès à faire en ce sens [7]. EnFrance la Fédération de Cardiologie a dis-tribué une « carte des signes annoncia-teurs » prenant acte du fait qu’un acte d’in-formation peut améliorer la mortalité encas d’infarctus puisque le délai d’arrivéedes secours et de thrombolyse sont rac-courcis en cas d’appel rapide du SAMU ;c’est pourquoi l’HAS recommande de« prescrire le 15 » aux coronariens (pour lesaccidents cérébraux une démarche simi-laire est faite par l’association France AVCcréée en 1998) [8].

■ L’hypertension s’inscritdans un risque global

Le caractère multifactoriel des maladiescardiovasculaires n’a pas été clairementreconnu avant les années soixante-dix etbien des professionnels ont tardé à êtreconvaincus des dangers de l’associationdes facteurs de risque. Depuis, les espritsont évolué et il est souhaitable de ne plusoublier d’évoquer les méfaits du tabac, dela sédentarité ou du surpoids lorsque l’oncommunique sur l’HTA. C’est l’approcheretenue par le CFLHTA et aussi celle del’article 3 de la Charte européenne ducœur qui, pour promouvoir la santé ducœur en 2007, indique que « les caracté-ristiques associées à la santé cardiovascu-laire sont notamment : l’absence de taba-gisme ; une activité physique appropriée,soit au moins 30 minutes 5 fois par semai-ne ; des habitudes alimentaires saines ;l’absence de surpoids ; une pression arté-rielle inférieure à 140/90 ; une cholesté-rolémie inférieure à 5 mmol/L ; une gly-cémie normale ; une prévention des excèsde stress » [9]. Autant dire que la préven-tion sous-entend un mode de vie.

Les résultats de l’étude TROPHY qui s’estintéressée à la prise en charge de la « pré-hypertension », (avec un design et un

concept qui font débat), incitent à fairede la lutte contre le surpoids un axe fort deprévention de l’HTA et à ne pas céder à laproposition de mise sous ARA 2 largamanu des sujets à tension dite normale[10, 11]. C’est pourquoi dans sa dernièrecampagne, le CFLHTA insiste sur l’im-portance de l’exercice physique en pré-vention de l’HTA.

Cela dit, soyons réalistes ; si l’informationdu public sur l’exercice physique paraîtessentielle tant pour l’OMS que pourl’INPES en France (dans le cadre du Plannational nutrition santé), la promotionde l’exercice physique s’avère difficile.Toute les données épidémiologiques, tantchez l’enfant que chez l’hypertendu ou lediabétique de type 2, font état d’unaccroissement très préoccupant de la pré-valence de l’obésité. Nos messages de com-munication sont souvent en échec sur cepoint et les évaluations de l’informationdu public sont souvent difficiles à mener.On citera ici l’absence d’impact mesurabled’une campagne d’information sur les fac-teurs de risque cardiovasculaire menée àEpernon pendant cinq années [12]. Lesdonnées de EuroAspire III récemmentprésentées au congrès de l’ESC (Vienneseptembre 2007) montrent que 17,2 %des coronariens fument encore et que lamajorité ne font pas d’exercice physiquerégulier [13].

■ Les cibles

Évoquer les menaces qui attendent tousles malades qui s’ignorent est un des exer-cices favoris de la communication médi-cale vers le public. De fait, nos vies sontmenacées par mille et un dangers (cancer,sida, accidents de la route, infarctus, etc.)et les appels à la prévention apparaissentcomme une solution. Cependant cettecommunication est saturée et complexe.Il faut éveiller l’attention des médias pourespérer le relais du message (être choc ouoriginal), il faut se faire comprendre (être

Comment parler d’hypertension au public et à nos patients ?

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clair), il faut aussi viser juste (donner uneinformation pertinente à la bonne cible).Cette équation comporte des contradic-tions que nous ne détaillerons pas ici.À titre d’exemple, indiquons que les jeunesne sont guère sensibles aux messages anti-tabac visant le long terme (la préventiondu cancer ou des maladies cardiovasculai-res survenant à 55 ans n’entre pas dansleurs préoccupations) et sont plus à l’écou-te des dangers immédiats (altération de lapeau, jaunissement des dents), de plus ilconvient de contrecarrer le puissant mar-keting des industriels du tabac [14].

Les recommandations ESH 2007 évo-quent l’intérêt d’utiliser le canal familialpour transmettre l’information de pré-vention. Cette démarche a été choisie parle CFHTA pour sa campagne 2008.

Comment parler d’hypertension au public et à nos patients ?

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[14] Farrelly. MC et al Youth tobacco prevention mass media campaigns : past, present, and future directions.Tobacco Control 2003 ; 12 : i35-47. ■

Réponses aux QCM du n° 305

QCM n° 1 La rigidité aortique : � 1) est mesurée par la vitesse de l’onde de pouls carotido-radiale ;� 2) prédit la mortalité cardiovasculaire indépendamment des autres facteurs de risque ;� 3) ne peut se mesurer que de manière invasive ;� 4) sa valeur prédictive n’a été démontrée que dans une seule étude française.

QCM n° 2 Concernant l’Index de Pression Systolique (IPS), quelle (s) est (sont) la (les) assertion (s) vraie (s) :� 1) son dénominateur correspond à la pression systolique la plus faible des deux bras ;� 2) un IPS > 0,90 exclut le diagnostic d’AOMI ;� 3) le numérateur est déterminé à partir des pressions de l’artère tibiale postérieure et de la pédieuse ;� 4) l’IPS est exclusivement corrélé au tabagisme, au diabète, à l’HTA et la dyslipémie ;� 5) La mesure de l’IPS est réservée aux cardiologues et angiologues.

QCM n° 3 Quelle(s) particularité (s) permet (tent) de prédire, chez un sujet asymptomatique,un risque d’événement coronaire supérieur à 2 % par an ? : � 1) une hypercholestérolémie à 1,7 g/l de cholestérol LDL sans efficacité des mesures diététiques ;� 2) des antécédents personnels de pontage coronarien ;� 3) des index de pression systolique cheville / bras à 0,95 à droite comme à gauche ;� 4) une plaque de la bifurcation carotidienne gauche de découverte fortuite lors d’une échographie

cervicale ;� 5) un compte-rendu de scanner indiquant un score élevé de calcifications coronaires

(score d’Agatston = 500).

QCM n° 4 La mesure de l’épaisseur intima-média carotidienne :� 1) peut se faire manuellement ;� 2) avec n’importe quelle sonde échographique ;� 3) aide à la prise en charge des facteurs de risque pour un patient ;� 4) est corrélée avec la survenue d’une coronaropathie ;� 5) est utilisée pour apprécier le risque cardiovasculaire des patients HIV.

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LE CARDIOLOGUE N° 306 FMC - NOVEMBRE 200717

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LE CARDIOLOGUE N° 306 FMC - NOVEMBRE 200718

Les nouvelles recommandationseuropéennes 2007 pour la prise en chargede l’hypertension artériellePascal PonceletHénin-Beaumont

L es nouvelles recommandationseuropéennes 2007 pour la prise encharge de l’HTA, communes à la

Société Européenne d’Hypertension et à laSociété Européenne de Cardiologie, étaienttrès attendues car elles corrigent et amé-liorent les précédentes et elles s’imposentà tous les médecins.

Leur présentation est très didactique portéepar des tableaux classiques mais aussi des «boîtes à outils » prêtes à être consommées,qui constituent des mini-tables de la loi.Pour le lecteur pressé, pas trop intéressé parl’hypertension artérielle, ces boîtes sont trèspratiques, pragmatiques, elles permettentassurément de ne pas faire d’erreurs.

Ces recommandations affichent unedémarche qui s’inscrit dans le temps etqui est très différente de nos recomman-dations nationales type HAS.

✔ Ce sont des recommandations euro-péennes faites par des Européens pourles Européens. Elles se démarquent doncdu JNC qui s’adresse aux Américainset de l’OMS ISH qui s’adresse au restedu monde avec des modalités de priseen charge extrêmement importantesmais qui diffèrent de celles de l’Europe.

✔ Surtout, elles cherchent à réaliser unvéritable texte de référence pour éclai-rer le lecteur et elles s’interdisent touteapproche coercitive (dans le texte : « Notprescriptive or coercive »). Nous som-mes dans une démarche éducative,ouverte, dynamique, bref une démar-

che excitante. C’est une aide pour pren-dre en charge le patient qui, cela est trèsclairement rappelé, est un individu quipeut différer largement d’un autre indi-vidu, sur le plan médical, mais aussi surle plan culturel et psychologique.

Il n’est pas possible de résumer un ouvrage de82 pages et nous ne vous offrons pas ici unReader ’s Digest de ces recommandations.Nous allons essayer de vous signaler les cha-pitres comportant le plus de nouveautés enapportant quelques remarques. Ces remar-ques ne sont pas à interpréter comme étantune opinion de l’auteur ou une autre véritérévélée, mais elles sont uniquement là poursouligner qu’il s’agit de sujets encore mou-vants. Encore une fois, ce qui caractérise cesguidelines, c’est que l’ouverture est totale etsi vous lisez toutes les lignes, vous verrez quechaque point est clairement discuté et jamaisfermé. Il n’y a pas de dogmatisme.

Le texte complet, et en français, de ces recom-mandations est consultable et chargeable surplusieurs sites, notamment sur celui de laSociété Française d’HTA : www.sfhta.org.

Trois grands chapitresseront envisagés :

1) L’évaluation de la pression artérielle.2) La mesure du risque : le nouveau bilan

de l’hypertendu.3) Quelques aspects thérapeutiques.

La mesure de la pression artérielle

Les repères métrologiques sont bien rap-

pelés avec de nouveau la définition d’unepression optimale, trop souvent interpré-tée comme une pression trop basse, unepression normale, et une pression normalehaute. Le terme préhypertension desAméricains a été évité, il correspondmétrologiquement à notre normale hautemais est porteur d’un tout autre message,beaucoup plus « turbulent ».

Derrière une sémantique, sans grand inté-rêt, il y a en fait une approche très diffé-rente qui sera certainement une source detravaux très intéressante : comment faut-il prendre en charge les patients à ce niveaude pression artérielle ?

Les différentes mesures automatiques(MAPA et automesure) prennent toute leurplace ; on peut regretter que l’articulationentre ces différentes techniques ne soit pasbien explicitée mais surtout que les chiffresde référence, qui sont donnés pour la popu-lation générale, n’aillent pas (encore) jus-qu’au bout. Quelle est la pression optima-le en automesure ou en MAPA pour lessujets fragiles comme les diabétiques ?

Enfin, l’hypertension masquée, ou autreeffet blouse blanche inverse, a maintenantses lettres de noblesse et c’est une étudefrançaise (SHEAF) qui a bien mis en exer-gue cette problématique.

Un nouveau venu : la pression artériellecentrale. Ce petit nouveau, au niveau desrecommandations, fera couler beaucoupd’encre. Son apparition justifiée est trèsbien documentée ; les points forts mais

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LE CARDIOLOGUE N° 306 FMC - NOVEMBRE 200719

aussi les quelques faiblesses récentes sontbien mises en exergue. À lire sans modé-ration et à ne pas se contenter des « BOX ».

Faire tout un long chapitre sur la mesurepeut paraître un peu vieux jeu, or c’estl’étape capitale du diagnostic et du trai-tement. Le bénéfice du patient sera prin-cipalement à l’aune de la pression gagnée,« chaque millimètre compte ».

Le bilan de l’hypertendu

C’est là la véritable révolution de cesrecommandations. Le bilan de l’hyper-tendu a connu de très nombreuses mou-tures. Il a d’abord été assez lourd à larecherche d’une étiologie curable. Cetteapproche est maintenant abandonnée, dumoins en première intention.

Le politiquement correct, les nécessités defaire des économies de santé, les difficultéstechniques d’avoir, au niveau individuel,une approche fiable de l’atteinte des orga-nes-cibles avaient fini par achever toutevelléité de bilan chez l’hypertendu. Onproposait bien sûr un peu de clinique, unekaliémie, mais pas un ionogramme et dubout des lèvres une créatinine.

Les recommandations 2007 concrétisent lamesure du risque cardiovasculaire au centrede l’approche de la maladie hypertensive,mais cette approche du risque s’étoffe defaçon spectaculaire et va bien au-delà des fac-teurs de risque classiques qui rentrent dans lesdifférentes calculettes qui sont mises à notredisposition. Elle va aussi vers une approchede véritables intégrateurs du risque :– bien sûr, la prévention secondaire qui

est l’approche historique, discutée parpersonne ;

– l’atteinte des organes-cibles, qui consti-tue également une approche acquisemais avec un enrichissement des tech-niques et une volonté d’aller jusqu’aubout des progrès qui sont disponibles ;par exemple, une IRM pour évaluer lasubstance blanche cérébrale ;

– l’atteinte des organes-cibles mais cettefois-ci préclinique (Cockroft, MDRD,micro-albuminurie pour la fonctionrénale, par exemple) ;

– l’atteinte de l’arbre artériel.

Il est mis en évidence l’IPS et la vitessed’onde de pouls, il est discuté l’épaisseurintima-media, la pression centrale, d’autrestechniques.

Vous apprendrez beaucoup de choses ouvous relativiserez ce que vous connaissiezdéjà en lisant très soigneusement le textequi nous est proposé et je vous invite àaller bien au-delà des 4 « box » fonda-mentaux qui vont être déclinés. Ceux-cisont déjà très riches en information maisvous avez là des pages fondamentales à nepas manquer.

Les nouvelles recommandations européennes 2007...

Catégorie PAS PADOptimale < 120 et < 80Normale 120-129 et/ou 80-84Normale haute 130-139 et/ou 85-89HT grade 1 140-159 et/ou 90-99HT grade 2 160-179 et/ou 100-109HT grade 3 ≥ 180 et/ou ≥ 110HT systolique isolée ≥ 140 et < 90

Définitions et classification des niveaux de pression artérielle (mmHg)

Position de l’ESH/ESC : mesure ambulatoire et automesure

Mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA)• Bien que la PA de consultation reste la référence, la MAPA améliore la

prédiction du risque cardiovasculaire chez les patients traités ou non.• Les valeurs normales sont différentes pour les pressions artérielles de consultation

et ambulatoire.• La MAPA doit être envisagée surtout si :

- il y a une grande variabilité de la PA à la même ou entre plusieursconsultations ;

- la PA de consultation est élevée chez un sujet à risque cardiovasculaireglobal faible ;

- il y a une grande discordance entre les PA mesurées en consultation et audomicile ;

- l’hypertension semble résistante au traitement ;- des épisodes d’hypotension sont suspectés, surtout chez les sujets âgés oudiabétiques ;

- la PA de consultation est élevée chez une femme enceinte, ou il existe unesuspiscion de préeclampsie.

Automesure à domicile• L’automesure à domicile est utile et sa valeur pronostique est bien démontrée.

Ce mode de mesure doit être encouragé pour :- obtenir une meilleure information sur l’effet antihypertenseur du traitement aucreux du taux plasmatique, précisant ainsi la couverture entre prises dumédicament ;

- améliorer l’adhésion du patient à son traitement ;- s’il existe un doute sur la faisabilité ou la fiabilité de la MAPA chez un sujet.

• L’automesure à domicile est à éviter si :- elle est cause d’anxiété pour le patient ;- elle est l’occasion d’autoajustements du traitement.

• Les valeurs normales sont différentes de celles de la PA en consultation.

L’HT systolique isolée doit être classée (1, 2, 3) selon la PAS dans les fourchettes indiquées, pourvu que la PAD soit < 90 mmHg. Les grades 1, 2 et 3 correspondent à uneHT légère, modérée et sévère respectivement. Ces dénominations ne sont plus utilisées pour éviter toute confusion avec la quantification du risque cardiovasculaire global.

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Traitement

Trois passages vont immanquablementretenir votre attention :• la place maintenue des bêtabloquants

avec leur hétérogénéité qui est bien sou-lignée mais ces pages-là ne vous aurontpas échappé ;

• la place préférentielle des médicamentsmodifiant le système rénine-angiotensi-ne (et aldostérone) qui seront sous lesfeux de la rampe avec deux grandesactualités prochaines :- l’arrivée des inhibiteurs directs de la

rénine, ���

Les nouvelles recommandations européennes 2007...

Marqueurs Valeur prédictive Disponibilité CoûtECG ++ ++++ +Échocardiographie +++ +++ ++EIM carotidienne +++ +++ ++Vitesse de l’onde de pouls +++ + ++Index cheville/bras ++ ++ +Calcium coronaire + + ++++Collagène cardiaque/vasculaire ? + ++Marqueurs circulants du collagène ? + ++Dysfonction endothéliale ++ + +++Lacunes cérébrales/lésionsde la substance blanche ? ++ ++++

Estimation FG ou clearance créat +++ ++++ +Microalbuminurie +++ ++++ +

Disponibilité, valeur pronostique et coût des marqueurs d’atteinte d’organe (1 à 4 +)

Histoire familiale et personnelle

� Ancienneté de l’hypertension et valeurs antérieures.

� Possibilité d’une HTA secondaire :a. histoire familiale de néphropathie (polykystose) ;b. maladie rénale, infections urinaires, hématurie, consommation d’antalgiques (néphropathie parenchymateuse) ;c. médicaments et autres substances (contraceptifs oraux, réglisse, carbenoxolone, gouttes nasales, cocaïne, amphétamines,

corticoïdes, AINS, érythropoïétine, cyclosporine) ;d. épisodes de sueurs, céphalées, anxiété, palpitations (phéochromocytome) ;e. épisodes de faiblesse musculaire et de tétanie (hyperaldostéronisme).

� Facteurs de risque :a. histoire personnelle et familiale d’hypertension et de maladies cardiovasculaires ;b. histoire personnelle et familiale de dyslipidémie ;c. histoire personnelle et familiale de diabète ;d. tabagisme ;e. habitudes alimentaires ;f. obésité, quantification de l’activité physique ;g. ronflement, apnées du sommeil (s’enquérir auprès du partenaire) ;h. personnalité.

� Symptômes d’atteinte des organes cibles :a. cerveau et yeux : céphalées, vertiges, troubles visuels, accident ischémique transitoire, déficit sensitif ou moteur ;b. cœur : palpitations, douleur thoracique, dyspnée, œdème des chevilles ;c. rein : soif, polyurie, nycturie, hématurie ;d. artères périphériques : extrémités froides, claudication intermittente.

� Traitement antihypertenseur antérieur : médicaments pris, efficacité et effets secondaires.Facteurs d’environnement personnels ou familiaux particuliers.

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Les nouvelles recommandations européennes 2007...

Examen clinique à la recherche d’une HTA secondaire,d’une atteinte des organes cibles et d’une obésité viscérale

Signes suggestifs d’une HTA secondaire ou d’une atteinte des organes cibles– Éléments du syndrome de Cushing.– Signes cutanés de neurofibromatose (phéochromocytone).– Gros reins palpables (polykystose rénale).– Souffle aortique abdominal (HTA réno-vasculaire).– Souffle précordial (coarctation, maladie aortique).– Diminution ou retard des pouls fémoraux, diminution de la PA fémorale (coarctation, maladie aortique).

Signes suggestifs d’une atteinte des organes cibles– Cerveau : souffles carotidiens, déficit moteur ou sensitif.– Rétine : anomalie du fond d’œil.– Cœur : localisation et pulsatilité de la pointe du cœur, trouble rythmique, galop, râles pulmonaires, œdèmes périphériques.– Artères périphériques : absence, diminution ou asymétrie des pouls, extrémités froides, lésions cutanées d’allure ischémique.– Carotides : souffles systoliques.

Obésité viscérale– Poids corporel.– Tour de taille excessif en position debout : H > 102 cm, F > 88 cm.– Augmentation de l’indice de masse corporelle (poids [kg] / taille [m2]).– Surpoids ≥ 25 kg/m2, obésité ≥ 30 kg/m2.

Examens de laboratoire

Examens systématiques• Glycémie à jeun.• Cholestérol total.• LDL-cholestérol.• HDL-cholestérol.• Triglycérides (à jeun).• Kaliémie.• Uricémie.• Créatinine.• Estimation de la clearance de la créatinine (formule de Cockroft-Gault) ou de la filtration glomérulaire (formule MDRD).• Hémoglobine et hématocrite.• Bandelette urinaire (complétée par une bandelette microalbuminurie et un examen microscopique du sédiment urinaire).• Électrocardiogramme.

Tests conseillés• Échographie cardiaque.• Échographie-Doppler carotidienne.• Dosage de la protéinurie (si bandelette positive).• Index cheville/bras.• Fond d’œil.• Test de tolérance au glucose (si glycémie à jeun > 5,6 mmol [1 g/l]).• Automesure tensionnelle et MAPA.• Vitesse de l’onde de pouls (si appareillage disponible).

Évaluations poussées (domaine du spécialiste)• Recherche plus approfondie d’une atteinte cardiaque, rénale ou vasculaire. Impératif si HTA compliquée.• Recherche d’une HTA secondaire suggérée par l’histoire clinique, l’examen, ou le bilan de routine : dosage de

rénine et aldostérone, corticostéroïdes, catécholamines plasmatiques et/ou urinaires ; artériographie ; échographie-Doppler des reins et des surrénales : Scanner RM.

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- l’arrivée pour mars 2008 du grand pro-gramme ON TARGET/TRANS-CEND avec bien sûr la place du dou-ble blocage IEC – ARA II, mais aussi(et surtout) la première et seuleconfrontation directe entre les IEC etles ARA II. Beaucoup de questionssont actuellement en suspens et nousaurons des réponses fondamentalesavec les données de ce programme.

Pour finir, trois chapitresdans le traitement

1) Le premier, qui est simple : le suivi estenfin envisagé, il est paradoxal d’avoirune page pour 20 ans de suivi et 80 pagespour le bilan à l’entrée de l’hypertensionmais nous amorçons quelque chose denouveau qui va vraiment dans le bon sens.

Les nouvelles recommandations européennes 2007...

Position de l’ESH/ESC : recherche d’une atteinte des organes cibles

Les éléments d’une atteinte infraclinique des organes cibles doivent être recherchés avec beaucoup de soin et par destechniques appropriées. Il s’agit en effet d’un stade intermédiaire dans le continuum de la maladie vasculaire et d’undéterminant majeur du risque cardiovasculaire global.

� Le cœur - Un ECG doit faire partie de toute évaluation de routine chez les hypertendus, pour détecter une HVG, un niveaude « contrainte », une ischémie, ou un trouble du rythme. Une échographie cardiaque est recommandée si une détectionplus sensible de l’HVG est considérée utile. Cet examen permet en outre de distinguer les profils géométriques, dontl’hypertrophie concentrique est le plus défavorable. La fonction diastolique peut être évaluée par un doppler transmitral.

� Les vaisseaux - Une échographie carotidienne est recommandée si l’on considère utile de détecter une hypertrophievasculaire ou un athérome asymptomatique. La rigidité des grosses artères (conduisant à l’hypertension systolique isoléechez le sujet âgé) peut être mesurée par la vitesse de l’onde de pouls. Celle-ci pourrait être plus largement recommandéesi elle était plus facilement disponible. Une baisse de l’index cheville/bras révèle une artériopathie périphérique avancée.

� Les reins - Le diagnostic d’une néphropathie hypertensive se base sur une diminution de la fonction rénale ou sur uneélimination d’albumine augmentée. L’estimation, à partir de la créatinine plasmatique, soit de la filtration glomérulaire(formule MDRD, en fonction de l’âge, du sexe et de la race), soit de la clearance de la créatinine (formule de Cockroft-Gault, nécessitant le poids corporel) doit être systématique. Une protéinurie doit être recherchée chez tout hypertendupar une bandelette urinaire. Si celle-ci est négative, une protéinurie de bas grade (microalbuminurie) doit être recherchéesur un échantillon d’urine et rapportée à la créatinine urinaire.

� Le fond d’œil - L’examen du fond d’œil n’est recommandé que dans les hypertensions sévères. Les lésions rétiniennes discrètessont non spécifiques, sauf chez les sujets jeunes. Les hémorragies, les exsudats et l’œdème papillaire, observés dans lesseules hypertensions sévères, sont associés à un risque cardiovasculaire augmenté.

� Le cerveau - Des infarctus cérébraux silencieux, des lacunes, des micro-hémorragies et des lésions de la substanceblanche ne sont pas rares chez les hypertendus. Elles peuvent êtres détectées par un scanner ou une IRM. La disponibilitéet le coût de ces explorations ne permet cependant pas d’en faire un usage irraisonné. Chez les hypertendus âgés, destests cognitifs peuvent être utiles pour dépister une altération précoce.

Début d’un traitement antihypertenseur

MHD : mesures hygiéno-diététiques. AOC : atteinte d’organes cibles.Traduit de : Journal of Hypertension 2007 ; 25 : 1105-87 - Copyright SFHTA traduction septembre 2007.

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Position ESH/ESC : choix d’un antihypertenseur selon le contexte

Atteinte infraclinique des organes ciblesHVG IEC, AC, ARAAthérome asymptomatique AC, IECMicroalbuminurie IEC, ARADysfonction rénale IEC, ARA

Événement cliniqueAntécédent d’AVC Tous les antihypertenseursAntécédent d’infarctus BB, IEC, ARAAngor BB, ACInsuffisance cardiaque D, BB, IEC, ARA, SpiroFibrillation auriculaire :

– paroxystique IEC, ARA– permanente BB, AC (non-DHP)

Insuffisance rénale/Protéinurie IEC, ARA, Diurétiques de l’anseArtériopathie périphérique AC

Situations particulièresHSI (sujet âgé) D, ACSyndrome métabolique IEC, ARA, ACDiabète IEC, ARAGrossesse AC, méthyldopa, BBSujets noirs D, AC

Abréviations - HSI : hypertension systolique isolée ; ARA : antagonistes des récepteursde l’angiotensine ; IEC : inhibiteurs de l’enzyme de conversion ; BB : bêtabloquants ;AC : antagonistes calciques ; DHP : dihydropyridine ; D : diurétiques thiazidiques.

LE CARDIOLOGUE N° 306 FMC - NOVEMBRE 200723

2) Plus amusant, comme faire coïnciderles recommandations internationale-ment renouvelées, qui nous font attein-dre une pression artérielle systolique de130 mmHg chez le diabétique et lescoop tout récent de l’étude ADVAN-CE qui montre qu’on peut aller jusqu’à135 mmHg ! C’est le moment de rap-peler qu’avant ADVANCE le mieuxdisant était 144 mmHg. De même,dans l’insuffisance rénale nous avonsun but thérapeutique à 130, supportépar trois grandes études, toutes néga-tives sur leur critère primaire.

3) Plus troublant : l’irruption des bithé-rapies, plus tôt, plus fortes, avec de nou-velles indications potentielles qui sontencore fort peu documentées. Mais cesnouveaux guidelines étant un ouvragede référence qui peut et doit travailleren perspective, peut prendre des optionssur l’avenir. À vous de suivre l’actuali-té et en attendant, n’oubliez pas quenos patients sont très souvent (mais pastoujours) des sujets âgés, polymédica-mentés et chez qui il faudra agir tou-jours avec la plus grande prudence.

■ En conclusion

Vous avez 82 pages qui ne seront pas à lired’une traite mais que vous devrez avoirsur votre ordinateur ou bien rangées dansvotre bureau pour vous y référer chaquefois que vous serez interpelés par votrepatient.

Bonnes références... ■

Les nouvelles recommandations européennes 2007...

Stratégies de monothérapie ou d’associations

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Automesure tensionnelle :état des lieux en France (enquête FLAHS 2006)Daniel HerpinCHU La Milétrie, 86021 Poitiers

L es dernières recommandations de laHaute Autorité de Santé (HAS) pourla prise en charge de l’Hypertension

Artérielle [1] ont encouragé très largementl’utilisation de l’automesure tensionnellepour la confirmation du diagnostic d’HTA,notamment chez le sujet âgé ou chez le sujetplus jeune avec HTA légère à modérée sansretentissement viscéral, ainsi que pour aiderà mieux gérer les hypertensions artériellesrésistantes et, d’une façon plus générale,pour évaluer la réelle efficacité et la tolé-rance des traitements antihypertenseurs.

Le Comité Français de Lutte contrel’Hypertension Artérielle (CFLHTA) avaitdéjà pris l’initiative en 2004 de diligenterune première enquête (FLAHS 2004) dontl’objectif était d’estimer le nombre d’ap-pareils d’automesure tensionnelle possé-dés en France à cette époque et d’évaluer lesmodalités d’usage de cette nouvelle métho-de de mesure de la pression artérielle [2].

Une deuxième enquête a été mise en placepar le même comité en 2006, avec les mêmesobjectifs qu’en 2004, en vue d’évaluer l’évo-lution de ces pratiques dans la populationfrançaise. La méthodologie utilisée permetl’indépendance des résultats par rapport auxprestataires de soins et de l’industrie phar-maceutique ou des instruments de mesure.La représentation nationale permet égale-ment une extrapolation à l’ensemble de lapopulation Française à partir des donnéesofficielles du recensement national.

■ Méthodes

Population

Une enquête a été conduite sur un échan-

tillon de 4.500 individus interrogés parvoie postale, issus du panel ACCESS santéde TNS-SOFRES et considérés commereprésentatifs de la population françaisede 35 ans et plus.

Ces personnes ont été interrogées à l’aided’un questionnaire autoadministré de4 pages adressé par courrier en mai et juin2006.

Les enquêteurs ont pu recueillir 3.389questionnaires exploitables (taux de retour= 75,3 %). Un redressement a été effectuésur les critères de représentativité : sexe,âge, région, habitat, profession du chef defamille.

Autoquestionnaire

Un questionnaire de 51 questions a étéproposé aux sujets de l’enquête. Parmi cesquestions, 5 étaient relatives aux moyensd’évaluation et de mesure de la pressionartérielle. Les réponses obtenues étaientde type fermées (oui, non) :– � Personnellement, vous est-il déjà arri-

vé d’utiliser un appareil pour mesurer votretension artérielle en dehors d’une visitemédicale ?

– � Possédez-vous, à votre domicile, unappareil pour mesurer la tension artériel-le ?

– � Comment vous êtes-vous procuré cetappareil de mesure de la tension artériel-le ? Achat en pharmacie ; achat en gran-de surface, achat sur Internet ; cadeau ?

– Où se positionne l’appareil que vousutilisez personnellement pour mesurervotre tension artérielle ? Le poignet ou lebras ?

– Utilisez-vous cet appareil pour mesu-

rer votre tension artérielle ?� Oui, très régulièrement

(presque tous les jours )� Oui, régulièrement

au moins une fois par mois)� Oui, à l’occasion

(lorsque je ressens des symptômes)� Oui, avant une visite chez un méde-

cin� Non, je l’ai utilisé mais je ne l’utilise

plus actuellement� Non, je ne l’ai jamais utilisé.

Extrapolation à l’ensemblede la population française

L’évaluation du nombre de sujets possé-dant un appareil a été réalisée selon le sexeet par tranche d’âge de 10 ans en appli-quant la proportion moyenne obtenue parle sondage, au nombre d’individus donnépar le recensement national INSEE 1999.

■ Résultats

Les autotensiomètres en France : com-bien ont été achetés ? Par qui ?Comment sont-ils utilisés ?

Le tableau n° 1 page suivante montre (aprèsextrapolation selon le recensement 1999)que près de 6 millions de Français possè-dent un autotensiomètre alors qu’ils n’étaientque 4 millions en 2004, soit une augmen-tation de 50 % sur les deux dernières années.

Un résultat majeur de cette enquêteconcerne la proportion d’hypertendus trai-tés possédant un autotensiomètre : elle estpassée de 1 pour 4 en 2004 à plus de 1pour 3 (36 %) en 2006.

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LE CARDIOLOGUE N° 306 FMC - NOVEMBRE 200725

Parmi les possesseurs de ces tensiomètres,on dénombre en 2006 davantage d’appa-reils de mesure au bras que d’appareils demesure au poignet (53 % versus 47 %)alors que la proportion inverse était obser-vée en 2004 (33 % versus 66 %).

L’autotensiomètre a été acheté dans unplus d’un tiers des cas en pharmacie, direc-tement par le patient.

Les figures nos1 et 2 ci-contre indiquent lesmodalités d’utilisation du tensiomètre :cette utilisation est plus souvent régulièrechez les sujets les plus âgés et le tauxd’abandon est maximal chez les sujets lesplus jeunes. Ce constat ne paraît pas illo-gique si on émet l’hypothèse probable quela proportion des sujets hypertendus estplus forte chez les sujets âgés et que cesderniers consultent plus souvent. Le tauxde patients réalisant une automesure justeavant une visite médicale, comme cela estrecommandé par le CFLHTA, augmentesensiblement avec l’âge mais ne dépassejamais 5 %.

Enfin, le tableau n° 2 ci-contre permet decomparer les pratiques des hypertendustraités par rapport au reste de la popula-tion : on voit que l’utilisation régulière del’appareil est plus fréquente chez les hyper-tendus que chez les sujets ne recevant pasde traitement antihypertenseur (30 % ver-sus 23 %) et que le taux d’abandon est aucontraire plus faible (7 % versus 15 %).

■ Commentaires

Ainsi l’enquête FLAHS 2006 a permisd’estimer à environ 6 millions le nombred’appareils d’automesure tensionnelle enFrance ce qui représente une augmenta-tion de 50 % par rapport à 2004, illus-trant bien l’importante diffusion de cettetechnique largement recommandée parles instances officielles.

C’est aujourd’hui un hypertendu traité

cien qui est fréquemmentconsulté et cette piste devraêtre exploitée pour relayer lesinformations et améliorer lespratiques.

Un important travail d’in-formation générale et sansdoute en particulier médica-le et d’éducation des patients,reste à faire pour améliorerles conditions dans lesquel-les l’automesure doit être réa-lisée. On constate en effetque l’utilisation n’est régu-lière que dans 30 % des caschez les hypertendus et sur-tout que la pratique d’unesérie d’enregistrements dansla semaine précédant uneconsultation médicale restemalheureusement exception-nelle. Le questionnaire nerenseigne pas sur les caracté-ristiques de cette « régulari-té » et on ne doit pas perdre

sur 3 qui possède un appa-reil, contre un sur 4 en 2004,mais on observera d’autrepart que plus d’un sujet non-hypertendu sur 10 a par ail-leurs fait la démarche d’ache-ter un appareil.

On observera avec satisfac-tion que les recommanda-tions de la HAS et duCFLHTA, qui encouragentle choix d’un appareil avecbrassard au bras par rapportaux appareils pour poignet,ont été suivies d’effets, avecun taux d’appareils au brasdépassant actuellement lamoitié des achats contre seu-lement un tiers en 2004.

On soulignera également lerôle important du pharma-

Automesure tensionnelle : état des lieux en France (enquête FLAHS 2006)

Tableau n° 1

Figure n° 1

Figure n° 2

Tableau n° 2

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de vue qu’une automesure excessivementrégulière (quotidienne ou hebdomadaire)n’est pas un objectif pédagogique dansl’éducation à l’automesure.

Le message promu par le CFLHTA estsimple, aisé à diffuser et facile à appliquer :une série d’automesures tensionnelles doitêtre réalisée dans la semaine précédant uneconsultation en respectant la règle des 3, àsavoir 3 jours de suite, 3 fois le matin, 3 foisle soir à 1 ou 2 minutes d’intervalle.

La limite supérieure de la normale est fixéede façon consensuelle à 135/85 mmHg[3], valeurs validées par plusieurs étudesépidémiologiques longitudinales [4, 5].

L’expérience démontre l’excellente faisa-bilité et la bonne acceptabilité de l’auto-mesure qui, dans le travail de Little et coll.[6], est largement plébiscitée par lespatients qui la placent en tête de leurs pré-férences, devant la mesure réalisée par l’in-firmière, puis celle effectuée par le méde-cin, puis la MAPA.

Plusieurs travaux ont montré que le faitde posséder un autotensiomètre était asso-cié à une meilleure connaissance de leurtraitement par les patients, ainsi qu’à unemeilleure connaissance de leurs propreschiffres tensionnels et des objectifs à attein-dre. On peut donc espérer de cette métho-de qu’elle soit associée à un meilleurcontrôle des chiffres tensionnels : le faitest qu’une méta-analyse de Cappuccio etcoll. [7] a montré que la pression artérielleatteinte dans les essais randomisés utili-sant un appareil d’automesure était sen-siblement plus basse que dans les essaisqui n’ont pas eu recours à cette méthode.

Les limitations de cette étude dépendentdu mode de recueil des informations, noncontrôlées. Cependant par l’indépendan-ce de la méthode par rapport aux enquê-tes usuelles utilisant les réseaux classiquesde soins, elle permet d’évaluer la possessionet l’utilisation de l’automesure en France.Les sujets sollicités sont volontaires pourappartenir à ce panel de sujets questionnéset la méthodologie globale est garantie par

le prestataire indépendant, connu pourses interventions de sondages nationaux.

La question reste posée de savoir s’il fautencourager l’achat d’un appareil par touthypertendu. Cette recommandation peutsoulever un problème de prise en chargedans le système de soins (rôle des diffé-rents professionnels, prise en charge finan-cière, contrôle des appareils) et qui enoutre expose certains patients (vulnéra-bles) à une pratique abusive voire obses-sionnelle. La mise à disposition occasion-nelle par le corps médical ou par desréseaux de soins sur un créneau program-mé représente sans doute une alternativeintéressante dont la faisabilité pragmati-que et l’impact restent à évaluer.

Automesure tensionnelle : état des lieux en France (enquête FLAHS 2006)

■ Références

[1] Haute Autorité en Santé. Prise en charge des patients adultes atteints d’hypertension artérielle essentielle - Actualisation. St Denis : 2005.

[2] Mourad JJ, Herpin D, Postel-Vinay N, Vaisse B, Poncelet P, Mallion JM, Murino M, Girerd X. Use of home blood pressure devices in France in 2004. ArchMal Cœur Vaiss. 2005 ; 98 : 779-82.

[3] O’Brien E, Asmar R, Beilin L, et al. Practice guidelines of the European Society of Hypertension for clinic, ambulatory and self blood pressure measurement.J Hypertens. 2005 ; 23 : 697-701.

[4] Imai Y, Ohkubo T, Sakuma M, et al. Predictive power of screening blood pressure, ambulatory blood pressure and blood pressure measured at home for ove-rall and cardiovascular mortality : a prospective observation in a cohort from Ohasama, northern Japan. Blood Press Monit. 1996 ; 1 : 251-254.

[5] Bobrie G, Chatellier G, Genes N, Clerson P, Vaur L, Vaisse B, Menard J, Mallion JM. Cardiovascular prognosis of « masked hypertension » detected by bloodpressure self-measurement in elderly treated hypertensive patients. JAMA. 2004 ; 291 : 1342-9.

[6] Little P, Barnett J, Barnsley L, Marjoram J, Fitzgerald-Barron A, Mant D. Comparison of acceptability of and preferences for different methods of measuring bloodpressure in primary care. BMJ. 2002 ; 325 : 258-9.

[7] Cappuccio FP, Kerry SM, Forbes L, Donald A. Blood pressure control by home monitoring : meta-analysis of randomised trials. BMJ. 2004 ; 329 : 145. Epub 2004Jun 11. Erratum in : BMJ. 2004 ; 329 : 499. ■

Page 24: L’éditorial de L - CFLHTA...LE CARDIOLOGUE N 306 FMC - NOVEMBRE 20073 e Comité de Lutte contre l’Hypertension Artérielle (CFLHTA) a été créé en 1972. Son objectif est de

LE CARDIOLOGUE N° 306 FMC - NOVEMBRE 200727�

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Q u e s t i o n n a i r e d u n u m é r o 3 0 6

Dans chaque cahier de FMC du journal « Le Cardiologue », vous trouvez un QCM se rapportant aux sujets traités dans le numéro.Vous le trouvez également sur le site de l’UFCV (http://www.ufcv.org).Envoyez vos réponses si possible par email ([email protected]). Mais vous pouvez aussi nous les faire parvenir par fax (01.45.42.72.98)ou courrier (UFCV, 13, rue Niepce, 75014 PARIS).Les réponses des experts qui ont rédigé les questions paraîtront dans le numéro suivant du journal « Le Cardiologue ».Une attestation de participation (à mettre dans votre dossier FMC, EPP) vous parviendra par email, courrier ou fax, aussi est-ilindispensable de bien noter vos coordonnées.Tout questionnaire retourné après la parution suivante du journal « Le Cardiologue » ne pourra être validé.

Votre nom :Code ADELI (= les 9 chiffres situés sous votre identification sur vos feuilles de soin papier) :Fax : Adresse :

Email :

QCM n° 2 Concernant l’hypertension artérielle : � 1) elle touche environ 10 % de la population française ;� 2) elle diminue l’espérance de vie de 7 ans pour un individu de 50 ans ;� 3) elle à une incidence stable dans le monde ;� 4) il existe des prédicteurs de son installation ;� 5) la prise en charge des préhypertendus doit être pharmacologique.

QCM n° 4 Quels chiffres de pression artérielle indiquer au public ? : � 1) 120/80 ;� 2) 135/85 ;� 3) 140/90 ;� 4) 160/95 ;� 5) 12/8 ;� 6) 13/8 ;� 7) 14/8 ;� 8) 16/9.

QCM n° 3 Concernant l’automesure tensionnelle, en France : � 1) près de six millions de Français possèdent un autotensiomètre ;� 2) un hypertendu sur trois a fait l’acquisition d’un autotensiomètre ;� 3) un normotendu sur dix a fait l’acquisition d’un autotensiomètre ;� 4) il y a désormais davantage d’autotensiomètres au bras que d’autotensiomètres au poignet ;� 5) le taux d’abandons de la technique est plus élevé chez les sujets jeunes que chez les plus âgés.

QCM n° 5 Les bêtabloquants : � 1) font toujours partie du traitement en première intention ;� 2) font toujours partie du traitement en première intention avec quelques restrictions ;� 3) ne font plus partie du traitement en première intention.

QCM n° 6Concernant la revue « Le Cardiologue » (QCM n’entrant pas dans le cadre de la validation de la FMC)

Quelle appréciation donnez-vous, de 1 à 10 (1 = mauvais, 10 = excellent) à :■ a) La partie socioprofessionnelle � 1 � 2 � 3 � 4 � 5 � 6 � 7 � 8 � 9 � 10■ b) La partie FMC � 1 � 2 � 3 � 4 � 5 � 6 � 7 � 8 � 9 � 10

Pensez-vous que le contenu de ce cahier FMC est scientifiquementet pédagogiquement indépendant ? � OUI � NON

Commentaires libres

QCM n° 1Selon les données des études FLAHS, le nombre des hypertendus traités est, en France en 2007, de :� 1) 5 millions ;� 2) 8,5 millions ;� 3) 10,5 millions ;� 4) 17 millions.