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LABORATOIRE NATIONAL DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS Service Public à Gestion Autonome sous Tutelle du Ministère des Travaux Publics Transports et Communications LE PROGRAMME DE RECHERCHES APPLIQUEES DU LNBTP Yves Fritz JOSEPH, ing. Janvier 2006 Delmas 33, Rue Toussaint Louverture # 27, Port-au-Prince, Haïti Téléphone : (509) 510 7880 / 511 0477 / 210 1574/75/76/77 Courriel : [email protected] Internet : http://www.lnbtp.gouv.ht

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LABORATOIRE

NATIONAL DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

Service Public à Gestion Autonome sous Tutelle du Ministère des Travaux Publics Transports et Communications

LE PROGRAMME DE RECHERCHES APPLIQUEES DU LNBTP

Yves Fritz JOSEPH, ing. Janvier 2006

Delmas 33, Rue Toussaint Louverture # 27, Port-au-Prince, Haïti Téléphone : (509) 510 7880 / 511 0477 / 210 1574/75/76/77

Courriel : [email protected] Internet : http://www.lnbtp.gouv.ht

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Le pays, décidé de sortir de la pauvreté, Définit ses objectifs directement vers la modernité

Car la sortie à pas feutrés est un mouvement Sur le cercle vicieux d’un état initial dilaté artificiellement

Il faut préparer la promotion de ses intérêts, Auprès de ses partenaires géoéconomiques,

En s’assurant que toutes les ressources techniques Sont maîtrisées pour déclencher sans arrêt Le mécanisme d’un développement durable

Mû par une économie dans un environnement stable. Ce n’est point parce que les choses sont difficiles

Que nous n’osons pas ; C’est plutôt parce que nous n’osons pas Qu’elles deviennent vraiment difficiles

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LISTE DES SIGLES UTILISÉS

1. BME : Bureau des Mines et de l’Energie

2. BTP : Bâtiment et Travaux Publics (Secteur du …)

3. CARICOM : Communauté des Etats de la Caraïbe

4. CINA : Cimenterie Nationale

5. DRN : Direction des Ressources Naturelles du Ministère de

l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural

6. ED’H : Electricité d’Haïti

7. FDS : Faculté des Sciences

8. FER : Fonds d’Entretien Routier

9. IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique

10. LNBTP : Laboratoire National du Bâtiment et des Travaux Publics

11. MCI : Ministère du Commerce et de l’Industrie

12. MDE : Ministère de l’Environnement

13. MTPTC : Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications

14. PEG : Prospecting Engineering Gestion

15. RELP : Réacteur à Eau Lourde sous Pression

16. REP : Réacteur à Eau sous Pression

17. REB : Réacteur à Eau Bouillante

18. SNRE : Service National des Ressources en Eau

19. UEH : Université d’Etat d’Haïti

20. UniQ : Université Quisqueya

21. UTSIG : Unité Technique du Service d’Informations Géographiques

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Table des matières

Matières Pages

I. Introduction............................................................................................................5

II. Justification du Programme de Recherches Appliquées........................................8

III. Les composantes du Programme de Recherches Appliquées ............................9

IV. Les stratégies globales envisageables.................................................................31

A. Du point de vue méthodologique.....................................................................31 B. Du point de vue des moyens à mettre en œuvre : ............................................32

V. Les résultats attendus ...........................................................................................34

VI. Conclusion ..........................................................................................................40

VII. Annexes ..............................................................................................................43

VIII. Bibliographie......................................................................................................49

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I. Introduction

Un bref état des lieux, concernant la Recherche appliquée en Haïti, serait nécessaire pour comprendre que, dans des domaines techniques et scientifiques, la recherche fondamentale pure constitue des activités envisageables à moyen et à long termes : les résultats, obtenus par des partenaires étrangers sur des sujets d’ordre général, sont le plus souvent disponibles selon les besoins sporadiques des bénéficiaires face aux intérêts des dépositaires de ces ressources informationnelles. Le secteur industriel étant ce qu’il est, les ressources humaines ainsi que l’ambiance académique appropriée bénéficient actuellement de très peu d’incitation à s’ériger en institution efficiente dans le domaine de la recherche appliquée.

Cependant, la recherche appliquée en matière d’Environnement et de valorisation

des ressources naturelles doit être rangée parmi les démarches les plus urgentes vers le développement durable.

A. Les grands problèmes environnementaux et d’aménagement du territoire :

En partant de l’hypothèse d’une sortie de crise laissant espérer la mise en application de solutions appropriées en matière de gouvernance de l’Etat, les perspectives de recherches appliquées sont prometteuses en tant que passage obligé dans les domaines de la gestion des bassins versants, de la durabilité des infrastructures de base, de l’Urbanisme, de l’Assainissement, de la gestion des risques naturels (cyclones, inondations, glissement de terrain, sécheresse, séisme) ;

B. En matière de valorisation des ressources naturelles :

La gestion rationnelle des ressources en eau ; la rationalisation de l’exploitation des granulats de carrière et de rivière ; la mise en valeur du potentiel cimentier national ; la promotion de nouveaux types de matériaux de construction ou l’amélioration de l’efficacité des matériaux en usage ; tout cela constitue autant de filières de recherches susceptibles d’alimenter de bonnes relations de partenaires entre l’Entreprise, l’Université et l’Etat;

C. En matière de promotion des normes : Les normes techniques sont les fondations de la qualité. Les efforts appropriés devront être consentis afin de persuader les acteurs de l’urgente nécessité d’œuvrer dans l’intérêt de la compétitivité de leurs produits, de la réduction de la vulnérabilité de l’habitat et des populations aux catastrophes naturelles. En ce sens des recherches appliquées dans le domaine de la métrologie sont indispensables pour frayer le chemin vers l’application des normes.

D. Du point de vue d’une contribution de l’Université: La participation de l’Université à la réalisation de ces tâches immenses est incontournable. Elle présente un intérêt certain lié à la portée pluridisciplinaire de l’oeuvre et des capacités de coordination des activités de formation académique et de recherches appliquées. Timidement, certaines Facultés de génie civil et de Génie rural tentent de poser des jalons en proposant à des étudiants sortants des sujets de mémoire portant sur des problèmes d’environnement et d’amélioration de matériaux de construction tels que les briques d’argile et les granulats. La Faculté des Sciences de l’UEH exécute, en

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coopération avec les Universités Francophones Belges, un projet pilote de Cartographie Géotechnique de la bordure Nord-Est de Port-au-Prince. Le LNBTP participe activement à la réalisation de ces travaux appelés à couvrir d’autres parties du territoire. L’un des principaux résultats attendus est la mise à la disposition du planificateur urbain d’un instrument de travail efficace

Le but du présent document est d’exposer, sous forme de fiches techniques de

projets les grandes lignes du programme de recherches appliquées du LNBTP. La priorité est accordée aux solutions à trouver à des problèmes majeurs affectant le développement des dix grands domaines suivants :

A. Les granulats ; B. Les ciments ; C. La métrologie et la promotion des normes ; D. La cartographie géotechnique des principales villes du pays ; E. L’Observatoire Routier National ; F. La base de données géologique, géotechnique et hydrométéorologique ; G. La réduction de la vulnérabilité des populations et des infrastructures vis-à-

vis des risques d’inondation ; H. La glissance de la surface de l’adoquin ; I. L’étude des déformations de surface des chaussées souples du réseau routier

national; J. La qualité des matériaux utilisés dans l’habitat.

Les stratégies prévisibles, pour assurer la réalisation de ce vaste et ambitieux

programme, devront se hisser à la hauteur des responsabilités de l’Institution. Le LNBTP est une Institution publique à gestion autonome créée le 11 Mars

1974 et placée sous la tutelle du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC). Il est chargé du contrôle de la qualité des infrastructures en construction dans le pays et de promouvoir l’application de normes en matière de bâtiment.

Haïti est un pays à construire et le Laboratoire a la responsabilité de veiller à

la viabilité et à la durabilité des ouvrages. C’est aussi un pays à très hauts risques sismique et cyclonique ; où les risques d’inondations et de glissements de terrain sont quasi permanents. Le LNBTP est l’une des Institutions appelées à participer activement aux démarches visant la réduction de la vulnérabilité des populations à ces genres de catastrophes naturelles.

Le Laboratoire devra offrir un service public par l’encouragement d’une

nouvelle attitude des particuliers à demander des essais de sols et de matériaux, non seulement parce que des règlements de l’Autorité compétente les obligent, mais encore parce que les programmes minimaux des études affichent des coûts de service abordables. Ce service devra s’étendre à la mise à la disposition de tous les acteurs impliqués de la société civile et de l’Etat d’informations techniques et scientifiques émanant d’un programme de recherches appliquées.

Les moyens à la disposition du LNBTP sont actuellement insuffisants pour

remplir convenablement sa mission, alors que les prochaines années verront la réalisation d’importants investissements dans les infrastructures de base du pays.

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La perte de la majorité des cadres techniques ; la destruction et le

vieillissement de bon nombre de matériels; le manque d’espaces pour loger adéquatement les services techniques et administratifs ; tout cela constitue un ensemble conjugué de contraintes qui ont contribué à aggraver la situation sous l’influence de la crise de Février - Mars 2004.

Comme les grandes questions à responsabilité transversale requièrent la mise

en place de moyens appropriés, particulièrement en terme de ressources humaines qualifiées, le partenariat interinstitutionnel se présente comme l’instrument privilégié susceptible de créer la synergie indispensable à l’obtention de résultats viables. Certains projets de recherches appliquées devront utiliser pareille stratégie. D’autres prendront avantages des intérêts du secteur privé pour les résultats attendus afin de réunir le financement nécessaire.

La réalisation des plans de formation de cadres spécialisés pourra compter, en

partie, sur la coopération internationale. La fourniture de matériels et le réaménagement des espaces de travail devront

être pris en charge dans le cadre du Projet de rééquipement du LNBTP, en attendant de pouvoir créer une provision pour reconstitution des actifs du Laboratoire, à partir des recettes générées par ses prestations de services.

D’une part, cette démarche constitue un pas indispensable vers l’autonomie

financière totale du LNBTP, contribuant ainsi à renforcer son autorité institutionnelle en tant que gardien de la qualité des infrastructures du pays. D’autre part, le peu de travaux, actuellement en exécution dans le pays, mobilisent, pratiquement, toutes les ressources du Laboratoire. Il faudra s’attendre à un dépassement systématique de capacité en cas d’accroissement et de diversification de la demande de services. Or il ne s’agit point de transformer le Laboratoire en un monstre administratif. Là encore le partenariat avec les firmes privées locales de supervision en vue de créer de petits Laboratoires d’opérations, capables d’effectuer, le contrôle de la qualité, sous la supervision périodique du LNBTP, constitue une solution pratique à explorer. Ce qui contribuerait à laisser au Laboratoire une bonne partie du temps et des moyens nécessaires pour effectuer des travaux de recherches appliquées, requerrant l’accomplissement d’une mission de service public de haut niveau.

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II. Justification du Programme de Recherches Appliquées

Dans l’hypothèse d’une bonne politique de gestion des ressources naturelles, la démarche de la recherche appliquée ne se justifie que par sa forte teneur en termes de retombées économiques. Celle du LNBTP est greffée particulièrement sur:

• La rationalisation de l’exploitation des granulats naturels ; • La mise en valeur du potentiel cimentier national. Il s’agit de deux composantes essentielles d’une stratégie du revêtement

routier national. Le choix doit être fait, de manière judicieuse, entre le revêtement en béton hydraulique et le béton bitumineux ou les émulsions sur les routes nationales et les départementales. La surface de l’adoquin doit être améliorée en vue de contrôler sa glissance qui constitue l’obstacle majeur à son utilisation comme revêtement sur les routes secondaires en pente. La construction des revêtements en adoquins est créatrice de grande quantité d’emplois rémunérateurs. Elle offre d’énormes possibilités d’économie de devises et de distribution de revenus dans l’économie nationale, pouvant ainsi contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté.

Dans tout pays en voie de développement, les granulats se placent en

deuxième position après l’eau dans l’utilisation des ressources naturelles. Haïti possède un énorme potentiel en granulats de haute qualité, tant pour la construction de ses infrastructures que pour l’exportation vers les Caraïbes et les Amériques. Des travaux de recherches doivent être réalisés dans le cadre d’un partenariat entre le BME, le LNBTP et le MDE. Il faut persuader les acteurs qu’il y va de leur propre intérêt de contribuer à stopper l’exploitation anarchique des granulats de montagne et d’offrir sur le marché local des matériaux des ballastières de rivière et d’origine alluvionnaire de meilleure qualité et à moindre coût. La bonne gestion du système environnemental en dépend dans une large mesure. Il en est de même de la transformation du système actuel de production des granulats en une industrie florissante.

Le développement des infrastructures de base provoquera, dans les prochaines

années une énorme demande en ciment. Or le potentiel cimentier national est très prometteur. En partenariat avec le BME, le LNBTP devra contribuer à la promotion de mini cimenteries de 60,000 tonnes/an dans les différents départements géographiques du pays. Au cours des années 80, des travaux de reconnaissance et d’estimation géologique ont été réalisés sur la plupart des sites identifiés. Là encore, existe un large domaine de recherches appliquées.

L’entretien efficace du réseau routier national est une condition nécessaire de

toute stratégie de protection des investissements routiers. Le rôle du LNBTP est prépondérant dans le processus : du point de vue institutionnel, il possède toutes les qualités pour héberger l’Observatoire du réseau routier national. Il pourra ainsi réaliser les travaux de recherches appliquées relatifs au diagnostic, outil de base de la programmation de l’entretien du réseau. Le Fonds d’Entretien Routier (FER) pose les bases d’un système efficace dans lequel le LNBTP joue un rôle important dans l’établissement du diagnostic du réseau existant. Aussi, des travaux de recherches appliquées sont-ils nécessaires, non seulement pour établir ce diagnostic, mais également pour évaluer le niveau d’agressivité mis en jeu par son exploitation. La réactualisation du catalogue de corps de chaussée pourra aussi être réalisée en se référant à des données expérimentales.

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La promotion de nouveaux types de matériaux de construction, utilisables dans l’habitat, constitue un domaine d’activités de recherches appliquées auquel le LNBTP accorde, de par sa mission, d’autant plus d’importance qu’il est impérieux de freiner dans le pays le processus, actuellement en cours, de gaspillage de ressources. Dans la plupart des cas, le sable dit de Laboule par exemple, est un produit noble exploitable dans l’industrie ; alors que ce carbonate de calcium mylonitisé, exportable vers les Caraïbes et l’Amérique du Nord, est utilisé généralement dans la fabrication de mauvais béton et de mortier de maçonnerie.

Des pourparlers sont actuellement en cours avec le Ministère du Commerce et de l’Industrie en vue de la mise en œuvre d’un système de métrologie. Il faut voir, dans la suite logique de ces démarches, l’activation d’un mécanisme de contrôle effectif de la qualité des produits introduits ou fabriqués sur le marché local. Les matériaux de construction sont, tout naturellement du domaine d’intervention du LNBTP qui dispose ainsi d’un large champ de recherches appliquées. Que sait-on, par exemple, des caractéristiques mécaniques des aciers livrés sur le marché local ? La gestion des ressources informationnelles constitue un domaine extrêmement important de recherches appliquées. La création d’une base de données réunissant toutes les informations techniques et scientifiques existant dans les archives du LNBTP, du BME et du SNRE, est un objectif à atteindre dans le cadre d’un partenariat à organiser entre ces Institutions. Au LNBTP, le processus est enclenché. Plus de 6,243 documents (99476 pages) sont déjà scannés et enregistrés sur support informatique. Un programme est en cours d’élaboration en vue d’assurer la constitution et l’exploitation de la base de données. Il est clair que, pour réaliser un aussi vaste programme de recherches appliquées, les moyens à mettre en œuvre vont faire face au problème permanent de la hiérarchie des priorités. Mais les résultats de ces travaux sont très souvent attendus en tant que composantes stratégiques d’autres programmes d’un niveau de priorité supérieur. Aussi faut-il percevoir le Programme de recherches appliquées du LNBTP à travers une vision globale projetée sur les grands problèmes de gestion des ressources naturelles et de l’environnement ; sur les grandes questions relatives à la durabilité des infrastructures de base du pays. III. Les composantes du Programme de recherches appliquées

Le Programme comprend 10 projets appelés chacun à apporter la solution à un problème identifié comme majeur. Ils font l’objet des fiches techniques suivantes :

A. L’amélioration de l’offre en granulats dans le secteur de la construction; B. La mise en valeur du potentiel cimentier national; C. La métrologie et la promotion des normes ; D. La cartographie géotechnique des principales villes du pays ; E. L’Observatoire du Réseau Routier National ; F. La base de données géologique, géotechnique et hydrométéorologique ; G. Le contrôle des risques d’inondation des villes du pays ; H. La glissance de la surface de l’adoquin ; I. Le plissement de l’asphalte dans les arrêts et dans les pentes ; J. La diversification des matériaux utilisés dans l’habitat.

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A. Titre du Projet : Amélioration de l’offre en granulats dans le secteur de la construction.

1. Objectif du Projet :

Mise en valeur des sources de granulats en Haïti et gestion des problèmes environnementaux, en partenariat avec le MDE et le BME. Il faut en particulier : i. Sensibiliser les différents acteurs et décideurs, impliqués dans la construction,

sur les potentialités industrielles des granulats. Des schémas d’évaluation financière et économique de projets types seront préparés et débattus à l’occasion d’un colloque à organiser;

ii. Dans le cadre d’un développement durable, mettre en évidence les avantages offerts par les ballastières et les sablières des rivières par rapport aux carrières des montagnes ;

2. Justification du Projet :

Ce projet de recherches appliquées sur les granulats, utilisés comme matériaux de construction, est né du constat de l’anarchie caractérisant les exploitations anti-économiques des carrières de sable à flanc de coteaux à travers le pays. L’impérieuse nécessité s’impose d’entreprendre des actions visant à concilier la gestion et la mise en valeur de ces granulats avec la sauvegarde de l’environnement. Les interactions entre les installations de production de granulats et l’environnement sont nombreuses. Pour beaucoup d’Haïtiens, ces carrières ne sont que des sources de nuisances de toutes sortes, un véritable déclenchement de mécanismes d’agressions permanentes contre le paysage. Bien souvent les conditions sanitaires et de sécurité ne respectent aucune norme d’exploitation. Dans la plupart des cas, ces sites sont considérés comme des châteaux d’eau alimentant les plaines et se localisent généralement dans des zones de failles géologiques. Leur exploitation incontrôlée peut donner lieu à des problèmes d’instabilité de pentes conduisant à des risques de catastrophes en cas de secousse sismique. Et pourtant les installations d’exploitation de granulats doivent pouvoir remplir une fonction essentielle au développement de la communauté, celle de fournir à l’industrie de la construction les granulats nécessaires à la fabrication du béton de ciment, du béton bitumineux, des corps de chaussées des routes etc. Lorsqu’une installation de production de granulats a été bien conçue et localisée suivant les normes, elle peut fonctionner de façon efficace sans causer de nuisances insupportables aux riverains et à l’environnement. Il est même possible d’imaginer que l’emplacement de telles installations puisse, à la fin de son exploitation, trouver une vocation utile pour la collectivité.

3. Activités et résultats attendus : a. Les activités de recherches portent sur :

i. Comparaison des résultats des tests effectués, au cours de ces 10 dernières années, sur les adoquins, les blocs de ciments et les cylindres de béton fabriqués avec le sable de carrière et avec le sable de rivière;

ii. Essais complémentaires comparatifs sur des éléments fabriqués avec les 2 types de sable, y compris la résistance au feu des poutres à la flexion ;

iii. Montage d’un modèle d’entreprise d’exploitation de granulats de rivière susceptible d’offrir un produit de bonne qualité, sans déchets, à un prix de vente défiant toute concurrence ;

iv. Organisation d’un colloque pour présenter aux différents acteurs les résultats des travaux.

b. Les résultats concrets et immédiats attendus de la démarche sont :

i. La promotion d’Entreprises d’exploitation de granulats rentables et respectueuses des règles de protection de l’Environnement;

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ii. La promotion de granulats haïtiens de bonne qualité sur le marché international ;

iii. L’élimination de la plupart des risques d’agression du système environnemental et de nuisances à la population ;

iv. La mise en place d’un cadre interinstitutionnel favorisant l’exploitation rationnelle et durable des granulats.

4. Coûts directs du Projet : • En devises : US$ 106,517.00 • En monnaie locale1 : Gdes 4,740,000.00

5. Financement :

• Budget de développement Gdes 4,000,000.00 • Fonds propre du LNBTP Gdes 740,000.00

6. Durée du Projet : 12 mois

1 : Taux de change considéré US$ 1.00 = Gdes 44.50

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B. Titre du Projet : Mise en valeur du potentiel cimentier national

1. Objectif du Projet :

Promotion de 12 mini cimenteries de 60,000 tonnes/an dans les différents départements géographiques du pays, en partenariat avec le BME. Il faut en particulier : i. Contribuer à la diversification du marché local et à la diminution du prix de

vente du ciment; ii. Dans le cadre d’un développement durable des infrastructures de base, mettre

en place une capacité locale de production de ciment susceptible d’influer sur le choix d’une politique efficace du revêtement routier national;

iii. Conquérir à terme une part du marché cimentier Caraïbéen et Nord Américain.

2. Justification du Projet :

Au cours des années 80, la production de la Cimenterie d’Haïti était de 250,000 tonnes/an. Dans la période 1999 et 2000, l’offre du marché local répartie entre la Cimenterie Nationale, Ciment Varreux, Ciment du Nord et Ciment du Sud, pouvait être estimée à 720,000 tonnes de ciment par an. La Cimenterie Nationale produisait 270,000 tonnes/an grâce à la capacité d’un broyeur de 300,000 tonnes. Pour une production de 240,000 tonnes/an, la CINA importe le clinker (85%) de la Colombie, exploite le calcaire (10%) du gisement de Fond Mombin et importe le gypse (5%) de la Martinique. Les autres fournisseurs se contentent de pratiquer la mise en sachet du CPA commandé en vrac.

Le sac de ciment portland artificiel se vend actuellement à 245 gourdes (US$ 6.12) sur le marché local. Ce prix relativement élevé favorise quelquefois l’introduction par des particuliers du ciment dominicain (US$ 2.00/sac de 42.5 kg) dans le pays.

Cette situation prévaut en dépit d’un potentiel cimentier national dans le développement duquel les investissements se révèlent assez réticents. Dès 1945, une étude technico-économique fut réalisée par V.M LOPEZ, Directeur du Service des Mines et de la Géologie du Venezuela dans le cadre d’un projet de coopération avec le Gouvernement Haïtien. En 1972, le Bureau d’Etudes Suisse, Prospecting Engineering Gestion (PEG) entreprit, pour compte de la Société Le Ciment d’Haïti S.A, la reconnaissance préliminaire des gisements de pouzzolane du morne la Vigie. En 1981, le consortium Sybetra-CBR2 réalisa une étude détaillée incluant le marché, la géologie et la faisabilité, en vue de la création de mini-cimenteries dans les régions de Fond Parisien, Cap-Haïtien, Gros Morne, Port de Paix, Jacmel, Les Cayes, Gonaïves, Hinche.

Il est intéressant de rappeler le procédé classique de fabrication du ciment portland artificiel: • Fabrication du clinker par cuisson entre 1400 et 1500oC d’un mélange

généralement composé de 80% de calcaire et 20% d’argiles. Un ajout de bauxite peut être envisagé pour corriger la teneur en alumine du mélange ;

• Ajout au clinker de 4% de gypse et d’autres matières minérales telles que pouzzolanes, cendres volantes, laitier…et broyage.

Evidemment, l’apport énergétique demeure relativement élevé. Mais la démarche entre dans le cadre d’une politique de développement industriel pour laquelle la mise en place des infrastructures de base constitue une stratégie initiale. Dans le contexte du CARICOM, le positionnement géoéconomique d’Haïti contribue à renforcer ses capacités à conquérir, à moyen terme, une part du marché du ciment. Une promotion soutenue de ce vaste potentiel doit être lancée le plus vite que possible. En ce sens, ce projet de recherches appliquées pourrait constituer la rampe de lancement du processus.

3. Activités en partenariat avec le BME et résultats attendus : i. Les activités de recherches portent sur :

2 : La Société des cimenteries CBR est d’origine belge.

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a. La compilation de la documentation existante sur le potentiel cimentier national ;

b. L’étude du marché Nord-Américain et Caraïbe et perspectives de développement du marché local;

c. Une campagne de promotion des investissements dans des mini-cimenteries :

• Choix d’un site pilote en vue de son étude de faisabilité ; • Organisation d’un colloque sur les mini-cimenteries ; • Diffusion des informations sur les sites internet du BME et du

LNBTP.

ii. Les résultats concrets et immédiats attendus de la démarche sont : a. La diminution du prix du ciment et la mise à la disposition du

consommateur d’un mortier de maçonnerie présentant un excellent rapport qualité/prix ;

b. la promotion d’un revêtement routier durable en adoquin ou en béton, peu coûteux en devises et dont la construction promet la création de nombreux emplois rémunérateurs et distributeurs de revenus dans l’Economie nationale;

c. La possibilité de conquérir une part du marché caraïbéen du ciment;

4. Coûts directs du Projet : • En devises : US$ 112,528.00 • En monnaie locale3 : Gdes 5,007,500.00

5. Financement :

• Budget de développement Gdes 4,000,000.00 • Fonds propre du LNBTP Gdes 1,007,500.00

6. Durée du Projet : 12 mois

3 : Taux de change considéré US$ 1.00 = Gdes 44.50

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C. Titre du Projet : « Les matériaux de construction : Métrologie et Promotion des normes »

1. Justification du Projet : Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) connaît une croissance remarquable dans le pays. C’est ce qu’indique un rapport publié par l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique (I.H.S.I.) pour la période allant de 1996-97 à 2002-03. Le graphique suivant montre l’évolution de l’indice général de l’activité commerciale des matériaux de construction, d’équipements et fournitures de quincaillerie et plomberie.

Figure # 1

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TR1 TR2 TR3 TR4 TR1 TR2 TR3 TR4 TR1 TR2 TR3 TR4 TR1 TR2 TR3 TR4 TR1 TR2 TR3 TR4 TR1 TR2 TR3 TR4 TR1 TR2 TR3 TR4

1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003

Documents I.H.S.I.

En dépit de la part importante occupée par les matériaux de construction dans l’activité commerciale, un système efficace de réglementation de leur production et leur utilisation fait défaut sur le territoire. Aussi, comme c’est d’ailleurs le cas pour tous les produits fabriqués en Haïti ou tout simplement importés, qu’il s’agisse du ciment, des granulats, de l’acier, du bois, des blocs, des pavés en béton, etc… les matériaux mis en vente sur le marché par les entreprises ne font l’objet d’aucune démarche systématique visant à garantir leur qualité aux consommateurs.

Conscient de ce problème, le Ministère du Commerce et de l’Industrie (M.C.I.) a décidé de créer un Bureau National de Métrologie et de Contrôle de la Qualité des produits dont la mission consistera à : • Faciliter l’exportation ; • Etablir l’équité au niveau des transactions commerciales ; • Améliorer la qualité des produits, la santé et la sécurité de la population.

Une réunion d’information et de sensibilisation de tous les secteurs concernés s’est tenue le mardi 9 août 2005, au local dudit Ministère. Lors du colloque organisé à cette occasion, il a été reconnu que le partenariat interinstitutionnel constitue l’instrument privilégié apte à créer la synergie indispensable à l’obtention des résultats escomptés.

De part sa mission et son expertise, le LNBTP. est, l’Institution capable de s’occuper du contrôle de la qualité des matériaux de construction dans le pays.

2. Objectif du Projet :

i. Du point de vue économique, il contribuera:

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a. à la promotion des matériaux de construction locaux sur le marché régional et même international;

b. à l’amélioration de la qualité des matériaux livrés sur le marché local ; ii. Du point de vue social, il participera à la sensibilisation des constructeurs en

particulier et de la population en général face à l’importance de l’application des normes dans la recherche et l’obtention de la qualité des constructions, condition nécessaire et suffisante pour garantir leur durabilité.

3. Stratégie du Projet :

i. Etablissement d’un accord de partenariat avec le Ministère du Commerce et de l’Industrie en vue de définir la procédure institutionnelle applicable au contrôle métrologique ;

ii. Acquisition des matériels nécessaires et mise en place, au LNBTP, d’un système de contrôle des producteurs et fournisseurs de matériaux de construction :

4. Activités :

i. Elaboration de la base normative ; ii. Mise en place de la base organisationnelle ; iii. Acquisition de la base technico-normative ; iv. Contrôle des produits : Le contrôle de la qualité du ciment et des aciers livrés sur

le marché local sera priorisé; v. Contrôle des instruments.

5. Coûts du Projet : • En devises : US$ 194,597.00 • En monnaie locale4 : Gdes 8,562,500.00

6. Financement :

• Budget de développement Gdes 6,266,250.00 • Fonds propre du LNBTP Gdes 2,696,250.00

7. Durée du Projet : 12 mois

4 : Taux de change considéré US$ 1.00 = Gdes 37.50

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K. Titre du Projet : Cartographie géotechnique des principales villes du pays. (En partenariat avec la FDS, L’UTSIG, le BME et le SNRE.

i. Cadre du Projet :

Depuis plus de 7 ans, la Faculté des Sciences de l’UEH développe un partenariat avec l’Université catholique de Louvain qui se traduit jusqu’ici par des missions de professeurs de Louvain à Port-au-Prince et de la présence de doctorants de la FDS à Louvain. Ce projet devrait permettre également de développer cette coopération. Outre les cartes et les documents associés à produire, il permettrait :

• d’aider à monter et à faire fonctionner un laboratoire de Mécanique des Sols universitaire efficace servant la recherche, l’enseignement et les services à la communauté particulièrement dans les domaines où le LNBTP ne peut intervenir ;

• d’identifier des étudiants de la FDS qui pourraient poursuivre une formation doctorale en Belgique après leur diplôme haïtien,

• d’identifier des étudiants belges intéressés à traiter un sujet de thèse sur les problèmes géotechniques identifiés dans le cadre du projet ;

• de faire intervenir des professeurs belges à la FDS dans les domaines liés à la Géotechnique pendant la durée du projet.

Le LNBTP est l’un des partenaires du projet. L’UTSIG, le BME et le SNRE sont aussi partenaires à part entière.

2. Objectif du Projet : Les objectifs particuliers du projet sont :

2. A court terme (1 à 3ans):

a. l’amélioration de la formation académique en termes de travaux pratiques, par l’optimisation de l’utilisation des moyens existants au Laboratoire de la Faculté des Sciences ;

b. l’augmentation des capacités d’intervention du laboratoire de la Faculté des Sciences en matière de : (b.1) la prospection géophysique par sismique-réfraction, sondages et trainés électriques ; (b.2) mécanique des roches et vente de ces services spéciaux à la communauté;

c. la formation doctorale en Belgique de deux jeunes ingénieurs de la Faculté des sciences et le financement des études pré-doctorales de deux autres dans les domaines de la géotechnique et du génie de l’environnement ;

ii. A moyen terme (4ans) :

a. réalisation de cartes thématiques à l’échelle du 5/1000è sur une surface

pilote de cent (100) km2 localisée dans la bordure NE de Port-au Prince et publication de ces cartes avec leurs notices ;

b. préparation de l’extension du projet dans d’autres zones de la capitale, ainsi que dans les principales villes de province;

iii. A long terme (> 4ans) :

a. promotion en vue du lancement d’un programme de recherches appliquées, en coopération avec l’Entreprise haïtienne;

b. prise en charge de la poursuite du projet de cartographie géotechnique par le Laboratoire de la Faculté des Sciences en coopération avec ses partenaires institutionnels locaux : le LNBTP, L’UTSIG, le BME et le SNRE.

3. Résultats concrets attendus

i. A la fin de la première année d’exécution du projet, les résultats

suivants seront obtenus :

a. Augmentation de la surface du Laboratoire de la Faculté des Sciences de soixante dix mètres carrés (70 m2 ) à cent seize mètres carrés (116 m2) ,et aménagement de cette surface en vue du

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fonctionnement normal du projet ; b. Mise en opération des essais de :

• cisaillement direct à la boîte de Cassagrande et compression triaxiale, utilisables tant pour la formation des étudiants que pour les besoins de recherche du projet ;

• compression simple et essais de traction brésilien sur échantillons de roche ou de béton.

c. Formation de deux laborantins appelés à effectuer es essais de routine et à participer à l’entretien des matériels de laboratoire ;

d. Compilation, classement et début de traitement des informations existantes sur la surface de 100km2 à couvrir par le projet pilote ; partage de cette surface en secteur de dix (10) km2 selon la disponibilité des cartes ortho-photo-plans au 5/1000è ;

e. Accueil de deux (2) étudiants Belges dans le cadre de la préparation de leurs thèses de doctorats ;

ii. Au cours de la deuxième année :

a. Génération de revenus par l’exécution de projets de prospection et

de recherches géophysiques et géotechniques sur demande d’entreprises ou de bureaux d’Etudes opérant dans ces domaines ;

b. Elaboration de trois (3) feuilles au 5/1000é de la carte géotechnique pilote;

c. Création, autour des activités du Laboratoire, d’un certain centre d’intérêt susceptible d’attirer particulièrement les professeurs de mécanique et de matériaux de la Faculté ;

iii. Au cours de la troisième année :

a. Amélioration des résultats obtenus en 2i); b. Elaboration de trois nouvelles feuilles au 5/1000è de la carte

géotechnique pilote; c. Impression de ces six feuilles de la carte en coopération avec

l’UTSIG; d. Ateliers de présentation de ces six (6) feuilles de la carte à la

communauté technique et scientifique, ainsi qu’aux Autorités concernées; promotion de leur intérêt dans la planification urbaine et la formulation des normes de construction;

iv. Au cours de la quatrième année:

a. Amélioration des résultats obtenus en 3i); b. Elaboration des quatre dernières feuilles au 5/1000è de la carte

géotechnique pilote; c. Impression de ces quatre dernières feuilles de la carte en

coopération avec l’UTSIG; d. Préparation de l’extension du projet vers d’autres zones de Port-au-

Prince ou vers l’une des principales villes de province; e. Amélioration des résultats obtenus en 3i) et en 3iv); f. Organisation de nouveaux ateliers sur l’intérêt de la carte

géotechnique dans la planification urbaine, la mise en valeur des ressources naturelles, la formulation de normes de construction, la protection de l’Environnement.

4. Justification du Projet et moyens à mettre en œuvre :

La portée pluridisciplinaire du projet implique un apport de chacune des institutions concernées par sa réalisation. Le LNBTP interviendra dans la compilation, le classement et le traitement des dossiers géotechniques existants, dans la réalisation des essais in situ qui seront nécessaires pour étayer les hypothèses relatives à la

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stabilité des pentes, à la portance, au tassement ou au gonflement des sols. Aucun budget n’étant disponible, pour prendre en charge les coûts de ces interventions, la présente fiche technique de projet prévoit les provisions nécessaires. Les moyens à mettre en œuvre sont établis comme suit :

• Recrutement d’un consultant chargé d’entretenir l’efficacité des relations du LNBTP avec les autres Institutions partenaires ;

• Gestion des ressources informationnelles ; • Réalisation des essais in situ demandés par le projet.

5. Participation du LNBTP au coût du projet : • En devises : US$ 115,000.00 • En monnaie locale5 : Gdes 5,002,500.00

vi. Financement :

• Budget de développement Gdes 4,250,000.00 • Fonds propre du LNBTP Gdes 752,500.00

vii. Durée du Projet : 12 mois

5 : Taux de change considéré US$ 1.00 = Gdes 43.50

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E. Titre du projet: « L’Observatoire du réseau routier national»

1. Objectifs du projet • Evaluation de la qualité des structures des chaussées existantes de façon à

déterminer les priorités des interventions en termes d’entretien et de remise en état des différents itinéraires;

• Mesure de l’évolution dans le temps, de l’agression mécanique engendrée par le trafic ;

• Proposition d’un nouveau catalogue de dimensionnement de structures de chaussées sur la base de l’étude diagnostique du réseau ;

• Institutionnalisation du processus par la création d’un service scientifique destiné à observer, à collecter et à diffuser les informations relatives aux paramètres caractéristiques de l’évolution du réseau routier national.

Le projet se propose en particulier, et dans une première étape, de: • relever des informations concernant la dégradation, les déformations et l’uni

de la chaussée ; • compiler ces paramètres dans une base de données, en vue du calcul du niveau

de service de la route. Ce qui permettra d’orienter le choix des solutions de remise en état et de proposer des spécifications techniques visant à améliorer le confort et la sécurité des usagers ;

• former une équipe de spécialistes pour la surveillance, en permanence, du réseau routier national.

Dans une deuxième étape, de : • entreprendre une campagne de pesage en vue de procéder à la détermination

du profil du poids lourd type et de l’essieu critique circulant sur le réseau ; • Contribuer au fonctionnement d’une structure permanente de contrôle du poids

des essieux des véhicules lourds ; • Poser le problème des autres agresseurs du réseau : les inondations provoquées

par les crues torrentielles, la formation de cônes de déjection due à l’érosion des bassins versants, l’obstruction des appareils de drainage, etc…

Dans une troisième étape, création d’un service technique en charge de la gestion de l’observatoire de réseau routier national.

2. Justification du projet

Une route neuve ou renforcée doit être soumise à la vigilance attentive d’une équipe de surveillance afin de suivre l’évolution des qualités superficielles des chaussées et d’évaluer la fatigue accumulée par le corps de chaussée. Il faut diagnostiquer à temps les seuils à partir desquels des interventions de réparation, de rechargement ou de renforcement sont nécessaires afin d’éviter la perte du capital investi en garantissant en permanence les niveaux de résistance, de sécurité et de confort.

Si l’inventaire des ressources en matériaux disponibles en Haiti peut être réalisé sur la base des archives du LNBTP, la connaissance du trafic circulant sur les chaussées ainsi que le diagnostic de leurs dégradations et déficiences n’ont jamais encore été planifiés.

Quand on sait que:

• le relevé des dégradations est indispensable à l’élaboration convenable des programmes d’interventions de brigades de routines ; • les mesures d’uni ou de déflexions, interprétées en relation avec les seuils d’alerte, permettront de programmer les opérations du type d’entretien périodique, soit des opérations de rechargement ou de renforcement. Il appartiendra aux gestionnaires routiers haïtiens de bien connaître leur réseau, de bien suivre son évolution et d’évaluer les moyens à mettre en œuvre afin d’assurer, par son entretien permanent, un niveau de service adéquat.

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3. Activités et résultats:

Les activités à entreprendre dans le cadre de ce projet de recherches appliquées sont regroupées en trois catégories qui sont :

i. Analyse de la qualité des structures

a. Compilation et analyse détaillée des documents existants en vue de retracer l’historique de la construction et de l’entretien des chaussées;

b. Relevés visuels des dégradations en continu ; c. Mesure des déflexions à la poutre de Benkelman suivant un pas

allant de 50 à 100 m; d. Implantation de puits manuels : Les épaisseurs en place, les

caractéristiques géotechniques des matériaux de chaussées et des sols de support pourront ainsi être déterminées au besoin;

e. Analyses complémentaires : Les données statistiques sur les conditions particulières d’environnement, de tracé et de drainage, de mesure d’uni et de rugosité seront également fournies;

f. Echantillonnage représentatif de l’ensemble des chaussées à ausculter. Le découpage en tronçons d’itinéraires homogènes se fera de par leurs structures, leurs portances, leurs niveaux de dégradations et les trafics qui les parcourent ;

g. Détermination des indices de qualités des tronçons homogènes. On adoptera une notation qui compare en pourcentage le linéaire d’itinéraire atteint par les dégradations à la longueur de la section unitaire;

h. Valorisation des résultats et définition d’un ensemble de paramètres d’entrée dans un programme informatique permettant le calcul d’un niveau de service et le choix de solution visant le relèvement de ce niveau de service.

3. Etude de trafic

a. Echantillonnage du réseau sur la base de la hiérarchisation en vigueur dans le pays et choix des catégories de véhicules à recenser ;

b. Campagne de comptage et de pesage des véhicules par poste d’observation ;

c. Interprétation des données, projection du trafic et détermination du poids de l’essieu critique national.

4. Caractérisation des matériaux

a. Détermination des caractéristiques physiques et mécaniques des matériaux par des essais de laboratoire. Les déformations et contraintes admissibles, suivant les lois de fatigue des matériaux, seront évaluées;

b. Connaissance de la loi de comportement in situ des matériaux par des recherches et expérimentations en vraie grandeur ;

c. Etablissement de fiches techniques des différents matériaux.

5. Les résultats escomptés de ce projet sont les suivants: a. Surveillance de l’évolution du réseau routier et proposition d’un

cadre techniques d’intervention; b. Adéquation entre les caractéristiques techniques et mécaniques des

matériaux et l’agressivité des trafics attendus dans le souci d’améliorer la pérennité des chaussées;

c. Valorisation technique des matériaux locaux aptes à être utilisés en construction routière;

d. Facilité de détermination de coûts pour les gestionnaires publics en évitant des calculs long et fastidieux ;

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e. Sensibilisation sur la problématique des normes et sur la nécessité de connaître le réseau routier national.

4. Durée du projet: Le projet se réalisera en trois étapes dont les durées sont ci-après

définies: i. Etape I : Etude de trafic 12 mois ii. Etape II : Analyse des qualités des structures 6 mois iii. Etape III :Caractérisation des matériaux 6 mois.

5. Coûts du projet

Les coûts totaux du projet s’élèvent à huit million cent soixante mille quatre cent quarante gourdes et 0/10 (8,160,440.00 Gdes) et se répartissent comme suit dans le tableau suivant:

Tableau # 1

MONTANT EN NATURE DE L’ETUDE

GDES $US

(%)

1. Etude de trafic 4,420,440.00 99,336.00 54.20

2. Qualité des structures 2,450,000.00 55,056.00 30.00

3. Caractérisation des matériaux 1,290,000.00 28,989.00 15.80

TOTAL GÉNÉRAL 8,160,440.00 183,381.00 100

6. Financement:

i. Budget de développement Gdes 5,436,374.00 ii. Fonds propre du LNBTP Gdes 2,724,066.00

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F. Titre du Projet : La base de données géologique, géotechnique et hydrométéorologique.

1. Objectifs du Projet :

i. Objectifs de la phase I du Projet :

Compiler, Classer et rendre disponible dans une même base de données sous forme de fichiers informatiques, contrôlés par un programme approprié toute la documentation existante en matière de géologie au Bureau des Mines et de l’Énergie, en matière de géotechnique au Laboratoire National du Bâtiment et des Travaux Publics, en matière d’hydrométéorologie au Service National des Ressources en Eau.

ii. Objectifs de la phase II du Projet :

Mettre à la disposition du public, à partir de l’Internet et par le biais d’un site logé chez un hébergeur, une base de données consultables et imprimables moyennant paiement de frais par carte de crédit.

2. Antécédents :

Mise en œuvre de la première phase au LNBTP, ayant déjà réussi à scanériser plus 8.000 documents parmi les plus anciens des années 1970 et à établir un programme d’essais de consultation de la base de données.

3. Justification des objectifs du Projet :

i. Justification des objectifs de la phase I:

a. Importance de ces informations dans la planification de tout projet

d’infrastructures, de gestion de l’Environnement et d’aménagement du Territoire ;

b. Accès très difficile à ces informations ; c. Mauvaises conditions de stockage de ces informations risquant même

la destruction en cas de catastrophes naturelles ; d. Efforts à la portée des Institutions concernées par la protection de ces

informations.

ii. Justification de la phase II:

• Faciliter l’accès aux informations à d’éventuels investisseurs à travers le monde ;

• Rentabiliser les produits informationnels du Projet.

4. Stratégies du Projet :

i. Méthodologie : a. Accord de partenariat entre le LNBTP, le BME et le DRN / SNRE ; b. Création d’un Comité de Pilotage de 3 membres ; c. Nomination d’un Directeur de Projet ; d. Création d’une équipe chargée de la scanérisation dans chacune des

Institutions concernées ; e. Constitution de la base de données et élaboration d’un programme

de gestion. ii. Coût du Projet

a. En devises : US$ 135,000.00

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b. En monnaie locale6 : Gdes 5,872,500.00

5. Financement : • Budget de développement Gdes 5,250,000.00 • Fonds propre du LNBTP Gdes 622,500.00

6. Durée du Projet : 18 mois.

6 : Taux de change considéré US$ 1.00 = Gdes 43.50

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g. Titre du Projet : Réduction de la vulnérabilité de la population et des infrastructures aux risques d’inondations.

1. Objectifs du Projet :

Inventaire des Communes du pays les plus exposées aux risques d’inondation créés par les crues torrentielles des rivières avoisinantes ;

Etude d’évaluation des risques dans les 10 communes les plus exposées et recommandations en vue de l’établissement d’un avant-projet d’aménagement de bassin versant et de régularisation du lit de la rivière concernée;

Promotion de la coopération décentralisée par la responsabilisation de la Mairie dans la planification et le suivi de l’exécution du projet

2. Justification du Projet :

Haïti a subi, au cours de son histoire, les effets néfastes de nombreuses catastrophes naturelles ayant contribuées à la dégradation de son environnement. Le bilan de ces désastres est lourd en terme de pertes de vies humaines et de dégâts matériels. Les inondations, le déboisement et l'érosion constituent de graves menaces pesant sur le Pays. Elles sont provoquées par des pluies intenses portées par les vents polaires sous forme de cyclones et de grosses averses orageuses, nées d'activités orographiques. La forme du relief du pays (¾ montagneux avec des pentes de 20 à 60°), la déforestation et le déboisement de bassins versants, tout cela contribue à accentuer les effets des inondations, causant des pertes en vies humaines et en ressources ainsi que la destruction des infrastructures de base.

Le déboisement et l’érosion apparaissent comme deux grands fléaux mettant en déséquilibre tous les exutoires naturels, ruisseaux, ravines, rivières etc. Ces derniers, à chaque averse, charrient des tonnes de charges solides et les déversent sur les routes bloquant les intersections et obstruant les ouvrages de traversée, les canaux primaires et secondaires, provoquant ainsi des inondations.

Une intervention urgente à très court terme s’avère nécessaire en vue, d’une part, de la protection des bassins versants et, d’autre part, du reprofilage et de la rectification des lits de la plupart des rivières avoisinant les villes côtières du pays.

3. Stratégies du Projet : i. Composante méthodologique.

a. Evaluation géomorphologique et hydrométéorologique, à l’échelle du 1/100,000è, des bassins versants des 10 communes les plus menacées du pays ;

b. Diagnostic de la situation à l’approche de ces communes ; c. Proposition d’un projet visant la protection des populations et des

infrastructures contre les crues généralement torrentielles enregistrées dans chacune de ces communes.

4. Coûts du Projet :

i. En devises : US$ 202,404 ii. En monnaie locale7 : Gdes 8,962,500.00

5. Financement : • Budget de développement Gdes 6,266,250.00 • Fonds propre du LNBTP Gdes 2,696,250.00 6. Durée du Projet : 24 mois

7 : Taux de change considéré US$ 1.00 = Gdes 37.50

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H. Titre du Projet :

« Contrôle de la Glissance de la surface de l’adoquin»

1.- Objectifs du projet • Amélioration des qualités techniques de ce type de pavée utilisables dans la

construction de revêtement des routes secondaires en pente; • Renforcement de la compétitivité de l’adoquin face aux revêtements à base

de liants hydrocarbonés et en dalle de béton ;

Le projet se propose en particulier: • d’identifier, de modéliser et d’évaluer les paramètres d’interaction

favorisant l’émergence des conditions de glissement entre les pneumatiques et la surface de l’adoquin;

• de caractériser le phénomène de glissance par la connaissance des mécanismes mis en jeu;

• de valoriser les résultats dans la recherche de solutions visant à améliorer la sécurité par la proposition de spécifications techniques et de méthodes innovantes de fabrication de pavés d’adoquin.

2. Justification du projet

La sécurité constitue aujourd’hui le critère fondamental, tant dans le choix des caractéristiques géométriques et techniques d’une route que dans la nature des matériaux à utiliser en couche de roulement de la chaussée.

Haïti, à cause de son relief très accidenté à 75 % montagneux, se voit souvent obligée de construire des routes secondaires à forte pente dont le revêtement doit remplir toutes les conditions optimales de sécurité.

Or le choix d’une politique du revêtement routier national et d’une stratégie d’entretien basées sur la qualité et la disponibilité des ressources locales et sur l’utilisation de méthodes de maintenance peu mécanisées et à haute intensité de main-d’œuvre est compatible avec la situation économique, démographique ainsi que les conditions de relief du pays.

Les qualités de durabilité, de récupérabilité, de fabrication facile, d’applications diverses, jointes aux inégalables bénéfices socio-économiques en termes de distribution des revenus dans l’économie nationale, font de l’adoquin un très bon matériau pour revêtement, idéal pour les pays riches en granulats et surtout producteurs de ciment.

Malgré ces qualités et les avantages offerts par ce type de revêtement, aucune recherche, visant à lui donner un support technique solide, n’a encore été systématiquement entreprise. Aujourd’hui, il est difficile d’évaluer, sur une base scientifique, les nuisances résultant des conditions dérapantes lors de l’exploitation de ces chaussées. On ne dispose en Haïti d’aucune norme propre en la matière et de suffisamment d’informations qui permettraient de connaître, de dimensionner et de construire des chaussées pavées d’adoquins dans un cadre économiquement exploitable même par temps de pluie.

Le fait qu’une grande quantité des chaussées construites dans l’aire métropolitaine depuis tantôt plus de 20 ans est encore en bon état de service, atteste de leur durabilité et de leur bon comportement sous l’action du trafic. Ce succès d’ailleurs ne tarde pas à être répandu dans les villes de provinces. De nos jours la demande va sans cesse grandissante à cause de la versatilité et du caractère multifonctionnel de l’adoquin.

Cependant, celui-ci présente l’inconvénient d’être dérapant même par temps sec. Les conditions de sécurité et de confort de l’usager, qui impose à l’adoquin, des exigences spéciales de structure et de rugosité, se trouvent dégradées. Cet aspect

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mérite d’être étudié de manière approfondie afin de contribuer à renforcer les conditions de sécurité nécessaire à l’exploitation des chaussées en adoquin.

3. Activités et résultats:

i. Les activités de recherche porteront sur: a. Compilation et analyse des travaux éventuellement réalisés sur la

glissance de la surface de l’adoquin; b. Diagnostic, par des mesures in situ d’uni, de rugosité et de

glissance, de l’état actuel de surface de sections de chaussées homogènes et représentatives;

c. Etude de corrélation entre l’adhérence pneumatique-chaussée, la géométrie des pores, la macrotexture et la microtexture de surface par des essais de laboratoire calés par des essais en vraie grandeur;

d. Etude de l’influence de la nature des granulats sur la rugosité par des essais de laboratoire de résistance au polissage;

e. Caractérisation de l’effet dérapant dû à l’usure par frottement et au mouillage de la surface de roulement;

f. Valorisation et diffusion des résultats. ii. Les résultats escomptés de ce projet sont les suivants:

a. Amélioration de la sécurité des usagers; c. Promotion de l’utilisation de l’adoquin dans le revêtement des

routes secondaires ; d. Valorisation technique des matériaux locaux aptes à être utilisés en

construction routière ou en parquet; e. Etablissement de spécifications et d’un catalogue sur les seuils de

résistance au polissage accéléré pour les différents types de granulats ;

f. Sensibilisation sur la problématique de la sécurité ; g. Création d’emplois rémunérateurs et distribution de revenus dans

l’économie nationale;

4. Coûts du projet

i. En devises: US$ 75,000.00 ii. En monnaie locale: Gdes 3,337,500.00

5. Financement:

i. Budget de développement Gdes 2,336,875.00

ii. Fonds propres du LNBTP Gdes 500,625.00

iii. Participation éventuelle

du Secteur privé Gdes 500,000.00 6. Durée du projet: 18 mois

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H. Titre du Projet : “ Etudes des déformations de surface des chaussées souples du réseau routier national”

1. Objectifs du projet

Identifier et localiser les différentes déformations affectant les couches de roulement des chaussées souples du réseau routier national ;

Etudier la nature et le mécanisme de leur formation ; Proposer des spécifications techniques visant à améliorer la tenue de ces chaussées face à

ces déformations. 2. Justification du projet

Contrairement aux chaussées rigides construites en béton hydraulique, la pathologie des chaussées souples présente une gamme variée de dégradations. En plus du phénomène de fissuration commun à ces deux types de chaussées, les couches de chaussées souples peuvent, en plus, présenter les dégradations suivantes: arrachements, peignages, ressuages, fluages, flaches, affaissements, orniérages, ondulations, bourrelets, etc…

Sur les chaussées du réseau routier national et ce, depuis leur très jeune âge, sont principalement observées : des déformations permanentes de surface caractérisées par des sillons longitudinaux plus

ou moins profonds suivant les lignes préférentielles de passages des roues des véhicules ; des formes marquées par une alternance plus ou moins régulière de reliefs et de creux et

disposées transversalement; des bourrelets, sorte de déformation plastique qui se manifeste par un renflement localisé

de la chaussée. Ces deux derniers types se produisent dans les sections d’arrêt de la circulation, sur les pentes et dans les courbes.

Les causes et les agents pathogènes peuvent être divers : Utilisation de bitume inadapté aux conditions de l’environnement ; Sous dimensionnement des structures par rapport au trafic réel sollicitant les chaussées en

question ; Compactage insuffisant des couches ; Manque de stabilité dans le mélange bitumineux; Richesse en bitume, en sable trop élevée et/ou pourcentage élevé d’agrégats fins arrondis

etc…

Ces déformations, en plus d’affecter la sécurité et le confort des usagers de la route, écourte leur durée de vie. Leur étude approfondie est nécessaire pour bien appréhender les phénomènes donnant naissance aux déformations, en vue d’y apporter des solutions économiques et durables.

3. Activités et résultats attendus

i. Les activités suivantes permettront de mener à bien l’étude en question: a. Localisation sur des tronçons d’âges différents des trois types de déformations

(Ornières, Bourrelets et ondulations) ; b. Mesure in situ des caractéristiques géométriques des déformations. Par exemple, pour

les ondulations, on s’intéressera aux longueurs d’ondes et à leur amplitude ; c. Prélèvement d’échantillons par carottage au niveau des chaussées ; d. Essais de laboratoire et expérimentations. Par exemple, vides d’air, pénétration sur le

bitume résiduel, essais à l’orniérage, etc… e. Exploitation des résultats des essais in situ et de laboratoire pour la détermination des

causes des phénomènes;

ii. Les résultats attendus de ce projet sont les suivants: a. Diminution des déformations sur le réseau routier national et amélioration du confort

et de la sécurité des usagers ; b. Durabilité des chaussées et des nouvelles routes; c. Sensibilisation sur la problématique des déformations prématurées des chaussées du

réseau routier national.

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4. Coûts du projet Les coûts totaux du projet s’élèvent à trois million quatre cent cinquante mille gourdes et 0/100 ( 3,450,000.00 Gdes) et se répartissent comme suit dans le tableau suivant : Tableau #2

MONTANT EN DÉSIGNATION GDES $ US8

(%)

Matériels 2,070,000.00 47,586.20 60 Essais 1,380,000.00 31,724.10 40 Total général 3,450,000.00 79,310.30 100

5. Financement

Budget de développement Gdes 2,932,500.00 Fonds propre du LNBTP Gdes 517,500.00

6. Durée du projet

Le projet est prévu pour être réalisé selon les phases suivantes : 1ère Phase, 3 mois: Acquisition de matériels et essais de terrain ; 2ème phase, 9 mois: Essais de laboratoire, expérimentations, interprétation et présentation

des résultats

8 Taux de change appliqué : US$ 1.00 = Gdes 43.50

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J. Titre du Projet « La qualité des matériaux de construction dans l’habitat »

1. Objectifs: i. Classification des différents modèles d’habitats construits dans le pays et estimation des

sollicitations affectant les éléments porteurs ; ii. Détermination de l’ordre, de grandeur de la résistance des matériaux constituant les

éléments porteurs et non porteurs ; iii. Mise en évidence d’un gaspillage de ressources dans la construction de l’habitat ; iv. Recommandations pour une optimisation de l’utilisation des matériaux de construction

dans l’habitat.

2. Justification du Projet.

La nécessité de promouvoir des normes en matière d’habitat en privilégiant la voie de la persuasion économique justifie, en grande partie, la mise en œuvre de ce projet. L’habitat est l’une des manifestations de l’expression culturelle d’un peuple. C’est le choix d’un abri sûr contre les catastrophes naturelles. C’est, dans bien des cas, la concrétisation d’un rêve de jeune âge. Les matériaux, entrant dans la construction d’un pareil objet imprégné d’autant de valeur d’ordre sentimental, sécuritaire, social et culturel, jouissent pratiquement du même niveau de considération. Une dalle de béton armé représente, pour bien des gens, à la fois la démonstration d’une sorte de réussite personnelle et un défi lancé aux grands vents des tempêtes annuelles destructeurs des toitures en tôles ondulées. L’on comprend facilement que, pour réglementer le secteur des matériaux de construction, la coercition, prise isolément, peut se présenter comme des moyens peu efficaces. Le levier le plus sûr et le plus prometteur, pour contribuer à changer des habitudes acquises pendant des générations, doit être économique. Il faut démontrer aux consommateurs, de la manière la plus pédagogique possible, que tel choix de matériaux et pas tel autre va directement dans le sens de la réduction de leurs dépenses. Il faut s’évertuer à casser la demande de certains types de matériaux de construction en encourageant l’offre en matériaux respectueuse de l’environnement et présentant des rapports qualité/prix absolument imbattables.

3. Activités.

i. Enquêtes sur les modèles d’habitats construits dans les différents départements

géographiques du pays : a. Relevé d’échantillons en fonction de la surface utile, du nombre de niveaux et du

quartier de résidence ; b. Différents types de matériaux utilisés, description sommaire de la structure et âge

approximatif de la construction.

ii. Traitement des informations recueillies. a. Estimation des caractéristiques mécaniques des éléments porteurs et non porteurs

et comparaison avec les sollicitations extérieures ; b. Estimation des coûts au mètre carré par catégorie de construction

iii. Identification et caractérisation d’autres types de matériaux de l’environnement en

question, susceptibles d’offrir de meilleurs résultats ; a. Matériaux à béton

a.1. granulats de rivière et granulats de carrière des montagnes ; comparaison des résultats des essais à la compression simple et à la

traction sur cylindre court ; essais de porosité ; résistance au feu de poutres fléchies réalisées avec les 2 types de

granulats. b. Maçonnerie de pose de parpaings, de crépissage et d’enduis.

b.1. Essais sur mélange, sable de rivière + limon + ciment : Temps de durcissement ; Porosité

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Limite de retrait ; Résistance au feu.

b.2. Essais sur mélange : sable de carrière des montagnes + ciment : (même paramètres)

b.3. Comparaison des comportements des 2 types de matériaux: b.4. Présentation des résultats au Public. b.5. Recommandations et promotion de petites entreprises pour la préparation, la

mise en sachets et la distribution d’un meilleur matériau sur le marché local à des coûts compétitifs.

c. Maçonnerie de soubassement : c.1 Mortier pour maçonnerie de roches et de parpaings de 20 à 40 cm :

Essais sur mélange : sable de rivière + limon + ciment : (temps de durcissement, porosité, limite de retrait, résistance à la compression simple et à la traction);

c.2. Etude d’opportunité d’un mur de soubassement dans la construction d’un bâtiment de résidence.

d. Maçonnerie d’élévation d.1. Recherche d’un matériau moins onéreux que le parpaing de 15 cm pour

construire les murs de refend non porteurs; d.2. Recherche en vue de la suppression du crépissage et de l’enduis sur les faces

extérieures des murs de la façade. 4.-Stratégies

i. Composante méthodologique : Chacune des activités de ce projet comporte plusieurs thèmes de recherche

abordables dans le cadre d’un partenariat du LNBTP avec l’Université. La Faculté des Sciences de l’UEH, à travers son Groupe Delta et la Faculté des Sciences, de Génie et d’Architecture de l’Université Quisqueya seraient disposées à participer à ces travaux. Il est possible de créer un Mastère en matériaux dans le curriculum de ces Universités. Des thésards d’Universités Etrangères peuvent aussi être invités au cas échéant à rejoindre les étudiants haïtiens. Le LNBTP est prêt à offrir le cadre technique approprié à la réussite de la démarche.

La participation du Secteur privé local constitue un élément majeur de la stratégie. Ce secteur est l’un des principaux bénéficiaires potentiels de la démarche. Plusieurs créneaux d’investissements rentables peuvent être explorés à partir des résultats obtenus.

ii. Voies et moyens :

a. Coût :

En devises US $ 156,461.00 En gourdes Gdes 6,962,500.00

b. Financement du Projet :

Contribution du Trésor Publics Gdes 5,900,000.00 Contribution des Fonds propres du LNBTP Gdes 1,062,500.00

5. Résultats attendus

i. Baisse des coûts du m2 d’habitat et influence positive sur la crise du logement ii. Influence sur la rationalisation de l’exploitation des granulats et, par voie de conséquence, sur

la gestion du système environnemental. 6. Durée du projet : 18 mois

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IV. Les stratégies globales envisageables.

La question de savoir comment réussir ce Programme de Recherches

Appliquées se pose au double point de vue de la méthodologie et des moyens à mettre en œuvre.

A. Du point de vue méthodologique L’expérience montre que le LNBTP, comme toutes les institutions

publiques à caractère scientifique et technique ayant pour mission principale le contrôle de la qualité des infrastructures, se voit constamment obligé de prioriser ses obligations vis à vis des demandeurs de services géotechniques. L’affectation d’un personnel de haut niveau à des travaux de recherches constitue généralement un artifice sans résultats concrets : la routine occupe tout son temps. Le volontariat et le bénévolat que pourraient offrir des personnalités à la retraite sont des pistes à explorer quand le cadre physique sera établi. Le partenariat avec l’Université locale et étrangère9 et avec le Secteur privé peut contribuer, dans une large mesure, à faire avancer le processus de la recherche appliquée. Certains des thèmes retenus peuvent être traités au niveau de la maîtrise. Le partenariat interinstitutionnel constitue un excellent instrument d’optimisation de l’utilisation des ressources disponibles. Il existe d’énormes potentialités à mettre en œuvre dans le cadre d’un partenariat entre le LNBTP et les Institutions suivantes :

le Bureau des Mines et de l’Energie (BME) ; le Service National des Ressources en Eau (SNRE) ; l’Unité Technique du Service d’Informations Géographiques

(UTSIG) ; le Fonds d’Entretien Routier (FER) ; le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) ; le Ministère de l’Environnement (MDE).

Des thèmes de recherche de grande importance peuvent être traités dans un tel contexte :

la mise en valeur du potentiel cimentier national (BME, LNBTP) ; la rationalisation de l’exploitation des granulats (BME, MDE,

LNBTP); la création d’une base de données géologiques, géotechniques et

hydrométéorologiques (BME, SNRE, LNBTP) ; la Cartographie géotechnique des principales villes du pays (FDS,

BME, LNBTP, UTSIG); la métrologie et la promotion des normes en matière de matériaux de

construction (MCI, LNBTP) ; l’Observatoire du réseau routier national (TPTC, FER, LNBTP).

Dans tous les cas de figure, tout en s’évertuant à optimiser l’utilisation des ressources, il faut préparer et adopter un budget à la recherche appliquée. C’est la principale manifestation d’une volonté politique réelle d’avancer vers la voie du développement. Aucun pays ne peut se permettre de négliger indéfiniment cette voie.

9 :La coopération en cours entre la Faculté des Sciences de l’UEH et les Universités francophones belges est un bon exemple.

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Evidemment dans cet ordre d’idées, les efforts déjà consentis pour appuyer le processus de rééquipement du LNBTP, peuvent être interprétés comme un signal assez retentissant. Ce signal indique clairement que le Contrôle de la qualité des infrastructures en construction dans le pays ainsi que la recherche appliquée dans les domaines des infrastructures et des matériaux de construction constituent des composantes essentielles d’une stratégie globale de développement économique. En effet, le projet de Rééquipement du LNBTP, financé par le Trésor Public et les fonds propres du LNBTP, permettra à partir du prochain exercice, de disposer des espaces nécessaires à la réalisation des différents projets du programme de Recherches Appliquées. Un lot important de matériels a été acquis en remplacement de matériels désuets. Les matériels manquants seront achetés dans le cadre du financement des projets du programme.

Le lancement de la Revue Technique du LNBTP offrira d’importants apports tels que : La mise en place du Comité de Rédaction, composé de personnalités

scientifiques et techniques de haut niveau, qui peut contribuer au moment opportun à générer le Comité des Normes ;

La diffusion des informations résultant des travaux de recherches réalisés dans le cadre du Programme ;

La création du site du LNBTP, actuellement opérationnel, <<

www.lnbtp.gouv.ht >> constituera un excellent complément de la Revue Technique pour la diffusion des informations du Programme de Recherches Appliquées.

L’administration du Programme sera coordonnée par la Direction à la Recherche Appliquée du LNBTP.

B. Du point de vue des moyens à mettre en œuvre : Le tableau #3 suivant résume les coûts des dix (10) projets inscrits au

Programme de Recherches appliquées du LNBTP :

Les coûts de production de service du LNBTP ne permettent pas, dans la conjoncture actuelle de dégager une provision pour la recherche appliquée. Les démarches nécessaires sont en cours pour que soit disponible un logiciel permettant, au jour près, de calculer le prix de revient des différents essais réalisés au Laboratoire. Les prix pratiqués actuellement sont largement subventionnés par le Trésor Public10. Ils ont été, pour la plupart, établis au cours des années 1980 ; par conséquent doivent être révisés pour tenir compte de l’augmentation des coûts des intrants. Seront alors créées :

Une provision pour reconstitution des actifs du Laboratoire ; Une provision pour la Recherche appliquée d’où sera assurée la

contribution du LNBTP au financement du Programme.

10 : En principe, le LNBTP ne réalise pas de profit à partir de ses prestations de service.

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Tableau # 3 - Programme de Recherches Appliquées : Coûts des 10 projets Ressources Sources de Finacement

Projets Durée (mois) Humaines Matérielles Contractuelles Totales Trésor Public

Fonds Propres

Secteur Privé Autres % Prog.

A. Granulats 12 440,000.00 1,600,000.00 2,700,000.00 4,740,000.00 4,000,000.00 740,000.00 7.89 B. Potentiel cimentier 12 107,500.00 2,400,000.00 2,500,000.00 5,007,500.00 4,000,000.00 1,007,500.00 8.34 C. Métrologie et normes 12 1,862,500.00 5,300,000.00 1,400,000.00 8,562,500.00 6,266,250.00 2,296,250.00 14.26 D. Cartographie géotechnique 12 1,302,500.00 2,500,000.00 1,200,000.00 5,002,500.00 4,250,000.00 752,500.00 8.33 E. Observatoire 24 1,860,440.00 4,300,000.00 2,000,000.00 8,160,440.00 5,436,374.00 2,724,066.00 13.59 F. Base de données 18 1,672,500.00 3,100,000.00 1,100,000.00 5,872,500.00 5,250,000.00 622,500.00 9.78 G. Réduction vuln. risques d'inondation 24 1,762,500.00 1,200,000.00 6,000,000.00 8,962,500.00 6,266,250.00 2,696,250.00 14.92 H. Glissance adoquins 18 1,037,500.00 2,300,000.00 3,337,500.00 2,336,875.00 500,625.00 500,000.00 5.56 I. Plissement asphalte 12 950,000.00 2,500,000.00 3,450,000.00 2,932,500.00 517,500.00 5.74 J. Qualité des matériaux dans l’habitat 18 1,162,500.00 3,500,000.00 2,300,000.00 6,962,500.00 5,900,000.00 1,062,500.00 11.59

COUT TOTAL DU PROGRAMME

12,157,940.00 28,700,000.00 19,200,000.00 60,057,940.00

46,638,249.00 12,919,691.00 500,000.00

100.00

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Dans la réalisation des projets de Recherches Appliquées, dont les résultats attendus sont profitables au Secteur privé, sa

participation au financement sera réclamée et versée au compte courant du LNBTP. Rapport lui sera fait au même titre que les autres bailleurs de fonds.

La contribution la plus importante, en cas d’approbation d’un projet du Programme, sera fournie par le Trésor Public. Une Fiche d’Identité et d’Opérations de Projet sera préparée selon les prescriptions du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe. Chaque projet aura son propre numéro de compte émanant du compte principal du Programme d’investissements publics du LNBTP. Les interventions de chaque partenaire d’un projet donné feront l’objet d’un document sur la base duquel le financement sera recherché.

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V. Les résultats attendus A. Le premier résultat attendu de la réalisation de ce programme consiste

en une dynamisation des relations interinstitutionnelles au-delà des correspondances montrant les bonnes intentions. La recherche appliquée, à cause de son caractère pluridisciplinaire, est génératrice de synergie entre des acteurs institutionnels ayant des missions complémentaires dans le domaine concerné. Une optimisation certaine de l’utilisation des ressources humaines, matérielles, financières et informationnelles, acquiert ainsi toutes les chances d’en découler. Les forces et les faiblesses de chaque acteur institutionnel en présence seront découvertes au profit de tous. La voie sera alors ouverte vers l’harmonisation des actions entre services gouvernementaux, universités et secteur privé. La recherche appliquée constitue le domaine d’activités par excellence, apte à générer la rencontre des intérêts sur une plate-forme à la fois intellectuelle, académique, professionnelle, économique et sociale.

B. Justement, l’enjeu est économique tout compte fait. La mise en valeur

du potentiel cimentier national, par exemple, appelle un préalable : l’énergie. Le planificateur énergétique est ainsi sollicité pour la réponse appropriée à la question de savoir : «quel est, pour un pays comme Haïti, la meilleure option énergétique offrant les perspectives suivantes :

1. produire, à très court terme, 445 MWe pour couvrir les besoins estimés

urgent du pays ; 2. fourniture à long terme (72 mois), sur un réseau interconnecté entre les

différents départements géographiques, de 900 mégawatts d’électricité à partir d’une centrale moderne11 apte à pratiquer les coûts de production les plus bas possibles ;

3. modulation de la capacité de production de ladite centrale au fur et à mesure de l’accélération de la croissance du secteur industriel (agro-industrie, mines, cimenterie, production de matériaux de construction, etc…)

4. possibilité de vendre le surplus de production d’électricité à nos voisins dominicains :»

Il faudra s’attendre à ce que cette très grande question fondamentale fasse rapidement l’objet de débats ouverts dans le cadre de la plate-forme intersectorielle citée plus haut. Et comme il s’agit de recherches appliquées, toutes les hypothèses devraient pouvoir être examinées, vers l’adoption d’une réponse réaliste à la grande question relative à l’option énergétique12.

11/ La hauteur de l’intensité capitalistique d’un tel projet ne devrait point constituer une contrainte majeure. Par intensité capitalistique, il faut entendre le rapport entre les investissements initiaux et le chiffre d’affaire annuel. Cette note de bas de page, relativement longue, explique l’option énergétique la plus viable pour Haïti dans

les conditions technico-économiques actuelles et les moyens d’y parvenir. 12/ Quelque soit le niveau technologique nécessaire, aucune hésitation n’est permise. En vue de la mise en exploitation des gisements auro-argentifères et cuprifères du Nord-Est du pays, une convention minière a bien été signée, ratifiée et mise en application. C’est la voie juridique à suivre pour importer la technologie de l’énergie nucléaire par exemple. S’il faut produire

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900 mégawatts dans les prochains 72 mois et dans les conditions préalablement évoquées, cette voie est libre. Toutes les questions subséquentes ont des réponses suffisamment appropriées : i. Avec qui pourrait-on réaliser un pareil projet?

Avec l’un de nos grands Partenaires et Amis internationaux ayant participé à un appel d’offre restreint pour la construction de la centrale et la gestion de la production d’électricité dans le cadre d’une Convention s’étendant sur le long terme et basée sur le principe de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins strictement pacifiques.

ii. Quel devrait être le montage financier ?

Par exemple : Etat haïtien 40% Partenaire international 30% Secteur privé des banques et des affaires 30%

iii. Où trouver la contribution de l’Etat haïtien ? A travers un prêt consenti par une Institution financière internationale.

iv. Quelles pourraient être les étapes d’extension de la production ? Injection, dans le réseau interconnecté, des productions régionales d’origine traditionnelle, nouvelle et renouvelable (Thermique, hydroélectricité, solaire, éolienne).

v. Que pourrait devenir l’ED’H ? Elle peut être restructurée pour s’occuper de la commercialisation et de l’entretien des réseaux ?

vi. Comment contrôler les risques sismiques et cycloniques ? En installant la centrale flottant sur un plan d’eau à construire, laquelle eau servirait au refroidissement des réacteurs et à la production de vapeur. Il faudra prévoir un « no men’s land » sur environ 1 km2 dans les argiles du Plateau Central.

vii. Où trouver l’Uranium ? Ce n’est qu’un produit énergétique qui peut arriver à la Centrale par le biais d’une valise diplomatique appropriée. Généralement on utilise l’Uranium (235U) résultant de l’enrichissement de l’uranium naturel valorisé à partir d’un minerai composé de minéraux des terres rares ou de minéraux de l’uranium exploité à ciel ouvert ou en galerie. Certains des grands pays amis d’Haïti sont producteurs d’uranium. Le Canada et l’Australie produisent plus de 50 % de la production mondiale. Une centrale fonctionnant à l’aide d’un réacteur de 900 MWe produira à l’année longue 7.884 térawatts-heure (1 téra= 1012) en consommant environ 236.4 tonnes d’uranium naturel, soit 19.7 tonnes /mois. Or 7 à 10 tonnes d’uranium naturel fournissent entre 700 et 1000 Kg d’ 235U destiné au fonctionnement d’un réacteur à eau ordinaire.

viii. N’est-ce pas un peu compliqué et dangereux? C’est peut-être plus simple avec le solaire, l’éolien et

l’hydroélectricité ? Ce n’est point parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est plutôt parce que nous n’osons pas

qu’elles deviennent difficiles. Le Taiwan est un bon exemple à regarder de près. Il dispose d’une Centrale nucléaire fonctionnant avec 6 réacteurs. L’une des bases infrastructurelles du développement économique de ce pays réside dans son autonomie énergétique acquise avec intelligence.

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Evidemment, depuis les accidents de Three Miles Island aux Etats-Unis (1979) et de Tchernobyl en Ukraine dans l’ex

Union Soviétique (1986), le public d’une manière générale avait tendance à poser des questions vis-à-vis de la sûreté nucléaire. Cela eut pour effet un certain ralentissement de la croissance nucléaire au cours des années 90. Mais quelques pays continuent de lancer des programmes nucléaires très ambitieux. Au 1er Janvier 2003, 441 réacteurs nucléaires en service industriel furent dénombrés dans le monde, ce qui représentait environ 357 Gigawatts (17 % de la production mondiale d’électricité). En réalité c’est aussi simple que capter la chaleur dégagée par la fission nucléaire de l’ 235U pour produire de la vapeur sous pression qui fait fonctionner un turboalternateur produisant le courant électrique injecté dans le réseau. La figure précédente montre le schéma de fonctionnement d’un réacteur nucléaire à eau sous pression (REP). C’est le modèle le plus répandu dans le monde (48 % au 1er Janvier 2003) : Une sorte d’évolution de la bonne vieille machine à vapeur qui utilisait le bois et le charbon naturel comme combustible.

A propos de danger, revenons aux risques de radiocontamination qui effrayent pratiquement tous les moins informés. L’accident majeur de Tchernobyl eut lieu suite à une défaillance du réacteur RBMK de fabrication soviétique.

C’est un modèle de réacteur à eau bouillante de grande puissance, utilisant l’eau ordinaire comme réfrigérant et le graphite comme modérateur. Conçus de longue date, ils ont été construits sans les caractéristiques de sûreté et sans observer les principes de sûreté exigés ailleurs. Lors de cette catastrophe, classée 7 : le niveau le plus élevé de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES), le combustible nucléaire du cœur du réacteur a fondu et une explosion de vapeur s’est produite. En l’absence d’enceinte de confinement intégrale, de grandes quantités de matières radioactives solides et gazeuses se sont dispersées sur toute l’étendue de l’Europe.

Tandis que, lors de l’accident de Three Miles Island (USA), la cuve du réacteur et l’enceinte de confinement ont parfaitement joué leur rôle et protégé le public malgré les graves dommages subis par le cœur du réacteur et l’intense production de chaleur et de radioactivité.

Des leçons extrêmement importantes ont été retenues de ces deux accidents majeurs. Aujourd’hui, la sûreté nucléaire est maîtrisée. Il existe une culture de la sûreté qui se développe de plus en plus chez les opérateurs de l’énergie nucléaire. Cette culture se renforce sous la pression permanente de l’opinion publique antinucléaire.

Avec le solaire et l’éolien, c’est apparemment plus simple : il n’y a pas de réaction nucléaire. Cependant, en terme d’efficacité technico-économique, il est ridicule de tenter la comparaison : Un centrale de 900 MWe, construite sur une étendue de 1 km2, peut être remplacé par 70 km2 de panneaux solaires ou quelques 4 milliers d’éoliennes. Or, les panneaux solaires ne produisent que pendant une certaine partie des journées de beau temps et le vent ne souffle pas toujours à la même vitesse. Le réacteur nucléaire par contre, c’est du 7 sur 7 multiplié par 365 sur 365 en tout temps.

Pour ce qui concerne l’hydroélectricité, Haïti ne dispose que d’un potentiel dispersé d’environ 153.58 MWe. exploitables au niveau régional. Cette évaluation inclut les 45 MWe que l’Etat Haïtien pourrait tirer du projet binational Dos Bocas. 85% de ce potentiel (130.7 MWe) seraient constitués par 4 grosses centrales de 22 à 45 MWe. Les 15 % restants sont la production prévisible de 27 microcentrales de 0.1 à 2.57 MWe. Les investissements initiaux nécessaires pour produire 1 MWe à partir de l’hydro sont à peu près aussi importants que ce qu’il faudrait pour disposer de la même puissance au moyen d’un réacteur nucléaire.

Quant au pétrole, il vaut mieux le laisser au secteur des transports : Le choc pétrolier en cours risque de créer des effets pervers de loin plus importants que ceux provoqués par les chocs de 1974 et de 1980.

ix. Neuf cents (900) MWe, Haïti a-t-elle vraiment besoin de toute cette puissance à court terme ?

Dans l’état actuel, pour couvrir ses besoins, le pays devrait disposer d’au moins 350 MWe. Cependant, l’établissement des conditions d’investissements industriels (tourisme, agro-industrie, cimenterie, production de granulats et de minéraux industriels pour l’exportation, installation et fonctionnement de raffineries de pétrole, etc…) est susceptible de créer à moyen terme une demande d’au moins 50 MWe supplémentaires par département géographique, soient 500MWe à ajouter aux 350 initialement prévus. Ce qui fait un total de 850 MWe nets à injecter dans un réseau interconnecté. Le tableau # 4 suivant permet de comparer la situation d’Haïti en matière d’électricité à celle de quelques pays des Caraïbes :

Pays des Caraibes

Population (103 Habitants)

PIB 1995 (US$ 106)

Consommation d’électricité (kWh/ha)

Génération nette d’électricité en 2002

(kW/ha)

Capacité installée (MW)

Cuba 11338.0 4417.60 1081.71 14410.00 4410.00 Grenade 80.0 3871.57 1654.99 150.00 40.00 Haïti 8988.0 393.05 36.22 620.00 240.00 Jamaïque 2676.0 2062.92 2418.92 6290.00 1400.00 Rép. Dominicaine 8960.0 2059.39 1357.48 9580.00 2950.00 Trinidad & Tobago 1306.0 6693.48 4556.80 5740.00 1420.00

Il en résulte que, pour atteindre à terme le niveau actuel de la République Dominicaine par exemple, il faudrait installer 2710 MWe supplémentaires dans le pays. Or depuis 2002, la situation a terriblement empiré.

Le tableau de l’Annexe # 3 montre un potentiel électrique de 474 MWe exploitable à court, moyen et long terme. Une option énergétique, pour la planification d’un développement industriel à la fois réaliste et régionalement compétitif, devra prévoir le coût de production le plus bas que possible du KWh d’électricité.

x. Comment éliminer la quantité de déchets radioactifs résultant de l’exploitation d’un réacteur nucléaire ?

Au fond, le problème ne réside point dans la quantité de déchets d’origine nucléaire produit par le réacteur. Dans un pays comme la France par exemple, où plus de 75% de la production d’électricité sont assurés par le nucléaire, pour 1000 Kg de déchets de toute nature produits par habitant et par an, l’ensemble des déchets radioactifs représente une quantité de 1 Kg de laquelle il faut compter seulement 10 grammes de déchets radioactifs à vie longue déjà dilués et conditionnés sous forme de verre. Cependant, malgré les très faibles quantités représentées, le stockage de ces déchets pose un problème majeur de société en raison du principe de précaution vis-à-vis de nos descendants.

Parmi ces déchets, on distingue : Les déchets A qui ne contiennent que des radioéléments à vie courte, dont la radioactivité aura pratiquement disparu

au bout d'environ 300 ans. Ces déchets, qui représentant la plus grande partie du total, sont généralement enrobés de ciment , placés à l'intérieur de containers étanches en béton ou en acier strictement contrôlés et répertoriés. Ceux-ci sont alors disposés dans les alvéoles en béton d'un stockage de surface recouvert d'une multicouche, comportant

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notamment une membrane bitumineuse et au-dessus une couche de terre végétale engazonnée. Ce stockage de surface peut être facilement surveillé pendant 300 ans.

Les déchets C, en faibles quantités, qui contiennent l'essentiel des radioéléments à vie longue, constituent de loin le

problème majeur de la gestion des déchets radioactifs engendrés par la production nucléaire, car ils contiennent la plus grande partie de la radioactivité (99,5 % pour l'activité alpha, et 97,5 % pour l'activité bêta - gamma). De plus ces déchets gardent leur radioactivité pendant des périodes très longues. Les combustibles usés des réacteurs nucléaires, placés sans traitement en stockage, font partie de la catégorie C. Ils peuvent faire l’objet d’un retraitement au cours duquel le plutonium est enlevé, ce qui contribue à raccourcir notablement le temps de décroissance de la radioactivité. Compte tenu de leur très longue durée de décroissance, il apparaît préférable pour le futur de les placer dans un stockage géologique de grande profondeur, au lieu de les stocker en surface. Cette solution suppose bien entendu le choix d'une structure géologique stable, aussi peu sismique que possible, avec de très faibles circulations d'eau. Dans les pays qui ne pratiquent pas le retraitement des combustibles, les éléments combustibles usés sont enfermés dans des containers en cuivre épais placés à leur tour dans des alvéoles de bétons spéciaux destinés à être placés dans les stockages souterrains. Dans le cas de la France et partiellement de l'Allemagne, du Japon, de la Belgique et du Royaume-Uni, le combustible est retraité. Les déchets de haute activité provenant du retraitement sont vitrifiés et prennent ainsi la forme de blocs de verres spéciaux. Ces blocs de verre sont eux-mêmes placé dans des containers en inox puis dans des alvéoles en béton. Ils sont actuellement stockés sur le site de retraitement avant stockage profond.

Enfin certains déchets qui contiennent des radioéléments à vie longue en très faibles quantités, dits déchets B subissent différents traitements de réduction de volume pour rejoindre ensuite le sort des déchets C. Il est intéressant de noter qu’une centrale de 1000MWe produit chaque année environ : 300 m3 de déchets de faible et de moyenne activité et 30 tonnes de déchets de haute activité emballés, soit l’équivalent en volume d’environ 5 camions de 6 m3.

En Haïti, on pourrait les enfouir, enfermés dans des sarcophages appropriés, dans les grandes épaisseurs des argiles du Miocène du Plateau Central dans lesquelles des tunnels et des puits d’accès seraient construits.

xi. Quels seraient l’ordre de grandeur des investissements initiaux et des coûts de production d’un tel projet ? Quels sont les avantages par rapport aux filières traditionnelles ?

L’économie de l’énergie nucléaire se caractérise par : Des coûts de production très bas ; Des coûts d’investissement élevés amortissables sur 20 à 25 ans ; Une insensibilité aux variations du prix du combustible ; Des coûts liés à la réglementation élevés ; Une longue durée de vie utile.

Les centrales nucléaires actuelles sont généralement compétitives, particulièrement après l’amortissement des coûts d’investissement initiaux. Si les coûts externes n’étaient pas internalisés, contrairement à ce qui se pratique dans le cas des autres formes d’énergie, les coûts de production des centrales nucléaires seraient encore plus compétitifs. La figure suivante montre les coûts et les revenus d’une centrale nucléaire typique sur sa durée de vie.

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Les coûts de production varient d’un pays à l’autre. La figure suivante présente, en pourcentage, des ordres de

grandeur relatifs des divers éléments entrant dans la structure des coûts de production électronucléaire.

Par rapport à la filière nucléaire, les centrales au gaz naturel se caractérisent par des coûts d’investissement bas et des coûts du combustible élevés. Les centrales au charbon se caractérisent par des coûts moyens des investissements initiaux et du combustible. Généralement le combustible représente une part relativement importante du coût global de la production d’électricité d’origine fossile qui, par conséquent, est très sensible au coût du combustible. Les énergies renouvelables telles que l’hydraulique et l’éolien ont une structure de coût comparable à celle du nucléaire, avec des coûts d’investissement élevés et des coûts de production bas. La figure suivante montre une comparaison des coûts représentatifs de la production d’électricité à partir du nucléaire, du charbon et du gaz.

L’histoire montre que les partenariats public-privé ont joué un rôle moteur dans l’exploitation de l’énergie nucléaire

sur des bases très innovantes. Les coûts d’investissements relativement élevés ont contribué à l’adoption de pareille

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C. Le Programme de Recherches appliquées du LNBTP promet des résultats fondamentaux concernant la gestion efficace des ressources naturelles et de l’Environnement.

1. Une meilleure offre en granulats sera faite au secteur de l’habitat

en vue de satisfaire la demande, avec un rapport qualité/prix attrayant, il devra en résulter : i. Un processus de rationalisation de l’exploitation des granulats

de montagne, particulièrement dans la Région Métropolitaine de Port-au-Prince ;

ii. La promotion de nouvelles petites entreprises de fabrication de matériaux propres, bon marché et disponibles ;

iii. Une baisse des coûts du m2 d’habitat, ce qui constituera une influence positive sur la crise du logement

stratégie de la part des acteurs. Il a été démontré, dans une étude de l’OCDE/AEN publiée en 1998, que l’intérêt de construire de nouvelles centrales est lié à des critères nationaux dont, notamment, le taux d’actualisation. Par exemple, dans 5 des 12 pays étudiés, l’énergie nucléaire serait la moins chère parmi les autres filières si le taux d’actualisation était de 5 % l’an. Par contre, elle ne serait jamais la moins chère si ce taux passait à 10 % l’an.

Tableau 7.1

Coût de la production d’électricité sur la base d’une durée de service annuelle de 7 000 heures (en centimes d’euro de 1990/KWh)

Charbon Pétrole & Lignite Gaz Nucléaire Biomasse Photovoltaïque Eolien

Minimum 3,2 4,9 2,6 3,4 3,4 51,2 6,7 Maximum 5,0 5,2 3,5 5,9 34,5 85,3 7,2

Source : Commission Européenne. Livre vert : Vers une stratégie européenne de sécurité énergétique (Bruxelles : CE, 2000). xii. Il paraît qu’une période de planification et de construction de 10 ans est nécessaire avant l’entrée en production

nucléaire, si ce choix était retenu pour le long terme, quelles pourraient être les alternatives pour le court et le moyen termes ?

L’expérience aidant, des modèles de réacteurs de plus en plus performants et sûrs sont réalisés dans des délais plus courts. Par exemple, dans les années 90, le Japon a construit deux réacteurs avancés standards à eau bouillante (REB) à Kashiwasaki-Kariwa respectivement en 62 et 65 mois du début du chantier à la mise en service. La meilleure stratégie consiste à commencer le processus de planification le plus vite que possible en l’intégrant dans un plan d’action à long terme.

Pour le court et le moyen termes, les actions suivantes devraient être prévues : a. Mise en œuvre du Plan résumé dans le tableau de l’Annexe 3 pour tenter de répondre à la demande actuelle ; b. 0 @ 36 mois :Poursuite de la construction du réseau interconnecté ; c. 0 @ 24 mois : Planification en vue de la construction d’une centrale au charbon minéral de 40 MWe dans chacun des

10 départements géographiques du pays : Fort-Liberté (N.E) ; Maïssade (Centre) ; Cap-Haïtien (Nord) ; Port-de-Paix (N-W) ; Gonaïves (Ancien warf de la SEDREN/ ART.) ; Jérémie (G.A) ; Cayes (Sud) ; Miragoâne (Nippes) ; Jacmel (S.E) ; Carrefour (Ouest). L’intérêt du charbon minéral importé pour l’alimentation de la plupart des centrales à vapeur (Maïssade exceptée) est triple : Son prix moyen et sa disponibilité dans des pays amis comme le Canada, les Etats-Unis, la Colombie ; La possibilité d’utiliser une partie du charbon minéral (y compris les déchets) pour fabriquer des briquettes en

substitution au charbon de bois. Le transporteur, une barge, pourrait à son retour être chargé de granulats préparés

d. 0 @ 24 mois Planification en vue de la construction d’une centrale nucléaire de 900MWe. En ce sens, des Conseillers de l’AIEA pourraient être invités à rejoindre une Commission Nationale qui serait créée pour accomplir cette mission;

e. 12 @ 24 mois : Lancement d’une campagne de promotion industrielle et planification en vue de l’achat d’électricité produite par des centrales sur barges et injectée dans le réseau interconnecté à partir des sites précités ;

f. 24 @ 60 mois : Construction des Centrales à charbon en fonction des priorités retenues et achat d’électricité comme prévu en (d);

g. 60 mois : Achèvement et mise en service des centrales à charbon ; fin des contrats d’achat d’électricité ; h. 24 @ 72 mois : Construction et mise en service de la centrale nucléaire. Puissance brute à installer dans le pays : 1773 MWe

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2. Compte tenu de la position géoéconomique du pays dans la Caraïbe, il existe d’excellentes perspectives de conquête d’une part importante du marché cimentier et du marché régional des granulats, des pierres ornementales et des minéraux industriels tels que le Carbonate de calcium (voir l’Annexe 2). L’importance du potentiel cimentier national, l’abondance de granulats de très bonne qualité, la possibilité de pratiquer des coûts de transport compétitifs (voir l’annexe #1), constituent des atouts majeurs en cas d’exportation de ces produits.

3. La plupart des villes du pays sont exposées à la violence de crues

torrentielles saisonnières qu’il faut absolument contrôler en vue de minimiser les risques encourus à l’occasion, tant par la population que par les infrastructures de base. Le problème peut se poser en relation avec une Politique de l’Eau jouxtée à une bonne Politique de population. La composante « contrôle des inondations » est un vecteur porté par l’Aménagement du Territoire qui constitue un axe stratégique de référence. La protection des bassins versants est partie de la stratégie, par conséquent intéresse le Programme de Recherches appliquées du LNBTP. Les inondations, identifiées comme l’un des principaux agresseurs du réseau routier national, pourront ainsi être contrôlées.

D. Les normes sont la source principale de la qualité. Qualité et durabilité des

infrastructures sont aussi intimement liées que la fin et les moyens. L’effort qui sera consenti, dans le cadre du Programme de Recherches appliquées du LNBTP, aura des conséquences positives sur la promotion des normes en matière d’utilisation des matériaux de construction livrés sur le marché local.

E. L’observatoire du réseau routier national compilera et classera dans une base

de données des informations permettant d’établir le niveau de service de chaque route en vue de la programmation de l’entretien par l’Institution concernée. Il fera le bilan des agresseurs du réseau (trafic, inondation, formation de cône de déjection due à l’érosion des bassins versants situés en amont, etc…). Seront définis à partir de ces données : Un essieu critique ; Un catalogue pratique de corps de chaussée.

VI. Conclusion

Dix (10) projets composent le Programme de Recherches Appliquées du LNBTP. Ils couvrent des domaines variés tels que : La valorisation de ressources naturelles et la gestion de l’environnement13

avec des implications sur la nécessité d’un choix énergétique en vue de la dynamisation du processus de développement industriel du pays.

La promotion des normes en matière de bâtiment et de génie civil ; 13 :Le LNBTP donnera sa participation à l’exécution du projet de surveillance sismique du Territoire

National par le Bureau des Mines et de l’Energie. Mais ce projet n’est pas inscrit au Programme de Recherches Appliquées.

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Le zonage géotechnique, en appui à la planification urbaine ; La mise en œuvre de l’Observatoire du réseau routier national ; La gestion des ressources informationnelles géologiques, géotechniques et

hydrométéorologiques ;

Le partenariat interinstitutionnel constitue le principal instrument stratégique utilisable dans le cadre de la réalisation du Programme. Universités, Services Publiques de l’Etat, Secteur Privé, trouveront l’opportunité de se réunir sur une même plateforme autour d’un ensemble d’intérêts conjoints. Il devra en résulter une harmonisation des actions dans le sens d’un développement équilibré et durable.

Les moyens financiers nécessaires seront dégagés de 3 sources

principales : Le Trésor Public : 77.65% Les fonds propres du LNBTP : 21.51% La contribution du Secteur privé : 0.84%.

Des contacts seront établis en vue d’augmenter cette contribution. Toute participation de la coopération internationale est la bienvenue.

L’Université s’organise selon sa propre stratégie. Par exemple, la FDS

s’allie aux Universités Francophones belges pour réaliser le Projet de Cartographie géotechnique des principales villes du pays, en partenariat avec les Services publics concernés. Le LNBTP est l’un des partenaires de la FDS dans la réalisation des objectifs de ce projet. L’UniQ consent des efforts louables dans le sens de la promotion de la Recherche appliquée. Plusieurs mémoires de sortie d’ingénieur portent sur les matériaux et là aussi le LNBTP appuie la démarche.

Les coûts totaux du Programme, estimés pour les exercices 2006-2008, s’élèvent à soixante millions cinquante sept mille neuf cent quarante gourdes (Gdes 60,057940.00).

Les résultats attendus sont essentiellement d’ordre économique et concernent des enjeux majeurs tels que : La mise en œuvre d’une stratégie efficace du revêtement routier national

en facilitant la compétitivité économique de la chaussée en béton ou en adoquins par rapport à la chaussée en asphalte14 ;

La conquête d’une part du marché cimentier de l’environnement géoéconomique du pays ;

La protection du système environnemental.

Le Programme de Recherches Appliquées du LNBTP a un caractère de développement durable. Parce qu’il promet une forte influence sur la création de beaucoup d’emplois, tant dans le milieu urbain que rural, il participe de la lutte contre la pauvreté de laquelle il faudra sortir, non par des étapes successives de moindre pauvreté mais plutôt en se dirigeant vers un processus accéléré de

14 Le projet de valorisation des gîtes de sable bitumineux de Massanga dans la Grande Anse, à exécuter en coopération avec le Bureau des Mines et de l’Energie, n’est pas inscrit dans ce Programme.

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création de richesses et de services de qualité. Or aucune concrétisation des projets de mise en valeur du potentiel cimentier national ou des immenses gisements de granulats de bonne qualité, par exemples, en un mot, aucun processus de développement industriel du pays n’est envisageable en dehors d’une option énergétique clairement définie. Aussi, dans le cadre d’un débat ouvert entre les différents acteurs impliqués, convient-t-il d’examiner toutes les filières envisageables, y compris celle de l’énergie nucléaire. Quand tout le potentiel énergétique exploitable (473 MWe) aura été pris en compte, il faudra se tourner vers la haute technologie ; absolument rien n’interdit le choix de la modernité comme porte de sortie de la pauvreté.

La décentralisation économique du pays est un mécanisme qui ne

fonctionnera que grâce à l’installation d’une capacité énergétique fiable et non assujettie à la fragilisation provoquée par les effets pervers des chocs pétroliers. Il faut planifier la création de richesses et de services dans les 10 départements géographiques du pays en invitant les investisseurs à y installer leurs entreprises. Aussi, dans un premier temps, est-il absolument nécessaire de pouvoir rendre disponible dans un réseau interconnecté une puissance électrique d’environ 40 MWe par département géographique. L’augmentation de la demande de puissance, à la faveur de la croissance industrielle, appellera, dans un deuxième temps, une offre appropriée qui devra être supportée par la filière nucléaire. Des pays comme la Corée du Sud et le Taïwan, à un moment de leur vie économique, ont su faire le choix énergétique approprié (Annexe # 4). Haïti, semble-t-il, s’approche de la croisée des chemins où le potentiel électrique rationnellement exploitable (473 MWe : Annexe # 3) fera face, dans un proche avenir, à une forte demande de puissance.

Les résultats obtenus contribueront à faire de ce Programme l’un des

premiers catalyseurs de la Recherche Appliquée dans le pays.

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ANNEXES

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Annexe # 1 : Position d’Haïti dans l’Environnement géoéconomique de la Caraïbe

En termes de coûts de transport et à cause de son appartenance au CARICOM, le pays est potentiellement apte à conquérir une part importante du marché cimentier, des granulats, des pierres ornementales, des minéraux industriels tels que le carbonate de calcium dans la Caraïbe Nord, moyennant une option énergétique lui permettant de pratiquer des coûts de production compétitifs.

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Sur cette carte, par granulats, il faut entendre les gisements de carbonate de calcium actuellement exploités anarchiquement en carrière. Il existe cependant d’importantes ballastières et d’immenses sablières dans les lits des rivières à crues torrentielles de la plupart des villes du pays. Ce sont généralement des matériaux de bonne qualité.

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Source : Documents et rapports de l’ED’H et du BME

Annexe # 3 : POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR ÉLECTRIQUE HAÏTIEN (2006-2016)

Interventions Court terme Moyen terme Long terme Capacité à

installer Capacité cumulée

Coûts (en

106 US$) Réhabilitation et expansion des centrales existantes (ZM)

Carrefour (2 x 12 MW) Varreux (1 x 10 MW)

Carrefour (20 MW) Varreux (30 MW)

Réhabilitation (44MW) Expansion (40MW) 84 MW

59.76

Réhabilitation et expansion des réseaux existants (ZM)

Réhabilitation de 720km + 1200 km de lignes autour et à PAP Expansion de 600km +720 km de lignes autour et à PAP

5.92

Réhabilitation et expansion des centrales existantes (provinces)

Artibonite (2x2.5 MW diesel) Nord (1x2.5 MW diesel) Sud (1x2.5 MW diesel)

Artibonite (4x2.5 MW diesel) Nord (4x2.5 MW diesel) Sud (2x2.5 MW diesel)

Artibonite (4x2.5 MW diesel) Nord (7x2.5 MW diesel) Sud (7x2.5 MW diesel)

Artibonite (25 MW) Nord (30 MW) Sud (25 MW)

80 MW

52.17

Interconnections de réseaux (Zone Sud)

Liaison Port-au-Prince / Petit-Goâve 37km, 9kV Liaison Petit-Goâve / Miragoâne Liaison Port-au-Prince/ Jacmel

Liaison Cabaret / Arcahaie 6.5 km, 12,47kV Liaison Fort-Liberté/ Ouanaminthe, 45 km, 23 Kv

11.88

Achat d’énergie

378 GWh

266 GWh

64.4

Construction de nouvelles centrales

St Christophe I Vapeur (60 MW) Centrale au mazout (90 MW)

St Christophe II (60 MW) Ferme éolienne (4x10 MW)

Artibonite 4C (30 MW) Centrale lignite (30 MW)

Vapeur 120 + 30 MW Mazout 90 MW Hydro 30 MW Eolien 40 MW

310 MW

202.3

Interconnections de réseaux (Zone Nord)

Liaison Péligre / Cap-Haïtien 107 km, 115 kV Liaison Péligre / Hinche sous-station

Liaison Gonaïves / Cap-Haïtien 58 km, 23kV

35.61

Amélioration de la puissance des sous-stations

10 MVA Canapé- Vert 10 MVA Croix-des-Bouquets Addition de 2x20 MVA, 69/12.47 kV à la sous-station de Varreux

Conversion du niveau de voltage de 4.16 kV à 12.47 kV à la sous-station de Carrefour-Feuille

4.45

Amélioration de la gestion administrative et technique au sein de l’ED’H

Outils et pièces de rechange Equipements pour réseau de distribution Installation de 100 000 compteurs dans les ménages

Remplacement de 200 000 lampes à incandescences par des lampes économes en énergie

9.28

Total

474 MW

445.77

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L’Annexe # 4 montre qu'il existe actuellement 448 réacteurs nucléaires de différents types en fonctionnement dans le monde. On y voit leur répartition dans les 30 pays qui en possèdent, et la position exceptionnelle de la France, deuxième producteur après les USA.

35eaupre

Annexe # 4:

réacteurs nucléaires sont actuellement en construction dans le monde selon les modèles existants (REP :Réacteur à sous pression, REB : Réacteur à Eau Bouillante, RELP : Réacteur à Eau Lourde sous Pression) qui ont fait leur uve d’efficacité et de sûreté.

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Les réacteurs sont principalement installés dans les pays occidentaux, les pays de l'ex-URSS, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan, tous arrivés à un degré important de développement. Par contre la part du nucléaire est extrêmement faible dans les pays en voie de développement et à forte population telle que la Chine, l'Inde, l'Indonésie, l'Amérique latine, le Pakistan etc.

Annexe # 5:

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BIBLIOGRAPHIE

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