la vente de produits dassurance-vie 1 romain boisset pauline catteau mathilde descÔtes jean dorcier
TRANSCRIPT
La vente de produits d’assurance-vie
1
Romain BOISSETPauline CATTEAUMathilde DESCÔTESJean DORCIER
§1. LES PRODUITS D’ASSURANCE-VIE
2
I. DéfinitionDéfinition
« le contrat par lequel une personne (l’assureur) s’engage, en contrepartie du paiement d’une rémunération (prime ou cotisation) à verser un capital ou une rente, soit à la personne qui a souscrit la police (le souscripteur), soit à la personne sur la tête de laquelle le risque est pris (l’assuré), soit à un tiers désigné par le souscripteur/assuré (le bénéficiaire), dans le cas où un événement futur déterminé (le risque assuré) se réalise (le sinistre) »
Importance patrimoniale
Fin 2002, 40% du patrimoine financier des ménages français, avec un encours de 770 Mds €
3
2323
3020,9
5906
1646,6
2480
3103,8
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
1995 2000 2005
Actifs non financiers
actifs financiers
II. FonctionnementPrincipes
1) Versement d’une prime- Unique- Programmée et régulière- libre
2) Placement de la prime par l’établissement gestionnaire- Fonds en euros (sécurité >
rentabilité)- Unités de compte
(rentabilité > sécurité)
3) Dénouement du contrat- Sortie en rente- Sortie en capital
+ Possible sortie anticipée (rachat)
+ Possible clause de bénéficiaire
Fiscalité1) Revenus
Pas d’imposition, sauf prélèvements sociaux (12,1%)
2) Plus-value
4
En fin de contrat ou survenance de l’événement
Année de sortie
Taux d’imposition
< 4 35%
4<sortie<8 15%
>8 7,5%
III. FonctionsVariété des contrats
Tableau
Variété des fonctions
1) Soulager un besoin d’argent temporaire 2) Obtenir des revenus réguliers 3) Constituer une aide en cas de gros problème 4) Remplacer une hypothèque 5) Investir en bourse sans impôts 6) Utiliser son contrat comme un compte rémunéré 7) Disposer d’un choix exceptionnel pour récupérer son épargne 8) Transmettre un capital sans droits de succession ou avec des droits limités 9) Répartir sa succession librement et faire des « dons » 10) Diminuer le montant imposable de ses revenus locatifs 11) Réduire le montant de l’ISF 12) Compléter sa retraite.
5
6
L’ASSURANCE VIE… EN CAS DE VIE
Nature de contrats
Capitalisation Assurance vie individuelle Assurance
vie collective
Déclinaison PEA Contrats et
bons de capitalisation
Contrats monosupports
euros
Contrats multisupports euros et unités
de compte
PEP Contrats
diversifiés PERP Madelin
Retraite collective (article
83)-
Objectif majeur
Valorisation d’un capital
Dimension financière et fiscale
Sécurisation d’un capital
Rendement minimal garanti
Equilibre rendement/risque
Constitution et développement d’un capital
Transmission
Dimension financière et fiscale
Compléments de retraite
Arguments principaux
Versement unique Allocation d’actif dynamique Absence de bénéficiaires en
cas de décès
Versements réguliers programmés
Vigilance sur le libellé de la clause bénéficiaire
Versements livres et/ou programmés
Allocation d’actifs diversifiés
Arbitrages entre supports pour s’adapter à une situation
Liberté et souplesse de sortie
Mise en exergue des fonds internes, à gestion déléguée
Versements réguliers, disciplinés
Sortie en rente viagère Allocation d’actif
dynamique compte tenu de la durée de placement
Fisc
alité
A l’entrée Pas d’avantage fiscal sauf en cas d’épargne handicap ou de rente de survie Déduction du revenu imposable
ISF Limité au nominal Valeur de rachat au 1er janvier de chaque année Déduction de
l’assiette imposable
Valeur de rachat au 1er janvier de chaque année
Sur les revenus
Imposition partielle des plus-values (35% de 0 à 4 ans, 15% de 4 à 8 ans, 7,5% au-delà de 8 ans sans objet) ; pas de sortie avant terme
Sur les successions
Intégrée à la succession
Exonéré de droits de succession, dans la limite de 152 500€ par bénéficiaire pour les sommes versées avant 70 ans
Sur les rentes
versées au terme
Non imposable Imposable selon le régime des pensions
constituées à titre onéreux (40% dans le revenu imposable à 60 ans)
Non imposable
-
Imposable selon le régime des pensions constituées à titre gratuit
(intégrées à 90% au revenu imposable)
§2. LES ACTEURS
7
I. Les souscripteurs
Le principeLe cas particulier du client
civilement incapable
Souscripteur = personne physique ou morale qui contracte avec l’assureur.
Application article 1123 Cciv: “ Toute personne peut contracter, si elle n’en est pas déclarée incapable par la loi”.
Conclusion d’un contrat d’assurance-vie = acte de disposition Modification du patrimoine Démarches particulières
nécessaires: Mineur : autorisation des
parents, juge des tutelles ou conseil de famille
Majeur sous tutelle: autorisation du conseil de famille ou juge des tutelles,
Majeur sous curatelle: assistance du curateur
8
La nature de la clientèle
Entreprises 9% 15%
Professionnels
79 % Particuliers
Répartition, par type de clientèle, du CA encaissé par les agents généraux
9
II. Les distributeursA. Les différents types
1. Les entreprises d’assurances
Prend l’engagement de garantir l’assuré contre le risque Conditions posées pour exercice activité:
Personne morale, Constituée sous la forme d’une société anonyme d’assurance ou société
d’assurance mutuelle, Obtention d’un agrément administratif, accordé par le comité des entreprises
d’assurances.
L’importante place des banques: Concept de la bancassurance : création de filiales par des banques Prédica (Crédit Agricole), Ecureuil Vie (Caisse d’épargne), Sogécap (Société
Générale) 2007: 5 bancassureurs figurent parmi les 10 premières sociétés d’assurance-vie 61% du CA de l’assurance-vie Raisons:
Employés de banque s’adaptent facilement à vente de produits d’assurance-vie Grande confiance des souscripteurs dans la réputation de leur banque : encore vrai après la crise? Conseillers bancaires peuvent utiliser la connaissance du patrimoine de leurs clients pour adapter
leurs conseils en fonction des besoins déterminés
10
2. Les intermédiaires
L’agent général d’assurance
Le courtier d’assurance
Le CGPI
• Mandataire d’une compagnie d’assurance• Agit au nom et pour le compte de celle-ci• Exclusivité de production au profit de la compagnie
• Commerçant indépendant• Aucune obligation d’exclusivité• Conseille directement ses clients et les mets en relation avec les assureurs de son choix auprès desquels il négocie prix et conditions
• Pas limité aux produits d’un seul établissement• Possibilité de proposer, en théorie, l’ensemble des produits de la place
• Engagement de la compagnie d’assurance• Agent reste personnellement responsable des dommages causés par sa faute• Condamnation in solidum possible
• Engagement de sa responsabilité contractuelle à l’égard de ses clients
11
B. Une concurrence agressive Constat :
Les personnes ne souscrivent pas de contrats d’assurance-vie de leur propre initiative.
Nécessité de prospecter.
Inégalité certaine dans les moyens de prospection CGPI : nécessité de démarcher seul Agent général: perçoit des aides de sa
compagnie Formations, Aides financières pendant les premières
années, Déroulement d’entretiens en « double
commandes ». Les guichets bancaires: avantage
indéniable Clientèle captée « à la source » Accès direct aux revenus de leurs clients Possibilité de proposer des produits au
moment adéquat Bonne connaissance du patrimoine de leurs
clients
L’évolution des parts de marché
entre les différents acteurs
12
C. Des distributeurs impartiaux? 1. Les raisons du doute
Constat: Exemple de l’agent général d’assurance Agent général est rémunéré en fonction du nombre de contrats signés Parfois compagnie créé « incentives » pour pousser ses agents à vendre
un type de contrat en particulier Agent général ne peut vendre que des produits de sa compagnie
Questions: Tentation de faire signer un contrat à son interlocuteur à tout prix, au
risque de négliger les intérêts de son client? En ne proposant que des contrats de sa propre compagnie, l’agent
général sert-il réellement au mieux les intérêts de son client? N’existerait-il pas un produit concurrent qui satisferait mieux les besoins
de son client? Dans ce cas, l’agent lui dira-t-il? Ne faudrait-il pas privilégier un CGPI qui est, par définition, indépendant?
13
C. Des distributeurs impartiaux? 2. Une impartialité relative
Cas de l’agent général Interview de Monsieur Georges FERNANDEZ Agent général est un vendeur avant tout mais dans l’intérêt de ses clients:
Pour servir une rente pendant des années, indispensable que compagnie survive, or compagnie survit si agent général vend des contrats
La meilleure gestion patrimoniale se fait dans la durée : rémunération et nombre de contrats signés garantissent une durée plus longue de la relation entre l’agent et le souscripteur
Sur fait que l’agent ne vend que les contrats de sa compagnie: Cela garantie une bonne maîtrise des contrats proposés Une compagnie dispose d’une telle gamme de produits qu’il en existera toujours un pour
satisfaire les besoins du client. Cela permet une honnêteté intellectuelle de la part de l’agent.
Sur l’indépendance du CGPI En réalité « L’indépendance n’existe pas » Impossible au CGPI d’étudier tous les contrats de la place Etudiera et proposera les contrats qui se sont fait une place aux yeux des journalistes et des
clients
Conseil: s’adresser à un CGPI et à un agent général
14
§3. LES MODALITES DE LA VENTE
15
I. La publicité Raisons de la protection du législateur
Souscripteur potentiel en situation de « dépendance » vis-à-vis de la compagnie d’assurance ou de l’intermédiaire
Car ne maîtrise pas forcément les produits qui lui sont proposés Doit entièrement faire confiance à son interlocuteur, donc risque d’abus Même principe que la protection du droit de la consommation D’où par exemple : protection contre la publicité mensongère
Toute communication publicitaire doit présenter un « contenu exact, clair et précis » art. 132-27 Code des assurances
Etablissement de conventions par les intermédiaires avec les compagnies d’assurance prévoyant conditions dans lesquelles: Intermédiaire soumet à l’entreprise les documents à caractère publicitaire
préalablement à leur diffusion, afin de vérifier leur conformité au contrat d’assurance,
L’entreprise d’assurance met à disposition de l’intermédiaire les informations nécessaires à l’appréciation de l’ensemble des caractéristiques du contrat. 16
II. Les obligations des vendeursA. Le devoir
d’informationB. Le devoir de
conseil1. L’encadré réglementaire Proposition d’assurance valant « note
d’information » remise au souscripteur avant signature
Indique principales caractéristiques du contrat: Nature, Garanties offertes: capital ou rente, Existence participation contractuelle aux
bénéfices, Disponibilité des sommes et faculté de rachat, Frais et indemnités prélevés par assureur, Durée du contrat
2. Les conditions générales du contrat: mentions obligatoires Délai et modalité de renonciation, Procédure de réclamation, Fiches signalétiques des différents supports
proposés, Valeur de rachat pour les 8 premières années, Contrats en euros: modalité de calcul et
d’attribution de la participation aux bénéfices et taux d’intérêt garanti
Contrats en unités de compte : précision engagement assureur seulement sur nombre d’unités et pas valeur
1. Définition Couvre toute la durée du contrat Consiste à informer le souscripteur sur les
caractéristiques du produit, mais aussi à s’assurer que le produit lui convient.
Entreprise d’assurance doit préciser: Les exigences et besoins exprimés par le
souscripteur, Les raisons qui motivent le conseil fourni quant à
un contrat déterminé
Juge vérifie adaptation à la complexité du contrat proposé
Entreprise devra donc s’enquérir des connaissances et de l’expérience en matière financière du souscripteur (questionnaire)
2. Exemples de non respect du devoir Vente d’un contrat en unités de compte
très spéculatif à un souscripteur sans épargne de sécurité
Vente produit sans valeur de rachat à un jeune qui n’a pas acquis sa résidence principale ou à chômeur
17
III. La pratique de la venteLes spécificités de
l’assurance vie
- Entre produit juridique et produit financier
- Equilibre entre contraintes commerciales et devoir de conseil
Les méthodes
1) La collecte des informations (familiales, professionnelles, patrimoniales)
2) L’identification des critères clés de l’assurance vie
3) L’élaboration du contrat d’assurance vie
18
19
IV. La réglementation du secteurA. Les règles d’accès à la profession
But : Garantir au souscripteur un certain niveau d’expérience et de connaissances de ses interlocuteurs.
1. Les personnes concernées
Les personnes physiques exerçant en leur nom propre,
Les personnes dirigeant, gérant ou administrant des intermédiaires personnes morales ou des entreprises d’assurance,
Les personnes membres d’un organe de contrôle, disposant d’un pouvoir de signature pour le compte ou étant directement responsables de l’activité d’intermédiation au sein de ces intermédiaires ou entreprises,
Et les salariés de ces intermédiaires et entreprises.
2. Les conditions requises Stage professionnel d’une durée
« raisonnable et suffisante » chez une entreprise d’assurance/intermédiaire ou auprès d’un centre de formation,
Ou 2 ans d’expérience en tant que cadre dans une fonction relative à la production ou à la gestion des contrats d’assurance, dans une entreprise d’assurance/ intermédiaire,
Ou de 4 ans d’expérience si la fonction décrite ci-dessus n’a pas été exercée en tant que « cadre »,
Ou de la possession d’un diplôme correspondant au niveau de formation master ou diplôme assimilé.
20
Conclusion Un produit à la fois juridique et financier Le dilemme du vendeur: entre contraintes
commerciales et devoir de conseil
Et pourtant:
« L’assurance vie, il faut bien la vendre. » (G. Fernandez).
21