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Bureau du Représentant de l’OMS en République Démocratique du Congo 42, Avenue des Cliniques, Gombe, KINSHASA, Tél.: +472 41 39000 & 03; Cell.:+243 81 700 6405; Fax: +472 41 39070 Editorial Une année en deux ! Nous sommes à quelques jours de la fin de l’année 2010, année du cinquantenaire de la RDC ! Nous n’avons pas la prétention de faire le bilan d’une année aussi faste, mais aussi quelque peu tumultueuse dans le secteur de la santé. Le temps du bilan viendra, mais un regard sur les faits saillants des 12 derniers mois s’avère nécessaire et utile. L’année a démarré en ‘fanfare’ avec l’élaboration, puis l’adoption par le Gouvernement de la Stratégie sectorielle de la santé, du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) et des différents instruments de leur mise en oeuvre. Au plan politique tout court, la célébration du cinquantenaire a constitué un moment unique de ralliement et de réflexion. Kinshasa est devenue, au fil des semaines, un lieu de rencontres, d’échanges et de partage pour de nombreux décideurs et experts en santé tant de l’Afrique centrale que de la Région africaine. Le paludisme, les urgences humanitaires, la surveillance épidémiologique, les maladies tropicales négligées et bien d’autres thèmes ont fait l’objet de concertation, de consultation, voire de méditation. (Suite en page 11). LA TRIBUNE DE L’OMS Bulletin mensuel d’information et de liaison N° 10 - Novembre & Décembre 2010 12 pages (Suite en page 2). L a Cité de l’Union Africaine, au Mont-Ngaliema (Présidence de la République) a accueilli le 30 novembre 2010 une réunion du Conseil National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (CNMLS) présidée par S.E. Joseph Kabila Kabange, Président de la RDC, entouré des membres de son Cabinet et du Gouvernement, de la Société Civile, des Représentants de l’OMS, de la Banque Mondiale, de l’UNICEF et du Coordonnateur de l’ONUSIDA ainsi que des Experts en Santé publique triés sur le volet. Les points inscrits à l’ordre du jour étaient les suivants: (i) Etat des lieux de la lutte contre le VIH/Sida en RDC; (ii) Projet de réforme du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (PNMLS); (iii) Situation du Projet Multisectoriel de lutte contre le VIH/Sida (MAP), financé par la Banque Mondiale; (iv) Fonctionnement du PNMLS. Intervenant au cours des débats, le Chef de l’Etat Congolais a tenu à “rassurer la communauté tant nationale qu’internationale de son engagement personnel dans la lutte Le Président Joseph Kabila s’investit personnellement dans la lutte contre le Sida en RDC. Son Excellence Joseph Kabila Kabange, Président de la République Démocratique du Congo, posant avec les participants à la réunion du Conseil National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (Cité de l’Union Africaine, Mont-Ngaliema). Crédit photo : Kokolo. Dr Matthieu Kamwa, Eugène Kabambi et Dr Casimir Manzengo. Réunion du Conseil National Multisectoriel de Lutte contre le Sida à la Présidence de la République: Sommaire Tenue de la réunion du Conseil National Multisectoriel de Lutte contre le Sida à la Cité de l’Union Africaine sous la présidence de S.E. Joseph Kabila Kabange, Chef de l’Etat de la RDC. (P. 1-2); Point sur la flambée épidémique de la poliomyélite en RDC en 2010 et plaidoyer pour l’obtention des ressources additionnelles en faveur de la vaccination. (P.3-4); Réunion conjointe des Ministres de la Santé et ceux du VIH/Sida à Lubumbashi et lancement de la Journée SADC de lutte contre le Paludisme à Malambwe. (P. 5-6); Entretien entre le Représentant de l’OMS et les Responsables provinciaux du PNLS et du PNSR sur le Projet de PTME compréhensive. (P.7); 8ème réunion conjointe OMS/RBM de revue et de planification pour la lutte contre le paludisme. P. 8-9.

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Page 1: LA TRIBUNE DE LʼOMS - WHO · Bulletin mensuel d’information et de liaison N° 10 - Novembre & Décembre 2010 12 pages (Suite en page 2). La Cité de l’Union Africaine, au Mont-Ngaliema

Bureau du Représentant de l’OMS en République Démocratique du Congo 42, Avenue des Cliniques, Gombe, KINSHASA, Tél.: +472 41 39000 & 03; Cell.:+243 81 700 6405; Fax: +472 41 39070

EditorialUne année en deux !

Nous sommes à quelques jours de la fi n de l’année 2010, année du cinquantenaire de la RDC ! Nous n’avons pas la prétention de faire le bilan d’une année aussi faste, mais aussi quelque peu tumultueuse dans le secteur de la santé. Le temps du bilan viendra, mais un regard sur les faits saillants des 12 derniers mois s’avère nécessaire et utile.

L’année a démarré en ‘fanfare’ avec l’élaboration, puis l’adoption par le Gouvernement de la Stratégie sectorielle de la santé, du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) et des différents instruments de leur mise en oeuvre. Au plan politique tout court, la célébration du cinquantenaire a constitué un moment unique de ralliement et de réfl exion.

Kinshasa est devenue, au fi l des semaines, un lieu de rencontres, d’échanges et de partage pour de nombreux décideurs et experts en santé tant de l’Afrique centrale que de la Région africaine. Le paludisme, les urgences humanitaires, la surveillance épidémiologique, les maladies tropicales négligées et bien d’autres thèmes ont fait l’objet de concertation, de consultation, voire de méditation.

(Suite en page 11).

LA TRIBUNE DE L’OMSBulletin mensuel d’information et de liaison

N° 10 - Novembre & Décembre 201012 pages

(Suite en page 2).

La Cité de l’Union Africaine, au Mont-Ngaliema (Présidence de la

République) a accueilli le 30 novembre 2010 une réunion du Conseil National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (CNMLS) présidée par S.E. Joseph Kabila Kabange, Président de la RDC, entouré des membres de son Cabinet et du Gouvernement, de la Société Civile, des Représentants de l’OMS, de la Banque Mondiale, de l’UNICEF et du Coordonnateur de l’ONUSIDA ainsi que des Experts en Santé publique triés sur le volet. Les points inscrits à l’ordre du jour étaient les suivants: (i) Etat des lieux de la lutte contre le VIH/Sida en RDC; (ii) Projet de réforme du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (PNMLS); (iii) Situation du Projet Multisectoriel de lutte contre le VIH/Sida (MAP), fi nancé par la Banque Mondiale; (iv) Fonctionnement du PNMLS.

Intervenant au cours des débats, le Chef de l’Etat Congolais a tenu à “rassurer la communauté tant nationale qu’internationale de son engagement personnel dans la lutte

Le Président Joseph Kabila s’investit personnellement dans la lutte contre le Sida en RDC.

Son Excellence Joseph Kabila Kabange, Président de la République Démocratique du Congo, posant avec les participants à la réunion du Conseil National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (Cité de l’Union Africaine, Mont-Ngaliema). Crédit photo : Kokolo.

Dr Matthieu Kamwa, Eugène Kabambi et Dr Casimir Manzengo.

Réunion du Conseil National Multisectoriel de Lutte contre le Sida à la Présidence de la République:

Sommaire

●Tenue de la réunion du Conseil National Multisectoriel de Lutte contre le Sida à la Cité de l’Union Africaine sous la présidence de S.E. Joseph Kabila Kabange, Chef de l’Etat de la RDC. (P. 1-2);

●Point sur la fl ambée épidémique de la poliomyélite en RDC en 2010 et plaidoyer pour l’obtention des ressources additionnelles en faveur de la vaccination. (P.3-4);

●Réunion conjointe des Ministres de la Santé et ceux du VIH/Sida à Lubumbashi et lancement de la Journée SADC de lutte contre le Paludisme à Malambwe. (P. 5-6);

●Entretien entre le Représentant de l’OMS et les Responsables provinciaux du PNLS et du PNSR sur le Projet de PTME compréhensive. (P.7);

●8ème réunion conjointe OMS/RBM de revue et de planifi cation pour la lutte contre le paludisme. P. 8-9.

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2 Bulletin d’information et de liaison de l’OMS en RDC N° 10 -- Novembre & Décembre 2010

La Tribune des Actions de l’OMS & des Partenaires

contre la pandémie”. Pour le Président Joseph Kabila, “le Sida constitue, au-delà de ce qu’il représente comme maladie, une menace sérieuse à la Sécurité Nationale”. Etant donné l’ampleur de la maladie et la situation dramatique au sein des populations congolaises, le Président de la République a appelé à l’amélioration de la coordination de la lutte et à “une action forte pour relever le défi qui est énorme”. Selon lui, il faut éviter toute “autosatisfaction”, en relevant cependant que “la responsabilité de la lutte incombe avant tout à l’Etat”, même si les partenaires et les Organisations non-gouvernementales doivent également apporter leur contribution aux efforts de lutte.

Dans le cadre du plaidoyer en faveur de la jeunesse, le Président de la RDC a apporté son soutien total à la Marche des Jeunes qui sera organisée sur toute l’étendue du territoire national le 24 décembre 2010.

I. Etat des lieux de la lutte contre le VIH/Sida

S’agissant de l’état des lieux de la lutte contre cette pandémie, le Conseil a noté entre autres “une faible couverture des activités de lutte contre le VIH/Sida”, une “trop forte dépendance du fi nancement extérieur”, une “timide implication de la communauté et d’autres secteurs dans la lutte contre le Sida” et une “grande inadéquation entre les besoins et les moyens en matière de lutte contre le Sida”.

A ce titre, l’analyse de la situation épidémiologique indique que la RDC connaît une épidémie généralisée touchant aussi bien les villes que le milieu rural, avec une tendance à la féminisation, à la juvénilisation, à la ruralisation et à la focalisation dans les régions minières et frontalières et le long du fl euve Congo. Le taux de prévalence, d’après les statistiques offi cielles de séro-surveillance, est de 4,1% parmi les femmes enceintes et de 3% dans la population générale.

A la fi n 2009, les personnes infectées sont estimées à plus d’un million, les nouvelles infections, à plus de 100.000 et les décès annuels à plus de 50.000. Pour ce faire, le CNMLS a décidé de réorganiser la coordination de la lutte à tous les niveaux avec pour fi nalité: (a) l’accroissement des ressources

(Suite de la page 1)

affectées à la lutte contre le VIH/Sida; (b) la mise au point par le PNMLS des mécanismes d’appropriation effective de la lutte dans tous les secteurs-clés; (c) l’implication des Gouvernements provinciaux dans la mobilisation des ressources en faveur de la lutte contre le VIH/Sida.

II. Projet de réforme du PNMLS

Le Conseil a noté qu’en dépit des progrès réalisés, plusieurs obstacles majeurs continuent d’entraver la mise en oeuvre effi cace et effi ciente des stratégies du Programme. Il s’agit notamment de: (i) l’insuffi sance d’harmonisation et la faiblesse de la coordination des interventions de toutes les parties prenantes de la lutte multisectorielle contre le VIH/Sida; (ii) l’absence de leadership au niveau de la Coordination nationale du PNMLS depuis 2006; (iii) l’exercice cumulé des intérims des fonctions de Coordonnateur Titulaire et de coordonnateur Adjoint par le Responsable en charge du Suivi et Evaluation concomitamment avec ses propres fonctions.

C’est pour cela que le CNMLS a décidé d’accélérer la révision du Décret portant création et organisation du PNMLS qui date de l’année 2004. L’objectif de ladite révision est: (i)d’affi rmer le leadership du Chef de l’Etat; (ii) de renforcer la Coordination Nationale et le rôle du niveau sectoriel et provincial; (iii) de redynamiser le fonctionnement harmonieux des organes. Il y a lieu de rappeler qu’en juillet

2009, le CNMLS avait recommandé que le Plan Stratégique National (PSN) soit considéré comme le seul cadre de référence de toute intervention en matière de lutte contre le Sida en RDC, et appelant dans le même temps le Gouvernement à mobiliser toutes les ressources nécessaires à sa mise en œuvre. Ledit plan oriente les interventions de différents secteurs et parties prenantes dans la lutte contre le Sida en RDC pour la période de 2010-2014.

III. Situation du Projet MAP

Soutenu par la Banque Mondiale, le Projet MAP est le seul à avoir inscrit la multisectorialité dans sa mise en oeuvre. Le Conseil a, à la suite de la Banque Mondiale, jugé insuffi sants les résultats obtenus. Ce projet qui a démarré ses activités en 2004, sera clôturé en janvier 2011.

IV. Fonctionnement du PNMLS

Le Conseil a relevé des faiblesses importantes dans le fonctionnement du PNMLS, de contre-performances dans sa gestion et des résultats insatisfaisants du Projet MAP. Face à la nécessité et à l’urgence de renforcer l’harmonisation et la coordination des interventions, le CNMLS a décidé de mettre en place une nouvelle équipe de coordination du PNMLS.

A la fi n des débats, le Chef de l’Etat a remercié les partenaires pour leur appui et a annoncé l’organisation dans les prochaines semaines d’une réunion d’évaluation des décisions prises.

Une vue partielle du Siège du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida à Kinshasa (photo: OMS).

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Point sur la fl ambée épidémique de la poliomyélite en République Démocratique du Congo.

La Tribune des Actions de l’OMS & des Partenaires

Le Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS en RDC vaccinant un enfant à Kananga, Chef-lieu du Kasaï Occidental (photo: OMS).

Dr Chouaibou Ncharre, Dr Matthieu Kamwa, Dr Renée Nsamba et Dr Richard Mbumba.

Depuis quelques mois, la RDC connaît une fl ambée épidémique

de poliomyélite de type 1 dont le premier cas a été confi rmé dans la zone de santé de Kamonia (Province du Kasaï Occidental) en mai 2010. A la date du 21 décembre 2010, il a été déjà enregistré 78 cas de poliomyélite répartis de la manière suivante: 55 cas au Kasaï Occidental (épicentre de l’épidémie), 14 au Bandundu, 4 au Katanga, 2 au Bas-Congo et 1 cas dans chacune des provinces suivantes: Kasaï Oriental, Kinshasa et Province Orientale.

Sur les 78 cas, deux ont été confi rmés chez les adultes dont 1 en provenance de Pointe-Noire (République du Congo) et un autre à Kikwit (Bandundu). Le nombre de cas de poliovirus sauvage est passé d’un cas par mois en mai 2010 à une moyenne de 15 cas par mois entre août et octobre 2010. Cette situation peut s’expliquer par la faible couverture vaccinale en routine et par l’accumulation d’un grand nombre d’enfants non atteints (en moyenne 10%) lors des activités de vaccination supplémentaires (AVS).

En réponse à cette épidémie, 7 passages d’AVS ont été organisés de juin à novembre 2010. Le plus grand nombre d’enfants a été atteint au cours des passages d’octobre avec plus

de 12,5 millions d’enfants sur les 11 millions attendus.

Un monitoring indépendant a été organisé à chaque passage des AVS pendant et après les activités de vaccination pour apprécier la qualité de la campagne. Il a été démontré que 50% d’enfants n’ont pas été atteints en raison de leur absence au domicile, et 27% pour non visite aux ménages par les équipes de vaccinateurs.

Il y a lieu de noter qu’à la suite d’une épidémie de poliomyélite survenue en République du Congo en octobre 2010, une campagne a été organisée dans 16 zones de santé du Bas-Congo avec

du vaccin mVPO1, en synchronisation avec l’Angola et la République du Congo, avec inclusion de toutes les tranches d’âges. Au total, 1.500.000 de personnes ont été vaccinées sur une cible attendue de 1.400.000.

Plus récemment, dans la ville de kikwit et ses environs (Province du Bandundu), 58 cas de Paralysie fl asque aiguë (PFA) ont été notifi és de la 43ème à la 51ème semaine épidémiologique de 2010. Elle est caractérisée par de la fi èvre, des céphalées, des diffi cultés respiratoires et d’impotence fonctionnelle (paralysie fl asque des membres). Elle touche les personnes dont l’âge varie de 1 à 30 ans.

Kasaï Occidental, épicentre de l’épidémie de la poliomyélite en 2010, avec 55 cas.

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4 Bulletin d’information et de liaison de l’OMS en RDC N° 10 -- Novembre & Décembre 2010

La Tribune des Actions de l’OMS & des PartenairesLa RDC recherche 22 millions de dollars pour vacciner 33,6 millions de personnes en urgence contre la poliomyélite.Eugène Kabambi, Dr Matthieu Kamwa.

Face au risque élevé de l’extension à Kinshasa et aux provinces

avoisinantes de l’épidémie de poliomyélite d’une rare virulence qui sévit en République du Congo et qui touche des personnes de toutes les tranches d’âge, les autorités de la RDC et leurs partenaires ont entrepris depuis le 3 décembre 2010 des activités de plaidoyer et de mobilisation des ressources auprès des bailleurs des fonds pour une campagne de vaccination préventive et réactive, ciblant 33,6 millions de personnes de tous âges des provinces de Bandundu, Bas-Congo, Equateur, Kasaï Occidental et Kinshasa.

Pour ce faire, “il faudra dans les meilleurs délais, réunir une somme de 22 millions de dollars américains”, a indiqué le Dr Makwenge Kaput, Ministre de la Santé Publique qui parlait devant les partenaires en la salle de conférence de l’OMS, en présence du Dr Susanne Weber-Mosdorf, Sous-Directeur Général de l’OMS auprès de l’Union européenne en visite en RDC, du Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS, de M. Stephen Haykin, Directeur de l’USAID et du Dr Celestino Costa, en charge de la Survie de l’Enfant à l’UNICEF en RDC.

Prenant la parole, le Dr Weber-Mosdorf a souligné qu’il était “nécessaire d’agir vite, avec une communication étroite et une compréhension mutuelle face à cette bataille contre la poliomyélite”. Aussi, “nous ne devons plus attendre pour vacciner, nous en appelons à la bonne volonté des uns et des autres pour mobilser les ressources nécessaires”, a plaidé pour sa part le Dr Kamwa qui a fait état d’un cas de poliomyélite déjà confi rmé à Kinshasa sur un adulte en provenance de Pointe-Noire (République du Congo).

Le Ministre de la Santé Publique a également indiqué qu’il allait organiser dans les tout prochains jours des rencontres similaires avec le patronat congolais afi n d’obtenir

Une vue partielle de la salle de l’OMS/RDC lors de la réunion de plaidoyer et de la mobilisation des ressources. De gauche à droite, M. Stephen Haykin, Directeur de l’USAID, le Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS, le Dr Makwenge Kaput, Ministre de la Santé Publique, le Dr Susanne Weber-Mosdorf, Sous-Directeur Général de l’OMS (HQ) auprès de l’Union européenne et le Dr Celestino Costa, en charge de la Survie de l’Enfant à l’UNICEF/RDC (photo: OMS).

Le Représentant de l’OMS recevant une délégation de la Fondation Bill & Melinda Gate en son Bureau dans le cadre de la mobilisation des ressources additionnelles pour l’éradication de la poliomyélite en RDC (photo: OMS).

de celui-ci une participation active et conséquente.

Il est important de noter que le Représentant de l’OMS en RDC, en collaboration avec d’autres partenaires bilatéraux et multilatéraux, a mené plusieurs actions de plaidoyer au

cours de l’année 2010 en direction de l’Assemblée Nationale et du Sénat ainsi que du Gouvernement pour l’augmentation de la part du budget de l’Etat allouée au secteur de la Santé, en vue de réduire progressivement la dépendance du Programme Elargi de Vaccination du fi nancement extérieur.

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(Suite en page 6).

Réunion conjointe des Ministres de la Santé et du VIH/Sida de la SADC et commémoration de la Journée de lutte contre le paludisme.

Dr Matthieu Kamwa, Eugène Kabambi, Dr Casimir Manzengo, Dr Issaka Compaoré.

“Boutons le paludisme en dehors de la SADC”, ont lancé les Ministres de la Santé et ceux du VIH et du Sida à Malambwe le 12 novembre 2010, qui est consacré “Journée SADC contre le paludisme”. Ils étaient accompagnés du Ministre provincial de la Santé du Katanga (à gauche) et du Représentant de l’OMS en RDC (2ème à gauche) (photo: OMS).

L e Dr Richard Kamwi, Ministre de la Santé de la Namibie a

ouvert à Lubumbashi pour le compte de son pays qui préside la SADC en 2010, la deuxième Réunion annuelle conjointe des Ministres de la Santé et du VIH/Sida de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC). “La Santé est un des domaines prioritaires dans la sous-région de la SADC et qui appelle les Etats membres à une étroite collaboration dans leurs efforts collectifs pour relever les défi s” qui s’y posent, a-t-il déclaré. Au cours de ces travaux, huit décisions ont été approuvées par les Ministres concernés, avec l’appui technique de l’OMS et des autres partenaires, parmi lesquelles on peut citer entre autres: (i) les normes minimales régionales de lutte contre le paludisme; (ii) le cadre régional pour la prévention et le contrôle des infections sexuellement transmissibles; (iii) la stratégie du plaidoyer et de la communication de la SADC en matière de lutte contre le paludisme; (iv) l’établissement d’un

laboratoire supranational de référence (LSNR) pour le VIH (Afrique du Sud, Botswana et Zimbabwe), la tuberculose (Botswana et Zambie), le paludisme et des centres régionaux d’excellence (CRE) pour l’assurance qualité (Afrique du Sud et Zimbabwe) ainsi que pour le renforcement des capacités des ressources humaines (Afrique du Sud); (v) l’initiatives transfrontalières de lutte contre le VIH et le Sida, etc.

Journée SADC contre le Paludisme

Le 12 novembre 2010 à Malambwe, localité située à 80 km au sud de Lubumbashi, le Dr Kamwi a lancé la “Journée SADC de lutte contre le paludisme”. C’était en présence de ses collègues de l’Afrique du Sud, du Botswana, du Lesotho, de la RDC, du Zimbabwe, du Représentant de l’OMS en RDC et d’un représentant de “Roll Back Malaria” (RBM) ainsi que de plusieurs hauts fonctionnaires de la SADC et d’autres invités de marque. “Cet événement est la réaffi rmation

de la volonté et la détermination de tous les Etats Membres à éradiquer le paludisme dans toute notre sous-région”, a-t-il déclaré.

Dès leur arrivée à Malambwe, les Ministres de la santé et ceux du VIH et du Sida ont procédé à la pulvérisation intradomiciliaire et à la remise des moustiquaires imprégnées d’insecticide aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes. “Le choix porté sur le village de Malambwe pour y commémorer la “Journée paludisme de la SADC”, est dicté par “notre volonté commune de travailler ensemble pour une gestion quotidienne de la maladie” au-delà des frontières des Etats Membres, a insisté le Ministre namibien. A titre de rappel, le Plan stratégique 2007-2015 de la SADC contre le paludisme poursuit les objectifs suivants: (i) éliminer le paludisme dans au moins six Etats Membres; (ii)

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A Lubumbashi, Chef-lieu du Katanga:

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renforcer le partenariat à travers les deux secteurs public et privé; (iii) mobiliser les ressources additionnelles; (iv) assurer un contrôle et une évaluation adéquats. Aujourd’hui, “la SADC peut être fi ère de ce que ces objectifs ont été atteints avec des résultats concrets”, a affi rmé le Dr Kamwi qui a résumé sa pensée en ces termes: “un sous dépensé contre le paludisme, c’est un sou bien utilisé avec des résultats escomptés”.

Pour concrétiser une telle ambition, il faut qu’il y ait des ressources nécessaires. A ce sujet, la SADC s’est assignée comme objectif de mobiliser les ressources additionnelles en soumettant des projets de lutte contre le paludisme au 11ème Round du Fonds Mondial, plus spécifi quement dans le cadre de l’Initiative transfrontalière Chililabombwe - Kasumbalesa qui concerne la RDC et la Zambie d’une part, et d’autre part l’Initiative Trans-Zambèze qui implique les 5 Etats Membres partageant le fl euve Zambèze. “L’initiative transfrontalière est basée sur trois principes-clés que sont la synchronisation, l’harmonisation et l’optimisation des activités du paludisme afi n de s’assurer du maximum de résultats”, a souligné le Dr Richard Kamwi.

Il a terminé son propos en remerciant tous les partenaires qui ont facilité le progrès dans le rapportage et l’évaluation des efforts pour la gestion du paludisme au sein des Etats Membres, “en particulier l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Partenariat pour le contrôle et l’évaluation du paludisme en Afrique (MACEPA), la Fondation Bill Clinton, les Services Internationaux de Populations (PSI) et l’Initiative Présidentielle contre le Paludisme (PMI)”.

La mise en œuvre des différents plans stratégiques de lutte contre le paludisme au sein des Etats Membres est aussi à l’origine de la soumission des projets communs des trois pays de la sous-région pour l’obtention d’un fi nancement auprès du Fonds Mondial (10ème Round), tenant compte de l’Initiative transfrontalière entre l’Afrique du Sud, le Mozambique et le Zimbabwe, connue sous le nom de “Moziza”.

Rappelant pour sa part la situation

Le Dr Richard Kamwi, Ministre de la Santé de la Namibie en compagnie d’autres Ministres de la SADC en pleine distribution des moustiquaires impégnées d’insecticide au village de Malambwe, lors de la “Journée Paludisme de la SADC”, (photo: OMS).

de la RDC, le Dr Victor Makwenge Kaput a indiqué que la lutte contre le paludisme a bénéfi cié, au niveau national, de l’engagement politique traduit notamment par la création du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), la Déclaration de la politique nationale de lutte contre le paludisme, l’élaboration du Document Stratégique de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté (DSCRP), lequel plaide pour l’accélération de l’augmentation de la couverture des interventions relatives à la prévention, au diagnostic et au traitement du paludisme par l’administration de la combinaison thérapeutique “Artésunate+Amodiaquine” en cas de paludisme non encore compliqué.

Le Dr Makwenge a, à cette occasion, présenté quelques résultats obtenus dans le cadre de la lutte antipaludique en RDC. Il s’agit entre autres de: (i) l’intégration de la promotion de l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticides dans les zones de santé (ZS); (ii) la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides dont le nombre est passé de 1.800.000 en 2007 à 8.000.000 en 2009; (iii) l’accroissement de la couverture universelle en RDC grâce à la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides, passant de 10% en 2007 à 43% en 2009; (iv) la proportion des enfants de moins de 5 ans dormant sous la moustiquaire

(Suite de la page 5)

imprégnée d’insecticide qui est passée de 0,1% en 2001 à 37% en 2010 etc.Au niveau de la SADC, l’OMS note que des progrès notables ont été enregistrés dans les pays tels que l’Afrique du Sud, le Botswana, le Malawi, la Namibie et la Zambie à travers leurs programmes de lutte contre le paludisme. “D’autres pays de la sous-région sont en train de revoir leur stratégie et de réorienter leurs efforts pour passer du contrôle du paludisme à son élimination”, a estimé le Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS en RDC. Selon lui, “le succès dans la lutte contre le paludisme contribuera à la fois à la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et infantile pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ainsi que de la perte de la productivité socio-économique”.

En outre, “l’OMS intensifi era son appui technique aux pays, ensemble avec le Partenariat Faire Reculer le Paludisme qui inclut le Secrétaire Général des Nations Unies, les Communautés économiques régionales, l’Union Africaine et les Initiatives mondiales de santé telles que le Fonds Mondial pour le Paludisme, la Tuberculose et VIH, l’Initiative Présidentielle des Etats Unis contre le Paludisme, la Fondation Bill et Melinda Gate et la Fondation Bill Clinton, ainsi que les autres partenaires bilatéraux et multilatéraux”, a expliqué le Représentant de l’OMS en RDC.

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La Tribune des Actions de l’OMS & Partenaires

Le Dr Kamwa en pleine séance de travail avec les responsables provinciaux du Programme national de lutte conte le Sida et du Programme national de la santé de la reproduction du Katanga en la salle des réunions du Sous-Bureau de l’OMS du Katanga (photo: OMS).

En marge de son séjour dans la Province du Katanga où il a pris

part au lancement de la “Journée SADC de lutte contre le Paludisme” à Malambwe, le Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS en RDC a reçu le 13 novembre 2010 à Lubumbashi les Responsables provinciaux du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS) et du Programme national de la santé de la reproduction (PNSR), dans le cadre du projet conjoint de mise à échelle de la Prévention de la Transmission Mère-Enfant (PTME Compréhensive). Projet fi nancé par l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI) depuis 2007 et qui arrive à terme le 31 décembre 2010. D’entrée de jeu, le Dr Kamwa a félicité ses hôtes pour “la dynamique du groupe et la qualité du travail abattu, dans des conditions parfois précaires”, tout en soulignant la “nécessité d’agir et de s’orienter vers le développement”.

A quelques jours de la fi n de l’année 2010, le Représentant de l’OMS a formulé le voeu de voir “se réaliser tout ce qui reste à faire dans un modus opérandi de l’urgence”, et plus particulièrement le suivi des recommandations de la supervision antérieure, la réalisation des activités prévues dans le chronogramme, la mise en oeuvre des activités communautaires et la collecte des données. “L’OMS est prête à mobiliser toutes ses forces et toutes ses compétences pour vous accompagner dans la mise en oeuvre du programme arrêté”, a-t-il déclaré.

Analysant ensemble le suivi des recommandations de la supervision antérieure, il s’est dégagé une vue d’ensemble sur celles qui ont été réalisées ainsi que celles qui ne l’ont été que partiellement. Il a été noté une réelle implication de toute l’équipe cadre de la zone de santé (ZS), notamment les infi rmiers

superviseurs, en vue d’améliorer le taux de réalisation des supervisions.

Parmi les recommandations qui ont été partiellement mises en oeuvre dans le cadre de la PTME compréhensive, il y a lieu de citer entre autres les activités conjointes, l’archivage des documents au niveau des Bureaux centraux des zones de santé (BCZ) et des sites, et l’implication de la communauté dans les activités de PTME, en particulier pour les personnes vivant avec le VIH. Ce qui reste encore à faire, c’est “le plaidoyer en vue de la fourniture des contraceptifs pour la mise en oeuvre du 2ème pilier de la PTME compréhensive”, a indiqué Mme Yaya Kanteng, Chargée de la PTME compréhensive au Katanga.

Niveau de réalisation des activités prévues dans le chronogramme

Au cours des discussions avec le

Représentant de l’OMS, l’équipe conjointe PNLS/PNSR a indiqué que sur les 14 activités qui étaient prévues, six seulement ont été exécutées dans le délai. Le Dr Kamwa a réitéré à ses interlocuteurs la nécessité de “travailler avec effi cacité et effi cience de manière accélérée”, en vue de contourner les contraintes liées au confl it de calendrier dans la mise en oeuvre des activités au niveau de la province et des zones de santé, notamment lors des campagnes de vaccination.

S’agissant de la collecte des données dont la complétude reste faible au troisième trimestre, le Représentant de l’OMS a souligné “l’urgence à disposer des données fi ables”, en recourant pour ce faire, à la communication téléphonique et au ramassage actif lors des supervisions, en attendant la transmission des versions offi cielles dûment signées.

A Lubumbashi, le Représentant de l’OMS exhorte les responsables provinciaux du PNLS et du PNSR à accélérer la mise en oeuvre du projet PTME compréhensive.

Eugène Kabambi, Dr Casimir Manzengo.

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8 Bulletin d’information et de liaison de l’OMS en RDC N° 10 -- Novembre & Décembre 2010

La Tribune des Actions de l’OMS & des Partenaires

La sous-région de l’Afrique centrale évalue la mise à échelle des interventions essentielles.

Dr Matthieu Kamwa, Dr Casimir Manzengo et Eugène Kabambi.

8ème réunion conjointe OMS/RBM de revue et de planifi cation pour la lutte contre le paludisme:

Le Dr Makwenge Kaput, Ministre de la Santé Publique répondant aux questions de la presse, en présence du Dr Matthieu Kamwa,Représentant de l’OMS en RDC àprès l’ouverture de la 8ème réunion annuelle conjointe OMS/RBM (photo: OMS).

C’est dans le cadre du suivi des activités de lutte contre

le paludisme que s’est tenu du 11 au 15 octobre 2010 à Kinshasa la huitième revue annuelle conjointe de revue et de planifi cation regroupant l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le réseau du Partenariat Faire Reculer le Paludisme (Roll Back Malaria, RBM) pour l’Afrique centrale (CARN). L’objectif général était d’évaluer la mise à échelle des interventions essentielles de lutte contre le paludisme dans les pays de l’Afrique centrale (Angola, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RCA, RDC, Sao Tome & Principe et Tchad) en vue d’atteintre l’accès aux couvertures universelles.

La sous-région de l’Afrique centrale a aujourd’hui un défi majeur, celui de “progresser maintenant vers le contrôle total du paludisme en tant que problème de santé publique dans nos pays”, a déclaré le Dr Makwenge

Kaput, Ministre de la Santé Publique à l’ouverture des travaux. Parlant plus spécifi quement de la situation de la RDC, pays qui enregistre chaque année entre 60 et 100 millions de cas présumés du paludisme et 27 millions de cas confi rmés, avec 180

mille décès dont les plus touchés sont les enfants de moins de 5 ans, le Dr Makwenge a indiqué que c’est dans ce contexte que le Gouvernement a opté, depuis 2006 pour la distribution massive et gratuite des moustiquaires imprégnées d’insecticide lors des campagnes intégrées. Après le Bas Congo en 2006, le Sud Kivu en 2007, Kinshasa et Equateur en 2008, Province Orientale et Maniema en 2009, “nous annonçons l’organisation des campagnes de masse similaires dans les provinces de Bandundu, Kasaï Oriental et Kasaï Occidental en décembre 2010”, a-t-il indiqué, ajoutant que les autres provinces restantes, à savoir le Katanga, le Nord Kivu et le Sud Kivu seront couvertes en 2011.

Dans le même temps, le Dr Matthieu Kamwa, Représentant de l’OMS en RDC a lancé “un vibrant appel pour un appui soutenu aux programmes nationaux de lutte contre le paludisme et aux programmes connexes de luttecontre la maladie” lors de l’ouverture de ces travaux. Il a rappelé les axes prioritaires à suivre pour les années à venir, tels que repris dans les Orientations stratégiques de l’OMS dans la Région africaine pour la période 2010-2015.

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Une vue partielle des participants en la salle Isidore Bakanja de Caritas-Congo lors de l’ouverture de l’atelier (photo: OMS).

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3 Bulletin d’information et de liaison de l’OMS en RDC N° 10 -- Novembre & Décembre 2010

La Tribune des Actions de l’OMS & des PartenairesLe Dr Kamwa a mentionné, entre autres, la promotion de l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide et les pulvérisations intradomiciliaires à effet rémanent, en particulier dans la même zone géographique ainsi que la promotion de mesures innovantes pour s’attaquer aux causes de la faible utilisation desmoustiquaires imprégnées. “Le diagnostic parasitologique du paludisme et son traitement précoce, en particulier chez les enfants, seront vivement recommandés”, a affi rmé le Représentant de l’OMS en RDC. Pour l’OMS, “des efforts soutenus pour la production des bases factuelles nécessaires en vue de déterminer les stades atteints et les mesures appropriées à prendre devront retenir toute notre attention”, a ajouté le Dr Kamwa, avant d’annoncer également qu’un “appui sera fourni pour la recherche sur le paludisme en vue de produire des informations stratégiques permettant de mieux évaluer les forces motrices de l’épidémie et l’impact des interventions”.

Il y a une année jour pour jour qu’une réunion similaire s’était tenue à Malabo (Guinée Equatoriale). Au cours de celle-ci, une feuille de route avait été élaborée par pays pour viser la couverture universelle des interventions de lutte contre le paludisme conformément à la recommandation faite par le Secrétaire général des Nations Unies le 25 avril 2008.

La lutte contre le paludisme passe par un renforcement du partenariat tant au niveau national qu’international. C’est la raison de l’existence du Partenariat “Roll Back Malaria” ou “Faire Reculer le Paludisme”. Les réunions annuelles de revue et de planifi cation sont conjointement organisées par l’OMS et RBM avec les pays endémiques, avec pour objectif de passer en revue les réalisations de l’année précédente et d’identifi er les défi s rencontrés en vue d’une meilleure planifi cation opérationnellepour l’année suivante.

Il faut noter, à cet effet, que la stratégie globale du Partenariat RBM “vise à réduire la mortalité et la morbidité associées au paludisme par le biais d’une couverture

(Suite de la page 10)

universelle des interventions clés et d’un renforcement des systèmes de santé”, a indiqué le Dr James Banda du Secrétariat de RBM basé à Genève. Il a expliqué les deux étapes importantes pour contrôler la maladie, à travers le Plan mondial de lutte contre le paludisme. Il s’agit de la mise à l’échelle des interventions préventives et thérapeutiques pour un impact réel (SUFI) et d’un contrôle régulier du paludisme de façon durable.

Le Dr Banda a appelé les différents pays et partenaires présents aux travaux de Kinshasa à “élaborer une feuille de route visant l’atteinte des objectifs de couverture universelle dans la lutte contre le paludisme”. Il a soutenu en effet que la réalisation de cette feuille de route “n’est faisable que grâce à la participation de tous les partenaires à l’oeuvre commune autour des programmes nationaux de lutte contre le paludisme”. Le Secrétariat de RBM a exhorté les participants à cette 8ème réunion annuelle conjointe à “procéder à une planifi cation réaliste tenant compte des ressources existantes et des opportunités qui se présentent grâce aux interventions des partenaires”.

A l’issue de l’atelier, les participants ont fait la revue de leurs feuilles de route et ils ont été mis à niveau sur les récents progrès et perspectives

de la lutte. Ils ont ensuite analysé les déterminants des goulots de mise en œuvre des activités et proposé des résolutions, ils ont examiné les performances du réseau CARN et le niveau de mise en œuvre de son plan d’action annuel avant d’élaborer les plans d’action annuels pour l’accélération de l’atteinte des couvertures aux interventions essentielles.

Il convient de rappeler qu’au cours de ces assises de 5 jours, huit sessions ont été présentées à l’intention des participants ainsi qu’il suit: (i) présentation des progrès par les pays, (ii) présentation des évaluations des feuilles de route pays faite par les consultants CARN, (iii) exposés sur la situation du paludisme en Afrique centrale par les experts de l’OMS, (iv) mises à jour techniques (par l’OMS), (v) analyse des goulots de mise en œuvre, (vi) analyse des performances du réseau CARN, (vii) appuis des partenaires à la mise en œuvre des programmes au niveau des pays, (viii) élaboration des plans 2010-2011 par pays.

“C’était un moment d’échanges très riches qui a permis aux uns et aux autres de renforcer les stratégies de lutte contre le paludisme et de croire que l’espoir est permis”, a dit l’un des participants.

Photo des participants aux travaux de la 8ème réunion conjointe RBM/OMS, en présence du Ministre de la Santé Publi devant le Centre Caritas-Congo (photo: OMS).

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La Tribune technique & scientifique

Point sur la documentation de la mise en œuvre de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant en RDC.

La République Démocratique de Congo est l’un des premiers

pays africains ayant mis en place l’approche de prise en charge intégrée des maladies de l’enfant au niveau communautaire (PCIME-C) depuis 2005. Cette stratégie a été retenue dans le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2011-2015 comme priorité pour la lutte contre la mortalité infantile. Dans le processus de mise à l’échelle des programmes de PCIME-C, il existe d’importantes leçons apprises mais aussi des pratiques prometteuses de mise en œuvre qui devraient être partagées et adaptées pour les besoins contextuels des autres pays.

Il est à noter que la PCIME-C est une stratégie visant à réduire la morbidité et la mortalité de l’enfance dans les pays en développement en s’attaquant aux grandes causes des décès chez les enfants, en améliorant les compétences de la prise en charge chez les prestataires, en renforçant le système de santé ainsi que les pratiques familiales et communautaires.

La documentation de cette expérience est une étape essentielle dans l’effort de dissémination de cette approche dans d’autres pays. Dans la période du 20 septembre au 5 octobre 2010, une équipe d’experts nationaux et internationaux a été mise en place pour procéder à une évaluation objective de la mise en œuvre de cette stratégie telle qu’appliquée en RDC depuis plusieurs années.

La méthodologie adoptée est basée sur la collecte et l’analyse des données relatives aux indicateurs des 8 composantes clés qui sont directement liées au cadre de mise en oeuvre. Ces composantes sont: a) la coordination et la politique, b) le fi nancement, c) les ressources humaines, d) l’offre de services et la référence, e) la communication et la mobilisation sociale, f) la supervision et l’assurance qualité, g) la gestion de la chaîne d’approvisionnement, h) le suivi et l’évaluation et enfi n i) le système d’information sanitaire. Les bonnes pratiques et le succès, les barrières et

goulots d’étranglement ainsi que les leçons apprises ont été analysé pour chacune de ces composantes.

Les experts ont recourus essentiellement à deux techniques dont l’interview semi structurée pour les offi ciels et les partenaires et le “focus group” pour les prestataires et les membres de la communauté. Cette évaluation a été conduite dans 8 zones de santé retenues selon les critères d’accessibilité géographique, de sécurité, de mise en œuvre des soins à base communautaire, d’existence de la PCIME clinique et ainsi d’autres spécifi cités de chaque zone de santé. Il s’agit des zones de santé de: Kimpese (Bas-Congo), Binza Météo, Biyela et Makala (Kinshasa), Tshikaji et Demba (Kasaï Occidental), Lualaba (Katanga) et Bibanga (Kasaï Oriental).

Les principaux constats faits sont: (i) l’engagement politique au plus haut niveau dans le domaine de la coordination et de l’environnement politique avec mise en place de d’un comité de pilotage dans deux provinces; (ii) l’existence d’un plan normatif et opérationnel et l’appui effectif des partenaires;(iii) l’intégration des interventions à haut impact; (iv) la dépendance de la mise en œuvre du fi nancement des partenaires; (vi) l’existence d’un

risque élevé de démotivation des relais communautaires en l’absence d’une incitation fi nancière ou matérielle; (viii) l’établissement d’un circuit d’approvisionnement et la bonne quantifi cation des besoin par lesdits relais.

A la lumière de ce qui précède, la documentation de la mise en œuvre de la PCIME-C, en RDC, principalement dans les sites des soins communautaires a montré que les activités sont réalisées de manière satisfaisante dans les zones de santé. L’implication des autorités sanitaires à différents niveaux a été un facteur facilitant dans la mise en œuvre. Néanmoins, il a été constaté des ruptures des stocks des médicaments et une forte dépendance vis-à-vis de partenaires extérieurs pour un fonctionnement harmonieux.

De manière générale, l’engagement politique, l’approvisionnement régulier en intrants et la motivation de relais communautaires constituent le socle sur lequel la stratégie doit se baser pour espérer obtenir des résultats de qualité. Bien que de plus en plus des partenaires soient disposés à appuyer la mise en oeuvre, il est nécessaire de continuer le plaidoyer pour une prise en compte de cette activité dans le budget de l’Etat tant au niveau national que provincial.

Dr Brigitte Kini, Dr Casimir Manzengo et Dr Matthieu Kamwa.

Vue d’une infi rmière vaccinant les enfants contre la rougeole à Kananga, dans le Kasaï Occidental (photo: OMS).

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La Tribune de l’humour

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Novembre & Décembre 2010

Une question de défi nition

Deux élèves veulent se mesurer comme de génies en herbe. Pour ce faire, ils ont sélectionné quelques mots pour lesquels chacun donne une défi nition de son choix.

Dis Albert, qu’est-ce qu’on entend par Cerveau ? Organe grâce auquel 1% des gens réfl échissent et 99% pensent qu’ils réfl échissent !

Et toi Jules, qu’est-ce qu’un Comité ? Des individus qui ne peuvent rien faire individuellement mais se réunissent pour décider qu’ils ne peuvent rien faire ensemble !

-Bon, Albert, venons-en au Compliment, c’est quoi d’après toi ? Chose que tu dis à quelqu’un et dont vous savez tous les deux que ce n’est pas vrai !

-Et le mot Confi ance, selon toi Jules? Oh! C’est une liberté que l’on accorde à une personne pour qu’elle fasse davantage de conneries !

- Et un Adolescent ? Personne qui se conduit comme un bébé lorsqu’on ne le traite pas comme un adulte !

- Qu’est-ce qu’une Bagnole ? Demande Jules, sur le point d’attraper un taxi pour rentrer à la maison ! C’est une vieille auto dont toutes les pièces font du bruit sauf l’autoradio...

La Tribune de l’OMS.

Mariage

On épouse une femme et on s’aperçoit un jour qu’on est le mari d’une autre !

Sommeil et Oubli

Si tu meurs dans ton sommeil, le matin tu ne te reveilles pas, et tu ne le sais pas !

Alzheimer ou Parkinson

Un employé de supermarché demande a son collègue de service:- Tu préfères avoir la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson ?Son collègue lui répond:- Je ne sais pas, tu préfères quoi toi ?Et il lui dit :- Moi je préfère Parkinson, parce qu’il vaut mieux renverser un verre de vin rouge que d’oublier de le boire...

La Tribune de l’OMS.

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(Suite de la page 1)

Depuis le mois de mai, une épidémie de poliomyélite s’est insidieusement ‘installée’ au Kasaï Occidental qui constitue, avec 55 cas sur les 78 notifi és à ce jour, l’épicentre d’une épidémie majeure que le pays n’a pas connu depuis celle de Mbuji-Mayi en 1995. D’autres foyers de moindre importance sont apparus dans les provinces du Katanga, du Bandundu et du Bas-Congo. Des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars s’envolent! Les causes profondes de cette situation sont bien connues et il faudra s’y attaquer de manière résolue et déterminée, sous le leadership du Gouvernement, avec la complicité agissante des partenaires nationaux et extérieurs.

L’année 2011 doit être celle de l’interruption de la circulation de la poliomyélite. Nous n’avons pas de choix ! Nous devons nous y atteler.

Bonne et heureuse année 2011 !

Dr Matthieu KamwaReprésentant de l’OMS en RDC.