la traduction et le transfert linguistique de la realite juridique europeenne

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projet de recherche

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CAPRIOARA SORINA DANIELA

LA TRADUCTION ET LE TRANSFERT LINGUISTIQUE DE LA REALITE JURIDIQUE EUROPEENNEDATE DE REDACTION: 15.03.2013

Auteur : CAPRIORA SORINA DANIELA

Adresse et coordonnes professionnelles:

38, RUE CALEA BUCURESTI, BAT P2, ET 4, AP 65

TRADUCTEUR INTERPRETE

Type de rapport : projet de rechercheDestinataire:

Ce document sadresse au jury franco-roumain compose des professeurs universitaires et des reprsentants de lAmbassade de France en Roumanie.Remerciements:

Madame Professeur Coordinateur de thse Cristiana Teodorescu qui ma soutenu des le dbut dans cette dmarche

Madame Professeur Daniela Dinca qui ma conseille dappliquer pour cette bourse de doctorat en cotutelle

Ddicace :

A tous les professeurs de langues et traducteurs qui ont compris que Traduire cest lEurope Umberto Eco.

Rsum /Abstract :

This report is about...

Mots cls : Keywords :Sommaire

I- Pages prliminaires

1. Couverture avec auteur(s), titre et date

du document

2. Auteurs avec leurs coordonnes, type

de rapport avec titre dtaill, destinataire

ou commanditaire explicite du rapport

3. Remerciements et/ou ddicace

4. Rsum en franais et anglais et liste

des mots cls

5. Table des matires

II- Texte du projet de rechercheIntroduction

Premire partie

Deuxime partie

Troisime partie

Conclusion

III- Bibliographie

IV- Annexes

Le sujet de notre projet de recherche touche la traduction qui est indispensable dans lunivers globalis qui est le ntre.

Dans une Europe des langues qui sest donn comme mot dordre la promotion du plurilinguisme et de la diversit, la traduction tient un rle essentiel. Le problme du dcoupage distinct de la ralit juridique, selon les langues et les systmes juridiques considrs est trs bien rsum par Legrand en ces termes: chaque langue illustre des choix qui conditionnent les rponses que le rel pourra donner aux questions qui lui seront poses.[] Or, la perception est ncessairement fonction de la manire dont lobjet de la perception est apprhend, cest--dire la manire dont des questions lui sont poses. Diffrentes langues, parce quelles interpellent le rel diffremment, rendent compte diffremment de ce rel(Legrand, 1996: 805).

Lobjectif gnral de notre projet est celui danalyser, par une approche comparative particulire, le processus de traduction ayant men aux versions franaises roumaines de textes de notre corpus.. Le corpus danalyse est compos de trois dcisions rendues par des groupes spciaux binationaux institus dans le cadre du processus dexamen et de rglement des diffrends en matire de droits antidumping et compensateurs de lAccord de libre-change nord-amricain. Les trois dcisions choisies ont t rdiges originalement en anglais. Le corpus est donc compos de trois textes en anglais et de leur traduction en franais et en espagnol. Parmi ces trois dcisions, une seule a t traduite tant vers le franais que vers lespagnol. Nous indiquerons ces decisions dans les ANNEXES.(la decision dans le diffrend Certain Hot-Rolled Carbon Steel Plate, Originating in or Exported from Mexico/: Certaines tles dacier au carbone lamines, originaires ou exportes du Mexique - CDA97-1904-02; la decision dans le cadre du diffrend: Certain Hot-Rolled Carbon Steel Plate, Originating in or Exported from Mexico - CDA-97-1904-02/ Importaciones de Placa de Acero Cincado Rolada en Caliente, originaria o procedente de Mxico; la decision dans le cadre du diffrend Corrosion-Resistant Carbon Steel Flat Product from Canada/ Produits en tle dacier non alli inoxydable en provenance du Canada - USA-97-1904-3; la decision dans le cadre du differend Gray Portland Cement and Clinker from Mexico; Final Review Determination (Fifth) of Sales at Less Than Normal Value - USA-97-1904-01/Cemento Gray Portland y Clinker de Mxico; Decisin final (quinta decisin administrativa); la decision dans le cadre du differend; la decision dans le cadre du differend Gray Portland Cement and Clinker from Mexico; Final Review Determination (Fifth) of Sales at Less Than Normal Value - USA-97-1904-01/ Cemento Gray Portland y Clinker de Mxico; Decisin final (quinta decisin administrativa) Plus particulirement, cette recherche vise dgager les dcisions prises dans le processus de traduction des textes appartenant au corpus slectionn; cest--dire les procds de traduction utiliss par les traducteurs franais et roumains dans ce processus de traduction.

Lobjectif consiste aussi, partir des rflexions et danalyses dcoulant des questions de recherche, proposer de nouvelles solutions en matire de traduction pour les textes choisies pour notre corpus.Plusieurs lments ont motiv le choix de ce corpus. Premirement, analyser les versions franaises et roumaines des textes du corpus, signifie analyser des traductions juridiques vers deux langues apparentes. Par ailleurs, les cultures rceptrices de ces textes partagent aussi des systmes juridiques apparents, soit le droit romano-germanique. Ce trait particulier nous permet, toute proportion garde, de comparer des lments de nature quelque peu similaire et, par consquent, de centrer notre attention sur les procds de traduction employs.

Puisque lattention est porte vers le traducteur et les fruits de son travail, il est hors de doute que lanalyse du corpus traduit de langlais vers le francais, lespagnol et le roumain, permettra de dceler des indices sur les processus et les procdures qui sont suivis.

Mthode choisie: Lapproche comparative de G. Toury. Elle est employe pour dgager les dcisions prises par les traducteurs dans l'laboration du texte d'arrive, ainsi que le type de texte obtenu par leur biais. Les rsultats obtenus par les traducteurs franais et roumains se trouvant pratiquement l'oppos, il est intressant de remarquer les liens qui existent entre les procds de traduction employs et le type de texte obtenu par leur bais.Lune des difficults propres la traduction juridique rside dans ce que Marie Cornu appelle la charge conceptuelle dune notion M. CORNU, Applications thmatiques : terminologie et droit compar dans le domaine de la culture in Droit de la traduction et traduction du droit, Actes du colloque international, 15 et 16 octobre 2005, Facult de Droit de Poitiers, paratre.

Comment traduire dune langue et dun droit lautre, lorsquil n y a pas les memes concepts juridiques, ou quune notion existe mais quelle ne correspond pas exactement une notion dans lautre langue ?

Le texte juridique est lun des plus marqus culturellement. Le langage du droit reflte la complexit de la socit qui la produit, dont les institutions et leur vocabulaire reclent une culture parfois multimillnaire. Le traducteur doit relever le double dfi que posent la langue et le droit, et reproduire fidlement dans le texte darrive le message de dpart. Le transfert dun texte de droit est une opration dlicate prsentant de nombreux risques. Inhrents la langue, ils en marquent les limites. Le rsultat auquel parviendra le traducteur nest au mieux quun compromis raisonnable entre les impratifs du droit et les servitudes de la langue. En sefforant damener lauteur au lecteur, il tend vers une forme dquivalence, dite fonctionnelle.

Parler de traduction signifie parler du besoin de communication inter linguistique et interculturelle.

La notion de culture juridique, qui est intrinsquement lie chaque systme juridique, est difficile dfinir car elle touche diffrents phnomnes juridiques provenant de divers niveaux des systmes de droit la notion de culture juridique se rapporte quelques lments sociaux qui contribuent expliquer le fonctionnement dun systme juridique au-del des considrations formelles, telles que les normes, les procdures et les institutions de ces systmes. Parmi les diffrences de culture juridique, les auteurs mentionnent le formalisme des juristes mexicains et le pragmatisme des juristes amricains dans la faon daborder et de rsoudre les problmes juridiques. La culture juridique a sans doute un effet sur la communication entre les membres dun groupe spcial binational. Ces diffrences culturelles peuvent agir sur le plan des stratgies du discours lors des plaidoiries, sur le plan des notions employes ou sur celui de la connaissance des deux systmes juridiques en prsence (leur terminologie, leurs procdures, leurs institutions, etc.).

Les difficults inhrentes la traduction juridique

Le langage juridique est lune des langues de spcialit les plus complexes. Sa traduction est par consquent complexe elle aussi. La langue est le vhicule dexpression du droit. Ce vhicule dexpression est soumis un grand nombre de rgles sur les plans stylistique, syntaxique, smantique et lexical. Ces rgles sont fixes au sommet de la hirarchie du systme juridique, soit par le lgislateur. Il en rsulte une langue dote dun caractre particulier que tous les usagers du domaine se doivent de respecter. En se dotant dune langue particulire, le droit cherche donner la norme lefficacit et la nature imprative ncessaires pour organiser la vie en socit.

La traduction juridique possde des caractristiques qui la distinguent dautres formes de traduction. Dans le domaine scientifique, la traduction est favorise par le fait que la terminologie y est gnralement univoque; elle peut souvent tre exprime laide de symboles qui excluent toute ambigut. Les symboles chimiques et les formules mathmatiques, par exemple, ont une reprsentation universelle, ils ne sont pas affects par des questions de contexte ou de langue. Par ailleurs, dans le domaine littraire, il ny a pas dobjection considrer le traducteur comme un second crateur qui puise son inspiration de loriginal et en fait une nouvelle uvre dans laquelle il tente, au moyen dune forme nouvelle, dexprimer les mmes ides. Dans le domaine juridique, toutefois, le rle du traducteur ne saurait tre peru ainsi.

La terminologie du droit est vaste et provient de sources varies. Bon nombre de termes proviennent de la langue courante, mais sont dots dune signification particulire, alors que dautres nexistent qu lintrieur du cadre juridique. Dautres termes sont emprunts dautres langues ou en sont lhritage, en particulier le latin et le grec. Par ailleurs, la signification des termes est souvent fixe selon un contexte particulier, dans un cas particulier, ce qui fait de la langue juridique lune des langues les plus polysmiques.

En ce qui a trait la stylistique, la langue du droit peut organiser les composantes de son discours de faon ce quon reconnaisse facilement quil sagit dun texte juridique. En franais, par exemple, la langue du droit se distingue dautres langues de spcialit par la faon dagencer les composantes de son discours. Le verbe plac en dbut de phrase et les longues numrations, par exemple, sont propres au discours juridique. La langue du droit est une langue redondante. Par souci de clart, le rdacteur de textes juridiques recourt souvent la rptition des sujets ou des objets. Elle se distingue galement par son ton solennel qui vite toute tournure familire. Voil un autre procd de style qui contribue renforcer le caractre impratif de la norme et faire en sorte quelle soit respecte.

La traduction juridique doit tenir compte des lments qui constituent le tissu du droit. linstar dun vritable tissu, le droit est compos dlments ayant des effets les uns sur les autres: le droit est un phnomne social vhicul par une langue qui est, elle aussi, un phnomne social; le droit dicte la norme laide dune langue qui a t au pralable soumise des normes que le droit a lui-mme tablies. Par ailleurs, le droit tant un phnomne social, traduire un texte de loi signifie transposer un produit dans une autre culture. Ce sont l des caractristiques faisant de la traduction juridique une opration aux difficults multiples.

Le jurilinguiste Jean-Claude Gmar, dont les tudes constituent le cadre thorique de base de la prsente recherche, tablit une typologie des problmes inhrents la traduction juridique. Gmar considre que les problmes fondamentaux de la traduction juridique dcoulent des facteurs suivants:

le caractre normatif ou contraignant du texte juridique, qui laisse une marge de manuvre trs troite au traducteur quant au choix des ressources linguistiques existantes (le traducteur doit savoir distinguer ce qui constitue une servitude juridique qu'il doit respecter de ce qu'il peut utiliser librement);

le discours (ou langage) du droit, son jargon, ses techniques, ses mcanismes, ses institutions et ses notions, et les autres phnomnes propres ce domaine; le fondement terminologique du droit qui est aussi vaste que flottant;

la diversit sociopolitique des systmes juridiques; la varit et la diversit des systmes juridiques en prsence;

les lments conditionnant le problme de la documentation; le domaine du droit qui se caractrise par la grande abondance de termes polysmiques qui sont difficiles transposer en raison des conditions socioculturelles et socio-conomiques des socits;

la ncessit de suivre une approche pluridisciplinaire du droit; le traducteur juridique doit avoir reu une double formation (juridique et linguistique). La traduction dans ce domaine exige galement des connaissances en conomie, en sociologie, en histoire, voire en philosophie; le droit commercial, par exemple, exige des notions de fiscalit. ces cinq difficults analyses par Gmar, peut sajouter le cadre dans lequel la traduction se droule. Il faut entendre par l des aspects pragmatiques tels que les dlais et les conditions dans lesquels le traducteur effectue son travail et, surtout, le rle du traducteur et de la traduction dans ce cadre particulier.

.

Questions de recherche

Cette tude est guide par les questions qui ont surgi aprs rflexion sur la dfinition de la traduction et la problmatique inhrente la traduction juridique c'est--dire lambigit des textes juridiques, les problmes que pose la traduction juridique provenant fondamentalement du caractre contraignant du texte juridique, du discours (ou langage) du droit, de la diversit sociopolitique des systmes juridiques, des problmes de la documentation juridique et de lapproche pluridisciplinaire de la traduction juridique.

Dfinition de la traduction: les variations entre la traduction et son original se trouvent au cur des dbats qui entourent la traduction depuis bien longtemps. Les tentatives visant tablir ce que la traduction doit tre ou ne doit pas tre constituent, en fait, un effort pour dterminer les variations ou les ressemblances quune traduction peut avoir avec son original sur les plans smantique, syntaxique, lexical et stylistique. Ce processus permet didentifier les lments qui demeurent aprs le passage dun message dune langue une autre et, par le fait mme, dtablir le lien dquivalence qui existe entre la traduction et loriginal.

Bon nombre de thoriciens dfinissent la traduction par lquivalence, cest--dire quils peroivent la traduction comme le processus par lequel le traducteur recherche dans la langue darrive des lments quivalents ceux de la langue de dpart. La notion dquivalence a donn naissance des thories qui vont de lintraduisibilit la perception du texte traduit comme un texte qui peut avoir une fonction diffrente de celle de loriginal, en passant par les approches prescriptives et hermtiques.

En raison des caractristiques propres aux diffrents systmes de droit, aux langues qui vhiculent les droits et aux traits culturels de chaque systme de droit, la notion dquivalence en traduction juridique acquiert une signification toute particulire. Ces caractristiques sont, en fait, la source de questions aussi lmentaires et complexes que: Que traduit-on en traduction juridique? Les traductions dans le domaine juridique sont-elles quivalentes aux textes de dpart? Qu'est-ce que lquivalence? La rflexion expose dans les pages qui suivent rpond ces questions ) et, enfin, sur les contextes franais et roumain en matire de traduction juridique.Les questions auxquelles elle vise rpondre sont les suivantes:

1. Quel type de traduction - ou dquivalence - les traducteurs roumains et francais obtiennent-ils dans leurs traductions des textes du corpus? Autrement dit, leurs traductions sont-elles formelles ou fonctionnelles, cest--dire orientes vers la langue et la culture de dpart ou vers la culture rceptrice?

2. Quel type de stratgies et de procds de traduction privilgient-ils?

3. Quels facteurs interviennent dans le choix de ces stratgies et de ces procds?

Stratgie de recherche

La rflexion proposeici sinscrit dans le domaine des sciences sociales et a un caractre exploratoire. Elle est qualitative et sappuie sur lapproche descriptive propose par Gideon Toury . Elle adhre aux principes des thories fonctionnalistes, notamment ceux de la thorie du Skopos et de la pragmatique. La traduction est perue ici comme un processus socioculturel. Cela sous-entend, comme le signale Toury, que le traducteur et le produit de son travail sont conditionns non seulement par les connaissances et les habilets de ce dernier, mais aussi par des contraintes sociales et culturelles. Ces contraintes conditionnent les dcisions prises par le traducteur pendant le processus de traduction et, par consquent, la traduction en tant que produit de ce processus.

Justifications du choix de la stratgie

Lapproche comparative de Toury a t choisie comme stratgie de recherche pour trois raisons. Tout dabord, elle propose une dmarche qui permet de dterminer si la traduction soriente vers la langue de dpart ou vers la langue darrive. Cette orientation est dtermine par la relation qui stablit entre la traduction et son original, cest--dire par le degr de variation quil y a entre les deux textes. Ainsi, lorientation vers le texte de dpart est marque par la prsence des normes de la langue et du texte de dpart. En lisant le texte traduit, on ressent que quelque chose ne va pas. Dans ce cas, la relation, que Toury appelle relation de traduction , qui stablit entre les deux textes est dite formelle . Lorientation vers le texte darrive, en revanche, lorientation vers le texte darrive est marque par la prsence des normes de la langue et du texte darrive. Il sagit dun texte dpourvu dlments de la langue de dpart, un texte idiomatique, qui coule bien sa lecture. La relation qui stablit entre les deux textes est dite fonctionnelle .

En deuxime lieu, la thse sappuie sur la notion dquivalence, qui en constitue le cur mme. Pour Toury, lquivalence nest pas une relation entre le texte de dpart et le texte darrive tablie selon une norme externe au texte et prescrivant ce que la traduction doit tre. Pour lui, lquivalence est un concept qui se rapporte une relation fonctionnelle (a fonctional-relational concept), cest--dire lensemble des relations permettant de distinguer des modes de traduction appropris ou inappropris pour la culture rceptrice. Toutefois, Toury ne se penche pas sur ces modes. Il laisse la branche thorique de la traductologie le soin de fournir les principes permettant de faire cette distinction..

La mthode de Toury permet donc dtablir lorientation des traductions, de reconstruire le processus de prise de dcisions de la part du traducteur par rapport aux solutions donnes aux divers problmes de traduction. Ce processus de prise de dcisions se rapporte aux procds de traduction utiliss par les diffrents traducteurs. La mthode de Toury permet, en fait, de mettre le traducteur en avant-scne, danalyser les gestes quil a poss pendant le processus de traduction et le produit quil obtient la fin de ce processus. Bref, la stratgie danalyse comparative de Toury semble rpondre aux besoins mthodologiques et aux objectifs de la prsente recherche en ce sens que les donnes quelle permet de dgager constituent des lments de rponse aux trois questions poses plus haut.

La premire analyse suit une dmarche en six tapes. Celles-ci correspondent en fait aux tapes proposes par Toury.tape no 1: lidentification de la prsume traduction et son acceptabilit dans la culture rceptrice. La premire tape consiste sassurer que les prsumes traductions sont effectivement des traductions. Cette premire tape est importante du point de vue mthodologique. Si le texte faisant lobjet dune analyse ntait pas une traduction, il ny aurait pas de contrepartie, cest--dire doriginal, et, par consquent, il serait impossible deffectuer une comparaison.

Le modle danalyse de Toury se place dans la perspective cible ( a target-oriented framework ), pour emprunter les propos de Gambier; cest--dire oriente vers la langue et la culture rceptrices. Cela suppose une distinction des fondements thoriques propres la langue et la culture darrive, qui sont vraisemblablement diffrents de ceux de la langue de dpart. Cela permet de distinguer et de justifier les ressemblances et les variations des traductions par rapport leur original.

tape no 2: lidentification des types de comparaison au stade initial. Il existe quatre types danalyse comparative des traductions, choisis selon que lon fait une analyse diachronique ou synchronique. La mthode propose par Toury peut sappliquer : 1) lanalyse de plusieurs traductions dun mme texte vers une mme langue, ralises de faon concurrente; 2) lanalyse de plusieurs traductions dun mme texte faites des poques diffrentes; 3) lanalyse de la traduction de diffrentes parties dun seul texte et 4) lanalyse des traductions dun mme texte vers des langues diffrentes, ralises en mme temps.

Les textes qui constituent le corpus de cette recherche correspondent au premier type danalyse, soit lanalyse des traductions du franais et vers le roumain. Ce type danalyse est important car il permet de placer les traductions dans leur contexte et, de ce fait, de contrler les variables danalyse. Dans une analyse des traductions faites des poques diffrentes, par exemple, il faudrait tenir compte du changement des normes et des approches de traduction prconises travers le temps. Voil une variable qui contribue cerner lacceptabilit des traductions dans la culture rceptrice.

Les traductions analyses ici ont t ralises au cours des cinq dernires annes, soit depuis lentre de Roumanie en lUE. Il sagit dune priode de temps relativement courte au cours de laquelle il est peu probable que des changements considrables se soient produits dans les approches de traduction.

tape no 3: lidentification du texte de dpart. La traduction, telle que perue ici, est un processus de prise de dcisions par rapport aux stratgies suivre pour rendre un texte dans une autre langue. La traduction sous-entend donc des relations qui lient le texte darrive au texte de dpart. En raison de ces relations, il est ncessaire de sassurer que les textes compars sont en effet la traduction et son original.

En raison du manque de prvision relative la langue de travail des groupes binationaux, lidentification des traductions en roumains et de leur original exige une analyse attentive des textes. Lidentification des versions franaises ne pose pas de difficult, en raison du fait quaucun des textes analyses dans cette recherche na t rdige dans cette langue. Ce sont effectivement des traductions.

tape no 4: lidentification des solutions et des problmes de traduction. La traduction est perue ici comme lensemble des solutions donnes (traduction ou texte darrive) une srie de problmes de traduction (original ou texte de dpart). Pour analyser ces solutions, les traductions sont dcoupes en units de traduction. Par units de traduction, il faut entendre non pas les units identifies par le traducteur, mais des segments de texte dgags aux fins de notre analyse.

Le choix des segments nest pas fait de faon isole, mais en identifiant la contrepartie du segment en question et en jumelant le segment et sa contrepartie avant didentifier le segment suivant. Cette dmarche permet de dterminer si le couple en question constitue une bonne unit danalyse. Une unit danalyse est donc un segment du texte darrive et le segment correspondant du texte de dpart. Cela sous-entend galement que chaque unit danalyse reprsente un problme de traduction et la solution donne ce problme.

Du point de vue mthodologique, ltablissement des couples de segments de texte suppose que les deux composantes du couple partagent une certaine quivalence permettant didentifier lun comme la contrepartie de lautre. Ltablissement des couples de segments de texte permet donc danalyser les variations traductionnelles et les relations qui existent entre les deux textes.

tape no 5: la ralisation dune analyse prospective et rtrospective. Le dcoupage des textes en units danalyse et le jumelage de ces units danalyse exigent lidentification des variations pouvant se produire en raison de la structure mme de la langue darrive, des stratgies de traduction employes ou des mcanismes de compensation ou de perte dcoulant des stratgies de traduction employes.

Toury donne lexemple de la traduction des mtaphores, lesquelles peuvent tre rendues par la mme mtaphore, par une autre mtaphore ou par une non-mtaphore. La mtaphore peut mme tre compltement omise dans la traduction. Par consquent, il ne resterait dans la traduction aucune trace de la mtaphore employe dans le texte de dpart.

Compte tenu de ces diffrentes variations, le jumelage des segments de texte exige une analyse prospective et rtrospective, cest--dire en allant de la traduction vers le texte de dpart, puis du texte de dpart vers la traduction.

tape no 6: lidentification de lorientation de la traduction .

Lorientation de la traduction dans son ensemble est dtermine par la somme de lorientation de chaque couple de segments de texte. Cette orientation est dcele travers lanalyse des relations existant entre la traduction et son original. Il sagit ici des relations formelles et fonctionnelles de la traduction

Le dispositif descriptif de ces relations est fourni par la branche thorique de la traductologie et est le fruit de quelque cinquante ans dtudes portant sur la traduction littrale (ou quivalence formelle) et sur la traduction non littrale (ou quivalence fonctionnelle). Les chapitres un et deux abordent ces rflexions.

Lorientation de la traduction correspond ce que Toury appelle la norme initiale . Il sagit de la norme par laquelle le chercheur dtermine si une traduction est oriente vers le texte et la langue de dpart ( source-oriented ) ou vers le texte et la langue darrive ( target-oriented ). Prcisons quil sagit dune dcision souvent inconsciente de la part du traducteur et que cette tendance peut varier au cours de la traduction. Toutefois, le texte comporte certains traits qui permettent den dterminer lorientation gnrale.

La norme initiale alerte le chercheur sur les lments linguistiques et textuels susceptibles dtre prsents dans la traduction faisant lobjet de la comparaison : des lments du texte et de la langue de dpart ou du texte et de la langue darrive.

Corps du projet de recherche : plan SAP : 1 - Situation. 2 - Analyse. 3 - Propositions de rponse

Cheminement de lanalyse et relation entre les chapitres

Lorganisation des chapitres de la prsente thse suit une dmarche qui va du gnral au particulier.I. Ainsi, le premier chapitre constitue un survol des principales thories et approches qui ont forg la traductologie contemporaine. Il contient aussi des rflexions sur lquivalence et sur la traduction dfinie par lquivalence. Il analyse le spcifique de la traduction des textes juridiques communautaires et le transfert du contenu textuel dans la traduction des documents communautaires. (G. Lungu-Badea identifie 3 tapes du transfert en fonction de la nature des textes source, de ses intentions et des auteurs:

a) lidentification de la stratgie de traduction, en fonction du but (skopos) de la traduction et du receveur.

b) la comptence linguistique et traductologique

c) l valuation du rsultat du processus de traduction)Le deuxime chapitre aborde les principes thoriques et pratiques de la traduction juridique. Une trs grande partie de ce chapitre est consacre aux fondements pistmologiques de la traduction juridique, cest--dire aux principales difficults inhrentes la traduction de textes teneur juridique en analysant notamment les problmes de traduction rsultant de lempreinte culturelle de certains termes juridiques. Il contient galement des rflexions sur la formation du traducteur qui prparerait ce dernier lapprhension du sens des textes, lutilisation des divers procds de traduction et la rexpression de ce sens en langue darrive.

Le troisime chapitre est rserv lanalyse compare des versions franaise et roumaines des segments qui composent les grilles places en annexes. Cette analyse porte sur les stratgies adoptes par les traducteurs franais et roumains et sur lorientation ainsi donne aux traductions. Elle est prcde dun bref rappel de la dmarche de recherche et de quelques prcisions mthodologiques. Ce chapitre traite galement le transfert linguistique de la ralit juridique europenne. On y constate quen Europe il y a une tendance a la normalisation du langage juridique communautaire. La question de la slection des termes et celle de lharmonisation figurent parmi les problmes classiques de la terminologie. La notion de terminologie juridique doit tre envisage sur plusieurs plans: celui des concepts proprement juridiques, celui de termes issus des vocabulaires techniques scientifiques mais ayant des implications juridiques, celui enfin des termes emprunts au lexique commun, mais devant tre spcifis juridiquement. Le processus dharmonisation, dcrit dans la deuxime partie de larticle, est prsent comme ayant une influence directe sur le traitement terminologique: lharmonisation oblige en effet prciser les concepts, et conduit parfois aussi des compromis, en fonction des enjeux institutionnels et politiques. Ltablissement de la terminologie juridique ncessaire au projet intgre donc ncessairement une dimension pragmatique et institutionnelle. Dans ce chapitre on va analyser galement le les techniques de transfert du droit dans un contexte multilingue identifies par Snow Grard et les contraintes linguistiques rencontres dans lactivit des traducteurs de lUE aussi bien que les spcificits de la traduction des textes juridiques communautaires.La conclusion :Cette conclusion comprend tout dabord un tableau comparatif des tendances observes chez les traducteurs francophones et roumains par rapport au processus de prise de dcisions et par rapport aux problmes de traduction. Cette section contient aussi les rponses aux trois questions qui motivent la recherche, soit: 1) Quel type de traduction - ou dquivalence? Autrement dit, leurs traductions sont-elles formelles ou fonctionnelles, cest--dire orientes vers la langue et la culture de dpart ou vers la culture rceptrice? 2) Quel type de stratgies et de procds de traduction privilgient-ils? et 3) Quels facteurs interviennent dans le choix de ces stratgies et de ces procds.

La conclusion contient :

1. Des remarques sur lavenir de la traductionDans un monde o, dans de nombreux secteurs dactivit, linformatique et lautomatisation ont tendance occulter limportance du travail humain, les applications de traduction automatique font fureur et emportent ladhsion du grand public. Pourtant, les machines ne peuvent PAS remplacer les traducteurs humains! Traduire na pas toujours t aussi facile quaujourdhui. Autrefois, les traducteurs travaillaient avec du papier et un stylo. Et puis les logiciels daide la traduction sont apparus, acclrant le processus de traduction de manire significative.

Mme avec les avances technologiques rcentes, rien ne peut remplacer les traducteurs humains qui sont les seuls capables de comprendre les aspects culturels, politiques, juridiques et thiques dun document. Pour quune traduction soit parfaitement adapte au pays et au lectorat cibles, il faut galement que le traducteur auquel elle sera confie soit de langue maternelle cible.

La traduction juridiqueest un enjeu important.

Dans le contexte actuel de la mondialisation, les relations contractuelles prennent toute leur importance, et laccroissement des accords transnationaux entrane une relle une imbrication des systmes juridiques. Et la demande en traduction juridique ne cesse daugmenter.La traduction juridique est un exercice compliqu qui doit allier:

INCLUDEPICTURE "http://www.village-justice.com/articles/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-cebf5.gif" \* MERGEFORMATINET

des connaissances avances en droit une matrise dans les langues sources et cibles des qualits rdactionnelles permettant de traduire les nuances du texte source.

Un traducteur juridique ne se contente pas de traduire, il effectue des recherches terminologiques et de droit compar, pour que sa traduction soit en parfaite adquation avec sa cible.La traduction juridique nest pas anodine et requiert connaissance, adaptabilit et finesse de traduction. Elle est mme souvent bien plus difficile que dautres types de traductions. En effet, les enjeux vont au del dune traduction gnraliste.En effet, le droit est un vaste vocabulaire technique et pointu. Si lon ne traduit pas de faon exacte ou si lon paraphe lgrement, le sens peut tre chang voir invers, ce qui nest pas acceptable. De plus, la localisation dun texte de loi, son intgration dans un contexte culturel est une tape incontournable de la traduction.2. Des remarques sur limportance de la formation des traducteurs qui doit: favoriser et encourager un apprentissage et un enseignement dynamiques, dans le but de doter les tudiants de comptences la pointe dans le domaine de la traduction tout en les prparant la perspective de poursuivre leur formation tout au long de la vie et de mener une carrire ddie la traduction; Reconnatre, distinguer, puis s'adapter l'volution de la formation des traducteurs qu'impliquent le dveloppement du march et le progrs technologique. valuer la qualit des programmes de formation en traduction. Collaborer avec les associations professionnelles, les institutions et les entreprises de traduction afin de conserver une comprhension approfondie des diffrentes facettes des professions lies la traduction; tudier la convergence entre le journalisme, la rdaction technique, les tudes de traduction et de documentation multilingue, les tudes sur l'adaptation, sur le transfert culturel ou sur l'interculturalit, et les tudes relatives internet (web science, sciences de l'internet).Pour les traducteurs, indpendants ou salaris, la formation tout au long de la vie est primordiale. Pourquoi ?

Le traducteur doit avant tout maintenir un excellent niveau dans sa langue cible : assez facile lorsque lon vit dans son pays de naissance mais plus difficile pour les traducteurs vivant dans un pays diffrent de leur pays dorigine .Des solutions sont possibles : profiter des priodes de vacances passes avec la famille ou les amis, programmer une priode de travail dans le pays dorigine lire ou sabonner plusieurs journaux et magazines dans leur langue maternelle, etc.

Les traducteurs ont par ailleurs tout intrt perfectionner leurs techniques dcriture, leur style et optimiser leur gestion de la terminologie. Il est galement important de se former ou de recycler ses connaissances informatiques : traitement de texte, logiciels de prsentation, logiciels de TAO, comptences en localisation, etc.

En rsum la formation est indispensable la prennit et au dveloppement de l activit dun traducteur. Elle permet chacun de rafrachir ses connaissances, de gagner en comptence et/ou en productivit, et parfois de se remettre en question, et daider se repositionner professionnellement.Tributaire dune profession exigeante, en constante volution, la formation des traducteurs est loin dtre statique. Souplesse, adaptabilit, innovation, vision, tel est lesprit dans lequel il faut aborder cette formation continue.

3. des remarques sur limportance du dveloppement doutils daide la traduction.

Les outils informatiques daide la traduction font de plus en plus partie de lenvironnement professionnel du traducteur. Une initiation ces outils est donc devenue incontournable pour toute formation qui se donne comme objectif de former de futurs traducteurs.

Les outils informatiques daide la traduction font de plus en plus partie de lenvironnement professionnel du traducteur. Une initiation ces outils est donc devenue incontournable pour toute formation qui se donne comme objectif de former de futurs traducteurs professionnels. Les outils daide la traduction dsignent gnralement les logiciels de Traduction Assiste par Ordinateur (TAO), plus communment appels mmoires de traduction bien quune mmoire de traduction (MT) ne soit quun composant du logiciel o sont stockes les phrases en langue source assorties de leur traduction en langue cible.

Les mmoires de traduction Parmi les qualits et les comptences fondant lemployabilit dun (apprenti)-traducteur, Daniel Gouadec (2006) dfinit comme cruciale la matrise doutils spcifiques, au sein desquels figurent les logiciels de MT. Leur intgration dans la formation des traducteurs sest donc impose en rponse aux besoins du march de la traduction et aux nouvelles comptences et pratiques qui dterminent lenvironnement du traducteur professionnel. On sinscrit plus largement dans une culture de linformatique quvoque Catherine Arrouart (2003), prsente dans tous les aspects des activits professionnelles du traducteur, et plus particulirement dans le domaine de la localisation. Aujourdhui, lenseignement des MT se trouve ainsi gnralis et toute formation en traduction digne de ce nom comprend une formation aux outils informatiques et

Les diffrents systmes prsents sur le marchDe manire schmatique, les systmes MT reposent sur deux techniques distinctes, fruits dune volution au cours de la dernire dcennie. Dans son travail sur lvaluation des diffrents systmes, Francie Gow (2003) distingue en effet les MT conventionnelles, dont lapproche repose sur la segmentation des textes aligns en phrases, des MT plus rcentes fondes sur lutilisation de corpus de textes entiers. Les outils reprsentatifs des MT conventionnelles sont par exemple Trados, Dj Vu ou SDL alors que les logiciels Logiterm ou Multitrans reprsentent les outils de dernire gnration.

Ainsi, lapproche phrastique des MT conventionnelles a succd une approche plus textuelle, permettant notamment aux traducteurs daccder aux textes entiers (et au contexte) dans deux langues tout en traduisant. En effet, les principales critiques mises par les utilisateurs lencontre des MT conventionnelles concernent la perte de contexte et le recyclage des phrases, qui appauvrissent la qualit de la traduction; Claude Bdard (2000) voque ce titre le manque de cohsion dans le style, le manque de cohsion textuelle ou bien encore la discontinuit terminologique, et parle de salade de phrases laquelle se trouve confront le traducteur.

Les annes 1985-90, rappelle-t-il, ont t les annes phares de la traduction assiste par ordinateur (TAO) : on avait alors assist une baisse d'intervention des traducteurs, les traductions tant effectues par des ingnieurs quasi bilingues. Mais ce systme avait du. Depuis sont apparus de nouveaux logiciels multifonctions associs aux moteurs de recherche (par exemple Logos). Mais aujourd'hui, on assiste une dlocalisation de la production de logiciels et une banalisation de la mdiocrit. Si l'offre de logiciels est importante, elle ne constitue pas un ensemble cohrent, ce qui explique les difficults rencontres par les traducteurs .Terminologie et information multilingue inventorie dans un premier temps les diffrents obstacles rencontrs en matire de traduction en voquant, entre autres, les problmes de recouvrement de notions, de morphologie et de synonymie ; cela lui permet de mettre l'accent sur l'absolue ncessit d'examiner le contexte avant tout traitement automatique de la traduction. Les travaux raliss en amont ont ainsi une importance primordiale. Ce sont eux qui permettront ensuite d'viter le silence lors des recherches documentaires. Le nombre accru de langues en contact accrot encore les difficults, ce qu'illustrent les problmes lis l'homographie (faux amis) dans le domaine juridique. La juxtaposition de langues analytiques et synthtiques, autre difficult recense, rend la troncature gauche indispensable et complique encore la cration d'un index permut. La CJCE a cree un systme d'aide la traduction. Dans cette organisation o, par exemple, les requrants s'adressent dans leur propre langue et o les magistrats rdigent leurs arrts dans la seule langue franaise, on est confront depuis longtemps au plurilinguisme. Pour favoriser le travail des traducteurs, des canevas sont constitus pour obtenir des embryons de traductions prsents de manire cohrente ; ce qui permet d'viter certaines tches rptitives tout en fournissant la phrasologie et la terminologie rcurrentes et de faciliter la recherche par la formalisation maximale de la structure du documentaire. Ces travaux sont effectus par des juristes linguistes chargs de l'analyse du document et du reprage de la source dans la masse de celles qui sont disponibles (citations visibles ou "caches"). Le rsultat est not manuellement et renvoie des documents. L'assistant intervient ensuite pour construire, avec des codes non linguistiques, un document "neutre" trait automatiquement et muni d'instructions de capture pour la reprise d'informations disponibles sur un serveur de textes. Ce dernier gre des "matrices de traduction" qui permettent au traducteur d'avoir une srie d'informations de dpart o l'accent est mis uniquement sur les points qui mritent une rvision. L'intervention humaine ne porte que sur la traduction des portions de texte non soulignes, et l'on a pu apprcier, par l'exemple qui nous a t prsent, l'importance de tout ce qui a pu tre trait automatiquement. C'est bien le travail mthodique en amont qui importe, bien plus que des outils phrasologiques. Dans le cadre de la Comission europeenne il y a une unit de Dveloppement d'outils multilingues du Service de traduction qui remplit les besoins du traducteur : des documents de rfrence en format lectronique, une terminologie pertinente, un patrimoine de phrases dj traduites et... du personnel pour effectuer le travail de masse rptitif. Cette rptition, due aux mthodes de travail des institutions europennes (un processus interinstitutionnel trs long) et la nature des documents traits (un fort pourcentage de documents juridiques), offre, par contre, de multiples perspectives pour l'automatisation des tches. En fait, diffrents systmes sont dvelopps et utiliss concurremment au sein de la Commission. Les documents sont bien sr grs en grande partie de manire lectronique, ce qui permet d'obtenir automatiquement des listes de termes candidats et une matire premire pour des mmoires de traductions. (Mmoire de traduction : "mmoire phrasologique compose de fragments bilingues aligns (phrases, titres, noncs) qui permet de retrouver un fragment dj traduit, identique ou trs similaire au fragment traduire". Dfinition de C. Boitet.) Les diffrents outils utiliss ont ensuite t prsents de manire plus dtaille : des banques de donnes terminologiques, comme Eurodicautom interrogeable par tous gratuitement (http://www.echo.lu/edic) ou Trados multiterm ; des mmoires de traduction comme Euramis ou Trados translator's workbench ; et des systmes de traduction automatique, le plus connu et le plus ancien tant Systran dont l'utilit majeure est de permettre d'valuer l'intrt ventuel de la traduction d'un texte. En ce qui concerne les mmoires de traduction, Euramis - constitu d'une base de plusieurs ressources linguistiques et d'un serveur puissant pour les grer - permet dj le partage d'une masse de donnes considrable au niveau interinstitutionnel et devrait lui aussi tre accessible en temps rel d'ici quelque temps. T. man autorise le remplacement de parties de phrases standards et la constitution semi-automatique de banques de donnes. De manire gnrale, les diffrents systmes utiliss devront tre terme totalement intgrs, interrogeables de manire conviviale via Internet, et munis d'diteurs tout aussi conviviaux. En conclusion, on constate un changement considrable dans les mthodes de travail. Aujourd'hui les documents sont dj traits avant de parvenir aux traducteurs chargs uniquement d'une tche de rvision. C'est bien le travail en amont qui demande le plus de temps, et il entrane l'apparition d'un nouveau mtier, celui d'assistant traducteur : celui-ci assure galement un travail de gestion particulirement dlicat qui consiste faire le choix du traitement le plus efficace (pourcentage machine/humain) permettant d'assurer une relle qualit de la traduction. La traduction automatique - on le reconnat prsent - ne donne pas encore de rsultats satisfaisants. En fait, les besoins de traduction sont de deux ordres : la comprhension globale du contenu d'un texte, et la comprhension dtaille qui permet de prendre des dcisions. C'est pourquoi les produits destins rpondre ces besoins seront eux aussi de nature diffrente : les uns seront des outils d'aide la traduction (traduction humaine assiste par la machine ou THAM) qui permettent des gains de productivit (ce sont les bases terminologiques, les mmoires de traduction), et les autres des outils de traduction automatique (TA) comme Systran qui permettent une apprhension approximative du texte. Mais il n'y a pas de traduction automatique de bonne qualit sans analyse smantique pralable la traduction effectue avec un tel outil ; ce qui explique de nombreux contresens, surtout lorsque le domaine d'intervention est large. Les compagnies qui fournissent des outils daide a traduction travaillen sur les systmes de dsambigusation et propose des lexiques bilingues automatiques l'aide desquels on peut identifier rapidement le sens d'un mot dans un contexte donn, grce la possibilit offerte l'usager d'ajouter les mots appartenant son propre lexique. Pour rpondre ces divers besoins, plusieurs types d'outils sont dvelopps sur le march : le cross language information retrieval (CLIR) qui permet de poser une question et d'obtenir une rponse dans sa propre langue, comme les systmes Trec ou Amaryllis; les outils d'aide la lecture dans une langue trangre connue, qui fournissent des propositions de rponse lorsque l'on bute sur un mot ou un passage (mais se pose nanmoins toujours le problme du contexte) ; les rsums multilingues pour les textes produits dans une langue non connue. Pour rpondre au souci de qualit dans les traitements en entreprise, diffrentes applications multilingues vont prcder la traduction automatique encore inefficace. Il y a aussi un outil complet d'aide la traduction et long terme un systme de traitement automatique du langage naturel (TALN) sur le web : Lexpro CD Databank, qui regroupe cinq millions de termes en dix langues dans cent domaines diffrents, est la premire tape de ce projet. Des dictionnaires et des banques de donnes terminologiques alimentent les moteurs de recherche. La traduction automatique est traite en prenant en compte tous les besoins des diffrents utilisateurs : les spcialistes d'un domaine et les traducteurs professionnels (des problmes de rdaction pour les uns, des problmes de terminologie technique pour les autres, auxquels s'ajoutent des besoins varis selon les entreprises et au sein d'une mme entreprise). Lexpro CD Databank s'adresse plutt aux traducteurs professionnels. Il permet de faire des recherches complexes de manire trs fine par une interface Word. Des traitements linguistiques d'analyse et de gnration multilingues trs pousss y sont proposs. Les outils d'ingnierie linguistique et la documentation Daniel Gouadec, directeur du Centre de formation de traducteurs-terminologues-rdacteurs de l'Universit de Rennes 2, rappelle que la rdaction en langue trangre est une opration coteuse et que la traduction automatique reprsente ce titre un enjeu important. La traduction rpond en fait des problmatiques diffrentes : l'accs l'information ou la mise disposition de sa propre information. Pour une information de veille, une qualit approximative de traduction peut suffire ; mais si l'on veut diffuser l'information que l'on produit, une excellente qualit permet d'viter le refus de publication dans le domaine scientifique ou la perte de marchs dans le domaine conomique. La mondialisation, l'Internet augmentent encore ce risque. Cinq besoins diffrents sont ensuite distingus par Daniel Gouadec : les besoins gnriques, de signaltique, synoptiques (rsums), de traductions, et de systmes simplistes d'aides la traduction. Puis il dresse une typologie critique des ressources : les outils d'aide la traduction et la rdaction, les systmes de gestion terminologiques, les systmes de bases de connaissances, les extracteurs de termes, les contextes de segments potentiellement utiles, les filtres plus ou moins labors. Pour mettre enfin l'accent sur ce qui n'existe pas : une table de concordances entre langues (qui suppose trop d'entres et une phrasologie importante) o l'intelligence humaine joue le rle majeur. D. Gouadec fait part ensuite de ses craintes car, sous la pression des donneurs d'ouvrage, les rdacteurs se sont accommods des mmoires de traduction automatique qui ne fonctionnent en fait correctement que dans le domaine technique et scientifique et dans des cas trs prcis. Utiliser cet outil suppose en outre une terminologie et une phrasologie, ainsi que des objets d'information (documents traiter cods et indexs, accessibles). En matire de rdaction, ajoute-t-il, on se plie aux exigences de la machine en utilisant un langage contrl, simple, ce qui peut faire redouter l'mergence d'une "civilisation du poster et du pictogramme". Les utilisateurs, souvent, ne sont plus exigeants : le contresens n'a plus d'importance ; l'essentiel n'est pas l'information mais la scurisation que procure la possession de cette information. En conclusion, l'orateur rappelle qu'en matire d'aide la traduction multilingue, il faut connatre les limites techniques et humaines, savoir combiner la complmentarit machine/humain en amont/aval, envisager de nouvelles formes de traductions plus lgres, plus adaptes aux besoins rels, et poursuivre l'effort indispensable et permanent de dveloppement des ressources linguistiques (banques de donnes, rpertoires, etc.) et des outils qui mettent ces ressources en oeuvre afin de les rendre plus performants.Nous devons aborder egalement le problme de l'intgration, peu satisfaisante aujourd'hui, des outils de traduction automatique (TA) et de traduction humaine assiste par la machine (THAM), et propose des solutions. En effet, le choix que l'on fait souvent d'acqurir un systme de TA existant et de le faire voluer progressivement pose des problmes de cohrence. C. Boitet propose, quant lui, d'inverser les tapes : "installer d'abord un systme de THAM, commencer tout de suite traduire, et dvelopper en parallle le systme de TA, en faisant participer les traducteurs la construction de dictionnaires et en finanant la construction du systme de TA par le gain obtenu aprs sa mise en service, en couplage avec le systme de THAM" ; et il prouve l'efficacit de ce systme par un exemple concret. Pour des THAM haut de gamme destines des traductions non professionnelles, il voque le projet Montaigne qui permettrait, via le rseau, d'adapter un tel outil des communauts nombreuses mais disperses o chaque individu ne produit que de faibles volumes de traduction mais o le partage enrichit un outil commun et rsout les problmes de cot et de faisabilit. La traduction automatique fonde sur le dialogue (TAFD) : celle-ci pallie les problmes de la TAO "classique" qui s'adressait des spcialistes au moins bilingues. Elle permet, "en conjuguant le couplage TA/TAHM et l'utilisation du rseau, de construire des TAFD de grande taille utilisables par des micros de bas de gamme", et de faire des traductions de volumes relativement faibles de documentation technique en plusieurs langues, la diffusion dans plusieurs langues d'informations dans certains domaines, l'change tlmatique de notes et documents de travail pour des projets internationaux dans un format auto-explicatif. Ce systme permet d'affiner la recherche d'noncs voisins sans connatre les langues cibles et de slectionner la proposition de traduction au sens dsir. Tous ces systmes nous permettent d'esprer des systmes de plus en plus conviviaux, de plus en plus accessibles un large public... L'enjeu rel du multilinguisme est le respect de la diversit culturelle et linguistique, ce qui ne saurait tre confondu avec la notion de patrimoine protger. En ce sens, le plurilinguisme n'est pas une "succession d'intranets autistes", mais la multiplication de passerelles entre les langues ; d'o l'importance des systmes de communication, de traduction, de terminologie multilingues. Le plurilinguisme favorise la dmocratie puisqu'il nous permet de devenir acteurs part entire sur la scne mondiale. Et d'ajouter que, dans ce domaine aussi, les problmes sont lis aux mentalits plus qu'aux technologies. La France garde une mentalit monolingue alors que l'Internet impose la confrontation avec d'autres langues. Or, dans la socit d'information numrique, il faut donner aux consommateurs, aux citoyens, les outils qui leur permettront de s'ouvrir aux autres langues et abandonner les systmes ferms propritaires au profit de systmes ouverts introprables. Autre handicap : le manque de culture en matire de traduction, que prouve le faible nombre de services de traduction existants dans les ministres, alors que les besoins sont de plus en plus importants. Figurent en revanche parmi nos atouts le statut international que conserve la langue franaise, l'exprience acquise en matire de francophonie dont les actions sont fondes sur la communication, et le fait que la France est l'un des acteurs de l'Union europenne. Tableau No 1. RSUM DES TENDANCES DES TRADUCTEURS Les traducteurs francaisLes traducteurs roumains

utilisent des procds de traduction oblique;utilisent des procds de traduction directe;

vitent la traduction littrale dite mot mot;traduisent littralement;

emploient abondamment les divers types de modulation;emploient la modulation de faon restreinte;

utilisent la transposition facultative;utilisent la transposition obligatoire;

conservent une structure similaire celle du texte de dpart sans pour autant assujettir la traduction;calquent la structure de dpart;

apportent des prcisions, notamment le sens des acronymes;apportent quelques prcisions, notamment le nom des institutions, mais sans figer lusage;

ont recours au principe dconomie par lvidence;traduisent tout, mme les redondances;

utilisent des termes savants;calquent la langue de dpart;

ne se laissent pas influencer par lapparence des mots;se laissent influencer parfois par lapparence des mots;

rendent les termes latins par leurs quivalents franais;conservent les termes latins;

et produisent des textes qui se placent sur le plan des ides.et produisent des textes qui se placent sur le plan des mots.

Le tableau ci-dessous montre que les traducteurs francophones et hispanophones suivent en gnral des approches diamtralement opposes. Ils produisent donc des textes qui se situent sur des plans tout aussi opposs.

Rponse aux questions de recherche

Les questions qui ont inspir cette recherche et qui ont conditionn la structure et les lments mthodologiques de celle-ci se trouvent la page 13. Elles sont reprises ici pour y rpondre.

Question no 1: Quel type de traduction - ou dquivalence - les traducteurs francais et roumains obtiennent-ils dans leurs traductions des documents qui constituent le corpus de notre recherche? Autrement dit, leurs traductions sont-elles formelles ou fonctionnelles, cest--dire orientes vers la langue et la culture de dpart ou vers la culture rceptrice?

Il ne fait pas de doute, les traductions produites par les traducteurs francais et roumains se trouvent des ples opposs. Les traducteurs francais produisent des textes orients vers la langue darrive et les traducteurs francais produisent des traductions orientes vers la langue de dpart. Ils obtiennent respectivement des quivalences fonctionnelles et formelles.

Question no 2: Quel type de stratgies et de procds de traduction privilgient-ils?

Les traducteurs francophones suivent la dmarche fonctionnaliste de la traduction et privilgient les procds de traduction oblique, alors que les traducteurs roumains suivent une dmarche formelle et privilgient les procds de traduction directe. Les traducteurs francais utilisent des stratgies de traduction telles que le principe dconomie par lvidence, ltouffement et la compensation. La modulation et la transposition facultative constituent les deux procds de traduction quils utilisent le plus. Les traducteurs hispanophones, en revanche, nemploient ces stratgies que dans de rares occasions. La traduction littrale et le calque sont les procds privilgis. Le traducteur du texte Gray Portland Cement semble viter la traduction littrale, mais colle la structure du texte de dpart.

Question no 3: Quels facteurs interviennent dans le choix de ces stratgies et de ces procds?

La rponse cette question ne peut tre formule qu laide dhypothses sappuyant sur des principes thoriques et pratiques issus de la rflexion faite au long de cette tude. Lanalyse du corpus montre la pertinence des propos des thoriciens qui adhrent aux modles fonctionnalistes de la traduction et qui se placent dans la perspective cible, cest--dire dans la perspective de la traduction oriente vers les rcepteurs. Il convient donc de rappeler brivement les principes que sous-tendent lapproche mthodologique de Toury.

Toury, rappelons-le, peroit la traduction comme une activit socioculturellement norme. Par consquent, elle peut contenir des normes propres la langue et la culture de dpart ou des normes propres la langue et la culture darrive. Comme il a t signal dans lintroduction gnrale, cela dtermine que la traduction soriente vers la langue de dpart ou vers la langue darrive. Cette orientation, comme le signale Toury, nest pas tout fait une dcision consciente de la part du traducteur. Pour nous, cette orientation est proportionnellement conditionne par les ressources daide la traduction disponibles. Par ressources, il faut entendre les outils conceptuels et matriels qui supportent lopration traduisante et le traducteur. Cela comprend la ralisation de recherches en traduction juridique, en jurilinguistique, en droit compar, en sociolinguistique et dans des domaines connexes qui contribuent, avec le temps, ltablissement dune doctrine de la traduction juridique dans la langue darrive. Ces ressources comprennent galement la cration de programmes de formation en traduction juridique qui profitent des rflexions des thoriciens pour dvelopper, chez le traducteur, les comptences factuelles et techniques lui permettant de sacquitter convenablement de sa tche. Bien entendu, ce postulat sous-entend que, pour traduire, il faut avoir une double comptence: la comptence factuelle et la comptence technique

En ce qui concerne les normes conceptuelles qui dterminent la traduction et lacceptation de celle-ci, dans le contexte juridique europen, la perception qui prvaut par rapport la faon de traduire est amalgame lapproche littrale. Cette approche, justifie par le souci de fidlit au texte de dpart. Lapproche littrale des versions roumaines des textes de lUE est perceptible ds le premier coup dil.

Enfin, quant aux normes pratiques qui impriment un caractre au dit produit, nous considrons que ce caractre rsulte des ressources disponibles au traducteur et des normes conceptuelles qui dterminent la traduction et lacceptation de celle-ci.

Ainsi, les traducteurs des versions espagnoles des dcisions des groupes spciaux de lUE suivraient lapproche littrale car cette dernire est llment par lequel la fidlit au texte de dpart est mesure dans la culture juridique mexicaine. Par ailleurs, en adhrant aux propos de Vinay et Darbelnet, nous soutenons que seules une formation solide et une vaste exprience dans les aspects procduraux de la traduction permettent au traducteur de penser des solutions qui vont au-del de la structure du texte de dpart. Comme le signalent ces deux auteurs, plus la structure simpose un individu et moins il pense recourir de lui-mme aux solutions obliques. Nous soutenons enfin que le recours aux procds de traduction directe ou oblique est une question dvolution ou de dveloppement de la traduction. Labsence de rflexion systmatique sur les problmes pistmologiques de la traduction juridique en roumain justifie, notre sens, le retard quaccuse la traduction vers cette langue. Par retard, il faut entendre le fait de traduire encore mot mot et de produire ainsi des textes qui ne vhiculent ni les finesses smantiques de dpart ni le sens que le traducteur leur a attribu.

Bref, les lments qui interviennent dans le choix du traducteur par rapport aux stratgies et aux procds de traduction sont donc dfinis par les ressources dont celui-ci dispose y compris ses propres comptences factuelles et techniques - et par les normes conceptuelles qui dterminent, dans une socit et un moment prcis, le produit de lopration traduisante et lacceptation de celui-ci.

LUnion europenne, par exemple, alloue 40 % de son budget administratif aux services de traduction.

En traduction pragmatique, lquivalence et son acceptabilit semblent en effet tre une illusion, une notion qui nexiste que dans la mesure o elle permet datteindre un but prcis pour des destinataires prcis dans un contexte tout aussi prcis. Lacceptabilit de lquivalence en gnral et de lquivalence fonctionnelle en particulier semble donc relever dune volont politique qui ne tient pas compte des contraintes linguistiques, culturelles et juridiques qui conditionnent la traduction juridique en tant que processus et en tant que produit. Selon lapproche pragmatique de la thorie du skopos , par exemple, une traduction peut jouer un rle diffrent dans la socit rceptrice de celui que joue loriginal dans la socit dorigine.. Comme le signale Michel Sparer, leffet des pratiques de traduction juridique [devrait se ressentir] jusque sur la fluidit des changes conomiques, en rendant disponibles des instruments juridiques comprhensibles par les intresss, de part et dautre de la barrire des langues Mais la version roumaine des textes du corpus est-elle constitue dinstruments juridiques comprhensibles par les intresss de part et dautre de la barrire des langues?

Un changement dans la perception de la traduction et dans la faon de traduire savre ncessaire. Fort heureusement, de nouvelles perceptions se profilent dj lhorizon. Javier F Becerra sexprime ainsi par rapport la traduction littrale:

[...] mi mtodo es contrario a la prctica comn (tanto en Mxico como en Estados Unidos) de traducir literalmente cada palabra, independientemente de si el texto completo en el idioma de llegada tiene sentido o no, desde el punto de vista jurdico. [...] Estoy en contra de la traduccin literal, porque considero que no logra el objetivo principal del traductor y de la traduccin misma; el lograr la comunicacin entre lre de la mondialisation, la volont politique assigne la traduction des rles que celle-ci na jamais eus auparavant.

Il faudrait que cette volont politique alloue des ressources qui permettraient la traduction de se dvelopper et au traducteur de sacquitter de lobligation dutiliser au maximum les ressources presque illimites de la langue, de lobligation de rexprimer le contenu juridique du texte de dpart et de lobligation de rendre un produit hautement fiable. Voil les trois obligations du traducteur professionnel, selon Gmar.

La rflexion pose au long de cette tude jette une lumire sur les aspects linguistiques et techniques de lquivalence en traduction juridique. Le chercheur intress par les aspects juridiques de lquivalence peut y voir loccasion deffectuer une comparaison du degr dquivalence sur le plan juridique des versions franaises et roumaines des textes du corpus. Une telle recherche pourrait avoir comme but de dterminer si les vises des partenaires de laccord de rduire les distorsions du commerce, dtablir une rglementation claire et mutuellement avantageuse de leurs changes commerciaux et dassurer un environnement commercial prvisible propice la planification dentreprise et linvestissementse refltent dans les versions traduites de leurs instruments juridiques.

Le juriste comparatiste, ou le sociolinguiste, pourrait, partir de la prsente rflexion, effectuer une analyse des traits de culture juridique prsents dans les textes du corpus.

Enfin, le terminologue pourrait recenser les termes de droit et des domaines connexes lactivit commerciale, afin de les ajouter des banques de donnes, telles que Termium , au profit des juristes, des rdacteurs, des traducteurs et de toute personne intresse par la terminologie plurilingue.

Conclusions:

En guise de conclusion, ltude comprend des hypothses quant au choix des solutions apportes aux problmes de traduction par les traducteurs franais et roumains. Enfin, la conclusion gnrale comporte une synthse sur les tendances des traducteurs quant aux solutions donnes aux problmes de traduction .Ltude se termine sur certaines rflexions concernant lavenir de la traduction juridique au sein de lUE.

ANNEXES

ANNEXE A

ANNEXE A

Table des matires

Grille danalyse no 1

Grille danalyse no 1

Nom et code du diffrend:

A.: Certain Hot-Rolled Carbon Steel Plate, Originating in or Exported from Mexico

F.: Certaines tles dacier au carbone lamines, originaires ou exportes du Mexique - CDA97-1904-02

Langue de dpart: anglais

Langue darrive: franais

Date du prononc de la dcision : le 19 mai 1999

No

Rf. Couple de segments Stratgie de traduction Commentaires sur le procd de traduction Relation de traduction

1.1A/ page couverture

ARTICLE 1904

BINATIONAL PANEL REVIEW PURSUANT TO THE NORTH AMERICAN FREE TRADE AGREEMENT

F/ page couverture

EXAMEN

PAR

UN GROUPE SPCIAL BINATIONAL

CONFORMMENT

LARTICLE 1904

DE

LACCORD DE LIBRE-CHANGE NORD-AMRICAINTraduction littrale et quivalenceLa majorit des termes essentiels la mise en uvre et au fonctionnement de lALENA, dont examen et groupe spcial binational , ont t dfinis soit dans le texte de laccord soit dans les divers rglements ou procdures rdigs en vue de la mise en uvre des mcanismes dexamen et de rglement des diffrends ou des groupes spcialiss de travail de cet accord. Dans le cas des groupes spciaux institus en vertu du chapitre 19 de laccord, la dfinition des termes essentiels linstitution et au fonctionnement de ces groupes darbitrage se trouve larticle 1911, dans les annexes de ce chapitre ainsi que dans les Rgles de procdure des groupes spciaux . Le traducteur le moindrement averti connat ces termes ou les sources o il peut les trouver.

Ce premier segment est traduit par traduction littrale. Le traducteur a pris soin de respecter les aspects smantiques et linguistiques qui sont en fait des servitudes, en loccurrence, lajout des dterminants devant les termes groupe et article .

Il est intressant de remarquer la structure des phrases anglaises qui comportent plusieurs qualificatifs. Pour rendre ce premier segment, le traducteur a d se poser les questions suivantes et y rpondre. Quel type dexamen? Un examen par groupe spcial binational. Quel type de groupe spcial binational? Un groupe spcial binational institu conformment larticle 1904 de laccord. On voit la version franaise de ce segment merger au fur et mesure que lon rpond ces questions.

Il est intressant de remarquer galement que le segment de dpart suggre lexistence dexamen par des groupes spciaux binationaux autres que ceux qui sont effectus en vertu de larticle 1904 de laccord. Le segment franais, par contre ne rend pas compte de cette possibilit.

En effet, laccord prvoit linstitution de groupes spciaux binationaux en vertu de son chapitre XX et plus particulirement de son article 2004.Fonctionnelle

1.2A/ page couverture

DECISION OF THE PANEL ON STANDARD OF REVIEW

AND REMAND ORDER

ON REVIEW OF THE CANADIAN INTERNATIONAL

TRADE TRIBUNAL FINDING

F/ page couverture

DCISON DU GROUPE SPCIAL SUR LES CRITRES DEXAMEN

ET

RENVOI

SUR

LEXAMEN DUNE DCISION

DU TRIBUNAL CANADIEN DU COMMERCE EXTRIEURquivalence et modulationDans ce segment, le traducteur a eu recours la modulation explicative pour rendre un concept gnral,exprim travers le terme finding , par un terme plus prcis: dcision. Cette stratgie de traduction a permis ltablissement dun parallle smantique et stylistique entre la dcision du groupe et la dcision de lorganisme denqute, soit le Tribunal canadien du commerce extrieur.Fonctionnelle

1.3A/ p. 1

... Standard of review and remand order

F/ p. 2

...les critres dexamen et renvoi .quivalence et

ModulationLes termes critres dexamen et renvoi constituent les quivalents franais de standard of review et de remand order. Le terme critres dexamen est un des termes dfinis dans le cadre de lALENA. En fait, chaque partenaire de laccord a ses propres critres dexamen . Ils sont identifis lannexe 1911 du chapitre 19 de laccord. Ce segment est donc traduit laide dquivalences.

Sur le plan syntaxique, on remarque que le traducteur a eu recours la modulation et a pass du gnral au particulier en rendant le terme standard of review au pluriel: critres dexamen prcd de larticle dfini les . Fonctionnelle

1.4A/ p. 1

This decision is divided into two parts. The first part deals with the nature of Standards of review governing errors of jurisdiction, law and fact...

F/ p. 2

La dcision est en deux parties. Dans la premire, il est trait de la nature de norme qui rgi [sic] les erreurs de comptence , les erreurs de droit et les erreurs de fait ...Transposition et quivalence Ce segment est traduit par transposition et quivalence. La transposition a permis au traducteur de rendre le dictique this par larticle dfini la comme dterminant du nom article . Le traducteur fait appel ici au principe dconomie par lvidence.

Sur le plan stylistique, on remarque dans la deuxime phrase de ce segment que le traducteur a vit la rptition du mot partie en ayant recours, encore une fois, la modulation et au principe dconomie par lvidence. Cela la conduit au passage, par transposition - ou par modulation - de lactif au passif laide du pronom il .

Ce segment a donc t rendu par deux transpositions, passage du pluriel au singulier (le terme standards est rendu par norme) et traduction du participe prsent governing une proposition subordonne avec verbe prsent de lindicatif.

Par ailleurs, la rptition du terme erreur semble individualiser chacune de ces normes . Les normes , bien quelles puissent tre nombreuses, sappliquent de faon individuelle. Voil qui peut expliquer lutilisation de ce terme au singulier.

Cette succession de procds sous-entend une bonne connaissance de la langue darrive et de la transposition en tant que procd de traduction.

Le traducteur a reconnu que dans ce contexte particulier, lquivalent franais de jurisdiction est comptence .

Le langage juridique au Qubec ayant des quivalents pour les termes anglais jurisdiction et law , le traducteur averti na pas grand problme obtenir cette quivalence.

Tout au long de la version franaise, le traducteur a altern les termes normes et critres pour rendre le terme standards of review , lequel na jamais t rendu par un synonyme dans le version en anglais.Fonctionnelle

1.5A/ p. 1

The second part issues a remand order to the Canadian International Trade Tribunal (the CITT) to interpret section 43(1.01) of the Special Import Measures Act (SIMA) and to apply that interpretation to the case

F/ p. 2

... Dans la seconde partie, laffaire est renvoye au Tribunal canadien du commerce extrieur (ci-aprs dnomm le TCCE [sic], afin quil statue sur linterprtation de larticle 43(1.01) de la Loi sur les mesures spciales dimportation (ci-aprs dnomme la LMSI ou loi dimportation) et quil statue au fond en fonction de cette interprtation. Transposition et modulation Il est intressant de remarquer, sur le plan syntaxique, que le traducteur dote sa traduction dune structure diffrente de celle du texte de dpart. Dans ce segment, le traducteur transforme la proposition principale The second part issues a remand order to the Canadian International Trade Tribunal en une proposition la voix passive, prcde dun complment dobjet indirect.Ce complment dobjet indirect se trouvant en dbut de phrase, le traducteur a pu aisment enchaner les ides, en suivant la chronologie des vnements.

Le traducteur a eu recours la modulation explicative et a ajout la locution ci-aprs dnomme... l o la version anglaise nindiquait que lacronyme de lorganisme (the CITT). Il emploie la mme stratgie pour rendre le texte dans la parenthse qui suit. En fait, tout le segment est rendu par modulations explicatives. Ltoffement de la traduction laide de tournures propres au domaine contractuel ou des accords comme ci-aprs a pour effet non seulement de rendre la traduction plus claire, mais galement de lui donner un style et un ton qui sont propres au domaine juridique.

Dans la deuxime partie du segment [ partir de afin quil ], le traducteur transpose les deux complments dobjet direct du texte de dpart introduits par le verbe to interpret en les rendant par deux propositions relatives, toutes deux introduites par le pronom relatif qui . Il est intressant de remarquer galement le changement de perspective introduit dans la traduction. Le texte de dpart comporte le verbe interpret , que le traducteur rend par le verbe statuer . Cela peut sexpliquer par le fait que le Tribunal canadien du commerce extrieur est une juridiction suprieure et, comme lexplique Gmar, la dcision dun tribunal a un effet similaire celle dune loi, et cette dernire prvoit ou dcrte , elle ne stipule pas, contrairement au contrat[a]. Fonctionnelle

1.6A/ p. 1

The law governing the applicable Standard of Review is provided under...

F/ p. 2

Le droit qui dtermine les critres dexamen applicables est tabli par...Modulation

et transpositionLe traducteur a saisi le sens du terme law dans ce contexte particulier et la rendu par le droit , vitant ainsi le pige des faux amis smantique et juridique dans lequel risque de tomber le traducteur non averti ou peu curieux.

Le traducteur a vit lutilisation du participe prsent du texte de dpart governing en ayant recours la modulation explicative, introduisant de ce fait une proposition relative. Il change la structure du texte en dbut de phrase mais il garde la mme structure de la proposition attributive: est tabli par ... Fonctionnelle

1.7A/ page1

Section 77.015(1) of the SIMA provides: ...

F/ p. 2

Le paragraphe 77.015(1) de la Loi dimportation est ainsi conu: ...quivalence et modulationLa traduction du terme anglais section pose les difficults sur le plan du lexique et sur le plan de lusage. Dans le domaine de la procdure de droit, le terme section dsigne un article dune loi alors que dans le domaine de lorganisation des tribunaux, il dsigne une division ou une branche dun tribunal. Dans le prsent segment, ce terme dsigne une division dun article, soit un paragraphe. Par convention, la lettre indicative du paragraphe est place entre parenthse tant en anglais quen franais.

La prsence du traducteur se fait dj sentir. Par son souci dexplication ou de prcision. Le traducteur rend, par modulation explicative, le sens de lacronyme SIMA et a prcis quil sagit de la Loi dimportation , prcision qui nest pas fournie dans loriginal.

On remarque galement la prsence du traducteur par le recours quil a des synonymes. Remarquons ici lutilisation de diffrents verbes pour rendre le verbe provide . Dans le segment prcdent, ce verbe est rendu par tablir alors que dans le prsent segment, il est rendu par une locution. Deux phrases plus loin dans le texte darrive (voir F/ p 2), le traducteur reprend le verbe prvoir , qui est, comme il a t signal prcdemment, le verbe que Gmar suggre dutiliser pour noncer le contenu dune loi.Fonctionnelle

1.8A/ p. 1

A panel shall conduct a review of a definitive decision in accordance with ...

F/ p. 2

Le groupe spcial procde la rvision de la dcision finale conformment au ...ModulationBien que le passage do ce segment a t tir na vraisemblablement pas t traduit dans le cadre de lALENA, la traduction de langlais shall mrite un petit commentaire.

Gmar suggre la traduction de ce modal auxiliary par un verbe au prsent lorsquil a un caractre emphatique . Gmar considre archaque la traduction de shall par une forme verbale au futur. Il signale galement que lorsque shall exprime la forme comminatoire[b], il doit tre rendu par devoir .

Il est intressant de constater que les propos de Gmar se voient reflts dans la pratique.Fonctionnelle

1.9A/ p. 1

NAFTA Article 1904 provides: ...

F/ p. 3

Larticle 1904 de lALNA prvoit : ...Traduction littraleCe segment est lun des rares segments que le traducteur traduit littralement. Le traducteur semble tre sr de ne pas tomber dans le pige des faux amis smantiques ou juridiques. Cela se reflte dans lutilisation alternative de synonymes pour rendre le verbe provide. Dans le segment qui suit, par exemple, le traducteur lomet.Formelle

1.10A/ p. 2

Annex 1911 of the NAFTA provides:

F/ p. 3

Son Annexe 1911: ...ModulationLe traducteur applique encore une fois le principe dconomie par lvidence afin dviter les rptitions. Comme on peut voir dans le segment prcdent, le traducteur initie une sorte dnumration des articles de lALENA. Il utilise le verbe prvoir pour introduire larticle 1904 de lALENA et pour introduire la locution son annexe 1911 .

Le traducteur aurait pu faire une traduction littrale, mais on remarque dj sa tendance lviter Fonctionnelle

1.11A/ p. 2

standard of review means...

F/ p. 3

Critres d'examen dsigne les ...quivalence et modulationLe traducteur rend le terme standard of review par lquivalence utilise dans le cadre de lALENA, soit critres dexamen , bien quil adopte parfois dautres solutions. Au premier paragraphe de la page deux, par exemple, il rend ce terme par norme , dans la locution nature de norme

Il est intressant de remarquer, toutefois, lajout des guillemets au terme critres dexamen . On peut associer cela un souci de prcision. Il faut noter galement que la version franaise de ce passage a t tire du texte de laccord et introduite avec une lgre modification alors que la version anglaise est reproduite littralement, lexception de la suppression des caractres gras.Fonctionnelle

1.12A/ p. 2

In reviewing the determination of an investigative authority ...

F/ p. 4

Lorsquil statue sur la dcision dun organisme denquteChass-crois et quivalenceFace la structure de langlais, le traducteur na pas dautre choix que de transposer le participe prsent in reviewing . Dans ce segment, il utilise la conjonction de temps lorsque en dbut de phrase, suivie du verbe statuer . En fait, il sagit dun chass-crois. Dans la description de laction ralise par le groupe spcial, la version franaise se place sur le plan du rsultat: statuer alors que la version anglaise suit le droulement de laction: to review .

Quant lutilisation du verbe statuer par rapport to review , il ne fait pas de doute que le traducteur sait que les dcisions dun groupe spcial de lALENA sont comparables celles dun tribunal, lequel statue sur les affaires dont il est saisi.

On remarque que le traducteur rend systmatiquement le terme determination(s), par dcision(s) . Le traducteur semble savoir quen droit commercial canadien, dcision est lquivalent de determination .

Dans cette traduction, le traducteur rend systmatiquement le terme determination par dcisions . Dans le prsent texte, on retrouve le terme dterminations mais dans des passages traduits en franais prcdemment et qui sont reproduits dans cette traduction (voir F/ pp. 2, 3 et 15). Ici, le traducteur utilise le terme dcision . Le terme dtermination est actuellement utilis dans les domaines de la fiscalit et de la preuve (droit judiciaire) au sens de dcision ( Termium , consult le 28 aot 2002). Le traducteur rend le terme determination par dautres termes que dcisions lorsque le contexte lui suggre un sens diffrent. Par exemple, apprciation (F/ p. 5, A/ p. 4), arrts (F/ p. 7, A/ p. 6), statuer (F/ pp. 19 et 20, A/ pp. 16 et 17), et conclusions (, F/ p. 22, A/ p. 18). Fonctionnelle

1.13A/ p. 2

Applied to this case, the Panel is bound to apply those principles in reviewing the determination of the CITT in a comparable manner to the Federal Court of Canadas review of the determination of an investigating authority within its general jurisdiction.

F/ p. 4

En lespce, le Groupe spcial doit donc appliquer ces principes dans son examen de la dcision du TCCE dune manire comparable la Cour fdrale du Canada lorsquelle contrle la dcision dun organisme denqute relevant de sa comptence gnrale.quivalence transposition et modulation Le terme anglais case , dsignant une situation de fait et de droit, est rendu par les quivalents franais espce et affaire dans des expressions telles que en lespce et en lespce prsente . Ce dernier exemple, qui se trouve aux pages 8, 20 et 22, semble tre une sur-traduction, car le terme en lespce suggre quil sagit dune affaire bien prcise.

Le terme cas est employ dans cette traduction, mais dans le sens de situation . Par exemple: dans le cas du Canada (F/ p. 3); ctait le cas dans... (F/ p. 8), dans la plupart des cas (F/ p. 21).

On peut remarquer galement la traduction du terme review . Le traducteur utilise ici le terme examen , qui est le terme employ systmatiquement dans le texte de laccord. Dans la prsente traduction, le terme contrle , comme quivalent de review , na commenc tre utilis quaprs mention de lorganisme comptent denqute (F/ p. 4) et de la Loi sur la Cour fdrale . On pourrait dire que le traducteur a pris un terme utilis dans des traductions prcdentes et quil lemploie dans la prsente traduction pour donner une certaine uniformit la terminologie du texte. On retrouve ce terme sous forme adjectivale : contrlable (F/ p. 5), mais la prsence des guillemets semble suggrer quil ne sagit pas dune solution de traduction adopte par le traducteur mais plutt dun terme pris dune autre traduction ou dun usage non normalise. Le terme contrle judiciaire est utilis surtout dans les domaines de la procdure judiciaire et de la justice administrative ( Termium , consult le 28 aot 2002).

Le traducteur transforme le participe prsent reviewing en une locution prpositive : dans son examen . Ce faisant, il prcise que lexamen est fait par le groupe spcial et, par le fait mme, il rend plus claire une phrase plutt longue et quelque peu lourde.

Il recourt la transposition inverse dans le segment ...comparable la Cour fdrale du Canada lorsquelle contrle la dcision dun organisme denqute ; cest--dire quil remplace le terme review par une locution verbale, et rend, par la mme occasion, le possessif Federal Court of Canadas review par le pronom elle .

Enfin, on remarque encore une fois la tendance du traducteur prciser le sens des acronymes. Fonctionnelle

1.14A/ p. 2

... a NAFTA Panel must apply the general legal principles that...

F/ p. 4

...un groupe spcial de lALNA doit appliquer les principes juridiques gnraux quun...Traduction littrale et quivalenceDans ce segment, traduit littralement, le traducteur na qu se soucier du sens des termes a NAFTA Panel et legal et les rendre par leur quivalent respectif en franais. La structure de la phrase et le niveau de langue restent les mmes que dans le texte de dpart. Formelle

1.15A/ p. 3

Section 28(1)(e) of the Federal Court Act , provides that the Federal Court of Appeal has jurisdiction to hear and determine applications for judicial review made in respect of the CITT.

F/ p. 4

Lalina 28(1) e) de la Loi sur la Cour fdrale prvoit que la Cour dappel fdrale connat des demandes de contrle judiciaire des dcisions du TCCE.Modulation et quivalenceDans le domaine de la procdure de droit, lquivalent franais de la locution to have jurisdiction to hear est avoir la comptence pour connatre des affaires judiciaires ; cest--dire avoir le pouvoir lgal de soccuper dune affaire ou dune procdure de droit. Dans la prsente traduction, le traducteur laisse au verbe connatre le soin dexprimer lui tout seul la notion avoir la comptence pour connatre une procdure judiciaire . Pour ce faire, il recourt la modulation de type passage du concret labstrait. Puis il recourt lquivalence pour rendre applications for judicial review par demandes de contrle judiciaire . Le terme demandes est lquivalent de requte , qui est le terme recommand par le Comit duniformisation des rgles de procdure dans le cadre du PAJLO (Programme dadministration de la justice dans les langues officielles) ( Termium , consult le 28 aot 2002).

Remarquons enfin, que dans la traduction de ce segment, il ne fait pas de doute que les chiffres 28(1) e) se rapportent un alina. Par convention, tel quexpliqu au segment 1.7, la lettre indicative de l'alina dans les textes franais n'est suivie que de la parenthse fermante, la diffrence de l'anglais qui place la lettre indicative entre parenthses ( Termium , consult le 29 aot 2002).Fonctionnelle

1.16A/ p. 3

A court of appeal has broad jurisdiction to overturn the finding of a lower tribunal.

F/ p. 4

La comptence matrielle en vertu de laquelle une juridiction dappel infirme la dcision dune juridiction de degr infrieur est tendue. Modulation, transposition et quivalenceLe sens de ce segment est exprim sous un jour diffrent dans la version franaise. En ayant recourt la modulation explicative, le traducteur produit une phrase, avec verbe la voix passive, qui semble mettre laccent sur le fait que la comptence de la cour dappel est tendue. La phrase en anglais, par contre, exprime simplement un tat de fait. Lutilisation du verbe infirmer surprend un peu dans ce contexte particulier. Le choix attendu serait le terme invalider , terme qui relve du droit, notamment du droit constitutionnel. Le traducteur rend par quivalence, le terme lower tribunal par le terme juridiction de degr infrieur .

On remarque ici la prfrence du traducteur pour les termes savants ( infirme r pour overturn et juridiction pour tribunal ). Fonctionnelle

1.17A/ p. 3

A tribunal with the power of judicial review, such as that invested in this Panel, has the power only to review the determination of the lower tribunal ...

F/ p. 4

Le tribunal judiciaire qui na quun pouvoir de contrle, comme celui dont le Groupe spcial est investi, na que le pouvoir dexaminer la dcision de linstance infrieure ... Modulation, transposition et quivalenceLa tendance lexplication est trs nette dans la traduction de ce segment. Le traducteur a encore une fois recours la modulation explicative et la transposition pour prciser ce que le texte anglais laisse sous-entendre. Dans ce segment, langlais laisse sous-entendre que le tribunal en question est un tribunal judiciaire. Dans la version franaise, le qualificatif judiciaire se rapporte plutt au terme examen . Le traducteur semble conclure que si lexamen est judiciaire, le tribunal aussi est judiciaire. Dans la version anglaise, le pouvoir restrictif du tribunal et du groupe spcial est marqu une fois, alors que dans la version franaise, cette restriction est marque deux fois, chaque fois laide de la locution adverbiale de ngation sens restrictif ne... que . Le traducteur a encore une fois recours lquivalence juridiction pour rendre le terme anglais tribunal .

On peut remarquer ici que le changement de point de vue, gnr par la modulation, ne simposait ni par la structure du segment ni par lide exprime dans loriginal. Il sagirait plutt dun souci dexplication et de la ncessit dviter la traduction littrale. Fonctionnelle

1.18A/ p. 3

In all other respects, the determination of the lower tribunal must be accorded curial deference.

F/ p. 4

tous autres gards, il faut faire preuve de la plus grande retenue judiciaire envers la dcision de la juridiction de moindre degr.Modulation et quivalenceSur le plan de la syntaxe, on remarque que la version franaise de ce segment commence par une structure similaire celle du segment de dpart. Toutefois, sa structure est modifie par la suite laide de la modulation - ou de la transposition. Le traducteur rend la locution must be accorded par il faut faire preuve de la plus grande . On remarque la prsence du traducteur par sa tendance recourir ltoffement ou lajou