la province de luxembourg

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La province de Luxembourg : Un territoire étonnant Une multitude de typicités Plusieurs leviers de développement STOP aux CARICATURES ! L ’histoire récente de la province de Luxembourg est fort diffé- rente de celle du reste de la Wallonie, n’ayant pas développé la forte industrialisation qui a marqué le territoire wallon du XIX e siècle jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, contrairement au sillon Sambre-et-Meuse par exemple. Il faut tenir compte de cette parti- cularité en termes de stratégie de développement territorial. Le texte qui suit ne se veut pas exhaustif. Les caractéristiques générales très spécifiques à la province seront mises en évidence, caractéristiques qui constituent des atouts et des opportunités indéniables pour le développement de la province. Nous mettrons en exergue le dia- gnostic approfondi du territoire luxembourgeois réalisé par le La- boratoire LEPUR de l’Ulg en 2012 pour compte de l’asbl Réseaulux (www.reseaulux.be). Une situation très différente et spécifique, dont il faut tenir compte en termes de straté- gie de développe- ment territorial.

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Juillet 2014

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Page 1: La province de Luxembourg

La province de Luxembourg : Un territoire étonnant

Une multitude de typicitésPlusieurs leviers de développement

S T O P a u x C A R I C A T U R E S !

L’histoire récente de la province de Luxembourg est fort diffé-rente de celle du reste de la

Wallonie, n’ayant pas développé la forte industrialisation qui a marqué le territoire wallon du XIXe siècle jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, contrairement au sillon Sambre-et-Meuse par exemple.

Il faut tenir compte de cette parti-cularité en termes de stratégie de développement territorial. Le texte qui suit ne se veut pas exhaustif.

Les caractéristiques générales très spécifiques à la province seront mises en évidence, caractéristiques qui constituent des atouts et des opportunités indéniables pour le développement de la province.

Nous mettrons en exergue le dia-gnostic approfondi du territoire luxembourgeois réalisé par le La-boratoire LEPUR de l’Ulg en 2012 pour compte de l’asbl Réseaulux (www.reseaulux.be).

Une situation très différente

et spécifique, dont il faut tenir compte

en termes de straté-gie de développe-

ment territorial.

Page 2: La province de Luxembourg

La population luxembourgeoise, en forte croissance depuis les années 70, compte près de

275.000 habitants, soit 7,7 % de la population wallonne. Même si sa croissance s’accélère plus rapide-ment que dans le reste de la Wallo-nie, sa densité reste malgré tout plus faible que la moyenne wallonne.

La population luxem-bourgeoise est la plus jeune de Belgique : près d’un tiers des Luxembourgeois a moins de 25 ans, et près de 60 %, moins de 45 ans. Ce sont les flux migratoires et la natali-té qui expliquent cette jeunesse ; le vieillisse-ment de la population est par conséquent moins perceptible qu’ailleurs en Wallonie.

La population active de la pro-vince compte près de 124.000 personnes. Les taux d’activi-

té et d’emploi sont supérieurs à la moyenne wallonne et se rapprochent de la moyenne belge.

Près de 29.000 travailleurs passent chaque jour la frontière du Grand- Duché de Luxembourg. Ce dernier est le 1er employeur de la province. Le lieu de résidence de ces fronta-liers s’étend par cercles de moins en moins denses des communes du sud de la province, qui concentrent les trois quarts de leur nombre total, aux arrondissements de Bastogne et de Neufchâteau (plus au nord), et même jusqu’au sud de la province de Liège.

Les secteurs clés de la province en matière d’emploi sont le commerce, la construction (en forte croissance), le secteur bois et l’Horeca. Plus qu’ailleurs en Wallonie, ces domaines d’activités sont les plus représentés parmi tous les types d’emplois. Le tourisme joue une part prépondé-rante dans ce constat, particulière-ment pour le commerce et le secteur HORECA.

La province de Luxembourg compte 14.000 demandeurs d’emploi, soit 5,5 % du nombre de chômeurs wal-lons. Le taux de chômage est bas par rapport au reste de la Wallonie, mais ne baisse pas depuis plus de 4 ans. Notons cependant que la durée du chômage est de moins d’un an dans plus de la moitié des cas, et que 41 %

des personnes concer-nées ont moins de 30 ans.

Le territoire de la province de Luxembourg s’ar-

ticule autour de plu-sieurs pôles urbains reliés par des axes routiers et ferroviaires importants qui lui donnent une ouverture particulière vers les

autres régions et vers l’international.

La province n’abritant pas de grande agglomération urbaine, sept villes agissent en réseau organisé et struc-turent le territoire, jouant le rôle d’animation de leur hinterland et de mise en relation avec l’« extérieur » de la province. Ce modèle atypique est spécifique au territoire luxem-bourgeois. Ces 7 com-munes abritent plus de 40 % de la population de la province. Il s’agit de : Arlon, Aubange, Bastogne, Durbuy, Libramont-Chevigny, Marche-en-Famenne et Virton.

L’enseignement, l’éducation et la formation sont

des éléments structurants du terri-toire et d’une importance cruciale pour son avenir. La répartition de ces activités traduit de façon évidente la structure spatiale de la province. Notons que les sites de l’ULg, des Hautes Ecoles Robert Schuman et Hénallux, du Forem et de l’IFAPME sont répartis sur 5 communes en province de Luxembourg (en ré-gion wallonne, les hautes écoles se répartissent sur 30 communes).

Libramont se place en 4e position en Wallonie par le ratio du nombre d’étudiants habitants, après Lou-vain-la-Neuve, Liège et Mons. Vir-ton et Bastogne se classent dans les 10 premières places, et Arlon en 11e position (selon indice SDEL, Lepur, 2012). Les récentes implan-tations de sections d’enseignement supérieur, notamment à Libramont, Marche et Arlon, renforcent la po-sition globale de la province dans les secteurs qu’elle développe parti-culièrement, tels la gestion des sys-tèmes informatiques, le tourisme, le social, le bois, ainsi que par le biais de son Centre de Compétence situé à Marche. On ajoutera que parmi les 20 communes wallonnes présen-tant l’offre d’enseignement secondaire la plus développée en regard de leur poids démographique, 5 sont luxem-bourgeoises.

Les entreprises de plus de 100 travailleurs concentrent plus de 33 % des emplois salariés de la

province. Quant aux autres sociétés, elles sont plus de 8 sur 10 à employer moins de 10 personnes. Le nombre d’entreprises croît constamment. Le nombre de salariés privés est en constante augmentation, alors que

l’emploi dans le sec-teur public stagne. Notons au passage que ce dernier a plus de poids dans la struc-ture économique de la province que dans les autres provinces wal-lonnes, même si on y constate un net désin-vestissement du sec-teur public en province de Luxembourg.

Les secteurs qui comptent le plus d’entreprises dans la province sont l ’agriculture/sylviculture/pêche (20 %), le commerce (18 %), la construction (15 %), l’hébergement/restauration (9 %), ainsi que les ac-tivités spécialisées, scientifiques et techniques (9 %). Les proportions sont sensiblement différentes de l’échelle wallonne, mais concernent les mêmes secteurs.

1/3 de la population

luxembourgeoise a moins de 25 ans.

8 entreprises sur 10 emploient moins de 10 personnes.

Page 3: La province de Luxembourg

La croissance du nombre d’indé-pendants est faible dans la province (près de 8 fois moins qu’en Wallonie), du fait de pertes importantes dans différents secteurs, dont l’agriculture no-tamment. Le nombre d’indépendants en ac-tivité complémentaire est par contre, comme ailleurs en Wallonie, en forte augmentation. L ’ a r r o n d i s s e m e n t d’Arlon présente le plus faible taux de créations d’activités. Le Grand-Duché de Luxembourg voisin attire en effet les can-didats entrepreneurs de cette zone frontière.

Sur le plan de la recherche, un-dénombrement des centres de recherche et de « connais-

sances », ainsi que des chercheurs qu’ils hébergent, a été effectué. On estime le nombre de chercheurs à plus de 120, et le nombre d’emplois directs générés par ces établisse-ments à plus de 300, répartis dans une dizaine de sites sur le territoire provincial. Ces chiffres montrent l’importance que cette matière grise peut re-présenter en termes de valorisation écono-mique pour les entre-prises du territoire.

Le tourisme est depuis longtemps un secteur écono-

mique fort important en province de Luxem-bourg : 7 communes du Top 15 des nuitées hôtelières sont

luxembourgeoises (Bouillon, Durbuy, La Roche, Houffalize, Tellin, Vielsalm, Virton). Les atouts sont nombreux et variés, et attirent différents types

de touristes : sportifs, amoureux de la nature, festivaliers, touristes de mémoire... Être une destination touristique durablement prisée, c’est un enjeu majeur du développement de l’économie comme de la réputation du ter-ritoire. Les habitudes des touristes évoluent. Il est crucial d’être créatif et de leur pro-poser des produits et

services inédits.

Enfin, la géographie culturelle de la province se compose de plusieurs bassins, qui dépassent

parfois les frontières, et de quelques pôles majeurs, qui concentrent les moyens financiers (Assises du dé-veloppement culturel territorial, Fédération Wallonie-Bruxelles). La culture va à la rencontre de son pu-blic, les opérateurs de proximité sont

très nombreux et maî-trisent l’art de l’adap-tation aux contraintes.

Les Luxembourgeois produisent beaucoup de projets culturels, alors que les autres provinces en sont davantage consom-matrices. Ce constat corrobore l’analyse faite par Zineb Aouni (Liège créative, ULg Lepur), qui indique que la créativité des

résidents des zones intermédiaires

et faiblement peuplées de Wallonie est plus importante que celle des résidents des zones densément ur-banisées. Pourtant les résidents du territoire travaillent majoritairement en ville, ce qui signifie notamment la métropole de Luxembourg.

120chercheurs en province

de Luxembourg

7 communes du top 15

des nuitées hôte-lières sont luxem-

bourgeoises.

Les habitants produisent beaucoup de projets culturels, alors qu’ailleurs ils ont plus tendance à en être consommateurs.

‘‘Donc’’

Malgré les nombreux atouts de notre terri-toire, il faut garder un

œil réaliste sur son déve-loppement actuel et à venir. L’indicateur utilisé en général pour mesurer le dévelop-pement socio-économique est le PIB/habitant. Celui de la province de Luxembourg est le plus bas des provinces belges.

C’est pour réagir à cette situation que des porte-feuilles de projets structu-rants ont été élaborés dans le cadre des programmations européennes 2014-2022 sur le territoire de la province. Ces portefeuilles réunissent différents types d’acteurs et ont été construits au départ des pôles urbains principaux, des capacités de recherche offrant un potentiel de valorisation économique, des potentialités économiques traditionnelles ou spécifiques à renforcer…

Données et analyses d’IDELUX et Direction de l’Économie de la Province de Luxembourg

Page 4: La province de Luxembourg

Drève de l’Arc-en-Ciel, 98 6700 Arlon - Belgique tél. +32 63 23 18 11 fax : +32 63 23 18 95

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