La place de l’Eglise auMoyen-Age

Chapitre1

I/L’Eglise et la religion au cœur de la vie de la population

Vers l’an mil, les catholiques occidentaux croient en Dieu, en Jésus-Christ et en son message.

La religion chrétienne est présente à chaque instant de la vie des hommes du Moyen Age. L’année se déroule au rythme des fêtes religieuses ; c’est à l’église que se retrouvent les fidèles pour tous les moments importants de leur existence.

Le Mont-Saint-Michel devient un lieu de pèlerinage d'autant plus prisé (en raison du rôle de Saint- Michel dans la religion) qu'il n'y a que deux grands lieux dédiés à Saint-Michel dans tout l'Occident chrétien: le Mont Gargan en Italie du Sud et le Mont-Saint-Michel en Normandie.

Le Mont Saint-Michel, un exemple du sentiment religieux au Moyen-Age

L’abbaye du Mont Saint-Michel est, à partir de l’an mil, un grand lieu de pèlerinage. Les gens, très croyants et ayant une espérance de vie courte, ont une grande peur de ne pas obtenir le pardon de leurs péchés. Ils n'hésitent pas à faire des déplacements très longs (et dangereux) pour se rendre dans les principaux lieux de pèlerinage. L’abbaye du Mont Saint Michel renferme de nombreuses reliques. Les hommes, en se déplaçant pour prier près des reliques, espèrent obtenir le « salut de leur âme », c’est-à-dire le pardon de leurs péchés et l’accès à la vie éternelle : le paradis.

« Tout fidèle, homme ou femme, doit lui-même confesser fidèlement tous ses péchés, sans témoin, à son propre curé, au moins une fois par an. Il doit accomplir avec soin, dans la mesure de ses moyens, la pénitence qui lui est imposée. Il doit communier au moins à Pâques, sauf si sur le conseil de son propre curé, quelque cause raisonnable le conduit à s'en abstenir pour un temps.Sinon qu'il lui soit interdit d'entrer dans une église de son vivant et qu'il soit privé de sépulture chrétienne après sa mort.Que ce décret soit souvent lu publiquement dans les églises pour que personne ne l'ignore.»

D'après le Concile de Latran IV, 1215

Relève les obligations du chrétienQui les fixe ?D’après le manuel p.78, quelles sont les autres obligations imposées aux chrétiens par l’Eglise ?Les sacrements : cérémonies officielles par lesquelles le chrétien pense se rapprocher de Dieu, comme le baptême, le mariage ou l’extrême onction.

Donc l’Eglise

II/ L’Eglise est puissante et hiérarchisée

L’Eglise fixe les croyances : le dogme, et réglemente les pratiques (ex : les sacrements). Elle exerce de nombreux rôles dans la société.

Doc 1:Un curé baptise un enfant.

Doc 2: un moine copiste (recopie un manuscrit)

Doc 3: Un moine enseigne à des enfants.

Doc 4: un hôpital, l’hôtel-Dieu de Paris (1482)

Les différents fonctions de l’Eglise

DOCUMENTS ROLES DE L’EGLISE

Doc 1

Doc 4 , 5 et 6 p.77

Doc 4

Doc 2 et Doc 3

ROLE RELIGIEUX :Le clergé enseigne la religion et donne les sacrements.

ROLE POLITIQUE : protège les plus faibles en limitant les guerres (Paix de Dieu) +droit d’asile.

ROLE SOCIAL : Elle prend en charge les hospices et les hôpitaux. Accueil de pèlerins dans les églises ou hostelleries dans les monastères.

ROLE CULTUREL : Elle s’occupe de l’enseignement: écoles, universités. Dansles monastères, recopie de manuscrits.

Doc.3 p.81

→ L’Eglise est donc au cœur de la société.

Une partie des gens d’Eglise, le clergé, vit donc au milieu de la population : clergé séculier.L’autre partie vit à l’écart : clergé régulier.

Lieu de prière Lieu de travail Lieu de vie

quotidienne

Lieu d’accueil

Eglise abbatiale Scriptorium

Cellier

Jardin

Réfectoire

Dortoir

Infirmerie

Aumônerie

Salle des Hôtes

L’organisation de l’abbaye du Mont Saint-Michel

6H 30 minutes

3H 15 minutes

Quels moines travaillent au scriptorium ?

Les copistes, enlumineurs et relieurs sont les principaux moines qui travaillent au scriptorium.

Sa palette en coquillage

Son pinceau fin en plume de bécasse

Mortiers où sont broyées les couleurs

Canif pour racler

Portrait d’un abbé du Moyen Age : Robert de TorigniNé vers 1106 à Torigni-sur-Vire, dans une famille noble, Robert reçut une solide éducation et fut destiné à la vie monastique. En 1128, il devint prieur de la grande abbaye normande du Bec avant d’être élu, par les moines, abbé du Mont Saint-Michel en 1154.Pendant 32 ans, il fut un bon administrateur : l’abbé était en effet aussi un seigneur à la tête de propriétés dont le nombre augmenta considérablement (6 baronnies, 50 paroisses, 30 prieurés et beaucoup de terres). L’effectif des moines au Mont passa d’une trentaine à une soixantaine. Robert de Torigni agrandit et embellit l’abbaye en construisant un bâtiment de trois étages sur le flanc sud du rocher.Il fut l’ami et le conseiller de personnages célèbres comme le roi Henri II d’Angleterre et reçut au Mont des gens importants comme le roi de France Louis VII.Enfin l’abbé Robert était aussi un homme de lettres : il écrivit plus de 140 ouvrages, surtout historiques, comme «l’histoire du Mont Saint-Michel » et « La chronique de Robert » dont on conserve encore aujourd’hui les manuscrits. Il mourut en 1186 et fut enterré à l’entrée de l’église abbatiale.

BILAN : rédige un texte sur l’organisation d’une abbaye. Pour cela utilise les mots clés

suivants : règles, isolé, prières, abbé, moines, terres...

Au Moyen-Age, les abbayes, comme celle du Mont Saint Michel, sont dirigées par un abbé(ou une abbesse). Souvent construites à l’écart dans des lieux isolés, elles sont le lieu de vie des moines (moniales). Leur vie s’organise autour de règles (par exemple, les repas sont pris en silence) ; au Mont Saint Michel, c’est la règle bénédictine qui est suivie. La plus grande partie de leur temps est consacrée à la prière (les moines prient 8 fois par jour). Les moines s’occupent également des tâches de la vie quotidienne. Les grandes abbayes sont aussi des centres intellectuels (c’est dans les abbayes que les manuscrits sont rédigés et conservés). Outre les bâtiments (église, réfectoire, dortoir, scriptorium, cloitre…) les abbayes possèdent des terres et l’abbé est également un seigneur.

III/ L’Eglise marque les paysages

De par ses constructions, la religion chrétienne a également fortement marqué les paysages du Moyen-Âge (églises, cathédrales, monastères...) et les déplacements des hommes au travers des pèlerinage.

Notre Dame sous Terre

Cette chapelle, qui faisait partie des premières constructions carolingiennes du début du Xe

siècle, est la partie la plus ancienne du Mont. Elle a été conservée pour soutenir la partie ouest de la nef.

Notre Dame des Trente Cierges

La chapelle Saint Martin

La nef de l’église abbatiale

Une église romane…

Des techniques héritées des

romains...

… qui progressent

Dates

Éléments

caractéris-

tiques

Aspect

général

Nom

donné a

posteriori

À partir de l’an mil, la populationeuropéenne augmente : construction de nouvelles églises.

Voute en berceau

Arc en plein cintre

Des murs épais qui supportent tout le poids de la voute.église petite, sombre, massive

Au XIX° siècle, on nommera ces églises des églises romanes.

Salle des hôtes

Salle des chevaliers

Le chœur de l’église abbatiale

Une cathédrale gothique

Des techniques héritées des

romains...

… qui progressent

Dates

Éléments

caractéris-

tiques

Aspect

général

Nom

donné a

posteriori

À partir de l’an mil, la populationeuropéenne augmente : construction de nouvelles églises.

Voute en berceau

Arc en plein cintre

Des murs épais qui supportent tout le poids de la voute.église petite, sombre, massive

Au XIX° siècle, on nommera ces églises des églises romanes.

Au milieu du XIIème siècle

Croisée d’ogive

Arc boutant

Des piliers supportent le poids, les murs sont ouverts de larges fenêtres. église haute, élancée, lumineuse

Au XV° siècle, les Italiens qualifient ces techniques de manière péjorative (critique) : églises / cathédrales gothiques

BILAN :

Au Moyen-Age, l’Eglise est puissante et contrôle la société.

FACADE DE LA MERVEILLE : En rose, le Réfectoire, en orange, la Salle des Hôtes, en vert, l'Aumônerie

La société s’organise en 3 ordres :

Le clergé : ils prientLa noblesse : ils combattentLe tiers Etat : ils travaillent

Manuel p.45

Au Moyen Âge, la religion occupe ainsi une place plus qu’importante : elle est le moteur de la vie quotidienne. En effet, on remarquera d’abord que c’est elle qui marque le passage du temps. Non seulement compte-t-on les années depuis la naissance du Christ mais on ponctue les années elles-mêmes de fêtes religieuses : Noël, Carême, Pâques, Pentecôte, etc. Elle encadre aussi la vie humaine par les sacrements : baptême à la naissance, confirmation du jeune adulte, confession (pénitence) et communion (eucharistie) annuelles, mariage, extrême-onction du mourant. Elle a de plus une fonction de protection, à travers le culte des saints. Les hommes du Moyen Âge avaient une croyance qui peut paraître aujourd’hui quelque peu superstitieuse : ils pensaient que, du haut des cieux, les saints les regardaient et que, s’ils les invoquaient au bon moment, s’ils portaient une médaille les représentant ou une de leurs reliques, s’ils se rendaient en pèlerinage à un lieu spécifique pour chaque saint, ceux-ci pouvaient empêcher qu’il ne leur arrive malheur. De la même manière, on faisait de nombreuses processions dans les villages pour se protéger des tempêtes, de la sécheresse, des famines et de la peste ou pour remercier le ciel des bonnes récoltes de l’année.

La religion jouait enfin un rôle important dans l’art médiéval, puisque la Bible, si elle n’était lue que par les seuls prêtres et moines, était source d’inspiration tant pour les peintres que pour les écrivains, musiciens, sculpteurs et architectes, qui illustraient pour le peuple les histoires et les leçons religieuses.

La religion a trois champs d’influence majeurs:- Elle est d’abord une puissance spirituelle. En effet, si étrange que cela puisse paraître, il

revient aux gens de robe de prier – et c’est dans ce sens que la société du Moyen Âge est divisée en trois ordres. C’est que seuls ceux qui ont étudié connaissent les mots pour s’adresser à Dieu au nom de ceux qui se battent et de ceux qui travaillent. Il est donc normal que ce soit eux qui définissent la foi et la morale. Ils ont, en quelque sorte, les clefs du Paradis.

- La religion est aussi une puissance intellectuelle et culturelle. Les clercs jouent un rôle culturel important, puisqu’ils sont les seuls à savoir lire et écrire. Ils sont les intellectuels du XIIe siècle et ont pour mission de préserver la culture et de faire progresser la « science » en étudiant et en commentant plus en profondeur la Bible, les grands textes sacrés.

- La religion est enfin une puissance économique. En effet, les monastères que font construire les nombreux ordres religieux et la culture des vastes terres sur lesquelles ils sont édifiés emploient nombre de travailleurs. Les religieux prélèvent aussi une dîme, c’est-à-dire que tous doivent remettre une partie de leur avoir chaque année pour contribuer au salaire des officiants et à l’entretien de l’église. Cela a amené les dirigeants spirituels à amasser une fortune considérable, surtout en terres.