la pauvreté des enfants et les disparités dans les cinq pays de l'océan indien: comores,...

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  • 8/8/2019 La Pauvret des Enfants et les Disparits dans les Cinq Pays de l'Ocan Indien: Comores, Madagascar, Maurice, R

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    LA PAUVRET DES ENFANTS ET LES DISPARITS DANS

    LES CINQ PAYS DE LOCAN INDIEN

    COMORES, MADAGASCAR, MAURICE, RUNION, SEYCHELLES

    Juin 2010

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    PRFACE

    Cette tude rgionale sur la pauret et les disparits touchant les enfants se situe dans

    le cadre des engagements internationaux pris par les pays de la rgion Ocan Indien pour

    lradication de la pauret et de la faim, tels quidentifis dans les Objectifs du Millnaire pour leDeloppement (OMD). Elle rle que malgr quelques progrs, des pourcentages importants

    des femmes et des enfants sont toujours laisss pour compte, mme parmi les pays de la

    rgion qui affichent une amlioration gnrale.

    La Commission de lOcan Indien reconnat les efforts raliss par les rseaux nationaux des 5

    tats membres de la COI, dans un esprit de professionnalisme et dengagement, afin de mener

    bien les analyses et produire le prsent rapport.

    Ltude, riche en informations et analyses serira amliorer la prise de conscience nationale,rgionale et globale de lampleur et des causes de la pauret touchant les enfants et leurs

    familles de la rgion indiaocanique. Elle serira de base pour faire le plaidoyer pour promouoir

    les intrts des enfants et aider les dcideurs des tats membres apporter des solutions aux

    problmes de la pauret et de disparits affectant les familles et les enfants, respectant ainsi

    leurs droits fondamentaux. Il serira galement renforcer les efforts des partenaires, des

    communauts, du secteur pri et de la socit ciile.

    Sur la base des recommandations faites, cette tude apportera un clairage et une aide aux

    dcisions des politiques conomiques et sociales mettre en ure dans les pays pour luttercontre la pauret chez les enfants.

    La Commission de lOcan Indien est faorable la diffusion et le suii des recommandations de

    cette tude auprs des tats membres.

    Callixte DOFFAY

    Secrtaire Gnral

    Commission de lOcan Indien

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    AVANT PROPOS

    La prsente tude rgionale sur la pauret des enfants met en idence les difficults des pays

    honorer leur engagement pour respecter les droits fondamentaux des enfants. Les statistiques et

    les analyses montrent les disparits qui existent entre les 5 pays de la rgion Sud Ouest de lOcanIndien et lintrieur de chacun de ces pays en matire de pauret des enfants.

    Cette rgion de lOcan Indien compte plus de 11 millions denfants, soit la moiti de la population

    de lensemble des 5 pays. Selon les mthodes adaptes lanalyse de la priation dans la rgion,

    7,6 millions denfants prouent au moins une priation sre, soit 68% des enfants, tandis

    que 9,5 millions denfants sont touchs par au moins une priation moins sre, soit 84% de

    lensemble des enfants. A titre dillustration, ces priations sres touchent le logement pour

    68% des enfants, laccs leau potable pour 54% et aux conditions dassainissement adquat

    pour 45% des enfants.

    Malgr la prise de conscience et la olont politique des pays mettre en oeure les diffrentes

    stratgies et programmes de rduction de la pauret, beaucoup restent faire pour assurer la

    meilleure coordination et lappropriation de ces programmes par les autorits et par la population.

    Il est important que chaque pays prenne connaissance des riches informations et leons tires des

    autres pays rgionaux et faorise les changes en termes de politiques et de stratgies nationales

    adoptes afin dapporter les contributions indispensables pour honorer les droits des enfants et

    leur panouissement futur.

    Sur la base des recommandations de la prsente tude, les pays auront mieux cibler les domaines

    daffectation et de rpartition des ressources destines la rduction de la pauret, de manire

    ce quune meilleure quit soit la ligne directrice des programmes nationaux et entuellement

    des futurs programmes rgionaux.

    Bruno MAES

    Reprsentant de lUNICEF

    Madagascar

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    RemerciementsCette tude sur la pauret des enfants dans la rgion de lOcan Indien a u le jour aec la collaborationactie dun grand nombre de personnes et dorganisations. Nous tenons exprimer notre trs sincrereconnaissance tous ceux qui sont interenus, depuis latelier de lancement de ltude en 2008,

    laborer les mthodologies et dfinir les diffrents paramtres et les indicateurs tudier, ainsiqu la mise en ure de ltude.

    Leur soutien tout au long de lanalyse et la rdaction de ce troisime rapport de lObseratoire desdroits de lenfant de la Rgion de lOcan Indien a t trs apprci.

    Nos plus sincres remerciements ont aux membres du Comit de pilotage de lODEROI, MonsieurCallixte dOffay, Secrtaire gnral de la COI, Monsieur Bruno Maes, Reprsentant de lUNICEFMadagascar, M. Claudio Caldarone, Coordonnateur Rsident du PNUD Maurice pour leur isionclaire et leur soutien infaillible.

    Nos remerciements ont galement aux consultants internationaux : Dr. Kodjopatapa Raccotomala

    Amge, Messieurs. Younoussa Imani qui nont pas mnag leurs efforts dans lanalyse et lasynthse des donnes rgionales ainsi que la rdaction du prsent rapport, et aux consultantsnationaux : Messieurs Fabrice Andy, Aboubakari Boina, Ahmed Djoumoi, Marc Gronnier, Arison RioAndriatsitoaina, Michel Rosalie et Mesdames Janick Beatrix Angelay Br et Sahondra Robinson quiont contribu techniquement et intellectuellement aux recherches soutenues au nieau de leur paysrespectif. Nous les remercions iement ainsi que toutes les quipes qui ont men les groupesdentretien et qui ont bieneillamment accept de partager leur ision et leurs expriences.

    Nous remercions galement les points focaux des rseaux nationaux de lODEROI : Madame SoifiatAlfeine, Commissariat au Plan des Comores, Madame Faratiana Esoaelomandroso, Uniersit deMadagascar, Madame Franoise Botte Noyan, Conseil National des Enfants, Maurice, Madame Ariane

    Schoettel, Conseil Gnral de la Runion, et Mademoiselle Michle Marguerite, Ministre des AffairesSociales, Seychelles qui ont fait le suii des traaux et la coordination de la mise en ure de ltudeau nieau national, ont apport leur encadrement ncessaire aux quipes de consultants, ont facilitlaccs des complments dinformations et ont assur la alidation de ltude. Un remerciementparticulier Madame Ariane Schoettel, reprsentante du Conseil Gnral de la Runion, qui a bienoulu accueillir et organiser latelier de alidation rgionale de ltude la Runion en noembre2009.

    Le rapport a aussi bnfici les comptences techniques des personnes ressources suiantes :Madame Sharmila Kurukulasuriya et Madame Solrun Engilbertsdottir, de lUNICEF New York pour lepeer reiew, Monsieur Ismail Saadi, de lUNICEF Comores, Monsieur Robert Ndamobissi UNICEF Mali,

    Madame Fatoumia Ali Bazi, Charge de mission de la COI, Madame Dorothee Klaus et Madame OlgaRamaromanana de lUNICEF Madagascar pour leur appui technique. Nous les remercions iementpour leurs disponibilits et leurs contributions louables.

    Nos remerciements ont aussi tous les bureaux des statistiques des Etats membres de la COI : LaDirection nationale des statistiques des Comores, lInstitut national de la statistique et des tudesconomiques (INSEE), Runion, lInstitut national de la statistique (INSTAT), Madagascar, le Bureaunational des statistiques de Maurice et le Bureau national des statistiques des Seychelles pour leursprcieuses contributions.

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    Lquipe de lODEROI compose de Madame Mariam Gopaul et Madame Lamait Sad Abdallah,Monsieur Dominique Niob ont assur la coordination de toutes les tapes de la ralisation de cettetude. Quelle troue ici toute notre gratitude et nos ifs remerciements pour les efforts dencadrementet de mobilisation des pays participants.

    Une mention spciale toutes les familles, les jeunes et les enfants pour leurs tmoignages et leursproccupations. Tout en leur exprimant notre reconnaissance, nous esprons que leurs contributionsaideront mieux faire comprendre les facteurs dterminants de la pauret dans laquelle ient plusde 11 millions denfants.

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    Table de matire

    ACRONYMES ..................................................................................................................................................................................6

    LISTE DES TABLEAUX .............................................................................................................................................................10

    LISTE DES GRAPHIQUES........................................................................................................................................................12

    RESUME EXECUTIF ...................................................................................................................................................................13

    INTRODUCTION ..........................................................................................................................................................................19

    CHAPITRE I : CONTEXTES SOCIO CONOMIQUE POLITIQUE ET INTERNATIONAL.................................26

    1.1. Poids dmographique des enfants et projection 2015 ............................................................................27

    1.1.1. Population de la rgion ocan Indien........................................................................................................27

    1.1.2. Eolution des populations de 2005 2015 .........................................................................................30

    1.2. Eolution de la situation conomique des pays de la rgion ocan Indien ............................................31

    1.2.1. Croissance, richesse et perspecties ......................................................................................................32

    1.2.2. Pauret de la population de la rgion ocan Indien ........................................................................34

    1.2.3. Pauret suiant le genre du chef de mnage ....................................................................................36

    1.2.4. Pauret de la population suiant le statut du chef de mnage .................................................37

    1.2.5. Pauret par milieu de rsidence ..............................................................................................................38

    1.2.6. Classement suiant lIDH et reenu par tte (parit de pouoir dachat) ...............................391.3. Objectifs du millnaire pour le deloppement (OMD) ...................................................................................39

    1.4. Les crises ............................................................................................................................................................................40

    1.4.1. Les crises socio politiques et leurs consquences sur la ie des enfants .............................40

    1.4.2. La crise financire et ses consquences sur la ie des enfants ................................................42

    1.4.3. La crise alimentaire et ses consquences sur la ie des enfants .............................................45

    CHAPITRE II : LA PAUvRET ET LES ENFANTS ...........................................................................................................48

    2.1. Les enfants et la notion de pauret montaire ...............................................................................................49

    2.2. Priations et disparits des enfants .......................................................................................................................52

    2.2.1. Priations sres et moins sres aux Comores et Madagascar (Bristol) ..................52

    2.2.2. Priations des enfants de la rgion ocan Indien suiant les AIP ...............................................53

    2.3. La surie de lenfant et lquit ..................................................................................................................................60

    2.4. Analyse des lois, politiques et programmes nationaux les plus importants sur la luttecontre la pauret lie au reenu des mnages ...............................................................................................41

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    2.5. Eolution des budgets dans les pays de locan Indien ..................................................................................62

    2.6. Eolution des dpenses sociales dans les pays de locan indien ............................................................63

    CHAPITRE III: LES PILIERS DU BIEN-TRE DES ENFANTS ET CADRE DE vIE ................................................68

    3.1. Nutrition ...............................................................................................................................................................................69

    3.1.1. Lois, politiques et programmes nationaux les plus importants ...................................................69

    3.1.2. Rsultats pour les enfants, disparits et galit des genres .......................................................73

    3.1.3. Analyse de causalit et corrlation ...........................................................................................................75

    3.1.4. Perception des enfants ..................................................................................................................................77

    3.1.5. Fondement et partenaires pour une stratgie....................................................................................78

    3.2. Sant ......................................................................................................................................................................................79

    3.2.1. Lois, politiques et programmes nationaux les plus importants ...................................................793.2.2. Rsultats pour les enfants, disparits et galit des genres .......................................................83

    3.2.3. Analyse de causalit et corrlation ...........................................................................................................86

    3.2.4. Perception des enfants ..................................................................................................................................87

    3.3. Protection de lenfant.....................................................................................................................................................89

    3.3.1. Lois, politiques et programmes nationaux les plus importants ...................................................89

    3.3.2. Rsultats pour les enfants, disparits et galit des genres .......................................................91

    3.3.3. Analyse de causalit et corrlation ...........................................................................................................93

    3.3.4. Perception des enfants ..................................................................................................................................95

    3.3.5. Fondement et partenaires pour une stratgie....................................................................................96

    3.4. ducation .............................................................................................................................................................................97

    3.4.1. Lois, politiques et programmes nationaux les plus importants ...................................................97

    3.4.2. Rsultats pour les enfants, disparits et galit des genres ....................................................101

    3.4.3. Analyse de causalit et corrlation ........................................................................................................105

    3.4.4. Perception des enfants ...............................................................................................................................108

    3.4.5. Fondement et partenaires pour une stratgie.................................................................................109

    3.5. Accs leau potable et aux sanitaires dcents............................................................................................110

    3.5.1. Lois, politiques et programmes nationaux les plus importants ................................................110

    3.5.2. Rsultats pour les enfants, disparits et galit des genres ....................................................113

    3.5.3. Analyse de causalit et corrlation ........................................................................................................116

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    3.5.4. Perception des enfants ...............................................................................................................................117

    3.5.5. Fondement et partenaires pour une stratgie.................................................................................118

    3.6. Accs au logement ......................................................................................................................................................119

    3.6.1. Lois, politiques et programmes nationaux les plus importants ................................................119

    3.6.2. Rsultats pour les enfants, disparits et galit des genres ....................................................121

    3.6.3. Analyse de causalit et corrlation ........................................................................................................122

    3.6.4. Perception des enfants ...............................................................................................................................123

    3.6.5. Fondement et partenaires pour une stratgie.................................................................................124

    3.7. Accs linformation et la participation.........................................................................................................124

    3.7.1. Lois, politiques et programmes nationaux les plus importants ................................................124

    3.7.2. Rsultats pour les enfants, disparits et galit des genres ....................................................1263.7.3. Analyse de causalit et corrlation ........................................................................................................128

    3.7.4. Perception des enfants ...............................................................................................................................129

    3.7.5. Fondement et partenaires pour une stratgie.................................................................................131

    3.8. Ce qui doit tre fait en matire de politiques et stratgies sectorielles .............................................131

    3.8.1. Nutrition ..............................................................................................................................................................131

    3.8.2. Sant et cadre de ie ....................................................................................................................................132

    3.8.3. Protection des enfants ................................................................................................................................133

    3.8.4. Education ............................................................................................................................................................134

    CHAPITRE Iv : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS......................................................................................136

    4.1. Conclusion ........................................................................................................................................................................137

    4.2. Recommandations .......................................................................................................................................................139

    BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................................................................141

    ANNEXES ...................................................................................................................................................................................146

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    Acronymes

    AGOA : Africa Growth and Opportunity Act (Loi sur la croissance et les possibilits conomiquesen Afrique)

    AEEH : Allocation dducation de lenfant handicap

    AIP : Autres indicateurs de pauvret

    AJPP : Allocation journalire de prsence parentale

    AL : Allocation de logement

    ANDEA : Autorit nationale de leau et de lassainissement

    ANFEN : Adolescent Non Formal Education Network

    ANRU : Agence nationale pour le renouvellement urbain

    API: Allocation de parent isol

    APSHF: Association for the Promotion of Solid Human Families

    ARS : Allocation de rentre scolaire

    ASE : Aide sociale lenfance

    BCG Bili de Calmette et Gurin (vaccin)

    BIT : Bureau international du travail

    BM : Banque mondiale

    BTP : Btiment et travaux publics

    CAPA : Centre daccompagnement pour adolescents

    CARE: Campaign for Awareness Resilience and Education against substance abuse

    CDE : Convention des droits de lenfant

    CDH : Conseil dpartemental de lhabitat

    CEDEM : Centre dducation pour le dveloppement de lenfant mauricien

    CHA : Central Housing Authority

    CLE : Collectif de lutte contre les exclusions

    CLSH : Centres de loisirs sans hbergement

    CMU : Couverture maladie universelle

    CNLTE : Comit national de lutte contre le travail des enfants

    CNLS : Comit national de lutte contre le sida

    COI : Commission de locan Indien

    COMESA : Common Market for Eastern and Southern Africa (March commun de lAfrique de lest

    et australe)

    CPE: Certicate of Primary Education

    CRDE : Commission de rforme du droit des enfants

    CRDS : Contribution pour le remboursement de la dette sociale

    CRES : Comit rgional dducation pour la sant

    CSB : Centres de sant de base

    CSG : Contribution sociale gnralise

    DGEPA : Direction gnrale de leau potable et de lassainissement

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    DH : Dveloppement humain

    DIJEC : Document de stratgie du dveloppement intgral du jeune enfant aux Comores

    DSRP : Document stratgique de rduction de la pauvret

    DTCoq : Diphtrie, Ttanos et Coqueluche (vaccin)

    EAP: Eradication of Absolute Poverty Programme

    EDS : Enqute dmographique et de sant

    EIM : Enqute intgrale des mnages

    EKA : Ezaka Kopia ho anny Ankizy

    ENTE : Enqute nationale sur le travail des enfants

    EPM : Enqute sur la pauvret des mnages

    EPT: Education pour tous

    FAO : Food and Agriculture Organisation of the United Nations (Organisation des Nationsunies pour lalimentation et lagriculture)

    FED : Fondation Espoir et Dveloppement

    FGT Foster, Greer et Thorbecke

    FMI : Fonds montaire international

    FSD : Fonds social de dveloppement

    GTZ : Coopration technique allemande

    HALDE : Haute autorit de lutte contre les discriminations

    HCLPD : Haut comit au logement des personnes dfavorises

    HDS: Health Demographic Survey

    HSC: Higher School Certicate

    IDE : Investissements directs trangers

    IDH : Indice de dveloppement humain

    IFAD : International Fund for Agricultural Development (Fonds international pour ledveloppement agricole)

    INSEE Institut national des statistiques et des tudes conomiques

    IPH : Indicateur de pauvret humaine

    IPPF : Fdration internationale pour la planication

    IRA : Infections respiratoires aigus

    MAP : Madagascar Action Plan

    MAJ : Mouvement daction des jeunes

    MCCI : Chambre de commerce et dindustrie de Maurice

    MECI : Ministre de lconomie, du commerce et de lindustrie

    MGI : Mission gnrale dinsertion

    MICS: Multiple Indicator Cluster Survey (Enqute en grappes indicateurs multiples)

    NCCRD: National Centre for Curriculum Research and Development

    NHDC: National Housing Development Company Limited

    OCDE Organisation de coopration et de dveloppement conomique

    ODEROI Observatoire des droits de lenfant de la rgion ocan Indien

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    OEV: Orphelins et enfants vulnrables

    OI Ocan Indien

    OIT : Organisation internationale du travail

    OMD Objectifs du millnaire pour le dveloppement

    OMEF : Observatoire malgache de lemploi et de la formation

    OMS : Organisation mondiale de la sant

    ONN : Ofce national de nutrition

    ONU Organisation des Nations unies

    ONUSIDA : Organisation des Nations unies pour le sida

    PACTE : Prvention abolition contrle du travail des enfants

    PADR : Plan daction pour le dveloppement rural

    PAJE : Prestation daccueil du jeune enfant

    PAM : Programme alimentaire mondial

    PAS : Programme dajustement structurel

    PCIME : Prise en charge intgre de la mre et de lenfant

    PDALPD : Plan dpartemental pour le logement des personnes dfavorises

    PDSSPS : Plan de dveloppement du secteur de la sant et de la protection sociale

    PEAD : Plan europen daide alimentaire

    PEV : Programme largi de vaccination

    PIB : Produit intrieur brut

    PMA: Pays les moins avancs

    PMI : Protection maternelle et infantile

    PNAEPA : Programme national daccs leau potable et lassainissement

    PNALTE : Plan national daction de lutte contre le travail des enfants

    PNAN : Plan national daction pour la nutrition

    PNANSS : Programme national dalimentation, de nutrition et de sant scolaire

    PNAVE : Plan national daction pour combattre la violence lgard des enfants

    PNGRPS : Programme national de gestion de risques et de protection sociale

    PNN : Politique nationale de nutrition

    PNAA : Plan national pour laide alimentaire

    PNNC : Politique nationale de nutrition communautaire

    PNNS : Programme national nutrition sant

    PNS : Politique nationale de sant

    PNSA : Politique nationale et stratgie de lassainissement

    PNUD : Programme des Nations unies pour le dveloppement

    Polio Poliomylite (vaccin)

    PPA Parit de pouvoir dachat les moins avancs

    PPAC : Plan pluriannuel daction

    PPTD : Programme pays pour le travail dcent

    PPTE : Pays pauvres trs endetts

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    PRAPS : Programme rgional daccs la prvention aux soins de la Runion

    PRSP : Plan rgional de sant publique

    PSI : Programme service international

    PSSA : Programme spcial de scurit alimentaire

    PTME : Programme de prvention contre la transmission mre-enfant

    PVVIH : Personne vivant avec le VIH

    RASED : Rseaux daides spcialises aux lves en difcult

    RMI : Revenu minimum dinsertion

    RSA : Revenu de solidarit active

    SADC : South African Development Community (Communaut sud-africaine pour ledveloppement)

    SC : School Certicate

    SCRP : Stratgie de croissance et de rduction de la pauvret

    SDOSM : Schma dpartemental dorganisation sociale et mdico-sociale

    SE : Secrtariat excutif

    SIP : School Improvement Programme

    SMB: Seychelles Marketing Board

    SNPEV : Stratgie nationale de protection des enfants vulnrables

    SNU : Systme des Nations unies

    SOUBIC : Secours oprationnel urbain, Boutique dinitiative communautaire

    SREPS : Schma rgional dducation pour la sant

    SROS : Schma rgional dorganisation sanitaire

    TMI Taux de mortalit infantile

    UNESCO : Organisation des Nations unies pour la science, lducation et la culture

    UNFPA : Fonds des Nations unies pour la population

    UNICEF : Fonds des Nations unies pour lenfance

    VIH/SIDA : Syndrome dimmunodcience acquise

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    LISTE DES TABLEAUXTABLEAUX TITRE PAGE

    Tableau 1.1 Rpartition de la population de la rgion ocan Indien 27

    Tableau 1.2 Rpartition de la population par groupe dge, par genre, par fcondit et taux de croissance

    suiant les pays

    29

    Tableau 1.3 Eolution de la population et des enfants de 2005 2015 30

    Tableau 1.4 Le reenu par habitant en ppa des grandes rgions du monde compares la rgion ocanIndien

    31

    Tableau 1.5 Structure du PIB par branche en 2005 et croissance conomique 33

    Tableau 1.6 Pauret des mnages (incidence, profondeur, srit en pourcentage et indice de Gini) 34

    Tableau 1.7 Indice de Deloppement Humain (IDH en 2005) 39

    Tableau 1.8 Situation actuelle des pays par rapport aux 8 objectifs du millnaire et comparaison auxobjectifs de 2015

    40

    Tableau 2.1 Pralence de priations sres des enfants (au sens de Bristol) pour Madagascar et

    Comores

    52

    Tableau 2.2 Priations sres des enfants suiant les concepts AIP sres 54

    Tableau 2.3 Priations moins sres des enfants suiant les concepts AIP sres 54

    Tableau 2.4 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres de la rgion ocan Indien 55

    Tableau 2.5 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres des Comores 56

    Tableau 2.6 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres de Madagascar 57

    Tableau 2.7 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres de Maurice 58

    Tableau 2.8 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres de la Runion 59

    Tableau 2.9 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres des Seychelles 59

    Tableau 3.1 Priation sre et moins sre (au sens de Bristol) en nutrition chez les enfants de 0 4 ans Madagascar et aux Comores

    73

    Tableau 3.2 Malnutrition chez les enfants des pays de la rgion de locan Indien 74

    Tableau 3.3 Situation de certains indicateurs lis la malnutrition 75

    Tableau 3.4 Priation sre et moins sre en sant (Bristol) aux Comores et Madagascar (0 4 ans) 83

    Tableau 3.5 Situation des taux de accination dans les pays 84

    Tableau 3.6 Quelques indicateurs de sant de base chez les enfants et les mres 85

    Tableau 3.7 Personnel de sant et lits dans les hpitaux 85

    Tableau 3.8 Enregistrement des naissances des enfants gs de moins de 5 ans ltat ciil selon le typedenregistrement (dclaration de naissance et jugement) et selon le genre.

    92

    Tableau 3.9 Priation sre et moins sre en ducation (Bristol) aux Comores et Madagascar (enfants7 17 ans)

    101

    Tableau 3.10 Taux de scolarisation et taux dachement du cycle primaire (7 17 ans) 102

    Tableau 3.11 Enfants non scolariss par groupe dge 103

    Tableau 3.12 Taux de scolarisation dans le primaire 104

    Tableau 3.13 Taux de scolarisation le secondaire 104

    Tableau 3.14 Priation sre et moins sre daccs leau potable pour Madagascar et les Comores(Bristol)

    113

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    Tableau 3.15 Accs leau potable des enfants 113

    Tableau 3.16 Priation sre et moins sre daccs des sanitaires dcents 114

    Tableau 3.17 Situation des enfants par rapport aux sanitaires 115

    Tableau 3.18 Priation sre et moins sre daccs un logement/habitat dcent 121

    Tableau 3.19 Situation des enfants par rapport au logement (AIP) 121

    Tableau 3.20 Priation sre et moins sre daccs linformation 126

    Tableau 3.21 Les enfants face linformation 127

    Tableau 3.22 Les enfants qui nont pas accs la radio, tlision, journaux en pourcentage (%) 127

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    LISTE DES GRAPHIQUESGRAPHIQUES TITRE PAGE

    Graphique 1.1 Pyramide des ges des pays de locan Indien 28

    Graphique 1.2 Comparaison du PIB par habitant en USD, parit de pouoir dachat (ppa) 32

    Graphique 1.3 Taux de Pauret de la population et des mnages 35

    Graphique 1.4 Taux de pauret de la population suiant le genre du chef de mnage 37

    Graphique 1.5 Taux de pauret de la population suiant le statut du chef de mnage 37

    Graphique 1.6 Taux de pauret de la population suiant le milieu de rsidence du chef de mnage 38

    Graphique 2.1 Pourcentage denfants paures par rapport lensemble des enfants 49

    Graphique 2.2 Pauret montaire des enfants compare celle de lensemble des mnages 50

    Graphique 2.3 La pauret des enfants suiant le milieu de rsidence 50

    Graphique 2.4 La pauret des enfants suiant le genre du chef de mnage 51

    Graphique 2.5 La pauret des enfants suiant le statut du chef de mnage 51

    Graphique 2.6 Pralence de priations sres des enfants (au sens de Bristol) pour Madagascar etComores

    52

    Graphique 2.7 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres de la rgion ocan Indien 55

    Graphique 2.8 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres des Comores 56

    Graphique 2.9 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres de Madagascar 57

    Graphique 2.10 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres de Maurice 58

    Graphique 2.11 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres de la Runion 59

    Graphique 2.12 Autres indicateurs de priations (AIP) sres et moins sres des Seychelles 59

    Graphique 2.13 Taux de mortalit infantile pays ocan Indien 60

    Graphique 2.14 Taux de mortalit des moins de 5 ans (pour 1000) 61Graphique 2.15 Reenus de lEtat rapport la population rsidente des pays 62

    Graphique 2.16 Eolution des dpenses en ducation, taux net de scolarisation aux Comores 63

    Graphique 2.17 Eolution des dpenses en sant et taux de mortalit infanto junile aux Comores 63

    Graphique 2.18 Eolution des dpenses en ducation, taux net de scolarisation Madagascar 64

    Graphique 2.19 Eolution des dpenses en sant et en protection sociale, taux de mortalit infantojunile Madagascar

    65

    Graphique 2.20 Eolution des dpenses en ducation, et taux net de scolarisation Maurice 65

    Graphique 2.21 Eolution des dpenses en sant et en protection sociale, taux de mortalit infantojunile Maurice

    66

    Graphique 2.22 Eolution des dpenses en ducation, et taux net de scolarisation aux Seychelles 66

    Graphique 2.23 Eolution des dpenses en sant, taux de mortalit infanto junile aux Seychelles 67

    Graphique 3.1 Taux de priation des enfants en nutrition 74

    Graphique 3.2 Taux de priation des enfants en sant 84

    Graphique 3.3 Taux de priation des enfants en ducation 103

    Graphique 3.4 Taux de priation des enfants en eau 114

    Graphique 3.5 Taux de priation des enfants en assainissement 115

    Graphique 3.6 Taux de priation des enfants en logement 122

    Graphique 3.7 Taux de priation des enfants en information 128

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    RESUME EXECUTIFLa mise en ure de ltude sur la pauret dansles pays de la rgion ocan Indien (pays du sud-ouestde locan Indien : Comores, Madagascar, Maurice,Runion et Seychelles) ncessite dabord une bonne

    matrise du concept global de la pauret sur lequelest bas ce rapport.

    Le rapport sur la Situation des enfants dans lemonde (UNICEF, 2005) propose une description dela pauret en se basant sur les principes relaties la Conention des droits de lenfant qui se focaliseessentiellement sur les ressources ncessaires lasurie et la croissance des enfants : Les enfantsiant dans la pauret sont pris de nutrition, deau

    et dinstallations sanitaires, daccs aux serices

    de sant de base, au logement, lducation, la

    participation et la protection, et bien quun manquesre de biens et de serices nuise tout tre

    humain, cest pour les enfants que cela reprsente

    la pire menace et le mal le plus grand, en les rendant

    incapables de jouir de leurs droits, datteindre leur

    plein potentiel et de participer la socit comme

    membres part entire .

    Lapproche par le reenu ou la consommation(approche montaire) mesure et analyse la pauretsur la base du nieau de reenu dans le mnage(reenu par tte). Cette approche conceptualise lapauret de lindiidu dans un espace dutilit dont lasatisfaction dfinit le nieau du bien-tre personnel.Lanalyse de la pauret montaire des pays de largion ocan Indien sest faite auprs de lensembledes mnages et ensuite auprs des mnagesayant des enfants. Les indices de Foster, Greer etThorbecke (FGT) et lindice de Gini ont t utilisspour mesurer respectiement les indicateurs depauret et les ingalits de reenus des mnages.

    Les besoins pour le bien-tre des enfants peuentse traduire par la disponibilit et laccessibilit auxserices sociaux de base (ducation, sant, nutrition,

    etc.) aec un enironnement protecteur faorisantleur panouissement (logement, assainissement,expression, participation). Ainsi, lapproche de Bristol,base sur les droits des enfants analyse la pauretdes enfants en termes de priations. La disponibilitdes indicateurs de priation des enfants (les septindicateurs de priation sres et non sres) taitdonc un pralable pour pouoir mener une tudesur la pauret des enfants dans un pays, si on serfre au manuel de rfrence de ltude globale delUNICEF. Mais au nieau de la rgion ocan Indien,

    il a t impossible de calculer les sept indicateursde priation pour certains pays (Maurice, Runionet Seychelles), dans la mesure o ces derniers nontpas effectu denqutes auprs des enfants dans le

    pass. Afin de disposer dindicateurs comparablespour lensemble des pays, dAutres indicateurs depriations (AIP) ont t calculs sur la base desdonnes denqutes des mnages des cinq pays.

    Toutefois, ces indicateurs, pour la plupart obtenus partir des donnes mnages ne se substituent pasaux indicateurs de Bristol mais sont plus approprispour les mesures de priations des enfants dans lescinq pays. Par exemple, la priation sre en eauselon Bristol se rapporte aux enfants qui ont accs de leau de surface ou deant aller chercher leau

    plus de 30 minutes du domicile. Aec le conceptAIP, la priation sre en eau se traduit par les mnages qui nont pas accs de leau potable .Lestimation des noueaux indicateurs de priationsdes pays (AIP) sur le plan rgional reposent surlhypothse selon laquelle les AIP des pays nontpas beaucoup ari entre 2000 et 2007 (priodependant laquelle les AIP des pays ont t calculs surla base des diffrentes enqutes).

    Sagissant des contextes socio conomique, politiqueet international, les pays de la rgion ocan Indienconstituent un ensemble htrogne sur le plangographique, dmographique et socioconomique.La rgion du sud-ouest de locan Indien compte 22,1millions dhabitants (estimation 2008) ingalementrpartis entre les cinq pays qui la composent.Madagascar est le plus peupl et reprsente luiseul 19,4 millions dhabitants soit 87,4 pour centde lensemble de la population de la rgion, suii deMaurice aec 1,2 millions dhabitants (6 pour centde la population totale). viennent ensuite la Runionqui compte 790 500 habitants (4 pour cent de lapopulation totale), les Comores aec 652 000

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    habitants (3 pour cent de la population totale) et enfinles Seychelles, pays le moins peupl mais aussi le pluspetit par sa superficie, comptent 87 000 habitants(0,4 pour cent de lensemble de la population de largion). En 2008, le nombre denfants est estim 11,2 millions, reprsentant la moiti de la population

    de la rgion ocan Indien (50 pour cent). Madagascarcomprend elle seule 91 pour cent des enfants dela rgion. Les prisions des statistiques nationalesrlent que la proportion des enfants derait etreautour de 46 pour cent dici 2015. Cette diminutionserait due essentiellement au ralentissement de lacroissance dmographique Madagascar.

    Sur le plan conomique, les performancesconomiques des pays reenus intermdiaires etles difficults conomiques des pays faible reenucachent un dnominateur commun tous ces pays

    : toutes les conomies des pays de la rgion sonttributaires de lextrieur et connaissent aujourdhuides difficults. Les Inestissements directs trangers(IDE) dans les pays reenus intermdiaires(Maurice, Runion et Seychelles), reprsentent unepart importante dans la aleur ajoute. Aprs desdcennies de fortes croissances, ces pays sontconfronts des problmes conomiques lis la structure mme de leur conomie : A Maurice,lindustrie du textile, et lindustrie sucrire (moteursde la croissance des dcennies antrieures)connaissent une crise sans prcdente. A la

    Runion, la culture de la canne sucre qui aait dansle temps domin lactiit conomique de lle doit sasurie des subentions europennes, lconomierunionnaise cre 3000 emplois pour une demandede 9000 emplois par an, ce qui se traduit par unchmage le chez les jeunes. Quant aux Seychelles,les priodes fastes de forte croissance successiesont rolues. Le pays fait face des difficultsconomiques, notamment un surendettementimportant.

    En ce qui concerne les pays faible reenu(Madagascar et les Comores), les conomiessont tributaires de laide et de la dette extrieurequi contribuent entre 60 90 pour cent dufinancement des inestissements publics. Aecdes taux dendettement dpassant souent les

    capacits de remboursement desdits pays, le FMI aplac Madagascar et les Comores dans la liste despays deant bnficier dune Initiatie pour les payspaures trs endetts (IPPTE).

    Sagissant de la pauret des mnages, lanalyse arl un cart important dans les proportions demnages paures dans les deux groupes de pays etmme au sein de chaque groupe. A Madagascar 60pour cent des mnages ient en dessous du seuil depauret, contre 37 pour cent aux Comores, 18 auxSeychelles, 17 la Runion et 16 Maurice.

    Concernant la pauret montaire et les priationsdes enfants, les diffrentes analyses ont montrquau nieau de la rgion ocan Indien, 7,6 millionsdenfants prouent au moins une priation sreau sens AIP (soit 68 pour cent des enfants de largion). Le premier domaine de priation sreconstat pour la rgion est le logement (68 pourcent des enfants), suii de leau (54 pour cent desenfants) et de lassainissement (45 pour cent desenfants). Malgr les disparits entre les pays, etlimportance numrique des enfants de Madagascarqui dtermine plus les domaines prioritaires de

    priations rgionales, on constate que le problmede logement constitue la premire priation sredans chaque pays de la rgion lexception deMaurice. Gnralement, ces enfants ont commelogement des maisons prcaires en paille ou en tle.

    Concernant les priations moins sres (AIP moinssres), les rsultats montrent quau moins 9,5millions denfants de la rgion (soit 84 pour cent delensemble des enfants) connaissent des difficultsdaccs leau. En ce qui concerne le logement, 73pour cent denfants ient dans des logements sans

    sol ou sans mur, 54 pour cent denfants souffrentdune malnutrition moins sre et 53 pour centdenfants nont pas reu tous les huit accins requis.Hormis les Comores et la Runion, leau constitue lapremire priation moins sre de lensemble despays de la rgion.

    Nanmoins, cette situation densemble au nieaurgional cache des spcificits au nieau de chaquepays. Aux Comores cest le logement (63 pour cent)qui constitue la premire priation sre des enfants

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    suii de linformation (42 pour cent), de lducation etde la sant.

    A Madagascar, le logement constitue galement lapremire source de priation sre des enfants :72 pour cent dentre eux ient dans des logements

    prcaires ou dans la rue ; plus de la moiti dentre euxnont pas accs leau potable et des sanitaires, etplus dun tiers ne sont pas scolariss.

    La situation nest pas la mme dans les troisautres pays de la rgion aec des taux de priationsbeaucoup plus faibles.

    Lducation constitue le domaine de priation quitouche le plus srement les enfants mauriciens :3 pour cent dentre eux ne sont pas scolariss. En cequi concerne le domaine de priation moins sre,

    trois domaines de priation relatiement importants

    affectent les enfants mauriciens : le non accs leau de robinet domicile (15 pour cent ), suii dela malnutrition moins sre (11 pour cent denfantssont ictimes dmaciation) et la non disponibilitdes sanitaires domicile (11 pour cent des enfantsmauriciens).

    A la Runion, 15 pour cent des enfants sontconcerns par au moins une priation sre (dont lelogement) et 26 pour cent dentre eux sont frappspar au moins une priation moins sre (dontlobsit).

    Aux Seychelles, les nieaux des priations sreset moins sres des enfants sont relatiementfaibles. Ainsi seulement 0,2 pour cent des enfantsprouent une priation sre dans au moins undes sept domaines des priations aux Seychelles et4,2 pour cent sont touchs moins srement parau moins un des sept domaines de priation.

    Suiant les concepts dfinis dans le Global Study,lanalyse de la pauret touchant les enfants deMadagascar et des Comores a rl quatreprincipaux domaines de priations sres chez

    les enfants Madagascar: leau, lassainissement,la nutrition et la sant. Aux Comores, les quatredomaines de priation chez lenfant sont : lducation,la sant, linformation et lassainissement.

    A Madagascar et aux Comores, lanalyse de lapauret montaire touchant les enfants a montrquen rgle gnrale, les mnages ayant des enfantssont plus touchs par la pauret que les mnages engnral A Maurice et aux Seychelles, la situation estinerse : les mnages ayant des enfants sont moins

    touchs que lensemble des mnages. De mme ence qui concerne le milieu de rsidence, les mnagesaec enfants en milieu rural sont plus touchs parla pauret sauf pour le cas des Comores o lasituation est inerse. Aussi, les mnages ayant desenfants sont plus frapps par la pauret selon que

    le mnage est dirig par une femme, lexceptiondes Comores et de Madagascar.

    Dans le domaine de la surie de lenfant et lquit,lanalyse de la mortalit infanto junile effectuepour les cinq pays de la rgion a rl desdisparits importantes entre les pays. Mme si les

    taux de mortalit infanto junile restent encore un nieau le pour les Comores et Madagascar,ils ont enregistr dans les cinq pays une dynamique la baisse ces dernires annes dans un rythmeencourageant mais insuffisant pour atteindre

    la rduction des deux tiers en 2015, commestipul dans les Objectifs du millnaire pour ledeloppement. De ce fait, lon peut supposer que sila tendance actuelle continue, les pays de la rgionne pourront pas esprer atteindre les OMD lis lamortalit infantile en 2015.

    Les dpenses consacres lducation et lasant tiennent un rle important dans lolutiondes indicateurs sociaux tels le taux de scolarisationet la mortalit infantile. La baisse tendancielle dela mortalit infantile et lamlioration des taux netsde scolarisation saccompagnent dune tendance

    la hausse des dpenses pour les secteurs delducation et de la sant. Les pays revenusintermdiaires, dont les indicateurs sociaux sontrelativement amliors, consacrent par habitant,des dpenses budgtaires, dix fois plus levs queles pays faibles revenus.

    Lanalyse des lois, politiques et programmespertinents rle lexistence de deux situations biendiffrentes. Aux Comores et Madagascar, desprogrammes nationaux sont mis en ure pourlutter contre la pauret en gnral et celle des

    enfants en particulier. Mais ces derniers restentsouent ltape de dclaration ou dintention sans

    ritable accompagnement budgtaire consquent.Ce qui est assez paradoxal cest linexistence dune

    ritable politique nationale de protection sociale en ue damliorer le reenu des mnages. Les seuls ritables transferts en direction des mnages serlent tre la gratuit de lcole primaire toutrcemment dans ces deux pays. En outre, il ny apas de ritable programme de soutien direct auxfamilles les plus paures soit sous formes daide

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    ou sous la forme de transferts indirects ers lesmnages les plus ncessiteux. Enfin, les politiqueset programmes qui existent sont la plupart du

    temps non oprationnels car non accompagnsdengagements financiers consquents.

    A Maurice, la Runion et aux Seychelles, la paurettouchant les enfants a pu tre contenue et matrisependant plusieurs dcennies grce un ensemblede lgislations et de politiques pragmatiquesaxs en priorit en direction des groupes les plus

    ulnrables. Il existe une gamme assez arie deprestations familiales et daides directes aux familles.

    venir en aide aux mnages paures est lun des axescritiques dans le manifeste lectoral des diffrentsgouernements au pouoir. Ainsi, depuis des annes,plusieurs groupes de population considrs commetant ulnrables et plus en situation sengouffrer

    dans la pauret sont cibls traers plusieursprogrammes et outils lgislatifs.. En outre, lesgouernements de ces trois pays nhsitent pas soutenir financirement les mnages en difficultgrce des aides dans plusieurs domaines.

    Concernant les piliers du bien-tre des enfants,lanalyse fait ressortir des situations proccupantesdans les domaines de la nutrition, de la sant(accination) et de lducation (scolarisation) dans la

    rgion ocan Indien, particulirement Madagascaret aux Comores et dans une moindre proportion Maurice. La Runion et les Seychelles affichentdes taux de priations sres nuls dans ces troisdomaines. Ainsi, lchelle rgionale, plus dunmillion denfants souffrent dune malnutrition

    svre et plus de deux millions dune malnutritionmoins svre. Ces enfants rsident majoritairement Madagascar (97 pour cent) et le reste aux Comores(2,4 pour cent) et Maurice (0,6 pour cent). En cequi concerne la malnutrition sre, le cas particulierdobsit des enfants runionnais a t considrcomme une malnutrition moins sre . Ainsi, prsde 18 000 enfants de 0 4 ans souffrent dobsit la Runion, soit 26,4 pour cent de la populationrunionnaise du mme groupe dge.

    Dans le domaine de la sant, plus de 929 000

    enfants nont jamais t vaccins et plus de deuxmillions denfants nont pas reu la totalit desaccins requis. Les taux de priations sres dansla sant (les enfants jamais accins) sont de 26, 20et 1 pour cent respectiement pour Madagascar,Comores et Maurice.

    Quant lducation, prs de deux millions denfantsnont jamais t scolariss et plus de 2,5 millionsdenfants nont pas achev le cycle primaire. Les

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    taux de priations sres dans lducation (lesenfants non scolariss) sont de 40, 35 et 3 pourcent respectiement pour les Comores, Madagascaret Maurice. A La Runion 100% des enfants sontscolariss.

    Concernant la protection des enfants, il a tconstat que plus de 735 000 enfants nedisposaient pas dactes de naissance en 2005 dont53 pour cent des garons. Plus de 647 000 enfantssont orphelins dont 58 pour cent de garons. A laRunion, 24 pour cent des enfants ient dans desfamilles monoparentales.

    Lanalyse des lois, politiques et programmes mis enure dans les pays de la rgion montre lexistencedune approche multidimensionnelle, multisectorielleet intgratie dans les domaines de la nutrition, de lasant, de lducation et de la protection de lenfance.Cette approche permet de prendre en compte

    tous les groupes dfaoriss, dans les diffrentssecteurs de la ie aussi bien en famille qu lcole.Cette approche comprend une gamme assez ariede programmes de deloppement social intgressentiellement bas sur le principe daide auxfamilles dans toutes les sphres de leur ie afin deleur permettre de lutter contre la pauret traersdes prestations et des aides directes aux familles.

    Aux Comores et Madagascar, les politiquesexistent mais des cadres rglementaires inadapts,

    des actiits quotidiennes non-conformes auxobjectifs stratgiques, et le manque de mcanismespermanents de concertation et de suii les rendentmoins oprationnelles, Ces politiques souffrentaussi dune absence de systme dinformation et decommunication et de coordination de laction desdiffrentes structures interenant sur le terrain.En gnral, dans les deux pays, les programmesen igueur sont essentiellement btis sur lurgencealors que les problmes de scurit alimentaire, desant etc. sont plus dordre structurel ce qui donnede faibles rsultats en faeur des enfants.

    Concernant le cadre de ie, la priation des enfantsde la rgion ocan Indien en logement constituela premire source de pauret si lon se rfre la dfinition AIP dans le logement. Plus de 7,6millions denfants habitent dans des maisonsprcaires (en paille ou en tle) et 8,3 millionsdenfants dans des maisons sans sol ou sans mur.

    Le problme de leau constitue le deuxime domainede priation des enfants de la rgion aprs lelogement. On dnombre plus de six millions denfants

    qui sont pris deau potable (AIP sre) dans largion et 9,5 millions denfants qui ne disposent pasdeau domicile. Les enfants qui nont pas accs leau potable reprsentent 59 pour cent des enfantsmalgaches, 8 pour cent des enfants comoriens, 1,8pour cent mauriciens et 0,9 pour cent runionnais.

    Par ailleurs, labsence deau potable domicileconstitue une problmatique partage par lensembledes pays aec bien entendu des taux de priationmoins sres assez les pour Madagascar et lesComores (respectiement 89 et 80 pour cent). Deplus, 15 pour cent des enfants runionnais nont pasaccs leau potable domicile.

    Lassainissement reprsente le troisime domainede priation des enfants de la rgion aprs lelogement et leau. Plus de 5 millions denfantsnont pas accs des sanitaires domicile et 5,3

    millions denfants nont pas accs des sanitairesamliors. es enfants malgaches sont les plus prisde sanitaires (pas daccs domicile) aec 49 pourcent suiis de 15 pour cent des enfants comoriens.Quand aux priations non sres ce sont les enfantscomoriens qui sont les plus nombreux (en terme deproportion : 92 pour cent) ne pas disposer dessanitaires amliors, suii de 49 pour cent desenfants malgaches.

    Le problme de laccs aux sanitaires se pose aussidans les autres pays de la rgion, mais des degrsrelatiement moindres. A la Runion, 5 pour cent des

    enfants et 0,2 pour cent Maurice ient dans unemaison qui ne dispose pas de sanitaire. A la Runion,5 pour cent des enfants habitent un logement quidispose de sanitaires non-amliors contre 11 pourcent Maurice et 1,3 pour cent aux Seychelles.

    La pauret concerne les enfants des cinq pays dela rgion mais des degrs diffrents. Deux groupesde pays se distinguent : dune part Maurice, Runionet Seychelles qui sont des nieaux de priationdes enfants assez faibles dans tous les domaineset dautre part, Comores et Madagascar qui sont

    des nieaux assez les de priations dans cesmmes domaines. En sus de ces deux groupes, ilexiste des diffrences intra groupes appelant desrecommandations spcifiques.

    Aussi, les interentions en matire de politique delutte contre la pauret des enfants dans les pays dela rgion ocan Indien doient tenir compte de deuxfacteurs :

    Etant donn la forte corrlation entre lesariables (macro) conomiques et les domaines

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    de priations, une politique en faeur duneamlioration de la situation conomiquegnrale entranera une diminution des taux depriations dans lensemble des autres domaines.Toutefois, pour plus dimpact dans la rductiondes priations, et un partage plus quilibr

    des ressources, une politique globale isant amliorer lensemble des indicateurs macroconomiques rduira daantage la pauret desenfants.

    Etant donn la similarit dans la pauret desenfants pour trois des pays tudis (Seychelles,Maurice, et Runion) les interentions dans lalutte contre la pauret peuent tre similaires.Quant aux Comores et Madagascar, il existeune disparit dans la pauret dans lesquels les

    enfants sont daantage ictimes de priations.Limportance des interentions dans lesdiffrents domaines de priation, mritent dtreplus spcifiques la ralit et aux prioritsaccordes chaque domaine de priation danschacun des deux pays.

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    INTRODUCTION

    Problmatique

    Les pays de la rgion ocan Indien1 (cf. carte ci-dessous) constituent un ensemble htrogne

    sur le plan gographique, dmographique etsocioconomique. Madagascar, qui stend sur 587000 km abrite le plus grand nombre dhabitantsaec une population de 19,4 millions dhabitants dont10,3 millions denfants. Maurice est le deuxime paysen nombre dhabitants aec 1,3 millions dhabitants,dont 353 000 enfants sur une superficie de 1865km. La Runion qui se situe en 3me position en

    termes de population, est particulire par son statutde dpartement franais doutre mer ; elle compte790 000 habitants dont 276 000 enfants pourune superficie de 2512 km. Le quatrime pays,

    les Comores, comptent 652 000 habitants dont326 000 enfants pour une superficie de 2170 km.Le cinquime pays, le plus petit tant par sa superficieque par la taille de sa population, les Seychelles,comptent 86 000 habitants dont 24 000 enfantsrpartis sur une superficie de 455 km.

    Les 11,2 millions denfants qui habitent la rgion delocan Indien grandissent dans des enironnementsdiffrents ; certains tels que Maurice, la Runion et lesSeychelles connaissent des changements sociaux etconomiques rapides, dautres tels que les Comores

    et Madagascar senfoncent silencieusement dans lapauret. Des poches de pauret existent dans lescinq pays concerns des degrs diffrents maisnont jamais fait lobjet dtudes approfondies. Dola ncessit daluations et danalyses constantesde la situation des enfants.

    Cette tude sur la pauret des enfants dans largion ocan Indien rpond aux engagements dela Commission de lOcan Indien (COI) de placerlhomme au cur du deloppement, de lutter contrela pauret et damliorer la protection sanitaire despopulations, et dassurer un suii rgional des droitsdes enfants.

    La zone ocan Indien

    Elle rpond galement aux objectifs de lODEROIdassurer le renforcement du suii national etrgional de la situation des droits des enfants

    traers la recherche, le plaidoyer, la mise en rseauet les changes dinformations dans le but daiderles pays assurer leurs engagements par rapport

    la Conention des droits de lenfant (CDE) et auxObjectifs du millnaire pour le deloppement (OMD).

    Le suii des droits de lenfant permet de faire un tatdes lieux de la situation actuelle afin dinfluencer laprise de dcisions pour la promotion des politiquesen faeur des enfants, tant au nieau nationalque rgional. Il permet galement de faoriser ledeloppement de stratgies et de plaidoyers pourla promotion des droits de lenfant.

    Conformment cette mission dassurer le suiide la ralisation des droits de lenfant, lODEROIsest propos, aec lappui financier de lUNICEF,

    dentreprendre cette tude rgionale sur la pauretet les disparits touchant les enfants. Elle permettraaux pays de se situer par rapport aux engagementsinternationaux pris pour lradication de la pauretet de la faim, tels quidentifis dans les Objectifs dumillnaire pour le deloppement (OMD).

    Les Objectifs du millnaire pour le deloppement(OMD) constituent un engagement international que191 pays, dont les cinq pays de la rgion ocan Indienont pris. Les pays signataires de cet engagement sesont fixs huit objectifs atteindre en 2015 dont

    lradication de lextrme pauret et de la famine,lencouragement du partenariat, lducation primaireunierselle, lgalit des genres, la rduction de lamortalit maternelle et infantile et la lutte contrelpidmie du sida.

    La majorit des 8 objectifs et des 18 cibles sontdirectement lis aux enfants et aux femmes.Toutefois, malgr des amliorations notes, desmillions de femmes et denfants connaissent toujoursdes situations difficiles.

    1 On entend ici par rgion ocan Indien les cinq pays du sud-ouest ocan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Runion et les Seychelles).

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    Objectifs

    Le but de cette tude rgionale est damliorer laprise de conscience nationale, rgionale et globale delampleur de la pauret touchant les enfants et desrsultats que les politiques publiques peuent obtenir

    quand elles sont cibles de faon spcifique rduirela pauret et les priations. Elle serira galement renforcer les efforts des familles, des communauts,des secteurs pris et des socits ciiles dans lalutte contre la pauret. Enfin, les diagnostics etles analyses faites dans chaque pays alimenterontla base de donnes et dinformations de lODEROIpermettant ainsi un meilleur suii de lolution de lapauret des enfants dans les pays de locan Indien.

    Mthodologie

    Sil est admis que la lutte contre la pauret en gnralet celle des enfants en particulier est un deoir assezcomplexe, la mesure de la pauret nen est pasplus aise. Plusieurs approches conceptuelles etmthodologiques tentent de rpondre la difficultde donner une mesure de la pauret.

    Au cours des deux dernires dcennies, le dbatrelatif la pauret dans les pays en deloppementsest considrablement amplifi et fait apparatredeux options fondamentales.

    Dune part, lapproche de lutilit considre que les

    dpenses des mnages sont une bonne approximationdu bien-tre pour lanalyse de la pauret. Ellereprsente lapproche largement rpandue et connuesous le terme de pauret montaire o la pauretdes mnages/indiidus est considre commeune insuffisance dans la satisfaction des besoinsde consommation alimentaires et non alimentairesde base. Un seuil montaire de pauret est alorscalcul en fonction du panier des biens pondrs desprix correspondants ces biens.

    Dautre part, la pauret non montaire est

    considre comme une priation de droits, unesituation lorigine dun manque de capacitsfonctionnelles lmentaires pour atteindre certainsminima acceptables, le bien-tre tant fonction la fois de la disponibilit des biens matriels et dellargissement des possibilits des choix (PNUD,1997).

    Le concept de pauret chez les enfants, considr traers lapproche droits, est un concept rcent(Global Study, 2005). Pour les institutions commela Banque mondiale (BM), le Fonds Montaire

    International (FMI), le PNUD et dautres organisationsdes Nations unies, la dfinition officielle de lapauret est la suiante : Fondamentalement, lapauret est labsence de choix et dopportunits(occasions), une iolation de la dignit humaine.Cela signifie un manque de capacits de base pour

    participer effectiement dans la socit. Cest ne pasaoir assez pour nourrir et habiller sa famille, ne pasaoir dcole ou de centre de soins, ne pas aoir deparcelle de terrain cultier ou pour y faire un traailpermettant de gagner sa ie, ne pas aoir accsau crdit. Cest encore linscurit, limpuissanceet lexclusion des indiidus, des mnages et descommunauts. Mais cest aussi la prdisposition la iolence, ce qui implique souent de ire dans unenironnement fragile ou marginal, aec aucun accs de leau propre ou des installations sanitaires (Nations unies, 1998).

    Les tudes menes par lUNICEF (Global Studyon Child Poerty and Disparities, Guide: UNICEFGlobal Policy Section Diision of Policy and Planning

    New 2007, Children liing in Poerty, AlbertoMinujin and Enrique Delamonica 2005, PoertyReduction Begins with Children 2000, etc.), ontclairement dmontr quil existe un lien indniableentre la pauret des enfants et celle des adultes.Cette relation se prsente sous forme cyclique. La pauret pendant lenfance se traduit plus tard parune pauret des adultes . En effet, les enfants

    qui souffrent aujourdhui de malnutrition, qui sontpris dducation, qui ne sont pas accins ou quine bnficient daucune protection sociale serontdes adultes paures de demain. Ainsi, les enfantspaures deiennent des parents paures, mettantau monde, leur tour, des enfants paures. Et pourbriser ce cycle de pauret intergnrationnelle, ilest indispensable de commencer par combattre lapauret des enfants (PNUD, 2004).

    Pour les enfants, la pauret peut aoir desconsquences importantes en plus de celle desadultes, comme le fait dtre pri dcole, de serices

    mdicaux, de nourriture, dhabits ou de logementet mme le fait de subir une discrimination et unestigmatisation des pairs (CHIP, 2004). En outre, lesenfants subissent de faon permanente et durant

    toute leur ie les consquences de ne pas aoir accsaux serices sociaux de base et des ressourcesfamiliales. Les adultes, quant eux, ne souffrent quedes manifestations de la pauret, mais limpact nepeut pas tre aussi destinatif que si cela concerne lesenfants. Les enfants ne peuent pas se remettre deshandicaps itables dans leur ie. Ils ne peuent non

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    plus rclamer leur priode dadolescence faite dealeur de croissance et le deloppement plus tarddans la ie (PNUD, 2004). Il est donc essentiel dereconnatre que les enfants ne sont pas paures pareux-mmes, puisquils ne sont pas conomiquementet lgalement autoriss comme des acteurs

    indpendants. Il sare donc ncessaire de placerla question des enfants iant dans la pauret dansun contexte social bien dtermin. La compositionfamiliale, la distribution des ressources dans desfamilles, le statut de la femme, le nombre et le genredenfants dans un mnage et le genre du chef dumnage sont dimportants facteurs parmi dautresqui mritent dtre pris en compte dans les analysesafin de mieux cerner les effets de la pauret desenfants.

    Dfinir et mesurer la pauret des enfants nest

    pas une chose aise. Lliminer est encore plusdifficile. Les organisations internationales et lespays partenaires ont delopp et utilis diffrentesapproches (Sorensen and Zibman, 2000 ; Ruggles,1990) pour mesurer et analyser la pauret. Maisactuellement, les deux principales approchesque les experts en statistiques utilisent pour desanalyses et comparaisons plus fines de la pauretsont : lapproche par le reenu ou la consommation(Pauret montaire) et lapproche par le bien-trematriel et non matriel (Pauret par les priations).

    Lapproche par le reenu ou la consommation

    mesure et analyse la pauret sur la base du nieaude reenu dans le mnage (reenu par tte). Il sagitl de lapproche montaire qui conceptualise lapauret de lindiidu dans un espace dutilit dont lasatisfaction dfinit le nieau du bien-tre personnel.Le bien-tre est alors dfini par la satisfaction atteintpar un indiidu par rapport aux biens et aux sericesquil consomme. Ce qui suppose la dterminationdune ligne ou seuil de pauret sparant les pauresdes non paures.

    A priori, la pauret montaire concerne les

    mnages, particulirement les chefs de mnagesqui peroient des reenus. Les besoins des enfantssont oublis ou sous estims alors que les besoinsdes enfants en termes de bien-tre ne dpendentpas uniquement du reenu des parents (du mnage),mais ncessitent aussi et surtout la disponibilit etlaccessibilit de serices sociaux de base (ducation,sant, nutrition, etc.) et un enironnement protecteurfaorisant leur panouissement (expression,participation). Par ailleurs, les enfants iant dansles mnages paures subissent les conditions de ie

    dune famille paure et sont assez ulnrables. Ilsient dans la pauret et de par leur appartenance des mnages paures, ils sont considrs commedes enfants paures.

    Lapproche montaire de la pauret par les reenusmesure indirectement les besoins des enfants et lespriations dont ils sont sujets.

    Les recherches rcentes ont jet une lumirenouelle sur la pauret des enfants. Ltude intitule Child Poerty in the Deeloping World (Townsendet al. 2003) a examin la pauret des enfants en seserant dun modle de pauret qui combine la foisla pauret montaire et la pauret non montaire.Se plaant du point de ue de sept priations

    sres de besoins humains (eau, sant, ducation,protection, nutrition, logement et assainissement),ltude de Bristol a procd une estimation dunombre denfants frapps par la pauret.

    Ainsi, lapproche base sur les droits des enfants)analyse la pauret des enfants en termesde priations : manque deau et de sanitaires, taux demalnutrition lee, faible accs une ducation dequalit, absence de soins de sant, faible participation,respect et protection.

    Au Sommet mondial sur le deloppement social

    Copenhague en 1995, 117 pays ont adopt unedclaration et un programme daction communincluant des engagements pour radiquer lapauret absolue et rduire la pauret gnrale .La pauret absolue a t dfinie comme un tatcaractris par une priation sre des besoinshumains fondamentaux (de base), comprenant lanourriture, leau potable, les installations sanitaires,la sant, le logement, lducation et linformation. Ellene dpend pas uniquement du reenu mais aussi delaccs aux serices (Nations unies, 1995).

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    Les enfants connaissant la pauret sont prisdeau, dinstallations sanitaires, nont pas accsaux serices de sant de base, au logement, lducation, la participation et la protection, etsouffrent de malnutrition. Un manque sre debiens et de serices nuit tout indiidu, mais affecte

    plus particulirement les enfants. Il les prie, en effet,de la jouissance de leurs droits de se delopperpleinement et datteindre leur plein potentiel pourtre des membres part entire de la socit.

    Les tudes ralises par lquipe de lUniersitde Bristol ont seri de fondement la dclarationapproue par lAssemble gnrale des Nationsunies sur la pauret des enfants en janier 2007.Ainsi, lexpression pauret absolue est utilisepour les cas o des enfants sont exposs deuxpriations sres ou plus.

    Dans la conceptualisation de la pauret desenfants, on ne peut passer outre la dimension dureenu et de la consommation car de ce reenu,dpend la stabilit et le bien-tre des membres dumnage. En outre, le reenu et la consommationpeuent tre utiliss plus facilement pour identifierla pauret transitoire (soudaines dtriorationsou amliorations des ressources familiales), quiest souent la cible des mesures de protectionsociale. Toutefois, il existe des limitations thoriquesimportantes aux arguments politiques et dcisionnelscontre lutilisation (exclusie) de mesures montaires

    de lutte contre la pauret2.

    La mesure de lintensit de la pauret des enfantspose un autre problme mthodologique car lesdiffrentes priations ne se retrouent pas auxmmes ges. Un enfant de moins de 5 ans est-il moins paure quun enfant plus g sous prtextequil nest pas pri (et pour cause) dducation etdaccs linformation ? Lanalyse par groupe dgeapparat indispensable pour mieux cibler les actionsprogrammatiques.

    Lintensit de la pauret ne peut se mesureruniquement en nombre de priations sres mais doit saluer par rapport aux priationscorrespondant lge de lenfant. Ds lors,comment comparer des enfants dges (et de typede priations) diffrents ? Lindicateur synthtique depriation nous offre cette opportunit en rapportantles priations sres des enfants aux priationspotentielles.

    Cette tude rgionale sur la pauret et lesdisparits touchant les enfants iant dans locan

    Indien sappuie sur une mthodologie globalepropose par lUNICEF. Lapproche repose surlanalyse des priations dans les sept domainesdfinis dans le guide de lEtude globale (UNICEF,2007); elle analyse les lacunes et les possibilitsqui se prsentent dans les stratgies nationales

    de rduction de la pauret. Elle est fonde entreautres sur lexamen du contexte dmographiqueet conomique, de lemploi, des dpenses socialespubliques et pries, de lespace budgtaire etlaide extrieure. Ensuite, ltude explore la situationde pauret et des priations que connaissent lesfamilles et les enfants eux-mmes. Enfin, elle proposedes recommandations pragmatiques reposant surles lments probants permettant dlaborer unestratgie de deloppement plus globale centre surla rduction de la pauret et des disparits lgarddes enfants.

    Sources de donnes

    La prsente tude repose en partie sur une analyseapprofondie des donnes quantitaties disponiblesafin dapprhender la pauret et les disparits chezles enfants iant dans les cinq pays de locan Indien.Ces donnes secondaires sont essentiellementissues des enqutes suiantes : les Enqutes indicateurs multiples (MICS), les Enqutes dedmographie et de sant (EDS), les Enqutes de

    pauret de mnages (EPM) ; les Recensementsgnraux de la population et de lhabitat (RGPH) etles statistiques de routines ralises entre 2000 et2007 dans les cinq pays. Les grilles statistiques etpolitiques standards deloppes par lUNICEF dansle cadre des tudes globales sur la pauret desenfants ont seri collecter les donnes.

    Elle repose galement sur des analysescirconstancies, le partenariat et la participationdes enfants, des institutions et des personnes en

    2 Lipton et Raallion 1995, Raallion 1992 et 1998, Reddy et Pogge, 2002.

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    charge de la ie des enfants. Cette participation at rendue possible grce des donnes primairescollectes sous forme denqutes qualitatiesralises simultanment dans les cinq pays de largion ocan Indien. Ces enqutes reprsentaientloccasion unique dentendre et de recueillir les oix

    des enfants sur des sujets qui les concernent et qui,gnralement, sont dbattus par des adultes.

    La premire difficult rencontre concerne lesconcepts de priations des enfants tels quedfinis par la mthode de Bristol. Ces indicateursprconiss par le guide Global Study de lUNICEFet repris dans les grilles statistiques proposessont conus gnralement pour tre calculs surla base des enqutes MICS ou EDS. Les trois pays reenus intermdiaires (Maurice, la Runion etles Seychelles) nont pas ralis de telles enqutes,

    ce qui a rendu impossible le calcul des indicateursde Bristol. Cest pourquoi il sest ar ncessairede proposer dautres indicateurs bass sur lesenqutes mnages (disponibles pour tous les pays)qui se rapprocheraient des concepts Bristol. Cesindicateurs de remplacement dnomms Autresindicateurs de priations ou AIP ont t dfinisen collaboration aec lquipe du Global Study, aeccomme objectif de pallier linsuffisance de donnessur les priations des enfants afin de pouoir raliserune analyse comparatie de la situation des enfantsdans les cinq pays. Cette approche a permis dedisposer de deux groupes dindicateurs : dune partles AIP pour les cinq pays de la rgion ocanIndien et dautre part, les indicateurs de Bristol pourMadagascar et les Comores seulement.

    Toutefois, ces indicateurs, pour la plupart obtenus partir des donnes mnages ne se substituent pasaux indicateurs de Bristol mais sont plus approprispour les mesures de priations des enfants dansles cinq pays. En outre, ces indicateurs sont dfinissuiant les concepts mthodologiques de basedfinis dans le guide du Global Study. Par exemple,la priation sre en eau selon Bristol se rapporte

    aux enfants qui ont accs de leau de surface oudeant aller chercher leau plus de 30 minutes du

    domicile. Aec le concept AIP, la priation sre eneau se traduit par les mnages qui nont pas accs de leau potable (Annexe I, tableaux I.1 et I.2).

    La deuxime difficult qui constitue une limite cette mthode est que les indicateurs calculs surla base des informations mnages sont difficilementcomparables dun pays un autre, compte tenudu fait que les mthodes et concepts de base des

    enqutes arient suiant les pays. Par exemple leconcept de maison prcaire pour la priation enlogement diffre suiant que la maison se troue la Runion ou Madagascar. En outre, les donnessecondaires des enqutes utilises nont pas toutest ralises au cours dune mme priode. Par

    ailleurs, il na pas t possible de croiser les septindicateurs AIP aec diffrents caractristiques desmnages dans les cinq pays de la rgion, commecela se fait aec les indicateurs de Bristol. Unedes extensions possibles cette tude serait deressortir les caractristiques socio dmographiqueset conomiques des mnages suiant les indicateursAIP ainsi obtenus. Lon pourrait ainsi, dfinir un profilde la pauret (selon les AIP) pour les enfants de largion.

    La troisime difficult concerne les annes auxquelles

    se rapportent les diffrentes enqutes et statistiquesdisponibles dans les pays. En labsence de donnesstatistiques rcentes pour lensemble de ces pays ;la plupart des donnes utilises proiennent desdiffrentes enqutes caractre national et despriodes ariables, plus ou moins anciennes.

    Ltude a permis didentifier les domaines dont lasituation des enfants requiert urgemment la miseen ure de stratgies nationales et rgionalesde rduction de la pauret. Et sur la base desrecommandations faites dans ce rapport, cettetude apportera un clairage et une aide aux

    dcisions des politiques conomiques et sociales mettre en ure dans les pays pour combattre lapauret des enfants. Elle aidera aussi mieux ciblerles domaines daffectation et de rpartitions desressources destines la rduction de la pauretdes enfants, afin de ressortir les priorits dans lesprogrammes nationaux et entuellement les futursprogrammes rgionaux.

    Dsormais les familles paures aec enfants, lesenfants ayant des besoins de sant, dducationet de protection iant dans des foyers paures et

    ulnrables, les enfants iant dans des conditions risque et enfin les enfants iant dans descommunauts dfaorises doient tous tre aucentre des proccupations des dcideurs et au curdes grandes dcisions.

    Plan du rapport

    Ce rapport comprend quatre chapitres. Le premierprsente le contexte socio conomique, politiqueet international. Il dcrit lolution de la situation

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    conomique dans les pays de la rgion et son impactsur la pauret des mnages. Il analyse galement lecontexte international ces dernires annes traersles crises socio politique, financire et alimentaire etleurs consquences sur la ie des enfants.

    Le deuxime chapitre analyse la pauret des enfantssuiant lapproche montaire. A cet effet un accentparticulier est mis sur lolution des budgets etdes dpenses sociales dans chaque pays et sur lesdterminants de la pauret et des disparits chezles enfants.

    Le troisime deloppe les piliers du bien-tre desenfants en mettant en exergue les priations dont sont

    ictimes les enfants et les disparits qui persistententre les enfants de diffrentes catgories socialesdans les domaines de la nutrition, de la sant, dela protection de lenfance et de lducation. Il dcritgalement le cadre de ie des enfants traers leuraccs leau potable, aux sanitaires dcents et aulogement et analyse les priations dont sont ictimesles enfants de la rgion en matire dinformation et leur participation.

    Les chapitres 1 3 sarticulent essentiellementautour de lanalyse successie des lois, politiques etprogrammes les plus pertinents ayant eu un impactsur la ie des enfants, les rsultats pour ces enfantsen termes de disparits et galit, lanalyse decausalit du point de ue des principales barrires

    qui empchent les plus paures daccder plusfacilement aux serices et aux prestations ainsi que lerle et limportance de ces obstacles, la perception/

    oix des enfants et les fondements et partenairespour une stratgie.

    Le dernier chapitre, en guise de conclusion etrecommandations, propose quelques pistes pouradressser la pauret et les disparits touchant lesenfants dans la rgion.

    Les initiaties et stratgies proposes ne constituentpas un tout. Elles reprsentent seulement quelques-unes des options sres que les gouernements, lesorganisations de la socit ciile et les partenairesen deloppement pourraient soutenir pour luttercontre la pauret des enfants et amliorer leurbien-tre.

    Dfinitions des priations sres et moins sres selon le concept Bristol

    Domaines Privation svre Privation moins svre

    LogementEnfant habitant dans un logement avec 5personnes ou plus par chambre ou dans un

    logement sans sol en dur.

    Enfant habitant dans un logement avec 4 personnes ouplus par chambre ou dans un logement sans sol en dur ou

    toit adquat.

    AssainissementEnfant sans accs une installation sanitairequelconque.

    Enfant utilisant des installations sanitaires non-amliores.

    EauEnfant ayant accs de leau de surface oudevant aller chercher leau plus de 30 minutesdu domicile.

    Enfant ayant accs de leau de qualit plus de 30minutes du domicile.

    InformationEnfant sans accs aucun media (radio,tlvision, tlphone, journaux, ordinateur).

    Enfant sans accs la radio ou la tlvision.

    Nutrition

    Enfant avec un cart de 3 carts type en dessous

    des normes pour lun des trois indicateurs (taillepour ge, poids pour taille et poids pour ge).

    Enfant avec un cart de 2 carts type en dessous des

    normes pour lun des trois indicateurs (taille pour ge,poids pour taille et poids pour ge).

    ducationEnfant dge scolaire qui nest jamais all lcole primaire et qui nest pas actuellementscolaris.

    Enfant dge scolaire qui na pas achev le cycle primaireet qui nest pas actuellement scolaris.

    Sant

    Enfant qui na jamais t vaccin ou qui nareu aucun traitement pour une maladiercente comportant la diarrhe ou une infectionrespiratoire.

    Enfant qui na pas reu les huit vaccins (BCG, DTCoq1,DTCoq2, DTCoq3, Polio0, Polio1, Polio2, Rougeole) avantlge de 2 ans.

    Source : Unicef, Global Study(2005)

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    Autre indicateurs de privation (AIP) des enfants suiant le degr de priation (sre/moins sre)

    Domaine de privationde lenfant

    Autres indicateurs de privation (AIP) svreAutres indicateurs de privation (AIP) moins

    svres

    1. Logement Les enfants vivant dans une maison prcaire

    (paille /tle, etc.) ou bien abritant plus dunefamille

    Les enfants vivant dans une maison sans sol ou sansmur (en dur)

    2. Assainissement Les enfants ne disposant pas de sanitaires Les enfants disposant des sanitaires non amliors

    3. EauLes enfants nayant pas accs de leau potable

    Les enfants nayant pas accs de leau potable dansle domicile (pas de robinet)

    4. Information Les enfants ne disposant ni de la radio, ni de latlvision, ni dordinateur, ni de tlphone

    Les enfants ne disposant pas de radio, ou detlvision

    5. Nutrition Les enfants victimes de malnutrition svre Les enfants victimes de malnutrition moins svre

    6. ducation Les enfants non scolariss Les enfants nayant pas achev le cycle primaire

    7. SantLes enfants non vaccins

    Les enfants ayant reu seulement quelques vaccins etnon la totalit

    Source : Dfinitions propres cette tude pour les pays de la rgion ocan Indien

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    Chapitre I :CONTEXTES SOCIO CONOMIQUE POLITIQUE

    ET INTERNATIONAL

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    Tableau 1.1 : Rpartition de la population de la rgion ocan Indien

    Groupe dge

    Comores Madagascar Maurice Runion Seychelles Total

    NPourcent

    NPourcent

    NPourcent

    NPourcent

    NPourcent

    NPourcent

    0 17 ans 326 490 50 10 283 108 53 353 202 27,8 253 432 31,6 24 010 27,6 11 240 242 50,5

    18 64 ans 295 045 45,2 8 752 948 45 828 981 65,3 485 252 60,5 56 090 64,5 10 418 316 46,9

    65 ans et plus 30 667 4,8 341 954 2 86 382 6,9 63 316 7,9 6 856 7,9 529 175 2,6

    Total 652 202 19 378 009 1 268 565 802 000 86 956 22 187 732

    Sources : Estimations des serices statistiques des pays sur la population 2008 ; Runion : Estimation de population au 1er janier2008

    1.1. Poids dmographique des enfants et projection 2015

    1.1.1. Population de la rgion ocan

    IndienLa rgion ocan Indien compte 22,1 millionsdhabitants ingalement rpartis entre les cinq paysqui la composent (tableau 1.1). Madagascar est leplus peupl et reprsente lui seul 19,4 millionsdhabitants soit 87 pour cent de lensemble de la

    population de la rgion, suii de Maurice aec 1,2millions dhabitants (6 pour cent de la population

    totale), ensuite la Runion qui compte 802 000habitants (4 pour cent du total), les Comores aec652 202 habitants (3 pour cent du total ) et enfin lesSeychelles, pays le moins peupl et aussi le plus petitpar sa superficie aec 87 000 habitants (0,4 pourcent de lensemble de la population de la rgion).

    En 2008, le nombre denfants tait estim 11,2 millions reprsentant la moiti de la populationde la rgion ocan Indien (50 pour cent). La

    rpartition des enfants au sein de chaque pays estassez htrogne : dans les pays faible fcondit,(les Seychelles, Maurice et Runion), les enfantsreprsentent entre 28 et 32 pour cent de leurpopulation totale ; tandis que dans les deux autrespays qui connaissent les plus forts taux de fcondit(Madagascar et les Comores), la population desenfants reprsente un peu plus de la moiti de leurpopulation totale.

    En ce qui concerne la rpartition des enfants ausein de la rgion (tableau 1.3), on constate queMadagascar abrite le quasi totalit des enfants

    aec 91 pour cent des enfants de la rgion, suiide Maurice et des Comores qui abritent chacun3 pour cent des enfants. La Runion et les Seychellesabritent respectiement 2 et 0,2 pour cent desenfants de la rgion ocan Indien.

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  • 8/8/2019 La Pauvret des Enfants et les Disparits dans les Cinq Pays de l'Ocan Indien: Comores, Madagascar, Maurice, R

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    Graphique 1.1 : Pyramide des ges des pays de