la m-santé dans tous ses états

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1 GRISOLET Nathan Marketing 5 ème année (MASTER 2) Année scolaire 2014 -2015 LA M-SANTE DANS TOUS SES ETATS Dans quelles mesures les stratégies marketing des acteurs de la santé peuvent- et des objets connectés ? Diplôme Manager Marketing stratégique

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GRISOLET Nathan Marketing 5ème année (MASTER 2) Année scolaire 2014 -2015

LA M-SANTE DANS TOUS SES ETATS

Dans quelles mesures les stratégies marketing des acteurs de la santé peuvent-

et des objets connectés ?

Diplôme Manager Marketing stratégique

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SOMMAIRE

Remerciements Introduction I. Les enjeux de la M-Santé

I.1 Définition

I.2 Typologie des services proposés par les acteurs de la santé

I.3 De la santé 1.0 à la santé connectée

I.4

I.5 Les attentes des Français en matière de santé

I.6 Les tendances

I.7 Les facteurs clés de succès de la M-Santé

I.8 Les inquiétudes auxquelles doivent faire face les acteurs de la M-Santé

I.9 Perspectives : prototypes et produits à venir

II. Etude du marché de la M-Santé II.1 Analyse du marché de la m-santé

II.2 PESTEL

II.3 Typologie des acteurs

II.4 Les différents modèles économiques des acteurs

II.5 Les stratégies des acteurs de la santé

II.6 Etude de la concurrence

II.7 Diagnostic externe

III. améliorer le suivi

propres à la M-Santé ? III.1 III.2 Point sur la cible : aspects de la maladie III.3 Stratégie marketing : lancement produit de Follow et de son bracelet connecté III.4 Rétro planning III.5 Budget prévisionnel

Conclusion Bibliographie/Webographie Annexes

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INTRODUCTION À l’heure actuelle, 7,3 millions de Français ont déjà téléchargé au moins une application

(source : Journal du Net) et on comptait en septembre 2014 plus de 29,4 millions de

mobinautes soit 54% de la population de 11 ans et plus (source : Médiamétrie). On note une

forte augmentation en 5 ans, car cette population a été multipliée par 2,7 entre 2009 et

2014, soit une croissance de 18,4 millions d’individus. L’équilibre homme-femme est

quasiment atteint, car 51% des mobinautes sont des hommes alors qu'ils étaient 60% en

2009. 53,2% d’entre eux ont plus de 35 ans ou plus, alors qu’ils étaient 35,8% en 2009. Selon

Médiamétrie, ils sont 60% à être responsables des achats contre moins de la moitié en 2009.

La population est désormais « connectée » et souvent reliée à son smartphone ou sa

tablette. Le nombre de cartes SIM en service en France atteint 79,9 millions en décembre

2014, le taux de pénétration des abonnements mobiles est de 121,3% (source : ARCEP). Ces

nouveaux usages laissent place à des opportunités à saisir sur le marché de la M-santé car la

santé est une des préoccupations principales des Français. Lorsqu’on combine les deux, il

existe un fort potentiel pour les différents acteurs.

Les utilisateurs passent en moyenne 24 minutes et 49 secondes par jour à naviguer sur

Internet via leur mobile tandis qu’ils passent seulement 12 minutes et 15 secondes à

téléphoner. La fonction « téléphoner » est désormais en 5ème position derrière le temps

passé sur les réseaux sociaux qui est de 17 minutes. Selon une étude publiée par

« Research2guidance », la M-santé prend de plus en plus d’ampleur : d’ici fin 2015, 500

millions d’utilisateurs de smartphones et de tablettes utiliseront des applications mobiles

liées à la santé. Le marché de la M-santé devrait atteindre 26 Mds$ en 2017.

Ces nouveaux comportements modernisent peu à peu le secteur de la santé qui connait une

révolution depuis l’explosion du numérique, des nouvelles technologies et des mutations

que l’on connait dans le domaine de l’information et de la communication. Une émergence

d’outils, d’applications, de plateformes d’échanges et de collaboration, d’objets connectés

est visible. On assiste de plus en plus à l’émergence de la « santé connectée ».

On remarque une tendance au « quantified self » ou « automesure de soi », qui désigne

l’usage de technologies numériques pour mesurer son état de santé. Ce terme est apparu en

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2007 dans la Silicone Valley et démocratisé par le magazine américain « Wired ». Ces outils

répondent à un besoin d’information sur sa santé. Des objets connectés, des applications ou

encore des sites web sont de plus en plus utilisés, un français sur quatre possède un objet

connecté comme des bracelets connectés, des ceintures, des pèse-personnes, des réveils...

64% de ces usages sont liés au fitness, selon le cabinet BVA. La tendance est au partage de

ces performances sur les réseaux sociaux (ex : Runtastic, Fitbit, Jawbone…) et au besoin de

contrôler sa santé à tout moment. Les comportements évoluent au fil de l’arrivée de

nouvelles technologies et le bien-être est de plus en plus mis en avant. On assiste à un réel

culte de soi par le biais de ces outils qui nous accompagne, nous motive, nous encourage ou

nous coach : les usagers publient leurs scores sur Facebook, Twitter ou les partagent avec

leur "communauté". Il y’a un contrôle quotidien qui pousse à l’auto défi et au dépassement

de soi. Un vrai univers parallèle est créé où tout se compte, se jauge, se mesure. Les

concepteurs développent sans cesse de nouveaux outils basés sur le culte du moi : le Smart

Bra de Microsoft émet des vibrations en cas de pulsion alimentaire incontrôlée, la gourde

Blu Fit bipe en cas de déshydratation, la ceinture Lumo Back corrige la mauvaise posture

dorsale. À l’heure où les smartphones et internet à haut débit se sont totalement

démocratisés, et que le « Big Data », le cloud, l’open data commencent à prendre leur

envol, on assiste à une révolution technologique qui se révèle par l’apparition des objets

connectés qui pourrait atteindre le nombre de 25 milliards d’ici 2020 et cet essor aura

forcément un impact dans le secteur de la santé.

Plusieurs enquêtes ont été réalisées ces derniers mois pour mieux analyser cette tendance

et cet essor du marché de la M-santé : le site 1001pharmacies.com a publié un rapport d’une

enquête réalisée entre le 1er janvier et le 15 mars 2015. L’enquête est basée sur l’analyse des

comportements de 800.000 visiteurs uniques sur leur site et sur un échantillon de 200

personnes hors Web (18 ans et plus). Deux grandes tendances se dégagent : le suivi

quotidien des activités sportives et des performances de l’utilisateur, ainsi que la prévention

de certaines maladies intéressent tous deux prioritairement 65% des personnes interrogées.

De plus, le suivi de la qualité du sommeil et le diagnostic de certaines pathologies touchent

une personne sur deux.

Malgré un engouement pour la M-Santé et les objets connectés, on observe tout de même

une inquiétude des utilisateurs quant à la sécurité de leurs données de santé. 70% des

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personnes interrogées se disent inquiètes vis-à-vis de l’usage à mauvais escient de leurs

données, pouvant engendrer des discriminations liées à leur maladie. Ces données peuvent

être très précieuses pour certains organismes, car elles peuvent être utilisées pour mieux

analyser l’évolution de certaines pathologies ce qui laisse penser à la possibilité du non-

respect de la confidentialité.

Même si l’aspect sociétal est indissociable du développement rapide de ces nouvelles

tendances et du développement de la M-Santé, il existe aussi des enjeux économiques

majeurs dont il est indispensable d’aborder. En effet, ces nouvelles avancées dans le secteur

médical pourront à long terme répondre à des nouveaux enjeux liés à la réduction des coûts

et aux dépenses dédiées au domaine de la santé.

Les principaux acteurs comme les laboratoires pharmaceutiques, les hôpitaux, l’Etat, les

agences spécialisées dans le digital proposent peu à peu leur contribution pour booster la M-

santé et veulent profiter de cet usage de masse du mobile. Les géants de l’industrie médicale

comme General Electric ont désormais pour concurrents Apple et Google qui ont les

capacités et des moyens financiers largement suffisants pour fabriquer des outils très

performants.

Plusieurs économistes et chercheurs évoquent la possibilité d’une rupture et d’une

révolution liées à cet usage massif et à l’apparition de nouvelles technologies basées sur le

partage et l’analyse de données. Les marchés de la santé, le système de sécurité sociale et

les assurances pourraient aussi être modifiés dans un futur proche dans l’hypothèse

d’une forte évolution des outils de quantification et de la disponibilité de données médicales

et/ou liées à la santé.

Tous ces éléments prouvent que nous assistons à une profonde mutation que ce soit

sociologique, économique et technologique et que la M- santé est au cœur de beaucoup

d’interrogations. Cela explique ma motivation à réaliser ma thèse professionnelle sur ce

thème très intéressant qu’est la M-santé qui va bien au-delà de l’aspect ludique que l’on

observe au quotidien par le biais des applications de nos smartphones, mais qui au contraire,

si l’on va plus loin, comportent de nombreux freins et de nombreuses hypothèses quant à

une rupture avec le système de santé en place, et qui pourrait aussi permettre à des

continents plus pauvres d’améliorer leur quotidien et ainsi combler l’insuffisance

d’infrastructure médicale et de personnels qualifiés.

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Dans un premier temps, nous analyserons les enjeux de la M-Santé et les facteurs qui ont

permis à la M-Santé d’émerger et de se développer.

Dans un second temps, nous analyserons le marché et observerons les nouvelles stratégies

digitales des acteurs traditionnels de la santé ainsi que celles des nouveaux entrants.

Enfin, nous développerons une stratégie digitale pour la société Française Withings, acteur

incontournable de la M-Santé, afin d’améliorer le suivi d’une personne atteinte de la maladie

d’Alzheimer.

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PARTIE I : LES ENJEUX DE LA M-SANTE

1. Définition

(Larousse) Santé n.f : Etat de bon fonctionnement de l’organisme

Mobile adj : Se dit d'un matériel informatique, audiovisuel ou de télécommunication qui peut s'utiliser lors d'un

déplacement sans nécessité de branchement.

La m-santé, la santé mobile ou « mHealth » en anglais, regroupe une grande diversité de

produits et services liés au bien-être et à la santé : des lecteurs de glycémie aux applications

de fitness dispensés par un coach virtuel en passant par les réseaux de professionnels de

santé qui créent des protocoles de soins journaliers pour les patients souffrant de maladies

chroniques. La santé mobile se définit par la gestion au quotidien du parcours de santé

optimisée pour l’usager via un appareil mobile (téléphone, objet connecté, tablette…). Les

prévisions sont très encourageantes, car dès cette année, on pourrait compter 500 millions

d’utilisateurs de smartphones et de tablettes qui posséderaient des applications mobiles

liées à la santé. D'après plusieurs études, les produits et services liés à la M-santé pourraient

répondre à deux objectifs majeurs : dispenser des soins de qualité et réduire les coûts, plus

particulièrement ceux liés au traitement des maladies chroniques. La M-santé s’intéresse

davantage à l’état physique, et moins à l’état mental alors que l’état de bien-être social reste

marginal. Enfin, la santé mobile constitue un levier d’économies pour les systèmes de santé

et une véritable filière économique qui doit être structuré. Selon plusieurs études, la M-

Santé permettrait de réaliser 99 milliards de dollars d'économies d'ici 2017 en Europe.

2. Typologie des services proposés par les acteurs de la M-Santé

La Fondation des Nations Unies définit la M-Santé avec 6 catégories d’applications dans le

domaine de la santé mobile :

1. Éducation et sensibilisation 2. Téléassistance 3. Diagnostic et traitement de soutien 4. Communication et formation pour les professionnels de santé 5. La maladie et le suivi d’une épidémie 6. La surveillance et la collecte de données à distance

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(Source : researchtoguidance publié en 2013)

Au sein de ces applications, on retrouve diverses typologies de services et outils proposés

tels que :

Guides thérapeutiques Plusieurs applications proposent des guides thérapeutiques aux patients. Cela a pour objectif

de l’éduquer et de l’aider au quotidien à mieux comprendre sa maladie et donc de mieux la

gérer. Ils sont très utilisés pour les patients atteints de maladie chronique. C’est un

processus continu incontournable de la prise en charge du patient. Les guides

thérapeutiques peuvent aussi être à destination des professionnels de santé et des étudiants

et se présenter sous forme d’annuaire de différents types de dispositifs classés par

indications, classes thérapeutiques et enrichies de vidéos.

La plupart des applications dans ce domaine sont dédiées aux diabétiques, aux patients

atteints de BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), aux personnes ayant eu un

accident vasculaire cérébral (AVC) ou des personnes atteintes de cancer.

Calculatrices et scores médicaux

L’automesure se définit comme la mesure de paramètres de santé par le patient lui-même.

Dès le début du XXe siècle, les foyers ont commencé à s’équiper de balances, de

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thermomètres, pour lutter contre la tuberculose qui nécessitait de suivre l’évolution du

poids et de la température. Le développement de l’automesure dans la prise en charge des

maladies chroniques remonte aux années 1980 grâce à la mise à disposition des patients

d’appareils permettant de mesurer facilement et à leur domicile (home monitoring),la

glycémie (au moyen d’abord de bandelettes urinaires pour doser la glycosurie ou

l’acétonurie, puis avec des dispositifs de mesure de la glycémie capillaire), le souffle (avec un

débitmètre de pointe) ou la tension artérielle (avec un auto-tensiomètre électronique). Au

travers de nombreuses expertises, ces différents appareils ont fait la preuve de leur utilité.

Ces appareils ont aussi fait la preuve de leur utilité dans le suivi régulier des maladies

chroniques. Grâce aux données issues des études épidémiologiques et des essais

thérapeutiques, on a pu démontrer l’existence de liens statistiques entre les résultats des

mesures et la survenue d’événements de santé. Il a été possible de définir des valeurs seuils

des paramètres automesurés à partir desquelles un risque de santé devient significatif et par

conséquent une intervention médicale est justifiée. C’est pourquoi en pratique médicale

courante, les médecins invitent leurs patients diabétiques, asthmatiques ou hypertendus à

tenir des cahiers inscrivant dans le temps l’historique de leurs résultats d’automesure. La

mémorisation de ces valeurs débouche sur la possibilité de proposer des plans d’actions : on

passe du concept d’automesure à celui de l’auto-surveillance. L’automesure permet aux

patients de devenir acteurs de leur santé. Grâce à internet, la récupération des données est

simplifiée. Ils ont désormais la possibilité d’apporter des informations pertinentes et

exploitables à leur médecin ce qui améliore la qualité de décision de celui-ci.

D’autres outils sont proposés :

Analyses de courbes Cotations des actes médicaux Aides aux premiers secours, gestes d’urgence Fiches pratiques Géolocalisation Applications de bien-être Applications de prévention Mise en relation avec un panel d’experts Communauté de patients Scanner un produit ou un médicament pour suivre son traitement, mais aussi utile

pour s’assurer de la traçabilité

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Exemples d’application mobile qui connaissent un succès

MesVaccins : Cette application gratuite propose un calendrier vaccinal électronique qui

donne la possibilité à l’usager de gérer et de partager de manière sécurisée son calendrier

vaccinal. Cette application se base sur les recommandations de 40 médecins spécialistes des

maladies infectieuses. L'application met les données collectées à disposition des autorités de

santé, mais sans l’utiliser à des fins commerciales

Arthmouve : développée par le laboratoire Sanofi, cette application sert à accompagner les

patients souffrant d'arthrose du genou. Evaluation du niveau de douleur, conseils d'exercices

physiques et gestion des rendez-vous médicaux sont possibles au sein de cette application.

TUP (trouver un préservatif) : MSD France a développé une application qui permet de se

géolocaliser pour trouver les points de vente de préservatifs (pharmacie, supermarché,) à

proximité.

Nike+ running : l'application de suivi sportif de Nike accède désormais aux données Santé,

dont les pulsations cardiaques, si un accessoire Bluetooth de mesure est utilisé. Nike+

running utilise également le baromètre de l'iPhone 6 / 6+.

UP by Jawbone : l’application ne nécessite pas d'accessoire et permet de compter les pas,

mais aussi de contrôler la qualité du sommeil.

LifeSum : elle permet de suivre son alimentation et ses sessions sportives grâce à une base

de données de millions d’aliments, d’un lecteur de code-barres, et plus de 200 exercices

sportifs. Elle peut aussi se connecter aux applications de Runkeeper.

Exemples d’objets connectés qui se sont fait remarquer

Pill'Up : il s'agit d'un dispositif pour améliorer l'observance thérapeutique. Son "bouton"

intelligent à coller sur l'emballage des médicaments identifie, à l’aide d’un signal lumineux

ceux que le patient doit prendre. Le dispositif est couplé à une application mobile qui signale

au patient l'heure de prise de son médicament par un signal sonore ou vibrant.

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Quell : c’est un dispositif connecté de santé qui a pour objectif de soulager les douleurs

chroniques. L’objet est basé est sur la stimulation électrique transcutanée du nerf (TENS :

Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) qui émet des impulsions au niveau du cerveau

pour libérer certaines substances qui réduisent la transmission des signaux de la douleur.

Le t-shirt Hexoskin : il mesure plus de 42.000 données par minute. Il est actuellement utilisé

par trois agences spatiales, dont la NASA. Les mesures sont validées et les résultats

atteindraient 95% de celle du matériel médical.

NeuroON : ce masque sert à optimiser son temps de sommeil. NeuroOn analyse l'activité du

cerveau et les mouvements des yeux. L'application fait sonner le smartphone au moment le

plus opportun : il limite les réveils brutaux au milieu d'un cycle. À partir des données

collectées, l'application peut aussi programmer des siestes pour l'individu…

Breathometer : c’est un éthylotest à brancher sur son smartphone. Il peut être accroché par

à son trousseau de clés, et s’utilise plusieurs centaines de fois.

LumoBack : cet objet permet d'adopter une meilleure posture lors des exercices physiques

ou dans la vie quotidienne. Grâce aux capteurs, il vibre lorsque l’usager ne se tient pas

correctement, que ce soit lorsqu'il est debout statique, ou bien assis, en marchant, en

conduisant et aussi en dormant.

L’E-Stylus : cet objet est très utile pour les diabétiques. Il détermine au patient la dose

d’insuline à injecter.

3. De la santé 1.0 à la santé connectée

La santé connectée a fait son apparition dès 2008 et l’évolution est majeure depuis ces 2

dernières années. La santé 3.0 peut se définir par une évolution globale des comportements

de l’homme vis-à-vis de la santé. Un mouvement se crée et met en jeu l’individu, la société

ainsi que les nouvelles technologies et dont le web 3.0 est au cœur de ce nouveau

paradigme.

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On parlait de santé 2.0 dès 2004, mais celle-ci a souffert d’une absence de modélisation.

Cette notion 2.0 inclut une vision participative de la santé. La santé 3.0 découle des

inventions des années 80 comme le minitel, ou d’autres technologies accessibles au public.

Ces machines ont évolué, et, au travers du web et des réseaux sociaux ont bouleversé la

conscience que l’homme se fait aujourd’hui de sa santé.

Désormais, grâce à la santé 3.0 l’homme peut agir librement sur sa santé, en complément

des recommandations des médecins. À partir du moment où le support fait partie du web

3.0, on considère que le patient utilise la santé 3.0. Par exemple, consulter un site web pour

avoir des informations sur un possible diagnostic fait partie de la santé 3.0. Sa conduite est

dictée par un site web et donc une machine, et cela est autorisé et validé par la société car

des sites comme Doctissimo ont une audience mensuelle de plus de 25 millions de visites et

se classent parmi les 20 sites français les plus consultés ce qui prouve une évolution des

comportements. Cela aurait pu être considéré auparavant comme « exercice illégal de la

médecine », mais l’évolution des mœurs accompagne ce développement de la santé 3.0.

La santé 3.0 permet à tout individu de connaître l’évolution de sa santé au quotidien : le taux

de glycémie, son dossier médical personnel, ses rappels vaccinaux et révolutionne donc le

secteur.

Le secteur de la santé et la vision que l’individu se fait d’elle se sont fortement développés.

Voici les stades par lesquels elle est passée :

La santé 1.0 est caractérisée par la vision que se fait l’individu sur son état de santé. Cela est

complètement individualisé et il n’existe aucun partage. L’individu connaît de mieux en

mieux les principes qui nous gouvernent, la transmission des maladies des uns aux autres, et

les rapports que nous entretenons avec notre environnement. La santé 1.0 est donc un

processus qui nécessite toujours le progrès. Le 1.0 ne remet pas en doute la capacité

intellectuelle des outils : par exemple, le logiciel Watson développé par IBM est un moteur

de recherche intelligent alimenté à partir des données scientifiques ; cependant, on

n’observe aucune interaction avec le patient ce qui signifie qu’il est encore impossible de

parler de 2.0

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La santé 2.0 est différente car elle implique une vision sociétale et non individualisée. Une

interaction entre les différents acteurs est désormais visible. Le corps social, le corps médical

est les individus interagissent ensemble. Ainsi, notre santé devient directement dépendante

des interactions que les individus ont entre eux et des règles qu’ils définissent pour régir ces

interactions. Cette vision introduit donc fortement la notion d’éthique et de législation.

La santé 3.0 est l’introduction de la machine au sein du couple individu-société. Cette notion

a toujours existé, ne serait-ce que parce que les médecins ont toujours utilisé des outils pour

comprendre le vivant et agir sur lui. Mais la dimension fondamentale qu’ont apportée les dix

dernières années a été la numérisation du vivant rendue possible par l’informatique. Cette

numérisation permet la dématérialisation des images, leur manipulation dans l’espace, et

l’envoi par internet. La connaissance que nous avons de l’individu, de la société, et du

rapport entre l’un et l’autre a apporté une dimension nouvelle. Cela fait longtemps que nous

ne sommes plus dans la santé 2.0 : nous sommes déjà en pleine exploration de la santé 3.0.

La machine intervient de plus en plus dans notre organisme indépendamment de notre

volonté.

4.

de la santé

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont permis au secteur de

la santé de connaître une profonde mutation assez rapide durant la dernière décennie. C’est

l’un des secteurs le plus bouleversés par les NTIC et cela s’explique par le retard accumulé

dans ce secteur. Les NTIC font de la santé un secteur novateur grâce des technologies de

plus en plus pointues et sophistiquées. En effet, le taux d’équipement en parc informatique

était auparavant très faible chez les médecins. Ceci s’explique par le fait qu’aucun intérêt

pratique n’était observé par les médecins. Les patients n’étaient pas encore habitués aux

ordinateurs et les premiers contacts informatiques se faisaient par le biais du minitel.

On a commencé peu à peu à prendre conscience des enjeux et des apports du web sur la

médecine avec l’apparition du web 2.0 et de l’arrivée des wikis, blogs et d’autres contenus

interactifs.

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On constate que plusieurs éléments menacent le système de santé français :

Le vieillissement de la population

La judiciarisation de la médecine

La diminution du savoir relatif du médecin : les connaissances de la médecine

doublent tous les 2 ans, avec pour conséquence la nécessité pour les médecins de se

spécialiser ou de se former. Le temps passé à la formation est de plus en plus réduit à

cause de la surcharge de travail lié à la désertification de médecins sur le sol français.

L’explosion des dépenses de santé

Les NTIC et plusieurs outils peur permettre de réduire ces menaces et répondre à de nombreux

enjeux :

Au niveau qualitatif : l’information, la prévention et l’éducation du public,

désengorgement des hôpitaux, épidémiologie instantanée, amélioration des réseaux

ville-hôpital, création d’emplois du secteur médico-social.

Au plan quantitatif : diminution du nombre de consultations grâce à l’aide à la

décision et l’automédication, diminution du nombre de médicaments remboursés et

des examens inutiles, prévision grâce aux données du BigData.

5. Les attentes des Français en matière de santé

Un système de santé performant, mais pas sans limites

La France est connue pour détenir l’un des systèmes de santé les plus performants au

monde. Les Français reconnaissent cette efficacité, mais pensent aussi qu’une marge

d’amélioration est possible. D’autre part, d’après plusieurs enquêtes, les usagers français

pensent que les évolutions se font dans le mauvais sens.

La santé est un enjeu pour chaque pays et concerne toute la population. Le droit à la santé

est évoqué dans les écrits fondamentaux français et internationaux. En France, ce droit est

cité pour la première fois dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

"Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et

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ceux de sa famille". Le droit d’être soigné quelle que soit sa condition est un droit

fondamental. Il doit permettre l’égalité dans l’accès aux soins, aux institutions, à la

prévention, à un environnement sain.

En France, l’État est le garant de ce droit, par le biais la sécurité sociale, de la couverture

maladie universelle (CMU), les organismes de prévoyance et les autres établissements de

santé. La structure du système a évolué grâce au progrès scientifique et à de nombreuses

réformes.

Les Français sont, d’après le rapport de la DREES, en bonne santé, mais cependant il faut

reconnaître que leur santé coûte cher à l’Etat. Les limites de ce système existent donc et une

fragilité peut être reconnue. La part du PIB (environ 12%) liée aux dépenses de santé figure

parmi les plus élevées de l’OCDE. Le défi est désormais de baisser cette part importante dans

un contexte de demande de soins croissants.

Des inégalités face à la santé se ressentent toujours même si les Français sont en meilleure

santé que les pays voisins. Le gouvernement doit faire face à 3 défis majeurs causés par les

nouvelles tendances :

L’allongement de la durée de la vie

L’espérance de vie des Français est de 85,4 ans pour les femmes (+ 1,6 année en 10

ans) et de 79,2 ans pour les hommes en 2014 (+ 2,5 années en 10 ans). Cela implique

une prise en charge mieux adaptée et donc plus coûteuse

Les maladies chroniques progressent

Même si la durée de vie est allongée, on compte de plus en plus de maladies

chroniques, cela peut s’expliquer par le vieillissement de la population (3 millions de

Français sont atteints de diabète).

La persistance des inégalités de santé

Les inégalités sociales influent encore largement sur l’état de santé de la population :

les enfants d’ouvriers ont 10 fois plus de chances d’être obèses que les enfants de

cadres, les cadres vivent 10 années de plus que les ouvriers sans limitations

fonctionnelles…

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Réformer notre système de santé pour l’adapter aux enjeux d’aujourd’hui

Ces enjeux ont entrainé la réaction de la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol

Touraine, qui depuis septembre 2013 tente de réformer le système de santé. Une « stratégie

nationale de santé », a été présentée. Elle est articulée autour des trois objectifs suivants :

encourager la prévention, faciliter l’accès aux soins et développer la recherche et

l’innovation en santé.

Le dernier objectif peut être compris comme le développement de la santé 3.0…

La Santé, préoccupation n°1 des Français

Selon Domplus-BVA, la santé est désormais la préoccupation n° 1 des Français, devant leur

situation financière et le chômage. Plus de 8 actifs sur 10 estiment que les questions de

santé les inquiètent dans leur quotidien. Cela peut s’agir des conséquences d'une maladie,

des dépenses nécessaires pour rester en bonne forme ou du seuil de remboursement des

frais médicaux.

6. Les tendances

À l’heure où les NTIC révolutionnent le secteur de la santé, on peut observer une tendance

plus générale au tout connecté et aux objets connectés mobiles. Ces objets high-tech

apportent un nouveau souffle au secteur de la santé. Mesurer au quotidien ses données

personnelles, les analyser et les partager. Les personnes souffrantes, ou même les personnes

qui souhaitent simplement surveiller leur santé, peuvent indiquer leur température

corporelle, leur qualité de sommeil, leur glycémie, leur tension artérielle, cela n’est pas un

hasard que l’iPhone 6 et les dernières mises à jour de l’iOS comprenaient une application

d’origine appelée « Santé ». En effet, la tendance de la M-Santé et surtout du Quantified-Self

(collecte et échange de ses données biométriques via des capteurs connectés) est visible et il

n’y a pas une journée sans qu’une nouvelle application ou un nouvel objet connecté

viennent interpeller une population de mobinautes curieuse de tester les innovations en

matière de santé.

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Selon une étude réalisée pour la Syntec Numérique, plus de trois quarts des Français sont

prêts à échanger en ligne avec des médecins et praticiens, dont 83% le sont pour le suivi

d’une maladie chronique. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette tendance

n’est pas une question d’âge. Les plus de 65 ans sont même plus nombreux que les 25-34

ans à être favorables à ces échanges numériques.

Du côté des professionnels de santé, on observe une tendance à la bonne appréciation de

ces nouveaux outils et l’accueil réservé par les institutions du secteur de la santé (CNOM…)

à la M-Santé est très encourageant.

Sur 4 000 apps de santé et de bien-être en France (100 000 apps dans le monde selon

research to guidance), 40 % sont destinées aux professionnels de santé (source : le

Quotidien du Médecin) ce qui prouve le potentiel et d’avoir aussi bien une cible de patient

que de professionnel de santé. Ce sont les recommandations des médecins qui

développeront une confiance des patients face à ces nouveaux outils. Les professionnels de

santé consultent davantage les sites de « base de données médicamenteuse » à 77% (vs 54%

en 2012), « actualités médicales » à 59% (vs 42% en 2012) et « formation médicale

continue » à hauteur de 37% contre 27% en 2012 (source orange.fr).

Ce sont surtout les objets connectés qui séduisent les professionnels de santé. Une majorité

de médecins attribue aux objets connectés la capacité à rendre les patients plus autonomes

et plus responsables vis-à-vis de leur maladie. Ce sont ces objets les plus prescrits, et qui

apparaissent le plus utiles pour les pathologies chroniques et les affections de longues

durées (asthme, BPCO , diabète). L’essor de la M-santé est donc vu comme une opportunité

pour la qualité des soins, pour la prévention, pour la contribution à l’éducation

thérapeutique, et aux bonnes pratiques de santé pour les patients.

Les médecins français sont nombreux à utiliser leur smartphone dans leur pratique.

Selon le baromètre de l’usage du numérique en santé (Vidal et Conseil National de l’ordre

des médecins, plus de 2 000 médecins interrogés), l’usage du smartphone pour les médecins

a augmenté et devient un outil d’aide à leur pratique :

94 % se connectent internet, dont 19 % pendant une consultation

64 % l’utilisent pour une prescription

Page 18: La M-Santé dans tous ses états

18

10 % seulement des médecins consultant les réseaux sociaux depuis leur terminal

mobile le font pour échanger avec un confrère, l’email restant l’outil privilégié dans

ce domaine.

Les visites sur Internet concernent majoritairement les applications relatives aux bases de

données médicamenteuses, les actualités de la profession et la formation médicale. Les

médecins conseillant des applications mobiles de santé (suivi de glycémie, de la tension et

nutritionnel) à leur client ont doublé depuis la publication du précédent baromètre Vidal. Le

premier Observatoire 2012 avait, entre autres, montré que les usages des smartphones par

les médecins étaient principalement destinés à leur information, leur organisation (agenda,

dictaphone) et à la communication avec leurs patients. On remarque aussi une tendance à la

consultation de certains sites web en guise de diagnostic. Plus de 60 % des français se

tournent en priorité vers Internet pour leurs recherches concernant la santé. De plus, les

réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google+) occupent aujourd’hui une place importante

dans le quotidien des français et cela a donné naissance à diverses communautés de

patients. Cela transforme l’accès à l’information médicale et la relation entre les patients et

leurs médecins, mais aussi avec leurs proches.

7. Les facteurs clés de succès de la M-Santé

Un climat favorable et un changement des comportements Comme on a pu le voir précédemment, plusieurs menaces comme le vieillissement de la

population, la mauvaise répartition des professionnels de santé sur le territoire français,

l’augmentation du nombre de personnes atteintes d’une maladie chronique, la réduction du

temps de formation des professionnels de santé, et les difficultés économiques du système

de santé français entraînent peu à peu une mutation du secteur de la santé.

La M-Santé devient peu à peu un levier pour lutter contre ces menaces et résoudre ces

enjeux. En effet, à en croire les économistes et les prévisions, la M-Santé permettrait de

faire des économies. L’offre des services aura pour objectif de donner de l’autonomie au

patient et donc d’améliorer le suivi et de désengorger les services de soins.

Page 19: La M-Santé dans tous ses états

19

L’objectif pour assurer le succès de la M-Santé est de continuer les efforts en termes de

réduction des coûts liés à la santé publique, mais aussi d’améliorer l’accès aux soins dans les

pays en développement. De plus, la M-Santé offre de nouvelles opportunités aux

professionnels de santé : elle aura un impact majeur. La téléphonie mobile a déjà

révolutionné la prise en charge des patients en cas urgence tandis que le web a fait ses

preuves en matière d’information, de prévention et d’éducation des patients. Aujourd’hui,

les objets connectés améliorent l’observance et améliore l’autonomie thérapeutique pour

les malades chroniques. Une nouvelle relation naît entre le patient et le médecin, qui va

devoir prendre conscience de cette nouvelle source d’information.

La situation actuelle et le développement accru des usages liés à la M-Santé prouvent donc

que l’environnement est favorable pour que ce marché prenne de l’ampleur.

Un succès lié aux marchés des smartphones et des tablettes

Le succès de la M-Santé repose aussi sur le succès du marché des smartphones et des

tablettes.

En 2014, le marché des tablettes a nettement ralenti, avec une croissance de 4,4% contre

50% en 2013. Selon IDC, 2015 ne sera pas une meilleure année, puisque le cabinet prévoit

une croissance d’à peine 2,1% soit un volume total des ventes de 234,5 millions d’unités.

En ce qui concerne le smartphone, il se vend en France plus de smartphones que de

téléphones mobiles classiques (« feature phones »). En 2013, 23,6 millions de mobiles ont

été vendus en France, dont 15,8 millions de smartphones. En 2014, la croissance était

toujours au rendez-vous avec 18,2% de smartphones, pour 23,8 millions de mobiles au total

soit 5,6 millions de « feature phones ». 50% des Français de 11 ans et plus sont désormais

équipés d'un smartphone. Le cabinet estime que le marché français devrait croître à 20,5

millions d'unités en 2015. Sept personnes sur dix en Europe de l'Ouest possèdent désormais

un smartphone.

Page 20: La M-Santé dans tous ses états

20

Selon Gartner (source : article CBnews), le marché des devices (PC, tablettes, mobiles,

ultramobile…) devrait atteindre 21 millions d’unités vendues en France cette année. Le

marché mondial devrait, en valeur, être de quelque 226 milliards $, en baisse de 7,2%. Le

marché mondial du téléphone mobile devrait quant à lui afficher 1,9 milliard de ventes, soit

une hausse de 3,5% cette année.

Le développement des stores d’applications et des téléchargements en hausse

En 2014, les applications mobiles et les App Stores ont encore augmenté en importance,

présage d’un nouveau succès en 2015. Trois superpuissances des AppStores que sont le

Japon, la Corée du Sud et les États-Unis ont généré ensemble un CA supérieur à celui du

reste du monde combiné ; preuve s'il en est que ces pays maintiennent une forte capacité de

monétisation, malgré la saturation du marché et le ralentissement de la croissance des

téléchargements. Les BRIC (Brésil,Russie, Inde et Chine) ont poursuivi leur impressionnante

croissance en nombre de téléchargements, le Brésil gagnant trois places pour terminer 2014

en 2e position des téléchargements Google Play derrière les États-Unis. La Chine a quant à

elle dominé les BRIC en termes de croissance du chiffre d'affaires, en se hissant fin 2014 à la

3e position juste derrière les États-Unis et le Japon. Les BRIC présentent désormais un

débouché attractif pour leur potentiel de monétisation et d’audience, avec une croissance

de CA collective dépassant 120 % en 2014.

Page 21: La M-Santé dans tous ses états

21

Le nombre de téléchargements moyen d’applications mobiles par utilisateur a reculé de 2.32

à 1.82 d’après Deloitte. Par ailleurs, 90% des mobinautes n’ont jamais payé pour une appli

sur mobile. Et le gratuit devrait encore gagner du terrain.

Le catalogue de Google sur son PlayStore comprend désormais 1,43 millions d’applications,

contre 1,21 million sur l’Apple Store. Amazon figure à la troisième place, avec un peu moins

de 300.000 applications. Cependant, Apple continue de générer davantage de revenus : les

ventes d’applications mobiles avaient bondi de 50 % en 2014, pour atteindre environ 15

milliards de dollars

D’après Google, son groupe a vendu pour environ 7 milliards de dollars d'applications sur un

an.

Parmi les 10 pays clés, les États-Unis et le Japon ont obtenu les meilleurs résultats financiers

absolus générés par les applications mobiles. Mais, ils ont tous subi une croissance

signi ca ve. Les applica ons téléchargées en Russie, au résil et en Inde ont connu une

croissance signi ca ve, mais le volume général des rece es accuse toujours du retard par

rapport aux marchés développés.

Page 22: La M-Santé dans tous ses états

22

L’essor de l’internet des objets

Notre quotidien est aujourd’hui chamboulé par l’essor des objets connectés qui viennent

valider les théories de certains réalisateurs visionnaires (« Retour vers le futur », « Minority

Report »…). Des bracelets, des montres, des lunettes, des ceintures, brosses à dents des

pèse-personnes apparaissent peu à peu et tous ces objets ont la particularité d’être

connecté et d’être souvent couplé avec un smartphone. Sur le marché de la santé, les objets

connectés sont divisés en deux segments selon leur fonctionnalité. D’une part, il existe des

moyens destinés à un usage thérapeutique, comme le lecteur de glycémie ou un

tensiomètre par exemple. Enfin, il existe des appareils grands publics dédiés au bien-être et

à la gestion de la santé.

L’essor s’est réalisé ces 3 dernières années en France faisant place aux start-ups fabricants

d’accessoires de « quantified self ». L’accès à ces données médicales n’est plus limité aux

professionnels de santé et est désormais universel. Des acteurs comme Withings se

distinguent et sont au cœur de l’innovation internationale. Le marché des objets connectés

devrait représenter 3,9 milliards de dollars en 2016.

Les objets connectés ou smart objet améliorent le quotidien et changent la vie et la manière

de prendre soin de soi et de consommer.

En 2009, moins de 10% des adultes avaient un usage santé de leur mobile. En 2017 il est

estimé que 70% des possesseurs de Smartphone l’utiliseront pour surveiller et gérer leur

santé. Cette pratique sera totalement démocratisée d’ici 2025. Si aujourd’hui la plupart des

personnes possédant de multiples appareils connectés sont appelées « geeks » ou « nerds »,

dans 10 ans les experts de l'e-santé nous imaginent vivre dans un environnement 100%

connecté.

Selon une étude menée par Médiamétrie, 61% des Français sont familiers du concept

d’objet connecté, 51% envisagent d’en acheter un, 65% des Français déjà équipés sont des

hommes, 36% sont âgés de 15 à 24 ans. Les objets connectés les plus connus en France sont

la montre (53%), la TV (49%), les systèmes de sécurité (34%).

Page 23: La M-Santé dans tous ses états

23

Favoriser l’adoption par le corps médical

Pour favoriser le développement de la M-Santé, les professionnels de santé auront pour rôle

de montrer l’exemple et de prendre conscience des apports de ces nouveaux outils. La M-

Santé a besoin de trouver sa place et de rentrer dans les mœurs. L’accélération du

déploiement de la M-Santé se fera grâce à la familiarisation des professionnels avec ces

outils et cela peut se faire via la formation par exemple. Une fois formé et conscient des

bienfaits, l’éducation des patients à la M-Santé pourra se faire.

Rassurer sur les données

Une des limites de la M-Santé est le manque de confiance vis-à-vis des applications ou des

objets connectés. La notion de confidentialité est souvent remise en question et l’objectif

sera donc de rassurer les usagers en mettant en place une charte précise et de s’engager

pleinement quant au respect des données médicales et nominatives. La confiance peut aussi

être accentuée grâce à une certification bien précise et une évaluation d’organismes sérieux

et reconnus par tous.

Les principes à respecter pour que sa solution de M-Santé fonctionne

Selon plusieurs organismes comme PWC, certains principes doivent être respectés pour

connaître le succès :

Interopérabilité : Une interopérabilité doit être possible entre les outils de M-Santé

émergents et que les données soient accessibles via les systèmes IT en vigueur chez

les professionnels de santé. Le partage des données doit être facilité et optimisé pour

que l’intérêt à utiliser les nouvelles technologies soit davantage visible pour les

différentes parties.

Intégration : L’intégration de la M-Santé doit être effectuée dans les procédures des

professionnels de santé et de leurs patients afin de faciliter le changement de

comportements.

Page 24: La M-Santé dans tous ses états

24

Intelligence : Les solutions de M-Santé doivent répondre à des critères permettant

une amélioration socio-économique, et répondre à un objectif qualitatif pour la prise

en charge du patient.

Socialisation : fonctionner comme un hub en partageant les informations à travers

une large communauté pour fournir du soutien, du coaching, des recommandations

et toutes autres formes d’assistance.

Résultats : Le retour sur investissement (ROI) doit être visible et mesuré.

Engagement : Impliquer les patients et leur permettre de fournir un retour

instantané afin de soutenir la performance désirée.

8. Les inquiétudes auxquelles doivent faire face les acteurs de la M-Santé

De nombreux freins existent et viennent ralentir la démocratisation de la M-Santé. En effet,

de nombreux outils voient le jour, mais sont soumis à une inquiétude vis-à-vis du grand public.

Les principaux freins sont structurels, légaux et organisationnels. Le cadre légal est très strict

et les éditeurs d’application doivent répondre à un haut niveau d’exigence. Les professionnels

de santé cherchent aussi leur place et leur rôle n’est pas encore assez bien défini. Le secteur

est tel que les nombreux acteurs se disputent le marché et les professionnels de santé qui

sont les plus concernés ne savent pas encore s’ils doivent recommander ce nouveau type de

comportement. Des questions éthiques se posent et la gestion des données confidentielles

pose encore trop d’interrogations. Une méfiance encore trop importante est palpable et

risque de retarder les acteurs sur ce marché comme on peut le voir dans le discours du

président du Conseil de l’Ordre des Médecins, le docteur Jacques Lucas : « Le coaching

physique ne peut pas être laissé à une machine et à sa seule analyse. Il y a des risques, si l’on

n’est pas évalué correctement, et dans le cadre de la quantification de soi — pour des

performances physiques — il faut prendre l’avis d’un médecin qualifié. Utiliser ces dispositifs

ne va pas permettre de faire de la médecine sans médecine, c'est une certitude, puisque l’acte

médical ne se résume pas à faire un diagnostic ».

Pour répondre aux inquiétudes du grand public, les acteurs doivent rassurer leur cible en

mettant en place une transparence totale sur leur produit et sur la manière de gérer certaines

données. Il faut stimuler le côté rationnel de la cible qui a besoin de preuves et de ressentir

les engagements des acteurs sur le marché. De plus, il faut stimuler l’aspect « humain » en

Page 25: La M-Santé dans tous ses états

25

faisant comprendre que la relation santé et business est possible et que l’objectif est

d’améliorer le suivi du patient et donc sa santé grâce à des données précises.

Enfin, les institutions doivent tout faire pour moderniser les comportements et faire accepter

le changement.

On peut donc dire que la peur principale repose sur la confidentialité des données. De

nombreuses données personnelles sont recueillies et sont souvent destinées à être

partagées ou à être utilisées par l’éditeur pour mieux analyser et exploiter des données.

Apple a d’ailleurs créé son application « Research kit » qui vise à « révolutionner » la

recherche médicale. L’objectif de l’application est de rassembler des données

quotidiennement auprès d’utilisateurs volontaires utilisant des applications de santé

connectée. N’importe qui pourra contribuer à la recherche médicale.

Selon une étude menée par 1001Pharmacies, 70% des sondés sont inquiets quant à la

sécurité de leurs informations de santé. Cependant, le recueil de données est le modèle

économique de certaines applications mobiles.

Des axes de régulation émis par des institutions comme la CNIL commencent à voir le jour

pour protéger la vie privée des utilisateurs.

9. Perspectives : prototypes et produits à venir

L’apparition des Wearable devices

Le wearable devices ou « wearable computing » peut se définir par le fait de disposer d’une

interface informatique sur le corps. Cela se caractérise par le port d’accessoires (bracelet,

lunettes, collier…) collés à la peau de l’usager ou par le fait de les intégrer directement sur

ses vêtements. Le Wearable est plus proche du corps de l’utilisateur, de ses sens : au-delà du

tactile, il propose une interactivité gestuelle et vocale et se veut discret. Il agit sans que l’on s’en

aperçoive et diminue l’oubli. De nombreux outils comme la AppleWatch, la montre Pebble, ou les

Google glass (projet abandonné en février 2015) font parti des « wearable devices » et disposent de

capteurs capables d’analyser la santé de l’usager en permanence.

Page 26: La M-Santé dans tous ses états

26

Gérer sa santé de l'intérieur à l’aide d’un comprimé connecté

Proteus Digital Health a développé un micro capteur intégré à un comprimé. Lorsqu’il est

avalé, le comprimé interagit avec un patch (electronic tatoo) porté par l’usager. Une

application mobile dédiée reliée au dispositif fournit dès lors une quantité d'informations

sur le battement, le rythme cardiaque, la tension, le poids, la température du corps, le

sommeil, les calories dépensées…

L’émergence des patchs connectés ou « electronic tatoos »

Le web symbiotique qui se définit par la fusion entre le corps et l’écosystème numérique a

pour objectif de gommer les interfaces technologiques afin de faire oublier le port de

capteur ou d’outils médicaux. Cela se caractérise la plupart du temps par des patchs aussi

grands qu’un timbre disposant de capteurs multiples. Il a la capacité de nous transmettre

des informations sur son corps et son état de santé.

Le Web symbiotique

Le web 5.0 sera sûrement le web symbiotique. On ne se contentera plus de se connecter aux

objets, mais l’informatique nous permettra de nous connecter au vivant.

Le symbionet représente l’évolution d’Internet, fondé sur une interface directe entre le

cerveau et les ordinateurs.

Joël de Rosnay décrit le Symbionet par un écosystème informationnel, il faut selon lui

considérer deux notions :

« 1. L’environnement intelligent décrit précédemment

2. La biotique : l’alliance de la biologie et de l’informatique. Aujourd’hui, nous commençons à

envoyer des informations du corps vers les machines : tests biologiques, pilules intelligentes,

biopuces pour diagnostiquer des maladies génétiques, des biocapteurs sur le corps pour aider

la médecine personnalisée. »

Page 27: La M-Santé dans tous ses états

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Des drones au secours de la population

Aux Pays-Bas, un drone ambulance a été présenté à l’université de « Delft ». Ce prototype a

une capacité de charge de plus de 4 kg et se déplace à plus de 100 km/h. Son objectif est de

venir au secours de la population en cas d’urgence. Grâce à un GPS, il peut localiser une

personne assez rapidement et venir en aide à toute personne en un temps record. La valeur

d’un de ces prototypes est estimée à 15 000 €.

Ce prototype a été réalisé par un étudiant belge qui explique pourquoi il a décidé de le créer

"La principale raison est le temps relativement long nécessaire aux services de secours pour

se rendre sur place, soit environ 10 minutes alors que la mort dans ce genre de situation se

produit après 4 à 6 minutes"

Une prothèse 3D contrôlée par un smartphone

L’entreprise japonaise Exiii a développé une prothèse de bras qui se connecte à un

smartphone de celui qui la porte. Un capteur EMG utilise la puissance du processeur de

l’appareil pour interpréter les signaux électriques du bras biologique et les convertir en

impulsions pour provoquer le mouvement du bras, des mains et des doigts. Tout est

imprimé en 3D pour faciliter sa conception personnalisée ainsi que la production de pièces

de rechange. Le coût est estimé à 300 dollars.

Page 28: La M-Santé dans tous ses états

28

PARTIE II : Etude du marché de la M-Santé

1. Analyse du marché de la M-Santé

1.1 Tendances

Le secteur de la m-santé est en pleine croissance. Son développement rapide est boosté par

les perspectives d'économie pour les différents systèmes de santé. Bien qu’il existe de

nombreux freins et que l’arrivée sur ce marché peut être difficile, les nombreux acteurs sur

ce marché bénéficient du développement technologique impressionnant de ces 7 dernières

années. L’arrivée du 1er iPhone a créé une révolution sur de multiples marchés dont celui de

la M-Santé. On constate une forte augmentation par rapport à l’année 2013 car 1,7 milliard

de personnes dans le monde disposent désormais d’un smartphone soit une augmentation

de 23% par rapport à 2013. Les données transférées via un téléphone ont quant à elles

augmentées de 48% pour atteindre 395 millions de Gigabits. En ce qui concerne la France, le

taux d’équipement de smartphones a dépassé les 54% de la population française de plus de

11 ans selon l’ARCEP.

Selon l’étude « ZénithOptimédia », on prévoit que taux de pénétration soit multiplié par 2 à

l’échelle mondiale d’ici 2015. 72% de la population sera donc équipée. En Europe

occidentale, on prévoit une croissance annuelle de 27%. L’ascension des tablettes suivra la

même pente, avec +177% de pénétration attendue en 2015. Actuellement, 29 % des

Français disposent d’une tablette, contre 17 % en 2013.

37% des utilisateurs ont téléchargé entre 1 et 10 applications, 26% entre 10 et 15 et 12,4%

plus de 25 alors que seuls 9% des utilisateurs de smartphones ne téléchargent aucune

application. L’immense majorité de ces téléchargements concerne des applications gratuites

puisque 86% des usagers prétendent ne pas être prêt attiré par les applications payantes.

L’ARCEP en collaboration avec le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation

des conditions de vie) vient de dresser le portrait de l’usager français type de nouvelles

technologies. Cette étude publiée en décembre 2014 a été réalisée sur un échantillon de

2 220 personnes représentatives de la population française.

Page 29: La M-Santé dans tous ses états

29

Voici les tendances que l’on peut observer : « depuis vingt ans, la consommation des

produits de l’économie de l’information croît beaucoup plus vite que l’ensemble des dépenses

des ménages, passant de 1,3 % à 4,2 % du budget des ménages entre 1960 et 2005 ».

De nouvelles tendances apparaissent : en terme d’usage, le mobinaute français a largement

adopté la géolocalisation sur smartphone, mais aussi les messageries instantanées

(hangouts, viber, whatsApp).

Une autre tendance se dégage et concerne la protection de la vie privée sur Internet et

constitue une des préoccupations des utilisateurs Français : 50 % d’entre eux, contre 38 % il

y a deux ans, considèrent que des « logiciels peuvent transmettre des informations

personnelles à partir des téléphones mobiles sans que l’utilisateur en soit averti ». 47 % des

sondés sont convaincus que quelqu’un ou quelque chose a eu un moment un accès

indésirable à leurs données personnelles. Résultat, plus d’un Français sur deux se dit

« prudent ».

En terme de motivation des usagers, on peut aussi voir une autre tendance : selon l’enquête

Paths for growth, commissionnée par l'Economist Intelligence Unit et réalisée dans 10 pays,

« les patients semblent plus pressés d’adopter la m-santé que les professionnels (médecins,

organismes payeurs et l’Etat) ».

D’après cette enquête, on aperçoit aussi que les opportunités de marché se situent

davantage dans les solutions à valeur ajoutée centrées sur le patient que dans la recherche

de technologies nouvelles : le recentrage sur des solutions pratiques plutôt que sur des

évolutions technologiques est un axe de travail clair pour les industriels selon plusieurs

experts.

1.2 Quid des pays les plus riches

Selon rapport du Centre d’Innovation Technologique de Brookings montre que d’ici 2017, le

marché de la m-santé serait estimé à 23 milliards de dollars, dont plus d’un tiers se

trouverait sur les marchés Américains et chinois. Ce sont les applications médicales pour

mobiles ainsi que les wearable devices ou « appareils portables » qui connaissent

actuellement une forte croissance en Chine. Le marché des services de monitoring médical

(enregistrement continu de diverses mesures de surveillance d'un organe, un

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30

électrocardiogramme par exemple) y est très porteur avec une estimation à 1,2 milliard de

dollars dont 90% concerne les solutions de gestion des maladies chroniques. Globalement le

marché du monitoring constituera 65% du marché total de la santé mobile, suivi du

diagnostic et du traitement. Pour les Etats-Unis, ce sont plutôt les applications liées au

Quantified Self qui se développeront davantage. On prévoit que la Chine avec 2,5 milliards

de dollars et les Etats-Unis avec 5,9 milliards de dollars seront les leaders sur le marché de la

santé mobile dans les années à venir.

1.3 Quid des pays les plus pauvres

Les intérêts pour les pays les plus pauvres sont multiples : prévention des maladies comme

le SIDA, prévention des épidémies, lutte contre les médicaments contrefaits ... La M-Santé

est plus utile dans des continents comme l’Afrique, qui connait des problématiques liées à la

santé très forte. D’ailleurs, c’est en Afrique que sont concentrés le plus de projets de M-

Santé au monde. En 2013, un millier d'initiatives de M-Santé ont été recensées dans le

monde, dont 363 en Afrique, selon GSM Association (GSMA). Il y’a un réel manque

d’infrastructures médicales et le nombre de professionnels de santé est très insuffisant.

L’enjeu est donc encore plus fort pour ces pays ce qui explique cette volonté de développer

des projets de M-Santé.

Les services spécialisés sur mobile se multiplient en Afrique. Mais l’absence de modèle

économique freine son développement. La plupart sont des initiatives pilotes et peinent à

trouver un modèle économique car elles se heurtent au problème du financement.

Ce sont les moyens de communication et surtout le téléphone qui ont aidé le Nigeria à lutter

efficacement contre Ebola. Suite à un décret présidentiel, la surveillance des appels et des

SMS afin de localiser et de suivre médicalement les utilisateurs potentiellement contaminés

et leurs contacts a été autorisée. L'application américaine eHealth permet de recenser les

cas avérés et de transmettre les données aux autorités concernées.

En matière de M-Santé, les marchés émergents sont en avance sur les pays industrialisés.

C'est souvent pour eux le seul moyen d'accéder à un service ou à une information.

Page 31: La M-Santé dans tous ses états

31

1.4 Répartition des téléchargements des applications liées à la Santé

Précédemment dans ce dossier, nous avons pu constater qu’il y’avait une tendance aux

applications liées au bien-être et dédiées au fitness ou au running. Ce schéma publié par

research to guidance en 2014 nous le prouve une fois de plus car on peut noter qu’environ

30% des téléchargements (étude réalisée sur une base de 808 apps des stores numériques

principaux) sont liés au fitness, 15,5% au bien-être et plus de 16% à la recherche de

références médicales.

Si l’on va plus loin et que l’on étudie davantage l’aspect médical, la répartition des

applications liées aux soins de santé sur l’appStore en 2012, on peut observer que la

catégorie « cardiologie » est celle qui inspirait davantage les éditeurs suivis de la catégorie

« régime». On comptait 2 207 applications dans la catégorie « cardiologie » contre 1 915

dans celle des « régimes ».

Les utilisateurs d’application de santé qui sont davantage intéressés par des applications

d’automesure comme on le verra par la suite avaient tout de même la possibilité de trouver

une application parmi les 694 applications liées aux maladies chroniques (dont 36% liées au

diabète).

La répartition globale est visible à travers le graphique ci-dessous

Page 32: La M-Santé dans tous ses états

32

1.5 Répartition des utilisateurs

Selon l’étude Research to guidance, on peut observer que la majorité des utilisateurs sont

atteints d’une maladie chronique (diabète, asthme, tension…). Cela est tout à fait logique car

les développeurs ont accentué leurs efforts sur les capteurs et les traqueurs d’activité depuis

2010. Les capteurs sont donc utilisés par les patients pour s’automesurer et gérer leur

maladie de manière autonome. Le caractère mobile du téléphone portable est un atout pour

ce type d’utilisateur car c’est une manière plus ludique et moins anxiogène pour évaluer son

état et suivre ses résultats dans la durée.

Page 33: La M-Santé dans tous ses états

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Les utilisateurs qui tentent d’améliorer leur bien-être par le biais du fitness sont les seconds

plus grands utilisateurs d’applications mobiles. Comme nous avons pu le voir le « quantified-

self » est une tendance actuelle qui a permis l’essor de la M-Santé et le téléphone reste

l’outil le plus approprié car il est pour la plupart des utilisateurs en permanence sur eux.

Globalement, grâce à une veille menée par DMD en 2014 en France, sur 4000 applications

on observe que 60% des applications de santé/bien-être sont destinées au grand public

contre 40% destiné aux professionnels de santé.

Si on observe les données géographiques, on peut voir que la santé connectée intéresse

davantage les personnes qui habitent dans les zones urbaines et cela est en lieu avec la

répartition géographique des possesseurs de smartphones.

(étude IDS Santé 2014, utilisation d’un app mobile liée à la santé)

On peut observer que les personnes âgés sont plutôt connectées. D’après une étude de

DMD Santé, 77,8% des seniors ont accès à internet à domicile et 13,9% d’entre eux

possèdent une tablette. C’est la mobilité qui est davantage recherchée dans cette catégorie

de la population qui présente un enthousiasme pour les objets connectés leur permettant de

contrôler leur santé et leur confort de vie. Cela est plutôt positif, car le nombre de seniors de

plus de 60 ans a dépassé les 15 millions en France, et cela sera exponentiel avec le

vieillissement de la population.

Page 34: La M-Santé dans tous ses états

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2. PESTEL

Politico-légal :

Il y’a actuellement un problème d’incompréhension dû à la multiplicité de législations à

destination des acteurs de la m-santé. Cela est causé par le fait qu’il y’a de nombreux

acteurs.

Les acteurs exigent une certification officielle internationale qui permettrait de filtrer les

applications qui ne répondraient pas aux normes. Cela répondrait à l’exigence des

utilisateurs en matière de sécurité des données et de la conformité du produit.

Certains gouvernements stimulent l’éducation liée à l’usage des technologies mobiles par

les professionnels de santé et de leurs patients (ex : Le Royaume-Uni avec le programme

« connecting for health »).

Les autorités de santé prennent en compte progressivement les dispositifs médicaux

communicants dont certains sont aujourd'hui pris en charge par l’assurance maladie : par

exemple le lecteur de glycémie de Sanofi est remboursé à hauteur de 60% par la Sécurité

Sociale.

Un livre vert de la Commission européenne et de la CNIL sur la m-santé a été publié pour

rassurer quant à l’utilisation massive des solutions numériques dans les systèmes de

santé européen. La CNIL s’engage à utiliser son autorité afin de contrôler la

confidentialité des données : « En France, les données de santé sont considérées comme

sensibles, leur sécurisation doit être renforcée et leur utilisation soumise à l’accord des

utilisateurs» Olivier Desbiey, chargé d'études prospectives au sein du Département de

Technologies et de l'Innovation CNIL. La CNIL souhaite la création d'un label pour inciter

les éditeurs d'applications mobiles liées à la santé d’informer davantage les utilisateurs

sur l'utilisation de leurs données personnelles.

Une certification est exigée en France pour tout dispositif médical. Ils doivent tous

répondre aux normes établies par les directives européennes et doivent être soumis à un

Page 35: La M-Santé dans tous ses états

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contrôle de l’AFFSAPS.

La France prend du retard par rapport au Royaume-Uni par exemple : la Food and Drug

Administration vient d’accréditer l’iPhone et l’iPad d’Apple comme outil mobile de lecture

radiologique.

Economique

Le marché mondial de la m-Santé multiplié par 11 entre 2013 et 2017 pour atteindre 26,5

milliards de dollars selon Research2Guidance.

Selon le même rapport, seulement 14% du chiffre d’affaires total du marché dans les 5

prochaines années proviendra des revenus de téléchargement d’applications.

Les dépenses de santé représentent 12% du PIB français contre 17% aux Etats-Unis et 9%

au Royaume-Uni.

100 000 applications de M-Santé disponibles sur les principales plateformes de

téléchargement.

Selon plusieurs études, le développement de la m-santé pourrait permettre à la Sécurité

Sociale d’économiser 11,5 milliards d’euros de dépenses de santé d’ici à 2017. Les autres

revenus proviendront des services supplémentaires et des services de surveillance à

distance et de santé, des capteurs et objets connectés, de la publicité et de la vente de

médicaments.

L’autoprise en charge appliquée aux 4 principales pathologies chroniques (Diabètes, HTA,

Insuffisance cardiaque et rénale), et à l’ensemble des patients, les bénéfices s’élèveraient

à environ 2,6 milliards d’euros par an selon l’étude de la Syntec Numérique.

Socio démographique:

500 millions de personnes utilisent des applications mobiles m-santé en 2015 : soit

approximativement 1 tiers des utilisateurs de smartphones.

Page 36: La M-Santé dans tous ses états

36

On compte 7 millions d’utilisateurs d’application santé en France : 1/3 atteints de maladie

chronique et 22% ont déjà téléchargé au moins 1 application mobile (2,3 App en

moyenne selon “A la recherche du ePatient”).

En France, 94% des médecins ont un usage professionnel de leur smartphone

Augmentation des déserts médicaux, hausse des prix et des dépassements d’honoraires,

scandales pharmaceutiques et une dette de 18,1 milliards d’euros en 2011.

Les maladies chroniques touchent 20% de la population dont la moitié, atteinte plus

sévèrement dispose d’une prise en charge en affection de longue durée (ALD) (diabète :

touche 2,5 millions de personnes en France ; insuffisances rénales chroniques : 2,5

millions ; bronchites chroniques : 3 millions).

L’allongement de l’espérance de vie provoque une croissance exponentielle de ces

maladies.

La répartition territoriale des professionnels de santé en France provoque des inégalités

en ce qui concerne l’accès aux soins. La majorité des professionnels de santé est installée

sur les côtes et dans les grandes agglomérations. Une désertification est donc visible au

Centre et au nord du pays. Selon l’association UFC-Que Choisir, les déserts médicaux

concernent 5% des Français pour les médecins généralistes et 19% pour les pédiatres.

Technologique :

Le marché est dépendant de l’Etat et des pouvoirs publics quant au déploiement des

infrastructures, et plus particulièrement dans la connectivité à Haut Débit (réseaux 4G,

5G, fibre optique, technologie NFC) pour soutenir la démocratisation des solutions de

santé numérique.

Ces investissements doivent être complétés par la mise en place de normes

technologiques communes afin de donner la possibilité à l’ensemble des produits et des

Page 37: La M-Santé dans tous ses états

37

systèmes de fonctionner ensemble et sans être écraser par la législation.

Des travaux ont débuté en France pour permettre une interopérabilité des équipements.

La SNITEM et le DGCIS en sont chargés.

Les nouvelles technologies permettent l’essor de la m-santé et des innovations comme

l’Apple Watch permet de toucher encore plus de clients.

L’innovation technologique est un des défis à relever pour inciter à l’adoption des

nouvelles pratiques dans ce domaine. Pour les médecins et les assureurs, les conditions

de sécurité et de confidentialité sont les barrières les plus importantes à une efficience de

la M-Santé. La moitié des médecins pensent que les dispositifs web dans leurs cabinets

sont sécurisés. Seuls 53% des médecins ont répondu que les applications mobiles liées à

la santé sont compatibles avec leurs systèmes IT. Il est donc nécessaire d’optimiser

l’interopérabilité entre les technologies et aussi de former les professionnels de santé à

l’utilisation des nouveaux outils mobiles.

Ecologique :

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé les ondes des téléphones mobiles

dans la catégorie des agents « cancérogènes possibles » en 2011.

De nombreuses applications mobiles sur la prévention sont liées à l’environnement et à la

qualité de l’air intérieur.

Des gains écologiques sont réalisés car grâce à la M-Santé, le patient peut éviter de se

rendre à une consultation et donc d’utiliser un moyen de transport polluant (voiture …)

Page 38: La M-Santé dans tous ses états

38

3. La typologie des acteurs

3.1 Les opérateurs

Les opérateurs ont évolué et cherchent à se faire une place sur le marché en plein essor

qu’est la m-santé en tentant de fournir des solutions adaptées aux besoins de l'industrie

médicale. Dans une logique de réductions des dépenses et de l'amélioration des soins. Le

défi est donc désormais d’élargir leurs compétences, et plus particulièrement dans les afin

de servir le plus largement possible le secteur. D’après la GSMA, ils auraient pour objectif de

simplifier la gestion des dossiers médicaux et d'imagerie par le cloud, la qualité et le partage

de l'information grâce à leur expertise et à leurs moyens.

Orange répond déjà aux besoins en imagerie dans les régions les plus peuplées de France et

connecteraient ainsi plus de 90 hôpitaux et 500 radiologues, couvrant ainsi une base de

données de plus de 12 millions de patients.

Des solutions apportées par les opérateurs en m-santé sont apparues ces dernières années.

C’est le cas de Telefonica en Espagne qui a mis en place un système de contrôle à distance

permettant de faire de la rééducation postopératoire quotidienne chez soi sans avoir besoin

de se rendre à l’hôpital. En France, Orange Healthcare ,en collaboration avec Sorin,

spécialiste en appareil lié aux maladies cardiovasculaires, s’est attaqué aux pacemakers en

développant un système capable de transmettre toutes les données à un boitier Orange

placé dans la maison du patient, et envoyées dans la foulée à son médecin. Tout est ainsi

simplifié, le suivi du patient est amélioré et les anomalies se détectent plus rapidement :

c’est une solution efficace pour toutes les parties (patient-médecin- opérateur -

équipementier).

3.2 Les équipementiers

De nouveaux équipements apparaissent pour répondre aux attentes du marché et les

équipementiers, en collaboration avec les éditeurs améliorent ces technologies et ainsi

dynamiser le marché.

Page 39: La M-Santé dans tous ses états

39

De nombreux équipementiers ont préféré cibler directement le consommateur sans passer

par un tiers. On peut prendre l’exemple de l’entreprise française Withings, créatrice du

premier pèse-personne connecté.

D'autre part, de grandes entreprises d’ingénierie telles que IBM ou Philips investissent aussi

sur ce marché de la m-santé. De plus en plus d’objets communicants sont développés pour la

santé et l’outil pour accéder aux données est le smartphone. Si certains constructeurs se rallient aux

éditeurs d’autres se rapprochent des opérateurs et leur fournissent le matériel nécessaire pour

recueillir les données médicales. C’est le cas Ericsson par exemple qui propose une gamme de

capteurs (poids, asthme, glycémie…)

3.3 Les é

Les éditeurs d’applications ou développeurs ont un rôle déterminant car ils assurent la

diffusion de l’idée vers une création mise à disposition des utilisateurs. Ils sont donc les

principaux artisans du marché. Selon une étude Reasearch2Guidance, ils seraient les

leadeurs de m-santé. De nombreuses agences d’éditions sont spécialisées dans le domaine

de la santé (interaction-healthcare , Mobilehealth…).

3.4 Les professionnels de santé

L’usage du Smartphone prend de plus en plus d’importance dans la pratique des professionnels de

santé. Selon une étude de la société Mobile Health, plus de 70% des médecins (toutes spécialités

confondues) disposent d’un Smartphone.

L’étude révèle que :

94% des médecins qui possèdent un Smartphone l’utilisent à des fins professionnelles

53% ont téléchargé des applications médicales (dont 68% concernent les bases de données

médicamenteuses )

Le Smartphone représente donc pour les professionnels de santé un véritable outil

d’accompagnement ou de prescription. Il ne faut pas oublier que les professionnels de santé

pourront à l’avenir être les principaux prescripteurs de ces applications et donc les distributeurs sur

le marché. Il faut savoir que les professionnels de santé bénéficient d’un fort capital de confiance

concernant la confidentialité des données. Ils disposent d’un fort capital confiance sur un

Page 40: La M-Santé dans tous ses états

40

marché où il existe de nombreuses préoccupations quant à la confidentialité des données.

Selon un sondage IFOP publié en 2013, 63% des Français pensent qu’en cas de partage de

données de mesure issues d’objets connectés, ce sont les professionnels de santé qui sont

les plus légitimes pour la gérer.

3.5 Les assurances et les organismes de sécurité sociale Les assureurs ont un rôle fondamental dans le développement des services de santé mobile.

Le m-santé peut ainsi concerner les assurances et mutuelles pour de nombreuses raisons :

Suivi des de leurs clients

Proposer des applications axées sur la prévention en matière de santé.

De plus, l’objectif de ces sociétés est d’offrir à leurs clients des outils qui permettent

de s’autogérer pour les formalités administratives, et de leur apporter les services

dont ils ont besoin par l’intermédiaire d’applications.

3.6 Les laboratoires pharmaceutiques

Les laboratoires pharmaceutiques ont rôle central sur ce marché en plein essor (Voir annexe

8). Leur relation avec les professionnels de santé leur donne davantage de crédibilité. De

plus, ils disposent d’une expertise dans le secteur médical et particulièrement dans les

dispositifs médicaux tels que les appareils à glycémie par exemple (laboratoire Roche

Diagnostic…). La R&D est donc stimulée dans de nombreux laboratoires à l’écoute des

nouvelles attentes du marché. Le laboratoire Sanofi a ainsi développé plusieurs outils en e-

santé et développe de nombreuses applications.

Les laboratoires ont aussi recours à la m-santé pour proposer des compléments à leur

principale activité qui est de vendre des médicaments. Enfin, les applications vont améliorer

l'efficacité d'un traitement en particulier ce qui permettra aux sociétés de l'industrie

pharmaceutique d'avoir des arguments et des avantages concurrentiels.

3.7 Les « stores » numériques

Les stores numériques comme l’AppStore ou encore Google Play (né d’une fusion avec

Androïd market) profitent de cet essor car ils hébergent les applications iOS et Android ce

Page 41: La M-Santé dans tous ses états

41

qui leur permet d’en tirer un avantage financier (30 à 40% de royalties sur chaque vente

pour l’Appstore). Il est inévitable pour les éditeurs d’applications de ne pas être vendu sur

ces plateformes de téléchargement. C’est une étape obligatoire que l’application soit

gratuite ou payante. L’AppStore d’Apple, lancé en 2008, est le principal store. Lors de la

sortie de la plateforme, Apple comptait plus de 10 millions de téléchargements en 3 jours ce

qui prouve une attente forte de la part des consommateurs.

500 000 applications (iPhone+iPad confondus) sont disponibles sur la plateforme et un

nombre de téléchargements de 25 milliards a été dépassé en 2013.

Le catalogue de Google comprend plus d’1,43 millions d’applications, contre 1,21 million sur

l’Apple Store. Amazon figure à la troisième place, avec un peu moins de 300.000

applications. Cependant, Apple continue de générer davantage de revenus : les ventes

d’applications mobiles avaient bondi de 50 % en 2014, pour atteindre environ 15 milliards de

dollars. Le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis ont généré ensemble un CA supérieur à

celui du reste du monde combiné sur les différents stores d’applications mobiles.

Panorama des acteurs sur le marché de la M-Santé :

Page 42: La M-Santé dans tous ses états

42

4. Les différents modèles économiques des acteurs

L’essor des applications et dispositifs de M-santé s’accélère avec l’arrivée des objets

connectés. Cependant, les différents acteurs peinent à trouver un modèle économique

durable. Une définition de modèles économiques profitables doit être réalisée afin d’attirer

davantage d’investisseurs et surtout d’obtenir de bons résultats financiers.

Selon une étude de BCG (Boston Consulting Group), le challenge pour les acteurs de la M-

santé sera d’innover dans la manière de monétiser son application et ses services. Il est

difficile aujourd’hui de se baser uniquement sur le fait de faire payer son application car les

utilisateurs ne sont prêts à payer une application qui n’a pas prouvée totalement son

efficacité. De plus, comme on a pu le voir précédemment, les utilisateurs privilégient les

apps gratuites : 86% des usagers prétendent ne pas être prêt attiré par les applications

payantes (source : research to guidance)

Une réglementation plus souple pourrait à l’avenir faciliter la prise en charge par l'assurance

maladie de ces applications et objet connecté complémentaire. Pour le moment, la

règlementation n’évolue pas et ralentit le marché et les acteurs doivent donc trouver des

modèles économiques pour être compétitifs sur un marché déjà saturé.

4.1 Les modèles économiques envisageables

La gratuité (Free) ou la pratique de bas prix

Les éditeurs tentent à l’heure actuelle de proposer des applications gratuites pour atteindre

davantage de personnes. Cependant, cela les contraint à disposer une majorité de revenus

par la vente d’espaces publicitaires sur l’application. Cela ne s’arrête pas à la vente d’espace,

mais implique la revente des données collectées grâce au « tracking ». Le modèle

économique est donc uniquement basé sur la valorisation de données, mais la

réglementation limite de plus en plus les pratiques de ce type. Il est donc difficile de

rechercher de la durabilité avec ce type de modèle.

Page 43: La M-Santé dans tous ses états

43

Autrement, les acteurs du marché préfèrent pour la plupart se concentrer sur leur métier en

utilisant leur application comme un cheval de Troie vers le produit (objet connecté…). On

offre donc l’application pour attirer davantage de monde et les inciter à acheter le produit

complémentaire.

Le remplacement de soins existants

Certaines applications ou objets connectés peuvent venir remplacer l’offre de soin existante

voir l’améliorer et cela va donc diminuer les dépenses de santé de la sécurité sociale et cela

à plus ou moins grande échelle. Un patient atteint d’une maladie chronique comme le

diabète va s’autogérer, il manage sa propre santé et transforme son rôle de patient. Si les

résultats s’avèrent positifs, il est donc tout à fait possible de prétendre à un remboursement

d’un service de M-Santé par les assureurs et/ou d’autres organismes.

D'ailleurs, le Conseil National de l’Ordre des Médecins recommande la nécessité d'une

évaluation scientifique menée par des experts sans "lien d'intérêt avec les fabricants pour

filtrer certaines applications ne respectant pas des normes de qualité précises. Cela

permettrait de prouver les bénéfices d’un service de M-Santé sur la santé individuelle et

collective, et cela permettrait d’envisager une prise en charge par la collectivité.

Un remboursement sur la base de la performance

Un modèle économique ressort de certaines études de l’institut CG : un remboursement

pourrait être calculé sur la base des bénéfices générés en calculant de la diminution du

risque par exemple ou sur les économies réalisées par l’utilisateur. Le modèle serait donc

basé sur une approche par la valeur.

Ce « business modèle » basé sur les revenus suppose une collecte de données économiques

et médicales sur plusieurs années et sur un échantillon parfaitement représentatif de la

population du pays dans lequel l’utilisateur se trouve. Cependant même s’il est possible de

voir ce modèle s’installer dans certains pays, la récolte de ces données est encore trop

réglementée en France et commence seulement à être autorisée dans d'autres pays.

Page 44: La M-Santé dans tous ses états

44

Un processus difficile pour obtenir le remboursement d’une application

La reconnaissance du bénéfice médical et du gain économique généré par un service de M-

Santé permettraient un remboursement, mais cela est complexe à prouver. Par exemple, le

laboratoire Sanofi tente de prouver ce bénéfice médico-économique pour son application

Diabéo qui comme son nom l’indique s’adresse à des utilisateurs diabétiques. Ce dispositif a

été conçu pour les aider à mieux gérer leur traitement, à calculer leurs doses d’insuline et à

choisir seuls leur régime alimentaire. Le dispositif est à la fois un outil de collecte et de

partage de données entre le patient et l'équipe soignante, et génère des recommandations

sur la dose d'insuline à prendre.

Le laboratoire et leur partenaire ont dû attendre 4 ans pour démontrer des preuves quant à

l'amélioration de l'équilibre glycémique des patients. Cependant, même après quatre années

de suivi, les données ne sont pas suffisantes pour prouver l'efficience du dispositif selon les

tiers intéressés (sécurité sociale, assurances...).Pour prouver ce bénéfice médico-

économique, Sanofi a lancé une nouvelle étude auprès de 700 patients pour tenter d’avoir

une évaluation positive de la part des organismes concernés.

5. Les stratégies des acteurs de la M-Santé

L’émergence de la M-Santé oblige les acteurs de la santé à transformer leurs compétences

pour mieux piloter le changement et intégrer les NTIC dans leurs stratégies marketing.

Les éditeurs d’applications en ont bien conscience et d’après plusieurs prévisions, ils

deviendront les acteurs principaux sur le marché grâce à la création de solutions de santé,

notamment subventionnées par les compagnies d'assurance santé. Le succès des éditeurs

est d’axer leur stratégie directement sur le consommateur en proposant des services

adaptés et cohérents avec les nouvelles attentes des utilisateurs.

5.1 Les acteurs de la M-Santé vers une médecine plus préventive

Grâce au Big Data et aux nouvelles capacités des acteurs de la santé, il est désormais

possible d’identifier de façon plus prédictive des risques d’épidémies, de maladies, de

segmenter des populations en fonction de ces risques, de concevoir des traitements de plus

Page 45: La M-Santé dans tous ses états

45

en plus personnalisés. Les échanges entre professionnels de santé et leurs patients évoluent

et de nouveaux outils apparaissent afin d’améliorer cette relation. Ces nouveaux outils sont

la plupart du temps axés vers une approche différente de la médecine traditionnelle : on

assiste à un changement de paradigme, en passant d’une médecine curative à une approche

beaucoup plus préventive à l’heure où les dépenses de santé sont de plus en plus

importantes. La M-Santé répond à ces enjeux grâce aux stratégies des acteurs qui placent la

prévention au premier plan. De nombreux équipementiers utilisent cette approche pour

séduire les utilisateurs (Withings,…).

5.3 La M- ig Tech

En septembre 2014, le géant Américain Apple annonçait la sortie de l’application Health,

désormais disponible par défaut sur tous les produits de la marque (sauf ordinateur).

L’application est complétée du Health Kit, mis à disposition des éditeurs d’application dans le

but de faire interagir leurs applications ou objets connectés avec l’application Health.

Apple place donc la santé au cœur de sa stratégie, et cela peut s’expliquer par plusieurs

raisons, dont la montée en puissance de la tendance du « quantified-self » et de

l’autodiagnostic.

Aujourd’hui, les applications mobiles sont nombreuses sur le marché et Apple souhaite saisir

de nouvelles opportunités.

L’objectif principal d’Apple est de collecter toutes les données remontées par les

applications d’automesure et ainsi de centraliser un maximum de données. Le Big & Open

Data intéresse la firme américaine même si la santé n’est pas du tout son cœur de métier.

C’est pour cela qu’Apple a créé un partenariat avec « Mayo Clinic », un établissement de

soins reconnu aux Etats-Unis, afin de disposer d’une légitimité à effectuer des

recommandations médicales basées sur les données des utilisateurs ou encore alerter un

utilisateur quant à un besoin urgent de consultation.

Page 46: La M-Santé dans tous ses états

46

Google tente aussi de se faire une place dans le secteur de la santé avec la création de

Calico.

Après de longues années de doute quant à la mise en place de stratégie digitale, les

laboratoires pharmaceutiques tentent désormais d’innover en modifiant leurs stratégies

globales : selon une étude du cabinet de conseil Kurt Salmon révélait que 88% des décideurs

du secteur pharmaceutique souhaitaient s’orienter vers le développement d’application

mobile à destination des mobinautes ainsi que des professionnels de santé afin de combler

la baisse des visiteurs médicaux. C’est ainsi que depuis 2012, les laboratoires intègrent le

mobile et les objets connectés au cœur de leur stratégie qui leur permettra ainsi de

rationaliser les coûts.

Les enjeux sont multiples et leur souhait est d’obtenir des données grâce aux NTIC et ainsi

adapter leur production et offrir des outils de gestion de santé aux mobinautes par le biais

d’actions concrètes comme ont pu le faire le laboratoire MSD avec l’application TUP, Trouver

Un Préservatif, permettant de géolocaliser les distributeurs de préservatif.

Une rupture est visible et les laboratoires veulent améliorer leur image et moderniser leurs

stratégies en ayant un rôle moins limité.

Les comportements des internautes et des mobinautes obligent aussi les laboratoires à

revoir leurs stratégies et à passer à une nouvelle ère 2.0, car la santé est un domaine qui

génère de nombreuses visites et d’échanges sur le web ce que les acteurs de l’industrie

pharmaceutique ne peuvent pas négliger.

Selon un article du journal LesEchos, 40% des Français ne s’estiment pas assez informés par

les médecins sur les médicaments prescrits ce qui amène logiquement les laboratoires à

informer davantage via l’outil mobile.

Enfin, les laboratoires pharmaceutiques veulent répondre aussi à une concurrence accrue

dans l’industrie dans un contexte où les génériques prennent de plus en plus d’importance.

Page 47: La M-Santé dans tous ses états

47

Les laboratoires améliorent donc le positionnement de leurs produits à l’aide du web et

d’applications dans l’objectif de développer les ventes.

L’université californienne (UCLA) a mené une étude auprès de patients ayant séjourné à

l’hôpital qui a démontré que 73 % des personnes interrogées n’ont pas pris au moins l’un

des médicaments prescrits à leur sortie, et que 32 % ont respecté la totalité de leur

traitement, et ainsi entraîné des délais de rétablissement beaucoup plus longs et qui ont

entraîné des coûts de prise en charge supplémentaires.

En suivant la même logique, des patients souffrant de maladies chroniques rencontrent des

difficultés à évaluer eux-mêmes la nécessité d'adapter leur traitement. Un article récent du

New England Journal of Medicine (NEJM) fait état d’un contrôle de la glycémie beaucoup

plus efficace chez les diabétiques de type 1 équipés de systèmes de mesure en continu du

glucose que chez les patients pratiquant une autosurveillance standard.

Les acteurs de la santé jouent donc sur ces aspects afin de concevoir des applications

permettant de réduire ces comportements et ainsi poursuivre la logique des réductions de

coûts liés à la santé.

6. Etude de la concurrence

6.1 Un marché des applications oligopolistique

Le marché des applications mobiles est dominé actuellement par 2 stores (App Store et

Google Play), certains nouveaux entrants comme Amazon viennent tenter de concurrencer

les 2 principaux stores sans succès pour le moment.

L’étude de « App annie » montre le nombre de téléchargements a évolué entre 2013 et

2014, mais que cet essor est plus significatif pour Google Play. On observe une hausse de 60

%, pour atteindre les 150 millions de téléchargements, contre 100 millions pour l’App Store

qui progresse de 45 %.

Page 48: La M-Santé dans tous ses états

48

Cependant si l’on étudie la croissance en valeur, la situation est différente. L’App Store

génère 100 millions de dollars (+45 % entre 2013 et 2014), alors que Google Play génère 60

millions de dollars, (+30 %). La progression en volume et en valeur d’Apple est égale (45 %),

tandis que la progression en valeur de Google est deux fois moins importante qu’en volume.

On peut partir du constat qu’Apple propose toujours autant d’applications payantes alors

que Google Play en propose de moins en moins chaque année pour répondre à une

tendance à la gratuité qui vient s’affirmer aux attentes des consommateurs.

6.2 Une concurrence hétérogène

L’hétérogénéité des acteurs sur le marché de la M-Santé est très particulier entraîne une

concurrence féroce entre les acteurs.

Les éditeurs d’applications disposent du poids de marché le plus important grâce à leur

expertise liée aux systèmes d’information santé (SIS) engrangé depuis les années 1990.

Comme on a pu le voir précédemment, il y’a un grand nombre d’acteurs qui disposent

d’objectifs et d’expertise différents. Leur cœur de métier est différent, mais leur seul point

commun est la connectivité et les NTIC.

Page 49: La M-Santé dans tous ses états

49

Les financements sont donc différents et la recherche d’investisseurs est pour certains

acteurs comme les start-ups une étape indispensable pour faire face aux attentes et à la

concurrence du marché. Il y’a une réelle « euphorie » sur ce marché et toutes les parties

tentent à l’heure actuelle de se placer comme un acteur sérieux.

Il existe encore de trop nombreuses barrières à l’entrée pour faire face à cette concurrence

féroce : des barrières technologiques, légales, et surtout financières.

6.3 Une forte intensité concurrentielle sur ce marché

L’objectif est désormais d’analyser la concurrence sur ce marché et de mesurer plus

particulièrement son intensité à l’aide des 5 forces de Porter. En synthèse, un hexagone

sectoriel permettra de visualiser les intensités des forces de la concurrence.

Une forte menace des nouveaux entrants

Même s’il existe de nombreuses barrières à l’entrée qui sont financières, légales ou

technologiques, plusieurs acteurs peuvent les surmonter pour se faire une place sur le

marché. C’est ce qu’il se passe depuis 2008 avec l’arrivée de nouveaux acteurs qui tente de

se faire une place sur un marché qui avant l’ère de la digitalisation était dominé uniquement

par les acteurs de la santé : laboratoires, équipementier médical… À l’heure actuelle, de

nombreuses start-ups arrivent sur le marché grâce au crowdfunding ou à l’aide

d’investisseurs. Les « digitals natives » telles que les GAFAM (Google, Apple, Facebook,

Amazon, Microsoft) ont aussi les moyens financiers pour dominer le marché et interviennent

aussi sur le marché depuis 2008. Ainsi, de nombreuses start-ups sont rachetées par ces

géants du digital qui tente grâce à leur stratégie d’optimiser les liaisons hôpital-maison, de

digitaliser le parcours de soin et de créer un monitoring pour les maladies chroniques, et

d’engendrer des données d’utilisateurs.

Les frontières qui existaient entre un marché grand public bien-être et un marché

professionnel de la santé sont en train de s'estomper et des acteurs très compétitifs comme

Wtihings, Runtastic viennent agrandir la concurrence sur un marché qui attire un grand

nombre d’acteurs.

Page 50: La M-Santé dans tous ses états

50

Un pouvoir de négociation des clients limité

Le pouvoir de négociation des clients est très faible voire inexistant. Certaines apps sont

gratuites et contiennent des services supplémentaires payants ce qui obligent les entreprises

à tenter de les attirer vers une version premium, ils doivent donc mettre à disposition des

services gratuits attractifs. Le pouvoir de négociation des clients est donc limité, mais les

entreprises mettent tout en œuvre afin de proposer une application et des objets connectés

au meilleur rapport qualité-prix. Les objets proposés suivent une logique de différenciation

produits grâce à la personnalisation de l’usage grâce à la collecte de données. Une

entreprise peut ainsi créer une relation de proximité avec ses clients et donc inciter à la

fidélité pour profiter de services plus personnalisés dans le long terme.

Un pouvoir de négociation des fournisseurs

Il existe un grand nombre d’acteurs sur ce marché, les fournisseurs doivent donc s’aligner au

prix du marché pour générer un CA significatif, ainsi les éditeurs proposent des prix allant de

5 000 à 100 000 € pour une application mobile selon les fonctionnalités souhaitées par

l’annonceur. Cependant, cela est différent pour les objets connectés car de nouveaux

fournisseurs peuvent prendre une grande partie de la valeur globale du produit et réduire la

marge du concepteur de l’objet car certains capteurs ou autres outils intégrés dans les

produits connectés doivent être élaborés par les fournisseurs. Cela doit être donc pris en

compte.

Une forte menace des produi

Toutes les fonctionnalités proposées par les applications de santé et les objets connectés

sont à la base inspirées d’objets traditionnels (lecteur de glycémie, tensiomètre, podomètre,

pèse-personne. Les produits de substitution sont donc très nombreux. Les applications de

santé et objets connectés complémentaires offrent cependant une performance accrue et

une qualité d’analyse remarquable pour le consommateur par rapport aux traditionnels

substituts non connectés. Les produits liés à la santé connectée se distinguent donc de leurs

substituts dans la mesure où l’offre se concentre davantage sur le service que sur le produit.

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51

Des fortes contraintes réglementaires imposées par les pouvoirs publics

L’Etat dispose d’un fort pouvoir sur ce marché et la régulation imposée par les pouvoirs

publics est très lourde pour les acteurs du marché. L’Etat intervient dans un objectif

qualitatif et de protection lié à la confidentialité des données de santé des utilisateurs, ou

encore de la valeur scientifique des objets commercialisés.

Hexagone sectoriel du marché de la M-Santé

7. Diagnostic externe 7.1 SWOT : menaces et opportunités

Opportunités

- La M-Santé a la capacité de répondre à des objectifs de santé publique importants

comme la réduction des dépenses de santé ainsi qu’aux problèmes sociaux-

démographiques observés depuis plusieurs années : désertification (Voir annexe 11)

Page 52: La M-Santé dans tous ses états

52

de la population médicale dans les zones rurales (Moins de 54 % de la population des

pays en développement ont accès aux services de santé. On compte un médecin pour 6 670

habitants dans le monde, contre un médecin pour 390 habitants dans les pays industrialisés –

et un médecin pour 310 habitants en France), charge de travail trop importante des

médecins, vieillissement de la population, augmentation de patients atteints de

maladies chroniques…

- Selon plusieurs études, la M-Santé permettrait de réaliser 99 milliards de dollars

d'économies d'ici 2017 en Europe.

- Selon le rapport « Syntec numérique », les gains autour de 4 maladies chroniques

majeurs (diabète, PCO, hypertension, asthme) sont estimés de 925€ à 12 035€ par

an et par patient. De plus 125 00 à 165 000 hospitalisations par an seraient évitables

grâce à la santé connectée.

- La M-Santé peut répondre aussi à des problématiques majeures dans les pays les plus

pauvres comme on a pu le voir avec l’utilisation de certaines solutions de M-Santé

pour lutter contre Ebola.

- Le nombre de mobinautes ne cesse d’augmenter : 54% de la population française de

plus de 11 ans se connecte sur internet avec son smartphone.

- L’augmentation croissante des soins de santé oblige les prestataires de soins publics

de tester et déployer des solutions efficaces.

- Selon une étude de pWc, l’adoption globale de la m-Santé est aujourd’hui considérée

comme inévitable par plus de la moitié des médecins et des patients dans les pays

développés et émergents du monde entier. On constate cependant que les patients

semblent plus pressés d’adopter la m-Santé que les professionnels de santé. Les

professionnels de santé reconnaissent cependant l’utilité de certaines applications de

suivi pour leurs patients atteints de maladie chronique. 8% des professionnels de

santé recommandent une application à leurs patients et 54% des patients aimeraient

que leur médecin leur conseille une application selon le baromètre Vidal de 2014.

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- Selon les prévisions, certains modèles économiques se baseront sur la

recommandation d’application par le biais des professionnels de santé

- Les acteurs de la santé feront usage de solutions toujours plus innovantes pour se

différencier de leurs concurrents et cela stimulera davantage le marché.

- Il y’a une tendance à la recherche du bien-être et du « quantified-self » qui permet

de suivre sa santé au quotidien. Les mobinautes accordent de plus en plus

d’importance à ce type d’application ce qui prouve une augmentation de la confiance

vis-à-vis de ces nouvelles technologies.

- Les fonctionnalités des smartphones ne cesseront d’évoluer et cet outil dispose

actuellement de nombreux atouts permettant le développement croissant de la M-

Santé : portabilité, large diffusion, connectivité, transmission de données vers un

système centralisé…

- Il existe une équation parfaite entre le smartphone, les objets connectés et le

quantified-self.

- La M-Santé se développe rapidement dans les pays émergents car il permet aussi de

stimuler la création d’écosystème pour des acteurs comme les assureurs, les

opérateurs…

- La M-Santé permet une évolution et une amélioration des techniques de prévention

et de détection

- Différentes études prouvent que les patients préfèrent les solutions à domicile plutôt

que les consultations en cabinet.

Menaces

- Les utilisateurs d’applications peuvent vite se désintéressé des services proposés par

celle-ci selon une étude menée par Research to guidance en 2014. Cela serait causé

réel manque d’intérêt (46 % des applications sont désinstallées au bout de quelques

Page 54: La M-Santé dans tous ses états

54

semaines)

- Il existe une réelle inquiétude des utilisateurs quant à la confidentialité des données

de santé. La vente de ces données est interdite, mais certains acteurs peuvent être

tentés de le faire pour amortir les manquements de leur modèle économique

d’origine. 70% des personnes interrogées se disent inquiètes vis-à-vis de l’usage à mauvais

escient de leurs données selon une étude menée par 1001pharmacies.com.

- Les applications de santé se doivent donc être davantage sécurisées dans le temps :

récupéra on des données, portabilité entre systèmes d’exploitation, garantie de

maintenance.

- L’absence de modèles économiques stables ralentit le marché. Peu de modèles se

sont révélés totalement efficaces et aucun ne distingue particulièrement.

- La pression imposée par les pouvoirs publics est très forte et les acteurs sont dans

l’attente d’une réglementation commune.

- Il y’a un cloisonnement de la règlementation française qui bloque les acteurs de la M-

Santé en France. Cela les oblige à s’internationaliser au maximum. Les coûts liés à la

certification de nouveaux dispositifs médicaux mobiles obligent donc les fabricants à

vendre leurs produits plus chers. Cela peut donc freiner l’achat.

- Les acteurs de la M-Santé sont dans l’attente d’une labellisation commune afin de

stimuler le marché ce qui permettra de montrer leur fiabilité et prouver qu’elles ne

génèrent pas des données erronées

- Les applications et autres solutions de M-Santé obtiennent difficilement la possibilité

pour le patient d’être remboursé par la Sécurité Sociale. Les patients ne sont toujours

pas prêts à payer pour ce type de services même s’il a réel apport. Les coûts sont la

principale barrière à une meilleure utilisation de la M-Santé.

Page 55: La M-Santé dans tous ses états

55

- Les éditeurs et fabricants ne s’entourent pas assez de professionnels de santé pour

créer des solutions de m-Santé. Cela pourrait pourtant être un moyen de les rendre

les outils plus pertinents.

- Toutes les applications ne sont pas disponibles sur tous les supports. Si l’utilisateur

change de mobile et donc de système d’exploitation (iOS, Android…), cela peut

engendrer la perte de l’application ce qui peut être contraignant si l’application est

payante.

- Les professionnels de santé doivent être formés pour permettre une

recommandation de leur par : 70% des médecins ne se sentent pas su samment

informés pour recommander des applica ons.

7.2 Diagnostic externe

Comme nous avons pu le voir la M-Santé dispose d’atouts réels à l’heure actuelle pour

répondre à des enjeux majeurs en matière d’économie et de socio-démographie. Les

dépenses de santé des pays européens ne cessent d’augmenter (N : les dépenses de santé

en France représentent 12% de son PIB), on assiste à un vieillissement de la population, le

nombre de patients atteints de maladies chroniques évolue aussi, on observe une

augmentation du coût des soins de la sécurité sociale, et la population médicale est très faible

dans certaines régions : la M-Santé dispose donc d’atouts indéniables pour répondre aux

enjeux d’aujourd’hui et de demain. Le marché de la M-Santé ne s’est pas encore pleinement

développer en France et à travers le monde. On peut considérer que le marché est encore

en phase de lancement et qu’il se met peu à peu en place. L’essor des NTIC permet ce

développement depuis 2008 et les innovations naissantes disposent de tous les facteurs

nécessaires pour séduire sa cible. Cependant, il existe un réel cloisonnement de la

réglementation française ce qui explique que la M-Santé prend du retard par rapport à

d’autres pays comme les Etats-Unis ou la Chine par exemple. Cela incite donc les acteurs

français à s’internationaliser (Withings…). Une labellisation est attendue par les acteurs du

marché afin de prouver la qualité de leur service et ainsi justifier les prix pratiqués, qui

peuvent aussi être des freins à l’achat pour les cibles potentielles.

Page 56: La M-Santé dans tous ses états

56

Toutes les solutions apportées par la M-Santé permettent de créer un écosystème d’acteurs,

ce qui augmente l’intensité concurrentielle, mais qui permet aussi de répondre aux attentes

des patients, des professionnels de santé, des pouvoirs publics. Il existe un véritable

potentiel de marché et cela prend de plus en plus d’ampleur : 500 millions d’utilisateurs de

smartphones et de tablettes utilisent des applications mobiles liées à la santé. Le marché de

la M-santé devrait atteindre 26 Mds$ en 2017.

Page 57: La M-Santé dans tous ses états

57

PARTIE III : Dans quelles mesures peut améliorer le suivi médical avec des solutions propres à la M-Santé ?

1. Présentation de la société Withings 1.1 Genèse

La société Withings (condensé de « With » et « things » signifiants avec des choses) a été

créée en 2008 par 3 ingénieurs dont Eric Carreel (PDG), Cédric Hutchings (DG) et Frédéric

Potter(Co-fondateur). Ces 3 ingénieurs qui n’en étaient pas à leur première création

d’entreprise (cf : Technicolor, Sculteo et Circpack) ont voulu avec Withings proposer des

objets électroniques connectés et destinés au grand public. Plusieurs produits ont permis à

la marque de devenir un acteur incontournable sur le marché de l’IDO (Internet des objets) :

leur pèse personne, par exemple, a été commercialisé dès 2009 et s’est révélé être un franc

succès car les 3 ingénieurs ont été distingués au CES (Consumers Electronic Show) de Las

Vegas en 2011 puis chaque année jusqu’à aujourd’hui pour plusieurs de leurs créations.

Dès 2010, les produits de la marque étaient compatibles à la fois sur iOS et Android.

Plusieurs levées de fonds leur ont permis de se développer dont la plus importante a été de

23,5 millions d’euros auprès de pifrance et de IdInvest Partners.

Withings compte au niveau international des millions d'utilisateurs de ses objets connectés,

dont leurs best-sellers, le pèse-personne connecté qui permet de gérer son poids via son

smartphone, ou le bracelet connecté qui compte le nombre de pas réalisé au quotidien, les

calories brûlées, la fréquence cardiaque et qui permet aussi d’analyser le sommeil.

Withings réalise aujourd’hui 90% de ses ventes en dehors de la France et mise donc tout sur

l’export pour le moment. 50% du chiffre d'affaires de la marque serait réalisé aux Etats-

Unis.

La société francilienne compte désormais 130 employés en France, 20 à l’étranger ainsi que

2 filiales. L’ensemble de la production est réalisé en Asie.

Page 58: La M-Santé dans tous ses états

58

Plusieurs observatoires ont été menés par Withings en France afin d’analyser les données

recueillies par leurs objets connectés. La marque prône bien sûr le respect de la

confidentialité et ne vend aucune information à d’autres entreprises. L’AFP a recueillie les

propos du responsable des activités de santé chez Withings pour comprendre leur

motivation : « Il y a deux ans et demi, avec le succès commercial, nous avons constaté que

nous avions une des plus grandes bases de données du monde en termes de poids, d'activité

physique ou de pression artérielle, et que nous n'en faisions rien, alors que potentiellement

elles ont une valeur de santé publique (…) En aucun cas on ne pouvait envisager de vendre

ces données, on a donc commencé à les analyser et les agréger, en respectant évidemment la

confidentialité des utilisateurs, pour mettre sur pied cet Observatoire qui permet de suivre

l'évolution de l'activité physique des Français en temps réel».

Cet observatoire de très grande ampleur est une première mondiale selon eux.

1.2 Marketing-Mix la société Withings Les produits

La société Withings propose différents produits connectés depuis son arrivée sur le marché

en 2009. Tous les produits ont le point commun de mesurer l’activité de ces utilisateurs et

de quantifier plusieurs signaux. Les produits appartiennent à la catégorie « bien-être » et ont

l’avantage de proposer un design bien particulier en s’éloignant au maximum de ce que les

Page 59: La M-Santé dans tous ses états

59

concurrents proposent. Ci-dessous nous pouvons observer les paramètres vitaux que les

produits Withings permettent de contrôler.

La marque propose 11 produits phares sans compter les accessoires (bracelets colorés…).

Le produit principal qui a permis à la société de connaître un tel succès est la balance

connectée :

Leur pèse-personne, le « smart body analyzer » va au-delà des fonctions initiales

pour ce type de produit. Reconnaissance de l’utilisateur, calcule du rythme

cardiaque, de l’indice de masse corporelle (IMC), diffusion de ses courbes

d’évolution sur les réseaux sociaux. Tous les rapports sont directement accessibles

via son smartphone et permettent de suivre précisément son évolution au quotidien.

Le produit dispose d’un mode « athlète » pour les personnes qui pratiquent une

activité physique soutenue. Ce produit a même la capacité d’évaluer la qualité de

l’air via des capteurs capables de mesurer la quantité de C02. Il est conseillé de

placer le pèse-personne dans sa chambre afin de savoir lorsqu’il est recommandé de

Page 60: La M-Santé dans tous ses états

60

purifier l’air ambiant. Ce produit dispose donc de fonctionnalités et a permis à

Withings de se faire remarquer à l’étranger et d’être récompensé pour son

innovation (CES 2009…)

Le tensiomètre sans fil permet à l’utilisateur de calculer sa tension et s’adapte à la

vie quotidienne. Il est synchronisé instantanément avec le smartphone de

l’utilisateur. L’application garde en mémoire l’ensemble des résultats.

Le withings « home » permet de surveiller son domicile et de communiquer à

distance avec les personnes présentes dans la maison grâce à des micros intégrés.

Cet appareil dispose d’une caméra HD capable de zoomer précisément sur un objet

et dispose aussi d’une vision nocturne. Un résumé de la journée est publié chaque

jour sous forme d’un « time-lapse ». Ce produit a aussi la capacité de mesurer la

pollution intérieure de son domicile. Le Withings Home est le premier système de

surveillance vidéo qui détecte la pollution de l'air intérieur, tout en permettant à

l’utilisateur de se préoccuper du bien-être de sa famille.

Page 61: La M-Santé dans tous ses états

61

Le withings « Aura » permet d’analyser son sommeil de manière précise. Il permet

aussi de réveiller l’utilisateur en douceur au meilleur moment du cycle de sommeil.

Il dispose d’un capteur de sommeil sans contact que l’on place sous son matelas, un

appareil de chevet équipé d'un dispositif lumineux et sonore et il est synchronisé avec

un smartphone. Cet objet analyse les sons, la température et les niveaux de luminosité

toute la nuit. Il peut remarquer une dégradation de la qualité du sommeil due à

l’environnement et aider l’utilisateur à déterminer les éléments qui ont un effet

négatif sur la qualité de son sommeil.

Le « smart baby monitor » permet d’être à proximité de son bébé en permanence.

Cet objet donne la possibilité à l’utilisateur de communiquer à distance avec son

enfant, de déclencher une berceuse, de le voir grâce à une caméra, de l’entendre, de

connaître le taux d’humidité de la pièce où le bébé se trouve… Il est très simple

d’utilisation et permet à l’utilisateur d’être rassuré. Il permet une très bonne

expérience interactive.

Page 62: La M-Santé dans tous ses états

62

Les montres Withings « Activité » et « activité Pop » : Withings propose des

montres connectées à la croisée de l’horlogerie et du suivi d’activité. D’ailleurs ces

montres son fabriquées en Suisse. Les montres suivent tous les mouvements de

l’utilisateur en le tenant informé à tout moment de ses efforts, jusqu'à ce qu’ils

atteignent son objectif. Elle analyse aussi la qualité du sommeil et se révèle être un

vrai coach.

Le « Pulse Ox », peut être porté au poignet ou glissé dans une poche. Il a la capacité

de calculer les pas, les battements du cœur par minutes, le taux d’oxygène dans le

sang. Il permet aussi d’analyser le sommeil.

Tous les produits de la marque sont fabriqués en Asie, sauf les montres qui sont fabriquées

en Suisse. Withings travaille avec « Elium Studio » qui est en charge du design de chaque

produit lancé par la société française.

L’ergonomie des produits est très simple et permet à l’utilisateur de configurer très

facilement les produits.

Les prix La marque Withings pratique une politique de prix d’alignement et s’adapte au marché en

proposant tout de même des produits de qualité :

Page 63: La M-Santé dans tous ses états

63

Les prix vont de 99,95€ (pèse-personne 1ère génération) à 390,00 € (montre « activité »)

Si on prend l’exemple de son produit phare, le pèse-personne connecté, voici les prix

pratiqués par ses concurrents directs :

Prix de la balance Withings « smart body analyzer » : 149,95€

Target Scale de Medisana : 149,99€

Libra de Runtastic : 129,99€

Balances Escali : 128€

HS3 de iHealth : 120€

WebCoachPop de Terraillon : 100€

Withings propose des promotions occasionnelles, et pour fêter son intégration à « Health

Kit », » lancé par Apple, la société française a décidé de proposer une réduction de 75% sur

l’ensemble de la boutique en ligne. Withings a aussi proposé des promotions pour les

adhérents à une salle de sport américaine.

Withings et la communication

Withings a lancé sa première campagne de communication avec l'agence media My Media,

et son agence de publicité Eggs. Après plusieurs parrainages d'émissions sur Canal+ pendant

trois semaines dont Le Grand Journal, Withings a lancé une campagne sur 55 faces

numériques à La Défense. Ces faces ont permis aux passants de connaître le nombre de pas

restants et le nombre de calories brûlées du point où ils se situent jusqu'à l’endroit où il se

rende. Withings ne dispose pas encore d’une forte notoriété en France et doit donc

augmenter sa visibilité bien que ses produits soient distribués dans les surfaces spécialisées

tels que la FNAC… L’objectif de Withings est de réaliser, auprès des vendeurs, des

consommateurs, un travail de pédagogie pour expliquer l'intérêt de nos produits. La marque

se concentre donc sur le « channel marketing », avec la publication de vidéos de

présentation, de photos ou de contenus explicatifs. La société française tente donc d’avoir

Page 64: La M-Santé dans tous ses états

64

afin de gagner en visibilité, l'entreprise tente de créer des corners santé chez ses

distributeurs dédiés et mise tout sur les bonnes retombées presse.

La communication de Withings est cependant accentuée aux Etats-Unis où la société réalise

plus de 50% de son chiffre d’affaires. Une communication digitale a d’ailleurs été lancée lors

de l’évènement sportif incontournable le « Super bowl ». Cette campagne dont le nom était

le « Withings Big Game Challenge » avait pour objectif de stimuler sa communauté. un défi

de douze jours d‘activité a permis aux participants de rester en forme tout en soutenant son

équipe préférée lors du Super Bowl. Toutes les personnes ayant un compte Withings

pouvaient participer (la création d’un compte est gratuite). Les utilisateurs des produits

Pulse, Pop , Activité ont pu aussi utiliser les objets pour relever le défi.

4 périodes (2 jours par période) ont été définies par Withings afin de stimuler l’activité de

l’utilisateur. Plus le participant est actif durant ces 4 périodes, plus il fait gagner des points à

l’équipe qu’il supporte. Un défi parallèle à l’évènement tant attendu chaque année aux

Etats-unis a permis à Withings de tirer un bénéfice de la communauté qu’elle a réussi à

créer à travers le monde.

La distribution

Deux canaux de distribution sont sollicités : le web avec sa boutique online et un large

réseau de revendeurs spécialisés et grand public. Les produits sont vendus aussi bien sur

Amazon que dans de grandes chaînes telles que Darty, Decathlon, Apple Store, Boulanger ou

la Fnac.

Withings vend principalement à l’étranger, 90% de son chiffre d’affaires est réalisé à

l’export.

L’objectif de Withings est de se rapprocher du milieu médical et plus particulièrement des

pharmacies et des hôpitaux, d’ailleurs, la PME fournit déjà certains de ses produits au CHU de

Toulouse et à l'hôpital européen Georges Pompidou.

Pour prouver sa légitimité à agir sur un tel marché, Withings multiplie les synergies avec des

industriels et autres sociétés qui souhaitent élargir leur offre d'applications. 120 partenariats

ont été créés avec de grandes marques comme Apple, Axa, Microsoft, Nike…

Page 65: La M-Santé dans tous ses états

65

1.3 Segmentation des cibles Withings utilise une stratégie de positionnement différencié et tente de toucher une cible

assez large : des seniors, des jeunes parents, des « geeks », des sportifs. La cible est donc

« grand public ».

1.4 Positionnement de Withings

Mapping de positionnement

Page 66: La M-Santé dans tous ses états

66

Prisme de Kapferer

1.5 Forces et Faiblesse de la société Withings Forces

- L’entreprise Withings a obtenu de nombreux prix pour son innovation et le design de ses

produits au CES Innovation de Los Angeles de 2009 à 2014. Withings s’est distinguée dans 3

catégories : fitness, Santé et Home.

- Acteur incontournable de la M-Santé.

- Partenariat avec Apple et intégration dans le HealthKit sorti en 2015.

Page 67: La M-Santé dans tous ses états

67

- Le design des produits Withings est très travaillé. Le design est réalisé en France contrairement

au reste de la production.

- Des levées de fonds (13 millions de $) ont permis à la marque de se développer davantage.

- Withings dispose de 2 filiales à l’étranger.

- Withings est très bien implantée aux Etats-Unis.

- La variété de ses produits vise le grand public.

- La praticité et la simplicité de ses produits lui valent d’être comparé avec le géant Apple.

- Withings est une des entreprises pionnières de la M-Santé.

Faiblesses

- Taux de notoriété faible : la marque est peu connue en France.

- 90% du Chiffre d’Affaires de Withings est réalisé à l’export.

- L’autonomie des produits est souvent critiquée.

- Withings rivalise très bien avec ses concurrents sur le segment bien-être/fitness mais doit

lancer d’autres produits sur le segment de la santé pour élargir sa cible.

- La marque est inconnue des professionnels de santé

1.6 Diagnostic interne

L’entreprise Withings évolue sur un marché en pleine phase d’intégration ce qui explique sa

notoriété assez faible en France où la réglementation n’est pas en sa faveur.

Pionner dans ce domaine, Withings fait partie des sociétés dont les investisseurs sont très

attentifs. Plusieurs fois remarqué lors de grand salon comme le CES innovation de Las Vegas,

Page 68: La M-Santé dans tous ses états

68

Withings s’impose comme un acteur sérieux sur le marché de la M-Santé. Son partenariat

avec Apple par le biais de son intégration dans le HealthKit va permettre à l’entreprise de

gagner en visibilité.

Withings qui ne souhaite pas communiquer sur son Chiffre d’Affaires affirme tout de même

que 50% est de ce celui-ci est réalisé aux Etats-Unis ce qui laisse penser à une très grande

marge de développement. La société française devra donc continuer son développement et

gagner en notoriété grâce à des budgets de communications plus importants. Enfin, bien que

Withings a obtenu plusieurs récompenses au CES dans les catégories suivantes : fitness,

home et santé, il serait nécessaire de développer une gamme de produits liés davantage à la

santé et communiquer directement auprès des professionnels de santé. Cela permettrait à

la marque de gagner en crédibilité auprès de prescripteurs importants comme les médecins,

et cela serait légitime car la qualité des produits Withings est reconnue et certifiée.

2.

2.1 Alzheimer en quelques « maux »

L’Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable entrainant une perte progressive

de la mémoire et des fonctions mentales. Cette maladie s'aggrave au fil du temps et

provoque une mort lente et progressive des neurones. Les symptômes n’apparaissent

d’ailleurs souvent que plusieurs années après qu’elle se soit déclarée dans le cerveau. Les

experts ont défini plusieurs « stades » pour montrer la dégradation lente des capacités d'une

personne atteinte de la maladie d'Alzheimer jusqu'à un stade très avancé. Il faut savoir que

les symptômes et l’évolution de la maladie d’Alzheimer varient énormément d’un individu à

l’autre.

L’Etat de santé de la personne atteinte de la maladie commence à être sévère à partir du

stade 5. Des troubles de la mémoire et du raisonnement sont facilement observables par

l’entourage et les personnes ayant passé ce stade ne peuvent plus assumer de manière

autonome leurs activités quotidiennes.

Page 69: La M-Santé dans tous ses états

69

À ce stade, la personne peut :

être incapable de se souvenir de son adresse ou numéro de téléphone

ne plus savoir où elle se trouve et depuis combien de temps

avoir besoin d’aide pour s’habiller en fonction de la saison

se souvenir tout de même de certains événements marquants

être encore autonome pour manger ou aller aux toilettes.

La phase terminale (stade 7) est signe de déficit cognitif et d’un état très sévère. La

personne atteinte ne peut plus communiquer avec son entourage ni contrôler ses gestes.

Elle peut encore prononcer certains mots, mais avec beaucoup de difficultés. Les muscles se

raidissent et de nombreux troubles apparaissent (déglutition…).

Lors de cette phase, une aide importante pour les besoins naturels (manger, se laver…) doit

être envisagée. Même lever la tête peut être un geste très difficile à effectuer à ce stade.

2.2 Alzheimer en chiffres

Selon l’association France Alzheimer :

850 000 personnes sont atteintes de la maladie en France, soit l’équivalent de la

population à Marseille

3 millions de personnes sont concernées par la maladie si l’on prend en compte

l’entourage des personnes malades

1 malade sur 2 ne sait pas qu’il est atteint

0 traitement ne permet de guérir et d’éviter la maladie

Pour 2020, on estime que ¼ des Français âgés de plus de 60 ans seront touchés par la

maladie

500 lieux d’écoute et d’accueil existent en France

10 millions d’euros ont été consacrés à la recherche depuis 1988

165 000 nouveaux malades par an

La survie moyenne est estimée à 8 ans à partir de l’établissement du diagnostic

Page 70: La M-Santé dans tous ses états

70

Le coût de la prise en charge est élevé, on estime que 1 000 € par mois restent à la

charge des malades et de leur famille

Selon l’OMS, le coût sociétal total de la maladie d’Alzheimer dans le monde était de

604 milliards de dollars en 2010, soit 1 % du produit intérieur brut mondial

3. Stratégie marketing : lancement produit de Follow et de son bracelet connecté (recommandations)

3.1 Produit

L’application Follow aura pour objectif d’améliorer la relation patient-médecin-famille pour

les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Comme nous l’avons vu, précédemment

la maladie d’Alzheimer comporte des facteurs très contraignants pour le patient, la famille et

les médecins. Il n’existe actuellement aucun médicament capable de combattre cette

pathologie qui touche plus de 850 000 personnes en France.

Withings dispose d’un fort potentiel au niveau technologique et à la création d’objet

connecté. Ces derniers seront au « cœur » de l’application « Follow » et permettront

d’accéder à de nombreux services grâce à l’intégration de nouvelles technologies facilitant la

surveillance et le suivi du patient.

Ce produit aura pour objectif d’améliorer le suivi par le professionnel de santé et de rassurer

la famille du patient dont les épreuves sont pour la plupart très difficiles à surmonter et pour

qui l’inquiétude est un souci du quotidien.

Une plateforme d’échange sera créée afin de permettre le suivi à distance par le

professionnel de santé. L’objet connecté et la plateforme auront pour objectif de répondre à

des critères de sécurité et de confidentialité très stricte.

Les apports seront nombreux pour l’entreprise Withings qui pourra grâce à ce nouveau

produit se positionner davantage sur la santé en plus du bien-être, actuellement au cœur de

son activité. Le design de ses produits, leur praticité et leur savoir-faire permettront de

proposer un produit qui répond aux attentes des consommateurs, comme nous pouvons le

voir avec le document suivant :

Page 71: La M-Santé dans tous ses états

71

Ce graphique montre que les patients sont attirés par la M-Santé pour le fait d’améliorer la

communication avec les professionnels de santé (54% des répondants dans les pays

développés et 51% dans les pays émergents), et de pouvoir leur envoyer des données (28%

des répondants dans les pays développés et 51% dans les pays émergents).

Caractéristiques produits :

Application « Follow » :

Page 72: La M-Santé dans tous ses états

72

Application iOS et Android

Disponible sur smartphone et tablette

Téléchargeable sur l’Apple Store et sur le Play Store de Google

Gratuite et accessible exclusivement par les acheteurs du bracelet

Export des données par le biais de l’application mobile pilotée par la famille du

patient en format .excel et .csv afin d’envoyer les données aux professionnels de

santé non équipés de la plateforme complémentaire à l’application.

Logo :

Son bracelet connecté :

Triple connectivité : le bracelet Withings permet d’envoyer les résultats sur les

appareils iOS et Android à l’aide de la technologie luetooth 4.0 ou en connectant le

bracelet iOS à l’aide d’un câble US standard. De plus, les données sont

synchronisées automatiquement sur l’application si l’utilisateur est équipé d’une

connexion Wi-Fi à son domicile.

Géolocalisation GPS

Détecteur de fumée : alertes envoyées sur le smartphone et/ou la tablette

Détecteur de chute : alertes envoyées sur le smartphone et/ou la tablette

Page 73: La M-Santé dans tous ses états

73

Fermeture du bracelet possible grâce à code en possession de la famille

outon d’alerte sur le bracelet : le possesseur peut prévenir sa famille en cas de problème

racelet équipé d’un micro permettant l’enregistrement de ce que vit le malade au

quotidien : ces données seront utiles pour le professionnel de santé pour connaître

davantage les symptômes (analyse des conversations…). La famille peut trier ces

données avant l’envoi au médecin.

Analyse du rythme cardiaque

Compatible avec le Withings « Home » (surveillance domicile)

Contenu : adaptateur USB, quatre piles AAA alkaline (LR3) (déjà insérées), guide de

démarrage rapide

Le produit dispose d’une garantie d’un an

La plateforme d’analyse et de suivi :

Plateforme dédiée aux professionnels de santé

Analyse des données reçues (validées dans un premier temps par la famille)

Possibilité d’échanges entre la famille et le professionnel de santé sous forme d’email

Intégration du dossier médical

Chaque bracelet contient un numéro d’identification ainsi qu’un mot de passe. Ces

données de sécurité devront être rentrées par le professionnel de santé et par la

famille pour accéder à l’application et à la plateforme

Page 74: La M-Santé dans tous ses états

74

Demande de rendez-vous par le professionnel de santé à la famille via cette

plateforme

3.2 Prix

L’application est gratuite pour les acheteurs du bracelet connecté

Le bracelet est vendu 129 ,95€

Stratégie d’alignement avec les autres produits de la marque

Promotion de 50% pour les adhérents de l’association France Alzheimer

2 vagues de promotions par an sur le site withings.com

3.3 Communication

Objectifs de communication :

- Faire connaître la marque Withings et son nouveau produit

- Informer les cibles de l’utilité et de l’efficacité du produit

- Impliquer les professionnels de santé

Cibles : CSP+ , 35 ans et +

Média :

- Sponsoring émission TV : Pour une seconde année de suite, nous recommandons le

sponsoring de l’émission Le Grand Journal sur Canal+ sur une période de 3 semaines.

Cela correspond à un format de 10 secondes après chaque coupure publicitaire avant

la reprise du direct.

- Campagne web : une campagne web sera réalisée sur Facebook et MeltingDoc,

réseau social dédié aux professionnels de santé. Un compte Twitter spécifique pour

ce nouveau produit sera publié.

De plus, des espaces publicitaires web (bannières + interstitiels + habillage de site)

seront réservés sur les sites suivants :

Page 75: La M-Santé dans tous ses états

75

Habillage de sites (sur des périodes de 5 jours) : 20 minutes, Canal +, Le

Monde, Doctissimo.

Bannières (1 mois) : Top Santé, Le Quotidien du Médecin, Le Généraliste.

Interstitiel sur l’application 20 minutes et Le Parisien durant 1 semaine

- Création de vidéos d’explication publiées sur le site Withings.com et sur les réseaux

sociaux (Facebook, Twitter, Youtube Channel)

- Presse : Achats d’espaces sur les titres suivants :

Presse magazine : (Pleine page) Santé Magazine, Top Santé, Psychologies

Magazine, Pleine Vie, Sciences & Avenir

Presse Gratuite : (Pleine page) Métro, (Communiqué de Presse) 20 minutes

- Création d’un blog sur la maladie d’Alzheimer et la santé connectée en partenariat

avec l’association France Alzheimer

Hors-média :

- Relations publiques : à effectuer auprès de blogueurs influents (leblogdelasanté.com,

blogensanté.com), dans la presse gratuite (20 minutes, Métro) et auprès des

magazines TV (Le Grand 8_ Direct 8, Le magazine de la Santé_ France 5, Comment ça

va bien ?_ France 2, 100% mag_ M6).

- Evènementiel : Sponsoring et symposium de congrès médicaux + locations de stand

de 20m2 aux congrès suivants :

Le salon des seniors (Avril 2016, Paris) : Plus de 40 000 visiteurs

Page 76: La M-Santé dans tous ses états

76

Congrès Preuves & Pratiques (26 manifestations par an, présence de 8 000

Médecins généralistes en 2014)

CMGF : Congrès de Médecine Générale France (11ème édition) mars 2015.

(Présence de 3 500 Médecins généralistes)

Symposium et déjeuner débat sur l’ensemble de ces manifestations sur le

thème suivant : Quels apports de la nouvelle technologie sur la santé ? Que

doit-on adopter ?

Withings sera aussi présent au CES Innovation pour présenter « Withings

Follow » en janvier 2016

3.4 Distribution

Pour l’application :

Vente sur l’AppStore et le Play Store de Google.

Pour le bracelet connecté :

Vente en ligne sur le site Withings.com et 1001pharmacies.com.

Vente sur les boutiques des pures players comme Amazon, Price Minister, Rue du

commerce.

Vente dans les boutiques suivantes : La Fnac, Darty, Boulanger.

Développement d’un réseau de distribution en pharmacies dans les 5 plus

grandes villes françaises : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nice.

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4. Retro planning

Le lancement produit sera effectué lors du CES 2016 de Las Vegas où les principaux acteurs

du digital et les influenceurs importants seront présents.

Le lancement sera soutenu par plusieurs vagues de campagnes web et de sponsoring TV et

un important travail de relation publiques sera effectué sur les 5 mois suivant le lancement.

Les supports de communication sélectionnés permettront à Withings de cibler une cible

grand public assez large (TV,web,presse magazine), les seniors (congrès, presse magazine)

ainsi que les professionnels de santé qui doivent être davantage informés sur la M-Santé et

prendre conscience de ces avantages. Withings doit gagner en visibilité auprès des médecins

et prendre le temps de dialoguer avec eux pour prouver la qualité de ces produits : il est

nécessaire de garder à l’esprit qu’ils pourraient à l’avenir devenir les principaux

prescripteurs. Comme on a pu le voir précédemment, de nombreuses personnes

souhaiteraient adopter la M-Santé si cela est recommandé par son médecin.

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5. Budget prévisionnel

Le budget prévisionnel a été calculé sur la base de la levée de fonds obtenue par WIthings

car il est impossible d’obtenir leur Chiffre d’affaires, gardé secret chaque année. 3% des

sommes levées soit 700 k € seront destinés à cette nouvelle campagne de communication

lancée en janvier 2016.

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Conclusion

Pour conclure cette thèse professionnelle, il est donc tout à fait raisonnable de préciser que

l’enthousiasme vis-à-vis de la M-Santé est fondé. Les NTIC permettent peu à peu une

mutation de du secteur de la santé au niveau international.

Le marché est en pleine phase d’intégration, mais il est déjà possible d’évaluer son fort

potentiel grâce aux bénéfices économiques et sociaux-démographiques. Le système de santé

français sera affecté par l’émergence de la M-Santé et les acteurs de ce marché devront

travailler sur la mise en place de modèles économiques stables. Le marché est très

concurrentiel et un grand nombre de nouveaux entrants importants comme les Big Tech

veulent être compétitifs en venant concurrencer les acteurs traditionnels de la santé.

Cependant, il ne faut pas oublier le pouvoir des parties prenantes comme l’Etat qui

provoque un ralentissement du développement et qui freine les acteurs de la santé dans

l’attente d’une réglementation stable. D’ailleurs, on constate actuellement que le

développement de la M-Santé est davantage accéléré dans les pays émergents ou les

continents comme l’Afrique où il existe un réel besoin et où les enjeux sont davantage

importants.

On a pu observer les attentes des consommateurs et les stratégies des acteurs de la santé

devront respecter plusieurs critères :

Proposer des applications et des services dont la valeur ajoutée pour l’utilisateur est

clairement perceptible. Les acteurs doivent répondre à un besoin qui va dans le sens de

l’amélioration du système de santé, dans la réduction de coût de prise en charge d’un

patient et encore de répondre au manque de médecins dans certaines zones.

De plus, l’innovation doit rester la principale préoccupation pour permettre de répondre à

des attentes toujours plus importantes.

Comme nous avons pu le voir, les acteurs doivent avoir une vision assez large et prendre

conscience du besoin d’internationalisation où leurs services peuvent attirer de nouveaux

utilisateurs et aider à l’amélioration des systèmes de santé d’autres pays.

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Malgré une concurrence féroce, un écosystème s’est créé et il est important que les

nouveaux entrants se rapprochent des acteurs traditionnels et surtout des professionnels de

santé qui devront être les premiers à adopter de nouveaux comportements pour permettre

une adoption globale de la M-Santé. Les apports de la M-Santé sont nombreux et ils seront

les mieux placés pour recommander ce type d’outils.

Tous les acteurs devront prendre aussi conscience que le marché est particulier et qu’il n’est

pas indépendant de la santé. Les éditeurs, les industriels auront la nécessité d’avoir toujours

pour objectif l’amélioration des soins, l’amélioration de la relation patient-médecin et

surtout respecter la confidentialité propre à se secteur. Une confiance doit être instaurée car

des inquiétudes sont visibles et freinent le développement.

Enfin, il est important de garder à l’esprit que la M-Santé n’a pas pour vocation de remplacer

la santé, mais uniquement de l’améliorer : le besoin de consulter un médecin n’est pas voué

à disparaître et cela comporterait des risques de passer à une santé 100% connectée.

La M-Santé aura atteint son potentiel maximum lorsqu’elle sera adoptée dans les pratiques

courantes des acteurs traditionnels et de leurs patients et que les bénéfices sur le système

de santé seront reconnus.

Page 81: La M-Santé dans tous ses états

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WEBOGRAPHIE/BIBLIOGRAPHIE

Livre

D.Crespo Garc , M-Health dans les pays industrialisés, Edition lambert, 2011

Web

LEMONDEDELASANTE. Définition de la m-santé [http://lemondedelaesante.wordpress.com/2011/11/04/definition-de-la-m-sante

NOUVELOBS. «Bracelets et montres connectés : faut-il craindre le « Quantified Self » http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20140528.OBS8685/bracelets-connectes-et-donnees-privees-faut-il-craindre-le-quantified-self.html>

CNIL, Le corps : nouvel objet connecté http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/publications/DEIP/CNIL_CAHIERS_IP2_WEB.pdf

Les médecins pensent que les applications de santé peuvent réduire les visites au cabinet (infographie). http://blog.ignilife.com/post/19251463718/mhealth-explosion.

RESEARCH2GUIDANCE. The market for mHealth app services will reach $26 billion by 2017.http://research2guidance.com/the-market-for-mhealth-app-services-will-reach-26-billion-by-2017.

CNIL. Rapport d'activité 2013 http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/publications/CNIL_34e_Rapport_annuel_2013.pdf.

LES CLES DE DEMAIN. 99 milliards d'euros d'économies grâce à la m-santé. Septembre 2013. http://lesclesdedemain.lemonde.fr/sante/99-milliards-d-euros-d-economies-grace-a-la-m-sante_a-11-3124.html.

ORANGE. Le boom des objets connectés en santé.

IFOP. Les objets connectés, au centre d'un nouvel écosystème (étude). 2013. http://www.ifop.com/media/poll/2426-1-study_file.pdf.

LES CLES DE DEMAIN. 99 milliards d'euros d'économies grâce à la m-santé]. Septembre 2013. http://lesclesdedemain.lemonde.fr/sante/99-milliards-d-euros-d-economies-grace-a-la-m-sante_a-11-3124.html.

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Comment, les acteurs des nouvelles technologies mobiles révolutionnent le suivi des

maladies chroniques :

Les dernières nouveautés du digital santé francophone

Portrait de l’utilisateur de smartphone

Quel est l’équipement numérique des Français

Tout savoir sur les Français et la technologie et comprendre le comportement des

utilisateurs de mobile

Méfiance vis-à-vis de la M-Santé

La e-santé est un secteur en plein développement, mais les Français restent méfiants à son

égard. Explications.” | Systèmes d'information Santé

Panorama de la diversité des objets connectés dédiés à la santé. Suivi à distance,

observance, prévention sont les premiers objectifs visés par ces nouveautés.

La santé collectée va révolutionner notre quotidien

Les objets connectés de santé donnent naissance à de nouvelles pratiques

E-santé et m-santé

Comment la M-Santé va révolutionner le milieu médical

Objets connectés et protection sociale

Santé connectée : bonne ou mauvaise nouvelle pour la médecine et les patients ?

L’application mobile au cœur des débats de la M-Santé

Le Quantified-self

M-Santé : quelles responsabilités pour les stores

Donnés d’usages en France et en Europe

Les Français toujours plus accros mais de plus méfiants

Dernières tendances des objets connectés, du quantified self, du wearable computing et de

la maison connectée. Web des Objets - Le site des objets connectés

La santé connectée et les seniors

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ANNEXES

Annexe 1

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Annexe 2

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Annexe 3

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Annexe 4

m-santé et applications mobiles : c'est maintenant !

Publié le 22 Octobre 2012 sur orange-business.com

Ça s'appelle la m-santé, ou la m-health pour les plus anglophones d'entre nous, et c'est en plein boom à la fois chez les professionnels de la santé et dans le grand public. Tout cela avec des usages allant du simple coaching bien-être au suivi complet à distance d'une pathologie.

La m-santé offre d'ores et déjà une vaste palette de services

Plus de 13 000 applications santé et bien-être destinées au grand public sont disponibles sur les différents app stores. Certaines sont très basiques et permettent par exemple de trouver la pharmacie la plus proche ou de vérifier la posologie d'un médicament.

D'autres vont devenir indispensables pour les plus étourdis d'entre nous, en nous rappelant par exemple de prendre nos médicaments. Vous trouverez à ce sujet une infographie sur.

Le mobile, via le SMS, est également de plus en plus utilisé par les médecins et les hôpitaux pour rappeler les rendez-vous ! Cela permet de réduire le pourcentage de rendez-vous manqués et ainsi d'améliorer la productivité et le service délivré au patient (moins d'attente pour prendre les rendez-vous, un planning optimisé côté professionnels de santé).

Le smartphone acteur de la m-santé

Mais les smartphones ont également un rôle majeur à jouer dans le suivi des pathologies chroniques. Et oui aujourd'hui, bonne nouvelle, les progrès médicaux ont fait que certaines maladies ne sont plus mortelles, mais se gèrent au jour le jour. L'implication du patient est alors primordiale pour le suivi du traitement au long court, d'autant plus avec la pression actuelle pour la réduction des dépenses de santé.

Via des capteurs médicaux que l'on connecte au mobile, on peut maintenant le transformer par exemple en glucomètre ou en carnet de suivi médical. L'application permet ainsi aux diabétiques d'analyser leur taux de sucre dans le sang, de calculer la dose d'insuline à prendre et d'envoyer le tout à leur médecin traitant pour un suivi plus fin de l'évolution de la maladie et une meilleure prise en charge.

Les industriels du médicament ont d'ailleurs bien compris cette évolution et se rendent compte que les médicaments de demain seront des médicaments couplés à des services et notamment des services mobiles. On a ainsi vu apparaître des applications d'aide au suivi du traitement pour des médicaments complexes à prendre.

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Annexe 5

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Annexe 6

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Annexe 8

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Annexe 9

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Annexe 11

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Annexe 12

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Annexe 13

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Annexe 14

Annexe 15

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Annexe 16

Annexe 17

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Annexe 18

Annexe 19

Annexe 20

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Annexe 22

Annexe 23

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Annexe 24

Annexe 25

Page 103: La M-Santé dans tous ses états

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Annexe 26

Annexe 27

Page 104: La M-Santé dans tous ses états

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Annexe 28

Annexe 29

Page 105: La M-Santé dans tous ses états

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Annexe 30

Annexe 31

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Annexe 32

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Annexe 33