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PRINTEMPS ÉTÉ 2010 dans le Grand-Est Filmer la lettre

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PRINTEMPS ÉTÉ 2010

dans le Grand-EstFilmer

la lettre

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éditorial

SOMMAIRE

Éditorial.....................................1

Nouvelles technologies ......2

Lorraine .....................................3

Télévision ..................................4

Grande région ........................5

Archives ....................................6

Production ...............................8

Entreprises ...............................9

Chiffres Grand-Est ............ 10

Bureaux d’accueil ............... 12

Histoires de fi lms ............... 14

Éducation, accompagnement .............. 18

Éducation .............................. 20

Grand-Est .............................. 21

Histoires de fi lms ............... 22

Production ............................ 24

Retour de ..................................... 25

Brèves ............................................. 27

Films en fabrication ..................... 3 à 9sortis de fabrique ......19 à 27primés, sélectionnés............ 25

L’INVITÉ

Fredi M. Mureren cahier central

Le lac de Gérardmer, rencontres Grand-Est de mars 2009. PHOTO DAMIEN FRITSCH

Responsable de la publication :Filmer en Alsace

Coordinationet secrétariat de rédaction :Marie Frering

Graphisme :L’intranquille

Impression :Ott imprimeurs, Wasselonne2e trimestre 2010

ISBN en cours

Contact :Filmer en Alsacec/o La Maison de l’image31 rue Kageneck67 000 Strasbourgtéléphone 03 88 23 86 51info@fi lmerenalsace.eu www.fi lmerenalsace.eu

Contact pour La Lettre :

[email protected]

la lettreen AlsaceFilmer en Alsace

qui regroupe l’Association des producteurs audiovisuels d’Alsace (APAA)représentée par Josiane Schauner et Yans Metzinger,

la Safi re représentée par Damien Fritsch et Zouhair Chebbale,

Vidéo Les Beaux Jours représenté par Georges Heck,

l’Agence culturelle d’Alsace représentée par Glenn Handley,

iconoval représenté par Michèle Clément-Théclé,

l’Ina Grand-Est représenté par Isabelle Pantic Guillet,

l’Université de Strasbourg représentée par Jean-François Moris

en Franche-ComtéInstitut régional de l’image et du multimédia (Irimm) représenté par Jean-Philippe Rameau

en BourgogneAssociation des producteurs audiovisuels Rhin-Rhône (Appar) représentée par Estelle Cavoit

en LorraineFilms en Lorraine représenté par Anaïs Kleinprintz

en Champagne-ArdenneOffi ce régional culturel de Champagne-Ardenne (Orcca) représenté par Raphaël Soatto

Petit à petit, l’espace professionnel de l’audiovisuel dans le Grand-Est se structure entre outils régionaux spécifi ques et outils partagés. Pour les outils partagés, ils sont l’espace ouvert à tous, pilotés chacun par une région et une structure. La Lorraine vient de créer Films en Lorraine et c’est désormais cette association qui organise les précieuses Journées professionnelles de Gérardmer. Chaque année, ces rencontres permettent non seulement des débats, mais surtout de nous connaître les uns les autres, et les repas partagés ne sont pas le moindre point fort de ces rencontres. L’Alsace avec Filmer en Alsace pilote La Lettre Filmer dans le Grand-Est, dont le contenu émane souvent des discussions lors des rencontres à Gérardmer. Le Portail de l’audiovisuel et du cinéma en Bourgogne et Franche-Comté, créé et animé par l’Association des producteurs audiovisuels Rhin-Rhône (APAAR), ouvre désormais ses portes électroniques aux autres régions. Même si la région Champagne-Ardenne reste plus lointaine (et les axes de circulation aussi bien historiques que géographiques y sont bien sûr pour beaucoup), nos collègues de cette région sont présents. Les effets de la crise sont lisibles en fi ligrane dans cette Lettre, moins de fi lms en fabrication, moins de fi lms sortis de fabrique, il faut de plus en plus de temps pour “fabriquer” un fi lm, avec des espaces de diffusion plus restreints et plus frileux à accueillir des démarches originales.

Pour continuer la synergie Grand-Est, il faut une importante mobilisation des acteurs, qui, chacun à leur niveau, investissent “en plus” pour cela. Nous espérons que le politique, dont nos moyens dépendent grandement, comprendra l’importance d’appuyer l’existence de ces outils partagés.

L’équipe de La Lettre

Merci pour ce numéro à : Regina de Almeida, Christophe Antoine, Véronique Barondeau, Estelle Cavoit, Caroline Ciolino, Michèle Clément, Pascal Cling, Maxime Crupaux, Ewelina Dobrzalski, Frédéric Fischer, Marie-Alix Fourquenay, Anne Fantinel, Florence Gautier, Analia Glogowski, Georges Heck, Anaïs Kleinprintz, Julien Mathis, Yannis et Alexis Metzinger, Christian Montzinger, Catherine Mueller, Fredi M. Murer, Georges Nivoix, Michèle Oster, Jean-Philippe Rameau, Aurélie Réveillaud, Raphaël Soatto, Philippe Thomine.

Là-bas - Dert ànna, documentaire de Claudia Marschal

Filmer en Alsaceest soutenu par :- le ministère

de la Culture et communicationDRAC Alsace

- l’Association des Régions françaises du Grand-Est

- la Région Alsace- le Département

du Haut-Rhin- la Ville de Strasbourget par :- la Scam (Safi re).

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nouvelles technologies

Le webdocumentaire,un nouveau champ des possibles ?Il est diffi cile de se faire une idée claire sur cette révolution copernicienne dans l’histoire du cinéma documentaire, et plus largement de celle de l’image-mouvement. Il faut penser ce qui existe déjà, et imaginer surtout ce qui peut arriver. Mais est-il question ici de cinéma ?Prévisible était la condition technique qui a permis à la vidéo de trouver sa place ces dix dernières années en informatique et télématique, suite à l’augmentation de la puissance des machines, de la largeur des réseaux, et de la puissance des langages de programmation, bases de données, ou autres langages propriétaires Adobe Flash, capables de mixer textes, images, sons et vidéo dans une interaction avec l’internaute. Une génération “télécommande” au paroxysme du web 2.0.Car c’est bien la main du spectateur internaute, sur son clavier et avec sa souris, qui est demandée dans ce nouveau médium qui s’affranchit de la salle de cinéma, de la télévision, et même de l’ordinateur classique de bureau, et qui dépasse même le fi lm (avec son début et sa fi n), puisque le spectateur est maintenant seul face à ses écrans fi xes ou nomades (téléphones) et navigue, picore devrait-on dire, parmi un fl ux de contenu multiple et mis en scène (vidéo, texte, images fi xes, sons, liens hypertextes). Exit donc le “voir ensemble” ? Oui et non, puisque cet internaute-là peut, à travers des parties forum ou blog intégrées, donner son avis, son opinion sur le webdocumentaire réalisé. Et l’on peut imaginer demain, dans un internet en temps réel, un webfi lm en train de se faire, où l’avis et le vote de l’internaute acteur modifi era le contenu, ou bien que ce contenu lui-même sera l’œuvre de celui-ci. L’auteur, chef d’orchestre et censeur d’un fl ux en permanente évolution ?Nouvelle illusion alors, celle d’un spectateur dans une histoire dont il serait aussi le héros, puisqu’il prend des décisions de navigation. Jeu vidéo alors ? Vue la qualité de certains jeux en ligne, comme ceux massivement multi-joueurs, le webfi lm a déjà plusieurs longueurs de retard. À moins qu’une nouvelle arène esquisse une représentation future du réel dans un champ sans fi n des fantasmes ? Il faut relire Les jeux de l’esprit de Pierre Boulle.Où est passé le cinéma ? Jean-Louis Comolli (“Fin du hors-champ ?”, revue Images documentaires, n° 57-58, 2006) pointait l’absence du mot “cinéma” dans la bouche des médias à propos de la dimension d’objectivité (éternel

Dans la vitesse des transformations technologiques matérielles et logicielles, des machines et des réseaux, le cinéma documentaire et de fi ction, sans faire s’éteindre le grand et le petit, se plonge dans un nouvel écran, le webfi lm, pris dans la révolution du récent web 2.0. Sans devenir jeu vidéo, l’engouement actuel du webfi lm précipite de nouvelles façons d’écrire (fi n de la linéarité), de réaliser (programmation informatique), de produire et de diffuser (sans les diffuseurs dits classiques) et même, pour un auteur, de tout faire soi-même dans une économie alternative (autoproduction, projets open source). Une légère prospective peut nous laisser apercevoir l’internet de demain : fi bre optique généralisée, web sémantique, internet des objets, 3D, réalité amplifi ée… Mais la plus grande révolution cinématographique, ici, est sans doute la naissance d’un nouveau spectateur-utilisateur.

débat) de quelques fi lms de cette époque, faisant de l’adjectif documentaire un nom seul, « lié à la notion de document », porteur « d’un adressage référentiel et qu’il y aurait au bout du document, du réel ». Fin de la fi ction dans le documentaire ? Le reportage a-t-il pris le dessus ?Où est passé le montage ? Cet art qui faisait d’un fi lm une succession de plans, séquences, avec ses pleins et ses vides, son hors-champ, bref le suspens qui fait tout le cinéma ? C’est maintenant à cet internaute zappeur, acteur monteur du jump cut, qu’est donnée la liberté de s’affranchir de la continuité temporelle, même d’une séquence vidéo au sein d’un webdocumentaire. Permettons-nous une analogie. L’auteur cuisinier donne à voir, non pas une suite de plats décidée par lui dans une continuité d’un repas, mais une sélection de tapas, où chaque convive est invité à piocher pour se faire ses mélanges, goûts, bruits et contrastes en bouche. Car l’auteur n’est pas mort. Il est toujours là pour penser l’ensemble de l’œuvre, ici à choix multiples, et raconter son histoire. L’auteur s’est même entouré, s’il ne l’est pas lui-même, d’un informaticien programmeur, et s’ouvre à lui la possibilité de nouveaux diffuseurs multimédiatiques, si ce n’est son propre site web “fait maison”. La seule question étant le modèle économique de ce genre nouveau. Devra-t-on rentrer dans une “googelisation” (gratuité contre publicité) du documentaire pour en assurer sa survie ?Ne pas être réactionnaire. C’est comme ça. Il ne s’agit pas d’annoncer la fi n du cinéma. Sans doute les internautes zappeurs auront-ils toujours plaisir à se laisser surprendre par un fi lm de cinéma. Gageons même que ce nouveau genre questionnera une nouvelle façon de faire et de voir un fi lm pour un nouveau “voir ensemble”. Avenir à suivre…

Julien Mathis, Safi re Alsace

Plus d’infos surwww.fi lmerenalsace.eu/webdocumentaire

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Flashmatic, la première télécommande (1955). DR

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on Des bus à BeyrouthDocumentaire de 52’ de Aïdan Obrist (HD)

À Beyrouth, 200 épaves de bus blancs à bandes bleu ciel entourent un hangar. Ce sont les bus du service public de transports en commun. Dans ce cimetière, des mécaniciens récupèrent des pièces de rechange. À l’atelier, ils bricolent, développent des astuces de réparation plus ou moins provisoires pour maintenir une fl otte de bus moribonds. En ville, les chauffeurs conduisent les derniers véhicules sur des lignes squattées par les minibus privés. Les usagers se souviennent du temps où tous ces bus étaient neufs.

Coproduction Ana fi lms, Les Films de la castagne

La tenture de l’ApocalypseDocumentaire de 52’ de Rodolphe Viémont,auteurs : Rodolphe Viémont et Jean-Yves Fischbach (HD)

Tissée à la fi n du XIV e siècle, la tenture de l’Apocalypse illustre les visions que Saint Jean reçut et consigna dans l’Apocalypse, dernier texte de la Bible. Ce patrimoine français est le plus important ensemble de tapisseries médiévales existant au monde. Pourtant, tout au long des sept siècles de son histoire, la tenture a subi de nombreux outrages. Monumentale tapisserie à usage princier au XIV e siècle, elle fut abîmée, déchirée, amputée au XVIIIe, avant d’être redécouverte et exposée dans un musée qui lui est aujourd’hui consacré.

Coproduction Ana fi lms, KTO

Des prêtres et des hommesDocumentaire de 52’ de Marc Jonas (HD)

Le quotidien de deux jeunes prêtres dans leur paroisse respective en Alsace.

Coproduction Ana fi lms, KTO

Footballeurs clandestinsDocumentaire de 52’ de Xavier Villetard (HD)

À l’heure où les fl ux de plus en plus denses de migrants se pressent aux portes de l’Europe, de jeunes footballeurs africains passent entre les mailles du fi let avec un ballon. Si quelques champions parviennent à se faire une place au soleil, on ne compte plus ceux qui restent sur le carreau, des footballeurs de plus en plus jeunes, devenus hors-jeu, à tous les sens du terme.

Coproduction Bix fi lms, Zeugma fi lms, Alsace20

Créée en 2009, Films en Lorraine-Union des professionnels est une asso-ciation chargée de réunir et représenter les professions de l’audiovisuel et du cinéma en Lorraine.

L’union lorraineLa fédération Films en Lorraine a pour vocation de favoriser le développement de la création, de la production, de la diffusion audio-visuelle et cinématographique en Moselle, Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges. Elle est chargée de valoriser l’identité des professionnels en étant un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, locaux, régionaux, nationaux et européens et de l’ensemble des partenaires de la profession.Elle fédère en quatre collèges les structures représentatives du paysage audiovisuel lorrain et comprend pour l’instant : l’Association des pro-ducteurs audiovisuels de Lorraine (APAL), l’Association des auteurs et réalisateurs de fi lms indépendants en région Lorraine (Safi re Lorraine), l’Association des cinémas indépendants de l’Est (Aciest). La fédération s’ouvre à l’Association des télévisions locales de service public (TLSP) et doit accueillir la nouvelle Association lorraine des techniciens de l’audiovisuel et du cinéma (Altac).Elle reprend dès lors les projets impliquant déjà ces trois associations : l’élaboration d’articles et la collecte d’informations pour La Lettre Filmer dans le Grand-Est et la Quinzaine du fi lm lorrain et, enfi n, l’organisation des Journées professionnelles du cinéma et de l’audiovisuel Grand-Est de Gérardmer.Ces journées se sont déroulées les 22, 23, 24 mars derniers, durant lesquelles l’ensemble des professionnels se sont rencontrés et ont pu échanger autour de thématiques communes. Les participants ont pu assister à des projections de fi lms produits dans l’ensemble des régions du Grand-Est et transfrontaliers, et participer à un atelier consacré à la technologie 3D et ses enjeux actuels, avec l’intervention de Laurent Verducci et Pascal Charpentier qui ont présenté un état des lieux de la 3D et de son récent développement. Constat fait aussi de son évolution auprès des exploitants grâce à la sortie du fi lm Avatar qui a permis le renouvellement et l’adaptation technique du matériel de diffusion à la réalité du marché du fi lm actuel.La troisième journée était axée sur les nouvelles formes de diffusion en développement tel que le web documentaire, de plus en plus employé par les grands diffuseurs : Marco Nassivera et David Zurmelli de Arte nous ont présenté le docuweb 50 ans de décolonisation en Afrique.

Florence Gautier, Conseil régional de Lorraine

Anaïs Kleinprintz, Films en Lorraine

Composition du bureau de Films en Lorraine :Dominique Hennequin, présidentDenis Blum, vice-présidentPhilippe Villadecas, trésorier

http://fi lmsenlorraine.blogspot.com

lorraine

Place des cinéastes à Ouagadougou, docu-web 50 ans de décolonisation en AfriqueHTTP://AFRIQUE.ARTE.TV

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télévision

Planète MAS, la conquête d’un espaceSix personnes composent ce groupe qui se modifi e au gré des libérations, des transferts ou des aménagements de peine. Tous ces hommes sont volontaires et motivés. Ils souhaitent « parti ciper à quelque chose, sortir de la cellule et découvrir le monde de l’audiovisuel » comme le dit Joël qui « aime le travail technique et les responsabilités, notamment dans la fabrication de l’information ».Le groupe se réunit trois demi-journées par semaine. Une séance est dédiée à la program-mation, aux visionnages de films et à leur analyse. Le reste du temps est consacré à la réalisation : préparation, tournage et montage des programmes. La production de Planète MAS avance au gré des diffi cultés propres à la prison. Aujourd’hui un membre est au tribunal, un autre ne va pas bien. Deux autres sont au parloir ou au greffe. La séance commence donc avec deux personnes.La discussion concerne le court-métrage que Joël tourne sur le thème du courrier en prison. « Je ne pensais pas que la réalisation d’un fi lm pouvait demander autant de temps et de concentration. C’est une découverte pour moi. Surtout la concentration qui n’est pas facile à avoir en groupe et en plus, en détention. Tout est source de déstabilisation. Une bonne ou une mauvaise nouvelle peut nous faire basculer. »Memet prépare un entretien avec les écrivains publics. « C’est un travail ambitieux qu’on fait. Il faut être fort dans sa tête. De toute manière ce qu’on est ici on l’est aussi dehors. » Pierre arrive : « Ce qui est différent ici au canal, c’est qu’il y a un travail, de la réalisation qui restera derrière nous quand on partira. C’est important, en tout cas pour moi. »Planète MAS diffuse quatre fois par jour. Sa grille est très diversifi ée et comprend trois volets : des informations brèves, une rubrique sur un service

comme le fonctionnement de la zone scolaire, le service du courrier ou les visites, et un fi lm programmé et présenté par un membre du groupe.Autorisée dans les cellules depuis 1985, la télévision en prison est devenue banale. Dans certaines cellules, le poste reste allumé du matin au soir. Une ouverture sur le monde ? Les avis sont partagés. Certains, critiques évoquent la « dépendance », l’« aliénation », le « formatage » voire la « violence ». D’autres, plus positifs, mettent en avant l’« information », l’« éducation », la « démocratisation » et même la « libération ». L’image d’une « fenêtre sur le monde » revient avec persistance.Des 194 prisons françaises, 36 possèdent un canal interne. Ces canaux se construisent avec des objectifs variés. Une communication interne peut se développer au-delà de l’obstacle des langues qui peuvent séparer les détenus. Elle est un média accessible aux analphabètes et aux étrangers – près de 12 % de la Maison d’arrêt de Strasbourg – et devient ainsi un moyen de lutte contre l’exclusion en offrant une ouverture et des possibilités d’expression pour tous. Elle valorise leurs auteurs qui deviennent des stars internes, ce qui améliore et détend les relations.« Depuis que je passe à la télé » raconte Max, « je n’arrive pas à faire une seule partie de belote sans être interrompu. On est au courant de ce qui se passe et nous sommes en contact avec la détention. Les gens préfèrent me demander des infos à moi plutôt qu’aux surveillants. »Le paradoxe pour une chaîne, c’est de ne pas entraver, mais de libérer. C’est l’effet de Planète MAS. En inventant des histoires, en les racontant avec la vidéo, les auteurs ne construisent pas seulement un propos partagé avec tous ; ils ouvrent, pour un moment, les portes d’un monde perdu et désiré, le monde réel d’outre murs, celui de la vie normale qui manque tellement ici. Un monde où l’espace est très différent de celui de la prison, où le temps bat à un autre rythme. L’espace et le temps, ces deux paramètres fondamentaux du cinéma…Mais quand l’histoire est fi nie, seuls demeurent la prison, la solitude et l’enfermement. Planète MAS ne pourra abolir la dureté du monde carcéral, mais elle devient incontestablement un pont entre l’intérieur et l’extérieur, une possibilité d’éprouver des sentiments qui maintiennent le contact avec la dimension humaine de chacun. En donnant la parole à ces hommes, en leur permettant ce geste de création qu’est la réalisation d’un fi lm, elle leur ouvre les portes de l’expression et leur donne la clé d’une liberté.Elle en conserve aussi le témoignage et la mémoire. Ils échapperont ainsi, un peu, peut-être, à l’oubli et à l’abandon.

Regina de Almeida,

réalisatrice

Ils l’ont appelé Planète MAS. « Parce que quand vous passez les portes de la prison, vous vous trouvez dans un autre monde », le monde de la Maison d’arrêt de Strasbourg (MAS). Planète MAS est une chaîne de télévision interne faite avec, par et pour les détenus et fonctionne à partir de l’atelier Le cercle audiovisuel, ouvert en juin 2007. Deux ans de travail pour créer ses conditions de mise en route : le groupe, la dynamique de travail, l’octroi d’un espace et d’équipements, l’organisation pédagogique, administrative et fi nancière.

PHOTOS AURIANE KOSCHIG, DISP EST - STRASBOURG

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on À l’ombre de la lumièreDocumentaire de 30’ de Gautier Gumpper (35 mm et HD)

Le temps d’une nuit, deux comédiens au chômage enregistrent leurs CV vidéo pour les diffuser sur internet.

Coproduction Ana fi lms, Mosaïk TV, Straslight productions

Une (contre) histoire du TNSDocumentaire de 52’ de Michel Deutsch (HD)

La décentralisation culturelle racontée à travers l’histoire exemplaire d’un théâtre national en province. Au demeurant, la question récurrente est bien celle de l’avenir du théâtre. Le fi lm veut confronter les gens du métier, et plus particulièrement ceux qui ont fait le théâtre de ces dernières décennies, à l’économie et à l’institution du théâtre dans le “nouveau monde” qui est en train de naître sous nos yeux.

Seppia

Jacques, Jean-Bernard et JeanDocumentaire de 52’ de Anna Feillou (HDcam)

Jacques est mon grand-père : ancien médecin, ancien résistant, ancien communiste. Son fi ls Jean-Bernard, mon père, est membre du parti communiste depuis 1969 et syndicaliste à la CGT dans le service public. Jean, mon frère, est imprégné des valeurs d’engagement de la culture familiale. Il se demande comment les faire vivre aujourd’hui. Un trajet d’une génération à une autre, d’une époque à une autre, d’une façon de vivre l’engagement à une autre.

Coproduction Bix fi lms, Têtes à clap, Bip TV, TV Tours

Sous les tilleuls (titre provisoire)Documentaire de 52’ de Anja Unger (HD)

Le fi lm propose un regard sur un chapitre de l’histoire franco-allemande dont on ne parle plus et dont on a toujours peu parlé : qu’en est-il en effet de la France et de cette autre Allemagne, née en 1949 et disparue en 1989, celle dont certains politiciens français étaient convaincus qu’elle était la meilleure ? Sous les tilleuls n’est pas un fi lm sur la chute du mur de Berlin mais propose un retour en arrière pour comprendre les erreurs de conviction, les chances ratées ou encore les bonnes occasions saisies par la France à l’époque où la construction européenne se mettait en marche.

Crescendo fi lms

Emmène-moiDocumentaire de 52’ de Anne-Noëlle Gaessler (HD)

Encombrées de sacs et de valises, Kamila et Ana s’installent dans un bungalow de la Communauté Emmaüs de Strasbourg. Kamila rencontre Steve, jeune compagnon plutôt beau gosse, et Ana, Mohamed. Elles sont venues du fi n fond de l’Europe pour partager quelques semaines de la vie des compagnons d’Emmaüs. Le temps d’un été, le fi lm raconte la rencontre intense, douloureuse parfois, entre une jeunesse pleine d’espoir et des hommes meurtris, abîmés par la vie…

Coproduction Dora fi lms, Alsace20

L’antenne MEDIA Strasbourg entretient depuis 1995 un partenariat avec le fonds de soutien de l’audiovisuel du Bade-Wurtemberg, la Medien und Filmgesellschaft (MFG).

Une riche histoire de cinémaDans le cadre d’un renforcement de cette coopération, la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) a accueilli fi n novembre 2009 une exposition itinérante sur la riche histoire du cinéma au Bade-Wurtemberg, en collaboration avec la Maison du documentaire de Stuttgart qui a fourni l’essentiel des fi lms, photos, affi ches, objets et textes présentés à cette occasion.La Maison du documentaire réunit 4 000 fi lms cinématographiques et télévisés allemands et internationaux qu’elle met à disposition des amateurs ou professionnels intéressés. La plupart de ces documents viennent de collections privées, le reste provenant surtout des archives des églises ou des communes. L’éventail va du documentaire artistique ou de portée sociale aux fi lms industriels, éducatifs et culturels, y compris les reportages journalistiques et les longs métrages. La Maison du documentaire est également l’initiatrice de rencontres sur le fi lm documentaire, notamment le rendez-vous Dokville, qui se tient chaque année en juin en présence des professionnels allemands du fi lm documentaire. Le Bade-Wurtemberg est en effet une région pionnière dans l’histoire du fi lm dont l’une des premières sociétés de production, Weltkinematograph, s’est ouverte à Fribourg il y a cent ans et a produit la majorité des fi lms de fi ction allemands de l’époque.Depuis les débuts du cinéma au boom des années 50 et jusqu’à aujourd’hui, des sociétés de production issues du Bade-Wurtemberg ont produit des fi lms de fi ctions, des documentaires, des fi lms d’animation parmi lesquels The Rainbowmaker de Nana Dzhordzhadze ou 4 minutes de Chris Kraus. Bon nombre de professionnels emblématiques du cinéma, auteurs, réalisateurs, techniciens et producteurs sont issus de cette région comme Carl Laemmle, le fondateur de Universal Pictures Corporation et l’inventeur du “starsystem”. Des fi lms comme Dracula ou Frankenstein ont été produits par sa société. Un autre, originaire du Bade-Wurtemberg, est Roland Emmerich, producteur et réalisateur de nombreux fi lms avec effets spéciaux comme Independence Day, Le jour après ou 2012.L’Académie du fi lm de Ludwigsburg et son institut d’animation, d’effets spéciaux et de postproduction ont fait émerger un mouvement de créateurs qui s’est constitué à partir des années 80 dans le Bade-Wurtemberg. Issu de ce mouvement, le festival international du fi lm d’animation Trickfi lmfestival est né en 1983 ainsi que la FMX, aujourd’hui conférence leader en Europe en effets spéciaux et animation. C’est aussi au Bade-Wurtemberg que la remise du plus ancien prix médiatique en Allemagne s’est effectuée : celle du fameux Bambi. Ce prix, à ses débuts un prix public présenté sous la forme d’une statue de faon, est aujourd’hui remis tous les ans dans des grandes villes allemandes à des personnalités créatives et visionnaires.

Aurélie Réveillaud, CUS

www.hdf.de

grande région

Hermann Hähnle und Friedrich Michel mit ihren Kameras (vers 1930)PHOTO LANDESFILMSAMMLUNG BADEN-WÜRTTEMBERG

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La mémoire des anonymesDe la passion de ces archives est née l’association Mémoire des images réanimées d’Alsace (MIRA), sous l’impulsion d’Odile Gozillon-Fronsacq, historienne, auteur de Cinéma et Alsace, stratégies cinématographiques 1896-1939 aux éditions Association française de recherche sur l’histoire du cinéma (AFRHC) ou encore d’Alsace Cinéma aux éditions La Nuée bleue. L’association est présidée par Christiane Sibieude, cinéphile et professionnelle de la communication, et regroupe des personnes très diverses comme Georges Bischoff et Véronique Fleisch, historiens, Henriette Girard, journaliste…

Odile Gozillon-Fronsacq : Le premier but de MIRA consiste à recenser les fonds existants. Pour cela, nous lançons régulièrement des appels à tous les détenteurs de fi lms : fi lms en super 8, 9, 5, 16 ou 35 mm (à l’exclusion des cassettes vidéo qui rendraient la tâche infi nie…). L’association pourrait à terme les numériser, les restituer à leurs propriétaires sur des supports actuels (cassettes vidéo, dvd) et surtout, développer un réseau entre des instances concernées que ce soit par l’archivage, la numérisation, ou encore la diffusion des images animées : Ina, Archives, Maison de l’image, Conservatoire régional de l’image, etc. C’est avec tous ses partenaires que MIRA trouve sa raison d’être. Perspectives pour lesquelles le Conseil général du Bas-Rhin, la Région Alsace et la Ville de Strasbourg ont débloqué des subventions. Recenser, indexer, cataloguer, mais également établir une charte morale et juridique afi n de protéger l’anonymat des personnes, pour que l’usage des fi lms fasse l’objet d’un contrat moral entre les propriétaires et d’éventuels utilisateurs : réalisateurs, historiens, ethnologues, chercheurs, etc.L’important maintenant est de recenser le fonds, de savoir où se trouvent les images, de les visionner pour en estimer la qualité. Cela demande du temps et quelques moyens – l’association a pu engager une jeune stagiaire pour développer un site sur le net et commencer à établir un catalogue, avec l’aide de l’Ina et de la Cinémathèque de Bretagne, rompus aux méthodes de traitement des images animées.

Des images qui nous parlent de nous

« Un présent, un avenir et les traces d’un passé », selon la formule d’Arlette Farge, s’inscrivent dans ces images sauvées de l’oubli. Le cinéma amateur fait-il partie du patrimoine ?La question est posée, et la place de ces images se joue entre les historiens, qui ne voient pas toujours là des documents historiques et les cinéphiles, pour qui, parfois, « ce n’est pas du cinéma ». Dans cet entre-deux se fonde une des raisons d’être de MIRA : interface entre professionnels et amateurs, entre usagers du domaine public et institutions.Pour Odile Gozillon-Fronsacq, ces fi lms parti-cipent réellement de la mémoire collective, tout en échappant aux images imposées d’une histoire offi cielle.

Des images réanimées

Odile Gozillon-Fronsacq : L’autre but de MIRA est de créer un réseau qui encourage la synergie de tous ces possibles. Les images réanimées créent à leur tour de la vie, au sein des familles rassemblées pour une séance dominicale, lors de projections publiques où les plus âgés redonnent la parole à leurs souvenirs, dans des colloques où des chercheurs étrangers apportent un nouvel éclairage… Le but plus lointain étant la création d’une cinémathèque d’Alsace (virtuelle ou réelle) curieusement absente alors qu’il existe d’innombrables documents fi lmés – bien souvent en dehors de la région et diffi ciles à trouver…

archivesLes fi lms qui dorment dans les greniers ou dans les caves, les fi lms qui traversent le temps, héritages improbables de familles à familles, ces fi lms qu’on ne veut pas jeter mais qu’on ne regarde plus, faute de matériel, de projecteurs adaptés, ces fi lms sont pour Odile Gozillon-Fronsacq, d’inestimables trésors : fi lms de familles, fi lms d’entreprises, de clubs de sports, de cinéastes amateurs, images animées en tous genres, hors des circuits commerciaux. PH

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« Il arrive que ces fi lms racontent la fi ction d’un bonheur familial qui joue la partition de l’oubli. »

PHOTOS ARCHIVES MIRA

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Page 9: la lettre - · PDF fileRameau, Aurélie Réveillaud, Raphaël Soatto, Philippe Thomine. Là-bas - Dert ànna, documentaire de Claudia Marschal Filmer en Alsace est soutenu par : -

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on The HuntersLong métrage fi ction de 110’ de Étienne Huet,auteur : Michael Lohman (HD)

L’histoire suit la vie de cinq personnages normaux, des “Monsieur tout le monde”. Ils sont proches de nous, ont des problèmes familiaux, des vies professionnelles ratées et des relations compliquées. Leur seule chance, c’est d’être amis, et de se retrouver chaque week-end dans une réserve naturelle. De l’autre côté, il y a un soldat blessé sur le terrain, assigné à une préfecture de province où il est chargé d’affaires sans grand intérêt. Tous ces gens vont être amenés à se rencontrer, au même endroit, au même moment, et nous verrons alors que tout possède un double visage. Le décor déjà, paisible mais labyrinthique, et bien sûr, les personnages…

Coproduction Humal productions, Tarantula Luxembourg (producteur exécutif)

Dessine-moi un boutonFiction, conte fantastique de 8’ de Gary Lebel

Elliot a six ans et n’arrive pas à dormir. Son doudou en main, il déambule dans une ville fantasque et mystérieuse où de bien étranges grandes personnes vont lui offrir de quoi faire de beaux rêves. Mais tout se paie aujourd’hui, même le sable fi n du marchand noctambule…

Coproduction Mylene Baradel et David Frecinaux, Daroo prod

Le temps du collègeDocumentaire de 52’ de Marc Grun (HDV)

Nous sommes au collège rural de Cany-Barville, dans le pays de Caux, en Normandie, dans l’univers de ces enfants, qui, au cours de leur sixième, vont changer totalement de monde. C’est une sorte d’adieu à l’enfance que nous allons fi lmer chez ces jeunes, dont certains se sentent encore pleinement enfant, d’autres à la frontière de l’enfance et de l’adolescence, et les derniers qui se revendiquent déjà comme pleinement adolescents.

Coproduction Ère production, France 3 LCA

L’insaisissable Monsieur KahnDocumentaire de 52’ de Robin Hunzinger (HD)

Qui se souvient d’Albert Kahn, né à Marmoutier en 1860 et décédé à Boulogne-Billancourt en 1940 ? Banquier milliardaire, il décida de constituer les archives de la planète, de fi lmer la vie des peuples du monde. Amateur de jardins et de philosophie, spéculateur au grand fl air, Kahn était un homme secret et mystérieux, qui refusait d’être pris en photo. Qui était cet homme qui aurait dû être le roi du tout-Paris et qui se cachait au fond de son parc à Boulogne, dans cette grande maison, où il vivait tout seul, reclus, sans femme, sans enfant, sans famille ?

Coproduction Bix fi lms, France 3 Alsace, France 3 national (La case de l’oncle doc)

Les pistes de travail sont nombreuses.Odile Gozillon-Fronsacq : La plupart de ces fi lms sont muets, il faut re-contextualiser les images, interroger la mémoire des personnes concernées, capter leur parole. Cela veut dire passer de nombreuses heures de visionnage avec les propriétaires des fi lms, choisir de partager ces moments infi niment riches.Toutes ces expériences ont permis à Odile de développer un autre regard, de voir les images derrière les images, de développer des qualités d’attention et d’objectivité, d’interroger avec une fi ne intelligence ce qui se montre ou ce qui se cache : « Il arrive que ces fi lms racontent la fi ction d’un bonheur familial qui joue la partition de l’oubli. » Ce sera d’ailleurs le thème choisi par Odile Gozillon-Fronsacq pour sa communication lors du colloque Mémoire et oubli qui s’est tenu en novembre dernier à la Maison interuniversitaire des sciences de l’homme Alsace. À cette occasion, une première soirée de diffusion de fi lms a été organisée à L’Odyssée.Ce n’est donc qu’un début pour MIRA, et la promesse de nombreuses découvertes dans les images anonymes de notre histoire.

Propos recueillis par Michèle Oster

MIRA 03 88 34 48 40 ou 06 80 04 10 05 [email protected]

Ouvrages de Odile Gozillon-Fronsacq :

- Cinéma et Alsace, stratégies cinématographiques 1896-1939 aux éditions Association française de recherche sur l’histoire du cinéma (AFRHC)

- Alsace Cinémaaux éditions La Nuée bleue

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Mission audiovisuelle au CanadaL’Association des producteurs audiovisuels d’Alsace (APAA) et les entreprises ayant parti-cipé sont unanimement enthousiastes de cette première édition. Une semaine entière n’était pas de trop pour nouer des contacts avec des partenaires et rencontrer des diffuseurs canadiens, américains mais aussi européens. Outre leurs rendez-vous individuels, les producteurs ont participé à des présentations collectives avec Téléfi lm Canada, Radio Canada, l’Offi ce national du fi lm (ONF), TFO, Canwest, WNED et CBC-Radio Canada.Grâce au partenariat noué avec la Sodec – l’équivalent du CNC au Québec – les entre-prises ont rencontré une trentaine de producteurs québécois à Montréal. Des projets de coproductions sont en cours, le marché international du fi lm documentaire, le Sunny Side of the Doc (à La Rochelle du 22 au 25 juin 2010) sera l’occasion de concrétiser les accords de partenariat entre producteurs français et canadiens.Coorganisée par iconoval et les Chambres de commerce et d’industrie Alsace-Export, cette première mission a obtenu le label Ubifrance. Les douze entreprises ont ainsi obtenu une subvention de cet organisme et la Région Alsace a, de son côté, accompagné fi nancièrement les six entreprises alsaciennes membres d’iconoval. Les missions économiques (Ubifrance au Canada), le bureau de Toronto et la Chambre de commerce française du Canada (CCFC) basée à Montréal ont été sollicités pour cette mission.Suite à cette première édition, les producteurs envisagent de repartir ensemble en 2011.

Michèle Clément, iconoval

Christophe Antoine, Alsace-Export

Voyage aux AmériquesLe 1er mai dernier, une dizaine de producteurs français, dont un fort contingent du Nord-Est, se sont envolés pour le Nouveau Monde. C’était la première fois qu’une délégation française se rendait offi ciellement aux Hot Docs, le plus grand marché documentaire d’Amérique du Nord, qui se tient chaque année à Toronto au Canada.Une semaine passée à rencontrer des producteurs canadiens, organismes de fi nancement, ainsi que les diffuseurs des plus grandes chaînes canadiennes, américaines mais aussi européennes. Les Hot Docs sont devenus l’un des endroits où professionnels du monde entier se retrouvent pour parler coproduction internationale, dernières tendances du marché, et échanger des idées pour des projets à venir.C’est grâce au travail et à la forte implication d’iconoval et des Chambres de commerce et d’industrie Alsace-Export que ce voyage, labellisé et soutenu par Ubifrance, a pu avoir lieu. L’APAA avait proposé le Canada et les Hot Docs de Toronto comme le marché prioritaire dans l’univers du documentaire aujourd’hui.Produire des documentaires ambitieux passe irrémédiablement par l’ouverture à de nouveaux marchés, par la recherche de partenaires qui ont le même désir de raconter des histoires pour un public le plus large possible. Mais pour cela, il faut s’inscrire dans une économie. S’ouvrir à d’autres régions, aux chaînes nationales, aux marchés européens, américains et asiatiques n’est pas seulement une nouvelle gageure ou une excitation supplémentaire – dans un métier déjà très prenant –, mais aussi une question de survie ! Des deux côtés de l’Atlantique, le discours des diffuseurs est cependant le même : malgré leurs intérêts pour les projets, de nombreux commissioning editors ne prennent plus le risque de s’engager en amont et préfèrent attendre de voir un prémontage (le fameux rough cut) avant de se décider.Ce voyage fut néanmoins pour tous les participants un moment agréable et convivial, de par la synergie qui nous motivait tous, mais aussi une opportunité incroyable de voir comment on travaille sur l’autre continent, celui de « tous les possibles ». Les journées furent riches en rencontres et il n’était pas rare de se retrouver encore dans le lobby de l’hôtel à une heure du matin, pour envoyer quelques mails ou échanger sur des rendez-vous du lendemain.C’est à Montréal que s’est terminé le périple. Une journée où producteurs québécois et français se sont retrouvés pour apprendre à se connaître et voir dans quelle mesure leurs projets respectifs pouvaient trouver écho sur l’autre continent. Une semaine riche en enseignements, et c’est la tête bien pleine que nos producteurs sont retournés en France, avec de nombreuses perspectives et surtout un moral gonfl é à bloc, car la légendaire gentillesse des Canadiens a rendu un peu d’humanité à un métier parfois très dur au quotidien ici en France.Il est évident que cette expérience est à renouveler et, pourquoi pas, envisager d’ici deux ans un voyage en Chine, pour explorer un marché largement méconnu ?

Christian Monzinger, producteur

www.hotdocs.ca

productionMission accomplie pour cette première collaboration entre iconoval et les Chambres de commerce et d’industrie Alsace-Export. Une délégation française de producteurs s’est rendue, du 1er au 7 mai 2010, au festival international Hot Docs à Toronto, puis à Montréal.

PHOTO CHRISTOPHE ANTOINE

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on Mon trésorDocumentaire de 52’ de David Galley (HDV)

Depuis toujours, la découverte d’un trésor alimente les mythes de l’humanité. Nos campagnes françaises abritent des milliers d’aventuriers du dimanche. Ces amateurs, hantés par leurs rêves de découverte, sillonnent nos contrées en quête de trésors, ou faute de mieux, de quelques monnaies anciennes. Ici, un seul instrument symbolise leur condition : le détecteur à métaux. Hélas pour eux, leur activité cache une face plus sombre et leur loisir en plein essor commence à irriter. Archéologues, services de l’État et comités de défense du patrimoine traquent ceux qu’ils accusent de piller le trésor national.

Coproduction Prodaction, France 3 LCA

À quoi rêvent les jeunes fi lles du Vert-Bois ?Documentaire de 52’ de Alain Guillon (HDV)

Quand on parle des banlieues, on parle de cages d’escaliers tenues par des voyous et de voitures brûlées, de chômage et d’insécurité. Autant de problématiques déclinées au masculin. Mais qu’en est-il des fi lles des cités ? Où sont-elles, que font-elles, à quoi pensent-elles ? Si elles ne sont ni violées ni voilées : silence ! C’est ce silence qu’explore notre fi lm en donnant la parole à quelques jeunes femmes à l’âge de tous les “encore possible”.

Coproduction Ère production, France 3 LCA

Un mariage qui leur ressembleDocumentaire de 52’ de Alain Chrétien (HDV)

Dépassé pour certains, d’actualité pour d’autres, le mariage fait l’unanimité sur un point : c’est une excel-lente occasion pour faire la fête. Autour de ces festivités, c’est toute une nouvelle économie qui s’est inventée. Avec Jacques le photographe, Jean-Paul le curé, Sonia la wedding planner et d’autres “spécialistes”, nous plon-gerons au cœur de cette institution pour comprendre ce qu’est le mariage aujourd’hui. Pourquoi se marie-t-on ? Quelles valeurs ce rite véhicule-t-il encore ?

Coproduction Ère production, France 3 LCA

Le Maréchal et son fantômeDocumentaire de 52’ de Régis Latouche (HDV)

L’homme a plus de 800 amis sur Facebook et réunit plus de 2000 adhérents à l’Association de sauvegarde de sa mémoire. Notre documentaire s’intéresse à la vie posthume de Philippe Pétain. L’ombre du personnage plane depuis 60 ans sur l’histoire et la mémoire de la France. On a voulu sceller son tombeau à l’Ile-d’Yeu, mais il vibre, s’ouvre parce que – comme dans une BD de Tardi - le corps veut (doit) regagner Douaumont !

Coproduction Ère production, France 3 LCA, Real productions

Duo de volailles, sauce chasseurAnimation de 7’ de Pascale Hecquet (HD)

Un soir de pleine lune, trois vies sereines et tranquilles… Pourtant, un tueur se prépare : qui sera la prochaine victime ?

Coproduction Les Médias associés, Ambiances… asbl

Créée en 2004 à l’initiative de la Région Alsace, iconoval est l’animateur du réseau des professionnels de l’image en Alsace et s’inscrit dans les stratégies territoriales de la Région (stratégie régionale de l’innovation) et de la Communauté urbaine de Strasbourg (Strasbourg éco 2020).

États générauxLe 4 mai dernier, Michel Mercier, ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, a décerné à iconoval le label Grappes d’entreprises. Lauréat de l’appel à projets gouvernemental avec 41 autres clusters en France, iconoval voit la reconnaissance de six ans de travail.

Une grappe de 1 600 emplois et 126 millions d’euros de CA

À la croisée des acteurs de l’image, iconoval joue un rôle de révélateur de compétences et de fédérateur d’énergies. De l’audiovisuel à l’imagerie médicale, en passant par l’imagerie industrielle, l’Alsace compte environ 425 acteurs de la filière image, une vingtaine d’équipes de recherche et 33 formations universitaires. En tout, cela représente plus de 5 000 emplois en Alsace. iconoval fédère 20 % des entreprises en plus des acteurs de la recherche et de la formation, ce qui représente 1 600 emplois pour un chiffre d’affaires de 126 millions d’euros. Les entreprises du cluster sont actives dans tous les domaines liés à la capture, la création, la réalisation technique, le traitement, la gestion, le stockage, le transfert, la restitution ou la diffusion d’images.Dans sa réponse à l’appel à projets Grappes d’entreprises lancé par la Datar en octobre 2009, iconoval a présenté sa nouvelle feuille de route, conçue par 24 acteurs du cluster et construite autour de 5 axes : de la production télévisuelle vers le cross media, l’image 3D pour l’architecture et l’urbanisme, les nouvelles images 3D au service de la formation, la valorisation du patrimoine culturel et les technologies de l’image pour le cycle du produit.

Une dynamique qui s’intensifi e autour d’une démarche participative

En avant les images, les états généraux d’iconoval du 26 février dernier ont constitué un temps fort du cluster, un éclairage sur son dynamisme et un moment d’affi rmation de ses acteurs. Il était question de faire un bilan des six années d’iconoval et de partager la nouvelle feuille de route. Près de 200 participants ont assisté à la manifestation, où la nouvelle stratégie du pôle et 23 projets d’horizons divers ont été présentés. On peut retrouver les axes stratégiques d’iconoval et les projets présentés lors d’En avant les images en vidéo sur le site d’iconoval.

Analia Glogowski, iconoval

www.iconoval.fr/videos,19946,fr.html

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Les aides de la CUS et de la Région Alsace, dernière session de 2009 CUS Région Alsace

demandé obtenu demandé obtenu

DOCUMENTAIRES

Résonances, 52’ • RÉALISATION Serge Fretto • PRODUCTEUR Ana fi lms 16 880 € 0 € 16 000 € 15 000 €

Mon Amérique, 52’ • RÉALISATION Claudia Marschal • PRODUCTEUR Crescendo fi lms 18 990 € 18 990 € - -

Stella Baruk, il n’y a pas de troubles mathématiques, 52’ • RÉALISATION Camille Guichard • PRODUCTEUR Bix fi lms 15 525 € 15 825 € 15 000 € 15 000 €

Jean Ziegler, contre l’ordre du monde, 52’ • RÉALISATION Élisabeth Jonniaux • PRODUCTEUR Bix fi lms 10 550 € 10 550 € 15 000 € 15 000 €

Un triptyque protestant, 3x26’ • RÉALISATION Jean-Paul Fargier • PRODUCTEUR Bix fi lms 20 000 € 20 000 € 30 000 € 10 000 €

Samucha, le berger du Caucase, 52’ et 43’ • RÉALISATION Andreas Voigt • PRODUCTEUR Seppia 15 000 € 15 000 € 23 000 € 23 000 €

Dans les pas de Barbara, journal d’un concours, 52’ • RÉALISATION Alain Jomy • PRODUCTEUR Seppia 15 000 € 15 000 € 15 000 € 10 000 €

Des vies sur la frontière, 2 x 28’ • RÉALISATION Carine Bastian et Mariette Feltin • PRODUCTEUR Seppia 12 000 € 12 000 € 12 000 € 8 000 €

COURTS MÉTRAGES

El Ninjo, 12’ • RÉALISATION Olivier Jean • PRODUCTEUR Pitbull Films 21 100 € 21 000 € 20 000 € 0 €

Le Grand Collider, 15’ • RÉALISATION Benoît Bourreau • PRODUCTEUR Les Films de l’étrange 15 000 € 15 000 € 15 000 € 0 €

Boucles d’or, 18’ • RÉALISATION Richard Martin-Jordan • PRODUCTEUR Palladium productions 31 650 € 0 € 30 000 € 0 €

À la longue, 35’ • RÉALISATION Sylvain Pioutaz • PRODUCTEUR Kometa fi lms 15 825 € AJOURNEMENT 25 000 € 15 000 €

Fille aux loups, 28’ • RÉALISATION E. Griffon Du Bellay • PRODUCTEUR C’est à voir - - 35 000 € 0 €

Le Miroir, 30’ • RÉALISATION Sébastien Rossignol • PRODUCTEUR Les Partenaires - - 14 500 € 0 €

La septième poule, 30’ • RÉALISATION E. Gustafsson • PRODUCTEUR La Voie lactée - - 30 000 € 15 000 €

Le placard de Barbe-Belle, 14’ • RÉALISATION Christelle Lamarre • PRODUCTEUR Titine & Baobab productions - - 25 000 € 0 €

System, animation, 18 x 8’ • RÉALISATION Alexandrine Wagner • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffl e - - 25 000 € 0 €

LONGS MÉTRAGES

Turning point/Du jour au lendemain, 92’ • RÉALISATION Suzy Cohen • PRODUCTEUR Babylone productions 105 500 € 0 € - -

L’étoile polaire, 90’ • RÉALISATION Dominique Lienhard • PRODUCTEUR Butterfl y productions 105 500 € AJOURNEMENT 100 000 € 0 €

Platterland, 90’ • RÉALISATION S. Louis • PRODUCTEUR Red Star cinéma 105 500 € 0 € 100 000 € 0 €

Pour solde de tout compte, 90’ • RÉALISATION Pierre Lacan • PRODUCTEUR Sombrero fi lms 105 500 € 70 000 € 100 000 € 100 000 €

Les visiteurs mystères, 90’ • RÉALISATION Gilles Tillet • PRODUCTEUR Stromboli fi lms - - 75 000 € 0 €

La Place, 90’ • RÉALISATION Marie Dumora • PRODUCTEUR Les Films du poisson - - 50 000 € 50 000 €

Les aides de la Région Bourgogne, dernier semestre 2009 Région Bourgogne

demandé obtenu

LONGS MÉTRAGES

Léa, 90’ • RÉALISATION Bruno Rolland • PRODUCTEUR Paraiso production diffusion 150 000 € 0 €

Pour solde de tout compte, 90’ • RÉALISATION Pierre Lacan • PRODUCTEUR Sombrero fi lms 150 000 € 150 000 €

Noces de coton, 100’ • RÉALISATION Nathalie Saugeon • PRODUCTEUR Rapsodie production 150 000 € 120 000 €

Le monde de nos mères, 90’ • RÉALISATION Christian Zerbib • PRODUCTEUR Veo 2 max fi lms production 50 000 € 50 000 €

Désordres, 90’ • RÉALISATION Étienne Faure • PRODUCTEUR Eivissa production 150 000 € 0 €

Mon pote, 90’ • RÉALISATION Marc Esposito • PRODUCTEUR Les Films du kiosque 150 000 € 150 000 €

Pour de vrai, 100’ • RÉALISATION Jean-Louis Leconte • PRODUCTEUR Dela prod 150 000 € 0 €

DOCUMENTAIRES

Marguerite Boucicaut, 52’ • RÉALISATION Éric Nivot • PRODUCTEUR Sensito fi lms 40 000 € 0 €

Dancing, 52’ • RÉALISATION Loïc Mahé • PRODUCTEUR Les Films de l’Avalée 30 000 € 30 000 €

Terre à terre, 52’ • RÉALISATION Jean Will • PRODUCTEUR Seppia 25 000 € 15 000 €

À la lumière d’Élisabeth, 52’ • RÉALISATION Vincent Lauth • PRODUCTEUR Page 12 production 15 000 € 0 €

Amor amora, 52’ • RÉALISATION Annabel Lanier • PRODUCTEUR Faites un vœu 20 000 € 20 000 €

Petit renard polaire, 52’ • RÉALISATION Marie-Hélène Baconnet • PRODUCTEUR Ecomedia 20 000 € 20 000 €

Un fi guier sans feuilles, 52’ • RÉALISATION Marc Weymuller • PRODUCTEUR Les Films de l’Avalée 25 000 € 0 €

Jodel Robin, 52’ • RÉALISATION Laurent Cadoux • PRODUCTEUR Zombi fi lms 30 000 € 20 000 €

Grandeur nature, 52’ • RÉALISATION Frédéric Febvre, Laurent Joffrion, Augustin Viatte • PRODUCTEUR Gédéon programmes 50 000 € 20 000 €

Les pérégrinations de Dominique Vivant Denon, 52’ • RÉALISATION Patrick Nasles • PRODUCTEUR Mecanos productions 42 000 € 0 €

Jules Renard, homme de combat, 52’ • RÉALISATION Jacques Trefouel • PRODUCTEUR Les Films du lieu-dit 45 000 € 0 €

Cockpit, 5 x 26’ • RÉALISATION Frédéric Paradiso • PRODUCTEUR Armada 40 000 € 0 €

Une amazone des temps modernes, 52’ • RÉALISATION Sylvie-Jeanne Gender • PRODUCTEUR Ange, bel ange 20 000 € 0 €

TÉLÉFILMS

L’affaire Blaireau, 60’ • RÉALISATION Jacques Santamaria • PRODUCTEUR JM productions 100 000 € 100 000 €

Une famille formidable, 2 x 96’ • RÉALISATION Joël Santoni • PRODUCTEUR Panama productions 100 000 € 100 000 €

ENREGISTREMENT DE MUSIQUE LONG MÉTRAGE

Ich bin eine Terroristin (ex-Violette), 95’ • RÉALISATION Valérie Gaudissart • PRODUCTEUR Clandestine fi lms 7 000 € 7 000 €

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Les aides de la Région Champagne-Ardenne, dernier semestre 2009 Champagne-Ardenne

demandé obtenu

COURTS MÉTRAGES

Quoi l’éternité, 22’ • RÉALISATION Thibaut Gobry • PRODUCTEUR Olivier Mardi 35 000 € 35 000 €

Les derniers jours d’Elsa, 35’ • RÉALISATION Armand Lameloise • PRODUCTEUR Frédéric Jouve 30 000 € 30 000 €

Mort d’une ombre, 20’ • RÉALISATION Tom Van Avermaert • PRODUCTEUR Isabelle Mathys 35 000 € 35 000 €

Point de fuite, 17’ • RÉALISATION Benjamin d’Aoust • PRODUCTEUR Olivier Berlemont et Lodovic Henry 35 000 € 35 000 €

Assis debout couché, 25’ • RÉALISATION Edgard F. Crima • PRODUCTEUR Marc Benoît Créancier 35 000 € 35 000 €

AIDES A LA PRODUCTION DOCUMENTAIRE

Sur la route, les routiers de la Nationale 4, 52’ • RÉALISATION Jean-Louis André • PRODUCTEUR Éric Gauthier 35 000 € 35 000 €

Les aides de la Région Franche-Comté, dernière session 2009 Région Franche-Comté

demandé obtenu

COURTS MÉTRAGES

Le vivier, 14’ • RÉALISATION Sylvia Guillet • PRODUCTEUR Paris-Brest productions 25 000 € 25 000 €

Du plomb dans l’aile, 10’ • RÉALISATION Sandrine Poget • PRODUCTEUR Tarmak fi lms 25 000 € 15 000 €

DOCUMENTAIRES

Christophe, 52’ • RÉALISATION Dominique Garing et Jean-Baptiste Benoît • PRODUCTEUR Vie des Hauts production 25 000 € 25 000 €

Dancing, 52’ • RÉALISATION Loïc Mahé • PRODUCTEUR Faites un vœu 22 000 € 20 000 €

Entendez-vous dans nos campagnes ? 3 x 52’ • RÉALISATION Gilles Perez • PRODUCTEUR Treize au sud 40 000 € 15 000 €

Les secondes vies de M. Proudhon, 52’ • RÉALISATION Anne Argouse et Hugues Peyret • PRODUCTEUR Antoine Martin production 15 000 € 15 000 €

Voyeur voyant voyou, 52’ • RÉALISATION Olivier Stephan, Vincent Roy • PRODUCTEUR Des jours meilleurs 25 000 € 20 000 €

LONGS MÉTRAGES

L’arme à gauche, 105’ • RÉALISATION Jean-Pierre Denis • PRODUCTEUR Récifi lms 150 000 € 125 000 €

Louise Wimmer, 100’ • RÉALISATION Cyril Mennegun • PRODUCTEUR Zadig productions 150 000 € 125 000 €

Mon père, 90’ • RÉALISATION Lanis Guerrero 7 600 € 4 000 €

Les aides de la Région Lorraine, session de décembre 2009 Région Lorraine

demandé obtenu

ÉCRITURE

Le cul entre deux chaises • RÉALISATION Stéphane Manchematin 2 000 € 2 000 €

Je suis passé par ici • RÉALISATION Jonathan Rescigno 2 000 € 1 000 €

Le pays des hommes debout • RÉALISATION Christelle Georges 2 000 € 1 000 €

Roadrunner, a way of life • RÉALISATION Bérangère Goessens 2 000 € 1 000 €

Maanda Maanda • RÉALISATION Laurent Maas 2 000 € 2 000 €

L’aventure du langage • RÉALISATION Philippe Thomine 2 000 € 1 000 €

Berlin • RÉALISATION Alexandra Zanne 2 000 € 1 000 €

Isephet • RÉALISATION Arthur Beaudoin 2 000 € 1 000 €

COURTS MÉTRAGES

Hsiu Hjie derrière l’écran, 20’ • RÉALISATION Thomas Rio • PRODUCTEUR Libris fi lms 30 000 € 18 000 €

L’automne de Zao, 16’ • RÉALISATION Nikolaus Roche-Kresse • PRODUCTEUR Fechner fi lms 25 000 € 19 000 €

Souffre, 12’ • RÉALISATION Pamela Varela • PRODUCTEUR Les Films du poisson 25 000 € 18 000 €

DÉVELOPPEMENT

Immigrés au pluriel, documentaire, 90’ • RÉALISATION Joseph Gordillo • PRODUCTEUR La Bascule 5 000 € 5 000 €

MOI main-d’œuvre indochinoise, documentaire, 52’ • RÉALISATION Arnaud Gobin • PRODUCTEUR Ere production 4 000 € 3 000 €

Docunivers, pilote de série d’animation, 5’ • RÉALISATION Cyril Sobaszek • PRODUCTEUR Supermouche productions 5 000 € 3 000 €

DOCUMENTAIRES

Le secret du Kaïdi Aïda, 52’ • RÉALISATION Alain Chrétien • PRODUCTEUR Faites un vœu 24 000 € 16 000 €

Les hommes de fer, 90’ • RÉALISATION Anaïs et Olivier Spiro • PRODUCTEUR Point du jour 15 000 € 15 000 €

La cigale et le dinosaure, 52’ • RÉALISATION Jean-Luc Muller • PRODUCTEUR Oxygène productions 24 000 € 16 000 €

Une main tendue, 52’ • RÉALISATION Delphine Maza • PRODUCTEUR Real productions 30 000 € 18 000 €

Étrangers des deux rives, 52’ • RÉALISATION Hamib Arab et Djamel Sellani • PRODUCTEUR Les Films du cyclope 20 000 € 18 000 €

Notre camarade Tito, 52’ • RÉALISATION Robin Hunzinger • PRODUCTEUR Ere production 28 000 € 18 000 €

Colère en sol mineur, 52’ • RÉALISATION Régis Caël • PRODUCTEUR Ere production 22 000 € 16 000 €

Quotidien en sol mineur, 52’ • RÉALISATION Francis Brabant • PRODUCTEUR Ere production 22 000 € 16 000 €

Le temps du collège, 52’ • RÉALISATION Marc Grün • PRODUCTEUR Ere production 23 000 € 16 000 €

Un mariage qui leur ressemble, 52’ • RÉALISATION Alain Chrétien • PRODUCTEUR Ere production 24 000 € 16 000 €

À quoi rêvent les jeunes fi lles du Vert-Bois ?, 52’ • RÉALISATION Alain Guillon • PRODUCTEUR Ere production 25 000 € 18 000 €

Les chiffres complets des aides de l’Agence culturelle d’Alsace paraîtront dans le numéro de La lettre Filmer dans le grand-Est automne-hiver 2010.11

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Bureau d’accueil CUS, Anne Fantinel

www.strasbourg-fi lm.com/fr/accueil-tournages

Bureau d’accueil Région Alsace - ACA, Maxime Crupaux

www.culture-alsace.org/cinema-audiovisuel

Les InvinciblesLa première saison de la série produite par la société Making Prod a été diffusée au mois de mars sur Arte. Ce projet qui relate le désarroi de quatre trentenaires en mal d’aventures extraconjugales a été tourné en Alsace au cours de l’été et de l’automne 2008. La deuxième saison de la série, tournée lors de l’été 2009, était présentée en avant-première au festival Séries Mania du Forum des Images, début avril. Elle devrait être diffusée sur Arte en fi n d’année. Et une troisième saison est dans les cartons…

XanaduLe tournage de la série Xanadu, produite par Haut & Long pour Arte, a débuté le 30 mars dernier et s’achèvera en juillet, après 14 semaines de tournage en Alsace.

Xanadu raconte la saga d’une famille dont l’originalité est de travailler, de père en fi ls, dans le domaine de l’industrie… érotique ! Ambitions, drames, passions, non-dits, regrets, crise fi nancière… Julien Boisselier, Vanessa Demouy, Nora Arnezeder, Jean-Baptiste Malartre campent les rôles principaux de cette série réalisée par Podz et Jean-Philippe Amar.

CarjackingLe tournage de Carjacking a débuté en avril dans les environs de Saint-Louis (Haut-Rhin), un long métrage de fi ction produit par la société Cassidy. Au casting de ce fi lm fort en courses-poursuites et belles cylindrées, fi gurent notamment Marc-André Grondin, étoile montante du cinéma québécois, Christa Théret, la jeune héroïne de Lol, et Éric Elmosnino, qui a récemment incarné Serge Gainsbourg au cinéma. Le fi lm est réalisé par l’Allemand Lars Blumers, transfuge de la publicité.

Silence d’amourUGC YM s’apprête à tourner à Strasbourg le second long métrage de Philippe Claudel. L’écrivain lorrain investira Strasbourg en compagnie de Stephano Accorsi, Clotilde Courau et Anouk Aimée. Le début du tournage est prévu pour juin. Il quittera l’Alsace en juillet, après cinq semaines, pour se poursuivre à Paris et en Lorraine.

Le fi lm raconte l’histoire d’un professeur d’université italien qui peine à refaire sa vie après le décès de son épouse.

Hanae KanekoDu 15 au 17 avril a eu lieu le tournage du court métrage réalisé par Catherine Meyer Baud et produit par Sensito fi lms. Le rôle principal est tenu par Daphné Hacqard (Human zoo, Cœur océan).

Dans un hôpital, une jeune femme est là en raison du décès de sa mère, quand au même moment, un homme vient pour une naissance. L’homme reconnaît en la femme un amour passé…

L’avenir dure longtempsPour incarner l’un de ses personnages désabusés et fantasques, le réalisateur parisien Emmanuel Bonn a fait appel à l’un des visages les plus connus du cinéma français, celui de Michael Lonsdale. Le projet est coproduit par Le Deuxième Souffl e fi lms et associés et Atopic.

Le fi lm évoque la rencontre peu banale d’un écrivain mal reconverti dans l’immobilier et d’une vieille gloire cathodique qui cherche à coucher ses mémoires sur le papier.

Une âme voiléeDu 12 au 15 avril a eu lieu le tournage du court métrage de Sylvain Bresson produit par Benoît Parrot. Ce projet, soutenu fi nanciè-rement par le fonds à la production de la CUS, fait appel à une équipe technique et artistique essentiellement composée de Stras-bourgeois.

Ce fi lm raconte l’histoire d’une jeune fi lle voilée qui aimerait pouvoir courir librement…

NTournage rapide et énergique, à l’image du Ninja, personnage principal de ce court métrage de comédie, le fi lm a été tourné à Strasbourg du 2 au 5 février dernier, en comptant sur une équipe artistique et technique composée de nombreux Alsaciens.

Le fi lm raconte l’histoire d’un personnage de fi ction qui vient revendiquer auprès de son créateur le droit d’exister dans son prochain fi lm. Le réalisateur et producteur francilien Olivier Jean a choisi de réaliser ce fi lm à Strasbourg.

Eau forteCourt métrage de Lucie Duchêne, produit par Prométhée, tournage prévu du 14 au 21 juin, avec Lolita Chammah

Aujourd’hui Louise se marie avec Benoît. Les familles sont ravies, c’était écrit depuis toujours. Et comme dirait Benoît, « Faut faire les choses dans l’ordre. Et pour l’instant, on a tout bon. » Mais ce soir-là, la météo s’est trompée, l’atmosphère est étrangement orageuse. Et contre toute attente, des fl ux subversifs vont déferler sur la fête du mariage.

HaramCourt métrage de Benoît Martin, produit par Année Zéro, tournage sur 7 jours en septembre

Leila est Marocaine, Mathieu est Français. Ils vivent ensemble depuis deux ans. Leila étant en situation irrégulière, ils ont pris la décision de se marier. Le mariage approche et il ne leur manque plus qu’un document : le certifi cat de célibat de Leila, qui ne leur sera délivré que si la jeune femme épouse un musulman. Pas le choix, Mathieu doit se convertir à l’islam.

Noces de cristalLong métrage de Tonie Marshall produit par Soudaine Compagnie, tournage en septembre-octobre

Serge Meyer, presque 60 ans, a réussi. Lorsqu’il reçoit le prix du meilleur entrepreneur de l’année, une très jeune fi lle, Léa, se présente comme la fi lle de Gabrielle, son ex-femme, prétendument morte, et qui l’a tant fait souffrir. En fait, Léa est là pour le séduire. Serge, troublé par leur différence d’âge, offre de nouvelles conditions de vie à Léa.

bureaux d’accueil

Région Alsace et Communauté urbaine de Strasbourg

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Franche-ComtéBureau d’accueil Franche-Comté,

Irimm, Jean-Philippe Rameau

www.irimm.com

PoupoupidouAccueil du deuxième long métrage de Gérald Hustache Mathieu produit par Dharamsala avec Jean-Paul Rouve et Sophie Quinton en janvier 2010

Un polar qui plante son décor à Mouthe, petite ville de France-Comté. La star locale, Candice Lecoeur, présen-tatrice météo d’une petite chaîne, est retrouvée morte dans un bois. Son corps est découvert par un romancier parisien en panne d’inspiration, David Rousseau, de passage à Mouthe pour écrire son prochain livre.

Les légumes chinoisCourt Métrage de Yuki Kawamura produit par Zorba Production (février 2010)

Ta boucheCourt métrage de Niels Hamelin produit par Prométhée productions (avril 2010)

Une âme voiléeCourt métrage de Sylvain Bresson produit par Serialprod (avril 2010)

Lip, un été tous ensembleTéléfi lm de Dominique Ladoge, produit par Jade productions pour France télévisions, avec Anne Sophie Franck, Bernard Blancan, Serge Riaboukine (juin 2010)

Lip, un été tous ensemble est un fi lm de fi ction, mais qui s’appuie sur les événements historiques. Le téléfi lm s’articule autour de ce confl it social qui a créé l’événement en 1973, mais aussi de l’histoire complètement fi ctive d’une jeune femme de 20 ans, Tulipe, interprétée par Anne-Sophie Franck. Elle vit à Palente avec son père Giuseppe (le toni-truant Serge Riaboukine) et tous deux travaillent chez Lip, première entreprise d’horlogerie française. Mais le 14 avril 1973 tout bascule : l’entreprise rachetée en sous-main par un groupe suisse va disparaître, entraînant des centaines de licenciements. Commencent alors une grève et des manifestations.

Le repaire de la VouivreSérie télé de 4 x 52’ de Edwin Bailey, produit par Capa Drama avec Jean Marc Bar pour France télévisions (juin-juillet 2010)

En rejoignant sa rédaction après un long mois d’enquête à l’étranger, Paul Pratt, grand reporter, apprend la mort du journaliste Gilles Ferreux, son vieil ami et mentor. Son couple avec Delphine, sa femme, a beau être au bord de l’explosion, Paul décide de revenir sur les lieux de son enfance pour enterrer Gilles. Mais il n’y va pas seul. Il est accompagné de Louise, sa fi lle, au pic d’une grave crise d’adolescence.

Louise WimmerPremier long métrage d’un réalisateur franc-comtois, Cyril Mennegun, produit par Zadig Filmsavec Corinne Masiero, Jerôme Kircher (juillet 2010).

Louise Wimmer a laissé sa vie d’avant, loin derrière elle. À la veille de ses 50 ans, elle vit dans sa voiture, son seul but est de trouver un appartement et de repartir de zéro. Michel pourrait bien faire battre à nouveau son cœur, il l’aime, il la veut, et Louise chancelle.

FaceCourt métrage de Franck Percher,produit par Vendetta Films (juillet 2010)

LorraineBureau d’accueil Région Lorraine, Marie-Alix Fourquenay

www.tournages.lorraine.eu

Hsiu Hjie derrière l’écranFiction de Thomas Rio, produit par Librisfi lms. Actuellement en repérage de décors dans les Vosges.

Hsiu Hjie, 7 ans, a encore oublié que lorsque la police est devant son école, elle doit retrouver son père ailleurs, afi n d’éviter une reconduite à la frontière. Furieux d’avoir manqué se faire prendre, celui-ci lui interdit de retourner à l’école. Pour tromper l’ennui de sa fi lle durant de longues journées passées seule avec la logeuse, il lui montre un vieux fi lm burlesque muet en pellicule. C’est là, dans une collure mal faite, que trois personnages de burlesque, Busby, Charlie et Harry, trouvent le nœud gordien qui mène au monde réel. Beaucoup de choses les rapprochent de Hsiu Hjie : et pour commencer, eux non plus n’ont pas de papiers…

Tournage de The Hunters (Les Chasseurs) d’Étienne Huet. PHOTO DR

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No man’s land, fable et sortilègeThierry Jousse est venu tourner une partie de son deuxième long métrage en Franche-Comté. Produit par les Films Hatari avec Philippe Katerine et Julie Depardieu dans les principaux rôles, ce fi lm raconte l’histoire d’un chanteur en pleine ascension, Philippe (Philippe Katerine), qui, après un concert dans sa région et une soirée rocambolesque chez une groupie aussi entreprenante (Frédérique Bel) qu’inquiétante, revient, sans l’avoir voulu et après des années d’absence, dans la ferme de ses parents. Prison-nier d’un sortilège qui l’empêche de fuir le territoire de son enfance, Philippe est contraint de faire une pause en forme de rêve éveillé au cours de laquelle il va découvrir la maladie de sa mère (Aurore Clément), expérimenter de problé matiques retrouvailles avec son ami d’enfance, Patrick (Laurent Lucas), et succomber aux charmes de Sylvie (Julie Depardieu), une ornithologue qui aime rôder la nuit dans la forêt.

Jean-Philippe Rameau : Vous avez été rédacteur en chef des Cahiers du cinéma. De nombreux cinéastes connus, de Godard à Assayas en passant par Chabrol, Rivette ou Rohmer sont passés par Les Cahiers. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Thierry Jousse : C’est assez diffi cile à expliquer, on peut dire que c’est une sorte de tradition ! En tout cas ce n’est ni une mode, ni une néces-sité. En ce qui me concerne, la critique m’a tout naturellement donné envie de passer à la réalisation.

J-P. R. : No man’s land est votre deuxième long métrage. Vous avez écrit une histoire originale, atypique, d’où vient-elle ?

T. J. : L’histoire est née de ma rencontre avec Philippe Katerine. J’avais envie de faire un fi lm avec lui. À la base, c’est l’histoire d’un chanteur de retour dans sa famille. Rapidement, j’ai voulu

histoires de fi lms

donner un aspect fantastique à cette histoire avec le phénomène du sortilège qui empêche le héros de quitter ces lieux. J’ai également voulu inscrire ce fi lm dans un paysage particulier sans recherche d’un quelconque réalisme, c’est avant tout une fable, un conte.

J-P. R. : Philippe Katerine tient le rôle principal dans votre fi lm. Il est connu comme chanteur, musicien, même s’il a réalisé lui-même et a participé à quelques projets, pourquoi ce choix ?

T. J. : Ma rencontre avec Philippe est liée à la musique. Je devais faire un papier pour la presse et notre rencontre a été un véritable coup de foudre amical et artistique. J’ai toujours pensé qu’il possédait un véritable potentiel d’acteur, en plus j’apprécie son côté décalé, sa fantaisie, sa présence. J’avais “vocation” à développer ce talent-là. C’est son premier grand rôle et je dois dire que dès le début du tournage et plus tard, lors du montage, j’ai constaté que le résultat est plus que satisfaisant et que ce choix est amplement justifi é par la performance d’acteur de Philippe.

J-P. R. : Le fi lm a été tourné dans deux régions : la Bourgogne et la Franche-Comté [nota : le fi lm a été soutenu fi nancièrement par les deux fonds d’aide régionaux et les deux commissions du fi lm], pourquoi ce choix ?

T. J. : J’avoue qu’au départ je n’avais pas envisagé de tourner ici. Je ne voulais pas de décor typé : pas de mer, pas de montagne, je voulais que les décors aient de la personnalité. Techniquement, il est apparu assez rapidement que les connexions étaient possibles entre les deux régions, le voisi-nage était un atout et les différents décors étaient raccord.

J-P. R. : Ce partage des décors et du temps de tournage n’est-il pas diffi cile à gérer pour une équipe de cinéma ?

T. J. : Pas du tout. Au départ nous avions quelques doutes sur la cohérence de différents décors (le village, la forêt, le bar sont situés en Franche-Comté et la ferme familiale est située en Bourgogne). Très rapidement, nous nous sommes aperçus qu’il n’y avait aucun problème de raccords entre ces différents décors. La principale diffi culté d’un tournage découpé ainsi est dans l’établissement du plan de travail et de la répartition de l’énergie. Je pense que le passage d’une région à l’autre a été plutôt bénéfi que. Cette coupure a permis un nouveau départ. Pour moi c’est une expérience extrêmement positive.

J-P. R. : Beaucoup de fi lms français sont tournés à Paris et environs. Outre l’importance des décors et des paysages, pourquoi tourner en région ?

T. J. : Compte tenu du budget de ce fi lm, l’aide fi nancière des deux régions est primordiale.

Thierry Jousse est né en 1961 à Nantes. Il a été rédacteur en chef des Cahiers du cinéma de 1991 à 1996. Auteur de livres sur Cassavettes, David Lynch, Wang Kar Wai, de Pendant les travaux le cinéma reste ouvert, Le goût de la télévison, anthologie des Cahiers du cinéma, collaborateur des Inrockuptibles, de Jazz magazine, il anime des émissions sur France Inter, France Culture et France Musique.

Thierry Jousse et Philippe KaterinePHOTOS DR

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Sans elles, un tel fi lm ne pourrait pas se faire. Ces aides permettent de boucler des budgets extrêmement serrés.

J-P. R. : Ce fi lm est effectivement un fi lm à petit budget (environ 1 million d’euros), comment produire et faire vivre ce type de fi lm dans l’économie actuelle du cinéma, dominée par les Blockbusters américains et les multiplexes ?

T. J. : Économiquement il faut faire des choix. Malheureusement, les princi-pales économies sont faites sur les salaires. Pas de cachets mirobolants ici ! Ce type d’économie oblige à inventer au niveau de la production, à répartir habilement les moyens. La principale diffi culté, c’est de faire vivre le fi lm : sa distribution, son exploitation en salle sont rendus diffi ciles par la rapidité de rotation des fi lms dans les salles. Les fi lms n’ont pas le temps de s’installer, le bouche-à-oreille fonctionne plus diffi cilement. Il faut compter sur la qualité du casting, la singularité du sujet, parier sur le fait qu’il se passe quelque chose autour du fi lm et ensuite trouver une date de sortie qui permette au fi lm d’exister vraiment (sa sortie est prévue en fi n d’année 2010). En France, l’exploitation est dominée par les multiplexes. Ces salles favorisent les fi lms à gros budget, on est plus dans l’économie de la grande distribution que de l’artisanat. Je pense qu’il faut faire perdurer et développer cet artisanat.

J-P. R. : Quels sont vos projets ?

T. J. : J’ai un projet de long métrage en cours qui, je l’espère, devrait aboutir ! Le passage du cap du deuxième fi lm est souvent diffi cile, il faut raccourcir

les délais entre deux fi lms. J’ai mis cinq ans à réaliser mon deuxième fi lm, j’espère réduire ce laps de temps à deux ans et demi. En tout cas cette expérience m’a conforté dans mon désir de poursuivre la réalisation. D’autre part, je continue à animer une émission de radio sur France Musique une fois par semaine, c’est ma deuxième passion.

J-P. R. : Pour conclure, que retenez-vous de ce tournage en Franche-Comté ?

T. J. : En premier lieu, c’est très agréable de tourner en dehors de Paris ! J’ai particulièrement apprécié l’accueil en région et le mélange entre techniciens et artistes locaux et ceux de l’équipe parisienne. Ce fut un tournage dense, sans beau-coup de marges de manœuvre mais riche en rencontres. Tout cela nourrit le fi lm, les paysages apportent une inspiration supplémentaire, ils nous font sortir de la familiarité. Tout cela est très stimulant et apporte une saine fraîcheur au fi lm.

Propos recueillis par Jean-Philippe Rameau,

Irimm

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Un fi lm de sismographeAlexis et Yannis Metzinger : Comment avez-vous rencontré Malek Bensmaïl ?

Philippe Avril : À l’époque, je travaillais encore avec Gérald Collas, de l’Ina, sur Bienvenue à Bataville de François Caillat. Gérald m’a parlé de Malek, de son projet, et me l’a fait rencontrer. Il y avait déjà un premier dossier, grâce au soutien de l’Ina, du CNC (aide à l’écriture) et de la Scam (la bourse Brouillon d’un rêve). Je suis donc “rentré” dans ce projet à la fi n de sa première phase d’écriture.

A. et Y. M. : Qu’est-ce qui vous a décidé à produire son fi lm ?

P. A. : Ce qui m’a intéressé et séduit d’emblée, c’est que ce n’était ni un Être et avoir algérien, ni un Entre les murs des Aurès, mais tout autre chose, qui pouvait aller encore plus loin, qui pouvait être encore plus fort qu’Aliénations qui date de 2004 (et qui n’en reste pas moins un très beau fi lm). Malek voulait parler aussi bien du présent, du passé et de l’avenir que des contradictions multiples de son pays. Il voulait en être le sismographe. Son projet, c’était de repartir du village où s’est déclenchée la guerre d’indépendance pour poser une question simple : « Où en est la transmission du savoir dans l’Algérie d’aujourd’hui ? » Son projet, et le fi lm désormais, a beau être profondément algérien, local, il déborde complètement de son contexte pour parler de la réalité du monde maghrébin, voire du monde arabe, et ce faisant, il atteint l’universel. Pour nous Européens, c’est important de comprendre cette altérité grâce au cinéma. Ça va tellement plus au fond des choses qu’un simple reportage ! Dès le départ, cela se sentait.

A. et Y. M. : Comment se sont passées les relations avec l’Algérie ?

P. A. : De façon… typiquement algérienne. Au tout début, nous avons été soutenus au titre de l’opération Alger, capitale culturelle du monde arabe 2007 du ministère de la Culture algérien, mais comme un documentaire télé alors qu’il était précisé partout sur les documents remis qu’il s’agissait d’un long métrage de cinéma – et le concours a été limité, car Malek, à cause de ses précédents fi lms, n’était pas trop en odeur de sainteté. Vous me direz, ça ne s’est visiblement pas arrangé depuis ! Nous avons réussi à décrocher le soutien de la télévision algérienne, plus d’une année plus tard, en faisant valoir la participation de l’Ina et celle de France télévisions avec qui l’ENTV venait de contracter des accords. J’ai convaincu le directeur général de l’époque de considérer le fi lm comme une opération institutionnelle tripartite, chacun apportant en volume la même contribution. Et il a accepté. Depuis, il a été remplacé, et l’ENTV

histoires de fi lms

n’a toujours pas réglé la deuxième tranche de sa participation alors que le fi lm est livré depuis presque un an et demi ! […]. Le problème, c’est que Malek aime l’Algérie de manière exigeante, en la regardant d’un œil critique, ce qui est tout de même le minimum syndical pour un artiste qui n’a que faire d’images de carte postale ! Et c’est sans doute cela qui gêne profondément le pouvoir en place : dans son fi lm, ce n’est pas l’Algérie offi cielle qui s’expose, c’est l’Algérie profonde, le pays réel, qui s’impose.

A. et Y. M. : Et en France, comment s’est passé le montage fi nancier ?

P. A. : Le fi lm a été fi nancé classiquement pour un documentaire de cinéma, en obtenant des soutiens sélectifs du CNC, d’abord l’aide au déve-loppement, puis l’avance sur recettes premier collège, et enfi n le fonds Images de la diversité. À cela se sont ajoutés des fi nancements régionaux. Nous avions en partenariat l’Ina (apports en industrie) et 3B productions.À la commission d’avance sur recettes du CNC siégeait alors Rachid Bouchareb. Le projet de Malek l’a enthousiasmé et il a voulu nous aider. Avec 3B productions, il est intervenu personnel-lement pour obtenir la participation de France télévisions. Et la société de distribution liée à 3B, Tadrart fi lms, s’est en quelque sorte arrimée au projet pour donner au fi lm la perspective d’une sortie en salles.

A. et Y. M. : Et pour l’accompagnement artistique ?

P. A. : Bien qu’il y eût sur le papier cinq producteurs (Unlimited, Ina, Cirta fi lms, 3B productions, ENTV), mon seul interlocuteur a été Gérald Collas. Et pour moi, en tant que producteur délégué, la question principale, c’était de savoir comment s’organiser pour réunir la matière nécessaire à un tel projet.Rappelons qu’il y a eu des mois et des mois de repérages, à quoi s’est ajoutée la volonté de

En posant sa caméra 50 ans plus tard dans le village considéré comme le berceau de la révolution algérienne, Malek Bensmaïl dresse, dans La Chine est encore loin, un portrait de l’Algérie contemporaine au plus près de ses contradictions et de ses incertitudes. La veille de l’avant-première strasbourgeoise, le producteur Philippe Avril nous a reçus dans les locaux de sa société Unlimited. Nous avons essayé de nous mettre dans la peau de journalistes, mais nous sommes aussi deux jeunes producteurs, et la rencontre a vite pris la tournure d’une leçon de production… Morceaux choisis.

La Chine est encore loin, documentaire de Malek Bensmaïl

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Malek de tourner tout au long de l’année scolaire (60 jours au fi nal, en 5 fois), sur quoi s’est greffée aussi une recherche fouillée d’archives – car Malek à l’époque ne savait pas s’il aurait besoin ou non d’archives pour mener son projet à bon port.Le travail du producteur dans ce cas de fi gure, ce n’est pas de dire « oui » ou « non », « c’est possible » ou « ce n’est pas possible », c’est de réfl échir au comment faire, c’est d’inventer des modes de fonctionnement, c’est de trouver des moyens et des solutions, d’être créatif. Sans imagination, point de salut !

A. et Y. M. : Vous êtes un producteur “en région”, est-ce que les fi nancements régionaux vous ont été utiles ?

P. A. : Non seulement utiles, mais précieux, indispensables ! 24 % du budget défi nitif a été couvert par des fi nancements de collectivités terri toriales : Région Alsace, Communauté urbaine de Strasbourg, Région Centre via Centre images et Région Ile-de-France qui nous a accordé une aide à la postproduction permettant de fabriquer le négatif 35 mm. Sans ces concours, le fi lm n’aurait pas pu exister. Ou à la rigueur, dans une forme tout autre, très fragile et limitée. C’est instructif et symptomatique. Si demain, les compétences des collectivités territoriales en matière de culture, donc aussi de cinéma et d’audiovisuel, sont affaiblies, si les moyens ne suivent plus, ce sera catastrophique pour tout le secteur de la production indépendante, particulièrement en région. Le sujet a de quoi préoccuper.

A. et Y. M. : Avec votre expérience, avez-vous tout de suite perçu le potentiel du projet de Malek ?

P. A. : C’est diffi cile de répondre à cette question parce qu’on passe pour un prétentieux si on répond oui et parce qu’on ment si on dit qu’on n’y a pas cru avec passion. Chaque production me rend plus expérimenté, plus averti, plus attentif. Mais chaque production est comme une

première fois, parce que nous ne produisons jamais que des prototypes. Et à chaque fois, il faut reposer les termes d’une nouvelle équation, qui a son mystère, qu’il faut s’efforcer de résoudre. L’équation Poussières d’école (c’était le titre de travail du projet) reste à cet égard une des plus complexes et ardues de ma vie professionnelle. Pour un producteur, il est essentiel d’avoir du désir, mais il faut savoir contrôler son désir. Tout ce que je peux dire, c’est qu’à la lumière de ce que j’ai déjà vécu, j’essaie de chercher des réponses qui s’adaptent à la situation inédite à laquelle je suis confronté et qui correspondent à quelque chose qui n’existe pas encore.Votre question est intéressante parce qu’elle permet aussi de creuser un peu les choses. Le potentiel du fi lm de Malek, c’est quoi au fond ? Il y avait la promesse d’un fi lm qui scrute comme jamais l’Algérie contemporaine. Elle est tenue. Ce n’était pas gagné, beaucoup de paramètres auraient pu faire vaciller les choses. Il y avait l’ambition d’un travail cinématographique abouti. Cette ambition est atteinte. Ce n’était pas évident, le montage s’est étalé sur un an, à partir de plus d’une centaine d’heures de rushes, le fi lm aurait pu être pris au piège de sa propre matière.Il y avait la volonté de faire partager le regard de Malek au plus grand nombre. Pour l’instant, le fi lm a circulé dans un grand nombre de festivals, certes, mais les ventes internationales sont quasiment inexistantes. La sortie salles en France va être réduite, quelle que soit la valeur du fi lm, un, parce qu’il s’agit d’un long métrage documentaire ; et de deux, parce que La Chine est encore loin a beau, pour moi, être un fi lm populaire, il n’appartient pas au mainstream ; et de trois, parce qu’il va être confronté aux dures lois du marché de la distribution commerciale. Il aura un succès d’estime, de presse, nous le savons déjà, mais le succès public, cela reste encore à prouver.Une chose est sûre : pas plus que je ne savais, lorsque j’aidais Cristian Mungiu à terminer son fi lm et à convaincre la ZDF/Arte de le préacheter, que 4 mois, 3 semaines et 2 jours décrocherait quelques mois plus tard la Palme d’or à Cannes, je ne me doutais de l’importance que prendrait peu à peu dans la vie d’Unlimited le fi lm de Malek. Il y avait de la conviction, de la confi ance, mais aussi l’inconnu devant soi, total.« Comment vivre sans inconnu devant soi ? » René Char n’a pas tort. Il n’en reste pas moins que chaque fois qu’on produit un fi lm, c’est un nouveau pari dingue. On doit tous être un peu fous dans ce métier, vous ne croyez pas ?

Propos recueillis par Alexis et Yannis Metzinger

www.lachineestencoreloin.comhttp://malek.bensmail.free.fr

Recherchez le savoir, jusqu’en Chine s’il le faut.

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L’accompagnement des pratiques amateursCréé en 2006, le dispositif d’accompagnement des pratiques amateurs entend favoriser l’accompagnement de projets de fi lms – vidéo de création, fi lm expérimental, documentaire ou fi ction – par une aide en matériel audiovisuel, un suivi technique et une aide à la diffusion par le Pôle cinéma de l’Orcca et son Bureau d’accueil des tournages.S’articulant autour d’un réseau de structures professionnelles œuvrant dans le domaine de l’image en région – notamment les associations Télé Centre Bernon, La Pellicule ensorcelée, Autour du cinéma, La Ligue de l’enseignement de l’Aube – ce dispositif permet de parrainer et d’accompagner de jeunes réalisateurs et scénaristes amateurs sur le plan artistique et technique, en leur proposant une formation et en les soutenant dans les différentes phases de mise en œuvre de leur projet (écriture de scénario, storyboard, repérages, tournage, montage, diffusion du fi lm…).Pour ce faire, chaque structure parrainant dans ces conditions un projet cinématographique ou audiovisuel amateur reçoit une subvention de la Région Champagne-Ardenne et le soutien du Bureau d’accueil des tournages. Les quatre premières éditions ont vu, notamment, l’émergence de l’auteur-réalisateur Raphaël Médard, jeune créateur dans le cadre du dispositif d’accompagnement en 2007 et réalisateur d’un court métrage professionnel cette année, soutenu par le fonds d’aide à la création cinématographique régional.Le Pôle cinéma de l’Orcca a décidé cette année d’appuyer son action en développant une formation supplémentaire d’initiation à la réalisation pour les jeunes amateurs inscrits au dispositif 2010. Chacun des réalisateurs en herbe a un projet de court métrage, et est décidé à le mener à bien. C’est ce qui les a réunis autour de Philippe Landoulsi qui a accepté d’animer cet atelier à Épernay en février dernier. Le but était de proposer aux stagiaires de se confronter aux contraintes qu’impliquent leurs projets de courts métrages en travaillant sur une approche réaliste du repérage, du casting de comédiens et de la mise en scène. Les stagiaires devaient présenter un dossier préparatoire complet à Philippe Landoulsi en début de formation, en précisant la nature des choix qu’ils avaient faits en amont : choix des décors, des comédiens, intentions de réalisation pour une scène donnée de leur projet. Les jeunes réalisateurs ont donc pu bénéfi cier du regard pédagogique de Philippe Landoulsi durant quatre jours avant de se lancer dans la préparation réelle de leurs fi lms.Ce travail a permis ainsi non seulement d’orienter les stagiaires dans leurs choix mais également de les faire échanger autour des problématiques qui leur sont communes. En effet, la diffi culté et la crainte de se lancer, pour un jeune réalisateur inexpérimenté, sont une donnée à prendre en compte lors d’un accompagnement vers la réalisation. Par cette formation toute nouvelle et grâce au métier de Philippe Landoulsi, ces quatre stagiaires peuvent désormais mesurer le travail qu’il leur reste à fournir pour mener à bien la réalisation de leur court métrage dans sa totalité. De plus, et c’est peut-être la véritable conclusion de cet atelier, ils ont appris à travailler ensemble et à partager leurs désirs de réalisation.

éducation, accompagnementLa Région Champagne-Ardenne a souhaité mettre en œuvre une politique de soutien à l’image globale et diversifi ée. Elle accompagne la diffusion cinématographique, l’éducation à l’image, les pratiques amateurs. Elle s’est également dotée en 2003 d’un fonds d’aide à la création cinématographique et audiovisuelle qui lui permet de soutenir de jeunes réalisateurs pour la création de courts métrages de fi ction et de documentaires.

Réalisateur de plusieurs courts et moyens métrages,

Philippe Landoulsi est également

assistant de réalisation (de André Téchiné,

de Guillaume Canet…) et comédien.

Il dirige des ateliers au cours Florent à Paris.

Philippe Landoulsi

PHOTO DR

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ueLe programme Enfances

En parallèle, le Bureau d’accueil des tournages de l’Orcca apporte un appui technique et logistique à tous les tournages localisés sur le territoire régional et favorise la diffusion la plus large possible des fi lms ainsi soutenus par le Conseil régional.Dans cette optique, le Pôle cinéma de l’Orcca a choisi de mutualiser les fi lms, de les mettre en commun afi n de pouvoir les regarder à travers des thématiques précises. Ainsi est né le programme Enfances, composé de six courts métrages tournés dans différents lieux champardennais et ayant bénéfi cié de l’accompagnement régional : L’innocence de Arnaud Gautier, Plus tard je serai Zorro de Joël Olivier, Misère(s) d’Isabelle Vossart, L’enfant borne de Pascal Mieszala, La paire de chaussures d’Ismaël Ferroukhi, et Micheline de Bruno Ballouard.Voir ces fi lms par le biais d’une thématique, c’est les faire grandir les uns par rapport aux autres plutôt que de les diffuser chacun à leur tour de manière disparate. De ce fait, le programme offre la possibilité d’organiser des soirées de projections plus denses, avec une intervention ciblée, et donc de toucher plus de spectateurs.L’enfance est apparue comme un sujet évident parmi la trentaine de fi lms soutenus et tournés depuis la création du fonds d’aide :« Quoi de plus normal que les courts métrages qui sont par défi nition l’enfance du cinéma, l’enfance des fi lms à venir, abordent très souvent les mondes juvéniles. Les jeunes réalisateurs en profi tent pour solder les comptes ou revenir vers leurs origines, autant de démarches fécondes et nécessaires pour la suite. C’est tout l’intérêt du programme de courts métrages qui nous est ici présenté : comme un effet de miroir où de jeunes cinéastes sondent leur jeunesse, à travers l’œil de leur caméra débutante » dit Laurent Delmas (France Inter, On aura tout vu).Au-delà de cela, il est intéressant d’observer que la sélection des projets au fi l des années est forte d’une recherche de cohérence et permet d’ores et déjà à d’autres thématiques d’être à l’étude pour réunir dans un même programme plusieurs autres courts métrages.Rechercher les passerelles, créer du lien entre les fi lms… cela semble être une position nécessaire à adopter pour mieux appréhender le travail des cinéastes et c’est ce que le programme Enfances permet de proposer aux spectateurs.

Raphaël Soatto, Orcca

www.orcca.fr

L’absenteCourt métrage de fi ction de 20’ de Christelle GeorgesProduction La Bascule

Diffusion Mosaïk TVAvant-première le mercredi 30 juin à 19 h 30 à la maison de retraite Saint-Rémy, 14 rue du Chanoine Jacob à Nancy

ReichshoffenFiction de 45’ de Gareguin Zakoyan (35 mm)Coproduction Le Deuxième Souffl e, Louys fi lm (Arménie)

Alfonso et compagnieDocumentaire de 60’ de Damien Fritsch (DVcam)Coproduction Dora fi lms, Alsace 20

Diffusion Alsace 20

La chèvre stérileLong métrage de fi ction de 90’ de Murali Nair (35 mm)Coproduction Unlimited, Maya fi lm (Inde)

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Micheline de Bruno Ballouard19

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éducation

Suite à un appel d’offres national lancé en septembre 2009 par SupAgro Florac (antenne du Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques, sous tutelle du ministère de l’Agriculture), Simon Gillet, réalisateur et producteur pour Les Films de l’Avalée, a encadré deux fi lms d’atelier au lycée agricole de Fontaines, en Bourgogne. Sollicité par Élisa Gourlier, responsable de l’option facultative Pratique sociale et culturelle de l’établissement, il a accompagné une dizaine d’élèves de première dans l’écriture de deux scénarios ayant pour thématique le racisme dans les lycées agricoles. Un thème en accord avec l’enseignement d’Élisa Gourlier, animée par le constat d’un manque d’ouverture d’esprit chez les jeunes, particulièrement dans le milieu agricole.Avec le fi nancement et le soutien pédagogique de l’établissement, Simon Gillet commence donc en octobre 2009 l’animation d’un atelier scénario au Lycée d’enseignement général et technologique agricole (LEGTA) de Fontaines. Deux scénarios de 5 minutes voient alors le jour… Couscous gris, élaboré dans le cadre de la Semaine du goût, met en scène des lycéens refusant de manger un couscous marocain au restaurant de l’établissement scolaire. Voleur ! met en scène une rumeur qui se développe autour de la présence d’un Noir dans le lycée.Les temps d’écriture et de réalisation sont en partie consacrés à l’ensei-gnement des grandes règles de la dramaturgie et de la réalisation. « Plutôt inspirés » selon Simon, les élèves ont été amenés à partir du réel à s’écarter de leur propre rôle pour mener à bien l’écriture de leur scénario. « Je les ai surtout poussés à être méchants. Il fallait qu’ils prennent ce droit-là », explique-t-il. Un exercice réussi, puisque les scénarios ont remporté l’appel d’offres, et ont ainsi été retenus parmi les huit meilleurs projets reçus par SupAgro Florac. L’organisme a donc fi nancé leurs tournages. Dans l’enceinte du lycée, pendant deux jours, les élèves se sont alors retrouvés comédiens, preneurs de son, assistants-réalisateurs, tandis que Simon Gillet réalisait et qu’Élisa Gourlier endossait le rôle de régisseur général. Si les lycéens n’ont pas pu monter eux-mêmes, ils ont tout de même pu s’exprimer et donner leurs indications avant de valider le montage fi nal.Tout juste terminé, l’un des fi lms a été projeté en mars lors du Festival des lycéens pour les Restos du cœur, manifestation pluridisciplinaire mobilisant 800 lycéens et 5 000 spectateurs en Saône-et-Loire. Prochain

D’octobre 2009 à mars 2010, le réalisateur Simon Gillet a travaillé avec des élèves de première du LEGTA de Fontaines (Saône-et-Loire). Le projet ? Faire un fi lm avec un professionnel, traitant des comportements racistes dans les lycées agricoles.

rendez-vous à Chalon-sur-Saône le 7 juin, où les deux fi lms seront diffusés dans le cadre d’un festival organisé par le ciné-club La Bobine. Un DVD avec les huit projets retenus sera par ailleurs édité par SupAgro Florac avant la fi n de l’année.Comme souvent pour ce type de projet, l’expé-rience a été vécue de façon positive, avec un « très bon répondant chez les jeunes », souligné par Simon Gillet et Élisa Gourlier. Cette dernière est d’ailleurs particulièrement satisfaite de l’impact que l’expérience a eu sur le lycée. L’option Pratique sociale et culturelle, qui est suivie par 50 % des élèves de première et qui était mise en danger ces dernières années, va sans doute bénéfi cier d’un regain d’attention et de soutien grâce à ce projet. Un atelier salutaire pour l’option, et motivant pour les jeunes : « Des élèves ont lancé un projet de “club com” avec un travail sur les nouveaux médias. Ils sont très fi ers de ce qu’ils ont fait », explique Élisa Gourlier.Simon Gillet, lui, continue sa route. Ce n’est pas la première fois qu’il participe à ce type d’atelier, mais c’est à chaque fois un exercice bénéfi que pour lui : « Défi nir les choses pour un public néophyte permet de redéfi nir son propre travail, de prendre du recul par rapport à la pratique du métier que l’on exerce plutôt de façon instinctive ». Son prochain atelier se déroulera à Béziers, dans le cadre du dispositif Lycéens au cinéma. Il aura une fois encore affaire à des jeunes, un public qu’il connaît bien et qu’il apprécie, bien qu’il ne soit pas réfractaire à l’idée de travailler un jour avec un public plus âgé.

Estelle Cavoit, APAAR

Ouvrir les esprits

Voleur !, fi ction Lycée agricole de Fontaines

PHOTOS DR

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Le Portail du cinéma et de l’audiovisuel : de Bourgogne Franche-Comté au Grand-Est…Quels sont les fi lms en cours dans ma région ? À qui demander une voix off ? Où et à quoi puis-je me former ? Voilà quelques exemples de questions auxquelles le portail peut répondre.Grâce à ses annuaires, descriptif des aides régionales, catalogue de fi lms, formations, actualités et petites annonces, il est un outil d’information et de communication pour la fi lière audiovisuelle interrégionale.250 personnes et 110 structures en sont membres. De quoi favoriser les rencontres de travail, comme le confi rme David Farine, régisseur général : « Je suis sur deux projets, suite aux petites annonces. »Si l’outil est apprécié pour sa capacité de mise en réseau, il l’est également pour les questions techniques. « Les infos contenues dans le forum m’ont aidé à faire des choix dans l’acquisition de mon nouvel équipement HD » témoigne Vincent Bidault, producteur-réalisateur, avant d’ajouter : « Ce portail, c’est aussi un bon moyen de ne pas se sentir isolé, en se tenant au courant de ce qui se vit dans la région. »

Le passage à l’échelle Grand-Est

L’Association des producteurs audiovisuels Rhin-Rhône, créatrice et animatrice du Portail, propose à présent aux régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne de bénéfi cier de cet outil unique en France.Cet élargissement se fera en plusieurs étapes :- une série de modifi cations techniques légères ;- le remplissage des bases de données pour chaque nouvelle région

(annuaires des structures, fi lms, formations, fonds d’aide régionaux…) ;- puis le travail quotidien de la webmestre, en relation avec des

correspondants régionaux.Tout cela ne sera possible qu’avec le soutien fi nancier des Régions et des Directions régionales des affaires culturelles (DRAC), mobilisées sur ce sujet lors du festival EntreVues de Belfort et des Rencontres de Gérardmer. Des partenariats régionaux solides sont également indispensables au projet. Un premier contact a ainsi eu lieu en Alsace, avec Vidéo Les Beaux Jours, qui pourrait mettre en ligne son catalogue de fi lms sur le portail, élargi au Grand-Est.

Estelle Cavoit, APAAR

www.reseau-farr.org21

Depuis sa première mise en ligne en juin 2008, le Portail du cinéma et de l’audiovisuel en Bourgogne Franche-Comté a trouvé ses marques en tant qu’outil de travail commun pour les professionnels et de support de communication pour le grand public. La prochaine étape de son développement est l’élargissement au Grand-Est.

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L’engagementDocumentaire de 52’ de Michèle Massé (HD)Coproduction Ana fi lms, France 3 Alsace, Images Plus, Yad Vashem, le Mémorial de la Shoah et la Fondation pour la mémoire de la Shoah

Diffusion France 3 Alsace, Images Plus

L’épuration en AlsaceDocumentaire de 52’ de Luis Miranda (Betanum)Coproduction Crescendo fi lms, France télévisions (France 3 Alsace, France 3 national)

Diffusion France 3 septembre 2010

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ue Rendez-vous par temps de crise

Documentaire de 52’ de Pierre Toussaint (Betacam)Coproduction Bix fi lms, France télévisions

Diffusion France 3 Alsace, France 3 national (La Case de l’Oncle Doc)

Stella Baruk, il n’y a pas de troubles mathématiquesDocumentaire de Camille Guichard (HD)Coproduction Bix fi lms, Groupe Galactica, Cap Canal, TLSP

Diffusion Réseau TLSP, septembre 2010

Claude Monet à Giverny, la maison d’AliceDocumentaire de Philippe Piguet, avec la participation de Jean Breschand (HD)Coproduction Bix fi lms, Réunion des Musées nationaux, France télévisions

Diffusion France 3 Normandie, juin 2010, France 5, septembre 2010

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histoires de fi lmsAprès sa diffusion lors des Journées professionnelles de Gérardmer, nous avons souhaité revenir sur le fi lm C’est gratuit pour les fi lles des deux jeunes réalisatrices Marie Amachoukeli et Claire Burger, récemment récompensé aux Césars dans la catégorie Meilleurs Courts métrages.

C’est gratuit pour les fi lles, court métrage de Marie Amachoukeli et Claire Burger

L’envie de tourner avec des gensAnaïs Kleinprintz : C’est le deuxième fi lm que vous tournez à Forbach, votre ville d’origine, est-ce que c’est pour vous une terre d’inspiration ?

Claire Burger : Effectivement, dans le premier fi lm, Forbach, Samuel le comédien et sa famille étaient de Forbach, je ne voulais pas les délocaliser, et comme je suis originaire de là-bas également, on est partis tourner sur place. On a tendance à aller là où on a grandi. Sur le tournage on a rencontré des ados qui était super et on avait justement envie de faire un fi lm sur les ados donc on les a recontactés pour jouer dans C’est gratuit pour les fi lles, ça s’est fait naturellement là-bas.

A. K. : Comment se passe justement la direction d’acteur quand ce sont des comédiens et non des pros, est-ce que c’est plus simple ou au contraire plus complexe ?

C. B. : Oui et non. La direction des comédiens a ses avantages et ses inconvénients. Le jeu est plus spontané mais moins constant. Avec un professionnel c’est plus constant, mais on aurait eu moins de choses je pense. Là on ne leur donne pas de texte et on ne dessine pas une croix blanche au sol pour les faire jouer à tel endroit. On leur raconte plutôt l’histoire, la situation, pour qu’ils s’en inspirent et jouent comme ils le feraient dans la vie.

A. K. : Ce fi lm a une dimension plus ou moins pédagogique et préventive. Est-ce que c’était une volonté à l’écriture ou est-ce que c’est venu plus par le jeu des comédiens justement ?

C. B. : C’est un peu les deux. On écrit avec ce que l’on voit, découvre et partage avec les gens. Par exemple les paroles de rap, on ne les connaissait pas avant qu’ils les chantent. Et au moment du montage ça nous a semblé intéressant de les intégrer.

A. K. : Vous venez toutes les deux d’une formation différente, l’une au montage, l’autre au scénario, deux styles d’écriture différents. Alors comment se passe la collaboration ?

C. B. : Contrairement à ce que les gens pensent, on décide les choses ensemble fi nalement, au montage comme à l’écriture. C’est plus pendant le tournage que l’on se répartit les tâches. Marie est plus avec l’équipe des comédiens et moi je suis plus avec l’équipe technique.

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A. K. : Vous êtes partis dans les Cévennes pour écrire votre premier long métrage, est-ce que vous allez continuer d’exploiter le potentiel de la région ou est-ce que vous prévoyez au contraire de vous en éloigner ?

C. B. : En ce moment on a beaucoup de projets. On a envie de faire un fi lm à l’étranger et deux fi lms de fi ction qui sont en développement, dont un qui se fera sans doute à Paris et un autre en Moselle qui est en cours d’écriture avec la famille de Forbach, donc avec Samuel. On est partis tous les trois s’isoler dans les Cévennes, loin des distractions de Paris où on n’arriverait pas à écrire. D’ailleurs on n’a pas fi ni, on aurait voulu rester, de toute manière il faudrait toujours écrire. C’est vrai qu’on a envie de tourner dans la région, je la connais, c’est une région que l’on voit peu au cinéma et c’est justement ça qui est aussi intéressant parce qu’elle est peu représentée.

A. K. : Et vous pensez conserver cette façon de fonctionner dans votre long métrage, avec des comédiens et non des professionnels ?

C. B. : C’est quelque chose qui s’est fait tout seul pour le moment. Dans Forbach, on avait constitué une classe avec des élèves qui étaient bien motivés, et avec qui ça avait bien fonctionné, donc on les avait repris pour jouer dans C’est gratuit pour les fi lles. On part de cette envie de tourner avec des gens et ensuite on construit l’histoire autour d’eux. Par contre, pour les fi lles on avait fait un casting de comédiens, pas de professionnels, donc on ne savait pas toujours ce que ça allait donner. Mais c’est quelque chose qui nous convient très bien pour l’instant, on a prévu de conserver cette façon de fonctionner pour les deux prochains longs métrages.

Propos recueillis par Anaïs Kleinprintz,

Films en Lorraine

Charles de Foucauld, chemin d’humanitéDocumentaire de 26’ de Daniel Ziegler,avec la participation de Philippe Koch (HD)Coproduction Clap production, France 3 Alsace

Diffusion France 3 Alsace janvier 2010

Là-bas – dert ànnaDocumentaire de 52’ de Claudia Marschal (HD)Coproduction Crescendo fi lms, France télévisions (France 3 Alsace)

Diffusion France 3 Alsace, mars 2010

TezaLong métrage de fi ction de 140’ de Haile Gerima (35 mm)Coproduction Unlimited, Negod-Gwad, Pandora fi lm, WDR

Sortie nationale en salles le 28 avril 2010

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production

Scènes de chasse en LorraineAnaïs Kleinprintz : Il y a eu beaucoup de changement entre le projet de fi nancement initial et le mode de fi nancement pour lequel vous avez fi nalement opté. Comment la transition s’est passée, pourquoi ce choix ?

Antoine Huet : Effectivement, la formule de fi nancement a subi un boule-versement en cours de route… Initialement nous étions partis sur une coproduction transfrontalière luxembourgeoise. Malheureusement pour nous, un changement du gouvernement dans la même période a entraîné une redéfi nition du système d’aide (CIAV), lequel est passé d’une aide sur critère de dépense à une aide soumise à l’approbation d’un comité de lecture. Une petite révolution pour le Luxembourg… Du jour au lendemain, les caractéristiques du fi lm sont devenues problématiques : le genre thriller, la langue anglaise… et la commission a fi nalement refusé le dossier le premier jour du tournage… alors que les équipes luxembourgeoises étaient déjà à pied d’œuvre sur notre décor lui aussi luxembourgeois, et que plus de 400 000 euros de fonds propres avaient déjà été engagés par Humal ! Une situation extrême où il a fallu réagir très vite pour éviter le naufrage. Heureusement nous avions des partenaires solides et surtout très fi ables.

A. K. : Alors comment fonctionne une économie pour ce genre de fi lm ?

A. H. : C’est un fi lm 100 % indépendant ; une véritable autoproduction lorraine. La langue anglaise, levier de vente pour l’international, constituait un sévère obstacle vis-à-vis des dispositifs d’aide du CNC. De plus, les fi lms français tournés en langue étrangère sont un modèle peu connu en France, ce qui nous a aussi fermé la porte des fi nancements média habituels. Du côté des subventions culturelles : hormis le Conseil régional qui a participé au fi nancement sous la forme d’une avance remboursable, toutes les aides locales sont encore en stand-by à cette heure… mais notre actionnariat garde bon espoir. C’est cette confi guration fi nancière compliquée qui nous a offert l’opportunité de créer un véritable réseau de fi nancement indépendant constitué par des fi nanceurs aux profi ls assez divers (sociétés, particuliers) réunis par une passion commune du cinéma,

Production hors normes, The Hunters s’est récemment tourné en Lorraine avec une équipe d’acteurs et de techniciens en majorité américaine et anglaise. Premier long métrage d’Étienne Huet, un réalisateur issu du circuit des fi lms institutionnels, The Hunters (Les Chasseurs) échappe totalement aux circuits de production habituels : refusé à l’aide à la production cinématographique en Lorraine, également recalé au Luxembourg, le projet a, malgré tout, trouvé son chemin à travers un montage fi nancier diffi cile et évolutif.

Le scénario avait visiblement peu convaincu et le projet, ambitieux, porté par un réalisateur sans grande expérience, des producteurs copains de promo, a laissé nombre de professionnels lorrains extrêmement dubitatifs. Pourtant les trois jeunes Nancéiens de la société Humal, à l’origine du projet, sont allés au bout de leur rêve… Ce thriller psychologique est donc maintenant très attendu !

PHOTOS RICARDO VAZ PALMA

et la foi dans le modèle de “production lorraine pour l’international” que nous proposions.

Et récemment, c’est à Cannes que nous sommes allés chercher le premier retour du marché auprès de vendeurs US et UK (sales companies) et de différents distributeurs français. L’objet promotionnel réel que nous leur avons présenté a déclenché un véritable enthousiasme et de premiers intérêts commerciaux qui sécurisent enfi n le projet !

A. K. : La sortie du fi lm est-elle déjà fi xée ?

A. H. : Actuellement le fi lm est en postproduction. Le montage des images est achevé et le montage son est en cours. La date de sortie de ce fi lm n’est pas encore fi xée, car elle relèvera du choix des distributeurs. Par contre, nous comptons organiser prioritairement une sortie régionale, dans une Lorraine qui est au cœur de l’aventure ! En revanche, le fi lm est inscrit aux festivals de Toronto et de Sitges.

A. K. : Est-ce que vous avez déjà des projets pour la suite ? Un après The Hunters ?

A. H. : C’est un peu prématuré de vous en parler. Il est plus raisonnable de s’occuper prioritairement d’offrir à The Hunters la meilleure exploitation en le confi ant à des partenaires motivés. La suite… au prochain épisode !

Propos recueillis par Anaïs Kleinprintz,

Films en Lorraine

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Leptis Magna, la Rome de l’AfriqueDocumentaire de 52’ et 43’ de Étienne Jaxel-Truer, Fulvia Alberti et Baudouin Koenig (HDcam)Seppia

Diffusion ARTE, SWR, Planète, image Plus

Sur la voie de Barbara H.Documentaire de 52’ de Alain Jomy (Betanum)Coproduction Seppia, Arte Live Web, France 3 Alsace

Diffusion ARTE Live Web, France 3 Alsace

L’héritage de l’Homme de FerDocumentaire de 66’ de Stéphane Bubel et Emmanuel Graff (DVcam 16/9)Production La Bascule

Diffusion Mosaïk TV, Images Plus, Rombas TV

Table ronde sur le thème de la transmission et du rapport qu’entretient la Lorraine sur son passé industriel le samedi 3 juillet 2010, au Musée des mines de fer de Neufchef en présence d’Emmanuel Graff

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retour de…

Festival du fi lm de chercheur de Nancy, édition 2010Retenons de cette édition 2010, un beau court métrage de Dominique Perrier, Le système de récompense, qui mêle à la parole d’un chercheur, Jean-Pol Tassin, neurobiologiste, des images d’une petite fi lle et de son père pianiste, avec une liberté qui va bien au-delà de l’illustration du propos. On est désarçonné : que faire de cette parole scientifi que qui n’est pas encadrée par les codes habituels du fi lm scientifi que ? Le bel espace poétique que la réalisatrice ouvre devant nous nous amène à reconsidérer cette parole, à l’entendre d’une oreille neuve. Voilà un vrai fi lm ! Retenons aussi, lors de la journée professionnelle qui clôturait le festival, la présentation d’une télé scientifi que… sur le web. La Cité des sciences et le Palais de la découverte réunis dans un même établissement ont donné naissance à cette Universcience.tv qui semble faire aussi de la coproduction !Mais après ces remarques positives, on a envie de lancer une question provocatrice au Festival du fi lm de chercheur : quand deviendra-t-il un vrai festival de fi lms ? Quand jettera-t-il par-dessus bord son règlement inapplicable et inappliqué (« Il faut que les auteurs des fi lms soient des chercheurs ») ? Quand commencera-t-il à parler sérieusement d’écriture audiovisuelle ? Quand défendra-t-il une ligne éditoriale ? Quand se dotera-t-il d’une direction artistique capable de faire valoir des convictions fortes et des idées claires ? Sur le site du festival, c’est net, on se sent face à un événement de communication institutionnelle.Pour comparer, on peut aller sur le site du festival À nous de voir, à Oullins (lui aussi sur une thématique scientifi que), on sent un lieu de débats, des problématiques et des partis pris… un vrai festival, en somme, bien au-delà du consensus mou autour de « c’est bien de montrer des fi lms scientifi ques ». Derrière ces vives critiques, bien sûr, il y a le sentiment que ce festival pourrait être beaucoup plus pertinent, même avec des moyens modestes. Prisonnier de son titre, il peine à affi rmer la ligne qu’il a, par moments, esquissée : promouvoir les fi lms qui parlent de la recherche. C’est un chemin qu’on lui souhaite pourtant de parvenir à creuser : mettre en avant les fi lms qui donnent aux chercheurs et aux chercheuses un visage, une voix. Les fi lms qui – avec un vrai regard – montrent la réalité de leur travail quotidien, leurs doutes et leur rigueur, leurs joies et leurs échecs. Les fi lms qui nourrissent le débat science-société, en rapprochant citoyens chercheurs et citoyens tout court. Voilà un programme avec des enjeux politiques, culturels, sociaux et artistiques digne d’un festival !Lors de la journée professionnelle, une chercheuse cinéphile a proposé de rebaptiser le festival Cherche toujours ! C’est le titre du beau fi lm de Mathias Théry et Étienne Chaillou, diffusé en 2009. Ce serait une manière joyeuse de partir du bon pied l’an prochain.

Philippe Thomine, Safi re Lorraine

www.fi lmdechercheur.eu

La Chine est encore loinLong métrage documentaire de 124’ de Malek Bensmaïl (35 mm)Coproduction Unlimited, Cirta fi lms, Ina, 3B productions, ENTV

Sortie nationale en salles le 28 avril 2010

Le chant des particulesCourt métrage de 15’ de Benoît Bourreau (4K anamorphique)et Jean-Michel Dury (Betanum)Les Films de l’étranger

Purim, les tunnels de la mémoireDocumentaire de 52’ de Mariette Feltin (HDV)Seppia

Diffusion Alsace 20, février 2010

Quand la nature inspire les chercheurs :Le Lotus, de la spiritualité à l’hypertechnologie de François-Xavier Vives

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retour de…

Cinéma du réel(Paris, Centre Pompidou, 18-30 mars)Mars, l’autre mois du fi lm documentaire, celui du festival international de fi lms documentaires Cinéma du réel. Et comme à chaque fois, le sentiment de toucher à la réalité de notre monde contemporain, à sa violence, à sa tristesse, à sa poésie.Diffi cile de faire un compte rendu du festival, sauf à être quotidien. On ne peut guère qu’évoquer certains fi lms, de toute façon, on n’aura pu les voir tous, dommage ! Un regret peut-être, celui de manquer de temps en journée, pour que s’installe un dialogue entre réalisateurs et public, en salle, juste après la projection, avant de replonger dans un autre fi lm ; ne plus avoir le sentiment de rater la fi n pour ne pas rater l’autre début. Et puis un rêve, décalé c’est sûr : que le festival allie nourriture de l’esprit et de nos consciences politiques et gastronomie ?Trois ou quatre exemples qui ne sauraient rendre compte de la grande diversité des fi lms sélectionnés. Ren jian tong hua (School) du Chinois Wei Tie, comme un écho au dernier fi lm de Malek Bensmaïl, mais tellement différent, troublant. Une école, des institutrices et des enfants, une doctrine, et toujours ce droit, voire cette obligation, à la parole de l’enfant. Sophie Bredier, avec Elie et nous, poursuit l’exploration des marques que le corps conserve, avec la rencontre d’un homme qui avait voulu retirer de son bras son matricule de déporté. Et des coups de cœur du côté des documentaires italiens, pleins de poésie, proposant une immersion dans les cités populaires de Gènes et de Naples, offrant des rencontres improbables, qui à elles seules valent déjà le détour : La Bocca del lupo de Pietro Marcello et In Purgatorio de Giovanni Cioni.Pour donner un aperçu d’une riche program-mation, on peut citer la (re)découverte d’un cinéaste emblématique du cinéma direct amé-ricain des années 50 et 60, Albert Maysles, ou bien encore l’œuvre atypique et passionnante du belge Boris Lehman avec Mes sept lieux, le dernier état de son journal fi lmé commencé en 1983, lui qui dit que « ma vie est devenue le scénario d’un fi lm qui lui-même est devenu ma vie »… (la vidéothèque de la Maison de l’image possède une grande partie de son œuvre cinématographique).

Catherine Mueller, Vidéo Les Beaux Jours

www.cinemadureel.org

Festival Filmfest Dresden (20-25 avril)À l’occasion du 20e anniversaire du jumelage entre les villes de Strasbourg et de Dresde, le FilmFest de Dresde a invité Vidéo Les Beaux Jours, orga-nisatrice depuis une dizaine d’années du Rendez-vous franco-allemand du fi lm court, à présenter au cours de la dernière édition du festival une sélection de courts métrages. Cinq fi lms liés à notre région ont été retenus, signés d’anciens étudiants de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (ESAD), de jeunes réalisateurs issus de Strasbourg, ou des fi lms soutenus par la Communauté urbaine de Strasbourg et la Région Alsace : Clément Cogitore, Romain Cogitore, Roland Edzard, S. Louis, Franck Vialle. En retour, une sélection du festival a été présentée lors du Rendez-vous franco-allemand du fi lm court à l’auditorium des Musées de la ville de Strasbourg le 25 mai, augurant d’une coopération future avec le festival, autour de préoccupations mutuelles de soutien à la jeune création.Le Filmfest Dresden a été créé au printemps 1989 et s’est développé depuis jusqu’à devenir un lieu de rencontres reconnu pour les fi lms courts rarement diffusés et un festival de première importance dans le champ du court métrage au plan international. Dresde a aussi une longue tradition du fi lm d’animation car s’y trouvaient les studios du fi lm d’animation d’Allemagne de l’Est (DEFA). Les jeunes réalisateurs européens, scénaristes et producteurs ont ainsi à leur disposition un lieu pour partager leurs projets, autour de l’évolution du fi lm animé. Les participants passent une semaine ensemble à Dresde et une autre dans une capitale de l’Europe de l’Est où ils travaillent en ateliers sur la production, leur permettant de trouver des possibilités à travers l’Europe.En plus de la compétition, la semaine de festival propose un large panel de programmes spéciaux constitués de documentaires et de fi lms expé-rimentaux, d’un programme pour enfants, de rétrospectives et de nombreux autres programmes, suivis de débats, de master class et d’ateliers : cette année, entre autres, la nouvelle animation tchèque, le Québec…Le Filmfest Dresden ne se veut pas réservé aux seuls professionnels, c’est un festival qui accueille d’abord un large public de Dresde. Et de Dresde, on ne connaît généralement que la vieille ville avec ses monuments impressionnants et en particulier la Fauenkirche détruite par la guerre et reconstruite pierre après pierre ces vingt dernières années. Mais il faut découvrir, sur l’autre rive de l’Elbe, la Neustadt où se trouvent les salles du festival, un quartier vivant, bigarré, jeune.

Georges Heck, Vidéo Les Beaux Jours

www.fi lmfest-dresden.de

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Rendez-vous de la coproduction rhénane à StrasbourgLes 6 et 7 juillet prochains se déroulera au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg la 8e édition du Rendez-vous de la coproduction rhénane. La mani fes tation, organisée par l’Antenne MEDIA Strasbourg, la CUS et la Ville de Strasbourg, en partenariat avec la MFG du Bade-Wurtemberg, la chaîne Arte et le fonds Eurimages, est devenue un événement annuel de référence dans la Grande Région.

Le Rendez-vous réunit des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel suisses, alle mands, luxembourgeois et français, issus notamment des régions fronta lières. Il encourage la création de réseaux trans-frontaliers et permet aux producteurs de présenter leurs projets à des copro ducteurs, diffuseurs et parte naires fi nanciers trans-frontaliers. Un catalogue bilingue franco-allemand contenant leurs projets sera envoyé en amont de la manifestation aux professionnels afi n d’organiser au mieux les rendez-vous individuels. Trois cas de coproductions rhénanes seront également présentés afi n d’analyser les enjeux d’une coproduction. La soirée du 6 juillet sera consacrée à la rencontre professionnelle mensuelle Film jour fi xe du fonds cinéma-tographique du Bade-Wurtemberg – la MFG, et sera l’occasion d’un débat sur les nouveaux modes de création et les nouveaux formats.

Ewelina Dobrzalski

www.mediafrance.eu

Soleil n’arrive qu’à son heureCourt métrage de fi ction de 27’ de Simon Gillet (HD)Les Yeux voyageurs

Diffusion le 5 juin à 12 h 15 au cinéma des cinéastes, le 11 juin à 19 h à Nicéphore cité, Chalon-sur-Saône

Nuits, démêléesDocumentaire de création musical de 60’de Anne Bramard-Blagny et Julia Blagny (DV)Coproduction ABB Reportages, Mezzo et la chaîne nationale d’Ukraine

Diffusion lundi 10 mai 2010 à 19 h 30 (hommage à Olivier Greif, à la Sacem), samedi 15 mai 2010 à 11 h 45 (aux Rencontres musicales de la Prée) et vendredi 21 mai 2010 à 20 h 30 (sur Mezzo)

La voie du chatDocumentaire de 90’ de Myriam Tonelotto (DVC proHD)Coproduction La Bascule, Ana fi lms, ZDF-Arte

Diffusion Arte, ZDF, sortie en salles au Japon

Le site du Bureau d’accueil des tournages de Lorraine bientôt ouvert !Vous n’osiez plus en rêver, et pourtant c’est offi ciel : il est là, tout nouveau, tout beau, prêt à vous accueillir, vous les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, de Lorraine et d’ailleurs !

On vous a concocté toute une ribambelle d’infos, on ne vous dit que ça. Alors le site c’est : des actus sur les tournages, des festivals, des fi lms, des offres d’emploi ; des photos de sites lorrains, véritables décors de cinéma ; des focus sur les fi lms soutenus par la Région, des liens, une newsletter, des bons plans… En somme, tout ça créé et mis à jour par votre fi dèle et dévoué Bureau d’accueil des tournages.En service à partir de cet été.

Caroline Ciolino

www.tournages.lorraine.eu

Formation à la production cross-mediaLe secteur audiovisuel est par nature soumis à des évolutions permanentes, mais il subit aujourd’hui des tensions considérables. Des fonds limités se diluent dans une multiplicité de canaux de diffusion. La TV publique traverse une réforme diffi cile. Mais surtout, la consommation des images par les moins de 30 ans évolue à très grande vitesse et la télévision traditionnelle perd chaque jour plus de terrain. Apprendre à utiliser les réseaux sociaux et les techniques du Web 2.0 est maintenant une nécessité vitale, pour des producteurs audiovisuels soucieux de ne pas être rapidement hors course.

C’est pourquoi l’Association des producteurs audiovisuels Rhin-Rhône (APARR) met en place un cycle de formation à la production cross-media, à destination des sociétés de production du Grand-Est. Il s’agira de former une vingtaine de producteurs, en 3 sessions de 4 jours réparties sur 1 an. La moitié des participants apporteront des projets en cours, qui seront examinés et retravaillés par l’ensemble du groupe et les formateurs. Des experts en cross-media reconnus animeront ces séances et transmettront leur propre expérience. Leurs apports concerneront aussi bien les nouvelles formes d’écriture (web-docu), que le développement d’un même projet pour plusieurs exploitations simultanées et les moyens pour accéder à de nouveaux modes de fi nancement.

Georges Nivoix

Renseignements : Estelle Cavoit 06 20 41 62 89Planning de la formation : si les fi nancements sont réunis, la formation pourrait commencer fi n 2010 et se terminer à l’automne 2001.

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Association lorraine des techniciensLe 24 avril 2010 s’est déroulée l’assemblée constitutive de l’Association lorraine des techniciens de l’audiovisuel et du cinéma (ALTAC), lors de laquelle Jean-Luc Ciber et Frédéric Fischer ont été élus respectivement vice-président et président. Pour l’heure, outre de répondre à l’obligation administrative de toute création d’association, leur premier objectif est de se faire connaître de tous les techniciens de Lorraine afi n de concevoir ensemble les actions futures. Certaines actions ont déjà été mises en route, mais il est encore trop tôt pour en faire le détail. L’objectif de cette association est d’offrir aux techniciens un lieu d’écoute et d’expression et de défendre leurs intérêts communs.

Un blog a été mis en place : http://altac-lorraine.blogspot.comContacts : frederic.fi [email protected], [email protected] ou [email protected]

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Agence culturelle d’AlsaceGlenn Handley qui était chargé du bureau d’accueil des tournages est désormais responsable du département cinéma et audiovisuel.

Maxime Crupaux est arrivé depuis le 1er février 2010 au bureau d’accueil. Ce poste est son premier poste professionnel. Après des études de sciences-po et un master 2 professionnel de droit et administration de l’audiovisuel à La Sorbonne, il a rédigé un mémoire sur la promotion du cinéma d’auteur en milieu rural. Cinéphile, il a collaboré, en Mayenne, dans son département d’origine, avec l’association Atmosphères 53 pour laquelle il a écrit critiques et articles de fond sur le cinéma australien notamment. En Alsace, il a été stagiaire chez Unlimited et assistant régisseur-adjoint sur le tournage de Au Voleur, de Sarah Leonor.

www.culture-alsace.org

À vos fi lms, prêts, partez !Le concours vidéo Créajeune aura lieu en décembre 2010 à Metz. Les objectifs sont de permettre aux jeunes de diffuser et valoriser leurs œuvres audiovisuelles, de favoriser les échanges et les liens avec d’autres jeunes originaires des pays réunis dans la Grande Région autour de leurs créations. Créajeune rassemble les jeunes cinéastes, ceux qui les ont accompagnés et encadrés dans les projets, les enseignants, les équipes édu ca-tives, les parents et un plus large public sensi-bilisé ou portant intérêt à ces productions. Cette rencontre sera l’occasion de présenter des fi lms issus de quatre pays : les Bundesländer allemands du Rhénanie-Palatinat et de la Sarre, les régions françaises Alsace et Lorraine, le Grand-Duché de Luxembourg ainsi que les communautés franco phones et germanophones de Belgique. Créajeune est le fruit d’une collaboration entre le Saarländisches Filmbüro, la Ligue de l’ensei-gnement/FOL Moselle, le département audiovisuel de l’IRTS de Lorraine et le CSCTE Le Lierre.

Deux caté gories sont proposées : le Meilleur Film enfant (jusqu’à 12 ans) et le Meilleur Film adolescent (de 13 à 19 ans).

Date limite de dépôt des fi lms : 20 septembre 2010

[email protected]

Temps de rebondsComment chevaucher l’incertain ? Voilà ce que propose à StrasbourgCécile Enjalbal, pour l’instant dans aucun cadre institutionnel. Ces Temps de rebonds consistent à offrir un temps consacré à l’écriture de scénario de fi ction et/ou documentaire. « Ce qui ressort de ces instants d’échanges, c’est la satisfaction d’apprendre de projets complètement différents, car en posant un regard sur le projet d’un autre, c’est aussi un peu son regard que l’on interroge. »

Ainsi ces Temps de rebonds accompagneront les projets jusqu’à la production d’une fi che signalétique et technique, avec les intentions et la présentation du réalisateur ainsi qu’un livret pour permettre à tous de les identifi er, d’en défendre certains, ou de participer à une étape de la construction des fi lms.

Contact 06 71 32 15 27 ou [email protected]

AG Safi reComité de direction : Damien Fritsch, Afsaneh Chehrehgosha, Tien Duc Tran, Didier Asson, Julia Laurenceau, Cécile Enjalbal, Jean-Cyrille Muzelet, Marie Frering. Bureau : Tien Duc Tran, président ; Afsaneh Chehregosha, trésorière ; Didier Asson, secrétaire.

Contrairement aux autres années, la Safi re a décidé lors de sa première réunion du Comité de direction que la direction de la SAFIRE sera assurée de manière collégiale par la totalité des membres de son comité de direction durant cette année 2010-2011. Les membres du bureau ne seront ainsi pas seuls titulaires des fonctions de représentation.

Safi re, Maison de l’image 31 rue Kageneck 67000 Strasbourg

Palmarès du festival Caméra des champs1er Prix du jury et Prix du jury lycéen : El Puesto d’Aurélien Lévêque

Marin vit seul dans une cabane au milieu des étendues grandioses de la Patagonie argen-tine. Quelques visites viennent parfois briser la solitude de cette âpre vie fuégienne. C’est la rencontre d’un poulain qui donne à ce conte sauvage une dimension humaine. Un western, sans coup de feu ni bagarre.

2e Prix du jury : Les Petits Princes des sables de Stéphanie Gillard

Chronique de la vie d’enfants touaregs à l’école des Sables Saint-Exupéry au nord du Mali. Entre les sables du désert et les rives du fl euve Niger, c’est le début d’une nouvelle vie pour ces enfants qui vont apprendre à lire, à écrire. C’est aussi la découverte de huit mois de sédentarisation et d’une forme inédite de voyage : celui de la connaissance.

3e Prix du jury : Bernard, ni dieu ni chaussettes de Pascal Boucher

Sur les bords de Loire, Bernard Gainier continue bon gré mal gré à cultiver sa vigne. Bernard est un gardien de la mémoire. Celle du poète local Gaston Couté, héritier de François Villon, qui connut son heure de gloire dans le Montmartre de la Belle Époque. Les deux hommes, qu’un siècle sépare, ont en commun des idées libertaires et la volonté de témoigner de la condition paysanne des plus humbles.

Prix d’encouragement : Entre chiens et loups de Marie Chenet

Thierry, berger dans le parc naturel régional du Mercantour, a des soucis. Depuis treize ans, le loup s’est invité sur ses pâtures, prélevant régulièrement sa pitance au sein du troupeau. En évoquant la diffi cile cohabitation entre le loup et les bergers, Thierry nous invite à réfl échir sur l’avenir de l’activité pastorale et sur celui de nos montagnes.

Prix du public et des habitants : Vague à l’âme paysanne de Jean-Jacques Rault

Trois paysans nous font partager leur métier. Ils nous livrent leur quotidien fait de travail, de plaisir, de contraintes, de doutes. Chacun d’entre eux porte à sa manière une part de l’histoire du développement agricole. Ils essaient d’y trouver leur place, coincés entre leur dépendance à la manne européenne et les fl uctuations des cours. Entre plaisir et malaise, le fi lm explore ce vague à l’âme, mais surtout la passion de ces hommes.

www.villesuryron.com

Tournages en Alsace sur FacebookIl y a désormais une page Facebook qui s’appelle Tournages en Alsace. C’est Estelle Nothoff qui en est l’auteur et l’administratrice.

http://www.facebook.com/profi le.php?id=100000819701578&ref=ssContact : Estelle Nothoff 06 77 15 18 53

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Prix jeunes talents Filmer en Alsace 2009Encourager la création et soutenir les jeunes talents

Là-bas – dert ànnaDocumentaire de 52’ de Claudia Marschal (HD)Coproduction Crescendo fi lms, France télévisions (France 3 Alsace)

Sélection Kino Knock Out festival (KKO festival), Altkirch, 2010

La légende du chouAnimation de 8’ de Pascale Hecquet (HD et 35 mm) Coproduction Les Médias associés, Thierry Zamparutti, Ambiances… asbl (Belgique)

Sélection 10e Festival du fi lm court francophone de Vaulx-en-Velin, janvier 2010

La PassagèreCourt métrage de fi ction de 28’ de Florent Darmon (DV cam)Le Deuxième Souffl e

Prix d’interprétation féminin pour Fani Kolarova Festival Côté court de Pantin 2010

Le mulot menteurAnimation de 20’ de Andréa KissCoproduction Les Médias associés, Ambiances… asbl (Belgique), Keckskemetfi lm Ltd (Hongrie)

Sortie en salle premier trimestre 2011(France, Belgique, Suisse), Les fi lms du Préau

Sélections :

- 4th Animest international Animation Film Festival, Bucarest, (Roumanie), octobre 2009

- 7th International Istanbul Children’s Film Festival (Turquie), novembre 2009

- 21th Istanbul International Short Film Festival (Turquie), novembre 2009

- The Golden Elephant - 16th International Children’s Film Festival, Hyderabad (Inde), novembre 2009

- Anilogue International Animation Festival, Budapest et Vienne (Hongrie et Autriche), novembre 2009

- Animateka International Animation Film Festival, Ljubljana, (Slovénie), décembre 2009

- Regard sur le court métrage au Saguenay, Chicoutimi (Canada), mars 2010

Mention spéciale du jury 6th China International Animation and Digital Arts Festival CICDAF 2009, Shangzhou (Chine),octobre 2009

Mention spéciale du jury7th International Animation Film Festival Tindirindis, Vilnius (Lituanie), octobre 2009

Prix du publicFestival ciné junior, Paris, janvier 2010

Un piranha sous la capucheDocumentaire de 53’ de Zouhair Chebbale Bix fi lms

Étoile de la Scam 2010

And I Ride /And I RideDocumentaire de 110’ de Emmanuel Abela et Franck Vialle (35 mm)Coproduction Le Deuxième Souffl e, Atopic, Alsatic TV, Aurora fi lms

Sélections :

- Festival international du documentaire (FID) de Marseille 2009

- Festival du fi lm de Vendôme 2009

- Festival DOX de Copenhague 2009

C’est mieux là-basDocumentaire de 53’ de Zouhair ChebbaleBix fi lms

Grand prix du documentaireFestival Écrans noirs de Yaoundé (Cameroun), 2010

Charles de Foucauld, chemin d’humanitéDocumentaire de 26’ de Daniel Ziegler (HD)Coproduction Clap production, France 3 Alsace

Grand Prix de la Ville de Mulhousefestival de courts métrages Mulhouse Tous courts du Centre de création audiovisuelle, 2010

De haut en bas :

And I Ride /And I RideC’est mieux là-basCharles de FoucauldLà-bas – dert ànnaLa PassagèreC’est mieux là-basUn piranha sous la capuche

Gobbledigookde Delphine Roux, 3’15

Sur une musique de Sigur Ros, une animation au scanner…Université de Strasbourg

L’épaisseur de la routede Maud Guerche, 4’53

Entre départ et arrivée. Ce qu’il y a entre – ce nulle part – est rarement cité, puisqu’invisible, impalpable, insaisissable.École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg

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Séance de l’invité de la Saf ireSéance de l’invité de la Saf ire|SAMEDI 25 SEPTEMBRE 2010

||de 9 h 30 à 17 h à l’Agence culturelle d’Alsace à Sélestat

Philippe CollinPhilippe Collin Prix Scam 2009 pour l’ensemble de son oeuvrePrix Scam 2009 pour l’ensemble de son oeuvre- Les derniers jours d’Emmanuel Kant, 70’

- Geneviève de Brabant, 13’

- Une archive du XXe siècle : Giorgio de Chirico, 43’

Après des études à l’Idhec, Philippe Collin devient assistant-réalisateur de Moguy, Rohmer, Renoir, Allégret, Caprioli, Malle, Cavalier, Leterrier… Également critique de cinéma au magazine Elle de 1974 à 2001, à la radio dans Le masque et la plume sur France Inter de 1985 à 2001. Réalisateur de documentaires à la télévision, il est l’auteur, au cinéma, de quatre longs métrages à l’univers très personnel. Philippe Collin est également réalisateur pour la télévision de plus de 200 émissions documentaires culturelles.

Inscription auprès de la Safi re : 03 88 31 78 03Affi che des Derniers jours d’Emmanuel Kant