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La Guinée Paysanne N°005 La Guinée Paysanne est une publication trimestrielle de la CNOP-G EDITORIAL La Confédération Nationale des Organisations Paysannes de Guinée (CNOP-G) entre dans une nouvelle phase de son évolution. Des contacts tous azimuts avec différents partenaires en Guinée comme nous vous en faisions cas lors du dernier bulletin. Ce sont en effet, des discussions avec l’Union Européenne pour le projet d’appui à la CNOP-G et dont l’étude de faisabilité a été réalisée. C’est aussi la convention de financement signée avec le FOGUIRED (Fonds Guinéo-Italien de Reconversion de la Dette). Désormais, la CNOP-G fait fasse à ses partenaires du nord afin de mieux se faire connaître et aussi pour profiter de l’expérience de plus de cent ans. Ainsi, une mission de la CNOP-G a séjourné au Québec (Canada) pendant un mois et a pu se rendre compte de la naissance de l’UPA jusqu’à son évolution. L’Union des Producteurs Agricoles (UPA) s’est forgée une âme à force d’abnégation, de courage et d’un immense travail à la base pour assurer la cohésion et la solidarité au sein de l’organisation. A côté de cette intense activité syndicale, l’UPA a su développer des activités et des services à l’attention de ces membres. Paysannes et Paysans de Guinée, je suis convaincu que de tels résultats peuvent être enregistrés chez nous, en témoigne la reconnaissance de la CNOP-G par l’administration publique centrale et la communauté des partenaires au développement. Mais le chemin est encore long et jonché d’embûches notamment à cause des pesanteurs qui subsistent encore dans nos mentalités avant d’arriver à faire reconnaître le mouvement paysan comme partie intégrante de la société civile sans laquelle le développement du pays serait compromis. Confédération Nationale des Organisations Paysannes de Guinée (CNOP-G) BP 5381 Almamya/ face au ministère de la santé commune de Kaloum/Conakry Tél : 30 45 53 70/ 30 43 58 81 Courriel [email protected] Sommaire Editorial Visite au Québec : UPA/ souverainet é L’actualité :générale/ région L’agenda de la CNOP

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Page 1: La Guinée Paysanne N°003 - Inter-Réseaux Développement ...€¦  · Web viewLa formation est assurée par Emeline RENARD de la direction de l’urbanisme (mission communication

La Guinée Paysanne N°005La Guinée Paysanne est une publication trimestrielle de la CNOP-G

EDITORIAL

La Confédération Nationale des Organisations Paysannes de Guinée (CNOP-G) entre dans une nouvelle phase de son évolution. Des contacts tous azimuts avec différents partenaires en Guinée comme nous vous en faisions cas lors du dernier bulletin. Ce sont en effet, des discussions avec l’Union Européenne pour le projet d’appui à la CNOP-G et dont l’étude de faisabilité a été réalisée. C’est aussi la convention de financement signée avec le FOGUIRED (Fonds Guinéo-Italien de Reconversion de la Dette). Désormais, la CNOP-G fait fasse à ses partenaires du nord afin de mieux se faire connaître et aussi pour profiter de l’expérience de plus de cent ans. Ainsi, une mission de la CNOP-G a séjourné au Québec (Canada) pendant un mois et a pu se rendre compte de la naissance de l’UPA jusqu’à son évolution. L’Union des Producteurs Agricoles (UPA) s’est forgée une âme à force d’abnégation, de courage et d’un immense travail à la base pour assurer la cohésion et la solidarité au sein de l’organisation. A côté de cette intense activité syndicale, l’UPA a su développer des activités et des services à l’attention de ces membres.

Paysannes et Paysans de Guinée, je suis convaincu que de tels résultats peuvent être enregistrés chez nous, en témoigne la reconnaissance de la CNOP-G par l’administration publique centrale et la communauté des partenaires au développement. Mais le chemin est encore long et jonché d’embûches notamment à cause des pesanteurs qui subsistent encore dans nos mentalités avant d’arriver à faire reconnaître le mouvement paysan comme partie intégrante de la société civile sans laquelle le développement du pays serait compromis. Les Organisations Paysannes jouent un rôle d’utilité publique en terme de formations des communautés villageoises de notre terroir, d’aménagement du territoire et de maintien du tissu socio-culturel de notre nation.

Forts donc de ce rôle stratégique et vital pour le pays, les paysannes et les paysans de Guinée ne devront pas baisser les bras et devront au contraire s’armer de courage et travailler toujours plus en vue de l’atteinte La tâche est ardue mais ô combien exaltante mais je sais d’avance que nous pouvons réussir. Dans nos groupements de base, dans nos unions et fédérations, il existe des femmes et des hommes de valeur capables de transcender les problèmes afin que la CNOP-G soit une force incontournable demain dans le développement du pays. Je vous y exhorte vivement.

Moussa Para DIALLO (Président de la Confédération Nationale des Organisations Paysannes de Guinée : CNOP-G)

Confédération Nationale des Organisations Paysannes de Guinée (CNOP-G) BP 5381 Almamya/ face au ministère de la santé commune de Kaloum/Conakry Tél : 30 45 53 70/ 30 43 58 81 Courriel [email protected]

SommaireEditorial

Visite au Québec : UPA/souveraineté

L’actualité :générale/ région

L’agenda de la CNOP

Le mot du trimestre : la souveraineté alimentaire

Page 2: La Guinée Paysanne N°003 - Inter-Réseaux Développement ...€¦  · Web viewLa formation est assurée par Emeline RENARD de la direction de l’urbanisme (mission communication

La visite à l’UPA, au QuébecBeaucoup de choses ont été vues et entendues pendant ce mois de séjour au Québec dont nous ne pourrons pas vous restituer l’ensemble dans ce numéro. Nous allons ainsi nous focaliser sur ce qui nous paraît essentiel. L’importante délégation était composée huit pays (Chili, Salvador, Côte d’Ivoire, Mali, Guinée, Bénin, Burkina-Faso et Sénégal).

Créée en 1924 sous le nom d’UCC (Union des Catholiques Cultivateurs), elle devient en 1972 UPA (Union des Producteurs Agricoles et regroupent aujourd’hui 44 000 membres dont un membership de 96%. Les particularités et les forces principales de l’UPA est qu’elle est la seule organisation paysanne reconnue (loi 64 de 1972) par le gouvernement du Québec.

De ce fait, tous paient une cotisation annuelle de 270 $ canadiens qui assurent 50% de son budget. Le reste est issu des prélèvements engendré par des syndicats et fédérations spécialisées, permettant d’assurer l’autonomie et la pérennité de l’organisation.

De part son action de lobbying et syndicale, L’UPA a su construire autour d’elle une force de frappe. Elle a forcé l’admiration et le respect du gouvernement provincial pour l’accompagnement de l’UPA reconnue comme garant de la sécurité alimentaire de la nation québécoise, de la préservation de son identité par l’aménagement des terroirs...

De ce fait, le rôle d’utilité publique de l’UPA s’impose à tous. Ainsi des services importants sont initiés et co-gérés par l’UPA et l’Etat.

La Financière Agricole participe à la concrétisation de ces idées. Sur un budget de 605 millions de $, les gouvernements (provincial et fédéral) participe à hauteur de 67%, le reste étant financé par les producteurs (200 millions). La Financière Agricole est mise en place depuis 1936 mais sous le vocable de l’Office du Crédit Agricole du Québec.

Elle apporte des services aux agriculteurs comme l’étude des dossiers de crédit, apporte des garanties pour faciliter la négociation du producteur avec sa banque. Les taux oscillent entre 6 et 8% l’an.

De par cette institution les producteurs reçoivent en cas de besoin avéré, une couverture assurance et protection du revenu sur certaines spéculations, le financement agricole et forestier et le financement des investissements liés à la création d’entreprises agricoles.

Le ministère de l’agriculture à travers les directions régionales, apporte de son côté d’autres services en terme économique et de statistique, de santé, d’éducation et d’agro-environnement

Vue de la ferme « Monespoir » des Quesnel à St.Anicet

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Une spécificité importante de l’agriculture au Québec est la loi sur la protection du territoire agricole en 1978. C’est un acquis syndical dont bénéficie tous les agriculteurs et obtenu grâce au lobbying de l’UPA afin de protéger les terres contre l’urbanisation…

En 1972, l’Etat démontre sa volonté politique et reconnaît les fonctions importantes que joue l’UPA. Une loi est adoptée sur les producteurs agricoles qui reconnaît l’UPA comme représentant exclusif de la profession.

En 1956, la loi sur la mise en marché collective permet aux agriculteurs à travers les plans conjoints votés en assemblée générale d’intervenir dans la mise en marché de leurs productions. L’administration de ces plans conjoints par les fédérations spécialisées permet d’assurer le financement des structures de l’UPA.

La souveraineté alimentaire :En marge de la participation au stage d’un mois au Québec (27 août au 27 septembre 2006), l’UPA avec l’appui de l’ACDI a organisé un forum et un séminaire international sur « la gestion de l’offre, clé de voûte de la souveraineté alimentaire ». participaient à ce séminaire de 3 jours, les leaders paysans de l’Afrique de l’ouest et les partenaires du nord.

Des différentes présentations et des débats qui ont suivies, certains principes forts ont été retenues. La souveraineté alimentaire suppose que chaque pays puisse gérer son marché intérieur, que les agriculteurs reçoivent un prix équitable, qu’ils puissent décider du modèle d’agriculture qu’ils veulent faire basée sur l’agriculture familiale.

De l’autre côté, les producteurs doivent produire suffisamment pour assurer la sécurité alimentaire et l’état garantir l’intégrité et l’intégralité du territoire afin de ne pas être envahis par l’extérieur.

il a été reconnu que pour réussir la souveraineté alimentaire, un contrat social devrait être établi entre tous les acteurs. En effet, il faut que le marché soit stable et couvert par des produits de qualité. Les agriculteurs devraient bénéficier d’un prix unique, réaliser l’ajustement collectif de la production pour s’assurer d’un revenu régulier. L’Etat quant à lui doit jouer ses fonctions régaliennes en soutenant l’agriculture non pas en déboursant de l’argent mais par l’instauration des politiques et règlements.

ACTUALITE GENERALEUne formation sur les techniques informatiques prend fin en ce moment au profit des structures membres ou affiliés à la CNOP-G. les modules visitées portent essentiellement sur Word, Excel mais aussi Power-point et la maîtrise de l’outil Internet. Cette initiative est menée dans le cadre du partenariat entre la CNOP-G et le CECI dans le cadre de son programme UNITERRA. La formation est assurée par Emeline RENARD de la direction de l’urbanisme (mission communication et concertation) de la mairie de Paris.

Dany LANOE, le nouvel assistant technique en remplacement de Frédéric MICHEL a pris fonction en août à la CNOP-G. il a pris contact avec les administrateurs et la cellule technique de la CNOP-G qui lui ont présenté les dossiers en cours. La tâche semble ardue mais il est déterminé et motivé pour assurer ses nouvelles fonctions. Nous lui

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souhaitons la bienvenue et bon courage.

L’actualité des régionsBasse Guinée   : un. Réseau des OP de la région de Kindia vient de voir le jour. Son objectif est de permettre à travers la concertation d’harmoniser et de faciliter l’intervention des ONGs partenaires de la région. La FOP-BG a participé par ailleurs au Conseil régional des partenaires au développement de la région de BokéUGPAM (Union des Groupements de Producteurs d’Ananas de Maferinya est à la conquête du marché sous-régional. Après des essais réussis avec le Sénégal, c’est au tour de la Gambie de bénéficier des ananas de Maferinya. Bravo à l’UGPAM mais surtout persévérance. La FOP-BG organise en ce moment des échanges paysans sous forme de voyage d’étude grâce au financement de FOGUIRED.

Guinée Forestière : l’actualité en Guinée Forestière est évidemment son isolement de la scène nationale dû à l’impossibilité de s’y rendre. Quel gâchis pour un grenier si important avec tous les risques de voir les spéculations développées par les paysans de la région abandonnées, faute de débouchés. Le prix de l’essence se négocierait à 15 000 le litre !La Coopérative Woko de Macenta a tout de même réussi à vendre 13 tonnes de café qualité. Comme quoi, les paysans ne baissent pas les bras devant l’adversité, félicitations pour votre engagement.

Formation du coordonnateur de la cellule technique régionale (MAROPA/ GF) en France. Bonne chance à Jacques Koundouno

La Guinée Forestière a connu la perte d’un de ses cadres les plus valeureux en la personne de Mr Balla Guilovogui, du BCEPA/GF. Paix à son âme

Haute Guinée   : La CNOP étend son influence et enregistre de nouvelles adhésions dans des zones pas ou peu encadrées. Il s’agit de l’Union rizicole de Nialiya (Faranah). Créée en 2004, elle est composée de 5 coopératives. On enregistre aussi la création de la Fédération des unions maraîchères de la Haute Guinée (FUMA), composée de 4 unions (Kankan, Mandiana, Siguiri et Kérouané). Le CA comprend 7 personnes : la présidente Mama Aïssata Kéïta, le VP Namory Keïta, la secrétaire Kaningbé Camara pour ne citer que ceux-là. Bonne chance à cette nouvelle fédération.

Moyenne GuinéeLa Fédération des Paysans a reçu un groupe de commerçants maliens pour une convention de vente de la pomme de terre de Guinée au MaliLa FAF (Fédération des Apiculteurs du Fouta) vient de bénéficier d’une ONG française, le CCFD, d’un appui de 70 millions de francs guinéens pour la promotion de ruches kenyanes Le technicien régional CNOP-G a effectué une mission de travail à Mali en vue de soutenir l’idée de la création d’une union.

Vue partielle d’un magasin de pomme de terre à Timbi-

Madina (Guinée/Conakry)

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AGENDALa prochaine réunion du Conseil d’administration de la CNOP a lieu du 10 au 11 octobre 06 à Timbi-Madina. Elle sera élargie à FOGUIRED et à l’observatoire des OGM dans la deuxième journée.

Une mission du consultant international (Jacques Berthomé) aura lieu à la CNOP-G du 10 au 20 octobre. Elle s’articule autour des problématiques de la formation des leaders au sein des OP

Une étude de capitalisation des expériences des OP et de leur dynamique aura lieu du 16 au 26 octobre. Elle menée par l’AFD (Agence Française de Développement). Initialement, elle devrait être mise en œuvre par le SCAC qui a vu son projet mis dans les tiroirs avant d’être repris par l’AFD.

L’évaluation des Systèmes d’Information des Marchés (SIM) sera réalisée par la CNOP sous les auspices d’un consultant sous régional. Cette phase est la dernière séquence d’une étude sur les SIM initiée par UPA-DI et la CNOP-G dans le cadre du programme Agricord, financée par l’ACDI. Les deux premières phases ont eu lieu de mars à avril et ont porté sur un diagnostic sommaire des SIM et une formation sur les SIM.

Le mot du trimestre : la souveraineté alimentaireQuelle est l’explication donnée à l’évocation de ce concept de plus en plus utilisée par les uns et autres. Selon le «People Food Security Network » rapporté par André Beaudoin de UPA-DI, la souveraineté alimentaire est le droit des peuples à définir leur propre alimentation et leur

agriculture. A protéger, réglementer la production et les échanges agricoles de manière à atteindre les objectifs de développement durable. A déterminer leur degré d’autonomie, à éliminer le dumping de certains produits sur leurs marchés et à accorder aux communautés locales, aux marins pêcheurs, la priorité en matière de gestion, d’utilisation des ressources aquatiques et des droits y afférents. La souveraineté alimentaire ne va pas à l’encontre du commerce. Elle encourage, au contraire l’élaboration de politiques et de pratiques commerciales allant dans le sens du droit des peuples à une production sûre, saine et viable sur le pla écologique.

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