la femme tranquille

réalisateur : Thierry Binistiproducteur : David Kodsiscénario : Daniel Tonachella et Isabelle de Bottonadaptation et dialogues : Daniel Tonachellaproduction artistique et executive : Johanne Rigoulot, Jean-Michel Quilici et Jan Vasakdirecteur photo : Paco Wisermusique : Anne Olga de Passune production : K’ien productions,avec la participation de France 3coproduction : Stromboli pictures, R.T.B.F (Télévision belge), Fildebroc Production, avec la participation du CNCproduction exécutive associée : France 3 production site de Lyondirecteur de production France 3 : Jean Orliacdirectrice de l’unité fiction : Anne Holmesconseiller de programme : Olivier Prieurun téléfilm de 97 minutes

Line Renaud LouisePierre Mondy EmileRichard Sammel HansSimon Boyle WinstonNadine Marcovici MadeleineMickaël Pinelli ErnestFranck Adrien Jeannot

la femme tranquille

liste artistique

1943. La France est occupée. Mais chez Louise, on l’oublierait presque : les miliciens accoudés au bar sont des clients comme les autres, et, s’il faut s’approvisionner au marché noir pour servir une cuisine digne de ce nom, personne ne trouve à y redire…

Quelques mots, pourtant, vont briser cette sérénité : des appels à l’aide murmurés par un parachutiste anglais, blessé, auquel Louise décide de porter secours. Aidée d’Emile, mi-camarade, mi-amant, elle transporte le soldat dans sa cave, où elle le cache, malgré un danger chaque jour plus pressant.

Sans même en avoir conscience, Louise vient de basculer dans la Résistance…

La Femme tranquille

Mon tout premier désir était de travailler avec Line Renaud. Puis, j’avais envie de réaliser, autour d’un personnage fort, un film intimiste pendant la seconde guerre mondiale. Toute l’action se déroule quasiment dans le restaurant « Chez Louise », véritable reflet d’une « petite France ». Mais de cette sombre époque, ce sont bien le cœur des Français et leurs états d’âmes que nous avons cherché à mettre en exergue à travers Madeleine, Emile, et bien sûr Louise.

Au fil du récit, nous assistons à sa prise de conscience de la tragédie humaine que représente la guerre. Au début elle s’en arrange, mais la vie la force à choisir, donc à agir. Son engagement n’est pas politique, il est juste humain et sans calcul. Il nous renvoie à cette question que l’on se pose si souvent : « Et nous, qu’aurions-nous fait ? »

Thierry Binistiréalisateur

Line Renaud (Louise) et Thierry Binisti, réalisateur

ClairetteEn 1989, alors que j’achève d’écrire « Les brumes d’où je viens », l’éditeur me demande de lui fournir des photos de famille. En cherchant dans des boîtes où étaient précieusement rassemblés des tas de souvenirs, je tombe sur une carte d’identité, sans photo et au nom de Clairette. J’interroge ma mère qui me répond le plus naturellement du monde : « c’était mon nom dans la Résistance ». J’étais sidérée de l’apprendre 50 ans plus tard. Maman m’a alors répliqué, étonnée : « je ne vois pas pourquoi je t’en aurais parlé », considérant qu’elle n’avait pas réalisé d’actes héroïques. Elle a finalement consenti à me raconter cet épisode de sa vie.C’est en le révélant bien plus tard « … à mon ami David Kodsi… » que La femme tranquille est née.

TrocNous habitions près d’Armentières (Nord), face au collège, dont une partie avait été réquisitionnée par les Allemands pour y installer la Kommandantur. Ma

mère travaillait dans une usine de toile et comme nous n’avions pas grand-chose à manger, elle a fait du troc. Ses patrons lui donnaient des tissus et des cordages qu’elle entassait sur le porte-bagages de son vélo. Puis elle partait les échanger dans les fermes avoisinantes contre des œufs, du beurre ou du lait. Au début, les soldats allemands vérifiaient systématiquement le porte-bagages mais, au bout de quelques mois, ils ont cessé de le fouiller, considérant que ces vérifications quotidiennes n’avaient plus d’intérêt. Ma mère en a alors profité pour faire un autre type de troc, beaucoup plus dangereux celui-là : elle cachait sous les tissus des costumes civils, qu’elle apportait aux parachutistes anglais atterris dans la nuit.

Choisir son campSans en avoir véritablement conscience, Maman a basculé dans la Résistance. Comme Louise, c’était une femme tranquille, mais le destin en a décidé autrement. Que ce soit par hasard ou par conviction, certains ont pris, à un moment donné, la décision d’agir. Comme

Line Renaud (Louise)C’est un rôle précieux à titre personnel, puisqu’en interprétant Louise, Line Renaud dessine le portrait de sa mère, auquel le film est dédié. Mais c’est aussi un personnage exceptionnel pour une comédienne, tant cette « femme tranquille » se révèle forte, courageuse et humaine.

« ... Ce film est un hommage à ces milliers de petits résistants locaux... »

le dit Louise à Émile : « en temps de guerre, on est obligé de choisir ». Ce film est un hommage à ces milliers de petits résistants locaux qui risquaient leur peau au même titre que ceux qui faisaient sauter les trains ou fournissaient des renseignements capitaux.

Scène difficileNous vivions dans un estaminet (auberge typique du Nord) avec ma mère et ma grand-mère puisque mon père était prisonnier. L’un de nos clients était un Allemand qui avait l’habitude de réclamer du cognac. Un soir pourtant, ma grand-mère lui dit fermement non. Il sort alors son revolver et le passe lentement le long des joues de ma mère avant de se raviser. Cette scène est reprise à quelques détails près dans le film et j’ai eu vraiment beaucoup de mal à l’interpréter. Je revivais tellement de choses dramatiques…

« A travers Louise, cette Femme Tranquille, Line Renaud et moi, avons souhaité rendre hommage à ces hommes et ces femmes de l’ombre.

Pour la mère de Line, l’engagement a été une évidence, une nécessité, pas un choix.

Il fallait tout le talent de Daniel Tonachella, et celui de Thierry Binisti, pour leur prêter vie.Je les remercie de nous avoir accom-pagnés dans cette belle aventure. »

David KODSIPrix du producteur de télévision de la Procirep

Pierre Mondy (Emile)

Ils n’avaient pas tourné ensemble depuis 2004 « Menteur ! Menteuse ! » : autant dire que Line Renaud et Pierre Mondy ont éprouvé un immense plaisir à être de nouveau réunis chez Louise.

Pierre Mondy y interprète Emile, le grand amour de Louise, l’ami intime et le confident de toujours. Ex-mafieux, il l’a longtemps entraînée dans une vie de cavale et cette complicité qui les unit pousse Emile à lui venir en aide, contre son gré. La suite des évènements montrera en effet qu’ils n’auront pas la même attitude face à l’occupant… Avec son immense talent, Pierre Mondy est parvenu à transmettre force et émotion à Emile, un personnage ambigu qui reste, malgré tout, attachant.

Nous retrouverons prochainement, Pierre Mondy sur France 3, dans un autre téléfilm inédit, « l’amour dans le sang » d’après le livre de Charlotte Valandray.

France 3, de près on se comprend mieux

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interview : Béatrice Dupas

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