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LA DESCENTE AUX ENFERS DU FCGRelégable en Top 14 depuis la première journée de championnat, le FC Grenoble rug-by est presque assuré de descendre en deu-xième division. Comment le club en est arrivé là ? Récit d’une saison cauchemardesque.

La sanction est tombée. Sur les cinq joueurs du FC Gre-noble rugby (FCG), soup-

çonnés d’être impliqués dans une affaire de viol survenu après le match face à Bordeaux-Bègles, trois ont été mis en examen pour viol en réunion, mardi 11 avril. « Le parquet estime qu’il existe à leur encontre des indices graves ou concordants qui rendent vraisemblable leur participation, comme auteur ou complice, à la réalisation de l’infraction dé-noncée », justifie le procureur de Bordeaux, Marie-Madeleine Alliot. Ce jugement complique la saison déjà difficile du club de rugby de la capitale des Alpes cette année. Pourtant, la qualification en demi-finale de Challenge Européen contre les Harlequins, la saison dernière, ne pouvait présager que d’un avenir radieux. En vain. Dès les premières semaines de l’exercice 2016-2017, les bouleversements commencent : Fabrice Landreau se retire de son poste manager

général pour assurer la liaison entre le pôle espoir et l’équipe première, un déficit budgétaire de 800 000 euros, une prépara-tion physique difficile pour les joueurs…

publiam omnem halicit racto-diem condiem se omnium pratra potis conis horae ta delabus ula-bita, ublium ala orei inem essin sent. Patra rei sent, qua it. Serum ingultiam re facre, utemo inte, nia ves obsesic iesidit? Ere desi i

La liste est longue. Trop longue. En début de saison, les absents grenoblois approchaient la vingtaine et une majorité d’entre eux faisait partie des titulaires indiscutables. « On commence la saison sans la plupart de nos joueurs cadres, on s’est mis dans le rouge tout seul. Puis on n’a pas eu de réussite sur nos pre-

Une spirale négative

Le FC Grenoble rugby a perdu seize rencontres de Top 14

depuis le début du championnat. © R.C

ROMAIN CHEVALIER

« On commence la saison sans la plu-part de nos joueurs cadres, on s’est mis dans le rouge tout seul. » Fabien Alexandre

miers matches », retrace Fabien Alexandre, troisième ligne et joueur historique du club. Lors des dix premières journées, le FCG perd trois matches avec moins de trois points d’écarts. « On s’est flingué tout seul. C’est une bêtise de commen-cer une saison avec 17 joueurs dans l’incertitude au niveau des contrats », assène Cédrick Kam-bourian, président du groupe de supporters Les Mammouth’s. Suivront ensuite un changement de président avec la passation de pouvoir entre Marc Chérèque et Éric Pilaud, le départ définitif de Fabrice Landreau, l’exode de certains joueurs et une affaire de viol. « Quand je suis parti, je leur ai dit qu’ils [les dirigeants, NDLR] faisaient les mauvais choix au niveau des joueurs et de la trésorerie » avance Jonathan Best, qui a quitté le club en cours de saison.

Tous responsablesL’ancien Grenoblois reproche notamment au club un recrute-ment basé sur des individualités, sans se soucier de la cohésion d’équipe. Il poursuit : « Les joueurs ne sont pas les seuls responsables de cet échec, il y aussi les dirigeants comme Marc Chérèque ou Éric Pilaud. » Pour Cédrick Kambourian, supporter du FCG depuis ses 5 ans, le dé-part de Best a permis de soulager le club : « Il en demandait trop,

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Cédrick Kambourian, pré-sident du groupe de sup-porters Les Mammouth’s, encourage le FCG depuis ses 5 ans. © R.C

L’affaire de trop ?« Cette histoire de viol c’est très dur à encaisser, raconte Cédrick Kambourian, le pré-sident du groupe de supporters Les Mammouth’s. Au-delà d’être des joueurs de rugby, ce sont

il faisait du cinéma. Tout ce qu’il a dit et fait, n’a fait que dégrader l’image du club. De par son com-portement, il s’est mis à l’écart tout seul ». Ce climat pesant n’a pas favorisé les bons résultats du FCG sur les pelouses du Top 14. Le club a concédé seize dé-faites en vingt-trois journées de championnat. « C’est une année cauchemardesque, on n’a pas eu une seconde. Chaque semaine, un nouvel événement nous est tombé dessus », insiste Fabien Alexandre.

des potes. Mais on commence à douter ». Après une succes-sion d’événements défavorable au FCG, cette affaire de viol en réunion est jugée comme « ex-cessive » par certains supporters. « Je suis très déçu par tout ce qui se passe au club. Il y a eu trop d’affaires, de bruits, de remous autour de notre équipe depuis un an », grogne ce supporter venu assister à l’entrainement de son équipe. Ce manque d’exemplari-té, de valeurs, d’amour du maillot pour les couleurs du club est difficile à vivre pour le président des Mammouth’s : « L’image du club est totalement ternie avec cette affaire de viol ! Déjà que l’on souffrait d’une image de merde. » Le FCG se trouve main-tenant dans une position déli-cate : conserver trois joueurs mis en examen pour le viol présumé

d’une étudiante de 21 ans ou essayer de ne pas trop mêler le club à l’affaire en les licenciant. Aucune décision n’a été prise pour le moment, mais le club grenoblois, a décidé de les convoquer à un entretien préalable en vue d’une éven-tuelle rupture anticipée de leur contrat et une mise à pied à titre conservatoire. Lors de la séance d’entrainement, mar-di 11 avril, les braises étaient encore chaudes malgré les sourires affichés sur les visages des joueurs et du staff. « Je n’ai pas envie de m’exprimer sur ce sujet », rétorque Fabien Alexandre, joueur natif d’Échi-rolles.

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Les Grenoblois tentent de rester soudés malgré les différents événements qui bouleversent le club. © R.C

Direction Pro D2Outre les affaires administra-tives, financières et judiciaires, c’est sur le terrain que le club de rugby de Grenoble doit rebondir. Les joueurs ne se font plus d’illusions, cela sera en Pro D2. « On sait que c’est fini, nous jouerons en division inférieure la saison prochaine. Il y a eu trop de facteurs négatifs, trop de faits divers tout au long de cette année. Cela a été catas-trophique dans beaucoup de domaine. J’ai juste envie que cette année s’achève », admet Fabien Alexandre. « Vu la saison, cette descente est logique. Mais c’est toujours embêtant car nous avons mis beaucoup d’années à faire monter l’équipe en Top 14 », rappelle Jonathan Best, parti en cours de saison. Même son de cloche chez le sup-

Fabien Alexandre (à gauche)

a déjà connu la Pro D2

avec le club de Grenoble.

© R.C

« L’image du club est totalement ternie avec cette affaire de viol ! Déjà que l’on souffrait d’une image de merde. » Cédrick Kambourian

porter Cédrick Kambourian : « Il faut être réaliste, notre avenir il est en Pro D2, mais c’est vrai-ment un crève-cœur de se dire que le club va descendre. Cette année on n’a pas été épar-gné, on dirait que cette saison, tout est contre nous ! » Le club doit maintenant tenter se re-construire et éviter l’exode de

ses joueurs et notamment ses jeunes. « Malheureusement, cer-tains sont déjà partis », précise l’ancien joueur du FCG, Jonathan Best. Au-delà du départ d’une par-tie de l’effectif, ce qui inquiète le plus le président des Mam-mouth’s c’est la future affluence au Stade des Alpes, qui peut ac-

cueillir 22 000 personnes : « C’est impensable d’aller supporter son équipe en pleine semaine. On sera 3000-4000 lors des matches, pas plus ! » La situation, à ce jour, semble montrer que le club de Grenoble est en fin de cycle. Seul le temps permettra au FCG de cicatriser des plaies encore saignantes et profondes.