la culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

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1 La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement Jean-Pierre Rossie Sommaire 1 Introduction 2 Les jeux et jouets des enfants amazighs marocains 3 L'enfant, son milieu de vie et la culture ludique locale 4 Utiliser la culture ludique des enfants amazighs marocains 4.1 Le domaine culturel et social et la culture ludique locale 4.2 Le système scolaire et la culture ludique locale 5. Conclusions Notes Liste des photos Bibliographie Annexe 1 : Liste des sites web et documents disponibles sur Internet Annexe 2 : Schéma de description des jeux et jouets 1 Introduction Quelques jours avant l'ouverture de la session 2003 de l'Université d'Eté Agadir sur le thème de la culture amazighe et les questions de développement des amis de Sidi Ifni m'ont montré le programme. Avant de le lire, j'ai dit être certain qu'il ne contenait pas de référence aux enfants amazighs. Cela c'est avéré vrai et ce constat m'a incité d'aller à ces journées. Sur place j'ai contacté des responsables de l'association organisatrice pour dire combien cette exclusion de l'enfance amazighe me semblait regrettable. Une remarque qui fut approuvée (1). Les Amazighs du Maroc, souvent désignés par le terme péjoratif Berbères (barbares), font partie de la population autochtone de l‟Afrique du Nord et du Sahara. Depuis la création de l‟Institut Royal de la Culture Amazighe en 2001 la culture et la langue de cette partie importante de la population marocaine ont été officiellement reconnues. Sur son site web (www.ircam.ma/index.php) le recteur de cet institut écrit : “Pour le Maroc, la reconnaissance de l‟amazighité comme dimension fondamentale de l‟identité nationale est un choix stratégique, de même que le processus de reconnaissance et de revalorisation de l‟amazighe est irréversible” (2). Plusieurs associations amazighes ont été créées au Maroc, en Afrique du Nord et sur le plan international (www.mondeberbere.com). Depuis quelques années l‟enseignement des trois langues amazighes reconnues au Maroc se développe dans l‟éducation primaire et à l‟université. Un aspect important de toute culture et de toute société est l'activité ludique. Il s'agit des jeux et jouets et des autres divertissements comme les devinettes, les contes, le chant, la musique et la danse. Beaucoup d'aspects de la culture locale survivent dans le patrimoine culturel des enfants mais s'adaptent aussi aux changements. Cependant la culture enfantine est rarement valorisée au Maroc. Pourtant chaque enfant se développe et se socialise manifestement à travers les jeux qu‟il joue et les jouets qu‟il utilise ou crée lui -même. En plus, le droit des enfants au jeu et autres loisirs fut spécifiquement reconnu dans la Convention relative aux droits de l'enfant des Nations Unies (3). Le présent article ne décrit pas le patrimoine des jeux et jouets des enfants amazighs marocains. Son but est plutôt de stimuler la reconnaissance, l'étude et l'utilisation de ce patrimoine en vue de promouvoir le bien-être et le développement global de ces enfants.

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Page 1: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

1

La culture ludique de l'enfant amazigh marocain

et les questions de développement

Jean-Pierre Rossie

Sommaire

1 Introduction

2 Les jeux et jouets des enfants amazighs marocains

3 L'enfant, son milieu de vie et la culture ludique locale

4 Utiliser la culture ludique des enfants amazighs marocains

4.1 Le domaine culturel et social et la culture ludique locale

4.2 Le système scolaire et la culture ludique locale

5. Conclusions

Notes

Liste des photos

Bibliographie

Annexe 1 : Liste des sites web et documents disponibles sur Internet

Annexe 2 : Schéma de description des jeux et jouets

1 Introduction

Quelques jours avant l'ouverture de la session 2003 de l'Université d'Eté Agadir sur le thème

de la culture amazighe et les questions de développement des amis de Sidi Ifni m'ont montré

le programme. Avant de le lire, j'ai dit être certain qu'il ne contenait pas de référence aux

enfants amazighs. Cela c'est avéré vrai et ce constat m'a incité d'aller à ces journées. Sur place

j'ai contacté des responsables de l'association organisatrice pour dire combien cette exclusion

de l'enfance amazighe me semblait regrettable. Une remarque qui fut approuvée (1).

Les Amazighs du Maroc, souvent désignés par le terme péjoratif Berbères (barbares), font

partie de la population autochtone de l‟Afrique du Nord et du Sahara. Depuis la création de

l‟Institut Royal de la Culture Amazighe en 2001 la culture et la langue de cette partie

importante de la population marocaine ont été officiellement reconnues. Sur son site web

(www.ircam.ma/index.php) le recteur de cet institut écrit : “Pour le Maroc, la reconnaissance

de l‟amazighité comme dimension fondamentale de l‟identité nationale est un choix

stratégique, de même que le processus de reconnaissance et de revalorisation de l‟amazighe

est irréversible” (2). Plusieurs associations amazighes ont été créées au Maroc, en Afrique du

Nord et sur le plan international (www.mondeberbere.com). Depuis quelques années

l‟enseignement des trois langues amazighes reconnues au Maroc se développe dans

l‟éducation primaire et à l‟université.

Un aspect important de toute culture et de toute société est l'activité ludique. Il s'agit des

jeux et jouets et des autres divertissements comme les devinettes, les contes, le chant, la

musique et la danse. Beaucoup d'aspects de la culture locale survivent dans le patrimoine

culturel des enfants mais s'adaptent aussi aux changements. Cependant la culture enfantine

est rarement valorisée au Maroc. Pourtant chaque enfant se développe et se socialise

manifestement à travers les jeux qu‟il joue et les jouets qu‟il utilise ou crée lui-même. En

plus, le droit des enfants au jeu et autres loisirs fut spécifiquement reconnu dans la

Convention relative aux droits de l'enfant des Nations Unies (3).

Le présent article ne décrit pas le patrimoine des jeux et jouets des enfants amazighs

marocains. Son but est plutôt de stimuler la reconnaissance, l'étude et l'utilisation de ce

patrimoine en vue de promouvoir le bien-être et le développement global de ces enfants.

Page 2: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

2

Dans tout cela il faut tenir compte aussi bien de la tradition que de la modernité. Ce serait

erroné de présenter la culture enfantine comme un ensemble figé de valeurs et de pratiques.

Voir les jeux et jouets des enfants comme des vestiges du passé mènerait au folklorique et au

nostalgique. Une attitude qui n'est pas celle des enfants qui dans leurs jeux lient facilement la

tradition et le changement (4).

En lisant les documents d'organisations internationales (5) je crois me trouver en bonne

compagnie. Les organisations œuvrant pour le développement des communautés, des enfants

et/ou de l'éducation basent ces quinze dernières années leurs actions sur les stratégies et les

principes suivants :

respecter la culture de l'enfant et de sa famille;

tenir compte du rôle fondamental de la famille et de l'environnement local dans la vie

de l'enfant;

baser le développement et l'éducation sur l'identité culturelle et linguistique;

utiliser la langue maternelle surtout pour le jeune enfant;

impliquer activement l'enfant dans son propre développement;

tenir compte de l'expérience et du vécu de l'enfant;

par son jeu l'enfant se développe globalement: physiquement, socialement,

émotionnellement, intellectuellement et moralement.

Ces principes et stratégies démontrent clairement la nécessité de respecter, d'étudier, de

promouvoir et d'utiliser la culture des enfants. Cela est vrai pour l'éducation formelle et

informelle mais aussi pour les actions des organisations et associations qui s'adressent au

développement local et culturel, aux enfants, aux femmes et aux familles. En adaptant la

formule „les enfants sont l'avenir d'un pays‟ je voudrais en formuler une autre: tout

développement qui nie la culture enfantine n'a pas d'avenir. Et comme les jeux, les jouets et

les autres divertissements ont une grande importance dans la vie des enfants ils offrent un réel

intérêt.

Malgré les informations que j'ai pu rassembler, les données sur les jeux et jouets des

enfants marocains restent très limitées. En ce qui concerne les enfants amazighs, je pense que

le mouvement associatif amazigh pourrait jouer un rôle important pour remédier à cette

lacune. Avec leur aide il doit être possible d'en savoir plus. Deux recherches parallèles sont à

mener: une sur les jeux et jouets des enfants amazighs et l'autre sur l'attitude des familles

amazighes envers les jeux et jouets de leurs enfants. Cela est nécessaire car avant de pouvoir

utiliser ce patrimoine ludique il est indispensable de rassembler localement les données

auprès des enfants et des adultes.

Il faut souligner qu'il sert à peu de chose de tenir un discours idéalisé sur l'utilité et

l'utilisation de la culture enfantine. Au contraire il faut tenir compte des problèmes qui

rendent difficile l'application des bonnes intentions. Au Maroc une difficulté majeure est

mentionnée par le groupe ATFALE. Un de ses membres décrit l'attitude négative du

personnel enseignant et des parents envers les jeux et les jouets. Elle souligne aussi que cette

attitude crée un important obstacle à la modernisation du préscolaire (Bouzoubaâ, 1998: 6).

2 Les jeux et jouets des enfants amazighs marocains

Mes recherches sur les jeux et jouets des enfants ne sont pas centrées sur une population

saharienne et nord-africaine spécifique. Au contraire il s'agit d'une étude comparative portant

aussi bien sur les populations parlant arabe qu‟amazigh. Je veux souligner que tout ce qui est

dit ici sur la culture ludique des enfants amazighs marocains et de son utilisation à des fins

socioculturelles et pédagogiques peut en grande partie se dire pour les enfants marocains

parlant l‟arabe. En ce qui concerne les populations amazighophones je parle des enfants chez

les Touaregs, les Mozabites, les Chaouia de l'Aurès, les Kabyles et les Amazighs marocains.

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3

Au Maroc il s'agit surtout de ceux parlant tamazight (Moyen Atlas et Maroc central) et

tachelhit (Haut Atlas, Anti-Atlas et Souss). Les enfants du Rif parlant le tarifit dans le nord

du Maroc manquent car les informations sur leurs jeux et jouets me font presque totalement

défaut. Les enfants marocains ne parlant pas l‟amazigh, parlent l‟arabe marocain appelé

localement le darija. Assez bien d‟enfants arabophones vivant dans les quartiers populaires

des villes appartiennent à des familles amazighes arabisées depuis longtemps ou récemment.

Les sources d'information utilisées pour les livres de la collection Cultures Ludiques

Sahariennes et Nord-Africaines (6) sont :

Mes recherches sur le terrain de 1975 à 1977 concernant les jeux et jouets des enfants

ghrib du Sahara tunisien.

Mes recherches sur le terrain en cours depuis février 1992 concernant les jeux et jouets au

Maroc, plus spécifiquement dans les zones rurales et les quartiers populaires des villes.

La collection de jouets sahariens et nord-africains du Département d'Afrique Blanche et

du Proche Orient du Musée de l'Homme à Paris, complétée par les renseignements

contenus dans les fiches signalétiques et par une analyse personnelle des jouets. Cette

collection se trouve maintenant au Musée du Quai Branly de Paris qui a ouvert ses portes

au public en 2006 (http://www.quaibranly.fr).

La bibliographie ethnographique, linguistique et autre traitant de l'aire géographique

donnée, que j'ai analysée dans une bibliographie commentée (voir bibliographie Rossie,

2009).

Vu les limites fixées à cet article il est impossible de présenter une analyse plus ou moins

détaillée des jeux et jouets des enfants amazighs marocains. Cependant cela ne devrait pas

présenter un grand problème car ces données sont largement disponibles sur mon site web.

L‟aperçu général des jeux et jouets ci-dessous est basé sur ma publication de 1984 Games

and Toys: Anthropological Research on Their Practical Contribution to Child Development.

Aids to Programming Unicef Assistance to Education (7).

2.1 Jeux d'interprétation de l'environnement naturel et humain

C'est à dessin que je n'appelle plus ces jeux „jeux d'imitation‟ car je me suis rendu compte

que les enfants n'imitent pas uniquement ce qu'ils observent mais qu‟ils l'interprètent à leur

façon. Un exemple frappant de ces jeux de faire semblant est le jeu de poupée des filles (8).

1 Fillette avec sa poupée 2 Mère portant son bébé

3 Poupée en plastique vêtue par la fille selon la mode locale

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Le plus souvent les filles utilisent leurs poupées pour jouer aux cérémonies de mariage mais

elles jouent aussi au ménage, à la mère et à l'école. Du moins c'est ce que mes informations et

observations indiquent. D'ailleurs la poupée ne s'appelle-t-elle pas tislit, taslit ou tèslit, c'est-

à-dire jeune mariée, et isli, c'est-à-dire jeune marié ?

4 Reconstruction d‟un jeu de mariage avec les jeunes mariés et les invités

5 Construction de poupée pour jeu de tente

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Dans les villages les enfants modèlent parfois des figurines en argile ou autre matériel naturel

qu‟ils utilisent pour des jeux dans lesquels ils mettent en scène la relation entre l‟homme et

l‟animal (9).

6 Chevaux en argile ou fait avec une noix 7 Poule à sac en plastique, plumes et bâtons

L‟étude du milieu naturel par les enfants se fait entre autres à travers des jeux liés aux

éléments naturels - la terre, l‟eau, l‟air et le feu - comme les photos suivantes le démontrent.

8 Chercher l‟argile à flanc de montagne pour créer des jouets

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6

9 Maîtriser un cours d‟eau fortuit après une averse rare

10 Faire tourner ce moulin avec son souffle

11 Le feu d‟artifice pour la fête d‟Achoura créé en tournant un morceau de laine d‟acier allumé

D‟autres jeux de faire semblant qu‟aiment jouer les filles mais aussi les garçons utilisent des

maisonnettes le plus souvent représentées seulement par les murs. Dans ces maisonnettes les

filles jouent au ménage, créent des ustensiles-jouets et s‟initient aux travaux des femmes.

Page 7: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

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12 Maisonnette avec coquillages comme poupées 13 Moulins, fours et ustensiles en argile séchée

Les garçons utilisent des maisonnettes plutôt pour mettre en scène des occupations et travaux

masculins comme construire des maisons et des routes, exploiter un restaurant ou un

magasin.

14 Construction d‟un garage selon le procédé traditionnel 15 L‟épicerie le long du canal d‟irrigation

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2.1 Jeux d'adresse physiques

Dans mon document publié par l‟UNESCO en 1984 j‟ai proposé un aperçu des jeux

d‟adresse corporelle et intellectuelle en Afrique du Nord, plus particulièrement ceux des

enfants ghrib du Sahara tunisien (p. 10-18). Ces jeux d‟adresse ont une importance majeure

dans le développement physique et mental de l‟enfant.

16 Jeu de dextérité „jeter les 5 pierres‟ des filles et jeu de course des garçons

Sans prétendre être exhaustif, la liste suivante offre une bonne idée de ce type de jeux: jeux

de dextérité, jeux de souplesse, jeux d‟équilibre, jeux de force, jeux de mouvement, jeux de

ballon, jeux de combat et jeux d‟audace.

17 Ce jeu s‟appelle „joue et mange‟ car la 18 Jeter la toupie en matériel de récupération

pièce qui tourne est un bonbon

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19 Marelle jouée par des filles et jeu de stratégie (trois sur une ligne) joué par des garçons

20 Sauter à la corde et courir avec une brouette

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21 Jeu de force, d‟équilibre et d‟audace

2.2 Jeux d'adresse cognitive

Les jeux d‟adresse cognitive sont aussi importants que les jeux d‟adresse physique. Il s‟agit

entre autres des jeux d‟apprentissage du corps, jeux de maîtrise de soi-même, jeux de

concentration, de perspicacités et de compréhension, jeux de stratégie et jeux mathématiques.

2.3 Jeux d'expression esthétiques

Sous cette rubrique on groupe les jeux d‟expression plastique : créer des jouets

tridimensionnels avec du matériel naturel (terre argileuse, feuilles, noix) et du matériel de

récupération, faire des dessins dans le sable, sur les murs ou sur du papier ; les jeux

d‟expression orale : comptines, devinettes, proverbes, contes ; les jeux d‟expression

musicale : chansons, jouer sur des instruments de musiques fait soi-même ou achetés ; jeux

d‟expression dramatique comme le petit théâtre.

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22 Création d‟un camion en argile séchée 23 Création d‟un mulet en feuilles de palmier

24 Jeu de ronde à chanson

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25 L‟orchestre des jeunes percussionnistes et chanteurs

3 L'enfant, son milieu de vie et la culture ludique locale

Une approche globale ou holistique de l'enfant dans son milieu de vie est la seule approche

adéquate et la Charte Nationale de l'Education et de la Formation du Maroc le stipule

clairement à l'article 6: “La réalisation (des) objectifs nécessite la prise en compte des attentes et

des besoins des enfants, sur les plans psychique, affectif, cognitif, physique, artistique et social”

(10). Cette approche holistique est vitale pour un développement adéquat des enfants.

Il est hors de portée de cet article de donner une liste même succincte des besoins de l'enfant et

de vérifier à quel point les activités de jeu et de fabrication de jouets servent à y pourvoir. En plus,

d'autres l'ont fait de manière efficace pour les besoins au niveau socio-affectif, psychomoteur et

cognitif-intellectuel. C'est le cas dans Petite Enfance en Afrique Francophone: Défis et

Opportunités où pour ces trois aspects 51 besoins sont identifiés (11). En parcourant cette

liste il est clair que les activités ludiques des enfants et celles des adultes avec les petits

enfants aident à satisfaire la plupart de ces besoins.

Et que dire du slogan “tout doit se faire à partir du vécu de l'enfant”. Malheureusement il

s'agit d'un slogan souvent aussi vite oublié qu‟exprimé. Pourtant cela est fondamental car on

ne peut développer adéquatement un enfant et son milieu de vie en méconnaissant ce vécu.

Les expériences que l'enfant acquiert par ses jeux et par la manipulation et la fabrication de

jouets tiennent un rôle crucial dans la construction de ce vécu. Des expériences qui sont liées

à son environnement naturel, matériel et humain. Il serait donc tout à fait logique d'utiliser

ces expériences ludiques dans le cadre d'une approche qui met l'enfant au centre des

préoccupations.

En plus de la famille, de la communauté du village ou du quartier de ville et de la culture

et des relations sociales locales dont il faut impérativement tenir compte (12), il faut

souligner le rôle de la société enfantine de la „rue‟, le groupe de jeu et les camarades d‟âge.

Le bébé est lentement intégré dans un nouveau milieu de vie qui s‟ouvre à lui très vite après

celui constitué par sa mère et les autres membres du ménage dans lequel il est né. Ce milieu

est la tasoukt ou l‟azniq, le premier terme indiquant en tashèlhit la route dans un village et le

second terme signifiant la rue dans une ville ou un village urbanisé. En arabe marocain on

utilise le mot zènqa dans les deux cas. Dans la suite de ce texte j‟utiliserai le vocable français

„la rue‟ pour indiquer ces lieux (13). Longtemps avant que l‟enfant marche, le bébé porté le

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plus souvent par une sœur et parfois par un frère est présenté aux enfants du voisinage.

Pendant la journée et le soir les enfants passent assez bien de temps libre en dehors de leur

maison et se groupent dans des petites sociétés enfantines basées sur les liens familiaux et

amicaux, plus ou moins hiérarchisés suivant l‟âge. Les bébés et les bambins se trouvent sous

le contrôle d‟une fille ou d‟un garçon de six ans ou plus. Ces groupes jouent un rôle

important dans le développement du petit et du grand enfant. Pour ne parler que de la

fonction ludique, c‟est dans la rue que l‟enfant apprend la plupart des jeux, qu‟il s‟aventure à

fabriquer des jouets, qu‟il intègre les règles gérant les relations dans le groupe de jeu, celles

qui sous-tendent la relation garçons-filles, qu‟il apprend la culture enfantine, etc. A partir de

l‟âge d‟environ six ans ce groupe mixte en ce qui concerne le sexe et l‟âge se différencie en

groupe de jeu de filles ou de garçons et suivant un groupement basé sur un âge plus ou moins

similaire. C‟est alors que les camarades d‟âge deviennent un groupe de référence important.

Il ne faut pas en dire plus pour comprendre que les connaissances et les expériences acquis

dans la rue offrent une ressource dont toute action de développement et tout enseignement

basé sur le principe qu‟il faut respecter le milieu de vie et la culture de l‟enfant et de son

entourage doit tenir compte.

Malheureusement il n‟existe au Maroc que très peu d‟informations sur la société enfantine

de la rue, les groupes de jeu et les camarades d‟âges. Dans mes propres recherches je n‟ai pas

abordé ces sujets directement sauf dans l‟analyse limitée des relations entre enfants, un thème

mentionné dans la conclusion de mes livres de la collection Cultures Ludiques Sahariennes et

Nord-Africaines en particulier celui publié en 2008.

4 Utiliser la culture ludique et orale des enfants amazighs marocains

Avant de m'aventurer dans des propositions concernant les enfants amazighs marocains je

tiens à souligner qu'il est possible de développer le même discours en se basant sur des

exemples de la culture ludique et orale des enfants arabophones du Maroc. D'ailleurs les jeux

et jouets des enfants arabophones et amazighophones sont similaires. La différence est

surtout causée par le milieu écologique dans lequel vivent les enfants bien plus que par la

langue qu'ils parlent.

L'utilité de la culture orale des enfants, (chansons, devinettes, contes, proverbes) est

indéniable mais comme mes informations se limitent aux jeux et jouets je ne peux pas offrir

des exemples concrets. Néanmoins certains jeux ont un aspect oral et la fabrication de jouets

stimule la communication verbale.

Si l'on veut utiliser le patrimoine ludique local on ne doit pas s'intéresser uniquement au

contenu et à la forme du jeu comme l'aspect physique, matériel, linguistique ou esthétique. La

dynamique du jeu offre aussi des possibilités par exemple à travers les relations que l'enfant

établit avec son environnement et les autres joueurs.

Ailleurs j'ai argumenté l'importance des jeux et jouets pour le développement de l'enfant et

de sa communauté en me basant sur plusieurs documents et sur des exemples concrets

provenant de pays en voie de développement (14).

4.1 Le domaine socioculturel et la culture ludique locale

Plus haut j‟ai déjà fait allusion au rôle que les associations amazighes, ou tout autre

mouvement associatif qui vise à promouvoir la culture locale d‟un peuple, pourraient jouer

dans la sauvegarde et l‟utilisation du patrimoine ludique marocain et cela aussi bien pour les

jeux et divertissements des enfants que ceux des adultes. Les possibilités d‟utilisation des

jeux pour des actions culturelles et sociales sont multiples. On peut s‟inspirer de la manière

dont certains mouvements de jeunesse comme les scouts en font usage, un mouvement qui se

développe au Maroc par exemple à Tiznit et à Sidi Ifni (15). Dans cette dernière ville un

groupe de scouts a commencé ces activités au milieu de 2007 et s‟est manifesté publiquement

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en organisant avec les enfants un cortège et une fête représentant un mariage. Les maisons de

jeunes et les colonies de vacances pourraient eux aussi tirer profit des jeux et jouets locaux

pour leurs activités surtout avec les enfants qui ont l‟âge pour aller à l‟école préscolaire et

primaire.

L‟aspect verbal (vocabulaires, expressions typiques, dialogues, chansons) des activités de

jeu et de construction de jouets représente une mine d‟or pour le développement et

l‟apprentissage de la langue amazighe auquel les associations amazighes, l‟Institut Royal

pour la culture et la langue amazighes et le législateur s‟intéressent. Le législateur a décrété

dans sa loi organisant le préscolaire au Maroc que “la préparation à l‟apprentissage de la

lecture et l‟écriture en langue arabe, notamment à travers la maîtrise de l‟expression orale, en

s‟appuyant sur la langue amazigh au tout autre dialecte local pour faciliter l‟initiation à la

lecture ou à l‟écriture” (16).

Un autre domaine qui pourrait certainement tirer profit de la culture enfantine est celui du

développement d‟une littérature et d‟un théâtre pour enfants en langue amazighe. Surtout les

jeux de faire semblant, en particulier les jeux à poupées, offrent plein de thèmes, de situations

et de relations enfant-enfant et enfant-adulte à exploiter.

Le Musée de la culture amazighe à Agadir pourrait agrandir sa collection à petit frais avec

des jouets créés par des enfants amazighs. Lors de ma visite à ce musée en 2003 et 2004 je

n‟y ai trouvé aucun objet lié à la culture enfantine. Lors de ces visites j‟ai contacté un des

responsables pour proposer la donation d‟une collection de jouets des enfants amazighs

marocains. Cependant, l‟intérêt verbal exprimé par ce responsable n‟a été suivi d‟aucune

initiative de la part de ce musée.

4.2 Le système scolaire et la culture ludique locale

Tout projet pédagogique devrait tenir compte de l‟enfant comme participant actif dans son

propre développement ainsi que du milieu naturel et humain dans lequel il grandit. L‟article

premier du premier chapitre de la loi marocaine relative au statut de l‟enseignement

préscolaire, promulguée le 19 mai 2000, stipule que “l‟enseignement préscolaire… a pour

objectif de garantir à tous les enfants marocains le maximum d‟égalité de chances pour

accéder à l‟enseignement scolaire, de faciliter leur épanouissement physique, cognitif et

affectif et de développer leur autonomie et leur socialisation” (16).

L‟Alliance de Travail dans la Formation et l‟Action pour l‟Enfance (ATFALE), une

organisation professionnelle non gouvernementale de recherche et d‟action créée en 1986 par

une équipe de la faculté des Sciences de l‟Education de l‟Université de Rabat, “vise le

développement d‟une éducation de qualité pour l‟ensemble de la petite enfance et

particulièrement l‟enfance défavorisée au Maroc”. Dans la section „notre vision pédagogique‟

de son site web, le premier principe mis en avant est “partir de l‟enfant dans la mise en œuvre

des activités préscolaires”. Pour cela les activités au préscolaire seront centrées sur les droits

et les besoins de l‟enfant. L‟école préscolaire “est ouverte sur son environnement proche,

ancrée dans les spécificités culturelles nationales mais également respectueuses des valeurs

universelles. Partir de l'enfant c'est d'abord l'écouter, l'observer, prendre au sérieux son apport

et ses questions”.

Pour ce qui nous intéresse ici le principe pédagogique “exploiter le plaisir du jeu comme

outil pédagogique” a une grande importance. ATFALE définit ce principe de la manière

suivante : “le jeu représente une activité essentielle pour le jeune enfant. Il est une source

intarissable de plaisir, de satisfaction, de créativité et d‟apprentissages. L‟éducateur ne doit

pas percevoir le jeu de l‟enfant comme une entrave à son travail. Au contraire, il doit

s‟appuyer sur cette activité pour construire sa démarche pédagogique. Il doit considérer le jeu

comme une véritable opportunité dans la mesure où il motive l‟enfant, le stimule et l‟amène

vers de nouvelles découvertes”. Il ne me semble pas possible de le dire mieux et je suis

convaincu que tous ceux qui adhèrent à ces principes pédagogiques seront d‟accord pour

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souligner l‟importance d‟étudier, de reconnaître et d‟utiliser à des fins pédagogiques et

socioculturelles la culture ludique locale des écoliers et des écolières et cela non seulement à

l‟école préscolaire mais aussi au primaire et même au secondaire.

Un autre principe pédagogique mis en avant par ATFALE est la nécessité de travailler en

petits groupes : “les jeunes enfants s‟adaptent plus facilement et sont beaucoup moins perdus

dans un petit groupe que dans un grand groupe anonyme. Dans le petit groupe, ils peuvent

communiquer entre eux, interagir les uns avec les autres aussi bien qu‟avec l‟éducateur”.

Dans ce contexte il ne faudrait surtout pas oublier que l‟enfant a déjà fait l‟expérience de

pareils petits groupes entre autre dans les groupes de jeux créés par des sœurs, des frères et

des enfants du voisinage. Je suis convaincu qu‟une recherche sur la dynamique de ces

groupes de jeux spontanés aiderait au développement d‟une pédagogie basée sur les petits

groupes et que l‟éducatrice ou l‟éducateur au préscolaire y trouverait une source d‟inspiration

(17).

L‟article premier du premier chapitre de la loi marocaine sur le préscolaire mentionné ci-

dessus stipule dans le point 6 que l‟enseignement préscolaire doit aussi préparer l‟enfant à “la

préparation à l‟apprentissage de la lecture et l‟écriture en langue arabe, notamment à travers

la maîtrise de l‟expression orale, en s‟appuyant sur la langue amazighe ou tout autre dialecte

local pour faciliter l‟initiation à la lecture ou à l‟écriture”. Utiliser les termes, expressions

orales, chansons et autres modes de communication utilisés par des enfants amazighs dans

leurs jeux et la fabrication de jouets, une pratique encore courante au village et en moindre

mesure dans les quartiers populaires des villes, offrirait certainement un grand avantage (16).

La „Charte Nationale de l'Education et de la Formation‟ au Maroc de fin 1999 stipule sans

ambiguïté: “Le système éducatif s'enracine dans le patrimoine culturel du Maroc. Il respecte

la variété de ses composantes régionales qui s'enrichissent mutuellement. Il conserve et

développe la spécificité de ce patrimoine, dans ses dimensions éthiques et culturelles” (10).

Me référant à cette volonté de conserver et de développer la spécificité du patrimoine

culturel marocain à travers l'enseignement, je voudrais souligner que le patrimoine ludique

des enfants marocains devrait et pourrait faire partie de cet effort d'enraciner le système

éducatif dans les réalités locales. L'utilisation de ce patrimoine des jeux et jouets dans

l'enseignement marocain offrirait d'ailleurs une possibilité pour valoriser et développer ce

patrimoine (18).

Il ne fait aucun doute que l'enseignement formel et non formel peut tirer grand profit d'une

utilisation audacieuse mais réfléchie du patrimoine ludique local. Si cela est vrai pour l'école

marocaine dans son ensemble il l'est encore plus là où cette école doit s'adapter aux enfants et

familles amazighophones surtout au niveau du préscolaire et du premier cycle du primaire

(19). Le fait de parler avec les enfants de leurs activités de jeux et de fabrication de jouets

servira en premier lieu à nouer un lien positif entre l'institutrice ou l'instituteur et ces enfants

et à diminuer le clivage entre le milieu familial et la culture enfantine, d‟un côté, et le

préscolaire et l'école primaire, de l‟autre côte. N‟est-il pas indiqué par exemple de partir des

connaissances que l‟enfant à travers ses jeux et jouets à acquis sur le milieu naturel dans

lequel il vit pour faire des leçons sur la nature et l‟environnement ? Mais ces informations

recueillies chez les élèves peuvent aussi servir à élaborer des activités d'expression orale,

plastique et corporelle. Pour promouvoir pareille approche, il serait utile de donner aux

institutrices et instituteurs en question une brochure avec des exemples concrets (20).

En ce qui concerne l'éducation physique on pourrait intégrer dans le curriculum plusieurs

jeux d'adresse comme la marelle, le saut à la corde et à l'élastique, le jeu de billes, les jeux de

ronde et de course etc., tous des jeux où l'équilibre, la vitesse, la précision et/ou la maîtrise de

soi sont importants. Des exemples de l'introduction de jeux d'adresse ou sportifs traditionnels

dans l‟éducation physique existent dans plusieurs pays (21) et au Maroc des professeurs

d'éducation physique d'origine amazighe s'y sont intéressée (22).

Page 16: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

16

En jouant l'enfant apprend beaucoup sur le milieu naturel et matériel dans lequel il grandit

et cette expérience peut être très utile pour une formation technique et scientifique comme le

démontre l‟exemple de l‟Inde où il existe une série de brochures pédagogiques sur ce thème

(23).

Dans la vie scolaire la récréation est un moment particulier où le jeu de l'enfant peut faire

surface. Les données sporadiques que j'ai rassemblées sur ce qui se passe pendant la

récréation dans trois écoles de villages de l‟Anti-Atlas ne permettent nullement d'en parler

adéquatement. Pourtant ces quelques informations me font croire qu'il serait bien utile de

s'intéresser à cette cour de récréation et à ce que les enfants y font. Celle ou celui qui

s'intéresse aux jeux des élèves pourra trouver dans les activités de récréation un point de

départ utile pour le curriculum scolaire depuis l‟école préscolaire à l‟école secondaire (24).

Trois exemples provenant de l‟Afrique subsaharienne démontrent qu‟il est possible

d‟utiliser les jeux et jouets pour un développement mieux adapté aux besoins des enfants et

aux contextes dans lesquels ils grandissent. Le premier exemple concerne un programme

utilisant les jeux et la création de jouets afin de sensibiliser les enfants pour leurs droits et

leurs devoirs au Zimbabwe. Le deuxième exemple a été mis en place par le Ministère de

l‟Education de la Tanzanie Tanzanian Ministry of Education and Culture. Elisa K.

Lwakatare, le coordinateur de l‟éducation préscolaire de ce ministère écrivit en 1999 que la

politique d‟éducation en Tanzanie stipule l‟accès équitable à une éducation et formation de

qualité et cela signifie entre autres un accès équitable aux jouets comme matériel

pédagogique. Dès lors, l‟utilisation de jouets devient un aspect intégré du processus

communicatif en éducation. Cela ne peut se produire qu‟en stimulant le design et la

fabrication sur place de jouets, de préférence réalisée avec du matériel local. Le troisième et

jusqu‟à présent le meilleur exemple que je connais d‟utilisation de la culture ludique locale

est le programme d‟éducation de la petite enfance initié, contrôlé et dirigé par les parents

Samburu du Samburu District au Nord du Kenya suite à des changements sociaux liés à leur

mode de vie semi-pastoral. Traditionnellement les enfants étaient gardés par les grands-mères

quand les parents étaient absents. Ces grands-mères s‟occupaient des enfants mais en même

temps elles jouaient avec eux et les enseignaient des poèmes, des contes et des chansons. Ce

système s‟appelle lmwate, lmwate signifiant la clôture. Bien que ce système ait bien

fonctionné pour des générations innombrables il était tombé en désuétude. Après discussion

dans la communauté il fut décidé de créer un lmwate moderne. Se basant sur les conseils des

personnes âgées des jouets furent fabriqués, des chansons, des contes, des proverbes et des

poèmes collectionnés et des appareils de jeu construits. Les jouets comprennent des poupées

et des ballons en bois et en cuir, des animaux en argile ou en rotin, des hochets, des lance-

pierres, etc. Les appareils de jeu sont des structures à grimper, des plate-formes surélevés, des

maisonnettes, des balançoires, des bascules, des cerceaux, des tunnels à ramper, etc. Cette

facilité est ouverte chaque matin et ne peut fonctionner sans la participation des parents.

Toutes les mères y travaillent à tour de rôle. Bien vite ce lmwate moderne fut soutenu par le

Samburu Early Childhood Development Project, un projet commun du Kenya Institute of

Education et le Christian Children‟s Fund (25).

Un autre domaine pédagogique qui devient de plus en plus indispensable à cause de la

globalisation mondiale de l‟économie et de la culture est l'éducation interculturelle. Une

éducation interculturelle qui pour le Maroc ferait probablement d‟abord référence à “la

variété de ses composantes régionales qui s'enrichissent mutuellement” (10) puis à la

diversité culturelle en Afrique du Nord et au Sahara. Moi-même j‟utilise mes données sur les

jeux et jouets marocains dans le cadre des activités et des ateliers pour enfants argentins,

belges, grecs ou italiens qui lient une approche interculturelle à la création de jouets avec du

matériel naturel et de récupération comme le font bon nombre d‟enfants marocains (26).

Page 17: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

17

5 Conclusion

Il ne fait aucun doute qu‟il est urgent de renforcer la base d'information sur l‟enfant au Maroc

et en particulier sur l‟enfant amazigh. Bien que des recherches commencent à se développer,

il semble être plus souvent question des aspects négatifs liés à l‟enfance (abandon, mauvais

traitement, exploitation, délinquance) que des aspects positifs comme la créativité, la

coopération et le savoir-faire des enfants marocains qui se manifestent entre autres dans les

jeux et la création de jouets ainsi que dans d‟autres domaines de la culture enfantine. Pourtant

il est nécessaire de ne pas se baser sur un modèle déficitaire, c'est-à-dire ce que les enfants ne

connaissent pas, ne possèdent pas, ne maîtrisent pas, mais au contraire de partir de ce que les

enfants ont déjà accumulé de savoir et de savoir-faire.

Le Maroc a ratifié les conventions de l‟UNESCO pour la sauvegarde de la culture tangible

et intangible de l‟humanité. Dans le cadre de la culture intangible deux projets marocains ont

été acceptés par l‟UNESCO, le second projet étant celui du Moussem de Tan-Tan (27). Lors

de ma visite à cette fête en juin 2005, j‟y ai trouvé une association sahraouie qui sous tente

montrait quelques jeux des enfants et des adultes, entre autres le jeu des cinq pierres ainsi que

le krour et le sîg, deux jeux de stratégie. A cette occasion j‟ai eu la possibilité de parler de la

culture ludique enfantine marocaine et de son utilité lors d‟une interview par la chaîne Radio

Télévision Marocaine (RTM) de Laâyoune (28). Parlant du programme de l‟UNESCO pour

la sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel de l‟humanité, je dois souligner

qu‟il ne contient pas de référence au domaine de la culture enfantine (29). La reconnaissance

de la culture enfantine comme partie intégrante du patrimoine culturel de l‟humanité pourrait

cependant être facilitée par le discours du Directeur-Général de l‟UNESCO, Koïchiro

Matsuura, lors de l‟inauguration le 6 août 2009 du „8th UNESCO Children‟s Performing Arts

Festival (CPAF) of East Asia‟ à Nara au Japon. Dans ce discours, ainsi que dans celui du 8

août 2009 lors du symposium sur l‟avenir de l‟héritage immatériel, le rôle des jeunes est

souligné (30).

Après toute une vie d‟étude sur les jeux et jouets des enfants nord-africains, sahariens et

amazighs il ne me reste qu‟à espérer qu‟un centre de documentation et de recherche dans ces

régions se consacre à ce domaine important dans le développement de l‟enfant, de la culture

et la société. Le temps n‟est-il pas encore arrivé pour voir se créer par exemple au Maroc un

centre sur la culture enfantine et un musée du jouet comme cela s‟est fait dans d‟autres pays

en voie de développement, par exemple l‟Argentine, le Brésil, l‟Inde ou la Turquie ?

Notes

Jean-Pierre Rossie, né en 1940 à Gand (Belgique), Ph.D. à l‟Université d‟Etat de Gand en

1973, anthropologue socioculturel, chercheur associé du Musée du Jouet, Moirans-Montagne,

France (http://www.musee-du-jouet.fr), membre du Advisory Board of the

UNESCO/Felissimo Social Design Network (http://www.design21sdn.com) et du Forum

UNESCO-Université et Patrimoine (http://universidadypatrimonio.net/fra/index.html).

Site web: http://www.sanatoyplay.org - Mail : [email protected]

1. En 2004 j‟ai écrit une première version partielle de cet article pour le projet d‟un livre en

rapport avec la session 2003 de l'Université d'Eté d‟Agadir sur le thème de la culture

amazighe et les questions de développement mais ce livre ne fut pas publié. En août 2010

j‟ai finalisé cet article qui est publié pour la première fois dans le livre El Sembrador 3 et

cela en version espagnole rédigée par Stela Maris Ferrarese Cappetini. La version

française et espagnole est disponible sur le site web www.sanatoyplay.org : voir section

Publications. Lors des Journées Internationales Audiovisuelles sur l’Education

Préscolaire à Rabat en 1994, j‟ai déjà eu l‟occasion de parler des “Jeux et jouets

Page 18: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

18

sahariens et nord-africains: de la recherche aux applications socio-pédagogiques” (voir

bibliographie).

2. Cette citation se trouve dans le document "Réponse à l‟article publié dans „Le Journal

Hebdomadaire‟ intitulé : l‟IRCAM en perte de substance. L‟Institut Royal de la Culture

Amazighe : une institution citoyenne au service de l‟Amazighité", écrit par Ahmed

Boukouss, recteur de l‟IRCAM en réponse à un article dans Le Journal, n°250 du 8 au 14

avril 2006 (http://www.ircam.ma/fr/index.php?soc=artip&pg=1&rd=1, consulté le

30.8.2009).

3. Article 31/1: "Les Etats parties reconnaissent à l'enfant le droit au repos et aux loisirs, de

se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à

la vie culturelle et artistique". Le texte complet de la Convention relative aux droits de

l'enfant est disponible sur Internet (consulté le 23.8.2009):

http://www.unicef.org/french/path/Documents/Session%201%20Introduction%20a%20l

%27Action%20Humanitaire/Manuel%20du%20participant/1.2%20%20Convention%20r

elative%20aux%20droits%20de%20l%27enfant.doc

4. Une discussion du changement dans les jeux et jouets se trouve dans les livres de la

collection Cultures Ludiques Sahariennes et Nord-Africaines à la section des

Conclusions, chapitre 3 Aspects socioculturels. Une analyse plus fournie du même thème

est à lire au chapitre 9 Toys, play and change de mon livre Toys, Play, Culture and

Society.

5. En annexe 1, le lecteur intéressé trouvera une liste de ces organisations internationales

avec leurs sites Internet et des documents librement disponibles sur ces sites.

6. Les livres de la collection Cultures Ludiques Sahariennes et Nord-Africaines ont été

publiés sur CD dans une version française et anglaise (voir bibliographie). Comme il sera

difficile pour des personnes intéressées en dehors de l‟Europe d‟avoir accès à ces livres,

j‟ai décidé de rendre disponible les volumes de cette collection sur mon site web à

l‟occasion de la publication du livre dans lequel le présent article est publié. Pour trouver

dans ces livres les données sur les enfants amazighs il suffit de taper "amazigh" dans la

fonction recherche du traitement des textes. En plus, plusieurs articles et rapports ainsi

que de nombreuses photos et des présentations PowerPoint sont disponibles sur

http://www.sanatoyplay.org, voir les sections Publications et Multimédia. Pour la même

raison de la difficulté d‟accès aux documents, la plupart des autres documents auquel j‟ai

fait référence sont disponible sur www.sanatoyplay.org

7. Voir bibliographie : Rossie J-P. (1984) (disponible sur www.sanatoyplay.org).

8. Voir Rossie J-P. (2005). Cultures Ludiques Sahariennes et Nord-Africaines. Poupées

d'Enfants et Jeux de Poupées: chapitre 2.14 Les poupées-femmes marocaines dont la plus

grande partie concerne les enfants amazighs marocains (disponible sur

www.sanatoyplay.org).

9. Voir Rossie J-P. (2005). Cultures Ludiques Sahariennes et Nord-Africaines. L’animal

dans les jeux et jouets (disponible sur www.sanatoyplay.org).

10. Charte Nationale de l'Education et de la Formation, Première Partie, Principes

Fondamentaux, disponible sur le site http://www.takween.com/charte.html (consulté le

23.8.2009). Dans plusieurs publications des organisations internationales

gouvernementales et non-gouvernementales travaillant en faveur de l'enfant cette

approche holistique est décrite comme indispensable.

11. Voir Annexe 1, UNESCO, Poli, Y. & Varier, A. (1997), p. 33-35, p. 36 et 40-42 quelques

références à l‟utilité des activités ludiques.

12. Cela est exprimé d‟une manière forte et claire par l‟UNICEF dans une publication de mai

2009 : Manuel « Écoles amies des enfant ». On y lit “L‟apprentissage ne commence pas

lorsque les enfants passent la porte de l‟école et il ne finit pas à la fin de leur journée

d‟école. Il a lieu à tout moment et partout, leur vie durant. Les liens entre les écoles, les

foyers et les localités ont une dimension pédagogique. Les enfants apportent à l‟école les

Page 19: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

19

convictions, pratiques, connaissances, attentes et comportements de leur famille et de leur

communauté… Les enfants sont engagés dans un processus continu et dynamique

consistant à jeter un pont entre le monde de l‟école et le monde du foyer et de la

communauté”, chapitre 4.1 Liens entre l‟école et la communauté, p. 2 (disponible sur

www.sanatoyplay.org).

13. Un article parle de la „rue-espace de jeu‟ en Algérie (p. 53-55), voir la bibliographie :

Mekediche, Tchirine (1998).

14. Voir le chapitre "Utiliser la culture ludique nord-africaine et saharienne" dans Rossie J-

P., (2005). Cultures Ludiques Sahariennes et Nord-Africaines. Poupées d'Enfants et Jeux

de Poupées (disponible sur www.sanatoyplay.org).

15. Voir Organisation Mondiale du Mouvement Scout

http://www.scout.org/fr/about_scouting/educational_methods

16. Pour la loi marocaine sur le préscolaire voir le lien (consulté le 27.8.2009)

http://www.atfale.ma/index1.php?cat1=20&cat2=4&poid=406&page=1

17. En ce qui concerne les principes pédagogiques d‟ATFALE voir les liens (consultés le

27.8.2009) http://www.atfale.ma/mediatheque/albums/fondement/ATFALE_-

_VISION_PEDAGOGIQUE_1.pdf,

http://www.atfale.ma/mediatheque/albums/fondement/ATFALE_-

_VISION_PEDAGOGIQUE_3.pdf,

(http://www.atfale.ma/mediatheque/albums/fondement/ATFALE_-

_VISION_PEDAGOGIQUE_3.pdf

18. Sur Internet on trouve des exemples d'utilisation du patrimoine ludique enfantin dans le

contexte scolaire, e.a. Global Dimension… The world in your classroom. Tapez dans la

fonction recherche du site web le mot „toys‟ pour trouver les informations

(http://www.globaldimension.org.uk, consulté le 31.8.2009)

19. Un exemple exceptionnel d‟une éducation adaptée a été créé par l‟Association Aït Iktel

de Développement qui utilise le Tamazight, la langue maternelle des enfants, dans la

communication entre l‟enseignant et les enfants et en tenant compte de l‟environnement

et de la culture locale. Lors d‟une visite en avril 2004 à ce village, situé à 90 km au nord-

ouest de Marrakech non loin de Damnate, j‟ai eu l‟occasion de parler avec Lahcen

Amahane. Cet instituteur local m‟a expliqué qu‟un travail se faisait à partir des jeux

locaux dans le cadre de l‟éducation non formelle. Des informations sur ce village et

l‟association en question se trouvent en introduisant „Aït Iktel‟ dans le moteur de

recherche Google.

20. Brigitte El Andaloussi a rédigé une brochure sur le jeu dans le préscolaire, une première

version fut publiée par ATFALE en 1990 et réimprimée en 1992. Une version remaniée

fut publiée par Gaëtan Morin éditeur – Maghreb en 1997. Dans la première version de

cette brochure se trouvait une référence directe aux jeux traditionnels marocains. Sous la

rubrique Les jeux traditionnels il était dit “il est important que l‟éducatrice connaisse les

jeux traditionnels de la région dans laquelle elle travaille, et qu‟elle en favorise

l‟expression dans son institution car ils présentent un intérêt réel à différents niveaux.

Plus les enfants seront scolarisés et moins les jeux traditionnellement appris dans la

famille, dans la rue ou dans les champs par les enfants, auront tendance a être retransmis

malgré leur richesse indéniable pour le développement du jeune enfant. En effet, ils

véhiculent la mémoire de son pays, ils favorisent sa créativité et son initiative et ils

permettent d‟entretenir des liens entre les enfants de classes d‟âge différentes” (ATFALE,

1992: 10). Ce paragraphe important et l‟unique référence aux jeux traditionnels dans cette

brochure ne se trouve plus dans la version de 1997 edité par Gaëtan Morin - Maghreb.

Cependant en vérifiant sur le site web d‟ATFALE s‟il n‟y a pas une nouvelle version de

ce guide pour le préscolare, j‟ai eu la bonne surprise de voir qu‟au chapitre 5 Brigitte el

Andaloussi parle des jeux traditionnels.

Page 20: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

20

21. Pour des exemples espagnols d'utilisation des jeux d'adresse et sportifs dans l'éducation

physique avec le but de promouvoir une attitude coopérative et ouverte à d'autres cultures

voir l‟association "La Peonza" sur le site http://www.terra.es/personal4/lapeonza

(consulté le 31.8.2009). Dans le livre publié par La Peonza suite à son congrès de 2001

j‟ai publié un article disponible sur Internet en anglais et en espagnol. Voir bibliographie

Rossie J-P. (2004). En Algérie un projet d‟intégration de certains jeux traditionnels dans

le domaine de l‟éducation physique a été lancé dans les années 1980. Youssef Fates, qui a

préparé une thèse de doctorat d‟état à l‟Université Paris 1 sur le thème du sport en

Algérie, décrit ainsi cette tentative: “La Direction des Etudes, de la Recherche et de la

Coordination du Ministère de la Jeunesse et des Sports d‟Algérie, a organisé une enquête

nationale par questionnaire, dans les quarante-huit „wilayates‟ (départements) du pays

afin de recueillir des informations sur les caractéristiques historiques des jeux (les

moments, les occasions de leur pratique, les infrastructures nécessaires, le matériel, les

règles) et sur leurs pratiquants (l‟âge, le sexe, le nombre). Outre le fait que l'enquête

visait “la production d‟un document fiable et en rapport avec la réalité concrète du

secteur géographique”, l‟enquête du Ministère de la Jeunesse et des Sports recherchait la

mise en place d‟un projet d‟animation de quartiers, basée sur l‟utilisation des jeux et des

sports traditionnels. “En outre, placés entre la modernité et la tradition, les jeux

traditionnels, organisés sur des bases pédagogiques et éducatives enrichissantes, devront

constituer un moyen de mobilisation des masses populaires en général, et des jeunes, en

particulier”. Malheureusement, jusqu‟à ce jour les résultats de cette enquête n‟ont pas

encore été dépouillés.” (1987:18). On peut donc supposer que cette tentative d‟intégration

des jeux traditionnels dans l‟éducation physique et dans l‟animation des quartiers en

Algérie n‟a pas dépassé le stade des bonnes intentions.

22. Invité pour une conférence sur "Jeux maghrébins, éducation physique et développement

de l'enfant" au C.P.R. de Taza le 25 novembre 1994, Lihi Mohamed de Goulmima m'a

montré la thèse de Oubahammou Lahcen, à ce moment professeur à l'Institut National de

l'Education Physique à Casablanca, Ethnographie des jeux traditionnels chez les Aït

Ouirra du Maroc: description et classification (1987), ainsi que son propre mémoire Les

Jeux traditionnels marocains: essais d’intégration dans les séances d’enseignement de

l’éducation physique (1989). Oubahammou mentionne dans la bibliographie de sa thèse

six mémoires traitant du même thème que Lihi. Ces mémoires et cette thèse démontrent

que depuis les années 1980 un intérêt existe pour utiliser la culture ludique enfantine dans

l'éducation physique au Maroc mais je ne sais pas si cela à fait entrer l'usage des jeux

d'adresse et sportifs dans le curriculum de l'éducation physique scolaire au niveau

national ou local.

23. Voir le site web http://www.arvindguptatoys.com (consulté le 31.8.2009).

24. Voir l'excellent livre de Julie Delalande analysant la cour de récréation et ce que s'y passe

dans les dernières années du préscolaire et les premières années du primaire de quelques

écoles rurales et urbaines en France.

25. Ces trois exemples sont décrits dans Rossie J-P. (2005). Cultures Ludiques Sahariennes

et Nord-Africaines. Poupées d'Enfants et Jeux de Poupées, p. 250-252 (disponible sur

www.sanatoyplay.org).

26. Voir le chapitre "Education interculturelle et mondiale dans un contexte occidental" dans

Rossie J-P., (2005). Cultures Ludiques Sahariennes et Nord-Africaines. Poupées

d'Enfants et Jeux de Poupées (disponible sur Internet). Voir aussi le rapport sur l‟atelier

d‟enfants au Museum of Childhood en Grèce en 2008 ainsi que le rapport sur mes

activités en Argentine en 2010 (disponible sur www.sanatoyplay.org).

27. Le premier projet est celui de la proclamation 2001 : "L‟espace culturel de la place Jemaa

el-Fna" à Marrakech. Le Moussem de Tan-Tan fait partie de la proclamation 2005

(http://www.unesco.org/culture/ich/index.php).

Page 21: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

21

28. Un aperçu des jeux sahraouis se trouve sur le Site Culturel du Sahara. En bas de la page

se trouve „Visualiser la vidéo‟. Cette vidéo de la RTM montre aussi les membres de

l‟association en train de jouer ainsi qu‟un extrait de l‟interview avec moi (consulté le

31.8.2009, http://www.sahara-culture.com/fr/Jeuxpopulaires/tabid/89/Default.aspx).

29. Les enfants font pourtant partie de l‟humanité et qui plus est en représentent l‟avenir. Dès

lors la culture intangible, e.a. les jeux, et tangible, e.a. les jouets, produites par et pour

l‟enfant devraient bénéficier d‟une attention particulière dans les projets. En analysant le

programme de l‟UNESCO pour la sauvegarde de la culture de l‟humanité, je n‟ai trouvé

aucun projet en rapport avec la culture enfantine (http://portal.unesco.org/culture). Dans

les 90 éléments représentatifs de l‟Héritage Intangible de l‟Humanité j‟ai trouvé un projet

en relation avec les enfants: Le Kankurang, rite d‟initiation mandingue (Gambie -

Sénégal) mais dans ce projet on ne parle que du rôle des adultes

(http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?pg=00011 ). Pourtant dans sa

“Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire adoptée par

la Conférence générale à sa vingt-cinquième session, Paris le 15 novembre 1989”

l‟UNESCO offre une définition de la culture traditionnelle et populaire dans laquelle le

jeu, la musique, la danse et le langage sont intégrés, quatre expressions culturelles qui ont

une grande importance dans la culture enfantine (http://portal.unesco.org/fr/ev.php-

URL_ID=13141&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html, consulté le

1.9.2009)). Il me semble que la communauté internationale, soulignant dans d‟autres

circonstances la nécessité de tenir compte du point de vue des enfants et de leur

participation à l‟élaboration des communautés dans lesquelles ils vivent, pourrait aussi

souscrire la proposition suivante : “Bien que souffrant parfois sous la pauvreté, la maladie

et l'oppression les enfants sont en même temps des participants actifs dans l‟élaboration

de la société et de la culture dans lesquelles ils grandissent. Par conséquent, la culture des

enfants doit être reconnue à juste titre comme faisant partie intégrante du patrimoine

matériel et immatériel de l'humanité”.

Le 8 juillet 2008 le Maroc a aussi ratifié la convention sur la protection et la promotion

de la diversité des expressions culturelles adoptée lors de la Conférence Générale de

l‟UNESCO en 2005. Dans le message sur le site web du Ministère de la Culture

annonçant la ratification de cette convention par le Maroc, on lit : “Elle affirme le lien

entre la diversité culturelle, le développement, la cohésion sociale, la paix et la sécurité

nationale et internationale, ce qui confirme la valeur de cet instrument pour toute

l‟Humanité ainsi que l‟égale dignité de toutes les cultures. Elle constitue - notamment aux

côtés de la Convention de 1972 concernant le patrimoine mondial, culturel et naturel et

celle de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (toutes deux ratifiées

par le Maroc) - l‟un des trois piliers de la préservation et de la promotion de la diversité

créatrice. Ensemble, elles renforcent l‟idée qui figure dans la Déclaration universelle de

l‟UNESCO sur la diversité culturelle (2001), à savoir que la diversité culturelle doit être

considérée comme un “patrimoine commun de l‟humanité”et sa “défense comme un

impératif éthique inséparable du respect de la dignité de la personne humaine”

(http://www.minculture.gov.ma/fr/conv_patrimoine2008.html, consulté le 30.8.2009).

30. La référence à ces discours se trouve sur http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-

URL_ID=39608&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html , consulté le

31.8.2009. Dans son discours du 8 aôut 2009 “Mr Matsuura stated that the future of

intangible cultural heritage cannot be discussed without considering the role of young

people. Observing that younger generations in modern societies may have difficulties in

understanding the values and significance of intangible cultural heritage, the Director-

General noted that in traditional societies, where information from outside was limited

and young people acquired new knowledge primarily from older people in their

communities, intangible cultural heritage was naturally and directly transmitted from

generation to generation through their daily activities”.

Page 22: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

22

Liste des photos

1 Fillette de 18 mois avec sa poupée en pièce de cactus, village Ifrane Anti-Atlas, 2006,

photo Khalija Jariaa.

2 Mère portant son bébé, village Lahfart (Sidi Ifni), 2007, photo J-P. Rossie.

3 Poupée en plastique vêtue par la fille selon la mode locale, village Igîsel (Guelmim),

2005, photo J-P. Rossie.

4 Reconstruction d‟un jeu de mariage avec les jeunes mariés et les invités, village Ikenwèn

(Tiznit), 2007, photo J-P. Rossie.

5 Construction de poupée pour jeu de tente, village Douar Ouaraben (Tiznit), 2007, photo

Khalija Jariaa.

6 Chevaux en argile ou fait avec une noix d‟argan, village Lahfart (Sidi Ifni), 2005, photo J-

P. Rossie.

7 Poule à sac en plastique, plumes et bâtons, village Ikenwèn (Tiznit), 2007, photo Khalija

Jariaa.

8 Chercher l‟argile à flanc de montagne pour créer des jouets, village Aït Ighemour

(montagne Siroua), 1992, photo J-P. Rossie.

9 Maîtriser un cours d‟eau fortuit après une averse rare, Sidi Ifni, 2007, photo Khalija Jariaa.

10 Faire tourner ce moulin avec son souffle, Midelt, 1998, photo J-P. Rossie.

11 Le feu d‟artifice pour la fête d‟Achoura créé en tournant un morceau de Jex allumé,

Tiznit, 2006, photo Khalija Jariaa.

12 Maisonnette avec coquillages comme poupées, village Lagzira (Sidi Ifni), 2002, photo J-

P. Rossie.

13 Moulins, fours et ustensiles en argile séchée, village Igîsel (Guelmim), 2005, photo J-P.

Rossie.

14 Construction d‟un garage selon le procédé traditionnel, village Aït Ighemour (montagne

Siroua), 1992, photo J-P. Rossie.

15 L‟épicerie le long du canal d‟irrigation, village Ouirgane (Marrakech), 2006, photo J-P.

Rossie.

16 Jeu de dextérité „jeter les 5 pierres‟ des filles et jeu de course des garçons, village Lahfart

(Sidi Ifni), 2005, photo J-P. Rossie.

17 Ce jeu s‟appelle „joue et mange‟ car le bouton ou un autre objet rond perforé est remplacé

par un bonbon, Midelt, 1999, photo J-P. Rossie.

18 Jeter la toupie en matériel de récupération, Sidi Ifni, 2007, photo Khalija Jariaa.

19 Marelle jouée par des filles et jeu de stratégie (trois sur une ligne) joué par des garçons,

village Ikenwèn (Sidi Ifni), 2006, photo Khalija Jariaa.

20 Sauter à la corde et courir avec une brouette, village Ikenwèn (Sidi Ifni), 2006, photo

Khalija Jariaa.

21 Jeu de force, d‟équilibre et d‟audace, village Ifrane Anti-Atlas, 2006, photo Khalija

Jariaa.

22 Création d‟un camion en argile séchée, village Aït Ighemour (montagne Siroua), 1992,

photo J-P. Rossie.

23 Création d‟un mulet en feuilles de palmier, Source Bleue de Meski, 1993, photo J-P.

Rossie.

24 Jeu de ronde à chanson, Tiznit, 2006, photo Khalija Jariaa.

25 L‟orchestre des jeunes percussionnistes et chanteurs, Sidi Ifni, 2005, photo J-P. Rossie.

Page 23: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

23

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http://www.refer.org.ma/atfale/atfale.htm (consulté le 1.9.2009)

Groupe de recherche-action pour le développement de la petite enfance marocaine sans

aucune discrimination. Particulièrement actif dans le domaine de la promotion d'une

éducation préscolaire de qualité et de l'éducation parentale.

Association pour le Développement de l'Education en Afrique (ADEA),

http://www.adeanet.org/adeaPortal/action/changerLangue;jsessionid=20CA8E7CF4E034371

A2434A3DD7B390D?method=changerLangue&lang=fr (consulté le 1.9.2009)

Lettre d'information de l'ADEA :

http://www.adeanet.org/adeaPortal/action/getNewsletter?method=getNewsletter (consulté le

1.9.2009).

Le catalogue des publications de l‟ADEA :

http://www.adeanet.org/adeaPortal/publications/Catalogue/cat_2007_fre.pdf (consulté le

1.9.2009).

Bernard van Leer Foundation

http://www.bernardvanleer.org (consulté le 1.9.2009)

Cette fondation soutient des projets en faveur d'enfants de 0 à 8 ans vivant dans une situation

sociale et économique défavorisée, entre autre au Maroc. Elle publie une revue Early

Childhood Matters et de nombreuses études de grande importance. On peut s'abonner

gratuitement à cette revue et les études sont distribuées gratuitement.

Consultative Group on Early Childhood Care and Development

http://www.ecdgroup.com (consulté le 1.9.2009)

Sur ce site se trouve : Early Childhood Counts: Programming Resources for Early Childhood

Care and Development. Pour consulter la bibliothèque de ce programme de ressources voir:

http://www.ecdgroup.com/library_launch.asp (consulté le 1.9.2009).

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25

“4 cornerstones to secure a strong foundation for young children” :

http://www.ecdgroup.com/pdfs/2008-FLYR-E-CLR-SEP08.pdf (consulté le 1.9.2009).

Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des

cadres, Maroc

http://81.192.52.38/men (consulté le 1.9.2009).

Musée du Jouet de Moirans-en-Montagne, France

http://www.musee-du-jouet.fr/musee (consulté le 1.10.2010).

Possède une importante collection de jouets d‟enfants marocains et du Sahara tunisien :

Rossie, Jean-Pierre et Musée du Jouet (2005). Projet d‟acquisition de la collection de

l‟anthropologue J-P. Rossie. Thématique : Jeux et jouets des enfants sahariens et nord-

africains. Projet soumis à la Commission scientifique interrégionale « Bourgogne - Franche-

Comté » du 13 octobre 2005. Moirans-en-Montagne: Musée du Jouet, 95 p., 198 ill.

Disponible sur www.musee-du-jouet.fr/musee/doc_a_telecharger/collections/collection-

Rossie-2005.pdf, aussi disponible sur http://www.sanatoyplay.org voir section Publications.

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http://hdr.undp.org/fr (consulté le 1.9.2009)

PNUD (2004). Rapport Mondial sur le Développement Humain 2004. La liberté culturelle

dans un monde diversifié, New York, 285 p., publié le 15 juillet 2004. Disponible sur

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AU, ECA, NEPAD Secretariat & UNICEF (2004). The Young Face of NEPAD: Children

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en préparation. Disponible sur http://www.unicef.org/french/publications/index_20981.html

(consulté le 1.9.2009).

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http://portal.unesco.org/fr (consulté le 1.9.2009)

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Thème Education : http://www.unesco.org/fr/education (consulté le 1.9.2009).

Thème UNESCO - Agir avec et pour les jeunes : http://portal.unesco.org/shs/fr/ev.php-

URL_ID=10993&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html (consulté le

1.9.2009).

Page 26: La culture ludique de l'enfant amazigh marocain et les questions de développement

26

Annexe 2: Schéma de description des jeux et jouets

Il s'agit d'un modèle assez exhaustif dès lors toutes les informations sont rarement trouvées.

Combiner l‟observation des jeux et des joueurs avec des informations obtenues auprès des

enfants et adultes est à recommander.

1 Nom du jeu (1)

1.1 Nom en langue locale dans l'écriture originale (caractères arabes, tifinar)

1.2 Transcription: utiliser une transcription standardisée en caractères latins si possible

1.3 Traduction éventuelle: littérale et/ou libre, si possible le nom du même jeu ou d'un jeu

semblable dans une autre langue

2 Origine du jeu: local, étranger; ancien, récent, forme récente d'un jeu ancien (2)

3 Joueur(s)

3.1 Nombre: jeu solitaire, jeu à deux, jeu à plusieurs joueurs (groupe de jeu)

3.2 Sexe (3)

3.3 Age (4)

3.4 Education formelle reçue

3.5 Facteur(s) de cooptation (5)

3.6 Structure du groupe de jeu (6)

4 Données spatio-temporelles

4.1 Lieu(x): à l'intérieur, a l'extérieur, dans la rue, en bordure d'une rivière etc.

4.2 Moments de la journée et/ou de l'année: saisonnier, lié au vent, à la pluie, à une fête…

4.3 Durée de l'activité (7)

4.4 Fréquence: jeu rare, courant, très populaire…

5 Idiomes (aspect verbal)

5.1 Jeux sans contexte narratif

5.2 Jeux avec contexte narratif: expression corporelle, verbale, musicale, e.a. terminologie,

littérature orale, gestes spécifiques, chansons… (1)

6 Matériel et jouet(s) utilisés (8)

6.1 Nom (1)

6.2 Origine (2) (9)

6.3 Description du matériel et des outils employés (10)

6.4 Description du jouet et de sa fabrication éventuelle (10)

6.5 Constructeur(s) (3) (11)

6.6 Utilisateur(s) du/des jouet/s (3) (11)

7 Description de l'activité ludique (12)

7.1 Début

7.2 Règles

7.3 Enjeu: ce qu'on peut gagner ou perdre, la mise

7.4 Cours du jeu

7.5 Récompense(s) et/ou pénalité(s)

7.6 Réaction du/des joueur/s et/ou spectateur/s

8 Remarques (13)

9 Données audio-visuelles: dessin, photo, dia, film, vidéo, son

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27

Notes

1 Les noms des jeux et tout autre donnée linguistique seront si possibles enregistrés afin de

donner la prononciation locale correctement.

2 Il ne s'agit pas de trouver l'origine de l'activité ludique (et du jouet) en question, une

origine qui souvent se perd dans des temps très lointains mais de savoir si oui on non il

s'agit d'une pratique ancienne (grands-parents ou antérieur) ou récente, locale ou

importée.

3 Jeu (jouet) de filles ou de garçons veut dire que le jeu (jouet) est considéré par la plupart

des enfants comme spécifique à l'un ou l'autre sexe mais cela n'exclut pas qu'un enfant de

l'autre sexe se l'approprie occasionnellement. D'autres jeux (jouets) appartiennent aux

deux sexes. Vérifier par l'observation.

4 Les indications concernant l'âge des joueurs ne sont qu'approximatives. Elles seront

basées de préférence sur des observations et sur l'avis d'informateurs (enfants et/ou

adultes).

5 Cooptation: raisons qui dirigent le choix des membres d'un groupe de jeu: enfants du

même ménage, membres de la famille, voisins, membres d'une même classe.

6 Groupe de jeu avec ou sans leader(s) et suiveur(s), manière de prise des décisions

(concertation entre les membres, imposition par un meneur de jeu…), inclusion et

exclusion d'un joueur etc.

7 La durée d'un jeu est difficile à établir car il y a parfois des versions simplifiées et plus

élaborées du même jeu. Cette information ne sert qu'à donner une idée relative de la durée

moyenne. S'il s'agit d'un jeu observé on mentionnera la durée de l'observation.

8 Les objets et les jouets font partie de l'activité ludique dans laquelle ils sont utilisés et ce

ne sont donc pas des objets distincts. Même si la recherche se concentre sur les jouets et

le processus de fabrication de jouets une (brève) description du jeu en question ne devrait

pas manquer.

9 Jouet créé sur place ou acheté, local ou importé, basé sur un modèle d'origine locale

(maison, animal, jeune mariée) ou non (hélicoptère, téléphone portable).

10 L'utilisation et le rôle des objets et des jouets utilisés dans un jeu sont décrits dans la

description de l'activité ludique.

11 Quand un enfant ou un adulte (hors du circuit commercial) fabrique un jouet on

mentionnera le sexe, l'âge et la situation sociale du constructeur, et éventuellement la

relation qui existe entre le constructeur et l'utilisateur.

12 Signaler si la version développée ou complète d'un jeu est décrite ou une version simple.

Par exemple il arrive que le même jeu soit joué par des enfants plus jeunes et des enfants

plus âgés mais suivant des versions différentes.

13 Ici on peut mentionner par exemple le rapport éventuel entre le jeu/jouet et

l'environnement physique, économique, social, culturel dans lequel vivent les joueurs

(e.a. le lien avec le lieu de résidence, le mode de subsistance, les activités économiques,

l'organisation familiale, les coutumes, les rites, les fêtes).