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Cazenave Elodie TPE Fuentes Mathieu 2004- 2005 Classe de TL1 La connaissance intuitive du mysticisme oriental ne rejoint-elle pas la physique moderne? 1

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Cazenave Elodie TPE Fuentes Mathieu 2004- 2005 Classe de TL1

La connaissance intuitive du mysticisme oriental ne rejoint-elle pas la physique moderne?

1

Introduction 1 Partie 1 : Qu’est-ce qui rapproche les religions orientales et la

physique moderne ? 4

1.1 L’intuition 5

1.2 Le problème du langage 8

1.3 Autres similitudes 10 Partie 2 : Les similitudes entre les théories scientifiques et les

mythes orientaux 12

2.1 Le vide quantique 13

2.2 Le concept d’espace-temps 15

2.3 L’Univers cyclique 18

Partie 3 : Les dérives de la science 20

3.1 La science manque de sagesse 21

3.2 La bombe atomique 22

3.3 Un débat d’actualité : le clonage 24 Conclusion 28 Annexe 1 : L’illusion de nos sens 29

Annexe 2 : Brève présentation des principales religions orientales 32

Bibliographie 34 Carnet de bord 35

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Le long développement de la science a permis de comprendre la Bible d'une autre manière

et de distinguer le récit mythique, qui est riche de sens mais sans portée historique, de la démarche proprement scientifique. Or, il y a une propension constante, pas seulement chez les chrétiens, à confondre mythe et histoire, vérité mythique et vérité scientifique. Par exemple, le Pape Jean-Paul 2 ne veux toujours pas admettre que la théorie de Darwin sur l’évolution est aussi applicable à l’Homme et pas seulement en ce qui concerne le règne animal. Il est impossible d’établir des similitudes concrètes entre la science et la religion Chrétienne et ce pour de nombreuses raisons.

Par exemple, la religion place l’Homme au centre de l’Univers et il se trouve au sommet de la création. Pour la science, au contraire, la Terre et les hommes ne sont qu’un grain de poussière à l’échelle de l’Univers. En revanche, il y a beaucoup de rapprochements à faire entre la science et les religions orientales (qui sont méconnues de la société occidentale). En effet, la plupart des théories scientifiques récentes se retrouvent dans les mythes bouddhistes, hindouiste ou taoïstes alors qu’ils datent de plus de 2000 ans !!

On se demandera quelles sont les similitudes que l’on peut trouver dans la science et dans les religions. Ensuite nous nous pencherons sur plusieurs théories qui ont été trouvées intuitivement par ces religions et nous terminerons sur une remise en question de la science moderne qui semble ne plus avoir de limites, en se basant notamment sur l’actualité.

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Qu’est ce qui rapproche les religions orientales

de la physique moderne ?

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Le mot "intuition" vient du latin "intuitio", désignant l'action de voir une image dans une

glace. Il s'agit de "voir à l'intérieur". Au niveau philosophique il s'agit de la connaissance soudaine, spontanée, indubitable, comme celle que la vue nous donne de la lumière et des formes sensibles, et, par conséquent indépendante de toute démonstration. L'intuition amène à la créativité. Toutes les découvertes scientifiques ou mythiques sont nées d’une intuition et non pas du savoir.

L’INTUITION EN GENERAL

C'est un mode de connaissance immédiat, sans intermédiaire avec un objet sensible ou

intellectuel. Pour Descartes, elle est la raison même, purement intellectuelle et métaphysique. Elle est la connaissance qui découvre les évidences, les idées claires, distinctes, dont le cogito fournit le modèle. L'intuition conduit à une certitude sans faille car elle atteint la vérité directement, en elle-même. Elle se distingue par là, clairement, du raisonnement et du discours. La pensée philosophique sur l'intuition c'est affermie et imposée grâce à Henri Bergson.

L'intuition philosophique est une intuition de sens large que l'on pourrait appeler heuristique, utile sur le chemin du découvreur ou de l'honnête homme préoccupé d'un problème dont il ne maîtrise pas encore la masse confuse des données qu'il en a. Cette intuition résulte d'un travail non conscient de l'esprit mais s'appuie facilement sur des analogies. Henri Poincaré souligne l'importance de ce type d'intuition. Pour Jung, l'individu dispose, pour s'adopter au monde extérieur et aux conditions de sa propre structure, de quatre fonctions principales dont l'intuition. Chaque être humain les possèdent mais à des degrés différents. L'une d'elle est en général plus développée et plus consciente que les autres, c'est la fonction principale. La troisième et la quatrième sont plus ou moins inconscientes et rudimentaires. L'intuition vise les possibilités que cachent une chose, un être ou une situation. C'est la fonction de compréhension spontanée, non réfléchie, venue par la voie de l'inconscient. On dit de quelqu'un qu'il est intuitif s'il porte des jugements justes sans justifications logiques ni possibilités d'analyse. Le type intuition: l'intuition est la fonction psychologique qui nous communique des perceptions par la voie de l'inconscient des faits du monde extérieur ou intérieur, ou leurs liens invisibles peuvent être l'objet de cette perception immédiate. Pour l'intuition, une donnée quelconque se présente en tant que totalité, sans que nous soyons capables de trouver ou d'indiquer de quelle façon cette donnée s'est présentée à nous. L'intuition est un genre de conception instinctive.

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L’INTUITION SELON BERGSON

Sous sa forme achevée, l'intuition est un pouvoir propre à l'homme qui le rend capable

d'une expérience pure. C'est aussi un acte simple (car il n'y a pas plusieurs manières de coïncider). Point par point, l'expérience intuitive s'oppose à la pensée d'entendement. L'intuition a donc pour objet l'immédiat. Pour Bergson comme pour d'autres philosophes on appelle intuition cette espèce de sympathie intellectuelle par laquelle on se transporte à l'intérieur d'un objet pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et d'inexprimable. La conscience, cédant à l'habitude engendrée par les nécessités de l'action, "se règle à son tour sur l'intelligence"; alors que, si nous nous plaçons sur le plan de la spéculation, il s'agit, non plus d'agir, mais de prendre contact avec soi-même, de réfléchir sur soi-même, ou, comme le dit plus explicitement Bergson, de "regarder la vie intérieur". On comprend ce qui va inévitablement se passer: l'intelligence appliquant à la vie intérieure son point de vue extérieur, la regardera encore comme elle regarde la matière (en découpant et immobilisant inconsciemment ce qui est, se faisant). Bergson constate que le langage ne peut communiquer que ce qui nous est commun. Les mots sont les mêmes pour tous les individus d'une même communauté et ne peuvent exprimer ce que nous ressentons comme sujets. Le langage ne peut exprimer le réel objectif, il est un instrument d'action. C'est ce qui explique le privilège de l'intuition. Ce mode de connaissance direct, immédiat, nous fait pénétrer l'être profond du réel. Elle est ce qui nous permet de saisir notre vie intérieure indépendamment de la durée. L'intuition bergsonienne est un effort qui consiste à se désintéresser de l'action, source de découpage illégitime de la durée. Malgré un antagonisme de mots, il semble bien qu'on n'est pas loin de Schelling, pour qui l'intuition (intellectuelle) correspond à un retrait ultime en nous, où nous atteignons une pure coïncidence à nous-mêmes et découvrons l'éternité.

L’INTUITION SCIENTIFIQUE ET INTUITION MYTHIQUE

La plupart des théories scientifiques sont nées d’une déduction intuitive. « Qu’est-ce qu’un grand savant, si ce n’est un grand intuitif » ? Einstein disait qu’il mettait parfois des mois à formuler d’une manière scientifique une intuition qui pouvait ne durer qu’une fraction de seconde (Kouznetsov, 1967). Bohr dit avoir découvert le modèle atomique lors d’un rêve, alors qu’il cherchait en vain depuis des mois.

L’application de la méthode scientifique ne consiste pas seulement à utiliser des règles et des processus logiques. Il arrive souvent qu’une généralisation englobant de nombreux faits soit passée inaperçue jusqu’à ce que un savant particulièrement inspirer la découvre. L’intuition et l’imagination ont en effet leur rôle à jouer dans la méthode scientifique. Les successions d’équations ne sont pas à la base de la théorie scientifique. La base c’est l’intuition, l’idée directrice. Mais certains savants cherchent à le cacher en présentant leurs travaux sous une forme purement logique. Sans doute faut-il le faire pour persuader les sceptiques.

Les mystiques hindous, bouddhistes, taoïstes avaient déjà l’intuition de tout ce que la science moderne commence seulement à nous faire entrevoir ! Ils y sont parvenus depuis plus de 2000 ans par une voie fort différente, celle de l’intuition contrôlée, autrement dit la méditation conduisant à l'éveil. Nous verrons dans la seconde partie qu’elles ont été ces intuitions les plus fondamentales. C’est par des méthodes de relaxation physiques et spirituelles que les mystiques orientaux arrivent à avoir des intuitions. Dans la religion hindoue par exemple, on pratique le yoga. C’est l'un des systèmes classiques de la philosophie indienne. Le yoga affirme que, par la pratique de certaines techniques, on peut réussir à se libérer des faiblesses de la chair, des illusions des sens et des embûches de la pensée et à atteindre ainsi la communion avec l'objet de la connaissance.

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Selon cette doctrine, une telle communion constitue le seul véritable mode de connaissance. Pour la plupart des yogi (personnes qui pratiquent le yoga), l'objet de la connaissance est le Brahman, la « Loi suprême », l'esprit universel. Une minorité de yogi athée recherchent la connaissance parfaite de soi plutôt que celle de Dieu. La pratique du yoga se présente comme une échelle menant à la connaissance parfaite :

1ère étape : Le contrôle de soi (yama) qui implique la franchise, l'abstinence, l'hostilité au

vol, le refus des présents et le principe d'éviter des actes préjudiciables aux êtres vivants.

2éme étape : L'observance religieuse (niyama) qui se traduit par l'austérité, la pauvreté, le contentement, les rites purificatoires, la récitation des hymnes védiques et la confiance dévote dans l'Être suprême.

3ème étape : Les postures (â sana), fort nombreuses, qui sont tenues pour essentielles à toutes les étapes suivantes.

4ème étape : La discipline de la respiration (prânâyâma), c'est-à-dire la régulation de son intensité, de sa durée et de son rythme, la respiration par l'une ou l'autre des narines à volonté et sa suspension volontaire pratiquement totale.

5ème étape : La maîtrise des sens (pratyâhâra), qui demande au yogi de se soustraire aux objets extérieurs pour tourner ensuite l'esprit vers lui-même.

6ème étape : La maîtrise de l'esprit (dhâranâ), qui s'effectue par la concentration mentale sur une certaine partie du corps, comme le nombril, le bout de la langue ou le milieu du sourcil, rendant ainsi le pratiquant insensible à l'animation extérieure.

7ème étape : La méditation (dhyâna), lors de laquelle l'esprit se fixe sur l'objet de la connaissance, en particulier Brahmâ, excluant toutes les autres pensées.

8ème étape : La contemplation (samâdhi), lors de laquelle la pensée est totalement absorbée par la connaissance, par son union et son identification avec cet objet. Le samâdhi libère le moi des illusions des sens et des contradictions de la raison. La pensée parvient alors à se dépasser, à franchir ses propres limites, elle arrive à sa fin par sa propre négation. Elle accède à l'illumination intérieure, s'ouvre à l'extase de la vraie connaissance de la réalité.

Nous avons vu que l’intuition était à la base de toute découverte, qu’elle soit scientifique ou

mythique. La part rationnelle de la recherche est vaine si elle n’était pas complétée par l’intuition, qui donne aux scientifiques de nouveaux aperçus et les rend créatifs. L’intuition amène donc à la créativité. Cependant les connaissances ne peuvent être accessibles à Autrui s’il n’y a aucun vocabulaire technique pour les exprimer. Que ce soit dans les religions orientales ou dans la physique moderne, il existe la problème du langage.

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Chacun d’entre nous avons une habitude de la verbalisation. Il nous est impossible de saisir

quoi que ce soit d’intelligible sans les mots sans doute à cause de notre manque de sensibilité. La présence intuitive d’une idée dans l’esprit n’est pas la présence d’un mot. Elle est comparable à une sensation, un sentiment personnel, intime et singulier. Il est très difficile de décrire une intuition par la parole.

Galton célèbre mathématicien, nous explique dans un de ces témoignages que ses idées sont claires mais lorsqu’on lui demande de les exprimer en mots il n’y parvient pas et cela reste une gêne pour lui. "Après avoir durement travaillé et après être arrivé à un résultat plutôt satisfaisant" nous explique t-il, quand il veut les exprimer en mots il doit se mettre sur un plan intellectuel tout à fait autre, c’est une difficulté pour lui, il doit traduire ces pensées dans un langage qui ne lui vient pas facilement. Egalement quand il doit faire de l’improvisation son expression est maladroite, il n’emploie pas les mots qu’il faudrait et n’arrive donc pas à exprimer tout simplement ce qu’il pense. Et ce que tout le monde aurait tendance à dire, c’est que ce mathématicien a l’esprit confus. Ce que leur répond Galton est que le génie mathématique consiste ici à être plongé à ce point dans l’idéalisation, dans un voir intuitif direct, que les mots sont inutiles. La physique moderne rencontre exactement le même problème car leurs théories sont approximatives et donc inexactes. Ils ont fait une découverte scientifique mais ne trouve pas les équations mathématiques qui peuvent expliquer et prouver leur raisonnement.

Les mystiques orientaux expriment leur connaissance par des mythes et par la voie du symbolisme. Ils sont tout à fait conscients des limites qu’impose le langage car pendant longtemps nous ne n’avons pas pris leur conception du Monde au sérieux. Le symbolisme est un langage universel, a priori, accessible à tout le monde. Cependant la formation reçue dans nos contrées, basée sur la logique, trop cartésienne, trop appuyée sur la raison, sur le raisonnement, sur la démonstration, ne nous prépare pas à l'usage des Symboles. Le Symbolisme suppose, pour être assimilé, compris, utilisé, une forme d'esprit opposée à celle de la majorité des occidentaux. Le symbole ne peut être perçue que par l’intelligence du coeur, c'est-à-dire par l'instinct, par la sensibilité, par l'intuition plus que par la raison. Cela nous amène à comprendre que ce langage des Symboles est comme une musique, comme la musique, qui peut être ressentie sans être comprise, perçue sans être analysée. Le Symbolisme est le poème de l'Univers !

Le symbole du ying et du yang : "le T’ai-chi t’u"

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Le grand théoricien Niels Bohr a un blason qui représente le Yin-Yang avec la devise suivante "contraria sunt complementa". Le Yin-Yang, représenté ci-dessus, est l’un des principes fondamentaux du taoïsme, l'une des religions chinoises. Dans la cosmologie chinoise, deux forces sont à l'oeuvre à travers l'univers: le yin et le yang.

Le yin représente l'obscurité, la douceur et la féminité ; le yang englobe les principes de clarté, de dureté et de masculinité. La philosophie taoïste est très attachée à ces deux principes. Pour elle, le yang (le soleil) et le yin (la lune), tantôt par leur conflit, tantôt par leur union féconde, sont à l'origine de l'Univers et de l'Humanité est le plus profond symbole de la pensée chinoise, et de la pensée humaine en général. Il symbolise les deux principes complémentaires de l'univers : le Yang est la lumière, l'énergie, la chaleur, le masculin, etc. Le point blanc dans la zone noire (et inversement) montrent que le Yang contient aussi en germe le Yin (et inversement). Chaque chose engendre son contraire. La forme tourbillonnante du pictogramme suggère le mouvement perpétuel, le dynamisme qui est le moteur de l'univers. Le Tao est l’unité qui sert de fond au yin et au yang. L’essence même du Tao est la non dualité.

"A chaque fois que l’on veut conserver quelque chose, on doit admettre un tant soit peu son contraire" (Fritjof Capra dans le Tao de la physique)

"Courbe-toi et tu demeureras droit. Vide-toi et tu demeureras plein. Use-toi et tu demeureras neuf" (Tchouang-tseu, chapitre 17)

Les mots sont certes inévitables dans notre société contemporaine, mais ils figent abusivement les idées, ils les déforment et les affaiblissent. Mais la nature véritable de la pensée est l’intuition et celle-ci transcende le langage ordinaire, elle a nécessairement une portée universelle. Rien ne s'oppose à ce qu'une intuition soit véritablement métaphysique. Lorsque l'on communique, alors, on crée afin de pouvoir exprimer ce que l'on pense et ça n'est pas toujours facile car dans certains cas, on a pas besoin de créer pour dire ce que l'on pense. L'intuition se suffit à elle même mais notre société occidentale demande toujours des explications concrètes, des preuves, sinon elle ne veut ou ne peut pas croire à une théorie ou à un enseignement mythique.

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La religion pour laquelle on peut trouver le plus de points communs avec la science est

certainement le bouddhisme. Le savoir et la foi ont toujours suivi des chemins divergents et les relations entre les scientifiques et les religieux ont souvent été difficiles voire même orageuses. Pourquoi le bouddhisme échappe t’il à cette règle ?

Le bouddhisme n’a pas vraiment besoin de foi ou de croyance. Un bouddhiste ne croit pas

en Bouddha de la même façon qu’un chrétien croit en Dieu ou un musulman en Allah. Il le vénère comme un maître, un grand sage, mais il s’agit plus de confiance que de croyance.

"Buddham saranam gacchami. Dhammam saranam gacchami. Sangham saranam gacchami"

"Je prends refuge auprès du Bouddha, de son enseignement et de la communauté des moines"

Pour le bouddhisme comme pour la science, la notion d’un Dieu créateur et tout-puissant

n’existe pas, et la question même de Dieu ne se pose pas. Tous les deux ne nient pas l’existence de Dieu, mais l’ignorent.

Le point de rencontre essentiel entre la science et le bouddhisme est leur fondement sur la connaissance. La science est par définition un ensemble cohérent de connaissances relatives à des faits, objets ou phénomènes. Le bouddhisme lui aussi, a pour objectif la connaissance. Bouddha vient du mot sanscrit Bud, qui signifie connaître, s’éveiller. Le Bouddha est celui qui connaît parfaitement, qui a atteint l’éveil. Le terme ne s’applique d’ailleurs pas seulement au Bouddha Gautama, mais à toute créature qui s’est éveillée à la connaissance. Bien plus, chaque homme est un Bouddha virtuel, un Bouddha qui s’ignore. Chaque être vivant a la "nature de Bouddha". L’homme peut parvenir lui-même à la connaissance. Il se forge sa propre opinion indépendamment des dogmes. Il ne peut découvrir la Vérité que par lui-même. Voici ci-dessous, les dernières paroles prononcées par Bouddha :

"Soyez un refuge pour vous-mêmes. Soyez votre flambeau et votre propre guide. Efforcez-vous sans relâche"

L’attitude mentale du bouddhiste est en beaucoup de points comparable à celle du scientifique. Le bouddhiste se doit de garder son esprit critique et ne doit pas se soumettre à une connaissance s’il ne l’a pas éprouvée ou expérimentée.

"Ne prenez pas pour vrai tout ce qu’on vous dit, même si ces paroles viennent de votre maître. Ne prenez pas pour vrai tout ce qui est écrit, même si ces écritures viennent d’hommes sages. Ne prenez pas pour justes toutes les traditions, les rumeurs, les déductions, les analogies de toutes sortes. Mais lorsque vous savez par vous-mêmes que certaines choses sont fausses et mauvaises, alors renoncez-y. Et lorsque par vous-mêmes vous savez que certaines choses sont bonnes et vraies, alors acceptez-les et suivez-les".

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Pour le Bouddha, il existe "84000 chemins qui mènent à la vérité", ce qui implique le respect des autres chemins que le sien qui peuvent enrichir sa propre connaissance. Il est donc tout à fait naturel que cet esprit d’ouverture ait conduit de part et d’autre à des développements fructueux. Il en est de même pour les théories scientifiques qui se sont enrichies avec cet esprit de tolérance, chacun apportant une parcelle de vérité. Ainsi, la relativité d’Einstein et la théorie quantique de Bohr et d’Heisenberg ont tour à tour contribué à mieux comprendre le monde (ces deux théories seront clairement expliquées dans la partie 2).

Une des notions les plus importantes dans le bouddhisme est la loi de cause à effet, le Karma. C’est de là que découle le samsâra, c’est à dire le cycle de renaissance, dans lequel les êtres vivants sont plongés dans un mouvement incessant de vie, de mort et de renaissance. Le bouddhisme s’élève ainsi contre le fatalisme et l’acceptation passive du sort. L’homme est responsable de ses actes, et il ne peut rien reprocher au sort ou au hasard. La conception du karma concorde avec la science, puisque toutes les démarches de celle-ci consistent à établir des relations de cause à effet entre les phénomènes observés. On peut même dire que le bouddhisme est déterministe, puisqu’il reconnaît la nécessité et refuse le hasard. Tout comme la science à l’échelon macroscopique, jusqu’à Einstein avec sa fameuse formule "Dieu ne joue pas aux dés".

Il y a donc bien des similitudes entre la science et le bouddhisme mais il reste tout de même une différence fondamentale. En effet, la science et le bouddhisme diffèrent au niveau de l’objet de la connaissance. La science a un champ d’action extrêmement vaste, englobant tout ce qui est accessible à l’intelligence humaine. Il peut s’agir soit de la connaissance pure, spéculative selon Aristote, soit de la connaissance en vue d’applications pratiques, "pour nous rendre comme maîtres de la nature", selon Descartes. La religion bouddhiste quand à elle, véhicule le principe qu’il n’est pas question de tout connaître, mais uniquement ce qui permettra à l’homme d’accéder à la délivrance (moksha). Tout le reste est considéré comme superflu, illusoire.

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Les similitudes entre les théories scientifiques et les mythes orientaux

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La vision du Monde est essentiellement la même pour les différentes religions et mythes.

Malgré des langages très différents, ils arrivent à peu près aux mêmes conclusions que l'on trouve dans la physique moderne.

La plus importante de ces caractéristiques est l'unité, l'interaction de toute chose et de tous les évènements. Cette croyance est l'essence de la conception orientale du Monde. Dans l'hindouisme on appelle cette réalité ultime le Brahman, (l’Englobant), dans le Bouddhisme le Dharmakaya et dans le Taoïsme le Tao.

"Ce que l'âme désigne comme réalité telle qu'elle est, c'est l'unité de toute choses, le grand Tout" (Ashvaghosha, l'Eveil de la foi)

Dans la société occidentale, nous avons tendance à tout séparer et ce pour nous donner des

repères mais nous ne vivons pas dans réalité. Nous avons un jugement discriminatoire et catégorisant.

Cette illusion de penser que tout est séparé est appelée Avidya chez les Hindous et les Bouddhistes. La philosophie orientale, dans le yoga par exemple, a comme but de reformer l'esprit à l'aide de la méditation et l'apaisement afin d'arriver au Samadhi, c'est à dire l'équilibre mental. Le terme de yoga vient de Yuj, qui signifie unir.

"Dans le Samadhi de pureté, on obtient la clairvoyance permettant de devenir conscient de

l'unité absolue de l'univers" (Ibid)

Ce qui est intéressant, c'est que cette notion d'unité est aussi l'une des révélations fondamentales de la physique moderne. Nous le voyons dans le domaine subatomique. Toutes les composantes des matières et les phénomènes élémentaires qui y sont attachés, sont interdépendantes ce ne sont pas des entités isolées, elles forment les parties intégrantes d'un Tout.

Par exemple, nous faisons, dans notre vigilance quotidienne, toujours la différence entre la

matière et l’espace vide entre les objets. Je sais qu’une chose existe quand je peux la toucher et qu’il n’y a que du « vide » quand je ne touche rien, ou que je ne sens rien. Le modèle de l'univers que propose la physique classique considère que la matière est composée d'éléments solides, les atomes, constituant les objets qui forment un tout semblable à une grande machine. On croyait que cette grande machine fonctionnait selon des principes mécaniques sans aucun rapport avec le monde de l'esprit; on croyait aussi que les fonctions de l'univers étaient indépendantes et qu'elles ne pouvaient pas être affectées par l'observation scientifique.

Mais la théorie quantique bouleverse ce point de vue et le retourne. Prenons une table :

sous ma main, elle paraît solide, dure ou froide. Pour le physicien, elle est bien sûr constituée d’atomes mais dans ces atomes, il y a des particules en mouvement dans d’énormes espaces vides. Les chimistes ont des techniques très perfectionnées pour observer ces particules mais ils se heurtent à un gros problème : ils ne peuvent déceler des particules qu’en les interceptant. Seule la position instantanée peut donc être connue. Il est exclu d’observer une vitesse, un mouvement

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continu or une particule est toujours en mouvement : elle se forme, elle se déplace et elle disparaît. La matière n’est donc pas si concrète, si réelle que l’image que m’en donne le sens du toucher. Imaginons que nous ne disposions pas du sens de la vue, les objets qui nous entourent n'auraient de réalité vécue que lorsque nous nous y heurterions. Les physiciens sont seulement en train d'essayer de faire appel à plusieurs organes des sens techniques pour comprendre l'atome, et les théories ne sont que le reflet de la limitation du nombre et de la qualité de ces sens. La matière est une « manifestation transitoire d’un vide fondamental sous-jacent ». Il serait donc paradoxal de distinguer la matière du vide car en fait la matière est un « vide vivant ». On pouvait croire, vers la fin du siècle dernier, que l'explication de l'univers physique serait matérialiste. Mais on sait aujourd'hui que la matière n'existe pas. L'explication matérialiste de l'univers physique s’effondre et avec elle, la Raison, considérée à un moment comme la souveraine du monde de la pensée.

A notre échelle, nous ne percevons pas le mouvement vibratoire infini qui se trouve à

l’intérieur de la matière. Nous n’avons jamais observé l’univers autrement que dans des objets extérieurs massifs et réels pour autant qu’ils sont extérieurs à nous. Nous nous représentons la réalité sous la forme d’un temps extérieur qui serait dans les choses. C’est le temps des horloges. Mais l’intuition du temps dépend de notre propre conscience. L’impression de mouvement dans le temps n’existe que soutenue par la mémoire. Seule la mémoire donne en définitive à la matière son objectivité. La matière n’a pas d’objectivité indépendamment de l’esprit qui l’observe. Ce qui retire toute réalité à l’existence des choses. Selon Heisenberg, l’un des créateurs de la physique quantique, l’atome est finalement une abstraction mathématique de l’esprit, et l’univers en tant qu’entité pensable aussi. Dès lors, puisque la physique en arrive à presque dématérialiser la matière et y voir une Vacuité vibrante, une énergie en mouvement, le rapprochement avec les anciennes intuitions spirituelles paraît évident. Alors pourquoi séparer la science de la spiritualité?

"Nous ne pouvons comprendre l'univers que si nous le comprenons"

(S’il est une partie de nous). (Heisenberg)

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Nous décrivons la nature de manière très limitée à cause de la barrière de nos sens. Cette description n’est qu’une création de notre pensée trop rationnelle et nous nous apercevons quelquefois, avec l’expérience, que nos conceptions sont parfois fausses, comme nous l’avons vu précédemment avec la théorie quantique. La méditation est une des manière et peut-être même la seule de percevoir la nature indépendamment du Moi et ainsi aboutir à des intuitions qui seront confirmées plus tard avec la physique moderne.

L’une de ces intuitions est le concept d’espace et de temps qui a bouleversé le monde occidental. La physique classique affirmait que l’espace était constitué de trois dimensions et qu’elle était soumise aux lois de la géométrie euclidienne c'est-à-dire que l’espace était considéré comme absolu tout comme le temps qui s’écoulait de manière constante indépendamment du monde matériel. L’espace et le temps étaient deux notions tout à fait distinctes. Ces propriétés étaient incontestables pour les savants. La géométrie a eu une très grande influence sur les philosophes qui ne juraient que par elle. Il était inconcevable pour Platon que Dieu ne soit pas géomètre. Ils ne leur seraient jamais venus à l’idée de réfuter un théorème. La géométrie était donc la base de la pensée philosophique grecque et de toutes les activités intellectuelles, elle symbolisait le divin, l’évidence… Cette conception d’un monde en trois dimensions dépassa la Grèce car c’est celle que nous avions adoptée en Occident. Mais la géométrie est une construction de l’esprit, une manière de représenter le Monde à partir de mes sens et les mystiques orientaux le savaient depuis longtemps :

"Qu’il soit bien compris que l’espace n’est rien d’autre qu’un mode de spécification et qu’il n’a aucune existence réelle en lui-même. L’espace n’existe que relativement à notre conscience spécifiante." (Ashvaghosha)

Cette conception de l’espace va de pair avec la conception du temps. En effet, dans la vie quotidienne, j’ai l’impression de voir les évènements à l’instant même où ils se produisent car la vitesse de la lumière est si élevée (300000 kilomètres/seconde) que sa propagation parait instantanée. Cependant, deux événements qui paraissent simultanés pour un observateur ne le sont plus pour un autre observateur en mouvement par rapport au premier. L’avant, l’après et le simultanément n’ont pas une signification absolue, indépendante de tout système de coordonnées.

Dans sa relativité restreinte de 1905, (on la qualifie de «restreinte» car elle ne traite pas encore de la gravitation) Einstein démontra que toute description de l'univers n'est possible qu'après avoir établi une relation entre l'espace et le temps, concept à grande portée scientifique qui remplace l'espace traditionnel à trois dimensions par l'espace-temps à quatre dimensions. Avant Einstein, on pensait généralement que le temps objectif était fixe, toujours le même. Le temps subjectif était variable, dépendant de l'état d'esprit de la personne qui l'observe. Les travaux d'Einstein sur la relativité ont eu pour conséquence «qu'on ne peut définir de temps objectif». Le temps est relatif à un et varie en fonction de la vitesse et des champs d'accélération locaux (gravitation, changements de vitesse ou de direction, etc.). Pour cette raison, on ne peut jamais parler de simultanéité objective dans l'univers.

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Les mystiques orientaux peuvent, par la méditation, transcender ce monde à trois dimensions pour celui du quadridimensionnel. Dans "La synthèse du yoga", Aurobindo parle d’un "changement subtil qui donne au regard la vision d’une sorte de quatrième dimension". C’est ce qu’appelle les anciens Chinois, une «illumination». Même s’ils ignoraient les géométries non euclidiennes, on ne peut qu'admirer la façon dont ils ont réussi à traduire graphiquement ce qu'ils avaient vu lors d'illuminations. Le Yin-Yang est en fait une représentation merveilleusement simple de notre continuum espace-temps complexe.

Il est difficile pour nous occidentaux, de faire cette expérience mais plusieurs exemples concrets permettent d’éclaircir la théorie d’Einstein :

- Si deux points A et B sont distants de 5 Km, un piéton allant à 5 Km/h mettra, bien entendu, une heure pour parcourir cette distance, alors qu'un piéton allant à 10 Km/h ne mettra qu'une demi-heure. Puisque l'espace et le temps sont reliés, plus la vitesse d'un voyageur est grande quand il arrive au point A, et plus il constatera que la distance AB sera petite.

- Pour un observateur regardant un objet, celui-ci lui paraîtra d'autant plus aplati dans le sens de son mouvement qu'il se déplacera plus rapidement par rapport à lui. Supposons que la longueur d'une fusée soit de cinq mètres au repos et qu'elle passe devant un observateur à une vitesse de 260 000 Km/s ; celui-ci la verra sous une longueur de 2,5 m environ avec une largeur et une hauteur inchangées. La distance se contracte donc avec la vitesse. Il est donc absurde de se demander quelle est la taille «réelle» d’un objet.

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- Une durée paraît d'autant plus longue que la vitesse de l'objet sur laquelle elle est mesurée est plus grande. Un médecin observant par télévision le pouls d 'un cosmonaute dans une fusée lancée à 260 000 Km/s le verrait battre environ toutes les deux secondes, soit environ deux fois moins vite que si ce cosmonaute avait été au repos par rapport à lui.

- Le paradoxe des jumeaux, un des plus célèbre de la physique moderne : «si de deux jumeaux l’un effectuait un rapide aller-retour dans l’espace, il serait plus jeune que son frère lorsqu’il reviendrait, parce que tous ces mécanismes, son rythme cardiaque, ses ondes cérébrales, etc. auraient ralenti durant le voyage, du point de vue de l’homme sur Terre.». C’est une preuve éloquente du fait que la réalité décrite par la théorie de la relativité ne peut être saisie par notre compréhension ordinaire. (Fritjof Capra, Le Tao de la physique)

- Lorsque nous regardons le soleil, nous avons l’impression de le voir tel qu’il est à l’instant même mais le Soleil est à 150 millions de kilomètre c'est-à-dire à 8 minutes de la Terre. Nous voyons donc le soleil tel était 8 minutes auparavant !!

La spiritualité orientale se libère du temps car elle fait l’expérience d’un présent infini, éternel. Notre existence prend son sens véritable lorsqu’il n’existe plus de présent, de passé ou de futur. Le temps noue avec l'espace des liens complexes et donne au réel sa dimension la plus énigmatique. Comme le réel, le temps existe avant que l'on en prenne conscience mais il est aussi la création de notre conscience et de notre imaginaire. La physique moderne nous a permit de mieux comprendre cette idée avec le concept d’espace-temps. Il est tout de même dommage que la pensée ordinaire ait besoin d’un langage technique, d’exemples concrets, de théories et d’équations pour saisir ce raisonnement. La science relativiste occidentale a en quelque sorte concrétisée le travail de l’intuition orientale mais les religions hindous, bouddhistes et taoïstes sont-elles suffisamment reconnues pour le travail qu’elles ont accompli.

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Notre perception du temps, ou plus exactement de la durée, est subjective. Elle dépend de notre état d'esprit. Une heure de bonheur nous semble plus courte qu'une heure d'ennui... Afin sans doute de surmonter l'angoisse qui découle de ce genre de réflexion, nous avons adopté sur le temps un point de vue mécaniciste. C'est une façon de le retenir, d'exercer sur lui un certain contrôle que de l'inscrire, si on peut dire, à l'intérieur d'une mécanique. Comme si nous exercions un contrôle plus grand sur le temps structuré mécaniquement que sur le temps cyclique. Notre façon de nous représenter l'univers et notre façon de penser s'apparente à notre façon de mesurer le temps. Cette vision du temps nous donne l’impression que le futur nous appartient et qu’il sera tel que nos rêves nous le présente, que le passé est désormais dépassé comparé à la fierté de notre présent. Il est bien plus facile de maîtriser le temps de l’Histoire que d’assumer le Temps de la Nature ; il est plus facile de croire au progrès que d’accepter la lila, le jeu infatigable du Devenir

Pour les scientifiques, l’univers a été crée il y a environ 15 milliards d’années dans une

gigantesque explosion appelé Big-bang qui aurait provoqué l’émission de protons, de neutrons, d’électrons et de photons à une température très élevée. L’expression «big bang», de l’anglais «big» (grand) et de l’onomatopée «bang» a été formulée en 1950 par l’astronome américain Fred Hoyle dans un esprit de facétie et de provocation, puisqu’il était lui-même l’un des fondateurs d’un modèle rival, celui de l’Univers stationnaire. Cette théorie est, de nos jours, adoptée par la plupart des scientifiques mais elle soulève un autre problème : Que s’est-il passé avant le Big-bang ? Pour le scientifique sérieux, la question est mal posée : le temps lui-même commence avec le Big-bang ; il n’y a pas à se demander ce qu’il y avait avant, car il n’y a pas d’avant.

Dans la religion hindoue, le temps est divisé en ères cosmiques qui se succèdent à l’infini. La naissance, la durée et la disparition du monde ne cessent jamais. Seul le brahman (l’Absolu) est éternel et immuable. À la fin de chaque ère, l’univers stabilisé par Vishnu est détruit par Shiva par le feu puis engloutit par les eaux avant de renaître à l’initiative de Brahmâ pour un nouvel âge d’or. La vie humaine est également cyclique : après la mort, l’âme passe dans un nouveau corps, qu’il soit humain, animal, végétal ou minéral. Ce processus ininterrompu de morts et de renaissances est appelé "samsara". Cette nouvelle existence est déterminée par les mérites et les erreurs accumulées, conséquence de toutes les actions commises durant les vies antérieures, ou plus généralement de ce que les hindous appellent le karma qui est un principe de la philosophie hindoue. Tous les hindous pensent que le karma résulte des actions passées. Il est possible d’en contrer les effets par des rituels, des pratiques expiatoires, d’en sortir grâce à l’expérience de la sanction et de la récompense, mais surtout par la libération (moksha) du processus global de samsara, qui s’obtient par le renoncement à tous les désirs.

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A première vue, en ce qui concerne l’Univers, la science et la religion hindoue s’opposent. L’un véhicule que le temps est linéaire (c'est-à-dire qu’il y aurait un début et une fin, un passé-présent-futur), l’autre pense au contraire qu’il est cyclique. Mais beaucoup d’esprits scientifiques n’ont pas adopté l’idée que le temps ne puisse pas exister avant le Big-bang. Il fallait donc trouver une autre théorie. D'après la dernière théorie cosmologique présentée par Paul Steinhardt de la Princeton University et Neil Turok de la Cambridge University, l'Univers traverserait une succession sans fin de "big bang" et de "big crunches", séparés par des périodes d'expansion et de contraction,. Le cycle actuel d'expansion cosmique durerait depuis 14 milliards d'années environ. Les théories de l'Univers cyclique ne prédisant pas un début ou une fin au temps, ne sont pas confrontées à ce problème. Rien pour l’instant ne peut prouver cette nouvelle théorie mais rien non plus ne peut prouver le contraire. Alors il n’y a aucune raison de la disqualifier même si elle a tendance à être délaissée par la physique parce qu'il ne respecte pas le principe de causalité. Ce principe, indiquant qu'une cause ne peut qu'être antérieure à ses effets, impose au temps d'avoir une structure ordonnée de façon à ce qu'on puisse toujours dire si un point se situe avant ou après un autre point. Les événements peuvent alors être ordonnés selon un enchaînement irrémédiable, de sorte qu'on ne peut rétroagir dans le passé pour modifier une séquence d'événements qui ont déjà eu lieu. En brouillant les notions de cause et d'effet, un temps cyclique n'offrirait pas de telles garanties.

Théorie quantique, théorie de la relativité, théorie du Big-bang, etc. Il faut bien avouer que les mystiques orientaux ont beaucoup d’avance sur nous. Nous avons pendant longtemps ignoré la religion bouddhiste mais on observe de nos jours, un intérêt croissant des Occidentaux pour la culture et pour les valeurs spirituelles de l'Asie. Le zen se répand et compte de nombreux centres de méditation ainsi que plusieurs véritables monastères. Le bouddhisme tantrique connaît également une popularité croissante. Si le bouddhisme a toujours été, et est encore, une philosophie religieuse influente, c’est sans doute en raison de certaines qualités essentielles qu’il a toujours su conserver : sa capacité syncrétique, sa grande tolérance à l’égard des autres croyances, sa puissance intégrante, mais aussi les questions essentielles qu’il pose (existence individuelle, devenir de l’être humain) et auxquelles il apporte, plus encore qu’une métaphysique, une pratique.

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Les dérives de la science

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Personne à notre époque ne peut nier les apports considérables de la science, et les bouleversements que les techniques ont entraînés dans notre vie quotidienne. De façon bien inégale d’ailleurs, puisqu’ils échappent à une large majorité de la population mondiale. En un temps particulièrement court, les acquisitions scientifiques se sont multipliées à une vitesse vertigineuse. L’homme est arrivé à cette fin du XX ème siècle à voyager dans l’espace, à greffer des organes, à féconder in vitro, à réaliser des tâches complexes par des robots et ordinateurs, pour ne parler que de quelques percées parmi les plus spectaculaires.

Mais les progrès technologiques ont également causé l’émergence de nouveaux problèmes, comme la pollution et la destruction de l’environnement, le risque nucléaire, les catastrophes industrielles, l’exclusion et la violence dans les cités. En biologie, les progrès ont été tels que l’homme se trouve devant de graves questions de bioéthique : euthanasie, dons d’organes, procréation artificielle, manipulations génétiques, etc.

Sans parler de toutes ces guerres, ces génocides où la science continue à apporter sa triste contribution à la barbarie humaine.

En fin de compte, l’homme est-il plus heureux grâce à la science ? Ou bien sent-il le besoin de quelque chose de plus profond en lui-même qui lui permettrait de résoudre ses problèmes ?

David Bohm, "la réponse ne réside pas dans l’accumulation du savoir. Ce qui est indispensable, c’est la sagesse. Bien plus que le manque de connaissance, c’est le manque de sagesse qui nous cause la plupart de nos problèmes".

Mais pour le bouddhisme, qu’est-ce la sagesse sinon la connaissance ? Une connaissance profonde, directe au-delà des mots, ayant pour but l’extinction de la souffrance, autrement dit le bonheur.

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Le paradoxe de la fabrication de l’arme la plus meurtrière que l’homme n’avait jamais

imaginé est dans le fait que, peut-être, celle-ci soit due au pacifiste convaincu qu’est Albert Einstein. En effet, celui-ci a adressé une lettre au Président Roosevelt le 2 août 1939 pour demander une intervention rapide contre l’Allemagne et prévenir ainsi de la menace que celle-ci puisse disposer dans un avenir immédiat de la bombe. C’est à cette période que le programme de création est lancé.

Dans la matinée du 6 août 1945, le président par intérim, Harry Truman, donne l'ordre de larguer une bombe atomique sur un objectif civil, la ville d'Hiroshima, avec pour objectif de faire capituler le Japon. Cette bombe fut surnommée par l'armée étasunienne «Little Boy» (Petit Garçon), du fait de sa petite taille.

Le 9 août, 3 jours plus tard, devant le refus de la capitulation et probablement dans le but d'impressionner l'URSS, Truman donne l'ordre de larguer une seconde bombe sur la ville actuelle de Kitakyushu. Celle-ci étant recouverte par des nuages, c'est Nagasaki qui est alors visée.

Bilan : 70 000 morts à Hiroshima et 36 000 morts à Nagasaki

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- LES EFFETS DE LA BOMBE ATOMIQUE :

- Le souffle de l'explosion : destruction des bâtiments alentours; surdité des personnes trop proches ; vent fort (engendré par l’effet de vide de l’explosion) qui ont des effets similaires à ceux d’un ouragan; si l’explosion est souterraine, il y a des risques de séismes

- La chaleur de l’explosion : incendies; brûlures sur les personnes proches. - L’impulsion électromagnétique : création d’un courant électrique qui détruit les

circuits électroniques - Les radiations : radiations meurtrières qui tuent instantanément ; radiations

transportées sur de très grandes distances et qui engendrent des cancers (comme la leucémie) et des malformations sur le fœtus (altération de l’ADN des parents).

- L’impact climatique : Selon certains scénarios, si une guerre nucléaire venait à être déclenchée et l'emploi massif des bombes nucléaires avec elle, des impacts importants sur le climat de la Terre pourraient se faire ressentir. Les incendies en masse qui seraient déclenchés à causes de l'effet de chaleur, ainsi que le soulèvement de la poussière, pourrait provoquer la formation d'un gigantesque manteau de suie et de poussière dans la stratosphère, qui occulterait les rayons du Soleil. S'ensuivrait, pendant plusieurs mois, ce que l'on appelle communément un Hiver nucléaire.

- QU’EN ON PENSE LES PHILOSOPHES ?

Sartre croyait y avoir vu un chapitre ajouté à «L’Etre et le Néant »: désormais en possession des moyens de leur suicide collectif, les hommes auraient enfin conquis leur liberté « la plus pure» : la bombe aurait montré en acte l’absolue puissance de « néantisation » qui définit cette liberté dans son principe.

D’après Heidegger, qui médite sur «l’ère atomique», aucune folie ne serait à l’origine de la bombe. Il ne faudrait pas hésiter à y voir le dernier mot du «principe de raison» qui régit la pensée occidentale dans son rapport à l’Etre. A présent, on désigne effectivement une époque de l’histoire de l’humanité par la capacité à exploiter une source naturelle ou par la capacité nouvelle de l’auto-extermination. Il faudrait conclure que « l’essence de la technique n’est rien de technique » et que la destruction totale de la Terre était son horizon nécessaire.

Pour Glucksmann, "les attributs de la bombe sont philosophiques", comme aboutissement de deux raisonnements. Le premier est stratégique, «l’ascension aux extrêmes», et serait le fruit des méditations du célèbre général Prussien Clausewitz sur les revers de ses troupes ; le second, proprement philosophique, aurait été placé par Hegel au cœur de sa logique : l’ordre n’adviendrait que sur fond d’abîme, l’ordre universel ne régnerait que par la menace d’une destruction totale.

"L’empire de la raison dissuasive sera plus tard jugé comme un épisode de stupéfiante folie collective, si du moins tout être doué de jugement n’a pas disparu de la surface de la Terre au terme du parcours" (Victor Weisskoft)

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Deux types de clonage : le clonage thérapeutique et le clonage reproductif

Le clonage thérapeutique

Dans ce cas, on commence par fabriquer un embryon cloné, exactement de la même façon que dans le clonage reproductif. Une fois la fusion du noyau de la cellule somatique et de l'ovocyte réalisé, on laisse l'embryon se développer en éprouvette jusqu'à l'âge de 8 jours environ. A ce moment là, on prélève la masse cellulaire interne de cet embryon, ce qui a pour résultat sa destruction. Les cellules ainsi prélevées sont mises en culture afin d'obtenir des cellules souches embryonnaires. Ces cellules souches sont totipotentes, c'est à dire qu'elles peuvent se différencier en cellules de nombreux tissus. A partir de ces cellules souches embryonnaires, on peut donc fabriquer des cellules du foie, du coeur, de la peau, qui auront le même patrimoine génétique que le donneur de cellules somatiques.

Le clonage reproductif

La technique consiste à prélever le noyau (qui contient les chromosomes sur lesquels se trouve l'ADN) d'une cellule somatique adulte (par exemple un cellule de la peau, de la glande mammaire, du foie) et à l'injecter dans un ovocyte préalablement vidé de son noyau. Cet ovocyte provient de la mère porteuse, qui est différente de la personne à qui appartient la cellule somatique qui sera clonée. On réalise ensuite la fusion des deux cellules (la cellule somatique et l'ovocyte) en appliquant un champ électrique. Cela endommage souvent les cellules. En cas de réussite, il y a formation d'un embryon qui commencera à se développer. Il sera alors cultivé quelques temps en laboratoire avant d'être transplanté, au stade blastocyte, dans l'utérus de la mère porteuse. Le bébé aura le même patrimoine génétique que celui du donneur de la cellule somatique. On réussit ainsi une reproduction sans fécondation.

APPLICATIONS ET PERSPECTIVES

Pour le clonage thérapeutique

- greffes de peau ou de moelle osseuse à partir de cellules souches - traitement de la maladie de Parkinson et d’Alzheimer ; - traitement du diabète, voire du cancer - création de nouveaux médicaments - régénération de la peau des grands brûlés…

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Pour le clonage reproductif Sur les animaux

- éviter la disparition d’espèces rares ou en voie de disparition - créer des espèces qui ont des défenses immunitaires plus performantes pour lutter

contre certaines maladies - cloner les meilleurs producteurs de lait, de viande ou de laine pour un meilleur

rendement…

Sur les humains

- augmentation des chances de grossesse pour les fécondations in vitro - perpétuation du lignage biologique en cas de procréation impossible - création d’organes pour les greffes…

LE CLONAGE HUMAIN

Le clonage humain soulève deux types de questions éthiques :

D'abord celles liées au statut de l'embryon humain. L'embryon obtenu par clonage est soit destiné à naître (clonage reproductif), soit destiné à être détruit afin d'en cultiver les cellules, de les transformer (en cellules de muscle, foie, cerveau, vaisseau sanguin, cœur, peau, etc.) et de les multiplier pour réparer des organes blessés. Nombreux scientifiques, politiques et religieux sont opposés à cette pratique, car elle vise selon eux à «instrumentaliser» l'embryon; à l'assimiler à un «objet», une «chose» que l'on «sacrifierait» pour le manipuler à sa guise, pour en faire une matière première, source de cellules souches thérapeutiques par exemple. L'embryon serait «créé» / « fabriqué» et vivrait (ne serait-ce que quelques heures) pour l'autre et non pour lui-même. Or, selon les partisans de cette thèse, l'embryon est un être humain potentiel et à ce titre il est digne des mêmes droits moraux qu'une personne, il a droit notamment à sa propre finalité et à la dignité. Ces personnes prônent l'interdiction de toute recherche scientifique sur l'embryon humain cloné, ainsi que le clonage à visée thérapeutique (et bien sûr reproductif). Une partie d'entre elles n'acceptent pas non plus que des recherches soient effectuées sur des embryons déjà existants (embryons dits surnuméraires, séjournant dans les congélateurs des centres de fécondation in vitro et n'ayant plus de projet parental.

Un autre argument contre le clonage thérapeutique est qu'il risque de créer un marché d'ovules et de femmes porteuses, conduisant à un mercantilisme du corps. Enfin, on peut aussi craindre que dans une sorte de dérapage, il ouvre la voie au clonage reproductif, que tous les scientifiques et décideurs, sauf certaines personnes et groupes que l'on pourrait qualifier «d'apprentis sorciers», souhaite interdire.

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Les oppositions massives concernant le clonage reproductif humain s’appuient notamment sur les points suivants:

• Le procédé n'est pas au point chez l'animal. Il faut plusieurs dizaines de tentative pour obtenir un embryon viable. De surcroît, beaucoup de mammifères clonés meurent in utero, ou après la naissance, ou encore souffrent d'anomalies génétiques plus tardives. Que sait-on de la qualité du patrimoine génétique transmis par le noyau de la cellule adulte du donneur (cellule qui est l’aboutissement de multiples divisions) ? celui-ci n’est-il pas dégradé, et si c’est le cas, peut-on laissé un patrimoine génétique dégradé à sa descendance ?

• Ce procédé nécessite un grand nombre d'ovocytes et des mères porteuses; il est de plus très onéreux, et donc inégalitaire. L'autoriser aboutirait immédiatement à la création d'un nouveau "marché" hautement lucratif lié au clonage et à ses "matières premières".

• Cloner une personne consisterait à façonner un être selon sa propre volonté, en prédéterminant ses caractéristiques génétiques (qui sont le fruit du hasard dans la reproduction sexuée). On décidera de tout pour lui: son sexe, la couleur de ses yeux, de ses cheveux, de sa peau, sa taille, et même la forme de son visage. Ne serait-il pas alors une nouvelle forme d’esclave ?

• Le clonage provoquerait un bouleversement des structures familiales, puisque le clone serait à la fois la soeur/le frère et l'enfant du donneur. Il aurait de surcroît plusieurs mères: la donneuse d'ovocyte, la donneuse de noyau; la mère porteuse, celle qui l'élèverait...

• Du point de vue psychologique, l'enfant cloné se retrouverait face à... lui-même en la personne de son parent-frère jumeau, ce qui diminuerait considérablement la part d'indéterminisme vital pour la construction de la personnalité et de son libre arbitre. Sans compter sur la mainmise du parent qui chercherait à revivre dans son enfant - clone, au point de le contraindre à lui ressembler.

Autorisé Interdit

Clonage thérapeutique Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Suède

Espagne, Allemagne, Amérique du Sud, Canada, Australie

Recherche sur embryons Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Canada, Israël

Allemagne, Espagne, Suisse

Il n’existe pas encore de législation en Afrique (sauf Afrique du Sud qui interdit le clonage humain sous toutes ses formes), en Bolivie, au Paraguay. C’est également le cas de pays où la recherche est avancée : en Belgique, Italie, Luxembourg et Inde, il existe un vide juridique concernant le clonage. Ce dernier pays, à la différence de l’Afrique ou de l’Amérique du Sud, dispose d’une recherche de pointe dans le domaine des cellules souches. Au moins deux laboratoires indiens disposeraient de lignée de cellules souches. En Russie, la Douma a, en Septembre 2002, approuvé en première lecture un projet de loi imposant un moratoire de cinq ans sur le clonage humain. Le clonage reproductif est actuellement permis en Italie, Belgique et Luxembourg, car il n’y existe pas de lois l’interdisant et car ces pays ont la capacité de mener des recherches dessus.

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L'histoire de l'homme suggère que malgré les progrès médicaux l'humanité est, et restera longtemps encore (pour toujours?) la proie de maladies. La science, productrice de connaissance et de savoir, génère des applications utilisables à toutes fins, aussi bien pour le meilleur que pour le pire. Tout le monde n’est pas d’accord sur les effets scientifiques et techniques que représentent les utilisations des applications du savoir. Sont ils générateurs de progrès, apportant un plus pour l’humanité ? De nouvelles connaissances nous placent dans de nouvelles situations devant lesquelles il nous faut faire de nouveaux choix - en connaissance de cause : savoir pour choisir. La notion d’un monde parfait est elle la même pour chacun d’entre nous ? Et est-ce compatible avec le maintien d’une vie authentiquement humaine sur Terre ? Chacun sent bien qu’au-delà de l’éventuel clonage thérapeutique, l’homme poursuit un rêve prométhéen. Égaler la nature, la dominer et, non pas contrôler la reproduction, mais inventer la création à l’identique. Un goût d’éternité sans doute absurde que l’intelligence de l’homme ne parvient pas à chasser de son inconscience. Seulement voilà, le clonage reproductif appliqué à l’être humain reste dans son fondement même un crime contre l’humanité.

Clonage assassin (2002)

"Errare humanum est, sed persevare diabolicum" (Se tromper est humain, mais persévérer est diabolique)

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Le dialogue entre science et mythes et un débat qui dure depuis longtemps. Cependant, comme nous l'avons montré, les religions orientales aboutissent à certains moments à des résultats identiques à celles de la science malgré un langage très différent.

Le livre Le tao de la physique de Fritjof .Capra est très intéressant dans ce domaine. Il montre la convergence du mysticisme et de la physique moderne et offre une nouvelle perspective de l'univers à partir de cette structure nouvelle et implicite. C'est ce que l'on a vu avec la notion de vide quantique notamment, qui est une caractéristique des croyances que l'on retrouve dans de nombreuses religions telles que le bouddhisme, l'hindouisme, mais aussi le taoïsme. Cette notion d'unité s'avère une révélation de la physique moderne.

Le concept d’intuition est aussi commun à ces deux domaines. Au sens philosophique, l'intuition est la connaissance spontanée, soudaine, indubitable et indépendante de toute démonstration. Des connaissances intuitives de certains mythes (obtenues par la méditation) se retrouvent dans de récentes théories scientifiques. Intuition et créativité sont liés, sans nul doute. On retient de ce fait l'image de Newton, célèbre, sous un pommier et qui se rend compte, en voyant la pomme tomber sur le sol, que nous sommes attirés par la Terre, et découvre ainsi le phénomène de la gravitation universelle.

L'intuition nous ramène au problème du langage. En effet, il nous arrive dans de nombreux cas, de ne pas réussir à exprimer par nos propres mots ce que l'on pense. C’est pour cela que les religions orientales utilisent autant de mythes et de représentations symboliques comme le ying et le yang. En effet 2000 ans auparavant, on ne connaissait pas des mots comme quantas, big-bang, relativité… Mais nous savons maintenant que ce serait faire preuve de sagesse que de considérer la connaissance personnelle comme étant la plus importante et que donc, dans ce cas là, l’intuition se suffit à elle-même. On retrouve aussi ce problème du langage chez les théoriciens et les mathématiciens qui ont comprit leur raisonnement, mais qui ne trouvent pas les mots nécessaires pour démontrer leur idée.

On peut se demander si la science a des limites et surtout si elle a un coeur. Elle crée des armes de guerres de plus en plus performantes et destructrices et leurs recherches sur le clonage se concrétisent peu à peu en expériences. Mais le clonage humain n’est-il pas un crime contre l’Humanité ? Ce sujet est à méditer sérieusement… Le bouddhisme ne serait-il pas devenu la science la plus pure et la plus éclairante? Peut-on toujours avoir foi en le progrès ?

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L’illusion de nos sens

Nous avons vu dans la partie 2 que notre perception ne montrait pas la réalité à cause de nos sens qui sont bien limités. Pour ce qui est de la théorie quantique, il est difficile, à cause de la volonté dominatrice de notre égo, de croire que la matière n’est en fait que du vide. Cependant il existe beaucoup d’exemples concrets qui mettent en évidence que nous sommes loin de percevoir la réalité. Nos sens (La vue, le toucher, le goût, l’ouïe et l’odorat) fabriquent continuellement des illusions.

Les illusions fascinent les spécialistes des sens depuis plus de deux millénaires. Faut-il s’intéresser à ces phénomènes pour leur valeur propre, ou y voir une preuve que nous devons nous défier de nos sens, comme l’affirmait Platon ?

La vue

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- Les cercles semblent tourner mais le dessin est statique. Mal de mer, s’abstenir !

Les parallélogrammes A et B sont de la même couleur ! Plutôt déroutant…

L’ouïe

L'illusion auditive la plus frappante, on la vit dès qu'on ouvre la bouche. Il suffit d'écouter le son de notre voix sur un magnétophone pour s'en convaincre : ce que l'on s'entend dire n'a rien à voir avec ce que les autres entendent. Les responsables de cette déformation ? Nos propres os !

L’odorat

Une expérience fort révélatrice a été récemment menée à ce sujet au Centre de recherche Monell, à Philadelphie. On a installé les participants dans une pièce où, pendant 20 minutes, ils ont été soumis à une odeur.

À un premier groupe, on a dit que cette odeur était agréable et au second, qu'elle était nauséabonde et potentiellement dangereuse pour la santé. On a ensuite demandé aux deux groupes leurs impressions sur l'odeur en question et sur sa concentration dans l'air.

Le premier groupe a noté que l'odeur était très faible et décroissante. Le second groupe l'a jugé de plus en plus forte et lui a attribué certains effets nocifs, comme des irritations de la gorge et des maux de tête. En fait, les deux groupes ont été exposés à la même odeur, qui était à peu près neutre et dont la concentration était constante tout au long de l'expérience. Comme quoi on sent plus avec notre tête qu'avec notre nez...

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Le goût

Quand on est enrhumé, plusieurs saveurs ne sont qu'odeurs car elles sont étouffées par le nez congestionné. Pomme, carotte et oignon se confondent alors, au grand désarroi de nos chères papilles gustatives. Mais pour leur en faire voir de toutes les couleurs, rien de tel que des superpositions de saveurs qui créent la confusion la plus totale.

On aime le jus d'orange ? On changera probablement d'idée si on en avale immédiatement

après avoir bu du lait au chocolat, ou encore après s'être lavé les dents.

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Brève présentation des religions orientales

L’hindouisme

L’hindouisme est l’ensemble des pratiques religieuses caractéristiques de la grande majorité des habitants de l’Inde. Ces pratiques sont toujours très vivantes dans ce pays, mais aussi dans les régions de forte immigration indienne (Afrique orientale et méridionale, Sud-est asiatique, Antilles, Angleterre). Le mot hindou dérive du sanskrit sindhu («fleuve», plus spécifiquement l’Indus). Ce sont les Perses qui, au V ème siècle apr. J.-C., ont donné aux habitants du delta de l’Indus ce nom, qui devint, par extension, commun aux habitants du sous-continent indien. Les hindous se définissent eux-mêmes comme « ceux qui reçoivent l’enseignement des Veda » ou « ceux qui suivent la voie (dharma) déterminée par les quatre castes (varna) et les quatre âges de la vie (ashrama)».

L’hindouisme est l’une des principales religions du monde, non seulement par le nombre de ses adeptes (plus de 700 millions environ) mais aussi du fait de l’influence importante qu’il a exercée sur d’autres religions, et ce depuis le début de son histoire attestée depuis 1500 av. J.-C. De son côté, l’hindouisme a été influencé par ces mêmes religions, grâce à sa faculté d’absorber des éléments exogènes qui en fait un remarquable syncrétisme, conciliant une grande variété de croyances et de pratiques. En outre, le sous-continent indien a toujours été le théâtre d’un gigantesque brassage de civilisations et de croyances, ce qui a contribué autant que le fondement idéologique à l’élaboration d’un corpus de doctrines englobant tous les aspects de la vie humaine et ne se réduisant pas à une simple idéologie.

Le bouddhisme

Le bouddhisme est l'une des grandes religions du monde, apparue au nord de l'Inde au VIeme

siècle avant notre ère, et fondée sur les enseignements du Bouddha historique. L’enseignement du bouddhisme repose sur la vie et l’expérience de Bouddha. Selon la tradition, après avoir passé plus de sept ans à fréquenter les ascètes de son pays, il aurait réfuté les principes philosophiques essentiels de l’hindouisme et aurait fondé une communauté monastique dans le but de partager son expérience d’Éveil. Héritier des principes essentiels de l’hindouisme, le bouddhisme reconnaît la transmigration des âmes de tous les êtres vivants, selon un cycle infini (samsara) dont la nature dépend des actes accomplis au cours des vies antérieures (karma). Il affirme également que l’expérience de l’extinction du désir et la prise de conscience de l’illusion

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de l’être sont le chemin qui mène au terme de l’enchaînement des renaissances (nirvana). Il nie cependant tout caractère individuel à l’âme humaine et refuse donc de l’identifier au brahman (âme universelle) des hindouistes.

Né en Inde au VIeme siècle avant notre ère dans le bassin moyen du Gange, le bouddhisme a connu une expansion et un rayonnement qui en font aujourd’hui l’une des plus grandes religions du monde. De nombreuses écoles ont vu le jour, définissant au fil du temps trois courants essentiels : le Petit Véhicule (ou Mahayana, resté proche de l’une des plus anciennes sectes bouddhiques, le Theravada), le Grand Véhicule (ou Hinayana) et le Véhicule Tantrique (ou Vajrayana). Aujourd’hui, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Laos et la Birmanie sont des pays de religion bouddhiste, dans la tradition du Petit Véhicule. Le bouddhisme du Grand Véhicule est répandu dans tout le reste de l’Asie, et notamment au Japon, au Viêt Nam et en Corée. Quant au bouddhisme du Véhicule Tantrique, on le trouve surtout en Mongolie ou au Tibet. Il y aurait aujourd’hui environ 350 millions de bouddhistes dans le monde. Il ne s’agit là que d’une estimation, l’adhésion religieuse n’étant généralement pas exclusive dans les pays asiatiques, tandis que la vague occidentale d’intérêt pour le bouddhiste reste difficile à quantifier.

Le taoïsme

Le taoïsme est une tradition de la philosophie chinoise et de la religion chinoise, apparue vers le IVeme siècle av. J.-C. Parmi les écoles de pensée spécifiquement chinoises, l'influence du taoïsme vient en second lieu, par ordre d'importance, après le confucianisme.

Lao-tseu selon la tradition taoïste, le Daodejing, ou Tao-tö-King, aurait été dicté en une nuit par le vieux sage Lao-tseu. Suite d'aphorismes sur le Tao («voie» et «dire»), il définit notamment la sagesse : « Connaître les autres, c'est sagesse. Se connaître soi-même, c'est sagesse supérieure. Imposer sa volonté aux autres, c'est force. Se l'imposer à soi-même, c'est force supérieure. »

Le taoïsme, au sens où on l'entend aujourd'hui, comprend deux courants distincts : une école philosophique née durant la période classique de la dynastie Zhou, en Chine, et un système de croyances religieuses élaboré cinq cents ans plus tard, sous la dynastie Han. Ces deux mouvements sont respectivement appelés taoïsme philosophique et taoïsme religieux. Le fondement taoïste de ce dernier courant provient de la révélation faite par le sage Lao-Tseu à un taoïste nommé Zhang Daoling, qui prétend avoir reçu ce message en 142 apr. J.-C., dans les montagnes du Sichuan. Le taoïsme philosophique a été préservé, en dépit d'une multitude d'influences religieuses dérivées des croyances du paganisme chinois autochtone, du chamanisme, de l'art divinatoire et de la superstition, alors que le taoïsme religieux est aujourd'hui une doctrine inséparable de la culture populaire chinoise.

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http://auriol.free.fr/parapsychologie/intuition/intuition.htm http://www.dieu-big-bang-evolution.com/ http://www.christianisme.ch/christianisme.htm http://www.fritjof-schuon.com/page1.htm http://www.sceptiques.qc.ca/SM/SD/astrolgy.html http://www.hindouisme.com http://www.persocite.com/orient Athéisme.free.fr Deepsound Blog.net www.chez.com/ophtasurf/illusion.htm www.genethique.org/doss_theme/dossiers/clonage/acc www.monde –solidaire.org Philosophie- Spiritualité.com (leçon 96 et 113) Encyclopédie Wikipédia Beauchamp, André, "Le dialogue science et foi", Relations, mars 1998 (638), p. 42-45. Le tao de la physique de Fritjof Capra Histoire (terminales ES-L-S) Hachette éducation

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Lundi 6 septembre 2004: -Formation du groupe -Choix du thème: SCIENCE & MYTHES Lundi 13 septembre 2004: -Discussion sur le thème, approche -Recherche d'une problématique Lundi 20 septembre 2004: -Recherches de documents au CDI et sur internet autour du thème -Doutes, hésitations sur la problématique. Lundi 27 septembre 2004: -Définition de la problématique: La connaissance intuitive du mysticisme ou de certaines croyances ne parvient-elle pas dans certains cas à des conclusions identiques à celle de la science? -Suite de nos recherches autour du thème et à partir de notre nouvelle problématique. Lundi 4 octobre 2004: -Recherches -Discussion autour du plan Lundi 11 octobre 2004: -Plan non définitif, encore des doutes -Rassemblement de toutes nos recherches pour en discuter Lundi 18 octobre 2004: -Plan définit, basé peut-être sur Le tao de la physique avec en compléments toutes nos recherches.

VACANCES DE LA TOUSSAINT Recherche chacun de notre côté une possibilité de plan pour pouvoir les confronter lors de la rentrée et le définir réellement. Lundi 8 Novembre 2004: -Le plan est enfin définitif avec comme parties: I).Rapprochement religion-science II) Quelles sont les théories scientifiques que l’on retrouve dans les religions orientales III) Remise en question de la science de nos jours -Chacun choisi une des deux premières parties pour la rédaction et la troisième ensemble.

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Lundi 15 Novembre 2004: -Choix des sous-parties. -Début de la rédaction: travail individuel. Lundi 22 Novembre 2004: -Suite de la rédaction. Lundi 29 Novembre 2004: -Suite de la rédaction. Lundi 6 Décembre 2004: -On voit ensemble ce que l'on a écrit jusqu'à présent. -On commence à réfléchir sur l'introduction, la conclusion, et le titre de notre TPE. Lundi 13 Décembre 2004: -Dossier non terminé. -Suite de la rédaction et réflexions sur la troisième partie.

VACANCES DE NOEL Suite et fin de la rédaction des trois parties de notre TPE. Lundi 03 Janvier 2005: -Reformulation de la problématique: La connaissance intuitive du mysticisme oriental ne rejoint-elle pas la physique moderne? -Introduction et conclusion à faire: travail divisé en deux Lundi 10 Janvier 2005: -Recherche d'image correspondant au thème pour illustrer notre TPE -Chacun a rédigé une introduction et une conclusion: confrontation de notre travail personnel et choix d'une introduction et d'une conclusion. Lundi 17 Janvier: -Rédaction de notre synthèse personnelle -Fin des TPE, remise du dossier.