la biologie des insectes nécrophages et leur utilisation pour dater le décès en entomologie...

15
This article was downloaded by: [Memorial University of Newfoundland] On: 06 October 2014, At: 23:43 Publisher: Taylor & Francis Informa Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK Annales de la Société entomologique de France (N.S.): International Journal of Entomology Publication details, including instructions for authors and subscription information: http://www.tandfonline.com/loi/tase20 La biologie des insectes nécrophages et leur utilisation pour dater le décès en entomologie médico-légale Damien Charabidze a b a Université de Lille-Nord-de-France , Lille , F-59000 , France b Forensic Taphonomy Unit , UDSL , Lille , F-59000 , France Published online: 31 May 2013. To cite this article: Damien Charabidze (2012) La biologie des insectes nécrophages et leur utilisation pour dater le décès en entomologie médico-légale, Annales de la Société entomologique de France (N.S.): International Journal of Entomology, 48:3-4, 239-252, DOI: 10.1080/00379271.2012.10697773 To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/00379271.2012.10697773 PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE Taylor & Francis makes every effort to ensure the accuracy of all the information (the “Content”) contained in the publications on our platform. However, Taylor & Francis, our agents, and our licensors make no representations or warranties whatsoever as to the accuracy, completeness, or suitability for any purpose of the Content. Any opinions and views expressed in this publication are the opinions and views of the authors, and are not the views of or endorsed by Taylor & Francis. The accuracy of the Content should not be relied upon and should be independently verified with primary sources of information. Taylor and Francis shall not be liable for any losses, actions, claims, proceedings, demands, costs, expenses, damages, and other liabilities whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with, in relation to or arising out of the use of the Content. This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Any substantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing, systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly forbidden. Terms & Conditions of access and use can be found at http:// www.tandfonline.com/page/terms-and-conditions

Upload: damien

Post on 20-Feb-2017

212 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

This article was downloaded by: [Memorial University of Newfoundland]On: 06 October 2014, At: 23:43Publisher: Taylor & FrancisInforma Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: MortimerHouse, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK

Annales de la Société entomologique de France(N.S.): International Journal of EntomologyPublication details, including instructions for authors and subscription information:http://www.tandfonline.com/loi/tase20

La biologie des insectes nécrophages et leurutilisation pour dater le décès en entomologiemédico-légaleDamien Charabidze a ba Université de Lille-Nord-de-France , Lille , F-59000 , Franceb Forensic Taphonomy Unit , UDSL , Lille , F-59000 , FrancePublished online: 31 May 2013.

To cite this article: Damien Charabidze (2012) La biologie des insectes nécrophages et leur utilisation pour dater ledécès en entomologie médico-légale, Annales de la Société entomologique de France (N.S.): International Journal ofEntomology, 48:3-4, 239-252, DOI: 10.1080/00379271.2012.10697773

To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/00379271.2012.10697773

PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE

Taylor & Francis makes every effort to ensure the accuracy of all the information (the “Content”) containedin the publications on our platform. However, Taylor & Francis, our agents, and our licensors make norepresentations or warranties whatsoever as to the accuracy, completeness, or suitability for any purpose ofthe Content. Any opinions and views expressed in this publication are the opinions and views of the authors,and are not the views of or endorsed by Taylor & Francis. The accuracy of the Content should not be reliedupon and should be independently verified with primary sources of information. Taylor and Francis shallnot be liable for any losses, actions, claims, proceedings, demands, costs, expenses, damages, and otherliabilities whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with, in relation to orarising out of the use of the Content.

This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Any substantial or systematicreproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing, systematic supply, or distribution in anyform to anyone is expressly forbidden. Terms & Conditions of access and use can be found at http://www.tandfonline.com/page/terms-and-conditions

Ann. soc. entomol. Fr. (n.s.), 2012, 48 (3–4) : 239-252

239

ARTICLE

La biologie des insectes nécrophages et leur utilisation pour dater le décès en entomologie médico-légale

Abstract. Necrophagous insects and forensic entomology. The estimation of the time of death is one of the major issues when a body is discovered. For this purpose, forensic entomology use insects sampled on corpses to estimate a minimum post-mortem interval (PMImin) and the time of death. This fi eld of forensic sciences and legal medicine thus needs detailed knowledge regarding the development and physiology of the species of forensic interest. Such knowledge is provided by constant research in fi eld and laboratory conditions. The goal of these studies is not only to develop new methods for PMI estimation improvement. Forensic entomology research also allows a better comprehension of several areas of the biology of necrophagous species. This review presents on a fi rst part the development of necrophagous species, and especially blowfl ies larvae (Diptera Calliphoridae). In a second part, the current concepts in forensic entomology allowing PMI estimation are explained.

Résumé. Lorsque qu’un corps ou des restes humains sont découverts se pose inéluctablement la question de la datation du décès. Pour y répondre, l’entomologie médico-légale (également appelée entomologie forensique) se base sur l’entomofaune nécrophage présente sur le corps. Bien que cette discipline soit relativement récente, les méthodes permettant d’estimer un intervalle post-mortem à partir des prélèvements entomologiques ont considérablement évoluées au cours des dernières années. Fondée initialement sur la connaissance empirique des habitudes de quelques espèces, l’entomologie médico-légale s’est depuis dotée de méthodes performantes qui ont permis d’asseoir son statut auprès des enquêteurs et les magistrats. Cette évolution est principalement due à une intense activité de recherche, à la fois dans le domaine applicatif mais aussi plus fondamental. En effet, les aspects criminels ne sont qu’un champ d’application de la recherche, qui s’intéresse plus généralement à la biologie des insectes nécrophage et à leur implication dans le processus de décomposition. Cet article propose une synthèse des connaissances actuelles et des recherches en cours, et s’attache à décrire les méthodes en vigueur dans la cadre d’une datation du décès.Keywords: Flies, forensic entomology, post-mortem interval, Calliphoridae, decomposition.

Damien CharabidzeUniversité de Lille-Nord-de-France, F-59000 Lille, FranceUDSL, Forensic Taphonomy Unit, F-59000 Lille, France

E-mail: [email protected]é le 24 mai 2012

IntroductionL’estimation de l’intervalle post-mortem (IPM)

constitue le point de départ souvent indispensable à l’identifi cation de la (des) victime(s) et des circonstances du décès. De ce fait, la détermination de l’IPM a été largement étudiée dans le cadre de la médecine légale, mais également d’un ensemble d’autres disciplines. L’entomologie médico-légale, l’anthropologie, la bactériologie, l’écologie, etc. sont autant de méthodes permettant chacune, dans leurs domaines d’application, d’estimer le moment de la mort. Toutes ne sont bien entendues pas équivalentes, et chacune présente ses contraintes et ses avantages (Beauthier 2007). L’utilisation des insectes pour dater le décès n’est pertinente que lorsque les techniques de

datation médico-légale deviennent ineffi caces, c’est-à-dire environ deux jours après le décès (Marchenko 1988). En eff et, durant les premières heures post-mortem, le développement des insectes sur le cadavre est insuffi sant pour apporter une datation précise, ou du moins plus précise que celle réalisée par les médecins légistes. L’utilisation d’œufs de diptères Calliphoridae pour estimer un IPM très court peut cependant se révéler utile et fi able lorsque les prélèvements sont réalisés immédiatement et conservés à température strictement contrôlée (Bourel et al. 2003). Passé ce délai initial de quarante-huit heures, lorsque la température interne du corps s’est alignée sur la température extérieure et que les constantes physico-chimiques de l’organisme sont trop altérées pour servir de repères, l’étude des insectes présents sur le cadavre devient la seule solution fi able permettant d’estimer l’heure du décès (Kashyap & Pillay 1989; Marchenko 1988). Dans son article de référence daté de 1988 et réédité en 2001, Marchenko affi rme ainsi : « Il est

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

240

D. Charabidze

inadmissible de tirer des conclusions quant à l’heure du décès sur la base du degré de décomposition des tissus ou de l’état de squelettisation du corps. L’étude entomologique est la base permettant de résoudre les problèmes suivants : 1/ déterminer à quelle saison un corps est arrivé sur le site où il a été découvert; 2/ identifi er le moment de la mort (…); 3/ établir le fait qu’un cadavre a été déplacé (...)» (Marchenko 1988). En 1990, Haskell et Catts publièrent un guide à l’intention du personnel présent sur les scènes de crimes, expliquant les fondements de l’entomologie médico-légale (Haskell & Catts 1990). Il fallut cependant attendre encore cinq ans pour que ce champ d’étude soit ajouté à ceux de la revue américaine Journal of Forensic Sciences. Actuellement présente dans la majorité des pays développés ou en voie de développement, l’entomologie médico-légale est particulièrement bien implantée aux Etats-Unis, où son utilisation dans le cadre d’aff aires criminelles est quasi-systématique (Wyss & Cherix 2006).

Aperçu historiqueLe premier cas rapporté d’utilisation des insectes lors

d’une enquête remonterait au 10ème siècle, en Chine. La présence de mouches sur le crâne aurait permis de détecter une plaie à l’origine du décès (Benecke 2001). Le même type de cas est relaté plus de 200 ans plus tard en Chine également : suite au meurtre d’un homme aux champs, la présence d’un grand nombre de mouches sur la faux d’un autre paysan amena l’enquêteur à le désigner comme étant le meurtrier (Benecke 2001; Wyss & Cherix 2006). Ces deux exemples, souvent rapportés, ne concernent cependant qu’une partie limitée du processus d’expertise entomologique : l’attraction des mouches par les plaies et la présence de sang frais.

Le problème de la colonisation de la viande par les mouches et leurs larves a été étudié en détail en Europe à partir du 17ème siècle dans le cadre de la controverse scientifi que sur la génération spontanée. Les premières expériences de Redi Francisco, datées de 1671, démontrèrent que les larves observées sur la viande provenaient de pontes de mouches, et que l’accès des adultes conditionnait donc le développement ultérieur de larves. De très nombreuses personnes pensent aujourd’hui encore que les vers présents sur les cadavres « sortent » du corps après la mort... Au milieu du 19ème siècle, des enquêteurs français se mirent à estimer la durée de présence des insectes sur un corps pour dater le décès (Benecke 2001). Les bases de la démarche scientifi que d’expertise étaient posées : identifi cation des insectes prélevés, détermination de la succession probable des espèces, déduction de la saison de ponte.

Cette méthodologie fut formalisée par Mégnin à la fi n de ce même siècle avec la mise en relation de l’état de décomposition du corps et des préférences nutritives des diff érentes espèces d’insectes nécrophages (Megnin 1894). Cette méthode fut par la suite baptisée « méthode des escouades.

Le principe des escouadesLe concept sous-tendant cette théorie est simple :

le biotope « cadavre » évoluant au fur et à mesure de la décomposition, certains insectes seront attirés très tôt sur le corps, et d’autres plus tardivement. Mégnin postula que ces périodes d’attractivité du cadavre correspondaient à l’émission d’odeurs diff érentes corrélées à certaines phases de décomposition (Megnin 1894). Les insectes seraient alors attirés par certains composés volatils caractéristiques d’une phase de décomposition adaptée au développement de leurs larves sur le cadavre (Cragg 1956; Vass 2004 ; Seenivasagan et al. 2010; Von Hoermann et al. 2011). Bien que les résultats obtenus par la technique des électro-antennogrammes couplés à la caractérisation des composés volatils par spectrométrie de masse apportent des éléments de réponse, ce postulat reste à démontrer pour la plupart des espèces (Frederickx et al. 2011). La notion d’escouades s’imposa malgré tout dans un premier temps comme une méthode simple et effi cace de datation de l’IPM. Smith proposa ainsi dans sa monographie de 1986 une succession de huit escouades qui resta pendant longtemps la référence en entomologie médico-légale (Smith 1986).

Cependant, cette vision a depuis été fortement remise en cause (Wyss & Cherix 2006). La décomposition étant fortement liée aux caractéristiques de l’écosystème cadavre, la succession des insectes est donc très variable (Wells & Lamotte 2001). Elle dépend des conditions environnementales et de l’état initial du cadavre, mais d’autres facteurs interviennent tels que l’action des végétaux, des champignons ou de mammifères carnivores (Campobasso et al. 2001). Il a ainsi été démontré que les espèces et ordres de successions pouvaient varier selon la zone géographique (Avila & Goff 1998; Grassberger & Frank 2004; Brundage et al. 2011), le type de milieu (Mac Leod 1957; Smith & Wall 1997; Tomberlin & Adler 1998; Hwang 2005; Sharanowski et al. 2008, Hwang & Turner 2009) ou encore suivant les saisons et les années (Martinez-Sanchez et al. 2000; Cruickshank & Wall 2002; Archer 2003; Schroeder et al. 2003; Goulson et al. 2005; Voss et al. 2009; Akotsen-Mensah et al. 2011; Battan &Linhares 2011; Brundage et al. 2011). La dégradation d’un

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

Insectes nécrophages et entomologie medico-légale

241

cadavre s’avère donc être un processus continu bien plus qu’une suite d’étapes standardisées (Rodriguez & Bass 1983 ; Schoenly & Reid 1987 ; Haglund & Sorg 1997).

En conclusion, la datation d’un cadavre sur la base de la succession des escouades, bien que parfois effi cace et bien documentée, est globalement extrêmement délicate et imprécise, et manque de bases scientifi ques solides (Erzinçlioglu 1989; Arnaldos et al. 2005 ; Wyss & Cherix 2006).

Biologie des insectes nécrophages

Classiquement, un cadavre abandonné au début du printemps dans une zone à climat tempéré se dé-compose en quelques semaines à quelques mois. Nous proposons dans les paragraphes qui suivent un aperçu des espèces les plus fréquemment rencontrées en Eu-rope centrale, en relation avec les stades de décom-position du corps (Tab. 1). Il ne s’agit bien entendu pas d’une liste exhaustive : seules les espèces inféodées aux cadavres (nécrophages ou prédatrices d’insectes nécrophages) les plus fréquentes sont indiquées. Mais

Tableau 1. Liste non-exhaustive des insectes nécrophages ou sarco-saprophiles les plus fréquemment observés en France.

Diptères ColeoptèresCalliphoridae DermestidaeCalliphora vicina (Robineau-Desvoidy 1830) Dermeste undulatus (Brahm 1790)Calliphora vomitoria (L. 1758) Dermeste lardarius (L. 1758)Phormia regina (Meigen 1826) Dermeste peruvianus (Laporte de Castelnau 1840)Protophormia terraenovae (Robineau-Desvoidy 1830) Dermeste frischii (Kugelann 1792)Chrysomia albiceps (Wiedemann 1818) Dermeste maculatus (De Geer 1774)Lucilia caesar (L. 1758)Lucilia sericata (Meigen 1826) SilphidaeLucilia illustris (Meigen 1826) Acalypea (Blitophaga) opaca (L. 1758)

Acalypea (Blitophaga) undata (Reiter 1884)Muscidae Phosphuga atrata (L. 1758)Musca domestica (L. 1758) Silpha carinata (Herbst 1783)Muscina stabulans (Fallèn 1817) Th anatophilus rugosus (L. 1758)Muscina pabulorum (Fallèn 1817) Th anatophilus sinuatus (Fabricius 1775)Ophyra capensis (Wiedemann 1818) Nicrophorus humator (Gleditsch 1767)Ophyra leucostoma (Wiedeman 1818) (=ignava) Nicrophorus vespillo (L. 1758)

Nicrophorus interruptus (Brullé 1832)Fanniidae Necrodes littoralis (L. 1758)Fannia canicularis (L. 1761)Fannia manicata (Meigen 1826) HisteridaeFannia scalaris (Fabricius 1794) Hister spp.

Saprinus spp.SarcophagidaeSarcophaga carnaria (L. 1758) StaphylinidaeLiopygia argyrostoma (Robineau-Desvoidy 1830) Philontus spp.Sarcophaga spp. Creophilus maxilosus (L. 1758)

Piophilidae [xxx something missing here]Piophila casei (L. 1758) Necrobia violacea (L. 1758)Piophila nigriceps (Macquart 1851) Necrobia rufi pes (De Geer 1775)Piophila vulgaris (Fallen 1820) Necrobia rufi colis (Fabricius 1775)Piophila varipes (Meigen 1830)

PhoridaeConicera tibialis (Schmitz 1925)Phora spp.Megaselia spp.

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

242

D. Charabidze

de nombreuses autres espèces sont ponctuellement as-sociées à ces écosystèmes, et notamment des femelles adultes de Diptères non-nécrophages, à la recherches des apports protéiques nécessaires à la vitellogénèse (Adair & Kondratieff 2006 ; Anton et al. 2011; Dekei-rsschieter et al. 2011).

Si les conditions climatiques sont favorables, les Diptères Calliphoridae colonisent un corps très rapidement après la mort, alors qu’aucune odeur n’est encore perceptible par l’odorat humain. Ces espèces ont en eff et un système olfactif particulièrement développé qui leur permet de détecter la présence d’un corps à très grande distance (Braack 1987a; Kelling et al. 2003). Parmi ces espèces pionnières, on trouve majoritairement des Diptères Calliphoridae (Rognes 1997; Khoobdel & Davari 2011). Après quelques jours, la décomposition microbienne du corps est en pleine activité : les symbiotes du tube digestif commencent à altérer le cadavre de l’intérieur tandis que des champignons se développent en surface. Les larves de Calliphoridae sont maintenant et sont capables de s’attaquer à des tissus plus résistants, notamment les muscles. Elles participent de ce fait activement à la dégradation des tissus en les fragmentant et en les consommant. On observe également des adultes et des larves de Diptères Muscidae, Faniidae et Sarcophagidae. Plus tardive, la phase de dégradation des graisses dégage des acides gras volatils tels que l’acide butyrique. Il est alors fréquent d’observer des Coléoptères Dermestidae, dont les larves s’attaquent également aux denrées alimentaires stockées (viandes et poissons séchés). Ils sont fréquemment observés en abondance dans le cas de corps découverts en intérieur, où la présence de très nombreux individus de tous stades, associée à une abondance de mues et de déjections, indique souvent la succession de plusieurs générations sur le corps (Schroeder et al. 2002). Dans de tels cas, la squelettisation peut être très rapide, les dermestes consommant sans diffi culté la peau et les tissus secs (Woodroff e & Coombs 1979). On observe parfois également sur les tissus adipeux décomposés des petits Lépidoptères du genre Aglossa. Les chenilles se nourrissent des tissus graisseux décomposés, puis se métamorphosent. Elles laissent peu de traces identifi ables de leur passage et sont trop peu fréquentes pour être réellement utiles dans le cadre de datations.

La dégradation des matières protéiques du corps est souvent l’occasion d’observer une entomofaune typique, également rencontrée sur certains fromages. Parmi celle-ci, on remarque la présence très fréquente de petits Diptères appartenant au genre Piophila (Daniel 2011). Les larves des Piophilidae sont reconnaissables à leur capacité à « sauter » : elles s’arc-boutent en fi xant leurs crochets buccaux à leur extrémité postérieure,

tendent leurs muscles puis lâchent brusquement. Ce mécanisme de défense permet aux asticots de se projeter à plus d’un mètre... et peut causer de désagréables surprises au médecin légiste ou à un entomologiste non-averti.

Lorsque la décomposition s’achève, le milieu devient relativement pauvre d’un point de vue nutritif et extrêmement acide. Les insectes qu’on y trouve sont majoritairement sarco-saprophiles, c’est à dire au moins partiellement prédateurs. C’est notamment le cas des Diptères du genre Ophyra (Chin et al. 2009). Les Diptères Phoridae sont également très fréquents : il s’agit d’espèces de très petite taille, et dont la détermination est complexe. Leur morphologie leur permet de s’immiscer jusque dans les cercueils, où elles peuvent pulluler et se reproduire durant plusieurs générations (Bourel et al. 2004). Ces espèces ont cependant été relativement peu étudiées et sont de fait rarement exploitées pour dater le décès. Les derniers insectes à exploiter le cadavre sont généralement des Coléoptères Dermestidae ou Tenebrionidae. Ils fi nissent de consommer la peau et les tissus desséchés, ne laissant derrière eux que des os (Bourel et al. 2001).

Tout au long de la décomposition, on peut enfi n noter la présence de coléoptères sarco-saprophiles appartenant aux genres Necrophorus, Necrodes, Th anatophilus et Silpha, ainsi que Saprinus et Hister. Bien que très communes, ces espèces sont généralement peu informatives quand a la datation du décès, et ont été assez peu étudiées (Halff ter et al. 2007; Midgley & Villet 2009; Ozdemir & Sert 2009; Velasquez & Viloria 2009 ; Ikeda et al. 2010; Dekeirsschieter et al. 2011; Bugajski et al. 2011; Matuszewski 2011, 2012). De fait, l’entomologie médico-légale exploite principalement la présence de Diptères, et principalement des Calliphoridae.

Développement des larves de Diptères nécrophages

Les diptères Calliphoridae ont un cycle de développement holométabole : la femelle pond une grappe d’environ 200 œufs qui, à l’éclosion, vont donner des larves de premier stade (Wall 1993). Bien que le sujet fasse encore débat, il semblerait que les Calliphoridae ne pondent que durant la journée, ou en présence de lumière (Greenberg 1990a; Tessmer et al. 1995; Singh & Bharti 2001; Wooldridge et al. 2007; Amendt et al. 2008). La température de l’environnement et du substrat semble également être un paramètre déterminant pour le déclenchement de la ponte. Le seuil de température permettant l’oviposition apparaît ainsi comme étant nettement

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

Insectes nécrophages et entomologie medico-légale

243

supérieur (jusqu’à 7 °C d’écart) à celui permettant le déclenchement du vol (Hedouin et al. 1996). De plus, la présence d’autres œufs, de larves ou d’individus adultes accroît la probabilité de ponte en agissant comme un signal attractif pour les femelles gravides (Barton Browne 1960; Ashworth & Wall 1994).

Après s’être alimentés, les asticots vont s’éloigner du corps pour s’empuper et se transformer en nymphes. Le temps passé aux stades prépupe (larve migratrice) et pupe (nymphe) peut représenter jusqu’à 75% de la durée de développement totale (Greenberg 1990b, 1991). Cette stratégie minimisant le temps passé sur le cadavre, observée chez la plupart des diptères nécrophages, semble être une réponse évolutive à l’instabilité de ce biotope éphémère (Greenberg 1990b; Archer & Elgar 2003). Cependant, certaines espèces, notamment Phormia regina (Meigen 1826) et Protophormia terraenovae (Robineau-Desvoidy 1830), ne migrent pas au stade prépupe et se métamorphosent donc sur place. On observe également que le cycle stéréotypique décrit précédemment n’est pas toujours respecté. Chez certaines espèces de Sarcophagidae et de Calliphoridae, les œufs sont retenus dans les voies génitales de la femelle après fécondation et jusqu’à l’éclosion des larves de premier stade, qui seront directement déposées sur leur source de nourriture (larviposition) (Fabre 1923; Shewell 1987; Erzinçlioglu 1990,1996; Singh & Bharti 2008; Cook & Dadour 2011).

De nombreuses études se sont intéressées aux aspects écologiques liés à la colonisation des cadavres. Il s’agit d’une ressource alimentaire par nature éphémère et imprévisible, nécessitant donc des stratégies de colonisation et de développement particulières (Woodcock et al. 2002). La compétition y apparaît comme étant le principal facteur limitant les populations de larves, principalement dans le cas de cadavres de petite taille (Putman 1977; Smith & Wall 1997 ; Godoy et al. 1996). Ainsi, dans une étude sur la structuration des communautés de diptères nécrophages, Kuusela et Hanski notent que la quantité de femelles attirées par un cadavre de petite ou de grande taille est sensiblement identique (Kuusela & Hanski 1982). En revanche, il existe une corrélation entre la masse du cadavre et le nombre moyen d’individus qui en émergent. Durant leur stade larvaire, les diptères Calliphoridae expriment un grégarisme marqué. Ce comportement se traduit par la formation de masses de larves allant de quelques dizaines à quelques millions d’individus. Au sein de ces masses, chaque individu cherche à absorber le maximum de nourriture possible en un minimum de temps (De Jong 1976; Godoy et al. 1996; Dos Reis et al. 1999). Il en résulte

une « bousculade permanente » conduisant certains individus à manquer de nourriture et à mourir. Dans une étude de 1982, Kuusela démontre un eff et négatif de la compétition sur la vitesse de développement des larves de Lucilia illustris (Meigen 1826) (Kuusela & Hanski 1982). Une étude plus détaillée réalisée en 1995 et portant sur quatre espèces du genre Lucilia conclut également à un eff et négatif densité-dépendant de la concentration de larves sur le taux de survie des individus, leur taille et la fécondité des femelles (Prinkkila & Hanski 1995). A l’inverse, l’augmentation de la vitesse de développement à forte densité a été décrite chez Calliphora vicina (Robineau-Desvoidy 1830), Calliphora vomitoria (L. 1758) et Chrysomya spp. (Goodbrod & Goff 1990; Saunders & Bee 1995; Ireland 2006). Les protocoles expérimentaux variant énormément entre les études, il est délicat de comparer entre eux les résultats. Il ressort globalement que la probabilité de survie d’un individu décroît rapidement lorsque le nombre de larves par gramme de substrat devient trop importante, mais qu’un phénomène de facilitation (augmentation de la probabilité de survie avec la quantité de larves) peut apparaître pour des concentrations intermédiaires (Baxter & Morisson 1983; Moe et al. 2002; Ireland 2006).

De plus, tous les tissus n’ont pas la même valeur nutritive pour les larves. Des résultats expérimentaux chez Calliphora vicina indiquent une durée de développement des larves nourries avec du cerveau, du cœur, du poumon ou des reins de porc inférieure de deux jours à celles placées sur du foie (Kaneshrajah & Turner 2004). Le même type de résultat a été obtenu avec des larves de Calliphora augur (Fabricius 1775) et Lucilia cuprina (Wiedemann 1830) (Day & Wallman 2006). Enfi n, la comparaison de substrats de diff érentes origines animales indique un développement plus rapide sur la viande de porc que sur celle de bœuf (Clark et al. 2006). On observe enfi n que les diff érences de valeur nutritive entre substrats sont amplifi ées en cas de surpopulation et donc de compétition pour l’accès à la nourriture. Ce phénomène est par exemple visible chez Chrysomya albiceps (Wiedemann 1819), espèce relativement commune dans le sud de la France et dont les larves de stade II et III sont prédatrices de larves de diptères Calliphoridae, prédation particulièrement développée lorsque la nourriture vient à manquer (Faria et al. 2004). Dans l’ensemble, ces conclusions indiquent un rôle majeur de la compétition en tant que paramètre contrôlant les populations de diptères nécrophages.

Une fois les œufs (ou les larves) déposés sur le corps, la durée du développement dépend de la température. Plus il fait chaud, plus le développement est rapide,

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

244

D. Charabidze

plus il fait froid, plus il est lent. La température n’est cependant pas le seul facteur à agir sur la vitesse de développement des insectes : la disponibilité en nourriture ou la photopériode peuvent également jouer un rôle important (Nabity et al. 2007). Le comportement grégaire des larves est également à l’origine d’une élévation locale de la température (“larval-mass eff ect”) pouvant atteindre des proportions surprenantes (Slone & Gruner 2007; Charabidze et al. 2011; Johnson et al. 2012) (fi g. 1). La présence simultanée d’un très grand nombre d’individus émettant une très faible chaleur du fait de leur métabolisme peut en eff et conduire à des augmentations locales de température extrêmement importantes : Greenberg (1991) relate une observation de 18 °C supérieure à la température extérieure, tandis que Turner mentionne une température de 40 °C au sein d’une masse de larves (Greenberg 1991 ; Turner & Howard 1992). Plus impressionnant encore, une étude réalisée à Hawaii a permis d’enregistrer durant plusieurs jours des températures de plus de 50 °C à l’intérieur d’un cadavre de porc placé en zone boisée, alors que la température extérieure était inférieure à 30 °C (Richards & Goff 1997). D’autres observations de ce type sont fréquemment relatées dans la littérature, notamment lors d’expériences en extérieur (Deonier 1940; Hewadikaram & Goff 1991; Joy et al. 2002).

Le comportement de ponte des femelles et le nombre de larves en compétition pour la même ressource

alimentaire aff ecte ainsi diversement la durée de développement et la probabilité de survie des individus. Le rôle du grégarisme est donc discuté : la théorie admise est qu’il facilite l’alimentation en favorisant la liquéfaction locale des tissus par l’action conjointe des enzymes salivaires et des mouvements de leurs crochets buccaux, et permet également de minimiser l’exposition aux prédateurs (Fabre 1923; Hobson 1932; Putman 1977; Dos Reis et al. 1999). Cette balance entre grégarisme et compétition alimentaire a été analysée d’un point de vue théorique par Ives, qui classe la compétition chez Lucilia coeruleiviridis (Macquart 1855) comme appartenant au type 3, c’est-à-dire ayant un faible impact fi nal sur le fi tness des individus (Ives 1989, 1991). Autrement dit, la compétition chez les larves de Calliphoridae est suffi samment faible pour maintenir à un niveau stable la ponte de paquets d’œufs et le comportement d’agrégation des pontes chez les femelles. Il existe de plus des aptitudes d’exploitation des ressources diff érentes entre espèces, se traduisant par une compétition interspécifi que orientée en faveur des espèces produisant beaucoup d’individus à développement très court (Kouki & Hanski 1995). Ainsi, les Calliphoridae semblent limiter le développement des populations de Sarcophagidae sur les cadavres (Denno & Cothran 1976). Des capacités compétitives diff érentes ont également été mises en évidence au sein de diff érentes sous-populations

Figure 1Mesure de température au sein d’une masse de larves de stade 3 de Lucilia sericata se développant à une température ambiante de 20 °C sur de la viande de bœuf.

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

Insectes nécrophages et entomologie medico-légale

245

géographiques de l’espèce Lucilia sericata (Meigen 1826) (Martinez-Sanchez et al. 2007). Hanski évoque enfi n un eff et de l’ordre de ponte des espèces ayant par ailleurs les mêmes préférences écologiques, que l’on pourrait résumer sous la forme « première espèce arrivée, première servie » (Hanski 1977).

Calcul de l’Intervalle Post-Mortem (IPM)L’ensemble de ces connaissances quant à la biologie

des espèces nécrophages constitue le socle sur lequel s’appuient les méthodes entomologiques de datation du décès. La première phase de l’expertise entomolo-gique consiste à prélever les insectes et les larves pré-sents sur le corps, puis à les identifi er. La réalisation de prélèvements est normalement réalisée par une per-sonne formée à cette technique, mais incombe le plus souvent à des techniciens de scène de crime ou à des médecins légistes. Bien que chaque laboratoire ait son propre protocole (généralement accompagné d’un kit de prélèvement), des directives générales ont été pu-bliées par l’European Association for Forensic Entomology (EAFE) (Amendt et al. 2006). De nombreux ouvrages proposent également des consignes de prélèvement dé-taillées (Haskell & Catts 1990; Byrd & Castner 2009). Retenons simplement ici que les prélèvements doivent nécessairement être eff ectués sur le site de découverte du corps (pour retrouver les pupes) et que les insectes

doivent être pour moitié fi xés et pour moitié conservés vivants. Ces prélèvements sont conservés au frais (4 °C) ou à température contrôlée et transmis au laboratoire le plus rapidement possible. Les spécimens fi xés sont analysés immédiatement tandis que les larves vivantes sont placées en élevage (Byrd & Castner 2009). Ce sys-tème présente un double intérêt: 1- l’élevage en condi-tions contrôlées des larves permet de déterminer a pos-teriori leur âge au moment de la découverte du corps; 2- il rend possible une double expertise des spécimens : l’identifi cation des larves fi xées, souvent délicate, est complétée par celle des individus adultes. Ajoutons qu’en cas de problème avec les insectes vivants, les pré-lèvements fi xés permettent de conserver une trace qui rend malgré tout l’expertise possible.

C’est à partir de la liste complète des espèces et des stades présents sur le corps que peut être estimé l’Intervalle Post-Mortem (IPM). Lorsque le corps est découvert peu de temps après le décès (IPM court), seules les espèces les plus précoces à coloniser le corps ont pu entamer leur développement sur le cadavre. Il s’agit le plus souvent de Diptères Calliphoridae, notamment Lucilia sericata, L. caesar, Calliphora vicina, C. vomitoria, Phormia regina et Protophormia terraenovae. Dans ce cas, le principe est de déterminer précisément l’âge des insectes présents (généralement des larves, mais parfois également des œufs ou des pupes) afi n de déterminer le moment de leur ponte

Figure 2 Représentation schématique du lien entre la température ambiante et le développement réalisé en une unité de temps passée à cette température (TDu) chez les larves de diptères nécrophages. Seule la partie B est linéaire.

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

246

D. Charabidze

(Marchenko 1988).La durée de développement dépendant de la

température, il s’agît d’un âge relatif. Pour le calculer, la méthode la plus simple considère une relation linéaire entre température et développement, aisément modélisable par une équation de droite. Cependant, lorsque la température devient extrême, cette linéarité n’est plus vérifi ée : il est alors nécessaire de se référer à des modèles plus complexes (Allen 1976; Ikemoto & Takai 2000; Byrd 2001; Bourel et al. 2003; Charabidze et al. 2008 ; Gosselin et al. 2010; Reibe et al. 2010) (fi g. 2).

En France, la majorité des cas se déroulant dans une gamme de température moyenne, la méthode la plus fréquemment utilisée, appelée ADD (Accumulated Degree Days), dérive de la modélisation linéaire (Marchenko 1988). Elle synthétise pour chaque espèce la cinétique de développement sous la forme de deux constantes : une valeur seuil à atteindre et une température minimum Tmin. Cette valeur doit être retranchée à la température ambiante pour calculer les ADD : pour Calliphora vicina, dont la Tmin est de 2 °C, une journée passée à 20 °C correspond à 20–2=18 ADD. La constante (seuil) propre à cette espèce étant de 388ADD, il faut donc 388/18=21,5 jours passés

à 20 °C à C. vicina pour réaliser son développement complet. Lorsque la température varie, le même raisonnement peut être appliqué (fi g. 3). On calcule jour après jour le développement réalisé en fonction de la température, puis on additionne ces valeurs jusqu’à atteindre la constante spécifi que d’ADD. Dans le cas d’une datation de décès, on procède en partant du jour où les mouches adultes ont émergé (jour 32 dans l’exemple de la fi gure 2). On remonte ensuite la chronologie en additionnant jour par jour le développement accumulé, jusqu’à atteindre la constante d’ADD propre à l’espèce : la date où cette valeur est atteinte correspond au jour où les insectes ont été pondus sur le corps (jour 5 dans cet exemple). S’agissant d’espèces nécrophages, cette datation correspond à un moment ou la victime était déjà décédée, c’est-à-dire à un IPM minimum. Cette méthode n’est cependant applicable que lorsque les premiers individus à avoir été pondus (généralement des Diptères Calliphoridae) sont encore en train de se développer lors de la découverte du corps. Ce cas de fi gure correspond généralement à une période de quelques jours à quelques semaines après le décès.

D’autres méthodes de datations existent. Il est notamment possible d’estimer l’âge des larves à partir de leur longueur (Byrd & Allen 2001; Wells & Lamotte

Figure 3Exemple de détermination du jour de ponte d’individus de l’espèce Calliphora vicina s’étant développés à température variable et ayant émergés le jour 32. Les constantes indiquées par Marchenko (1988) pour cette espèce sont de 388ADD (Accumulated Degree Days) avec une Tmin = 2 °C. Une journée à 20 °C correspond ainsi à 20-2=18ADD. La courbe et les valeurs reportées sur le graphique correspondent aux ADD accumulés aux cours du temps. La constante spécifi que de 388ADD est atteinte le jour 5, qui correspond donc à la date de ponte (Intervalle Post-Mortem minimum).

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

Insectes nécrophages et entomologie medico-légale

247

2001; Grassberger 2002). Cette méthode fonctionne bien pour des insectes placés à température constante et donne une lecture continue de l’âge des individus, contrairement à la méthode précédente basée sur les stades. Cependant, elle nécessite que les larves soient ébouillantées lors de leur prélèvement : en eff et, celles-ci ont naturellement tendance à se contracter, ce qui peut fausser l’estimation de la longueur même après leur mort. Les individus ébouillantés sont au contraire étirés au maximum et peuvent donc être mesurés de manière standardisée. Une récente étude a également mis en évidence un lien entre la largeur des larves et leur âge, cette relation ne pouvant être appliquée que sur des larves vivantes et fraîchement prélevées (Myskowiak & Doums 2002). Il en va de même pour l’estimation de l’âge des individus sur la base de leur poids (Wells & LaMotte 1995). Enfi n, des corrélations a posteriori ont permis de mettre en évidence une corrélation entre la température moyenne et le délai d’apparition de certaines espèces sur un corps (Matuszewski 2011, 2012).

Datation d’un IPM long

Lorsque les premiers colonisateurs ont achevé leur développement, il ne reste de leur passage que quelques pupes vides. Il n’est alors plus possible de baser l’estimation de l’IPM sur ces individus. La présence de pupes vides ou celle d’autres insectes en train d’achever leur développement peut cependant parfois être exploitée. Il est par exemple possible de se baser sur la température maximum atteinte durant la décomposition du corps pour calculer l’âge minimum de tous les insectes prélevés. On estime ainsi quelle aurait pu être leur vitesse maximale de croissance et donc la durée minimum nécessaire à leur développement. Le délai post mortem est évidemment dans ce cas largement sous-estimé. Cette méthode est de plus inadaptée pour des corps se trouvant en extérieur durant une longue période, cas pour lesquelles la température varie généralement très fortement (Charabidze 2010).

Une autre solution consiste à estimer le moment de ponte des insectes encore en train de se développer sur le corps, en utilisant la méthode des ADD décrite précédemment. Cette datation est fi able, mais généralement peu informative : l’estimation de l’âge des insectes les plus tardifs indique bien un moment où la victime était déjà décédée, mais la présence d’autres espèces ayant achevé leur développement prouve que le moment de la mort est antérieur à cette estimation.

Autres apports de l’entomologie médico-légaleGénéralement, les larves de diptères nécrophages

utilisées pour la datation ne se développent que sur des tissus morts, et donc après le décès. Dans certains cas cependant, notamment en présence de plaies cutanées importantes avec nécroses, il est possible pour certaines espèces de se développer sur un organisme vivant : on parle alors de myiases ( Hall & Wall 1995; Kim et al. 2009). Ces cas restent cependant relativement rares chez l’humain, et comportent un certain nombre d’indices caractéristiques permettant de détecter la présence ante-mortem d’insectes sur le corps. La présence de myiases peut également être un indicateur de mauvaise hygiène permettant d’établir la négligence ou la maltraitance envers des personnes dépendantes (enfants ou personnes âgées) et éventuellement de dater l’apparition des plaies ou des sévices (Benecke & Lessig 2001).

Outre la datation du décès, il est fréquemment mentionné que l’étude de l’entomofaune nécrophage prélevée sur un corps permet de mettre en évidence d’éventuels déplacements post-mortem du corps (Marchenko 1988). Bien que ce cas de fi gure soit extrêmement rare (seulement quelque cas recensés dans le monde), la présence de certaines espèces ayant une aire de répartition stricte peut théoriquement indiquer un déplacement du corps survenu après la ponte de ces espèces. Il est également intéressant de noter que les deux espèces françaises du genre Calliphora les plus fréquemment trouvées sur les cadavres humains ont une répartition diff érente : Calliphora vicina est principalement synanthropique tandis que Calliphora vomitoria est plutôt observée en zone rurale (Hwang 2005 ; Hwang & Turner 2009). La présence de cette dernière sur un cadavre découvert en centre-ville a cependant été maintes fois rapportée et n’implique pas nécessairement un déplacement de corps. Il s’agit cependant d’un élément d’information à considérer. De manière analogue, Necrodes littoralis (L. 1758) n’est quasiment jamais observé en zone urbaine, mais est très fréquent dans la nature.

Enfi n, l’absence sur un corps d’un ensemble d’espèces très communes et généralement pionnières peut indiquer une inaccessibilité temporaire du cadavre durant la période de colonisation de ces insectes. Il peut s’agir d’un confi nement du cadavre ou de la présence d’un « emballage » ayant bloqué l’accès au corps, mais également et plus simplement de mauvaises conditions climatiques (Campobasso et al. 2001). Il est donc nécessaire d’être très prudent lors de la formulation de ce type de conclusions. Enfi n, l’existence d’un délai de colonisation et l’absence de certaines espèces peut

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

248

D. Charabidze

également être dû à la présence de substances répulsives (Marchenko 1988; Charabidze et al. 2009).

Pour fi nir, notons deux cas particuliers : les corps inhumés, généralement très peu colonisés (Bourel et al. 2004, Gunn & Bird 2011), et les corps immergés, auxquels une faune spécifi que est associée (Myskowiak et al. 2010). Dans ces deux cas, il est le plus souvent impossible de formuler une datation sur la base de prélèvements entomologiques.

Recherche et perspectivesLa recherche en entomologie médico-légale est

très active (Tomberlin et al. 2011). Des articles sur le sujet sont fréquemment publiés dans Forensic Science International, Journal of Forensic Sciences, Medical & Veterinary Entomology ou encore Journal of Medical Entomology. Ces travaux peuvent globalement être répartis en deux catégories complémentaires : 1) des recherches appliquées, répondant à une problématique ciblée rencontrée lors d’expertises et 2) des recherches plus fondamentales sur la biologie des espèces nécrophages.

Une des branches de recherche les plus actives s’intéresse à la quantifi cation du délai précédant la colonisation, c’est-à-dire l’étude des facteurs infl uençant l’arrivée des insectes sur un corps (Charabidze et al. 2009; Reibe & Madea 2009; Pohjoismäki et al. 2010; Akotsen-Mensah et al. 2011; Anderson 2011; Anton et al. 2011; Matuszewski 2011, 2012). A visée applicative (amélioration de la précision et de la fi abilité des conclusions d’expertises), ces recherches sont complétées par de nouvelles méthodes de calcul de la durée de développement (Charabidze et al. 2008; Reibe et al. 2010). L’utilisation de l’informatique a également permis l’apparition de nouveaux outils de datation : le programme ForenSeek, spécialement développé dans le cadre de l’entomologie médico-légale, propose ainsi un système intégré d’aide à l’expertise entomologique (Charabidze 2008, 2010). Parallèlement à ces recherches et développements, de nombreux inventaires faunistiques et des suivis de colonisations sont réalisés dans diff érents pays (Braack 1987b ; Vitta et al. 2007; Wang et al. 2008; Azwandi & Abu Hassan 2009; Biavati et al. 2010; Dekeirsschieter et al. 2011; Segura et al. 2011; Matuszewski et al. 2011). Ils constituent une part importante de la littérature en entomologie médico-légale et apportent des données fondamentales sur l’entomofaune nécrophages en Europe et en Amérique du nord. De tels inventaires, ainsi que des études de durée de développement propres aux espèces locales, manquent en revanche cruellement dans la majeure partie des pays d’Afrique

(Wyss & Cherix 2006; Szpila & Villet 2011).Dans un tout autre registre, les propriétés

antibactériennes de certains composés synthétisées par les larves de Calliphoridae sont étudiées par la recherche pharmaceutique (Cerovsky et al. 2009, 2011; Barnes et al. 2010; Kawabata et al. 2010 ; Arora et al. 2011 ; Nygaard et al. 2012). Enfi n, les aspects génétiques et moléculaires sont également étudiés en vue de développer de nouvelles méthodes d’identifi cation (Harvey et al. 2003; Saigusa et al. 2006; He et al. 2007; Desmyter & Gosselin 2009; McDonagh et al. 2009; Hwang Park et al. 2009; Mazzanti et al. 2010; Malewski et al. 2010; Boehme et al. 2010, 2011; Guo et al. 2011; Szpila & Villet 2011 ; Frederickx et al. 2012). Ces recherches sont particulièrement utiles dans le cas des Sarcophagidae ou des Phoridae dont la détermination est très délicate (Guo et al. 2011; Boehme et al. 2010). Bien que ces méthodes d’identifi cation ne soient pas encore utilisées en routine dans les laboratoires d’entomologie médico-légale, elles représentent une évolution importante pour la discipline, notamment grâce au gain de temps et de fi abilité qu’elles sont susceptibles d’apporter.

BibliographieAdair T. W., Kondratieff B. C. 2006. Th ree species of insects collected

from an adult human corpse above 3300 m in elevation: a review of a case from Colorado. Journal of Forensic Science 51: 1164-5.

Akotsen-Mensah C., Boozer R. T., Appel A. G., Fadamiro H. Y. 2011. Seasonal occurrence and development of degree-day models for predicting activity of Conotrachelus nenuphar (Coleoptera: Curculionidae) in Alabama peaches. Annals of the Entomological Society of America 104: 192-201.

Allen J. C. 1976. A modifi ed sine wave Method for calculating Degree Days. Environmental Entomology 5: 388-96.

Amendt J., Campobasso C., Gaudry E., Reiter C., LeBlanc H., Hall M. J. R. 2006. Best practice in forensic entomology: standards and guidelines. International Journal of Legal Medicine 121: 1-15.

Amendt J., Zehner R., Reckel F. 2008. Th e noctural oviposition behaviour of blowfl ies (Diptera: Calliphoridae) in Central Europe and its forensic implications. Forensic Science International 175: 61-64.

Anderson G.S. 2011. Comparison of decomposition rates and faunal colonization of carrion in indoor and outdoor environments. Journal of Forensic Sciences 56: 136-142.

Anton E., Niederegger S., Beutel R. G. 2011. Beetles and fl ies collected on pig carrion in an experimental setting in Th uringia and their forensic implications. Medical and Veterinary Entomology 25: 353-64

Archer M. S. 2003. Annual variation in arrival and departure times of carrion insects at carcasses: implications for succession studies in forensic entomology. Australian Journal of Zoology 51: 569-576.

Archer M. S, Elgar M. A. 2003. Female breeding-site preferences and larval feeding strategies of carrion-breeding Calliphoridae and Sarcophagidae (Diptera): a quantitative analysis. Australian Journal of Zoology 51: 165-74.

Arnaldos M. I., Garcia M. D., Romera E., Presa J. J., Luna A. 2005. Estimation of postmortem interval in real cases based on experimentally obtained entomological evidence. Forensic Science International 149: 57-65.

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

Insectes nécrophages et entomologie medico-légale

249

Arora S., Baptista C., Lim C. S. 2011. Maggot metabolites and their combinatory eff ects with antibiotic on Staphylococcus aureus. Annals of Clinical Microbiology and Antimicrobials 10: 1-6.

Ashworth J. R., Wall R. 1994. Responses of the sheep blowfl ies Lucilia sericata and L. cuprina to odour and the development of semiochemical baits. Medical and Veterinary Entomology 8: 303-9.

Avila F., Goff L. 1998. Arthropods succession patterns onto burnt carrion in two contrasting habitats in the Hawaiian islands. Journal of Forensic Sciences 43: 581-86.

Azwandi A., Abu Hassan A. 2009. A preliminary study on the decomposition and dipteran associated with exposed carcasses in an oil palm plantation in Bandar Baharu, Kedah, Malaysia. Tropical Biomedicine 26: 1-10.

Barnes K. M., Gennard D. E., Dixon R. A. 2010. An assessment of the antibacterial activity in larval excretion/secretion of four species of insects recorded in association with corpses, using Lucilia sericata Meigen as the marker species. Bulletin of Entomological Research 100: 635-640.

Barton Browne L. 1960. Th e role of olfaction in the stimulation of oviposition in the blowfl y, Phormia regina. Journal of Insect Physiology 5: 16-22.

Battan Horenstein M., Linhares A. X. 2011. Seasonal composition and temporal succession of necrophagous and predator beetles on pig carrion in central Argentina. Medical and Veterinary Entomology 25: 395-401.

Baxter J. A., Morisson P. E. 1983. Dynamics of growth modifi ed by larval population density in the fl esh fl y, Sarcophaga bullata. Canadian Journal of Zoology 61: 512-17.

Beauthier J. P. 2007. Traité de médecine légale. 2nd ed., De Boeck, Bruxelles, 837 p.

Benecke M. 2001. A brief history of forensic entomology. Forensic Science International 120: 2-14.

Benecke M., Lessig R. 2001. Child neglect and forensic entomology. Forensic Science International 120: 155-159.

Biavati G. M., De Assis Santana F. H., Pujol-Luz J. R. 2010. A checklist of Calliphoridae blowfl ies (Insecta, Diptera) associated with a pig carrion in central Brazil. Journal of Forensic Sciences 55: 1603-1606.

Boehme P., Amendt J., Disney R. H. L., Zehner R. 2010. Molecular iden-tifi cation of carrion-breeding scuttle fl ies (Diptera: Phoridae) using COI barcodes. International Journal of Legal Medicine 124: 577-81.

Boehme P., Amendt J., Zehner R. 2009. Th e use of COI barcodes for molecular identifi cation of forensically important fl y species in Germany. Parasitology Research. 106: 257-61.

Bourel B., Hedouin V., Gosset D. 2001. Entomologie médico-légale appliquée à un cas de momifi cation. Annales de la Société Entomologique de France (N.S.) 36: 287-90.

Bourel B., Callet B., Hedouin V., Gosset D. 2003. Flies eggs: a new method for the estimation of short-term post-mortem interval? Forensic Science International 135: 27-34.

Bourel B., Tournel G., Hédouin V., Gosset D. 2004. Entomofauna of buried bodies in northern France. International Journal of Legal Medicine 118: 215-220.

Braack L. E. 1987a. Community dynamics of carrion-attendant arthropods in tropical african woodland. Oecologia 72: 402-9.

Braack L. E. 1987b. Community dynamics of carrion-attendant arthropods in tropical african woodland. Oecologia 72: 402-9.

Brundage A., Bros S., Honda J. Y. 2011. Seasonal and habitat abundance and distribution of some forensically important blow fl ies (Diptera: Calliphoridae) in Central California. Forensic Science International 212: 115-120.

Bugajski K. N., Seddon C. C., Williams R. E. 2011. A comparison of blow fl y (Diptera: Calliphoridae) and beetle (Coleoptera) activity on refrigerated only versus frozen-thawed pig carcasses in Indiana. Journal of Medical Entomology 48: 1231-1235.

Byrd J. H., Castner J. L. 2009. Forensic Entomology: Th e Utility of Arthropods in Legal Investigations. 2nd ed., CRC Press Inc, Boca Raton, Florida, 705 p.

Byrd J. H. 2001. Computer modeling of insect growth and its application to forensic entomology, p.303-29. In: Byrd J. H., Castner J. L. (eds.), Forensic Entomology: the Utility of Arthropods in Legal Investigations. 1st ed. CRC Press LLC, Boca Raton, Florida, 705 p.

Byrd J. H., Allen J. C. 2001. Th e development of the black blow fl y, Phormia regina (Meigen). Forensic Science International 120: 79-88.

Campobasso C. P., Di Vella G., Introna F. 2001. Factors aff ecting decomposition and Diptera colonization. Forensic Science International 120: 18-27.

Čeřovský V., Slaninová J., Fučík V., Monincová L., Bednárová L., Maloň P., Stokrová J. 2011. Lucifensin, a novel insect defensin of medicinal maggots: synthesis and structural study. Chembiochem: A European Journal of Chemical Biology 12: 1352-1361.

Čeřovský V., Žďárek J., Fučík V., Monincová L., Voburka Z., Bem R. 2009. Lucifensin, the long-sought antimicrobial factor of medicinal maggots of the blowfl y Lucilia sericata. Cellular and Molecular Life Sciences 67: 455-66.

Charabidze D., Bourel B., Morvan G., Hedouin V., Gosset D. 2008. ForenSeek, un programme de simulation et d’expertise dédié à l’entomologie médico-légale. Journal de médecine légale droit médical 51: 131-140.

Charabidze D., Bourel B., Hedouin V., Gosset D. 2009. Repellent eff ect of some household products on fl y attraction to cadavers. Forensic Science International 189: 28-33.

Charabidze D. 2010. Entomologie Medico-Légale : Recherche Et Expertises. Editions Universitaires Européennes, Sarrebrücken, 180 p.

Charabidze D., Bourel B., Gosset D. 2011. Larval-mass eff ect: Characterisation of heat emission by necrophageous blowfl ies (Diptera: Calliphoridae) larval aggregates. Forensic Science International 211: 61-6.

Chin H. C., Ahmad N. W., Lim L. H., Jeff ery J., Omar B., Dhang C. C., Weng L. K., Sofi an-Azirun M. 2009. Predation on pupa of Chrysomya rufi facies (Marquart) (Diptera: Calliphoridae) by parasitoid, Exoristobia philippinensis Ashmead (Hymenoptera: Encyrtidae) and Ophyra spinigera larva (Diptera: Muscidae). Tropical Biomedicine 26: 369-372.

Clark K., Evans L., Wall R. 2006. Growth rates of the blowfl y, Lucilia sericata, on diff erent body tissues. Forensic Science International 156: 145-9.

Cook D. F., Dadour I. R. 2011. Larviposition in the ovoviviparous blowfl y Calliphora dubia. Medical and Veterinary Entomology 25: 53-57.

Cragg J. B. 1956. Th e olfactory behaviour of Lucilia species (diptera) under natural conditions. Annals of Applied Biology 44: 467-477.

Cruickshank I., Wall R. 2002. Population dynamics of the sheep blowfl y Lucilia sericata: seasonal patterns and implications for control. Journal of Applied Ecology 39: 493-501.

Daniel M. V. 2011. Skipping clues: Forensic importance of the family Piophilidae (Diptera). Forensic Science International 212: 1-5.

Day D. M., Wallman J. F. 2006. Infl uence of substrate tissue type on larval growth in Calliphora augur and Lucilia cuprina (Diptera: Calliphoridae). Journal of Forensic Sciences 51: 657-663.

Dekeirsschieter J., Verheggen F. J, Haubruge E., Brostaux Y. 2011. Carrion beetles visiting pig carcasses during early spring in urban, forest and agricultural biotopes of Western Europe. Journal of Insect Science (Online) 11: 73.

Dekeirssschieter J., Verheggen Fv, Gohy M., Hubrecht F., Bourguignon L., Lognay G., Haubruge E. 2009. Cadaveric volatile organic compounds released by decaying pig carcasses (Sus domesticus L.) in diff erent biotopes. Forensic Science International 189: 46-53.

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

250

D. Charabidze

Denno R. F., Cothran W. R. 1976. Competitive interactions and ecological strategies of Sarcophagid and Calliphorid fl ies inhabiting rabbit carrion. Annals of the entomological Society of America 69: 109-113.

Deonier C. C. 1940. Carcass temperature and their relation to winter Blowfl y populations and activity in the southwest. Journal of Economic Entomology 33: 166-170.

Desmyter S., Gosselin M. 2009. COI sequence variability between Chrysomyinae of forensic interest. Forensic Science International: Genetics 3: 89-95.

Erzinçlioglu Z. 1989. Entomology, zoology and forensic science: the need for expansion. Forensic Science International 43: 209-13.

Erzinçlioglu Z. 1990. On the interpretation of maggot evidence in forensic cases. Medecine, Science and the Law 30: 65-6.

Erzinçlioglu Z. 1996. Blowfl ies. Naturalists’Handbooks, 23, Th e Richmond Publishing Co. Ltd, Slough, 71p.

Fabre J. H. 1923. Souvenirs entomologiques. Librairie Delagrave, Paris. Réédition 1989, Robert Laff ont, Paris, 1200 p.

Faria L. D., Trinca L. A., Godoy W. A. 2004. Cannibalistic behavior and functional response in Chrysomya albiceps (Diptera: Calliphoridae). Journal of Insect behavior 17: 251-61.

Frederickx C., Dekeirsschieter J., Brostaux Y., Wathelet J-P., Verheggen F. J., Haubruge E. 2012. Volatile organic compounds released by blowfl y larvae and pupae: New perspectives in forensic entomology. Forensic Science International 219: 215-220.

Frederickx C., Dekeirsschieter J., Verheggen F. J., Haubruge E. 2012. Responses of Lucilia sericata Meigen (Diptera: Calliphoridae) to cadaveric volatile organic compounds. Journal of Forensic Sciences 57: 386-92.

Godoy W. A., Von Zuben C. J., Dos Reis S. F., Von Zuben F. J. 1996. Th eoretical estimates of consumable food and probability of acquiring food in larvae of Chrysomya putoria (Diptera: Calliphoridae). Memorias Instuto Oswaldo Cruz 91: 257-64.

Goodbrod J. R., Goff M. L. 1990. Eff ects of larval population density on rates of development and interactions between two species of Chrysomya (Diptera: Calliphoridae) in laboratory culture. Journal of Medical Entomology 27: 338-43.

Gosselin M., Charabidze D., Frippiat C., Bourel B., Gosset D. 2010. Development time variability: adaptation of Régnière’s method to the intrinsic variability of belgian Lucilia sericata (Diptera, Calliphoridae) population. Journal of Forensic Research 1.

Goulson D., Derwent L.C., Hanley M. L. E., Dunn D. W., Abolins S. R. 2005. Predicting calyptrate fl y populations from the weather, and probable consequences of climate change. Journal of Applied Ecology 42: 795-804.

Grassberger M. 2002. Eff ect of temperature on development of the forensically important holarctic blow fl y Protophormia terraenovae (Robineau-Desvoidy) (Diptera: Calliphoridae). Forensic Science International 128: 177-182.

Grassberger M., Frank C. 2004. Initial study of arthropods succession on pig carrion in a central European urban habit. Journal of Medical Entomology 41: 511-523.

Greenberg B. 1990a. Nocturnal oviposition behavior of blow fl ies (Diptera: Calliphoridae). Journal of Medical Entomology 27: 807-10.

Greenberg B. 1990b. Behavior of postfeeding larvae of some Calliphoridae and a muscid (Diptera). Annals of the Entomological Society of America 83:1210-1214.

Greenberg B. 1991. Flies as forensic indicators. Journal of Medical Entomology. 28: 565-77.

Gunn A., Bird J. 2011. Th e ability of the blowfl ies Calliphora vomitoria (Linnaeus), Calliphora vicina (Robineau-Desvoidy) and Lucilia sericata (Meigen) (Diptera: Calliphoridae) and the muscid fl ies Muscina stabulans (Fallén) and Muscina prolapsa (Harris) (Diptera: Muscidae) to colonise buried remains. Forensic Science International 207: 198-204.

Guo Y., Cai J., Chang Y., Li X., Liu Q., Wang X., Zhong M., Wen J., Wang J. 2011. Identifi cation of forensically important sarcophagid fl ies (Diptera: Sarcophagidae) in China, based on COI and 16S rDNA gene sequences. Journal of Forensic Sciences 56: 1534-1540.

Haglund W. D., Sorg M.H. 1997. Forensic Taphonomy: Th e Postmortem Fate of Human Remains, CRC Press, Boca Raton, 664 p.

Hall M., Wall R. 1995. Myiasis of humans and domestic animals. Advances in Parasitology 35: 257-334.

Halff ter G., Pineda E., Arellano L., Escobar F. 2007. Instability of copronecrophagous beetle assemblages (Coleoptera: Scarabaeinae) in a mountainous tropical landscape of Mexico. Environmental Entomology 36: 1397-407.

Hanski I. 1977. An interpolation model of assimilation by larvae of the blowfl y Lucilia illustris (Calliphoridae) in changing temperatures. Oikos 28: 187-195.

Harvey M. L., Mansell M. W., Villet M. H., Dadour I.R.. 2003. Molecular identifi cation of some forensically important blowfl ies of southern Africa and Australia. Medical and Veterinary Entomology 17: 363-9.

Haskell N., Catts E. P. 1990. Entomology and death, a procedural guide. Forensic Entomology Assocs, Clemson, S.Carolina, 182 p.

He L., Wang S., Miao X., Wu H., Huang Y. 2007. Identifi cation of necrophagous fl y species using ISSR and SCAR markers. Forensic Science International 168: 148-153.

Hedouin V., Martin-Bouyer L., Bourel B., Révuelta E., Gosset D. 1996. Infl uence de la température sur la ponte des diptères. Journal de Médecine Légale et de Droit Médical 39: 153-157.

Hewadikaram K. A., Goff M. L. 1991. Eff ect of carcass size on rate of decomposition and arthropod succession patterns. American Journal of Forensic Medical Pathology 12: 235-40.

Hobson R. P. 1932. Studies on the nutrition of blow-fl y larvae: III. Th e liquefaction of muscle. Journal of Experimental Biology 9: 359-65.

Hwang C. 2005. Spatial and temporal variability of necrophagous Diptera from urban to rural areas. Medical and Veterinary Entomology 19: 379-91.

Hwang C. C., Turner B. D. 2009. Small-scaled geographical variation in life-history traits of the blowfl y Calliphora vicina between rural and urban populations. Entomologia Experimentalis et Applicata 132: 218-24.

Hwang Park S., Zhang Y., Piao H., Ha Yu D., Ju Jeong H., Young Yoo G., Chung U., Jo T. H., Hwang J. J. 2009. Use of cytochrome C oxidase I (COI) nucleotide sequences for identifi cation of the Korean Luciliinae fl y species (Diptera: Calliphoridae) in forensic investigations. Journal of Korean Medical Science 24: 1058-63.

Ikeda H., Shimano S., Yamagami A. 2010. Diff erentiation in searching behavior for carcasses based on fl ight height diff erences in carrion bee-tles (Coleoptera: Silphidae). Journal of Insect Behavior 24: 167-174.

Ikemoto T., Takai K. 2000. A new linearized formula for the law of total eff ective temperature and the evaluation of line-fi tting methods with both variables subject to error. Environmental Entomology 29: 671-682.

Ireland S. 2006. Th e eff ects of larval crowding and food type on the size and development of the blowfl y, Calliphora vomitoria. Forensic Science International 159: 175-181.

Ives A.R. 1989. Th e optimal clutch size when many females oviposit per patch. Th e American Naturalist 133: 671-87.

Ives A. R. 1991. Aggregation and coexistence in a carrion fl y community. Ecological Monographs 61: 75-94.

Johnson A., Archer M., Leigh-Shaw L., Brown M., O’Donnell C., Wallman J. 2012. Non-invasive visualisation and volume estimation of maggot masses using computed tomography scanning. International Journal of Legal Medicine DOI 10.1007/s00414-012-0673-y.

De Jong G. 1976. A model of competition for food. I. Frequency-dependent viabilities. American Naturalist 110: 1013-1027.

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

Insectes nécrophages et entomologie medico-légale

251

Joy J. E, Herrell M. L., Rogers P. C. 2002. Larval fl y activity on sunlit versus shaded raccoon carrion in southwestern West Virginia with special reference to the black blowfl y (Diptera: Calliphoridae). Journal of Medical Entomology 39: 392-7.

Kaneshrajah G., Turner B. 2004. Calliphora vicina larvae grow at diff erent rates on diff erent body tissues. International Journal of Legal Medicine 118: 242-4.

Kashyap V. K., Pillay V. V. 1989. Effi cacy of entomological method in estimation of postmortem interval: a comparative analysis. Forensic Science International 40: 245-50.

Kawabata T., Mitsui H., Yokota K., Ishino K., Oguma K., Sano S. 2010. Induction of antibacterial activity in larvae of the blowfl y Lucilia sericata by an infected environment. Medical and Veterinary Entomology 24: 375-381.

Kelling J., Biancaniello G., DenOtter C. J. 2003. Eff ect of age and sex on the sensitivity of antennal and palpal olfactory cells of housefl ies. Entomologia Experimentalis et Applicata 106: 45-51.

Khoobdel M., Davari B. 2011. Fauna and abundance of medically important fl ies of Muscidae and Fanniidae (Diptera) in Tehran, Iran. Asian Pacifi c Journal of Tropical Medicine 4: 220-223.

Kim J. S., Seo P. W., Kim J. W., Go J. H., Jang S. C., Lee H. J., Seo M. 2009. A nasal myasis in a 76-year-old female in Korea. Korean Journal of. Parasitology 47: 405-7.

Kouki J., Hanski I. 1995. Population aggregation facilitates coexistence of many competing carrion fl y species. Oikos 72: 223-227.

Kuusela S., Hanski I. 1982. Th e structure of carrion fl y communities: the size and the type of carrion. Holartic Ecology 5: 337-348.

Mac Leod J., Donnelly D. 1957. Some ecological relationships of natural populations of Calliphorine blowfl ies. Journal of Animal Ecology 26: 135-170.

Malewski T., Draber-Monko A., Pomorski J., Los M., Bogdanowicz W. 2010. Identifi cation of forensically important blowfl y species (Diptera: Calliphoridae) by high-resolution melting PCR analysis. International Journal of Legal Medicine, 124: 277-85.

Marchenko M. I. 1988. Medico-legal relevance of cadaver entomofauna for the determination of the time since death. Acta of the Medical and Legal Society 38: 257-302.

Martinez Sanchez A., Smith K. E., Rojo S., Marcos-Garcia M. A., Wall R. 2007. Geographic origin aff ects larval competitive ability in European populations of the blowfl y, Lucilia sericata. Entomologia Experimentalis et Applicata 122: 93-98.

Martinez-Sanchez A., Rojo S., Marcos-Garcia M. A. 2000. Annual and spatial activity of dung fl ies and carrion in a Mediterranean holm-oak pasture ecosystem. Medical and Veterinary Entomology 14: 56-63.

Matuszewski S. 2011. Estimating the pre-appearance Interval from temperature in Necrodes littoralis L. (Coleoptera: Silphidae). Forensic Science International 212: 180-188.

Matuszewski S. 2012. Estimating the preappearance interval from temperature in Creophilus maxillosus L. (Coleoptera: Staphylinidae). Journal of Forensic Sciences 57: 136-145.

Matuszewski S., Bajerlein D., Konwerski S., Szpila K. 2011. Insect succession and carrion decomposition in selected forests of Central Europe. Part 3: Succession of carrion fauna. Forensic Science International 207: 150-163.

Mazzanti M., Alessandrini F., Tagliabracci A., Wells J. D., Campobasso C. P. 2010. DNA degradation and genetic analysis of empty puparia: genetic identifi cation limits in forensic entomology. Forensic Science International 195: 99-102.

McDonagh L., Th ornton C., Wallman J. F., Stevens J. R. 2009. Development of an antigen-based rapid diagnostic test for the identifi cation of blowfl y (Calliphoridae) species of forensic signifi cance. Forensic Science International: Genetics 3: 162-5.

Megnin J. P. 1894. La faune des cadavres: application de l’entomologie à la médecine légale. Gauthier-Villars et fi ls, Paris, 224 p.

Midgley J. M., Villet M. H. 2008. Development of Th anatophilus micans (Fabricius 1794) (Coleoptera: Silphidae) at constant temperatures. International Journal of Legal Medicine 123: 285-92.

Moe S., Stenseth J., Chr N., Smith R. H. 2002. Density dependence in blowfl y populations: experimental evaluation of non-parametric time-series modelling. Oikos 98: 523-533.

Myskowiak J.B., Doums C. 2002. Eff ects of refrigeration on the biometry and development of Protophormia terraenovae (Robineau-Desvoidy) (Diptera: Calliphoridae) and its consequences in estimating post-mortem interval in forensic investigations. Forensic Science International 125: 254-61.

Myskowiak J. B., Masselot G., Fanton L., Schuliar Y. 2010. Freshwater invertebrates and Wagner’s parsimony method (WPM): Tools for the submersion time estimation of a cadaver found in a natural aquatic environment. Description of a sampling protocol. Revue de Medecine Legale 1: 47-60.

Nabity P. D., Higley L. G., Heng-Moss T. M. 2007. Light-induced variability in development of forensically important blow fl y Phormia regina (Diptera: Calliphoridae). Journal of Medical Entomology 44: 351-8.

Nygaard M. K. E., Andersen A. S., Kristensen H. H., Krogfelt K. A., Fojan P., Wimmer R. 2012. Th e insect defensin lucifensin from Lucilia sericata. Journal of Biomolecular 52: 277-82.

Ozdemir S., Sert O. 2009. Determination of Coleoptera fauna on carcasses in Ankara province, Turkey. Forensic Science International 183: 24-32.

Pohjoismäki J. L. O., Karhunen P. J., Goebeler S., Saukko P., Sääksjärvi I.E. 2010. Indoors forensic entomology: Colonization of human remains in closed environments by specifi c species of sarcosaprophagous fl ies. Forensic Science International 199: 38-42.

Prinkkila M. L., Hanski I. 1995. Complex competitive interactions in four species of Lucilia blowfl ies. Ecological entomology 20: 261-272.

Putman R. J. 1977. Dynamics of the Blowfl y, Calliphora erythrocephala, within carrion. Journal of Animal Ecology 46: 853-866.

Reibe S., Madea B. 2009. How promptly do blowfl ies colonise fresh carcasses? A study comparing indoor with outdoor locations. Forensic Science International 195: 52-7.

Reibe S., Doetinchem P. V., Madea B. 2010. A new simulation-based model for calculating post-mortem intervals using developmental data for Lucilia sericata (Dipt: Calliphoridae). Parasitology Research 107: 9-16.

Dos Reis S. F., Von Zuben C. J., Godoy W. A. C. 1999. Larval aggregation and competition for food in experimental populations of Chrysomya putoria (Wied.) and Cochliomyia macellaria (F.) (Dipt., Calliphoridae). Journal of Applied Entomology 123: 485-489.

Richards E. N., Goff L. M.. 1997. Arthropod succession on exposed carrion in three contrasting tropical habitats on Hawaii island, Hawaii. Journal of Medical Entomology 34: 328-39.

Rodriguez W. C., Bass W.M. 1983. Insect activity and its relationship to decay rates of human cadavers in east Tennessee. Journal of Forensic Sciences 28: 423-432.

Rognes K. 1997. Th e Calliphoridae (Blowfl ies) (Diptera: Oestroidea) are not a monophyletic group. Cladistics 13: 27-68.

Saigusa K., Takamiya M., Matsumasa M., Aoki Y. 2006. Th e forensic availability of a simple and time-saving method for the identifi cation of dipteran species to estimate postmortem interval using entomological evidence. Legal Medicine (Tokyo) 8: 253-4.

Saunders D. S., Bee, A. 1995. Eff ect of larval crowding on size and fecundity of the blow fl y, Calliphora vicina (Diptera: Calliphoridae). European Journal of Entomology 92: 615-22.

Schoenly K., Reid W. 1987. Dynamics of heterotrophic succession in carrion arthropod assemblages: discrete series or a continuum of change. Oecologia 73: 192-202.

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4

252

D. Charabidze

Schroeder H., Klotzbach H., Oesterhelweg L., Puschel K. 2002. Larder beetles (Coleoptera, Dermestidae) as an accelerating factor for decomposition of a human corpse. Forensic Science International 127: 231-236.

Schroeder H., Klotzbach H., Puschel K. 2003. Insects’ colonization of human corpses in warm and cold season. Legal Medicine (Tokyo) 5: 372-4.

Seenivasagan T., Sharma K. R., Ganesan K., Prakash S. 2010. Electro-physiological, fl ight orientation and oviposition responses of three spe-cies of mosquito vectors to hexadecyl pentanoate: residual oviposition repellent activity. Journal of Medical Entomology 47: 329-337.

Segura N. A., Bonilla M. A., Usaquén W., Bello F. 2011. Entomofauna resource distribution associated with pig cadavers in Bogotá DC. Medical and Veterinary Entomology 25: 46-52.

Sharanowski B. J., Walker E. G., Anderson G. S. 2008. Insect succession and decomposition patterns on shaded and sunlit carrion in Saskatchewan in three diff erent seasons. Forensic Science International 179: 219-40.

Shewell G. E. 1987. Sarcophagidae. Manual of Nearctic Diptera. Agriculture Canada Research Branch Monograph, JFM, ed., 1159-86.

Singh D., Bharti M. 2001. Further observations on the nocturnal oviposition behaviour of blow fl ies (Diptera: Calliphoridae). Forensic Science International 120: 124-6.

Singh D., Bharti M. 2008. Some notes on the nocturnal larviposition by two species of Sarcophaga (Diptera: Sarcophagidae). Forensic Science International 177: 19-20.

Slone D., Gruner S. 2007. Th ermoregulation in larval aggregations of carrion-feeding blow fl ies (Diptera: Calliphoridae). Journal Medical Entomology 44: 516-523.

Smith K. G. V. 1986. A manual of forensic entomology. Trustees of the British Museum (Natural history), London, 205p.

Smith K. E., Wall R. 1997. Th e use of carrion as breeding sites by the blowfl y Lucilia sericata and other Calliphoridae. Medical and Veterinary Entomology 11: 38-44.

Szpila K., Villet M. H. 2011. Morphology and identifi cation of fi rst instars of African blow fl ies (Diptera: Calliphoridae) commonly of forensic importance. Journal of Medical Entomology 48: 738-752.

Tessmer J. W., Meek C. L., Wright V. L. 1995. Circadian patterns of oviposition by necrophilous fl ies (Diptera: Calliphoridae) in southern Louisiana. Southwestern Entomologist 20: 439-445.

Tomberlin J. K., Adler P. H. 1998. Seasonal colonization and decomposition of rat carrion in water and on land in an open fi eld in South Carolina. Journal of Medical Entomology 35: 704-9.

Tomberlin J. K, Benbow M. E., Tarone A. M., Mohr R. M. 2011. Basic research in evolution and ecology enhances forensics. Trends in Ecology & Evolution 26: 53-55.

Tomberlin J. K., Mohr R., Benbow M. E., Tarone A. M., VanLaerhoven S. 2011. A roadmap for bridging basic and applied research in forensic entomology. Annual Review of Entomology 56: 401-421.

Turner B., Howard T. 1992. Metabolic heat generation in dipteran larval aggregations: a consideration for forensic entomology. Medical and Veterinary Entomology 6: 179-81.

Vass A. A., Smith R. R., Th ompson C. V., Burnett M. M., Wolf D. A., Synstelien J. A., Dulgerian N., Eckenrode B. A. 2004. Decompositional odor analysis database. Journal of Forensic Sciences 49: 760-9.

Velasquez Y., Viloria A. L. 2009. Eff ect of temperature on the development of the neotropical carrion beetle Oxelytrum discicolle (Brullé, 1840) (Coleoptera: Silphidae). Forensic Science International 185: 107-9.

Vitta A., Pumidonming W., Tangchaisuriya U., Poodendean C., Nateeworanart S. 2007. A preliminary study on insects associated with pig (Sus scrofa) carcasses in Phitsanulok, northern Th ailand. Tropical Biomedicine 24: 1-5.

Von Hoermann C., Ruther J., Reibe S., Madea B., Ayasse M. 2011. Th e importance of carcass volatiles as attractants for the hide beetle Dermestes maculatus (De Geer). Forensic Science International 212: 173-179.

Voss S. C., Spaff ord H., Dadour I. R. 2009. Annual and seasonal patterns of insect succession on decomposing remains at two locations in Western Australia. Forensic Science International 193: 26-36.

Wall R. 1993. Th e reproductive output of the blowfl y, Lucilia sericata. Journal of Insect Physiology 9: 743-50.

Wang J., Li Z., Chen Y., Chen Q., Yin X. 2008. Th e succession and development of insects on pig carcasses and their signifi cances in estimating PMI in south China. Forensic Science International 179: 11-8.

Wells J. D., Lamotte L. R. 2001. Estimating the postmortem interval, p.263-85 in: Byrd J. H., Castner J. L, (eds.), Forensic entomology. CRC Press, Boca Raton.

Wells J. D., LaMotte L. R. 1995. Estimating maggot age from weight using inverse prediction. Journal of Forensic Sciences 40: 585-590.

Woodcock B. A, Watt A. D, Leather S. R. 2002. Aggregation, habitat quality and coexistence: a case study on carrion fl y communities in slug cadavers. Journal of Animal Ecology 71: 131-140.

Woodroff e G. E., Coombs C. W. 1979. Th e development of several species of Dermestes (Coleoptera: Dermestidae) on various vegetable foodstuff s. Journal of Stored Product Research 15: 95-100.

Wooldridge J., Scrase L., Wall R. 2007. Flight activity of the blowfl ies, Calliphora vomitoria and Lucilia sericata, in the dark. Forensic Science International 172: 94-97.

Wyss C., Cherix D. 2006. Traité d’entomologie forensique. Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (PPUR), Lausanne, 317 p.

Dow

nloa

ded

by [

Mem

oria

l Uni

vers

ity o

f N

ewfo

undl

and]

at 2

3:43

06

Oct

ober

201

4