l’ ancre et la grenade - amicale de...
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Premier officier féminin à intégrer la gendarmerie, le colonel
Isabelle Guion de Méritens a pris le commandement de la gen-
darmerie maritime le 4 septembre 2012. Elle succède au colonel
Georges Strub appelé à prendre les fonctions de commandant en
second la Région de Gendarmerie de Lorraine et la Gendarmerie
pour la Zone de Défense et de Sécurité Est à Metz.
La cérémonie a eu lieu dans la cour de l’hôtel de la Marine en
présence du vice-amiral d’escadre Stéphane Verwaerde, major
général de la Marine et de nombreuses personnalités. La musique
de la gendarmerie mobile, le drapeau de la gendarmerie maritime,
une section du noyau permanent pour les honneurs et un peloton
de la gendarmerie maritime ont rendu les honneurs pendant la cé-
rémonie.
Nous souhaitons la bienvenue à bord au nouveau chef de corps.
UN NOUVEAU CHEF DE CORPS A
LA GENDARMERIE MARITIME
AMICALE DE BRETAGNE
des anciens et veuves de la gendarmerie maritime
L’ ANCRE ET LA GRENADE
Bulletin n° 48
1er octobre 2012
Colonel Isabelle Guion de MéritensColonel Isabelle Guion de MéritensColonel Isabelle Guion de MéritensColonel Isabelle Guion de Méritens
Le drapeau de la gendarmerie maritime, la musique de la gendarmerie mobile, une
section du noyau permanent pour les honneurs et un peloton de la gendarmerie mariti-
me ont rendu les honneurs pendant la cérémonie." Affectée le 1er septembre 2012 à la tête de la gendarmerie ma-
ritime, je viens d'être solennellement installée dans mes fonctions par le général Lizurey, major général de la Gen-
darmerie, en présence du vice-amiral d'escadre Verwaerde, major général de la Marine.
Je mesure l'honneur qui m'est ainsi fait et suis très fière et heureuse de prendre ce beau commandement dont j'ai pu
constater depuis quelques mois la grande qualité de ses personnels et l'amplitude de son champ missionnel.
Je me déplacerai rapidement dans vos unités et à bord de vos bâtiments pour vous rencontrer, chacun dans vos
fonctions et responsabilités. Je veux également rendre hommage à mon prédécesseur le colonel Strub pour l'aide
qu'il m'a apportée à mon arrivée et l'ensemble de son action.
Soyez d'ores et déjà assurés de mon total soutien et mon entière confiance."
Le colonel Isabelle Guion de Méritens
commandant la gendarmerie maritime.
Le mot du colonel
Sommaire :
• La gazette de Port-Louis 3
• La vie de l’Amicale 6
• Ils nous ont quittés 9
• Brèves de la Gend. Mar. 14
• Souvenirs 16
Biographie du nouveau
chef de corps 4
Une pionnière en gendar-
merie 5
Hommage à nos 2 camara-
des disparues à Collobrières 10
Petites histoires 17
Langue française 18
Ancienne affiche 19
Dans ce numéro :
Notre mémoire, nourrie dans notre carrière se ravive et se
libère lors de nos rencontres. En effet, nous avons tous des
anecdotes qui ont peuplé ces moments de vie passée.
Aujourd'hui, bien des années plus tard, elles perdurent
dans cet océan du temps qui passe. Ce sont les histoires mul-
tiséculaires de notre gendarmerie. Les retraités, les veuves
que nous sommes représentent une véritable richesse humai-
ne. Notre vécu nous rapproche les uns, les autres dans une
camaraderie certaine qui est le creuset de notre Amicale.
Aussi, restons fidèles à ce qui a motivé sa naissance voici
presque 30 ans maintenant. Et, par delà ces liens qui nous
rassemblent dans les souvenirs, faisons toujours preuve d'ini-
tiative envers les autres afin qu'ils puissent trouver l'accueil
et le soutien qui sont parfois nécessaires à leur vie de tous
les jours.
Gérard Soudron
Assassinat de deux gendarmes à Collobrières
Le dimanche 17 juin 2012, alors qu'elles intervenaient à Collobrières, dans le Var, au domicile d’un individu signalé comme pouvant être à l’origine d'un cam-briolage, l’adjudante Alicia Champlon et la maréchale-des-logis-chef Audrey Bertaut, de la communauté de brigades de Pierrefeu-du-Var, ont payé de leur vie leur engagement au service de la sécurité de nos concitoyens. (pages 10 à 13)
L’Ancre et la grenade Page 2
Le mot du Président
Contacts utiles : Président :
Gérard SoudronGérard SoudronGérard SoudronGérard Soudron
34 rue Franchet D’Esperey
29200 BREST
Téléphone : 02.98.49.73.52 Messagerie :
Rédaction : Alain BruantAlain BruantAlain BruantAlain Bruant
Coat Jaouen 29370 CORAY
Téléphone : 02.98.59.33.70
Messagerie :
Site internet : http://amicaledebretagne.e-
monsite.com
Audrey Bertaut
Dénommé « Locpéran »
au moyen-âge, le bourg
prit le nom de Port-Louis le 17 juillet
1618 en l’honneur du roi Louis XIII, qui
voulut en faire une ville fortifiée pour
protéger le royaume des « insultes » des
ennemis anglais, espagnols ou hollandais,
coureurs de mer.
Louis XIV en fit le siège de la compagnie
des Indes Orientales en 1664. Port de
« course » et de corsaires, c’est aussi « le
gardien de la passe ».
Sous la révolution, Port-Louis prit le
nom de « Port-Liberté ». La citadelle,
construit par Colbert aux XVIème et XVIIè-
me siècles, servit de prison à des nobles,
des religieux et des paysans royalistes
appelés Chouans.
Au XXème siècle, la ville occupée par
l’armée allemande a beaucoup souffert
des bombardements alliés jusqu’à la
libération de la « poche » de Lorient en
1945.
Situé à l’embouchure de la rade de
Lorient, sur la rive gauche du Blavet,
Port-Louis compte aujourd’hui plus de
3000 habitants.
Le dimanche 29 avril, l’amicale s’y est
rendue pour sa première sortie de l’an-
née. C’est au restaurant « Le jardin
Saint Aimé », dont la décoration est une
merveille que nos 73 convives se re-
trouvent. De nouveaux visages refont
connaissance avec les fidèles. En effet
nous accueillons Bénédicte et Pascal
Marteau, venus spécialement pour
l’occasion de Courbevoie (92). Puis
c’est au tour de Lucienne Guiguenot,
veuve d’un gendarme maritime, de
nous faire la surprise de sa visite mais
également de son adhésion; elle est
accompagnée du couple Hance.
Nous accueillons également avec
plaisir Anne Tromeur et son compa-
gnon que nous n’avions pas revus de-
puis 2008, comme Charles Duponcel-
le. Enfin Marie Louise Duplouich, qui,
malgré l’état de santé de sa mère a
souhaité renouer ce lien d’amitié qui
nous unit.
N’oublions pas, bien sur, les fidèles,
qui ont, comme à chaque fois, affron-
té les bourrasques de la journée pour
se retrouver, malgré la longue route
pour certains, du Conquet et Saint-
Malo en passant par Rennes et le cen-
tre Bretagne.
Jean Pierre Pichon et son épouse,
plus téméraires que nous, n’ont pas
hésité à braver les intempéries, et à
franchir par la mer, la rade de Lorient
(aller-retour), malgré le vent et la
pluie.
Au cours de l’apéritif, notre prési-
dent a souhaité la bienvenue aux nou-
veaux sans oublier l’anniversaire d’An-
nick Henry.
Le déjeuner a été, une fois encore
l’occasion de souvenirs et d’anecdo-
tes, mais il a été aussi pour une rare
fois l’objet d’une rumeur……
De quoi s’agit-il ? Le chef de corps
est en fin d’exercice en gendarmerie
maritime. Qui donc est pressenti pour
lui succéder? Rien ne filtre, malgré la
présence du commandant en second du
corps. Pas de commentaire… rien n’est
décidé, ni définitif…. Seule une petite
remarque : « Il y aura une surpri-
se » (de taille semble-t-il) . Nous res-
tons sur notre faim. S’agirait-il d’une
révolution en maritime? Ce sera diffi-
cile d’attendre septembre pour en
savoir plus.
Alain Bruant
La gazette de Port-Louis
Page 3 L’Ancre et la grenade
Citadelle de Port-Louis
Pascal et Bénédicte Marteau
Biographie du nouveau chef de corps
Page 4 L’Ancre et la grenade
Après des études traditionnelles, Isabelle Guion de Méritens obtient une maitrise d'histoire en 1984. Elle intègre Saint-Cyr et ressort trois ans plus tard avec le grade de lieutenant. Elle réussit en 1987 le concours d'entrée à l'École des Officiers de la Gendarmerie de Melun (EOGN). Elle poursuit également des études de droit public et obtient sa licence en 1988. Elle est affectée alors au 1er groupement blindé de gendarmerie mobile de Versailles comme officier chargé de l'instruction et devient commandant du centre d'instruction blindé, assurant ainsi la formation de quelque 900 hommes. Elle est titulaire entre autres de tous les permis de conduire de la gendarmerie soit : véhicules légers, poids lourds, automitrailleuses, blindés à roues, véhicules blindés canon 90. Elle suit une formation en relations humaines avec la société GII en 1991 et se voit affectée au poste d'officier pédagogie de l'école des sous-officiers de gendarmerie de Montluçon pour une durée de deux ans. Elle prend le commandement d'une compagnie d'instruction en 1993. En 1995, elle suit une formation Management et relations humaines avec la société OBEA. Elle prend ensuite le commandement de la compagnie de gendarmerie départementale de
Montmorency et assure la responsabilité opérationnelle de 190 gradés et gendarmes répartis en 14 unités de gendarmerie. De 1998 à 2001 elle est Chef de la section "officiers" du bureau de la formation à la direction générale de la gendarmerie à Maisons-Alfort. Durant ce temps de commandement, elle suit le stage "gestion prévisionnelle des emplois et des compétences" avec le cabinet interface en 2000. Elle entre pour deux ans au Collège Interarmées de Défense à Paris (nouvelle appellation de l'école de guerre) De 2002 à 2004, elle est nommée officier d'état-major à l'inspection générale des armées (gendarmerie) à Paris. Elle est alors chargée de piloter en interarmées des missions d'inspection, d'étude ou d'information au profit du cabinet du Ministre de la dé-fense. De 2004 à 2007, elle assure les fonctions de commandant en second et chef d'état-major de l'école de gendarmerie de Chau-mont. En 2007, Isabelle Guion de Méritens est nommée colonel de gendarmerie, une grande première pour cette armée dont la fémi-nisation date de 1983. De 2007 à 2011, elle commande le groupement de gendarmerie départementale des Yvelines. Le 4 septembre 2012, elle prend le commandement de la gendarmerie maritime. Née à Pau le 1er octobre 1962 elle est mariée et mère de deux garçons. Elle assure également la fonction de secrétaire au conseil d’administration du Trèfle. Décorations Chevalier de la Légion d'honneur en 2005 Chevalier de l'Ordre national du Mérite en 2000 Médaille de la Défense nationale (échelon bronze) en 1993
Colonelle Isabelle Guion de Isabelle Guion de Isabelle Guion de Isabelle Guion de
MéritensMéritensMéritensMéritens
L’Ancre et la grenade Page 5
Une pionnière dans la Gendarmerie
A l’heure des choix, certains avaient tenté de la dissuader, parlant même de « défi
insurmontable ». Mais en 1987, à la sortie de Saint-Cyr, l’idée de devenir la première
femme officier de gendarmerie n’a pas fait trembler Isabelle Guion de
Méritens. Vingt ans plus tard, cette battante transforme l’essai : elle est
nommée colonel, première femme de son arme à accéder à ce grade. « je
pense que les officiers de gendarmerie étaient plus perturbés à l’idée
qu’une femme surgisse dans leur univers professionnel, que véritable-
ment préoccupés pour moi », sourit cette mère de famille.(..) La ré-
flexion est lancée sur un ton cordial, sans rancœur. A l’image du person-
nage, qui a subitement fait sa place dans son univers professionnel. Si
cette fille et sœur d’officier est arrivée jusque-là, c’est parce qu’elle a su
« aller au devant des gens », affirme-t-elle.
Comme à ses débuts à Saint-Cyr lorsque, jeune titulaire d’une maitrise d’histoire, elle a dû s’intégrer dans ce
milieu masculin, hostile au premier abord. La « seule étape difficile » de sa carrière, selon elle. Toujours sourian-
te et d’humeur égale, le visage détendu malgré dix heures de travail quotidien en moyenne, le colonel Guion de
Méritens a l’estime de ses collaborateurs. « elle obtient vite l’adhésion, reconnait l’un de ses collègues, elle sait
être à la fois un camarade, un supérieur, un collaborateur. » Etre commandé par une femme ? « Ca ne change pas
grand-chose, si ce n’est qu’elle a une approche plus profonde du métier et des relations de travail. La communi-
cation est aussi beaucoup plus facile qu’avec un homme », observe un membre de son état-major. Le colonel
Guion de Meritens se rappelle pourtant avoir été confrontée, lors d’une précédente affectation, à « un adjoint
silencieux, pour ne pas dire muet », quelque peu « bloqué » par la présence d’une femme dans son environne-
ment professionnel : « je lui ai demandé de poser cartes sur table et de me dire ce qui n’allait pas. Il se sentait
mal à l’aise, car il n’avait jamais travaillé avec une femme auparavant. A partir de là, nos relations sont deve-
nues très bonnes. » Ce sens de l’ouverture, habile et sincère à la fois, se marie avec une solide confiance en soi.
Ses décisions, elle les prend « sans détour » affirme un de ses collaborateurs. Les dossiers sont traités rapide-
ment et efficacement. Cette célérité lui permet d’accorder du temps, aussi bien à un élève perturbé psychologi-
quement, qu’à un incident technique survenu sur un matériel. Tout est passé en revue. L o r s q u ’ e l l e
échange avec son entourage, ses yeux bleus ne croisent pas les regards : ils les fixent
tout en mettant en confiance, à l’image d’une franche poignée de mains.
Sortie major de promotion du Collège Interarmées de Défense (CID), l’ex école de
guerre, le colonel Guion de Méritens est une « tête ». « Derrière on galope », plaisante
son bras droit le lieutenant Daniel Kerlau (..). Pour autant, « le colonel n’est pas le gen-
re de personne à faire valoir son rang hiérarchique. »
Passionnée de sport en général, et de tennis en particulier, qu’elle pratique en compétition, le colonel Guion
de Méritens ne se sent jamais aussi bien dans son métier que durant les phases opérationnelles. Son meilleur sou-
venir reste le commandement qu’elle a effectué à la compagnie départementale de Montmorency, dans le Val-
d’Oise. « Je devais sans cesse faire face à des événements nouveaux, prendre des décisions dans l’urgence sans
avoir toutes les cartes en main. Ce sont les moments que je préfère, car l’on peut s’exprimer pleinement »,
avoue cette challenger-née. Elle a choisi la gendarmerie précisément parce qu’elle se sentait en phase avec la
« guerre au quotidien » que sont les opérations de police judiciaire. « Le fait d’être en permanence au service de
la population est une bataille de tous les jours », poursuit-elle. L’activité incessante ne lui permettait cependant
pas toujours de pouvoir prendre le recul nécessaire, qu’elle estime pourtant « essentiel »(..). Soucieuse du dé-
tail, elle va par exemple, régulièrement sur le terrain, à la rencontre des formateurs, et se montre à leur écoute.
Selon elle, « l’adaptation de la gendarmerie aux réalités de la société est une nécessité. »
Forte de ce principe, elle a décidé très tôt de se pencher sur la question de la condition féminine dans l’institu-
tion. Elle œuvre en effet depuis longtemps pour l’amélioration des conditions d’intégration des femmes au sein de
la gendarmerie. Elle a d’abord rédigé en 1994 un mémoire dressant le bilan des dix dernières années de présence
Premier officier féminin à intégrer la
gendarmerie en 1987, Isabelle Guion
de Méritens est nommée colonel
vingt ans plus tard.
Femme de dialogue, elle avoue une
prédilection pour l’opérationnel
l’adaptation de la gen-
darmerie aux réalités
de la société est une
nécessité. »
L’Ancre et la grenade Page 6
féminine dans la gendarmerie. A l’époque, les nombreuses réponses à ses sondages ont témoigné de la pertinence
du sujet et l’ont confortée dans sa démarche. Il y a trois ans, elle a également initié avec trois autres officiers
féminins, dont « une » membre de l’Observatoire de la féminisation — un organisme interarmées — un dialogue
avec les jeunes femmes officiers qui s’aventurent tout juste dans la gendarmerie.
Au centre des débats, la conciliation du métier de gendarme, très exigeant en termes de disponibilité, et du
rôle de mère de famille. A Chaumont, le colonel prend le temps de parler avec les élèves féminins en début de
formation : « elle nous adresse la parole non pas comme un colonel à un subordonné, mais de femme à femme,
sans tabou », approuve une élève en formation. A 44 ans, « Madame » Guion de Méritens, épouse d’un colonel de
gendarmerie, sait ce qu’implique d’élever des enfants en menant une carrière militaire. Elle avoue même avoir eu
« des difficultés » à concilier ces deux rôles pour ses deux fils. Aux yeux des élèves féminins de Chaumont, « cette
expérience la rend crédible ». Si elle devait faire un sacrifice, ce serait malgré tout au profit de sa famille. « Ce
qu’on laisse derrière soi, ce sont ses enfants », justifie-t-elle.
(extraits d’un article d’Edouard Prothery, paru en 2007)
Depuis cet article réalisé à Chaumont, le colonel Isabelle Guion de Méritens a commandé le groupement de gen-
darmerie départementale des Yvelines.
De femme à femme
LA VIE DE L’AMICALE
Ils ont fêté leur 90 et 91 ans
Jean Jaouen
Jean et Suzanne JAOUEN
Cette fois c’est à notre ami Jean Jaouen que je suis allé rendre visite, afin, en notre nom à tous de lui souhaiter un joyeux anniversaire à l’occa-
sion de ses quatre vingt dix ans et de lui offrir une corbeille garnie. Jean est né le 12 avril 1922 à Tréguennec (22). C’est à l’âge de dix sept ans qu’il s’engage dans la marine nationale comme apprenti mécanicien de la flotte à Toulon. Il est affecté dans un premier temps à Mers-El-Kébir, Gol-fe d’Oran (Algérie) où il restera de 1939 à novembre 1942, époque où la flotte française se saborde à Toulon. En avril 1943, il s’engage dans la gen-darmerie maritime et effectue son stage à Toulon. Il est muté à Nantes, puis au ministère de la marine à Paris, avant de rejoindre la prévôté mari-
time à Frédrich Staffen près du lac de Constance en Allemagne.
En octobre 1946, il revient vers sa Bretagne natale puisqu’il est affecté à l’arsenal de Lorient où en 1947 il rencontre Suzanne celle qui deviendra son épouse. Puis il repart vers l’Allemagne où il intègre les forces mariti-mes du Rhin. En fin d’affectation il revient à Lorient où il exerce à la bri-gade des recherches puis au secrétariat de la compagnie. Jean et son épou-se refont leurs malles puisque cette fois c’est ensemble qu’ils partent pour Mers-El-Kébir. Puis retour au secrétariat de la compagnie à Lorient avant Diego Suarez (Madagascar). De retour en France Jean est affecté à la sécu-
rité militaire, à Lorient où il prend sa retraite en 1977. Jean Jaouen est titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre et de l’ordre national du mérite, décoration qui lui avait été remise par son fils, colonel de gendarmerie, commandant le groupement de la Haute
Loire.
Jean Jaouen et son épouse Suzanne, très émus, remercient l’amicale, et transmettent à tous leurs amicales salutations.
Bernard Méziane (délégué adjoint du Morbihan)
Le fils de Jean et Suzanne Jaouen, Jean-
Pierre, St Cyrien, qui a commandé le groupe-
ment de la Haute-Loire, est décédé le 18
novembre dernier des suites d’un cancer
contre lequel il a lutté jusqu’au bout avec un
courage qui force l’admiration. Les insignes
d’officier de l’ordre national du mérite ont
pu lui être remis avant son décès.
Il était chef d’état-major de la Région de
Bretagne à Rennes.
Page 7 L’Ancre et la grenade
Retrouvez toutes les rubriques de l’amicale sur le site internet à l’a-
dresse ci-dessous :
amicaledebretagne.e-monsite.com
André Coquard, a fêté ses 90 ans en famille à Mai-
zières en Haute Saône, le 06 mai 2012. L’Amicale
a également pensé à lui pour son anniversaire.
Le 26 mai c’était Yvette Pardon la reine de la journée. En effet sa famille s’est rendue à Parentis-en-Born dans les Landes au foyer lo-gement où elle réside, pour fêter comme il se doit ses 90 ans. L’Amicale lui a fait parvenir un présent. Son fils Pierre nous raconte : « Comme prévu, aujourd'hui nous sommes allés déjeuner avec ma mère pour "fêter" ses 90 ans. Nous lui avons déposé les petits cadeaux, qui sont au premier plan de la photo. Malheureusement aujourd'hui, impossible de lui faire décrocher un sourire...malgré une consommation raison-nable du "Château David 2009"... Au moment de l'apéritif nous lui avons fait goûter la terrine de St Jacques au sancerre et à la fin du repas elle a également dégusté des petites truffes fantaisies, de la confiture aux 4 fruits rouges et les sarments du médoc qui composaient votre colis. Tout cela était parfaitement à son goût. Merci pour elle. Merci aussi de notre part et encore "Bravo" pour votre Amicale.
André Coquard
Yvette Pardon
Adresse du site internet de l’Amicale de Bretagne
Yvette Pardon est décédée le 06 août 2012
L’Ancre et la grenade Page 8
Lucien Billon
Le 6 juin 2012, Jean-Claude Moriceau et Noël Le Menez
ont effectué une visite à notre camarade Lucien Billon à
l’occasion de ses 91 printemps au foyer logement de Bé-
gard (22), son lieu de résidence. A cet effet ils lui ont re-
mis un panier garni qu’il a apprécié et lui a fait couler
une petite larme.
Ses quatre garçons et leurs épouses étaient présents ,
tous issus du milieu militaire (GD et armée de l’air). Une
petite réception était organisée avec gâteaux et champa-
gne.
Bien entendu une partie de sa carrière a été évoquée;
aidé par ses enfants car Lucien est atteint d’une surdité
très importante.
Il est grand-père de 10 petits enfants et six fois arrière
grand-père.
Sa carrière
En 1942, il incorpore la marine nationale en qualité d’é-
lectricien. Il a participé au sabotage de la flotte à Toulon
(Richelieu et Duplex). Il a intégré la gendarmerie maritime et a effectué son cours de gendarme maritime à Malbousquet à
Toulon. Puis il a eu les affectations successives suivantes: Lorient-Brest-Oran-Tunisie-Affmar Dieppe-Tunisie, pour finir à Brest.
Il a été admis à la retraite, sur sa demande, en 1967. Il a ensuite pratiqué une activité professionnelle en qualité de secrétaire
comptable au garage Carriou à Bégard, pour cesser toute activité en 1983. Son épouse étant décédée en 1998, il a décidé de
s’installer en maison de retraite en 2003.
Lucien est physiquement fatigué, ne quitte plus sa chambre mais heureusement il a encore l’esprit assez vif.
Lors de notre départ, il nous a lancé un vibrant « KENAVO AWECHAL »
Anecdote :
Lors de son affectation en Tunisie, le lieutenant, officier des sports, imposait aux gendarmes une séance d’une heure tous les matins. Le gendarme Cloarec était responsable de cette activité et utilisait son sifflet pour rythmer la séance. Petit à pe-tit les gendarmes se dispensaient de cette activité jusqu’au jour où le lieutenant sentant la supercherie, s’est rendu sur place et a constaté que seul Cloarec, caché derrière les fourrés, sifflait à pleins poumons bien sûr en l’absence totale des gendar-mes. Pour mémoire Lucien a également fait allusion à son adjudant préféré du bureau matériel à Brest en 1965.
TROUVEZ L’EGNIME ? son nom est celui d’un chanteur prénommé Nino.
J.C. Moriceau et Noël Le Menez
Cécile Miran
Le 16 septembre 2012, j’ai rendu visite à madame Cécile Miran,
notre adhérente, pour participer au nom de l’Amicale, à la petite
fête familiale, à l’occasion de ses 90 ans.
Madame Miran est veuve depuis 1985. Elle a eu trois enfants; deux
sont encore présents et l’entourent de huit petits-enfants et bien-
tôt d’un neuvième.
Elle se souvient encore des affectations successives où
elle a suivi son époux gendarme maritime à Toulon,
Brest, Bizerte mais aussi Gâvres pour finir à Lorient.
Elle a beaucoup apprécié le petit geste de l’association.
Nous lui avons souhaité un très joyeux anniversaire.
Jeanine Pouhazan
Les gendarmes maritimes ont appris avec tristesse le décès du MdL/
chef Paul Tomas,54 ans, secrétaire au GC groupement de la Méditer-
ranée à TOULON.
Le Mdl/Chef Tomas était marié et père de deux filles âgées de 25 et
23 ans.
Il a débuté sa carrière le 5 juin 1978 à l'école de gendarmerie de
Maisons-Alfort(94). A l'issue du stage, le 7 décembre1978, il est affec-
té en gendarmerie mobile à Marseille (13). Il rejoint la gendarmerie
maritime le 1er mai 1983 à la BS GMAR de l'Ile Longue à Crozon(29).
Le 13 janvier 1986, à sa demande, il est muté à la
BGMAR Comar Marseille(13) qu'il quittera le 1er août
1992 pour la BGMAR Toulon Vauban (83). A sa deman-
de, il est affecté au GC groupement de Toulon le 1er
janvier 1997 où il accédera au grade de Mdl/Chef le 1er
décembre 2010.
Le Mdl/Chef Paul Tomas était très estimé par l'ensem-
ble des personnels militaires qu'il côtoyait et sa dispari-
tion soudaine a marqué ses proches collaborateurs.
ILS NOUS ONT QUITTES Le 20 avril 2012, Jean
Avoustin, 74 ans, nous
quittait. Au cours de son
passage en gendarmerie
maritime, il avait com-
mandé des patrouilleurs
en métropole et outre-
mer, ainsi que la compa-
gnie Ile longue à Crozon.
A la retraite, il était pré-
sident des médaillés mili-
taires et premier adjoint
au maire d’Etel (56).
• Jean Claude Bouron , 70 ans, non amicaliste, dé-
cédé le 3 mai 2012 à Houilles (78), gendarme mari-
time, a servi entre autres à l’état-major du corps
puis à la brigade Nîmes-Garons. Une délégation de
l’état-major était présente à ses obsèques.
• Michel Le Mestre, 77 ans, non amicaliste, décédé
le 2 juin 2012 à Plestin-les-Grèves, Major en gen-
darmerie maritime.
• Jean-jo Conan, 56 ans, non amicaliste, décédé le
8 juin 2012 à Crozon (29), gendarme maritime.
• Yves Touminet, 70 ans, non amicaliste, décédé le
20 juin 2012 à Bégard (22), Adjudant-chef en gen-
darmerie maritime.
• Jean Marie Biller, 68 ans, non amicaliste, décédé
le 28 juin 2012 à Meslan (56), gradé en gendarme-
rie maritime.
• Yvette Pardon, 90 ans, amicaliste, décédée le 06
août 2012 à Parentis en Born (40).
• Michel Léger, 62 ans, non amicaliste, décédé le
05 septembre 2012 à Gonfaron (83)(Pour info, sa
fille Virginie est actuellement MDL/C en Gendmar à la
brigade de Nouméa).
L’Ancre et la grenade Page 9
Elle est arrière grand-mère
Madame Marceline Goddin a le plaisir de nous annoncer la
naissance de deux nouveaux arrière-petits-enfants qui vien-
nent agrandir la famille.
Entourée de deux des huit petits-enfants elle est heureuse
de nous présenter Appoline (9ème) née le 7 février 2012 et
de Basile (10ème) né le 28 février 2012.
Sa joie ne s’arrête pas là car deux autres petits-enfants
vont venir prochainement compléter cette belle famille.
Félicitations aux parents et à l’heureuse grand-mère.
Jean Avoustin
Jacques et Elisabeth Lainé sont heureux de nous annoncer la naissance le 10 juin 2012, chez leur fille ainée Nadège de la
petite Nolwenn. Félicitations aux parents et aux grands-parents.
Ils sont aussi grands-parents
(décès de Paul Thomas)
C'est un coup dur, bien sûr, et il se trouve que je l'ai eu sous mes ordres puisque j'ai quitté le commandement de la gendarmerie maritime fin 96.Je l'ai évidemment croisé à Toulon et sa disparition prématurée me touche. Je compatis à la douleur de sa famille et de ses proches ainsi qu'à la peine de ses camarades et de ses amis à laquelle je m'associe.
JP Phavorin
(décès de Yves Touminet)
Nous avons bien connu Touminet au CIGM lorsque nous étions au
cours de gendarme maritime et lui au Brevet Supérieur. Je ne pense pas
l'avoir ensuite rencontré. Si mes souvenirs sont exacts, dans la Marine
il était "commando". Mes sincères condoléances à sa famille.
P Cardin
Eux aussi….
L’Ancre et la grenade Page 10
Intervention de routine
Une liste des missions pour la nuit.
Une patrouille pour passer au domicile d'un suspect de vol.
Routine.
Les deux femmes ont l'habitude. C'est leur métier. Celui qu'elles ont choisi, sous l'uniforme de la gendarmerie.
...De quoi ont-elles parlé dans la voiture ?
...Des vacances qui approchaient ? Des enfants qui grandissaient ? Des projets avec leurs hommes ?
Routine....
On n’est pas dans un film, juste dans le quotidien d'une mission de sécurité publique.
Message radio pour quitter l'écoute.
Ont-elles ri comme cela arrive souvent d'une blague éculée en quittant leur véhicule ?
Routine quotidienne. Toujours.
Explosion de violence subite, incontrôlable, imprévisible.
Celle que seuls les femmes et hommes en bleus connaissent.
Celle qui fait mal, qui hurle, qui cogne.
Celle de la douleur, de l'odeur de la poudre qui suit une détonation qui rend sourd, juste avant la tiédeur du
parfum du sang.
Celle d'un corps resté au sol dans une flaque rouge qui s'élargit.
Celle, ensuite, de la panique, animale, aigre et glaçante. Tout le monde à peur dans ces cas là, hommes, fem-
mes, malgré l'uniforme, malgré l'expérience, malgré la force.
Celle d'essayer de fuir la sauvagerie alors...
Celle d'une deuxième exécution barbare dans le noir sur la place d'un village d'ordinaire baigné de bonheur sim-
ple et ensoleillé
Il fait jour.
Dans toute la France ce matin la routine a repris pour les policiers et gendarmes.
Cela plaisante moins. Les patrouilles sont tristes.
Elles savent encore plus que chaque jour, les interventions les plus banales peuvent tuer par surprise.
Sous chaque tenue bleue il y a des pincements de cœur parce que deux gendarmes sont mortes assassinées la
nuit dernière.
"Victimes du devoir" selon le terme consacré des discours trop entendus, toujours désespérants de similitude,
de lieux communs.
Un "devoir" abreuvé injustement de la vie de deux jeunes femmes cette nuit.
Elles nous manquent à tous, même sans les avoir connues, parce que c'est la même passion qui fait battre nos
veines.
Si elles pouvaient manquer autant à l'ensemble des citoyens cela paierait un peu leur sacrifice à sa vraie va-
leur.
Car c'est avant tout pour eux qu'elles se sont battues. Et qu'elles sont tombées...
Adieu Camarades.
Dans la douloureuse liste de nos martyrs vous resterez dans nos pensées.
Alicia Champlon Audrey Bertaut
Depuis 2009, les motocyclettes YAMAHA FJR 1300, les véhicules rapides d'intervention RENAULT MEGANE RS et les véhicules de franchissement tout chemin DACIA DUSTER ont été revêtus d'éléments fluo-rétro réfléchissants jaunes, afin d'améliorer la sécurité lors des interventions. Grâce à une meilleure luminance et à ses propriétés rétro réfléchissantes, la couleur jaune assure une excellente visibilité, de jour comme de nuit. La tri-bande latérale blanche et l'inscription «GENDARMERIE» (à l'arrière et sur les côtés) sont conservées. Associée aux nuances de bleu constructeur, cette sérigraphie contribue, pour un coût raisonnable et avec sobriété, à faciliter l'identification des véhicules de service opérationnels. Les véhicules qui seront réceptionnés à compter de l'été 2012 seront dotés de cette nouvelle sérigraphie.
Dans le cadre du renouvellement de son parc de véhi cules opérationnels entre 2012 et 2016, la gendarmerie a décidé de généraliser la sérigraphie jaune et bleue.
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Assassinat de deux gendarmes
à Collobrières
Le dimanche 17 juin 2012, alors qu'elles intervenaient à Collobrières, dans le Var, au domicile d’un individu signalé comme pouvant être à l’origine d'un cambriolage, l’adjudante Alicia Champlon et la maréchale-des-logis-chef Audrey Bertaut, de la communauté de brigades de Pierrefeu-du-Var, ont payé de leur vie leur engagement au service de la sécurité de nos conci-toyens. Âgée de 29 ans, l'adjudante Alicia Champlon vivait en couple. Âgée de 35 ans, la maréchale des logis chef Audrey Bertaut, était mariée et la maman de deux petites filles de 6 et 13 ans. Le vendredi 22 juin, plus de 2 000 gendarmes venus de toute la France et appartenant à toutes les subdivisions d'arme, les autorités civiles et militaires de la région, les amis et anciens de la gendarmerie, ainsi que de nombreux citoyens touchés par le drame, étaient rassemblés sur la place d'armes de la caserne « Capitaine Delort » à Hyères (83) pour rendre un hommage na-tional à nos deux camarades. En métropole comme en outre-mer, les personnels militaires et civils de la gendarmerie, tous grades et catégories confon-dus, se sont joints aux différents hommages rendus aux deux gradées disparues dans des circonstances tragiques à Collobriè-res.
Un détachement de la gendarmerie maritime a également participé à cet hommage à la caserne Capitaine Delort à Hyères.
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Explications du Capitaine, Commandant de la Communauté de
Communes de la CoB de Pierrefeu-Collobrières
« En préambule, je voudrais, en mon nom et pour les personnels que je représente, remercier la gendarmerie
dans son ensemble pour les mots d'amitié et de soutien que nous avons reçus. Nous essayons de répondre indi-
viduellement, mais vu le nombre, cela va prendre du temps.
Pour les médias : nous avons lu ici ou là toutes sortes d'âneries concernant le déroulement des faits.
Sans dévoiler les secrets de l'instruction, j'affirme ici haut et fort qu'aucune de « mes deux filles » n'a commis
d'erreur ou n'a pris la fuite. Elles sont tombées dans un traquenard tendu par un tordu qui n'avait qu'une seule
envie : tuer du bleu !
Pour les faits : avec trois de mes gars et fille, nous sommes arrivés les premiers sur les lieux (avec la BTA La
Farlède que je remercie au passage) et c'est nous qui avons constaté leur décès. Au delà des mots, ce sont des
images que nous n'oublierons jamais. Nous espérons seulement qu'un jour, elles ne hanteront plus nos nuits.
Durant toute l'opération (plus de 5 heures), nous avons agi en professionnels. Tous mes personnels
(permissionnaires et repos compris) se sont mis à la disposition du commandant de groupement pour bloquer le
village et ratisser ses rues. J'ai moi-même désigné aux différentes unités (GM et GD confondues) les secteurs de
ratissage et l'individu a été arrêté alors qu'il se cachait. La SR Marseille fait d'ailleurs l'éloge de ce bouclage. La
compagne a activement participé aux faits qui leur sont reprochés et a été interpellée aussi.
Ensuite, nous avons pu …..............craquer !
Sobrement, avec dignité, pendant toute la semaine qui a suivi nous avons tenté d'évacuer, chacun à sa maniè-
re, le mal être qui nous étreignait.
Personne ne voulait quitter le bureau. Nous avons reçu des visites, vous en avez été les témoins (au passage,
je voudrais remercier notre conseiller DGGN qui a montré en la circonstance qu'il méritait d'être à ce poste, qu'il
en soit chaleureusement remercié ) nous avons pu mesurer l'élan de solidarité, non seulement en interne (cdt de
compagnie, groupement, région et Directeur Général), mais également en externe.
Aujourd'hui, encore, on prend soin de nous appeler pour prendre de nos nouvelles. Je sais par des forumeurs
que ce drame a « assommé » la gendarmerie toute entière.
Nous avons eu le soutien immédiatement de la cellule médico-psychologique du SMUR 83, puis d'un officier
supérieur psychologue de la gendarmerie. Chacun des personnels mais aussi leur conjoint a pu s'entretenir avec
eux. Pour certains, cela a permis de faire un peu le vide, pour d'autres, c'est plus compliqué. Mais le groupe est
resté soudé, voire s'est encore renforcé. Je voudrais solennellement remercier les familles, non seulement les
nôtres, mais aussi celles d'Alicia et d'Audrey. Elles ont constitué un exemple de dignité et de compassion pour
toute la brigade.
Nos épouses, bien que touchées durement, ont été également d'un énorme soutien.
Sur le plan personnel, c'est également très compliqué. Déchiré entre l'envie de rester au plus près de mes gars
et filles et celle de partir pour ne plus risquer d'avoir à revivre des pertes aussi douloureuses. Ma décision a été
mûrement réfléchie. Un capitaine ne quitte pas le navire pendant la tempête. J'ai décidé de rester pour aider à
partir, tous ceux qui n'auraient plus la force de faire le job dans mon unité, les défendre contre les mauvaises
langues qui les traiteraient d'opportunistes (si, si il y en a !) et pour accompagner ceux (plus nombreux) qui veu-
lent continuer à Pierrefeu-du-Var.
Vous avez noté que j'emploie des mots de camaraderie, bien que je sois leur « patron » comme ils disent.
Sachez que ce drame absolu a fait de nous une communauté à part. Je sais que l'on nous couvre d'éloges
concernant notre dignité dans la souffrance. Ce sont plusieurs dizaines de personnes (gendarmes et familles de
Pierrefeu) qui ont d'un coup, oublié toutes les chicaneries et qui se sont regroupées derrière ces deux anges.
Aujourd'hui, un mois après les faits, nous avons encore du mal à nous quitter. Pourtant les vacances estivales
sont arrivées et les premiers sont partis. Mais on garde le contact, comme si on avait peur de disparaître du
groupe.
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Nous avions plein de projets avec Alicia et Audrey et nous mettons un point d'honneur à les mener à leur ter-
me.
Audrey était une gradée de grande qualité. Toujours prête à rendre service, à aider son prochain, elle
faisait l'unanimité, tant chez nous qu'à l'extérieur. Parfaite professionnelle, c'était également une très jolie fem-
me et une mère attentionnée. Je la considérais un peu comme un membre de ma famille que j'aurais choisi. Je la
taquinais souvent et elle me le rendait bien. Je ne supportais pas de voir sa porte de bureau, fermée. Elle m'ex-
pliquait que si elle ne le faisait pas, elle ne pouvait pas avancer dans ses dossiers car tout le monde avait tou-
jours quelque chose à lui dire.
Alicia, venait d'arriver et elle avait tout de suite intégré l'esprit du groupe. Elle s'entendait comme « larrons
en foire » avec Audrey. Toujours prête à s'investir dans un dossier, elle était promise à une carrière remar-
quable, (adjudant à 29 ans) Pétillante et toujours pleine d'idée, elle n'avait peur de rien. C'était également une
très jolie femme. Quand j'ai lu qu'elle s'était enfuie, j'ai bondi. Je peux vous l'assurer, si elle a quitté les lieux,
c'est qu'elle ne pouvait pas faire autrement. Croyez moi sur parole, je ne peux pas en dire plus.
Ces portraits ne sont pas faits pour la circonstance, c'était vraiment deux femmes extraordinaires et leur des-
tin les a liées jusque dans la mort.
Quant au reproche d'avoir mis deux femmes en patrouille, j'ai eu le même sentiment de culpabilité. Sachez
qu'elles devaient être 3, mais que la jeune GAV ayant un rendez-vous le lendemain matin, je l'en ai exemptée,
d'une part. D'autre part, sur 27 personnels, 9 sont des militaires féminins.
Enfin, si j'avais le malheur de dire à l'une d'entre elles que je ne pouvais pas les faire sortir seules, elles m'au-
raient vertement traité de misogyne. Je ne veux surtout pas que vous preniez cela pour une justification de ma
part, simplement une explication. J'ai entendu aussi qu'il y avait de la part du commandement (moi, donc !) une
évaluation légère de l'intervention et que celle-ci n'avait pas été suffisamment préparée. Je mets quiconque au
défi d'imaginer un instant, sur un départ en inter, de savoir à quoi ils vont avoir affaire. Les brigadiers ou anciens
brigadiers sauront de quoi je parle. Je le répète, si j'avais un instant pensé qu'un tel drame puisse arriver, nous
aurions été 27 comme un seul homme à vouloir y aller. Je laisse à ceux qui ont voulu créer la polémique le soin
de méditer ces quelques phrases.
Maintenant, ce n'est pas facile tous les jours. Imaginez quand il a fallu supprimer leur nom de la base BB2000
service, quand il a fallu rendre leurs affaires de bureau, quand il a fallu redistribuer leurs enquêtes, etc...
J'appréhende le jour où je serai obligé de faire leur état des lieux.
La blessure est profonde, indélébile et douloureuse. Il ne passe pas une minute sans que l'on sente leur pré-
sence ou que l'on se remémore une anecdote les liant à nous. La bonne humeur qui régnait dans ce groupe re-
vient de temps en temps et nous n'avons pas honte, car bien souvent, Audrey et Alicia sont au cœur de ces mo-
ments-là et nous avons l'impression qu'elles participent à nos rires. On se dit qu'elles n'auraient pas aimé que
nous arrêtions de vivre. Nous ne tombons pas dans le mystique, nous avons simplement envie qu'elles soient là,
c'est tout !
Même si la gendarmerie a retrouvé son âme de grande famille pour la circonstance, la vie continue avec ses
tracas, ses anomalies, ses « tableaux », ses béni-oui-oui et ses faire-valoir !
Je reste désespérément l'empêcheur de tourner en rond que vous avez connu sur GENDCOM, mais la blessure
que ce …..(bip)....... nous a infligée, est ouverte à jamais. La seule conséquence de ce drame au quotidien c'est
qu'il n'y aura jamais plus d'intervention à deux (femmes ou hommes). C'est difficile pour la conception du servi-
ce mais j'assume ce choix.
Continuez à faire vivre le lien « Alicia et Audrey » pour que l'on n'oublie jamais et prenez garde à
vous.
Bien cordialement à tous. »
(texte publié le 21 juillet 2012)
Conduite par le général de brigade Alexandre Brevnov, chef adjoint de la Direction générale pour les transports, la délégation était constituée du lieutenant-colonel Andrey Tchebotarev, chef adjoint de la direction de la protection de l'ordre public, du lieutenant-colonel Alexey Silantiev, inter-prète, et de monsieur Mikhail Mostovyuk, représentant le MVD près l'ambassade de Russie en France. Après une présentation de la gendarmerie maritime, la délégation a pu découvrir plus en détail l'organisation et les missions du Peloton de Sûreté Maritime et Portuaire du Ha-vre, notamment au travers de quelques démonstrations dy-namiques en mer et sur les plans d'eau portuaires. La présence du lieutenant-colonel Barras, commandant de la gendarmerie des voies navigables, a également permis de mettre l'accent sur l'intensification des échanges avec la brigade fluviale de Grand Quevilly (76) dans une logique de contrôle des flux et des territoires sur un grand fleuve com-me la Seine.
BREVES DE LA GEND.MAR.
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Coopération Franco-Russe
Le 24 mars 2012 à 11h30, au cours d'une mission de police de la navigation, la V.C.S.M. P.618 "Escaut", en trans it aux abords de Calais, intercepte un message Mayday sur VHF 16 émanant du CROSS Gris-Nez.
Un para-motoriste est signalé comme étant tombé à l'eau près du phare de Walde, commune de Marck (62). Après avoir contacté le CROSS pour proposer son intervention et accord du COM Cherbourg, la vedette se dirige vers la zone de recherches. Une embarcation pneumatique des pompiers de Calais et l'hélicoptère D62 du CODIS participent aux recherches r e j o i n t s p a r l e c a n o t d e l a S N S M . A 11h50, la drôme est mise à l'eau au large du phare de Wal-de. L'absence de fonds dans ce secteur ne permet pas à la ve-dette de s'approcher suffisamment. La personne en difficulté est signalée comme étant réfugiée sur un banc de sable. A 11h55, le para-motoriste est repéré et récupéré par les gendarmes. Il mon-te à bord de la vedette pour être pris en charge par l'équipage qui lui remet des vêtements secs et de la nourriture pour le ré-conforter avant d'être évacué vers le port de Calais. De nationalité néerlandaise, le rescapé a décollé du cap Blanc-Nez près de Sangatte avec deux autres para-motoristes. Après quelques minutes de vol, surpris par une brume sèche, ils ont cherché à atterrir. Deux ont réussi à se poser sur la côte et le troisième en mer sur un banc de sable, heureusement découvert à c e t t e h e u r e d e l a m a r é e . Les pompiers du CODIS montés à bord à 12h40 confirment son bon état de santé et ses amis le prennent en charge à 13h00. L'aile du para-moteur a été récupérée par les pompiers.
Sauvetage en mer par l’Escaut d’un para-motoriste
Le 14 avril 2012, la Vésubie (BGMar Nice) effectue l e remorquage du « ICE », bateau de plaisance de marque Sunseeker de type Prédator 60, qui sans l'interventio n des gendarmes aurait coulé devant le port de Beauli eu.
Le bateau avait été volé quelques heures plus tôt par un individu connu de la Justice et... des services psychiatriques. N'ayant pas suivi la procédure normale de mise en œuvre du moyen nautique, l'individu a détérioré le collecteur d'échappe-ment tribord qui a fondu, entraînant une entrée d'eau par la s o r t i e d ' é c h a p p e m e n t . Après l'interpellation à bord de l'individu par la brigade de Beaulieu, les personnels de la Vésubie ont mis en œuvre avec sang froid et détermination la motopompe de dotation et remorqué le navire, en passe de couler, jusqu'à la cale du chantier « Monaco marine » du port de Beaulieu par une manœuvre d'une grande maîtrise technique, le sauvant ainsi d ' u n n a u f r a g e i n é l u c t a b l e . Pendant ce temps la brigade de Beaulieu poursuivait la procédure conduisant l'auteur à être interné et la brigade nau-tique d'Antibes effectuait les constatations des diverses dé-gradations que les manœuvres malhabiles de l'auteur avaient causées sur les bateaux à quai dans le port.
Remorquage salutaire d’un bateau de plaisance
Cette action montre la remarquable coordination et la complé-mentarité des personnels et des moyens de la gendarmerie en-gagés : la brigade de gendarmerie départementale de Beaulieu, la brigade nautique d'Antibes et la brigade de gendarmerie mari-time de Nice (VCSM P617 Vésubie).
Dans le cadre de la coopération franco-russe, une d élé-gation du Ministère de l'intérieur de la fédération de Russie (MVD) a été reçue, le 4 avril 2012 au Havre, par le colonel Georges Strub, commandant la gendarmerie maritime.
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Coopération Franco-Espagnole
Les 5 et 6 juin 2012, la gendarmerie maritime a vait rendez-vous à San Sébastien avec ses homologues du service m ariti-me de la garde civile espagnole pour établir le bil an des opéra-tions de coopération menées durant l'année écoulée, entre le service maritime de la guardia civil de Bilbao et l a brigade de gendarmerie maritime P603 Adour à Anglet. Cette réunion a permis de mettre en évidence les progrès enre-gistrés, notamment en matière de surveillance des zones frontaliè-res et de contrôle des pêches. L'accueil chaleureux réservé à la délégation française a été una-nimement apprécié démontrant à cette occasion la qualité des rela-tions entre ces deux institutions. Rendez-vous est déjà pris pour une prochaine patrouille conjointe dès le mois de juillet.
Mission de formation des gardes-côtes Roumains et Bulgares par la gendarmerie maritime
Du 11 au 15 juin, le chef d'escadron PASQUIER, command ant la compagnie du Havre et le capitaine BEGARD, co mman-dant la compagnie de Marseille se sont déplacés à So ulina, sur le delta du Danube, en Roumanie au centr e de formation des gardes roumains pour une mission de formation c ommune des garde-côtes roumains et bulgares.
Organisée par le colonel Frédéric Bayard, attaché de sécurité intérieure en poste à Bucarest (Roumanie) et le commissaire Sé-bastien Moras, son homologue en poste à Sofia (Bulgarie) pour le compte de la direction de la coopération internationale du mi-nistère de l'intérieur, la mission s'inscrit dans une série d'échanges et d'actions de coopération policière entre la France, la Rou-manie et la Bulgarie avec pour objectif de permettre à terme à ces 2 pays d'intégrer pleinement l'espace Schengen et de procéder à l'ouverture des frontières intérieures. A ce titre, chacun des deux pays riverains de la Mer noire a récemment créé un service de garde-côtes, organisé sur un modèle destiné en priorité à contrôler les frontières extérieures à l'Union Européenne. Doté de moyens conséquents financés par l'Union Européenne dans le cadre des programmes phare puis des facilités Schen-gen, les deux pays sont organisés autour d'un système de surveillance type SIVE espagnol (couplage de radars avec des caméras optroniques, thermi-ques et infrarouges le long des frontières) qui décide en fonction de l'analyse du risque et des alertes de l'intervention des moyens aériens, terrestres et maritimes. Ces nouveaux services sont en mesure d'accomplir d'autres mis-sions liées à l'action de l'État en mer, comme la surveillance des pêches, la protection des sites archéologiques, ou bien encore la sûreté maritime et portuaire. Disposant d'une expérience reconnue en ces matières, la gendarmerie mari-time a donc été invitée à présenter son organisation et ses missions, dans le cadre original de la fonction garde-côtes, dont la clé de voûte est constituée par le préfet maritime et à expliquer dans une quinzaine de domaines notre savoir-faire.
Le national cynophile de gendarmerie s'est déroulé cette année à Sissonne (02) du 05 au 07 juin 2012. C ette compétition a été l'occasion de réunir 38 équipes cynophiles (EC ) issues d'horizons divers. Si la majorité des EC provenait de la gendarmerie nationale, on notait la présence d'équipes invitées des marins-pompiers de Marseille, de l'armée de terre, de la gendarmerie Suisse, de la police Belge, de la poli-ce du Kent et de la police Andoranne. La gendarmerie maritime était quant à elle représentée par le gendarme Thomas Agius et son chien Duk du Peloton de Sûreté Maritime et Portuaire (PSMP) de Port-de-Bouc. Pour sa deuxième participation, point de podium cette année. Cependant, la présence de l'EC du PSMP conjuguée à la participation des unités cynophiles de la police an-glaise du comté du Kent, a permis de faire connaitre à l'assistance les missions, les techniques d'intervention et le travail des chiens de la gendarmerie maritime et de la Marine Policing Unit. De plus, la rencontre de l'équipe suisse a permis d'aborder le travail par la méthode "SOKKS"( ou tubbing).
La gendarmerie maritime présente au national cynophile de Gendarmerie 2012
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S O U V E N I R S
Ne vaut-il pas mieux accepter un verre de thé avec
nos camarades gendarmes marocains, plutôt que de se
prendre un PV ? C’est l’avis de Daniel Quinquenel...
1969 / 1970
Ci-dessous, visite de Mr Perrier, DGGN à l’état-
major du corps à Houilles.
Vous reconnaitrez : Colonel Nerrière, chef de corps
près du DGGN et sur les rangs de gauche à droite :
Lt Colonel Florent
Lt Colonel Wagner
C.E. Le Bastard
C.E. Durocher
C.E. Escarabajal
Cne Taburet
Cne Linemann
Cherbourg 1972
Cette année a été l’occasion de revoir tous les plus beaux navires du monde réunis cet été aux « Tonnerres de
Brest ». Affluence record une nouvelle fois pour ce spectacle haut en couleur à la Penfeld comme à la nouvelle
marina et tout au long du port de commerce de Brest. Ils ont ensuite triomphalement pris la mer pour poursuivre
la fête au port de Douarnenez.
TONNERRES DE BREST
Daniel Quinquenel au Maroc
main Le prof. demande alors à son plus brillant étudiant : quelle est la répon-se? Le brillant étudiant répond alors : C'est très facile: vous avez 75 ans et vous êtes marié à une femme âgée de 30 ans ce qui est LEGAL mais pas LOGIQUE. Votre épouse a un amant âgé de 22 ans ce qui est LOGIQUE mais pas LÉ-GAL. L'amant de votre femme a échoué à son examen et vous lui avez quand même donné un " A " ce qui n'est NI LOGIQUE et NI LÉGAL .
ÉTUDIANT: Qu'est-ce qui est légal mais pas logique: qui est logique mais pas légal et qui est ni logique ni légal Le prof réfléchit longuement et tournant et retournant ses théories mais ne trouva pas la réponse. Fina-lement, il abandonne et annule l'échec de l'étudiant en lui accordant un " A " à son examen Dans l'après-midi, encore troublé par la question, il réunit les plus bril-lants de ses élèves afin de leur sou-mettre la question et surtout de l'ai-der à trouver la solution: Qu'est-ce qui est légal mais pas lo-gique: qui est logique mais pas lé-gal et qui est ni logique ni légal A sa grande surprise et son étonne-ment, tous les étudiants levèrent la
Un jeune étudiant en droit ve-nait de couler son examen. Il vient donc voir son vieux profes-seur reconnu pour sa mauvaise humeur mais son esprit très aler-te ÉTUDIANT: Monsieur, je me demande si vous connaissez bien le sujet PROF: En effet, dit-il, sinon je ne serais pas le professeur, n'est-ce pas? ÉTUDIANT: Très bien. Alors j'ai-merais vous poser une question. Si vous répondez correctement, j'accepterai le résultat de mon examen. Cependant, si vous ne répondez pas correctement, vous me donnerez un " A " PROF: D'accord...quelle est la question?
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Rions un peu
Dans une caserne de gendarmerie, le capitai-ne croise un jeune élève-gendarme fraîche-ment débarqué de l’école de gendarmerie. « Comment vous appelez-vous, mon gar-çon ? » « Yves, et vous ? » Le capitaine, furieux, s’écrie : « Mon petit bonhomme, je ne sais pas d’où vous arrivez, mais sachez que je suis le capitaine et que je m’appelle « Mon Capi-taine ». De même, dans ma compagnie, j’appelle les gens par leur nom de famille. Si vous vous appelez Yves Tartempion, je vous appellerai Tartempion, mais pas Yves. Me suis-je bien fait comprendre ? » « Oui, mon capitaine. » « Alors, c’est quoi votre nom de famille ? » « Montcherry » ……….. « Très bien, Yves, au travail. »
Les termes empruntés au monde animal sont partout.
La preuve :
Que vous soyez fier comme un coq, fort comme un bœuf, têtu comme une mule, malin comme un singe, chaud
lapin ou fine mouche, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche..
Vous arrivez frais comme un gardon à votre premier rendez-vous et là, pas un chat !
Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin. Le type qui vous
a obtenu ce rancard, avec lequel vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié :
Cette poule a du chien, Une vraie panthère ! C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de mê-
me, elle vous traite comme un chien.
Vous êtes prêt à gueuler comme un putois, mais non, elle arrive.
Bon, dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris,
avec sa crinière de lion, est en fait plate comme une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un
phoque et rit comme une baleine.
Vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à
l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le bourdon, envie de verser des larmes de crocodile. Vous finissez
par vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre. Vous avez beau être doux com-
me un agneau, faut tout de même pas vous prendre pour un pigeon !
Curiosités de la langue française ! On remercie un employé quand on n'est pas content de ses services. - On passe des nuits blanches quand on a des idées noires. Pourquoi dit-on d'un pauvre malheureux ruiné qu'il est dans de beaux draps ? Pourquoi, lorsque vous dites à quelqu'un : « Je ne partage pas votre avis », il peut répondre « Les avis sont par-tagés » ? Pourquoi un bruit transpire-t-il avant d'avoir couru ? Quand un homme se meurt, on dit qu'il s'éteint. Quand il est mort, on l'appelle « feu ». Pourquoi lave-t-on une injure et essuie-t-on un affront ? Pourquoi parle-t-on des quatre coins de la terre, puisque la terre est ronde ? Comment distinguer le locataire du propriétaire lorsque ces deux personnes vous disent à la fois : « Je viens de louer un appartement ? Comment peut-on faire pour dormir sur les deux oreilles ? Pourquoi appelle-t-on coup de grâce le coup qui tue ? Pourquoi lorsque l'on veut avoir de l'argent devant soi, faut-il en mettre de côté ? Le pot a des oreilles et nous disons : « sourd comme un pot ». Pourquoi dit-on : « embarras de voitures » quand il y a trop de voitures, et « embarras d'argent » quand il n'y a pas assez d'argent ?
Les délices de la langue française dans certaines professions Une vieille demoiselle se rend chez son notaire pour enregistrer l'acte d'achat de sa maison récemment acqui-se. Le notaire l'invite à s'installer, appelle son clerc, et lui demande textuellement : "Veuillez, s'il vous plaît, ouvrir la chemise de Mademoiselle, examinez son affaire et, si les règles ne s'y oppo-sent pas, faites une décharge pour une entrée en jouissance immédiate !" La porte a claqué et on n'a jamais revu la vieille demoiselle chez ce notaire...
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