l' agriculture en afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

16
1 L’agriculture en Afrique : Un objectif efficient dans le cadre du commerce international ? Par Nadège Noële ANGO – OBIANG Economiste Contact: [email protected] Tel: 00-241-04-13-01-97

Upload: dr-nadege-noele-ango-obiang

Post on 25-Jul-2015

106 views

Category:

Economy & Finance


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

1

L’agriculture en Afrique : Un objectif efficient dans le cadre du

commerce international ?

Par Nadège Noële ANGO – OBIANG

Economiste

Contact:

[email protected]

Tel: 00-241-04-13-01-97

Page 2: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

2

Summary:

The development policies in which began the African States cause interrogations. In the

international context marked by the financial crisis (2007-2009), this determination of the African

governments, supported by the international institutions, seems an alternative of the saving in

revenue. The agricultural production, without overlap with a development policy, in particular

industrial, is comparable to a strategy aiming at maintaining with flood a saving in survival.

Résumé :

Les politiques de développement dans lesquelles se sont (ré) engagés les Etats africains suscitent

des interrogations. Dans le contexte international marqué par la crise financière (2007-2009),

cette détermination des gouvernements africains, soutenue par les institutions internationales,

apparaît comme une variante de l’économie de rente. La production agricole, sans imbrication

avec une politique de développement, notamment industrielle, est assimilable à une stratégie

visant à maintenir à flot une économie de survie.

Page 3: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

3

Key words:

Agriculture, industry of labor, food self-sufficiency, agricultural strategy, economic development,

investments, technical capital, production capacity, international business, agricultural efficiency,

saving in revenue.

Mots clés :

Agriculture, industrie de main-d’œuvre, autosuffisance alimentaire, stratégie agricole,

développement économique, investissements, capital technique, capacité de production,

commerce international, efficience agricole, économie de rente.

Page 4: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

4

I- Introduction

Sujet de préoccupation, renforcé par des échos alarmistes, l’agriculture est redevenue le levier par

lequel les pays africains doivent agir pour s’extirper du sous-développement. La poursuite des

objectifs du Millénaire souligne en termes de pauvreté, de maladies, les insuffisances des

politiques de développement existantes. Cependant, l’autosuffisance alimentaire, le

développement des cultures de rapport pour assurer la contrainte des devises, constituent-ils la

meilleure stratégie pour, enfin, donner aux économies africaines une articulation cohérente ?

Kuznets (1966), établissait déjà un schéma de développement dans lequel l’agriculture y tenait un

rôle central. La croissance de la production agricole peut agir sur celle du PIB et de la demande

de produits industriels et de services. De plus, les gains de productivité enregistrés dans le secteur

agricole génèreraient l’amélioration des revenus des agriculteurs et, ainsi pourraient contribuer à

baisser le niveau de la pauvreté.

Le contexte international marqué par l’émergence de la Chine, la crise alimentaire, la contraction

de la demande mondiale due à la crise financière sont des éléments qui deviennent des

Page 5: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

5

interrogations quand on les appose à l’Afrique. Au-delà de la cause alimentaire, l’orientation

agricole permettra t- elle aux Etats africains de redéployer de manière efficiente l’ensemble de

leurs ressources (humaines, matérielles et financières) ?

La mise en place d’un plan agricole dans un objectif d’autosuffisance alimentaire ne serait que la

continuité des échecs déjà enregistrés dans le passé. Nous proposons donc dans un premier

temps, une critique d’une stratégie agricole basée sur « l’occupation de la main-d’œuvre ». Dans

une deuxième partie, nous montrerons l’importance de la R&D dans l’agriculture et, pourquoi, à

terme, l’industrie de main-d’œuvre est nuisible à l’épanouissement des économies africaines.

II- Les effets attendus de l’agriculture

II.1- Généralités et contraintes

La politique agricole africaine, telle qu’elle est conçue et se construit, repose sur l’utilisation

effective de la main-d’œuvre non employée. De ce fait, « le renforcement des secteurs intensifs

en main-d’œuvre et l’adoption de techniques de production intensives en travail dans les secteurs

qui emploient les pauvres sont deux facteurs-clés pour stimuler la croissance et combattre la

pauvreté » (CEA-BSR/CA, 2006, voir CEA-BSR/CA 2007, p.300). Cette stratégie s’accompagne

de la mise à disposition d’outils modernes et d’autres formes d’investissement visant à réduire le

chômage et la pauvreté.

Quoique, selon les rapports de la CEA-BSR/AC (2007, p.23), il est souligné qu’après l’étape de

Page 6: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

6

l’autosuffisance alimentaire, l’objectif est d’exporter la production vers les pays voisins africains.

Au stade actuel, plusieurs faits ne sont pas pris en compte au niveau des sous régions, et au

niveau international.

L’agriculture est-il le secteur le plus rentable qui, selon Joan Robinson (1933), entraînerait

l’accroissement des emplois et des richesses ? il est vrai que selon les théories du développement,

la mécanique de la croissance et le développement économique peuvent être enclencher dès lors

qu’un surplus apparaît. Ce dernier qui se traduit par une production supérieure à la

consommation doit être affecté à l’accroissement de la capacité de production. En effet, dans le

secteur agricole, un surplus peut se traduire par la création ou l’investissement d’autres tâches

comme la construction de certaines infrastructures (Brasseul, 2008, p.105). Cet investissement

pourrait accroître le stock de capital technique et la capacité de production. D’où une

augmentation de la production avec possibilité de diversification des activités économiques. De

même, on assisterait à une amélioration du niveau de vie des populations (schéma 1).

Schéma 1 :Modèle classique (en partie) : La croissance

Surplus Investissements et accumulation du capital technique hausse de la

demande de travail hausse du salaire réel

L’Afrique en général met en place d’énormes moyens pour sortir une grande partie de sa

population de la pauvreté ou d’une vie précaire. Ces moyens se traduisent, dans le cas du Gabon

par exemple, par la mise en place de mesure de protection sociale et de primes aux familles les

plus défavorisées, de l’instauration du Revenu Minimum Mensuel (RMM). Ces décisions tout à

Page 7: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

7

fait positives ont néanmoins une incidence sur le « coût salarial » de la main-d’œuvre. C’est un

élément fondamental qui pèse dès qu’on prend en compte la concurrence au niveau mondial car

les coûts salariaux pèsent bien évidemment dans les coûts de production. Selon Bret (2006,

p.109), une production agricole plus importante doit reposer sur une action sur les techniques de

production. De plus, l’Afrique doit résoudre le problème agraire, ce qui implique d’agir sur les

structures sociales de l’agriculture. D’une façon plus générale, en considérant le cadre

international, n’oublions pas que la production agricole des pays du Nord est assurée et

concentrée entre les mains de quelques grands producteurs. L’agriculture africaine devra faire

face à ces monopoles, oligopoles qui, dans l’explication de Chamberlin (1933) de la concurrence

imparfaite, conduisent à une sous-utilisation des ressources, une production totale inférieure à

celle obtenu en situation de concurrence. Ce qui n’empêche pas ces grands conglomérats

d’inonder le marché mondial. L’Afrique peut donc jouer sur la variété grâce à la spécificité de

certains produits.

II.2- Critiques et industrie de main d’œuvre

Les pays de la CEEAC doivent résoudre leur problème d’autosuffisance alimentaire (CEA-

BSR/AC, 2007, p.298). Dans la vision où cet objectif est atteint, peuvent-ils valablement

concurrencer l’agriculture des pays du Nord et d’autres pays en développement ?

Les subventions encore en vigueur dans les pays occidentaux provoquent très souvent une baisse

des prix en deçà du prix d’équilibre mondial. Les pays africains pourront-ils se doter de moyens

leurs permettant d’affronter les crises de rentabilité générées par les fluctuations des prix

internationaux des produits agricoles ? A titre d’exemple, le coton africain, pourtant très

Page 8: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

8

compétitif, traverse une crise à cause des cours mondiaux. Ces derniers sont influencés par la

forte subvention allouée aux productions des pays industrialisés. Dans ce cas de figure, une fois

de plus, les économies n’opèrent pas en situation de concurrence pure et parfaite. Des projets

d’industrialisations soutenus accompagnent t-ils l’ambition des exportations des produits

agricoles ? Dans le cas contraire, l’objectif du développement agricole s’apparenterait à un

palliatif de la régression de la production agricole ou minière. Ce qui se traduirait une nouvelle

fois par une spécialisation dans les produits de la terre, soutenant toujours l’affection pour les

économies de rentes.

Si le but africain est de produire pour avoir de la production agricole, il est à craindre que l’on

soit toujours confronté aux mêmes problèmes, ou environnements économiques, issus des ventes

des matières premières. L’Afrique doit s’obliger à s’affranchir d’une économie ne reposant que

sur les automatismes des efforts dus à la terre et qui nous oblige à être liés aux économies riches

avec le statut d’être un membre inférieur. L’agriculture nous cantonnerait à l’économie de main-

d’œuvre qui n’est rentable que pour les pays asiatiques (main-d’œuvre moins chère,). De plus,

cette visée purement agricole et aux allures d’artisanat amélioré, laisse se profiler la vision d’une

stratégie de survie économique en sursis.

Page 9: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

9

III- Les véritables enjeux, dans un monde dominé par la technologie

III.1- Miser sur la R&D

L’efficience agricole repose vraisemblablement sur la force de la recherche scientifique. Ce

secteur d’activité particulier, absolument entretenu dans les pays du Nord est quasiment absent

dans les pays d’Afrique noire. On a comme l’impression que la forme immatérielle de la

recherche apparaît, dans les politiques africaines, comme un outil performant mais pas

nécessairement obligatoire. Or, vouloir maîtriser le secteur agricole et donc la rentabilité de notre

sol, implique de mobiliser d’énormes moyens humains mais surtout technologiques. Cela dans le

but de jouir pleinement par le dépôt de brevet découlant de la particularité de nos sols.

Dans l’optique où les pays africains comptent davantage sur la singularité de leurs produits

(manioc, igname, sorgho, mil, arachide, haricot niébé), il serait souhaitable d’envisager des

stratégies de commercialisation perfectionnées. Ces outils permettront d’accroître

significativement le nombre de consommateurs (surtout dans les pays du Nord) et de rivaliser

avec des denrées mondiales traditionnelles comme le riz, le blé, maïs. C’est pourquoi, il est très

Page 10: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

10

important pour l’Afrique de s’investir dans la technologie : pour la transformation de ses

produits, l’éclosion d’industries manufacturières, l’appropriation des droits sur les formes ou

formulations innovantes provenant des produits de son sol. Par exemple, dans la recherche sur

des spécificités ou des formes particulières et inédites des produits agricoles ; mettre en avant

(découvrir) des vertus biologiques, thérapeutiques, médicales de ces produits agricoles (d’où une

connexion avec le secteur R&D) qui peuvent susciter des dépôts de brevets et donc contribuer

très favorablement au PIB, la maîtrise de leur environnement climatique (selon les climats,

trouver ou adopter des formes particulières de cultures) pour éviter des récoltes aléatoires.

Selon le NEPAD, il serait judicieux de miser sur les petits agriculteurs. Cependant, continuer à

réduire l’entreprise agricole africaine, face aux géants producteurs, à une agriculture de survie

trahie déjà une série d’impasses auxquelles auront à faire face les agriculteurs africains : coûts de

production élevés, manque de compétitivité, difficulté à rembourser les emprunts, revenu

insuffisants pour générer l’épargne, difficultés ou problèmes à générer une agriculture dynamique

et pérenne dans ces pays.

Dans le cas d’une autosuffisance alimentaire, l’agriculture pourrait favoriser la baisse des prix

des produits agricoles, et ainsi alléger le budget des ménages. Par ailleurs, son essor permettra de

faciliter l’accumulation du capital dans d’autres secteurs. Selon Kuznets (1966), la forte

croissance de la production agricole aurait un effet déterminant sur la croissance du PIB. Par

ailleurs, il estime que l’agriculture est au début le secteur dominant de l’économie par le rôle

indispensable qu’il joue dans l’industrie : elle lui fournit des débouchés, suscite une demande de

produits industriels et de services. En outre, en fournissant des devises, elle permet l’acquisition

des machines pour l’industrie, qui produit dès lors des biens manufacturés.

Page 11: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

11

III.2- Pourquoi l’industrie de main-d’œuvre est nuisible

Nous sommes dans un monde dominé par les FMN. De plus, en reprenant l’exemple de David

Ricardo sur la loi des rendements décroissants, un peu plus de personne que nécessaire (ou

supérieur à la quantité efficiente pour un rendement optimal) occasionnera une productivité

marginale plus faible et engendrera des rendements négatifs. La conclusion de cette loi des

rendements décroissants est qu’un supplément de facteur travail ne suffit pas pour permettre

qu’une parcelle ou lopin de terre nourrisse la population entière (Montoussé, à partir de D.

Ricardo, 1999, p. 66-67).

Avec le pouvoir des FMN nous devons lever l’hypothèse de la concurrence pure et parfaite.

L’entreprise est donc supposée embaucher que si ce que rapporte le travailleur est supérieur à ce

qu’il coûte. Dans le cas des pays africains où il est très officiellement admis que le marché est

étroit, les coûts des facteurs et des biens intermédiaires élevés, une agriculture très capitalistique

n’est-elle pas la plus indiquée pour espérer une rentabilité sérieuse et avantageuse ? Dans un

premier temps, l’insuffisance de la démographie peut permettre de jouer sur une intensité du

facteur capital dans la production. Le surplus pourrait être exporté et non consommé. Dans un

deuxième temps, la faiblesse des qualifications (Ango-Obiang N.N., 2007) nécessite d’utiliser de

façon optimale la main-d’œuvre qualifiée et d’opérer une qualification progressive de la main-

Page 12: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

12

d’œuvre la moins formée.

De même, au niveau de l’Afrique, pour pouvoir rivaliser avec d’autres denrées alimentaires (riz,

maïs) en provenance des pays asiatiques surtout, et des pays européens, les politiques devront

s’assurer de la productivité des agriculteurs africains. Pour une production suffisamment

importante qui puisse se traduire par des prix compétitifs ou plus faibles que les produits

importés. Au niveau international, même si l’agriculture occidentale est coutumières aux crises

de sur productions, les productions africaines doivent aussi faire un effort tant dans le volume

que dans la qualité. Or, un pareil défi ne peut reposer sur une industrie de main-d’œuvre, sinon

l’Afrique, tentant de résoudre un problème (sous- alimentation), se résigne à nouveau à

l’exportation sous-optimale de produits bruts avec la certitude de revenus d’exportation

aléatoires.

Les infrastructures sont nécessaires. Mais, dans le cadre de l’émergence du secteur agricole,

miser et investir dans la recherche et développement, dans la formation de cadres agricoles

‘locaux africains’ aux techniques poussées en vigueur dans le domaine de l’agriculture et des

sciences doit devenir une vision indissociable du projet du développement de l’agriculture en

Afrique.

L’Afrique devant encore affronter pendant quelques années des situations politiques difficiles et

délicates, il est presque dangereux de miser tout développement sur des investissements

étrangers. A côté de ces apports financiers et humains étrangers, il est vital, de façon presque

automatique de faire éclore autour de ces nids financiers presque toujours polarisés, des sillons à

partir desquels les locaux, c’est-à dire les africains eux-mêmes, travaillent à prendre le relais.

Page 13: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

13

Cela peut se traduire par de petites entreprises ou structures « imitant » ou secondant

effectivement, la grande entreprise en place. Par exemple, dans l’agroalimentaire (transformation

de toute sorte de produite agricoles), dans la recherche (généticiens des plantes, recherche de

l’amélioration de la productivité, études sanitaires et climatiques), dans la distribution (élément

indispensable de la viabilité de tout commerce). Nous évoluons dans un monde ultra moderne

dans lequel les grandes surfaces et les commerces de proximité jouent un rôle très prépondérant.

Les faits et les études montrent que les investissements étrangers sont trop étroitement corrélés au

climat et surtout aux tensions socio-politiques. Parvenir à transférer et même à générer

l’ensemble de ces compétences entre les mains des africains eux-mêmes réduirait

significativement la désertion et la paralysie des secteurs économiques majeurs (qui affectent

toujours plus la question alimentaire) quand une difficulté politique et sociale survient.

Ces objectifs sont réalisables malgré des niveaux d’indice de développement humain critiques

(CEA-BSR/AC). De plus, selon le PNUD (Union du 03/10/2009) affirme que, « l’Afrique

dispose de ressources humaines qui constituent pour les années à venir un véritable atout de

croissance et de développement ». Le continent noir, en boostant de façon plus énergique le

processus d’intégration économique, peut dans le même cas dynamiser son secteur agricole en

dépassant bien évidemment la production pure et simple des produits vivriers et d’exportation.

Dans l’optique de tirer partie de l’ensemble des compétences africaines, il est nécessaire de

prendre en compte la relance de l’émigration en Europe à travers les résultats du PNUD qui

déclare que l’émigration est vitale pour l’avenir de l’Europe. Ils estiment que d’ici 2050 près de

56 millions de travailleurs seront nécessaire en Europe pour pallier les besoins de leurs

Page 14: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

14

économies (Françoise Catex, députée européenne, 2009). Les pays d’Afrique noire doivent donc

mobiliser toutes leurs ressources humaines avec un haut potentiel de compétence, en former

d’autres en permanence. Mais surtout, travailler à créer en permanence le cadre structurel et

économique capable de concurrencer les opportunités que peuvent offrir les pays industrialisés.

IV – Conclusion

La grande détermination des Etats africains pour assurer l’autosuffisance alimentaire voudrait

traduire une nouvelle dynamique dans le processus de développement. Cependant, la production

brute continue à être le trait particulier des économies africaines : production brute de pétrole,

production brute minière, production brute agricole. Cette spécificité que l’on consent à

reconnaître comme un handicap ne saurait nous extirper de la dépendance accrue face aux

variations des cours et donc de nos recettes d’exportation.

Une plus grande production agricole n’est pas la garantie d’une baisse significative des niveaux

de pauvreté. Une plus grande mobilisation des personnes dans l’agriculture n’est pas l’assurance

d’un décollage économique. Néanmoins, le développement du secteur agricole est un bon

tremplin par les connexions possibles avec le monde industriel. C’est pour cela qu’il faut coûte

que coûte échapper au spectre d’un secteur agricole intensif en main-d’œuvre et investir

massivement dans la R&D africaine qui nous permettrait d’enrichir et d’exploiter plus aisément

nos productions et permettre un plus grand essor à nos industries.

Page 15: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

15

BIBLIOGRAPHIE

ANGO-OBIANG N.N. (2007), « Mondialisation et inégalité (salaires/revenus, emploi) dans les

pays du Sud ». Thèse de Doctorat, Université Lille 1. Disponible sur : https://ori-nuxeo.univ-

lille1.fr/nuxeo/site/esupversions/1bd44148-16e3-4f58-a376-47e64247f474

BALASSI P.E. (2009), « La Banque mondiale au chevet des économies africaines ».

Afrikeco.com du 27/04/2009

BRASSEUL J. (2008), « Introduction à l’économie du développement ». Editions Armand

Colin, 3ième édition, 2008. 372 pages.

BRET B. (2006),« Le tiers-monde, croissance, développement, inégalités ». Editions Ellipses.

222 pages.

CEA/ Secrétariat Général, (2007), « Projet de vision stratégique de la CEEAC à l’horizon

2025 ». XIIIième conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de la CEEAC du 22 au 31

octobre 2007. 35 pages.

CEA-BSR/CA (2006),« Les économies de l’Afrique Centrale 2006 ». Editions Maisonneuve &

Larose, 2006. Paris.

Page 16: L' Agriculture en Afrique: un objectif efficient dans le cadre du commerce international?

16

CEA-BSR/CA (2007),« Les économies de l’Afrique Centrale 2007 ». Editions Maisonneuve &

Larose, 2006. Paris.

CEA-BSR/CA (2008),« Les économies de l’Afrique Centrale 2008 ». Editions Maisonneuve &

Larose, 2006. Paris.

CHAMBERLIN E. H. (1933), « The theory of Monopolistic competition ». Harvard U.P.,

Cambridge.

KUZNET S. (1966), “Modern economic growth”. Yale University Press, 1966.

MONTOUSSE M. (1999), “Théories économiques”. Editions Bréal. 254 pages.

NEPAD (2004), “L’agriculture, vecteur de croissance”. Afrique Relance, vol. 17#4 (janvier

2004.

ROBINSON J. (1933), « The economies of imperfect competition ». Dans BRASSEUL

J.(2008),« Introduction à l’économie du développement ». Editions Armand Colin, 3ième édition,

2008. 372 pages.