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N° 33 — juin 2015 Un peu renfrogné au début Page 7 Une nouvelle mode très dérangeante pour les animaux. Page 4 Après la chute, une nouvelle chance Page 8 Quelles solutions pour le futur? Page 2

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News de l'association SOS-CHATS Genève

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N° 33 — juin 2015

Un peu renfrogné au début Page 7

Une nouvelle mode très dérangeante pour les animaux. Page 4

Après la chute, une nouvelle chance Page 8

Quelles solutions pour le futur? Page 2

Le 3 juillet 1992 L’association signe une convention avec l’État de Genève qui lui met à

disposition le terrain du Plantin et la maison qui s’y trouve pour 30 ans. Sos Chats y construit une annexe avec 14 boxes pour les chats. En 2014, la demande de l’association de pouvoir prolonger le

bail et d’avoir un peu plus de terrain pour adjoindre un bâtiment supplémentaire est refusée car la zone sur laquelle

se trouve le refuge est destinée à des projets industriels impor-tants. Les villas qui entourent le refuge sont peu à peu détruites. En avril 2015 le Conseil d’Etat confirme que Sos Chats ne

pourra pas rester au Plantin, il nous propose de contacter le service des bâtiments deux ans avant la fin du bail, soit en 2020 mais ajoute que « Dans l'intervalle, le service de la gérance demeure bien entendu attentif à ce dossier de sorte à pouvoir proposer à SOS Chats toute opportunité de location qui pourrait convenir à son activité » . Nous remercions vivement l’Etat de Genève d’avoir mis ce lieu à la disposition de l’association Sos Chats permettant ainsi de venir en aide à de nombreux félins et à leurs propriétaires, nous le remercions aussi d’être aujourd’hui encore attentif à la situation de notre association. Cependant, après plus de 20 ans d’utilisation, les chaudières sont au bout du rouleau et les pièces de rechanges plus rares que les chats qui aboient. Les portes des boxes sont rongées par les lapins et par l’humidité, les murs se fissurent, nos catelles se dessellent, les dos des bénévoles réclament une benne à ordure enterrée et surtout, nos pensionnaires auraient besoin d’un peu plus de place. Nous cherchons donc des solutions de relogement plus rapides. Et donc un terrain qui pourrait accueillir le refuge. L’appui de chacun d’entre vous est le bienvenu. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation.

autour du refuge Les villas avoisinantes sont démolies pour laisser place à des carrosseries et des dépôts.

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On dit que c’est dans les moments difficiles que l’ont reconnaît ses amis. Après l’article paru dans le journal Le Matin en janvier de cette année faisant part des problèmes de relogement du refuge, beaucoup d’amis de Sos Chats se sont manifestés. De très nombreuses personnes nous ont contactés pour aider le refuge. Des anonymes, des personnalités publiques, des femmes et des hommes politiques nous ont assurés de leur soutien. Ils ont offert leur force de travail, proposé un soutien financier ou des appuis politiques. Chacun a essayé, selon ses moyens, de faire avancer la situation. Si pour l’heure nous n’avons pas encore de solution concrète, cette mobilisation nous permet d’avancer plus sereinement. Le déménagement qui attend notre refuge ces prochaines années nous rend un peu nostalgiques car nous serons plus d’un (e) à laisser un peu de notre cœur en quittant ce lieu magique. En plus de 20 ans, Sos Chats a été le refuge d’une multitude de félins. Il a aussi abrité les rêves, les bonheurs et les peines de celles et ceux qui l’ont fréquenté pour y adopter un compa-gnon, y confier un animal ou y faire du bénévolat. Mais ce changement de lieu sera également un merveilleux défi car nous pourrons avoir la chance de construire un nouveau refuge, encore plus accueillant et exemplaire en matière de protection animale. L’endroit ne sera plus le même mais nous espérons y amener l’esprit bienfaisant de Sos Chats. Valérie Derivaz - Présidente

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17 janvier 2015 Brocoli, un chaton adopté au refuge, est rendu après 5 jours pour cause d’allergie. Au cours de ces 5 jours, des protège griffes (ou soft claws) lui ont été posés par les adoptants. Ces capuchons en plastique, maintenus à l’aide d’une colle, empêchent l’animal de réaliser les comportements essentiels liés à l’utilisation de ses griffes. Les griffes ne peuvent plus se rétracter, le chat ne peut pas grimper aux arbres ni se défendre contre un prédateur, contre un autre chat ou contre un humain. Après Brocoli, c’est Sullen qui sera trouvée dans la rue avec des fausse griffes. Si on n’apprécie pas cette particularité indissociable du félin que sont ses griffes, il est probablement préférable de s’abstenir d’adopter un chat.

Sullen, trouvée dans la rue avec des griffes artificielles

Le point de vue du service des affaires vétérinaires: « L’ordonnance sur la protection des animaux ne contient pas de prescription quant à l'utilisation de "soft claws", car leur utilisation n'était pas habituelle auparavant. Cependant même si elle n'est pas interdite, peut constituer une violation contre les principes du droit régissant la protection animale. Ceci est particulièrement valable chez le chat, chez lequel l'escalade fait partie du comporte-ment normal, et qui peut ainsi probablement être empêché. Si tel est le cas, l'utilisation des "soft-claws" chez le chat contrevient à la législation sur la protection des animaux. »

Une des fausses griffes apu être décollée

Brocoli

Janvier 2015 C’est une histoire triste, mais qu’il faut avoir lue pour pouvoir prendre ses précau-tions. Un jour de janvier, à midi, Sos Chats reçoit un appel de la police pour venir chercher le chat d’une personne décédée à son domicile. Nous nous rendons sur place rapidement car le chat est resté longtemps enfermé dans l’appartement avec la personne sans vie. Plus de trois mois. Les policiers mettent tout en œuvre pour faire sortir le chat au plus vite de l’appartement afin qu’il soit conduit chez le vétérinaire. Ses deux compagnons félins, eux, sont déjà morts dans l’appartement. La vétérinaire met le minet survivant sous perfusion, lui administre des calmants car il est très stressé et le nourrit progressivement. Ce chat a survécu et une personne de la famille du défunt qui vivait à l’étranger l’a récupéré. Sos Chats accueille une vingtaine de chats chaque année suite au décès de leurs propriétaires. Les chats nous sont remis par l’entourage du défunt ou nous allons les chercher à domicile sur appel des services de secours. Il arrive alors que les animaux soient restés plusieurs jours, semaines ou mois dans le logement avant que le décès de la personne ne soit découvert.

Les animaux survivent souvent grâce à l’eau des toilettes et en se nourrissant avec des restes d’aliments ou des paquets de croquettes qu’ils parviennent à ouvrir. Pour essayer de limiter ces situations dramatiques sur le plan humain et pour les animaux, les personnes vivant seul(e)s et non actif(ve)s professionnellement pourraient s’assurer que quelqu’un s’inquiète rapidement de leur disparition:

venue de l’aide à domicile régulière, proches ou connaissances à qui on téléphone ou on envoie un sms à intervalle régulier, voisins ou concierge vigilant, ser-vice de l’état. Nous traitons chacune de ces situations douloureuse avec le plus grand respect pour la personne défunte et sa famille.

Nous prenons grand soin des animaux que nous recueil-lons par ce biais, ils sont pris en charge par un vétéri-naire. Les chats qui nous sont confiés après

le décès de leur propriétaires reçoivent toute notre attention au refuge, nous prenons à cœur de pouvoir leur trouver un nou-veau foyer dans lequel ils se senti-ront bien.

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Le 5 avril 2015 Des employés de sécurité nous signalent une chatte et son chaton. Ils se cachent à l’intérieur d’une armoire électrique sur le site d’une usine en voie de démoli-tion. L’endroit est dange-reux en raison des risques d’électrocution et parce que le bâtiment doit être détruit prochainement. La minette et son petit sont pris à la trappe qui a été surveillée par l'équipe de sécurité. La chatonne est âgée d’en-viron un mois et demi. Une fois au refuge, nous consta-tons que la maman n’est pas trop craintive, après avoir été stérilisée, testée micropucée et vaccinée, elle trouve rapidement un foyer avec sa petite.

Vous pouvez mettre sur votre porte une fiche à l’attention des services de secours indiquant le nombre d’ani-maux que vous avez et les personnes à avertir à leur sujet en cas d’urgence

Enfin convaincu

Béatrice et

Marinette

Nigel

Rachel avec

Patrick

Béa et

Laurence

Isabel et

Fred avec Freya

Bieber

Laure avec

Béa avec

Léon et Blacky

La nuit, la ligne d’urgence du refuge sonne souvent pour Blacky: « un chat noir se promène vers l’hôpital et se frotte à tous les passants »: Blacky se ballade, Blacky se fait des amis.

Blacky est un chat de bar, il habite avec sa sœur, une

minette noire comme lui, dans un restaurant avec terrasse.

Il est entouré de l’affection de ses propriétaires et des câlins des clients. Mais si sa sœur s’en satisfait très bien, lui cherche encore plus de contacts.

Il y a des chats comme lui (qui va d’ailleurs bientôt déména-ger avec son bistrot à la campagne), qui aiment la compa-gnie de tous les humains et se sentent parfaitement à l’aise dans un bar bondé ou sur une terrasse bruyante. Il y a toujours eu des chats de bistrot comme Blacky qui

traînent entre les tables de certains établissement.

Mais alors, quelle différence avec un « bar à chats »? Dans un bar à chats, les chats ne sont pas là par hasard, ils sont en milieu clos, comme dans un appartement et ils sont là pour la détente des clients. Ces chats ont des cachettes pour se retirer, les clients ne peuvent pas les porter ou les forcer au contact et ils sont plusieurs. Les chats y vivent donc dans de bonnes conditions et les humains y trouvent leur compte, alors pourquoi pas, si l’on n’est pas heurté par l’idée d’utiliser des animaux pour faire du bénéfice financier.

Mais pour l’heure pas encore de bar à chats à Genève, par contre, si vous venez rendre visite aux chats du refuge les mardis ou samedis après-midis, vous pouvez amener votre boisson et partager un moment avec eux.

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Brigitte est également bénévole au refuge depuis 20 ans, en 1997, nous avons repris le comité de l’associa-tion ensemble (avec Derik qui est toujours là aussi) et en 1998 nous avons obtenu toutes les deux notre certificat de capacité animalier.

En octobre 1995, âgée de 25 ans, je suis arrivée à Sos Chats pour y faire du bénévolat. Un besoin de dépenser mon énergie pour une cause utile et mon penchant pour les chats ont guidé mes pas vers Meyrin. Le refuge avait alors à peine 3 ans. Après ma première après-midi de travail au refuge, une fois le nettoyage des boxes termi-né, je me préparais à partir rejoindre mon emploi rémunéré (assistante à l'université en éthologie, je travaillais le soir). Lorsque j'ai informé la bénévole présente de mon départ, elle ma dit « mais déjà, tu nourris pas? ». Depuis, le nourrissage des animaux du refuge n’a plus de secrets pour moi. J’ai donné beaucoup de mon temps au refuge et mon peps a été mis à rude épreuve à

Sos Chats, mais ce que j’y ai gagné n’a pas de prix. Au refuge j'ai rencontré des animaux inoubliables, des ami(e)s merveilleux(ses) et même le père de mes enfants. J’ai aussi appris à rentrer les griffes, tout en gardant du mordant (indispensable pour défendre les animaux). 20 ans après, le travail bénévole pour l’association est toujours un plaisir et un enrichissement. Si parfois de mauvaises surprises m’attendent au tournant (maltraitance, négligence, indiffé-rence), les bonnes ne sont jamais loin (générosité, altruisme (chatruisme) et petits miracles). En 20 ans, le refuge a connu bien des changements, mais l’esprit est resté le même, à l’écoute des besoins des animaux et proche des gens. Dans les premières années au refuge, la principale inquiétude était d’avoir assez de moyens pour nourrir et soigner les animaux chaque jour. Puis, petit à petit, grâce à l’aide de nos membres, des bénévoles et du comité, les finances de l’association se sont stabilisées et nous avons pu nous préoccuper également de faire évoluer le refuge. L’image de Sos Chats auprès du public s’est améliorée par le biais de notre site internet, puis des médias qui ont relayé nos actions. En 2004, le refuge a été reconnu d’utilité publique. Nous avons développé notre collaboration avec les autres refuges, les associations de protection animales et les autorités (p.ex campagne de stérilisation catoutdoor et adhésion à la PSA).

Depuis 2010, Sos Chats représente les associations de protection animales genevoises au sein de la Commission Cantonale pour la Protection des Animaux en compagnie de la SGPA et depuis 2014 au sein la Commission Consultative de la Diversité Biologique, Sous-commission Faune. Dans les années à venir, les challenges petits et grands ne manqueront pas. Le déménagement du refuge sera l’un d’eux avec les défis qu’il implique ainsi que l’opportunité qu’il nous donne de pouvoir offrir aux animaux et aux humains qui le fréquenteront un refuge moderne, tout en restant humain et chaleureux.

7000 jours au refuge c’est 40 000 heures de travail:

Près de 8000 chats et 1000 petits animaux (rongeurs, lapins, oiseaux, mustélidés) côtoyés.

Plus de 20 000 visiteurs et 800 bénévoles croisés.

Environ 4000 interventions suite à des appels d’urgence.

Au moins 14600 lessives qui ont tourné dans la machine à laver.

En tout cas 400000 km parcourus en voiture pour aller chercher des chats.

Quelques 100000 sacs poubelles pleins jetés dans la benne (car je ne suis pas la seule à le faire).

7515 news mises en ligne sur le site internet du refuge.

993 fois la blague « on l’a mangé » entendue quand je demande « il est où le chat ?»

33 journaux Sos Chats infos rédigés.

1 famille sur laquelle je peux toujours compter.

Il exprime encore quelques doutes vis-à-vis de nous mais si vous êtes persévérant(e) et que vous avez déjà un chat, il se détendra, 10 mois.

Rouleur de mécaniques, amoureux de liberté et friand de câlins, 7 ans.

Gustave est le plus démonstratif, Léon le plus émotif, l’alliage des deux donne un cocktail délicieux, 6 et 4 ans.

Le genre ourson, dodus , tendres et remplis de ronrons, 10 ans.

Douce et curieuse, elle serait heureuse auprès d’un autre lapin, 7 mois. 7

Pour le moment, tout ce qu’elle sait dire c’est « tchhhhh » mais peut être que sa beauté vous convaincra de lui apprendre des mots doux, 5 ans.

Ado

ptée

: 11

.04

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Ado

ptés

: 22

.07

.14

Secourue d’urgence dans un état critique une nuit d’avril 2014, Vilette a ensuite a été soignée pour une pyé-lonéphrite chronique (inflammation du rein). En bonne forme mais avec des risques de récidive, elle n’était pas facile à placer malgré sa beauté tapageuse. Heureusement, une visiteuse au grand cœur a décidé de lui donner sa chance. Vilette peut désormais se prélasser paisiblement dans son nouveau foyer.

Ado

pté:

29

.10

.13

Arrivé: 07.02.13

Adorable avec les autres chats mais très timide avec les humains, Albert a mis du temps avant de trouver quelqu’un qui lui donne sa chance. Heureusement, une adop-tante qui cherchait un com-pagnon pour son chaton, s’est laissée convaincre par ses beaux yeux. Depuis, Albert prend sa mis-sion à cœur et ne lâche pas le petit d’un coussinet. A

rriv

é: 2

2.0

3.1

4

Géraldine a été prise en charge suite à une chute du 2ème étage qui lui à causé une fracture du nez, une fissure du palais et une commotion cérébrale. Ses propriétaires n’ont pas souhaité la garder. Sous haute surveillance vétérinaire, elle a nécessité plusieurs semaines de traitement avant de parvenir à se rétablir. Son histoire a ému une adoptante qui l’a accueillie dans son appartement avec balcon sécurisé, en compagnie d’un autre chat.

Arr

ivée

: 20

.12

.14

Entre la vie et la mort après une chute de balcon

Adopté: 05.01.13

Lorsqu’on nous signale l’existence de la chatte sauvage à deux pattes et de ses 3 bébés dans un canton voisin, j’ai peine à y croire. Pourtant, elle arrive bien au refuge. La chatte qui a deux pattes du même côté par-vient non seulement à se déplacer sans trop de difficultés mais elle a également réussi à élever ses 3 petits dans la rue. Tous sont en pleine forme. Les chatons, presque aussi timides qu’elle, mettent longtemps à trouver un foyer. C’est maintenant chose faite pour tous les 3 dont la petite « Poussy » qui est maintenant très à l’aise auprès de ses adoptants. Quand à la maman Deux Pattes, elle devrait partir prochainement dans son nouveau foyer. Mais ce sera une autre histoire.

Arr

ivée

: 15

.04

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2, ch. Du Plantin 1217 Meyrin

Tél: 022 785 32 84

Ouverture le mardi et le samedi de 14h30 à 17h30

mail: [email protected]

www.sos-chats.ch

ccp: 12-14000-6

IBAN CH04 0900 0000 1201

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Ado

pté

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Arrivés: 20.10.14

Adoptée: 21.02.15