journal de déi lénk stad - juin 2011

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1 WWW.LENK.LU Page 2 Les sources d’énergie de la capitale: Vente et trahison! Page 3 L’eau: Un droit fondamental. Page 4 Le droit au logement en question. Page 5 38 millions pour du luxe et du chichi. Page 6 André Hoffmann: Richesse et pauvreté. Les sources d’énergie de la capitale: Vente et trahison! Pendant cent ans les édiles, le personnel et les citoyens de notre municipalité ont mis en place un réseau de gaz et d’électricité de qualité qui a répondu de façon efficace aux besoins croissants de la population et ils ont veillé à l’entretien de celui-ci. II n’a fallu au conseil municipal «bleu- vert» qu’à peine deux ans pour vendre le réseau de la capitale – sources d’approvisionnement incluses – aux multinationales de l’énergie et au lobby nucléaire! ... (Suite page 2) David Wagner Journaliste, Membre de déi Lénk. Justin Turpel Fonctionnaire communal, Syndicaliste, Membre de déi Lénk. Résister avec déi Lénk! Certains pays, comme le Portugal, la Grèce et l’Irlande, qui ont été ruinés par les spéculateurs financiers, doivent se soumettre à de sévères cures d’austérité. Le pire, c’est que ce sont ceux-là mêmes qui sont à l’origine de ces catastrophes économiques qui demandent aujourd’hui aux salariés, aux chômeurs, aux retraités et aux jeunes de payer l’addition. Il faut épargner, disent-ils, tandis qu’eux-mêmes conti- nuent à engranger les béné- fices. D’autres pays, comme le Luxembourg, ne connaissent pas (encore?) de problèmes budgé- taires. Pourtant, on nous chante la même chanson : afin d’éviter d’être en cessation de paiement, il faudrait… épargner. Cela com- mence avec les agents des ser- vices publics et les retraités. Avec la manipulation de l’index, tous les salariés sont également déjà passés à la caisse. Qu’un pays aille bien ou qu’un pays aille mal, leurs remèdes sont toujours les mêmes : libéralisations, aug- mentation du départ de l’âge à la retraite, baisse des salaires. Pourtant, les richesses sont là! Mais ce sont ceux qui les détiennent (alors qu’ils ne tra- vaillent pas plus qu’un sala- rié ordinaire) qui poussent nos gouvernements à faire des éco- nomies sur le dos de celles et de ceux qui gagnent le moins. Le gouvernement travaille pour le grand capital, il faut appeler les choses par leur nom. Et c’est en divisant les fonc- tionnaires et les salariés privés, les travailleurs luxembourgeois et les travailleurs immigrés, les hommes et les femmes, les jeunes ... (Suite page 3)

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Dans sa première édition de l'année 2011, le journal de déi Lénk Stad (Luxembourg-ville) discute, par exemple, les revendications d'austérités injustifiées du monde économique, les sources d'énergie de la capitale, l'eau comme droit fondamental, le droit au logement, etc.

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Page 1: Journal de déi Lénk Stad - juin 2011

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WWW.LENK.LU

Page 2

Les sources d’énergie de la capitale:Vente et trahison!

Page 3

L’eau:Un droit fondamental.

Page 4

Le droit au logement en question.

Page 5

38 millions pour du luxe et du chichi.

Page 6

André Hoffmann:Richesse et pauvreté.

Les sources d’énergie de la capitale:

Vente et trahison!Pendant cent ans les édiles, le personnel et les citoyens de notre municipalité ont mis en place un réseau de gaz et d’électricité de qualité qui a répondu de façon efficace aux besoins croissants de la population et ils ont veillé à l’entretien de celui-ci. II n’a fallu au conseil municipal «bleu-vert» qu’à peine deux ans pour vendre le réseau de la capitale – sources d’approvisionnement incluses – aux multinationales de l’énergie et au lobby nucléaire! ... (Suite page 2)

David WagnerJournaliste,Membre de déi Lénk.

Justin TurpelFonctionnaire communal, Syndicaliste,Membre de déi Lénk.

Résister avec déi Lénk! Certains pays, comme le Portugal, la Grèce et l’Irlande, qui ont été ruinés par les spéculateurs financiers, doivent se soumettre à de sévères cures d’austérité. Le pire, c’est que ce sont ceux-là mêmes qui sont à l’origine de ces catastrophes économiques qui demandent aujourd’hui aux salariés, aux chômeurs, aux retraités et aux jeunes de payer l’addition.

Il faut épargner, disent-ils, tandis qu’eux-mêmes conti-nuent à engranger les béné-fices. D’autres pays, comme le Luxembourg, ne connaissent pas (encore?) de problèmes budgé-taires. Pourtant, on nous chante la même chanson : afin d’éviter d’être en cessation de paiement, il faudrait… épargner. Cela com-mence avec les agents des ser-vices publics et les retraités. Avec la manipulation de l’index,

tous les salariés sont également déjà passés à la caisse. Qu’un pays aille bien ou qu’un pays aille mal, leurs remèdes sont toujours les mêmes : libéralisations, aug-mentation du départ de l’âge à la retraite, baisse des salaires.

Pourtant, les richesses sont là! Mais ce sont ceux qui les détiennent (alors qu’ils ne tra-vaillent pas plus qu’un sala-rié ordinaire) qui poussent nos

gouvernements à faire des éco-nomies sur le dos de celles et de ceux qui gagnent le moins. Le gouvernement travaille pour le grand capital, il faut appeler les choses par leur nom.

Et c’est en divisant les fonc-tionnaires et les salariés privés, les travailleurs luxembourgeois et les travailleurs immigrés, les hommes et les femmes, les jeunes ... (Suite page 3)

Page 2: Journal de déi Lénk Stad - juin 2011

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(Suite de la page 1) ... A cette occasion, les Verts n’ont eu, ni le courage, ni la politesse, de proposer un référendum aux citoyens pour ratifier ce projet.

Chaque individu doté de ré-flexion et chaque politicien res-ponsable le sait: il est devenu urgent de sortir des énergies d’origine fossile ou nucléaire et de s’orienter vers l’énergie renouvelable. Il est bien connu, par ailleurs, que ce revirement ne peut s’opérer qu’au niveau local et contre la volonté des multinationales et du lobby du nucléaire.

A cet effet, il ne faut pas oublier que la municipalité «bleue-verte» - avec l’appui du gouvernement CSV-LSAP – a remis le réseau énergétique de la capitale ainsi que les sources d’approvisionnement de ce dernier, entre les mains des sociétés Enovos, RWE, Eon et Mittal. Une catastrophe!

Pour avoir la capacité de pro-mouvoir une énergie renou-velable, la municipalité devra organiser le réseau de façon indépendante et choisir elle-

même ses fournisseurs, les lieux et les méthodes de production. Or, du fait de la vente des ré-seaux et des choix énergétiques, la politique de la municipalité est dorénavant entre les mains des chefs des multinationales et non entre celles du conseil municipal. Cette politique est catastro-phique et les Verts devraient en

avoir honte.

Dans la capitale, ce sont les citoyens qui vont payer l’ad-dition. D’une part, les coûts du travail effectué par les res-ponsables du réseau (Creos, à l’heure actuelle, au lieu de la ville de Luxembourg auparavant) seront à la charge des ménages.

D’autre part, les prix de l’éner-gie – et parallèlement les profits engrangés par les actionnaires - augmenteront.

En effet, l’objectif des multina-tionales n’est pas de faire des économies d’énergie, mais au contraire, d’en vendre le plus possible, dans le but de maxi-maliser les profits. Ainsi, le 12 mai 2011, le directeur d’Enovos, Jean Lucius, a-t-il justifié l’aug-mentation des tarifs comme suit: «Les prix étaient trop bas. De nouveaux investissements n’étaient plus rentables.»

déi Lénk exigent que les ré-seaux et les sources d’énergie de la capitale soient réinté-grés au sein de la commune, en d’autres termes qu’ils soient «recommunalisés». C’est au conseil municipal - et non aux chefs des multinationales - qu’il revient de prendre les dé-cisions en matière de politique énergétique!

Vel’ohFavoriser la mobilité douce par la mise à disposition de vélos de lo-cation peu coûteuse est une bonne idée. Mais charger une firme privée (JCDecaux) pour réaliser et gérer le projet l’est peut-être moins. Car le centre de décision des ques-tions relatives aux vel’ohs est à Bruxelles.

Quant aux services de la commune, ils sont privés de toute compé-tence. Nous avons tenté l’expé-rience: à Bruxelles, le standard nous a mis (ensemble avec nos plaintes et nos suggestions) dans des files d’attente interminables. Privatiser un service signifie: prendre aux citoyens leur droit d’intervention.

Ban de Gasperich:Depuis des années, le syndicat d’inté-

rêt local de Gasperich tente d’empêcher

l’urbanisation du ban de Gasperich. Les

résidents craignent un accroissement

des nuisances, dû au surplus du trafic

routier. Car le collège échevinal compte

drainer quelque 20000 salariés dans

ce coin entre l’échangeur de la croix de

Gasperich et le quartier résidentiel.

Le syndicat réfute toute accusation de

succomber à un reflex « NIMBY» (Not In

My Back Yard) et se dit prêt à accueillir

un centre de prévention, un lycée ou des

habitations, qui manquent cruellement à

la ville.

déi Lénk soutient le syndicat et estime

que le projet actuel va contre les exi-

gences écologiques du plan d’aménage-

ment du territoire (IGV).

Pistes cyclables

L’échevin vert François Bausch a voulu

mettre les citoyens, coincés dans des em-

bouteillages interminables, sur les vélos. Au

début, déi Lénk a soutenu cette initiative,

d’autant plus qu’il n’est pas facile de s’atta-

quer au lobby des quatre-quatre.

Cependant le politicien Bausch s’est

contenté de faire dessiner quelques traits

blancs sur les chaussées et devrait interdire

au cycliste Bausch de les emprunter. Tous

les jours les cyclistes qui s’aventurent sur la

route d’Esch à Hollerich ou sur l’avenue de

la Gare risquent leur vie.

Page 3: Journal de déi Lénk Stad - juin 2011

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Claude SimonEducateur,Membre de déi Lénk.

L’eau, un droit fondamental.Depuis le 1er janvier est entrée en vigueur au Luxembourg une nouvelle tarification pour la consommation de l’eau. Ces tarifs comprennent une partie qui concerne la fourniture et une autre partie qui concerne l’évacuation des eaux usées. Les communes ont été forcées d’aligner les prix de l’eau à la loi-cadre européenne, d’après une directive européenne qui a été transposée dansle droit national luxembourgeois en 2008.

L’actuel collège des bourg-mestres et échevins de la Ville de Luxembourg a donc augmen-té le prix de l’eau de 1.76€/m3 en 2006 à 2.25€/m3 actuels (ce qui correspond à une augmen-tation d’environ 30%) et le tarif pour l’évacuation des eaux usées est passé de 1 à 2€. En plus de la location du compteur, on a introduit une autre taxe pour le traitement des eaux usées qui se chiffre à 15€. Ces augmen-tations pèsent lourd sur le prix de l’eau dans la Ville de Luxem-bourg. Un ménage composé de 4 personnes qui consomme 200m3 par an voit ainsi sa fac-ture augmenter de 1000€.

La directive européenne impose

aux Etats membres de l’Union européenne d’appliquer le prin-cipe de la couverture des frais et de le répercuter sur les tarifs. Mais en même temps, aussi bien la directive européenne que sa transposition dans le droit national laissent une marge de manœuvre aux autorités afin qu’elles puissent offrir à leur ci-toyens un prix convenable aussi bien du point de vue social, éco-nomique et écologique.

Ne pas considérer les aspects sociaux dans cette affaire re-vient à aggraver encore plus la situation de ceux qui se trouvent en situation précaire. Et ce sont justement eux qui ont déjà payé le prix fort de la crise. Cepen-

dant, cet aspect n’intéresse que très peu la majorité DP-Verts. Cela ne surprendra personne. Mais qui aurait cru que le parti des Verts n’écouterait même pas sa conscience écologique? En effet, il n’a prévu aucune tarification appropriée pour les gros consommateurs.

L’eau est un droit fondamen-tal. Déi Lénk propose donc de mettre à profit la marge de

manœuvre prévue par la loi nationale! Tous les citoyens doivent pouvoir avoir libre-ment accès à un minimum vital d’eau (50 litres par jour et par personne). La consommation jusqu’à 150 litres/jour doit être proposée au prix de revient. Par contre, les gros consomma-teurs, dont la consommation est supérieure à 150 litres par jour, doivent être facturés à un prix bien supérieur au prix de revient.

(Suite de la page 1) ... et les moins jeunes, qu’il continue à enrichir les plus riches.

Déjà au mois de janvier de cette année, nous avons tous pu constater une baisse du pou-voir d’achat avec l’apparition d’un impôt de crise. Une crise que nous n’avions pas pro-voquée. L’augmentation des taxes, notamment celle sur l’eau, se fait aussi ressentir, surtout dans les portemonnaies les plus modestes.

Parallèlement, les impôts sur les sociétés sont réduits. Le gouver-nement CSV-LSAP refuse d’aug-menter le taux maximal d’imposi-tion, comme nous le proposons, à 50% (il est actuellement à 39%). L’argent est là, mais il faut aller le chercher chez celles et chez

ceux qui en ont vraiment.

Nous devons dire stop! Dire stop avant qu’il ne soit trop tard. Stop avant que l’âge de la retraite augmente et que nous soyons tous obligés de nous assurer auprès d’assurances privées! Stop avant que les ser-vices publics (l’énergie, la poste, l’éducation, la santé) ne soient privatisés. Stop avant que, au lieu des citoyens et leurs élus, ce soient les vautours des marchés financiers qui nous dictent com-ment vivre et avec quoi!

Pour ces raisons, il faut soutenir toutes les forces qui combattent le néolibéralisme et l’appétit des riches et des puissants. Il faut soutenir et voter déi Lénk, au niveau national et communal. Car nous sommes les seuls à dé-

fendre les intérêts des salariés, des retraités, des chômeurs, des femmes et des jeunes… celles et

ceux que les politiciens de l’es-tablishment et leurs copains de la finance oublient.

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Le droit au logement en question.Les prix du logement au Luxembourg ont atteint un niveau tel qu‘ils sont devenus un facteur d‘appauvrissement pour les 30 % de notre population dont les revenus sont les plus bas.

Le Luxembourg est un pays riche où 70% des ménages sont pro-priétaires de leur logement, ce qui ne veut pas dire qu‘ils l‘ont tous payé. Les autres 30% sont soit logés assez passablement, soit cherchent une location à prix raisonnable, soit rêvent de devenir propriétaires eux aussi.

Dans ces deux derniers cas, ils rencontrent une réalité brutale:

pour louer un appartement à 3 chambres, le marché réclame en moyenne 1.666 euros par mois, et à l‘achat un tel appartement coûte en moyenne 458.271 euros (prix de fin 2010 suivant Ministère du Logement).

Un ménage à deux salaires mini-mum dépensera au moins un de ses deux salaires pour financer le logement et encore faut-il

Fabienne LentzEtudiante-chercheuse en troisième cycle, Membre de déi Lénk.

Esthétique totalitaire

Notre capitale va-t-elle bientôt ressembler à un parc d’at-

tractions comme Disneyland? C’est ce que la nouvelle «trou-

vaille» du Collège échevinal laisse à penser. En effet, les

«décideurs» de notre ville, sous la botte de leurs gourous

sortis des boîtes de communication, veulent «harmoniser» le

centre-ville.

En clair: à l’avenir, les cafés et restaurants qui se trouvent

sur la Place d’Armes, la Place Guillaume (Knuedler) ou la Place

de Paris dans le quartier de la Gare, ne pourront plus choi-

sir librement les tables et chaises qu’ils utiliseront sur leurs

terrasses. Helminger&Bausch veulent de l’ordre ! Les gérants

de ces établissements seront donc obligés de choisir dans

une palette de couleurs prédéfinie quelles chaises et quelles

tables ils auront le droit d’utiliser.

On se demande quelle mouche a piqué la coalition bleu-verte?

Ce qui fait le charme d’une ville, c’est la vie qui s’y déploie,

quitte à ce qu’il y ait des imperfections. Aujourd’hui, ceux

qui dirigent la ville de Luxembourg ne pensent qu’en termes

d’ «image», afin soi-disant d’attirer les investisseurs et les

touristes. Mais les touristes et les investisseurs veulent-

ils d’une ville aseptisée et stérile qui ressemble plus à une

galerie de supermarché qu’à une cité pleine de vie? Et les

habitant-e-s de Luxembourg? N’ont-ils pas leur mot à dire?

Voulons-nous vraiment d’une ville où tout se ressemble, où

même les couleurs du mobilier sont réglées au détail près?

Un peu de liberté et de créativité, chers libéraux et écolos!

régler les charges, les taxes communales qui ont fortement augmentées ces derniers temps.

Le droit au logement, qui est reconnu comme un droit hu-main élémentaire, est mis en question dès que les charges pour le logement dépassent le tiers du revenu du ménage. Au Luxembourg ceci est le cas pour une bonne partie des nouveaux-arrivants, mais aussi pour toutes les familles qui sont forcées de changer de logement. Le pays manque cruellement de logements finan-çables!

Pour réagir, le gouvernement a fait voter en 2008 la loi du «pacte logement». Les com-

munes qui signent le pacte et qui accroissent leur popula-tion sont subsidiées. Mais les engagements pour pousser la construction de logements, de mobiliser les logements vides et de forcer la construction sur les terrains à bâtir disponibles ne sont pas obligatoires. Résultat: les communes signent le pacte, mais ne font aucun effort pour construire ou faire construire.

Pourquoi? Les décideurs com-munaux sont tous proprié-taires? On n‘aime pas attirer une population modeste? On n‘aime pas les immigrés, qui au départ ne sont forcément jamais des propriétaires? Ou simple-ment la léthargie, l‘immobilisme?

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38 millions pour du luxe et du chichi.La Ville de Luxembourg aura dépensé la coquette somme de 21 millions d’euros rien que pour la rénovation du bâti-ment du «Cercle» qui domine la Place d’Armes. 850 millions – donc presque un milliard – d’anciens francs luxem-bourgeois rien que pour un bâtiment, aussi élégant soit-il!

Avec la restauration et le réa-ménagement du Ciné Cité, transformé en un luxueux centre culturel, le conseil communal bleu-vert aura dépensé, en tout et pour tout, un total de 38 mil-lions d’euros, soit 1.5 milliard d’anciens francs!

Beatrice CarrihloCitoyenne luso-luxembourgeoise,Membre de déi Lénk.

Qu’on ne nous comprenne pas mal: la rénovation du bâtiment du «Cercle» était justifiée, mais de-vait-elle être réalisée à ce prix?

Une partie de cet argent n’aurait-il pas pu être investi dans des projets plus essen-tiels et nécessaires tels que

la construction de logements? Pour la moitié de cette somme, on aurait pu bâtir des apparte-ments pour 40-60 familles ou on aurait pu rénover entre 100 et 150 anciens logements. Dans tous les quartiers de la Ville de Luxembourg, il y a des loge-ments communaux vides, car,

faute de budget, on ne peut pas les remettre aux normes et les rendre habitables.

Mais le luxe, le faste et le chichi ont la priorité... et la construc-tion de logements pour les familles peuvent toujours at-tendre!

Helminger&Bausch:

La démocratie, c’est cause toujours!Les Bleus et les Verts qui dirigent notre ville n’aiment pas que les citoyens disent leur opinion.

Ces «démocrates» n’ont pas trop apprécié que les syndicats et les délégations du personnel s’opposent à la libéralisation des réseaux d’énergie et disent que l’incorporation des réseaux d’énergie dans les sociétés pri-vées Creos et Enovos n’est ni

sociale, ni écologique.

Comme l’équipe autour du bourgmestre Paul Helminger et de son échevin «vert» Fran-çois Bausch faisaient la sourde oreille, ne voulaient pas en-tendre que l’énergie est un bien commun qu’il ne faut pas brader, les syndicats et le personnel des réseaux ont, durant l’année

2010, récolté des signatures pour provoquer un référendum. Le but des syndicats? Laisser la population décider si l’énergie devait rester publique ou non!

Peut-être avez-vous signé cette pétition. Vous aviez raison, et plus de 9.000 citoyens ont fait de même. Le quorum néces-saire était ainsi atteint. Mais

Helminger&Bausch ont préféré, par une petite manipulation bu-reaucratique, refuser la validité de plusieurs milliers de signa-tures!

Décidément, lorsqu’il s’agit de gros sous, les grands démo-crates qui nous dirigent pré-fèrent museler le peuple!

Page 6: Journal de déi Lénk Stad - juin 2011

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Richesse et pauvretéau Luxembourg.

André HoffmannDéputé de déi Lénk.

Ici comme ailleurs, le fossé entre riches et pauvres se creuse et les inégalités sociales s’accroissent. La part des sa-laires dans la valeur ajoutée diminue, la part des bénéfices augmente. Les bénéfices sont de moins en moins réinvestis; ils sont accaparés par une pe-tite minorité qui accumule une

Le chômage croissant est évi-demment une raison importante de cette pauvreté. Mais un em-ploi ne protège pas forcément de la pauvreté: 22% des travail-leurs manuels en sont frappés. La pression sur les salaires et sur la protection sociale au nom de la sacrosainte «compétitivi-té», l’évolution du «marché» et du droit du travail y sont pour beaucoup. On voit partout se répandre le travail intérimaire, précaire, à bas salaire, à temps partiel ou à durée déterminée …

La politique désastreuse du gouvernement en matière de logement aggrave la détresse sociale. Beaucoup de familles et d’enfants vivent dans des

conditions de logement in-dignes. Et, souvent, les loyers ou remboursements d’emprunt ne permettent plus de joindre les deux bouts.

Pour lutter systématiquement contre la pauvreté, il nous faut de nouveaux instruments, comme un «Observatoire des inégalités». Nous exigeons une véritable stratégie de redistri-bution des ressources et des pouvoirs: salaires et impôts plus justes, un droit du travail qui protège – et une nouvelle démocratie économique (jusque dans l’entreprise) contre le dogme de la «compétitivité» à tout prix et contre la priorité donnée au profit privé.

richesse privée insolente qui vient gonfler les bulles spécu-latives à l’origine des crises. En même temps, en bas de l’échelle sociale, la pauvreté s’étend. Au Luxembourg, selon les chiffres officiels du Statec, 15% de ménages et 22% des enfants vivent sous le seuil de pauvreté – tendance à la hausse. Les iné-galités de revenu s’accroissent, celle des fortunes encore plus. Dans toutes les études interna-tionales sur la pauvreté et les inégalités, le pays le plus riche d’Europe est très mal placé. Une étude de l’Unicef sur «Les enfants laissés pour compte» place même le Luxembourg en queue de peloton!

Inscrivez-vous sur les listes électorales!Le droit de vote pour les élections communales vaut pour tous/toutes les Luxembourgeois-es et non-Luxembourgeois-es.

Les non-Luxembourgeois-es (de l’Union Européenne et les non-communautaires) doivent s’inscrire sur les listes électo-rales. Il n’est pas nécessaire de répéter l’inscription une fois faite, même si elle s’est faite à une autre commune.

Les conditions: être âgé-e de 18 ans au 9.10.2011, le jour des élections; être domicilié-e au Luxembourg depuis 5 ans; se présenter à l’Hôtel de Ville avec une pièce d’identité valable et éventuellement les certificats de résidence des autres communes; s’inscrire au plus tard le 14 juillet 2011.

Les travailleurs et travailleuses non-luxembourgeois sont privés-es de bon nombre de droits politiques dans notre société. Utilisez ceux que la loi vous accorde pour les revendiquer tous! Inscrivez-vous !

Inscrevam-se nas listas eleitorais!O direito de voto nas eleições municipais se aplica a todos os cidadãos não-luxemburgueses(as) e luxemburguéses(as). Os não-luxemburguêses(as) (UE e não UE) devem se registrar como eleitores. Não é necessário repetir o registro feito uma vez, mesmo que se fosse feito em outro município.

Condições: ter 18 anos o dia das eleições (no dia 9 de outubro 2011), ser domiciliado(a) no Luxemburgo durante cinco anos, a comparecer perante a câmara municipal com um documento de identidade válido e, possivelmente, certificados de residência dos outras câmaras municipais; inscrever o mais tardar no dia 14 de julho de 2011.

Os trabalhadores não têm muitos direitos em nossa sociedade. Usem aqueles que a lei lhe concede! Inscrevam-se agora!