journal "court toujours" du jeudi 5 juillet 2012

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Journal du 35ème Festival du Film Court en plein air de Grenoble N’ 117 Jeudi 5 juillet 2012 EDITO The show must go on, pluie ou non ! Si Djamila Daddi-Addoun a failli voir la projection de son film compromise par les gouttes hier soir, Antarès Bassis, Grand Prix du Jury 2011, n’a pas pu être à l’honneur. Mais ne vous en faites pas, Porteurs d’hommes est reporté à ce soir. Et ne nous plaignons pas ; la pluie que craignait toute l’équipe n’a, jusque-là, pas réussi à perturber la projection en plein air. Pourvu que ça dure ! Et qu’on ne s’y méprenne pas, la journée d’hier ne s’est pas réduite à des soucis météorologiques. La journée d’hier c’était … l’achèvement du stage d’analyse de film ; des flashbacks directs sur le début du siècle précédent ; un ensemble de courts sur la thématique des sexualités ; et, pour finir, un super débat avec les réalisateurs de la veille, ravis de pouvoir discuter avec vous de leur œuvre. Une nouveauté de cette édition ? Pour la première année, nous avons lancé une grande «consultation» place St André. Extension du vote du public (qui avait lieu jusqu’à présent uniquement dans la salle Juliet Berto) : il s’agit d’un bulletin qui nous permet d’avoir votre avis, à vous, cinéphiles nocturnes adeptes du grand air. Et c’est avec bonheur que nous vous avons observés hier soir remplir scrupuleusement vos petits papiers ! Enfin, et parce que, dans l’aventure, nous n’en sommes même pas à la moitié du chemin, sachez que bien d’autres projections vous attendent aujourd’hui. Voyez ci-contre ce que la Cinémathèque a concocté pour ravir vos pupilles. 14h30 - 16h30 : Premier court / Premier long Alain Gomis 16h30 - 18h30 : «Morceaux Choisis» avec le GREC 18h30 - 19h30 : Débat avec les réalisateurs 20h30 - 22h : Films en compétition Salle Juliet Berto 22h00 - 23h30 : Films en compétition Place St André 23h30 : Nocturne Porteurs d’hommes (Grand Prix 2011) Court toujours ! © Raymond Cauchetier - Paris Ce que nous demandons au cinéma, c’est ce que la vie et l’amour nous refusent, c’est le mystère, c’est le miracle. R. Desnos AUJOURD’HUI

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Journal du 35ème Festival du Film Court en plein air de Grenoble

N’ 117

Jeudi 5 juillet 2012

EDITO

The show must go on, pluie ou non !

Si Djamila Daddi-Addoun a failli voir la projection de son film compromise par les gouttes hier soir, AntarèsBassis, Grand Prix du Jury 2011, n’a pas pu être àl’honneur. Mais ne vous en faites pas, Porteurs d’hommes est reporté à ce soir. Et ne nous plaignons pas ; la pluie que craignait toute l’équipe n’a, jusque-là, pas réussi à perturber la projection en plein air. Pourvu que ça dure ! Et qu’on ne s’y méprenne pas, la journée d’hier ne s’est pas réduite à des soucis météorologiques.

La journée d’hier c’était … l’achèvement du stage d’analyse de film ; des flashbacks directs sur le début du siècle précédent ; un ensemble de courts sur la thématique des sexualités ; et, pour finir, un super débat avec les réalisateurs de la veille, ravis de pouvoir discuter avec vous de leur œuvre.

Une nouveauté de cette édition ? Pour la première année, nous avons lancé une grande «consultation» place St André. Extension du vote du public(qui avait lieu jusqu’à présent uniquement dans la salle Juliet Berto) : il s’agit d’un bulletin qui nous permet d’avoir votre avis, à vous, cinéphiles nocturnes adeptes du grand air. Et c’est avec bonheur que nous vous avons observés hier soir remplir scrupuleusement vos petits papiers !

Enfin, et parce que, dans l’aventure, nous n’en sommes même pas à la moitié du chemin, sachez que bien d’autres projections vous attendent aujourd’hui. Voyez ci-contre ce que la Cinémathèque a concocté pour ravir vos pupilles.

14h30 - 16h30 : Premier court / Premier longAlain Gomis

16h30 - 18h30 : «Morceaux Choisis» avec le GREC

18h30 - 19h30 : Débat avec les réalisateurs

20h30 - 22h : Films en compétitionSalle Juliet Berto

22h00 - 23h30 : Films en compétitionPlace St André

23h30 : NocturnePorteurs d’hommes (Grand Prix 2011)

Court toujours !© R

aym

ond

Cau

chet

ier -

Par

is

Ce que nous demandons au cinéma,c’est ce que la vie et l’amour nous refusent,

c’est le mystère, c’est le miracle.

R. Desnos

AUJOURD’HUI

L’eûsses-tu cru ?Et demain ?

Le néo-réalisme, un courant cinématographique bien méconnu !Le pays : l’Italie. L’époque : la Seconde Guerre mondiale, le régime fasciste, l’Occupation allemande. Bien triste période, donc, pour le pays de Pétrarque et de Verdi. Mais très souvent, des contextes politiques et sociaux éprouvants donnent lieu à d’importants mouvements artistiques de protestation ; c’est le cas du courant néo-réaliste. Très ancré politiquement à gauche, il s’oppose aux films propagandistes d’extrême-droite qui prolifèrent à l’époque, en cherchant à restituer en images la «vraie vie». Fait marquant par exemple : les gens dans la rue sont souvent utilisés comme acteurs, plutôt que des professionnels, pour donner une dimension très réaliste aux scènes.

Dans cette mouvance, Michelangelo Antonioni, alors scénariste pour des cinéastes néo-réalistes comme le grand Rossellini, se lance dans un court-métrage en 1943 : Gente del Pò. Il s’attèle à relater le parcours des populations pauvres de sa région natale du Pò. Entre scénario et réalité, ce court-métrage se rapproche grandement de ce qu’on pourrait appeler anachroniquement un docu-fiction. Il semble tout de même se différencier de ce genre actuel dansla mesure où, si la volonté est effectivementde reconstituer la réalité, le but ultime restepurement artistique.

09h - 12h / 14h - 17h30 : atelier de réalisation pour les enfants14h30 - 16h30 : «Regards» (programme hors-compétition)16h30 : le monde selon... Serge Avédikian18h30 : débat avec les réalisateurs (prg 3 & Regards)20h30 - 22h : Films en compétition (prg 4) / salle Juliet Berto22h00 - 23h30 : Films en compétition (prg 4) / place St AndréMinuit - 4h : Nuit Blanche !

Quel est le rapport entre... Salvador Dali & Walt Disney ?

Destino : un court-métrage animé fantasmagorique directement issue de l’imaginaire du peintre surréaliste, dont

la création débuta en 1946, mais qui ne vit le jour qu’en… 2003.

Laure

Engagement & cinéma : un court-métrage néo-réalisteFeuilleton 3/5

Lors de notre rencontre, le message est bien clair : «Je ne suis pas réalisatrice, je ne suis pas scénariste.» Elle nous ex-plique en effet que son travail sur le scénario est loin d’être conventionnel. Son intention n’est pas de mettre en scène des actions, des dialogues ; elle décrit des tableaux, l’évolution d’un corps, des jeux de lumière. Cette singularité n’estsans doute pas pour rien dans l’obtention de sa bourse d’aide à la réalisation !

La fiction, elle s’y intéresse en tant que spectatrice. Mais pour ce qui est de son travail de praticienne, elle recherche le réel.«Raconter l’histoire d’une personne. Mobiliser des gens autour d’une question.» Ici, la question se pose simplement : qu’est-ce que le beau geste ?Ce court y répond en mettant en scène une boxeuse en plein entraînement. Les effets de lumière accentue les mouvements du corps.

C’est par le bouche-à-oreille que la future lauréate entend parler du concours. Une chance, puisque sans cette victoire, le projet aurait, certes, abouti, mais aurait été de qualité moindre. «On aurait tourné en super 8, pas en 35 mm !» Les condi-tions de réalisation ont ainsi été très agréables pour la non-scénariste : un stage d’écriture humainement et socialement très intense, peu de contraintes – sinon financières - de la part du G.R.E.C., qui, dans un souci de pédagogie, laisse une grande liberté aux cinéastes, et une solidarité très forte entre les membres du petit réseau cinématographique grenoblois.

Un an plus tard, voilà le film en chair et en os – en pellicule et en bobines, plutôt - diffusé lors du même Festi-val... La boucle est bouclée ! Une autre peut commencer... Parce qu’évidemment, Djamila Daddi-Addoun s’est lan-cée dans de nouveaux projets. Le premier : un dispositif de tables de mixage pour travailler sur du larsen vidéo. Le se-cond : réaliser un film avec des jeunes de foyers. Peut-être un retour au Festival dans les prochaines années, qui sait ?

Hier vous était présenté, parmi les films en compétition, le court-métrage Un corps provisoire, de Djamila Dad-di-Addoun. Loin de nous l’envie de faire du favoritisme : si l’on consacre un article à cette réalisatrice, c’est parce qu’elle est la lauréate du concours de scénario 2011 !Ce prix lui a valu l’opportunité de donner vie à son travail, grâce à sa mise en production par le G.R.E.C., ainsi qu’au soutien financier du Conseil Général de l’Isère Portrait.

A l’origine, Djamila Daddi-Addoun est plasticienne. Diplômée des Beaux-Arts de Grenoble, elle s’oriente vers la photographie et le mode documentaire, en s’interrogeant continuellement – encore aujourd’hui –sur la «place du langage documentaire dans l’art contemporain».

Entretien avec une battante

Laure

Compétition en cour(t)s

Sudd - Erik Rosenlund -« Sudd Out » : c’est la pénurie de gommes dans une papeterie.Un fait anodin, en somme. Mais des évènements étranges se déroulent dans cette ville froide et vide. Le monde se transforme. Un monde dans lequel la gomme est un élément de survie...

Quelques vagues, et l’ame - Matthieu Maunier Rossi -Une toile. Des pinceaux. De la peinture. Anne se laisse inspirer sur cette plage déserte. Un instant de la vie qui fait ressortir chez elle beaucoup d’émotions. Elle jette sa toile à l’eau. L’œuvre traverse l’océan au gré du mouvement des vagues…

Fuck UK - Benoit Forgeard -Michel est un jeune homme étrange. Leader d’un groupe alternatif anti-Royaume Uni qu’il a intitulé « Fuck UK », il est atteint d’une forme très particulière de racisme : il haït profondément les anglais. Il est poussé envers et contre tout à mettre les pieds de l’autre côté de la Manche…

Leo - Estelle Dumas -La maman de Léo fait la cuisine. C’est l’heure de passer à table. L’enfant n’a pas faim, mais obéit et mange contre sa volonté. Rien de plus banal à première vue. Pourtant, la situation dérange mère et fils. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans ce ménage ?

El Nourou ya nour - Hoda Kerbage -« Le numéro que vous avez composé n’est pas attribué »…Une phrase que la silencieuse Nour entend à répétition. D’une cabine téléphonique, elle tente d’appeler au Liban. Apparemment en vain… Un homme ténébreux la suit. Il semble avoir quelque chose à lui donner.

La Barque - Benjamin Untereiner -Jacques, se « noie tranquillement et sans douleur » … dans l’alcool. Saoul, le quadragénaire se pose un soir dans une barque au bord de la Seine. Il y découvre un sac, ainsi qu’un revolver qu’il ramène chez lui. Le lendemain, un meurtre est annoncé en amont du fleuve. Face aux évènements, Jacques réagira-t-il ?

Marion

Ce jeudi 5 juillet, le Festival du Film Court vous offre une toute nouvelle approche du GREC, Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques, acteur essentiel pour les jeunes réalisateurs en de-venir. A cette occasion l’équipe de «Court Toujours!» a décidé de vous présenter un peu plus en dé-tails cette institution avec qui la Cinémathèque de Grenoble travaille depuis de longues années.

Fondé en 1969 par Pierre Braunberger et Anatole Dauman, l’association aide à financer et encadrer les premiers courts-métrages de jeunes cinéastes. Composé de trois collèges de lecture, le GREC sélectionne 17 projets par an depuis maintenant plus de 40 ans. Une véritable institution qui a vu notamment passer Mathieu Amalric, Xavier Beauvois et Marcel Hanoun. En outre, le prix Jean Vigo du court-métrage 2011, attribué au film La dame au chien, récompensait l’originalité et la qualité du travail de Damien Manivel, produit par le GREC. A l’heure actuelle, le catalogue du groupe compte plus de 700 films, et l’association continue d’afficher la même créati-vité et la même énergie, grâce au soutien des industries techniques du cinéma, du Centre National du Cinéma et de l’image animée,des régions et de la SACEM.

Au troisième jour des festivités, la Cinémathèque a choisi, pour cette année, la projection de Morceaux choisis, un long continuum d’images constitué de sept films inédits du Groupe, qui permet de découvrir l’histoire du GREC. Entre archives et portraits sélection-nés spécialement pour la 35ème édition, ce film long comprend : Terra Incognita d’Hélène Abram, Quoi ? Quelle histoire ? de Xanaé Bove, La Tristesse des Androïdes de Jean-Sébastien Chauvin, Un archipel de Clément Cogitore, In loving memory de Jacky Goldberg, Politik de Jean-Claude Taki et Un dimanche matin, qui met à nouveau Damien Manivel à l’honneur. Un long métrage, composé de courts, qui affirme encore plus nettement l’importance du GREC dans l’art cinématographique et la qualité des œuvres récompensées.

Marion

Focus sur le GREC

EQUIPE DU JOURNAL

Directeur de publication : Guillaume Poulet

Redaction : Julie Jarrand, Marion Lauras, Dimitri Laronde, Laure Massol

Responsable web : Dimitri Laronde

Conception graphique : Julie Jarrand

PARTENARIATS

Le Mix // 4 place des GordesLe Dix Vins // 2 avenue Felix Viallet

La Table Ronde // 1 Rue d’AgierLa Côtelette // 5 rue RenauldonL’autre Table // 7 Place St André

Flam’s // 14 Rue ChenoiseLe BBQ // 4 Place de Gordes

Le Bacetto // 1 place Saint André

festivalcourtmetrage.wordpress.com

Paroles de bénévoles...

Ce sont les petites mains du festival, ceux qui s’affairent en coulisses pour que tout fonctionne. Venant d’horizons plus que différents, pas un seul n’a le même parcours ni le même âge. Pourtant, ils sont tous réunis par l’amour du cinéma, et pour prouver que solidarité et entraide n’ont pas été atteintes par la crise. Nous avons laissé traîner nos oreilles un peu partout, afin de capter des petits moments de vie, des phrases bien senties et des témoignages de ces gens au joli T-shirt rouge...

J’avais une semaine de libre, et le festival, j’en ai beaucoup entendu parler. Alors je me suis dit que j’allais aider...Une blondinette qui a trouvé un joli moyen de commencer ses vacances.

C’est la deuxième fois que je suis bénévole pour le festival.

L’ambiance était tellement COOOL que j’ai voulu recommencer !Un bénévole vidéo plus jeune que le jury jeune.

Vive les tickets repas !

ça... c’est un peu tout le monde qui l’dit !

Ca fait du bien de participer à un festival où il n’y a pas de courses de moissonneuse-batteuse.Une ex-bénévole du Festivache de Picardie.

C’est la deuxième année que je suis bénévole pour ce Festival,et j’ai pu voir une nette évolution en un an, avec le passage au numérique,

l’amélioration du budget qui a permis la création d’une bande-annonce,et surtout une meilleure communication multimédia.

Le chevelu qui accueille les réalisateurs.

C’est la première année qu’on participe à ce Festival, et on est impressionnés par le monde qu’il y a, surtout pour l’ouverture ! Et puis les films sont très intéressants, les genres sont variés.

Un duo de bénévolesenthousiasmés par notre article.

Je suis bénévole pour rencontrer de nouvelles personnes, discuter... dialoguer quoi !Une jeune à l’âme de vendeuse.

C’est la première année que je viens, et pour une passionnée de cinéma comme moi, le Festival est très adapté !Il y a une très bonne organisation ! Une vidéaste pressée.

C’est tout rouge ! (rires).

Il y a pleins de jeunes

qui s’agitent partout !

Une fidèle du Festival qui a décidé

de passer derrière le rideau.

Cette année, il y a pleins de jolies filles !Un caméraman toujours à l’affût...

Bonjour !Un bénévole fatigué par la soirée clandestine.

En un mot : riche.Une adepte de la concision.

Courre, cours, court, dans tous les sens du terme.

Que de jeux de mots !Que de joie de la part de tout le monde !Le frigo-coktail apporte un bel enthousiasme.

Un grand merci à tous les bénévoles pour leur aide et leur bonne humeur !L’équipe du journal qui vous aime, ainsi que son cher directeur de publication !

Le film préféré du public hier soir : L’Avenir c’est aujourd’hui de Anne Zinn-Justin.