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1 JÉSUS S’APPELAIT BANNOUS Les discussions entre les pécialites du Nouveau Tetament sont limitées à tenter de déterminer la date de composition de cet ensemble de textes. L’Évangile de Marcion fut publié vers 140–145 et la publication du Nouveau Tetament lui étant parallèle, nous pouvons en conclure qu’ils furent com- posés avant ...140. Identiier la date de publication du Nouveau Tetament en grec ne permet néanmoins pas de déterminer la date de rédation des textes, d’autant plus que certaines parties sont vraisemblablement des tra- dutions de l’hébreu ou de l’araméen, alors que d’autres furent rédigées diretement en grec. * Le débat entre les traditionalites †, les modérés ‡ et les critiques § tagne, haque partie campe sur ses positions et personne ne parvient à emporter l’unanimité faute de preuves suisantes. Qu’et-ce qu’un faux ? Un faux et un texte qui fut composé sur base d’autres textes, mais en hangeant les noms et des apets mineurs du cadre narratif (lieu, date, etc.) Et nous airmons que les évangiles sont des faux, car ils mélangent : 1. la vie d’un personnage bien réel, qui s’appelait Bannous, ou plus probablement Bannaios ¶ (forme araméen probable בניאbnya, pron. Bannayâ ou באניאbanya, pron. Bânnayâ), qui fut un disciple de Jean le Baptite et le maître de Flavius Josèphe, ce dernier étant l’auteur à qui il faut attribuer cette Vie de Bannaios (qui fut peut-être un document privé, ayant pu exiter en plusieurs versions), notons encore que son nom ne paraît pas hébreu, ce qui pourrait indiquer * Signalons que le fragment de l’Évangile de Jean (P 52 à la John Rylands Library Papyrus) que l’on présente comme datant de 125, et en réalité un fragment dont la datation au carbone 14 indique que le papyrus fut fabriqué ...entre 125 et 200, ce qui très diférent ; et mettons même que ce papyrus aurait été fabriqué en 125–130, il peut avoir été utilisé en 145–150, date de publication du Nouveau Tetament. Rédation telle quelle nous et parvenue et en grec vers 40–60. Rédation en grec vers 90–100 et araméen vers 60. § Rédation en grec vers 130–140 et araméen vers 100–120. Bannous (grec ϐαννοῦς), que nous corrigeons, avec d’autres, comme Shaye Cohen, en Bannaios (grec ϐανναῖος), dont le nom et atteté hez les Grecs d’Égypte et dans quelques papyrus, comme le papyrus P. Lond. 7 1960, par exemple.

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Le véritable nom de Jésus.

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Page 1: Jésus s'appelait Bannous

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JÉSUS S’APPELAIT BANNOUS

Les discussions entre les pécialites du Nouveau Tetament sont limitées à tenter de déterminer la date de composition de cet ensemble de textes. L’Évangile de Marcion fut publié vers 140–145 et la publication du Nouveau Tetament lui étant parallèle, nous pouvons en conclure qu’ils furent com-posés avant ...140. Identiier la date de publication du Nouveau Tetament en grec ne permet néanmoins pas de déterminer la date de rédation des textes, d’autant plus que certaines parties sont vraisemblablement des tra-dutions de l’hébreu ou de l’araméen, alors que d’autres furent rédigées diretement en grec. * Le débat entre les traditionalites †, les modérés ‡ et les critiques § tagne, haque partie campe sur ses positions et personne ne parvient à emporter l’unanimité faute de preuves suisantes. Qu’et-ce qu’un faux ? Un faux et un texte qui fut composé sur base d’autres textes, mais en hangeant les noms et des apets mineurs du cadre narratif (lieu, date, etc.) Et nous airmons que les évangiles sont des faux, car ils mélangent :

1. la vie d’un personnage bien réel, qui s’appelait Bannous, ou plus probablement Bannaios ¶ (forme araméen probable בניא bnya, pron. Bannayâ ou באניא banya, pron. Bânnayâ), qui fut un disciple de Jean le Baptite et le maître de Flavius Josèphe, ce dernier étant l’auteur à qui il faut attribuer cette Vie de Bannaios (qui fut peut-être un document privé, ayant pu exiter en plusieurs versions), notons encore que son nom ne paraît pas hébreu, ce qui pourrait indiquer

* Signalons que le fragment de l’Évangile de Jean (P52 à la John Rylands Library Papyrus) que l’on présente comme datant de 125, et en réalité un fragment dont la datation au carbone 14 indique que le papyrus fut fabriqué ...entre 125 et 200, ce qui très diférent ; et mettons même que ce papyrus aurait été fabriqué en 125–130, il peut avoir été utilisé en 145–150, date de publication du Nouveau Tetament. † Rédation telle quelle nous et parvenue et en grec vers 40–60. ‡ Rédation en grec vers 90–100 et araméen vers 60. § Rédation en grec vers 130–140 et araméen vers 100–120. ¶ Bannous (grec ϐαννοῦς), que nous corrigeons, avec d’autres, comme Shaye Cohen, en Bannaios (grec ϐανναῖος), dont le nom et atteté hez les Grecs d’Égypte et dans quelques papyrus, comme le papyrus P. Lond. 7 1960, par exemple.

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qu’il s’agit d’un prosélyte ou converti au judaïsme aux origines égyptiennes ou iduméennes ; 2. des paroles et des paraboles esséniennes qui proviennent d’un gnomon, peut-être composé par Bannaios ; 3. des allégories relatives à la manifetation du dieu intérieur ou Logos de Dieu et des sentences hermético-philoniennes ; 4. une mise en accusation du sanhédrin de Yavné, dans laquelle les pharisiens sont implicitement accusés d’être reponsables d’avoir détruit le Temple ; 5. des interpolations prises à la vie de Simon le Magicien ou à d’autres pseudomessies ain d’airmer la supériorité de Jésus sur ceux-ci ; 6. des interpolations littéraires de provenances diverses (dont Pétrone et d’autres) ; 7. des remaniements mineurs en vue de faire de ces textes hétéroclites, une Vie de Jésus cohérente, qui plus et, en quatre parties.

Airmer n’et pas prouver, mais les preuves exitent dans le Nouveau Tetament comme nous allons le montrer.

Qui et Bannaios ?

Nous savons très peu de hoses sur Bannaios, et le peu que nous en savons provient de Flavius Josèphe, qui dit dans son Autobiographie :

Environ mes seize ans, je voulus faire l’expérience des diverses tendances qui exitent hez nous. Il y en a trois : la première, celle des Pharisiens, la seconde, celle des Sadducéens, la troisième, celle des Esséniens ; j’en ai déjà parlé plusieurs fois. Dans ma pensée, apprendre ainsi à les connaître toutes à fond me permettrait de hoisir la meilleure. Au prix d’une autère application, et d’un labeur considérable, je passai par toutes les trois. Jugeant même insuisante l’expérience que j’en avais tirée, quand j’entendis parler d’un certain Bannous qui vivait au désert, se contentait pour vêtement de ce que lui fournissait les arbres, et pour nourriture, de ce que la terre produit pontanément, et usait de fréquentes ablutions d’eau froide de jour et de nuit, par souci de pureté, je me is son disciple. Après trois années passées près de lui, ayant accompli ce que je désirais, je revins dans ma cité. Âgé alors de dix-neuf ans, je commençai à me conduire en suivant les principes de l’école des pharisiens, qui présente des ressemblances avec ce que les Grecs appellent l’école du Portique. *

* Flavius Josèphe. Autobiographie (10–12). Traduit en français par d’André Pelletier, s.j. Paris, Les Belles Lettres, 2011.

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Premier point, notons que Bannaios ressemble assez à un disciple de Jean le Baptite, tel qu’il et décrit dans les évangiles et comme cela fut plusieurs fois noté. Jean le Baptite qui et aussi mentionné par Flavius Josèphe, dans le Livre XVIII–v –2 des Antiquités Juives :

Or, il y avait des Juifs pour penser que, si l’armée d’Hérode avait péri [défaite par Aretas IV de Petra], c’était par la volonté divine et en jute vengeance de Jean surnommé Baptite. En efet, Hérode l’avait fait tuer, quoique ce fût un homme de bien et qu’il excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être jutes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptême ; car c’et à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s’il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour puriier le corps, après qu’on eût préalablement puriié l’âme par la jutice. Des gens s’étaient rassemblés autour de lui, car ils étaient très exaltés en l’entendant parler. Hérode craignait qu’une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout les conseils de cet homme. Il aima donc mieux s’emparer de lui avant que quelque trouble se fût produit à son sujet, que d’avoir à se repentir plus tard, si un mouvement avait lieu, de s’être exposé à des périls. À cause de ces soupçons d’Hérode, Jean fut envoyé à Mahæro, la forteresse dont nous avons parlé plus haut, et y fut tué. Les Juifs crurent que c’était pour le venger qu’une catatrophe s’était abattue sur l’armée, Dieu voulant ainsi punir Hérode. *

L’exécution de Jean le Baptite dut avoir lieu au printemps 36, après la répudiation de Phasælis † par Hérode Antipas et l’intallation de sa sœur Hérodiade comme quasi-épouse. C’et évidemment maigre comme information, et les hoses seraient demeurées ainsi, si nous n’avions découvert que le nom de Bannaios était crypté dans un verset du Nouveau Tetament.

Un verset clé !

Nous citons pour mémoire le débat entre les araménisants et les hellé-nites, les premiers prétendent que l’évangile a été rédigé en araméen et traduit en grec et les seconds qu’il a été rédigé diretement en grec. Les uns et les autres apportent leurs arguments également convaincants. Les

* Œuvres Complètes traduites sous la diretion de héodore Reinach, Tome IV. Paris, Leroux, 1904. † Phæsalis étant la ille du roi Aretas IV de Petra et les diférents territoriaux entre Hérode et les Nabatéens étant nombreux, ces derniers partiront assez rapide-ment en guerre contre lui.

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premiers airment que certains passages, lorsqu’ils sont rétroversés en ara-méen apportent des informations complémentaires non dénuées d’intérêt, voire des jeux de mots, les seconds montrent que certains passages ont des assonances grecques qui rendent impossible une tradution. Les uns et les autres ont, pour nous, le tort de vouloir donner une portée universelle à l’une des deux hypothèses : les textes que les rédateurs utilisèrent furent pour certains des tradutions de l’araméen et pour d’autres des composi-tions en grec, toute thèse qui etimerait que l’ensemble serait soit une tra-dution soit une composition originale doit être considérée comme fausse. Certains versets sont incompréhensibles, parmi ceux-ci, le verset suivant qui exite en Matthieu 3, 8–9 et en Luc 3, 8 :

Ποιήσατε οὖν καρπὸν ἄξιον τῆς μετανοίας· καὶ μὴ δόξητε λέγειν ἐν ἑαυτοῖς, Πατέρα ἔχομεν τὸν Ἀβραάμ· λέγω γὰρ ὑμῖν, ὅτι δύναται ὁ θεὸς ἐκ τῶν λίθων τούτων ἐγεῖραι τέκνα τῷ Ἀβραάμ. (Matthieu 3, 8–9)

Ποιήσατε οὖν καρποὺς ἀξίους τῆς μετανοίας· καὶ μὴ ἄρξησθε λέγειν ἐν ἑαυτοῖς, Πατέρα ἔχομεν τὸν Ἀβραάμ· λέγω γὰρ ὑμῖν ὅτι δύναται ὁ θεὸς ἐκ τῶν λίθων τούτων ἐγεῖραι τέκνα τῷ Ἀβραάμ. (Luc 3, 8)

Les deux passages sont identiques seuls le mot δόξητε hange et et remplacé par ἄρξησθε dans Luc, le mot fruit et au singulier hez Matthieu et au pluriel hez Luc, la tradution et donc :

Produisez donc (un/des) fruit(s) digne(s) de la conversion, et ne (vous avisez/commencez) pas à dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père !” Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des ils à Abraham.

Ce passage ne veut évidemment rien dire. Pourquoi, Dieu susciterait des enfants à Abraham à partir de pierres ? Certes Dieu peut tout, mais nous ne pensons pas qu’il s’agisse de la bonne explication. Un pécialite des origines araméennes des Évangiles, le Frère Bernard-Marie * a remarqué un possible jeu de mots par assonance dans l’araméen, puisque le mot « pierre » se dit abnayyâ en araméen et abanîm en hébreu, et « enfants » se dit benayyâ en araméen et banîm en hébreu. La rétroversion vers l’araméen ouvre d’autres perpetives qui sont passées inaperçues du savant franciscain, car même si le jeu de mots et bien présent, une autre explication peut apparaître. En efet, le mot abnayyâ (araméen אבניא abnya) et prohe de la forme araméenne la plus vraisemblable du nom de Bannaios (בניא Bannayâ ou באניא Bânnayâ). On

* Fr. Bernard-Marie : La langue de Jésus — l’araméen dans le Nouveau Tetament. Paris, Pierre Téqui éditeur, 1996.

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sait qu’en araméen, le aleph n’et pas sytématiquement écrit, sans compter que son omission peut être une faute de copite, on peut donc aisément comprendre l’erreur d’un traduteur qui, confronté au mot bannayâ aura pensé à une faute ou abréviation de âbnayyâ et aurait traduit ce mot en « pierres », sans trop comprendre ou s’interroger sur le sens de sa tradution, d’autant plus que le nom de Bannaios/Bannayâ pouvait lui être inconnu. Nous avons signalé que Bannaios pouvait être un converti au judaïsme, c’et-à-dire un de ceux que l’on appelle « prosélyte » (hébr. gèr), et c’et dans ce cas que la phrase prend tout son sens. Reprenons le texte de l’Évangile :

Produisez donc des fruits dignes de la conversion, et ne vous avisez pas à dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père !” Car je vous déclare que de Bannaios, Dieu peut susciter des ils à Abraham.

Le sens exat de la partie inale étant le suivant : « Car je vous déclare que la descendance que Dieu suscitera à Bannaios seront comme autant de Fils d’Abraham ». La phrase ne pose plus de problèmes, Jean le Baptite dipute avec des Juifs qui pensent que seuls les descendants d’Abraham sont juifs et Jean leur rétorque que la descendance du prosélyte et juive comme n’importe quel Juif ; c’et d’ailleurs la position oicielle de la Synagogue. Bannaios et phonétiquement prohe l’araméen abnayyâ « pierre » et de l’hébreu ben, « ils ». En grec, le mot « pierre » se dit λίϑος, et les mots « ils, enfant », peuvent être rendus par trois mots υἱός, τέκνον et παῖς. Nous avons examiné si d’autres passages des Évangiles utilisant ces quatre mots grecs pourraient dissimuler le nom de Bannaios, mais nous n’avons hélas rien trouvé de concluant. À moins de considérer que l’expression le « Fils de l’homme » (ben_’adam בן־אדם ou ben_ha’adam בן־האדם) et une mauvaise tradution de Bannaios l’iduméen ou Bannaios d’Edôm (Bannayâ ’èdôm בניא־אדום ou Bannayâ ha’èdôm בניא־האדום). Maintenant une dernière quetion, comment Bannaios et-il arrivé dans le Nouveau Tetament ? Nous pensons que Flavius Josèphe, ayant mentionné son maître dans son Autobiographie, des amis ou des disciples auraient pu lui demander d’en composer une biographie, ce qu’il se sera empressé de faire, Bannaios n’et-il pas son maître vénéré comme Jean le Baptite était le maître vénéré de Bannaios. Ce texte serait d’ailleurs à la base des sources néotetamentaires sur Jean le Baptite.

Qui et Flavius Josèphe ?

Flavius Josèphe naquit en 38 et et issu d’une grande famille sacerdotale, son ascendance qu’il décrit dans son Autobiographie présente un saut de

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deux générations, nous pensons qu’il et le probable arrière petit-ils du grand-prêtre Mathathias ben heophilios (hébr. מתתיהו בן תיאופילוס), qui fut démis pour avoir tenté une révolte en –4. Quant à Mathathias ben heophilios II, le grand-prêtre en exercice alors que commencera la grande révolte juive, il semble plutôt se rattaher aux Hanan, sans qu’on sahe déterminer le lien exat avec eux, mais pourrait être l’oncle de Flavius Josèphe, plutôt que le père comme on l’a parfois pensé. Il rencontrera Bannaios vers 16 ans et il le fréquentera jusqu’à 19 ans, donc jusqu’aux années 57–58. Ensuite, il poursuivra une carrière importante. Vers 63–64, il sera ainsi envoyé en mission diplomatique auprès de l’impératrice Poppée pour obtenir l’élargissement de plusieurs prêtres emprisonnés sur ordre du procurateur de Judée, Antonius Felix, ce dont il s’acquittera avec succès. Dès le début de la guerre, il prend le parti de la révolte, et devient gouverneur militaire de Galilée. Certes, il devait avoir des qualités reconnues, mais la nomination à un tel pote pourrait laisser supposer qu’il le doit aussi à sa famille. Il décrira les longues rivalités qu’il eut avec les autres reponsables zélotes de Galilée qui le soupçonnent de jouer double-jeu. En fait, la rivalité entre les zélotes et les sicaires et à son comble, Menahem le Sicaire vient de prendre Jérusalem et tente de s’y faire reconnaître comme messie, en tout cas on l’en soupçonne fortement. Menahem sera assassiné par un des hefs zélotes, le capitaine du Temple, Éléazar ben Hananiah. Accordons-lui que Menahem et ses sicaires ont massacré son père et plusieurs anciens grands-prêtres. La mort de Menahem met pour Flavius Josèphe un terme à la guerre, il a compris que battre Rome si les Juifs sont unis sera diicile, mais possible, ce sera par contre impossible, s’ils sont désunis et si les fations sont en guerre les unes contre les autres. Si on veut mesurer la haine que haque partie se vouait, il suit de se souvenir qu’à Jérusalem, ils iront jusqu’à incendier un entrepôt contenant des réserves de nourriture, ain qu’un autre clan ne puisse se prévaloir de nourrir la population de la ville assiégée, et cela n’aura comme résultat que de provoquer une famine qui fera mourir de faim ses habitants. Il va faire le hoix de se rendre au général qui commande les forces romaines en Judée, Vepasien. Il se présente à lui, s’agenouille, et airme au général que bientôt il sera couronné empereur : Vepasien décide de l’épargner. Il tentera de convaincre les Hiérosolymitains de se rendre à Titus et d’arrêter la guerre, et assitera impuissant à la detrution du Temple. Souvent présenté comme un traître, mais un traître à quoi ? À sa patrie ? Si sa patrie l’avait écouté, le Temple de Dieu serait encore debout et les

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sacriices s’y pratiqueraient encore haque jour. Sa patrie et aux mains des zélotes qui ont probablement assassiné son père. Nous pensons que Flavius Josèphe a dû évoluer, peut-être qu’en se rendant à Rome auprès de l’impératrice Poppée, il a pris conscience de l’invincibilité romaine. La guerre judéo-romaine se soldera par un désatre pour le judaïsme tout entier : le Temple et détruit et partout dans l’Empire romain, on assite aux massacres des Juifs, les Juifs en diapora paient le prix fort de la révolte judéenne. Leurs voisins qu’ils saluaient haque jour viennent pour les tuer et leur prendre leurs biens ; les Juifs n’étaient pas particulièrement aimés, la révolte ne fera qu’empirer cette situation. Flavius Josèphe se doit d’abord au Temple et à son enseignement pirituel secret, l’essénisme. Il proitera de sa position pour tenter de convaincre Titus d’épargner le Temple, ce à quoi il consentira. Nous nous demandons même si l’incendie du Temple et bien dû comme il le prétend au gete accidentel d’un soldat romain. Peut-être que Flavius Josèphe ne peut avouer un terrible secret sans embarrasser ses proteteurs, le Temple a peut-être été détruit par les zélotes eux-mêmes pour qu’il ne puisse pas être profané par les Romains. Il faut savoir que derrière la guerre judéo-romaine, se déroule une autre guerre dans le monde feutré du sénat romain, c’et la guerre des païens et des judaïsants, or le camp des païens faisait tout pour se débarrasser de ces convertis au judaïsme, il et clair que dire trop ouvertement que Titus n’a pas détruit le Temple aurait été très délicat pour cet empereur que ses contemporains soupçonnaient de s’être converti secrètement au judaïsme sous l’inluence de la princesse Bérénice de Judée, de son secrétaire, Flavius Josèphe lui-même et de son préfet du prétoire, Tibère Alexandre. * Joseph ben Mathathias haQohen (hébr. יוסף בן מתתיהו הקהן) sera afranhi par Vepasien et deviendra Titus Flavius Iosephus, nom sous lequel il passera à la potérité. Il sera aussi fait citoyen romain et recevra de l’empereur un palais à Rome et une pension. Il écrira énormément et ses livres seront lus de l’Antiquité à nos jours. Il s’éteindra entre 96 et 100, sans que l’on puisse être plus précis. L’œuvre de Flavius Josèphe fut copiée par les hrétiens, car les exécutions de Jésus et de Jacques le Jute s’y trouvaient mentionnées, cela faisait de son œuvre une preuve importante dans l’apologétique hrétienne, néanmoins

* D’ailleurs, la detrution complète du Temple rete incertaine et objet de discussion entre pécialites, certains se demandant si un culte limité n’a pas pu continuer jusqu’en 135.

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l’authenticité de ces mentions fait débat, car le patriarhe Photios * dit dans sa notice sur Jute de Tibériade (notice 33) :

De même que tous les autres écrivains Juifs [ce qui inclut forcément Flavius Josèphe], il [Jute de Tibériade] n’a fait aucune mention de la venue du Chrit, des hoses qui lui sont arrivées, de ses miracles.

Les mentions de Jésus et de Jacques, telles que nous les connaissons seraient alors des interpolations tardives, puisque Photios ne les lisait pas dans les manuscrits qu’il avait à sa diposition. Mais nous ne pensons pas que la mention relative à Jésus soit une invention d’un copite hrétien, mais plutôt d’un copite juif ou païen qui se moque du hritianisme. En efet le Tetimonium Flavianum (Antiquités Juives, XVIII, III, 3) se trouve casé entre diférentes escroqueries et vols. Ainsi en III, 2, Flavius Josèphe suggère que Pilate avait détourné le trésor du Temple, oiciellement pour amener de l’eau à Jérusalem et en III, 4, il décrit les aventures d’une malheureuse jeune ille qui vouait une grande dévotion à Anubis, et dont le soupirant, grâce à la complicité des prêtres de ce dieu, put se faire passer pour le dieu en quetion et obtenir un rapport sexuel de cette crédule jeune ille. En III, 5, il s’agit d’un détournement inancier auquel se livrèrent quelques Juifs de Rome, qui prétendaient envoyer des ofrandes au Temple de Jérusalem et qui semblent avoir préféré les garder pour eux-mêmes, ce qui valut aux Juifs de Rome d’être expulsés par l’empereur Tibère. D’après d’autres sources, l’expulsion des Juifs de Rome fut décidée parce que des Juifs messianisants y irent éclater des troubles et des émeutes. Ces deux explications ne sont probablement que très partiellement exates. On sait que depuis la venue du roi Hérode Agrippa Ier à Alexandrie, les Juifs furent accusés d’inidélité envers l’empereur de Rome (ce que Flavius Josèphe peut herher à minimiser pour ses leteurs), et qu’à cause de cela, ils subirent des persécutions dont l’ampleur et diicile à déterminer.

Le problème de Pierre

Bannayâ et phonétiquement prohe de l’araméen abnayyâ, « ces pierres », or étrangement un des apôtres de Jésus et surnommé Kephas, d’après l’araméen Kefâ (araméen כיפא, hébreu כף), ce qui signiie aussi « pierre ». Nous nous retrouvons avec deux Pierre, l’un disciple de Jésus l’autre disciple de Jean le Baptite.

* Photius ou Photios (820–897), patriarhe de Contantinople et auteur d’une Bibliothèque, qui comporte de nombreux résumés d’ouvrages dont certains sont aujourd’hui diparus.

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On sait que Flavius Josèphe écrivait en araméen et faisait traduire en grec, il et probable que d’autres traduteurs ont pu avoir des problèmes avec Bannayâ (forme araméenne probable de Bannaios), qu’ils confondirent avec une pierre ou avec Pierre. De plus, la parole que nous lisons en Matthieu 16, 18, ne devrait-elle pas plus logiquement être detinée à Bannaios :

Et moi aussi, je te dis que tu es Bannayâ et sur cette pierre (abnayyâ), je bâtirai mon église...

Ce jeu de mots sur la similitude entre le nom Bannaios et le mot araméen pour pierre et bien plus crédible qu’un vague surnom attribué après coup. Il et précisé que Pierre reçut cet honneur, à cause de son Kérygme ou Proclamation, savoir que Jésus et le Fils de Dieu et le Chrit. Or, les Homélies et Reconnaissances Clémentines contiennent des extraits du Kérygme de Pierre montrant que ce texte a exité et qu’il ofrait des révélations sur le vrai prophète, le rôle d’Adam, les fausses péricopes et même sur la Forme de Dieu. Ce texte donne une tout autre vision de l’enseignement original du hritianisme et et conforme à ce que nous savons de l’essénisme. Ce livre et en plus en rapport avec Flavius Josèphe puisque Pierre s’y oppose à l’antisémite Apion auquel Flavius Josèphe consacra son Contre Apion. Notons encore que Bannaios peut réellement avoir diputé avec Apion, puisque ce dernier et décédé vers 50, et que pour diférentes raisons, nous pensons que Bannaios a séjourné à Alexandrie entre 38 et 55. Lorsque les évangiles évoquent les origines de Pierre, Matthieu et Marc disent la même hose, Luc donne des précisions, mais qui contredisent légèrement les versions de Matthieu et de Marc, alors que Jean a une hitoire radicalement diférente. Pour Matthieu (4, 18–20) et Marc (1, 16–18), Pierre et un pêheur qui rencontre Jésus, et Jésus l’appelle et il le suit ; pour Luc (5, 1–9), c’et aussi un pêheur et il l’envoie faire une pêhe alors qu’il n’avait encore rien pris, et il prendra une quantité énorme de poissons, ce qui le poussera à suivre Jésus, le passage de Luc ressemble fort à une explication de Matthieu et de Marc. Mais Jean donne une toute autre version (1, 35–42), il dit que c’et Jean le Baptite qui aurait airmé à deux disciples que Jésus était le messie, et que l’un des deux disciples serait André, le frère de Pierre. André aurait annoncé la nouvelle à Pierre qui serait alors parti pour suivre Jésus. Les synoptiques font suivre cet épisode par l’appel de Jacques et Jean, les ils de Zébédée, alors que Jean fait suivre l’appel de Pierre, par l’appel d’autres apôtres Philippe et Nathanaël. Visiblement les rédateurs du Nouveau Tetament ont un problème avec Pierre, ils essaient tant bien que mal de lui trouver une origine, ainsi que

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les raisons de son surnom, et qu’il exite deux termes araméens pour le mot « pierre » dut les arranger, c’et ainsi qu’ils utilisèrent la forme Kephas pour efacer toute trace de Bannaios dans les évangiles.

Bannaios et-il Jésus ?

Nous etimons qu’il exite plusieurs passages des évangiles qui jutii-eraient que l’on identiie Bannaios à Jésus. C’et ainsi qu’en Marc 3, 20–21 et 3, 31–35, il exite deux passages relatifs à la famille de Jésus :

Ils se rendirent à la maison, et la foule s’assembla de nouveau, en sorte qu’ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui ; car ils disaient : « Il et hors de sens. » [interlude sur un exorcisme, aux versets 22–30] Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l’envoyèrent appeler. La foule était assise autour de lui, et on lui dit : « Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent. » Et il répondit : « Qui et ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui : « Voici », dit-il, « ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là et mon frère, ma sœur, et ma mère. »

Ces passages sont étranges et assez inexplicables. Comment la famille de Jésus peut-elle considérer que Jésus et « hors de sens » ? Certainement pas pour les exorcismes qu’il pratiquait, il y a deux mille ans l’exorcisme était une profession noble et très considérée : un tel personnage aurait été un honneur dans sa famille. De plus, il faut déduire de l’évangile, que son père et sa mère sont de mauvais Juifs, qui suivraient la Torah avec beaucoup de relâhement. Si par contre, on considère que Bannaios et Jésus et que Bannaios et un prosélyte ou un converti au judaïsme, les péricopes prennent un tout autre sens : sa famille considère qu’il et « hors de sens », parce qu’ils comprennent qu’il va se convertir au judaïsme. Et sa réponse et glaciale : maintenant il et juif, et sa famille, ce sont les Juifs, sa parenté par l’eprit, et sa famille par le sang n’et plus sa famille parce qu’elle et demeurée dans l’idolâtrie. Cette explication permet d’identiier clairement Jésus à Bannaios.

Les mensonges de Flavius Josèphe : les esséniens & les sicaires

Flavius Josèphe nous dit qu’il exitait quatre écoles philosophiques dans le judaïsme : les sadducéens, les pharisiens, les esséniens et les sicaires-zélotes. Il nous dit encore dans le passage déjà cité de son Autobiographie qu’il fut un pharisien.

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Nous avons néanmoins quelques doutes à ce sujet. En efet, dans les Antiquités, Livre XX, 16 et dans la Guerre, Livre I, 5, il raconte que lorsque Salomé Alexandra succéda à son mari, Alexandre Jannée, elle suivit les pharisiens qui abusèrent de leur autorité, mettant à mort qui ils voulaient, et tentant de s’accaparer le pouvoir, ils sont donc de simples opportunites qui passent pour les plus pieux. Flavius Josèphe parle non sans humour des préditions infaillibles des pharisiens (Antiquités, XVII, 2), car il dit que « la fréquentation de Dieu leur conférait le don de prophétie », et donc ils prédisent à Phéroras, frère d’Hérode, que Dieu va déposséder Hérode à son proit, ce qui n’arrivera pas bien entendu ; les pharisiens avaient dans le même passage aussi prédit à un eunuque qu’il aurait ainsi une descendance légitime (on ne sait trop comment ?), et au lieu de cela, il fut exécuté par Hérode. Il les présente encore ailleurs comme des gens, certes « capables de tenir tête aux rois (ce n’et pas un compliment), prévoyants et s’enhardissant ouvertement à les [les rois] combattre et à leur nuire (ce n’et pas non plus un compliment) », il montre que les pharisiens n’acceptent aucune autorité, autrement dit ce que les Romains détetent le plus. Ses paroles visent sytématiquement à ridiculiser les pharisiens. Les sicaires et les zélotes sont présentés comme étant des pharisiens. Si pour les zélotes, il et certain que ce furent des pharisiens extrémites, il et tout aussi certain que le mouvement zélote commença peu avant la révolte de 66. Mais alors qui sont les sicaires ? Les sicaires sont ceux qui commencèrent la révolte en –47, lorsqu’Ezéhias le Galiléen prit les entrepôts de Sephoris, la capitale de la Galilée. Pourhassé par Hérode, il fut inalement capturé et exécuté. Son ils, Judas le Galiléen commença la lutte en 5, en s’opposant au grand recensement. Ses ils, Simon et Jacob furent exécutés par Tibère Alexandre vers 45. Deux événements marquent le début de la révolte contre Rome : le refus par un certain nombre de prêtres de procéder aux sacriices en faveur de l’empereur, ce sont eux les premiers zélotes ; et la prise de la forteresse de Masada par Menahem, le dernier ils de Judah le Galiléen. Menahem entrera ensuite à Jérusalem et tuera plusieurs grands-prêtres. Menahem sera inalement défait et tué par les zélotes aux ordres d’Éléazar, le capitaine du Temple. Le dernier membre illutre de cette famille, Éléazar ben Yaïr sera le hef de Masada et c’et lui qui ordonnera le suicide colletif de sa garnison, avant qu’elle ne tombe aux mains des Romains en 74. Or, il et impossible que les sicaires soient des pharisiens. On a retrouvé à Masada de nombreux fragments de manuscrits, et les textes sont similaires à ceux de Qumran attribués aux esséniens. Plus compliqué encore, on se

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demande même si les esséniens ont exité, puisque les halakah (décisions juridiques) esséniennes sont similaires aux halakah sadducéennes. Pourtant Flavius Josèphe nous dit qu’il exite quatre écoles, et que les esséniens sont des paciites. Eh bien non, nous sommes en pleine propagande. D’abord qui sont les pharisiens et les sadducéens ? D’après Flavius Josèphe, les pharisiens sont ceux qui dirigent le Sanhédrin ; les sadducéens semblent diriger le Temple. Nous arrivons peut-être au nœud du problème. Les sadducéens, c’et avant tout le parti des prêtres, et les pharisiens le parti des laïcs. Dans l’antique Israël, le sacerdoce était hargé du Temple autant que de l’enseignement et cette situation a perduré jusqu’à probablement Shiméon le Jute, qui pourrait avoir intitué des laïcs pour l’enseignement, les futurs rabbins. Le Sanhédrin, c’et à la base des laïcs, des Juifs non qohanîm qui doivent enseigner le judaïsme. Nous ignorons ce qui poussa ce grand-prêtre à s’ouvrir aux laïcs, mais peut-être que les prêtres n’étaient pas assez nombreux pour assumer les fontions sacerdotales pour une population qui ne cessait de grandir. Rappelons que les prêtres juifs sont exclusivement des descendants d’Aaron, et que trop peu nombreux, ils durent progressivement se faire aider par des laïcs. Nous en venons à la révolte des Maccabées. L’hellénisation a corrompu le sacerdoce, la harge de grand-prêtre s’ahète, il et probable que les harges de prêtres aussi. On verra des grands-prêtres prêts à céder le trésor du Temple aux Séleucides contre des avantages et leur protetion pour leurs larcins. Les Maccabées, à leur début, vont retaurer une prêtrise exemplaire, on peut légitimement penser qu’ils vont favoriser l’émergence des prépharisiens et inalement se brouiller avec eux. Les textes de Qumran reviennent fréquemment sur ceux qui outrepassent les frontières, cela peut s’entendre d’un roi juif qui voudrait conquérir un territoire qui n’et pas inclus dans ceux que Dieu autorisa aux douze tribus, mais cela peut aussi s’entendre plus subtilement, de ceux qui outrepassent leurs limites. Mais quelles limites furent outrepassées ? Siméon le Jute a intitué le Sanhédrin pour prendre les décisions légales qui concernent le peuple juif. Mais et-ce que le Sanhédrin pouvait décider aussi de la rituélie à employer au Temple ? Ceux qui répondirent par l’airmative furent les premiers pharisiens et ceux qui répondirent par la négative furent les premiers sadducéens. C’et le passage d’une piété essentiellement axée sur le culte sacriiciel à une piété essentiellement axée sur le culte intérieur. La rivalité des sadducéens et des pharisiens n’et jamais que la bonne vieille rivalité de la classe dominante afaiblie qui a otroyé des privilèges à leurs

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seconds et de ces seconds qui deviennent la classe montante et qui inissent par dominer ; au XVIIIe siècle, on aurait parlé de l’aritocratie et de la bourgeoisie. On peut enin penser que les sadducéens voulaient conserver des usages qui étaient logiques aux époques très anciennes, quand très peu d’israélites savaient lire et écrire, mais intenables alors que l’éducation avait permis à une large partie de la population juive de savoir lire, voire écrire, celle-ci étant certainement la plus alphabétisée du monde de l’époque. La quetion qui se pose derrière la dipute des pharisiens et des sadducéens et certainement la place de savoir si des règles originellement detinées au sacerdoce doivent être suivies par tous les Juifs ou non. On dit, par exemple, que les sadducéens ne considèrent pas le port des teillin comme obligatoire. Or si notre hypothèse et jute, la quetion telle que nous la connaissons n’et pas complète, la vraie quetion serait alors : et-ce que le port des teillin et obligatoire pour tous les Juifs ou seulement pour les qohanim (prêtres) et pour les lévites ? Les pharisiens disent pour tous les Juifs, les sadducéens pour les qohanim et les lévites seulement. Idem en ce qui concerne la kippa portée d’oice par les qohanim en leurs oices. Nous avons donc deux partis : les pharisiens et les sadducéens qui ne s’entendent pas dans l’universalisation des règles sacerdotales, en outre le premier parti veut imposer sa halakah aux seconds, autrement dit franhir la frontière. Qui sont les esséniens alors ? N’allons pas dire qu’ils n’ont pas exité, les manuscrits de Qumran sont bien réels et multiplier les écoles philosophiques à l’inini n’et pas possible. Le peu que nous savons d’eux doit être interprété, et c’et loin d’être facile. D’abord, ils sont probablement les représentants de la Gnose juive, mais d’une gnose juive composées exclusivement de prêtres et éventuellement de lévites, voulant réformer le calendrier, mais il s’agit originellement d’une école sans nom, eux sont jute des prêtres. Ils ont tenté d’imposer des réformes à une époque indéterminée probablement entre –400 et –200, c’et à cette époque que furent composés Le Livre d’Henoh et Le Livre des Jubilés, mais nous pensons qu’ils sont retés des oiciants du Temple. Nous pensons que les premiers Maccabées irent partie de leur ordre. Excluons d’avance une hypothèse, celle qui voudrait que l’essénisme ancien fût fondé par des prêtres hassés par Jonathan Maccabée ; ces prêtres furent hassés pour leur collaboration avec le culte idolâtrique que tenta d’imposer Antiohus Épiphane dans le Temple de Jérusalem, rien dans les manuscrits de Qumran ne montre une quelconque accointance avec les cultes de Ba’al et de Zeus, que du contraire. Ces prêtres exilés allèrent plus probablement en Égypte au Temple de Léontopolis ou servir divers Temples

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païens hors de Judée, ou se rallièrent aux Samaritains. Les auteurs et les leteurs des manuscrits de Qumran sont des ultras du judaïsme et pas des Juifs hellénisés. Ils se séparèrent du Temple quand la halakah pharisienne commença à être imposée, c’et-à-dire au début du règne d’Alexandre Jannée, mais plus particulièrement à l’époque de Salomé Alexandra quand les pharisiens du Sanhédrin acquirent tous les pouvoirs, c’et probablement à cette époque que surgira le Maître de Jutice, dont l’identité nous demeure inconnue, même si nous soupçonnons fortement celui-ci d’être le quatrième ils de Jean Hyrcan *, qui fut emprisonné et exécuté par son frère Alexandre Jannée. On sait en efet que la succession d’Hyrcan fut une catatrophe. Il aurait donné l’ensemble des ses biens à son épouse, or ce genre de tetament ne se fait que si on souhaite qu’un ils bien particulier hérite de tout, mais qu’il et encore trop jeune et qu’on veut priver ses autres enfants Aritobule, Antigone et Alexandre Jannée de leur héritage. Aritobule se proclamera grand-prêtre et, en s’appuyant sur l’armée commandée par Antigone, fera jeter en prison « ses » trois derniers frères, ainsi que « sa » mère, qui n’était, peut-être, que sa belle-mère. Elle sera afamée par « son » ils Antigone qui récupérera ainsi les biens qu’avaient hérité « sa » mère. Il se proclamera alors roi de Judée. Nous nous demandons s’il ne s’agissait pas d’enfants issus de trois lits diférents : Aritobule et Antigone d’un premier mariage, Alexandre Jannée serait issu d’un second mariage, et les deux derniers d’un troisième mariage, probablement très jeunes à ce moment-là, trop jeunes pour succéder à leur père. Aritobule avait épousé Salomé Alexandra la sœur (plus vraisemblablement la ille) de Simon ben Sheta le hef des pharisiens et du Sanhédrin. Aritobule mourra peu de temps après le meurtre de son frère Antigone. Salomé Alexandra fera libérer les trois frères et épousera Alexandre Jannée qui deviendra grand-prêtre et roi de Judée. Le quatrième ils d’Hyrcan † contetera son accession à la grande prêtrise et sera exécuté par Jannée, le dernier renoncera à conteter son frère et sera épargné. D’après les Hodayoth retrouvées à Qumran, le Maître

* L’origine du second nom n’et pas élucidé, peut-être que sa mère appartenait à la puissante famille des tobiades ou peut-être que sa mère serait une ille du Hyrcan ben Tobiah, mentionné dans le Second Livre des Maccabées (3, 11). † Nous pensons qu’il se serait appelé Shimé°ôn ben Yôhanan Hûrqanûs (hébr. : L’Écrit de Damas contient une expression récurrente .(שמעון בן יוחנן הורקנוסpour commencer de nombreux paragraphes, celle-ci et : « Et maintenant écoutez-moi », (hébr. : ועתה שמעו, ce qui se prononce ve°atah shime°û), or « écoutez-moi » en hébreu shime°û c’et l’abréviation du prénom Shimé°ôn qui a le même sens, de là notre hypothèse.

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de Jutice dit qu’il a été emprisonné, que l’on ne reconnut pas ses droits et qu’il sera blessé et laissé pour mort, mais qu’il se rétablira. Cela pourrait correpondre avec le quatrième ils de Jean Hyrcan qui a été emprisonné, lorsqu’il revendiqua ses droits, il et probable qu’Alexandre Jannée se sera appuyé sur sa femme et son beau-frère, Simon ben Sheta pour priver son frère de ses droits à occuper la grande prêtrise ou le trône royal, et qu’il sera mal exécuté et qu’ainsi, il survivra à ses blessures. Le prêtre impie sera provisoirement * Alexandre Jannée et l’homme de mensonge Shimé°ôn ben Sheta. Il et même possible que le dernier frère d’Alexandre Jannée soit devenu son second et qu’il serait mentionné par Flavius Josèphe sous le nom de Diogène, c’et-à-dire, le principal reponsable du massacre des huit cents pharisiens vers –90. Diogène sera lui-même assassiné après la mort de Jannée et la prise de pouvoir par les pharisiens à qui Salomé Alexandra et entièrement soumise. Ce Diogène devait probablement aussi être un essénien, même si sa violence peut surprendre, c’et ignorer que les esséniens sont les héritiers des lévites qui, sur ordre de Moïse, passèrent des milliers d’Israélites au il de l’épée parce que ceux-ci avaient adoré le veau d’or. On en arrive au point crucial, Flavius Josèphe nous décrit les esséniens comme étant des paciites, et la littérature de Qumran n’et pas paciique, que du contraire, il n’y et quetion que de guerres eshatologiques, qui furent qualiiées d’« irréalites » †, mais, et-ce que pour autant leurs auteurs ne peuvent y avoir cru et ne peuvent avoir tenté des coups de force ? Ceci a laissé supposer que les textes de Qumran n’étaient inalement peut-être pas esséniens. En fait, on cite généralement trois auteurs qui, dans l’Antiquité, ont parlé des esséniens ‡, on oublie un peu vite qu’il y a un quatrième auteur qui en parle, c’et Hippolyte de Rome dans ses Philosophumena, or ce même Hippolyte identiie les esséniens aux sicaires. Et il faut bien admettre que la littérature qumranienne et bien le type de leture que l’on pourrait supposer aux redoutables sicaires. Rete un dernier point à éclaircir, les manuscrits de Qumran regardent le prosélyte avec supicion, il doit attendre quatre générations pour être considéré comme Juif. Or, il et diicile de voir en Bannaios autre hose

* Provisoirement, puisqu’au début de son règne, il coniera aux pharisiens les pleins pouvoirs, avant de s’en débarasser, vers –96, et de le leur rendre sur son lit de mort. † In l’« Introdution » aux Écrits Intertetamentaires. ‡ Philon d’Alexandrie, Flavius Josèphe et Pline l’Ancien.

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qu’un essénien, on peut aussi supposer qu’il eut d’importantes fontions dans son groupe. Nous pensons que l’on a pas assez fait attention à une mention de Flavius Josèphe relative aux esséniens : ils adoptent. En fait, le sytème essénien fut probablement une méritocratie pirituelle, mais de type adoptionnite, ce qui permettait à des Juifs non-qohanim, mais même peut-être à des convertis, d’accéder à la prêtrise, théoriquement réservée aux seuls descendants d’Aaron. Autrement dit, si à l’origine, les dirigeants étaient uniquement des aaronides, on peut parfaitement admettre que ces aaronides adoptèrent des Juifs et des non-Juifs, mêmes adultes pour leur permettre de devenir eux-mêmes des prêtres. Leur sytème les ditinguait autant des sadducéens trits que des pharisiens : pour les uns et les autres, les fontions sacerdotales étaient héréditaires, les prêtres devaient reter des prêtres et les laïcs des laïcs. Pour l’essénisme, l’importance accordée aux vœux de naziréat faisait qu’ils avaient peu d’enfants, on peut imaginer que l’adoption permettait de renouveler une classe sacerdotale qui se serait inexorablement éteinte par décroissance démographique. L’essénisme et donc bien devenu une méritocratie pirituelle, même si ce ne fut pas le cas à des époques très reculées, comme antérieurement aux Maccabées. N’oublions que Jean Hyrcan qui fut certainement prohe de l’essénisme primitif, c’et-à-dire de la Gnose juive, a parfaitement innové en convertissant si nécessaire de force les iduméens. On sait aussi que les prêtres repetueux du judaïsme furent décimés lors des guerres syro-maccabéennes, et que ceux qui s’en sortirent le mieux furent ceux qui se compromirent avec les cultes idolâtriques de Baal et de Zeus, ce qui obligea Jonathan à les exiler et à appeler des hommes pour servir au culte du Temple dont certains durent être formés, car ils n’avaient aucune connaissance du service du Temple. Flavius Josèphe n’et pas un pharisien, il hait les pharisiens et il ne perd pas une occasion pour les ridiculiser. Leurs préditions ne se réalisent pas, leurs belles paroles masquent jute leur ambition sans limites, et pire que tout, les pharisiens sont les terribles sicaires zélotes qui poussèrent le peuple Juif à se révolter contre Rome. Il et aussi amusant de contater que Flavius Josèphe résume la dotrine pharisienne en une dizaine de lignes quand il consacre de nombreuses pages à parler des esséniens, qu’il présente comme des pythagoriciens juifs (le mut pour les Romains cultivés qui ne jurent que par le pythagorisme). Les esséniens sont aussi présentés comme des hommes d’honneur dont la parole et sacrée, ils ne mentent jamais à la diférence des pharisiens, qui jurent et ne tiennent pas parole ; leurs préditions se réalisent infailliblement, à la diférence des préditions des pharisiens. Quant au paciisme des esséniens, cela veut simplement

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dire dans le langage de Flavius Josèphe, qu’ils acceptent parfaitement la domination romaine et qu’ils ne songent aucunement à se révolter, comme il l’airmera dans ses ouvrages. Les ennemis de Josèphe sont toujours des pharisiens. À bien y regarder, les ouvrages de Flavius Josèphe ressemblent à de la propagande essénienne. Mais pourquoi, alors Flavius Josèphe se fait-il passer pour pharisien, sete qu’il hait profondément ? En réalité, c’et normal qu’il se prétende pharisien, s’il s’airme trop diretement « essénien », cela ne collera plus avec le paciisme des esséniens, puisqu’il fut l’un des promoteurs de la révolte de 66. En se prétendant pharisien, il harge les pharisiens et dissimule l’ation des esséniens pendant la grande révolte. S’il et exat que les zélotes furent des extrémites pharisiens, il et aussi hors de doute que les sicaires doivent être ditingués des zélotes. Les sicaires sont bien des esséniens. Et nous ne disons pas, des esséniens extrémites, les sicaires furent des esséniens « normaux ». Esséniens le jour, sicaires la nuit, pourrions-nous dire. L’essénisme et l’illusion paciique du sicarisme. Cela ne veut pas dire que les esséniens ne furent pas pirituels, mais simplement que le combat pirituel se doublait pour eux d’un combat matériel contre l’occupant de la terre sacrée d’Israël, qu’il soit Séleucide ou Romain. Si Flavius Josèphe fut un essénien et un sicaire, où fut-il formé à ces dotrines ? Nous ne voyons une telle formation qu’auprès de Bannaios, qui lui-même l’aura reçue de Jean le Baptite. Si Bannaios et un essénien et un sicaire, alors il faut admettre que les raisons de l’incarcération de Jean le Baptite furent peut-être une bien réelle tentative d’insurretion contre Hérode Antipas, les sicaires etimant que sa vie avec sa sœur pousserait les Juifs à la révolte et qu’il serait opportun d’en tirer proit pour mettre in à sa domination inique. Flavius Josèphe nous parle encore d’un mytérieux personnage qu’il appelle l’« Égyptien » et qui tentera de provoquer une insurretion à Jérusalem en 55 à partir du mont des Oliviers, révolte qui sera écrasée par Antonius Félix, or jutement Bannaios et atteté hez les Grecs d’Égypte... Rete le mobile de tous ces mensonges de Flavius Josèphe, pour les Flaviens qu’il fût pharisien, essénien, zélote ou sicaire ne hangeait pas grand-hose, il s’était rendu, avait juré idélité à Rome, le nombre de Romains qu’il avait pu tuer antérieurement, autant que les motifs qu’il avait pu avoir pour commettre ces ates, n’ont plus aucune importance ! Nous ne voyons qu’un mobile, transformer le vaincu en vainqueur, c’et-à-dire convertir l’élite de la société romaine au judaïsme essénien, présenté comme un pythagorisme juif. C’et bien calculé, les exécutions de Bannaios et de Jean le Baptite sont

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présentées comme des abus de pouvoir dont furent vitimes d’innocents esséniens, qui en réalité étaient de redoutables sicaires. Si le paciisme des esséniens, c’et de la blague, ne voyons pas pour autant la domination romaine sur la Judée comme une partie de plaisir pour les Juifs. Les Romains ne comprenaient rien aux pratiques religieuses juives et faisaient tout pour user de provocations et maintenaient une domination à la poigne de fer, faisant clairement sentir aux Juifs qui dirigeait et qui devait servir, mais les Juifs servaient Dieu et non les Romains. Tout cela le letorat romain de Flavius Josèphe était incapable de le comprendre. Il a donc adapté son discours ain de promouvoir un essénisme romano-compatible. Les esséniens sont identiques aux sicaires et sont aussi les héritiers de l’ancienne Gnose eshatologique juive qui unissait la piritualité la plus profonde et le combat le plus dur en faveur du culte divin.

Les disciples de Jésus d’après le Talmud

Dans le Traité Sanhédrin, il et dit * : « Une tradition rapporte : Jésus avait cinq disciples Mattay, Naqi, Netser, Boni et Todah, etc. » Ils furent tous exécutés, mais qui sont-ils exatement ?

Todah, c’et heudas qui et mentionné par Flavius Josèphe dans les Antiquités Juives, XX, 5, 1. C’et un faux prophète qui fut exécuté par les Romains vers 50 ; il avait promis de séparer les eaux du Jourdain. Il n’a rien à voir avec le hritianisme.

Netser et inconnu, mais il pourrait désigner le « faux prophète égyptien » qui tenta une insurretion vers 55 et dont le nom exat nous et inconnu. Il et appelé l’« Égyptien » tant par Flavius Josèphe que par Les Ates des Apôtres. L’Égypte se dit en hébreu Mitzrayimah (מצרימה) et pourrait être abrégé en mitzra (מצר), prohe de netzer (נצר). Les deux noms ont le tzadde et le resh en commun, en plus le nun peut être une confusion pour mem. Il et mentionné dans Les Antiquités Juives (XX, 8, 6), Les Guerres (II, 13, 5) et Les Ates des Apôtres (21, 38). Paul fut confondu avec lui, nous reparlerons de cela ci-dessous. Netzer signiie aussi « rejeton », ce qui pourrait l’apparenter aux naziréens disciples de Jean le Baptite.

Naqi doit être Nakdimon, c’et-à-dire Nicodème. Nakdimon ben Gourion, et-ce le ils de Gourion ou le Fils du Prosélyte (Ger †) ? En tant que ils du prosélyte, ce prosélyte pourrait être Bannaios ; les deux hommes

* Jean-Pierre Osier : L’Évangile du Ghetto. Paris, Berg, 1984. Page 148–9. † Prosélyte et le terme par laquelle on désigne les convertis au judaïsme. Dans les lois sur la conversion, un prosélyte et comme un Juif, mais seuls ses en-

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qui ensevelirent Bannaios-Jésus seraient alors son principal disciple Flavius Josèphe et son ils Nakdimon. Nakdimon et encore mentionné dans le Talmud, au Traité Taanith, car il obtint que Dieu fasse pleuvoir et que le Soleil ne se couhe pas ain qu’il ne doive pas payer les intérêts d’une dette (peut-être que Nakdimon négocia secrètement avec Titus la préservation du Temple de Jérusalem, le soleil qui ne se couhe pas désignerait simplement le répit dont bénéicia le Temple, répit qui ne dura que le temps pendant lequel Titus ne fera pas entrer ses hommes dans Jérusalem, dans l’epoir d’obtenir une reddition complète des zélotes, il et certain que Titus aurait pu entrer dans Jérusalem bien plus tôt). Dans le même passage, il et encore dit que Nakdimon s’appelle aussi Boni, un nom que nous retrouverons ci-dessous. Sa mention dans le Traité Gittin *, et incompréhensible et nous ne nous en occuperons pas ici, disons jute que, d’après ce traité, il fut l’un des hommes les plus rihes de Jérusalem.

Bony serait alors Bannaios dont nous avons parlé.Mattay serait alors non Matthieu, mais Flavius Josèphe, Joseph ben

Matthias. La confusion talmudique entre Naqi/Nakdimon/Boni nous ferait dire que Bannaios et le père et Nicodème le ils. Le nom réel de Nicodème aurait pu être Nakdimon ben Banayâ haGer, abrégé en Nakdimon ben Ger. Nous trouvons encore un Gourion ils de Nicomède que l’on corrige généralement en Nicodème et qui négociera avec des légionnaires romains leur reddition qui s’engagèrent à livrer leurs armes en éhange d’être laissé en vie. Ces légionnaires seront traîtreusement massacrés par ordre d’Éléazar,

fants le sont, même si leur mère et aussi une prosélyte. Parmi les hefs révolution-naires, Simon bar Giora, pourrait aussi être le ils d’un prosélyte. * Nakdimon ben Gurion et mentionné avec Ben Kalba Shabua et Ben Zizith Hakeseth. Ensuite ce texte précise que le premier doit son nom à la brillance parce que le soleil a brillé pour lui, le second a un nom satirique, peut-être « Fils du Chien Plein » ? et le troisième aussi « Fils des Franges du Trône » ? Ils semblent avoir détenu d’énormes quantités de blé pendant la guerre judéo-romaine, mais leurs entrepôts furent incendiés par le Biryoni, mot qui provient probablement de biryah, qui désigne « police du Temple », autrement dit ce terme désignerait le hef de cette police et fondateur des zélotes Éléazar qui fut le ils du grand-prêtre Hananias et le neveu de Yôhanan ben Zakkai, hef du Sanhédrin de Yavné. Par contre, ce qui et plus étonnant, c’et qu’Éléazar et appelé dans le même passage Abba Sikra, c’et-à-dire, « le Père des Sicaires », ce qu’il ne fut point, mais probablement que le Talmud confond les sicaires et les zélotes. Nous ne situons pas clairement les événements auxquels le Talmud fait allusion.

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le capitaine du Temple et le ils d’Ananias, mais surtout le principal hef zélote. Il rete à identiier Netzer, qui peut avoir été appelé le « rejeton », sous-entendu d’une autre nation ou l’« Égyptien ». Nous avons dit précédemment que Bannaios était égyptien (mais il pourrait aussi revenir d’Égypte, après avoir établi le monatère thérapeute), il pourrait donc correpondre aussi à ce personnage qui fut un sicaire. La dénomination ne viserait alors qu’à caher que son maître vénéré fut en réalité un dangereux sicaire qui tenta une révolution antiromaine vers 55, rappelons que Flavius Josèphe écrit pour des Romains dont les sentiments antisicaires ne font aucun doute.

Qui et Joseph d’Arimathie ?

Joseph d’Arimathie et l’homme qui va ensevelir Jésus dans les évangiles, mais aussi d’après Jean le descendre de la Croix. Pour Jean, il sera aussi accompagné d’un certain Nicodème. Ils sont considérés comme des disciples de Jésus. Ce personnage n’et, hélas, mentionné que par les Évangiles. La ville d’Arimathie et mentionnée dans I Samuel, 1, 1 (mais pas comme ville) et transcrite Ἀριμαθαία dans la Septante comme dans Matthieu ; cette translittération correpond à l’hébreu haramathayim (הרמתים) qui ne sera plus signalé ultérieurement, excepté dans le Nouveau Tetament. En grec, Joseph d’Arimathie s’appelle Iôsèf Arimathaias (Ἰωσὴφ Ἀριμαθαίας), nous pensons que ce nom désigne en réalité Flavius Josèphe. Joseph s’écrit en grec soit Iôseph (Ἰωσὴφ), soit Iôsepos (Ἰώσηπος), c’et donc le même prénom. Rappelons que le véritable patronyme de Flavius Josèphe et Iôsepos Matthiou (grec Ἰώσηπος Ματθίου) et que Iôsèph Mathias (grec ιοσηφ ματθιας) et tritement équivalent. Le ari qui précède Mathaias et alors une fantaisie pour (mal) dissimuler le nom de Flavius Josèphe, soit c’et la translittération phonétique de l’hébreu ‘arîh (אריה) qui signiie « lion ». Joseph Arimathaias serait alors Joseph le Lion [ils de] Matthias, soit une erreur pour Joseph (b)ar (i)matthias, bar signiiant « ils » en araméen, dans les deux cas, Flavius Josèphe lui-même. Mais que faisait Flavius Josèphe à l’ensevelissement de Jésus qui eut lieu vers 30, alors que lui ne naquit que vers 38. La seule explication c’et que l’ensevelissement de Jésus et en réalité un « copier-coller » ou un plagiat pur et simple de l’ensevelissement d’un autre personnage après son exécution, et que ce personnage et Bannaios. Mais quand Bannaios peut-il avoir été exécuté ? Retenons que c’et après 57 et avant 66, puisque Flavius Josèphe vient réclamer le cadavre de Bannaios au procurateur romain. Or, dans les œuvres de Flavius Josèphe,

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cela ne pourrait correpondre qu’à l’exécution de Jacques, frère du Chrit en 62, probablement pendant la fête des tentes (septembre-otobre), puisque l’on sait que le procurateur Albinus et arrivé à ce moment-là en Judée. Voyons d’abord ce que dit Flavius Josèphe de la mort de Jacques dans la version qui nous et parvenue :

Anan le jeune, qui, comme nous l’avons dit, reçut le grand-pontiicat, était d’un caratère ier et d’un courage remarquable ; il suivait, en efet, la dotrine des Sadducéens qui sont inlexibles dans leur manière de voir si on les compare aux autres Juifs, ainsi que nous l’avons déjà montré. Comme Anan était tel et qu’il croyait avoir une occasion favorable parce que Fetus était mort et Albinus encore en route, il réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé le Chrit, et certains autres, en les accusant d’avoir transgressé la loi, et il les it lapider. Mais tous ceux des habitants de la ville qui étaient les plus modérés [on peut supposer qu’il s’agit de Flavius Josèphe lui-même] et les plus attahés à la loi en furent irrités et ils envoyèrent demander secrètement au roi d’enjoindre à Anan de ne plus agir ainsi, car déjà auparavant il s’était conduit injutement. Certains d’entre eux [Flavius Josèphe ?] allèrent même à la rencontre d’Albinus qui venait d’Alexandrie et lui apprirent qu’Anan n’avait pas le droit de convoquer le sanhédrin sans son autorisation. Albinus, persuadé par leurs paroles, écrivit avec colère à Anan en le menaçant de tirer vengeance de lui. Le roi Agrippa lui enleva pour ce motif le grand-pontiicat qu’il avait exercé trois mois et en invetit Jésus, ils de Damnaios.

Remarquons que le texte ne mentionne pas les raisons de cette exécution. L’expliquer par la hritianité de Jacques, c’et se livrer à une dangereuse rétroversion. Malgré les prétentions des évangiles, les narrateurs racontent que Jésus a été exécuté pendant la fête des Tentes et non pendant la Pâque, comme l’on peut le déduire par les paroles mêmes de l’évangile (Marc, 11, 7) :

Ils amenèrent à Jésus l’ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et Jésus s’assit dessus et d’autres des branhes qu’ils coupèrent dans les hamps.

Les branhes coupées correpondent à une pratique péciique qui se déroule uniquement pendant la fête des Tentes et non pendant la fête de Pâque. Ce n’et donc pas Jésus qui entre sur un ânon à la Pâque 30, mais bien Bannaios à la fête des Tentes 62. Anan ben Anan devait savoir que l’homme qui entrait monté sur un ânon posait un gete messianique et avait déjà tenté une insurretion quelques années auparavant, et qu’il s’apprêtait à récidiver en pleine vacance du pouvoir romain. Il le fera arrêter et exécuter.

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La description de l’arretation de Jésus et tirée de la description falsiiée de Flavius Josèphe, rappelons que lorsqu’il écrivit la Vie de Bannaios, il ne voulait pas qu’on le confonde avec un sicaire insurretionnel antiromain, alors il va inventer le personnage de Judas ils de Simon Iscariote, c’et-à-dire Judah le ils de Simon le Sicaire, lui-même ils de Judah le Galiléen et cruciié en 47 par Tibère Alexandre. On peut supposer que parmi les hommes qu’Anan ben Anan it arrêter et exécuter, il y avait des sicaires et des brigands, qui sont représentés par le bon et le mauvais larrons. Le bon larron représentant les sicaires et le mauvais larron les criminels de droit commun qu’il fera exécuter avec eux. Le rete de l’hitoire et simple à comprendre, après l’exécution de Bannaios, Flavius Josèphe qui n’et encore que Joseph (Ari)mathias se présente au procurateur Albinus qui arrive à Jérusalem à ce moment-là et protete contre Anan ben Anan pour son exécution de Bannaios et demande au procurateur de pouvoir récupérer le corps ain de l’enterrer. La possibilité que Bannaios soit un Grec d’Égypte rend possible qu’il était titulaire de la citoyenneté romaine ce qui interdisait son exécution par un tribunal indigène. Un citoyen romain n’avait de compte à rendre qu’à la jutice romaine. Cela permet d’élucider les raisons pour lesquels Anan ben Anan sera démis, l’exécution même sommaire de quelques « terrorites » aurait plutôt dû entraîner des félicitations de la part de Rome, l’interdition d’appliquer la peine de mort par le grand-prêtre retant quand même fameusement hypothétique.

Bannaios à Alexandrie ?

L’apôtre Pierre dont il et quetion dans les Ates serait peut-être aussi Bannaios. Les liens entre Hérode Agrippa, Jonathan ben Hanan et Jean le Baptite demeurent obscurs. Il n’et pas impossible qu’Hérode Agrippa aurait été un disciple secret de Jean, probablement serait-ce lui alors duquel Jean le Baptite aurait été indigne de défaire la courroie de ses scandales, et que n’ayant pu empêher l’exécution de Jean, il aurait préféré conduire Bannaios en sécurité à Alexandrie et l’introduire auprès de Philon. Philon aurait composé en son honneur le De Vita Contemplativa et l’aurait aidé, éventuellement inancièrement, à établir un monatère essénien à Alexandrie, le monatère des hérapeutes. Dans ce cadre, on peut imaginer que Jonathan ben Hanan correpondrait à l’hitoire de l’apôtre Paul, mais qu’au lieu d’avoir persécuté les hrétiens, ce serait les esséniens sicaires qu’il aurait persécutés, et qu’il aurait fait une expérience mytique qui l’aurait rallié secrètement au sicarisme.

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Bannaios se serait consacré à répandre l’essénisme dans le monde gréco-romain à partir de la sainte cité d’Alexandrie, c’et le début du hritianisme. Il aurait commencé une œuvre de traduteur (Livre d’Henoh, Livre des Jubilés, etc.) et d’auteur, avec la rédation des Proclamations ou Kérygmes de Pierre-Bannaios, voire même de la Sagesse de Salomon dont l’essénisme et assez évident. On peut imaginer qu’il rédigera un recueil de Paroles et de Paraboles pour ses élèves débutants, qui pourraient être la base des paroles et paraboles de Jésus dans les évangiles. Il serait alors rentré à Jérusalem en 55, éventuellement pour préparer une révolte ain de proiter du scandale lié à l’assassinat de Jonathan ben Hanan par le procurateur romain, Antonius Félix, pour tenter une insurretion. À cause de l’éhec, Bannaios serait alors parti en retraite dans les environs de Qumran, où Flavius Josèphe serait devenu son disciple. Il pourrait avoir fait un dernier voyage à Alexandrie en 58–62, et ayant appris la mort inopinée du successeur d’Antonius Felix, Porcius Fetus, il se sera dirigé vers Jérusalem pour préparer une nouvelle révolte. Il sera alors arrêté et exécuté sommairement par Hanan ben Hanan. Même s’il ne s’agit que de simples suppositions, cela permet de comprendre l’émergence d’un essénisme de langue grecque.

Jésus ou Bannaios ?

On peut formellement identiier le nom de Bannaios dans un verset mal traduit d’une parole de Jean le Baptite. Certes, la présence de Bannaios dans le verset pourrait être le fruit d’un hasard, on pourrait imaginer que les évangélites auraient utilisé des renseignements qu’ils auraient tirés d’une vie de Jean le Baptite, ce qui pourrait même conirmer l’exitence de Jésus. L’identiication de Jésus à Bannaios résout aussi le problème de la hronologie de Jean le Baptite. On sait par Flavius Josèphe que Jean le Baptite a été arrêté et exécuté au printemps 36. On sait par les évangiles que Jésus a été exécuté au moins un an après Jean le Baptite (3 si on veut suivre la hronologie de Jean l’évangélite), donc au plus tôt à la Pâque 37. Or Qaïfe fut démis de la grande prêtrise en 35 et Ponce Pilate sera rappelé à Rome en 37, il et donc certain que Qaïphe n’était plus grand-prêtre à la Pâque 37 et peu probable que Ponce Pilate était encore procureur de Judée à cette même date. Et si nous suivons la hronologie de l’évangile de Jean, qui etime que la durée de la mission de Jésus fut d’au moins trois ans, cela impliquerait une exécution de Jésus en 38 ou en 39, or là, il n’y a pas de doutes, Ponce Pilate n’était plus procurateur.

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Mais les passages relatifs à la famille de Jésus, à l’entrée de Jésus à Jérusalem sur un ânon, à la trahison de Jésus par Judas le Sicaire et son ensevelissement par Flavius Josèphe se rapportent formellement à Bannaios. En outre, il convient d’identiier l’apôtre Pierre à Bannaios : Pierre étant une simple confusion entre la forme araméenne probable de Bannaios et l’araméen pour une pierre âbnayyâ. Or cette identiication rend toute la contrution évangélique sur Pierre extrêmement supete, puisque tout porte à croire que Bannaios et un gréco-égyptien ou iduméen converti au judaïsme, alors qu’il et présenté dans les évangiles comme un pauvre péheur juif de Galilée ? Pourquoi Pierre et-il aussi présenté comme le frère d’un disciple de Jean le Baptite, alors qu’il fut lui-même le plus important disciple de Jean le Baptite. On remarquera aussi que dans tout le Nouveau Tetament, Pierre et infériorisé, marginalisé par rapport à Paul, l’abolisseur de la Torah. De toute manière, il ne peut pas exiter deux Pierre, l’un qui aurait été Bannaios, le disciple de Jean le Baptite et l’autre qui aurait été Simon Kephas, le disciple de Jésus. Mais quelles autres parties des évangiles doivent être rapportées à Bannaios et à l’écriture de Flavius Josèphe ? Nous pensons au moins aux critiques très diretes envers les pharisiens, aux passages trop favorables à l’Empire romain (présenter l’autre joue quand on vous frappe, l’expulsion du démon légion, l’impôt dû à César, etc.), certaines discussions tehniques sur le judaïsme, mais aussi aux Paraboles, etc. La guérison de la ille de Yaïr pourrait aussi être attribuée à Bannaios, mais ce ne serait pas la ille de Yaïr qu’il aiderait à reprendre connaissance, mais plus probablement le ils de Yaïr, c’et-à-dire à Éléazar ben Yaïr, qui sera le dernier hef sicaire et qui mourra à Masada. Mais évidemment Flavius Josèphe ne pouvait pas parler des accointances entre Bannaios et les sicaires, il aura donc remplacé la guérison du ils de Yaïr, trop facilement identiiable, avec une ille de Yaïr. Les sicaires ont dû préparer leur révolte de longue date, par exemple si on suit notre raisonnement et qu’on identiie le personnage mytérieux face auquel Jean le Baptite s’etime indigne à Hérode Agrippa, cela pourrait expliquer pourquoi ce roi recommencera à bâtir des murailles autour de Jérusalem, et qu’il fut peut-être assassiné par les Romains parce qu’ils avaient compris qu’il jouait double jeu, idem pour Jonathan ben Hanan.

L’invention de Jésus ?

Nous avons vu que de nombreux éléments de l’hitoire de Jésus doivent être attribués à Bannaios, pour autant Bannaios n’et pas Jésus.

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Jésus et avant tout pour nous le Logos de Dieu, mais le Logos de Dieu avec « une forme d’homme », comme dit le Livre d’Henoh. Jésus marhant sur les eaux devient alors une réminiscence du Ruah Élohim qui repose sur les eaux (Genèse 1, 2), la transformation de l’eau en vin ou la multiplication des pains seraient des réécritures de l’augmentation de la vie et de la lumière dont nous bénéicions lorsque le Logos s’éveille en nous. Il convient donc de ditinguer les quelques « miracles » de Bannaios et les miracles symboliques du Logos. Les miracles de Bannaios seraient de simples illutrations de sa vie sainte et les miracles symboliques seraient des illutrations de la régénération qui provient de la puissance intérieure du Logos présent naturellement, quoique cahé, en haque être humain. Les thèses du Logos énoncées par Philon d’Alexandrie ont dû continuer à évoluer probablement sous l’inluence de l’hermétisme auquel il faudrait rattaher l’euharitie (plutôt qu’à l’essénisme). Jésus en tant que Logos de Dieu et avant tout une conception philosophique, mais il se fait que les Juifs et les judaïsants d’Alexandrie y croyaient dur comme fer, et qu’ils herhèrent à simpliier le concept en lui donnant une apparence humaine et un nom apparemment humain « Jésus », c’et-à-dire yhwh sauve. Cela nous amène à la séparation des Juifs et des hrétiens qui sont encore des Juifs et des judaïsants hellénisés. Que reprohe Jutin diretement aux Juifs et indiretement aux rabbins de Yavneh ? Il leur reprohe de ne pas croire au Logos et d’être monarhianites. Et que reprohe les rabbins de Yavneh aux Juifs hellénisés, d’être bithéites et de croire qu’il y aurait « deux puissances au ciel ». Pour Yavneh, le Logos et un attribut de Dieu, pour le judaïsme hellénisé des années 120–140, le Logos et Dieu et Dieu et le Logos. Les raisons de la rupture sont aussi politiques, le judaïsme judéen et très majoritairement juif, le judaïsme hellénitique et très majoritairement non-Juif, ces non-Juifs sont convertis à des degrés très divers, mais ils ne sont pas juifs, et ne se sentent pas juifs, ils se sentent grecs, romains, égyptiens, syriens, mais de religion juive. Mais hors de ce débat théologique d’autres hoses séparent aussi les Juifs judéens et les Juifs hellénisés, c’et la idélité à Rome, et indiretement la reponsabilité dans la detrution du second Temple lors de la guerre judéo-romaine de 66–70. Nous retrouvons des allusions à cette controverse dans la mort de Jésus, ainsi, en suivant la narration de Flavius Josèphe, on contate que Titus ne veut pas détruire le Temple de Jérusalem, mais que cette detrution sera le résultat de l’intransigeance des hefs zélotes, exatement comme Ponce Pilate ne veut pas exécuter Jésus et qu’il y sera contraint par l’intransigeance des hefs du Temple. Une telle similitude narrative ne peut être le fruit d’un

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hasard. Et donc, nous devons en déduire qu’elle exprimait indiretement le ressentiment des Juifs hellénisés envers leurs frères judéens qui ne surent pas empêher la révolte contre Rome ni surtout trouver un compromis qui aurait épargné le Temple. Ces Juifs hellénisés subirent de nombreuses persécutions à cause de la révolte juive contre Rome, ils en subirent à nouveau lors de la guerre du Kitos en 115–118, et encore lors de la seconde guerre judéo-romaine de 132–135. Or ces Juifs hellénisés veulent aussi convertir le monde romain au judaïsme, même à un judaïsme minimalite limité aux dix commandements. Ils vont donc éliminer tous les commandements de la Torah jugés trop ethniques comme la circoncision, le port du talith, etc. ain de judaïser le monde romain, mais ils judaïseront le monde romain sous un autre nom, ce sera le hritianisme, et sans prévoir que très vite le hritianisme ne reconnaîtra que très diicilement être d’origine juive. Appelons un hat un hat, le hritianisme c’et un judaïsme minimalite réformé par la philosophie grecque. Quant à la forme humaine de ce Logos, « Jésus », elle leur permettait d’exprimer simplement un concept complexe de la philosophie judéo-hellénitique, sans tomber dans l’idolâtrie d’un homme, puisque Jésus n’a jamais exité et qu’il fut purement et simplement inventé. Les évangiles sont donc un midrash symbolique, mais fortement interpolé. L’apparition de Jésus vers 120–140 en tant que personnage imaginé permet d’expliquer les diicultés qu’à le Talmud à le situer clairement, tout en se doutant qu’il doit avoir des rapports avec Flavius Josèphe, puisqu’il mentionne diférents personnages qu’il cite comme étant des disciples de Jésus et dont la lite provient vraisemblablement de Flavius Josèphe. Le hritianisme qui émerge en 120–145 et une nouvelle formulation du judaïsme de langue grecque, que le Talmud mentionne sous le nom générique de Elisha ben Abouya ou de aher (hébr. אחר), c’et-à-dire « l’autre ». Dorénavant le hritianisme sera « l’autre » judaïsme, le judaïsme hérétique des mînîm, le judaïsme qui a hoisi la philosophie grecque.

Les interpolations des évangiles

Les évangiles sont fortement interpolés, car n’et pas faussaire qui veut. Ceux qui voulurent les composer ont probablement dû conier la réalisation de ce texte à des mains externes qui ont probablement été plus loin qu’ils ne le voulaient. À notre avis, ils devaient, à l’origine, fusionner la vie de Bannaios, avec des maximes et des paraboles esséniennes, mais aussi avec des allégories hermétiques ou antiyavneh, et enin répartir le texte en quatre parties complémentaires ain de rendre l’hitoire plus crédible. Ils

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reçurent probablement licence d’ajouter des passages de cohérence, mais allèrent beaucoup plus loin en interpolant largement le texte de références étrangères à l’essénisme et au philonisme. Par exemple, les passages sur la femme hémoroïsse ou sur la femme adultère semblent plutôt issus des vues de Simon le Magicien sur l’abolition des règles relatives à la pureté et à l’impureté. Certains passages comme l’ontion à Béthanie ou manger la hair de Jésus pourraient provenir d’un leteur un peu trop assidu du roman pornographique de Pétrone, le Satyricon. Quant aux allusions homosexuelles qui proviennent d’un fragment de l’Évangile secret de Marc, découvert par Morton Smith, ou du passage relatif à la péheresse dans Luc (7, 36–50) et dans lequel Jésus reprohe au pharisien de ne pas lui avoir donné de baiser. On et en pleine fantasmagorie érotique. Quant à ces scribes qui auraient ajouté toutes sortes de réminiscences tirées de la littérature de l’époque, ils le irent, peut-être, pour enjoliver le texte. Quant à la résurretion, on sait qu’elle fut l’objet de tentatives de tromperies, et pourrait s’inpirer du Roman de Chéréas et Callirhoé composé par Chariton d’Aphrodise, voire d’autres inconnus de nous. On ne peut exclure que la résurretion présentée comme réussie par Jésus serait une manière d’inférioriser les résurretions ratées de Dosithée et/ou de Simon le Magicien. Un faux abolit évidemment l’hypothèse de la source Q.

Conclusions

Dans le livre que nous préparons *, nous essaierons de proposer et de jutiier un classement rationnel de haque partie du Nouveau Tetament. Signalons de suite que la division de Jésus en plusieurs personnages rend le résultat assez curieux, haque personnage y et cohérent, mais n’exerce pas la fascination de Jésus. Normal, après tout, Jésus étant incohérent au possible il pouvait séduire des personnes très diverses et ouvrir un débat sans in relatif à sa personne ou à sa nature. L’hitoire primitive du hritianisme et à réviser, sans Jésus, pas de hritianisme au premier siècle de l’ère hrétienne. On peut soupçonner que le monatère thérapeute et les esséniens grecs, les disciples de Flavius Josèphe et les judaïsants philoniens et hermétisants formeront la base de ce qui deviendra le hritianisme. L’importance de Jutin le Philosophe dans l’élaboration du hritianisme immédiatement après la publication des évangiles, nous fait dire qu’il fut

* Stephan Hoebeeck. « Jésus » — Un mythe aux sources multiples. Bruxelles, Esh-Éditions, 2015. À paraître pour le 13 Mai 2015.

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prohe de leur rédation de laquelle il ne semblait pas satisfait ; l’élaboration aurait eu lieu un peu avant lui, et proviendrait probablement de Papias d’Hiérapolis qui serait le rédateur secret du Nouveau Tetament, et surtout le malheureux qui conia son texte à des scribes sans scrupules. Nous proposerons aussi des interprétations qui collent au plus près du texte, l’écriture de parties par Flavius Josèphe va aussi modiier la com-préhension que nous avons de nombreux passages ; ainsi, les apets pro-romains de Jésus ne seraient en fait que des passages dans lesquels Flavius Josèphe veut dissimuler que Bannaios et en réalité un sicaire. Si la vie de Jésus et celle de Bannaios ou des descriptions symboliques du Logos, cela rend l’exitence de Jésus improbable, voire impossible. Il y a pourtant encore une raison que nous n’avons pas mentionnée, il et probable que ces judaïsants d’Alexandrie étaient las de voir de faux messies surgir et des dégâts qu’ils provoquaient sur les gens, ils ont donc établi Jésus comme messie, ain de réfuter par avance tout nouveau Shimé°on bar Kokheba ; le messie et venu, afaire classée, et quand il reviendra ce sera en gloire et sous une forme surhumaine, donc il sera facile à identiier. Par contre le hritianisme risque de devoir se remettre en quetion, le plus sage pour lui, ce serait de renouer avec la Torah et de renoncer une fois pour toutes à son marcionisme de fait. Quant aux évangiles on pourrait les conserver avec de sérieuses notices explicatives, et le rejet pur et simple des épisodes à attribuer à Simon le Magicien ou qui proviennent manifetement de Pétrone, ou encore qui ont de fortes connotations érotiques ou douteuses. Idem pour les épîtres de Paul et les autres textes. Les hrétiens auraient de grands avantages à attribuer la canonicité aux manuscrits de Qumran, au Livre d’Henoh, aux Tetaments des Douze Patriarhes, aux écrits de Philon d’Alexandrie et de Flavius Josèphe. Il nous enin dire que les écrits attribués à Hermès Trismégite devraient aussi être intégrés à cette canonicité. Ils pourraient enin étudier le Talmud. La non-exitence de Jésus n’eface pas le hritianisme, cela pourrait même lui donner une nouvelle vigueur, puisqu’atuellement il se diperse en péculations ininies sur les apets humains du Logos et oublie de s’occuper des apets divins qui sommeillent en eux, pourtant seuls importants.

— Stephan Hoebeeck

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SOMMAIRE DE JÉSUS : UN MYTHE AUX SOURCES MULTIPLES

Préface 7Introdution Éditoriale 9Références Éditoriales 11

ÉTUDES PRÉLIMINAIRES SUR LES ORIGINES DU CHRISTIANISMELIVRE PREMIER

Enquête sur le Nouveau Tetament et sur les premiers textes hrétiens, Partie I 15

Qu’et-ce que le Nouveau Tetament ? 17Les évangiles • Chapitre Premier 19Les Ates des Apôtres • Chapitre II 47Les Épîtres de Paul • Chapitre III 49Les épîtres aux Hébreux et aux Corinthiens composées par

Clément de Rome • Chapitre IV 51Les Épîtres Catholiques • Chapitre V 57L’Apocalypse de Jean • Chapitre VI 59L’Apocalypse de Pierre • Chapitre VII 72L’Ascension d’Isaïe • Chapitre VIII 73Les Odes de Salomon • Chapitre IX 77Les Pères Apotoliques : Le Pateur d’Hermas • Chapitre X 78Les Pères Apotoliques : L’Épître de Barnabé • Chapitre XI 83Les Pères Apotoliques : La Didahè ou La Dotrine des Douze

Apôtres • Chapitre XII 84Les Pères Apotoliques : Les Épîtres d’Ignace d’Antiohe et de

Polycarpe de Smyrne, ainsi que son Martyre • Chapitre XIII 85Les Pères Apotoliques : L’Apologie d’Aritide • Chapitre XIV 86Les Homélies & Reconnaissances Clémentines • Chapitre XV 87Conclusion 91

Flavius Josèphe et l’Essénisme • Partie II 93Qui fut Flavius Josèphe ? • Chapitre Premier 95Repères hitoriques • Chapitre II 99Flavius Josèphe & les pharisiens • Chapitre III 104La Famille de Flavius Josèphe • Chapitre IV 117Les Maîtres de Jutice • Chapitre V 126

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Essénisme & sicarisme : les secrets & les mensonges de Flavius Josèphe • Chapitre VI 144

Conclusion 151

L’ÉMERGENCE DU CHRISTIANISME • PARTIE III 157Introdution 159Jésus s’appelait Bannous • Chapitre Premier 161Hérode Agrippa Ier • Chapitre II 175Bannous à Alexandrie • Chapitre III 183L’assassinat du grand-prêtre Jonathan • Chapitre IV 187L’hermétisme * des neuf harismes • Chapitre V 193La condamnation & la mise à mort de Jésus d’après les Évangiles,

comparée à la detrution du Second Temple telle que rapportée par Flavius Josèphe • Chapitre VI 204

Essénisme & hermétisme • Chapitre VII 246L’invention de Jésus • Chapitre VIII 259Conclusion : les larmes de Rabbi Éliézer 265

LES TEXTES RECONSTITUÉS — LIVRE IIIntrodution 269La Vie de Bannous 271Deux Prières hrétiennes 373Paroles & Allégories tirées des Évangiles 385Interpolations des Évangiles 439

CONCLUSION 537

VOLUME II

Recontitution de la théologie esséno-hermétique des épîtres pauliennes, Livre III

Études sur les textes de l’essénisme alexandrin : Le Livre de la Sagesse et Le Tetament de Job et l’Épître de Jacques, Livre IV

Études sur l’Épître de Barnabé, Livre VÉtudes sur le Pateur d’Hermas, Livre VIÉtudes sur le Livre d’Henoh, Livre VIIetc.

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L’hitoire du hritianisme serait la suivanteVers 25 conversion de Bannaios.36 Exécution de Jean le Baptite37 Fuite de Bannaios en Égypte peut-être tranporté par

Hérode Agrippa Ier et introduit auprès de Philon d’Alexandrie, et établissement du monatère hérapeute à Alexandrie.

37–55 Tradution des textes esséniens à Alexandrie sous la diretion de Bannaios (Livre d’Henoh, Tetaments des Douze Patriarhes, Ascension de Moïse, etc.) et probable rédation du Livre de la Sagesse par Bannaios. Bannaios établit des groupes esséno-sicaires en préparation de la guerre contre Rome.

55 Assassinat du grand-prêtre Jonathan ben Hanan, Bannaios quitte l’Égypte pour la Judée et organise la révolte messianique dite de l’« Égyptien », fuite de Bannaios.Flavius Josèphe devient disciple de Bannaios

62 Exécution de Bannaios par Hanan ben Hanan66 Début de la Guerre Judéo-romaine70 Detrution du Temple de Jérusalem74 Chute de Masada et mort de Éléazar ben Yaïr75–95 Flavius Josèphe tente d’établir un essénisme modéré,

désicarisé, Vie de Bannaios.70–100 Le judaïsme sadducéen hellénitique et totalement

philonisé, écriture probable de l’Évangile du Logos.110–115 Les esséniens qui veulent continuer la guerre contre Rome

(Révélation d’Elqasay, futur islam) se séparent des esséniens romains.

118 Expulsion des Juifs d’Égypte120 Rapprohement entre les hritianisants du Logos et les

éssénisants romains, le hritianisme émerge.132–135 IIe Guerre judéo-romaine, Jérusalem et rasée, 135–140 Rédation des évangiles sur base d’écrits antérieurs.140–145 Scission entre les hrétiens et les rabbins sur la quetion

du Logos et sur l’usage du grec dans les Synagogues judaïsantes. Rejet du messianisme, le messie et venu, c’et Jésus, point inal de la discussion.

140–145 Publication de l’Évangile de Marcion, puis du Nouveau Tetament.

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Généalogie probable de Flavius Josèphe

Mathathias Mathathias ben Chashmônâyמתתיהו בן ‎חשמונאי מתתיהו בן (Dosithée) (vers –250 –164, grand-prêtre ?)

Simon ils de Mathathias, dit Dosithée Jonathan ben Mathathiasיונתן בן מתתיהו שמעון האלם בן מתתיהו (vers –220/–142, grand-prêtre)

Mathathias ils de Simon ille(naissance vers –150) מתתיהו תיאופילוס בן שמעון dit « l’ami de Dieu » ou hî’ôphîlôs

Joseph ils de Mathathias, dit « Diogène » ou « bourreau des pharisiens »יוסף תיאופילוס בן מתתיהו

(naissance vers –133, mort en –78)

Mathathias ils de Joseph, dit « le Puissant »מתתיהו בן מתתיהו תיאופילוס

(naissance vers –110)

Joseph ils de Mathathiasיוסף תיאופילוס בן מתתיהו

(naissance vers –80)

Mathathias ils de Josephמתתיהו בן תיאופילוס

(naissance vers –55 ? grand-prêtre entre –6 et –4)

Joseph ben Mathathiasתיאופילוס בן מתתיהו

(naissance vers –30 ?)

Mathathias ben Joseph, dit « héophilos »מתתיהו בן תיאופילוס

(grand-prêtre en 65, tué par les zélotes en 69)

Joseph ben Mathathiasיוסף בן מתתיהו

(Flavius Josèphe 38–100)

Hyrcan ben Joseph Sadoq ben Joseph Agrippa ben Josephאגריפס בן יוסף צדק בן יוסף הורקנוס בן יוסף (né en 73) (né en 75) (né en 77)