jean jean roosevelt à la conquête du vietnam

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No 1273 - 18 Mars 2015 5 numéros par semaine • Gratuit avec Le Nouvelliste À LA CONQUÊTE DU VIETNAM JEAN JEAN ROOSEVELT

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Page 1: Jean Jean Roosevelt à la conquête du Vietnam

No 1273 - 18 Mars 20155 numéros par semaine • Gratuit avec Le Nouvelliste

à la conquête du Vietnam

Jean Jean RooseVelt

Page 2: Jean Jean Roosevelt à la conquête du Vietnam

2 18 Mars 2015No 1273

46 456FANS

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFFrantz Duval

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONChancy VICTORINDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTION

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJean Jules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646

Une publication de Ticket Magazine S.A.

ELLE DEVIENT LA PREMIÈRE ÉGÉRIE NOIRE DE LA MAISON

Après plusieurs jours de rumeurs, l’annonce a finalement été faite par le «WWD» le 13 mars : Rihanna est la nouvelle égérie Dior pour sa prochaine campagne baptisée «Secret Garden».

Une nouvelle ambassadrice star vient rejoindre la belle équipe formée par Marion Cotillard, Charlize Theron, Jennifer Lawrence ou bien encore Natalie Portman au sein de la maison Dior. Après que Rihanna eut été aperçue à Versailles dans une tenue issue des ateliers de la griffe française la semaine dernière, la marque vient finalement confirmé les rumeurs au «WWD» ce 13 mars : elle a en effet choisi la pop star de 27 ans comme nouvelle égérie de sa prochaine cam-pagne printanière.

LA PREMIÈRE ÉGÉRIE NOIRE DE L’HISTOIRE DE DIOR

Pour son quatrième épisode de la série publicitaire «Secret Garden», la mai-son française a donc choisi l’interprète de «Diamonds» pour incarner le style rétro-futuriste développé par Raf Simons,

RIHANNAREJOINT DIOR

à la tête de la direction artistique depuis 2012. Un choix d’autant plus remar-quable puisque la chanteuse, habituée des premiers rangs de la Fashion Week parisienne et ancienne égérie Balmain, devient ainsi la première égérie noire de la griffe de luxe.

C’est devant l’objectif de Steven Klein et dans les jardins de Versailles que la

Finies les journées de déprime. L’Organisation des Nations unies s’est penchée sur une importante question : quelles chansons rendent heureux? En fin de semaine, elle va rendre public son

L’ONU dévoile sa playlist du bonheur

palmarès musical du bonheur.Les internautes du monde entier

sont invités depuis lundi à poster sur les réseaux sociaux les chansons qui les font trépigner de joie ou sourire béatement.

Cette playlist sera diffusée vendredi par le service de musique en ligne MixRadio, afin de coïncider avec la Journée interna-tionale du bonheur.

Cette journée a été instaurée par l’ONU en 2012, à l’initiative du petit royaume bouddhiste himalayen du Bhoutan, qui a adopté comme statistique officielle le «Bonheur national brut», plutôt que du Produit national brut. Dans le jury qui choisira les morceaux de musique les plus euphorisants figurent les chanteurs-compositeurs britanniques Ed Sheeranet James Blunt, l’Américain John Legend, le DJ français David Guetta et la star portugaise David Carreira.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a annoncé cette initiative dans une vidéo où il révèle que sa chanson préférée est ‘‘Signed, Sealed, Delivered’’ de Stevie Wonder, un tube datant des années 1970. Il a souhaité que ce titre soit de bon augure pour un accord sur le climat à la conférence de Paris en décembre. «Aujourd’hui, explique Ban, nous utilisons le langage universel de la musique pour manifester notre solidarité avec les millions de gens dans le monde qui subissent la pauvreté, les violations des droits de l’homme, les crises huma-nitaires et les effets de la pollution et du changement climatique».

L’an dernier pour la Journée interna-tionale du bonheur, l’ONU avait invité les internautes à danser de joie sur Happy, de Pharrell Williams.

Les Nations unies publieront en fin de semaine un palmarès musical qui a pour objectif de nous rendre heureux.

belle jouera dansle prochain film attendu pour ce printemps. Et au vu du succès du troisième épisode de l’an dernier, alors réalisé par le duo Inez & Vinoodh sur un musique signée Dépêche Mode, nul doute que cette collaboration saura séduire les adeptes de la marque et les fans de la nouvelle petite amie présumée de Leonardo DiCaprio.

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318 Mars 2015No 1273

Dossiers Interdits

Par Gary Victor SAISON 4 Épisode 20

LE RETOURNEMENT

-C’est peut-être le dossier le plus sen-sible que je vais vous dévoiler, me dit un après-midi de janvier René Ouari, le patron de la Société Anonyme de Désenvoute-ment.

Je me calai dans un fauteuil. Je me sentais d’humeur à écouter Ouari me narrer l’une des nombreuses péripéties de la SAD. Il ne toucha pas au dossier qu’il avait pris dans un coffre-fort pour le déposer sur sa table de travail.

-Un soir, nous sommes restés plus tard que de coutume au siège de l’agence, commença René Ouari. On avait un tas de petits travaux à terminer. Il devait être, je me rappelle bien, presque dix heures du soir. J’allais demander à notre secrétaire Immacula de rentrer chez elle quand elle frappa à ma porte et pénétra, l’air alarmé dans mon bureau.

« Monsieur Ouari ! Il y a deux Améri-cains qui désirent vous voir. Ils disent que c’est très important.

-A cette heure, Immacula ! m’exclamai-je. Dites-leur de revenir demain.

La porte derrière elle s’ouvrit et deux Blancs firent irruption dans la pièce. L’un d’eux tenait un fusil mitrailleur. L’autre enleva les lunettes noires qu’il portait en dépit de l’heure.

-Je ne pouvais rien faire, monsieur Ouari, s’excusa, Immacula.

-Vous pouvez me dire ce que cette intrusion signifie ? m’écriai-je.

-Calmez-vous, monsieur Ouari, dit d’un ton calme l’étranger qui venait d’enlever ses lunettes noires. Il faut que nous vous entretenions d’une affaire de la plus haute importance.

Je fis signe à Immacula de sortir.-Votre employée à la discrétion qu’il

faut, me demanda l’homme qui portait l’arme.

C’était un militaire. Je pouvais les re-

connaître facilement. Difficile à dissimuler certaines raideurs. Pas un simple militaire. Un marine, certainement. Je ne jugeai pas nécessaire de lui répondre.

-Nous sommes de l’ambassade améri-caine, dit celui qui avait enlevé ses lunettes noires. Appelez-moi Wilson. Lui c’est…

-John, dit l’autre en inspectant la pièce.Je poussai un profond soupir.-Oh non ! Vous n’allez pas encore me

raconter qu’on vous a soutiré mystique-ment des visas ou que des Haïtiens seraient arrivés on ne sait comment aux États-Unis d’Amérique…

Celui qui voulait qu’on l’appelle Wilson sourit.

-Nous apprécions les services que vous avez déjà rendus à notre section consulaire, monsieur Ouari. Mais cette fois, c’est beau-coup plus grave.

-Beaucoup plus grave, répétai-je, brus-quement inquiet.

Il y avait de quoi. Jamais les bureaux de la SAD n’avaient été investis de cette manière.

Wilson se racla la gorge avant de parler, l’air brusquement gêné.

-Il s’agit de notre ambassadeur… Il n’est plus lui-même.

-Comment cela il n’est plus lui-même ?-Il n’est plus lui-même. Je dirais même

plus. Ce n’est pas lui.Ahuri, je regardai Wilson.-Ce n’est pas lui ! -Physiquement, il n’a pas changé. Mais

il fait des choses et tient des propos qui ne correspondent plus à son profil. Nous tenons un dossier psychologique toujours à jour de tout le personnel ayant accès à ce qu’on pourrait appeler des informations sensibles. Tenez ! Je vous ai apporté toute une documentation.

Il me tendit un volumineux dossier que je feuilletai rapidement. Je vis des photo-

graphies. Notre président de la république à la plage avec l’ambassadeur, tous les deux en petite tenue. L’ambassadeur dans un bar en compagnie d’un très beau jeune homme. Trop jeune même. D’autres pho-tos encore…

-On peut dérailler à n’importe quel moment, fis-je remarquer.

-En privé, notre ambassadeur tient des propos n’ayant plus rien à voir avec notre politique en Haïti. On l’a rappelé discrète-ment à l’ordre. Il a menacé de révéler des choses qui nous mettraient à mal dans la région.

-Alors là, vous avez un sacré problème sur le dos.

-Vous comprenez donc… Il y a aussi les élections bientôt. Vous connaissez le rôle important que nous avions toujours joué dans les joutes électorales en Haïti.

Il ne se gênait nullement pour me le rappeler.

-Pouvez-vous me dire exactement ce que vous attendez de moi ?

Sans demander ma permission, Wilson prit une cigarette dans un paquet qu’il fit surgir d’une poche de sa veste. Il l’alluma avec une délicatesse toute féminine et envoya une bouffée de fumée en rondelles vers le plafond.

-C’est l’un des cas de figure que nous craignons le plus. Notre ambassadeur a été retourné.

Je ne pus m’empêcher de sourire.-Pour le compte de qui ? Pour les Russes

?Wilson me regarda fixement.-Votre boulot est de nous le ramener.

C’est ce que nous vous demandons.Je le regardai sans comprendre.-Ramener un ambassadeur ! Moi !-Il a été soit envouté, soit remplacé par

quelqu’un d’autre. On me dit que certains sorciers peuvent capturer le bon ange de

quelqu’un… Pour nous, il n’y a pas d’autres explications. Nous avons étudié le cas de notre ambassadeur. Nous avons épuisé toutes les possibilités. Avant que nous prenions une décision, je dirais extrême avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir, le plus délicat c’est que notre ambassadeur à des grands appuis et pas des moindres au Congrès, nous voudrions que vous vous penchiez sur la question, monsieur Ouari. Il y a dans ce dossier un relevé de tous les déplacements de l’ambassadeur. Tous ceux qu’il a rencontrés au cours de ces derniers mois qui pour-raient avoir un lien avec son état actuel. Vous remarquerez que dès son arrivée ici, il a manifesté un intérêt…

Il se racla encore une fois la gorge.-Pour certains aspects de votre culture

en dépit de nos avertissements. Retrouvez-le-nous, monsieur Ouari.

-Ce sera très cher, monsieur Wilson, dis-je en feuilletant, maintenant vraiment intéressé, le dossier qu’il venait de me remettre.

Wilson brandit un carnet de chèques.-Votre prix sera le nôtre. Je retins mon souffle et je lui lançai un

montant à six chiffres.-Très bien, me dit Wilson.Il prépara le chèque et me le tendit.-Nous réclamons la discrétion absolue,

exigea-t-il. Nous pouvons mettre à votre disposition tout ce qui se révèlerait néces-saire à la réussite de votre mission.

Il me lança une carte de visite.-Mon numéro de téléphone.Il se leva et dit quelque chose en anglais

à John, le militaire. Ils quittèrent mon bureau sans même me saluer.

***Je restai quelques minutes encore au

bureau après le départ des deux Améri-cains. Immacula était partie. Je rangeai le dossier qu’on venait de me remettre dans le coffre-fort, puis je pris mes affaires. Je me promis d’appeler Bernard Sourbier très tôt demain matin pour qu’ensemble nous trouvions le meilleur moyen d’aborder cette étrange affaire. Si un ambassadeur avait été ainsi retourné comme on venait de me l’apprendre, qui en était le respon-sable ? Sourbier allait sans doute encore une fois me reprocher d’avoir accepté cette affaire, mais sa part sur le chèque laissé par les Américains allait avoir raison de ses réticences. Dans la rue j’ouvrais la porte de ma voiture quand je sentis le canon d’une arme sur ma nuque.

-Déverrouillez les portes. Vite. Ne vous retournez pas.

Cette nuit n’était pas de tout de repos.J’obéis. Quelqu’un ouvrit la portière

arrière et prit place dans mon véhicule.-Asseyez-vous au volant, m’ordonna la

même voix.Je n’opposai aucune résistance. Le

canon de l’arme me caressait toujours la nuque.

-Vous avez reçu la visite de deux Amé-ricains ce soir, monsieur Ouari. C’est bien cela ?

Je n’avais pas raison de mentir. Ils devaient savoir.

-Oui, dis-je.-On vous a offert sans doute beaucoup

d’argent pour effectuer un certain travail. Nous allons vous donner un conseil de patriote.

-Un conseil de patriote ? Qu’est-ce que cela veut dire ?

Le canon de l’arme me frappa rageuse-ment à la nuque.

-Prenez le fric des Blancs et menez-les en bateau. Voici ce que nous vous conseil-lons si vous tenez à la vie.

Ils descendirent du véhicule. Ils étaient deux. Je respirai de soulagement. Deux coups de feu claquèrent à mes oreilles. Ils avaient tiré en l’air pour m’intimider. Je n’étais pas mort. C’était l’essentiel. Je voulus démarrer. Je compris alors qu’ils avaient mis du plomb dans mes pneus. Une manière bien tangible de me dire qu’ils ne plaisan-taient pas.

Gary Victor

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4 18 Mars 2015No 1273

La caravane a bouclé sa première semaine dans la ville du roi Henry 1er devant un public extraordinaire. Les trois artistes en campagne pour la promotion de la paix et tolérance ont encore été accueillis triompha-lement. Ils ont prouvé, par le choix de leurs chansons, qu’il y a un message clair à faire passer, un sujet d’im-portance à débattre ensemble. Au-delà de toutes les bonnes performances accomplies jusqu’ici par les trois mousquetaires, Ticket partage l’impression de certains bénéficiaires.

Jovet Edelyne (élève)Pour moi, les artistes font du bon boulot à travers la

caravane. Les jeunes ont besoin de bons conseils. De plus, les textes qu’écrivent Jean Jean Roosevelt, BIC et Belo peuvent inciter les jeunes à travailler, à s’unir. La violence ne joue pas en faveur d’un peuple ; on ne doit pas se battre entre nous. Nous devons nous unir pour l’avancement et le progrès du pays.

Nicole Jean-Philippe (en terminale au Collège Bell Angelot)

Ces trois artistes font un travail louable pour le pays, ils prêchent l’union dans leurs textes et je les encourage à continuer sur cette voie positive. Nous autres jeunes, nous devons prendre conscience de ce qui se dit dans les textes, et les mettre en pratique, combiner nos forces et aller vers l’avant.

Urlande Ambroise Etienne, « Mme Dorvil » (directrice de l’Institut Sacré-Cœur du Cap-Haïtien)

Je trouve que c’est un très beau spectacle. Très beau dans la mesure où les Haïtiens n’ont pas souvent la pos-sibilité de se mettre ensemble. Ces trois artistes qui sont arrivés à s’unir incarnent une belle leçon pour le pays, un bel exemple que notre jeunesse doit considérer, elle qui tôt ou tard est appelée à diriger la nation. Jean Jean Roosevelt, Belo et BIC sont arrivés à offrir une belle image. Personnellement, je pense que c’est un concert à refaire ; je pense aussi que les Haïtiens de partout doivent promouvoir des choses en ce sens, nous nous investissons trop dans la promotion de la médiocrité, voilà donc un exemple à suivre.

La Caravane est un exploit, un spectacle à réaliser un peu plus souvent dans le pays. Un pays ne peut pro-gresser sans la paix, une société ne peut avancer sans la tolérance. Belo vient de faire une belle approche en prouvant que la tolérance s’impose. Il y a le jour, il y a la nuit, le haut et le bas, la nature nous impose la tolé-rance. Ce que j’apprécie grandement dans la réalisation de l’activité, c’est qu’une école a pris l’initiative d’inviter toutes les autres ; c’est le genre de chose qui peut faire progresser une cause. Autrefois la ville du Cap-Haïtien était appelée le Paris de Saint-Domingue, Haïti avait une fierté. Qu’est-ce qui nous reste aujourd’hui ? Avons-nous de quoi être fiers de notre environnement ? Notre pays a besoin d’amour, de partage, d’harmonie, de tolérance, de paix.

Plésius Junior [email protected]

LE CAp-HAïTIEN HONORE CEUx qUI L’HONORENTCérémonie protocolaire et dévotion avec la chanson « Lakou Trankil » de Belo. Bulletin d’informations où les sujets sont traités selon les points de vue des écoliers. Gerbes de fleurs à ces artistes qui campent de province en province depuis le 9 mars. Débat très animé avec un public motivé. Une appré-ciation spéciale pour chacune des chansons présentées dans la salle de spectacle de Versailles. Le Cap est cette ville splendide qui a offert le meilleur accueil à la Caravane de la paix menée par Belo, Jean Jean Roosevelt et BIC Tizon Dife.

SAGA à LA RÉSERvEle 14 mars 2015

BIC, Jean Jean Roosevelt et Belo récompensés par maitre Bell Angelot pour leurs oeuvres

Men jan moun Okap mache rara

J-Perry a encore fait chanter et danser

La famille Girault Ludmillo Pierre et Henry David MagloireLe staff organisateur avec J-Perry et Mikaben au fond

On ti poz Ticket...

Adneika Tropnas, Emmery de Karizma, Jean-Marc Tropnas, Jay-R et Edwin Prophète de Therapy Ent.,

N ap chill nan Saga !

Page 5: Jean Jean Roosevelt à la conquête du Vietnam

518 Mars 2015No 1273

Dans le cadre de la journée mondiale de la Francophonie, notre Jean Jean Roosevelt national se produira les 20 et 22 mars dans deux villes du Vietnam. Le showman promet d’ambiancer à souhait ce public dont il part à la découverte.

JEAN JEAN ROOSEvELT à LA CONqUêTE dU vIETNAM

Jean Jean Roosevelt, citoyen du monde Depuis son sacre de champion en 2013, l’artiste

devient un véritable pigeon voyageur. Selon Wen-derson Beauchamp, c’est à chaque fois le succès du chanteur qui l’entraîne vers de nouveaux horizons. Il a fait le mythique Bercy dans la foulée de son sacre dans le cadre du spectacle de retour du chanteur sénégalais Youssou N’dour. En 2014, le festival de jazz de Montréal et le festival d’été du Québec. Masa en Côte d’Ivoire, Terre de blues à Marie-Galante. Au total il peut se targuer de plus d’une quinzaine à cette date.

Jean Jean, une âme d’artiste Le succès de Jean Jean auprès de ces publics

étrangers est peut-être dû aussi au fait qu’il a une âme d’artiste. Il a défini la chanson comme ¨le sel de la vie¨ dans un entretien à un magazine local. Certains de ses textes sont inspirés de son vécu. Sans préciser le titre, il avoue que l’un d’entre eux est inspiré d’une expérience de racisme dont il a fait les frais. Le natif de la Cité des poètes explique aussi que porter des habits faits localement est un devoir. ¨C’est normal, je suis haïtien... Nous avons une culture à vendre, on doit s’assumer en tant qu’Haïtiens, pas seulement verbalement, mais également dans notre façon de nous habiller¨. S’il n’était pas musicien, il serait proba-blement écrivain, comme ses préférés dont Franké-tienne, Gary Victor, Georges Castera, Lyonel Trouillot. Jean Jean avoue vivre aussi de sa musique .¨Oui, je peux dire que je vis de la musique, dit-il, car je ne fais rien d’autre à part ça. Il est vrai que c’est difficile en Haïti, mais ma renommée internationale me permet de faire beaucoup de sorties, et mes disques sont vendus partout à travers le monde. Cela me permet de vivre décemment.¨

Le benjamin d’une famille de six enfants a baigné dans la musique depuis l’enfance : père guitariste, mère directrice de chorale. Bon sang ne saurait men-tir.

Jean Jean au Vietnam Le Vietnam, sur la carte du monde, est une extré-

mité de l’Asie du Sud-Est. C’est dans cette contrée éloignée de la nôtre que notre Jean Jean Roosevelt bleu et rouge est invité à chanter : le 20 mars, dans l’opéra d’ Hanoi (la capitale) ; le 22 dans le conser-vatoire national de musique de Ho-Chi-Minh. Le premier dans le cadre de la francophonie. En tant lauréat de la VIIe édition des jeux de la Francophonie, l’auteur de ¨Il y a danger¨ a donc droit à une promo-tion dans les pays francophones durant trois ans. Le deuxième, c’est une invitation de l’ambassade haï-tienne du Vietnam. Sur leur page Facebook, on peut lire un message de Jean Jean qui dit : ¨Allo Vietnam!!! Je viens vers vous !¨. Pour la première fois au Vietnam, quel effet ça vous fait ? ¨J’ai le devoir d’être au au top, car c’est l’honneur d’Haïti qui se joue¨, répond-il. Pour le premier show d’une heure et le second de 70 minutes, le chanteur revisitera son répertoire qui est relativement connu de ce public à découvrir. ¨On leur a fait écouter plusieurs de mes textes, je ne serai pas tout à fait un inconnu devant eux¨, rassure le Jean Jean. Il reviendra au pays le 24 mars prochain.

Chancy [email protected]

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8 18 Mars 2015No 1273

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Mercredi 18 mars 20156

de RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH!

CONCACAF U 17 / ElimiNAtOirEs / GrOUpE B/ HONdUrAs

La polémique suscitée par une marche qui coûte ( celle pour le sport) et une autre

qui ne coûte rien (celle contre l’arrogance des Dominicains) ne finit pas d’occuper les esprits pour le moins curieux . C’est une question de perception de la manière de motiver et d’ob-tenir les résultats escomptés.

On a vu dimanche des gou-vernants marcher, se faire voir, et se faire avoir par d’autres qui se demandent si leurs homolo-gues n’étaient pas eux-mêmes des représentants de l’Etat qui perçoit des taxes pour servir les contribuables, sportifs ou pas.

Si après les péripéties et les déconvenues de l’équipe natio-nale U 17 au Honduras, l’initia-tive de la marche du dimanche 15 mars venait spontanément de la société civile, on aurait rien à en redire. Souvenez-vous de la réussite du marathon pour rapatrier Emmanuel Sanon avant la Concacaf 1977, alors que l’Etat avait lui- même un projet pour le onze national d’alors. Mais aujourd’hui, la démarche venant de ceux-là mêmes qui sont redevables envers les contribuables touche le ridicule. Comme quoi, l’Etat marche à deux vitesses, il af-firme publiquement durant des décennies son indifférence à la cause sportive puis fait sem-blant maintenant d’avoir déjà fait des mises en place, appuyé des projets viables comme une loi générale régissant le sport.

Quémander en marchant . Pour quel programme, pour quel projet? C’est comme pas-ser du trop plein (suivez mon regard) au trop vide.

Prions, marchons et ...quémandons !

Le Mexique, le Honduras, le Costa Rica et les Etats-Unis se sont qualifiés pour la phase

finale de la Coupe du monde U17 de la Fifa Chili 2015. Ils représente-ront la Concacaf dans cette édition avec comme leader le Mexique vainqueur de la phase Concacaf. Haïti, en octobre dernier, faisait fi-gure de candidats sérieux, a quitté la compétition la queue sous le ventre sur un échec complet.

17 buts encaissés pour 6 ins-crits, 4 défaites enregistrées pour une seule petite victoire et une modique 5e place dans un groupe de 6 concurrents, le bilan de la sélection nationale haïtienne U17, championne de la Caraïbe en octobre 2014, n’est pas du tout ce qu’on espérait en octobre lorsqu’elle remportait avec brio la phase caribéenne.

Les Jamaïcains d’abord, les journalistes sportifs de la région Concacaf ensuite et même les di-rigeants de la Concacaf se deman-dent encore ce qui a pu arriver à la sélection nationale haïtienne U17 d’octobre. Qu’est-ce qui se cache derrière la qualité de compétition livrée par nos héros d’octobre?

Dans leur esprit, jamais une for-mation d’une telle capacité n’a offert de visages aussi différents en l’espace de cinq mois, d’autant que les dirigeants de cette formation savaient qu’ils allaient évoluer à une échelle supérieure.

L’absence de méthode dans nos planifications échappe à ceux-là qui questionnent. Ils ignorent que la sélection nationale haïtienne U17 n’avait disputé aucun match international amical de prépara-tion faute de moyens, que celui qui planifie le voyage de la sélection a attendu le jour du départ pour re-tirer le passeport du dernier joueur retenu et l’apporter au consulat dominicain afin d’obtenir le visa. Ils ignorent que le bus qui relie Haïti à Santo Domingo avait quitté le pays à 16h30 pour arriver à la fron-tière à une heure trop tardive pour trouver des officiers d’immigration dans la partie dominicaine à Jimani et qu’enfin la sélection est arrivée à destination avec 3 jours de retard sur le calendrier prévu.

Ils ignorent que certains joueurs avaient eu la grosse tête après avoir remporté le titre caribéen et que l’absence de matches in-

ternationaux amicaux pour les ramener sur terre leur a été fatal au moment d’encaisser le 2e but contre le Canada. Ils ignorent que la plupart de ceux qui dirigent ne s’étaient fait aucune illusion sur l’avenir de ce groupe à cause de l’absence de moyens disponibles. Autrement dit, octobre a permis de découvrir quelques diamants bruts qu’on devait travailler dans les conditions qu’il faut pour les faire briller le moment venu.

Conséquences : Emmanuel Chéry est passé du statut de meilleur gardien caribéen à celui du pire de la Concacaf. C’est d’ailleurs le flop par excellence du groupe. D’autres joueurs comme Jack Saul Métellus qui avait été touché en-tre-temps, Bicou Bissainthe blessé, Jude Maitre, Claude Davidson n’ont pas pu répondre à l’attente qu’on avait d’eux. Denilson Pierre, Ulysse Denso n’ont pas brillé de tout leur éclat. Et si Bellora et Odilon Jérôme ont bien intégré l’équipe, si Fils-Aimé Thermidor, Johnson Jeudy et Kenley Dédé ont été à la hauteur, si Ronaldo Damus a été bon, il reste que dans l’ensemble cette équipe haïtienne a

Quel bilan pour les U17 ?trouvé le système de jeu qu’il fallait contre le Mexique avec le groupe pour disputer la compétition dans de meilleures conditions. Une dé-couverte bien tardive...

Enock Nere/[email protected]

debout de gauche à droite: Ulysse denso, Odilon Jérome, Fadyson pierre, Bernardo Constant et Jack saul métellus . Accroupis: davidson Claude, ronaldo damus, Kenley dede, denil ( photo : Enock Néré)

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Mercredi 18 mars 2015 7

CE QUE JE PENSERaymoNd JEaN-LoUiS

Le dimanche 15 mars 2015, la communauté sportive haïtienne a envoyé un message simple

et clair aux responsables de notre pays, en marchant joyeusement sur le béton de l’espoir résistant. Bravant très tôt le soleil sur les gra-dins, sur la cour, aux alentours du vieux stade national et tout au long du parcours tracé en la circons-tance, des milliers de jeunes et de moins jeunes ont marché, chanté, dansé et vibré pour démontrer leur attachement aux idéaux sportifs.

Sur ce béton spécial défilaient plusieurs handicapés, des diri-geants de plus d’une vingtaine de fédérations sportives et des anciennes gloires du sport haïtien, notamment l’ex-marathonien na-tional Dieudonné Lamothe, très sollicité par les journalistes au cœur de cet exceptionnel cortège sportif. Que c’est beau le sport quand les acteurs sportifs restent sur la ligne de la sportivité !

Sur cet accueillant béton d’une journée historique, rien de pourri ou de négatif n’était à l’ordre du jour. Rien de nuisible n’était au rendez-vous de cette marche de l’unité ‘’battie’’ par le ministre des Sports haïtien, Jimmy Albert, de concert avec son collègue de l’Éducation nationale, Nesmy Ma-nigat.

Sur ce béton léger, le Premier ministre Evans Paul a exprimé sa joie d’avoir retrouvé ses jambes de 20 ans, pour marcher avec les jeunes et les moins jeunes de sa catégorie. Car le sport est une détente saine quand on n’y ajoute pas des complications.

Sur ce béton où se déga-geaient l’énergie et le pouvoir de la jeunesse, il ne manquait que des chants patriotiques invitant notre pays à marcher sur les traces des fondateurs de cette nation. Ce vieux refrain patriotique résonnait peut-être à l’intérieur de quel-ques marcheurs de 60 ans et plus :’’C’est nous jeunesse étudiante, c’est nous les grands et les petits. Demain la gloire d’Haïti (...). Tou-jours en avant nous irons, la tête altière et haut les fronts ‘’.Quel refrain ! Quelle couche de civisme dans ce pays qui en a tant besoin aujourd’hui !

La marche du 15 mars a atteint le mont des hauts faits historiques. A cette occasion, les sportifs haï-tiens ont à nouveau affiché ce mo-numental rêve :’’Une république sportive ambitieuse, dynamique, équilibrée, combative et perfor-mante’’. Et à l’horizon se dessine ‘’l’autre bout du rêve ‘’.

Ainsi, suite à cette victoire sans bavure du sport et de la jeunesse, rendez-vous à l’autre bout du rêve pour cueillir d’autres lauriers au jardin de l’espoir. L’autre bout du rêve, c’est de rendre tradition-nelle la marche de la solidarité sportive.

L’autre bout du rêve, c’est aussi profiter de la réussite de cette marche pour atteindre d’autres objectifs. La prochaine station du ministre Albert, c’est la ‘’Journée nationale du sport’’ (15 Juin). Ce serait la juste récompense pour la classe sportive haïtienne après la démonstration du dimanche 15 mars 2015.

A l’autre bout du rêve

Plus de 50 000 personnes ont participé dimanche à la marche de soutien au sport qui reliait le

stade Sylvio Cator à la Henfrasa de Delmas (Environ 7 km). Ministres, anciennes gloires internationales de différentes disciplines sportives, jeunes sportifs, écoliers, profes-seurs...représentants de toutes les couches sociales du pays s’étaient réunis autour d’un même objectif : “Prouver au monde que le sport est important pour le pays et qu’il mérite une autre forme de gestion, une meilleure considération dans l’administration de la nation”.

Les organisateurs tiendront une réunion mardi soir pour faire le bilan de la marche organisée di-manche sur le parcours stade Sylvio Cator - Henfrasa. Cependant point n’est besoin de réunion bilan pour souligner que la population a ré-pondu à l’appel même si pour cela cette initiative a coûté 4.5 millions de gourdes à la population.

Près d’une centaine de milliers de participants (selon le premier ministre) ont décidé en effet d’ef-fectuer le parcours stade Sylvio Cator - Henfrasa (environ 7 km) sous le chaud soleil matinal de Port-au-Prince afin de dire à toutes les instances politiques et sociales en général et à l’Etat en particulier que la jeunesse haïtienne a besoin d’éducation et de sport. Près d’une

centaine de milliers de participants, en majorité des jeunes, ont gagné les rues juste pour dire à ceux qui dirigent la nation, qu’ils faut une autre vision dans la gestion du sport et de l’éducation qui consti-tuent les vitamines essentielles dont un jeune a besoin pour être utile à son pays.

Activité banaliséeMinistres, dirigeants de fédéra-

tions, athlètes, intéressés à l’éduca-tion et au sport ont tous déambulé dans les rues. A l’arrivée quelle est la conclusion? Le tiers du Sénat de la République semble n’avoir rien noté de ce message puisque per-sonne de cette instance n’a pipé mot sur le désir des 100 000 parti-cipants de voir une autre forme de gestion du sport et de l’éducation. Certains membres du gouverne-ment en ont profité pour prendre un petit bain de foule et se faire voir, personne n’a semblé entendre ni comprendre le message qui a été lancé par les participants.

Message brouillé100 000 personnes (C’est le

premier ministre qui le dit) parmi lesquels le premier ministre lui-même, le Ministre à la Jeunesse aux Sports et à l’Action Civique, Jmmy Albert, le Ministre de l’Edu-cation Nationale, Nesmy Manigat, les représentants des 22 fédéra-tions présentes, les représentants

Marche de dimanche: Le message est-il parvenu aux destinataires?

du Comité Olympique Haïtien, les représentants des différents clubs de sports, des différentes écoles, etc.... conscients de l’importance du sport et de l’éducation, ont mar-ché pour dire qu’il faut davantage d’appui au sport et à l’éducation dans le budget national (7000000 de gourdes pour aider les 22 fédé-rations dans le budget du sport). Cependant, si l’on tient compte de la parcimonie des réactions dans

les différents milieux après cette marche, il semble qu’il faudra en-core marcher et remarcher encore (à moindre coût peut-être) pour éviter que d’autres l’utilisant à des fins personnels en venant brouiller le message principal par le désir de se faire voir afin que le message de la marche parvienne là où il doit parvenir et être enfin compris.

Enock Néré

Le Premier ministre Evans Paul prenant la parole à l’occasion de la marche du dimanche 15 mars 2015 (Photo : Yonel Louis)