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-A 1 Editorial La plongée souterraine française se porte bien ces derniers temps, à en juger par les nombreux arti- cles de journaux relatant les exploits divers. Mais mrquoi faut il que les journalistes parlent tou- jours de record mondial, comme si la performance ne suffisait pas à elle seule? Sylvain Redoutey a réalisé 300 m de plus que le terminus de Francis Le Guen dans le Frais Puits, ce qui porte la longueur de cette galerie à 1780 m. Vu le peu de visibilité dans ce réseau, c'est une vraie galère, qui n'a pas besoin de se nommer re- cord du monde de plongée dans la touille. L,udovic Giordano et Benoît Poinard, eux, ont progressé de belle manière dans la Fontaine des Chartreux. Là, les journalistes ont raison puisqu'ils parlent du record d'exploration dans Ia Fontaine. Dans le Ressel, la traversée du siphon relevait il n'y a pas si longtemps de l'exploit : Jochen Hasen- mayer l'avait presque réalisée et Olivier Isler avait -";ni par la vaincre. Mais l'exploration continue. -'allemand Reinhard Buccali l'a traversé à son tour en disant s'être arrêté sur une trémie infran- chissable. L'anglais Dick Stanton est parti sur ses traces et a pris pied dans la galerie qu'il a parcou- rue sur 120 m, malgré le fort taux de C02, et s'est arrêté sur un deuxième siphon. Les jeunes loups ont décidément les dents lon- gues, et les terminus d'hier qui paraissaient pour- tant des objectifs lointains tombent les uns après les autres. Les techniques et les mentalités évoluent de façon exponentielle, les barrières psychologiques aussi. Souhaitons que cela continue encore longtemps sans trop de casse, et que les limites d'aujourd'hui ne tardent pas trop à être elles-mêmes dépassées. Bulletin de liaison de la Commission Plongée FFS Dans ce numéro: Réunion CLA B-2 Canip topo en Ardeche B7 Formation des pompiers en surface non libre P8 Des premikres sous Paris B 10 Fontaine des Chartreux P 112 Explorations J.M.Lebe1 P 15 Foux de la Vis P 19 Event de Coudouiière P 19 Aven-Event de Bez 18 23 Gouffre du Petit St Cassien P 23 Fédération Frmçaise de Spéléologie 130 rue Saint-Mazr 7501 1 Paris tél. O1 43 57 56 54

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Explorations J.M.Lebe1 P 15 Des premikres sous Paris B 10 Gouffre du Petit St Cassien P 23 Dans ce numéro: Fédération Frmçaise de Spéléologie 130 rue Saint-Mazr 7501 1 Paris tél. O1 43 57 56 54 Canip topo en Ardeche Fontaine des Chartreux B 7 Bulletin de liaison de la Commission Plongée FFS P 112 - - - - A

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----A 1 Editorial

La plongée souterraine française se porte bien ces derniers temps, à en juger par les nombreux arti- cles de journaux relatant les exploits divers. Mais

mrquoi faut il que les journalistes parlent tou- jours de record mondial, comme si la performance ne suffisait pas à elle seule?

Sylvain Redoutey a réalisé 300 m de plus que le terminus de Francis Le Guen dans le Frais Puits, ce qui porte la longueur de cette galerie à 1780 m. Vu le peu de visibilité dans ce réseau, c'est une vraie galère, qui n'a pas besoin de se nommer re- cord du monde de plongée dans la touille.

L,udovic Giordano et Benoît Poinard, eux, ont progressé de belle manière dans la Fontaine des Chartreux. Là, les journalistes ont raison puisqu'ils parlent du record d'exploration dans Ia Fontaine.

Dans le Ressel, la traversée du siphon relevait il n'y a pas si longtemps de l'exploit : Jochen Hasen- mayer l'avait presque réalisée et Olivier Isler avait -";ni par la vaincre. Mais l'exploration continue. -'allemand Reinhard Buccali l'a traversé à son tour en disant s'être arrêté sur une trémie infran- chissable. L'anglais Dick Stanton est parti sur ses traces et a pris pied dans la galerie qu'il a parcou- rue sur 120 m, malgré le fort taux de C02, et s'est arrêté sur un deuxième siphon.

Les jeunes loups ont décidément les dents lon- gues, et les terminus d'hier qui paraissaient pour- tant des objectifs lointains tombent les uns après les autres.

Les techniques et les mentalités évoluent de façon exponentielle, les barrières psychologiques aussi. Souhaitons que cela continue encore longtemps sans trop de casse, et que les limites d'aujourd'hui ne tardent pas trop à être elles-mêmes dépassées.

Bulletin de liaison de la Commission Plongée FFS

Dans ce numéro:

Réunion CLA B-2

Canip topo en Ardeche B 7

Formation des pompiers en surface non libre P 8

Des premikres sous Paris B 10

Fontaine des Chartreux P 112

Explorations J.M.Lebe1 P 15

Foux de la Vis P 19

Event de Coudouiière P 19

Aven-Event de Bez 18 23

Gouffre du Petit St Cassien P 23

Fédération Frmçaise de Spéléologie 130 rue Saint-Mazr

7501 1 Paris tél. O1 43 57 56 54

Page 2 INFO PLONGEE NO79

COMMISSION INTERFEDEERALE D 'A FEDER4 TION FRANCAISE D'ETUDES ET SPORTS SOUS-MARINS

FEDERATION FRANCAISE DE SPELEOLOGIEI

Compte-rendu de la réunion du 24 janvier 1998 à Montreuil.

1 - PARTICIPANTS :

Philippe BRUNET, Bernard GLON, Philippe BIGEARD, Bruno DELPRAT, Jean-Michel H M - T A V O W , Joëlle LOCATELLI, Laurent CAILLERE, Claude TOULOUMDJIAN, Marc DOUCHET, Frédéric CAEN, Christian LO- CATELLI, Laurent MESTRE, Nelly BOUCHER, Serge CESARANO, Jean-Pierre STEFANATO, Christian THOMAS, Marc STATICELLI, Henri JUWNSPAN, Philippe WOHRER, Nicolas MATGNAN, Christophe DEPIN.

Ils ne sont donc pas agréés et seront considérés comme cadres-stagiaires dans leur niveau s'ils enca- drent en 1998. Joëlle se charge de les en informer par lettre,

Philippe JASION et Jean LE KENS n'ont pas en- cadré pour la deuxième année consécutive : ils sont donc rayés des listes jusqu'à demande expresse de réintégration (dura lex, sed lex ...). Joëlle se charge de les en informer par lettre.

3 - NOUVEAUX CADRES :

Etaient excusés : Frédo POGGIA, Hubert FOU- Avant d'examiner les propositions, nous nous CART, Denis SABLE. prononçons pour l'application rigoureuse des criteres

de sélection, garante de la qualité des cadres promus Soit une participation record de 21 personnes, due mais surtout principal rempart contre les suspicions à l'ouverture de cette réunion aux non-moniteurs. ou critiques éventuelles. Nous rappelons entre autre

l'obligation qui est faite aux candidats partir de 2 - DECOMPTE DES JOURS cette année de posséder un certificat de premiers D'ENCADREMENT 1997 : secours.

Leur nombre est fixé à 5 jours pour les moniteurs et 3 pour les initiateurs (encadrement ou participation à des réunions ou activités concernant l'enseignement de la plongée souterraine).

Il manque des jours d'encadrement à : Pascal BERNABE, Patrick BERNARD, Philippe BIGEART3, Philippe BOMPA, Hubert FOUCART, Jean-Marc PONCKN, Marc STATICELLI, Chns- tian THOMAS, Claude TOULOUMDJIAN pour les moniteurs et Frédéric LEVEAU, Franck ICH- HANfAS\f, Frédéric GILLARD, Laurent ROUCHETTE, Cyril BELON, Michel LEVEQUE pour les initiateurs. Nous comptons sur eux pour redresser la situation en 1998.

N'ont pas du tout encadré : Gilles MORIEUX, Mathias ROSELLO pour les moniteurs ainsi que Didier FINOT, Jean-Luc SOULAYRES, Charles DEQUIN, Benoît POINARD pour les initiateurs.

En conséquence seul Patrick MUGNFER est accepté comme moniteur. Serge CESARANO, Patrick BO- LAGNO, Franck AUBER sont invités à encadrer des stages hors de leur région comme moniteurs- stagiaires.

Sont nommés initiateurs : Jean-Christophe AGNES, Michel PHfLIPS, Christophe DEPIN et Richard JAMIN, sous réserve pour ce dernier de fournir un certificat de premier secours (non mentionné sur son dossier). Charles GENDROT et Daniel NOUAIL- LAC devront consolider leur expérience par un an de pratique supplémentaire comme initiateurs- stagiaires.

4 - POINTS DIVERS SUR LES STAGES :

-Organisation administrative : elle est différente de la responsabilité technique. L'organisateur adminis- tratif peut ne pas être cadre en plongée souterraine.

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Les documents conce le stage doivent indiquer clairement l'organisateur administratif et le respons- able technique s'ils sont différents.

." : un cadre qui n'est plus agréé pour l'exercice en cours est considéré comme stagiaire dans son niveau pour le nombre de jours d'encadrement nécessaire à l'agrément du niveau. Par exemple un moniteur non agréé sera considéré comme moniteur-stagiaire pendant 7 jours avant de retrouver son agément.

- ' sera publiée dans Splunca et dans Subaqua.

" -DE E DE LA PROTECTION CIVILE :

Marc STATICELLI nous fait part de la démarche en cours au niveau national de la Protection Civile pour la fomation de plongeurs spécialisés en surface non Iibre. Celle-ci incite très fortement à réaliser des stages qui pourraient être encadrés par des cadres fédkraux en plongée souterraine.

Il s'en suit un débat qui fait ressortir divers question- nements, sans toutefois conclure sur le sujet :

- malgré les garanties apportées par le niveau national concernant les secours en plongée souterraine, qui resteront du ressort exclusif du SSF, comment &re certain que ce sera effectivement le cas dans tous les départe- ments (puisque le secours est dépmemental- isé) ? - notre vocation de bénévoles n'est-elle pas la fomation préventive de nos adhérents (pour laquelle nous avons déjà des difficultés à dégager du temps) plutôt que la fomation de corps constitués professionnels ? - la fomation des professionnels du secours serait-elle une opportunité de valoriser notre savoir-faire ou bien ia porte ouverte à une mainmise ultérieure desdits professionnels sur des secours dans lesquels nous n'intmiendriorns plus que comme faire- valoir ?

Dans cet ordre d'idée Philippe 23; plique que les aMestations de stage de perfection- nement qu'il délivre mentionnent explicitement que

la participation au stage ne donne pas compétence pour l'enseignement de la plongée soutemaine afin que cette formation ne soit pas utilisée à des fins professionneifes par les pompiers qui l'ont suivie.

6 - SUITE DONNEE AUX ACTIONS PREWES L'AN DERNIER :

raine : - Christian THOMAS avait été mandaté lors de La précédente CIA pour enquêter sur la responsabilité au cours des stages. 11 nous fait part des remarques qu'il a recueillies auprès d'un juriste à propos de la responsabilité juridique des fédérations dans les accidents de plongée souterraine, ce qui, bien que différent de notre préoccupation initiale, n'est pas dépourvu d'intérêt . . .

La synthèse de cet entretien est jointe au présent compte-rendu. Il en ressort essentiellement que l'analyse d'accidents est indxssociable de la préven- tion. Cette analyse devrait être menée par un spé- cialiste en prévention des risques extérieur à la plongée souterraine (donc supposé objectif), Reste à convaincre nos sponsors du bien-fondé de ce type d'action.

En ce qui concerne le graphe des accidents rnorfels je ne peux m'empêcher quelques remarques per- sonnelles (JP Stefanato) :

- Il est aventureux de faire des statistiques et des extrapolations sur des nombres (heureusement) aussi faibles mathématique- ment parlant, bien que trop élevés sur le plan éthique. Christian le sait et je soupçonne la manrpulation. - Ces chgres devraient être corrélés avec le nombre de pratiquants pour avoir %ne vague idée de leur progression réelle. - Pour les accidents dits "de caverne" ils concernent des plongeurs "mer +' donc l'eflet de palanquée joue à chaque fois avec 2 à 3 morts par événement. - Le fait alarmant est l'émergence de ces accidents en grottes marines qui touchent des plongeurs qui ne sont pas conscrents du risque de plonger sous un plafond Qu'on appelle ça "cavern diving" et qu'on y colle

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un diplôme ne changerait rien. Les plongeurs concernés ont forcément entendu parler de plongée souterraine mais ils ne sont pas capa- bles de faire le rapprochement entre leur plongée en mer dans une petite grotte 'Ifacile" et la plongée souterraine qui se pratique for- cément en combinaison étanche avec un quadri 20 litres et à 200 m de profondeur en eau douce (c'est du moins ce qu'on raconte dans les revues, à la télé et sur Internet). Nous avons encore beaucoup de progrès à faire en matière de communication grandpublic !

6.2 - Les secours : La gestion des plongées lors des secours est qualifiée de stupide par divers participants bien placés pour en juger. Christian LOCATELLI se chargera d'intervenir auprès du SSF au nom de la CIA. A suivre . . .

6.3 - Les brevets CMAS : Claude TOULOUMDJiAN nous précise la position de la FFESSM par rapport aux brevets CMAS. Ces brevets sont à fa disposition des fédérations qui souhaitent s'en inspirer pour élaborer leurs propres brevets. Ils servent aussi de référence pour la délivrance d'équivalences CMAS mais aucune fédéra- tion.adhérente à la CMAS n'est tenue d'appliquer ces brevets. En l'occurrence la FFESSM n'a pas l'intention d'en instaurer et les demandes éventuelles d'équivalence avec les brevets CMAS de plongée souterraine sont à réclamer non pas à la FFESSM mais directement à la CMAS.

6.4 - Méthodes d'enseignement : Phlippe BIGEARD lance un appel a collaboration

pour poursuivre la démarche entamée avec Hubert FOUCART sur :

- la nature du message à transmettre, - le contenu des stages, - la prévention et la formation, - les objectifs de la formation.

6.5 - Autres points : - Bilan des stages : Joëlle et Jean-Pierre sont chargés de consolider leurs informations pour fournir un bilan commun des stages effectués dans l'année. - Référentiel de formation : pas de nouvelles de Dominique MARIANI. Ce point rejoint les travaux de Philippe BIGEARD. - Recommandations concemant la pratique : stabilisées pour l'instant. - Secourisme : cette disposition (possession du CFPS) est appliquée pour les nouveaux cadres dès cette année. - Session allégée de niveaux 4 : aucun ac- cord n'a pu être trouvé avec la CTN de la FFESSM. - Brevets de cadres : il sera opportun de réactualiser le texte des brevets en y inté- grant toutes les évolutions apportées lors des diverses réunions de la CIA.

(Compte-rendu rédigé par Jean-Pierre STE- FANATO et validé par Joëlle LOCATELLI)

APERCU JURIDIQUE

Au cours de la dernière réunion de la C.I,A. j'ai été chargé de faire le point de la responsabilité ju- ridique des fédérations et de leurs responsables dans les accidents de plongée souterraine,

La multiplication des accidents mortels au cours de ces dernières années pose en effet le problème de la responsabilité des fédérations et des personnes les

représentant. J'ai consulté un juriste qui a suivi plusieurs procès impliquant des personnes morales et physiques dans des accidents mortels.

N'étant pas juriste moi même, je ne fais que transcrire les indications que j'ai reçues.

LA PROCEDURE .-;

II existe deux risques : civil et pénal . Le risque civil est bien couvert par les assurances, nous nous intéressons ici au risque pénal gui ne peut

Page 5 INFO PLONGEE NO79

pas être couvert par définition. En cas d'accident mortel, la police ou la gendarmerie établissent un constat. Ce constat est envoyé au substitut du pro- cureur qui décide si une suite dont doit être donnée ou non. Si la décision de donner une suite est prise, un juge d'instruction est nommé. II dispose des pouvoirs pour instruire I'affaire. II décidera en dernier lieu sait de classer l'affaire, soit de procéder h des mises en examen . Le procès se déroule alors en correctionnelle. En fonction des fautes com- mises, les peines peuvent aller jusqu'à la prison ferme. Depuis 1994, les personnes morales (fédération, club) peuvent être condamnées. Il y a quelques années, la faute directe était recherchée .L'évolution générale aujourd'hui est de savoir s'il y î eu négligence à l'obligation de sécurité.

LE FOND

Trois niveaux de responsabilités vont être recher- chés : 1. celles des personnes qui participaient à

I'exploration 2. celles des mandants (club, ou fédération dans le

cas d'expéditions subventionnées par exemple) 3. celles des fédérations et de leurs dirigeants dans

la mesure où ils organisent la formation, et la prévention.

Personnes participant a I'exploration : Qui était chargé de faire observer les règles ? Cette personne en avait elle connaissance 2 A t elle fait tout ce qui était en son pouvoir p u r que ces règies soient appliquées ? L'existence de recommandations, mais aussi des rapports de stage qui définissent les pratiques recon- nues de plongée souterraine établissent l'existence de ces règles " de fait ". Le fait d'avoir suivi un stage de formation ou d'être moniteur de plongée souter- raine, ou d' avoir écrit ou participé à des travaux dans ce domaine par exemple, démontre la connais- sance que l'on peut en avoir. L'établissement de la responsabilité se concentre alors sur le fait de savoir si la personne a mis en œuvre tout ce qui était possible pour appliquer et faire appliquer ces règles.

Les mandants : Le club ou la fédération était if le

promoteur de l'action ? Le fait de prêter de I'équipement peut être considéré comme une preuve suffisante. On recherchera dans les rapports d'activité l'implication des mandants. Cette impli- cation est très claire lorsqu'il s'agit d'actions sub- ventionnées, sur le plan régional ou national. Le mandant a alors obligation de contrôler, directe- ment ou par délégation, que les règles de sécurité sont bien observées.

Les fédérations : Rappelons que la F.F.S est délé- gataire de I'état et, de ce fait un peu plus respons- able que la FFESSM . Les fédérations définissent les enseignements . Elles le font en commun au travers de la CIA . Elles ont par ailleurs édicté des recommandations, établies de façon collégiale par les " spécialistes de la discipline " . Elles ont donc pris en charge la responsabilité de la prévention en matière de sécurité, comme elles doivent du reste le faire. De ce point de vue la démarche est bonne.

Cette démarche est elle adaptée, et est elle suff- isante ? On notera tout d'abord qu'il existe une abondante " prose interne " (Sifon, Info-Plongée, Subaqua, compte rendu de réunions etc..,) pour établir des faits. L'analyse détaillée de tout ce qui a été écrit, nous permettrait d'établir nos points faibles. Certains faits sont positifs. Publications des recommandations régulièrement dans Subaqua par exemple. A contrario, le fait de ne les avoir jamais publiées dans Spelunca peut être considéré comme une négligence. D'autres faits sont négatifs : 1. La décision de faire des analyses d'accident n'a

jamais été suivie d'effet, alors que c'est un moyen de réduction de risque universellement reconnu, et celui de contrôler si les recomman- dations sont correctement établies.

2. La non existence de formation, de recomman- dation, ou même d'une quelconque action dans le domaine du " cavern diving " alors qu'il s'agit d'une grande cause d'accident mortel, et alors que la CIA avait recommandé la création d'un brevet de cavern diving est un très mauvais point.

3. L'absence de courrier aux clubs, de sensibilisa- tion dans les formations des moniteurs de plongée mer, la non implication de la commis- sion technique sont des points faibles,

4. etc ...

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Le fait que le nombre de victimes ait augmenté a t il suscité des réac- tions particulières, des actions cor- rectives ? L'intérêt politique d'une fédération (par exemple dans l'affaire des brevets CMAS) a t il détourné, ou retardé certaines ac- tions clefs de sécurité ? Voila le

genre de questions que peut se pour les fédérations en temps poser un juge d'instruction, pour que personnes morales. Le seul établir s'il y a eu ou non négli- moyen de le réduire est de gence des responsables réellement entreprendre des ac- fédéraux, et des fédérations. tions de sécurité raisonnées . Le risque juridique existe donc pour les responsables passés et présents des deux fédérations, et Christian Thomas

AUGMENTATION DU NOMBRE DE MORTS SUR 10 ANS Accidents morZ:els

Année

COMMISSION NATIONALE DE PLONGEE SOUTERRAINE

Liste des cadres en plongée souter- raine agréés pour tannée 1998

Initiateurs :

AGNES Jean-Christophe AUBER Franck BELON Cyri1 BELTRAMI Marc BOLAGNO Patrick BONIS Didier CESARANO Serge DEPIN Christophe GACHtGNARD Line GELARD Frédéric GLON Bernard GUIS Michel JAMBERT Henri JOLIT Gilles JUVENSPAN Henri

LEFEVRE Claude LEWAU Freddy LEVEQUE Michel MESTRE Laurent MORE Christian PHILIPS Michel RENAUD Marc ROUCHETTE Laurent

Moniteurs :

ARNEFAUX Jean-François BERNABE Pascal BERNARD Patrick BIGEARD Philippe BOMPA Philippe BOUCHER Nelly BRUNET Philippe BUZRE Philippe

CAEN Frédéric CAILLERE Laurent CESELSKI Lucien DOUCHET Marc FOUCART Hubert GAUCHE Bernard HAGEGE Eric HAmAVOINE Jean-Michel LOCATELLI Christian LOCATELLI Joëlle MARlANI Dominique MORIN Eric MOYA Philippe NIUGNLER Patrick PONCIN Jean-Marc SABLE Denis STATICELLI Marc STEFANATO Jean-Pierre THOMAS Christian TOULOUMDJIAN Claude

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R.R.1.P Team (Rémbjadou Rectum Intruder Project) NEWS Philippe BIGEARD

Carnps topo eii Ardèche

Le rassemblement hi-tech survey in Ardèche s'est déroulé du 8 au 10 mai 1998.

L'équipe ( 1 9 guys) exclusivement con~posée d'Extrem Divers (grandcs pointures en français) et des membres di1 Team qui ont pu ainsi approcher ces figures légendaires du No Limi t , et bénéficier des nombreuse2 opportunités exclusives de ce rassemblement d'exception, a pu réaliser l 'incroyable challenge qu'elle s'était fixée, de nombreux records sont tombés pendant cette première mondiale, ridiculisant les gesticulations du team concurrent composé de personnes de petite taille et obèses.

Tous les nlembres ont pu ainsi s'initier au nitrox 21, Silva compass, Topovuclain Box and cochon d e l 'Ardèche (made in Radic Pantoufle).

Les topographies ont été menées à bien jusqu'à l'extrême limite de la technologie et de la résistance humaine.

Un Deeptech Défender (full certidied) de pointe nous livre ses impressions :

<< Cela fait lrente minutes que je topographie, je passe sur le pony de Ni trox 2 1, posée Ià par une bunny du team, suite ail portage des Pom-porn girls de par le terrible gouffre du Réméja doii (2 600 cm de verticale absolue), à la 20 ème visée mon compas est bloqué, combien de relevés ai- je fait ainsi ?

Chaque goulée respirée du mélangc airloxylazote (oxyriitrair) ressemble à une lampée de vin aigre de chantier, mes mains tremblent sur le carnet, je ne contrôle plus mon corps en proie à un violent spasme rectal doublé d'une érection, je suis foudroyé par le Syndrome Nauséeux Hypoalcooliqeie Pénétrant (SNHP), crispé sur mon carnet topo, I'image du Cardinül Danielou, grand précurseur mort dans ces circonstances me traverse. Au retour les symptômes s'estompent et je retrouve le team venu aux nouvelles, soudain une lumière, une bouffée de chaleur, l'odeur de la garrigue, et un copain qui me demande si je ~nangerai bien du sanglier arrosé de blanc ce soir, ouf ! Je me suis

'2

assoupi, j'ai fait un cauchemar »

Notre pIongeur de pointe s'en est tire, nous avertissons nos lecteurs que ce genre d'exploit est réservé à une élite surmotivée et entraînée et suivie par des spécialistes (enologue).

Toute autre version de ces faits racontés par ceux qu'ils l'on vécu serai pure diffamation.

Nous reviendrons plus en détail dans le prochain nurntiro, sur cet évéiiement avec notamment des interviews à chaud des grande pointures, des exclus techniques (reproutheurs, rotoneox, argoproutox ).

t e s RRIP Team Direclors Managers and guys

NDLR : Plus sérieusement et comme vous le lirez dans le prochain Info-Plongée. ce camp, à l'initiative de Franck VASSEUR et Philippe BIGEARD, avait pour but de rassembler des plon- geurs de différents horizons.

15 participants se sont retrouvé dans un gîte acceuillant, à Casteljau. L'intendance fut l'affaire de tous, ce qui permis de goûter et boire les spécialités locales.

Le travail commun a donné l'occasion aux différentes équipes de mieux se connaitre et s'apprécier, beaucoup de plongeurs agissant sorivent seuls dans leur coin.

La topo,prap!&e de cavités connues comme la Baume du Pêcher ou l'aven du Remejadou ont pu être réalisées, ainsi que quelques "bouts de première".

Cette expérience a plu à la majorité des plongeurs spéléos présents et sera certainement recondui- te. Son double avantage est le regroupement de forces vives pour des explorations pouvant diffici- lement être menées en solitaire, et la réalisation de topos précises de grandes cavités dont il n'existe souvent qu'un vague croquis d'exploration.

Page 8 INFO PLONGEE NO79

FORMATION DES SAPEURS POMPIERS A LA PLONGEE EN SURFACE NON LIBRE

La brigade des Sapeurs Pompiers de Paris, qui Pour ce faire, il ont demandé l'appui technique avait pris conscience des dangers de la plongée des responsables en plongée souterraine des en surface non libre, oeuvrait depuis quelques deux fédérations (FFS et FFESSM). années pour former ses plongeurs a u i techni- ques de la plongée souterraine. Après consultation, les deux responsables en

question (C.Touloumdjiaii et C.Locatelli) ont En effet, le sous sol de la capitale comportait décidé de mettre en garde les instances diri- un nombre certain de conduits noyés artificiels, geantes de ces formations, des risques encou- ainsi que des parties de bâtiments immergés. rus.

Le cursus de formation de ses plongeurs corn- Vous trouverez ci-dessous les extraits clés de la porte donc tous les ingrédients de la plongée lettre de Claude Touloumdjian a Mr De Chalus, souterraine, adapté à des cas biens particuliers. responsable de la formation chez les pompiers.

Les plongeurs de la brigade, entrainés réguliè- rement à ce genre d'exercice, et pratiquant aussi par ailleurs la plongée souterraine, peuvent ser- vir d'appoint dans le cadre des secours, s'ils sont appelés en renfort par le responsable SSF.

Ils sont en relation suivie avec la commission plongée de la F.F.S. pour la mise à niveau des techniques de plongée souterraine, qui évoluent dans le temps.

Pour clarifier le sujet, il faut savoir que la Bri- gade des Sapeurs Pompiers de Paris est un corps d'armée, alors que le reste des sapeurs pompiers dépend des services de sécurité civile.

"Tout d'abord, il faut signaler que lors d'un ac- cident, pour les plongeurs spéléologues, tout disparu est considéré comme vivant tant que son corps n'a pas été retrouvé. En conséquence, les recherches doivent être extrêmement rapi- des et efficaces ..... Il faut savoir que la formation d'un plongeur spéléologue expérimenté nécessite, outre les qualités de bon plongeur, une totale autonomie ( plongée en solitaire ) et une expérience basée sur plusieurs années d'activité avec un très grand nombre de plongées réalisées dans de nombreuses cavités de différentes configura- tions.

Ces derniers, dont la refonte des critères de plongée est en cours, tentent de redéfinir à nou- Pour celui qui va intervenir sur un accident,

cette expérience va de pair avec un savoir faire veau les de plongée en surface non li- en de recherche, de sauvetage et de bre auxquels sont confronté les plongeurs pom- ciipération de corps. piers au cours de leurs interventions.

De nombreux plongeurs spéléologues ne rem- '' c'mi" techniq'e de la Plongée chez 1's plissent pas ces critères, Clest ce qui noils pompiers a défini ainsi la notion de plongée ne & ne pas accepter tous les candidats lors de S m " Est considéré comme une plongée en surface la constitution des équipes de sauveteurs, dont

les listes sont régulièrement mises à jour. non libre, toute immersion se faisant sur un site De lors des accidents, les plongeurs pré- présentant les caractéristiques d'un volume clos sents sont sélectionnés par les responsabIes immergé ou en partie immergé, où le scaphan- "ploiigée" du Spéléo Secours Français suivant drier n'a pas la possibilité de rejoindre sans dif- leur aptitude, leur forme physique et psycholo- ficulté la surface pour respirer de l'air non vi- gique, cié." Aussi, il parait difficile de concevoir qu'en un A la suite de la réunion des conseillers techni- ou stages de jours, des plon-

que' de 1' "ne sud-ouest, il est 'PPaN une de- geurs de la sécurité civile puissent acquérir une mande de formation des plongeurs qualification de plongeur souterrain leUr per- aux techniques SNL Pour faire face aux Inter- mettant d'intervenir en toutes circonstances, ventions réelles et potentielles liées à ce cadre sans limite en milieux souter- (recherche dans des bus immergés, des bateaux, rains noyés. des puits, ...) L'acceptation d 'un tel projet entrainerait des Les ''1' ''(10') et 82 envisagent donc de néfastes pour les secours en créer des stages spécifiques, comportant aussi

une formation en plongée souterraine. dont plong& souterraine.

l'encadrement est auto-alimenté par les' plon- En effet, le manque de pratique et d'expérience geurs pompiers ainsi formés. conduirait les plongeurs de la sécurité civile à

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s'exposer à des accidents qui pourraient être mortels ou avec de graves répercussions physi- ologiques.

De plus, il faut savoir que dans la ma.jorité des cas, la première plongée des sauveteurs, immé- diatement après l'accident, est déterminante pour le bon déroulement des recherches. La dé- couverte des disparus tient à une vision correcte des lieux, qui permet une bonne évaluation des moyens à utiliser. La limitation des investiga- tioiis est due à I'argilereiicontrée dans les gale- ries noyées, qui, en se mettant en suspension, après le passage des sauveteurs, supprime pour plusieurs heures ou plusieurs jours toute visibi- lité.

C'est dans cette première opération de plongée que réside les chances de retrouver rapidement les victimes vivantes. L'envoi de plongeurs peu expérimentés, ou mal préparés, prolonge par- fois sur plusieurs jours les opérations de se- cours et peut avoir pour conséquence le décès des personnes disparues.

Il faut donc pour celà des plongeitrs spéléolo- gues très expérimentés, capables de "photogra- phier" rapidement la cavité, prendre des repè- res, avoir "le sens de la galerie", même s'ils ne l'ont jamais visité, afin de pousser au maximum la recherche en toute sécurité.

Je ne crois pas que ces critères indispensables puissent s'acquérir au cours d'un ou plusieurs stages de plusieurs jours.

Aussi la formation dispensée au cours de ces staces devrait viser les plongeurs de votre mi- nisfère amenés à intervenir en milieu clos noyé construit par l'homme plutôt qu'en milieu noyé

--p.- INFO PLONGEE NO79

souterrain.

Dans ces conditions, la définition de la "surface non libre" devient discutable lorsqu'elle doit circonscrire le champ d'intervention des plon- geurs de la Sécurité Civile.

En effet, dès l'instant où les pompiers auront sa- tisfait au programme dispensé au cours d'un stage, ils seront détenteurs d'un diplôme qui, aux yeux de leur hiérarchie locale, peut les autoriser à intervenir sur tous les sites, sans limite d'engagement.

Pour se conformer à certaines directives ren- trant dans un cadre réglementaire et par disci- pline, ne va-t-on pas en qualifiant les stagiaires, les envoyer au devant d'accidents graves ou compromettre les secours dans lesquels ils sont appelés.

Aussi, il semblerait judicieux de limiter le champ d'intervention des pompiers de la sécuri- té civile, d'où devraient être exclues les grottes et les galeries de mines ......" Suite à celà, une réunion des conseillers techni- ques pompiers de la plongée, du sud-est, s'est tenue le 19 mai 98 avec la participation de Christian Locatelli.

Au cours de celle-ci, une proposition de stage a été réalisée comportant l'apprentissage de la plongée en surface non libre, à l'exception de la plongée spéléologique et de la plongée en gale- rie de mine.

L'affaire suit son cours et il faudra rester vigi- lant quant à l'application de ces cursus de for- mation.

CIMERE PLONGEE:

La civière plongée continue ses améliorations grace au travail de Jacques Michel et son équipe. Nous sommes très loin de la civière plongée de départ qui faisait sourire tous les plongeurs et dont aucun n'aurait voulu se retrouver à l'intérieur un jour.

EIIe avait au moins le mérite d'exister et de donner envie à certains de la perfectionner pour la rendre opérationnelle.

Actuellement, les plongeurs qui l'ont testé lui font confiance et il est désormais envisageable de faire traverser un siphon par un blessé à l'intérieur de celle-ci; chose qu'il faut malgré tout ne pas souhaiter.

Une démonstration épique a eu lieu pendant le congrès dans la piscine de Prades, ainsi qu'à Au- bagne le: 6 juin. Des plongeurs étrangers à l'équipe de Dijon ont pu ainsi se familiariser avec le maniement de ce bel engin, ou jouer les cobayes à l'intérieur.

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demi-lune donne accès à l'eau 10 mètres plus bas dans un réservoir de 4 métres de diamètre. La première galerie se temine au bout de quelques mètres en pleine roche. La deuxième se termine sur un éboulement au bout de 50 mètres. Deux séances de désobstruction sub- aquatiaue et boueuse permettent . . de franchif le bouchon. Derrière, la ga- lerie débouche, hors de I'eau, à la base d'un ancien puits comblé. L'eau ayant entraîné les remblais, il s'est formé une cloche de terre de 4 mètres de haut, très instable. Ce puits situé 20 rue Rubbens dispose donc grâce à cette galerie d'une importante réserve d'eau (environ 100 m3).

Beaucoup de documentations existent sur les carrières de Paris, mais le docu- ment dont nous nous servons comme base de travail est celui établi par Fran- cis Cahuzac ( Président de l'Association pour la Sauvegarde et 1'Etude du ~a&oine souterrain) qui a répertorié tous les puits a l'eau existant dans le sous-sol parisien ( laissant en- trevoir peut-être quelques premières ! ?...). Même si les sous-sols de Paris sont Iargement fréquentés par la popula- tion, il n'en reste pas moins que les incursions y sont réglementées. Pour surveiller ce monde souterrain, il existe IBquipe de recherche et d'intervention en carrières commandée par le Com- mandant de Police Jean-Claude

SARATTE. Cette équipe est certaine- ment la plus expérimentée sur la connais- sance du sous-sol parisien. Cet article est certainement le premier d'une longue série, j'espère, car les inves- tigations sur les galeries noyées des car- rières continuent ... A suivre ...

Plongeur : Nicolas MAIGNAN

Remerciements : Philippe BRUNET pour les premiers renseignements sur les topos établies début 1990 ; Main Jacqueline et I'Ecole de plongée de la Brigade des sapeurs pompiers de Paris pour leur- soutien lors des reconnais- sances ; Jean-Claude SARATTE pour son soutien indispensable lors des recon- naissances et sa documentation sur les carrières.

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bouteilles à -1 15 m, Géraid BEYRAND 2 bouteilles à -100 m et moi 4 bouteilles i -75 m. A leur sortie, les nouvelles du fond ne sont pas très réjouissantes puisque la visibilité ne dépasse pas 80 cm. II est vrai que de fortes pluies sont tombées 3 semaines auparavant ; cette inertie s'expliquant par un vaste bassin d'alimentation. Nous décidons de ne pas remettre notre entreprise pour autant : en une semaine, les conditions peuvent changer du tout au tout. Le vendredi suivant, nous sommes fin prêts. Bonne surprise, en arrivant au bord de la vasque : l'eau y est limpide.

Les collègues de Cahors déposent les dernières bouteilles de déco. La galerie est ainsi équipée : (voir schéma).

Tôt le matin, la pression commence à monter, les journalistes sont déjà là, des représentants de la municipalité, ainsi qu'une équipe de reporter pour tourner des images. Benoît et moi essayons de nous isoler quelques instants afin de se concentrer et de répéter un dernière fois les manipulations de bouteilles et de fil, décisives pour le résultat de la plongée,

mais surtout pour notre sécurité. Le moment de s'habiller arrive très vite et c'est avec 4 épaisseurs de fourrure po- laire que nous nous mettons à l'eau.

4 x 20 L de Trimix 10/70,1 x 12 L de 14/50 pour rejoindre les bouteilles de -115 m, 1 x 7 L de Nitrox à 40 % pour le départ, un dévidoir chacun, des pi- quets pour équiper la cordelette, des instmments, des ciseaux, des gueuses, un casque recouvert de lampes, un phare, des tables de déco ... le pire moment de notre activité !

A -30 m, changement de gaz, ajuste- ment du matos, déclenchement du chrono, et c'est parti ! En parfaite harmonie, nous com- mençons à prendre de la vitesse, nous croisons les bouteilles de -75 m, et très vite, arrivons à - 100 rn et palmons vers le fond. Ca fait 6 rnn que nous avons déclenché et déjà nous sommes rendus à nos relais de -1 15 m. Nous échangeons la 5érne bouteille de notre scaphandre qui doit nous permettre d'atteindre le point final de notre équipement. Là com- mence de long développement dans la

zone des -1 20 -1 25 m. La galerie y est si haute que nous ne voyons pas le plafond. Nous gardons à l'ail la paroi droite et bien souvent, celle de gauche est en limite de visibilité. Nous finissons par rejoindre notre terminus précédent â - 127 m, y déposons le relais et déroulons notre cordelette en nous déportant de I'équipement de nos prédécesseurs dont il ne reste que des bribes éparses. Nous enfonçons nos piquets de 1 m dans l'argile sans difficulté.

Vers -128 m, la galerie se rétrécie sensi- blement ne faisant plus que 4 ou 5 m de large, le sol se transforme en un <<champ» de blocs d'argile compacts Le palmage y est délicat, la visibilité catastrophique. Le premier dévidoir ter- miné, nous amarrons le second que je commence à dérouler Je le trouve dur, et pour cause : je n'ai pas enlevé le frein 1 Nous apercevons le piquet d'amarrage final de Cyril Brandt, l'émotion est im- mense, nous partons vers l'inconnu

Soudain, une implosion vient troubler notre concentration, le phare de Ben n'a pas aimé la pression. Heureusement la deuxième parabole reste intacte. Une

Coupe d&elopp&e de la galerie de Ia Fontaine des Chadrem Croquis d'aploration GSH20

C. Touloudjan, C. Brant, /aiIl& 1989

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différence morphologique de la galerie attire notre attention : la glaise du fond a laissé place à de la roche bien propre, pas de doute possible, nous sommes bien dans la galerie principale, là oil l'eau fraye son chemin depuis des millénaires. Cela descend tranquillement mais la pente semble s'accentuer en limite de visibilité.

Nous avons parcouru un peu plus de 40 m de première à -138 m, il est bien temps de faire demi-tour, je n'entend que Ies respirations de Benoît devant moi et je ne vois même pas la cordelette que Oe tiens précieusement dans la main. Pénible retour en récupérant les blocs sur le passage, pour éviter une plongée de récupération trop pénatisante.

Nous arrivons au premier paher à -100 m, heureux du résultat, mais dubitatifs sur le choix de notre table. En effet, cela fait plus de 60 min que nous sommes entre -100 et -1 38 m. et nous y avons palmé 500 m ! Nous partons donc sur 486 min de paliers, pensant que ceIa pourrait être suffisant.

A -50 m, Pascal vient à notre rencontre, pour nous délester d'une dizaine de blocs, nous commençons à savourer notre victoire . . .

Le reste de la déco s'est déroulée sans encombre (si ce n'est qu'un détendeur a explosé ! ), entrecoupée de la visite des copains, du cameraman et du pho- tographe. Les deux dernières heures se sont faites à l'oxy pur, nous étions assistés tout du long par un collègue. Une assistance de haute qualité or- chestrée en surface par Gérald BEYRAND.

Sortie de l'eau à 23 h 15, après 10 h d'immersion dans l'eau à 12".

La plongée ne s'est pas achevée si facilement que ça puisque 3 h après notre sortie. nous avons tous deux souffert de douleurs articulaires au genou. Selon Jean-Pierre Imbert, il s'agit d'un léger <<bend>> dû au long temps passé au fond cumulé avec le palmage. Nous étions en limite de tabie. Pour la prochaine explo, il lui faudra donc les modifier et augmenter la PP02 au palier en allongeant les temps d'oxy.

La fontaine des Chatreux n'a pas fini de nous révéler ses secrets, d'autres expés sont prévues en 98 99 pour nettoyer la zone des -90 rn, - 1 15 m, et poursuivre t'exploration au-delà de notre terminus.

Ces plongées expérimentales (temps passé au fond, durée des paliers ... ) ne manqueront pas à moyen terme de faire évoluer la plongée sportive en général (nouveau matériet, nouvelles tables, nouvelles procédures.. . ) grâce au soutien de professionnels et de pas- sionnés sans qui rien ne serait possible.

Remerciement à tous les plongeurs ayant partr'cipé : Pascal Bernabé, Gérald et Jean- Baptiste Beyrand, Renaud Boutinon, François Altabaz, Bruno Maitre, Philippe Bompa, Christophe Cmdouki, Arnaud Legros, Paul Poivert, Xavier Clerc.

Remerciement : * Jean-Pierre Imbert pour ses ex-

cellentes tables et conseils, * Topstar pour ses vêtements, e Bigata pintr son matériel, * Commission Plongée Souter-

raine Midi Pyrénées pour sot1 prêt de matos,

* Club HZ0 pwr son suppura logistique,

* Sabine Ronnat pour l'intendance et les photos.

Le CollectifAROCA reprend des campagnes topo et explo sur un fragment du karst noyé entre -20 et

-40 m au large de Saint Jean de Luz. Pour étoffer 1 'équipe il nous faut quelques

plongeurs confirmés (en volume) ainsi que des "Zods", pour organiser un camp en été 99.

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mètres de hauteur au maximum, dont le fond est un confortable tapis d'argile particulièrement volatile. Je vérifie aue le passage est praticable en m'&lant sur - un mètre cinquante, bouteilles en avant sur I'ar- gile ... mais qui a éteint la lumière ? ~e lendemain je commence à pitonner à l'entrée une bonne vieille corde spéléo. Bouteilles en main, corde dans l'autre je poursuis dans le laminoir. A deux mètres un gros plomb me permets de fractionner dans

Source d9Avigny le talus d'argile : le conduit reprend une allure de dia-

Asnieres-sous-Bois (Yonne) clase étroite sur deux mètres. A un pincement de celle- X=697,125 - Y=277,675 - 1671x1. (IGN : Vézelay 2722 Ouest) ci J'essaye de monter un peu pour retrouver un peu

d'aisance. Tout à coup le noir total, extinction des feux Découverte par le spéléo club de Chablis en 1989; lors de ! i Que Passa ? Je bouge un Peu et comprends J'ai prospections, elle avaient été explorées sur environ six mis la tête dans un chipon de racines filamenteuses,

in&res par J. Sumgues, de ce club (cf. cro- effet garanti ...j' ai a peine le temps d'entrevoir la suite, une diaclase tou- jours, avant que la visibilité ne

Ir s'annule. Retour précautionneux en marche ar- rière mais sans feux de recul. Enfin mes p a l m e s «sentent» la fin du laminoir. Le 12 février, je prends soin cette fois d'éviter les racines par des- sous. J'arrive en bout de corde trois mètres plus loin et amarre sur un becquet. Le conduit où j'anive se greffe sur une vaste d i a c l a s e (relativement au reste) plon-

((prospection)). . dans le CHABLIS.. . . geante. Sans dé- vidoir je dois

quis in [l]). faire demi-tour. Le site et l'eau limpide m'incite à tenter ma chance ce 8 Le 14 jgamare mon fil au bout de fa corde, plein d'es- fkvrier. La mise à l'eau se fait dans une minuscule vasque poir et scrute Ia diaclase à ses extrémités, pincées. Je sous plafond. Un passage rétréci sur un éboulis periilet me laisse ensuite couler,et je repère la suite : un lami- d'accéder dans une diaclase d'un mètre cinquante de large noir au fond à moins 6 mètres, de dix centimètres de Pour deux de haut, mvîron. Un Passage en diaclase rive hauteur, strictement impénétrable. Pourtant la suite est droite est rapidement impénétrable. A quatre mètres de sans doute là car le sol est constitué de galets arrondis, l'entrée et au fond de la diaclase, je déniche une suite pro- modelés par le courant. Une désobstruction est metteuse.. .de festivités : un laminoir de cinquante centi- jouable., .avis aux amateurs , je n'ai pas d'avion,

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Retour en topographiant, plongée de dix sept minutes. Si ses dimensions et l'argile rendent les débats difficiles, cette cavité n'en est pas moins un véritable petit bijou. L'eau est limpide et le calcaire très clair. [l] Sous le plancher - Activités du Spéléo-Club de Chablis - 1991, n06.

Source du Moulin Blanc Saint Martin-sur-Ouanne (Yonne)

Cette source m'a été mentionnée par des membres du Spéléo-Club de Chablis (? Perrault et Alain Guillon) et Guy Simrnonot du Spéléo-Club de Dijon m'y a conduit. Je remercie mes indics ! Elle avait reçu la wsite de Xavier Goyet, qui y avait atteind la pro- fondeur de moins cinquante mètres. Disparu tragrquement par la suite, la cavité avait repris son secret. L e site est assez inattendu dans ce secteur où le karst est couvert. Une rivière traverse une zone ma- récageuse où des étangs ont été aménagés. L'arrivée d'eau kars- tique se fait dans l'un d'eux. Première reconnaissance le 10 fé- vrier. L'eau courante de la rivière qui passe sur la vasque est très trouble. Impossible de se faire une id&-&es lieux. -Au - h a s a ~ c -je E- laisse descendre, la luminosité chute à vitesse V. J'atteinds une

l'étendue exacte. Le sol, en pente forte, est constitué d'argile mêlée de débris végétaux, autant dire qu'il vaut mieux éviter de l'efneurer. Remarquez que la voûte n'est guère plus coopérative : le calcaire est crayeux, couvert d'une pellicule laiteuse. La pente diminue à partir de moins quarante mètres, et je finis par buter à moins cinquante trois mètres sur le sol qui rejoint la voûte. Je n'ai pas le loisir de fouiller car le brouillard s'est quelque peu levé par ici.. . Plongée de 42 minutes dont 10 de paliers rafraîchissant

dans l'eau glacée de la nwère Le 13 févner, je suis muni cette fois d'un dévidoir de fi1 2 , 5 m Je double mon an- cien fil de 1,5mm, un peu ténu à mon goût, vu les conditions Je déniche un vague passage à moins cinquante trois, mars bute à nouveau à moins anquante quatre mètres Et puis toujours ce brouillard, ne nous éternisons pas. Au retour prise

d e cap- la gxlene se dirige plein Est vers l'amont

paroi rocheuse vers moins cinq Les «INDICS» de Jean-Marc vus par ANNE RENAUD Plongée de 42 mètres. La descente se poursuit à minutes, dont la verticale. Au fur et à mesure je devine et sent plus que je deux de paliers à l'oxygène. ne vois la paroi opposée d'une diaclase qui plonge tou- Février 98 - J.M. Lebel / comnussion plongée de la jours. La visibilité jusqu'alors exécrable (20 cm.), s'amé- ligue Spéléologique Lorraine. liore un peu vers moins quinze mètres, un courant ascen- dant devient sensible. Les parois se ressèrent à un mètre de large sur deux environ, puis moins d'un mètre à ~uoins seize mètres. En dessous, une paroi s'éloigne, la visibilité s'est considérablement améliorée : au moins un mètre ! Ar- rêt à moins vingt et un mètres sur confiance limitée quant à mon équipement en fil d ' h a n e de 1'5 mm noué à un arbuste.. . Je troque les bouteilles sept litres contre un plus consé- quent : 2 x 12 (des fois qu'on vienne à manquer). Une so- lide corde spéléo est déroulée jusqu'à moins seize mètres, puis je raboute mon fil à moins vingt et un. Les dimensions semblent de plus en plus confortables bien que la visibilité d'un mètre maximum ne permette pas d'en apprécier

SOURCE D'AVRIGNY Asnières = sous bois (~oiine)ll

Développement : 24 m I)é11i.c7ellatioii : - 6 na

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SOURCE DU MOULIN BLANC n I S T MARTIN / OUANNE (Yonne) II Février 98 - J.M. LEBEL

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POUX DE LA VIS VlSSEC GARD

692,05/178,50/362

Camp d'exploration de la VaUée de la Vis de la Commission Nationale de Plongée Souterraine de la

FFESSM.

La Foux est la résurgence bruyante et sauvage des pertes des rivières de la Vis et de la Virenque. Elle retrouve le jour après un parcours souterrain de plus de six kilomètres (à vol d'oiseaux) grossie par un bassin d'alimentation mai défini pour débiter de 1 à 30 m3lS. Ses inconvénients tiiajeurs sont son éloignement (une demi-heure de marche d'approche) et sa température trop basse pour les longs paliers (1 1").

Historique rapide : en 1985 Claude TOULOUMDJIAN s'arrête à 60 mètres depuis l'entrée, à la profondeur de 75 mètres. En

plusieurs tentatives, dont la dernière en date en septembre 1996, je stoppe 17expIoration de la Foux au point 780 (-41 m).

Cette année, nous avons la surprise de voir des travaux au moulin qui surplombe l'eau vrombissante. Des échafaudages, des pelles, des tonnes de sables, des pierres taillées, le tout, loin d'une route. Il y a plus fou que nous ? Peut-être mais les fous se sont fait aider par un hélico. Nous, c'est à pied que nous amenons la tonne de matos utile à l'explo.

En juillet 1997, malgré une visibilité médiocre, nous avons tenté une pointe à la Foux. J'ai déroulé 50 tn de fil en tournant autour d'un énorme pilier. Désabusé lorsque je retrouve mon propre fil, c'est à la boussole (azimut 210") que je récupère la continuité. Je m'arrête 30 m plus loin. Maire à suivre. Temps d'immersion un peu plus de 6 h 30.

Au mois d'août, nous décidons de remettre le couvert, mais avec line autre technique. Il va falloir que je fasse un portage jusqu'à A0 m. Le 15 août en plus de deux bouteilles j'y dépose une

plaquette pour matérialiser le point relais. Le 17 fin prêt pour la pointe, je renonce à -50 dans le puits, la météo, elle, encore, nous a joué " Je t'aime, moi non plus ". Une visibilité exceptionnelle lors des plongées de préparation (15 m environ) et moins d'un mètre le jour de la pointe. D'où un report de la tentative au mois de septembre. Le 13 septembre je me contente d'une visibilité médiocre. Arrivé à mon terminus, j'accroche mon fil et je déroule tout en regardant mon profondimètre. Je cherche mon cheminement de gauche à droite dans une galerie de 10 m de large et 4 de haut. Là, je me suis vengé en portant le développement du réseau à 1 000 mètre. Arrêt à -31 (point bas -80) sur manque de fil. Au total 270 m de fil déroulé cette année.

Participants : Jean-Christophe AGNES, Olivier ANDRE, Patrick BOLAGNO, Serge CARRAZ, Marc DOUCHET, Michel GUIS, Richard JAMIN, Christian MORE, Laurent TARAZONA, Claude TOULO-BAN.

Patrick BOLAGNO

EVENT DE COUDOULIERES LE MEJANELI PEGAIROLLE DE BUEGE

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Camp national de l'Hérault - Cette campagne s'inscrit dans une longue étude de l'un des systèmes majeurs du département de l'Hérault : le Système de la Buège.

Situé à quelques centaines de mètres en amont de la Source de la Buège, L'Event de Coudouliére exceptionnellement émissif est un regard sur le réseau noyé du système, il s'ouvre au pied d'un grand versant dans une trémie située sur une faille. Un réseau important de conduits noyés se développent en plusieurs branches dont les sens d'écoulement ne sont pas clairement établis, seul son fonctionnement hydrologque en trop-plein de la Foux de la Buège est évident.

Après une descente entre les blocs instables de l'éboulis, deux galeries se dirigent vers le sud et s'arrêtent sur deux plans d'eau qui jonctionnent par siphon. Pendant longtemps une seule galerie, la plus escarpée des deux, était connue. La Galerie Parrot, belle et concrétionnée, a été récemment ouverte artificiellement par le GERSAM, ce qui facilite sensiblement la mise à l'eau. Toutefois, même court, le portage dans l'éboulis d'entrée reste une opération fastidieuse et délicate.

Plongé par P. PARROT et J.L. GILLES ( jonction chanceuse des deux galeries lors d'un "incident " en 1975) sur environ 100 In de long. Ce trou est vite devenir le fief exclusif de Claude Touloumdjian qui avait atteint dans la galerie principale -65 m à quelque 480 m de l'entrée. Par dépit, les plongeurs freinés par le profil technique de ce réseau, ont fouillé avec réussite d'autres voies. C'est ainsi que Jérôme Derrijard et Eric Puech ont découvert une nouvelle branche au sommet d'un puits (400 m -40). Christian Moré prit le relais et porta le développement de cette nouvelle branche à 600 m sans trouver de suite évidente. (Galerie Ri-Kiki)

Dans la " Galerie Touloum " lors d'une reconnaissance je découvrais un départ inconnu à la base du puits. C'est Patrick Bolagno qui eut le plaisir de l'explorer. Dans la zone des -40 m, il a parcouru environ 250 m en 2 branches, l'une remontante (arrêt dans un passage rétréci, à revoir) et dans l'autre, arrêt sur éboulis.

Dans la galerie principale (section moyenne 6 x 3 m), j'ai atteins la profondeur de 73 m à 610 m de l'entrée.

Description :

Le plan d'eau est un superbe lac de plus de 20 m, suit une descente étroite d'un cran jusqu'à la profondeur de 12 mètres, avant d'arriver dans une galerie de 3 à 4 m de section. Vers le point 100 m (-18), nous débouchons dans

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un puits : en haut, une remontée en roche franche et lisse mène à une cloclie sans suite, en face la galerie Ri-Kiki, en bas un large puits qui atteint -30. A sa base, un amas de blocs réduit la section de la galerie Touloum qui part en pente douce, azimut 210". Trois à quatre mètres de haut, 6 à 8 de large, la progression est aisée, mais la profondeur augmente rapidement : -55 à 400 iii du départ. Vers le point 450 un accident géologique change la morphologie du réseau, descente d'un cran, amas de blocs et virage vers 270'. Vers -70, la galerie est une faille plus étroite mais très haute, dans le haut un départ est possible vers -621-65, Vers 550 m sur la droite il existe un départ de shunt qui débouche probablement 50 m plus loin. Au point 600, un croisement de faille orientée 170/350° encombre partiellement la galerie de grosses dalles d'effondrement. Le terminus actuel est situé 10 m plus loin à 610 m de l'entrée (-73 rn, point bas -79). Ce réseau, qui peut être très clair a la fâcheuse habitude de se troubler facilement ce qui rend pénible les allers et venues des plongeurs d'assistance ainsi que le retour en Zeep. Lors de ma dernière pointe de juillet j'ai plongé avec un trimix (table

oris). Durée de I'iinmersion paliers compris : 5 h.

Liste des participants : Jean-Christophe AGNES, Patrick BOLAGNO, Hubert CAMUS, Philippe BERTOCHIO, Serge CARRAZ, Hervé CHAWEZ, Marc DOUCHET, Michel GUIS, Christian MORE, Laurent TARAZONA.

Marc DOUCHET

Commune de Bez (Gard)

Traverser le village de BEZ, emprunter un pont métallique de l'ancienne voie ferrée, puis passer sous le premier tunnel : à la sortie remonter le vailon sur 100 m en suivant le lit de la résurgence.

L'entrée se situe entre de gros blocs, derrière nous suivons une faille sur 150 m, en progressant sur des vires aériennes, puis en fonds de faille où nous barbotons allègrement et nous voilà devant le SI (15m -6). Il a été plongée pour la première fois par B. LEBIHAN puis par Marc DOUCmT au début des années 80. S'en suit environ 650 m de faille le plus souvent étroite et déchiquetée (super! ! ! Pour les conibi.. .). Heureusement le trou change d'aspect, une gaierie taillée dans des strates horizontales nous mène en pente douce dans une salle basse entrecroisée de galeries et de conduites forcées. Le S2 se trouve à droite de l'une d'entre elles, plongée par Marc sur 200 m. En 1995 les plongeurs de Montpeyroux rajoute environ 200 m point bas -30.

Plongée du 30 mars 1997.

Les crues se sont succédées inexorablement et les cordes des équipements fixes sont à la limite de l'acceptable, aussi bien en exondé que sous l'eau, quant au S2 pour la troisième fois je dois le rééquiper jusqu'à mon précédant terminus. Seul point positif, la visi est parfaite et je me fais un malin plaisir à scruter tous les recoins de cette galerie descendante aux parois blanches et

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lisses. Je stoppe à 430 m -38 devant moi la galerie plonge toujours lentement tout en s'élargissant sensiblement 5 à 6 m de large sur 4 m de haut.

Participants :

Patrick BOLAGNO, Marc DOUCHET, Michel GUIS, Christian MORE, Marc RENAUD, Laurent T ARRAZONA.

GUIS Mcl~el

Gouffre du Petit St Cassien Nans Les Pins (Var)

Réseau Aval

Campagne de 1999

On prend tes mêmes et on recommence; le 14 févr~er, nous sommes une nouvelle fois à pied d'suvre pour poursuite l'exploration du S7 au-delà du terminus de 1996 avec l'espoir raisonnable de faire un pas de géant vers la résurgence supposée du réseau, la Foux de Nans Nous avons tout misé sur un long parcours noyé et nous nous sommes donné les moyens d'y parvenir en descendant préalablement au bas des puits, pas moins de 15 m3 d'air pour chaque plongeur Les hoinmes proposent, mais en dernier ressort, dans ce domatne, c'est le réseau qui dispose et dicte ses règles Quelques minutes après notre immersion dans le S7. harnachés l'un et l'autre de 4 bouteilles de 9 litres, Patrick et moi pestons en débouchant dans une vaste galerie exondée Un quadri, pour seulement 80 mètres de siphon 1

L'exploration subaquatique est provisoireinent suspendue. Nous nous délestons du matériel plongée pour découvrir ces galeries vierges qui s'offrent à nous. Depuis la sortie du S5 nous n'avons plus la rivière qui court pour nous guider, pourtant ici encore, la roche est érodée, lisse, blanche et étincelante, preuve évidente des mises en charge importantes et régulières des lieux. Rapidement nous arrivons à un obstacle imprévu. Nous sommes au sommet d'un puits que nous évaluons à plus de 20 mètres de profondeur. Nous n'avons plus de corde, et sommes obligés d'arrêter ici notre progression. Nous concentrons tous les faisceaux de nos lampes au fond du puits pour mieux éclairer le bas de la diaclase et le lac terminal. Secrètement, je dédie ce lac, le probable S8, à mon frère Vincent, décédé il y a deux ans, et je pense à mes premières explorations au " St Cas ", quand nous faisions équipe, lui et moi. Nous levons la topographie de nos découvertes et cherchons avec ténacité d'autres galeries d'autres moyens de regagner le ,niveau de l'eau. Par deux fois, nous espérons poursuivre nos explorations en empruntant des méandres prometteurs, mais sans dépasser notre terminus. Le retour est difficile, le froid et la fatigue nous gagnent. L'escalade en sortie du S7 est particulièrement longue et pénible. Après 5 heures d'attente entre S3 et S4, Kiki terriblement inquiet souffle de soulagement en entendant

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nos bulles.

Trois semaines plus tard, excités par ce puits, nous remeaons le couvert. Le puits de 20 m est descendu. En bas un beau lac, le Lac Vincent, pour poursui- nous devons franchir une voûte siphonnante. Derrière une galerie de sable remonte d'une vinmine de mètres sur un développement de prés de 100 m. Nous débouchons sur un méandre escarpé qui descend en plusieurs ressaut d'une quarantaine de mètres. Nous anivons enfin dans un superbe lac siphonnant aux dimensions impressionnantes (40 x 20 m). Pour ce jour 300 rn de première (topographïe à venir).

Après cette Xième plongée dans la rivière du Petit Saint Cassien, le développement du réseau aval totalise 2950 mètres dont 2280 mètres dans le collecteur principd et 1470 mètres de siphon. La prochaine Explo pourrait être celle de la jonction avec la Grande Foux de Nans, la réswgence supposée du réseau.

C DOUCET

Participants : SeanChristophe Agnès, Patrick Bolagno, Rémy Couderc, Serge Decrescendo, Marc Douchet, Michel Guis, Richard Jamin, Christian Moré, Patrick Mugnier, Miche1 Philips, Marc Renaud, Laurent Tarazzona, François Tourtelier.