intérêt de l’imagerie motrice dans la récupération de la

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et de la Réadaptation Pays de la Loire 54, rue de la Baugerie – 44230 SAINT-SÉBASTIEN SUR LOIRE Marine DUCHEMIN Mémoire de UE28 Semestre 10 Année scolaire : 2020-2021 RÉGION DES PAYS DE LA LOIRE Intérêt de l’imagerie motrice dans la récupération de la force musculaire chez un patient atteint du syndrome de Guillain Barré : Écriture d’un protocole, Étude pilote

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et de la Réadaptation

Pays de la Loire

54, rue de la Baugerie – 44230 SAINT-SÉBASTIEN SUR LOIRE

Marine DUCHEMIN

Mémoire de UE28

Semestre 10

Année scolaire : 2020-2021

RÉGION DES PAYS DE LA LOIRE

Intérêt de l’imagerie motrice dans la récupération de la force musculaire chez un patient atteint du syndrome

de Guillain Barré : Écriture d’un protocole, Étude pilote

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Remerciements

Merci tout d’abord à mon directeur de mémoire et à l’équipe pédagogique qui nous a accompagné tout au long de ce parcours.

Merci à ma famille et mes amis pour leur soutien durant ces années d’étude.

Et enfin merci à mon ingénieur système réseau préféré pour son aide informatique inestimable.

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Résumé

Le syndrome de Guillain Barré est une pathologie qui fait suite à une infection pouvant être de plusieurs types. Il représente la première cause de paralysie flasque dans le monde. (1) Le rôle du kinésithérapeute est requis tout au long de la prise en charge et plus particulièrement lors de la phase de récupération afin de permettre une récupération des déficits sensori-moteurs entre autres. Par ailleurs, l’imagerie motrice a prouvé son efficacité concernant la récupération motrice dans plusieurs pathologies neurologiques. (2)(3) Notre question de recherche est donc la suivante : Dans le cadre du syndrome de Guillain Barré, la mise en place d’un protocole d’Imagerie Motrice complétant un programme de rééducation permet-il d’augmenter la récupération de la force musculaire ?

Afin de répondre à cette interrogation, nous avons choisi d’écrire un protocole admettant un programme de rééducation sur 6 semaines, commun aux deux groupes de l’étude. Tout au long du programme, le groupe contrôle visionnera des vidéos d’anatomie et le groupe expérimental exécutera un protocole d’imagerie motrice.

Au vu des résultats de plusieurs études réalisées en neurorééducation afin d’évaluer les effets de l’imagerie motrice sur la récupération motrice, nous faisons l’hypothèse que ce protocole permettra d’augmenter la force musculaire des patients du groupe expérimental de manière cliniquement significative comparativement au groupe contrôle.

Abstract

Guillain-Barré syndrome is a pathology that follows an infection of several types and represents the first cause of flaccid paralysis in the world. (1) The role of the physiotherapist is required throughout the treatment and more particularly during the recovery phase in order to allow the recovery of sensory-motor deficits among others. On the other hand, the motor imagery has proven to be effective for motor recovery in neurology. (2)(3) Our question is therefore the following: In Guillain-Barré syndrome, does the implementation of a Motor Imagery protocol complementing a rehabilitation program increase the recovery of muscle strength?

In order to answer this question, we chose to write a protocol including a 6-week rehabilitation program common to both groups of the study. Secondly, throughout the program, the control group will watch anatomy videos and the experimental group will perform a motor imagery protocol.

In view of the results of several studies carried out in neurorehabilitation to evaluate the effects of motor imagery on motor recovery, we hypothesize that this protocol will

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increase the muscle strength of patients in the experimental group in a clinically significant way compared to the control group.

Mots clés Keywords

- Syndrome de Guillain Barré - Guillain-Barré syndrome

- Imagerie motrice - Motor Imagery

- Rééducation - Rehabilitation

Indexation

AFSSAPS : agence française de sécurité sanitaire des produits de santé

AIDP : polyneuropathie démyélinisante inflammatoire aigue

AMAN : neuropathie axonale motrice aigue

AMSAN : neuropathie axonale motrice et sensitive aigue

AVC : accident vasculaire cérébral

CER : comité d’éthique de la recherche

CNIL : commission nationale de l’informatique et des libertés

CPP : comité de protection des personnes

EEG : électroencéphalographie

EMG : électromyogramme

GBS : guillain barré et strohl

IM : imagerie motrice

IRM : imagerie par résonnance magnétique

IV : intraveineux

KVID : kinesthesic and visual imagery questionnaire

LCR : liquide céphalo-rachidien

MCID : minimal clinically important difference

MI : mouvement imaginé

MIQ : movement imagery questionnaire

MIQ-R : movement imagery questionnaire revised

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MMSE : mini mental state examination

MRC : medical research council

ODSS : overall disability sumscore

ONLS : overall neuropathy limitation scale

PP : pratique physique

RLM : reconnaissance latérale du membre

SDRC : syndrome douloureux régional complexe

SGB : syndrome de Guillain Barré

SNP : système nerveux périphérique

TDMI : timed dependant motor imagery

TEP : tomographie à émission de positons

TM : thérapie miroir

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Sommaire

Tabledesmatières1 Introduction ....................................................................................................................... 1

2 Cadre conceptuel .............................................................................................................. 2

2.1 Syndrome de Guillain Barré ..................................................................................... 2

2.1.1 Définition .............................................................................................................. 2

2.1.2 Anatomopathologie et physiopathologie .............................................................. 3

2.1.3 Diagnostic et pronostic ......................................................................................... 4

2.1.4 Symptômes présents ........................................................................................... 8

2.1.5 Parcours patient ................................................................................................... 9

2.1.6 Principes de prise en charge et rééducation ...................................................... 10

2.1.7 Évaluations et échelles ..................................................................................... 12

2.2 L’Imagerie Motrice .................................................................................................. 15

2.2.1 Définition ............................................................................................................ 15

2.2.2 Processus physiologique et anatomique ............................................................ 16

2.2.3 Applications dans le domaine de la rééducation ................................................ 18

2.2.4 Imagerie motrice et force musculaire ................................................................. 19

2.2.5 Évaluations et mesures ...................................................................................... 20

2.2.6 Recommandations de bonne pratique ............................................................... 22

2.3 L’imagerie motrice dans le syndrome de Guillain Barré ......................................... 24

3 Question de recherche ................................................................................................... 25

4 Méthode .......................................................................................................................... 26

4.1 Notre étude, ses objectifs et ses critères de jugement .......................................... 26

4.1.1 L’étude et ses objectifs ....................................................................................... 26

4.1.2 Bénéfices et risques pour les participants .......................................................... 27

4.1.3 Critère de jugement ............................................................................................ 28

4.2 Population étudiée ................................................................................................. 28

4.2.1 Les critères d’inclusion : ..................................................................................... 28

4.2.2 Les critères de non inclusion : ............................................................................ 29

4.3 Plan expérimental .................................................................................................. 29

4.3.1 Modalités d’évaluation et méthodologie générale .............................................. 29

4.3.2 Paramètres d’évaluation .................................................................................... 31

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4.3.3 Description du protocole et techniques .............................................................. 33

4.3.4 Règles d’arrêt de la participation d’une personne .............................................. 37

4.4 Statistiques ............................................................................................................. 38

4.4.1 Informations sur le recueil, le codage et le traitement de données .................... 38

4.4.2 Analyse statistique des résultats ........................................................................ 39

4.4.3 Degré de signification statistique prévu et description de la randomisation effectuée ......................................................................................................................... 40

4.4.4 Justification statistique du nombre de sujets inclus ........................................... 40

4.5 Vigilance et gestion des évènements indésirables ................................................ 41

4.5.1 Listes des effets indésirables attendus .............................................................. 41

4.5.2 Gestion des évènements indésirables ............................................................... 42

4.5.3 Modalités et durée du suivi des personnes suite à la survenue d’effets indésirables ..................................................................................................................... 42

4.6 Aspects administratifs et réglementaires ............................................................... 42

4.6.1 Droit d’accès aux données ................................................................................. 42

4.6.2 Confidentialité .................................................................................................... 43

4.6.3 Données informatisées et CNIL ......................................................................... 43

4.6.4 Considérations éthiques ..................................................................................... 43

5 Résultats ......................................................................................................................... 44

6 Discussion ...................................................................................................................... 46

7 Conclusion ...................................................................................................................... 48

Références bibliographiques ................................................................................................. 49

Annexes .................................................................................................................................... I

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1

1 Introduction

Le syndrome de Guillain Barré (SGB) est une pathologie touchant 0,9 à 1,9 personnes sur 100

000. Il peut faire suite à une infection pouvant être de plusieurs types. (4) Ceci engendre une

atteinte neurologique avec de nombreux symptômes en conséquence comme des déficits

sensori-moteurs, des troubles du système végétatif autonome, une atteinte cardio-

respiratoire, des douleurs, de la fatigue. (4)(5) La prise en charge de cette pathologie requière

les compétences de plusieurs professionnels de santé dont les kinésithérapeutes qui

interviennent durant toutes les phases du SGB et plus particulièrement lors de la phase de

récupération.

Les déficits sensori-moteurs handicapent gravement ces patients et peuvent entraîner des

séquelles à long terme. C’est au kinésithérapeute d’optimiser les capacités motrices encore

présentes du patient afin de l’aider à retrouver de l’autonomie dans la vie quotidienne et

espérer limiter au mieux les séquelles motrices possibles. Plusieurs techniques de rééducation

peuvent être mobilisées afin d’entretenir et améliorer ce capital moteur.

Plusieurs études ont montré qu’en neurologie, l’imagerie motrice (IM) permettait d’améliorer

la force musculaire des patients suite à un protocole d’IM effectué pour les patients du groupe

expérimental comparativement à un groupe contrôle. (2)(3) Cependant, à notre connaissance

aucune étude n’a été écrite sur l’utilisation de cette technique dans le cadre de la récupération

de la force musculaire dans le SGB. Cette technique a également fait ses preuves en ce qui

concerne le traitement de la douleur, la réduction de la fatigue, mais également l’amélioration

des troubles sensoriels. (2)(6)(7)(8)(9)(10)(11)

Suite à ce qui est démontré dans ces études et au regard des symptômes présents dans le

SGB, nous nous sommes posés la question de l’utilisation de l’IM dans la prise en charge

rééducative du SGB. Afin de répondre à cette question, il est intéressant de proposer un

protocole d’IM associé à un programme de rééducation établi. Cette étude serait mise en

œuvre dans le but de comparer la différence de force musculaire et l’amélioration d’autres

indices entre un groupe expérimental et un groupe contrôle via des échelles validées dans

l’évaluation du SGB.

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2

2 Cadre conceptuel

2.1 Syndrome de Guillain Barré

2.1.1 Définition

Le syndrome de Guillain Barré (SGB), appelé également polyradiculonévrite aiguë

inflammatoire ou encore polyradiculonévrite aiguë post infectieuse, est une atteinte des nerfs

périphériques. (12) Il se caractérise par une faiblesse musculaire pouvant aller jusqu’à la

paralysie progressive, ainsi que des réflexes myotatiques diminués ou absents. (13)

Cette affection débute le plus souvent par les membres inférieurs et remonte ensuite vers le

tronc pouvant causer une atteinte des capacités respiratoires. Le cou et la tête sont également

atteints en ce qui concerne les muscles faciaux, oropharyngés et oculomoteurs.

Il survient la plupart du temps après une infection. Les capacités physiques se récupèrent

pour une majorité de cas entre 6 et 12 mois. C’est une pathologie qui se caractérise par une

réponse immunitaire paradoxale qui agresse le système nerveux. (12)

Cette maladie a une incidence de 0,9 à 1,9 pour 100 000 habitants sur l’année. 30% des

patients atteints par ce syndrome ont recours à une ventilation mécanique. Elle atteint les

hommes comme les femmes, à tout âge. Un an après la maladie, 40% des patients ont des

séquelles dont 10% sont graves. (4) C’est aujourd’hui la cause la plus fréquente de paralysie

flasque à l’échelle mondiale suite à la disparition de la poliomyélite. (1)

Plusieurs diagnostics différentiels qu’il faut éliminer d’entrée, sont possibles comme les

atteintes médullaires ou le syndrome de la queue de cheval. C’est dans ces différents cas que

l’électromyographie (EMG) est utile afin d’affirmer le diagnostic qui est essentiellement

clinique. (4)

Selon l’AFSSAPS, la récupération est complète dans la plupart des cas, cependant le taux de

mortalité est de 5%. Chaque année en France il y a environ 1700 patients hospitalisés pour un

SGB. Dans 2/3 des cas, cette pathologie fait suite à un épisode infectieux virale ou bactérien.

(14)

Il existe 4 variantes au SGB : la polyneuropathie démyélinisante inflammatoire aiguë (AIDP),

la neuropathie axonale motrice aiguë (AMAN), la neuropathie axonale motrice et sensitive

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aiguë (AMSAN) et le syndrome de Miller Fisher (atteinte plus spécifique des nerfs crâniens

notamment le nerf oculaire, composé de la triade aréflexie / troubles proprioceptifs /

ophtalmoparésie). (15)(16)

2.1.2 Anatomopathologie et physiopathologie

Le syndrome de Guillain Barré est une pathologie démyélinisante inflammatoire aiguë et auto-

immune du système nerveux périphérique, c’est à dire qu’il y a une destruction de la myéline

par les anticorps de notre organisme. Différentes formes existent en fonction du type de

démyélinisation, s’il y a une préservation des axones ou non, ce sont les formes

démyélinisantes et les formes axonales. (17) Ceci est représenté par l’image présente dans

l’article « Guillain-Barré Syndrome » de Hugh J Willison et al qui est donnée en figure 1 ci-

dessous. (15)

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4

Figure 1 “ Major Guillain-Barré syndrome subtypes in which antibody-mediated effector

pathways, including complement activation, cause glial or axonal membrane injury with

consequent conduction failure” (15)

La gaine de myéline participe à la conduction saltatoire du courant électrique au niveau des

axones en les isolant, ce qui permet d’avoir une vitesse de conduction plus rapide. Si cette

gaine de myéline est détruite, l’influx nerveux se fait difficilement ce qui conduit à une

altération de la commande motrice. (18)

La lésion est décrite comme une démyélinisation aiguë répandue le long du système nerveux

périphérique (SNP) qui entraine un bloc de conduction qui va diminuer, voir stopper le

potentiel d’action. Cette démyélinisation peut être aperçue lors d’un électromyogramme

(EMG). Selon l’étendue de cette démyélinisation, les déficits seront plus ou moins importants.

C’est un processus réversible, ce qui explique la récupération des paralysies, cependant des

lésions axonales peuvent subsister. La régénération est lente et peut être irréversible si elle

est répandue sur toute la longueur d’une fibre nerveuse (15), ce qui explique le risque de

séquelles. (4)

Pour ce qui est de l’étiologie de cette pathologie, plusieurs hypothèses sont faites concernant

la présence d’une infection virale ou des voies digestives et respiratoires dans 70% des cas.

D’autres infections ont également été observés dans les autres cas. La localisation

géographique peut aussi être significative, certains pays ont une fréquence d’exposition plus

élevée à certains agents infectieux. (17)

2.1.3 Diagnostic et pronostic

Le diagnostic du syndrome de Guillain Barré est essentiellement clinique. 2 critères principaux

sont importants : l’apparition progressive d’un déficit concernant plus d’un membre et

l’aréflexie. (5)

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5

Le diagnostic de cette pathologie est fait de plusieurs sortes au niveau biologique en

complément du diagnostic clinique lorsque l’on suspecte un diagnostic différentiel. Une

dissociation albuminocytologique est retrouvée lors d’une ponction lombaire dans le LCR

(liquide céphalo-rachidien) et peut signaler un syndrome de Guillain Barré.

L’électroneuromyogramme est également utilisé afin de distinguer le type de SGB (AIDP,

AMAN, AMSAN). L’IRM est pratiquée à des fins d’élimination d’une lésion médullaire dans les

cas présentant de graves atteintes faisant penser à cette possibilité. (16)

Des critères diagnostics ont été établi par Asbury en 1990 (19) et ont été repris sous forme de

tableau par Sharshar et al en 2007. (16) Ce tableau vous est présenté ci-dessous en figure 2.

Figure 2 « Critères diagnostic de Guillain-Barré d’après Asbury » (16)

Le syndrome de Guillain Barré comporte 4 phases :

- La phase prodromique comportant les évènements qui se sont déroulés durant le mois

précédant les premiers signes de la maladie.

- La phase d’extension qui s’étend des premiers signes neurologiques jusqu’au pic maximal

des paralysies.

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6

- La phase de plateau qui s’achève dès le début de la récupération.

- La phase de récupération.

Ces phases vous seront représentées graphiquement en figure 3 ci dessous.

La phase prodromique représente les 5 à 6 semaines qui devancent les premiers symptômes

neurologiques. Dans 60% des cas, une atteinte infectieuse plutôt virale a eu lieu durant cette

période. Les plus fréquentes sont les infections des voies aériennes supérieures ou encore les

troubles digestifs non spécifiques. Les agents pathogènes observés dans cette pathologie qui

ressortent le plus dans les études sont le cytomégalovirus, le mycoplasma pneumoniae, le

virus Epstein Barr et le C. jejuni. (4)

La phase d’extension dure en moyenne 12 jours, mais il existe aussi des formes fulgurantes ou

des formes plus lentes. Plus cette phase est longue et plus il y a un risque de mauvais pronostic

avec une récupération médiocre entrainant de graves séquelles. (18) Les déficits commencent

la plupart du temps par les membres inférieurs et peuvent atteindre les quatre membres. Les

paires des nerfs crâniens peuvent également être touchées. Les symptômes se propagent le

plus souvent de la distalité vers la proximité, on parle d’évolution ascendante. (4)

Il est aussi très important de vérifier régulièrement s’il n’y pas d’atteinte ou mesurer l’atteinte

des muscles respiratoires avec la capacité vitale. (4) C’est une pathologie qui entraîne, de par

la paralysie des muscles thoraciques, un syndrome ventilatoire restrictif. Il est donc important

de vérifier si le patient conserve une capacité de toux correcte pour pouvoir expectorer si

besoin ou si l’utilisation d’aspiration est nécessaire. Dans 10 à 15%, une assistance ventilatoire

est nécessaire. (18)

Des paresthésies peuvent être observées et apparaissent le plus souvent en amont des déficits

de force musculaire. D’autres symptômes peuvent également être présents comme des

myalgies, des sciatiques, des rachialgies, …

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Des troubles de la sensibilité, notamment profonde (aréflexie tendineuse totale ou partielle,

statesthésie), sont régulièrement présents et altèrent la marche. Ils engendrent également

des difficultés lors de l’évaluation des déficits. Il peut y avoir également des troubles végétatifs

comme des poussées d’hypertension artérielle, de tachycardie ou encore de bradycardie. Ils

peuvent s’accompagner d’anomalies biologiques. (4)

La phase de plateau représente une durée de quelques jours à plusieurs semaines, c’est très

variable en ce qui concerne les différents patients atteints. Ce stade déclare l’atteinte

neurologique maximale. (4) En fonction des patients, l’atteinte motrice est différente autant

au niveau de l’intensité que de la localisation. Cependant les déficits restent pour tous

bilatéraux et symétriques. (18)

La phase de récupération reste très variable selon les personnes atteintes, elle peut durer

quelques mois jusqu’à deux ans. (18) Plus la phase d’extension est apparue tôt et plus la phase

de récupération sera lente. C’est une phase où l’on remarque une diminution progressive des

différents signes neurologiques. Afin d’accélérer la récupération, une rééducation active est

engagée. Elle peut être faite en centre de rééducation ou bien auprès d’un kinésithérapeute

libéral. La récupération de la marche est possible dans les 3 mois pour 60 % des cas. (18)

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8

Figure 3 de l’article « Polyradiculonévrite aigue inflammatoire » de Jean-Claude Raphael

Il peut exister des séquelles motrices comme sensitives, ces séquelles sont présentes le plus

souvent aux membres inférieurs en distalité. La paralysie faciale fait aussi parti des séquelles

possibles. Après un an, on peut noter 40% de séquelles motrices. (4) Ce qui peut également

subsister très longtemps c’est la fatigue mais aussi la douleur, ce qui impacte la vie

quotidienne des patients. (20)(21)

C’est une maladie qui évolue la plupart du temps en une seule phase. Les risques de récidives

sont évalués dans la littérature à 5%. (22)

Plusieurs facteurs sont identifiés comme prédictifs d’un mauvais pronostic : la rapidité

d’extension des paralysies, une capacité vitale initiale qui serait inférieure à 60% des valeurs

théoriques, les formes tétraplégiques. Il est difficile de donner un délai précis de récupération

des paralysies. Pour suivre l’évolution de la maladie, l’évaluation de la force musculaire est

pertinente. (4)

2.1.4 Symptômes présents

Parmi les troubles qui accompagnent le SGB, nous observons la dysautonomie. Elle se

caractérise par des troubles cardiovasculaires provoquant de l’hypotension orthostatique et

des variations de la pression artérielle ou encore des troubles du rythme (tachycardie,

bradycardie). Ces symptômes peuvent engager le pronostic vital et font partie des causes de

décès possibles dans le syndrome de Guillain Barré. (5)

La douleur fait aussi partie des symptômes présents dans le SGB (89,1% des cas) et dure dans

le temps. (23) Elle peut être neuropathique, musculaire, articulaire ou encore viscérale. Sur la

fin du syndrome, ce sont plutôt les douleurs neuropathiques qui restent, dû au fait de la

reconstruction des fibres nerveuses. (5)

Les déficits musculaires, comme décrits dans les paragraphes précédents, entraînent une

insuffisance respiratoire dans 25% des cas. De nombreux patients se retrouvent avec des

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déficits sensoriels comme l’engourdissement ou encore des paresthésies. Des déficits des

nerfs crâniens sont observables pour environ la moitié des patients atteints par ce syndrome.

Les patients présentent également une fatigue importante ainsi que des troubles

neuropsychologiques comme de l’anxiété, de la dépression, des troubles du sommeil, un

syndrome de stress post-traumatique. Un changement de l’état mental avec des

hallucinations et des délires peut être remarqué également. Des troubles cognitifs peuvent

être observés jusqu’à 6 ans après la fin de l’hospitalisation. (21)

Ces déficits dépendent du type de SGB reconnu chez le patient et de la récupération plus ou

moins rapide.

2.1.5 Parcours patient

Lors des premiers symptômes, le patient est hospitalisé afin de réaliser en urgence différents

examens afin d’établir le diagnostic du SGB et éliminer les diagnostics différentiels. Une

ponction lombaire est effectuée afin de savoir si une hyperprotéinorachie est présente, ce qui

signe la présence d’une polyradiculoneuropathie aiguë. L’EMG est aussi pratiqué pour établir

un pronostic. Un examen classique ainsi qu’un bilan immunologique et hématologique est

acceptable. (24)

Les patients sont hospitalisés dans des structures multidisciplinaires s’occupant régulièrement

de ce type de pathologie et plus spécifiquement dans un service de réanimation spécialisé

dans les pathologies neurologiques. (24)

Plusieurs choses sont à surveiller au début de la maladie. Tout d’abord ce qui est le plus

important à contrôler est la progression du déficit moteur car c’est le symptôme principal de

cette pathologie. La force musculaire des membres est à constater tous les jours mais plus

important encore la force des muscles du tronc et des muscles respiratoires afin de s’assurer

qu’une bonne oxygénation est permise. Ensuite les signes neurologiques comme les troubles

sensitifs sont à regarder mais à moindre mesure. (4)

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10

La mesure de la capacité vitale est obligatoire en phase de surveillance de l’évolution de la

maladie. Pour cela, les patients sont accueillis dans des lits de surveillance continue avec des

lits de réanimation aux alentours. Une ventilation mécanique est envisagée par l’équipe

soignante lorsque la capacité vitale du patient avoisine les 30% des valeurs théoriques. (4)

Le patient arrive à l’hôpital lors des premiers symptômes et est envoyé en service de

neurologie. Cependant, si les capacités respiratoires se détériorent, nous pouvons apercevoir

une cyanose des tissus attestant d’un manque d’oxygénation. Il faut alors poser une sonde

gastrique au patient et le transférer dans un service de réanimation. (18) Sans signe clinique

perceptible, les patients peuvent se plaindre de troubles de la déglutition ce qui fait appel à

une pose de sonde gastrique imminente afin de pallier aux fosses routes éventuelles. Une

sonde urinaire peut aussi être posée dans le cas de troubles sphinctériens dus aux déficits

moteurs produits par le SGB. (4)

Cependant, l’établissement en soins intensifs avec la nécessité d’une ventilation invasive

représente le principal facteur de risque de mortalité lors de la phase aiguë du SGB. Ceci est

dû aux pneumopathies, à un choc septique ou une évolution dommageable de la déficience

respiratoire. Il est préconisé que la sédation soit la plus brève possible afin de limiter les

atteintes neuromusculaires acquises en réanimation (ANMAR). La trachéotomie amène

également des complications voire des décès suite à la décanulation. Des pneumopathies

acquises peuvent aussi survenir lors de la ventilation mécanique. (5)

Lors de la phase de récupération, les patients sont pris en charge dans des services spécialisés

afin de bénéficier de soins appropriés en fonction de leur niveau d’atteinte. (5) La prise en

charge peut être faite en centre de rééducation ou en cabinet libéral. (18)

2.1.6 Principes de prise en charge et rééducation

Ce qui est important de surveiller dans le SGB, c’est l’extension du déficit moteur en priorité

des autres signes neurologiques. Il faut mesurer l’évolution de la force musculaire

régulièrement à hauteur d’une fois par jour, en particulier lors de la phase d’extension. Il faut

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aussi faire la différence entre l’importance du déficit dans un territoire établi et l’apparition

de nouveaux territoires atteints. (4)

Pour ce qui est de l’évaluation de la force musculaire, le testing analytique est une échelle

appropriée qui reste un outil simple d’utilisation et reproductible entre les différents acteurs.

Cependant, il est très long à réaliser et ne pourra donc pas être effectué tous les jours. L’article

de Jean-Claude Raphael « Polyradiculonévrite aiguë inflammatoire » cite le testing MRC

Sumscore qui a montré une bonne reproductibilité et qui sera détaillé un peu plus loin dans

cet écrit.

La rééducation va dépendre de la phase de la maladie dans laquelle on se situe. Pour les

phases d’installation et de plateau, la prévention des troubles du décubitus est indispensable.

Il faut également maintenir les capacités motrices restantes et entretenir la trophicité

articulaire ainsi que les amplitudes articulaires. Lorsqu’il existe un déficit respiratoire, une

kinésithérapie respiratoire est recommandée, utilisant la spirométrie incitative ainsi que les

techniques de désencombrement avec aspiration. Ceci permet d’éviter les infections

pulmonaires ainsi que les atélectasies possibles suite à ce syndrome. (25)

Durant la phase de récupération, la rééducation doit s’adapter à la fatigue du patient mais

aussi à l’évolution de la maladie (26). Les patients atteints du SGB sont pris en charge et

hospitalisés afin de pouvoir obtenir des soins de soutien pluridisciplinaires. Ils peuvent

également bénéficier d’une thérapie modificatrice de la maladie. (13) Le rôle du

kinésithérapeute dans cette pathologie est d’optimiser toutes les capacités motrices restantes

du patient afin de l’aider à récupérer plus facilement celles qui ne sont plus.

Les soins de soutien pluridisciplinaires concernent le cutané trophique notamment la

réduction du risque de thrombose veineuse profonde, les troubles autonomes, la fonction

respiratoire, la déglutition et le traitement de la douleur. Le dysfonctionnement autonome

peut être associé à une plus forte mortalité s’il n’est pas traité correctement. Il est donc très

important que les patients atteints du SGB soient régulièrement évalués sur la force

inspiratoire ainsi que la capacité vitale et la pression artérielle dans une unité de soin avec

télémétrie cardiaque. (1)

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

12

Pour ce qui est de la rééducation, des exercices de renforcement musculaire et d’entretien de

la mobilité sont recommandés. Ils permettront de retrouver de la fonction et lutter contre la

fatigue qui s’avère très présente dans cette pathologie. (13)

Les traitements modifiant la maladie permettent de rendre la récupération plus rapide ou

encore corriger les symptômes. Il s’agit d’un échange de plasma qui peut se faire sur plusieurs

séquences en fonction de la gravité de l’atteinte. Il existe aussi la thérapie par

immunoglobuline intraveineuse. Elles ne sont cependant pas utilisées dans les formes

sensitives pures car celles-ci évoluent sans difficultés particulières. Ces deux thérapies

peuvent être combinées mais ce n’est pas recommandé car il n’y a pas de preuves d’efficacité

supérieure en comparaison à l’utilisation d’une des thérapies seule. Les traitements par

corticostéroïdes sont cependant non recommandés dans cette pathologie. (16)

La surveillance des muscles du tronc et des muscles respiratoires est essentielle pour contrôler

le risque d’encombrement. Le seul paramètre objectif est la mesure de la capacité vitale avec

une comparaison des mesures assis et couché qui permet de repérer une atteinte du

diaphragme dès lors que la valeur en position couchée est inférieure de plus de 20% à la valeur

en position assise. (4)

Ces résultats ressortent de plusieurs études suite à la recherche d’articles sur différents sites

scientifiques mais il n’existe pas de recommandations officielles concernant cette pathologie

quant à la rééducation conseillée. Ce sont donc uniquement des conseils de traitement à

appliquer en fonction du patient à prendre en charge car cette pathologie comporte des

symptômes très divers d’une personne à l’autre. (27)

2.1.7 Évaluations et échelles

De nombreuses échelles sont utilisées dans le SGB pour le bilan et les évaluations au cours de

la prise en charge avec entre autres :

Page 21: Intérêt de l’imagerie motrice dans la récupération de la

IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

13

- Le « Guillain-Barré syndrome Disability Score » qui est une échelle évaluant l’incapacité

fonctionnelle chez les patients atteints du SGB. La notation se fait de 0 à 6 (0 étant un état de

bonne santé et 6 le décès). L’adaptation la plus récente de cette échelle est celle de van

Koningsveld R et al en 2007. (28) Cette échelle fonctionnelle de handicap permet aussi de

pouvoir évaluer d’une autre manière la force musculaire.

- Le « Medical Research Council (MRC) Scale for Muscle strength” est une échelle qui est

couramment utilisée pour évaluer la force musculaire en neurologie. Celle-ci s’évalue de 0

(aucune contraction visible) à 5 (contraction normale). Elle a été décrite par le conseil de

recherches médicales (MRC) en 1943. (29)

- Le “Overall Disability SumScore” (ODSS) est un score global d’incapacité utilisé chez les

patients atteints de neuropathies périphériques à médiation immunitaire. Il s’intéresse à

l’atteinte motrice mais également aux difficultés rencontrées dans les actes de la vie

quotidienne. (5) C’est un score fiable et validé chez les patients atteints du syndrome de

Guillain Barré. (30)

- Le « Overall Neuropathy Limitations Scale” (ONLS) est une modification de l’échelle ODSS

afin d’ajouter la montée des escaliers et la course. Cette échelle évalue les membres

supérieurs (note de 0 à 5) et inférieurs (note de 0 à 7) avec une note totale sur 12. Une série

de 24 items sur les actes de la vie quotidienne est proposée, c’est au praticien d’interroger et

observer le patient afin d’y répondre. (31)

- Le “Six Minute Walk Test” est un test de marche qui objective la capacité fonctionnelle du

patient. C’est une évaluation démontrée comme précise et reproductible. On calcule la

distance parcourue par le patient en 6 minutes, dans un couloir de 100 mètres, en contrôlant

les différentes fonctions sollicitées comme les fonctions pulmonaire et cardiovasculaire. (32)

Ce test fait suite au test de marche sur 12 minutes qui a été diminué à 6 minutes car ceci est

plus facile à administrer et mieux toléré, il est plus représentatif que les autres tests de

marche. (33)

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

14

- Le score fonctionnel de Raphael est une échelle fonctionnelle utilisée elle aussi en qualité

d’évaluation de la force musculaire. Elle a été décrite par Jean Claude Raphael dans un de ses

articles sur le syndrome de Guillain Barré. (4)

- Le MRC Sumscore (figure 4 ci-dessous) est une échelle simplifiée du testing analytique. Il

regroupe l’évaluation de 6 groupes musculaires des membres supérieurs et inférieurs. Ayant

une bonne reproductibilité inter observateurs et étant simple à réaliser (4), nous avons décidé

de choisir cette échelle pour mesurer la force musculaire de nos patients dans cette étude.

Cette échelle sera d’autant plus détaillée dans la partie Plan expérimental de cet écrit.

Figure 4 représentant le testing simplifié de l’article « Polyradiculonévrite aigue

inflammatoire » de Jean Claude Raphael (4)

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

15

2.2 L’Imagerie Motrice

2.2.1 Définition

Nous pouvons définir l’imagerie motrice (IM) comme « la représentation mentale d’une action

sans production concomitante de mouvement » (34). Ce processus consiste à répéter un geste

mentalement plusieurs fois afin d’en perfectionner son exécution réelle par la suite. Cette

technique est souvent utilisée dans le milieu sportif sous forme de pratique mentale qui se

définie comme « la répétition des actions simulées mentalement afin d’en améliorer

ultérieurement l’exécution physique ». (35) Elle fait partie de l’imagerie mentale qui regroupe

les différents mécanismes d’imagerie.

L’imagerie motrice est utilisée dans le milieu médical pour plusieurs raisons : diminution de la

douleur, récupération des fonctions motrices, … Mais aussi dans plusieurs pathologies :

syndrome douloureux régional complexe (SDRC), troubles neurologiques, douleur du membre

fantôme, … C’est depuis une vingtaine d’année que la pratique mentale par imagerie motrice

est proposée également comme technique de rééducation motrice suite à différentes études.

(35)

Également, plusieurs études ont montré que les aires cérébrales en activité lors de l‘imagerie

motrice, comme les régions motrices et pré-motrices de même que les lobes pariétaux, sont

similaires à celles stimulées lors de l’exécution physique. L’intensité des activations régionales

cérébrales est cependant différente. Ces observations montrent que la pratique d’imagerie

motrice et l’exécution physique se rapprochent en ce qui concerne la représentation motrice,

l’organisation temporelle et les patterns d’activation cérébrale, ce qui pourrait démontrer les

effets positifs de l’imagerie motrice sur la fonction motrice. (35)

De nombreuses techniques d’imagerie motrice existent entre autre : l’imagerie guidée,

l’imagerie motrice graduelle, l’illusion visuelle, l’hypnose. (36) Elles seront expliquées plus loin

dans cet écrit.

Il existe l’imagerie motrice implicite et explicite. L’imagerie motrice implicite permet d’évaluer

les processus sensorimoteurs et l’explicite permet d’améliorer la performance motrice. (37)

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

16

Lors de l’IM implicite, l’activation des processus cognitifs liés au mouvement se fait

automatiquement alors que dans l’IM explicite ceci se fait de manière totalement consciente.

(38)

Cette technique est utilisée selon plusieurs modalités : visuelle et kinesthésique. La modalité

visuelle s’utilise en s’imaginant voir l’action et la modalité kinesthésique s’utilise en

s’imaginant ressentir l’action. (37) La modalité kinesthésique évoque des sens produits lors de

l’action comme les tensions et contractions musculaires, les amplitudes articulaires, et se

développe sur la proprioception. (6)

Plusieurs perspectives sont utilisées : la perspective interne ou à la 1ère personne, où l’on

s’imagine faire l’action, ce qui s’accorde avec la modalité kinesthésique. La perspective

externe ou à la 3ème personne, on voit une autre personne ou soit même faire l’action devant

nous, ce qui utilise davantage la modalité visuelle. (39)

2.2.2 Processus physiologique et anatomique

Afin de comprendre comment fonctionnent les représentations mentales,

l’électroencéphalographie mais aussi la magnétoencéphalographie sont utilisées pour

enregistrer l’activité cérébrale. Les processus de représentations mentales peuvent être

expliqués en comparant les activités cérébrales des mouvements imaginés à ceux réalisés. La

qualité de la représentation mentale est montrée par la correspondance des activations

cérébrales durant le mouvement réel et celui imaginé. (34)

Les différentes structures cérébrales concernées dans la commande motrice sont toutes

connectées entre elles. La plasticité cérébrale permettant l’apprentissage dépend de la

visualisation, de l’imitation et de la répétition de l’action. Cette répétition de l’action est

expliquée par la théorie de la simulation.

La théorie de la simulation vient de Jeannerod en 2001, un docteur en médecine, chercheur

et écrivain français. Cette théorie parle des différentes phases de l’action. Il y a la phase

invisible aussi nommée la phase d’anticipation, qui permet de définir le but, la signification

ainsi que les conséquences de cette action. L’exécution de l’action correspond à la phase

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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suivante qui est elle visible. Ces deux phases sont toujours présentes lors de la réalisation

d’une action. La théorie de la simulation dit que la phase d’anticipation est dotée de tous les

processus d’une action sans être exécutée. (40)

Un principe de similarité structurelle est donc évoqué sachant que l’action simulée et l’action

exécutée exploitent un certain nombre de zones du cerveau communément. Ceci a été mis en

évidence grâce à plusieurs examens comme la Tomographie à positions (TEP), l’IRM

fonctionnelle ou encore l’EEG. Ce qui explique donc que la pratique de l’imagerie motrice peut

permettre d’augmenter les performances réelles, en entrainant les différentes structures

neuronales impliquées dans le geste, elle a « une action de facilitation corticospinale » (37)

Lors d’une analyse par EMG comparant l’activité musculaire pendant l’imagerie motrice et lors

de la réalisation de l’action, une similarité fonctionnelle est présente ce qui approuve la mise

en activité des structures corticales et sous corticales impliqués dans l’élaboration du

mouvement et son exécution. Que ce soit une action réalisée réellement ou imaginée, « l’aire

motrice supplémentaire et pré motrice ainsi que le cervelet et les noyaux gris centraux sont

activés ». (6) Ces différentes zones vous sont représentées en figure 5 ci-dessous.

Figure 5 de l’article « Corrélats neurophysiologiques de l’imagerie motrice » (34)

Plusieurs études se sont également intéressées aux réactions neurovégétatives lors de la

pratique d’imagerie motrice. Des réactions dermiques et cardiaques se font alors que le sujet

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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imagine un mouvement demandé. (41) Une hypothèse posée serait qu’il y aurait une

inhibition incomplète de la commande motrice durant l’imagerie motrice. « L’enregistrement

d’une activité neurovégétative périphérique pendant l’IM renforcerait l’hypothèse ». (6)

2.2.3 Applications dans le domaine de la rééducation

Cette méthode peut être appliquée dans de nombreux domaines de la rééducation, elle ne

présente pas vraiment de contre-indication mais « son efficacité dépend en partie des

capacités d’imagerie, différentes d’un sujet à l’autre. » (34) Cette méthode est utilisée en

rééducation dans le domaine de la neurologie, de l’orthopédie mais également de la gériatrie.

Son efficacité est reconnue dans le traitement de la douleur (8) notamment dans le SDRC (42)

mais également dans la récupération fonctionnelle suite à un traumatisme. (6)

Cependant, certaines pathologies neurologiques ne sont pas adaptées à la pratique de

l’imagerie motrice comme la maladie de Parkinson car les patients n’ont plus la capacité

d’imaginer comme on le demande en imagerie motrice. (43)

Beaucoup d’études sont écrites sur la pratique de l’IM à la suite d’un AVC (2)(9) concernant la

prise en charge de la douleur mais aussi de la récupération de la fonction motrice.

Ce qui ressort le plus en ce qui concerne l’utilisation de l’IM en rééducation c’est la prise en

charge de la douleur. Des études sur les douleurs neuropathiques ont été écrites mais

présentent des résultats opposés sur l’efficacité de l’IM. Certaines notent une diminution

voire une disparition des douleurs alors que d’autres retrouvent une augmentation des

sensations douloureuses chez les patients pratiquants l’IM. (9) Les douleurs de membre

fantôme sont également étudiées ainsi que les douleurs faisant suite à une immobilisation

prolongée notamment par l’auteur Moseley en 2004 et 2006, l’IM montrerait une diminution

des douleurs chez ces patients. (10)(11)

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19

2.2.4 Imagerie motrice et force musculaire

Plusieurs études ont montré un gain de force musculaire après la pratique d’un protocole

d’imagerie motrice. (6) Tout d’abord Yue et Cole ont remarqué une amélioration de la force

musculaire sur l’abducteur du pouce après 4 semaines de programme comportant 5 séances

par semaine. Ils expliquent que cette augmentation de force musculaire serait due à des

changements dans la commande centrale du mouvement même sans faire le mouvement en

réalité. (44) Il est dit que pour augmenter la force musculaire avec plus de résultat, il est

recommandé d’utiliser l’imagerie visuelle interne ou kinesthésique plutôt que l’imagerie

visuelle externe. (45) La force maximale produite par le patient peut être augmentée. (46)

Une autre étude a mis en évidence une augmentation de la force musculaire autant sur les

muscles distaux que proximaux, suite à un protocole de 12 semaines avec 50 contractions

isométriques imaginées par jour, 5 fois par semaine. (47) Ceci limiterait également la perte de

force musculaire lorsque le membre atteint est immobilisé durant un certain temps. L’article

“Effects of imagery motor training on torque production of ankle plantar flexor muscles”

montre que suite à un programme de 50 contractions imaginées de flexions plantaires

maximales 5 fois par semaine durant 7 semaines améliore la force maximale de 20% sur le

gastrocnémien médial. (48) Cette affirmation sort d’une étude ayant comparé deux groupes

l’un sans IM (kinesthésique) et l’autre avec. Le groupe IM devait s’imaginer serrer une balle

avec le poignet pathologique immobilisé. Il a été montré que le groupe IM n’a pas perdu en

terme de force musculaire sur les extenseurs et les fléchisseurs inversement au groupe

contrôle. (49)

Dans l’article « Imagerie motrice et activité électromyographique » de Florent Lebon et al, il

est supposé qu’il y a une activation des muscles engagés pendant la réalisation de l’action lors

de la répétition mentale, ce qui conduirait à produire une réalisation plus compétente de

l’action. (6) Cet article a comparé plusieurs études ayant travaillées avec l’EMG comme critère

d’évaluation afin de remarquer si lors de la pratique d’imagerie motrice il y avait une

contraction des fibres musculaires concernées par le mouvement imaginé.

Ce qui en ressort c’est que malgré un enregistrement d’EMG subliminal, ils ont pu avancer une

influence quant à la charge ou le mode de contraction. L’activité électrique est plus élevée lors

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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du port de charge plus important en concentrique. Une activité électrique est aussi plus

importante lors d’une contraction concentrique qu’excentrique. Ils ont aussi observé que

l’activité musculaire est similaire entre l’imagerie motrice et la réalisation de l’action. (6)

2.2.5 Évaluations et mesures

Lors de l’utilisation de cette technique, il est important de savoir si le patient est capable

d’imaginer un mouvement ou non. Si ce n’est pas le cas, l’utilisation de l’imagerie motrice

dans la prise en charge du patient n’est pas des plus pertinentes. Il existe plusieurs manières

d’évaluer les capacités d’imagerie motrice de notre patient comme : les mesures de

chronométrie mentale, le Timed Dependent Motor Imagery (TDMI), le test de latéralité ou de

rotation mentale, le Kinesthetic and Visual Imagery Questionnaire (KVIQ), le Movement

Imagery Questionnaire (MIQ), le Vividness of Movement Imagery Questionnaire. (50)

Ce qui est dit dans l’article « Corrélats neurophysiologiques de l’imagerie motrice » de Collet

et al en 2013 (34), c’est que nous devons évaluer la qualité d’une représentation mentale

selon plusieurs propriétés: la vivacité, l’exactitude et la précision. Ces propriétés sont

indépendantes les unes des autres c’est à dire que l’on peut en avoir une mais pas l’autre

cependant il faut que les trois soit présentes pour établir une image mentale de qualité.

Ces différents tests sont utilisés pour évaluer une certaine dimension : par exemple la rotation

mentale permet d’évaluer l’état de vivacité du système sensorimoteur, et la chronométrie

mentale s’occupe des données temporelles du mouvement imaginé. Le test de chronométrie

mentale doit nous montrer, pour un patient ayant de bonnes capacités d’imagerie mentale,

des temps similaires entre le mouvement imaginé et l’exécution réelle. On peut aussi

remarquer ce qui représente la loi de Fitt c’est à dire que le temps des mouvements imaginés

s’accroit avec la difficulté de la tâche à réaliser. La dernière dimension évaluée est la vivacité

de la représentation du mouvement, cela représente la facilité à se faire les images et la

hauteur des sensations ressenties durant cette imagination du geste. Elle est estimée par des

questionnaires comme le KVIQ. (35)

Il faut également avoir une congruence temporelle entre le mouvement imaginé et le

mouvement réel, c’est ce qui s’appelle une isochronie. Cette dimension peut être mesurée

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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avec le test de chronométrie mentale qui est fiable et reproductible. Il faut chronométrer la

durée du mouvement imaginé et le comparer au temps du mouvement réalisé. (34) En ce qui

concerne la chronométrie mentale, plusieurs tests sont possibles comme le Timed Dependant

Motor Imagery (TDMI). Durant ce test, il est demandé au patient d’imaginer un mouvement

demandé sur 15, 25 et 45 secondes. Il y a ensuite une comparaison du nombre de

mouvements faits sur chaque durée afin d’observer si le nombre de mouvements est

concordant pour chaque temps. Ce test est rapide et simple à mettre en œuvre, il permet de

connaître si le patient est capable de concevoir une image motrice et s’il comprend bien les

consignes. (51) Il est également possible d’évaluer cette chronométrie mentale avec l’indice

d’isochronie qui représente la différence absolue entre la durée de l’action imaginée et celle

de l’action exécutée. Plus le résultat trouvé est faible et plus la qualité de l’image motrice est

importante. (52)

Les autres dimensions peuvent être évaluées par des questionnaires psychologiques, des

entretiens ou encore des autoévaluations cependant cette forme d’évaluation reste

subjective. Les personnes ont parfois du mal à transmettre ce qu’ils ressentent. Le

« Movement Imagery Questionnaire » (MIQ) ou encore sa réplique revisitée le « Movement

Imagery Questionnaire-revised » (MIQ-R) sont des questionnaires également utilisés dans

l’évaluation de la capacité d’imagerie motrice. Le MIQ-R consiste à faire des mouvements

globaux des membres supérieurs et inférieurs dans un premier temps puis de les imaginer en

utilisant la modalité visuelle ou kinesthésique. Un tableau avec des notes (de 1 à 7) devant

être complété par l’examinateur selon les remarques du patient, évalue la netteté de l’image

réalisée et imaginée. (39) Ce questionnaire est donné en annexe 1. Tout comme le MIQ, le

questionnaire Kinesthesic and Visual Imagery Questionnaire permet d’estimer la modalité

préférentielle du patient qu’elle soit kinesthésique ou visuelle. (37) Il existe 2 types de

questionnaires KVIQ, le KVIQ 20 et le KVIQ 10. Ce sont des questionnaires qui sont d’autant

plus adaptés aux patients fragiles, comme les patients en neurorééducation, que le

questionnaire MIQ qui est plus fatiguant. (53) Le Vividness of Movement Imagery

Questionnaire admet lui la préférence de perspective, interne ou externe. (3) Ces

questionnaires évaluent de manière subjective la capacité du patient à créer une image

motrice. Les techniques décrites ci-dessous évaluent elles de manière objective cette capacité

d’imagerie mentale.

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L’enregistrement de l’activité électrodermale ou l’enregistrement des mouvements oculaires

sont moins facile d’utilisation et sont donc peu appliqués. Une activité du système nerveux

autonome peut aussi être utilisée afin de confirmer la capacité d’imagerie car l’activité cardio-

respiratoire s’accroit suite à une contraction imaginée. (54) Il existe également l’imagerie par

résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf), l’électromyographie (EMG),

l’électroencéphalographie (EEG). (37)

2.2.6 Recommandations de bonne pratique

Plusieurs modèles ont été développé pour l’application de l’imagerie motrice.

Le premier dont nous allons discuter est celui de Holmes et Collins. Ils s’appuient sur sept mots

représentants ce qu’il faut faire pour maximiser les attendus de la pratique de l’imagerie

motrice. C’est le modèle PETTLEP qui signifie : Physical, Environment, Task, Timing, Learning,

Emotion, Perspective. (55)

- Le mot « Physical » correspond au fait qu’il est mieux et plus facile d’imaginer le mouvement

dans la même position que celle dans laquelle on exécute réellement le mouvement.

- « Environment » implique que la personne imaginant le mouvement doit être dans un

environnement similaire à une pratique réelle avec du son ou des images afin de stimuler les

sens impliqués.

- « Perspective » pour distinguer deux perspectives de l’imagerie motrice qui sont la

perspective interne et externe. Il n’y a pas de perspective à mettre en avant plus que l’autre,

il faut s’adapter à la situation.

- « Task », il faut prendre en considération les perspectives, le niveau d’expertise, les

modalités de la tâche à effectuer.

- « Timing » pour caractériser un processus temporel similaire à l’action réelle.

- « Learning », il y a une progression au fur et à mesure des séances avec pour finir une

automatisation du mouvement. La représentation de l’action se développera au cours des

séances.

- « Emotion », la personne doit ressentir ce qu’elle fait pour connecter les sens et fortifier ce

qui est ancré dans le cerveau. (56)

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23

Cependant ce modèle a été écrit à partir de données sportives, il n’est pas forcément

applicable sur tous les points au domaine de la rééducation. (37)

Un autre modèle, lui basé sur la rééducation, a été créé par Jackson et al en 2001. Ils parlent

de 3 processus concernés dans 3 pratiques différentes. Les 3 processus sont : l’exécution

physique, les processus non conscients et les connaissances déclaratives. (57)

Il ressort dans plusieurs études que la pratique mentale a un intérêt certain lorsqu’elle est

associée à la pratique physique. D’autres modes d’administration sont aussi à prendre en

compte comme la façon dont l’imagerie motrice est faite (avec une bande son ou le

thérapeute), quand est ce que la pratique physique est associée à l’imagerie motrice (sur la

même séance ou lors de séances différentes). (58)

L’article de Malouin et al en 2013 fait une revue de littérature afin de savoir comment

accroitre les effets de l’imagerie motrice en fonction des différents modes d’administration

possibles. Ils ont remarqué qu’une longue pratique d’imagerie motrice n’est pas forcément

plus efficace qu’une séance courte. Les séances doivent durer entre 5 et 8 minutes car au-delà

la concentration s’affaiblit et le bénéfice est moindre. Cependant en fonction de la pathologie,

le fait d’associer ou non de la pratique physique ne donne pas les mêmes résultats notamment

en ce qui concerne la vitesse de marche. Après l’analyse de plusieurs études, le ratio 10

mouvements en pratique mentale pour 1 mouvement en pratique physique est celui qui

ressort le plus. (58) Il a été montré que la pratique mentale permettait d’amorcer les effets de

la pratique physique car suite à une séance d’imagerie motrice, le gain provoqué par la

pratique physique peut être augmenté. (58) Une autre étude a conclu que lorsque la pratique

physique n’était pas possible en début de rééducation, l’utilisation de l’IM permettait de faire

moins de pratique physique par la suite pour arriver au même niveau que ceux qui ne

pratiquerait pas d’IM en amont. (59)

Les études sont très controversées en ce qui concerne la durée des séances, sur combien de

semaines effectuer le programme et combien de répétitions exécuter. C’est donc au

professionnel de s’adapter au patient en fonction de sa fatigue physique et mentale, et son

état de santé général.

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24

2.3 L’imagerie motrice dans le syndrome de Guillain Barré

Suite à de nombreuses recherches concernant l’utilisation de l’imagerie motrice dans le

syndrome de Guillain Barré, nous n’avons pas trouvé d’articles discutant de l’IM dans le SGB.

Comme développé précédemment, l’utilisation de l’imagerie motrice en neurorééducation a

beaucoup été étudiée sur une population présentant des AVC. (3)(2) En effet c’est une

pathologie où l’IM fait l’objet de recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) en

phase chronique en grade B mais pas pour les autres phases. (60) L’algoneurodystrophie ou

le SDRC est aussi une des pathologies les plus étudiées en ce qui concerne l’IM. (42)

A propos des différents symptômes présents dans le SGB, plusieurs pourraient faire l’objet

d’étude avec une utilisation de l’IM comme technique rééducative. La fatigue s’installant très

rapidement et étant un des symptômes le plus long à disparaître s’il ne se chronicise pas, il

serait intéressant de travailler sur le plan cognitif le temps de récupérer de la pratique

physique lors des séances de rééducation.

La douleur est elle aussi très présente, dans 89% des cas, et se présente sous différentes

formes (neuropathiques, musculaires, articulaires, …). (23) L’IM est reconnue dans la

rééducation ayant une efficacité contre la douleur. Il serait également intéressant de ce point

de vue d’étudier l’efficacité de l’IM dans le SGB sur les douleurs.

Les déficits sensorimoteurs accrus dans cette pathologie peuvent également susciter des

interrogations quant à l’utilisation de l’IM pour essayer de diminuer ces derniers. En effet,

c’est une technique utilisée en neurorééducation pour diminuer les symptômes sensitifs mais

aussi moteurs. (2)(3)(9)(57)

En ce qui concerne le déficit purement moteur, c’est ce que nous allons explorer au travers de

ce travail en essayant d’utiliser les différentes caractéristiques de l’IM afin d’améliorer la force

musculaire.

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25

3 Question de recherche

Lors d’un stage en neurologie, nous avons pu prendre en charge un patient atteint du

Syndrome de Guillain-Barré (SGB). Ultérieurement à cette prise en charge, nous nous sommes

posés diiférentes questions en ce qui concerne la dimension thérapeutique et plus

particulièrement les techniques rééducatives utilisées dans cette pathologie. Suite à notre

retour en centre de formation, nous avons eu un cours sur l’Imagerie Motrice (IM). Ce cours

nous a posé question sur les différentes applicabilités de cette technique. Nous nous sommes

souvenus de cette pathologie qui nous avait marqué et nous sommes demandés si l’IM pouvait

être un moyen rééducatif approprié pour cette population. Cette réflexion nous a mené à

entreprendre notre travail de fin d’étude sur ce sujet. Cependant, à notre connaissance après

analyse de la littérature, aucun article ne concerne l’IM dans la rééducation du SGB ce qui

nous paraît dommage au vu de la compatibilité de cette technique avec les symptômes de

cette pathologie. Suite à ce cadre conceptuel, nous pouvons remarquer que l’IM a été étudié

dans plusieurs pathologies neurologiques présentant des symptômes similaires à ceux

présents dans le SGB comme la fatigue, la douleur, les déficits sensorimoteurs. La perte de

force musculaire étant le symptôme le plus important du SGB, nous aimerions étudié l’impact

de l’utilisation de l’IM afin d’augmenter la force musculaire de ces patients.

Notre problématique est la suivante :

Dans le cadre du syndrome de Guillain Barré, la mise en place d’un protocole d’Imagerie

Motrice complétant un programme de rééducation permet-il d’améliorer la force

musculaire ?

Cette question de recherche a été construite en suivant le modèle PICO (Patient or Problem

/Intervention /Control or Comparison /Outcome = critère d’évaluation). (61) La population

choisie concerne les patients atteints du SGB, l’intervention se réfère à l’imagerie motrice et

le contrôle concerne la force musculaire. Le résultat est mesuré par l’échelle du testing MRC

Sumscore.

Nous faisons l’hypothèse que grâce à ce protocole d’IM associé à un programme de

rééducation établi, une augmentation de la force musculaire suite aux 6 semaines de

programme sera montrée.

Page 34: Intérêt de l’imagerie motrice dans la récupération de la

IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

26

Afin de répondre à cette problématique, nous utiliserons la méthode de l’écriture d’un

protocole de rééducation.

4 Méthode

4.1 Notre étude, ses objectifs et ses critères de jugement

4.1.1 L’étude et ses objectifs

L’IM dans le SGB semble peu ou pas étudiée et ne fait l’objet à notre connaissance d’aucuns

articles dans la littérature. Cependant, au vu des différents symptômes présents dans cette

pathologie, il serait intéressant d’étudier l’intérêt de cette technique dans la prise en charge

rééducative de ce syndrome. Plusieurs études ont montré une amélioration de la force

musculaire suite à un programme d’IM autant au niveau des membres supérieurs (44)(47)

qu’au niveau des membres inférieurs (62) dans différentes pathologies y compris

neurologiques. L’IM est de plus recommandée par la HAS selon un grade B durant la

rééducation des patients ayant eu un AVC et étant en phase chronique. (60) Ces différents

points nous mène à penser qu’il serait intéressant pour la recherche d’étudier cette technique

dans le cadre de la rééducation du SGB. Notre étude se portera donc sur l’amélioration de la

force musculaire chez des patients atteints du SGB grâce à un protocole d’IM associé à un

programme de rééducation établi.

Au vu des résultats des différentes études citées au-dessus, nous émettons l’hypothèse d’une

augmentation de la force musculaire à 6 semaines (S6) grâce au protocole d’Imagerie Motrice

associé à un programme de rééducation donné.

Nous aimerions que notre protocole puisse pérenniser son effet dans le temps avec une

évolution positive de la force musculaire également à 3 mois post intervention (M3).

Notre objectif principal sera d’évaluer une différence de la force musculaire entre les deux

groupes après 6 semaines de programme (S6).

Nos objectifs secondaires sont les suivants :

- Évaluer l’évolution clinique de la force musculaire à 3 mois post intervention (M3).

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

27

- Évaluer l’évolution clinique de l’incapacité fonctionnelle à 6 semaines (S6) et à 3 mois post

intervention (M3).

- Évaluer l’évolution clinique des difficultés dans les actes de la vie quotidienne à 6 semaines

(S6) et à 3 mois post intervention (M3).

Le groupe contrôle pratiquera un programme de rééducation associé au visionnage de vidéos

d’anatomie du corps humain. Le groupe expérimental pratiquera le même programme de

rééducation que le groupe contrôle mais cette fois ci associé à un protocole d’imagerie

motrice.

Nous avons établi ce protocole en se rapprochant le plus possible des lignes directives SPIRIT

pour l’écriture et la lecture des essais cliniques, des études expérimentales et protocoles

divers, sachant que nous n’avons pas toutes les données au vu de la non réalisation de ce

protocole mais uniquement de son écriture. (63)

4.1.2 Bénéfices et risques pour les participants

Pour tous les patients de l’étude, le programme de rééducation commun ne présente pas de

risques en particulier étant appuyé sur ce qui est fait habituellement avec les patients atteints

de cette pathologie. En revanche, des douleurs à type de courbatures peuvent être présentes

suite aux stimulations du système moteur prévues afin de réveiller les capacités motrices du

patient. Une fatigue plus présente peut également être ressentie du fait des séances de

rééducation, ce qui n’est pas spécifique à notre programme mais à la rééducation en elle-

même.

Pour ce qui est des patients pratiquant le protocole d’imagerie motrice dans cette étude, nous

attendons une amélioration des différents facteurs que nous allons étudier qui sont les

suivants : la force musculaire évaluée par le MRC Sumscore, l’incapacité fonctionnelle évaluée

par le GBS Disability Scale et les difficultés dans les actes de la vie quotidienne évaluées par

l’ODSS.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

28

Il n’y a pas de risques attendus pour ce programme. Il est cependant possible que les patients

ressentent des douleurs suite aux séances d’IM, elles peuvent apparaître chez certaines

personnes. (9)

Cette étude peut être qualifiée de recherche interventionnelle à risques et contraintes

minimes qui est définie dans l’arrêté du 12 avril 2018 (64), les techniques utilisées dans ce

protocole ne sont ni innovantes ni dépassées. En dehors du protocole d’imagerie motrice, la

prise en charge des patients suivra ce qui est fait habituellement pour la rééducation de ces

patients.

4.1.3 Critère de jugement

Notre critère d’évaluation principal sera le testing MRC Sumscore. Cette évaluation sera faite

au début de l’intervention (J0), à 6 semaines (S6), et 3 mois après l’intervention (M3).

Nos critères d’évaluation secondaires seront le MRC Sumscore également, le GBS disability

Scale et le Overall Disability Sumscore. Ces échelles seront utilisées lors des évaluations à J0,

S6 et M3 comme pour le critère d’évaluation principal.

4.2 Population étudiée

Notre population se composera de patients atteints du syndrome de Guillain Barré en phase

de récupération car c’est à ce moment que la rééducation active commence. Ces patients

seront recrutés dans les différents établissements adhérents à l’étude.

Suite à l’utilisation du site Biostatgv, nous avons pu calculer notre nombre de sujets

nécessaires pour notre étude qui est de 238 patients (119 patients par groupe). Afin de

s’assurer de ne pas manquer de patients suite à des abandons ou autre, nous augmenterons

de 10% ce chiffre donné, ce qui nous renvoie à 262 patients au total avec 131 patients dans

chaque groupe.

4.2.1 Les critères d’inclusion :

- Patients majeurs (Age supérieur à 18 ans)

Page 37: Intérêt de l’imagerie motrice dans la récupération de la

IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

29

- Patient ne présentant pas de troubles cognitifs majeurs et pouvant donc consentir à la

participation à l’étude (MMSE > 23 (65))

- Patient ayant un MRC Sumscore <48 (faiblesse significative (66))

- Patients pris en charge dans un établissement participant à cette étude.

- Patient ayant donné son consentement oral (non écrit au vu des difficultés motrices dans

cette pathologie) pour participer à l’étude, après avoir eu une information éclairée d’un

professionnel de santé.

- Patients atteints du syndrome de Guillain Barré en phase de récupération.

4.2.2 Les critères de non inclusion :

- Patients mineurs, sous tutelle ou curatelle.

- Patients ayant participés à un essai concurrent.

4.3 Plan expérimental

4.3.1 Modalités d’évaluation et méthodologie générale

Les évaluations se feront par des kinésithérapeutes différents de ceux qui feront appliquer le

protocole dans les différents établissements participants à cette étude.

Cette étude repose sur ces différentes caractéristiques :

- Étude multicentrique

- Étude contrôlée randomisée

- Étude prospective

- Étude de supériorité

La durée de participation à cette étude sera de 6 semaines et une évaluation à 3 mois par la

suite. La durée d’inclusion sera de 24 mois concordant avec le faible nombre de patients par

an. Nous inclurons les patients le souhaitant dans l’étude lors de leur hospitalisation et ils

commenceront le programme en début de phase de récupération.

Page 38: Intérêt de l’imagerie motrice dans la récupération de la

IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

30

Pour constituer notre étude, nous avons choisi d’utiliser comme modalité de recherche un

groupe contrôle et un groupe expérimental avec des patients dispersés de part et d’autre par

un processus de randomisation. Les deux groupes pratiqueront le même programme de

rééducation, cependant le groupe contrôle visionnera des vidéos sur l’anatomie du corps

humain et le groupe expérimental se verra réaliser un protocole d’imagerie motrice.

Un investigateur-coordinateur sera nommé pour coordonner l’étude entre les différents

centres participant. Et dans chaque établissement, un investigateur principal sera missionné

de s’assurer du bon déroulement du protocole. Un logiciel de randomisation sera utilisé pour

entrer les données de chaque nouveau patient inclus dans l’étude durant les 24 mois

d’inclusion. Un kinésithérapeute référant par établissement s’occupera de l’exécution des

séances bi-journalières et un autre s’occupera des évaluations à J0, S6 et M3.

4.3.1.1 Calendrier de l’étude

Notre étude se déroulera en plusieurs étapes qui sont les suivantes :

- Détection de patients dans les différents centres hospitaliers participants dont l’état de santé

serait indiqué pour participer au programme, c’est à dire une personne atteinte du SGB et

correspondant aux critères d’inclusion. Le kinésithérapeute référant vérifiera la conformité du

patient aux critères d’inclusion et de non inclusion avant l’entrée du patient dans l’étude.

- Recueil de consentement auprès des patients sélectionnés par ce même kinésithérapeute

référant.

- Recueil des informations nécessaires auprès des patients (âge, sexe, antécédents médicaux,

prise de médicaments, cause du SGB connue, …)

- Évaluation du MRC Sumscore, du GBS Disability scale et de l’ODSS en début de phase de

récupération à J0.

- Voir si les critères d’inclusion sont remplis.

- Inclusion dans l’étude pour les patients rentrant dans les critères d’inclusion.

- Mise en place de la randomisation en deux groupes et distribution des numéros d’anonymat.

- J1 : commencement du programme pour les différents patients sur 6 semaines.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

31

- A S6, les évaluations du MRC Sumscore, du GBS Disability scale et de l’ODSS sont réalisées

pour tous les patients.

- A M3, nous évaluerons une nouvelle fois le MRC Sumscore, le GBS Disability scale et l’ODSS

afin de pouvoir observer l’efficacité de ce protocole à long terme.

Figure 5 : Schéma de l’étude

4.3.2 Paramètres d’évaluation

Notre critère de jugement principal se base sur l’évaluation de la force musculaire. Nous

aimerions savoir si notre protocole permet d’augmenter ou non la force musculaire de

manière significative comparativement aux résultats obtenus pour le groupe contrôle. Cette

évaluation se fera selon l’échelle suivante : le testing MRC Sumscore (figure 3).

4.3.2.1 Le testing MRC-Sumscore

C’est une échelle d’évaluation de la force musculaire reconnue et recommandée dans le

syndrome de Guillain Barré. Elle a été classé dans les meilleures échelles réactives dans le SGB,

n = 262

n = 131 n = 131

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

32

ce qui implique que son utilisation primaire est suggérée dans les études autour de cette

pathologie. (67)

Le MRC Sumscore a également une reproductibilité inter-observateurs parfaite ce qui en fait

un très bon outil d’évaluation. (68) Sa différence clinique minimale importante (MCID), afin

de savoir si les résultats de ce score sont cliniquement significatifs, est de 4 points. (69)

C’est une simplification de l’échelle MRC, elle regroupe 6 mouvements musculaires

(antépulsion de l’épaule, flexion de coude, extension de poignet, flexion de hanche, extension

de genou et flexion dorsale de cheville) et est évaluée de 0 à 5 points pour chaque groupe

musculaire (70) :

- 0 : paralysie

- 1 : trace de contraction musculaire vue ou sentie

- 2 : mouvement musculaire possible sans gravité

- 3 : mouvement musculaire possible contre la gravité

- 4 : force réduite mais mouvement contre résistance possible

- à 5 : force normale.

Le score de cette échelle va de 0 (quadriplégie) à 60 points (normal). (67) Ce score identifie

une faiblesse significative quand le score est inférieur à 48 et une faiblesse sévère si c’est

inférieur à 36. (66)

Lors de l’évaluation du MRC Sumscore, une position neutre des articulations ainsi que des

membre sera demandée. Le point d’appui que le praticien devra utiliser pour mettre la contre

force, se trouvera à l’extrémité distale de l’os inférieur à l’articulation comprise dans le

mouvement demandé c’est à dire : extrémité distale de l’humérus pour l’antépulsion de

l’épaule, extrémité distale du radius et de l’ulna pour la flexion de coude, …

Nos critères d’évaluation secondaires sont les suivants :

4.3.2.2 Le GBS Disability Scale ou l’échelle fonctionnelle de Hughes

C’est une échelle fonctionnelle mesurant l’incapacité chez les patients atteints du SGB. Il

comporte 6 niveaux d’évaluation qui sont les suivants : 0 = en bonne santé, 1 = symptômes

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

33

mineurs et capacité à courir, 2 = capacité à marcher 10 mètres sans aide mais incapacité à

courir, 3 = capacité à marcher 10 mètres dans un espace ouvert avec aide, 4 = alité ou en

fauteuil roulant, 5 = nécessitant une ventilation assistée pendant au moins une partie de la

journée, 6 = décès. (71) Le détail de cette échelle vous est présenté en annexe 3.

4.3.2.3 L’Overall Disability SumScore (ODSS)

C’est un score regroupant une échelle dédiée à l’incapacité des membres supérieurs et des

membres inférieurs dont le score total fluctue entre 0 qui montre aucun signe d’incapacité et

12 qui représente la plus grande incapacité. Une description fonctionnelle est également

comprise dans ce score pour les membres inférieurs et supérieurs.

Deux scores en ressortent, un pour les membres supérieurs allant de 0 (capacité normale du

membre supérieur) à 5 (symptômes et signes graves aux deux membres supérieurs

empêchant tous les mouvements intentionnels). Un score allant de 0 (la marche n’est pas

affectée) à 7 (limité au fauteuil roulant ou au lit la plupart de la journée empêchant tous

mouvements du membre inférieur) est attribué pour les membres inférieurs. Ce score est

inspiré de l’échelle neurologique d’incapacité de Guy. Ce score a une bonne fiabilité, est facile

à réaliser et est validé dans le SGB. (30) Cette échelle vous est présentée en annexe 4.

Nous ferons ces évaluations à J0 (1er jour d’intervention), à 6 semaines (fin du programme) et

à 3 mois post intervention.

4.3.3 Description du protocole et techniques

La rééducation dans la phase de récupération a un rôle indispensable. Elle a pour but de

renforcer la motricité par des exercices analytiques et globaux, mais aussi fonctionnels. Le

programme de rééducation proposé devra être adapté à chaque patient en fonction de son

état général, sa fatigue mais également son atteinte.

Les objectifs de ce programme sont de lutter contre les déformations orthopédiques avec les

rétractions capsulo-tendineuses et les amplitudes articulaires, de récupérer une motricité

fonctionnelle, de stimuler la sensibilité notamment profonde, travailler la marche et

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

34

l’équilibre, limiter la fatigue à l’effort, retrouver de l’autonomie dans les activités de la vie

quotidienne.

4.3.3.1 Le programme de rééducation commun aux deux groupes

- Mobilisations passives analytiques et globales, massage et postures, étirements pour lutter

contre les rétractions et améliorer les amplitudes articulaires.

- Travail musculaire analytique et global sur tous les groupes musculaires, avec notamment de

la stimulation ou de l’éveil moteur et du renforcement musculaire, mais également des

techniques de levées de tension musculaire.

- Stimulations sensorielles sur les différentes zones atteintes de paresthésies (pour la

sensibilité superficielle) mais aussi une stimulation de la sensibilité profonde (arthrocinétique

et statesthésie) avec un travail de la proprioception.

- Réadaptation à l’orthostatisme sur plan incliné progressif.

- Travail des transferts au lit, assis-debout.

- Reconditionnement à l’effort.

- Travail de l’équilibre et de la marche (qualitative et quantitative) avec des aides techniques

adaptées et les appareillages nécessaires (releveurs par exemple).

Ce programme sera exécuté sur 2 séances de 40 minutes par jour durant 6 semaines, 5 jours

ouvrés par semaine. Si un jour férié est présent durant le programme, nous rajouterons un

jour au bout des 6 semaines. Les patients devront commencer le programme le même jour de

la semaine, c’est à dire un lundi par soucis d’organisation afin d’avoir des semaines complètes.

Mise en place des séances bi journalières détaillée :

Ce programme sera réalisé sur 2 séances par jour (une le matin et une l’après-midi) de 40

minutes chacune. Le détail suivant devra être respecté tout en prenant en compte l’état à

l’instant présent du patient.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

35

La séance du matin se déroulera de la manière suivante :

- 15 minutes de mobilisation passive des différentes articulations des membres supérieurs et

inférieurs, possibilité d’étirements si raideur musculaire.

- 10 minutes de travail musculaire sur tous les groupes musculaires des quatre membres et du

tronc. Le travail musculaire se fera en isométrique, concentrique et excentrique, de manière

globale et analytique.

- 5 minutes de travail sur plan incliné progressif.

- 10 minutes de travail de l’équilibre et des transferts.

La séance de l’après-midi se composera de :

- 15 minutes de stimulation des sensibilités superficielle et profonde.

- 5 minutes de travail de la marche.

- 10 minutes de reconditionnement à l’effort

- Pour le groupe contrôle : 10 minutes de visionnage de vidéos d’anatomie.

- Pour le groupe expérimental : 10 minutes d’imagerie motrice.

4.3.3.2 Mise en place du protocole d’imagerie motrice

Selon plusieurs études, l’imagerie motrice permettrait d’améliorer la force musculaire.

Cependant, les protocoles ne sont jamais décrits intégralement. Pour cette raison, nous

donnerons un cadre à respecter lors les séances mais le praticien s’adaptera aux besoins et

aux attentes du patient en proposant des exercices les plus adéquates possibles, suivant notre

cadre.

4.3.3.2.1 Modalités à respecter

Nous pratiquerons ce programme d’imagerie motrice selon la modalité kinesthésique car elle

permet de stimuler plus fortement le cortex moteur que la modalité visuelle. (72) Nous

utiliserons également la pratique mentale à la première personne car ceci active le cortex

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

36

cérébral d’autant plus similairement à l’action réelle que l’imagerie motrice à la troisième

personne. (73)

4.3.3.2.2 Types d’exercices en IM

Le programme se basera sur des exercices analytiques afin de ré entraîner des muscles en

particulier en fonction des déficits et des besoins du patient. Ils permettront de préparer

différentes étapes d’un mouvement fonctionnel qui pose problème au patient.

Des exercices fonctionnels seront également compris dans ce programme d’imagerie motrice.

Grâce à l’accumulation des différents gestes analytiques qui seront travaillés dans les

exercices précédents, un mouvement fonctionnel pourra être imaginé pour que de la même

façon, l’initiation au mouvement, la force et l’endurance soit améliorées dans les activités de

la vie quotidienne. Ces exercices devront s’adapter aux capacités du patient au cours de

l’évolution de la pathologie.

Sachant que la séance dure 10 minutes par jour, nous préconisons 5 minutes d’exercices

analytiques et 5 minutes d’exercices fonctionnels. Des temps de pause entre les différentes

séries d’exercices seront accordés au patient afin de limiter l’apparition de la fatigue très

présente dans cette pathologie.

Lorsque les groupes musculaires travaillés auront une cotation supérieure à 3, il sera

intéressant de faire la pratique mentale (s’imaginer porter un poids) et la pratique physique

avec de la résistance.

4.3.3.2.3 Association pratique physique et pratique mentale

La pratique mentale associée à la pratique physique permet d’augmenter les effets de

l’imagerie motrice. Ceci remet en marche la représentation sensorimotrice qui existe déjà

chez le sujet. (74) Une étude a montré que l’IM seule donne moins de résultats que la PP seule

qui en donne moins que l’IM et la PP associées. (58)

Plusieurs possibilités ressortent pour associer l’IM et la PP :

- L’IM et la PP associées en même temps, ce qui permet d’optimiser le recrutement

musculaire.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

37

- L’IM alternée avec la PP ce qui donne de l’information.

- Faire la PP en séance et le patient exécute seul l’IM plus tard dans la journée, ce qui permet

de limiter la fatigue.

Nous préférons la première possibilité sachant que la population de notre étude comporte

des personnes jeunes et actives dans la plupart des cas, et qui se retrouvent avec une perte

d’autonomie très rapide. En adéquation avec les objectifs de notre étude, l’optimisation du

recrutement moteur semble la meilleure option.

4.3.3.2.4 Caractéristiques du déroulement des séances

Malouin et al en 2013 ont évalué plusieurs études afin de savoir comment administrer au

mieux l’IM en neurorééducation. Des gains importants ont été remarqué lorsqu’il y avait un

grand nombre de répétitions imaginées associé à un petit nombre de répétitions de pratique

physique lorsque les deux étaient réalisés simultanément. Plusieurs ratios ont prouvé leur

efficacité : 10 IM pour 1 PP, 3 IM pour 3 PP, 5 IM pour 1 PP. (58)

Nous avons donc choisi pour notre protocole le ratio 10 IM pour 1 PP pour plus de résultat

lorsque l’on associe un grand nombre de répétitions imaginées avec un petit nombre de

répétitions physiques. Mais aussi, ces patients atteints du SGB sont fatigables, ce ration

permettra de limiter la fatigue durant la séance.

Les séances d’imagerie motrice devront également respecter le modèle PETTLEP de Holmes

et Collins (2001) qui est développé dans le cadre conceptuel de ce travail. (55)

4.3.4 Règles d’arrêt de la participation d’une personne

Tous les patients inclus dans le programme peuvent à n’importe quel moment de l’étude se

retirer. Il leur suffit d’en informer leur kinésithérapeute référant afin de les sortir du

programme. Le retrait de leur consentement sera effectué avant la publication des résultats

ainsi que le droit d’opposition à l’exploitation des données.

Le décès du patient est bien entendu également un critère d’arrêt de participation au

protocole.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

38

Si le diagnostic de SGB est finalement exclu en vue d’un diagnostic différentiel, le patient sera

retiré de l’étude.

Des patients peuvent également être perdus de vue en cas de déménagement,

d’hospitalisations, d’un problème de santé empêchant la poursuite du programme, ou la perte

de motivation, d’envie de continuer.

4.4 Statistiques

4.4.1 Informations sur le recueil, le codage et le traitement de données

Les données recueillies pour notre étude sont les suivantes :

- Caractéristiques des patients : âge, sexe, antécédents médicaux, traitements

pharmacologiques en dehors de ceux pour le SGB.

- Les informations cliniques regroupant les différents examens médicaux (biologiques,

électrophysiologiques).

- Le mode de traitement administré (échange de plasma, Immunoglobulines par IV)

- Durée du séjour depuis les premiers symptômes avec caractéristiques de l’hospitalisation s’il

y a eu (réanimation).

- Les évaluations faites à l’entrée du séjour et au cours de l’évolution (GBS disability scale, MRC

sumscore, ODSS)

Un document appelé Case Report Form (CRF) sera créé pour chaque patient afin de regrouper

les observations faites concernant le protocole sur la durée de l’étude. Les informations

devants être fournies sont les suivantes : les jours d’absence d’un patient (s’il y en a), les

raisons de ces absences, arrêt de la participation, effets secondaires observés, … Ces

informations seront remplies par les kinésithérapeutes référants. Une partie du document

sera remplie par les kinésithérapeutes qui se chargeront de l’évaluation dans les temps J0, S6

et M3. Ce document comportera également toutes les informations du protocole : critères

d’inclusion et de non inclusion, critères de jugement principal et secondaires, les échelles

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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MMSE (annexe 2) et MRC Sumscore, le GBS Disability Scale et l’ODSS, la description du

programme.

L’identité des patients participants à l’étude restera confidentielle. Pour cela chaque patient

se verra attribuer un numéro d’anonymat afin de traiter les résultats sans possibilité de

reconnaître les personnes concernées. L’identité du patient ne sera pas divulguée aux

kinésithérapeutes établissant les séances de rééducation mais aussi à ceux réalisant les

évaluations à J0, S6 et M3. L’identité des personnes participants à l’étude sera uniquement

communiquée aux kinésithérapeutes référants, qui seront garants du respect de l’anonymat.

Les données collectées seront placées dans une base de données accessible à un nombre de

personnes limité.

Pour ce qui est de l’analyse statistique, les variables seront décrites par groupe (contrôle et

expérimental) mais aussi globalement. Nous prendrons en compte les minimums et

maximums des valeurs, les moyennes, les médianes et les écarts types.

Pour nos critères d’évaluation qui sont le testing MRC Sumscore, le GBS Disability Scale et

l’ODSS, l’évaluation se fera à J0, S6 et M3. Un graphique en bâtons sera établi afin de comparer

plus lisiblement les différents résultats obtenus entre les deux groupes aux différents

moments de l’étude.

A l’aide des résultats regroupés dans un tableau, nous comparerons les différences moyennes

entre le groupe expérimental et le groupe contrôle afin de savoir s’il y a une différence

statistiquement significative entre les deux et si l’un prend l’avantage sur l’autre. Nous

regarderons aussi si les résultats présentent une différence clinique significative, c’est à dire

une augmentation de 4 points au MRC Sumscore selon le MCID.

Nous ferons de même avec les résultats du GBS Disability Scale et l’ODSS afin de faire des

comparaisons de résultats intra-groupes et intergroupes.

4.4.2 Analyse statistique des résultats

Afin de faire l’analyse statistique de nos résultats, nous utiliserons comme test statistique une

ANOVA à mesures répétées. Les données de cette étude devrait suivre une Loi Normale. Ce

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

40

sont des variables continues avec une distribution paramétrique non appariées, comportant

un nombre de variables supérieur à 2 ce qui nous mène à faire comme test statistique une

analyse de variance ANOVA à mesures répétées. Nous avons le facteur groupe avec 2 entrées

(groupe expérimental et groupe contrôle), le facteur temps avec 3 entrées (évaluation à J0, S6

et M3) et cela pour les résultats au MRC Sumscore, au GBS Disability Scale et l’ODSS. En cas

d’atteinte du seuil de significativité, des tests post hoc seront effectués.

Nous utiliserons le site XLSTAT afin d’obtenir les résultats de notre étude suite au recueil de

données suivant les paramètres décrits au-dessus.

4.4.3 Degré de signification statistique prévu et description de la randomisation effectuée

Le risque de première espèce, alpha, sera fixé à 5%, donc une valeur p £ 0,05 est considérée

comme statistiquement significative.

Le risque de seconde espèce, Beta ou puissance du test, sera fixé à 80%.

Une randomisation sera réalisée selon un ratio 1:1. Elle sera effectuée selon un logiciel de

randomisation par l’investigateur de l’étude qui enregistrera les patients après la vérification

de leur possibilité d’inclusion en fonction des critères établis. Lorsque le patient sera inclus

dans la randomisation, il recevra son numéro d’anonymat.

4.4.4 Justification statistique du nombre de sujets inclus

Cette étude porte sur l’augmentation de la force musculaire selon le testing MRC SumScore à

6 semaines entre un groupe contrôle pratiquant un programme de rééducation associé à un

visionnage de vidéos d’anatomie et un groupe expérimental exerçant un programme de

rééducation associé à un protocole d’imagerie motrice.

Suite à nos recherches nous avons trouvé une étude avec un score moyen du MRC SumScore

de 30 points (étendue de 21-40) à l’admission en réanimation et 42 points (étendue de 36-48)

à la sortie de réanimation. (5) Nous nous sommes donc appuyés sur ses résultats pour calculer

notre nombre minimum de sujets nécessaires pour notre étude.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

41

Nous avons utilisé le site Biostatgv pour faire notre calcul après avoir recueilli les données

nécessaires.

Nous avons choisi d’utiliser les données recueillies à l’admission, c’est à dire un score de 30

points au MRC Sumscore avec une étendue de 11 (20-41). Nous avons mis 30 dans la moyenne

du premier groupe et 34 dans la moyenne du deuxième groupe car le MCID du MRC Sumscore

est de 4 points. Notre risque de première espèce alpha est de 0,05 et la puissance ou risque

de seconde espèce est de 0,8. Notre test est bilatéral car nous voulons évaluer un changement

qu’il soit positif ou négatif, donc dans les deux sens.

Suite à cette entrée de données, nous obtenons un nombre minimum de sujets nécessaires à

238 sujets au total, donc 119 sujets dans chaque groupe. Afin de s’assurer de la puissance de

l’étude, il convient de rajouter entre 5 et 10% de sujets afin de pallier aux éventualités

d’abandons, exclusions ou autre. Ceci nous donne un nombre de sujets minimum à inclure de

262 avec 131 sujets dans chaque groupe.

Suite à notre prise de contact avec différents centres, nous avons pu remarquer qu’il y avait

entre 5 et 35 patients par an dans chaque centre avec une moyenne de 15 patients par centre.

Il serait donc intéressant de recruter 15 centres sur deux années complètes pour nous amener

à un total d’environ 450 patients. Sur ces 450 patients, tous ne seront pas éligibles au

programme en ce qui concerne les différents critères d’inclusions et de non inclusions ce qui

nous laisse une marge suffisante pour obtenir les 262 patients voulus.

4.5 Vigilance et gestion des évènements indésirables

4.5.1 Listes des effets indésirables attendus

En ce qui concerne ce protocole, nous pouvons attendre les effets indésirables suivants :

- Musculosquelettique : douleurs qui peuvent être localisées ou diffuses comme des

courbatures, crampes, tensions musculaires, …

- État général : fatigue, malaise, …

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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- Médicamenteux : le protocole ne change pas le traitement médicamenteux du patient, les

effets indésirables possibles sont ceux des différents traitements pris par les patients de

l’étude. Il faudra donc se référer aux notices d’utilisation des différents traitements utilisés.

4.5.2 Gestion des évènements indésirables

Les effets indésirables doivent être notifiés lorsqu’ils présentent un critère de gravité. Si ces

effets indésirables dépendent de la pathologie et non de la pratique de ce protocole, ils ne

doivent pas être communiqués.

Si des effets indésirables dus au programme perdurent dans le temps et limitent voire

empêchent le bon déroulement de ce dernier, ils doivent être exprimés dans le document de

suivi.

Tous les évènements survenant durant l’étude seront également à éditer dans ce document.

4.5.3 Modalités et durée du suivi des personnes suite à la survenue d’effets indésirables

Tous les évènements indésirables survenus suite au programme doivent être suivis jusqu’à ce

qu’ils soient rétablis.

Une indemnité pourra être versée en cas de survenue d’effets indésirables graves.

4.6 Aspects administratifs et réglementaires

4.6.1 Droit d’accès aux données

Les données concernant l’état de santé du patient ne seront divulguées qu’aux responsables

d’étude de chaque établissement, aux kinésithérapeutes prenant en charge le patient. Si

nécessaire, les autorités sanitaires pourront également consulter ces données dans des

conditions assurant leur absolue confidentialité.

Le responsable de l’étude ainsi que les autorités sanitaires seront en droit de consulter

directement les données médicales afin d’explorer les procédures et les données du présent

protocole dans les limites autorisées par les lois et les réglementations.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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4.6.2 Confidentialité

Pour tous ceux qui aurait accès aux données, toutes les précautions nécessaires doivent être

prises afin de conserver la confidentialité des données appartenant aux personnes de cette

étude et plus particulièrement l’identité et les résultats présents.

Le secret professionnel doit être respecté par tous ceux ayant ces accès selon les conditions

définies par les articles 226-13 et 226-14 du Code Pénal.

Les informations récupérées sur les sujets de l’étude seront anonymisées durant l’essai et en

dehors de la réalisation de celui-ci.

A aucun moment les données pourront être mises en relation avec une quelconque personne.

Les noms, prénoms, adresses ne figureront pas en clair. Le seul moyen de repérer un patient

sera son numéro d’anonymat qui lui sera attribué à la suite de l’inclusion dans l’essai.

4.6.3 Données informatisées et CNIL

Un fichier informatique s’appliquant à la loi « informatique et libertés » modifiée en 2004

permettra de conserver les données recueillies tout au long de l’essai.

Une déclaration normale devra être réalisée auprès de la CNIL en amont du commencement

de l’étude.

4.6.4 Considérations éthiques

Les sujets de l’étude recevront une information complète, compréhensive et éclairée d’un

professionnel de santé concernant les différents critères de cette étude. Ils recevront

également l’information sur leurs droits de refus de participation à l’étude ainsi qu’à leur

possibilité de s’en retirer.

Ces informations seront données sur le document concernant le consentement à l’étude qui

sera remis aux patients intéressés. Le consentement libre et éclairé du patient sera nécessaire

cependant il sera uniquement oral au vu des capacités motrices de cette population, la

signature ne sera pas possible. Il sera reçu par le responsable de l’étude d’un établissement

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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ou le médecin représentant le patient. Le patient conservera une copie du document de

consentement et l’original sera récupérée par le responsable de l’étude.

Une autre copie sera placé dans le dossier du patient regroupant toutes les données de

l’étude.

Le projet d’étude est un projet de recherche sur la personne humaine de catégorie 2,

Recherche interventionnelle à risques et contraintes minimes. Il devra être soumis

préalablement au Comité de Protection des Personnes (CPP) et au Comité d’Éthique de la

Recherche (CER) afin d’en avoir leurs autorisations. Les modalités de la recherche ainsi que les

garanties pour les sujets participants à l’étude seront déclarées à ces comités. Un dépôt de

déclaration de l’étude sera effectué sur le site https://www.clinicaltrials.gov/ .

5 Résultats

Depuis de nombreuses années, l’imagerie motrice a fait ses preuves suite à un entrainement

en pratique mentale sur les performances motrices, tout d’abord dans le sport et ensuite dans

de nombreux domaines comme la rééducation. L’augmentation de la force musculaire suite à

la pratique de cette technique a été montré par plusieurs études autant sur le membre

supérieur (44)(47) qu’au niveau des membres inférieurs. (62) L’imagerie motrice permettrait

d’empêcher la perte de force musculaire lors d’une immobilisation même si la perte de masse

musculaire est inévitable. (75) Ceci permettrait de conserver une aptitude nerveuse de

contraction convenable suite à la répétition imaginée de mouvements sollicitant les neurones

moteurs.

Nous attendons donc de cette étude, qui n’a pas été réalisé et n’a donc pas de résultat, un

résultat similaire. Une augmentation de la force musculaire pour le groupe expérimental plus

importante que pour le groupe contrôle pourrait être observable suite aux 6 semaines de

programme.

Si nous obtenons des résultats allant vers la conclusion que notre protocole a permis

d’augmenter cliniquement la force musculaire pour le groupe expérimental significativement

au groupe contrôle, nous pourrions conclure que l’IM a son rôle dans la rééducation du SGB

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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en ce qui concerne la rééducation motrice. Si les objectifs secondaires sont également remplis,

nous pourrions élargir le rôle de l’IM dans la globalité de la rééducation du SGB.

En revanche, si nos résultats tendent à prouver le contraire de ce qui est obtenu dans les

différentes études citées au-dessus, nous nous poserions donc des questions en ce qui

concerne la mise en place du programme et les modalités choisies pour le protocole d’IM. En

effet, les modalités retenues dans cette étude ne sont peut-être pas les plus adaptées pour la

rééducation des patients atteins de ce syndrome. Mais c’est en essayant que l’on peut faire

avancer la recherche .

Il serait également intéressant en réalisant ce protocole de le faire évoluer au niveau des

objectifs. En effet, ce syndrome engendre beaucoup de fatigue, de troubles du sommeil, de

dépression,… L’utilisation de l’IM peut se généraliser sur l’ensemble des symptômes présents

dans cette pathologie. Il peut être utile d’ajouter dans les critères d’évaluation secondaires la

« Fatigue Severity Scale » (FSS) afin de savoir si l’IM permettrait de limiter la fatigue chez ces

patients. Les différents types d’IM existants peuvent s’appliquer selon les préférences du

patient, son évolution et ses symptômes.

Nous aurions pu également développer des objectifs secondaires en fonction des activités et

des envies des patients de l’étude. C’est à dire que lors de la pratique d’IM, on pourrait

demander au patient de s’imaginer faire une activité qui lui tient à cœur et qu’il faisait avant

son hospitalisation comme par exemple marcher sur la plage, nager, faire du vélo, … Toutes

ses imaginations peuvent avoir un sens global qui serait agréable pour le patient qui ne peut

plus bouger. Ceci permettrait de stimuler les aires motrices participants à telle ou telle activité

mais également avoir un effet positif sur le moral du patient.

Enfin, ce protocole pourrait permettre d’entraîner l’écriture de recommandations de bonne

pratique clinique en ce qui concerne la rééducation dans cette pathologie.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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6 Discussion

Nous avons pu remarquer suite à nos recherches dans la littérature qu’il n’y avait pas de

recommandations officielles sur la prise en charge rééducative du SGB. Nous nous sommes

donc demandé pourquoi. Plusieurs hypothèses ont émergé au fur et à mesure de nos lectures

sur cette pathologie. Il est vrai que la disparité d’atteinte entre les patients est très grande. En

fonction du type de SGB, les atteintes ne sont pas les mêmes, la récupération est plus ou moins

lente en fonction des personnes, certains gardent de graves séquelles alors que d’autres se

remettent très bien. Il peut donc être compliqué de fixer une démarche rééducative adaptée

à tous les patients atteints par ce syndrome.

Au travers de nos recherches bibliographiques, nous avons pu constater qu’il n’y avait pas

d’articles sur l’IM dans le SGB. Le plus souvent, c’est une technique qui est évoquée dans les

moyens rééducatifs de la prise en charge de cette pathologie, mais elle n’est pas détaillée.

Cependant, plusieurs des symptômes présents chez les patients atteints du SGB pourraient

sûrement, au vu des études faites dans d’autres pathologies, être améliorés. Il serait

intéressant pour les prochaines études à venir de se pencher sur le sujet.

Afin de pouvoir établir notre protocole d’IM dans le SGB, nous nous sommes documentés sur

les autres études faites notamment celles dont l’objectif était d’améliorer la force musculaire,

comme nous aimerions le montrer. Des études ont pu montrer une augmentation de la force

musculaire alors que d’autres non. Il est souvent débattu sur la différence de ces résultats,

l’utilisation de telle ou telle modalité. En effet, suivant les protocoles d’IM établis dans les

différents essais consultés, la durée du protocole, la durée de la séance, le nombre de

répétitions, les modalités d’IM choisies diffèrent. Il a donc été difficile pour nous par la suite

de savoir comment établir notre protocole au mieux. Nous nous sommes donc appuyés sur ce

qui était le plus fait d’après la littérature. Cette observation a également été faite par plusieurs

recommandations dont la HAS en 2012 et le Canadian Partnership for Stroke Recovery en

2013. (37) La seule chose qui ressort comme un consensus est le modèle PETTLEP, mais pour

ce qui est de la durée du programme, des séances et le nombre de répétitions des

mouvements, ceci n’est pas encore établi.

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Une des limites de notre travail est l’incidence faible de la pathologie (0,9 à 1,9 pour 100 000

habitants par an). (4) Des questions se sont donc posées quant à la difficulté d’élaborer un

protocole sur une population réduite et par ailleurs sur combien de temps pourrait être

construit l’essai. Notre durée d’inclusion de personnes a été modifiée plusieurs fois malgré ce

que nous avions décidé au départ afin que l’étude soit réalisable. Une autre limite également

ressort en ce qui concerne la population, c’est que les patients sont très différents en ce qui

concerne leur atteinte. Comment faire pour trouver un protocole adéquat pour tous les

patients participants à notre essai et pouvoir les comparer ? Il est noté à plusieurs reprises

dans le protocole de s’adapter aux capacités du patient aux différents moments de la prise en

charge, ce qui sera obligatoire compte tenu notamment de la fatigue présente dans cette

pathologie. Nous avons également trouvé pertinent de faire des évaluations à différents

moments durant l’étude (à 6 semaines et à 3 mois post intervention) afin de pallier à ces

différences. Une autre solution aurait été de proposer une étude exploratoire sur un faible

nombre de patients, ou une étude observationnelle en proposant l’intervention à tous les

patients. Ces solutions, au vu des connaissances actuelles sur la technique proposée dans le

syndrome de Guillain-Barré, auraient été acceptables elles aussi pour faire avancer les

connaissances aux bénéfices des patients.

En ce qui concerne les intérêts de ce travail, cela nous a permis d’acquérir de nouvelles

connaissances afin de développer notre construction professionnelle. Nous avons appris

comment faire une lecture critique d’article en cours et grâce à ce travail, ces connaissances

ont pu être acquises et mises en pratique. Ces recherches d’articles nous serons précieuses

lors de notre pratique professionnelle afin d’aider au mieux nos patients. Nous avons

également été confronté à la méthode que requière le montage d’une étude et l’ingénierie de

la santé pour établir l’écriture de notre protocole. Nos connaissances sur les bases de

données, l’utilisation de mots clés corrects nous ont permis de pouvoir trouver de la littérature

pertinente de qualité afin d’illustrer nos propos. Toutes ces connaissances ont pu être mises

en pratique pour écrire ce travail, ce qui nous permettra plus tard dans notre pratique

professionnelle de rechercher les informations dont nous pourrions avoir besoin.

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7 Conclusion

Nous avons créé ce protocole au vu de ce qui a été fait dans la littérature actuelle dans d’autres

pathologies neurologiques en regard de l’absence de recherches de l’efficacité de l’IM dans le

SGB à notre connaissance. Il donnera peut-être des idées de publications d’études sur ce sujet

et pourquoi pas permettre de faire évoluer la prise en charge de cette pathologie.

Ce travail nous a permis d’enrichir nos connaissances dans plusieurs domaines et nous a appris

à comprendre les aspects de la littérature scientifique afin de s’y référer pour notre pratique

future. En effet, nous avons dû lire ces articles scientifiques de manière efficace afin d’en

ressortir ce qui était le plus pertinent pour notre sujet, comme ce que nous devrons être en

mesure de faire lors de nos recherches futures pour aider nos patients. Il a fallu également

pour ce travail être synthétique et faire le tri entre toutes les informations que nous avons pu

recevoir au travers de nos recherches.

L’écriture d’un protocole demande de la rigueur, beaucoup de réflexions et une justification

pour tout ce qui est proposé. Ceci nous a permis de comprendre ce qui était fait dans le but

de réaliser une étude mais à une plus petite échelle sachant qu’il n’était pas possible pour

nous de mettre en place cette étude et la suivre par la suite avant la fin de l’échéance donnée

par notre formation.

Cette problématique est en accord avec nos préférences en ce qui concerne la rééducation,

notamment le milieu de la neurologie qui nous a toujours intéressé, ce qui pourra faire l’objet

de formations en dehors de notre formation initiale dans nos futurs projets professionnels.

Les connaissances acquises concernant l’imagerie motrice pourront nous être utiles

également dans notre pratique pour de nombreuses pathologies.

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IFM3R-IFMK 2020-2021 Mémoire- UE28 Marine DUCHEMIN

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I

Annexes

Annexe 1 : Questionnaire MIQ-R (76)

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II

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III

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IV

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V

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VI

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VII

Annexe 2 : MMSE (77)

Mini-Mental State Examination dans sa version consensuelle établie par le groupe de recherche et d’évaluation des outils cognitifs (GRECO) Orientation Je vais vous poser quelques questions pour apprécier comment fonctionne votre mémoire. Les unes sont très simples, les autres un peu moins. Vous devez répondre du mieux que vous pouvez. 1. En quelle année sommes-nous ? .................................................................. ! 2. En quelle saison ? .......................................................................................... ! 3. En quel mois ? ............................................................................................... ! 4. Quel jour du mois ? ........................................................................................ ! 5. Quel jour de la semaine ? .............................................................................. ! Je vais vous poser maintenant quelques questions sur l'endroit où nous nous trouvons : 6. Quel est le nom de l'hôpital où nous sommes ? ............................................ ! (si l’examen est réalisé en cabinet, demander le nom du cabinet médical ou de la rue où il se trouve) 7. Dans quelle ville se trouve-t-il ? ..................................................................... ! 8. Quel est le nom du département dans lequel est située cette ville ? ………… ! 9. Dans quelle région est situé ce département ? ............................................. ! 10. À quel étage sommes-nous ici ? .................................................................... ! Apprentissage Je vais vous dire 3 mots. Je voudrais que vous me les répétiez et que vous essayiez de les retenir car je vous les redemanderai tout à l'heure. 11. Cigare ............................................................................................................ ! 12. Fleur ............................................................................................................... ! 13. Porte .............................................................................................................. ! Répétez les 3 mots. Attention et calcul Voulez-vous compter à partir de 100 en retirant 7 à chaque fois ? 14. 93 ................................................................................................................... ! 15. 86 ................................................................................................................... ! 16. 79 .................................................................................................................... ! 17. 72 ................................................................................................................... ! 18. 65 ................................................................................................................... ! Pour tous les sujets, même ceux qui ont obtenu le maximum de points, demander : voulez-vous épeler le mot MONDE à l'envers : EDNOM. Le score correspond au nombre de lettres dans la bonne position. (Ce chiffre ne doit pas figurer dans le score global.) Rappel Pouvez-vous me dire quels étaient les 3 mots que je vous ai demandé de répéter et de retenir tout à l'heure ? 19. Cigare .............................................................................................................. ! 20. Fleur ................................................................................................................. ! 21. Porte ................................................................................................................ ! Langage 22. Montrer un crayon. Quel est le nom de cet objet ? ........................................ ! 23. Montrer votre montre. Quel est le nom de cet objet ? ................................... ! 24. Ecoutez bien et répétez après moi : "Pas de mais, de si, ni de et" ................ ! 25. Poser une feuille de papier sur le bureau, la montrer au sujet en lui disant : Écoutez bien et faites

ce que je vais vous dire : Prenez cette feuille de papier avec la main droite ......................................... !

26. Pliez-la en deux ............................................................................................. ! 27. Et jetez-la par terre ........................................................................................ ! 28. Tendre au sujet une feuille de papier sur laquelle est écrit en gros caractères :

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VIII

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IX

Annexe 3 : GBS Disability Scale tiré de l’article de Miao Shi et al en 2019. (71)

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X

Annexe 4 : Échelle « Overall Disability Sum Score” (ODSS) tiré de l’article de I.S.J Merkies

et al en 2002. (30)