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Federgon News Un job qui dit merci ! p.3 Les secteurs de Federgon p.4 se mobilisent pour les réfugiés Intérim : des motifs p.2 qui changent peu, mais un secteur qui bouge Édition 3 2018 www.federgon.be Les plus de 55 ans restent motivés à travailler Ils ont une grande expérience, et pourtant, pour les plus de 55 ans qui se retrouvent au chômage, les opportunités de réinsertion restent trop rares. Certes, le talent n’a pas d’âge, mais, on le constate, il subsiste encore trop de préjugés à l’encontre de ces ‘seniors’. À Louvain, une trentaine d’entre eux prennent leur destin en main, avec le soutien du VDAB. Avec l’organisation d’un débat sur le vieillissement, ils ont entrepris de réfléchir de manière positive et constructive pour voir com- ment changer les choses. Ont participé à ce débat Fons Le- roy (VDAB), Ann Goublomme (Verso), Sonja Teughels (Voka), Paul Verschueren (Federgon), Anneleen Peeters (cabinet du ministre Muyters) et Frank Van Laeken (journaliste-écrivain). Un certain nombre de work- shops étaient également prévus, et les candidats potentiels ont eu la possibilité de rencontrer des employeurs. Cet événement a suscité un grand intérêt et a rassemblé près de 300 seniors qui restent mo- tivés à relever un nouveau défi professionnel. Lors du débat, un certain nombre d’éléments intéressants ont été mis en évidence, comme la per- sistance de préjugés et la néces- sité d’un changement des men- talités du côté des employeurs. Des thèmes tels que la formation des salaires, la formation tout au long de la vie et l’impor- tance d’une réflexion en termes de compétences ont également été abordés. Aujourd’hui, il y a déjà beaucoup de bonne volonté, mais tout le monde ne regarde pas dans la même direction. La discrimination basée sur l’âge n’est pas neuve, elle existe déjà depuis des années. De l’avis de tous, les autorités publiques ont un rôle important à jouer pour lutter contre ce phénomène. La bonne volonté des plus de 55 ans ne fait pas de doute non plus, mais là aussi, certaines re- marques critiques sont émises. Il est trop facile de faire reposer la responsabilité uniquement sur les employeurs. Ainsi, les se- niors doivent être, eux aussi, prêts à ‘se vendre’ pour décro- cher un emploi et à réfléchir de manière critique à ce que peut être concrètement leur valeur ajoutée dans la fonction pour laquelle ils postulent ; d’ailleurs, postuler de manière ciblée peut augmenter leurs chances de réussite. En outre, il est essentiel que les seniors restent ouverts à de nouvelles expériences d’ap- prentissage ; l’âge ne peut pas être une excuse pour renoncer à se perfectionner ou à se recycler. La principale conclusion ? Un changement des mentalités s’impose, car dans l’avenir, nous aurons absolument besoin de chaque talent. Federgon est la fédération des prestataires de services RH. Nous représentons les entreprises qui sont actives dans le domaine du placement et des services RH au sens large du mot. Federgon compte 500 membres actifs dans le recruitment, search & selection, l’outplacement, le travail intérimaire, le projectsourcing, le learning & development, l’intérim management et les titres-services. Édito 2018 : nous espérons que vous envisagez l’année qui vient juste de commencer avec autant de confiance que nous. La pénurie de candidats sur le marché de l’emploi fait que les entreprises font plus que jamais confiance aux prestataires de services RH pour les aider dans leur recherche de talents. Les derniers chiffres trimestriels du secteur Recruitment, Search & Selection montrent une forte progression de +20,6 %. Mais, dans le domaine de la rétention de personnel et de l’accompagnement des parcours sur le marché du travail, nos membres apportent aussi une valeur ajoutée et ils sont en excellente position pour assister les entreprises de manière professionnelle, notamment dans le domaine du bien-être, de la prévention du burn-out, du Learning & Development et de l’accompagnement de carrière. Mais, bien entendu, qui dit pénurie de candidats dit aussi défis à affronter. Il est essentiel que nous restions ‘agiles’ dans ce contexte. Les défis sur le marché de l’emploi sont immenses. Les candidats, les entreprises et les pouvoirs publics comptent plus que jamais sur les prestataires de services RH pour apporter les réponses appropriées à leurs multiples demandes. Nos membres l’avaient déjà indiqué il y a quelques années. Dans une enquête d’IDEA Consult, ils répondaient qu’à côté du vieillissement, l’impact de la technologie et de la digitalisation était un des plus grands défis pour nos secteurs. Aujourd’hui, nos secteurs misent plus que jamais sur l’innovation et investissent pleinement dans la digitalisation. Les nombreuses initiatives HR Tech montrent que cela bouge beaucoup dans ce domaine. Certaines de nos tâches essentielles vont être digitalisées là où c’est possible : faut-il y voir une menace ? Ou au contraire, est-ce une opportunité ? Une occasion de nous concentrer davantage sur les tâches où, en tant qu’êtres humains, nous pouvons encore vraiment faire la différence ? Comme j’ai pu le lire dans une formule qui résume bien les choses : ‘Digitaal waar het kan, menselijk waar het moet’. Digitaliser ce qui peut l’être, mais miser sur l’humain quand il est irremplaçable. Nous ne pouvons et ne devons pas rester sur la touche. Nous devons être ‘agiles’, donner de l’oxygène aux nouvelles initiatives et aux start-up pour qu’elles puissent se développer. Mais, regardons aussi plus loin que le bout de notre nez. La disruption viendra peut-être de l’extérieur de nos secteurs, et cela aussi, nous devons en être conscients. Avec nos après-midi d’inspiration, nous nous efforçons d’inspirer nos membres et stakeholders dans le but de réfléchir à la manière dont les choses vont évoluer, non pas demain mais après-demain. La deuxième édition de ces après-midi a aussi été un grand succès ; vous en trouverez un bref résumé dans ce Federgon News. 2018 promet d’être une année passionnante et pleine de défis. Des défis que nous sommes en tout cas prêts à relever avec vous avec succès ! Herwig Muyldermans, Directeur général de Federgon. « Un budget formation pour les 55+ qui sont encore prêts à se perfectionner ou à se recycler serait une mesure d’activa- tion forte qui serait vite rentabilisée. » Mathieu Doumen, 55+ et co-organisateur de l’événement. «L’âge n’est ni une compétence ni un handicap » Paul Verschueren Directeur Flandre chez Federgon. Paul Verschueren et Ann Goublomme.

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Federgon News Un job qui dit merci ! p.3

Les secteurs de Federgon p.4se mobilisent pour les réfugiés

Intérim : des motifs p.2qui changent peu, mais un secteur qui bouge

Édition 3 2018

www.federgon.be

Les plus de 55 ans restent motivés à travailler

Ils ont une grande expérience, et pourtant, pour les plus de 55 ans qui se retrouvent au chômage, les opportunités de réinsertion restent trop rares. Certes, le talent n’a pas d’âge, mais, on le constate, il subsiste encore trop de préjugés à l’encontre de ces ‘seniors’.

À Louvain, une trentaine d’entre eux prennent leur destin en main, avec le soutien du VDAB. Avec l’organisation d’un débat sur le vieillissement, ils ont entrepris de réfl échir de manière positive et constructive pour voir com-ment changer les choses. Ont participé à ce débat Fons Le-roy (VDAB), Ann Goublomme (Verso), Sonja Teughels (Voka), Paul Verschueren (Federgon), Anneleen Peeters (cabinet du ministre Muyters) et Frank Van Laeken (journaliste-écrivain). Un certain nombre de work-shops étaient également prévus, et les candidats potentiels ont eu la possibilité de rencontrer des employeurs.Cet événement a suscité un grand intérêt et a rassemblé près

de 300 seniors qui restent mo-tivés à relever un nouveau défi professionnel. Lors du débat, un certain nombre d’éléments intéressants ont été mis en évidence, comme la per-sistance de préjugés et la néces-sité d’un changement des men-talités du côté des employeurs. Des thèmes tels que la formation des salaires, la formation tout au long de la vie et l’impor-tance d’une réfl exion en termes de compétences ont également été abordés. Aujourd’hui, il y a déjà beaucoup de bonne volonté, mais tout le monde ne regarde pas dans la même direction. La

discrimination basée sur l’âge n’est pas neuve, elle existe déjà depuis des années. De l’avis de tous, les autorités publiques ont un rôle important à jouer pour lutter contre ce phénomène.La bonne volonté des plus de 55 ans ne fait pas de doute non plus, mais là aussi, certaines re-marques critiques sont émises. Il est trop facile de faire reposer la responsabilité uniquement sur les employeurs. Ainsi, les se-niors doivent être, eux aussi, prêts à ‘se vendre’ pour décro-cher un emploi et à réfl échir de manière critique à ce que peut être concrètement leur valeur

ajoutée dans la fonction pour laquelle ils postulent ; d’ailleurs, postuler de manière ciblée peut augmenter leurs chances de réussite. En outre, il est essentiel que les seniors restent ouverts à de nouvelles expériences d’ap-prentissage ; l’âge ne peut pas être une excuse pour renoncer à se perfectionner ou à se recycler.

La principale conclusion ? Un changement des mentalités s’impose, car dans l’avenir, nous aurons absolument besoin de chaque talent.

Federgon est la fédération des prestataires de services RH. Nous représentons les entreprises qui sont actives dans le domaine du placement et des services RH au sens large du mot. Federgon compte 500 membres actifs dans le recruitment, search & selection, l’outplacement, le travail intérimaire, le projectsourcing, le learning & development, l’intérim management et les titres-services.

Édito

2018 : nous espérons que vous envisagez l’année qui vient juste de commencer avec autant de confi ance que nous. La pénurie de candidats sur le marché de l’emploi fait que les entreprises font plus que jamais confi ance aux prestataires de services RH pour les aider dans leur recherche de talents. Les derniers chiffres trimestriels du secteur Recruitment, Search & Selection montrent une forte progression de +20,6 %.Mais, dans le domaine de la rétention de personnel et de l’accompagnement des parcours sur le marché du travail, nos membres apportent aussi une valeur ajoutée et ils sont en excellente position pour assister les entreprises de manière professionnelle, notamment dans le domaine du bien-être, de la prévention du burn-out, du Learning & Development et de l’accompagnement de carrière. Mais, bien entendu, qui dit pénurie de candidats dit aussi défi s à affronter. Il est essentiel que nous restions ‘agiles’ dans ce contexte. Les défi s sur le marché de l’emploi sont immenses. Les candidats, les entreprises et les pouvoirs publics comptent plus que jamais sur les prestataires de services RH pour apporter les réponses appropriées à leurs multiples demandes.

Nos membres l’avaient déjà indiqué il y a quelques années. Dans une enquête d’IDEA Consult, ils répondaient qu’à côté du vieillissement, l’impact de la technologie et de la digitalisation était un des plus grands défi s pour nos secteurs. Aujourd’hui, nos secteurs misent plus que jamais sur l’innovation et investissent pleinement dans la digitalisation. Les nombreuses initiatives HR Tech montrent que cela bouge beaucoup dans ce domaine. Certaines de nos tâches essentielles vont être digitalisées là où c’est possible : faut-il y voir une menace ? Ou au contraire, est-ce une opportunité ?Une occasion de nous concentrer davantage sur les tâches où, en tant qu’êtres humains, nous pouvons encore vraiment faire la différence ? Comme j’ai pu le lire dans une formule qui résume bien les choses : ‘Digitaal waar het kan, menselijk waar het moet’. Digitaliser ce qui peut l’être, mais miser sur l’humain quand il est irremplaçable.

Nous ne pouvons et ne devons pas rester sur la touche. Nous devons être ‘agiles’, donner de l’oxygène aux nouvelles initiatives et aux start-up pour qu’elles puissent se développer. Mais, regardons aussi plus loin que le bout de notre nez. La disruption viendra peut-être de l’extérieur de nos secteurs, et cela aussi, nous devons en être conscients. Avec nos après-midi d’inspiration, nous nous efforçons d’inspirer nos membres et stakeholders dans le but de réfl échir à la manière dont les choses vont évoluer, non pas demain mais après-demain. La deuxième édition de ces après-midi a aussi été un grand succès ; vous en trouverez un bref résumé dans ce Federgon News.

2018 promet d’être une année passionnante et pleine de défi s. Des défi s que nous sommes en tout cas prêts à relever avec vous avec succès !

Herwig Muyldermans, Directeur général de Federgon.

—«Un budget formation pour les 55+ qui sont encore prêts à se perfectionner ou à se recycler serait une mesure d’activa-tion forte qui serait vite rentabilisée. »

—Mathieu Doumen, 55+ et co-organisateur de l’événement.

—«L’âge n’est ni une

compétence ni un handicap»

—Paul Verschueren

Directeur Flandre chez Federgon.

Paul Verschueren et Ann Goublomme.

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2 Federgon News | Édition 3 - 2018 | www.federgon.be

Intérim : des motifs qui changent peu, mais un secteur qui bougeLes organisations font appel au travail intérimaire pour les mêmes raisons qu’il y a dix ans et plus. Peu de choses ont changé, comme le montre la toute dernière étude réalisée à la demande de Federgon. Mais, n’allez pas en conclure que rien ne bouge au sein du secteur de l’intérim, au contraire …

Federgon a demandé à Hendrik Delagrange et Stefanie Note-baert, chercheurs à la ‘Stichting Innovatie en Arbeid’, de réaliser une radiographie approfondie du recours au travail intérimaire en Flandre. Environ 2.000 entrepri-ses et organisations, utilisatrices du travail intérimaire ou pas, ont été sondées. Le résultat est un rapport volumineux qui contient une mine d’informations. Nous avons réuni les deux chercheurs et Paul Verschueren, Directeur Research & Economic Affairs chez Federgon, autour de la ta-ble et les avons interrogés sur leur analyse et leur vision du marché de l’intérim.

Soyons francs : il semble qu’il n’y ait pas grand-chose qui ait bougé sur le terrain de l’intérim. N’est-ce pas là une conclusion décevante ?

Hendrik Delagrange : « Il est vrai que l’étude montre peu de changements dans l’utili-sation qui est faite du travail intérimaire et de la fl exibilité. Honnêtement, je m’attendais à observer plus de différences par rapport aux résultats de notre précédente étude réalisée voici plus de dix ans. Pourtant, le secteur de l’intérim n’est pas resté fi gé dans l’immobilisme : il a évolué, tout comme le mar-ché du travail et l’économie ont évolué dans le même temps. Cela montre la force de l’intérim en tant qu’instrument. Le travail intérimaire est implanté de ma-nière solide et stable sur le mar-ché du travail. Il y a sa place en tant qu’instrument de fl exibilité. »

Vous voulez parler des trois motifs principaux pour lesquels les entreprises peu-vent recourir au travail intéri-maire : le surcroît de travail, le remplacement et le recrute-ment. Quel est le motif le plus populaire ?

Stefanie Notebaert : « Ces dernières années, le motif du

‘remplacement’ a enregistré une forte progression. Le ‘re-crutement’ est aussi en hausse. Le ‘surcroît de travail’ montre plutôt un statu quo. Pourquoi le motif du remplacement pro-gresse-t-il ? Nous n’avons pas de réponse à cette question. Peut-être l’explication est-elle à rechercher du côté d’une hausse de l’absentéisme ? Ou bien peut-être les entreprises ont-elles ten-dance à remplacer plus vite un travailleur absent ? »Hendrik Delagrange : « On cons-tate que les entreprises invo-quent un mix de motifs. Il est rare que leur choix repose sur un seul motif. Donc, si le motif ‘surcroît de travail’ perd du ter-rain, cela ne veut pas dire pour autant que l’activité intérimaire recule aussi. Le travail intéri-maire n’est pas uniquement uti-lisé pour la fl exibilité qu’il offre, et cela vaut vraisemblablement aussi pour d’autres instruments de fl exibilité. Les utilisateurs de l’intérim recourent souvent encore à d’autres instruments de fl exibilité. »

Quand on entend cela, on peut se dire que c’est tout de même bizarre que le nouveau motif ‘insertion’ ne perce pas vraiment ?

Hendrik Delagrange : « Ce mo-tif est apparemment trop com-pliqué. Certains n’en ont même jamais entendu parler. Quand on veut recourir à ce motif, il faut satisfaire à un certain nombre de conditions et de règles. En outre, les entreprises suivent souvent le chemin inverse. Elles font appel à des travailleurs intérimaires parce que la production augmente ou parce qu’elles doivent rempla-cer un collaborateur absent, et ce n’est qu’après que l’idée d’un engagement arrive sur la table. »

Est-ce une occasion perdue pour le secteur de l’intérim ?

Paul Verschueren : « Non, au contraire. La valeur ajoutée de

ce motif réside, selon moi, dans l’explicitation du rôle du travail intérimaire comme instrument de recrutement. Le motif ‘insertion’ n’offre, à strictement parler, guère de valeur ajoutée véritable, car, dans de nombreux cas concrets, on peut parfaitement arriver au même résultat ou à un résultat comparable avec d’autres motifs. D’autre part, il ne faut pas oublier que le travail intérimaire était déjà utilisé auparavant comme outil de recrutement. Avec ce quatrième motif, on a offi cialisé la fonction ‘insertion’ ou ‘recrutement’. »

Les entreprises ont parfois un ‘agenda caché’, d’autres motifs qui les incitent …

Hendrik Delagrange : « Vous voulez parler de ce qu’on appelle les ‘motifs de confort’, une série de motifs accessoires qui sont ci-tés et qui renforcent la décision. Je pense par exemple au travail intérimaire comme un moyen de contourner un gel des embau-ches. L’intérim est en effet facturé comme un service, et non comme un coût salarial. Ou le travail in-térimaire comme amortisseur lorsque la conjoncture économi-que est moins bonne ou pour une raison de prix, etc. »

Voici quatre ans, la période d’essai a été supprimée. Certains craignaient de voir les entreprises opter massivement pour le travail intérimaire afi n de pouvoir ‘tester’ les gens pendant quelques mois. Cette crainte s’avère aujourd’hui infondée.

Paul Verschueren : « La périoded’essai ? Tester les gens était déjà dans le passé un motif de confort cité pour expliquer le recours à l’intérim, comme le montrait la précédente étude. Je ne vais pas prétendre que la suppression de la période d’essai a porté préjudice au secteur, mais cela n’a pas non plus fait grimper l’activité en fl èche. On le voit aussi au pourcentage d’embauches qui sont précédées d’une mission d’intérim : 42%. Ce chiffre reste inchangé. »

Êtes-vous satisfait de l’élargis-sement du travail intéri-maire au secteur public ?Voyez-vous là des opportunités de croissance ?

Paul Verschueren : « Un élargis-sement au secteur public, c’estbien sûr positif pour le secteur de l’intérim. Mais, on oublie souvent que du côté des services publics, on a aussi grand besoin de cette fl exibilité. La demande de donner droit de cité au travail intérimaire dans la fonction publique ne vient donc pas uniquement du secteur de l’intérim, loin de là. »Stefanie Notebaert : « Les servi-ces publics arrivent en tête du classement pour ce qui est de la combinaison de différents instruments de fl exibilité : 4,7 en moyenne contre 4,3 dans l’industrie. »

Autre nouveauté encore : les fl exi-jobs. Une occasion rêvée pour le secteur de l’intérim …

Hendrik Delagrange : « Nous nous attendions en effet à ce que les fl exi-jobs soient principale-ment pourvus par le biais de l’in-térim, mais cela est resté limité. »Paul Verschueren : « Là, je suis obligé de te contredire, Hendrik. Les chiffres sont relativement positifs. Car le pourcentage de fl exi-jobs qui sont pourvus via le travail intérimaire est, avec 10%, nettement supérieur au taux de pénétration moyen du travail intérimaire sur le marché de l’emploi (2,82%). Ce que je remarque certes, c’est que cer-taines entreprises d’intérim sont très actives dans le segment des fl exi-jobs, tandis que d’autres ne s’y intéressent pas. On peut com-parer cela avec l’intérim dans la construction ou dans l’horeca. Certaines entreprises sautent sur ces marchés de niche, et d’autres en restent éloignées. »

L’étude confi rme que le travail intérimaire est le plus souvent utilisé pour des fonctions simples (71%) et des fonctions d’exécution spécialisées (33%).

Hendrik Delagrange : « Au début des années 2000, on prévoyait ou on craignait de voir le recours au travail intérimaire augmenter dans d’autres groupes profession-nels. Mais, cela ne s’est pas pro-duit. L’intérim est peu utilisé pour des fonctions de cadre ou des fonctions hautement spécialisées (6%). Ces personnes sont plus souvent engagées par le biais du projectsourcing par exemple. Les entreprises de travail intérimaire se sont adaptées à cet état de fait.

Etant donné que le secteur de l’intérim est fortement sensible aux fl uctuations de la conjonc-ture, une diversifi cation des ac-tivités s’imposait. Aujourd’hui, on observe que les entreprises de travail intérimaire classiques ont fortement étendu leur gamme de services : outplacement, agences in-house, projectsourcing, for-mation, accompagnement de car-rière, recrutement & sélection, …C’est véritablement une révolu-tion ! »

La diversifi cation des services est donc une évolution trèsimportante, mais la digita-lisation est aussi une priorité, non ?

Paul Verschueren : « Au cours des années écoulées, les entrepri-ses de travail intérimaire ont for-tement misé sur la digitalisation du back offi ce et des processus administratifs. L’an dernier, nous avons développé une plate-forme sur laquelle les intérimaires peu-vent consulter eux-mêmes leurs contrats de travail, leurs fi ches de salaire ou leurs horaires par exemple.Aujourd’hui, nous nous trou-vons clairement dans la deuxiè-me phase, où l’accent est mis sur la digitalisation du front offi ce : recrutement, matching,sourcing …, bref tout ce qui constitue le cœur de notre ac-tivité. Nous sommes avancés dans l’exploitation des nouvel-les technologies telles que la réalité virtuelle et la block chain. Mais, la conviction demeure que l’homme est essentiel. »

3 entreprises sur 10 font

appel à des travailleurs intérimaires (31%).

En tête : les grandes entreprises (59%),

l’industrie (45%) et

les services (34%).

Les petites entreprises constituent la moitié de l’ensemble des utilisateurs, mais ce sont des utilisateurs moins intensifs.

Le nombre

d’intérimaires ne dépasse pas, la plupart du

temps, l’équivalent de 5% du nombre total de travailleurs fixes.

Pour les fonctions simples (71%) et les fonctions d’exécution spécialisées (33%).

77% des utilisateurs travaillent avec

des contrats hebdomadaires.

Les entreprises citent un mix de motifs pour expliquer leur choix en faveur de l’intérim.

Les motifs

‘remplacement’ (53%)

et ‘recrutement’ (55%) gagnent du terrain. Le

‘surcroît de travail’ fait du surplace (48%).

A épingler aussi les ‘motifs de confort’ : moyen de contourner un gel des embauches, amortisseur face aux aléas de la conjoncture, limitation du nombre de travailleurs fixes, argument du prix.

Paul Verschueren, Stefanie Notebaert et Hendrik Delagrange.

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3Federgon News | Édition 3 - 2018 | www.federgon.be

La campagne menée par Form TS, le fonds de formation sectoriel pour les titres-services, en vue de promouvoir le secteur des titres-services auprès des jeunes remporte un grand succès. C’est le vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi, Kris Peeters, qui avait donné en avril le coup d’envoi de la campagne. L’objectif de cette campagne, qui est une initiative commune des syndicats et des employeurs, est clair : faire baisser le taux de chômage des jeunes et pourvoir les nombreux emplois vacants (plus de 2.500) qu’o� re le secteur.

Les aides-ménagères(ers) jouent un rôle très important dans notre société, et pour cela, les clients leur disent merci. La campagne a aussi pour but de mettre en exergue les nombreux avantages, souvent méconnus, du métier d’aide-ménagère, qui permet d’al-lier liberté et responsabilités. Pour beaucoup de clients, familles, isolés, et aussi pour beaucoup de personnes âgées, les aides-mé-nagères font vraiment la différence, et cela est source de grandes satisfactions. D’où « Un job qui dit merci ». Les personnes que l’on voit dans le petit fi lm de la campagne travaillent réellement comme aides-ménagères ou utilisent les titres-services pour faire nettoyer leur maison.

Peter Van de Veire, Directeur de Form TS, se réjouit du succès de la campagne : « Il y a tout d’abord un grand intérêt de la part des entreprises titres-services qui sont très motivées à soutenir et relayer la campagne. Mais, nous recevons aussi énormément de réactions positives de la part des jeunes eux-mêmes. Avec notre page Facebook, nous avons déjà touché plus de 135.000 jeunes. La campagne va encore se poursuivre pendant quelque temps ; donc, les entreprises qui souhaitent encore participer peuvent tou-jours nous adresser une demande de matériel promotionnel via notre site Internet :

Consultez le rapport complet UITZENDARBEID EN FLEXIBILITEIT sur https://www.serv.be/stichting/publicatie/uitzendarbeid-en-fl exibiliteit

Quel est le principal atout du secteur de l’intérim ?

Paul Verschueren : « À coup sûr, la rapidité d’action. Une mission non exécutée signifi e une perte pour l’entreprise cliente. C’est pourquoi, il faut avoir des processus bien rodés et suivre ce qui se passe sur le mar-ché de l’emploi, penser avec le client, anticiper, être prêt à envoyer des candidats rapidement. Cette rapidité, vous la retrouvez d’ailleurs partout dans l’éco-nomie : les modèles où la rapidité ne prime pas sont sous pression. Du côté de l’intérimaire, le principal atout, c’est la facilité, le confort. Comment offrir du confort aux candidats ? Ne les embêtez pas avec des formalités administratives et faites en sorte que le paie-ment soit réglé rapidement. On remarque que cette approche change le contact entre le consultant en intérim et l’intérimaire. La relation interpersonnelle reste toutefois essentielle. Savoir ce qui est important pour l’intérimaire, quel rôle l’intérim joue dans sa carrière. »

Comment voyez-vous l’avenir ? On parle sans cesse de fl exibilité. Alors, en route vers un monde où tout le monde, demain, sera travailleur intérimaire ou freelance ?

Paul Verschueren : « La Belgique n’est pas un ‘fl exi-land’. Le secteur de l’intérim dans notre pays se situe dans la bonne moyen-ne quand on compare avec l’étranger. Sur le plan du travail fl exi-ble, en revanche, la Belgique est un élève faible. Notre marché du travail est inerte et traditionnel ! On le voit aussi dans le secteur de l’intérim où les motifs des utilisateurs pour recourir au travail intérimaire ne changent guère. »

Hendrik Delagrange : « Quand on regarde l’implantation de l’intérim à travers les secteurs, on ne peut pas dire que les intérimaires inondent le marché. Quelques chiffres pour illustrer cela : pour 1.000 travailleurs fi xes, on dénombre en moyenne 77 intérimaires et 89 étudiants au tra-vail par jour, ainsi que 104 personnes sous contrat à durée déterminée. »

Paul Verschueren : « En 2016, le secteur de l’intérim a employé environ 600.000 intérimaires, dont 240.000 étudiants. Mais, nous nous trouvons sur un segment très volatil du marché du travail, avec de nombreuses entrées et sorties. Cela nuance tout de même ces chiffres. Là où je vois certes un défi pour l’avenir, c’est du côté de l’économie col-laborative ou économie de plate-forme. Cela donne une impulsion au débat sur l’organisation du marché du travail. Nous devons veiller à ce que n’apparaisse pas un fossé entre, d’une part, un système fortement réglementé comme le travail intéri-maire et, d’autre part, un marché de l’emploi fortement dérégulé avec des plates-formes comme Deliveroo. La vigilance est de mise dans ce contexte. Que vaut-il mieux ? Des contrats journaliers successifs qui sont clairement régulés, ou les systèmes de la liberté abso-lue et du laisser-faire ? »

Une mission d’intérim dure en moyenne 88 jours. N’est-ce pas très long ?

Paul Verschueren : « 88 jours, cela fait environ quatre mois. Ce n’est pas étrange, car un très grand nombre de missions débouchent sur un contrat fi xe. L’entreprise de travail intérimaire et l’employeur se mettent souvent d’accord dans ce cas sur une période de quatre mois d’in-térim. La perception au sujet de l’intérim est erronée. On croit qu’il s’agit surtout de missions très courtes, et l’on cite en référence les contrats journaliers. Mais, 77% de nos contrats sont des contrats hebdomadaires. En re-vanche, nous n’offrons que rarement, voire ja-mais, un contrat de quatre mois par exem-ple, car alors, tant l’employeur que l’intérimaire y perdent en fl exibilité. »

Un job qui dit merci !

Plus d’infos sur : www.unjobquiditmerci.be

zoom avant?

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RSS Recruitment

Search

Selection

Quality

Federgon a développé son nouveau Label de qualité RSS, un outil qui est destiné à renforcer encore et à pérenniser la réputation de qualité du secteur Recruitment, Search & Selection (RSS) et qui servira de fi l directeur pour les entreprises optant pour un service professionnel. La commission RSS de Federgon compte quelque 200 membres et représente environ 80% du marché belge.

Le contexte économique favorable fait qu’il y a plus d’emplois disponibles et que les employeurs engagent à nouveau davantage. Tout le monde s’accorde à dire que les turbulences sur le marché du travail repartent à la hausse. La digitalisation, l’automatisation et l’économie disruptive vont accroître la volatilité. En outre, les départs à la retraite au sein de la génération du baby-boom pro-voquent des tensions supplémentaires sur le marché du travail. « La guerre des talents est de retour et n’avait d’ailleurs jamais tout à fait disparu », constate Ann Cattelain, coordinatrice du sec-teur RSS chez Federgon. « Le point positif, c’est que de nouveaux emplois se créent et qu’il n’y a jamais eu autant de personnes au travail. Mais, les gens sont aussi davantage prêts à changer d’em-ploi. Il devient dès lors de plus en plus diffi cile pour les entreprises d’attirer les bons candidats et de les fi déliser. Dans ce contexte, les cabinets de Recruitment, Search & Selection, en tant que par-tenaires professionnels des entreprises, peuvent assurément faire la différence. »

Mais, qu’est-ce qui caractérise un partenaire professionnel ? Face à la multitude de prestataires présents sur le marché, il est parfois diffi cile de faire le bon choix. Le nouveau label de qualité RSS entend être un fi l conducteur pour les entreprises clientes et les candidats et offre des garanties de qualité claires. À l’heure où c’est le caractère durable des résultats qui prime de plus en plus, l’aspect ‘garantie de qualité’ revêt une très grande importance. Le nouveau label de qualité qui a été lancé fi n juin 2017 a en tout cas réussi son démarrage : une trentaine d’entreprises à ce jour ont déjà obtenu le label de qualité.

Le management de la qualité comme gage de professionnalisme

www.formationtitresservices.be/publications/projet-jeunes/

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Federgon News | Édition 3 - 2018 | www.federgon.be

Après-midi d’inspiration de Federgon 21 novembre 2017 à l’Hôtel de la Poste

Ils étaient 200, stakeholders et membres de Federgon, à être des-cendus, par un après-midi maus-sade de novembre, à l’Hôtel de la Poste, sur le site de Tour & Taxis, pour nourrir leur inspiration à l’écoute des orateurs invités par Federgon. La journée n’avait pas bien commencé, avec le re-cord de l’année du côté des em-bouteillages matinaux, mais les personnes présentes ne voulaient manifestement pas manquer leur rendez-vous avec l’avenir.

Herwig Muyldermans a mis l’accent, dans son mot de bien-venue, sur l’importance de la digitalisation et de l’évolution des HR Tech pour les secteurs de Federgon.

Ensuite, Bart Van Craeynest, Isabel De Clercq et Steven Van Belleghem se sont succédé à la tribune et ont su, chacun de leur propre point de vue, captiver le public. L’événement s’est clôturé par un cocktail qui a été l’oc-casion pour les participants de poursuivre les échanges agréa-blement. Nous vous donnons ici

un bref aperçu des trois inter-ventions, agrémenté de quelques photos qui illustrent l’ambiance de cet après-midi.

Bart Van CraeynestSoyez créatifs et sachez vous adapter. Tel était le message de Bart Van Craeynest. Notre monde change à la vitesse de l’éclair. Nous devons nous montrer vigi-lants et fl exibles pour ne pas rater notre rendez-vous avec le futur.

Isabel De ClercqComment l’utilisation des tech-nologies sociales peut être un business driver pour les entrepri-ses, voilà ce qu’Isabel De Clercq est venue nous expliquer. Mais, elle nous a parlé aussi de la force des réseaux et de working out loud (#wol), la nouvelle manière

de partager les connaissances.Si vous souhaitez échanger avec Isabel, vous pouvez la joindre au 0477 87 24 69.

Steven Van BelleghemL’expérience client dans la troi-sième phase de la digitalisation ou ‘Customers the day after to-morrow’. Steven Van Belleghem nous a délivré un message opti-miste en nous montrant comment la technologie nous permet de nous dépasser.

Les secteurs de Federgon se mobilisent pour les réfugiés.Le 8 septembre dernier, 17 réfugiés reconnus ont reçu leur diplôme d’aide-ménagère(er)

et ont pu signer immédiatement un contrat fi xe. Ils ont tous suivi une formation de

trois mois, qui leur a permis notamment de se familiariser avec les habitudes belges en

matière de nettoyage. Les initiateurs de ce projet sont la Ville d’Anvers, le VDAB, le Fonds

de formation titres-services, et trois employeurs : Het Poetsbureau, Plus Home Services

et Randstad. Chaque employeur a pu imprimer sa propre marque sur la formation

dispensée. Pour l’échevin Van Peel, ce projet est un exemple pour d’autres secteurs de la

manière dont des formations ciblées peuvent conduire à l’intégration et à l’emploi. Pour

la plupart des personnes concernées, ce nouveau job est synonyme de nouveau départ

et de nouvelle chance, une chance qu’elles entendent bien ne pas laisser passer.

Le secteur du travail intérimaire apporte aussi sa pierre à l’édifi ce. Le Fonds de forma-

tion pour les intérimaires (FFI) a développé, avec le soutien fi nancier de la Ville d’An-

vers et avec l’entreprise d’intérim Konvert, un projet pilote intitulé Work & Diversity

@ Antwerp 1.0. Grâce à ce projet, 40 réfugiés reconnus ont reçu une formation de

qualité et sont maintenant intégrés dans le pool auquel Katoen Natie peut faire ap-

pel. Il s’agit d’un pool de travailleurs fi ables et dotés d’une formation solide. L’objectif

est de motiver aussi d’autres employeurs à s’engager dans des projets similaires.

Steven Van Belleghem nous a fait part de sa vision du client et de l’expérience client de demain, en puisant dans son tout dernier ou-vrage ‘Customers the day after to-morrow’.

Nous vous offrons cinq exem-plaires de cet ouvrage. Intéres-sé(e) ? Envoyez vite un mail à [email protected]. Les cinq pre-miers d’entre vous recevront un exemplaire.

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Regardez toutes les photos ici

Nous pensons déjà à la troisième édition de notre après-midi d’inspiration en fi n d’année. Si vous avez des orateurs passion-nants à nous suggérer, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées sur [email protected] ou @federgon. Merci d’avance !

Gagnez le l

ivre

de Stev

en Van

Belleghem

www.federgon.be/fr/sur-federgon/federgon-inspiration-afternoon-ao-steven-van-belleghem-21112017